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MINISTERE DES ENSEIGNEMENTS SECONDIAIRE ET SUPERIEUR (MESS) INSTITUT SUPERIEUR PRIVE DE TECHNOLOGIES
Chargé de cours : COULIDIATY M. Boama Email : [email protected]
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Instruments de paiement
INTRODUCTION Le centre de la matière des instruments de paiement et de crédit se trouve dans la troisième partie (art. 42 à 242) du règlement N°15/2002/CM/UEMOA du 19 septembre 2002 relatif aux systèmes de paiement dans l’UEMOA, il constitue l’essentiel des dispositions. Il y est traité du chèque, de la carte bancaire et des autres instruments et procédés de paiement électronique, de la lettre de change et du billet à ordre ainsi que des incidences de paiement. Certes, que le règlement de l’UEMOA du 19 septembre 2002 regroupe les dispositions relatives à l’ensemble de ces instruments dans la troisième partie intitulée «instruments de paiement ». Mais en réalité, au sens strict, certains de ces instruments relèvent à proprement parler de la catégorie des instruments de crédit, lesquels sont en même temps des instruments de paiement. Les instruments de crédit et les instruments de paiement sont les procédés, souvent mis au point par la pratique des affaires, en particulier les banquiers, pour faciliter le financement, surtout à court terme, des opérations commerciales et le paiement de sommes d’argent sans manipulation d’espèce. 1 – Les instruments de paiement Les instruments de paiement sont des titres destinés à permettre l’exécution d’une obligation de payer une somme d’argent sans pour cela devoir manipuler des espèces monétaires. Pour des auteurs comme Françoise PEROCHON et Régine BONHOMME, l’expression « instruments de paiement » désigne « les techniques juridiques destinées à permettre le paiement du créancier, et plus généralement le transfert de fonds, sans manipulation de monnaie fiduciaire (billets et pièces) ». Autrement dit, il s’agit de tout moyen ou procédé, quel qu’en soit le support, permettant à une personne de transférer des fonds en évitant la manipulation d’argent. Sont considérés comme faisant partie de la catégorie des instruments de paiement au sens strict le chèque et la carte bancaire. Certains d’entre eux sont fondés sur la création d’un titre négociable, tel que le chèque qui est un titre écrit, tiré sur une banque ou un établissement assimilé et qui permet d’obtenir le paiement d’une somme d’argent disponible à son profit au bénéfice du porteur. Les chèques sans provision, l’utilisation frauduleuse du chèque à la suite de perte ou de vol de chéquier ou
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de chèque, la lourdeur et le coût élevé du traitement du chèque papier expliquent une large mesure le déclin du recours au chèque, déclin qui cependant n’a pas conduit encore dans beaucoup de pays à la perte de la première place qu’il occupe au sein des instruments de paiement. D’autres repose sur la technique du mandant, particulièrement le virement. Le virement peut être défini comme une technique permettant de transférer une somme d’argent d’un compte bancaire à un autre par simple jeu d’écriture, c'est-à-dire en débitant le premiers pour crédité le second. Dans ce sens on relève le prélèvement automatique, dont le titre interbancaire de paiement (appelé également TIP) constitue une variante, et la carte de paiement que l’on distingue difficilement de la carte de crédit. Ces nouveaux instruments de paiement constituent des ordres de paiement qui passent par l’inscription sur un compte, d’où leur relation étroite avec la banque. Presque tous ses instruments utilisent la technique de base du virement et peuvent être considérés comme ses dérivés. 2 - Les instruments de crédit Les instruments de crédit peuvent être définis comme des titre créés à l’occasion d’une opération commerciale et qui permettent le financement à court terme (généralement 90 jours ou moins, mais rien n’empêche que l’échéance soit plus longue) des entreprise ou, d’une façon plus générale, de l’émetteur ou du bénéficiaire par la mobilisation de la créance correspondante sans devoir en attendre l’échéance. En effet, selon F. PEROCHON et R. BONHOMME, l’expression « instrument de crédit » désigne habituellement « un procédé qui permet au commerçant d’exploiter les créances qu’il détient contre ses clients pour se procurer un crédit, dit de mobilisation, auprès d’une banque. En transférant à un établissement de crédit des créances, en général à court terme, le titulaire s’en procure immédiatement leur montant et, donc, les fonds nécessaires au paiement de ses propres créanciers, le poids du terme étant reporté sur l’établissement mobilisateur ». Il faut souligner qu’il y a un apparentement entre instruments de crédit et instruments de paiement. En effet, selon des auteurs comme F. PEROCHON et R. BONHOMME « les instruments de crédit peuvent également servir d’instrument de paiement (« qui peut le plus peut le moins ») alors que l’inverse n’est pas vrai ». Dans le même sens, M. Thierry Bonneau, après avoir noté qu’un instrument peut avoir trois fonctions qui sont une fonction de paiement, une fonction de crédit et une fonction de retrait, indique que si les effets de IST
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commerce assurent en principe les deux premières fonctions, seules les cartes bancaires remplissent les trois fonctions. Le présent cours est intitulé instrument de paiement et s’articulera autour de deux (02) chapitres : -
Dans le chapitre 1, relatif au compte bancaire, nous aborderons les définitions du compte bancaire, les typologies de comptes bancaires, ainsi que les incidents relatifs à leur fonctionnement.
-
Quant au chapitre 2, il concerne les opérations bancaires liées au compte. Il s’agit essentiellement des opérations en espèces et des opérations avec les instruments de paiement.
Les instruments de crédit (lettre de change ou traite, billet à ordre et le warrant) qui remplissent également les fonctions de paiement et de crédit seront abordés à travers des exposés.
