Audit Externe Des Banques Cas Des Engagements PDF [PDF]

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Zitiervorschau

institut supérieur de commerce et d'administration des entreprises

Finance & Comptabilité

Encadré par: Mr Khalid Mountassir

Préparé par: Lamiae ELOTMANI FC1

Année universitaire: 2006-2007

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1 : Analyse de la définition des engagements ........................................................ 14 11 : Typologie des engagements.............................................................................. 16

I- Selon l’irrévocabilité de l’engagement .................................................................................................... 16 II- Selon leurs aspects économiques............................................................................................................ 16 III- Selon leurs aspects techniques.............................................................................................................. 17

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1 : Réglementation juridique .................................................................................. 28

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1 1: 1 Réglementation comptable .............................................................................. 40

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1 11: 11 Dispositif de Bâle II ........................................................................................ 45

I-1 Mutation du système bancaire marocain :La réforme du 14 Février 2006...................................... 29 I-2 Conditions d’exercice de la profession ................................................................................................ 33 II- 1 Le référentiel comptable marocain ................................................................................................... 40 II-2Informations devant être transmises à Bank Al-Maghrib ................................................................ 44 II-3- Publication des états de synthèse....................................................................................................... 44 III-1 .Rappel sur le dispositif de Bâle II .................................................................................................... 45 III-2 Mise en œuvre de Bâle II au Maroc.................................................................................................. 49 III-3 BALE II ET LA BONNE GOUVERNANCE .................................................................................. 51

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2 1 : RAPPORT D’OPINION.................................................................................... 52 2 1 1: 1 RAPPORT DETAILLE SUR L’EVALUATION DU SYSTEME DE CONTROLE INTERNE ET DE REVISION DE LA COMPTABILITE ................. 53 2 1 11: 11 MISSIONS D’INFORMATION ................................................................... 54

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1: 1 Identification des risques d’audit ...................................................................... 56

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11 : Evaluation des principales zones de risque.................................................... 64

I- 1 Les risque financiers ............................................................................................................................ 57 I-2 Les risques de signature ou de contrepartie........................................................................................ 59 I- 3 Les risques opérationnels et techniques ............................................................................................. 61

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111:: Détermination du seuil de signification ................................................................................. 65 111

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1 Analyse de l'offre commerciale et tarifaire: ...................................................... 66 1 1 Etude des regroupements opérés pour la production des résultats:............ 66 1 11 Analyse du périmètre des intervenants: ....................................................... 66

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1 Revue des procédures d’engagements................................................................ 69 11 Gestion des engagements sains......................................................................... 75 11 1 Dispositif de surveillance des risques............................................................. 76

II- 1 Evaluation du recensement des encours à risque : .......................................................................... 76 II-2 Evaluation des méthodes de provisionnement................................................................................... 76

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1 : Les outils de contrôle des comptes .................................................................... 81

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11 : Démarche de contrôle des comptes................................................................. 84

I-1 La technique de sondage....................................................................................................................... 81 I-2 La confirmation directe ........................................................................................................................ 82 I-3 La vérification sur document ............................................................................................................... 83 I-4 Le contrôle arithmétique ...................................................................................................................... 84

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II- 1 La revue du risque en encours........................................................................................................... 84 IV-2Autres travaux de révision.................................................................................................................. 90

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’activité bancaire est une activité à risque, de part sa nature même. Risquée, cette activité l’a toujours été et le sera toujours. L’histoire du secteur bancaire est riche en rebondissements, en ascensions fulgurantes et en faillites retentissements. L’activité bancaire et l’état de l’économie vont de pair : quand l’économie est en croissance, les banques y participent, et quand l’économie est en récession, les banques en payent les pots cassés. L’audit des activités financières ne diffèrent pas au fond quant à ses objectifs ni à sa mise en œuvre générale ; il s' agit d' obtenir une assurance raisonnable de ce que l' opinion exprimée, qu' il s' agisse d' une certification de comptes ou d' un rapport long selon des procédures convenues au préalable, soit fondée. La difficulté de l' audit des activités financières est plus liée à la matière elle-même,plus ésotérique, et au langage parfois hermétique. Le simple bon sens fournit néanmoins un fil conducteur .La phase préliminaire de compréhension de l' activité, d' appropriation de ce langage et de la mécanique de base de fonctionnement des instruments financiers constitue un préalable incontournable dans ce domaine. L' auditeur des activités financières ne doit pas se laisser rebuter par l' aspect parfois mathématique, sous-jacent à la qualification des risques des diverses activités. Il ne doit pas hésiter à rentrer dans les modèles, au moins pour en comprendre la finalité et le fonctionnement général, même s' il laisse à un expert de mathématiques financières le soin de vérifier les formules utilisées. Le recours à des experts est utile et nécessaire, mais ne dédouane pas pour autant l' auditeur de comprendre et d' apprécier ce qui est mesuré, ni surtout la pertinence des hypothèses sous-jacentes. La particularité des activités financières peut être résumée de la façon suivante: - Une prédominance des instruments financiers avec les risques qui leur sont attachés: risque de taux, de change, de liquidité, de contrepartie ... - Une multitude d' opérations, dont certaines très répétitives sont généralement correctement suivies dans les chaînes de traitement informatique, mais aussi un nombre important d' opérations sur mesure, parfois extrêmement complexes, d' où il s' ensuit un risque de complétude et un risque opérationnel élevé. -

Des cycles d' activité qui peuvent s' étaler sur plusieurs dizaines d' années, avec des effets de leviers importants, le tout sur une toile de fond - les marchés financiers ou les grands risques – extrêmement volatile et incertaine. Ceci entraîne un risque de

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valorisation, l' obligation de revisiter un univers incertain et des variations de valeur, et donc une évaluation du risque, souvent extrêmement sensible aux hypothèses retenues, dès lors que l' on sort des marchés où il y a des échanges réguliers. - Un aspect de transformation que ce soit de taux (par exemple de taux variable à taux fixe ou réciproquement) ou de durée (par exemple, ressources courtes, emplois longs ou réciproquement), de mutualisation des risques, sans laquelle cette transformation ne pourrait pas exister. Un élément majeur de bonne santé de ces institutions repose sur leur équilibre ActifPassif et la déformation de cet équilibre bilantiel, principalement fonction des mouvements de marchés et de l' horizon de temps des engagements et des emplois correspondants, mais aussi des comportements des clients - rachats massifs sur des contrats d' épargne ou d' assurance-vie, remboursements anticipés sur des prêts aux particuliers ... L' effort de levier représenté par ces options implicites parfois données gratuitement au client et souvent incorporées dans les produits vendus, ainsi que le risque de défaillance en chaîne sont, si l' on peut utiliser cette image, la partie immergée de l' iceberg qu' il est impératif d' appréhender. - Un environnement souvent extrêmement réglementé, avec des obligations de contrôle interne de qualité, des exigences de fonds propres minimum, des activités autorisées ou interdites, tant sur le plan national qu' européen, par exemple. - Enfin, le nouveau environnement International Financial Reporting Standards (IFRS) très orienté vers le concept de « Valeur» et une exigence très forte d' annexes quantitatives sur l' exposition économique aux risques et non pas seulement comptables. L' auditeur se doit donc d' aller au-delà du chiffre immédiat et instantané s' il veut réellement appréhender une telle activité, en fonction de la sensibilité aux divers paramètres. Ces particularités, que l' on rencontre de façon majeure dans les activités financières, ont des conséquences sur la démarche générale de l' Audit , appliquée à ces secteurs. Tout d' abord, la qualité du contrôle interne et de l' environnement informatique sont fondamentaux, et toute démarche d' audit nécessite une parfaite connaissance de l' environnement informatique, des interfaces et des contrôles généraux effectués, ainsi qu' une évaluation de la qualité du contrôle interne, cette connaissance permettant à l' auditeur de s' appuyer, pour partie, sur des contrôles existants .

La recherche des zones de risque sera naturellement prioritairement concentrée sur les

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risques financiers, non seulement comptables, mais aussi risques opérationnels, de fraude ou d' omission, ainsi que d' information au sens large. Enfin, la compréhension des méthodes de valorisation des engagements financiers et/ou d' assurance est absolument requise, ainsi que la connaissance de l' environnement réglementaire que ce soit en terme de produits, de solvabilité, d' obligations face au client, ou de pratique des activités. Ce mémoire sera consacré à un rappel des principales réglementations du secteur bancaires, puis exposera le panorama des principaux engagements de la banque avant de finir avec la démarche d’audit externe du cycle engagements au sein des banques.

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En 2005 l’activité des banques a progressé à un rythme soutenu par rapport à 2004. Cette croissance a reposé, à l’actif , sur l’accroissement des crédits lié notamment à l’essor des prêts immobiliers et au financement d’opérations exceptionnelles de privatisation , et au passif, sur l’augmentation des dépôts de la clientèle favorisée par l’élargissement du réseau bancaire. La structure des ressources des banques reste dominée par la part prépondérante des dépôts de la clientèle (94.8% en 2005) lesquels ont enregistré une progression de 14.1% en 2005 par rapport à 2004. La part des dettes envers les sociétés de financement demeure quant à elle très faible (0.14% en 2005) et celle des titres de créances émis représente 4.1% des ressources en 2004 (14 milliards de dirhams) et 3.5% en 2005 (13 milliards de dirhams) . A fin décembre 2005, les dépôts bancaires se sont chiffrés à 362.6 milliards de dirhams représentant 51.5% du PIB contre 317.7 milliards de dirhams en 2004 (57.5% du PIB) 295.14 milliards de dirhams en 2003, et 268.75 milliards de dirhams en 2002 Concernant les cinq premiers mois de l’année en cours, les dépôts de la clientèle se sont élevés à 370.4 milliards de dirhams . La progression des dépôts de la clientèle a été marquée par la hausse de la part des dépôts non rémunérés et d’une reprise des dépôts à terme . Les dépôts de la clientèle sont constitués à hauteur de 59.2% de dépôts non rémunérés en progression de 1.8 point par rapport à 2004. Sur ce total , les dépôts en devises constituent une partie très faible, soit 1.23%, bien qu’en hausse d’une année à l’autre. Les dépôts en dirhams convertibles se sont élevés à 8 milliards , en accroissement de 31.1% en 2005 par rapport à 2004. Pour les cinq premiers mois de l’année en cours, les dépôts en dirhams convertibles ont dépassé le cap de 9 milliards de dirhams. Quant aux dépôts des MRE, ils ont atteint 91.3 milliards de dirhams, en hausse de 13% représentant 25.1% du total des dépôts (contre 25.4 % en 2004) . Ils sont constitués , pour 51.3% de comptes à vue et à concurrence de 48.7% de comptes à terme. S ’agissant du taux de concentration de l’activité bancaire appréhendé par le volume des dépôts collectés auprès de la clientèle , il y’a lieu de relever la prépondérance des trois principales banques à savoir la BCP, Attijariwafa Bank et la BMCE Bank qui représentent 67.2 % des dépôts collectés au terme de 2005, en léger repli par rapport au seuil relevé en 2004( 68.2% ). La BCP et Attijariwafa Bank sont les deux premières banques de dépôts avec un total pour les deux de 53.4% en 2005 et de 54.7% pour les cinq premiers mois de 2006. La BMCE Bank intervient en troisième position . La part des dépôts collectés par cette institution est restée relativement stable en moyenne durant les trois dernières années. Si l’on adjoint à ces banques la BMCI et la SGMB, les cinq premières banques représentent une part stable du marché des dépôts de la clientèle avoisinant les 82.6% en 2005 . Cette concentration devient plus prononcée si l’on ajoute le Crédit Agricole du Maroc (CAM), le Crédit du Maroc (CDM) et le Crédit Immobilier et Hôtelier (CIH).

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Ces 8 institutions( parmi un total de 16 institutions) s’accaparent 98.7% du total en 2005 . Cela signifie que les 8 autres banques se répartissent moins de 2 % des dépôts au Maroc. Parmi ces 8 principales institutions financières (celles à capital privé majoritairement détiennent une part de 89.5 % en décembre 2005 contre 90.4% en 2004). Les banques à capital majoritairement public (CIH et CAM) détiennent 10.3% des dépôts de la clientèle au terme de l’année 2005 contre 8.5% un an auparavant . L’activité des banques a été stimulée par l’importante évolution des dépôts mais la distribution des crédits domine toujours les emplois des banques. Au terme de 2005, les emplois des banques (crédits à l’économie) se sont établis à 271.5 milliards de dirhams contre 251.4 milliards de dirhams un an plutôt , enregistrant ainsi une progression de 8%. Pour les six premiers mois de l’année en cours, ils se sont chiffrés à 279.4 milliards de dirhams. S’agissant des prêts aux sociétés de financement, ils se sont chiffrés à fin 2005 , à 22.2 milliards de dirhams , en progression de 14.8% sous forme de prêts de trésorerie pour 8 milliards (dont la durée est au plus égal à 1 an) et de prêts financiers pour un peu plus de 14 milliards (dont la durée excède 1an). Les créances sur la clientèle se sont chiffrées à 249.3 milliards de dirhams en 2005 (+7.4% par rapport à 2004) . Au niveau de la répartition des crédits, la concentration est moins élevée que celle des dépôts . Attijariwafa Bank est devenu le leader du marché du crédit en progression par rapport à 2004 et en 2003. Le Crédit Populaire du Maroc (CPM) et la BMCE ont aussi bénéficié de la croissance du marché du crédit. Leur part a elle aussi augmenté durant les trois dernières années. Il en résulte que les cinq premières banques formées des trois premières (AWB, CPM , BMCE) en plus de la BMCI et de la SGMB détiennent 73% des crédits souscrits par la clientèle bancaire au terme de l’année 2005 en amélioration de plus de 4 points par rapport à 2004. Quant aux huit principales banques de la place , les cinq premières auxquelles on rajoute le Crédit du Maroc (CDM), le Crédit Agricole du Maroc(CAM) et le Crédit Immobilier et Hôtelier (CIH) , leur part s’élève à 96.7% des concours aux agents économiques en 2005 contre 92% en 2003. Les deux banques à capital public (CIH et CAM), ont pu octroyer 18% des crédits accordés en 2005, en recul de 1.3 points par rapport à 2004. Par nature et dans l’ordre d’importance décroissant, trois secteurs d’activité s’accaparent la part du lion. Les crédits immobiliers en faveur des particuliers s’adjugent 21.5% (53.8 milliards de dirhams), suivis des crédits à l’équipement avec une part de 21.3% (53.1 milliards de dirhams) et enfin les crédits de trésorerie avec une part de 16% (41.8 milliards de dirhams). Les crédits immobiliers progressent plus vite que les autres types de crédits accordés par les banques aux agents économiques. Les facilités d’accès à la propriété marquées par une baisse des taux immobiliers et des divers programmes sociaux lancés par les pouvoirs publics ont permis une hausse des crédits immobiliers passant de 27.5 milliards de dirhams en 2000 pour culminer à 58.1 milliards de dirhams pour les cinq premiers mois de 2006. Il y’a lieu également de noter une flambée des financements immobiliers dans le cadre de la promotion immobilière qui sont passés de 2.4 milliards de dirhams en 2004 à 4.2 milliards de

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dirhams un an plus tard et atteindre pratiquement les 5 milliards de dirhams pour les cinq premiers mois de l’année 2006. Par secteur d’activité , les concours bancaires s’orientent beaucoup plus vers le secteur tertiaire avec 64.6% du total des crédits. Pour ce qui est des crédits distribués par les sociétés de financement, ils ont enregistré un rythme de progression de l’ordre de 14.8% par rapport à 2004. Leur activité couvre plusieurs métiers mais reste dominée par le crédit à la consommation et le crédit bail. Cette progression résulte de l’élargissement des offres et de l’attrait que représentent ces types de financement pour la clientèle constituée essentiellement de particuliers de plus en plus nombreux à recourir à ce mode de financement pour leur véhicules (LOA) ou l’acquisition de biens mobiliers (leasing / professions libérales). L’encours des créances en souffrance a connu une baisse significative . Les banques se sont engagées dans un processus d’assainissement de leurs portefeuilles de crédits ce qui a permis de réduire le niveau des créances en souffrance de manière considérable. Dans son rapport annuel sur le contrôle, l’activité et les résultats des établissements de crédits , Bank Al Maghrib indique que la restructuration des banques publiques en difficulté et l’accentuation des opérations de recouvrement ont nettement contribué à cette performance. Le taux de risque est passé de 23.06% en 2004 à 14.45% en 2005 pour atteindre 15.67% pour les cinq premiers mois de l’année 2006. Parallèlement , le taux de couverture de ces créances par les provisions s’est amélioré en s’établissant à 72.16% pour les cinq premiers mois de 2006 alors qu’il affichait un taux de 68.52% en 2004. Le taux de risque des banques commerciales s’est établi à 10.34% en 2005 contre 12.8% un an auparavant. Le taux de couverture de ces créances par les provisions s’est élevé à 72.34% en 2005 et s’est maintenu à un niveau similaire pour les cinq premiers mois de l’année en cours puisqu’il a atteint 72.75%. Les créances en souffrance des banques publiques spécialisées ont totalisé 22.5 milliards de dirhams , soit un taux de risque de 38.3% contre 43.7% en 2004. Le taux de couverture de ces créances par les provisions s’est élevé à 60.7% contre 46.8%.

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Présentation des différents engagements d’une banque.

Les causes de l’expansion rapide des engagements des banques au cours des dernières années ont fait l’objet d’amples discussions et ne sont pas reprises en détail dans ce document. La déréglementation et le progrès technologique ont fourni aux banques de nouvelles perspectives mais ont également accru la concurrence, tant entre les banques qu’avec les entités non bancaires. Alors que pour de nombreuses catégories d’activités figurant habituellement au bilan les marges diminuaient, les autorités de contrôle prenaient dans le même temps des dispositions visant à restaurer et à renforcer les niveaux de fonds propres. Pour faire face à cette évolution ainsi qu’à d’autres développements, les banques ont fait preuve d’imagination et de dynamisme afin de retenir leur clientèle traditionnelle et d’accroître leurs revenus de commissions dans des activités qui, dans de nombreux pays, sont (du moins jusqu’à présent) totalement ou en grande partie exonérées des exigences appliquées aux fonds propres. Le recours croissant à des instruments financiers n’impliquant pas l’acquisition par les banques d’actifs traditionnels inscrits au bilan pose certains problèmes délicats aux responsables des diverses banques, aux autorités de contrôle bancaire et aux comptables. Il soulève également d’importantes questions macro prudentielles concernant le système financier dans son ensemble. Bien que cette évolution soit plus ou moins rapide selon les pays, les banques se trouvent en général de plus en plus concernées par l’apparition d’une gamme nouvelle d’instruments et de techniques. Certaines de ces innovations sont techniquement très complexes et ne sont sans doute pleinement comprises que par un petit nombre d’opérateurs et d’experts du marché; beaucoup créent de grosses difficultés en ce qui concerne les systèmes servant à contrôler la mesure et la gestion du risque. Enfin, l’évaluation de leur incidence sur le degré global du risque encouru par les banques n’est pas chose facile. Une motivation essentielle à l’origine de quelques innovations a été, sans nul doute, le désir de se soustraire aux exigences prudentielles en matière de fonds propres, et il est naturel qu’elles préoccupent tout spécialement les autorités de contrôle. D’une manière plus générale, il est également à redouter que certains des instruments examinés dans ce document n’entraînent, au sein du système bancaire, une concentration de risques qui, auparavant, se trouvaient davantage répartis; cette crainte vaut, en particulier, pour les risques de change et de taux d’intérêt. Dans le même temps, il est reconnu que, si certaines banques ont étendu leurs risques, d’autres, ainsi que la clientèle bancaire, disposent désormais de possibilités nettement accrues de limiter et de contrôler leurs risques globaux et d’abaisser le coût de leurs emprunts. Divers établissements – les utilisateurs, par opposition aux protagonistes du marché de ces instruments – sont peut-être ainsi parvenus à réduire leur risque total à travers une offre diversifiée des produits bancaire.

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Ces produits constituent le couronnement des différents efforts fournis par les institutions bancaires afin de répondre aux besoins d’une clientèle de plus en plus exigeante. En effet, toute institution qui réalise une opération de banque offre une panoplie de services visant à saturer un marché déjà en pleine expansion. Les opérations de banque sont définies par le premier article de la loi bancaire de 1993 et de 2006, qui considère comme établissement de crédit toute personne morale qui effectue, à titre de profession habituelle, l’une des opérations suivantes : -La réception de fonds du public -La distribution de crédit -La mise en disposition de la clientèle de tous moyens de paiement ou leur gestion. Etant l’apanage des banques et des sociétés de financement, l’octroi des crédits reste tributaire de contrôles, d’obligations et de contraintes, qui sont prévus en vue de protéger les déposants et les emprunteurs.

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1 : Analyse de la définition des engagements

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s’agit d’une banque qui s’est engagée à l’égard d’une opération future qui l’amènera normalement à acquérir un risque de crédit (soit un actif, soit même une garantie) à une date ultérieure. Parfois, l’engagement est contraignant pour les deux parties et peut devoir être exécuté à une date convenue à l’avance. Dans d’autres cas, il ne lie que la banque, l’autre contrepartie étant libre de demander à la banque d’exécuter son engagement ou d’en choisir la date d’exécution. Dans certains de ces engagements, la banque ne sera amenée à avancer des fonds ou à fournir une garantie que lorsque les autres parties auront refusé de le faire (ex: facilités renouvelables à prise ferme). À noter enfin les engagements moins contraignants, dans le cadre desquels une banque a consenti une ligne de crédit ou une facilité de découvert, mais conserve le droit de retirer la facilité dans certaines circonstances (notamment en cas de détérioration de la cote de crédit de l’emprunteur potentiel).

La définition des engagements a été développée pour la première fois par le législateur en 1993, et a été reprise dans le texte de loi bancaire de 2006. Aux termes de l’article 3 de la loi « Constitue une opération de crédit tout acte, à titre onéreux, par lequel une personne : - met ou s’oblige à mettre des fonds à la disposition d’une autre personne, à charge pour celle-ci de les rembourser ; - ou prend, dans l’intérêt d’une autre personne, un engagement par signature sous forme d’aval, de cautionnement ou de toute autre garantie. Sont assimilées à des opérations de crédit : - les opérations de crédit-bail et de location avec option d’achat et assimilées; - les opérations d’affacturage ; - les opérations de vente à réméré d’effets et de valeurs mobilières et les opérations de pension telles que prévues par la législation en vigueur.

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Cette définition appelle les remarques suivantes : La notion de remboursement est limitative parce qu’elle met en présence deux personnes seulement, celle qui remet les fonds, l’autre qui les reçoit et doit les rembourser)alors que certaines techniques de crédit comme celle de m’escompte permettent au banquier de mettre à la disposition du tireur (créancier)le montant escompté, le remboursement étant effectué, à l’échéance, auprès du tiré(principal débiteur) et non du tireur comme le voudrait le texte. Cela est d’autant plus vrai dans la technique d’escompte sans recours qui s’est énormément développée au plan international. L’engagement d’une personne « qui met ou s’oblige à mettre, à titre onéreux, des fonds à la disposition d’une autre personne » intègre deux notions importantes liées entre elles : •



La première couvre toutes les formes de crédits :facilités, avances,cessions de créance(comme l’escompte)de même que les engagements futurs (promesses de prêts ou d’achats du créances) La définition inclut outre les crédits par signature, qui prennent une place très importante dans les concours bancaires, et la vente a réméré, des techniques plus récentes comme le crédit-bail et l’affacturage.

La loi précise, à cet égard, dans son article 4 que les opérations de crédit-bail et de location avec option d’achat visées concernent : les opérations de location de biens meubles qui, quelle que soit leur qualification, donnent au locataire la possibilité d’acquérir à une date fixée avec le propriétaire, tout ou partie des biens pris en location, moyennant un prix convenu tenant compte, au moins pour partie, des versements effectués à titre de loyers ; • les opérations par lesquelles une entreprise donne en location des biens immeubles, achetés par elle ou construits pour son compte, lorsque ces opérations, quelle que soit leur qualification, permettent au locataire de devenir propriétaire de tout ou partie des biens pris en location, au plus tard à l’expiration du bail ; • les opérations de location de fonds de commerce ou de l’un de ses éléments incorporels qui, quelle que soit leur qualification, donnent au locataire la possibilité d’acquérir, à une date fixée avec le propriétaire, le fonds de commerce ou l’un de ses éléments incorporels, moyennant un prix convenu tenant compte, au moins pour partie, des versements effectués à titre de loyers, à l’exclusion de toute opération de cession bail, à l’ancien propriétaire, dudit fonds ou de l’un de ses éléments. La cession bail est l’acte par lequel une entreprise utilisatrice vend un bien à une personne qui le lui donne aussitôt en crédit-bail. •

L’article 5 définit par ailleurs, l’opération d’affacturage comme étant : la convention par laquelle un établissement de crédit s’engage à recouvrer et à mobiliser des créances commerciales, soit en acquérant lesdites créances, soit en se portant mandataire du créancier avec, dans ce dernier cas, une garantie de bonne fin. La ligne de démarcation entre les divers types d’engagements peut être assez floue. Cependant il est utile d’essayer d’établir, pour ces instruments, une distinction entre les engagements qui sont en pratique contraignants pour une banque en toutes circonstances

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(«engagements irrévocables») et ceux qu’une banque pourrait révoquer sans être pénalisée – dans le cas notamment d’une détérioration de la cote de crédit de l’emprunteur potentiel («engagements révocables»), même s’il est reconnu que cette différenciation peut être difficile à réaliser effectivement dans certaines circonstances. En marquant la limite entre engagements révocables et irrévocables, il serait probablement imprudent d’accorder trop d’importance aux clauses de résiliation pour modification défavorable sérieuse de la situation et autres dispositions de protection analogues. Leur efficacité n’a généralement pas été mise à l’épreuve et elles risquent fort de n’offrir en fait qu’une faible protection, en cas de détérioration du risque de crédit.

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111 1 : Typologie des engagements

I- Selon l’irrévocabilité de l’engagement On distingue entre les engagements révocables et ceux irrévocables : I – 1 Engagements irrévocables En principe, ces instruments peuvent être divisés en deux catégories distinctes: • les engagements irrévocables à utilisation certaine (mais ne comportant pas nécessairement une date d’utilisation certaine) et pour lesquels on sait par avance que l’engagement sera sûrement épuisé en totalité; la banque encourt alors effectivement un risque de crédit entier; • les engagements irrévocables à utilisation incertaine, pour lesquels l’initiative d’y recourir est laissée totalement à la discrétion de l’autre partie et dont on ne sait pas exactement si et dans quelle mesure le risque de crédit sera effectif. Dans de tels cas, il convient de considérer la probabilité et les dates d’utilisation vraisemblables ainsi que la qualité probable de l’actif au moment de l’utilisation. Des catégories d’engagements irrévocables existent avec utilisation certaine ou incertaine. I- 2 Engagements révocables Des instruments tels que les lignes de crédit et les facilités de découvert non utilisées ne sont pas des obligations contraignantes pour les banques et ne comportent pas de risque de crédit immédiat, puisque la banque conserve la discrétion absolue de révoquer l’engagement en cas de détérioration du crédit. Toutefois, si les banques veulent tirer pleinement parti de cette discrétion, elles devront disposer de systèmes efficaces pour surveiller l’évolution de la cote de crédit de leurs contreparties. II- Selon leurs aspects économiques L’activité crédit a pour objet de satisfaire les besoins de financement des entreprises et des ménages. Il est classique de distinguer le financement : -des fonds propres, appelés aussi « haut de bilan », qui fait appel essentiellement aux marchés financière- actions, prêts et titres participatifs- qui ne sont pas abordés dans ce chapitre. - des investissements, par les crédits d’équipement. -des besoins d’exploitation, par la cession de créances commerciales, des découverts, des crédits à l’exportation et des crédits de trésorerie. - des besoins des ménages, par des prêts à la consommation ou à l’habitat.

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III- Selon leurs aspects techniques Les crédits sont consentis sous 4 formes : Les crédit classiques à long terme : Prêts accordés aux particuliers et aux entreprises pour l’achat de biens immobiliers ou mobiliers. Les concours de trésorerie ponctuels ou permanents accordés aux particuliers et aux entreprises pour permettre d’une manière générale de financer l’exploitation courante. Les crédits sur créances commerciales :crédits bancaires accordés pour le refinancement des entreprises en contre partie de la garantie sur les créances commerciales Le crédit par signature :engagement de la banque envers son client sans mouvement de trésorerie. III- 1 Les crédits classiques à long terme : Que ce soit à la création ou pour des nécessités de développement, toute entreprise se doit d' investir, c' est-à-dire d' acquérir de nouveaux moyens de production. Une fois mis en place, ils permettront à l' entreprise de produire davantage ou dans de meilleures conditions, ce qui va lui permettre de dégager des profits supplémentaires. Une entreprise peut financer ses investissements par autofinancement, sans faire appel à des capitaux extérieurs. Cette solution présente pour l' entreprise l' avantage de la rendre indépendante des tiers, mais elle a pour inconvénient majeur de limiter l' entreprise dans ses possibilités d' investissement. C’est pourquoi, le recours aux concours bancaires est la solution la plus couramment utilisée car elle est bien souvent la seule possible (ou presque) pour la quasi-totalité des petites et moyennes entreprises. Cependant, il faut reconnaître que ce mode de financement présente des inconvénients pour l' entreprise qu' elle rend tributaire des aléas de la distribution du crédit (montant, coût, délais, etc.) et de la politique arrêtée par son banquier (choix des risques, garanties, etc.). Parmi les solutions proposées par les banques, il existe le crédit classique à moyen ou à long terme. Les crédits à moyen ou à long terme, destinés à financer les investissements, sont accordés soit par une banque seule, soit par une banque en concours avec un établissement spécialisé ou une banque. Il doit exister une liaison entre la durée du financement et la durée de vie du bien financé. Il faut éviter, dans tous les cas, que la durée du financement soit plus longue que la durée d' utilisation du bien que le crédit à moyen terme finance. Celui-ci s' applique donc à des investissements de durée moyenne tels que véhicules et machines, et de façon plus générale, à la plupart des biens d' équipement et moyens de production de l' entreprise. La durée du prêt doit cependant tenir compte des possibilités financières de l' entreprise ; celle-ci, en effet, pendant cette période, doit pouvoir non seulement assurer le remboursement du crédit, mais encore le paiement des intérêts.

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Dans tous les cas, un financement par un crédit à moyen ou à long terme ne doit pas couvrir la totalité de l' investissement ; il est logique que l' entreprise qui désire s' équiper fasse un effort d' autofinancement. Le pourcentage du programme d' investissement financé par un crédit à moyen ou long terme est compris en général entre 50 % et 75 % du montant TTC de l' investissement. L' octroi d' un crédit à moyen ou long terme fait, de la part du banquier, l' objet d' une étude poussée car le risque provient de la durée et de l' importance du prêt. Il faut étudier les incidences sur le marché de la mise en place de cet équipement et prévoir la situation financière de l' entreprise, compte tenu de son nouvel outil de production et aussi compte tenu de ses charges nouvelles. Ceci nécessite de dresser un plan prévisionnel de financement qui mettra en parallèle l' ensemble des charges et ressources de l' emprunteur, afin de dégager les possibilités futures de l' entreprise à faire face à ses dettes et de là assurer un bon dénouement de l' opération de crédit. L' analyse d' une demande de crédit à moyen ou long terme repose principalement sur l' étude de différents éléments : situation économique. situation financière, et, plus particulièrement rentabilité de l' entreprise avant l' opération,pendant et après l' opération ; garanties offertes (personnelles ou/et réelles choisies en fonction des biens financés et de la situation de l' emprunteur). Quant aux crédits destinés aux particuliers, ils font objet du même traitement pour ce qui est de l’analyse du risque et l’obtention des garanties nécessaires de couvrir le risque encouru par la banque. On distingue : Les prêts personnels :accordés à des personnes physiques n’ayant pas pour objet l’achat d’un bien en particulier. Ventes à tempérament :crédits destinés au financement( achat ou vente)de biens de consommation(particuliers)ou de certains biens d’équipements professionnel(entreprises). Ce type de crédit peut être octroyé sous deux formes. Crédits acheteur :l’acheteur souscrit une suite de billets à ordre auprès de sa banque qui règle le vendeur immédiatement pour l’intégralité de la somme. Crédits vendeur :le vendeur tire une suite d’effets acceptés par l’acheteur et les escomptes auprès de sa propre banque. Crédits à l’habitat :consentis aux investisseurs pour l’acquisition ou l’amélioration de biens immobiliers. Ce type de crédits peut être divisé en deux catégories : Les prêts non réglementés( ou prêts du secteur libre) : *Crédits immobiliers libres :peuvent être octroyés pour toute opération immobilière pour une durée de 2 à 20 ans. Le montant ne doit pas dépasser 80%de l’investissement. La banque prend généralement une garantie sur le bien( hypothèque ou privilèges)et fait souscrire l’emprunteur à une assurance décès ou incapacité de travail. *Crédits relais : ces prêts sont accordés aux acquéreurs d’immobilier possédant un bien à revendre. Ils permettent donc à l’acquéreur de réaliser son achat, le remboursement du prêt( pour une durée de 2 ans maximum)devant s’effectuer grâce au produit de la revente. Les

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établissements de crédit ont tendance à n’octroyer des crédits relais que pour les opérations ou un compromis de vente a déjà été signé. Les prêts réglementés( ou prêts du secteur administré)aidés par l’Etat et accordés par des Instituions Financières Spécialisées. Crédits promoteurs :crédits accordés à des promoteurs immobiliers(promotion, marchands de biens) quelles que soient leurs modalités de fonctionnement(crédits pour achat de terrains, crédits de démarrage, crédits de stocks dans l’attente des ventes..) Crédits hypothécaires (établissements de crédit) :permettent aux établissements de crédit de se procurer des ressources à long terme pour les mettre à la disposition de sa clientèle de particuliers des crédits à l’habitat. Les établissements émettent des billets hypothécaires correspondant aux montants des prêts garantis par des hypothèques qu’ils ont consentis aux particuliers. Les crédits à l’équipement consentis pour le financement des investissements productifs. On distingue : *Les prêts ordinaires à l’équipement accordés aux conditions habituellement octroyées par l’établissement de crédit ; *Les prêts bonifiés octroyés lorsque les opérations concernées bénéficient soit de l’intervention d’institutions financières spécialisées, soit de l’état. Ces prêts concernent les PME/PMI et les secteurs en difficulté comme l’agriculture. *Les prêts bancaires aux entreprises financés par les banques à partir des ressources procurées par des fonds spéciaux. III-2 Les concours de trésorerie : On distingue entre ceux accordés aux particuliers et ceux accordés aux entreprises : - Accordés aux particuliers : La banque peut prêter à court terme certains montants pour pallier des difficultés de trésorerie passagères de ses meilleurs clients uniquement. La facilité de caisse :c’est le financement des besoins de trésorerie de courte durée, nés de décalages entre les encaissements et les décaissements et qui n’ont pas été satisfaits par des crédits spécifiques. Les bénéficiaires sont les personnes physiques ou morales résidentes au Maroc exerçant une activité commerciale. Le montant est arrêté en fonction du CA réalisé mensuellement et des besoins réels en tenant compte des autres lignes de crédits liés. Elle présente les avantages suivant : Pour le client :-Allégement de la trésorerie -Crédit à caractère Revolving Pour la banque :-Pas d’engagement à terme -Possibilité d’annulation au cas ou un risque sur le client surgit. Son utilisation effective ne doit pas dépasser 15jours par mois, mais elle peut être renouvelée dans de bons délais et conditions après avoir bien examiné la situation financière du client. La facilité de caisse est généralement assortie d’une limite, révisable périodiquement. *Le découvert : La possibilité de maintenir un compte débiteur, autrement dit de tirer au-delà de ses avoirs, constitue la forme de crédit la plus simple. Le découvert a longtemps constitué, avec l’escompte, la principale forme de crédit. On peut le définir comme l’autorisation donnée au client de rendre son compte courant débiteur pour un montant maximum, pendant une durée généralement indéterminée.

