La Microeconomie [PDF]

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Zitiervorschau

LA NOUVELLE MICROECONOMIE Pierre Cahuc

(Repères) De la micro traditionnelle à la nouvelle micro :

« Ce n’est pas de la bienveillance du boucher, du boulanger ou du marchand de bière que nous attendons notre dîner, mais bien du soin qu’ils apportent à leurs intérêts ». Adam Smith, Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations, 1776. → La poursuite de ses intérêts personnels conduit donc à la réalisation de l’intérêt général. Micro traditionnelle : utilisation de la formalisation mathématique pour exploiter l’intuition de Smith. Echange marchand meilleur que autarcie, allocation optimale des ressources. -hypothèse de rationalité : les individus agissent en utilisant au mieux les ressources dont ils disposent, compte tenu des contraintes qu’ils subissent. L’individu est une unité de décision autonome, son comportement est défini indépendamment de toute contrainte macro sociale. -marché de CPP : atomicité, fluidité des facteurs de production (pas d’obstacle ni de déperdition) et libre entrée, homogénéité du produit, transparence de l’info sur la qualité et le prix des produits. → modèle walrasien, agents price-taker, tâtonnement walrasien, commissaire priseur, et tutti quanti ….. Équilibre général walrasien sur tous les marchés : 1°/ existence de l’équilbre : Arrow et Debreu démontrent dans les a. 50 que l’existence n’est pas vérifiée si technologies et préférences sont à rendement d’échelle décroissants. 2°/ l’EG concurrentiel n’est plus efficace s’il existe des monopoles, des biens indivisibles (biens publics ), des effets externes, ou des coûts de transaction car n’assurent pas hypothèse de marchés complets ( =autant d’actifs que d’états de la nature) . nota sur l’incertitude et système de marchés complets : Arrrow et Hahn (17971) : il faut un contrat ex ante de la réalisation de la nature pour que il y ait un système complet de marchés et qu’ainsi l’équilibre soit Pareto optimal → problème des coûts de transaction trop élevés..(pour plus d’info, venez me dder ) Nouvelle micro « à l’ancienne » : 1°/Années 60-70 : Utilisation des hypothèse de rationalité et de CPP pour étudier des phénomènes non-marchands (mariage, politique, drogue, terrorisme, crime…..) 2°/ EBE et nouvelle économie publique : EBE : existence d’effets externes et de biens publiques → légitimité de l’Etat pour palier les déficiences du marché . Mais : les choix publiques ne peuvent se réduire des préférences individuelles ( th. d’impossibilité d’Arrow) Donc Etat obligé de choisir arbitrairement des bénéficiaires : quel comportement de l’Etat ? → Nouvelle économie publique : dite Eco du choix publique. Les interventions publiques sont déterminées sur un marché politique (offre émane des bureaucrates et des politiciens, dde émane des groupes de pression). Ce marché n’est pas parfait donc allocation inefficace des ressources et interventionnisme excessif : L’Etat bénéficie de rentes de situation . Justification d’un libéralisme absolu. Cf. James Buchanan(1975), prix Nobel 1989. Pb de la nouvelle micro « à l’ancienne » : hypothèse de rationalité et de CPP peu pertinente dans les domaines où ils les appliquent.

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La nouvelle micro : Hypothèses : individus rationnels, information imparfaite, décisions non-coordonnées par un commissaire priseur Fin années 70 Objectif : étudier les comportements individuels en y intégrant les interactions stratégiques et l’imperfection informationnelle. 1°/Théorie des jeux : s’applique à toutes les situations d’interdépendances stratégiques. Introduite par Von Neumann et Morgenstern en 1944 dans Theory of games and economic behavior (1944) Travaux de Nash(1951) Luce et Raiffa (1957), Shaple (1953) Systématisée pour toute situation d’ interactions stratégiques dans les années 80 (cf. manuels de Friedman, Kreps, Tirole…) 2°/ Economie de l’information : date de l’article d’Akerlof (1970) Précise le concept de risque, décrit comportement rationnel en situation de risque (cf. Savage 1954, Von Neumann et Morgenstern1944 ) Etude des comportements individuels en situation de risque et d’interaction stratégique La nouvelle micro remplace le commissaire priseur par des contrats qui génèrent des coûts de transaction. Coase 1937 : critique micro traditionnelle qui envisage la firme comme un point. C’est un lieu où l’allocation des ressources s’effectue par voie hiérarchique plutôt que par le marché car pas de coûts de transactions coûteux ; Williamson 1975 : systématise l’approche en étudiant tous les types de contrat que peuvent signer les entreprises

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I. LA THEORIE DES JEUX Généralement, les décisions prises par un agent influencent directement la satisfaction des autres Les interactions individuelles sont donc à la source de conflits potentiels. Ils peuvent coopérer ou non → jeux coopératifs : les individus peuvent communiquer et s’engager à prendre certaines décisions(peuvent ensuite tricher…et dévier) → jeux non-coopératifs

1. Jeux statiques Les joueurs prennent simultanément en une seule fois leurs décisions. information nécessairement imparfaite. Contraire : jeu séquentiels ó information parfaite (rappel : information complète = tous les joueurs connaissent la matrice des gains i.e. les différentes stratégies possibles pour chacun d’eux et les gains associés) sauf si un joueur ne peut observer l’action de celui (ceux) qui a (ont) joué précédemment.