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CHAPITRE I : LE COMPTE BANCAIRE Le compte sert à enregistre des encaissements ou des paiements effectués par le banquier pour le compte de son client. Matériellement, le compte apparaît comme un simple cadre qui ne prend vie et ne produit ses effets que par les opérations qu’il enregistre. I - Définitions Considéré d’abord et avant tout comme un document comptable, le compte bancaire apparaît également à l’analyse comme un instrument juridique. 1.1. Le compte, en tant que document comptable En tant que document comptable, le compte constate les opérations et en exprime le résultat. Une fois le compte ouvert, chaque opération qui y est inscrite devient un article du compte, au crédit s’il est au bénéfice du client, au débit dans le cas contraire. Chaque introduction d’article contribue à la formation d’un nouveau solde provisoire indiquant à tout moment la position créditrice ou débitrice du client. Sous son aspect matériel, le compte bancaire apparaît ainsi comme un tableau des créances et des dettes réciproques de deux personnes à savoir le banquier et son client. Instrument comptable, le compte bancaire, dès lors qu’il est ouvert, entraîne au plan juridique des conséquences, notamment dans les rapports banquierclient. 1.2. Le compte, en tant qu’instrument juridique En général, l’ouverture d’un compte implique l’engagement du banquier de fournir à son client certaines prestations. Ainsi en est-il par exemple de la mise à la disposition du client de certains instruments de paiement tels que la carte bancaire et le chèque, de l’organisation d’un service de caisse pour que celui-ci puisse opérer des retraits de fonds, etc. Dès lors, l’on peut penser qu’il existe bel et bien, avec l’ouverture d’un compte, une convention entre le banquier et son client. L’objet de cette convention est la tenue de compte du client avec l’accomplissement à titre accessoire d’un certain nombre de prestations de services. Il importe de préciser que ce sont les usages bancaires qui déterminent dans une large mesure l’étendue des engagements du banquier vis-à-vis du client. Il n’existe pas dans notre législation une obligation qui impose explicitement que la forme de la convention d’ouverture de compte soit écrite. Toutefois, l’analyse des dispositions de IST
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l’article 15 du règlement 15/2002 de l’UEMOA conduit à croire que la rédaction d’un écrit est obligatoire en la matière. En effet, cet article dispose que « les conditions liées à l’usage du compte et des instruments de paiement doivent être clairement spécifiées au client au moment de l’ouverture du compte et mentionnées expressément et en caractères lisibles dans la convention d’ouverture de compte ». II – Les principaux types de comptes en banque On distinguera les comptes à vue, les comptes à terme et les comptes sur livret d’épargne. 2.1. Les comptes à vue Ce sont des comptes destinés à recevoir des dépôts à vue, c’est-à-dire des fonds dont on peut à tout moment disposer par opposition notamment aux fonds déposés dans un compte à terme. Les comptes à vue sont donc ceux que les clients des banques utilisent pour effectuer leurs paiements. Il en existe deux types qui peuvent cependant avoir des variantes. 2.1.1. Typologie des comptes à vue On distingue généralement le compte de dépôt et le compte courant. Le compte de dépôt : il est encore appelé compte ordinaire en ce que les règles qui lui sont applicables constituent le droit commun des comptes bancaires. En général, c’est ce type de compte que les banques ouvrent à leurs clients qui ne manifestent aucun intérêt pour l’ouverture d’un autre compte. Le compte de dépôt a essentiellement pour but d’enregistrer les opérations de caisse qui diminueront ou augmenteront le dépôt initial. Il est vrai que le compte de dépôt peut également enregistrer des opérations de crédit. Mais ce n’est pas sa vocation première dans la mesure où ce compte est plutôt ouvert par les banques au profit d’une clientèle de non commerçants. On notera que le compte de dépôt est aussi appelé compte-chèques. Cette référence au chèque tient au fait qu’avant la création de la carte bancaire, le chèque constituait le principal instrument utilisé pour effectuer des retraits de fonds sur ce compte. Le compte courant : il est a priori ouvert par les banques à leurs clients commerçants parce qu’il se prête mieux à des rapports entre personnes en relation suivie d’affaires et appelées à IST
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conclure entre elles un grand nombre d’opérations. En effet, au lieu d’envisager chacune de leurs opérations de façon isolée et dans le but de simplifier leurs rapports juridiques, ces personnes décident de soumettre tous les mouvements de fonds qui interviennent entre elles à un régime unitaire. Ainsi toute dette ou toute créance entrée dans un compte courant perd son individualité. Elle se fond avec les autres éléments du compte. Il se dégage de cette fusion un nouveau solde qui est exigible seulement à la clôture dudit compte. Comme on peut le constater, l’ouverture d’un compte courant entraîne des effets juridiques particuliers. 2.1.2. Les caractéristiques possibles d’un compte à vue Le compte- joint : il est de plus en plus fréquent dans la pratique que des époux ouvrent ensemble à leurs deux noms ce type de compte. Mais il est parfaitement possible d’ouvrir ce compte à des personnes qui ne sont aucunement liées par le lien du mariage. Ainsi en est –il par exemple des associés d’une société de fait ou des concubins. L’ouverture d’un compte joint permet en fait à chacun des co-titulaires de faire fonctionner le compte sous sa seule signature et donc d’en retirer librement les fonds. Il y a une solidarité entre les titulaires du compte-joint. Le compte indivis : les titulaires d’un tel compte sont le plus souvent des personnes qui ont des biens indivis, notamment des cohéritiers avant le partage. Mais il peut simplement s’agir de personnes qui entreprennent des activités ou des opérations en commun. En principe, le compte indivis ne peut fonctionner que sous la signature de tous les titulaires. Mais en pratique, ceux-ci donnent mandat à l’un d’entre eux de faire fonctionner le compte sous sa seule signature. En dehors de toute convention, la solidarité n’est présumée que si les co-titulaires sont tous des commerçants. Mais dans la pratique, le banquier stipule le plus souvent la solidarité passive et l’indivisibilité. Ainsi, si le compte venait à être débiteur, celui-ci peut exiger de chaque titulaire le remboursement de la totalité du solde.
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En cas de décès d’un titulaire, l’indivisibilité permet d’agir pour la totalité du débit contre l’un quelconque des héritiers. 2.2. Le compte à terme (DAT) C’est celui dont le titulaire du dépôt ne peut en disposer directement ou indirectement avant l’expiration d’un délai préalablement déterminé. Concrètement, l’ouverture s’opère par la signature d’une lettre de blocage par le client titulaire de ce compte. Il s’agit de bloquer une certaine somme sur une certaine période. Ainsi, en cassant le DAT, c'est-à-dire en réclamant son argent avant le terme fixé, le client doit payer en principe des pénalités à la banque. 2.3. Le compte sur livret d’épargne Il a pour objet la constitution d’une épargne. Le compte sur livret d’épargne n’est ouvert qu’aux personnes physiques. Il ne peut être ouvert par établissement bancaire qu’un seul compte par personne. Le compte sur livret d’épargne ne peut enregistrer que des opérations de retraits et de versements de fonds, des virements du ou au compte ordinaire du client, tout virement aux comptes de tiers étant interdit. Le compte sur livret est rémunéré à un taux minimum de 3,5% l’an. III. les règles communes à tous les comptes Les règles qui seront ici présentées concerneront tour à tour l’ouverture, le fonctionnement, et la clôture des comptes. 3.1 L’ouverture des comptes L’ouverture d’un compte découle d’une convention. Le compte est
reconnu ouvert dès
l’instant ou le client a fourni au banquier un spécimen de sa signature. 3.1.1 Le droit au compte La convention d’ouverture de compte étant un contrat intuitus personae, le banquier est libre d’accepter ou de refuser l’ouverture d’un compte à une personne qui le lui demande. Aux termes de l’article 8 de règlement 15/2002 de l’UEMOA : « Toute personne physique ou morale établie dans l’un des Etats membres, possédant un revenu régulier dont la notion est définie par une instruction de la Banque Centrale, a droit à l’ouverture d’un compte auprès
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d’une banque, telle que définie par l'article 3 de la Loi portant Réglementation Bancaire, ou auprès des services financiers de la Poste. En cas de refus d’ouverture de compte opposé par trois établissements successivement, la Banque Centrale peut désigner d’office une banque qui sera tenue d’ouvrir un compte donnant droit à un service bancaire minimum ». La notion de revenu régulier est justement définie par l’instruction n°1/2003/SP de la BCEAO du 8 mai 2003. L’article 9 du règlement prévoit ainsi l’obligation pour tout commerçant d’ouvrir un compte en ces termes « Tout commerçant, au sens de l’Acte Uniforme de l’OHADA relatif au Droit Commercial Général, est tenu d’ouvrir un compte auprès des services financiers de la Poste ou d’une banque établie dans un Etat membre. Il en indique la domiciliation et le numéro sur les factures ou autres documents par lesquels il réclame paiement… » 3.1.2. Les devoirs de vérifications du banquier S’il n’y a pas d’obligation pour le banquier d’ouvrir un compte à une personne qui le lui demande, il ne peut en revanche ouvrir un compte qu’après avoir procédé à certaines vérifications qui sont de deux (02) ordres :
D’abord, il doit vérifier la capacité du ou des demandeurs à être titulaire de compte. Lorsqu’il s’agit par exemple d’un mineur, il revient et d’autoriser les représentants légaux de demander l’ouverture du compte et d’autoriser les retraits de fonds. Dans le cas où le compte doit être ouvert à une société commerciale, le banquier doit non seulement s’assurer que celle-ci est bien immatriculée au registre du commerce et du crédit mobilier (RCCM) et que son représentant a bien les pouvoirs d’agir en son nom. Lorsqu’une tierce personne reçoit procuration pour faire fonctionner le compte, le banquier doit vérifier que la procuration émane bien du titulaire du compte. Il doit recueillir sa signature.
