Veritable COURS DE MACROECONOMIE ISS 2020 [PDF]

  • 0 0 0
  • Gefällt Ihnen dieses papier und der download? Sie können Ihre eigene PDF-Datei in wenigen Minuten kostenlos online veröffentlichen! Anmelden
Datei wird geladen, bitte warten...
Zitiervorschau

INSTITUT SUPERIEUR DE STATISTIQUE DE KINSHASA FORMATION DES TECHNICIENS SUPERIEURS DE LA STATISTIQUE

(Projet PDS)

MACROECONOMIE

Prof. DR. EKEMBE PULUSI Serge & LOMEMBE KAMBA Jacques

AOUT 2020 1

PROFESSEURS DR. EKEMBE PULUSI Serge & LOMEMBE KAMBA Jacques

PLAN DU COURS DE MACROECONOMIE Chapitre 1. Introduction à l‟analyse macroéconomique Chapitre 2. Fonction de Production Chapitre 3. Fonction de Consommation Chapitre 4. Fonction d‟Investissement Chapitre 5. Monnaie et Politique monétaire Chapitre 6. Equilibre Macroéconomique Chapitre 7. Balance des Paiements Chapitre 8. Equilibre macroéconomique en économie ouverte APPLICATIONS

2

PROFESSEURS DR. EKEMBE PULUSI Serge & LOMEMBE KAMBA Jacques

CHAPITRE 1. INTRODUCTION A L’ANALYSE MACROECONOMIQUE 1.1 . Objet et intérêt de la macroéconomie 1.2 . Objectif du cours 1.3 . Relation entre la macroéconomie et les politiques économiques 1.3.1. Objectifs classiques ou traditionnels 1.3.2. Objectifs moderne „‟ hexagone de la politique économique ‟‟ 1.4. Deux traditions fondamentales de la pensée macroéconomique 1.4.1. Pensée classique  conception générale  principes fondamentaux 

loi des débouchés



la théorie quantitative de la monnaie

 structure d‟un modèle d‟inspiration classique (seulement 3 qui sont modélisés). 

Marché du travail



marché du capital de prêt



marché de la monnaie



marché des biens et services (conditions d‟équilibre restent implicites).

1.4.2. Pensée keynésienne  Conception générale de l‟économie  Principes fondamentaux de la macroéconomie keynésienne 

Principe de la demande effective



Principe de la préférence pour la liquidité

 Politique économique 1.5. Grandeurs de la macroéconomie 1.5.1 Production globale 1.5.2 Taux de chômage 1.5.3. Taux d‟inflation 1.5.4. Taux de change 3

PROFESSEURS DR. EKEMBE PULUSI Serge & LOMEMBE KAMBA Jacques

1.1

Objet et Intérêt de la macroéconomie La macroéconomie a pour objet l‟analyse et l‟explication de l‟évolution des

principales variables économiques agrégées issues de la comptabilité nationale. Elle s‟intéresse à des agrégats tels que la production ou le revenu global, la consommation, l‟investissement, la masse monétaire, etc. elle s‟intéresse également à de soldes importants comme le solde de transactions courantes, de finances publiques ou encore de variables clés telles que l‟inflation, le taux de change ou le taux d‟intérêt. En d‟autres termes, l‟objet de la macroéconomie est la compréhension de l‟activité économique dans son ensemble. L‟analyse et l‟interprétation des mouvements et des interactions entre ses variables doit déboucher sur un diagnostic et sur les recommandations pouvant servir de guide aux autorités ayant la responsabilité de conduire la politique économique. C‟est ce qu‟on appelle « le cadrage macroéconomique ». En effet, suivre les mouvements et les interactions de variables, cadrage macroéconomique. Si le cadrage est maintenu sur la fourchette bien déterminée, il y a équilibre du cadrage macroéconomique par rapport aux projections. En outre, la macroéconomie s‟intéresse à la structure, au fonctionnement et au résultat de l‟économie dans sa globalité. Son objectif principale est d‟expliquer les tendances suivies par les agrégats à savoir le PIB, le chômage, l‟inflation, la balance des paiements, c‟est-à-dire le carré magique. La macroéconomie revêt donc d‟un intérêt crucial car d‟une façon ou d‟une autre, les faits dont traite la macroéconomie influencent ou affectent le bien-être de tous. Etant donné que les résultats obtenus par une économie ou dans une économie sont liées aux politiques économiques mises en œuvre, les problèmes macroéconomiques sont par conséquent constamment au-devant de l‟actualité et jouent un rôle crucial dans les débats politiques. L‟influence des résultats macroéconomiques sur les évènements politiques revêt un intérêt certains durant les campagnes électorales et les tendent à confirmer que les résultats des élections sont biens influencés par la situation économique à travers les principaux indicateurs macroéconomiques qui sont l‟inflation, le chômage et le taux de change économique. La compréhension qu‟on les responsables politiques des facteurs qui déterminent la croissance et les fluctuations est essentielle. Elle leur permet de concevoir et de mettre en œuvre des politiques dont l‟impact sur le bien-être peut-être énorme. Aussi, la 4

