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Chapitre 1 : Présentation de la société d’accueil STB :
Introduction Dans ce chapitre, Nous allons mettre le projet dans son cadre général. Dans la première section, Nous commençons par une présentation de la société Tunisienne de banque STB, son activité, sa fiche d’identité, son historique, organigramme et les principaux actionnaires. Dans la deuxième section nous intéressons identifications l’agence Mahdia et les opérations réalisé dans la banque Section 1 : Présentation de la société Tunisienne de banque « STB BANK La société Tunisienne de Banque est l’une des premières en Tunisie. Elle occupe une place importante dans le paysage Monétaire du pays et elle est aussi la première institution bancaire tunisienne que le jeune Etat indépendant a associée à la tache de développement. 1. Profit : a) Fiche technique de STB -
Dénomination : Société tunisienne de banque
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Siège social : Rue hèdi Nuira 1001 Tunis –Tunisie
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Date de constitution : 18 janvier 1957
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Forme juridique : société anonyme
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Secteur d’activité : Banque Commercial D’investissement et D’Affaires
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Capital : 776.875,000 millions de dinars tunisiens
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Sites Web : http ://www.stb.com.tn
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Tel : 216 70140 000
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E-Mail : [email protected]
Figure 1: Siège société tunisienne de banque
2. Objets :
La Société Tunisienne de banques STB a pour objet de contribuer et de favoriser, par l’exercice de ses activités bancaires et notamment par la mobilisation de l’épargne sous toutes ses formes , à l’octroi de crédits à court, moyen et long terme et à la prise de participation au développement économique et social du pays et à la promotion des entreprises dans tous le domaines. La STB BANK est une société universelle, dont la vocation est d’offrir une complète gamme de services à différent types de la clientèle : Les particuliers Entreprises Les tunisiens à l’étrangers Les jeunes Les professionnels b) Principaux actionnaires CNSS (5,96%) ETAP (2,22%) CNAM) (2,32%) Autres (18,18%)
3. Réseau agence : Actuellement La STB a élargi son réseau, elle dispose de 136 agences en mai 2017. Avec 10bureaux de change et 167 guichets automatiques de banque. Et pour être toujours plus active proche à ses clients, la société tunisienne de la banque compte ouvrir 42 nouvelles agences d’ici à fin 2019 pour avoir 165 bureaux.
4. L’historique de la banque
Dès sa création, la Société Tunisienne de banque (STB) a largement contribué à l’essor économique du pays et elle s’est imposée comme une banque universelle favorisant une activité de dépôt du commerce extérieur ainsi qu’au développement du secteur bancaire de la Tunisie. La STB a participé au lancement de plusieurs projets d’intérêt national comme le financement de multiples investissements d’entreprise dans le pays. La banque compte plus de 70 participations dans les entreprises nationales et étrangères et tissé d’un réseau de filiales spécialisées dans la promotion immobilière, le tourisme l’industrie, le commerce et l’ingénierie financière. Sur le plan international la STB déploie des efforts considérables, assistance et conseil auprès des opérations tunisiens et étrangers. Par ailleurs, un ensemble d’actions visant à améliorer la qualité du service rendu à la clientèle ont été entamées. Elles se sont concrétisés par le lancement du projet de la modernisation du système d’informatique de gestion de la banque, d’un programme de rénovation et d’embellissement des agences ainsi que l’amélioration des services liés à la l’utilisation des moyens de paiement électronique et l’enrichissement de sa gamme de produits à savoir le prêt Auto, le plan épargne logement, le plan épargne étude,… Dans le cadre du plan de restructuration et de modernisation du secteur bancaire et de libération des services financière, il a été décidé de la fusion de STB, BDET et BNDT. La banque qui émergera de cette fusion sera dotée d’importants outils pour mener à bien sa vocation de banque universelle et occupera la 1 ère place dans la nouvelle configuration du système bancaire tunisien avec un total bilan de 21,1% de l’ensemble du secteur.
5. Organigramme :
Figure 2 : organigramme de la « STB BANK"
6. Les principaux concurrents de la STB BANK :
Comparaison des principales banques tunisiennes en fonction de leur PNB (Taille des bulles relatives à celle du réseau d’agences)
Source : confédération des Entreprises Citoyennes de Tunisie « CONECT »
Section 2 : Section 2: AGENCE STB MAHDIA 1. Présentation de l’agence Mahdia -
Nom : STB
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Adresse : place du 1 er mai -5100 Mahdia
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Responsable : SOLTANA SAIDA
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Téléphone : 73 681 256
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Fax : 70 143 003
2. L’organisation du point de vente L’agence se divise en 8 services -
Chef d’agence
-
Seconde chef d’agence
-
Service accueil
-
Le service caissiers
-
Service positon arrière guichets
-
Service contrôle
-
Service chargé clientèle
-
Service crédit
3. L’organigramme de l’agence Mahdia
Chef d’agence
Second chef d’agence
Accueil
Caissiers
Service crédit
Position arriéré guichet
Contrôle
Service chargé clientèle
a) Chef d’agence : il est responsable de l’activité globale et de la politique commerciale à adopter au sein de l’agence .il est appelé/
-
Il est responsable de la gestion des moyens immobiliers, techniques et humains placés sous son autorité et leur sécurité. -
Il veille à l’application du règlement interne de la banque et au maintien de
l’ordre au sein de l’agence. -
Il collabore avec l’ensemble de son personnel pour la banque exécution du
travail. b) Second chef d’agence : -
Il remplace le chef d’agence et l’ensemble du personnel
c) Accueil : guichet : -
Effectuer l’opération de versement, retrait des chèques ou d’espèces, versement
ou retrait d’autre agence, virement de compte à compte. -
Délivrer les carnets de chèque et les cartes bancaires
d) Caissiers : il a pour mission : -
Assure le service à la clientèle
-
Se charger des opérations de caisse : chèque, retraits, dépôts …
-
Change de devises
-
Mettre en avant les produits bancaires
-
Répondre à des objectifs commerciaux
-
Assure l’arrêté de la caisse par confrontation avec un journal des opérations et
l’existant des fonds e) Position arriéré guichet : -
Assure le règlement de l’opération avec l’étranger
-
On saisit le chèque remis par ordinateur puis on passe à la scénarisation de ce
chèque dans un autre poste. Traitement des chèques impayés et fait tous la sanction juridique (prêt avis de rejet de chèque CNP certificat f) Contrôle : a pour mission -
Validation vise de forme du chèque
-
Ouverture de comptes
-
Contrôle de l’authenticité des ordres émanent de la clientèle
-
Assure le Pointage des opérations passées
-
Arrêté de la journée
g) Le service crédit : s’occupe de l’encaissement des effets de commerce informer les clients sur le service crédit et faire l’aide, recevoir des demandes de crédits et préparer.
h) Service chargé clientèle : -
Ouverture des comptes
-
Réception Mandats Money Gram
4. Types de compte bancaire ; a)
Compte courant : le compte courant est un compte de dépôts à vue tenu en dinar par
lequel transitent les règlements effectués. Il se fonctionne : -
Au crédit : les virements, les versements d’espèce, les versements de chèques, des
intérêts produits, des crédits… -
Au débit : les retraits d’espèces et de chèque, les virements, les paiements par cartes
bancaires, les prélèvements automatiques, les remboursements des crédits… Le compte courant est destiné aux professionnels qu’ils soient personnes physiques ou morales exerçant une activité : commerciale, industrielle, agricole, ou libérale b)
Comptes chèque : le compte de chèque qui comporte pour son titulaire la faculté
l’émettre des chèques : c’est un compte de dépôts à vue tenu en dinars. Il se fonctionne : -
Au crédit : les virements, les versements d’espèces, les versements de chèques…
-
Au débit : les retraits d’espèces et de chèques, les virements, les paiements par cartes
bancaires, les prélèvements automatiques… Le compte chèque est destiné pour : Toute personne physique résidente pour des besoins non professionnels. Toute personne morale à but non lucratif (association, syndic,)
c)
Compte à terme : le compte à terme est un compte de dépôts productif d’intérêts sur
lequel sont placés pour une durée fixée à l’avance au choix de client. La durée de placement varie entre 3 moins et 5 ans. Le compte à terme est destiné pour : Toute personne physique ou morale. de nationalité tunisienne ou étrangère.
Toute personne morale non résidente d) Compte Spécial d’épargne : Le compte Spécial d’épargne vous permet de constituer progressivement des économies tout en bénéficiant de :
Une prime de fidélité pour les fonds restés stables
Une disponibilité totale et sécurité des fonds
Une possibilité de retrait au niveau de tout le réseau d’agences STB
Des intérêts décomptés trimestriellement Le compte spécial d’épargne il se fonctionne : -
Au crédit : toute opération de versement d’espèces, de chèques, des virements
et des intérêts. -
Au débit : toute opération de retrait d’espèces et de virements.
