IAE Chap 4 - Mercantilistes Et Physiocrates [PDF]

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Zitiervorschau

Objectifs des chap 4 à 6 - il ne s’agit pas de faire une étude exhaustive de l’histoire de la pensée ! mais de comprendre la théorie comme un cheminement discontinu, avec des retours en arrière, et repérer ces continuités et ces ruptures - comprendre la logique des idées, les convergences et les divergences entre auteurs  on se limite aux concepts fondamentaux  approche analytique plutôt que culturelle - aider à comprendre les termes dans lesquels est posée une question économique dans le débat public, et ce qu’un(e) économiste peut apporter

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Chapitre 4 : Mercantilistes et Physiocrates Annie Jolivet Introduction à l’analyse économique L1, Faculté J. MONNET 2008-2009

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Plan du chapitre 4.1. Les Mercantilistes (XVIème et XVIIème siècles)  La pensée mercantiliste  Monnaie et richesse  Quantité de monnaie et prix  La « balance du commerce »

4.2. Les Physiocrates (XVIIIème siècle)  L’école physiocratique  La circulation monétaire entre les classes  La reproduction des richesses et la formation du produit net  Une théorie incomplète

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4.1. Les Mercantilistes Mercantilisme vient de « mercante » = marchand en italien Pas de véritable « école mercantiliste »  plutôt regroupement d’auteurs traitant de certains thèmes  colorations nationales très marquées Contexte : - progression du commerce international (baisse des coûts de transport)  importations de biens moins précieux, ne concurrençant pas les producteurs locaux - arrivée en Europe de métaux précieux (base de la monnaie à l’époque) - émergence des Etats-nations : la puissance de l’Etat se confond avec celle du souverain

Doctrine progressivement déconsidérée, mais des éléments ont survécu  on parle aujourd’hui de « néo-mercantilistes » IRES

La pensée mercantiliste 4 groupes d’auteurs : - espagnols : Luis ORTIZ (1558)

- français : Jean BODIN (1568)

Antoine de MONTCHRÉTIEN (1615), Jean-Baptiste COLBERT (1661-1683), contrôleur général des finances de Louis XIV

- anglais : William SMYTHE (1581), Thomas MUN (1621), Josias CHILD (1668), William PETTY (1662) - auteurs de langue allemande : Veit Ludwig von SECKENDORF (1655) Johann Joachim BECHER (1668)

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Monnaie et richesse Idée dominante : la richesse d’un Etat dépend d’abord de la quantité de métaux précieux qui circulent sur son territoire Si elle paraît bizarre aujourd’hui, cette idée a quelques fondements : - période de baisse des prix et de contraction de la production après 1620-1630, liées à la diminution de la production de métaux précieux, à la thésaurisation, au déséquilibre de la balance commerciale (importations > exportations) - or dans pays où crédit limité, pénurie de métaux précieux  moins de monnaie pour les échanges

La monnaie permet donc la production et la circulation de la richesse, considérée comme l’abondance des denrées (VAUBAN, 1707 mais aussi MONTCHRETIEN (1615) IRES

Quantité de monnaie et inflation Un phénomène observé : la « Révolution des prix » c’est-à-dire la hausse des prix en Europe  immense littérature et vives controverses sur les arrivées de métal précieux en provenance du Nouveau Monde, la hausse des prix en Europe et leur corrélation, sans toutefois établir clairement un lien causal.  célèbre controverse entre J. BODIN et Mr de MALESTROIT MALESTROIT : manipulations monétaires BODIN : afflux d’or et d’argent en Espagne (venant d’Amérique du Sud)  hausse des prix espagnols  flux d’importations  déficit commercial  diffusion du métal précieux en Europe, hausses différenciées des prix Mais pas seul facteur : monopoles, ententes, disette, gaspillage  origine de la théorie quantitative de la monnaie et de la dichotomie réel/monétaire IRES

La balance du commerce (1) Dépression des années 1620-1630 Idée : le déficit commercial aurait provoqué la crise coommerciale

 accent sur le commerce extérieur en tant que moyen d’enrichissement de la nation (auteurs anglais)  solution : obtenir une balance positive (exportations > importations) permettant l’entrée des métaux précieux dans le pays (CHILD, MUN)  effets positifs sur la production, le commerce et l’emploi Comment ? - créer une industrie de réexportation (négoce = revente avec profit) - réglementer et développer l’industrie (réponse de COLBERT)

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La balance du commerce (2) au XVIIIe siècle, HUME reproche aux mercantilistes d'ériger l'excédent commercial en objectif de politique économique En effet un excédent extérieur ne saurait durer car il signifie des entrées de métaux précieux  gonflement de la masse monétaire  inflation  dégradation de la compétitivité jusqu'à disparition du déséquilibre

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4.2. Les Physiocrates    

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L’école physiocratique La circulation monétaire entre les classes La reproduction des richesses et la formation du produit net Une théorie incomplète

L’école physiocratique (1) 1er courant de pensée organisée en économie politique. Objectif : influencer le débat public à partir d’une conception scientifique Auteur principal : François QUESNAY

Le tableau économique (1758)

Fondement : productivité exclusive de l’agriculture  seul secteur à reproduire davantage que ce qui est nécessaire à sa production (contrairement au commerce et à l’industrie)  richesse d’un pays dépend de l’importance du « produit net » dégagé par l’ agriculture  réformes doivent rendre l’activité des fermiers plus profitable

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L’école physiocratique (2) Influence importante en France, culmine au milieu des années 1760  en 1763, libre circulation du blé en France.

