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Licence 1 “Macroéconomie” [email protected] / M.SANE---(Statisticien-Economiste) Année universitaire 2020-2021 PLAN DU COURS Partie 1 : Macroéconomie 1. Introduction générale : Présentation de la macroéconomie, circuit économique et Agrégat de la comptabilité nationale 2. Les Fonctions de consommation et d’investissement 3. L’équilibre macroéconomique keynésien Chapitre 1 : Introduction générale, Présentation de la macroéconomie, Circuit économique et Agrégat de la comptabilité nationale Dans son acceptation la plus large, la science économique est l’étude du bien-être matériel ; elle se préoccupe de la manière dont les richesses sont produites et employées. Comme toute autre science son but est d’expliquer et de prévoir. Pour l’atteindre, elle utilise l’analyse théorique et la recherche empirique. Ces deux types de démarche intellectuelle sont fortement liés dans l’étude des situations concrètes particulières ; elles sont nécessairement complémentaires puisque la théorie guide la recherche empirique, tandis que celle-ci permet de vérifier les hypothèses et les conclusions. Mais leurs méthodes sont différentes : la théorie emploie le raisonnement déductif, tirant des conclusions d’une série d’hypothèses initiales, alors que la recherche empirique est inductive par nature. Cette partie est consacré aux questions macroéconomiques c'est-à-dire l’étude de l’économie agrégée (ou globale). On étudie plus seulement l’emploi et les prix dans secteur particulier, mais l’emploi global, le chômage total et le niveau général des prix. L’analyse économique s’intéresse aussi aux effets des politiques des gouvernements. La macroéconomie est le domaine de l’économie qui étudie le fonctionnement de l’économie dans son ensemble. De manière plus précise, la macroéconomie traite des phénomènes conjoncturels de courte période. Les questions principales abordées par la macroéconomie gravitent autour du niveau de production, du chômage, de l’inflation ou enfin des équilibres extérieurs.
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1. Présentation de la macroéconomie 1.1. Objet de l’économie C’est une question qui reste ouverte, il n’ya aucun accord sur ce qu’est l’objet de l’économie, la variété des définitions justifie ce désaccord entre les économistes concernant la définition de l’économie L’école classique considère l’économie comme une science de la richesse. •
Adam Smith considère que : « l’économie politique se propose d’enrichir à la fois le peuple et le souverain »
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Jean-Baptiste Say considère que : « l’économie politique enseigne comment se forment, se distribuent et se consomment les richesses qui satisfont aux besoins des sociétés »
Pour l’école néo-classique: l’économie est considérée comme une science de l’échange marchand et des prix. (Léon Walras, Karl wenger et Stanley Jevons) •
Pour Léon Walras : « l’économie politique pure est essentiellement la théorie de la détermination des prix sous un régime hypothétique de libre concurrence absolue. L’ensemble de toutes les choses matérielles ou immatérielles, qui sont susceptible d’avoir un prix parce qu’elles sont rares »
La pensée socialiste (F.Engels, Lénine, K.Marx…) •
La définition de Friedrich Engels : « l’économie ne traite pas des choses mais des rapports entre les personnes c'est-à-dire les rapports sociaux ou les rapports entre les classes sociales ».
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Selon Lénine : « l’économie politique n’est nullement la production mais les rapports sociaux existant entre les individus dans la production, la structure sociale de la production ».
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L’économie comme science des choix efficaces: théorie libérale au XX siècle (L.Robbins)
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La définition de Lionel Robbins : l’économie est la science qui étudie le comportement humain en tant que relation entre les fins et les moyens rares à usage alternatif
En somme •
On peut constater que les économistes sont loin d'être unanimes quant à la définition de leur discipline.
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Les besoins illimités, les biens et services rares d’où la nécessité de choix.
1.2. Différence entre Microéconomie et Macroéconomie L’analyse économique moderne se subdivise en deux branches : l’analyse microéconomique et l’analyse macroéconomique. La première a pour objet l’étude des comportements des agents économiques pris individuellement (consommateur, ménages, entreprises et de leurs relations sur les différents marchés ou ils s’échangent les produits et les facteurs de production. La seconde s’attache aux grandeurs globales ou « Agrégats », telles que le volume total de l’emploi, la production globale ou le revenu national. Bien que les agrégats soient la somme des quantités individuelles, le passage d’un type d’analyse à l’autre soulève d’importantes difficultés ; en effet, beaucoup de propositions qui sont vraies au niveau des individus ou des petits groupes ne sont plus vérifiés lorsqu’on considère le système dans son ensemble. Par exemple tout individu qui a un compte en banque peut facilement obtenir de l’argent liquide si son compte est créditeur ; mais si tous les titulaires de comptes bancaires réclament des billets en même temps, la banque fera faillite. De même chacun d’entre nous peut « faire des économies » en ne dépensant pas la totalité de son revenu ; mais cela n’est pas possible pour l’ensemble de la collectivité car les dépenses des uns étant les recettes des autres, une augmentation générale de l’épargne se traduirait par une réduction des achats et donc des ventes, des revenus et finalement des possibilités d’épargner. 1.3. Les questions macroéconomiques Comment stimuler la croissance ? Pourquoi et comment juguler l’inflation ?