Le compte spécial d’épargne est destiné : Toute personne physique. Conditions d’ouverture de compte spécial d’épargne : -
Seules les personnes physiques sont capables d’ouvrir un compte spécial d’épargne,
les mineurs ne peuvent ouvrir un compte que par l’intermédiaire de leurs tuteurs. -
Le solde d’épargne est un livret unique par personne.
-
Toutes les opérations de retraits et de versements dans un compte d’épargne doivent
être dans un carnet d’épargne. -
Le livret d’épargne est un livret unique par personne.
Les fonctionnalités du compte spécial d’épargne : -
Des versements chèques
-
Des versements espèces
-
Des virements de votre compte chèque
5. Les opérations bancaires a) Versement en espèce :
Les versements peuvent être effectué pat le titulaire du compte ou bien par autre personne. Ils peuvent être effectués dans n’importe quelle agence de banque. On a -
Versement espèce
-
Versement chèque
Figure 3 : Ordre de versement
b)
Retrait en espèces :
Les retrait en espèces peuvent être effectué par un client au guichet de son agence bancaire ou d’autres agences de sa la banque. Les retraits d’espèces peuvent aussi se réaliser à partir d’un distributeur ou d’un guichet automatique de billets. Ces retraits font généralement l’objet de tarifications variables selon la politique commerciale de l’établissement bancaire.
c) Remise chèque :
Figure 4: Ordre de retrait
La remise de chèque correspond aux dépôts d’un ou de plusieurs chèques par un client auprès de sa banque afin que celle-ci en assure le recouvrement. La remise de chèques peut être effectué dans un guichet automatiques ou aux guichets physique de la banque. Chaque chèque remis doit être signé par le client bénéficiaire à qui, la banque demande la plus souvent, d’indiquer le numéro de compte à créditer au chèque.
Figure 5: Remise chèque
d) Remise effets à l’encaissement : La lettre de change est un écrit personne, le tiers donne d’ordre a une autre personne le tiré, de payer a une date déterminé une somme d’argent a une tierce personne appelé bénéficiaire. Le
porteur d’une lettre de change, client de la banque peut confier à cette dernière la tache encaissée, en ses lieux et place, le montant de lettre de change a date d’échéance
Figure 6: Remise effets
e) Remise effets a l’escompte :
L’escompte est la convention par laquelle la banque le banquier s’oblige à payer, par anticipation, au porteur le montant des effets de commerce remise à la banque. Le payement de ces effets de commerce a leur échéance, le client bénéficiaire de l’escompte, s’engage a rembourse les valeurs nominale des effets impayé 5. Les opérations de virements a) Définitions : Le virement est l’ordre que donne un client à sa banque de virer une somme déterminée soit à un autre compte lui appartenant ouvert chez la même banque ou chez une banque différente, soit au compte d’un tiers tenu chez la même banque ou chez une autre banque. Le virement permet donc le transfert de fonds : •
Soit entre comptes différentes ouverts par une même banque personne chez le même
banquier ou chez banquiers différentes •
Soit entre deux personnes distincts ayant leurs comptes chez le même banquier ou
chez deux banquiers différents. b) Formes de virements : Virement ponctuel :
Permet de réaliser un transfert d’argent d’un compte bancaire à un autre d’une manière occasionnelle pour payer une facture de téléphone par exemple Virement permanent : Permet le transfert à des échéances fixes (par exemple le 24 de chaque mois) la même somme à la même personne Aux dates indiquées par le client, sa banque effectuera le virement demandé sans que le client ait à renouveler a chaque fois son instruction de virement. Virement simple : D’un compte à un autre compte. Virements multiples : D’un compte à plusieurs comptes. Virement interne : Entre deux comptes ouverts dans la même banque Virement externe : Entre deux comptes ouverts dans deux banques différentes. c) Les moyens de virements : Au guichet de son agence : C’est le moyen la plus classique il s’agit de se rendre à sa banque et d’utiliser à sa banque et d’utiliser l’ordre mis à sa disposition pour inscrire son numéro de compte, le RIB de la personne à qui l’on souhaite faire un virement ainsi le montant de la transaction puis de signer le document, qui justifie son acte.
Figure 7: Virement
Aux distributeurs automatiques : C’est moyen rapide et très pratique.il suffit d’insérer sa carte, de taper son cadre secret, de choisir l’option virement, d’enter le RIB du compte destinataire, d’indiquer le montant de virement, de valider, d’attendre que l’opération se déroule et enfin de récupère le ticket qui sert de justificatif. Par internet : C’est la méthode la plus utilisée surtout par les entreprises et de professionnels il n’est désormais plus besoin de se déplacer à un guichet, rendant ce mode de paiement d’autant plus pratique. Il suffit que le client se connecte à son compte en ligne et choisit l’option virement. Après avoir les informations nécessaires à savoir le RIB du bénéficiaire et le montant de la somme à transférer il valide l’opération. 6. Les opérations de change Pour un particulier, une opération de change consiste à échanger la monnaie de son pays contre celle d'un pays où il souhaite se rendre, dans un guichet
a spécialisé, moyennant le
paiement d'une commission. L'échange se fait en espèces. Pour une entreprise, les opérations de change se font le plus souvent par des achats/ventes à terme, afin de se prémunir contre les fluctuations des devises.
En finance, une opération de change consiste à acheter ou vendre à terme telle devise contre une autre, à un prix préalablement fixé.
Figure 8: Change
a) Achats devises : Cette opération nécessite un contrôle de la part de guichetier ou de caissier de l’identité de client en lui demandant une pièce d’identité le passeport. A la suite de cette vérification, l’argent doit remplir clairement le bordereau. b) Ventes devises : Tout personne résident domicile en Tunisie partant à l’étranger a le droit d’une allocation touristique. En se présentant à la banque, le client doit apporter avec lui son passeport et le donne au contrôleur. Ce dernier doit établir un bordereau de vente puis il pose le cachet « allocation touristique » sur le passeport. Après il lui donne le bordereau avec la monnaie tunisienne et donne au client le montant en monnaie étrangère.
Conclusion : Dans ce chapitre nous essayons de présenter la société tunisienne en banque et les opérations réalisé dans la banque
Chapitre 2 : fondements théoriques de la liquidité
Introduction La théorie économique a défini ce concept et le premier théoricien l’ayant introduit est Keynes dans « A Treatise on money1». La notion de la liquidité recouvre plusieurs aspects, la liquidité de l’économie, d’un actif et la liquidité bancaire, variable sur laquelle nous mettrons l’accent puisque c’est le cœur de ce travail. Sa gestion revient la banque centrale dans le cadre de la mise en œuvre de la politique monétaire. La littérature économique nous enseigne qu’il existe deux modes de régulation de la liquidité bancaire. La régulation par la base monétaire et la régulation par les taux d’intérêt. Jusqu’aux années 80, la majorité des banques centrales optaient pour une régulation par la base monétaire. Cependant à partir des années 90, la plupart d’entre elles l’ont abandonnée au profit d’une régulation par les taux d’intérêt. Section 1 :la liquidité bancaire L’objectif de cette section est de définir la notion de la liquidité sous ses différents aspects. Par la suite nous présenterons les déterminants de la liquidité bancaire.
