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Introduction La fiscalité constitue aujourd’hui une composante essentielle dans la vie de l’entreprise appelée, plus que jamais à bien la manipuler au quotidien. Compte tenu de nouveau contexte, nous constatons que la fiscalité dans sa nouvelle dimension, se traduit également par une certaine pression sur les opérateurs économiques qui se caractérise par sa permanence et par son omniprésence, à tel point que chaque opération effectué au niveau de l’entreprise croise l’impôt. Dans ce nouveau contexte l’entreprise se doit d’être vigilante au niveau du suivi du paramètre fiscal afin de minimiser le risque fiscal qui pèse en permanence sur sa situation et pourrai menacer sa pérennité, voire même sa survie. Partant du fait que la fiscalité constitue une matière dense et complexe nécessitant à la fois une mise à jour permanente et une intégration profonde par rapport aux réalités de l’entreprise et de son environnement immédiat et futur. Il est aisé de constater que les responsables des entreprises sont rarement des « fiscalistes » et que, pris dans le feu de l’action, ils peuvent commettre volontairement ou involontairement des infractions susceptibles d’engendrer des coûts financiers plus au moins important pour l’entreprise et subir éventuellement des sanctions judiciaires. Compte tenu de ce qui précède, nous pouvons affirmer que le terrain est aujourd’hui propice pour le développement au Maroc d’une nouvelle discipline intitulée « Adit Fiscal » et qui pourrait parfaitement contribuer à aider l’entreprise à maitriser et à gérer sa situation fiscale. Dans un environnement aussi mouvant et caractérisé par l’existence de règles hétérogènes et parfois contradictoires, l’entreprise Marocaine se trouve de plus en plus en situation de risque permanent, lui imposant de surveiller son environnement fiscal. Ainsi, l’audit fiscal pourrait constituer un recours privilégié pour prévenir er réduire ce risque fiscal. C’est pour cette raison que nous nous proposons dans le cadre de ce travail, de tenter d’entourer le concept de l’audit fiscal dans un chapitre préliminaire. Dans un premier chapitre les aspects méthodologiques qui, à méritent d’être intégrer afin d’assurer le développement et
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le succès de ce genre de mission auprès des entreprises marocaines. Et finalement les outils de l’audit fiscal.
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Chapitre préliminaire : Autour du concept de l’audit fiscal
L’audit est une fonction récente dans l’entreprise actuelle et encore plus dans l’entreprise marocaine. Ce dernier a été utilisé surtout par les grandes firmes pour des raisons d’organisation et compétitivité. Et permettre en effet, à la Direction Générale d’apprécier et d’améliorer tous les aspects du fonctionnement des différentes unités opérationnelles, en expliquant les causes et en qualifiant les conséquences des situations insatisfaisantes, puis en proposant des recommandations pour réduire ou supprimer les dysfonctionnements constatés. Dans l’accomplissement de ces activités, l’Audit a accès totalement, librement et sans limitation à tous les services : contrôles, biens et personnels de l’entreprise. Dans ce contexte, plusieurs types d’audit en vue le jour avec l’évolution qu’a connu l’entreprise, ses fonctions, et ses domaines d’interventions. D’autre part, grâce à un environnement multiple, complexe et instable, ce qui génère de plus en plus des risques. D'où, la nécessité de développer la fonction de la fiscalité vu son impact sur la vie de l'entreprise. Pour ce faire un audit fiscal il s’apparaît convenable.
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Définitions, objectifs et principes de l’audit fiscal
I.
1. Définitions Malgré que la notion d'audit fiscal n'acquiert pas encore l'unanimité pour une telle variété d'audit, plusieurs définitions ont tenté de l'expliciter dont voici quelques unes : o L'audit fiscal est un moyen de se prononcer sur l'ensemble des structures fiscales d'une entité et leur fonctionnement : c'est la fiscalité sous toutes ses formes qui est l'objet de l'audit. o C'est un examen critique de la situation fiscale d'une personne physique ou personne morale en vue de formuler une appréciation. En clair, il s'agit d'établir un diagnostic. Cependant à travers ces deux définitions on peut qualifier l'audit fiscal d'une expression d'opinion ou d'appréciation d'une conjoncture fiscale d'une entreprise. o
L'audit fiscal permet de réaliser le diagnostic des obligations fiscales de l'entreprise de faire le point sur la stratégie fiscale de l'entreprise et proposer le cas échéant des solutions de nature à rendre la gestion fiscale plus performante en diminuant la charge fiscale.
o
L'audit fiscal permet d'établir un diagnostic des obligations fiscales de l'entreprise et de proposer des solutions propres à diminuer la charge fiscale.
D'après ce qui précède, on constate que les définitions antérieurement présentées de l'audit fiscal ont évolué vers une approche plus concrétisée où l'audit fiscal se présente comme un outil de gestion et d'aide à la prise de décision. En résumé, l'audit fiscal est un diagnostic de la situation fiscale d'une entité permettant d'apprécier le respect des règles fiscales en vigueur et l'aptitude de cette entité à mobiliser les ressources du droit fiscal dans le cadre de sa gestion pour y atteindre ses objectifs.
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2. Les Objectifs La mission d'audit fiscal se justifie à travers les pensées suivantes : o L'audit fiscal étudie et analyse les dispositions desquelles résultent des obligations légales auxquelles l'entreprise doit s'y conformer sous peine de sanctions. o Il oriente les décisions prises par l'entreprise vers des choix rationnels et cohérents fondés sur des avantages et/ou options fiscales qui sont de nature à lui procurer un gain en termes d'impôt. Ainsi, on attribue à l'audit fiscal deux objectifs distincts : Un objectif de régularité : contrôle de la régularité fiscale Un objectif stratégique : contrôle de l'efficacité Le Contrôle de Régularité C'est un contrôle qui consiste à s'assurer de la fiabilité des supports d'informations. Il permet ainsi de détecter les anomalies, leurs origines et les risques y découlant afin de réparer les éventuelles infractions fiscales et éviter l'exposition à un contrôle en la matière. Le Contrôle d'efficacité Il mesure la prédisposition de l'entreprise à exploiter les opportunités et les avantages fiscaux accordés par la loi ainsi que les maîtriser. Ce contrôle porte sur deux types de choix : o
Les uns sont des choix tactiques liés à la gestion courante et qui peuvent porter par exemple sur l'adoption du régime d'option en matière de TVA, le mode d'amortissement...
o
Les autres sont des choix stratégiques opérés occasionnellement, dont la fiscalité est l'un des critères de prise de décisions.
Ces choix sont déterminants des caractéristiques fiscales de l'entreprise. À titre d'exemple, on illustre le choix du mode d'imposition, le choix du régime fiscal pour certaines opérations spécifiques.
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3. Principes de l’audit fiscal Comme toute discipline, l’audit fiscal obéit à certains principes dont notamment: 1- Le principe de l’importance relative Selon ce principe, l’auditeur doit s’intéresser aux seules procédures ou opérations pouvant avoir un impact significatif sur la gestion fiscale de l’entreprise.
2- Le principe de la transparence Selon ce principe, l’auditeur doit s’abstenir d’auditer des entités dont la Direction ne fait pas valoir la transparence dans ses opérations commerciales ou déclarations fiscales. 3- Le principe de non immixtion dans la gestion Selon ce principe, l’auditeur ne doit pas s immiscer dans la gestion de l’entité audité. Il ne doit non plus mettre en cause les décisions prises par la Direction dans la mesure où elles sont réglementaires. Toutefois, il doit orienter la Direction vers les choix de nature à minimiser le risque fiscal ou pouvant faire bénéficier l’entreprise d’avantages fiscaux.
