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EBAUCHE DE MANUEL DE FORMATION
Nouvelles Recrues de la Trésorerie Générale du Royaume Promotion 2014
[ Document non-officiel ]
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Ebauche de Manuel de Formation Nouvelles Recrues de la Trésorerie Générale du Royaume Promotion 2014
[Document non-officiel]
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PREAMBULE
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Informations sur les auteurs :
Fatima Ezzahra SABRI Mouad AIT TALEB Aniss BENABDELALI Soufiane BENI-AZZA Nadir MOUFAKKIR
Le présent document n’engage en rien la Trésorerie Générale du Royaume du Maroc et les auteurs envers le lecteur et n’est édité qu’à titre informatif.
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CHAPITRE I : PRESENTATION DE LA TRESORERIE GENERALE DU ROYAUME
Présentation de la Trésorerie Générale du Royaume
CHAPITRE I : PRESENTATION DE LA TRESORERIE GENERALE DU ROYAUME La Trésorerie Générale du Royaume (TGR) constitue l’une des administrations les plus importantes du Ministère de l’Economie et des Finances et à travers laquelle transite l’ensemble des flux financiers et comptables de l’Etat et des collectivités territoriales. Elle
est
également
d’administrations
au
centre
publiques,
d’un
maillage
d’établissements
institutionnel
publics,
de
constitué
collectivités
territoriales et d’autres grandes institutions financières tous concernés par la gestion des deniers publics. La TGR a initié, depuis 3 ans, un grand projet de modernisation dont la vision stratégique est sous-tendue par deux objectifs fondamentaux à savoir : La contribution à l’amélioration substantielle de la gestion des finances publiques ; L’amélioration du service rendu aux clients et partenaires. 1- HISTORIQUE Constitué sous le règne du Sultan Moulay Slimane (1792 - 1822), le corps des « Oumanas » fût organisé et structuré sous le règne du Sultan Moulay El Hassan et comprenait une administration centrale et une administration locale. Les Oumanas assuraient le recouvrement des impôts, le paiement des dépenses publiques et octroyaient des avances à l’Etat. Un maillage local étendu : Au niveau local, il existait toute une variété d’Oumanas : les Oumanas des douanes, les « Oumanas El Mostafad » et les « Oumanas El Khers ».
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Présentation de la Trésorerie Générale du Royaume
Les Oumanas des douanes, installés dans les ports, étaient chargés de percevoir les droits d’exportation et d’importation. Comme ils détenaient la majeure partie des fonds recouvrés par le Trésor, le Makhzen en avait fait ses banquiers, tirait sur eux pour ses paiements et leur demandaient, en cas de besoin, des avances de fonds. Considérés comme Chefs des services financiers dans les villes, les Oumanas El Mostafad centralisaient les droits de porte (Hafer) et de marchés (Nekas) et administraient les biens domaniaux du Makhzen, en assurant l’entretien et la location. Les Oumanas El Khers (Oumanas El Kabail) exerçaient dans les zones rurales. Ils évaluaient L’Achour, estimaient les récoltes et encaissaient les impôts, qu’ils versaient a L’Amin El Mostafad de la ville la plus proche. Une administration centrale organisée par missions : Au niveau central, on distinguait L’Amin des rentrées, L’Amin des dépenses, L’Amin des comptes et Amin El Oumanas. L’Amin des rentrées était chargé de centraliser le produit des recettes de l’Etat versées par les différents Oumanas qu’il versait ensuite au « Bayt El Mal » en présence de deux Adouls. Disposant d’une « Béniqa » au Mechouar, il inscrivait sur son registre toutes les sommes ainsi versées. Les Oumanas des dépenses (Oumanas El Sayar) étaient chargés d’assurer le paiement des dépenses du Makhzen (traitement des Vizirs, solde des troupes et autres dépenses de l’Etat), sur les fonds du Bayt El Mal. L’Amin des comptes (Amin Al Hisabat) avait pour mission de contrôler la comptabilité transmise régulièrement par les Oumanas en fonction sur l’ensemble du territoire, ainsi que les états relatifs aux arrêtés définitifs de leurs écritures, après cessation de leurs fonctions.
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Présentation de la Trésorerie Générale du Royaume
En effet, chaque Amin était tenu de lui envoyer, en double exemplaire, un état hebdomadaire de ses recettes. De même qu’il devait lui expédier, dans les sept jours qui suivaient la fin de chaque mois, le compte détaillé du mois écoulé. Des comptes apurés régulièrement : En outre, avant de quitter leurs fonctions, les Oumanas se présentaient au Makhzen avec un compte général de leur gestion, afin qu’il leur en soit donné décharge. Un exemplaire des états ainsi fournis était soumis au Sultan qui le communiquait ensuite au contrôle de la Béniqa spéciale, faisant office à la fois de comptable supérieur du Makhzen, chargé de centraliser l’ensemble de ses recettes et dépenses, et de juge des comptes ayant pour mission d’apurer les comptes des différents Oumanas. L’Amin El Oumanas, qui disposait également d’une Béniqa au Mechouar, était placé à la tête du corps des Oumanas et dirigeait l’ensemble des services financiers. Il avait une parfaite connaissance de la situation financière de l’Etat, tant en ce qui concerne les recettes et les dépenses du Makhzen que pour ce qui est de ses biens mobiliers et immobiliers dont il tenait constamment la situation à jour. Phase transitoire : A compter de 1907, le rôle de Trésorier Général de l’Empire fût confié à la banque d’Etat du Maroc, par l’acte d’Algésiras en vertu duquel elle devait remplir à la fois de fonctions de « Trésorier Général de l’Empire » et d’ « Agent Financier du Gouvernement ». A partir de 1916, la Banque d’Etat du Maroc Perdit ses fonctions de Trésorier Général de l’Empire. C’est désormais le Trésorier Général du Maroc qui fut chargé, dans la zone d’influence française, de centraliser les opérations de recettes
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Présentation de la Trésorerie Générale du Royaume
et de dépenses de l’Etat, d’assurer le paiement des dépenses publiques et le mouvement de fonds et de gérer les réserves du Trésor. Le Trésorier général à la fois comptable marocain et comptable français : Le Dahir du 9 juin 1917 sur la comptabilité publique confia le pouvoir financier aux comptables du Trésor, rendus responsable sur leurs deniers personnels de toute opération financière exécutée par leurs soins. Bien que relevant directement du Ministre français pour ce qui concernait les opérations métropolitaines, le Trésorier Général était placé sous l’autorité du Directeur Général des finances du protectorat pour les opérations concernant le budget marocain. Il assumait donc à titre « principal » les fonctions de comptable français et, à titre « accessoire », celles de comptable marocain. Cette situation a prévalu jusqu’à l’indépendance du Maroc, en 1956. Le Trésorier général désormais comptable marocain : A la suite de la convention régissant les relations entre le Trésor marocain et le Trésor français signée le 31 décembre 1959, une paierie générale fût instituée auprès de l’ambassade de France à Rabat pour « exécuter », sur le territoire marocain, les opérations financières du trésor français. La Trésorerie Générale a donc connu une période transitoire (1959 à 1961) au cours de laquelle le premier Trésorier Général du Maroc indépendant fut de nationalité française avant qu’un cadre marocain ne lui succédât le 1er octobre 1961. Depuis, la Trésorerie Générale du Royaume a franchi plusieurs étapes qui lui ont permis, après la phase de marocanisation de ses cadres, d’accompagner l’évolution de son environnement.
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Présentation de la Trésorerie Générale du Royaume
2- MISSIONS DE LA TRESORERIE GENERALE DU ROYAUME Les missions de la Trésorerie Générale du Royaume sont nombreuses. Celles-ci peuvent être résumées comme suit : Le recouvrement des créances publiques ; Le contrôle et le paiement des dépenses publiques ; La gestion des finances locales ; La gestion des dépôts au Trésor ; La production de l’information financière et comptable. Le recouvrement des créances publiques : La TGR assure, par le biais de son vaste réseau de comptables publics, la perception des recettes fiscales et non fiscales, à travers notamment : La gestion du contentieux administratif et judiciaire relatif au recouvrement et l’assistance des percepteurs en la matière ; La prise en charge des ordres de recettes au titre du budget général de l’Etat, des budgets annexes et des Comptes Spéciaux du Trésor ; La centralisation des prises en charges et des recouvrements au titre des amendes et condamnations pécuniaires ; La gestion des comptes de prêts et d’avances accordées par le Trésor et de « fonds de roulement » consentis par des organismes de financement des projets publics ; L’élaboration des statistiques concernant la situation du recouvrement de créances publiques. Le contrôle et le paiement des dépenses publiques : La TGR assure le contrôle et le règlement des dépenses publiques. Ainsi, le réseau de la TGR est chargé de contrôler la régularité des engagements de la quasitotalité des dépenses de l’Etat. Elle assure à travers son réseau de comptables, le règlement desdites dépenses. En effet, au vu des propositions d’engagement et
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Présentation de la Trésorerie Générale du Royaume
des ordres de paiement transmis par les ordonnateurs accrédités, les services de la TGR procèdent au règlement des créances de l’Etat. La Trésorerie Générale assure également par le biais de la Paierie Principale des Rémunérations (PPR), le contrôle et le traitement de la paie de près de 650 000 fonctionnaires. La gestion des finances locales : A travers son réseau de trésoriers et receveurs communaux, la TGR assure la gestion des budgets de 1 659 collectivités territoriales, de 86 groupements et de 41 arrondissements. En effet, la TGR procède au recouvrement de leurs créances, au règlement de leurs dépenses et à la paie de leur personnel. La TGR met à contribution également son expertise en offrant le conseil et l’assistance nécessaire aux collectivités territoriales. Ce conseil qui est de nature juridique et financière, concerne, entre autres, la modernisation des procédures comptables, l’analyse financière et l’élaboration des tableaux de bord. La gestion des dépôts au Trésor : La TGR assure la mission de gestion des dépôts au Trésor. Elle participe à travers cette activité au financement de la trésorerie de l’Etat. A ce titre, elle gère les comptes des entreprises et établissements publics qui sont soumis à l’obligation de dépôt de leurs fonds au Trésor. Cette activité est étendue également à la gestion des dépôts d’autres personnes morales ou privées. La production de l’information financière et comptable : La TGR assure la centralisation des opérations comptables de l’Etat et des collectivités territoriales et de ce fait elle constitue une référence en matière de production et de valorisation de l’information comptable de l’Etat et des collectivités territoriales.
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Présentation de la Trésorerie Générale du Royaume
La production de l’information comptable permet ainsi de : Décrire précisément les opérations budgétaires et financières ; Restituer rapidement une information fiable et indispensable à la prise de décision ; Préparer les documents relatifs à la reddition des comptes. 3- VALEURS DE LA TGR : CHARTE ILTIZAM Ces valeurs partagées sont le socle commun de la Trésorerie Générale du Royaume auxquelles elle fait référer ses ambitions, fédère ses actions quotidiennes et fonde ses jugements moraux pour guider sa conduite sur un plan individuel et collectif. Engagement : Un contrat éthique qui se traduit par l’adhésion et l’implication de l’ensemble des femmes et des hommes de la Trésorerie Générale du Royaume dans la vision et les objectifs de l’institution qui place les clients et partenaires au centre de ses préoccupations. Ouverture : La volonté en externe et en interne de développer la communication, de partager l’information, de renforcer l’écoute et de respecter au quotidien le principe de transparence pour contribuer à l’efficacité de la gestion publique. Performance : Encourager
la responsabilité individuelle et
collective, consolider le
professionnalisme des équipes dans le cadre de la rigueur quotidienne et d’une recherche continue d’un service de qualité pour développer les métiers et les projets de la Trésorerie Générale du Royaume et créer de la valeur. Innovation : Encourager la prise d’initiatives en initiant le principe de modernité et en valorisant la créativité à tous les niveaux pour être acteur du changement.
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Présentation de la Trésorerie Générale du Royaume
4- ORGANIGRAMME DE LA TRESORERIE GENERALE DU ROYAUME
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Présentation de la Trésorerie Générale du Royaume
5- OUTILS ET SYSTEMES D’INFORMATION DE LA TGR La Trésorerie Générale du Royaume a adopté pour ses systèmes d’information orientés métiers deux types de solutions : Les solutions de type progiciel pour les domaines de la comptabilité de l’Etat (SI-PCE) et de l’activité bancaire (SIAB) ; Les solutions développées en spécifique pour les domaines de la dépense (GID), la recette (GIR) et la paie du personnel de l’Etat et des collectivités territoriales (Wadef@ujour). Gestion intégrée des recettes : Dans un objectif d’améliorer l’efficacité et l’efficience du recouvrement tout en privilégiant une meilleure relation avec le redevable, la Trésorerie Générale du Royaume a mis en œuvre un nouveau système de Gestion Intégrée des Recettes (GIR). Ce système permet de couvrir toutes les natures de recettes de l’Etat et des collectivités territoriales, tous les intervenants et tout le processus de gestion des recettes depuis leur constatation jusqu’à leur imputation budgétaire. Gestion intégrée des dépenses : La mise en place du système de Gestion Intégrée des Dépenses (GID) entre dans le cadre des orientations du Gouvernement visant la rationalisation et l’optimisation de la dépense publique. La démarche progressive de déploiement de ce système a permis de le généraliser au niveau de l’ensemble des départements ministériels. Wadef@jour : Le système de paie du personnel de l’Etat, Wadef@ujour, est parmi les systèmes les plus anciens au niveau national. Il a connu plusieurs mutations accompagnant les exigences et les nouveaux besoins métiers ainsi que les contraintes et les
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Présentation de la Trésorerie Générale du Royaume
avancées
technologiques
pour
atteindre,
aujourd’hui,
un
niveau
de
professionnalisme aux standards internationaux. Le système Wadef@ujour prend en charge la paie mensuelle de plus de 900 000 fonctionnaires de l’Etat, des collectivités territoriales et des organismes publics. Plan comptable de l’Etat : La réforme du cadre comptable de l’Etat et le passage d’une comptabilité budgétaire à une comptabilité d’exercice dans un cadre modernisé s’inspirant des normes internationales IPSAS (International Public Sector Accounting Standards) a été une réelle opportunité pour adopter un nouveau système de gestion de la comptabilité de l’Etat (SI-PCE). Ce système vise à fédérer toutes les fonctions comptables de l’Etat dans une seule application comptable commune à tous les gestionnaires et à tous les comptables publics en renforçant le contrôle et la sécurisation des opérations comptables, contribuant ainsi à la consolidation de la qualité des comptes et de la piste d’audit. Ce système sera déployé d’une manière progressive par tranche de postes comptables et par application métier avec une assistance permanente auprès des utilisateurs par l’équipe projet et les référents locaux. La réussite de sa mise œuvre nécessite une appropriation par les utilisateurs et une bonne maîtrise des risques. Système d’Information de l’Activité Bancaire : La Trésorerie Générale du Royaume a déployé en 2009 son Système d’Information de l’Activité Bancaire (SIAB) pour accompagner l’élan de modernisation que connaît le secteur bancaire. Ce système repose sur une architecture centralisée répondant aux exigences du traitement des transactions en temps réel et d’amélioration du contrôle et du pilotage de l’activité bancaire. En adhérant au Système Interbancaire Marocain de Télé-compensation (SIMT), la Trésorerie Générale du Royaume a permis de réduire le délai de règlement
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Présentation de la Trésorerie Générale du Royaume
interbancaire à deux jours indépendamment du lieu d’émission et de paiement de la valeur et ce, grâce à la dématérialisation des chèques. La TGR dispose actuellement d’un réseau de guichets automatiques bancaires implantés dans les grandes villes du Royaume et compte élargir son réseau pour répondre aux besoins de ses clients.
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CHAPITRE II : INTRODUCTION AUX FINANCES PUBLIQUES
Introduction aux Finances Publiques
CHAPITRE II : INTRODUCTION AUX FINANCES PUBLIQUES Les finances publiques regroupent à la fois le droit budgétaire, le droit fiscal, la comptabilité publique et une partie de la science administrative dans sa dimension management public. Les finances publiques désignent l’intervention de la puissance publique par l’intermédiaire de la préparation du budget regroupant les dépenses (charges) et les recettes (ressources). Au sens large, le droit budgétaire désigne l’ensemble des règles juridiques qui vont s’appliquer au budget des personnes de droit public (État, collectivités territoriales, établissements publics, etc.). Au sens strict, il peut s’agir des règles juridiques qui déterminent la structure, le contenu et l’élaboration des budgets des personnes morales de droit public. Au Maroc, les finances publiques ont connus de profondes mutations durant le siècle passé. On distingue trois intervalles historiques, la période du protectorat (1916-1956), la période de postindépendance (1956-1970), la période de 1970 à 1996 et enfin de 1996 à nos jours. La période du protectorat (1916-1956) a connue plusieurs faits marquants dont la naissance du droit budgétaire moderne et la disparition des « Oumanas » au profit des Percepteurs, en plus du remplacement de « Bayt Mal Al-Mouslimine » par le Trésor Public. Parallèlement, le processus de modernisation a également introduit le principe d’annualité et a mis en place un calendrier d’élaboration des budgets. Ainsi, on a assisté à l’institution pour la première fois au Maroc d’une nomenclature budgétaire.
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Introduction aux Finances Publiques
La période de postindépendance (1956-1970) s’est caractérisée quant-à-elle par la rédaction des textes juridiques fondamentaux, à savoir le Dahir de 1958 portant règlement général de la Comptabilité Publique, la première Constitution du Royaume en 1962 et le texte sur la passation des marchés publics en 1965. Cette période a connue également la création d’offices et d’établissements publics. Enfin, sur le plan politique, celle-ci fût caractérisée par l’institution d’un parlement bicaméral (à deux chambres). La période de 1970 à 1996 est caractérisée par l’état d’exception (grèves et manifestations) et le vote du projet de Loi de Finances par une seule chambre. De plus, celle-ci a connue l’adoption de deux constitutions en 1970 et 1972 et d’une Loi Organique relative aux Lois de Finances (LOLF) en 1970. De plus, lors des années 80 le Maroc, jadis au bord de la faillite, adopta le Plan d’Ajustement Structurel (PAS) sous la supervision du FMI. Après une période tumultueuse, le Maroc adopta en 1996 une nouvelle constitution qui marqua le retour du parlement bicaméral et lança le chantier d’une nouvelle LOLF n° 7-98 qui rentrera en vigueur deux années plus tard en 1998, parallèlement au gouvernement d’alternance. Aujourd’hui, le pays vit une dynamique importante de projets structurels lancés par Sa Majesté le Roi Mohammed VI. On cite à titre d’exemple le Projet de régionalisation avancée, la nouvelle Constitution de 2011 et la nouvelle réforme de la LOLF. Cette dernière vise à renforcer la performance de la gestion publique, notamment à travers une orientation vers la logique de résultats, une responsabilisation accrue des acteurs, l’instauration de l’audit budgétaire et de la reddition des comptes ainsi que l’accroissement du rôle du parlement dans l’élaboration des projets de Loi de Finances.
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Introduction aux Finances Publiques
1- NOTION D’IMPOT Selon la définition traditionnelle, l’impôt est un prélèvement public sous forme pécuniaire et obligatoire sans contrepartie directe pour couvrir les besoins publics. Toutefois, cette interprétation de l’impôt présente aujourd’hui certaines limites. En effet, on peut dire que l’impôt est un prélèvement obligatoire, mais on ne peut affirmer que tous les prélèvements obligatoires sont des impôts. L’impôt est un prélèvement de nature fiscale tandis que les cotisations de la sécurité sociale sont des prélèvements non fiscaux. Par ailleurs, il existe aujourd’hui des impôts ayant une contrepartie, prenons à titre d’exemple la Taxe sur les Services Communaux (TSC) qui est payée par le redevable en contrepartie d’un service rendu, à savoir, l’enlèvement des ordures ménagères. De plus, l’impôt n’a pas seulement une finalité budgétaire, il s’agit d’un instrument de politiques économique et sociale traduites dans les lois de finances et dans les programmes gouvernementaux. Enfin, parmi les autres prélèvements publics non fiscaux, on peut citer : Prélèvement Cotisations de sécurité sociale Redevances pour services rendus
Eléments communs avec l’impôt Caractère obligatoire Financement des services publics
Différence Existence d’une contrepartie Caractère non obligatoire
L’exemple le plus simple d’une redevance pour service rendu est le droit d’entrée à la piscine municipale. En effet, le paiement n’est pas obligatoire si on ne souhaite pas en profiter.
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Introduction aux Finances Publiques
2- LES GRANDS TYPES D’IMPOTS DANS LES SYSTEMES FISCAUX CONTEMPORAINS Les impôts peuvent être classés selon plusieurs critères : la classification économique, les techniques administratives de taxation et les budgets qu’ils financent. Classification économique : Les impôts sur le revenu : l’impôt sur le revenu (IR) est un ancien impôt datant du début du XXe siècle qui taxe la totalité du revenu de l’année d’une personne physique. Il s’agit d’un impôt progressif qui s’adapte à la capacité contributive du foyer familial. Par ailleurs, l’impôt sur les sociétés (IS) est un impôt spécifique taxant les bénéfices des sociétés. Les impôts sur la dépense : on distingue à ce niveau-là deux types d’impôts. D’un part, les impôts analytiques sur la dépense qui sont des impôts anciens offrant certains avantages budgétaires en fonction du contexte économique, tels que les droits sur les tabacs, sur l’alcool, etc. D’autre part, la Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA) qui est un impôt d’origine récente offrant un grand rendement. La TVA est gérée et recouvrée par l’entreprise mais supportée uniquement par le consommateur, ce qui offre un coût de gestion réduit pour l’Etat. Les impôts sur le capital : il s’agit des impôts taxant la transmission du capital ou du patrimoine. On parle de droits d’enregistrement dans le cas de transmission à titre onéreux et de droits de successions dans le cas de transmission à titre gratuit. Classification selon les techniques administratives de taxation : Les impôts réels/personnels : les impôts réels se caractérisent par leur simplicité (coût de gestion plus faible) mais ne prennent pas en considération les caractéristiques personnelles du contribuable (ses charges de famille, sa situation financière, etc.). Par contre, les impôts personnels, tels que l’IR, sont
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Introduction aux Finances Publiques
aménagés en fonction des caractéristiques mêmes du contribuable (situation familiale, …). Ce type d’impôts a pour objet d’assurer une certaine justice fiscale en atténuant les inégalités sociales, au détriment d’un coût de gestion fiscale plus important. Les impôts directs/indirects : un impôt est dit direct lorsqu’il est recouvré par voie de rôle (droits constatés). Ceci permet une plus grande maîtrise de l’incidence de l’impôt au détriment d’un coût de gestion plus élevé (exemple : IR, IS et impôts locaux). Par ailleurs, un impôt est dit indirect lorsqu’il est recouvré « spontanément ». Ceci offre un coût de gestion fiscale réduit mais ne permet pas au législateur de maîtriser l’incidence de l’impôt (exemple : TVA). Les impôts proportionnels/progressifs : on entend par impôt proportionnel celui qui présente un taux unique. Par ailleurs, un impôt est dit progressif lorsque ce dernier présente un barème de calcul. Ces deux types d’impôts offrent une vision différence de la justice sociale. En effet, pour les partisans de l’impôt proportionnel un taux de 10% par exemple est appliqué à tout le monde en fonction du revenu de l’individu. Par contre, les partisans de l’impôt progressif prônent une meilleure distribution des revenus en réduisant les inégalités, soit par l’exonération des catégories à faibles revenus ou par des taux progressifs pour les autres catégories de revenus. Classification selon les budgets qu’ils financent : Les impôts locaux ; Les impôts d’Etat ; Les impôts dits sociaux.
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Introduction aux Finances Publiques
3- LOI ORGANIQUE RELATIVE A LA LOI DE FINANCES La loi organique n° 7-98 relative à la loi de finances est le texte déterminant le cadre juridique des lois de finances. Celle-ci est souvent assimilée à une « Constitution Financière » et comporte 6 titres et 48 articles. Elle remplace le précédent cadre, datant de 1972, et vise à moderniser la gestion de l’État. Dans son article premier, la LOLF de 1998 énonce que la loi de finances « prévoit, évalue, énonce et autorise, pour chaque année budgétaire l’ensemble des ressources et des charges de l’Etat dans la limite d’un équilibre économique et financier qu’elle définit ». Il existe trois types de loi de finances (LF) : La loi de finances de l’année ; La loi de finances rectificative : modifie en cours d’année les dispositions de la LF de l’année, compte tenu de l’évolution de la conjoncture économique et financière du Royaume ; La loi de finances de règlement : constate à posteriori les réalisations de recettes et de dépenses prévues par la LF de l’année. Celle-ci doit être présentée au plus tard en fin de la seconde année qui suit l’exécution de la LF. Principes budgétaires : La préparation de la LF de l’année doit respecter un certain nombre de principes prévus par la LOLF. On peut citer : Le principe d’annualité : prévu par l’article 6 de la LOLF, ce principe stipule que l’année budgétaire commence le 1er janvier et se termine le 31 décembre de la même année ; Le principe d’unité : l’ensemble des recettes et des dépenses de l’Etat sont groupées dans un document unique ; Le principe d’universalité : prévu par l’article 9 de la LOLF, ce principe stipule qu’il est fait recette du montant intégral des produits, sans contraction
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Introduction aux Finances Publiques
entre les recettes et les dépenses. En effet, l’ensemble des recettes assurent l’exécution de l’ensemble des dépenses ; Le principe de non affectation des recettes : l’ensemble des recettes devrait servir à la couverture de l’ensemble des dépenses. Il existe d’autres principes ne faisant pas lieu d’obligation juridique, on peut citer à titre d’exemple : Le principe d’équilibre ou la règle d’or : le respect de ce principe demeure un objectif théorique en raison de l’accroissement du rôle de l’Etat et de l’élargissement du champ de ses interventions avec l’aggravation des charges financières publiques et des besoins de la population. Ceci pousse l’Etat à recourir à l’emprunt afin de couvrir le déficit. Le principe de sincérité budgétaire et comptable : la LF doit présenter de manière sincère l’ensemble des ressources et des charges de l’Etat. Ressources et charges de l’Etat : Le budget de l’Etat est définit comme : « l’acte par lequel l’Etat prévoit et autorise en la forme budgétaire les charges et les ressources de l’Etat. Il est arrêté par le parlement dans la loi de finances qui traduit les objectifs financiers et économiques du pays ». Parmi les traits caractéristiques du budget, on peut citer : Instrument de financement des interventions de l’Etat ; Equilibre des forces entre pouvoir législatif et pouvoir exécutif ; Traduction de la politique du gouvernement ; Instrument de redistribution de richesses par le biais des prélèvements fiscaux ; Sur le plan économique et social : encouragement de certaines activités à travers des ajustements tarifaires (impôts et frais de douane).
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Introduction aux Finances Publiques
Les principales ressources et charges de l’Etat sont énoncées au niveau des articles 11 et 12 de la LOLF : -
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RESSOURCES DE L’ETAT Impôts et taxes ; Produit des amendes ; Rémunérations de services rendus et redevances ; Fonds de concours, dons et legs ; Revenus du domaine ; Produit de cession des biens meubles et immeubles ; Produit des exploitations et des participations financières de l’Etat ainsi que la part de l’Etat dans les bénéfices des établissements publics ; Remboursements de prêts et avances et intérêts y afférents ; Produit des emprunts ; Produits divers.
CHARGES DE L’ETAT Dépenses du budget général (BG) ; Dépenses des budgets des services de l’Etat gérés de manière autonome (SEGMA) ; Dépenses des comptes spéciaux du Trésor (CST).
Le budget général : Le budget général comporte deux parties : la première partie concerne les ressources, la seconde est relative aux dépenses. Les ressources du budget général comprennent les ressources visées au tableau précédant tandis que les dépenses sont structurées comme suit : Les dépenses de fonctionnement ; Les dépenses d’investissement ; Les dépenses relatives au service de la dette publique. Le budget des SEGMA : Selon l’article 16 de la LOLF, les services de l’Etat gérés de manière autonome « sont des services de l’Etat, non dotés de la personnalité morale, dont certaines dépenses, non imputées sur les crédits du budget général, sont couvertes par des ressources propres. L’activité de ces services doit tendre essentiellement à produire des biens ou à rendre des services donnant lieu à rémunération ».
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Introduction aux Finances Publiques
Les SEGMA sont créés par la loi de finances qui fixe leurs recettes et dépenses. Cette loi prévoit les recettes de ces services et fixe le montant maximum des dépenses qui peuvent être imputées sur les budgets de ces services. Le budget de chaque SEGMA comprend une partie relative aux recettes et aux dépenses d’exploitation et, le cas échéant, une deuxième partie concernant les dépenses d’investissement et les ressources affectées à ces dépenses. Les Comptes Spéciaux du Trésor : Les comptes spéciaux du Trésor ont pour objet : Soit de décrire des opérations qui, en raison de leur spécialisation ou d’un lien de cause à effet réciproque entre la recette et la dépense, ne peuvent être commodément incluses dans le cadre du budget général ; Soit de décrire des opérations en conservant leur spécificité et en assurant leur continuité d’une année budgétaire sur l’autre ; Soit de garder trace, sans distinction d’année budgétaire, d’opérations qui se poursuivent pendant plus d’une année. Ces opérations comptables sont liées à l’application d’une législation, d’une réglementation ou d’obligations contractuelles de l’Etat, précédant la création du compte. En effet, il s’agit d’une dérogation au principe de l’unité budgétaire et à la règle de non affectation des recettes aux dépenses. Selon l’article 19 de la LOLF, on distingue six catégories de CST : Les comptes d’affectation spéciale (CAS) qui retracent les recettes affectées au financement d’une catégorie déterminée de dépenses et l’emploi donné à ces recettes ; Les comptes d’adhésion aux organismes internationaux qui décrivent les versements et les remboursements au titre de la participation du Maroc aux organismes internationaux ;
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Introduction aux Finances Publiques
Les comptes d’opérations monétaires qui décrivent les mouvements de fonds d’origine monétaire ; Les comptes d’avances qui décrivent les versements, sous forme d’avances remboursables faites par l’Etat sur les ressources du Trésor et accordées pour des raisons d’intérêt public ; Les comptes de prêts qui décrivent les versements sous forme de prêts faits par l’Etat sur les ressources du Trésor et accordés pour des raisons d’intérêt public ; Les comptes de dépenses sur dotation (CDD) qui retracent des opérations relatives à une catégorie spéciale de dépenses dont le financement est assuré par des dotations budgétaires. Le solde de chaque compte spécial est reporté d’année en année. Par ailleurs, les CAS et CDD qui n’ont pas donné lieu à dépenses pendant trois années consécutives peuvent être soldés au terme de la troisième année et leur solde pris en recette au budget général. Nomenclature budgétaire : Le budget de l’Etat se divise en deux parties, la première concerne les ressources et arrête les données générales de l’équilibre financier. Elle est constituée des différents impôts directs et indirects, taxes, douanes, dons et legs, emprunts et autres. Les ressources sont présentées en chapitres subdivisés, s’il y a lieu, en articles et en paragraphes. Par contre, la deuxième partie ayant une portée comptable concerne les charges. Elle procède à la ventilation des charges de l’Etat : par chapitre pour les dépenses du BG, par compte pour les CST et par service pour les SEGMA.
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Introduction aux Finances Publiques
Tableau 1 : Extrait de la morasse budgétaire pour l’année 2014
Chapitre
Article
Paragraphe
Désignation des recettes
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MINISTERE DE L’ECONOMIE ET DES FINANCES ADMINISTRATION GENERALE Recettes diverses
1100013000 8100
Evaluations pour l’année budgétaire 2014
150 000 000
Le titre est ventilé en chapitres codifiés formant ainsi la rubrique budgétaire chiffrée. Les dépenses du budget général sont groupées sous trois titres : Titre 1 : dépenses de fonctionnement ; Titre 2 : dépenses d’investissement ; Titre 3 : dépenses relatives au service de la dette publique. Le chapitre constitue l’unité fondamentale de l’exécution du budget. Il est subdivisé en articles, paragraphes et lignes, selon leur destination, leur objet ou leur nature. L’article désigne généralement la structure chargée d’exécuter la dépense, tandis que la ligne constitue l’élément le plus simple dans la présentation des dépenses de la morasse, elle précise la nature proprement dite de la dépense. 4- PREPARATION, VOTE ET EXECUTION DE LA LOI DE FINANCES DE L’ANNEE Le Ministre chargé des finances prépare, sous l’autorité du Chef du gouvernement, le projet de loi de finances. Concernant la partie recettes, les Ministres proposent leurs prévisions, et le Ministre des Finances dispose de directions : la Direction Générale des Impôts (DGI), l’Administration des Douanes et des Impôts Indirects (ADII) et la Trésorerie Générale du Royaume (TGR). Pour ce qui est des dépenses, chaque département ministériel, une fois saisi par le Ministère des Finances avant le 1er mai, commence à établir des propositions de dépenses en fonction de ses besoins.
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Une fois arrêtées, ces prévisions de recettes et de dépenses, sont centralisées au Ministère des Finances (Direction du Budget) au plus tard le 1er juillet qui les examine après y avoir ajouté ses propres prévisions. Le projet de la loi de finances (PLF), est ensuite examiné en conseil de gouvernement présidé par le Chef du gouvernement et ensuite en conseil des Ministres présidé par Sa Majesté le Roi. Une fois adopté par ces deux conseils, il est déposé au bureau de l’une des chambres du Parlement au plus tard 70 jours avant la fin de l’année budgétaire en cours. Celui-ci est accompagné d’un rapport exposant les grandes lignes de l’équilibre économique et financier, les résultats connus et les perspectives d’avenir ainsi que les modifications apportées en ce qui concerne les recettes et les dépenses. Le délai global de préparation d’une loi de finances s’établit à environ 3,5 mois à partir des mois de Mai-Juin. Vote et adoption de la loi de finances : Une fois déposé au bureau de l’une des chambres au Parlement, le PLF est évalué par la première chambre saisie puis la deuxième. Toutefois, le dernier mot revient à la chambre des représentants. La chambre saisie la première se prononce dans un délai de 30 jours après le dépôt du PLF. Quant-à-elle, la chambre saisie la deuxième, se prononce dans un délai de 30 jours suivant sa saisine. La première partie est votée avant la deuxième partie. De plus, les articles sont votés un à un, tandis que les évaluations de recettes font l’objet d’un vote d’ensemble pour le budget général et les budgets de SEGMA, et d’un vote par catégorie pour les CST. Si la première lecture n’a pas permis d’aboutir au vote d’un texte identique, le gouvernement peut déclarer l’urgence et convoquer une commission mixte
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paritaire qui dispose d’un délai de sept jours pour aboutir à un texte d’accord que les chambres adoptent au bout d’un délai de trois jours. Enfin, si au 31 décembre la loi de finances n’est pas votée ou n’est pas promulguée, le gouvernement ouvre par décret les crédits nécessaires à la marche des services et prend un décret relatif aux recettes. Exécution de la loi de finances : Au cours de l’exécution de la LF de l’année, plusieurs prérogatives sont offertes à l’exécutif pour modifier les budgets. On peut citer : Prérogatives constitutionnelles : possibilité de rectifier la LF par le biais d’un décret-loi pendant un délai limité et pour un objectif bien déterminé (Art. 81 de la constitution de 2011). Par exemple, le recours au marché international pour approvisionner le marché local en produits à forte demande durant le mois de Ramadan, en vue de faire face à d’éventuelles spéculations. Prérogatives de la LOLF : possibilité de prendre des décisions à caractère législatif par le biais de décrets, création de CST en cas d’urgence et de nécessité impérieuse, etc. (Art. 18 de la LOLF). Par ailleurs, l’exécution de la loi de finances doit respecter un certain nombre de principes dont : Les crédits sont limitatifs sauf exception prévue par la LOLF (Art. 41) ; Les crédits non consommés en fin d’année tombent en annulation et ne peuvent être reportés sur l’année suivante sauf pour les dépenses d’investissement. Acteurs de l’exécution de la loi de finances : Les opérations financières publiques incombent aux ordonnateurs et aux comptables publics. Un ordonnateur est toute personne ayant qualité au nom d’un organisme public pour engager, constater, liquider ou ordonner soit le recouvrement d’une créance, soit le paiement d’une dette.
