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Zitiervorschau

Cours de Métallogénie STU_S5

Pr . A. WAFIK

LES GISEMENTS MÉTALLIFÈRES géologie et principes de recherche

COURS DE METALLOGENIE FILIÈRE S.T.U. S5

PR. A. WAFIK

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Cours de Métallogénie STU_S5

Pr . A. WAFIK

PLAN DU COURS

AVANT-PROPOS I. GENÉRALITÉS : DEFINITIONS II. MORPHOLOGIE DES CORPS MINERALISES III. TEXTURE ET STRUCTURE DU MINERAI IV. LES RELATIONS DES CORPS MINERALISES AVEC LES ROCHES ENCAISSANTES V. LES METHODES D’ETUDE DES GITES MINERAUX VI.

LES

PROCESSUS

DE

CONCENTRATION

QUI

INTERVIENNENT DANS LA FORMATION DES GISEMENTS MÉTALLIFÈRES VII. OU PEUT-ON TROUVER LES GISEMENTS METALLIQUE ? VIII. CLASSIFICATION DES GISEMENTS METALLIFERES IX. QUELS SONT LES RESSOURCES MINÉRALES AU MAROC AVEC QUELQUES EXEMPLES : BIBLIOGRAPHIE 1

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AVANT-PROPOS

Toute discipline scientifique progresse selon un mouvement plus ou moins continu et selon les avancées scientifiques et technologiques. La connaissance des gisements métallifères est en plein essor. Elle doit beaucoup aux pionniers et se développe selon les des étapes allant de la simple observation jusqu’à la classification et l’interprétation, en passant par la comparaison et l’analyse. Ce cours est un aperçu simplifié des notions de base sur la métallogénie, qui est une discipline « autonome » et qui se place au carrefour des différentes disciplines de la géologie.

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I GENÉRALITÉS : A- Notes historiques de la découverte des métaux à l’art des mines La recherche des substances minérales est l’une des plus anciennes activités humaines. Après avoir utilisé bois, os, coquille, silex, argile, (l’âge de pierre), l’homme a découvert la malléabilité de certains métaux que l’on rencontre à l’état natif (cuivre, or, argent). Il a observé la fusion des métaux natifs ou d’autres réfractaires (oxydes, carbonates) par

du charbon de bois (1 ère

métallurgie accidentelle). La fusion de certains minerais complexes lui fournissait les premiers alliages « bronze, laiton », (l’âge de bronze). En apprenant à associer la production de bronze à la présence, dans le minerai de cuivre, d’un minéral noir ou brun à éclat résineux : la cassitérite (SnO2) , le métallurgiste primitif prenait peu à peu conscience à sa manière , de la notion de minéral. L’obtention du Fe, qui nécessite une température plus élevée n’est apparu dans le bassin méditerranéen qu’environ 13 siècles avant J.C. Parallèlement à ces découvertes se développe « l’art des mines ». Dès 2500 ans avant J.C., les Grecs exploitaient des filons aurifères (mines de Cassandre) et les fameuses mines de plomb-argentifère du Laurium (au moins 1000 avant J.C.), étaient dotées de laveries pour la concentration du minerai. Le premier exposé cohérent de « l’Art des Mines » qui nous soit parvenu, ne remonte qu’au 1556 : « De Re Metallica » du Saxon Georgius Agricola. La formulation de plus en plus précise de l’Art des Mines, les observations faites dans les exploitations minières contribuèrent largement à la naissance de la géologie, qui n’aurait été possible sans les progrès de la minéralogie, de la chimie générale et de la cristallographie. Après une longue période consacrée à la théorie, la géologie se mit enfin au service de la recherche et l’exploitation minérale. L’Ecossais Hutton, introduit en 1788 sa théorie « Plutonienne » qu’il appliquait à tous les dépôts minéraux, cette théorie s’oppasait à la théorie de Werner pour qui toutes les roches prennent naissance dans un milieu aqueux marin. En 1841, le Français Daubré, synthétisa la cassitérite selon la réaction suivante : SnCl4 + 2H2O

SnO2 + 4 HCl

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Et en conclua que le minerai d’étain se forme à partir de vapeurs venat de la profondeur et contenant : eau, F, Cl, B. Il a défini ainsi ce qu’on appelle aujourd’hui « gîtes *pneumatolytiques ». En 1847, Elie Beaumont,

distingue nettement les ségrégations –à

l’intérieur de ces roches ignées- et les dépôts formés par les émanations chaudes, provenat des intrusions : « Ce sont les gisements qualifiés d’hydrothermaux ». Avec Vogt (1893), Posepny (1894), De Launay (1893-1913), Lindgren (1913-1933), s’établit la liaison entre un grand nombre de dépôts minéraux et les roches ignées. Des études plus récentes ont relmis en doute l’apparentement d’un grand nombre de gisements avec les roches ignées. Beaucoup d’entre eux considérés comme formés à l’intérieur de l’écorce « endogène », ont pris naissance en partie au moins à la surface de l’écorce et sont « exogènes ». D’autres auteurs tel que Spurr (1923), Bilibine (1955), Mac Cartney (1964), Routhier (1963), Bouladon (1968), .. ont pris le relais en fondant des modèles de mise en place des concentrations minérales et des gisements métalliques. Comme nous venons de la voir les minéraux sont à la base de toutes les civilisations, la diversification des besoins en matières premières minérales s’est faite sentir au cours du XX ème siècle. En apprenant à reconnaître et à utiliser les propriétés de divers minéraux et métaux, les hommes se crèent peu à peu des besoins. Pour satisfaire ces besoins, il fallut des quantités croissantes de produits minéraux ; de cette manière se développa la recherche minière. Mais on s’aperçut vite que certains gisements étaient trop petits ou à teneur trop basse, pour valoir la peine d’être exploités, dans les conditions techniques, économiques et sociales du moment. Ainsi apparaissent les notions d’exploitabilité des gîtes et secondairement, de profit résultant de leur exploitation. La notion de gisement minéral est indissociable de celle de satisfaction de besoins industriels et secondairement, de profit.