Déclin à partir des années 1770 MAIS contribution à la formation de la pensée économique beaucoup plus durable :

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La circulation monétaire entre les classes (1) QUESNAY distingue 3 classes :  la classe productive : elle comprend tous ceux dont l’activité est agricole, qui produisent des « produits agricoles »;  la classe des propriétaires : tous ceux dont la subsistance est liée, directement ou non, à l’existence d’un revenu attaché à la propriété de la terre (dont le souverain) ;  la classe stérile : tous ceux dont l’activité est non agricole (on dirait aujourd’hui industrielle ou commerciale). Les biens qu’ils produisent sont appelés « ouvrages »  Ces classes ont entre elles des relations économiques : achat ou vente de marchandises, paiement de revenu.  De ces relations dépend la prospérité de la société, donc son existence IRES

La circulation monétaire entre les classes (2) QUESNAY analyse les dépenses des membres de chaque classe  Début de période : la classe des propriétaires dispose de son revenu = 2 milliards la classe stérile dispose d’une somme de 1 milliard qu’elle avance à la production  les propriétaires dépensent leur revenu : 1/2 achat de produits agricoles  la classe productive perçoit 1 milliard 1/2 achat d’ouvrages, fabriqués par la classe stérile  la classe stérile perçoit 1 milliard  la classe stérile consacre 1 milliard d’avance à l’achat des matières 1ères nécessaires à la production, et le milliard qu’elle vient de recevoir à l’achat des biens de subsistance pour la période IRES

La circulation monétaire entre les classes (3) Suite des dépenses :  La classe productive consacre le milliard reçu à l’achat d’ouvrages produits par la classe stérile  La classe stérile reconstitue ainsi ses avances de 1 milliard.  Avec le produit de la vente des matières premières et des biens de subsistance à la classe stérile, la classe productive peut payer le revenu aux propriétaires des terres qu’elle a utilisées  Fin de période : les propriétaires disposent à nouveau de 2 milliards la classe stérile dispose à nouveau de 1 milliard