PROFESSEURS DR. EKEMBE PULUSI Serge & LOMEMBE KAMBA Jacques

macroéconomie cherche-t-elle le plus clairement possible la façon dont l‟économie fonctionne et la manière dont elle est censée réagir aux politiques particulières et aux divers chocs qui perturbent l‟offre et la demande. La théorie macroéconomique est un ensemble d‟idées relatives au fonctionnement de l‟économie organisée en un cadre cohérant (modèle) et qui sert de fondements à l‟élaboration et de la mise en œuvre des politiques économiques. Remarquons cependant qu‟il n‟y a pas de consensus entre les économistes sur un véritable modèle représentatif de l‟économie et par conséquent, il existe d’importants désaccords sur le rôle et la pratique de la politique macroéconomique. 1.2. Objectif de la macroéconomie L‟objectif de ce cours est d‟analyser la question de la détermination du niveau de l‟activité et de l‟emploi et celle de la politique économique sous l‟angle des imperfections de marché

(concurrence

imparfaite,

information

imparfaite,

frictions,

défauts

de

coordination,…). 1.3. Relation entre la macroéconomie et les politiques économiques La macroéconomie constitue le fondement de toute politique économique dont les objectifs sont repris dans le carré magique de N. KALDOR. Ses objectifs (permettant d‟évaluer la performance macroéconomique) sont les suivants : 

La croissance économique ;



La maitrise de l‟inflation : stabilité des prix intérieurs ;



La réduction du chômage : plein emploi du facteur travail ;



La soutenabilité de la dette : rechercher l‟équilibre des paiements extérieurs.

5

PROFESSEURS DR. EKEMBE PULUSI Serge & LOMEMBE KAMBA Jacques

Le carré magique de Kaldor permet de comparer de façon plus visible les performances économiques d‟un pays par rapport à celles des autres pays ou encore les performances réalisées à une période par rapport aux autres périodes. Il met également en évidence trois relations qui sont très importantes dans histoire macroéconomique, il s‟agit de la courbe de Phillips (proposée par l‟économiste néozélandais Alban W. Phillips, en 1958), la loi d‟okun (Arthur okun , en 1962) et la relation de la demande globale. Il est dit magique puisqu‟en réalité ces 4 objectifs ne peuvent être atteints simultanément. Noter toutefois que c‟est le japon qui s‟en est approché le plus près. La réalisation de ces 4 objectifs est parfois contradictoire ou antimoniques, on parle alors de « dilemme de politique économique ». Ces 4 objectifs sont parfois « contradictoires » ou antimoniques, on parle alors de « Dilemme de politique économique » a. Les règles minimales de rationalité du comportement étatique Les règles de Tinbergen (Il est impossible d‟atteindre simultanément les quatre objectifs théoriques de la politique économique) et de Mundell (Le concepteur de la politique économique dispose de moins d‟instruments indépendants que d‟objectifs). b. Les conflits potentiels entre les objectifs Inflation – chômage : Courbe de Phillips (1958). Évolution du taux de chômage et du salaire nominal en GB entre 1867 et 1957. Relation inversement proportionnelle entre le taux de croissance des salaires et le taux de chômage. La monnaie n‟est pas neutre : les politiques de relance sont une source d‟inflation. Remise en cause par la période de stagflation E.Phelps : il y aurait un déplacement de la courbe de Phillips. 6

PROFESSEURS DR. EKEMBE PULUSI Serge & LOMEMBE KAMBA Jacques

Croissance économique – Équilibre extérieur : Il est difficile de maintenir son solde extérieur en période de forte conjoncture. Les niveaux de demande influent sur les niveaux d‟importations et d‟exportations. La France en 1992 et 1994 ; les États-Unis au cours de la seconde moitié des années 90. Inflation – Croissance : L‟inflation peut stopper plus ou moins rapidement une phase de croissance économique soutenue. L‟effet capacité de l‟investissement (dimension offre). L‟effet accélérateur Aftalion, Clark (1910,1914). La comparaison Zone euro – États-Unis au cours de la décennie 90. Exemple de Dilemme de Politique Economique

