Mémoire Sur L'optimisation Fiscale [PDF]

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Zitiervorschau

Mémoire de fin d’étude Pour l’obtention du diplôme de Master Finance et Fiscalité Sous le thème :

La contribution de l’optimisation fiscale dans l’amélioration de la performance des entreprises marocaines : Cas des PME de la région Fès-Meknès Réalisé par :

Sous l’encadrement de :

MJIDOU Aouatef

REHALI Boujemaa

Membres de Jury :

Président : REHALI Boujemaa Professeur de l'enseignement supérieur à la faculté des sciences juridiques économiques et sociales -Meknès-

Membre : KADOUS Mohammed Professeur de l'enseignement supérieur à la faculté des sciences juridiques économiques et sociales -Meknès-

Membre : CHARBA Abdelkader Professeur de l'enseignement supérieur à la faculté des sciences juridiques économiques et sociales -Meknès-

Année Universitaire : 2019-2020

L’optimisation fiscale dans les PME marocaines -----------------------------------------------------------------------------------------------

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W°w|vtvx Je dédie ce mémoire A mes chers parents Ma mère et mon père pour leur patience, leur sacrifice, leur amour, leur soutien et leurs encouragements. Les mots me manquent pour exprimer toute la reconnaissance, la fierté et le profond amour. A mes frères et sœurs Je vous remercie pour le soutien moral et l’encouragement que vous m’avez accordés dans la réalisation de ce travail. A ma famille, et mes ami(e)s A tout ceux qui ont su m’apporter aide et soutien à tous les moments, je leurs dédie ce travail, reconnaissante et remerciant chaleureusement.

AOUATEF

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REMERCIEMENTS

Je tiens à remercier vivement toutes les personnes qui ont contribué à la réalisation de ce travail de fin d’études. En particulier, ma gratitude et reconnaissance s’adresse à Mr REHALI Boujemaa qui, en dépit de ses obligations professionnelles a bien voulu accepter d’encadrer ce travail. Pour son encadrement, sa disponibilité, ses éclairements, ainsi que pour ses précieux conseils. Mes remerciements s’adressent également à notre coordinateur de master Mr KADOUS Mohammed et à tout le corps professoral qui a contribué à notre formation. Mes vifs remerciements s’adressent aussi à toute ma famille pour leur aide et encouragement. En fin, je remercie tous ceux qui ont contribué de près ou de loin à la réalisation de ce modeste travail.

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Liste des abréviations PME

: Petites Et Moyennes Entreprises

RE

: Rentabilité Economique

EBE

: Excédent Brut d’Exploitation

KPI

: Key Performance Indicator

FR

: Fonds de Roulement

BFR

: Besoin en Fonds de Roulement

TN

: Trésorerie Nette

ROI

: Return of Investment

ROE

: Return on Equity

GE

: Grandes Entreprises

PMI

: Petites Et Moyennes Industries

TPE

: Très Petites Entreprises

ANPME

: Agence Nationale Pour la Promotion de la Petite et Moyenne Entreprise

CGEM

: Confédération Générale Des Entreprises Au Maroc

HCP

: Haut-Commissariat au Plan

PDG

: Président de la Direction Générale

TVA

: Taxe sur la Valeur Ajoutée

TSC/TH

: Taxe de Services Communaux/Taxe d’Habitation

IS

: L’impôt sur les Sociétés

IR

: L’impôt sur le Revenu

COVID-19

: Coronavirus Disease 2019

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Sommaire Dédicace............................................................................................................................ 3 Remerciements ................................................................................................................ 4 Liste des abréviations ...................................................................................................... 5 INTRODUCTION GENERALE ................................................................................... 7 CHAPITRE I : CADRE CONCEPTUEL DE L’OPTIMISATION FISCALE....... 12 Section I : Notion et concept de l’optimisation fiscale .......................................... 14 Section II : Présentation de la performance de l’entreprise ................................... 19 Section III : Généralités sur les PME marocaines ................................................. 28 CHAPITRE II : CONTRIBUTION DE L’OPTIMISATION FISCALE DANS L’AMELIORATION DE LA PERFORMANCE DES PME .................................... 35 Section I : Stratégies et modalités de l’optimisation fiscale .................................. 37 Section II : La démarche de l’optimisation fiscale ................................................ 56 Section III : Le rôle de l’optimisation fiscale dans les PME ................................. 69 CHAPITRE III : ETUDE EMPIRIQUE SUR L’IMPACT DE L’OPTIMISATION FISCALE SUR LA PERFORMANCE DE L’ENTREPRISE .................................. 73 Section I : Présentation générale de l’enquête ....................................................... 75 Section II : Analyse et discussion des résultats de l’enquête ................................. 85 Section III : Recommandations............................................................................ 101 CONCLUSION GENERALE .................................................................................. 104 BIBLIOGRAPHIE .................................................................................................... 108 Table des matières..................................................................................................... 111 Table des illustrations ............................................................................................... 117 Annexes ...................................................................................................................... 119

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INTRODUCTION GENERALE

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L’optimisation fiscale dans les PME marocaines ----------------------------------------------------------------------------------------------Dans un cadre en perpétuelle mutation, caractérisé par la concurrence accrue et l’incertitude, influencé par les effets de la mondialisation et de la technologie, l’entreprise, pour assurer sa continuité et sa survie, est amenée à mieux maîtriser les outils de gestion et à mobiliser ses ressources y compris celles du domaine juridique et fiscal afin de réduire les charges et maximiser les profits. En effet, depuis les années 80 et jusqu’à nos jours, l’importance de la fiscalité dans l’économie nationale, en tant que source de financement des dépenses publiques et en tant que moyen d’interventionnisme, n’est plus à démontrer. De ce fait, il convient de souligné que les règles fiscales affectent aussi bien l’économie en générale que les entreprises en particuliers. Or, si celles-ci ont beaucoup d’impôts et taxes à payer, elles disposent aussi d’un certain nombre d’options et d’avantages fiscaux leur permet de rechercher le traitement fiscal le plus avantageux. L’optimisation fiscale, a pour origine d’une part, l’omniprésence de la fiscalité dans la vie de l’entreprise avec toutes ses répercussions, qu’il faut prévoir. D’autre part la faculté de procéder à des options et choix fiscaux, dont le but est la recherche de sécurité fiscale par le respect des règles et dispositions fiscales, et la recherche de l’efficacité fiscale, et cela par la technique de l’optimisation fiscale qui suppose une bonne connaissance de la fiscalité et l’utilisation optimale des options et solutions avantageuses pour l’entreprise. L’optimisation fiscale est donc une nécessité aujourd’hui évidente qui s’impose à l’entreprise en général et les PME en particulier pour pouvoir maîtriser la fiscalité et la manipuler aux mieux de leurs intérêts. Toutefois, l’entreprise se heurte dans sa recherche de l’optimisation fiscale à un cadre juridique qui constitue un ensemble des règles génératrices d’impôts dont le non-respect exposerait l’entreprise à des sanctions en cas de vérification. Par la multiplicité, la complexité et l'instabilité de ses textes, la fiscalité génère de plus en plus des risques. Elle paraît comme une préoccupation quotidienne et souvent irritante dont la maîtrise est difficile, dans la mesure où toute décision est porteuse d’incidences fiscales. Il s’avère donc nécessaire de développer une nouvelle fonction vu l’impact de la fiscalité sur la vie de l’entreprise. Elle doit permettre, d’une part, d’aider la structure à mieux gérer le paramètre fiscal et, d’autre part, de mesurer et de maîtriser leur impact sur la performance de l’entreprise notamment la performance financière et fiscale.

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L’optimisation fiscale dans les PME marocaines ----------------------------------------------------------------------------------------------L’objectif de notre recherche est de mettre en lumière l’importance de l’optimisation fiscale dans l’amélioration de la performance des PME marocaines et ce à l’aide d’une étude empirique sur le terrain auprès d’un échantillon de cette catégorie d’entreprise en utilisant le questionnaire comme instrument principal d’investigation, et tenter d’en tirer les résultats de la pratique de l’optimisation fiscale pour alléger de la charge fiscale et atteindre la bonne performance.

Intérêt de la recherche : Parmi les raisons ayant motivé notre choix à étudier ce présent th²ème de mémoire, nous obtenons : 

Intérêt théorique : Le présent travail cherche à approfondir la connaissance théorique et académique dans le domaine financier et plus particulier le niveau fiscal afin de préciser les apports de la gestion fiscale efficace sur l’amélioration de la rentabilité de l’organisation marocaine.



Intérêt managérial : Cette recherche présente un intérêt particulier puisqu’elle cherche à monter aux managers des PME marocaines les modalités et les techniques de l’optimisation de la variable fiscale afin d’améliorer leur performance.



Intérêt pratique : Cette étude vise à analyser la réalité de l’optimisation fiscale et son impact sur l’efficacité fiscale dans un cadre juridique complexe et instable.

C’est un sujet d’actualité qui souci l’intérêt continu des chercheurs et managers des entreprises marocaines. Pour Mieux appréhender ce travail, on va se concentrer sur les PME, à la raison qu’elles dessinent la majorité du tissu marocain, et grâce à la contrainte de la situation actuelle liée à la pandémie de covid-19 je vais limiter mes recherches uniquement sur celles situées à la région de Fès-Meknès.

Problématique de la recherche : Dans ce projet nous nous focaliserons sur la compréhension des mécanismes fiscaux qui seront nécessaires pour qu’une entreprise pourra optimiser sa charge fiscale afin d’être compétitive. Raison pour laquelle dans notre travail de recherche nous nous posons la problématique suivante :

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L’optimisation fiscale dans les PME marocaines ----------------------------------------------------------------------------------------------Dans quelle mesure l’optimisation fiscale contribue – t – elle à l’amélioration de la performance des PME marocaines ? Pour mener à bien cette étude, notre problématique s’articule autour des questions suivantes : 

Quel est l’intérêt du recours à l’optimisation fiscale ?



Dans quelle mesure les PME marocaines pratiquent-elle l’optimisation fiscale ?



Quelle est la contribution de l’optimisation fiscale dans la réalisation des objectifs des PME marocaines ?



Quelle est la perception des chefs des PME marocaines eu égard de l’optimisation fiscale ?

Hypothèses de recherche : Afin de répondre à la question principale de recherche, et vu de la revue de la littérature sur notre thématique, on pose les principales hypothèses suivantes : La première hypothèse stipule que l’optimisation fiscale occupe une place déterminante dans les entreprises le plus performante dans le monde. Car elle est porteuse des nouveaux comportements et compétences nécessaires à la gestion de l’aspect fiscal. La deuxième hypothèse consiste à vérifier que les chefs des PME ne perçoivent pas l’optimisation fiscale comme une solution et un moyen, voire même une nécessité pour une gestion efficace et efficience de leur variable fiscale. La troisième hypothèse suppose que malgré les efforts que les managers déploient en matière de l’optimisation fiscale pour atteindre la bonne performance, ils demeurent insuffisants, car ils ne sont pas renforcés par des compétences comportementales et communicationnelles nécessaires.

Méthodologie de recherche : Pour répondre à notre problématique, nous avons adopté une approche hypothéticodéductive et une démarche quantitative basée sur une enquête par un questionnaire. Les données et les informations recueillies seront dépouillés et synthétisés. Il s'agit donc de

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L’optimisation fiscale dans les PME marocaines ----------------------------------------------------------------------------------------------confirmer ou d'infirmer les hypothèses posées au départ, en essayant de répondre aux différentes questions soulevées lors de la présentation des fondements de notre recherche. L’objectif de cette recherche est de mettre en évidence les incidences de l’optimisation de la variable fiscale dans l’amélioration de la performance des PME marocaines. Pour atteindre cet objectif central, nous allons organiser notre mémoire en trois chapitres : D’abord, dans le premier chapitre nous allons approfondir la connaissance théorique dans le domaine financier et plus particulier le niveau fiscal à travers une large revue de la littérature sur la question de l’optimisation fiscale, la performance de l’entreprise en général. Ensuite, dans le deuxième chapitre nous allons traiter les techniques et modalités de l’optimisation fiscale dans la mesure où il présente quelques exemples d’optimisation fiscale offerts par la législation aux entreprises pour être plus compétitive, ainsi qu’une démarche de leur appréciation. Enfin, dans le troisième chapitre nous aborderons une enquête par questionnaire destinées aux managers des PME de la région de Fès-Meknès pour décrypter leur perception sur l’optimisation fiscale.

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Chapitre 1 : cadre conceptuel et théorique de l’optimisation fiscale et la performance de l’entreprise

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Introduction Le développement de l’entreprise nécessite une bonne gestion financière, commerciale, budgétaire, et bien entendu qui suppose une bonne gestion de la variable fiscale puisque « Mieux gérer sa fiscalité, c’est mieux gérer ses finances ». La charge fiscale constitue une préoccupation continue des managers des entreprises. De ce fait, leur comportement vis-à-vis de la fiscalité s’est développée, en cherchant à le maitriser, le prévoir, et le gérer aux lieux de ses intérêts, dans cette optique, l’attitude de l’entreprise ne doit pas être simplement curatif, mais également préventif, voir même offensif1. Dans ce chapitre, on tentera à mettre en lumière le point sur le concept de l’optimisation fiscale dans un premier lieu, puis on mettra l’accent sur la notion de la performance de l’entreprise et en dernier lieu, nous traiterons des généralités sur les PME au Maroc.

1

J.  LORENZONI  «  Du  bon  usage  de  la  gestion  et  optimisation  fiscale  par  l’expert‐comptable  dans  les  TPE  »,  Mémoire pour l’obtention du diplôme d’expertise comptable, France, 2001, P 13. 

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Section I. Notion et concept de l’optimisation fiscale Toute entreprise doit supporter les conséquences et les effets de la variable fiscale dans la composition de ses stratégies voire même pratiquer une optimisation fiscale. Cependant, il existe dans l‘esprit des dirigeants des entreprises une certaine confusion entre optimisation fiscale, évasion fiscale et fraude fiscale. Dans un souci de clarté, il nous appartient de définir la notion de l’optimisation fiscale dans son contexte légal comme une nouvelle technique de gestion fiscale.

I.

Définition de l’optimisation fiscale : Le droit fiscal est un droit certes contraignant dans son esprit, rigoureux dans ses

principes, mais laissant tout de même une marge de manœuvre dans son application. Pour la mise en œuvre de ses propres règles, il appartient au contribuable de chercher dans la loi l’avantage fiscal appréciable en choisissant bien parmi différentes options possibles. Différents auteurs ont essayé de définir ce concept de l’optimisation fiscale. Celle-ci se distingue clairement de l’évasion et de la fraude fiscale. Cette distinction se trouve aussi bien au niveau de son fondement légal qu’au niveau de ses finalités. Selon V. BESANCON (2000), « L’optimisation fiscale peut être définie comme l’emploi de procédés légaux, dans le but de minimiser la charge fiscale que le contribuable aurait normalement supportées2». Selon R. YAICH (2001), « l’optimisation fiscale consiste à minimiser principalement l’impôt sur les bénéfices afin de maximiser le résultat net après impôt dans le contexte des contraintes économiques de l’entreprise3 ». Selon J. ROSSIGNOL (2010), « l’optimisation ne peut logiquement trouver sa place que subsidiairement par rapport à la gestion du risque fiscal. Une entreprise ne peut en effet chercher à optimiser la dimension fiscale de ses opérations sans maîtriser préalablement le risque fiscal4 ».

2

V. BESANCON « Optimisation fiscale et abus de droit : l’exemple des entreprises dans la jurisprudence depuis  1994  »,  Mémoire  en  vue  de  l’obtention  du  D.E.A.  de  droit  des  affaires,  Université  ROBERT  SCHUMAN,  STRASBOURG III, 2000.  3 R. YAICH « Fiscalité et performance de l’entreprise, rôle de l’expert‐comptable », RCF N°52, 2001, P 22.  4  Fiscalité et responsabilité globale de l’entreprise : Jean‐Luc Rossignol, dans Management & Avenir 2010/3 n°33,  pages 175 à 186. 

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L’optimisation fiscale dans les PME marocaines ----------------------------------------------------------------------------------------------Rossignol (2000) suggère que « l’entreprise dispose d‘un ensemble de choix fiscaux qui permette, dans la limite des dispositions fiscales, d‘optimiser la gestion de sa fiscalité5 ». Lasser (1948) ainsi que Macwilliam (2004) définissent la gestion fiscale comme étant « un processus légal qui permet de réduire le montant de l‘impôt à payer6». Selon J.C. PAROT (2003), « la gestion fiscale consiste dans l’ensemble des actions et décisions prises par l’entreprise pour maîtriser Et réduire sa charge fiscale avec la plus grande efficacité et sans l’exposer à des risques supérieurs à l’économie qu’elle a pu réaliser7 ». Frédéric Boukobza8 (1995) « L’optimisation fiscale consiste à tirer avantage, dans le cadre de la loi9 des disparités fiscales locales afin d’éviter qu’un coût fiscal prohibitif ne fasse perdre de son intérêt à l’opération de localisation envisagée ». Donc on remarque que la majorité de ces auteurs estiment que l’optimisation fiscale consiste à minimiser l’impôt toute en respectant les obligations fiscales. Ainsi on peut définir l’optimisation fiscale comme étant la technique qui permet de maitriser, prévoir, agir l’impôt et moduler son importance, tout en respectant la législation en vigueur. De ces définitions, on peut dégager les fruits de l’optimisation fiscale : Réduire le montant de l’impôt à payer ; Différer le paiement de l’impôt : ce qui permet de remettre le paiement de l’impôt ; Prévoir le montant de l’impôt : ce qui évite la surprendre de la trésorerie de l’entreprise ; Prévenir le risque fiscal : ce qui permet à l’entreprise d’éviter le paiement des compléments d’impôts et des pénalités en cas de contrôle fiscal.

5

J. L. Rossignol, 2000, cité par, I.B. Daoud et M. Ali Omri, Divergences comptabilité ‐ fiscalité, gestion fiscale et  gestion des résultats en Tunisie, publié dans "Comptabilités, économie et société, Montpellier : France 2011" p:7    6 K. Macwilliam ; 2004, cité par, I.B. Daoud et M. Ali Omri, 2011, Op.cit. P :7  7   J.C.  PAROT,  cité  par  Y.  ELFELAH  in  « la  gestion  fiscale  des  entreprises  (cas  de  la  Tunisie).  Mémoire  de  fin  d’études de troisième cycle spécialisé en finances publiques, option fiscalité 2003, P:8.  8   FREDERIC  BOUKOBZA  « l’optimisation  fiscale  et  localisation ».  Revue  internationale  de  droit  comparé/année  1995/47‐2/PP:385‐402  9   Sous  réserve  que  la  voie  fiscale  choisie  ne  soit  ni  artificielle,  ni  abusive,  ce  qui  permet  de  la  différencier  de  l’évasion fiscale et de la fraude fiscale. 

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II.

Distinction entre l’optimisation fiscale, la fraude et l’évasion fiscale Si la définition de l’optimisation fiscale, évoquée ci-dessus, souligne l’objectif ultime

de celle-ci, est d’aboutir à une performance fiscale. Cependant, il est nécessaire de distinguer entre l’optimisation fiscale, l’évasion et la fraude fiscale. Jusque-là, il y a une grande confusion entre ces trois aspects, surtout dans la volonté de simplifier le poids de l’impôt. Contrairement à l’évasion et à la fraude fiscale, l’Etat incite les entreprises à pratiquer l’optimisation fiscale par le biais d’incitation et choix entre les différentes options offertes par le droit fiscal. Par ailleurs toute opération commerciale ou industrielle fait appel à plusieurs techniques juridiques qui mettent en jeux des régimes fiscaux différents. Ainsi, l’optimisation fiscale se distingue nettement de l’évasion et de la fraude fiscale.

II.1) Notion de la fraude fiscale La fraude fiscale est définie comme : « une violation directe et volontaire de la loi fiscale. C’est une soustraction frauduleuse ou une tentation de se soustraire frauduleusement à l’établissement ou au paiement total ou partiel de l’impôt10 ». La fraude fiscale consiste en une transgression des dispositions fiscales par recours à des actes illégaux afin d’éluder l’impôt dû au trésor. La fraude fiscale consiste en « une dissimulation volontaire à l’égard de l’administration fiscale, d’actes, de biens (ou de leur valeur) de recettes ou de revenus permettant à celui qui la pratique de se soustraire au paiement de l’impôt normalement dû11». On peut dire que la fraude s’assimile à une action de mauvaise foi accomplie dans le but de tromper. Bien que l’optimisation fiscale et la fraude fiscale ont le même objectif de minimiser la charge fiscale, mais les moyens utilisés sont radicalement différents.

II.2) Notion d’évasion fiscale A l’opposé de la fraude fiscale, l’évasion fiscale peut être définie: « comme un acte qui consiste à éluder l’impôts sans violer la loi, en tirant profit des failles du système fiscal ou en

10 11

M.ABOULHASSAN et al. « La fraude fiscale au Maroc » ; ARABIAN AL HILAL, 1996, P : 10.    J. SHMIDT : « L’entreprise devant l’impôt » Bordas connaissances 1972, P : 119   

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L’optimisation fiscale dans les PME marocaines ----------------------------------------------------------------------------------------------se soustrayant à l’imposition en faisant passer ses bien ou sa personne à l’étranger dans des paradis fiscaux12» . Selon Cozian l’évasion fiscale est « le fait d’échapper, totalement ou partiellement à l’impôt en utilisons des procédés ou des montages licites. Elle se confond dès lors avec l’habilité fiscale13». Il est donc fondamental de souligner que l’optimisation fiscale n’est synonyme ni de fraude, ni d’évasion fiscales. Gérer la fiscalité c’est maitriser les rouages du droit fiscal, en usant des facultés, des options et des avantages accordés, sans dépasser les limites de la légalité.

III.

Les limites de l’optimisation fiscale : Les spécialistes en fiscalité dans son recherche de l’optimisation fiscale doivent faire

en sorte que l’habilité fiscale dont il fait preuve et les montages juridiques et fiscaux qu’il propose ne soient interprétés par l’administration fiscale comme constituant un abus de droit ou un acte anormal de gestion puisque les deux constituent les principales limites de l’optimisation fiscale.

III.1) La théorie de l’abus de droit : Toute entreprise est libre de sa gestion tant que cette liberté n’est pas pour but de frauder la loi. L’abus de droit est défini comme étant14 « le péché des surdoués de la fiscalité, ceux qui ne manque pas imagination et d’audace pour réaliser des montages artificiels afin de se soustraire à l’impôt ». La théorie d’abus de droit se réfère donc à la répression du comportement du contribuable. Est-ce que qui use certain man œuvre ? Et d’un habilité fiscal pour éluder l’impôt. Abus de droit, au sens de la législation fiscale, recouvre deux comportements qui sont bien distincts :

1.a) La simulation : Tantôt comme simulation, abus de droit peut consister en une tricherie ou un mensonge juridique destiné à tromper le fisc. La simulation par acte fictif recouvre les cas où, tout en donnant l’impression d’être tenues par un accord, les parties n’ont en réalité pas 12

M.ABOU LHASSAN, « La fraude fiscale au Maroc », P : 10    M. Cozian. Précis de la fiscalité des entreprises ; Lexis NexisLitec, 2008, P : 549.    14  M.COZIAN, Les grands principes de la fiscalité des entreprises, 2eme Ed. LITEC, 1986.    13

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L’optimisation fiscale dans les PME marocaines ----------------------------------------------------------------------------------------------entendu contracter ; le contrat n’est en fait qu’une « coquille vide » destinée à tromper les tiers15.

