Droit Assurance [PDF]

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Zitiervorschau

Droit des assurances Résumé Introduction : Le droit constitue l’ensemble des règles qui organisent la vie en société. Il se devise en deux sous-ensembles : - Le droit public : Est un droit impératif et contraignant qui comprend les règles qui régissent l’organisation et l’activité de l’Etat, ses relations avec les autorités et les particuliers. Il est conçu pour défendre l’intérêt général avec des prérogatives liées à la puissance publique (droit constitutionnel - droit administratif - droit fiscal ….) ; - Le droit privé : Est un droit libéral qui fait régit la volonté de l’individu. Il a pour fonction de déterminer les droits et obligations des particuliers (droit commercial - droit civil droit du travail ….). Le droit des assurances constitue une matière importante de droit privé. Chapitre 1 : Présentation du droit des assurances Toute personne vivant dans une société se trouve dans l’obligation d’assurer, de s’assurer et de se sentir rassuré. L’assurance est une opération collective qui consiste à collecter des primes d’un ensemble de personnes afin de faire face à un dommage survenu à l’un d’entre eux. I - Définitions : A - Linguistique : Se mettre à l’abri des éléments qui viendraient perturber la sécurité de l’homme. B - Juridique : - Picard et Besson : L’assurance est une opération par laquelle une partie (l’assuré) se fait promettre moyennant une rémunération (la prime) une prestation par une autre partie (l’assureur) en cas de réalisation d’un risque. - Lambert : L’assurance est une convention par laquelle en contrepartie d’une prime, l’assureur s’engage à garantir le souscripteur en cas de réalisation d’un risque prévu au contrat (définition contractuelle). - Code d’assurance (Art1 - loi 17-99) : L’assurance des personnes, ce sont des assurances garantissant les risques dont la survenance dépend de la survie ou du décès de l’assuré… C - Economique : L’opération de l’assurance constitue une mutualisation des risques et de solidarité. Elle répond aux exigences économiques pour la protection des personnes, des biens et des investissements contre tous les risques. C’est une activité économique majeure. D - Technique : L’assurance est une technique financière qui permet la vente de sécurité, l’assureur est un producteur et un vendeur de sécurité sous forme de contrat d’assurance. II - Intérêt : L’assurance est une manifestation de conservation et de protection contre les évènements du destin qui peuvent toucher la vie, la santé, le patrimoine, les biens …C’est une branche existante et omniprésente dans la vie de tous les sujets de droit. Elle consiste à : - Prévenir un dommage ; - A se protéger contre tous les risques éventuels ; - A identifier l’auteur du dommage ; - A rechercher sa responsabilité ; - A réparer le préjudice soit en sa faveur ou en faveur de tierce victimes. Plusieurs facteurs ont contribués à accroitre le nombre de risque, des accidents, des incidents, des incendies, des dégâts auxquels l’individu ne peut se faire face : - L’affaiblissement du secteur agricole par le phénomène de l’exode rural et l’urbanisation ;

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- L’augmentation du niveau de vie et le recours à l’industrialisation et aux techniques modernes ; - Allongement de l’espérance de vie et baisse de la moralité ; - Le recul de la solidarité sociale ; - Accroissement des besoins personnels de crédit... « Personne n’est assure contre le malheur mais bien contre le dommage » Chapitre 2 : Aperçu historique Dès que l’homme existe, il a cherché à se protéger lui-même, sa famille et ses biens. L’assurance est une organisation moderne et scientifique de solidarité qui permet l’indemnisation financière de ceux qui ont été victimes de la malchance grâce aux contributions de ceux qui n’ont pas eu cette malchance. L’histoire de l’assurance est récente car elle repose sur des techniques récentes et évolue avec le recours au machinisme et au moyen d’information et de financement. Actuellement elle est devenue obligatoire dans plusieurs secteurs d’activités ce qui n’était pas le cas avant. I - La pré-assurance : - Les archéologues, ont créé des sociétés de secours mutuel chez les tailleurs de pierre de l’ancienne Egypte « Caisse d’entraide des tailleurs de pierres de la basse Egypte » ; - Les babyloniens, prévoyaient la répartition entre les commerçants du coût des vols des transports par caravane ; - A L’époque Romain, il existait des associations de solidarité familiale « collège funéraire » qui se chargeait d’organiser des funérailles pour ses membres en échange de cotisation; - Au moyen âge : en Europe, les ouvriers, les marchands et les artistes ont organisé la solidarité entre leurs membres pour les dédommager en cas d’accident de travail, d’incident ou même en cas d’incapacité par suite de maladie ou de vieillesse. II - Le commerce maritime : - Les phéniciens, ont procédés à l’assurance d’une certaine quantité de marchandise pour indemniser les marchants des pertes causées suite à de naufrages ; - Au moyen âge, les Romains et les athéniens ont adopté une forme de pré-assurance « association aux risques de l’expédition maritime entre le marchant et l’armateur » ; - Fin du 14ème siècle, Les grands ports de la méditerrané (Marseille - Barcelone …)connaissaient une grande activité commerciale, ce qui a donné lieu à des conventions d’assurance maritime. Le plus ancien contrat d’assurance a été souscrit à Genès en 1347 et la première compagnie d’assurance maritime a été fondée à Genès en 1424 ; - A partir du 14ème siècle, le code de commerce Français de 1807 a consacré son livre II au droit maritime et consacre les articles 332 à 396 aux principes du droit des assurances. Ce qui a été reprit et adopté au Maroc dans le Dahir relatif au code de commerce maritime de 1919. III - L’émergence de l’assurance: A-Assurance terrestre : L’incendie de Londres de 1666 a suscité la création des premières compagnies d’assurances contre l’incendie « fire office » en 1667. En France, au début du 18ème siècle ont été créé des premières compagnies d’assurance contre l’incendie à Paris à partir de 1750. A -Assurance vie : C’est grâce à l’assurance maritime que l’assurance vie est apparue car il a fallu assurer les marines et les passagers. Le financier italien Tenti est le premier précurseur de l’assurance vie.

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Cet aspect pécuniaire a été considérée comme immorale dans la mesure où le décès de l’assuré était bénéfique pour d’autre. Au cours du 19ème siècle d’autres branches d’assurance furent progressivement exploitées : Assurance contre les accidents, bris de glace, vol, responsabilité civile … Au Maroc l’histoire de l’assurance est encore plus récente. Elle n’a vu le jour qu’avec l’avènement du protectorat et l’introduction des investisseurs français et étrangers. Les Marocaines n’acceptaient pas l’opération d’assurance considérée comme immorale du point de vue religieuse. Les nécessités du développement économique et l’entrée des capitaux nationaux ont donné naissance à de nouveaux risques liées à l’urbanisation, d’où le recours à l’assurance. En 1919 un Dahir relatif au commerce maritime a vu le jour, le titre 4 était réservé à l’assurance maritime des articles 345 à 391. En date du 25 Juin 1927 un Dahir relatif à la répartition des accidents de travail a instauré une forme d’assurance obligatoire des salariés. En matière d’assurance terrestre c’est l’arrêt viziriel du 28 Novembre 1934 qui règlemente les rapports du contrat d’assurance. Chapitre 3 : Sources de droit d’assurance Dans les pays de droit écrit, les principales sources du droit sont des textes (lois - traités internationaux - constitution - règlement …), cependant d’autre sources sont admises (jurisprudence - doctrine - coutume …) I - La loi : Règle écrite, élaborée et votée par le parlement. Le code des assurances a vu le jour le 3 octobre 2002 et ne s’applique qu’aux assurances terrestres (il n’est applicable ni aux assurances maritimes ni aux assurances fluviales ni aux assurances es crédits …), d’autres textes réglementent d’autres types d’assurances. II - Les conventions internationales : sont les contrats conclus et ratifiés entre deux ou plusieurs Etats ou entre Etat et des organisations internationales. Plusieurs circonstances ont contribués à l’accroissement des accords internationaux conclus entre le Maroc et d’autres pays du monde : - L’ouverture du Maroc vers le monde extérieur ; - L’importance du commerce international dans l’économie des pays. On trouve des règles contenues dans certaines conventions internationales ratifiées par le Maroc pour : - Régler des conflits de loi nationale entre les parties ; - Faciliter les Entrées/Sorties de marchandises ou des biens. La place accordée aux conventions est primordiale, le législateur Marocain prévoie dans le préambule de la constitution une primauté de ces accords sur toutes les dispositions législatives. III - La jurisprudence: La jurisprudence est Constituée par l’ensemble des décisions de justice rendues par les différentes juridictions du Royaume (plus particulièrement de la cours de cassation). La jurisprudence constitue une source importante de droit des assurances toute les fois qu’on se trouve face à une inexistence, insuffisance ou ambiguïté législative. IV - La doctrine: La doctrine désigne l’ensemble des opinions données par les juristes. Elle n’est pas une source directe du droit mais elle est importante pour comprendre la norme juridique.

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Chapitre 4 : L’arsenal juridique Marocain - Code de commerce maritime du 31/03/1919. - Dahir n° 1-60-223 du 06/02/1963 relatif à la réparation accidents de travail. - Dahir n° 177-84-1 du 02/10/1984 relatif à l’indemnisation contre les accidents de circulation. - Dahir n° 1-95-4 du 26/01/1995 portant sur la promulgation de la loi n° 43-94 relative aux obligations comptables des entreprises d’assurances, de réassurances et de capitalisation. - Dahir n° 1-02-238 du 03/10/2002 portant prolongation de la loi n° 17-99 portant sur le code des assurances. - Dahir n° 1-2-296 du 03/10/2002 portant sur l’application de la loi n° 65-00 relative au code de la couverture médicale de base. - Dahir n° 1-14-10 du 06/03/2014 portant sur la promulgation de la loi n° 64-12 portant sur la création de l’autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale. Chapitre 5 : Comparaison du droit d’assurance avec institutions voisins Le droit des assurancesest un droit spécifique réservé aux seuls rapports entre deux parties (l’assuré et l’assureur). Il repose sur des mécanismes combinés du droit civil, pénal, commercial, maritime … L’assurance se trouve dans tous les domaines de la vie économique et sociale … Chapitre 6 : Composition du droitdes assurances Le droit des assurances touche tous les domaines de la vie, sa composition dépend de la matière assurée. Chapitre 7 : Fonction du droit des assurances La fonction du droit des assurances est de protéger les biens entreposés et transportés contre les risques d’incendie et d’accident. Elle est née suite à un sentiment d’insécurité qui existait depuis fort longtemps. La première forme d’assurance concernait la protection des biens dans le transport maritime. Aujourd’hui l’assurance est devenue une activité majeure de l’économie et un facteur de son développement vu son rôle social et économique … I - Fonction de sécurité et de prévoyance : Cette fonction consiste à conférer une sécurité spécifique à chaque fois qu’un dommage survient à un être humain en lui donnant la certitude qu’il sera indemnisé en cas d’incident ou d’accident. - Fonction préventive : le bénéficiaire de l’assurance a l’obligation d’éviter la survenance des sinistres ou d’en réduire la gravité, il doit prendre des précautions nécessaires (entretien, réparation ...) - Indemniser des victimes est une fonction sociale qui a des conséquences favorables sur l’économie. En permettant à des victimes d’accident ou de maladie de retrouver des ressources. II - Rôle économique : - L’assurance permet de rassembler d’énormes capitaux et de réinvestir ; - La fonction de l’assurance : la protection, l’épargne et le crédit  Moyen d’épargne : les assurances doivent collecter une part importante de l’épargne sous forme de prime.  Moyen de crédit : permet aux individus créanciers de consentir des crédits à leurs clients.