Stratégies pures : Joueur 2 Joueur 1

Oui

non

oui

22

03

Non

30

11

Equilibre de Nash : non, non ; obtenu avec stratégies dominantes : stratégie dominante pour 1= « non» stratégie dominante pour 2=« non » Optimum Paretien : oui, oui La coopération est donc préférable car l’équilibre de Nash est ici sous-optimal. En CPP : les décisions individuelles sont coordonnées par le commissaire priseur : en prenant les prix comme donée, les agents ne sont pas confrontées à des situations conflictuelles où les décisions d’autrui affecte la sienne et vice versa. En CPP, coordination centralisée par le prix taked, et information parfaite. Ici ce n’est pas le cas puisque les décisions ne sont pas coordonnées et qu’on joue simultanément : aucune raison pour que Equi=OP. Elimination par itération des stratégies dominées : Joueur 2 Joueur 1

Oui

non

oui

22

03

Non

30

11

X

40

01

Equi de Nash

« Oui » dominée par « non » pour 1→la matrice est réduite de la ligne barrée en pointillés → 2 connaît la matrice puisque info complète, donc anticipe choix de 1→ « non » domine alors « oui » pour 2 (cf

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colonne barrée en points quasi-tillés)→1 anticipant cela sait que 2 joue non et joue non lui-même puisque 1>0.Ici donc les joueurs sont rationnels et connaissent les gains, et savent que les autres sont rationnels et qu’ils connaissent eux aussi les gans, et savent aussi que les autres savent qu’ils savent cela, etc… La connaissance est dite commune. Equilibre de Nash (Nash 1951) : combinaison de stratégies telle que la stratégie de chaque joueur correspond au choix le meilleur, étant donné les stratégies des autres (dq1/dq2 = 0 , variable prise comme donnée en duopole de Cournot). Autrement dit, situation où personne ne veut dévier unilatéralement. Sur matrice, intersection des meilleures réponses des joueurs. Joueur 2 Joueur 1

Oui

non

oui

11

3* 2*

Non

2 2*

21

X

3* 1

1 2*

Equilibre de Nash

Problème de l’EN : critère pas suffisant puisqu’il peut y en avoir plusieurs, ou aucun…mais mieux que élimination des stratégies dominées car il peut y avoir des situation où il n’existe pas de stratégie(s) dominée(s). autre problème de ce critère : ne nous dit pas comment les joueurs aboutissent à la situation d’équilibre(sauf si obtenu après élimination par itération de stratégies dominées…)

Comment résoudre le problème de la multiplicité ·Stratégies mixtes : Joueur 2 Joueur 1

Oui

non

oui

1 -1

-1 1

Non

-1 1

1 -1

Pas d’ équilibre de Nash en stratégies pures

Si pas d’EN en stratégie pure, les joueurs peuvent jouer quand même par ex. en lançant une pièce pour choisir « oui » ou « non ».Il existera alors un EN en stratégie mixte. Soit â la proba. Pour 1 de choisir « oui », B pour 2. Si 1 choisit « oui », son espérance de gain= B-(1-B)=2B-1 Si 1 choisit « non », son espérance de gain= -B+1- B= -2B+1 A accepte jeu de la pièce que si 2B-1 = -2B+1 c’est à dire si son espérance e gain est la même(B=1/2) et que 2 joue aussi en stratégie mixte. Idem pour 2 qui accepte tirage au sort que si â=1/2. Donc : En stratégie mixte il existe toujours au moins un EN si nombre fini de joueurs et de stratégies, et jeu simultané. Critique : calculs assez alambiqués Problème de la multiplicité potentielle des équilibres de Nash : la guerre des sexes homme intransigeant Transigeant femme Intransigeante Transigeante

-1 -1

3 *2*

2* 3*

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2 Equilibres de Nash en stratégies pures

En stratégie mixte, il existe un équilibre (soit â la proba pour la femme d’être intransigeante, B la proba pour l’homme d’être intransigeant) en effet : Concernant la femme : Son espérance de gains est de B (-1)+(1-B)*3 si elle joue I Son espérance de gains est de B (2) + (1-B) *1 si elle joue T Donc femme ne va accepter tirage au sort que si B (-1)+(1-B)*3 = B (2) + (1-B) *1 ®B=2/5 Concernant l’homme : La matrice est symétrique donc pour l’homme pareil, accepte tirage au sort que si â=2/5 5/5-2/5=3/5 donc il existe un équilibre en stratégie mixte pour lesquels les joueurs choisissent I et T avec probabilités (2/5, 3/5)2 ·Communication et équilibres corrélés : Auman (1974) Au lieu de tirer au sort l’homme et la femme peuvent décider de coordonner en fonction d’événements aléatoires (cinéma s’il pleut, ballade s’il fait beau) . Ici, si proba qu’il pleuve=1/2, espérance de gains égale 5/2, supérieure à celle de l’équi en stratégie mixtes(7/5) Equilibre corrélé = EN soumis à condition d’événement aléatoire Si les joueurs peuvent communiquer, cet équilibre est prédictible. Pb : 1°/on ne sait pas sur quel critères ils choisissent l’événement aléatoire. 2°/ils ne peuvent souvent pas communiquer ·Point focal : Schelling, (1960) Point de repère pour coordonner des actions. Permet de sélectionner un EN Ex : 2 joueurs, chacun doit écrire simultanément un nombre entre 1 et 100. Gagnent 100 f si choisissent même nombre, Gagnent 99 f si choisissent tous les deux 8 0 sinon. Point focal : combinaison de stratégies (8,8) L’espérance de gains est maximale si choisissent le point focal, mais ce n’est pas le gain maximal…. Pb : les joueurs n’ont pas nécessairement le même point focal, donc critère opérationnel limité (ex deux personnes se rencontrent dans avion, discutent tous les deux de leur amour de Paris et décident de se donner rdv en oubliant de dire où : l’une peut croire que le lieu est l’aéroport, l’autre Notre Dame…) ·Les conventions : Le poids de l’histoire les habitudes, etc. peuvent conduire les joueurs à adopter un équilibre particulier s’ils sont souvent confrontés aux mêmes situations stratégiques. Ces conventions peuvent être explicites (code de la route) ou implicites et stables( dans la guerre des sexes l’équilibre (transigeante, intransigeant) a longuement dominé. Les conventions sont un critère de sélection des EN. Importance de l’histoire dans l’explication des choix des individus( à rajouter au critère de rationalité).