II.
Les règles applicables à l’auditeur fiscal
Les règles générales devraient s’appliquer d’une façon personnelle à l’auditeur fiscal. Elles concernent son indépendance, sa compétence et son intégrité.
1. Indépendance : L’auditeur fiscal doit être et paraître impartial dans son jugement. Cette indépendance devrait s’apprécier aussi bien sur le plan matériel que sur le plan moral. L’indépendance matériel exige que l’auditeur ne soit pas dans une situation de dépendance qui risque de compromettre son objectivité, tel que par exemple le fait d’être en relation d’affaires avec le client ou encore d’avoir un lien quelconque avec l’audité qui pourrait restreindre sa liberté.
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L’indépendance moral par contre, permettra de s’assurer que l’auditeur fiscal fait preuve d’honnêteté et d’intégrité dans son comportement en écartant toute possibilité de subir des pressions externes l’amenant à modifier son jugement.
2. Compétence : Ce critère revêt une grande importance pour l’audit fiscal, du fait qu’il va conditionner le développement de ce type de missions. En effet, le succès de l’audit fiscal auprès des entreprises marocaines dépendra en premier lieu d’un niveau minimum de qualité que seule la compétence des intervenants dans ce domaine pourrait garantir. En matière d’audit fiscal, cette exigence se pose avec beaucoup d’acuité étant donné que l’auditeur fiscal doit maîtriser non seulement la fiscalité, mais également les techniques d’audit, ce qui présuppose qu’il est maître de la matière comptable, informatique (support privilégié de la technique comptable), financière, juridique et d’une manière générale tout ce qui a trait au management des entreprises. De même, étant amené à utiliser le techniques d’audit qui sont essentiellement basées sur l’analyse des risques (Approche par les systèmes), l’auditeur fiscal doit allier une maîtrise assez large de l’analyse de l’environnement industriel, économique et social des entités qu’il est appelé à auditer. Il en résulte donc que l’auditeur fiscal doit être d’un niveau de compétence élevé exigeant à la fois un profil de spécialiste et également celui de généraliste polyvalent. Afin de guider l’entreprise dans son choix de la personne qui va auditer sa fiscalité, nous examinerons successivement la position de quelques professionnels qui semblent être prédestinés à effectuer les travaux d’audit fiscal en partant de la réalité Marocaine.
Juriste : la fiscalité se dissocie du droit dans le sens où il s’agit de règles qui dérogent généralement aux principes juridiques. A cet égard, l’auditeur fiscal est amené à maitriser le droit fiscal.
Le conseil fiscal : Au Maroc, le conseil juridique et fiscal est dans la quasi-totalité des cas exercé par des fiduciaires ou cabinets d’experts comptables. L’exercice de cette activité est généralement accessoire à l’exercice de missions comptables au sein des entreprises. Ce qui présuppose une maîtrise de la technique comptable qui constitue le support privilégié du contrôle des questions fiscales. 7
L’expert comptable : En vertu de la loi, l’expert comptable est seul habilité à exercer les missions d’audit comptable légal ou contractuel. De même, l’article 1er de la loi 15-89, lui ouvre la possibilité d’entreprendre également des travaux d’ordre juridique, fiscal, économique, financier et organisationnel de rapportant à la vie des entreprises et des organismes.
3. Le secret professionnel L’auditeur fiscal est amené tout au long de ses missions à prendre connaissance d’informations confidentielles ou de risques importants dont la divulgation pourrait causer des préjudices à l’entreprise auditée. Il détient également toutes les conclusions relatives à la situation fiscale de l’entreprise, conclusions qui, si elles arrivent à tomber entre les mains de tierces personnes, pourraient être utilisées contre elle.
III.
L’audit de régularité fiscale
1. Objectif de l’audit de la régularité fiscale : Selon la définition généralement retenue par la doctrine professionnelle, l’objectif de cet audit vise l’appréciation des structures fiscales de l’entreprise et de leur fonctionnement. L’audit de régularité fiscale ne se limite pas à avoir un jugement sur les structures fiscales, mais vise aussi l’évaluation de l’impact financier potentiel sur les comptes de leurs insuffisances. Ainsi, l’objectif de l’audit de régularité fiscale est de permettre à l’auditeur fiscal, d’une part, d’exprimer une opinion selon laquelle, les transactions et les opérations significatives de l’entreprise ainsi que leur traduction dans les comptes et les déclarations fiscales, ont été traitées en respect du référentiel fiscal légal et réglementaire ; et d’autre part, de recenser et évaluer les risques réalisés ayant un impact négatif sur les comptes.
2. Types de mission d’audit de régularité fiscale : Deux principaux types de mission peuvent être distingués : -
La mission fiscale réalisée dans le cadre d’un audit financier et comptable : dans ce contexte, l’audit de régularité fait partie des diligences essentielles déroulées par 8
l’auditeur, et ayant pour but d’avoir une assurance que les comptes ne comportent pas de risques fiscaux susceptibles d’ôter aux états financiers leur régularité et sincérité ; -
La mission fiscale indépendant : l’audit de régularité fiscale sise dans ce cadre, essentiellement le recensement des risques fiscaux et l’évaluation de leur impact sur la situation patrimoniale et les résultats de l’entreprise, et visant des besoins spécifiques (préparation d’une éventuelle cession, assistance du management pour la mise en place de procédures fiscales).
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Chapitre 1 : Démarche et outils de l’audit fiscal
Le succès de la mission d’audit fiscal dépend essentiellement de la démarche adoptée par l’Auditeur arriver à son objectif, à savoir, se prononcer sur la régularité et éventuellement sur la performance fiscale de l’entreprise. Un contrôle sur la base des déclarations souscrites par le client ne peut pas donc permettre à l’Auditeur fiscal de se prononcer sur la régularité des opérations effectuées par l’entreprise. Dans un souci d’efficacité, l’auditeur fiscal doit, dans le cadre de son travail, adopter une démarche rationnelle qui lui permettrait d’atteindre son but le plus rapidement possible en engageant le minimum de moyens. Dans son approche, l’auditeur fiscal serait amené à privilégier l’analyse des risques qui pourraient soit être à l’origine d’irrégularités fiscales, soit empêcher les irrégularités éventuelles d’être décelées. L’Auditeur fiscal serait appelé dans le cadre de sa mission à examiner la fiscalité sous tous ses aspects. Cette fiscalité obéit généralement aux règles de territorialité qui sont définies au niveau de chaque texte de loi. Les règles de territorialité sont dans la majorité des cas accompagnées de limitations lorsque l’entreprise entretient des relations d’affaires avec l’étranger. La démarche générale de l’auditeur fiscal pourrait se baser ainsi sur cinq étapes fondamentales qui sont représentées dans le schéma suivant :
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Phase Préliminaire
Prise de connaissance Générale
Evaluation du controle interne inhérent aux questions fiscales
Contrôle des opérations à caractère fiscale
Synthèse et rapport
1. Phase Préliminaire 1.1-
Objectifs de la phase préliminaire :
o
Préalablement à l’acceptation de la mission, l’auditeur fiscal est amené à entreprendre
un diagnostic dont l’objectif serait de savoir si la mission demandée par le client est possible, dans quels délais et à quel coût. o
Cette phase débouchera sur la préparation d’un contrat d’audit appelé communément
lettre de mission qui devrait résumer les conclusions de l’auditeur, les modalités d’intervention et le budget proposé pour la réalisation de la mission. 1.2-
La lettre de mission : La lettre de mission permet de définir les obligations réciproques des parties afin de
pouvoir s’y référer en cas de litige. Des termes de la lettre de mission, il sera possible de définir avec précision l’objectif assigné à l’Auditeur, la périodicité des contrôles, les critères de contrôle, l’étendue des travaux à réaliser dans le temps (Exercices à contrôler) et également dans l’espace (Impôts, activités, entités juridiques). Cependant, et compte tenu de la nature même des risques fiscaux, il est souhaitable de prévoir à l’avance une ouverture permettant de redéfinir l’étendue et les objectifs de mission lorsqu’il vérifie au cours des premières études que de nouveaux facteurs de risque font leur apparition.