Commentaires Réfléchir en économie, c‟est réfléchir en termes de marché. Excès de l‟offre sur la demande malgré la flexibilité du prix crée la crise de surproduction. Les paramètres du marché sont les quantités et les prix. L‟instrument qui permet la réalisation de l‟équilibre est le prix. Le marché joue le rôle d‟autorégulateur grâce aux prix. NB. Actuellement,

les institutions internationales ajoutent encore deux autres

objectifs à savoir la stabilité du système. 1.4. Traditions fondamentales de la pensée macroéconomique Dans la littérature, nous avons deux pensées classiques à savoir la pensée classique et la pensée keynésienne. 7

PROFESSEURS DR. EKEMBE PULUSI Serge & LOMEMBE KAMBA Jacques

1.4.1. La pensée classique La théorie classique est un courant de pensée qui va d‟Adam Smith (recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations 1776), JB Say (traité d‟ecopol, 1803) ; et David Ricardo (principes d‟ecopol et l‟impot, 1817) jusqu‟Alfred Marshall (principe d‟ecopol, 1890) et Arthur Cécile Pigou (théorie du chômage). En effet, on associe donc les auteurs classiques proprement dits (Adam Smith, JB Say et David Ricardo) et les auteurs, généralement qualifiés de néoclassiques (Alfred Marshall, Pigou, Walras). a. Conception générale de l’économie Les systèmes économiques sont conçus comme des « économies réelles d’échanges ». (càd toute activité économique susceptible d‟être saisie comme activité marchande et des économies réelles càd la monnaie est considérée comme un simple instrument d‟échange et n‟intervenant qu‟au moment des transactions et par conséquent, elle n‟est jamais demandé pour elle-même. Selon les classiques, le mécanisme essentiel qui permet de coordonner les décisions des agents économiques c‟est le marché. C‟est dans ce sens que les économies sont décrites comme étant les économies des marchés. C‟est une économie libérée de tous les obstacles de l‟Etat à sa bonne marche, fonctionne de manière harmonieuse permettant l‟émergence spontané d‟un équilibre général de marché qui est aussi « optimum collectif ». La pensée classique est celle qui fonde le libéralisme et la doctrine du laisser-faire. b. principes fondamentaux 1. la loi des débouchés Elle est aussi appelée « la loi de Say » du nom de l‟économiste français JB Say. Cette loi stipule que « l’offre crée sa propre demande de sorte que l’économie ne peut jamais connaitre la surproduction ». Associé à hypothèse de flexibilité des prix, cette loi garantie que la production des entreprises peut être portée à son niveau maximum correspondant au plein emploi des ressources productives. En d‟autres termes les entreprises doivent produire jusqu‟à l‟épuisement des facteurs de production sans craindre l‟insuffisance de la demande qui se crée mécaniquement.

8

PROFESSEURS DR. EKEMBE PULUSI Serge & LOMEMBE KAMBA Jacques

D‟après la pensée classique, il ne se pose pas un problème de la demande ; c‟est plutôt l‟offre qui peut être limitée à un moment donné. D‟où les mesures libérales pour améliorer l‟offre (subventions, réduction de taxes,…).En effet, les modèles classiques sont donc les modèles « d‟offre » Question de compréhension  Quels sont les arguments en faveur de cette loi ? « SAY explique de la façon suivante : lorsque le dernier producteur a terminé un produit, son plus grand désir est de le vendre pour que la valeur de ce produit ne se chôme pas en ses mains, mais il est aussi pressé de se défaire de l‟argent que lui procure sa bande pour que la valeur de l‟argent ne puisse pas chômer entre ses mains. Or, on ne peut se défaire de l‟argent qu‟en achetant un produit quelconque » 2. la Théorie quantitative de la monnaie Cette théorie exprime le lien direct qui existe entre la quantité de monnaie en circulation dans l‟économie au cours d‟une année et le niveau général de prix. Plus le stock de monnaie en circulation est important, plus le niveau général de prix est élevé. C‟est Irving FISHER, 1930 qui a donné la version moderne de cette théorie comme étant une théorie explicative du niveau général des prix par l‟offre de la monnaie Elle s‟écrit : Où