1. Définition de la notion de risque la liquidité La liquidité banque centrale et celle de marché constituent des sources de liquidité pour les banques, c’est-à-dire une réserve dans laquelle elles peuvent puiser. Elles constituent donc une offre de liquidité pouvant alimenter la demande nette des banques, appelée « liquidité de financement. a) La liquidité banque centrale et le risque de liquidité banque centrale La liquidité d’une banque centrale est sa capacité à fournir la liquidité dont le système financier a besoin. Le risque de liquidité inhérent dans ce cas est presque inexistant parce que la banque centrale peut toujours fournir de la monnaie banque centrale dont elle a le monopole d’émission. Le risque pour les banques de second rang de ne plus avoir accès à cette liquidité est quasi nul et la banque centrale joue un rôle de prêteur en dernier ressort, c’est-à-dire qu’elle détient le réservoir ultime de liquidité. Dans le cadre de sa politique monétaire, elle a le pouvoir de prêter la quantité de liquidité qu’elle souhaite au prix qu’elle détermine et veille à éviter les situations d’excès ou de déficits de liquidité dans le système. b) La liquidité de marché et le risque de liquidité de marché La liquidité de marché correspond à la liquidité, ou la monnaie, qu’un investisseur, ici une banque, est en mesure d’obtenir grâce à la liquidation des actifs qu’il détient. Elle renvoie donc à la liquidité des actifs négociables sur un marché, c’est-à-dire à leur faculté d’être Instantanément revendus et sans perte de valeur (à un prix de liquidation proche de leur prix d’achat). La liquidité d’un actif renvoie à la liquidité du marché (secondaire) où il se négocie, d’où la terminologie de liquidité de marché. Un marché liquide présente quatre caractéristiques : la profondeur, l’étroitesse, l’immédiateté et la résilience. La profondeur du marché est la capacité de réaliser des transactions de volume important sans impact significatif sur les prix. Plus le marché le permet et plus il sera profond. c) La liquidité de financement et le risque de liquidité de financement1 une situation de trésorerie où elles sont capables de faire face à leurs obligations à temps Par conséquent, une banque est-il liquide si elle est victime d’une insuffisance de trésorerie, c’està-dire si elle n’est plus en mesure d’honorer ses engagements immédiats (décaissements) grâce à ses encaissements. En interne, la banque possède donc des réserves de liquidité que
sont les encaissements liés à son activité qui peuvent correspondre, par exemple, à une augmentation de la collecte de dépôts. La liquidité de financement s’apparente donc à une demande nette de liquidité qui peut d’ailleurs correspondre, dans certains cas, à une offre nette de liquidité lorsque la trésorerie nette de la banque est positive (la banque prêtera alors sur le marché monétaire interbancaire). Ces auteurs considèrent donc que « le risque de liquidité de financement correspond à la possibilité que sur un horizon donné, la banque puisse devenir incapable de régler ses obligations d’une manière immédiate ». Ce risque présente deux composantes mesurant respectivement un effet « quantité » et un effet « prix » : le montant aléatoire des flux sortants de monnaie ou de trésorerie (décaissements) et le coût aléatoire d’obtention de la liquidité de financement de différentes sources (liquidité de marché, liquidité banque centrale, dépôts à vue). Le risque de liquidité dépend ainsi de la distribution de probabilités des deux composantes aléatoires citées ci-dessus.
d) Interactions entre la liquidité de financement et la liquidité de marché Les différents concepts de liquidité ayant été définis, nous pouvons éclairer les interactions existant entre la liquidité de financement et la liquidité de marché grâce à deux approches théoriques et une approche empirique. Approche de Nikolaou Nikolaou (2009) met en évidence les liens qui existent entre les trois types de liquidité en se basant sur deux scénarios. Le premier est celui de périodes normales où le risque de liquidité est faible et où un cercle vertueux entre les trois types de liquidité est à l’œuvre. Le second correspond à des périodes de turbulences caractérisées par un risque de liquidité élevé et un cercle vicieux entre les trois types de liquidité. Dans le premier scénario, la liquidité circule facilement entre les trois types de liquidité établissant un cercle de liquidité vertueux qui contribue à la stabilité du système financier La banque centrale, qui a la responsabilité de fournir la liquidité agrégée (Friedman et Schwarz, 1963), apporterait la quantité de liquidité neutre au système financier, liquidité qui à son tour serait redistribuée par les marchés des agents en excès de liquidité (dits « sur liquides ») vers ceux qui ont besoin de liquidité (dits « il liquides »). Après cette redistribution, la banque centrale observerait la nouvelle demande globale de liquidité et adapterait sa création monétaire pour y répondre. Ainsi, un cercle de liquidité vertueux redémarre, et ainsi de suite.
Chaque type de liquidité joue un rôle spécifique et complémentaire car chaque forme de liquidité dépend ainsi du bon fonctionnement des deux autres pour que le système puisse être liquide dans son ensemble. En situation de cercle vertueux, la liquidité circule facilement dans le système et les banques peuvent avoir recours à n’importe quelle option de liquidité disponible (banque centrale, déposants, marché des actifs, marché interbancaire) en se fondant seulement sur le prix de chacune d’entre elles si les marchés sont efficients. Dans ce scénario, le risque systémique est minimal au sein du système financier et la probabilité d’une crise (systémique) est donc faible. La stabilité du système financier est donc assurée.
Figure 9 Les trois nœuds de liquidité du système financier
Source Nikolaou (2009)
Cet auteur montre bien comment les interactions entre les trois principaux types de liquidité peuvent être affectées par le risque de liquidité. En fait, les liens forts qui existent en période normale restent présents en périodes de turbulences, mais cette fois, ils servent plutôt de canaux de propagation de risque et déstabilisent le système financier. Il met l’accent sur deux canaux de transmission : le marché inter bancaire et le marché des actifs.
Canal du marché interbancaire :
Ce canal permet la propagation du risque de liquidité de financement idiosyncratique au risque de liquidité de marché systémique. Cela est dû au fait que sur le marché interbancaire, le risque de liquidité de financement est directement lié au risque de liquidité de marché. Les faillites bancaires individuelles peuvent conduire à un rétrécissement du bassin commun de liquidité dont les banques dépendent et propager ainsi le manque de liquidité à d’autres banques. Une telle situation d’il liquidité généralisée peut conduire à une contagion de faillites au sein du système bancaire et donc à une crise systémique.
Canal du marché des actifs :
Quand le canal de liquidité du marché interbancaire est sévèrement affaibli, le risque de liquidité peut se transporter vers le marché des actifs parce que les banques sont contraintes de s’y procurer de la liquidité, mais moyennant des ventes à « prix cassés ». Cela aurait un impact à la baisse sur les prix des actifs et provoquerait une situation d’illiquidité de marché. La propagation passe par l’actif des bilans des banques puisque ces dernières se retrouvent obligées de restructurer leurs portefeuilles en privilégiant les actifs les plus liquides et en liquidant les autres actifs de façon de plus en plus coûteuse.
Approche de Brunner Meier et Pedersen Brunner Meier et Pedersen (2009) s’intéressent à ces interactions endettant l’accent sur les opérateurs de marché ou traders. Ils fournissent un modèle qui lie la liquidité d’un actif de marché à la liquidité de financement des traders. Ils rappellent que ces derniers fournissent de La liquidité de marché et que leur capacité de le faire dépend de la facilité avec laquelle ils accèdent à la liquidité de financement, à savoir le capitale les exigences de marge. Inversement, le financement des traders dépend de la liquidité du marché des actifs. Cette relation fait que la liquidité de financement et la liquidité de marché peuvent se renforcer mutuellement et mener à des spirales de liquidité.
Le trading exige du capital.
Quand un trader veut acheter un titre, il emprunte de la liquidité auprès d’une contrepartie et il peut alors utiliser lui-même le titre comme collatéral (garantie) auprès du prêteur, mais il ne peut pas emprunter le prix en entier. La différence entre le prix du titre et la valeur du collatéral est la marge qui aide le prêteur à limiter ses risques, car son niveau de garantie dépend du prix fluctuant du titre pris en collatéral. Le même principe s’applique pour les ventes à découvert. Les marges se financent donc grâce aux fonds propres(capital) du trader qui doivent être à tout moment supérieurs au total des marges sur toutes ses positions.
Les marges :
Les marges sont déstabilisatrices pour le système financier lorsqu’elles augmentent avec l’il liquidité de marché, et ce, dans un contexte où les traders sont imparfaitement informés quant à la valeur fondamentale des actifs et où la volatilité du marché est forte. Elles poussent dans ce cas les spéculateurs à liquider leurs positions dans les temps de crise. C’est ce qui contribue à rendre fragile le marché et à l’assécher en liquidité de manière soudaine. Les marges peuvent aussi théoriquement diminuer avec l’ile liquidité de marché et jouent alors un rôle stabilisateur. Cela arrive quand les opérateurs de marché sentent que les prix divergent des valeurs fondamentales à cause d’une-il liquidité provisoire du marché et que la liquidité va s’améliorer. Cela est important car le prix des actifs est guidé par des considérations de liquidité de financement plutôt que par des mouvements dans leur valeur fondamentale pendant les crises. En effet, l’information sur la valeur fondamentale des actifs et la volatilité fondamentale des marchés est cruciale dans de telles circonstances car elle éclaire les agents financiers. Elle leur permet de distinguer un état d’il liquidité dû à la mauvaise qualité des actifs d’un état d’il liquidité passager dû à un défaut de coordination entre les acteurs du marché. L’information joue ici un rôle clé dans la rationalité du comportement des marchés puisqu’elle permet aux agents financiers de fixer correctement le niveau des marges.