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Obligations de l’Auditeur fiscal :
Obligations de l’entreprise :
Obligation générale de diligence, c'est-àdire mettre en œuvre tout son art, afin d’émettre son opinion sur les questions faisant l’objet du contrat d’audit fiscal.
Obligation de faciliter le travail de l’Auditeur ou de s’assurer que l’entité auditée facilitera le travail de l’Auditeur au cas où le client n’est que prescripteur de la mission.
Obligation portant sur la remise et le contenu du rapport d’Audit.
Obligation de rémunérer l’Auditeur.
Obligation de confidentialité. CONTRAT D’AUDIT (Entre les soussignés) Et (Cabinet d’audit / Expert comptable) Il a été convenu d’effectuer un audit fiscal, c'est-à-dire de vérifier la fiscalité de l’entreprise « XXX » 1.
OBJECT DU CONTRAT
L’objet de ce contrat est d’apporter à la société XXX, la preuve objective que la fiscalité Est utilisé conformément aux lois, les deux parties se mettent donc d’accord pour procéder à la vérification des déclarations et procédures fiscales de l’entreprise 2.
Etendue de la mission de l’auditeur et lieu de la vérification
La vérification se déroule au siège de l’entreprise « XXX » c'est-à-dire là où se trouve toute la fiscalité. La mission d’audit consiste à : - Dresser un constat sur la situation fiscale de l’entreprise - Rechercher les voies et moyens possibles afin de corriger ou réduire les risques fiscaux détectés - Analyse des fluctuations des postes de bilan dans le temps - Analyse des fluctuations des postes de produits et de charge dans le temps - Recours à l’analyse des ratios - Rapprochement avec les autres déclarations fiscales et sociales - Evaluation du contrôle interne spécifique à la fonction fiscale
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- Respect des règles fiscales dans le cadre du contrôle de la régularité fiscale - Evaluation des choix fiscaux opérés par l’entreprise dans le cadre de l’audit de l’efficacité de la gestion fiscale - Apprécier la régularité fiscale de l’entreprise - Présenter un rapport d’audit à la fin de mission 3.
Contrôle des rapports de l’activité par l’auditeur
L’entreprise établit des rapports financiers au moins tous les six mois, de les faire viser par l’auditeur et de les envoyer sans tarder. 4.
Les Modalités de l’audit
La procédure de vérification s’effectue conformément aux dispositions légales en vigueur dans le pays et aux normes internationales régissant la profession d’auditeur/ expertcomptable. 5.
Rapport d’audit / Attestation de l’expert comptable
Le rapport écrit de l’expert-comptable contient : - Des indications sur la nature, l’étendue, les modalités, la durée de la mission d’audit ainsi que le lieu - Des indications sur la précision, la sincérité et la régularité de la comptabilité - une attestation du respect du contrat, un constat du respect ou des écarts par rapport aux recommandations exprimées par l’auditeur - toute réserve émise sur cette attestation doit être dûment justifiée - Divers 6.
Confidentialité
L’auditeur s’engage à garder confidentielles les informations dont il a connaissance dans le cadre de sa mission. Ses rapports sont exclusivement destinés au répondant juridique de l’entreprise ? 7.
Honoraires et Frais d’audit
Le répondant juridique versera à l’expert comptable la somme de ………….. en rémunération de ses services. Ce montant couvrira l’ensemble des honoraires et des frais résultant de l’intervention de l’auditeur. 8.
Divers 13
Ce contrat ne peut être modifié que par écrit et après accord préalable explicite de l’entreprise. Lieu et date
Répondant juridique
(Signature) Lieu et date
Expert-comptable
(Signature)
2 Prise de connaissance Générale L’audit dans toutes ses variétés, exige de la part de l’auditeur une excellente connaissance globale de l’entreprise qui lui permettra par la suite d’orienter ses travaux et réaliser ses recherches. Cependant, la prise de connaissance générale est d’intérêt particulier dans la mission d’audit fiscal et ce afin de dégager les spécificités de l’entité et de préparer par conséquent le dossier permanent composé par les différents dossiers. 2.1- Objectifs de la prise de connaissance générale : La phase de prise de connaissance générale est une phase commune à toutes les missions d’Audit. Elle a pour objectif de permettre à l’auditeur fiscal de s’imprégner des spécificités fiscales de l’entreprise et de recueillir tous les éléments susceptibles de l’aider dans le cadre de l’orientation de ses travaux. Elle permet de repérer les zones de risques fiscaux liés aux spécificités de l’entreprise auditée et également la découverte de nouvelles caractéristiques susceptibles de commander une approche différente ou de conduire à la redéfinition de l’objet même de la mission. De même, la phase préliminaire, lorsqu’elle est bien menée, pourra réduire sensiblement la durée d’intervention de l’auditeur fiscal du fait qu’elle va lui permettre de se placer dans les conditions les plus favorables pour optimiser son travail.
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2.2- Eléments de la prise de connaissance générale : La phase de connaissance générale implique une charge importante de travail pour l’Auditeur fiscal et constitue de ce fait, un investissement qui sera rentabilisé au niveau de la planification de la mission et également pour les travaux qui seront exécutés sur les exercices futurs. En effet, dans le cadre de cette phase de prise de connaissance générale, l’Auditeur fiscal pourrait prendre connaissance du dossier de l’audit comptable et du commissariat aux comptes qui constituent une source importante d’informations et qui peuvent lui permettre de tirer des conclusions notamment sur le respect des principes comptables, dont l’inobservation peut motiver le rejet de la comptabilité par l’Administration fiscale. Les conclusions apportées par les travaux d’Audit comptable pourraient renseigner l’auditeur fiscal sur l’exhaustivité, la réalité et l’exactitude des enregistrements comptables qui sont autant de conditions requises par l’Administration fiscale. Cette phase est également complétée par un examen analytique global consistant à analyser les états financiers de la société et de déclarations fiscales et également des informations non financières. TABLEAU DES ELEMENTS DE LA PRISE DE CONNAISSANCE GENERALE CARACTERISTIQUES JURIDIQUES CADRE JURIDIQUE DE L’ENTREPRISE Forme de la Société
Statuts de la société,Changement de forme intervenus.
Capital social
Montant du capital, Principaux associés , Changement intervenus dans la stucture du capital. Nature de l’objet social, Changement intervenus.
Objet social Clauses
essentielles
des Forme des titres sociaux, Mode de transmission des titres, Durée des exercices sociaux, Modalités de
statuts
répartition des bénéfices, Modalités de liquidation. ORGANES DE GESTION ET DE CONTROLE Assemblées des Associés
Compétence, Mode de convocation, Règles de majorité et de voie.