2.b) Une fraude à la loi Il y a fraude à la loi lorsque le contribuable procède à des montages artificiels dans le but de contourner une règle fiscale contraignante16. Comme l’exemple d’une entreprise dont le siège social se trouve dans les provinces Sahariennes ou il a le paradis fiscal mais ses activités s’exercent en totalité ailleurs. Il est donc essentiel pour, les entreprises notamment, de motiver explicitement et de façon adéquate leurs transactions dans les contrats qu’elles passent. Une prise en compte des motifs d’un contrat très en amant du processus permettra d’assurer sa justification et sa défense en cas de contrôle.

III.2) La théorie d’acte anormale de gestion L’acte anormal de gestion est celui qui met une dépense ou une perte à la charge de l’entreprise ou qui la prive d’une recette sans être justifiée par les intérêts de l’exploitation commerciale17. Toutefois, elle peut invoquer la théorie de l’acte anormale de gestion lorsque l’entreprise réalise une opération contraire à l’intérêt de sa gestion et susceptible de minimiser l’impôt normalement dû. « Est considéré comme acte anormal de gestion, toute décision qui a pour contrepartie un avantage fiscal illégitime »18. Avec cette théorie, il ne s’agit plus de remette en cause les situations juridiques voulues par l’entreprise, mais il s’agit de vérifier que les décisions de l’entreprise ayant une répercussion fiscale ont bien été prises dans l’intérêt de celle-ci. Il faut donc que la minoration de l’actif net entraînée par la décision soit compensée par une contrepartie19.

15

 A. ALMANSOURI, « La pratique de la gestion et l’audit fiscal pour les PME », 2016, P : 26     R. ETTOR ; « gestion fiscale des entreprises marocaines », Universitaires européenne ; 2011 ; P : 26   17  P. SERLOOTEN ; « Droit fiscal des affaires » ; Dalloz ; Paris 2001 ; P : 34    18 R CHOTIN « Le fisc, la petite entreprise et l’expert‐comptable : jeux d’acteurs et stratégies judicieuses » Paris  Librairie Général de droit et de jurisprudence 1994, P : 116    19 P SERLOOTEN : « Précis de droit fiscal de l’entreprise » Editions Montchrestien, 1993, P : 22  16

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Section II : Présentation de la performance de l’entreprise L’objectif de l’optimisation fiscale est la réalisation de la performance fiscale. Cette notion de la performance est un des fondements de recherches effectuées en sciences de gestion. Ces recherches envisageaient à améliorer la performance des entreprises et des organisations. Mais ils n’ont pas abouti à une définition universelle et unanime de concept. Nous traiterons dans cette section de diverses définitions de performance, ensuite nous essayerons de présenter les indicateurs permettant de mesurer la performance de l’entreprise.

I.

La notion de performance : concept complexe et difficile à définir Parler de concept de performance nous amène tout d’abord aux sources historiques du

mot. Selon PESQUEUX20 le mot performance provient de l’ancien français performer qui signifiait « accomplir, exécuter », au 13ème siècle. Le verbe anglais to performa apparaît au 15ème siècle avec une signification plus large. C’est à la fois l’accomplissement d’un processus, d’une tâche, mais aussi les résultats obtenus ainsi que le succès dont on peut se prévaloir. Par ailleurs, selon BOURGUIGNON « le terme « performance », avant d’être approprié par les entreprises, était essentiellement utilisé dans deux champs spécifiques : le sport pour préciser les résultats d’une compétition ou d’une course, et le mécanique pour préciser les potentialités et les capacités techniques d’une machine21 ». Donc il s’agit d’un concept générique et polysémique qui varie selon le contexte, le domaine d’activité, les objectifs escomptés et les stratégies déployées par l’organisation et son dirigeant. Dans le domaine de gestion, la performance est acceptée plus ou moins comme la réalisation des objectifs de l’organisation, ou même de leur dépasser.

20

 Pesqueux Y. (2004) « la notion de performance globale » 5èmeforum international sur « la performance globale  de l’entreprise ». Université Tunis Carthage, 1‐2 décembre.     21   Bourguignon  A.  (1997),  « sous  les  pavés,  la  plage…  ou  les  multiples  fonctions  du  vocabulaire  comptable :  exemple la performance », comptabilité contrôle, audit, Vol,1, pp : 89‐101. 

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L’optimisation fiscale dans les PME marocaines ----------------------------------------------------------------------------------------------Selon Schier et Saulquin22, « la performance est une notion polarisée sur le résultat annoncé, mais elle véhicule en plus un jugement de valeur sur le résultat finalement obtenu (positif ou négatif) et la démarche qui a permet de l’atteindre ». Cependant, autres notions proches à ce terme (efficience, efficacité) qui se mélange parfois avec la performance. En effet, selon Saulquin et schier23 (2007): « le concept de performance possède ainsi autant de significations qu’il existe d’individus ou de groupes qui l’utilisent. Pour un dirigeant, la performance pourra être la rentabilité ou la compétitivité de son entreprise ; pour un employé, elle pourra être le climat de travail ; et pour un client, la qualité de service rendus. La multiplicité des approches possibles en fait un concept surdéterminé, et curieusement, il demeure indéterminé en raison de la diversité des groupes qui composent l’organisation ». Toutefois, actuellement le mot performance est devenu un terme courant intégrant divers aspects de nos sociétés, créant ainsi une dévotion de la performance24. Ainsi Bourguignon25 explique aussi dans ce sens que l’emploi du terme performance dans les domaines de la gestion indique divers sens qu’il a essayé de rassembler en trois classes qui se basent sur le sens initial du terme. 

Performance « résultat » qui doit être rapprochée d’un référentiel (l’objectif).

La performance représente « le niveau de la réalisation des objectifs ». 

Performance « action » qui permet de distinguer la compétence (capacité

d’agir, de réaliser une production) de la performance (production réelle). Il y aurait performance dès qu’il serait possible de constater le passage d’une potentialité à une réalisation. Cette acceptation de la performance relèverait ainsi du processus et non du seul résultat. 

Performance « succès », n’étant pas immédiatement l’attribut de la

performance car il ne faut pas tenir compte du caractère plus ou moins ambitieux de 22

  Schier  J.  et  Saulquin.G  «  Responsabilité  sociale  des  entreprises  et  performance,  complémentarité  ou  substituabilité ? » La Revue des sciences de Gestion, 2007/In°223 P57à 65.   23  Schier J. et Saulquin.G (2007), op cit.  24  Bessire D. (1999), « Définir la performance ? », comptabilité contrôle audit vol 2, pp 127‐150.  25  Bourguignon A. (1995), « Peut‐on définir la performance ? », Revue Française de comptabilité, juillet – août.  

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L’optimisation fiscale dans les PME marocaines ----------------------------------------------------------------------------------------------l’objectif fixé et des conditions sociales d’appréciation d’un succès et donc introduire les catégories d’un jugement d’évaluation au regard d’un référentiel. « Une performance n’est pas bonne ou mauvaise en soi. Un même résultat peut être considéré comme une bonne performance si l’objectif est ambitieux ou une mauvaise performance si l’objectif est modeste ». Nous pouvons conclure que, la notion de performance dans le domaine des sciences de gestion porte à la fois l’idée d’un processus, d’une action, et celle de résultat. De manière simple la performance est le résultat d’une action autrement dit c’est une évaluation postérieure des résultats obtenus. En autre regard, la performance peut être considérée comme un processus qui mène au succès. Enfin, la performance peut être appréhendée comme une approche théorique qui repose sur plusieurs aspects. En somme, la performance peut être considérée comme « un noyau dur » qui a la capacité à absorber

plusieurs

sens,

qui

peut

être

utilisé

dans

plusieurs

domaines.

Depuis plus de trente ans, le concept performance a également connu des changements, des évolutions fondamentales sur son acceptation managériale. Aujourd’hui, une entreprise performante c’est une entreprise qui a la meilleure image de marque, qui a la meilleure satisfaction clientèle, qui réussit à sauvegarder et valoriser ses compétences humaines etc.

I.1) La performance financière La performance financière est resté pendant longtemps, la référence en matière de performance et d’évaluation d’entreprise. Elle doit être efficace et efficiente. L’efficience met en rapport des résultats obtenus avec des moyens mis en œuvre. Du point de vue financier, on parle de rentabilité et profitabilité.

1.a) La rentabilité « La rentabilité est l’aptitude d’une entreprise à générer des bénéfices. Les informations transmises par le calcul de la rentabilité n’ont pas la même signification selon

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21

L’optimisation fiscale dans les PME marocaines ----------------------------------------------------------------------------------------------que l’on soit associé ou dirigeant »26. El existe deux types de rentabilité à savoir économique et financière.

i. La rentabilité économique La rentabilité économique mesure la rentabilité des capitaux engagés, c’est-à-dire la capacité de l’entreprise à générer des bénéfices à partir des capitaux investis. Elle représente la rentabilité des capitaux investis, et elle est indépendante de la structure de financement car le résultat d’exploitation est indépendant de la manière dont est financé l’entreprise. « La rentabilité économique est le rapport du résultat d’exploitation à l’actif économique de l’entreprise. L’actif économique est égal aux actifs immobilisés de l’entreprise augmenté de son besoin en fonds de roulement27 ».

ii. La rentabilité financière La rentabilité financière mesure la rentabilité des capitaux propres, c’est-à-dire, la capacité de l’entreprise à rémunérer les associés. Pour attirer des investisseurs ou ne pas perdre les associés actuels. L’entreprise a pour objectif de maximiser cet indicateur. A la différence de la (RE), la rentabilité financière tient compte du financement de l’entreprise car les charges financières sont comprises dans le résultat. Cet indicateur est le rapport entre le résultat de l’exercice et les capitaux propres.

1.b) La profitabilité La profitabilité d’une entreprise est sa capacité à générer des profits à partir de son activité. C’est le rapport entre un résultat et ses ventes. Le taux de profitabilité est donc à égal le résultat net sur le chiffre d’affaire. Le résultat à prendre en compte peut être : le résultat de l’exercice obtenu dans le compte de résultat (produits et charges), l’EBE, résultat d’exploitation, résultat courant avant impôt.

I.2) La performance fiscale La finalité de chaque entreprise est de minimiser ses coûts en payant le moins d’impôt possible. Dans ce cas l’entreprise doit être performante fiscalement. 26 27

Http : www.maxicours.com.   J. BERK, P. DEMARZO : « Finance d’entreprise », 2éme édition, 2011, p. 43 

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L’optimisation fiscale dans les PME marocaines ----------------------------------------------------------------------------------------------La performance fiscale est le résultat d’une bonne gestion de la variable fiscale, elle vise à neutraliser le risque fiscal et de faire bénéficier de tous les avantages et les opportunités accordés par la législation fiscale en vigueur. La mesure de la performance fiscale de l’entreprise évalue l’adéquation des décisions fiscale avec la réalisation des objectifs de l’entreprise pour aboutir à une bonne gestion de la variable fiscale. Cette mesure qui s’opère par le biais de l’audit fiscal, s’effectue par référence à des critères de régularité et d’efficacité fiscale (traiter dans le chapitre suivant).

II.

Le pilotage de la performance

Dès que la performance est devenue un véritable enjeu essentiel pour le contrôle de gestion, il sera nécessaire de mesurer, piloter, et surtout indiquer sur les performances réalisées au travers des différents niveaux de l’entreprise (individuelle, groupes). Plus simplement, il fallait mesurer cette performance.

II.1) Pourquoi mesurer la performance ? Durant quelques décennies, la plupart des entreprises n’avaient pas besoin de mesurer sa performance, car leurs managements et leurs opérations pouvaient se dérouler en eau calme dans l’ensemble, et presque tout le monde fonctionnent sur le pilotage classique et modeste des activités des entreprises. Mais le phénomène de la mondialisation et les changements majeurs du monde industriel ainsi que la technologie ont modifié la vision. C’est dans ce contexte qu’a progressivement émergé la notion de mesure de la performance et de l’efficacité opérationnelle, laquelle suppose que les dirigeants et leurs équipes de direction agissent désormais avec cohérence. Actuellement, la mesure de la performance devient l’un des seuls terrains possibles d’évaluation, de comparaison et de choix qui permettent à la fois de réduire les décisions arbitraires et finalement informer sur la pertinence des organisations et leurs programmes. Donc l’objectif de mesurer la performance est de motiver le comportement qui mène à l’amélioration continue de la satisfaction du client de la flexibilité et de la productivité de

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23

L’optimisation fiscale dans les PME marocaines ----------------------------------------------------------------------------------------------l’organisation, ainsi tous ce qui est mesuré sera amélioré, ce qui attire l’attention, principalement lorsque des récompenses sont attachés à ces mesures.

II.2) Les critères de la performance Quelle que soit l’approche retenue pour définir la performance, cette dernière est associée à trois principes fondamentaux qui lui sont sous-jacents : l’efficacité, l’efficience, la pertinence. 

L’efficacité qui renvoie à l’aptitude de l’entreprise à atteindre ses objectifs. Elle est définie en rapportant les résultats aux objectifs.



L’efficience qui met en relation les résultats et les moyens utilisés pour les atteindre.



La pertinence qui met en relation les objectifs ou les moyens avec les contraintes de l’environnement. La pertinence permet d’évaluer la performance dans le domaine stratégique. Autrement dit, l’avantage concurrentiel à partir d’une appréciation entre l’adéquation des éléments de l’offre (qui créent la valeur) et les attentes du marché.

Ainsi, lorsque la performance est attendue comme le résultat d’une action (évaluation ex post des résultats obtenus), l’analyse de la mesure sera principalement orientée sur la capacité d’une entreprise à atteindre ses objectifs. Lorsque la performance repose sur une appréciation des processus mis en œuvre (mode d’obtention du résultat), son évaluation nécessite d’intégrer dans l’analyse les conditions d’obtentions du résultat. Enfin, lorsque la performance traduit le succès d’une action, elle apparaît comme une construction sociale. Dans ce cas la performance devient une notion contingente interprétée différemment selon les attentes des parties prenantes. Ainsi, le concept de performance est indissociable d’autres notions telles que l’efficacité, l’efficience, la pertinence28.

Pour résumer tout cela, un modèle global peut-être

présenté, il s'agit du modèle de Gilbert (1980) qui se décline à travers le triangle de la performance.

28

 HEMMI.M, MARGHICH.A, (2016) : « contrôle de gestion » Edition1, El Maarif Al Jadida‐Rabat. 

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L’optimisation fiscale dans les PME marocaines ----------------------------------------------------------------------------------------------Figure 1: Modèle de Gilbert sur la performance (1980) Objectifs

Efficacité

Pertinence

Résultats

Moyens

Efficience Source : Filleau et Marques-Ripoul. Les théories de l’organisation et de l’entreprise, édition Ellipses, Paris, 2000, p.20.

D’après le triangle ci-dessus, il est clair que :  La pertinence mesure l’adéquation entre les objectifs et les moyens mobilisés.  L’efficacité est la capacité à atteindre les résultats fixés indépendamment des moyens utilisés.  Et enfin, l’efficience est la capacité à atteindre les résultats de manière optimale en prenant en compte l’économie des ressources.

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25

L’optimisation fiscale dans les PME marocaines -----------------------------------------------------------------------------------------------

III.

Les indicateurs de la performance : De nombreux entreprises mettent en place des indicateurs de la performance à tous les

échelons, puisque et selon un adage anglophone qui dit « You can’t improve, what you don’t measure », c’est-à-dire que vous ne pouvez pas améliorer ce qui vous ne mesurez pas. Les indicateurs de performance d’une entreprise ou KPI (Key Performance Indicator) sont à la fois des outils qui mesurent la santé d’une entreprise et des aides à la prise de décision pour assurer sa pérennité. On distingue les indicateurs financiers à savoir « le chiffre d’affaires, cashflow et besoin en fonds de roulement, etc. », des indicateurs non financiers comme « les indicateurs sociaux, organisationnels, commerciaux, etc. ».

III.1) Les indicateurs financiers La mesure la plus facilement disponible est sans doute le résultat comptable de l’entreprise, tel qu’il apparaît dans les états financiers légaux. Ainsi, la structuration du compte de résultat en soldes intermédiaires de gestion offre des possibilités d’analyse supplémentaires. Elle permet de dégager des indicateurs d’activité (par exemple le chiffre d’affaires, la marge commerciale et la production de l’exercice) et des indicateurs de marge (les résultats d’exploitation, financier, et exceptionnel), ainsi que l’excédent brut d’exploitation, et le résultat avant impôt. Cependant, ces indicateurs sont traités dans le tableau annexe1 : le fonds de roulement(FR), le besoin en fonds de roulement(BFR), la trésorerie nette(TN), le seuil de rentabilité, la marge commerciale, le ROI (Return Of Investment), le ROE (Return On Equity), (voir l’annexe 1).

III.2) Les indicateurs non financiers 2. a) La satisfaction du client Selon JOHNSTON et LYTH, « la satisfaction est degré d’accord entre les attentes du client et la qualité du service perçue par le client29 ». Ainsi la satisfaction serait fonction d’une différence. Cet indicateur est très important pour le responsable commercial qui doit mesurer le degré de satisfaction de ses clients afin de les fidéliser.

29

JOHNSTON, LYTH, Marketing Management, 10ème édition, Public Union, Paris, 2001, p. 533. 

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L’optimisation fiscale dans les PME marocaines -----------------------------------------------------------------------------------------------

2.b) Le service après-vente Le service après-vente est un service de l’entreprise, assurant la mise en marche, l’entretien et la réparation d’un bien que cette entreprise a vendu ou pas. Il est souvent réduit à la notion d’intervention technique mais il inclut l’ensemble des services associés aux biens concernés, réalisés après la vente.

3.c) L’innovation Les entreprises mènent des activités de recherche et développement afin d’améliorer leurs capacités de production, la qualité, notamment environnementale, de leur production, ou afin de créer de nouveaux biens et services, si possible en accord avec les orientations du marketing, l’innovation est un élément majeur de la croissance et du développement.

4.d) Le taux de pénétration C’est le pourcentage d’acheteurs qui achètent la marque considérée au moins une fois au cours de la période. La performance est mesurée ici par, le rapport entre la population touchée par notre marque et la population de référence. Donc la performance et l’efficacité ne sont plus uniquement considérées comme de belles intentions, mais comme des réalités quotidiennes et incontestables qui se vivent sur le terrain30. Cependant, l’entreprise doit faire une synthèse des principaux indicateurs adéquats pour qu’elle soit performante et puisse atteindre ses objectifs. Il existe d’autres indicateurs non financiers pour le pilotage de la performance que nous n’avons pas pu analyser dans le présent travail comme : le nombre de réclamations etc.

30

 VOYER, Pierre (1999) « Tableaux de bord de gestion et indicateurs de performance » 2ème édition presse de  l’université du Québec p83. 

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L’optimisation fiscale dans les PME marocaines -----------------------------------------------------------------------------------------------

Section 3 : Généralités sur les PME marocaines Le tissu économique marocain est constitué essentiellement de petites et moyennes entreprises, à la différence des grandes entreprises qui sont relativement limité. Il dispose d’un tissu entrepreneurial composé de 93 à 95% de petites et moyennes entreprises (PME), qui jouent un rôle incontestable dans la réalisation des stratégies du développement. Certes, ces entités représentent un instrument efficace dans la création d’un grand nombre d’emploi et d’absorption du chômage et participe activement à la production de valeur ajoutée, en plus de son impact positif, en tant qu’espace d’autopromotion, de croissance économique, de lutte contre la pauvreté et de partage des richesses. Cette section, sera répartie en trois axes, le premier sera consacrée au problème d’identification de la PME, le second de l’importance économique de cette catégorie d’entreprise, enfin le dernier traitera les difficultés qui se posent à la PME.

I.

La définition de la PME Généralement une des premières constatations dans l’identification d’une PME est

l’ambigüité autour de leur définition. Cette dernière n’a pas universelle partout dans le monde. Elle change de critère d’un pôle à un autre, et d’une économie à une autre. Ainsi, sa définition se diffère d’un pays développé comme la France à un pays en développement comme le Maroc. Il est important avant d’entamer la définition de la PME, de se pencher sur la différence entre la PME et la PMI.

II.1) Distinction entre PME-PMI En général, il existe une confrontation entre la notion de PME et PMI. Il s’agit d’une erreur très courante, en particulier dans les milieux de non professionnels. La PME est une notion globale qui intègre la notion de la PMI, celle-ci peut être considérée comme une PME, d’où la nuance de la faute courante d’appréciation.

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L’optimisation fiscale dans les PME marocaines ----------------------------------------------------------------------------------------------Comme son nom l’indique, la PMI est une entreprise qui a pour activité principale l’industrie quant-à la PME, les domaines de ses activités sont plus large, ils peuvent être le commerce, les services, et même l’industrie c’est dans ce cas-là que la PMI peut être considérée comme PME.

II.2) La PME dans l’économie nationale La définition de la PME au Maroc est une tâche difficile, surtout qu’elle doit être distinguée de la grande entreprise, la charte PME mise en application en 2002 retient deux familles de critères déterminant de la PME, le premier est le nombre d’employés permanents (moins 200 personnes) et le deuxième est le chiffre d’affaires ou total bilan, dans le tableau suivant : Tableau 1 : Critères de PME selon la charte de la PME  Effectif

PME

CA annuel

Inférieur à 200 employés permanents

Total Bilan

Programme d’investissement pour les nouvelles PME

Hors taxe ne Limité à 50 Inférieur ou égal à 25 Millions dépasse pas 75 Millions de de DH avec un ratio Millions de DH DH d’investissement par emploi inférieur à 250000DH. Source : La loi 53-00 : La charte de la PME, 2000

Cependant, l’ANPME (Actuellement « Maroc PME ») et la CGEM (confédération générale des entreprises au Maroc), ont proposé une nouvelle définition à l’échelle nationale pour améliorer et harmoniser les études statistiques relatives à eux, et déterminer les catégories concernées par les plans de soutien gouvernementaux (tels qu’Imtiaz, Moussanada…), cette définition tient compte uniquement du critère du chiffre d’affaire, trois types d’entreprises donc sont distingués : 

La TPE : Moins de 3 Millions de DH ;



La petite entreprise : Entre 3 et 10 Millions de DH ;



La moyenne entreprise : Entre 10 et 175 Millions de DH.

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L’optimisation fiscale dans les PME marocaines -----------------------------------------------------------------------------------------------

II.3) L’importance de la PME dans l’économie marocaine Les PME constituent la base du tissu du royaume avec plus de 93% en 2019, selon les statistiques de la Haut-Commissariat au Plan (HCP), contre 7% des grandes entreprises. Figure 2: Répartition par catégorie d’entreprises 

7% 29% PME TPE

64%

GE

Source : HCP « enquête nationale auprès des entreprises premiers résultats », 2019

Certes, elles participent à la croissance économique, à la création de l’emploi et de richesse. Mais leurs performances restent un petit peu insuffisant pour permettre à l’économie nationale d’accéder au rang des pays économiquement développés. Elles sont présentes dans tous les secteurs d’activité économique marocaine à savoir l’industrie, construction, commerce, services, etc. Le graphe suivant va illustrer ce poids en pourcentage :

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L’optimisation fiscale dans les PME marocaines ----------------------------------------------------------------------------------------------Figure 3 : Les poids des PME par secteur d’activité : 

100% 90%

18,80%

7,80%

7,30%

4,20%

7,20%

80% 70%

GE

60%

PME

50% 40%

81,20%

92,20%

92,70%

95,80%

92,80%

30% 20% 10% 0%

Source : HCP, « enquête nationale auprès des entreprises », 2019 En termes de nombre d’entreprises, le poids de la PME représente 81% du tissu productif national. La part des PME est de plus de 90% dans tous les secteurs d’activités. Toutefois nous constatons des disparités quant à la répartition de ces entreprises par secteur d’activité. Elles sont fortement concentrées dans le secteur tertiaire (plus de 92%) et faiblement présentes dans l’industrie. Cependant, les PME ne contribuent que faiblement à la création de la valeur ajoutée globale, elles ne représentent pas plus de 20% du produit intérieur brut (PIB) à cause des difficultés rencontrées, selon une journée d'étude organisée par le groupe du Rassemblement constitutionnel à la Chambre des représentants et du groupe du Rassemblement national des indépendants à la Chambre des conseillers sur «L'appui aux petites et moyennes entreprises, levier essentiel au service du développement économique».