 la circulation peut recommencer à la période suivante

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Classe productive

Avances 2M

Classe des propriétaires

Classe stérile

Revenu 2M

Avances 1M

Début de période

Classe productive

Avances 2M 1M

Classe des propriétaires

Classe stérile

Revenu 2M

Avances 1M

Achat produits agricoles

1M

Début de période

Classe productive

Avances 2M 1M

Classe des propriétaires

Classe stérile

Revenu 2M

Avances 1M

Achat produits agricoles

Achat d’ouvrages

1M

Début de période

Classe productive

Classe des propriétaires

Classe stérile

Revenu 2M

Avances 1M

Avances 2M 1M

1M

Achat produits agricoles Achat matières premières

Achat d’ouvrages

1M

Début de période

Classe productive

Classe des propriétaires

Classe stérile

Revenu 2M

Avances 1M

Avances 2M 1M

1M

Achat produits agricoles Achat matières premières

Achat d’ouvrages Achat d’ouvrages

1M

1M

Début de période

Classe productive

Classe des propriétaires

Classe stérile

Revenu 2M

Avances 1M

Avances 2M 1M

1M

1M

Achat produits agricoles Achat matières premières Achat biens de subsistance

Achat d’ouvrages Achat d’ouvrages

1M

1M

Début de période

Classe productive

Classe des propriétaires

Classe stérile

Revenu 2M

Avances 1M

Avances 2M 1M

1M

1M

Achat produits agricoles Achat matières premières Achat biens de subsistance

Achat d’ouvrages Achat d’ouvrages

Revenu

1M

1M

Début de période

Classe productive

Classe des propriétaires

Classe stérile

Revenu 2M

Avances 1M

Avances 2M 1M

1M

1M

Achat produits agricoles Achat matières premières Achat biens de subsistance

Achat d’ouvrages Achat d’ouvrages

Revenu

2M

1M

1M

Début de période

Classe productive

Classe des propriétaires

Classe stérile

Revenu 2M

Avances 1M

Avances 2M 1M

1M

1M

Achat produits agricoles Achat matières premières Achat biens de subsistance

Achat d’ouvrages Achat d’ouvrages

1M

1M

Revenu

2M

1M

Début de période

Classe productive

Classe des propriétaires

Classe stérile

Revenu 2M

Avances 1M

Avances 2M 1M

1M

1M

Achat produits agricoles Achat matières premières Achat biens de subsistance

Achat d’ouvrages Achat d’ouvrages

Revenu

2M

Début de période

1M

1M Mise en réserve

1M

Classe productive

Classe des propriétaires

Classe stérile

Revenu 2M

Avances 1M

Avances 2M 1M

1M

1M

Achat produits agricoles Achat matières premières Achat biens de subsistance

Achat d’ouvrages Achat d’ouvrages

Revenu

2M

Début de période

1M

1M Mise en réserve

1M

Fin de période

Classe productive

Classe des propriétaires

Classe stérile

Revenu 2M

Avances 1M

Avances 2M 1M

1M

1M

Achat produits agricoles Achat matières premières Achat biens de subsistance

Achat d’ouvrages Achat d’ouvrages

Revenu

2M

Début de période

1M

1M Mise en réserve

1M

Fin de période

Classe productive

Classe des propriétaires

Classe stérile

Revenu 2M

Avances 1M

Avances 2M 1M Ventes 3M

1M

1M

Achat produits agricoles Achat matières premières Achat biens de subsistance

Achat d’ouvrages Achat d’ouvrages

Revenu

2M

Début de période

1M

1M Mise en réserve

1M

Fin de période

Classe productive

Classe des propriétaires

Classe stérile

Revenu 2M

Avances 1M

Avances 2M 1M Ventes 3M

1M

1M

Achat produits agricoles Achat matières premières Achat biens de subsistance

Achat d’ouvrages Achat d’ouvrages

Revenu

2M

Début de période

1M

1M Mise en réserve

1M

Fin de période

Classe productive

Classe des propriétaires

Classe stérile

Revenu 2M

Avances 1M

Avances 2M 1M Ventes 3M

1M

1M

Achat produits agricoles Achat matières premières Achat biens de subsistance

Achat d’ouvrages Achat d’ouvrages

Revenu

2M

Début de période

1M Ventes 2M 1M Mise en réserve

1M

Fin de période

La circulation monétaire entre les classes (4)  ce schéma est un circuit : les positions de départ, perturbées par les premières dépenses, sont finalement reconstituées en fin de période  les dépenses qu’engagent les classes assurent spontanément, à travers la circulation de la monnaie, la cohérence du système MAIS Si ces dépenses diffèrent dans leur montant, les positions initiales ne sont pas reconstituées  possibilité d’une crise : ce que QUESNAY appelle « ordre régulier » serait menacé si les propriétaires dépensent davantage pour le « luxe de décoration » (les ouvrages achetés à la classe stérile) que pour le « faste de subsistance » (les produits agricoles achetés à la classe productive

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La circulation monétaire entre les classes (5) Hypothèse : les propriétaires dépensent plus d’ouvrages  la classe productive ne perçoit plus que 0,5 milliard la classe stérile reçoit 1,5 milliard Que deviennent ces 0,5 recettes supplémentaires ? - si la classe stérile accroît sa demande de produits agricoles, rien n’est changé  la classe productive continue à vendre 3M - sinon, elle ne peut que thésauriser (épargner) cette somme. Augmenter les achats d’ouvrages ne résout pas le pb car transferts au sein de la classe stérile  la classe productive devra baisser le revenu versé aux propriétaires  à la période suivante dépense initiale insuffisante IRES

Reproduction des richesses et formation du produit net - la classe stérile achète 1 milliard de matières 1ères

1 milliard de biens de subsistance elle dépense donc 2 milliards et produit 2 milliards  pas de valeur supplémentaire créée - la classe productive utilise 2 milliards d’avances annuelles (circulation au sein de la classe) et produit 5 milliards Remarque : les achats d’ouvrages permettent de faire face à l’usure des « avances primitives », ce que l’on appellerait aujourd’hui le capitl fixe (bâtiments, outils,…) - produit net = production annuelle (5 milliards) – les « reprises » (2milliards d’avances annuelles et 1 milliard d’amortissement) = 2 milliards IRES

Une théorie incomplète (1)  Première formulation de l’analyse économique classique de la société : Élaboration de 3 concepts : reproduction, produit net et avances - la reproduction : c’est la perpétuation de l’ordre naturel dans la société (existence des classes), ce qui suppose la création du produit net, versé aux propriétaires et la circulation d’une partie de la valeur reproduite (3M sur 5M) - le concept d’avances introduit dans l’économie politique ce qu’on appellera ensuite le capital : ce sont les moyens qu’il faut avancer à la production en début de période (semences + argent nécessaire aux fermiers pour survivre eux-mêmes et pour pouvoir payer leur main-d'œuvre). - produit net : le revenu des propriétaires correspond au surplus produit par une autre classe  asymétrie de la société IRES

Une théorie incomplète (2)  Les ambiguïtés de l’analyse

- la distinction entre les classes : les classes sont distinguées par le revenu ou par l’activité  pas de critère unique Remarque : pas d’explication de la formation des prix - l’hypothèse de productivité exclusive de l’agriculture - absence du concept de profit

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