·Etats évolutionnairement stables :

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On peur considérer les conventions comme le résultat d’un processus évolutionniste. La notion d’apprentissage (processus d’essais erreurs)est substituée à celle de sélection naturelle. Les stratégies obtenues par conventions sont des EN puisque personne n’a intérêt à dévier unilatéralement. Ce sont des EN particuliers : états évolutionnairement stables. Conclusion : EN peut être sous-optimal. (cf. dilemme du prisonnier) Pb de la multiplicité des EN. Les différentes tentatives de sélection des EN en jeux statiques (cf. supra) donnent des résultats mitigés, ces critères sont souvent le fruit de l’histoire : prédiction difficile.

2.Jeux dynamiques :

Séquentialité des choix représentée par schéma arborescent (forme extensive par opposition aux formes intensives des jeux statiques) Notion de nœuds successeurs et terminaux, de sous-jeux L’information est ici parfaite. Si le deuxième joueur n’a pas pu observer l’action du premier , l’information est bien sûr imparfaite. La séquentialité permet d’éliminer certains EN qui étaient multiples en jeux simultanés par la méthode de l’induction à rebours. Il ne reste alors qu’un seul EN, l’EN parfait.(qui induit un EN dans chaque sous-jeux.) Pb :1°/induction à rebours nécessite calculs longs et trop lourds pour les capacités cognitives limitées des joueur (ex. du jeu d’échecs où l’information est parfaite mais où on ne peut prédire l’issue du match comme l’a montré Zermelo en 1913. 2°/ elle aboutit à des résultats contre-intuitifs : cf le jeu du mille pattes de Rosenthal 1981 Cet exemple illustre l’inefficacité des décisions non coopératives Les jeux répétés : Les joueurs sont plusieurs fois confrontés la même situation stratégiques : application aisée en économie(relation de travail, clients-fournisseurs, etc Répétition de jeux statiques. Nb : les décisions peuvent conduire à un équilibre sous-optimal. → les joueurs vont-ils essayer de coopérer pour améliorer leur situation ?deux possibilités : soit les joueurs ne changent jamais de stratégie, soit ils choisissent d’autres stratégies pour soutenir la coopération. •si le jeu se répète indéfiniment, coopération. En effet, dans dilemme du prisonnier, si les joueurs coopèrent à la date initiale, possibilité de dévier pour gagner plus(=dénoncer) mais cela déclencherait des représailles de l’autre au jeu suivant. Donc si la préférence pour le présent mesurée par le facteur d’escompte des joueurs est faible ,intérêt à ne pas dévier et toujours se taire. (Cf. première matrice pour mieux comprendre)c’est le théorème folk L’introduction du temps permet donc de comprendre les comportements coopératifs alors que individus rationnels et égoïstes. •si répétition finie coopération difficile ;( induction récursive) les joueurs ont une durée d vie finie donc l’induction à rebours bouleverse le théorème folk. L’hypothèse d’horizon infini traduit le fait que les joueurs ne savent pas quand e jeu va s’arrêter durée du jeu incertaine). Mais dans le cadre d’un horizon fini on peut cependant montrer que la coopération peut être soutenue si les joueurs ne connaissent pas les caractéristiques de leurs partenaires(cf. chap. 3 section 1) Conclusion sur la théorie des jeux : elle étudie les interactions stratégiques et la façon dont les individus coordonnent leurs décisions. Elle met en exergue que les décisions individuelles prises sans concertation entraînent généralement des gaspillages de ressources.

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II. ECONOMIE DE L’INFORMATION Etude des comportements d’agents rationnels dans situation d’information coûteuse. L’interaction stratégique entre individus nous amène à étudier le problème de l’asymétrie informationnelle.

1.Interactions stratégiques en situation d’asymétrie d’information : Jeux en information incomplète : Deux joueurs dont l’un ne connaît pas la nature de l’autre. Selon la nature de l’autre, la matrice des gains diffère : ion est bien en présence de situation de jeu information incomplète et asymétrique. On peut ajouter artificiellement la « nature » qui choisit le type du joueur A avec une proba p ou 1-p. Le jeu peut être représenté sous forme extensive avec des pointillés horizontaux au niveau des nœuds correspondant aux choix de B(car ce dernier ne sait pas ce que la nature a choisi) : on a ainsi transformé un problème d’information incomplète en information imparfaite ; (transformation d’Harsanyi, 1967)(cf. p 51)On peut alors utiliser le concept d’EN Equilibre Baysien : Situation dans laquelle chaque joueur max son espérance de gains étant donné son type, ses croyances, et celles des autres joueurs. cf. p. 50 l’incertitude sur les caractéristiques de joueurs justifie l’existence de situations qu n’existeraient pas si l’information état complète. En effet si proba que A soit de type A1 sup. à ½, B joue oui, or a est de type A2 e( donc joue non : l’équilibre Baysien est (oui, non) Jeux séquentiels à information incomplète : Pour résoudre jeux séquentiels : backward induction La révision des croyances dans les jeux séquentiels avec information incomplète joue rôle notoire puisque permet d’éliminer des stratégies. En effet (cf. figure p.51), oui est une stratégie dominante pour A s’il est de type A1, non sil est de type A2. Ici, en jouant, A révèle sa nature à B qui révise ainsi ses croyances. Il va donc lui même jouer oui si a joue oui, et non si A joue non : cet équilibre, compatible avec l’induction à rebours et le processus de révision des croyances permise par la séquentialité est un équilibre baysien parfait ; On dit que les croyances sont révisées selon un processus Baysien (car probabilités conditionnelles…) Equilibre Baysien Parfait : 1°/ les stratégies sont optimales étant donné les croyances 2°/ les croyances sont révisées selon un processus Baysien au vue des décisions effectivement prises.