B- Définitions Les minéraux sont à la base des civilisations : après l’âge de la pierre, l’humanité a toujours cherché à diversifier ses sources de matières premières (cuivre, fer, …). L’étude des gîtes minéraux est à la base de la géologie. Après les alchimistes du moyen âge, les premières études scientifiques sont celles des érudits de la renaissance en Europe centrale, en particulier Goerge Bauer (1494-1555), dit Agricola. Les travaux ont ensuite suivi les développements de la métallurgie, en particulier en Europe centrale et dans l’ouest-américain. 1

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En apprenant à reconnaître à utiliser les propriétés des divers minéraux et métaux, les hommes se créent peu à peu des besoins, il fallut des quantités croissantes de produits minéraux ; de cette manière se développa la recherche minière. Mais on s’aperçut vite que certains gisements étaient trop petits ou à teneur trop basse pour valoir la peine d’être exploités dans les conditions techniques, économiques et sociales du moment. Ainsi apparaissent les notions d’exploitabilité des gîtes. 1- La métallogénie : « la science des gîtes métallifères » : c’est à la fois une science fondamentale et une science appliquée. Elle vise à décrire les gîtes minéraux, à comprendre leur mécanisme de formation et à fournir à l’explorateur minier des guides de prospection. Le terme gîtologie en désigne la partie descriptive. L’étude des gîtes métallifères s’appuie sur un vocabulaire concis et rigoureux. 2- Un minerai métallique : c’est un minéral ou une substance minérale susceptible d’être exploitée pour l’obtention de un ou de plusieurs métaux. On distinguera les concentrations métallifères où l’on va détruire la structure des minéraux pour en extraire un élément, par exemple la sphalérite pour le zinc, des concentrations de minéraux industriels où l’on conserve la structure naturelle tout en l’aménageant comme c’est le cas pour l’amiante. 3- Un gisement : est une masse de minerai métallique ou une concentration minérale anormale en éléments métalliques dans l’écorce terrestre, et qui est exploitable économiquement. La notion de gisement repose sur une base économique, elle-même dépend de facteurs naturels non modifiables la nature du minerai, de sa teneur et tonnage, de sa localisation géographique, et de facteurs techniques, scientifiques et économiques variables dans le temps des coûts métallurgiques (le coût et le mode de traitement etc.) et à la structure du marché tel que l’existence d’une concurrence plus ou moins vive. D’un point de vue géologique un gisement constitue un volume de roche. Sa position, sa forme, son contenu minéral et chimique sont en relation avec les traits géologiques locaux et régionaux des terrains qui l’entourent. La genèse du gisement doit être interprétée à la lumière de l’histoire géologique du district qui le contient, c’est à dire les faits relatifs à la sédimentation, au métamorphisme, à la granitisation, au volcanisme et à la tectonique. L’exploitabilité (le profit) va être quantifiée par deux paramètres : 

La teneur : Terme courant, c’est le pourcentage de l’élément intéressant contenu dans le

minerai. L’exploitabilité est définie par une teneur seuil appelée teneur de coupure. C’est la teneur limite, minimal au dessus de laquelle il est intéressant d’exploiter une masse de roche, cela différencie une masse de roche quelconque d’un minerai. 1

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Le tonnage : Masse (volume) total d’élément qu’on va pouvoir extraire avec profit du

gisement. Pour valider l’exploitabilité d’un gisement il faut : Une teneur suffisante Un tonnage suffisant Donc des matériaux suffisamment concentrés dans une roche permettent l’exploitation rentable du gisement.

FIGURE 1 :Evolution de la production et du prix du Cuivre sur 120 ans. Statistiques de l’USGS, Mineral Resources Program, disponibles sur internet à l’adresse http://minerals.usgs.gov/products/index.html. 4- Le clarcke : Défini par Clarke et Washington en 1924, c’est la concentration moyenne en un élément dans la croûte terrestre. Les éléments ont une certaine concentration dans la croûte continentale ou croûte océanique et c’est cela qui représente le Clarke. 1

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Le clarke n’est pas le même pour tous les métaux (tabl.1.1). Les corps géologiques qui méritent l’appellation de gîtes minéraux montrent des concentrations beaucoup plus importantes que le clarke. Elément Fe Ti Ni Pb Sn Au

Teneur moyenne dans la croûte continentale Clarke 7.4% 0.54 0.011% 16 ppm 2,5 ppm 0.3 ppm

Teneur minimale d’exploitation 60% 35% 3% 10% 1% 10 g/t (10 ppm)

Taille des gisements géants (MT)

> 5.8 > 1.6 > 0.25 > 0.00034

TABL.1. : CONCENTRATIONS MÉTALLIQUES ET FACTEURS DE CONCENTRATIONS

5a- Le facteur de concentration : est le coefficient multiplicateur qui permet d'atteindre la teneur limite d'exploitabilité pour un élément. correspond au taux d’enrichissement en un élément chimique, c’est à dire au rapport entre sa teneur moyenne d’exploitation et son abondance dans la croûte (clarcke). Il est d'autant plus élevé que l'élément est rare dans la croûte. 5b- Le clarke de concentration : le degré de concentration d’un élément dans un minéral, un minerai, un dépôt ou un gisement c’est à dire le rapport teneur/clarke. C’est le facteur multiplicateur du Clarke d’un élément dans un gisement. Le Clarke de concentration, si on suit les définitions est égal à la teneur (% de concentration dans un gisement) sur le Clarke (valeur dans la croûte). Cela montre que pour qu’un minerai soit exploité, il faut que : 

L'élément soit intéressant pour l'industrie.



Sa teneur doit être la plus élevé possible : clarke de concentration le plus élevé possible,

(exemple pour l’or à partir d’une teneur de 10g/tonne ça représente un clarke de concentration de 2000) ; on exploite des gisements aurifères quand ils ont des concentrations 2000 fois plus importante que leur concentration dans la croûte terrestre.

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6- Un gîte métallifère : est une concentration minérale qui n’est pas encore possible d’exploiter avec profit : accumulation minérale particulière (plus importante que la normale) mais dont les conditions d’exploitabilité ne sont pas réunies, selon des changements économiques un gîte peu devenir un gisement. 7- Un indice : est une concentration de petite taille d'un élément, c’est une indication ou signe révélateur de la présence d’une minéralisation qui peut être sans valeur économique mais qui éventuellement peu indiquer (qui peut être la partie affleurant d’un gisement) une concentration plus importante. Un indice peut être direct c.à.d. un affleurement ou indirect c.à.d. anomalie géophysique ou géochimique. 8- Un corps minéralisé : correspond à une continuité de travaux miniers, sa plus grande dimension est généralement inférieure au kilomètre. Un champ correspond à l’assemblage de plusieurs corps minéralisés, ses dimensions varient de 1 à 10 km. Un district regroupe plusieurs champs, ses dimensions varient de 10 à 100 km. Au-delà de 100 km on parle de province. 9- Province ou ceinture : la notion de province implique des concepts différents, selon les écoles ou le but que l’on se propose d’atteindre. C’est une portion de la croûte terrestre (au-delà de 100 km) qui est en quelque sorte géochimiquement spécialisée donc on y trouve une concentration de gîte avec un ou plusieurs métaux. Généralement, on a une concentration originelle importante dans cette zone mais qui a été intensifiée par des processus géologiques. - Une province métallique : est une vaste zone, où se trouvent rassemblés un ou plusieurs métaux, quelque soit leur origine, souvent dans des espaces de temps très grands ;gîtes métallifères, elle peut prendre la forme d’une ceinture. Une province métallique est constituée par plusieurs gisements ; - Une province métallogénique : est une vaste zone qui implique une origine commune des métaux ; - Une province gîtologique : est une vaste zone dans laquelle les métaux obeisssent à une répartition métallotectique commune. exemple : -

les Jbilete (Cu, Fe, Zn, Pb, Au, Ag …)