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Ou bien comme un concours destiné à pallier des décalages de liquidité pour les clients dont l’activité se caractérise par des cycles de trésorerie. Le client n’utilise les fonds qu ‘au fur et à mesure de ses besoins et les intérêts ne sont calculés que sur les fonds effectivement utilisés. Ces crédits ne peuvent être réduits ou interrompus que sur notification écrite et à l’expiration d’un préavis fixé préalablement lors de l’octroi du concours. Le découvert est peu prisé des banquiers car la justification commerciale ou économique, gages du remboursement, n’est pas aisée et la crainte de financer les pertes est toujours présente. En dehors des découverts occasionnels ou permanents, de faibles montants, qui font l’objet d’un accord tacite, le découvert fait l’objet de procédures bien définies. Ils sont accordés après analyse du dossier, dans le cadre d’une ligne, c’est à dire d’un montant maximal autorisé, et révisable périodiquement, en principe chaque année. Economiquement, il est destiné à faciliter les règlements courants des bénéficiaires et à leur fournir un volant pour amortir les aléas de leur trésorerie. En dehors de ces cas, les avances doivent être classées dans les autres catégories de crédits en fonction de leur objet économique. Néanmoins, il convient de souligner que certains crédits de trésorerie se font techniquement sous forme de découverts, tels les crédits globaux d’exploitation et les cessions de créances professionnelles à titre de garantie. Mais, bien que ces crédits soient sous forme de découverts, il convient de les reclasser dans les comptes appropriés en fonction de leur objet économique. Le prêt « revolving » : autorise le client à utiliser un capital prêté sans justification de l’emploi des fonds ;le client peut rembourser des montants définis à l’avance. Chaque remboursement reconstitue le capital initialement emprunté. Ce crédit doit toutefois faire l’objet d’une nouvelle offre préalable de la banque chaque année. Le prêt personnel ordinaire : D’une durée de 3 à 48 mois pour un montant d’environ trois mois de revenus de l’emprunteur, il permet de financer toute opération. C’est avant tout la qualité de l’emprunteur qui prime sur l’objet du crédit. - Accordés aux entreprises : Les banques les accordent traditionnellement en blanc mais peuvent exiger des garanties(caution du chef d’entreprise, lettre de confort de la société mère ou nantissement e titres). Le niveau des crédits accordés est fixé en interne( Direction des Risques et/ou de la Clientèle). Les limites décidées ne sont pas systématiquement dévoilées aux clients. En cas de difficultés financières d’une entreprise commerciale, la banque peut invoquer une situation juridique de fait, fondée sur le découvert résultant des débits acceptés par l’établissement, montant qui peut être notablement inférieur à la limite interne de crédit. On distingue entre : Le découvert Les facilités de caisse Le crédit Spot :Il se matérialise par un billet financier émis à l’ordre de la banque et dont les taux sont indexés sur le marché interbancaire. Il est réservé aux entreprises de qualité et de taille importante.

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Le «crédit spot» est un « crédit de très courte durée ayant pour objectif de financer un besoin de trésorerie ponctuel mais important d' une entreprise». Le taux du «crédit spot» est égal à celui du marché monétaire concerné auquel s' ajoute une marge bancaire. Il permet un usage facile à l' entreprise «emprunteuse». La mise en place du «crédit spot» est très simple : l' entreprise emprunteuse établit un document financier, ( semblable à un billet à ordre) qu' elle remet à sa banque en contre partie d' une avance de fonds dont la durée et le montant sont définis à l' avance. Certaines entreprises, peuvent lorsqu' elles se trouvent dans l' obligation d' un financement immédiat, effectuer un «crédit spot» sur une durée d' un jour (la durée minimale légale). Elles peuvent ainsi éviter les frais de découvert bancaire en optant pour le «crédit spot», ce dernier ayant un taux beaucoup plus faible. Ainsi, le «crédit spot» se différencie de peu du «crédit relais» qui, quant à lui est une forme de crédit mise en place dans le cadre d' une anticipation réelle de rentrée de fonds ou de recette future, garantissant le remboursement de l' emprunt. Le «crédit relais» est également octroyé à court terme et son montant est tout aussi important que celui du crédit spot. Le crédit de campagne : Il est réservé aux entreprises dont l’activité est saisonnière et dont les supports sont des avances en compte courant,des billets à ordre ou des warrants. En d’autres termes, il sert à financer les stocks nés du caractère saisonnier de l' activité de certaines entreprises. Ainsi, les producteurs de sucre de peuvent déposer une partie de leur production dans des entrepôts agréés par l' État, les magasins généraux. En contrepartie, ils reçoivent un récépissé- warrant qui confère à son titulaire la propriété de la marchandise. L' industriel peut alors le céder, ce qui lui permet d' améliorer sa trésorerie. À l' échéance, le warrant est soit remboursé (l' industriel retrouvant alors la libre disposition de son stock de sucre), soit non remboursé et le porteur du warrant peut alors faire procéder à la vente des stocks de sucre. Facilités d’émissions Les MOFF(Multi Option Financing Facilities) sont les concours de trésorerie les plus généralement utilisés. Il s’agit d’accords bancaires garantissant un volume de crédits pendant plusieurs années dans le cadre d’un plafond global. Il est destiné aux entreprises de tous secteurs pour tout financement,avec possibilité d’utilisation par des filiales autorisées, et négocié dans un contrat entre un emprunteur et l’ensemble des établissements bancaires participants(pool de banque)afin de permettre généralement le recours à une ouverture de crédit bancaire. Il peut s’agir : -d’une ouverture de crédit confirmée :les taux des marchés interbancaires augmentés d’une marge fixe et d’une commission progressive en fonction du niveau d’utilisations. -de lignes de crédit non confirmées qui feront ensuite l’objet d’appels d’offres auprès des banques du pool :on applique le taux de l’appel d’offre. -d’une ouverture de crédit confirmé accompagnée de lignes non confirmées. Dans ce cas, l’entreprise recherchera, par appels d’offres, un taux d’intérêt plus avantageux que celui de sa ligne confirmée. Crédit global d’exploitation Le crédit global d’exploitation est une méthode de financement destinée à couvrir l’ensemble des besoins d’exploitation d’une entreprise. Ce crédit accordé sous forme d’émission de billets à ordre souscrits par la banque au profit de l’entreprise en prévision de ses besoins de trésorerie

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III-3Les crédits sur créances commerciales : Escompte commercial : L' un des problèmes importants de l' entreprise est le décalage fréquent entre les ventes et les règlements de ces ventes. Pour financer ce décalage, elle peut utiliser l' escompte. L' escompte est une opération qui consiste pour une banque à racheter à une entreprise les effets de commerce (billets à ordre et traites) dont elle est porteuse (bénéficiaire final) avant l' échéance et ce moyennant le paiement d' agios, le cédant (le bénéficiaire du crédit) restant garant du paiement. L' escompte fait donc intervenir trois parties : l' entreprise bénéficiaire de l' escompte, appelée le cédant, le débiteur de l' effet, appelé le cédé et le banquier qui est, lui, le cessionnaire. L' escompte permet donc à une entreprise d' assurer la liquidité d' une partie de ses créances et son coût est, en principe, moins élevé que le découvert. Alors que pour l' encaissement le banquier est simple mandataire, en cas d' escompte il devient créancier cambiaire (bénéficiaire de l' engagement pris sur l' effet) et bénéficie dans ce cas de : - la transmission de la créance : il devient bénéficiaire de la créance matérialisée par l' effet de commerce ; - la solidarité des signatures : le porteur d' un effet peut réclamer le paiement de l' effet à tous ceux qui y ont apposé leur signature ; - l' inopposabilité des exceptions : le débiteur de l' effet ne peut opposer au porteur les litiges éventuels qu' il a avec le créancier (ex. le commerçant qui a accepté une traite ne peut invoquer la mauvaise qualité de la marchandise pour refuser de payer la traite). Le banquier procède à l' étude de la solvabilité de son client et de celle de sa clientèle par diverses sources de renseignements dont la Banque de France et les autres banques. Il procède à la fixation d' un montant global autorisé (plafond autorisé) et d' un maximum par cédé (principe de la division des risques). Le plafond d' escompte autorisé est fixé en fonction du chiffre d'affaires et de la durée du crédit- client. Il est, en général, égal à un mois de chiffre d' affaires, mais peut atteindre deux mois et quelques fois plus. Le banquier n' accepte de prendre à l' escompte que les effets dont il espère être remboursé sans difficultés ; il va donc procéder à une sélection des effets remis par le cédant. En cas d' impayés, la banque débitera le compte de son client ou passera l' effet sur un compte spécial pour conserver ses recours à l' égard des autres signataires de l' effet. Le banquier peut demander des garanties : aval et retenue de garantie. a) Aval :Il s' agit de l' engagement pris par un tiers de garantir la bonne fin des effets escomptés revenus impayés. L' aval est souvent exigé d' un dirigeant d' une PME bénéficiant d' escompte. En cas d' effets impayés, l' avaliste peut être appelé à couvrir les effets impayés. b) Retenue de garantie :Afin de pouvoir couvrir les impayés, les banques exigent quelquefois l' ouverture d' un compte "retenue de garantie" alimenté par un pourcentage des remises à l'escompte (5 % en général). Ce compte ainsi approvisionné sert à couvrir les éventuels impayés. Crédit de mobilisation de créances commerciales

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Destiné aux entreprises qui disposent d’un flux régulier de créances commerciales pouvant être aisément regroupées par échéances voisines (en principe sur une période de dix jours). L’encours est fonction du chiffre d’affaires réalisé par l’entreprise en métropole( hors marché publics) et des délais de paiements habituellement consentis à la clientèle. L’échéance du billet souscrit par l’entreprise bénéficiaire à l’ordre de l’établissement prêteur et escompté par ce dernier est comprise dans la décade de regroupement des créances mobilisées. Les modalités de tarification correspondent à celles de l’escompte commercial, auquel l’entreprise doit expressément renoncer pour éviter le risque de double financement. L’affacturage : Les entreprises sont souvent obligées d' accorder à leurs clients des délais de paiement. Pour financer ce décalage, elles peuvent avoir recours à l' affacturage. L' affacturage est un contrat par lequel un établissement de crédit spécialisé, appelé factor, achète ferme les créances détenues par un fournisseur, appelé vendeur, sur ses clients, appelés acheteurs ou bénéficiaires de services et ce moyennant rémunération. L' opération consiste donc pour le fournisseur à céder au factor ses factures en échange de quoi ce dernier lui consentira une avance sous déduction des intérêts et commissions. Le vendeur accorde au factor l' exclusivité de l' affacturage de toutes ses créances. Le factor se charge de l' encaissement des créances. En contrepartie, le factor avance au vendeur le montant des créances cédées moyennant le paiement de commissions. En cas d' impayés, le risque est assuré par le factor qui ne peut se retourner contre le vendeur.L' affacturage est assuré par des établissements spécialisés. Le factor offre donc trois services : - financement du poste client (avance sous forme de la remise d' un chèque), - gestion du recouvrement des créances (c' est le factor qui se charge de récupérer le montant des factures) ; - garantie de paiement de ces dernières (en cas d' impayé, le risque est à la charge du factor). La tendance à l' affacturage à la carte a poussé certains factors à proposer des contrats dans lequel le factor n' impose pas la remise totale du chiffre d' affaires (l' entreprise peut demander un financement seulement sur une partie de ce chiffre d' affaires).

L' affacturage présente trois avantages principaux : • c' est un procédé de recouvrement efficace puisque le factor décharge le vendeur du souci de la gestion du poste clients et de l' encaissement des sommes dues, • c' est une technique de mobilisation du poste client et ce quel que soit le mode de règlement convenu avec l' acheteur, • c' est une garantie de bonne fin puisque le factor s' engage à payer au vendeur les factures qu' il a émises. Le risque d' insolvabilité de l' acheteur et le risque de nonpaiement à l' échéance sont pris en charge par le factor sauf faute du fournisseur. On peut noter aussi un certain nombre d' avantages accessoires :

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en offrant la sous-traitance totale du poste client, le factor permet à l' entreprise de faire d' importantes économies d' échelle : d' une part sur les charges de personnel, d' autre part sur les frais d' assurance et les coûts des financements bancaires ; en remettant ses créances clients au factor l' entreprise évite de devoir estimer jusqu' à quelle limite d' encours elle peut traiter avec un client : il lui suffit alors d' interroger son factor qui fixera l' encours garanti ; les fonds sont réglés par chèque, virement ou billet à ordre aussitôt facture faite ; dans le cas d' un règlement par billet à ordre le factor ne percevra pas d' intérêts si l' échéance du billet est identique à la date de règlement de la facture par le client du cédant. La rémunération du factor comprend deux éléments : - la commission d' affacturage calculée sur le montant des créances transférées, qui constitue le paiement des services de gestion comptable, de recouvrement et de garantie de bonne fin. - les intérêts débiteurs, ou commissions de financement, calculés prorata temporis, qui représentent le coût du financement anticipé. Leur taux varie en fonction de l' évolution du loyer de l' argent, de la qualité du cessionnaire et du mode de règlement des factures cédées : chèque ou billet à ordre. III- 4Les crédits à l’exportation Sont des financements destinés à couvrir les besoins de trésorerie nés d’opérations d’exportation par les entreprises. Avance sur créances nées à l’étranger « ACNE » : Crédit qui permet à une entreprise exportatrice de couvrir la phase commerciale finale concernant ses ventes à l’étranger. C’est une avance sur une créance née à l’occasion d’une vente effective réalisée à l’étranger. Le montant peut atteindre 100% du montant de la créance. L’opération est garantie soit par une traite réelle, ou par la souscription du billet de mobilisation. Le remboursement s’effectue à la source sur les rapatriements domiciliés à la banque. Il présente des avantages pour les entreprises. En effet, elles peuvent accorder des délais de paiement à leurs clients étrangers sans être gênées financièrement. La créance est divisible, le billet peut être établi à concurrence des besoins. Toutefois, il nécessite un suivi administratif important. Crédit documentaire Opération par laquelle, à la demande du client importateur, une banque appelée banque émettrice, prend l’engagement par une ouverture de crédit documentaire de se substituer à l’importateur, pour régler à l’exportateur étranger, par l’intermédiaire de son banquier, appelé banque notificatrice , le montant prévu par les termes de l’ouverture de crédit documentaire. Le crédit documentaire permet à l’exportateur de s’assurer du règlement des fonds dès l’expédition . Il permet à l’importateur d’être assuré, avant d’effectuer le règlement, que l’exportateur a respecté les termes du contrat. Il est garantie par la ligne de crédit autorisé au client et par le provision constitué par celui-ci. Il présente les avantages suivant : Pour l’importateur : -Possibilité de conclure un contrat commercial avec un fournisseur d’un pays étranger et parvenir à se faire accorder des délais de paiement.

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-Dénouement s’opérera selon les conditions prescrites par lui dans la lettre d’ouverture du crédit documentaire. Pour l’exportateur : -Possibilité de réaliser des ventes avec des personnes éloignées et généralement mal connues. -Garanties d’être payé. Pour la banque : -Engagement par signature sans décaissement :Commissions bénéfiques -L’avantage de détenir en gage les documents relatifs aux marchandises expédiées par l’exportateur. -La certitude que le montant des documents correspond à la valeur des marchandises et que cette valeur ne dépasse pas le niveau du crédit . -Les crédits documentaires sont parmi les rares concours qui permettent de satisfaire à la fois l’importateur et l’exportateur tout en conférant au banquier une bonne garantie . Crédit fournisseur :escompte classique d’effets libellés en devises. Cela peut s’avérer avantageux si les taux d’intérêt de la devise du pays sont plus faibles que les taux d’intérêt marocains. Dans le cas contraire, l’exportateur aura recours à une avance de créance née à l’étranger. Crédit acheteur :L’établissement accorde à l’acheteur étranger le prêt qui lui permet de régler directement l’entreprise marocaine. Ces crédits sont limités et complétés par un crédit financier. Préfinancement à l’exportation Crédit de financement du commerce extérieur , concours financier destiné à couvrir les besoins de trésorerie de l’entreprise exportatrice préalablement à l’expédition de la marchandise. La durée du crédit est un an renouvelable. Il présente les avantages suivant : Pour le client :-Nouveaux horizons pour le client intéressé par l’export. -Crédits encouragés par les pouvoirs publics. Pour la banque :-Fidélisation des clients exportateurs dont les dossiers génèrent des commissions bancaires très importantes. - crédit rémunéré. Si le plus souvent la banque aide l' entreprise en mettant à sa disposition des fonds sous forme de crédits de trésorerie, elle peut aussi lui apporter son concours sous forme d' engagements que l' on appelle des crédits par signature. La banque prête alors simplement sa signature sans supporter de charge de trésorerie. L' étude faite par la banque doit être aussi minutieuse que pour n' importe quel autre concours bancaire, car cet engagement peut entraîner des décaissements importants III- 5Les crédits par signature. Dans cette forme de crédit, le banquier s' engage par lettre, auprès de tiers, à satisfaire aux obligations contractées envers eux par certains de ses clients, au cas où ces derniers n' y satisferaient pas eux-mêmes. Ces crédits peuvent soit différer certains décaissements ou les éviter soit encore accélérer certaines rentrées de fonds. Ils sont le plus souvent accordés sous forme de cautions. Le banquier peut aussi s' engager en acceptant des effets de commerce : on parle dans ce cas de crédits par acceptation.

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L' engagement du banquier est limité dans le montant et l' étendue ; il peut être limité ou non dans le temps. Le banquier ne peut revenir sur son engagement et ce quelle que soit l' évolution de la situation de son client. L' engagement résulte obligatoirement d' un écrit ; il ne se présume pas. En cas de caution, celle-ci peut être simple ou solidaire. Le banquier qui s' engage par signature est subrogé dans les droits du créancier bénéficiaire de la caution. Une fois qu' il a honoré les engagements de son client, il bénéficie donc des droits du bénéficiaire de l' engagement. Cette subrogation est particulièrement intéressante dans le cadre de cautions fiscales. Toutefois, dans ce cas, le banquier doit se faire remettre une quittance subrogative. Le Hors- bilan enregistre les engagements donnés ou reçu. On distingue entre : Les engagements de financement : Ils constituent une promesse irrévocable prise par un établissement de crédit de consentir des concours en trésorerie en faveur du bénéficiaire suivant les modalités prévues par le contrat. Ils sont enregistrés dans le hos-bilan pour le montant non utilisé. Dès qu’ils sont utilisés, totalement ou partiellement, ils sont enregistrés dans le bilan, et le hors-bilan est diminué d’autant. Les engagements figurant au horts-bilan sont donc nets des utilisations. Parmi ces engagements figurent notamment les éléments ci-après : 1- Filets de sécurité, lignes d’escompte, engagements de soutien(crédits stand-by), de financement. 2- Facilités de financement renouvelables qui sont des contrats par lesquels un ensemble de banques s’engage, pour une période plus ou moins longue, envers un émetteur qui ne pourrait placer à des conditions préalablement définies les titres qu’il a émis, soit à lui acheter ces titres, soit à lui consentir un crédit d’un montant équivalent. 3- Engagement sur facilité d’émission de titres qui est un engagement pris vis à vis d’un émetteur de lui acheter les titres qu’il n’aurait pas placés aux conditions préalablement définies. 4- Opérations de crédit documentaire ;ouvertures de crédits documentaires, acceptations ou engagements à payer. 5- Ouvertures de crédit permanent dans le cadre de crédits à la consommation dits revolving accompagnés ou non d’une carte de crédit. 6- Les facilités de financement à options multiples et autres formules de financement composites sont scindées en leurs différentes composantes si les dispositions du contrat le permettent. 7- Autres accords de financement :garanties immobilières, autres ouvertures de crédits confirmés, engagements irrévocables de crédit-bail,etc. Engagements de garantie Ils sont des opérations par lesquelles un établissement de crédit(le garant)s’engage en faveur d’un tiers (le bénéficiaire)à assurer d’ordre et pour le compte d’un client(le donneur d’ordre)la charge d’une obligation souscrite par ce dernier, s’il n’ y satisfait pas lui même. Lorsqu’il devient probable, en raison de la défaillance du donneur d’ordre, que le bénéficiaire fasse appel au garant, ce dernier doit constituer une provision égale au montant de sa perte probable. Parmi ces engagements figurent notamment les éléments ci-après. 1- Cautions et avals, y compris par actes séparés, les endos et avals sur effets ou sur billets de mobilisation, garanties financières.

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2- Garanties de remboursement de crédits distribués par d’autres établissements( substituts de crédit dans le ratio de solvabilité) 3- Cautions immobilières :garanties d’achèvement, de remboursement, de souscription, de financement ou e non dépassement de prix. 4- Cautions administratives et fiscales données d’ordre de titulaires de marché publics. 5- Obligations cautionnées pour garantir le paiement à l’administration fiscale ou de douanes de droits et taxes. 6- Engagements donnés à des OPCVM à garantie de capital ou de rendement. 7- Engagements données aux fonds communs de créances dans le cadre d’opérations de titrisation. 8- Cautionnement de billets de trésorerie ou d’autres titres de créance. 9- Opérations de crédit documentaire :confirmations d’ouvertures de crédits documentaires et acceptations à payer en réalisation de crédits documentaires (risques sur la banque émettrice). 10- Contre garanties reçues des administrations publiques et assimilées des entreprises d’assurance et de capitalisation. 11- Garanties reçues des administrations publiques et assimilées des entreprises d’assurance et de capitalisation. Engagements sur titres Ces opérations sont des engagements pour compte propre de recevoir ou de livrer des titre. Parmi ces engagements figurent notamment les éléments ci-après : 1- Achats et ventes de titres entre la date de transaction ou d’engagement et la date de règlement et de livraison. 2- Titres à recevoir dans le cadre des interventions à l’émission sur le marché primaire :titres placés avant la clôture de l’émission ou la livraison des titres émis par adjudication sont inscrits pour leur prix de placement. 3- Les engagements de recevoir ou de livrer des titres sur le marché gris réalisées entre la date d’émission et la date de clôture de l’émission. 4- Titres vendus avec faculté de rachat ou de reprise. Opérations en devises : Parmi ces engagements figurent notamment les éléments ci-après. 1- Opérations de change au comptant :opérations d’achat et de vente de devises dont les parties ne diffèrent la dénouement qu’en raison du délai d’usance n’est pas écoulé. 2- Opérations de change à terme :opérations d’achat ou de vente de devises dont les parties décident de différer le dénouement pour des motifs autres que le délai d’usance. Figurant notamment dans cette catégorie :les swaps dits cambistes ou de trésorerie, les swaps de devises ou swaps financiers. 3- Opérations de prêts ou d’emprunts en devises :montants correspondant aux opérations de prêts et emprunts en devises tant que le délai de mise à disposition des fonds n’est pas écoulé (délai d’usance en général de 2jours ouvrables). 4- Report/déport non couru :partie non courue des intérêts en devises ayant fait l’objet d’une couverture. 5- Compte d’ajustement devises :contrepartie de la réévaluation des opérations de change au comptant ou à terme inscrite au hors-bilan. Lors de l’évaluation des opérations en devises inscrites au hors-bilan, le résultat constaté est enregistré en charges ou en produits. La contrepartie de ce résultat est enregistrée au « compte d’ajustement devises »du bilan. Ce compte enregistre de la même manière la contrepartie de la réévaluation de la position de change hors-bilan.

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Une distinction est effectuée entre les opérations de couverture et les autres opérations. Engagement sur instruments financiers à terme Parmi ces engagements sur instruments financiers à terme ou produits dérivés figurent notamment les éléments ci-après : -Produits dérivés de cours de change :options de change :options de change et les opérations assimilées négociées sur marchés organisés et assimilés. Les opérations de change à terme de gré à gré et les swaps financiers de devises sont exclus de cette catégorie et figurent parmi les opérations en devises( voir section précédente). -Autres produits dérivés :opérations sur marchés d’actions, d’indices boursiers, de produits de base. Chacune de ces catégories doit ensuite être subdivisée en fonction de son classement dans u portefeuille : -Opérations fermes de couverture en distinguant les micro- couvertures des macro couvertures. -Opérations conditionnelles de couverture en distinguant les micro-couvertures des macrocouvertures. -Autres opérations fermes en distinguant les opérations entrant dans un portefeuille de gestion spécialisée d’un portefeuille de transaction( book de swaps). -Autres opérations conditionnelles. Les montants sont portés : -pour la valeur nominale des contrats fermes. -pour la valeur nominale de l’instrument sous-jacent pour les opérations conditionnelles sur les instruments de taux et de change. -pour la valeur résultant du prix d’exercice pour les opérations conditionnelles sur actions ou indices boursiers. Autres engagements : Parmi ces engagements figurent notamment les éléments ci-après : -Valeurs affectées en garantie d’opérations sur marchés à terme :en particulier les bons du trésor, dont l’établissement de crédit est propriétaire, qui sont comptabilisés à des comptes d’actif, et qui sont affectés en couverture lors des interventions sur un marché réglementé de produits dérivés. -Autres valeurs affectées en garantie dont les valeurs dont l’établissement de crédit est propriétaire, affectées en garantie au bénéfice de l’institut d’émission ou de tout autre organisme. -Valeurs reçues en garantie d’opérations sur marchés à terme. -Autres valeurs reçues en garantie :titres reçus en gage dans le cadre d’une opération de prêt. -Autres engagements reçus :notamment les garanties de change reçues dans le cadre de crédits consentis en devises. -Engagements douteux :engagements de toute nature dont la mise en jeu apparaît probable. Ils font l’objet d’une provision pour le montant de la perte probable( provisions pour risques et charges).

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Spécificités réglementaires du secteur bancaires

1 : Réglementation juridique 28

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L’importance de l’activité bancaire dans l’économie explique que le législateur lui ait consacré, depuis longtemps , de nombreux textes. Parmi ceux-ci, certains ont une portée limitée parce qu’ils sont spécifiques aux opérations sur lesquelles ils s’appliquent comme c’est le cas, notamment, pour la législation sur le chèque, sur les effets de commerce ou sur les différentes garanties assortissant les opérations de crédit, d’autres, par contre, ont une portée plus générale car traitant des différentes modalités et conditions d’exercice de l’activité bancaire. Dans ce domaine, la loi bancaire du 14 Février 2006 est devenue le texte fondamental qui régit l’activité des établissements de crédit, activité dont elle distingue 3 formes principales : - Les opérations de banque. - Les activités connexes à ces opérations, ainsi que - Les prises de participations. Parallèlement, cette loi a subdivisé les établissements de crédits en 2 grandes familles :les banques et les sociétés de financement tout en précisant les conditions de leurs exercice. Ses apports, ses innovations ainsi que ses insuffisances seront donc développés à travers les points suivants : I-1 Mutation du système bancaire marocain :La réforme du 14 Février 2006. A quatre reprises, au cours du XXe siècle : en 1943, 1967, 1993 et en 2006 l’Etat a considéré nécessaire de refondre la réglementation bancaire en l’adaptant aux nécessités économiques et politiques du moment dont principalement les impératifs de développement et les contraintes des évolutions extérieures changeantes. La loi bancaire de 1993 fut envisagée dans le cadre de la réforme financière qui est, elle même une composante importante du programme d’ajustement structurel poursuivi par le MAROC, depuis 1983, en vue du rétablissement de ses équilibres, de l’assainissement financier de ses comptes et de l’élimination des distorsions qui caractérisent son économie. Quant à la loi de 2006, elle s’inscrit dans la droite ligne des normes édictées en la matière par le Comité de Bâle. Cette loi n°34-03 relative aux établissements de crédit et organismes assimilés ,promulguée par le dahir n° 1-05-178 du 15 Moharrem 1427 a couronné les efforts déployés depuis plusieurs années, par les autorités monétaires, en vue de doter le Maroc d’un dispositif de supervision bancaire au diapason des standards internationaux. Ce texte fondateur, qui est également le fruit des enseignements tirés de la mise en oeuvre de la précédente loi bancaire de 1993, apporte des innovations majeures de nature à permettre à Bank Al-Maghrib de s’acquitter dans de bonnes conditions de sa mission de supervision du secteur bancaire. Les apports de la loi bancaire s’articulent autour des principaux axes ci-après : Assujettissement de nouveaux organismes à certaines de ses dispositions La loi bancaire a étendu le contrôle de la Banque centrale à toutes les entités qui exercent des activités à caractère bancaire, à l’exclusion de certaines institutions nommément désignées. Ainsi, la Caisse de Dépôt et de Gestion, la Caisse centrale de garantie,les Services financiers de Barid Al-Maghrib, les banques offshore et les associations de micro-crédit ont été soumis à certaines dispositions ayant trait notamment aux domaines comptable, prudentiel et de contrôle. De même les entreprises qui exercent, à titre de profession habituelle, le conseil et l’assistance en matière de gestion de patrimoine ainsi que celles effectuant des opérations

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d’intermédiation en matière de transfert de fonds, ont fait l’objet de dispositions visant à en assurer l’organisation et le contrôle de leurs activités. Cette extension du champ d’application de la loi bancaire permet ainsi un contrôle plus étendu, tout en favorisant une meilleure appréhension statistique des opérations monétaires et financières. Réaménagement du cadre institutionnel Les réaménagements introduits portent aussi bien sur la répartition des compétences entre les autorités monétaires que sur les attributions et la composition des organes consultatifs. Renforcement des attributions de Bank Al-Maghrib La loi bancaire renforce de manière substantielle les attributions de la Banque centrale tant en ce qui concerne les domaines de la réglementation et des agréments qu’en matière de contrôle, de sanction et de traitement des difficultés des établissements de crédit. Relèvent désormais de la compétence de Bank Al-Maghrib notamment : les décisions d’octroi et de retrait d’agréments, le pouvoir d’édicter les règles comptables et prudentielles ainsi que le traitement des difficultés des établissements de crédit (intervention du Fonds Collectif de Garantie des Dépôts, administration provisoire, liquidation). Par ailleurs, le pouvoir de sanction de la Banque centrale a été renforcé : elle peut, si elle l’estime nécessaire, interdire ou limiter la distribution de dividendes par un établissement de crédit et s’opposer à la nomination d’une personne donnée au sein de ses instances d’administration ou de gestion. Elle est, par ailleurs, habilitée à imposer le respect de niveaux de règles prudentielles plus contraignants pour les établissements qui présentent un profil de risque élevé. Le Ministère chargé des finances demeure, quant à lui, compétent en ce qui concerne notamment les modalités d’extension de certaines dispositions de la loi aux organismes nouvellement assujettis à la loi bancaire et la fixation des conditions de collecte de fonds du public et de distribution de crédits. Réaménagement des prérogatives et de la composition des organes consultatifs Les domaines d’intervention des différents organes consultatifs ont fait l’objet d’un réexamen afin d’éviter tout chevauchement de compétences. Ainsi, le Comité des établissements de crédit (CEC), présidé par le Gouverneur de Bank Al Maghib et composé de représentants de Bank Al-Maghrib, du Ministère chargé des finances et des associations professionnelles, a vu ses prérogatives renforcées. Son avis est requis sur toutes questions, à caractère général ou individuel, ayant trait à l’activité des établissements de crédit. Toutefois, lorsqu’il est saisi de questions intéressant les établissements de crédit à titre individuel, sa composition est restreinte aux seuls représentants de Bank Al-Maghrib et du Ministère chargé des finances. Le Comité des établissements de crédit peut, également, mener toutes études portant sur l’activité des établissements de crédit et notamment sur leurs rapports avec la clientèle et sur l’information du public. Ces études peuvent donner lieu à des circulaires ou recommandations du gouverneur de Bank Al-Maghrib.

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Pour sa part, le Conseil national du crédit et de l’épargne (CNCE), dont la présidence est assurée par le Ministre des Finances, a vu sa composition modifiée et ses attributions limitées aux questions intéressant le développement de l’épargne et l’évolution de l’activité des établissements de crédit. Le CNCE, qui n’émet plus d’avis sur les questions se rapportant aux domaines monétaire et prudentiel, peut, toutefois, formuler à l’attention du Gouvernement toutes propositions ayant trait aux domaines qui entrent dans la compétence de cet organe. La composition de la Commission de discipline des établissements de crédit a été renforcée par la désignation d’un deuxième magistrat. Son avis est requis sur toutes les questions susceptibles de donner lieu à des sanctions, autres que celles à caractère pécuniaire, à l’encontre des établissements de crédit et organismes assimilés. Les aspects intéressant la comptabilité des établissements de crédit doivent, quant à eux, être soumis à l’avis du Conseil national de la comptabilité. Renforcement des règles de bonne gouvernance Outre le partage clair des pouvoirs entre le Ministère des Finances et Bank Al-Maghrib, la loi bancaire prévoit des dispositions visant à améliorer la transparence des activités de la Banque centrale en matière de supervision. Bank Al-Maghrib est ainsi tenue de notifier, dans un délai de 120 jours maximum à compter de la date de réception définitive de l’ensemble des documents et renseignements requis, ses décisions relatives aux demandes d’agrément et de motiver toutes celles emportant refus. Elle publie, chaque année, un rapport sur le contrôle des établissements de crédit, l’activité et les résultats de ces établissements ainsi qu’une situation comptable retraçant les opérations du Fonds collectif de garantie des dépôts. Elle transmet les résultats de ses vérifications sur place aux membres du conseil d’administration ou de surveillance de l’établissement concerné. En outre, les agents de la Banque bénéficient de la protection juridique contre toutes éventuelles poursuites pour les actes accomplis en toute bonne foi dans l’exercice de leurs fonctions. L’indépendance opérationnelle de la Banque centrale est, d’autre part, consacrée et consolidée par son nouveau statut qui lui permet de mobiliser les ressources nécessaires à l’exécution de sa mission. Cette indépendance est également affirmée à l’égard des institutions soumises au contrôle de la Banque à qui interdiction est faite de détenir désormais des participations dans leur capital ou de siéger dans leurs instances de gestion ou d’administration. Enfin Bank Al-Maghrib consulte la profession bancaire pour tout ce qui est des textes réglementaires et des mesures ayant trait à l’exercice de l’activité bancaire. Redéfinition du cadre de contrôle des établissements de crédit par les commissaires aux comptes La mission des commissaires aux comptes a été recadrée pour y intégrer celle dévolue, par la loi bancaire de 1993, aux auditeurs externes. Outre la certification des comptes, cette mission porte sur la vérification du respect des dispositions comptables et prudentielles, l’évaluation de l’adéquation du système de contrôle interne ainsi que sur la vérification de la sincérité des informations destinées au public et leur concordance avec les comptes. D’autre part, les modalités de désignation, par les établissements de crédit, de leurs commissaires aux comptes ont été revues de manière à garantir l’indépendance de ces derniers tant à l’égard des établissements eux-mêmes que de leurs dirigeants. De plus, le nombre de

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mandats consécutifs qu’un commissaire aux comptes peut exercer auprès d’un même établissement est limité à deux et le renouvellement du mandat n’est possible qu’à l’expiration d’un délai de 3 ans. Les commissaires aux comptes doivent, par ailleurs, porter à la connaissance de Bank AlMaghrib tous faits ou décisions dont ils ont connaissance au cours de l’exercice de leur mission et qui sont de nature à affecter la situation financière de l’établissement contrôlé et/ou à mettre en danger la continuité de son exploitation. Ils sont, en outre, tenus de lui fournir tous les éclaircissements et explications requis à propos des conclusions et opinions exprimées dans leurs rapports. De son coté, Bank Al-Maghrib peut mettre à la disposition des commissaires aux comptes les informations estimées nécessaires à l’accomplissement de leur mission, y compris les rapports de contrôle sur place. Mise en place d’un cadre pour la coopération entre Bank Al-Maghrib et les autres autorités de supervision du secteur financier En perspective d’un meilleur contrôle consolidé des risques, il a été institué une « Commission de Coordination des Organes de Supervision du Secteur Financier » dont la mission consiste à coordonner les actions de supervision des régulateurs des différents compartiments du système financier (banques, assurances et marché financier) et à organiser ’échange d’informations relatives aux entités soumises à leurs contrôles respectifs. La loi bancaire autorise également Bank Al-Maghrib, à conclure des conventions en vue d’échanger des informations et à organiser des missions d’inspection conjointes avec ses homologues étrangers. Elle stipule, en plus, que l’avis de ces autorités doit être requis dans le cadre de l’instruction des demandes d’agrément formulées par des établissements de crédit relevant de leur juridiction. Mise en place d’un nouveau cadre approprié pour le traitement des difficultés des établissements de crédit Une procédure spécifique de traitement des difficultés des établissements de crédit, dérogatoire aux dispositions du Code de commerce, a été instituée. La responsabilité de l’intégralité du processus est ainsi confiée à Bank Al-Maghrib qui peut décider de la mise d’un établissement sous le régime de l’administration provisoire ou de sa liquidation, dans le cas où elle estime que sa situation financière est irrémédiablement compromise. L’administrateur provisoire, dont la nomination intervient sur décision du Gouverneur de Bank Al-Maghrib, dispose de tous les pouvoirs légalement dévolus aux organes de direction et de gestion et peut demander la suspension des droits de vote des dirigeants de l’établissement. De même et en vue d’accroître les chances de redressement des établissements en difficulté, de larges pouvoirs sont octroyés à l’administrateur provisoire et des dispositions sont prévues en vue de préserver les intérêts des déposants, garantir le bon fonctionnement du système des paiements et prévenir toute dénonciation avant terme, par les co-contractants des établissements concernés, de leurs engagements contractuels ainsi que les actions ayant pour finalité la soustraction d’actifs. Renforcement de la protection des intérêts de la clientèle des établissements de crédit Les principaux réaménagements prévus dans ce domaine portent sur : la clarification des relations entre les établissements de crédit et la clientèle à travers l’institution de l’obligation de signature d’une convention de compte précisant les conditions de fonctionnement et de clôture des comptes de la clientèle ;

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une plus grande protection des intérêts des déposants en cas d’indisponibilité de leurs dépôts, par la révision de la procédure d’indemnisation par le Fond collectif de garantie des dépôts ; la mise en place d’une procédure pour le traitement des comptes en déshérence ; une meilleure information du public notamment en ce qui concerne l’affichage des conditions de banques et la garantie de transfert du compte sans frais si l’initiative enrevient à la banque en cas de fermeture d’agences ; et, la possibilité pour les tiers intéressés d’accéder aux informations détenues par les services d’intérêt commun, notamment le Service central des incidents de paiement. I-2 Conditions d’exercice de la profession L’agrément ou l’autorisation d’exercer Aux termes de l' article 21 du dahir portant loi du 6 juillet 1993, "toute entreprise considérée comme établissement de crédit, doit, avant d' exercer son activité sur le territoire du Royaume du Maroc, avoir été préalablement agréée, soit en qualité de banque, soit en qualité de société de financement". L' agrément est octroyé par le Ministre des Finances, après avis conforme du Comité des Etablissements de Crédit. La décision d' octroi de l' agrément prend en compte, entre autres, la qualité des fondateurs et des dirigeants ainsi que les moyens techniques et financiers qui seront mis à la disposition de la future entité et son plan d' action. Un nouvel agrément est requis dans le cas où des changements affectent la nationalité ou le contrôle d' un établissement de crédit, le lieu de son siège social et la nature des opérations qu' il effectue habituellement. L’ouverture de succursales, d’agences ou de guichets Auparavant toute ouverture de succursales, d’agences, de bureaux ou de guichets, était subordonnée à l’accord préalable du ministre des Finances. Cette autorisation était accordée en pratique sans problèmes ; elle n’avait cependant aucune utilité dans la mesure ou l’on souhaitait, depuis toujours, encourager et développer la bancarisation, qui demeure encore assez faible au Maroc. Le législateur a remédié à cette situation en autorisant les établissements de crédit à ouvrir librement sur le territoire marocain des succursales, des agences ou des guichets, à procéder à leur fermeture et à leur transfert dans une même commune. La forme et la dénomination sociales Les établissements de crédit ayant leur siège au Maroc ne peuvent être constitués que sous la forme de société anonyme à capital fixe. Par ailleurs, et pour que leur activité soit bien connue des tiers avec lesquels ils traitent, les établissements de crédit sont tenus, aux termes de la loi de faire état de leur dénomination en précisant la catégorie à laquelle ils appartiennent ainsi que les références de l’arrêté portant leur agrément. Les règles prudentielles et comptables Ces règles sont suffisamment importantes pour qu’on leur consacre une section. L’adhésion à une organisation professionnelles

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Les établissements de crédit sont tenus d' adhérer à l' association professionnelle dont ils relèvent, en l' occurrence : -le Groupement Professionnel des Banques du Maroc "GPBM" ou -l' Association Professionnelle des Sociétés de Financement "APSF". Le dispositif prudentiel Afin de préserver leur liquidité et leur solvabilité ainsi que l' équilibre de leur structure financière, les établissements de crédit sont tenus de respecter les règles prudentielles suivantes : La réglementation des équilibres financiers -Le coefficient minimum de solvabilité Ce coefficient a subi une refonte importante à compter du 1er janvier 1993 ou il a été aligné sur le fameux ratio Cooke issu de la convention de Bâle de juillet 1988. Il est régi par l' arrêté du Ministre des Finances n° 175-97 du 22 janvier 1997, tel que complété par l' arrêté n° 143900 du 6 octobre 2000, dont les modalités d' application sont fixées par la circulaire de Bank Al-Maghrib n° 4/G/2001 du 15 janvier 2001. Ce coefficient, à l' instar des normes internationales édictées en la matière par le Comité de Bâle, impose aux établissements de crédit de couvrir leurs risques pondérés, à hauteur de 8 % au moins par leurs fonds propres nets. Le dénominateur du ratio de solvabilité ( ou ratio Cooke) vise à mesurer essentiellement le risque de crédit, c’est à dire le risque d’une défaillance de la contrepartie et subsidiairement le risque pays. Il ne prend pas en compte d’autres catégories de risques tels les risques de placement, de taux d’intérêt, de taux de change et les risques de concentration. Les risques pondérés sont calculés sont calculés selon la formule suivante : Engagements * Quotité de contrepartie = Risque pondéré. Ces quotités différent selon la nature et l’organisme de l’emprunteur. Elles prennent les varient entre 0%, 20% , 50% et 100% pour les engagements figurant au bilan et entre 4%, 20%, 50% et 100% pour les engagements hors bilan. Elles seront détaillées dans l’annexe. Cette règle doit être respectée, à la fois, sur une base individuelle et consolidée. -le coefficient maximum de division des risques Ce coefficient de division des risques a été institué en 1977 (62). Il est régi par l' arrêté du Ministre des Finances n° 174-97 du 22 janvier 1997, tel que complété par l' arrêté n° 1435-00 du 6 octobre 2000, dont les modalités d' application sont fixées par la circulaire de Bank AlMaghrib n° 3/G/2001 du 15 janvier 2001. En vertu de cette règle, les risques pondérés encourus sur un même bénéficiaire (individu ou groupe de personnes liées) autre que l' Etat, ne doivent pas excéder 20 % des fonds propres nets de l' établissement de crédit. Pour calculer les risques pondérés, on garde les mêmes quotités appliquées dans le calcul du coefficient minimum de solvabilité. Le calcul de ce ratio s' effectue aussi bien sur une base individuelle que consolidée. L’intérêt de ce coefficient est de limiter les risques encourus par un établissement de crédit sur un même client ou sur un groupe de sociétés. Il permet d’harmoniser également l’importance des crédits distribués à la clientèle par rapport à l’envergure de chaque établissement bancaire. -le coefficient minimum de liquidité Il est régi par l' arrêté du Ministre de l' Economie, des Finances, de la Privatisation et du Tourisme n° 1440-00 du 6 octobre 2000.