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Partie II - Le régime juridique des assurances

Art 159 - Loi n° 17-99 : « Les opérations d’assurance s’entendent de toutes opérations portant sur la couverture de risques concernant une personne, un bien ou une responsabilité » La classification des branches d’assurances se fait selon les catégories de risques auxquelles elle s’applique. On doit faire la différence entre trois types de distinctions : - Une première distinction juridique puisqu’il s’agit de la distinction relative aux obligations de l’assureur lors de l’exécution du contrat d’une part et des différentes branches pour lesquelles les assureurs doivent demander un agrément. - Une seconde distinction technique qui implique que les activités des sociétés d’assurance se limitent essentiellement aux branches de répartition et aux branches de capitalisation. - D’autres classifications peuvent paraitre : classification fondée sur la nature des risques pris en charge et la classification fondée sur la forme de l’entreprise d’assurance. I - Classification juridique : Juridique car elle est fondée sur les caractères des obligations de l’assureur découlant du contrat d’assurance. L’assureur doit soit indemniser l’assuré ou la victime des conséquences dommageables à son patrimoine soit verser une somme forfaitaire dont le montant a été fixé lors de la conclusion du contrat. A - Les assurances de personnes : Les assurances de personnes appelées parfois les assurances de capitaux puisqu’elles se caractérisent par la promesse d’un capital à la réalisation du risque pouvant affecter la personne de l’assuré soit dans son existence, dans son intégrité, dans sa santé. Les risque garantis affectent la personne physique de l’assuré (vie - décès - accident corporel - maladie - invalidité - nuptialité - natalité). 1 -Les assurances vie et la capitalisation : constitue la catégorie la plus importante des assurances des personnes. Elle comporte des garanties dont l’exécution dépend de la durée de la vie humaine. L’assurance décès garantie le paiement d’un capital en cas de décès de l’assuré à condition que le décès survienne avant une date déterminée au contrat. Si l’assuré survie jusqu’à cette date, aucun prestation n’est due par l’assureur. 2 - Les assurances accident corporel : Garantissant le versement de prestations en principe forfaitaire à la suite d’un accident corporel survenu pendant la période de la garantie et provoquant soit la mort de l’assuré soit son incapacité temporaire ou permanente. Le capital assuré est fonction degré d’incapacité dont le taux fixé suivant barème prévu au contrat. Ce contrat met à la charge de l’assureur l’obligation de rembourser à l’assuré ou à ses ayants droit tout ou partie des frais médicaux et pharmaceutiques engagés par suite dudit accident. Cette assurance constitue à la fois une assurance de personnes et une assurance de dommages (nature mixte). 3 - Les assurances maladie : tendent à couvrir l’assuré, ses descendants et conjoints contre les éventuelles maladies. L’assureur en échange d’une prime promet au cas où l’assuré sera durant la période atteint dans sa personne par une maladie provoquant une incapacité temporaire, d’une part de lui verser les sommes stipulées au contrat et d’autre part de lui rembourser tout ou partie des frais médicaux et pharmaceutiques. Ce type d’assurance est devenu obligatoire au profit de toute la population, à condition de ne pas bénéficier à titre personnel d’une assurance de même nature. 4 - Les assurances de groupe : Contrat souscrit par une personne morale ou un chef d’entreprise dit souscripteur en vue de l’adhésion d’un ensemble de personnes dites adhérentes pour la couverture des risques dépendant de la durée de la vie humaine, des risques portant atteint l’intégrité physique de la personne ou liés à la maladie ou à la maternité et des risques d’incapacité et d »invalidité. Dans les assurances de personnes (art 66 - loi 17-99) l’assureur après paiement de la somme assurée ne peut être subrogé dans les droits du contractant ou du bénéficiaire contre des tiers à raison du sinistre. 1

Dans les contrats d’assurance contre la maladie et les accidents atteignant les personnes, l’assureur peut être subrogé dans les droits du contractant ou des ayants droit contre le tiers responsable, pour le remboursement des prestations à caractère indemnitaire prévus au contrat. Par exception au principe forfaitaire les garanties de remboursement des frais médicaux, pharmaceutiques et d’hospitalisation sont soumises au principe indemnitaire pour éviter que les assurés ne soient indemnisés au-delà de leur préjudice patrimonial réel. B-Les assurances de dommages : Appelées communément les assurances indemnités, les assurances d’intérêts ou les contrats d’indemnités ou encore les opérations non-vie. Toute personne ayant un intérêt à la conservation d’une chose peut la faire assurer (assurance contre l’incendie – contre grêle et la moralité du bétail). Ces assurances sont fondées sur un principe indemnitaire selon lequel l’assureur est tenu à la réparation du préjudice patrimonial dans ses composantes corporelles ou incorporelles subi par l’assuré ou par la victime ou encore de le garantir contre les conséquences pécuniaires de sa responsabilité civile. Elles ont pour but d’indemniser l’assuré contre les conséquences d’un évènement accidentel affectant son patrimoine. 1 -Les assurances de choses ou assurances de biens : La plus classique de protection des biens en cas de perte matériel. Ce type d’assurance ne cesse d’accroitre car elle couvre tous les risques susceptibles de toucher le patrimoine des assurés. 2 - Les assurances de responsabilités : Appelés également assurances de dettes ou de passif. Elles garantie les dommages que l’assuré pourrait causer à d’autres personnes et couvrir les dettes de sa responsabilité. Il s’agit d’une garantie indirecte du patrimoine de l’assuré puisque l’assureur s’engage à payer à sa place les sommes nécessaires à la réparation des dommages causées et dont il est juridiquement responsable. Ses sommes peuvent être considérables si les dommages sont importants. Les assurances de dommage restent gouvernées par un principe indemnitaire selon lequel l’assureur d’un dommage ne doit en aucun cas verser une indemnité supérieure au préjudice réel subi par l’assuré ni dépasser le montant de la valeur de la chose assurée au moment du sinistre. Ce principe indemnitaire fait obstacle à ce que l’assuré puisse obtenir une double indemnisation (de la part du responsable de son dommage - de la part de son assureur). Le principe indemnitaire entraine le droit à subrogation de l’assureur des dommages contre les tiers responsables : - L’assuré ne peut à la fois demander à l’assureur de le rembourser des dommages de ses dommages et poursuivre lui-même le tiers responsable. - L’assureur n’est tenu de verser une indemnité que dans la mesure où le dommage ‘a pas été réparé directement par le responsable ; … Ce principe de subrogation permet de limiter le montant des primes, puisque l’assureur va pouvoir récupérer l’indemnité versée du fait du sinistre. II - Classification technique : Il y a lieu de distinguer entre les assurances de répartitions et les assurances capitalisation selon la nature des opérations autorisées. L’entreprise agréée pour des assurances de capitalisation ne peut être autorisé à assurer des risques gérés en répartition. En revanche, l’entreprise agréée pour des assurances en répartition peut couvrir des risques. A - Les assurances de répartition : Les assureurs répartissent entre les sinistrés, au cours d’une période donnée, la masse des cotisations payés. L’assureur répartit entre les victimes d’un sinistre (assurés ou tiers) les primes qu’il a encaissées. C’est la forme la plus simple de répartition des risques. Ce sont essentiellement les assurances de dommages et certaines formes de l’assurance de personnes dont notamment l’assurance contre la maladie et contre les 2

accidents corporels qui sont gérées en répartition. Les assurés non sinistrés ne peuvent rien réclamer à l’assureur. B - Les assurances gérées en capitalisation : La capitalisation est un contrat par lequel l’entreprise d’assurance s’engage moyennant un versement unique ou des versements périodiques à payer un capital déterminé soit à l’échéance du contrat soit par anticipation. Ce sont essentiellement des assurances de personnes souscrites à long terme et dont les primes sont capitalisées selon la méthode des intérêts composés. Le risque couvert n’est pas constant pendant la durée du contrat mais il augmente ou diminue avec l’âge, c’est pourquoi les primes ne sont pas seulement versées en prévision du risque mais elles sont destiné également à la constitution du capital promis. Les branches gérées en capitalisation sont outre les assurances sur la vie, les assurances natalité et nuptialité, la capitalisation et la prévoyance collective. La distinction des assurances gérées en capitalisation et des assurances gérées en répartition a une importance juridique essentielle car la plupart des législations d’assurance interdisent à une même compagnie d’assurance d’adopter les deux modes de gestion.

