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Université Sidi Mohamed Ben Abdellah Ecole Nationale de Commerce et de Gestion-Fès
Les normes comptables internationales IFRS/IAS
A. MARGHICH – cours 5ème année ENCG-Fès Semestre 9 – Filières : Gestion Financière et Comptable & Audit et Contrôle de Gestion
L’une des fonctions les plus importantes de la comptabilité financière est de fournir des informations sur la situation économique et financière des sociétés, afin que les actionnaires et les investisseurs potentiels soient en mesure de faire des analyses et des comparaisons de sociétés qui leur permettent d’effectuer des choix rationnels en matière d’investissement.
Les normes comptables Internationales, ont pour objectif d’assurer une certaine comparabilité des états financiers d’entreprises, étant donné que les états financiers établis conformément à la réglementation et aux usages d’un pays donné sont souvent difficilement compréhensibles par les investisseurs étrangers.
Donc il est dans l’intérêt des entreprises de fournir au marché les informations nécessaires, aussi bien en terme de quantité que de qualité. Certaines informations peuvent être privilégiées en fonction des objectifs et des groupes d’utilisateurs visés.
En 2001, suite à la restructuration de l’IASC, il a été décidé que les nouvelles normes à émettre à partir de 2002 porteraient le nom d’IFRS (International Financial Reporting Standard ou Normes d’information financière internationales).
Créer en 1973
Les anciennes normes gardent le nom d’IAS (International Accounting Standards ou Normes comptables internationales). Le référentiel IFRS comprend donc toutes les normes IAS qui existaient auparavant ainsi que les nouvelles normes IFRS, plus les interprétations.
• Les entreprises concernées par les IFRS-IAS : L’union européenne n’a imposé les normes IASIFRS que pour les comptes consolidés des sociétés cotées sur un marché réglementé. Mais la possibilité est laissée à chaque Etat d’autoriser ou d’imposer les normes internationales pour les comptes individuels des sociétés cotées ou non dès 2005. A partir de cette date, les entreprises cotées devant fournir, les comptes de 2004 retraités en normes internationales, pour pouvoir effectuer des comparaisons.
• L’impact des normes IAS-IFRS sur les comptes : L’objectif est de passer d’une vision juridique de l’entreprise (au Maroc) vers une vision économique (vision anglo-saxon) et de rendre les informations plus transparentes et plus riches.
Une vision économique en juste valeur : l’information publiée doit représenter une image fidèle des transactions et des autres événements qu’elle vise à présenter. Le bilan de l’entreprise reflètera la valeur actuelle de ses actifs et de ses passifs, il ne correspondra plus à une représentation historique de son patrimoine. Des informations plus transparentes : les informations publiées par les sociétés sont comparables et permettent le passage de la logique comptable à la logique de l’information financière.
Les normes IAS-IFRS vont donner les moyens aux analystes financiers de parler un langage commun. L’analyse financière et la comparaison des entreprises seront facilitées grâce à un effet de standardisation. Le crédit bail, les stocks options, les engagements de retraite seront comptabilisés selon des principes identiques.
• Incidence des normes internationales sur la stratégie des entreprises : La comptabilité ne donne qu’une représentation de la réalité. Mais en tant qu’outil de représentation, elle façonne aussi la réalité et peut avoir une influence sensible sur la gestion stratégique des entreprises.
Exemple : Grâce à la technique du « pooling of interest » appelée aussi « mise en commun d’intérêts », certaines entreprises ont pu en racheter d’autres, bien au-delà de leur valeur comptable, sans incidences notables sur leurs comptes lors de l’opération de regroupement. Dorénavant, les entreprises devront utiliser la méthode de l’acquisition qui évalue les coûts d’acquisition et les actifs/passifs à leur juste valeur, la différence constitue un écart d’acquisition positif (ou goodwill). La constatation du goodwill va inciter les entreprises à limiter les stratégies de croissance externes audelà d’un prix d’achat raisonnable.
. Les principes comptables retenus par l’IASC :
• Qu’est ce que les états financiers ? Les états financiers comprennent documents obligatoires (IAS1) : • • • • •
le bilan, le compte de résultat, le tableau des flux de trésorerie, le tableau de variation des capitaux propres, l’annexe.
cinq
Une entreprise qui déclare ses états financiers conformes aux IFRS doit appliquer l’intégralité des normes et interprétations de l’IASB. Pour ces entreprises, les possibilités de s’écarter d’une des dispositions des IFRS sont extrêmement limitées.
IAS 1 : Présentation des états financiers
Les états financiers comprennent cinq documents obligatoires (IAS1) : • le bilan, • le compte de résultat, • le tableau des flux de trésorerie, • le tableau de variation des capitaux propres, • l’annexe.
• Le bilan : Le bilan doit, normalement, ventiler les actifs et les dettes entre : - actifs circulants, - actifs immobilisés, - dettes courantes, - dettes non courantes.
Chaque entreprise doit présenter son bilan en distinguant ses actifs courants et non courants et ses passifs courants et non courants. Les normes internationales donnent la possibilité de présenter les actifs et les passifs en fonction de leur liquidité si cela se justifié.