2.Antisélection C’est un effet pervers des marchés du à l’asymétrie informationnelle, notamment à l’inobservabilité de la qualité intrinsèque des biens. (information incomplète et asymétrique). Information cachée. Le prix ne joue plus son rôle de signale le mécanisme concurrentiel n’es plus efficace. La discrimination ou le signal peuvent être des moyens pour améliorer alors le fonctionnement du marché.

Inefficacité de la concurrence sur le marché des voitures d’occasion :

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Akerlof (1970) Eviction des voitures de bonne qualité par les mauvaises ( pour démo cf. p.56) Si cas extrême, antisélection aboutit à l’absence totale d’échange. La réglementation a pour fonction de révéler tout ou partie de l’information, ou de faciliter des procédures de recours en cas de vente de produits de mauvaise qualité, donc permet l’augmentation de l’efficacité des marchés. La discrimination comme moyen de révéler l’information, ex. du marché des assurances. Rotschild et Stiglitz (1976), Arrow Un agent non informé peut acquérir une information privée sur le type d’un joueur s le nombre de variables stipulées par le contrat est supérieur au nombre de variables observées. La franchise permet de discriminer les agents haut et fables risques :deux types de contrat : Un à faible franchise et gosse prime choisi par individus à haut risque Un à grosse franchise et faible prime choisi par les individus à bas risques. Le choix de tel o tel type de contrat révèle l‘information cachée. il peut donc exister des équilibres séparateurs( les différentes catégories d’agents choisissent des contrats différents) et des équilibres mélangeants. Cependant, la révélation de l’information cachée dans le cadre d’un équilibre séparateur conduit à un Optimum de second rang car si l’information était symétrique les individus à faible risque seraient indemnisés à 100°/ avec le paiement d’une faible prime ( mais pas possible en situation d’information asymétrique car les individus risqués choisiraient eux aussi ce type de contrat. Les « bons » sont donc de toute façon lésés. : les individus à haut risque, dans le cadre de l’équilibre séparateur, sont parfaitement assurés- ie comme si l’info était symétrique- alors que les bons ont un niveau d’utilité inférieur à celui de l’optimum de premier rang. La théorie du signal : Spence (1974) Les bons agents sont prêts à supporter un coût pour signaler leur qualité. Condition pour qu le signal soit valable : il faut que les coûts supportés par les bons soient plus faibles que ceux supportés par les mauvais. Ex : éducation : les bons vont être prêts à supporter le coût des études, les mauvais vont lâcher l’affaire : le niveau d’étude est donc un signal pour les employeurs. Ici, ceux sont les agents disposant de l’avantage informationnel qui prennent la décision d’envoyer un signal avant que le contrat soit proposé. Equilibre mélangeant : les deux types d’agent envoient le même signal (ou pas de signal) et les biens sont vendus au même prix quelle que soit la qualité. Equilibre séparateur : les bons envoient un signal coûteux mais vendent à prix fort, les mauvais n’envoient pas de signal et vendent au prix minimal. Second best car même résultat pour les mauvais qu’en info symétrique, alors que coûts pour les bons.

3.Risque moral : Action caché, ou information cachée ( ie l’action est observable mais l’agent non informé peut pas savoir si appropriée, ex : dentiste pose une couronne alors qu’un simple plombage aurait suffit)(surtout dans les services d’experts) problématique : inciter le mandaté à agir dans l’intérêt du principal. (Rappel : dans les situations où il y a risque d’antisélection l’agent non informé cherche à obtenir une information sur la qualité intrinsèque.) Relation principal-agent: Dans ce type de relations, les problèmes posés sont de même nature si c’est une info ou une action qui est cachée. Généralement on suppose le principal risquophile car possède une plus grande diversification des actifs.

