Rapport Contrat de Consommation [PDF]

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Zitiervorschau

Réalisé par :

LECHHAB ANOUAR SMAHI INSAF N’DOYO ROMARIC NANTOÏLLAH EL ALAMI SOUKAINA SAFOUAN SOUFIANE BENCAID ABDELLAH MOHAMED

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Sommaire Plan : ........................................................................................................................................................ 4 Introduction :........................................................................................................................................... 5 Première partie : ..................................................................................................................................... 7 Le régime applicable au contrat de consommation. ............................................................................... 7 Chapitre I : La notion du contrat de consommation ........................................................................... 7 Section 1 : Définition du contrat de consommation ...................................................................... 7 Section 2 : contrat de consommation : parties et caractéristiques ................................................ 9 Chapitre II : les règles relatives à la formation de contrat de consommation.................................... 14 Section 1 : Règles de droit commun .............................................................................................. 14 Section 2 : Règles de la loi 31-08 .................................................................................................. 18 Deuxième partie : la conclusion et l’exécution du contrat de consommation ..................................... 20 Chapitre 1 : la protection du consommateur lors de la formation du contrat .................................... 20 Section 1 : l’obligation d’information ........................................................................................... 20 Section 2 : Contenu de l’obligation d’information ........................................................................ 22 Section 3 : les pratiques commerciales interdites .......................................................................... 25 Chapitre II : La protection du consommateur lors de l’exécution du contrat : .................................. 39 Section I : la nullité des clauses abusives ...................................................................................... 39 Section2 : les autres mesures de protection du consommateur : ....................................................... 45 1-Le droit de rétractation : ............................................................................................................. 45 2-Les garanties assurées par le vendeur : ...................................................................................... 48 Conclusion : ........................................................................................................................................... 55 Bibliographie.......................................................................................................................................... 56

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Plan :

Introduction Première partie : Le régime applicable au contrat de consommation. Chapitre I : La notion du contrat de consommation Section 1 : Définition du contrat de consommation Section 2 : contrat de consommation : parties et caractéristiques Chapitre II : les règles relatives à la formation de contrat de consommation. Section 1 : Règles de droit commun Section 2 : Règles de la loi 31-08 Deuxième partie : la conclusion et l’exécution du contrat de consommation Chapitre I : la protection du consommateur lors de la formation du contrat Section 1 : l’obligation d’information Section 2 : Contenu de l’obligation d’information Section 3 : L’interdiction des pratiques commerciales trompeuses Chapitre II : La protection du consommateur lors de l’exécution du contrat : Section 1 : la nullité des clauses abusives Section2 : les autres mesures de protection du consommateur : Conclusion

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Introduction : Dans le schéma théorique de l’économie libérale, le consommateur est le bénéficiaire du marché : la libre concurrence conduit à la fois à l’amélioration de la qualité des produits et à la justesse du prix, entre l’offre et la demande. Mais en réalité chacun sait que la concurrence n’est pas parfaite, tant s’en faut. Surtout, l’équilibre entre les parties aux échanges économiques est tout à fait fictif : on distingue aisément sur ce plan un professionnel, qui dispose de compétences techniques et d’informations générales sur le marché, face à un consommateur, qui n’a rien de cela. Le Droit, du moins le Droit contemporain, dans toutes ses branches, a au fond un objectif essentiel : le rétablissement des équilibres, et finalement la protection des plus faibles. Cette philosophie n’est pas étrangère au Dahir des Obligations et Contrats, lors même qu’il admet la nullité du contrat pour vice du consentement ou qu’il oblige le vendeur à garantir l’acheteur contre les vices cachés de la chose vendue. Mais le droit de la consommation est sans doute la branche de Droit d’aujourd’hui qui poursuit sans doute cet objectif de rétablissement des équilibres. L’avènement du jeune droit de la consommation peut être regardé comme une manifestation supplémentaire de l’évolution envisagée. Ce droit dont la naissance a répondu à la nécessité de protéger le consommateur contre les professionnels, s’est formé par une succession des textes du Dahir des obligations et contrats. Le droit de la consommation désigne le droit régissant la relation marquée par un déséquilibre entre les consommateurs et les professionnels. Il rassemble l’ensemble des dispositions spécifiques qui protègent les premiers contre les seconds. Ceci dit que le droit de la consommation a pour vocation de regrouper les normes qui protègent le consommateur dans ses rapports avec les professionnels. L’idée de protection contre les agissements des professionnels paraît être au « cœur du droit de la consommation ». Il apparaît néanmoins que

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ce droit de la consommation, tel qu’il est perçu par la doctrine et qu’il transparaît dans la loi de la consommation, la loi 31.08, ne correspond qu’imparfaitement à cette idée. Le critère protecteur, d’abord, peut être mis de côté. Le droit de la consommation se présente alors comme un droit appelé à réguler la fonction de consommation ou, d’un point de vue plus juridique, comme l’ensemble des règles applicables aux rapports noués entre consommateurs et professionnels. A l’origine, le consommateur ne faisait pas l’objet d’une réglementation spécifique, en dehors de quelques textes sur les fraudes : le droit commun des contrats semblait suffisant pour régler les litiges individuels, et le droit de la concurrence et de la distribution pour régler les problèmes collectifs. Mais la montée du phénomène consumériste a provoqué la naissance d’un droit spécial. Au Maroc, une loi avait été élaborée en 2000 par le gouvernement d’Abderrahmane El Youssoufi.Après plusieurs tourmentes législatives, cette loi vient d’être adoptée par le parlement et publiée au Bulletin Officiel numéro 5932 du 07 Avril 2011. Il s’agit bel est bien de la loi numéro 31.08 édictant les mesures de protection du consommateur. Cette loi comptant 206 articles a consacré 10 titres à différentes questions, notamment le droit du consommateur à l’information, la protection du consommateur contre les clauses abusives insérées dans les contrats d’adhésions. Ainsi qu’un titre autour de la réglementation de certaines pratiques commerciales comme la publicité, le démarchage. Un titre sur les associations de consommateur et un autre sur les sociétés pénales… dans le but d’assurer aux consommateurs la loyauté et la sincérité de l’offre faite par les professionnels vendeurs de produits et de services, la légalité des transactions commerciales et la protection des intérêts des acheteurs. Le droit de la consommation est, pour une bonne part, un droit des contrats. Conclu entre un professionnel et un consommateur, le contrat de consommation est encadré par le droit pour éviter les abus et rétablir un certain équilibre 6

Première partie : Le régime applicable au contrat de consommation.

Il est important de dégager les grandes idées qui président à la détermination du régime juridique applicable au contrat de consommation, tant en ce qui concerne la notion de ce contrat (chapitre 1) que leur formation (chapitre 2).

Chapitre I : La notion du contrat de consommation

Dans le cadre de ce chapitre on peut évoquer, dans une première section , ce que l’on entend par le contrat de consommation , et dans une seconde section nous parlerons des parties à ce contrat.

Section 1 : Définition du contrat de consommation Le droit marocain ne donne aucune définition des contrats de consommation, ce qui, entre parenthèses, montre les inconvénients d'une codification à droit constant. La loi 31-08 édictant les mesures de protection du consommateur de 2011 aurait dû contenir une telle définition puisque bon nombre de relations contractuelles entre un consommateur et un professionnel relèvent

des

dispositions

contenues

dans

ce

code.

Si les textes législatifs et réglementaires ne donnent pas de définition des contrats de consommation, la doctrine a dégagé des éléments communs à tous ces contrats sans nécessairement proposer une définition. Ainsi, Y. Picod et H. 7

Davo écrivent «les contrats de consommation se singularisent par la présence d'un professionnel en position de supériorité par rapport au consommateur, en raison de connaissances techniques et de capacité financières beaucoup plus développées... ». On retrouve la même idée dans l'ouvrage de MM. Terré, Lequette et Simler 5. En général, le contrat de consommation est un contrat d'adhésion qu’on peut définir comme la convention par laquelle un professionnel procure à un consommateur une marchandise ou une prestation de service. Les règles de formation et d'exécution de ce contrat obéissent avant tout à celles du droit civil qui, en tant que droit commun, a vocation à s'appliquer à l'ensemble des contrats. De même, un contrat est dit « de consommation » dès lors qu’il met en présence un professionnel et un consommateur, et ce indépendamment de son objet. A contrario, ne sont pas des contrats de consommation ceux qui sont conclus entre deux professionnels ou entre deux consommateurs. Tous les types de contrat peuvent être de « consommation » : la vente, l’assurance, le bail, ect. Il faut, et il suffit, qu’une des parties soit consommateur. Puisque la définition du contrat de consommation s’appuie sur celle du consommateur, il est indispensable de savoir comment opérer cette qualification d’un contractant. Là encore, il faut se reporter à la jurisprudence : pour la cour de cassation française, le consommateur ( ou le non-professionnel). Est l’individu qui conclut un contrat n’ayant pas de rapport direct avec sa profession. La qualification de contrat de consommation est essentielle car le droit édicte des règles concernant exclusivement ce type de contrat, où sont en présence des parties de force inégal. Le professionnel est techniquement plus compètent que le non-professionnel ; il peut utiliser des techniques efficaces. Le droit de consommation doit donc permettre de rééquilibrer les rapports contractuelles. Cependant, à la lecture de la nouvelle loi, il parait que le droit de la consommation déroge aux principes de formation des contrats en prévoyant des délais de réflexion et un droit de repentir, il impose des obligations 8

d'information et met en œuvre un contrôle du contenu par le biais des règles applicables aux clauses abusives ou en incluant dans le contrat une obligation générale de sécurité.

Section 2 : contrat de consommation : parties et caractéristiques L’étude exhaustive de la notion de contrat de consommation, nécessite l’identification des personnes concernées par le contrat de consommations (paragraphe 1). Ensuite, il sera très utile d’examiner nettement les caractéristiques dudit contrat (paragraphe 2)

Paragraphe 1 : les parties au contrat de consommation Le contrat de consommation se définit comme étant une convention librement conclu entre un professionnel et une partie non professionnelle afin de fournir une marchandise ou une prestation de services en échange d’un payement, il s’agit donc d’un contrat bilatérale et synallagmatique qui fait naitre comme tous les autres contrats des obligations à la charge de deux parties qui sont le consommateur (I) et le professionnel (II) : I.