-

le domaine cuprifère du sud du Maroc

-

la ceinture à Zn-Pb ardenno-hercynienne d’Europe

-

les ceintures des roches vertes archéennes (Cu, Au, Cr, Pt, Ni, Co …) (fig. 45)

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10- Un métallotecte : « Tout objet ou phénomène géologique relatif à la lithologie, à la stratigraphie, à la structure, à la géochimie etc. … qui semble favoriser l’édification d’une accumulation minérale ». Ceci désigne les facteurs conduisant à une concentration et sont des guides de prospection. Pour le géologue, la découverte d’un guide de prospection est toujours un élément fondamental de succès. Ces métallotectes révélateurs peuvent s’intégrer dans l’évolution de la région et fonctionnent surtout pendant une époque métallogénique, durant laquelle se forment les plus importantes concentrations. Exemple

* Métallotecte structural : dans une région présentant différentes directions de

fractures, seule une famille (N20°E par exemple) est minéralisée, les autres directions sont stériles. * Métallotecte lithologique : dans une série sédimentaire les minéralisations de Cu apparaissent dans les shales noires. 11- Epoques métallogéniques : Il existe une distribution temporelle des gisements métallifères. Les notions de province et d’époque gîtologique ne sont donc pas dissociables, car la province correspond à une concentration minérale déposée à une période donnée des temps géologiques, ou des concentrations qui succèdent à des époques différentes dans une région privilégiée du monde. Epoques particulièrement favorables aux dépôts de certains minerais. D’une manière générale, un gîte de type et de nature données apparaît lorsque se manifeste pour la première fois un milieu favorable, en d’autres termes, lorqu’apparaît pour la première fois son ou ses métallotectes majeurs. On distingue 3 périodes métallogéniques : 

Archéen précoce de 3,8 à 3 milliard d’années ;



Archéen tardif: 3 à 2,5 milliard d’années ;



Le Protérozoïque inférieur de 2,5 à 1,7 milliard d’année et supérieur : 1,7 à 0,6 milliard

Sub actuel Phanérozoïque. Il ressort que les premiers éléments représentés avant 2500 M.A. sont les minéraux de pegmatite et l’or, l’argent, le cuivre, le zinc, le chrome, le platine, l’étain. Entre 2500 et 2000 M.A., apparaissent les grands gisements de nickel, platine, uranium, or et chrome. Ceci est dû à l’irrégularité du cycle géochimique et à la grande variation des configurations tectoniques, paléogéographiques et climatiques de la Terre. Exemples :

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1) La quasi totalité des gisements importants de PGE (éléments du groupe de platine), se sont formés pendant le précambrien (Archéen- Protérozoïque inférieur) ;

2) Les gisements du fer rubané sont protérozoïques, l’absence d’une atmosphère oxydante pendant l’Archéen, le fer qui se met en place sur des deltas alluviaux sous forme de conglomérats. Et le fer est transporté sous forme réduite (pyrite FeS2 réduite). En rencontrant l’océan oxydant, car les stomatolites depuis 2 millions d’années enrichissent la mer en O2, il s’oxyde pour former des gisements stratifiés de fer : (BIF : Banded Iron Formations). permet d’expliquer l’abondance du fer en solution, dans les océans et sa précipitation au Protérozoïque. 3) La majeure partie des gisements pétroliers provient d’horizons d’âge Crétacé. 12- Les gisements sont polymétalliques donc il existe des associations minérales, métalliques et là, deux cas de figure. L'association indique que les éléments se trouvent ensembles au moment de l’exploitation mais : 

Soit ils se sont formés lors d’un même événement métallogénique. Ils sont nés ensemble,

on parle alors de paragenèse 

Soit ils ont été formés au cours d’événements successifs : on a une succession minérale, les

minéralisations sont polyphasées. Souvent lors d’un polyphasage, on a généralement des premières phases liées à la géodynamique interne (par exemple des phases de concentration magmatique) puis des phases secondaires liées à des concentrations, elles même liées à la géodynamique externe : climat, érosion qui induisent d’autres phases de concentrations minérales. 13 a- Paragenèse minérale : c’est une association de minéraux génétiquement liés, c’est à dire qui se forme au cours d’un processus limité dans le temps et dans l’espace, caractérisant une composition chimique, une pression et une température. Exemple

* Paragenèse de haute température : pyrite (FeS2) + pyrrhotite (FeS)

Exemple

* Paragenèse de basse température : hématite (Fe2O3) – goethite (FeO(OH))

13 b- Association minérale : c’est un assemblage de minéraux dont la formation peut être due à des événements divers et génétiquement différents, c’est à dire de la superposition de plusieurs domaines métalliques (magmatiques, métamorphiques, altération hydrothermale ou supergène).

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Exemple

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* Evénement 1 : pyrite et pyrrhotite ensuite * Evénement 2 : hématite et goethite

14- Gisements syngénétiques et gisements épigénétiques Un gisement syngénétique prend naissance en même temps que la roche encaissante et dans des conditions analogues, exemple gisement de Mn de Imini (Anti-Atlas). Un gisement épigénétique prend naissance après le dépôt de la roche encaissante et dans des conditions différentes, exemple les filons de quartz à galène dans les Jbilete. 15- Lithophilie, chalcophilie, sidérophilie, athmophiles: La répartition des éléments et leur comportement à permis aux géochimistes de les classer en 4 grands ensembles : * Les éléments sidérophiles : Les éléments sidérophiles sont des éléments ayant une forte affinité pour l’oxygène, exemple : Fe, Ni, Au, Pt, Pd, Ir, …comportement géochimique voisin de celui du fer, ils ont tendance à former une phase métallique : platine or, Ni .. on en retrouve énormément dans le noyau terrestre . * Les éléments chalcophiles : qui ont un comportement proche de celui du cuivre et ont tendance à former des sulfures : Pb, Zinc, Argent …. Ceux sont des éléments à forte affinité avec le soufre (S2), exemple : Hg, Cu, Pb, Cd, Bi, Zn, Ag … Ces éléments ont des degrés de chalcophilie différents. Selon une chalcophilie décroissante nous avons : Hg, Ag, Cu, Bi, Cd, Pb, Zn, Ni, Co, Fe, Mn, * Les éléments lithophiles : sont des éléments à forte affinité avec la silice (SiO2), ils ont tendance à s’associer à l’O2 pour former des silicates AL, Si et tous ceux qu’on retrouve en grande quantité dans les croûtes en particulier celle continentale : Mg, Ca, Na, K, … qui sont des gaz Le caractère géochimique d’un élément dans solution minéralisante est nettement en rapport avec la configuration électronique de ces atomes. * Les éléments athmophiles qui sont des gaz II MORPHOLOGIE DES CORPS MINERALISES