Administration
Nature, Pouvoirs. 15
Contrôle externe et interne
Commissaires
aux
comptes,
Auditeurs
externe,
Service d’audit interne. CADRE JURIDIQUE DE L’EXPLOITATION Liens Juridiques avec des Société mére : nature des relations Sociétés filiales et sœurs : nature des relation
groupes
CARACTERISTIQUES ECONOMIQUES ACTIVITE Branche d’activité ses caractéristiques (saisonalité
Nature de L’Activité
etc.) et nature de la fiscalité pesant sur cette et/ou ces branches (Hôtellerie, immobilier, enseignement etc…) Lieux où s’exerce l’acitivité sociale : siege, agences
Lieu d’Activité
Nature de l’activité exercée dans chacune des agences Marché local,Marché de l’exportation.
Marché de l’Entreprise
MOYENS D’EXPLOITATION MOYENS MATERIELS Batiments utilisés
Liste des batiments utilisés (location ou proprieté de l’entreprise)
Matériels
et
equipements Liste du matériel utilisé, Natures du droit exercé sur ce bien (crédit bail ou propriété).
utilisés
MOYENS HUMAINS Nombre de salariés, Nature des contrats de travail,
Effectif
Recours a du personnel intérimaire. CARACTERISTIQUES DE L’EXPLOITATION APPROVISIONNEMENT Fournisseurs
Sources d’approvisionnement (local, import) Nature des liens existant avec les fournisseurs PRODUCTION
Nature de la production
Les produits de l’entreprise Production faite par l’entreprise ou sous-traitée DISTRIBUTION
Mode de distribution
Ventes (sur commande, par representants, par 16
correspondance ou marché publics) Natures des liens existants avec certains clients
Clients
Conventions intervenues Fait
Mode de Livraison
générateur
du
transfert
de
propriété,
Consignations, Inputation des frais de livraison, Existance de débours facturés. REGLEMENTATION SPECIALES Mesure d’encouragement
Nature des encouragements, Délais et conditions.
Réglementation de prix
Nature des obligations
juridique, comptable et
fiscales, Avantages inhérents à la réglementation : subvention etc. ENVIRONNEMENT FISCAL DE L’ENTREPRISE Passé fiscal de L’Entreprise
Examen des différentes notifications de redressement Correspondances
avec
l’administration
fiscale,
Pénalités et amendes fiscales mises a la charge de l’entreprise. fiscale Existence d’une réglementation spécifique au secteur :
Réglementation
Immobilier, Minoteries, Sociétés pétrolières …
spécifique à l’activité
Réglementation spécifique à Existence d’avantages fiscaux spécifiques à la zone d’implantation.
l’implantation géographique
ORGANISATION COMPTABLE Importance
système Existance d’une comptabilité Analytique
du
d’information comptable Organisation
de
comptabilité générale
Existance d’une comptabilité Budgétaire la Plan comptable Systéme employé Mode d’enregistrement des opérations
Organisation
du
service Manuel des procédures
comptable
Répartition des tâches
Principes comptable
Dérogation par rapport aux principes comptables Changement de méthodes 17
2.3. Évaluation d’audit de risque et le seuil de signification
a) Risque d’audit Le « risque d’audit » est le risque que l’auditeur exprime une opinion incorrecte du fait d’erreurs significatives contenues dans les états financiers. Il se subdivise en trois composantes : Le risque inhérent, le risque lie au contrôle et le risque de non détection.
Le « risque inhérent » C’est la possibilité que le solde d’un compte ou d’une catégorie de transactions comporte des erreurs significatives isolées ou cumulées à des erreurs dans d’autres soldes ou catégories de transactions, du fait de l’insuffisance du contrôle interne.
Le « risque lié au contrôle » il représente le risque qu’une erreur significative dans un solde de compte ou dans une catégorie de transactions, cumulée à des erreurs dans d’autres soldes ou catégories de transactions, ne soit ni prévenue ou détectée, et corrigée en temps voulu par les systèmes comptables et le contrôle interne.
Le « risque de non détection » il est le risque que les contrôles substantifs mis en œuvre par l’auditeur ne parviennent pas à détecter une erreur dans un compte ou dans une catégorie de transactions cumulée à des erreurs dans d’autres catégories de transactions, serait significative. Le niveau du risque de non détection dépend directement des contrôles substantifs mis en place par l’auditeur et est inversement proportionnel au cumul des risques inhérents et des risques de contrôle. Plus l'évaluation du niveau des risques inhérents et des risques liés au contrôle est élevée, plus que l'auditeur doit rassembler des éléments probants relevant des contrôles substantifs.
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B) Seuil de signification Une information est significative si son omission ou son inexactitude est susceptible d’influencer les décisions économiques prise par les utilisateurs se fondant sur les comptes.les caractères significatifs d’une information s’apprécient par rapport à un seuil plutôt qu’à un critère qualitatif. Selon l’objectif poursuivi par l’auditeur on distingue en pratique différents seuil de signification. o Le seuil d’investigation : associer à la détermination du contenu des travaux, l’auditeur peut décider de ne pas contrôler tel compte ou groupe de comptes dont le solde est inferieure à un certain seuil fixe par lui-même. o Le seuil de remonter en synthèse : utilise pour éviter de surcharger la synthèse de l’audit dans les sociétés ou groupes particulièrement importants, l’auditeur peut ainsi décider que les ajustements inferieure à un certain montant ne seront pas repris dans la synthèse globale de l’audit o Le seuil de certification : utiliser par l’auditeur pour déterminer au vue des anomalies relevées dans les comptes, la teneur de son opinion.
3. L’étude du contrôle interne spécifique au domaine fiscal : Après avoir procédé à une prise de connaissance générale de l'entreprise, l'auditeur fiscal va centrer ses contrôles sur la fonction fiscale de l'entreprise. Sur le plan fiscal, il s'agit d'une évaluation du contrôle interne qui permet d'assurer la sincérité, la fiabilité des informations enregistrées et la qualité de la comptabilité. L’auditeur va donc s’intéresser aux aspects lies à la régularité d’une part et ceux lies à l’efficacité d’autre part.