Le consommateur :

Concept récemment apparu, ce qui justifier le manque d’une définition légale à la fois précise et globale du terme « consommateur » dans les codes civils français et égyptien, en effet cette notion a été largement utilisé par les économistes comme étant l’étape dernière d’une chaine économique et plus précisément le consommateur en matière d’économie veut dire l’agent économique (personne physique ou morale) qui choisit, utilise et consomme un service ou un bien, pour ses besoins personnels.1

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https://www.e-marketing.fr/

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Quant aux juristes, ils se sont divisés en deux courant majeurs, certains considèrent l’intérêt de contracter comme critère décisif pour distinguer le consommateur et par conséquent il limite la notion en personne contractant à titre non professionnel, c’est la position adoptée par le législateur marocain Qui définit le consommateur dans l’article 2 de la loi 31-082 comme étant « On entend par consommateur toute personne physique ou morale qui acquiert ou utilise pour la satisfaction de ses besoins non professionnels des produits, biens ou services qui sont destinés à son usage personnel ou familial. » Par contre, d’autres juristes élargissent la notion de consommateur pour englober d’autres personnes professionnelles en s’appuyant sur le critère subjectif et qui à lui seul peut garantir une protection plus efficace et plus exhaustive pour les consommateurs, ce qui explique le fait de qualifier certains professionnels en tant que consommateurs notamment lorsqu’ils se trouve face à des professionnels beaucoup plus fort. La définition de consommateur ne va pas sans susciter quelques difficultés aussi bien d’interprétations qu’au niveau pratique. La première est celle relative à l’application des textes du droit de la consommation aux actes mixtes (acquisition d'une voiture par une personne qui s'en sert à la fois à titre familiale et à titre professionnel par exemple). En général, on applique la règle du principal et de l'accessoire, c’est à dire que si l'activité est essentiellement professionnelle les textes ne s'appliquent pas, si l'utilisation est essentiellement personnelle les textes du droit de la consommation s'appliquent. La deuxième difficulté l’application des textes du droit de la consommation à un professionnel qui contracte en dehors de sa sphère d'activité. Par exemple, un boulanger prend un abonnement téléphonique. Il y a une jurisprudence qui n'est pas homogène. Ex : A propos d'un démarchage à domicile portant sur l'installation d'un matériel de vidéo surveillance, un pharmacien a été considéré comme un professionnel, mais pas un médecin. 2

Dahir n°1-11-03 du 14 rabii 1432 (18 février 2011) portant loi31.08 loi n° 31-08 édictant des mesures de protection du consommateur

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La jurisprudence utilise deux critères (souvent alternatifs) :  Le premier est le critère de la compétence « sphère habituelle de compétence ». Quand on sort de son domaine de technicité on peut devenir un consommateur.  Le deuxième critère utilisé est celui du rapport direct avec la professionnel (rapport direct : pas de droit de la consommation). On a considéré qu'un imprimeur avait besoin pour faire fonctionner son commerce d’électricité, on a considéré qu'il n'y avait pas application du droit de la consommation, même s'il n'a aucune compétence en la matière. II. Le professionnel : Au sens large, on désigne par Le professionnel toute personne spécialisée dans un secteur d'activité ou exerçant une profession ou un métier. Le professionnalisme caractérise la qualité du travail de quelqu'un ayant de l'expérience. Le professionnalisme est la capacité à assurer un engagement envers la société et à répondre à ses attentes. Or en matière de consommation Le professionnel est celui qui contracte, à l'occasion de son activité commerciale, artisanale, industrielle, agricole et ce peut être une personne physique comme une personne morale, Ce professionnel, majoritairement, va subir les obligations du droit de la consommation. Mais parfois, le droit de la consommation peut indirectement le protéger, c'est par exemple le cas de la publicité comparative. Le législateur marocain à travers la loi 31 08 en adoptant ladite définition a employé le terme fournisseur à la place de fameux terme professionnel, c’est ainsi l’article 2 alinéa 3 stipule « Le fournisseur est défini comme toute personne physique ou morale qui agit dans le cadre d’une activité professionnelle ou commerciale. » Ainsi la loi 31 08 se base pour définir le professionnel sur l’opération de l’offre des biens et des services au publique moyennant un prix. Et considère cette opération comme étant une profession notamment lorsqu’elle s’exerce d’une manière habituelle, peu importe la forme de cette opération ou la qualité de celui qui l’exerce. 11

Paragraphe 2 : les caractéristiques d’un contrat de consommation Le contrat de consommation se démarque des contrats classiques par un certain nombre des particularités, il est en premier lieu un contrat d’adhésion (I) ce qui explique naturellement l’existence d’un déséquilibre étrange à la théorie classique des obligations (II). I) Contrat d’adhésion : Le contrat d’adhésion suppose que l’une des parties accepte en bloc les clauses de contrat proposées par l’autre partie (apparemment la partie forte), la liberté des parties des donc réduite elle consiste à adhérer ou non au contrat sans qu’elles puissent discuter son contenu. Autrement dit, le contrat d’adhésion est un contrat dont les clauses essentielles ont été rédigées préalablement par l’une des parties et sont soumises à l’adhésion de l’autre partie. L’industrialisation, Lé développement technologique, l’accroissement du pouvoir d’achat des consommateurs, l’augmentation des services et produites, et bien sûr, de la publicité de masse sont les facteurs majeurs ayant contribué à l’émergence d’un tel contrat La doctrine française s’est penchée profondément sur la notion de contrat d’adhésion. Raymond Saleilles fut le premier à attirer l’attention sur ce phénomène en 1901. Ce type de contrat met en présence une minorité très puissante qui impose les clauses du contrat à une majorité très faible, celle-ci se trouve dans la nécessité de contracter avec la première soit pour obtenir des produits ou des services, soit pour travailler dans des entreprises on peut citer à titre d’exemple le contrat de travail, le contrat du transport, le contrat d’assurance… En réalité, les clauses des contrats d’adhésion se prépare d’avance et se standardise en offrant une possibilité de choix entre plusieurs formules, ainsi l’adhérent n’a pas le droit de proposer une modification de contrat. En contrat de transport par exemple, il n’est pas possible d’en discuter les conditions de transport avec une société de transport, et par conséquent es voyageurs peuvent courir des risques graves, 12

Face à cette situation compliquée, la doctrine s’est divisée en deux courants afin de cibler nettement la nature juridique de contrat d’adhésion. Pour certains publicistes soutenant la thèse institutionnelle, l’opération d’adhésion n’a de contrat que le nom, en effet un tel contrat n’a pas un caractère contractuel puisqu’il n’implique pas une discussion de clauses entre les parties, en fait il se rapproche beaucoup plus des textes réglementaires statuts et règles générales. Pour certains d’autres, le contrat d’adhésion est un contrat comme les autres puisqu’ç la base de ce contrat, la volonté de se lier existe bel et bien et ceci malgré l’absence de négociation, en bref l’adhérent a toujours la possibilité de contracter ou de ne pas contracter 3 Sans interdire le contrat d’adhésion dans les transactions de consommation, les législateurs ont adopté des dispositions visant à tempérer l’accroissement du déséquilibre des forces qu’engendre son utilisation.

II) Déséquilibre entre des parties :

Le Caractère déterminant de la qualification de contrat de consommation est le déséquilibre considérable entre les parties. Ce déséquilibre se traduit par le fait que le consommateur ne détient pas la force économique ni les connaissances nécessaires pour lui permettre de négocier de manière égalitaire avec le commerçant La relation qu’entretiennent le consommateur avec l’entreprise se caractérise, depuis les années 70, par un écart entre les connaissances ainsi que les ressources disponibles à chacun pour faire valoir ses droits en cas de litige Le législateur marocain a intervenu activement pour instaurer des règles spécifiques applicables au contrat de consommation, ces règles constituant la loi 31-08 ont pour but de rétablir l’équilibre entre les parties en offrant une protection efficace du consommateur, partie faible du contrat.

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Bouhjel Amina, théorie des contrats, Edition 2010

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En vertu de la Loi de 31 08 le législateur a tenté d’établir l’équilibre entre les parties en renforçant la protection du consommateur via Obligation d’information à la charge du professionnel afin que l’acheteur prenne une décision en ayant les bonnes informations celles qui sont nécessaires Encadrement des clauses pouvant être abusive pour le consommateur ou encore et protection telles que le droit de repentir. Ainsi que Les règles régissant la publicité ;

Chapitre II : les règles relatives à la formation de contrat de consommation.

Section 1 : Règles de droit commun Le droit de la consommation est, pour une bonne part, un droit des contrats. Il s'applique aux contrats passés entre professionnels et consommateurs. Son but est de rétablir un équilibre naturellement menacé par la puissance économique des professionnels. Cela au moyen des règles d'ordre public, règles auxquelles on ne peut déroger par des conventions particulières. Dans la mesure où il concerne des contrats, le droit de la consommation est nécessairement lié au droit civil, qui est le droit commun des contrats. Le droit de la consommation n'est pas autonome, il ne suffit pas à lui-même. On peut le qualifier de spécifique, mot moins fort qu’autonome : les contrats entre professionnels et consommateurs sont soumis sur de nombreux points à des règles dérogatoires au droit commun, mais en dehors de ces points particuliers ils relèvent du droit commun. La création, en 2011, d'une loi de la consommation, à droit constant, n'a rien changé à cette réalité. « Que reste-t-il du droit commun des obligation? » C'est cette lancinante question, teintée d'un brin de résignation et d'un fort relent de nostalgie, que l'on est tenté de se poser après un premier et rapide tour d'horizon. A première vue, en effet, le droit commun des obligations, serait 14

aujourd'hui confronté à une grave crise d'identité suite à l' «entreprise de démantèlement» dont il serait l'objet, orchestré notamment par ce

«droit

militant» et conquérant que constitue le droit de la consommation. A dire vrai, deux diagnostics, plus ou moins alarmants et alarmistes, sont faits pour présenter la liaison fatale qu'entretiennent le droit commun des obligations et le droit spécial de la consommation. En premier lieu, le constat de marginalisation du droit commun. Confronté à l'autonomie du droit spécial de la consommation, que symbolise et consacre la création d'une loi spécifique, l'histoire du droit commun des obligations serait celle d'une régression constante. L'expansionnisme du droit de la consommation se traduirait par un amenuisement progressif et significatif du domaine du droit commun et se solderait par un important déficit d'influence de ce dernier. Dans cette optique, on le pressent, il y aurait non seulement succession du droit consommation, mais aussi banalisation du droit commun qui, en définitive, à plus ou moins long terme, aurait simplement vocation à survivre en tant que méthode de raisonnement transmise au juriste en herbe. On mesure, dans ce scénario catastrophe, le destin tragique réservé au droit commun des obligations qui abandonne la vedette au droit de la consommation, ainsi sacré matrice du droit vivant, et devient le droit des professeurs…. Pire encore, en second lieu, le diagnostic de la colonisation du droit commun des obligations par le droit spécial de la consommation est parfois effectué. Non seulement, la branche s'est faite plus grosse que le tronc mais encore elle l'a purement et simplement absorbé! Ainsi, peut-on lire sous une plume particulièrement respectée que le droit de la consommation est le «nouveau droit des obligations». Marginalisation, banalisation, succession, annexion, disparition…. Autant de terme qui, avouons-le, témoignent d'une appréhension excessivement conflictuelle et manichéenne des rapports entre ces Droits et en offrent une vision abusivement négative et polémique. En réalité, si on prend la peine d'examiner attentivement les relations qu'ils entretiennent, on peut constater que le droit commun des obligations a une force

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capacité de résistance et qu'il ne fait pas nécessairement preuve de soumission à l'égard du droit de la consommation Dans la conception classique, le contrat se forme de façon instantanée: la réunion d'une offre et d'une acceptation fait jaillir l'étincelle de la conclusion du contrat. Le dahir des Obligations et Contrats ne s'occupe pas directement du processus qui conduit à cette conclusion. Il permet seulement d'annuler le contrat, a posteriori, en cas de défaut ou de vice de consentement. Ce remède est théoriquement utilisable pas les consommateurs, mais il est mal adapté, car il suppose une action individuelle en justice, hors de proportion, dans la plupart des cas avec l'intérêt en jeu. Le droit de la consommation, lui, intervient dès le processus de la formation du contrat. Il agit préventivement, de façon à améliorer le consentement du consommateur pendant la période où celui-ci est en voie de formation. Tel est le fondement des dispositions de la loi de la consommation qui mettent une obligation d'information à la charge des professionnels ( art. 3 à 14), de celles qui prohibent les tromperies (art.15 à 20) , de celles qui réglementent ou interdisent certaines pratiques commerciales (art.21 à 64), de celles qui accordent aux consommateurs un délai de réflexion (art.36 à 42 et art 49). Des sanctions pénales menacent les professionnels qui transgresseraient ces règles. En outre, les associations de consommateurs peuvent exercer des actions civiles pour faire cesser les infractions. Ainsi le droit de la consommation ajoute des moyens préventifs et collectifs aux remèdes curatifs et individuels du droit civil. Il n'en demeure pas moins que, dans la mesure où il cherche seulement à améliorer le consentement du consommateur, le droit de la consommation sr réfère au principe de l'autonomie de la volonté: c'est le consentement des parties qui forme le contrat et qui détermine son contenu. La position du droit civil est bien connue. Elle est exprimée par l'article 461 : «Lorsque les termes de l'acte sont formels, il n'y a pas lieu à rechercher quelle a été la volonté de son auteur». Du moment que deux volontés se sont 16