Figure 10: Les étapes des spirales de marge et de perte
Source : Brunnermeier et Pedersen (2009)
2. Les déterminants de liquidité : La littérature économique a défini les déterminants de la liquidité bancaire comme étant « l’ensemble des événements qui affectent la liquidité des banques et les contraignent danseur distribution de crédit»11, autrement dit ce sont l’ensemble des éléments qui entraînent une variation du besoin de refinancement des banques auprès de la banque centrale. Ces facteurs peuvent être restrictifs lorsqu’ils produisent une fuite de liquidité bancaire ou bien expansifs lorsqu’ils produisent un flux de liquidité. On distingue des facteurs autonomes et des facteurs réglementaires. a) Les facteurs autonomes : Les opérations de retraits/dépôts de billets par les agents économiques non financiers, les opérations avec le Trésor public et les achats/ventes de devises à la banque centrale, constituent des « facteurs autonomes » de la liquidité bancaire puisqu’ils échappent au contrôle de l’autorité monétaire. Leur évolution ne dépend pas de la politique monétaire de la banque centrale mais de phénomènes économiques. Ils résultent des comportements des agents non financiers et de leur demande de conversion des dépôts bancaires
Opérations de retraits / dépôts de billets par les agents économiques non financiers : Les demandes de dépôts et de retraits des billets de banque par le public pèsent sur la liquidité des banques. Lorsque les versements sont supérieurs aux retraits effectués par la clientèle, la liquidité bancaire est améliorée. Inversement lorsque les retraits sont supérieurs aux versements, la liquidité bancaire se trouve diminuée. La circulation des billets dépend d’un ensemble de considérations économiques, psychologiques et éventuellement de variations saisonnières.
Achats / ventes de devises à la banque centrale : Les cessions et les achats de devises étrangères effectués par les banques auprès de la banque centrale impliquent, de la même façon que les versements et les retraits de billets, une variation de la liquidité bancaire, puisqu’elles sont réglées par crédit ou débit au compte des banques auprès de l’institut d’émission en monnaie centrale. Opérations avec le Trésor public : Le Trésor public ne possédant pas de comptes auprès des banques, les opérations de recettes et de décaissements auxquelles il procède, sont centralisées au niveau de son compte auprès de la banque centrale. C’est un facteur de la liquidité bancaire puisque « tous les transferts de fonds entre le Trésor et les banques se répercutent sur leurs comptes auprès de la banque centrale b) Les facteurs réglementaires : « La réserve obligatoire »
Parallèlement aux facteurs autonomes, des facteurs réglementaires influencent la liquidité bancaire. La réserve obligatoire constitue un « facteur réglementaire » que la banque centrale peut manipuler, en obligeant les établissements de crédit à conserver auprès d’elle, sous forme de réserves un pourcentage variable de leurs dépôts.13 Une modification du taux des réserves modifie les conditions du marché monétaire. Des réserves obligatoires par la banque centrale provoquerait un besoin de liquidités pour les banques. Comme elles ne peuvent pas renoncer à leur contrat de crédit en cours et qu’elles doivent maintenir leurs activités, les banques subissent dans un premier temps des effets sur leurs trésoreries. La banque centrale peut alors pousser plus loin son action en augmentant les taux de manière à neutraliser la résistance des réserves excédentaires des banques, d’où lacération d’un besoin de liquidités pour le système bancaire. De ce fait, les réserves obligatoires sont à l’origine d’une demande de monnaie centrale puisqu’ils créent une fuite de la monnaie des banques. En ponctionnant la liquidité bancaire, elles permettent de limiter les possibilités de création monétaire.
3. Mesure de la liquidité : Mesurer efficacement la liquidité d'une entreprise est primordial, notamment afin de s'assurer que les échéances des dettes à court terme soient correctement financées par le cash disponible, et si nécessaire par des actifs de court terme facilement transformables en liquidités.
Le ratio de liquidité générale (actifs à moins d’un an / passifs à moins d’un an)
Le ratio de liquidité réduite ([créances à moins d’un an + disponibilités] / passifs à moins d’un an) :
Le ratio de liquidité immédiate (disponibilités / passifs à moins d’un an).
Attention : Attention, contrairement au risque de solvabilité (incapacité à rembourser sa dette), le risque de liquidité ne concerne pas que les entreprises en difficulté !
Dans le cas d'une entreprise dont le chiffre d'affaires croît rapidement, la croissance également rapide de son besoin en fonds de roulement (BFR) - somme nécessaire afin de couvrir l'écart entre les créances clients et les dettes fournisseurs - peut grandement dégrader l'état de la trésorerie nette et exposer la société au risque de liquidité.
Section 2 : la performance bancaire 1. Définitions : La définition générale du concept de la performance, nous permet de déduire qu’il existe Plusieurs types de « performance » et que c’est un concept qui peut être utilisé dans différents Domaines, dans l’objectif d’évaluer la capacité de l’entité à réaliser les objectifs qu’elle est Supposée atteindre. En ce qui concerne les banques, Venkatraman et Romanujan (1986) affirment que la performance bancaire peut être mesurée en se basant sur trois différents concepts de la performance qui sont : la performance financière, et la performance opérationnelle Dans ce contexte, Lallé (1992) a ajouté plusieurs autres types de performances à prendre en considération à savoir, la performance économique, technique, managériale, commerciale et sociale. a) La performance économique La performance économique est généralement représentée par les résultats et les chiffres Qui sont présentés au niveau de la comptabilité et qui renseignent sur la situation actuelle de L’entreprise, à savoir : le chiffre d’affaire, la valeur ajoutée, le résultat d’exploitation, le résultat net, etc. Cette performance correspond aussi à la capacité de l’entreprise à pouvoir créer de la richesse et de la valeur sur le long terme, et ceci par la fixation d’objectifs clairs, réalistes et chiffrables. Donc, lorsqu’il s’agit des banques, la performance économique peut être appréciée À travers l’évaluation du PNB. Il s’agit du produit net bancaire qui exprime la différence entre Les produits et les charges d’exploitation de la banque. b) La performance sociale D’après Bayed (1992), la performance sociale est définie comme étant le niveau de satisfaction atteint par l'individu participant à la vie de l’organisation. En pratique, cette performance est difficilement mesurable quantitativement. Elle dépend essentiellement des conditions de travail des salariés ainsi que des actions qui sont mises en place par l’entreprise pour les améliorer. Il existe plusieurs indicateurs et critères qui peuvent être utilisés pour mesurer cette Performance à savoir :
La satisfaction des salariés qui peut être mesurée par des enquêtes et des sondage internes.
La fréquence des crises sociales au sein de la banque qui se traduisent par les grèves, le degré d’absentéisme, les conflits internes, etc.
Le taux des départs du personnel. c) La performance financière
La performance financière est la capacité de l’organisation à optimiser l’utilisation de ses ressources humaines, matérielles et financières disponibles pour la réalisation des objectifs financiers fixés par cette dernière : il s’agit de minimiser les coûts tout en maximisant les gains. Il existe différents indicateurs à suivre pour évaluer la performance financière de la banque et qui font partie de ses objectifs principaux. Ces objectifs se résument dans la réalisation de profits maximums à travers l’augmentation des revenus, la réduction des coûts d’exploitation, l’amélioration de la productivité par agence, par portefeuille, par produit etc. d) La performance managériale La performance managériale s'exprime à travers le pouvoir et la capacité du manager à équilibrer et répartir son temps entre les trois éléments suivants : l’esprit de conception, l'habilité d'exécution et enfin la conciliation et la gestion des conflits (Frioui, 2001). Cette performance peut également indiquer la capacité de l'équipe dirigeante à atteindre les objectifs fixés. Pour l’évaluer, il existe cinq critères à examiner (Boyatisiz, 1998) :
La direction des subordonnés : développement, aide, autorité, etc.
L'entrepreneurship : efficience, efficacité, etc.
Le leadership : logique de raisonnement, confiance en soi, communication, etc.
La gestion des ressources humaines : gestion des processus et des groupes, etc
D’autres compétences : Contrôlent de soi, objectivité relative, énergie et capacité d'adaptation, etc.
e) La performance technique
La performance technique met en relation deux principaux facteurs qui sont : le facteur humain et le facteur technique. Cette performance est reliée à l’efficacité avec laquelle une entreprise utilise ses ressources disponibles ainsi que le degré d’optimisation et d’innovation de son processus de production. L’entreprise est tenue de maximiser sa performance, sa rentabilité et sa productivité tout en utilisant d’une manière optimale ses ressources humaines et techniques. f) La performance organisationnelle La performance organisationnelle a été définie par Kalika (1988) comme étant « les mesures portant directement sur la structure organisationnelle et non pas sur ses conséquences éventuelles de nature sociale ou économique ». Cet auteur, a aussi introduit plusieurs facteurs qui permettent d’exprimer et d’expliquer la performance organisationnelle, à savoir :
Le respect de la structure formelle : le non-respect de la structure qui est préalablement définit par l’entreprise peut aboutir à un dysfonctionnement et des troubles au niveau l’organisation
Les relations entre les différents services : l'entreprise doit travailler sur la minimisation des conflits et des facteurs déclencheurs de ces derniers dans l'objectif de faciliter la coordination entre ses différents services.