Les informations sur les dates d’échéances des actifs et des passifs sont utiles pour évaluer la liquidité et la solvabilité d’une entreprise. La norme IAS32 impose à ce sujet d’indiquer la date d’échéance des actifs et des passifs financiers.
Précisions : - Un actif doit être classé en tant que actif courant lorsqu’il répond à une des trois conditions suivantes : . L’entreprise s’attend à pouvoir réaliser l’actif, le vendre ou le consommer dans le cadre du cycle d’exploitation normal de l’entreprise; . L’actif est détenu essentiellement à des fins de transactions ou pour une durée courte et l’entreprise s’attend à le réaliser dans les 12 mois suivant la date de clôture de l’exercice. . L’actif est de la trésorerie ou un équivalent de trésorerie dont l’utilisation n’est pas soumise à restriction. Tous les autres actifs doivent être classés en tant qu’actifs non courants.
- Un passif doit être classé en tant que passif courant lorsqu’il répond à l’une des deux conditions suivantes : . Il est attendu que le passif soit réglé dans le cadre du cycle d’exploitation normal de l’entreprise; . Le passif doit être réglé dans les 12 mois après la date de clôture de l’exercice.
Conformément à la norme IAS1, les entreprises doivent présenter dans leur bilan, au minimum, les postes suivants : Immobilisations incorporelles; Immobilisations corporelles; Actifs financiers; Participations comptabilisées selon la méthode de la mise en équivalence; Stocks; Clients et autres débiteurs; Trésorerie et équivalents de trésorerie; Fournisseurs et autres créditeurs; Actifs et passifs d’impôt, comme imposé par la norme IAS12 (impôts sur le résultat); Provisions; Passifs non courants portant intérêts; Intérêts minoritaires; Capital émis et réserves.
• Le compte de résultat : Le compte de résultat fournit des informations sur la performance. Les éléments qui sont liés à l’évaluation de la performance dans le compte de résultat sont les produits et les charges. Le cadre conceptuel de l’IASB définit les produits comme des accroissements d’avantages économiques au cours de l’exercice, sous forme d’entrées ou d’accroissement d’actifs, ou de diminutions de passifs qui ont pour résultat l’augmentation des capitaux propres autres que les augmentations provenant des apports des participants aux capitaux propres.
Les charges sont définies comme des diminutions d’avantages économiques au cours de l’exercice sous forme de sorties ou de diminutions d’actifs, ou de survenance de passifs qui ont pour résultat de diminuer les capitaux propres autrement que par des distributions aux participants aux capitaux propres.
Le compte de résultat peut être présenté avec une classification des charges soit par nature, soit par fonction (destination). Les entreprises qui classent les charges par fonction doivent fournir des informations supplémentaires sur la nature des charges, y compris les dotations aux amortissements et les frais de personnel.
• Le tableau de variation des capitaux propres : L’objectif de ce document est de permettre à l’utilisateur/investisseur d’analyser la variation de sa richesse au cours de l’exercice.
Les trois points qui constituent les causes de variation des capitaux propres : - les variations de capitaux propres résultent d’un bénéfice ou d’une perte de l’exercice; - les variations des capitaux propres résultant de profits ou de pertes comptabilisés directement dans les capitaux propres; - les variations des capitaux propres résultant de changement de méthodes comptables.
Le tableau est généralement construit avec, en colonne, les différents éléments des capitaux propres (capital, prime d’émission, écarts de conversion, bénéfices accumulés, etc.) et, en ligne, les éléments qui ont un impact sur les capitaux propres (changements des méthodes comptables, bénéfices, écarts de conversion, réévaluations, augmentations de capital, dividendes, etc.).
Les variations de capitaux propres résultant d’un bénéfice ou d’une perte de l’exercice. Le bénéfice va naturellement augmenter les capitaux propres et la perte va les diminuer. Il s’agit d’étudier l’origine de ce bénéfice ou de cette perte grâce au compte de résultat.
Les variations de capitaux propres résultant de profits ou de pertes comptabilisés directement dans les capitaux propres. Certains profits ou pertes peuvent être comptabilisés directement en capitaux propres et ne transitent pas par le compte de résultat alors que cela conduit à un enrichissement ou à un appauvrissement de l’entreprise.
Les variations de capitaux propres résultant de changements de méthodes comptables. Le changement de méthodes comptables peuvent conduire à augmenter artificiellement les capitaux propres.
Exemple de tableau de variation des capitaux propres
IAS 2 : Stocks
Les stocks sont : - des actifs terminés ou en cours de fabrication et destinés à être vendus dans le cadre l’activité normale de l’entreprise; - des matières et fournitures destinées à être consommées au cours du processus de production ou pendant la prestation de service.
Quatre catégories de stock à distinguer : - les marchandises, achetées et revendues sans transformation; - les matières et fournitures, qui rentrent dans la fabrication des produits fabriqués; - les produits finis, objets fabriqués par l’entreprise; - les en-cours, produits ou services ayant atteint un stade de fabrication intermédiaire.
• Le coût des stocks : Le coût des éléments en stock comprend les coûts d’acquisition et de transformation ainsi que l’ensemble des charges encourues pour amener ceux-ci dans le lieu et l’état où ils se trouvent. - Le coût d’acquisition : il comprend : . Le prix d’achat, . Les droits de douane et les taxes qui ne sont pas récupérables auprès de l’AF.