: le stock total des signes monétaires dans l‟économie. V : la vitesse de circulation de la monnaie qui est un paramètre constant. Q : c‟est le volume de production déterminé préalablement dans le secteur réel. Or

Etant donné que Ce qui implique que :  Tout accroissement de la masse monétaire provoque l‟accroissement du niveau général des prix. C‟est qu‟on appelle « l’inflation ». 9

PROFESSEURS DR. EKEMBE PULUSI Serge & LOMEMBE KAMBA Jacques

 Cette théorie n‟est donc qu‟une mise en évidence de la relation causale entre la quantité de monnaie en circulation et le niveau général des prix. elle est en fait une expression synthétique de la pensée monétaire classique selon laquelle : 

La monnaie n‟est qu‟un simple instrument intermédiaire dans les échanges et elle n‟est jamais demandée pour elle-même (pas de préférence pour la liquidité).



La monnaie n‟est qu‟un voile posé sur les grandeurs réelles (la production, l‟emploi,…)

c. Structure d’un modèle d’inspiration classique Dans la pensée classique, le mécanisme essentiel qui permet de coordonner les décisions des agents c‟est « le marché ». C‟est pourquoi on parle de l‟ « économie de marché ». La théorie classique identifie 4 types de marchés :  Marché du travail ;  Marché des biens et services  Marché de titres financiers et  Marché de la monnaie. N.B. Seuls trois marchés sur 4 sont modélisés : « la théorie classique choisit en général de ne traiter que le marché du travail, les marchés de titres et le marché de la monnaie. Les comportements et les conditions d’équilibre sur le marché des biens et services restent induits ou implicites.  Marché du travail 

Selon l‟approche classique, le niveau d‟emploi dans l‟économie est déterminé uniquement sur le marché du travail par la confrontation d‟une courbe d‟offre et d‟une courbe de demande du travail.



La demande du travail est déduite des conditions techniques de production et de l‟hypothèse de la rationalité des entreprises. les conditions techniques représentent une

contrainte

pour

l‟entreprise

et

sont

données

par

une

fonction

macroéconomique à court terme : (

) où

demande du travail (la rationalité des entreprises exige le

comportement de maximisation du profit). Pour maximiser le profit ( ), nous allons appliquer C.P.O : 10

PROFESSEURS DR. EKEMBE PULUSI Serge & LOMEMBE KAMBA Jacques

( (

)

)

( )

L‟offre du travail émane des individus, elle est une fonction croissante du taux de salaire réel. (

( )

)

Le niveau d‟emploi obtenu N est donc un niveau de plein emploi en ce sens que tous ceux qui désirent travailler au taux au taux de salaire réel peuvent le faire, il n‟ y a pas donc de rationnement. En conséquence une situation de chômage involontaire durable est donc inconcevable. Cependant le salaire de réservation est celui supérieur à celui proposé sur un marché du travail et qui occasionne le chômage involontaire. En effet, si le mécanisme du marché fonctionne normalement (flexibilité des prix), ce chômage involontaire sera résorbé par la baisse des salaires réels. Dans le cas contraire, cela peut être dû à la rigidité de salaire réel qui interdit tout ajustement. Donc c‟est la rigidité des salaires réels qui demeure la cause du chômage dans la pensée classique.  Marché du capital de prêt (ou le marché de fonds prêtables) Ce marché met en relation les agents à capacité de financement càd les épargnants et les agents à besoin de financement (les entreprises qui cherchent à investir et l‟Etat qui cherche à financer son déficit). Le marché est modélisé sous forme d‟un marché des titres selon lequel l‟offre des titres financiers correspond à la demande de fonds. En effet, l‟offre du capital de prêt (demande des titres) résulte d‟une procédure d‟optimisation inter temporelle entre la consommation d‟aujourd‟hui et celle de demain. Dans ces conditions les taux d‟intérêt apparaissent comme une récompense de l‟abstinence de consommation.  Marché de la monnaie L‟introduction de la monnaie a pour seule fonction de déterminer les grandeurs nominales et par la suite, le niveau général de prix étant donné que les grandeurs réelles sont déterminées dans les deux premiers marchés.