accordées, il n'y'a pas à rechercher si le contrat est, ou non, équilibré. De toute façon, il fait la loi des parties. «Qui dit contractuel dit juste». Quelle est, en ce domaine, la position du droit de la consommation? Pour l'équilibre global du contrat, autrement le rapport qualité/prix, le droit de la consommation, reste dans la ligne du droit civil. Les prix sont libres. La lésion n'est plus sanctionnée en droit de la consommation qu'en droit civil. Du moment que le consommateur a accepté d'acheter à tel prix, il doit payer ce prix, si élevé soit-il. C'est dans la concurrence que le consommateur trouve son salut: il lui appartient de choisir, parmi les produits concurrents, celui qui présente le meilleur rapport qualité/prix. La loi n'intervient que pour permettre le jeu de la concurrence, elle n'intervient pas sur l'équilibre global du contrat. S'agissant, non plus de l'équilibre global, mais de l'équilibre ponctuel des clauses du contrat, le droit de la consommation a une position différentes de celle du droit civil. Non seulement, pour tous les contrats entre professionnels et consommateurs, il permet l'élimination des clauses abusives. Mais encore, pour certaines contrats, notamment les contrats du crédit, il détermine impérativement le contenu de certaine clauses. Dans un cas comme dans l'autre, la Fédération nationale de protection du consommateur et les associations de consommateurs sont dotés de pouvoirs nécessaires pour assurer l'application de la loi. Le législateur considère avec raison que, s'agissant des clauses du contrat, la concurrence n'est d'aucun secours pour les consommateurs, et que la loi doit donc intervenir sur le contrat lui-même. En ce domaine, le droit de la consommation rompt avec le principe de l'autonomie de la volonté: certaines clauses sont éliminées, d'autres sont ajoutées, sans référence à la volontés des parties. La recherche d'une équilibre peut cependant être rattaché à un autre principe: la bonne foi contractuel. Ce principe n'est pas ignoré du Dahir des obligations et contrats, puisqu'il se trouve dans l'article 231, mais il n'a reçu, dans la jurisprudence civile, que de rares applications. Le droit de la consommation met au service de la bonne foi contractuel des moyens qu'ignorait le droit civil.

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Section 2 : Règles de la loi 31-08 Au Maroc, la loi n° 31-08 est le texte législatif qui édicte les mesures prises pour la protection des droits des consommateurs. La présente loi constitue un cadre complémentaire du système juridique en matière de protection du consommateur, à travers laquelle sont renforcés ses droits fondamentaux, notamment : 

Le droit à l’information ;



Le droit à la protection de ses droits économiques ;

  

Le droit à la représentation ; Le droit à la rétractation ; Le droit à l’écoute.

En effet, cette présente loi a pour objet : - D’assurer l’information appropriée et claire du consommateur sur les produits, biens ou services qu’il acquiert ou utilise, c.-à-d. que tout fournisseur doit mettre, par tout moyen approprié, le consommateur en mesure de connaître les caractéristiques essentielles du produit, du bien ou du service ainsi que l’origine du produit, ou du bien et la date de péremption et aussi le prix, mode d’emploi

,

durée

de

garantie



or

tous

ces

infos

doivent

impérativement figurer dans une étiquette sur le produit Ainsi garantir la protection du consommateur quant aux clauses contenues dans les contrats de consommation notamment les clauses abusives et celles relatives aux services financiers, aux crédits à la consommation et immobiliers, ainsi qu’aux clauses relative à la publicité, aux ventes à distance et aux démarchages ; certes , on entend par contrats conclus entre fournisseur et consommateur, est considérée comme abusive ,lorsque toute clause qui a pour objet ou pour effet de créer, au détriment du consommateur, un déséquilibre significatif entre les droits et obligations des parties au contrat. Concernant « La vente à distance », ça veut dire tout moyen utilisé pour la conclusion d’un Contrat entre un fournisseur et un consommateur sans la présence simultanée des parties. Quant aux démarchages, c’est le fait de pratiquer le démarchage, au 18

domicile d'une personne physique, à sa résidence ou à son lieu de travail ainsi que dans les lieux Non destinés à la commercialisation, même à sa demande, afin de lui proposer l'achat, la vente, la location, la location-vente ou la location avec option d'achat de produits, biens ou la fourniture de services.

- Elle fixe les garanties légales et contractuelle des défauts de la chose vendue et du service après-vente et de fixer les conditions et les procédures relatives à l’indemnisation des dommages ou préjudices qui peuvent toucher le consommateur ; on entend par garantie conventionnelle toute garantie supplémentaire à la garantie légale des défauts de la chose vendue visée dans l’article 65, que le fournisseur peut proposer au consommateur. Pour le service après-vente, c’est le contrat définissant l’ensemble des services que le fournisseur d’un bien ou service s’engage à fournir, à titre onéreux ou à titre gratuit, notamment la livraison à domicile, l’entretien, l’installation, le montage, la mise à l’essai et la réparation du bien ou du produit vendu.



Cette dite loi assure la représentation et la défense des intérêts des

consommateurs à travers les associations de protection du consommateur opérant conformément aux dispositions de la présente loi 31-08.

Ces

associations de protection du consommateur, constituées et fonctionnant conformément à la législation et la réglementation relatives au droit d’association, assurent l’information, la défense et la promotion des intérêts du consommateur, et concourent au respect des dispositions de la présente loi.



De plus que les dispositions de la présente loi qualifient des enquêteurs

spécialement commissionnés par l’administration compétente pour procéder à la recherche et à la constatation des infractions et par la suite ordonner des pénalités

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Deuxième partie : la conclusion et l’exécution du contrat de consommation La protection du consommateur dans la législation marocaine se fait à deux niveaux. Par conséquent, il faudra envisager le régime mais également les applications de la protection du consommateur aussi bien lors de la formation du contrat ( chapitre 1) que pendant l’exécution de ce contrat ( chapitre 2)

Chapitre 1 : la protection du consommateur lors de la formation du contrat

A cet égard, la protection du consommateur est assuré par les obligations imposées légalement au professionnel, principalement l’obligation générale d’information ( section 1), puis l’obligation de s’abstenir de pratiques commerciales interdites en vertu de la loi 31-08 ( section 2).

Section 1 : l’obligation d’information On recherchera une définition de l’obligation d’information (§1), avant de se pencher sur le cadre juridique organisant cette obligation au Maroc (§2). §1 : Définition de l’obligation d’information Le législateur marocain n’a pas apporté aucune définition à l’obligation d’information dans le domaine de vente traditionnelle comme dans le commerce électronique, de ce fait la recherche d’une définition doctrinale s’impose. L’obligation d’information peut être définie comme étant « une obligation précontractuelle, qui concerne l’obligation d’un contractant de fournir, avant la conclusion du contrat, à l’autre contractant, les données nécessaires pour 20

former un consentement parfait et éclairé, en lui permettant de connaitre tous les détails du contrat ». Concernant l’obligation d’information dans le contrat du commerce électronique ou de vente à distance peut être définie comme suit : « une obligation qui anticipe la conclusion du contrat électronique, concernant l’obligation de fournisseur d’informer et d’éclairé le consommateur des informations sur tous qui est en rapport avec l’opération de vente via le réseau internet ou autre moyen électronique, afin d’éclairé le consommateur, en lui permettant de prendre sa décision qui lui semble adéquate à la lumière de son besoin et de son but de la conclusion du contrat électronique ». Il ressort de ces définitions que le l’obligation d’information est une obligation imposée au professionnel, dans la phase précontractuelle, afin de permettre au consommateur d’être éclairé sur le bien ou le service à acheter et sur les autres clauses du contrat. Alors, il s’agit d’un formalisme informatif qui vise la protection du consommateur, son but est de porter à la connaissance du cocontractant diverses informations, pour un consentement éclairé. L’idée de l’obligation d’information est donc claire, mais la loi ne précise pas comment concrétiser ces obligations d’informations. Dans la pratique, ces informations sont à trouver sur le site web du cybercommerçant sur la page d’accueil dans « les conditions générale de vente » ou dans des autres rubriques comme : « informations légales », « vos informations personnelles »… etc., dans lesquelles on trouve tous les informations exigées par la loi. Par conséquence, l’obligation d’information est un élément axial dans la protection de consommateur et surtout dans le domaine du commerce électronique où le consentement du cyberconsommateur est difficile à éclairer. C’est pour cela que toutes les législations en matière de protection du consommateur essaient de mettre l’accent sur cette obligation, de même le législateur marocain a doté l’obligation d’information d’un cadre légal important.*

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§2 : Cadre légal de l’obligation d’information Le législateur marocain a traité l’obligation d’information, avec peu de précision, à travers la loi 53-05 relative à l’échange électronique de données juridiques. Il a consacré deux articles à la réglementation du mode d’information du consommateur en cas d’utilisation de la voie électronique pour mettre à la disposition du public des offres contractuelles ou des informations sur des biens ou services en vue de la conclusion d’un contrat. Avec l’entré en vigueur de la loi 31-08 édictant des mesures de protection du consommateur en 2O11, le cadre légal de l’obligation d’information s’est renforcé. Ainsi, le législateur a édicté le droit d’information dans le préambule de cette loi en tant que premier droit fondamental en matière de protection du consommateur. De plus, le législateur considère le droit d’information du consommateur comme le premier objectif de la loi 31-08 qui précise dans son article premier : « La présente loi a pour objet d’assurer l’information appropriée et claire du consommateur sur les produits, biens ou services qu’il acquiert ou utilise … », ainsi qu’il consacre le deuxième titre de cette loi à l’information du consommateur. En effet, l’information du consommateur est une obligation incombant au fournisseur, et tout vice au défaut de cette information affecte négativement l’élément du consentement du consommateur ce qui peut engendrer la nullité du contrat. L’obligation d’information a donc pour but de porter à la connaissance du consommateur de multiples informations afin d’éclairer son consentement, quelles sont donc ces informations ?

Section 2 : Contenu de l’obligation d’information Le consommateur a intérêt avant la conclusion du contrat à connaitre des informations relatives à l’auteur de l’offre, dans le cadre des informations

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relatives à l’objet du contrat et aux divers conditions contractuelles (§1) et en cas de non-respect de l’obligation d’information du régime applicable (§2).