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III - Classification fondée sur la nature des risques : Classification classique qui constitue les premières formes d’assurances ayant contribué à l’émergence de l’industrie de l’assurance. A - Les assurances maritimes : Ont pour objectif de couvrir les risques concernant les biens, les marchandises transportées, les personnes naviguant ou passagers exposées aux risques de mer. Les assurances maritimes sont réglementées par le Dahir du code de commerce du 31 Décembre 1919. B - Les assurances terrestres : Couvrent tous les risques, exclusion faite des assurances fluviales, des assurances crédits. Elles se devisent en deux catégories à savoir : 1 -Les assurances sociales : ce sont des assurances de personnes déterminés précédemment : assurance maladie-invalidité, assurance accident de travail dont le seul intérêt reste est la solidarité. Ce qui a été intégré dans le régime de sécurité sociale. 2 - Les assurances privées terrestres : Ce sont tous les types d’assurance de personnes ou de dommage qui obéissent à la loi n° 17-99. Exception faite des opérations dévolues au commerce maritime. Elle concerne également l’assurance aérienne et couvre également les risques auxquels sont exposés durant l’expédition l’aéronef et les marchandises transportées. IV - Classification fondée sur la forme de l’entreprise d’assurance : Les entreprises d’assurance peuvent se classer en deux modes de gestion soit à prime fixé soit des assurances mutuelles. A - Les assurances à prix fixes : Ce sont les sociétés qui cherchent à réaliser des bénéfices et attirer le maximum de clientèle. Elles s’engagent envers chacun des assurés d’une façon incommutable moyennant le payement d’une prime fixée d’une façon variable. B - Les assurances mutuelles : Ce sont des sociétés d’assurance mutuelles ou des organismes qui ne cherchent pas à réaliser les bénéfices. Le contrat d’assurance n’est qu’une technique juridique au service d’une finalité sociale qui se modifie en suivant les aspirations de sécurité des assurés à travers : 1 -La sécurité du patrimoine : Elle relève des assurances de dommages à caractère indemnitaire qui regroupent les assurances de biens et les assurances de responsabilité. Toutes ont pour objet de garantir l’intégrité du patrimoine de l’assuré. Elles sont gérées en répartition. 2 - La sécurité des personnes : Elle est garantie par les assurances de personnes non-vie (accidents corporels, maladie, invalidité). Les assureurs les regroupent sous la dénomination d’assurance de dommages corporels, en principe gérées en répartition. 2 - La sécurité financière : Elle caractérise le régime des assurances sur la vie.

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Partie III - Le contrat d'assurance On appelle contrat ou convention tout accord intervenu entre deux ou plusieurs personnes en vue de créer un droit subjectif, de le modifier, de le transmettre ou de l’éteindre. Les mots "contrat" et "convention", sont utilisés indifféremment. En fait "contrat" désigne plutôt le document et "convention" désigne plutôt le contenu du contrat, c'est à dire, ce à quoi les signataires se sont engagés. Un contrat, quel qu’il soit, est donc un acte juridique qui est l’œuvre de volontés libres De ce point de vue, il est à peine besoin de souligner que tout contrat comporte des effets juridiques notamment et principalement l’obligation pour chacune des parties au contrat de respecter ces engagements. Le type de contrat qui nous intéresse est le contrat d’assurance qui s’opère dans toute relation d’assurance dans laquelle une partie cherche à se prémunir contre un danger et s’oblige envers une autre partie ; l’assureur qui répond de ces actes. L’intérêt est de justifier, de protéger et de concrétiser la volonté des parties contractantes. Un contrat d’assurance, au terme de l’article 1 de la loi n° 17-99, est une convention passée entre l’assureur et le souscripteur pour la couverture d’un risque et constatant leurs engagements réciproques. En effet, il présente un certain nombre de caractères qui doivent être préalablement déterminés vu son importance pour comprendre toutes les règles qui entourent les engagements contractuelles des consommateurs d’assurance :à savoir, sa conclusion, sa validité, ses effets et sa rupture. Il offre notamment la particularité de toujours s’inscrire dans la durée. Or, au cours du temps, le contexte du besoin de sécurité peut changer : c’est pourquoi il convient de compléter l’étude de la conclusion initiale du contrat par celle de sa modification. Chapitre 1- Les caractères du contrat d’assurance : Un contrat d’assurance comme tout contrat suppose une autonomie de la volonté et une force obligatoire. 1- L’autonomie de la volonté : Une volonté est autonome suppose que chaque individu soit libre de contracter et de s’engager. De ce fait, il ne peut être tenu d’obligations que d’après les clauses qu’il a acceptées. En droit des contrats, il existe un principe général de liberté contractuelle. Ce principe permet aux parties au contrat de choisir notamment la loi applicable à leurs relations, mais aussi en cas de différend, de désigner le juge (par une clause attributive de juridiction) ou l’arbitre compétent La théorie de l’autonomie de la volonté représente le fondement de la force obligatoire du contrat dans la mesure où, à partir du moment où l’on considère que l’homme est libre, l’obligation qu’il assume à la suite d’un contrat ne peut venir que de lui-même. La loi ne fait donc que garantir l’exécution de l’obligation contractuelle et en assure la sanction. En d’autre terme, la théorie de l’autonomie de la volonté implique d’une part la liberté de contracter ou de s’abstenir et d’autre part la force obligatoire du contrat. 2- La force obligatoire des contrats : Les conventions légalement formées tiennent lieu de loi à ceux qui les ont faites. Les parties sont tenues par l’engagement qu’elles ont concluent et doivent l’exécuter de bonne foi. Les conventions ne peuvent être révoquées que de leur consentement mutuel ou pour les causes que la loi autorise. En effet, les parties sont liées par le contrat et il faut le consentement des deux parties pour le modifier ou pour y mettre fin. La force obligatoire s’impose non seulement aux parties mais aussi au juge à condition que le contrat soit légalement formé. Le contrat est irrévocable sauf accord mutuel des parties prévues par la loi. Dans ce sens, le juge n’a qu’une mission : dégager clairement le sens du contrat pour mieux en assurer l’exécution. Chapitre 2- La classification du contrat d’assurance : Un contrat d’assurance est un contrat synallagmatique, consensuel, à titre onéreux, d’adhésion nécessairement aléatoire. C’est un contrat à exécution successive. Il doit nécessairement fonctionner et s’exécuter de bonne foi.

1- selon le type a- Contrat nommé et innommé : Un contrat nommé est envisagé par la loi qui définit son régime juridique (contrat de vente, contrat de louage). Un contrat innommé ne fait l’objet d’aucun régime juridique spécifique. La loi ne prévoit pas de réglementation qui lui serait propre (ex : abonnement). Un contrat d’assurance est un contrat nommé dont la spécificité est soulignée par l’existence d’une législation particulière qui commande la nature et le fonctionnement de tous les engagements d’assurance, dans le strict respect des dispositions en vigueur. b- Contrat principal, accessoire : Le contrat principal est par lui-même un contrat qui va permettre d’obtenir un résultat. Les contrats principaux sont autonomes, ils ne se greffent à aucun autre acte juridique. Le contrat accessoire est un contrat qui va venir compléter un premier contrat. Les contrats accessoires existent par rapport à un autre contrat. Un contrat d’assurance est une convention principale pour la couverture d’un risque et comprenant tous les engagements contractuels (à savoir les garanties, les exclusions, la durée, la prime, etc) Il peut s’associer d’un accord additionnel signé dit – avenant afin de modifier, ajouter ou compléter le dit contrat principal. 2- selon le mode de formation a- Contrat consensuel, solennel et réel : Un contrat consensuel est un contrat formé par le simple échange des consentements des parties en présence. Un contrat réel est un contrat qui exige en plus de l'échange des consentements la remise de la chose prévue au contrat. Un contrat solennel est un contrat qui exige l'accomplissement de certaines formalités requises par la loi. Les contrats solennels sont assujettis à des formes particulières exigées à peine de nullité. Le consentement des deux parties : l’assuré et l’assureur est suffisant et nécessaire pour la formation et la validité du contrat d’assurance. Si l’écrit est exigé, ce n’est qu’un mode de preuve du contrat dont la conclusion est parfaite dès l’accord des parties. b- Contrat de gré à gré et contrat d’adhésion : Un contrat de gré à gré est un contrat conclu après discussion par les parties, sur un pied d'égalité des modalités et de son contenu. Un contrat d'adhésion est un contrat dans lequel l'une des parties occupe une position de force et impose à l'autre ses conditions. Le contrat d’assurance est un contrat d’adhésion qui s’explique par une réglementation claire et précise. Un même souci de protection reste la cause directe de tous les contrats. La loi impose un contrat-type qui s’applique à tous et doit comprendre un ensemble d’éléments, les dispositions relatives à la formation, la durée et la résiliation sont unanimes. 3- selon l’objet a- Contrat synallagmatique et unilatéral : Pour le contrat synallagmatique, les contractants s’obligent réciproquement les uns envers les autres. Chacun est créancier et débiteur. Pour le contrat unilatéral, une personne ou plusieurs sont engagées envers une ou plusieurs autres sans que de la part de ces derniers, il y ait engagement. Il n’y a pas de réciprocité. Un contrat d’assurance est un contrat synallagmatique : l’assuré et l’assureur s’engagent réciproquement : l’un à faire les déclarations exactes qui lui incombent et à payer les primes, l’autre à couvrir tel risque prévu au contrat.. C’est cette réciprocité qui commande la vie ou la durée de vie du contrat. b- Contrat à titre onéreux et contrat à titre gratuit : Le contrat à titre onéreux est une prestation en échange d’une contrepartie. Le contrat à titre gratuit est le cas où l’un des contractants a l’intention de procurer à l’autre un avantage sans contrepartie. Dans un contrat d’assurance, le souscripteur doit toujours payer le prix de la sécurité vendue par l’assureur. Qu’il s’agisse de primes pour les sociétés commerciales ou de cotisations pour les sociétés d’assurance à caractère mutuel. Le contrat d’assurance n’est jamais à titre gratuit. L’échange de règlement ou d’indemnisation subsiste toujours.