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L’optimisation fiscale dans les PME marocaines ----------------------------------------------------------------------------------------------Figure 4 : La contribution des PME à la création de la valeur ajoutée par région économique: 

Source : HCP, « enquête nationale auprès des entreprises », 2019

De ce graphe on peut constater que la plupart de ces entreprises sont concentrées au niveau de l’axe Casablanca-Tanger (63%). 39% des entreprises sont implantées dans la région de Casablanca-Settat, suivie par la région de Rabat-Salé-Kenitra (15%) et la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima (9%), ensuite la région de Fès-Meknès (9%), puis la région de Marrakech-Safi (9%) et la région de Souss-Massa (7%). En outre, nous pouvons conclure que les PME contribuent à des pourcentages significatifs à la création de la valeur ajoutée entre les régions, à la valorisation des richesses et des potentialités, et à l’amélioration des conditions de vie des populations locales, malgré que leur répartition dans le royaume reste inégale entre ces régions, et même entre les villes de la même région. Dans ce qui suit, nous allons nous intéresser sur les principales difficultés rencontrées par nos PME.

II.

Les difficultés des PME au Maroc : Au Maroc, les PME constituent un véritable levier de développement, sa situation reste

mal cernée en raison de sa taille réduite et sa fragilité relative. Cependant un ensemble de contraintes se dressent devant l’évolution de nos PME. Il s’agit avant tout d’un accès difficile aux financements, la difficulté d’accès su financement constitue le problème majeur face au développement, et à la croissance des PME

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32

L’optimisation fiscale dans les PME marocaines ----------------------------------------------------------------------------------------------marocaines à cause de la fragilité de sa structure, et de la méconnaissance des dirigeants de PME de la palette des produits financiers disponible dans notre pays. Puis, la faiblesse des moyens humains et techniques, la PME se caractérise par la propriété familiale du capital gérée par ses propriétaires qui ne sont pas toujours formés et expérimentés en entreprenariat, et par un système d’objectifs qui intègre les intérêts de la famille à ceux de l’entreprise. L’objectif d’un dirigeant d’une PME est limité à la réalisation des gains personnels sans tenir compte de la recherche des opportunités et stratégies de développement. Un autre problème se pose au niveau de retard de délai de paiement, Le manque de liquidités constitue un risque majeur pour le fonctionnement des PME, ce risque peut être expliqué par le retard des délais de paiement qui est l’origine de défaillance d’un nombre important des PME au Maroc. Amine Diouri responsable des études PME observatoire Inforisk de l’entreprise déclare que, les retards de paiement sont à l’origine de 25% des faillites d’entreprises31. S’agissant également, de faiblesse due aux lourdeurs des procédures administratives et à la fiscalité désavantageuse dont souffrent ces entreprises. Malgré les efforts déployés par l’Etat afin d’apaiser les lourdeurs administratives et d’encourager les créateurs d’entreprises. Les achoppements les plus communément mentionnés par les entrepreneurs32 au cours du processus de création de leur entreprise sont : le manque de transparence des procédures, la complexité des procédures administratives, l’absence d’une coordination entre les départements concernés, la difficulté d’identification de l’autorité habilitée à délivrer l’autorisation pour la réalisation ou l'extension d'un projet de PME. Ainsi, restent encore beaucoup d’efforts à réaliser pour combler ces lacunes surtout au niveau d’accueil et d’encadrement des créateurs d’entreprises33.

31

  Revue  Économie,  Gestion  et  Société  N°13  décembre  2017,  http://revues.imist.ma/,  « LES  DIFFICULTES  DES  PME AU MAROC : UNE ALERTE A LA DEFAILLANCE ».  32 ECHAFI & SLIK, 2009, p. 20  33 http://revues.imist.ma/ 

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L’optimisation fiscale dans les PME marocaines -----------------------------------------------------------------------------------------------

Conclusion Ce chapitre est consacré au traitement de la notion de l’optimisation fiscale, nous avons essayé d’approcher l’optimisation fiscale en délimitant ses contours. A ce niveau, on a procédé dans un premier temps à un essai de définition de l’optimisation fiscale en la rapprochant à d’autres notions proches telles que la fraude et l’évasion fiscale. Ensuite, nous avons mis l’accent sur le concept de la performance, où on a constaté qu’il s’agit d’un concept multidimensionnel regroupant plusieurs facettes économiques, financières, sociales… et il a été appréhendé dans les travaux de recherche suivant plusieurs approches. Enfin, nous avons essayé de mettre en lumière une vision sur nos PME, de leur importance économique dans la création d’emploi et de richesse, ainsi que les difficultés auxquelles sont confrontées au niveau interne qu’externe.

 

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L’optimisation fiscale dans les PME marocaines -----------------------------------------------------------------------------------------------

Chapitre 2 : contribution de l’optimisation fiscale dans l’amélioration de la performance de l’entreprise

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L’optimisation fiscale dans les PME marocaines -----------------------------------------------------------------------------------------------

Introduction De nos jours, l’adoption de la gestion fiscale diffère d’une structure à une autre, nombreuses sont les entreprises qui œuvrent dans le sens de l’optimisation fiscale, et c’est grâce aux efforts de l’Etat à encourager les investissements au Maroc par des mesures d’incitations ou d’aides fiscales qui peuvent amener à l’entreprise des avantages financiers non négligeables, et aussi grâce au droit fiscal ce qui comporte maintenant de multiples options34. Par ailleurs, il s’avère nécessaire de noter l’augmentation du nombre de mesures incitatives et de régimes optionnels. Ce qui favorisera fortement la prise en considération de la dimension fiscale dans toutes les décisions de l’entreprise, et renforcera la légitimité de l’application de l’optimisation fiscale. Dans le présent chapitre, nous tenterons de présenter quelques cas possibles d’optimisation fiscale et après nous allons traiter la démarche de cette optimisation fiscale pour analyser enfin son impact sur l’entreprise.

34

 A. ALMANSOURI, « La pratique de la gestion et l’audit fiscal pour les PME », 2016, P : 60   

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L’optimisation fiscale dans les PME marocaines -----------------------------------------------------------------------------------------------

Section 1 : Stratégies et modalités de l’optimisation fiscale I.

Les options fiscales stratégiques : Les décisions stratégiques sont tout d’abord des choix à long terme qui s’exercent

occasionnellement, et fixées par la direction de l’entreprise. Ces décisions stratégiques affectent la structure de l’entreprise et modifient largement sa physionomie fiscale. Dans cette section nous allons traiter des exemples d’optimisation des choix fiscaux stratégiques. Ils concernent : Le choix de la forme juridique de l’entreprise. Le choix de la localisation géographique de l’entreprise. La nature de l’activité de l’entreprise.

I.1) Le choix de la forme juridique de l’entreprise : Lorsque l’on crée une entreprise, il faudra choisir une forme juridique pour exercer son activité35. En fonction de l’activité, du projet, du nombre d’associés ou d’actionnaires réunis, et d’une multitude d’autres paramètres, le choix de l’entrepreneur s’orientera vers une forme juridique qui sera la plus adaptée pour lui dans le cadre de son projet36.

 Les principales formes juridiques La définition de la forme juridique d’entreprise permet de définir généralement le statut fiscal. On note quatre grandes formes juridiques : l'entreprise individuelle, la société de personnes, la société de capitaux, la société à responsabilité limitée.

1.a) Entreprise individuelle L’entreprise individuelle est une entreprise dirigée et décidée par une seule personne (son propriétaire). Sur le plan fiscal37 : La particularité du régime fiscal des entreprises individuelles, est que les bénéfices qu’elles réalisent doivent être incorporés à la déclaration personnelle des revenus de l’entrepreneur. Ceci est la conséquence directe, de l’unicité de patrimoine, entre celui de l’entreprise individuelle et celui de son propriétaire. Elles sont donc imposables au titre de l’impôt sur le revenu et non au titre de l’impôt sur les sociétés, à côté des autres taxes à savoir (TVA, taxe professionnelle, TSC/TH…). On peut citer quelques avantages et inconvénients dans ce tableau : 35

 A. ALMANSOURI, « La pratique de la gestion et l’audit fiscal pour les PME », 2016 ; P : 61     A. ALMANSOURI, op.cit. P : 62    37  L. BENAZZOU, Pratique de la gestion et de l’audit fiscal par les PME marocaines; P : 325  36

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L’optimisation fiscale dans les PME marocaines ----------------------------------------------------------------------------------------------Tableau 2: les avantages et limites d’entreprise individuelle  Les avantages - Les formalités de constitution sont simples et réduites au minimum; - Pas de mise de fonds minimale obligatoire; - L’entrepreneur prendre seul toutes les décisions pour son entreprise.

Les inconvénients -Pas de séparation entre le patrimoine de l’entreprise et celui de son dirigeant; -La rémunération de l’exploitant n’est pas déductible du résultat fiscal de l’entreprise; -Le risque de se retrouver dans la tranche la plus élevée du barème d'imposition.

Source : https://www.lecoindesentrepreneurs.fr/

1.b) Entreprise de personnes Les sociétés de personnes sont des sociétés dans lesquelles la personnalité des associés est un élément déterminant et essentiel, on dit que ce sont des sociétés marquées d'intuitu personae38. On distingue généralement entre deux types de sociétés de personnes :

b.i) La société en commandité simple La société en commandite simple « est formée par deux types d’associés: les commandités qui ont le statut d'associés en nom collectif et donc des commerçants responsables infiniment et solidairement des dettes sociales et les commanditaires (apporteurs de capitaux) qui ne participent pas à la gestion et ne sont d’ailleurs tenus des dettes sociales qu’à concurrence de leurs apports39 ». On peut citer quelques avantages et inconvénients dans ce tableau suivant :

38

 M. KESSRAOUI, « La gestion fiscale de l’entreprise marocaine » : Casablanca, Cabinet KESSRAOUI ,2003, P : 196     L. BENAZZOU.” Pratique de la gestion et de l’audit fiscal par les PME marocaines: Thèse de doctorat, Université  Hassan II, Casablanca, 2007, P : 327    * SCS : Société en commandité simple  39

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L’optimisation fiscale dans les PME marocaines ----------------------------------------------------------------------------------------------Tableau 3 : Les avantage et limites d’une SCS40  Les avantages

Les inconvénients

 Les commandités sont solidairement et indéfiniment responsables sur leurs biens personnels des engagements et dettes de la société. Cette dernière peut donc se retourner contre eux en cas de dissolution pour le paiement de ses pertes.  L’apport en industrie est interdit aux commanditaires. Source : BENAZZOU, « Pratique de la gestion et de l’audit fiscal par les PME marocaines », 2007

 Un commanditaire et un commandité suffisent pour constituer une SCS.  Les parts sociales, sans libération obligatoire, n’ont aucune valeur minimale.

b.ii) Société en nom collectif Elle se définit comme la société dont les associés ont tous la qualité de commerçant et répondant indéfiniment et solidairement des dettes sociales41. On peut citer quelques avantages et inconvénients dans ce tableau : Tableau 4 : Les avantages et inconvénients d’une SNC42  Les avantages

Les inconvénients

- II n’existe pas de limite d’effectif des associés; - La société dispose d'une liberté dans le choix de son mode d’imposition : l’IS ou l’IR. Dans ce dernier cas, le bénéfice réalisé sera imposé entre les mains de l’associé principal.

- Les parts sociales ne peuvent être cédées qu’avec le consentement de tous les associés; - La transformation en une autre forme juridique est difficile; - La rémunération des associés n’est pas déductible fiscalement.

Source: ALMANSOURI, “La pratique de la gestion et l’audit fiscal pour les PME“, 2016

1.c) Les sociétés de capitaux Il s’agit de la société anonyme et de la société en commandite par action :

c.i) La société anonyme : La société anonyme est une société commerciale à raison de sa forme et quel que soit son objet. Elle peut être définie comme étant la société dont le capital est divisé en actions et 40

 Société en commandité simple  https://www.petite‐entreprise.net/.  42  Société en nom collectif  41

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L’optimisation fiscale dans les PME marocaines ----------------------------------------------------------------------------------------------qui est constituée entre des associés qui peuvent ne pas se connaître et dont la participation est fondée sur les capitaux qu’ils ont investi dans l’entreprise43 ». Pour créer ce type de société, il fallait avoir au moins cinq actionnaires (personnes physiques ou morales), ainsi un capital minimum de 3 Millions de DH pour les SA faisant appel public à l’épargne et de 300 milles de DH dans le cas contraire44. On peut citer quelques avantages et inconvénients dans le tableau ci-après : Tableau 5 : Les avantages et inconvénients d’une SA45  Les avantages

Les inconvénients

- La responsabilité des actionnaires est limitée aux apports. - Les dirigeants de SA (PDG, directeurs généraux) bénéficient du statut de salarié même s’ils sont actionnaires majoritaires. - La SA est crédible vis à vis des partenaires (banquiers, clients, fournisseurs). - La SA permet également d’introduire un système de motivation des salariés par leur participation au capital.

- La gestion d’une SA est assez lourde (nécessité de réunir le conseil d’administration pour certaines décisions, convocation du commissaire aux comptes à toutes les assemblées, obligation d’avoir au minimum 5 actionnaires). - Les apports en industrie sont exclus. - La société est soumise au régime d’imposition des sociétés sans option possible pour le régime de l’IR.

Source: https://www.petite-entreprise.net

c.ii) Société en commandité par action : C’est une société commerciale dont le capital est divisé en actions. C’est un type de société qui est identique à la société en commandite simple à la seule différence qu’il exige un minimum de commanditaire de trois individus qui sont des actionnaires de la société. On peut citer quelques avantages et inconvénients dans le tableau ci-dessous :

    43

 Bulletin officielle n° 4422 du 4 Joumada II 1417 ; 17 octobre 1996     La loi n°1995‐17 relative aux SA    45  Société anonyme  44

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L’optimisation fiscale dans les PME marocaines ----------------------------------------------------------------------------------------------Tableau 6 : Les avantages et inconvénients d’une SCA46  Les avantages

Les inconvénients

- Pas d’exigence particulière le capital social minimal à apporter; -Cette structure offre un cadre adéquat pour les sociétés qui se transforment : SARL, SNC, SCS.

-Le nombre des actionnaires ne peuvent être inférieurs à trois; -Le bénéfice distribué sera imposé doublement ; d’abord au niveau de la société, ensuite au niveau du revenu de l’associé bénéficiaire du dividende.

Source :https://www.petite-entreprise.net

1.d) La société à responsabilité limitée La société à responsabilité limitée constitue un type hybride de sociétés s’apparentant à la fois aux sociétés de personnes et aux sociétés de capitaux47. Elle ne peut contenir que 50 associés en maximum. A ce propos, on peut citer quelques avantages et inconvénients dans ce tableau : Tableau 7 : Les avantages et inconvénients d’une SARL48  Les avantages

Les inconvénients

- La responsabilité limitée des associés à hauteur du capital qu'il a apporté; - Les associés non dirigeants peuvent être salariés de la société; - Le capital social minimum étant fixé à 1 DH.

- Un formalisme très rigide; - La création et le fonctionnement d'une SARL engendre des coûts élevés (le coût d'immatriculation, le coût de rédaction des statuts…).

Source : https://creation-entreprise.ooreka.fr

Certaines activités – elles sont rares – imposent le choix de la structure juridique. C’est par exemple le cas des débits de tabac qui doivent obligatoirement être exploités en entreprise individuelle ou en société en nom collectif ou encore des banques et des sociétés d’assurance qui doivent obligatoirement avoir la forme de SA49.

46

Société en commandité par action   La loi n°5‐96 dahir du 13 février 1997.   48 La société à responsabilité limitée  49  L.BENAZZOU, « Pratique de la gestion et de l’audit fiscal par les PME marocaines » P :341  47

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L’optimisation fiscale dans les PME marocaines -----------------------------------------------------------------------------------------------

I.2) La nature de l’activité de l’entreprise : Le choix d’une forme juridique pour l’exploitation par l’étude de ses caractéristiques, avantages, et inconvénients propres à chaque structure exposée plus haut n’est pas la seule dimension à prendre en considération pour maitriser la variable fiscale, mais également, il existe d’autres critères, parmi lesquels on a la nature et l’importance de l’activité de l’entreprise.

 Activités éligibles aux avantages prévus par le code général des impôts :

2.a) secteur des exportations : Les entreprises exportatrices de produits ou de services, à l’exclusion des entreprises exportatrices des métaux de récupération, qui réalisent dans l'année un chiffre d'affaires à l'exportation, seront imposées selon le barème progressif avec un taux plafonné à 20% pour la tranche du résultat qui dépasse 1.000.000 MAD. Cette imposition s’applique également aux entreprises qui vendent de produits aux entreprises installées dans les zones d’accélération industrielle50.

2.b) secteur industriel : Le taux maximal pour les entreprises industrielles est de 28% au lieu 31% sauf pour celles qui réalisent un bénéfice net Supérieur à 100.000.000 MAD. L’activité industrielle s’entend de toute activité qui consiste à fabriquer ou à transformer directement des biens meubles corporels moyennant des installations techniques, matériels et outillages dont le rôle est prépondérant51.  L’objectif des incitations accordées à ces secteurs étant d’encourager les exportations et de pousser les industriels à investir de plus afin d’encourager la fabrication locale et par la suite décourage l’importation.

2.c) secteur minier Les entreprises minières exportatrices bénéficient des taux prévus selon le barème progressif avec un taux plafonné à 20% pour la tranche du résultat qui dépasse 1.000.000

50

 Guide des impôts dispositif d’incitations fiscales, ministère de l’Economie et des Finances, 2016, modifie selon  la loi 2019.  51

Article 6 de la loi de finances n° 70‐19 pour l’année budgétaire 2020   

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L’optimisation fiscale dans les PME marocaines ----------------------------------------------------------------------------------------------MAD, à compter de l'exercice au cours duquel la première opération d'exportation a été réalisée52. Bénéficient également des taux précités, les entreprises minières qui vendent leurs produits à des entreprises qui les exportent après leur valorisation. La finalité de la mesure instaurée dans ce secteur est d’attirer les investisseurs pour le développement de tous ses trésors minéraux.

2.d) secteur de l’artisanat Les entreprises artisanales dont la production est le résultat d'un travail essentiellement manuel Bénéficient d’une imposition temporaire aux taux réduits prévus à l’article 19-I-A du code général des impôts 2020 pendant les cinq (5) premiers exercices consécutifs suivant la date du début de leur exploitation. Dans le but de favoriser l’artisanat et d’alléger la charge fiscale en faveur ce type d’investisseur, pour subventionner et soutenir la production nationale.

2.e) secteur de l'enseignement prive et de la formation professionnelle Les établissements d’enseignement privé ou de formation professionnelle bénéficient d'une imposition au taux réduit de 20% appliqué à la tranche du bénéfice fiscal supérieur à 1.000.000 MAD pendant les 5 premiers exercices consécutifs suivant la date du début de leur exploitation.

2.f) secteur touristique : Entreprises hôtelières et établissements d’animation touristique pour la partie de la base imposable correspondant à leur chiffre d’affaires réalisé en devises bénéficient d’une exonération totale pendant les 5 premiers exercices et imposition permanente au taux réduit de 20% au-delà de cette période.

2.g) secteur de l'immobilier Les promoteurs immobiliers personnes morales, qui réalisent pendant une période maximum de trois (3) ans courant à compter de la date de l’autorisation de construire, des opérations de construction de cités, résidences et campus universitaires constitués d’au moins

52

 L’article 6 du code général des impôts 2020  

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L’optimisation fiscale dans les PME marocaines ----------------------------------------------------------------------------------------------cinquante (50) chambres, dont la capacité d’hébergement est au maximum de deux (2) lits par chambre, dans le cadre d’une convention conclue avec l’Etat assortie d’un cahier des charges, bénéficient des taux prévus selon le barème progressif avec un taux plafonné à 20% pour la tranche du résultat qui dépasse 1.000.000 MAD, pour une période de cinq (5) ans à compter de la date d’obtention du permis d’habiter.

2.h) secteur agricole Jusqu’à la fin de 2013, l’agriculture est exonérée de l’imposition, cependant à partir de 2014 la fiscalisation dudit secteur s’est faite de manière progressive. Cette disposition a pour but d’améliorer la concurrence dans le secteur agricole et apporter plus d’équité fiscale. Or, depuis la loi de finances 2020, les sociétés agricoles dont le chiffre d’affaires dépasse 5.000.000 DHS sont soumises aux taux maximal de 20% pour la tranche du résultat qui dépasse 1.000.000 DHS.

2.i) secteur des hydrocarbures Le titulaire ou, le cas échéant, chacun des co-titulaires de toute concession d'exploitation des gisements d'hydrocarbures bénéficie d'une exonération totale de l'impôt sur les sociétés pendant une période de dix (10) années consécutives courant à compter de la date de mise en production régulière de toute concession d'exploitation.

2.j) les entreprises installées dans les provinces du Sahara Dans le but d’attirer les investisseurs dans ces provinces notamment suite à la récupération de l’Oued Eddahab pour sédentariser les populations à ces régions. Les entreprises installées et opérant dans les provinces du sud bénéficient de l’exonération fiscale sur la totalité de son activité. Cependant, selon une note de service de la direction des impôts (28 juillet 2017) clarifie que même si ces entreprises sont exonérées de l’imposition, elles ne sont pas dispensées des obligations déclaratives en faveur l’administration fiscale.

I.3) Optimisation fiscale et choix de la localisation : Les lois fiscales marocaines, à l’image de celles d’autres pays, offrent des avantages en fonction de la localisation géographique de l’entreprise. (Zones franches d’exploitation

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L’optimisation fiscale dans les PME marocaines ----------------------------------------------------------------------------------------------actuellement (Zones d’accélérations industrielles), ou d’autres zones du Maroc, les places financières…)53.

3.a) localisation en zones d’accélérations industrielles : On entend par zones franches d’exportation actuellement deviennent zones d’accélérations industrielles « des espaces déterminés du territoire douanier où les activités industrielles et de services qui y sont liées sont soustraites, selon les conditions et limites prévues par la loi, à la législation et à la réglementation douanière et à celles relatives au contrôle du commerce extérieur et des changes »54. Ces zones bénéficient d’un régime fiscal des plus avantageux, et les entreprises relevant de l’IS qui s’installent dans ces zones d’accélération industrielle bénéficient en raison des résultats réalisés au titre des activités dans ces zones d’une exonération totale pendant les 5 premiers exercices et imposition permanente au taux réduit de 15% au-delà de cette période55.