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Comment réduire le chômage ? Comment réduire les inégalités ? 2. Les objectifs de la macroéconomie Déterminer les variables expliquant le comportement des agents pris dans leur ensemble Etudier les relations entre les variables afin de déterminer l’existence de rapports stables, voire de lois, entre ces variables Dégager les conditions de réalisation d’un équilibre entre les agrégats économiques Analyser les principaux déséquilibres qui apparaissent entre les agrégats et en rechercher les causes. Etudier les politiques économiques et les moyens à mettre en œuvre pour atteindre certains buts fixés par la société. La macroéconomie étudie l’économie dans son ensemble, elle cherche à répondre à certaines questions telles que : .Pourquoi les revenus ont-ils augmentés (baissés) ? Pourquoi certains pays arrivent à avoir des taux d’inflation plus bas que d’autres ? Comment faire pour réduire le chômage et augmenter le niveau d’emploi ? Et bien d’autres,… Pour ce faire, elle utilise des modèles différents dont les résultats ou implications dépendent fortement des hypothèses de base (prix flexibles, prix rigides…) La croissance économique : l’augmentation du revenu généré dans une économie Le chômage : décrit la part de la population active qui ne trouve pas d’emploi L’inflation : augmentation du niveau général des prix 3. Les méthodes en macroéconomie •
La méthode est « le chemin qu’il faut suivre pour arriver à la découverte de la vérité». Les phénomènes économiques sont des phénomènes historiques qui se
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déroulent au cours du temps c’est pourquoi en économie on peut distinguer l’analyse statique et l’analyse dynamique. •
L’analyse statique n’explique pas comment on est arrivé à une situation, elle analyse telle qu’elle est donc c’est statique. Elle nous donne une photographie de la situation.
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L’analyse dynamique intègre des méthodes d’investigation, ce sont des procédés employés pour découvrir la vérité, on a deux méthodes ; la méthode déductive et la méthode inductive.
Approches positive et normative •
L’analyse positive : elle cherche à expliquer des phénomènes économiques observés sans faire de jugements de valeur ce qui devrait etre.
Exemple : Que puis-je faire pour augmenter mon revenu ? On doit répondre en proposant des alternatives (tu dois travailler, demander de l’aide, on laisse à la personne de faire ses choix). •
L’analyse normative cherche à dire ce qui devrait être fait donc on ordonne à la personne qu’est ce qu’il doit faire, on préconise des choix ce qui implique des jugements de valeur (tu devrais faire ceci pour augmenter ton revenu). Par exemple: Tu devrais faire ceci pour augmenter ton revenu»
Approche hypothético-déductive et modélisation •
L’analyse dynamique intègre des méthodes d’investigation, ce sont des procédés employés pour découvrir la vérité, on a deux méthodes ; la méthode déductive et la méthode inductive.
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La méthode déductive: elle part des principes généraux dont l’exactitude a été démontrée ou qui sont supposés exacts pour en tirer un raisonnement logique sans faire appel à l’observation des faits. Ainsi l’approche hypotéco-déductive se résume ainsi : Déduction des implications Hypothèses
Confrontation avec les observations
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Confirmation ou Réfutation
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La méthode inductive: c’est un peu l’inverse, elle remonte du particulier au général.
La modélisation La macroéconomie se définit par opposition à la microéconomie. Pour tenter de comprendre les phénomènes macroéconomiques, les économistes se donnent une représentation simplifiée de la réalité en faisant recours à la modélisation. Yt = Ct + St Il faut noter que le choix du modèle dépend en grande partie des hypothèses en amont. Ainsi la macroéconomie se donne deux objectifs : -Précision conjoncturelle -La recommandation dans la conduite des politiques économiques (politique fiscale, politique des dépenses publiques, politique monétaire). Nous verrons que ces politiques auront des impacts différents sur l’économie qui sera par hypothèse une économie fermée. En effet, les hypothèses sont fondamentales parce qu’elles fixent le cadre général de l’analyse et déterminent les fondements des comportements des variables. En sciences économiques, la multiplicité des écoles de concepts s’explique en grande partie par la pluralité des hypothèses émises sur le fonctionnement de la sphère économique. C’est pourquoi ce cours s’efforcera de proposer deux approches différentes. Une approche classique ou néoclassique et une approche keynésienne. La distinction entre ces deux approches consiste à déterminer la pertinence de l’intervention publique (Etat) dans la vie économique. Les deux grandes traditions de la pensée macroéconomique ont évolué depuis la parution en 1936 de la théorie générale de Keynes. Ces deux traditions se sont successivement affrontées puis réconciliées. Du point de vue de l’équilibre macroéconomique, l’approche classique est toujours analysée avec l’hypothèse de la flexibilité des prix alors qu’avec l’approche keynésienne, l’hypothèse fondamentale est la rigidité des prix. La rigidité des prix