. Les frais de transport, de manutention et les autres coûts directement imputables à l’acquisition des marchandises et matières. Les réductions commerciales (RRR)viennent en déduction du coût d’acquisition. Pour les réductions financières (voir IAS 18).
- Les coûts de transformation : ils comprennent : . Les charges directement liées aux unités produites, comme la main d’œuvre directe; . Et une quote-part des frais indirects de production, fixes et variables, occasionnés par la transformation des matières premières en produits finis.
- L’incorporation des charges fixes indirectes : afin que l’évaluation des stocks soit relativement indépendante des variations d’activité de l’entreprise, l’incorporation des charges fixes indirectes doit être basée sur la capacité normale de production de l’entreprise.
Application : Une entreprise fabrique un produit dont le coût variable unitaire de production est de 100 DH. Les charges fixes annuelles de production sont de 1 000 000 DH. Les quantités fabriquées ont été de 10 000 unités en N, 8000 unités en N+1 et 13 000 en N+2. A la fin de chaque période, l’entreprise possède 1000 unités en stock.
N Quantité produite
N+2
8000
13 000
Charges variables 1 000 000
800 000
1 300 000
Charges fixes
1 000 000
1 000 000
1 000 000
Coût total de P°
2 000 000
Coût de P° unitaire
10 000
N+1
200
1 800 000 225
2 300 000 176,9
Les 1000 produits en stock seraient évalués à 200 000 en N, 225 000 en N+1 et 176 900 en N+2. Pour éviter ces fluctuations qui ne reflètent pas la valeur réelle des stocks, les coûts fixes sont incorporés sur la base d’une production considérée comme normale. Selon l’IASB, la capacité normale de production est la production à laquelle on peut s’attendre, en moyenne sur plusieurs périodes et des circonstances normales.
- l’utilisation d’autres méthodes d’évaluation : l’utilisation de coûts standards est possible, à condition que ceux-ci soient basés sur les hypothèses normales quant aux consommations de matières, fournitures et main-d’œuvre, et quant à l’efficacité et l’utilisation de la capacité de production.
Dans les entreprises de distribution, il est également possible d’évaluer les stocks en retranchant du prix de vente un montant représentant la marge brute réalisée sur le produit considéré.
• l’identification des sorties de stocks : selon l’IAS 2 les sorties de stocks sont évaluées au coût moyen pondéré ou selon la méthode FIFO (norme révisée en 2003). • la dépréciation des stocks : à la clôture de l’exercice, les stocks doivent être évalués à leur coût ou à leur valeur réalisable nette si celle-ci est inférieure.
La valeur réalisable nette est le prix de vente estimé réalisable dans des conditions commerciales normales, diminué des coûts d’achèvement et des frais estimés nécessaires pour réaliser la vente. Valeur réalisable nette = prix de vente estimé – frais d’achèvement – les frais de vente estimés
IAS 7 : Tableau des flux de trésorerie
L’expression flux de trésorerie désigne l’ensemble des entrées et sorties de liquidités ou équivalents de liquidités. Les liquidités recouvrent les fonds disponibles et les dépôts à vue. Les équivalents de liquidités sont des placements à CT, très liquides, facilement convertibles en un montant connu de liquidités et dont la valeur ne risque pas de changer de façon significative. Leur échéance est normalement inférieure à 3 mois.
L’IASB exige que toutes les entreprises établissent un TFT. Ce document est censé permettre aux utilisateurs des états financiers : - d’évaluer la capacité de l’entreprise à dégager des liquidités, - de déterminer ses besoins en liquidités, - et de prévoir les échéances et le risque des encaissements futurs.
Le bilan, le compte de résultat et le tableau des flux de trésorerie sont liés. En effet, c’est à partir du compte de résultat et du tableau des flux de trésorerie que l’on va pouvoir analyser les variations de certains postes du bilan.
Le TFT permet la comparaison des résultats en éliminant les effets de l’utilisation des méthodes comptables différentes pour les mêmes opérations et événements.
Exemple 1 : Imaginons deux entreprises A et B en tous points identiques. Au cours de l’exercice N, chacune a vendu pour 1 000 000 DH des marchandises achetées 600 000 DH. Toutes deux ont payé pour 200 000 de salaires. Elles possèdent chacune pour 500 000 DH d’immobilisations amortissables. A les amortit sur 10 ans en linéaire, alors B, pratique l’amortissement dégressif, a comptabilisé en N une charge d’amortissement de 100 000 DH.
Exemple 2 : Dans le cas d’un investissement dans une machine effectué grâce à un emprunt, le compte de résultat enregistre l’usure de la machine par le biais des amortissements (qui ne correspondent pas à des sorties de trésorerie), il comptabilise également les intérêts de la dette (qui correspondent à des sorties de trésorerie). Le tableau des flux de trésorerie inscrit les sorties de trésorerie liées à cet emprunt qui représentent le remboursement du capital et des intérêts (les annuités de remboursement). Enfin, le bilan permet d’enregistrer l’achat de la machine à l’actif et la dette au passif.