3.b) les places financières : Un certain nombre d’avantages fiscaux sont accordés aux entreprises implantée au certaines zones géographiques comme :

b.i la place financière « casablanca finance city » : Les sociétés de services ayant le statut " Casablanca Finance City ", conformément à la législation et la réglementation en vigueur, bénéficient d’une exonération totale de l’impôt sur les sociétés pendant une période de cinq (5) exercices consécutifs, à compter du premier exercice d’octroi du statut CFC et de l'imposition au taux spécifique de 15% au-delà de cette période.

b.ii les places financières offshore :  Les banques offshores : Est considérée comme banque offshore toute personne morale qui a son siège dans une place financière offshore et a pour profession habituelle et principale de recevoir des dépôts

53

M. KESSRAOUI, gestion fiscale de l’entreprise marocaine, Ed. Cabinet KESSRAOUI ,2003. P : 215   L’article 1 de la loi n°19‐94, dahir n° 1‐95‐1 du chaabane 1415 (26 janvier 1995)  55  L’article 19‐II « Taux spécifiques » du CGI 2020  54

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L’optimisation fiscale dans les PME marocaines ----------------------------------------------------------------------------------------------en monnaies étrangères convertibles et d’effectuer pour ses clients des transactions financières (crédit, bourse, change).

II.

Les options fiscales tactiques : Les choix fiscaux tactiques sont des stratégies (politiques) fiscales à petit et moyen

termes, leur utilisation judicieuse peut procurer un avantage non négligeable à l’entreprise. Trois exemples de choix tactiques seront présentés dans cette sous-section :  Optimisation fiscale de des moyens de financement.  Optimisation fiscale d’opérations d’investissement.  Optimisation fiscale des déficits.

II.1) L’optimisation fiscale de choix de mode de financement : Avant de réaliser l’investissement qu’elle estime nécessaire, l’entreprise doit choisir le mode de financement le plus adéquat à ses besoins et à ses activités. Ainsi, elle peut choisir entre le financement interne qui repose essentiellement sur l’autofinancement généré par l’activité d’exploitation et les financements externes qui sont généralement de trois natures : les fonds propres, l’emprunt et le crédit-bail.

1.a) Le financement par l’autofinancement : L’autofinancement est « le surplus monétaire dégagé par l’entreprise sur son activité et conservé par elle pour financer son développement futur56 ». On distingue généralement entre deux types d’autofinancement, dont le coût fiscal est sensiblement différent :  L’autofinancement courant représenté par les dotations aux amortissements annuelles, qui sont exonérées de l’impôt et peut être réinvesties.  L’autofinancement de croissance formé des bénéfices net d’impôt réinvestis dans l’entreprise, il est composé des résultats taxés de IS au taux de 30%.

 Avantages et inconvénients d’autofinancement :  Le recours à l’autofinancement présente plusieurs avantages et des multiples inconvénients qu’on récapitule dans le tableau ci-dessous : 56

E. COHEN : « Gestion financière de l’entreprise » Edition EDICEF 1991 P : 94  

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L’optimisation fiscale dans les PME marocaines ----------------------------------------------------------------------------------------------Tableau 8 : Les avantages et inconvénients d’autofinancement  Les avantages - Il protège l’entreprise des risques liés à un endettement excessif ; - Il favorise la croissance à long terme de l’entreprise ; - Il permet à l’entreprise de préserver son autonomie et d’accroître sa solvabilité.

Les inconvénients - Il a un coût en capital car il décourage l’épargne des actionnaires par la diminution des dividendes. - Un coût en intérêt car les sommes disponibles auraient pu être placées à l’extérieur dans des emplois plus lucratifs ; - Il peut devenir néfaste lorsqu'il est utilisé à outrance. Source : KESRAOUI “La gestion fiscale de l’entreprise marocaine“ ,2003, p : 45

1.b) Le financement par l’augmentation de capital : L’augmentation de capital est « une mesure offerte aux entreprises pour accroître leurs fonds propres57 ». Elle peut être réalisée par des apports en nature ou en numéraires. Les apports en fonds propres sont généralement réalisés par une augmentation du capital en numéraire. Par apport en numéraire, on entend les apports d’argent, mais aussi apports de créances liquides et exigibles détenus par l’apporteur. L’augmentation du capital en numéraire, au cours de la vie de la société, est taxée de la même façon que les apports initiaux. Cependant pour que l’opération soit attractive, la société devra envisager de consacrer un pourcentage suffisant de ces bénéfices pour assurer la rémunération des apports. On peut citer quelques exemples des avantages et inconvénients de financement par augmentation de capital, dans le tableau ci-après :

       

57

Y. EL FELAH « La gestion fiscale des entreprises (cas de la Tunisie) », mémoire de fin d’études, 2003, P 77. 

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L’optimisation fiscale dans les PME marocaines ----------------------------------------------------------------------------------------------Tableau 9 : Les avantages et inconvénients de l’augmentation de capital  Les avantages - Il ne se traduit pas par une hausse de l'endettement de l'entreprise puisque les fonds sont amenés par les actionnaires. - Il ne contraint pas l’entreprise à des échéances fixes de remboursements ; - Le financement par fonds propres préserve l’indépendance financière et de gestion de l’entreprise .

Les inconvénients - Les distributions de dividendes aux actionnaires ne sont pas déductibles du bénéfice imposable au titre de l’impôt sur les sociétés ; - Il n’apporte aucun avantage fiscal aux apporteurs et aucune économie d’impôt pour l’entreprise ; - Ses frais d’émission sont plus élevé que ceux des autre titres ; Source : BENAZZOU, “Pratique de la gestion et de l’audit fiscal par les PME marocaines“, 2007

1.c) Le financement par crédit-bail : Le crédit-bail appelé également leasing « est une formule de financement associant la location simple avec option d’achat à une certaine date, moyennant un prix fixé à l’avance. Il constitue essentiellement une technique de prêt d’équipement, puisque l’entreprise locataire à l’intention de devenir propriétaire du bien en fin du contrat 58». Cette technique de financement présente des avantages et inconvénients pour l’entreprise utilisatrice qu’on présente ainsi : Tableau 10 : Les avantages et inconvénients du crédit‐bail  Les avantages - L’entreprise utilisatrice du bien peut inclure dans ces charges déductibles, les redevances versées à la société de crédit-bail59, ce qui procure une économie d’impôt. - En matière de TVA, l’entreprise peut récupérer la TVA qui lui est facturée par la société du crédit-bail sauf si le bien loué fait partie des biens exclus du droit à déduction.

Les inconvénients - Il est coûteux surtout pour les petits investissements. - L’achat du bien immobilier auprès de la société du crédit-bail entraîne en principe, l’exigibilité des droits d’enregistrements. - Si l’entreprise cède avec l’accord de bailleur, à un tiers le contrat dont elle est titulaire, le prix obtenu est considéré comme une plusvalue imposable à l’IS au taux normal.

Source : https://www.etudier.com/

58 59

M. KESSRAOUI, “ La gestion fiscale de l’entreprise marocaine“,2003, P : 333  A condition que la durée de location correspond à la vie économique du bien loué 

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L’optimisation fiscale dans les PME marocaines -----------------------------------------------------------------------------------------------

1.d) Le financement par emprunt : Les fonds d’emprunt produisent traditionnellement des intérêts qui sont fiscalement déductibles du résultat imposable de l’entreprise emprunteuse, à l’exception toutefois du remboursement du principal de la dette, qui n’est pas fiscalement déductible60. Dans ce type de financement, on rencontre des emprunts octroyés par certains actionnaires d’une part et des emprunts réalisés auprès d’entités indépendantes d’autre part. Les conséquences fiscales en sont assez différentes pour la société en raison de sa situation financière propre61.

d.i Les modalités du financement par emprunts Prêt réalisé par des associés Ces emprunts représentent une dette vis-à-vis de la société même s’ils sont consentis par ses propres associés. Ces emprunts (avances en comptes courants d’associes) se caractérisent par le partage de pouvoir entre les associés, renforcée par une rémunération intéressante et conjuguée par une absence de droits d’enregistrement avec des intérêts déductibles fiscalement. Prêt réalisé par des tiers Dans le cas où les avances en comptes courant sont contractées par un tiers non associés, la déduction fiscale des intérêts par la société ne pose pas problème quels que soient les taux d’intérêt pratiquées et empruntés.

d.ii Avantages et inconvénients des emprunts : Comme tout autre mode de financement l’emprunt présente des avantages et limites qu’on synthèse dans le tableau ci-après :

60 61

M. KESSRAOUI, « La gestion fiscale de l’entreprise marocaine », 2003, P : 331   L. BENAZZOU, “Pratique de la gestion et de l’audit fiscal par les PME marocaines”, 2007, P : 392 

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L’optimisation fiscale dans les PME marocaines ----------------------------------------------------------------------------------------------Tableau 11 : Les avantages et inconvénients de l’emprunt  





Les avantages La préservation des fonds propres de l’entreprise puisqu’il n’ouvre pas l’accès aux assemblées des actionnaires ni au conseil d’administration. L’entreprise peut déduire ses frais financiers sur emprunt avant impôt et réalisera en conséquence une économie d’impôt sur les bénéfices. Il lui est associé un effet de levier lorsque le rendement économique supérieur au coût de la dette. 







Les inconvénients Il augmente le risque financier, et par là, le risque de faillite de l’entreprise qui l’utilise. Une utilisation de manière non rationnelle peut transformer l’effet de levier en un effet de massue (levier négatif). Il peut soumettre l’entreprise à l’ingérence des organismes prêteurs. En effet, les clauses d’emprunt peuvent limiter considérablement la marge de manœuvre de l’entreprise. Les théories économique, financière et comptable modernes associent à ce mode de financement des coûts d’agences. 

Source : Ouvrage KESRAOUI, “ gestion fiscale de l’entreprise marocaine“, 2003

II.2) Optimisation fiscale des d’opérations d’investissements : La décision d’investissement est considérée parmi les décisions les plus importantes dans la vie de l’entreprise, dans la mesure où elle engage son avenir, c’est une décision nécessaire au développement et à la croissance de l’entreprise. Partant du fait que la fiscalité est permanente dans la vie de l’entreprise et chacune de ces opérations pouvant être à l’origine d’un prélèvement fiscal, toute décision d’investissement doit prendre en compte le paramètre fiscal. Nous aborderons dans ce cadre un certain nombre de choix que l’entreprise peut effectuer en ce qui concerne la décision d’investissement à savoir62 :  Le choix entre l’acquisition ou la location des biens d’investissement ;

 Le choix entre l’investissement en matériel ou l’embauche du personnel. 

2.a) Le choix entre acquisition ou location des biens d’investissement : Pour avoir des biens d’exploitation, l’entreprise a le choix entre l’acquisition ou la location. Ces deux situations ont des conséquences différentes. L’acquisition suppose d’abord que l’entreprise établisse un plan de financement dont le coût fiscal varie selon que l’on fait appel à un financement propre ou extérieur63. Ainsi, si 62

D.HELLE ; « Pour une gestion collective des investissements » ; Ed. SCIENCE, 1976 ; P : 108 

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L’optimisation fiscale dans les PME marocaines ----------------------------------------------------------------------------------------------l’entreprise est propriétaire de l’immobilisation, celle-ci figurera à son bilan, ce qui permet d’informer les tiers sur la composition du capital d’exploitation dont dispose l’entreprise. De plus celle-ci va pratiquer des amortissements comptables qui viennent en déduction du résultat imposable. Les frais d’entretien sont généralement déductibles64. Ce système peut s’analyser comme une technique de prêt, car l’entreprise a l’intention de devenir propriétaire du bien en fin du contrat. Mais il faut préciser à ce niveau que le bien objet du contrat n’est pas la propriété de la société bénéficiaire et par conséquent ne figure pas à son bilan d’où une perte d’information, car seuls les engagements hors bilan le signalent, ainsi que l’amortissement du bien figure dans les comptes de la société de crédit-bail et non pas de l’entreprise utilisatrice du bien. Ajoutant également que l’entreprise qui recourt à ce mode de financement bénéficie de la déduction en totalité de la redevance facturée par la société de crédit-bail, et une économie d’impôt accélérée en raison du fait que la redevance annuelle qui est généralement supérieure au montant de la dotation aux amortissements65. Tableau 12 : Synthèse des différents éléments du choix entre la location et l’acquisition de biens d’investissement66 : Type d’acquisition

Acquisition de bien d’investissement

Critère Juridique

Propriété du bien figure à l’actif.

Financier

Nécessite un plan de financement

Fiscal

Location avec option d’achat de bien d’investissement Inscription dans les engagements hors bilan. Pas d’apport initial

Déduction fiscale des amortissements Déduction fiscale des et frais d’entretien et réparation. redevances, des frais d’entretien et de réparation. Diffère le paiement de l’impôt à travers la déduction des redevances sur une durée inférieure à la durée d’amortissement.  Source : Ouvrage KESRAOUI, « gestion fiscale », 2003

63

 L. BENAZZOU, “Pratique de la gestion et de l’audit fiscal par les PME marocaines”, 2007, P : 376  C.COLLETTE ; « Initiation à la gestion fiscale de l’entreprise » ; Edition Eyrolles 1994 ; P : 170  65  M. KESSRAOUI, « La gestion fiscale de l’entreprise marocaine », 2003, P : 301  66 M. KESSRAOUI, Op.cit. P : 301  64

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L’optimisation fiscale dans les PME marocaines -----------------------------------------------------------------------------------------------

2.b) Le choix entre l’investissement en matériel ou l’embauche du personnel : Dans le cadre d’un investissement, ou d’une extension d’une activité, l’entreprise peut, dans certains cas, choisir une solution exclusive entre : investir en matériel ou en personnes. Dans la majorité des cas, la solution adaptée sera mixte, souvent pour réaliser des économies de personnel ou de matériel. Le tableau suivant présente une synthèse des éléments comparatifs liés à ces deux opérations : Tableau 13 : Synthèse des différents éléments du choix entre l’investissement en matériel et l’embauche du personnel Opérations Critère Juridique Financier

Fiscal

Investir en matériel

Embaucher du personnel

Propriété du bien qui figure à l’actif - Nécessité d’un plan de financement; - Le choix du mode de financement (propre ou extérieur); - le choix du mode d’amortissement (linéaire ou dégressif). Paiement de la TVA à l’achat si l’entreprise ne peut pas récupérer la TVA67. Déduction fiscale des amortissements et des frais d’entretien

Aucun apport accordé.

initial

n’est

Aucune imposition en matière de la TVA68. Déduction des salaires et des charges sociales versées

Augmentation de l’impôt des patentes (la Versement des taxes assises sur base de cet impôt comprend la valeur locative les salaires, charges sociales et des immobilisations corporelles utilisées par taxe de formation professionnelle. l’entreprise). Source : KESRAOUI, “gestion fiscale de l’entreprise marocaine“, 2003

II.3) Optimisation fiscale des déficits : A la fin de chaque exercice, les entreprises peuvent constater un déficit fiscal. Ce dernier n’est pas une totale mauvaise nouvelle, car il peut faire l’objet d’une modalité d’optimisation fiscale.

67

L’exonération de la TVA peut être obtenue par l’entreprise sous certaines conditions.  Sauf dans le cas où l’entreprise recours à une entreprise d’intérim. Dans ce cas, cette dernière aura facturerai  TVA en sus de la prestation du personnel.  68

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L’optimisation fiscale dans les PME marocaines ----------------------------------------------------------------------------------------------Cependant, afin d’utiliser au mieux les options offertes par la législation en matière de déficit fiscal, la PME doit maîtriser les dispositions légales, les régissant et de porter une attention particulière au droit comptable pour être en mesure de ne pas porter atteinte aux principes et règles prescrites en la matière69. Il est fondamental d’examiner la notion de déficit fiscal et les différentes modalités de clarification des déficits fiscaux qui sont prévues par la loi.

3.a) Présentation de la notion du déficit : Lorsque le résultat fiscal est négatif, « on parle de déficit fiscal qui ne doit pas être confondu avec la perte comptable qui correspond à une insuffisance de l’ensemble des produits par rapport à l’ensemble des charges. Une société peut très bien être fiscalement déficitaire et comptablement bénéficiaire ou inversement70 ». Le déficit fiscal est reportable sur les futurs bénéfices fiscaux, cette imputation du déficit se fait sur le tableau de passage de résultat comptable au résultat fiscal. Toutefois, ce report est suspendu dans le cas des déficits non justifiés par une comptabilité probante ou en cas de changement important dans l’activité de la société, chose qui peut être analysée comme entraînant une cession d’entreprise et une création d’une autre.

3.b) Apurements des déficits fiscaux : Le déficit d’un exercice comptable peut être déduit du bénéfice de l’exercice comptable suivant. A défaut de bénéfice ou en cas de bénéfice insuffisant pour que la déduction puisse être opérée en totalité ou en partie, le déficit ou le reliquat de déficit peut être déduit des bénéfices des exercices comptables suivants jusqu’au quatrième exercice qui suit l’exercice déficitaire. Toutefois, la limitation du délai de déduction prévue à l’alinéa précédent n’est pas applicable au déficit ou à la fraction du déficit correspondant à des amortissements régulièrement comptabilisés et compris dans les charges déductibles de l’exercice71.

69

 L. BENAZZOU, “Pratique de la gestion et de l’audit fiscal par les PME marocaines”, 2007, P : 371  M. KESSRAOUI, « La gestion fiscale de l’entreprise marocaine », 2003, P : 369  71 L’Articles 12 relative à l’IS du CGI 2016 et l’Article 37 dudit code relative à l’IGR  70

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L’optimisation fiscale dans les PME marocaines ----------------------------------------------------------------------------------------------L’apurement des déficits peut se faire selon deux régimes : le régime qui maintien le droit au report du déficit fiscal et le régime qui fait disparaître le droit au report déficitaire72.

b.i Régime de maintien de droit au report du déficit fiscal : Certains procédés permettent à l’entreprise de faire disparaître de leurs bilans les pertes subies sans attendre la réalisation des bénéfices ultérieurs permettant de les résorber. Il s’agit par exemple de la réduction du capital de l’entreprise, la compensation des déficits par des réserves ordinaires, la résorption des déficits par prélèvement sur les primes d’émission ou de fusion ou encore par prélèvement sur les provisions pour investissement ou pour reconstitution de gisement devenues disponibles73.

b.ii Compensation faisant perdre le droit au report : Si la résorption des déficits par les postes du bilan déjà évoqués laisse intact le droit au report des déficits, la compensation des déficits comptables avec les comptes courants d’associés fait perdre le droit du report et entraîne l’extinction définitive des déficits correspondants74. En effet les sociétés sont parfois amenées à l’occasion par exemple de l’entrée de nouveaux actionnaires ou associés, à virer les pertes subies aux comptes personnels des associés. L’administration fiscale a toujours considéré que les déficits qui ont reçu cette affectation ne peuvent plus être reportés sur les bénéfices imposables des exercices suivants. En effet, l’administration fiscale prévoit que lorsque les associés prennent à leurs charges des pertes comptables, la générosité ainsi consentie doit être virée à un compte exceptionnel comme : pertes et profits, de l’exercice concerné et ne peut être imputée directement sur les pertes antérieures. Ainsi du fait de l’écriture comptable passée (débit du compte courant des associés par le crédit du compte pertes et profits), le résultat de l’exercice en cause devient après rectification d’usage, comptablement et fiscalement bénéficiaire. Il est donc logique de

72

 L. BENAZZOU, “Pratique de la gestion et de l’audit fiscal par les PME marocaines”, 2007, P : 373  A. ALMANSOURI, op.cit. P : 61  74  L. BENAZZOU,Op.cit ; P : 375  73

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L’optimisation fiscale dans les PME marocaines ----------------------------------------------------------------------------------------------réserver l’apurement des déficits par prélèvement faisant perdre le droit au report aux déficits ordinaires qui arrivent à leur terme75.

75

D.HELLE : « Pour une gestion collective des investissements » Edition SCIENCE 1976, P : 108 

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L’optimisation fiscale dans les PME marocaines -----------------------------------------------------------------------------------------------

Section 2 : La démarche de l’optimisation fiscale Tout mission d’audit quelle qu’en soit la nature, suppose une démarche ou une méthodologie permettant d’atteindre son objectif avec le maximum de sécurité et en utilisant les moyens nécessaires de façon optimale, le respect des règles propres à garantir la réussite de la mission ainsi que la référence à des normes et des référentiels de travail.

I.

La régularité fiscale Une entreprise qui cherche la sécurité, doit être en mesure d’examiner périodiquement

sa situation fiscale et de s’assurer du respect des prescriptions fiscales auxquelles l’entreprise est soumise d’une part, et vérifie qu’elle ne s'expose pas à des risques fiscaux et des sanctions qu'elle n'aurait pas identifiés d’autre part. Cet examen, qui s’opère par le biais de l’audit fiscal, s’effectue par référence à des critères de régularité. La démarche d’audit de régularité fiscale pourrait être illustrée par le schéma suivant76: Figure 5 : Démarche d’audit de régularité fiscale  Phase préliminaire

Contrôle des  opérations à caractère  fiscal 

Evaluation du contrôle inhérent aux questions fiscal Prise de connaissance

Synthèse et rapport

générale Source : SEGHIR, « l’audit fiscal des sociétés dans le contexte marocain », P : 29

I.1) Phase préliminaire Préalablement à l’acceptation de la mission, l’auditeur fiscal est amené à entreprendre un diagnostic dont l’objectif serait de savoir si la mission demandée par le client est possible, dans quel délai et à quel coût.

76

R.S. SEGHIR: « L’audit fiscal des sociétés dans le contexte marocain aspects méthodologiques et pratiques ».  ESCAE, P : 29 

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L’optimisation fiscale dans les PME marocaines ----------------------------------------------------------------------------------------------Cette phase débouchera sur la préparation de la lettre de mission qui devrait résumer les conclusions de l’auditeur, les modalités d’intervention et le budget pour la réalisation de la mission.

I.2) La prise de connaissance générale de l’entreprise La phase de prise de connaissance générale est une phase commune à toutes missions d’audit. Cette étape peut s’articuler autour des phases suivantes77 : 

Prise en connaissance de l’entreprise et de ses spécificités fiscales ;



Identification des zones de risque et domaines significatif faisant intervenir la fiscalité;



Etablissement du plan d’approche fiscale.

2.a) Prise de connaissance générale et particularités fiscale de l’entreprise Cette phase vise à la connaissance des particularités de l’entreprise et des risques généraux y afférents. Sans prétendre à l’exhaustivité, la prise de connaissance générale devrait conduire l’auditeur à s’intéresser aux éléments suivants avec des objectifs spécifiques78 (voir annexe 2).

2.b) Identification des zones de risque Il s’agit de relever les domaines vers lesquels l’auditeur fiscal devra orienter ses contrôles. Les zones de risques fiscaux peuvent être caractérisées par leur probabilité élevée d’erreur du fait de complexité des règles fiscales et/ou l’absence de procédures fiables de prévention et de détection de risque d’erreurs. Compte tenu de la prise de connaissance de l’entreprise et des particularités qu’il a effectuée, et sur la base de son expérience, l’auditeur fiscal est en mesure de recenser les principaux risques, en tenant compte de l’appréciation préliminaire des procédures et système fiscaux préventif mise en œuvre par l’entreprise.