§1 : Informations relatives aux conditions contractuelles

Pour éclairer le consentement du consommateur, des informations sur les conditions contractuelles du futur contrat doivent être lui communiquer par le commerçant. Il s’agit des informations qui concernent les caractéristiques essentielles du produit ou bien ou du service, les informations sur les prix et modalités de paiement, les informations sur la date et modalités de livraison, les informations sur les conditions générales de vente …etc. Concernant les informations sur les caractéristiques essentielles du produit, l’article 3 al.1 de la loi 31-08 dispose que : « Tout fournisseur doit mettre, par tout moyen approprié, le consommateur en mesure de connaître les caractéristiques essentielles du produit, du bien ou du service … ». Ainsi ces caractéristiques peuvent être définies comme étant : « les caractéristiques qui déterminent le consentement du consommateur et qui permettent l’utilisation correcte du bien ou du service », alors on peut dire que les informations relatives aux caractéristiques du produit, du bien ou service visées à l’article précité sont celles qui visent à aider le consommateur à construire un consentement éclairé, et à de choisir la chose la plus adaptée à son besoin. Concernant les informations sur les prix et modalités de paiement, l’article 3 al.2 de la loi 31-08 dispose que : « A cet effet, tout fournisseur doit notamment par voie de marquage, d’étiquetage, d’affichage ou par tout autre procédé approprié, informer le consommateur sur les prix des produits et biens et tarifs des services … ». Par cette disposition, le législateur vise l’information du consommateur par le prix de la chose à acheter avant la conclusion du contrat, car le prix est un élément essentiel dans la détermination du consentement du consommateur. Ainsi le législateur donne au fournisseur la liberté de choisir le procédé approprié pour exercer cette information, donc peu importe le procédé utilisé, l’essentiel c’est d’informer le consommateur sur le prix. Quant aux modalités de paiement dans le contrat de vente à distance, le législateur 23

marocain impose une obligation d’information préalable à cette égard et que le l’opération de paiement doit être soumise à la législation en vigueur et être sécurisé. Concernant les informations relatives aux conditions générales de vente appelées aussi conditions générales d’utilisation, elles ont pour but de « définir les droits et obligations de chaque partie ». C’est le commerçant qui rédige les conditions générales de vente mais ça ne veut dire qu’il peut y insérer des conditions loyales plus avantageuses pour lui telles que les dispositions du droit commun, les dispositions insérées dans les conditions générales de vente ne peuvent pas priver le consommateur de ses droits issus du droit de la consommation. Dans les contrats conclus à distance, l’information du consommateur a pour objet les éléments précisés exhaustivement dans l’article 29 de la loi 31-08. Ainsi qu’une confirmation de ces informations est imposée au fournisseur. Il s’agit d’un principe édicté par l’article 32 de la même loi qui dispose que : « Le consommateur doit recevoir, par écrit ou sur un autre support durable à sa disposition, en temps utile et au plus tard au moment de la livraison : La confirmation des informations mentionnées aux articles 3, 5 et 29, à moins que le fournisseur n’ait satisfait à cette obligation avant la conclusion du contrat … ». L’obligation d’information s’avère donc très encadrer par le législateur marocain vu son importance, mais il faut s’interroger sur l’existence des garanties pour le consommateur en cas de non-respect de cette obligation par le professionnel. §2 : Sanction du non-respect de l’obligation d’information Sur le plan civil, les textes relatifs aux différentes obligations d’information ne sont pas assortis de sanctions civiles spécifiques, mais l’existence de cette obligation permet au juge de prononcer la nullité du contrat en se basant sur le fondement de l’erreur ou celui du dol, notamment la réticence. En outre la jurisprudence française va plus loin en considérant que cette obligation d’information est de nature contractuelle et non précontractuelle, en se basant sur le motif selon lequel cette obligation se rattache à l’obligation de 24

loyauté et de bonne foi qui existe au stade de l’exécution du contrat. Par conséquence, si en considère que l’obligation d’information est une obligation contractuelle, l’inexécution de cette obligation donne lieu à des dommagesintérêt au profit du consommateur. Sur le plan pénale, une gamme de sanctions est prévue par la loi 31-08 pour l’inexécution de l’obligation d’information. Ainsi, l’article 173 de cette loi prévoit pour toutes les infractions qui sont liées au titre II (relative à l’obligation d’information) de la loi 31-08 et les textes pris pour son application, une répression par une amende de 2000 à 5000 dirhams. En ce qui concerne l’obligation d’information édictée dans les articles 29, 30 et 32 pour les contrats à distance, l’article 177 de la loi 31-08 précise que : « Les infractions aux dispositions des articles 29, 30 et 32 sont punies d’une amende de 1.200 à 10.000 dirhams. En cas de récidive, l’amende est portée au double ... ». Par conséquence, il est donc évident que le législateur marocain a accordé une importance à cette obligation d’information, en édictant un cadre légal complet et en assotant l’obligation d’information par des sanctions pénales qui peuvent garantir sans respect par les commerçants en général, et les cybercommerçants particulièrement. Certes l’obligation d’information constitue un élément axial dans la protection du cyberconsommateur, mais elle n’est pas la seule mesure édictée par le législateur dans ce sens.

Section 3 : les pratiques commerciales interdites Les pratiques commerciales désignent les grands principes applicables à différents secteurs. Qu’il s’agisse de banque, d’assurance, de communications électroniques, certains termes, certains comportements se retrouvent. Il faut admettre que des méthodes commerciales sont indispensables au bon fonctionnement d'une économie du marché, mais, à condition que celles ci soient loyales et transparentes, en ce sens, les acheteurs à tous échelons, 25

consommateurs inclus, ne peuvent faire des choix que s'ils disposent d'informations transparentes et non falsifiées sur le marché comme vient de l'imposer le code de protection du consommateur marocain a tout fournisseur dans son article 3, cela permet d'avoir une vue d'ensemble objective de l'offre et de décider en fonction de ses besoins et moyens. Avant de démontrer les pratiques commerciales interdites, il nous apparait indispensable de rappeler la définition de la notion de "pratiques commerciales". Dans le code de protection du consommateur marocain, on y trouve pas une définition de la notion de pratiques commerciales, mais on procède à la citation des différentes pratiques commerciales suivies des articles qui les réglementent, il en vas de même pour le code de consommation français, toutefois, la directive communautaire du 11 mai 2005 en donne la définition suivante " est toute action, omission , conduite, démarche ou communication commerciale, y compris la publicité et le marketing, de la part d'un professionnel, en relation directe avec la promotion, la vente ou la fourniture d'un produit au consommateur". On en relève donc de cette définition que la notion de " pratiques commerciales" est plus large que la notion de publicité. La loi 31-08 ne donne aucune définition de pratiques commerciales interdites, alors que dans le code de consommation français on trouve une définition des pratiques interdites, notamment dans l'article L. 120-136 qui précise que sont considérés comme pratiques commerciales interdits,

les pratiques qui ne

respectent pas les principes de diligence professionnelle, et qui peuvent influencer les décisions commerciales des consommateurs ou d'une autre manière, qui altère, ou susceptibles d'altérer de manière substantielle le comportement économique du consommateur normalement informé et raisonnablement attentif et avisé, à l'égard d'un bien ou un service, sont considérées par la loi comme étant des pratiques déloyales, dont les victimes sont la plupart du temps d'une catégorie particulière de consommateur ou, un group de consommateur vulnérables en raison d'une infirmité mentale ou physique, de leur âge ou leur crédulité s'apprécie au regard de la capacité moyenne de discernement de la catégorie ou du group. 26

Parmi les pratiques commerciales déloyales, on compte notamment les pratiques commerciales trompeuses et les pratiques commerciales agressives. Une pratique commerciale est trompeuse si elle contient des informations qui sont fausses, caché, mensongère qui induit le consommateur en erreur. Une pratique commerciale est agressive lorsque le fait de sollicitations répétées et insistantes ou de l’usage d’une contrainte physique ou morale, et compte tenu des circonstances qui l’entourent la pratique commerciale va : -

Altérer ou être de nature à altérer de manière significative la liberté de

choix du consommateur -

Vicier ou est de nature à vicier le consentement d’un consommateur

-

Entraver l’exercice des droits contractuels d’un consommateur

L’entente illicite est une pratique ou un accord entre plusieurs entreprises afin de fausser le jeu de concurrence sur le marché. Dans le même contexte, nous exposerons brièvement – en raison de la multiplicité et de l’abondance des commérages sur le problème présenté- les pratiques commerciales prohibés tout en soulignant la notion de chacune d’entre elles et les sanctions prévues par la loi 31-8 édictant des mesures de protection du consommateur. Paragraphe 1- la publicité trompeuse : A . Notion La publicité est une pratique commerciale règlementée par le chapitre premier du quatrième titre, en encadrant les formes dont elle est présentée suivant l'article 23 du chapitre sus visé, qu'elle qu'en soit la forme qui peut être reçue à travers un service de communications s'adressant au public, notamment, l'audio-visuel, par courrier électronique. les publicités qui trompent ou peuvent tromper les personnes qui les reçoivent sont interdites, le caractère trompeur peut affecter le comportement économique des consommateurs et des professionnels, ou porter préjudice à un professionnel concurrent.

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Une publicité qu'elle que soit sa forme est considérée trompeuse lorsqu'elle comporte sous quelque forme que ce soit, suivant l'article 21 de la loi de protection du consommateur, des allégations, indications ou présentations fausses ou de nature à induire en erreur, ou lorsqu'elle induit en erreur, sous quelque forme que ce soit, lorsque cela porte sur un ou plusieurs de ces éléments: Son existence, nature, composition, qualités substantielles, teneur en principe utiles, espèce, origine, quantité, mode et date de fabrication, propriétés, date de péremption, prix ou tarif et conditions de vente des biens, produits ou services objet de publicité, conditions ou résultats de leur utilisation, motifs ou procédés de la vente ou de la prestation de services, portées des engagements pris par l'annonceur, identité, qualités ou aptitudes du fabricant, des revendeurs, des promoteurs ou prestataires. Ainsi elle a été interdite par la Loi n° 77-03 relative à la communication audiovisuelle, qui dispose dans son article 68, " Est interdite toute publicité audiovisuelle mensongère ou trompeuse comportant des allégations, indications ou présentations fausses ou de nature à induire en erreur. La détermination du caractère prohibé est faite conformément à la législation et à la réglementation en vigueur." Lors de l'envoi de toute publicité par voie électronique, le fournisseur est tenu de d'utiliser l'adresse électronique qui lui appartient, et de s'abstenir de l'utilisation de l'identité d'une tiers personne, ainsi de s'abstenir de la falsification et le masquage de toute information permettant d'identifier l'origine du message de courrier électronique ou son chemin de transmission, à fin qu'en cas où le consommateur veut exercer son droit de rétractation en raison de la non-conformité du produit, ou en raison d'un préjudice causé par le produit, le bien, ou le service fourni, que ce consommateur ait la faculté d'exercer son droit ou de poursuivre le fournisseur de réparation du préjudice . B. sanctions: Selon la loi de protection du consommateur marocaine, la publicité trompeuse est

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considérée en tant que délit. suivant la première dans son l'article 175 dernier paragraphe, le délit est constitué dés lors que la publicité est faite, reçue, ou perçue par le consommateur Au Maroc, la publicité mensongère est punis d'une amende de 50.000 à 250.000 Dirhams par l'article 174 de la loi de protection du consommateur, le maximum de cette amende peut être porté à la moitié des dépenses de la publicité litigieuse, au cas où le contrevenant et une personne morale, cette amende est de 50.000 à 1.000.000 dirhams, Pour l'application de ces dispositions, le juge peut demander tant aux parties qu'à l'annonceur la communication de tous les documents utiles. En cas de refus, elle peut ordonner la saisie de ces documents ou toute mesure d'instruction appropriée, en cas de retard pour la production de ces documents la juridiction peut prononcer une astreinte de 10.000 Dirhams par jour. C . Cas de jurisprudence