3.1- Objectifs de cette phase : Les Objectifs de l’évaluation du contrôle interne spécifique à la fonction fiscale dépendent de la nature de la mission. En effet, lorsqu’il s’agira d’apprécier la régularité fiscale, l’auditeur s’intéressera à l’ensemble des sécurités mises en place par l’entreprise pour traiter les opérations fiscales. Par contre, dans la perspective d’un contrôle d’efficacité l’auditeur s’intéressera à l’évaluation de l’effort et des moyens consacrés par le service fiscal à sa gestion. 19
3.2- L’évaluation du contrôle Interne Spécifique à la régularité et l’efficacité fiscale. a)
Evaluation spécifique à la régularité L'évaluation générale du contrôle interne ne prend pas en compte les spécificités de la
matière fiscale et reste insuffisante dans le cadre d'une mission d'audit fiscal. L’auditeur fiscal doit donc absolument avoir recours à une autre évaluation spécifique au domaine fiscale. Il est amené à centrer ses contrôles sur la fonction fiscale et étudier en particulier le mode de traitement réservé aux problèmes fiscaux au sein de l'entité auditée. Les recherches de l'auditeur peuvent ainsi porter sur les moyens matériels et humains dont dispose l’entreprise pour appréhender la question fiscale, en s’interrogeant sur l’existence d’un service fiscal, son organisation et sa position dans l’organigramme de l’entreprise et il doit savoir si l’entreprise recoure à un ou plusieurs conseillers externes. L’auditeur doit observer les conditions d’établissement des différentes déclarations fiscales en s’assurant qu’elles sont revues par une personne autre que celle qui les a établie, tant au règles fiscales qu’au niveau de l’exactitude arithmétique, puis étudier les procédures d’envoi des déclarations fiscales, de vérifications et de contrôles utilisés par l’entreprise.il doit également contrôler les condition dans lesquelles sont effectuées les versement ainsi qu’étudier les relations entre les responsables fiscaux et les responsables de la trésorerie contrôler ensuite la concordance entre les sommes dues par l’entreprise et le montant effectivement acquitté b) Evaluation spécifique à l’efficacité Cette évaluation ne peut intervenir qu’après une évaluation du contrôle interne spécifique à la régularité fiscale. Ainsi l’auditeur doit se fonder sur les différents travaux réalisés lors du contrôle de la régularité pour capter l’information fiscale, puis inspecter le mode de traitement de cette information. Cet aspect de la démarche est centré sur l’analyse des conditions et du mode de traitement de la question fiscale à l’intérieur de l’entreprise. Reste toutefois que les contrôles prennent ici une coloration plus marquée sur les aspects de la gestion fiscale. Dans le cadre de l’efficacité, l’auditeur doit s’interroger sur le niveau de compétence des responsables des questions fiscales dans les différentes disciplines de gestion ainsi que sur 20
leur propre conception de la gestion fiscale. L’auditeur fiscal évalue à travers les outils traditionnels de l’audit, l’existence ou l’absence de définition des taches, des objectifs de travaux fixés au service fiscal ou à défaut aux personnes chargées des questions fiscales. Il aura de même intérêt à évaluer la répartition du temps de travail des personnes responsables des problèmes fiscaux ,afin de déterminer la part réellement consacrée au travaux d’études, de conseil ou de formation, par opposition aux taches déclaratives contentieuses ou autres.
3.3- Mise en œuvre de l’étude du système de contrôle interne inhérent à la fonction fiscale : L’auditeur fiscal est amené dans le cadre de cette phase à opérer par étapes. Il s’agit en effet de la même démarche utilisée par l’auditeur comptable, mais qui est axée sur le traitement des questions fiscales. L’étude du système de contrôle interne suivra ainsi, les étapes suivantes :
Description du système de contrôle interne spécifique à la fonction fiscale :
Cette description permettra à l’auditeur fiscal de comprendre le système et les sécurités mises en place par l’entreprise. Pour cela, il pourra, après avoir identifié les systèmes en charge des questions fiscales, recourir aux outils traditionnels de l’audit financier tels que :
L’examen des procédures écrites du client ; Les entretiens avec le personnel de l’entreprise ; L’observation physique ; L’utilisation en cas échéant, des dossiers des auditeurs comptables et des
auditeurs
internes.
A titre d’exemple, la consultation des questionnaires de contrôle interne préparés par l’auditeur comptable permettre de soulever des questions importante intéressant l’auditeur fiscal du fait que la matière fiscale est intégrée dans les différentes phases du contrôle. La description du système de contrôle interne sera matérialisée par des notes descriptives et éventuellement par le recours à la technique des flow-chart.
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vérification de l’existence du système :
Dans cette phase, l’auditeur fiscal va s’assurer que la description du système de contrôle interne spécifique aux questions fiscales correspond à la réalité en suivant quelques transactions de la procédure décrite.
4. Contrôle des opérations fiscales 4.1.Objectif du contrôle des opérations fiscales Le rapprochement entre la connaissance acquise de l’entreprise lors des phases précédentes ainsi que l’évaluation des forces et faiblesses du contrôle interne permettra à l’auditeur fiscal de définir l’étendue des contrôles à opérer. Ces contrôles dépendront de la nature et peuvent être selon le cas axés essentiellement :
Sur le respect des règles fiscales dans le cadre du contrôle de la régularité fiscale
Sur l’évaluation des choix fiscaux opérés par l’entreprise dans le cadre de l’audit de l’efficacité de la gestion fiscale.
4.2.L’audit relatif au respect des règles de formes et de délais Il est de plus en plus difficile de se retrouver dans les méandres des possibilités de réductions fiscales mais aussi à travers les obligations de toutes natures qu’il faut respecter. Pour cette raison, l’auditeur fiscal va être conduit à pratiquer des contrôles qui portent sur le respect des règles de forme et de délais.
Audit Des Règles Relatives A La Forme Contrôle Des Obligations D’ordre Fiscales
Contrôle Des Obligations D’ordre Comptable
Ces obligations sont multiples, elles regroupent les obligations relatives aux factures et aux titres de mouvement, les obligations relatives à la retenue à la source et celles relatives au respect des règles de communication.
l'auditeur fiscal doit vérifier que la société conserve ses livres et ses documents comptables pendant une période assez longue. L’entreprise doit également communiquer aux agents de l'administration fiscale la comptabilité, les répertoires ou les registres ainsi que les programmes, les On prend exemple des obligations relatives applications et les systèmes informatiques aux factures et aux titres de mouvement, elles utilisés pour l'établissement des comptes et vont de l’impression jusqu'à l’émission des des déclarations fiscales. factures. le contribuable est tenu à : En conséquence, l'auditeur doit vérifier que : o l'impression et à l'édition de factures 22
numérotées dans une série ininterrompue. o la déclaration au centre ou au bureau de contrôle des impôts de l'identité de l'imprimeur en facture. o la tenue par les imprimeurs de factures, ainsi que par les personnes qui impriment par leurs moyens, d'un registre côté et paraphé par les services du contrôle des impôts sur lequel sont portées les mentions relatives à l'identité du client et aux séries et numéros de factures.
o Les phénomènes survenus ont été reproduits conformément à la réalité au niveau de la comptabilité. o L'information comptable est objective et qu'il n'existe pas de données tendancieuses, ni des résultats prédéterminés. o Chaque phénomène décrit en comptabilité a ses éléments probants.
AUDIT DES REGLES RELATIVES AUX DELAIS Vérifications de déclarations o la déclaration d'existence : A travers cette déclaration, l'entreprise fait connaître au fisc qu'elle est devenue une assujettie à l'impôt et de l'IS qui fait l'obligation aux contribuables, personnes physiques exerçant une activité commerciale, industrielle ou une profession libérale. o En cas de cession ou de cessation totale d'activité : le contribuable est tenu de déposer une déclaration de cession ou de cessation définitive d'activité est ce en application de l'article 58-I du code de l'IRPP et de l'IS. o En cas de réalisation d'une plus-value de cession de droits sociaux dans les sociétés immobilières, de terrains a bâtir ou d'immeubles bâtis, une déclaration doit être déposée dans le délai de 3 mois de la date de réalisation de la cession. o la déclaration mensuelle : L'auditeur doit s'assurer que les déclarations mensuelles (TVA ; TFP) sont déposées le 15 de chaque mois pour les Personnes Physique et le 28 pour les Personnes Morales. o les déclarations trimestrielles : Les contribuables, personnes physiques, soumis au régime réel exerçant une activité commerciale, industrielle ou non commerciale, ainsi que les personnes morales soumises à l'IS sont tenus de déposer une déclaration trimestrielle d'acomptes provisionnels. Ces acomptes sont calculés sur la base de 30% de l'impôt dû au titre des revenus ou bénéfices de l'année précédente.