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Au niveau des recettes, l’ordonnateur a le pouvoir de mettre en œuvre le budget et l’obligation de percevoir les recettes publiques. En effet, il est impossible de dépenser sans avoir préalablement collecté des recettes. Ainsi, l’ordonnateur procède à : La détermination du bien foncé des recettes publiques, c’est-à-dire de constater que le budget prévoit la perception de ces recettes ; La liquidation de la recette publique, c’est-à-dire le calcul du montant à recouvrer ; L’établissement d’un ordre de recette. Il s’agit d’un document juridique qui donne l’ordre au comptable de recouvrer une recette. Cependant, pour ce qui est des dépenses publiques, l’ordonnateur procède à : L’engagement : acte juridique par lequel il exécute une dépense prévue par la loi de finances ; La liquidation : rendre la dépense effective dans son existence et dans son montant ; L’ordonnancement : acte administratif par lequel il va demander au comptable de payer la dépense publique. Par ailleurs, un comptable public est tout fonctionnaire ou agent ayant qualité pour exécuter au nom d’un organisme public des opérations de recettes, de dépenses ou de maniement de titres, soit au moyen de fonds et valeurs dont il a la garde, soit par virements internes d’écritures, soit encore par l’entremise d’autres comptables publics ou de comptes externes de disponibilités dont il ordonne ou surveille les mouvements. Les principales missions des comptables publics est la tenue de la comptabilité publique, c’est-à-dire d’enregistrer dans un registre les recettes et les dépenses, en plus du contrôle de la régularité sur les actes de l’ordonnateur.
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Les ordonnateurs peuvent déléguer leur signature et, sous leur responsabilité et leur contrôle, instituer des sous-ordonnateurs. On distingue alors : Les ordonnateurs principaux : les Ministres avec possibilité d’instituer les directeurs généraux ou directeurs ordonnateurs lorsque la nécessité du service le justifie ; Les ordonnateurs délégués : institués par arrêté du Ministre après visa du Ministre des Finances ; Les sous-ordonnateurs : en plus de la délégation de pouvoir, ils bénéficient d’une délégation de crédits. Les ordonnateurs, leurs délégués, ainsi que les sous-ordonnateurs désignés doivent être accrédités auprès des comptables assignataires des recettes et des dépenses dont ils prescrivent l’exécution. Les comptables publics sont seuls chargés : De la prise en charge et du recouvrement des ordres de recettes qui leur sont remis par les ordonnateurs, des créances constatées par un contrat, un titre de propriété ou autre titre dont ils assurent la conservation, ainsi que de l’encaissement des droits au comptant ; Du paiement des dépenses, soit sur ordre émanant des ordonnateurs accrédités, soit au vu des titres présentés par les créanciers, soit de leur propre initiative, ainsi que de la suite à donner aux oppositions et autres significations. Les comptables publics peuvent être : Des comptables relevant de la TGR : le Trésorier Général du Royaume, les Trésoreries Ministérielles (TM), les Trésoreries Régionales (TR), les Trésorerie Préfectorales/Provinciales, les Percepteurs, les agents comptables à l’étranger et les comptables spéciaux (Parlement, …) ;
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D’autres comptables : les receveurs des Douanes et Impôts Indirects, les Receveurs de l’Administration Fiscale (RAF) relevant de la DGI, les Secrétaires Greffiers, etc. Les fonctions d’ordonnateur et de comptable sont incompatibles, sauf dispositions contraires. 5- APERÇU SUR LES FINANCES TERRITORIALES AU MAROC
DES
COLLECTIVITES
Selon l’article 2 de la loi n° 45-08 relative à l’organisation des finances des ‘ ou territoriales (Constitution de 2011) et de leurs groupements, on entend par : Collectivités territoriales : la région, la préfecture ou la province, la commune urbaine et la commune rurale ; Groupement : le comité inter-régional de coopération, le groupement de collectivités territoriales. Emergence des finances locales au Maroc : Avant le Protectorat, la notion de budget local n’existait pas. En effet, les collectivités territoriales ne possédaient pas de ressources propres, il n’existait aucun impôt à caractère local. Pendant la période du protectorat, les finances locales ont été marquées par de sérieuses difficultés pour la mise en place du nouveau système des villes. Le développement de services publics à la charge des municipalités (aménagement des voies, distributions d’eau, etc.), incita l’Etat à accroître ses subventions au profit des grands centres urbains. Pour pouvoir contrôler l’emploi de ces fonds, l’Etat fixa les grandes lignes des « budgets municipaux », ainsi que les règles à suivre pour la tenue de la comptabilité municipale.
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Ainsi, sous la pression des besoins financiers des villes dues à l’accroissement des charges, les autorités du Protectorat édictèrent de nouvelles mesures financières, notamment l’abandon au profit des budgets municipaux : Du principal de la taxe urbaine en 1942 ; Du principal de la taxe d’habitation en 1944 ; Du principal de l’impôt des patentes en 1948. Avec l’avènement de l’indépendance le régime financier des collectivités territoriales n’a pas connu une réforme radicale. A partir de 1957, la gestion des fonds des communes rurales fut confiée aux percepteurs du Ministère des Finances, réalisant ainsi l’unification de la procédure budgétaire et comptable entre les municipalités et les communes rurales. Cependant ces mesures ne furent pas suffisantes, le législateur en a pris conscience en posant le principe d’une charte communale le 23 juin 1960 qui va accorder aux communes la personnalité morale et l’autonomie financière. Toutefois en raison de l’évolution du contexte socio-politique, administratif et économique, le législateur abrogea la Charte du 23 juin 1960 et lui substitua celle du 30 septembre 1976. Enfin, une nouvelle réforme des finances locales voit le jour en 2009 avec la loi n° 45-08. L’objectif de celle-ci est d’élargir le champ de la décentralisation, tout en simplifiant et allégeant le régime de tutelle sur la gestion des finances locales. Cette nouvelle réforme a permis la rénovation et la modernisation du mode de gouvernance de la gestion financière des affaires locales vers une logique de performance, ce qui se traduit notamment au niveau de la programmation pluriannuelle. Principes généraux : Contrairement au budget de l’Etat, celui d’une collectivité territoriale (CT) comprend deux parties. A savoir :
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Première partie : décrit les opérations de fonctionnement tant en recettes qu’en dépenses ; Deuxième partie : relative aux opérations d’équipement. Elle présente l’ensemble des ressources affectées à l’équipement et l’emploi qui en est fait. Le budget d’une CT peut comprendre des budgets annexes et des comptes spéciaux. En effet, les budgets annexes sont créés par arrêté du Ministre de l’Intérieur. Ils décrivent les opérations de biens et services donnant lieu à rémunération. En cas d’excédent des recettes de fonctionnement sur les dépenses, celui-ci est affecté en premier lieu au financement des dépenses d’équipement tandis que le surplus est pris en recette au budget. Toutefois, l’insuffisance des ressources affectées aux dépenses d’équipement est compensée par une dotation d’équipement prévue par la loi. Pour ce qui est des comptes spéciaux, les CT sont dotées de : Comptes d’affectation spéciale créés par arrêté conjoint du Ministre de l’Intérieur et du Ministre chargé des Finances, sur la base d’un programme d’emploi établi par l’ordonnateur en exécution des délibérations du conseil. Tout CAS qui n’a pas donné lieu à des dépenses pendant trois années consécutives peut être soldé au terme de la troisième année et le solde est pris en recette à la deuxième partie du budget. Comptes de dépenses sur dotations créés par arrêté du Ministre de l’Intérieur. Ils retracent des opérations dont le financement est assuré par des ressources préalablement déterminées. L’excédent de ressources des comptes de dépenses sur dotations de chaque année budgétaire est reporté sur l’année suivante. S’il n’est pas consommé l’année suivante, il est pris en recette à la deuxième partie du deuxième budget qui suit celui au cours duquel il est réalisé. Enfin, l’une des principales spécificités des CT et de leurs groupements réside dans la programmation pluriannuelle de l’ensemble de leurs ressources et charges. En effet, celle-ci vise à renforcer l’efficacité et l’efficience de la dépense publique,
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assurant ainsi une bonne visibilité des politiques publiques, une meilleure articulation entre les programmes sectoriels à travers une programmation appropriée des crédits. Ressources et charges des CT et de leurs groupements : Les ressources et les charges des collectivités territoriales et de leurs groupements comprennent :
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RESSOURCES Les impôts et taxes que la CT est autorisée à percevoir ; Les redevances et rémunérations pour services rendus ; Les ressources provenant du transfert de la part des impôts et taxes de l’Etat affectée aux CT ; Les subventions accordées par l’Etat ou par d’autres personnes morales de droit public ; Le produit des emprunts autorisés ;
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Les revenus de la propriété et des participations ;
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Les fonds de concours ; Les dons et legs ;
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Les recettes diverses et autres ressources prévues par les lois et règlements.
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CHARGES Dépenses de fonctionnement des services : personnel, entretien, matériel, fournitures, frais financiers relatifs au remboursement de la dette, subventions accordées, participations à des opérations d’intérêt local ou national et autres charges diverses. Dépenses d’équipement : travaux neufs, bâtiments, routes, équipements d’intérêt local, amortissement du capital emprunté, subventions accordées, prises de participation, participations à des réalisations d’intérêt local ou national concernant les CT. Les charges des groupements comprennent les dépenses de fonctionnement et d’équipement nécessaires à la réalisation des opérations pour lesquelles les groupements ont été créés.
Etablissement, vote et présentation du budget à l’approbation : Le budget est préparé par le président du conseil pour les communes urbaines et rurales et leurs groupements et par l’ordonnateur pour les régions, les préfectures et provinces. Celui-ci est accompagné des documents nécessaires est soumis pour étude à la commission compétente dans un délai de 10 jours au moins avant la date d’ouverture de la session relative à l’approbation du budget par le conseil. Il doit être adopté au plus tard le 15 novembre.
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Ainsi, le budget est présenté à l’approbation au plus tard le 20 novembre. Il est approuvé selon les conditions suivantes : Le respect des lois et règlements en vigueur ; L’équilibre réel entre les prévisions de recettes et les prévisions de dépenses ; L’inscription des dépenses obligatoires. En cas de rejet, un budget de fonctionnement est établi sur la base du dernier budget approuvé en tenant compte de l’évolution des charges et des ressources de la CT ou du groupement. Le budget peut être modifié en cours d’année par l’établissement de budgets modificatifs. Les modifications du budget interviennent dans les mêmes formes et conditions suivies pour son adoption et son approbation, à l’exception des virements de crédits de fonctionnement, à l’intérieur du même article et à l’intérieur du même chapitre. En effet, ces modifications peuvent être opérés par décision de : L’ordonnateur après délibération du conseil délibérant pour les régions, les préfectures et les communes de Mechouars ; Du Président du conseil sans délibérations pour les articles et après délibérations pour les chapitres pour les communes urbaines et rurales ; Du Président de l’arrondissement sur décision du conseil pour les arrondissements. Enfin, la gestion des CT, de leurs groupements et des établissements publics relevant des CT peut faire l’objet d’audit financier à la demande du conseil délibérant, ou à l’initiative de l’ordonnateur ou du Ministre de l’Intérieur. 6- LES CONTROLES FINANCIERS PUBLICS Au Maroc, les contrôles financiers publics peuvent être divisés en : Contrôle administratif ; Contrôle juridictionnel ;
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Contrôle politique. Evolution du système de contrôle : L’évolution des systèmes de contrôle est intimement liée à celle des systèmes de gestion. L’une interagit avec l’autre. A l’heure où les principes de bonne gouvernance sont mis en avant et où les chantiers de la modernisation de la gestion publique sont ouverts, la question de l’efficacité du contrôle se pose avec acuité. Pour cette raison l’administration a pris conscience de la nécessité de faire évoluer le contrôle en accordant une importance particulière à l’efficacité de la dépense : Réforme du contrôle des dépenses de l’Etat en 2008 et introduction du contrôle modulé de la dépense (CMD) ; Une responsabilisation accrue des services gestionnaires ; Et la recherche d’une plus grande performance. Contrôle administratif : Sont soumis au contrôle financier de l’Etat : Les offices et établissements publics dotés de l’autonomie financière et toutes les entreprises dont le capital est souscrit exclusivement ou conjointement par l’Etat, des établissements ou des collectivités territoriales ; Les sociétés concessionnaires ou gérantes d’un service public de l’Etat ou d’une collectivité territoriale. En effet, le contrôle financier de l’Etat sur les organismes s’étend à toutes les opérations susceptibles d’avoir une répercussion financière directe ou indirecte. Par ailleurs, les Inspections Générales des Ministères (IGM) exercent un contrôle interne sur la gestion des services relevant des départements ministériels, notamment, en matière budgétaire et des marchés publics. Enfin, l’Inspection Générale des Finances (IGF) exerce un contrôle supérieur des finances publiques. A cet effet, elle est chargée d’effectuer les vérifications des
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services de caisse et de comptabilité, deniers et matières, des comptables publics et, de façon générale, des agents de l’Etat et des CT. Par ailleurs, elle est également chargée de vérifier la gestion des comptables et de s’assurer de la régularité des opérations enregistrées dans les comptes des ordonnateurs. Enfin, l’IGF procède à des audits des projets financés par des concours financiers étrangers. Contrôle juridictionnel : La Cour des comptes et les Cours régionales des comptes possèdent une place importante dans le contrôle public financier. Les prérogatives de la Cour des comptes en matière de contrôle sont : Assurer le contrôle supérieur de l’exécution des lois de finances ; Vérifier et juger les comptes présentés par les comptables publics, sous réserve des compétences dévolues en vertu de la loi, aux Cours régionales des comptes ; Exercer également une fonction juridictionnelle en matière de discipline budgétaire et financière dans les conditions fixées par la loi. Ainsi, la Cour vérifie les comptes des services de l’Etat ainsi que ceux des établissements publics et des entreprises et des CT, lorsque ces organismes sont dotés d’un comptable public. Par ailleurs, la Cour des comptes procède au contrôle de la gestion et de l’emploi des fonds en vue d’en apprécier la qualité et de formuler, éventuellement, des suggestions sur les moyens susceptibles d’en améliorer les méthodes et d’en accroître l’efficacité et le rendement. Ce contrôle porte essentiellement sur la régularité et la sincérité des opérations réalisées ainsi que sur la réalité des prestations fournies, des fournitures livrées et des travaux effectués, et sur des missions d’évaluation des projets publics afin
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d’établir sur la base des réalisations, dans quelle mesure les objectifs assignés à chaque projet ont été atteints, au regard des moyens mis en œuvre. Contrôle politique : Le Parlement exerce un contrôle politique sur la gestion de l’exécutif au niveau de la gestion budgétaire y compris des marchés publics. Le contrôle des représentants de la nation s’exerce par le biais : Du vote de la loi de finances de l’année ; Du vote de la loi de règlement ; Des questions orales et écrites ; Et par l’institution de commissions d’enquête.
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CHAPITRE III : PRINCIPALES REFORMES DES FINANCES PUBLIQUES AU MAROC
Principales réformes des finances publiques au Maroc
CHAPITRE III : PRINCIPALES REFORMES DES FINANCES PUBLIQUES AU MAROC De par son rôle important dans la gestion des finances publiques, le Ministère de l’Economie et des Finances se trouve au centre de plusieurs réformes visant à assurer une bonne marche de l’économie du Royaume vers la croissance et la modernité et ce, conformément aux dispositions de la nouvelle Constitution, adoptée le 1er juillet 2011. Les différentes structures relevant de ce département, notamment la Trésorerie Générale du Royaume, mènent aujourd’hui des réformes structurantes pour l’économie nationale dans l’objectif de contribuer à la mise en œuvre d’un programme de croissance durable, plus solidaire qui permettra de restaurer la confiance et d’attirer les investissements. Parmi ces réformes : La réforme des finances publiques ; La réforme de la loi organique relative à loi de finances ; Le nouveau plan comptable de l’Etat ; Le nouveau décret des marchés publics ; La réforme des finances locales ; La réforme du contrôle des dépenses de l’Etat. 1- LES FONDAMENTAUX DE LA REFORME DES FINANCES PUBLIQUES La réforme des finances publiques s’articule autour de 7 piliers fondamentaux : Le socle : une réforme budgétaire centrée sur les politiques publiques ; La confiance : une transparence des budgets et des comptes publics ; La dynamique : une responsabilisation des décideurs politiques et des gestionnaires publiques ;
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Principales réformes des finances publiques au Maroc
La régularité : une évaluation de l’exécution du budget en mettant en place, en plus du contrôle classique, un contrôle de la performance ; La stratégie : une programmation pluriannuelle des politiques publiques ; L’adaptation : une révision générale des politiques publiques ou modernisation de l’action publique ; L’harmonisation : une globalisation du processus de décision et de gestion des finances publiques. Une réforme budgétaire centrée sur les politiques publiques : L’objectif de la nouvelle réforme budgétaire est de passer d’une nomenclature par nature (Investissement / Fonctionnement) à une nomenclature par destination de la dépense : à quoi servent les politiques publiques ? En France, le budget est réparti par missions, programmes et actions. L’objectif est de calquer le modèle sur l’entreprise en mettant en place des budgets d’objectifs. Ainsi, la nomenclature programmatique par destination de la dépense se présente comme suit : Figure 1 : la nomenclature programmatique par destination (cas de la France)
Les programmes sont fixés selon la nécessité. Ainsi, une mission regroupe deux ou plusieurs programmes (unité de vote). Une mission peut être ministérielle ou interministérielle.
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Principales réformes des finances publiques au Maroc
Un programme regroupe les crédits destinés à mettre en œuvre des actions. Ils relèvent d’un même Ministère (unité de spécialité). Par contre, les missions sont la responsabilité des Ministres pour lesquels les crédits sont à disposition (responsabilité politique). Puis, les Ministres désignent les responsables de programmes qui sont sous leur autorité. Exemple : Ministère : Ministère de l’Intérieur ; Mission : Défense ; Programme : Gendarmerie Nationale ; Action : Sécurité routière. Les principaux avantages de cette nomenclature sous forme de programmes sont : Un meilleur pilotage suite à la mise en évidence des politiques publiques ; Une meilleure adéquation des politiques publiques grâce à l’identification des réformes à effectuer. La transparence des budgets et des comptes publics : Les dispositifs essentiels mis en place en vue de renforcer la transparence des budgets et des comptes publics sont : Les budgets de programmes ; La pluriannualité budgétaire ; La comptabilité patrimoniale et d’exercice ; La sincérité budgétaire et comptable ; La consolidation des budgets et des comptes publics (Etat, CT et Sécurité Sociale). Par ailleurs, l’adoption de budgets de résultats permet de mettre en rapport les moyens et les résultats attendus, contrairement au budget de moyens qui ne fait pas apparaître les objectifs, c’est-à-dire les politiques publiques.
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Enfin, la production d’une information consolidée Etat/Opérateurs dans les documents budgétaires de l’Etat faisant apparaitre l’ensemble des crédits de programmes versés aux opérateurs, les budgets et les opérateurs principaux, etc. La responsabilisation des décideurs politiques et gestionnaires publics : Il existe deux cultures de responsabilisation des décideurs politiques et des gestionnaires publics : La culture politique : privilégie la légitimité politique, la démocratie, la culture du pouvoir, etc. ; La culture gestionnaire : privilégie la légitimité technique de l’expert, l’efficacité et la performance. La responsabilisation accrue des parlementaires a pour objet d’offrir à ces derniers : Un pouvoir accru en réduisant la séparation entre l’exécutif et le législatif dans la préparation de la loi de finances (LF) ; Un pouvoir accru au stade de l’adoption de LF : Transparence et lisibilité du projet de loi de finances (PLF) du fait de l’implication dans la préparation ; Pouvoir d’amendement du PLF accru : pouvoir faire passer les crédits d’un programme à un autre sans les augmenter et ainsi modifier l’architecture interne d’une mission. Un pouvoir nouveau au stade de l’exécution de la LF : Contrôle de l’exécution par les commissions des finances (contrôle sur pièce et contrôle sur place) ; Contrôle de la gestion avec la loi de règlement : permet d’apprécier la réalité de l’exécution des lois d’autorisation et de mesurer l’écart entre les autorisations et les réalisations.
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Parallèlement, on assiste à une responsabilisation nouvelle des gestionnaires : Mise en place d’une chaîne de responsabilité : Responsables de programmes : organiser le dialogue de gestion et fixer les objectifs et les moyens pour les atteindre ; Responsables de budgets opérationnels de programmes (BOP) : désignés par les responsables de programmes, ils élaborent des projets de BOP avec les services qui leurs sont rattachés ; Responsables d’unités opérationnelles. Mise en place de nouveaux instruments comptables : Une comptabilité publique calquée sur le modèle de l’entreprise : comptable public un nouveau métier ; Une comptabilité budgétaire : suivi de l’exécution du budget ; Une comptabilité générale : comptabilité d’exercice ; Une comptabilité analytique : analyse des coûts. L’évaluation de l’exécution du budget : En plus des contrôles financiers classiques, la réforme vise à moderniser le contrôle de régularité en adoptant une approche fondée sur l’analyse des risques. On parle de contrôle hiérarchisé en France et de contrôle modulé de la dépense (CMD) au Maroc. Ceci vise en outre l’évaluation de la qualité de gestion financière publique ainsi que l’évaluation des risques par la mise en place d’une cellule de contrôle interne. Parallèlement, l’évaluation de la performance est réalisée par des objectifs et des indicateurs présentés au parlement dans les rapports annuels de performance (PAP). Un objectif doit être mesurable par un ou deux indicateurs chiffrés et exposer clairement la stratégie et les priorités du programme. Enfin, les objectifs doivent répondre à trois préoccupations :
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Le citoyen : recherche de l’efficacité socio-économique ; L’usager : recherche de la qualité du service rendu ; Le contribuable : recherche de l’efficacité de la gestion. Une programmation pluriannuelle des politiques publiques : La programmation budgétaire pluriannuelle est considérée comme un instrument politique. La réforme apporte une nouvelle vision de cette programmation. La règle classique de l’annualité budgétaire : Les autorisations d’engagement (exemple : construction sur 3 ans coût 3 MMDH) ; Les crédits de paiement (exemple : 1 MMDH/an) ; Les lois de programme (déterminent les objectifs de l’action économique et sociale de l’État). La nouvelle programmation pluriannuelle : Une programmation sur 3 à 5 ans ; Une programmation semi-glissante ; Fixation du plafond global des dépenses sur les trois années ; Fixation des plafonds par mission pour les deux premières années et révisable pour la 3ème année dans la limite du plafond ; Fixation de la répartition par programme ferme pour la première année (PLF), indicative pour les deux autres années. Une révision générale des politiques publiques : La révision générale des politiques publiques vise à moderniser l’action publique. En effet, il s’agit de mettre à plat les dysfonctionnements de l’ensemble du secteur public. Pour ce faire, un travail d’audit est mené et concerne toutes les politiques publiques et les différentes administrations qui ont en la responsabilité. Il s’agit d’évaluer leur efficacité au regard des missions qui sont les leurs et, éventuellement, corriger les dysfonctionnements.
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Une réforme emblématique a eu lieu en France, il s’agit de la naissance de la Direction Générale des Finances Publiques (DGFiP), issue de la fusion de la DGI et de la Direction Générale de la Comptabilité Publique en vue d’offrir un interlocuteur fiscal unique. Une globalisation du processus de décision et de gestion des FP : La reconstruction du système financier public passe obligatoirement par la globalisation du processus de décision et la consolidation des comptes. De plus un pilotage global du système financier public est indispensable pour assurer la cohérence des décisions financières publiques. Par ailleurs, l’introduction des normes comptables internationales en matière des finances publiques (IPSAS) permet de doter le secteur public d’une comptabilité avec des normes qui convergent vers les normes IFRS, jusqu’à présent, limitées aux entreprises. 2- REFORME DE LA LOI ORGANIQUE RELATIVE AUX LF La réforme de la LOLF constitue un chantier d’envergure nationale et s’inscrit dans le cadre d’un mouvement global de réformes visant la modernisation de l’administration et la transparence des finances publiques. Cette dernière se situe également dans la dynamique politique qui suit l’adoption de la nouvelle constitution du Royaume en 2011. Le tableau ci-après présente une comparaison entre le contenu de la LOLF de 1998 et celui de 2014 : LOLF 1998 Titre I De la définition et du contenu de la loi de finances Titre II De la présentation de la LF Titre III De l’examen et du vote de la LF Titre IV De la portée et de l’autorisation parlementaire Titre V Du règlement du budget Titre VI Dispositions diverses et transitoires
LOLF 2014 Titre I De la définition et du contenu de la loi de finances Titre II De la présentation des LF Titre III De l’examen et du vote des LF Titre IV Du règlement du budget Titre V Dispositions diverses Titre VI Entrée en vigueur Titre VII Abrogation et dispositions transitoires
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Cette nouvelle LOLF a pour objectifs de : Adapter le nouveau projet avec les nouvelles dispositions de la constitution ; Améliorer l’efficacité de la performance de la gestion publique ; Promouvoir les principes de transparence des finances publiques ; Renforcer le rôle du Parlement dans la discussion des lois de finances. Enfin, ce projet de nouvelle « constitution financière » s’inscrit dans une démarche participative (Ministère de l’Economie et des Finances, Parlement, Gouvernement, Commissions mixtes). Chronologie des lois organiques des finances : Depuis l’indépendance et jusqu’à nos jours, on assiste à une articulation systématique entre les révisions constitutionnelles et la refonte des lois organiques des finances : 1962
1963
1970
1972
1996
1998
2011
2014 ?
• Constitution
• LOLF • Etat d’exception (budget sans autorisation parlementaire)
• Constitution • LOLF
• Constitution • LOLF
• Constitution • Préparation pour le gouvernement d’alternance
• LOLF • Gouvernement d’alternance
• Constitution
• LOLF
Le projet de LOLF et la nouvelle culture de reddition des comptes : La nouvelle LOLF vise avant tout à améliorer l’efficacité de la performance de la gestion publique en adoptant une : Programmation pluriannuelle ; Logique de résultats ; Corrélation entre la responsabilité et la reddition des comptes. Ainsi, et afin de promouvoir les principes de transparence des finances publiques, la LOLF prévoit de : Adopter de nouvelles règles financières pour un meilleur maintien des équilibres budgétaires ; Renforcer la transparence des finances publiques et d’améliorer la lisibilité du budget.
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Enfin, le renforcement du rôle du Parlement dans la discussion des lois de finances a pour effet de : Enrichir les données soumises au Parlement (rapports accompagnant le PLF) ; Modifier le calendrier de l’étude des projets des LF, des LF rectificatives et des lois de règlement ; Motiver les amendements formulés par les membres du parlement. Les instruments du nouveau modèle de gestion des finances publiques : En vue d’accompagner la nouvelle réforme des finances publiques, plusieurs mesures ont été entreprises. Ainsi, des systèmes intégrés d’information déjà opérationnels au Ministère de l’Economie et des Finances constituent le socle de la mise en œuvre de la nouvelle vision de gestion des finances publiques (E-Budget, GIR, GID, Wadef@ujour, le portail des marchés publics, etc.). Par ailleurs, on assiste à l’introduction de la comptabilité d’exercice pour remplacer la comptabilité à base de caisse qui ne permet pas de décrire l’état du patrimoine de l’Etat, de ses créances, de ses dettes et de ses engagements vis-àvis des tiers. Enfin, l’instauration de la consolidation des comptes en vue de dégager une vision globale des finances publiques (déficit, endettement, investissement, etc.) et une convergence avec les normes internationales de production et de communication des informations. L’activation des exigences progressives de la nouvelle LOLF s’étalera durant les cinq années suivant sa publication au bulletin officiel. 3- LE NOUVEAU PLAN COMPTABLE DE L’ETAT La mise en place du nouveau plan comptable de l’Etat (PCE) est réalisée tout en respectant le cadre juridique et institutionnel spécifique aux opérateurs de l’Etat,
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et ce, tout en veillant à la convergence avec les normes comptables internationales applicables au secteur public (IPSAS). Cadre conceptuel : Comme c’est le cas pour la comptabilité du secteur privé, le PCE introduit 6 principes comptables fondamentaux : Le principe de permanence des méthodes ; Le principe de spécialisation des exercices ; Le principe de prudence ; Le principe de clarté ; Le principe d’importance significative ; Le principe de régularité et de sincérité. Les objectifs ainsi attendus de la comptabilité générale de l’Etat se présentent comme suit : Introduire l’optique patrimoniale dans la comptabilité de l’Etat ; Introduire la notion de comptabilité d’exercice ; Retracer de manière fidèle et exhaustive les opérations de l’Etat ; Produire une information comptable et financière fiable, pertinente et rapide. Présentation des normes comptables de l’Etat : Norme 1 : Etats financiers (Bilan/Tableau de la situation nette, Compte de résultat, Tableaux, Tableau des flux de trésorerie) ; Norme 2 : Immobilisations incorporelles (ne s’applique pas aux éléments incorporels liés à l’exercice de la souveraineté quand celui-ci génère des produits sans contrepartie directe équivalente tels que les produits régaliens) ; Norme 3 : Immobilisations corporelles (ne s’applique pas aux forêts et autres ressources naturelles renouvelables, aux droits miniers et autre ressources non renouvelables, aux bien Habous et aux terres collectives) ;
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Norme 4 : Immobilisations financières (prêts et avances, participations de l’Etat, dotations en capital aux établissements publics, droits d’adhésion aux organismes internationaux) ; Norme 5 : Stocks (matières et fournitures consommables, pièces de rechange pour les immobilisations corporelles, les stocks stratégiques destinés à faire face aux catastrophes naturelles, les produits en cours, etc.) ; Norme 6 : Créances de l’actif circulant (créances sur les clients, créances sur les redevables, créances sur les autres débiteurs) ; Norme 7 : Composantes de la trésorerie de l’Etat (les disponibilités y compris les timbres en caisse, les dépôts des EEP, etc.) ; Norme 8 : Dettes financières et les coûts d’emprunts (la dette intérieure et extérieure) ; Norme 9 : Provisions pour risques et charges, dettes non financières et autres passifs (engagements consentis par l’Etat dans différents domaines économiques et sociaux, litiges liés à l’activité de l’Etat, provisions pour charges de fonctionnement, etc.) ; Norme 10 : Produits régaliens (les produits fiscaux, les amendes et condamnations pécuniaires, etc.) ; Norme 11 : Produits non régaliens (les produits de fonctionnement, de transfert et financiers) ; Norme 12 : Charges (les charges de fonctionnement, de transfert et financières) ; Norme 13 : Engagements hors bilan (obligation potentielle de l’Etat à l’égard de tiers résultant d’évènements dont l’existence ne sera confirmée que par la survenance d’évènements futurs incertains et qui ne sont pas totalement sous le contrôle de l’Etat).
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Présentation du plan des comptes de l’Etat : Classe 1 : Situation nette et comptes de financement permanent ; Classe 2 : Comptes d’actif immobilisé ; Classe 3 : Comptes d’actif circulant (hors trésorerie) et comptes de liaisons internes ; Classe 4 : Comptes de passif circulant (hors trésorerie) ; Classe 5 : Comptes de trésorerie ; Classe 6 : Comptes de charges ; Classe 7 : Comptes de produits ; Classe 8 : Engagements hors bilan ; Classe 9 : Comptabilité analytique budgétaire. Enfin, le PCE constitue un instrument privilégié de bonne gouvernance. En effet, celui-ci permet d’éclairer les choix des gestionnaires, de faciliter l’évaluation des actions publiques et de promouvoir la culture de reddition des comptes. En outre, le PCE permet d’alimenter les indicateurs de performance et d’élaborer des tableaux de bord. Ceci permet d’offrir aux citoyens et organismes de contrôle une information transparente sur les finances de l’Etat et son patrimoine. 3- LE NOUVEAU DECRET DES MARCHES PUBLICS Le Royaume du Maroc a entamé un processus de modernisation du système de gestion de la commande publique qui vise notamment, l’alignement des règles de gestion sur les standards internationaux en la matière. Ce processus s’appuie sur la réforme du cadre réglementaire régissant les marchés publics qui porte sur l’élaboration d’un nouveau décret relatif à la passation des marchés publics, sur la refonte des Cahiers des clauses administratives et générales (CCAG) des travaux et des études, et l’élaboration du CCAG fournitures.
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Une réforme renforçant la transparence et l’éthique : En réponse aux attentes de la société civile et des acteurs de la commande publique, la réforme consacre la lutte contre la corruption, l’intégrité et l’interdiction d’existence de conflit d’intérêt dans le domaine des marchés publics. Elle consacre le principe de l’obligation de publication de l’estimation du coût des prestations, objet du marché par le maître d’ouvrage. Elle répond également aux exigences du citoyen et de la société civile en renforçant les mécanismes d’audit et de contrôle des marchés publics. Une réforme améliorant le climat des affaires et la concurrence : La réforme de la réglementation des marchés publics introduit des innovations substantielles en faveur de l’entreprise. Elle encourage la petite et moyenne entreprise dans la mesure où elle réserve 20% des crédits ouverts au titre de l’année budgétaire pour les marchés à attribuer aux PME/PMI. De plus, la nouvelle réforme simplifie et clarifie les procédures par l’allégement du dossier administratif des concurrents. Désormais, l’attestation fiscale, l’attestation de la sécurité sociale et l’inscription au registre de commerce ne seront exigées que pour le soumissionnaire auquel il est envisagé d’attribuer le marché. Elle offre également la possibilité aux concurrents de demander la prorogation du délai de dépôt des offres, lorsque ce délai est jugé insuffisant pour certaines prestations complexes. Par ailleurs, la réforme prévoit également, la réduction du délai de validité des offres à un maximum de 75 jours au lieu de 90, raccourcissant ainsi le délai d’attente de l’entreprise en matière d’attribution des marchés.
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En outre, elle introduit la systématisation de la révision des prix à tous les marchés de travaux, quels que soient leurs montants et leurs délais d’exécution, en vue de permettre à l’entreprise adjudicataire du marché de faire face aux fluctuations que connaissent notamment, les cours des matières premières et l’évolution des salaires. Il en est de même des marchés d’études, qui peuvent faire l’objet de révision des prix, lorsque le délai de leur exécution est égal ou supérieur à 4 mois. Enfin, le nouveau décret stipule que le recours à la procédure négociée ne peut être lancé que suite à un deuxième appel d’offres lui-même déclaré infructueux. Une réforme améliorant les recours et le règlement des litiges : Le règlement des litiges relatifs aux marchés publics a, depuis toujours, constitué l’une des principales faiblesses du dispositif juridique régissant la commande publique. Ainsi et en parallèle au chantier de réforme en cours de la commission des marchés, la réforme du décret sur les marchés publics a prévu : Un délai d’attente de 15 jours pour l’approbation des marchés, au cours duquel, l’autorité compétente ne peut approuver les marchés. Le but étant de laisser la possibilité
aux
concurrents
d’introduire
leur
recours
administratif,
conformément aux standards internationaux en la matière ; La possibilité pour les concurrents de saisir directement la commission des marchés, sans attendre les réponses du maître d’ouvrage et du ministre concerné ; L’institution d’un délai de 30 jours à la commission des marchés pour répondre aux requêtes et réclamations des concurrents. Par ailleurs, la réforme a encadré davantage le pouvoir discrétionnaire de l’acheteur public dans la passation des marchés par la possibilité donnée au concurrent de :
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Contester le non-respect de l’une des règles de la procédure de passation des marchés ; Relever les clauses discriminatoires ou disproportionnées par rapport à l’objet du marché, contenues dans le dossier d’appel à la concurrence ; Contester les motifs d’élimination de son offre. La dématérialisation des procédures des marchés publics : La dématérialisation des procédures des marchés publics a pour objectif de moderniser et de simplifier les processus relatifs à la commande publique. Ceci a pour effet d’améliorer la transparence et l’éthique, de renforcer la mise en concurrence, de consolider les mécanismes d’égalité d’accès à la commande publique et de prévenir les pratiques illicites par la réduction de l’intervention humaine dans l’acte d’achat. Cette réforme complexe s’articule autour d’un programme multidimensionnel : Juridique et normatif : réglementation des marchés publics, certification et signature électronique ; Sécurité : authentification, intégrité, non répudiation, chiffrement, horodatage et archivage ; Conduite du changement : formation, assistance et communication ; Technique : mise en œuvre de la solution, infrastructures matérielles et réseaux. Les différents paliers et composantes de la dématérialisation de la commande publique : Palier I : Portail des marchés publics (2007) et base de données des marchés publics (2009) ; Palier II : Soumission électronique et base de données des fournisseurs (2010) ; Palier III : Achats groupés électroniques et enchères électroniques inversées (2015).