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En application de cette règle, les exigibilités à vue et à court terme et les engagements par signature donnés par un établissement de crédit doivent être intégralement couverts par les actifs disponibles et réalisables à court terme et les engagements par signature reçus. Il traduit la capacité d’un établissement bancaire à rembourser ses engagements à court terme Les éléments de calcul de ce coefficient étant affectés de pondérations en fonction, selon le cas, de leur degré d' exigibilité et de liquidité. -les coefficients maximums relatifs aux positions de change Régis par l' arrêté du Ministre des Finances et des Investissements Extérieurs n° 585-96 du 29 mars 1996 tel que modifié par l' arrêté n° 3168-98 du 8 décembre 1998. Les modalités d' application de cet arrêté sont fixées par la circulaire de Bank Al-Maghrib n° 9/G/96 du 29 mars 1996, telle que modifiée par la circulaire n°15/G/98 du 30 décembre 1998. Conformément aux dispositions de ces textes, la position de change longue ou courte dans chaque devise et le total des positions de change pour l' ensemble des devises ne doivent pas excéder respectivement 10 % et 20 % des fonds propres nets de l' établissement de crédit. -les règles relatives à la classification des créances en souffrance et à leur couverture par les provisions. En vue de préserver la solvabilité des établissements bancaires, Bank Al-Maghrib avait précisé en 1993, le mode et les critères de classification des créances en souffrance et institué le régime de leur couverture par les provisions. Ces dispositions ont fait l' objet d' une révision en 1995, et une autre en 2002 (circulaire 19). On distingue entre : Créances saines -Les créances dont le règlement s’effectue normalement à l’échéance et qui sont détenues sur des contreparties dont la capacité à honorer leurs engagements, immédiats et/ou futurs, ne présente pas de motif d’inquiétude (art. 3) ; -Les créances intégralement couvertes par des garanties à quotité de 100% (cf. tableau ciaprès) (art.3). Créances en souffrance -Les créances qui présentent un risque de non recouvrement total ou partiel, eu égard à la détérioration de la capacité de remboursement immédiate et/ou future de la contrepartie (art. 4). -Les créances en souffrance sont, compte tenu de leur degré de risque de perte, réparties en trois catégories : • Créances pré douteuses • Créances douteuses • Créances compromises Créances pré-douteuses Critères de déclassement (Principes) : - Les encours des crédits amortissables ou remboursables en une seule échéance et les loyers des biens donnés en crédit-bail dont une échéance n’est pas réglée 90 jours après son terme. - Les encours des crédits par décaissement et/ou par signature consentis à des contreparties dont la situation financière ne peut être évaluée faute de disponibilité de l’information ou de la documentation nécessaires à cet effet ;

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- Les encours des crédits par décaissement et/ou par signature dont le recouvrement total ou partiel est, indépendamment de tout impayé, susceptible d’être mis en cause en raison de certaines considérations (capacité financière, décès des dirigeants, problèmes de gestion, litiges entre associés, difficultés sectorielles, etc.). Exceptions / Précisions Dans le cas des crédits à la consommation et des crédits destinés à l’acquisition ou à la construction de logements consentis à des particuliers, les retards de paiement imputables à des circonstances particulières (difficultés momentanées d’ordre technique liées au transfert des fonds, par exemple) ne donnent pas lieu à un déclassement de la créance (art. 10). Créances douteuses - Les soldes débiteurs des comptes à vue qui n’enregistrent pas, pendant une période de 180 jours, de mouvements créditeurs réels couvrant au moins le montant des agios imputés à ces comptes ainsi qu’une partie significative desdits soldes débiteurs ; -

Les encours des crédits amortissables ou remboursables en une seule échéance et les loyers des biens donnés en crédit-bail dont une échéance n’est pas réglée 180 jours après son terme ;

-

Les encours des crédits par décaissement et/ou par signature consentis à des contreparties déclarées en redressement judiciaire ;

Les encours des crédits par décaissement et/ou par signature dont le recouvrement total ou partiel est incertain compte tenu de la dégradation de la situation de la contrepartie (capacité financière, décès des dirigeants, problèmes de gestion, litiges entre associés, difficultés sectorielles, etc.). Créances Compromises Critères de déclassement (Principes) - Les soldes débiteurs des comptes à vue qui n’enregistrent pas, pendant une période de 360 jours, de mouvements créditeurs réels couvrant au moins le montant des agios imputés à ces comptes ainsi qu’une partie significative desdits soldes débiteurs ;

-

-

Les encours des crédits amortissables ou remboursables en une seule échéance et les loyers des biens donnés en crédit-bail dont une échéance n’est pas réglée 360 jours après son terme ;

Les encours des crédits par décaissement et/ou par signature dont le recouvrement total ou partiel est peu probable, du fait de considérations telles que : o La perte, par la contrepartie, de 75% ou du tiers de sa situation nette, lorsque l’assemblée générale extraordinaire ne s’est pas réunie, dans les délais légaux requis, pour décider de la continuité de l’activité ; o L’introduction d’une action en justice à l’encontre de la contrepartie ; o La contestation par voie judiciaire des créances par la contrepartie ; o La cessation d’activité ou la liquidation judiciaire de la contrepartie ; La déchéance du terme ou la résiliation du contrat. Exceptions / Précisions - Les crédits amortissables par remboursements mensuels doivent être classés parmi les créances compromises dès qu’ils cumulent 9 échéances impayées (art. 8). -

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-

Les encours des crédits par décaissement, y compris les loyers crédit-bail ayant fait l’objet de restructuration, doivent être classés dans la catégorie des créances compromises lorsqu’une échéance demeure impayée pendant une période de 180 jours après son terme (art. 9). Le classement en compromis entraîne le transfert dans cette catégorie de l’ensemble des créances sur la contrepartie (art. 11) : principe de contagion. Règles relatives à la constitution des provisions Cas général Provision = Taux * (créances bilan et hors bilan - agios réservés - garanties) Taux :

20% pour les créances pré-douteuses 50% pour les créances douteuses 100% pour les créances compromises

Cas particulier : crédit-bail Créances pré-douteuses et douteuses :

Provision = Taux * Loyers échus impayés

Créances compromises :

Provision = Taux * (Loyers échus impayés + Capital restant dû - Valeur marchande du bien)

Garanties avec une quotité de 100%

Type de garantie

Conditions

Abattements

Les dépôts de garantie (deposits) Les garanties reçues de l'Etat ou de la Caisse Centrale de Garantie, homologuées par Réalisables à première demande et l’Etat sans possibilité de contestation Les garanties reçues des fonds (Art.17) et institutions marocains de garantie des crédits assimilées à celles de l’Etat - Etablis en bonne et due forme Quotités ramenées à : Le nantissement de titres émis - Stipuler expressément que ces ou garantis par l'Etat valeurs sont affectées à la - 25 % à l’expiration d’un

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Le nantissement de comptes à terme ouverts auprès de l’établissement de crédit luimême ou de bons de caisse ou de titres de créance émis par lui.

couverture des encourus (Art.18)

Garanties avec une quotité de 80% Type de garantie Conditions

risques

-

délai de 2 ans 0 % à l’expiration d’un délai de 5 ans (Délais court à compter de la date de déclassement de la créance) Abattements

Les garanties reçues d’établissements de crédit et assimilés marocains ou étrangers de premier ordre, habilités à donner des garanties Les garanties reçues d’organismes d’assurance Réalisables à première demande et sans des crédits Les garanties reçues des possibilité de contestation autres fonds et institutions (Art.17) marocains de garantie des crédits Les garanties reçues des banques multilatérales de développement et organismes assimilés Le nantissement de bons - Etablis en bonne et Quotités ramenées à : due forme ; de caisse et de titres de créance émis par les autres - Stipuler expressément - 25 % à l’expiration d’un délai établissements de crédit et que ces valeurs sont de 2 ans affectées à la - 0 % à l’expiration d’un délai assimilés marocains ou étrangers de premier ordre ; couverture des risques de 5 ans (Délais court à encourus (Art.18) compter de la date de Le nantissement de titres déclassement de la créance) émis par les banques multilatérales de développement et organismes assimilés. Garanties avec une quotité de 50% Type de garantie

Conditions

Abattements

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-

Les hypothèques sur des biens immobiliers, sur des aéronefs ou sur des bateaux

-

-

De premier rang ; De second rang, lorsque le premier rang est inscrit en faveur de l' Etat en garantie des droits d' enregistrement ; D’un rang inférieur si le rang précédent est enregistré au nom du même établissement et pour le même objet. Les hypothèques >= MDH 1 ne sont prises en compte que si le bien hypothéqué a fait l’objet d' une évaluation récente, effectuée en bonne et due forme (Art.19)

Les attestations de droits constatés délivrées par l’Administration aux entreprises adjudicataires de marchés publics ;

-

Quotités ramenées à : 25 % à l’expiration d’un délai de 5 ans 0% à l’expiration d’un délai de 10 ans (Délais court à compter de la date de déclassement de la créance)

Quotités ramenées à : 25 % à l’expiration d’un délai de 2 ans 0% à l’expiration d’un délai de 5 ans (Délais court à compter de la date de déclassement de la créance) Quotités ramenées à :

Le nantissement de véhicules automobiles neufs.

-

25 % à l’expiration d’un délai de 2 ans 0% à l’expiration d’un délai de 3 ans (Délais court à compter de la date de mise en circulation)

Autres dispositions Les garanties réelles reçues en couverture de créances qui, à la date d’entrée en vigueur de la présente circulaire, sont classées comme compromises, ne sont plus prises en considération pour le calcul des provisions à compter de la fin de l’exercice 2007 (art. 22) Etalement de l’impact de cette disposition sur 5 ans, à partir de 2003 Les provisions constituées en application des dispositions relatives à des créances ayant fait l’objet de restructuration, ne peuvent être reprises qu’à l’expiration d’un délai de six mois, courant à compter de la date d’échéance du premier règlement convenue, et sous réserve que ces créances n’enregistrent aucun impayé durant cette période. Les établissements de crédit sont tenus de prendre toutes les mesures nécessaires pour observer les dispositions de la présente circulaire, au plus tard le 30 juin 2003. Toutefois, les sociétés de financement peuvent étaler les provisions, induites par ces nouvelles dispositions, sur deux années maximum.

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les règles régissant les prises de participations Les conditions de prise de participation dans les entreprises existantes ou en création sont fixées par l' arrêté du Ministre de l' Economie et des Finances n° 1241-99 du 4 joumada I 1420 (16 août 1999), qui stipule que : Le montant total du portefeuille des titres de participation ne doit pas excéder 50 % des fonds propres nets de l' établissement de crédit ; tout établissement de crédit peut détenir, dans la limite maximum de 10 % de ses fonds propres nets, une participation dans une société donnée, sans que cette participation n' excède 30 % du capital ou des droits de vote de ladite société. Ne sont pas, toutefois, soumises à ces limites les participations détenues dans les établissements de crédit, les sociétés exerçant des activités connexes à celles de ces établissements et les sociétés de services contrôlées par ceux-ci ainsi que les sociétés d' investissement et de portefeuille. Le système de contrôle interne En vue de renforcer le dispositif prudentiel existant et permettre aux établissements de crédit de maîtriser davantage les risques qu' ils encourent, Bank Al-Maghrib, par circulaire n° 6/G/2001 du 19 février 2001, a fixé les modalités et les conditions minimales d' un système de contrôle interne. Le système de contrôle interne institué par cette circulaire consiste en un ensemble de mécanismes visant à assurer en permanence, notamment : La vérification des opérations et des procédures internes,la mesure, la maîtrise et la surveillance des risques,la fiabilité des conditions de la collecte, du traitement, de la diffusion et de la conservation des données comptables et financières,l' efficacité des canaux de la circulation interne de la documentation et de l' information, ainsi que de leur diffusion auprès des tiers.

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1 1: Réglementation comptable

II- 1 Le référentiel comptable marocain Eu égard aux particularités des activités bancaires et pour permettre aux autorités monétaires de disposer des informations nécessaires à l' accomplissement de leur mission de contrôle, le dahir portant loi n° 1-93-147 du 6 juillet 1993 a soumis les établissements de crédit à une réglementation comptable spécifique qui déroge aux obligations comptables des commerçants. A cet effet, l' arrêté du Ministre de l' Economie et des Finances n° 1331-99 du 11 joumada I 1420 (23 août 1999), pris après avis du Conseil National de la Comptabilité, a fixé le cadre comptable et le modèle des états de synthèse des établissements de crédit tels qu' ils figurent dans le Plan Comptable des Etablissements de Crédit (PCEC). Les modalités d' application de cet arrêté ont été précisées par la circulaire de Bank Al-Maghrib n° 12/G/99 du 3 décembre 1999 . Les dispositions du PCEC ont trait notamment aux normes et règles comptables et d' évaluation, aux états de synthèse individuels et consolidés, ainsi qu' au cadre comptable et aux modalités de fonctionnement des comptes. Référentiel international Parallèlement à la transition aux normes de Bâle II ;la nouvelle loi bancaire habilite Bank AlMaghrib à fixer , après avis du conseil national de la comptabilité les conditions dans lesquelles les établissements de crédit devront tenir leur comptabilité (basculement de la comptabilité des banques vers les nouvelles normes comptables IAS/IFRS) Ces règles sont axées sur le renforcement de la transparence financière des comptes consolidés .

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La Banque Centrale a fixé au 1er janvier 2008, la date butoir pour finaliser ce processus .Elle respecte ainsi les recommandations de la Banque Mondiale . Comptabilisation des engagements selon le référentiel marocain Comptabilisation d'un crédit classique Elle s' effectue en trois étapes : Ouverture du crédit confirmé par la banque : après notification au client, l' engagement est irrévocable. Si la banque ne verse pas immédiatement la totalité des fonds, .elle doit comptabiliser son engagement en hors bilan. Perception de commissions: l' engagement génère des commissions, frais de dossier, prime d' assurances, donc des produits pour la banque. Pour de nombreux crédits des organismes de garanties spécialisées interviennent: il faut alors comptabiliser ces garanties en engagements reçus. Lorsque la banque ne verse pas immédiatement la totalité des fonds, elle enregistre son engagement en hors bilan. L' engagement est comptabilisé dans le sens que prendra l' engagement au bilan lors de sa livraison. Engagements de financement donnés en faveur de la clientèle x Contrepartie des engagements donnés en faveur de la clientèle x Les engagements reçus sont crédités car lors du versement des fonds, ceux-ci seront affectés en emprunt, au passif du bilan. L' ensemble des engagements intervient dans le calcul des ratios prudentiels. Lorsque des organismes de garanties spécialisées interviennent, il faut comptabiliser les garanties en engagements reçus: Contrepartie des garanties reçues des organismes habilités Garanties reçues des Organismes habilités -L'utilisation du crédit par le client

x

x

Dès la mise à disposition des fonds, le hors-bilan est extourné : Contrepartie des engagements donnés à la clientèle x Engagements de financement donnés à la clientèle x Les comptes de la classe 2 du bilan entrent en jeu et les comptes de produits sont sollicités pour la part des commissions relatives à l' octroi. Crédits à la clientèle x Compte ordinaire du client x En matière d' audit, le montant total du crédit accordé doit être égal au solde du compte 20 «crédits à la clientèle », plus le solde du compte «engagements de financement donnés à la clientèle» correspondant à la fraction du crédit non encore utilisée par le client au moment de l' arrêté des comptes. Le remboursement du crédit Le remboursement peut intervenir infine (à l' échéance) ou de manière échelonnée suivant un plan d' amortissement. À chaque remboursement du client, la banque doit passer une écriture dans laquelle on différencie la part des intérêts et celle du remboursement du capital. Si l' échéance est impayée, l' échéance est alors imputée au compte « Crédits impayés ». x Compte ordinaire du client X x Crédits à la clientèle

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Compte d'établissement de crédit contre garantie Créditeurs divers (primes à la compagnie d'assurances)

X x.

Produits d'exploitation bancaire, intérêts

X x

X x

Lors des arrêtés de comptes, on calcule la part des intérêts courus non échus ainsi que le niveau des provisions nécessaires compte tenu du risque lié au crédit. Comptabilisation d'un crédit d'escompte Elle s' effectue en quatre étapes: •Ouverture d' une autorisation d' escompte La banque ouvre une ligne d' escompte au client. Le contrat fixe le plafond d' escompte, le taux, la durée, les sûretés. Cette autorisation entraîne une écriture en hors bilan: X Plafond escompté, engagements donnés Contrepartie des engagements

X

Donnés - Plafond d'escompte On ajuste le hors bilan pour le montant exploité dans le cadre du plafond: Contrepartie des engagements donnés X plafond d'escompte Engagements d'escompte

donnés

-plafond

X

Sortie pour recouvrement et échéance des effets escomptés X Compte ordinaire Banque Domiciliatrice Crédits à la clientèle, effets commerciaux

X

La banque utilise l' ensemble des comptes de transit pour identifier l' envoi, le retour de l' effet à la banque Domiciliatrice. •Impayés à l' échéance de l' effet Si l' effet est impayé à l' échéance, la banque comptabilise, si le compte de son client le permet, l' écriture suivante: 251 Compte ordinaire client X X 70 Commissions X 36 TV A à reverser X 121

Compte ordinaire Domiciliatrice

Banque

x

Le« compte ordinaire client X» est débité des frais dus à l' impayé en sus du principal.

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Si le compte du client ne permet pas de lui comptabiliser en débit, on comptabilise alors: Valeurs non imputées - effets impayés

x Compte ordinaire Banque Domiciliatrice

x

Les commissions Les commissions font partie du PNB(produit net bancaire). Il est important de distinguer : -Les commissions assimilables à des intérêts. Il s’agit généralement de la rémunération d’un risque. Leur mode de calcul est identique à celui des intérêts soit au prorata temporis du montant des capitaux prêtés ou des engagements. Elles sont enregistrées au prorata temporis de la durée du prêt dans des comptes d’intérêts et produits assimilés. -Les commissions qui correspondent à des prestations de service de la banque. Elles sont enregistrées lorsque la commission est acquise. Figurent notamment à ce poste, les commissions perçues en qualité d’intermédiaire pour des opérations de crédit ou de placement de contrats d’épargne ou d’assurance vie ou non vie. Créances saines et créances restructurées On distingue quatre type d' encours de crédit: -encours sains; -encours prédouteux; -encours douteux; - encours compromis. Les créances restructurées du fait de la situation financière d' un emprunteur s' inscrivent en encours sains dans une sous-catégorie spécifique jusqu' à leur échéance finale. Lors de la restructuration, tout abandon de principal ou d' intérêt, échu ou couru, est constaté en perte. Comptabilisation des intérêts Dans les comptes individuels, les intérêts sur encours douteux non compromis peuvent être comptabilisés conformément aux termes du contrat. Ils entrent dans la base du calcul de la dépréciation au titre des pertes probables avérées. Les intérêts sur encours douteux compromis peuvent ne plus être comptabilisés. Les intérêts échus impayés ou courus sur des créances compromises, sont enregistrés dans le compte de produit d' intérêts, en contrepartie d' un compte de créances rattachées, ou pourraient faire l' objet d' un suivi extra comptable. Mais en pratique, pour des raisons fiscales, ils sont comptabilisés (l' administration pourrait en effet faire réintégrer les produits, mais n' admettrait pas la déduction de la provision au motif que celle-ci n' avait pas été formellement comptabilisée). Dès lors qu' un encours est douteux, la perte probable doit être prise en compte au moyen d' une dépréciation enregistrée en déduction de cet encours. Les pertes probables relatives aux engagements hors bilan doivent être prises en compte par voie de provisions figurant au passif du bilan. Pour les encours composés de petites créances présentant des caractéristiques similaires, l' étude, contrepartie par contrepartie, peut être remplacée par une estimation statistique des pertes prévisionnelles. Cette estimation repose sur une base statistique permettant de valider les dépréciations pratiquées. D' une façon générale, cette base tient compte des niveaux de pertes historiquement constatées ainsi que des évolutions constatées ou anticipées de nature à modifier les probabilités de pertes effectives. Les intérêts échus non payés et les intérêts non échus relatifs à des créances douteuses doivent faire l' objet d' une dotation aux provisions à hauteur de la totalité des montants comptabilisés au compte de résultat.

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II-2Informations devant être transmises à Bank Al-Maghrib En vue d' assurer sa mission de supervision et de répondre aux besoins en matière de statistiques monétaires et financières, Bank Al-Maghrib impose aux établissements de crédit de lui communiquer certains documents et renseignements dont les modalités d' élaboration et de transmission sont fixées par les circulaires n° 13/G/99 du 3 décembre 1999, n° 4/DCEC/99 du 14 décembre 1999 et n° 14/G/2000 du 16 novembre 2000. Les principaux documents financiers concernés par les dispositions réglementaires susvisées sont la situation comptable mensuelle, les états de synthèse et les états donnant certaines informations complémentaires. II-3- Publication des états de synthèse Selon la circulaire de Bank Al-Maghrib n° 14/G/2000 du 5 octobre 2000, prise en application des dispositions de l' arrêté du Ministre de l' Economie et des Finances du 29 joumada I 1421 (30 août 2000), les établissements de crédit sont tenus de publier, dans un journal d' annonces légales et dans leur rapport de gestion, leurs états de synthèse annuels ainsi que certaines informations complémentaires, établis sous forme individuelle et consolidée. Ces documents doivent être certifiés conformes aux écritures par deux commissaires aux comptes. Les établissements de crédit qui reçoivent des fonds du public sont tenus de procéder à la publication de ces mêmes documents sur une base semestrielle. Cette année(2007) les établissements de crédit sont amenés à publier leurs comptes en normes IFRS. L’entrée en vigueur au Maroc de ces normes pour les comptes consolidés des banques impose une mise à niveau de l’historique car le référentiel exige un exercice de comparaison. Pour présenter leurs comptes consolidés, les établissements financiers sont dans l’obligation de présenter un bilan d’ouverture au 1er janvier 2007, l’exercice doit être ensuite libellé en IFRS afin de pouvoir enregistrer les impacts dans le compte de résultat et non pas au niveau des capitaux propres

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1 11: Dispositif de Bâle II

Le processus de transposition du Nouvel accord de Bâle II au Maroc a été entamé, au cours de l' année 2004. Ce choix découle d' une orientation stratégique, fixée par Bank Al-Maghrib en concertation avec la profession, visant à rehausser le système bancaire marocain au diapason des normes internationales. L' entrée en vigueur du nouveau dispositif au Maroc est ainsi fixée à juin 2007 pour les approches standards de calcul des exigences en fonds au titre des risques de crédit et opérationnels, et pour 2009-2010 en ce qui concerne l' approche notation interne fondation relative au calcul des exigences en fonds propres au titre du risque de crédit. Une démarche progressive qui tient compte de la réalité et de la structure du système bancaire marocain a été retenue. Dans cette perspective, des commissions techniques mixtes ont été constituées pour assurer la mise en œuvre du plan d' action fixé d' un commun accord avec les banques en vue de définir le nouveau cadre réglementaire.

III-1 .Rappel sur le dispositif de Bâle II Les faiblesses d’un système bancaire, que ce soit dans un pays en développement ou dans un pays développé, peuvent menacer la stabilité financière tant au sein de ce pays qu’à l’échelle internationale. La nécessité de renforcer la solidité des systèmes financiers fait l’objet d’une attention croissante de la part de la communauté internationale. Récemment, plusieurs instances officielles, dont le Comité de Bâle sur le contrôle bancaire, la Banque des Règlements Internationaux (BRI), le FMI et la BM, ont examiné les moyens de consolider la stabilité financière à travers le monde. Présentation du comité de Bâle II Le Comité de Bâle sur le contrôle bancaire a été créé en Suisse, en juin 1974, par les gouvernements des pays du Groupe des Dix1 (G10). Les pays y sont représentés par le 1 Il s’agit des 10 plus grandes nations industrielles, à savoir l’Allemagne, la Belgique, le Canada, les Etats-Unis,la France, l’Italie, le Japon, le Luxembourg, les Pays-Bas, le Royaume-Uni, la Suède et la Suisse.banques centrales ou les autorités de contrôle prudentiel. Le Comité de Bâle se réunit régulièrement quatre fois par an à la BRI à Bâle, en Suisse. Il sert de forum pour la coopération entre les pays membres et non membres en matière de supervision bancaire. Il a pour vocation, notamment de : Renforcer, à l’échelle mondiale, la solidité et la stabilité du secteur bancaire et de réduire les disparités entre les réglementations nationales ; Faciliter les échanges d’informations sur les activités des banques à vocation internationale ; Améliorer les techniques de contrôle bancaire. L’objectif de Bâle II Inciter les établissements à recourir aux méthodes les plus avancées de gestion des risques de crédit, marché et opérationnels, en les faisant bénéficier d’exigences de fonds propres moins importantes; Définir des règles d’exigences minimales de fonds propres plus sensibles aux risques réels ; Rapprocher les notions de capital réglementaire et de capital économique ; Inciter les établissements à améliorer leur gouvernance ainsi que leurs dispositifs de contrôle interne et de gestion des risques ;

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Maintenir le niveau global de capital des banques internationales. Les 3 piliers du Bâle II Au fil du temps, les autorités et les professionnels ont considéré que le dispositif de Bâle I appelé Ratio Cooke était dépassé. Les accords du Comité de Bâle II entrent donc en vigueur cette année. ils englobent essentiellement le ratio des fonds propres et la notation de la clientèle. Tous les établissements sont concernés ; qu’ils soient ou non de groupes internationaux .Plusieurs chantiers sont à clôturer , vu les contraintes liées à la mise en application de Bâle II par les banques : segmentation de la clientèle, système d’information, promulgation de textes sur les procédures de gestion des risques opérationnels et sur les fonds propres ., etc…. C’est d’ailleurs l’occasion d’aligner leur organisation et leur outil de gestion de risques avec leur stratégie future . Au niveau du continent , hormis l’Afrique du Sud , le Maroc fait figure d’exemple . Contrairement à ses pays voisins (Algérie, Tunisie et même Egypte) qui accusent beaucoup de retard , le Maroc est bien avancé et remplit presque la totalité de l’ensemble des principes de base définis par l’Accord de Bâle II . Contrairement à certaines banques comme Attijariwafa Bank , BMCE Bank, BCP et les filiales de banques françaises (BMCI, CDM, et SGMB) qui se sont rapidement mises au diapason avec l’aide de consultants externes , quelques établissements publics restent à la traîne car il fallait régler au préalable des problèmes internes. On peut résumer les 3 piliers du Bâle II dans le schéma suivant : Trois Piliers Processus de surveillance prudentielle

Exigences minimales en fonds propres Risques pondérés

Discipline de marché

Définition des fonds propres

Risque de Risque Risques de opérationne crédit marché l

Approche standard

Approches internes

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A l’instar du ratio Cooke, le ratio Mc Donough comporte au numérateur les fonds propres et au dénominateur les risques pondérés. La différence réside essentiellement dans la pondération. En d’autres termes, les modifications portent sur la définition des actifs pondérés en fonction du risque, c’est à dire sur les méthodes utilisées pour mesurer les risques encourus par les banques. Ce nouveau ratio prudentiel ne doit en aucun cas être inférieur au seuil des 8%. Cette nouvelle norme incite les banques à maîtriser trois types de risques(3) dont les deux premiers sont un prolongement du ratio Cooke : le risque de crédit, le risque de marché le risque opérationnel Chacun des trois risques couverts sera quantifié et chiffré. Leur somme ne doit pas dépasser 12.5 fois les fonds propres de la banque. L’une des innovations majeures de Bâle II concerne la prise en compte du risque opérationnel non couvert par le ratio Cooke. Le dispositif de Bâle II définit le risque opérationnel comme le risque de pertes issues de carences ou de défaillances des procédures, (un mauvais enregistrement comptable des opérations par exemple) du personnel , des systèmes internes et même des évènements extérieurs. Il inclut également le risque juridique . Jusque là , ce risque était subi plutôt que prévu par les banques . A cet effet, les banques seront conduites à déployer des systèmes d’évaluation de la qualité des garanties reçues ainsi que de l’efficacité de leur système de recouvrement ce qui constitue une nouveauté importante par rapport aux pratiques antérieures . La seconde révolution majeure de MC Donough se situe dans le principe de valorisation exhaustive des risques. Autrement dit chaque débiteur sera soumis à un rating (note) qui sera pris en considération dans le calcul de son risque de crédit. A cette note sera affecté un coefficient de pondération qui sera intégré par la banque dans le calcul de son encours pondéré. La troisième composante de la révolution MC Donough est la surveillance prudentielle basée sur des outils statistiques prédictifs et des instruments informatiques sophistiqués. En d’autres termes, cela veut dire que les banques devraient construire des modèles qui retracent le passé de leurs clients et permettent de cerner leur comportement futur. Cela ne peut se faire qu’avec la collaboration des clients eux-mêmes qui devraient fournir à leurs banques des comptes prévisionnels les plus proches de la réalité . La discipline de marché constitue une autre composante du nouveau dispositif : Il a pour objet de compléter les exigences minimales de fonds propres et le processus de surveillance prudentielle en soumettant les banques à des exigences plus fortes en matière de transparence financière .

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Le Comité a cherché à favoriser la discipline de marché en élaborant un ensemble d’informations à publier , permettant aux acteurs du marché d’évaluer les principales données relatives au profil de risque d’une banque et à son niveau de capitalisation. Le Comité estime que la publication d’informations est un élément particulièrement important du Nouvel accord , puisque les établissements bénéficieront d’une plus grande latitude pour déterminer les exigences de fonds propres grâce à des méthodologies internes . En renforçant la discipline de marché grâce à une meilleure communication financière , ce nouveau dispositif de fonds propres peut apporter de grands avantages en aidant les banques et les autorités de contrôle à gérer les risques et à renforcer la stabilité. La conformité avec ce nouveau ratio prudentiel nécessitera une importante préparation pour les banques marocaines ,compte tenu des réformes à entreprendre et des impacts opérationnels de ces dernières . Pour la transposition de Bâle II, Bank Al-Maghrib a adopté une démarche pragmatique et progressive qui tient compte de la structure du système bancaire et répond le mieux possible à ses besoins. Cette démarche est incitatrice à adopter les meilleures pratiques en matière de gestion des risques. Les travaux préparatoires des dispositions du Nouvel accord ont été structurés dans le cadre de six commissions mixtes constituées de représentants du Ministère chargé des Finances, de Bank Al-Maghrib et des banques . Chacune de ces commissions a été chargée de l’examen d’un aspect particulier du nouveau dispositif (risques crédit, risques marché, risques opérationnels,…). Les travaux de ces commissions se déroulent conformément au planning établi par Bank Al Maghrib. Des réunions sont également tenues , en bilatérale avec les banques , pour examiner les difficultés pratiques que soulève la mise en œuvre de ce dispositif. De toute évidence , l’application du ratio Mc Donough aux banques marocaines à partir de 2007 nécessite des investissements importants pour le développement de systèmes d’informations appropriées au niveau des banques (segmentation de la clientèle par exemple ), et de la banque centrale, la mise à niveau des ressources humaines ( statisticiens) pour la mise en œuvre des bases de données historiques sur les entreprises , leur mise à jour et l’établissement de critères objectifs de notation . En effet, la moindre information financière (effet impayé), commerciale (perte d’un client important), technique (arrêt de la production dans une usine), ou même sociale (tensions avec les salariés) auront leur importance dans le rating . En revanche, les banques devront être plus vigilantes lorsque les entreprises cherchent à améliorer leur rating à travers des publications d’informations positives exagérées voire mensongères .