Le tableau des flux de trésorerie fournit des informations qui permettent aux utilisateurs d’évaluer les changements dans l’actif d’une entreprise, d’analyser sa structure financière et sa capacité à modifier les montants et l’échéancier des flux de trésorerie pour s’adapter aux évolutions de l’environnement et saisir les opportunités.
Le contenu du tableau des flux de trésorerie (IAS 7) : Le tableau des flux de trésorerie présente les flux de trésorerie de l’exercice classée en activités opérationnelles, d’investissement et de financement. Deux façons existent pour l’élaboration du TFT : - La méthode directe, - La méthode indirecte. L’IASB encourage l’utilisation de la méthode directe qui apporte davantage d’informations sur les flux de trésorerie.
les activités opérationnelles : Le montant des flux de trésorerie provenant des activités opérationnelles est un indicateur clé pour mesurer si les opérations de l’entreprise ont généré suffisamment de flux de trésorerie pour rembourser ses emprunts, maintenir la capacité opérationnelle de l’entreprise, verser des dividendes et faires de nouveaux investissements sans recourir à des sources externes de financement. Les flux de trésorerie opérationnels sont essentiellement issus des principales activités génératrices de produits de l’entreprise.
Exemple : les flux de trésorerie provenant des activités opérationnelles (cités par l’IAS 7) • Les entrées de trésorerie provenant de la vente de biens et de la prestation de services ; • Les entrées de trésorerie provenant de redevances, d’honoraires, de commissions et d’autres produits ; • Les sorties de trésorerie envers les membres du personnel ou pour leur compte ; • Les entrées et les sorties de trésorerie d’une entreprise d’assurance relatives aux primes et aux sinistres, aux rentes et autres prestations liées aux polices s’assurance ; • Les sorties de trésorerie ou remboursement d’impôts sur le résultat, à moins qu’ils ne puissent être spécifiquement associés aux activités de financement et d’investissement ; • Les entrées et les sorties de trésorerie provenant de contrats détenus à des fins de négoce ou de transaction.
NB/ L’analyse des flux de trésorerie liée aux activités opérationnelles est importante car elle permet de mesurer la capacité de l’entreprise à dégager, par son activité, suffisamment de ressources pour rembourser ses emprunts, maintenir sa capacité d’exploitation, verser des dividendes et faire de nouveaux investissements sans recourir à des ressources externes de financement.
Flux de trésorerie relatifs aux activités opérationnelles (méthode indirecte) : .Résultat net avant impôt et éléments exceptionnels (+) ou (-) .Élimination des produits et charges sans incidence sur la trésorerie : Dotations aux amortissements et aux provisions (+) Reprises d’amortissements et de provisions (-) .Élimination des produits et charges non liés à l’exploitation : Résultat de cession d’immobilisation et de placements (+) ou (-) Charge d’intérêts (+) Revenus de placements (-) .Résultat d’exploitation avant variation du BFR (+) ou (-) .Variation des stocks (+) ou (-) .Variation comptes clients et autres créances d’exploi (+) ou (-) .Variation des comptes fournisseurs et autres dettes d’exp (+) ou (-) .Intérêts et dividendes payés (-) .Impôts sur les bénéfices payés (-) FLUX NET DE TRESORERIE RELATIFS AUX ACTIVITES OPERAT (+) ou (-)
Les activités d’investissement : La présentation séparée des flux de trésorerie provenant des activités d’investissement est utile car cela permet d’étudier dans quelle mesure des dépenses ont été effectuées pour l’accroissement des ressources destinées à générer des produits et des flux de trésorerie futurs.
Exemple : les flux de trésorerie provenant des activités d’investissement (cités par l’IAS 7). • Les sorties de trésorerie effectuées pour l’acquisition d’immobilisations corporelles, incorporelles et d’autres actifs à LT. Ces sorties comprennent les frais de développement inscrit à l’actif et les dépenses liées aux immobilisations corporelles produites par l’entreprise pour elle-même ; • Les entrées de trésorerie découlant de la vente d’immobilisations corporelles, incorporelles et d’autres actifs à LT ; • Les sorties de trésorerie effectuées pour l’acquisition d’instruments de capitaux propres ou d’emprunts d’autres entreprises et de participations dans des coentreprises (autres que les sorties effectuées pour les instruments considérés comme des équivalents de trésorerie ou détenus à des fins de négoce ou de transaction) ; • Les entrées de trésorerie relatives à la vente d’instruments de capitaux propres ou d’emprunts d’autres entreprises, et de participations dans des coentreprises (autres que les sorties effectuées pour les instruments considérés comme des équivalents de trésorerie ou détenus à des fins de négoce ou de transaction) ;
• Les avances de trésorerie et de prêts qui sont faits à des tiers (autres que les avances et prêts consentis par une institution financière) ; • Les entrées de trésorerie découlant du remboursement d’avances et de prêts consentis à des tiers (autres que les avances et prêts faits par une institution financière) ;
Les activités de financement : La présentation séparée des flux de trésorerie provenant des activités de financement est utile à la prévision des flux futurs de trésorerie de l’entreprise attendus par les apporteurs de capitaux.