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Figure 2 : Schéma explicatif du processus de soumission électronique
4- LA REFORME DES FINANCES LOCALES Les finances des collectivités territoriales sont passées par plusieurs réformes. La réforme de 2009 a apporté plusieurs nouveautés : Allègement du régime de tutelle sur la gestion des finances locales ; Logique de performance pluriannualité ; Réduction du champ d’application du contrôle à priori ; Autonomie financière renforcée ; Possibilité donnée aux conseils de procéder à des virements de crédits sans limitation ; Possibilité de reporter les crédits de fonctionnement engagés et non mandatés à la clôture de l’exercice (annulation aveugle des crédits auparavant) ; Transmission à l’autorité de tutelle des documents de synthèse sur la situation financière de la collectivité ; Mise en place d’un agent judiciaire pour représenter la collectivité en justice ; Suppression de l’approbation préalable du Ministre de l’Intérieur du compte administratif.
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Suppression du contrôle de la régularité au profit du contrôle budgétaire : La nouvelle réforme prévoit l’allègement du contrôle des dépenses des CT à travers la suppression du contrôle de la régularité exercé par les Trésoreries Préfectorales ou Provinciales et l’instauration du contrôle budgétaire. Dorénavant, « une fiche navette », dont le modèle est fixé par décision du Ministre de l’Intérieur, accompagne toute proposition d’engagement de dépenses. Tenue de la comptabilité des engagements par le trésorier payeur : Le Trésorier Payeur (Trésorier Préfectoral ou Provincial) tient : Une comptabilité des engagements de dépenses des collectivités territoriales ou de leurs groupements par : Rubriques budgétaires pour l’ensemble des crédits ouverts ; Programme d’emploi pour les comptes spéciaux. Une comptabilité des engagements de dépenses des sous-ordonnateurs institués auprès de la collectivité locale ou du groupement ; Une comptabilité des crédits ouverts, des crédits délégués et des dépenses effectuées pour les dépenses sans ordonnancement préalable ; Une comptabilité des effectifs budgétaires ouverts par le tableau des effectifs annexée au budget. 5- LA REFORME DU CONTROLE DES DEPENSES DE L’ETAT La réforme engagée en matière de contrôle s’inscrit dans la dynamique de modernisation des circuits de la dépense publique et de développement de la gestion axée sur les résultats. Les chantiers de la réforme sont interdépendants et complémentaires pour la cohérence du processus de modernisation. L’objectif de cette réforme est de créer un interlocuteur unique. C’est ainsi qu’on a assisté à la fusion entre le CED et la TGR.
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Mise en œuvre de la réforme : Le dispositif juridique s’articule autour des textes ci-après : Décret sur le contrôle des dépenses de l’Etat ; Arrêté du Ministre chargé des finances fixant le référentiel d’audit de la capacité de gestion des services ordonnateurs. Le décret n° 2-07-1235 du 4 novembre 2008 relatif au contrôle de la dépense précise : La définition du contrôle module de la dépense (CMD) ; Les critères d’évaluation de la capacité de gestion des services ordonnateurs et sous ordonnateurs ; La démarche de qualification et de classement des services ordonnateurs ; Les niveaux de capacité de gestion (en termes de développement du contrôle interne) ; Les contrôles à exercer par niveau du CMD ; L’institution d’un dispositif de suivi de la mise en place du CMD. Définition du contrôle modulé de la dépense : Le CMD est un contrôle allégé des dépenses des services gestionnaires qui sont tenus de disposer d’un système de contrôle interne leur permettant de prendre en charge le contrôle de certaines dépenses. Il concerne aussi bien la phase d’engagement que la phase de paiement. Le CMD a été mis en place en 2012 pour l’ensemble des services gestionnaires remplissant les conditions requises. En outre, le CMD est constitué de deux niveaux d’allégement de contrôle adossés aux niveaux de capacité de gestion des services ordonnateurs. En effet, il prévoit un mécanisme de reclassement des services gestionnaires en fonction de l’évolution de leur capacité de gestion qui peut être demandé au Ministre des Finances par la TGR ou par le Ministre concerné.
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Principales réformes des finances publiques au Maroc
La réforme prévoit la liste des actes de dépenses par natures et par seuils pour chaque niveau du CMD suivant les enjeux et les risques budgétaires et financiers qu’ils présentent et les dépenses exonérées du contrôle (dons). Enfin, un dispositif de veille s’appuyant sur des indicateurs de suivi et un contrôle ex-post par sondage permet à la TGR de s’assurer de la qualité et de la sécurité du système de contrôle.
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CHAPITRE IV : ORGANISATION DU RESEAU DE LA TRESORERIE GENERALE DU ROYAUME
Organisation du réseau de la Trésorerie Générale du Royaume
CHAPITRE IV : ORGANISATION DU RESEAU DE LA TRESORERIE GENERALE DU ROYAUME Les services déconcentrés de la Trésorerie Générale du Royaume à compétences nationale, régionale, préfectorale, provinciale ou locale comprennent : 132 Perceptions (P) ; 57 Trésoreries Préfectorales et Provinciales (TP) ; 8 Trésoreries Régionales (TR) ; 12 Trésoreries Ministérielles (TM) ; L’Agence Bancaire Centrale (ABC) ; La Trésorerie Centrale de Recouvrement (TCR) ; Agents comptables à l’Etranger. 1- PERCEPTIONS Les perceptions constituent le poste de base de la TGR. En effet, celles-ci sont chargées : De la prise en charge et du recouvrement des créances publiques de l’Etat assignées à leur caisse ; De l’encaissement des impôts, taxes, droits et autres produits perçus au comptant ; Du recouvrement des contraintes ou commissions extérieures émises par les autres comptables publics ou par les comptables des pays étrangers, dans le cadre de conventions d’assistance mutuelle en matière de recouvrement des créances publiques ; Du paiement des dépenses publiques et rentes diverses ; De la tenue de la comptabilité, de l’élaboration des situations de gestion relatives aux opérations financières de l’Etat.
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Organigramme d’une perception : Percepteur
Fondé de pouvoir
Chargé du bureau d’ordre
Chargé du recouvrement
Chargé de la comptabilité
Caissier
Chargé du contentieux
Chargé du compte de gestion
Chargé du guichet
ANET
Chargé des consignations
Les Guichets : Le guichet forme le premier lieu de rencontre entre la TGR et sa clientèle. En effet, le rôle du guichetier est d’accueillir et d’informer les clients sur leurs situations fiscales. La personne chargée du guichet reçoit, éventuellement, les avis d’imposition et les déclarations des redevables. Elle procède ainsi à des consultations et des recherches dans la base de données sur le passif fiscal du contribuable. Parmi les natures de créances payables au guichet, on peut citer à titre d’exemple (voir page suivante) :
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Figure 3 : Extrait de l’application GIR au guichet de la perception
Toutefois, il est à noter que cette configuration diffère d’une perception à une autre et d’autres créances peuvent se présenter. Pour le paiement de ces impôts et taxes, le contribuable a le choix entre deux modes de paiements, soit en numéraire ou par chèque. Dans le premier cas, ce dernier se présente à la caisse et reçoit une « quittance » en contrepartie de son paiement. Par contre, en cas de paiement par chèque, une « déclaration de versement » est établie par le guichetier et délivrée au contribuable. En fin de journée, le guichetier procède à l’arrêté de la journée et procède à l’impression d’un bordereau de remises des chèques à Bank Al-Maghrib qu’il remet ensuite au chargé de la comptabilité. Enfin, et du fait que le caissier et les guichetiers travaillent en tandem, ces derniers sont tenus de faire des rapprochements entre leurs situations.
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La caisse : Le caissier est chargé de l’encaissement des recettes et du décaissement des dépenses lorsque celles-ci ne dépassent pas 5 000 DH. Il est en l’occurrence responsable de la remise des quittances aux contribuables. A cet effet, il est tenu de tenir un journal de caisse P15A sur lequel il enregistre l’ensemble des opérations de recettes, et un journal de caisse P15B pour les opérations de dépenses. Ces dernières peuvent prendre la forme d’ordres de paiement (exemple de restitution d’IR), d’excédents de versement lorsqu’un montant est perçu à tort, etc. En fin de journée, le caissier remet les pièces de dépenses au chargé de la comptabilité. De plus, il est tenu de présenter des situations de disponibilités P11 et les remettre au percepteur ou au fondé de pouvoir. Enfin, du fait que le caissier est constamment au courant des flux entrants et sortant, il est chargé de signaler au percepteur les dégagements et les approvisionnements de la caisse. Chargé du recouvrement : Au niveau de la perception, le chargé du recouvrement dispose de plusieurs prérogatives. Ce dernier est en effet chargé de : La prise en charge des rôles et des ordres de recettes (réception, contrôle de régularité, prise en charge et envoi des derniers avis sans frais) ; La préparation des états de recouvrement (préparer les états de recouvrement forcé et envoyer au TP pour visa, prise en charges des actes notifiés, enregistrer les actes notifiés par les ANET et préparer les compagnes de recouvrement en collaboration avec les autorités locales) ; Des propositions et admissions en non-valeur (préparer les PNV et les envoyer au TP pour visa, établir l’état des ANV et l’envoyer au TP pour visa et satisfaire les rejets des PNV) ;
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Autres activités (établir les attestations fiscales et certificats d’imposition ou certificats de paiement, assurer le suivi des requêtes de remise gracieuse des majorations de retard et d’annulation des frais de recouvrement). Enfin, il est à noter que le chargé du recouvrement peut être un fondé de pouvoir ou toute autre personne habilitée par le percepteur. Fondé de pouvoir : Le fondé de pouvoir en tant que second du percepteur peut assister l’ensemble des agents affectés au poste. Au guichet : Accueillir les redevables ; Etablir et signer (en cas d’absence du percepteur) les attestations fiscales ; Résoudre les problèmes qui pourraient survenir au niveau du guichet tels que les contestations des contribuables, les pannes techniques, etc. ; Veiller sur la bonne exécution des nouvelles orientations ou directives ; Répartir les tâches sur l’ensemble du personnel ; Délivrer les extraits de rôle. A la Caisse : Vérifier le solde de la caisse (en recettes et en dépenses) ; Superviser les opérations de comptage de la monnaie, d’établissement des bordereaux de dégagement de caisse, d’établissement des demandes de fonds et la remise et la réception des fonds des convoyeurs, BAM et TP/TR. En Comptabilité : Superviser les opérations d’imputation des écritures comptables sur les bordereaux de règlement ; Apurer les problèmes générés par les chèques retournés impayés.
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Autres : Représenter le percepteur auprès des autorités locales ; Encadrer les agents de la perception ; Assurer l’intérim en cas d’absence ou d’empêchement du percepteur. Agents de notification et d’exécution du Trésor : Les agents de notification et d’exécution du Trésor (ANET) sont chargés de la prise en charge des états de recouvrement forcé. Ils sont tenus en l’occurrence de notifier ou d’exécuter les différents actes de recouvrement forcé (Commandement, Saisie, Vente, ATD). Lors de l’exécution des notifications, les ANET peuvent encaisser et délivrer des quittances. Les recettes ainsi encaissées sont versées chez le caissier en plus des carnets à souches P1. Enfin, les ANET sont chargés d’établir les différents PV (de perquisition, de carence ou de saisie, etc.) et d’effectuer toutes les recherches et investigations nécessaires au recouvrement. Chargé du contentieux : Le chargé du contentieux est tenu d’initier les procédures du contentieux relatif au recouvrement des créances publiques, par la saisine des tribunaux compétents tout en veillant au respect des délais des audiences. Il est en l’occurrence chargé d’assurer le suivi des dossiers du contentieux en assistant aux audiences et en tenant informée la cellule juridique de la TR. Il est tenu de représenter le percepteur auprès des tribunaux. Afin de mener à bien sa mission, le chargé du contentieux assure le suivi des annonces légales (Bulletins officiels). Il est également responsable de la réalisation des hypothèques et des nantissements.
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Enfin, le chargé du contentieux a pour mission d’assister les ANET dans l’exécution des procédures particulières et de communiquer les situations relatives aux dossiers contentieux à la division du recouvrement. Chargé de la comptabilité : Le chargé de la comptabilité est chargé de centraliser et de prendre en charge les fiches d’écriture relatives aux opérations des recettes. A cet effet, il procède à plusieurs opérations : Opérations quotidiennes : Centraliser sur le registre P23 les opérations comptables au vu des journaux divisionnaires ; Dépouiller les recettes par nature et par année ; Dépouiller les opérations de dépenses et de recettes du compte 80-33 ; Tenir les registres auxiliaires de comptabilité deniers et valeurs ; Conserver les pièces justificatives des dépenses et des recettes en instance de versement périodique ; Récapituler les écritures comptables sur le registre P21 ; Établir et envoyer les bordereaux de règlement à la Trésorerie de rattachement. Opérations hebdomadaires : Établir la situation de disponibilité P11 ; Verser les déclarations de la TVA à la Trésorerie de rattachement. Opérations mensuelles : Établir les situations de versement du compte 80-13 ; Établir les relevés de versement recettes et dépenses ; Établir la situation de développement du sous compte I du compte 80-13 ; Établir la balance générale des comptes ; Établir la situation des répartitions des Impôts rétrocédés ; Établir la situation statistique des recettes et des dépenses sur impôts.
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Opérations annuelles : Apurer les cotes prescrites du compte 80-33 ; Établir les situations de fin d’année : situation des constatations de recouvrement et RAR P140, situation des opérations du compte 80-13 P141, la balance générale P102, le relevé annuel des articles, rôles ou états de produits ayant donné lieu à l’envoi d’avertissements ou d’avis par poste P226, ainsi que la balance d’entrée deniers. Opérations occasionnelles : Apurer le compte 80-33 ; Apurer le compte de dépenses à régulariser 81-13 ; Assurer la comptabilisation des titres d’annulations, ordres de remboursements de paiements ou de restitutions. Chargé du compte de gestion : Le chargé du compte de gestion est tenu de classer, conserver et centraliser trimestriellement l’ensemble des pièces justificatives relatives aux recettes et aux dépenses. Il est appelé à cet effet à éditer les différents états détaillés et récapitulatifs : Établir les relevés P138, P107 pour le compte 8033 ; Établir les pièces générales relatives à la situation administrative du percepteur (arrêté de nomination, PV de prestation de serment, de remise de service, etc.) et relatives à la situation de la comptabilité (balance, P102, P140, P141, P142, etc.) ; Établir les états de développement des soldes des comptes (8023, 8123, 8133, 8113, etc.) ; Éditer les situations et établir les relevés du compte 8013 ; Établir les relevés récapitulatifs des recettes et ceux relatifs aux dépenses ; Dresser l’inventaire des pièces générales.
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Enfin, les pièces sont emballées et empaquetées par liasses puis déposées au service concerné contre récépissés de dépôt. 2- TRESORERIES PREFECTORALES ET PROVINCIALES Les trésoreries préfectorales et provinciales sont chargées de pré-centraliser pour le compte du Trésorier Général du Royaume les opérations financières et comptables de l’Etat et des collectivités territoriales et de leurs groupements, exécutées par les comptables qui leur sont subordonnés ou rattachés. A cet effet, elles exercent les attributions suivantes : Le contrôle et l’exécution des opérations de recettes, de dépenses et de trésoreries des sous-ordonnateurs qui leur sont rattachés ; La gestion financière et comptable des budgets des collectivités territoriales et de leurs groupements assignés ; La conservation des valeurs appartenant aux collectivités territoriales et à leurs groupements, dont ils ont la garde ; La participation à la promotion et à la collecte de l’épargne ; La tenue de la comptabilité conformément aux lois et règlements en vigueur et l’élaboration des situations de gestion relatives aux opérations de l’Etat, des collectivités territoriales et de leurs groupements. Enfin, les TP assurent l’animation, l’assistance, la coordination et le contrôle de l’activité des perceptions relevant de leur préfecture ou province.
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Organigramme d’une TP : Trésorier Préfectoral ou Provincial
Secrétariat et Bureau d’ordre
Cellule informatique
Gestion des ressources humaines
Service des recettes de l’Etat et des CT
Service des dépenses de l’Etat
Service des dépenses des CT
Service du Règlement, de la Comptabilité et de l’Activité Bancaire
Bureau du recouvrement des recettes budgétaires
Bureau du contrôle de la régularité des dépenses de l’Etat
Bureau du contrôle budgétaire des dépenses des CT
Bureau du règlement
Bureau du suivi des recettes des comptables rattachés
Bureau du contrôle de la validité des dépenses de l’Etat
Bureau du contrôle de validité des dépenses des CT
Bureau de la comptabilité
Bureau de l’activité bancaire
Bureau des caisses et guichets
Service des recettes de l’Etat et des CT : Le service des recettes de l’Etat et des CT a pour rôle de procéder, de suivre et de contrôler le recouvrement des recettes budgétaires. Au cours de l’exécution de ses prérogatives, le service est amené à suivre et à encadrer le recouvrement des recettes par les comptables rattachés. Ainsi, le service comprend deux principaux bureaux, à savoir : Le bureau du recouvrement des recettes budgétaires ; Et le bureau du suivi des recettes des comptables rattachés.
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Bureau du recouvrement des recettes budgétaires : Le bureau du recouvrement des recettes budgétaires a pour principale mission de contrôler la régularité des recettes et ordres de recettes émis par l’ordonnateur. A ce titre, il est amené à : Prendre en charge les ordres de recettes réguliers et leur recouvrement ; Assurer le suivi desdits ordres de recettes auprès des comptables publics ; Etablir les bordereaux des chèques et des effets transmis pour encaissement ; Assurer le suivi des régies de recettes ; Etablir les déclarations de recettes ; Etablir les certificats de recettes pour inviter les ordonnateurs à émettre les ordres de recettes de régularisation ; Assurer le suivi des pièces justifiant les recettes sans titre. Bureau du suivi des recettes des comptables rattachés : Le bureau du suivi des recettes des comptables rattachés est chargé de vérifier les bordereaux des prises en charge des impôts directs et taxes assimilées pour envoi aux comptables. Ainsi, il est appelé à : Centraliser les situations statistiques mensuelles relatives au recouvrement par les comptables ; Elaborer les tableaux de bord et les situations statistiques relatives aux performances de recouvrement des comptables rattachés ; Contrôler, viser et transmettre aux ordonnateurs les dossiers proposés en nonvaleur ; Suivre les ANV et les PNV ; Viser les actes de recouvrement forcé ; Viser les mains levées des hypothèques ; Gérer les stocks des quittanciers et autres carnets ; Traiter les demandes d’annulation ou de remise gracieuses de frais de recouvrement ;
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Réaliser les missions de vérification des régies de recette en concertation avec le service régional d’inspection. Service des Dépenses de l’Etat : Les dépenses de l’Etat peuvent porter sur les biens et services ou bien sur le personnel. Ainsi, le service des dépenses de l’Etat a pour mission de réaliser des contrôles de régularité et de validité au niveau des phases d’engagement et de paiement. Pour ce faire, le service est doté de deux bureaux : Bureau du contrôle de régularité des dépenses de l’Etat ; Bureau du contrôle de validité des dépenses de l’Etat. Bureau du contrôle de régularité des dépenses de l’Etat : Le bureau du contrôle de régularité des dépenses de l’Etat est chargé de vérifier la régularité des dossiers d’engagement relatifs aux dépenses des biens et services, contrôle à l’issue duquel les dossiers sont visés ou rejetés. En outre, le bureau est chargé de : Valider les recettes affectant la disponibilité des crédits SEGMA et CST ; Valider les dossiers d’appels à la concurrence avant la publication de l’avis d’appel d’offres ou le cas échéant, formuler les observations relatives aux irrégularités relevées ; Participer aux travaux des commissions des ouvertures des plis ; Tenir le fichier du personnel et assurer sa mise à jour ; Vérifier les situations des effectifs du personnel produites par les sous ordonnateurs. Bureau du contrôle de validité des dépenses de l’Etat : Comme son nom l’indique, le bureau du contrôle de validité des dépenses de l’Etat a pour mission d’effectuer les opérations de contrôle de validité des dépenses publiques.
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A l’issue de ce contrôle, un visa « VU BON A PAYER » est apposé au dossier, sinon une note d’observation est établie puis transmise à l’ordonnateur pour rectifications. En outre, le bureau est appelé à : Servir les fiches de contrôle ; Contrôler les nantissements et les oppositions ; Assurer le suivi des régies de dépenses ; Classer les pièces justificatives. Service des Dépenses des Collectivités Territoriales : En vertu de leurs spécificités et de leur caractère particulier, les dépenses des CT sont dotées d’un service indépendant de celui des dépenses de l’Etat. En effet, n’étant pas soumises au contrôle de régularité dans la phase d’engagement, les dépenses des CT subissent uniquement un contrôle budgétaire et un contrôle de validité. Ainsi, le service est doté de deux bureaux : Bureau du contrôle budgétaire des dépenses des CT ; Bureau du contrôle de validité des dépenses des CT. Bureau du contrôle budgétaire des dépenses des CT : Le bureau du contrôle budgétaire des dépenses des CT a pour mission la réception et la prise en charge des budgets après approbation. En outre, le bureau est chargé de : Prendre en charge, au cours de l’année, les décisions d’autorisations spéciales, les autorisations de programmes et de virements des crédits ; Contrôler et vérifier les situations de fin d’année, les comptes administratifs, et les reports de crédits ; Vérifier et contrôler la disponibilité des crédits, l’imputation et la liquidation et autres contrôles prévus par la réglementation en vigueur ;
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Certifier ou rejeter les fiches de proposition d’engagement ; Prendre en charge et traiter les fiches d’engagement et vérifier la disponibilité des crédits et des postes budgétaires pour les dépenses de personnel. Bureau du contrôle de validité des dépenses des CT : Le bureau du contrôle de validité des dépenses des CT a pour principale tâche d’effectuer les opérations de contrôle de la validité des dépenses publiques. Ainsi, le bureau procède à : L’établissement de fiches de contrôle ; Apposition du visa « VU BON A PAYER » si la dépense est régulière et à l’établissement de la note d’observation dans le cas contraire ; Au contrôle des nantissements et des oppositions ; Assurer le suivi des régies de dépenses ; Assurer le suivi des situations comptables du personnel communal sur les fiches de contrôle, d’après les états d’engagement ; La gestion des réclamations du personnel communal ; L’application de précomptes sur les ordres de virements ; La réalisation des missions de vérification des régies de dépense en concertation avec le service régional d’inspection. Service du Règlement, de la Comptabilité et de l’Activité Bancaire : Le service du règlement, de la comptabilité et de l’activité bancaire est au cœur des métiers de la TP. En effet, celui-ci procède aux opérations de règlements entre les différents comptables de base (percepteurs, receveurs de l’administration fiscale et receveurs des douanes), régisseurs et comptables de rattachement. Par ailleurs, le service est chargé de l’exécution des opérations d’encaissement de recettes et de décaissement des dépenses via les guichets et front office de l’activité bancaire. Les fiches d’écritures ainsi que les pièces justificatives sont ensuite transmises au bureau de la comptabilité pour comptabilisation.
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Le service est composé d’un : Bureau d’ordre ; Bureau du règlement ; Bureau de la comptabilité ; Bureau de l’activité bancaire ; Bureau des caisses et guichets.
Bureau d’ordre : Chargé de la réception et de l’enregistrement du courrier arrivé, le bureau d’ordre a pour mission : De vérifier et de dispatcher le courrier ; D’enregistrer le courrier en sortie ; D’envoyer le courrier (par poste ou porté).
Bureau du règlement : Le bureau du règlement a pour rôle d’exécuter et de faire le suivi des opérations réalisées avec les comptables de rattachement, régisseurs et comptables rattachés. Il est en outre chargé de : Traiter les nantissements et les oppositions ; Contrôler les pièces justifiant le règlement ; Régler via CNT ou par OP numéraire ou par opération d’ordre ; Prendre en charge et régulariser les dossiers de rejets de virement ; Etablir et Transmettre les fiches d’écritures au chargé de la comptabilité ; Remettre les pièces justificatives des dépenses au chargé du compte de gestion.
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Bureau de la comptabilité : Le bureau de la comptabilité a pour rôle la centralisation et la prise en charge des fiches d’écriture relatives aux opérations des recettes et des dépenses. Ainsi, il est amené à : Etablir et employer les avis de règlement ; Editer la feuille de journée comptable et contrôler les opérations y afférentes ; Assurer le suivi du compte BAM ; Suivre et apurer les comptes de consignations ; Pré-centraliser les opérations comptables des comptables rattachés ; Centraliser, vérifier et classer les pièces justificatives des dépenses, des recettes et des opérations du trésor ; Préparer le compte de gestion. Bureau de l’activité bancaire : L’objectif principal de cette activité est de drainer l’épargne vers le Trésor afin de lui permettre de faire face à ses besoins de Trésorerie et participer à l’amélioration du taux de bancarisation au Maroc. Le bureau de l’activité bancaire à la TP est amené donc à : Assurer l’accueil et la prise en charge des clients (ouvertures de compte, délivrance des attestations, demande de chéquier, réclamations, etc.) ; Assurer l’exécution des opérations sur les comptes clients (versements, retraits, Virements, etc.) ; Alimenter le Guichet Automatique Bancaire (GAB) ; Assurer l’échange des valeurs entre les banques (chèques, prélèvement, virements reçus, effet) ; Gestion des comptes des notaires ; Assurer la comptabilité journalière et mensuelle des opérations bancaires.
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Bureau des caisses et guichets : Le bureau des caisses et guichets constitue le front office d’une TP. Il est chargé de l’encaissement des recettes et du paiement des dépenses. Ainsi, le bureau a pour rôle : L’encaissement des recettes ; Le contrôle de la validité des pièces ou des titres de versement ; L’émargement ; La délivrance de quittances, de bordereaux de versement ou de déclarations de recettes ; Le paiement des titres de dépenses : pensions, ordres de paiement, etc. ; Le Paiement en numéraire ou délivrance de chèque sur BAM ; L’Arrêté de la caisse et l’édition de la situation de la journée ; La remise des pièces à la comptabilité ; D’assurer l’approvisionnement et le dégagement de la caisse. 3- TRESORERIES MINISTERIELLES Les Trésoreries ministérielles sont des services déconcentrés de la TGR à compétence nationale. En effet, celles-ci sont chargées : Du contrôle et de l’exécution des opérations de recettes, de dépenses et de trésorerie qui leur sont confiées ; De la tenue de la comptabilité et de l’élaboration des situations de gestion relatives aux opérations de l’Etat ; De l’accompagnement des services ordonnateurs en matière d’augmentation de leur capacité de gestion ; Et de manière générale, de toutes autres attributions qui leur sont confiées par des textes particuliers ou des conventions.
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Organigramme d’une TM : Trésorier Ministériel
Bureau support et accueil
Service des Dépenses de Biens et Services
Bureau contrôle interne
Service des dépenses de personnel
Service de règlement des recettes et de la comptabilité
Bureau marchés
Bureau actes soumis au Visa
Bureau règlement
Bureau autres natures de dépenses
Bureau actes non soumis au Visa
Bureau recettes
Bureau opérations des régies de dépenses
Bureau gestion des postes budgétaires et des quotas
Bureau comptabilité
Bureau gestion des oppositions
Bureau gestion des allocations familiales et des domiciliations bancaires
Bureau compte de gestion
Il est à noter que les TM ci-après présentent certaines spécificités : TM Affaires Etrangères ; TM Finances ; TM Education Nationale. Principaux objectifs assignés à la création des TM : La création des TM vise à accompagner le processus de renforcement de la déconcentration des services financiers et comptables, au travers d’une implantation de proximité au sein même des départements ministériels. En effet, outre la simplification des circuits et des procédures et la réduction des délais de traitement des dossiers et de paiement des dépenses publiques, la
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création des TM a pour objet de développer et d’offrir de véritables pôles d’expertise financière et comptable aux services gestionnaires. Service des dépenses de biens et services : Le responsable du service de contrôle des dépenses des biens et services est chargé de : Contrôler la régularité et la validité des dépenses de biens et services des départements concernés ; Assurer la tenue de la comptabilité des engagements de dépenses ; Assurer l’assistance et le conseil des services ordonnateurs en matière de dépenses des biens et services ; Représenter la TGR aux commissions d’ouverture des plis touchant les marchés publics. Service des dépenses de personnel : Le responsable de service de contrôle des dépenses du personnel est chargé de : Contrôler la régularité et la validité des dépenses du personnel des départements concernés ; Assurer la gestion des postes budgétaires ; Veiller à l’assistance et le conseil des services ordonnateurs en matière de dépenses du personnel. Service de règlement des recettes et de la comptabilité : Le responsable de service du règlement, des recettes et de la comptabilité est chargé de : Assurer l’exécution des opérations des recettes des départements concernées ; Assurer le règlement des dépenses des départements concernés ; Centraliser les écritures comptables et la tenue de la comptabilité ; Produire des statistiques ; Garantir la production du compte de gestion.
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3- TRESORERIES REGIONALES Depuis janvier 2013, un nouveau schéma directionnel de la TGR a vu le jour. Parmi les principales nouveautés, la création de 8 Trésoreries Régionales (TR). Celles-ci sont chargées : Du contrôle et de l’exécution des opérations de recettes, de dépenses et de trésoreries relatives aux budgets des régions ; Du pilotage, de l’assistance, de la coordination, de l’animation et du suivi de l’activité du réseau régional ; De la gestion des ressources humaines et matérielles et de la mise en œuvre des programmes de formation au niveau régional. De l’accompagnement des services ordonnateurs de l’Etat et des collectivités territoriales en matière d’augmentation de leur capacité de gestion au niveau régional. Ressort territorial :
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Organisation des TR : La Trésorerie Régionale est organisée en quatre services : Service du Suivi des recettes, de l’activité bancaire et des affaires juridiques ; Service du suivi des dépenses et de la comptabilité ; Service des ressources, du budget et de la logistique ; Service du contrôle, de l’audit et de l’inspection. Service du Suivi des recettes, de l’activité bancaire et des affaires juridiques : Le service du suivi des recettes de l’activité bancaire et des affaires juridiques assure le suivi et l’évaluation des performances métiers : contractualisation, négociation des objectifs, reporting, tableaux de bord et statistiques. De plus, le service est chargé de la coordination entre les postes : échange de bonnes pratiques, accompagnement, assistance pour la mise en œuvre des nouveaux projets et la réalisation d’études à caractères économique et financier. En outre, il assure l’assistance juridique, le suivi et la gestion des dossiers en contentieux judiciaire. Enfin, le service assure le traitement des réclamations et du contentieux administratif. Service du Suivi des dépenses et de la comptabilité : Comme son nom l’indique, le service de suivi des dépenses et de la comptabilité est chargé d’assurer le contrôle et l’exécution des opérations de recettes, de dépenses et de trésorerie de la région. Ainsi, celui-ci assure la mission d’assistance et de conseil au profit des ordonnateurs et des autres intervenants en matière des finances locales. De plus, en plus de la tenue de la comptabilité et l’élaboration des situations de gestion relatives aux opérations de la région, le service assure le suivi et la coordination avec les postes rattachés en matière de dépenses et de comptabilité.
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Service des ressources, du budget et de la logistique : Le service des ressources, du budget et de la logistique est chargé de la gestion des ressources humaines de la région et de leur formation. De plus, le service a pour mission de gérer le patrimoine immobilier, le parc automobile et le stock d’appoint de fournitures et valeurs de la région. Enfin, celui-ci est chargé de l’assistance technique et de la coordination technique sur l’aspect informatique, ainsi que le suivi de la gestion des archives. Service du contrôle, de l’audit et de l’inspection : Le service du contrôle, de l’audit et de l’inspection a pour rôle : L’élaboration et exécution du programme annuel ; La réalisation d’enquêtes ; Le partage et la diffusion des dysfonctionnements relevés ; La planification et la supervision des missions d’audit de capacité de gestion des sous-ordonnateurs ; La centralisation des reportings du contrôle interne ; Le suivi de l’apurement des comptes avec les comptables ; L’établissement du rapport annuel d’activité du service. 4- L’AGENCE BANCAIRE CENTRALE L’Agence bancaire centrale est chargée : De participer à la promotion de la collecte de l’épargne ; D’assurer la gestion des comptes de dépôts de sa clientèle et d’effectuer les opérations bancaires autorisées ; D’assurer le rôle de compensateur de la place de Rabat ; D’assurer la tenue de la comptabilité des opérations dont elle a la charge ; D’exercer toutes attributions qui lui sont confiées par des textes particuliers ou des conventions.
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Organigramme de l’ABC : Responsable de l’agence bancaire
Responsable front office
Responsable back-office
Agent compensateur
Agent administratif
Agent back-office
Agent chargé de l’alimentation du GAB
Guichetier
Agent back-office change
Agent chargé des archives
Caissier
Agent back-office compensation et virement
Agent back-office de l’ABC
Agent chargé de la comptabilité
Agent back-office GAB
Chargé des avis de règlement
Chargé du bureau d’ordre
Chargé des opérations juridiques et administratives
Sections de l’agence bancaire
Chargé de l’accueil
Clientèle et réseau : L’activité bancaire de la TGR est exercée à destination de 3 segments de clientèle : Le segment stratégique des établissements et organismes publics ; Le segment des personnes physiques ; Le segment des personnes morales privées (sociétés privés, associations, etc.). En outre, en sa qualité de préposé de la caisse des dépôts et de gestion (CDG), la TGR gère également les comptes de la clientèle de cette institution (notaires et secrétaires greffiers) : environ 1 550 comptes pour un encours de l’ordre de 8 MMDH.
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Le réseau bancaire de la TGR est constitué actuellement de cinq agences bancaires autonomes (gérant l’essentiel des dépôts, près de 80%) et de 46 trésoreries préfectorales et provinciales. Il est à noter par ailleurs, que jusqu’à 2004, l’activité bancaire était également exercée par les perceptions. Produits et services : L’offre bancaire de la TGR est structurée autour de deux produits : Le Compte de dépôt à vue rémunéré (CDAV) (depuis 1949) : Ce compte est assorti de toutes les prestations bancaires de base, à l’exception des crédits ; Les Comptes de dépôts à terme de 3 mois ou 6 mois (CDAT) : Les CDAT ont été créés en mars 2007. Les taux de rémunération des CDAV et des CDAT sont indexés sur le taux moyen pondéré (TMP) des bons du Trésor à 52 semaines. En règle générale, les comptes des établissements publics dont les fonds proviennent essentiellement des subventions de l’Etat ne sont pas productifs d’intérêts. Les autres comptes sont rémunérés. 5- LA TRESORERIE CENTRALE DE RECOUVREMENT La Trésorerie centrale de recouvrement a pour mission d’assister et d’accompagner les comptables publics dans le recouvrement des créances publiques. Elle est chargé à cet effet de : La gestion des actes de recouvrement industrialisés ; Du contrôle et de l’assainissement des prises en charge ; La gestion des télé-procédures liées au recouvrement ; La centralisation et du traitement des encaissements effectués pour le compte des comptables chargés du recouvrement ;
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La collecte de renseignements utiles au recouvrement des créances publiques et de l’orientation des actions des comptables dans ce sens. 6- LA DIRECTION DES DEPENSES DE PERSONNEL La direction des dépenses de personnel de la Trésorerie Générale du Royaume a pour mission de : Tenir le fichier du personnel et d’assurer le suivi des recrutements et des carrières des fonctionnaires de l’Etat ; Suivre le traitement des actes administratifs liés à la gestion et à la rémunération des fonctionnaires de l’Etat ; Tenir la comptabilité des crédits et des postes budgétaires et de produire les situations périodiques des postes budgétaires du personnel civil et militaire ; Assurer la liquidation, le contrôle et l’édition de la paie ; Assurer la prise en charge et l’exécution des oppositions, des cessions de créances ; Assurer le règlement des rémunérations du personnel ; Tenir la comptabilité et de produire le compte de gestion ; Assurer la prestation de services en matière de traitement de la paie au profit des collectivités territoriales et des organismes publics. Relation entre la DDP et les TM : Le Directeur chargé de la DDP demeure responsable de l’ensemble des opérations effectuées au titre de la rémunération du personnel (y compris celles effectuées pour son compte par les TM). La DDP assure le paramétrage de la paie, le traitement automatisé des retenues et précomptes et l’émission des ordres de recettes. Elle est ainsi comptable assignataire en matière des rémunérations : paiement des salaires, recouvrement des OR, oppositions juridiques et production du compte de gestion.