- Avantages et inconvénients des deux ratios : ratio Cooke& ratio McDonough

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Ratio Cooke

Ratio McDonough

FORCES • Conception efficace et simple • Adoptée par une centaine de pays

FORCES • Conception perfectionniste • Incitation des banques à maîtriser trois types de risques ( risque crédit, risque de marché et risque opérationnel) • Principe de valorisation exhaustive de risque (rating) • Permet aux banques de d’améliorer l’efficacité de leur dispositif interne de gestion des risques . • La banque devra avoir une connaissance plus fine de sa clientèle (segmentation clientèle, ) • Prise en compte de l’avis des partenaire(agences de rating)

FAIBLESSES • •



FAIBLESSES

Ne tient pas compte de l’ensemble des risques (risques opérationnels) qui peuvent entraîner des coûts élevés. Moyen inefficace pour limiter le risque d’insolvabilité des banques : il ne considère pas la qualité du débiteur, sa surface financière, sa solvabilité et sa santé financière Pondérations forfaitaires trop simplistes qui ne reflètent pas la nature réelle des risques .

• • •

Complexité du modèle Pression financière et pression informationnelle (reporting multiples, renseignements commerciaux fiables) L’entreprise prise en tenaille entre ses banquiers et ses partenaires (experts comptables, agences de notation, clients &fournisseurs)

III-2 Mise en œuvre de Bâle II au Maroc -Le contexte marocain est favorable à la mise en œuvre de Bâle II Adoption d’une nouvelle loi bancaire et d’un nouveau statut de Bank Al-Maghrib Renforcement du respect des 25 principes du comité de Bâle. Autonomie de BAM en matière de supervision bancaire. Élargissement du champ de contrôle de BAM à de nouvelles entités bancaires : (Compagnies financières, Banques offshore,caisse des dépôts et gestion, caisse centrale de garantie,service financiers de la poste, associations de Micro-Crédit, intermédiaires en transfert de fonds). Possibilité de mettre en place des exigences en fonds propres en fonction du profil de risque de chaque établissement. Renforcement du rôle de BAM dans l’appréciation des instances dirigeantes des établissements de crédit :expérience professionnelle et compétence des dirigeants, capacité à respecter les dispositions légales et réglementaires régissant la profession, transparence de la structure de l’actionnariat qui ne doit pas entraver la supervision bancaire.

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Renforcement de la bonne gouvernance. - Calendrier de mise en œuvre L’application des approches standard dans un premier temps laisse la possibilité aux banque pour une mise à niveau complète avant d’adopter les approches avancées. Calendrier fixé par le comité de Bâle

Contraintes locales

Calendrier de mise en œuvre de Bâle II au Maroc

Pionnier en Afrique et MENA

juin 2007 Pilier 3

Pilier 1 : Approches Standard

Pilier 2 Risque de Crédit

- Démarche suivie : progressivité

Démarche progressive

Vers 2009-2010

Risque Risque de Opérationnel marché

Tient compte de la réalité et de la structure du système bancaire Marocain qui est constitué de 3 pôles:

Passage aux méthodes avancées

Pôle des banques privées à capital marocain Pôle des banques publiques Pôle des banques à capital étranger

C’est une démarche incitatrice à adopter les meilleures pratiques en matière de gestion des risques et ouverte sur les différentes approches de calcul des fonds propres réglementaires prévues par le comité de Bâle. - Démarche suivie : Concertation Plus de 50 ( 25 jours pleins) réunions des commissions mixtes ont été tenues pour examiner les projets de textes de BAM et expliquer le dispositif bâlois ainsi que son apport en matière de gestion des risques. Les travaux sont structurés dans le cadre de commissions mixtes BAM/GPBM avec la présence d un représentant du ministère des finances

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Comité de pilotage

Commission mixte BAM/GPBM sur le risque de crédit Commission mixte BAM/GPBM sur le risque opérationnel Commission mixte BAM/GPBM sur les interactions de Bâle II et le

Constitué des DG des banques de la DSB:valide les propositions des commissions

Commission mixte BAM/GPBM sur le risque de marché Commission mixte BAM/GPBM sur le pilier III Commission mixte BAM/GPBM sur le pilier II

Textes adoptés par le Comité des établissements de crédit du 13 novembre 2006 III-3 BALE II ET LA BONNE GOUVERNANCE Le point commun des trois piliers de Bâle II

Validation de la communication sur les risques

Une plus grande responsabilisation des instances dirigeantes

Organes d’administration & de direction

Une meilleure connaissance des structures et activités de la banque : know ICAAP et politique your structure globale d’allocation des fonds propres

Connaissance et compréhension des modèles internes

Définition des stratégies et politiques formalisées en matière de gestion des risques Renforcement du rôle de l’audit interne

Dans le cadre de sa mise en œuvre du pilier II de Bâle II, Bank Al-Maghrib prévoit de conduire des actions visant à promouvoir la bonne gouvernance au sein des banques: Un questionnaire a été élaboré dans l’objectif d’effectuer un état des lieux préliminaire des pratiques existantes et dresser un diagnostic des insuffisances en matière de gouvernance. l’élaboration de recommandations sur les saines pratiques de gouvernance s’inspirant des références internationales en la matière (Comité de Bâle, OCDE.). La refonte de la circulaire sur le contrôle interne conduira à mettre davantage l’accent sur les problématiques relatives à la gouvernance et le renforcement du rôle de l’audit interne.

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+(

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Cadre réglementaire de l’audit des banques.

Les établissements de crédit recevant des fonds du public sont tenus de faire procéder, par des auditeurs externes, à la révision et au contrôle annuels de leur comptabilité afin de s’assurer que cette dernière reflète fidèlement leur patrimoine, leur situation financière et leur résultat. Les auditeurs externes vérifient, également, à la demande de Bank Al-Maghrib, que l’organisation de l’établissement de crédit présente les garanties requises usuellement pour préserver le patrimoine et prévenir les fraudes et les erreurs. Les établissements de crédit adressent à la Direction du Contrôle des Etablissements de Crédit de Bank Al-Maghrib (DCEC) les demandes d’agrément relatives aux auditeurs externes qu’ils envisagent d’engager pour assurer la mission d’audit définie par la présente circulaire. Le renouvellement de l’agrément des auditeurs externes ayant exercé leur mission, auprès d’un même établissement, durant deux mandats consécutifs ne peut intervenir : -qu’à l’expiration d’un délai de trois ans, dans le cas des auditeurs externes exerçant à titre indépendant, -que sous réserve du remplacement de l’associé responsable de la mission d’audit, en ce qui concerne les auditeurs externes exerçant en qualité de sociétés d’experts-comptables. Les établissements de crédit communiquent, chaque année, à la DCEC, copie de la lettre de mission précisant notamment l’étendue des travaux devant être entrepris par l’auditeur externe ainsi que les moyens humains qu’il prévoit à cet effet. Le gouverneur de Bank Al-Maghrib peut, s’il le juge utile, demander aux établissements de crédit ne recevant pas de fonds du public de procéder à des audits externes. La mission de l’auditeur externe consiste à établir : - un rapport dans lequel il formule une opinion sur la régularité et la sincérité de la comptabilité et atteste que celle-ci donne une image fidèle du patrimoine, de la situation financière et des résultats de l’établissement de crédit, - un rapport détaillé dans lequel sont consignées : * ses appréciations sur l’adéquation et l’efficience du système de contrôle interne de l’établissement de crédit, eu égard à sa taille, à la nature des activités exercées et aux risques encourus, * les observations et anomalies relevées au cours de ses investigations dans les différents domaines prévus par a présente circulaire. -une mission d’information.

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1 : RAPPORT D’OPINION

L’auditeur externe établit un rapport dans lequel il formule une opinion sur la régularité et la sincérité de la comptabilité et atteste que celle-ci donne une image fidèle du patrimoine, de la situation financière et des résultats de l’établissement de crédit. = Rapport général des commissaires aux comptes Ce rapport doit être adressé à la DCEC au plus tard 15 jours avant la date de la réunion de l’assemblée générale ordinaire des actionnaires de l’établissement de crédit. 52

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L’auditeur externe procède à l’examen des principes comptables et méthodes d’évaluation adoptées par l’établissement de crédit et ayant trait notamment à : -la classification des créances en souffrance et leur couverture par les provisions ainsi qu’à la comptabilisation des agios y afférents ; -l’évaluation des garanties prises en considération pour le calcul des provisions ; la comptabilisation et au traitement des créances restructurées et des provisions et agios y afférents ; -l’imputation des créances irrécouvrables au compte de produits et charges ; la comptabilisation et l’évaluation à l’entrée et en correction de valeur des différents portefeuilles de titres ; -l’ évaluation des éléments libellés en devises et à la comptabilisation des écarts de conversion ; -la constitution des provisions pour risques et charges ; -la prise en compte des intérêts et des commissions dans le compte de produits et charges ; -l’évaluation et à l’amortissement des immobilisations corporelles et incorporelles ; -la réévaluation des immobilisations corporelles et financières. L’auditeur externe apprécie la qualité des actifs et des engagements par signature de l’établissement de crédit à l’effet notamment d’identifier les moins-values et les dépréciations, réelles ou potentielles, et de déterminer le montant des provisions nécessaires à leur couverture, compte tenu des dispositions réglementaires en vigueur. A l' issue de sa mission, l' auditeur doit établir un rapport donnant le résultat de l' ensemble de son intervention. Ce rapport doit indiquer précisément : -son destinataire ; -son caractère confidentiel ; et retracer l' étendue et les conditions des travaux effectués ainsi que l' évaluation, la plus précise possible, de l' impact final de l' ensemble des redressements et rectifications proposées.

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1 1: RAPPORT DETAILLE SUR L’EVALUATION DU SYSTEME DE

CONTROLE INTERNE ET DE REVISION DE LA COMPTABILITE

L’auditeur externe procède à l’appréciation de l’organisation générale et des moyens mis en œuvre pour assurer le bon fonctionnement du contrôle interne, compte tenu de la taille de l’établissement de crédit, de la nature des activités exercées et des risques encourus. L’auditeur externe évalue la qualité et l’adéquation du dispositif mis en place pour la mesure, la maîtrise et la surveillance du risque de crédit. Il apprécie la qualité et l’efficience du dispositif de mesure, de maîtrise et de surveillance des risques de marché. Grossso modo, l’auditeur externe doit rédiger un rapport ou il met :

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a. ses appréciations sur l’adéquation et l’efficience du système de contrôle interne de l’établissement de crédit, eu égard à sa taille, à la nature des activités exercées et aux risques encourus. - Insuffisances constatées dans le dispositif de contrôle interne, eu égard aux dispositions de la circulaire n°6/G/2001 de Bank Al Maghrib (organisation générale et moyens du contrôle interne, dispositifs de mesure, de maîtrise et de surveillance des risques de crédit, de marché, de taux d’intérêt et de liquidité, etc.). - Recommandations susceptibles de pallier les faiblesses et insuffisances relevées. - Nombre et montants des dépassements des limites réglementaires et/ou internes. b. les observations et anomalies relevées au cours de ses investigations - Ajustements significatifs devant être apportés aux états de synthèse (créances non classées, insuffisance de provisions, soldes non analysés, etc.) - Ajustements devant être apportés aux déclarations adressées à Bank Al Maghrib - Critères au vu desquels est déterminé l’échantillon du portefeuille de crédits examiné, et part examinée dans l’encours total des crédits Ce rapport doit être adressé à la DCEC au plus tard le 15 juin de l’exercice suivant celui au titre duquel l’audit est effectué.

2

1 11: MISSIONS D’INFORMATION

On distingue entre les informations que le CAC doit mettre à la disposition de la Direction et celles qui doivent être transmises à BAM. Transmission d’nformations à la Direction Les lacunes significatives relevées dans les différents dispositifs du contrôle interne doivent être portées, dès leur constatation, à la connaissance de l’organe de direction et du Comité d’audit de l’établissement de crédit (art. 25).

Les anomalies et insuffisances significatives relevées dans la comptabilité ou dans les états financiers ainsi que les omissions d’informations essentielles pour la bonne appréciation du patrimoine, de la situation financière et des résultats de l’établissement, doivent être portées à la connaissance de l’organe de direction en vue de leur redressement (art. 33). Transmission d’informations à Bank Al-Maghrib L’auditeur externe est tenu de signaler à Bank Al-Maghrib, dans les meilleurs délais, tout fait ou décision dont il a eu connaissance au cours de l’exercice de sa mission et qui est de nature à constituer une violation des dispositions législatives ou réglementaires applicables aux établissements de crédit, à affecter la situation financière de l’établissement audité ou à porter atteinte à la renommée de la profession (art. 27).

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%

11

"

(

L’audit résulte d’une approche orientée sur les risques. En effet, l’auditeur doit évaluer

l’importance relative des différents domaines de risques et fonder la plus grande partie de son travail d’audit sur les domaines les plus significatifs pour l’institution concernée. Distinguer les points cruciaux des points moins importants requiert une capacité de jugement dont l’auditeur ne peut faire preuve que s’il comprend l’activité d’une banque.

+(

1

Analyse des risques.

Le risque est défini comme une incertitude quant à la survenance d’un événement susceptible d’avoir une incidence sur la réalisation des objectifs. Il est mesuré en fonction de ses conséquences quantitatives et de sa probabilité de survenance. Les risques auxquels une organisation doit faire face aujourd’hui sont complexes et exigent des processus de gestion clairement structurés. Les dirigeants sont obligés d’accepter des risques; le vieil adage «Qui ne risque rien n’a rien» n’a pas été formulé par hasard. L’une des principales exigences à remplir par la direction d’une banque consiste donc à définir un concept de gestion des risques évolutif qui soit entièrement intégré aux processus de planification et de gestion existants et qui vise aussi bien à empêcher et à réduire les risques de perte, qu’à identifier, analyser et évaluer les chances à saisir. L’audit des grands réseaux bancaires constitue un des domaines les plus complexes dans l’audit des banques du fait : des risques potentiels élevés très dépendants des facteurs économiques externes et difficilement mesurables en instantané ( notamment risque de contrepartie). d’une volumétrie généralement considérable qui rend l’approche traditionnelle fondée sur la revue des stocks.

insuffisante

d’un éloignement géographique entre les Front- Offices, back- Offices et le siège qui oblige à un contrôle interne très structurant et ç un dispositif de pilotage et filtrage de l’information complexe.

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d’un cadre contractuel difficile à appréhender dans sa globalité (nature et tarification de l’offre commerciale, prestations internes, gestion des partenariats).

2

1: Identification des risques d’audit

Toute démarche cohérente en matière d’audit commence par une identification des risques, tape indispensable, qui permettra de définir et de mettre en oeuvre la stratégie d’audit. Pour l’ensemble des risques auxquels sont exposées les banques, le risque de crédit demeure le plus important et figure parmi les causes principales des difficultés et des faillites de ces établissements. Comme toute entreprise, la banque est confrontée à un certain nombre de risques. Certains de ces risques se retrouvent dans n’importe quelle entreprise. D’autres sont spécifiques aux banques. La classification qui suit ne prétend pas être exhaustive. Cependant, on pense qu’elle constitue une bonne synthèse des risques que l’auditeur est amené à rencontrer. Les risques classiques: les risques commerciaux (le risque client/produit, le risque de marché, le risque d' image commerciale); les risques sur les biens et les personnes (le risque accidentel, le risque délictueux, le risque de malversation) ; les risques opérationnels et techniques (le risque sur le traitement des opérations, le risque sur le système d' information, le risque sur les études informatiques, le risque sur les traitements informatiques, le risque lié aux télécommunications) ; les risques de gestion interne (le risque réglementaire, le risque déontologique, le risque stratégique, le risque d' insuffisance fonctionnelle, le risque sur la gestion du personnel, le risque de sous-traitance, le risque de dépendance technologique, le risque de communication). Les risques spécifiques à la banque : Les risques financiers (le risque de taux d' intérêt, le risque de change, le risque de liquidité, le risque sur titres à revenus variables) ; les risques de signature ou de contrepartie (le risque clientèle, le risque interbancaire, le risque pays).

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On va s’attarder sur les risques spécifiques à la banque et les risques opérationnels, car ce sont ces risques qui représentent l’enjeu majeur de l’audit des banques.

I- 1 Les risque financiers LE RISQUE DE TAUX D'INTERET

Le risque de taux d' intérêt (appelé aussi le risque de transformation) correspond au risque de perte ou de manque à gagner lié aux évolutions des différents taux d' intérêt. Exemple: Une banque accorde un crédit a taux fixe de 9 % sur une période de quinze ans. Pendant la durée de celui-ci, les taux pratiqués sur le marché passent à 12 %. Ce type de risque peut être généré par une mauvaise répartition entre les crédits a taux fixes et a taux variables et la détention par la banque de positions de taux défavorables par rapport au marché. IL peut entraîner un manque a gagner ou une perte financière. Il peut être maîtrisé par : La mise en place d' échéanciers de taux permettant de mesurer les marges prévisionnelles et leur sensibilité à une variation des taux (opérations de bilan et de hors bilan) ; La mise en place, pour les opérations de marché, d' un tableau d' exposition au risque de taux fixe pour connaître à tout moment la position ramenée aux actifs de référence (Pibor, B.T.A.N., Notionnel) ; la couverture des opérations à l' aide d' instruments financiers; La création d' un comité des engagements. LE RISQUE DE CHANGE

Le risque de change correspond à la perte entraînée par la variation du cours des devises par rapport à la devise de référence de la banque ayant des créances ou des dettes libellées dans ces différentes devises. Exemple: Une banque marocaine accorde un crédit libellé en euro dont la parité avec le dirham est de 11 DH.· Lors du remboursement, la parité est a 10 dirhams pour un euro. •Les causes: Ce type de risque peut être généré par une évolution défavorable des taux de change entre les monnaies, d' une mauvaise prise de position et d' une mauvaise répartition des risques par devise. Il peut entraîner un manque a gagner ou une perte financière.

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Il peut être maîtrisé par : la mise en place d' échéanciers par devises et consolidé en devise de référence de la banque; la mise en place d' une meilleure répartition des risques par devises; une prise de couvertures systématiques; la création d' un comité des engagements. LE RISQUE DE LIQUIDITE

Le risque de liquidité (appelé aussi le risque d' illiquidité) correspond au risque de cessation de paiement lié à l' impossibilité de se refinancer, ou de perte liée à la difficulté pour la banque de se procurer des fonds à des conditions normales de marché. Exemple: Pour honorer un emprunt à un taux de 9 %, une banque emprunte sur le marché à un taux de 12 %. Ce type de risque peut être généré par une structure de bilan déséquilibrée (crédits a moyen et long terme financés par des dépôts à vue) et par une cotation dégradée. Il peut entraîner un surcoût d' emprunt que la banque doit supporter pour honorer ses engagements à l' échéance. Il peut être maîtrisé par : la mise en place d' échéanciers des flux (capitaux et intérêts) , la mise en place d' une bonne mesure des besoins de financement et de leurs coûts; la mise en place d' une couverture de risque par des opérations sur instruments financiers ; la mise en place de la création d' un comité des engagements. LE RISQUE SUR TITRES A REVENUS VARIABLES

Le risque sur titres à revenus variables (appelé aussi le risque sur actions, le risque à l' émission ou le risque de trading) correspond au risque de perte ou de manque à gagner lié à la variation de la valeur des titres détenus par la banque. Exemple:

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Une banque détient un portefeuille d' actions évaluées. à un certain cours. Une entreprise détenue en portefeuille réalise de mauvais résultats financiers, ne distribue pas de dividendes et voit sa valeur boursière chuter. Ce type de risque peut être généré par une dégradation de la situation financière des entreprises détenues en portefeuille et d' un manque de diversification du portefeuille de titres détenus. Il peut entraîner un manque à gagner ou une perte financière. Ce type de risque peut être maîtrisé par : une valorisation périodique du portefeuille ; la surveillance du marché boursier; la création d' un comité financier.

I-2 Les risques de signature ou de contrepartie. Les risques de crédit ou contrepartie sont liés à la détérioration de la situation de l’emprunteur ou de la valeur des garanties obtenues par l‘établissement entraînant le nonremboursement partiel ou total de la créance ( et par assimilation, lorsque l’établissement est appelé en garantie au titre d’engagements donnés). Ces risques peuvent être intensifiés par la situation de certains marchés ou secteurs d’activité mais aussi par la politique d’octroi et de diversification des encours retenue par l’établissement. LE RISQUE CLIENTELE Le risque de clientèle (appelé aussi le risque crédit, le risque de défaillance des clients ou le risque contentieux) correspond au risque encouru lors de la défaillance d' une société non financière ou d' un particulier, clients de la banque. Exemple: Une banque est très engagée auprès d' une entreprise cliente (crédits haut de bilan, crédits d' exploitation). Celle -ci fait faillite. Ce type de risque peut être généré par une conjoncture économique difficile, la mauvaise santé financière d' un client et d' une absence de suivi des clients. Il peut entraîner une perte de tout ou partie du capital prêté et des intérêts, en fonction de la réalité des garanties et de la possibilité de les faire jouer. Ce type de risque peut être maîtrisé par : la prise systématique de cautions et de garanties; la mise en place d' un service de centralisation des risques; un suivi rigoureux des limites et dépassements autorisés;

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une amélioration de la qualité du recouvrement effectué par le service contentieux et juridique; la création d' un comité des engagements. LE RISQUE INTERBANCAIRE Le risque interbancaire (appelé aussi le risque de contrepartie interbancaire, le risque de signature interbancaire ou le risque de place) correspond au risque encouru par la banque lors de la défaillance d' un établissement de crédit. Exemple: Une banque marocaine a accordé un prêt à une banque étrangère. CelIe-ci fait faillite et ne peut la rembourser. Ce type de risque peut être généré par une mauvaise connaissance des contreparties de la banque et un suivi insuffisant des contreparties. Il peut entraîner une perte de tout ou partie du capital et des intérêts. Ce type de risque peut être maîtrisé par : une sélection des contreparties par rating interne ou externe; un suivi régulier des contreparties (la fixation de limites par contrepartie, par produit) ; la création d' un comité financier. LE RISQUE PAYS

Le risque pays (appelé aussi le risque souverain) correspond au montant total des créances, quelles que soient leur terme et leur nature, sur les débiteurs privés ou publics, résidant dans des pays à risques et au montant total des encours sur les débiteurs résidant dans des pays jugés non risqués, mais qui ont la nationalité de pays jugés à risques. Il concerne donc, les créances et engagements hors bilan assimilés sur des débiteurs privés ou publics résidant dans des pays dont la situation financière peut justifier la constitution de provisions, notamment le rééchelonnement de la dette dans un cadre multilatéral ou l’interruption des paiements au titre de leur endettement. Ainsi, à la différence du risque de contrepartie, l’incapacité des débiteurs à faire face à leurs engagements est hors de cause, le risque pays reposant sur l’incapacité de transfert des sommes correspondantes et sur l’absence de respect de ses obligations de la part du pays où se trouvent les emprunteurs. Exemple:

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Une banque a accordé un prêt au gouvernement d' un pays à risques. Celui-ci se déclare en cessation de paiement. Il peut être généré par une guerre, une révolution, un changement de gouvernement (prise de pouvoir par l' armée), une catastrophe naturelle (tremblement de terre, inondation, éruption volcanique ... ), une mauvaise gestion, une conjoncture économique ou politique défavorable, une mauvaise récolte (café, coton, cacao ... ), une baisse des cours des matières premières (pétrole, charbon, gaz, bois, cuivre ... ) ... Ce type de risque peut entraîner une perte de tout ou partie du capital et des intérêts, en fonction d' éventuelles renégociations des prêts. Il peut être maîtrisé par : une surveillance constante des pays à risques; la souscription d' assurances COFACE; la constitution de provisions ; le recours au marché secondaire des créances ; la création d' un comité financier.

I- 3 Les risques opérationnels et techniques LE RISQUE SUR LES TRAITEMENTS DES OPERATIONS

Le risque sur les traitements informatiques (appelé aussi le risque de système, le risque de sécurité logique, le risque de pénétration ou le risque d' altération des don. nées) correspond aux risques liés au fonctionnement des applications en production et des logiciels-systèmes qu' utilise la banque (que ce soit au niveau des centres informatiques, des gestionnaires d' application ou des utilisateurs. Cela va de l' accès aux ressources, du traitement proprement dit aux produits résiduels : listings, fichiers magnétiques, bandes, microfiches ... et à leur conservation). Exemple: Lors des traitements de fin de mois, un incident bloque les traitements de nuit et les applications TP ne peuvent fonctionner le lendemain. Il peut être généré par un défaut de planification des traitements informatiques. Ce type de risque peut entraîner des retards dans les traitements, des travaux de ressaisie et des plaintes de clients. Il peut être maîtrisé par : une planification des traitements; un plan de sauvegarde (fichiers sources, applications) ;

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un plan de secours (salle de back up, contrats externes ... ); la création d' Un comité organisation et informatique. LE RISQUE LIE AUX TELECOMMUNICATIONS Le risque lié aux télécommunications (appelé aussi le risque réseau) correspond au risque lié à la perte d' informations par altération du support des données transmises (téléphone, télex, messagerie, réseaux informatiques ... ) par la banque. Exemple: Une banque envoie des informations confidentielles non codées par télex à un mauvais destinataire. Il peut être généré par une erreur de saisie et une procédure de contrôle inefficace.

Ce type de risque peut entraîner des plaintes de clients et une perte d' image. Il peut être maîtrisé par : la mise en place de clés d' accès aux systèmes de transmission; le codage des données confidentielles ; le développement des contrôles au premier degré; la mise en place de système de « bonne réception » ; la création d' un comité organisation et informatique.

Outre ces risques inhérents à l’activité bancaire et surtout au cycle engagements, l’auditeur est à même à faire face également aux d’autres risques relatifs incorporés à l’audit. Il s’agit donc de risque de contrôle et celui de non- détection. Le risque de contrôle est le risque qu’une erreur puisse survenir sans avoir été détectée et corrigée en temps voulu par une procédure de contrôle interne de l’entreprise . Le risque de contrôle dépend de l’efficacité de la conception et de la mise en œuvre du contrôle interne lié à l’information financière. Un contrôle interne efficace réduit le risque de contrôle mais il n’est jamais nul car les procédures ne peuvent jamais fournir la certitude que toutes les erreurs sont évitées ou détectées. L’auditeur ne peut pas changer le niveau de ce risque mais il peut avoir une influence sur le système de contrôle interne en faisant des recommandations. Le risque de contrôle est analysé lors de la phase préliminaire mais essentiellement au cours de la phase d’évaluation du contrôle interne (ou intérim).

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L’objectif premier de l’identification de ce risque est d’éviter la propagation des erreurs au niveau de toute l’entité en raison de l’interdépendance des données. Des politiques et procédures défaillantes peuvent entraîner un risque important lié au contrôle dans le domaine bancaire. L’auditeur externe doit alors expliciter sa compréhension et son évaluation des systèmes, en utilisant des listes de contrôle, des descriptifs, et des organigrammes.

: " Il s’agit du risque que les travaux mis en œuvre par l’auditeur ne détectent pas une erreur dans un solde de compte ou une catégorie de transactions alors que cette erreur isolée ou cumulée avec d’autres erreurs serait significative. Dans ce cas, le risque est totalement contrôlable par l’auditeur à travers les travaux d’audit mis en œuvre. Toutefois, les auditeurs ne peuvent pas pratiquer des tests sur 100% des transactions. Il leur faut donc minimiser le risque de non- détection tout en conservant un coût raisonnable. Le risque de non –détection est lié à la notion de seuil de signification qui va être développée dans le point suivant. Le risque d’audit est donc la résultante de la combinaison des trois catégories de risques ci-dessus, ce que l’on appelle le modèle du risque d’audit. Le risque d’audit = risque inhérent + /- risque de contrôle +/- risque de non détection Or, les risques inhérents et les risques de contrôle ne sont pas contrôlable par l’auditeur et constituent ensemble le risque d’erreurs significatives sur les états financiers. L’auditeur commence d’abord par apprécier le risque inhérent, puis évalue le risque lié au contrôle. L’évaluation du risque de non- contrôle conditionne la nature et l’étendue des tests de procédures et des contrôles substantifs à mettre en œuvre. Par exemple, si l’évaluation révèle que le risque lié au contrôle est élevé, l’auditeur se fiera moins aux tests de procédures et choisira donc de mettre en œuvre ces contrôles substantifs. Si, au contraire, le risque lié au contrôle s’avère faible, l’auditeur peut davantage se fier aux tests de procédures. Avec un risque lié au contrôle faible, l’étendue des contrôles substantifs sera moindre. De manière synthétique, la corrélation est la suivante : Niveau des diligences Elevé Moyen Risque inhérent Faible

Risque lié au contrôle Elevé Moyen Maximum Elevé Elevé Moyen Moyen Faible

Faible Moyen Faible Minimum

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2

111 1 : Evaluation des principales zones de risque

Les principales zones de risques devant attirer l’attention de l’auditeur sont : Les procédures d’engagement et d’octroi des prêts permettent à l’établissement de garantir l’adéquation entre les concours octroyés et les moyens et la surface financière de l’établissement, ses objectifs (clientèle cible, marché etc.). Ces procédures doivent respecter la réglementation prudentielle . Le rôle du contrôle interne est de s’assurer que le niveau de prise de risque est compatible avec la politique de risques définie par l’établissement . Les procédures d’identification des créances compromises et de leur déclassement en créances douteuses. En particulier, les systèmes de gestion doivent permettre un déclassement automatique des échéances impayées et un provisionnement systématique des intérêts rattachés. La reconnaissance exhaustive des risques de contrepartie permet une évaluation du niveau de provision nécessaire. Cette reconnaissance repose sur l’instauration d’un système de notation (scoring) interne, une procédure de revue périodique et mise à jour des dossiers, et une analyse régulière des états d’anomalies( identification rapide des impayés ou dépassements éventuels, risques de contagion. L' évaluation des risques est généralement effectuée à partir d' une analyse individuelle des dossiers de créances qui permet de constituer des niveaux minima de provision. Lorsque cet examen individuel n' est pas réalisable, du fait du grand nombre de dossiers ou de leur faible montant unitaire (crédit à la consommation), il est possible de faire appel à des méthodes statistiques fondées sur des données historiques externes (cotations d' agence de rating) ou internes (notamment les taux de recouvrement par type de marché, clientèle ou produit), issues de l' expérience de l’établissement dans un segment de marché donné. Le ratio Mc Donough qui doit remplacer le ratio Cooke à partir de 2007 préconise de gérer la mesure du risque de crédit de façon dynamique. La finalité de la réforme est d' aboutir à une gestion plus fine du risque de crédit en intégrant les risques opérationnels. Les régulateurs prendront en compte Ies modèles internes des établissements bancaires et auront recours aux agences de notation. Ainsi, les cotations internes seront amenées à évoluer vers des systèmes permettant une gestion fine et individuelle du risque de crédit, intégrés dans un modèle interne reconnu par les autorités de tutelle.

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2

111 111:

Détermination du seuil de signification

Une fois l’auditeur défini les aspects les plus significatifs ainsi que les principales sources de risque, il lui incombe de fixer un seuil de signification tenant compte de l’ensemble des points relevés. Généralement, la définition du seuil de signification, lors de la mission d’audit bancaire, diffère suivant les références adoptées par chaque cabinet. Une information est significative si son omission ou son inexactitude est susceptible d’influencer les décisions économiques prises par les utilisateurs en se fondant sur les comptes. Le caractère significatif dépend de l’importance de l’élément ou de l’erreur évaluée dans les circonstances spécifiques de son omission ou de son inexactitude. Le caractère significatif s’apprécie par rapport à un seuil plutôt qu’à un critère qualitatif que cette information doit posséder pour être utile. L’IFAC précise que l’auditeur tient compte du caractère significatif d’une information financière tant au niveau des états financiers pris dans leur ensemble qu’au niveau des soldes des comptes, des catégories de transactions et des informations données. Ce processus peut aboutir à plusieurs seuils. Il faut par ailleurs distinguer un seuil pour les comptes individuels et un seuil pour les comptes consolidés. Enfin, on peut distinguer un seuil pour les ajustements qui ont un impact sur le résultat et un autre pour les reclassements qui n’ont pas d’impact sur le résultat mais en ont sur la présentation des états financiers. Les fourchettes usuellement pratiquées sont les suivantes : Pour les ajustements : - Le résultat courant avant impôt : avec une fourchette de calcul de 5% à 10%. Ce critère ne peut être appliqué que si le résultat à retenir est significatif et le taux moyen d’imposition stable, ce qui est loin d’être évident compte tenu de l’importance des mouvements sur provisions pas toujours déductibles. - Le total bilan : avec une fourchette de 0,05% à 0,2%. Il ne peut s’appliquer lorsque l’établissement a une politique de trésorerie « expansive » venant gonfler le bilan. - Le produit net bancaire : 1% à 2% mais celui-ci présente une forte volatilité d’un exercice à l’autre et ne prend pas en compte l’incidence des provisions sur crédit. - Les fonds propres : 1% à 4% constituent un bon critère en raison de leur stabilité. Ils témoignent de la capacité bénéficiaire de la banque sur une longue période.

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A ce stade, l’auditeur a pu évaluer l’ampleur des risques qui incombent la mission d’audit de l’établissement de crédit X, et se trouve donc dans une position d’attente par rapport à la prise de connaissance générale de la banque X

+(

11 :Examen analytique préliminaire

Afin d’établir un programme de travail, l’auditeur doit d’abord procéder à un examen analytique préliminaire pour pouvoir orienter ses travaux selon les zones principales des risques et selon la spécificité de l’établissement à audité. L' examen analytique préliminaire ou revue indiciaire initiale doit amener l' auditeur à une compréhension synthétique de l' activité et de l' organisation du contrôle de gestion de l' établissement. Il permet d' appréhender la formation du résultat de la banque.

Aussi, cet examen analytique préliminaire comprend plusieurs étapes:

2

1

Analyse de l'offre commerciale et tarifaire:

Cette analyse suppose une prise de connaissance de la gamme de produits commercialisés et des grandes stratégies d' évolution de la clientèle ciblée, ainsi que de la tarification en vigueur. En pratique, on distinguera les activités de crédit génératrices d' intérêts et celles génératrices de commissions et l' on calculera les effets volumes et les effets taux dans la formation des marges. Ce travail de rationalisation permet d' obtenir une première vision de l' organisation et des systèmes de gestion présidant à l' activité de crédit, préalablement aux travaux de détail qui seront présentés plus loin.

2

11 11

Etude des regroupements opérés pour la

production des

résultats:

Les résultats de gestion sont en effet produits et analysés en distinguant des ensembles homogènes par segments de clientèle (généralement particuliers / professionnels / entreprises ... ) et par lignes de métiers (crédits immobiliers / crédits à la consommation ... ) ou encore par zone géographique.

2

111 1 11

Analyse du périmètre des intervenants:

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Il s' agit d' identifier exhaustivement les relations juridiques internes (groupe) et externes (hors groupe) que la banque a nouées pour développer ses activités de crédit. Ces relations contractuelles concernent essentiellement les modes de gestion et de rémunération des apporteurs d' affaires, du réseau des agences ou des partenaires externes auxquels certaines étapes de la gestion des crédits ont été déléguées. A ce stade, l’auditeur a pu acquérir des connaissances générales sur l’entité auditée. Il a également identifié un certain nombre de risques inhérents, notamment le risque de crédit, et se trouve de ce fait en position d’attente par rapport au contrôle interne de l’établissement de crédit, dont il souhaite apprécier la capacité à prévenir les risques potentiels qu’il a identifiés. Cette étape fera donc l’objet du chapitre suivant.

+(

111 1 11

Evaluation du contrôle Interne de gestion des engagements

Avant de procéder à la démarche de l’évaluation du contrôle interne de gestion des engagements, je vais d’abord donner une définition du contrôle interne selon le PCEC et selon l’ordre des experts comptables. La définition du contrôle interne figurant dans le manuel des normes de l’audit légal et contractuel publié par l’OEC en novembre1998 (norme de travail 2102) est la suivante : « Le Contrôle Interne est constitué de l’ensemble des mesures de contrôle, comptable ou autre, que la direction définit, applique et surveille, sous sa responsabilité, afin d’assurer la protection du patrimoine de l’entreprise et la fiabilité des enregistrements comptables et des états financiers qui en découlent. » On remarque que cette définition est axée essentiellement sur des objectifs purement comptables et n’inclut pas les objectifs de conformité (aux normes internes et externes) et de performances dans la finalité du contrôle interne. Le PCEC assigne au système de contrôle interne les objectifs suivants (Chapitre 1 : Dispositions générales): « 10.1 - Le système de contrôle interne doit notamment avoir pour objet de: - vérifier que les opérations réalisées par l'établissement ainsi que l'organisation et les procédures internes sont conformes aux dispositions législatives et réglementaires en vigueur, aux normes et usages professionnels et déontologiques et aux orientations de l'organe délibérant et de la direction générale; - vérifier que les limites fixées en matière de risques, notamment de contrepartie, de change, de taux d'intérêt ainsi que d'autres risques de marché sont strictement respectées;

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- veiller à la qualité de l'information comptable et financière, en particulier aux conditions d'enregistrement, de conservation et de disponibilité de cette information ». Cette définition ne correspond donc pas à la définition du contrôle interne adoptée par l’Ordre des Experts Comptables Marocains qui reste, comme mentionné ci-dessus, incomplète. L’examen du contrôle interne est une phase prépondérante dans l’approche d’audit des établissements bancaires. Cette phase permet aux auditeurs d’intervenir sur l’ensemble des procédures de l’établissement et d’identifier ainsi les zones de risques potentielles. L’évaluation du contrôle interne concernant l’activité de crédit se concentre sur l’analyse : des procédures d’engagements de la gestion des encours sains. du dispositif de surveillance des risques du dispositif de contrôle sur les comptes de la revue du risque pays. En pratique, l’analyse des procédures relatives aux crédits peut se dérouler en 3 étapes : -

Examen de la procédure définie par l’établissement à l’aide de manuels de procédures, d’entretiens avec les principaux responsables des départements concernés, de cartographie des applicatifs, des rapports préexistants, internes (inspection, contrôle interne) ou externes (autorités de tutelle) ;

-

Identification de forces ou faiblesses des procédures décrites ( contrôle du respect des objectifs d’audit) ;

-

Validation des points forts de la procédure par l’intermédiaire de tests de conformité essentiellement sur une sélection de dossiers de crédit.