Exemple : les flux de trésorerie provenant des activités de financement (cités par l’IAS 7) • Les entrées de trésorerie provenant de l’émission d’actions ou d’autres instruments de capitaux propres ; • Les sorties de trésorerie envers les actionnaires pour acquérir ou racheter les actions de l’entreprise ; • Les produits de l’émission d’emprunts obligataires, d’emprunts ordinaires, de billets de trésorerie, d’emprunts hypothécaires et autres emprunts à court ou à LT ; • Les sorties de trésorerie pour rembourser des montants empruntés ; • Les paiements effectués par un preneur dans le cadre de la réduction du solde de la dette relative à un contrat de location-financement.
IAS 8 : Méthodes comptables, changements d’estimations et erreurs
La norme IAS 8 traite les conditions des changements de méthodes et d’estimations. Elle indique également comment corriger une erreur découverte dans les états financiers d’une période antérieure.
Les méthodes comptables sont : - l’évaluation des immobilisations corporelles à leur juste valeur, - l’activation des intérêts d’emprunts, - l’utilisation des procédés FIFO, LIFO, coût moyen pondéré pour l’évaluation des stocks, - l’application de l’intégration proportionnelle pour le traitement des participations dans des coentreprises, - etc.
• Les changements de méthodes Dans la pratique comptable, il est nécessaire que les méthodes comptables utilisées soient les mêmes chaque année afin d’assurer la comparabilité des états financiers dans le temps.
La norme IAS 8 n’admet un tel changement que dans deux cas : - s’il est exigé par une norme ou une interprétation de l’IASB, - ou s’il contribue à donner une information plus fiable et plus pertinente sur la situation financière, les performances et les cash-flows de l’entreprise.
Les modalités des changements de méthodes : Lorsque le changement de méthode résulte de l’application d’une nouvelle norme ou interprétation de l’IASB, ses modalités sont généralement fixées par la norme ou l’interprétation nouvelle. Lorsqu’il ne résulte pas d’une modification des IFRS mais d’une décision volontaire de l’entreprise, le changement doit être appliqué rétroactivement.
Pratiquement, cela revient à : - appliquer cette méthode à l’exercice du changement (exercice N) ainsi qu’à tous les exercices pour lesquels une information comparative est donnée (exercice N-1 généralement) - ajuster les capitaux propres d’ouverture du plus ancien exercice donné à titre comparatif (exercice N-1 généralement).
Application : Une entreprise a pour politique de comptabiliser tous ses coûts de développement en charges au moment où ils sont encourus. En N, elle décide d’appliquer pour la première fois les possibilités d’activation offertes par la norme IAS 38. Les coûts susceptibles d’être activés sont les suivants :
- en N : 100 000 - en N-1 : 80 000 - en N-2 : 60 000 L’entreprise a renoncé à déterminer les coûts activables au titre des exercices antérieurs à N-2, en raison de la difficulté de déterminer si, à l’époque, les conditions d’activation étaient remplies.
On suppose que : - les innovations mises au point ne sont pas encore prêtes à être utilisées, de sorte que les frais de développement n’ont pas encore à être amortis; - le taux d’imposition de l’entreprise est de 30%.
Les bilans et comptes de résultat résumés se présentent ainsi : Comptes de résultat
N-2
N-1
N
Produits Frais de R&D Autres charges
1 000 000 -100 000 - 750 000
1 100 000 -120 000 -800 000
1 200 000 -50 000 -950 000
Résultat avant impôt Impôt sur les bénéfices
150 000
180 000
200 000
-45 000
-54 000
-60 000
Résultat net
105 000
126 000
140 000
Bilans
N-2
N-1
N
Frais de développement Autres actifs
2 000 000
2 200 000
240 000 2 400 000
Total des actifs
2 000 000
2 200 000
2 640 000
Impôts différés passif Autres dettes
200 000 1 000 000
250 000 1 100 000
322 000 1 260 000
Total des dettes
1 200 000
1 350 000
1 582 000
Capital Réserves Résultat net
100 000 595 000 105 000
100 000 624 000 126 000
100 000 818 000 140 000
Capitaux propres
800 000
850 000
1 058 000
Comptes de résultat Produits Frais de R&D Autres charges
N-1 1 100 000 -120 000 -800 000
Résultat avant impôt Impôt/les bénéfices
180 000 -54 000
Résultat net
126 000
Bilans
Ajustements
N-1 ajusté
N
+80 000 =
1 100 000 -40 000 -800 000
1 200 000 -50 000 -950 000
260 000 -76 000
200 000 -60 000
182 000
140 000
-24 000 =
N-1
Ajustements
N-1 ajusté
N
Frais de développement Autres actifs
2 200 000
+80 000+60 000=
140 000 2 200 000
240 000 2 400 000
Total des actifs
2 200 000
2 340 000
2 640 000
Impôts différés passifs Autres dettes
250 000 1 100 000
292 000 1 100 000
322 000 1 260 000
Total des dettes
1 350 000
1 392 000
1 582 000
Capital Réserves Résultat net
100 000 624 000 126 000
100 000 666 000 182 000
100 000 818 000 140 000
Capitaux propres
850 000
948 000
1 058 000
+24000+18 000=
+42 000 = +56 000 =
La publicité des changements de méthodes : Tout changement de méthode doit être accompagné d’une information abondante. Il faut indiquer dans l’annexe : - la nature du changement, - son impact sur chaque poste des états financiers concernés ainsi que sur le résultat par action pour chaque période présentée.