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Organisation du réseau de la Trésorerie Générale du Royaume
Enfin, la DDP assure la coordination avec les TM en matière de : planning de la paie, contrôle de la liquidation de la paie, traitement des réclamations, etc. 7- LES AGENTS COMPTABLES A L’ETRANGER Les agents comptables à l’étranger sont chargés : De l’encaissement des droits de chancelleries, redevances ou autres droits, pour le compte de l’Etat ou d’autres organismes publics ; Du paiement des dépenses budgétaires imputées sur les crédits délégués par le Ministère chargé des affaires étrangères aux missions diplomatiques ou aux postes consulaires auprès desquels ils sont placés ; Du paiement des dépenses régulièrement ordonnancées sur le territoire national et rendues payables à leur caisse sur visa du comptable assignataire et du trésorier des chancelleries diplomatiques et consulaires ; De l’approvisionnement en valeurs et de l’octroi d’avances de fonds aux régisseurs diplomatiques et consulaires qui leur sont rattachés dans la limite et les conditions fixées par les arrêtés d’institution des régies concernées ; Du contrôle et de la centralisation des opérations de recettes et de dépenses exécutées par les régisseurs diplomatiques et consulaires qui leur sont rattachés.
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CHAPITRE V : LE RECOUVREMENT DES CREANCES PUBLIQUES
Le recouvrement des créances publiques
CHAPITRE V : LE RECOUVREMENT Selon le code de recouvrement des créances publiques (Art. 1 de la loi 15-97), on entend par recouvrement l’ensemble des actions et opérations entreprises pour obtenir des redevables envers l’Etat, les collectivités territoriales et leurs groupements et les établissements publics, le règlement des créances mises à leur charge par les lois et règlements en vigueur ou résultant de jugements et arrêts ou de conventions. 1- NATURES DES CREANCES PUBLIQUES Les créances publiques dont le recouvrement est assuré conformément aux dispositions du code de recouvrement sont celles énumérées à l’article 2 dudit code, à savoir : Les impôts directs et taxes assimilées de l’Etat ainsi que la taxe sur la valeur ajoutée, désignés dans la suite du code de recouvrement « impôts et taxes » ; Les droits et taxes de douane ; Les droits d’enregistrement et de timbre et taxes assimilées ; Les produits et revenus domaniaux, notamment : Les droits d’occupation temporaire ; Les revenus des immeubles domaniaux (loyers) ; Les aliénations d’immeubles ; Les ventes de meubles, épaves et matériel réformé ; Les concessions et affermages. Le produit des exploitations et des participations financières de l’Etat ; Les amendes et condamnations pécuniaires, dont : Les débets prononcés par les juridictions financières ; Les amendes et condamnations pécuniaires prononcées par les juridictions du Royaume ;
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Le recouvrement des créances publiques
Les confiscations ainsi que les décisions afférentes aux successions vacantes. Les impôts et taxes des collectivités territoriales et de leurs groupements. Il peut s’agir également de toutes créances de l’Etat, des collectivités territoriales et de leurs groupements et des établissements publics dont la perception est confiée aux comptables chargés du recouvrement, notamment : Les taxes parafiscales instituées dans un intérêt économique et social ; La rémunération des services rendus dont les tarifs sont fixés par voie réglementaire ; Les débets administratifs prononcés par le ministre chargé des finances, etc. Sont toutefois exclues du champ d’application de ce code, les créances de nature commerciale. 2- COMPTABLES CHARGES DU RECOUVREMENT La mission de recouvrement des créances publiques est confiée aux comptables énumérés à l’article 3 de la loi 15-97. Le Trésorier Général du Royaume : Le trésorier général du Royaume exerce le recouvrement des créances publiques non fiscales émises par les ordonnateurs principaux de l’Etat. Il assure en outre la direction et la coordination de l’action en recouvrement des autres comptables relevant de la trésorerie générale du Royaume. Les Trésoriers Régionaux, Préfectoraux et Provinciaux : Les trésoriers régionaux, préfectoraux et provinciaux exercent le recouvrement des créances publiques émises par les sous-ordonnateurs de l’Etat. Ces derniers exercent le recouvrement des créances perçues au profit des CT. Ils accordent les autorisations et visas relatifs aux actes de recouvrement forcé engagés par les comptables chargés du recouvrement qui leur sont rattachés.
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Ils assurent enfin, sous la direction du trésorier général du Royaume, la coordination de l’action en recouvrement des comptables relevant de leur circonscription. Les Percepteurs : Les percepteurs perçoivent les versements spontanés relatifs aux droits au comptant ou payables sur déclarations des redevables. Ils exercent en outre le recouvrement des impôts et taxes émis par voie de rôle ainsi que les autres créances perçues au profit de l’Etat. Ils peuvent enfin être appelés à assurer le recouvrement des créances publiques pour le compte d’autres comptables publics. Les Receveurs des Douanes : Les receveurs des douanes assurent le recouvrement des droits de douanes et des amendes qui s’y attachent ainsi que certains impôts indirects : la TVA à l’importation et les taxes intérieures de consommation (TIC). Les Receveurs de l’enregistrement : Les receveurs de l’enregistrement et du timbre assurent le recouvrement des droits d’enregistrement et de timbre ainsi que la TPI. Les secrétaires greffiers : Les secrétaires greffiers des juridictions du Royaume sont chargés d’assurer le recouvrement des amendes et condamnations pécuniaires ainsi que la taxe judiciaire. Les agents comptables des établissements publics : Les agents comptables des établissements publics ne peuvent exercer le recouvrement des créances de ces établissements, conformément aux dispositions de a loi 15-97, que lorsque le texte de création de ces organismes le prévoit expressément.
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3- RECOUVREMENT AMIABLE Le recouvrement amiable constitue la phase de règlement des créances publiques laissée à l’initiative du redevable. Celle-ci s’étend de la date de mise en recouvrement ou d’émission des créances à celle de leur exigibilité. Prise en charge : Le comptable chargé de recouvrement doit accomplir les formalités de contrôle et de prise en charge des ordres de recettes. Ce contrôle concerne la régularité de la recette et porte sur : Son fondement juridique : la recette doit être prévue par un texte législatif ou par la réglementation en vigueur ou résulter de jugements arrêts ou conventions, autorisée par le budget de l’organisme concerné, ou émise par l’ordonnateur compétent sous forme d’un ordre de recette ; L’exactitude des calculs de liquidation : les calculs de liquidation du montant de la créance sont réalisés par rapport aux taux et tarifs prévus par les textes en vigueur ou par des pièces justificatives produites à l’appui de l’ordre de recette ; La présence des mentions obligatoires : il s’agit des indications relatives à l’identification du redevable ou aux bases de liquidation de la créance, et tout autre renseignement permettant d’assurer le contrôle de régularité de la créance ; L’exactitude de l’imputation de la recette : les ordres de recette doivent être émis au titre de la rubrique budgétaire correspondante ; Le respect des règles de prescription d’assiette : la créance mise en recouvrement ne doit pas prescrite à la date de son émission.
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Figure 4 : Processus de prise en charge des rôles et des OR
Anomalie constatée
Non
Oui
OR pris en charge suivant les règles habituelles
Rejet
Total
Partiel
Point de départ de l’obligation qui lui est faite de recouvrer la créance. OR arrêté à concurrence du montant des articles admis à la PEC
Rectification du bordereau de PEC
Envoi à l’ordonnateur
Information des contribuables : Plusieurs moyens sont à la disposition du comptable chargé du recouvrement afin d’informer les contribuables. Le tableau ci-après offre un aperçu de ces moyens : 1- Affichage et envoi du premier avis Impôts et taxes émis par voie de rôle ou états de produits Affichage
Avis d’imposition
Locaux des postes comptables Voie postale sous plis fermé au plus tard concernés à la date de mise en recouvrement des Lieux où cette publicité aura le rôles ou Etats de produits meilleur résultat
Créances autres que les impôts et taxes émis par voie de rôle ou états de produits Avis d’imposition Identité du redevable Nature de la créance Montant à payer Dates d’émission et d’exigibilité
2- Dernier Avis Sans Frais (DASF) Envoyé au plus tard 10 jours après la date d’exigibilité si le redevable n’aurait pas acquitté les sommes dues.
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Date d’exigibilité : La date d’exigibilité pour le recouvrement des créances publiques dépend de plusieurs facteurs. Celle-ci peut être à terme ou immédiate. Exigibilité à terme : Lorsque l’exigibilité est à terme, les créances ne deviennent exigibles qu’à l’expiration d’un délai courant à compter de la date de naissance de la créance. Ces délais varient selon les natures : Nature de la Créance Impôts et taxes émis par voie de rôle (1)
Impôts et taxes retenus à la source (2)
Exigibilité Au deuxième mois suivant celui de leur mise en recouvrement. A l’expiration du mois qui suit celui au cours duquel les retenues afférentes aux paiements assujettis ont été opérées.
Impôts et taxes payables sur déclaration par versement spontané ; Les droits et taxes de douane ; Exigibles dans les conditions fixées par les textes Les droits d’enregistrement et de timbre ; ou les conventions les concernant. Les impôts et taxes locaux ; Autres créances des collectivités territoriales et leurs groupements (3) Créances autres que (1), (2) et (3)
A l’expiration d’un délai de 30 jours à dater de leur émission.
Exigibilité immédiate : Dans le cas d’exigibilité immédiate, le redevable perd le bénéfice du terme attaché aux créances publiques en raison du risque de disparition du redevable ou du gage du Trésor suite à des changements intervenus dans la vie ou la situation patrimoniale dudit redevable, susceptibles de compromettre le recouvrement des créances publiques. L’exigibilité immédiate a pour effet de permettre au comptable d’engager sans délai les actions de recouvrement forcé des créances concernées.
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L’exigibilité immédiate s’applique : Aux rôles et états de produits émis à titre de régularisation en matière d’impôts et taxes devant initialement faire l’objet de paiement sur déclaration ; Aux créances mises à la charge du redevable qui, avant l’expiration du délai d’exigibilité, a cessé d’avoir au Maroc sa résidence habituelle, son principal établissement ou son domicile fiscal. Et aux créances autres que la taxe d’habitation, en cas de : Déménagement hors du ressort du comptable chargé du recouvrement, à moins que le redevable ne lui ait fait connaître 15 jours à l’avance son nouveau domicile. Il est à noter que le commencement d’enlèvement furtif de meubles ou de fruits engendrant une crainte de disparition du gage du Trésor, est considéré comme motif d’exigibilité immédiate ; Vente volontaire ou forcée des biens du redevable : dans ce cas, le comptable chargé du recouvrement doit apprécier l’impact de la vente sur le patrimoine du redevable et ne se prévaloir de cette disposition que lorsqu’il y a risque de disparition ou d’amoindrissement du gage du Trésor ; Cessation d’activité : le comptable chargé du recouvrement devra s’informer en permanence dans les publications spécialisées et se renseigner régulièrement auprès des autorités compétentes (greffes des tribunaux, services d’assiette, chambres professionnelles, etc.), au sujet des redevables ayant une activité professionnelle ; Fusion, scission ou transformation de la forme juridique d’une société ou de manière générale en cas de changement dans la personne du redevable. Dans ces cas, les créances deviennent exigibles immédiatement vis-à-vis du redevable inscrit au rôle ou de celui se substituant à lui à la suite de la fusion, scission, transformation ou du changement ;
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Dissolution, redressement ou liquidation judiciaire des entreprises dans les conditions fixées par la loi 15-95 formant code de commerce ; l’exigibilité immédiate permettra au comptable chargé du recouvrement de présenter, dans ces cas, les créances publiques au syndic chargé de la procédure en cours. 4- RECOUVREMENT FORCE Les actes de recouvrement forcé des créances publiques sont engagés dans l’ordre ci-après : 1) Le commandement ; 2) La saisie ; 3) La vente. Les comptables peuvent également recourir à la contrainte par corps dans les conditions prévues par les articles 76 à 83 du code de recouvrement des créances publiques. En outre, les formalités que doit accomplir le comptable chargé du recouvrement préalablement à toute action en recouvrement forcé sont : Le rattachement des créances dues par un même redevable ; L’envoi au redevable d’un dernier avis sans frais ; L’autorisation du chef d’administration (à l’exception du commandement). Actes de recouvrement forcé : ACTE
DEFINITION
CONDITIONS PREALABLES A L’EXECUTION
SPECIFICITES
DELAI DE NOTIFICATION La personne qui reçoit l’acte en donne accusé de réception ;
Le rattachement des créances dues par un même contribuable ; Modalités de notification :
COMMANDEMENT
Envoi au contribuable du dernier Acte par lequel le débiteur est avis sans frais ; mis en demeure de payer sa Existence d’une créance exigible ; dette, sous peine d’y être contraint par les voies de droit. Expiration d’un délai de 30j à compter de la date d’exigibilité et au moins 20j après l’envoi du DASF.
Si la personne qui reçoit l’acte « ne veut » ou « ne peut signer » mention Par les ANET ou par toute autre en est faite sur l’état formant original personne commissionnée à cet du commandement ; effet ; La notification est considérée valide Par voie postale avec accusé de 8j suivant la date de refus de réception par la personne ayant réception ; qualité pour le recevoir ; Par voie administrative. 10j suivant la date d’affichage de l’acte au domicile du contribuable lorsque celui-ci n’a pu être rencontré ni personne pour lui à son domicile.
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Biens échappant à la saisie : La literie, les vêtements et les ustensiles de cuisine nécessaires au saisi et à sa famille ; Interruption de la saisie
SAISIE MOBILIERE
Expiration d’un délai de 30j suivant Les livres et instruments la date de notification du nécessaires à l’exercice commandement ; personnel de la profession du saisi ; L’autorisation décernée par le Acte permettant à tout trésorier de rattachement ; Les denrées alimentaires créancier muni d’un titre destinées à la nourriture pour un exécutoire de placer sous-main Les biens meubles objet de la saisie mois du saisi et de sa famille ; de justice les biens meubles du doivent être saisissables ; débiteur pour les faire vendre Les animaux destinés à la et se faire payer sur leur prix, Ces conditions ne sont pas subsistance du saisi ainsi que les observées lorsque le gage du Trésor le montant de sa créance. denrées nécessaires à leur est menacé, le comptable chargé du élevage ; recouvrement procède à un commandement valant saisie Les semences nécessaires à conservatoire. l’ensemencement d’une
Le paiement au moment de la saisie ; En cas d’absence définitive du contribuable, le comptable chargé du recouvrement établit un procèsverbal de perquisition ; En cas d’absence momentanée du contribuable, le comptable chargé du recouvrement établit un procèsverbal de tentative de saisie.
superficie de cinq hectares ; Les objets indispensables aux personnes handicapées ou destinés aux soins des personnes malades.
Procédure : Le comptable chargé du recouvrement ou l’ANET doit : Etre accompagné selon le cas, de l’autorité administrative ou de la force publique et de l’Arifa si nécessaire ; Etablir la liste des enchérisseurs, au vu des CIN et les informer que Notification du commandement le paiement doit être effectué, séance tenante, en espèces ou par Exécution et notification de la chèque certifié ; saisie ; Prévenir les enchérisseurs des Autorisation de vente ; conséquences judiciaires de toute entente ou accord éventuel Respect d’un délai de 8j suivant la Action ayant pour objet de pouvant perturber la régularité permettre au comptable chargé date d’exécution de la saisie ; des enchères publiques ; VENTE MOBILIERE du recouvrement de se faire Respect des délais de vente fixés Annoncer à haute voix la mise à payer, sur leur prix, le montant sur le PV de saisie ; prix préalablement fixée par lui de la créance publique. sous le contrôle du comptable ou Publicité de la vente ; déterminée par expertise ; Récolement des objets saisis ;
Mise en vente dans l’ordre Expertise des objets de valeur, le souhaité par le débiteur saisi s’il manifeste expressément sa cas échéant. volonté. Mention en est faite sur le PV de vente ; Lancer l’adjudication en notant au fur et à mesure les prix offerts, répéter trois fois le dernier prix et s’il n’y a plus d’offre, dire « adjugé » ; Etablir un PV de vente décrivant les différentes étapes de la vente, désigner les biens vendus et le montant de l’adjudication.
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Après épuisement des voies d’exécution sur les biens du redevable. Cette mesure ne peut être exercée dans les cas suivants : Le montant des sommes exigibles est inférieur à 8000 DH ; Le débiteur est âgé de moins de 20 ans ou de 60 ans et plus ;
CONTRAINTE PAR CORPS
La durée d’incarcération peut Détention privative de liberté Le redevable est reconnu aller de 15 jours à 15 mois selon du redevable récalcitrant dont insolvable soit par un PV de le montant de la créance. l’insolvabilité n’est pas établie. carence ou certificat d’indigence ; (Voir Art. 79 de la loi 17-95)
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Le redevable est une femme enceinte ; Le redevable est une femme qui allaite (Limite de 2 ans après l’accouchement) ; La contrainte par corps ne peut être exercée simultanément à l’encontre du mari et de sa femme, même pour des dettes différentes.
Mesures conservatoires : Une mesure conservatoire est une disposition par laquelle, dans l’attente d’une décision définitive, un juge saisi par le créancier, décide de placer un bien du débiteur sous main de justice afin d’assurer l’efficacité des mesures d’exécution qui seront prises une fois les délais de recours passés ou les recours épuisés. L’une des principales mesures conservatoires est l’hypothèque légale. Celle-ci est définie comme un droit réel immobilier sur les immeubles affectés à l’acquittement d’une obligation. Elle est de nature indivisible et subsiste en entier sur les immeubles affectés, sur chacun et sur chaque portion de ces immeubles. Elle les suit dans quelques mains qu’ils passent. Champ d’application : Créances publiques garanties : montant total des créances > 20 000 DH ; Impôts et taxes ; Débets des comptables.
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Personnes dont les immeubles peuvent être affectés : Les redevables inscrits aux rôles ; Les ayants droit des redevables inscrits au rôle, à raison des dettes de la succession et jusqu’à concurrence de leurs forces héréditaires. Immeubles susceptibles d’en être grevés : Dès lors de la publicité à la conservation foncière ; Un immeuble en cours d’immatriculation. Formalités de constitution de l’hypothèque : L’inscription de l’hypothèque consiste à transcrire celle-ci dans les livres fonciers tenus à la conservation foncière, pour le montant des créances garanties. Elle établit l’existence de l’hypothèque au profit du Trésor à l’égard des redevable et des tiers (acquéreurs, autres titulaires de droits réels, etc.). Natures d’inscriptions : L’inscription définitive : immeubles du redevable d’impôts et taxes émis dans les conditions normales ou les comptables mis en débet ; L’inscription provisoire ou prénotation : immeubles du redevable objet d’une procédure de redressement fiscal en cours. Effets de l’hypothèque : La prescription n’a pas lieu, lorsque l’obligation est garantie par un gage ou une hypothèque ; Le redevable conserve tous ses droits de propriétaire de l’immeuble : jouissance, administration et disposition ; A partir de la notification du commandement aux fins de saisie de l’immeuble, le poursuivi perd les attributs essentiels de propriétaire.
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Le recouvrement des créances publiques
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Oppositions juridiques : NATURE OPPOSITION
DEFINITION
CONDITIONS
DATE EFFET
PRIVILEGES
Acte au terme duquel une personne physique ou morale (appelée cédant) accorde à une autre personne physique ou morale (cessionnaire) le droit de bénéficier du paiement des créances qui lui sont dues. On distingue deux types de cessions de créances :
CESSION DE CREANCES
La cession ferme : permet au cessionnaire de se faire mettre en possession des sommes dont il est devenu propriétaire et de donner seul valable quittance. La cession en garantie : alors que le transport ferme confère la saisie au cessionnaire, le transport en garantie ne lui transfert pas la propriété de la créance. A l’égard du comptable, cet acte produit les mêmes effets qu’une saisie-arrêt à laquelle le débiteur aurait acquiescé.
OPPOSITION DES COMPTABLES PUBLICS AVIS A TIERS DETENTEURS
Les comptables publics, économes, locataires et tous autres détenteurs ou débiteurs de sommes appartenant ou devant revenir aux redevables d’impôts et taxes et autres créances jouissant du privilège du Trésor sont tenus sur la demande qui leur en est faite sous forme d’avis à tiers détenteurs par le comptable chargé du recouvrement, de verser en l’acquit des redevables, les fonds qu’ils détiennent ou qu’ils doivent à concurrence des sommes dues par ces redevables.
Les cessions fermes ou en garantie doivent être enregistrés et les signatures apposées sur les actes sous seing privés légalisées. Comme mesure de prévention, le comptable exige que le contrat de cession lui parvienne de la part du tribunal ayant enregistré l’acte de cession entre les deux personnes contractantes.
-
Les droits des cessionnaires ne seront primés que par les privilèges suivants : -
Les privilèges conférés au Trésor pour les impôts directs et taxes assimilées.
L’ATD a pour effet l’attribution immédiate au Trésor des sommes détenues par le tiers saisi à concurrence du montant des créances dont le paiement est requis.
NANTISSEMENT
Contrat par lequel le titulaire d’une créance donne à un tiers, en échange de certaines ventes, les sommes à recevoir du chef de cette créance.
Le certificat de conformité et l’attestation de délivrance en unique exemplaire sont assurées par l’apposition sur ce ou ces documents de la mention suivante « document certifié conforme à l’original et délivré en unique exemplaire pour former titre en cas de nantissement ».
-
Les droits des bénéficiaires des nantissements ne seront primés que par les privilèges suivants :
L’acte de nantissement doit être timbré. L’exemplaire spécial du marché destiné à former titre en cas de nantissement est constitué par une copie conforme du ou des documents. Cette copie doit être timbrée.
Le privilège des frais de justice ;
La signification prend effet à partir du 3ème jour ouvrable suivant celui de la remise de l’acte de nantissement ; Le cas échéant, le comptable, à qui est signifié un nantissement, doit formuler ses réserves ou indiquer les motifs du rejet, dans les deux jours ouvrables qui suivent celui de la remise de l’acte.
Le privilège des frais de justice ; Les privilèges conférés au Trésor pour les impôts directs et taxes assimilées. Si le marché fait l’objet de plusieurs oppositions, et les sommes retenues sont insuffisantes : les oppositions sont réglées par priorité du privilège, puis par signification. Dans le cas de l’insuffisance du montant restant à payer sur le Marché, le nantissement est pris en charge et signification des paiements déjà effectués est faite à la banque sur le PV de signification.
Le recouvrement des créances publiques
Cautions définitives constituées hors délai, il y a lieu de confisquer la caution provisoire ; Paiements à tort ;
OPPOSITIONS DES ORDONNATEURS ET DES SOUS ORDONNATEURS
Versement d’un trop perçu sur un marché soldé ; L’ordonnateur ou le sousordonnateur peuvent s’opposer au paiement d’un débiteur
Versement des sommes impayées par un payeur délégué ;
Les ordres de recette doivent être reçus au plus tard le 5 de chaque mois.
-
La saisie-arrêt est déclenchée par la réception du procèsverbal de saisie-arrêt envoyé par le tribunal.
-
La non-production par le payeur délégué des états d’émargement au comptable assignataire ou le non-versement des sommes impayées ; Versement des pénalités de retard. Existence d’un titre exécutoire jugement passé en force de chose jugée, obligation notariée ou avec l’autorisation du juge. L’extrait du titre ou l’ordonnance du juge en vertu desquels l’opposition est pratiquée doit être annexé au procès-verbal de saisie-arrêt.
SAISIE-ARRET
Acte permettent à une personne créancière d’une créance donnée, envers une autre personne (débiteur) de s’opposer à la remise au profit de celle-ci des créances qui lui sont dues chez un tiers (tiers-saisi qui est le comptable dans le cas présent).
La saisie-arrêt, simple acte conservatoire, ne transfert pas au saisissant la propriété des sommes saisies sans l’accord du débiteur ou un jugement de validité passé en force de chose jugée. Le comptable ne procède aux paiements que s’il n’y a qu’un seul créancier saisissant. En cas de pluralité de saisissants, il les règle tous s’il détient une somme suffisante pour couvrir toutes les charges. A défaut, le règlement des saisissants incombe au tribunal. Les sommes retenues sont mises à la disposition du secrétariat greffe du tribunal compétant.
Propositions en non-valeur : Lorsque toutes les voies d’exécution sur les biens et, le cas échéant, sur la personne du redevable ont été épuisées sans aboutir au recouvrement des créances publiques, celles-ci sont proposés en non-valeur à l’initiative du comptable chargé de recouvrement. Les créances irrécouvrables, sont proposées en non-valeur (PNV) au moyen d’états appuyés des justifications requises qui peuvent être constituées de : PV de carence et/ou certificat d’indigence ; PV de perquisition et/ou certificat d’absence.
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Le recouvrement des créances publiques
Admissions en non-valeur : L’Admission en non-valeur (ANV) est, sauf dispositions contraires, prononcée : Pour l’Etat, par le Ministre chargé des Finances ou la personne déléguée par lui pour cet effet ; Pour les collectivités territoriales et leurs groupements, par l’ordonnateur après visa de l’autorité de tutelle compétente ; Pour les établissements publics, par l’ordonnateur après visa du Ministre chargé des Finances. L’absence de réponse de l’autorité compétente dans le délai d’un an à compter de la date de réception des états de créances irrécouvrables vaut admission en nonvaleur. L’admission en non-valeur est prononcée dans les conditions suivantes : PLAFOND P ≤ 200 000 PERCEPTEURS 200 000 < P ≤ 400 000
CONDITIONS AVIS Visa Etat des créances par trésoriers de rattachement Avis favorable du Directeur Régional
> 400 000
Avis favorable des services centraux
200 000 < P ≤ 400 000
Avis favorable du Directeur Régional
> 400 000
Avis favorable des services centraux
TP
DOSSIER -
Situation Récapitulative des cotes objet de la PNV ventilée par nature de créance appuyée d’une situation du comptable ; Copies des pièces produites par le comptable pour justifier l’irrécouvrabilité des cotes proposées en non-valeur.
L’Admission en non-valeur a pour effet de dégager la responsabilité du comptable chargé du recouvrement sans pour autant éteindre la dette du débiteur. Sûretés et privilèges du Trésor : Les sûretés comprennent en particulier, le gage, le droit de rétention, le nantissement, le warrant, les privilèges et les hypothèques. Quant à lui, le privilège est un droit de préférence que la loi accorde sur les biens du débiteur à raison de la cause de la créance.
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La créance privilégiée est préférée à toutes les autres créances même hypothécaires : Privilège général : lorsqu’il grève l’ensemble des biens du débiteur ; Privilège spécial : lorsqu’il s’attache à un bien déterminé. Les privilèges dont bénéficie le trésor pour le recouvrement des créances publiques portent exclusivement sur les biens meubles du redevable. Le code de recouvrement prévoit des privilèges et leur confère des rangs différents selon la nature de la créance : Les privilèges des impôts et taxes : Privilège général : privilège sur les meubles et autres effets mobiliers appartenant au redevable en quelque lieu qu’ils se trouvent ; Privilège spécial : les récoltes, fruits, loyers et revenus des immeubles imposés en quelques mains qu’ils passent ; A l’exception des frais funéraires, les frais de dernière maladie du redevable, de la pension alimentaire due à l’épouse, aux enfants et aux parents, et les frais de justice. Le privilège des autres créances publiques : Privilège général sur les créances autres que produits domaniaux, recettes diverses sur ordre de recettes, des droits d’enregistrement et de timbre, ainsi que les amendes et condamnations pécuniaires. Le privilège des droits et taxes de douane : Bénéficie à l’ensemble des droits et taxes de douanes ainsi qu’aux accessoires de ces créances. Les privilèges des créances des CT et de leurs groupements : Portent sur les mêmes objets que le privilège du trésor et s’exercent dans les mêmes conditions que celui-ci.
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Responsabilité des tiers des solidaires : C’est une obligation faite aux personnes exerçant des fonctions notariales : A titre de tiers solidaires : En cas de mutation de propriété ou de cession d’immeuble, elles ont l’obligation avant de procéder à ces formalités, de se faire présenter une attestation des services de recouvrement justifiant du paiement des impôts et taxes grevant l’immeuble. A défaut, ces personnes peuvent être actionnées solidairement par toutes les voies de droit. A titre de tiers responsables : En tant que tiers détenteurs lorsqu’ils sont destinataires d’ATD de la part du comptable chargé de recouvrement. Facilités de paiement et garanties : Les comptables chargés du recouvrement peuvent offrir des facilités de paiement aux créanciers. Celles-ci peuvent être autorisées dans les conditions suivantes : PLAFOND
DUREE
P ≤ 100 000 < 100 000
D ≤ 12 mois > 12 mois
100 000 < P ≤ 200 000
D ≤ 24 Mois
200 000 < P ≤ 400 000
D ≤ 24 Mois
> 400 000
> 24 mois
P ≤ 200 000
D ≤ 24 mois
> 200 000
> 24 mois
PERCEPTEURS
TP
CONDITIONS GARANTIES AVIS Avis favorable du Présentation d’une Comptable de demande dûment rattachement motivée ; Avis favorable du Dépôt de garanties Trésorier régional jugées suffisantes Avis favorable des par le Comptable services centraux chargé du recouvrement. Avis favorables des directeurs régionaux ou services centraux
DELAI DE REPONSE 5 Jours 10 jours 15 Jours 15 Jours 5 Jours 15 Jours
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4- SCHEMA RECAPITULATIF DU PROCESSU DE RECOUVREMENT DES CREANCES PUBLIQUES
PHASE COMPTABLE
EMISSION DU TITRE DE CREANCE (ROLE, OR, ETC.)
LIQUIDATION
CONSTATION DU DROIT
PHASE ORDONNATEUR
Recouvrement Amiable
Contrôle, PEC et MER
Exigibilité Immédiate
15 jours minimum
0j
Contrôle de régularité : - Fondement juridique ; - Exactitude des calculs de liquidation ; - Exactitude de l'imputation de la recette ; - Respect de la prescription d'assiette ; - Signature et nom de l'Ordonnateur ; - Existence de la formule exécutoire ; Arrêté en chiffres et en lettre de l'OR.
Raisons : - Régularisation ; - Immigration ; - Déménagement ; - Enlèvement furtif ; - Cessation d'activité ; - Fusions, Scissions, etc.
Recouvrement Forcé
Date d’Exigibilité 30 j Autres créances publiques émises par OR (Revenus domaniaux, amendes et condamnation, etc.)
60 j Taxes émises par voie de rôle (TH/TSC, TP, etc.)
DASF
Commandement
Saisie
10 j maximum
20 j minimum
30 j
Doit préciser : - Nature de la créance ; - Montant à payer ; - Date d'exigibilité ; - Référence.
Conditions : - Titre Exécutoire ; - DASF. Notification par : - ANET ; - Voie Administrative ; - Huissiers de justice ; - Etc.
Conditions : Autorisation du Chef de l'administration. - Saisie ordinaire (biens meubles/immeubles) ; - Saisie particulière (ATD, Navire ou Véhicule)
Majorations et pénalités de retard : 10% + 5% puis 0,5% pour chaque mois ou fraction de mois.
Notification : - 8j NPS/NVS ; - 10j Affichage. Premier acte de recouvrement forcé. Frais : 2%
Art. 5
Art. 18 et 19
Art. 13
Art. 41
Art. 42 et 43
Saisie Mobilière : Portes ouvertes : - Interrompue 1% - Récolement 2% - Normale 2,5% - Aucun bien à saisir = PV de Carence Portes fermées : - Absence définitive = PV de perquisition - Absence temporaire = PV de tentative de saisie ; - Refus d'ouvrir = Présence de l'autorité Saisie Immobilière : - Conservatoire ; - Exécution.
Vente 8 j ou moins si biens périssables Conditions : Autorisation du Chef de l'administration. Vente par le Comptable : - Procéder à la publicité ; - Vente selon l'ordre exprimé par le redevable ; - Interrompue dès couverture des créances. Vente par le redevable : - En présence de l'ANET ; - Sur demande ; - Délai de 30j.
Le recouvrement des créances publiques
TEXTES JURIDIQUES ET REGLEMENTAIRES
Dahir N° 1-00-175 du 28 moharrem 1421 portant promulgation de la loi N° 15-97 formant code de recouvrement des créances publiques. (B.O du 1er juin 2000)
Dahir N° 1-06-232 du 10 hija 1427 portant promulgation de la loi de finances N° 43-06 pour l’année budgétaire 2007 (B.O. N° 5487bis du 1er janvier 2007) (article 5 : Code général des impôts). (Version 2014)
Dahir sur l’immatriculation des immeubles
Dahir N° 1-11-178 fixant la législation applicable aux immeubles immatriculés
Code de procédure pénale
Code de procédure civile
Instruction sur le code de recouvrement des créances publiques
Note circulaire 722 principales dispositions fiscales 2014
Dahir N° 1-96-124 (14 rabii II 1417) portant promulgation de la loi N° 17-95 relative aux sociétés anonymes
Dahir N° 1-97-49 (5 chaoual 1417) portant promulgation de la loi N° 5-96 sur la société en nom collectif, la société en commandite simple, la société en commandite par actions, la société à responsabilité limitée et la société en participation (B.O. 1er mai 1997).
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CHAPITRE VI : DEPENSES DE BIENS ET SERVICES
Dépenses de biens et services
CHAPITRE VI : DEPENSES DE BIENS ET SERVICES La réalisation des marchés publics se fait en trois phases : préparation, passation et exécution. Les phases préparation et passation sont régies par le décret relatif aux marchés publics tandis que la phase d’exécution est régie par les CCAG. Les principes régissant la passation des marchés publics sont : La liberté d’accès à la commande publique ; L’égalité de traitement des concurrents ; La garantie des droits des concurrents ; La transparence dans les choix du maitre d’ouvrage. 1- PROCESSUS D’EXECUTION DES DEPENSES PUBLIQUES Si l’initiation de la dépense publique demeure, relativement, de la responsabilité exclusive de l’ordonnateur, d’autres acteurs sont impliqués dans le circuit de la dépense depuis l’engagement juridique. Ce circuit présente l’ensemble des actions afférentes à la dépense du point de vue engagement réel des deniers de l’État. Il aborde les tâches depuis l’expression des besoins au règlement de la dépense : Expression des besoins : L’expression des besoins est une étape préliminaire exclusive à l’ordonnateur. Celle-ci peut prendre deux formes : L’expression des besoins donnant lieu à la mise en place des morasses budgétaires ; L’expression des besoins naissant en cours d’exercice.
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Dépenses de biens et services
Besoins donnant lieu à la mise en place des morasses : Il s’agit des projets et acquisitions planifiables sur une ou plusieurs années. La planification fait ressortir les formes, les articles, la quantité, la qualité, l’estimation en temps et forme de l’acquisition (Appels d’offres, bons de commande, contrats, etc.). Dans la plupart des cas, la planification donne lieu aux formes d’appels d’offres pour des raisons d’économie d’échelle et de transparence au niveau de l’exécution. Besoins naissant en cours d’exercice : Les besoins exprimés en cours de l’exercice sont le plus souvent acquis ou réalisés par voie de bons de commande ou de régies. Ces besoins donnent naissance à des formulations écrites telles : termes de références, descriptifs techniques. Cette étape est couronnée par la mise en place des cahiers de charges en cas de recours à un éventuel appel à la concurrence. Pour toutes les réponses aux besoins exprimés, la réglementation a prévu des formes de passation des commandes au profit des services de l’État. A cette phase, l’ordonnateur est appelé à définir le besoin, l’exprimer en terme de référence conformément à la réglementation et de prévoir la forme de passation juridique. Gestion des consultations : Cette étape précède la création d’une obligation et gère les différentes modalités d’ordres réglementaire ou organisationnel aboutissant à un engagement donné. La consultation désigne les actes accomplis par l’ordonnateur en matière d’achat public. Le décret n° 2-12-349 du 20 Mars 2013 fixe les modalités de l’achat public (Appel d’offre, bon de commande, convention…). Cette étape se concrétise par la connaissance et la forme de livraison de la commande publique.