Un corps minéralisé est rarement une masse homogène présentant des contacts nets et tranchés avec les roches encaissantes. Les formes des corps minéralisées sont très variables. Il est impossible de réduire la variété des formes à quelques modèles simples. Les corps minéralisés qui forment les gisements seront classés selon leur forme, taille et éventuellement leur rapport avec l’encaissant. On peut toutefois définir quelques termes correspondant à de grands « types » morphologiques. 1

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1) Dissémination (fig.1.a) : Ce sont des minerais à faible concentration où l’élément est

accessoire dans une roche donnée.



La minéralisation est disséminée à faible teneur dans des grands volumes rocheux.

C’est souvent des inclusions d’éléments au sein de minéraux ou des roches. Ce type est très fréquent dans les roches magmatiques. Exemple la chromite dans les péridotites.

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FIGURE 2 : Morphologies des corps minéralisés

2) Schlieren (fig. 1.b) : parfois les minéralisations disséminées se concentrent préférentiellement dans des horizons en formant des agglomérations, appelés Schlieren.

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3) Lits (fig. 2) : la minéralisation constitue des plaques à faces parallèles, d’épaisseur relativement faible. Ce type est fréquent dans les roches sédimentaires (exemple le fer oolithique), mais existe également dans certains gisements magmatiques tels que les gisements de chromite stratiforme dans des formations magmatiques ultrabasiques stratifiées (complexe du Bushveld, Afrique du Sud). 4) Les lentilles (fig. 3) : les lentilles sont de tailles et d’épaisseurs variables et peuvent se rencontrer aussi bien dans les formations sédimentaires que dans les formations magmatiques basiques et ultrabasiques. Exemple les lentilles de chromitite dans l’ophiolite de Bou Azzer 5) Les amas (fig. 4 et 5) : ce sont des volumes minéralisés à contours capricieux. Exemples :

les amas de bauxite en remplissage des karsts Les amas sulfurés de Fe-Cu dans les Jbilete

6) Les filons (fig. 6) : ce sont des corps de faible épaisseur et à faces parallèles. Ils sont mis en place postérieurement aux roches encaissantes et correspondent souvent à un remplissage de failles. Les bords de la roche encaissante s’appellent épontes ; celle sous le filon est nommée mur et celle au-dessus le toit. Le remplissage du filon (minerai + stérile) constitue « la caisse filonienne ». Lorsque la taille des filons est très réduite ceux-ci sont appelés veines. 7) Le stockwork (fig.7) : la minéralisation est constituée par un réseau de veines interconnectées (anastomosées), où la minéralisation peut être massive ou disséminée. III TEXTURE ET STRUCTURE DU MINERAI III-1 TEXTURE

Le terme texture désigne les relations spatiales et formelles entre 2 ou plusieurs minéraux, donc entre des cristaux différents. Nous citerons quelques modes texturaux communs. a) Texture massive : les minéraux sont orientés en tous sens et sont jointifs, on pourrait dire que la minéralisation est homogène. Cette texture est très fréquente dans les gisements en lentilles et en amas. b) Texture rubanée : les minéraux s’organisent en bandes ou rubans formés par des dépôts successifs de divers minéraux. c) Texture concentrique ou en cocarde : le minerai et sa gangue se disposent en zones concentriques. d) Texture bréchique : Des fragments anguleux de la roche encaissante sont englobés dans la minéralisation ou vis-versa. e) Texture conglomératique : Des fragments arrondis de la roche encaissante sont englobés dans la minéralisation ou vis-versa. 1

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f) Texture colloforme : constitué de dépôts en couches concentriques fines et convexes vers la surface libre.

FIGURE 3 : textures des corps minéralisés

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III-2 STRUCTURE

Le terme structure désigne la morphologie ou la position d’un cristal pris isolément sans tenir compte de la relation du minéral avec ses voisins, ou bien les particularités de structure interne des individus cristallins (zone, macle, inclusions). a) Structure zonée : le cristal montre une évolution de la composition chimique du cœur vers la périphérie. b) Structure d’exsolution ou réticulé : un minéral peut contenir des cristaux de petite taille d’un autre minéral, ressemblant à un grillage. Ceci résulte de la cristallisation simultanée de deux minéraux.

FIGURE 4 : structures des minerais IV LES RELATIONS DES CORPS MINERALISES AVEC LES ROCHES ENCAISSANTES Les relations des corps minéralisés avec les roches encaissantes peuvent être simplifiées sous les aspects suivants : relations géométriques ; mode de mise en place ; relations chronologiques, âge des minéralisations. 1) Relations géométriques : les relations géométriques des corps minéralisés avec les roches encaissantes sont très variables. Ces relations se présentent très différemment suivant que l’on a affaire à des corps stratiformes –très souvent liés à la sédimentation- ou à des filons installés dans des cassures. 2) Mode de mise en place : remplissage, remplacement et imprégnation : un assemblage minéral postérieur à un autre peut remplir des fissures de cet autre ou le remplacer. La distinction entre remplissage et remplacement est très importante. Elle intéresse non seulement les relations du corps minéralisé, par exemple de la caisse filonienne, avec les roches encaissantes mais encore les relations entre minéraux du même corps minéralisé. Tel filon peut être formé par remplissage d’une fracture ouverte, tel autre par remplacement (substitution) des roches encaissantes. L’option remplissage-remplacement se pose donc à diverses échelles et elle doit

être examinée avec beaucoup de soin si l’on veut tirer des enseignements bien fondés sur la genèse des gisements. 1

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3) Les relations chronologiques des corps minéralisés avec leur enveloppe : Ici, comme en stratigraphie, on peut se préoccuper soit de l’âge absolu de la minéralisation (qui est déterminé par radiochronologie), soit de l’âge relatif par rapport aux déformations subies par ces terrains. A cette question est lié le problème de l’origine syngénétique ou épigénétique des gisements.