11

PROFESSEURS DR. EKEMBE PULUSI Serge & LOMEMBE KAMBA Jacques

C‟est ainsi que le modèle classique est dit dichotomique car le secteur monétaire et le secteur réel sont distants et la monnaie est neutre sur le niveau des variables réelles. La demande de monnaie provient de l‟équation de Cambridge (théorie quantitative de la monnaie). Comme

(loi de SAY) et

̅

̅

L‟offre de monnaie est exogène et sous contrôle exclusif des autorités monétaires. (

̅)

Ainsi, à l‟équilibre du marché monétaire : ̅

̅

.

Ainsi la seule variable endogène dont le niveau est déterminé sur le marché de la monnaie « c‟est le niveau général de prix ». 1.4.2. Pensée keynésienne 1.4.2.1 Conception générale de l’économie  Les projets de KEYNES L‟œuvre, principale de Keynes publie en 1936, sous le titre évocateur de « théorie général de l‟emploi, de l‟intérêt et de la monnaie « n‟est pas une théorie de tous les phénomènes économiques. Comme son nom l‟indique, c‟est essentiellement une théorie de l‟emploi : il s‟agit pour Keynes de mettre en linéaire les processus qui président à la détermination de cette grandeur macroéconomique particulière. Le projet de Keynes c‟est de démontrer que le marché du travail peut se clore dans une situation ou demeure le chômage involontaire, malgré la flexibilité des salaires réels qui devraient autoriser d‟après la vision classique un ajustement en offre et la demande du travail. Cela revient à dire que le chômage involontaire ne résorbe pas spontanément sous l‟effet de force de marché et n‟est pas non plus le fait de blocage de salaire. Dans le cadre de la théorie économique, c‟est une situation ou les entrepreneurs refusent d‟augmenter leur demande du travail (refusent d‟embaucher (alors que les salaires sont prêts à accepter les baisses du salaire réel ne peut se concevoir qu‟à la condition que les

12

PROFESSEURS DR. EKEMBE PULUSI Serge & LOMEMBE KAMBA Jacques

entrepreneurs ne soient pas rassurés de leur débouché, il ne leur sert alors à rien d‟accroître l‟emploi « le supplément de la production qui en découle ne peut être vendu » Une telle situation ne peut se concevoir que lorsque les entrepreneurs ne sont pas assurés d‟écouler leur production car ça ne sert à rien d‟augmenter la production si l‟on est pas sûr de la vente. On comprend par-là que la véritable attaque de Keynes concerne la loi de Say. En effet, une situation de chômage involontaire malgré la flexibilité de salaire réel ne peut être envisageable que moyennant l‟invalidation de la loi de Say. Cette invalidation de la loi de Say devra à son tour, conduire à remettre en en cause la théorie quantitative de la monnaie et l‟idée sous-jacente que la monnaie est neutre et n‟est demandé jamais pour elle-même, ce qui permet de fonder la loi de Say. Cette invalidation de la loi de Say remet aussi en cause la mission classique du marché de capital de prêt, du rôle que joue le taux d‟intérêt, et la manière dont se réalise l‟égalité « Épargne - Investissement » ; finalement la théorie générale de l‟emploi sera une théorie générale de l‟emploi de l‟intérêt et de la monnaie.  La nature de l’économie Dans la vision de Keynes, les systèmes économiques sont conçus, comme les économies monétaires ; de production. Les économies de productions, cela signifie que l‟activité économique s‟organise autour de la mise en œuvre par les entrepreneurs et la production qui est un acte économiquement spécifique et qui ne se réduit pas à un acte marchand c'est-à-dire acheter les facteurs de production et vendre les produits finis. Le marché n‟est plus le lieu où s‟ajustent les différentes décisions mais un lieu où se confirment ou s‟infirment les différentes décisions des anticipations des entrepreneurs. Les économies monétaires cela signifie que : -

La monnaie est à la fois l‟unité de compte de transaction ou ensuite moyen de paiement et en fin moyen de détention privilégié de la richesse (réserve de la valeur)

-

La monnaie n‟est pas neutre c'est-à-dire le comportement vis-à-vis de la monnaie vont influencer le niveau de l‟ensemble des grandeurs économiques (niveau de la production et de l‟emploi).

13

PROFESSEURS DR. EKEMBE PULUSI Serge & LOMEMBE KAMBA Jacques

1.4.2.2. Principes fondamentaux de la macro économie keynésienne  Le principe de la demande effective Ce principe est un critique à la loi de Say. En effet, dans la pensée Keynésienne, les volumes de la production et l‟emploi sont déterminés par les entrepreneurs en fonction de leurs anticipations de débouchés (demande) et non pas comme les résultat de la confrontation marchande d‟une offre ou d‟une demande de travail comme dans la pensée classique, dans les entrepreneurs anticipent juste, c‟est le niveau de plein emploi et quand ils anticipent moins c‟est le sous-emploi (ce qui cause le chômage involontaire chez Keynes).