Il est nécessaire de rappeler que l’évaluation du contrôle interne d’un établissement de crédit, de même que toute autre phase d’une mission d’audit bancaire, présente certaines particularités. L’existence de la circulaire de BAM n°6/G/2001 relative au contrôle interne des institutions bancaires vient accroître la responsabilité de l’auditeur externe ainsi que les diligences qu’il est tenu de mettre en œuvre. Dans ce sens, ce dernier veillera, dans un premier temps, à ce que des procédures écrites existent dans l’établissement. Dans un deuxième temps, il s’assurera qu’elles sont fiables et correctement appliquées, tel que prévu par le législateur.

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Après la revue des procédures d’engagement en général, l’auditeur doit s’assurer particulièrement du bon suivi des engagements sains et ceux en souffrance.

2

1

Revue des procédures d’engagements

Dans toutes ses définitions le contrôle interne apparaît comme un état de fait existant dans l’entreprise mais qui doit, par l’intervention humaine devenir délibéré, c’est à dire constituer un système. Le contrôle interne est donc l’ensemble des sécurités contribuant à la maîtrise de l’entreprise. Il a pour but d’assurer la protection, la sauvegarde du patrimoine et la qualité de l’information d’une part, et de l’autre, l’application des instructions de la direction et de favoriser l’amélioration des performances. Il se manifeste par l’organisation, les méthodes et les procédures de chacune des activités de l’entreprise pour maintenir la pérennité de celle-ci. Les principes sur lesquels s’appuie le contrôle sont les suivants : -

Le principe d’organisation : Pour que le contrôle interne soit satisfaisant, il est nécessaire que l’organisation de l’entreprise possède certaines caractéristiques. L’organisation doit être : Préalable adaptée et adaptable vérifiable formalisée.

Et doit comporter une séparation convenable des fonctions. -

Le principe d’intégration : les procédures mises en place doivent permettre le fonctionnement d’un système d’auto- contrôle mis en œuvre par des recoupements, des contrôles réciproques ou des moyens techniques appropriés.

-

Le principe de permanence : la mise en place de l’organisation de l’entreprise et de son système de régulation suppose une certaine pérennité de es systèmes. Il est clair que cette pérennité repose nécessairement sur celle de l’exploitation.

-

Le principe d’universalité : signifie que le contrôle interne concerne toutes les personnes dans l’entreprise, en tout lieu. C’est à dire qu’il ne doit pas y avoir de personnes exclues du contrôle par privilège, ni de domaines réservcés ou de d’établissement mis en dehors du contrôle interne.

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-

Le principe d’indépendance : implique que les objectifs du contrôle interne sont à atteindre indépendamment des méthodes, procédés et moyens de l’entreprise. En particulier l’auditeur doit vérifier que l’informatique n’élimine pas certains contrôles intermédiaires.

-

Le principe d’information : l’information doit répondre à certains critères tels que la pertinence, l’utilité, l’objectivité, la communicabilité et la vérifiabilité.

-

Le principe d’harmonie :On entend par principe d’harmonie l’adéquation du contrôle interne aux caractéristiques de l’entreprise et de son environnement. C’est un simple de bon sens qui exige que le contrôle interne soit bien adapté au fonctionnement de l’entreprise.

- L’examen de la procédure définie par l’établissement

Cet examen se fait à travers des entretiens avec les principaux responsables du crédit et des risques, des cartographies existantes et des rapports internes (inspection générale, audit interne...) et externes (autorités de tutelle) ;.. Le choix des responsables et des questions se fait à la base d’un manuel de procédures ; qui décrit en général la procédure de l’octroi de crédit à partir de la demande client jusqu’à sa validation et la constitution de protections et sécurités nécessaires. Ce manuel définit également les responsabilités et les habilités de toutes les personnes impliquées dans la procédure. Cette description est faite sous forme narrative et traduite sous la forme de diagrammes et schémas explicatifs. Il est mis à la disposition de tous les services concernés, qui sont tenus de le respecter. Identification des forces et faiblesses des procédures décrites Selon la description donnée (tableau de flux, contrôle du respect des objectifs d’audit), l’auditeur identifie les points forts et les points faibles et détecte les points d’audit et d’erreurs. Validation des points forts On se base sur des tests de conformité et de permanence dans le temps, essentiellement sur un échantillon de dossiers de crédit; pour pouvoir valider les points forts de la procédure. Existence des systèmes de notation et de suivi des autorisations Il s’agit de revoir les système de scoring, de délégation; de limites et de suivi des autorisations d’octroi des crédits.

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Mémoire de fin d’études

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Qualité de la formalisation des décisions d'octroi des engagements et des dossiers analyse préalable des dossiers dans les comités ad hoc, existence de fiches de décisions dûment signées par les responsables concernés ... L’objectif de cette analyse est de vérifier l’adéquation entre les tests de conformité et les tests de procédures.

#

"

Le rôle des tests de conformité est de s’assurer que la réalité est conforme à la description qui en a été faite d’ou leur utilisation dans le processus de validation des points forts de la procédure accompagnés des tests de permanence dans le temps, essentiellement sur un échantillon de dossiers de crédits. Souvent les auditeurs ont recours à des questionnaires de contrôle interne purement descriptif , afin de leur permettre d’obtenir une information juste quant au déroulement d’une procédure. Les tests effectués par les auditeurs externes doivent se limiter aux éléments fondamentaux de la méthodologie de crédit et aux principales procédures de gestion des crédits. Concrètement la démarche des tests de conformité se fait comme ce qui suit : -

Récupération de la base de données des dossiers de crédit traités au cours de l’exercice.

-

Sélection parmi ces dossiers d’un échantillon de taille significative et de périodes différentes pour s’assurer de la permanence des méthodes dans le temps.

-

Validation de la procédure adoptée avec le responsable dans le but de rédiger une check list des documents à fournir et des contrôles à effectuer.

-

Vérification de l’application de cette procédure pour la sélection effectuée.

Le test de conformité s’effectue pour l’ensemble des dossiers de l’échantillon dans un objectif d’émettre une conclusion globale sur la procédure. L’exemple de ce test de conformité de la procédure d’octroi de crédit immobilier est donné dans le tableau suivant :

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Mémoire de fin d’études

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=

=

#

#

#

#

N° dossier

Existence d'un compromis photocopie de vente ou CIN ou Exitence Existence Existence d'un carte de Existence de des 3 des statuts certificat séjour l'attestatio l'attestation derniers pour les de pour les n de de travail bulletins personnes propriété étrangers salaire de paie morales du bien résidents objet de l'acquisitio n

1

√ (contrôle √ effectué)







Existence d'un devis des travaux Existence d'aménage et validité ment pour du BAO les constructio ns



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Mémoire de fin d’études

=

#

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-



Certificat d'inscripti on hypothécai re au profit de la banque x

Existence Conclusion rapport d'expertise des hypothèqu es



ΝΕ

Satisfaisant

:

"

Ce test des procédures a pour objectif de s’assurer que l’application des procédures apporte vraiment des résultats en terme de sécurité. Afin de réduire le risque de crédit, l’auditeur étudie les éléments-clés lors des tests de procédures qui portent sur les créances clients : Modalités de décision, d’exécution et de gestion des crédits

Selon l’article 33, les critères d’appréciation du risque de crédit ainsi que les attributions des personnes et des organes habilités à engager l’établissement doivent être définis et consignés par écrit. Ces consignes doivent être adaptées aux caractéristiques de l’établissement, en particulier, à sa taille, à la nature et au volume de ses activités. L’article 35 de la même circulaire stipule que l’évaluation du risque de crédit doit prendre en considération, notamment, la nature des activités exercées par le demandeur, sa situation financière, la surface patrimoniale des principaux actionnaires ou associés, sa capacité de remboursement et, le cas échéant, les garanties proposées. Tenue des dossiers de prêts

BAM a émis la circulaire n°36 relative au devoir de vigilance incombant aux établissements de crédit. Selon cette dernière, les établissements de crédit sont tenus de mettre en place les procédures nécessaires leur permettant : - L’identification de leur clientèle : à travers le recensement de tous les renseignements et documents utiles relatifs aux activités des titulaires des comptes et à l’environnement dans lequel ils opèrent notamment lorsqu’il s’agit de personnes morales ou d’entrepreneurs individuels. - Le suivi et la surveillance des opérations de la clientèle : en classant les clients par catégories, selon leur profil de risque. Pour chaque catégorie de client, l’établissement doit instituer des limites au-delà desquelles des opérations pourraient être considérées comme inhabituelles ou suspectes. - La mise à jour de la documentation afférente à la clientèle et aux opérations qu’elle effectue : L’établissement de crédit doit se doter de systèmes d’information qui lui permettent, pour chaque client, de disposer de la position de l’ensemble des comptes détenus ; de recenser les opérations effectuées et d’identifier les transactions à caractère suspect ou inhabituel . Ces tests ont pour objectif majeur l’évaluation de l’exhaustivité et la conformité des dossiers de crédits et procédures appliquées par rapport aux réglementations de BAM. De ce fait l’auditeur doit vérifier l’existence :

Mémoire de fin d’études

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- D’une demande initiale indiquant toutes les parties impliquées dans un prêt avec tous les garants. - D’informations sur le client et son activité. - De l’approbation par l’agent de crédit et par le comité ou le superviseur de crédit. - Du contrat de prêt signé et daté stipulant les conditions de remboursement et les taux d’intérêt. - Etc.…

Les résultats sont par la suite résumés dans un tableau similaire à celui présenté ci-dessus dans le but de faciliter le jugement sur le niveau de satisfaction du test. Procédures de sauvegarde des sûretés Chaque banque sécurise ses crédits par l’obtention des garanties. Cependant il est possible qu’on trouve des irrégularités potentielles ou de fraude dans la collecte, le magasinage et la sortie de cette garantie physique. L’analyse des sûretés réelles et personnelles est une autre composante essentielle de l’analyse du risque de crédit. Dans ce sens, l’auditeur veillera à ce que les garanties constituées sont protégées de tout événement ou comportement susceptible de causer leur perte (vol, négligence, …). Ceci est possible soit à travers des entretiens avec le responsable pour évaluer l’importance et la qualité des mesures prises en la matière ; soit à travers l’observation directe de la procédure de sauvegarde des sûretés... Il pourra aussi étudier le dispositif de gestion et de suivi des garanties, la gestion des mains levées, le renouvellement des garanties échues… Il doit également vérifier si les garanties hypothécaires, dont le montant dépasse un million de dirhams, sont justifiées d’une expertise comme prévu dans l’article 20 de la circulaire 19/G/2002 relative à la classification et au provisionnement des créances en souffrance. Si l’expertise n’est pas confiée à un cabinet spécialisé et est effectuée par l’établissement lui-même, l’auditeur s’assurera, que des procédures précises, claires, de nature à assurer une évaluation appropriée existent au sein de l’établissement. Politique de provisionnement des créances en souffrance Les critères de classification sont définis, les taux de provisionnement sont déterminés et les quotités de déduction des garanties éventuelles sont citées.

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Toutes ces données figurent dans la circulaire n°19 relative à la classification des créances et à leur couverture par les provisions comme indiqué dans la première partie de ce mémoire. L’auditeur vérifie donc si les dispositions de BAM sont rigoureusement respectées, en ayant recours, bien entendu, à la technique d’échantillonnage. L’analyse des procédures doit permettre de vérifier : - l’adéquation entre la connaissance des règles de fonctionnement des procédures et leur application permanente par le personnel de l’établissement. - L’existence d’un système de scoring et d’un système de délégation ; - L’existence d’un système de limites et de suivi des autorisations ; - La qualité de la formalisation des décisions d’octroi des engagements et des dossiers.

2

111 1

Gestion des engagements sains

Les points d’attention concernent notamment : -Le suivi du règlement des échéances et le traitement des relances des premiers impayés. En pratique la banque doit disposer d’une base de données pour le suivi (sous ACCESS) permettant d’identifier les impayés à recouvrer ou IAR avec le nombre et la nature d’impayés constatés par dossier ainsi que les comptes qui ne mouvementent pas durant une période dépassant 90 jours. Le respect des règles BAM passe nécessairement par l’existence d’un suivi à même d’identifier le nombre d’impayés par catégorie (impayés escompte, amortissable ou rééchelonnés) et par conséquent déterminer la catégorie de classement des créances. - La mise à jour permanente des informations relatives à la vie du dossier, notamment en ce qui concerne les garanties. - La gestion des événements affectant la situation des crédits (renégociation des termes du contrat de prêt, remboursements anticipés, restructurations pour difficultés financières...). La revue des engagements sains doit par ailleurs conduire l’auditeur à s’assurer qu’il n’y a pas de dossiers susceptibles d’être classés en souffrance.

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2

111 11

Dispositif de surveillance des risques

La revue du dispositif de surveillance des risques a pour principaux objectifs, d’une part, de s’assurer de la capacité de l’établissement à recenser de manière exhaustive ses encours à risque, d’autre part, de porter une opinion sur le niveau de maîtrise dont dispose l’entité sur les provisions qu’elle constitue. La revue du dispositif de suivi des risques passe par deux étapes :

II- 1 Evaluation du recensement des encours à risque : La qualité du recensement des engagements risqués dépend largement : - Des modalités de surveillance des risques sains (analyse des dépassements de limites autorisées, constitution de fiches de crédit...) - De l’existence d’une procédure de notation interne : les établissements de crédit sont tenus de mettre en place un système de notation interne des engagements, étant entendu qu’il peut être plus prudent que les règles BAM. A défaut, les notes de BAM s’appliquent ; - De l’existence d’une organisation sectorielle sur des domaines traditionnellement sensibles ; - De l’analyse des procédures de déclassement sains / pré- douteux / douteux/ compromis : existence d’un déclassement automatisé en fonction des règles BAM ou déclassement par « intervention humaine ». Les modalités de déclassement prévues doivent par ailleurs garantir le respect du principe de contagion selon lequel le déclassement d’un engagement sain vers la catégorie en souffrance entraîne le déclassement de tous les engagements détenus sur cette même contrepartie.

II-2 Evaluation des méthodes de provisionnement L’évaluation des méthodes de provisionnement se fait sur la base des règles de provisionnement fixées par la circulaire 19. Néanmoins, l’établissement de crédit peut avoir retenu des règles plus conservatrices. Ces méthodes de provisionnement doivent répondre à un souci de formalisation et être appliquées de façon permanente dans le temps. S’agissant des encours pré- douteux et douteux, la circulaire prévoit la possibilité de les provisionner globalement, en les traitant par classes homogènes de risques. Les Mémoire de fin d’études

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établissements de crédit développent alors une approche globale fondée sur la taille des entreprises, de la durée ou du taux pratiqués ou encore de la nature du segment de clientèle. L’évaluation des méthodes de provisionnement se fait également à travers l’évaluation du dispositif de contrôle des comptes. A ce stade, il s’agit de vérifier la correcte inscription en comptabilité des montants revus. Ces contrôles reposent notamment sur : -

l’évaluation des performances du système d’information et de la traçabilité de la piste d’audit :examen des modes d’alimentation des outils de gestion et des comptabilités, analyse des déversements de la gestion en comptabilité et revue des contrôles induits par le système informatique en lui-même.

-

La revue des procédures internes de justification et surveillance des comptes, au travers des contrôles opérationnels des entités de base, de la justification périodique des soldes en date d’arrêté et le pilotage du dispositif de contrôle par la comptabilité centrale. A ce titre, les procédures de rapprochement des encours et des provisions entre chaînes de gestion et soldes comptables constituent la zone de contrôle la plus sensible.

Maîtrise du risque informatique

Le fait de recourir à l’ordinateur dans la gestion consiste un risque en soi. C’est le risque économique. Il est en effet indépendant du risque physique et du risque logique. Au sein des banques, le risque de crédit prend plus d’ampleur selon la qualité du système de suivi des crédits mis en place. De ce fait, avant même d’entamer les tests de procédures, l’auditeur doit déterminer si l’établissement possède ou non un système d’audit interne à même de contrôler régulièrement le système de suivi des crédits . Si ce n’est pas le cas, ou si ce système ne fonctionne pas correctement, ou encore si l’auditeur découvre des faiblesses importantes dans le système de suivi des crédits, alors la taille des échantillons doit être augmentée , afin de s’assurer que le portefeuille et le montant des provisions indiqués dans les états financiers ne comportent pas d’anomalie significative. La revue des risques informatiques doit permettre : - de s’assurer du niveau de qualité des matériels utilisés et de leur capacité à évoluer dans le temps pour faire face à une augmentation conséquente des opérations ; - de comprendre les différents niveaux de sécurité des matériels pour prévenir le risque de défaillance (existence de système de secours et de back- up) et d’attaques externes des systèmes (virus...) ; Mémoire de fin d’études

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- d’identifier les pratiques commerciales et le niveau de sécurité des opérations. Tout système de suivi des crédits doit faire l’objet d’un test à trois niveaux : -

Exactitude : vérifier si le système de suivi des crédits reflète correctement les remboursements perçus, l’historique des crédits aux clients, l’existence de pratiques de crédit risquées (telles l’attribution d’un nouveau crédit à un client ayant des difficultés de remboursement sur un crédit déjà existant, …), la balance âgée des crédits en retard (c’est-à-dire les regrouper en fonction de la période écoulée depuis l’échéance du dernier remboursement non versé).

-

Sécurité : examiner les éléments tels que : les caractéristiques internes de sécurité du logiciel informatique, l’environnement externe de sécurité du matériel informatique, les mesures de sécurité pour l’accès aux systèmes de suivi de portefeuille, les procédures de correction des données sur les opérations, les procédures de sauvegarde et vérification d’intégrité de la sauvegarde, et les mesures de sécurité concernant les fichiers de sauvegarde.

-

Efficacité : Même si l’information est exacte et sûre, elle présente peu d’intérêt tant que le personnel, à tous les niveaux de l’organisation, ne la reçoit pas en temps utile sous forme de rapports intelligibles et n’utilise pas les données que contiennent ces rapports. C’est pourquoi on a évalué aussi l’efficacité du système de suivi des crédits, à la fois au siège et dans les agences. Les employés et les clients de la banque obtiennent-ils l’information dont ils ont besoin, au moment où ils en ont besoin, sous une forme appropriée à leur besoin spécifique, sans les noyer dans des détails inutiles ? Utilisent-ils les rapports qui sont produits ?

A la fin de cette étape, l’auditeur est à même à établir un rapport de recommandations sur le contrôle interne , destiné ç sensibiliser l’établissement sur les faiblesses de son système de contrôle interne et de suggérer des actions à envisager pour combler les insuffisances. Les travaux effectués jusqu’à lors, permettront à l’auditeur de déduire, in fine, un programme de contrôle des comptes adapté. Le statut d’expert extérieur dont jouit le commissaire aux comptes lui offre la possibilité de faire adhérer plus facilement le personnel aux mesures proposées et de faciliter le changement. Sa démarche s' inscrit dans une étroite collaboration avec les organes concernés au sein de l’établissement de crédit. Dans ce cadre, l’objectif de sa mission peut aller de l' instauration et la modification de quelques outils et procédures à la mise en place d' une véritable culture du risque.

Mémoire de fin d’études

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L’évaluation du contrôle interne a pour rôle d’orienter les travaux du CAC et de lui permettre de mesurer l’écart qui existe entre le modèle de gestion mis en place et le modèle souhaité. De même, l' analyse des différentes contraintes et ressources contribuerait à délimiter et planifier les actions réalisables et souhaitables.

+(

1= 1=

Contrôle des comptes

La phase du contrôle des comptes permet aux auditeurs de réunir les éléments probants suffisants pour s’assurer que les dispositions légales et réglementaires relatives au risque de crédit auxquelles est soumis l’établissement bancaire sont bien respectées. La première étape vise la mise en application des sept principes comptables. Il s’agit de : - La continuité de l’exploitation : Selon ce principe, l’établissement de crédit doit établir ses états de synthèse dans la perspective d’une poursuite normale de ses activités. Par conséquent, en l’absence d’indication contraire, il est censé établir ses états de synthèse sans l’intention ni l’obligation de se mettre en liquidation ou de réduire sensiblement l’étendue de ses activités. Ce principe conditionne l’application des autres principes, méthodes et règles comptables, en particulier ceux relatifs à la permanence des méthodes et aux règles d’évaluation et de présentation des états de synthèse. La permanence des méthodes :l’établissement de crédit établit ses états de synthèse en appliquant les mêmes règles d’évaluation et de présentation d’un exercice à l’autre. Il ne peut introduire de changement dans ses méthodes et règles d’évaluation et de présentation que dans des cas exceptionnels. Dans ces circonstances, les modifications intervenues dans les méthodes et règles habituelles sont précisées et justifiées, dans l’état des informations complémentaires, avec indication de leur influence sur le patrimoine, la situation financière et les résultats. Le coût historique : la valeur d’entrée d’un élément inscrit en comptabilité pour son montant exprimé en unités monétaires courantes à la date d’entrée reste intangible quelle que soit l’évolution ultérieure du pouvoir d’achat de la monnaie ou de la valeur actuelle de l’élément, sous réserve de l’application du principe de prudence. Par dérogation à ce principe, l’établissement bancaire peut décider à la réévaluation de l’ensemble de ses immobilisations corporelles et financières. La spécialisation des exercices : En raison du découpage de la vie d’une organisation en exercices comptables, les charges et les produits doivent être, en vertu du principe de spécialisation des exercices, rattachés à l’exercice qui les concerne effectivement et à celui-là seulement.

Mémoire de fin d’études

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Les produits sont comptabilisés au fur et à mesure qu’ils sont acquis et les charges au fur et à mesure qu’elles sont engagées, sans tenir compte des dates de leur encaissement ou de leur paiement. La prudence Selon ce principe , les incertitudes présentes susceptibles d’entraîner un accroissement des charges ou une diminution des produits de l’exercice doivent être prises en considération dans le calcul du résultat de cet exercice. En application de ce principe, les produits ne sont pris en compte que s’ils sont certains et définitivement acquis ; en revanche, les charges sont à prendre en compte dès lors qu’elles sont probables. La clarté En vertu du principe de clarté, les opérations et informations doivent être inscrites dans les comptes sous la rubrique adéquate, avec la bonne dénomination et sans compensation entre elles. L’importance significative :Selon ce principe, les états de synthèse doivent révéler tous les éléments dont l’importance peut affecter les évaluations et les décisions. Est significative toute information susceptible d’influencer l’opinion que les lecteurs des états de synthèse peuvent avoir sur le patrimoine, la situation financière et les résultats. Vérifier l’application des sept principes fondamentaux requiert la mise en œuvre des contrôles substantifs sur les principaux soldes comptables de l’établissement de crédit. En effet, ces contrôles sont réalisés dans le but d’obtenir des éléments probants directs supportant les soldes de comptes. Dans ce contexte, on distingue deux types de procédures : - des contrôles portant sur le détail des opérations et des soldes. - des procédures analytiques. Les contrôles détaillés permettent habituellement de tester plus efficacement les postes de bilan. En revanche, les procédures analytiques sont généralement préférables pour évaluer les comptes d’exploitation parce qu’elles détectent plus efficacement les erreurs potentielles. En effet, selon la norme ISA 520, les procédures analytiques comparent l’information financière d’une organisation avec par exemple : - Les informations comparables des exercices précédents ; - Les résultats prévus de l’organisation, tels que des budgets ou des prévisions, ou des évaluations de l’auditeur, par exemple l’estimation de la charge d’amortissement ; - Les informations concernant un secteur d’activité similaire. Mémoire de fin d’études

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Les procédures analytiques examinent également les relations : - Entre des éléments des informations financières dont on s’attend à ce qu’ils soient conformes à un modèle prévisible fondé sur l’expérience de l’organisation, tels que les pourcentages de marge brute ; - Entre des informations financières et les informations non financières correspondantes, comme le rapport entre charges de personnel et effectifs.

2

1 : Les outils de contrôle des comptes

Nous exposerons, dans ce qui suit, quelques outils qui pourraient être utilisés lors de la phase de contrôle des comptes.

I-1 La technique de sondage Le recours au sondage est dû à l’impossibilité de faire une revue exhaustive de tous les dossiers de crédit. De ce fait, l’auditeur cherche à obtenir des éléments probants à travers la revue d’un échantillon de dossiers. Le choix de l’échantillon pose deux problèmes distincts : d’une part, la détermination du nombre d’éléments de cet échantillon ; d’autre part, ma méthode de tirage de chacun de ces éléments. Il convient au préalable de connaître la nature de la population ( opérations ou situations) à éditer et de s’assurer de ses principales caractéristiques. Celles-ci sont de trois sortes : -

homogénéité

-

dispersion

-

probabilité de fréquences des erreurs

Il convient de déterminer ensuite la précision, c’est à dire la marge d’erreurs qui doit être appliquée aux résultats obtenus sur l’échantillon pour extrapolation à la population. Enfin cette extrapolation des résultats de l’échantillon à la population avec une précision donnée ne peut être obtenue qu’avec une certaine probabilité que l’on appelle niveau de confiance . Le choix du niveau de confiance et de la précision souhaitée dépend du risque encouru dans chaque domaine vérifié., importance des valeurs, qualité du contrôle interne. Le choix de l’échantillon peut être orienté ou aléatoire. Il n’est orienté que si l’auditeur décide que l’objectif de son examen est de mettre en évidence une erreur ou une manipulation, dans lequel cas il dirige ses recherches dans les sections de la population où il attend en repérer un exemple. 81 Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI

Par contre, un échantillon aléatoire est constitué de manière objective, en se basant sur les méthodes de sélection telles : - La sélection aléatoire : Cette méthode repose sur la base statistique la plus forte et doit être utilisée dans la mesure du possible. Tous les éléments de la population ont la même chance d’être sélectionnés ; - La sélection systématique : Cette méthode sélectionne les éléments en appliquant un intervalle constant entre chaque sélection, par exemple toutes les vingt pièces comptables ; - La sélection au hasard : Cette méthode est une alternative à la sélection aléatoire. La technique de sondage sera particulièrement utilisée, lors de cette phase, pour la sélection des tiers à circulariser ou pour la sélection de valeurs à vérifier.

I-2 La confirmation directe La confirmation directe par un tiers de l’existence d’un actif, d’un passif ou d’un engagement hors bilan est une technique appréciée pour sa force probante de la fiabilité de l’information. Cet outil permet d’obtenir directement auprès des tiers en relation avec l’entité contrôlée des informations sur les opérations effectuées avec elle. Il est évident que si les deux parties à un contrat enregistrent les mêmes informations concernant cette relation, il y a un risque minimal que cette information soit erronée. Pourtant, cette technique n’est valable que si l’auditeur contrôle lui-même la mise en enveloppe des demandes de confirmation et l’envoi par le courrier. Compte tenu du caractère probant de cette technique, l’utilisation doit en être systématisée ; aussi, l’auditeur sera conduit à justifier pourquoi il n’a pas fait usage de cet outil et il justifiera alors du recours à d’autres techniques de remplacement. L’auditeur obtient la confirmation directe grâce à la lettre de circularisation qu’il envoie aux tiers. La circularisation des clients constitue un élément essentiel des contrôles de détail. Elle permet de vérifier la réalité des soldes comptables pour détecter d’éventuels crédits fictifs. Il n’y a cependant pas de norme universelle concernant le pourcentage de la clientèle à circulariser. La sélection des tiers circularisés doit permettre d’avoir un niveau de réponses suffisant pour donner un caractère probant à la démarche ainsi engagée : donc un nombre de tiers et des valeurs concernées représentatives (en mouvement ou en solde).

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Ceci ne doit cependant pas conduire à privilégier une sélection sur la base uniquement de soldes importants par exemple ; ainsi, des soldes inversés ou des soldes à zéro peuvent valablement être incorporés à l’échantillon retenu. Par la même occasion, il est possible d’envoyer des lettres de circularisation pour les avocats. L’objectif est de recueillir une liste des litiges dont ils ont connaissance et leur évaluation des risques. Les demandes envoyées aux clients doivent être « fermées », c’est-à-dire que la nature et le montant de la confirmation sont communiqués au client. Les réponses font l’objet d’un rapprochement avec les données de l’établissement audité. Bien que la circularisation des clients figure parmi les outils obligatoires, efficaces et extrêmement probants utilisés par les auditeurs, les limites majeures rencontrées lors de la mise en œuvre de cette technique sont liées au taux de réponse et à la qualité des réponses. En effet, le taux de réponse des clients circularisés est généralement faible. Et en cas de réponse, il est possible que les informations recueillies soient insuffisantes pour permettre à l’auditeur de valider le solde du client circularisé. Pour y remédier, des contrôles de substitution doivent être nécessairement engagés. A défaut de réponse de la part des clients, l’auditeur n’a d’autre issue qu’exploiter les données comptables de l’établissement de crédit pour aboutir à l’information visée. Ceci dit, il convient de s’assurer, en premier, de l’existence des portefeuilles de crédit et ce, en contrôlant pour un échantillon de crédits : • La concordance entre l’inventaire informatique des crédits et les comptes généraux. • Leur classification correcte selon la nature du crédit, • Leur régularité, taux.

• Les informations servant de base au calcul des intérêts : date de départ, échéance et

I-3 La vérification sur document Elle comporte la recherche de la justification pour les écritures comptables à travers l’examen de documents. Toute écriture comptable étant, de par nature, la description d’une partie d’une transaction économique ou de la modification d’une relation juridique, il est nécessaire pour l’auditeur de pointer les écritures avec les documents d’origine. Cette vérification documentaire comporte normalement deux étapes croisées. D’une part, l’auditeur contrôle des écritures à partir de documents, avec l’objectif principal de s’assurer que les écritures sont complètes. D’autre part, il invertit le processus et, en partant des écritures, trace la piste d’audit jusqu’aux documents de base, avec l’objectif principal de s’assurer que les écritures sont justifiées et correctes.

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Il est clair qu’un document ayant son origine à l’extérieur de l’établissement fournit une preuve plus valable qu’un document interne. De ce fait, cette vérification sur documents est la résultante de différents recoupements que l’auditeur est à même de faire.

I-4 Le contrôle arithmétique C’est une nécessité pour s’assurer de la bonne qualité numérique des comptes. Ce genre de contrôle peut avoir une application très vaste.

2

111 1 : Démarche de contrôle des comptes

Le contrôle des comptes effectué lors de l’examen de la situation de clôture peut se subdiviser en une revue du risque sur les encours et la mise en œuvre des autres travaux de révision.

II- 1 La revue du risque en encours La revue du risque sur encours englobe la revue des principaux dossiers de crédits en souffrance, la revue du risque diffus et la revue des dossiers de crédits sains. D’abord, on s’attardera sur la démarche de contrôle des comptes des crédits en souffrance pour ensuite présenter brièvement les différences entre celle-ci et la revue des risques diffus et des crédits sains. La revue des dossiers en souffrance suppose un échantillonnage à partir des créances prédouteuses, douteuses et compromises. Cette revue consiste à se prononcer sur l’évaluation du niveau de provisionnement compte tenu des règles BAM. Deux étapes sont alors envisageables : - Mise en œuvre d’une sélection des principaux engagements de chaque catégorie des créances en souffrance de façon à couvrir une population représentative des crédits. Ainsi les critère de sélection retenus peuvent être en fonction du montant brut des engagements, ou encore de l’assiette du risque net ( le risque net s’entend de la différence entre le montant du crédit et les provisions déjà constatées). Cette approche peut également être complétée par une revue des principales dotations et reprise de la période, ainsi que par l’analyse de l’évolution du risque sur la période subséquente. Mémoire de fin d’études

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Pour faire la sélection, on combine souvent entre la sélection orientée et celle aléatoire : - D’une part, la sélection aléatoire pour les portefeuilles comprenant un grand nombre de crédits à faible montant, tels les crédits aux particuliers. - D’autre part, la sélection orientée, essentiellement basée sur le jugement de l’auditeur car elle est plus facile à mettre en œuvre. Ainsi, l’auditeur pourrait être amené à choisir tous les crédits importants pour pouvoir couvrir un pourcentage significatif des encours avec un nombre limité de dossiers. En effet, l’article 32 de la circulaire de BAM n°9/G/2002 relative à l’audit externe des établissements de crédit confirme qu’il faut donner la priorité : - Aux crédits dont l’encours, par bénéficiaire est égal ou supérieur à 5 % des fonds propres de l’établissement de crédit ; - Aux concours consentis aux personnes physiques et morales apparentées à l’établissement, telles que définies par le PCEC ; - Aux autres dossiers de crédit présentant un risque anormal (créances ayant enregistré des impayés ou fait l’objet de consolidation, crédits consentis à des clients opérant dans des secteurs connaissant des difficultés, etc). - Evaluation du niveau de provisionnement A cet effet, il convient de se reporter aux quotités de provisionnement fixées par la circulaire 19 comme nous l’avons détaillé dans la première partie. Le tableau suivant est un récapitulatif de ces quotités.

Mémoire de fin d’études

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Anciennté

Affectation

Comptes gelés 90

Pré-douteux

180

Douteux

360

Compromis

90

Pré-douteux

180

Douteux

360

Compromis

Crédits amortissables

Crédits amortissables (remboursement mensuel Plus de 9 échances

Compromis

Crédits consolidés 180

Compromis

Règles de provisionnement Pré-douteux

20%

Douteux

50%

Compromis

100%

Les provisions relatives aux créances compromises doivent être constituées au cas par cas. Celles ayant trait aux créances pré-douteuses et douteuses peuvent être constituées de manière globale.

Mémoire de fin d’études

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Garanties déduites

dépôts de garantie (deposits) Garanties reçues de l' Etat ou de la CCG, homologuées par l’Etat garanties reçues d’établissements de crédit garanties reçues d’organismes d’assurance nantissement de bons de caisse hypothèques attestations de droits constatés

100% 100% 80% 80% 80% 50% 50%

Les garanties ne sont prises en considération que pendant leur durée effective et qu'à hauteur des montants initiaux des risques couverts pondérés par les quotités affectées aux garanties concernées.

Les hypothèques dont le montant est égal ou supérieur à un million de dirhams ne sont prises en compte que si le bien hypothéqué a fait l’objet d'une évaluation récente, effectuée en bonne et due forme par l’établissement de crédit ou, à sa demande, par un expert qualifié. Les établissements de crédit qui procèdent, eux-mêmes, à l’évaluation des garanties hypothécaires doivent justifier d’une expertise dans ce domaine et disposer de procédures précises.

Correction des quotités de garantie par rapport à la date d'inscription des garanties

Hypothèques Après 5 ans Après 10 ans

25%

Attestations de droit constatés Après 2 ans Après 5 ans

25%

0%

0%

Les provisions relatives à des créances ayant fait l’objet de restructuration, ne peuvent être reprises qu’à l’expiration d’un délai de six mois, courant à compter de la date d’échéance du premier règlement convenue, et sous réserve que ces créances n’enregistrent aucun impayé durant cette période.

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Rappelons que le niveau de provisionnement est déterminé déduction faite des garanties et agios réservés (intérêts générés par les crédits en souffrance non pris en compte dans le Produit Net Bancaire ou PNB sauf lorsqu’ils sont effectivement encaissés). Ainsi, deux étapes sont nécessaires dans cette démarche : - La vérification du respect des règles de BAM quant à l’aspect provisionnement - Le calcul des garanties à soustraire de la base de calcul À la fin de l’exercice, l’auditeur doit faire une sélection détaillée de crédits spécifiques en fonction du seuil de signification défini pour l’établissement de crédit. Cet échantillon de crédits doit être contrôlé afin de confirmer le solde des provisions pour créances en souffrance à la fin de l’exercice. Si les tests de procédure confirment que l’auditeur ne peut pas se fier aux contrôles internes de l’établissement sur les provisions pour créances en souffrance, l’échantillon sélectionné pour les contrôles substantifs devra être plus large. En premier lieu, l’auditeur aura besoin du tableau des provisions fourni par l’entité auditée pour s’assurer de sa concordance avec la comptabilité. De manière générale, ce tableau contient les informations suivantes : -

Les provisions à la fin de l’exercice précédent ;

-

Les mouvements de l’exercice : dotations, reprises de provisions utilisées

ou devenues disponibles ; -

Les provisions à la fin de l’exercice examiné.