4.3.Modalités de contrôle de la régularité fiscale Le contrôle de la régularité fiscale peut se faire à l’aide des techniques suivantes :
Le questionnaire d’audit fiscal.
Les contrôles complémentaires portant sur le respect des règles de forme et la cohérence.
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a. Le contrôle par questionnaire. Le questionnaire s’avère un outil incontournable dans le cadre d’une mission d’audit portant sur la régularité fiscale, il demeure insuffisant pour traiter l’ensemble des problèmes fiscaux. Afin de donner à ce travail un aspect pratique, nous avons élaboré un questionnaire d’audit fiscal adapté au contexte Marocain en prenant en considération l’évolution récente de la fiscalité marocaine ainsi que les questions clés revenant généralement à l’occasion de certains contrôles fiscaux opérés par le fisc. Un questionnaire comporte des questions fermées qui appellent des réponses par OUI ou par NON, une réponse négative devrait alerter l’auditeur sur l’existence d’une irrégularité fiscale. b. Les contrôles complémentaires : Il s’agit de contrôles axés essentiellement sur la vérification des obligations de forme imposées dans le cadre de notre système fiscal qui est marqué par prédominance du mode déclaratif. En effet, l’examen du respect des obligations déclaratives imposera à l’auditeur fiscal de s’intéresser à la vérification de deux aspects liés à la forme : S’assurer que l’entreprise souscrit effectivement les déclarations requises en utilisant les supports adéquats. S’assurer que les déclarations ont été déposées dans les délais prescrits. Il y a lieu également de s’assurer de la concordance des contenus des différentes déclarations souscrites avec les informations comptables et avec les différentes déclarations sociales déposées par l’entreprise. Il s’agira dans ce cas de porter un jugement sur la cohérence des différentes déclarations et informations comptables et sociales.
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Voila ci après un extrait de questionnaire de l’auditeur fiscal :
QUESTIONNAIRE DE CONTROLE INTERNE FISCAL Contrôles
Observations
- Existe-il un plan comptable professionnel spécifique à l’entreprise ? - L’entreprise est-elle soumise à un régime particulier au regard de la TVA : convention signée avec l’administration ? - Existe-t-il des impôts et taxes spécifiques au secteur d’activité de la société ? - L’entreprise réalise-t-elle des opérations spécifiques dont le traitement fiscal nécessite une compétence appropriée (Fiscalité internationale…)? - Existe-t-il au sein de l’entreprise un service fiscal.
Si OUI, quelle est son organisation et quel est le profil des responsables de ce service ?
Si NON, quelles sont les personnes qui prennent en charge les problèmes fiscaux de l’entreprise ?
-
L’entreprise recourt-elle à des services fiscaux externes ?
-
Existe-t-il des schémas d’écritures comptables permettant de faciliter l’établissement des déclarations fiscales ?
-
Quel est le degré de fiabilité de ces schémas ?
-
Le comptes impôts et taxes sont-ils régulièrement analysé et rapprochés avec les déclarations fiscales ?
-
L’entreprise a-t-elle payé au cours de l’exercice des amendes, pénalités et majorations de retard ?
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5. Synthèse et rapport Le rapport d’audit fiscal est un document dans lequel seront consignées la synthèse et les conclusions des travaux de l’auditeur. Remarquons tout d’abord qu’en matière d’audit comptable, le rapport a fait l’objet d’une normalisation de la part des organisations professionnelles. Ce rapport doit respecter, pour son établissement, des règles bien précises. Au niveau de l’audit fiscal, les conclusions peuvent être communiquées au client sous deux formes distinctes : Le rapport d’audit fiscal qui dresse le constat de la situation fiscale de l’entreprise. Le rapport de recommandations qui devrait préconiser des actions en vue de guérir ou de prévenir les risques relevés.
Dans le cadre de cette catégorie l’auditeur fiscal serait à préconiser des actions à titre préventif consistant notamment : A rapporter à l’entreprise certaines situations relevées qui peuvent être à l’origine d’un conflit d’interprétation entre l’administration et l’entreprise. Face à cette situation, l’auditeur recommandera à l’entreprise de s’entourer de toutes les précautions nécessaires pour pouvoir justifier sa position et préparer sa défense dans l’éventualité d’un contrôle fiscal. A signaler à l’entreprise les sources de risque qu’il a pu relever lors des phases de prise de connaissance générale et celle de l’étude du contrôle interne spécifique au domaine fiscal. Dans ce cadre, l’accent sera mis sur l’amélioration des procédures et l’instauration de points de contrôle clés destinés à s’assurer que l’entreprise s’acquitte de toutes ses obligations fiscales.
La démarche de l’audit fiscal s’inspire largement de celle de l’audit comptable et financier. La démarche adoptée par l’auditeur doit assurer l’efficacité et l’optimisation du temps d’intervention. Dont le but principal est de : o Relever les irrégularités, omissions, inexactitudes et discordances entachant la valeur probante de la comptabilité. o Chiffrer les redressements à opérer. o Apporter la preuve des incohérences relevées de l’analyse générale des risques.
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Chapitre 2 : Outils de l’audit fiscal
Pour accomplir ses travaux, l’auditeur fiscal utilise différents outils à sa disposition. La bonne utilisation de ses outils lui permet d’atteindre ses objectifs avec une plus grande rapidité et une plus grande efficacité. On distingue :
Les outils de collecte de l’information
Les outils descriptifs
Les outils de diagnostic
Les techniques de validation
1. les outils de collecte de l’information : Les outils de collecte de l’information les plus utilisés, tout au long de la mission (pendant les trois phases et surtout l’intérim et le final) sont les suivants : -
L’entretien d’audit avec les différents responsables.
-
L’observation physique.
-
Les questionnaires. 1. L’entretien d’audit
Cet outil est souvent celui qui est le plus difficile à conduire et celui pour lequel un débutant n’est souvent pas préparé. C’est pourquoi la préparation est importante. Il se décompose lui-même en trois phases : -
La préparation
-
Conduite de l’entretien
-
Après l’entretien
a. La préparation Elle se décompose en trois parties : Prendre rendez-vous : ceci permet de s’assurer de la disponibilité de l’interlocuteur. Il est préférable de prévoir une heure de début et d’estimer la durée de l’entretien.