Le banquier doit s’assurer de l’identité et de l’adresse de la personne à laquelle il ouvre un compte. Cette obligation a été consacrée en ce qui concerne l’ouverture des compte-chèques à l’article 43 du règlement.
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Faute pour le banquier de procéder à ses vérifications, sa responsabilité pourrait être engagée si des tiers venaient à être victimes d’agissements dommageables que l’ouverture du compte a permis de perpétrer. 3.2. Le fonctionnement des comptes Pour que le client puisse utiliser convenablement son compte, il est nécessaire au préalable que le banquier en organise la tenue. 3.2.1 La tenue matérielle du compte par le banquier La tenue matérielle du compte par le banquier, implique pour ce dernier que chaque fois qu’il reçoit un ordre de son client, il doit avant de l’exécuter, vérifier la validité de la ou des signatures qui y sont portées. Ensuite, chaque opération est transcrite sur le compte dont elle devient un article. Cette transcription est faite au moyen des mentions suivantes concernant chacune des opérations : nature de ladite opération (versement espèces, retrait d’espèces, retrait par chèque, etc. …), sa date, le montant du crédit ou du débit, éventuellement le solde provisoire qui se dégage après l’opération concernée de même que la date de valeur. La date de valeur est le jour ou l’opération prend effectivement effet. Selon les usages bancaires, ce jour est généralement postérieur à la date réelle de l’opération pour les écritures au crédit et antérieur pour les écritures au débit. Il convient de souligner que les erreurs matérielles constatées dans les écritures d’un compte doivent être rectifiées mais ne peuvent être effacées. En effet, le compte doit être tenu sans rature. Aussi, toute écriture erronée portée en compte, doit être simplement annulée au plan comptable par une écriture en sens inverse d’un montant égal. Cette écriture en sens inverse est appelée contre-passation. L’ensemble des écritures passées sur un même compte au cours d’une période donnée (en général tous les mois), fait l’objet d’un relevé encore appelé « extrait de compte » adressé au client. L’article 43 du Règlement 15/2002 de l’UEMOA fait obligation au banquier qui a ouvert un compte de chèques d’adresser à son client un relevé de compte au moins une fois par mois. IST
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Il est à noter qu’en dehors des écritures passées sur son compte au cours d’une période donnée, le client est informé du solde dudit compte au dernier jour de la période concernée. Conformément à l’usage bancaire, l’accord du client sur ce solde provisoire peut résulter de son silence. En effet, les relevés de compte précisent généralement un délai maximal (30 jours dans la plupart des cas) au-delà duquel, les réclamations ne sont plus admises. 3.2.2. Les droits sur le crédit de compte Le client a contre son banquier une créance égale au solde provisoire du compte, si celui-ci est créditeur. De ce fait, il peut émettre des chèques, opérer des retraits ou ordonner des virements à partir de son compte. En définitive, le solde du compte apparaît comme un élément du patrimoine du client et par conséquent, il peut être saisi par ses créanciers. En vertu des règles édictées par l’Acte Uniforme OHADA portant organisation des procédures simplifiées de recouvrement et des voies d’exécution (art. 135 et suivant), le banquier saisi et tenu de déclarer au saisissant la nature du ou des comptes du débiteur ainsi que leurs soldes au jour de la saisie. La saisie entraîne attribution du soldes du compte au saisissant sous réserve de liquidation dans les 15 jours de la saisie de certaines opérations qui lui sont antérieures énumérées à l’article 161 de l’acte Uniforme précité (les paiements par carte, les retraits d’argent par le biais des GAB, etc.). Échappent également à la saisie certaines créances qui ont un caractère insaisissable. Il en est ainsi notamment des salaires pour leur portion insaisissable. 3.3. La clôture des comptes Les comptes sont en principe à durée indéterminée. Le client peut donc clôturer le compte à tout moment en exigeant le remboursement de son dépôt. Le banquier lui aussi peut mettre fin au compte, mais il ne peut le faire de manière abusive et surtout pas à l’insu du client. Etant un contrat à caractère personnel, le compte est clôturé par le décès ou l’incapacité du client. La clôture du compte donne lieu à l’émission d’un arrêté définitif de compte.
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IV-Les incidents de fonctionnement du compte Au cours du fonctionnement du compte, des incidents peuvent survenir. Parmi lesquels nous pouvons énumérer : l’avis à tiers détenteur, la saisie attribution et la saisie conservatoire. 4.1. L’avis à tiers détenteur L’avis à tiers détenteur (ATD) est une procédure qui permet au Trésor public de récupérer des sommes qui lui sont dues au titre des impôts impayés. L’ATD peut porter sur l’ensemble des comptes sauf les comptes titres et ne concerne pas les coffres-forts. Le Trésor informe le banquier par pli recommandé avec accusé de réception (ou lettre ordinaire). Le contribuable est informé de l’ATD par les mêmes moyens. À la réception de l’ATD, le banquier doit répondre immédiatement au Trésor en indiquant si le solde du compte permet ou non le paiement, totalement ou partiellement, bloquer le compte et informer le client. Le solde à déclarer au Trésor lors de l’ATD est celui qui apparaît sur les comptes à la date et à l’heure de la saisie. Si le ou les comptes sont débiteurs, l’ATD est sans effet. Si le ou les comptes sont créditeurs, ils sont bloqués pendant un délai de 15 jours (30 jours pour un compte recevant des opérations d’escompte) et ce, afin de procéder au calcul du solde effectivement disponible compte tenu des opérations en cours et non comprises dans le solde apparaissant à la date de l’ATD (chèques émis, retraits, chèques remis, etc.). Viennent diminuer le solde saisissable, les opérations suivantes :
chèques émis et remis en compensation avant la date de la saisie ;
retraits effectués dans les distributeurs ;
chèques et effets revenus impayés.
Viennent augmenter le solde saisissable, les remises effectuées et non encore créditées. Si le ou les comptes sont alimentés par des rémunérations du travail, une partie de ces rémunérations est insaisissable. Le client est éventuellement informé. Passé le délai de 2 mois, et sauf mainlevée totale ou partielle du Trésor, les fonds saisis sont remis au Trésor.
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4.2. La saisie-conservatoire Tout créancier peut pratiquer une mesure conservatoire pour assurer la sauvegarde de ses droits. La saisie conservatoire vise simplement à la mise sous-main de justice de certains biens. Elle garantit au créancier la conservation du bien pendant cette période, tout en lui laissant la possibilité de transformer cette procédure en saisie-exécution dans l’hypothèse où le débiteur ne s’acquitterait pas de ses obligations. La saisie peut porter à la fois sur des biens corporels ou incorporels. Quand il s’agit d’un compte bancaire, la saisie-conservatoire a pour but de placer les sommes saisies sous-main de justice et de les rendre indisponibles. Caractère provisoire : si le débiteur ne paie pas, il faudra transformer la saisie-conservatoire en saisie-attribution avec l’autorisation du juge. 4.3. La saisie-attribution La saisie-attribution, qui a remplacé la saisie-arrêt, est une procédure qui permet à un créancier (le saisissant) d’appréhender immédiatement tout ou partie des sommes détenues par un tiers (tiers saisi) au nom de son débiteur (le saisi). La saisie-attribution a pour effet d’attribuer immédiatement au créancier les sommes saisies à concurrence de la somme pour laquelle elle est pratiquée ; le compte est donc, en principe, bloqué pendant quinze jours (trente jours pour les comptes d’entreprises) sauf s’il est débiteur car, dans ce cas, la saisie est inopérante Dans les quinze jours ouvrables qui suivent la saisie, le solde peut être affecté (augmenté ou diminué) par certaines opérations à condition qu’il soit prouvé que leur date est antérieure à la saisie : • au crédit : remises de chèques et d’effets à l’encaissement non encore portées en compte ; • au débit : chèques tirés par le saisi et remis à l’encaissement par les bénéficiaires, impayés, retraits dans les billetteries, paiements par cartes effectivement crédités en faveur des bénéficiaires.