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Ex : actionnaires Ceux-ci essaient d’inciter les dirigeants par le biais des stock-options par exemple. Si l’information est cachée, le principal a intérêt à ce que l’agent lui révèle l’information : Procédure de révélation (Myerson 1979) : simple mais coûteuse : l’agent n’a pas intérêt à mentir car dans le contrat, le ppal a prévu des états de la nature où l’agent pouvait mentir et il est stipulé dans le contrat que ce dernier sera rémunéré pareillement que s’il ne mentait pas.(rémunération maximale). C’est donc un second best. En pratique, le contrat proposé stipule une rémunération croissante avec les résultats… Mais le principal peut aussi adopter un comportement de contrôle direct de l’agent, ou instaurer une compétitivité entre agents. Convergence vers l’optimum paretien si pénalités infinies lorsque proba que le comportement de « triche » de l’agent soit détecté est faible. Si plusieurs agents pour un même principal : Lazear et Rosen, 1981 : Les contrats fondés sur les performances relatives des agents, s’ils ont des tâches similaires, sont plus performants que des contrats classiques. Si multitude d’agents, convergence vers l‘OP. Pb : les résultats des agents sont souvent le fruit d’un travail en équipe. : il n’es plus possible de rémunérer en fonction des performances individuelles, a fortiori si cette observation des performance est fondée sur une comparaison !( Alchian et Demsetz, 1972) Contrats renégociés : en réalité, les contrats sont fréquemment renégociés (ex grossiste/détaillants) → Si l’agent a une préférence pour le présent suffisamment faible, le principal peut espérer la convergence vers l’OP. Conclusion : Inefficacité paretienne de l’échange et de la concurrence si l’information est coûteuse. Les contrats vraiment incitatifs sont trop complexes et les agents économique sont incapable de prédire tous lés événements de la nature ( et cette prédiction a un coût, ne serait-ce qu’en termes de temps). Cependant, tout comme la théorie de jeux, l’économie de l’information a permis de renouveler la compréhension de nombre de phénomènes économiques, notamment dans le cadre des relations industrielles.

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III. CHAMP D’APPLICATION : ECONOMIE INDUSTRIELLE Les problèmes informationnels et stratégiques ont longtemps été ignorés et jouent un rôle fondamental en économie industrielle. La nouvelle microéconomie, en tenant compte des coûts de transaction liés aux coûts d’acquisition de l’information explique l’existence de l’entreprise et étudie les processus d’allocation interne. Elle étudie les contrats inhérents aux transactions, distinguant les contrats commerciaux classiques et les contrats hiérarchiques comme celui de travail.

1. Concurrence imparfaite : Monopole et structure de marché oligopolistique. Concernant l’oligopole, les vendeurs, en petit nombre, doivent effectuer des choix stratégiques. Les premiers travaux ont été élaborés avant la naissance de la théorie des jeux et de l’économie de l’information, par Cournot en 1838 et Bertrand en 1883. Interdépendance des décisions. Variables stratégiques retenues : prix et quantité car variables très malléables (mais elles peuvent aussi concerner la qualité, les dépenses publicitaires, les techniques de production, l’innovation…) 1°/ Concurrence en quantité : Cournot Production de biens identiques, choix simultané, pas de communication. Issue de l’interaction stratégique=EN, appelé aussi équilibre de Cournot-Nash. Chaque vendeur considère la quantité produite par l’autre comme une donnée (dq1/dq2=0) L’équilibre est celui qui correspond à l’intersection des fonctions de meilleure réponse : chaque joueur maximise son profit par rapport à la quantité qu’il produit, étant donné la quantité produite par l’autre. S’il tenait compte du fait que sa quantité influence celle de l’autre on obtiendrait un équilibre conjecturel (Bowley, 1924) L’équilibre de Cournot entraîne un niveau de production plus faible que celui obtenu en monopole mais plus forte qu’en CPP 2° / concurrence en prix : Bertrand Critique en 1883 les conclusions du modèle de Cournot en montrant que le résultat d’un oligopole en prix est le même que celui d’une structure de marché concurrentielle si les entreprise fixent simultanément un prix. Hypothèses : CT=cQ =>Cm=CM=c Biens strictement identiques Cadre statique Si une entreprise fixe son prix à p1, la deuxième a intérêt à fixer le sien à un prix plus faible (p2) pour rafler la totalité de la demande. La première va alors baisser son prix à un niveau inférieur à celui de p2, et ainsi de suite…. Guerre des prix jusqu’à ce que les prix atteignent le coût marginal (égal au CM). (Dans le livre il est précisé que les profits des oligopoleurs sont ainsi nuls mais si je me trompe pas, cela suppose qu’ils aient une structure de coûts identiques- c’est pas précisé dans les hypothèses-, car sinon, l’un des deux peut encore avoir des profits..le niveau du prix serait donc alors celui du Cm le plus élevé entre les deux duopoleurs…)

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En clair, le résultat de Bertrand, paradoxal puisque aboutit à un équilibre identique à celui de la CPP, repose sur des hypothèses très restrictives. Edgeworth montre en 1897 que la concurrence en prix n’est pas équivalente à la CPP s’il existe des contraintes de capacité.