La qualité de la circulation de l'information : le développement de systèmes d’informations performants et efficaces qui permettent une circulation d’une manière optimale de l’information au sein de l’organisation.
La flexibilité de la structure : l’entreprise doit être apte et capable à s’adapter et à réagir faces aux différentes contraintes
g) La performance commerciale La performance commerciale peut être définie comme étant la capacité d’une entreprise à attirer de nouveaux clients et ce tout en veillant à préserver sa clientèle actuelle par la satisfaction de leurs besoins en proposant des services/produits qui vont répondre à leurs attentes et ceci tout en tenant compte de la concurrence. Cette performance peut être exprimée et évaluée à partir de plusieurs indicateurs tel que :
La part de marché de la banque et son évolution
Le degré de satisfaction des clients
Le taux de fidélisation de la clientèle
Pour conclure, il existe plusieurs domaines dans lesquels il est possible d’évaluer la performance d’une banque. L’objectif des établissements de crédits est de garantir un niveau de performance approprié dans tous les domaines évoqués ci-dessus afin d’assurer la satisfaction des critères suivants, qui selon Zghal et Chaabouni (1992) doivent être remplis pour prouver qu’une banque est performante :
Une structure financière saine et équilibrée.
Une croissance continue sur tous les plans.
Une bonne gestion du capital humain.
Une facilité d’intégration dans le marché. Une capacité d’adaptation à l’environnement industriel, commercial et social.
2. Les déterminants de la performance bancaire D’après la littérature, les déterminants de la performance bancaire sont de deux types ; internes à la banque et externes. Dans ce cadre, Athanasoglou et al. (2005) et Rouabah (2006) confirment que les facteurs internes sont spécifiques à la banque. Ces dits facteurs reflètent les différentes politiques de nature organisationnelle et managériale adoptés par la banque ainsi que les stratégies mises en place. En ce qui concerne les facteurs externes, ils sont liés à l’environnement économique, financier, légal et macro-économique, et ils englobent les différentes variables qui peuvent affecter la performance des banques. a) Facteurs internes : Les facteurs internes permettent d’évaluer d’une manière globale, la santé financière et la situation de la banque ainsi que l’efficacité des différentes politiques et stratégies qu’elle adopte.
Taille :
La plupart des études empiriques qui ont été réalisées sur la relation entre la taille et la performance bancaire adoptent le logarithme du total actif comme mesure de la taille de la banque. Les résultats obtenus sont mitigés; ceci s’explique par le fait que les études sur la relation entre la taille de la banque et sa performance sont multiples et appliquées dans différents contextes ; différents pays et différentes périodes.
La capitalisation :
La capitalisation bancaire est mesurée généralement par le ratio : « capitaux propres sur le total actif ». En effet, plusieurs travaux empiriques ont démontré que les banques qui ont une forte capitalisation sont les plus performantes. Nous pouvons citer les travaux de Kohlscheen et al. (2018), Kawshala et al. (2017), Menicucci et al. (2016), Yakubu (2016), Ben Naceur et Goaied (2001), Demirgüç-Kunt et Huizinga (1999), Berger (1995), Bourke (1989), ces auteurs ont démontré qu’il existe une relation positive entre la capitalisation et la rentabilité bancaire. Leurs résultats sont expliqués par le fait que les banques qui disposent de capitaux propres importants sont exposées à un risque de faillite moins élevé et peuvent ainsi se permettre d’investir dans des actifs risqués. Par conséquent, ces banques arrivent à dégager une rentabilité plus élevée et ainsi être plus performantes. De plus, les établissements bancaires fortement capitalisées sont plus solvables et reflètent la capacité de ces banques à respecter leurs engagements. Elles bénéficient ainsi de faibles taux de financement sur les marchés et arrivent alors à réduire leurs coûts en payant de faibles taux d’intérêts sur leurs dettes. Par ailleurs, les banques à capitalisation importante, ne sont pas contraintes de s’endetter lourdement et arrivent ainsi à éviter les répercussions négatives du surendettement et supporter d’importantes charges d’intérêts. De plus, un ratio de capitalisation important, exprime le degré d’implication des actionnaires et que la banque est confiante et optimiste au sujet de ses projets, ce qui rassure les différents acteurs économiques. Cependant, d’autres auteurs comme Garcia et al. (2016), Chouikh et Blagui (2017), trouvent une relation négative entre la capitalisation et la rentabilité bancaire. D’une part, un ratio de capitalisation élevé suppose que la part des dettes est relativement limitée au niveau de la structure du capital de la banque. Cela va priver la banque de bénéficier de l’exonération fiscale des charges financières et de l’effet de levier ce qui va réduire la rentabilité de la banque. D’autre part, si le ratio de capitalisation est élevé, cela désigne une faible exposition au risque. Or, compte tenue de la corrélation entre le risque et le rendement, si une banque est faiblement exposée au risque, elle ne peut pas réaliser un rendement élevé.
Les frais d’exploitation :
La théorie économique stipule que les frais d’exploitation ont un effet négatif sur la performance des banques. Cependant les résultats de plusieurs études empiriques divergent en ce qui concerne l’impact de ces charges sur la performance des établissements de crédits. En effet, d’après les travaux de Nessibi (2016), plus les frais d’exploitation sont élevés, plus la
banque aura des charges à supporter lors de l’exercice de son activité. Cela va se répercuter sur la rentabilité de la banque qui sera touchée négativement. Cependant, certaines études empiriques (Bashir (2000) et Ben Naceur (2003)), démontrent qu’il existe une relation positive entre les charges d’exploitation et la performance bancaire. Selon ces chercheurs, les frais d’exploitation vont stimuler la productivité de la banque et par conséquent elle sera plus performante. De même, pour maximiser leurs profits, les banques ont tendance à engager des frais d’exploitation supplémentaires. Ce qui explique la corrélation positive entre ces frais et la rentabilité de la banque. Par ailleurs, les dépenses d’exploitation qui sont supportées par les banques, sont souvent répercutées sur la clientèle, ce qui a un effet positif sur la marge nette d’intérêts de la banque. D’autres chercheurs comme Anghbazo (1997) ; Guru et al (2002) estiment que la banque ne peut réaliser de profits sans engager de dépenses. Cependant, les dépenses d’exploitation n’auront un effet favorable sur la marge d’intérêts que lorsque les banques respectent un niveau optimal et tolérable de dépenses, qui va leur permettre d’éviter le gaspillage de leurs ressources financières disponibles.
La diversification des revenus :
Le degré de diversification est mesuré généralement par le ratio suivant : revenus hors intérêts liés aux prêts sur le total actif. Il s’agit de s’intéresser aux revenus de la banque qui ne sont pas liés à son activité traditionnelle d’intermédiation. Plusieurs chercheurs ont essayé de déterminer la relation entre le degré de diversification et la performance des banques. Ces chercheurs ont abouti à des résultats divergents. Selon Javaid (2016); Albertazzi et al. (2016); Nisar (2015), Sologoub (2006) et Alper (2011) il existe une relation positive entre la diversification et la performance bancaire. D’après ces auteurs, les banques qui génèrent des revenus élevés qui sont issus des activités non traditionnelles, ont généralement une rentabilité plus importante. Ils confirment que, les banques assez diversifiées sont plus aptes à substituer les pertes subites sur un service ou un produit, par les gains qui sont réalisés sur d’autres produits, ce qui améliore leurs rentabilités. Cependant, d’autres chercheurs comme De Young et Rice (2004) ; Stiroh et Rumble (2006), démontrent l’inverse et trouvent une corrélation négative entre le degré de diversification et la performance de la banque. En effet, ces auteurs trouvent que les banques dont une part importante de leurs actifs ne produit pas d’intérêts, sont les moins performantes. D’après ces auteurs, les banques diversifiées ne s’appuient plus uniquement sur leurs activités d’intermédiation, ceci limite leurs marges d’intérêts et par conséquent leurs rentabilités. De même, les banques qui se sont spécialisées dans une seule
activité arrivent à mieux gérer les problèmes qui sont lié à l’asymétrie d’informations et parviennent ainsi à améliorer leurs rentabilités.