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Si le compte est alimenté par des salaires ou des indemnités de chômage, une partie du solde est insaisissable. Quoique l’effet de la saisie soit limité au montant des sommes pour lesquelles elle est pratiquée, c’est la totalité des sommes portées sur l’ensemble des comptes du débiteur représentant des sommes d’argent qui est bloqué pendant 15 jours. Les fonds saisis ne sont pas remis immédiatement au créancier, mais sont consignés entre les mains du banquier pendant un délai de 1 mois. Ce délai permet de contester la saisie. Les fonds peuvent être aussi consignés entre les mains d’un séquestre. Une fois la saisie opérée, le saisissant prime tous les autres créanciers, même privilégiés, qui opéreraient une saisie ultérieure. Le créancier procède à la saisie par acte d’huissier signifié au banquier saisi. L’acte doit comporter un certain nombre de mentions obligatoires dont l’heure de la saisie. Le banquier doit indiquer immédiatement à l’huissier : • la nature du ou des comptes du débiteur (une saisie signifiée au siège d’une banque vise toutes les agences de celle-ci; une saisie signifiée à une agence ne concerne que cette agence); • le solde de ces comptes au jour de la saisie (même s’il s’agit de soldes débiteurs).
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CHAPITRE II: LES OPERATIONS BANCAIRES LIEES AU COMPTE
I - Les opérations en espèce 1.1. Versement d’espèce L’opération de versement au guichet consiste pour un client à déposer de l’argent sur son compte ou sur le compte d’une tierce personne, au guichet de la banque où le compte est domicilié. Les sommes versées peuvent être productives d’intérêts selon les conditions fixées par la banque. Pour tout versement, la banque prélève un droit de timbre de 25 FCFA qui est reversé à l’Etat. 1.2. Retrait d’espèce C’est opération par laquelle un client retire de son compte, au distributeur de billets ou au guichet, une certaine somme en espèces dont le montant est porté au débit de son compte. Les conditions de facturation ne sont pas les mêmes suivant que le retrait ait été fait ou non auprès d’une autre banque que la sienne, et à l’intérieur ou hors de la zone de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine. Si les versements peuvent être effectués par quiconque, seul le titulaire du compte ou son mandataire peut effectuer ou autoriser des retraits. Les retraits peuvent être opéré au moyen de chèques ordinaires, de chèques de caisse ou de simples pièces comptables de caisse, si le client n’a pas son chéquier ou n’en possède pas. Avant d’autoriser le paiement, le guichetier doit s’assurer de l’identité de la personne qui effectue le retrait, contrôler la régularité des pièces (chèques, pièces de caisse) et vérifier que le compte est approvisionné. Si le titulaire du compte est en déplacement, il peut généralement effectuer des retraits dans une autre agence de la même banque. Par ailleurs, s’il possède une carte de paiement bancaire, il peut retirer des espèces dans les distributeurs automatiques de billets (dans la limite fixée par son banquier, des retraits plus importants peuvent être effectués dans les guichets automatiques de la banque auprès de laquelle a été ouvert le compte).
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1.3. La mise à disposition Lorsque le titulaire d’un compte est en déplacement, il peut se faire remettre des fonds ou en faire bénéficier un tiers en utilisant la mise à disposition. Sur demande du titulaire du compte, la banque adresse des fonds pour un montant donné dans une autre agence ou chez un banquier correspondant. Cet envoi peut bénéficier au donneur d’ordre ou à un tiers. Le compte du client est aussitôt débité et l’agence concernée reçoit les éléments permettant le retrait des fonds (identité, conditions de retrait, spécimen de signature, etc.). Le bénéficiaire peut retirer les fonds en une ou plusieurs fois. En cas de non utilisation ou d’utilisation partielle, le solde sera rapatrié passé le délai de validité à l’agence d’origine. II-Les opérations par chèque 2.1. Définition et autres précisions sur le chèque Le chèque peut être défini comme un titre par lequel une personne, appelée « le tireur », donne l’ordre à un établissement bancaire ou assimilé, appelé « le tiré » de payer à vue une somme déterminée soit à son profit, soit au profit d’une troisième personne, appelée le « bénéficiaire ». La définition du chèque appelle quelques observations. D’abord, on remarquera que le chèque met en scène trois (3) personnes : le tireur, le tiré et le bénéficiaire. Toutefois lorsque le tireur donne l’ordre de payer un chèque à son propre nom, l’on se trouve alors en présence de deux (2) personnes. Ensuit, l’ordre de payer est obligatoirement donné à une banque au sens de l’article 3 de la loi portant réglementation bancaire ou un établissement assimilé (service des chèques postaux, trésor). Enfin, l’ordre est donné de payer à vue. C’est donc dire que si le tireur du chèque le postdate et que le bénéficiaire le présente au paiement le banquier est obligé de le payer s’il y a la provision. C’est aussi pour cela que le chèque est qualifié d’instrument de paiement et non d’instrument de crédit. On peut rencontrer plusieurs variétés de chèque qui satisfont à des besoins différents : chèque de caisse ou chèque de guichet, chèque barré (art.90 à 92 du règlement 15/2002), chèque certifié (art.78 du règlement 15/2002), chèque visé (art. 77 du règlement 15/2002), chèque de voyage ou traveller’s chèque. IST
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En principe, il n’y a pas de lien entre l’ouverture d’un compte et la remise d’un chéquier. Le banquier qui fait ouvrir un compte peut refuser la délivrance du chéquier. Il doit alors motiver sa décision. Aux termes de l’article 45 du règlement 15/2002 du 19 septembre 2002, « avant toute délivrance des formules de chèque, le banquier doit s’informer de la situation du demandeur en consultant le fichier des incidents de paiement » Il s’agit en fait pour le banquier de chercher à savoir si le client ne fait pas l’objet d’une interdiction d’émettre des chèques. Si cette vérification n’est pas requise, le banquier peut encourir des sanctions pénales conformément à l’article 486 du code pénal. 2.2. L’Emission et la transmission du chèque 2.2.1. L’émission du chèque Pour être émis, le chèque, dans sa forme doit contenir les mentions obligatoires suivantes précisées à l’article 48 du règlement 15/2002 de l’UEMOA. Ce sont : 1. la dénomination de chèque insérée dans le texte même du titre et exprimée dans la langue employée pour la rédaction de ce titre ; 2. le mandat pur et simple de payer une somme déterminée ; 3. le nom de celui qui doit payer (tiré) ; 4. l’indication du lieu où le paiement doit s’effectuer ; 5. l’indication de la date et le lieu où le chèque est créé ; 6. la signature manuscrite de celui qui émet le chèque (tireur). Est-ce possible sur papier libre ? Non. De même les parties doivent remplir un certain nombre de conditions sachant que le chèque est un titre à trois personnes. Ainsi : Le tireur qui est l’émetteur du chèque, doit nécessairement disposer d’un compte ouvert auprès d’un banquier. S’il est lui-même banquier, il lui est alors possible de tirer sur lui-même un chèque. En tout état de cause, il doit avoir la capacité de disposer de ses biens. Le tiré, quant à lui, ne peut qu’être une banque (au sens de l’article 3 de la loi portant réglementation bancaire) ou un établissement assimilé (service des chèques postaux et trésor public). IST