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Dépenses de biens et services
Gestion des dépenses ordonnancées : Les dépenses ordonnancées sont les dépenses dont le paiement requiert l’émission des ordonnances de paiement. Le circuit de réalisation de ces dépenses est régi par la réglementation dont la passation requiert l’engagement préalable, le visa d’engagement, la liquidation, l’ordonnancement, et enfin le paiement. L’engagement : Il s’agit de l’acte créant l’obligation et engageant juridiquement l’Administration et ses fournisseurs. Il est concrétisé par la soumission au visa du comptable du dossier d’engagement. Le visa du comptable entraîne la validation réglementaire de la phase de consultation et un blocage de crédit au profit de la prestation objet du visa. Deux types d’engagements peuvent être identifiés : Engagement comptable, par lequel le montant objet de la commande est bloqué pour un paiement éventuel ; Engagement juridique qui est le fruit du visa du comptable. Un engagement peut être : Permanent (ex : location, salaires, vignettes d’eau, etc.) ; Complémentaire : lorsque l’évaluation d’une dépense qui a été précédemment engagée fait l’objet d’une réévaluation (ex : Avenant). Il est nécessaire de procéder à un engagement complémentaire qui doit faire référence à son engagement initial ; Diminution ou annulation : pour les engagements surévalués aux débuts et par la suite. Il est question de ramener l’engagement à la hauteur des paiements effectivement réalisés ou dans le cas d’une annulation des prestations. Les dépenses permanentes doivent être soumises au visa du comptable sur un état d’engagement global. Chaque état global comporte l’ensemble des engagements
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Dépenses de biens et services
reconductibles visés auparavant sur une même rubrique budgétaire. Ils doivent être regroupés par type de dépenses (contrats, conventions, etc.). Lorsqu’un engagement a reçu le visa du comptable, il ne peut être annulé que par un autre visa. Ainsi, le comptable doit s’assurer de la validité et de la régularité de la diminution d’un engagement déjà visé. Le motif de diminution invoqué par l’ordonnateur ou le sous ordonnateur doit être accepté par le comptable qui, par son visa, confirme sa régularité. Avant le visa de la diminution, le montant diminué n’apparaît pas dans les crédits disponibles. Il n’est pris en compte dans la comptabilité qu’une fois la diminution est visée. La liquidation : La liquidation stipule essentiellement le calcul et la vérification des sommes à payer. Celle-ci est précédée obligatoirement du suivi de l’exécution des prestations objet de la liquidation. Cette opération se fait sur l’entière responsabilité de l’ordonnateur, qui s’acquitte par ses moyens du suivi de l’exécution à partir de l’émission de l’ordre de service des prestations, conformément à l’engagement du fournisseur et selon les termes de l’engagement fourni au comptable. Cette étape est clôturée suite à la certification par l’ordonnateur du service fait. L’ordonnancement : L’ordonnancement est l’acte administratif donnant, conformément au résultat de la liquidation, l’ordre de payer la dette de l’organisme public. Cet acte incombe à l’ordonnateur. L’ordonnancement peut se traduire par l’émission d’un titre d’ordonnancement ou de mandatement et d’un titre de paiement. De ce fait, de l’ordonnancement résultera le paiement des dus à l’Administration après a justification d’un service fait. Le mandatement diffère d’un engagement à un autre selon les modalités de contractualisation.
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Dépenses de biens et services
Lorsque l’ordonnancement ou le mandatement sont réalisés au profit d’un organisme public, le titre de paiement doit être envoyé au comptable public. Les bordereaux d’émission et les ordonnances de paiement, auxquels sont jointes les pièces justificatives, sont signés par l’ordonnateur et adressés au comptable. La dépense est alors considérée comme ordonnancée. Les cessions et oppositions : Pour libérer l’État de sa dette, le comptable est tenu de s’assurer que le créancier est supposé recevoir les fonds réclamés. Dans ce sens, il détecte les cessions ou les oppositions qui peuvent affecter une créance. Il génère le paiement de tout ou partie des sommes dues à une ou plusieurs personnes, différentes du créancier réel. Les actes de cessions ou oppositions peuvent être opérés par le comptable suite aux : Actes provenant des tribunaux : saisie-arrêt, accord de cession de créance entre particuliers, etc. ; Actes provenant des comptables publics : actes provenant des banques, nantissements des marchés publics, etc. ; Actes provenant des particuliers : demandes de compensation légale, etc. ; Actes provenant des ordonnateurs : ordres de recettes accompagnant les ordonnances de paiement. Le règlement : Les comptables publics exécutent des opérations de trésorerie tant en recette qu’en dépense pour le compte de l’État et de ses correspondants. Le comptable assure la responsabilité selon les prescriptions sur : La qualité de l’ordonnateur ou de son délégué ; La disponibilité des crédits ; L’exacte imputation des dépenses ; L’exactitude des calculs de liquidation ;
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L’intervention préalable des contrôles réglementaires ; Le caractère libératoire du règlement. De plus, avant tout règlement, les données des cessions et oppositions sont prises en compte ainsi que les opérations de nantissement. Pour le règlement d’une dépense, le comptable effectue les tâches suivantes : La prise en charge et le contrôle des ordres de paiement ; Le suivi des transmissions des ordonnances de paiement payables en numéraire par ordonnateurs pour remise aux bénéficiaires ; La centralisation des ordonnances de paiement réglées par le comptable assignataire ou par les autres comptables ; L’émargement des ordonnances de paiement payés et centralisés avec les ordonnances de paiement émises ; La détermination des restes à payer sur les ordonnances de paiement et les mandats émis en numéraire ; La prise en charge des règlements par virement ; L’établissement des chèques ; L’établissement d’avis de crédit pour les comptables publics (TP et TM) ; L’établissement de fiches d’écritures pour les fonds particuliers ; La gestion des rejets de virement. Gestion des dépenses sans ordonnancement préalable : L’arrêté du Ministre des Finances n° 681-67 du 12/12/1967 fixant la liste des dépenses qui peuvent être payées sans ordonnancement préalable (B.O. n° 2879 du 03/01/1968). Les dépenses sans ordonnancement préalable (DSO) sont des dépenses effectuées sans engagement, ni visa du comptable, et sans l’établissement des ordonnances de paiement.
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En effet, l’ordonnateur paie ses créanciers dès la constatation de la créance, et soumet au Trésorier le bordereau et pièces comptables justifiant la dépense soit : Les factures concernant la dépense en justifiant le service fait ; Les ordres de paiement dûment signés par l’ordonnateur. Après visa du Trésorier, la dépense est acceptée et considérée valable. La gestion des régies des dépenses de l’État : La régie est un mode de dépense et de paiement exceptionnel. Les dépenses en régie sont des dépenses sans ordonnancement préalable. L’objectif de gestion de ce type de dépenses est d’assouplir les procédures d’exécution des dépenses imprévues et de faible importance en mettant à disposition des régisseurs (au Maroc ou à l’Étranger) les fonds nécessaires et en contrôlant leur utilisation à posteriori. Ces dépenses sont prévues par l’Instruction du Ministre des Finances du 26/03/1969 relative au fonctionnement des régies de recettes et des régies de dépenses de l’Etat telle que modifiée et complétée par la note de service n° 25.DER du 16/03/1993. Exemples de dépenses en régie : Salaires des journaliers ; Frais des missions ; Indemnités pour travaux supplémentaires ; Vacations, animation de séminaire ; Cotisations à des organismes de prévoyance ; Frais d’affranchissement ; Taxes ; Petit matériel ; Fêtes et cérémonies ; Entretien.
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Dépenses de biens et services
Les dépenses par voie de régie passent par des étapes :
CREATION DE LA REGIE
L’ordonnateur doit signer conjointement avec le Ministre des Finances un arrêté de création de la régie. Il y fixe le nom du régisseur, son suppléant ainsi que les lignes qui feront objet d’une gestion par régie. Chaque régie est identifiée par un code attribué par le Ministre des Finances.
DEMANDE D’AUTORISATION DE PAIEMENT
Afin de pouvoir procéder aux dépenses, le régisseur doit demander un blocage de crédits auprès du comptable. Il soumet au comptable une demande d’autorisation de paiement. Le comptable procède au visa de cette autorisation. Il ne s’agit pas d’une dépense mais d’un blocage de crédits.
DECAISSEMENT
Le régisseur transmet la demande d’autorisation de paiement dûment visée par le comptable au comptable assignataire. Ce dernier verse au régisseur des sommes d’argent dans la limite du plafond d’encaissement prévu par l’arrêté et des sommes indiquées sur La demande d’autorisation de paiement.
JUSTIFICATION DES DEPENSES
Les dépenses faites par le régisseur doivent être justifiées auprès du comptable assignataire.
MODIFICATION DE LA REGIE
Toute modification touchant la régie (types de dépenses, montant des décaissements, rubriques budgétaires, etc.) doit se faire par le biais d’un autre arrêté modificatif de la régie pris dans les mêmes conditions que l’arrêté de création. Une régie doit toujours garder le même code d’identification.
Gestion des dépenses sans ordonnancement préalable à l’Étranger : La gestion de ce type de dépenses concerne la prise en charge et le suivi des mouvements de blocages et de déblocages de crédits pour les Agents Comptables hors du Maroc. Éléments d’une DSO à l’étranger : Prise en charge des blocages de crédits pour les Agents Comptables hors du Maroc (correction d’un blocage de crédit, annulation d’un blocage, mise à jour des rubriques des dépenses budgétaires, génération automatique des rubriques d’une nouvelle gestion, suivi des crédits des sous-ordonnateurs dépendant du poste comptable à l’étranger) ;
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Dépenses de biens et services
Suivi des dépenses diverses effectuées par les agences comptables à l’étranger (bourses à l’étranger, frais d’escale des avions des FAR et des unités flottantes de la Marine Royale, pertes de change, etc.). Transfert des opérations de dépenses budgétaires des agences comptables à l’étranger à la centralisation est réalisé par voie électronique. Opérations de fin d’exercice : A l’expiration de l’exercice budgétaire, les ordonnateurs arrêtent les livres comptables et apurent les situations donnant lieu aux consolidations et reports et établissent le compte administratif par chapitre, article et paragraphe. Le compte administratif fait ressortir d’une part, les prévisions de recettes et les crédits définitifs découlant de la loi de finances de l’année, des lois de finances rectificatives, les mouvements qui s’y rattachent, d’autre part les engagements de dépenses, les dépenses visées, les recettes ordonnancées en cours de la période budgétaire considérée. Ces résultats sont présentés en 2 tableaux, l’un concerne les recettes, l’autre pour les dépenses. La clôture donne lieu, également, à l’édition d’une balance comptable et à la production d’un état synthétique d’exécution budgétaire. La clôture de fin d’exercice est synonyme d’arrêt des écritures comptables. Son déclenchement prend forme et échéancier différemment d’un acteur à l’autre. Pour l’ordonnateur : toutes les comptabilités des crédits et des engagements doivent être arrêtés. Elles doivent faire ressortir, après passation de toutes les opérations comptables de fin d’année un équilibre entre les crédits, les engagements et les émissions ; Pour le comptable : arrête l’exercice le 16 décembre pour donner lieu, uniquement, aux ajustements des situations des engagements réceptionnées
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en fin d’année. Enfin, il arrête la réception des bordereaux d’émissions le 19 décembre pour les dépenses autres que permanentes. 2- CADRE REGLEMENTAIRE ET TYPOLOGIE DES MARCHES PUBLICS : Le marché public est un contrat à titre onéreux conclu entre un acheteur public et un entrepreneur, fournisseur ou prestataire de services en vue de l’exécution de travaux, la livraison de fournitures ou la réalisation de prestations de services. Cadre réglementaire : Des cahiers de charges fixent les conditions de passation et d’exécution des marchés publiques. On distingue : Les Cahiers des Clauses Administratives Générales (CCAG) : fixent les dispositions administratives applicables aux marchés de travaux, de fournitures ou de services. Les CCAG se déclinent en trois versions : le CCAG-T pour les marchés de travaux, le CCAG-EMO pour les marchés d’études et enfin le CCAG-F pour les marchés de fournitures (publié en 2014) ; Les Cahiers des Prescriptions Communes (CPC) : fixent les dispositions techniques applicables aux marchés portant sur une même nature de travaux, de fournitures ou de services ou un même département ou établissement public ; Le Cahier des Prescriptions Spéciales (CPS) : fixe les conditions propres à chaque marché. L’exécution des marchés publics est réalisée en trois phases : La phase de préparation régie par le décret relatif aux marchés publics ; La phase de passation régie par le décret relatif aux marchés publics ; La phase d’exécution régie par les CCAG-T, CCAG-EMO et CCAG-F. Par ailleurs, la passation des marchés publics est régie par un certain nombre de principes prévus par le décret sur les marchés publics :
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Dépenses de biens et services
La liberté d’accès à la commande publique ; L’égalité de traitement des concurrents ; La garantie des droits des concurrents ; La transparence dans les choix du maitre d’ouvrage. Enfin, les principaux intervenants dans les marchés publics sont : L’autorité compétente : l’ordonnateur ou la personne déléguée par lui ; Le maître d’ouvrage : l’autorité habilitée à passer le marché au nom d’une administration, d’une CT ou d’un établissement public ; Le concurrent : la personne physique ou morale qui propose une offre pour la réalisation d’une prestation ; L’attributaire du marché : le concurrent dont l’offre est retenue ; Le titulaire du marché : l’attributaire avec lequel le contrat est conclu ; Les services de contrôle : chargés du contrôle à l’engagement et au paiement des dépenses publiques. Typologie des marchés publics : Les marchés publics peuvent être classés selon plusieurs critères. Ces derniers peuvent porter sur : L’objet du marché ; Le mode d’exécution du marché ; Le prix pratiqué ; Ou le mode de passation. Ainsi, un marché concerne soit des prestations de travaux, la livraison de fournitures ou la réalisation d’études : Marchés de travaux : construction, reconstruction, démolition, réparation ou rénovation, aménagement et entretien d’un bâtiment, ouvrage ou structure ainsi que les travaux de reboisements, etc. ;
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Dépenses de biens et services
Marchés de fournitures : Contrats ayant pour objet l’achat ou la location avec option d’achat de produits ou de matériels ; Marchés de services : Contrats ayant pour objet la réalisation de prestations de services qui ne peuvent être qualifiés ni de travaux ni de fournitures. En outre, le mode d’exécution d’un marché public peut prendre plusieurs formes : Marchés cadres (Annexe 2 du décret) : prestations qui répondent à un besoin prévisible et permanent, mais dont les quantités et le rythme d’exécution ne sont pas connues d’avance ; Marchés reconductibles (Annexe 3 du décret) : prestations qui répondent à un besoin prévisible, répétitif, permanent et quantifiable avec exactitude ; Marchés à tranches conditionnelles : lorsque le maître d’ouvrage envisage la réalisation d’une prestation en tranches dont une ferme couverte par des crédits disponibles et des tranches dont la réalisation est subordonnée à la disponibilité des crédits et à l’émission d’un ordre de service ; Marchés allotis : Le maître d’ouvrage entend encourager la PME ou pour des considérations liées à la sécurité de l’approvisionnement, la capacité des prestataires, les délais d’exécution ; Marchés de conception-réalisation : Projet dont la réalisation requiert des procédés spéciaux et des processus de fabrication intégrés associant la conception et la réalisation (voie de concours après autorisation du CG). Typologie selon le prix pratiqué : Marchés à prix unitaires : Marché pour lequel les prestations sont décomposées, sur la base d’un détail estimatif établi par le maître d’ouvrage, en différents postes avec indication pour chacun d’eux du prix unitaire proposé ; Marchés à prix global : Marché pour lequel un prix forfaitaire couvre l’ensemble des prestations qui font l’objet du marché. Ce prix forfaitaire est calculé, sur la base de la décomposition du montant global, chacun des postes
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Dépenses de biens et services
de la décomposition est affecté d’un prix forfaitaire. Le montant global est calculé par addition des différents prix forfaitaires indiqués pour tous ces postes. Marchés à prix mixte : Marché comprenant à la fois des prestations rémunérées en partie sur la base d’un prix global et en partie sur la base de prix unitaires. Enfin, les marchés peuvent être classés par leurs modes de passation. Ces derniers seront traités en détail à la section suivante : Appel d’offres ouvert ; Appel d’offres restreint ; Concours ; Marchés négociés. D’autres cas spécifiques peuvent se présenter : Bon de commande : Limitation du relèvement du seuil des 200 000 DH TTC ; Marchés d’études : Lorsque le maître d’ouvrage (MO) ne peut effectuer par ses propres moyens les études qui lui sont nécessaires. Phase relative à la préparation des marchés publics : La préparation des marchés publics passe par plusieurs étapes : Une définition aussi précise que possible des besoins à satisfaire ; La
détermination
des
spécifications
techniques
qui
décrivent
les
caractéristiques techniques du produit, de l’ouvrage ou du service objet du marché ; L’estimation du coût de la prestation ; Programmation budgétaire (budgétisation du marché) ; Choix du mode de passation ; L’appel à manifestation d’intérêt ; La publicité ;
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Dépenses de biens et services
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Constitution du dossier d’AO à la concurrence (RC, CPS, Copies de l’AO, Modèles d’acte d’engagement, de bordereaux des prix et de déclaration sur l’honneur). 3- MODES DE PASSATION DES MARCHES PUBLICS A l’exception des prestations architecturales, les marchés de travaux, fournitures et services, sont passés par appel d’offres, concours ou selon la procédure négociée. L’appel d’offres peut être ouvert ou restreint. Il est dit « ouvert » lorsque tout concurrent peut obtenir le dossier de consultation et présenter sa candidature. Il est dit « restreint » lorsque seuls peuvent remettre des offres, les concurrents que le maître d’ouvrage a décidé de consulter. L’appel d’offres est dit « avec présélection » lorsque seuls sont autorisés à présenter des offres, après avis d’une commission d’admission, les concurrents présentant les capacités suffisantes, notamment du point de vue technique et financier. Le concours met en compétition des concurrents, sur la base d’un programme, pour la réalisation d’une prestation nécessitant des recherches particulières d’ordre technique, esthétique ou financier. La procédure négociée permet au maître d’ouvrage de négocier les conditions du marché avec un ou plusieurs concurrents L’appel d’offres : APPEL D’OFFRE OUVERT
PRINCIPES ET MODALITES (Art. 17)
APPEL D’OFFRE RESTREINT
L’AOO obéit aux principes suivants :
L’AOR obéit aux principes suivants :
Appel à la concurrence ; Ouverture des plis en séance publique. Examen des offres par une commission d’appel d’offres ; Le choix par la commission d’appel d’offres de l’offre la plus avantageuse à proposer au MO ; L’obligation pour le MO qui procède à l’appel d’offres de communiquer aux membres de la commission d’appel d’offres le montant de l’estimation.
Appel à la concurrence ; Ouverture des plis en séance publique. Examen des offres par une commission d’appel d’offres ; Le choix par la commission d’appel d’offres de l’offre la plus avantageuse à proposer au MO ; L’obligation pour le MO qui procède à l’appel d’offres de communiquer aux membres de la commission d’appel d’offres le montant de l’estimation.
Dépenses de biens et services
L’appel d’offres peut être au « rabais ou à majoration » ou « sur offres de prix » les concurrents souscrivent l’engagement d’effectuer les travaux ou les services ou de livrer les fournitures dont l’estimation est faite par le MO, moyennant un rabais (ou une majoration) exprimé en %.
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Il ne peut être passé de marchés sur appel d’offres restreint que pour les prestations qui ne peuvent être exécutées que par un nombre limité d’entrepreneurs, fournisseurs ou prestataires de services, en raison de leur nature, de leur particularité, de l’importance des compétences et des ressources à mobiliser, des moyens et de l’outillage à utiliser et dont le montant est inférieur à 2 MDH TTC.
Un document qui détermine les conditions de présentation des offres et les modalités d’attribution des marchés :
REGLEMENT DE CONSULTATION (Art. 18)
La liste des pièces à fournir par les concurrents ; Les critères d’admissibilité des concurrents et d’attribution du marché ; La monnaie convertible dans laquelle le prix de l’offre doit être exprimé, lorsque le concurrent n’est pas installé au Maroc. Dans ce cas, pour être évaluées et comparées, les montants des offres exprimées en monnaie étrangère doivent être convertis en DH ; La langue dans laquelle doit être établie les pièces contenues dans les dossiers et les offres présentées par les concurrents. Le RC peut prévoir éventuellement le nombre maximum des lots pouvant être attribués à un même concurrent et le mode d’attribution des lots. Le RC est signé par le MO avant le lancement de la procédure de passation du marché. Les garanties et capacités juridiques, techniques et financières ; Les références professionnelles des concurrents, le cas échéant. Lorsque la présentation de l’offre technique est exigée, ces critères d’admissibilité peuvent être complétés notamment par : Pour les marchés de travaux : Les moyens humains et matériels à affecter au chantier ; L’expérience spécifique et le profil du personnel par rapport à la nature des prestations ; Le planning de réalisation proposé ; Les méthodes et procédés de construction ; Les qualités esthétiques et fonctionnelles de la prestation ; Les performances liées à la protection de l’environnement ; Le développement des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique ; Pour les marchés de fournitures :
CRITERES D’ADMISSIBILITE (Art. 18)
Les qualités fonctionnelles de la fourniture ; Les garanties offertes ; Le service après-vente ; Les moyens humains et matériels à mettre en œuvre pour la réalisation de la prestation ; Les performances liées à la protection de l’environnement ; Le développement des énergies renouvelables et l’efficacité énergétique. Pour les marchés de services : La méthodologie proposée ; Les moyens humains et matériels à mettre en œuvre pour la réalisation de la prestation ; Le chronogramme d’affectation des ressources humaines ; Le caractère innovant de l’offre ; La qualité de l’assistance technique ; Le degré de transfert de compétences et de connaissances ; Les garanties offertes ; Le planning de réalisation proposé ; L’expérience spécifique et le profil du personnel par rapport à la nature des prestations ; Les performances liées à la protection de l’environnement ; Le développement des énergies renouvelables et l’efficacité énergétique ; Ces critères sont appréciés en fonction des éléments et documents contenus dans les dossiers administratifs, techniques et additifs, le cas échéant. Pour l’attribution du marché, le seul critère d’attribution à prendre en considération, après admission des concurrents, est le prix proposé lorsque le marché porte sur des prestations autres que les études. Pour les marchés d’études, l’attribution du marché est effectuée sur la base de l’offre économiquement avantageuse.
DELAI D’ETUDE PREALABLE AVANT PUBLICATION SUR LE PMMP
Le MO fait parvenir aux membres de la commission d’AO le dossier d’AO 08 jours avant la publication de l’avis d’appel d’offres dans le portail marocain des marchés publics ou l’envoi dudit avis pour publication ou l’envoi de la lettre circulaire aux concurrents. Les membres de la commission d’appel d’offres disposent d’un délai de 08 jours à compter de la date réception du dossier d’AO pour faire part au MO de leurs observations éventuelles.
Dépenses de biens et services
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Le dossier d’appel d’offres comporte : Copie de l’avis d’appel d’offres ou de la circulaire ; Exemplaire du CPS ; Plans et les documents techniques, le cas échéant ; Modèle de l’acte d’engagement ; Modèles du bordereau des prix et du détail estimatif lorsqu’il s’agit d’un marché à prix unitaires ; Modèle du bordereau des prix pour approvisionnements, lorsqu’il est prévu par le CPS ; Pour les marchés à prix global, le modèle du bordereau du prix global et de la décomposition du montant global par poste avec indication ou non des quantités forfaitaires ; Modèle du cadre du sous-détail des prix le cas échéant ; Modèle de la déclaration sur l’honneur ; Règlement de consultation. DOSSIER D’APPEL D’OFFRES
Les noms des concurrents ayant procédé au retrait ou au téléchargement du dossier de l’AO avec l’indication de l’heure et de la date du retrait ou du téléchargement sont inscrits dans un Registre spécial tenu par le MO.
(Art. 19)
Les dossiers de l’appel d’offres sont remis gratuitement aux concurrents à l’exception des plans et documents techniques dont la reproduction nécessite un matériel technique spécifique. Modification : Le MO peut introduire des modifications dans le dossier d’AO sans changer l’objet du marché et à condition d’informer tous les concurrents. L’avis rectificatif intervient dans les cas suivants : MO décide d’introduire des modifications dans le dossier d’AO qui nécessitent un délai supplémentaire pour la préparation des offres ; Il s’agit de redresser des erreurs manifestes constatées dans l’avis publié ; Après publication de l’avis, le maître d’ouvrage constate que le délai qui court entre la date de publication de l’avis et la date de la séance d’ouverture des plis n’est pas conforme au délai de publicité réglementaire.
PUBLICITE DE L’APPEL D’OFFRES (Art. 20)
L’appel d’offres ouvert doit faire l’objet d’un avis qui fait connaître :
Lettre circulaire adressée en recommandé avec accusé de
L’objet de l’appel d’offres avec indication, le cas échéant, du lieu d’exécution ; Le MO qui procède à l’appel d’offres ; Le (ou les) bureau (x) et l’adresse du maître d’ouvrage où l’on peut retirer le dossier d’appel d’offres ; Le bureau et l’adresse du MO où les offres sont déposées ou adressées ; Le lieu, le jour et l’heure fixés pour la tenue de la séance d’ouverture des plis en précisant que les concurrents peuvent remettre directement leurs plis au président de la commission d’appel d’offres à l’ouverture de la séance ; La référence à l’article du règlement de la consultation qui prévoit la liste des pièces justificatives que tout concurrent doit fournir ; Le montant en valeur du cautionnement provisoire, lorsque ledit cautionnement est exigé ; L’estimation du coût des prestations établie par le MO ; Eventuellement, le lieu, le jour et l’heure limites pour la réception des échantillons, prospectus et notices ; La date de la réunion ou de la visite des lieux que le MO envisage d’organiser à l’intention des concurrents, le cas échéant ; Le cas échéant, l’adresse électronique du site utilisé pour la publication de l’avis d’appel d’offres ; Le prix d’acquisition des plans et/ou des documents techniques, le cas échéant.
réception le même jour à tous les concurrents que le MO
L’avis d’AOO est publié dans le PMMP et dans 02 journaux à diffusion nationale au moins choisis par le maître d’ouvrage, dont l’un est en langue arabe et l’autre en langue étrangère. L’avis d’appel d’offres ouvert est publié dans la langue de publication de chacun des journaux. Le délai de publicité de l’avis d’AO ouvert dans les journaux et dans le portail des marchés publics : 21 jours au moins avant la date fixée pour la séance d’ouverture des plis. 40 jours au moins pour : Marchés de travaux passés pour le compte de l’Etat, des CT et des établissements publics dont le montant estimé est supérieur ou égal à 65 MDH HT ;
décide de consulter. L’envoi de la lettre circulaire précitée doit être effectué 15 jours au moins avant la date prévue pour la séance d’ouverture des plis. Le dossier d’appel d’offres est joint à la lettre circulaire.
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Marchés de fournitures et de services passés pour le compte de l’Etat dont le montant estimé est supérieur ou égal à 1,6 MDH HT ; Marchés de fournitures et services passés pour le compte des établissements publics et des régions, des préfectures, des provinces et des communes dont le montant estimé est supérieur ou égal à 4,6 MDH HT. Lorsque le marché est alloti, les seuils mentionnés ci-dessus sont appréciés au titre du montant cumulé de l’ensemble des lots composant la prestation.
APPEL D’OFFRE AVEC PRESELECTION Marchés nécessitant, en raison de leur complexité ou de leur nature particulière, une sélection préalable des concurrents dans une première étape avant d’inviter ceux d’entre eux qui ont été admis à déposer des offres dans une deuxième étape. PRINCIPES ET MODALITES (Art. 46)
L’appel d’offres avec présélection obéit aux principes suivants : Un appel à la concurrence ; L’ouverture des plis en séance publique ; L’examen des offres par une commission d’appel d’offres avec présélection ; Le choix par la commission d’appel d’offres avec présélection de l’offre la plus avantageuse à proposer au MO. 1°) Pour l’étape de présélection : La liste des pièces à fournir par les concurrents ; Les critères de présélection des concurrents. Ces critères diffèrent selon la nature des prestations à réaliser (les garanties et capacités juridiques, techniques et financières et les références professionnelles des concurrents, le cas échéant). 2°) Pour l’étape d’évaluation des offres :
REGLEMENT DE CONSULTATION (Art. 18)
La liste des pièces à fournir par le concurrent admis ; Les critères d’évaluation des offres des concurrents et d’attribution du marché qui doivent être objectifs et non discriminatoires et doivent avoir un lien direct avec l’objet du marché à conclure et non disproportionnés par rapport à la consistance des prestations (coefficients de pondération). Les critères d’évaluation des offres des concurrents et d’attribution du marché varient selon la nature des prestations à réaliser : Pour les marchés de travaux : le prix proposé ; Pour les marchés de fournitures : Le prix proposé. Toutefois, pour les fournitures induisant un coût d’utilisation et/ou de maintenance, le critère « coût d’utilisation et/ou maintenance » peut être pris-en considération. Dans ce cas, l’attribution du marché se fait sur la base du prix global combinant le prix d’acquisition et l’évaluation monétaire du coût d’utilisation et/ou de maintenance pendant une durée déterminée ; Pour les marchés de services : Le prix proposé lorsque le marché porte sur des prestations autres que les études. Pour les marchés d’études, l’attribution de marché est effectuée sur la base de l’offre économiquement avantageuse. La devise pour les non-résidents au Maroc. Cette conversion doit s’effectuer sur la base du cours vendeur du dirham en vigueur le premier jour ouvrable de la semaine précédant celle du jour d’ouverture des plis donné par Bank Al-Maghrib. 1°) Le dossier administratif : Pour chaque concurrent lors de l’étape d’admission :
CONDITIONS REQUISES
La déclaration sur l’honneur ; L’original du récépissé du cautionnement provisoire ou de l’attestation de la caution personnelle et solidaire en tenant lieu, le cas échéant ; Pour les groupements, la copie légalisée de la convention constitutive du groupement prévue ; Pour les établissements publics, une copie du texte l’habilitant à exécuter les prestations objet du marché. Pour le concurrent auquel il est envisagé d’attribuer le marché :
(Art. 50)
La ou les pièces justifiant les pouvoirs conférés à la personne agissant au nom du concurrent. Ces pièces varient selon la forme juridique du concurrent : s’il s’agit d’une personne physique agissant pour son propre compte, aucune pièce n’est exigée ; s’il s’agit d’un représentant, celui-ci doit présenter selon le cas une copie conforme de la procuration légalisée lorsqu’il agit au nom d’une personne physique ; Un extrait des statuts de la société et/ou le procès-verbal de l’organe compétent lui donnant pouvoir selon la forme juridique de la société, lorsqu’il agit au nom d’une personne morale ; Une attestation fiscale ; Une attestation de la CNSS ;
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Le certificat d’immatriculation au registre de commerce. 2°) Le dossier technique : Une note indiquant le lieu, la date, la nature et l’importance des prestations à l’exécution desquelles le concurrent a participé et la qualité de sa participation ; Les attestations de référence ; Certificat de qualification et de classification (éventuellement). 3°) Le dossier additif : Comprend toutes pièces complémentaires exigées par le règlement de consultation en raison de l’importance ou de la complexité de la prestation objet du marché. 1°) La séance d’ouverture des plis est publique. Elle se tient au lieu, au jour et à l’heure prévus par le dossier d’appel d’offres avec présélection ; si ce jour est déclaré férié ou chômé, la réunion se tient le jour ouvrable suivant à la même heure. 2°) Le président de la commission d’appel d’offres avec présélection ouvre la séance, et invite les concurrents présents qui n’auraient pas déposé leurs plis à les remettre séance tenante. Il invite ensuite, les concurrents qui se sont rendus compte que leurs dossiers sont incomplets, à produire les pièces manquantes sous enveloppe fermée précisant la nature des pièces manquantes et arrête définitivement la liste des plis reçus. Aucun dépôt ou retrait de pli ou de complément de pièces n’est accepté après l’accomplissement de cette formalité. Il s’assure de la présence des membres dont la présence est obligatoire. En cas d’absence de l’un de ces membres et après avoir accompli les formalités précédentes, le président invite les membres présents à parapher les plis reçus à cheval sur les rabats et sur les parties sur lesquelles ils s’appliquent ; ces plis doivent rester fermés et mis en lieu sûr jusqu’à leur ouverture. Le président reporte la séance d’ouverture des plis de quarante-huit (48) heures et informe les concurrents et les membres de la commission du lieu, la date et l’heure prévue pour la reprise de la séance d’ouverture des plis. 3°) Le président s’assure ensuite, ou à la reprise de la séance en cas de report prévus ci-dessus, de l’existence du support ayant servi de moyen d’invitation des concurrents admis. 4°) Le président demande aux membres de la commission de formuler leurs réserves ou observations sur les vices éventuels qui entachent la procédure. A cet effet, s’il s’assure du bienfondé de ces réserves ou observations, il met fin à la procédure et avise à haute voix les concurrents. Si le président estime que lesdites réserves ou observations ne sont pas fondées, il demande de poursuivre la procédure sous sa responsabilité et inscrire les réserves ou observations dans le procès-verbal de la séance. SEANCE D’OUVERTURE DES PLIS (Art. 61)
5°) Le président remet aux membres de la commission le support écrit contenant l’estimation du coût des prestations. Les membres de la commission paraphent toutes les pages dudit support. Ce support doit être conservé par le président avec le dossier d’appel d’offres. 6°) Le président donne lecture de la liste des concurrents admis sans faire connaître les motifs des éliminations des concurrents évincés. 7°) Lorsque ni l’offre technique ni l’offre variante, ni le dépôt d’échantillons prototypes, des prospectus, des notices ou autres documents techniques ne sont exigés, la commission poursuit ses travaux et procède à l’ouverture et à l’examen des offres financières des concurrents admis. 8°) Lorsque le dépôt des échantillons, prototypes, prospectus, notices ou autres documents techniques et/ou la présentation d’une offre technique incluant ou non une offre variante sont exigés : le président ouvre, selon le cas, les enveloppes contenant les prospectus, notices ou autres documents techniques et / ou les enveloppes contenant les offres techniques des concurrents admis. Il donne lecture des pièces contenues dans chaque enveloppe ; les membres de la commission paraphent les enveloppes contenant les offres financières des concurrents à cheval sur les rabats et sur les parties sur lesquelles ils s’appliquent. Ces enveloppes doivent rester fermées et mises en lieu sûr jusqu’à leur ouverture ; le président fixe, en concertation avec les membres de la commission, selon le cas, la date et l’heure de la reprise. 9°) A la reprise de la séance publique, le président donne lecture, à haute voix, de la liste des concurrents admis ainsi que celle des concurrents non retenus sans énoncer les motifs de leur élimination. 10°) Le président ouvre après les enveloppes portant la mention « offre financière » et donne lecture de la teneur des actes d’engagements. 11°) Les membres de la commission paraphent les actes d’engagement et, selon le cas, les bordereaux des prix, les détails estimatifs, les bordereaux des prix-détails estimatifs, les bordereaux du prix global, les décompositions du montant global ainsi que les bordereaux des prix pour approvisionnements, le cas échéant. Cette formalité accomplie, la séance publique prend fin ; le public et les concurrents se retirent de la salle. 12°) Etablissement du PV et signature de la commission avec paraphe les pages.