2.c) Etablissement du plan d’approche fiscal L’objectif du plan d’approche fiscal est de synthétiser les résultats des étapes précédentes, et leur exploitation en termes de décisions sur l’orientation de l’intervention fiscale et son déroulement. A ce niveau l’auditeur fiscal peut définir un seuil de signification spécifique à son intervention. 77 78

 R. ETTOR, Op.cit. p :51   RACHID SEDDIK SEGHIR ,OP CIT, P:32‐35 

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L’optimisation fiscale dans les PME marocaines ----------------------------------------------------------------------------------------------Ce plan d’approche peut comprendre les éléments suivant :  Caractéristiques de l’entreprise et ses particularités ;  Contrôle interne et systèmes fiscaux ;  Principales zones de risques ;

 Nature de mission et principaux axes de l’intervention. 

I.3) Evaluation du contrôle inhérent aux questions fiscales Dans le cadre de cette phase, l’auditeur fiscal va centrer ses contrôles sur la fonction fiscale de l’entreprise. Ainsi, il sera amené à examiner d’abord le dispositif de sécurité fiscale mis en place dans l’entreprise ensuite la conception et le fonctionnement des systèmes par lesquels sont traitées les opérations fiscales dans l’entreprise et enfin l’existence et la qualité du système de contrôle interne (sa fiabilité, sa conformité avec les règles et obligations fiscales majeures). Cette étape vise à permettre à l’auditeur de tenue les éléments du plan d’approche 79: 

De procéder à l’analyse et l’étude d’évaluation des systèmes fiscaux en place, dans le but d’identifier les éléments probants sur lesquels l’auditeur peut se baser dans son intervention ;



De recenser les risques inhérents à ces systèmes, afin d’adapter son programme des contrôles. Pour évaluer le système de contrôle interne, l’auditeur fiscal adopte une démarche

similaire à celle utilisée par l’auditeur comptable, mais qui est axée sur le traitement des questions fiscales. Il suivra ainsi les étapes suivantes :

 Identification et l’évaluation des procédures   Test de confirmation de la description

I.4) Contrôle des opérations fiscales L’objectif des contrôles est un double ordre :  S’assurer de la fiabilité des informations financières, en visant vérifier la tenue régulière de la comptabilité. Il s’agit de vérifier l’absence de risque extrême de

79

 R. ETTOR, Op.cit. p :56 

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L’optimisation fiscale dans les PME marocaines ----------------------------------------------------------------------------------------------rejet de comptabilité, et ses conséquences fâcheuses à savoir, la reconstitution du chiffre d’affaires ;  S’assurer du respect du référentiel fiscal légal et règlementaire ; en termes de retraitements des charges et produits pour la détermination du résultat fiscal, le respect des règles d’imposition à la TVA et le fait générateur y afférent, l’imposition régulière des rémunérations du personnel, la fiabilité des assiettes des autre impôts et taxes et la régularité des déclarations fiscales ; etc. Pour affiner son appréciation de la régularité fiscale et avant de pouvoir émettre un jugement sur cette dernière, l’auditeur va effectuer un certain nombre de contrôles de régularité. Il s’agit alors du contrôle de la régularité de la comptabilité, du contrôle de l’exhaustivité des déclarations et enfin du contrôle du passage du résultat comptable au résultat fiscal.

4.i Contrôle de la régularité de la comptabilité L’auditeur fiscal, dans le cadre de sa mission, doit donc s’assurer du respect de ces règles et plus précisément :  La conformité de la comptabilité aux prescriptions du code de commerce ;  La justification des opérations de recettes et de dépenses selon les prescriptions légales;  L’absence d’irrégularités graves pouvant être à l’origine du rejet de la comptabilité.

4.ii Contrôle de l’exhaustivité des déclarations Ce contrôle consiste à vérifier en premier lieu que l’entreprise souscrit les déclarations fiscales requises. En second lieu, l’auditeur doit s’assurer que les déclarations ont été déposées dans des délais prescrits. Enfin, il doit procéder au contrôle de la cohérence des déclarations souscrites avec les informations comptables et financières afin de s’assurer la régularité de la situation fiscale.

ii.1 Le contrôle de la forme des déclarations L’auditeur fiscal peut, opérer un nombre important de contrôles sur la forme de déclarations. Il se posera les questions suivantes :  L’entreprise a-t-elle souscrit les différentes déclarations requises ? Master Finance et Fiscalité

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L’optimisation fiscale dans les PME marocaines ---------------------------------------------------------------------------------------------- Utilise-t-elle les imprimés adéquats ?  Dépose-t-elle les déclarations auprès des services compétents ?  Conserve-t-elle les justificatifs de dépôt des déclarations ?  Les déclarations sont- elles correctement servies ?  L’entreprise dispose-t-elle des moyens nécessaires pour justifier le contenu des différentes déclarations souscrites ?

ii.2 Le contrôle des délais de déclarations Il s’agit d’examiner l’existence, la qualité et l’utilisation effective de l’agenda fiscal de l’entreprise d’une part et vérifier, en recourant à des sondages, si les déclarations ont été déposées dans les délais et si les dates de paiements des différents impôts et taxes ont été effectuées dans les délais impartis d’autre part. En cas de retard ou de défaut de déclarations, l’auditeur aura à évaluer l’incidence fiscale de ces infractions en termes d’amendes, pénalités et majorations de retard, ou encore en termes de privation de certains avantages dont l’octroi est conditionné par le dépôt de déclarations ou de demande dans les délais. Les contrôles qui portent sur les délais doivent occuper une place importante dans les travaux de l’auditeur dans la mesure où le non-respect des délais peut couter cher à l’entreprise et influencer négativement sur sa situation financière.

ii.3 Le contrôle de la cohérence des déclarations Une revue de la cohérence des déclarations souscrites avec les informations comptables, sociales et financières va permettre à l’auditeur d’acquérir l’assurance sur la régularité de la situation financière de l’entreprise. Cet examen de cohérence aura pour objectif de vérifier que : 

Les déclarations sont cohérentes compte tenu de la connaissance générale qu’il a de l’entreprise, de son secteur d’activité et du contexte économique ;



La comparaison des déclarations souscrites entre elles, et qu’il n’existe pas des contradictions flagrantes entre eux ;



Les déclarations concordent avec la comptabilité ;



Les déclarations sont servies conformément à la loi ;

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L’optimisation fiscale dans les PME marocaines ----------------------------------------------------------------------------------------------Toute l’information nécessaire à la préparation des déclarations est conservée en vue de répondre à posteriori à toute demande de justification.

ii.4 Le contrôle du passage du résultat comptable au résultat fiscal Le résultat imposable est déterminé à partir des opérations de toute nature effectuées par la société ; opérations résultant de l’exercice d’une activité principale, accessoire ou même exceptionnelle. Ce résultat imposable se calcule à partir du résultat comptable auquel il faut apporter des rectifications extra comptables pour tenir compte des règles fiscales spécifiques. Ces rectifications apparaissent dans le tableau de détermination de résultat fiscal qui doit être joint à la déclaration annuelle des résultats. Elles peuvent s’opérer en plus ou en moins. L’auditeur fiscal a pour objectif de vérifier si les traitements effectués répondent précisément à la réglementation en vigueur qui instaure les réintégrations et les déductions extra comptables.

II.

L’efficacité fiscale Une bonne gestion du paramètre fiscal est la possibilité d’adopter des mesures plus ou

moins opportunes au plan fiscal justifie ainsi l’intérêt pour l’entreprise de soumettre à un spécialiste de la discipline ses orientations fiscales, ses choix fiscaux, afin de vérifier son efficacité ou non. Comme l'indiquait M.SCHMIDT, « les Entreprises ont la possibilité de prévoir l'impôt et d'utiliser au maximum les moyens fournis par un droit fiscal qui offre des choix multiples80». De même M. COZIAN signale que « certains la récusent au nom du fatalisme fiscal, d’autre la réprouvent, la confondant avec tricherie fiscale. Les plus avisés la pratiquent, qui ne sont ni des fatalistes, ni des tricheurs, Mais des bons gestionnaires81 ». Ainsi pour clarifier un peu le deuxième volet de l’audit fiscal, le contrôle d’efficacité fiscale vise l’appréciation critique des choix fiscaux de l’entreprise, compte tenu des options fiscales et des contraintes organisationnelles et des stratégies de la firme. Autrement dit, audit d’efficacité fiscale vise l’évaluation de l’efficacité des structures concernées de l’entreprise, à mettre en œuvre les options fiscales optimales. 80 81

J. SCHMIDT ; « les choix fiscaux des contribuables » ; Editions Dalloz ; p : 6.  M.COZIAN : « les grands principes de la fiscalité des entreprises à propos de la gestion fiscale », P : 86. 

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II.1) Contrôle de l’attitude de l’entreprise à identifier toutes les options fiscales possibles L’efficacité de la gestion fiscale suppose d’une part, que l’entreprise soit à même d’identifier et de connaître avec précision l’étendue de la marge de manœuvre dont elle dispose. D’autre part, l’entreprise doit recenser préalablement les différentes alternatives qui s’offrent à elle. C’est donc, dans un premier temps, l’auditeur fiscal devrait répondre à cette question, en appréciant l’attitude de l’entreprise à maitriser et à mobiliser l’outil fiscal au profit d’une gestion rationnelle. A ce niveau, l’auditeur fiscal va centrer son analyse sur le système d’information fiscal de l’entreprise pour vérifier si cette dernière dispose en permanence et en temps réel de toutes les informations nécessaires pour la prise de décision dans ce domaine. Cette appréciation passera par un examen des moyens mis en œuvre par l’entreprise dans le but de garantir la fiabilité et la pertinence de son système d’information fiscal. Cependant la complexité des textes fiscaux, la multiplicité des situations et également la dispersion de la réglementation fiscale, engendrent des difficultés d’appréhender l’information fiscale. Etant plus difficilement accessibles aux PME, elles justifient davantage encore le contrôle par un spécialiste de la matière fiscale.

II.2) Le contrôle de la conformité des choix fiscaux avec la politique générale de l’entreprise En matière d’efficacité fiscale, l’auditeur va s’intéresser davantage au choix de la meilleure solution fiscale pour l’entreprise. Or, il n’est pas évident que la solution fiscalement avantageuse soit la meilleure solution pour l’entreprise. II peut bien arriver au chef d’entreprise d’écarter le choix fiscal optimal parce qu’il ne peut pas rester dans la ligne directrice des objectifs généraux de l’entreprise. Ainsi dans l’optique d’une meilleure efficacité fiscale, il ne s’agira pas toujours de choisir l’optimum fiscal, mais essentiellement de retenir celui des choix qui est conforme à la politique générale et aux objectifs de l’entreprise et qui se traduit par le coût le moins élevé.

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L’optimisation fiscale dans les PME marocaines ----------------------------------------------------------------------------------------------A ce point, M.CHADEFAUX a cité que « Si il y’a une stratégie fiscale, elle n’est qu’une sous stratégie de la stratégie d’ensemble de l’entreprise82 ». Par conséquent, l’auditeur fiscal aura à émettre un jugement constitué par un dosage entre les options fiscales possibles et la stratégie générale de l’entreprise. Nous pouvons donc constater, que l’efficacité fiscale ne peut s’apprécier pour ellemême et qu’il est nécessairement question de l’intégrer dans le cadre de la situation de l’entreprise.

II.3) Démarche de l’auditeur pour l’appréciation de la gestion fiscale Le contrôle de l’efficacité fiscale constitue le second volet de la mission d’audit fiscal, le complément éventuel du contrôle de la régularité fiscale. Par ailleurs et contrairement à l’appréciation de la régularité fiscale, la difficulté dans ce domaine provient du fait qu’il n’existe pas de référentiel connu par rapport auquel l’auditeur va émettre son jugement. La démarche proposée en cette matière s’articule généralement autour des quatre étapes suivantes : 

Prise de connaissance générale de l’entreprise ;



Contrôle du cadre de l’efficacité fiscale ;



Contrôle des choix fiscaux ;



Elaboration du rapport de fin de mission.

3.a) Prise de connaissance générale de l’entreprise A ce stade, l’auditeur fiscale est appelé à approfondir sa connaissance de certaines particularités de l’entreprise à savoir :  L’attitude de la direction et les axes de sa stratégie de développement : l’étude de ces aspects permet à l’auditeur d’avoir une idée précise sur les contraintes et orientations qui guident l’étude des choix fiscaux. Ainsi, l’existence d’une politique d’implantation dans une région écarterait les zones d’une autre région en dépit des avantages fiscaux qu’elles offrent.  L’appartenance de l’entreprise à un groupe : elle influe sur les choix des règles et normes fiscales.

82

M.CHADEFAUX : « Les audits d’efficacités : l’audit fiscal » LES CAHIERS FRANÇAIS N° 248 P : 24 

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L’optimisation fiscale dans les PME marocaines ---------------------------------------------------------------------------------------------- Les caractéristiques de l’organisation de l’entreprise : certains choix fiscaux peuvent se heurter à des contraintes organisationnelles : options prévues non adaptées à la performance des structures, ou pouvant engendrer des inefficiences organisationnelles. La synthèse de cette prise de connaissance spécifique permettra d’orienter l’auditeur dans ses jugements des options fiscales de l’entreprise.

3.b) Contrôle du cadre de l’efficacité fiscale Dans cette deuxième étape, et avant tout examen des choix fiscaux, l’auditeur peut rechercher aussi si l’entreprise est en mesure de par son organisation, sa structure et ses moyens, de prendre ou non les décisions efficaces. Cette étape de la démarche du contrôle de l’efficacité fiscale a donc pour objectif d’examiner les procédures fiscales de l’entreprise qui permettent de favoriser l’efficacité fiscale. Cet examen passera par deux phases, la première consiste à étudier les moyens mis en place au sien de l‘entreprise pour capter l’information fiscale, la seconde consiste à examiner le mode de traitement, cette fois-ci purement interne de l’information fiscale ainsi reçue.

b.i Contrôle du système fiscal de l’entreprise Cet examen portera sur le système d’information fiscale de l’entreprise qui doit être suffisamment performant. Ce système d’information est déjà fait l’objet d’une étude détaillée lors du contrôle de la régularité et en particulier sur ce que l’on a appelé l’évaluation du contrôle interne spécifique à la fonction fiscale. Reste toutefois que les contrôles prendront ici une coloration plus marquée sur les aspects de l’efficacité fiscale. Pour s’assurer d’une bonne gestion fiscale, l’auditeur fiscal portera sa recherche sur les éléments suivants83 :  L’existence ou non d’un service fiscal ;  L’organisation de ce service ;  La définition des taches du service fiscal ou des personnes en charge de la fiscalité ;  Le niveau de compétence des responsables en charge des problèmes fiscaux ; 83

RACHID SEDDIK SEGHIR, OP CIT,P: 127 

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L’optimisation fiscale dans les PME marocaines ---------------------------------------------------------------------------------------------- La qualité de la documentation mise à la disposition de ce service ;  La nature des formations et séminaires destinés à renforcer et mettre à jour les connaissances fiscales ;  Le rapprochement entre le profil des responsables du service fiscal et l’importance des dossiers dont ils ont la responsabilité ;  L’existence ou non d’études émanent du service fiscal ;  Le suivi des dossiers fiscaux  Le recours à des consultations externes pour éclairer l’entreprise sur des aspects fiscaux ;  L’importance réservée par le chef d’entreprise aux choix fiscaux ;  L’intégration du paramètre fiscal dans la stratégie de l’entreprise et dans sa planification à court, moyen et long terme ;  La coordination avec le service fiscal et les autres services de l’entreprise. La méthodologie suivie par l’auditeur fiscale sera essentiellement celles des interviews, de l’observation physique, de l’analyse et de l’examen de la documentation de l’entreprise. Les synthèses tirées à ce niveau permettent à l’auditeur de situer l’importance accordée par l’entreprise à la gestion fiscale et l’étendue des moyens consacrés à cette activité.

b.ii Le contrôle du mode de traitement d’information fiscale L’auditeur, pour avoir plus d’information, peut recourir au contrôle direct des documents, voire que faire de questionnaire et des enquêtes. A ce point il s’intéressera donc sur84 : Le fonctionnement du service fiscal ; Les relations qu’entretient ce service avec les autres services ou directions de l’entreprise ; La manière dont sont associés les fiscalistes de l’entreprise à l’étude des projets et/ou aux négociations des contrats ; L’information fiscale émise par ce service ou son substitut dans l’entreprise à destination des autres services ; Les documents retraçant les performances fiscales de l’entreprise ; etc.

84

L. BENAZZOU, « Pratique de la gestion et de l’audit fiscal par les PME marocaines, P: 455 

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L’optimisation fiscale dans les PME marocaines ----------------------------------------------------------------------------------------------Cette étape du travail a des vertus préventives et peut déjà suggérer à l’auditeur quelques éléments de conclusion et de recommandation. Une fois que le contrôle du mode de traitement d’information fiscale effectué, l’auditeur pourra procéder au contrôle des options fiscales de l’entreprise.

II.4) Contrôle des choix fiscaux de l’entreprise Cette étape permet à l’auditeur de recenser l’ensemble de la réglementation fiscale ainsi que des techniques d’optimisation en la matière, et l’appréciation de leur efficacité et pertinence, compte tenu de l’attitude de la direction et sa sensibilité à la gestion fiscale. Elle le permet également d’exprimer une opinion sur ces options fiscales. Le rapprochement entre l’entreprise et celle qui aurait d’être retenue lui permettra de forger son opinion sur la pertinence du choix de l’entreprise en s’appuyant notamment sur les critères suivants85 :  Le gain fiscal qui aurait pu être procuré à l’entreprise ;  Le risque fiscal lié à chaque option ;  L’incidence du choix sur l’image fidèle de l’entreprise ;  Les contraintes de l’entreprise à court, moyen et long terme ;  Eventuelle instabilité des avantages actuellement en vigueur.

II.5) Rapport de l’audit d’efficacité fiscale A la fin du contrôle de l’efficacité fiscale, l’auditeur établi le rapport de fin de mission tenant compte des objectifs qui lui ont été fixé avant le début de sa mission. Ce travail d’analyse critique devra aboutir à la synthèse des options fiscale mise en œuvre par l’entreprise, de leur évaluation et proposition des choix qui aurait été mieux appropriés et avantageux sur la période d’analyse. Comme déjà souligné au niveau des objectifs de l’audit de l’efficacité fiscale de l’entreprise, l’auditeur serait amené à se prononcer soit :  La validation de la pertinence des choix fiscaux ;

 L’appréciation de la pertinence des choix déjà mis en œuvre par l’entreprise. 

85

 RS SEGHIR ,OP CIT, P : 128  

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L’optimisation fiscale dans les PME marocaines -----------------------------------------------------------------------------------------------

5.a) Validation de la pertinence des choix fiscaux La validation de la pertinence des choix fiscaux en projet et auquel cas, son jugement pourrait avoir un impact sur la situation fiscale de l’entreprise du fait que son rapport alertera l’entreprise sur les erreurs de conception et d’appréciation.

5.b) Appréciation de la pertinence des choix déjà mis en œuvre par l’entreprise. A ce niveau, l’auditeur fiscal ne pourra dresser un constat de la situation en signalant à l’entreprise les inconvénients du choix entrepris et éventuellement recommander à l’entreprise des actions rectificatives de ces choix, ainsi que les mesures destinées à éviter leur renouvellement dans le futur. Par ailleurs, le rapport d’audit doit donc86 :  Insister sur les choix fiscaux méconnus jusqu’ici de l’entreprise mais que celle-ci peut encore exercer. En particulier, le rapport d’audit doit accorder une place de choix aux régimes de faveur dont l’entreprise pourrait se prévaloir.  Emettre une opinion sur les méthodes et critères retenus par l’entreprise pour exercer les choix fiscaux. L’auditeur peut notamment émettre des suggestions sur les modifications qui doivent être apportées aux procédures en vigueur.  Faire la synthèse des contrôles directs opérés sur les choix examinés mais aussi des constatations effectuées lors du contrôle du cadre de l’efficacité fiscale.  Comporter un ensemble de recommandations destinées à améliorer le processus d’intégration du paramètre fiscal dans les décisions de gestion de l’entreprise.  Proposer des solutions fiscales de rechanges dans l’hypothèse où les solutions retenues par l’entreprise ne permettent pas d’atteindre un niveau optimum d’efficacité fiscale.  Proposer, en général, aux prescripteurs de la mission des recommandations qui doivent permettre à l’entreprise d’améliorer son niveau d’efficacité fiscale.

86

A. ALMANSOURI, « La pratique de la gestion et l’audit fiscal pour les PME », P :96 

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Section 3 : le rôle de l’optimisation fiscale dans l’amélioration de la performance de l’entreprise L’entreprise a l’intérêt de mieux gérer la charge fiscale qui se caractérise par des coûts très élevés qui a une incidence directe sur la concurrence et sur la trésorerie de l’entreprise. De ce fait l’entreprise d’aujourd’hui est amenée à optimiser sa charge fiscale afin d’améliorer sa performance financière et fiscale, et influence par conséquence sa performance globale. Donc, la bonne gestion de la variable fiscale et l’optimisation fiscale peut influencer la performance de l’entreprise à plusieurs niveaux, parmi eux, on cite :

I.

Incidence de la fiscalité sur la concurrence « Si deux actifs dégagent des cash-flows identiques, mais que l’un est taxé plus

lourdement que l’autre, le prix de l’actif favorisé fiscalement sera supérieur à celui de l’actif plus fortement imposé87 ». L’impôt est l’un des éléments qui composent le coût de revient pour l’entreprise. Par conséquent, il influence le prix de vente des produits commercialisés. En effet, une augmentation des taux de l’imposition de l’entreprise, par exemple, entraîne une augmentation du coût de revient impliquant la nécessité d’une augmentation des prix de vente pour préserver la marge bénéficiaire. Une telle augmentation aura probablement pour effet la réduction des ventes au profit des produits les moins fiscalisés, ce qui peut avoir une mauvaise répercussion sur le chiffre d’affaires de l’entreprise88. La présence du paramètre fiscal dans la vie de l’entreprise impose un comportement nouveau envers la fiscalité, un comportement qui consiste à intégrer la variable fiscale dans la gestion globale de la firme, car cette variable affecte toues ses opérations ainsi que toutes ses décisions. A cela, s’ajoute l’impact qu’a toujours, et sans exception aucune, la réglementation fiscale sur la structure et les objectifs des firmes. Cette ubiquité du paramètre fiscal dans vie de l’entreprise, les incite à consacrer plus d’attention aux effets fiscaux. Ceci peut être expliqué de deux manières distinctes :

87 88

  M. SCHOLES et M. WOLFSON, Fiscalité et stratégie d’entreprise, op.cit, P 127.   MHENTATI, « L’optimisation fiscale en matière d’impôt sur les sociétés, rôle de l’expert‐comptable », P : 15   

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L’optimisation fiscale dans les PME marocaines ----------------------------------------------------------------------------------------------D’une part, le poids financier de la dette fiscale, l’évolution incessante des textes fiscaux dans le temps et dans l’espace et leur complexité croissante ; ainsi que le caractère déclaratif de la majorité des impôts et taxes et donc l’exposition au contrôle fiscal à tout moment, obligent le contribuable à prévenir le risque fiscal et se doter d’une sécurité et d’une vigilance à cet égard, autrement dit assurer une régularité fiscale qui constitue le premier volet de la gestion fiscale. D’autre part, en plus de son caractère obligatoire ou impératif la fiscalité laisse, parfois, à l’entreprise une faculté de choix et d’options que celle-ci peut utiliser aux mieux de ses intérêts. A ce niveau, le comportement de l’entreprise doit être non seulement préventif mais également offensif à l’égard de la variable fiscale en saisissant les opportunités offertes par le droit fiscal dans la limite de la marge de manœuvre accordée par celui-ci, autrement dit assurer une efficacité fiscale qui constitue le deuxième volet de la gestion fiscale. La présence du paramètre fiscal dans la vie de l’entreprise impose un comportement nouveau envers la fiscalité, un comportement qui consiste à intégrer la variable fiscale dans la gestion globale de la firme, car cette variable.