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En 1936, Keynes publie la théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie. Cette publication est à l’origine de l’essentiel du développement de l’analyse macroéconomique moderne que ce soit grâce à ses prolongements proposés par les keynésiens ou grâce aux vives critiques qui ont suscité chez les économistes d’inspiration keynésienne. Dans la logique keynésienne, tout part de la demande c’est-à-dire du volume des commandes ou des débouchés. Le chômage est alors dû à une insuffisance persistante de la demande. L’état doit par conséquent intervenir en augmentant les dépenses publiques (G), en réduisant les impôts (T) ou bien en demandant à la banque centrale de diminuer les taux d’intérêt (i). Les développements de Keynes ont mis en évidence une approche macroéconomique du rôle que doit jouer l’état par l’intermédiaire des finances publiques dans la régulation de la conjoncture. En effet comme le souligne clower en 1965 la véritable critique de Keynes à l’égard de l’économie politique classique et néoclassique se situe sur le plan des fondements microéconomiques de l’analyse macroéconomique. En d’autres termes dans un univers d’information imparfaite, on ne peut pas faire confiance aux mécanismes des prix pour rétablir rapidement l’équilibre sur tous les marchés comme le prétend la théorie de l’équilibre général. Toutefois la seule faiblesse de la théorie développée par Keynes est que celleci n’a de sens qu’à court terme. Pour des soucis pédagogiques, notre analyse se limitera uniquement à la distinction entre l’approche classique et l’approche keynésienne. L’approche classique L’équilibre macroéconomique avec la flexibilité des prix. Dans la logique classique, tout part de l’offre c’est-à-dire des conditions d’une production rentable pour les entrepreneurs. Le chômage est alors dû à un cout du travail très élevé si bien qu’il n’est pas rentable pour les entreprises d’embaucher toutes les personnes à la recherche d’emploi. L’état doit par conséquent lutter contre les rigidités qui empêchent le marché du travail de fonctionner correctement. Une alternative consiste à baisser les charges sociales sur les bases réelles afin de concilier l’équité dans la redistribution des richesses et de lutter contre le chômage. L’approche classique part d’une hypothèse centrale. Les prix sont parfaitement flexibles et assurent un équilibre automatique et instantané de l’offre et de la demande sur tous les marchés. Dans ces modèles, les
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économistes font confiance aux mécanismes des prix. Dans cette de pensée, il convient de regrouper plusieurs économistes de renommée. L’école classique s’est développée du milieu du XVII siècle au milieu du XIX siècle par les auteurs considérés comme les pères fondateurs de l’économie politique moderne (Adam Smith, Ricardo, J.B.Say, Malthus…). L’école néoclassique de la fin du XIX siècle au milieu du XX siècle reprend les grands principes libéraux de la plupart des cas que dès certains de leurs instruments d’analyse. Cette même école signifie l’analyse économique comme une science des choix individuels et de la coordination de ces choix par les marchés (Walras, Pareto, Marshall, Pigou, Schumpeter…). Les monétaristes qui s’appliquent à démontrer la validité à long terme de la théorie classique de la monnaie, la supériorité des politiques monétaires sur les politiques budgétaires et les effets pervers de l’instabilité monétaire (Hayek, Friedman….). Les nouveaux classiques qui dans les années 70 introduisent l’hypothèse d’anticipation rationnelle et pensent démontrer l’inefficacité totale des politiques économiques (Lucas, Barro…). L’approche classique et keynésienne ont donné naissance à une synthèse moderne de la macroéconomie. En réalité depuis la fin des années 70 un consensus existe pour admettre l’existence simultanée de deux types de mécanismes à court terme et à reconnaitre que seule la théorie néoclassique est valable à moyen terme. Il faut noter que le principal point de divergence concerne la durée permettant de distinguer ce que l’on appelle court et moyen terme. L’enjeu de ce cours est de comprendre comment sont appréhendées les politiques économiques et comment les macro économistes sont arrivés à un consensus sur la durée des différentes périodes considérées. Il faut toutefois noter que nous insisterons plus particulièrement sur l’approche keynésienne parce que celle-ci vous permettra de comprendre quelle politique économique appliquer face à une situation économique donnée. C’est pourquoi les chapitres qui seront traités tout au long de ce cours suivent une démarche linéaire allant dans le sens de mieux comprendre la constitution des modèles macroéconomiques. La macroéconomie sera définie ici comme le champ que l'ensemble des grandeurs macroéconomiques vise à décrire, surtout grâce à la comptabilité nationale. Cette
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dernière est précisément structurée afin de donner à la description la pertinence requise pour les besoins des divers utilisateurs des informations. Le mot macroéconomie est aussi employé pour désigner la partie de la discipline économique qui, traitant des faits et phénomènes globaux, donc macroéconomiques, doit dégager des relations explicatives entre grandeurs. Quiconque réfléchit aux réalités économiques des sociétés modernes prend conscience de leur complexité : des agents, nombreux et divers, entretiennent entre eux des relations plus ou moins permanentes et de natures multiples. Cependant les phénomènes macroéconomiques se présentent souvent sous des traits simples : ainsi l'expansion ou la dépression traduisent des tendances globales agissant simultanément sur de multiples grandeurs et affectant peu ou prou la grande majorité des agents. Pour être à la fois [...] Le plus global des agrégats est le produit intérieur brut (P.I.B.) qui peut être interprété – et calculé – de trois façons différentes : comme la somme des valeurs ajoutées créées dans l'économie (approche par la production) ; comme l'ensemble des biens de consommation et d'investissement utilisés dans l'économie (approche par les emplois ou la demande où le P.I.B. représente la somme des agrégats de consommation finale et de formation brute de capital Variables: Grandeurs mesurables susceptibles de varier en fonction des circonstances (temps...): agrégats, indices, prix Flux et stock Flux: grandeur économique qui mesure les échnages effectués par les agents économiques au cours d’une période donnée (distinction flux physiques et flux monétaires) Stock: grandeur économique regroupant l’ensemble des marchandises, produits semiouvrés, produits finis, produits en cours, actifs réels, monétaires et financiers détenus par un agent économique à un moment donné du temps Variation du stock entre t et t+1 = flux en t