 Le principe de la préférence pour la liquidité

Ce principe est une critique de la théorie quantitative de la monnaie, en effet, contrairement à la pensée classique selon laquelle la monnaie n‟est jamais demandées pour elle-même (pas de préférences pour la liquidité Keynes affirme que la communauté fait montrer d‟une préférence pour la liquidité c'est-à-dire elle préfère toujours détenir son patrimoine sous forme de monnaie ( préférence pour la liquidité) Et si l‟on veut inciter à cette communauté à se défaire de ses encaisses liquides pour acheter de titres, financiers (placement), il faut leur proposer un taux d‟intérêt élevé, le taux d‟intérêt est donc le prix à la renonciation à la liquidité.

1.4.2.3. Politique Economique Politique économique est nécessaire, puisque spontanément, l‟économie n‟est pas à mesure d‟assurer le plein emploi. Ils conviennent d‟aider par la mise en œuvre de la politique économique destinée à soutenir le niveau de la demande puisque (ce mal vient d‟une insuffisance de la demande globale anticipée ». C‟est essentiellement pour faire en sorte que le niveau d‟activité économique, soit suffisant pour assurer le plein emploi de capacité productive que l‟Etat doit intervenir. Keynes est un défenseur de l‟économie libérale et au nom de cette défense, il plaide, pour l‟intervention, massive des États dans le fonctionnement économique.

14

PROFESSEURS DR. EKEMBE PULUSI Serge & LOMEMBE KAMBA Jacques

1.5 GRANDEURS DE LA MACROECONOMIE 1.5.1 Production globale Des systèmes de comptabilité nationale ont été adoptés dans les grands pays à partir de la fin de la seconde guerre mondiale. PIB, valeur ajoutée et revenu La mesure de la production globale en comptabilité nationale est le produit intérieur brut (PIB). Il y a trois façons équivalentes de concevoir le PIB d‟une économie : 1. Le PIB est la valeur des biens et services « finaux » produits dans l‟économie durant une période donnée. Le terme « final » est important. Un bien final diffère d'un bien « intermédiaire » utilisé pour produire le bien final. 2. Le PIB est la somme des valeurs ajoutées créées dans l‟économie au cours d‟une certaine période. La valeur ajoutée par une firme durant le processus de production est la valeur de sa production moins la valeur de ses consommations intermédiaires. Les deux premières façons sont liées à l‟examen du PIB du côté de la production On peut prendre en compte les revenus. 3. Le PIB est la somme des revenus primaires distribués dans l‟économie au cours d‟une période donnée. Les revenus dont disposent les entreprises après avoir payé les consommations intermédiaires sont distribués comme suit: impôts indirects, le revenu du travail (salaires) et revenus du capital. Résumé des approches équivalentes Approche par la production : le PIB est la valeur des biens et services finaux produits au cours d'une certaine période. Approche par la production toujours : le PIB est la somme des valeurs ajoutées dans l'économie durant une période. Approche par le revenu : le PIB est la somme des revenus primaires distribués en une période. PIB nominal et PIB réel

15

PROFESSEURS DR. EKEMBE PULUSI Serge & LOMEMBE KAMBA Jacques

Le PIB nominal est la somme des quantités de biens finaux produits multipliée par leur prix courant. Le PIB nominal peut croître dans le temps pour deux raisons : La production de la plupart des biens s‟accroît avec le temps et Le prix de la plupart des biens croît également.

Pour mesurer l'évolution de la production au cours du temps, il faut éliminer cet effet de la hausse des prix. D'où le calcul du PIB réel. Le PIB réel est la somme des quantités de biens finaux multipliée par un prix constant. Année Quantité de voitures Prix de voitures

PIB nominal

PIB réel(2011)

2010

10

10000€

100000€

120000€

2011

12

12000€

144000€

144000€

2012

13

13000€

169000€

156000€

* Le PIB réel est défini en multipliant le nombre de voitures par un prix commun, par exemple le prix de 2010. Cette approche nous donne le PIB réel aux prix de 2010. * En pratique, une difficulté supplémentaire est de choisir la pondération entre les différents biens finaux. Le PIB nominal s‟appelle aussi PIB en euros courants ou encore PIB en valeur. Le PIB réel est aussi appelé PIB en termes de biens, PIB en euros constants, PIB ajusté de l‟inflation ou PIB aux prix de l‟année t (si l‟année de référence est l‟année t) ou encore PIB en volume. Le taux de croissance du PIB pour l'année t est le taux de croissance du PIB réel au cours de l'année t :

Les périodes de croissance positive sont appelées expansions. Les périodes de croissance négative sont appelées récessions. La composition du PIB 

La consommation (C) regroupe les biens et services achetés par les ménages. C‟est la composante la plus importante du PIB (51,7 % en 2014 en Belgique).