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Le bénéficiaire enfin doit avoir la capacité de recevoir un paiement (ce qui n’est pas le cas d’un mineur). Enfin, la provision (la créance de somme d’argent exigible dont le tireur est titulaire dans les livres du titré) doit être préalable, c’est-à-dire qu’elle doit exister au moment où le chèque est émis ; elle doit également à cette date se révéler suffisante et disponible. Tel est du moins le principe en matière d’émission de chèque. Ce principe s’explique par l’idée que le bénéficiaire du chèque doit pouvoir, aussitôt après l’émission à son profit, en obtenir paiement immédiat auprès du tiré. La provision doit donc présenter, à l’instant même de l’émission tous les caractères propres à permettre le paiement complet du chèque. Elle doit être maintenue jusqu’au jour de la présentation du chèque au tiré. 2.2.2. La transmission du chèque Une fois mis en circulation, le chèque peut être transmis à des porteurs successifs jusqu’à sa présentation au paiement (articles 62 à 73 du règlement 15/2002). Quand il est au porteur, le chèque se transmet par la simple tradition, c’est-à- dire la remise de la main à la main, comme tous les titres au porteur. Quand il est à ordre, il se transmet par endossement (endossement translatifs : écrire au verso dudit titre la formule « payez à l’ordre de … » suivie de la désignation de la personne à qui il entend transférer le bénéfice du chèque ; puis indiquer le lieu et la date où a lieu la transmission; et enfin y apposer sa signature). En dehors de l’endossement translatif, l’endossement qui se pratique couramment est l’endossement à titre de de recouvrement. En effet, il est courant que le porteur endosse le chèque à son banquier afin que celui-ci se charge de son recouvrement. Ce type d’endossement est probablement plus fréquent que l’endossement translatif. Selon l’article 72 du règlement, au plan de la forme, ce type d’endossement se traduit par la mention « valeur en recouvrement », « pour encaissement », « par procuration » ou toute autre mention impliquant un simple mandat. Au plan des effets, le porteur, suite à cet endossement, peut exercer tous les droits découlant du chèque, en particulier prendre toutes les dispositions qui s’imposent pour assurer le recouvrement du chèque. Il peut faire dresser protêt s’il n y’a pas de clause « sans frais ». Sa responsabilité peut être engagée en cas de retard ou de négligence. Mais la question est général appréciée en fonction des usages bancaires. Il n’est pas rare que le IST
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banquier s’exonère, par une clause figurant dans ses conditions générales, de sa responsabilité. Quant à l’endossement pignoratif ou de garantie, il consiste en une mise en gage du titre bancaire. Son usage est rarissime pour le cas du chèque, il ne parait pas compatible avec le chèque qui est un instrument de paiement et non de crédit. Il ne se conçoit aisément que pour la lettre de change qui est un instrument de crédit. 2.3. Le paiement du chèque La dette est considérée comme payée non pas par la remise du chèque au bénéficiaire mais seulement lorsque celui-ci en a encaissé le montant. Pour obtenir paiement du chèque, le bénéficiaire doit le présenter à l’agence bancaire sur laquelle il a été tiré. Mais il faut savoir que dans le cas d’un chèque barré, il doit s’adresser directement à son propre banquier qui se chargera de l’encaisser pour son compte. La présentation d’un chèque au banquier obéit toutefois à un certain nombre de règles et de diligences de la part du banquier. 2.3.1. La présentation au paiement Payable dès son émission, le chèque doit être présenté au paiement dans les délais suivants (article 81 du règlement 15/ 2002 du 22 septembre 2002) : -lorsqu’il s’agit d’un chèque émis et payable au Burkina Faso, il doit être présenté au paiement dans le délai de huit (08) jours si le paiement doit s’effectuer au lieu d’émission et dans les autres cas, dans le délai de 20 jours ; - pour le chèque émis dans un autre Etat membre de l’UEMOA et payable au Burkina Faso, il doit être présenté dans le délai de 45 jours ; - enfin, le chèque émis hors de l’UEMOA et payable au Burkina Faso doit être présenté dans le délai de 70 jours. La loi fixe également des délais de prescription pour les recours du porteur en cas de présentation tardive. L’article 109 du règlement 15/2002 précise ainsi que les actions en recours du porteur contre les endosseurs, le tireur et les autres obligés se prescrivent par six (06) mois à partir de l’expiration du délai de présentation. L’action du porteur contre le tiré se prescrit quant à elle par trois (3) ans à partir du délai de présentation. IST
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2.3.2. Les obligations du banquier à l’occasion du paiement A l’occasion du paiement, le banquier est tenu de procéder à un certain nombre de vérifications. D’abord, il doit s’assurer, de l’absence d’opposition (art. 84 du règlement 15/2002). Par ailleurs, lorsque le chèque est endossable, il doit vérifier la régularité de la suite de l’endossement et non les signatures des endosseurs. En effet, dès lors que le banquier ne dispose pas nécessairement du spécimen desdites signatures, l’on imagine difficilement qu’il puisse vérifier leur conformité. Il doit simplement se comporter en banquier diligent, ce qui fait qu’il doit répondre de toute imprudence. En revanche, le banquier tiré doit vérifier l’identité du bénéficiaire ainsi que la conformité de la signature apposée sur le chèque. Celleci doit concorder avec l’exemplaire de la signature déposée à l’occasion de l’ouverture du compte. Si la signature est fausse et que le banquier paie le chèque, sa responsabilité est engagée. Enfin, il convient de préciser que le banquier est tenu de payer s’il y a provision. A ce propos, il faut signaler que la loi uniforme sur les instruments de paiement (loi n°037/97/AN du 17/12/1997 a introduit une originalité par rapport à la réglementation antérieure. Cette originalité qui a été maintenue dans le règlement 15/2002 du 19 septembre 2002 (article 87) accorde la possibilité au bénéficiaire d’un chèque d’exiger un paiement partiel si la provision est insuffisante. 2.3.3. Les diligences du banquier en cas d’insuffisance ou d’absence de provision Deux cas de figure doivent être distingués.
Le cas d’insuffisance de la provision
Lorsqu’il n’y a pas suffisamment de provision, le banquier peut quand même être tenu de payer lorsque cela relève par exemple d’une obligation conventionnelle. Il en est ainsi notamment lorsqu’il existe une convention d’ouverture de crédit entre le tireur et le tiré accordant au premier un découvert. Le montant du chèque ne doit cependant pas être supérieur au montant du découvert autorisé. Il convient également de noter, qu’en vertu de l’article 87 du règlement 15/2002 du 19 septembre 2002, le bénéficiaire d’un chèque peut exiger du banquier un paiement partiel si la provision est insuffisante.