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4. Les acteurs économiques et les marchés 4.1. Les acteurs économiques Entreprises, ménages, administrations, sociétés financières et extérieur (reste du Monde) • Les ménages Les ménages ont deux fonctions principales : travailler et consommer. Grâce à leur travail ou leur activité, ils obtiennent des revenus (de travail, de transfert, de propriété, de l’entreprise individuelle) et peuvent alors consommer. • Les entreprises Les entreprises ont deux fonctions principales : produire et vendre. Elles commencent par acheter des moyens de production, elles produisent, vendent et partagent le revenu des ventes. Les bénéfices éventuels servent en partie à investir. • Les institutions financières Les institutions financières ont pour rôle de collecter et répartir l’épargne. On appelle épargne le revenu qui n’a pas été consommé. • Les administrations Les administrations produisent des services non marchands, financés par des recettes. Ces recettes proviennent de taxes, impôts, cotisations sociales, etc.… et sont reversées aux collectivités ou aux structures de l’état. • L’extérieur L’extérieur désigne tous les échanges ayant lieu entre l’économie nationale et le reste du monde. L’extérieur est pris dans sa globalité. 4.2. Les marchés Marché des biens et services, marché du travail, marché des capitaux, marché des changes • Le marché des services et des biens Ce marché détermine la production nationale (offre), la demande, ainsi que le niveau des prix. • Le marché de production Dans ce marché, on voit s’échanger les biens et les moyens de production. Il contient notamment le marché du travail, où l’on détermine notamment le volume d’emplois et le niveau des salaires. • Les marchés des capitaux
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Le marché des capitaux, ou marché du crédit est l’endroit où l’on va acquérir des capitaux pour pouvoir réaliser notre activité. C’est également ici que sont déterminés les taux d’intérêts (loyer de l’argent). • Les marchés des changes Le marché des changes, est le lieu d’échange entre les différentes monnaies internationales. C’est ici que l’on y détermine le taux de change. 5. Le circuit économique et la schématisation de l’économie nationale L’économie nationale forme un circuit entre les différents partenaires où des flux différents circulent d’un agent à l’autre par l’intermédiaire des marchés. 5.1. Cas d’une économie à deux partenaires Les ménages consomment tous leurs revenus Les entreprises proposent leurs biens et leurs services sur des marchés, à l’attention des ménages qui en ont besoin. Les dépenses des familles entraînent la circulation de monnaie entre le marché et l’entreprise. On caractérise ces échanges par deux types de flux : un flux monétaire et un flux réel. Le flux réel est matérialisé. On appelle Y la production et C la consommation. On obtient alors l’équation de production suivante : Y=C Les ménages épargnent L’épargne est symbolisée par la lettre S et les investissements par I. Dans le cadre du circuit, on a donc : Productions Revenus Productions Demande de biens de consommation C
Revenus Achats de biens de consommation C
Demande de biens d’investissement
Epargne S
Ainsi, dans l’optique du produit, on a l’équation Y = C+I, et dans l’optique des revenus, on a Y=C+S. On en déduit l’équation suivante : Y = C+S = C+I On en déduit que quand la production est égale au revenu : * Production – Consommation = Investissement * Revenu – Consommation = Epargne * Investissement = Epargne 5.2. Economie à trois agents avec intrusion de l’état
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Avec l’état, il y a modification du circuit et de l’activité économique. L’état effectue alors deux types de dépense : achats de biens et de services aux entreprises de dépense publique (notés G), et paiement de transferts aux ménages (indemnités diverses, allocations, etc.) sans contreparties (notés F). La réception de taxes par l’état se note T.
Productions Dépense publique G Demande de biens de
Revenus Impôts – Transferts (T-F) Achats de biens de
consommation C Demande de biens
consommation C Epargne S
d’investissement I Ainsi, dans l’optique du produit, on a l’équation Y = G+C+I, et dans l’optique des revenus, Y = C+S+T-F. On a donc l’équation d’équilibre suivante : G+C+I = C+S+T-F →Le circuit économique simplifié
B et S offerts
Marché des Biens et Services
B et S du marché Dépenses de C° Recettes
MNG
Travail
Entreprises
Salaires Marché du travail
Travail
Salaires Pour expliquer synthétiquement le fonctionnement de l’économie, l’analyse économique a élaboré un schéma représentant les différentes opérations économiques. Celle-ci s’effectue à travers les différents marchés. Le circuit économique simplifié se présente comme un système fermé qui fait intervenir le plus souvent deux agents économiques : les ménages et les entreprises
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5.3. Définition des agrégats La comptabilité nationale est une représentation quantifiée du fonctionnement et des résultats économiques d'une économie nationale. Cette quantification s'effectue en unités monétaires, en partant du système des prix qui réalise, dans une économie de marché, une certaine objectivation des valeurs. Elle est présentée dans un cadre comptable articulé rigoureux, défini à la fois par des relations comptables et par des relations économiques. Bien que l'on puisse trouver de nombreux précurseurs à la démarche de la comptabilité nationale, depuis l'« arithmétique politique » anglaise du XVIIIe siècle (William Petty, Gregory King...) et le Tableau économique des physiocrates, ce n'est qu'à partir des années 1920 – et plus nettement encore à partir de la crise de 1929 – que l'on assiste dans les pays occidentaux au développement des travaux de quantification macro-économiques autour du revenu national, de ses composants et de l'investissement. Les travaux de Colin Clark en Grande-Bretagne, Corrado Gini en Italie, Ragnar Frish en Norvège et surtout Simon