FIGURE 5 : a) Remplissage progressif d’une fissure dans l’encaissant par le minerai et la gangue. b) Remplacement d’un faciès carbonaté par une minéralisation. c) gisement concordant et d) gisement épigénétique.

V LES METHODES D’ETUDE DES GITES MINERAUX L’étude des gîtes minéraux fait appel à l’ensemble des disciplines des Sciences de la Terre, aussi bien sur le terrain qu’en laboratoire. Sur le terrain, les principales questions posées sont la nature et 1

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la géométrie des minéralisations, leurs relations spatiales avec l’encaissant (conformité ou discordance notamment), l’établissement de chronologie dans une histoire géologique locale ou régionale. Il n’y a donc pas de méthodes spécifiques, mais un effort vers la mise en œuvre des méthodes géologiques les plus adaptées. On retiendra toutefois que la cartographie à une échelle détaillée (1/1000 à 1/10000) constitue presque toujours une étape essentielle. En laboratoire, les méthodes utilisées devront répondre à des besoins de description détaillée des objets géologiques et miniers et à une compréhension de la genèse des concentrations. La partie descriptive s’appuiera en particulier sur une minéralogie détaillée des minéraux (minéragraphie) afin d’établir la position des substances économiques et l’évolution des paragenèses minérales. La nature des altérations peut être reconnue par l’étude des minaraux, par

les assemblages

minéralogiques et par des analyses chimiques (bilans de masses). Les relations chronologiques entre minéralisations, altérations et encaissants constitueront également un élément fondamental à éclaircir en utilisant les textures des dépôts. La reconstitution de la genèse des minéralisations portera sur les conditions de dépôt, de transport et la nature de la source des éléments. On devra d’abord déterminer l’âge de la minéralisation, par rapport à l’encaissant et à l’évolution géologique, puis d’une manière absolue (chronomètre isotopiques). Les conditions de transport et de dépôt pourront être approchées par l’étude des inclusions fluides, les équilibres minéralogiques des minéralisations et des altérations, la géothermométrie isotopique et l’analyse microtectonique. La recherche des sources reste une entreprise difficile, faisant appel à la géochimie des éléments en trace, la pétrologie et la géochimie isotopique. L’élaboration d’une synthèse pourra s’éffectuer au sein d’un modèle descriptif ou d’un modèle génétique exprimant les processus génétiques. La mise au point de guides de prospection et la découverte constituent les éléments décisifs qui permettent de valider les résultats de la recherche.

VI LES PROCESSUS DE CONCENTRATION QUI INTERVIENNENT DANS LA FORMATION DES GISEMENTS METALLIQUES Les grands principes de la métallogénie : 1

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Que faut –il pour former un gisement ?



Répartition spatiale des gisements à l’échelle mondiale : ceinture métallogénique

Étude de la répartition temporelle des gisements : existence d’époque métallogénique Le concept géologique des concentrations minérales est complexe, celles-ci sont d’origine interne en général, mais l’évolution géologique fait qu’elles subissent les mêmes cycles que les roches. Trois types de gisements peuvent être distingués : par processus endogène déposé au sein de la lithosphère, par processus exogènes c’est à dire des gisements déposés à la surface de la lithosphère et enfin par processus supergènes déposés dans la zone d’altération météorique. 

Le stock et la répartition des minerais s’est faite dès la formation du globe : stock

primordial sauf pour les éléments radioactifs. 

Les minerais se forment quand même relativement à proximité de la surface : dans la

croûte et en particulier dans la partie externe de la croûte terrestre car c'est là qu’on a les variations des propriétés physiques et chimiques les plus marquées. En plus la partie externe à un comportement rhéologique cassant (forte porosité donc circulation de fluide)donc on a des fractures ouvertes qui permettent le transport d’éléments en particulier métalliques. Par contre à plus grande profondeur les perméabilités sont plus faibles, le comportement est ductile, les fluides circulent moins bien. Il doit exister un ou plusieurs processus de concentration (concentration) d’un élément. La genèse d’un minerai sera liée à sa concentration géologique. Globalement, pour chaque minerai, on a 4 éléments fondamentaux à trouver : 

La source primordiale de l’élément : d’où il vient ? Quel est le processus de concentration

initiale ? 

Éventuellement car la plupart des gisements sont polyphasés : comment l’élément en

question a été extrait ? Processus d’extraction de l'élément de cette source primordiale ? 

Comment est-il transporté ?



Comment serait-il concentré pour former le gisement ?

Sur Terre 5 phénomènes génèrent les roches et les minerais :

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L’altération : qu’on peut combiné avec la pédogenèse exemple : la bauxite mais aussi les

latérite nickélifère (produit d’altération) 

Processus sédimentaire



Processus hydrothermal



Processus magmatique



Processus métamorphique

Le mécanisme de transport en particulier est le fluide de transport. Il y a alors 2 possibilités dont l’une très dominante : 

L’eau ultra (dominante) en géodynamique externe



Le magma silicaté

A part les processus de concentration qui vont générer le gisement in fine, il existe 2 processus de concentration dépendent du type de gisement : Altération chimique (pédogenèse) et mécanique (importante dans les gisements sédimentaires par la formation des placers en fonction des terrains) Concentration chimique : réaction d’oxydoréduction. Concentration et précipitation due à des réactions. En particulier l’uranium transporté de façon oxydé puis précipité dès qu’il rencontre un milieu réducteur (le vanadium aussi) Tout s’inscrit dans ce que nous appelons traditionnellement « les cycles », qui se répètent depuis le précambrien. Sur ce cycle se greffent souvent mais de façon non obligatoire et à des stades variés : volcanisme, métamorphisme, formation de granite et parfois mise en place de roches grenues basiques et ultrabasiques. Les concentrations métallifères prennent place à des moments divers du cycle et leur étude peut donc s’inscrire dans le cadre de la géodynamique externe et interne.

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FIGURE 6 A : cycle des roches.

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FIGURE 6 B : cycle orogeniques .

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VI-1 Les processus endogènes VI-1-1 Les gisements liés au plutonisme La cristallisation fractionnée des magmas basiques et ultrabasiques surtout et rarement des magmas acides, entraîne une ségrégation des minéraux réfractaires qui cristallisent pendant les stades magmatiques précoces (chromite dans les magmas basiques et cassitérite dans les magmas acides) et contribuent à la formation de gîtes de disséminations ou de ségrégation. Lors des stades tardifs de la cristallisation fractionnée, certains éléments s’enrichissent dans les liquides silicatés résiduels différenciés et cristallisant sous forme de lentilles ou d’amas dans les roches magmatiques.

FIGURE 7A : Gisements plutoniques.

