La Revue Française de Généalogie N°247 Avril Mai 2020 PDF [PDF]

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rfgenealogie.com N° 247

Les logiciels et applications Made in France AVRIL

I MAI 2020

L 17662 - 247 - F: 5,90 € - RD

DOM : 6,50 € • BEL/LUX : 6,50 € • CAN : 10 $CA • N. CAL./S : 850 XPF

BULLETIN DES LOIS

ARCHIVES EN LIGNE

ÉPIDÉMIES

INTERVIEW

Liste de pensionnés et naturalisés De curieuses similitudes

De nombreuses ressources sous-exploitées Tout sur le Service historique de la Défense

PRIX SACRIFIÉS

3 e au lieu de 6,50 e

Découvrez l’univers quotidien des Français d’hier avec la collection Nos Ancêtres, Vie et Métiers. Vos ancêtres étaient paysans, éleveurs, tisserands, forgerons, menuisiers, médecins, notaires, mineurs… Grâce aux numéros thématiques, vous pourrez mieux comprendre leurs modes de vie et leurs mentalités, vus au travers de leurs activités professionnelles.

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à renvoyer à : Nos Ancêtres - Service Commandes – 10, avenue Victor-Hugo – CS 60051 – 55800 REVIGNY SUR ORNAIN Tél. : 03 29 70 56 33 – Fax 03 29 70 57 44 – www.rfgenealogie.com/la-boutique

OUI, je désire recevoir les numéros suivants au prix unitaire de 3 € : Les n° 1, n° 2, n° 3, n° 4, n° 5, n° 33, n° 29, n° 32, n° 34, n° 36, n° 46, n° 50, n° 60, n° 64, n° 70, n° 74, n° 76, n° 78 et n° 80 sont épuisés. ❏ ❏ ❏ ❏ ❏ ❏ ❏ ❏ ❏ ❏ ❏ ❏ ❏ ❏ ❏ ❏ ❏ ❏ ❏ ❏ ❏

…… ex. du n° 6 : Métiers des côtes et de la mer ❏ …… ex. du n° 7 : Les gens d’armes ❏ …… ex. du n° 8 : Petits métiers de la forêt ❏ …… ex. du n° 9 : Apothicaires et pharmaciens ❏ …… ex. du n° 10 : Métiers de l’argent et monnaie ❏ …… ex. du n° 11 : Gueules noires : Épopée des mineurs ❏ …… ex. du n° 12 : Métiers des villes ❏ …… ex. du n° 13 : Métiers de Robe : juges, avocats… ❏ …… ex. du n° 14 : Métiers du Cuir ❏ …… ex. du n° 15 : Charges et offices sous l’Ancien Régime ❏ …… ex. du n° 16 : Les Armuriers ❏ …… ex. du n° 17 : Les grandes heures du colportage ❏ …… ex. du n° 18 : Médecins et Chirurgiens ❏ …… ex. du n° 19 : Précepteurs et instituteurs ❏ …… ex. du n° 20 : La mode de nos ancêtres ❏ …… ex. du n° 21 : Métiers du Bâtiment ❏ …… ex. du n° 22 : Gens d’Église ❏ …… ex. du n° 23 : L’artisanat dans le monde rural ❏ …… ex. du n° 24 : Rouliers, cochers et maîtres de poste ❏ …… ex. du n° 25 : Métiers de la lumière : verre… ❏ …… ex. du n° 26 : Métiers des fleuves et rivières ❏

…… ex. du n° 27 : La musique autrefois …… ex. du n° 28 : Métiers de la soie …… ex. du n° 30 : Élevage dans le monde rural …… ex. du n° 31 : Pâtissiers et confiseurs …… ex. du n° 35 : Orfèvres et bijoutiers …… ex. du n° 37 : Trésors de la terre : fer, or, sel… …… ex. du n° 38 : Histoire de la presse et de l’édition …… ex. du n° 39 : Les métiers de la mort …… ex. du n° 40 : Artisans du métal …… ex. du n° 41 : Métiers de bouche : cuisiniers… …… ex. du n° 42 : L’épopée du rail …… ex. du n° 43 : Un monde à vivre : se nourrir… …… ex. du n° 44 : Les combattants des Mers …… ex. du n° 45 : Métiers de la corderie, chanvre… …… ex. du n° 47 : Parfum et cosmétique …… ex. du n° 48 : Histoire de la poste …… ex. du n° 49 : Histoire de la chasse …… ex. du n° 51 : L’essor des Télécommunications …… ex. du n° 52 : La banque en France …… ex. du n° 53 : Des travaux et des jours …… ex. du n° 54 : Dentelles et broderies

❏ ❏ ❏ ❏ ❏ ❏ ❏ ❏ ❏ ❏ ❏ ❏ ❏ ❏ ❏ ❏ ❏ ❏ ❏

…… ex. du n° 55 : L’eau et ses usages …… ex. du n° 56 : Récupération et recyclage …… ex. du n° 57 : Le temps de l’enfance …… ex. du n° 58 : Les chemins de la foi …… ex. du n° 59 : Histoire de l’horlogerie française …… ex. du n° 61 : Métiers du théâtre et des spectacles …… ex. du n° 62 : La Marine de commerce …… ex. du n° 63 : Histoire du costume français …… ex. du n° 65 : Clercs et laïcs dans les paroisses …… ex. du n° 66 : Communauté de voisinage autrefois …… ex. du n° 67 : Métiers de l’Ordre et de la Sécurité …… ex. du n° 68 : Fous et folie en France autrefois …… ex. du n° 69 : Histoire de l’Infanterie française …… ex. du n° 71 : Le temps de la vieillesse …… ex. du n° 72 : Métiers et activités de la mer …… ex. du n° 73 : Femmes en temps de Guerre …… ex. du n° 75 : Histoire de l’artillerie française …… ex. du n° 77 : Nos ancêtres et le rêve américain …… ex. du n° 79 : Les grands Voyages d’Exploration

+ 5 €* de participation aux frais de port de la commande, soit ............................. € Nom/Prénom ................................................................................. Adresse ....................................................................................... .................................................................................................... Code postal Ville .............................................................................................. E-mail........................................................................................... J’accepte de recevoir par e-mail : • les informations et offres de La Revue française de Généalogie : ❏ oui ❏ non • les offres des partenaires de La Revue française de Généalogie : ❏ oui ❏ non

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* Tarif France métropolitaine. Autres destinations, consultez www.rfgenealogie.com/la-boutique

remarquable

Voici un arbre généalogique inhabituel : il indique la filiation des bataillons qui composent un régiment de marche. À la mobilisation en 1914, des régiments de l’armée d’Afrique (zouaves, tirailleurs, chasseurs d’Afrique et spahis) restent en Afrique du Nord mais fournissent des bataillons et des escadrons pour former des régiments de marche destinés au front européen. Aujourd’hui, il est difficile de s’y retrouver dans ces recompositions. Ce document est donc un outil précieux, sur lequel figurent les appellations successives du régiment, les garnisons et régiments d’origine des bataillons ainsi que les noms des officiers commandants. Cet arbre permet de mieux comprendre les filiations régimentaires, toujours complexes, et d’orienter les recherches dans les archives. Malheureusement, ces arbres généalogiques sont rares.  Michaël Bourlet © Service historique de la Défense

Extrait de l’Historique du 7e régiment de marche de tirailleurs algériens (7e RMTA) présenté sur Gallica : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/ bpt6k64470258

VOS PHOTOS Une représentation généalogique originale, une réunion de famille extraordinaire, un document d’archives exceptionnel, une image très parlante… Adressez-nous vos photos (en haute résolution, 300 dpi) exclusivement par courriel : [email protected]

I avril I mai 2020 I RFG n° 247 I 3

édito

ADN : l’urgence d’agir Geneanet est passé à l’offensive. Mi-février, le portail a lancé son offre « Geneanet ADN » pour permettre aux personnes ayant réalisé un test à vocation généalogique de le déposer dans sa nouvelle base de données afin de le comparer aux autres fichiers et ainsi identifier des cousinages potentiels et contacter les utilisateurs concernés. Déjà développé par les principaux opérateurs de tests ADN, ce service est une première pour un acteur francophone. La qualité des informations obtenues dépendra bien évidemment du nombre – conséquent - de fichiers ADN collectés.

Quoi qu’on pense de ces tests, des risques potentiels et de leur intérêt pour le généalogiste, cette initiative a le mérite d’alimenter le débat, à l’heure où le législateur préfère se voiler la face. Fin janvier, au terme d’un échange ubuesque dans le cadre de la discussion sur le projet de loi Bioéthique, les sénateurs ont confirmé l’interdiction des tests ADN généalogiques en France. Soit. Mais ce débat a surtout révélé leur méconnaissance duà sujet l’absence D’un site l’autre,etdes intitulés différents et des10 pictogrammes méconnus peuvent dérouter le chercheur. grand angle de réponse à la nécessité de mieux encadrer ces milliers Archives : de tests déjà effectués par des Français via des sociétés des ressources en ligne sous-exploitées étrangères, qui disposent ainsi de données sensibles à « Nos travaux n’ont pas pour but de chanqu’on trouve dans les salles de lecture pour désigner des ru leur guise, ou au contraire, à l’exigence d’appliquer de ger l’archivistique française ni d’abolir le physiques. Et sans tirer de conclusions d’un site à l’autre. B réelles sanctions à tout contrevenant. 14 interview Laugeay la Défense classement enPierre vigueur depuis • Service historique delexical hâtives, on peut s’interroger sur la cadre de est le même m siècles. hiérarchie ana-sont déjà en ligne » responsabilité partagée de ce déficit : plus de deux« Un trouve, par exempl Les députés, auxquels le projet de loi sera prochainetiersLades inventaires les internautes manqueraient-ils de logique héritée de nos pairs est destinée moteur de recherch ment soumis en seconde lecture, sauront-ils nous sortir curiosité les archivistes devraient-ils aux humains. Pour qu’elle devienne comcher » , « recherche intelligemment de ce no man’s landou sociétal ? Rien n’est 16 portrait Guillaume Roehrig • DG de Coutot-Roehrig mieux travailler l’attractivité des fonds « moteur de recher préhensible par une machine nous devons moins sûr. Il est donc de la responsabilité de chaque moins visibles ? globale » , etc. Pou inventer et mettre en place une description Succession story généalogiste de s’informer au mieux à ce sujet, d’asLes résultats de cette enquête en ligne qui permettra de tisser une toile d’araiments numérisés, sister aux présentations et tables rondes, d’écouter les ont été présentés par Isabelle Homer, gnée, c’est-à-dire d’établir plus de liens créé une rubrique « témoignages, pour se forger un avisdes et sensibiliser ses directrice Archives départemend’autres « archive 18  lu, vu, entendu entre les ressources. Ainsi les utilisateurs élus locaux sur l’intérêt de davantage encadrer cette tales de la Marne, lors des dernières auront plus de ressources numé réponses quand aux documents de la«Seconde Vous avez pertinentes le droit | Accéder nouvelle pratique généalogique. Rencontres annuelles de la section des ils interrogeront encore « ensemble nos sites à partir de motsGuerre mondiale archivistes départementaux (RASAD) clés saisis dans un moteur de recherche. des fonds », ou « re Échos du monde • En direct de Belgique • Généalogie – dont elle assure la vice-présidence – Tout cela sans fonds & » …ADN et parfois abandonner la hiérarchie les 6 et 7 février 2020, à Lyon. Ils classique à laquelle sont habitués les archices formulations so constituaient unHervis des trois piliers d’une vistes et22  même page d’accuei les chercheurs les plus aguerris », dans la bibliothèque Charles étude beaucoup plus large comprenant précise Isabelle Homer. utilisateurs néophy Rédacteur en chef une analyse de l’existant par un groupe chercheurs avertis de travail @CharlesHervis d’archivistes et une étude de février, un grou 24 agenda de cas soumise à un panel de cher- Une analyse de l’existant été mis au travail cheurs. L’objectif de ce travail, qui a En faisant l’analyse de nombreux sites définir un vocabu le groupe commencé en septembre 2018 et s’étale d’Archives des pictogrammes POURdépartementales, NOUS CONTACTER dédié a été surpris d’un presur plusieurs années, s’inscrit dans une de travail produire un guide Les logiciels Rédaction 18 rue d’Hauteville, 75010 Paris etdirecteurs applications démarche globale qui consiste à créer mier constat concernant les pages qui vou Made in France Administration, abonnements, commandes : les dénominations utilisées demain des sites résolument tournés d’accueil leur site, sous form 10 av. Victor-Hugo, 55800 Revigny-sur-Ornain sont très variées (plusCS de60051, 70 variantes) vers les utilisateurs. à la décision. Tél. 03 29 70 56 33 • Fax : 03 29 70 57 44

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N° 247

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I RFG n° 247 I avril I mai 2020 I

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I avril I ma

sommaire

méthodes & ressources

boîte à outils

26 grand angle

50 grand angle

32 les cas pratiques de Jean-Louis Beaucarnot

55 lu, vu, entendu Astuce Filae | Bien utiliser les filtres 

Le Bulletin des lois

Les fausses pistes de la grand-mère maternelle

36 paléographie Glaces à Lyon, 1591 38 repères historiques

La tourbe des marais : un combustible oublié

Les logiciels et applications Made in France

PSE : nouvel outil gratuit de relevés d’actes

61 les noms de famille par Pierre-Gabriel Gonzalez 65 petites annonces

42 lu, vu, entendu

Archives en ligne De la peste noire au coronavirus, de curieuses similitudes Le recensement commenté de Nîmes

Fondateur René-Louis Martin (sur une idée de Bernard Oudin) Directeur de publication Arnaud Habrant Rédacteur en chef Charles Hervis Conseiller à la rédaction Jean-Louis Beaucarnot Ont participé à ce numéro Laurence AbensurHazan, Pierre-Valéry Archassal, Gabriel Audisio, Jean-Yves Baxter, Jean-Louis Beaucarnot, Michaël Bourlet, Marie Cappart, Pierre-Gabriel Gonzalez, Jérôme Malhache, Guillaume de Morant, Tony Neulat, Frédéric Ville Correctrice Emmanuelle Dechargé PAO Carole Battaïni, Jean-Marc Legros (couverture) Couverture Logostylish Diffusion MLP Vente au numéro et réassort Mylène Muller Responsable marketing-partenariat Sabrina Seghir Publicité Anat Régie : tél. 01 43 12 38 15, directrice de publicité : Marie Ughetto, courriel : [email protected]

• La Revue française de Généalogie est éditée par MARTIN MEDIA SAS au capital de 153 000 € - 55800 Revigny-sur-Ornain • Tous droits de reproduction (même partielle) et de traduction réservés. © 2020 • Commission paritaire 0123K 82575 – N°ISSN 0222-6782 • Dépôt légal à parution • Imprimerie Corlet Roto, Ambrières-lesVallées (53). Imprimé en France / Printed in France • Origine du papier : Root (Suisse). Taux de fibres recyclées : 52 %. Papier issu de forêts gérées durablement, certifié PEFC. Eutrophisation : 6 g / T. •

I avril I mai 2020 I RFG n° 247 I 5

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Les lieux de recherches Les sites Internet Les outils de recherches Exemples pratiques de recherches

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Le guide des recherches à Paris au prix unitaire de 9,90 € + 2,90 €* de participation aux frais d’envoi MODE DE RÈGLEMENT ❏ par chèque ci-joint, à l’ordre de La Revue française de Généalogie ❏ par carte bancaire n° Date d’expiration CVC

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Pour composer ce guide, Jean-Louis Beaucarnot a recensé pour vous les multiples ressources et initiatives, jusqu’à présent éparpillées.

sur le web

rendez-vous rfg

hors-série

Gallica fête ses 6 millions de documents numérisés et lance Gallicartes

déjà disponible

Le guide des recherches à Paris

En ce début 2020, un cap symbolique a été franchi par Gallica qui a dépassé les 6 millions de documents numérisés. Le portail numérique de la Bibliothèque nationale de France a lancé aussi Gallicartes, un nouvel outil de géolocalisation innovant et contributif. www.rfgenealogie.com/s-informer/infos/medias-web/ gallica-fete-ses-6-millions-de-documents-numerises

Paris vaut bien… un guide de généalogie. Et c’est Jean-Louis Beaucarnot qui s’est attelé à cette tâche. Ce nouvel hors-série de La Revue française de Généalogie est un ouvrage complet et pratique présentant autant les sources de recherche, relativement éparpillées dans la capitale, que l’histoire de vos ancêtres parisiens. Deux approches complémentaires : par tranches chronologiques et par lieux de recherches, avec un focus sur chaque document d’archives. Tarif : 9,90 €.

Compiègne : le mur des noms complété de plusieurs milliers de déportés

À Compiègne, on entre dans le mémorial de l’Internement et de la Déportation de Royallieu par un impressionnant mur des noms. Cette liste gravée sur des stèles en verre vient d’être complétée de plusieurs milliers de noms de déportés. www.rfgenealogie.com/s-informer/infos/histoire/ compiegne-le-mur-des-noms-complete-de-plusieursmilliers-de-deportes

Puy-de-Dôme : réouverture de la salle de lecture après travaux

À Clermont-Ferrand, les lecteurs des Archives départementales ont retrouvé leur salle de consultation le mercredi 5 février 2020, après neuf mois de travaux, un peu plus que les cinq prévus initialement. Mais elle a été entièrement rénovée et dotée d’un nouveau pavillon d’entrée. www.rfgenealogie.com/s-informer/infos/archives/ puy-de-dome-reouverture-de-la-salle-de-lecture-aprestravaux

Le Sénat vote contre les tests ADN généalogiques

Le Sénat tangue visiblement sur le sujet de l’autorisation des tests ADN. Ce mardi 28 janvier, un amendement a été voté pour interdire à nouveau cette pratique qu’une commission du Sénat avait précédemment approuvée. www.rfgenealogie.com/s-informer/infos/nouveautes/ le-senat-vote-finalement-contre-les-tests-adngenealogiques

Aix-en-Provence : inauguration du nouveau site Michel-Vovelle

Aix-en-Provence a inauguré le 8 février 2020 son nouveau site de conservation des fonds patrimoniaux. Il réunit la bibliothèque Méjanes et les Archives municipales. www.rfgenealogie.com/s-informer/infos/archives/ aix-en-provence-inauguration-du-nouveau-site-michelvovelle

Votre Généalogie cesse de paraître

Conséquence des difficultés financières de son éditeur, la publication du magazine Votre Généalogie est interrompue après 15 années d’activité et 87 numéros diffusés. www.rfgenealogie.com/s-informer/infos/medias-web/ votre-genealogie-cesse-de-paraitre

Hors-série disponible : > sur : www.rfgenealogie.com/la-boutique > par téléphone au 03 29 70 56 33

cours en direct avril-juin 2020

Filae, Gallica et FamilySearch

Les trois prochains webinaires, programmés d’avril à juin 2020, auront successivement pour thème : Filae (par Pierre-Valéry Archassal), Gallica (par Sophie Boudarel) et FamilySearch (par Sylvain Athénour). Au programme : un rendez-vous trois lundis par mois ; une heure de cours en direct, de 20 h à 21 h, via votre ordinateur ; possibilité de poser vos questions aux intervenants ; mise à disposition de la vidéo pour une consultation en différé. Détails du programme et inscription : > sur www.rfgenealogie.com/formation > par téléphone au 03 29 70 56 33

ateliers de formation avril-mai 2020

Paléographie et archives notariales

Les ateliers de formation, dans les locaux de La Revue française de généalogie, se poursuivent au printemps, avec deux sessions : • Paléographie avec Pierre-Valéry Archassal les 21, 28 avril et 5 mai 2020 (derniers jours pour vous inscrire) ; • Archives notariales, avec Jérôme Malhache, du 26 au 28 mai 2020. Détail du programme et inscription : > sur www.rfgenealogie.com/formation > par téléphone au 03 29 70 56 33

énigme du 1er au 19 avril 2020

Le défi de Pâques

Trouvez le lieu de naissance de l’ancêtre n° 16 et l’identité de l’ancêtre n° 128 du général Lacomme, que l’on sait décédé dans un hôpital de la banlieue parisienne, en 1983, à l’âge d’environ 80 ans. Le résultat de cet énigme sera présenté dans notre prochain numéro. Cinq personnes, dont le nom sera tiré au sort, parmi les fins chercheurs qui auront trouvé la solution, recevront en cadeau Le Dico des politiques de Jean-Louis Beaucarnot. Détail de l’énigme et formulaire de réponse : > sur www.rfgenealogie.com/enigme

I avril I mai 2020 I RFG n° 247 I 7

courrier des lecteurs

Généalogie vérifiée

Le Bon Pasteur

Jean-François Caillaux

J’

ai été impressionné par le descriptif de l’article Recommencer sa généalogie à zéro. Il met bien à plat ce que je suis en train de faire sur dix générations de ma famille, originaire principalement du nord de la France et de Belgique,

Manuel Viger-Sugevi

dans la région de Rumes. À partir d’un ancêtre commun et jusqu’à la 10e génération, j’ai voulu avoir un aperçu de tous les descendants, leurs conjoints et parents des conjoints, avec les actes de référence. Je dois en être actuellement autour de

70 à 80 % de complétude, mais chaque branche de la généalogie est connue et vérifiée. ___ Recommencer sa généalogie à zéro, La Revue française de Généalogie n° 243, août-septembre 2019.

Papier et stylo Jocelyne Baillou

J

e reçois ce jour votre courrier pour un abonnement à La Revue française de Généalogie et je vous en remercie beaucoup. Mais, ne m’en voulez pas, je préfère continuer à acheter ma revue au supermarché, comme je le fais depuis 2016. Cette revue m’est devenue mon seul vrai plaisir. Je ne possède pas Internet, préférant le contact du papier et du stylo sous mes doigts. […] Retraitée, sans moyen de transport, je passe beaucoup de temps chez moi. Mes recherches remplissent mes journées et beaucoup de mairies répondent à mes demandes écrites manuellement. ___

VOS COMMENTAIRES Adressez-nous vos réactions, commentaires, idées, découvertes… à La Revue française de Généalogie, 18 rue d’Hauteville, 75010 Paris ou par courriel : [email protected]

Centenaire

Denis Dhyver

L

ecteur (et abonné) de votre revue, il me semble y avoir lu récemment que vous n’aviez pas identifié ou eu connaissance de centenaires au XVIIe siècle.

Je me permets de porter à votre connaissance l’existence d’une ancêtre directe à la 11e génération : Louise Vevrier est décédée à Dame-Marie (Orne) le 9 octobre 1710 à l’âge de 104 ans (d’après son acte d’inhumation, repéré sur le site Internet des Archives départementales et reproduit ci-dessous). Toutefois, je n’ai pas trouvé d’autres éléments la concernant, pouvant attester de sa longévité (dates de mariage ou de naissance des enfants). ___ Les 40 plus étonnantes histoires généalogiques, La Revue française de Généalogie n° 241, avril-mai 2019.

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I RFG n° 247 I avril I mai 2020 I

J’

ai beaucoup aimé l’article de Brigitte Rochelandet sur le Bon Pasteur, d’autant plus que je mène actuellement un projet pour un client dont la mère a été déposée très jeune au Bon Pasteur de Nantes, en 1936. Je suis d’accord avec l’auteur quand elle dit qu’il faut montrer patte blanche pour avoir accès aux archives de ces refuges. En revanche, même en ayant dialogué avec l’archiviste des refuges du Bon Pasteur à Cormelles-le-Royal (Calvados), je n’ai pu avoir que quelques lignes sur l’entrée de l’enfant en 1936 ; rien sur son parcours et rien sur sa date et les conditions de son départ. L’’archiviste m’a indiqué que tenir des archives n’était pas obligatoire pendant la Seconde Guerre mondiale… ___ Le Bon Pasteur : refuges pour filles turbulentes, La Revue française de Généalogie n° 244, octobre-novembre 2019.

Recensements au grenier Claude Gabelle

J

e cherche à consulter la liste nominative de recensement de 1901 concernant ma grand-mère paternelle qui était femme de service chez un propriétaire d’un petit village de l’Aude, à Saint Martin-de-Villeréglan. Les Archives départementales détiennent les recensements jusqu’en 1976, mais m’ont invité à me rapprocher de la commune pour accéder à cet exemplaire. Mes lettres et courriels sont restés sans réponse. Je me suis déjà déplacé à deux reprises et je les ai aussi joints au téléphone. Ils répondent toujours qu’ils vont voir ce qu’ils peuvent faire, que les archives sont au grenier, mais rien ne vient. Comment faire ? ___

FORMEZ-VOUS DEPUIS CHEZ VOUS Cours vidéo en direct Nos experts viennent à vous grâce à nos webinaires interactifs.

2020

Avril

Dès 40e

2020

Mai

Posez vos questions,

notre spécialiste vous répond en direct

Chaque mois, une nouvelle thématique sera abordée afin de vous accompagner dans vos recherches ! 2020

Chaque thématique est abordée en 3 sessions indépendantes d’1 heure.

Durée 4h

Durée 3h

Durée 4h

Durée 2h

Juin

Archives notariales avec Jérôme Malhache Repérer les notaires et accéder à leurs archives (contrats de mariage, testaments...).

Ancêtres italiens avec Valerio Diotallevi Comprendre l’histoire et les archives italiennes à partir de la seconde moitié du XIXe siècle.

Formations en ligne Des formations qui se suivent sur une plateforme internet depuis chez vous selon vos disponibilités.

Paléographie avec Pierre-Valéry Archassal Apprendre les fondamentaux de la paléographie et devenir autonome dans la lecture des documents anciens.

Organiser son travail généalogique

Exercices

Fiches Pratiques

avec Sophie Boudarel Trier ses documents généalogiques, physiques ou numériques, et assurer le suivi de ses recherches.

Détails, tarifs et inscriptions sur www.rfgenealogie.com/formation

Vidéos

magazine grand angle

Archives : des ressources en ligne sous-exploitées ENQUÊTE. L’Association des archivistes français a passé sur le gril les sites Internet des Archives départementales pour évaluer l’accès à la variété des ressources disponibles et mesurer l’usage qu’en font les internautes. Les résultats de cette étude, composée d’une analyse de l’existant, d’une enquête en ligne et de l’observation de chercheurs en situation, soulignent la focalisation de ces derniers sur les archives numérisées, ainsi que la complexité et la grande hétérogénéité des modalités de recherche.



n octobre dernier (1), nous vous avons sollicités pour répondre à une enquête lancée par l’Association des archivistes français (AAF) sur votre usage des ressources en ligne proposées par les sites d’Archives départementales. Près de 1 400 d’entre vous ont répondu aux sept questions qui étaient posées. Analysons maintenant ces résultats.

Un plébiscite pour les documents numérisés En tout premier lieu, on découvre que les répondants sont de vrais « accros » aux sites des Archives départementales : 92,6 % d’entre eux les fréquentent « souvent » et 6 % « occasionnellement » . Dans la quasi-totalité des cas (99,1 %), c’est pour consulter directement un document numérisé disponible en ligne. Déception en revanche pour les directeurs d’Archives qui souhaiteraient que leur site soit une antichambre préparatoire à des recherches sur place : moins d’un quart des internautes (21,8 %) fouillent les pages virtuelles pour trouver une référence, de document d’archive ou de livre, en prévision d’un déplacement en salle de lecture. Et ils sont seulement 7,1 % à y chercher une référence en vue d’une demande de reproduction. 1) La Revue française de Généalogie n° 244, page 16.

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montrent que la première exigence est la facilité pour trouver une référence, une cote ou accéder à un document numérisé, immédiatement, suivie par la clarté de l’affichage des résultats d’une recherche. Non loin derrière, on trouve également la pertinence des résultats par rapport à la recherche alors que la possibilité d’utiliser des filtres dans les résultats n’arrive qu’en quatrième position parmi les besoins Corroborant ces premiers résultats, une exprimés, représentant au total moins autre réponse à l’enquête montre que d’un tiers des réponses. Enfin, en bout seulement 19,1 % des personnes inter- de liste, on trouve le besoin d’aide en rogées font « souvent » une recherche ligne sur le site. pour trouver autre chose que des images numérisées disponibles en ligne, plus Des sites Internet tournés d’un quart (25,3 %) n’en faisant jamais. vers l’utilisateur Enfin, quand on leur demande s’ils ont À l’issue de cette première partie de déjà utilisé un formulaire de recherche l’étude menée par l’AAF, en colladédié aux ouvrages imprimés conser- boration avec La Revue française de vés dans la bibliothèque des Archives, Généalogie, on peut affirmer que le 17,1 % répondent par l’affirmative, réflexe n’est pas encore acquis d’utiliser 55,7 % indiquent qu’ils n’en ont pas les sites des Archives départementales besoin et 22,3 % affirment qu’ils ne comme des outils préparatoires à une l’ont pas trouvé. exploration des sources complémenCette enquête montre également que taires à celles qui sont présentées en les internautes ont bien appréhendé ligne. Ces chiffres montrent en effet que la richesse variée des sites d’Archives les sites des Archives départementales départementales. En effet, 98,6 % sont d’abord vus comme des banques d’entre eux savent qu’il existe d’autres d’images disponibles en ligne et pas contenus numérisés que l’état civil encore comme des salles de lecture (recensements de population, registres virtuelles où le chercheur consulterait matricules militaires, hypothèques, autant d’instruments de recherches cartes postales,…). En revanche, ils que d’archives originales. ne sont plus que 82,6 % à savoir qu’ils On note également une déception modépeuvent trouver sur ces pages des réfé- rée des internautes en constatant que rences d’archives non numérisées, sous 37,6 % des interrogés considèrent que forme d’inventaires. Quant aux outils le site qu’ils ont consulté a répondu d’aide à la recherche (fiches méthodo- « partiellement » à leurs attentes, un logiques, tutoriels,…), plus d’un quart chiffre légèrement supérieur à celui des des répondants n’en connaissent pas « complètement » satisfaits (31,8 %). l’existence (27,7 %). La dernière part des participants La dernière question de cette consul- à l’enquête, prudente, répond que tation des chercheurs invitait à classer « cela dépend des sites » (30,4 %). À la par degré d’importance leurs attentes décharge des internautes, le Web est fonctionnelles pour effectuer des encore loin d’être un parfait miroir de la recherches sur ces sites. Les résultats richesse des inventaires et autres outils

D’un site à l’autre, des intitulés différents et des pictogrammes méconnus peuvent dérouter le chercheur.

qu’on trouve dans les salles de lecture physiques. Et sans tirer de conclusions hâtives, on peut s’interroger sur la responsabilité partagée de ce déficit : les internautes manqueraient-ils de curiosité ou les archivistes devraient-ils mieux travailler l’attractivité des fonds moins visibles ? Les résultats de cette enquête en ligne ont été présentés par Isabelle Homer, directrice des Archives départementales de la Marne, lors des dernières Rencontres annuelles de la section des archivistes départementaux (RASAD) – dont elle assure la vice-présidence – les 6 et 7 février 2020, à Lyon. Ils constituaient un des trois piliers d’une étude beaucoup plus large comprenant une analyse de l’existant par un groupe de travail d’archivistes et une étude de cas soumise à un panel de chercheurs. L’objectif de ce travail, qui a commencé en septembre 2018 et s’étale sur plusieurs années, s’inscrit dans une démarche globale qui consiste à créer demain des sites résolument tournés vers les utilisateurs.

« Nos travaux n’ont pas pour but de changer l’archivistique française ni d’abolir le cadre de classement en vigueur depuis plus de deux siècles. La hiérarchie analogique héritée de nos pairs est destinée aux humains. Pour qu’elle devienne compréhensible par une machine nous devons inventer et mettre en place une description qui permettra de tisser une toile d’araignée, c’est-à-dire d’établir plus de liens entre les ressources. Ainsi les utilisateurs auront plus de réponses pertinentes quand ils interrogeront nos sites à partir de motsclés saisis dans un moteur de recherche. Tout cela sans abandonner la hiérarchie classique à laquelle sont habitués les archivistes et les chercheurs les plus aguerris », précise Isabelle Homer.

Une analyse de l’existant En faisant l’analyse de nombreux sites d’Archives départementales, le groupe de travail dédié a été surpris d’un premier constat concernant les pages d’accueil : les dénominations utilisées sont très variées (plus de 70 variantes)

pour désigner des rubriques identiques d’un site à l’autre. Bien sûr, le registre lexical est le même mais néanmoins on trouve, par exemple pour désigner le moteur de recherche, les mots « chercher » , « rechercher » , « recherche » , « moteur de recherche » , « recherche globale » , etc. Pour l’accès aux documents numérisés, certains sites ont créé une rubrique « archives en ligne », d’autres « archives numérisées », « ressources numérisées » , d’autres encore « ensemble des fonds », « état des fonds », ou « rechercher dans nos fonds » … et parfois même plusieurs de ces formulations sont utilisées sur la même page d’accueil ! De quoi dérouter utilisateurs néophytes tout autant que chercheurs avertis. Lors des RASAD de février, un groupe d’archivistes a été mis au travail avec pour but de définir un vocabulaire commun et des pictogrammes communs afin de produire un guide pratique pour les directeurs qui voudraient refondre leur site, sous forme de fiches d’aide à la décision.