Kuznets aux États-Unis témoignent alors du retour de la perspective macro-économique en économie politique, ainsi que des progrès de la statistique économique et des nouvelles préoccupations des États en matière économique. Par ailleurs, en U.R.S.S., les besoins de la planification avaient amené à partir des années 1920 un très important développement de la statistique économique générale, souvent présentée dans des cadres comptables. La Seconde Guerre mondiale et l'immédiat après-guerre vont donner aux travaux de ce type menés dans les pays occidentaux une forte impulsion, en en faisant un instrument d'État servant à la gestion des économies de guerre, puis, celle-ci terminée, aux tâches de reconstruction et aux politiques de croissance et de stabilisation économiques. Les évaluations, désormais régulières, sont étendues et intégrées dans un cadre comptable où l'empreinte keynésienne était au départ reconnaissable. On date généralement de 1941 la parution des premiers véritables comptes nationaux avec la publication e [...] Les agrégats sont des indicateurs synthétiques qui mesurent le résultat de l'activité de l'ensemble de l'économie. Ce sont des grandeurs de référence essentielles pour l'analyse macroéconomique et pour les comparaisons dans le temps et dans l'espace. En comptabilité nationale, il existe différents valeurs de mesures des unités de mesures économiques. Ces valeurs sont destinées à analyser les valeurs et les calculs macroéconomiques, permettant de faire des comparaisons de données de comptabilité nationale
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dans le temps et dans l'espace. Ces comparaisons servent à leur tour à orienter les politiques économiques générales dont la Politique monétaire du pays. Pour comprendre comment fonctionne l’économie, il est important de partir de l’observation pour pouvoir par la suite élaborer des théories et les vérifier. L’objectif de ce chapitre est de présenter les types d’observations statistiques sur lesquelles se fondent la macroéconomie. Le produit intérieur brut(PIB) : reflète le revenu total généré dans une économie et les dépenses totales que celle-ci consacre à l’acquisition des biens et des services. L’indice des prix à la consommation(IPC) : mesure le niveau des prix Le taux de chômage : décrit la part de la population active qui ne trouve pas d’emploi. 5.3.1. Les formes d’agrégats - Le Produit Intérieur Brut (PIB) : c’est l’un des Agrégats de la comptabilité nationale qui représente le résultat final des activités de production des unités productrices du pays. On peut le définir soit comme la somme des valeurs ajoutées des différentes branches d'activité du pays, à laquelle on ajoute les impôts, moins les subventions sur les produits, soit comme la sommes des consommations finales, plus les exportations, auxquelles on soustrait les importations de biens et services. Pour le calculer, on utilise la formule suivante : PIB = DCF+FBCF + variation de stock + exportations – importations. - Le Revenu National: ce revenu englobe la rémunération des salariés, les impôts sur la production, les revenus de la propriété et autres types de revenu. C’est la somme des rémunérations des salariés, des impôts sur la production et les importations dont on soustraie les subventions, les revenus de propriété, l’excédent d'exploitation (brut ou net) et le revenu mixte(brut ou net) On peut calculer : RN= somme des V.A - CFF + REN - Le Revenu National Disponible : Le revenu national disponible (brut ou net) correspond à l’ensemble des revenus disponibles des branches d’activités économiques du pays. Pour le trouver, on prend le revenu national brut (ou net), on y soustraie les transferts courants (impôts courants sur le revenu, le patrimoine, cotisations sociales, prestations sociales, etc) et
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on ajoute au tout, les ressources reçus de l’étranger. RNBD= RN + impôt et taxe indirect + impôt sur les importations - subvention + transfert reçu - transfert versé à l’extérieur. - L’Epargne : c’est la partie du revenu national disponible qui n’est pas dépensée. Elle correspond à l'épargne nationale (brute ou nette) qui est constituée par l’ensemble des épargnes des différents secteurs d’activités. ENB = RNBD - DCF Le taux d’épargne= ENB/PIB * 100 Le PIB/ habitant = PIB/le nombre de la population FBCF = FNCF + l'amortissement (CCF) FNCF= FBCF - l'amortissement Le produit intérieur brut aux prix du marché (PIBpm) représente le résultat final de l'activité de production des unités productrices résidentes. 5.3.2. Différentes mesures du PIB Il existe trois méthodes fondamentales pour mesurer la production des entreprises chacune donnant le même résultat : →La méthode des valeurs ajoutées ou Optique production Le PIB est égal à la somme des valeurs ajoutées brutes des différents secteurs institutionnels ou des différentes branches d'activité, augmentée des impôts moins les subventions sur les produits (lesquels ne sont pas affectés aux secteurs et aux branches d'activité). C'est aussi le solde du compte de production de l'économie totale →La méthode des dépenses ou Optique dépenses Le PIB est égal à la somme des emplois finals de biens et de services par les unités institutionnelles résidentes (consommation finale effective, formation brute de capital), plus les exportations, moins les importations de biens et services →La méthode des revenus ou Optique revenus Le PIB est égal à la somme des emplois du compte d'exploitation de l'économie totale (rémunération des salariés, impôt sur la production et les importations moins subventions, excédent brut d'exploitation et revenu mixte de l'économie totale). Le revenu national brut (ou net) (aux prix du marché) représente l'ensemble des revenus primaires reçus par les unités institutionnelles résidentes: rémunération des salariés, impôts
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sur la production et les importations moins les subventions, les revenus de la propriété (à recevoir moins à payer), excédent d'exploitation (brut ou net) et revenu mixte (brut ou net).