II.

Incidence de la fiscalité sur la trésorerie de l’entreprise Toute entreprise, du fait de recourir aux économies d’impôts choisissent un allégement

de leur trésorerie, la charge fiscale a souvent un effet négatif sur la trésorerie de l’entreprise pour :  Éviter le risque de cessation des paiements : Une entreprise qui n’est plus en mesure de régler ses dettes à court terme est une entreprise en situation de cessation de paiement. Bien souvent, cela équivaut à sa mort (ou tout du moins l’expose à de sérieux problèmes).  Faire des économies: Une bonne gestion de la variable fiscale a un effet positif sur la trésorerie cette dernière peut permettre une facilitation de caisse etc. Si le dirigeant gère sa trésorerie efficacement, il sera en mesure de déterminer les périodes auxquelles il aura réellement besoin de financer sa trésorerie et aura le temps de mettre en place des financements moins coûteux.

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L’optimisation fiscale dans les PME marocaines ---------------------------------------------------------------------------------------------- Gagner de l’argent en plaçant intelligemment son excédent de trésorerie : Si une trésorerie négative entraîne des frais supplémentaires pour l’entreprise, une trésorerie excédentaire

mal

Master Finance et Fiscalité

placée

n’est

pas

non

plus

optimale.

70

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Conclusion Tout au long de ce chapitre, nous avons essayé de mettre en lumière non seulement une vision sur les différentes alternatives offertes à l’entreprise en générale mais également les utiliser au mieux de son intérêt et en fonction de ces objectifs et de sa stratégie générale pour améliorer la performance fiscale. Pour une optimisation fiscale convenable, il s’avère indispensable un diagnostic fiscal, en prenons en considération les particularités des entreprises. D’où le recours dans un premier lieu, à la régularité fiscale qui en réalisant une synthèse sur tout ou partie de la fiscalité de l’entreprise, ce qui permet d’apporter des éléments de réponse concernant le respect effectif des dispositions fiscales auxquelles elle est soumise ou encore si elle se conforme ou non à la règle fiscale. Dans un second lieu, le contrôle de l’efficacité fiscale constitue le second volet de la démarche de l’optimisation fiscale, le complément éventuel au contrôle de la régularité fiscale. Par un contrôle de l’efficacité fiscale, le prescripteur de ce contrôle recherche une opinion sur tout ou partie de la gestion fiscale de l’entreprise auditée. Finalement, nous avons met l’accent sur le rôle de l’optimisation fiscale sur la performance de l’entreprise en prenant en considération l’impact de la fiscalité sur la vie de l’entreprise.

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Chapitre 3 : Etude empirique sur l’impact de l’optimisation fiscale sur la performance des entreprises de la région Fès-Meknès

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Introduction Dans les deux premiers chapitres de notre travail, nous avons essayé d’aborder relativement tous les points théoriques de la thématique de recherche, et d’apporter une vision globalisée sur les fondements théoriques liées à la notion de l’optimisation fiscale en relation avec la performance de l’entreprise ainsi qu’une démarche de leur appréciation. Pour donner une valeur ajoutée à notre sujet, il est jugé nécessaire de recueillir ou rassembler des informations sur le terrain qui permettront d’obtenir à la suite une meilleure connaissance. Notre travail a pour objectif principal d’effectuer une étude empirique sur l’impact de l’optimisation fiscale sur la performance des PME. Il s’agit d’une étude quantitative basée sur un questionnaire, adressé aux responsables et aux chefs des PME de la région de Fès-Meknès, en vue de tester la validité des hypothèses. Dans ce chapitre nous essayerons de présenter le cadre méthodologique de notre recherche sur le terrain avant de présenter, constater, interpréter les résultats obtenus pour qu’en dernier lieu ressortir par des mesures à mettre en place afin d’améliorer la performance des PME marocaines.

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Section 1 : Présentation générale de l’enquête Dans le cadre de toute étude empirique, l’approche méthodologique est extrêmement importante. Il permet de comprendre la manière à partir de laquelle l’étude a été menée, son cheminement général et le contexte dans lequel elle s’est déroulée. Elle renseigne également sur tous les aspects liés directement au contexte de l’étude et aux choix conceptuels retenus89. L’objectif de notre travail est d’avoir une idée générale sur la place de l’optimisation fiscale dans le processus décisionnel des PME de la région Fès-Meknès afin d’être performante. De ce fait, pour mener à bien cette étude et atteindre l’objectif fixé, deux phases devraient être précisées au préalable : d’abord, le cadre conceptuel de l’enquête pour formuler les hypothèses et déterminer la variable explicative et celle à expliquer, ensuite, la démarche méthodologique à suivre lors de la réalisation de l’enquête.

I.

Cadre conceptuel de l’enquête La précision de notre modèle conceptuel nous permet de simplifier la vision d’analyser

de notre recherche en déterminant par une représentation théorique des concepts à étudier. Mais avant de le faire, il nous semble nécessaire de définir les variables et les hypothèses qui composent notre travail.

I.1) Les variables du modèle D’après ce travail, on cherche de décrypter la relation de l’optimisation fiscale et la performance de l’entreprise. Donc dans notre modèle conceptuel, l’optimisation fiscale est considérée comme une variable indépendante ou explicative et la performance de la PME est perçu comme variable dépendante c’est-à-dire la variable qu’on cherche à expliquer.  Les variables explicatives : Il s’agit des variables manipulées par l’expérimentateur. Dans notre étude les variables indépendantes sont l’optimisation fiscale. On cherche de se limiter à l’analyse de l’impact de l’optimisation fiscale à partir de quelques formes ou stratégies d’optimisation fiscale sur la performance de la PME précisément la région Fès-Meknès. 89

  T.  BOUSSETTA,  « Gestion  fiscale et  financement de  l’entreprise  marocaine  :  Le  cas  des PME de  la  région de  Rabat ‐ Salé – Kenitra », 2018, P : 98 

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L’optimisation fiscale dans les PME marocaines ----------------------------------------------------------------------------------------------L’analyse de la variable indépendante montre que la pression fiscale peut entraîner plusieurs conséquences défavorables pour la PME marocaine. De ce fait, l’aspect fiscal est considéré comme une importante charge que le manager doit le gérer dont le but est la recherche de la performance, voire même une efficacité et sécurité fiscale. L’impôt est un coût inhérent à l’activité de l’entreprise, et il convient vraiment de le maîtriser en effectuant des choix fiscaux dynamiques rationnels à l’égard du paramètre fiscal.  Les variables à expliquer : On les appelle aussi variables dépendantes parce qu’elles subissent l’effet des variables indépendantes, dans notre travail, il s’agit de la performance de la PME. Certes, depuis les théoriciens classiques et jusqu’à nos jours, le souci du dirigeant de toute entreprise est de conduire efficacement son entreprise. Cette recherche passe par la création de mode de gestion favorisant l’entreprise a intégré la fiscalité comme un paramètre clé de leur performance. C’est dans ce sens que les dirigeants d’entreprises doivent entreprendre des mesures permettant à l’entreprise d’alléger la charge fiscale en raison de son effet significatif sur la performance pour avoir une rentabilité croissante et d’être performante. Cependant, vu que la notion de la performance est un concept polysémique comme nous l’avons mentionné dans le premier chapitre, nous avons retenu les principaux indicateurs déterminant la performance de l’entreprise à partir des indicateurs de résultats.

Formulation du modèle de recherche L’objectif de notre travail est de décrypter la relation de l’optimisation fiscale et la performance de la PME marocaine. En conséquence, à travers les hypothèses posées au départ, et les variables évoquées ci-dessus nous présentons notre modèle conceptuel de recherche comme suit :

L’optimisation fiscale

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Relation de causalité

La performance de la PME

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L’optimisation fiscale dans les PME marocaines ----------------------------------------------------------------------------------------------D’après ce modèle, nous tentons à analyser la relation de causalité entre l’optimisation fiscale et la performance de la PME. C’est une relation de nécessité qui stipule que la gestion optimale de la variable fiscale aide les PME à atteindre la bonne performance financière et fiscale.

II.

Méthodologie de recherche Afin de pouvoir répondre aux diverses interrogations que met la recherche à la

disposition de tout chercheur, il est nécessaire de confronter les connaissances et apports théoriques à tout ce qui a pu, ou peut faire l’objet d’observations empiriques. Pour se faire, tout chercheur doit adopter une méthode et suivre un protocole de recherche90. Ainsi, la mise en œuvre d’une étude empirique nécessite l’application d’une méthodologie précise et pertinente pour atteindre les objectifs fixés à l’étude sur le terrain. Toute enquête est mise en œuvre grâce à un questionnaire, qui sert d’outil de recueil des données. Il est administré auprès de la population en question. En effet, la démarche que nous nous avons suivie lors de la réalisation de notre enquête que nous nous avons menée auprès de 100 PME, situées dans la région de FèsMeknès, via un questionnaire qu’on a adressé aux chefs et dirigeants de ces dernières. La réalisation d’une telle enquête nécessite que ce soit précisé les cinq points essentiels suivants91 :  Le processus d’élaboration du questionnaire ;  Le contenu du questionnaire ;  Le mode de formulation des questions ;  Le mode d’administration du questionnaire ;  Le choix de l’échantillon.

II.1) Processus d’élaboration du questionnaire Le questionnaire est un instrument d’enregistrement et de stockage d’information, c’est aussi le document qui permet d’établir une communication entre l’enquêteur et l’enquêté92. 90

 M.GRAWITZ, (1993), Méthodes en sciences sociales, Dalloz, 9eme édition, Paris, p : 257.    T.  BOUSSETTA,  «  Gestion  fiscale  et  financement  de  l’entreprise  marocaine  :  Le  cas  des  PME  de  la  région  de  Rabat ‐ Salé – Kenitra », 2018, P : 98  91

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L’optimisation fiscale dans les PME marocaines ----------------------------------------------------------------------------------------------Même si l’élaboration du questionnaire est souvent considérée comme un élément essentiel de la recherche, force est de constater que pour bâtir un questionnaire, il n’y a pas de modèle parfait, mais bien plus une série de règles empiriques à respecter93. Il est important de connaître et de savoir appliquer ces règles que régit l’élaboration d’un questionnaire. Nous savons qu’à l’origine de chaque étude se trouve un problème. La première étape du plan de recherche consiste à cerner, plus précisément, ce problème, et c’est la solution de ce dernier qui doit orienter et gouverner l’étude94. Toutefois, afin de rendre un problème opérationnel, il faut le concrétiser par un besoin en information. Pour ce faire, « le problème doit donner naissance à l’identification du ou des besoins d’information. Cela revient à se poser la question suivante : « Pour résoudre mon problème, qu’est–ce que je dois connaître?95 ». Donc on peut présenter cette relation sous la forme suivante : Figure 6 : L'élaboration du questionnaire 

Identification  du problème

Besoins  d'infofrmations

Contenu du  questionnaire

Source : S. RANSAUX : « L’étude de marché », p :198

Il est évident que le questionnaire doit, également, être considéré comme le support entre le responsable de la recherche et les personnes à interroger. Dans cette perspective, le questionnaire devient un outil de communication.

92

R. DEBLES& E. TEYSSUNNIERE DE CRAMONT : « Etude de marché : outil de la décision » PUF 1988  S. PAYNE : « Comment élaborer un questionnaire ». Ed. DUNOD. 1990. Page 10.  94 M. ARKAM : « Les outils du marketing ». Ed. Sciences. 1988. Page 53.  95 S. RANSAUX : « L’étude de marché ». Ed. DUNOD. 1989. Page 109.  93

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L’optimisation fiscale dans les PME marocaines ----------------------------------------------------------------------------------------------Concevoir le questionnaire en tant que support de communication revient à s’intéresser aux problèmes de la forme du questionnaire. En effet, « c’est en fonction de sa clarté, de sa précision et de sa structure qu’il sera à même de fournir une bonne information96». L’objectif étant ici de donner un questionnaire clair compréhensible et précis aux interviewés pour qu’ils puissent à leur tour donner des réponses claires, satisfaisantes et capables de nous aider à mener à bien notre problématique.

II.2) Le contenu du questionnaire Nous sommes inspirés dans l’élaboration de notre questionnaire de quelques exemples de questionnaire et enquêtes de quelques auteurs. Ce questionnaire est présenté dans un ordre qui va du général au particulier, ceci dans le but de faciliter la prise de contact avec l’interviewé et d’attirer progressivement son attention. Afin de toucher les différents points constituant notre problématique, nous avons construit un questionnaire constitué de 31 questions présentées en quatre parties avec une partie consacrée à des informations générales sur l’entreprise(Annexe N°1):

 La première partie : le comportement des PME vis-à-vis le système fiscal A travers les questions formulées de cette partie du questionnaire, l’objectif était de se démontrer le comportement que se fait le dirigeant de la PME du système fiscal.

 La deuxième partie : la pratique de l’optimisation fiscale dans les PME de notre région Cette partie de questionnaire vise d’une part, de sonder le degré de prise en considération de la variable fiscale en tant que paramètre de décision d’investissement et de financement, d’autre part, de cerner la pratique de l’optimisation fiscale par les PME.

 La

troisième

partie :

l’impact

de

l’optimisation

fiscale

dans

l’amélioration de la performance des PME de notre cible 96

J.  PERRIEN  &  J.  CHERON  &  M.  ZINS  :  «  Recherche  en  Marketing  :  méthodes  et  décisions  ».  Edition  GAETAN  MORIN, 1986. P : 104. 

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L’optimisation fiscale dans les PME marocaines ----------------------------------------------------------------------------------------------C’est la partie la plus importante du questionnaire, le but est de chercher sur l’existence d’un effet de l’optimisation fiscale sur la performance de la PME et de préciser la nature de cette relation.

 La quatrième partie : l’attitude des PME à contrôler sa régularité et efficacité fiscale : Cette dernière partie du questionnaire tente de clarifier le recours à l’audit fiscal pour examiner la situation fiscale des PME marocaines.

II.3) Formulation des questions La réalisation d’une enquête suppose le choix du type des questions à poser. Quelle que soit la forme de ces questions, elles doivent être facilement compréhensibles, claires et précises97 : On distingue généralement trois types de questions suivantes98 :  Ouvert ;  Fermée ;  Mixte.

3.a) Questions ouverts Les questions ouvertes sont des questions qui laissent à l'intervieweur une totale liberté quant à la forme et à la longueur de sa réponse, afin d’émettre ses propres opinions sur les questions posées.

3.b) Questions fermées Les questions fermées, pour lesquelles il n’existe qu’un très petit nombre de réponses possibles, qui peuvent toutes être prévues. Dans ce cas, les choix de réponses sont prédéterminés99.

3.c) Les questions mixtes Les questions mixtes s’apparentent aux questions fermées parce qu’elles sont accompagnées d’une liste de modalités de réponse. Elles sont également partiellement 97

 P. GRANGE, et L. LEBARD (1994), Traitement statistique des enquêtes, Dunod, Paris, P : 55.     H. FENNETEAU : « Enquête : entretien et questionnaire » DUNOD Paris 2002 P : 75  99 N.  QUARANTE  :  «  La  stratégie  de  communication  en  marketing  pharmaceutique  ».  Thèse  de  Doctorat  en  Pharmacie. Université d’ORLEANS. 1993. P : 56.  98

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L’optimisation fiscale dans les PME marocaines ----------------------------------------------------------------------------------------------ouvertes car la dernière modalité invite la personne interrogée à apporter des précisions en toute liberté. Cette dernière est généralement « Autre, précisez, … »100. Dans le cadre de notre enquête, nous avons utilisé les trois formes des questions précitées avec un recours privilégié pour les questions fermées afin de diriger l'enquête, de la rendre plus facile pour les répondants et de ne pas dépasser le cadre de la recherche. De plus, des questions ouvertes sont utilisées pour enrichir les données collectées ou faciliter leur interprétation. Ils peuvent, par exemple, suivre des questions fermées pour justifier les méthodes choisies ou l'absence de réponse.

II.4) Méthodes d’administration du questionnaire Le choix du mode d'administration du questionnaire aura des conséquences, non seulement, sur la structure même du questionnaire, mais également sur l'information qui sera obtenue, sa qualité et sa quantité d’une part, et sur le taux de réponses, les coûts et le risque de biais d’autre part. Un questionnaire peut être administré de trois façons101 :  Par enquête personnelle ou enquête de face à face ;  Par téléphone ;  Par auto- administration.

4.a) Mode de face à face L'interaction entre le répondant et l'enquêteur constitue le principal avantage de l'enquête de face à face. La présence de l'enquêteur facilite une certaine adaptation du questionnaire au répondant. L'enquêteur peut également clarifier une question102. Il donne lieu à un colloque singulier « enquêteur-enquêté » au domicile de celui-ci, dans la rue ou dans le lieu de travail, etc. Plusieurs avantages sont associés à cette modalité de réalisation d’enquête : En premier lieu, la qualité de la relation qui peut s’établir entre les deux interlocuteurs. La personne interrogée voit son interlocuteur, peut constater l’attention et l’intérêt qui sont

100

H. FENNETEAU : « Enquête : entretien et questionnaire » DUNOD Paris 2002 P : 77  W. SAMUEL : "L'administration et gestion du questionnaire". Manuel de gestion commerciale. Juin 2000. P :73  102 Z. FABIAN : "Comment mener une enquête". Ed. Vuibert 1987. Page : 119.  101

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L’optimisation fiscale dans les PME marocaines ----------------------------------------------------------------------------------------------portés à ses réponses et la manière dont elles sont notées103. En deuxième lieu, la présence de l’enquêteur facilite l’adaptation du questionnaire au répondant en clarifiant par exemple certaines questions mais aussi de faire évoluer au besoin la nature et l’ordre des questions au fil de l’entretien. En troisième lieu, la qualité et la rapidité de l’obtention des réponses puisque le contact direct facilite les rapports et la discussion entre l’enquêteur et le répondant. C’est actuellement un mode très répandu et très souple dans la collecte des données. C’est le plus utilisé un peu partout. Cette technique nécessite néanmoins beaucoup plus de temps et de patience et la retranscription et le traitement des informations sont souvent longs et laborieux. De plus, la présence même de l’enquêteur peut être un inconvénient du fait de l’influence éventuelle exercée par lui sur le répondant.

4.b) Mode téléphonique Lorsqu’il est impossible de rencontrer l’interviewé en personne, le téléphone est un bon palliatif dans la mesure où il permet d’obtenir un contact assez direct, au travers de la voix. Au cours de l’entretien téléphonique, l’enquêteur pose les questions et note lui-même les réponses. La rapidité d’obtention des informations, la souplesse (l’enquêteur peut joindre des personnes éloignées sans se déplacer) et le gain du temps sont essentiellement les principaux avantages de cette technique104. Cependant, il est difficile d'envisager de tenir quelqu'un au bout du fil plus d'une quinzaine de minutes, ce qui limite forcément la longueur du questionnaire, ainsi que la qualité des réponses peut être moindre qu'avec les autres modes d'administration, car l'interviewé devant répondre spontanément, on ne lui laisse pas vraiment le temps de réfléchi.

4.c) Mode auto-administré Auto administré signifie que le répondant s’administre lui-même le questionnaire, sans l’aide d’un enquêteur. Dans ce cas, le répondant est confronté directement au document, il

103

 S. LIDGI, Communication et Marketing, Editions Eyrolles, (1991), Paris 63P.  A.  AMEDJAR  :  Les  leviers  fiscaux  des  opérations  de  financement  et  d’ouverture  des  entreprises  à  leur  environnement, 2013, P : 265  104

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L’optimisation fiscale dans les PME marocaines ----------------------------------------------------------------------------------------------doit lire les questions et noter lui-même ses réponses. Un soin tout particulier doit donc être apporté à la présentation du questionnaire, à sa mise en page, à sa maquette graphique105. Les avantages de ce mode d’administration du questionnaire sont la modicité du coût. De même, cette méthode est très utile lorsqu’on veut joindre des répondants géographiquement dispersés. De plus, elle permet aux répondants, qui disposent d’un délai de réflexion important, de répondre aux questions. Cependant, La pertinence de l’information est généralement assez faible par rapport aux méthodes précédentes car les enquêtés ne prennent généralement pas le temps de répondre et s’ils y répondent, beaucoup oublient de le renvoyer. De même, Il est totalement impossible de savoir si la personne qui a répondu est celle que l’on souhaite interroger. Afin de recueillir les informations nécessaires à notre étude, nous avons administré un questionnaire à un certain nombre des PME. Cependant au vu de la situation actuelle liée à l’avènement de la pandémie du covid – 19 nous nous sommes basés essentiellement sur des méthodes d’administration à distance. En effet, nous nous sommes servis dans un premier temps de l’objet internet pour envoyer des mails aux entreprises puis nous les avons contactés également via le téléphone qui permet d’obtenir un contact assez direct avec le répondant. Dans un second temps, étant donné que le confinement a été levé sur notre ville nous avons pu nous déplacer auprès des entreprises, afin de les questionner directement.

II.5) Le choix de l’échantillon La cible de notre étude est constituée des PME marocaines installées sur la région FèsMeknès. Généralement, le choix d’un échantillon se fait sur la base de deux grandes catégories de méthodes de sondage ou d’échantillonnage106:  Les méthodes aléatoires ou probabilistes où le prélèvement de l’échantillon se fait selon les lois du hasard, c’est-à-dire, que chaque individu a la même probabilité (différente de zéro) d’appartenir à l’échantillon. Cette méthode exige d’une part la liste

105

S. LIDGI : « Communication et Marketing » Editions EYROLLES, 1991 P : 68  Y. EVARD& E. ROUX MARKET : « Etudes et recherches en marketing fondement et méthodes » Edition Nathan  1993 P : 168‐180  106

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L’optimisation fiscale dans les PME marocaines ----------------------------------------------------------------------------------------------exhaustive des individus formant la population étudiée et d’autre part la réalisation d’un tirage au hasard des individus.  Les méthodes non probabilistes ou aléatoires, appelées aussi méthodes empiriques où la constitution de l’échantillon résulte d’un choix « raisonné » visant à faire ressembler l’échantillon à la population dont il est issu. Dans ces méthodes, la confection ou la sélection de la population étudiée implique l’intervention personnelle du chercheur qui doit respecter dans ses choix l’objet de la recherche. En raison des difficultés d’application des méthodes probabilistes (impossibilité de disposer d’une base de sondage satisfaisante de PME, prédominance du secteur informel…) notre échantillon s’inscrit dans la catégorie des échantillons non probabilistes. En effet, nous avons décidé de prendre un échantillon de 100 entreprises intervenants dans des secteurs diversifiés et située à notre cible. Sur cet échantillon, seules 51 PME ont accepté de répondre effectivement au questionnaire soit un taux de réalisation de 51%. La principale raison de la faible réponse de notre échantillon est due à la spécificité du thème. En effet, il a été constaté une grande réticence chez bon nombre de dirigeants des PME sélectionnées. C’est une réticence qui s’explique par la méfiance de ces dirigeants à l’égard de toute discussion concernant la fiscalité, mais également à leur mentalité puisqu’ils n’acceptent pas facilement de délivrer ce qu’ils appellent des "informations secrètes" à des étrangers

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Section 2 : Analyse et discussion des résultats de l’enquête Le traitement de notre étude empirique a été fait grâce aux logiciels « Sphinx et Google Forms et SPSS », qui ont permis d’obtenir des résultats intéressants quant aux différentes parties du questionnaire. Ces résultats seront présentés et analysés selon les cinq parties suivantes qui constitueront les différents axes de cette section.