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Le cas d’absence totale de provision
L’absence totale de provision va déclencher la mise en œuvre d’un dispositif (article 244 du règlement n°15/2002 du 19 septembre 2002 qui renvoi à la loi uniforme de 1997 sur les instruments de paiement) aboutissant à l’interdiction bancaire d’émettre des chèques. Les infractions possibles sont donc le délit d’émission de chèque sans provision (article 83 et suivants de la loi uniforme) et autres (contrefaçon, falsification de chèque …). III. Carte bancaire
3.1. Notion et Définition de la carte La carte bancaire est un moyen de paiement prenant la forme d’une carte émise par un établissement de crédit et permettant à son titulaire, conformément au contrat passé avec sa banque, d’effectuer des paiements et/ou des retraits. Des services connexes peuvent y être associés (assurance, assistance…). Elle constitue donc un moyen de transfert de monnaie scripturale comme le chèque avec lequel il rivalise dans les pays développés. Son attrait le plus populaire est le retrait d’espèce dans les guichets automatiques de banque (GAB) ou dans les distributeurs automatiques de billets (DAB). La carte bancaire est un instrument performant de règlement et de crédit. La carte est, selon les termes du professeur Christian Gavalda, « tout ensemble un support informatique et un vecteur de volonté juridique. Matériellement, la carte se présente comme un rectangle en matière plastique de taille normalisée (normalisé 86 mm x 54 mm x 0,54 mm d’épaisseur) comportant diverses mentions apparentes comme un badge : nom, qualité de l’émetteur, numéro de la carte, date d’expiration, signature du titulaire. Au verso, une piste magnétique permet de lire les données incluses : numéro de compte, numéro de code confidentiel, disponibilité des fonds, nullité du titre ». Depuis 1992, les cartes sont progressivement dotées d’une puce ou microprocesseur incorporé. 3.2. Classification selon les fonctions de la carte
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La classification d’après les fonctions des cartes, également qualifiée de classification économique, permet de distinguer au moins quatre sortes de cartes : les cartes de paiement, les cartes de crédit, les cartes de retrait et les cartes de garantie. 3.2.1 Carte de retrait Les cartes de retrait auprès des guichets automatiques de banque (GAB) ou distributeur automatique de billets (DAB) offrent un service minimum. Le règlement de l’UEMOA définit la carte de retrait comme « une carte émise par les organismes visés à l’article 42 et permettant exclusivement à son titulaire de retirer des fonds ». Ces cartes sont les plus simples mais ne sont cependant pas sans soulever des problèmes juridiques comme leur usage abusif ou la valeur de la signature électronique. 3.2.2 Carte de paiement Les cartes de paiement font intervenir trois partenaires (émetteur, fournisseur agrée, porteur de la carte). L’adhérent peut retirer des espèces dans les réseaux DAB et GAB avec les cartes émise par les banques. Mais il peut aussi régler des fournisseurs liés à l’émetteur. Ces cartes sont banalisées ou spécialisées. Les premières sont émises par la banque teneur du compte du porteur de la carte, même si c’est à travers un organisme commun à plusieurs banques, comme GIM-UEMOA (Groupement Interbancaire Monétique de l'UEMOA)
et servent
comme des instruments de fonctionnement des comptes bancaires. Les secondes sont émises par des établissements qui ne gèrent pas de comptes bancaires de leurs titulaires (carte « American Express »…). Dans ce cas, le titulaire de la carte doit charger sa carte ou rembourser à l’émetteur le montant des factures qu’il aura réglé, par voie de prélèvement automatique sur son compte ou par chèque. 3.2.3 Carte de crédit Les carte de crédit, dans un sens strict ou restreint, sont celles qui sont émises soit par un commerçant, soit par un organisme de crédit à la consommation et qui permettent à leurs titulaires ou porteurs de bénéficier d’une ligne de crédit qu’ils utilisent à leur convenance. Le montant du crédit est prédéterminé et se reconstitue au fur et à mesure que les remboursements s’effectuent (crédit revolving). Ce crédit est ici volontaire, principal et non accessoire.
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Dans un sens large, les cartes de paiement permettent à leurs titulaires d’obtenir un crédit découlant du délai d’inscription des débits de paiement sur leurs comptes. 3.2.4. Carte de garantie de chèque Les cartes de garantie de chèque ne sont pas un véritable instrument de paiement. Leur rôle est de servir de garantie, dans la limite d’un montant conventionnellement fixé, le paiement des chèques émis par leurs titulaires. Le report du numéro de la carte présentée lors du règlement sur le chèque permet au bénéficiaire du chèque d’être assuré du paiement par la banque même si la provision n’est pas suffisante. La banque s’institue par ce mécanisme caution solidaire du client à qui elle remet une carte de garantie de chèque.
IV. Le virement Le virement est un mécanisme de base utilisé dans les banques pour effectuer les mouvements de fonds de compte à compte. Il s’agit d’un procédé scriptural qui échappe aux règles traditionnelles du transfert de créances. C’est pourquoi, dans un premier temps, nous allons essayer de mieux le connaître. Cela nous amènera notamment à le décrire et à en préciser la nature juridique. Ensuite, dans un second temps, nous nous interrogerons sur les conditions qui doivent entourer l’exécution par une banque d’un virement. Enfin, en troisième et dernier lieu, nous étudierons l’avis de prélèvement qui constitue en fait un dérivé du virement bancaire.
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4.1 Description et nature juridique Le virement bancaire résulte de deux écritures comptables, l’une débitant le compte du donneur d’ordre, l’autre créditant le compte du bénéficiaire de la même somme. Il convient d’indiquer que le virement intègre par essence l’idée de mouvement. Il s’agit
ici en
l’occurrence d’un mouvement de fonds effectué par le débit d’un compte et le crédit d’un autre compte. La finalité d’un virement est qu’une valeur inscrite au crédit d’un compte cesse d’y figurer pour être transféré au crédit d’un autre compte. Il s’agit par ailleurs d’une opération abstraite car le virement bancaire peut servir à de multiples opérations (paiement d’une créance, donation,…) et sa validité ne dépend pas de son but mais de la régularité de l’ordre donné à la banque. Le virement fait souvent intervenir deux banques : celle du donneur d’ordre ou banque expéditrice et celle du bénéficiaire ou banque réceptrice. Le virement devient international lorsque les deux (02) banques sont situées dans des Etats différents. Le banquier à une obligation d’information relative à l’exécution de l’opération de virement. Le banquier doit informer le client du montant dont sont compte a été crédité et de la date de valeur de l’opération, soit de manière spécifique, soit à l’occasion de l’envoi du relevé de compte. 4.2. La mise en œuvre du virement bancaire La réalisation du virement suppose que le banquier en ait au préalable reçu l’ordre de la part de l’un de ses clients. Puis, ce n’est seulement après, qu’il procède à la passation des écritures comptables nécessaires. 4.2.1 L’ordre de virement Il s’agit d’un mandat donné par un client à sa banque de débiter son compte d’une certaine somme et d’en créditer un autre compte. Du point du vue légal, cet ordre que donne le client à son banquier n’est soumis, pour sa validité, à aucune condition de forme. Théoriquement donc, il peut être formulé dans un écrit quelconque sur bande magnétique, voire verbalement, notamment par téléphone. Dans ce dernier cas cependant, la pratique bancaire exige du client une confirmation écrite. Par IST
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ailleurs, il est plutôt habituel dans les banques que des formules pré-imprimées d’ordre de virement soient mises à la disposition des clients. Ce sont donc ces formules que ces derniers remplissent pour donner ordre de virement. Il est important de préciser que l’ordre de virement en tant que tel ne transmet pas au bénéficiaire la provision. Ce dernier n’acquiert un droit sur la provision qu’à partir de l’écriture au débit du compte du donneur d’ordre. Par conséquent, jusqu’à ce que cette écriture soit passée, l’ordre est révocable. Il apparaît ici une différence entre le chèque et le virement. En effet, dans le cas du chèque, une fois que cet effet est signé et remis au bénéficiaire, donc l’ordre donné de le payer, le processus de paiement devient irrévocable. En revanche, on remarquera que tout comme dans le cas d’une remise de chèque au banquier, une simple émission d’ordre de virement n’a aucun effet libératoire. Seule l’écriture au crédit du compte du bénéficiaire ou de sa banque vaut paiement effectif. Avant l’exécution d’un ordre, le banquier est tenu évidemment d’en vérifier la régularité. En l’occurrence, il doit s’assurer que la signature du donneur d’ordre est conforme. En tout état de cause, le banquier n’exécutera le virement que s’il y a la provision. Dans le cas contraire, il n’existe aucune sanction. La banque s’abstiendra simplement d’exécuter l’ordre.