3°/ Concurrence en prix et contrainte de capacité : une réhabilitation du modèle de Cournot. L’existence de contraintes de capacité implique que l’entreprise ne peut rafler la totalité de la demande à moins de supporter des coûts infinis puisque les rendements sont décroissants. Une entreprise peut fixer un prix supérieur au c et réaliser quand même des profits puisque la deuxième- même si elle fixe un prix inférieur- ne pourra satisfaire la totalité de la demande. Kreps et Scheinkam (1983) ont montré que les contraintes de capacités pouvaient apparaître lorsque les prix s’ajustent plus vite que les quantités, ce qui est souvent le cas. Alors on peut raisonner avec un jeu séquentiel en deux étapes : -d’abord les entreprises déterminent les quantités, -ensuite elles déterminent les prix : les consommateurs s’adressent alors majoritairement à l’entreprise pratiquant le prix le plus faible, l’autre se satisfaisant de la demande résiduelle. Pour résoudre ce jeu, backward induction (les entreprises anticipent parfaitement à la première étape le système de prix): -on cherche, à quantités données, le système de prix d’équilibre de la deuxième étape, -puis on cherche les l’EN sur les quantités. Cet EN parfait en sous-jeux coïncide avec l’équilibre de Cournot, comme l’ont montré Kreps et Scheinkman. Remarque : ici encore les oligopoleurs produisent des biens identiques. 4°/ Concurrence sur les biens différenciés : C’est la réalité des choses : les biens et services sont toujours imparfaitement substituables (marques, lieux de vente, etc.) Différentiation verticale : porte sur la qualité. Différentiation horizontale : certains produits conviennent mieux aux uns, certains aux autres… Les prix et les quantités s’ajustent plus vite que la qualité. On peut ainsi représenter les stratégies interactives des offreurs par un jeu séquentiel où la première étape consiste à choisir les caractéristiques du produit, et où la deuxième représente le choix des quantités et des prix maximisant le profit de chacun. 5°/La différenciation horizontale : le modèle de Hotteling (1929) : On représente ici la différenciation grâce à des localisations spatiales différentes des offreurs. Les consommateurs subissent des coûts de transport, mais le bien en lui-même est identique dans le modèle. Nota : ces coûts de transports sont ici une métaphore permettant de saisir nombre de situations de différenciation horizontale. Ex : vente de glace sur une page de longueur finie, où les estivants sont répartis uniformément. Deux vendeurs doivent choisir où se localiser, quels prix et quelles quantités. Coût unitaire des glaces = c. Il existe des coûts de transport mesurés par une unité de distance (ce sont les mêmes pour tous les acheteurs, les mamies comme les sportifs). Pour les vendeurs, il est moins coûteux de changer le prix que la localisation, variable moins malléable. Donc la première étape du jeu est le choix de la localisation, la deuxième le choix des quantités et des prix.

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Induction à rebours : on calcule d’abord les prix et les quantité d’équilibre dans le deuxième sous-jeux, en considérant la localisation comme une donnée. Si les marchands sont au même endroit, on retrouve le paradoxe de Bertrand, et les profits des marchands sont nuls. Nota : il peut ne pas exister de prix d’équilibre dans le sous jeux de la deuxième étape, si par exemple les coûts de transports sont proportionnels à la distance et que les vendeurs sont proches l’un de l‘autre. En revanche, quelle que sot la localisation de ces derniers, si les coûts sont proportionnels au carré de la distance, il existe toujours un système de prix d’équilibre…le modèle est donc limité. Pour les résultats strictement mathématiques du modèle, je vous laisse le soin de vous référer au cours d’organisation industrielle de l’an dernier si ça vous intéresse J Résultat : si les prix sont endogènes, déterminés en seconde étape, c’est le principe de différenciation maximale qui s’impose intuitivement : les vendeurs se créant un pouvoir de monopole local. Nota bene : si les prix s’imposent aux vendeurs (s’ils vendent des journaux par exemple), c’es le principe de différenciation minimale qui s’impose. 6°/ Les aspects dynamiques de la concurrence : La concurrence s’inscrit généralement dans un cadre dynamique. Les entreprises élaborent leurs stratégies en fonction des expériences passées. Elles peuvent notamment mettre en place des stratégies de menace pour soutenir des équilibres coopératifs (cf. théorie des jeux infiniment répétés). Reprenons le modèle de Bertrand et supposons que le jeu est infiniment répété Malgré l’interdiction juridique de former des ententes, les firmes peuvent implicitement ou secrètement décider de s’entendre pour fixer toutes un prix de monopole, le profit étant partagé ensuite également entre les n firmes présentes. Soit d le taux d’escompte tel que d 1-(1/n). n(1 - d )

On comprend donc que plus le marché est concentré, plus la collusion es facile à soutenir car 1-(1/n) est décroissant avec n. Cas extrême : si nombre infini d’entreprise, le facteur d’escompte est égal à un. D’autre part, un agrandissement des périodes diminue le taux d’escompte, donc décourage les ententes. Ce jeu répété permet de saisir es ententes mais ne prend pas e compte les asymétries informationnelles.

7°/ Concurrence sur les prix et asymétries informationnelles : Dans le cas précédemment traité, les entreprises observent immédiatement les ruptures d’entente. On peut imaginer des cas plus complexes où la demande est fluctuante et où les entreprises n’observent pas les prix des concurrents. Dans ce cas, contrairement à la situation d’information asymétrique, il n’est plus optimal de soutenir des ententes en prévoyant des menaces fortes. Les ententes sont difficilement soutenables, voire impossible lorsque la probabilité que la demande totale soit nulle est trop forte.

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2. Les organisations : du contrat classique à la relation hiérarchique : 1°/ Microéconomie traditionnelle et dualisme marché/entreprises. En micro l’entreprise est seulement représentée par une fonction de production. Elle est réduite à une relation technologique. Il y a deux modes d’allocation des ressources : -

Un mode d’allocation interne à l’entreprise, résultat de règles non-marchandes et plutôt hiérarchiques. Un mode externe réalisé grâce à l’échange marchand.