Les engagements hors bilan :
Les activités du hors bilan peuvent être classées dans les produits liés aux opérations de crédits comme les engagements de prêts et les lettres de crédit, et dans les produits de gestion des risques de change et de taux d’intérêt. Ces activités sont bien développées surtout depuis l’internationalisation des marchés bancaires et l’accès au marché international des capitaux. Certains auteurs Diamond (1984), Allen (1988) a trouvé que les engagements hors bilan ont un effet positif sur la rentabilité bancaire. D’après Diamond (1984), certaines activités du hors bilan exigent un faible apport en capital et procurent des profits supplémentaires. Par ailleurs, Goddard (2004) a évalué l’effet de cette variable sur la rentabilité des banques européennes et américaines, d’après ses résultats, le coefficient de la régression est négatif pour l’Allemagne mais il est positif pour l’Angleterre. Cependant, Pour les autres pays, les coefficients ne sont pas significatifs.
La qualité de crédit :
La qualité du crédit est mesurée généralement par les deux ratios suivants : le ratio des provisions sur les créances douteuses sur le total des créances et le ratio des prêts non performants sur le total des prêts. La plupart des économistes conviennent qu’il existe une relation négative entre la mauvaise qualité des crédits et la rentabilité des banques. En effet, plus les mauvais crédits augmentent, plus le risque encouru par la banque va s’accentuer, et par conséquent le niveau des provisions va croître ce qui va réduire la rentabilité de la banque. En effet, ces résultats ont été démontrés par plusieurs chercheurs comme Mehta et Bhavani (2017), Garcia et Guerrero (2016), Menicucci et, al. (2016), qui ont trouvé que ce ratio a un impact négatif sur la rentabilité des banques. De même, Miller (1997), Athanasoglou et al (2008) et Liu et al (2010) ont trouvé que toute dégradation de la qualité des crédits, va réduire la rentabilité des fonds propres (ROE) et la rentabilité des actifs (ROA) de la banque. Cependant, d’après Pasiouras et Kosmidou et (2007), il existe une relation positive entre les mauvais crédits et la marge d’intérêts. Selon ces chercheurs, les banques ont tendance à augmenter leurs marges d’intérêts pour faire face et essayer de compenser cette détérioration de la qualité du portefeuille crédit ainsi que pour la couverture des charges supplémentaires qui pourront en résulter. Ainsi, la mauvaise qualité de crédit va augmenter la rentabilité de la
banque.
Politique de crédit :
D’après les travaux de Ben Naceur (2003), la maitrise de la politique de crédit va permettre à la banque d’améliorer sa performance. En effet la banque doit avoir un certain équilibre entre ses dépôts et ses crédits. Une politique expansionniste de crédits, peut diminuer la rentabilité de la banque si celleci n’est pas compatible avec la stratégie qui est poursuivie au niveau de la collecte de dépôts. Il doit exister une certaine complémentarité entre les différentes politiques de collecte et d’octroi de crédit au niveau de la banque.
Les dépôts bancaires :
Concernant le niveau des dépôts bancaires, les arguments sont opposés. D’une part, un volume important de dépôts peut avoir un impact positif sur la rentabilité des banques. En effet les dépôts collectés sont des ressources stables et moins chères que les autres types et sources de financement. Ils permettent ainsi de réaliser des économies de coûts ce qui améliore la performance bancaire. D’autre part, pour collecter des dépôts importants, les banques doivent engager des dépenses aussi importantes. Par exemple, des dépenses pour ouvrir plusieurs agences et mettre en place différents départements et les dépenses nécessaires pour les ressources humaines adéquates ce qui augmente significativement les charges de la banque et qui peut baisser sa rentabilité. Les travaux empiriques de Ben Naceur et Goaied (2001) ont montré que les banques les plus performantes sont celles qui ont conservé des niveaux élevés de dépôts. De même, Abobakr (2018), Kawshala et al. (2017) et Menicucci et al. (2016) ont souligné que le montant des dépôts par rapport au total actif a un impact positif et significatif sur la rentabilité. Cependant, même si les dépôts sont considérés comme la source de financement la moins chère pour les banques, ils peuvent affecter négativement la rentabilité lorsqu'ils ne sont pas efficacement transformés en opportunités d'investissements. Ceci a été affirmé par les travaux El-Ansary et al. (2016), et Alper et Anbar (2011), qui ont trouvé une relation négative entre ce ratio et la rentabilité bancaire.
La part de marché :
D’après Liu et al (2010), il existe une relation négative entre la part de marché et la performance bancaire. En effet, d’après leurs études sur plusieurs banques japonaises, ils ont trouvé que la part de marché affecte négativement la marge nette d’intérêts de toutes les
banques de l’échantillon. Ces résultats sont expliqués par le fait que les banques qui disposent d’une faible part de marché vont essayer d’augmenter leurs parts de marché pour être plus compétitives. Pour ce faire, elles vont cibler des clients plus risqués, à qui les grandes banques refusent d’octroyer des crédits. Compte tenu du risque encouru par les petites banques sur ces crédits, elles vont exiger des intérêts plus élevés ce qui va augmenter leurs marges d’intérêts et par conséquent améliorer leurs performances. Cependant, Eichengreen and Gibson (2001) ont trouvé une relation positive entre la part de marché et la rentabilité bancaire
La propriété : banque publique ou privée
Les travaux de plusieurs auteurs ont montré que les banques privées sont plus performantes que les banques publiques. D’après Bourke (1989), la propriété publique a un effet négatif sur la rentabilité de la banque. En effet, les banques publiques n’ont pas toujours comme objectif la maximisation de leurs profits. Mais elles mobilisent généralement leurs ressources pour financer des projets qui sont profitables socialement. Ces projets sont dans la plupart des cas moins rentables et avec un risque relativement élevé. A titre d’exemple, les projets du secteur du tourisme et l’agriculture. Dans les pays en développement, ces secteurs sont caractérisés par un risque de défaut élevé ce qui va affecter la rentabilité bancaire. Cependant, d'après les travaux des chercheurs Molyneux et Thornton (1992) les banques publiques sont plus performantes que les banques privées Micco et al (2007) affirment qu’il n’existe une corrélation significative entre la propriété du capital et la performance de la banque. D’après eux cette corrélation est quasiment nulle dans les pays développés, et elle est surtout vérifiée dans les pays en développement où les banques sont moins performantes et elles sont caractérisées par de faibles marges et des charges opératoires très élevées
La propriété étrangère du capital :
Plusieurs travaux ont été réalisés pour évaluer l’impact de la propriété étrangère du capital sur la performance bancaire. La plupart des recherches ont affirmé qu’il existe une relation positive entre la rentabilité et étrangère dans les pays en développement, mais celle-ci devient négative dans les pays développés. Dans ce contexte, Bashir (2000) démontre que dans les pays en développement, les banques étrangères bénéficient d’une plus grande taille que celle des banques locales, ainsi qu’en termes de technologie et de moyens de gestion; et ceci va impacter positivement la rentabilité des banques étrangères. En outre, Claessens et al. (2000),
ont montré dans leurs recherches, que dans les pays développés, les banques locales sont plus performantes comparées aux banques étrangères.
Liquidité :
La liquidité bancaire est définie comme étant la capacité d'une banque à faire face à ses obligations et à honorer ses engagements sans subir des pertes inadmissibles ou nuire à son équilibre (Comité de Bâle sur le contrôle bancaire 2008). Les banques sont tenues de détenir des actifs liquides de haute qualité pour ne pas rencontrer des problèmes de solvabilité. La liquidité est donc considérée comme un déterminant important de la performance des banques. Toutefois, les actifs liquides sont généralement associés à un taux de rendement plus faible, de sorte qu'une liquidité plus élevée peut entraîner une baisse de la performance des banques. De ce fait, plusieurs chercheurs confirment le lien négatif entre la rentabilité des banques et la liquidité bancaire. A titre d’exemple, Molyneux et Thornton (1992) et Kosmidou (2008). De surcroît, en Asie, Shen et al. (2001) analysent la performance du secteur bancaire en Taiwan et constatent que le rapport entre les actifs liquides et les dépôts est négativement lié aux marges nettes d'intérêt. Aussi, Naceur et Kandil (2009) étudient la performance des banques en Égypte, Lin et al (2012) examinent les banques asiatiques et Sufian (2011) étudie celles de la Corée et ils constatent tous une relation négative entre la liquidité et la performance bancaire.