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TélethermauxHypo- thermauxMéso- thermauxEpi- thermaux

G. hydrothermaux

Tableau II : Tableau synthétique des minéralisations affiliées aux magmas acides et intermédiaires

Corps Roche Eléments Minéraux de Minéraux de minér encaissante minerai gangue alisés Filons et Filon Hg Cinabre Quartz, opale, veines quartziques / carbonates remplissages de failles Filons et veines

Filons et veines

Filons et veines

Amas Gîtes pyrrométasomatiques

Filon Hg, As, quartziques / Mn, Sb remplissages de failles

Cinabre, blende, galène, pyrite, antimonite, stibine, sulfosels de Ag et de Cu Filon Au, Ag, Sulfures et quartziques / Co, Ni, arséniure de Zn, remplissages Bi, U, Cu, Fe, Pb, Cu de failles Pb, Zn, Fe

Quartz laiteux, opale, barytine, fluorine, carbonates

Filon Fe, As, Au quartziques / remplissages de failles

Arsenopyrite, pyrrhotite, molybdénite, magnétite, chalcopyrite

Quartz, Fluorine, Séricite, ankérite, chlorite

Cu, Mo, Chalcopyrite, W, Fe, Pb, molybdénite, Zn Au magnétite, scheelite, wolframite, arsenopyrite

Grenats, idocrase, wollastonite, trémolite, hédenbergite, épidote, quartz, plagioclases Quartz, orthose, fluorine, topaze, tourmaline lépidotite, phlogopite, apatite Quartz, orthose, muscovite, beryl, tourmaline, grenats

Skarns ou tactites

Stockwerk, Gîtes amas, filons pneumatolytiques

Granite Transformé en greisens

Bi, Mo, Bismuthinite, W, Sn (Fe) molybdénite, wolframite,cassi térite

Filons, amas

Dans les granites, ou dans son voisinage

Be, Li, Mo, Ta, Zr, Th, U, Sc, Mo, W, terres rares Au, Zr, Sn, W, Cu, Mo, Ce, U, Th

Gîtes pegmatitiques

Inclusions, Le granite Gîtes amas, scleiren d’Inclusion et dé ségrégation

Molybdénite, cassitérite, wolframite, minéraux de Bi, Li, Th, U, .. Uraninite, monozite, cassitérite

Quartz laiteux, calcite, dolomite, ankérite, sidérite, barytine, fluorine

Température de formation < 50 °C

50-

200°C 200300°C 300-

500°C

Minéraux du granite

400-

900°C

A partir de 900 °C

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VI-1-2 Les gisements liés à l’hydrothermalisme a) Ils peuvent être liés ou non à des phénomènes magmatiques. Les fluides hydrothermaux issus de la fin de cristallisation des magmas granitiques sont souvent riches en certains éléments (Be, Li, F, Sn …). Ceux-ci se déposent aux toits des coupoles granitiques (qu’ils transforment) ou dans les fractures des granites ou des roches encaissantes.

I- zone de recharge : infiltration des eaux atmosphériques ; II- zone de décharge : sortie des solutions hyrothermales ; III- zone de circulation; IV-

zone

de

mélange

de

solutions

hydrothermales magmato-atmosphérique; 1- roche magmatique; 2- gîtes hydrothermaux; 3- trajectoires des fluides. FIGURE 7A : Gisements liés à l’hydrothermalisme en association avec le plutonisme et / eaux atmosphériques. Les fluides hydrothermaux ne sont pas toujours en liaison avec les magmas. Il peut s’agir des eaux météoriques qui s’infiltrent dans la croûte terrestre, se réchauffent en profondeur et lessivent des éléments chimiques variés disponibles dans les formations géologiques. Ces fluides réchauffés, remontent ensuite vers la surface suite à la diminution de leur densité. Les changements de la pression et la température vers la surface vont faciliter la précipitation des éléments métalliques dans les fractures sous forme de sulfures, de sulfosels, d’oxydes, d’éléments natifs … Ils peuvent être liés à un volcanisme à l’axe des rifts (dorsales océaniques, rifts continentaux et domaines d’arcs). Les eaux marines s’infiltrent dans la croûte océanique et se réchauffent en profondeur au contact des laves chaudes (Figure 8). Les eaux réchauffées lessivent des éléments chimiques variés (Pb, Zn, Cu, Fe, Au, Ag, …) dispersés dans la croûte. Ces fluides minéralisés chauds (fluides hydrothermaux), remontent ensuite vers la surface et déposent les éléments métalliques sous forme d'amas sulfurés.

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FIGURE 8 : Gisements liés au volcanisme d’accrétion. VI-1-3 Les gisements liés au métamorphisme Les dépôts de minerais dans les terrains métamorphisés peuvent avoir été formés avant, pendant ou après les processus métamorphiques. Marshall et Gilligan (1993) et Marshall et Spry (1998). On peut distinguer deux groupes : le groupe des gisements métamorphisés et métamorphiques et le groupe des gisements métamorphogéniques. Il s‘agit de minerais métamorphisés, « rééquilibrage métamorphique » issus par recristallisation du matériel préexistant qui éventuellement ne présentait aucun intérêt économique dans son état d‘origine. Cette classe peut être appelée « Gisements métamorphiques » (Pohl 1992).

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Le métamorphisme régional et de contact sont les types les plus communs à ce type de gisements (Bucher & Frey 2002). VI-1-3-1 Les gisements liés au métamorphisme régional Gisements métamorphisés correspondent à des concentrations minérales formées avant le métamorphisme et n‘ayant pas subi une transformation chimique ou minéralogique essentielle (Pohl, 1992). Ces gîtes sont formés antérieurement au métamorphisme et à la déformation et montrent des spécificités d‘un minerai remobilisé (Marshall et Spry, 1998). Le métamorphisme régional affecte les minéraux sous forme de rééquilibrage pour former de nouvelles associations minéralogiques à des températures et pressions élevées. L‘encaissant métamorphique montre une augmentation de la taille des grains qui s'orientent préférentiellement suivant la schistosité. Le minerai métamorphisés réagit avec la déformation de la même manière que l‘encaissant métamorphisé. En général, les sulfures tendent à être plus ductiles que la plupart des roches encaissantes, de sorte que la charnière de pli s‘épaississe et les flancs s‘amincissent. Lorsque les couches de sulfures sont encaissées dans des roches ductiles, comme les schistes noirs ou migmatites, ils peuvent présenter une réponse fragile, s'exprimant par exemple sous forme de « boudinage ». Les relations spatiales originales entre le minerai et les zones d‘altérations qui lui sont associées, sont souvent perturbées et ne peuvent pas être reconstruites. L‘augmentation de la taille des grains induite par le métamorphisme est importante du point de vue économique. Sous l'action des contraintes, les sulfures peuvent être orientés de sorte que le minerai montre des textures foliées. Gisements métamorphogéniques : La formation des gîtes minéraux métamorphogéniques est une conséquence directe du métamorphisme régional. Une partie ou la totalité des minéraux qui constitue le gisement est nouvellement introduite et concentrée sur le site de dépôt par des fluides qui ont réagi avec l‘encaissant ayant subi le métamorphisme. Les dépôts de minerai « métamorphisé » et « métamorphogénique » doivent être distingués (Pohl 1992, Spry et al., 2000). Les cisaillements ductiles sont parmi les clés de la circulation des fluides métamorphiques et la formation d’éventuel minerai métamorphogénique (Pohl 1992). Normalement, les fluides métamorphiques sont expulsés sous forme d‘un large flux diffus vers les régions de plus basse pression (Hanson 1997, Jamveit & Yardley 1997). Les grandes structures tectoniques régionales (zones de cisaillement, failles d’extension et chevauchements) concentrent le flux diffus, car ils peuvent être des canaux de plus haut niveau de perméabilité.