4.2.2. La passation des écritures Le banquier doit effectuer le virement dès que possible, tout retard pouvant entraîner sa responsabilité. Le virement étant considéré comme irrévocable dès que le compte du donneur d’ordre à été débité, le décès ultérieur de ce dernier n’empêcherait pas l’opération de se dénouer normalement par le crédit du compte du bénéficiaire. Il convient de souligner qu’au plan juridique, les écritures qui réalisent un virement bancaire ne sont passées par les banquiers qu’en raison d’un double mandat. Il s’agit notamment pour le banquier du donneur d’ordre d’un mandat de payer (au moyen d’une remise scripturale) une somme déterminée au bénéficiaire. Pour le banquier de ce dernier ; il s’agit plutôt d’un mandat d’encaisser l’avoir transféré à son compte.
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4.3. L’avis de prélèvement Il s’agit d’un virement qui s’effectue à l’initiative du créancier, après accord préalable du débiteur. Ce dernier donne ordre à son banquier de débiter notamment son compte en paiement de toute somme qui lui serait demandée par un créancier qu’il désigne. Ce créancier est généralement
une personne ou une entité dont le débiteur reçoit
périodiquement des factures en contrepartie de prestations qui lui sont fournies. Il s’agit par exemple de factures d’eau, de téléphone ou d’électricité. En donnant ordre à son banquier de payer ces factures en ces lieu et place, le débiteur est déchargé du souci de payer à bonne date avec notamment les risques de pénalités en cas de retard. Cette technique de paiement est connue du grand public sous le nom de domiciliation bancaire des factures. Il convient de préciser que l’autorisation donnée au banquier peut à tout moment être révoquée. Par ailleurs, le créancier informe en principe le débiteur quelques jours avant l’opération du montant des sommes qui doivent être prélevées sur son compte afin qu’il l’approvisionne. Un tel avis comporte cependant des risques. L’expérience montre en effet qu’il est difficile pour le débiteur d’obtenir le remboursement des agios de découvert causés par une erreur de montant de l’émetteur. Il est recommandé de fixer au moins une limite de montant.
V. Le titre interbancaire de paiement (TIP)
5.1. Définition On peut définir le TIP comme une autorisation de prélèvement ponctuel en faveur d’un créancier pour un montant unique prédéfini ; il ne s’agit en aucun cas d’une autorisation permanente. Le TIP a le format d’un chèque et comporte, en code, toutes les références de l’opération. 5.2. Mécanisme Le processus de fonctionnement est le suivant : IST
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Le créancier adresse à son débiteur sa facture ou son avis d’échéance accompagné du TIP en informant également le centre de traitement des TIP ;
le débiteur peut payer en signant le TIP auquel il joint un RIB (si c’est la première fois ou s’il désire changer la domiciliation bancaire) et en retournant le tout à son créancier;
le créancier présente le TIP à la banque du débiteur qui paye si elle a provision ;
en cas de non-paiement, la banque n’est pas tenue d’informer le débiteur du rejet de paiement et des frais sont souvent perçus. Ce rejet n’est pas déclaré à la Banque centrale.
Les TIP sont traités par le système interbancaire de télé compensation (SIT). Le mécanisme ci-dessus décrit est celui qui est mis en place en France. Il faut noter le TIP n’est pas encore opérationnel dans la zone UEMOA.
VI.
Les modes de paiement du commerce international
6.1 Les virements à l’international Environ 90% des virements à l’international sont actuellement des virements SWIFT. SWIFT (acronyme de Society for Worldwide Interbank Financial Telecommunication) est une entreprise détenue par des banques, créées en 1973 et basée à Bruxelles. Elle gère un réseau de télétransmission hautement sécurisé, à l’échelle mondiale, dont seuls les établissements de credit sont membres de droit. Il faut noter que l’accès au réseau SWIFT est progressivement proposé à certaines grandes entreprises internationales. Ce réseau permet à leurs adhérents d’échanger des virements pour leur compte et le compte de leurs clients. Lorsque les banques
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émettrice et bénéficiaire n’ont pas de relations directes entre elles, le paiement transite en effet par une ou plusieurs banques correspondantes. L’entreprise qui souhaite recevoir un virement SWIFT doit communiquer à l’émetteur son numéro IBAN (International Bank Account Number) ainsi que le code BIC (Bank International Code) ou (adresse SWIFT) de son agence ou de sa banque. L’IBAN est une norme internationale d’identification des comptes bancaires. Le SWIFT est également utilisé pour assurer l’encaissement des chèques à l’étranger. La banque du bénéficiaire télétransmet les coordonnées du chèque à la banque de l’émetteur pour obtenir le paiement. Au-delà des paiements, la messagerie SWIFT assure également de nombreux autres échanges de données : informations relatives aux crédits documentaires, messages sur valeurs mobilières … 6.2 Le crédit documentaire Les exportations donnent souvent lieu à un paiement par simple virement. L’exportateur peut avoir pleine confiance dans son client et lui faire crédit. Le virement préalable est parfois au contraire la condition de l’expédition. Dans ces deux cas, seule une partie bénéficie d’une garantie. Chacune des deux parties souhaite parfois une garantie simultanément : la certitude d’être payé pour l’exportateur, l’assurance de recevoir la marchandise commandée pour l’importateur. Seul le crédit documentaire offre cette double garantie. Il est plus qu’un mode de paiement. C’est un cadre juridique garantissant à la fois l’exportateur et l’importateur lors d’une opération de commerce international. Nous allons voir que le crédit documentaire s’analyse comme un paiement contre remise de documents.
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Exportateur / Bénéficiaire
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Importateur Donneur d’ordre
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1 Banque de l’importateur ou Banque émettrice
Banque de l’exportateur
4 Banque notificatrice
2
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1 – L’importateur donne l’ordre à sa banque d’émettre une lettre d’ouverture de crédit documentaire en faveur de l’exportateur. Cette lettre garantit le paiement à l’exportateur si celui-ci remet certains documents prouvant l’expédition de la marchandise commandée. 2 – La lettre d’ouverture est notifiée à l’exportateur par l’intermédiaire d’une banque notificatrice. Celle-ci est généralement située dans le pays de l’exportateur. L’exportateur a dès ce moment une garantie de paiement. 3 – L’exportateur vérifie si le crédit documentaire est conforme à ce qu’il est en mesure de livrer. Si c’est le cas, et mini de cette garantie, il expédie les marchandises « sous douane ». 4 – Via sa banque, l’exportateur remet les documents à la banque notificatrice. S’ils sont complets et conformes celle-ci paie ou émet une traite à l’échéance selon ce qui avait été négocié (paiement contre document). Dans le cas contraire, elle suspend la procédure de paiement (émission de réserves) et interroge l’importateur. 5 – La banque notificatrice renvoie les documents à l’importateur. Celui-ci ne pourra prendre livraison des marchandises que sur présentation de ces derniers à l’agence en douane. Deux types de documents sont demandés dans la lettre d’ouverture : IST
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Ceux relatifs à la marchandise : facture, certificat d’origine, certificat d’inspection d’un cabinet d’expertise indépendant …
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Les titres émis par le transporteur garantissant que la marchandise a été expédiée selon le circuit souhaité : lettre de voiture, connaissements ; LTA (document émis par le transporteur par lequel celui-ci reconnait avoir pris en charge les marchandises et s’engage à les remettre au bénéficiaire.)