I.

Caractéristiques générales des PME enquêtés I.1) Le secteur d’activité Tableau 14 : Répartition des PME enquêtées selon les secteurs d’activité 

secteur d’activité

Nombre

Effectif

Industrie

13

25,49 %

Immobilier

5

9,80 %

Assurance

3

5,88 %

Service

15

29,42 %

Banque

2

3,92 %

Commerce

9

17,65 %

Autre

4

7,84 %

Total

51

100%

Source : Notre enquête

Dans notre enquête nous avons visé un échantillon représentatif de l’ensemble des secteurs d’activités dans la région. On remarque, une certaine prédominance des secteurs de service avec 29,42%, suivi par le secteur de l’industrie agro-alimentaire avec 25,49% et le secteur de commerce par 17,65%.

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L’optimisation fiscale dans les PME marocaines -----------------------------------------------------------------------------------------------

I.2) La forme juridique Figure 7: Répartition des PME selon la forme juridique 

Association 4%

Autres 6%

Entreprise  individuelle 20%

SARL SARL 44%

SA SNC Entreprise individuelle Association Autres

SNC 16% SA 10%

Source : Notre enquête

On constate d’après le graphique, que notre cible est constituée essentiellement des SARL avec 44% des répondants. Cela revient donc qu’elle présente énormément des avantages aux entrepreneurs principalement la réduction du montant du capital exigé à zéro dirham symbolique, la responsabilité limitée aux apports du capital, etc. Donc on peut conclure que la SARL y compris SARL à associés unique est la forme juridique la plus adaptée par les entreprises.

I.3) L’effectif des employés Tableau 15 : Répartition des PME enquêtées en fonction du nombre d’employées Effectif

Nombre

Fréquence

Moins de 10

29

56,86%

Entre 10 et 200

17

33,33%

Plus de 200

5

9,80%

Source : Notre enquête

L’effectif des employés des entreprises sélectionnées est varié entre moins de 10 personnes à 200 personnes. Ce qui justifie que l’échantillon enquêté répond effectivement aux normes des PME qui constituent notre échantillon. A ce niveau il nous semble nécessaire de mentionner qu’on prend les grandes entreprises pour confirmer ou infirmer notre hypothèse de départ sur la place de l’optimisation fiscale chez elles. Master Finance et Fiscalité

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L’optimisation fiscale dans les PME marocaines -----------------------------------------------------------------------------------------------

II.

Le comportement des PME vis-à-vis du système fiscal marocain L’objectif de cette partie est de démêler la vision des entreprises sur le système fiscal

marocain. Ce dernier a un impact sur la structure, voire même les décisions de l’entreprise, puisqu’il constitue le principal facteur externe de celle-ci. Figure 8 : la vision des PME vis‐ à‐ vis du système fiscal 

Copmlexe même aux  professionnels 39%

Compréhensible par  les non  professionnels   4% 0%

Compréhensible par les non professionnels Difficile à aborder par les non professionnels Copmlexe même aux professionnels

difficile à aborder par les non  professionnels 57%

Source : Information extraite de l’enquête

On relève de cette question que 57% des PME enquêtées considèrent le système fiscal marocain comme étant difficile à aborder par les non professionnels, contre 39% qui l’estiment complexe même aux professionnels. Cependant, cela du au caractère évolutif du système, les modifications permanentes des textes fiscaux en vue d’encourager les investissements, de protéger et d’augmenter les recettes de l’Etat. Donc la majorité des PME aperçoivent que le système est complexe dans son ensemble.

II.1) La pression fiscale Etant donné que la fiscalité représente une prérogative majeure de la souveraineté de l’Etat, nous avons posé cette question pour déterminer sa place pour l’entreprise.    

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L’optimisation fiscale dans les PME marocaines ----------------------------------------------------------------------------------------------Figure 9:La vision des PME à propos de la fiscalité  Décourage : Les  modifications  annuelles de la loi   23% Encourage

Décourage : La  complexité des  textes   37%

Décourage : La complexité des textes Décourage : Les modifications annuelles de la loi Décourage : Les procédures administratives

Décourage : Les  procédures  administratives 30%

Encourage 10%

Source : information extraite de notre enquête

Nous constatons que 90% des PME interrogées estiment que la fiscalité décourage leur croissance, en raison de la complexité des textes et lois fiscaux, des lenteurs au niveau des procédures administratives, ainsi que les modifications annuelles de la loi qui sont d’après eux source d’erreurs de toute prévision de gestion, d’interprétation et d’application de la loi fiscale. C’est ce qu’il montre la dernière question sur le comportement des PME vis-à-vis les modifications annuelles de la loi, où on a remarqué que la majorité des PME interrogées ne sont pas satisfaits de ces modifications.          

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L’optimisation fiscale dans les PME marocaines ----------------------------------------------------------------------------------------------Figure 10: Modifications annuelles de la législation fiscale marocaine 

Bonnes 10%

Excellentes 2%

Mauvaises 19%

Mauvaises Moyennes Bonnes Excellentes

Moyennes 69%

Source : Notre enquête

III.

La pratique de l’optimisation fiscale Afin de confirmer les connaissances évoquées dans la première partie de cette

recherche, nous avons posé un ensemble des questions en relation avec l’optimisation fiscale et la performance des PME interrogées.

III.1) La définition de l’optimisation fiscale selon les PME de la région FèsMeknès Lorsqu’on parle de la fiscalité des entreprises, ce qui vient souvent à l’esprit est le taux de l’impôt sur les sociétés. Cependant ce n’est pas le seul impôt que l’entrepreneur doit prendre en compte, l’entreprise subit d’autres impôts et taxes à savoir la TVA, l’IR, la taxe professionnelle, etc. Chacun de ces impôts et taxes est sujet de différents traitements, interprétations, et allégements fiscaux, ce qui gonflent le montant de l’impôt et par conséquence influence la performance de l’entreprise. D’où la nécessité de recours à l’optimisation fiscale pour gérer la variable fiscale au sein de l’entreprise. Cependant, d’après notre enquête nous avons ressorti que l’ensemble des dirigeants des PME rencontrées ont entendu parler de l’optimisation fiscale, selon leur connaissance l’optimisation fiscale permet de réduire le montant de l’impôt à payer, prévenir le risque

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L’optimisation fiscale dans les PME marocaines ----------------------------------------------------------------------------------------------fiscal, différer le paiement de l’impôt, ainsi que prévoir le montant de l’impôt. Ces significations affirment les définitions traitées dans le premier chapitre. Figure 11 : L'optimisation fiscale selon les PME  Prévoir le montant de  l'impôt 19%

Réduire le montant  de l'impôt  34%

19%

34% Réduire le montant de l'impôt 18%

Prévenir le risque fiscal Différer le paiement de l'impôt Prévoir le montant de l'impôt

29% Différer le  paiement de  l'impôt 18%

Prévenir le risque  fiscal 29%

Source : Notre enquête

III.3) Les limites de l’optimisation fiscale selon les PME de la région FèsMeknès La deuxième question stipule les limites les plus fréquentes de l’optimisation fiscale. Dans le but de chercher sur les principales limites que rencontrent nos PME, On constate que la majorité des répondants voient que l’abus de droit et l’acte anormale de gestion constituent les principales contraintes de l’application de l’optimisation fiscale. Cela revient du fait que ces deux notions sont interprétées par l’administration fiscale comme illégales. Ces limites ne sont pas les seules contraintes de l’optimisation fiscale, car l’administration fiscale n’est plus le seul acteur qui influence l’entreprise en général à savoir les limites économiques, et celles relatives à l’insécurité juridique.

III.4) La notion de la performance selon les PME La troisième question s’articule autour de la notion de la performance, dans laquelle on a tenté de s’interroger sur les facteurs clés d’une bonne performance de l’entreprise. Nous avons remarqué que la plupart des répondants considèrent que la réalisation des résultats, et la

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L’optimisation fiscale dans les PME marocaines ----------------------------------------------------------------------------------------------satisfaction de portefeuille clients comme étant les indicateurs clés de la bonne performance. Cela appartient essentiellement, qu’ils sont restés pendant longtemps la référence en matière de performance et d’évaluation d’entreprises. On peut conclure que ces dimensions assurent l’évaluation de l’entreprise pour être plus compétitive. Cependant, dans les entreprises bien structurées, l’évaluation de la performance ne s’arrête pas à ce niveau, elle dépasse à d’autres types

des

indicateurs

à

savoir

les

indicateurs

organisationnels,

commerciaux,

environnementaux, etc. Afin d’évaluer sa performance globale.

III.5) La place de l’optimisation fiscale dans les PME de la région FèsMeknès Figure 12: Le recours à l'optimisation fiscale 

33%

32%

24%

12%

Sans importance

Peu important

Assez important

Très important

Source : Notre enquête

La réponse sur la question du recours à l’optimisation fiscale dans les PME de la région Fès-Meknès laisse apparaitre que 77% ont déclaré qu’elles ont fait recours à l’optimisation fiscale dont leur importance est variée entre peu important (32%), assez important (21%), très important (près 23% de ces réponses viennent essentiellement des moyennes entreprises structurées et dotées des moyens financiers non négligeables). Et par conséquent la majorité des PME sélectionnées n’accordent aucune importance à l’optimisation des choix fiscaux. Ce qui confirme notre hypothèse de départ à savoir

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L’optimisation fiscale dans les PME marocaines ----------------------------------------------------------------------------------------------l’optimisation fiscale occupe une place déterminante dans les entreprises le plus performante dans notre région. Cette question s’adresse aux PME qui ont répondu favorablement à la question précédente, où on a remarqué que les PME utilisent dans un premier lieu le choix de la forme juridique et la nature de l’activité comme étant les premiers choix fiscaux à optimiser étant donné qu’ils sont les premières décisions à faire par l’entrepreneur. Ils ont confirmé que l’optimisation fiscale démarre avec la création de l’entreprise.

III.6) La place du paramètre fiscal Figure 13 : La place de l'aspect fiscal dans le choix du lieu d'imposition

Non

65%

Oui

35%

Source : Notre enquête

Figure 14 : Le principal critère de choix du lieu  d'imposition 

17%

Aspect économique

25% 27%

Aspect envirennemental Aspect politique

20%

11%

Aspect juridique Aspect social

Source : Notre enquête

Le choix du pays d’imposition doit être plus pertinent du fait qu’il influencera par la suite toute la vie de l’entreprise. Dans cette partie, nous allons poser un groupe des questions sur la place de l’aspect fiscal au sein de notre cible. Nous avons reçu des réponses qui

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L’optimisation fiscale dans les PME marocaines ----------------------------------------------------------------------------------------------confirment que l’aspect fiscal n’intervient qu’à concurrence de 20%, plusieurs considérations sont à prendre en compte. En effet l’aspect économique prédomine à 27%, suivie de l’aspect juridique 25%, et par la suite l’aspect politique (stabilité politique) à 20%. On peut donc conclure que les aspects économique et juridique constituent les principaux critères à prendre en considération dans le choix du pays d’imposition.

IV.

Le comportement des PME dans la prise de décision A ce stade, nous allons discuter selon l’enquête est ce que Les PME ont intégré le

paramètre fiscal dans leurs décisions soit en matière d’investissement ou de financement.

IV.1) Décision d’investissement La question qui se pose à ce niveau permet de savoir la position de la fiscalité en général, et les incitations prévues par la législation fiscale en particulier dans la prise de décision en matière d’investissement. Figure 15 : Intégration de la variable fiscale dans les choix d’investissements 

Non

Oui

64%

36%

Source : Notre enquête

Nous constatons que 64% des PME interrogées ignorent complètement au partiellement la variable fiscale dans leur décision d’investissement. Cela revient principalement au contraintes internes de l’entreprise liée à la faiblesse des compétences humaines. La PME marocaine se caractérise par la propriété familiale du capital géré par ses propriétaires qui ne sont pas toujours formés et expérimentés en entreprenariat, et par un système d’objectifs limité à la réalisation des gains. Donc on peut conclure que la plupart des PME de la région Fès-Meknès ne tiennent pas compte de l’aspect fiscal dans leur décision d’investissement.

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L’optimisation fiscale dans les PME marocaines -----------------------------------------------------------------------------------------------

IV.2) Décision de financement A ce stade, notre enquête nous permet de vérifier si le paramètre fiscal est pris en considération par les PME comme une variable essentielle dans la prise de décisions de financement. Figure 16 : Intégration de la variable fiscale dans le choix de moyen de financement 

Non

Oui

61%

39%

Source : Réalisé par nous même

Pour le choix des moyens de financement,34% des entreprises interrogées confirment qu’elles prisent en compte de la variable fiscale lors du choix des moyens de financement. Par contre 66% de ces entités négligent la prise en compte de ce paramètre, car elles procèdent à une telle décision en fonction de leurs besoins, leurs objectifs, et leur situation financière. Concernant les choix des différentes sources de financement, nous tirons d’après notre enquête que la majorité des PME utilise plus l’autofinancement comme moyen de financement soit49%parmi elles, après on trouve les comptes courants associés soit 29%. Cela s’explique par le caractère familial de cette catégorie d’entreprises.

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L’optimisation fiscale dans les PME marocaines ----------------------------------------------------------------------------------------------Figure 17 : Le moyen de financement le plus utilisé 

16% Autofinancement 49% Endettement bancaire 29%

Comtes courants associés 6%

Source : Réalisé par nous même

D’après ces éléments, on peut dire que la fiscalité, n’est qu’un facteur mineur parmi d’autres qui intervient dans les décisions de l’entreprise, donc une absence d’une réelle intégration du paramètre fiscal dans les décisions de gestion des PME. Ce qui peut être expliqué par l’absence d’une gestion fiscale au sein de ces entités.

V.

L’impact de l’optimisation fiscale dans l’amélioration de la performance des PME de la région Fès-Meknès L’environnement de l’entreprise est constitué de tous les composantes internes

externes de celle-ci et qui sont susceptibles d’impacter de toute sorte que ce soit, sa gestion fiscale. Pour cette raison nous avons adressé un ensemble des questions aux chefs des PME de la région Fès-Meknès pour décrypter et cerner à bien notre thématique sur l’impact de l’optimisation fiscale dans l’amélioration de la performance des PME de notre région.

   

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L’optimisation fiscale dans les PME marocaines ----------------------------------------------------------------------------------------------Figure 18 : la contribution de l'optimisation fiscale dans l'amélioration de la performance des  PME 

Non

Oui

59%

41%

Source : Réalisé par nous même

D’après les résultats extraits de logiciel sphinx nous avons remarqué que juste 41% des répondants affirment que l’optimisation fiscale contribue à l’amélioration de la performance de l’entreprise, nous avons posé la question sur quel type de la performance par la suite, tandis que 59% parmi eux estiment l’inverse, nous tenterons à comprendre pourquoi. Quant aux répondants favorables de la question précédente nous avons posé une autre question dans le but de préciser le type de la performance influencé par la pratique de l’optimisation fiscale. Nous avons abouti à des résultats qui confirment que la pratique de l’optimisation fiscale contribue à améliorer la performance financière, économique, et fiscale, qui servira par la suite à améliorer la performance globale de l’entreprise. On veut préciser à ce niveau que l’échantillon interrogé n’arrive pas à faire une distinction entre la performance financière, fiscale et économique vue le caractère familial des PME en question qui se caractérisent par la faiblesse des moyens humaines compétentes nécessaires pour une bonne gestion de la question fiscale.

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L’optimisation fiscale dans les PME marocaines ----------------------------------------------------------------------------------------------Figure 19 : Le type de la performance impacté par l'optimisation fiscale 

5%

4% 25% La performance financière

24%

La performance économique La performance fiscale La performance stratégique La performance organisationnelle

24%

La performance globale

18%

Source : Notre enquête

Pour les autres PME qui estiment l’inverse, nous avons pu constater dans un premier lieu que le manque de maitrise de la fiscalité en général est la principale raison se concrétise dans leur méconnaissance de la notion de l’optimisation fiscale ou elles n’arrivent pas à la mettre en application. En deuxième lieu en l’absence des bornes claires de cette notion, la PME se trouve confronter à des risques certaines qui engendrent des sanctions à l’entreprise et par la suite affectent négativement leur performance. En dernier lieu le coût de l’application de cette technique est jugé très élevé ce qui impact leur situation financière.

V.1) L’effet de l’optimisation fiscale sur la trésorerie Vu l’importance de la trésorerie pour toute entreprise, il s’avère nécessaire d’évaluer l’effet de l’optimisation fiscale sur celle-ci. Nous constatons que la plupart des PME de notre cible estiment que l’optimisation fiscale a un effet positif sur la trésorerie de l’entreprise. Cela s’explique par l’importance des options offertes par le législateur marocain. Une bonne utilisation de ces options impacte positivement la trésorerie. Donc on peut conclure que la bonne pratique de l’optimisation fiscale aide les PME à atteindre la bonne performance.

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L’optimisation fiscale dans les PME marocaines ----------------------------------------------------------------------------------------------Figure 20 : l'impact de l'optimisation fiscale sur la trésorerie  65%

26%

9%

Effet négatif

Aucun effet

Effet positif

Source : Notre enquête

VI.

Attitude des PME à contrôler leur situation fiscale En général, la vérification de la régularité et de l’efficacité de la bonne pratique de

l’optimisation fiscale s’attache à l’audit fiscal. Quand nous avons questionné les dirigeants des PME sur cette mission, nous avons constaté que 23% seulement parmi elles ont fait recours à l’audit de la régularité et l’efficacité fiscale, tandis que 77%d’entre elles ignorent cette mission. Figure 21 : Le recours des PME à contrôler leur situation fiscale 

Non

Oui

77%

23%

Source : Notre enquête

En ce qui est des PME qui font le recours à l’audit fiscal pour contrôler leur situation fiscale, 55% parmi elles ont mentionné que l’expert-comptable qui se charge de contrôler leur

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L’optimisation fiscale dans les PME marocaines ----------------------------------------------------------------------------------------------situation fiscale, Or, juste 20% des entreprises interrogées effectuent cette mission via un auditeur interne. Figure 22 : Le chargé de la mission d'audit fiscal  Auditeur interne 9%

Expert comptable 61%

Fiduciaire

Fiduciaire 24%

Conseiller fiscal Expert comptable Auditeur interne

Conseiller fiscal 6%

Source : Notre enquête

Pour les PME qui ont déclaré le non recours à l’audit fiscal, nous voulons analyser les raisons du non recours à cette mission. Figure 23 : Les raisons du non recours à l'audit fiscal 

20% 37%

L'ignorance de l'importance d'une telle mission La faible importance de l'activité Le coût élevé

43% Source : Réalisé par nous même

D’après le constat tiré de cette analyse, nous avons remarqué que le recours moins fréquent à cette mission dû à plusieurs des raisons, d’abord la faible importance de l’activité renforcée par le coût élevé de la mission qui dépasse largement leurs capacités financières, et

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L’optimisation fiscale dans les PME marocaines ----------------------------------------------------------------------------------------------conjugué par l’ignorance de l’importance de cette mission. Ce qui explique que seules les entreprises de grande taille et mieux structurées qui s’intéressent à ce type d’audit. D’après les résultats de notre enquête nous avons déduit que la plupart des PME de la région Fès-Meknès n’accordent pas une grande importance à l’aspect fiscal, ce qui justifie le recours minime à la pratique de l’optimisation fiscale et par la suite de contrôler la situation fiscale des PME de la région de Fès-Meknès.

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L’optimisation fiscale dans les PME marocaines -----------------------------------------------------------------------------------------------

Section 3 : Recommandations pour la bonne pratique de l’optimisation fiscale au sein des PME Dans un environnement complexe et changeant, les relations entre l’administration fiscale et l’entreprise sont invitées à évoluer afin de permettre une meilleure optimisation de la composante fiscale pour les entreprises en général et les PME en particulier. Notre objectif dans cette section est de proposer les recommandations possibles aux PME de mettre en œuvre une véritable optimisation de la variable fiscale. Partant de cet objectif, nous allons essayer de développer notre réflexion de l’impact de l’optimisation fiscale sur l’amélioration de la performance des entreprises marocaines autour des deux parties prenantes à savoir la PME et l’administration fiscale.

I.

Rôle de l’administration fiscale pour une meilleure application de l’optimisation fiscale

Les mesures que l’administration fiscale devrait prendre afin de faciliter la gestion de la variable fiscale aux PME :  Simplification des procédures fiscales qui se décline par les mesures suivantes : 

Harmoniser les procédures fiscales



Soutenir et renforcer les mesures de simplification des formulaires ainsi que le langage juridique et fiscal des procédures.

 L’accessibilité, la disponibilité de l’information fiscale en : 

Diffusant et banalisant l’information fiscale



Informant régulièrement les PME des dernières mises à jour de la réglementation fiscale.

 Clarification et simplification des textes fiscaux pour réduire le pouvoir de l’interprétation par le fisc en cas d’un contrôle fiscal.   Construction d’une relation de partenariat et de confiance avec les contribuables et améliorer les services qui leur sont fournis, ainsi que de promouvoir des moyens de communications et de réconciliation des conflits.  Inculcation du civisme fiscal à travers : 

La sensibilisation de la PME sur la nécessité de la coopération avec l’administration fiscale pour atteindre la relation de confiance entre eux.

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L’optimisation fiscale dans les PME marocaines ---------------------------------------------------------------------------------------------- La concertation : un accompagnement fiscal personnalisé adressé aux PME.

II.

Rôle de la PME pour une meilleure application de l’optimisation fiscale

Pour une meilleure gestion fiscale, nous adressons aux PME les recommandations suivantes :  Dépasser la vision classique du paramètre fiscal : 

Adopter un comportement actif envers la fiscalité et outrepasser la sociologie et la psychologie de l’impôt.

 La réglementation fiscale n’est pas seulement une série d’obligations à respecter, mais offre également différentes mesures d’incitation et des régimes optionnels de choix.  Mettre en place un système de veille ou vigilance fiscale donc : 

Disposer d’une documentation suffisamment riche contenant toute la matière fiscale ;



Se procurer tous les nouveaux textes entrés en vigueur ;



S’abonner à des publications périodiques spécialisées, en autres, en fiscalité.

 Respecter la légalité fiscale et exploiter convenablement les mesures d’incitations, signifie : 

S’assurer, de façon régulière, que les dispositions fiscales sont entièrement respectées ;



Prendre conscience des mesures d’incitations et les inclurent dans leur prévision.

 Instaurer un système d’information efficace Ce système d’information fiscale doit être en mesure de capter le détail de la loi fiscale, où réside des possibilités de choix en matière fiscale.

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L’optimisation fiscale dans les PME marocaines -----------------------------------------------------------------------------------------------

Conclusion Dans ce dernier chapitre, nous avons essayé de répondre à notre problématique liée essentiellement à l’effet de l’optimisation fiscale sur la performance de la PME, nous avons présenté dans une première section la méthodologie de la recherche qui se base sur une approche hypothético-déductive en adoptant une démarche quantitative fondée sur une enquête par questionnaire adressé aux PME de la région Fès-Meknès. Notre questionnaire est composé de cinq sections dans lesquelles nous avons essayé de répondre à la question de la recherche. Dans une deuxième section, nous avons tenté de traiter et d’analyser les données collectées du terrain. Sur la base de ces résultats, nous avons testé la validité de nos hypothèses. En générale, cette analyse nous a permet de conclure que la majorité des PME de la région Fès-Meknès considèrent la fiscalité comme étant une charge à subir plutôt qu’à gérer et par conséquence n’accordent pas une grande importance à la pratique de l’optimisation fiscale. En dernière section, nous avons proposé des recommandations susceptibles de permettre à la PME une meilleure pratique de l’optimisation fiscale en vue d’être plus performante et compétitive dans son contexte.