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La perméabilité de la croûte ductile inférieure (10-15 km de la surface, selon le gradient géothermique), subissant un métamorphisme prograde présente une perméabilité très faible avec une vitesse de seulement 0,25 m/an (Beaudoin & Therrien 1999) et le régime de pression est lithostatique. Dans la croûte supérieure fragile, la perméabilité est beaucoup plus importante avec une vitesse de seulement 1000 m/an (Beaudoin & Therrien 1999). L‘eau descendante (par exemple météorique) peut pénétrer jusqu‘à la limite fragile/ductile (Ingebritsen & Manning 1999). En raison de ces conditions particulières, la transition fragile/ductile est une localisation très fréquente de la formation de gisements métamorphogéniques.

FIGURE 9 : Diagramme d’une zone de cisaillement où les eaux métamorphiques remontent à large échelle aux niveaux supérieurs

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VI-1-3-2 Les gisements liés au métamorphisme de contact allochimique (pyrométasomatiques) Le minerai lié au métamorphisme de contact est exposé à des températures élevées (avec un maximum de 750 C°). Ceci affecte la minéralogie et la chimie des minéraux (par exemple en chassant de l‘eau et d‘autres volatils). Ces gisements naissent des échanges chimiques entre fluides silicatés minéralisés provenant des magmas granitiques et l’encaissant; lorsque ce dernier est carbonaté nous obtenons les skarns ou tactites (gîtes pyrométasomatiques) et lorsqu’il est granitique nous obtenons les greisens (gîtes pneumatolytiques)

FIGURE 10 : Schéma représentant les conditions Pression et Température de formations des gisements du stade tardimagmatique autour des intrusions magmatiques.

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VI-2 Processus exogènes (sédimentation) VI-2-1 Sédimentation détritique L’altération chimique et la désagrégation mécanique des roches permettent la libération des minéraux résistants et denses (magnétite, ilménite, zircon, rutile, cassitérite, or, platine …). Ces minéraux s’accumulent tout d’abord sur les versants des reliefs sous forme d’éluvions, puis ils sont entraînés par les eaux de ruissellement et ils se concentrent dans les alluvions des cours d’eau ainsi que sur certaines plages en bordure de la mer.

FIGURE 11 : Schéma montrant les gîtes de sédimentation détritique : les placers VI-2-2 Sédimentation chimique Lors de l'altération, les réseaux cristallins des minéraux sont détruits par l'eau. Mais les différents ions ont des comportements différents dans l'eau. On définit donc le potentiel ionique p = Z/r (Z = nombre de charges ; r = rayon ionique). - Si p est "petit", les ions sont solubles. - Si p est "moyen", la répulsion du cation est assez forte pour expulser un H de l'eau. Donc on a: Fe3+, H2O donne Fe(OH)3 + 3H+. (c'est ce qui explique le Ks très petit de pas mal de précipités.). - Si p est "grand", le cation expulse le 2e H de la molécule d'eau. Ca forme donc un anion, chargé, donc soluble. Exemple : Si4+, H2O donne Si(OH)4, qui donne ensuite SiO4H3-, puis SiO4H22-... etc. Dans les conditions de surface, l’altération libère des éléments chimiques (fig. 12). 39

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Les ions les plus solubles migrent en solution et sont entraînés vers les bassins de sédimentation (lacs, lagunes côtières, mers, océans). Ils précipitent et se concentrent dans ces bassins, en raison des changements physico-chimiques du milieu pH, Eh… (fig. 13).

Figure 12 : Classification de Goldschmidt des éléments selon le potentiel ionique (rayon ionique/ charge ionique)

Figure 13 : Schéma expliquant la désagrégation chimique et la formation des minéralisations sédimentaires chimiques

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VI-3 Les processus supergènes (altération) VI-3-1 L’altération des roches banales Le comportement des cations au cours de l’altération supergène, dépend de leur potentiel ionique (fig. 12). Certains cations sont solubles voire très solubles (K+, Na+, Ca++, Mg++, Fe++, Zn++, Cu++, …), migrent facilement et sont entraînés par les eaux continentales à pH généralement acide. D’autres sont en revanche peu solubles et s’accumulent sur le continent : Al3+, Fe3+, Ni3+, Ti4+. C’est de cette manière que se forme sur le contient des terrasses ou cuirasses riches en éléments immobiles, appelées latérites qui selon les cas sont alumineuses ou ferrifères ou nickélifères. (fig. 14). Les éléments très solubles sont entraînés vers les bassins de sédimentation où ils pourront éventuellement précipiter.

Figure 14 : Schéma expliquant le phénomène d’altération de roches banales : latéritisation d’une péridotite. VI-3-2 Altération de minerais préexistant (fig.15) Lorsque des minéraux sulfurés arrivent à l’affleurement par le jeu de l’érosion, ils s’altèrent par oxydation. Leur altération conduit à la formation en surface de « chapeau d’oxydation » ou « gossan » renfermant des oxydes, des sulfates, des carbonates, et des métaux natifs.

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Si les sulfures de Fe (pyrite, pyrrhotite …) dominent dans la paragenèse sulfurée primaire, les oxydes et les hydroxydes de Fe seront abondants et le chapeau d’oxydation sera appelé chapeau de Fe. Exemples de réactions mises en jeu dans la zone d’oxydation : 2 FeS2 + 7 O2 + 2 H2O PYRITE

12 FeSO4 + 3 O2 + 6 H2O Sulfate ferrique

2 FeSO4 + 2 H2SO4 SULFATE FERREUX

4 Fe2(SO4)3 + 4 Fe(OH)3 Hydroxyde ferrique

Figure 15 : Schéma expliquant le phénomène d’altération d’un gisement pré-existant.