La micro a donc une conception duale des mécanismes d’allocation des ressources qui opposent entreprise et marché. Les mécanismes d’allocation interne ne sont pas même explicités et se résument à la fonction de production : l’entreprise est une « boîte noire ». Viner a essayé d’expliquer l’existence de l’entreprise grâce à la technologie en mettant en avant les rendements d’échelle croissants. En fait le lien entre la taille de l’entreprise et les rendements est ténu car : -Une même entreprise crée souvent plusieurs établissements qui ne produisent pas conjointement -Plusieurs entreprises peuvent exploiter ensembles des rendements sans fusionner 2°/ Des coûts de transaction à l’économie des organisations : Coase (1937), et Williamson (1975), prenant acte de l’insuffisance des déterminants technologiques ont soutenu que le principal déterminant était l’existence de coûts de transaction. L’imperfection de l’information entraîne des coûts de transaction. Willimson distingue quatre types : Les deux premiers ont trait à l’incertitude ex ante de la réalisation contractuelle (il existe des événements imprévisibles, trop nombreux pour être stipulés dans le contrat) les deux derniers concernent les coûts d’exécution des contrats, coûts ex post (vérification du respect des contrats, coût des recours juridiques…) L’information imparfaite implique une rationalité limitée car toutes les éventualités ne peuvent être prévisibles. De plus, même si elles étaient prévisibles, il serait coûteux de toutes les stipuler dans le contrat. Enfin, les individus sont opportunistes. On comprend donc l’existence de l’entreprise comme un moyen de minimiser les coûts de transaction. 3°/ La nouvelle microéconomie et l’économie des organisations : La novelle microéconomie apporte une solution au divorce entre micro et économie des organisations : prise en compte des imperfections informationnelles des asymétries, des interactions stratégiques.. Elle veut dépasser le dualisme Marché/ Entreprise. Ce dépassement est fondé sur la notion de contrats. Généralement, les contrats ne sont pas écrits, et restent tacites (coût d’ écriture trop élevé par rapport au montant des transactions, l’incertitude est faible. Mais si le bien est durable ou complexe, ou spécifique, les échanges sont définis par des contrats explicités, éventuellement renégociés. Ce sont ce que Williamson appelle des contrats classiques. Ces contrats sont souvent incomplets (cf. supra) =>Trois gestions de cette incomplétude contractuelle par les parties : 1) elles décident que les imprévus feront l’objet de négociations ultérieures.

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2) elles font appel à un tiers, arbitre chargé de déterminer les actions appropriées 3) elles conservent une relation bilatérale de deux façons : *une des deux parties a le pouvoir de décision et l’autre dispose du droit de rupture du contrat si elle est pas ok : relation de type hiérarchique *une des parties prend le contrôle du capital de l’autre et l’absorbe : gestion unifiée → (travail : relation hiérarchique, esclavage : gestion unifié) Dans cette optique, l’entreprise correspond à des relations bilatérales gérées par des contrats incomplets stipulant une relation hiérarchique ou une gestion unifiée (Grossman et Hart). Les agents rationnels peuvent donc avoir intérêt à créer une entreprise. 4°/ Les contrats incomplets : se référer au livre (p96 et suivantes ) Cas des investissements spécifiques et irréversibles : ne peuvent ni être utilisés à d’autres fins, ni vendus.. Les agents ont intérêt à signer un contrat de long terme et s’engager à investir. Problème souligné par Coase et Williamson : les coûts sont souvent prohibitifs si les investissements sont complexes. De plus, le vendeur peut avoir intérêt à mentir e soutenant que ses coûts sont élevés à cause de circonstance non prévues à la date initiale., idem pour l’acheteur. Si les investissements ne sont pas vérifiables, ie observables par un tiers, il est impossible de signer un contra complet dont les coûts d’exécution seraient infinis. 5°/ Les différents modes de gestion des contrats incomplets : Trois configurations si l’on reprend la classification des modes de gestion en excluant l’arbitrage et la gestion unifiée. 1) absence d’intégration entre acheteur et vendeur : prennent des décisions de façon séparée et partage le surplus en deux. Eventuellement négociation d’un contrat de court terme en seconde période. 2) Contrat de long terme avec autorité de l’acheteur : bien qu’il ne puisse pas vérifier si le vendeur a investi. Il décide à la seconde période de rompre ou non (alors partage du surplus 3) idem 2) mais c’est le vendeur qui a l’autorité. 1) absence d’intégration : première période, choix d’investir ou non, deuxième période, partage du surplus en deux. Par exemple, pour le vendeur, investir peut être une stratégie dominée par ne pas investir car le partage du surplus, fait en seconde période, porte sur le surplus brut : les investissements ne sont pas pris en compte dans le calcul donc l’agent ayant des coûts d’investissement élevés est désavantagé. C’est le problème du hold-up : l’investissement est spécifique donc le joueur qui bénéficie de cet investissement n’a pas intérêt à rétribuer l’autre puisque ce dernier ne peut le menacer de trouver d’autres partenaires. 2) intégration sous l’autorité de l’acheteur : contrat de long terme (deux périodes), incomplet avec le choix pour l’acheteur de décider si le bien doit ou non être échangé en seconde période, et donc décide partage ou non du surplus. Le vendeur n’a pas intérêt à investir car l’acheteur va s’accaparer tout le surplus, en remboursant les coûts de production du vendeur à ce dernier (cf. p.100 pour comprendre). Le bénéfice du vendeur est donc indépendant du montant investi. Le résultat est que l’intégration sous l’autorité de l’acheteur est meilleure que l’absence d’intégration. Elle donne cependant un résultat inférieur à celui de l’optimum correspondant au contrat complet. 3) intégration sous l’autorité du vendeur : l’acheteur n’investit pas puisque son bénéfice est indépendant de l’investissement. S’il y a échange, que le vendeur investisse ou non il obtient un surplus négatif. Donc pas de signature de contrat incomplet stipulant l’autorité du vendeur. Attention ! Ces résultats sont ceux qui découlent de l’exemple chiffré p96. les conclusions ne sont pas toujours celles là. 6°/mode optimal de gestion des contrats incomplets :