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magazine grand angle Outils utilisés comme moteurs des sites d’Archives départementales Autre Thot (Sicem)

Arkothèque (1=2)

Pleade (AJLSM) Bach (Anaphore) Gaia

Archinoë (Archimaine)

Mnesys (Naoned)

Ligéo (Empreinte Digitale V-Technologies)

Trois acteurs se partagent les deux tiers du marché des outils utilisés par les Archives départementales. Il existe également quelques cas où des solutions hybrides utilisent un outil pour les pages de contenu et un autre pour la visionneuse. Une hétérogénéité qui se prolonge dans la terminologie employée pour l’accès aux rubriques. Autant de facteurs déroutants pour l’internaute.

Autre preuve d’hétérogénéité, la recherche cartographique n’est par exemple proposée que par un tiers des sites analysés dans le cadre de cette étude. Peu utilisée par les internautes, elle permet pourtant dans 69 % des cas d’avoir accès à un ensemble d’instruments de recherche permettant notamment de balayer toutes les sources en ligne liées à une commune ainsi qu’à des informations de géographie historique, de type dictionnaire par exemple. Plus rares encore sont les sites proposant une recherche chronologique. Le principe de celle-ci est d’obtenir un aperçu des sources disponibles pour une période donnée. La recherche peut s’effectuer par grandes périodes déterminées à l’avance (Antiquité, Moyen Âge, Ancien Régime, Révolution, etc.) ou via un histogramme sur lequel le chercheur vient positionner sa demande chronologique. L’avantage de cette dernière présentation est de montrer la volumétrie des documents pour chaque époque. 12

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Un exemple de recherche cartographique utilisant GoogleMaps : les Archives départementales de la Marne.

L’affichage des résultats  Le groupe de travail s’est enfin penché sur l’affichage des résultats proposés après une recherche. Ceux-ci peuvent se présenter sous forme de liste par pertinence ou par cote, en arborescence ou encore sous forme de mosaïque de vignettes. L’internaute a parfois la possibilité de modifier l’apparence de cette présentation selon plusieurs critères mais la personnalisation ou l’affinage de celle-ci reste rare. Seulement 15 % des sites autorisent le paramétrage du nombre de résultats affichés par page et à peine plus de la moitié (57 % précisément) autorisent un affinage des résultats. Quand celui-ci est possible, il se réalise plutôt par des filtres qui sont prédéfinis et ne varient pas quels que soient les résultats plutôt que par des facettes qui s’adapteraient en fonction des réponses obtenues. Autrement dit, c’est pour le moment trop souvent à l’internaute de se plier aux contraintes du site. Demain, il faudra que ce soit le site qui s’adapte aux demandes des internautes. On constate en revanche que les notices sont très majoritairement contextualisées car, dans 80 % des cas, il est possible de remonter vers l’instrument de recherche d’origine et dans 62 % des cas il existe un fil d’Ariane. En revanche, 21 % des sites seulement,

soit moins d’un quart, proposent des permaliens vers les instruments de recherche. Enfin, 88 % des sites étudiés permettent de revenir à la page d’accueil ou à une autre page depuis la page des résultats, 76 % offrent la possibilité de réinitialiser la recherche depuis la page des résultats et la moitié mettent en surbrillance dans les résultats le terme recherché initialement.

Une étude de cas Le troisième volet de ce travail consistait quant à lui en une étude de cas soumise à des utilisateurs recrutés et rassemblés dans plusieurs dépôts d’Archives départementales. Une étape indispensable, selon les responsables de l’AAF, pour associer complètement les utilisateurs à l’évolution du site. Une démarche qualifiée de « design thinking » ou « design collaboratif » en français, qui s’appuie en grande partie sur un processus de co-créativité impliquant des retours de l’utilisateur final. Ce sont 110 testeurs (étudiants, historiens locaux, généalogistes, archivistes…) représentatifs des publics des Archives départementales qui ont ainsi été réunis sur douze sites différents. Il leur a été demandé de réaliser sept recherches en 1 h 30, permettant de tester différentes fonctionnalités de recherche et d’affichage des réponses.

Il s’agissait, par exemple, de retrouver tout ce qui existe sur l’histoire d’une commune pendant la Révolution ou encore de rechercher l’ensemble des documents relatifs à l’implantation des tramways dans telle ville ou encore établir la liste des sources disponibles localement sur la reconstruction après la Seconde Guerre mondiale. Les testeurs étaient chacun face à un ordinateur, totalement autonomes pour répondre à l’objectif qui leur était demandé, et des analystes les observaient pour comprendre la méthodologie et suivre les chemins qu’ils employaient. Non seulement les membres de ce panel devaient atteindre l’objectif fixé mais en outre il était indispensable de tester leur compréhension des résultats, d’évaluer leur pertinence par rapport à la recherche, de vérifier que les chercheurs savaient situer ces résultats et comprendre les dépôts, on explique que dans les services éléments de contextualisation. on travaille de la même façon dans tous les départements, que nous avons des missions communes. Alors pourquoi nos sites Quand l’hétérogénéité ne reflètent-ils pas cette harmonisation est la règle De toute évidence, le public auquel professionnelle ? C’est aberrant puisque s’adressent les sites des Archives dépar- les fonds sont les mêmes. » tementales est hétérogène dans ses pratiques du Web et dans ses recherches La question et il a du mal à appréhender le contenu du moteur de recherche des sites étudiés. Malgré l’aisance de Autre constat réalisé par les obsercertains testeurs à utiliser Internet et vateurs lors des tests : le moteur de des sites d’archives, ils ont tous ren- recherche, présent sur 29 % des pages contré les mêmes types de difficultés. d’accueil, n’est pas utilisé correcteLe vocabulaire utilisé, très « profes- ment par les internautes. En effet, une sionnel » donc technique les trouble : grande majorité d’entre eux pense qu’il « article » , « inventaire » , « instrument fonctionne comme celui d’autres sites de recherche », « état des fonds » , « cadre auxquels ils sont habitués, par exemple de classement » , « contexte » … autant pour retrouver un patronyme ou un de mots auxquels ils ne sont pas habi- nom de lieu dans une base de données tués et dont ils ne perçoivent pas les qui indexerait les documents numérisés subtilités, voire le sens. en ligne. Il y a donc un gros effort pédaDe plus, comme l’a constaté l’analyse gogique à faire de la part des Archives faite par les archivistes eux-mêmes, départementales pour expliquer que l’hétérogénéité des modes de naviga- ce type de moteur de recherche n’intion d’un site à l’autre ou le vocabulaire terroge que le contenu éditorial et les utilisé pour désigner les rubriques ne instruments de recherches qui ont été donnent aucun repère à l’internaute mis en ligne. Sans oublier de préciser lambda. « Nous avons même parfois créé que de nombreux inventaires ne sont des icônes proposées par les éditeurs mais pas encore accessibles par ce moyen et qui n’existent nulle part ailleurs sur le donc que les réponses fournies ne sauWeb. Elles sont censées aider au repérage raient être exhaustives. Si on n’y trouve mais comme elles n’évoquent rien de connu pas quelque chose, cela ne signifie pas elles ne remplissent pas leur fonction ! » pour autant que cela n’existe pas ! se désole Isabelle Homer. Et de pour- Dans la même veine, lorsqu’un chercheur suivre : « Quand le public vient visiter nos utilise le moteur de recherche d’un site

d’archives et qu’il parvient à une page de résultat, il n’utilise quasiment jamais le fil d’Ariane (lorsqu’il existe) pour remonter la hiérarchie du document qui lui est présenté. En effet, il n’imagine pas que des ressources puissent également exister à d’autres niveaux. Plus globalement, il s’agit sans doute d’une méconnaissance des ressources et du cadre de classement. Les internautes ne savent pas sur quel corpus d’inventaires peuvent porter leurs recherches, certains ne faisant même pas le lien entre les inventaires papier qu’ils ont l’habitude de consulter en salle de lecture et la version informatisée sur le site. Là encore, la pédagogie envers l’internaute semble indispensable. Il reste maintenant aux Archives départementales, dans la diversité de leurs présentations mais l’unicité de leurs collections, à préparer les sites Web de demain en fonction de ces constats et analyses. Les nouvelles versions devraient voir le jour dans les années à venir, en fonction des capacités humaines et financières de chaque dépôt. Les chercheurs que nous sommes peuvent être optimistes car, fort de leur expertise métier, les archivistes sont maintenant convaincus que leurs outils doivent être plus ergonomiques et résolument tournés vers l’utilisateur. ___ Pierre-Valéry Archassal

Certains sites proposent une recherche chronologique. Les documents sont accessibles soit par grandes périodes identifiées, comme dans le Rhône, soit en sélectionnant une fourchette de dates sur la frise temporelle pour une série particulière, comme pour les registres matricules de la Haute-Marne.

@PV_Archassal

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magazine interview

« Un tiers des inventaires sont déjà en ligne » Pierre Laugeay

Directeur du Service historique de la Défense

MILITAIRES. C’est un travail qui prend du temps, mais le Service historique de la Défense multiplie les initiatives pour « ouvrir le service » et faciliter les recherches : un nouveau site Internet, des inventaires supplémentaires en ligne, un déménagement des fonds pour réduire les délais de communication, une présence dans les salons de généalogie et d’histoire… et bien d’autres projets que son directeur présente ici en détail. Depuis novembre 2019, le Service historique de la Défense dispose d’un nouveau site Internet. Cette fois-ci, est-ce le bon ?

inventaires publiés sur le précédent site n’y sont pas encore, car ils n’ont pas encore été convertis au format le plus récent ; en revanche, d’autres inventaires très récents qui n’étaient pas compatibles avec Autrefois l’ancien site ont pu directement rejoindre l’archiviste faisait le nouveau portail. Cet la recherche à la enrichissement se fera place du chercheur, tout au long de 2020. aujourd’hui on lui Environ un tiers des inventaires sont déjà en donne les bons outils ligne. La rétroconversion pour y parvenir tout représente un budget de seul. 800 000 euros.

Oui, et il répond à présent à toutes les normes de sécurité. Pour rappel, nous avons été piratés à deux reprises. Il nous a fallu presque deux ans pour reconstruire une nouvelle plateforme, car nous avons dû relancer le marché public : la première fois, aucune entreprise n’a répondu à notre cahier des charges. En attendant, notre site de remplacement a joué son rôle. Mais on nous a imposé de l’arrêter définitivement en juillet, car il était dangereusement obsolète. Le nouveau site n’était pas prêt, il y a donc eu une Pourquoi les requêtes dans les interruption. inventaires donnent-elles un Quelles sont les fonctions de ce nouveau portail ? Qu’est-il possible de faire ?

Les utilisateurs disposent d’un espace privé qui garde l’historique des recherches, en lien direct avec les inventaires. Les recherches sont plus faciles : on peut procéder à des requêtes croisées de type Google, sur l’ensemble des fonds en utilisant des mots-clés. Le paradoxe du site, c’est qu’il y a à la fois plus d’inventaires et moins d’inventaires. Je m’explique : tous les 14

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nombre de résultats faible ?

Si tous les inventaires ne sont pas encore interrogeables par le moteur de recherche, tous ceux publiés sont en revanche consultables : il est toujours possible d’afficher les inventaires non encodés sous format PDF et de faire une recherche dans le texte, puisqu’ils sont océrisés. Actuellement, si on tape le nom De Gaulle, on obtient seulement 24 résultats ; bientôt il y en aura beaucoup plus, quand tous nos inventaires pourront être interrogés directement depuis le moteur de recherche.

Nous avons ici 450 km d’archives ; il reste encore beaucoup de travail. Fabriquer des inventaires les plus complets possibles, c’est le travail principal des archivistes. Autrefois l’archiviste faisait la recherche à la place du chercheur, aujourd’hui on lui donne les bons outils pour y parvenir tout seul. Quelle est la proportion de généalogistes parmi vos lecteurs ?

60 % des lecteurs sont des généalogistes, soit professionnels, soit individuels ou associatifs. C’est la même proportion qu’aux Archives nationales et aux Archives diplomatiques. À Vincennes, nous recevons entre 80 et 90 lecteurs par jour, et presque autant dans l’ensemble des autres centres du Service historique de la Défense. Nous n’observons pas de tassement, plutôt une hausse. Quelle est la politique du SHD visà-vis des généalogistes ?

Les généalogistes participent activement à des actions de classement ou de dépouillement, soit à titre individuel, soit en partenariat avec des associations. Il y a même des réservistes qui viennent eux aussi démultiplier nos capacités. À Vincennes, des généalogistes bénévoles travaillent sur les dossiers des officiers de l’Ancien Régime. À Rochefort, c’est l’association Aunis-Saintonge qui procède au dépouillement des registres matricules de l’inscription maritime. À Caen, c’est la fondation pour la Mémoire de la déportation qui procède à l’exploitation scientifique des fonds avec des étudiants. À Cherbourg, il y a un partenariat avec

pourrait accueillir une nouvelle salle de lecture et de construire, à la place du parking, quatre à cinq niveaux de stockage en sous-sol. À la place de la salle Louis XIV, on aurait un auditorium. En 2019, nous avons organisé 17 colloques, quasiment tous de niveau international. On manque de place, notamment pour la médiation pédagogique. Et puis, il nous faut répondre à l’accroissement de nos archives, entre 5 et 6 nouveaux kilomètres linéaires nous arrivent chaque année. Nos besoins ont été détaillés, ils sont en cours d’examen. Puis, si tout est validé, ce sera inscrit dans la prochaine loi de programmation militaire. Dans le meilleur des cas, le premier coup de pioche ne serait pas donné avant 2027. Premier civil à la tête du Service historique de la Défense, Pierre Laugeay observe une hausse du nombre de lecteurs malgré les délais de consultation nécessaires pour travailler sur certains fonds. © Guillaume de Morant

le Cercle généalogique de la Manche. Nous avons aussi un partenariat avec les mormons qui a débuté en 2019 sur le site portuaire de Lorient. Il concerne l’inscription maritime. L’idée c’est de numériser ce qui est le plus demandé et le plus fragile. Pourquoi très peu de documents peuvent être communiqués immédiatement à Vincennes ?

Nous souffrons d’un problème d’éloignement de la salle de lecture des espaces de stockage. Nous avons 120 km d’archives : la moitié est stockée dans l’enceinte du fort de Vincennes, l’autre partie se trouve dans un souterrain sous le Fort-Neuf. En moyenne, un document commandé en salle de lecture parcourt 1,2 km depuis son lieu de stockage. Alors oui, il nous faut entre trois et quatre jours pour pouvoir communiquer les documents, sauf ceux stockés dans l’ancien PC Gamelin qui est sous la cour royale. Depuis quelques années, nous avons commencé à rapprocher les fonds les plus demandés. Ce sont des fonds importants, environ 8 km linéaires, qui représentent 25 % des communications. Une partie est communicable sans délai : c’est l’essentiel des fonds de

la Première Guerre mondiale. Donc tout ce qui est stocké dans le PC Gamelin et qui est légalement communicable est à disposition des lecteurs dans un délai très court, entre 45 minutes et une heure. Le reste demande plus de temps. Pour essayer de raccourcir encore les délais, nous allons rapatrier d’autres fonds à proximité de la salle de lecture, notamment les fonds des résistants. Nous déménageons des livres de la bibliothèque pour y déposer ces archives qui sont parmi les plus demandées. Mais là se pose le problème de la reclassification (lire notre rubrique « Vous avez le droit », page 19) : les dossiers individuels des résistants ne sont pas classifiés, en revanche ceux des services de renseignement émis par le BCRA portent le tampon « confidentiel défense » . Où en est le projet de construire de nouveaux bâtiments au SHD à Vincennes ?

C’est la Cité des archives, un projet à long terme qui est simplement à l’étude. Il s’agit de construire plusieurs bâtiments d’archives dans l’enceinte du château de Vincennes. Le projet serait de rebâtir la casemate Nord qui a été détruite par les Allemands en 1944, de réhabiliter un autre bâtiment qui

Vous êtes le premier civil à la tête du SHD. Cela change-t-il quelque chose ?

Que le SHD soit dirigé par un civil ou un militaire, cela n’a aucune importance. L’important c’est d’ouvrir le service. Le SHD, historiquement, couvre tous les métiers : l’armée avait son propre système carcéral avec le bagne, sa propre justice militaire, son propre système de santé. Toutes ces archives sont précieuses. Comme les généalogistes représentent 60 % des communications, nous allons à leur rencontre pour faire connaître nos fonds. Le SHD participe à de nombreuses manifestations : le salon de la généalogie du XVe arrondissement de Paris, celui des Archives nationales, dans les différents congrès de généalogie. Nous sommes aux Rendez-vous de l’histoire à Blois et à leur équivalent pour la géographie à Saint-Dié. Notre objectif est de montrer que nos fonds ne parlent pas que d’histoire militaire. Propos recueillis par Guillaume de Morant @g2morant

COORDONNÉES

Service historique de la Défense, Château de Vincennes, Avenue de Paris, 94306 Vincennes Cedex Neuf centres d'archives, bibliothèques et départements (adresses sur le site Internet). www.servicehistorique.sga.defense.gouv.fr

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magazine portrait

Succession story Guillaume Roehrig

Directeur général de Coutot-Roehrig

CHASSEURS D’HÉRITIERS. Fringant quadragénaire, discret mais déterminé, Guillaume Roehrig dirige et développe avec succès la première étude de généalogistes successoraux française, et même mondiale… dans les pas de son père.

À 

la tête de la mythique étude de généalogie successorale, qui s’est affirmée comme le leader mondial, je le connais bien, pour l’avoir vu non pas naître mais grandir au sein de Coutot-Roehrig. En vingt ans, alors que la société est passée de 18 à 47 succursales, Guillaume Roehrig s’est imposé comme une figure majeure du monde de la généalogie professionnelle, celle d’un homme d’affaires ferme et énergique, parfois jugé impénétrable par ceux qui le connaissent mal. Ma mission est donc de rencontrer et de présenter l’homme qui se cache derrière le dirigeant.

L’étude Coutot-Roehrig

Étude de généalogie successorale fondée en 1894 par Amédée Coutot, auquel succéda son fils, en 1924, pour être cédée en 1977 à Jean-Claude Roehrig, père de Guillaume. En 2019, plus de 56 millions d’euros de CA. 298 employés. 47 succursales (33 en France ; 14 à l’étranger, sur les quatre continents). Plus d’un milliard de données numérisées, au travers d’une centaine de bases. Entreprise strictement familiale jusqu’en 2019, avec successivement les parents et leurs trois enfants, le frère de Guillaume, Tristan, travaillant toujours dans la société comme directeur-général délégué. ___ www.coutot-roehrig.com 16

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Avant de partir, je relis son article dans le Who’s Who, avec ses passions, toujours révélatrices : automobile, art moderne, ski, tennis, chasse et marathon… comme son père. Fort de tout cela, je me retrouve, un soir de février, devant le bel immeuble parisien aux cariatides du 21 boulevard Saint-Germain, où je suis entré pour la première fois en 1972, très impressionné d’y avoir ce soir-là rendez-vous avec M. Coutot en personne. L’hôtesse d’accueil m’annonce et j’entends immédiatement un pas descendant quatre à quatre l’escalier pour m’accueillir, un pas trahissant la forme du marathonien. Poignée de main franche et amicale. Nous montons à l’étage. Sur le palier, statue en résine de Tintin en modèle à peine réduit. Grand bureau lumineux, aux murs blancs et au mobilier sobre. Écran 32 pouces, une fusée lunaire sur le meuble de gauche, face à une intéressante sculpture d’une femme tenant une ombrelle, dans les styles à la fois de Folon et Modigliani. Une belle œuvre. Pleine de sensibilité ! « Je l’aime beaucoup. L’auteur est une amie : Hélène Jousse. Son père était notaire à Laval. » Le dialogue s’engage.

Tennis et marathon Toujours marathonien, comme son père ? « Plus que jamais ! En fait, très longtemps, je n’ai pas compris pourquoi mon père, qui courait toute la journée pour son travail, éprouvait du plaisir à faire en plus du jogging avec un copain notaire. Jusqu’à ce que, voilà quatre ans, à l’automne, un copain joggeur m’a mis un matin au défi de m’inscrire avec lui au marathon de Berlin, qui avait lieu… neuf mois plus tard. L’après-midi, j’ai fait une descente dans un magasin spécialisé, près de l’Étoile, ai annoncé au vendeur qu’il allait faire sa vente de la journée et en suis ressorti une demi-heure après avec chaussures, chaussettes, maillot,

camelbak, montre connectée et tout le toutim… » Dès le lendemain, Guillaume Roehrig s’est levé une heure plus tôt, pour aller courir au Bois de Boulogne, à deux pas de chez lui. Le pli est alors pris : il sort ainsi au minimum deux fois par semaine, dont le mercredi avec sa fille aînée. Avant le petit-déjeuner et le départ pour l’étude. Comment en est-il arrivé à devenir généalogiste successoral, comme son père ? « Là aussi, j’ai longtemps refusé le schéma facile. J’ai été un élève moyen, que mes parents ont dû beaucoup booster, quand j’étais “remercié” de mon collège ou lycée – j’en ai fréquentés pas moins de quatre ». Guillaume Roehrig préférait le tennis : « Je passais ma vie sur les courts, avec mes coupes de tennis au-dessus de mon lit. Mes stars étaient McEnroe, Wilander, Edberg – un service-volée fabuleux - et plus encore Pernfors. Un Suédois extraordinaire, un gars quasi inconnu, à qui il était arrivé plein de malheurs et qui a réussi à aller en finale ! »

Des générations de juristes et de notaires Arrivé en fac, il s’est mis à travailler et a trouvé sa voie, rattrapé par l’atavisme familial : du côté paternel, en Alsace et Bourgogne, cinq générations de juristes ; du côté maternel, dans le Nord et en Lorraine, des aïeux notaires. « L’héritage, comme je le dis souvent, est un sarcophage… J’ai voulu être avocat, puis notaire. L’étude, j’y suis entré un peu par hasard, lorsque j’ai effectué mon service militaire, au service du Renseignement, dont j’ai été captivé par le côté énigmes – un peu comme dans le monde de Tintin, qui, avec celui du droit, avait bercé mon enfance. Me trouvant donc à Paris, j’ai commencé à venir à l’étude un après-midi par semaine,

Bio express

1972 : naissance à Paris 1994 : maîtrise de droit des Affaires à Paris II 1997 : entrée chez Coutot-Roehrig 1998 : mariage avec Sylvie Bergerault 2005 : décès de sa mère, Marie-Françoise Roehrig 2011 : PDG de Coutot-Roehrig mai 2019 : décès de son père, Jean-Claude Roehrig octobre 2019 : entrée au capital de Capza (Axa) et BpiFrance.

où j’ai compris que l’on avait les mêmes énigmes, ce qui m’a fait accrocher ! » Il y entre donc et suit une formation accélérée « sur le tas » à partir de juillet 1997. C’était six mois avant son mariage, en septembre 1998, avec la fille d’un notaire. Aujourd’hui, il dirige une société de près de 300 personnes, implantée en France et dans quatorze pays étrangers. Il enchaîne les dossiers, faisant de chaque 24 heures, une journée particulière : « Demain, par exemple, j’enchaînerai une séance de formation à des étudiants en droit notarial, un point avec Gérald Postansque, mon directeur Organisation-Qualité, sur les nouvelles bases de données à intégrer aux nôtres puis avec le directeur de notre succursale de Marseille, de passage à Paris, la signature d’un partage chez un notaire de banlieue, une réunion dans une compagnie d’assurances, pour des appels d’offre quant à des recherches de bénéficiaires d’assurances vie. » Cela le mènera à rentrer chez lui vers 21 h pour dîner en famille et travailler une heure supplémentaire sur son iPad.

Un temps réservé à la famille Notre généalogiste conserve toutefois du temps pour ses loisirs : « Mon truc, c’est de cloisonner, de séparer de façon hyper-étanche la vie professionnelle et la vie familiale, avec pour cette dernière un temps que je veux incompressible. Repas en famille. Jogging avec ma fille. Vacances en famille. Oui, j’adore les voyages mais comme les vacances, je les aime en famille, avec un safari-photos en Ouganda, ou pour passer le mois d’août à Venise – au Lido, loin des touristes – où je peux en fermant les yeux avoir l’impression de

C’est le côté énigmes de son métier qui captive Guillaume Roehrig, comme dans le monde de Tintin, qui a bercé son enfance. © J-L.B.

me retrouver des siècles en arrière. » Cela lui laisse peu de temps pour la lecture, le cinéma ou la télévision, qu’il avoue ne jamais regarder : « Les dossiers professionnels suffisent à m’apporter du romanesque. » Membre de l’Automobile club, il se passionne pour les voitures, « sans être collectionneur », et pour les montres, « qui sont pour moi chargées d’émotion ». C’est la montre de son père qu’il porte à son poignet. Cela lui fait-il de lui un homme heureux ? « Ma plus grande réussite est d’avoir une famille unie – et ce d’autant plus que je vois tous les jours des familles se déchirant, mon père disait toujours que l’héritage est une métamorphose. J’ai le grand bonheur de faire un métier qui me passionne. J’aime ainsi me plonger dans un dossier qui vient de rentrer, pour

commencer à le défricher seul, à partir des énormes bases dont nous disposons, ou assister à un inventaire, qui me donne l’occasion de poser mille questions au commissaire-priseur et d’apprendre plein de choses. » Le temps passe. Coup d’œil à sa montre. Guillaume Roehrig me signifie délicatement qu’il doit interrompre notre conversation pour filer chez un notaire, puis participer à un cocktail. Plus possible d’évoquer les projets, comme le pari sur l’international. Mais là n’était pas le sujet. Le but était de rencontrer l’homme Roehrig et de ce côté, c’est bon ! Sept fois le mot notaire, six références au père et six à la famille... C’est gagné : le n°1 de la généalogie successorale nous a reçus du bon côté de la cloison. Jean-Louis Beaucarnot

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magazine lu, vu, entendu EN BREF Roostech London reporté

Bonne nouvelle : FamilySearch organisera une deuxième édition de Rootstech à Londres, toujours au Centre Excel. Mauvaise nouvelle : l’évènement, initialement programmé du 5 au 7 novembre 2020, est reporté à l’automne 2021, en raison de la pandémie du coronavirus (COVID-19). La nouveauté est que la périodicité a été fixée tous les deux ans et pas forcément dans le même lieu. La version suivante de Rootstech pourrait ainsi se tenir ailleurs en Europe. Les paris sont ouverts…

Généalogie et handicap

Il n’est pas toujours simple de rechercher ses ancêtres quand on est en situation de handicap moteur, visuel, auditif ou mental. C’est pourquoi des démarches comme celles des Archives municipales de SaintBrieuc, qui travaillent depuis une décennie sur le sujet, sont à encourager. Dès 2008, une charte d’accessibilité collaborative a été élaborée avec douze associations du handicap, ce qui a permis des aménagements dans le bâtiment : rampe d’accès, signalisation, bande podotactile... Le dépôt s’est également doté de matériel spécifique : téléagrandisseur, machine à lire, boucles magnétiques de guichet et portatives, etc. Un travail de longue haleine récompensé en 2020 par le prix « Patrimoines pour tous » qui distingue une démarche remarquable en matière d’accessibilité généralisée aux archives.

Mon ancêtre a travaillé à l’AP-HP Superbe initiative de l’Assistance Publique Hôpitaux de Paris, le n°27 de leur revue est dédié aux généalogistes. Quelles traces ont laissé ces professionnels en exercice à l’AP-HP ? Comment s’y prendre pour retracer leur carrière ? Ce guide intitulé Mon ancêtre a travaillé à l’AP-HP ! répond à toutes les questions que se posent celles et ceux qui cherchent des indices permettant de retrouver le passage d’un externe ou d’un interne, d’un médecin ou d’un membre du personnel... De la formation au déroulement de la carrière, laissez-vous emmener dans les archives, sur la piste du personnel de l’AP-HP. À feuilleter en ligne ou à télécharger gratuitement sous forme de fichier PDF. https://fr.calameo.com/ read/004021827c495c721e8dd

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Fusion de deux sites d’archives

La Vienne et les Deux-Sèvres ont choisi de faire portail d’archives commun, inauguré début mars. Mais cette fusion ne concerne que les sites Internet : « Il ne s’agit pas d’une fusion des services eux-mêmes, précise Gaël Chenard, le directeur des Archives départementales de la Vienne, mais d’une mise en commun de leurs moyens sur Internet ». Pour l’instant, les deux territoires ne font qu’additionner leurs ressources mises en commun. Mais à terme, l’objectif du nouveau portail est de proposer la même offre portant sur les mêmes fonds : contenus numériques et inventaires. Par exemple, puisque la Vienne propose les répertoires des notaires, les Deux-Sèvres intégreront aussi les leurs sur le site commun. Inversement, la Vienne intègrera les répertoires des enfants trouvés que l’on peut déjà consulter dans les Deux-Sèvres. L’offre sera ainsi harmonisée dans un délai de deux à trois ans.

Ce rapprochement des deux services sur le Web a pour but de faire des économies, car le site est financé à part égale par chaque département. Les moyens additionnés des deux départements permettent en effet de s’offrir ce nouvel outil très performant : il conjugue le programme de gestion Ligeo Archives et la solution d’hébergement de la société Empreinte Digitale. L’ambition du site, c’est de s’appuyer sur la nouvelle architecture technique « ouverte ». Elle permet de créer facilement de nouveaux formulaires, de les améliorer au fil des remontées des utilisateurs pour faciliter les recherches. Des pas à pas pourront ainsi facilement être mis en ligne, avec les bonnes informations et les bons champs de formulaires. À terme, un chatbot (un robot) répondra aux questions des utilisateurs en langage naturel. Les deux services travaillent sur le projet depuis presque deux ans, le temps d’harmoniser et normaliser les descriptions d’inventaires, de travailler par exemple sur l’indexation des lieux et des matières. « C’est compliqué de faire simple, résume Gaël Chenard, notamment sur les fonds les moins évidents à utiliser pour les néophytes ». L’une des questions posées par les utilisateurs est l’intégration des précieuses annotations des utilisateurs, notamment sur l’état civil. Qu’adviendra-t-il des signets répertoriant les années et les dénombrements de population ? Ils ont bien sûr été sauvegardés et reviendront sur le nouveau portail à la faveur du lancement de la nouvelle visionneuse à la fin du printemps. ___ G.M. Ce nouveau portail commun est accessible via deux adresses : https://archives-deux-sevres-vienne.fr et archivespoitou.fr

VOUS AVEZ LE DROIT

Accéder aux documents de la Seconde Guerre mondiale Le 1er février dernier, une interview parue dans le quotidien Ouest-France a mis le feu aux poudres : les archives de la Seconde Guerre mondiale ne seraient plus accessibles. Inquiets des menaces pesant sur leurs travaux, des historiens ont même fait circuler une pétition parue dans le journal Le Monde. L’historien Jean-Marc Berlière, spécialiste de la police française regrette alors « que pour un universitaire qui travaille au Service historique de la Défense (SHD) à Vincennes sur le contre-espionnage de 1934 à 1944, tout se ferme brutalement ! » De quoi interroger les généalogistes enquêtant sur cette période troublée. En réalité, le fond du problème n’est pas que les fonds relatifs à 1939-45 ne seraient plus accessibles, mais qu’il faut plus de temps pour en obtenir la communication. Pour être encore plus précis, il ne s’agit même pas de nouvelles règles. Le Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN) a simplement demandé au SHD d’appliquer l’instruction générale interministérielle IGI 1300 du 30 novembre 2011 sur la protection du secret de la Défense nationale, ce qui visiblement n’était pas le cas auparavant. Contacté par nos soins, Jean-Marc Berlière précise ses propos : « Appliquer l’IGI 1300, cela annule dans les faits la circulaire Hollande du 24 décembre 2015 ouvrant l’accès total aux archives se rapportant à la période de l’occupation. Cela sabote par avance l’annonce d’Emmanuel Macron d’ouvrir les archives portant sur les disparus de la guerre d’Algérie » . On parle ici du risque qu’un lecteur demande à consulter des documents « classifiés » , c’est-à-dire appartenant à l’un des trois niveaux de classification : Très Secret Défense, Secret Défense ou Confidentiel Défense (1).

Une importante proportion des fonds de la période 1940-1969 est dans ce cas, alors que ces archives ont pu dans le passé être communiquées sans délai en salle de lecture. Depuis le 1er janvier 2020, de nouvelles procédures très lourdes (et parfois très longues) sont appliquées. La réservation est par exemple obligatoire pour consulter tous les articles des Divisions, Brigades, Armées, Corps d’armées et Régions militaires de 1940 à 1945, ceux sur l’Algérie de 1940 à 1964 et l’Indochine de 1940 à 1956.