c- Contrat commutatif et contrat aléatoire : Un contrat commutatif est un contrat où les parties connaissent, dès sa conclusion, les avantages des obligations réciproques qui en découlent. Chaque partie s’engage à une prestation considérée comme à peu près équivalente à celle qu’elle reçoit. Un contrat aléatoire est un contrat où les avantages et obligations qui en découlent ne sont pas connues des parties au moment de sa conclusion, car ils dépendent d'un ou plusieurs événements incertains. Le contrat d’assurance est un contrat aléatoire puisque, d’après la loi, seul un risque aléatoire peut faire l’objet d’une assurance. Il en résulte que si le risque est déjà réalisé au moment de la formation du contrat, celui-ci est nul. Ce caractère aléatoire est fondamental, c’est l’essence même du contrat d’assurance car les assureurs ne couvrent que les événements accidentels imprévisibles à l’assuré. d- Contrat à exécution instantanée et contrat à exécution successive : Un contrat instantané est un contrat qui s'exécute en une seule fois. Les contrats à exécution instantanée ont pour caractéristique que les obligations qui en naissent ne s’échelonnent pas dans le temps à l’opposé des contrats à exécution successive dont l'exécution est échelonnée dans le temps. La nullité ou la résiliation ne produisent en principe d’effets que pour l’avenir. Le problème de leur modification se pose lorsqu’un profond déséquilibre apparaît à la suite d’un changement imprévu de circonstances. Le contrat d’assurance est un contrat successif qui s’échelonne toujours dans le temps et plus précisément dans un futur inconnu qui conforte le caractère aléatoire. La garantie est prévue pour une durée soit longue, ce qui implique le paiement annuel de la prime, soit de courte durée lorsque l’assurance prend fin une fois l’activité assurée prend fin. e- Contrat à durée déterminée et contrat à durée indéterminée : Le contrat à durée déterminée est un contrat dont la durée d’exécution a été prévue lors de sa conclusion. Si à l’issue d’un CDD les parties continuent à exécuter le contrat, on parle de tacite reconduction et le contrat devient un contrat à durée indéterminée. Le contrat à durée indéterminée est un contrat dont la durée d’exécution n’est pas fixée au moment de sa conclusion. Il peut faire l’objet d’une résiliation unilatérale à tout moment par l’une des parties sous réserve de respecter un préavis de résiliation. La durée du contrat d’assurance est prévue dans le contrat. Toutefois et sous réserve des dispositions ci-après, relative aux assurances sur la vie, l’assuré a le droit de se retirer à l’expiration d’une période de trois cent soixante-cinq jours à compter de la date d’effet du contrat sous réserve d’en informer l’assureur, soit par une déclaration faite contre un récépissé au siège social de l’assureur, soit par acte extrajudiciaire, soit par lettre recommandée, soit par tout autre moyen indiqué dans le contrat, avec un préavis au moins égal au minimum fixé par le contrat. Ce droit appartient également à l’assureur. Il doit être rappelé dans chaque contrat. Le minimum de préavis devra être compris entre trente jours et quatre-vingt-dix jours. Toutefois le minimum de préavis afférent à la résiliation de la garantie des risques (occasionnés soit par la guerre étrangère soit par la guerre civile, soit par des émeutes ou des mouvements populaires, peut être inférieur à trente jours. Lorsque la durée du contrat est supérieure à un an, elle doit être rédigée en caractères très apparents et rappelée également en caractères très apparents par une mention figurant au-dessus de la signature du souscripteur. A défaut de mention de durée ou lorsque celle-ci n’est pas mentionnée en caractères très apparentes, le contrat est réputé souscrit pour une année1. Toute prorogation par tacite reconduction doit être mentionnée dans le contrat sans dépasser une année de plus. Chapitre 3- La formation du contrat : Dans ce sens l'article 2 du DOC énonce les conditions essentielles pour la validité de tout type de contrat. 1- Le consentement : Désigne l’accord des volontés des parties contractantes. C’est une déclaration valable de volonté portant sur les éléments essentiels du contrat qui exige, en principe un accord complet sur tous les points de leur accord. Il y a consentement lorsque l’assureur accepte de garantir le risque qui lui est proposée par l’assuré et qu’il l’a tarifié. Il se manifeste par la signature de l’assureur conformément à la proposition de l’assuré. La formation d'un contrat d’assurance est subordonnée à la connaissance de l'acceptation de l'offre par le pollicitant, c'est à dire au moment de la réception par celui qui émet une offre de conclure un contrat, - Article 6 de la loi n° 17-99 modifié et complété par l’article 2 de la loi n° 39-05 promulgué par le dahir n° 106-17 du 15 moharrem 1427 (14 février 2006). B.O n° 5404 du 15 safar 1427 (16 mars 2006). P : 512.

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de l'acceptation de l'autre2. Cette acceptation doit être faite par lettre recommandée de prolonger ou de modifier un contrat ou de remettre en vigueur un contrat suspendu. L’accord des parties doit être acquis sur les éléments essentiels du contrat (la garantie, la prime). Une proposition ou une promesse d’assurance n’engage pas les parties au contrat. L’encadrement du consentement des parties aboutit tant à les protéger qu’à les contraindre. Les deux parties restent tenues par une série d’obligations réciproques des deux parties : L’assureur, préalablement à la souscription du contrat, remet à l’assuré une notice d’information qui décrit toutes les garanties assorties des exceptions, le prix y afférent et les obligations de l’assuré. L’assuré reste tenu de déclarer, en toute sincérité de tous les éléments essentiels du contrat à l’assureur et de tous les événements intervenus par la suite. L’assureur doit pouvoir apprécier le risque dont il lui est demandé la prise en charge et obtenir toute information utile sur la matière assurable. Cette obligation d’information relève des principes de loyauté et de bonne foi pour éviter l’inopposabilité de toute clause restrictive de la garantie. Cet accord peut être, au terme de l’article 39 vicié lorsque le consentement est donné par erreur, surpris par le dol ou extorqué par la violence, a- Les vices de consentement : Celui qui signe le contrat doit être conscient de la portée de son engagement. Ainsi, lorsqu’une des parties au contrat s’est trompée, a été trompée ou s’est engagée sous la contrainte, le contrat pourra être annulé pour vice de consentement. - L’erreur : C’est une croyance fausse à propos d’un des éléments du contrat, une des parties s’est trompée. Seules certaines sortes d’erreur sont prises en considération pour apprécier la validité du contrat. Pour que l’erreur vicie le consentement, elle doit avoir été déterminante, c'est-à-dire que si la partie en cause avait connu la vérité, elle ne se serait pas engagée. L’erreur doit donc porter sur un élément qui a déterminé son consentement. Toute autre erreur est qualifiée d’erreur indifférente et est sans incidence sur la validité du contrat. Les types d'erreurs que l'on peut rencontrer : - L’erreur sur la substance : Une partie se trompe sur les qualités substantielles (essentiels) de la chose objet du contrat. - L’erreur sur la personne : Une des parties s’est trompée sur la personne qui a contracté. - L’erreur obstacle : C’est l’erreur commise par les deux parties à propos de la nature, de l’objet ou de la cause du contrat. - Le dol : Consiste en manœuvres à tromper le cocontractant et à le déterminer à s’engager. En réalité, le dol est une erreur provoquée. En effet ce ne sont pas les manœuvres elles-mêmes qui vicient le consentement, mais l’erreur qu’elles ont provoqué chez la victime. Des conditions sont nécessaires à l’existence du dol - l’intention frauduleuse (une simple négligence n’est pas un dol), - le caractère déterminant de la tromperie (sans ses manœuvres, la partie trompée n’aurait pas contracté) - la tromperie doit émaner du cocontractant (pas d’un tiers) - le dol doit être prouvé (il s’agit de prouver non seulement des manœuvres, mais également le mensonge ou la simple réticence. Le dol peut consister : - soit en des manœuvres frauduleuses. - soit en silence, par une omission (réticence dolosive).

- Au terme de l’article 19 du DOC ; « La convention n’est parfaite que par l’accord des parties sur les éléments essentiels de l’obligation, ainsi que toutes les autres clauses licites que les parties considèrent comme essentielles ». 2

- La violence : C’est une contrainte exercée sur un contractant par le cocontractant ou par un tiers, afin de forcer son consentement. Pour que la violence remette en cause la validité du contrat, il faut qu’elle soit suffisamment grave injuste et illicite. C’est un fait juridique qui peut être prouvée par tous les moyens. C’est, bien entendu, sur la victime de la violence que pèse la charge de la preuve et l’auteur de la violence pourra être condamné à des dommages intérêts, qu’il s’agisse de violence physique ou de violence morale. 2- La capacité : La capacité civile d’une personne désirant de contracter est réglée par la loi qui régit son statut personnel. La loi ne reconnaît pas à l’incapable la faculté de passer valablement un contrat, cette capacité englobe : - Capacité de conclure le contrat envisagé - Capacité de jouissance - Capacité de conclure seul le contrat - Capacité d’exercice. L’individu frappé d’incapacité ne peut contracter seul sans l’assistance de son représentant légal ou sans déclaration de majorité, il ne peut jouir d’une assurance décès sur sa tête s’il n’a pas atteint l’âge de douze ans. 3- L’objet : Forme la matière de l’obligation. Il s’agit des choses, des faits et des droits incorporels qui sont dans le commerce. Pour la validité du contrat, des conditions s’imposent : pas.

- la chose doit tout d’abord exister. En effet, il est impossible de s’engager sur une chose qui n’existe - la chose doit ensuite être déterminée ou déterminable. - la chose doit être dans le commerce - l’objet doit également être licite et conforme aux bonnes mœurs