L’investissement (I) regroupe l‟investissement des entreprises (achat de nouveaux terrains ou de nouvelles machines) et l‟investissement des particuliers (achat de nouvelles maisons ou nouveaux appartements). 16

PROFESSEURS DR. EKEMBE PULUSI Serge & LOMEMBE KAMBA Jacques



Les dépenses gouvernementales (G) correspondent aux achats de biens et services par les autorités locales ou nationales. Transferts et intérêts de la dette ne sont pas compris.



La différence entre les exportations (X) et les importations (M) est appelée exportations nettes ou balance commerciale. Si les exportations dépassent les importations on parle d'un excédent commercial. Dans le cas contraire, il s'agit d'un déficit commercial. En 2014, la Belgique avait un excédent commercial de l‟ordre de 0,9% du PIB.



La différence entre les biens produits et les biens achetés pour une année donnée est la variation de stocks.

En négligeant la variation de stocks, on peut résumer cette décomposition fondamentale de la façon suivante :

Le PIB est égal à la somme des achats finaux : consommation, investissement, dépenses gouvernementales et balance commerciale.

Des indicateurs économiques basés sur le PIB 

Les décideurs de politique macroéconomique se basent sur le PIB pour évaluer les efforts à fournir dans la conception et la conduite des politiques dans plusieurs autres domaines.



En finances publiques, notamment, plusieurs balises sont construites, parmi lesquelles les ratios dette/PIB et déficit public/PIB.



Le traité de Maastricht avait par exemple établi que les pays de la zone Euro devaient avoir un déficit budgétaire inférieur à 3% du PIB. La crise de la dette européenne a commencé lorsqu‟on découvrit que le déficit courant grec a atteint 15,5%.



Un niveau d‟endettement public élevé devient également une préoccupation. Dans le Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance signé en 2012, seuls les pays de l‟UE ayant un niveau de dette franchement inférieur à 60% peuvent se permettre un déficit public structurel de 1%, les autres doivent rester à moins de 0.5% du PIB.

Il va de soi que le PIB représente la garantie en termes de création des richesses comparativement à l‟endettement.

17

PROFESSEURS DR. EKEMBE PULUSI Serge & LOMEMBE KAMBA Jacques

Les autres grandes variables macroéconomiques Le PIB est la principale variable macroéconomique. Deux autres variables décrivent d‟autres aspects importants de la performance d‟une économie : 

le chômage ;



l‟inflation.

Le taux de chômage est le ratio du nombre de chômeurs sur la population active :

Taux de chômage = chômeurs / actifs La population active est la somme du nombre de travailleurs employés et du nombre de chômeurs : L=N+U Population active = travailleurs en emploi + chômeurs

1.5.2. Taux de chômage Le taux de chômage est calculé à partir de larges enquêtes auprès des ménages. En France, il s‟agit de l‟Enquête emploi, qui est réalisée par l‟Insee. En Belgique, il y a l‟enquête sur les forces de travail (EFT) de Direction générale Statistique et Information économique (SPF Economie). Sont classifiées comme “chômeurs” les personnes qui n‟ont pas d‟emploi et en recherchent un. Les personnes sans emploi qui sont découragées et cessent de chercher un emploi ne sont pas comptabilisées comme chômeurs. Un taux de chômage plus élevé s'accompagne en général d'un plus grand nombre de personnes quittant la population active, soit un taux de participation plus faible.

Le taux de chômage : chômage et activité économique La relation entre les variations du taux de chômage et le taux de croissance du PIB est appelée loi d’Okun. Une forte croissance s'accompagne en général d'une baisse du taux de chômage

18

PROFESSEURS DR. EKEMBE PULUSI Serge & LOMEMBE KAMBA Jacques

Cette relation se comprend intuitivement : une forte croissance conduit à une forte hausse de l'emploi, parce que les entreprises embauchent pour produire plus. 1.5.3 Taux d’inflation L‟inflation est une hausse entretenue du niveau général des prix. Le taux d‟inflation est le taux d‟accroissement du niveau des prix. Le problème est de définir le niveau des prix. On utilise surtout deux mesures : 

le déflateur du PIB ;



l‟indice des prix à la consommation.