De son côté, Jean-Marc Berlière se pose la question de la pertinence du Secret défense aux Archives : « Je reçois des courriels de chercheurs surpris, affolés, indignés, désorientés. Ces informations sont-elles si importantes 70 ans après pour mériter encore le secret ? Ceux qui travaillent sur cette période sont très remontés, car la recherche historique est considérée comme moins importante que les impératifs de sécurité. La DGSI verse massivement ses archives alors que l’armée ferme tout » . L’armée en faitelle trop maintenant ou n’en a-t-elle pas assez fait au moment de verser Pierre Laugeay, directeur du SHD, ses archives ? explique que « les archivistes doivent vérifier systématiquement si les archives La situation n’est toutefois pas comportent ou non le tampon Secret Défense. plètement bloquée. Une réforme de Le SHD s’engage à vérifier toute demande l’IGI 1300 est à l’étude, afin de lutter dans un délai maximal de dix jours » . contre la surclassification des docuSi les articles demandés contiennent ments et instaurer un système de un document « secret » , le SHD lance révision plus rapide. Le nouveau texte alors une demande de déclassification pourrait introduire une notion de clasqui relève de différentes autorités. La sification à durée déterminée. Au bout déclassification consiste à vérifier le de quelques années, les documents caractère secret d’une information seraient automatiquement déclaset, si ce n’est plus secret, à placer un sifiés. En attendant Pierre Laugeay tampon « déclassifié » sur le document. regrette les fake news relayées sur Le délai de mise à disposition en salle le SHD : « Non, les fonds ne sont pas de lecture peut alors atteindre plu- fermés pour des années, non le SHD sieurs semaines. Selon Pierre Laugeay, n’est pas fermé, seule la communication seules 20 % des demandes seraient est ralentie. Et non, nous ne détruisons dans ce cas. rien » . ___ Le directeur du SHD a obtenu plusieurs assouplissements. Dans certains cas, Guillaume de Morant le service peut déclassifier lui-même @g2morant certains fonds sans en référer à une autre autorité ou ministère, ce qui peut 1) • Très Secret Défense est réservé aux et supports qui concernent les priorités faire gagner un temps précieux. Et informations gouvernementales en matière de défense et de quand un carton contient une minorité sécurité nationale et dont la divulgation est de de documents classifiés, au lieu d’être nature à nuire très gravement à la défense nationale ; Secret Défense est réservé aux informations et placé dans une procédure de plusieurs •supports dont la divulgation est de nature à nuire semaines, il est d’abord communiqué gravement à la défense nationale ; au lecteur, mais les éléments Secret • Confidentiel Défense est réservé aux informations supports dont la divulgation est de nature à Défense sont placés sous enveloppe et nuire à la défense nationale ou pourrait conduire scellée. Le lecteur n’a bien sûr pas le à la découverte d’un secret classifié au niveau Très Secret Défense ou Secret Défense. droit de l’ouvrir.

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magazine lu, vu, entendu EN DIRECT DE BELGIQUE Des sceaux de Flandre

Deux historiennes viennent de publier, aux éditions des Archives Générales du Royaume, un répertoire des sceaux des villes du comté – 63 au total - de Flandre au Moyen Âge (1200-1500). La présentation des sceaux par ville et par période d’utilisation permet de savoir si une ville a apporté des changements à son image sigillaire. Elle permet également d’appréhender le contexte historique dans lequel fonctionnaient ces villes, car il se reflète dans l’évolution du choix des composants de l’image Pour commander l’ouvrage : [email protected] ___

Un fonds d’archives de nouveau accessible

Les dossiers de plus de 59 000 prisonniers politiques de la Seconde Guerre mondiale sont à nouveau consultables ! En 2019, la série d’archives « Statut de prisonnier politique » est devenue inaccessible suite à un déménagement. Une vérification et un reconditionnement

des archives avaient également eu lieu. Aujourd’hui, cette opération est finie et les archives sont à nouveau à la disposition du public au dépôt Cuvelier. Les chercheurs y trouveront des informations sur les prisons et les camps où les victimes étaient détenues, sur les circonstances dans lesquelles elles ont été arrêtées et libérées, souvent avec des témoignages des prisonniers eux-mêmes ou de personnes de leur entourage. Si vous avez des questions ou si vous souhaitez mener une recherche, veuillez envoyer au préalable un mail au service des Victimes de la Guerre : www.arch.be/avg Dépôt Joseph Cuvelier, Rue du Houblon, 26-28, 1000 Bruxelles, [email protected] ___

les couches supérieures du tableau et non ses couleurs premières. Voilà qui est fait ! La restauration de L’Agneau mystique et sa réintégration au sein de la cathédrale Saint-Bavon de Gand est donc un évènement unique. La ville de Gand, en collaboration avec l’office du tourisme de Flandre et l’asbl Histories, va célébrer les frères Van Eyck, auteurs successifs de l’œuvre, tout au long de cette année 2020. Pensez-vous cousiner avec ces célèbres artistes ou connaissez-vous des descendants de leur entourage ? Contactez Dominique Barri via [email protected]

Le site de Geniwal fait peau neuve

Geniwal, association généalogique belge bien connue et souvent présente dans les salons de généalogie en France depuis de nombreuses années, Cousinez-vous avec s’est offert un petit lifting virtuel. Son les frères Van Eyck ? site Internet est doté d’un tout nouvel Depuis 1432, des millions de visiteurs habillage, de nouveaux menus et ont pu admirer le triptyque de bénéficie d’une réelle amélioration tant L’Agneau mystique. Mais les visiteurs au niveau du design que de l’ergonomie. n’avaient pu jusque ici que contempler www.geniwal.be

Les aïeules recensées par le projet MamaMito

MamaMito est un tout nouveau projet de recherche belge mené de front commun par plusieurs universités et associations dont FamilieKunde Vlaanderen, la fédération des associations de généalogie néerlandophone. Le but de l’étude ? Créer une base de données des aïeules la plus vaste possible et étudier leurs trajectoires. À cette fin, il est demandé aux participants d’encoder leur lignée matrilinéaire et de croiser ces données avec leurs données génétiques. L’engouement en Belgique pour ce projet est réel : chaque jour, des généalogistes viennent ajouter leurs aïeules à une base déjà bien remplie et vérifiée (deux actes au minimum sont nécessaires pour valider une génération). www.mamamito.be ___

Marie Cappart @histfamilles

ÉCHOS DU MONDE • IRLANDE En juin 1922, pendant la Guerre civile irlandaise, une énorme explosion a détruit le Public Record Office (Bureau des Archives Publiques) rattaché aux Four Courts (Cour suprême d’Irlande). De nombreux documents représentant des centaines d’années d’histoire, en particulier des recensements du XIXe siècle, des siècles de registres paroissiaux de l’Église d’Irlande et des milliers de testaments et de titres de propriété, ont été détruits dans l’incendie. Grâce au projet « Beyond 2022 : Ireland Record Virtual Treasury », le pays souhaite recréer autant d’archives que possible dans un format numérique qui sera accessible

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au public au plus tard le 30 juin 2022, pour le centenaire de l’incendie. https:// beyond2022.ie • CUBA  En 2019, plus de 2 400 chercheurs ont utilisé les services de la salle de lecture des Archives nationales de la République de Cuba (ARNAC), la grande majorité étant des Cubains. L’institution a toutefois dénombré 93 inscrits étrangers, venus de 13 pays dont 55 des États-Unis. Elle compte aussi des représentants d’Allemagne, du Brésil, d’Espagne, de France, de Grèce, d’Irlande du Nord, d’Italie, du Mexique, de la Martinique, de Porto Rico et du Venezuela • ITALIE Tous les documents historiques de la ville de Florence seront conservés dans

de nouveaux locaux, situés à l’intérieur de l’ancien quartier Fiat di Viale Belfiore, en lieu et place du bâtiment de la via dell’Oriuolo qui conserve tous les documents produits et reçus par l’administration florentine locale de 1782 à nos jours, c’est-à-dire 14 kilomètres et demi de documentation. • ÉTATSUNIS Le Center for Research Libraries annonce la mise en ligne, en accès libre, de quelque 400 000 pages issues d’une soixantaine de journaux publiés dans 20 pays d’Afrique subsaharienne entre le XIXe siècle et le début du XXe siècle. Le CRL cite pour exemple East African Standard, Mombasa Times & Uganda Argus (Kenya), Leselinyana

GÉNÉALOGIE & ADN Québec : un projet alliant génétique et généalogie

Les scientifiques québécois rêvent eux aussi d’autres utilisations de l’ADN. Par exemple identifier par les gènes des restes humains provenant de sépultures restées anonymes, faute de pierres tombales. Une équipe universitaire de généticiens, d’archéologues et de démographes a donc comparé les gènes de six squelettes anonymes avec ceux de plus de 960 Québécois contemporains, dont la généalogie est connue grâce au fichier BALSAC, une base de 5 millions d’individus. Cela n’a rien donné pour l’instant, mais le nombre de Québécois passant des tests ne cessant de s’accroître, les chances d’identifications des squelettes anonymes augmentent à chaque test publié. La méthode logiquement pourrait s’appliquer à l’identification des ossements de soldats morts au cours des deux guerres mondiales. Et pourquoi pas un jour à « notre » soldat inconnu ?

31 millions de personnes auraient testé leur ADN

Selon les chiffres diffusés fin janvier par la blogueuse spécialisée DNA Geek environ 31 millions de personnes auraient fait tester leur ADN, une croissance moins forte que les années précédentes.

la Lesutho (Lesotho), Lagos Standard (Nigeria) ou encore Umteteli Wa Bantu (Afrique du Sud). Ces numérisations sont disponibles gratuitement au format image, classées par date. www.crl.edu • CANADA Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ) a connu une hausse de fréquentation de son portail de 7 % en 2019, avec 7,6 millions de visites en ligne. Cette évolution s’explique en partie par les efforts de numérisation et de mise en ligne du patrimoine documentaire québécois, soutenus par le Plan culturel numérique du Québec, mais aussi par l’amélioration de l’offre de ressources numériques, comme les bases de données et les

Ancestry resterait la première base mondiale de généalogie génétique avec plus de 16 millions de profils répartis dans ses différentes filiales aux USA, Canada, Royaume-Uni-Irlande et Australie. 23andme suivrait avec plus de 10 millions de profils, MyHeritage serait au-dessus de 3,77 millions de clients, FamilyTreeDNA se maintiendrait à 1,15 million, tandis que l’influence de LivingDNA n’est pas connue. Dans ces 31 millions de tests, impossible de connaître la proportion de Français. Source : thednageek.com

Gedmatch met à jour ses conditions pour l’Europe

Racheté par Verogen, la base de données Gedmatch demande à ses utilisateurs européens d’accepter ses nouvelles conditions conformes au RGPD et doivent consentir au transfert de leurs données au nouveau propriétaire. En attendant leur consentement, tous les kits provenant de l’UE ont été retirés de la base de données. Verogen a promis un strict respect des volontés de ses utilisateurs et notamment que leurs données ne seront plus accessibles à la police sans leur consentement.

Guillaume de Morant @g2morant

livres numériques que le public peut emprunter gratuitement. www.banq. qc.ca • MONACO Les archives de la principauté de Monaco concernant la période de 1942 à 1944 n’avaient encore jamais été communiquées. À la demande du centre Simon-Wiesenthal, le gouvernement monégasque a accepté, le 21 janvier 2020, d’ouvrir ses archives, l’assurant de sa « transparence » sur une période sombre de son histoire, restée longtemps taboue, durant laquelle de nombreuses arrestations et déportations de Juifs ont eu lieu depuis le sol monégasque. ___

Jean-Yves Baxter

Geneanet lance Geneanet ADN !

À défaut de pouvoir proposer des tests ADN à visée généalogique en France, Geneanet a trouvé un compromis et lance Geneanet ADN. Vous ne trouverez donc aucun test en vente dans la boutique en ligne ; en revanche, si vous faites partie des milliers (millions ?) de Français ayant bravé la loi, Geneanet vous propose de déposer vos données génétiques sur le site Internet, à des fins de comparaisons généalogiques.

Concrètement, pour utiliser Geneanet ADN, il faut déjà avoir passé un test autosomal et disposer du fichier brut. C’est un fichier texte ou Excel comportant environ 550 000 lignes, incompréhensible et illisible sans utiliser une application dédiée. Ce fichier est comparé aux autres fichiers de la base afin de déterminer les segments d’ADN communs avec les autres participants. À partir de 0,7 % d’ADN partagé, les deux utilisateurs reçoivent une alerte de présomption de cousinage, puisque la probabilité d’avoir un ancêtre en commun est très forte, même si cela remonte jusqu’à la 8e génération. Les deux usagers ont accès au nom ou au pseudonyme de leur cousin génétique et peuvent, s’ils le souhaitent, nouer un contact direct. Le tout se déroule dans le respect du Règlement général sur la protection des données (RGPD). Geneanet s’engage à ne pas faire d’autre usage des données ADN que celui pour lequel l’utilisateur a consenti ; l’utilisateur reste propriétaire de ses données et peut les retirer à tout moment sans que Geneanet n’en conserve la moindre copie. ___ G.M.

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magazine dans la bibliothèque Mémoires de la première guillotine de Haute-Loire

Contexte LanguedocRoussillon-Comté de Foix

L’originalité de cet ouvrage est d’être rédigée à la première personne, pour laisser la guillotine se raconter elle-même. Il présente donc, de façon très riche et très complète, à la fois les bourreaux et les très nombreux condamnés, hommes et femmes aux profils extrêmement divers, avec prêtres réfractaires et contrerévolutionnaires, faux-monnayeurs, empoisonneurs, infanticides, chauffeurs, etc., tout en évoquant leurs histoires et les faits les ayant conduits sous le couperet : crimes crapuleux, querelles de voisinage, affaires de famille, drames conjugaux... Ce livre refléte la vie de manière souvent saisissante mais son écriture à la première personne peut finir par se révéler parfois un peu dérangeante et donner une curieuse impression.

Cet ouvrage est la première déclinaison régionale – appelée à être suivie d’autres – de Contexte France, publié en 2007 et plusieurs fois réédité, qui permet de situer ses ancêtres dans leur contexte historique, leur époque, leur milieu social et surtout dans leur quotidien. Consacré au Languedoc, au Roussillon et à l’ancien comté de Foix, il couvre donc tout ou partie de nombreux départements : Haute-Loire, Ardèche, Lozère, Gard, Hérault, Tarn, Tarn-et-Garonne, Haute-Garonne, Aude, Ariège et Pyrénées-Orientales.

Mémoires de la première guillotine de Haute-Loire (Louison et ses Charlots, 1792-1840), MarieMartine Laulgnier de Barba, édité à compte d’auteur, décembre 2019, 262 pages, 20 € (+ 6 € de port), ISBN : 978-2-9563473-1-6. Disponible auprès de l’auteur à l’adresse suivante : Le Fraisse-Haut, 43590 Beauzac

Petite promenade sur la colline Ce livre raconte l’histoire de Clémentine et de Camille, qui meurt à la guerre, en 1914. À partir des notes laissées par celui-ci, des souvenirs recueillis et du fruit de ses recherches documentaires très fouillées, leur petite-fille a retracé leur histoire ou plutôt leurs histoires, celles de leur rencontre et de leur amour, de leurs vies professionnelles, de leur quotidien, avec leurs réactions et leurs angoisses face à la guerre. Une chronique écrite avec infiniment de sensibilité et de poésie, emprunte d’une grande sérénité. Un texte tout à l’image de Clémentine, avec un titre lui allant comme un gant. Une promenade à savourer. Catherine Delamarre, La p’tite Hélène Éditions, novembre 2019, 134 pages, 17 €, ISBN : 978-237839-101-0 22

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Fidèle à son principe de guide chronothématique, il offre, après avoir présenté les espaces géographiques et terroirs, les divisions administratives anciennes, la cartographie des religions, une série de fiches chronologiques, découpées par périodes plus ou moins courtes, allant d’un à trente ans, évoquant les divers angles de l’histoire régionale (vie politique, socio-économique, météorologie, faits divers…). Allant de 988, avec Hugues Capet en Roussillon, à 2019, avec Emmanuel Macron face aux Gilets jaunes du Puy, un ouvrage précis et précieux. Thierry Sabot, Thisa, mars 2020, 280 pages, 34 € (+ 3 € de port), ISBN : 978-2-918315-19-3. Vente uniquement en ligne sur www.editions-thisa.fr

sur les étagères ◗ Comment nous sommes

devenus ce que nous sommes

La publication en France de la traduction de ce best-seller américain du New York Times montre bien l’intérêt qu’y suscite de plus en plus la généalogie génétique. Avec ici un angle précis, celui de l’épopée de l’humanité et un récit qui veut raconter son épopée palpitante : la nouvelle histoire de nos origines, racontée par l’ADN ancien. Écrit par un généticien, il montre comme l’étude de l’ADN des fossiles permet de dépasser les enseignements de l’archéologie et de la paléontologie. Palpitant, oui, à condition de passer

Les lettres retrouvées de Louise Pitovsky

En 2010, à l’occasion du déménagement d’un lycée parisien, on découvrit dans une vieille armoire des lettres qu’une élève juive de 16 ans avait échangées avec une enseignante sous l’Occupation, jusqu’au jour du 22 janvier 1944, au cours duquel elle avait été arrêtée avec sa famille, pour être déportée et assassinée à Auschwitz. De ce matériau évidemment très fort est né ce très bel album. Présenté tout en sépia et reproduisant les lettres, il raconte l’histoire de Louise et de sa famille sous forme de BD avec infiniment de pudeur, de sensibilité et avec la réunion de très grands talents. Un petit chef d’œuvre. Si je reviens un jour, les lettres retrouvées de Louise Pitovsky, Stéphanie Trouillard et Thibault Lambert, Des Ronds dans l’O, mars 2020, 114 pages, 20 €, ISBN : 978-2-37418-084-7

par des explications techniques, bien évidemment indispensables à la compréhension. Moyennant quoi qui est vraiment intéressé par la question peut se précipiter sur ce livre : il ne saurait trouver mieux ! David Reich, Quanto, novembre 2019, 384 pages, 24,50 €, ISBN : 978-2-88915-308-4 ◗ Les princes de la légitimité

Les querelles dynastiques n’étant pas éteintes, la succession au trône de France continue à partager ceux qui s’y intéressent, entre les Orléanistes, partisans des Orléans et du Comte de Paris, descendants du roi Louis Philippe, et les Légitimistes, partisans du duc d’Anjou, aîné des Capétiens, descendant de Louis XIV par les rois d’Espagne. Avec, cerise sur le gâteau, les querelles allumées au XIXe siècle, quant à la transmission de la couronne d’Espagne, entre Isabelistes et Carlistes. Selon le strict droit divin, la couronne de France aurait donc dû passer après Charles X sur dix têtes successives, au fil d’une histoire que cette publication tente de retracer, en s’attachant à présenter les personnalités, les engagements et l’œuvre de ces dix « rois de jure », qui n’ont jamais régné (hormis l’un d’entre eux, qui régna sur l’Espagne,

en la personne d’Alphonse XIII). Le tout avec tableaux généalogiques et une très importante et rare documentation iconographique, malheureusement desservie par une impression de médiocre qualité. Un ouvrage cependant intéressant pour être très complet et unique. Jean-Christophe Parisot de Bayard, ouvrage en cinq fascicules de chacun 120 pages, édité à compte d’auteur, 2019, 20 € le numéro (+ 7,28 € de port) ; 75 € les cinq numéros (+ port). Disponible auprès de l’auteur à l’adresse suivante : 10 avenue Louis-Pasteur, 34470 Pérols ◗ L’Algérie, connais pas. Treize témoins en quête de souvenirs

À partir de témoignages, reproduits tels quels, recueillis auprès des membres de sa famille pieds-noirs ayant vécu en Algérie, l’auteur, psychologue-psychanalyste, présente « l’héritage et les non-dits de cet ailleurs familial » que les générations contemporaines n’ont pas connu. Gwenola Niccolaïni, L’Harmattan, décembre 2019, 168 pages, 17,50 €, ISBN : 978-2-34318927-7 ◗ Vous êtes mes soldats

Sous-titré « Les Aquitains de Napoléon III », cet ouvrage est une galerie de portraits de grands

Deux très bons ouvrages pour les jeunes

Généalo Jill Une petite fille d’une dizaine d’années, Jill, découvre avec la complicité de sa tante, la généalogie et tout ce qui s’y rapporte, l’histoire des noms, les blasons, la vie quotidienne, les guerres… Avec elle, elle va se transporter dans les siècles passés et revisiter l’Histoire, en menant une enquête à la Sherlock Holmes dans un monde ressemblant souvent à l’univers de Tintin. Cela donne un album BD à la fois très juste et très séduisant, par ailleurs judicieusement complété par un excellent petit cahier pédagogique, publié en partenariat avec Geneanet. ___ Christophe Cazenove et Pica, Bamboo édition, février 2020, 48 pages, 10,95 €, ISBN : 978-2-8189-7657-9 Mon enquête de généalogie : nos ancêtres venus d’ailleurs Un très chouette petit livre pour les petits (et un peu plus grands, même si l’ouvrage cible les 8-10 ans). Très pédagogique, sans jamais ennuyer – bien au contraire ! – ses textes, rédigés à partir d’exemples et d’histoires, séduiront autant les enfants que les enseignants. La petite Léonie met la coiffe de son aïeule bigoudène pour présenter à ses camarades d’école son arbre généalogique avant que Noah raconte la conversation au téléphone avec son grand-père sénégalais, fils de griot, qui lui a récité sa généalogie. Tout cela, devant la maîtresse, qui explique, en ajoutant ses commentaires. Une très belle façon de découvrir les histoires des familles et les origines aux quatre coins du monde et de faire palper aux jeunes les réalités de l’Histoire et de la vie. ___ Marie-Odile Mergnac, Rageot, 128 pages, format poche, février 2020,6,70 €, ISBN : 978-2-7002-7308-3 hommes du Second Empire ayant œuvré dans le Sud-Ouest. Les auteurs posent donc un regard nouveau sur ces Aquitains qui ont joué un rôle majeur dans l’histoire de France. Au fil des pages, le lecteur croise notamment JeanFrançois Mocquart qui fut le secrétaire de Napoléon III, Émile Pereire à qui le chemin de fer doit beaucoup ainsi que la station balnéaire d’Arcachon, Henri Crouzet qui constitua la forêt des Landes, Haussmann qui fut préfet de la Gironde avant de devenir celui de Paris, le Périgourdin Pierre

Magne, le Pyrénéen Achille Fould, l’impératrice Eugénie qui bâtit la réputation de Biarritz... Vous êtes mes soldats est la conclusion du discours de Bordeaux de Napoléon III le 9 octobre 1852. Et ses « soldats » sur lesquels il va s’appuyer, ce sont les acteurs de la transformation politique, sociale et économique de la France dont les vies sont racontées dans ces pages. Vous êtes mes soldats – Les Aquitains de Napoléon III, Pierre Brana et Joëlle Dusseau, Éditions Sud-Ouest, janvier 2020, 208 pages, 17,90 €, ISBN : 978-2817706979

VOS LIVRES PRÉFÉRÉS Un ouvrage de référence, un roman coup de cœur… Envoyez-nous, en quelques lignes, les raisons pour lesquelles vous le conseillez aux généalogistes (en précisant le titre, l’auteur et l’éditeur de l’ouvrage) à La Revue française de Généalogie, 18 rue d’Hauteville, 75010 Paris ou par courriel : [email protected]

◗ Terreur ! La Révolution

française face à ses démons

Cet ouvrage, très documenté, est le fruit de la collaboration de deux professeurs d’universités, Michel Biard et Marisa Linton. Il montre comment cette période appelée « La Terreur » reste une énigme face à l’idée d’une révolution qui entend réformer la justice au nom des Lumières et convaincre ses opposants par la seule force de la Raison. Les auteurs détaillent méticuleusement les étapes qui ont conduit les vainqueurs de Robespierre à en arriver à un « système » où règne en maître un instrument politique radical appelé guillotine. Ils envisagent même l’hypothèse que la terrible répression antirévolutionnaire ait pu germer dès les premières heures de la République. Si courte soit-elle, la Terreur reste aujourd’hui encore emblématique de la Révolution française et marque les esprits au point de ternir la belle image de la naissance de la démocratie dans notre pays. Après une analyse très argumentée, le dernier tiers de l’ouvrage est consacré à des repères chronologiques et des notes historiques. Michel Biard et Marisa Linton, Armand Colin, février 2020, 296 pages, 22,90 €, ISBN : 978-2200-62351-7

Le conseil des lecteurs Madame, vous allez m’émouvoir

En 2012, lors d’un séjour chez sa grand-mère, Lucie Tesnière prend connaissance des lettres que son arrière-grand-père, médecin dans les tranchées, avait envoyées à ses parents durant la Première Guerre mondiale. Elle n’a alors qu’une idée : publier en 2014 ces lettres pour le centenaire de la Grande Guerre. Une grand-tante lui confie aussi les mémoires de Jules, père de son arrière-grand-père. Lucie prend conscience qu’elle est en possession d’un véritable trésor familial ; elle doit partager, elle doit raconter. Son projet initial va alors prendre de l’ampleur et devenir un livre sur l’histoire de sa famille au XXe siècle. Elle décide de prendre un congé sabbatique et c’est une véritable enquête qu’elle entreprend auprès d’archives et de membres de la famille quelquefois inconnus. Elle va alors aller de découverte en découverte sur les engagements, les actions et le dessein des générations précédentes. Ces histoires familiales sur fond de guerre mondiale, résistance et collaboration, enrichies de photos, de documents d’archives et de dessins, forment un récit très émouvant qui passionnera tous les généalogistes. Jean-Claude Renard Madame, vous allez m’émouvoir. Une famille française à travers deux guerres mondiales, Lucie Tesnière, Flammarion, octobre 2018, 416 pages, 19,90 €, ISBN : 978-2-08-143759-3 Disponible en format poche aux éditions J’ai Lu à partir du 29 avril 2020, 7,90 €, ISBN : 978-2290-20590-7

I avril I mai 2020 I RFG n° 247 I 23

magazine agenda

Annulés ou reportés

La journée de l’ADN Les Lilas (93)

En raison de l’épidémie de Coronavirus (Covid-19) et des recommandations du ministère de la Santé, certains rendez-vous généalogiques peuvent être annulés ou reportés. Renseignez-vous avant de vous déplacer. ___

C’est devenu un rendez-vous incontournable de GeneaLilas pour explorer un sujet généalogique, à travers une série de conférences. Cette année, pour la sixième édition de la Journéalogique, l’organisateur s’est associé à l’association DNA-Pass, animée par Nathalie Jovanovic-Floricourt, pour initier une « Journée de l’ADN, pour comprendre la généalogie génétique ». Au programme, quatre conférences : • « L’histoire de l’espèce humaine revisitée par la génétique » par Jean Chaline ; • « Jusqu’où peut-on remonter grâce à l’ADN de ses père et mère ? » par Pierre Gendreau-Héru ; • « Les incertitudes de la paternité » par Denis Beauregard ; • « Savoir d’où je viens, l’exemple de l’Irlande » par Gerard Corcoran. Ces interventions seront suivies d’une table-ronde sur le thème : «  Faut-il légaliser les tests de généalogie génétique ? ». Une journée à suivre via Facebook live sur www.facebook.com/dnapass

Poudenas (47) 24-25 avril 2020

Week-end « Généalogie et vie de château ».

Jean et Alix de Nadaillac, Château de Poudenas, 47170 Poudenas, tél. : 05 53 65 70 53, www.poudenas.com

11 avril 2020 Auditorium du Centre culturel Jean Cocteau, Espace d’Anglemont, 35 place Charles de Gaulle aux Lilas (93). De 9 h 45 à 17 h. Inscription gratuite sur evenbrite.fr/e/96638766151 Contact : Genealilas, [email protected]

Évreux (27)

Évaux-les-Bains (23)

Blois (41)

Exposition « Promenade généalogique dans l’Eure » aux Archives départementales et des recherches patrimoniales.

Journée généalogique.

Conférence sur la psychogénéalogie à la Résidence Bourg-Neuf.

Avril – juin 2020

4 avril 2020

Évaux-les-Bains Histoire et Patrimoine, mairie, 23110 Évaux-les-Bains.

Cercle généalogique de l’Eure, Archives Mauguio (34) départementales, 2 rue de Verdun, 4-5 avril 2020 27025 Évreux Cedex, 19es Rencontres généalogiques www.eure-genealogie.org

Blois (41) 4 avril 2020

Journée de découverte de la généalogie familiale et foncière. Cercle généalogique de Loir-et-Cher, Cité administrative, bât. K, 34 avenue Maunoury, 41000 Blois, tél. : 02 54 56 07 11, www.cglc41.fr

Roubaix (59) 4 avril 2020

Atelier pour « saisir, publier et partager son arbre généalogique  : outils et contraintes légales ».

Médiathèque La Grand-Plage 2 rue Pierre-Motte, 59100 Roubaix, tél. : 03 20 66 45 00, www.mediathequederoubaix.fr 24

I RFG n° 247 I avril I mai 2020 I

et historiques.

Cercle généalogique de Languedoc, 184 avenue Antoine de Saint-Exupéry, 31400 Toulouse, tél. : 05 62 26 15 30, www.cglanguedoc.com

Moret-Loing-et-Orvanne (77) 4-5 avril 2020

7e Rencontre de généalogie.

Larena77 – Cercle généalogique de la vallée du Loing, Hameau des Bois de Dormelles, 25 rue de la Mare aux loups, 77130 Dormelles, larena77.fr

Mende (48) 5 avril 2020

Journée de rencontre généalogique.

Cercle lozérien de généalogie, tél. : 06 33 91 49 26, www.clg48.fr

7 avril 2020

Cercle généalogique de Loir-et-Cher, Cité administrative, bât. K, 34 avenue Maunoury, 41000 Blois, tél. : 02 54 56 07 11, www.cglc41.fr

Chateauneuf-sur-Loire (45) 19 avril 2020

Vide-grenier. Généalogie castelneuvienne, 53 chemin de Saint Vincent, 45110 Châteauneuf-sur-Loire, https://tierino.wixsite.com/ genecastel

Cahors (46) 21 avril 2020

Atelier « Seconde Guerre mondiale : guide de recherche et découverte des archives publiques ». Archives départementales, 218 de la rue des Cadourques, 46000 Cahors, tél. : 05 65 53 49 00, https://archives.lot.fr

Sausheim (68) 26 avril 2020

Forum de généalogie à l’occasion des 20 ans de la section de généalogie.

ACS Peugeot-Citroën Mulhouse, BP 1403, 68071 Multhouse Cedex, tél. : 03 89 09 21 50, www.acspm. fr/les-sections-acs/les-sectionsculturelles/genealogie.html

Saint-Quentin (02) 2-3 mai 2020

Rencontres généalogiques et historiques « Moulins & meuniers ». Généalogie Aisne, BP 79, 02102 Saint-Quentin Cedex, tél. : 06 45 41 55 73, www.genealogie-aisne.com

Pernes-les-Fontaines (84) 9-10 mai 2020

1er Salon de généalogie.

Cercle généalogique de Vaucluse, École Sixte-Isnard, 31 ter avenue de la Trillade, 84000 Vaucluse, www.cgvaucluse.org

Châteauneuf-sur-Loire (45) 16-17 mai 2020

2e Salon généalogique « Les jardiniers au fil du temps ». Généalogie castelneuvienne, 53 chemin de Saint Vincent, 45110 Châteauneuf-sur-Loire, https:// tierino.wixsite.com/genecastel

La police des Lumières Paris (IIIe) La nouvelle exposition des Archives nationales vient d’ouvrir ses portes à l’Hôtel de Soubise. Consacrée à la police citadine du XVIIIe siècle, elle montre toute son évolution à travers sept thèmes allant de sa constitution à des sujets qui ont une résonance dans notre société aujourd’hui comme le désamour des citoyens à son égard. Loin de ne concerner que la police parisienne – placée par exception sous le contrôle royal dès la fin du XVIIe siècle à travers la création d’un « lieutenant » de police – , l’exposition fait de nombreuses références à celles des villes de province ou de l’étranger. D’abord assurée par des sortes de milices plus ou moins bien structurées, la police s’est professionnalisée à cette époque. Avant d’avoir un rôle répressif, la police a dû œuvrer à l’organisation des villes, notamment en matière d’éclairage public pour prévenir les méfaits et a collaboré pour cela avec des chimistes, des ingénieurs pour améliorer par exemple la circulation dans la cité. Les multiples rôles de la police au XVIIIe siècle qui fondent l’ordre public sont mis en lumière : elle doit assurer la sécurité des habitants, assister les pauvres et veiller à l’approvisionnement régulier des villes. À Paris, le lieutenant de Police recourt à des collaborateurs dont des inspecteurs et des commissaires au Châtelet dont les rapports sont les ancêtres des mains-courantes de nos commissariats actuels. En tant que visiteur généalogiste on ne peut qu’être fasciné par la variété des documents extraits pour l’occasion des fonds des Archives nationales, des archives municipales ou de la Bibliothèque de l’Arsenal et datant tous du XVIIIe siècle : registre des professions non érigées en communauté, tableau des personnes arrêtées incarcérées à la Bastille, livret de la communauté des boulangers, plaintes entre personnes exerçant la même profession, billet de congé, livret d’engagement, procès-verbaux de perquisition, registre d’achat de marchandises d’un marchand juif de Bordeaux, liste de joueurs, avertissements sur des billets

Bordeaux (33)

Blavozy (43)

Forum de généalogie.