• Les changements d’estimation L’établissement des états financiers requiert de multiples estimations : la durée d’utilisation des immobilisions corporelles, la dépréciation des stocks et des créances douteuses, le montant des provisions, etc. Les changements d’estimation se distingue des changements de méthodes par les éléments suivants :
- le changement s’applique uniquement à l’exercice en cours et aux suivants (prospectif), - les états financiers des exercices précédents ne sont pas modifiés. Application : un matériel a été acquis pour 1 000 000 DH le 1er janvier N-3. Il a été, depuis cette date, amorti linéairement sur 10 ans. Au 31/12/N, l’entreprise évalue à 4 ans seulement
sa durée d’utilisation résiduelle. La durée d’amortissement ne correspondant plus aux conditions actuelles, il faut la changer. La modification n’aura d’impact que sur les exercices N et suivants.
• Les corrections d’erreurs Si les erreurs sont découvertes durant l’exercice au cours duquel elles ont été commises, elles sont immédiatement corrigées. Par contre, si une erreur significative est découverte au cours d’un exercice ultérieur, il faut corriger les états financiers concernés. La correction s’effectue de façon rétroactive.
IAS 10 : Evénements postérieurs à la date de clôture
Les événements post-clôture sont ceux qui se produisent entre la date de clôture des comptes et la date à laquelle la publication des états financiers est autorisée. L’IAS 10 distingue deux catégories d’événements post-clôture : - ceux qui apportent des informations nouvelles sur des situations qui existaient à la date de clôture des comptes;
- et ceux qui décrivent des situations apparues postérieurement à la date de clôture. Seuls les événements de la première catégorie doivent donner lieu à un ajustement des états financiers. Ces événements doivent intervenir entre la date de clôture et la date d’approbation. Exemple : - décisions judiciaires relatives à des affaires en cours à la date de clôture,
- des informations permettant de préciser une dépréciation d’actif déjà apparue à la clôture de l’exercice. Pour la deuxième catégorie, elle ne permet pas l’ajustement des états financiers car représentatifs d’une situation apparue postérieurement à la clôture des comptes. Dans le cas où l’événement est significatif, il faut le signaler dans l’annexe.
L’IAS 10 précise également que les dividendes dont la distribution a été décidée après la date de clôture ne doivent pas figurer en dettes dans les états financiers de l’exercice clos. L’IAS 1 précise que ces dividendes doivent être mentionnés dans l’annexe.
IAS 11 : Contrats de construction
L’IASB désigne par contrat de construction tout contrat spécifiquement négocié portant sur la fabrication d’un actif ou d’un ensemble d’actifs étroitement liés ou interdépendants quant à leur conception, leur technologie, leur fonction ou leur utilisation finale.
Dans le calcul du coût d’un contrat, doivent être ajoutés aux charges directement affectables à ce contrat : - celles occasionnées par l’ensemble des contrats mais qui peuvent néanmoins être réparties entre ceux-ci (dépenses d’assurance, frais généraux, etc.). La répartition entre les différents contrats doit être systématique selon une méthode rationnelle appliquée de manière constante à tous les coûts présentant des caractéristiques communes ; - ainsi que les coûts spécifiquement à la charge du client selon les termes du contrat.
Comptabilisation des contrats de construction : L’IAS 11 propose deux méthodes pour la comptabilisation des contrats de construction : - méthode du pourcentage d’avancement qui comptabilise les dépenses et les recettes au fur et à mesure de l’exécution du contrat. - méthode de l’achèvement des travaux qui attend la fin du contrat pour faire apparaitre le chiffre d’affaire et le résultat.
Application : Une entreprise de travaux publics a obtenu en N-2 un contrat portant sur la construction d’un pont. Le devis initial était de 10 millions DH. En N-1, le client a accepté une majoration du prix de 1 million DH.
Les prévisions de bénéfice ont évolué ainsi : N-2 (estimations)
N-1 (estimations)
N
Revenu du contrat Coût total du contrat
10 millions 8 millions
11 millions 9 millions
11 millions 9,5 millions
Bénéfice
2 millions
2 millions
1,5 millions
Quant aux frais de construction, ils ont été : - en N-2 : 3 millions - en N-1 : 4 millions - en N : 2,5 millions Supposons également que le client a versé à titre d’acomptes 4 millions en N-2, 5 millions en N-1 et 2 millions en N.
La meilleure méthode est celle qui assure le mieux la séparation des exercices. La méthode de l’achèvement des travaux répond mal à cet objectif car le résultat d’un exercice ne reflète pas l’importance des travaux effectivement réalisés pendant cette période.
La méthode du pourcentage d’avancement évite ces distorsions en établissant un lien direct entre le résultat d’un exercice et les travaux effectués au cours de la période. Les comparaisons intertemporelles s’en trouvent facilitées. La méthode du pourcentage d’avancement doit être utilisée chaque fois que le résultat du contrat peut être déterminé avec fiabilité.