Par rapport aux niveaux de garantie on peut distinguer : -
Crédit documentaire simple : la banque émettrice peut revenir à tout moment sur son engagement ;
-
Crédit documentaire irrévocable : la banque émettrice s’engage à payer l’exportateur, même en cas de défaillance de l’importateur. Ce crédit couvre le risque commercial mais pas le risque de non transfert ;
-
Crédit documentaire irrévocable et confirmé : la confirmation est la garantie d’une banque, généralement la banque notificatrice, de payer en cas d’impossibilité de la banque émettrice de réaliser un transfert.
Le crédit documentaire offre certainement des garanties, mais il a un coût élevé. Des commissions sont payées à la fois par l’importateur et l’exportateur. 6.3. La remise documentaire Le crédit documentaire constitue une garantie efficace mais lourde et coûteuse. L’exportateur pourra négocier à la place une remise documentaire. Dans ce cadre, l’exportateur commence par expédier la marchandise sous douane. Il présente les documents, éventuellement par l’intermédiaire d’une banque présentatrice à la banque de l’exportateur, en échange du paiement. Si l’exportateur expédie les marchandises sans garantie de paiement, il court le risque d’une défaillance ou d’un changement d’avis de la part de son client. Il serait alors dans l’obligation soit de rechercher un nouvel acheteur dans le pays de destination, soit de rapatrier les marchandises à ses frais. Dès lors, l’exportateur n’utilisera cette procédure que lorsqu’il connait bien l’importateur, ou s’il peut revendre facilement les marchandises dans le pays de destination à un autre client.
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6.4. La lettre de crédit stand-by C’est une garantie bancaire qui ne sera mise en œuvre qu’en cas de non-paiement, comme caution. La banque émettrice émet une lettre d’ouverture de lettre de crédit stand-by. Celle-ci est éventuellement confirmée par la banque notificatrice. L’exportateur livre la marchandise accompagnée de la liasse documentaire. L’importateur paie en général directement son fournisseur. En cas de non-paiement, l’exportateur met en jeu directement la banque émettrice. La lettre de crédit liste les documents que l’exportateur devra remettre à la banque pour faire jouer la garantie et qui sont habituellement très simple : une attestation de nonpaiement rédigée sur un papier à en-tête du fournisseur et une copie du bordereau d’expédition et la facture. La lettre de crédit stand-by est une garantie autonome ou « à première demande ». Ce qui signifie que la banque devra payer à première demande du bénéficiaire de la garantie, même si le client invoque un litige pour justifier son refus de paiement.
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Bibliographie
Filga Michel SAWADOGO et Alain TRAORE « Instruments de paiement et de crédit dans l’espace UEMOA », 2008 ; Michel SION « Gérer la trésorerie et la relation bancaire », 5ème Edition DUNOD, 2001 ; Jean-Marc BEGUIN / Arnaud BERNARD « L’Essentiels des techniques bancaires » ; Éditions Groupe Eyrolles, 2008 ; Luc BERNET-ROLLANDE « Principes de technique bancaire », 25ème Edition DUNOD, 2008. Cours de droit financier et bancaire, Master Banque Finance de l’USTA du Dr HIEN.
Luc BERNET-ROLLANDE
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Table des matières INTRODUCTION ................................................................................................................................... 1 1 – Les instruments de paiement ......................................................................................................... 1 2 - Les instruments de crédit ............................................................................................................... 2 CHAPITRE I : LE COMPTE BANCAIRE............................................................................................. 4 I - Définitions ...................................................................................................................................... 4 1.1.
Le compte, en tant que document comptable ...................................................................... 4
1.2.
Le compte, en tant qu’instrument juridique........................................................................ 4
II – Les principaux types de comptes en banque ................................................................................. 5 2.1. Les comptes à vue .................................................................................................................... 5 2.1.1. Typologie des comptes à vue ................................................................................................ 5 2.1.2. Les caractéristiques possibles d’un compte à vue ................................................................. 6 2.2. Le compte à terme (DAT) ........................................................................................................ 7 2.3. Le compte sur livret d’épargne ................................................................................................. 7 III. les règles communes à tous les comptes........................................................................................ 7 3.1 L’ouverture des comptes .......................................................................................................... 7 3.1.1 Le droit au compte .................................................................................................................. 7 3.1.2. Les devoirs de vérifications du banquier ............................................................................... 8 3.2. Le fonctionnement des comptes .............................................................................................. 9 3.2.1 La tenue matérielle du compte par le banquier....................................................................... 9 3.2.2. Les droits sur le crédit de compte ........................................................................................ 10 3.3. La clôture des comptes .......................................................................................................... 10 IV-Les incidents de fonctionnement du compte ................................................................................ 11 4.1. L’avis à tiers détenteur ........................................................................................................... 11 4.2. La saisie-conservatoire ........................................................................................................... 12 4.3. La saisie-attribution ................................................................................................................ 12 CHAPITRE II: LES OPERATIONS BANCAIRES LIEES AU COMPTE ......................................... 14 I - Les opérations en espèce .............................................................................................................. 14 1.1.
Versement d’espèce ........................................................................................................... 14
1.2.
Retrait d’espèce ................................................................................................................. 14
1.3.
La mise à disposition ......................................................................................................... 15
II-Les opérations par chèque ............................................................................................................. 15 2.1. Définition et autres précisions sur le chèque .......................................................................... 15 2.2. L’Emission et la transmission du chèque ............................................................................... 16 IST
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2.2.1. L’émission du chèque .......................................................................................................... 16 2.2.2. La transmission du chèque .................................................................................................. 17 2.3. Le paiement du chèque ........................................................................................................... 18 2.3.1. La présentation au paiement ................................................................................................ 18 2.3.2. Les obligations du banquier à l’occasion du paiement ........................................................ 19 2.3.3. Les diligences du banquier en cas d’insuffisance ou d’absence de provision .................... 19 III. Carte bancaire .............................................................................................................................. 20 3.1. Notion et Définition de la carte .............................................................................................. 20 3.2. Classification selon les fonctions de la carte .......................................................................... 20 3.2.1 Carte de retrait ...................................................................................................................... 21 3.2.2 Carte de paiement ................................................................................................................. 21 3.2.3 Carte de crédit ...................................................................................................................... 21 3.2.4. Carte de garantie de chèque................................................................................................. 22 IV. Le virement ................................................................................................................................. 22 4.1 Description et nature juridique ............................................................................................... 23 4.2. La mise en œuvre du virement bancaire ................................................................................ 23 4.2.1 L’ordre de virement .............................................................................................................. 23 4.2.2. La passation des écritures .................................................................................................... 24 4.3. L’avis de prélèvement ............................................................................................................ 25 V. Le titre interbancaire de paiement (TIP) ....................................................................................... 25 5.1. Définition............................................................................................................................... 25 5.2. Mécanisme.............................................................................................................................. 25 VI.
Les modes de paiement du commerce international .............................................................. 26
6.1 Les virements à l’international ............................................................................................... 26 6.2 Le crédit documentaire ............................................................................................................ 27 6.3. La remise documentaire ......................................................................................................... 29 6.4. La lettre de crédit stand-by ..................................................................................................... 30 Bibliographie ............................................................................................................................................ i
IST
Année académique 2016 - 2017
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