Salon de généalogie.

16-17 mai 2020

Centre généalogique du Sud-Ouest, 1 place Bardineau, 33000 Bordeaux, tél. : 06 38 70 35 32, www.cgso-bordeaux.org

Saint-Chély-d’Apcher (48) 17 mai 2020

Rencontres généalogiques d’Aubrac.

Cercle lozérien de généalogie, tél. : 06 33 91 49 26, www.clg48.fr

pré-imprimés délivrés à ceux « qui ont fait charivari » et qui sont à ce titre redevables d’une amende… Autant de documents qui révèlent l’étendue des domaines d’intervention de la police : répression des crimes et délits, prévention et surveillance des émeutes, entrée des « étrangers » dans la ville, contrôle des inactifs… Cette nouvelle exposition, gratuite pour les lecteurs des Archives nationales sur présentation de leur carte, est réellement exceptionnelle par son sujet qui nous raconte la police d’hier et éclaire celle d’aujourd’hui, mais aussi par les incroyables documents qu’elle nous révèle. Nul doute que les généalogistes qui ont des ancêtres en France au XVIIIe siècle trouveront des trésors dans les séries dont sont issues les archives présentées. Laurence Abensur-Hazan 11 mars au 29 juin 2020 La police des Lumières, Ordre et répression dans les villes au XVIIIe siècle, exposition du lundi au vendredi de 10 h à 17 h 30, samedi et dimanche de 14 h à 17 h 30, fermeture le mardi et le 1er mai. Archives nationales - Hôtel de Soubise , 60 rue des FrancsBourgeois, 75003 Paris (métro lignes 1 et 11 Hôtel de Ville et Rambuteau). Catalogue de l’exposition, collectif sous la direction de Vincent Denis, Vincent Milliot et Isabelle Foucher, Archives nationales en coédition avec Gallimard, 35 €, ISBN : 978-2-07-288629-4

22-23 mai 2020 Généalogie 43 c/o Brigitte DUMAS, 14 rue de Chaland, 43700 Coubon, tél. : 04 71 09 64 17, www.geneal43.com/genealogie43

Nogent (52)

4, 11 et 18 juin 2020

Cours d’initiation à la généalogie à la médiathèque Bernard Dimey.

Centre généalogique de Haute-Marne, Maison des associations, Pôle Rostand, 24 rue des Platanes, 52000 Chaumont, www.actes52.fr/52genealogie

Plouézec (22) 20 juin 2020

Rencontre de généalogie à la salle des fêtes L’Ostréa.

Cercle généalogique du Goëlo, c/o Michelle Raoul, tél. : 02 96 55 04 22, courriel : raoul_ [email protected]

VOS RENDEZ-VOUS Un salon, une exposition, une conférence, une formation… Adressez votre annonce (avec vos coordonnées) à La Revue française de Généalogie, 18 rue d’Hauteville, 75010 Paris ou par courriel : [email protected]

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méthodes & ressources grand angle

Le Bulletin des lois OFFICIEL. Vous avez un ancêtre étranger, décoré ou pensionné ? Vous trouverez sûrement son identité et de nombreuses autres informations dans le Bulletin des lois, à consulter en salle de lecture ou sur Internet.

P

aru de 1794 à 1931, le Bulletin des lois est la publication officielle des lois, décrets et ordonnances de l’État français. À première vue, rien de bien passionnant pour un généalogiste… Et pourtant ! Il est fort probable que certains de vos ancêtres y soient cités, pour peu qu’ils aient été fonctionnaires, militaires, décorés ou encore naturalisés.

Les différentes périodes de la publication Bulletin des lois, Bulletin des lois de la République, Bulletin des lois de l’Empire français, Bulletin des lois du Royaume de France… Autant d’intitulés qui mettent en exergue l’étroite relation de ce fonds avec l’histoire de France et la succession des régimes politiques. Il est créé par la loi du 14 frimaire an II (4 décembre 1793) afin de publier et

• la partie supplémentaire, consacrée aux textes d’intérêt local. Le tableau ci-contre récapitule les évolutions d’intitulé et de structure du Bulletin des lois ainsi que le cadre de classement correspondant. Les parties relatives aux textes d’intérêt individuel ou local sont de loin les plus intéressantes du point de vue généalogique car elles regroupent les décrets de naturalisation, de décorations, de pensions, etc. Chaque tome comporte à la fin une table des matières, particulièrement utile pour retrouver le décret se rapportant à la thématique ou au patronyme recherchés. Par ailleurs, des tables alphabétiques, quinquennales ou décennales (selon les périodes), ont été établies à partir de 1814, ce qui accélère considérablement les recherches !

communiquer officiellement l’ensemble des lois, ordonnances et règlements de la jeune République. Paru pour la première fois le 10 juin 1794 (le 22 prairial an II), il est maintenu par les différents régimes successifs jusqu’au 31 mars 1931, date à laquelle le Journal officiel lui succède dans la publication des lois et décrets. Constitué de 529 numéros, regroupés par tome couvrant un semestre, ce fonds est classé en treize séries, une nouvelle série ayant été créée à chaque changement de régime politique. Sa structure a évolué à trois reprises. 1) De 1794 à 1830, le Bulletin des lois regroupe et mélange les lois et ordonnances d’intérêt général et d’intérêt individuel. 2) De 1830 à 1848, période de parution de la neuvième série, le Bulletin des lois est divisé en deux parties : • la première partie a trait aux lois ; • la deuxième partie publie les ordonnances. Elle est elle-même subdivisée en deux sections à partir de 1832 : première section (ordonnances d’intérêt public ou d’exécution générale) et deuxième section (ordonnances d’intérêt individuel ou local). 3) De 1848 à 1931, le Bulletin des lois est réorganisé en deux parties : • la partie principale, dévolue aux textes d’intérêt général ;

Des renseignements généalogiques Le Bulletin des lois comprend de nombreux décrets dont l’intérêt généalogique est évident : • naturalisations ; • autorisations de résider en France accordées à des étrangers ; • pensions civiles et militaires attribuées aux fonctionnaires ou militaires ; • décorations, telles que la médaille militaire ou la Légion d’honneur ; • changements de nom ; • brevets d’invention

Où le consulter ?

Pas moins de 529 numéros à consulter ! © C.H.

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I RFG n° 247 I avril I mai 2020 I

Le Bulletin des lois est en libre accès dans certaines bibliothèques ou aux Archives départementales ou nationales. Il n’y a aucune restriction de délai de communicabilité. La Bibliothèque nationale de France (BnF) a numérisé en partie le Bulletin des lois et le met à disposition gratuitement dans sa bibliothèque en ligne, Gallica : https://gallica.bnf. fr/ark:/12148/cb32726274t/date

Le moteur de recherche permet d’effectuer une recherche par mot-clé : patronyme, lieu, thème, etc., ce qui constitue une aide précieuse ! Quelques limites importantes à noter néanmoins : • de nombreux numéros sont en mode « image seul » et non en mode « texte », autrement dit, il n’est pas possible d’effectuer de recherche par mot-clé dans ces numéros ; • le moteur de recherche n’est pas d’une fiabilité totale car l’indexation par reconnaissance de caractère n’est pas toujours parfaite ; • pour la plupart, les tables alphabétiques ne sont pas en ligne ; • enfin, si la quasi-totalité des parties principales du Bulletin des lois sont en ligne, il manque un grand nombre de numéros relatifs aux parties supplémentaires… Or, ce sont ces parties qui présentent le plus grand intérêt puisqu’elles portent sur les textes d’intérêt local ou individuel tels que naturalisations, pensions, décorations, etc. Les données nominatives du Bulletin des lois sont indexées et classées par thématique sur Filae : • Naturalisations françaises : la base de données comprend plus de 1,4 million d’individus cités dans plus de 265 000 décrets de naturalisation. www.filae. com/recherche-genealogique/ naturalisations-28.html • Optants à la nationalité française (Alsace-Lorraine) : cette rubrique répertorie plus de 380 000 Alsaciens ou Lorrains ayant opté pour la nationalité française en 1872. www. filae.com/recherche-genealogique/ optant-nationalite-francaise-bul letin-loi-113.html • Pensions civiles (1811-1911) : près de 719 000 pensionnés sont référencés. www.filae.com/recherche-genea logique/pension-civile-138.html • Pensions militaires (1811-1918) : près de 1,3 million de militaires pensionnés sont indexés. www.filae.com/ recherche-genealogique/pen sion-militaire-137.html • Légion d’Honneur (1811-1918) : plus de 92 000 personnes promues par décret sont inventoriées. www. filae.com/recherche-genealogique/ legion-honneur-101.html • Décorations militaires (18521918) : plus de 25 000 bénéficiaires

Collection du Bulletin des lois en consultation sur le site Internet Gallica.

sont indexés. www.filae.com/ recherche-genealogique/deco ration-militaire-104.html • Brevets d’invention (1800-1905) : la base de données recense plus de 86 000 individus listés dans plus de 85 000 décrets nominatifs. www. filae.com/recherche-genealogique/ brevet-invention-109.html • Legs et donations (1811-1918) : cette rubrique comprend plus de 55 000 individus cités dans plus

de 52 000 autorisations de legs et donations. www.filae.com/ recherche-genealogique/leg-do nation-110.html • Ordonnances et décrets : cette section compte près de 30 000 individus mentionnés dans plus de 28 000 ordonnances. www.filae.com/ recherche-genealogique/ordon nance-decres-bulletin-loi-105.html Ces bases de données peuvent être interrogées aisément via un

Intitulé, structure et classement du Bulletin des lois

Période

Convention (17941796) Directoire (17961799) Consulat (1799-1804) Premier Empire (1804-1814) Règne de Louis XVIII (1814-1815) Cent-Jours (1815) Règne de Louis XVIII (1815-1824) Règne de Charles X (1824-1830)

Intitulé

Bulletin des lois puis Bulletin des lois de la République Bulletin des lois de l’Empire français Bulletin des lois du Royaume de France Bulletin des lois Bulletin des lois du Royaume de France

N° de série

1ère série 2e série 3e série 4e série 5 série e

Tous les textes sont abordés dans un même volume

6e série 7e série 8e série

Monarchie de Juillet (1830-1848)

Bulletin des lois du Royaume de France

9e série

IIe République (1848-1852) Second Empire (1853-1870) IIIe République (1870-1908) IIIe République (1909-1931)

Bulletin des lois de la République française Bulletin des lois de l’Empire français

10e série

Bulletin des lois de la République française

Structure

11e série 12e série

1re partie : Lois 2e partie : Ordonnances sous-divisée en 2 sections : – Ordonnances d’intérêt public ou d’exécution générale – Ordonnances d’intérêt individuel ou local Partie principale : textes d’intérêt général Partie supplémentaire : textes d’intérêt local

Nouvelle Série

I avril I mai 2020 I RFG n° 247 I 27

méthodes & ressources grand angle

Retrouver un pensionné Qui est concerné ?

Si un de vos ancêtres était fonctionnaire ou militaire (par exemple, instituteur, postier, gendarme, marin, soldat, etc.), il a certainement bénéficié d’une pension (i.e. retraite) à la fin de sa carrière, s’il n’est pas mort dans l’exercice de sa fonction. À son décès, sa veuve ou ses ayant droit ont pu bénéficier de sa pension selon certaines conditions.

Quand rechercher le décret ?

Si l’intéressé est décédé en activité et sans ayant droit, aucune pension n’a été versée et aucun décret n’est à rechercher. Si l’intéressé a atteint l’âge de la retraite, le décret est à rechercher dans l’année de sa cessation d’activité, année qui peut être estimée à partir de divers registres tels que l’état civil ou les recensements, selon qu’il est qualifié, ou non, de retraité ou rentier. Cette date de

les renseignements suivants, notamment pour un militaire : nom, prénoms, date de naissance, lieu de naissance, grade, durée de service effectif (en années, mois, jours), durée des campagnes (en années, mois, jours), durée totale (service + campagnes), origine des droits à la pension, grade à partir duquel est réglée la pension, montant de la pension, domicile, position actuelle (en activité…), date de jouissance de la pension. Dans le cas où la pension est versée à la veuve, les renseignements sont quelque peu différents et complémentaires. Concernant le fonctionnaire décédé : nom, prénoms, grade, date de cessation d’activité, date du décès, circonstances du décès. Concernant la veuve : nom, prénoms, date de naissance, lieu de naissance, date du mariage, nombre d’années de mariage antérieures à la cessation d’activité ou nombre d’enfants issus du mariage, montant de la pension, domicile, date de jouissance de la pension.

Sources complémentaires

Table des pensions accordées dans le Bulletin des lois en l’année 1838. Source : Filae.

cessation peut également être connue grâce au décret de réversion de la pension aux ayant droit. Si la pension a été reversée à sa veuve ou ses ayant droit, le décret de réversion de la pension est à rechercher dans l’année du décès ou la suivante.

Comment rechercher ?

Recherchez dans les tables alphabétiques thématiques dans la rubrique Pensions. Sur Filae, consultez les bases de données Pensions civiles (1811-1911) et Pensions militaires (1811-1918).

Quels renseignements sont fournis ?

Tous les pensionnés de l’année sont listés dans des tableaux de deux pages de large, divulguant

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I RFG n° 247 I avril I mai 2020 I

• Les dossiers de pensions militaires (cotes 1 Yf à 11 Yf) peuvent être consultés au Service historique de la Défense à Vincennes. Il existe des répertoires alphabétiques consultables en salle des inventaires. • Divers annuaires ou revues, numérisés et en ligne sur Gallica, permettent de retracer la carrière d’un fonctionnaire ou d’un militaire. Par exemple : – Bulletin Postes, Télégraphes, Téléphones ; – Journal des commissaires de police : recueil mensuel de législation, de jurisprudence et de doctrine ; • Revue du Cercle militaire : bulletin des réunions d’officiers des armées de terre et de mer ; • Annuaire de l’armée française ; • Annuaire de la Saint-Cyrienne / Société amicale de secours des élèves et anciens élèves de l’école spéciale militaire ; • enfin, le Journal officiel, en ligne sur Gallica, permet également de suivre les affectations et nominations successives d’un militaire. ___

Retrouver un ancêtre décoré Qui est concerné ?

Un de vos aïeux a peut-être été décoré de la médaille militaire ou de la Légion d’honneur. Si la médaille militaire est, comme son nom l’indique, accordée aux hommes à la suite d’une action d’éclat dans l’armée, la Légion d’honneur pouvait être attribuée à des civils.

Quand rechercher le décret ?

La date du décret peut être estimée à partir de diverses sources complémentaires indiquées plus loin.

Comment rechercher ?

Recherchez dans les tables alphabétiques thématiques dans la rubrique Légion d’honneur ou Ordre royal de la Légion d’honneur. Sur Filae, consultez les bases de données Légion d’honneur (1811-1918) et Décorations militaires (1852-1918).

Quels renseignements sont fournis ?

Le décret précise, dans le cadre d’une décoration militaire : nom, prénoms, grade, régiment, durée de service, nombre de campagnes.

Sources complémentaires

Pour déterminer la date du décret ou approfondir votre recherche, vous pouvez consulter : • la base Léonore, en ligne sur le site Internet des Archives nationales, qui est constituée de plus de 380 000 dossiers de titulaires de la Légion d’honneur. Un moteur de recherche offre la possibilité de retrouver la notice descriptive du dossier d’un titulaire, voire dans certains cas d’accéder au dossier complet numérisé : www.culture.gouv.fr/ documentation/leonore/leonore.htm ; • les journaux tels que Le Gaulois, la Revue du Cercle Militaire, etc. font également état des décorations militaires accordées et des personnes concernées. Certains sont en ligne sur Gallica ; • les annuaires tels que l’Annuaire de l’armée française ou l’Annuaire de la Saint-Cyrienne / Société amicale de secours des élèves et anciens élèves de l’école spéciale militaire ; • Le Journal officiel, en ligne sur Gallica, qui donne des informations similaires au Bulletin des lois. ___

Décrets d’attributions de médaille militaire dans le Bulletin des lois. Source : Filae.

moteur de recherche par nom, prénom et année. Néanmoins, l’accès aux données est réservé aux abonnés.

Comment naviguer dans ces millions de pages ? À défaut d’exploiter les bases de données de Filae, il faudra vous armer de patience et de méthode pour retrouver l’individu souhaité dans les millions de pages du Bulletin des lois. La principale difficulté réside dans la détermination du décret relatif à votre ancêtre. Pour cela, procédez par étapes. 1) Débutez votre recherche dans les tables alphabétiques, décennales ou quinquennales selon les périodes. 2) Dans ces tables, reportez-vous aux rubriques suivantes selon le motif de votre recherche : • Citoyenneté, Naturalisation, Naturalité ou Étrangers ; • Domicile (pour les autorisations, accordées aux étrangers, de résider en France) ; • Pensions ou Concessions de pensions ; • Légion d’honneur ou Ordre royal de la Légion d’honneur ou Médailles ; • Noms ou État civil ou Changements de noms ; • Brevets d’invention accordés ou annulés. 3) Recherchez le nom de votre ancêtre dans la table alphabétique de chacune de ces rubriques. À chaque nom de personne est associé un numéro de tome et de page du Bulletin des lois. 4) Une fois votre ancêtre trouvé, reportez-vous au numéro du Bulletin des lois correspondant et à la page indiquée. 5) La lecture du décret vous délivrera les renseignements tant désirés. En l’absence de table, vous pouvez également vous reporter à la table des matières alphabétique à la fin de chaque numéro de Bulletin. Le Bulletin des lois, à travers ses millions de pages, référençant des millions d’individus, constitue une fabuleuse compilation d’événements divers et variés qui ont marqué la vie de nos ancêtres : naturalisations, décorations militaires, pensions…. Mais aussi et surtout, une invitation à consulter d’autres fonds pour en savoir plus et assouvir sa curiosité. ___ Tony Neulat

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méthodes & ressources grand angle

Retrouver un ancêtre étranger établi en France Qui est concerné ?

De nombreuses situations impliquant des étrangers en France ou des Français à l’étranger font l’objet d’un décret dans le Bulletin des lois : • obtention de la naturalisation française par un étranger ; • obtention d’une naturalisation étrangère par un Français ; • autorisation de résider en France pour un étranger ; • autorisation de résider à l’étranger pour un Français ; • autorisation de servir dans une armée étrangère pour un Français ; • retrait de naturalisation ; • déchéance de la nationalité française.

Quand rechercher le décret ?

Pour retrouver la trace d’un étranger, procédez ainsi : 1) déterminez sa date d’arrivée approximative en France à partir des recensements ou de l’état civil ; 2) recherchez dans la table alphabétique de la rubrique Domicile, le nom de l’étranger recherché afin de retrouver le décret l’autorisant à élire domicile en France ; 3) recherchez ensuite son décret de naturalisation éventuel dix ans plus tard (et les années suivantes) puisque la nationalité française n’était accordée qu’au-delà de dix années de résidence en France. À savoir : un grand nombre d’étrangers ne sollicitaient pas la nationalité française.

Comment rechercher ?

Dans les tables alphabétiques, reportez-vous aux rubriques suivantes : Citoyenneté, Naturalisation, Naturalité, Étrangers ou Domicile. Sur Filae, interrogez les bases de données Naturalisations françaises ou Optants à la nationalité française (Alsace-Lorraine).

Quels renseignements sont fournis ?

Le décret fournit les renseignements suivants : nom, prénoms, profession, âge ou date de naissance (sauf pour les Bulletins des lois les plus anciens), lieu de naissance, lieu de domicile.

Sources complémentaires

La base NAT, en ligne sur le site Internet des Archives nationales, recense les naturalisations survenues au cours de la période 1814-1853 et conservées dans la sous-série BB/11. Un moteur de recherche permet de sonder près de 42 000 dossiers nominatifs : www.archivesnationales.culture.gouv. fr/arn/desc_nat.htm ___ Table alphabétique de la rubrique Naturalisation du Bulletin des lois du 2e semestre 1814. Source : Gallica 30

I RFG n° 247 I avril I mai 2020 I

Autorisations à résidence. Bulletin des lois de 1814. Source : Gallica.

Retrouver un aïeul ayant changé de nom Qui est concerné ?

Un changement de nom pouvait survenir dans différents cas : pour modifier un patronyme difficile à porter, franciser un nom étranger ou encore enrichir un nom d’une particule.

Quand rechercher le décret ?

Tâchez d’identifier la date approximative de changement de noms à partir des registres d’état civil ou des recensements ou en consultant la mention marginale de l’acte de naissance de l’intéressé.

Comment rechercher ?

Consultez dans la table alphabétique les sections Noms ou État civil ou Changements de noms.

Quels renseignements sont fournis ?

Les additions, substitutions ou suppressions de noms étaient acceptées par décret, précisant les données suivantes : nom, prénoms, profession, date de naissance (ou âge pour les Bulletins des lois les plus anciens), lieu de naissance, domicile, nouveau nom.

Sources complémentaires

La base NAT, citée précédemment, recense les changements de noms survenus de janvier 1821 à mai 1853 et conservés dans la sous-série BB/11. Un moteur de recherche permet de sonder près de 42 000 dossiers nominatifs : www.archivesnationales.culture.gouv. fr/arn/desc_nat.htm Vous pouvez également vous reporter au Dictionnaire des changements de noms de l’archiviste Gérôme couvrant la période 1803-1962. ___ Addition de nom. Bulletin des lois de 1814. Source : Gallica.

Retrouver la trace d’un industriel ou inventeur Comment rechercher ?

Dans la table alphabétique reportez-vous à la rubrique Brevets d’invention. Sur Filae, interrogez la base de données Brevets d’invention (1800-1905).

Quels renseignements sont fournis ?

Tout dépôt ou cession de brevet était validé par un décret détaillant ces renseignements : numéro de brevet, durée, date d’obtention, nom du détenteur, adresse, objet du brevet.

Sources complémentaires

Vous pouvez également interroger la base de l’INPI pour en savoir plus : http://bases-brevets19e.inpi.fr/index.asp?page=contenu&rubrique=3 ___

Brevets. Bulletin des lois du 2e semestre 1897, Partie principale. Source : Gallica.

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méthodes & ressources les cas pratiques de Jean-Louis Beaucarnot

Les fausses pistes de la grand-mère maternelle SPÉCIAL DÉBUTANTS. Pour maîtriser encore mieux les méthodes classiques de recherche, à l’aide des bases de données en ligne, nous poursuivons l’exploration de la généalogie d’Emilienne Leboeuf, par sa branche maternelle. Notre but est de vérifier ses dires quant aux origines anglaises et surtout quant à cette grand-mère, qui aurait connu le président Casimir-Périer, et de trouver la date de décès de son sosa n° 7, une ancêtre qui donnait vraiment… du fil à retordre !



près avoir remonté la lignée patronymique d’Émilienne Leboeuf née Lejeune (dans les deux précédents numéros), il s’agit là d’étudier la branche maternelle et de trouver la date de décès du sosa n° 7, sa grand-mère maternelle (comme je vous y invitais dans le précédent numéro), en continuant à explorer les sources et les sites bien connus et à appliquer les méthodes classiques. Sauf qu’il faut ici faire preuve de beaucoup de patience et de flair… Mais n’est-ce pas la première qualité de tout bon généalogiste ? On peut donc trouver la solution, en passant par les étapes suivantes.

Maria : une enfance mystérieuse Maria Olding, la mère d’Émilienne, est dite dans son acte de mariage (cf. La Revue française de Généalogie n° 245) cuisinière à Abbeville, née à Paris le 27 mai 1884, fille de Georges Olding, maréchal-ferrant, âgé de 52 ans, et de Marie Montrelieux, couturière, 50 ans. Ses parents semblent vivants, mais l’acte précise ensuite que la future n’ayant pu produire les actes de décès de ses père et mère ni de ses aïeuls et aïeules, a, comme le voulait la loi, déclaré ignorer leurs derniers domiciles. Une situation qui, puisque elle était majeure, ne l’empêchait pas de se marier, mais qui nous fait 32

I RFG n° 247 I avril I mai 2020 I

conclure qu’elle n’avait plus de lien avec sa famille, sans savoir si elle avait eu ou non un tuteur ou si elle avait été carrément abandonnée… Une recherche bien menée sur Filae (nom : ?*LDING* / prénom : Mari*) la livre au recensement de la même année (1884) et en effet à Abbeville. Elle y est domestique (donc cuisinière) dans une famille bourgeoise, chez un receveur des finances, Eugène DEMAN, Parisien, époux d’une demoiselle DO, couple

Les pièges et erreurs à repérer

Notre cas pratique illustre à merveille les pièges et erreurs que vous pouvez rencontrer dans vos recherches généalogiques. • Une mention marginale de mariage (en 1906) non reportée dans l’acte de naissance de 1884. • Plusieurs erreurs de déclarations : la déclaration incomplète faite au décès de Jane Jones, en 1873, par le fils ne pouvant fournir l’identité de sa grand-mère et surtout les déclarations manifestement fausses faites par le même homme dans les mairies parisiennes. Se disant marié, dans l’acte de décès de son bébé, en 1882 – l’émotion ? – alors qu’il ne l’a jamais été, et donnant apparemment un mauvais patronyme à sa concubine, dans l’acte de naissance de 1884. • Erreurs dans les recensements : ainsi, avec l’âge donné à Marie Andrieux, en 1906 à Gouvieux, la rajeunissant de 10 ans. ___

cité dans plusieurs arbres en ligne de Geneanet (dont un déposé par un de leurs descendants), mais couple sur lequel des recherches ne permettront pas d’avancer sur notre dossier. Si la jeunesse de Maria conserve ses zones d’ombre, on n’a en revanche pas de mal à retrouver son acte de naissance, même si l’on ignore l’arrondissement précis de la capitale où elle a vu le jour. Il suffit d’interroger Filae (OLDING /Mari*/ Paris) pour trouver cet acte, enregistré à la mairie du déjà très chic XVIe arrondissement, la disant fille de Georges Olding, 30 ans, maréchal-ferrant, « qui a déclaré la reconnaître » et de Marie Montrelieux, 28 ans, couturière. Les parents, s’ils habitent ensemble, ne sont manifestement pas mariés et l’on est de plus en plus tenté de penser que Maria aura pu avoir été abandonnée (une recherche dans les archives de l’Assistance publique serait peut-être une piste à envisager…). Mais voilà que cet acte n’éclaire nullement la vie de cette aïeule, pour au contraire l’obscurcir, par ses mentions marginales. Une première la dit mariée en 1921 à Abancourt avec Gustave VACHON (1), une deuxième la dit décédée dans l’Oise en 1965, où un « pointage de l’Occupation » montre qu’elle y avait alors demandé une carte d’alimentation. La mention du premier mariage n’a pas été reportée, la machine administrative s’était enrayée, un cas malheureusement assez courant… Autre observation : si le père reconnaît l’enfant en le déclarant, la mère ne l’a pas fait ensuite de son côté – sauf autre omission du report de cette 1) On sait que son premier mari était décédé en 1919. La consultation des recensements d’Abancourt des années 1920 nous donnera le foyer recomposé des époux VACHON avec les deux enfants Lejeune, nés de son premier lit.

reconnaissance en marge de l’acte – ce qui permet d’imaginer qu’elle est décédée très rapidement (à la suite des couches ?) ou a disparu, en abandonnant le foyer… Il ne semble pas par ailleurs que les parents aient légalisé leur situation, faute là encore d’une mention de légitimation par mariage. On tente cependant des recherches sur ce couple OLDING/MONTRELIEUX, avec comme on l’a vu les variantes d’usage, tant sur Geneanet que sur Filae, recherches qui se révèleront vaines, avant d’en lancer de plus systématiques sur chacun des parents. Des recherches rapides, menées sur les deux mêmes grands sites classiques sur le patronyme OLDING, en livrent plusieurs centaines, quasiment tous en Angleterre, renvoyant aux fameuses origines anglaises qu’aimait évoquer Émilienne. En revanche, le patronyme MONTRELIEU(X) se révèle totalement introuvable, avec seules trois références sur Geneanet. Lorsque l’on joue à fond la carte des variantes, de très rares Mai(s)trelion/io…, Mai(s)trelieu…, Maitrelin…, tous sans la moindre Marie pouvant ressembler à la nôtre… L’acte de naissance étant déclaratif, le maréchal-ferrant Georges Olding a parfaitement pu transformer, voire inventer, l’identité de sa concubine, et dans ce cas pourquoi ? Pour en cacher une autre… Une femme mariée ? Mais on ne tardera pas à trouver ici un indice, qui nous permettra de progresser.

Les Olding : la mode des jockeys anglais ! Contentons-nous dans un premier temps d’explorer la famille du père. Trouve-t-on sur Geneanet et Filae des ?OLDING* / Georges (ou George, à l’anglaise) en France ? Non (si ce n’est des HOLDING, sans rapport). Trouve-t-on des OLDING, à Paris ? Aucun sur Geneanet. Trois sur Filae : l’acte de naissance de notre Maria (un acte de 1882) et un Thomas Olding, figurant au recensement de 1906 à Maisons-Laffitte : il y est dit palefrenier, né à Paris en 1859. Voilà un homme intéressant, avec un métier proche de celui de maréchal-ferrant, mais dont, vérification faite, sur le site des Archives de Paris, l’acte de naissance, détruit lors de l’incendie de 1871, n’a pas été reconstitué. Une piste qui pourra cependant mériter d’être suivie. Mais passons au troisième acte trouvé sur Filae. Il s’agit d’un acte de décès, enregistré le 11 novembre 1882 à la mairie du VIIe, d’un enfant mort-né de Georges OLDINGE, maréchal ferrant, âgé de 29 ans – qui est manifestement le nôtre, comme le confirment son âge et sa signature – et de Marie ANDRIEUX, son épouse, cuisinière ! Tout se complique : Marie MONTRELIEUX et Marie ANDRIEUX sont-elles une seule et même personne, malgré des professions différentes, mais avec le même prénom et des noms se ressemblant ? Notre Anglais avait-il du mal à s’exprimer en français ? Mentait-il ? Et

Le travail sur la branche Olding nous plonge dans le (petit) monde hippique… très british. © Photo Jose / Leemage

sur son mariage ? Car évidemment les recherches que l’on se hâte de mener, sur un couple ?*LDING* / ANDRIEU* ne donnent aucun résultat. Mais avant d’explorer plus à fond cette piste ANDRIEU(X), restons sur la lignée OLDING et travaillons d’abord sur le palefrenier de Maisons-Laffitte. Le document que l’on a trouvé, le montre époux de Geneviève PAYEN, née à Lamorlaye, dans l’Oise, en 1863, et père de deux filles, Hélène et Gabrielle, l’une née à Joué-sur-Erdre, en 1886, et l’autre à Maisons-Laffitte, en 1995. L’acte de naissance de la première (recherché sur le site des Archives de Loire-Atlantique ou via Filae) dit le père jockey, ce qui explique son installation à Maisons-Laffitte. L’acte de naissance de la seconde, trouvé de même, ajoute que ce père est de nationalité anglaise et que les parents se sont mariés à Villetaneuse (93), en 1885. Un acte de mariage qui devra être recherché sur le site des Archives de Seine-Saint-Denis, qui n’ont mis que très récemment l’état civil en ligne, expliquant qu’il ne soit pas encore indexé sur Filae. L’acte (en vue 24/47) dit le marié fils de Stephen OLDING, décédé à Neuilly (92) en 1872 et de Jane JONES, décédée à Chantilly en 1873 : de nouveaux fils à tirer. L’acte de décès du père, le dit âgé de 49 ans (donc né vers 1823), époux de Jane JONES, fils de James OLDING et d’Elizabeth BABY et né en Angleterre, à BornatBushey (pour en fait avoir sans doute lu sur un papier d’identité born at (= né à) Bushey). Celui de la mère la dit journalière, Quai de la Canardière, âgée de 44 ans, veuve de Stephen Olding, née en Angleterre, fille de Francis et de mère inconnue des déclarants, déclarant dont le premier est un dénommé George Stephen OLDING, ouvrier maréchal, âgé de 21 ans et demi : un homme ressemblant trait pour trait (prénom, âge, profession) au père de Maria. Dommage que le registre numérisé ne soit pas l’original : sa signature l’aurait confirmé ! Des recherches dans les recensements de Chantilly (Quai de la Canardière) ne donneront rien, si ce n’est de nous replonger dans le monde hippique, avec une concentration de palefreniers, d’entraîneurs, de maréchaux-ferrants et de jockeys, due au fait que

I avril I mai 2020 I RFG n° 247 I 33

méthodes & ressources les cas pratiques de Jean-Louis Beaucarnot nous sommes tout près d’un hippodrome. Des recherches sur les OLDING de France auraient conduit aux mêmes conclusions. La requête faite sur Filae, en entrant OLDING / après 1800 / France aurait en effet livré : • Jeanne OLDING, recensée en 1872 à Chantilly, sur le même Quai de la Canardière, épouse d’un maréchal-ferrant anglais (sans doute une sœur de George Stephen) ; • Jenny OLDING, née en 1868 à Chantilly, fille de Samuel, maréchal-ferrant, et d’une Jenny JONES (sans doute les frère et sœur respectifs de Stephen et de Jane) ; • enfin Marie Louise OLDING, fille de notre couple Stephen et Jane JONES, née en 1860 à Compiègne, dans le quartier de Royallieu, quartier où se trouvait l’écurie du Comte de Lagrange et dont le nom est à l’origine de celui du prix hippique de Royallieu. Voilà donc les origines anglaises bien défrichées, avec recherches à poursuivre outre-Manche ou via des sites anglosaxons.Ainsi les individus nommés Stephen OLDING sont nombreux sur FamilySearch, Ancestry ou Myheritage : on retrouve, sur le premier, le baptême de George, fils de Stephen Olding et de Jane, baptisé à Paris le 6 mai 1852, et les baptêmes de deux frères, Stephen, en 1817, et Samuel, en 1823, baptisés outre-Manche à Hackney et nés d’un couple Stephen OLDING / Elizabeth BAKER, qui pourraient être une bonne piste à suivre. Good luck !