Dans un arrêt de la cour de cassation Française du 22 Octobre 201342, la société de droit néerlandais Kawasaki Motors Europe NV (la société Kawasaki) importe et distribue en France des motos de la marque Kawasaki dans le cadre d'un réseau de distribution sélective dont fait partie la société Motoworld, qui bénéficie d'un contrat de concession exclusive pour les « arrondissements » de Nancy, Toul et Lunéville ; que reprochant à la société PC Moto, qui exerce à Nancy une activité indépendante de vente de motocyclettes, d'avoir, en commercialisant des motocyclettes de la marque, participé à la violation d'une interdiction de revente hors réseau et commis des actes de concurrence déloyale à son égard, et à la société Kawasaki d'avoir manqué à ses obligations en ne veillant pas à l'étanchéité du réseau, la société Motoworld les a fait assigner en paiement de dommages intérêts. La cour de cassation a constaté que « l'utilisation de ce logo dans ces conditions constitue un acte de concurrence déloyale ainsi qu'un acte de parasitisme, ce d'autant que la Sarl PC Moto a utilisé les logos d'autres marques, laissant 29

ainsi croire qu'elle était distributeur agréé, ces faits constituant une publicité mensongère ; qu'elle a par ailleurs violé les dispositions du code de la consommation

concernant

la

publicité

comparative

en

fondant

sa

communication publicitaire sur les "prix concessionnaires", en réalité les tarifs conseillés par les constructeurs, et non les prix réellement pratiqués ; qu'elle pratique une publicité mensongère en prétendant vendre les motifs import", alors qu'elle n'en justifie pas ; qu'elle prétend également vendre des équipements de sécurité avec une TVA à taux réduit alors que ce taux est inapplicable en l'espèce, et que les motos disposent d'une garantie constructeur de 3 ans, ce qui n'est pas le cas ; mais qu'à l'appui de ses demandes, la Sarl Motoworld produit un document sur lequel il peut être lu » Dans un autre arrêt de la cour de cassation Française du 29 Janvier 2013, la société Cobrason vend des produits Hi Fi et vidéo en ligne sur le site internet " www. cobrason. com " ; que la société Solutions exerce la même activité de vente au détail à partir de son site internet " www. homecinesolutions. fr " ; que la société Cobrason a fait constater le 21 octobre 2005 que la requête " Cobrason " effectuée avec le moteur de recherche " Google. fr " déclenchait, par la mise en oeuvre du service de référencement Google AdWords, l'affichage d'un lien commercial vers le site exploité par la société Solutions, accompagné d'un message publicitaire ; qu'invoquant des actes de concurrence déloyale et de publicité trompeuse, elle a fait assigner la société Cobrason ainsi que la société Google Inc. notamment, en paiement de dommages-intérêts. La cour de cassation a estimé que « la publicité destinée à permettre à un client potentiel de se faire une opinion sur les produits et services qui lui sont proposés ; qu'en retenant, par motifs adoptés, pour justifier la condamnation de la société GOOGLE INC sur le fondement de ce texte, que l'intitulé " liens commerciaux " était en lui-même trompeur, sans caractériser en quoi cette mention constituait une publicité relevant de son application ».

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Paragraphe II- la vente ou prestation de service " à la boule de neige" ou pyramidale : A : Notion la vente ou prestation de service à la boule de neige, appelée aussi vente pyramidale, est une pratique illégale, suivant l'article 58 de la loi de protection du consommateur, consistant en particulier à offrir des produits, biens ou services à un consommateur en lui faisant espérer l'obtention de ces produits, biens ou services à titre gratuit ou à un prix inférieur à leur valeur réelle et subordonnant les ventes au placement de bons ou de tickets à des tiers ou à la collecte d'adhésions ou inscriptions. Elle consiste aussi dans l'alinéa 2 du même article sus mentionné, dans le fait de proposer à un consommateur de collecter des adhésions ou de s'inscrire sur une liste en lui faisant espérer des gains financiers résultant d'une progression géométrique du nombre des personnes recrutées ou inscrites. Autrement dit, c'est une forme d'escroquerie dans laquelle le profit ne provient pas vraiment d'une activité de vente comme annoncé, mais surtout du recrutement de nouveaux membres. Donc, le terme "pyramidale" identifie que seuls les initiateurs au sommet, profitent en spoliant les membres de base.

B. sanctions Au Maroc, suivant l'article 182 de la loi de protection du consommateur, la vente ou prestation de services pyramidale ou à la boule de neige, sont punies d'un mois à un an d'emprisonnement et d'une amende de 20.000 à 40.000 Dirhams. L'auteur pourra en outre être condamné à rembourser à ceux de ses clients qui n'auront pu être satisfaits les sommes versées par eux, sans qu'il puisse avoir recours contre ceux qui ont obtenu la marchandise. 31

Paragraphe III- Le refus ou la subordination de la vente ou de prestation de service : A- Notion La subordination de vente consiste à imposer au client d’acheter une quantité minimum ou un nombre de produits supérieur à ce qu’il souhaitait acquérir, et à refuser la vente si ces conditions ne sont pas remplies ; ou encore, de lier la vente d’un produit ou d’un service à la vente d’un autre produit ou service L’interdiction du refus de vente d’un produit ou d’une prestation de service est prévue à l’article 57 de la loi de protection du consommateur marocaine et l'article Article L122-151 du code de consommation français. Ces article prohibent également la subordination de la vente au consommateur d'un produit ou d'un service à l'achat d'une quantité imposée ou d'un autre produit ou service. Ces positions s’appliquent à toutes les activités de production, de distribution et de services, y compris celles qui sont le fait de personnes publiques, notamment dans le cadre de convention de délégation de service public. Le refus de vente et de prestation de services au consommateur est interdit, sauf motif légitime, ces motifs légitimes ne sont pas très nombreux. Certains ont une nature objective, par exemple l’épuisement du produit, ou l’impossibilité de satisfaire la demande du client. En revanche, les convictions personnelles ou un sentiment d’antipathie ne constituent pas un motif légitime de refus de vente. Les tribunaux ont progressivement défini la notion de "motif légitime". Ont été Considérés comme légitimes les cas de refus suivants : 

Indisponibilité du produit sans possibilité de réapprovisionnement chez le fabricant ;



Le refus peut être justifié en raison d’une interdiction prévue par un texte législatif ou réglementaire. 32



Le refus d'un pharmacien de délivrer un médicament qui ne peut être vendu sans ordonnance médicale ;



Le refus d'un banquier d'ouvrir un compte de dépôt.

De manière générale, le motif est considéré comme légitime en cas d'anormalité de la demande du consommateur (par exemple, demander 500 boites de petits pois ou quelques centilitres d'essence) ou de mauvaise foi de sa part (intention de nuire à l'activité du professionnel). Ce qu’il est à noter, le refus de vente et de prestation de services pour des raisons raciales, religieuses, politiques, syndicales sont considérés comme discriminatoires. Dans ce cas, il sera fait application de l’article 431-2 du code pénal Marocain qui stipule « la discrimination définie à l’article 431-1 ci-dessus est punie d’emprisonnement d’un mois à deux ans et d’une amende de mille deux cent à cinquante mille dirhams, lorsqu’elle consiste : - A refuser la fourniture d’une bien ou service […] » Exceptions à l’interdiction de la vente subordonnée : - Les usages du commerce permettent la vente groupée de produits identiques ( œufs ou huîtres à la douzaine) ou d’une quantité minimum, par exemple pour le thé ou le café envrac. - de la vente de produits conditionnés dans un même emballage comme les yaourts ou les packs de petites bouteilles, ils sont considérés comme un seul et même produit à la condition toutefois que cela ne dépasse pas les besoins d’une personne (yaourts vendus par quatre, par exemple). Il est aussi admis la vente groupée de produits complémentaires : éléments d’une chaîne hi-fi, salle à manger, trousseaux de linge… et même séries de casseroles de tailles différentes. B. Sanctions : En France : Selon l'article R121-13, Modifié par décret n°2014-1109 du 30 septembre 2014 - art. 38 Sont punis des peines d'amende prévues pour les contraventions de la 5e classe : 33

Les refus ou subordinations à conditions, de ventes ou de prestations de services, interdits par l'article L. 122-1 ; En cas de récidive, les peines d'amende prévues pour la récidive des contraventions de la 5e classe sont applicables. B- Cas de jurisprudence

Dans un arrêt de la cour de cassation Française du 5 février 201454,« M.X a acquis dans un magasin d’informatique un ordinateur portable de la marque Lenovo équipé de logiciels préinstallées que faisant valoir que le contrat de licence d’utilisateur final ne permettait que le remboursement intégral de l’ordinateur équipé de logiciels qu’il ne souhaitait pas conserver, M.X a assigné la société Lenovo France en remboursement du prix des logiciels. Le 9 janvier 2012, la juridiction de proximité d'Aix-en-Provence a considère que la société Lenovo France a exigé le paiement immédiat ou différé de produits fournis à M. X... sans que celui-ci les ait demandés, et a condamné la société Lenovo France à payer à M. X... la somme de 120 euros » La cour de cassation a cassé et annulé, dans toutes ses dispositions, le jugement rendu le 9 janvier 2012, et a estimé que en toute hypothèse, une offre conjointe n'est prohibée qu'autant qu'elle constitue une pratique commerciale déloyale, ce qui suppose, d'une part, qu'elle soit contraire aux exigences de la diligence professionnelle et, d'autre part, qu'elle altère ou soit susceptible d'altérer

de

manière

substantielle

le

comportement

économique

du

consommateur moyen par rapport au produit ; qu'en se bornant à relever, pour affirmer que l'offre de la société Lenovo France constituait une pratique commerciale déloyale, que l'ordinateur, matériellement dissociable des logiciels et soumis à un régime juridique distinct, devait pouvoir être acquis séparément, bien qu'il fût individuellement inexploitable, la juridiction de proximité a violé l'article L. 122-1 du code de la consommation, dans sa rédaction applicable en la cause, interprété à la lumière de la directive n° 2005 / 29/ CE du 11 mai 2005 » Et «que l'offre de la société Lenovo France ne constituait pas une pratique commerciale déloyale, puisque le choix de M. X... avait été dicté par les

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spécifications propres de l'ordinateur, la juridiction de proximité, qui n'a pas caractérisé en quoi l'offre d'un ordinateur prêt à l'emploi était de nature à compromettre sensiblement l'aptitude d'un consommateur moyen à prendre une décision en connaissance de cause, étant rappelé qu'un ordinateur "nu" est individuellement inexploitable, a de nouveau privé sa décision de base légale au regard de l'article L. 122-1 du code de la consommation, dans sa rédaction applicable en la cause, interprété à la lumière de la directive n° 2005/29/CE du 11 mai 2005. »

Paragraphe IV : La vente ou prestations avec primes : A- Notion La vente avec primes désigne toute vente ou offre de vente de produits ou de services à l’attention des consommateurs et donnant droit à une prime gratuite consistant en des produits ou des services, autrement dit, La vente avec primes est une technique de vente promotionnelle consistant à attirer un client en lui offrant la perspective d’obtenir, avec un produit ou un service acquis à titre onéreux, un autre objet ou un autre service remis gratuitement ou à des conditions avantageuses. la prime peut être directe ou différée, c’est-à-dire soit remise concomitamment à l’achat du produit ou du service principal, soit remise ultérieurement. Les primes directes et les primes différées correspondent ainsi à deux objectifs différents poursuivis par celui qui vend ou offre ses services avec primes. Lorsque le vendeur ou le prestataire vise simplement à provoquer un réflexe d’achat, la prime est directe puisqu’elle est accordée en même temps que le produit ou le service offert à titre principal. Lorsque le vendeur ou le prestataire souhaite au contraire créer une habitude d’achat, c’est-à-dire fidéliser un client, la prime est différée : elle n’est accordée qu’aux clients qui auront réalisé plusieurs achats ou utilisé plusieurs fois les services d’un même prestataire.