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Le revenu national brut (aux prix du marché) est égal au produit intérieur brut diminué des revenus primaires versés par les unités résidentes à des unités non résidentes et augmenté des revenus primaires reçus du reste du monde par des unités résidentes. Les revenus primaires reçus et versés sont la rémunération des salariés, les impôts sur la production et les importations, les subventions et les revenus de la propriété puisque l'excédent d'exploitation et le revenu mixte ne concernent que les unités résidentes et ne peuvent être versés ou reçus que sous forme de revenus de la propriété. Le concept de revenu national brut (RNB) (aux prix du marché) est identique à celui de produit national brut (PNB) (aux prix du marché) qui a généralement été utilisé jusqu'ici en comptabilité nationale. Il convient toutefois de noter que, dans le SEC 79, le PNB était calculé différemment, en ajoutant au PIB (aux prix du marché) la rémunération des salariés et les revenus de la propriété reçus du reste du monde et en retranchant les flux correspondants versés au reste du monde. Dans le SEC 1995, le RNB intègre les impôts sur la production et les importations ainsi que les subventions car l'Union européenne peut percevoir des impôts et verser des subventions. Le revenu national n'est pas un concept de production, mais un concept de revenu, qu'il est plus significatif d'exprimer en termes nets, c'est-à-dire après déduction de la consommation de capital fixe (CCF). Le revenu national disponible brut (ou net) est égal à la somme des revenus disponibles bruts (ou nets) des secteurs institutionnels. Le revenu national disponible brut (ou net) est égal au revenu national brut (ou net) (aux prix du marché) diminué des transferts courants (impôts courants sur le revenu, le patrimoine, etc., cotisations sociales, prestations sociales, autres transferts courants) versés à des unités non résidentes, et augmenté des transferts courants reçus du reste du monde par des unités résidentes. Cet agrégat mesure la partie du revenu national disponible qui n'est pas affectée à la dépense de consommation finale.
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L'épargne nationale brute (ou nette) est égale à la somme des épargnes brutes (ou nettes) des différents secteurs institutionnels. Le solde des opérations courantes avec l'extérieur représente l'excédent (s'il est négatif) ou le déficit (s'il est positif) de l'économie totale dans ses opérations courantes (échanges de biens et services, revenus primaires, transferts courants) avec le reste du monde. La capacité (+) ou le besoin (-) de financement de l'économie totale est égal à la somme des capacités ou besoins de financement des secteurs institutionnels. C'est le montant net des ressources que l'économie totale met à la disposition du reste du monde (s'il est positif) ou qu'elle reçoit du reste du monde (s'il est négatif). La capacité (+) ou le besoin (-) de financement de l'économie totale est égal mais de signe opposé au besoin (-) ou à la capacité (+) de financement du reste du monde. La valeur nette de l'économie totale est égale à la somme des valeurs nettes des secteurs institutionnels. Elle représente la valeur des actifs non financiers de l'économie totale, dont on déduit le solde entre les actifs financiers et les passifs financiers du reste du monde. Le PIB nominal mesure la valeur de tous les biens et services produits dans le pays durant l’année en cours. PIB nominalt =ΣQt Pt Le PIB réel mesure le revenu corrigé de l’effet de l’inflation : PIB réél = 𝑃𝐼𝐵 𝑛𝑜𝑚𝑖𝑛𝑎𝑙𝐼𝑛𝑑𝑖𝑐𝑒 𝑑𝑒𝑠 𝑃𝑟𝑖𝑥x100 La valeur ajouté d’une entreprise = la valeur de sa production-consommation intermédiaire Par convention la valeur ajoutée des administrations publiques (PIB non marchand) est évaluée par les salaires et traitements de versés aux employés. Pour effectuer des comparaisons dans le temps, avoir une idée significative du volume de la production, il est important de corriger le PIB nominal de l’effet des prix par une mesure de la production à prix constants, soit : PIBt/0 = Qt P. Le PIB de l’année t au prix d’une de base 0. Une variable réelle est une variable nominale corrigée de l’effet de l’inflation. C’est le principe de la déflation. PIB réel = PIB nominal / Indice du niveau général des prix (INGP)
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Salaire réel = Salaire nominal / INGP Investissement réel = Investissement nominal/INGP Consommation réelle = Consommation nominale /INGP →Croissance, Inflation et Chômage Une première mesure de la croissance est le taux de variation annuelle de la production à prix constant : TC = (PIBRt-PIBRt-1)/PIBRt-1 Il se calcule pour deux années successives ; il exprime le rythme avec lequel le PIBR a évolué. Le taux de croissance annuel moyen(TCAM) renseigne sur l’évolution annuelle moyenne. Il suppose que l’évolution se fait de façon uniforme sur la période. L’inflation se définit comme étant l’augmentation des prix de la plupart des biens et services. C’est aussi un processus continu de baisse de la valeur de la monnaie. Le taux d’inflation est le taux d’accroissement du niveau général des prix. On définit également la déflation comme une baisse régulière du niveau général des prix.