L’énigmatique n° 7 Les recherches sur MONTRELIEU(X) s’étant avérées totalement stériles, on a décidé de se raccrocher au nom de la mère de l’acte de 1882 et de partir à la recherche d’une Marie ANDRIEU(X), en lui conservant l’âge donné à Marie MONTRELIEUX (28 ans en 1884) la faisant naître vers 1856. U n e re c h e rc h e s u r F i l ae d e s ANDRIEU* / Marie / nées entre 1853 et 1859 / avec les filtres naissances, seul, individu principal et en source, état civil, seul, nous en livre 573 ! C’est mission impossible… Mais en se limitant à Paris, on tombe à 16, dont une 34

I RFG n° 247 I avril I mai 2020 I

seule Marie (tout court), née en 1859 (donc un peu jeune…). La requête sur une ANDRIEU*/ Marie / Paris / après 1884 / en décès seul, en donnera de même 218 (dont 37 portant le seul prénom Marie, parmi lesquelles on ne trouvera aucune veuve ou épouse OLDING…). La recherche d’une ANDRIEU* / Marie/ Paris / entre 1870 et 1910/ en mariage seul et en individu principal donnera 94 résultats, dont 9 Marie tout court, dont on éliminera plusieurs à l’âge non conformes, pour noter une femme (mariée et divorcée DUPUY, 1888/1902, mais née en 1849), ainsi qu’une cuisinière (mais née en 1863) et peut-être deux autres… C’est alors que peut venir l’idée de rechercher cette femme dans l’Oise ou la Somme (ANDRIEU* / Marie / après 1884), où sa fille – qui avait pu la suivre – s’était retrouvée domestique. On a là deux départements où ce patronyme, qui a son pic de fréquence en Auvergne, n’est pas trop fréquent… Les quelques dizaines trouvées dans la Somme n’ouvrent guère de piste. En revanche, une des trois Marie (tout court) trouvées dans l’Oise va nous interpeller. Recensée dans la commune de Gouvieux, en 1906, elle est dite née en 1859 à Châtel-Guyon (63) et femme de charge dans une maison bourgeoise : une profession qui semble intéressante et incite – faute d’autres pistes – à insister. Cette Marie ANDRIEUX est au service d’une dame Colombel née Delaporte, native de Paris, sur laquelle une recherche sur Filae livrera en quelques clics son acte de mariage, daté de 1897, mais qui est en fait la transcription d’un mariage célébré en Angleterre. On y comprend que l’épouse, Jeanne Marie Louise DELAPORTE, devait s’être mariée une première fois à un M. THOMEGUEX et l’on trouvera de même ce premier mariage à Paris, en 1892, la disant fille de Jean Baptiste Albert Delaporte, avoué, et Marie MUEL. Un nouveau couple retrouvé sans peine en « recherche par couple » sur Geneanet, avec plusieurs arbres en ligne, que l’on consultera, à tout hasard. Et le hasard faisant comme l’on sait souvent très bien les choses, révèlera que la grand-mère de la patronne

de Marie Andrieux, qui se nommait Metilda BROCKWELL veuve MUEL, s’était remariée à un M. PERIER, dont elle avait eu une fille, Hélène, qui avait épousé son cousin issu de germain, Jean PERIER, devenu Jean CASIMIR-PERIER ! Ainsi cette Marie ANDRIEUX, recensée à Gouvieux en 1906, avait pour patronne la nièce directe de la femme du sixième et du plus éphémère de nos présidents de la République, qui n’était resté que 205 jours à l’Élysée, de juin 1894 à janvier 1895, mais suffisamment pour marquer la mémoire de la petite bonne… Cette découverte ne peut que nous persuader avoir identifié la bonne aïeule, avec cette Marie ANDRIEUX, dont on retrouvera les actes d’état civil. Son mariage, déjà aperçu à Paris, en 1888, à la mairie du XVIe, avec un garde républicain nommé DUPUY, dont elle divorça en 1902. Sa naissance, à Chatel-Guyon, le 2 février 1849 (et non pas en 1859 : encore une erreur dans un document de recensement !) et son décès, que l’on pourra retrouver, en passant en revue ceux des 19 ANDRIEUX porteuses du seul prénom Marie, trouvées sur Filae décédées à Paris après 1884, pour le trouver à Paris XVe, le 22 octobre 1935, date que l’on proposera donc, en solution de notre énigme ! ___ Jean-Louis Beaucarnot

Résultat des recherches

Georges OLDING maréchal-ferrant

Enfant mort-né † 1882 Paris (VIIe) Émilien Victor LEJEUNE

Marie ANDRIEUX Marie MONTRELIEUX couturière – femme de charge ° 1849 Châtel-Guyon (63) x 1888 Paris (XVIe) DUPUY † 1935 Paris (XVe)

Maria OLDING cuisinière Abbeville (80) ° 1884 Paris (XVIe) xx 1921 Abancourt (60) Gustave VACHON

Émilienne LEJEUNE ° 1907 Abancourt (60)

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méthodes & ressources paléographie

Glaces à Lyon, 1591 CLIMAT. Même dans des registres de compte, on peut trouver trace des conditions météorologiques d’une époque. Preuve en est cet extrait issu des archives communales de la ville de Lyon qui nous permet par ailleurs de réviser les traditionnelles abréviations jalonnant cette écriture très soignée.

L

es registres de la ville de Lyon, tant ceux des délibérations du Conseil que ceux du trésorier, à quelques exceptions près, sont remarquablement tenus et conservés, comme le montre cet extrait des comptes de la ville. Voilà qui en facilite la lecture, d’autant que le scribe forme bien ses lettres, s’en tient aux règles usuelles de la graphie traditionnelle et que la langue française ne subit ici aucune altération.

Les abréviations De plus les abréviations sont peu nombreuses, six en tout, et des plus classiques. Deux mêmes mots sont abrégés deux fois, ce qui réduit les abréviations à quatre mots différents. D’ailleurs, pour ces mots utilisés deux fois nous avons conservé le même système abréviatif : « sr » pour « sieur » (l. 1 et 5), comme nous écrivons « Mgr » pour « Monseigneur » et « st » pour « saint » (l. 8) dont nous avons également hérité. Ainsi comme monsieur Jourdain faisait de la prose sans le savoir, nous pratiquons des abréviations qui ont traversé les siècles, ici des abréviations par contraction, les lettres médianes ayant été omises. Autre abréviation courante, celle qui concerne le dernier mot de la ligne 10 : « rapporta » suivi du titulus d’abréviation ou « tilde » placé au-dessus de la ligne et qu’il convient de compléter, donc « rapportant » ; 36

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TRANSCRIPTION

1 Maistre Blache payez au sieur Gabriel Berthaud, commis aux chaisnes d’Esnay, la somme de quarante solz d’une part, pour son rembourcement qu’il fournit le premier jour de ce moys pour rompre les glaces du costel d’Esnay, et deux escuz 5 et demy pour accord faict par le sieur voyeur de ceste ville et luy a plusieurs batelliers pour rompre les glaces qui traversent et tiennent la rivière de Saône deppuis le port neuf près la porte Saint George jusques dernier Saint Jehan, montant en tout ce que dessus la somme de trois 10 escuz dix solz que luy délivrerez promptement et, rapportant la présente au premier Consulat, messieurs vous en feront descharge. Faict à Lyon ce troiziesme jour du mois de janvier l’an mil cinq centz quattre vingtz et unze. 15  Loïs P… ... Michel De...

dans ce cas il s’agit d’une abréviation par suspension, puisque manque la fin du mot. Enfin la dernière s’applique à l’avant-dernier mot de la première ligne. Il s’agit cette fois de l’emploi d’une note

tironienne. Nous lisons « 9mis » que nous restituons en « commis » le « neuf tironien » étant utilisé en remplacement du latin cum et du français « con » ou « com ». Ainsi, dans ce bref extrait,

Cote : Archives communales Lyon, CC 1406, 3 janvier 1591..

se trouvent utilisées les trois formes usuelles d’abréviation : par contraction, par suspension et note tironienne. La morphologie est parfaitement traditionnelle. Arrêtons-nous sur la lettre ‘e’, composée de deux éléments, toujours formée en deux temps. Le scribe pose d’abord le jambage puis, interrompant son ductus, lève la plume pour tracer l’aigrette. Par exemple le mot « desnay » (l. 3) permet de discerner très clairement ces deux éléments, de même avec les deux premiers ‘e’ de « présente » ou les deux ‘e’ de « premier » (l. 11). On peut poursuivre facilement cette lettre dans l’ensemble du texte, étant la lettre de la langue française la plus employée. Quand l’aigrette est liée à la lettre suivante, quoique bien tracée elle peut être moins aisée à repérer. Ainsi dans « rivière » (l. 7) l’aigrette est liée au ‘r’ roulé qui suit. De même en position finale quand l’aigrette est liée au jambage comme dans « blache » (l. 1), « somme » et « quarante » (l. 2), « de ce » (l. 3), etc. Notons au passage que dans le mot « janvier » (l. 13) le ‘m’ compte un jambage de trop, écrit « jamvier », simple erreur d’écriture…

Quelques mots Si l’écriture et le français n’offrent pas de difficulté particulière, quelques mots demandent explication. Le premier, que nous trouvons à deux reprises (l. 2 et 4), est « desnay », qu’il convient d’écrire « d’Esnay ». Il s’agit d’un quartier de la presqu’île de Lyon, aujourd’hui dans le 2e arrondissement où il existe encore la voûte d’Ainay, la place d’Ainay, la rue de l’abbaye d’Ainay, la basilique d’Ainay, la rue des remparts d’Ainay. Le deuxième est le mot « costel » (l. 4), parfaitement attesté dans le langage du temps, qu’il faut entendre dans le sens « côté ». Le troisième, dans un autre contexte, pourrait prêter à un regrettable contresens : « voyeur »  (l. 5) a pour nous un sens très précis ; il désignait alors l’officier préposé à la police des chemins mais ici des rues puisque nous sommes en ville. Enfin

« dernier » (l. 8) signifie « derrière ». Quant aux deux signatures, elles restent partiellement illisibles. Ce document témoigne de l’hiver rigoureux qui sévit en 1590-1591, élément d’une longue série appelée le « petit âge glaciaire » aux saisons hivernales particulièrement froides durant lesquelles fleuves et rivières gelaient. E. Le Roy Ladurie avait bien signalé cet hiver comme très rude (Histoire du climat depuis l’an mil, Paris, Flammarion, 1967, p. 311),

précisant même ailleurs : « Le Rhône gèle encore totalement à porter mules, canons et charrettes en 1590, 1595… » (Les Paysans de Languedoc, Paris, EHESS, 1966, rééd. 1985, 2 vol, t. 1, p. 48). Il se pourrait bien que nous retrouvions ces températures hivernales au cours des modifications en cours, qu’en toute rigueur il conviendrait mieux d’appeler « changement » que « réchauffement » climatique. ___ Gabriel Audisio

Suite de la transcription du document du dernier numéro (246) 15

20

TRANSCRIPTION

25

30

35

40

RAPPEL

Pour renvoyer à une ligne, ce dernier mot est abrégé en ’ l.’ suivi du numéro de la ligne. Ainsi « l. 5 » signifie : ligne 5.

… comme estant sa disposition et vollonté 15 finalle, lequel elle veut que vaille par testement solempnel que, s’il ne valloit par testement, que vaille par codicille, donnation pour cause de 20 mort ou autre meilleure disposition de dernière volonté que de droict le peut fère ; priant et requérant à ces fins les tesmoings cy-après nommés, qu’elle a cogneux et en partie nommés, vouloir estre mémoratifz de 25 sa dite rémission et déclaration afin d’en porter tesmoignage de vérité quand en seront requis. Ce que faict et récité a esté au lieu de Lurmarin et dans la maison de moy notère ès présences de 30 sieur Thomas de la Planche, escholier en théologie résidant au lieu de Lauris, sieur Louys Mars de La Tour-d’Aigues résidant audit Lurmarin, maître Pierre Rouet marchand, maître Jean Franc régent d’escholes, Pierre 35 Richard cardeur à layne, Pierre de Saint-Marc tixeur à toiles et Isaac Bertin charpantier dudit Lurmarin, tesmoings appellés et signés avec ladite damoyselle Dufour et chacung d’eux a mis le cachet de moy notère pour n’en avoir aucung. 40 Anne Dufour De la Planche Louys Mars P. Richard Rouet J. Franc 45 P. de St-Marc Isaac Bertin Franc, notère

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méthodes & ressources repères historiques

La tourbe des marais : un combustible oublié ORGANIQUE. L’âge d’or des tourbiers se situe entre la fin du XVIIIe siècle et le début du XXe siècle. La tourbe est alors récoltée et séchée en famille ou par concessions dans les zones de marais non boisées pour le chauffage personnel ou/et pour la vente. Les archives à ce sujet sont bavardes.



a tourbe est issue de la décomposition des végétaux sous des couches d’eau stagnante très pure, à l’abri de l’air. Dans les secteurs de marais où le bois était rare et le charbon absent, nos ancêtres ont utilisé ce « charbon des pauvres » pour se chauffer jusque dans les années 1920. En Bretagne, Normandie (Basse-Seine, pays de Bray…), dans les massifs du Mézenc ou du Devès (Haute-Loire), sur le plateau des Millevaches (Corrèze), en Franche-Comté, et surtout en Brière (Loire-Atlantique) et en Hauts-de-France (vallées de l’Authie, de la Canche et surtout de l’Oise, de la Somme, Artois, etc.). Mais quand arrivèrent le charbon au rendement calorifique double puis le pétrole, la

tourbe commença à décliner. En Irlande ou en Russie, elle est encore utilisée, par les ménages en Irlande et dans des centrales thermiques en Russie. La noblesse impériale est née... Pour la comprendre, il est nécessaire de remonter bien des années plus tôt, et de rappeler comment, à petits pas, son établissement a pu être envisagé. Dans la Somme, l’extraction de la tourbe a représenté une industrie importante au XIXe siècle. Ici, trois ouvriers de Long. © Lionel

Bacquet

Un tonnage important L’utilisation de la tourbe semble très ancienne. Elle servait dans l’Antiquité pour chauffer l’eau de mer et ainsi obtenir du sel dans le Calaisis. Dans la vallée de la Somme, depuis le XIVe siècle au moins, avec une intensification aux XVIe et surtout XVIIe siècles, la fabrication de briquettes au moule

s’imposa à l’initiative des Flamands et Hollandais. Au XVIIIe siècle, les habitants d’Amiens (Somme) se chauffaient majoritairement à la tourbe. En Brière (Loire-Atlantique), une ordonnance du 8 août 1461 du duc de Bretagne François II stipulait que « depuis un temps immémorial, les habitants des 17 paroisses riveraines étaient dans l’usage de couper des mottes pour leur chauffage » dans un marais indivis, c’est-à-dire propriété de tous. Entre 1840 et 1860, l’extraction annuelle était toujours supérieure à 30 000 tonnes, mais déclina à partir des années 1860 à moins de 10 000 tonnes annuelles, puis à partir des années 1900 sous la barre des 5 000 tonnes annuelles, sous l’effet de l’arrivée progressive du charbon par les nouvelles voies ferrées, mais aussi de la création des chantiers navals de Saint-Nazaire ou des forges de Trignac qui commencent à détourner les Briérons de leur marais. Même déclin de la tourbe et pour les mêmes raisons en Picardie mais dès 1850. Malgré tout, à Long (Somme) par exemple, l’exploitation de la tourbe était encore intense entre 1850 et 1890, occupant une grande partie de la population du village et enrichissant la commune qui construisit alors la plupart de ses grands bâtiments. Dans la Somme en 1889, la production était de 70 000 tonnes, avec 157 tourbières et 2 000 ouvriers.

Extraction au salais ou au louchet En Brière, le tourbage se faisait par village et par famille, dans l’endroit de son choix, essentiellement au centre du marais (Saint-Joachim), mais aussi un peu au nord (La Chapelle-des-Marais…) et au sud (Saint-Malo-de-Guersac, Montoir-de-Bretagne…). Il fallait successivement faucher le roseau, râteler, 38

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écobuer (enlever) le paris, c’est-à-dire la terre et le tapis végétal, creuser environ 40 centimètres, avant d’atteindre la tourbe, parer le terrain ou autrement dit le rendre complètement plat. Puis, on utilisait le salais, sorte de pelle tronquée de 25 centimètres de large qu’on enfonçait dans la tourbe jusqu’à hauteur du manche, en s’y reprenant à deux fois quand la profondeur de tourbe atteignait jusqu’à 1,20 mètre. Avec une petite marre ou une houlette, outils à tranchant respectivement perpendiculaire au manche et légèrement de biais, on coupait ensuite la motte de façon horizontale pour l’extraire et la rejeter hors de la tranchée, appelée rende le long d’un canal, ou champ ou coupé ailleurs. Régulièrement, il fallait pucer (écoper) l’eau avec la puce (caisse de bois à trois côtés). Ce travail difficile d’extraction était fait par les hommes. Dans la Somme, la tourbe était présente sur 10 mètres d’épaisseur à Long, 20 à Abbeville, 28 à Saint-Valéry ! Jusqu’en 1786, l’extraction y était pratiquée au petit louchet ou bêche à aileron, permettant de découper des mottes de 10 x 10 x 30 ou 40 centimètres, mais seulement entre 0,50 et 1,50 mètre de profondeur. C’est alors qu’un ouvrier, Eloi Morel, inventa le grand louchet, un outil à long manche et grands tranchants beaucoup plus efficace. Depuis lors, la technique était la suivante dans la Somme. D’abord le découénage (dégazonnement) qui se faisait au petit louchet. Ensuite, on fixait par de longues chevilles une planche parallèlement au bord de l’eau pour éviter que l’ouvrier n’effritât le front de taille et ne tombât à l’eau.

Exploitation de la tourbe en 1918 dans la région des Mille-Étangs (70). © DR L’Illustration

Nombre de tourbeurs en Brière en 1841 Population (hab.)

Nombre de tourbeurs

Missillac

2 615

      9

Prinquiau

1 046

   100

Besné

1 083

Guérande

8 190

     50    800

La Chapelle-des-Marais

1 855

   900

Saint-Joachim

3 061

1 600

Source : Fédération Gallo, Le temps de la tourbe, 1996, p. 26

L’extraction de la tourbe se faisait au grand louchet. Puis, le coupeur tranchait, au coutelas à lame courbe et pointue, la tourbe en parties égales et les rangeait sur la brouette. Dans la Somme, la période d’extraction était beaucoup plus longue : en moyenne 100 jours entre avril à fin août. La technique utilisée dans les marais de l’Artois où l’épaisseur était le plus souvent d’un mètre, parfois un peu plus, était similaire : la tranchée s’appelait ici carreau, le découénage était un démutage, le louchet un feron ou une haudrague, et le tourbier un ferronnier. Le découpage au coutelas était ici le travail des femmes. Dans la Somme ou les marais de l’Artois, le travail se faisait parfois au moule dans les trous ou pour la tourbe plus molle : c’était plus pénible mais la tourbe était de meilleure qualité (moins humide). Un tireur extrayait la tourbe au grand louchet, la déposait dans un bateau, un autre ouvrier (les femmes dans l’Artois) l’écrasait, pieds nus dans le bateau, puis allait au terrain de séchage où un ouvrier mettait la tourbe gluante dans un moule pour en faire quatre ou six briquettes, étendues ensuite pour sécher.

On partait souvent tourber pour la journée. En Bière, le midi, on rejoignait une cabane à l’abri du soleil : on y mangeait pain, lard, œufs durs ou soupe au lait ; on y buvait vin ou cidre puis à la fin du repas un café au lait trempé dans du pain. Puis on faisait la sieste. Dans la Somme, on se reposait à l’ombre du paillasson (carré de roseaux de 3 x 2 m à Long).

Opérations multiples de séchage En Brière, c’étaient les femmes ou les enfants qui évacuaient les mottes de tourbe au « charigot » (brouette) ou à la civière. Celles-ci étant alors gorgées d’eau (80 %), elles les faisaient sécher à même le sol, puis les retournaient. Quinze jours plus tard, les mottes étaient disposées dans le marais en chandeliers ou javelots, tours pyramidales de 80 centimètres de haut et ajourées pour laisser passer l’air. On retournait dans le marais plusieurs fois pendant l’été pour retourner les mottes. Sèches, elles étaient alors disposées en mulons ajourés, et protégées sous des bottes de roseaux. On les ramenait ensuite en charrette. Mais si les zones n’étaient guère acces-

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méthodes & ressources repères historiques

Où retrouver traces de ses ancêtres ? • Actes d’état civil : Les actes de naissance ou de mariage mentionnent parfois comme en Brière l’activité de « coupeur de tourbe » ou « de mottes », en période de tourbage. Dans des actes antérieurs ou postérieurs, le métier habituel du Briéron sera précisé : cultivateur, marin, charpentier, boulanger, maréchal-ferrant, cordonnier, etc. • Inventaires après décès (AD 44, série 4 E) ou scellés apposés après décès sur des biens mobiliers (AD 44, série 17 U) : y figurent souvent de grandes quantités de mottes.

• Recensements du XIXe siècle (AD, série M) : le mot « briéron » y désigne le métier de coupeur et vendeur de mottes.

• Listes de tourbiers ou personnes autorisées à utiliser la tourbe : – Somme : almanach-annuaire de l’arrondissement d’Abbeville de 1863 donnant la liste des 23 tourbiers (exploitants) de Long (voir http://www.long80.com/latourbe. html) ; concessions (AD 80, série E) ; – Artois : listes des personnes autorisées à utiliser la tourbe dans les délibérations des conseils municipaux (attribution proportionnelle au nombre d’enfants à

sibles, on revenait en chaland (barque) après la montée des eaux, non sans avoir édifié auparavant et sur place des petits monticules de terre et roseau de 50 centimètres environ, afin d’y mettre les mulons et éviter ainsi qu’ils ne prissent l’eau. Chaque famille disposait les roseaux différemment sur les mulons, pour les reconnaître. Dans la Somme, le tourbier était aidé de trois à quatre ouvriers. Il y avait le tireur (ech tireu) qui travaillait au grand louchet, le coupeur (ech coupeu), le brouetteur (ech brouteu), le déchargeur (ech décartcheu). Le brouetteur transportait les mottes jusqu’à l’étende où se succédaient plusieurs opérations de séchage : mise en tas, puis en catelets (pyramides), puis en reuillets ou lanternes (en quinconce), et enfin en piles. En Artois, le séchage d’abord en lanternes ou lingots (pyramides), 40

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charge), extraits des minutes des arrêtés du préfet du Pas-de-Calais avec liste des tourbiers autorisés à extraire chaque année ; – Brière : rôles de la taxe sur la tourbe (AD 44, série 1 705 S / AM Guérande, série 1 S). • Vente de la tourbe : en Brière, actes d’état civil de Saint-Joachim surtout, minutes notariales, archives des justices de paix (marchands de tourbe), actes de vente ou déclarations (AD44, série 4 E ou B). • Photographies, cartes postales anciennes : dans les ouvrages ou sites cités en bibliographie, avec parfois identification des tourbiers. • Réglementation, contexte : archives du Syndicat de Grande Brière mottière constitué de délégués des 21 communes riveraines et qui réglementait l’extraction de la tourbe (série 1 S). • Justice : procès à propos des tourbages (autorisations…) ou du commerce pour la Brière (AD 44, série 17 U) ou pour la Somme par exemple. NB : quelques sources identifiées aux Archives départementales (AD) ou municipales (AM) sont données entre parenthèses. ___

se poursuivait huit jours après dans un aillet, sorte de hangar couvert et aéré par des parois en torchis et en lattes ajourées. La tourbe servait donc ensuite à se chauffer, pour les chauffe-pieds ou pour cuire les aliments. Sa combustion lente dégage beaucoup de fumée, son pouvoir calorifique est inférieur à celui du charbon et semblable ou un peu supérieur à celui du bois selon les essences.

Délits de tourbage L’activité d’extraction était réglementée. En Brière indivise depuis l’ordonnance royale du 3 octobre 1838, avec une date de début et de fin de coupe : au moment des plus basses eaux et pendant trois semaines à un mois en août-septembre. L’ordon-

nance définissait aussi les lieux où l’on pouvait « tourber », le tourbage étant interdit dans les chemins. Pour tourber en Brière, on devait se procurer une carte de tourbage dans la mairie de son lieu de résidence. Le garde de Brière était chargé de faire appliquer les règles propres au marais : il rencontrait les habitants pour dresser les listes des personnes voulant tourber, il établissait des procès-verbaux pour les délits de tourbage (respect du temps de tourbage et des emplacements). Une fois la coupe terminée, les gardes de Brière venaient « cuber » le volume de mottes coupées et ainsi percevoir la taxe à payer par chaque foyer au Syndicat de Grande Brière mottière qui réglementait le tourbage. En 1941, la redevance payée aux gardes de Brière était de 10 centimes par mètre cube. Dans la Somme, des règlements de tourbage communaux ont été établis par le pouvoir central et les intendants en 1736, 1753… Des Hollandais, des nobles obtenaient des concessions de tourbage. A Long, les adjudications étaient faites surtout par la commune, propriétaire le plus important. Dans les marais de l’Artois, l’extraction était réglementée depuis 1808. Elle était limitée aux marais communaux. Les conseils municipaux déterminaient les quantités annuelles à extraire et à qui elles serviraient. Des plans d’extraction étaient tenus à jour chaque année.

Commerce en Brière ou dans le Nord Mais tourbait-on pour soi ou en vue de commercer ? C’était variable en fonction des régions. En Brière, si les habitants conservaient une bonne partie des mottes pour leurs besoins personnels, ils vendaient le reste à Saint-Nazaire, Paimboeuf, Le Croisic, Nantes ou même Angers, par « blin » (grand chaland) à partir du port de Rozé (Saint-Malo-de-Guersac), par le Brivet, puis par la Loire. À Long, les tourbiers étaient payés par la commune pour la tourbe destinée au chauffage des habitants. Chaque ménage avait le droit à dix stères et payait à la commune au prix de revient

Encore en 1945, à Frasne dans le Doubs, femmes et hommes participaient à l’extraction. © DR

de l’extraction. Les tourbiers se plaignirent au préfet de cette obligation non rentable de distribution aux habitants. Pour le reste, ils vendaient la tourbe aux habitants des communes alentour, celle-ci étant transportée en chariots ou par bateaux vers Amiens. Amiens et Abbeville avaient édicté des règlements pour le commerce de la tourbe, ou de la cendre de tourbe (amendement). C’était le même système dans l’Artois, mais surtout avec des exploitants propriétaires des marais faisant travailler quelques familles spécialisées. Le transport par bateau mettait à profit la densité du réseau fluvial. Parfois, en Artois comme sur le plateau des Millevaches (Bonnefond, Péret Bel-Air, Peyrelevade), les tourbiers propriétaires exploitaient des parcelles de cinq à sept mètres de large uniquement pour des besoins familiaux. Même chose à Frasne (Doubs) mais sur des cantons de 16 m2 où chaque famille propriétaire pouvait creuser jusqu’à 3,50 mètres. Certains marais connurent une exploitation industrielle lors de la Seconde Guerre mondiale. En Brière, où M. Vincent, M. Peetermans, les compagnies Blanzy Ouest ou Worms, furent actives, Worms par exemple

creusa des fosses, avec un système de drainage et de pompage, puis des ouvriers exploitaient la tourbe au salais, laquelle était séchée sur place puis évacuée par draisine puis trains vers Nantes notamment. À Long,

Noël Delassus, un enfant du village inventa alors une machine à extraire de la tourbe. À partir des années 1950, malgré l’industrialisation du tourbage, les autres énergies fossiles reprirent le dessus. Le tourbage disparut alors partout en France, perdurant jusqu’en 1962 à Frasne (Doubs). Aujourd’hui, ces anciens lieux d’extraction de la tourbe forment des étangs dans la Somme, des piardes ou des copis en Brière ou de longues lanières en cas d’exploitations familiales (Artois, plateau de Millevaches), facilement repérables sur photographies aériennes. Des fêtes de la tourbe ont lieu en Brière (Saint-Lyphard) ou à Frasne, remettant à l’honneur les gestes ancestraux. ___ Frédéric Ville

POUR APPROFONDIR

Livres et ouvrages

• Association Le Pas de Saint-Malo. De la Bosse à Rozé au fil du Brivet, 2014, 156 pages. • Association La Pierre chaude. Saint-Joachim, pays des « Grandes îsles », 2006, 216 pages. • Fédération Gallo, Le temps de la tourbe, 1996, 88 pages. • Alain Gallicé et Jean-Louis Monvoisin, Société des amis de Guérande, Dossier : l’exploitation de la tourbe, documents et statistiques in Cahiers du Pays de Guérande n° 54 numéro spécial, 2011, pp.33-65. • Jean-Michel Derex et Fabrice Grégoire, Histoire économique et sociale de la tourbe et des tourbières, Aestuaria, 2011. Sites et pages Internet

• Bruno Leray, Le travail de la tourbe : http://leray.bruno.free.fr/histoire/tourbe.htm • Lionel Bacquet, Histoire de l’extraction de la tourbe à Long : www.long80.com/latourbe. html • Alex Sergent, Une page de notre passé : Brimeux, janvier 2001 : https://alexsergent. pagesperso-orange.fr/HTourbier.htm • Le pôle-relais tourbières, sur les tourbières en Franche-Comté : www.pole-tourbieres.org • Société historique de Guînes et des environs – Musée Emile Villez, L’extraction de la tourbe : www.musee-guines.fr/les_tourbières.htm Musée

Musée de l’électricité et de la tourbe à la centrale hydroélectrique, rue de la Chasse à Vaches à Long (Somme), tél. : 03 22 31 80 21.

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méthodes & ressources lu, vu, entendu

La Réunion double son offre Une importante mise à jour du site Internet des Archives départementales de la Réunion a permis de doubler l’offre numérique avec plus de 440 000 nouveaux documents numérisés. Le sommaire complet offre ainsi aujourd’hui aux internautes : • recensements de la population (17081779) ; • état civil (compléments partiels aux fonds des ANOM) ; • hypothèques (1830-1955) ; • registres d’affranchissement de 1832 et registres spéciaux de 1848 ; • engagisme et immigration ; • Grande collecte 1914-1918 ; • registres matricules militaires (classes 1919-1921) ; • archives privées ; • albums photographiques de Henri Georgi (1879-1890) ; • album anonyme de voyage : de la France à Madagascar (vers 1900) ; • bibliothèque • deux corpus de documents figurés de grande dimension proposés au téléchargement (« Plans de délimitation des pas géométriques (1859-1930) » et « Album des ouvrages d’art et bâtiments du chemin de fer de La Réunion (vers 1878) »). ___ P-V.A. www.cg974.fr/culture/index.php/ Archives/présentation-archives/ documents-en-ligne.html

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Nouvelles données sur Filae

Le département de la Charente-Maritime et la ville de Nantes sont deux nouvelles collections indexées dans les recensements de 1906 sur Filae. L’ensemble des données représente plus de 377 000 individus pour la Charente-Maritime et plus de 118 000 pour Nantes. Comme dans l’ensemble des collections, les individus nés il y a moins de 120 ans sont masqués. Pour le Jura, c’est l’ensemble des actes de naissance, mariage et décès de 1793 à 1900 qui sont dorénavant numérisés et indexés, soit plus de 2,5 millions d’actes concernant près de 3 millions d’individus. Et l’état civil du XIXe siècle pour le Cher est complété de 315 000 images qui manquaient encore. Les relevés des associations déposés sur Filae ont été enrichis pour la région des Hauts-de-France, totalisant ainsi 12 millions d’actes disponible pour une large période qui va du XVIe siècle au début du XXe. Enfin l’Ain, le Calvados, la Meuse, la Moselle et le Val-d’Oise sont les cinq nouveaux départements dont les registres paroissiaux de 1700 à 1792 ont été indexés par Filae, permettant au site de franchir le cap symbolique des 20 millions d’actes du XVIIIe siècle transcrits. L’ensemble est accessible à tous dans le cadre de l’abonnement Premium classique.  ___ P-V.A. www.filae.com

Registres matricules de l’Ancien Régime

Registre de contrôle des paiements de la taxe des immigrants suite à la délivrance d’un permis de séjour. Cote 4 M 206.