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Ainsi, il convient de distinguer la prime du cadeau, car celui-ci est indépendant de tout contrat principal, dès lors qu’il s’agit d’un produit ou d’un service accordé à toute personne, sans obligation de contracter. La jurisprudence a en outre précisé que si, avant de contracter, l’acheteur ignore qu’un produit ou qu’un service supplémentaire lui sera fourni gratuitement ou à des condition avantageuses par le vendeur ou le prestataire de services, il ne s’agit alors pas d’une prime mais bien d’un cadeau « puisque la vente ne confère pas obligatoirement un droit à cet objet » Suivant la loi Marocaine de protection du consommateur dans son article 56 " il est interdit de vendre ou d'offrir à la vente des produits ou des biens, d'assurer ou d'offrir une prestation de service au consommateur donnant droit, à titre gratuit, immédiatement ou à terme, à une prime consistant en produits, biens ou services sauf s'ils sont identiques à ceux qui font l'objet de la vente ou de la prestation.[...]" donc en principe la vente ou prestation de services avec primes est une pratique prohibée, sauf quelques exceptions. En effet l'octroi d'une prime lors de l'achat pourra paraître à première vue comme un acte témoignant de la bonté du vendeur et sa générosité alors qu'il n'en est pas le cas, puisque la prime va pousser le consommateur à accroître ses achats sans se soucier de ses dépenses et cela sous l'effet de la prime ce qui porte atteinte aux intérêts de ce dernier. Alors que la loi de consommation Française a achevé une mise en compatibilité avec le droit communautaire en supprimant les exceptions au principe d’interdiction des ventes avec primes, reliquat de l’ancienne rédaction de l’article L. 121-3556 du code de la consommation. Les références aux produits ou prestations de services identiques à ceux faisant l’objet du contrat principal, aux menus objets ou services de faible valeur et aux échantillons sont donc supprimées et l’autorisation des ventes avec primes soumise exclusivement à l’absence de caractère déloyal. Ces modifications rendent sans objet les dispositions de l’article R. 121-8 du code de la consommation fixant la valeur maximale des menus objets ou

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services de faible valeur exclus de l’interdiction des ventes avec primes (règle dite des 7%) B. Sanctions : Dans l'absence d'une répression dans la loi de protection du consommateur Marocaine. La peine qui a été prévu pour cet pratique dans le code de consommation Français a été abrogé suivant article R121-13, Modifié par DÉCRET n°2014-1109 du 30 septembre 2014 - art. 38 "Sont punis des peines d'amende prévues pour les contraventions de la 5e classe : 1° Abrogé ; 2° Les refus ou subordinations à conditions, de ventes ou de prestations de services, interdits par l'article L. 122-1 ; 3° Abrogé ; 4° Abrogé. En cas de récidive, les peines d'amende prévues pour la récidive des contraventions de la 5e classe sont applicables." Puisqu'elle n'est puni que quand elle fait défaut aux condition prévus par l'article L. 120-1 du code de consommation Français, donc on retient cette sanction édictée par l’article L.121-6 du code de la consommation que : « Les pratiques commerciales trompeuses sont punies d'un emprisonnement de deux ans au plus et des peines amende de 37 500 euros au plus ou de l'une de ces deux peinesseulement […] L'amende peut être portée à 50 % des dépenses de la publicité ou de la pratique constituant le délit. » Quand à la responsabilité civile, les concurrents, agissant individuellement ou parl'intermédiaire de leurs syndicats ou groupements professionnels, pourraient demander réparation du préjudice subi par suite de la vente avec prime illicite.( infra. cas de jurisprudence, p.41)

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Paragraphe V: L'abus de faiblesse : A : Notion Un abus de faiblesse consiste à exploiter l'état d'ignorance ou de vulnérabilité psychique ou psychologique d'une personne pour l'amener à prendre des engagements dont elle est incapable de voir l'importance. Les personnes touchées sont essentiellement âgées, malades ou qui ne comprennent pas la langue d'un pays. Dans l'article 59 de la loi de protection du consommateur Marocain, tout engagement né d'un abus de faiblesse ou de l'ignorance du consommateur est nul, le consommateur se réserve le droit de se faire rembourser les sommes payées et d'être dédommagé sur les préjudices subits Sont concernés que les mineurs, les femmes en état de grossesse apparente, ainsi que les personnes que l’âge, la maladie, l’infirmité ou la déficience ont rendues particulièrement vulnérables. Il ne suffit pas d’être âgé ou dépressif pour se prétendre victime. Dans les faits, lapersonne qui a été abusée doit prouver que, en plus d’être âgée ou malade, elle était trop faible pour se défendre ou résister à la manipulation.

B. Sanctions : Au Maroc, cette pratique est punit d'un emprisonnement de 1 mois à 5ans et d'une amende de 1200 à 50.000 Dirhams ou l'une de ces peines seulement. Est punit d'une amende de 50.000 à 1.000.000 Dirhams, lorsqu'il s'agit d'unepersonne morale. C. Cas de jurisprudence : L’arrêt du 18 mai 1999 (pourvoi n° 97-85.979) a cassé une décision d’une cour d’appel qui avait condamné pour abus de faiblesse le commerçant qui organisait des ventes de services de porcelaine à des clients sélectionnés par

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démarchage téléphonique, lors d’exposition avec promesse de cadeaux et organisation de jeux.

Chapitre II : La protection du consommateur lors de l’exécution du contrat :

Pour examiner les mesures de protection du consommateur notamment dans la phase d’exécution du contrat, il nous paraissait très utile de traiter la nullité des clauses abusives (section I) ainsi que les autres mesures de protection (section II)

Section I : la nullité des clauses abusives On ne peut point penser au souci de protéger les consommateurs sans parler de la protection contre les clauses abusives qui reflètent l'écart entre la partie qui a préalablement préparé le contrat à sa guise et celle qui n’avait qu’a d'accepter ses conditions déloyales vu son inefficacité ou son statut économique faible. Le législateur marocain a opéré pour surmonter cette problématique autant que possible, c’est ainsi qu’il a défini la clause abusive dans la loi 31-08 en montrant ses éléments qui les distinguent de tout contrat analogue. Puis il a indiqué avec précision les effets des clauses abusives

Paragraphe 1 : Définition et éléments de la clause abusive :

Notion moderne introduite par le législateur marocain en 2011 via la loi 3108 en vue de protéger les consommateurs en édictant les mesures de protection

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En vertu de l’article 15 on peut déduire la définition de la clause abusive comme étant toute clause qui, dans les contrats conclus entre professionnel et consommateur, a pour objet ou pour effet de créer, au détriment du consommateur, un déséquilibre significatif entre les droits et obligations des parties au contrat. Il en découle donc que la clause doit figurer dans un contrat conclu entre professionnel et consommateur quelle que soit la nature ou la forme du contrat. L’article 16 de la loi 31-08 édicte « …. Le caractère abusif d'une clause s'apprécie en se référant, au moment de la conclusion du contrat, à toutes les circonstances qui entourent sa conclusion, de même qu'à toutes les autres clauses du contrat. Il s'apprécie également au regard de celles contenues dans un autre contrat lorsque la conclusion ou l'exécution de ces deux contrats dépendent juridiquement l'un de l'autre. » Il ressort de cet article les deux éléments servant à distinguer clairement le caractère abusif d’une clause a) Première élément : Le premier élément : il s’agit d’un élément subjectif qui se manifeste par l’usage d’un pouvoir économique par les professionnels, c’est l’intention explicité par le législateur avec l’expression « …au détriment du consommateur … » dans l’article 15 alinéa 1. En réalité, La force économique et les connaissances techniques procurent au professionnel l’avantage d’imposer des conditions relativement déloyales à l’encontre du consommateur qui est censé dépourvu de tout moyens de nature à lui mettre sur pied d’égalité. On en déduit également que le critère de l’abus repose sur l’existence d’un déséquilibre contractuel significatif, ce qui exige un rééquilibre opérationnel entre les droits et obligations de chacun des parties au contrat en vue d’évaluer le dommage dû par cette clause Pour apprécier le caractère abusif d’une clause, il faut qu’il ait donc un rapport de dépendance économique entre les parties au contrat devait être établie 40

En gros, un reproche souvent avancé à l’association de la clause abusive au déséquilibre significatif ce qui traduit l’incapacité de la législation de dédommager les consommateurs concluant des contrats contenant des clauses abusives mais dont le déséquilibre est non significatif. b) Deuxième élément : Quant au élément objectif, il s’agit c’un critère relatif à ce qu’on appelle « l’avantage excessif », Un avantage qui se concrétise par l'énumération exorbitante des obligations mises à la charge du consommateur ou l’atténuation remarquable de responsabilité de professionnel Certaines clauses contractuelles insérées dans les contrats de prêt procurent un avantage excessif au professionnel, en raison de sa puissance économique, impliquent un rapport de force et attestent un déséquilibre significatif, d’où découle une situation d’inégalité et une atteinte permanente à la stabilité de l’engagement des parties. En effet la clause devait procurer au professionnel un avantage excessif non seulement au regard de la prestation fournie ou les prestations en espèce mis aussi au regard d’autres condition objectives à savoir les clauses limitatives de responsabilité, droit pour le professionnel de modifier unilatéralement le prix, etc En tout état de cause, l’existence d’un déséquilibre significatif peut résulter principalement de deux hypothèses :  Soit la victime du déséquilibre significatif s’est vue imposer des obligations extrêmement rigoureuses  Soit le bénéficiaire du déséquilibre significatif a considérablement limité, voire exclu sa responsabilité

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c) Exemples des clauses abusives : L’article 18 de la loi 31.08 présente une liste non exhaustive de 17 clauses abusives « Sous réserve de l’application de législations spéciales et ou de l’appréciation des tribunaux, et de façon indicative et non exhaustive, peuvent être regardées comme abusives, si elles satisfont aux conditions prévues à l’article 15 ci-dessus, les clauses ayant pour objet ou pour effet : 1) dans les contrats de vente de supprimer ou de réduire le droit à réparation du consommateur en cas de manquement par le fournisseur à l'une quelconque de ses obligations ; 2) de réserver au fournisseur le droit de modifier unilatéralement les caractéristiques du produit, du bien à livrer ou du service à fournir. Toutefois, il peut être stipulé que le fournisseur peut apporter des modifications liées à l'évolution technique, à condition qu'il n'en résulte ni augmentation des prix ni altération de qualité et que la clause réserve au consommateur la possibilité de mentionner les caractéristiques auxquelles il subordonne son engagement ; 3) D’exclure ou de limiter la responsabilité légale du fournisseur en cas de mort d’un consommateur ou de dommages corporels causés à celui-ci, résultant d’un acte ou d’une omission du fournisseur ; 4) D’exclure ou de limiter de façon inappropriée les droits légaux du consommateur vis-àvis du fournisseur ou d’une autre partie en cas de nonexécution totale ou partielle ou d’exécution défectueuse par le fournisseur d’une quelconque des obligations contractuelles, y compris la possibilité de compenser une dette envers le fournisseur avec une créance qu’il aurait contre lui ; 5) De prévoir un engagement ferme du consommateur, alors que l’exécution de l’engagement du fournisseur est assujettie à une condition dont la réalisation dépend de sa seule volonté ; 6) D’imposer au consommateur qui n’exécute pas ses obligations une indemnité d’un montant disproportionnellement élevé ou le cumul de plusieurs indemnités ; 7) D’autoriser le fournisseur à résilier le contrat de façon discrétionnaire si la même faculté n’est pas reconnue au consommateur, ainsi que de permettre au fournisseur de retenir les sommes versées au titre de prestations non encore réalisées par lui, lorsque c’est le fournisseur lui-même qui résilie le contrat ; 8) D’autoriser le fournisseur à mettre fin sans un préavis raisonnable à un contrat à durée indéterminée, sauf en cas de motif grave ; 9) De proroger automatiquement un contrat à durée déterminée en l’absence d’expression contraire du consommateur, alors qu’une date excessivement éloignée de la fin du contrat a été fixée comme date limite pour exprimer cette volonté de non-prorogation de la part du consommateur ;