IAS 12 : Impôts sur le résultat
Les impôts sur les bénéfices représentent une charge importante pour les entreprises. Leur comptabilisation nécessite des règles de calcul du résultat fiscal qui différent souvent de celles utilisées en comptabilité. • Terminologie de la norme IAS12 : - le bénéfice comptable : est le résultat net d’une période avant déduction de la charge d’impôt. - le bénéfice imposable : est le bénéfice d’une période, déterminé selon les règles établies par les administrations fiscales et sur la base desquelles l’impôt sur le résultat doit être payé.
- la perte fiscale : est la perte d’une période déterminé selon les règles établies par l’administration fiscale et sur la base desquelles l’impôt sur le résultat doit être recouvré. - l’impôt exigible : est le montant des impôts sur le résultat payables (récupérables) au titre du bénéfice imposable (perte fiscale) d’une période.
- les passifs d’impôts différé : sont les montants d’impôts sur le résultat payables au cours de périodes futures au titre de différences temporelles imposables. - la actifs d’impôt différé : sont les montants d’impôts sur le résultat recouvrables au cours de périodes futures.
- les différences temporelles : sont des différences entre la valeur comptable d’un actif ou d’un passif dans l’état de la situation financière et sa base fiscale. Les différences temporelles peuvent être : . des différences temporelles imposable (c’est-àdire généreront des montants imposables), ou . des différences temporelles déductibles (c’est à dire généreront des montants déductibles dans la détermination du bénéfice imposable).
• Calcul des impôts différés : Puisqu’elles sont sources d’impôts futurs, les différences temporelles imposables entrainent la comptabilisation d’impôts différés au passif. Inversement, les différences temporelles déductibles occasionnent la comptabilisation d’impôts différés à l’actif.
Application 1 : Valeur d’entrée d’un bien X est de 900 000 DH. Durée de vie fiscale : 5 ans. Durée d’utilité : 3 ans. Calculer les différences temporelles et les impôts différés correspondant.
Application 2 : Supposons que le résultat comptable avant amortissement et impôt (RAAI) sur les bénéfices est de1 500 000 DH chaque année. S’il n’existe pas d’autre différence temporelle, le résultat imposable annuel sera donc :
Résultat comptable avant amortissements et impôts : 1 500 000 - amortissement fiscalement déductibles : 1 000 000/5 200 000 = résultat imposable : 1 300 000 D’où un impôt exigible annuel de 1 300 000 x 30% = 390 000 Si l’impôt était calculé sur le résultat comptable, on aurait (3ans) : Années
N
N+1
N+2
N+3
N+4
RAAI Amortissements
1 500 000 - 333 330
1 500 000 - 333 330
1 500 000 -333 330
1 500 000 0
1 500 000 0
Résultat avant impôt Charges fiscale (30%)
1 166 670 - 350 000
1 166 670 -350 000
1 166 670 -350 000
1 500 000 -450 000
1 500 000 -450 000
IAS 16 : Immobilisations corporelles
La norme IAS16 définit les immobilisations corporelles comme des actifs corporels : - qui sont détenus par une entreprise soit pour être utilisée dans la production ou la fourniture de bien ou de services, soit pour être loués à des tiers, soit à des fins administratives; - dont on s’attend à ce qu’ils soient utilisés plus d’un exercice.
- Evaluation initiale des immobilisations corporelles : Le coût d’une immobilisation corporelle est constitué de son prix d’achat, y compris les droits de douane et taxes non récupérables, et de tous les frais directement attribuables engagés pour mettre l’actif en état de marche en vue de l’utilisation prévue.
Lorsque l’entreprise est tenue de démonter l’installation ou de restaurer le site à l’issue de la période d’exploitation, ces dépenses futures doivent être estimées et incluses dans le coût de l’immobilisation. Cela permet, par le biais de l’amortissement, d’étaler ces dépenses sur la durée d’exploitation de l’actif.
Application : Une entreprise a acheté une carrière pour 10 000 000 DH. La durée d’exploitation prévue est de 10 ans. À l’issue de cette période, l’entreprise devra aménager le site. Les dépenses correspondantes sont estimées à 2 000 000 DH et la valeur résiduelle du terrain à l’issue de la période d’exploitation à 1 000 000 DH.
Les coûts commerciaux et administratifs, les pertes opérationnelles et les dépenses de formation du personnel à l’utilisation de l’immobilisation sont exclus du coût d’acquisition de l’actif. Ils sont considérés comme des charges. Quant à la TVA, dès lors que l’entreprise est assujettie, celle-ci est récupérable et ne constitue donc pas un élément du coût de l’immobilisation. Lorsque le paiement est différé au-delà des conditions habituelles, l’actif est comptabilisé pour son prix au comptant et la différence est considérée comme une charge de la période de crédit.
Application : Une entreprise a acheté le 1er mai une immobilisation dont le prix est de 5 000 000 DH en cas de règlement dans les 30 jours. Elle convient, avec son fournisseur de payer 2 000 000 DH à la livraison et le solde 13 mois plus tard. La facture passe alors à 5 240 000 DH.