Le volume des prêts :
Diverses études antérieures ont déterminé une relation positive entre les prêts et la rentabilité de la banque. Les prêts sont la principale source de revenus et devraient avoir un impact positif sur la performance des banques, donc plus les banques prêteront, plus la rentabilité sera élevée. Les résultats des études d'Abel et Le Roux (2016) au Zimbabwe et de Tariq et al. (2014) au Pakistan sont cohérents avec l'argument précédent. En outre, un portefeuille de crédit important peut entraîner une baisse de la qualité du portefeuille, parce qu'il peut s'en suivre une augmentation des prêts non performants et donc une réduction des bénéfices des banques. Duca et McLaughlin (1990), concluent que les variations de la rentabilité des banques dépendent principalement de l'évolution du risque de crédit. Des études antérieures menées en Égypte telles qu'Abobakr (2018) et El-Ansary et al. (2016) ont montré qu'un ratio de prêt élevé influence négativement la rentabilité. D'autres réalisées par Menicucci et al. (2016), et Staikouras et Wood, (2003), ont également confirmé l'effet négatif du ratio de
crédit sur la rentabilité de la banque. Il est donc possible de conclure que la taille du portefeuille de crédit d’une banque affecte sa rentabilité de manière positive ou négative, selon le niveau de qualité du crédit. b) Les facteurs externes : Les facteurs externes prennent en considération la situation du pays ainsi que les conditions qui sont relatives au secteur bancaire. Ces facteurs englobent l’environnement financier, économique, réglementaire et légal.
La croissance économique :
D’après la théorie, la croissance économique, qui est mesurée généralement par le taux de croissance du PIB, exerce un impact positif sur la performance bancaire. En effet, la croissance économique va augmenter le niveau des investissements et améliorer le pouvoir d’achat des citoyens ce qui va stimuler la demande de crédit et par conséquent améliorer la rentabilité des banques. Cependant, les résultats des travaux empiriques qui ont étudié ce sujet, sont mitigés. En effet, plusieurs chercheurs comme Djalilov et Piesse (2016) et Javaid (2016) et Rouabah (2006), ont démontré qu’il existe une relation positive entre la croissance économique et la rentabilité des banques. D’après ces auteurs, une période de forte croissance est caractérisée par une hausse au niveau des investissements ainsi que de la consommation ce qui va stimuler la demande de crédit. Ceci confirme l’impact positif de la croissance économique sur la rentabilité bancaire. En revanche, d’autres chercheurs comme Bernake et Gertier (1989) et Demirguç-Kunt et al (2004) affirment l’inverse et démontrent qu’il existe une relation négative entre la croissance économique et la performance bancaire. Ces auteurs ont expliqué cet impact négatif par le fait que dans les périodes de récessions et des crises économiques, le risque de défaut des emprunteurs va être amplifié ce qui va augmenter le risque encouru par les banques. Pour compenser ce risque, les banques vont augmenter leurs taux d’intérêts sur les crédits octroyés, ainsi leurs marges d’intérêts augmentent ce qui va améliorer leurs rentabilités
L’inflation :
Plusieurs travaux ont été réalisés pour identifier la relation entre la rentabilité bancaire et l’inflation, et les résultats obtenus sont contradictoires. Revel (1979) fut le premier auteur à étudier la relation entre la rentabilité bancaire et l’inflation. Il a démontré que l’impact de l’inflation sur la rentabilité est lié essentiellement au taux de croissance des dépenses opérationnelles. Perry (1992) a introduit le concept de l’anticipation de l’inflation par les
banques. D’après, l’auteur, si l’inflation est anticipée par la banque d’une manière très précise, cette dernière peut ajuster ses taux au préalable. Ceci va augmenter la marge d’intérêts de la banque et par conséquent, sa rentabilité sera améliorée. Par contre, si la banque n’anticipe pas l’inflation et qu’elle n’arrive pas à ajuster ses taux d’intérêts, ses coûts vont augmenter plus rapidement que ses revenus. Cela va inévitablement réduire la rentabilité de l’établissement de crédit. Abreu et Mendes (2002) affirment que la relation entre l’inflation et la rentabilité bancaire dépend principalement de la vitesse d’ajustement des revenus de la banque en comparaison avec celle de ses coûts. Plusieurs autres auteurs comme Islam et Nishiyama (2016), Guru et al (2002), Pasiouoras et Kosmidou (2007), ont montré que l’inflation a un effet positif et significatif sur la rentabilité bancaire. D’après ces auteurs, si l’inflation cause une augmentation des charges de la banque, ces charges sont souvent répercutées sur les emprunteurs en augmentant les taux sur les crédits ce qui va améliorer la marge d’intérêts et par conséquent la rentabilité.
Le taux de chômage :
Le taux de chômage représente le pourcentage des chômeurs du total de la population active. C’est un indicateur qui reflète l’aptitude de l’économie à créer des emplois pour la population qui a la capacité et le besoin de travailler. Il donne un aperçu sur le développement économique d’un pays. En effet, une augmentation du taux de chômage est en général accompagnée d’une récession économique et consécutivement, une augmentation de la probabilité de défaut des emprunteurs des banques. Donc, ces événements accentuent le risque de crédit auquel les banques sont exposées et ont tendances à réduire la qualité des actifs ainsi que la performance bancaire. Ce résultat a été confirmé par les travaux de plusieurs chercheurs, à savoir Ifeacho (2014), Bolt et al (2012), qui ont essayé de cerner le lien entre la performance des banques et le taux de chômage. La majorité des recherches ont donc confirmé l’impact négatif du chômage sur la rentabilité des banques.
Le taux d’intérêt :
Plusieurs chercheurs ont étudié l’impact du taux d’intérêt sur la rentabilité bancaire. Dans ce cadre, Claessens et al. (2016), Molyneux et Thornton (1992), ont trouvé une relation positive et significative entre le taux d’intérêt et la rentabilité des banques. En revanche, d’après l’étude de Ben Naceur (2003), il a trouvé que le taux d’intérêt et la rentabilité bancaire sont négativement reliés. English (2002) s‘est intéressé à l’impact des variations successives et importantes des taux d’intérêt sur la rentabilité bancaire. D’âpres ses études, il a démontré que
les variations des taux d’intérêts n’affectent pas la rentabilité bancaire mesurée par la marge nette d’intérêts. De même, Garcia et Guerreiro (2016), d’après leurs travaux, ils sont arrivés à la conclusion que le taux d'intérêt n'a aucun effet sur la rentabilité des banques.
La concentration du secteur bancaire :
Plusieurs travaux ont été réalisés pour déterminer la relation entre la concentration du secteur et la rentabilité bancaire, et il existe différentes interprétations à ce sujet. Plusieurs chercheurs comme Brouke (1989), Moulyneux et Thornton (1992), ont constaté qu’il existe une relation positive entre la concentration et la rentabilité des banques. D’âpres les auteurs, un secteur concentré permet aux banques d’attirer plus de clients et leurs évite une rude concurrence, ce qui leur assure l’amélioration de leurs marges d’intérêts et par conséquent leurs performances. Cependant, Berger (1995), Demerguç-Kunt et Huizinga (1999), Mamatzakis et Remoundos (2003) et Staikouras et Wood (2004), affirment l’inverse. D’après eux, une concentration bancaire élevée nuit à la performance des banques. Cette idée est expliquée par le fait qu’un secteur concentré est caractérisé par des faibles taux sur les dépôts ainsi que des taux élevés sur les prêts. Par conséquent, les clients seront retissant à emprunter et à placer leur argent auprès des banques, ce qui va réduire le nombre de leurs clients ainsi que leurs rentabilités.
Le marché boursier :
Plusieurs recherches et études empiriques se sont intéressées à déterminer l’impact du niveau de développement du marché boursier sur la rentabilité bancaire. Dans ce contexte, Ben Naceur et al. (2010) ont montré que les banques qui agissent dans des pays où le marché boursier est bien développé ont une meilleure performance que les banques qui opèrent dans des pays où le marché boursier est peu développé. D’autres auteurs comme Bashir (2000), Rouabah (2006), ont affirmé que l’émergence des marchés de capitaux améliore la rentabilité bancaire et renforce l’activité des banques surtout dans les pays en développement. Cependant, d’autres recherches ont montré qu’il existe une relation négative entre le développement du marché boursier et la rentabilité bancaire. Ce résultat est expliqué par le fait que le développement et l’élargissement du marché des capitaux peut nuire et limiter les 3. Les outils de la mesure de la performance bancaire :
Suite à la revue de la littérature que nous avons effectué sur les déterminants de la performance bancaire, nous allons nous intéresser dans ce qui suit, aux moyens et outils qui peuvent être utilisés par les banques dans l’objectif d’effectuer le suivi et les mesures nécessaires de sa performance, notamment en terme de réalisation des objectifs qu’elles fixent à travers ses stratégies.
a) Les outils de suivi de la performance Ils existent plusieurs instruments permettant d’effectuer le suivi de la performance au sein d’une banque. Nous allons nous concentrer sur le tableau de bord et le reporting.