4- La cause : Correspond aux motifs déterminants et immédiats qui justifient la décision prise. L’article 62 du DOC stipule : « l’obligation sans cause ou fondée sur une cause illicite est non avenue ». La cause fait partie intégrante du contrat car elle en est l’un des éléments constitutifs. Elle est nécessairement connue des deux parties puisqu’elle dépend de la nature même du contrat. Un contrat dont une obligation serait sans cause serait dépourvu de toute efficacité. En bref, pour qu’une obligation soit fournie valablement donc pour qu’un contrat soit valable il faut que la cause existe et soit licite. Chapitre 4- La preuve du contrat : Au terme de l’article 1 de la loi n° 17-99 : le contrat d’assurance doit être rédigé par écrit, en caractères apparents. Non seulement le contrat, mais également tous les documents pouvant justifier les droits de l’un ou de l’autre des parties contractantes. 1- La notice d’information : Avant la conclusion d’un contrat, l’assureur est tenu d’informer complétement son client éventuel sur les prix et les garanties du contrat envisagé. Celle-ci décrit les garanties assorties des exclusions, le prix y afférent et les obligations de l’assuré. 2- La proposition : Elle est définie par l’article premier de la loi n° 17-99 : « c’est un document remis par l’assureur ou son représentant à un assuré éventuel et sur lequel ce dernier doit porter les informations nécessaires à l’assureur pour l’appréciation du risque à couvrir et la fixation des conditions de couverture ». C’est un document écrit par lequel le futur souscripteur, dit proposant demande à l’assureur de garantir le risque dont les caractéristiques sont précises. Celle-ci peut être accompagnée par des documents justificatifs : photographies, des certificats médicaux, etc.) La proposition doit être remplie, signée et datée par le proposant. Son contenu l’engagera lorsque le contrat d’assurance aura été établi mais avant ce moment, elle n’engage ni l’assureur ni le proposant à accepter la souscription du contrat. 3- La police d’assurance : C’est, au terme de l’article 1 de la loi n° 17-99 : « document matérialisant le contrat d’assurance. Il indique les conditions générales et particulières ». La police d’assurance est un document, signé des parties qui constate l’existence et les conditions du contrat d’assurance. Il constitue un mode de preuve indispensable dans toute relation d’assurance. Celle-ci

peut être négocié dans toutes ses clauses et faire l’objet d’une rédaction entièrement adapté à son objet, sous réserve des interdits et des mentions obligatoires d’ordre public fixés par la législation. L’article 12 de la loi n° 17-99 stipule : « le contrat d’assurance, qui indique les conditions générales et particulières, est daté du jour où il est souscrit. C’est pour des raisons évidentes de sécurité et d’économie, les assureurs pré-impriment, pour chaque catégorie de risques, des documents contractuels appelés : « Conditions générales ». Les souscripteurs disposeront ainsi de « Conditions générales Automobile », « Conditions Générales Transport », « Conditions Générales Incendie », etc. Ces documents précisent les conditions valables pour tous les contrats de la même catégorie d’assurance, dans le respect évidemment, des exigences légales. Ils doivent en particulier définir : - Les risques couverts, - Les exclusions, - Les obligations des parties, - Les dispositions relatives aux sinistres, - Les règles de compétence et de prescription en cas de litige. Les conditions générales sont normalement rédigées et imprimées sous forme de brochure ou de livret par chaque compagnie d’assurance sous sa propre responsabilité. Des conditions spéciales servent d’annexe aux conditions générales de certains contrats pour les adapter aux caractéristiques de certaines sous-catégories de risques. D’autres conditions dites particulières. C’est le document signé conjointement entre l’assuré et l’assureur et qui sert comme preuve de l’existence du contrat d’assurance. Elles sont en partie pré imprimées et complétées par voie manuscrite ou électronique par les mentions indispensables à la personnalisation des garanties : - Nom et domicile de l’assure et de l’assureur, - Définition de la chose ou de la personne assurée, - Nature des risques garantis, - Date d’effet et durée du contrat, - Montant des garanties et franchises éventuelles, - Montant de la cotisation et date de paiement, - La condition de tacite reconduction, - Obligations particulières éventuellement imposées à l’assuré (prévention, déclaration sincère, etc.), - Les délais de paiement du capital ou de l’indemnité, - La procédure et les règles relatives à l’estimation des dommages. - Les dispositions des conditions particulières prévalent sur les conditions générales et les conditions spéciales. 4- La note de couverture : Au terme de l’article premier de la loi n° 17-99 : « c’est un document concrétisant l’engagement de l’assureur et de l’assuré et prouvant l’existence d’un accord en attendant l’établissement de la police d’assurance ». Appelée encore notre de garantie. C’est un document qui constate qu’une garantie provisoire est accordée par l’assureur à effet immédiat et pour une durée limitée. L’attestation de garantie provisoire permet de couvrir un risque immédiatement en attendant que le contrat définitif ait pu être rédigé ou que l’étude du risque ait pu être complétée. 5- Les avenants : Selon l’article 1 de la loi n° 17-99 : « c’est un accord additionnel entre l’assureur et l’assuré modifiant ou complétant une police d’assurance dont il fait partie intégrante ». C’est un document signé par les deux parties qui indique des modifications apportées au contrat initial. Au terme de l’article 11 de la loi n° 17-99 ; « Toute addition ou modification au contrat d’assurance

primitif doit être constatée par un avenant écrit et signé des parties. Il en est de même en cas de résiliation anticipée du contrat. Lorsqu’un contrat a été établi pour une longue durée et en cas de prolongation par tacite reconduction, certaines dispositions du contrat devraient changer, à l’initiative de l’une ou de l’autre des parties contractantes. Il peut s’agir d’un changement d’adresse, de garanties, de tarifs, de durée de paiement, etc. 6- Les attestations d’assurance : L’article 1 de la loi n° 17-99 l’a présenté comme : « un certificat délivré par l’assureur, constatant l’existence de l’assurance ». Ce sont des documents qui servent à justifier devant des autorités de contrôle ou suite à une demande émanant d’une autorité spécialisée, de l’existence d’une assurance couvrant une personne ou un intérêt particulier. 7- Les avis d’échéance : C’est un document par lequel l’assureur informe son assuré de la prochaine expiration de la période de garantie correspondant à la dernière cotisation payée. 8- La quittance Ce sont des reçus justifiant le règlement d’une indemnité, d’un capital ou d’une rente. Celleci doit, obligatoirement porter la signature du bénéficiaire comme réceptionnaire. Chapitre 4- L’extinction du contrat’ Les types de nullités : - La nullité absolue : Toute personne intéressée peut l’invoquer en cas de contrat contraire à l’ordre public et aux bonnes mœurs. - La nullité relative : Seule la partie protégée peut l’invoquer en cas d’incapacité ou de vice de consentement. - La résiliation3 : Elle consiste à annuler le contrat pour l’avenir quand l’anéantissement rétroactif n’est pas possible. (Contrat de travail) Le contrat annulé par le juge est anéanti rétroactivement. Les parties doivent donc restituer les prestations réciproques. Le droit de résilier un contrat d’assurance par une manifestation unilatérale de volonté a été réglementé par la loi. La résiliation en matière d’assurance est définie : « cessation anticipée d’un contrat d’assurance à la demande de l’une ou l’autre des parties, ou de plein droit lorsqu’elle est prévue par la loi ». Le code des assurances prévoit les circonstances dans lesquelles les parties peuvent, par anticipation, mettre fin au contrat. Il peut être résilié par l’assureur ou par l’assuré en cas de changement de situation ou d’intérêt lorsque ce changement modifie le risque assuré ou la faculté pour le souscripteur de s’acquitter de ses droits. La résiliation par l’assureur est due : - En cas de non-paiement d’une prime ou cotisation dans les dix jours de son échéance après l’expiration de vingt jours de suspension de la garantie, suite à une mise en demeure. - En cas d’aggravation des risques par l’assuré, l’assureur a la faculté soit de résilier le contrat, soit de proposer un nouveau taux de prime. En cas de résiliation, celle-ci prend effet le 10° jour de la notification de l’avis de résiliation par lettre recommandée. - En cas d’omission ou d’inexactitude intentionnelle de l’assuré dans la déclaration du risque à la souscription ou en cours de contrat quand cette fausse déclaration change l’objet du risque ou diminue - L’obligation s’éteint : - par exécution « volontaire : forcée » - Sans exécution « remise de dette » - Confusion « résulté de la réunion des qualités de débiteur & de créancier d’une même obligation sur un même titre - Dation en paiement « remise d’une chose différente de celle faisant l’objet du contrat - Compensation - Résolution - Résiliation - Caducité « nullité d’effet par survenance d’un fait postérieur - Prescription - Novation « éteindre une obligation & la remplacer par une autre » 3

l’opinion pour l’assureur. Le contrat peut, avant la survenance du sinistre, être maintenu moyennant une augmentation de la prime acceptée par l’assuré ; soit être résilié dix jours après notification adressée à l’assuré par lettre recommandée. - De plein droit en cas de retrait d’agrément, et dès le 20° jour à midi, à compter de la publication de l’arrêté portant retrait d’agrément au bulletin officiel - En cas de stipulation de faculté de résiliation après un sinistre. Cette résiliation ne peut prendre effet que dans le délai de trente jours à dater de la réception de la notification par l’assuré. - En cas de liquidation judiciaire de l’assureur, le contrat prend fin trente jours après la déclaration. - En cas de liquidation judiciaire de l’assuré et suite à la demande des créanciers et de l’assureur pendant un délai de quatre-vingt-dix jours à partir de la date de la déconfiture ou de l’ouverture de la liquidation. - En cas de décès ou d’aliénation de la chose assurée, l’assureur, l’héritier ou le nouvel acquéreur pourrait demander de résilier le contrat dans un délai de quatre-vingt-dix jours à partir du jour où l’attributaire définitif des objets assurés aura demandé le transfert du contrat en son nom. La faculté de résiliation ouverte à l’assureur et à l’assuré comporte restitution, par l’assureur des portions de primes ou cotisations afférentes pour la période pour laquelle les risques ne sont plus garantis. Un contrat d’assurance peut faire l’objet de prolongation ou de modification par lettre recommandée, par une proposition faite à l’assureur en vue de prolonger, de modifier ou de mettre en vigueur un contrat suspendu. Cette proposition est considérée comme acceptée par l’assureur si celui-ci ne la refuse pas dans les dix jours après qu’elle lui soit parvenue.