A l’issue de cette comparaison, les écarts constatés devront être dûment justifiés en ayant recours à une série d’entretiens avec le personnel concerné au niveau de l’établissement de crédit.

En second lieu, l’auditeur devra évaluer les provisions constituées pour déceler, le cas échéant, l’insuffisance ou l’excédent de provisions. Ceci dépend, bien entendu : - du respect des règles BAM en matière de provisionnement, - Et du caractère réalisable des garanties afférentes à ces créances.

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Voilà un exemple d’un sous provisionnement détecté : En MDH PNB Dotations Nettes Résultat Net CES Provisions pour CES Agios réservés % Sous-proviosionnement Capital social Situation Nette Total Bilan

juin-06 705 197 102

déc-05

-

7 494 4 461 228 63% 550 2 820 380 36 395

1 371 3 481 2 682 7 829 4 426 227 59% 770

-

1 820 22 34 413

juin-05 560 231 12 8 101 3 371 412 47% 2 800 1 200 1 199 30 986

Restructuration La banque continue sa restrustiration selon le plan pré-établi Réalisation de l'augmentation de capital de la banque X de 1,8 milliards à 2,8 milliards souscrite entièrement par l'Etat. Une première tranche libérée au 1er semestre 2006 pour 300 MDH.

En MDH PNB Dotations Nettes Résultat Net CES Provisions pour CES Agios réservés % Sous-proviosionnement Capital social Situation Nette Total Bilan

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juin-06 705 197 102

déc-05

-

7 494 4 461 228 63% 550 2 820 380 36 395

89

1 371 3 481 2 682 7 829 4 426 227 59% 770

-

1 820 22 34 413

juin-05 560 231 12 8 101 3 371 412 47% 2 800 1 200 1 199 30 986

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IV-2Autres travaux de révision Les autres travaux de révision incluent traditionnellement un rapprochement entre les données de gestion avec celles de la comptabilité, une revue analytique finale, la mise en œuvre de tests informatiques et une circularisation des contreparties. -le cadrage entre les données de gestion et la comptabilité peut consister en un cadrage entre les comptabilités auxiliaires et la comptabilité générale ou encore le raccordement entre les chaînes de gestion et les chaînes comptables. - la revue analytique finale doit permettre à l' auditeur de comprendre les évo- lutions constatées sur les encours d/un mois par rapport à I/autrei par rapport au budgetl au regard de l' exercice précédent... - La mise en place de la circularisation des contreparties est une diligence légale du commissaire aux comptes. Toutefois, elle s/avère difficile à mettre en œuvre.

En définitive, les règles de provisionnement édictées par Bank AI-Maghrib encadrent strictement les modalités de surveillance et de provisionnement du risque de crédit - Le principal enjeu sur les mois à venir va principalement porter sur la capacité des établissements de crédit à réconcilier les règles prudentielles BAM avec les nouvelles règles introduites par les normes comptables internationales IASIFRS1 dont la transposition au Maroc est prévue dès l' année prochaine.

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+ La mise en œuvre des dispositions réglementaires de Bank Al Maghrib relatives aux créances en souffrance, constitue incontestablement une source de risque ; dans la mesure où ces dispositions sont assez prudentes, et impliquent dans certain cas la constitution de provision bien que les clients concernés ne soient pas réellement en difficulté financière (cas notamment des créances pré douteuses qui sont provisionnées à hauteur de 20% de leur montant). Si certaines banques ont étendu leurs risques, d’autres, ainsi que la clientèle bancaire, disposent désormais de possibilités nettement accrues de limiter et de contrôler leurs risques globaux et d’abaisser le coût de leurs emprunts. Divers établissements – les utilisateurs, par opposition aux protagonistes du marché de ces instruments – sont peut-être ainsi parvenus à réduire leur risque total. Néanmoins, le commissaire aux comptes se voit toujours engagée dans un large éventail

de missions supplémentaires, qui peuvent d’ailleurs être de taille assez importante, et quirequièrent une formation et une technicité très poussées.

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?

(

- D.OGIEN.Comptabilité et audit bancaire. Edition DUNOD, Paris, 2006, 432 p. - COLLINS (Lionel) et VALIN (Gérard). Audit et contrôle interne, aspects financiers, opérationnels et stratégiques. Editions Dalloz, Paris, 1992, 373 p. - CUVLLER (G.) et al. Pratique de la comptabilité bancaire. CLET Editions BANQUE. - DE SERVIGNY (Arnaud) et ZLENKO (Ivan). Le risque de crédit, nouveaux enjeux bancaires. Dunod, Paris, 2001,

- Circulaire relative à l' audit externe des établissements de crédit. Bank Al-Maghrib, juillet 2002. - Circulaire n°19 relative à la classification des créances et à leur couverture par les provisions. Bank Al-Maghrib, décembre 2002. - Note de présentation du plan comptable des établissements de crédit. Bank Al-Maghrib.

- BENNOUNA FAMA Le rôle de l’audit externe dans la gestion d risque de crédit. Casablanca, 2006. - BENNANI HASSAN (Yasmine). Les modèles internes dans l’évaluation du risque de crédit. Paris, 2001. - MELIANI (Mounia). La gestion du risque crédit : Cas BMCE. Casablanca, 2005. - Site de Bank Almaghreb - Bulletin d’information périodique n161 Février /Mars 2007. Numéro spécial .

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CIRCULAIRE N°4 RELATIVE AU COEFFICIENT MINIMUM DE SOLVABILITE DES ETABLISSEMENTS DE CREDIT

Les dispositions de l' arrêté du Ministre des Finances et des Investissements Extérieurs n° 175-97 du 13 ramadan 1417 (22 janvier 1997) relatif au coefficient minimum de solvabilité des établissements de crédit, tel qu’il a été modifié et complété par l’arrêté du Ministre de l’Economie, des Finances, de la Privatisation et du Tourisme n° 1439-00 du 8 rejeb 1421 (6 octobre 2000), stipulent que les établissements de crédit sont tenus de respecter en permanence, sur base individuelle et consolidée, un rapport minimum de 8 % entre d' une part, le total de leurs fonds propres et d' autre part, les éléments de leur actif et leurs engagements par signature, affectés d' un taux de pondération en fonction de leur degré de risque. L’arrêté susvisé prescrit, par ailleurs, que le calcul de ce coefficient sur base consolidée doit être effectué lorsqu’un établissement de crédit : contrôle de manière exclusive ou conjointe un ou plusieurs établissements de crédit ou exerce sur eux une influence notable ; exerce un contrôle exclusif ou conjoint sur une ou plusieurs entreprises à caractère financier autres que les établissements de crédit, notamment celles visées à l’article 4 de l’arrêté du Ministre de l’Economie et des Finances n°1241-99 du 4 joumada I 1420 (16 août 1999) relatif aux conditions de prises de participation des établissements de crédit dans des entreprises existantes ou en création. La présente circulaire a pour objet de fixer les modalités d' application des dispositions susvisées. Dispositions relatives aux fonds propres. Dispositions relatives aux risques.

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Eléments de l' actif. Eléments du hors bilan. Dispositions diverses. I- DISPOSITIONS RELATIVES AUX FONDS PROPRES ARTICLE PREMIER Pour l’application de la présente circulaire, les fonds propres sont constitués des «fonds propres de base» et des «fonds propres complémentaires », tels que définis respectivement aux articles 2 et 3, déduction faite des éléments mentionnés dans l’article 4 ci-dessous. ARTICLE 2 Les fonds propres de base sont obtenus par différence entre le total des éléments énumérés à l’alinéa a) et celui des éléments énumérés à l’alinéa b) ci-dessous : a- éléments à inclure : le capital social ou la dotation, les primes d' émission, de fusion et d' apport, les réserves, le report à nouveau créditeur, le résultat net bénéficiaire de l’exercice comptable, le résultat net bénéficiaire en instance d’affectation, le résultat net bénéficiaire du 1er semestre de l’exercice comptable ; b- éléments à déduire : la part non libérée du capital social, les actions propres détenues, évaluées à leur valeur comptable, les actifs incorporels, à l’exclusion des logiciels, nets des amortissements et provisions pour dépréciation, les frais d’établissement,

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le report à nouveau débiteur, le résultat net déficitaire de l' exercice comptable, le résultat net déficitaire en instance d’affectation, le résultat net déficitaire du 1er semestre de l’exercice comptable. ARTICLE 3 Les fonds propres complémentaires sont constitués des éléments suivants : l’écart de réévaluation, les subventions et les fonds publics affectés non remboursables, les fonds spéciaux de garantie, les provisions pour risques généraux, les provisions pour acquisition ou construction de logements destinés au personnel, les réserves latentes des opérations de crédit-bail ou de location avec option d' achat, les dettes à durée indéterminée, les dettes subordonnées à durée déterminée. ARTICLE 4 Les éléments déductibles visés à l’article 1er ci-dessus sont : les titres détenus dans le capital des établissements de crédit marocains ou des banques étrangères, les créances à durée indéterminée sur des établissements de crédit marocains ou des banques étrangères, les créances subordonnées à durée déterminée sur des établissements de crédit marocains ou des banques étrangères. ARTICLE 5 Les montants respectifs des éléments, énumérés ci-après, sont inclus dans les fonds propres de base consolidés, s’ils sont créditeurs, et en sont déduits, dans le cas contraire :

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les différences sur mise en équivalence, l’écart d’acquisition, l’écart de conversion, les intérêts minoritaires. ARTICLE 6 Le montant total des fonds propres complémentaires pris en considération ne doit pas dépasser celui des fonds propres de base. ARTICLE 7 Le résultat net bénéficiaire de l’exercice comptable et le résultat net bénéficiaire en instance d’affectation sont pris en compte, déduction faite du montant des dividendes que l’établissement de crédit envisage de distribuer. ARTICLE 8 Le résultat net bénéficiaire du 1er semestre de l’exercice comptable est pris en considération sous réserve qu’il soit déterminé après déduction de toutes les charges afférentes à la période correspondante, y compris les dotations aux amortissements et aux provisions, des impôts sur les résultats ainsi que du montant des bénéfices qui pourraient être distribués. ARTICLE 9 L’écart de réévaluation relatif aux titres de participation est pris en considération dans la limite maximum de 35% de son montant. ARTICLE 10 Les « fonds publics affectés non remboursables » et les « fonds spéciaux de garantie » sont pris en compte dans la limite maximum de 8% des risques couverts par lesdits fonds. ARTICLE 11

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Les provisions pour risques généraux sont retenues dans le calcul des fonds propres complémentaires dans la limite maximum de 1,25% des risques pondérés et lorsque les provisions pour dépréciation d’actifs sont correctement constituées. ARTICLE 12 Les dettes à durée indéterminée doivent remplir les conditions suivantes : 1- le contrat d’émission ou d’emprunt doit stipuler expressément que : le remboursement ne peut être effectué qu' à l' initiative de l’établissement emprunteur et sous réserve d’un préavis minimum de cinq ans, le paiement des intérêts peut être différé, lorsque la situation financière de l’établissement emprunteur l' exige, le principal et les intérêts non versés peuvent être utilisés pour absorber les pertes éventuelles, sans que l’établissement emprunteur ne soit obligé de cesser ses activités, le remboursement du capital et des intérêts est, en cas de mise en liquidation de l’établissement emprunteur, subordonné à toutes les autres dettes ; 2- leur remboursement ne peut être effectué qu’après l’accord préalable de Bank Al-Maghrib. ARTICLE 13 Les dettes subordonnées à durée déterminée doivent satisfaire aux conditions ci-après : 1- leur durée initiale doit être de cinq ans minimum ; 2- le contrat d’émission ou d’emprunt doit stipuler expressément que : le remboursement anticipé ne peut être effectué qu’à l’initiative de l’établissement emprunteur, le remboursement anticipé ne peut être effectué pour des raisons autres que la mise en liquidation de l’établissement emprunteur, le remboursement du capital et des intérêts est, en cas de mise en liquidation de l’établissement emprunteur, subordonné à toutes les autres dettes ;

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3- leur remboursement anticipé ne peut être effectué qu’après l’accord préalable de Bank AlMaghrib. ARTICLE 14 Le montant des dettes subordonnées à durée déterminée ne doit pas excéder 50% du total des fonds propres complémentaires. Ce montant est réduit à raison de 20% l’an, au cours des cinq dernières années précédant l’échéance finale.

II – DISPOSITIONS RELATIVES AUX RISQUES ARTICLE 15 Les éléments de l' actif et du hors bilan, pris en considération pour le calcul des risques, ainsi que les quotités qui leur sont appliquées sont détaillés ci-après. I- ELEMENTS DE L'ACTIF A- QUOTITE DE 0%: 1- les valeurs en caisse et valeurs assimilées ; 2- les créances sur Bank Al-Maghrib et les autres banques centrales des pays membres de l’OCDE et assimilés (Cf. annexe I); 3- les créances sur l’Etat marocain et les Etats membres de l’OCDE et assimilés ; 4- les valeurs reçues en pension, émises par l’Etat marocain ou par les Etats membres de l’OCDE et assimilés ; 5- les crédits de mobilisation de créances sur l’Etat dûment constatées consentis aux entreprises adjudicataires de marchés publics. B - QUOTITE DE 20 % :

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1- les créances sur : les établissements de crédit marocains, les banques installées dans les pays membres de l' OCDE et assimilés, les banques installées dans des pays autres que ceux visés au tiret précédent, dont l' échéance résiduelle n' excède pas douze mois, les banques multilatérales de développement (Cf. annexe II), les collectivités locales ; 2- les titres de créance, autres que ceux déduits des fonds propres, émis ou garantis par les établissements de crédit marocains, les banques installées dans les pays membres de l’OCDE et assimilés ou par les banques multilatérales de développement ; 3- les titres de créance émis ou garantis par les banques installées dans des pays autres que ceux membres de l’OCDE et assimilés, dont l’échéance résiduelle n' excède pas douze mois ; 4- les créances sur la clientèle, garanties par : les établissements de crédit et assimilés marocains, habilités à délivrer des garanties par signature (Cf. annexe III), nantissement de titres de créance émis par les établissements de crédit marocains, les organismes marocains d' assurances à l' exportation (Société Marocaine d’Assurances à l’Exportation), les banques installées dans les pays membres de l' OCDE et assimilés ou par nantissement de titres émis par ces établissements, les banques installées dans des pays autres que ceux visés au tiret précédent et dont l' échéance résiduelle n' excède pas douze mois, les banques multilatérales de développement ; 5- les valeurs reçues en pension de la clientèle, émises par les établissements de crédit marocains, par les banques installées dans des pays membres de l’OCDE et assimilés ou par les banques multilatérales de développement. C- QUOTITE DE 50 % :

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1- les crédits à l' habitat consentis à la clientèle pour l' acquisition, l' aménagement ou la construction de logements, garantis par : une hypothèque de premier rang sur les biens objet desdits crédits, ou une hypothèque de second rang, lorsque le premier rang est inscrit en faveur de l' Etat, en garantie du paiement des droits d' enregistrement, ou, éventuellement, une hypothèque de rang inférieur lorsque les rangs précédents sont inscrits au profit du même établissement et pour le même objet ; 2- les parts ordinaires de Fonds de Placements Collectifs en Titrisation des créances hypothécaires ; 3- les crédits-bails immobiliers en faveur de la clientèle. D- QUOTITE DE 100 % : 1- les créances sur les banques installées dans les pays autres que les pays membres de l' OCDE et assimilés, dont l' échéance résiduelle excède douze mois ; 2- les créances sur la clientèle autres que celles visées aux paragraphes A, B et C ; 3- les immobilisations corporelles ; 4- les immobilisations données en location simple ; 5- les parts spécifiques de Fonds de Placements Collectifs en Titrisation des créances hypothécaires ; 6- les titres de propriété et de créance autres que ceux déduits des fonds propres et ceux visés à l’alinéa précédent et aux paragraphes B et C ; 7- les autres actifs. II- ELEMENTS DU HORS BILAN A- QUOTITE DE 0 % :

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1- les engagements de financement et de garantie en faveur ou sur ordre de l’Etat marocain et des Etats membres de l’OCDE et assimilés ; 2- les engagements de rachat de titres émis par l’Etat marocain et les Etats membres de l’OCDE et assimilés, vendus à réméré. B- QUOTITE DE 4 % Les crédits documentaires import ouverts sur ordre des banques marocaines, garantis par les marchandises correspondantes. C-QUOTITE DE 20 % : 1- les crédits documentaires import ouverts sur ordre de la clientèle garantis par les marchandises correspondantes ; 2- les crédits documentaires export confirmés ; 3- les engagements de financement et de garantie, autres que ceux visés au paragraphe B et aux deux alinéas précédents, en faveur ou sur ordre : des établissements de crédit marocains, des banques installées dans les pays membres de l' OCDE et assimilés, des banques installées dans des pays autres que ceux visés au tiret précédent, dont l' échéance résiduelle n' excède pas douze mois ; 4- les engagements de financement et de garantie en faveur ou sur ordre de la clientèle, garantis par : les établissements de crédit et assimilés marocains habilités à délivrer des garanties par signature, les banques installées dans les pays membres de l' OCDE et assimilés, les banques installées dans des pays autres que ceux visés au tiret précédent, dont l' échéance résiduelle n' excède pas douze mois, les banques multilatérales de développement ;

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5- les engagements d’achat de titres émis par les établissements de crédit. 6- les engagements de rachat de titres émis par les établissements de crédit, vendus à réméré ; D-QUOTITE DE 50 % : 1- les crédits documentaires import ouverts sur ordre de la clientèle non garantis par les marchandises

correspondantes ;

2- les engagements irrévocables de crédit-bail en faveur de la clientèle ; 3- les cautions de marchés publics données sur ordre de la clientèle ; 4- les cautions données sur ordre de la clientèle, en garantie du paiement des droits et taxes de douane ; 5- les engagements irrévocables d’octroi de cautionnements ou de crédits par acceptation sur ordre de la clientèle ; 6- les autres engagements de financement et de garantie en faveur ou sur ordre de la clientèle, qui ne constituent pas des engagements de substitution à des crédits distribués par les autres établissements. E-QUOTITE DE 100 % : 1- les engagements de financement et de garantie, dont l' échéance résiduelle excède douze mois, en faveur ou sur ordre des banques installées dans les pays autres que les pays membres de l' OCDE et assimilés ; 2- les engagements d’achat de titres émis par la clientèle ; 3- les engagements de rachat de titres émis par la clientèle, vendus à réméré ; 4- les autres engagements de financement et de garantie en faveur ou sur ordre de la clientèle. ARTICLE 16

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Les éléments du hors bilan portant sur les taux d’intérêt et les taux de change, tels que les instruments financiers à terme sur taux d’intérêt ou taux de change et les opérations de change à terme, sont évalués selon la méthode du «risque courant » ou celle du « risque initial » décrites en annexe IV. La méthode choisie doit être notifiée à la Direction du Contrôle des Etablissements de Crédit de Bank Al-Maghrib (DCEC). ARTICLE 17 Sont exclus des risques de hors bilan visés à l’article 16 ci-dessus les options sur taux d’intérêt ou sur devises vendues, les contrats négociés sur un marché organisé qui prévoient le versement de marges journalières ainsi que les contrats de taux de change d’une durée initiale n’excédant pas 14 jours de calendrier. ARTICLE 18 L’application de la quotité de 0% aux crédits de mobilisation de créances sur l’Etat consentis aux entreprises adjudicataires de marchés publics est subordonnée au respect des conditions suivantes : les marchés publics doivent être nantis en faveur de l’établissement de crédit lui même et les paiements y afférents domiciliés à ses guichets ; les droits constatés ne doivent faire l’objet d’aucune réserve de la part de l’Administration. ARTICLE 19 Les crédits consentis aux collectivités locales ne sont pris en considération à hauteur de 20% que lorsque leur remboursement est prévu d’office dans le budget de ces entités et qu’ils ne revêtent pas le caractère de créances en souffrance. ARTICLE 20 Les actions ou parts des Organismes de Placement Collectif en Valeurs Mobilières (OPCVM) sont retenues à hauteur de la quotité applicable aux titres qui les composent, conformément

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aux dispositions de la présente circulaire et sous réserve que l’établissement de crédit soit en mesure de le justifier. ARTICLE 21 Pour la détermination des crédits par décaissement consentis à la clientèle, les comptes débiteurs et créditeurs peuvent être fusionnés conformément aux prescriptions du Plan Comptable des Etablissements de Crédit. ARTICLE 22 Les quotités prévues à l' article 15 ci-dessus sont appliquées après déduction des amortissements, des provisions pour dépréciation d’actifs et des provisions pour risques d' exécution d' engagements par signature ainsi que des montants correspondant à la part des risques garantie par : l' Etat ; la Caisse Centrale de Garantie, lorsque la garantie est homologuée par l’Administration ; les Fonds de garantie marocains de crédits (Cf. annexe V) ; nantissement de dépôts constitués auprès de l’établissement de crédit lui-même ; nantissement de titres émis ou garantis par l’Etat ; nantissement de titres de créance émis par l' établissement lui-même ; ARTICLE 23 Les garanties visées aux articles 15 et 22 ci-dessus doivent être réalisables à première demande, sans conditions ni possibilité de contestation. En outre, elles ne peuvent être prises en considération que pendant leurs durées effectives et seulement à hauteur des montants des risques couverts. ARTICLE 24 Les contrats de nantissement de fonds ou de titres doivent stipuler expressément que ces valeurs sont affectées à la garantie des risques encourus. Le nantissement de titres nominatifs émis par les établissements de crédit doit, en outre, être

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appuyé par un acte ayant date certaine attestant de son acceptation par l’établissement émetteur. III – DISPOSITIONS DIVERSES ARTICLE 25 Le calcul du coefficient minimum de solvabilité sur base individuelle est opéré à partir de la comptabilité des opérations que l’établissement de crédit traite au Maroc et de celles effectuées par ses agences et succursales à l’étranger. ARTICLE 26 Lorsque les fonds propres sont calculés sur une base consolidée, les éléments mentionnés aux articles 2, 3 et 4 sont retenus pour leurs montants tels qu’ils résultent de la consolidation des comptes. ARTICLE 27 Les éléments pris en considération, pour le calcul des risques sur base consolidée, sont retenus à hauteur de leurs montants tels qu’ils résultent de la consolidation des comptes. ARTICLE 28 Les établissements de Crédit communiquent chaque semestre à la DCEC les états de calcul, sur base individuelle et consolidée, du coefficient minimum de solvabilité. Ces états sont établis selon les modèles et dans les conditions fixés par circulaire de cette Direction. La DCEC peut également exiger que les états susvisés lui soient transmis trimestriellement, lorsqu’elle le juge nécessaire. ARTICLE 29 La DCEC peut rectifier le calcul des fonds propres, notamment, dans les cas où : les concours consentis aux personnes physiques ou morales apparentées ne correspondent pas aux normes usuellement requises en la matière (capacité de remboursement, besoins réels

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de l’activité, garanties, taux d’intérêt, division des risques …) ; les actifs ayant subi des dépréciations sont insuffisamment provisionnés. La DCEC peut, en outre, procéder à la révision du calcul du ratio de solvabilité lorsque des éléments retenus dans le calcul ne remplissent pas les conditions fixées par la présente circulaire. ARTICLE 30 Les établissements de crédit sont tenus de communiquer à la DCEC copies des contrats d’émission ou d' emprunt relatifs aux dettes à durée indéterminée et aux dettes subordonnées à durée déterminée, incluses dans les fonds propres. Ils doivent également lui transmettre, sur sa demande, tous autres documents et renseignements lui permettant de s’assurer que les éléments pris en considération pour le calcul du coefficient de solvabilité satisfont aux conditions prévues par la présente circulaire. ARTICLE 31 Lorsque le calcul du coefficient de solvabilité est effectué sur base consolidée, les établissements de crédit consolidants doivent joindre à l’état de calcul y afférent la liste des entreprises incluses dans leur périmètre de consolidation, en précisant pour chacune d’elles les pourcentages de participation et d’intérêt et la méthode de consolidation utilisée (intégration globale ou proportionnelle, mise en équivalence). ARTICLE 32 Les établissements de crédit qui ne respectent pas les dispositions de la présente circulaire sont passibles des sanctions prévues par l’article 68 du dahir portant loi n° 1-93-147 du 15 moharrem 1414 (6 juillet 1993) relatif à l’exercice de l’activité des établissements de crédit et de leur contrôle. ARTICLE 33 La présente circulaire annule et remplace la Circulaire n° 14 du 26 septembre 1996.

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CIRCULAIRE N° 3 RELATIVE AU COEFFICIENT MAXIMUM DE DIVISION DES RISQUES DES ETABLISSEMENTS DE CREDIT

Les prescriptions de l' arrêté du Ministre des Finances et des Investissements Extérieurs n° 174-97 du 13 ramadan 1417 (22 janvier 1997) relatif au coefficient maximum de division des risques des établissements de crédit, tel qu’il a été modifié et complété par l’arrêté du Ministre de l’Economie, des Finances, de la Privatisation et du Tourisme n° 1438-00 du 8 rejeb 1421 (6 octobre 2000), stipulent que les établissements de crédit sont tenus de respecter en permanence, sur base individuelle et consolidée, un rapport maximum de 20 % entre d’une part, le total des risques encourus sur un même bénéficiaire affectés d’un taux de pondération en fonction de leur degré de risque, à l’exclusion des risques encourus sur l’Etat, et d’autre part, leurs fonds propres nets. Par ailleurs, cet arrêté prescrit que les risques englobent : les crédits de toute nature et de toute durée, les opérations assimilées au crédit telles que définies à l’article 3 alinéa 2 du dahir portant loi n° 1-93-147 du 15 moharrem 1414 (6 juillet 1993) relatif à l’exercice de l’activité des établissements de crédit et de leur contrôle, et les titres de placement, de participation et emplois assimilés, émis par le bénéficiaire et souscrits par l’établissement de crédit concerné. D’autre part, l’arrêté précité spécifie qu’il faut entendre par même bénéficiaire : toute personne physique ou morale ; l’ensemble des personnes physiques ou morales ayant entre elles des liens juridiques ou financiers qui en font un groupe d’intérêt. Il stipule, enfin, que le calcul de ce coefficient sur base consolidée doit être effectué lorsqu’un établissement de crédit :

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contrôle de manière exclusive ou conjointe un ou plusieurs établissements de crédit ou exerce sur eux une influence notable ; exerce un contrôle exclusif ou conjoint sur une ou plusieurs entreprises à caractère financier autres que les établissements de crédit, notamment celles visées à l’article 4 de l’arrêté du Ministre de l’Economie et des Finances n°1241-99 du 4 joumada I 1420 (16 août 1999) relatif aux conditions de prises de participation des établissements de crédit dans des entreprises existantes ou en création. La présente circulaire a pour objet de fixer les modalités d’application des dispositions susvisée ARTICLE PREMIER Les fonds propres sont calculés selon les modalités fixées par la circulaire de Bank AlMaghrib relative au coefficient minimum de solvabilité. ARTICLE 2 Les éléments de l' actif et du hors bilan, pris en considération pour le calcul des risques, ainsi que les quotités qui leur sont appliquées sont détaillés ci-après. Eléments de l' actif Eléments du hors bilan I- ELEMENTS DE L'ACTIF A- QUOTITE DE 0 % : 1- les créances sur Bank Al-Maghrib et les autres banques centrales des pays membres de l’OCDE et assimilés (Cf. annexe I) ; 2- les valeurs reçues en pension, émises par l’Etat marocain ou par les Etats membres de l’OCDE et assimilés ; 3- les crédits de mobilisation de créances sur l’Etat dûment constatées consentis aux entreprises adjudicataires de marchés publics.

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B- QUOTITE DE 20 % : 1- les créances sur : les établissements de crédit marocains, les banques installées dans les pays membres de l' OCDE et assimilés, les banques installées dans des pays autres que ceux visés au tiret précédent, dont l' échéance résiduelle n' excède pas douze mois, les banques multilatérales de développement (1), les collectivités locales ; 2- les titres de créance, autres que ceux déduits des fonds propres, émis ou garantis par les établissements de crédit marocains, les banques installées dans les pays membres de l’OCDE et assimilés ou par les banques multilatérales de développement ; 3- les titres de créance émis ou garantis par les banques installées dans des pays autres que ceux membres de l’OCDE et assimilés, dont l’échéance résiduelle n' excède pas douze mois ; 4- les créances sur la clientèle, garanties par : les établissements de crédit et assimilés marocains, habilités à délivrer des garanties par signature (2), nantissement de titres de créance émis par les établissements de crédit marocains, les organismes marocains d' assurances à l' exportation (Société Marocaine d’Assurances à l’Exportation), les banques installées dans les pays membres de l' OCDE et assimilés ou par nantissement de titres émis par ces établissements, les banques installées dans des pays autres que ceux visés au tiret précédent et dont l' échéance résiduelle n' excède pas douze mois, les banques multilatérales de développement ; 5- les valeurs reçues en pension de la clientèle, émises par les établissements de crédit marocains, par les banques installées dans des pays membres de l’OCDE et assimilés ou par les banques multilatérales de développement. C- QUOTITE DE 50 % :

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1- les crédits à l' habitat consentis à la clientèle pour l’acquisition, l' aménagement ou la construction de logements, garantis par : une hypothèque de premier rang sur les biens objet desdits crédits, ou une hypothèque de second rang, lorsque le premier rang est inscrit en faveur de l' Etat, en garantie du paiement des droits d' enregistrement, ou, éventuellement, une hypothèque de rang inférieur lorsque les rangs précédents sont inscrits au profit du même établissement et pour le même objet ; 2- les parts ordinaires de Fonds de Placements Collectifs en Titrisation des créances hypothécaires ; 3- les crédits-bails immobiliers en faveur de la clientèle. D- QUOTITE DE 100 % : 1- les créances sur les banques installées dans les pays autres que les pays membres de l' OCDE et assimilés, dont l' échéance résiduelle excède douze mois ; 2- les créances sur la clientèle autres que celles visées aux paragraphes A, B et C ; 3- les parts spécifiques de Fonds de Placements Collectifs en Titrisation des créances hypothécaires ; 4- les titres de propriété et de créance autres que ceux déduits des fonds propres et ceux visés à l’alinéa précédent et aux paragraphes B et C ;

II- ELEMENTS DU HORS BILAN A - QUOTITE DE 0 % Les engagements de financement et de garantie en faveur ou sur ordre de l’Etat marocain et des Etats membres de l’OCDE et assimilés ; B- QUOTITE DE 4 %

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Les crédits documentaires import ouverts sur ordre des banques marocaines, garantis par les marchandises correspondantes. C- QUOTITE DE 20 % : 1- les crédits documentaires import ouverts sur ordre de la clientèle garantis par les marchandises correspondantes ; 2- les crédits documentaires export confirmés ; 3- les engagements de financement et de garantie, autres que ceux visés au paragraphe B et aux deux alinéas précédents, en faveur ou sur ordre : des établissements de crédit marocains, des banques installées dans les pays membres de l' OCDE et assimilés, des banques installées dans des pays autres que ceux visés au tiret précédent, dont l' échéance résiduelle n' excède pas douze mois ; 4- les engagements de financement et de garantie en faveur ou sur ordre de la clientèle, garantis par : les établissements de crédit et assimilés marocains habilités à délivrer des garanties par signature, les banques installées dans les pays membres de l' OCDE et assimilés, les banques installées dans des pays autres que ceux visés au tiret précédent, dont l' échéance résiduelle n' excède pas douze mois, les banques multilatérales de développement ; 5- les engagements d’achat de titres émis par les établissements de crédit. 6- les engagements de rachat de titres émis par les établissements de crédit, vendus à réméré ; D- QUOTITE DE 50 % : 1- les crédits documentaires import ouverts sur ordre de la clientèle non garantis par les marchandises correspondantes ; 2- les engagements irrévocables de crédit-bail en faveur de la clientèle ; 3- les cautions de marchés publics données sur ordre de la clientèle ;

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4- les cautions données sur ordre de la clientèle, en garantie du paiement des droits et taxes de douane ; 5- les engagements irrévocables d’octroi de cautionnements ou de crédits par acceptation sur ordre de la clientèle; 6- les autres engagements de financement et de garantie en faveur ou sur ordre de la clientèle, qui ne constituent pas des engagements de substitution à des crédits distribués par les autres établissements. E- QUOTITE DE 100 % : 1- les engagements de financement et de garantie, dont l' échéance résiduelle excède douze mois, en faveur ou sur ordre des banques installées dans les pays autres que les pays membres de l' OCDE et assimilés ; 2- les engagements d’achat de titres émis par la clientèle ; 3- les engagements de rachat de titres émis par la clientèle, vendus à réméré ; 4- les autres engagements de financement et de garantie en faveur ou sur ordre de la clientèle. ARTICLE 3 Les éléments du hors bilan portant sur les taux d’intérêt et les taux de change, tels que les instruments financiers à terme sur taux d’intérêt ou taux de change et les opérations de change à terme, sont évalués selon la méthode du «risque courant » ou celle du « risque initial » décrites en annexe IV. La méthode choisie doit être notifiée à la Direction du Contrôle des Etablissements de Crédit de Bank Al-Maghrib (DCEC). ARTICLE 4 Sont exclus des risques de hors bilan visés à l’article 3 ci-dessus les options sur taux d’intérêt ou sur devises vendues, les contrats négociés sur un marché organisé qui prévoient le versement de marges journalières ainsi que les contrats de taux de change d’une durée initiale n’excédant pas 14 jours de calendrier. ARTICLE 5

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L’application de la quotité de 0% aux crédits de mobilisation de créances sur l’Etat consentis aux entreprises adjudicataires de marchés publics est subordonnée au respect des conditions suivantes : les marchés publics doivent être nantis en faveur de l’établissement de crédit lui même et les paiements y afférents domiciliés à ses guichets ; les droits constatés ne doivent faire l’objet d’aucune réserve de la part de l’Administration. ARTICLE 6 Les crédits consentis aux collectivités locales ne sont pris en considération à hauteur de 20% que lorsque leur remboursement est prévu d’office dans le budget de ces entités et qu’ils ne revêtent pas le caractère de créances en souffrance. ARTICLE 7 Les actions ou parts des Organismes de Placement Collectif en Valeurs Mobilières (OPCVM) sont retenues à hauteur de la quotité applicable aux titres qui les composent, conformément aux dispositions de la présente circulaire et sous réserve que l’établissement de crédit soit en mesure de le justifier. ARTICLE 8 Pour la détermination des crédits par décaissement consentis à la clientèle, les comptes débiteurs et créditeurs peuvent être fusionnés conformément aux prescriptions du Plan Comptable des Etablissements de Crédit. ARTICLE 9 Les quotités prévues à l' article 2 ci-dessus sont appliquées après déduction des montants correspondant à la part des risques garantie par : l' Etat ; la Caisse Centrale de Garantie, lorsque la garantie est homologuée par l’Administration ; les Fonds de garantie marocains de crédits (1) ;

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nantissement de dépôts constitués auprès de l’établissement de crédit lui-même ; nantissement de titres émis ou garantis par l’Etat ; nantissement de titres de créance émis par l' établissement lui-même ; ARTICLE 10 Les garanties visées aux articles 2 et 9 ci-dessus doivent être réalisables à première demande, sans conditions ni possibilité de contestation. En outre, elles ne peuvent être prises en considération que pendant leurs durées effectives et seulement à hauteur des montants des risques couverts. ARTICLE 11 Les contrats de nantissement de fonds ou de titres doivent stipuler expressément que ces valeurs sont affectées à la garantie des risques encourus. Le nantissement de titres nominatifs émis par les établissements de crédit doit, en outre, être appuyé par un acte ayant date certaine attestant de son acceptation par l’établissement émetteur. ARTICLE 12 Au sens de la présente circulaire, on entend par groupe d’intérêt tout ensemble constitué par des personnes physiques ou morales et les personnes morales dont elles détiennent le contrôle. ARTICLE 13 Pour l’application de l’article 12 ci-dessus, le contrôle d’une personne morale résulte : de la détention, directe ou indirecte, d’une fraction du capital conférant la majorité des droits de vote dans les assemblées générales ; ou du pouvoir de disposer de la majorité des droits de vote en vertu d’un accord conclu avec d’autres associés ou actionnaires ; ou de l’exercice, conjointement avec un nombre limité d’associés ou d’actionnaires, du pouvoir d’administration, de direction ou de surveillance ; ou de l’exercice en vertu de dispositions législatives, statutaires ou contractuelles du

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pouvoir d’administration, de direction ou de surveillance ; ou du pouvoir de déterminer en fait, par les droits de vote, les décisions dans les assemblées générales. ARTICLE 14 Le contrôle de fait, visé au dernier tiret de l’article 13 ci-dessus, est présumé lorsqu’une personne dispose, directement ou indirectement, d' une fraction des droits de vote supérieure à 40% sans qu’un autre associé ou actionnaire possède, directement ou indirectement, une fraction de ces droits égale ou supérieure à 30%. ARTICLE 15 Les établissements de crédit qui ont des doutes sur l’appartenance d’une personne physique ou morale à un groupe d’intérêt donné peuvent saisir à ce sujet la DCEC. ARTICLE 16 Le calcul du coefficient maximum de division des risques sur base individuelle est opéré à partir de la comptabilité des opérations que l’établissement de crédit traite au Maroc et de celles effectuées par ses agences et succursales à l’étranger. ARTICLE 17 Les éléments pris en considération, pour le calcul des risques sur base consolidée, sont retenus à hauteur de leurs montants tels qu’ils résultent de la consolidation des comptes. ARTICLE 18 Les établissements de Crédit communiquent chaque trimestre à la DCEC les états donnant, sur base individuelle et consolidée, les risques encourus sur un même bénéficiaire, dont le montant est égal ou supérieur à 5 % de leurs fonds propres. Ces états sont établis selon les modèles et dans les conditions fixés par circulaire de cette Direction. ARTICLE 19

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La DCEC peut considérer, pour des raisons d’ordre prudentiel, un ensemble de clients comme faisant partie du même groupe d’intérêt, si les liens juridiques ou financiers qui les unissent le justifient. ARTICLE 20 Lorsqu’en cas de force majeure, l’encours des risques sur un bénéficiaire excède momentanément 20 % des fonds propres d’un établissement de crédit, notification doit en être faite, immédiatement, par écrit à la DCEC. Cette notification doit comporter les raisons d’un tel dépassement ainsi que les mesures envisagées et les délais prévus pour ramener les risques à leur niveau réglementaire. ARTICLE 21 Les établissements de crédit qui ne respectent pas les dispositions de la présente circulaire sont passibles des sanctions prévues par l’article 68 du dahir portant loi n° 1-93-147 du 15 moharrem 1414 (6 juillet 1993) relatif à l’exercice de l’activité des établissements de crédit et de leur contrôle. ARTICLE 22 La présente circulaire annule et remplace la Circulaire n° 15 du 26 septembre 1996. Signé : M. SEQAT

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BANK AL-MAGHRIB -------------------LE GOUVERNEUR

Circulaire n° 19/G/2002 Rabat, le 18 Chaoual 1423 23 Décembre 2002

CIRCULAIRE N°19 RELATIVE A LA CLASSIFICATION DES CREANCES ET A LEUR COUVERTURE PAR LES PROVISIONS

Les dispositions du chapitre V du plan comptable des établissements de crédit relatives aux créances en souffrance stipulent que celles-ci doivent être classées et provisionnées selon les modalités définies par Bank Al-Maghrib. La présente circulaire a pour objet de fixer les règles applicables dans ces domaines.