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Connaître son interlocuteur : dans la mesure du possible, l’auditeur essaiera de savoir à qui il a à faire d’où il collectera les informations pertinentes sur la personne dans le contexte professionnel. Préparer son sujet et ses outils : pour cela, l’auditeur doit avoir lu et compris l’ensemble des éléments inclus dans le dossier permanent se rapportant au sujet dont il doit discuter avec son interlocuteur. Il est indispensable pour chaque entretien d’avoir fixé au préalable les objectifs que l’on souhaite atteindre. Sans préparer un questionnaire détaillé, l’auditeur doit prévoir un guide d’entretien. b. Conduite de l’entretien : La prise de note de l’entretien est primordiale. Elle a deux avantages : Ralentir si nécessaire le flux d’information Conserver trace du déroulement de l’entretien et des points essentiels Pendant l’entretien, l’auditeur peut varier la forme des questions :
Questions ouvertes ou fermées
Questions alternatives
Questions suggestives
c. Après l’entretien L’auditeur doit immédiatement après l’entretien formaliser ses notes et exploiter ce qui peut l’être. Trop souvent, l’organisation de l’auditeur et les rendez-vous successifs ne lui permettent pas de consacrer le temps nécessaire à la formalisation tout de suite après l’entretien. Cela à pour conséquence de faire perdre une grande partie de l’intérêt de l’entretien. 2. L’observation directe et l’observation physique L’entretien n’est pas suffisant pour bien comprendre les procédures étudiées. Il faut voir les documents et les liens entre eux. Il peut être intéressant, à la fin d’un entretien dans le quel une procédure a été décrite, d’essayer de résumer sa compréhension en demandant à l’interlocuteur de prendre un exemple et d’en suivre le cheminement. Cela a deux avantages : o S’apercevoir si dans les explications une partie de la procédure a été omise. o S’assurer de la bonne compréhension de l’ensemble. 28
Par ailleurs, l’observation directe est une source d’information très productive. L’auditeur qui observe attentivement soulève souvent des problèmes qui ne sont pas connus, ou qui ne peuvent être déduits de l’analyse de l’information écrite. L’ouverture d’esprit, la communication, le respect des subordonnés… sont autant d’indicateurs sur le climat de l’unité vérifiée. L’observation est aussi une source riche d’exemples spécifiques qui sont utiles à l’illustration des conclusions générales. Toutefois, l’observation physique présente des limites : o Elle n’est pas toujours possible : par exemple lorsque l’activité de l’entreprise est la construction de pipeline au fond de l’océan. o A partir d’une observation physique ou directe il n’est pas possible de généraliser. 3. Le questionnaire Dans certains cas l’auditeur utilise des questionnaires. Il existe d’ailleurs souvent des questionnaires standardisés. On distingue différents types de questionnaires : o Questionnaire ouvert ou fermé. o Questionnaire à choix multiples. o Questionnaire de contrôle interne. Quelque soit le type de questionnaire utilisé, l’auditeur doit adapter l’outil à l’entreprise, au secteur et de garder le recul nécessaire, ainsi que le type d’audit qu’on fait. Le questionnaire doit guider l’entretien et surtout ne pas emprisonner l’auditeur et son interlocuteur.
2) Les outils descriptifs : On distingue quatre catégories qui généralement se complètent. Ces outils s’utilisent généralement dans la phase de prise de connaissance de l’entreprise son régime fiscal…etc. 1. Les organigrammes La collecte des organigrammes de l’entreprise par l’auditeur est importante afin de pouvoir comprendre les responsabilités respectives du personnel. L’auditeur est très souvent amené à mettre à jour les organigrammes ou à rajouter ses propres commentaires sur les responsabilités réelles. En effet, très souvent, pour des raisons liées à la gestion des ressources 29
humaines de l’entreprise, il peut exister des différences non négligeables entre l’organigramme « officiel » et les responsabilités réelles. L’auditeur peut ainsi comprendre quels sont ses interlocuteurs pour traiter d’une procédure. 2. Le narratif L’avantage du narratif est qu’il est à la portée de tous (les auteurs et les lecteurs). Toutefois, il est généralement difficile à exploiter du fait de lourdeur et du manque de rigueur. Décrire une procédure à l’aide d’un narratif ne permet pas de décrire rigoureusement le processus. Il est donc souvent plus judicieux d’utiliser des diagrammes auxquels on ajoute des narratifs.
On distingue cinq étapes, qui suivent le déroulement chronologique; elles peuvent servir de schéma pour construire un résumé. o Situation Initiale (SI) : la situation est équilibrée, c'est à dire qu'elle n'a aucune raison d'évoluer. Cette situation peut être négative ou positive : quand elle est négative, on la considère comme équilibrée car les personnages ne semblent pas prêts à réagir contre elle quand elle est positive, tout va bien et rien ne justifie qu'elle évolue. o Déclenchement de l'action : lorsque la SI est positif, c'est l'apparition d'un problème, d'une difficulté, d'un manque que l’auditeur cherche à résoudre lorsque la SI est négatif, c'est ce
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qui pousse l’auditeur à décider d'agir contre le problème qui les opprime. Cette étape est aussi appelée "Modification" ou "Élément perturbateur". o Action : c'est ce que l’auditeur entreprenne pour faire disparaître le problème, la difficulté, le manque qu'il combatte. L'action comporte en général plusieurs phases (étapes intermédiaires ou "péripéties"). o Solution: le problème, la difficulté "disparaît", le manque "est comblé" : il (elle) est résolu(e). Cette étape est aussi appelée "Résolution" ou "Retour à l'équilibre" o Situation Finale: la situation est équilibrée comme la Situation Initiale, mais il y a eu des transformations. Souvent, la Situation Finale n'est pas totalement positive : le problème qui a disparu a laissé la place à un nouveau problème, qui peut être un "résidu" du problème initial. Cela permet d'enchaîner une nouvelle séquence, construite autour du problème qu'il reste à résoudre. 3. Les diagrammes Le diagramme est un descriptif normalisé d’un circuit d’information. Il s’agit d’un outil de :
Visualisation
Synthèse et de concision
Précision
Cet outil est utilisé pour accroître la compréhension d’un processus. Très souvent les cabinets ont développé des symboles standardisés et une méthode spécifique d’élaboration de ces diagrammes. Il est préférable que l’auditeur joigne en annexe un exemplaire de chacun des documents référencés dans le diagramme détaillé. D’une façon générale, certaines règles doivent être respectées pour la bonne lisibilité des diagrammes : o Subdiviser les diagrammes si la procédure est complexe. Il est important de ne pas vouloir inclure trop d’éléments dans le diagramme.
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o Respecter la chronologie des opérations et ne pas hésiter à mettre en évidence les documents en attente. o Ne pas laisser de documents sans source ou sans destinataire. o Utiliser une colonne commentaires qui permet de ne pas surcharger le diagramme luimême. Dans la mesure du possible, il convient de confirmer l’ensemble du diagramme avec l’interlocuteur. En effet, cela est une bonne façon pour l’auditeur de s’assurer de la bonne compréhension de la procédure. Si le diagramme a été préparé précédemment, le diagramme peut être un excellent guide d’entretien pour mettre en évidence les différentes modifications réalisées dont l’interlocuteur ne pense peut être pas à aborder car pour lui il s’agit d’une modification ancienne. « Voir l’exemple en annexe ». 4. Les grilles de séparation des tâches Ce document complète totalement les autres outils descriptifs. En effet, il permet de visualiser les différentes tâches et fonctions réalisées pour chaque procédure. Nature
Fonctions
Resp.
Resp.