Partie 4 : Les éléments du contrat d’assurance De toutes les définitions données, un contrat d’assurance, comprend obligatoirement une prime, un risque, un sinistre et une garantie. C’est ce qui ressort de l’article 12 de la loi n° 17-99 : « le contrat d’assurance, qui indique les conditions générales et particulières, est daté du jour où il est souscrit. Il prévoit notamment : - Le nom et domicile des parties contractantes, - Les choses et les personnes assurées, - La nature des risques garantis, - Le moment à partir duquel le risque est garanti et la durée de cette garantie, - Le montant de la garantie accordée par l’assureur, - La prime ou cotisation d’assurance, - La condition de tacite reconduction si elle est prévue, - Les cas et conditions de prorogation ou de résiliation du contrat ou de cessation de ses effets, - Les obligations de l’assuré à la souscription en ce qui concerne la déclaration du risque et les autres assurances couvrant le même risque, - Les conditions et modalités de la déclaration à faire en cas de sinistre, - Les délais dans lesquels l’indemnité, le capital ou la rente est payé, - La procédure et les règles relatives à l’estimation des dommages en vue de la détermination de l’indemnité. Chapitre 1 - La prime : La prime est définie par l’article premier de la loi n° 17-99 : « c’est la somme due par le souscripteur d’un contrat d’assurance en contrepartie des garanties accordées par l’assureur ». La cotisation est définie au même titre : « c’est une somme, correspondant à la prime, due par l’assuré en contrepartie d’un contrat d’assurance souscrit auprès des sociétés d’assurances mutuelles ». C’est le prix de l’assurance. Techniquement, elle représente le coût de la garantie du risque. Juridiquement, c’est la contrepartie de la sécurité vendue par l’assureur puisque c’est un contrat à titre onéreux. Le terme : prime est un terme générique qui désigne la somme d’argent payée à un assureur en contrepartie d’une couverture d’un risque futur et imprévu. Dans les entreprises à caractère mutuel, on l’appelé : cotisation. Le calcul de la prime relève d’une évaluation essentiellement technique tandis que l’obligation de paiement de la prime constitue, dans le contrat synallagmatique d’assurance, la cause de l’obligation corrélative de garantie de l’assureur en cas de sinistre. Cette fixation du prix d’assurance est appelée tarification et repose sur l’étude des statistiques de fréquence et de coûts de dommages survenus à la population des assurés. A- L’évaluation de la prime : Le montant de la prime varie en fonction de la durée du contrat, l’intensité du risque et les chances de sa réalisation, l’âge de l’assuré, l’état du bien assuré et autres. La fixation de la prime est librement effectuée par les parties. Néanmoins, l’assurance constitue une activité fondée sur des bases mathématiques et exploitée dans un cadre commercial rigoureux. L’assureur s’engage par contrat à indemniser ses assurés en cas de réalisation du risque. Il a donc le devoir de fixer la tarification de ses garanties de telle façon qu’il ait toujours assez d’argent disponible pour être en mesure d’honorer ses engagements futurs c’est-à-dire de régler des sinistres au fur et à mesure qu’ils surviennent. Ce qui détermine les composantes de la prime commerciale, à savoir la prime pure et la prime nette. 1- La prime brute ou pure : La prime pure a été définie par l’article 1 du code des assurances : « c’est le montant qui représente le coût du risque couvert, tel que calculé par les méthodes actuarielles sur la base de statistiques relatives audit risque ».

Le montant de la prime pure correspond techniquement au coût statistique du risque garanti. Il est déterminé par deux paramètres fondamentaux le taux de prime1 et l’assiette de la prime2 qui est le montant des capitaux assurés dans les assurances de biens. Pour que le calcul de la prime soit juste, il faut donc que le taux de prime applicable au contrat soit correctement calculé, et que les capitaux assurés qui constituent l’assiette de la prime correspondent à la valeur réelle des biens garantis. C’est la somme demandée à l’assuré qui correspond à sa part des sinistres dans la mutualité gérée par l’assureur. La cotisation ou prime pure est dite encore cotisation ou prime de risque ou cotisation ou prime d’équilibre, ou encore cotisation technique. Elle doit également correspondre au coût des règlements des sinistres et elle est calculée en multipliant la fréquence des sinistres par leur coût moyen. Bien évidemment, pour éviter tout abus, le ministère de tutelle fixe régulièrement le taux d’intérêt minimum dont les compagnies d’assurance doivent tenir compte pour l’établissement de leurs tarifs et le calcul de leurs réserves mathématiques. Prime pure = taux de prime × capitaux assurés 2- La prime nette : La cotisation nette, dite encore commerciale est celle qui figure sur les documents commerciaux et tarifaires des sociétés d’assurance. Elle est égale à la cotisation pure augmentée des frais nécessaires pour l’acquisition et la gestion des contrats d’assurance ainsi que pour permettre à l’assureur de dégager un bénéfice. Ces frais constituent des chargements qui s’ajoutent à la cotisation pure. Le chargement est la somme qu’il faut ajouter à la prime pure d’une assurance afin de couvrir un certain nombre de frais inhérents à la gestion toujours complexe d’une entreprise d’assurance et la gestion particulière du contrat souscrit. Les chargements sont de plusieurs sortes : Les frais d’acquisition des contrats qui dans la plupart des marchés d’assurance correspondent aux commissions versées par les assureurs aux intermédiaires apporteurs d’affaires (agents ou courtiers). Ce sont les frais qui couvrent les dépenses occasionnées par la conclusion et la préparation matérielle du contrat. Les frais généraux de l’assureur destinés à rémunérer le personnel chargé d’établir et de gérer les contrats, de régler les sinistres et à lui donner les moyens en locaux et en matériel nécessaires à la gestion de la mutualité. Enfin une part des chargements est destinée à permettre à l’assureur de dégager un bénéfice pour rémunérer ses actionnaires s’il en a, et répondre aux exigences techniques et légales relatives à la marge de solvabilité 3- La prime totale : C’est la cotisation payée par l’assuré (ou le souscripteur). Elle résulte de l’addition de la cotisation nette, des frais accessoires et des taxes et impôts légaux. Les frais accessoires ou le complément de cotisation ou coûts de police. C’est une petite somme forfaitaire dont la justification à l’origine était de faire supporter à l’assuré le coût matériel de l’établissement du contrat (papier, rédaction, etc.). Il est à noter que l’article 250 du code général des impôts stipule que les contrats d’assurance passés par les sociétés d’assurance, les sociétés mutuelles et tous autres assureurs ainsi que tous les actes ayant exclusivement pour objet la formation, la modification ou la résiliation amiable desdits contrats, sont exonérés des droits de timbre3. 1

- Le taux de prime est la proportion de la prime d’assurance par rapport au capital assuré.

- La détermination de l’assiette de la prime est plus au moins facile selon le type d’assurance. En assurance de choses, tantôt les biens assurés sont des actifs fixes à valeur déterminée, tantôt ils sont fluctuants et l’assiette de la prime doit alors être adaptée à ces variations. Pour cette détermination, il faut distinguer d’une part les biens meubles ou immeubles, des particuliers et les actifs fixes ou immobilisations des entreprises qui ont une valeur déterminée, d’autre part la valeur des stocks qui est fluctuante. En assurance de responsabilité, la détermination de l’assiette est plus délicate. Si la responsabilité porte sur une valeur d’assurance déterminée, cette valeur constitue l’assiette de la prime, elle est déterminée lors de la souscription du contrat. Lorsque la responsabilité est indéterminée, voire illimitée, les assureurs insèrent généralement dans les contrats des plafonds de garantie qui constituent la limite de leur engagement. En assurance de personnes, elle est fonction des capitaux assurés. 3 - Les droits de timbre servent à constituer un titre ou justifier un droit, une obligation ou une décharge. Constater un fait juridique ou un lien de droit. 2

B- Le paiement de la prime : Le paiement de la prime ou de la cotisation aux époques convenues constitue une condition indispensable à la continuité et à la réussite du contrat d’assurance Généralement, la prime est payable au début de la période garantie afin de pouvoir régler les sinistres qui surviennent au cours de l’année. Mais si pour une raison ou une autre, le contrat est résilié avant la fin de l’année de garantie, l’assureur ne doit plus sa garantie et corrélativement, la portion de prime perçue doit être restituée à l’assuré. C’est le souscripteur du contrat qui s’engage à en payer les primes. C’est le débiteur de la prime. Il peut être un mandataire ou le maitre d’affaire dans le cas de la gestion d’affaire. En cas de transmission de contrat suite à une aliénation de la chose assurée ou de décès du souscripteur, l’assurance continue de plein droit au profit de l’acquéreur ou de l’héritier à charge pour celui-ci d’exécuter toutes les obligations dont l’assuré était tenu. La prime est le plus souvent stipulée payable par période annuelle. Il peut y avoir des assurances à prime unique payable d’avance soit, au contraire des contrats dans lesquels le paiement est fractionné par semestre, par trimestre ou mensuel par n’importe quel moyen de payement (espèce, chèque, virement ou prélèvement bancaire). Pour la bonne tenue du contrat, l’assureur est tenu, à l’échéance de la prime, d’aviser la personne tenu au paiement de la prime, de la date d’échéance et du montant de la somme dont il est redevable. Ce règlement est portable au domicile de l’assureur ou du mandataire désigné par lui à cet effet. C’est une obligation qui incombe à l’assuré, mais l’article 85 de la loi n° 17-99 stipule : « l’assureur n’a pas d’action pour exiger le paiement des primes ». La seule solution qui appartient à l’assureur est la résiliation du contrat suite à un formalisme bien rigoureux. Dès lors, toute la procédure des articles 21 – 22 et 23 du code des assurances peut être résumée dans un certain nombre de délais très protecteurs de l’assuré : • Echéance de prime + 10 jours = mise en demeure possible • Mise en demeure + 20 jours =suspension de la garantie • Suspension de la garantie + 10 jours = résiliation possible.

La résiliation, qui doit être notifiée à l’assuré par lettre recommandée, prend effet à l’expiration du 30° jour de la date d’envoi de la lettre de mise en demeure. Lorsque cette lettre de mise en demeure est adressée en dehors du Maroc, la résiliation ne prend effet qu’à l’expiration du 50° jour de la date d’envoi de ladite lettre. Ces délais sont impératifs et ne sauraient être réduits dans la police. Ils sont en fait très souvent allongés par l’envoi de la mise en demeure plusieurs semaines après la date d’échéance. Chapitre 2 - Le sinistre : Le sinistre a été défini par l’article 1 du code des assurances comme : « la survenance d’un événement prévu par le contrat d’assurance ». C’est la réalisation du risque garanti par un contrat d’assurance valable en cours d’exécution. En assurance de responsabilité le sinistre est déterminé par la réalisation du dommage causé à la victime par l’assuré responsable débiteur de l’indemnisation. La réalisation ou la déclaration du sinistre entraine des conséquences aussi bien pour l’assuré que pour l’assureur. A- L’assuré face au sinistre : Dans tous les contrats d’assurance la déclaration du sinistre est une obligation légale qui pèse sur tout souscripteur. Elle a été prévue par l’article 12 du code des assurances : « le contrat d’assurance prévoit … les conditions et modalités de la déclaration à faire en cas de sinistre », par l’article 20 : « l’assuré est obligé : … de donner avis à l’assureur, dès qu’il en a eu connaissance et au plus tard dans les cinq jours de sa survenance de tout sinistre de nature à entrainer la garantie de l’assureur ». Selon l’article 57 du code des assurances : « en matière d’assurance contre la grêle, l’envoi de la déclaration du sinistre doit être effectué par l’assuré, sauf le cas fortuit ou de force majeure, et sauf prolongation contractuelle dans les cinq jours de l’avènement du sinistre. En matière d’assurance contre la mortalité du bétail ce délai est réduit, sous les mêmes réserves à quarante-huit heures non compris les jours fériés’. Cette obligation de déclaration est très justifiée car c’est l’assureur qui en définitive, devra supporter le poids du sinistre. Il est donc nécessaire qu’il soit prévenu dès que possible afin d’être en mesure de défendre ses intérêts et l’assuré est tenu de lui donner très rapidement un avis succinct sur la réalisation de l’accident.