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1°) Pour l’étape de présélection : Une copie de l’avis de présélection ; Une note de présentation du projet, le lieu d’exécution, la nature et la description sommaire de la prestation ; Le modèle de la demande d’admission ; Le modèle de la déclaration sur l’honneur ; Le RC. 2°) Pour l’étape de l’évaluation des offres :
DOSSIER D’AO (Art. 19)
Le CPS ; Les plans et les documents techniques, le cas échéant ; Le modèle de l’acte d’engagement ; Les modèles du bordereau des prix et du détail estimatif les bordereaux des prix-détails estimatifs lorsqu’il s’agit d’un marché à prix unitaire Pour les marchés à prix global, le modèle du bordereau du prix global et de la décomposition du montant global par poste avec indication ou non des quantités forfaitaires ; Le modèle du bordereau des prix pour approvisionnements, le cas échéant ; Le modèle de la décomposition du montant global par poste avec indication ou non des quantités forfaitaires pour les marchés à prix global, le cas échéant ; Le modèle du cadre du sous-détail des prix le cas échéant. Le dossier de l’appel d’offres avec présélection est communiqué aux membres de la commission de l’appel d’offres avec présélection au moins 08 jours avant l’envoi de l’avis pour publication. L’avis d’appel d’offres avec présélection est publié dans la langue de publication de chacun des journaux. Les noms des concurrents ayant procédé au retrait ou au téléchargement du dossier de l’appel d’offres avec présélection avec l’indication de l’heure et de la date du retrait ou du téléchargement sont inscrits dans un registre spécial tenu par le maître d’ouvrage.
PUBLICITE DE L’AO
L’avis d’AO avec présélection est publié au PMMP et dans 2 journaux (AR Et Autre) Toutefois, la publication de cet avis doit intervenir quinze (15) jours au moins avant la date fixée pour la réception des dossiers d’admission.
(Art. 20)
Le Comptable publique effectue une étude préalable du Dossier d’Appel d’Offre envoyé par le Maitre, le CP dispose de 8 jours pour faire l’étude, il doit s’assurer de la Régularité des points suivants : S’assurer de l’exhaustivité des pièces du dossier d’appel d’offre ; Cahier des prescriptions spéciales : Le contenu du CPS doit respecter le CCAG (T ou EMO), le décret 2-12-349 relatif aux marchés publics et le CPC (conformité des pièces). Le comptable doit s’assurer de l’Existence des 12 mentions obligatoires (art. 13) : Le CPS doit contenir les autres mentions obligatoires présentes au sein du CCAG (T ou EMO) ; Le Mode de passation ; Le Prix ; Les références aux alinéas, paragraphes et articles du décret ;
Dépenses de biens et services
L’Indication des parties contractantes ; Objet et consistance des prestations avec mention du lieu d’exécution ; Enumération par ordre de priorité des pièces incorporées au marché ; Le Délai d’exécution ; Les conditions de réception et de livraison des prestations ; Les conditions de Règlement ; Les conditions de résiliation ; L’approbation du Marché par l’autorité compétente.
Le Règlement de Consultation : Existence des mentions de l’article 18 ; Respect des Clauses du décret relatif aux Marchés publics ; Vérifier que le CPS et le Règlement de consultation sont signés par le Maitre d’ouvrage ; Veiller à ce que les critères de jugement des offres techniques et financières ne vont pas à l’encontre des principes généraux de passation des Marchés Publiques. S’assurer que les modèles sont conformes avec ceux de l’arrêté du MEF n°1874-13 du 13 Novembre 2013.
Déroulement de la séance d’ouverture des plis : Avant le début de la Séance d’ouverture des plis : Vérifier les journaux et les délais de publication de l’avis dans les journaux ; Vérifier la décision de nomination de la Commission d’ouverture des plis.
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Séance publique : Ouverture des dossiers administratifs, additifs et techniques : DOSSIER ADMINISTRATIF
DOSSIER TECHNIQUE ET ADDITIF (art. 28)
Déclaration sur l’honneur ;
Moyens humains et techniques ;
Original du récépissé du cautionnement provisoire ou attestation de caution personnel et solidaire ;
En raison de la nature et l’importance de certains marchés : Attestation de référence ou copie certifiée conforme délivrée par les Maitres d’ouvrage antérieurs pour les dites prestations (qualité et appréciation du service fait).
Pour les Groupements : copie légalisé de la convention constitutive du groupement ; CPS Paraphé et signé.
OFFRE TECHNIQUE (art. 25) (le cas échéant) Si le règlement de consultation l’exige : Moyens à mettre en œuvre ; Planning de réalisation ; Sommes à valoir ; Protection de l’environnement et développement des énergies renouvelables.
Séance à huis clos : Examen des pièces des dossiers administratif, techniques et additif Séance publique : Admission des concurrents pour les offres qui ne nécessitent pas d’offre Technique et Echantillons. Ou annonce des résultats de l’ouverture des dossiers administratifs, techniques et additifs et ouverture de l’offre technique le cas échéant. Séance à huis clos : Examen des Echantillons, prospectus et offres techniques à huis clos pour les marchés nécessitant une offre technique, le verdict des candidats retenus est public. Séance à huis clos : Ouverture des plis financiers, le dossier financier comporte : Acte d’engagement du soumissionnaire comportant le Montant engagé ; Modèle du Bordereau des Prix Détail Estimatif Comportant le détail du montant proposé par le soumissionnaire et le total engagé dans celui-ci est pris en compte pour le choix de l’attributaire du Marché.
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La commission invite par lettre recommandé le concurrent présentant l’Offre la plus avantageuse à : Produire les pièces du dossier administratif (art. 25) pour l’attribution du marché Confirmer les rectifications des erreurs matérielles ; Régulariser les discordances constatées entre les pièces ; Justifier son offre anormalement basse ou excessive. NB : Il dispose de 7 jours à compter de la date de réception de la lettre d’invitation. Un extrait du PV de la séance d’examen des offres est publié au PMMP et affiché dans les locaux du MO dans les 24h qui suivent la date d’achèvement des travaux de la commission pendant 15 jours. La procédure négociée : PROCEDURE NEGOCIEE La procédure négociée est un mode de passation des marchés en vertu duquel une commission de négociation, choisit l’attributaire du marché après consultation d’un ou plusieurs concurrents et négociation des conditions du marché. PRINCIPES ET MODALITES
Ces négociations concernent notamment le prix, le délai d’exécution ou la date d’achèvement ou de livraison et les conditions d’exécution et de livraison de la prestation. Elles ne peuvent porter sur l’objet et la consistance du marché Tout candidat à un marché négocié doit fournir, au début de la procédure, un dossier administratif, un dossier technique et un dossier additif le cas échéant, constitués de l’ensemble des pièces. La procédure négociée avec publicité préalable et mise en concurrence fait l’objet d’un avis d’appel à la concurrence, publiée dans au moins un journal à diffusion nationale choisi par le MO et dans le portail des marchés publics. Cet avis peut être parallèlement porté à la connaissance des concurrents éventuels et, le cas échéant, des organismes professionnels, par des publications spécialisées ou par tout autre moyen de publicité notamment par voie électronique. L’avis de publicité fait connaître :
AVEC PUBLICITE PREALABLE ET MISE EN CONCURRENCE (Art. 86)
l’objet du marché ; le maître d’ouvrage qui procède à la procédure négociée ; l’adresse du maître d’ouvrage et le bureau où l’on peut retirer le dossier du marché ; les pièces à fournir par les concurrents ; l’adresse du maître d’ouvrage et le bureau où les offres des concurrents sont déposées ou adressées ; le cas échéant, l’adresse du site électronique utilisé pour la publication ; la date limite du dépôt des candidatures. Le délai minimal entre la date de la publication de l’avis de publicité au journal et dans le portail des marchés publics et la date limite de réception des candidatures est de 10 jours au moins. Le dossier du marché négocié avec publicité préalable et mise en concurrence comprend notamment : copie de l’avis de publicité ; le cahier de prescriptions spéciales ; les plans et les documents techniques, le cas échéant ; le modèle de l’acte d’engagement ; le modèle de bordereau des prix et détail estimatif ; le modèle de la décomposition des prix pour les marchés à prix globaux, le cas échéant ;
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les éléments composant l’offre technique, le cas échéant. Les candidatures comprenant les dossiers administratif et technique et le cas échéant le dossier additif sont transmises par tout moyen permettant de déterminer de façon certaine la date de leur réception et de garantir leur confidentialité. La commission de négociation examine les candidatures reçues et arrête la liste des concurrents dont les capacités juridiques, techniques et financières sont jugées suffisantes à présenter des offres. Le nombre de concurrents admis à négocier ne peut être inférieur à trois (3), sauf si le nombre des concurrents qui ont répondu favorablement n’est pas suffisant. Le MO adresse aux concurrents admis une lettre de consultation en leur fixant une date limite de dépôt des offres. Il adresse également une lettre aux concurrents évincés indiquant les motifs de leur éviction. Après réception des offres, la commission engage concomitamment les négociations avec les concurrents admis. Au terme des négociations, la commission propose à l’autorité compétente d’attribuer un marché au concurrent ayant présenté l’offre la plus avantageuse. Les négociations font l’objet d’un rapport signé par le président et les membres de la commission de négociation à annexer au dossier du marché. Peuvent faire l’objet de marchés négociés après publicité préalable et mise en concurrence : Les prestations qui, ayant fait l’objet d’une procédure d’appel d’offres déclarée infructueuse, les conditions initiales du marché ne doivent subir aucune modification et la période entre la date où la procédure a été déclarée infructueuse et la date de la publication de l’avis du marché négocié ne doit pas être supérieure à vingt et un (21) jours ; Les prestations que le maître d’ouvrage fait exécuter par des tiers dans les conditions prévues par le marché initial, à la suite de la défaillance de son titulaire. Peuvent faire l’objet de marchés négociés sans publicité préalable et sans mise en concurrence : Les prestations dont l’exécution ne peut, en raison des nécessités techniques ou de leur caractère complexe nécessitant une expertise particulière, être confiée qu’à un prestataire déterminé ;
CAS DE RECOURS
Les prestations que les nécessités de la défense nationale ou de la sécurité publique exigent qu’elles soient tenues secrètes. Ces marchés doivent avoir été au préalable autorisés, au cas par cas, par le Chef du gouvernement sur rapport spécial de l’autorité compétente intéressée ; Les objets dont la fabrication est exclusivement réservée à des porteurs de brevets d’invention ; Les prestations à réaliser d’une extrême urgence impérieuse résultant de circonstances imprévisibles pour le maître d’ouvrage et n’étant pas de son fait et qui ne sont pas compatibles avec les délais exigés pour une publicité et une mise en concurrence préalables. Ces prestations ont pour objet de faire face notamment à une pénurie ou à la survenance d’un événement catastrophique tels que séisme, inondation, raz de marée, sécheresse, épidémie, pandémie, épizootie, maladies végétales dévastatrices, invasion d’acridiens, incendies, bâtiments ou ouvrages menaçant ruine ou à un événement mettant en péril la santé du consommateur ou le patrimoine animal ou naturel. Les prestations urgentes qui intéressent la défense du territoire, la sécurité de la population ou la sécurité des circulations routières, aériennes ou maritimes, dont l’exécution doit commencer avant que toutes les conditions du marché n’aient pu être déterminées. Les prestations relatives à l’organisation de cérémonies ou visites officielles revêtant un caractère urgent et imprévisible, et qui ne sont pas compatibles avec les délais exigés pour la publicité et la mise en concurrence préalables. Soit sur l’acte d’engagement souscrit par celui qui se propose de traiter et sur le cahier des prescriptions spéciales ;
FORMES
Soit exceptionnellement par échange de lettres ou convention spéciale, pour les prestations urgentes prévues par le chef d’exception et dont la réalisation est incompatible avec la préparation des documents constitutifs du marché. Cet échange de lettres ou la convention spéciale précitée énonce au minimum la nature des opérations, ainsi que la limite des engagements de l’autorité contractante, en montant et en durée. Il fixe un prix définitif ou un prix provisoire. Dans ce dernier cas, il ne peut donner lieu à aucun versement d’avances ni d’acomptes. L’échange de lettres ou la convention spéciale doit être régularisé sous forme de marché à prix définitif dans les trois mois qui suivent.
Dépenses de biens et services
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Le concours : LE CONCOURS Il porte sur :
PRINCIPES ET MODALITES DU CONCOURS (Art. 63)
soit sur la conception d’un projet ; soit à la fois sur la conception d’un projet et la réalisation de l’étude y afférente ; soit à la fois sur la conception d’un projet et la réalisation de l’étude y afférente et le suivi et le contrôle de sa réalisation ; Soit la conception et la réalisation du projet lorsqu’il s’agit d’un marché de conception-réalisation. Les prestations qui peuvent faire l’objet de concours concernent notamment les domaines de l’aménagement du territoire, de l’urbanisme ou de l’ingénierie sauf si le concours concerne des prestations de conception-réalisation. Il est organisé sur la base d’un programme établi par le maître d’ouvrage. Le concours comporte un appel public à la concurrence ; les concurrents désirant y participer peuvent déposer une demande d’admission. Seuls sont admis à déposer des projets, les concurrents retenus par le jury de concours à l’issue de la séance d’admission. Les projets proposés par les concurrents retenus sont examinés et classés par un jury. Le concours comporte l’ouverture des plis en séance publique. Il indique les besoins et la consistance prévisionnels auxquels doit répondre la prestation et fixe le maximum de la dépense prévue pour l’exécution de ladite prestation. Il indique également les éléments suivants :
PROGRAMME DU CONCOURS (Art. 64)
l’énoncé de l’objectif recherché par le concours et l’exposé des aspects principaux à considérer ; une définition des composantes du projet et de sa consistance. Le programme du concours prévoit l’allocation de primes aux cinq (5) projets les mieux classés parmi les projets retenus. Il fixe les montants de ces primes. Le montant de la prime allouée à l’attributaire du marché est déduit des sommes qui lui sont dues au titre dudit marché. Cette disposition s’applique également à l’attributaire du marché de conception réalisation. L’avis d’AO ouvert est publié dans le portail des marchés publics et dans 02 journaux à diffusion nationale au moins choisis par le maître d’ouvrage, dont l’un est en langue arabe et l’autre en langue étrangère. L’avis d’appel d’offres ouvert est publié dans la langue de publication de chacun des journaux. Il peut être parallèlement porté à la connaissance des concurrents éventuels et, le cas échéant, des organismes professionnels, par publication dans le Bulletin officiel des annonces légales, judiciaires et administratives, par des publications spécialisées ou par tout autre moyen de publicité notamment par voie électronique. Cet avis fait connaître :
PUBLICITE (Art. 65)
DELAI D’ETUDE PREALABLE
l’objet du concours et, le cas échéant, le lieu d’exécution ; l’autorité qui procède au concours ; le (ou les) bureau (x) et l’adresse du maître d’ouvrage où l’on peut retirer le dossier de concours ; le bureau et l’adresse du maître d’ouvrage où les dossiers d’admission sont déposés ou adressés ; le lieu, le jour et l’heure fixés pour la tenue de la séance d’admission, en précisant que les concurrents peuvent remettre directement leurs dossiers d’admission au président du jury du concours ; les pièces justificatives prévues dans le règlement du concours que tout concurrent doit fournir ; la (ou les) qualification (s) requise (s) et la (ou les) catégorie (s) dans laquelle (lesquelles) le concurrent doit être classé, pour les marchés de travaux ou le (ou les) domaine (s) d’activité pour les marchés d’études et de maîtrise d’œuvre, conformément à la réglementation en vigueur. Le MO fait parvenir aux membres de la commission d’AO le dossier d’AO 08 jours avant la publication de l’avis d’appel d’offres dans le PMMP ou l’envoi dudit avis pour publication ou l’envoi de la lettre circulaire aux concurrents. Les membres de la commission d’appel d’offres disposent d’un délai de 08 jours à compter de la date réception du dossier d’AO pour faire part au MO de leurs observations éventuelles. Le concours fait l’objet d’un règlement du concours établi par le MO et indiquant notamment :
REGLEMENT DE CONSULTATION (Art. 66)
La liste des pièces à fournir par les concurrents. Les critères de sélection des concurrents ; Les critères d’évaluation et de classement de projets ; Une note est attribuée à chaque critère ; La ou les monnaies convertibles dans lesquelles le prix des offres doit être formulé et exprimé, lorsque le concurrent n’est pas installé au Maroc. Dans ce cas, pour être évaluées et comparées, les montants des offres exprimées en monnaie étrangère doivent être convertis en dirham. La ou les langues dans lesquelles doivent être établies les pièces contenues dans les dossiers et les offres présentées par les concurrents.
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Le règlement du concours est signé par le maître d’ouvrage avant le lancement de la procédure de passation du marché. Cette signature prend la forme d’une signature scannée ou électronique en ce qui concerne le règlement du concours publié dans le portail des marchés publics. Le concours fait l’objet d’un dossier établi par le MO et qui comprend : DOSSIER DE CONCOURS (Art. 67)
une copie de l’avis de concours ; le programme du concours ; le modèle de la demande d’admission ; le modèle de la déclaration sur l’honneur ; le règlement du concours. Après publication de l’avis, le maître d’ouvrage constate que le délai qui court entre la date de publication de l’avis et la date de la séance d’ouverture des plis n’est pas conforme au délai de publicité réglementaire.
Dépenses de biens et services
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4- CLASSIFICATION SELON LES CONDITIONS D’EXECUTION MARCHE CADRE
Permanent ; Quantités ne pouvant être entièrement déterminés à l’avance.
Porte sur le minimum et le maximum des prestations, arrêtés en valeur ou en quantité, susceptibles d’être commandés au cours d’une période déterminée n’excédant pas l’année en cours de leur passation. Le maximum des prestations ne peut être supérieur à (2x) le minimum.
Quantités déterminées avec exactitude ; Prévisible ; Répétitif ; Permanent.
L’engagement comptable porte chaque année sur le montant total.
MARCHE CONCEPTION REALISATION Réalisation de projets d’infrastructure d’un type spécifique ; Prestations particulières exigeant dès le départ l’association du concepteur et du réalisateur de la prestation.
MARCHE ALLOTIS
Avantages financiers ou techniques ; Encourager la participation des petites et moyennes entreprises.
MARCHE A TRANCHES CONDITIONNELLES Prestation pouvant être divisée en deux ou plusieurs tranches.
Une prime allouée à l’attributaire du marché.
Les offres de remise sur le prix présentées par les concurrents en fonction du nombre de lots susceptibles de leur être attribués sont prises en considération.
Porte sur la totalité de la prestation et définit la consistance, le prix et les modalités d’exécution de chaque tranche.
Les marchés de conceptionréalisation sont passés par voie de concours. Le maître d’ouvrage assure un contrôle du respect des engagements du titulaire et de suivi de la bonne exécution des prestations objet du marché. Le marché de conception-réalisation précise les modalités de ce contrôle et sa périodicité.
Dans le cas où plusieurs lots sont attribués à un même concurrent, il peut être passé avec ce concurrent un seul marché regroupant tous ces lots.
Une tranche ferme couverte par les crédits disponibles, à exécuter dès la notification de l’approbation du marché. Dans le cas d’un marché à tranches conditionnelles, les quantités à prendre en compte ne comprennent que celles qui sont afférentes aux tranches dont l’exécution a été décidée.
Cet engagement peut, éventuellement, porter sur le montant correspondant aux besoins à satisfaire ou au prorata de la période considérée et ce dans la limite des crédits de paiement disponibles pour l’année budgétaire en cours ;
DELAIS
Un an avec tacite reconduction (3ans / 5ans), La durée du marché-cadre court à compter de la date de commencement de l’exécution des prestations prévue par l’OS.
Peut être reconduit d’année en année si prévu.
PAIEMENT
Lorsque l’engagement comptable du montant du marché reconductible n’a pas eu lieu au titre d’une année, le marché doit être résilié.
Le MO établit, à la fin de chaque année budgétaire un décompte partiel et définitif à hauteur du montant des prestations réalisées au titre de la période considérée et un décompte définitif et général à la fin de la dernière période du marché-cadre, à hauteur du montant des prestations réalisées au titre de la durée totale du marché cadre.
Le MO établit, à la fin de chaque année budgétaire un décompte définitif et à la fin de la dernière période du marché reconductible, un décompte définitif à hauteur du montant des prestations réalisées au titre de la période considérée.
EXECUTION
MONTANT DU MARCHE
CONDITIONS
Prévisible ;
MARCHE RECONDUCTIBLE
Le minimum et le maximum des prestations à réaliser peuvent être réajustés en diminution ou en augmentation. Ce réajustement ne doit pas être supérieur à 10% du maximum des prestations en cas d’augmentation de la quantité ou de la valeur desdites prestations, et à 25% en cas de diminution de la valeur ou de la quantité des prestations.
Les prestations à réaliser dans le cadre du marché reconductible peuvent faire l’objet de modifications. Le marché reconductible prévoit les conditions qui peuvent faire l’objet de ladite révision. Cette révision est introduite par avenant. Au cas où un accord n’interviendrait pas sur cette révision, le marché est résilié.
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5- LES CONTROLES EFFECTUES PAR LES COMPTABLES PHASE D’ENGAGEMENT Contrôle de régularité : Vérifier que les propositions d’engagement de dépenses sont régulières au regard des dispositions législatives et réglementaires d’ordre financier.
Niveau 1
CONTROLE EXHAUSTIF
Niveau 2
CONTROLE MODULE DE LA DEPENSE (CMD)
PHASE DE PAIEMENT Contrôle de la validité : • L’exactitude des calculs de liquidation ; • L’existence du visa préalable d’engagement, lorsque ledit visa est requis ; • Le caractère libératoire du règlement. Le comptable est en outre chargé de s’assurer de : • La signature de l’ordonnateur qualifié ou de son délégué ; • La disponibilité des crédits de paiement ; • La production des pièces justificatives prévues par les nomenclatures établies par le Ministre chargé des finances dont celles comportant la certification du service fait par l’ordonnateur ou le sous-ordonnateur qualifié.
Contrôle budgétaire : • La disponibilité des crédits et des postes budgétaires ; • L’imputation budgétaire ; • L’exactitude des calculs du montant de l’engagement ; • Le total de la dépense à laquelle l’administration concernée s’oblige pour toute l’année d’imputation ; • La répercussion éventuelle de l’engagement sur l’emploi total des crédits de l’année en cours et des années ultérieures. Dérogations (allègement de droit commun) : • Dépenses de personnel liées à la situation administrative, à l’exception (recrutement, titularisation, réintégration, changement de grade et sortie de service) ; • Dépenses relatives aux transferts et aux subventions aux établissements publics ; • Dépenses relatives aux impôts et taxes ; • Dépenses relatives aux loyers, à l’exception (actes initiaux de location et actes modificatifs) ; • Autres dépenses de personnel dont le montant est ≤ à 5 000 DH ; • Dépenses de biens et services dont le montant est ≤ à 20 000 DH. Délai pour apposer le Visa : Délai pour apposer le Visa : • 12 jours ouvrables francs pour les marchés de l’Etat ; • 5 jours pour les dépenses de personnel ; • 5 jours ouvrables francs pour les autres natures de • 15 jours pour les autres catégories de dépenses à dépenses à compter de la date de dépôt de la proposition compter de la date de réception des bordereaux d’engagement. d’émissions et des ordonnances de paiement. Contrôle de régularité : Contrôle de la validité : Vérifier que les propositions d’engagement de dépenses • L’exactitude des calculs de liquidation ; sont régulières au regard des dispositions législatives et • Le caractère libératoire du règlement. réglementaires d’ordre financier. • La signature de l’ordonnateur qualifié ou de son délégué ; Contrôle budgétaire : • La production des pièces justificatives prévues par les • La disponibilité des crédits et des postes budgétaires ; nomenclatures établies par le Ministre chargé des • L’imputation budgétaire ; finances dont celles comportant la certification du • L’exactitude des calculs du montant de l’engagement. service fait par l’ordonnateur ou le sous-ordonnateur qualifié. Délai pour apposer le Visa : • 5 jours pour les dépenses de personnel ; Délai pour apposer le Visa : • 10 jours pour les marchés de l’Etat ; • 15 jours pour les autres catégories de dépenses à • 4 jours pour les autres natures de dépenses. compter de la date de réception des bordereaux d’émissions et des ordonnances de paiement. Dérogations : • Les dépenses des biens et services >100 000 DH ; • Les marchés, les avenants et autres actes modificatifs y afférents dont le montant pris séparément > 400 000 DH, ainsi que les marchés négociés quel qu’en soit le montant ; • Les contrats d’architectes relatifs aux marchés visés ci-dessus ; • Les conventions et les contrats de droit commun > 200 000 DH. Contrôle de régularité : Contrôle de la validité : Vérifier que les propositions d’engagement de dépenses • L’exactitude des calculs de liquidation ; sont régulières au regard des dispositions législatives et • Le caractère libératoire du règlement. réglementaires d’ordre financier. • La signature de l’ordonnateur qualifié ou de son délégué ; Contrôle budgétaire : • La production des pièces justificatives prévues par les • La disponibilité des crédits et des postes budgétaires ; nomenclatures établies par le Ministre chargé des • L’imputation budgétaire ; finances dont celles comportant la certification du • L’exactitude des calculs du montant de l’engagement. service fait par l’ordonnateur ou le sous-ordonnateur qualifié. Délai pour apposer le Visa : • 5 jours pour les dépenses de personnel ; Délai pour apposer le Visa : • 7 jours pour les marchés de l’Etat ; • 15 jours pour les autres catégories de dépenses à • 3 jours pour les autres natures de dépenses. compter de la date de réception des bordereaux d’émissions et des ordonnances de paiement. Dérogations : • Les dépenses des biens et services >1 000 000 DH ; • Les marchés négociés quel qu’en soit le montant ; • Les conventions et les contrats de droit commun quels que soient leurs montants.
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6- CCAG-T : PRESENTATION SELON LE PROCESSUS D’EXECUTION D’UN MARCHE PHASE DE CONCLUSION 1°) L’approbation : • Un marché n’est valable et définitif qu’après son approbation par l’autorité compétente ; • L’approbation ne doit intervenir qu’après l’expiration d’un délai de 15j à compter de la date d’achèvement des travaux de la commission ou du jury ou de la date de signature du marché dans le cas des marchés négociés après publicité et mise en concurrence ; • La notification de l’approbation à l’attributaire dans un délai de 75 j à compter de la date d’ouverture des plis ou de la date de signature du marché négocié et ce via un ordre de service qui doit rappeler les dates de visa et d’approbation du marché.
PHASE AVANT COMMENCEMENT 1°) Le cautionnement provisoire et cautionnement définitif : • Le cautionnement provisoire est exigé à l’ensemble des concurrents, et il garantit le caractère sérieux des offres. Il doit être exprimé en valeur. • Le cautionnement définitif constitue une garantie des engagements contractuels de l’entrepreneur jusqu’à la réception définitive. Il est exigé au titulaire du marché. • Il est fixé à 3% du montant du marché sauf stipulation particulière du CPS. Constitution du cautionnement définitif dans un délai de 30j à compter de la date de notification de l’approbation du marché. • Le cautionnement définitif est saisi dans tous 2°) Droits de timbres et d’enregistrement : les cas où le titulaire ne se conforme pas aux Les droits de timbres et d’enregistrement du prescriptions des ordres de services notifiés ; marché sont à la charge de l’entrepreneur qui doit • Le cautionnement provisoire est confisqué les acquitter après la notification de l’approbation dans les cas où le concurrent n’accepte pas la du marché lui est faite par le maître d’ouvrage. correction du montant de son acte d’engagement, et où le titulaire ne constitue pas le cautionnement définitif dans le délai imparti ; • La restitution du cautionnement provisoire après la constitution par le titulaire du cautionnement définitif dans le délai imparti ; • La restitution du cautionnement définitif dans un délai de 3 mois suivant la date de la réception définitive, dans le cas où le titulaire remplit et satisfait l’ensemble de ses obligations. 2°) Le domicile de l’entrepreneur : • L’élection par l’entrepreneur de son domicile au Maroc. Ce dernier doit être indiqué dans l’acte d’engagement ou fait connaître au maître d’ouvrage dans un délai de 15j à compter de la date de notification de l’approbation du marché ; • La communication au maître d’ouvrage de
PHASE D’EXECUTION DES TRAVAUX 1°) Commencement des travaux : 8°) Le règlement des comptes : Le commencement des travaux doit intervenir par ordre de service dans un délai maximum de • Attachements et situations : les attachements sont établis en cas de travaux exécutés suivant les 60j à compter de la date de notification de pratiques du génie civile alors que les situations l’approbation du marché. sont établies en cas de travaux exécutés suivant les 2°) Documents à établir par l’entrepreneur : pratiques du bâtiment. • La révision des prix : les prix d’un marché de • Soumission à l’agrément du MO par travaux sont révisables quel soit le délai de son l’entrepreneur de l’ensemble des documents exécution. tels le calendrier d’exécution des travaux, les dessins, mémoire technique, ... et ce dans les • Décomptes provisoires : les décomptes délais prescrits par le CPS ou le CPC ; provisoires sont établis mensuellement ou chaque • L’agrément ou les observations constatés sur fois qu’il est nécessaire, sur la base des les documents doivent être donnés par le maître attachements et des situations admis par le maître d’ouvrage. d’ouvrage dans un délai d’un mois sauf stipulation contraire du CPS ou CPC. • Le décompte définitif : il est établi après achèvement total des travaux, ou partiel lorsque le 3°) Dispositions générales sur les droits et maître d’ouvrage décide de prendre possession de obligations de l’entrepreneur sur le certaines parties d’ouvrage avant. chantier : • La retenue de garantie : est une garantie de • L’obligation de respecter tous les règlements l’obligation du parfait achèvement, et reste acquise et consignes des autorités concernées du lieu à l’Etat jusqu’à la réception définitive des travaux. des emplacements réservés aux chantiers ; A cet effet, une retenue de garantie de 10% est appliquée sur les décomptes provisoires, sauf si le • L’obligation de respecter l’ensemble des dispositions visant la protection du secret et des CPS en dispense expressément. documents secrets dans le cas où les travaux • Les pénalités de retard : la constatation du retard intéressent la défense ; par le maître d’ouvrage entraine l’application des pénalités de retard à l’encontre de l’entrepreneur. • L’obligation de s’entendre avec les autres entrepreneurs qui interviendraient dans un • Les intérêts moratoires : les intérêts moratoires même chantier sur ce qu’ont les travaux en sont dus à l’entrepreneur en cas de retard dans le commun ; paiement des sommes qui lui sont dues. Ils sont encourus de plein droit et sans formalités préalable • L’obligation de prendre l’ensemble des en cas de défaut d’ordonnancement et de paiement mesures de sécurité et d’hygiène dans le chantier telles qu’elles sont définies par le CPS dans le délai de 90j réparti entre 75j pour l’ordonnancement à compter de la date de ou le CPC ; • L’obligation d’organiser un service médical constatation de service fait et 15j pour le paiement à de ses chantiers et d’assurer à ses frais les soins compter de la date de réception par le comptable de l’ordonnance ou du mandat. médicaux et les médicaments aux ouvriers et Le taux des intérêts moratoires est déterminé sur la employés victimes d’accident ou de maladies base du taux moyen pondéré des bons du Trésor à
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Dépenses de biens et services
toute nouvelle adresse dans un délai de 15j à compter de la date de l’intervention du changement de domicile. 3°) Les pièces à délivrer à l’entrepreneur : • L’acte d’engagement ; • Le CPS ; • Toute pièce désignée comme pièce constitutive du marché ; • Tout document exigé par le CPS ; • Un exemplaire spécial du marché portant la mention "exemplaire unique" en cas du nantissement du marché. 4°) Assurances et responsabilités : L’obligation d’adresser au maître d’ouvrage des originaux des polices d’assurance couvrant les risques suivants : • Les véhicules automobiles utilisés sur le chantier ; • Les accidents du travail pouvant survenir au personnel de l’entrepreneur ; • La responsabilité civile incombant à l’entrepreneur ou au maître d’ouvrage ; • Les dommages à l’ouvrage et installations fixes ou mobiles contre l’incendie, le vol, détérioration, ... L’ensemble des polices d’assurance doivent comporter une clause interdisant leur résiliation sans aviser le maître d’ouvrage. 5°) Préparation des travaux : • La délivrance par le maître d’ouvrage à l’entrepreneur de l’ensemble des autorisations administratives (autorisation d’occupation temporaire du domaine public ou privé, permission de voirie, permis de construire) nécessaires à la réalisation des travaux objet du marché ; • L’assistance de l’entrepreneur dans la production des autres autorisations administratives dont il aurait besoin ; • La mise à la disposition de l’entrepreneur de l’ensemble des informations sur les ouvrages au voisinage des lieux des travaux (canalisations souterraines d’eau, etc.)
conséquentes des travaux, et le paiement des indemnités dues ; • Les matériaux, objets d’art, d’antiquité ou d’intérêt scientifique provenant ou trouvés lors des démolitions sont la propriété du maître d’ouvrage. 4°) Dispositions générales sur les matériaux, les ouvrages et le matériel : • La conformité des matériaux et produits de construction qui doivent être d’origine marocaine (sauf indisponibilité) aux spécifications techniques ou à des normes marocaines homologuées, ou à défaut à des normes internationales. L’obligation de leur soumission à la vérification et l’acceptation du maître d’ouvrage avant leur utilisation. • L’interdiction d’apporter des changements aux dimensions et aux dispositions techniques des ouvrages qui doivent être conformes aux spécifications techniques prévues. 6°) L’interruption des travaux : • L’ajournement de moins d’une année ouvre droit une indemnité représentative des frais engagés pour la garde du chantier et du préjudice subi (40j avant décompte définitif) ; • L’ajournement continue ou ajournements successifs de plus d’une année donne en plus du droit à une indemnité, à l’entrepreneur le droit à la résiliation (40j à compter de l’OS prescrivant l’ajournement) ; • La cessation des travaux entraine la résiliation immédiate du marché (40j à compter de l’OS prescrivant la cessation). • Achèvement complet des travaux. Il est soumis à la signature de l’entrepreneur pour acceptation. 7°) Les modifications par et sans avenant
trois (3) mois souscrits par adjudication au cours du trimestre précédent. 9°) La résiliation 10°) La ou les réception(s) provisoires : • Après l’accomplissement des opérations des vérifications attestant que les prestations ont été exécutées conformément aux stipulations du marché, la ou les réceptions provisoires est ou sont prononcées ; • La réception provisoire est matérialisé par un PV établi par le maître d’ouvrage, et signé par lui et par le titulaire ; • Un PV de réception définitive est établi par le maître d’ouvrage et adressé au titulaire si ce dernier procède aux corrections nécessaires. 11°) L’application des mesures coercitives : • L’application de ces mesures doit être impérativement précédée par une mise en demeure de l’entrepreneur par l’autorité compétente dans un délai qui ne peut être inférieur à 15j sauf urgence. • En cas de non régularisation par l’entrepreneur, le MO procède à la résiliation du marché. 12°) Les litiges et contestations
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7- ACTES ETABLIS POSTERIEUREMENT A LA CONCLUSION D’UN MARCHE Plusieurs actes peuvent survenir postérieurement à la conclusion d’un marché. L’avenant : L’avenant est un « un contrat additif à un marché constatant un accord des volontés des parties et ayant pour objet de modifier ou de compléter une ou plusieurs dispositions de l’accord antérieur » (Art. 2 des CCAG-T et CCAGEMO). Les principales règles à respecter pour la conclusion d’un avenant sont : Obligation de conclure l’avenant en cours de validité du marché ; Le MO peut passer un seul ou plusieurs avenants pour un même marché ; L’avenant ne doit en aucun cas modifier l’objet du marché ; L’avenant ne doit pas bouleverser l’économie financière du marché ni combler une carence des besoins. Cas d’avenant : Changement dans la personne du Maître d’ouvrage ; Changement dans la raison sociale ou la dénomination du titulaire ; Modification de la domiciliation bancaire du titulaire ; Cession de marché (sauf dans le cas de fusion ou scission d’entreprises) ; Cas de décès de l’entrepreneur (passation avec les survivants ou les héritiers) ; Prestations supplémentaires (prestations imprévisibles au moment de la passation du marché initial
ne peut dépasser 10% du coût du marché
initial) ; Cas de force majeure ; Diminution de plus de 25% dans la masse des prestations (si le fait générateur ayant entraîné une diminution supérieure à 25% est connu avant le
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commencement des travaux, le marché peut être résilié à la demande de l’entrepreneur) ; Révision des conditions des marchés cadres et marchés reconductibles (elle ne doit en aucun cas être supérieure à 10% du maximum en cas d’augmentation et à 25% en cas de diminution). Contrôles effectués par le comptable public en cas d’avenant : En cas d’avenant le comptable public est tenu de contrôler les pièces suivantes selon le type d’avenant : NATURES DES MODIFICATIONS APPORTEES PAR AVENANTS
PIECES JUSTIFICATIVES
Pièces communes à tous les avenants
Projet d’avenant en double exemplaires dont un original ; Copie certifiée conforme à l’original du marché initial ; Copie certifiée conforme à l’original du (ou des) avenant(s) antérieur(s), le cas échéant.