Le tableau de bord :
Boisselier et al. (1990) définissent le tableau de bord comme étant « un document synthétique rassemblant différents indicateurs sur des points clés de la gestion, destiné à un responsable désigné en vue de l’aider au pilotage de son action. » Donc, le tableau de bord constitue une synthèse de l’ensemble des indicateurs clés de performance utilisés par la banque pour examiner l’évolution de sa performance. Ces indicateurs peuvent être financiers ou ayant d’autres natures.
Le reporting
Le reporting est un document qui contient les indicateurs de résultats, qui résument les performances constatées. Il est construit périodiquement. Ceci facilite le suivi des résultats et des performances d’une unité par les supérieurs hiérarchiques. Dans ce sens, le reporting est défini comme étant un ensemble de procédures de circulation des informations assurant leur remontée régulière des filiales et des unités de base vers les niveaux hiérarchiques supérieurs de la direction générale b) Les outils de mesure de la performance bancaire La rentabilité d’une banque représente l’aptitude de celle-ci à dégager de son activité d’exploitation, après la déduction des coûts, suffisamment de gains qui vont lui permettre de poursuivre d’une manière durable l’exercice de ses activités. Ainsi, la détermination de sa rentabilité est une nécessité car elle lui permet de juger de sa santé financière ainsi que de sa pérennité.
Il existe différents instruments pour mesurer la rentabilité des banques. Dans ce contexte, Nouy (1992) a répartit ces instruments de mesure en trois catégories : L’approche par les soldes intermédiaires de gestion L’approche par les coûts, les rendements et les marges L’approche par les ratios de rentabilité
L’approche par les soldes intermédiaires de gestion :
D’après Nouy (1992), estimer la rentabilité de la banque par les soldes intermédiaires de gestion permet de déterminer les éléments qui ont permis d’obtenir son résultat net. Ces soldes sont extraits depuis le compte de résultat qui contient les produits et les charges de la banque.
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Produit net bancaire (PNB) : Le produit net bancaire (PNB) est déterminé par la différence entre les produits et les charges bancaires. Il prend en compte les différents aspects de l’activité bancaire en matière de prestations de services et d’intermédiation financière. Le PNB permet de déterminer la valeur ajoutée des banques. Il représente aussi la marge brute qui est obtenu à travers l’ensemble des activités bancaires, qui sont les intérêts, les commissions et les revenus sur portefeuille-titres. Le produit net bancaire va ensuite servir à financer les différents frais généraux de la banque ainsi que les risques.
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Résultat Brut d’Exploitation (RBE) : Le résultat brut d’exploitation s’obtient en déduisant du produit net bancaire les frais généraux ainsi que les dotations aux amortissements. Il permet de déterminer l’aptitude des banques à générer une marge après l’affectation du coût des ressources et des charges de fonctionnements
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Résultat d’Exploitation (RE) : Le résultat d’exploitation représente la marge qui est dégagée par une banque à travers l’ensemble de ses activités, et ce après la prise en considération des différents frais de structure ainsi que du risque de crédit. Il se calcul en déduisant du résultat brut d’exploitation les dotations aux provisions. Ainsi, Il prend en considération la notion du risque
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Résultat net (RN) : Le résultat net est obtenu en déduisant du résultat d’exploitation les différents engagements à l’égard des créanciers ainsi que l’Etat. En effet, le résultat net prend en considération tous les produits et les charges exceptionnels, la
participation des salariés ainsi que l’impôt sur les sociétés. Il permet de mesurer le niveau d’enrichissement, ou dans le cas contraire d’appauvrissement, d’une banque durant une année. Ce résultat peut être distribué par la banque sous la forme de dividendes à ses actionnaires ou le garder dans ses réserves pour le réinvestir dans des projets futurs plus rentables.
L’approche par l’analyse des coûts, des rendements et des marges :
A travers cette approche, on peut appréhender d’une manière claire la rentabilité bancaire, Car elle prend en compte l’ensemble des activités d’une banque en utilisant des indicateurs Simples qui permettent de comparer les banques du point de vu de leurs performances et ceci Peut être effectué à l’échelle nationale et internationale. -
Le cout moyen des ressources (CMR) : Pour pouvoir exercer ses activités, une banque doit collecter des ressources (auprès de ses clients et du marché monétaire) pour les transformer et les convertir en emplois. Il s’agit de l’activité principale de la banque. Cependant, la banque doit supporter le coût de ces ressources, qui varie selon leurs sources et leurs caractéristiques. Le coût de toutes les ressources est difficile à déterminer d’une manière exacte. Pour ce faire, les banques calculent, d’une manière globale, un coût moyen des ressources pour déterminer les charges qu’elles supportent.
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Rendement Moyen des Emplois (RME) : Les banques font face au même problème de calcul des coûts de ressources, lors du calcul du rendement exact pour l’ensemble de leurs emplois, puisque chaque emploi a des caractéristiques qui lui sont propres (type, nature, maturité, etc.). Par conséquent, les banques calculent un rendement moyen de leurs emplois pour essayer de résoudre ce problème et ceci à travers le rapport entre la somme des intérêts perçus et la somme des encours des emplois.
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La marge nette d’intérêts et l’écart de taux : La marge nette d’intérêts nous renseigne sur le comportement de la banque au niveau de son activité d’intermédiation. Elle est calculée en déduisant les intérêts débiteurs (les intérêts versés par la banque à ses clients pour rémunérer leurs fonds qui sont placés chez elle) des intérêts créditeurs (les intérêts perçus par la banque sur les crédits qu’elle a octroyés). La marge nette représente la différence entre les intérêts perçus par la banque et les intérêts versés. Dans ce contexte, la marge nette d’intérêts est utilisée dans diverses études sur la performance des banques telles que Menicucci et al.
(2016), Garcia et al. (2016), et Ben Naceur et Goaied (2001). Concernant l’écart de taux, il est calculé par la soustraction suivante : Le rendement moyen des emplois le coût moyen des ressources.
L’approche par les ratios de rentabilité : L’approche par les ratios permet de mesurer la rentabilité bancaire à travers des indicateurs fiables et très faciles à utiliser. A travers cette approche, nous pouvons synthétiser les différents chiffres au niveau des soldes intermédiaires de gestion, en utilisant plusieurs ratios qui vont refléter les différents aspects de la rentabilité bancaire. -
Le ratio de la rentabilité des actifs (ROA) : Ce ratio est calculé par le rapport entre le résultat net de banque et son total actif, il détermine le rendement des actifs de la banque. Il permet de mesurer si la banque utilise d’une manière optimale ses actifs. Dans ce contexte, Khrawish (2011) a défini ce ratio comme étant l’aptitude de la banque à dégager des revenus en utilisant efficacement les actifs mis à sa disposition. Par ailleurs, Wen (2010) indique que plus le (ROA) est élevé, plus la banque utilise efficacement ses ressources.
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Le ratio de la rentabilité des fonds propres (ROE) : Le ROE détermine la rentabilité financière de la banque, il est calculé par le rapport du résultat net sur les fonds propres. Il permet de mesurer la rentabilité des capitaux investis par les actionnaires. Dans ce contexte, Gaver et Gaver (1998) indiquent que le (ROE) constitue une mesure importante pour les actionnaires de la banque. En effet un (ROE) élevé exprime une utilisation efficace des fonds propres de la banque et indique une meilleure performance managériale (Abel et Le Roux (2016), Chinoda (2014)). De même, plus le (ROE) est élevé, plus les bailleurs de fonds seront encouragés à investir dans le capital de la banque, ceci va lui permettre de lever plus facilement de nouveaux capitaux. Cependant, si le (ROE) est faible, les actionnaires auront tendance à revendre leurs parts pour les réinvestir dans d’autres entreprises ou banques plus rentables, ce qui va avoir un impact défavorable sur les capitaux de la banque.
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Le ratio de marge nette : La rentabilité bancaire peut aussi être mesurée à travers le calcul de la marge bénéficiaire nette. Aussi appelé le ratio de marge nette, ce ratio financier est un moyen qui sert à quantifier la rentabilité finale d’une institution bancaire qui s’effectue en rapportant les bénéfices nets de la banque à son PNB.
Conclusion : Nous avons observé théoriquement dans ce chapitre les principaux concepts de le risque de liquidité , les déterminants et sa mesure aussi la principaux déterminants de la performance bancaire et la mesure dans ce chapitre suivant on va examiner notre étude de cas.