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L’optimisation fiscale dans les PME marocaines -----------------------------------------------------------------------------------------------

CONCLUSION GENERALE

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L’optimisation fiscale dans les PME marocaines ----------------------------------------------------------------------------------------------Dans ce présent travail, nous avons essayé de mettre l’accent sur la réalité de l’optimisation fiscale au sien des PME marocaines en général et celles de la région FèsMeknès en particulier. Certainement toutes les entreprises cherchent à se différencier, à être innovantes et rentables. Mais leur souci majeur est de minimiser leurs charges notamment celles relatives à la question fiscale tout en respectant les normes fiscales pour atteindre la bonne performance. À l'exception de quelques entreprises organisées et dotées d'un service financier chargé de la gestion fiscale, pour la majorité des PME (comme nous l’avons relevé dans notre étude) se sont en général les chefs d'entreprises qui s’occupent de tout ce qui est d’ordre fiscal. Ces dirigeants considèrent la fiscalité comme étant une contrainte plutôt subie que gérée et n’accordent donc pas d’importance à l’optimisation fiscale. C'est dans ce cadre et par le biais d'une optimisation fiscale que les PME pourront utiliser la variable fiscale comme un instrument en faveur de leur développement en reposant sur la maitrise de l'impôt, la prévention du risque fiscal et l'exercice des choix offerts par le système fiscal. Par ailleurs l'optimisation fiscale ne signifie pas commettre des infractions au regard des textes de lois fiscales mais plutôt appliquer de manière utile et optimale les règles fiscales. De ce fait l'optimisation des choix fiscaux constitue un outil de bonne gestion de l'entreprise par contre la fraude et l'évasion fiscale sont des opérations illégales qui génèrent à l'entreprise des sanctions en cas d'un contrôle fiscal. Cependant l'exercice de l'optimisation fiscale souffre d'un certain nombre de limites dont notamment les contraintes psychologiques liées au comportement des dirigeants dont la mentalité est totalement hostile à la fiscalité à cause de méconnaissance et du non maitrise de la fiscalité par cette catégorie d’entreprises qui se caractérise par la propriété familiale du capital gérée par ses propriétaires qui ne sont pas forcément formés et expérimentés en domaine fiscal. A cela s’ajoute, les modifications permanentes des textes fiscaux, qui atténuent davantage comportement défavorable des contribuables à l’égard de l’impôt, sans oublier les contraintes d’ordre juridiques et administratives, qui sont caractérisées par l’instabilité, la complexité et la lourdeur des textes législatifs et réglementaires afférents à la fiscalité.

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L’optimisation fiscale dans les PME marocaines ----------------------------------------------------------------------------------------------Les apports de recherche Dans le présent travail de recherche, nous avons pu réaliser les apports suivants : 

Les apports théoriques : Dans le présent travail, nous avons pu approfondir la connaissance par une recherche

poussée sur la thématique de la contribution de l’optimisation fiscale à l’amélioration de la performance des entreprises marocaines.

 Les apports managériaux :  On a cherché à sensibiliser les managers des PME marocaines de l’importance et la nécessité de l’optimisation fiscale dans certaine situation pour alléger de la charge fiscale afin d’améliorer leur performance. 

Les apports pratiques : La finalité de chaque entreprise est d’être performante et compétitive vis-à- vis la

concurrence acharnée dans le marché. L’objectif est de montrer via une enquête par questionnaire adressées aux chefs des PME de la région de Fès-Meknès pour décrypter la réalité de la pratique de l’optimisation fiscale au sein de ces entités. A travers les données collectées, qu’on a pu analyser, on a cherché à analyser la réalité de l’optimisation fiscale et son impact dans l’amélioration de l’efficacité fiscale surtout dans le contexte marocain. Limites de notre recherche Parmi les limites que nous avons rencontrées lors de la réalisation de notre enquête que nous avons menée auprès des PME de la région Fès-Meknès, on trouve : 

D’abord, La contrainte de notre travail repose sur le mode de traitement du questionnaire notamment avec la situation de confinement sanitaire liée à la pandémie de covid 19.



Puis, la méfiance des chefs de notre cible à cause de la spécificité du thème. En effet les dirigeants des PME sélectionnées n’acceptent pas toute discussion concernant la fiscalité.



Ensuite, le refus de certains interrogés de délivrer des informations collaboratives sur le thème.

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L’optimisation fiscale dans les PME marocaines ----------------------------------------------------------------------------------------------Un autre problème lié à l’impossibilité de passer un stage au département de la fiscalité à influencer notre vision envers le sujet. Les perspectives de la recherche : 

Notre présent travail de recherche envisage les futurs travaux suivants :  L’adoption d’une étude comparative entre les régions en se basant sur des études de cas sera plus avantageuse et fiable dans la collecte des informations.  La focalisation sur un seul volet de l’optimisation fiscale soit le contrôle de la régularité fiscale ou d’efficacité fiscale sera plus important.  Etendre l’étude de la contribution de l’optimisation fiscale dans l’amélioration de la performance sur un échantillon plus large. C’est-à-dire sur les entreprises marocaines en générale au lieu de se focaliser sur les PME de la région Fès-Meknès.

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L’optimisation fiscale dans les PME marocaines -----------------------------------------------------------------------------------------------

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Table des matières DEDICACE ............................................................................................................................... 3 REMERCIEMENTS ................................................................................................................. 4 LISTE DES ABREVIATIONS ................................................................................................. 5 SOMMAIRE .............................................................................................................................. 6 INTRODUCTION GENERALE............................................................................................... 7 CHAPITRE 1 : CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE DE L’OPTIMISATION FISCALE ET LA PERFORMANCE DE L’ENTREPRISE ................................................. 12 INTRODUCTION ...................................................................................................................... 13 SECTION I. NOTION ET CONCEPT DE L’OPTIMISATION FISCALE.............................................. 14 I.

Définition de l’optimisation fiscale : ........................................................................ 14

II.

Distinction entre l’optimisation fiscale, la fraude et l’évasion fiscale .................... 16 II.1) Notion de la fraude fiscale ................................................................................... 16 II.2) Notion d’évasion fiscale ....................................................................................... 16

III. Les limites de l’optimisation fiscale : ....................................................................... 17 III.1) La théorie de l’abus de droit : ............................................................................. 17 1.a) La simulation :................................................................................................... 17 2.b) Une fraude à la loi ............................................................................................. 18 III.2) La théorie d’acte anormale de gestion ................................................................ 18 SECTION II : PRESENTATION DE LA PERFORMANCE DE L’ENTREPRISE.................................... 19 I.

La notion de performance : concept complexe et difficile à définir......................... 19 I.1) La performance financière ..................................................................................... 21 1.a) La rentabilité ..................................................................................................... 21 i. La rentabilité économique ................................................................................. 22 ii. La rentabilité financière ................................................................................... 22 1.b) La profitabilité .................................................................................................. 22 I.2) La performance fiscale .......................................................................................... 22

II.

Le pilotage de la performance ................................................................................. 23 II.1) Pourquoi mesurer la performance ? ..................................................................... 23 II.2) Les critères de la performance ............................................................................. 24

III. Les indicateurs de la performance : ......................................................................... 26

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L’optimisation fiscale dans les PME marocaines ----------------------------------------------------------------------------------------------III.1) Les indicateurs financiers ................................................................................... 26 III.2) Les indicateurs non financiers ............................................................................ 26 2. a) La satisfaction du client ................................................................................... 26 2.b) Le service après-vente....................................................................................... 27 3.c) L’innovation ...................................................................................................... 27 4.d) Le taux de pénétration ....................................................................................... 27 SECTION 3 : GENERALITES SUR LES PME MAROCAINES ........................................................ 28 I.

La définition de la PME ........................................................................................... 28 II.1) Distinction entre PME-PMI ................................................................................. 28 II.2) La PME dans l’économie nationale ..................................................................... 29 II.3) L’importance de la PME dans l’économie marocaine ......................................... 30

II.

Les difficultés des PME au Maroc : ......................................................................... 32

CONCLUSION ......................................................................................................................... 34 CHAPITRE 2 : CONTRIBUTION DE L’OPTIMISATION FISCALE DANS L’AMELIORATION DE LA PERFORMANCE DE L’ENTREPRISE .............................. 35 INTRODUCTION ...................................................................................................................... 36 SECTION 1 : STRATEGIES ET MODALITES DE L’OPTIMISATION FISCALE .................................. 37 I.

Les options fiscales stratégiques : ............................................................................ 37 I.1) Le choix de la forme juridique de l’entreprise : .................................................... 37 1.a) Entreprise individuelle ...................................................................................... 37 1.b) Entreprise de personnes .................................................................................... 38 b.i) La société en commandité simple .................................................................. 38 b.ii) Société en nom collectif................................................................................ 39 1.c) Les sociétés de capitaux .................................................................................... 39 c.i) La société anonyme :...................................................................................... 39 c.ii) Société en commandité par action : .............................................................. 40 1.d) La société à responsabilité limitée .................................................................... 41 I.2) La nature de l’activité de l’entreprise : .................................................................. 42 2.a) secteur des exportations : .................................................................................. 42 2.b) secteur industriel : ............................................................................................. 42 2.c) secteur minier .................................................................................................... 42 2.d) secteur de l’artisanat ......................................................................................... 43 2.e) secteur de l'enseignement prive et de la formation professionnelle .................. 43

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L’optimisation fiscale dans les PME marocaines ----------------------------------------------------------------------------------------------2.f) secteur touristique : ............................................................................................ 43 2.g) secteur de l'immobilier ...................................................................................... 43 2.h) secteur agricole ................................................................................................. 44 2.i) secteur des hydrocarbures .................................................................................. 44 2.j) les entreprises installées dans les provinces du Sahara...................................... 44 I.3) Optimisation fiscale et choix de la localisation : ................................................... 44 3.a) localisation en zones d’accélérations industrielles :.......................................... 45 3.b) les places financières : ...................................................................................... 45 b.i la place financière « casablanca finance city » : ............................................. 45 b.ii les places financières offshore : ..................................................................... 45 II.

Les options fiscales tactiques : ................................................................................. 46 II.1) L’optimisation fiscale de choix de mode de financement : .................................. 46 1.a) Le financement par l’autofinancement : ........................................................... 46 1.b) Le financement par l’augmentation de capital : ................................................ 47 1.c) Le financement par crédit-bail : ........................................................................ 48 1.d) Le financement par emprunt : ........................................................................... 49 d.i Les modalités du financement par emprunts ................................................... 49 d.ii Avantages et inconvénients des emprunts : ................................................... 49 II.2) Optimisation fiscale des d’opérations d’investissements : ................................... 50 2.a) Le choix entre acquisition ou location des biens d’investissement : ................ 50 2.b) Le choix entre l’investissement en matériel ou l’embauche du personnel : ..... 52 II.3) Optimisation fiscale des déficits : ........................................................................ 52 3.a) Présentation de la notion du déficit : ................................................................. 53 3.b) Apurements des déficits fiscaux : ..................................................................... 53 b.i Régime de maintien de droit au report du déficit fiscal : ................................ 54 b.ii Compensation faisant perdre le droit au report : ............................................ 54

SECTION 2 : LA DEMARCHE DE L’OPTIMISATION FISCALE ...................................................... 56 I.

La régularité fiscale ................................................................................................. 56 I.1) Phase préliminaire ................................................................................................. 56 I.2) La prise de connaissance générale de l’entreprise ................................................. 57 2.a) Prise de connaissance générale et particularités fiscale de l’entreprise ............ 57 2.b) Identification des zones de risque ..................................................................... 57 2.c) Etablissement du plan d’approche fiscal ........................................................... 57

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L’optimisation fiscale dans les PME marocaines ----------------------------------------------------------------------------------------------I.3) Evaluation du contrôle inhérent aux questions fiscales ......................................... 58 I.4) Contrôle des opérations fiscales ............................................................................ 58 4.i Contrôle de la régularité de la comptabilité ........................................................ 59 4.ii Contrôle de l’exhaustivité des déclarations ....................................................... 59 ii.1 Le contrôle de la forme des déclarations ....................................................... 59 ii.2 Le contrôle des délais de déclarations............................................................ 60 ii.3 Le contrôle de la cohérence des déclarations ................................................. 60 ii.4 Le contrôle du passage du résultat comptable au résultat fiscal .................... 61 II.

L’efficacité fiscale .................................................................................................... 61 II.1) Contrôle de l’attitude de l’entreprise à identifier toutes les options fiscales possibles ....................................................................................................................... 62 II.2) Le contrôle de la conformité des choix fiscaux avec la politique générale de l’entreprise .................................................................................................................... 62 II.3) Démarche de l’auditeur pour l’appréciation de la gestion fiscale ........................ 63 3.a) Prise de connaissance générale de l’entreprise ................................................. 63 3.b) Contrôle du cadre de l’efficacité fiscale ........................................................... 64 b.i Contrôle du système fiscal de l’entreprise ...................................................... 64 b.ii Le contrôle du mode de traitement d’information fiscale .............................. 65 II.4) Contrôle des choix fiscaux de l’entreprise ....................................................... 66 II.5) Rapport de l’audit d’efficacité fiscale .............................................................. 66 5.a) Validation de la pertinence des choix fiscaux ............................................... 67 5.b) Appréciation de la pertinence des choix déjà mis en œuvre par l’entreprise. .............................................................................................................................. 67

SECTION 3 : LE ROLE DE L’OPTIMISATION FISCALE DANS L’AMELIORATION DE LA PERFORMANCE DE L’ENTREPRISE........................................................................................... 68

I.

Incidence de la fiscalité sur la concurrence............................................................. 68

II.

Incidence de la fiscalité sur la trésorerie de l’entreprise ........................................ 69

CONCLUSION ......................................................................................................................... 71 CHAPITRE 3 : ETUDE EMPIRIQUE SUR L’IMPACT DE L’OPTIMISATION FISCALE SUR LA PERFORMANCE DES ENTREPRISES DE LA REGION FESMEKNES ................................................................................................................................. 72 INTRODUCTION ...................................................................................................................... 73 SECTION 1 : PRESENTATION GENERALE DE L’ENQUETE ......................................................... 74 Master Finance et Fiscalité

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L’optimisation fiscale dans les PME marocaines ----------------------------------------------------------------------------------------------I. Cadre conceptuel de l’enquête ................................................................................. 74 I.1) Les variables du modèle ........................................................................................ 74 Formulation du modèle de recherche ....................................................................... 75 II.

Méthodologie de recherche ...................................................................................... 76 II.1) Processus d’élaboration du questionnaire ............................................................ 76 II.2) Le contenu du questionnaire ................................................................................ 78 II.3) Formulation des questions .................................................................................... 79 3.a) Questions ouverts .............................................................................................. 79 3.b) Questions fermées ............................................................................................. 79 3.c) Les questions mixtes ......................................................................................... 79 II.4) Méthodes d’administration du questionnaire ....................................................... 80 4.a) Mode de face à face........................................................................................... 80 4.b) Mode téléphonique............................................................................................ 81 4.c) Mode auto-administré ....................................................................................... 81 II.5) Le choix de l’échantillon ...................................................................................... 82

SECTION 2 : ANALYSE ET DISCUSSION DES RESULTATS DE L’ENQUETE .................................. 84 I.

Caractéristiques générales des PME enquêtés ........................................................ 84 I.1) Le secteur d’activité............................................................................................... 84 I.2) La forme juridique ................................................................................................. 85 I.3) L’effectif des employés ......................................................................................... 85

II.

Le comportement des PME vis-à-vis du système fiscal marocain ........................... 86 II.1) La pression fiscale ................................................................................................ 86

III. La pratique de l’optimisation fiscale ....................................................................... 88 III.1) La définition de l’optimisation fiscale selon les PME de la région Fès-Meknès 88 III.3) Les limites de l’optimisation fiscale selon les PME de la région Fès-Meknès ... 89 III.4) La notion de la performance selon les PME ....................................................... 89 III.5) La place de l’optimisation fiscale dans les PME de la région Fès-Meknès ........ 90 III.6) La place du paramètre fiscal ............................................................................... 91 IV. Le comportement des PME dans la prise de décision .............................................. 92 IV.1) Décision d’investissement .................................................................................. 92 IV.2) Décision de financement..................................................................................... 93 V.

L’impact de l’optimisation fiscale dans l’amélioration de la performance des PME

de la région Fès-Meknès .................................................................................................. 94

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L’optimisation fiscale dans les PME marocaines ----------------------------------------------------------------------------------------------V.1) L’effet de l’optimisation fiscale sur la trésorerie ................................................. 96 VI. Attitude des PME à contrôler leur situation fiscale ................................................. 97 SECTION 3 : RECOMMANDATIONS POUR LA BONNE PRATIQUE DE L’OPTIMISATION FISCALE AU SEIN DES PME ..................................................................................................................... 100

I.

Rôle de l’administration fiscale pour une meilleure application de l’optimisation

fiscale ............................................................................................................................. 100 II.

Rôle de la PME pour une meilleure application de l’optimisation fiscale ............ 101

CONCLUSION ....................................................................................................................... 102 CONCLUSION GENERALE ............................................................................................... 103 BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................................ 107 TABLE DES MATIERES ..................................................................................................... 110 TABLE DES ILLUSTRATIONS .......................................................................................... 116 LISTE DES TABLEAUX .......................................................................................................... 116 LISTE DES FIGURES .............................................................................................................. 117 ANNEXES ............................................................................................................................. 118 ANNEXE 1 ........................................................................................................................... 118 ANNEXE 2 ........................................................................................................................... 119 ANNEXE 3 ........................................................................................................................... 122

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L’optimisation fiscale dans les PME marocaines -----------------------------------------------------------------------------------------------

Table des illustrations

Liste des tableaux

TABLEAU 1 : CRITERES DE PME SELON LA CHARTE DE LA PME ............................................... 29 TABLEAU 2: LES AVANTAGES ET LIMITES D’ENTREPRISE INDIVIDUELLE .................................... 38 TABLEAU 3 : LES AVANTAGE ET LIMITES D’UNE SCS ................................................................ 39 TABLEAU 4 : LES AVANTAGES ET INCONVENIENTS D’UNE SNC ................................................ 39 TABLEAU 5 : LES AVANTAGES ET INCONVENIENTS D’UNE SA ................................................... 40 TABLEAU 6 : LES AVANTAGES ET INCONVENIENTS D’UNE SCA ................................................ 41 TABLEAU 7 : LES AVANTAGES ET INCONVENIENTS D’UNE SARL .............................................. 41 TABLEAU 8 : LES AVANTAGES ET INCONVENIENTS D’AUTOFINANCEMENT ................................ 47 TABLEAU 9 : LES AVANTAGES ET INCONVENIENTS DE L’AUGMENTATION DE CAPITAL .............. 48 TABLEAU 10 : LES AVANTAGES ET INCONVENIENTS DU CREDIT-BAIL........................................ 48 TABLEAU 11 : LES AVANTAGES ET INCONVENIENTS DE L’EMPRUNT .......................................... 50 TABLEAU 12 : SYNTHESE DES DIFFERENTS ELEMENTS DU CHOIX ENTRE LA LOCATION ET L’ACQUISITION DE BIENS D’INVESTISSEMENT : .................................................................. 51

TABLEAU 13 : SYNTHESE DES DIFFERENTS ELEMENTS DU CHOIX ENTRE L’INVESTISSEMENT EN MATERIEL ET L’EMBAUCHE DU PERSONNEL ....................................................................... 52

TABLEAU 15 : REPARTITION DES PME ENQUETEES SELON LES SECTEURS D’ACTIVITE .............. 84 TABLEAU 16 : REPARTITION DES PME ENQUETEES EN FONCTION DU NOMBRE D’EMPLOYEES .. 85

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L’optimisation fiscale dans les PME marocaines -----------------------------------------------------------------------------------------------

Liste des figures FIGURE 1: MODELE DE GILBERT SUR LA PERFORMANCE (1980) ................................................ 25 FIGURE 2: REPARTITION PAR CATEGORIE D’ENTREPRISES ......................................................... 30 FIGURE 3 : LES POIDS DES PME PAR SECTEUR D’ACTIVITE : ...................................................... 31 FIGURE 4 : LA CONTRIBUTION DES PME A LA CREATION DE LA VALEUR AJOUTEE PAR REGION ECONOMIQUE:

................................................................................................................... 32

FIGURE 5 : DEMARCHE D’AUDIT DE REGULARITE FISCALE......................................................... 56 FIGURE 6 : L'ELABORATION DU QUESTIONNAIRE ....................................................................... 77 FIGURE 7: REPARTITION DES PME SELON LA FORME JURIDIQUE ............................................... 85 FIGURE 8 : LA VISION DES PME VIS- A- VIS DU SYSTEME FISCAL ............................................... 86 FIGURE 9:LA VISION DES PME A PROPOS DE LA FISCALITE........................................................ 87 FIGURE 10: MODIFICATIONS ANNUELLES DE LA LEGISLATION FISCALE MAROCAINE ................. 88 FIGURE 11 : L'OPTIMISATION FISCALE SELON LES PME ............................................................. 89 FIGURE 12: LE RECOURS A L'OPTIMISATION FISCALE ................................................................. 90 FIGURE 13 : LA PLACE DE L'ASPECT FISCAL DANS LE CHOIX DU LIEU D'IMPOSITION ................... 91 FIGURE 14 : LE PRINCIPAL CRITERE DE CHOIX DU LIEU D'IMPOSITION ....................................... 91 FIGURE 15 : INTEGRATION DE LA VARIABLE FISCALE DANS LES CHOIX D’INVESTISSEMENTS ..... 92 FIGURE 16 : INTEGRATION DE LA VARIABLE FISCALE DANS LE CHOIX DE MOYEN DE FINANCEMENT ................................................................................................................... 93

FIGURE 17 : LE MOYEN DE FINANCEMENT LE PLUS UTILISE ....................................................... 94 FIGURE 18 : LA CONTRIBUTION DE L'OPTIMISATION FISCALE DANS L'AMELIORATION DE LA PERFORMANCE DES PME ................................................................................................... 95

FIGURE 19 : LE TYPE DE LA PERFORMANCE IMPACTE PAR L'OPTIMISATION FISCALE .................. 96 FIGURE 20 : L'IMPACT DE L'OPTIMISATION FISCALE SUR LA TRESORERIE ................................... 97 FIGURE 21 : LE RECOURS DES PME A CONTROLER LEUR SITUATION FISCALE ............................ 97 FIGURE 22 : LE CHARGE DE LA MISSION D'AUDIT FISCAL ........................................................... 98 FIGURE 23 : LES RAISONS DU NON RECOURS A L'AUDIT FISCAL.................................................. 98

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L’optimisation fiscale dans les PME marocaines -----------------------------------------------------------------------------------------------

Annexes Annexe 1 Élément FR

BFR

TN

Définition Le fonds de roulement est la différence entre les ressources stables et les actifs immobilisés. C’est la partie de l’actif circulant financé par les ressources stables. Les interprétations relatives au fond de roulement se présentent comme suit : FR>0⇔ L’entreprise arrive à couvrir ses besoins à long terme. FR