courrier
achats
A
B
Réception
O
Transcription
O
Rappro
C
×
C
×
C
×
Comptable
Gestionnaire
Directeur
Non réalisé
C
D
E
× ×
Fact/BC Rappro Fact/BR Vérification facture Comptabilisa
E
×
tion Ordonnance
A
×
ment Etablissement
F
×
du chèque 32
Signature du
A
×
chèque Envoi
du
O
×
chèque O : Opérationnelle
C : Contrôle
E : Enregistrement
A : Autorisation
F : Financière
3) Outils de prise de connaissance et de diagnostic Les outils de prise de connaissance sont surtout utilisés dans la phase de préparation et permettent de : o Situer l’activité, son contexte, son évolution. o Evaluer les enjeux et les risques :
Apprécier les seuils de signification
Etablir les comparaisons dans le temps et dans l’espace
Repérer les tendances, les variations anormales
Les techniques utilisées sont les suivantes : o Décomposition de l’information. o Recherche d’indices. o Utilisation des ratios d’analyse financière. o Examen analytique. o Contrôle de vraisemblance. Les outils de diagnostic sont surtout utilisés dans la phase préliminaire et permettent d’évaluer le contrôle interne et les risques de contrôle. Il s’agit très souvent de questionnaire de contrôles internes structurés par section des états financiers ou par cycle d’activité de l’entreprise. Ils prennent en compte les objectifs du contrôle interne à savoir :
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Protection du patrimoine de l’entreprise
Qualité de l’information et en particulier de l’information financière
Amélioration des performances
Application des instructions du groupe ou de la direction
Pour chaque objectif, il s’agit de répondre à des questions préétablies qui explicitent les principaux contrôles que devrait comporter la procédure pour permettre de réaliser les objectifs spécifiques. Ces questions préétablies doivent pouvoir servir de guide à l’auditeur, mais ne sont jamais exhaustives. Il permet à l’auditeur de : o S’assurer de la qualité de l’évaluation du système car il sert de guide mais aussi de document de synthèse. o Améliorer l’efficacité de la vérification, en aidant à identifier les points de contrôles essentiels. o Permettre facilement la revue de l’évaluation des procédures par le responsable de mission. o Améliorer les services rendus par l’auditeur aux dirigeants de l’entreprise, en mettant en évidence les faiblesses de contrôle interne.
4) Les techniques de validation Il en existe de multiples qui permettent d’obtenir une assurance raisonnable de la validité des informations fournies. 1. Contrôles arithmétiques et évaluations Ces contrôles consistent à vérifier non seulement les additions, multiplications mais aussi les reports. Bien que les systèmes de l’entreprise soient souvent automatisés, des erreurs ne sont pas totalement exclues. Au contraire, dans la mesure où le personnel de l’entreprise s’appuie sur les systèmes, certains éléments qui antérieurement étaient contrôlés et recontrôlés avant l’audit ne le sont plus. 34
Il s’agit également, sans toutefois tout recalculer dans le détail, de faire des estimations sur les calculs des coûts de revient, les amortissements, la rotation des stocks etc. Enfin, il est nécessaire de pratiquer des rapprochements ou même des reconstitutions. 2. Contrôle des documents L’auditeur doit essayer de rechercher les preuves afin de valider les soldes des comptes. Dans cette recherche, il doit donner la préférence aux documents en provenance des tiers. En effet, la force probante des informations est croissante suivant ce schéma :
Informations verbales Examen de documents internes Examen d’un document émanant d’un tiers Confirmation directe d’un tiers Observation physique Le contrôle des documents inclut également les contrôles de séquence, la transcription, la concordance. Enfin, l’auditeur doit être particulièrement vigilant sur les anomalies et enfin s’assurer que la piste d’audit est respectée. 3. Confirmation des tiers Comme nous l’avons vu dans le paragraphe précédent, une des techniques qui a la plus grande force est la confirmation directe des tiers. Les principaux concernés sont : o Les fournisseurs o Les clients o Les banques o Les avocats…
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Les demandes de confirmation sont : o
Une position à une date donnée
o
Les opérations d’une période
o
Les litiges en cours
o
Les signatures autorisées…
Ces demandes peuvent être fermées ou ouvertes. Par exemple, il est possible de demander à un client le montant dû à l’entreprise à une date donnée en précisant le montant figurant dans la balance client de l’entreprise auditée. Inversement, lors d’une demande ouverte, le montant n’est pas précisé. D’une façon générale, les demandes de confirmation demandées aux clients sont fermées, celles aux fournisseurs et aux banques sont ouvertes. En effet, le risque existant sur les comptes clients est généralement un risque de surévaluation. Or, un client réagira immédiatement s’il s’aperçoit que l’entreprise auditée s’attend à recevoir un montant supérieur. C’est le cas inverse pour les fournisseurs. Ainsi, l’auditeur dispose de nombreux outils qu’il doit adapter au contexte précis dans le quel il opère.
Bien qu’il existe des méthodologies et de nombreux outils à la disposition de l’auditeur, à tout moment c’est son jugement et son professionnalisme qui vont déterminer l’étendue des travaux à mettre en œuvre et à superviser. En effet, quelle que soit l’organisation adoptée, la responsabilité personnelle de l’auditeur prévaut en dernière analyse. C’est pourquoi tous les développements techniques et méthodologiques n’ont pas pu, jusqu’à présent, alléger de façon considérable une approche qui, de l’extérieur, apparaît souvent lourde, mais s’avère strictement nécessaire pour assurer la crédibilité de l’ensemble de l’économie et de la société.
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Conclusion L’audit fiscal est l'examen approfondi des traitements afférents aux questions fiscales de l'entreprise. On repère ainsi deux critères fondamentaux régissant cet examen à savoir la régularité et l'efficacité. L'examen de la régularité fiscale est un moyen de vérification du respect des règles fiscale en vigueur auxquelles l'entreprise est soumise. Quant à l'examen de l'efficacité fiscale, il mesure l'aptitude de l'entreprise à mobiliser les ressources du droit fiscal dans sa gestion afin de parvenir aux objectifs fixés. L'audit fiscal permet ainsi de réaliser une synthèse sur tout ou partie de la fiscalité au sein de l'entreprise. Ce qui le différencie d'autres missions qui intègrent la fiscalité, comme l'audit comptable ou l'audit juridique, mais qui ne peuvent en aucun cas être l'occasion d'un examen approfondi de la fiscalité dans l'entreprise. En pratique, l'audit fiscal n'est pas opéré comme étant une mission autonome, il constitue au contraire une partie intégrante de l'audit comptable ; il s'agit tout simplement, de l'audit de l'aspect fiscal de l'entreprise au sein de la mission d'audit comptable donc c'est seulement le contrôle de la régularité qui s'effectue et de façon non approfondie. Cette synthèse fiscale, réalisée dans le cadre d'une mission autonome, peut en outre prendre des contours différents ; la diversité des objectifs poursuivis par les prescripteurs potentiels engendre en effet une grande variété des missions d'audit fiscal. En outre, l'audit fiscal ne constitue pas un rempart infaillible contre l'irrégularité fiscale. Cela doit également être rapproché de la faible marge de manœuvre dont dispose l'auditeur pour corriger des erreurs passées ; en d'autres termes, la pratique de l'audit fiscal ne gomme pas toute irrégularité, elle n'est pas synonyme de purification fiscale. Toutefois, l'entreprise doit prévoir des mécanismes lui permettant d'éviter le risque fiscal tant sur le plan interne qu'externe : - Les mécanismes internes concernent l'instauration au sein de l'entreprise d'un service s'intéressant à toutes les questions et problèmes fiscaux.
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- Les mécanismes externes concernent diverses sources veillant à informer l'entreprise sur toutes dispositions régissant son activité ; on cite à titre d'exemple l'abonnement au JORT, le recours au service des conseillers fiscaux ou des avocats fiscaux, etc. En conclusion, l'audit fiscal doit réconcilier l'entreprise avec sa fiscalité, il doit être un outil lui permettant de dominer sa fiscalité et non d'être dominée par elle, de parvenir à l'objectif le plus ardu à savoir la performance et par la même améliorer sa gestion fiscale afin d'éviter toute intention et recours à la fraude.
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Bibliographie
-Audit fiscal : Guide de contrôle de Mohamed LAHYANI.
-l’audit pour tous, références et analyse de Mohamed LAHYANI. -Mémoire de Mr Rachid SEDDIK SGHIR pour l’obtention du diplôme national d’expert comptable : L’audit fiscal des sociétés dans le contexte Marocain : Aspects méthodologiques et pratiques.
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