Prestations supplémentaires
Certificat administratif ; Fiche d’engagement et état d’engagement ou fiche navette en deux exemplaires dont un original ; Copies certifiées conforme aux originaux des ordres de services de commencement de l’exécution des prestations, d’arrêt et de reprise de l’exécution des prestations, le cas échéant.
Diminution des prestations de plus de 25% par rapport au montant initial du marché, lorsque le marché n’a pas connu de début d’exécution
Etat de diminution ; Etat d’engagement initial ; Original du marché initial ; Avenant, le cas échéant.
Modification dans la personne du MO
Décision de transfert signée par l’ancien et le nouveau maître d’ouvrage ; Attestation d’absence de signification de nantissement signée par le comptable assignataire, en cas de changement de ce dernier ; Etat faisant ressortir la situation comptable du marché, en cas de changement du comptable assignataire. Cet état qui est signé par l’ancien et le nouveau gestionnaire des crédits (ordonnateur ou sous ordonnateur) tient lieu d’état de diminution chez l’ancien gestionnaire et état d’engagement chez le nouveau gestionnaire.
Modification dans la raison sociale ou la dénomination du titulaire du marché
Exemplaire du « Bulletin officiel » édition des annonces légales ou journal ayant publié l’annonce du changement de la raison sociale ou tout autre document en tenant lieu, en cas de marché passé avec une personne morale ; Copie du décret justifiant le changement du nom, en cas de marché passé avec une personne physique ; ou Exemplaire du texte juridique ayant prévu le changement, en cas de marché passé avec un établissement public.
Modification bancaire
Attestation d’absence de signification du nantissement signée par le comptable assignataire ; Attestation bancaire de la nouvelle domiciliation mentionnant le relevé d’identité bancaire (RIB).
dans
la
domiciliation
Cession du marché
Autorisation de la cession par l’autorité compétente ; Déclaration sur l’honneur du nouveau titulaire ; Attestation délivrée depuis moins d’un an par l’administration compétente du lieu d’imposition du cessionnaire certifiant que celui-ci est en situation fiscale régulière ; Attestation délivrée au cessionnaire depuis moins d’un an par la caisse nationale de sécurité sociale certifiant que celui-ci est en situation régulière vis-à-vis de cet organisme ; Certificat d’immatriculation du cessionnaire au registre de commerce.
Cas de force majeure
Lettre recommandée du titulaire établissant les éléments constitutifs de la force majeure et ses conséquences probables sur la réalisation du marché.
Révision des conditions du marché cadre et du marché reconductible
Copie du marché cadre ou du marché reconductible.
Continuité du marché en cas de décès de son titulaire
Extrait de l’acte de décès ; Acte de succession ; Lettre recommandée informant le maître d’ouvrage de l’intention des ayants droit de continuer le marché ; Décision de l’autorité compétente notifiant aux ayants droit son accord ; Etat contradictoire de l’avancement des prestations ; Récépissé du cautionnement ou de l’attestation personnelle et solidaire des ayants droit.
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Dépenses de biens et services
L’engagement complémentaire : L’engagement complémentaire intervient pour faire face à des augmentations soit en cours d’exécution soit après l’établissement du décompte définitif ; En cas d’augmentation, un supplément de crédits budgétaires, sous forme d’engagement additif est nécessaire. Cas d’engagement complémentaire : Augmentation dans la masse des prestations (maximum de 10% de la masse initiale des prestations) ; Augmentation suite à une hausse éventuelle des prix (pour les marchés révisables une SAV doit être engagée en même temps que le marché initial pour faire face à la révision des prix) ; Augmentation des droits des douanes (tous les marchés passés pour l’importation de marchandises de l’étranger devront être engagés pour leur montant, complété par une SAV pour couvrir les droits liés à l’importation en cas d’insuffisance EC) ; Augmentation pour paiement des intérêts moratoires (tout marché ou avenant est engagé pour son montant majoré d’une SAV à hauteur de 1% du montant initial du marché ou de l’avenant pour paiement éventuel des IM d’insuffisance EC).
en cas
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Dépenses de biens et services
Contrôles effectués par le comptable public en cas d’engagement complémentaire : En cas d’engagement complémentaire le comptable public est tenu de contrôler les pièces justificatives suivantes : TYPE D’ENGAGEMENT COMPLEMENTAIRE
PIECES JUSTIFICATIVES Fiche d’engagement et état d’engagement ou fiche navette en deux exemplaires dont un original ; Copie certifiée conforme à l’original du marché initial ; Copie certifiée conforme à l’original des avenants antérieurs, le cas échéant.
Pièces communes à tous les avenants
Augmentation prestations
dans
la
masse
des
Décision du maître d’ouvrage de poursuive l’exécution des prestations accompagnée de l’estimation prévisionnelle détaillée de l’augmentation dans la masse des travaux ; Ordres de service d’arrêt et de reprise de l’exécution des prestations, le cas échéant.
Augmentation de la somme à valoir en cas de révision des prix en cours d’exécution des prestations
Note de calcul de la révision des prix ; Décomptes provisoires certifiés par le maître d’ouvrage et copies conformes à l’original.
Augmentation dans la révision des prix constatée après achèvement des prestations
Procès-verbal de réception provisoire ou définitive, signé par le maître d’ouvrage, selon que le marché prévoit ou non un délai de garantie ; Note de calcul de la révision des prix ; Décomptes provisoires certifiés par le maître d’ouvrage et copies conformes à l’original ; Décompte définitif approuvé par l’autorité compétente et signé par l’architecte, le cas échéant.
Augmentation de la somme à valoir pour la couverture des droits de douane et taxes à l’importation
Relevé des droits et taxes à l’importation établie par l’administration des douanes et impôts indirects.
Engagement complémentaire paiement des intérêts moratoires
Demande du titulaire appuyée d’un état justificatif signé par ses soins et par le maître d’ouvrage pour les marchés antérieurs à 2003 et pour les marchés conclus en 2004 et 2005 dont les montants initiaux sont inférieurs à ceux fixés à l’article 9 du décret n° 2-03-703 du 13 novembre 2003 relatif aux délais de paiement et aux intérêts moratoires en matière de marchés de l’Etat. Décision de l’ordonnateur ou du sous ordonnateur d’octroi des intérêts moratoires ; Décompte faisant ressortir le montant des intérêts moratoires ; Etat de liquidation précisant les montants payés, les dates d’exécution des prestations et les dates de règlement.
pour
Résiliation d’un marché
Acte par lequel l’autorité compétente met une fin anticipée au marché.
La résiliation : La résiliation est l’acte par lequel l’autorité compétente met une fin anticipée au marché. Celle-ci peut être : A titre de sanction : non-respect des engagements contractuels, présentation d’une déclaration sur l’honneur inexacte ou de pièces falsifiées, actes frauduleux ou de corruption, non-respect du secret professionnel pour les marchés intéressant la défense, inobservation des mesures de sécurité ou hygiène sur chantier ;
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Dépenses de biens et services
De plein droit : décès du titulaire, incapacité civile ou physique du titulaire, liquidation du judiciaire, cessation des travaux, arrêt de l’étude, non réengagement des marchés cadres et reconductibles ; A la demande du titulaire ou à l’initiative du MO : force majeure, ajournement des travaux, révision des prix, diminution dans la masse des travaux. La résiliation peut impliquer : La confiscation totale ou partielle du cautionnement définitif et de la retenue de garantie ; La non confiscation ni du cautionnement définitif ni de la retenue de garantie. Un marché peut être annulé lorsqu’il est visé mais non approuvé par l’autorité compétente ou lorsque le marché a été approuvé par l’autorité compétente (avec ou sans notification) et n’a pas connu un début. Contrôles effectués par le comptable public en cas de résiliation : En cas de résiliation le comptable public est tenu de contrôler les pièces justificatives suivantes : TYPE D’ENGAGEMENT COMPLEMENTAIRE
Résiliation après le commencement de l’exécution des prestations
PIECES JUSTIFICATIVES Pièces communes à tous les résiliations après commencement de l’exécution des travaux : Etat de diminution pour certification des paiements ; Copie certifiée conforme à l’original du (ou des) avenant(s) antérieur(s), le cas échéant ; Copies certifiées conformes aux originaux des ordres de service d’arrêt et de reprise de l’exécution des prestations, le cas échéant ; Décomptes provisoires certifiés par le maître d’ouvrage (l’ordonnateur, le sous ordonnateur ou toute personne ayant reçu délégation à cet effet) et copies conformes à l’original ; Procès-verbal de réception définitive ou procès-verbal de carence, le cas échéant ; Arrêté ou décision de résiliation. Pièces complémentaires selon le cas de résiliation : Résiliation suite à l’application des mesures coercitives : Copie de la décision de mise en demeure ; Ordre de service notifiant la décision de mise en demeure. Autres cas de résiliation : Les pièces justificatives sont celles prévues par les cahiers des charges applicables au marché selon le cas de résiliation considéré. Pièces communes à tous les résiliations après commencement de l’exécution des travaux : Etat de diminution ; Original de l’état d’engagement visé ; Arrêté ou décision de résiliation.
Résiliation avant le commencement de l’exécution des prestations
Pièces complémentaires selon le cas de résiliation : Copie certifiée conforme à l’original de l’ordre de service de commencement de l’exécution des prestations ; Copie certifiée conforme de la décision de mise en demeure ; Ordre de service notifiant la décision de mise en demeure.
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Dépenses de biens et services
TEXTES JURIDIQUES ET REGLEMENTAIRES
Dahir (23 chaoual 1367) relatif au nantissement des marchés publics (B.O. 17 septembre 1948
Décret N° 2-94-223 du 16 Juin 1994 (6 moharrem 1415) instituant, pour le compte du ministère des travaux publics, de la formation professionnelle et de la formation des cadres, un système de qualification et de classification des entreprises
Décret N° 2-05-768 du 30 chaoual 1429 relatif à la délégation de signature des ministres, secrétaires d’Etat et sous-secrétaires d’Etat
Décret N° 2-12-349 du 20 mars 2013 : relatif aux marchés publics
Décret N° 2-05-768 du 30 chaoual 1429 relatif à la délégation de signature des ministres, secrétaires d’Etat et sous-secrétaires d’Etat
Arrêté du ministre des finances N° 681-67 fixant la liste des dépenses qui peuvent être payées sans ordonnancement préalable (B.O. 3 janvier 1968)
Arrêté du ministre de l’économie et des finances N° 34.12 du 8 mars 2012
Arrêté du ministre de l’économie et des finances N° 1871-13 du 4 chaabane 1434 (13 juin 2013) fixant la rémunération relative à la remise des plans et documents techniques prévue par les articles 19 et 99 du décret N° 2-12-349 du 8 joumada I 1434 (20 mars 2013) relatif aux marchés publics
Arrêté du ministre de l’équipement et du transport N° 2053-13 du 19 chaabane 1434 (26 juin 2013) abrogeant et remplaçant le tableau annexé au décret N° 2-98-984 du 4 hija 1419 (22 mars 1999) instituant, pour la passation de certains marchés de services pour le compte de l’Etat, un système d’agrément des personnes physiques ou morales exécutant des prestations d’études et de maîtrise d’œuvre
Arrêté du ministre de l’économie et des finances N° 1872-13 du 4 chaabane 1434 (relatif à la publication des documents dans le portail des marchés publics
Arrêté du ministre de l’intérieur N° 3576-13 du 6 safar 1435 fixant le nombre et la qualité des membres du comité du suivi des marchés des régions, des préfectures, des provinces et des communes ainsi que son organisation et les modalités de son fonctionnement
Arrêté du ministre de l’intérieur N° 3611-13 du 8 safar 1435 fixant la liste des prestations pouvant faire l’objet de marchés négociés
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Dépenses de biens et services
Arrêté du ministre de l’intérieur N° 3573-13 du 6 safar 1435 fixant les cahiers des clauses administratives générales applicables aux marchés des régions, des préfectures, des provinces et des communes
Arrêté du ministre de l’intérieur N° 3610-13 du 8 safar 1435 fixant les autorités habilitées à approuver les marchés des régions, des préfectures, des provinces et des communes
Arrêté du ministre de l’intérieur N° 3574-13 du 6 safar 1435 fixant les cahiers des prescriptions communes applicables aux marchés des régions, des préfectures, des provinces et des communes
Arrêté du ministre de l’intérieur N° 3575-13 du 6 safar 1435 fixant les modalités de la composition des commissions d’appel d’offres ouvert, d’appel d’offres restreint ou avec présélection, ainsi que celle du jury de concours des régions, des préfectures, des provinces et des communes
Arrêté du ministre de l’économie et des finances N° 3011-13 du 24 hija 1434 (30 octobre 2013) portant application de l’article 156 du décret N° 2-12-349 du 8 joumada I 1434 (20 mars 2013) relatif aux marchés publics
Arrêté du ministre de l’équipement et du transport N° 3671-12 du 28 hija 1433 (13 novembre 2012) approuvant le cahier des prescriptions communes applicable aux marchés de travaux de l’acoustique et de l’électroacoustique des salles polyvalentes
) بتحديد قائمة2013 نوفمبر22( 1435 من محرم24 صادر في3535-13 قرار لوزير االقتصاد والمالية رقم
بتاريخ2212 ر. ج.المؤسسات العمومية التي يتعين عليها تطبيق النصوص السارية على الصفقات العمومية 2013/12/12 ) المحدد لنماذج الوثائق2013 نوفمبر13( 1435 محرم9 صادر في1274-13 قرار لوزير االقتصاد والمالية رقم
2-12-349 من المرسوم رقم120 المعتمدة في إعداد وإبرام وتنفيذ الصفقات العمومية المنصوص عليها في المادة . ) المتعلق بالصفقات العمومية2013 مارس30( 1434 جمادى األولى2 الصادر في ) بتغيير2013 (فاتح نوفمبر1434 من ذي الحجة22 صادر في3032-13 قرار لوزير الفالحة والصيد البحري رقم ) الممدة بموجبه إلى وزارة الفالحة1994 ديسمبر2( 1415 رجب3 الصادر في3993-94 وتتميم القرار رقم ) بإحداث نظام1994 يونيو12( 1415 محرم2 الصادر في2-94-223 واالستثمار الفالحي أحكام المرسوم رقم .لتكييف وتصنيف مقاوالت البناء واألشغال العمومية لحساب وزارة األشغال العمومية والتكوين المهني وتكوين األطر
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CHAPITRE VII : SPECIFICITES DES MARCHES DES COLLECTIVITES TERRITORIALES
Spécificités des marchés des collectivités territoriales
CHAPITRE VII : SPECIFICITES DES MARCHES DES COLLECTIVITES TERRITORIALES Le décret relatif aux marchés publics, s’applique à titre transitoire aux CT en attendant l’entrée en vigueur de la loi organique fixant le régime financier qui les régira en vertu de l’article 146 de la constitution. 1- DISPOSITIONS SPECIFIQUES AUX MARCHES DES CT Champ d’application : régions, préfectures, provinces et communes pour les marchés de travaux, de fournitures et de services. Principales dérogations : Contrats de gestion déléguée des services et d’ouvrages publics ; Les contrats relatifs aux transactions financières effectuées sur le marché financier international et les services y afférents ; Les conventions ou contrats passés selon les formes du droit commun (contrats d’adhésion) ; Les cessions de biens entre service de l’Etat ou entre l’Etat et les régions, les préfectures, les provinces et les communes (contrats in house) ; Les prestations effectuées au profit des CT par des personnes morales de droit public, des sociétés de développement local ou par des ONG reconnues d’utilité publique dans le cadre de conventions particulières ; Les marchés passés dans le cadre d’accords ou conventions conclus avec des organismes internationaux. Les pouvoirs du Ministre de l’Intérieur en matière de marchés des CT : Le MI donne l’autorisation préalable au recours au chef d’exception prévu par l’article 86 relatif aux marchés négociés (visites et cérémonies officielles).
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Spécificités des marchés des collectivités territoriales
L’approbation des marchés : Le ministre de l’intérieur ou son délégué approuve les marchés de travaux, de fournitures ou de services dont le montant dépasse 10 MDH conclus par les régions, les préfectures et les provinces ; Les walis des régions approuvent les marchés de travaux, de fournitures ou services conclus par les régions, les préfectures et les provinces et dont le montant est inférieur à10 MDH ; Les gouverneurs des préfectures ou des provinces approuvent les marchés de travaux, de fournitures ou de services conclus par les communes relevant de leur ressort territorial et dont le montant est inférieur à 2 MDH. Les cahiers de charges des CT : Les CCAG applicables aux marchés de l’Etat sont étendus aux marchés des collectivités territoriales (arrêté du MI) ; Les CPC : arrêté du MI autorise les CT à se référer à des CPC applicables à un département ministériel ou à un établissement public pour la passation de marchés similaires ; Les CPS. Composition de la commission d’appel d’offres : POUR LES REGIONS, LES PREFECTURES ET LES PROVINCES • 1x représentant du MO (Président) ; • 1x le responsable du service concerné par l’objet du Marché ; • 1x le président de la commission permanente concerné par le domaine objet du marché ou son représentant ; • 1x le rapporteur du budget ou son représentant.
POUR LES COMMUNES • 1x représentant du MO (Président) ; • 1x le responsable du service concerné par l’objet du Marché ; • 1x le président de la commission permanente concerné par le domaine objet du marché ou son représentant ; • 1x le secrétaire général de la commune ou son représentant.
Appel d’offres « au rabais ou à la majoration » : Les concurrents souscrivent l’engagement d’effectuer les prestations dont l’estimation est faite par le MO, moyennant un rabais (ou une majoration) exprimé en pourcentage. Le ministre de l’intérieur détermine par arrêté la liste des
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Spécificités des marchés des collectivités territoriales
prestations par nature et par montant qui doivent obligatoirement être passées par voie de ce type d’appel d’offres. 2- MESURES DE PROMOTION DE LA BONNE GOUVERNANCE DE LA COMMANDE PUBLIQUE LOCALE Promotion de l’emploi local (possibilité de prévoir des clauses obligeant le titulaire à employer la main d’œuvre locale dans la limite de 10% de l’effectif nécessaire) ; Contrôles et audits des marchés importants : obligatoires (marchés et avenants qui dépassent 3 MDH TTC et les marchés négociés qui excèdent 1 MDH) rapports d’audit adressés au MI qui les publie sur le portail des MP ; Création auprès du MI d’un comité de suivi des marchés des CT ; Obligation de publication des avis AO des marchés des CT sur le portail des MP ; Possibilité offerte aux MO de coordonner leurs achats de fournitures de même nature. 3- CONTROLES EFFECTUES PAR LE COMPTABLE PUBLIC Les dépenses des CT sont soumises à un contrôle budgétaire au stade de l’engagement et à un contrôle de validité de la dépense au stade du paiement. Toute proposition d’engagement, d’annulation ou de réduction d’engagement est communiquée, sans délai, au trésorier concerné, aux fins de certification et de prise en charge comptable. Les dépenses permanentes, créées au moyen d’actes ne comportant pas de limitation de durée et dont l’effet ne peut cesser qu’au moyen d’actes y mettant fin, sont engagées dès le début de l’année budgétaire. A cet effet, l’ordonnateur notifie au trésorier, à l’appui de la proposition d’engagement, un état récapitulatif regroupant, par ligne budgétaire, les actes en cours de validité.
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Spécificités des marchés des collectivités territoriales
Sont alors considérées comme engagées : au début de l’année budgétaire, les dépenses permanentes ; au fur et à mesure des décisions prises par l’ordonnateur, toutes les autres dépenses. Au mois de janvier de chaque année, l’ordonnateur établit : Un relevé nominatif du personnel de la collectivité territoriale ou du groupement comportant le montant de leur rémunération. Deux copies dudit relevé sont remises au trésorier ; Un relevé détaillé des autres dépenses permanentes telles que les loyers, les abonnements et les annuités d’emprunts ; Les modifications, éventuellement intervenues, en cours d’année, au titre des dépenses permanentes ou de la liste du personnel, font l’objet de relevés modificatifs dûment certifiés et signés par l’ordonnateur compétent et adressés, sans délai, en double exemplaire au trésorier. Les dépenses d’équipement sur autorisation de programme peuvent être engagées dans la limite des crédits d’engagement prévus par celle-ci. Le contrôle budgétaire intervient avant que l’engagement ne devienne définitif. Il est exercé par le trésorier et porte sur : la disponibilité des crédits et des postes budgétaires ; l’imputation budgétaire ; l’exactitude des calculs du montant de l’engagement ; le total de la dépense à laquelle la collectivité territoriale ou le groupement s’oblige pour toute l’année d’imputation. Pour l’exercice du contrôle budgétaire précité, les propositions d’engagement de dépenses faites par les ordonnateurs sont accompagnées d’une « fiche navette »,
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Spécificités des marchés des collectivités territoriales
dont le modèle est fixé par décision du ministre de l’intérieur, aux fins de certification et de prise en charge comptable. Les pièces justificatives y afférentes sont conservées par l’ordonnateur concerné pour être jointes au dossier d’ordonnancement correspondant. Le contrôle budgétaire s’exerce : soit par une certification donnée sur la proposition d’engagement de dépenses ; soit par une suspension de la certification de la « fiche navette » qui est alors renvoyée à l’ordonnateur, aux fins de régularisation. Les observations qu’appelle la proposition d’engagement, en cas de suspension de certification, sont regroupées et font l’objet d’une seule communication à l’ordonnateur. Lorsque l’ordonnateur maintient une proposition d’engagement d’une dépense ayant fait l’objet d’une suspension de certification, il saisit le ministre de l’intérieur ou son délégué pour statuer. Dans ce cas, sauf si la suspension de la certification est motivée par l’insuffisance ou l’indisponibilité de crédits ou de postes budgétaires, le ministre de l’intérieur ou son délégué peut, par décision, passer outre à cette suspension de certification. Le délai dont dispose le trésorier , pour apposer sa certification ou la suspendre, est de huit (8) jours ouvrables francs, pour les marchés et de cinq (5) jours ouvrables francs pour les autres natures de dépenses, à compter de la date de dépôt de la proposition d’engagement. A défaut de réponse dans le délai prescrit, le trésorier est tenu d’apposer sa certification sur la proposition d’engagement dès l’expiration dudit délai et d’en faire retour à l’ordonnateur.
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Spécificités des marchés des collectivités territoriales
TEXTES JURIDIQUES ET REGLEMENTAIRES
Dahir N° 1-11-91 du 27 chaabane 1432 (29 juillet 2011) portant promulgation du texte de la Constitution
Dahir 1-07-195 du 30 novembre 2007 portant promulgation de la loi 47-06 relative à la fiscalité des collectivités locales
Dahir N° 1-02-269 Organisation des préfectures et provinces
Dahir N° 1-02-297 Charte communale
Dahir N° 1-09-02 du 22 safar 1430 (18 février 2009) portant promulgation de la loi N° 4508 relative à l’organisation des finances des collectivités locales et de leurs groupements. Bulletin Officiel N° 5714 du Jeudi 5 Mars 2009
Dahir 1-07-195 du 19 kaada 1428 portant promulgation de la loi N° 47-06 relative à la fiscalité des collectivités locales. (B.O. N° 5584 du 6 décembre 2007)
Dahir N° 1-04-10 Prescription des créances sur l’Etat et les collectivités locales
Dahir N° 1-76-583 Organisation communale
Dahir N° 1-89-234 Fiscalité des collectivités locales et de leurs groupements
Dahir N° 1-97-84 Organisation de la Région
Dahir N°1-09-02 du 22 safar 1430 (18 février 2009) portant promulgation de la loi N° 4508 relative à l’organisation des finances des collectivités locales et de leurs groupements. Bulletin Officiel N° 5714 du Jeudi 5 Mars 2009
Dahir N° 1-13-74 du 18 ramadan 1434 (27 juillet 2013) portant promulgation de la loi N° 131-12 relative aux principes de délimitation des ressorts territoriaux des collectivités territoriales. BO 6178 du 15/08/2013
Dahir N° 1-92-5 (5 safar 1413) portant promulgation de la loi N° 31-90 portant réorganisation du Fonds d’équipement communal
Décret N° 2-76-576 (5 chaoual 1396) portant règlement de la comptabilité des collectivités locales et de leurs groupements
Décret N° 2-09-441 du 17 moharrem 1431 (3 janvier 2010) portant règlement de la comptabilité publique des collectivités locales et de leurs groupements
Décret N° 2-11-64 du 16 joumada I 1432 (20 avril 2011) fixant les conditions et formes d’approbation du budget des collectivités locales et de leurs groupements
Arrêté conjoint du ministre de l’intérieur et du ministre des finances et de la privatisation N° 2278-05 du 4 chaoual 1426 (7 novembre 2005) complétant l’arrêté conjoint du ministre
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Spécificités des marchés des collectivités territoriales
d’Etat, chargé de l’intérieur et du ministre des finances N° 340-77 du 1er rabii I 1397 (20 février 1977) fixant la liste des dépenses des collectivités locales et de leurs groupements qui peuvent être payées sans mandatement préalable
Arrêté conjoint du ministre d’Etat chargé de l’intérieur et du ministre des finances N° 34077 (1er rebia I 1397) fixant la liste des dépenses des collectivités locales et de leurs groupements qui peuvent être payées sans mandatement préalable
Arrêté du ministre de l’économie et des finances N° 08-14 du 04/01/2014 fixant les conditions de mises en œuvre d’une procédure de télé déclaration et de télépaiement de l’impôt sur les sociétés
Décret N° 2-77-738 portant statut particulier du personnel communal
Dahir N° 1-06-15 du 15 moharrem 1427 portant promulgation de la loi N° 54-05 relative à la gestion déléguée des services publics
Décret N° 2-04-161 fixant les modalités d’exercice du pouvoir de substitution
Dahir du 19 octobre 1921 sur le domaine municipal
Dahir N° 1-75-168 relatif aux attributions du gouverneur
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CHAPITRE VIII : DEPENSES DE PERSONNEL
Dépenses de personnel
CHAPITRE VIII : DEPENSES DE PERSONNEL Garanties institutionnelles accordées aux fonctionnaires : Égalité d’accès aux emplois publics (Art. 1 + concours Art. 22 du SGFP) ; Interdiction de discrimination ; Situation statutaire et réglementaire ; Toute nomination ou promotion de grade nécessite une vacance de poste à pourvoir ; Nomination par dahir de certains emplois supérieurs. 1- DROITS ET OBLIGATIONS DES FONCTIONNAIRES DROITS OBLIGATIONS Droits liés à la carrière (rémunération, avancement, Discrétion professionnelle et réserve dans l’exercice ou congés, …). à l’occasion de l’exercice des fonctions. Droit syndical = aucune conséquence en ce qui concerne Obligation de respecter et faire respecter l’autorité de le recrutement, l’avancement ou l’affectation. l’Etat. Protection contre les menaces, attaques, outrages et Interdiction d’exercer, à titre professionnel, une activité injures. privée lucrative. Obligation de déclarer à l’administration le métier du Protection individuelle du fonctionnaire (opinions conjoint lorsque celui-ci exerce à titre lucratif, une politiques, philosophiques ou religieuses). profession libérale ou une activité relevant du secteur privé. Couverture sociale. Droit à la formation continue.
Respect et responsabilité à l’égard du supérieur hiérarchique. Interdiction d’avoir des intérêts de nature à compromettre l’indépendance du fonctionnaire.
2- STATUTS SPECIAUX ET DEROGATOIRES Les statuts spéciaux s’appliquent aux personnels non soumis au SGFP (Art. 4 du SGFP) : Les magistrats ; Les militaires des Forces Armées Royales ; Le corps des administrateurs du Ministère l’intérieur.
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Dépenses de personnel
Les statuts dérogatoires : Membres du corps diplomatique et consulaire ; Corps enseignants ; Corps de l’inspection général des finances ; Corps de la police ; Corps de l’administration pénitentiaire ; Etc. 3- INSTITUTIONS ET ORGANES INTERVENANT EN MATIERE DES DEPENSES DE PERSONNEL Ordonnateurs (chef de l’administration, pouvoir de nomination par délégation) ; Ministère de la Fonction Publique et de la Modernisation de l’Administration (application du SGFP, suivi avec le MEF, Visa des textes réglementaires en relation avec la fonction publique) ; Ministère de l’Economie et des Finances (vise préalablement tout texte ayant une incidence financière) ; Trésorerie Générale du Royaume ; Direction du Budget ; Conseil supérieur de la fonction publique ; Commissions administratives paritaires (les CAP comprennent un nombre égal des représentants de l’administration et des représentants du personnel la titularisation des fonctionnaires stagiaires, l’avancement d’échelon et de grade, etc.) ; Caisse marocaine des retraites.
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Dépenses de personnel
4- DIFFERENTES CATEGORIES DE PERSONNEL Fonctionnaires : toute personne nommée dans un emploi permanent et titularisée dans un grade de la hiérarchie de l’Etat ; Fonctionnaire stagiaire : toute personne nommée dans un emploi permanent, et dont la titularisation dans un grade de la hiérarchie des cadres de l’administration de l’Etat n’a pas été prononcée ; Personnel non titulaire (contractuels, personnel journalier…) : ne peuvent être titularisés dans les cadres de l’administration ; Personnes nommées aux emplois supérieurs : laissée à la décision de Sa Majesté sur proposition du Ministre intéressé. 5- MODE D’ACCES A LA FONCTION PUBLIQUE : Conditions générales de recrutement : Nationalité marocaine (CIN + Acte de naissance) ; Bonne moralité (fiche anthropométrique ou d’un extrait du casier judiciaire) ; Aptitude physique (attestation d’aptitude physique délivrée par la commission médicale compétente). Conditions particulières : Condition d’âge : 18-40 ans (inférieur à l’échelle 10) sinon 18-45 ; Condition de diplôme : diplômes nationaux prévus par les statuts particuliers, équivalence des diplômes privés habiletés par l’autorité gouvernemental chargée de l’enseignement supérieur et diplômes étrangers reconnus équivalents. Organisation de concours et proclamation des résultats : Les conditions de participation de concours, notamment les diplômes et les spécialités exigées, et le cas échéant des compétences et des aptitudes scientifiques requises par l’emploi à occuper ;
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Dépenses de personnel
La date et le lieu du déroulement des épreuves ; Le nombre des emplois à concourir, et le cas échéant, le nombre des emplois réservés conformément aux textes législatifs et réglementaires en vigueur ; Le délai pour le dépôt des candidatures et l’adresse de l’administration chargée de leur réception ; La liste des lieux d’affectation des candidats admis, dans la mesure du possible ; L’arrêté d’ouverture du concours est publié obligatoirement au moins 15 jours avant la date de dépôt des candidatures, dans deux journaux nationaux, au portail des services publics www.service-public.ma et au site électronique de l’administration concernée, s’il est disponible. Il peut en plus être diffusé par tout autre moyen disponible. 6- EVALUATION DU FONCTIONNAIRE : Modalités de promotion : Notation : le chef de l’Administration attribue une note annuelle au fonctionnaire. Note chiffrée d’une appréciation générale exprimant la valeur professionnelle du fonctionnaire. La note chiffrée est communiquée à l’intéressé et aux CAP. Avancement d’échelon : fonction à la fois de l’ancienneté et de la notation ; Avancement de grade : après inscription au tableau d’avancement ou après examen d’aptitude professionnelle. Les positions des fonctionnaires : En activité normale : il est considéré en activité pendant la durée des congés, de mise à disposition, de formation et de décharge de service pour raison syndicale ; Mobilité interne et externe (autre administration ou CT) ; En Détachement :
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Dépenses de personnel
Sur demande : placé hors de son cadre d’origine mais continue d’y appartenir et à y bénéficier de ses droits à l’avancement et à la retraite ; De droit : mandat gouvernemental, nomination dans un emploi supérieur, exercice d’un mandat public ou d’un mandat syndical ; Détachement d’office (exemple : titularisé réussi un concours et monte en grade). En disponibilité : placé hors de son cadre d’origine, il continue d’appartenir à ce cadre mais cesse d’y bénéficier de ses droits à l’avancement et à la retraite : Sur demande : accident ou maladie grave du conjoint ou d’un enfant (2 ans renouvelable), engagement dans les FAR, Etc. ; D’office : suite à un congé maladie, n’est pas reconnu par le conseil de santé définitivement inapte ne peut reprendre son service à l’expiration du congé de maladie. Position dite sous les drapeaux. 7- SANCTIONS DISCIPLINAIRES : Toute faute commise par le fonctionnaire dans l’exercice ou à l’occasion de l’exercice de ses fonctions, l’expose à une sanction disciplinaire sans préjudice, le cas échéant, des peines prévues par le code pénal : L’avertissement et le blâme : peut après 5 ans introduire auprès de son Ministre une requête tendant à effacer les traces de la sanction de son dossier ; La rétrogradation : reclassement de l’agent sanctionné dans le grade immédiatement inférieur ; L’exclusion temporaire pour une durée qui ne peut excéder six mois ; Radiation du tableau d’avancement ; Abaissement d’échelon.
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Dépenses de personnel
Certaines règles de fond ont été empruntées au droit pénal. Ainsi un fonctionnaire ne peut subir deux sanctions disciplinaires pour la même faute (non bis in idem). Il peut s’agir d’une faute purement professionnelle, mais également d’une faute commise en dehors de l’activité professionnelle (cas du comportement incompatible avec l’exercice des fonctions, ou du comportement portant atteinte à la dignité de la fonction). D’une manière générale, il y a faute disciplinaire chaque fois que le comportement d’un fonctionnaire entrave le bon fonctionnement du service ou porte atteinte à la considération du service dans le public. Par conséquent, chaque fois qu’il y a faute disciplinaire il y’a une sanction disciplinaire. 8- LA SORTIE DE SERVICE : La cessation définitive des fonctions entraîne la radiation des cadres, soit en cours ou en fin de carrière. Les cas de sortie de service : La mise à la retraite : retraite pour limite d’âge (60 ans actuellement), retraite d’office (pour insuffisance professionnelle ou inaptitude physique, par mesure disciplinaire), retraite anticipée (Après 15 ans au moins de service effectif pour les femmes et après 21ans de service hommes) ; La démission ; Le licenciement ; La révocation : sans ou avec suspension des droits à pension ; Le décès : les droits à pension de retraite sont reversés au profit des ayants droit quelles que soient la cause de décès et la durée des services accomplis par le défunt.
157
Dépenses de personnel
9- SYSTEME DE CONTROLE DES DEPENSES DE L’ETAT : Vision et enjeux de la réforme : Amélioration de la performance de gestion ; Rationalisation du processus de la dépense publique ; Efficience de la gestion des dépenses de l’Etat ; Responsabiliser les gestionnaires. Contenu du contrôle modulé de la dépense de personnel : Actes soumis au contrôle de régularité : recrutement, réintégration, changement de grade, titularisation et sortie de service ; Contrôle de validité : création d’une structure dédiée à cet effet (les TM). 10- GESTION DES POSTES BUDGETAIRES : La création : Normale : LF, code CN, autorisation préalable du Chef de Gouvernement ; Emplois mis à la disposition du gouvernement : LF et le CG en décide la répartition selon les besoins. La transformation : postes vacants (besoin de recrutement) ou postes occupés (régulariser les avancements de grade) ; Le redéploiement : virer le poste budgétaire d’un article à un autre (même chapitre) ; La suppression : postes vacants (retraite), postes vacants non utilisés (LF), postes rendus vacants au cours de l’année.