Le Service historique de la Défense conserve environ 25 000 registres de contrôles des hommes de troupes couvrant une période qui va de la fin du XVIIe siècle, lorsque furent institués ces contrôles, jusqu’aux lendemains de la guerre de 1870, voire jusqu’à 1909 pour certaines unités. Déjà 2 460 registres de contrôles de troupes d’Ancien Régime ont été numérisés et mis en ligne, ce qui correspond à 361 880 vues numériques. À terme, ce seront 2 579 registres de contrôles de troupes d’Ancien Régime qui seront consultables en ligne sur ce site. Ces nouvelles sources viennent s’ajouter aux 1 191 registres matricules des gardes consulaire, impériale et royale et de l’infanterie de ligne, de la période 1802-1815. Attention, ces données ne sont pas encore indexées, la recherche ne s’effectue donc pas par patronyme mais par régiment. ___ P-V.A.

www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/fr/arkotheque/ navigation_facette/index.php?f=regmatricule

EN BREF

Vienne : recensement de 1856 indexé

FamilySearch a mis en ligne l’indexation du recensement de population du département de la Vienne pour 1856. La recherche est possible par nom, prénom, éventuellement lieu de naissance et dates. Après une recherche, les résultats s’affichent et un lien permet à ceux qui le souhaitent d’afficher la photo de la page du registre. Au total ce sont 15 840 individus qui sont indexés à ce jour. Accès libre et gratuit mais compte obligatoire. www.familysearch.org/search/ collection/2849254

Migrants charentais

L’Association généalogique de la Charente a créé une base de migrants qui concerne des Charentais ayant fait l’objet d’un acte d’état civil ailleurs que dans leur département d’origine en France ou à l’étranger. Constituée sur le modèle Expoactes, cette base en accès libre comporte actuellement plus de 90 000 références dont notamment tous les Charentais décédés hors département qui figurent dans les fichiers de l’INSEE. https://actesenvrac.genea16.net

Nouveautés du Gard sur Brozer

Le site d’hébergement d’archives numérisées Brozer accueille de nouvelles collections très variées concernant le département du Gard. Parmi ces nouveautés, on trouve notamment : • les inventaires détaillés des registres de notaire Gard et Lozère ; • 7 000 contrats de mariage et 6 000 testaments de Valleraugue ; • le notariat de la région de Saint-Chaptes ; • les insinuations (série B) ; • les tables du Grau de 1867 à 1907 ; • les actes d’état civil de Nîmes pour la période 1913-1919 ; • les tables décennales des zones de Nîmes, Beaucaire, Sommières et Vauvert www.brozer.fr/telearchives

Archives de l’aviation civile

Pour ceux dont les ancêtres ont travaillé dans la compagnie aérienne Air France, le musée dédié à celle-ci conserve les dossiers de carrière et peut donc vous fournir de nombreux renseignements professionnels comme les dates de présence dans la société mais aussi d’éventuels éléments

sur des postes antérieurs dans d’autres structures de l’aviation. https://museeairfrance.org

L’éternité en ligne à Châlons-en-Champagne

Qu’ils soient inhumés ou dispersés dans les jardins funéraires, ce site vous permet de retrouver les défunts des cimetières de Châlons-en-Champagne grâce à un moteur de recherche. L’interrogation de la base se fait sur un motclé qui peut être un nom complet ou une partie du nom ou du prénom. Par exemple, en saisissant simplement « Jean », vous afficherez dans les résultats tous les porteurs du patronyme, y compris les Grandjean ou autres, ainsi que ceux dont « Jean » est le prénom, sans oublier les Jean-Louis, Jeanne, Jeannette, etc. Il est également possible d’effectuer une recherche à partir d’une liste alphabétique complète, classée par initiale. En cliquant ensuite sur le nom du défunt qui vous intéresse, sa fiche apparaît à l’écran, reprenant toutes les informations disponibles sur sa tombe et un plan localise celle-ci. Pour les concessions qui arrivent à échéance, une mention en rouge alerte l’internaute. www.chalonsenchampagne.fr/cimetieres

Répertoire des défunts québécois

Ce « Répertoire des défunts » est un site d’hommage et de recensement des sépultures d’hier et d’aujourd’hui. Il concerne uniquement le Québec. Vous pouvez y effectuer une recherche par patronyme ou par lieu, grâce à un moteur ou une carte interactive. Les fiches individuelles précisent ensuite des informations sur la naissance de l’individu, son décès et son inhumation. Une photo de la tombe peut être également accessible, ainsi que les noms des autres personnes inhumées dans la même sépulture. www.repertoiredesdefunts.com

liste alphabétique des résidents adultes et des chefs de famille, souvent avec leur conjoint, avec adresses et professions et informations supplémentaires. La collection, impressionnante par son volume (25 468 répertoires, 545 346 859 références à des individus) est interrogeable par tous les internautes mais les détails des résultats sont réservés aux abonnés. www.myheritage.fr/research/ collection-10705/us-city-directories

Tables décennales du Luxembourg

Geneanet a mis en ligne l’intégralité des tables décennales du Luxembourg de 1802 à 1912 (voire 1922 pour certaines communes) soit au total plus de 1 400 registres concernant 130 communes. Plus de 460 de ces tables ont déjà été indexées représentant près de 200 000 actes. Vous pouvez les consulter à partir de la recherche globale et aussi participer à la suite de l’indexation. www.geneanet.org/indexation

Registres paroissiaux européens sur Matricula

Le nouveau portail Matricula veut proposer en ligne des registres paroissiaux de divers pays européens. On peut actuellement y consulter des actes (majoritairement catholiques) d’Allemagne, d’Autriche, de Bosnie-Herzégovine, du Luxembourg, de Pologne et de Serbie. L’internaute trouve les archives des lieux qui l’intéressent grâce à un accès cartographique, par fonds ou par moteur de recherche. Les images s’affichent dans une visionneuse rapide et, faute de pouvoir télécharger les images, un permalien est proposé pour chacune d’entre elles. L’interface du site est en allemand ou en anglais seulement, les registres dans la langue de leur pays d’origine évidemment. http://data.matricula-online.eu/en

Annuaires des villes américaines

Une nouvelle collection est en ligne sur MyHeritage, constituée par la compilation de 25 468 annuaires de villes publiés en 1860-1960 à travers les États-Unis. Ces répertoires atypiques contiennent une

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méthodes & ressources lu, vu, entendu ARCHIVES EN LIGNE

Naissances et mariages dans le Calvados

Les Archives départementales du Calvados offrent dorénavant en ligne les naissances jusqu’en 1919 et les mariages jusqu’en 1944 (sauf si ces derniers appartiennent à un registre unique incluant également les naissances, ils sont alors limités à 1919). https://archives.calvados.fr

Charente : état civil et matrices cadastrales

Les Archives départementales de la Charente ont complété l’état civil en ligne qui va parfois jusqu’à 1932 (c’est inégal suivant les types d’actes et les communes). Les dernières matrices cadastrales qui manquaient ont également été ajoutées : elles concernent les communes de Saulgond à Yvrac-et-Malleyrand. Enfin, les premiers registres du contrôle des actes ont été mis en ligne. https://archives.lacharente.fr

État civil et notaires creusois

Naissances et mariages jusqu’en 1919, décès et tables décennales jusqu’en 1922, nouveaux répertoires et minutes de notaires des XVIe et XVIIe siècles sont les nouveautés proposées par les Archives départementales de la Creuse. https://archives.creuse.fr

Doubs : registres paroissiaux de Pontarlier Les Archives municipales de Pontarlier ont mis en ligne 45 registres paroissiaux de 1537 à 1792, ainsi que deux registres de décès de l’hôpital de 1740 à 1791. http://archives.ville-pontarlier.fr

Les recensements gardois jusqu’en 1936

Les Archives départementales du Gard ont mis en ligne tous les recensements jusqu’en 1936. www.archives.gard.fr/rechercher/desinformations-sur-une-personne/lesrecensements-de-population.html

Ille-et-Vilaine : état civil jusqu’en 1919

Les Archives départementales d’Ille-et-Vilaine ont ajouté à leurs collections en ligne les naissances, mariages et décès de l’année 1919 pour l’ensemble des communes

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du département, sauf la ville de Rennes qui est à consulter sur le site des Archives municipales. https://archives.ille-et-vilaine.fr

Toutes les matrices cadastrales d’Indre-et-Loire

Les matrices du cadastre pour la période 1808 à 1976 sont dorénavant consultables pour toutes les communes d’Indre-et-Loire sur le site des Archives de Touraine. https://archives.touraine.fr

Collections complétées dans la Loire

Les Archives départementales de la Loire ont enrichi leurs collections avec notamment les mariages et décès de 1899 à 1934, naissances de 1899 à 1918 pour les communes de A à N de l’arrondissement de Montbrison, de nombreuses tables de successions et absences supplémentaires ainsi que les registres des élèves de l’École des Mines de Saint-Étienne de 1919 à 1935. www.loire.fr/jcms/c_825883/les-archivesen-ligne

Le recensement nivernais jusqu’en 1936

Les recensements de population sont en ligne jusqu’en 1936 pour l’ensemble des communes sur le site des Archives départementales de la Nièvre. Pour Nevers, une recherche par noms de rues est même possible. http://archives.cg58.fr

Rhône : l’état civil lyonnais complété

Le portail des Archives municipales de Lyon s’est augmenté des registres des naissances de 1918 et 1919, de ceux des mariages de 1943 et 1944 ainsi que des convois funéraires jusqu’en 1969. www.archives-lyon.fr

Répertoires et rôles correctionnels du TGI

Les Archives de Paris ont mis en ligne les répertoires et rôles correctionnels du Tribunal de grande instance de la Seine pour la période 1870 à 1919. Ils permettent de retrouver des justiciables coupables de délits (vol, escroqueries, abus de confiance, coups et blessures,...).

http://archives.paris.fr/r/248/repertoires-etroles-du-tribunal-correctionnel

Seine-et-Marne : notaires et recensement de 1936

Les Archives départementales de Seine-etMarne proposent également en ligne les recensements jusqu’en 1936. Et, pour le plus grand bonheur des généalogistes, une grande partie des répertoires de notaires. http://archives.seine-et-marne.fr

Territoire-de-Belfort : recensement et état civil

Les Archives du Territoire de Belfort offrent dorénavant à la consultation en ligne les registres du recensement de 1936 ainsi que les tables décennales de 1913 à 1942. www.archives.territoiredebelfort.fr

Compléments belges

En Belgique, les Archives de l’État ont complété leur site internet et proposent gratuitement aujourd’hui à la consultation plus de 36,4 millions de pages de registres paroissiaux et de l’état civil. Au total, ce sont 28 242 registres paroissiaux belges conservés au sein des dépôts des Archives de l’État (dont les tables décennales de baptêmes, mariages et décès) et quelques compléments mis à disposition par d’autres services d’archives qui sont disponibles sur internet. La numérisation des registres et des tables décennales de l’état civil, quant à elle, se poursuit. Les images sont mises en ligne au fur et à mesure qu’elles sont traitées. La consultation est gratuite, mais pour avoir accès aux archives en ligne, il est nécessaire de créer un compte. ___ https://search.arch.be/fr/

De la peste noire au coronavirus, de curieuses similitudes Les épidémies, ou plutôt les pandémies, ont été nombreuses au fil des siècles. On en retiendra trois cas : la peste noire, qui ravagea l’Europe occidentale de 1347 à 1352, le choléra morbus des années 1830 et la grippe espagnole qui impacta le monde entier en 1918. Ressemblaient-elles au coronavirus  ? Étaient-elles plus ou moins graves ? Un petit coup d’œil dans le rétroviseur nous réserve d’étonnantes surprises… Toutes trois furent ravageuses. Les historiens démographes estiment que la première élimina entre 25 et 50 % de la population européenne, soit environ 17 millions de personnes (7 en France, sur environ 17 millions d’habitants, soit une mortalité supérieure à 40 % !). La deuxième, au cours de la seule année 1832, qui correspond à son pic, fit 20 000 morts à Paris et 100 000 au plan national (soit 0,3 % de la population). La troisième aurait fait 50 à 100 millions de morts au niveau planétaire (pour environ 19 millions de victimes civiles et militaires de la guerre elle-même) dont 408 000 en France, soit 1 % de la population.

La grande peste Voyons maintenant leurs progressions. La grande peste, qui était une peste bubonique, caractérisée par l’apparition d’une « bosse », d’un bubon ou ganglion, dont la taille augmentait rapidement, était extrêmement contagieuse. Les malades «  avaient tout à coup des grosseurs sous les aisselles et dans l’aine (dont) l‘apparition était un infaillible signe de mort. Ils n’étaient malades que deux ou trois jours et mouraient rapidement ». Cette pandémie avait son origine… en Chine, pour être apparue en 1334, durant les guerres mongoles, dans la province du Hubei, dont la capitale est aujourd’hui… Wuhan ! Ramenée d’Asie par des bateaux génois, elle contamine d’abord l’Italie, avec

au 21, 50 du 22 au 31, avec alors la disparition des frais d’inhumation jusque-là toujours mentionnés – car le document était d’abord un livre de comptes. La courbe continue en septembre : 70  décès du 1er  au 9, 24 pour la seule journée du 10, puis 102 du 11 au 22 et 107 pour la décade suivante, qui sera son pic, avant de commencer à décroître. Après donc 303 décès en septembre, on n’en aura que 168 en octobre – avec réapparition des mentions de frais d’inhumations – et avec la première journée sans décès le 30. En novembre, elle chute enfin, avec 27 sépultures enregistrées jusqu’au 19, date à laquelle le vicaire s’arrête et laisse les pages blanches. On était arrivé à un total de 592 défunts, pour un bourg comptant quelque 1 400 âmes, 592 n’étant donc pas le chiffre définitif, avec peut-être notre vicaire lui-même comme 593e  victime… Une pandémie qui s’était ajoutée à la guerre de Cent  Ans et à la famine qu’elle avait générée, funeste et classique trilogie.

Le choléra Messine en septembre 1347, puis rapidement la péninsule tout entière. En novembre, elle arrive à Marseille, d’où elle déferle sur l’ensemble du royaume, mettant onze mois à arriver jusqu’à Paris, où le premier cas sera signalé en août 1348. Mais laissons parler les archives. On dispose d’un document unique, avec un petit cahier tenu par le curé de Givry, en Saône-et-Loire, que l’on considère comme le plus ancien document d’état civil (puisqu’allant de 1303 à 1357). Si jusqu’à la Saint-Jean-Baptiste (24 juin 1348), on dénombre en moyenne 25 décès par an, les listes s’allongent alors spectaculairement, avec en juillet 4 décès en une semaine et à partir du 5 août, pas une journée sans inhumation : 28 du 2 au 11, 32 du 12

Médecin durant une épidémie de peste à Rome au XVIIe siècle (gravure de Paul Fürst, 1656).

Faisons maintenant un saut de cinq cents ans, pour évoquer le choléra, qui va déferler sur le pays entre 1826 et 1841. Une « saloperie contagieuse, par voie orale ou eau souillée », qui commence par des diarrhées très sévères et dont on peut mourir en quelques heures, par une super-déshydratation. Le fléau passe par plusieurs vagues. Il ne vient pas de Chine, mais malgré tout d’Asie, avec son foyer en Inde, arrive en Russie en 1830, pour gagner Berlin en 1831. À Paris, où il est attesté le 26 mars 1832, il va particulièrement s’attaquer à la classe aisée et à certains quartiers, avec son pic dans le quartier Saint-Merri et parmi ses victimes des personnalités de premier plan, dont la mort frappe fortement l’opinion : le président du Conseil Casimir Pé-

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méthodes & ressources lu, vu, entendu rier, le général Lamarque, le Baron Daumesnil… En Provence, il s’abattra en 1834 sur Manosque, qui perdra 10 % de sa population et inspirera à Giono son Hussard sur le toit.

La grippe espagnole

Passons à la troisième pandémie, avec la fameuse grippe espagnole de 1918, intervenue elle aussi sur fond de guerre. Pourquoi son nom ? Parce qu’elle est bien une grippe, mais très forte, provoquant chez les plus faibles une surinfection bronchique bactérienne, avec des douleurs dans la poitrine et donnant un teint violacé. Une mousse sanguinolente s’échappe des lèvres et 10 % des grippés meurent en quelques heures de pneumonies, de broncho-pneumonies, d’œdèmes, de congestions, voire parfois d’infarctus… « Espagnole », parce que l’Espagne avait été massivement la cible d’une première vague, non mortelle, en juin, qui avait, en trois jours, touché plus des deux tiers de la population madrilène, à commencer par le roi Alphonse XIII lui-même. Aussi parce que les rumeurs folles circulant en temps de guerre, voulaient que les Allemands aient infiltré des usines espagnoles ravitaillant en conserves les troupes françaises pour y introduire des bacilles toxiques. En fait, le virus serait venu, lui aussi de Chine, où il a été observé au printemps 1918, dans la région de Canton, et a d’abord été amené par des militaires aux États-Unis, avec les tout premiers morts enregistrés à la mi-septembre et une fulgurante contagiosité, faisant 2 % de morts. Il gagne ensuite l’Europe, où les incessants mouvements de troupe accélèrent sa progression, touchant d’abord les armées (230 000 soldats contaminés de septembre à novembre) puis les populations civiles, avec 100 à 300 morts en France chaque jour.Durant la seule semaine du 10 au 17 octobre, on en comptera 1 263 à Paris, dont la population est affaiblie par quatre années de privations alimentaires, 1) La Fontaine, Les Animaux malades de la peste, Livre VII, 1.

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avec pour premières victimes des taux, on isole les malades par des jeunes, âgés de 20 à 40 ans, et beau- draps, tendus entre des lits. Le percoup d’enfants… sonnel soignant porte des masques ou des tampons de gaze, imprégnés de désinfectant. Le mal répand la terreur Viennent ensuite des mesures poliPassons maintenant aux réactions. tiques. Dès 1831, le gouvernement Avec d’abord la panique. En 1348, français renforçait les contrôles sacomme dans la fable (1), le mal ré- nitaires aux frontières, alors qu’à pand la terreur. « Une terreur si Rome, chaque nouveau cas de chogrande s’étant emparée de presque léra devait être isolé au moyen d’un tout le monde qu’à peine un ulcère ou garde, qui surveillait le malade et grosseur apparaissait chez quelqu’un d’un infirmier qui le soignait et seuls que la victime était privée de toute les parents les plus proches étaient assistance », note un clerc du pape autorisés à l’assister, à condition à Avignon, à quoi le chroniqueur qu’ils s’assujettissent ensuite à la Jean de Venette ajoute « la mortali- quarantaine de rigueur. té fut si grande à l’Hôtel-Dieu de Pa- En octobre 1918, la municipalité de ris que l’on emportait les corps sur des Caen, comme beaucoup d’autres, déchariots au cimetière des Innocents ». cide la fermeture des salles de specNos ancêtres ne meurent pas tous, tacles et interdit les réunions. Un mais tous sont frappés, traumatisés, peu partout, des écoles et des lycées paniqués, comme le seront les Pari- sont fermés et l’on réduit également siens de 1918, voyant les poinçon- les cérémonies religieuses, au cours neurs des autobus refusant de lais- desquelles on supplie Dieu de calmer ser monter les passagers ne portant sa colère. Au Moyen Âge, on avait pas de masque. multiplié les processions à saint SéCar les masques, déjà, sont utili- bastien, protecteur des pestiférés, sés, masques qui ne sont qu’un des et face au choléra du XIXe siècle, éléments d’une panoplie plus com- un témoin note que « la population plète, telle celle des médecins du de Prades, effrayée, a eu recours à ses XIVe siècle confrontés à la peste ou reliques ; une procession a eu lieu ; les celui de ce « costume préservatif contre hommes y figuraient en grand nombre, le choléra » avec gomme élastique et presque tous avec des flambeaux. Un six aulnes de flanelle enveloppant mal qui répandait la terreur. Mal que le buste, plaque de cuivre sur l’esto- le ciel en sa fureur inventa pour punir mac, poivre et genièvre autour du les crimes de la terre ». cou… En 1918, le grand mot d’ordre Jean-Louis Beaucarnot sera le confinement. Dans les hôpi-

Masque anti-grippe, en septembre 1918. © Exelsior-L’Equipe / Roger-Viollet

Le recensement commenté de Nîmes « Ce jeune homme est joueur, fainéant, il a tout l’air de devenir un mauvais sujet. Il mérite d’être surveillé », « Il a quitté sa femme depuis 8 ans, il est du côté de Paris », « Ils vivent ensemble sans être mariés », « Sa femme décampa il y a 6 ans avec un officier napolitain »... Voici quelques-uns des commentaires surprenants que l’on peut trouver dans le recensement de Nîmes réalisé en 1813.

Une vraie traçabilité des habitants

Ce dénombrement nominatif de la population est atypique pour plusieurs raisons. La première est sa précocité puisque la plupart des autres communes de France n’ont commencé à répertorier leurs habitants qu’avec l’obligation de 1836. La deuxième raison est le nombre d’informations recueillies sur chaque foyer. Il y a tout d’abord un numéro donné pour chaque maison, le nombre de logements que chacune contient et le nom du propriétaire des murs. Pour chaque foyer, en plus des nom, prénom, profession, âge, lieu de naissance et statut marital de tous ceux qui le composent, on trouve leur domicile précédent et leurs « facultés présumées »... Enfin, troisième originalité de ce recensement nîmois, la colonne « Observations » est remplie d’informations dignes des renseignements généraux. Ces commentaires sont écrits de la même plume, de la même main, que le dénombrement de population lui-même. Une vraie « police des mœurs » qui répertorie et « fiche » les habitants. Rares sont les observations qui ne soient pas malveillantes. La plupart d’entre elles concernent la vie intime des habitants de la ville

on apprend que Joseph Martinet, 36 ans, époux de Rosalie Cartinel et père d’une petite Virginie âgée de 16  ans, est « dans le Piémont depuis 10 ans » ; que Pierre Léonard Cambacérès, employé aux droits remis, âgé de 37 ans, père de cinq enfants âgés de 8 à 16 ans qu’il a eu d’Élisabeth Durand, travaille depuis un an à Paris où l’appelle son emploi. Des absences qui peuvent être croisées avec d’autres informations pour donner un tableau de la vie des habitants. Quand il est précisé que Jean Albert Villa, commissionnaire de 46  ans, est « en Espagne depuis cinq ans », alors que simultanément son épouse, Anne Françoise Marestan vit seule avec sa mère, on imagine tout de suite l’abandon dans lequel devaient être plongées les deux femmes.

Les privilégiés… et les autres Certaines annotations montrent le statut privilégié de quelques habitants. Quand il est écrit, par exemple, que Jean Triquet, « maître de langues », célibataire de 40 ans, est logé « en chambre garnie louée par Marie Recouly », on comprend que cette dernière avait les moyens de s’offrir un professeur pour elle ou ses enfants et de lui payer le gîte. Tous n’ont pas la même chance. Quand on lit la mention « il est à l’hô-

pital général », on pourrait supposer un peu d’empathie de la part du scribe. Mais il n’en est rien comme le prouvent les quelques mots en regard de son nom : Claude Gache, 30 ans, « paralysé et imbécile ». Son pauvre père, un veuf de 74 ans, vit seul chez lui dorénavant.

L’œil de la justice

D’autres commentaires, reflet sans doute de ce que toute la population locale savait, laissent imaginer la stigmatisation dont certaines personnes ou familles ont pu être victimes. François Bertrand, par exemple, négociant de 45 ans, est absent lors du recensement. Pourquoi ? Parce qu’il est « au bagne de Toulon, condamné pour banqueroute frauduleuse ». Sa pauvre épouse, Rosalie Barbaroux, contrainte d’élever seule Thérèse, Joséphine, Mélanie et Marin, leurs quatre enfants, n’a pas dû avoir la vie facile… Point de droit à l’oubli pour les habitants de Nîmes. Dans la maison voisine de François Bertrand, notamment, on trouve Joseph Hospitalier, fabricant de 24 ans, dont on apprend qu’il a subi « un jugement de trois mois d’emprisonnement ». Trois mois seulement. Une peine dont on ne saura jamais si elle a été effectuée, et donc purgée, au moment où le commentaire est écrit. Quant à Fran-

Une surprenante mobilité

Certains de ces commentaires n’ont rien de malveillants et même s’ils ont sans doute été écrits à des fins de contrôle, ils nous apportent aujourd’hui de précieuses informations sur nos ancêtres nîmois. Ainsi,

« Il est au dépôt central de détention de Montpellier où il subit un jugement pour fait de vol. Précédemment il en a subi un pour même fait au dépôt central d’Embrun. Il en avait subi un troisième à Nîmes toujours pour vol. On peut dire de cet homme qu’il est voleur de profession ; ou mieux encore qu’il a la manie de voler. »

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méthodes & ressources lu, vu, entendu

çois Pellenc, ouvrier serrurier de 43 ans, « il a essuyé plusieurs visites domiciliaires (entendez perquisitions) et était soupçonné de vol de fer ». Nul ne saura si c’était réel mais la suspicion demeure aujourd’hui. On imagine également la réputation de François Cahuzac, garçon teinturier, qualifié de « tapageur »... Pire encore, même l’expatriation ne protège pas de l’œil réprobateur du zélé fonctionnaire municipal. On apprend par exemple qu’Antoine Bureau le cadet, troisième fils d’un teinturier de Nîmes, « a subi un jugement correctionnel de huit jours de prison à Lyon, depuis cinq ans où il est établi ».Huit jours de prison effectués à 250 kilomètres de sa ville d’origine et dont on conserve encore la trace deux siècles plus tard !

La morale, rien que la morale

Cible principale : incartade le libertinage

Évidemment, aucune n’échappait à la vigilance moraliste du recenseur. Anne Robert, petite couturière de 21 ans, qui vit seule avec Henry « son enfant naturel », « est aussi portée comme fille p….. dans la population mobile ». Tout comme Suzanne Lambert, dite Susette, qui est gratifiée du même qualificatif. Elle élève son fils Pierre Jacques Napoléon, âgé de 4 ans et a mis le plus jeune, Ermence Alphonse, âgé d’un mois, en nourrice à L’Estrade. Les

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maris volages comme les mères célibataires sont ainsi pointés du doigt : l’huissier Jean Reboul, 54 ans, « a quitté sa femme depuis 18 ans, il s’en est allé avec une autre, on croit qu’il est en Espagne ». Marie Lombard, quant à elle, « a quitté la maison et son enfant » (elle a effectivement abandonnée sa fille de 8 ans à son mari vivant lui-même chez ses parents) pour aller vivre « en concubinage avec le sieur Bayle de Beaucaire ». Autre cas qui n’est pas passé inaperçu, celui de Catherine Brunel, servante chez la veuve Decray. Cette dernière élève seule ses sept enfants depuis la disparition de son mari, auxquels il faut ajouter un huitième, François Louis, né des amours coupables de son fils aîné, âgé de 24 ans, et de ladite servante…

Dans la famille Porcher, bien qu’on rassemble dans un même foyer Joachim, âgé de 71 ans, avec Marie Robin, 52 ans, indiquée comme « sa femme » et Pierre Porcher « leur fils », le contenu de la colonne « Observations » explique que Joachim Porcher « n’est point marié avec Marie Robin. Ils vivent ensemble depuis fort longtemps, Pierre est enfant naturel ». Celui-ci, âgé de 24 ans est, quant à lui, « à l’armée depuis 5 ans ».

« Il quitta sa femme il y a 20 ans et s’en fut avec une autre femme. Il est actuellement à Nîmes aux Calquières. Il vit en concubinage avec une autre femme et travaille chez Ferrand, cordonnier. »

La « lessiveuse » Jeanne Bruguier, est inscrite dans ce recensement avec Joseph Aubanel et Jeanne Fabre, ses enfants naturels. La main inflexible écrit sur elle qu’elle « est enceinte (d’un troisième) sans le nommer » et qu’elle « dit se marier avec un nommé François Tiran ». « Ils vivent en concubinage » est indiqué pour Pierre Chastan, faiseur de bas, et Jeanne Marie Massip, couturière. Lui est âgé de 65 ans, elle de 34 ans, ce qui ne devait pas manquer d’agiter les langues du voisinage ! On voit aussi poindre le cléricalisme forcé quand on lit le commentaire dont se trouve affublé Antoine Dufoix, marié mais sans épouse présente à ses côtés. Le recenseur-commentateur écrit de lui qu’il « n’est point encore avec sa femme, n’ayant épousé qu’à la commune ». Autrement dit, un mariage qui ne passe pas devant le curé n’est pas suffisamment structuré...

Entre succès… et pitié

« Marie Poudevigne, veuve Rassias, âgée de 63 ans, vit avec sa fille Rose, 22 ans et sa petite-fille Françoise, 2 ans, enfant naturel. Rose est qualifiée de “Fille publique”. »

Ces informations, négatives et parfois très dures, sont aujourd’hui des témoignages du passé qui nous sont précieux. D’autres, plus positives, le sont évidemment tout autant. On apprend par exemple que le nouvel employé aux contributions, arrivé un mois avant le recensement, vit avec sa femme et leur fille de 11 ans dans un meublé composé de deux chambres garnies mais « il doit incessamment se mettre dans ses meubles ». Jean Fauquier, 18 ans, fils d’un fabricant de bas, est pour sa part « à l’école polytechnique ». Il devait faire la fierté de ses parents ! Et pour qui s’intéresserait à Joseph Foussard, 28 ans, il est précieux de savoir qu’il est « prisonnier de guerre en Angleterre » pour orienter ses recherches. De même pour Jean Deneyroux, 26 ans, qui « vient de se marier à Paris » et qui apparaît dans le recensement auprès des son père

CLIQUEZ SUR

Recensement de Nîmes en 1813 : http://brozer.fr/telearchives/#depot_collections. php?d=1&r=6009&c=2&fn=1

dont il est dit qu’il « doit dans peu aller résider à Paris avec sa femme ». François Dupuy, âgé de 38 ans, devait quant à lui attirer la pitié puisqu’il est « aveugle » avec « une pension de retraite comme militaire ». De même pour Marie Jourdan, femme d’Antoine Barbès, qui vit seule avec André Hortigue, son fils d’un premier mariage, âgé de 20 ans et « bossu » ; avec son nouvel époux, ils « se sont quittés depuis trois semaines ». Ces focus ne sont qu’une infime partie des annotations que comporte le recensement de Nîmes pour l’année 1813. Vous pourrez le constater en consultant le registre original, mis en ligne sur la plateforme collaborative Brozer. Au-delà de leur aspect fort désobligeant pour quelques-unes des familles, ils nous montrent que nos ancêtres n’étaient pas aussi « sages » qu’on pourrait l’imaginer ou qu’ils pourraient le paraître à la lecture des registres classiques. Il faut sans doute en conclure qu’en termes d’écarts à la morale ou à la loi... nous n’avons rien inventé ! Pierre-Valéry Archassal

Les archives collectives du CAAPC

Si le Centre des archives de l’armement et du personnel civil (CAAPC) dispose bien de dossiers individuels, déjà évoqués ici (1), cette entité du Service historique de la Défense (SHD) basée à Châtellerault (Vienne) conserve de nombreuses archives collectives (fiches d’embauche, registres matricules, etc.), auxquelles le généalogiste saura recourir pour collecter quelques éléments de biographie sur un ouvrier ou une ouvrière. Cependant, autant l’accès aux documents individuels est simplifié par l’utilisation de la base AGAPé, autant la recherche d’un ancêtre dans les archives collectives risque d’être parfois un peu plus compliquée. Il n’est plus question d’une simple recherche nominative. Les inventaires détaillés, dressés établissement par établissement, permettent toutefois d’accéder à cette mine en repérant les registres chronologiques ou les éventuels fichiers. Et ces instruments de recherche apportent plus au chercheur que de simplement lui signaler l’existence de sommiers et la cote des documents. Avec en préambule l’historique des établissements, ils lui fournissent des éléments de contexte. Ils lui permettent de brosser une toile de fond et de comprendre les conditions de travail de l’ancêtre. Par exemple, s’il est important de connaitre la nature du travail effectué à la poudrerie de Bergerac, le volume de la production et l’évolution des effectifs, il est encore plus intéressant de savoir que la main d’œuvre féminine pendant la Grande Guerre était essentiellement composée de Bretonnes (série 2 G 2, fonds 2013 ZO 2, répertoire numérique n° 1048). Elles y côtoyaient des réfugiés français et belges mais aussi des travailleurs annamites, grecs et portugais. La poudrerie avait son épicerie et sa boulangerie, un hôpital, plus trois crèches et une garderie. Ainsi l’analyse attentive de l’inventaire fournit de quoi enrichir une histoire individuelle au-delà de la stricte généalogie et compense la relative maigreur des mentions portées aux registres consultés. Car effectivement ces archives collectives sont peu bavardes. Mais au moins elles permettent de fixer une chronologie de la vie professionnelle de l’ancêtre, de son entrée à sa sortie de l’établissement, avec parfois des informations sur le passage antérieur dans une autre manufacture ou sur sa spécialisation. Bien entendu cela implique d’avoir déjà trouvé l’indice (l’époux dit « armurier » dans un mariage célébré à Saint-Etienne…), mais ça c’est le principe même de la généalogie. Et puisque tous les inventaires ne sont pas encore disponibles sur le site internet du SHD, si vous connaissez l’établissement dans lequel l’ancêtre a été employé, vous pouvez demander au Centre l’instrument de recherche au format PDF. Vous pourrez repérer les cotes pertinentes et ainsi préparer votre séance de travail. ___ Jérôme Malhache 1) Armement : la base nominative AGAPé, Jérôme Malhache, La Revue française de Généalogie n° 245, p. 50.