Aucune forme n’est imposée et l’assuré peut utiliser le télégramme, le téléphone une déclaration verbale ou une lettre missive mais néanmoins il est toujours utile qu’il se réserve une preuve de sa déclaration. Selon le contrat la déclaration doit être faite soit à la compagnie elle-même, soit auprès de l’agent général d’assurance ou mandataire de la compagnie. Le délai commence à courir le lendemain du jour ou l’assuré a eu connaissance du sinistre et se termine à minuit au terme du dernier jour désigné. Les délais de déclaration du sinistre ne peuvent être réduits par convention contraire ; ils peuvent être prolongés d’un commun accord entre les parties contractantes. En cas de retard dans la déclaration des sanctions ont été prévues à cet effet. 1- La déchéance : Elle est définie par l’article premier de la loi n° 17-99 : « c’est une perte du droit à indemnité au titre d’un sinistre suite au non-respect par l’assuré de l’un de ses engagements, sans que cela n’entraine la nullité du contrat ». La déchéance constitue une sanction spécifique des fautes commises par l’assuré après le sinistre; c’est alors la sanction traditionnelle appliquée en cas de retard de j’assuré dans la déclaration du sinistre. C’est la perte du droit à la garantie de l’assureur, édictée conventionnellement à l’encontre d’un assuré qui n’a pas exécuté ses obligations en cas de sinistre. La déchéance résultant d’une clause du contrat ne peut être opposée à l’assuré qui justifie qu’il a été mis, par suite d’un cas fortuit ou de force majeure dans l’impossibilité de faire sa déclaration dans le délai imparti. La déchéance suppose qu’il y ait eu sinistre, donc réalisation du risque prévu au contrat et obligation de garantie de l’assureur. L’assuré avait donc un droit à garantie et la déchéance est la perte de ce droit en sanction des fautes commises ensuite. Cette sanction n’est pas totalement laissée à la discrétion de l’assureur. Sa licéité est légalement limitée à trois hypothèses :  Le retard dans la déclaration du sinistre à l’assureur  Le retard dans la déclaration des aggravations de risques  La surévaluation frauduleuse des pertes

Pour sa validité, le législateur a voulu protéger l’assuré en édictant des conditions de forme et de fond très strictes : - La clause de déchéance doit être spéciale claire et précise, o La clause de déchéance doit être mentionnée en caractères très apparents, o La clause doit être insérée dans la police elle-même, - L’assureur ne peut invoquer la déchéance que s’il établit que la faute de l’assuré (la fraude prouvée) lui a causé un préjudice. L’effet spécifique de la déchéance est, pour l’assuré la perte du droit à garantie que le contrat lui conférait. Mais ce droit à garantie n’est perçu que pour le sinistre à propos duquel la faute a été commise. Pour le reste le contrat demeure valable les sinistres indemnisés dans le passé l’ont été à bon droit et sauf clause de résiliation après sinistre le contrat est maintenu pour l’avenir. Le régime de la preuve est délicat : l’assureur devra prouver la faute de l’assuré et notamment le retard apporté à la déclaration et le préjudice causé par cette faute. L’assuré peut faire valoir certains moyens de défense pour faire obstacle à la déchéance : o La renonciation de l’assureur à invoquer la déchéance, o La force majeure La déchéance est opposable non seulement au souscripteur mais encore aux bénéficiaires en cas de stipulation pour autrui, à l’assuré d’une assurance pour compte ou au bénéficiaire d’une assurance en cas de décès. Aucune déchéance motivée par un manquement de l’assuré à ses obligations commis postérieurement au sinistre, ne sera opposable aux personnes lésées ou à leurs ayants droit. Dans toutes ces hypothèses d’inopposabilité des déchéances, l’assureur qui est délié de son obligation de garantie envers son assuré déchu doit néanmoins exécuter sa prestation envers le tiers. Il joue ainsi le rôle d’une caution de l’assuré, contre lequel il aura ensuite un recours intégral, mais dont il supportera éventuellement l’insolvabilité.

2- Les autres sanctions : Certaines fautes donnent lieu à d’autres s anctions moins lourdes que la déchéance. Il s’agit : La nullité des clauses relatives à la violation des lois et règlements, L’indemnisation du préjudice subi pour simple retard dans la déclaration aux autorités, L’indemnisation du préjudice subi pour simple retard apporté à des productions de pièces, victime.

L’inopposabilité à l’assureur de la reconnaissance de responsabilité ou de la transaction avec la

B- L’assureur face au sinistre : La déclaration du sinistre incombe à l’assuré ; son règlement à l’assureur une fois le sinistre réalisé et la production des pièces et documents justificatifs faite dans les délais. Ce règlement doit avoir lieu selon les modalités prévues au contrat et peut dépendre de mesures qui permettent de s’assurer de la véracité du sinistre et des conséquences avant le règlement. 1- L’expertise : L’expertise intervient à la charnière des obligations de l’assureur et de l’assuré afin de déterminer les causes et les circonstances d’un sinistre et de chiffrer le montant des dommages. Elle n’est pas obligatoire, les petits sinistres des particuliers peuvent être réglés de gré à gré sans recours à l’expertise. Elle apparait nécessaire en cas de gravité ou d’importance du sinistre. Cette expertise peut prendre plusieurs formes : • L’expertise privée est effectuée à la seule demande de l’une des parties ; • L’expertise judiciaire est une mesure contradictoire et d’instruction imposée par le juge afin de

l’informer sur les aspects techniques qui dépassent ses compétences.

L’expert est celui qui maitrise un domaine précis et intervient dans le cadre d’une profession libérale afin d’éclaircir des points relevant de sa compétence, suite à la demande de l’assuré, de l’assureur, d’un tiers ou d’un juge. C’est un des praticiens d'une fonction technique s’étant spécialisé dans un domaine précis et ayant acquis une méthode d'analyse et une connaissance technique du domaine visé. D'autre part l'expert doit être agrée .Ce ci veut dire qu'il offre ses services selon la procédure prévue pour sa nomination. Ainsi l'expert aura pour mission de dresser des rapports sur une personne ou des faits. L’assureur demandeur de cette expertise n’est pas lié par les conclusions de l’expert et demeure, en principe libre de fixer le règlement de la prestation due en cas de sinistre. C’est un louage d’ouvrage. L’objet de cette expertise est fixé dans la mission, elle consister à rechercher les causes techniques du sinistre et en chiffrant les dommages. Mais plus largement, l’expert opère des vérifications juridiques telles que des déclarations de risques, la preuve de faute et l’établissement de responsabilités, voire le chiffrage de l’indemnité elle-même ; du technique au juridique. 2- La preuve du sinistre : La preuve du sinistre peut être apportée par tous les moyens. La preuve de l’obligation à garantie de l’assureur suppose que cet événement corresponde à la définition du risque garanti ; le créancier doit donc apporter la preuve de l’assurance (la police en est l’instrument essentiel), et la preuve d’un sinistre qui entre dans l’objet du contrat. 3- Le règlement du sinistre : L’obligation fondamentale de l’assureur est le paiement de la prestation due en cas de sinistre. Néanmoins, celui-ci peut s’être engagé par des clauses de la police à assumer d’autres obligations, notamment celle de diriger la défense de son assuré en responsabilité dans un procès intenté contre lui par la victime ou de la protection juridique. Le règlement du sinistre survenu reste l’obligation qui importe le plus l’assuré, c’est l’intérêt même de la conclusion du contrat. Ce qui s’effectue de manière amiable, dans le strict respect des clauses contractuelles. Le créancier de la prestation est le plus souvent l’assuré-souscripteur du contrat, mais e, cas de stipulation pour autrui, le créancier est soit l’assuré pour le compte duquel le contrat a été souscrit, soit le bénéficiaire désigné dans l’assurance de personne en cas de décès. Dans l’assurance de responsabilité, la victime dispose d’une action directe contre l’assureur, débiteur de l’indemnité, à moins que l’assuré ne l’ait préalablement désintéressée. Le règlement peut, selon l’article 48 de la loi n° 17-99, être attribué sans qu’il y ait besoin de délégation expresse aux créanciers privilégiés ou hypothécaires, suivant leur rang, ou à ceux auxquels les créances hypothécaires ont été régulièrement cédées ou transférées.

La prestation de l’assureur se résout essentiellement par une somme d’argent dont le montant est déterminé de manière radicalement différente dans les assurances de personnes et dans les assurances de dommages : • Les assurances de personnes sont en principe des assurances à caractère forfaitaire, la somme est

fixée par le contrat. Néanmoins, un certain nombre de clauses peuvent adapter la prestation de l’assureur aux variations économiques et monétaires ; • Les assurances de dommages sont soumises à un double limitation, indemnitaire et contractuelle. - Le principe indemnitaire suppose une évaluation correcte du préjudice subi du fait d’un dommage corporel, d’un dommage matériel ou pécuniaire. Ce qui est la tâche dévolue aux experts ; - Le principe contractuel : d’après les clauses du contrat, les parties peuvent convenir une somme

assurée, les plafonds de garantie, les franchises, des délais ou des exclusions, etc.