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Pour mesurer l’inflation on utilise un indice des prix qui mesure le niveau des prix pour chaque année par rapport à une année de base commune. Par définition l’indice des prix pour l’année de base est égal à : 100 Indice des prix t/0 = (Prix de l’année t/Prix de l’année 0)*100 L’inflation = (INGPt/INGPt-1 – 1)*100 Il existe plusieurs indices des prix : L’indice des prix à la consommation (IPC) : inflation selon l’optique de la consommation L’indice des prix à la production (IPP) : inflation selon l’optique de la production Ainsi que le déflateur implicite du PIB : inflation selon l’optique globale Le chômage constitue une sous-utilisation des ressources. Est chômeur toute personne qui fait partie de la population active. Qui cherche du travail et n’en trouve pas. La population active est constituée de personnes d’âge actif (15 ans et plus) qui sont occupées ou en chômage au cours d’une période de référence. Est considéré comme actif occupé toute personne âgé de 15 ans et plus ayant travaillé au moins un jour (ne fut-ce qu’une heure) au cours d’une période de référence. Taux d’activité = Population active/Population totale. Le taux de chômage est le pourcentage de la population active en chômage Taux de chômage = Nombre de chômeurs/Population active 5.3.3. Les limites des agrégats Les Agrégats comme le PIB et le PNB ne tiennent pas compte de certaines activités économiques telles les services rendus pour les femmes au foyer ou les travaux effectués pendant les heures de loisir. De façon générale le secteur informel et l’économie souterraine sont ignorés dans l’évaluation des agrégats. 5.3.4. Les différentes formes de chômage J.STIGLITZ retient quatre formes de chômage :
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Le chômage saisonnier : c’est le chômage qui varie selon les saisons (tourisme. Agriculture…) Le chômage frictionnel provient de ce que les individus qui change d’emplois connaissent une période de transition entre leur emploi précédent et le nouveau. Le chômage structurel : c’est un chômage qui fait référence au changement structurel de l’économie. Les nouveaux emplois créés ne requérant pas la même compétence que les anciens. Le chômage cyclique c’est le chômage qui est en rapport avec les cycles économiques. Il augmente en situation de récession et baisse avec les booms. 5.3.5. Rappel sur les trois méthodes de calcul du PIB PIB sous l’optique dépense P + M = C+ FBCF + ΔS +X ou P (PIB) = C+ FBCF + ΔS +X – M PIB = Demande intérieure + Solde commerciale PIB sous l’optique du produit PIB = ∑VA SI résidents + Impôts sur le produit(TVA) – Subvention sur le produit PIB sous l’optique du revenu PIB = Rémunération des salariés + impôts sur le produit (y compris TVA) et les importations (y compris les droits de douane) + EBE – subventions d’exploitation. Le PIB, le taux de croissance du PIB ainsi que le PIB par habitant sont parmi les indicateurs les plus utilisés par l’analyse économique En effet en tant que instrument de mesure de la richesse créée annuellement, son évolution donne des indications sur les performances du système productif d’un pays. Le taux de croissance du PIB mesure ainsi la croissance économique d’un pays c'est-à-dire le taux d’évolution de la richesse. Application 1 : La production dans le pays A en 2018 est de 5000 tonnes avec un indice des prix de 100F/t alors qu’en 2019, la production est de 5000 tonnes avec un indice des prix de 110F/t. 1) Calculer le PIB en 2018 et en 2019 2) En déduire le taux de croissance en 2019
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Application 2 : voici les informations sur les activités économiques d’un pays Ben milliards d’euros : Subventions sur les produits (18,4) Rémunération des salariés (857,9) Excédents brut d’exploitation et revenus mixte (566,6) dépenses de consommation finale (1318,7) Formation brute de capital fixe (325,5) Valeur ajoutée au prix de base (1478,2) Importation des biens et services (424) Impôts sur les produits (188,5) Impôts sur la production et les importations (258,2) Subventions (34,4) Exportations de biens et services (428,1). 1) Etablir de trois manières différentes les méthodes de calcul du PIB 2) Montrer que ces trois formules conduisent au même résultat
Chapitre 2 : Les fonctions de consommation et d’investissement 1. La fonction de consommation L’activité de production se traduit par une distribution de revenus à travers le partage de la valeur ajoutée. Cette contrepartie en terme de recettes monétaires que des agents tirent de leur contribution à l’activité économique peut prendre plusieurs formes (salaire, profit, rente…) mais on s’intéressera essentiellement au revenu des ménages constitués des revenus primaires directs (salaire, dividendes, loyers..) et des revenus secondaires ou indirects ou encore des revenus de transfert (allocations familiales, transferts des émigrés) si on retranche à ce revenu brute les impôts on obtient le revenu disponible. Dans l’utilisation de ce revenu disponible, les ménages ont deux options : la consommation leur fonction essentielle et l’épargne. Ce chapitre a pour objectif l’étude de la consommation finale des ménages comme composante de la demande globale : Y = C+I+X-M. Nous traitons à ce niveau trois points à savoir Arbitrage consommation-épargne, la fonction de consommation keynésienne, limites et dépassement de la loi psychologique fondamentale. 1.1. Arbitrage Consommation-Epargne : Keynes contre les Classiques La consommation est l’utilisation de biens ou services pour la satisfaction d’un bien besoin ou service qui sont détruits immédiatement (les produits alimentaires) ou progressivement (un vêtement un réfrigérateur…). Dans le premier cas on parlera de biens de consommation non durables (consommer définitivement dès le premier usage) et dans le second cas de biens de consommation durable. L’une des principales natures de Keynes par rapport au courant classique et néoclassique porte sur la question du partage du revenu entre consommation et
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consommation et épargne. Comment les ménages décident-ils d’affecter leur revenu entre la consommation et l’épargne ? Pour soutenir la croissance faut-il relancer la consommation ou encourager l’épargne ? 1.1.1. Chez les classiques Pour les classiques, la problématique Arbitrage-Epargne porte sur la décision d’épargner. L’épargne dépend du taux d’intérêt, l’épargne est une source d’accumulation du capital par contre la consommation est un résidu.