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10) De constater de manière irréfragable l’adhésion du consommateur à des clauses dont il n’a pas eu, effectivement, l’occasion de prendre connaissance avant la conclusion du contrat ; 11) D’autoriser le fournisseur à modifier unilatéralement les termes du contrat sans raison valable et spécifiée dans le contrat et sans en informer le consommateur ; 12) De prévoir que le prix ou le tarif des produits, biens et services est déterminé au moment de la livraison ou au début de l’exécution du service, ou d’accorder au fournisseur le droit d’augmenter leur prix ou leur tarif sans que, dans les deux cas, le consommateur n’ait de droit correspondant lui permettant de rompre le contrat au cas où le prix ou le tarif final est trop élevé par rapport au prix ou tarif convenu lors de la conclusion du contrat ; 13) D’accorder au fournisseur, seul, le droit de déterminer si le produit ou bien livré ou le service fourni est conforme aux stipulations du contrat ou de lui conférer le droit exclusif d’interpréter une quelconque clause du contrat ; 14) De restreindre l’obligation du fournisseur de respecter les engagements pris par ses mandataires ou de soumettre ses engagements au respect d’une formalité particulière ; 15) D’obliger le consommateur à exécuter ses obligations alors même que le fournisseur n’exécuterait pas les siennes ; 16) De prévoir la possibilité de cession du contrat de la part du fournisseur, lorsqu’elle est susceptible d’engendrer une diminution des garanties pour le consommateur sans l’accord de celui-ci; 17) De supprimer ou d’entraver l’exercice d’actions en justice ou des voies de recours par le consommateur, en limitant indûment les moyens de preuves à la disposition du consommateur ou en imposant à celui-ci une charge de preuve qui, en vertu du droit applicable, devrait revenir normalement à une autre partie au contrat… Cependant, le juge conserve son pouvoir de qualifier une clause comme abusive alors qu’elle n’a pas été mentionné la liste susvisée, Il nous parait nécessaire de préciser que ces clauses se sont considérées d’une manière simple comme clauses abusives c’est-à-dire que le professionnel peut renverser la présomption en démontrant qu’une clause en question n’est pas abusive, et c’est la raison pour laquelle le législateur prévoie « …En cas de litige concernant un contrat comportant une clause abusive, le fournisseur doit apporter la preuve du caractère non abusif de cette clause. » Le législateur était sage quand il a mis la charge de La charge de la preuve du caractère non abusif incombe donc au professionnel et non au consommateur, en cas de litige de consommation contrairement aux règles de droit commun, ce qui peut être considéré comme une étape importante vers une 43

véritable justice contractuelle en protégeant les consommateurs contre les clauses abusives et en assurant une protection préventive de la partie faible dans la relation contractuelle. Paragraphe 2 : l’effet des clauses abusives En vertu de l’article 19 de la loi 31.08 « Sont nulles et de nul effet les clauses abusives contenues dans les contrats conclus entre fournisseur et consommateur. Le contrat restera applicable dans toutes ses autres dispositions s’il peut subsister sans la clause abusive précitée » Compte tenu de la gravité l’atteinte portée à l’équilibre des contrats par les clauses abusives, seul la clause litigieuse sera réputée non écrite. C’est-à-dire comme si elle n’existait plus et le consommateur retrouve ainsi ses droits, sans que le contrat ne soit remis en cause. Autrement dit, les autres dispositions du contrat demeurent valables et continueront de s’appliquer. Le réputé non-écrit a, notamment, pour conséquence de supprimer individuellement la clause abusive de l’acte, sans anéantir, pour autant, le contrat, pris dans sa globalité. Quid dans l’hypothèse où la clause réputée non-écrite porte sur une obligation essentielle ? L’anéantissement de la clause abusive doit-il s’étendre à tout le contrat ? Lorsque la clause abusive constitue le mobile et l’intérêt de consommateur, ou si le contrat ne peut plus subsister sans la clause abusive, dans ce que là le législateur marocain prévoit implicitement la possibilité de nullité absolue de contrat, ceci ressort de l’expression suivante « …. Le contrat restera applicable dans toutes ses autres dispositions s’il peut subsister sans la clause abusive précitée … » Il est à noter que la loi 31-08 et ses décrets d’application ont facilité le travail des juges marocains, qui résorbent de plus en plus le déséquilibre qui existe dans la relation contractuelle entre les consommateurs et les professionnels.

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Indépendamment du principe juridique "Le contrat est la loi des parties" (Art 230 du D.O.C) et voulant protéger la partie faible dans la relation contractuelle et sans préjudice des règles d’interprétation prévues aux articles 461 aux 477 du D.O.O et à l’article 264 ou encore à l’article 878 du D.O.C, le législateur marocain est intervenu en vertu de l’article 16 de la loi, en accordant au juge un pouvoir d’appréciation très large, en se référant au moment de la conclusion du contrat à toutes les circonstances qui entrent dans sa conclusion, pour déterminer le déséquilibre entre les droits et obligations des parties. Toutefois, en cas de doute sur le sens d’une clause qui manque de clarté et de transparence, l’interprétation la plus favorable au consommateur prévaut.

Section2 : les autres mesures de protection du consommateur : La loi 31-08 a prévu un certain nombre de mesures de protection du consommateur, il s’agit en premier lieu du droit de rétractation attribué au consommateur et des garanties assurées par le vendeur en second lieu. 1-Le droit de rétractation :

Le droit marocain pose comme principe général que les contrats légalement formés tiennent lieu de loi pour les parties (Article 230 du Dahir des obligations et contrats). Celles-ci sont alors pleinement tenues par leurs engagements qu'ils ne peuvent défaire. Faisant exception à ce principe, et dans le but de protéger la partie faible au contrat, la loi 31-08 édictant des mesures de protection du consommateur reconnait à l’acheteur, dans des cas limités, le droit de rétractation, c’est-à-dire comme la possibilité de revenir sur sa décision d’achat dans le cadre des contrats qu’il conclue avec un professionnel. Dans quels cas la loi 31-08 a prévu un droit de rétractation peut-il être exercé ? Il s’agit bien des contrats conclus à distance, le démarchage et le crédit à la consommation. a- les contrats conclus à distance : Il s’agit de tout contrat concernant des produits ou services conclu entre un vendeur et un consommateur dans le cadre 45

d'un système de vente ou de prestations de services à distance organisé par le vendeur

qui

utilise

exclusivement

une

ou

plusieurs

techniques

de

communication à distance. Cette définition implique que toute la procédure d’achat se fait à distance, de la proposition d’offre à la conclusion du contrat. A aucun moment, le vendeur et le consommateur ne sont en présence physiquement l’un de l’autre. Par conséquent, un achat effectué sur Internet, suite à un appel téléphonique, un talon à découper dans un périodique est une vente à distance. Parmi les informations essentielles que doit comporter l’offre de contrat (identification des caractéristiques du produit, nom et dénomination du fournisseur ….), figure l’existence du droit de rétractation. Conformément à l’article 36 de la loi 31-08, le consommateur dispose d’un délai de 7 jours pour exercer son droit de rétractation Le législateur ajoute que le consommateur n’a pas à se justifier ni à payer de pénalités, à l’exception des frais de retour. Ce droit court à compter de la réception du bien ou de l’acceptation de l’offre de service. Il est de trente jours (30) si le fournisseur n’honore pas son engagement de confirmer par écrit, au plus tard au moment de la livraison, les informations contenues dans l’offre de contrat (identification des principales caractéristiques du produit, bien ou service objet de l’offre, le nom et dénomination sociale du fournisseur, les délais et frais de livraison, le droit de rétractation, etc… ;). Lorsque le droit de rétractation est exercé, le fournisseur est tenu de rembourser sans délai, au consommateur, le montant total payé et au plus tard dans les quinze jours suivant la date à laquelle ce droit a été exercé. Au-delà, la somme due est, de plein droit, productive d’intérêts. (Art. 37) Sauf si les parties en sont convenues autrement, le droit de rétractation ne peut être exercé pour les contrats : * de fourniture de services dont l’exécution a commencé, avec l’accord du consommateur, avant la fin du délai de 7 jours, * de fourniture de produits, biens ou services dont le prix est fonction de fluctuation des taux du marché financier,

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* de fourniture de biens confectionnés selon les spécifications du consommateur ou nettement personnalisés ou qui, du fait de leur nature, ne peuvent être réexpédiés, * de fourniture d’enregistrement audio ou vidéo ou de logiciels informatiques lorsqu’ils ont été descellés par le consommateur, * de fourniture de journaux, de périodiques ou de magazines. b-le démarchage : Un démarcheur se présente à votre domicile et vous fait une belle présentation de ses produits. Il vous a convaincu et vous avez passé commande. Le lendemain, vous avez changé d’avis. Vous avez le droit de vous rétracter et d’annuler la commande. La loi définit le démarchage comme toute prise de contact commerciale effectuée au domicile d’une personne physique, à sa résidence ou à son lieu de travail, même à sa demande, afin de lui proposer l’achat, la vente, la location, la location-vente ou la location avec option d’achat de produits, biens ou la fourniture de service. Le démarchage à domicile est encadré par la loi 31-08 qui protège le consommateur des techniques de ventes agressives et des abus de faiblesse. En effet, l’art. 49 de la loi 31-08 donne à l’acheteur la faculté de se rétracter, dans un délai maximum de 7 jours à compter de la commande ou de l’engagement d’achat, par l’envoi du formulaire détachable au contrat par n’importe quel moyen justifiant la réception. Aucun paiement ne peut être effectué avant l’expiration de ce délai. Le contrat de vente par démarchage remis au consommateur au moment de la conclusion de ladite vente doit comprendre, en plus des informations relatives à la transaction, un formulaire détachable destiné à faciliter l’exercice de la faculté de rétractation. Le contrat doit ainsi, à peine de nullité mentionner la faculté de rétractation ainsi que les conditions d’exercice de cette faculté. Pendant la durée du délai de rétractation, le démarcheur ne peut vous demander aucun paiement, même partiel. c-le crédit à la consommation : Pour l’achat de certains biens de consommation, l’acheteur peut préférer payer à crédit plutôt que comptant pour des raisons de trésorerie insuffisante ou encore de volonté d’étaler en plusieurs mensualités le prix du bien. Par opération de crédit, la loi entend « toute 47

opération par laquelle le prêteur consent à l’emprunteur un délai pour rembourser le prêt ou payer le prix de vente ou de la prestation de service après livraison du bien ou exécution de cette prestation. En vertu de l’art. 85 de la loi 31-08, l’emprunteur peut dans un délai de sept (7) jours à compter du jour de l’acceptation de l’offre préalable de crédit, revenir sur son engagement. Le consommateur qui veut utiliser son droit de rétractation doit remplir le formulaire détachable de rétractation joint à l’offre préalable de crédit et le déposer contre récépissé comportant le cachet et la signature du prêteur. Pendant le délai de rétractation, l’emprunteur ne peut faire de dépôt au profit du prêteur ou pour le compte de celui-ci. 2-Les garanties assurées par le vendeur : Le consommateur est souvent en rapport direct avec celui qui lui fournit les marchandises et les produits. Ce lien est consacré, même s’il n’est pas toujours écrit, par un contrat de vente de ces biens matériels. De même la dite loi impose-t-elle au vendeur une garantie légale, qui prime sur une garantie conventionnelle offerte par ce même vendeur, notamment au cas où les droits reconnus par cette garantie est limitée il arrive aussi que, pour attirer une nombreuse clientèle, le vendeur offre également à l’acheteur de ses produits (appareils électroménagers, voitures etc.) un service après-vente.

a-la garantie légale ou des vices cachés :

En principe, obligation de garantie comporte l'abstention de tout acte qui priverait l'acheteur des avantages sur lesquels il avait le droit de compter d'après la destination de la chose vendue et l'état dans lequel elle se trouvait au moment de la vente. Etant prévue par le droit commun, Cette obligation ne concerne pas particulièrement le consommateur mais tout acheteur, même un professionnel qui acquiert un bien ou un produit pour le besoin de son activité. En outre, il n'est pas nécessaire que le vendeur soit un professionnel.