Article premier : Pour l’application de la présente circulaire, on entend par créances tous les éléments du bilan et du hors bilan, quelles qu’en soient la forme, la monnaie de libellé et la contrepartie, susceptibles de générer un risque de crédit. Sont considérées comme créances au sens de l’alinéa ci-dessus : les crédits par décaissement quelle que soit leur nature, y compris les crédits-bails et les prêts subordonnés ; les titres de créance, y compris les titres subordonnés ; les engagements par signature donnés, tels que les cautions et avals, les acceptations, les lettres de crédit et les engagements de financement irrévocables.

I- REGLES RELATIVES A LA CLASSIFICATION DES CREANCES :

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Article 2 : Les créances sont réparties en 2 classes : les créances saines et les créances en souffrance. Article 3 : Sont considérées comme créances saines : les créances dont le règlement s’effectue normalement à l’échéance et qui sont détenues sur des contreparties dont la capacité à honorer leurs engagements, immédiats et/ou futurs, ne présente pas de motif d’inquiétude ; les créances intégralement couvertes par : * des dépôts de garantie (deposits), * des garanties reçues de l’Etat ou de la Caisse Centrale de Garantie, * des garanties reçues des fonds et institutions marocains de garantie des crédits, * le nantissement de titres émis ou garantis par l’Etat, * le nantissement de comptes à terme ouverts auprès de l’établissement de crédit lui-même, de bons de caisse ou de titres de créance négociables, émis par lui. Article 4 : Sont considérées comme créances en souffrance, les créances qui présentent un risque de non recouvrement total ou partiel, eu égard à la détérioration de la capacité de remboursement immédiate et/ou future de la contrepartie. Les créances en souffrance sont, compte tenu de leur degré de risque de perte, réparties en trois catégories : les créances pré-douteuses, les créances douteuses et les créances compromises.

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Article 5 : Sont classés dans la catégorie des créances pré-douteuses : 1) - les encours des crédits amortissables dont une échéance n’est pas réglée 90 jours après son terme (*) ; 2) - les encours des crédits remboursables en une seule échéance qui ne sont pas honorés 90 jours après leur terme (*) ; 3) - les loyers des biens donnés en crédit-bail ou en location avec option d’achat, qui ne sont pas réglés 90 jours après leur terme ; 4) - les encours des crédits par décaissement et/ou par signature consentis à des contreparties dont la situation financière ne peut être évaluée faute de disponibilité de l’information ou de la documentation nécessaires à cet effet ; 5) - les encours des crédits par décaissement et/ou par signature dont le recouvrement total ou partiel est, indépendamment de tout impayé, susceptible d’être mis en cause en raison de considérations liées à : la capacité de remboursement du débiteur (déséquilibre persistant de la situation financière, baisse significative du chiffre d’affaires, endettement excessif,…), des événements qui concernent les principaux dirigeants ou actionnaires (décès, dissolution, mise en liquidation,…), l’existence de problèmes de gestion ou de litiges entre les associés ou actionnaires, des difficultés au niveau du secteur d’activité dans lequel opère la contrepartie. Article 6 : Sont classés dans la catégorie des créances douteuses : 1) - les soldes débiteurs des comptes à vue qui n’enregistrent pas, pendant une période de 180 jours, de mouvements créditeurs réels couvrant au moins le montant des agios imputés à ces comptes ainsi qu’une partie significative desdits soldes débiteurs ; 2) - les encours des crédits amortissables dont une échéance n’est pas réglée 180 jours après son terme ; 3) - les encours des crédits remboursables en une seule échéance, qui ne sont pas honorés 180 jours après leur terme ; 4) - les loyers des biens donnés en crédit-bail ou en location avec option d’achat, qui ne sont pas réglés 180 jours après leur terme ; 119 Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI

5) - les encours des crédits par décaissement et/ou par signature consentis à des contreparties déclarées en redressement judiciaire ; 6) - les encours des crédits par décaissement et/ou par signature dont le recouvrement total ou partiel est, indépendamment de tout impayé, incertain compte tenu de la dégradation de la situation de la contrepartie du fait des considérations évoquées au paragraphe 5 de l’article 5 ci-dessus ou pour toutes autres raisons. Article 7 : Sont classés dans la catégorie des créances compromises : 1) - les soldes débiteurs des comptes à vue qui n’enregistrent pas, pendant une période de 360 jours, de mouvements créditeurs réels couvrant au moins le montant des agios imputés à ces comptes ainsi qu’une partie significative desdits soldes débiteurs ; 2) - les encours des crédits amortissables dont une échéance n’est pas réglée 360 jours après son terme ; 3) - les encours des crédits remboursables en une seule échéance qui ne sont pas honorés 360 jours après leur terme ; 4) - les loyers des biens donnés en crédit-bail ou en location avec option d’achat qui demeurent impayés 360 jours après leur terme ; 5) - les encours des crédits par décaissement et/ou par signature dont le recouvrement total ou partiel est, indépendamment de l’existence de l’un des critères de classement susvisés, peu probable du fait de considérations telles que : la perte, par la contrepartie, de 75% ou du tiers de sa situation nette, selon qu’elle est constituée, respectivement, en société anonyme ou sous une autre forme de sociétés, lorsque l’assemblée générale extraordinaire ne s’est pas réunie, dans les délais légaux requis, pour décider de la continuité de l’activité ; l’introduction d’une action en justice, à l’encontre de la contrepartie pour le recouvrement des créances, la contestation, par voie judiciaire, de la totalité ou d’une partie des créances par la contrepartie, la cessation d’activité ou la liquidation judiciaire de la contrepartie, la déchéance du terme ou, en matière de crédit-bail ou de location avec option d’achat, la résiliation du contrat

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Article 8 : Nonobstant les dispositions de l’alinéa 2 de l’article 7 ci-dessus, les crédits amortissables par remboursements mensuels doivent être classés parmi les créances compromises dès qu’ils cumulent 9 échéances impayées. Article 9 : Les encours des crédits par décaissement, y compris les loyers des biens donnés en crédit-bail ou en location avec option d’achat ayant fait l’objet de restructuration, doivent être classés dans la catégorie des créances compromises lorsqu’une échéance demeure impayée pendant une période de 180 jours après son terme. Article 10 Dans le cas des crédits à la consommation et des crédits destinés à l’acquisition ou à la construction de logements consentis à des particuliers, il peut être dérogé aux règles prévues à l’article 5 ci-dessus, relatives aux retards de paiement, lorsque ces retards sont imputables à des circonstances particulières (difficultés momentanées d’ordre technique liées au transfert des fonds, par exemple ) et non à des considérations ayant trait à la solvabilité de la contrepartie. Article 11: Le classement d’une créance dans la catégorie des créances compromises entraîne le transfert, dans cette catégorie, de l’ensemble des créances détenues sur la contrepartie concernée. Toutefois, il peut être dérogé à cette règle dans le cas des créances commerciales non échues et dont le recouvrement dépend d’une tierce personne de solvabilité notoire. Article 12 : Sous réserve des dispositions du 2ème alinéa de l’article 3 ci-dessus, les créances répondant à l’un des critères visés aux articles 5 à 9 doivent être imputées à la catégorie appropriée, quelles que soient les garanties dont elles sont assorties. II - REGLES RELATIVES A LA CONSTITUTION DES PROVISIONS Article 13:

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Les créances pré-douteuses, douteuses et compromises doivent donner lieu à la constitution de provisions égales au moins, respectivement, à 20%, 50% et 100% de leurs montants, déduction faite des agios réservés et des garanties visées à l’article 15 ci-dessous. Les provisions relatives aux créances compromises doivent être constituées au cas par cas. Celles ayant trait aux créances pré-douteuses et douteuses peuvent être constituées de manière globale. Article 14 : Dans le cas du crédit-bail et de la location avec option d’achat, la base de calcul des provisions est constituée : des loyers échus impayés, lorsque la créance est considérée comme pré-douteuse ou douteuse, du total formé par les loyers échus impayés et le capital restant dû, diminué de la valeur marchande du bien, lorsque la créance est classée dans la catégorie des créances compromises. Article 15 : Les garanties pouvant être déduites de l’assiette de calcul des provisions et les quotités qui leur sont appliquées, sont détaillées ci-après : 1) Quotité de 100 % les dépôts de garantie (deposits); les garanties reçues de l' Etat ou de la Caisse Centrale de Garantie, homologuées par l’Etat; les garanties reçues des fonds et institutions marocains de garantie des crédits assimilées à celles de l’Etat; le nantissement de titres émis ou garantis par l' Etat; le nantissement de comptes à terme ouverts auprès de l’établissement de crédit lui-même ou de bons de caisse ou de titres de créance émis par lui. 2) Quotité de 80 % les garanties reçues d’établissements de crédit et assimilés marocains ou étrangers de premier ordre, habilités à donner des garanties ; les garanties reçues d’organismes d’assurance des crédits ; les garanties reçues des autres fonds et institutions marocains de garantie des crédits;

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les garanties reçues des banques multilatérales de développement et organismes assimilés ; le nantissement de bons de caisse et de titres de créance émis par les autres établissements de crédit et assimilés marocains ou étrangers de premier ordre ; le nantissement de titres émis par les banques multilatérales de développement et organismes assimilés. 3) Quotité de 50 % les hypothèques sur des biens immobiliers, sur des aéronefs ou sur des bateaux ; les attestations de droits constatés délivrées par l’Administration aux entreprises adjudicataires de marchés publics ; le nantissement de véhicules automobiles neufs. Article 16 : Les garanties ne sont prises en considération que pendant leur durée effective et qu' à hauteur des montants initiaux des risques couverts pondérés par les quotités affectées aux garanties concernées. Article 17 : Les garanties personnelles visées à l’article 15 ci-dessus doivent être réalisables à première demande et sans possibilité de contestation. Article 18 : Les contrats de nantissement de titres ou de fonds doivent être établis en bonne et due forme et stipuler expressément que ces valeurs sont affectées à la couverture des risques encourus. Article 19 : Les hypothèques reçues en couverture de crédits par décaissement et/ou d’engagements par signature doivent être : de premier rang, ou de second rang, lorsque le premier rang est inscrit en faveur de l' Etat et ce, en garantie des droits d' enregistrement et, le cas échéant, d' un rang inférieur si le rang précédent est enregistré au nom du même établissement et pour le même objet. Les hypothèques dont le montant est égal ou supérieur à un million de dirhams ne sont prises en compte que si le bien hypothéqué a fait l’objet d' une évaluation récente, effectuée en bonne 123 Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI

et due forme par l’établissement de crédit ou, à sa demande, par un expert qualifié, et qu’il est libre de toute autre servitude.

Article 20 : Les établissements de crédit qui procèdent, eux-mêmes, à l’évaluation des garanties hypothécaires reçues en couverture des risques encourus sur leurs contreparties doivent justifier d’une expertise dans ce domaine et disposer de procédures précises, claires et de nature à assurer une évaluation appropriée. Article 21: Les quotités visées aux points 2 et 3 de l’article 15 ci-dessus sont progressivement réduites, par abattements annuels, et ramenées à : 25 %, à l’expiration d’un délai de : * 5 ans, dans le cas des garanties hypothécaires, * 2 ans, en ce qui concerne les attestations de droits constatés et le nantissement de titres ou de véhicules automobiles neufs ; 0 %, à l’expiration d’un délai de : * 10 ans, pour ce qui est des garanties hypothécaires, * 5 ans, en ce qui concerne les attestations de droits constatés et le nantissement de titres, * 3 ans, pour ce qui est du nantissement des véhicules automobiles neufs. Les délais susvisés courent à compter de : la date d’inscription des créances concernées dans l’une des catégories des créances en souffrance, en ce qui concerne les garanties hypothécaires, les attestations de droits constatés et les nantissements de titres, la date de mise en circulation, pour ce qui est des véhicules automobiles. Article 22 : Les garanties réelles, visées à l’alinéa 3 de l’article 15, reçues en couverture de créances qui, à la date d’entrée en vigueur de la présente circulaire, sont classées comme compromises, ne sont plus prises en considération pour le calcul des provisions à compter de la fin de l’exercice 2007. Article 23 :

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Les provisions constituées en application des dispositions de l’article 13 ci-dessus et relatives à des créances ayant fait l’objet de restructuration, ne peuvent être reprises qu’à l’expiration d’un délai de six mois, courant à compter de la date d’échéance du premier règlement convenue, et sous réserve que ces créances n’enregistrent aucun impayé durant cette période.

Article 24 : Les règles de constitution des provisions prévues par la présente circulaire s’appliquent aux titres de créance, autres que ceux inscrits en portefeuille de transaction. Dans le cas des titres de créance cotés, classés dans le portefeuille de placement, le montant des provisions à constituer est déterminé en tenant compte de leur valeur de marché. III – DISPOSITIONS RELATIVES AUX MODALITES D’ENREGISTREMENT des créances impayées et en souffrance et des provisions correspondantes Article 25 : Les échéances des crédits qui ne sont pas réglées à bonne date doivent être imputées aux comptes appropriés du plan comptable des établissements de crédit (PCEC). Article 26 : Les créances en souffrance doivent être identifiées dans les rubriques appropriées du PCEC dès la constatation de la survenance de l’un des critères visés aux articles 5 à 9 et, au plus tard, à la fin de chaque trimestre de l’exercice social. Les créances pré-douteuses et douteuses peuvent être suivies au moyen d’attributs. Les créances compromises doivent être imputées aux comptes appropriés du PCEC. Article 27 : Les provisions nécessaires à la couverture des créances en souffrance doivent être comptabilisées, au plus tard, à la date d’arrêté des états de synthèse semestriels et annuels. Article 28 : Les créances considérées comme irrécouvrables doivent être imputées à la rubrique appropriée du compte de produits et charges. Article 29 :

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Lorsqu’ils sont décomptés, les agios correspondant aux créances en souffrance doivent figurer dans le compte « Agios réservés ». Ils ne peuvent être comptabilisés parmi les produits que lorsqu' ils sont effectivement encaissés. Article 30 : Les établissements de crédit doivent être en mesure d’identifier les créances en souffrance générées par les crédits distribués au cours de chaque exercice. IV – DISPOSITIONS DIVERSES ET TRANSITOIRES Article 31 : Les systèmes d’évaluation du risque de crédit, mis en place par les établissements de crédit en application des dispositions de l’article 37 de la circulaire n° 6/G/2001 relative au contrôle interne, devraient prendre en compte les règles prévues par la présente circulaire. Article 32 : Les critères de classification des créances prévus par la présente circulaire constituent des normes minimales. Les établissements de crédit doivent, dans le cas où ils disposent d' autres éléments d' information, procéder au classement de ces créances dans la catégorie qu’ils estiment appropriée. Article 33 : Lorsque des créances en souffrance sont détenues sur une contrepartie appartenant à un groupe d’intérêt donné, les établissements de crédit doivent examiner l’impact de la défaillance de cette contrepartie au niveau du groupe et, si nécessaire, classer dans les catégories appropriées l’ensemble des créances détenues sur les entités dudit groupe. Article 34 : Les établissements de crédit qui ont des difficultés pour l’application des dispositions de la présente circulaire peuvent saisir la Direction du Contrôle des Etablissements de Crédit de Bank Al-Maghrib. Article 35 : La Direction du Contrôle des Etablissements de Crédit peut, compte tenu des informations recueillies, notamment lors des vérifications sur place et sur documents qu’elle effectue, demander aux établissements de crédit de procéder à la classification, dans l’une des catégories des créances en souffrance, des crédits par décaissement et/ou par signature consentis à une contrepartie et à la constitution des provisions appropriées pour leur couverture. Article 36 :

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Les modalités d’application de certaines dispositions de la présente circulaire sont précisées par la Direction du Contrôle des Etablissements de Crédit. Article 37 : Les établissements de crédit sont tenus de prendre toutes les mesures nécessaires pour observer les dispositions de la présente circulaire, au plus tard le 30 juin 2003. Toutefois, les sociétés de financement peuvent étaler les provisions, induites par ces nouvelles dispositions, sur deux années maximum. Les banques peuvent prévoir, exceptionnellement pour l’année 2003, un taux de couverture des créances pré-douteuses par les provisions de 10%. Article 38 : Les dispositions de la présente circulaire annulent et remplacent, à partir du 1er janvier 2003, celles prévues par la circulaire et l’instruction de Bank Al-Maghrib du 6 décembre 1995 relatives au même objet. --------------------(*) Crédits à l’équipement, crédits à la consommation, crédits immobiliers, autres crédits amortissables.

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Loi bancaire

Titre premier : Des établissements de crédits et des conditions d’exercices de leurs activité Chapitre premier : Définition des établissements de crédit et de leurs opérations (articles premier à 12) Article Premier : Est considérée comme établissement de crédit toute personne morale qui effectue, à titre de profession habituelle, l' une des opérations suivantes : - la réception de fonds du public ; - la distribution de crédits ; - La mise à la disposition de la clientèle de tous moyens de paiement ou leur gestion. Article 2 : Sont considérés comme fonds reçus du public les fonds qu' une personne recueille de tiers sous forme de dépôt ou autrement, avec le droit d' en disposer pour son propre compte, à charge pour elle de les restituer. Sont assimilés aux fonds reçus du public : - les fonds déposés en compte courant, avec ou sans préavis, même si le solde du compte peut devenir débiteur ; - les fonds déposés avec un terme ou devant être restitués après un préavis ; - les fonds versés par un déposant avec stipulation d' une affectation spéciale, si l' entreprise qui a reçu le dépôt ne le conserve pas en l' état ; - les fonds dont la réception donne lieu à la délivrance, par le dépositaire, d' un bon de caisse ou de tout billet portant intérêt ou non. Ne sont pas considérés comme fonds reçus du public : - les fonds destinés à constituer ou à augmenter le capital social de l' entreprise ; - les sommes laissées en compte dans une société par les administrateurs, gérants, associés en nom ou commanditaires et, dans les sociétés anonymes, par les actionnaires détenant 10 % au moins du capital social ;

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- les dépôts du personnel de l' entreprise lorsqu' ils ne dépassent pas 10 % du capital social ; - les fonds provenant de concours d' établissements de crédit. Article 3 : Constitue une opération de crédit, pour l' application du présent dahir, tout acte par lequel une personne met ou s' oblige à mettre, à titre onéreux, des fonds à la disposition d' une autre personne, à charge pour celle-ci de les rembourser, ou prend, dans l' intérêt de cette dernière, un engagement par signature tel qu' un aval, un cautionnement ou toute autre garantie. Sont assimilées à des opérations de crédit : - les opérations de location assortie d' une option d' achat, notamment le crédit-bail, qu' il soit mobilier ou immobilier ; - Les opérations de vente avec faculté de rachat, ou vente a réméré, d' effets et de valeurs mobilières ; - les opérations d' affacturage. Article 4 : Sont considérés comme moyens de paiement tous les instruments qui, quel que soit le support ou le procédé technique utilisé, permettent à toute personne de transférer des fonds. Article 5 : Les établissements de crédit peuvent, aussi, effectuer, sous réserve du respect des dispositions législatives et réglementaires applicables en la matière, les opérations connexes à leur activité, tels que : 1 ° les opérations de change ; 2° les opérations sur or, métaux précieux et pièces de monnaie ; 3° le placement, la souscription, l' achat, la gestion, la garde et la vente de valeurs mobilières ou de tout produit financier ; 4° le conseil et l' assistance en matière de gestion de patrimoine ; 5° le conseil et l' assistance en matière de gestion financière, l' ingénierie financière et, d' une manière générale, tous les services destinés à faciliter la création et le développement des entreprises, sous réserve des dispositions législatives relatives à l' exercice illégal de certaines professions ; 6° les opérations de location simple de biens mobiliers ou immobiliers, pour les établissements qui effectuent, à titre habituel, des opérations de crédit-bail.

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Article 6 : Les établissements de crédit peuvent, en outre, prendre des participations dans des entreprises existantes ou en création, sous réserve du respect des règles prudentielles spécifiques édictées par le ministre des finances, après avis conforme du comité des établissements de crédit visé à l' article 19 ci-dessous. Article 7 : Les établissements de crédit ne peuvent effectuer, à titre habituel, que les opérations visées aux articles 1 à 6 ci-dessus. Toutefois, le ministre des finances peut autoriser les établissements de crédit à pratiquer d' autres opérations dont il fixe la liste par arrêté. Seules peuvent être prévues par la liste susvisée, des opérations : - dont l' exercice par les établissements de crédit répond à un intérêt général évident ou qui sont effectuées habituellement par les établissements de crédit sur les places financières internationales ; - qui ne présentent qu' une importance limitée par rapport aux opérations visées aux articles 1 à 6 ci-dessus ; - dont l' exercice par les établissements de crédit n' est pas de nature à empêcher, restreindre ou fausser le jeu de la concurrence au détriment des entreprises qui les exercent à titre principal. Pour l' exercice de ces opérations, les établissements de crédit sont soumis aux dispositions législatives et réglementaires particulières applicables aux activités concernées. Article 8 : Les opérations de crédit-bail visées par l' article 3 concernent : - les opérations de location de biens d' équipement ou de matériel ou d' outillage qui, quelle que soit leur qualification, donnent au locataire la possibilité d' acquérir à une date fixée avec le propriétaire, tout ou partie des biens loués, moyennant un prix convenu tenant compte, au moins pour partie, des versements effectués à titre de loyers ; - les opérations par lesquelles une entreprise donne en location des biens immobiliers à usage professionnel, achetés par elle ou construits pour son compte, lorsque ces opérations, quelle que soit leur qualification permettent aux locataires de devenir propriétaires de tout ou partie des biens loués, au plus tard à l' expiration du bail. Article 9 : Est considérée comme affacturage, au sens du présent dahir, toute convention par laquelle un établissement de crédit s' engage à effectuer le recouvrement et, éventuellement, la mobilisation des créances commerciales que détiennent les clients, soit en acquérant lesdites créances, soit en se portant mandataire du créancier avec, dans ce dernier cas, une garantie de bonne fin.

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Article 10 : Les établissements de crédit comprennent les banques et les sociétés de financement. Les banques peuvent effectuer toutes les opérations énumérées aux articles 1 à 6 du présent dahir et sont seules habilitées à recevoir du public des fonds à vue ou d' un terme inférieur ou égal à deux ans. Les sociétés de financement ne peuvent effectuer, parmi les opérations énumérées aux articles 1 à 6 du présent dahir, que celles précisées dans les décisions d' agrément qui les concernent ou, éventuellement, dans les dispositions législatives ou réglementaires qui leur sont propres. En outre, ces sociétés ne peuvent, en aucun cas, recevoir du public des fonds à vue ou d' un terme inférieur ou égal à deux ans. Article 11 : Sous réserve, le cas échéant, des dispositions législatives particulières qui leur sont applicables et de celles de l' article 12 ci-après, toutes les entreprises considérées comme établissements de crédit au sens de l' article Premier et exerçant leur activité sur le territoire du Royaume du Maroc sont soumises aux dispositions du présent dahir, quel que soit leur caractère national, régional ou local et quels que soient le lieu de leur siège social, la nationalité de leurs dirigeants ou celle des propriétaires de leur capital social. Article 12 : Ne sont pas soumis au présent dahir : - Bank Al-Maghrib, la Trésorerie générale du Royaume, le service de comptes courants et de chèques postaux, le service de mandats postaux, la Caisse de dépôt et de gestion et la Caisse centrale de garantie ; - les banques et les sociétés holding soumises à la législation relative aux places financières off-shore ; - les entreprises régies par la législation relative à l' assurance et à la réassurance ; - les organismes à but non lucratif qui, dans le cadre de leur mission et pour des motifs d' ordre social, accordent sur leurs ressources propres, des prêts à des conditions préférentielles aux personnes qui peuvent en bénéficier en vertu des statuts de ces organismes ; - les entreprises qui consentent des avances sur salaires ou des prêts à leurs salariés pour des motifs d' ordre social. Chapitre II : Cadre institutionnel de l'activité des établissements de crédit (articles 12 à 20) Arrêté n° 1130-94 du 5 avril 1994 réglementant les intérêts créditeurs servis par les banques.

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Arrêté n° 1129-94 du 5 avril 1994 réglementant les intérêts applicables aux opérations de crédit. Arrêté n° 1439-95 du 19 mai 1995 relatif au portefeuille d' effets publics des banques. Arrêté n° 585-96 du 29/3/96 réglementant le coefficient maximum relatif à la position de change. Arrêté n° 1439-96 du 23 juillet 1996 relatif au coefficient minimum de solvabilité des banques. Arrêté n° 1440-96 du 23/7/1996 relatif au coefficient maximum de division des risques bancaires Arrêté n° 155-97 du 20 janvier 1997 déterminant le taux maximum des intérêts conventionnels des établissements de crédit. Arrêté n° 1440-00 du 6 octobre 2000 fixant le coefficient de liquidité des établissements de crédit. Article 13 : En vue d' assurer le développement de l' économie, la défense de la monnaie, la protection des déposants et des emprunteurs, le ministre des finances peut fixer, pour l' ensemble des établissements de crédit ou pour chaque catégorie de ces établissements, et sans préjudice des pouvoirs dévolus à Bank Al-Maghrib par le dahir n° 1-59-233 du 23 hija 1378 (30 juin 1959) : - les modalités de collecte et les conditions de rémunération de certaines catégories de fonds reçus du public ; - les conditions relatives à la durée, au volume, aux taux d' intérêt et aux autres modalités d' octroi de crédits ; - et les rapports minima ou maxima devant être maintenus entre deux ou plusieurs éléments de l' actif, du passif et des engagements par signature reçus ou donnés par des établissements de crédit. Article 14 : Le ministre des finances prend les décisions visées à l' article 13 ci-dessus après avis du Conseil national de la monnaie et de l' épargne , prévu à l' article 16 ci-dessous. Article 15 : Le gouverneur de Bank Al-Maghrib détermine par voie de directives et de circulaires générales ou individuelles les modalités d' application des dispositions du présent dahir et des textes pris pour son application. Article 16 : Il est institué un conseil consultatif dénommé Conseil national de la monnaie et de l' épargne dont la composition et le fonctionnement sont fixés par décret. Article 17 : Le Conseil national de la monnaie et de l' épargne est consulté sur toute question intéressant les orientations de la politique monétaire et du crédit et les moyens de sa mise en œuvre.

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Il donne également son avis sur les conditions générales de fonctionnement des établissements de crédit. Le Conseil national de la monnaie et de l' épargne peut constituer en son sein des groupes de travail pour mener toutes études qui lui sont confiées par le ministre des finances ou qu' il juge utiles, portant notamment sur l' examen des implications des orientations de la politique monétaire et du crédit sur le développement régional. Un de ces groupes dénommé groupe de conjoncture économique et sociale aura obligatoirement à se pencher sur les rapports entre les établissements de crédit et la clientèle et sur l' information du public. ll peut formuler des propositions ou suggestions dans les domaines qui entrent dans sa compétence. Article 18 : Le Conseil national de la monnaie et de l' épargne peut demander à Bank AlMaghrib et aux administrations compétentes de lui fournir toute information utile à l' accomplissement de sa mission. Article 19 : Il est institué un comité dénommé Comité des établissements de crédit dont la composition et le fonctionnement sont fixés par décret. Article 20 : Le Comité des établissements de crédit donne son avis conforme au ministre des finances sur les questions intéressant l' activité des établissements de crédit, notamment celles relatives : - à l' octroi et le retrait d' agrément ; - à l' exercice à titre habituel, par un établissement de crédit d' une activité autre que celles visées aux articles 1 à 6 ci-dessus : - au montant du capital ou de la dotation minimum, exigible d' un établissement de crédit ; - aux conditions de prise de participation des établissements de crédit dans le capital des entreprises ; - aux modalités d' intervention et de fonctionnement du Fonds collectif de garantie de dépôts. Il donne, également, son avis au gouverneur de Bank Al-Maghrib, sur les questions se rapportant aux aspects techniques des instruments de la politique monétaire et des règles prudentielles. Il apprécie, à la demande du gouverneur de Bank Al-Maghrib, les cas dans lesquels il y a lieu de faire application des dispositions de l' article 24 (alinéa 2) du présent dahir.

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Chapitre III : conditions d'exercice de l'activité des établissements de crédit (articles 21 à 44) Article 21 : Toute entreprise considérée comme établissement de crédit, au sens de l' article Premier ci-dessus, doit, avant d' exercer son activité sur le territoire du Royaume du Maroc, avoir été préalablement agréée, soit en qualité de banque, soit en qualité de société de financement, telles que définies à l' article 10 du présent dahir. L' agrément est délivré par arrêté du ministre des finances, après avis conforme du Comité des établissements de crédit. A cette fin, le comité est habilité à réclamer tous documents et renseignements qu' il juge nécessaires. Il vérifie si le requérant satisfait aux conditions prévues par le présent dahir. En outre, il prend notamment en considération le plan d' action de cette entreprise, son programme d' ouverture de succursales, d' agences, de guichets ou de bureaux, ses moyens techniques et financiers ainsi que la qualité des fondateurs, des administrateurs, des dirigeants et des actionnaires. Le comité apprécie, également, l' aptitude de l' entreprise requérante à participer activement au développement économique et social du pays sur le plan national, régional ou local. Il évalue aussi la capacité de l' entreprise à atteindre ses objectifs dans des conditions compatibles avec le bon fonctionnement du système bancaire et financier et à mettre en place des structures décentralisées . Le comité tient compte des conflits éventuels entre les intérêts de l' établissement de crédit et ceux de ses dirigeants. La décision portant agrément ou refus, s' il y a lieu, est notifiée au demandeur dans un délai maximum de six mois à compter de la date de réception de la demande. L' arrêté portant agrément est publié au Bulletin officiel . Ampliation en est communiquée à Bank Al-Maghrib, au Comité des établissements de crédit et à l' association professionnelle concernée. Article 22 : Les établissements de crédit ayant leur siège social à l' étranger peuvent être agréés par le ministre des finances, après avis conforme du comité des établissements de crédit, pour exercer leur activité au Maroc par l' intermédiaire de succursales, d' agences ou de guichets. Article 23 : Les établissements de crédit ayant leur siège social à l' étranger peuvent, dans les conditions fixées par le ministre des finances après. avis conforme du Comité des

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établissements de crédit, ouvrir au Maroc des bureaux ayant une activité d' information, de liaison ou de représentation. Article 24 : Les changements qui affectent la nationalité, le contrôle d' un établissement de crédit, le lieu de son siège social et la nature des opérations qu' il effectue habituellement, sont subordonnés à l' octroi d' un nouvel agrément demandé et délivré, s' il y a lieu, dans les formes et les conditions prévues à l' article 21 ci-dessus. On entend par contrôle d' un établissement de crédit, la faculté de tout actionnaire, personne physique ou morale, d' influer de manière déterminante, seul ou en accord avec d' autres actionnaires, sur les décisions des assemblées générales et du conseil d' administration de l' établissement, en raison de la part du capital ou des droits de vote dont il dispose. Article 25 : Sont subordonnées à l' agrément du ministre des finances, après avis conforme du Comité des établissements de crédit : - la fusion de deux ou plusieurs établissements de crédit ; - l' absorption d' un ou plusieurs établissements de crédit par un autre établissement. Article 26 : Tout établissement de crédit ayant son siège social au Maroc doit justifier à son bilan d' un capital minimum effectivement libéré ou, lorsqu' il s' agit d' un établissement public, d' une dotation minimum totalement versée, dont le montant est fixé, pour chaque catégorie d' établissements de crédit, par arrêté du ministre des finances, après avis conforme du Comité des établissements de crédit. Tout établissement de crédit ayant son siège social à l' étranger et autorisé à ouvrir des succursales ou agences au Maroc doit affecter à l' ensemble de ses opérations une dotation, effectivement employée au Maroc, d' un montant au moins égal au capital minimum visé cidessus. Article 27 : L' actif de tout établissement de crédit doit, à tout moment, excéder effectivement, d' un montant au moins égal au capital minimum ou à la dotation minimum, le passif exigible, sans que les versements des actionnaires, ou la dotation, selon le cas, puissent être compensés, directement ou indirectement, notamment par des prêts, avances ou souscription de titres de placement ou de participation, ayant pour objet la reprise du capital ou de la dotation.

Article 28 : Afin de préserver particulièrement leur liquidité et leur solvabilité, les établissements de crédit sont tenus de respecter des règles prudentielles consistant à maintenir des proportions appropriées notamment : - entre des éléments de l' actif et l' ensemble ou certains éléments du passif et des engagements par signature ;

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- entre les fonds propres et l' ensemble ou certains éléments de l' actif ou du passif et des engagements par signature ; - entre les fonds propres et le montant des risques encourus sur un même bénéficiaire ou un ensemble de bénéficiaires ayant entre eux des liens juridiques ou financiers qui en font un groupe d' intérêt ; - entre l' ensemble ou certaines catégories des avoirs et des engagements en devises. Article 29 : Les établissements de crédit ayant leur siège social au Maroc ne peuvent être constitués que sous la forme de société anonyme à capital fixe, à l' exception des organismes que la loi a doté d' un statut particulier. Article 30 : Les établissements de crédit doivent faire état de leur dénomination en précisant la catégorie à laquelle ils appartiennent ainsi que les références de l' arrêté portant leur agrément. Article 31 : Sous peine des sanctions pénales prévues par le présent dahir, nul ne peut être fondateur ou membre du conseil d' administration d' un établissement de crédit ni, directement ou par personne interposée, contrôler, administrer, diriger, gérer ou représenter à un titre quelconque un établissement de crédit, ni disposer du pouvoir de signature pour le compte d' un tel établissement : 1 ° S' il a été condamné irrévocablement pour crime ou pour l' un des délits prévus et réprimés par les articles 334 à 391 et 505 à 574 du code pénal ; 2° S' il a été condamné irrévocablement pour infraction à la législation des changes ; 3° S' il a fait l' objet, ou si l' établissement de crédit ou l' entreprise qu' il administrait a fait l' objet, au Maroc ou à l' étranger, d' un jugement déclaratif de faillite et qu' il n' a pas été réhabilité ; 4° S' il a fait l' objet d' une condamnation irrévocable en vertu des dispositions des articles 79 à 90 ci-dessous ; 5° S' il a fait l' objet d' une condamnation prononcée par une juridiction étrangère et passée en force de chose jugée pour l' un des crimes ou délits ci-dessus énumérés. Article 32 : Toute personne ayant reçu délégation de pouvoirs de direction du conseil d' administration d' un établissement de crédit recevant des fonds du public, tels que le président-directeur général, le président délégué, le vice-président-directeur général, le viceprésident délégué, I' administrateur-délégué et l' administrateur-directeur général, ne peut cumuler ces fonctions avec des fonctions de direction dans toute autre entreprise, à l' exception : - des sociétés de financement ne recevant pas des fonds du public ;

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- des sociétés d' investissement ; - et des sociétés de service contrôlées par l' établissement de crédit considéré et dont l' activité aurait pu être exercée par ce dernier dans le cadre normal de sa gestion, telles que les sociétés gérant le patrimoine immobilier lié à l' exploitation de l' établissement de crédit et les sociétés effectuant des travaux informatiques dont ceux de l' établissement de crédit. Article 33 : Les établissements de crédit sont tenus de respecter les dispositions législatives afférentes aux obligations comptables des commerçants, sous réserve des dérogations, ciaprès : - le cadre comptable et le modèle des états de synthèse qui comprennent le bilan, le compte des résultats, l' état des soldes de gestion, le tableau de financement et l' état des informations complémentaires, sont fixés par arrêtés du ministre des finances, sur proposition de Bank AlMaghrib ; - la liste et les modalités de fonctionnement des comptes permettant l' établissement des états de synthèse susvisés sont déterminées par Bank Al-Maghrib ; - en cas de cessation d' activité totale ou partielle, les établissements de crédit sont tenus de se conformer aux obligations comptables des commerçants ainsi qu' à celles prévues par le présent dahir et les textes pris pour son application. Les arrêtés prévus au présent article sont pris après avis du conseil national de la comptabilité. Article 34 : Les établissements de crédit ayant leur siège social à l' étranger et agréés pour exercer leur activité au Maroc doivent tenir, au siège de leur principal établissement implanté sur le territoire marocain, une comptabilité des opérations qu' ils traitent au Maroc, dans les conditions prévues aux articles 33 et 35 du présent dahir. Article 35 : A la clôture de l' exercice comptable dont la date est fixée par arrêté du ministre des finances, tous les établissements de crédit doivent établir, sous forme individuelle et consolidée, les états de synthèse relatifs à cet exercice, comportant le bilan, le compte de résultat, l' état des soldes de gestion, le tableau de financement et l' état des informations complémentaires comprenant notamment les engagements par signature reçus et donnés. Les établissements de crédit habilités à recevoir des fonds du public doivent, en outre, dresser ces mêmes documents à la fin du premier semestre de chaque exercice social. Ces comptes annuels et semestriels doivent être certifiés conformes aux écritures par deux commissaires aux comptes choisis sur la liste des experts comptables et transmis à Bank AlMaghrib aux dates fixées par elle.