Marie Jourdan, femme d’Antoine Barbès, qui vit seule avec André Hortigue, son fils d’un premier mariage, âgé de 20 ans et « bossu ».

Centre des archives de l’armement et du personnel (CAAPC), 211 Grande rue de Châteauneuf, CS 50650, 86106 Châtellerault Cedex. Tél. : 05 49 20 01 47, courriel : [email protected]

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boîte à outils grand angle

Les logiciels et applications  Made in France COCORICO. Le Made in France a le vent en poupe dans tous les domaines. Jean-Yves Baxter vous a donc établi une liste, non exhaustive mais la plus complète possible, des logiciels de généalogie développés en France par des éditeurs ou des particuliers. Ancestris

Ancestris est un logiciel complet et gratuit de généalogie disponible pour Windows, Mac et Linux. Il permet de créer des arbres généalogiques avec un nombre illimité d’individus, d’importer et exporter des fichiers Gedcom, de faire des statistiques et d’imprimer toutes sortes d’arbres et de documents. L’installation et l’utilisation sont faciles mais en cas de problème, sachez que vous disposerez d’une assistance gratuite et réactive des bénévoles et de la communauté des autres utilisateurs. Le logiciel est régulièrement mis à jour.

Ancestrologie

Arbre-o-matic est un générateur d’éventail généalogique en ligne, à partir d’un fichier Gedcom, proposant de nombreuses options d’affichage, l’impression et le téléchargement. De nombreuses options sont disponibles : format des dates, affichage des dates invalides, affichage des mariages, ordre d’affichage des noms, masquage des contemporains, nombre de générations, couleurs, etc. L’auteur précise que le modèle est inspiré de Geneanet. La dernière mise à jour date de 2019. Gratuit arbre.app

www.ancestris.org

ArchivActe

Ancestrologie

I RFG n° 247 I avril I mai 2020I

gratuit

www.ancestrologie.org

Auteur : Florian Cassayre

gratuit

50

Auteur : Philippe Cazaux-Moutou

Arbre-o-matic

Auteur : développé par une équipe de généalogistes amateurs

Ancestrologie est un logiciel gratuit qui présente les fonctions essentielles telles que la gestion d’une base de données généalogiques, l’élaboration d’arbres généalogiques et différentes possibilités d’impression. Vous devez vous enregistrer (gratuitement) pour débloquer et pouvoir ajouter plus de trois événements et plus de deux enfants par individu, ainsi que pour activer certains modules d’impression. Des extensions sont disponibles pour ajouter des fonctionnalités au logiciel : CreationWeb pour créer des pages HTML pour un site web personnel, AncestrArbres pour générer des arbres graphiques et paramétrables, et Cassini Vision pour visualiser des cartes de Cassini.

La dernière mise à jour date de 2015.

Ancestris Arbre-o-matic

Arbre-o-matic Arbre-o-matic

ArchivActe est un logiciel de relevé d’actes d’état civil, paroissiaux, notariaux et tous autres fonds. Il permet la saisie des informations essentielles contenues dans les actes ainsi que la retranscription partielle de ceux-ci, le référencement de ces actes, l’identification des sources, la recherche multi-critère, l’impression sous forme de tables ou de fiches, la reconstitution de tables de type décennal virtuelles par ordre chronologique ou alphabétique, et un travail collaboratif grâce à des fonctions d’import-export et de suivi de la saisie et des modifications. Par le même auteur que le logiciel Famille. La dernière mise à jour date de 2014.

Parmi les fonctions spécifiques proposées, vous trouverez le fonctionnement autonome sur clé USB, la recherche sur code SOUNDEX, un module de cartographie (géo-références France, Belgique et Québec) avec fonction GPS, la recherche de parenté entre deux personnes et de consanguinité dans les ascendances.

Auteur : Alain Besson

Gratuit www.cap-genealogie.com

Champollion

Champollion est un logiciel d’aide à la saisie de transcription de documents d’archives avec de nombreuses fonctionnalités : collecte des documents historiques numérisés, visualisation du document sur lequel vous travaillez mais aussi de ceux déjà traités ou en attente d’être traités, traitement d’image afin de compenser les défauts, annotation directe de vos documents, numérotation des lignes, prise de notes à la volée, classement, référencement, impression, etc. Une version d’évaluation limitée à 10 jours d’utilisation peut-être téléchargée sur le site. La dernière mise à jour date de 2017. Auteur : Christophe Marin

Elie

ELIE

Famille

48,50 € www.cap-genealogie.com

Généamania est un logiciel fonctionnant directement dans un navigateur web (Internet Explorer, Mozilla Firefox, Google Chrome, Opera, Apple Safari, etc.). Vous pouvez donc l’utiliser quel que soit votre système d’exploitation. Notez bien que l’intégralité de vos données généalogiques sera malgré tout stockée sur votre ordinateur personnel. Généamania permet, si vous souhaitez, de publier vos données en ligne mais c’est une option facultative et volontaire (cliquez sur le bouton Votre site gratuit sur la page d’accueil du site Internet pour en savoir plus). Lorsque vous naviguez dans votre arbre généalogique, le Menu rapide est toujours disponible en haut à gauche de l’écran et des icônes sont disponibles en haut à droite pour accéder directement à des fonctions telles que la modification de la personne en cours de visualisation, l’affichage d’un arbre d’ascendance ou de descendance, l’ajout rapide d’un conjoint, d’un frère ou d’une sœur, etc. La dernière mise à jour date de 2018. Auteur : Jean-Luc Servin gratuit

www.geneamania.net

Geneanet Upload

Éditeur : MCS Logiciels

Gratuit www.mcs-gen.com

Famille

Famille est un logiciel complet fonctionnant sous forme de fenêtres.

Auteur : Alain Besson

Généamania

 9,90 € (téléchargement) ; 3 44,90 € (sur clé USB) www.champollion2.com

Logiciel complet, ELIE fonctionne sous forme de fenêtres et propose un générateur d’arbres généalogiques selon seize modes de présentation différents, un gestionnaire de photos et de galeries de portraits avec un outil de création de zones de survol documentées dans les photos, un moteur de recherches multicritères, un outil de comparaison et fusion de deux dossiers (arbres généalogiques) ou de deux fiches (individus), ainsi que différents outils statistiques et d’analyse. Le logiciel est régulièrement mis à jour.

Une version d’évaluation gratuite limitée à 30 jours d’utilisation peut être téléchargée sur le site Internet. La dernière mise à jour date de 2017.

Généamania

Lorsque vous importez un fichier Gedcom sur Geneanet, seules les données individuelles et familiales sont traitées. Geneanet Upload est un logiciel à installer sur votre ordinateur pour envoyer automatiquement, à partir d’un fichier Gedcom, toutes les photos et tous les documents d’archives liés à votre arbre généalogique dans votre compte Geneanet. Il vous permet en même temps d’actualiser

I avril I mai 2020 I RFG n° 247 I 51

boîte à outils grand angle

Trois questions à Jean-Yves Baxter

très facilement votre arbre généalogique. Lors d’une mise à jour, seules les nouvelles photos et les nouveaux documents d’archives sont envoyés. La dernière mise à jour date de 2018. Éditeur : Geneanet gratuit

www.geneanet.org/product/upload

GeneAPP

Autre logiciel complet, GeneAPP permet de créer des arbres généalogiques avec un nombre illimité d’individus, la gestion des fichiers liés à la personne en cours (images, photos, texte, et tout autre format de fichier), la fusion de deux fiches individuelles ou de deux fichiers Gedcom. De nombreux arbres et listes peuvent être générés : arbre et liste d’ascendance, liste de descendance par branche ou par génération, liste d’actes selon critères, étiquettes à coller pour faire un arbre personnalisé, statistiques, livre des familles au format RTF, pages HTML pour publier votre histoire familiale sur votre site web personnel, et bien d’autres. Une version d’évaluation limitée à 100 individus ou 100 actes peut-être téléchargée sur le site. La dernière mise à jour date de 2019.

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I RFG n° 247 I avril I mai 2020I

Comment choisir tel ou tel logiciel pour son travail généalogique ? Concernant les logiciels complets qui proposent à peu près les mêmes fonctionnalités, le choix s’appuie principalement sur des critères d’esthétique et de confort personnel, sans oublier les fameuses « querelles de chapelles » ! Pour les utilitaires offrant des options supplémentaires, le choix se fait en fonction des besoins de chacun mais encore faut-il avoir connaissance de l’existence de tels utilitaires et c’est l’intérêt de cette sélection.

Quelle est la différence entre les logiciels français et les logiciels étrangers ? À l’étranger, les logiciels complets les plus importants du marché sont édités par les principaux sites de généalogie en ligne. Hormis le fait qu’ils sont totalement synchronisés, ils proposent des options propres à la recherche généalogique de ces pays. Si vos ancêtres sont majoritairement originaires de France, il est conseillé d’utiliser un logiciel ou un site français, ne serait-ce qu’en termes de protection des données.

Généatique

Généatique est un logiciel complet de généalogie qui vous assistera dans vos recherches et dans la mise en forme de votre histoire familiale de la saisie à l’impression.

Auteur : Pascal Pariset

clé de débridage : 50 € ; mise à jour : 20 € ppariset.free.fr/index.php? category/GeneAPP

Jean-Yves Baxter est l’auteur de la sélection des logiciels utiles au généalogiste, publiée avec le horssérie annuel Internet & Généalogie. Dans l’édition 2020, il a référencé 519 logiciels.

Quelle est la tendance des logiciels français ? Aujourd’hui, avec les « poids lourds » du secteur des logiciels complets et les sites de généalogie en ligne, il serait difficile de trouver sa place avec un nouveau logiciel donc la situation est à peu près figée. En revanche, dans le domaine des utilitaires, à installer sur un ordinateur ou sous forme d’application mobile, les idées ne manquent pas et toutes les nouveautés trouvent leur public auprès de la communauté des généalogistes.

Généatique

Parmi les nombreuses nouveautés de la version 2020 de Généatique, citons une aide à la transcription de vos actes, un outil de saisie des registres matricules, la recherche par événement, l’ajout direct d’un événement, la copie d’événements depuis la fiche d’une personne, la personnalisation des catégories de notes d’événement, la visualisation de l’arbre depuis la carte des migrations, la possibilité de revenir rapidement à une recherche dans les archives, à la carte géographique des migrations ou aux statistiques depuis la fiche de la personne, la saisie directe de la date du décès ou de l’inhumation lors de l’ajout des frères et sœurs ou de l’ajout des enfants, l’arbre généalogique descendant... Une version d’évaluation gratuite sans limite de temps mais limitée à

50 personnes (le nombre est illimité si vous importez un fichier Gedcom) peut-être téléchargée sur le site. Éditeur : CDIP version Classique (500 pers.) :  € ; version Classique 1500 25 (1500 pers.) : 85 € ; version Prestige (nombre de pers. illimité) : 130 €

GeneWeb

www.geneatique.com

d’arbres, listes et tables. Le moteur de recherche de Geneweb est très évolué et avec un peu d’entraînement, vous prendrez la mesure de son efficacité. Enfin, vous trouverez une aide très précieuse de la communauté des utilisateurs en allant sur le site de Geneanet, dans le forum Discussions généalogiques > Logiciels de généalogie > Geneweb. La dernière mise à jour date de 2017

Avec l’application mobile Généatique, vous pouvez emporter votre généalogie dans votre poche, la visualiser et la modifier. Un système de synchronisation via les serveurs web de l’éditeur offre la possibilité d’avoir vos données à jour sur tous vos matériels. L’application dispose d’une option Premium qui permet de modifier des fiches pour les généalogies de plus de 100 personnes et d’accéder à l’index des lieux.

Auteur : Daniel de Rauglaudre gratuit

play.google.com/store/apps/  details?id=com.cdip.geneatiqueMobile apps.apple.com/fr/app/  mes-arbres-genealogiques/ id465916559

geneweb.tuxfamily.org/wiki/ GeneWeb

Heredis

Heredis est un logiciel complet avec lequel vous pouvez créer votre arbre généalogique, insérer et documenter des photos de famille et des documents d’archives, imprimer et partager votre généalogie, et bénéficier de nombreux outils pour la saisie et la gestion de vos recherches. La version 2020, dernière en date, propose des nouveaux outils de géo-

GeneWeb

L es utilisateurs de Geneanet connaissent bien GeneWeb, parfois sans le savoir, puisque ce logiciel constitue le moteur de l’interface texte du site. Logiciel de généalogie complet doté d’une interface web, utilisable aussi bien sur un ordinateur non connecté au réseau qu’en service web, Geneweb est un logiciel qui a fait ses preuves et qui est considéré comme étant le plus rapide et le plus stable du marché pour les très gros fichiers généalogiques. Vous pourrez gérer un un grand nombre d’événements personnels et familiaux, et éditer de nombreux types

localisation des lieux de vie de vos ancêtres avec la possibilité de rechercher précisément une subdivision, d’en apprendre davantage sur la densité de population et la superficie de la commune, d’étendre vos recherches aux communes limitrophes, et de visualiser immédiatement la répartition des individus de votre fichier. Elle propose aussi deux nouveaux modèles de listes paramétrables (sources et lieux) avec la possibilité de choisir la couleur d’affichage pour les hommes, les femmes, la lignée Sosa et les implexes, d’afficher et renommer vos modèles, et de renommer l’intitulé des colonnes. Enfin, un nouveau thème appelé « bleu nuit » est spécialement proposé pour limiter la fatigue oculaire. Une version d’évaluation gratuite sans limite de temps mais restreinte à 50 individus peut-être téléchargée sur le site Internet. Éditeur : Heredis scoparl version Standard : 39,99 € ; version Pro : 99,99 € (voir détails sur le site Internet)  v ersion Pro uniquement : 99,99 € www.heredis.com

Avec Heredis, vous pouvez aussi emporter votre généalogie partout où vous allez en installant les applications mobiles gratuites pour Android ou iOS. Les informations que vous saisissez sur votre mobile ou votre tablette sont synchronisées avec le logiciel Heredis installé sur votre ordinateur de bureau ou portable, et réciproquement, ce qui vous permet d’avoir une généalogie à jour où que vous soyez.  lay.google.com/store/apps/ p details?id=com.bsdconcept. heredis2020 apps.apple.com/fr/app/  heredis/id527197510

Heredis

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boîte à outils grand angle Hier et Aujourd’hui

Grâce à l’application mobile (Android et iOS) gratuite Hier et Aujourd’hui, vous êtes invités à découvrir villes et villages de façon tout à fait ludique et surprenante ! Si vous avez activé l’option de géolocalisation automatique sur votre mobile, des cartes postales anciennes du lieu où vous vous trouvez vous sont proposées, et vous pouvez superposer les vues d’hier et d’aujourd’hui. Vous pouvez aussi enrichir vous-même la collection de photographies superposables en sélectionnant une carte postale ancienne et en photographiant la même vue sous le même angle. L’interface vous montre la carte postale ancienne par transparence pendant que vous prenez votre photo. À noter que la collection de photographies superposables est aussi consultable sur le site Geneanet. La dernière mise à jour date de 2019. Éditeur : Geneanet

 play.google.com/store/apps/  details?id=org.geneanet. vuesHier  apps.apple.com/fr/app/  geneanet/id1036171202

Sauvons nos tombes

Les tombes, et les informations qui y sont inscrites, finissent toutes par disparaître un jour. C’est pourquoi Geneanet a créé le projet Sauvons nos tombes. Une application connectée aux bases d’ancêtres de Geneanet grâce à laquelle chacun peut facilement photographier des cimetières entiers (ou partiels). D’un simple clic et grâce à un accès wifi, synchronisez les photos de votre smartphone avec Geneanet, elles seront automatiquement publiées sur le site Internet. Le relevé des noms peut alors commencer grâce à la participation de tous les internautes. La dernière mise à jour date de 2018. Éditeur : Geneanet 

play.google.com/store/apps/ details?id=org.geneanet. sauvonsTombes

 apps.apple.com/fr/app/ geneanet/id925283154

VisuGed

À partir de votre fichier Gedcom, VisuGed offre de nombreuses fonctionnalités : contrôle de cohérence, fusion de données, analyse, impression, export, etc. Des outils satellites offrent la possibilité de rechercher les anniversaires du jour, d’importer un fichier au format texte décrivant une généalogie pour créer un fichier Gedcom, d’indexer et de publier des relevés simplifiés, d’indexer des actes paroissiaux et d’état civil disponibles en ligne, de faire des calculs sur les dates, etc. La dernière mise à jour date de 2020. Auteur : Jean Chabaud

 gratuit  www.visuged.org

WinAncêtre

Le but de WinAncêtre n’est pas de gérer des fichiers généalogiques mais de construire des graphiques de toutes sortes à partir d’un fichier Gedcom : des arbres d’ascendance individuels et familiaux, des arbres de descendance, des listes et tableaux de toutes sortes, des frises chronologiques individuelles et d’ascendance, des cartes de localisation et de migrations, ainsi que de nombreuses statistiques. Les fichiers sont générés au format PDF. Une version d’évaluation sur laquelle les graphiques sont marqués et les pages sont de dimension fixe peutêtre téléchargée sur le site. La dernière mise à jour date de 2019. Auteur : Martin Rayrolle

licence d’utilisation : 32 € www.winancetre.com

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boîte à outils lu, vu, entendu

Les antisèches de Geneafinder

Dans l’actuelle édition du notre hors-série annuel qui recense les sites indispensables à la généalogie sur Internet, nous avons indiqué pour chaque département la référence aux « antisèches » de Geneafinder. Ces pages dédiées à la recherche des ancêtres par département recensent pour chacun les sites officiels ou personnels, les bases de données, les images et cartes postales anciennes mais aussi les sites consacrés à l’histoire ou la géographie locale, bref toutes les ressources utiles à l’historien local et au généalogiste. Tous les territoires ne sont pas encore couverts par ces mini-encyclopédies départementales mais la collection se complète régulièrement au rythme de plusieurs nouvelles chaque mois comme pour la Haute-Saône, la Saôneet-Loire, la Réunion, la Guadeloupe ou encore la Martinique qui viennent d’être mises en ligne. L’ensemble est accessible sur le blog de Geneafinder, sans inscription préalable, et régulièrement actualisé. ___ P-V.A.

https://geneafinder.com/blog

Le projet Recensements

Le projet Recensements vise à indexer les recensements disponibles en ligne sur les sites des Archives départementales, de 1836 au début du XXe siècle. En priorité, c’est l’année 1911 qui a été choisie afin d’avoir une vision complète de la France à cette date, à l’orée de la Première Guerre mondiale, ce qui n’empêche bien sûr pas de dépouiller d’autres années. Les données sont ensuite intégrées aux bases de Geneanet et sont accessibles gratuitement comme tous les projets collaboratifs. L’Ardèche devrait être le premier département indexé, suivi par la Charente. ___ P-V.A. https://fr.geneawiki.com/index.php/Projet_Recensements

Du nouveau pour les naturalisations

Les Archives nationales ont amélioré leurs fiches didactiques concernant les dossiers de naturalisation. En effet, la recherche dans ces fonds est souvent complexe et la procédure varie en fonction de la période. Dans une mise à jour récente, un lien a notamment été ajouté à la fiche Vous recherchez un dossier de naturalisation ?, concernant la période 1803-1813 (même s’il est indiqué 1789 pour le début de la collection, cette date est sujette à caution). Ce lien mène directement à l’instrument de recherche qui présente les 7 000 fiches numérisées relatant les naturalisations de l’époque. Il n’est donc plus nécessaire de se rendre à Pierrefitte où les documents étaient consultables sous forme de microfiches puisqu’aujourd’hui ces fiches se consultent en ligne. Pour une période plus récente, qui va de 1931 à 1948, les décrets qui manquent encore en ligne pourraient être disponibles dès cet été, représentant 78 000 nouvelles vues. ___ P-V.A. Les fiches didactiques : : www.archives-nationales.culture.gouv.fr/fr/web/guest/ dossiers-de-naturalisation Les documents numérisés : www.siv.archives-nationales. culture.gouv.fr/siv/rechercheconsultation/ir/consultationIR. action?formCaller=&irld=FRAN_IR_057788&gotoArcivesNums=true& defaultResultPerPage=15&frp,tOr=&optionFullText=ET&fullText=&udld=& conslr=&details=false&page=1&auSeinIR=true

EN BREF Portail communal de Vendée

Ouvert en 2015 avec 80 pages communales, le « Portail communal » des Archives de la Vendée couvre désormais toutes les communes du département. Il permet au chercheur de disposer de toutes les ressources sur l’histoire d’une commune en un clic : • collections numérisées (état civil, délibérations municipales, recensements de population, cartes postales, cadastre, cartes et plans, bulletins paroissiaux...) ; • inventaires des archives communales ; • bases de données collaboratives intéressant l’histoire et le patrimoine local : dictionnaires historique, biographique et toponymique... www.archives.vendee.fr/Clefs-pour-larecherche/Portail-communal

Les bases Mémoire des hommes en open data

Les bases de données de Mémoire des hommes sont désormais en open data, comme le prévoit la loi Lemaire de 2016. Elles sont actuellement au nombre de 15, toutes téléchargeables en CSV et librement réutilisables. www.memoiredeshommes.sga. defense.gouv.fr

BDnF, la fabrique à BD

La Bibliothèque nationale de France a innové là où on ne l’attendait pas... Son site Internet propose une application à télécharger, « BDnF », qui permet de réaliser des bandes dessinées, des romans graphiques ou tout autre récit mêlant illustrations et textes.Décors d’opéra du XIXe siècle ou photographies d’Eugène Atget, personnages mystérieux extraits de manuscrits médiévaux enluminés ou d’affiches de la Belle Époque sont autant de ressources iconographiques qu’il est possible d’utiliser au côté de ses propres dessins ou photos. Destinée en premier lieu au public scolaire, enseignants et élèves, l’application a séduit de nombreux généalogistes pour mettre en images certains moments de la vie de leurs ancêtres. BDnF est disponible gratuitement sur ordinateur, tablette et dans une forme simplifiée sur mobile. https://bdnf.bnf.fr

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boîte à outils lu, vu, entendu EN BREF

L’améliorateur de photos Remini

Archives-departementales.com C’est une sobre page, sans fioriture ni sommaire complexe : le site Archivesdepartementales.com est un index tout simple mais très pratique des archives en ligne. À partir d’une carte de France découpée en départements ou d’une liste minéralogique, cet annuaire vous mène directement aux pages des archives numérisées consultables en ligne sur tous les sites départementaux mais aussi de quelques pays étrangers (en fin de liste). Une adresse à inscrire dans son répertoire qui retient pour nous toutes les autres... www.archives-departementales.com

Remini est une application pour smartphone qui permet d’améliorer la netteté d’une photo ancienne. Elle a séduit de nombreux généalogistes qui se déclarent « bluffés » par les résultats. Dans le même temps, elle suscite un débat de fond sur la véracité du détail. En effet, une photo floue reste une photo floue et l’impression de netteté que donne une image après son traitement par Remini n’est qu’une création artificielle de détails. Comme pour la colorisation de photos noir-et-blanc, il y aura donc toujours autant d’adeptes que d’opposants au principe. Sans abonnement, vous disposez chaque jour de trois crédits gratuits pour traiter des photos et celles-ci sont ensuite téléchargeables sans aucune marque ni filigrane. Alors, faitesvous une idée vous-même en l’essayant ! Attention, selon les avis déposés par des utilisateurs, certains d’entre eux n’ont pas réussi à faire fonctionner Remini sur leur téléphone ou ont rencontré des difficultés à s’en servir. ___ P-V.A.

Indexation des tables décennales du Jura

Quand les tables décennales sont reliées par canton ou arrondissement, il est parfois difficile de retrouver les pages consacrées à la commune qui nous intéresse. C’est pourquoi la section de Lons-le-Saunier du Centre d’entraide généalogique de Franche-Comté (CEGFC) a réalisé un index destiné à accéder directement aux pages des communes présentes dans les tables de la période comprise entre 1803 et 1942 sur le site des Archives départementales. Téléchargeable au format PDF par lettre initiale de nom de commune, cet index comporte des liens en fonction de chacune et de l’époque. Il précise en outre si la commune a été rattachée à une autre ou si les tables sont manquantes pour une période donnée. http://archives39.fr/Aides-a-la-recherche/ p115/Indexation-des-communespresentes-dans-les-tables-decennales-detat-civil

https://apps.apple.com/ us/app/remini-photoenhancer/id1470373330

https://play.google.com/ store/apps/details?id=com. bigwinepot.nwdn. international

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Un test grandeur nature de Remini sur le portrait de mon arrière-grandpère.

La Drôme améliore son site Internet

Le site des Archives départementales de la Drôme offre de nouvelles fonctionnalités qui optimisent la recherche et l’exploitation des ressources : • des formulaires de recherche plus attrayants, offrant plus de possibilités d’accès aux inventaires et aux images numérisées ; • un mode de navigation « à facettes » permettant de préciser un résultat de recherche ou de rebondir sur une

nouvelle recherche ; • une visionneuse d’images plus simple d’utilisation ; • la possibilité de télécharger les images et documents mis en ligne ; • des permaliens pour toutes les pages du site, permettant d’assurer un meilleur accès aux contenus depuis des pages extérieures. De nouvelles ressources sont également en ligne : des compléments d’état civil, ainsi que 300 nouveaux registres de notaires numérisés. Dans les semaines à venir, d’autres contenus culturels, instruments de recherche et documents numérisés viendront enrichir le site. https://archives.ladrome.fr

Accès à l’état civil numérisé du Bas-Rhin

Devant les difficultés de nombreux internautes à se connecter au site des Archives départementales du Bas-Rhin et à consulter les documents numérisés issus de l’état civil, le dépôt a rédigé un didacticiel qui résout deux problèmes rencontrés majoritairement : – rétablir l’affichage de la liste des communes ; – contourner la demande d’authentification. Les méthodes présentées dans cette page devraient faciliter l’accès aux images pour tous. http://archives.bas-rhin.fr/actualites/ acces-a-l-etat-civil-numerise

Pyrénées-Atlantiques : refonte d’e-archives

Le site de consultation des archives numérisées pour les PyrénéesAtlantiques, appelé « e-archives » a été entièrement revu. Nouveau graphisme, plus dynamique et explicite, menu réaménagé et surtout visionneuse d’images plus ergonomique et rapide. L’objectif des concepteurs de cette dernière est d’offrir un confort de consultation plus grand avec la possibilité de rotation des images dans les deux sens, le réglage de la saturation, de la luminosité ou encore des contrastes et la possibilité de commenter les impressions. http://archives.le64.fr

Deux photos, une histoire

Ce site est à la fois un outil et une base de données pour comparer des photos anciennes avec des prises de vues identiques de notre époque. Issu d’un projet de recherche de l’Université d’Osnabrück (Allemagne), il permet aux utilisateurs enregistrés de bénéficier de services gratuits pour comparer deux photos et passer de l’une à l’autre pour « voyager dans le temps ».

Tous les internautes (même sans être inscrits) peuvent également parcourir la base de données selon différents critères de recherche et afficher une paire d’images avec une transition animée. À partir du bouton Explorer, situé en bas de la page d’accueil, vous pouvez retrouver des photos du monde entier grâce à un index, des catégories ou tout simplement en zoomant sur la carte située dans la colonne de droite. Lorsque vous avez choisi une vue, elle apparaît avec une barre verticale que vous déplacez avec la souris pour afficher plus ou moins la photo ancienne ou moderne. ___ www.re.photos/fr

FACEBOOK GénéRetouches

Vous avez des vieilles photos de vos ancêtres, de lieux, de paysages ou de monuments, abîmées par le temps ? Ce groupe est fait pour vous. Ils sont quelques-uns à aimer les retoucher, juste pour le plaisir, de manière totalement gratuite. Donc, si leurs compétences peuvent vous être utiles, n'hésitez pas à vous inscrire (2 060 membres). www.facebook.com/ groups/349492565238121

Généalogie photos non identifiées

On a tous déjà eu la chance de retrouver une ou plusieurs photos anciennes chez nos grands-parents, voire un carton complet au fond d'un grenier... Mais comme la plupart des gens à l'époque, ils n'avaient pas pensé à noter chaque nom derrière la photo. Ce qui fait que des centaines de photos restent sans nom dans nos albums. Un jour peutêtre elles seront identifiées grâce à ce groupe ! (2 029 membres). www.facebook.com/ groups/357884488284747

Dans les pas de nos ancêtres photographes & maisons de nos ancêtres

Le concept de ce groupe est simple : il s’agit de reproduire de vieilles photos ou cartes postales en essayant de prendre une pose de là ou a été pris le cliché original. Albums par département ou pays (532 membres). www.facebook.com/ groups/138063883450699

GénéaCrimes

Affaires criminelles et généalogie : grâce à ce groupe retrouvez les crimes, les protagonistes, les histoires, les références des dossiers rencontrés au gré des recherches dans les registres judiciaires ou la presse ancienne (1 067 membres). www.facebook.com/groups/ geneacrimes

Généalogie : recherches militaires

Créé en 2014, ce groupe a pour but de vous aider dans vos recherches sur vos ancêtres militaires ou conscrits. La période couverte va des guerres de la

Révolution jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Vous trouverez ici de nombreux liens vers des sites susceptibles de vous aider. Vous pourrez également poser des questions individuelles (5 019 membres). www.facebook.com/ groups/540441179418335

au roman publié par Roland Dorgelès en 1919, Les Croix de bois, inspiré de l'expérience vécue par son auteur durant la Première Guerre mondiale (4 498 membres). www.facebook.com/ groups/151791354834432

Nos vieilles cartes postales

Si vous faites de la généalogie avec une branche en Loir-et-Cher ou si vous aimeriez découvrir vos ancêtres loir-et-chériens, vous serez les bienvenus sur ce groupe (292 membres). www.facebook.com/groups/ genealogie41

Groupe de partage d’images anciennes de toutes époques (9 826 membres). www.facebook.com/groups/ therienalain

De mémoire d'hommes

Ce groupe public consacré à la Première Guerre mondiale se veut un album virtuel de portraits de combattants (334 membres). www.facebook.com/groups/ dememopiredhommes

Les Croix de bois – 14-18

Généalogie 41 (Loir-et-Cher)

Les Loups de Blois

Groupe dédié à l'histoire locale de Blois et de sa région. Grande et petite histoire y trouvent leur place (1 661 membres). www.facebook.com/groups/ loupsdeblois

Ce groupe a uniquement un but historique. Il n'est en aucun cas une apologie de la guerre. Il fait référence

I avril I mai 2020 I RFG n° 247 I 57

boîte à outils lu, vu, entendu

Un guide pour les disparus de la guerre d’Algérie

EN BREF Cadastre comparé pour les Hauts-de-Seine

Une nouvelle application web cartographique permet une approche différente des plans du cadastre conservés aux Archives départementales des Hauts-de-Seine. Numérisés, redécoupés et géoréférencés, ils ont été assemblés afin de constituer une carte sur l’ensemble du département. Grâce à la juxtaposition avec le cadastre actuel dans sa version la plus récente, cette carte permet une approche renouvelée de ces documents. Il n’est en effet plus nécessaire de passer par des tableaux d’assemblage puisqu’à partir d’une adresse actuelle ou encore d’une référence cadastrale, on peut directement accéder aux plans. Cette application permet ainsi de retracer l’histoire d’une propriété, en renvoyant aux matrices papier conservées aux Archives départementales des Hauts-de-Seine.