Par déshydratation partielle, l’hydroxyde ferrique se transforme en goethite Fe(OH) ; la déshydratation complète conduit à l’hématite (Fe2O3). Sous la zone d’oxydation existe la zone de cémentation ou « d’enrichissement », qui correspond au minerai primaire enrichi. L’infiltration de ces eaux météoriques acides jusqu’au niveau de la nappe phréatique est accompagnée du lessivage des métaux à partir de la zone superficielle. Ces eaux sont

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à l’origine de l’apport supplémentaire des métaux dans la zone de cémentation. Cet enrichissement concerne généralement le cuivre.

Exemple de réactions chimiques mises en jeu dans la zone de cémentation : 5 FeS2 + 14 CuSO4 + 12 H2O Pyrite CuFeS2 + CuSO4 Chalcopyrite

7 Cu2S + 5 FeSO4 + 12 H2SO4 Chalcocite 2 CuS + FeSO4 Covellite

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VII- OU PEUT-ON TROUVER LES GISEMENTS METALLIQUE ?

Si l’on considère le cadre de la tectonique des plaques, on peut constater que les gisements métalliques existent dans des sites géotectoniques variés : dorsales océaniques, marge actives et arcs insulaires, marges passives, zones de collisions continentales. Ainsi les gisements formés au niveau des dorsales océaniques sont différents de ceux qui prennent naissance dans les marges passives.

FIGURE 16 : Cycle de Wilson

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L’importance des matières premières minérales n’est plus à démontrer. La mise en évidence de nouveaux gisements métalliques est ainsi devenue primordiale et a motivé la mise en œuvre de techniques sophistiquées comme la géochimie, la géophysique et la télédétection comme méthodes de prospection. Cependant un stade de recherche s’impose, c’est celui du géologue de terrain (ayant une bonne connaissance de la géologie globale et régionale) et dont dépend en grande partie le succès des recherches. VIII- CLASSIFICATION DES GISEMENTS METALLIFERES

Le but d’une classification et non seulement de regrouper les gisements mais aussi de faciliter leur recherche. 

En s’appuyant sur les analogies entre les gîtes métallifères, des classifications peuvent être constituées.



Une classification aura pour but de faciliter la découverte de nouveaux gîtes minéraux en se basant sur des similitudes avec des gîtes connus actuellement.



La création de telles classifications nécessite en premier lieu, l’inventaire des gîtes minéraux.



Il existe différents systèmes de classification concernant les gisements.



Une classification pourra être descriptive ou interprétative à caractère génétique, suivant les critères choisis : les classifications descriptives se rapportent à des observations contrairement aux classifications génétiques qui se basent sur l’interprétation du mode de formation des différents gîtes.



La substance, la morphologie, la température et la profondeur de formation (Lindgren, 1933) ou la nature des roches associées au gisement (Jèbrak, 2004) ont ainsi été utilisées pour classer les gîtes minéraux.

Suivant le critère utilisé, on pourra obtenir des classifications descriptives, pratiques en exploration ou des classifications interprétatives à caractère génétique. On a pu ainsi utiliser la substance, la nature de l’encaissant, la morphologie, la température de formation, le contexte géodynamique, les processus génétiques, les relations avec des processus géologiques ou les types des fluides. La tectonique des plaques est une forme où il est intéressent de placer les gisements, mais l’application directe présente parfois des difficultés dues à des différences d’échelle. 39

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Nous adoptons la classification génétique de Raguin, qui est en réalité une classification des processus concentrateurs et nous distinguons de ce fait : les gisements exogènes et les gisements endogènes (Figure 17).

GISEMENTS LIÉS AU PLUTONISME GISEMENTS LIÉS AU PLUTONISME BASIQUE

(domaine intracratonique stable) Gîtes d’inclusions STADE ORTHOMAGMATIQUE

Gîtes de ségrégation

GISEMENTS Gîtes Pegmatitiques ENDOGÈNES Gîtes Pneumatolytiques GISEMENTS LIÉS AU PLUTONISME ACIDE Gîtes pyrométasomatiques (marges actives)

STADE TARDIMAGMATIQUE Gîtes Hydrothermaux

et domaine collisionnels) Gisements liés au volcanisme d’accrétions (rifts océaniques, rifts continentaux, bassins d’arcs insulaires)

Par sédimentation détritique GISEMENTS EXOGÈNES (Différents sites géotectoniques)

Par sédimentation chimique Par altération supergène

FIGURE 17 : Classification des gisements métallifères

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IX. QUELS SONT LES RESSOURCES MINÉRALES AU MAROC AVEC QUELQUES EXEMPLES :

Figure 18 : Les provinces métallogéniques au Maroc. http://www.onhym.com/mines/les-provinces-

metallogeniques-au-maroc.html

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Bibliographie  Franklin, J.M., Gibson, H.L., Jonasson, I.R., Galley, A.G., 2005, Volcanogenic massive sulfide deposits: Economic Geology 100th anniversary volume, pp 523-560  Franklin, J.M., Sangster, D.M., Lydon, J.W., Volcanic-associated massive sulfide deposits, Economic geology, 75th aniversary volume, p485-627  Galley, A.G., Hannington, M.D., Jonasson, I.R., 2007, Volcanogenic massive sulphide deposits. In: Goodfellow WD (ed) Mineral deposits of Canada. Geol Assoc Can, Mineral Deposits Division, Special Pub 5: pp 141-161  Gibson, H. L., Allen, R. L., Riverin, G., Lane, T. E., The VMS Model: Advances and Application to Exploration Targeting, Ore Deposits and Exploration Technology  Gibson, H.L., Franklin, J.M., Hannington, M.D., A genetic model for VolcanicAssociated Massive Sulfide Deposits, an overview of progress made and problems remaining, Canadian Society of Exploration Geophysicists  Jébrak, M., Marcoux, E., 2008. Géologie des ressources minérales. Association géologique du Canada, Ressources naturelles et Faune Québec, Gouvernement du Québec, p. 312-333  Mosier, D.L., Berger, V.I., Singer, D.A., Volcanogenic Massive Sulfide Deposits of the World—Database and Grade and Tonnage Models, U.S. Department of the Interior U.S. Geological Survey  Piercey, S.J., The setting, style, and role of magmatism in the formation of volcanogenic massive sulfide deposits, Mineralium deposita volume 46 no 5-6, juillet 2011  Routhier P. 1963, Les gisements métallifères Géologie et principes de recherche. Edition Masson et Cie, Paris, 1963.  http://www.onhym.com/mines/les-provinces-metallogeniques-au-maroc.html 

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