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Dans l’exemple du livre, c’est l’intégration sous l’autorité de l’acheteur qui est préférable ; mais cela aurait pu être l’intégration sous l’autorité du vendeur. En fait, le mieux est de donner l’autorité à la partie ayant le rendement net de l’investissement le plus élevé. Le fait est que les agents ont intérêt à signer un contrat incomplet de long terme stipulant une relation d’autorité s’il est prohibitif de signer un contrat complet. En effet, la relation d’autorité permet d’atteindre un optimum de second rang , préférable à l’absence de contrat de long terme. Mais l’intégration sous autorité n’est pas toujours souhaitable car par exemple, s’ils ont les mêmes coûts d’investissement, il préférable pour eux de communiquer (si faible coûts de communication, cheap talk) pour coordonner leurs décisions sur le meilleur équilibre au moment de la signature du contrat . Il n’est préférable d’instituer une relation hiérarchique que si elle est un moyen d’inciter la partie qui dispose de l’autorité à investir sachant que l’autre n’investit pas. C’est pourquoi il faut donner l’autorité à la partie ayant l’investissement le plus rentable.

Conclusion : La nouvelle microéconomie permet de prendre en compte l’extrême complexité des relations marchandes dont les champs d’investigation sont grâce à la théorie des jeux, le fonctionnement des marchés oligopolistiques, les différentes formes d’organisation, les stratégies de différenciation des produits, les collusions, etc. Mais les limites de l’application de la théorie des jeux ne doivent pas être occultées : c’est un outil puissant mais ses capacités explicatives sont mises en cause par la sensibilité des conclusions aux hypothèses dont les économistes devraient discuter sur des bases empiriques. L’information incomplète, l’aspect stratégique des décisions, la dimension dynamique, sont autant de sources que de multiplicité des équilibres. Dans de très nombreux cas, la théorie des jeux ne permet pas de prédire une issue unique.

Conclusion

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La nouvelle microéconomie est une théorie qui reconnaît que la concurrence parfaite est une référence abstraite qui n’a qu’une valeur normative. En effet, les échanges sont soumis aux coûts de transaction et à des défauts de coordination. Elle montre, notamment grâce à la théorie des jeux, que les intérêts particuliers ne convergent pas vers l’intérêt général et qu’une main invisible conduit souvent à une situation inefficace, contrairement à l’intuition de Smith. Les causes de l’inefficacité des transactions peuvent être classées en deux grandes catégories : -l’inefficacité parétienne des jeux non coopératifs - les asymétries d’information, qui soulèvent des problèmes de risque moral et d’anti sélection. Les principaux domaines d’application de la nouvelle microéconomie sont l’économie de l’assurance et l’économie industrielle, mais elle permet aussi d’expliquer le chômage à travers la prise en compte du problème de l’information, des problèmes conflictuels et collectifs. Ainsi, les théories du salaire d’efficience ou des négociations collective constituent des outils pour repérer le chômage involontaire. Par ailleurs, la nouvelle micro permet de rendre possible l’élaboration des principes d’allocation tenant compte des contraintes informationnelles rencontrées par les décideurs publiques. Autre exemple, le théorème de Modigliani Miller n’est pas vérifié s’il existe des imperfections informationnelles et des interactions stratégiques. Cependant, elle bute sur l’hypothèse de rationalité économique dont elle devrait chercher une représentation plus adaptée. Les limites de la rationalité économique : Avec la nouvelle micro, la rationalité est plus sophistiquée puisqu’on prend en compte les interactions stratégiques et les informations complexes, mais on a toujours affaire à un agent maximisateur et doué dans sa capacité calculatoire. Pb : cela débouche sur : -la fréquente impossibilité de prévoir une issue unique aux interactions stratégiques car souvent, l’équilibre est multiple - la théorie des jeux n’explique pas comment les joueurs choisissent les stratégies -un petit changement dans les hypothèses conduit à une grande différence au niveau des conclusions (cf. les croyances modifiées) -comme l’a montré Simon, l’agent n’est pas capable de faire des calculs aussi sophistiqués que ceux de la théorie des jeux. Les enseignements de l’économie expérimentale (1993 Davis et Holt) Ce domaine de recherche évalue les prédictions des modèles théoriques grâce à des expériences menées en labo et montre que la rationalité substantielle est inadaptée pour représenter la majeure partie des décisions individuelles : -

la façon dont l’information est présentée influence « anormalement » les choix (cf. ex. p110) le critère d’utilité espérée de Von Neumann et Morgenstern (1944), systématiquement utilisé en théorie des jeux, ne prend pas compte l’incertitude donc ne rend pas compte du comportement des agents vis-à-vis du risque (Allais, 1953) cf. expérience d’Axelrod (1984) : face à la complexité des interactions, il peut être optimal d’opter pour des règles de décision simples et intangibles. l’expérience des situations dictent des règles de choix, les décisions stratégiques ne résultent pas d’un calcul complexe d’optimisation.

De nouveaux modèles de décision :

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Les enseignements de l’économie expérimentale poussent les spécialistes à élaborer de nouveaux modèles de décision permettant de rendre compte des résultats obtenus en laboratoire ; Il n’y a pas de modèle dominant. Concernant les décisions prises en situation d’incertitude, souvent on pondère l’utilité, non plus par des probabilités mais par des fonctions de probabilité. (Machina, 1987 ; Katz, 1993) Concernant les décisions avec interactions stratégiques, on cherche à élaborer des modèles d’apprentissage et de rationalité limitée expliquant les processus conduisant aux décisions. Les nouveaux domaines de recherche en microéconomie sont ainsi portés par l’économie expérimentale et la psychologie.

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