Les Archives nationales ont mis en ligne sur le portail France Archives un guide dont l’objectif est de vous accompagner dans vos éventuelles recherches sur les disparitions qui sont survenues durant la guerre d’Algérie (1954-1962). Il est présenté par catégories de disparus, et non par lieux de conservation : Algériens disparus en Algérie, Algériens disparus en France, Français civils disparus en Algérie, Français militaires disparus en Algérie, Harkis et autres membres des forces supplétives de l’armée française disparus en Algérie. Les fonds concernés sont détaillés et des liens mènent à leur description précise. ___ https://francearchives.fr/fr/article/166418920

http://hauts-de-seine.maps. arcgis.com/apps/webappviewer/ index.html?id=e719f9df385041 abb4557bbe44431587

Décès de l’INSEE

© Archives nationales

Localiser un acte de Filae

À partir des résultats d’une recherche dans Filae, lorsque l’on affiche un acte, il suffit de cliquer sur le nom de la commune (situé juste en dessous de la date dans le haut de la colonne de gauche) pour visualiser la localisation de celle-ci sur une carte. Cette fonction est très utile lorsque l’on tâtonne géographiquement pour vérifier des hypothèses en fonction de la région d’origine sur laquelle le généalogiste effectue ses recherches. ___ P-V.A. www.filae.com

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À la liste déjà longue des sites Internet qui présentent les données de l’INSEE concernant les décès survenus en France entre 1970 et 2020 (voir nos précédents numéros), s’ajoute celui proposé par Florian Cassayre. Entièrement gratuit, il permet d’effectuer une recherche dans l’ensemble de la base sur les critères de nom, prénom, éventuellement de fourchette de date et de type d’acte (naissance ou décès). Un autre filtre permet de trier les résultats par ordre chronologique croissant ou décroissant.

C’est sans doute le plus abouti de tous les outils gratuits sur ce sujet. https://arbre.app/insee/

MyHeritage In Color

MyHeritage propose un nouvel outil en ligne de colorisation de photos noir-etblanc. Il suffit de télécharger la photo originale ou de la glisser dans le cadre de la page d’accueil puis d’attendre quelques secondes pour obtenir un résultat tout à fait honnête. Attention, plus il y a de détails identifiables par la machine (visage, verdure, ciel, etc.) plus la fiabilité sera renforcée. S’il faut être inscrit pour bénéficier de ce nouveau service, il n’est pas nécessaire de payer l’abonnement. Le résultat de la colorisation est ensuite téléchargeable sur votre disque dur ou partageable sur les réseaux sociaux. www.myheritage.fr/incolor

Nouveau portail manchot

Les Archives départementales de la Manche, rebaptisées il y a quelques années « Maison d’histoire de la Manche », ont fait évoluer leur portail Internet avec de nouveaux services, un nouveau graphisme et de nouvelles ressources numérisées (le nouveau site Internet est désormais propulsé par la solution Arkothèque). Outre le changement de graphisme et de nouveaux services comme la nouvelle visionneuse, plus fluide et rapide, une fonction d’impression plus ergonomique où l’internaute peut cadrer sa page, une rubrique dédiée à l’histoire communale et un module pour étudier les textes anciens, de nouvelles ressources ont également été mises en ligne : • les recensements de 35 communes (la collection a été sinistrée en 1944) ; • les notices communales des instituteurs de 1913 ; • les registres de délibérations communales anciennes ; • de nouveaux fonds photographiques ; • des nouvelles archives sonores et audiovisuelles (films amateurs, conférences historiques, témoignages…) ; • et progressivement, à partir de 2021, des registres de l’état civil postérieur à 1892. www.archives-manche.fr

| FILAE Bien utiliser les filtres ASTUCE

Nous avons déjà étudié en détail, dans notre numéro 240, comment utiliser le filtre patronymique de Filae. Penchons-nous aujourd’hui sur les autres possibilités offertes par ces outils d’affinage des résultats. Le filtre « Evénements » est très utile pour restreindre les réponses à une catégorie particulière parmi dix. Par défaut, tous les types d’évènements apparaissent. Vous pouvez décocher l’un ou l’autre dans la liste proposée et, pour sélectionner une catégorie unique, survolez la ligne de celle-ci et cliquez sur « Seul » en bout de ligne. Faites ce choix, par exemple, quand vous cherchez strictement une naissance, un décès, une naturalisation ou autre.

2 ans, soit avec une fourchette large de 120 ans (60 ans avant et 60 ans après).

De la même manière, le filtre des lieux reste grisé si votre recherche n’indique aucune commune ni département. En revanche, lorsque vous restreignez celle-ci à une commune, ce filtre vous permet d’afficher les résultats soit uniquement dans la commune, soit dans un rayon de 20 ou 200 kilomètres, soit dans les limites du département de la commune précisée.

Si c’est un département que vous avez saisi pour limiter la recherche, ce filtre « Lieux » ne propose que deux options : soit une limitation au département, soit un élargissement Une autre case, en bas de la liste, est à 200 kilomètres à la essentielle : elle permet de restreindre ronde. encore plus la liste de résultats en ne Le filtre « Sources » conservant que ceux qui concernent limite les résultats aux bases de donun individu comme sujet principal. Si nées de votre choix. vous ne la cochez pas, vous trouverez parmi les réponses des actes qui sont en lien indirect avec votre recherche. Par exemple, si vous cherchez la naissance d’une Silvaine Troubat, sans cocher cette case vous verrez apparaître tous les actes de naissance à ce nom mais aussi les naissances d’enfants dont la mère se nomme ainsi. En cochant la case « Sujet principal uniquement », Notez également que vos préférences seuls les premiers apparaîtront. pour l’utilisation de ces filtres peuvent Le filtre des dates, quant à lui, n’est être mémorisées pour les futures actif que lorsque vous avez lancé une recherches que vous effectuerez en recherche avec l’option « vers » en pré- étant connecté avec votre compte, simcisant une année. Vous pouvez alors plement en cliquant sur la dernière décider d’afficher les résultats soit pour icône de la barre d’outils. ___ Pierre-Valéry Archassal l’année exacte, soit avec plus ou moins

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boîte à outils lu, vu, entendu

PSE :  nouvel outil gratuit de relevés d’actes PSE, la Plateforme de Saisie En ligne, est un outil d’aide à la saisie d’actes imaginé par Nadine Laubin, fondatrice de Généassistance, et destiné aux généalogistes indépendants comme aux associations. Il permet de réaliser des dépouillements de registres sans aucune installation de logiciel sur ordinateur, grâce à une plateforme accessible en ligne depuis n’importe où avec une simple connexion internet. Lorsque vous commencez une nouvelle saisie, vous indiquez les informations concernant votre relevé (nom de la commune, code INSEE, éventuelle paroisse) et vous précisez le type d’actes que vous souhaitez indexer. PSE permet de travailler sur des dépouillements de naissances, mariages et décès et également de recensements.Vous effectuez en-

suite le relevé à votre rythme, en vous connectant pour travailler le temps que vous voulez, autant de fois que nécessaire. Votre dépouillement est stocké en ligne, ce qui permet de se libérer des risques de crash d’ordinateur ou de craintes de mauvaises manipulations. L’accès n’y est évidemment possible qu’à partir de votre compte, avec un identifiant et un mot de passe. Parmi les autres avantages de PSE, remarquons les raccourcis-clavier qui permettent d’augmenter la vitesse de saisie ou une aide en ligne 60

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disponible à tout moment en cas de besoin, sans oublier la suggestion en saisie pour éviter d’avoir à taper les mots en entier. « Parfois les releveurs ne saisissent pas les informations dans les bons champs ou avec la forme souhaitée. Il leur arrive également de faire des fautes de frappe... l’outil permet de limiter ces désagréments grâce aux saisies prédictives. À l’échelle d’un responsable des bases d’un cercle qui doit corriger les fichiers avant de les proposer en ligne, il s’agit de centaines d’heures de traitement économisées », précise Nadine Laubin. Une fois la saisie terminée, le fichier est exportable au format texte avec des points-virgules comme séparateurs de champs. Il peut donc être très facilement importé dans Excel ou LibreOffice. Autre avantage  : la longueur du texte dans les champs n’est pas limitée.De plus, lorsqu’il s’agit d’un relevé effectué pour le compte d’une association, PSE permet de garantir à celle-ci de récupérer les dépouillements en cours même si leur adhérent abandonne

la saisie avant d’être parvenu à son terme. PSE est entièrement gratuit et sa conceptrice s’engage à protéger les données personnelles des utilisateurs, à ne pas les vendre, ni louer ni donner à d’autres sites. L’outil de gestion de compte vous permet à tout moment d’effacer un relevé, modifier vos données personnelles ou encore supprimer votre compte et vos relevés.

Parallèlement, Généassistance développe les sites internet de nombreuses associations et travaille actuellement à la conception d’un outil avancé de gestion des adhérents en ligne que nous aurons l’occasion d’évoquer dans un prochain numéro. P-V.A. https://geneassistance.fr/pse

Le module de saisie d’une naissance se divise en blocs identifiés qui comportent tous les champs nécessaires pour ne perdre aucun détail de l’acte.

boîte à outils les noms de famille par Pierre-Gabriel Gonzalez CHABEYRON Demande de M. Chabeyron L’origine de ce nom de famille pourrait remonter au début du XIVe siècle : en 1313, nous relevons plus de 350 professions différentes dans le précieux Livre des Mestiers dressé sur ordre d’Étienne Boileau, prévôt du Roy. Il nous fait connaître le détail du travail de cette foule d’artisans et de commerçants qui peuplait campagnes, bourgs et cités au Moyen Âge. Comment le nom de famille Chabeyron est-il né ? Entre le Ve et le XIIIe siècle, chacun des habitants de notre pays portait un nom unique, son nom de baptême. À partir du XIIIe siècle, pour différencier les homonymes devenus trop nombreux, on a pu surnommer « Chabreyron », « l’homme qui élevait des chèvres », de l’occitan chabrier, « chevrier » issu du latin capra, « chèvre ». C’est à partir du XVe siècle, au hasard d’une transcription sur un acte de baptême, de mariage ou de sépulture que cet ancien nom de métier s’est transformé en nom de famille héréditaire. Fréquence et localisation : le patronyme Chabeyron se montre très rare en France de nos jours avec moins de 10 foyers. À rapprocher également du nom du lieu-dit « Chabeyron » situé sur la commune de Pélussin dans le département de la Loire. Pour sa part, la forme Chabreyron, semble-t-il originelle de ce patronyme, compte 35 foyers en France de nos jours et elle se montrait déjà bien présente dans la Creuse à la fin du XIXe siècle, département auquel il faut ajouter la Dordogne, la Haute-Vienne et l’ensemble de la région Ile-de-France à la fin du XXe siècle. De toute évidence les patronymes Chabeyron et Chabreyron doivent être considérés comme « monophylétiques ». ___

CHARITÉ Demande de Julien Charité Ancien surnom d’un homme empreint de compassion pour ses contemporains, d’après le latin caritas, issu de carus, «tendresse », « affection », « amour » qui a donné l’ancien français charité, « amour de Dieu et de son Prochain », puis par extension, « générosité envers les pauvres », « repas que l’on donnait aux voyageurs et aux indigents »… Fréquence et localisation : le patronyme Charité

La Charité-sur-Loire est aujourd’hui une « cité du livre et des bouquinistes ». © Photo PGG

compte 40 foyers en France de nos jours. Il se montrait déjà bien présent dans le Doubs à la fin du XIXe siècle, département auquel il faut ajouter les Côtes-d’Armor, le Pas-de-Calais et l’ensemble de la région Ile-de-France à la fin du XXe siècle. Formes proches : Charitat, 65  foyers en France, Haute-Loire, Cher, sans oublier les formes anciennes Carité, 65  foyers en France, Oise, Seine-Maritime ; Caritez, 10 foyers en France, Vosges ; Caritté, 50 foyers en France, Marne, Aube ; Carita, 60 foyers en France, Gard, Indre-et-Loire (origine Portugal), etc. Nota : la cité médiévale de la Charité sur-Loire (Nièvre) s’est construite autour d’un prieuré clunisien fondé en 1107 sous le nom de monasterium caritatis. ___

DABOUT Demande de Michel Dabout Ce lecteur nous écrit : « Le berceau de ma famille d’après les ancêtres identifiés jusqu’à présent se situe dans un secteur compris entre Châteaudun, Orléans, Beaugency et Blois. Une piste m’avait proposé une liaison avec les « about » qui sont des pièces de bois utilisées dans le boisage des galeries de mine  : est-ce possible dans une région comme la Beauce et le Val de Loire ? On m’a également proposé une origine irlandaise ou écossaise (Dabbot par exemple). Pourquoi pas ? Jeanne d’Arc avait bien à ses côtés des troupes.» Selon toute vraisemblance, ce patronyme fait référence à l’homme originaire d’une « terre d’about » qui au Moyen Âge était donnée en garantie d’un héritage. À rapprocher de l’ancien français about, abot, abbout, aboult, habout, haboult, « extrémité qui confine avec une autre », à rapprocher de l’expression « tenants et aboutissants », comme dans : « que

le demandeur pourra faire toutes les choses contencieuses qui se pourront monstrer a l’oeil avec les abouts et tenans » (XVIe siècle). Nous retrouvons des noms de lieux-dits « l’About », « les Abouts » et différentes formes composées en Eure-et-Loire, Gironde, Haute-Loire, Loire-Atlantique, dans la Manche, en Meurthe-et-Moselle, en Moselle, dans l’Oise, dans le Bas-Rhin, la Haute-Vienne et les Vosges. Fréquence et localisation : le patronyme Dabout compte 110 foyers en France de nos jours. Il se montrait présent dans le Loiret et dans une moindre mesure dans le Loir-etCher à la fin du XIXe siècle, départements auxquels il faut ajouter l’Orne, les Côtes-d’Armor et l’ensemble de la région Ile-de-France à la fin du XXe siècle. La forme proche About compte 155 foyers en France et se situe dans sa grande majorité en Lorraine (Meurthe-et-Moselle, Moselle) et en Ile-de-France. ___

DATTAS Demande d’Henri Dattas Ce lecteur nous confie : « Je n’avais pas osé faire cette demande qui m’interroge, quelle est l’origine de mon nom, je suis remonté assez loin, 1720, je le trouve dans le Gers du côté de Masseube, il existe aussi sous les formes Dat, Datas, Dathas, etc. » Ce patronyme nous renvoie à des noms de petites localités de la partie sud-est du Gers, tout d’abord « Dattas », commune de Chélan ; « le Dattas », commune d’Esclassa-Labastide  ; «  Dattas », commune d’Aussos. À l’origine de ces noms de lieux-dits, nous pourrions évoquer l’ancien occitan dat, « pâturage commun ». Fréquence et localisation : le patronyme Dattas compte 55 foyers en France de

Dattas, de dat, « paturage commun ». © PGG

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boîte à outils les noms de famille par Pierre-Gabriel Gonzalez Le roi d’un jour, Leroy toujours ? La France est une République depuis fort longtemps mais nous retrouvons toujours dans nos recherches des milliers de Roy et de Leroy... Explication : au cours du XIVe siècle, dans de nombreux villages en France et dans plusieurs pays européens, un concours annuel était organisé. Il consistait à atteindre plusieurs cibles représentant des oiseaux (des papegais, papegault ou papegays), accrochées en haut d’un mât. Celui des jeunes gens qui au moyen d’une flèche, d’un carreau d’arbalète, et plus tard d’un coup d’arquebuse, touchait l’oiseau le plus petit, et donc le plus difficile à atteindre, était alors déclaré « Roy du papegai » pour un an, jusqu’au prochain concours. Cette gloire éphémère mais bien réelle dans le cadre très fermé d’une communauté villageoise s’est perpétuée comme surnom - « Roy », « le Roy » - (de l’ancien français rei, roy, « roi », issu du latin rex, regis, « souverain »), avant de se fixer comme nom de famille héréditaire. Différentes formes les plus fréquentes : • Leroy, avec 23 100 foyers, ce patronyme occupe le 13e rang des noms les plus fréquents en France. Sa répartition géographique le montre très présent dans les Hauts-de-France et en Ile-de-France. • Le Roy, avec 3 250 foyers, ce patronyme occupe le 521e rang des noms les plus fréquents en France. Sa répartition géographique le montre très présent en Normandie et dans les Hauts-de-France. • Roy, avec 12 350 foyers, ce patronyme occupe le 75e rang des noms les plus fréquents en France. Sa répartition géographique le montre très présent en Poitou-Charentes. Notons qu’il existe également quelques noms issus de papegai (à rapprocher de l’espagnol papagayo, « perroquet ») : Papegay, Papegeay, Papegai, au total 150 foyers, présents dans les Hauts-de-France. Dans le sud de la France, nous retrouvons aussi cet ancien surnom donné au « roi de l’oiseau » avec le patronyme Rey (de l’occitan rei, « roi »). Il est porté de nos jours par 10 800 foyers et occupe le 87e rang des noms les plus fréquents en France. Forme proche : Rei, 130 foyers, Provence. Signalons les formes particulières à l’Est de la France avec Cuny, 1 930 foyers, ce patronyme occupe le 975e rang des noms les plus fréquents en France et se montre bien implanté dans les Vosges et en Lorraine. Forme proche : Koenig, Koënig, Koénig, 1 600 foyers en France, fréquents en Alsace et en Moselle. Tous sont issus de la vieille racine germanique cun, « audacieux », à rapprocher de l’allemand konig, « roi ». Terminons avec un tour des « Roy » et « Leroy » d’Europe : König (Allemagne) ; De Conninck (Belgique et Pays-Bas) ; King, Kings (Angleterre) ; Reyes (Espagne) ; Re, Ré (Italie) ; Kiràly (Hongrie) ; Korol (Russie), etc. ___

nos jours. Il se montrait présent dans le Gers et dans une moindre mesure dans les Pyrénées-Atlantiques à la fin du XIXe siècle, départements auxquels il faut ajouter la Gironde et l’ensemble de la région Ile-de-France à la fin du XXe siècle. Formes proches : Dat, 145  foyers en France, Ariège, Aude, Gers ; Datas, 25 foyers en France, Gers ; Dathas, très rare, moins de 10 foyers en France. ___ 62

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FRANCON Demande de Gérard Francon Notre correspondant s’interroge : « J’aimerais savoir les racines de mon nom. On m’a dit que cela vient des Francs… Clovis ? Que les Francs installés dans le nord sont devenus les François, ceux installés dans le sud les Franco et ceux partis dans le massif central (Haute-Loire), les Fran-

con. Quand à la racine Franc, elle viendrait de la région allemande ...la Franconie …? » À l’origine commune des noms Francon et Françon, nous trouvons des domaines et des lieux-dits ayant appartenu autrefois à un Germain nommé Franconius, « celui qui faisait partie de la tribu des Francs ». À rapprocher des lieux-dits « Francon », « Françon » souvent déclinés dans des formes composées présents dans l’Aisne, les Alpes de Haute-Provence, en Ardèche, dans le Cantal, la Drôme, le Gard, la Haute-Garonne, dans l’Indre-et-Loire, l’Isère, les Landes, en Haute-Loire, dans le Lot, la Nièvre, la Sarthe, le Var. Fréquence et localisation : le patronyme Francon compte 250  foyers en France de nos jours. Il se montrait présent dans la Loire et dans une moindre mesure dans l’Ain, la Drôme, le Rhône à la fin du XIXe siècle, départements auxquels il faut ajouter le Puy-de-Dôme et l’ensemble de la région Ile-de-France à la fin du XXe siècle. La variante Françon, portée par 400 foyers, est également bien présente dans la Loire et les départements limitrophes. ___

Guerriers francs d’après des bas-reliefs d’époque. © Archives PGG

GODARD Demande de Fabien Godard Les imprécisions qui règnent sur les patronymes issus de vieux surnoms germaniques laissent toujours planer une large part de mystère sur leur véritable origine. Par exemple, God-hard (composé des racines God, « divinité » et hard, « dur », « fort »). Ce surnom originel avait donc un sens symbolique qui s’est perdu au fil du temps quand il fut adopté par les familles gallo-romaines. La christianisation aidant, Godhard est devenu un nom de baptême. À partir du XIIIe siècle, ce nom de baptême,

probablement latinisé en God(h)ardus s’est transformé à son tour en patronyme héréditaire sous la forme Godhard, puis sous la forme Godard. À noter que la popularité actuelle de ce nom doit beaucoup à saint Godard. Cet archevêque de Rouen à la fin du Ve siècle, frère de saint Médard, participe à la conversion de nombreux païens et assiste saint Rémi au baptême Clovis, roi des Francs. Fréquence et localisation  : Godard, avec 4  045 foyers, soit environ 11 000 personnes, ce patronyme occupe le 298e rang des noms les plus fréquents en France. Sa répartition géographique le montre présent au dessus de la Loire : Seine-Maritime, Loire-Atlantique, Manche, Yonne, Saône-et-Loire, etc. Autres formes : Godart, 1 500 foyers en France, Hautsde-France, Lorraine ; Godar, 70 foyers en France, Lorraine, Drôme, Isère ; Goddard, moins de 10 foyers en France, Oise. ___

LEBOULANGER Demande de Maximilien Leboulanger Revenons sur l’ancien surnom de l’homme « qui faisait des pains en forme de boules », le « boulanger », un surnom devenu nom de famille héréditaire à partir du XIIIe siècle. À son origine, le vieux picard bol, « boule » qui a donné boulengarius et le vieux français boulengier dont la première trace écrite remonte au XIIe siècle. En 1351, la communauté des boulangers, placée sous le patronage de saint Honoré, était composée de maîtres tameliers et bolengiers. Dans son Livre des Mestiers, Étienne Boileau rapporte : « comme on ne cuisait pas les jours de fête - qui représentaient presque le quart de l’année - les citadins mangeaient rarement du pain frais... le dimanche, jour du Seigneur, la vente n’était pas interdite, mais les boutiques restaient seulement entr’ouvertes... » En ce temps-là, chaque pain devait porter la marque du boulanger qui l’avait confectionné, l’unité de base étant la denrée ou pain du prix d’un denier, l’on faisait aussi le doubleau de deux deniers et le demi-pain ou obole. Par la suite, le verbe boulanger a pris le sens de « mêler », « pétrir », comme dans : « À la plus robuste des servantes donnera charge de boulanger le pain, le paistre et parfaire » (XVIe siècle). Fréquence et localisation : le patronyme Le Boulanger, Leboulanger compte 645 foyers en France de nos jours. Il se montrait présent

dans la Manche, les Côtes-d’Armor à la fin du XIXe siècle, départements auxquels il faut ajouter le Calvados, la Seine-Maritime et l’ensemble de la région Ile-de-France à la fin du XXe siècle. Formes patronymiques proches : Leboulenger, Leboullenger, 570 foyers en France, fréquents en Normandie. Pour mémoire : Boulanger, 6 800 foyers en France, très fréquent dans les Hauts-de-France ; Boulenger, 500 foyers en France, présent en Seine-Maritime, dans la Somme, etc. ___

MALHERBE Demande de Jean Malherbe Le patronyme Malherbe compte 1 525 foyers en France de nos jours. Il se montrait présent dans les Ardennes, le Calvados, la Manche à la fin du XIXe siècle, départements auxquels il faut ajouter la Marne, la Sarthe et la région Ilede-France à la fin du XXe siècle. À son origine, d’anciens surnoms d’hommes qui étaient originaires de lieux-dits « Malherbe » dans le sens de « prairies inondables et/ou à l’herbe peu abondante » Nous retrouvons la cinquantaine de ces lieux-dits répartis sur l’ensemble du territoire avec une mention spéciale pour le Calvados, le Gard, la Gironde, la Manche, les Pyrénées-Atlantiques et le Var qui en comptent plusieurs chacun. L’Histoire a retenu mémoire de François de Malherbe, poète français (1555-1628), premier théoricien de l’art classique et l’un des réformateurs de la langue française. ___

MAZUYER

Fréquence et localisation : le patronyme Mazuyer compte 40 foyers en France de nos jours. Il se montrait présent dans le Rhône, en Saôneet-Loire, en Haute-Savoie à la fin du XIXe siècle, départements auxquels il faut ajouter le Doubs et la région Ile-de-France à la fin du XXe siècle. Son origine se situe dans l’ancien surnom d’un masoier, le tenancier d’une maison, d’une ferme pour laquelle il versait un cens annuel, une redevance en nature. ___

PAOLI Demande de M. Paoli  Le nom de baptême popularisé par le culte de saint Paul (du latin paulus, « le petit ») explique ce patronyme. Saint Paul, apôtre des païens (Ier siècle) : d’abord connu sous le nom de Saul, il persécute les chrétiens en Syrie et c’est sur le « chemin de Damas » qu’une force extraordinaire le terrasse tandis que la voix de Jésus lui dit : « Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu ? ». Converti au christianisme sous le nom de Paul, il parcourt différents pays d’Asie Mineure en prêchant aux païens et écrit ses Épîtres aux Corinthiens, aux Ephésiens, aux Colossiens, etc. Quatorze autres saints et bienheureux portent le nom de Paul. Fréquence et localisation : le patronyme Paoli compte 1 650 foyers en France de nos jours. Il se montrait présent en Haute-Corse et en Corse-du-Sud à la fin du XIXe siècle, départements auxquels il faut ajouter les Bouches-du-Rhône, le Var, le Nord, le Rhône et l’ensemble de la région Ilede-France à la fin du XXe siècle.

Demande d’Odette Raymond  Cette lectrice nous confirme : « J’ai remonté cette branche de ma généalogie jusqu’en 1692 et tous ces ancêtres sont Bressans. Or dans la famille j’ai toujours entendu dire que l’origine était suisse et plus particulièrement du Valais. Est-ce plausible ou s’agitil d’une légende familiale inventée ? » Pour répondre à votre question sur une éventuelle origine suisse, la proximité de la Confédération helvétique avec les départements actuels d’implantation de ce patronyme nous permet de le penser sans pour autant que cette forme soit citée dans les documents qui traitent des noms romans de Suisse (cantons de Genève, du Jura, de Neuchâtel et de Vaud et d’une partie des cantons de Berne, de Fribourg et du Valais).

Portrait de Pascal Paoli. © DR

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boîte à outils les noms de famille par Pierre-Gabriel Gonzalez Pour mémoire : Paul, avec 4 275 foyers, soit environ 11 500 personnes, ce patronyme occupe le 277e rang des noms les plus fréquents en France. Sa répartition géographique le montre partagé entre la Bretagne, le Nord, la Lorraine et la Provence. Le nom en Europe : Paulus (Allemagne)  ; Pauwels (Belgique et Pays-Bas) ; Pauls (Angleterre) ; Pablo (Espagne) ; Paolo, Paolino, Paolillo (Italie) ; Pavlos (Grèce) ; Pawlevski (Pologne) ; Pavelevitch, Pavlov (Russie), Boggossian (Arménie), etc. L’histoire a gardé mémoire de Pascal Paoli, patriote corse (1725-1807), ami de Rousseau et de Voltaire. Bien décidé à obtenir l’indépendance de son pays, il combat successivement les Génois et les Français sans pouvoir parvenir à son but. Il reste un héros absolu sur l’île de Beauté. ___

SAUVÉE

À propos de… Bretécher

En hommage à l’illustratrice Claire Bretécher (1940-2020) : Nom de famille porté par 195 foyers en France dont 145 en Loire-Atlantique. Sa formation s’explique par un nom de lieu-dit d’origine devenu patronyme héréditaire à partir du XIVe siècle. Les « Bretèches » étaient autrefois caractérisées par des murailles fortifiées, du latin attesté au IXe siècle sous la forme brittisca (« fortification à la mode bretonne ») qui Portrait de Claire Bretécher en 1985. © Hannah ASSOULINE / a donné de l’ancien bretesche, « parapet crénelé doté de Opale / Leemage machicoulis », « château de bois qui surmonte les murs », comme dans « Les Damoiselles, estoient montees sus les bretesches que de dras a or batu estoient couvertes » (XVe siècle). À rapprocher de lieux-dits « Bretèche» comme ceux situés dans l’actuelle Loire-Atlantique. Nous dénombrons quatre « la Bretèche » : communes de Fercé, de Louroux-Bottereau, de Notre-Dame des Landes, de Petit-Auverné ; « les Bretèches », commune de Saint-Viaud, « la Grande-Bretèche » et « la Petite-Bretèche », commune de Machecoul ; « la Basse-Bretèche », commune de Notre-Dame des Landes. Autre piste, moins probable, le surnom du « Bretécher », l’homme qui participait à la construction des bretèches. Autre forme patronymique : Brétéché, portée par 290 foyers en France dont 200 en Loire-Atlantique, ce qui confirme s’il en était besoin l’implantation de ces formes patronymiques dans l’ancien pays nantais. ___

Demande de Roger Sauvée  Les origines latines sont à l’honneur avec d’anciens noms de baptême issus du latin salvius dans le sens mystique de « sauvé (du pêché) » Fréquence et localisation : le patronyme Sauvée compte 190 foyers en France de nos jours. Il se montrait présent dans l’Ille-et-Vilaine à la fin du XIXe siècle, département auquel il faut ajouter les Côtes-d’Armor, la Loire-Atlantique, le Morbihan et l’ensemble de la région Ile-de-France à la fin du XXe siècle. Formes proches de même origine : • Sauve, Sauvé, 765 foyers en France, Manche, Var, Somme  ; • Sauvet, 210 foyers en France, Nord, Gard, Aisne ; Sauvet Sauve, Sauvé Sauveur Sauvée Sauvain Sauvat

Salvat

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• Sauveur, 170 foyers en France, Finistère, Pas-de-Calais, la Réunion, etc. Venue d’Italie, même origine : Salvi, 1 080 foyers en France, Doubs, Isère, Jura, etc. et Salvini, 135 foyers en France, Corse du Sud, Bouches-du-Rhône, etc. • Sauvat, 245 foyers en France, Puy-deDôme, Alpes de Haute-Provence ; • Salvat, 695 foyers en France, Pyrénées-Orientales, Aude, Aveyron ; • Sauvain, 90 foyers en France, Côte-d’Or ; • Sauvin, 70 foyers en France, Loire, etc. ___

VANDELER Demande de Jean-Luc Agnes  « Ami, dis-moi quel est ton nom et je te dirai d’où tu viens ». Ce vieil adage populaire est frappé du sceau du bon sens. Ce patronyme fait partie de ces noms dont l’origine fleure bon la Flandre d’autrefois : un hameau, une ferme de première importance, un château fort, un lieu-dit caractérisé par un bois dense ou un bouquet d’arbres, une clairière oubliée, un marais mystérieux ou bien encore le bord d’une rivière paisible. Pour différencier les hommes qui n’avaient jusqu’au XIIIe siècle qu’un nom de baptême, on a surnommé le noble comme le roturier, le chevalier comme le simple paysan du nom de sa terre d’origine. C’est ainsi que le Moyen Âge a vu se développer le surnom de « Laare »,

« Van Laar », « Van Ler », « Van de Ler», pour désigner ceux qui étaient originaires de lieux-dits anciennement caractérisés par une clairière ou bien un terrain marécageux ou encore un côteau boisé. C’est à partir du XVe siècle, au hasard d’une transcription sur un acte officiel, religieux ou civil, selon les anciennes provinces des Provinces Unies des Pays-Bas, du Brabant ou de la Flandre française que ce surnom d’origine s’est transformé en nom de famille héréditaire sous la forme Vandeler… Fréquence et localisation : le patronyme Vandeler compte moins de 10 foyers en France de nos jours. Il se montrait présent dans la Meuse à la fin du XIXe siècle, département auquel il faut ajouter la Marne et l’ensemble de la région Ile-de-France à la fin du XXe siècle. ___ VOS DEMANDES Pierre-Gabriel Gonzalez répond gratuitement aux demandes des organisateurs de cousinades et des lecteurs, curieux de connaître l’histoire de leur noms de famille : l’origine étymologique, la localisation, la fréquence, les différentes variantes, les personnages célèbres… Adressez votre demande (avec vos coordonnées) à La Revue française de Généalogie, 18 rue d’Hauteville, 75010 Paris ou par courriel : [email protected]

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I avril I mai 2020 I RFG n° 247 I 65

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(Algérie). Sa mère : Éléonore BONIFAY, ◗ Rech. rens. sur ma nièce Sabine TISON 1860-1937. Contact : remi.de.vulpil ° 28-10-1966 Toulon (83), fille de [email protected] – Tél. : 06.20.96.32.81 Jacques TISON et Claude Yolande PETITJEAN. Contact : lefranc.mjo@ ◗ Rech. dates et lieux ° x xx Flotar JOUGLA orange.fr † 03-11-1693 Lizac (82) à l’âge de 90 ans. Contact : [email protected]. associations

◗ Rech. familles qui possèdent la même photo pour informations sur la vie militaire de mon grand-père Jean BLACHE (en haut à droite) en 1914-1918 au 102e régiment d’infanterie Champagne Belgique Artois Somme Oise Aisne. Originaire de Saint-Michel-sur-Rhône (Loire). Contact : [email protected]

◗ Cet homme souriant serait mon AGP Jean LESPINASSE ° 1924 Cabans (24) † 1914 Bully-les-Mines (62) x 1863 Condésur-l’Escaut (59) à Marie-Anne HEBERT ou HEBLER. Quelqu’un pourrait-il me le confirmer ? Contact : [email protected].

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◗  Rech. desc. des sœurs Elena et Aleksandra, filles de Nikolaï VALENTINOV-VOLSKI. Elena, épouse de Philippe JB TAREL en 1903 ; Aleksandra, épouse de Charles BOILEAU. Contact : [email protected]

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