Lorsque le prix au comptant n’est pas fixé, le coût de l’immobilisation s’obtient en actualisant les paiements au taux d’un emprunt équivalent. Application : l’entreprise a acquis un équipement qui sera réglé en trois fois : - 200 000 DH à la livraison, - 100 000 DH six mois plus tard, - 200 000 DH 12 mois plus tard. On estime que l’entreprise aurait pu obtenir un prêt équivalent au taux d’intérêt annuel de 10%.
- Le coût des immobilisations fabriquées par l’entreprise : Les biens produits par l’entreprise sont enregistrés à leur coût de production qui s’obtient en additionnant le coût d’acquisition des matières consommées, les charges directes de production et les charges indirectes rattachables à la production du bien.
Si le bien en question est un de ceux que l’entreprise fabrique aussi pour ses clients, son coût correspond au coût de production des produits destinés à la vente (IAS 2). Le coût ne comprend pas les dépenses occasionnées par une utilisation non optimale des ressources de l’entreprise (gaspillage de matières, heures de travail improductives,…). Sous certaines conditions (IAS23), les intérêts d’emprunts correspondant à la période de fabrication peuvent en revanche être inclus dans le coût des actifs.
- Le coût des immobilisations échangées : Les immobilisations dont l’acquisition résulte d’un échange contre d’autre actif non monétaire sont normalement comptabilisées à leur juste valeur. Toutefois, si la transaction manque de « substance commerciale » ou si la juste valeur des actifs échangés ne peut être déterminée avec fiabilité, l’immobilisation acquise est comptabilisée pour un montant égal à la valeur comptable de l’actif cédé.
Application : Une entreprise possède un immeuble acquis pour 5 000 000 DH et amorti pour 3 000 000 DH. N’en ayant plus l’usage et désireuse de s’implanter dans de nouveaux locaux, elle échange cet immeuble contre un vaste terrain constructible situé en périphérie de la ville. Elle reçoit à cette occasion une soulte de 4 000 000 DH.
- Les dépenses ultérieures : Les frais engagés par l’entreprise après l’installation et le fonctionnement d’un bien peuvent être immobilisés, selon la norme IAS 16, s’ils répondent aux conditions suivantes : - Etre source de cash-flows probables futurs, - et avoir un coût mesurable avec fiabilité.
Plus précisément, les dépenses à immobiliser sont celles qui améliorent les performances d’une immobilisation par rapport aux prévisions initiales. Exemples : - les modifications augmentant la durée de vie ou la capacité de l’actif, - les modernisations améliorant de manière substantielle la quantité des produits fabriqués, - ou l’adoption de nouveaux procédés de production permettant une réduction notable des frais d’exploitation initialement prévus.
Pour les dépenses de réparation et d’entretien qui permettent à l’actif d’atteindre le niveau de performance attendu au moment de son entrée dans l’entreprise demeurent en charges de l’exercice où elles apparaissent.
-
Evaluations postérieures à la comptabilisation initiale : L’IAS16 autorise un autre traitement. Il s’agit de la réévaluation des biens initialement enregistrés, c’est-à-dire la comptabilité en juste valeur à la date de réévaluation.
Exemples : -la juste valeur des terrains et constructions est, selon l’IASB, en général leur valeur de marché; - la juste valeur des installations de production est habituellement leur valeur de marché déterminée par estimation. NB : lorsqu’il n’y a pas d’indications de la valeur de marché en raison de la nature spécialisée des installations, elles sont évaluées à leur coût de remplacement net d’amortissement.
Lorsque la valeur comptable d’un actif augmente par suite d’une réévaluation, l’augmentation est généralement créditée directement en capitaux propres sous le libellé écart de réévaluation.
-
L’amortissement des immobilisations corporelles : L’IASB définit l’amortissement comme la répartition systématique du montant amortissable d’une immobilisation sur sa durée d’utilité. La norme IAS16 précise que la durée d’utilité est :
. Soit la période pendant laquelle l’entreprise s’attend à utiliser un actif; . Soit le nombre d’unités de production ou d’unités similaires que l’entreprise s’attend à obtenir de l’actif. L’estimation de la durée d’utilité est selon l’IASB, affaire de jugement basé sur l’expérience que l’entreprise a avec des actifs similaires.
Les trois modes d’amortissement définis par l’IASB sont : linéaire, dégressif et en fonction des unités de production. L’IAS16 n’impose pas un mode d’amortissement spécifique ni une durée d’utilisation précise pour tel ou tel type d’actif, elle ne fait que préciser un cadre général. Ce sont les entreprises qui définissent la durée d’utilité et la méthode d’amortissement la plus appropriée.
Application : Pour honorer un contrat portant sur la fourniture de 100 000 pièces sur 3 ans, une entreprise a mis au point une machine étroitement spécialisée dont le coût de production est de 800 000 DH. l’échéancier de livraison a été fixé ainsi, en accord avec le client : 1ère année : 20 000 2ème année : 30 000 3ème année : 50 000
Exemple : présentation dans le rapport financier 2002 du groupe Nestlé. Énumération des durées d’amortissement des immobilisations corporelles. . Bâtiment : 25 – 50 ans . Machines et équipements : 10 – 15 ans . Outillage, mobilier, matériel informatique et divers : 3 – 8 ans . Véhicules : 5 ans.