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L'article 65 de la loi 31-08 rend ainsi applicables aux contrats entre consommateurs et professionnels, les dispositions des articles 549 à 575 du DOC comme cela y est stipulé. L'article 549 du DOC du 12 août 1913 stipule que le vendeur garantit les vices de la chose qui en diminuent sensiblement la valeur, ou la rendent impropre à l'usage auquel elle est destinée d'après sa nature ou d'après le contrat. Les défauts qui diminuent légèrement la valeur ou la jouissance, et ceux tolérés par l'usage, ne donnent pas ouverture à garantie. Le vendeur garantit également l'existence des qualités par lui déclarées, ou qui ont été stipulées par l'acheteur. (Art. 54).Cependant, lorsqu'il s'agit de choses dont le véritable état ne peut être connu qu'en les dénaturant, telles que des fruits en coque, le vendeur ne répond des vices cachés que s'il s'y est expressément engagé, ou si l'usage local lui impose cette garantie (art. 550). L'acheteur doit, sans délai, faire constater l'état de la chose vendue par l'autorité judiciaire, ou par experts à ce autorisés, contradictoirement avec l'autre partie ou son représentant, s'ils sont sur les lieux. A défaut de constatation régulière, il est tenu de prouver que les vices existaient déjà au moment de la réception. Cette vérification n'est pas requise, lorsque la vente est faite sur échantillon, dont l'identité n'est pas contestée. Si la marchandise provient d'un autre lieu, et si le vendeur n'a point de représentant au lieu de réception, l'acheteur est tenu de pourvoir provisoirement à la conservation de la chose. Mais s'il y a danger d'une détérioration rapide, l'acheteur a le droit, et, lorsque l'intérêt du vendeur l'exige, il a le devoir de faire vendre la chose en présence de l'autorité compétente du lieu où elle se trouve, après la constatation dont il est parlé ci-dessus. Il doit aussitôt, et à peine des dommages-intérêts, donner avis au vendeur de tout ce qui précède. (Art. 554). Les frais de réexpédition, dans le cas de l'article précédent, sont à la charge du vendeur. Lorsqu'il y a lieu à rédhibition, soit pour cause de vices, soit à raison de l'absence de certaines qualités, l'acheteur peut poursuivre la résolution de la vente et la restitution du prix. S'il préfère garder la chose, il n'a droit à aucune diminution de prix. 49

Il a droit aux dommages : a) Lorsque le vendeur connaissait les vices de la chose ou l'absence des qualités par lui promises et n'a pas déclaré qu'il vendait sans garantie : cette connaissance est toujours présumée lorsque le vendeur est un marchand ou un artisan qui vend les produits de l'art qu'il exerce ; b) Lorsque le vendeur a déclaré que les vices n'existaient pas, à moins qu'il ne s'agisse de vices qui ne se sont révélés qu'après la vente, ou que le vendeur pouvait ignorer de bonne foi ; c) Lorsque les qualités dont l'absence est constatée avaient été expressément stipulées ou étaient requises par l'usage du commerce. (Art. 556). Si la vente a pour objet plusieurs choses différentes achetées en bloc et pour un prix unique, l'acheteur peut, même après délivrance, faire résilier la vente pour la partie défectueuse de ces objets et se faire restituer une partie proportionnelle du prix ; cependant, lorsque les objets ne peuvent être séparés sans dommage, par exemple, lorsqu'ils forment une paire, il ne peut faire résilier le marché que pour le tout. (Art. 558) La résolution à cause du défaut de la chose principale s'étend aussi aux accessoires, même lorsque le prix en a été fixé séparément. Le vice de la chose accessoire ne résout pas la vente de la chose principale. (Art. 559) Au cas de résolution de la vente, l'acheteur doit restituer : 1) La chose affectée du vice rédhibitoire, telle qu'il l'a reçue, avec ses accessoires et ce qui en faisait partie, ainsi que les accessoires qui se sont incorporés avec elle depuis le contrat ; 2) Les fruits de la chose, depuis le moment de la résolution amiable ou du jugement qui la prononce, de même que les fruits antérieurs à cette date. Cependant, lorsque les fruits n'étaient pas noués au moment de la vente, l'acheteur les fait siens, s'il les a cueillis, même avant leur maturité ; il fait également siens les fruits parvenus à leur maturité, encore qu'il ne les ait pas perçus. D'autre part, le vendeur est tenu : 50

1) De faire raison à l'acheteur des frais de culture, d'arrosage ou d'entretien et des frais relatifs aux fruits que l'acheteur lui a restitués ; 2) De restituer le prix qu'il a reçu ainsi que les frais et loyaux coûts du contrat ; 3) D'indemniser l'acheteur des pertes que la chose peut lui avoir occasionnées, si le vendeur était en dol. (Art. 561) L'acheteur n'a droit à aucune restitution, ni diminution de prix, s'il ne peut restituer la chose, dans les cas suivants : 1) Si la chose a péri par cas fortuit ou par la faute de l'acheteur ou des personnes dont ce dernier doit répondre ; 2) Si la chose a été volée ou soustraite à l’acheteur ; 3) S'il a transformé la chose de manière qu'elle ne puisse plus servir à sa destination primitive. Cependant, si le vice de la chose n'est apparu qu'au moment ou par suite de la manipulation, l'acheteur conserve son recours contre le vendeur. (Art. 562) Le vendeur n'est point tenu des vices apparents, ni de ceux dont l'acheteur a eu connaissance ou qu'il aurait pu facilement connaître. (Art. 569) Le vendeur répond même des défauts que l'acheteur aurait pu facilement connaître, s'il a déclaré qu'ils n'existaient pas. (Art. 570) Le vendeur ne répond pas des vices de la chose ou de l'absence des qualités requises: 1) S'il les a déclarés ; 2) S'il a stipulé qu'il ne serait tenu d'aucune garantie. (Art. 571) b- La garantie conventionnelle ou commerciale :

En rappelant que c'est la garantie légale qui prévaut, on peut évaluer à sa juste mesure une garantie commerciale dictée par le seul souci du vendeur d'attirer des clients, qu’il remplisse son obligation en la matière ou non. D'ailleurs, cette garantie qui trouve aujourd’hui son application dans tous les domaines des biens de consommation est non seulement offerte par le vendeur, 51

mais l'est aussi par le fabricant ou toute autre personne impliquée dans la chaine de distribution du produit. En tout cas, c'est le donneur de garantie qui définit l'étendue et le délai de la garantie. Autrement dit, la garantie commerciale, ou conventionnelle, du vendeur est en principe facultative et normalement gratuite, tout en étant toujours limitée à une certaine période. C'est pratiquement la garantie du bon fonctionnement du produit pendant certain délai, une ou deux années en général. Le consommateur est donc appelé à vérifier les conditions de la garantie, qui sont les documents accompagnant la marchandise ou le produit (bon ou certificat de garantie par exemple). Ces documents donnent, en effet, des informations précises sur l'application, le délai et les prestations de garantie proposées par le commerçant, qu'il soit fabricant ou vendeur. L'application de la garantie commerciale dépend cependant de l'utilisation correcte du produit. Aussi l'acheteur est-il tenu de prendre connaissance des instructions avant de l'utiliser, afin d'éviter que le professionnel n'invoque que le ou les défauts de l'appareil sont dûs à un usage défectueux de celui-ci. Dans cette même optique, le consommateur n'est tenu de donner l'appareil, ou une voiture, pour réparation qu'à un atelier spécialisé agréé par le fabricant. La garantie ne jouera pas s'il essaye lui-même de réparer ou fait faire les réparations dans un atelier en dehors du réseau agréé par le fabricant. Par ailleurs, le consommateur doit s'informer préalablement sur les coûts annexes : frais de transport pour les pièces, frais d'expédition à l'atelier de réparation, frais de déplacement de technicien car les conditions générales mettent très souvent ces frais à sa charge. En général, cette garantie contractuelle couvre seulement les vices de construction et les vices de matériaux. Il s'ensuit que le consommateur, en l'acceptant, est tenu par les conditions du professionnel ; sauf si celui-ci est de mauvaise foi, il a exclu ou limité tout dédommagement et si la durée est manifestement trop brève ne permettant pas de faire jouer la garantie. De même, si le consommateur a droit à la réparation ou éventuellement au remplacement de la pièce défectueuse, voire de l'appareil lui-même, cette garantie exclut souvent le remboursement de l'achat ainsi que le paiement des 52

dommages-intérêts. Pour cela, il devra plutôt s'adresser au tribunal en se prévalant de la garantie légale car celle-ci n'est nullement écartée par la garantie conventionnelle. C’est à cet égard que le consommateur devra toujours exiger des attestations de réparation qui indiquent la date et l'étendue des interventions, en particulier lorsque la ou les réparations effectuées sur l'appareil défectueux n'étaient pas satisfaisantes. Ce préalable est utile en cas de recours par la suite à la garantie légale. c- Un service après-vente :

toujours payant-Généralement pour tenter de fidéliser le client et après le délai d'une garantie commerciale souvent gratuite, le professionnel offre au consommateur des prestations payantes portant sur le produit vendu et qu'on appelle couramment un service après-vente. Mais, contrairement à la garantie contractuelle, le professionnel n'en serait obligé que si un contrat a été conclu à cet effet avec l'acheteur. Cette convention, qu'on peut qualifier de contrat d'entreprise, est ainsi distincte du contrat de vente. Toutefois en pratique, souvent aucun document écrit ne lie les parties concernées ; aussi le consommateur subit-il l'arbitraire du vendeur tant en ce qui concerne le prix de ou des réparations, révisions ou contrôles que pour ce qui est de leur régularité ou de la durée des prestations. De même, ce n'est pas nécessairement le vendeur ou le fabricant qui en prend en charge ces prestations, ces derniers peuvent confier cette tâche à un tiers, notamment à un sous-traitant. On retient, en tout cas, que le consommateur fait une fois de plus, les frais d'une liberté contractuelle qui transforme l'accord en contrat d'adhésion, avec ses risques et périls. Même s'il est écrit, un tel document reste généralement imprécis, ce qui amène le professionnel à refuser telle ou telle réparation en prétextant qu'elle n'est pas visée par la convention et surtout en imposant au consommateur un prix exorbitant, alors que ce dernier s'attendait à ce que la prestation était gratuite. Le vendeur pourra aussi se retrancher derrière l'absence de pièces de rechange pour ne pas effectuer la réparation due, d'autant plus que ce professionnel n'est pas tenu par une obligation de résultat à cet égard. Cette 53

pratique, Souvent utilisée, contraint le consommateur à acheter un autre objet identique à l'état de neuf s'il lui est vraiment indispensable. Là encore, il est fort improbable qu'il saisisse le tribunal pour la fixation du prix de la prestation ou pour une éventuelle indemnisation en raison de la modicité des intérêts en jeu. Il ne pourra que compter sur une disponibilité plus ou

moins

bienveillante

du

professionnel,

ce

qui

ne

se

confirme

qu'exceptionnellement. C'est dire la nécessité de combler rapidement le vide juridique en ce domaine. Le recours au droit commun de la responsabilité est enfin largement déficient sur le plan délictuel.

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Conclusion :

Pour conclure, il est possible d’affirmer que la loi 31/08 procède d’une vision plus réaliste des relations contractuelles modernes et d’une approche plus objective du contrat où les éléments de loyauté, de justice et d’équilibre doivent désormais trouver leur place au côté de la volonté. Ces éléments ne sont pas totalement étrangers à la théorie générale des obligations, l’article 231 exige bien en effet que tout engagement doit être exécuté de bonne foi, et oblige, non seulement à ce qui y est exprimé, mais encore à toutes les suites que la loi, l'usage ou l'équité donnent à l'obligation d'après sa nature. De plus, l’expression de volonté ou l’adhésion du consommateur n’implique pas que l’obligation est valablement formée, comme l’exige l’article 230 du DOC car le consommateur n’a pas toujours pleine connaissance de la portée de ses engagements et les conditions dans lesquels intervient son adhésion ne permettent pas de présumer la validité de l’obligation formée. C’est pourquoi il est permis de considérer la loi 31/08 non pas comme une atteinte ou une dérogation mais comme un développement du principe de l’autonomie de la volonté, un facteur d’évolution et un complément des dispositifs classiques de protection du consentement.

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Bibliographie

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Revues :

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Codes et lois:

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