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Article 36 : Les établissements de crédit sont également astreints à la tenue de balances de comptes, de situations de leur actif et passif et d' états d' informations complémentaires, ainsi que de tout autre document permettant à Bank Al-Maghrib d' effectuer le contrôle qui lui est dévolu par le présent dahir et par le dahir n° 1-59-233 du 23 hija 1378 (30 juin 1959) portant création de cette institution. Ces documents, qui sont dressés conformément aux normes de l' article 33 ci-dessus sous forme individuelle et consolidée, ainsi qu' aux modèles établis par Bank Al-Maghrib, sont arrêtés et lui sont communiqués aux dates fixées par elle. Article 37 : Nonobsant toutes autres dispositions législatives ou réglementaires contraires et pour les besoins de l' application du présent dahir, tout établissement de crédit doit publier les comptes annuels et semestriels cités à l' article 35 ci-dessus dans les conditions fixées par arrêté du ministre des finances, après avis conforme du Comité des établissements de crédit. Bank Al-Maghrib s' assure que les publications susvisées sont régulièrement effectuées. Elle peut ordonner aux établissements concernés de procéder à des publications rectificatives dans le cas où des inexactitudes ou des omissions auraient été relevées dans les documents publiés. Bank Al-Maghrib peut, également, à son initiative publier, après avis du Comité des établissements de crédit, les comptes annuels et semestriels visés à l' article 35 ci-dessus sous forme individuelle ou cumulée. Article 38 : Les établissements de crédit recevant des fonds du public sont tenus de faire procéder, par des auditeurs externes, à la révision et au contrôle annuels de leur comptabilité afin de s' assurer que cette dernière reflète fidèlement leur patrimoine, leur situation financière et leur résultat. Les auditeurs externes vérifient, également, à la demande de Bank Al-Maghrib, que l' organisation de l' établissement présente les garanties requises usuellement pour préserver le patrimoine et prévenir les fraudes et les erreurs. Article 39 : Le gouverneur de Bank Al-Maghrib peut, s' il le juge utile, demander aux établissements de crédit ne recevant pas de fonds du public de procéder à des audits externes Article 40 : Les auditeurs externes sont agréés par le gouverneur de Bank Al-Maghrib. Ils ne doivent avoir, ni directement ni indirectement, aucun lien de subordination ou aucun intérêt de quelque nature que ce soit avec l' établissement de crédit, ou un rapport de parenté ou d' alliance avec ses dirigeants.

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Article 41 : Les rapports et les résultats des audits sont communiqués au gouverneur de Bank Al-Maghrib. Celui-ci peut, s' il le juge utile, en tenir informés les membres du conseil d' administration de l' établissement concerné. Les rapports et les résultats des audits sont également communiqués aux commissaires aux comptes de l' établissement de crédit. Article 42 : Les établissements de crédit dûment agréés peuvent librement, sous réserve du respect des dispositions du présent dahir et des textes pris pour son application, particulièrement celles visées à l' article 28 ci-dessus : - procéder à l' ouverture, à la fermeture ou au transfert dans la même commune de succursales, d' agences ou de guichets sur le territoire du Royaume du Maroc ; - fixer les jours et horaires d' ouverture de leurs succursales agences ou guichets. Article 43 : La création de filiales ou l' ouverture de succursales, agences, guichets ou bureaux de représentation, à l' étranger, par des établissements de crédit ayant leur siège social au Maroc, sont subordonnées à l' accord préalable du ministre des finances, après avis conforme du Comité des établissements de crédit. Article 44 : Bank Al-Maghrib établit et tient à jour, par catégorie, la liste des établissements de crédit agréés. A sa diligence, la liste initiale et les modifications dont elle est l' objet sont publiées au Bulletin officiel . Bank Al-Maghrib établit et tient à jour la liste des succursales agences, guichets et bureaux de représentation ouverts sur le territoire du Royaume du Maroc ainsi que celle des succursales, agences, guichets et bureaux de représentation ouverts à l' étranger par des établissements de crédit ayant leur siège social au Maroc.

Titre II : Du contrôle des établissements de crédit et de la protection de la clientèle. Chapitre premier : Contrôle des établissements de crédit (articles 45 à 55 ) Article 45 : Afin de veiller au respect des dispositions du présent dahir et des textes pris pour son application, de préserver le renom de la profession et de la place, Bank Al-Maghrib est chargée d' effectuer, par ses agents ou par toute autre personne commissionnée à cet effet par le gouverneur, les contrôles sur place et sur documents des établissements de crédit et de leurs filiales.

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Pour s' assurer de l' observation des règles prudentielles par les établissements de crédit, Bank Al-Maghrib étend ses contrôles sur place aux personnes morales ayant avec ces établissements des liens juridiques ou financiers qui en font un groupe d' intérêt. Ces contrôles peuvent, également, conformément aux dispositions conventionnelles internationales conclues à cette fin et dûment publiées, porter sur les filiales et succursales d' établissements de crédit de droit marocain, établies à l' étranger. Article 46 : Bank Al-Maghrib peut demander aux organismes soumis à son contrôle la communication de tous documents et renseignements nécessaires à l' accomplissement de sa mission. Elle en détermine la liste, le modèle et les délais de transmission. Article 47 : Le président-directeur général, le président délégué, le vice-président-directeur général, le vice-président délégué, I' administrateur-délégué, I' administrateur-directeur général et toute personne occupant une fonction équivalente dans un établissement de crédit, sont tenus d' informer les membres du conseil d' administration de leur établissement ainsi que le gouverneur de Bank Al-Maghrib, de toute anomalie ou événement grave survenu dans l' activité ou la gestion dudit établissement et susceptible d' en compromettre la situation ou de porter atteinte au renom de la profession ou de la place. Article 48 : Toute personne détenant, directement ou indirectement, une participation égale ou supérieure à 5 % du capital social d' un établissement de crédit doit déclarer à Bank AlMaghrib et à l' établissement concerné la part du capital qu' elle détient. Cette déclaration doit être effectuée par lettre recommandée avec accusé de réception dans les 30 jours qui suivent la date à laquelle ce niveau de participation au capital est atteint. Article 49 : Le gouverneur de Bank Al-Maghrib communique à l' établissement de crédit concerné les résultats des contrôles sur place. Il peut, s' il le juge utile, en tenir informés le Comité des établissements de crédit, les membres du conseil d' administration et les commissaires aux comptes de l' établissement. Article 50 : Lorsqu' un établissement de crédit a manqué aux usages de la profession. le gouverneur de Bank Al-Maghrib, après avoir mis ses dirigeants en demeure de présenter leurs explications, peut leur adresser une mise en garde. Article 51 : Lorsque la situation d' un établissement de crédit le justifie, le gouverneur de Bank Al-Maghrib peut lui adresser une injonction à l' effet notamment de prendre toutes mesures destinées à rétablir ou à renforcer son équilibre financier ou à rectifier ses méthodes de gestion. Les dirigeants de l' établissement de crédit concerné doivent soumettre au gouverneur de Bank Al-Maghrib, dans un délai de trois mois à compter de la date de notification de l' injonction, un

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plan de redressement accompagné d' un rapport d' audit externe et précisant notamment les dispositions prises, les mesures envisagées ainsi que le calendrier de sa mise en œuvre. Article 52 : Lorsque les moyens de financement prévus dans le plan de redressement apparaissent insuffisants au gouverneur de Bank Al-Maghrib, celui-ci peut faire appel aux actionnaires détenant, directement ou indirectement, une participation égale ou supérieure à 5 % du capital et faisant partie du conseil d' administration de l' établissement en cause, pour fournir à celui-ci le soutien financier qui lui est nécessaire. Article 53 : Le ministre des finances peut désigner un administrateur provisoire auquel sont transférés tous les pouvoirs nécessaires à l' administration et à la direction d' un établissement de crédit : - soit à la demande des dirigeants, lorsqu' ils estiment ne plus être en mesure d' exercer normalement leurs fonctions ; leurs fonctions ; - soit à la demande du gouverneur de Bank Al-Maghrib, après avis conforme du Comité des établissements de crédit ; - lorsque le plan de redressement visé à l' article 51 ci-dessus ne peut permettre d' assurer la viabilité de l' établissement, que les actionnaires aient répondu ou non à l' appel du gouverneur de Bank Al-Maghrib prévu à l' article 52 ci-dessus ; - ou lorsque la situation de cet établissement est considérée comme irrémédiablement compromise ; - soit dans les conditions prévues à l' article 71 ci-dessous. La désignation d' un administrateur provisoire ne peut intervenir ou cesse d' avoir effet à partir du moment où l' établissement de crédit est en état de cessation de paiements. Dans ce cas, il est fait exclusivement application des dispositions du Code de commerce relatives à la faillite et à la liquidation judiciaire. Toutefois et par dérogation aux dispositions de l' article 217 du Code de commerce, le ou les syndics sont nommés par le jugement déclaratif de la faillite sur proposition du ministre des finances. Article 54 : L' administrateur provisoire ne peut procéder à l' acquisition ou à l' aliénation de biens immeubles et de titres de participation que sur autorisation préalable du ministre des finances. Il doit présenter au ministre des finances un rapport trimestriel sur la gestion ainsi que sur l' évolution de la situation de l' établissement concerné. Il doit également, présenter au ministre des finances, au terme d' une période ne pouvant excéder une année à compter de la date de sa désignation, un rapport précisant l' origine,

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l' importance et la nature des difficultés de l' établissement ainsi que les mesures susceptibles d' assurer son redressement ou, à défaut, sa liquidation. Article 55 : Le gouverneur de Bank Al-Maghrib peut proposer au ministre des finances, après avis conforme du Comité des établissements de crédit, la mise en liquidation et la nomination d' un liquidateur : - pour les établissements de crédit qui cessent leur activité ; - pour les entreprises qui exercent illégalement les opérations visées aux articles 1 à 4 cidessus. Chapitre II : Protection de la clientèle (articles 56 à 66) Article 56 : Afin de protéger les intérêts des déposants, d' assurer le bon fonctionnement du système bancaire et de préserver le renom de la place, il est institué : - un Fonds collectif de garantie des dépôts et ce, sans préjudice des systèmes ayant le même objet pouvant exister au niveau de certains établissements de crédit ; - un mécanisme collectif de soutien financier au profit des établissements de crédit recevant des fonds du public et qui sont en difficulté. Article 57 : Le Fonds collectif de garantie des dépôts est destiné : - à consentir, dans le cadre d'un plan de redressement, aux établissements de crédit recevant des fonds du public et se trouvant en difficulté, des concours remboursables ;

- à indemniser les déposants des établissements de crédit mis en liquidation. Article 58 : Sont tenus de participer au financement du fonds tous les établissements de crédit recevant des fonds du public et ce, par le versement d' une cotisation annuelle proportionnelle aux dépôts, dont le taux est fixé par arrêté du ministre des finances après avis Conforme du Comité des établissements de crédit. Le taux de cette cotisation ne peut dépasser 0,25 % des dépôts Article 59 : L' octroi par le Fonds, à l' un de ses membres en difficulté, de concours en vertu de l' article 57 ci-dessus n' intervient que lorsqu' il y a nomination d' un administrateur provisoire et que ce dernier présente un plan de redressement jugé acceptable par le ministre de finances, après avis conforme du Comité des établissements de crédit

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Article 60 : L' indemnisation des déposants a lieu, à la suite de la mise en liquidation d' un établissement de crédit, à concurrence d' un montant maximum de 50.000 dirhams par déposant, personne physique ou morale, et dans la limite des possibilités du Fonds. Article 61 : Les modalités d' application des dispositions visées aux articles 57, 58, 59 et 60 ci-dessus ainsi que celles relatives au fonctionnement et à la gestion du Fonds sont fixées par le ministre des finances, après avis conforme du Comité des établissements de crédit. La gestion du Fonds est assurée par le gouverneur de Bank Al-Maghrib. Article 62 : Lorsque les sommes susceptibles d' être prêtées par le Fonds collectif de garantie des dépôts à l' établissement en difficulté s' avèrent insuffisantes, le gouverneur de Bank AlMaghrib peut mettre en œuvre, en vue de redresser la situation de cet établissement, le mécanisme collectif de soutien financier. Ce mécanisme consiste à organiser le soutien financier de l' ensemble des établissements de crédit recevant des fonds du public au profit de l' établissement de crédit en difficulté. Le soutien financier, qui peut revêtir la forme de concours remboursables ou non ainsi que, le cas échéant, de prises de participation, est déterminé en fonction notamment des ressources, des emplois et de la rentabilité des établissements de crédit participant au mécanisme. Article 63 : Tout concours sans échéance fixe consenti par un établissement de crédit, ne peut être réduit ou interrompu que sur notification écrite et à l' expiration d' un délai de préavis fixé lors de l' octroi du concours. Toutefois, l'établissement de crédit n'est tenu de respecter aucun délai de préavis, que l'ouverture du crédit soit à durée déterminée ou indéterminée :

- lorsque la situation du bénéficiaire est irrémédiablement compromise notamment à la suite de l' accumulation de créances impayées, de la détérioration sensible de la situation financière ou de la cessation d' activité prolongée sans perspective de reprise dans un délai raisonnable ; - ou lorsque le bénéficiaire a commis une faute grave à l' égard de l' établissement de crédit intéressé. Le non-respect de ces dispositions peut engager la responsabilité pécuniaire de l' établissement de crédit concerné. Article 64 : Les conditions appliquées par les établissements de crédit à leurs opérations, notamment en matière de taux d' intérêt débiteurs et créditeurs, de commissions et de régime de dates de valeur, sont portées à la connaissance du public dans les conditions fixées par le gouverneur de Bank Al-Maghrib, après avis conforme du Comité des établissements de crédit. Article 65 : Toute personne qui s' est vu refuser l' ouverture d' un compte de dépôt après l' avoir demandée par lettre recommandée avec accusé de réception à plusieurs établissements de crédit et qui, de ce fait, ne dispose d' aucun compte de dépôt, peut demander à Bank Al-

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Maghrib de désigner un établissement de crédit auprès duquel elle pourra se faire ouvrir un tel compte. Lorsqu' elle estime que le refus n' est pas fondé, Bank Al-Maghrib désigne l' établissement auprès duquel le compte sera ouvert. Ce dernier peut limiter les services liés à l' ouverture du compte aux opérations de caisse. Article 66 : Toute personne s' estimant lésée du fait d' un manquement par un établissement de crédit aux dispositions du présent dahir et des textes pris pour son application, peut saisir Bank Al-Maghrib qui réservera à la requête la suite qu' elle juge appropriée.

Titre III : sanctions disciplinaires et pénales

Chapitre premier : Sanctions disciplinaires (articles 67 à 78) Article 67 : Sont passibles des sanctions disciplinaires prévues aux articles ci-après, les établissements de crédit qui contreviennent aux dispositions du présent dahir et des textes prix pour son application, sans préjudice, le cas échéant, des sanctions pénales édictées par le présent dahir ou les législations particulières. Article 68 : Au cas où l' infraction relevée consiste en une violation des mesures prises pour l' application des articles 6, 13, 28, 36, 38, 46, 64 et 65 ci-dessus le gouverneur de Bank AlMaghrib est habilité à appliquer à l' établissement concerné une sanction pécuniaire égale au plus au cinquième de son capital social indépendamment de la mise en demeure ou de l' avertissement prévus à l' article 72 du présent dahir. Article 69 : Le gouverneur de Bank Al-Maghrib notifie à l' établissement de crédit la sanction pécuniaire qui lui est appliquée, les motifs qui la justifient et le délai dans lequel il sera fait application des dispositions de l' article suivant, délai qui ne peut être inférieur à huit jours courant à compter de la date d' envoi de la notification à l' établissement. Article 70 : Les sommes correspondant à la sanction pécuniaire sont prélevées directement sur les comptes des établissements de crédit disposant d' un compte auprès de Bank Al-Maghrib Dans le cas des établissements de crédit qui ne disposent pas d' un compte auprès de Bank AlMaghrib, le recouvrement des pénalités est assuré par la Trésorerie générale du Royaume, et ce dans les conditions prévues par le dahir du 20 joumada I 1354 (21 août 1935) portant règlement sur les poursuites en matière d' impôts directs, taxes assimilées et autres créances recouvrées par les agents du Trésor. Par dérogation aux dispositions des articles 24 et 28 du dahir précité, les poursuites en recouvrement débuteront immédiatement par la notification du commandement.

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Le produit de ces sanctions pécuniaires est versé au Trésor public. Article 71 : Lorsque la mise en garde ou l' injonction prévues aux articles 50 et 51 ci-dessus sont demeurées sans effet, le gouverneur de Bank Al-Maghrib peut suspendre un ou plusieurs administrateurs. Le gouverneur de Bank Al-Maghrib peut, également, proposer au ministre des finances, après avis de la commission de discipline des établissements de crédit : 1 ° d' interdire ou de restreindre l' exercice de certaines opérations par l' établissement de crédit; 2° de nommer un administrateur provisoire ; 3° de retirer l' agrément à l' établissement de crédit. Article 72 : Lorsqu' un établissement de crédit ne respecte pas les dispositions des articles 25, 26, 27, 29, 35, 37, 42, 43 et 58 du présent dahir et des textes pris pour leur application, le gouverneur de Bank Al-Maghrib, après avoir mis ses dirigeants en demeure d' observer ces prescriptions, peut leur adresser un avertissement. Si l'avertissement reste sans effet, le gouverneur de Bank Al-Maghrib pourra proposer au ministre des finances, après avis conforme du Comité des établissements de crédit, de prononcer le retrait d'agrément à l'établissement concerné.

Article 73 : Il est institué une commission dénommée Commission de discipline des établissements de crédit , chargée d' instruire les dossiers disciplinaires et de proposer les sanctions susceptibles d' être prononcées à l' encontre des établissements de crédit par le ministre des finances ou par le gouverneur de Bank Al-Maghrib, en application des dispositions des articles 71 et 77 du présent dahir. Article 74 : La commission de discipline des établissements de crédit, qui est présidée par le vice-gouverneur ou le directeur général de Bank Al-Maghrib ou son représentant, comprend, en outre, les membres suivants : - un représentant de Bank Al-Maghrib ; - deux représentants du ministre des finances ; - un magistrat nommé par le ministre des finances, sur proposition du ministre de la justice. Le président de la commission peut faire appel à toute personne dont la collaboration est jugée utile pour donner à la commission un avis à propos de l' affaire dont elle est saisie. Cette personne ne prend pas part aux délibérations de la commission. Le secrétariat de la commission est assuré par Bank Al-Maghrib. Article 75 : La commission se réunit sur convocation de son président. Elle délibère valablement lorsque trois au moins de ses membres sont présents.

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Ses avis sont adoptés à la majorité des membres présents et, en cas de partage égal des voix, celle du président est prépondérante. Article 76 : La commission convoque, afin de l' entendre, le représentant de l' établissement concerné qui peut se faire assister d' un défenseur de son choix, et ce après lui avoir signifié les infractions relevées et communiqué tous les éléments du dossier. La commission convoque également à la demande de l' intéressé, afin de l' entendre, le représentant de l' association professionnelle concernée. Article 77 : Le retrait d' agrément est prononcé par arrêté du ministre des finances - soit à la demande de l' établissement de crédit ; - soit sur proposition du gouverneur de Bank Al-Maghrib, après avis de la commission de discipline des établissements de crédit : * Iorsque l'établissement ne remplit plus les conditions au vu desquelles l'agrément lui a été octroyé ; * Iorsque l'établissement n'a pas fait usage de son agrément dans un délai de 12 mois après mise en demeure non suivie d'effet ;

* ou lorsque l' établissement n' exerce plus son activité depuis au moins 6 mois ; - soit à titre de sanction disciplinaire conformément aux dispositions des articles 71 et 72 cidessus. Article 78 : Tout établissement de crédit dont l' agrément a été retiré entre en liquidation. Pendant le délai de liquidation, il demeure soumis au contrôle de Bank Al-Maghrib prévu aux articles 45 et 46 du présent dahir et ne peut effectuer que les opérations strictement nécessaires à sa liquidation. Il ne peut faire état de sa qualité d' établissement de crédit qu' en précisant qu' il est en liquidation. Le ministre des finances nomme, s' il y a lieu, dans l' arrêté vise à l' article 77 ci-dessus un liquidateur de l' établissement de crédit concerné. Le même arrêté fixe les conditions et délais de liquidation ainsi que la date à compter de laquelle doivent cesser toutes les opérations de l' établissement de crédit en cause. Le retrait d' agrément est notifié dans les mêmes conditions que l' octroi de l' agrément et entraîne la radiation de la liste des établissements de crédit, visée à l' article 44 ci-dessus. Chapitre II : Sanctions pénales

(articles 79 à 91)

Article 79 : Est punie d' un emprisonnement de 3 mois à un an et d' une amende de 5.000 à 100.000 dirhams, ou de l' une de ces deux peines seulement, toute personne qui, agissant pour son compte ou pour le compte d' une personne morale :

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- utilise indûment une dénomination commerciale, une raison sociale, une publicité et, de manière générale, toute expression faisant croire qu' elle est agréée en tant qu' établissement de crédit ou entretient sciemment dans l' esprit du public une confusion sur la régularité de l' exercice de son activité ; - utilise tous procédés ayant pour objet de créer un doute dans l' esprit du public quant à la catégorie d' établissement de crédit au titre de laquelle elle a été agréée. Article 80 : Est punie d' un emprisonnement de six mois à trois ans et d' une amende de 10.000 à 1.000.000 de dirhams ou de l' une de ces deux peines seulement, toute personne qui, agissant pour son compte ou pour le compte d' une personne morale, effectue, à titre habituel, les opérations définies aux articles 1 à 4 ci-dessus sans avoir été dûment agréée en tant qu' établissement de crédit. Toutefois, toute entreprise, quelle que soit sa nature, peut pratiquer les opérations suivantes : 1° consentir à ses contractants, dans l' exercice de son activité professionnelle, des délais ou des avances de paiement, notamment sous forme de crédit commercial ; 2° conclure des contrats de location de logements assortis d' une option d' achat ; 3° procéder à des opérations de trésorerie avec des sociétés ayant avec elle, directement ou indirectement, des liens de capital conférant à l' une d' elles un pouvoir de contrôle effectif sur les autres ; 4° émettre des valeurs mobilières ainsi que des bons ou billets négociables sur un marché réglementé ; 5° émettre des bons et des cartes délivrés pour l' achat auprès d' elle de biens ou de services déterminés. Article 81 : La peine édictée à l' article 80 ci-dessus est applicable à toute personne qui, agissant pour son propre compte ou pour le compte d' une personne morale : - reçoit du public, des fonds à vue ou d'un terme inférieur ou égal à deux ans, sans avoir été dûment agréée en tant que banque ;

- effectue, en tant qu' établissement de crédit, des opérations pour lesquelles elle n' a pas été agréée. Article 82 : Dans les cas prévus aux articles 79, 80 et 81 ci-dessus, le tribunal ordonne la fermeture de l' établissement où a été commise l' infraction et la publication du jugement dans les journaux qu' il désigne, aux frais du condamné.

Article 83 : Quiconque contrevient à l' interdiction prévue à l' article 31 du présent dahir est passible d' un emprisonnement de six mois à trois ans et d' une amende de 10.000 à 500.000 dirhams ou de l' une de ces deux peines seulement.

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Article 84 : Quiconque enfreint les dispositions de l' article 32 du présent dahir est passible d' une amende de 10.000 à 500.000 dirhams. En cas de récidive, le contrevenant est passible d'une amende de 20.000 à 1.000.000 de dirhams.

Est en état de récidive, pour l' application du présent article et des articles 86, 87, 88 et 90 du présent dahir celui qui, après avoir été l' objet d' une condamnation irrévocable pour une infraction antérieure, en commet une autre de même nature dans les douze mois qui suivent la date à laquelle la décision de condamnation est devenue irrévocable. Article 85 : Les dirigeants d' un établissement de crédit qui méconnaissent les dispositions de l' article 47 ci-dessus sont passibles d' un emprisonnement de six mois à deux ans et d' une amende de 10.000 à 500.000 dirhams ou de l' une de ces deux peines seulement. Article 86 : La peine édictée par l' article 84 ci-dessus est applicable à tout actionnaire, personne physique ou morale, qui méconnaît les dispositions de l' article 48 du présent dahir. Article 87 : Sont passibles des peines édictées à l' article 90 ci-dessous, les dirigeants d' une compagnie financière qui méconnaissent les dispositions des articles 93 et 94 du présent dahir. Article 88 : Toute personne qui, en tant que dirigeant d' une entreprise exerçant des activités d' intermédiaire en opérations effectuées par les établissements de crédit, enfreint les dispositions édictées par les articles 96 et 99 du présent dahir est passible des peines prévues à l' article 84 ci-dessus. Article 89 : Est passible d' un emprisonnement d' un mois à un an et d' une amende de 5.000 à 200.000 dirhams ou de l' une de ces deux peines seulement, tout dirigeant d' une entreprise exerçant les activités d' intermédiaire en opérations effectuées par les établissements de crédit qui ne satisfait pas à l' obligation instituée par l' article 100 ci-dessous. Article 90 : Toute personne agissant en qualité de représentant d' un établissement de crédit, de l' une des personnes morales ou filiales visées à l' article 45 du présent dahir ou d' une compagnie financière donne des informations sciemment inexactes à Bank Al-Maghrib, est passible d' une amende de 10.000 à 500.000 dirhams. En cas de récidive, le contrevenant est puni d'une amende de 20.000 à 1.000.000 de dirhams et d'un emprisonnement de trois mois à un an ou de l'une de ces deux peines seulement.

Article 91 : Les auteurs des infractions définies aux articles 79 à 90 ci-dessus, leurs co-auteurs ou complices peuvent être poursuivis sur plainte préalable ou constitution de partie civile, de Bank Al-Maghrib, ou de l' association professionnelle concernée.

Titre IV : Des dispositions diverses et transitoires Mémoire de fin d’études

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Chapitre premier : Compagnies financières

(articles 92 à 95)

Article 92 : Sont considérées comme compagnies financières, au sens du présent dahir, les sociétés qui ont pour activité principale de prendre et gérer des participations et qui, soit directement, soit par l' intermédiaire de sociétés ayant le même objet, contrôlent plusieurs établissements de crédit dont au moins un recevant des fonds du public. Article 93 : Les compagnies financières doivent faire une déclaration d' existence au ministre des finances et adresser copie de ladite déclaration à Bank Al-Maghrib. La déclaration susvisée doit être adressée au ministère des finances par lettre recommandée, au plus tard, 30 jours après la date de prise de contrôle de l'établissement du crédit recevant des fonds du public.

Article 94 : Les compagnies financières sont tenues, dans les conditions fixées par le gouverneur de Bank Al-Maghrib après avis du Comité des établissements de crédit, d' établir leurs comptes, totalement ou partiellement, sous une forme consolidée. Article 95 : Bank Al-Maghrib exerce son contrôle sur les compagnies financières dans les conditions prévues aux articles 45, 46 et 48 du présent dahir.

Chapitre II : Intermédiaires en opérations effectuées par les établissements de Crédit (articles 96 à 100) Article 96 : Est intermédiaire en opérations effectuées par les établissements de crédit toute personne qui, à titre de profession habituelle, met en rapport les parties intéressées à la conclusion de l' une des opérations prévues à l' article Premier ci-dessus, sans se porter ducroire. L' activité d' intermédiaire ne peut s' exercer qu' entre deux personnes dont l' une au moins est un établissement de crédit. Article 97 : Les dispositions des articles 96 à 100 du présent dahir ne visent pas le conseil et l' assistance en matière financière Article 98 : Les intermédiaires en opérations effectuées par les établissements de crédit exercent leur activité en vertu d' un mandat délivré par un établissement de crédit. Ce mandat mentionne la nature et les conditions des opérations que l' intermédiaire est habilité à accomplir. Article 99 : L' exercice de la profession d' intermédiaire en opérations effectuées par les établissements de crédit est interdit à toute personne qui tombe sous le coup des dispositions de l' article 31 du présent dahir. Article 100 : Tout intermédiaire en opérations effectuées par les établissements de crédit qui, même à titre occasionnel, se voit confier des fonds en tant que mandataire des parties, est tenu,

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à tout moment, de justifier d' une garantie financière spécialement affectée à la restitution de ces fonds. Cette garantie ne peut résulter que d' un cautionnement donné par un établissement de crédit habilité à cet effet ou une entreprise d' assurance ou de capitalisation, dûment agréée régie par la législation relative à l' assurance et à la réassurance. Chapitre III : Organisations professionnelles (articles 101 à 103) Article 101 : Tout établissement de crédit soumis au présent dahir est tenu d' adhérer à une association professionnelle régie par les dispositions du dahir du 3 joumada I 1378 (15 novembre 1958) relatif au droit d' association. Les établissements de crédit agréés en tant que banques sont tenus d' adhérer au groupement professionnel des banques du Maroc. Les établissements de crédit agréés en tant que sociétés de financement sont tenus d' adhérer à l' association professionnelle des sociétés de financement. Article 102 : Les statuts des associations professionnelles précitées ainsi que toutes modifications y relatives doivent être approuvés par le ministre des finances, après avis conforme du Comité des établissements de crédit. Article 103 : Les associations professionnelles des établissements de crédit veillent à l' observation, par leurs membres, des dispositions du présent dahir et des textes pris pour son application. Elles doivent porter à la connaissance du ministre des finances et du gouverneur de Bank AlMaghrib tout manquement relevé dans ce domaine. Elles peuvent proposer, selon le cas, soit au gouverneur de Bank Al-Maghrib, soit à la commission de discipline des établissements de crédit, des sanctions à l' encontre de l' un ou plusieurs de leurs membres. Pour les questions intéressant la profession, elles servent d' intermédiaire entre leurs membres d' une part, et les pouvoirs publics ou tout autre organisme national ou étranger d' autre part, et ce à l' exclusion de tout autre groupement, association ou syndicat. Les associations professionnelles étudient les questions intéressant l' exercice de la profession, notamment l' amélioration des techniques de banque et de crédit, la stimulation de la concurrence, la création de services communs, l' introduction de nouvelles technologies, la formation du personnel et les relations avec les représentants des employés. Elles peuvent être consultées par le ministre des finances ou le gouverneur de Bank AlMaghrib sur toute question intéressant la profession. De même, elles peuvent leur soumettre des propositions dans ce domaine.

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Elles sont habilitées à ester en justice lorsqu' elles estiment que les intérêts de la profession sont en jeu et notamment lorsqu' un ou plusieurs de leurs membres sont en cause. Chapitre IV : Autres dispositions diverses (articles 104 à 109) Article 104 : Le ministre des finances peut accorder, après avis conforme du Comité des établissements de crédit , des dérogations individuelles aux règles qui sont fixées dans le cadre de l' article 13 du présent dahir, en faveur de certains établissement de crédit, et ce eu égard à la spécificité de leurs statuts ou à leur mission de service public. Article 105 : Par dérogation aux dispositions du dahir du 8 kaada 1331 (9 octobre 1913) fixant, en matière civile et commerciale, le taux légal des intérêts et le maximum des intérêts conventionnels, tel qu' il a été modifié, le ministre des finances peut, par arrêtés pris en application des alinéas 1 et 2 de l' article 13 du présent dahir déterminer les taux d' intérêt débiteurs et créditeurs applicables aux opérations des établissements de crédit. Article 106 : En matière judiciaire, les relevés de comptes établis par les établissements de crédit selon les modalités établies par le gouverneur de Bank Al-Maghrib, après avis conforme du Comité des établissements de crédit, sont admis comme moyens de preuve entre eux et leurs clients commerçants, dans les contentieux les opposant, jusqu' à preuve du contraire. Article 107 : Toutes les personnes qui, à un titre quelconque, participent à l' administration, à la direction ou à la gestion d' un établissement de crédit, ou qui sont employées par celui-ci, les membres du conseil national de la monnaie et de l' épargne, du Comité des établissements de crédit, de la commission de discipline des établissements de crédit, les personnes chargées, même exceptionnellement, de travaux se rapportant au contrôle des établissements de crédit et, plus généralement, toute personne appelée, à un titre quelconque, à connaître ou à exploiter des informations se rapportant aux établissements de crédit, sont strictement tenus au secret professionnel pour toutes les affaires dont ils ont à connaître à quelque titre que ce soit, dans les termes et sous peine des sanctions prévues à l' article 446 du code pénal. Le gouverneur de Bank Al-Maghrib peut, cependant, dans le cadre de conventions internationales dûment publiées, transmettre des informations aux autorités chargées de la surveillance des établissements de crédit dans d' autres pays. Article 108 : Outre les cas prévus par la loi, le secret professionnel ne peut être opposé à Bank Al-Maghrib et à l' autorité judiciaire agissant dans le cadre d' une procédure pénale. Article 109 : Bank Al-Maghrib organise et gère un service de centralisation des risques et un service de centralisation des incidents de paiement. Les établissements de crédit sont tenus de communiquer à Bank Al-Maghrib tous documents et informations nécessaires au bon fonctionnement de ces services dans les délais et conditions fixés par elle.

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Bank Al-Maghrib peut, par ailleurs, à la demande des organisations professionnelles et après avis conforme du Comité des établissements de crédit, créer et gérer tout autre service d' intérêt commun au profit des établissements de crédit, des entreprises ou des administrations. Chapitre V : Dispositions transitoires (articles 110 à 113)

Article 110 : Les établissements de crédit régulièrement autorisés à recevoir du public des dépôts à vue ou d' un terme inférieur ou égal à deux ans, à la date de publication du présent dahir au Bulletin officiel , sont agréés de plein droit en qualité de banque. Les établissements de crédit ayant fait une déclaration d' existence au ministre des finances et à Bank Al-Maghrib, en vertu des dispositions de l' article 23 du décret royal n° 1067-66 du 10 moharrem 1387 (21 avril 1967) portant loi relatif à la profession bancaire et au crédit et exerçant effectivement leur activité à la date de publication du présent dahir au Bulletin officiel , disposent d' un délai de six mois à compter de cette date pour se conformer aux dispositions des articles 29 et 31 ci-dessus. A l' expiration de ce délai, ils sont agréés au vu de la mise en conformité de leurs statuts et règles de fonctionnement avec les dispositions du présent dahir. Article 111 : Les établissements de crédit recevant des fonds du public doivent se conformer aux dispositions de l' article 32 ci-dessus dans un délai maximum de six mois à compter de la date de publication du présent dahir au Bulletin officiel . Article 112 : Sont abrogés : - le décret royal n° 1067-66 du 10 moharrem 1387 (21 avril 1967) portant loi relatif à la profession bancaire et au crédit ; - le dahir portant loi n° 1-84-145 du 6 moharrem 1405 (2 octobre 1984) relatif aux banques d' investissement. Toutefois, demeurent en vigueur tous les textes réglementaires pris en application du décret royal n° 1067-66 précité, pour toutes les dispositions non contraires au présent dahir. Par ailleurs, les références aux dispositions du décret royal n° 1067-66 précité, sont remplacées par les références aux dispositions correspondantes du présent dahir. Article 113 : Le présent dahir portant loi sera publié au Bulletin officiel.

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