158
Dépenses de personnel
TEXTES JURIDIQUES ET REGLEMENTAIRES
Guides des dépenses de personnel (1) et (2)
Dahir 1-58-008 du 24.2.1958 portant Statut Général de la Fonction Publique
Dahir 1-11-10 du 18.2.2011 portant promulgation de la loi N° 05-50 modifiant et complétant le dahir N° 1-58-008 du 24.2.1958
Décret 1-11-10 du 18.02.2011 portant promulgation de la loi N° 05-50 modifiant et complétant le dahir N° 1-58-008 du 24.02.1958
Décret N° 2-13-422 du 30.1.2014 fixant les modalités d’application de l’article 46 bis du Dahir 1-58-008 du 24.2.1958 portant Statut Général de la Fonction Publique relatif à la mise à disposition
Décret N° 2-13-423 du 30.1.2014 fixant les modalités d’application des articles 48 et 48 bis du dahir 1-58-008 du 24.2.1958 relatif au détachement et l’intégration des détachés
Arrêté du ministre des finances et de la privatisation N° 255-7 du 14.2.2007 fixant la nomenclature des pièces justificatives des propositions d’engagement et de mise en paiement des dépenses du personnel de l’État
Décret n 2-11-621 du 25.11.2011 fixant les conditions et les modalités d’organisation des concours pour l’accès aux emplois publics
159
160
CHAPITRE IX : COMPTABILITE PUBLIQUE
Comptabilité Publique
CHAPITRE IX : COMPTABILITE PUBLIQUE Comptabilité publique est l’ensemble des règles qui régissent, sauf dispositions contraires, les opérations financières et comptables de l’Etat, des collectivités locales, de leurs établissements et de leurs groupements et qui déterminent les obligations et les responsabilités incombant aux agents qui en sont chargés. Quant à elle, la comptabilité budgétaire retrace l’ensemble des opérations résultant de l’exécution des budgets des CT en recettes, dépenses et des opérations de trésorerie. Elle est composée d’une comptabilité deniers et une autre valeur. Règles communes : Partie double ; Imputation provisoire, définitive ou transfert (comptable principal ou subordonné – principe d’assignation). Classement des comptes deniers : Les comptes de disponibilités ; Les comptes d’imputation définitive ; Les comptes d’imputation provisoire : Les opérations faisant objet de transfert ; Les opérations qui s’apurent sans transfert (RAC – PDR) ; Les comptes de règlement. Les opérations de recettes, de dépenses et de Trésorerie sont effectuées via des applications informatiques métiers spécifiques (GID, GIR et Olympic). La plupart des opérations concernant les applications caisse et guichet ainsi que les opérations relatives à l’application Olympic génèrent automatiquement des fiches d’écritures.
161
Comptabilité Publique
162
1- LA COMPTABILITE DES PERCEPTIONS : Le Percepteur est un comptable subordonné pour les opérations de recettes et de dépenses effectuées pour le compte de l’Etat et des correspondants (opérations reprises et agrégées dans les écritures du comptable supérieur). Il est également le comptable principal pour les opérations effectuées pour le compte des CT (liaison directe avec le juge des comptes). Nomenclature des comptes deniers : La nomenclature comptable des Perceptions comprend 12 comptes qui retracent les opérations de recettes et de dépenses effectuées pour le compte de l’Etat ou des collectivités territoriales. LISTE DES COMPTES
DEBIT
CREDIT
SOLDE
FIN DU MOIS
FIN D’ANNEE
10-03
Numéraire chez le percepteur
Débiteur ou nul
Débiteur ou nul
Débiteur (report BE)
82-15
Compte chèques postaux (CCP)
Débiteur ou nul
Débiteur ou nul
Débiteur (Report BE)
60-03
Services gérés (CT)
Créditeur ou nul
Créditeur ou nul
Créditeur (Report BE)
80-13
Recettes à transférer au comptable supérieur
Créditeur ou nul
Soldé
Soldé
80-23
Recettes à transférer à d’autres comptables
Créditeur ou nul
Soldé
Soldé
80-33
Recettes à classer ou à imputer
Créditeur ou nul
Créditeur ou nul
Créditeur (Report BE)
81-13
Pièces de dépense à régulariser
Débiteur ou nul
Débiteur ou nul
Débiteur (Report BE)
81-23
Dépenses à transférer au comptable supérieur
Débiteur ou nul
Soldé
Soldé
81-33
Dépenses à transférer à d’autres comptables
Débiteur ou nul
Soldé
Soldé
82-01
Compte de règlement avec le TP SC1 : Percepteur au TP SC2 : TP au percepteur
Débiteur ou créditeur
Débiteur ou créditeur
Débiteur ou créditeur (Report BE)
80-35
Imputation provisoire recettes CT
Créditeur ou nul
Créditeur ou nul
Créditeur (Report BE)
81-15
Imputation provisoire dépenses CT
Débiteur ou nul
Débiteur ou nul
Débiteur (Report BE)
Comptabilité Publique
Liste des arrêtés comptables : Les comptables rattachés sont tenus de procéder à des arrêtés d’écritures journaliers, hebdomadaires et mensuels. Les registres comptables :
LES JOURNAUX DE 1ère ECRITURE
LES LIVRES AUXILIAIRES
Les journaux à souches
QI
Le journal de caisse
P15
Le journal des chèques postaux
P16
Le journal de recettes par CCP et Bancaires
P17
Recettes CCP
P17A - QI
Recettes bancaires
P17B - QI
Le journal des opérations diverses
P20A
Le journal des opérations d’ordre sur impôt
P20B
Le journal des opérations de rectification
P20C
Grand livre
P23
Carnet des disponibilités
P11
Livre des recettes
P21
Livre des comptes des CT Livre de dépouillement
P12
Les différents arrêtés comptables : Arrêté de la caisse ARRETES JOURNALIERS
Arrêté des quittances à souches Arrêté des journaux divisionnaires
ARRETE HEBDOMADAIRE ARRETE MENSUEL
ARRETE ANNUEL
P15A P01 et P17 P17A-P16A-P20A-P20B-P20C
La feuille de disponibilités
P11
La balance générale des comptes
P102
Confronter la BG avec le P23 centralisateur
P102 et P23
Transférer les recettes au comptable supérieur
P31A
Etablir la balance de sortie P102
P102
Etablir la balance d’entrée P102
P102
Solder les comptes : 80-13/80-23/81-23/81-33
-
163
Comptabilité Publique
164
Nomenclature des comptes valeurs : Le percepteur gestionnaire des budgets des CT, détient un portefeuille important de valeurs. Il s’agit des timbres et tickets de diverses quotités destinés au fonctionnement des régies de recettes créées auprès des CT. LES COMPTES
DEBIT
CREDIT
SOLDE
JOURNAUX
01
Portefeuille du percepteur
Débiteur ou nul
P01 Valeurs
02
Portefeuille du régisseur
Débiteur ou nul
P36 Valeurs
03
Tiers créanciers en titres et valeurs
Créditeur ou nul
P23 Valeurs Centralisateur
Versement de la comptabilité d’une perception : Chaque fin du mois, et après l’établissement de l’arrêté mensuel, le chargé de la comptabilité sert les documents de transfert à partir des registres auxiliaires ou les édite à partir de l’application informatique. Le percepteur est tenu d’effectuer le versement de la comptabilité au comptable
LE VERSEMENT MENSUEL DE LA COMPTABILITE PERCEPTION
Recettes Dépenses
de rattachement au plus tard le 10 du mois qui suit l’arrêté des écritures. Bordereau de versement des recettes du compte 80-13 (SC1 et SC2)
P112
Bordereau de versement des recettes du compte 80-13 (SC3)
------
Etat détaillé des recettes constatées du compte 80-13 (SC2 et SC3)
P107
Etat des répartitions d’impôts du compte 80-13 (SC1)
P115
Etat de développement des recettes d’impôts à répartir du compte 80-13 (SC1)
P103
Avis de règlement P31A sur lequel est porté le montant du versement des recettes au crédit
P31A
Bordereau de versement des pièces de dépenses
P135
Etat détaillé des dépenses payées pour le compte du comptable supérieur
P138
Avis de règlement P31A sur lequel est porté le montant du versement des dépenses au débit
P31A
Comptabilité Publique
2- LA COMPTABILITE DES TRESORERIES PREFECTORALES ET PROVINCIALES : Chaque comptable rattaché est lié au TP par un support de liaison et un compte de règlement. On distingue trois types de comptables rattachés avec trois catégories de supports de règlement et trois comptes de règlement différents : Les Percepteurs : support de règlement les avis de règlement P31A et P31B, compte de règlement concerné 82-01 ; Les receveurs de la Douane : support de règlement les avis D31A et D31B, Compte de règlement concerné 82-03 ; Les receveurs de l’enregistrement : support de règlement les avis E31A et E31B, Compte de règlement concerné 82-04. Pour le traitement des règlements avec les autres collègues, le TP emploi des avis de débit pour les dépenses et des avis de crédit pour les recettes. Le TP reçoit continuellement des AD et des AC des collègues qu’il impute dans les comptes concernés. Parallèlement, le TP émet des AC et AD pour les opérations constatées pour le compte d’autres comptables. Nomenclature des comptes : La comptabilité des TP est composée de plusieurs catégories de comptes : Des comptes de disponibilités ; Des comptes d’imputation budgétaire ; Des Comptes Spéciaux du Trésor (CST) ; Des comptes de services gérés ; Des comptes relatifs à l’activité bancaire ; Des comptes d’imputation provisoire ; Des comptes de consignation ; Des comptes de règlement.
165
Comptabilité Publique
LES COMPTES
DEBIT
CREDIT
10-01
CCT à BAM
+
-
10-04
Numéraire chez le TP
+
-
82-14
Compte chèques postaux (CCP)
+
-
Traites de douanes déposées
+
-
20-00 / 21-00
Recettes Budget Général
-
+
20-01 /21-01
Dépenses Budget Général
+
-
20-40 /21-40
Recettes SEGMA
-
+
20-41 /21-41
Dépenses SEGMA
+
-
Recettes et dépenses sur impôts directs : TP/TH/TSC/IS/IR/…
-
+
Produits TVA/TIC Recettes et dépenses sur majorations Recettes CST Dépenses CST
+
+ + + -
60-00
Dépôts des fonds des établissements bancaires
-
+
60-03
Services Gérés (CT)
-
+
70-01
Fonds particuliers
-
+
70-08
Fonds des DAT
-
+
71-00
Fonds réservés au paiement des dépenses ordonnancées
-
+
71-02
Retenue en vertu d’opposition
-
+
71-04
Reste à payer sur règlement
-
+
71-24
Virements et retenues
-
+
72-00
Débets à la charge des comptables
+
-
80-00
Recettes à Classer
-
+
80-35
Compte d’imputation provisoire CT-recettes
-
+
81-14
Dépenses à régulariser
+
-
81-15
Compte d’imputation provisoire CT-Dépenses
+
-
+
+ -
+
+ -
+
+ -
11-00A
22-02A 22-02B 22-02C 31xxxxxxxxx 32xxxxxxxxx
82-01
82-03
82-04
Règlement avec les percepteurs Recettes Dépenses Règlement avec les RAD Recettes Dépenses Règlement avec les RAF Recettes Dépenses
82-09
Règlement avec les Régisseurs
+
-
82-10
Règlement entre comptables recettes
-
+
82-11
Règlement entre comptables dépenses
+
-
82-40
Transfert automatisé de recettes
-
+
80-31
Recettes à transférer DCAF
-
+
81-31
Dépenses à transférer DCAF
+
-
82-00
Règlement avec la DCAF Recettes Dépenses
+
+ -
SOLDE Débiteur ou nul Débiteur ou nul Débiteur ou nul Débiteur ou nul Créditeur ou nul Débiteur ou nul Créditeur ou nul Débiteur ou nul Débiteur ou créditeur Créditeur Créditeur Créditeur Débiteur Créditeur ou nul Créditeur ou nul Créditeur ou nul Créditeur ou nul Créditeur ou nul Créditeur ou nul Créditeur ou nul Créditeur ou nul Débiteur ou nul Créditeur ou nul Créditeur ou nul Débiteur ou nul Débiteur ou nul Débiteur ou Créditeur Débiteur ou Créditeur Débiteur ou Créditeur Débiteur ou nul Créditeur ou nul Débiteur ou nul Créditeur ou nul Créditeur ou nul Débiteur ou nul Débiteur ou Créditeur
166
Comptabilité Publique
167
Versement de la comptabilité d’une TP : Le transfert à la comptabilité centrale du trésor des opérations comptabilisées au titre d’un mois fait l’objet d’un versement des opérations suivantes : Les opérations exécutées par le trésorier préfectoral / provincial en sa qualité de comptable assignataire ; Les opérations effectuées par le trésorier préfectoral / provincial pour le compte d’autres comptables ; Les opérations effectuées par les comptables de base de la circonscription financière et pré-centralisées par le trésorier préfectoral / provincial. Ces versements donnent lieu à l’émission, par types d’opérations, d’un avis de crédit et de débit global qui retrace par compte la masse débitrice et créditrice enregistrée par mois. Le versement à la comptabilité centrale doit être effectué dans les 20 jours suivants la fin du mois concerné. La balance générale des comptes de la TP Avis de débit et de crédit global Situation des crédits et des émissions du BG, SEGMA et CST * Situation de concordance du compte courant à BAM Situation de nivellement bancaire du compte courant BAM Situation des dépenses et recettes relatives aux impôts directs, TVA, majorations de retard et pénalités, comptes 22-02A, 22-02B, 22-02C LE VERSEMENT MENSUEL DE LA COMPTABILITE TP
Situation du net affecté aux CT au titre de la TH/TSC et de la taxe professionnelle Relevé des recettes Modèle 13 du BG et des SEGMA * Situation du compte 60-03 (services gérés) Situation des émissions et des emplois des comptes 82-10 et 82-11 * Balances mensuelles des perceptions (P102) appuyées de la balance récapitulative ; Etat de développement des recettes d’impôts directs et de la TVA (P103) ; Situation des recettes budgétaires et balance générale des comptes des douanes Situations des recettes budgétaires (E501) et balance des comptes des RAF (E523) ; Etat de développement des soldes des comptes d’imputation provisoire 80-00/8114/71-02/71-04/71-24 (trimestriellement)
* Envoi via réseau informatique
Comptabilité Publique
3- LA COMPTABILITE DES TRESORERIES MINISTERIELLES : Le TM est chargé de la pré-centralisation des recettes et des dépenses reçues par AC et AD des différents TP, TM, TCR, ABC, etc. exerçant au niveau national. Nomenclature des comptes : Comme pour les TP, la comptabilité des TM est composée de comptes de disponibilités, de comptes d’imputation budgétaire, de CST, de comptes d’imputation provisoire, de comptes de consignation et des comptes de règlement. LES COMPTES
DEBIT
CREDIT
SOLDE Débiteur ou nul Débiteur ou nul Créditeur ou nul Débiteur ou nul Créditeur ou nul Débiteur ou nul Débiteur ou créditeur
10-01
Compte courant du Trésor à BAM
+
-
10-04
Numéraire chez le TP
+
-
20-00 / 21-00
Recettes Budget Général
-
+
20-01 /21-01
Dépenses Budget Général
+
-
20-40 /21-40
Recettes SEGMA
-
+
20-41 /21-41
Dépenses SEGMA
+
-
Recettes et dépenses sur impôts directs : IS/IR
-
+
31xxxxxxxxx
Recettes CST
-
+
Créditeur
32xxxxxxxxx
Dépenses CST
+
-
Débiteur
71-00
Fonds réservés au paiement des dépenses ordonnancées
-
+
71-02
Retenue en vertu d’opposition
-
+
71-04
Reste à payer sur règlement
-
+
71-24
Virements et retenues
-
+
72-00
Débets à la charge des comptables
+
-
80-00
Recettes à Classer
-
+
81-14
Dépenses à régulariser
+
-
82-09
Règlement avec les Régisseurs
+
-
82-10
Règlement entre comptables recettes
-
+
82-11
Règlement entre comptables dépenses
+
-
82-40
Transfert automatisé de recettes
-
+
80-31
Recettes à transférer DCAF
-
+
81-31
Dépenses à transférer DCAF
+
-
82-00
Règlement avec la DCAF Recettes Dépenses
+
+ -
22-02A
Créditeur ou nul Créditeur ou nul Créditeur ou nul Créditeur ou nul Débiteur ou nul Créditeur ou nul Débiteur ou nul Débiteur ou nul Créditeur ou nul Débiteur ou nul Créditeur ou nul Créditeur ou nul Débiteur ou nul Débiteur ou Créditeur
168
Comptabilité Publique
169
Versement de la comptabilité d’une TM : Comme pour le cas des TP, le versement de la TM doit être effectué dans les 20 jours suivants la fin du mois concerné. Les pièces du versement de la TM sont : La balance générale des comptes de la TM Avis de débit et de crédit global Situation des crédits et des émissions du BG, SEGMA et CST * LE VERSEMENT MENSUEL DE LA COMPTABILITE TP
Situation de concordance du compte courant à BAM Situation de nivellement bancaire du compte courant BAM Relevé du compte 22-02A Relevé des recettes Modèle 13 du BG et des SEGMA * Situation des émissions et des emplois des comptes 82-10 et 82-11 * Etat de développement des soldes des comptes d’imputation provisoire 80-00/8114/71-02/71-04/71-24 (trimestriellement)
* Envoi via réseau informatique
Situation de concordance BAM : Cas de prélèvement : Opérations BAM Balance d’entrée
Opérations TM ou TP 0
Débits antérieurs d’après les relevés BAM
12000
Débits courants d’après les relevés BAM
20000
Total
32000
A ajouter pour balance Crédits passés par la TP ou TM non débités par BAM Antérieurs Courant Total
2000 4000 38000
Balance d’entrée 0 Crédits antérieurs d’après les écritures 14000 TM ou TP Crédits courants d’après les écritures TM 24000 ou TP Total 38000 A ajouter pour balance Débits signalés par BAM non Employés par la TP ou TM Antérieurs Courant Total 38000
Cas de Versement : Opérations BAM Balance d’entrée
Opérations TM ou TP 0
Débits antérieurs d’après les relevés BAM
14 000
Débits courants d’après les relevés BAM
25 000
Total
39 000
A ajouter pour balance Crédits passés par la TP ou TM non débités par BAM Antérieurs Courant Total
39 000
Balance d’entrée 0 Crédits antérieurs d’après les écritures 10 000 TM ou TP Crédits courants d’après les écritures TM 20 000 ou TP Total 30 000 A ajouter pour balance Débits signalés par BAM non Employés par la TP ou TM Antérieurs 4 000 Courant 5 000 Total 39 000
Comptabilité Publique
4- PROCESSUS DE CENTRALISATION COMPTABLE : La centralisation comptable est déclenchée chaque fin du mois après arrêté des écritures pour permettre le transfert des recettes et des dépenses à la Direction de la Centralisation de Comptes de l’Etat et des Collectivités Territoriales. Pour les comptables de base il s’agit d’une pré-centralisation au profit de leur comptable de rattachement. Ce dernier est tenu à son tour de procéder à la centralisation de ses propres opérations comptables, ainsi qu’à celles des comptables rattachés. Dans les versements des trésoreries préfectorales et provinciales sont produites les opérations propres exécutées par ces comptables en leur qualité de comptables assignataires ainsi que celles effectuées par les comptables de base pour le compte de l’Etat (RAF, RD et Percepteurs). Préalablement à l’intégration dans la comptabilité de l’Etat des opérations exécutées par les comptables, plusieurs contrôles sont effectués en vue de s’assurer de la conformité des documents reçus, et des informations comptables et financières qu’ils contiennent. NB : Il est interdit de modifier les opérations comptables déjà centralisées sans aviser le service de la centralisation. Figure 5 : Architecture Organisationnelle
Ecriture de base
Pré centralisation
Centralisation comptable
Postes comptables à compétence nationale
SG/RAF/RD/PERC et RC
TP et TPV
TGR comptable supérieur
CNT/TCR/TM/ABC/Cour des comptes et Parlement
170
Comptabilité Publique
Pré-centralisation chez le TP : LA DIRECTION DE LA CENTRALISATION DES COMPTES DE L’ETAT ET DES COLLECTIVITES 82-00 TERRITORIALES (DCCECT) 82-00
82-10/8211 82-40/8241
TRESORERIE PREFECTORALE PROVINCIALE
TP TM
CNT ABC
82-10/82-11 82-40/82-41
82-01 82-03 82-04
COMPTABLES
RATTACHES
RAF
PERC
RAD
Pré-centralisation chez le TM : LA DIRECTION DE LA CENTRALISATION DES 82-00 COMPTES DE L’ETAT ET DES COLLECTIVITES TERRITORIALES (DCCECT)
82-00
CNT ABC
TRESORERIE MINISTERIELLE
82-09
REGISSEURS
82-10/8211 82-40/8241
TP TM
82-10/82-11 82-40/82-41
171
Comptabilité Publique
TEXTES JURIDIQUES ET REGLEMENTAIRES
Dahir N° 1-02-25 du 19 Moharrem 1423 (3 avril 2002) portant promulgation de la loi N° 61-99 relative à la responsabilité des ordonnateurs, des contrôleurs et des comptables publics
Dahir N° 1-98-138 du 7 chaabane 1419 portant promulgation de la loi organique N° 7-98 relative à la loi de finances (B.O. 3 décembre 1998).
Décret N° 2-07-1235 du 5 kaada 1429 relatif au contrôle des dépenses de l’Etat
Décret N° 2-88-485 du 11 rejeb 1410 (8 février 1990) pris pour l’application du dahir du 1er kaada 1361 (9 novembre 1942) sur la prestation de serment des comptables publics. (Bulletin officiel N° 4036 du 7 mars 1990)
Décret N° 2-89-61 (10 rebia II 1410) fixant les règles applicables à la comptabilité des établissements publics (B.O. 6 décembre 1989).
Décret N° 2-98-401 du 9 moharrem 1420 (26 avril 1999) relatif à l’élaboration et à l’exécution des lois de finances. (Bulletin officiel N° 4688 du 6 mai 1999)
Décret royal N° 330-66 du 10 moharrem 1387 (21 avril 1967) portant règlement général de comptabilité publique. (Bulletin officiel N° 2843 du 26 avril 1967)
Arrêté conjoint du ministre des affaires étrangères et de la coopération et du ministre des finances et de la privatisation N° 320-03 du 2 hija 1423 (4 février 2003) fixant les conditions d’exécution des opérations de recettes et de dépense
Arrêté du ministre des finances N° 681-67 du 12/12/1967 (12 décembre 1967) fixant la liste des dépenses qui peuvent être payées sans ordonnancement préalable
Arrêté du ministre de l’économie, des finances, de la privatisation et du N° 2164-01 du 30 chaoual 1422 pris pour l’application des dispositions du 3e alinéa de l’article 27 du décret royal N° 330-66 du 10 moharrem 1387 (21 avril 1967) portant règlement général de comptabilité publique. (B.O du 7 février 2002)
Décret N° 2-88-19 (16 rebia II 1410) instituant le Conseil national de la comptabilité (B.O. 6 décembre 1989).
Arrêté du ministre des finances N° 713.70 du 20 octobre 1970 pris pour l’application du 4ème aliéna de l’article 41 du décret royal N° 330-66 du 10 moharrem 1387 (21 avril 1967) portant règlement général de comptabilité publique.
Recueil des comptes spéciaux du Trésor
172
173
TABLE DES MATIERES CHAPITRE I : PRESENTATION DE LA TRESORERIE GENERALE DU ROYAUME .......................... 5 1- Historique ....................................................................................................................................................... 5 Un maillage local étendu :............................................................................................................................... 5 Une administration centrale organisée par missions : ..................................................................................... 6 Des comptes apurés régulièrement :................................................................................................................ 7 Phase transitoire : ............................................................................................................................................ 7 Le Trésorier général à la fois comptable marocain et comptable français : .................................................... 8 Le Trésorier général désormais comptable marocain :.................................................................................... 8 2- Missions de la Trésorerie Générale du Royaume ........................................................................................... 9 Le recouvrement des créances publiques : ...................................................................................................... 9 Le contrôle et le paiement des dépenses publiques : ....................................................................................... 9 La gestion des finances locales : ................................................................................................................... 10 La gestion des dépôts au Trésor : .................................................................................................................. 10 La production de l’information financière et comptable : ............................................................................. 10 3- Valeurs de la TGR : Charte ILTIZAM ......................................................................................................... 11 Engagement :................................................................................................................................................. 11 Ouverture : .................................................................................................................................................... 11 Performance : ................................................................................................................................................ 11 Innovation : ................................................................................................................................................... 11 4- Organigramme de la Trésorerie Générale du Royaume ................................................................................ 12 5- Outils et systèmes d’information de la TGR ................................................................................................. 13 Gestion intégrée des recettes : ....................................................................................................................... 13 Gestion intégrée des dépenses : ..................................................................................................................... 13 Wadef@jour : ................................................................................................................................................ 13 Plan comptable de l’Etat : ............................................................................................................................. 14 Système d’Information de l’Activité Bancaire : ............................................................................................ 14 CHAPITRE II : INTRODUCTION AUX FINANCES PUBLIQUES............................................................ 17 1- Notion d’impôt.............................................................................................................................................. 19 2- Les grands types d’impôts dans les systèmes fiscaux contemporains........................................................... 20 Classification économique : .......................................................................................................................... 20 Classification selon les techniques administratives de taxation : .................................................................. 20 Classification selon les budgets qu’ils financent : ......................................................................................... 21 3- Loi organique relative à la loi de finances .................................................................................................... 22 Principes budgétaires : .................................................................................................................................. 22 Ressources et charges de l’Etat : ................................................................................................................... 23 Le budget général : ........................................................................................................................................ 24 Le budget des SEGMA : ............................................................................................................................... 24 Les Comptes Spéciaux du Trésor : ................................................................................................................ 25 Nomenclature budgétaire : ............................................................................................................................ 26
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4- Préparation, vote et exécution de la loi de finances de l’année..................................................................... 27 Vote et adoption de la loi de finances : ......................................................................................................... 28 Exécution de la loi de finances :.................................................................................................................... 29 Acteurs de l’exécution de la loi de finances : ................................................................................................ 29 5- Aperçu sur les finances des Collectivités Territoriales au Maroc ................................................................. 32 Emergence des finances locales au Maroc : .................................................................................................. 32 Principes généraux : ...................................................................................................................................... 33 Ressources et charges des CT et de leurs groupements : .............................................................................. 35 Etablissement, vote et présentation du budget à l’approbation : ................................................................... 35 6- Les contrôles financiers publics .................................................................................................................... 36 Evolution du système de contrôle : ............................................................................................................... 37 Contrôle administratif : ................................................................................................................................. 37 Contrôle juridictionnel : ................................................................................................................................ 38 Contrôle politique : ....................................................................................................................................... 39 CHAPITRE III : PRINCIPALES REFORMES DES FINANCES PUBLIQUES AU MAROC ................. 41 1- Les fondamentaux de la réforme des finances publiques.............................................................................. 41 Une réforme budgétaire centrée sur les politiques publiques : ...................................................................... 42 La transparence des budgets et des comptes publics : ................................................................................... 43 La responsabilisation des décideurs politiques et gestionnaires publics : ..................................................... 44 L’évaluation de l’exécution du budget : ........................................................................................................ 45 Une programmation pluriannuelle des politiques publiques : ....................................................................... 46 Une révision générale des politiques publiques : .......................................................................................... 46 Une globalisation du processus de décision et de gestion des FP : ............................................................... 47 2- Réforme de la Loi Organique relative aux LF .............................................................................................. 47 Chronologie des lois organiques des finances : ............................................................................................. 48 Le projet de LOLF et la nouvelle culture de reddition des comptes : ........................................................... 48 Les instruments du nouveau modèle de gestion des finances publiques : ..................................................... 49 3- Le nouveau Plan Comptable de l’Etat........................................................................................................... 49 Cadre conceptuel : ......................................................................................................................................... 50 Présentation des normes comptables de l’Etat : ............................................................................................ 50 Présentation du plan des comptes de l’Etat : ................................................................................................. 52 3- Le nouveau décret des marchés publics ........................................................................................................ 52 Une réforme renforçant la transparence et l’éthique : ................................................................................... 53 Une réforme améliorant le climat des affaires et la concurrence : ................................................................ 53 Une réforme améliorant les recours et le règlement des litiges : ................................................................... 54 La dématérialisation des procédures des marchés publics : .......................................................................... 55 4- La réforme des finances Locales................................................................................................................... 56 Suppression du contrôle de la régularité au profit du contrôle budgétaire : .................................................. 57 Tenue de la comptabilité des engagements par le trésorier payeur : ............................................................. 57 5- La réforme du contrôle des dépenses de l’Etat ............................................................................................. 57
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Mise en œuvre de la réforme : ....................................................................................................................... 58 Définition du contrôle modulé de la dépense : .............................................................................................. 58 CHAPITRE IV : ORGANISATION DU RESEAU DE LA TRESORERIE GENERALE DU ROYAUME .............................................................................................................................................................................. 61 1- Perceptions.................................................................................................................................................... 61 Organigramme d’une perception :................................................................................................................. 62 Les Guichets :................................................................................................................................................ 62 La caisse : ...................................................................................................................................................... 64 Chargé du recouvrement : ............................................................................................................................. 64 Fondé de pouvoir : ........................................................................................................................................ 65 Agents de notification et d’exécution du Trésor : ......................................................................................... 66 Chargé du contentieux : ................................................................................................................................ 66 Chargé de la comptabilité : ........................................................................................................................... 67 Chargé du compte de gestion : ...................................................................................................................... 68 2- Trésoreries Préfectorales et Provinciales ...................................................................................................... 69 Service des recettes de l’Etat et des CT : ...................................................................................................... 70 Service des Dépenses de l’Etat : ................................................................................................................... 72 Service des Dépenses des Collectivités Territoriales : .................................................................................. 73 Service du Règlement, de la Comptabilité et de l’Activité Bancaire : .......................................................... 74 3- Trésoreries Ministerielles ............................................................................................................................. 77 Organigramme d’une TM : ........................................................................................................................... 78 Principaux objectifs assignés à la création des TM : ..................................................................................... 78 Service des dépenses de biens et services : ................................................................................................... 79 Service des dépenses de personnel : .............................................................................................................. 79 Service de règlement des recettes et de la comptabilité : .............................................................................. 79 3- Trésoreries Régionales .................................................................................................................................. 80 Ressort territorial : ........................................................................................................................................ 80 Organisation des TR :.................................................................................................................................... 81 4- L’Agence Bancaire Centrale ......................................................................................................................... 82 Organigramme de l’ABC : ............................................................................................................................ 83 Clientèle et réseau : ....................................................................................................................................... 83 Produits et services :...................................................................................................................................... 84 5- La Trésorerie Centrale de Recouvrement ..................................................................................................... 84 6- La Direction des Dépenses de Personnel ...................................................................................................... 85 Relation entre la DDP et les TM : ................................................................................................................. 85 7- Les agents comptables à l’étranger ............................................................................................................... 86 CHAPITRE V : LE RECOUVREMENT ......................................................................................................... 88 1- Natures des créances publiques .................................................................................................................... 88 2- Comptables chargés du recouvrement .......................................................................................................... 89 Le Trésorier Général du Royaume : .............................................................................................................. 89
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Les Trésoriers Régionaux, Préfectoraux et Provinciaux : ............................................................................. 89 Les Percepteurs : ........................................................................................................................................... 90 Les Receveurs des Douanes : ........................................................................................................................ 90 Les Receveurs de l’enregistrement : ............................................................................................................. 90 Les secrétaires greffiers : .............................................................................................................................. 90 Les agents comptables des établissements publics :...................................................................................... 90 3- Recouvrement Amiable ................................................................................................................................ 91 Prise en charge : ............................................................................................................................................ 91 Information des contribuables : ..................................................................................................................... 92 Date d’exigibilité : ........................................................................................................................................ 93 4- Recouvrement Forcé ..................................................................................................................................... 95 Actes de recouvrement forcé :....................................................................................................................... 95 Mesures conservatoires : ............................................................................................................................... 97 Oppositions juridiques : ................................................................................................................................ 99 Propositions en non-valeur :........................................................................................................................ 100 Admissions en non-valeur : ......................................................................................................................... 101 Sûretés et privilèges du Trésor : .................................................................................................................. 101 Responsabilité des tiers des solidaires : ...................................................................................................... 103 Facilités de paiement et garanties : ............................................................................................................. 103 4- Schéma Récapitulatif du processu de recouvrement des creances publiques ............................................. 104 CHAPITRE VI : DEPENSES DE BIENS ET SERVICES ............................................................................ 107 1- Processus d’exécution des dépenses publiques ........................................................................................... 107 Expression des besoins :.............................................................................................................................. 107 Gestion des consultations : .......................................................................................................................... 108 Gestion des dépenses ordonnancées :.......................................................................................................... 109 Gestion des dépenses sans ordonnancement préalable : .............................................................................. 112 Opérations de fin d’exercice : ..................................................................................................................... 115 2- Cadre réglementaire et typologie des marchés publics : ............................................................................. 116 Cadre réglementaire : .................................................................................................................................. 116 Typologie des marchés publics : ................................................................................................................. 117 Phase relative à la préparation des marchés publics :.................................................................................. 119 3- Modes de passation des marchés publics .................................................................................................... 120 L’appel d’offres : ........................................................................................................................................ 120 Déroulement de la séance d’ouverture des plis : ......................................................................................... 126 La procédure négociée : .............................................................................................................................. 128 Le concours : ............................................................................................................................................... 130 4- Classification selon les conditions d’exécution .......................................................................................... 132 5- Les contrôles effectués par les comptables ................................................................................................. 133 6- CCAG-T : Présentation selon le processus d’exécution d’un marché ........................................................ 134 7- Actes établis posterieurement à la conclusion d’un marché ....................................................................... 136
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L’avenant : .................................................................................................................................................. 136 L’engagement complémentaire : ................................................................................................................. 138 La résiliation : ............................................................................................................................................. 139 CHAPITRE VII : SPECIFICITES DES MARCHES DES COLLECTIVITES TERRITORIALES ....... 144 1- Dispositions spécifiques aux marchés des CT ............................................................................................ 144 2- Mesures de promotion de la bonne gouvernance de la commande publique locale.................................... 146 3- Contrôles effectués par le comptable public ............................................................................................... 146 CHAPITRE VIII : DEPENSES DE PERSONNEL ....................................................................................... 152 1- Droits et obligations des fonctionnaires ...................................................................................................... 152 2- Statuts spéciaux et dérogatoires .................................................................................................................. 152 3- Institutions et organes intervenant en matière des dépenses de personnel .................................................. 153 4- Différentes catégories de personnel ............................................................................................................ 154 5- Mode d’accès à la fonction publique : ........................................................................................................ 154 6- Evaluation du fonctionnaire : ...................................................................................................................... 155 7- Sanctions disciplinaires : ............................................................................................................................ 156 8- La sortie de service : ................................................................................................................................... 157 9- Système de contrôle des dépenses de l’Etat : .............................................................................................. 158 10- Gestion des postes budgétaires : ............................................................................................................... 158 CHAPITRE IX : COMPTABILITE PUBLIQUE .......................................................................................... 161 1- La comptabilité des Perceptions : ............................................................................................................... 162 Nomenclature des comptes deniers : ........................................................................................................... 162 Liste des arrêtés comptables :...................................................................................................................... 163 Nomenclature des comptes valeurs : ........................................................................................................... 164 Versement de la comptabilité d’une perception : ........................................................................................ 164 2- La comptabilité des Trésoreries Préfectorales et Provinciales : .................................................................. 165 Nomenclature des comptes : ....................................................................................................................... 165 Versement de la comptabilité d’une TP : .................................................................................................... 167 3- La comptabilité des Trésoreries Ministerielles : ......................................................................................... 168 Nomenclature des comptes : ....................................................................................................................... 168 Versement de la comptabilité d’une TM : ................................................................................................... 169 Situation de concordance BAM : ................................................................................................................ 169 4- Processus de centralisation comptable : ...................................................................................................... 170 Pré-centralisation chez le TP :..................................................................................................................... 171 Pré-centralisation chez le TM : ................................................................................................................... 171