 Le déflateur du PIB Le déflateur du PIB de l‟année t, Pt, se définit comme le ratio du PIB nominal au PIB réel durant l‟année t :

Pour l‟année où PIB nominal et réel sont égaux par construction, cette définition implique un niveau des prix égal à 1 ou 100 (si on multiplie par 100). Le déflateur du PIB est un simple indice. Son niveau est arbitraire. Son taux de variation est le taux d‟inflation. Le PIB nominal est égal au PIB réel multiplié par le déflateur du PIB :

 L’indice des prix à la consommation Le déflateur du PIB donne le prix moyen des biens inclus dans le PIB. Au contraire, l’indice des prix à la consommation (IPC) donne le prix du panier de consommation moyen d‟un consommateur urbain. Il mesure le coût de la vie. Tout comme le déflateur du PIB, l‟IPC est un indice : il est posé égal à 1 (ou 100) à la période de base. Quand le taux de chômage est faible, l‟inflation s‟accroît. Lorsqu‟il est élevé, elle décroît en général (Il y a des exceptions). Il y a une relation entre inflation et chômage, mais elle n‟est pas mécanique : elle varie dans le temps et selon les pays. Pour la France, on observe une corrélation « souvent » négative entre le taux de chômage et la variation de l‟inflation. Cette relation est appelée courbe de Phillips. Il existe toutefois des exceptions : la stagflation dans les années 1970.Pourquoi les économistes se préoccupent-ils de l‟inflation ? Les économistes se préoccupent de l‟inflation car il n‟existe pas d‟inflation pure (croissance identique de tous les prix et salaires) : 19

PROFESSEURS DR. EKEMBE PULUSI Serge & LOMEMBE KAMBA Jacques



Pendant les périodes d‟inflation, les prix et les salaires ne croissent pas proportionnellement. Pour cette raison, l‟inflation affecte la répartition. Les retraités en général dans le monde (la Belgique fait exception), ne reçoivent pas un revenu indexé, ils s'appauvrissent.



L‟inflation conduit à des distorsions. Certains prix sont fixés par la loi ou réglementés ; ils sont distancés par les autres, ce qui modifie les prix relatifs. La fiscalité ajoute parfois la distorsion si les limites de tranches imposables n'intègrent pas le niveau réel des revenus.

La croissance faiblement plus vigoureuse peut expliquer la faible baisse du chômage comme le suggère la loi d‟OKUN. 

Le niveau de l‟inflation qui augmente est un sujet de préoccupation de plusieurs décideurs dans la zone euro. Cette poussée de l‟inflation est de nature à susciter l‟abandon d‟une politique monétaire souple par la BCE.



Le chômage baisse mais reste élevé dans d‟autres pays comparativement à l‟Allemagne qui retrouve presque le plein emploi.

3.4. Le long terme, le court terme et le moyen terme Les déterminants de l‟évolution du PIB dépendent de l‟horizon temporel considéré :  A court terme (quelques années), les mouvements du PIB sont principalement déterminés par les fluctuations de la demande (Notamment dues aux variations dans la confiance des consommateurs…) ;  A moyen terme (une décennie), l‟économie revient vers le niveau de PIB déterminé par les facteurs d‟offre : stock de capital, niveau technologique, taille de la maind‟œuvre… ;  Dans le long terme (quelques décennies), il faut étudier les facteurs qui déterminent l‟évolution du stock de capital et du niveau technologique (système éducatif, taux d‟épargne, rôle du gouvernement…). Remarques  La croissance économique est l’augmentation durable de la création de richesse dans un pays pendant une période donnée. Elle est un processus quantitatif qui a comme outil de mesure le PIB.  Mais le développement réunit l’ensemble des transformations économiques et sociales d’une société sur le long terme. Il est un processus global représenté généralement par l’IDH. 20

PROFESSEURS DR. EKEMBE PULUSI Serge & LOMEMBE KAMBA Jacques

 La croissance n’entraine pas systématiquement le développement, la question centrale est la repartition.

21

PROFESSEURS DR. EKEMBE PULUSI Serge & LOMEMBE KAMBA Jacques