{
C=R−S( i) R=S ( i )−C (i)
1.1.2. Chez les Keynes Pour Keynes, l’excès d’épargne est à l’origine de l’excès de l’offre. La consommation est la composante principale de la demande globale, il est même au cœur du débat sur l’efficacité des politiques macroéconomiques de relance. Les ménages décident de leur niveau de consommation en fonction de leur revenu et non pas en fonction du taux d’intérêt et contrairement
{
aux
classiques,
Keynes
considère
l’épargne
comme
un
résidu :
S=R−C(R) R=C ( R )+ S ( R)
1.2. L’épargne et son rôle économique Sur le plan individuel l’épargne consiste à renoncer une satisfaction immédiate pour une consommation future. Ainsi au niveau microéconomique l’épargne est une décision d’un agent qui choisit de ne pas consommer l’intégralité de son revenu. Dans une approche macroéconomique l’épargne globale est la différence entre le revenu national et la consommation globale. L’épargne a une fonction économique car elle fournit les capitaux nécessaires aux entreprises pour leurs investissements. Ce qui permet d’assurer la croissance de la production. 1.2.1. Les déterminants de l’épargne 1.2.1.1. La liquidité Au niveau d’un individu ou d’un ménage la décision d’épargner répond à plusieurs motivations. La perspective d’acquisition d’un bien durable nécessitant une somme
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importante par exemple l’achat d’un congélateur peut etre un motif d’épargne sous forme d’argent liquide immédiatement utilisable. L’épargne n’est alors qu’une consommation différée. Cette forme d’épargne est assez courante dans les pays sous-développés. 1.2.1.2. Précaution L’épargne précaution consiste à mettre de l’argent de coté en vu de faire face aux dépenses imprévues (décès, accident, maladies graves, voyage imprévu). Au sénégal elle peut prendre plusieurs comme l’achat de bijoux en or en vu de leur revendre en cas de nécessité. Certaines formes de tontines obéissent. 1.2.1.3. Placement et Spéculation L’épargne de placement ainsi que l’épargne de spéculation sont plus fréquentes chez les ménages à hauts revenus, notamment dans les pays développés. Dans le premier cas qui est le plus courant, l’argent est confié à un établissement financier (banque, caisse d’épargne…) qui rémunèrent le dépôt sous la forme d’un intérêt. L’épargne spéculative est également destinée à procurer des biens financiers. Mais les transactions se passent sur le marché financier et boursier (par l’achat d’actions, d’obligations…). 1.3. Les fonctions macroéconomiques de la consommation et d’épargne Si la théorie microéconomique analyse la consommation au niveau individuel, la théorie keynésienne de consommation s’inspire dans une logique macroéconomique. 1.3.1. La fonction de consommation Keynésienne Dans cette section, nous nous intéresserons exclusivement à la consommation des ménages à ne pas confondre avec la consommation finale nationale qui comprend en plus de la consommation des ménages, des investissements publics et de la consommation des institutions sans but lucratif. L’étude porte sur la consommation des ménages, l’objectif c’est de dégager les déterminants de la consommation globale des ménages. Le premier déterminant est le revenu (Y) mais le terme revenu peut couvrir plusieurs réalités : revenu courant ; disponible (Yd) ; revenu relatif ; revenu permanent ; richesse ; patrimoine…. →Keynes : revenu disponible (Yd) Selon Keynes, la consommation des ménages s’explique essentiellement par le revenu disponible
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Yd =Y-T+R T=prélèvements obligatoires R=transferts sociaux Une fonction macroéconomique est une relation entre une grandeur et une ou plusieurs variables. Ainsi la fonction de consommation Keynésienne s’intéresse à la relation entre la consommation nationale et le revenu national Keynes a été le premier à analyser cette à travers ce qu’il appelle la psychologique. 1.3.2. La loi psychologique Pour Keynes la consommation au cours d’une période est fonction du revenu de la même période et dépend de la propension marginale à consommer. C=f (R) 1.3.2.1. Enoncé de la loi psychologique « La loi psychologique fondamentale sur laquelle nous pouvons nous appuyer en toute sécurité, c’est qu’en moyenne et la plupart du temps, les individus tendent à accroitre leur consommation à mesure que leur revenu croit, mais non d’une quantité aussi grande que l’accroissement du revenu ». (J.M.KEYNES : Théorie générale de l’emploi de l’intérêt et de la monnaie). Selon Keynes, lorsque Y d s’accroit, la consommation augmente mais dans des proportions moins importantes( ∆C