La survenance d’un sinistre est inhérente à la problématique de l’assurance ; aussi l’étape du sinistre qui apparait comme l’aboutissement d’un processus de garantie ne marque-t-elle pas l’extinction du contrat d’assurance : en principe, celui-ci poursuit sa durée jusqu’au terme prévu. Seulement, la loi donne à l’assureur la faculté de résilier son contrat après le sinistre : - Les parties peuvent convenir la résiliation après sinistre, cette résiliation ne peut prendre effet que

dans le délai de trente jours à dater de la réception de la notification par l’assuré. L’assureur qui, passé un délai de trente jours après qu’il a eu connaissance du sinistre, a accepté le paiement de la prime ou cotisation ou de la fraction de prime ou cotisation venue à échéance après le sinistre, ne peut se prévaloir de ce sinistre pour résilier le contrat. - L’assureur peut, au terme des articles 41 et 42 du code des assurances, résilier après un sinistre dont l’origine lui parait douteuse et dans lequel il soupçonne une escroquerie à l’assurance. - En cas d’aggravation des risques par l’assuré, l’assureur a la faculté soit de résilier le contrat, soit

de proposer un nouveau taux de prime. En cas de résiliation, celle-ci prend effet le 10° jour de la notification de l’avis de résiliation par lettre recommandée. A la limite, l’assureur peut estimer le risque trop lourd, inassurable et décider de résilier définitivement sans reprendre l’affaire. Chapitre 3 - Le risque : Etymologiquement, le mot vient du latin « rescare » qui évoque la notion de rupture dans un équilibre par rapport à une situation attendue. Or, le métier d’assureur consiste précisément à garantir les risques tout en fixant au préalable les limites à l’acceptation des risques assurables et en le diluant sur les membres d’une même mutualité. Il peut être défini comme étant un événement futur et incertain donc imprévisible et aléatoire qui sera le fait générateur d’un sinistre : l’incendie, la catastrophe naturelle, l’accident générateur de responsabilité civile, le décès qui ouvrira le droit à la prestation contractuelle d’assurance-décès. Aléatoire, ce risque-événement est projeté dans l’avenir. Il doit être non seulement aléatoire mais encore réel et licite. o Le caractère aléatoire du risque résulte en principe de l’incertitude de l’événement ; plus rarement, il est déterminé par l’incertitude du dommage garanti, o Le caractère réel du risque conditionne l’existence même du contrat, si le risque n’existe pas, le

contrat d’assurance devient nul faute d’objet.,

o Le caractère licite du risque car l’objet du contrat ne saurait être contraire à l’ordre public ou aux

bonnes mœurs.

o On ne peut assurer que des risques futurs, non encore réalisés. Un contrat d’assurance ne peut indemniser que des dommages survenus après la date d’entrée en vigueur des garanties. o Pour être assurable, les risques doivent être susceptibles de former une mutualité, un risque unique

par ses caractéristiques ou existant en très petit nombre ne se prête pas à l’analyse statistique et sa tarification relève plus d’un pari que de l’assurance.

o L’assurance de telle ou telle catégorie de risque doit être autorisée par les pouvoirs publics et par

les bonnes mœurs.

Le risque est également l’objet de la garantie, c’est-à-dire l’élément du patrimoine, l’activité ou la personne menacée par un événement redouté et auxquels s’applique la garantie. C’est l’élément central du contrat d’assurance, il en est l’objet. La détermination des risques garantis s’étend aux objets assurés en cas de sinistre. Si certains sont exclus, on emploi indifféremment les expressions « exclusion de risque A- La détermination du risque : Une police d’assurance se réfère tantôt à un événement (incendie, vol, dégâts des eaux, etc.) tantôt à une activité (assurance responsabilité civile), tantôt à des dommages (assuranceinvalidité). La déclaration des risques à assurer est l’une des obligations absolument fondamentales de l’assuré, dont le but est de permettre à l’assureur de former son opinion sur le risque à garantir, de le classer dans les catégories de risques répertoriés par ses statistiques et de déterminer ainsi le coût, donc le prix de cette garantie. Le contrat d’assurance étant à exécution successive, les risques qu’il couvre peuvent se modifier en cours de contrat et notamment s’aggraver. C’est pourquoi le législateur a imposé à l’assuré non seulement la déclaration des risques lors de la conclusion du contrat mais encore la déclaration des circonstances nouvelles qui modifient le risque initial, et a assorti ces obligations de sanctions très graves.  Lors de la conclusion du contrat ; le législateur a prévu que l’assuré est obligé de déclarer exactement, lors de la conclusion du contrat, toutes les circonstances connues de lui qui sont de nature à faire apprécier par l’assureur les risques qu’il prend à sa charge. Ce qui se réalise suite à un questionnaire limitatif, clair et précis sur tous les éléments intéressants l’assureur. Il s’agit d’une part des circonstances objectives intéressants l’objet même du contrat et d’autre part les circonstances subjectives qui concernent la personne même de l’assuré, sujet et souscripteur du contrat.  Le contrat une fois conclu doit, en principe s’exécuter conformément à la volonté déclarée des

parties. Mais le contrat d’assurance est à exécution successive et, au cours de cette exécution, les circonstances qui ont présidé à sa conclusion peuvent changer. La finalité de l’assurance qui est la sécurité, suggère alors une adaptation du contrat. C’est pourquoi l’article 20 du code des assurances impose une obligation de déclaration des circonstances nouvelles qui peuvent soit aggraver le risque, soit au contraire le diminuer : - Le législateur impose à l’assuré de déclarer, en cours de contrat, les circonstances nouvelles qui ont pour conséquence, soit d’aggraver les risques soit d’en créer de nouveaux et rendent de ce fait inexactes ou caduques les réponses faites à l’assureur. L’article 24 du code des assurances stipule : « quand, par son fait, l’assuré aggrave les risques de telle façon que si le nouvel état de choses avait existé lors de la souscription du contrat, l’assureur n’aurait pas contracté ou ne l’aurait fait que moyennant une prime plus élevée, l’assuré doit en faire préalablement la déclaration à l’assureur par lettre recommandée. Quand les risques sont aggravés, sans le fait de l’assuré, celui-ci doit en faire la déclaration à l’assureur par lettre recommandée dans un délai de huit jours à partir du moment où il en a eu connaissance ». Ainsi, l’assuré doit déclarer toutes les circonstances objectives et subjectives qui augmentent la probabilité ou l’intensité du risque, et qui modifient les réponses aux questions posées par l’assureur. Dès que cette déclaration est effectuée, l’assuré est en situation régulière et totalement garanti si survient un sinistre si l’assureur veut maintenir le contrat aux conditions initiales. Sinon, il peut proposer un nouveau taux de prime plus adapté à la gravité réelle du risque. L’assureur peut résilier le contrat dans un délai de trente jours si l’assuré ne donne pas de suite à la proposition de l’assureur. - En cas de diminution de risque, l’assuré a droit à une diminution du montant de la prime, au terme de l’article 25. Si l’assureur n’y consent pas dans un délai de vingt jours à compter de la demande de l’assuré faite par déclaration contre récépissé ou par lettre recommandée, celui-ci peut résilier le contrat. L’assureur doit alors rembourser à l’assuré la portion de prime ou cotisation afférente à la période pendant laquelle le risque n’a pas couru.

Toute fausse déclaration intentionnelle de l’assuré qui change l’objet du risque ou en diminue l’opinion de l’assureur, alors même que le risque omis ou dénaturé par l’assuré a été sans influence sur le sinistre entraine la nullité du contrat. Les primes payées demeurent alors acquises à l’assureur qui a droit au paiement de toutes les primes échues à titre de dommages et intérêts. La déclaration irrégulière de bonne foi, selon l’article 31, n’entraine pas la nullité de l’assurance. Si ladite omission ou déclaration inexacte est constatée avant tout sinistre, l’assureur a le droit soit de maintenir

le contrat moyennant une augmentation de prime acceptée par l’assuré, soit de résilier le contrat dix jours après notification adressée à l’assuré par lettre recommandée, en restituant la portion de la prime payée pour le temps ou l’assurance ne court plus. Dans ce cas, l’indemnité est réduits en proportion du taux des primes payées par rapport au taux des primes qui auraient été dues, si les risques avaient été complétement et exactement déclarés. Le retard dans la déclaration d’aggravation des risques est sanctionné par la déchéance. B- Les exclusions de risques : Des exclusions de risque peuvent rejeter hors de l’assurance, objet du contrat, un certain nombre d’événements ou de dommages et ce rejet a pour effet une « non couverture d’assurance ». Ces risques qui demeurent en dehors de l’objet du contrat peuvent être exclus soit par la loi, soit par la volonté des parties manifestée dans une clause expresse de la police. 1- De l’exclusion légale : a- L’assurance ne peut couvrir des faits de guerre entrainant des destructions massives de biens matériels, et des pertes en vie humaine. C’est ce qui ressort de l’article 45 de la loi n° 17-99 : « l’assureur ne répond pas, sauf convention contraire, des pertes et dommages occasionnés soit par la guerre étrangère soit par la guerre civile, soit par des émeutes ou des mouvements populaires. Lorsque ces risques ne sont pas couverts par le contrat, l’assuré doit prouver que le sinistre résulte d’un fait autre que le fait de guerre étrangère ; il appartient à l’assureur de prouver que le sinistre résulte de la guerre civile, d’émeutes ou de mouvements populaires ». Ce texte édicte donc une exclusion légale, mais non impérative, des risques de guerre étrangère et civile ; elle est très généralement appliquée car elle est fondée sur la technique même de l’opération d’assurance en cas de guerre, les risques sont trop concentrés, trop intenses pour en effectuer au préalable une prévision statistique valable. Les assureurs peuvent néanmoins aménager le champ d’application de l’exclusion du risque de guerre, soit en couvrant expressément certains dommages causés par des faits de guerre, soit au contraire en excluant expressément la garantie de dommages qui ne résultent qu’indirectement de la guerre. b- La technique de l’assurance exige que le risque assuré soit un événement aléatoire, dont la réalisation ne dépend pas de la volonté de l’assuré ou du bénéficiaire du contrat. La réalisation volontaire du risque par l’assuré ou le bénéficiaire demeure donc hors du champ contractuel. C’est une exclusion légale de risque. Il appartient donc à l’assureur de prouver que l’assuré a intentionnellement réalisé le dommage dont il demande à être garanti. Une exception existe en vertu de l’article 18 du code des assurances : « l’assureur est garant des pertes et dommages causés par des personnes dont l’assuré est civilement responsable …., quelles que soient la nature et la gravité des fautes de ces personnes ». En effet, si la faute intentionnelle de l’assuré lui-même anéantit le caractère aléatoire du risque et le rend ainsi inassurable, en revanche, toute faute, même intentionnelle, d’une personne dont il doit répondre constitue un véritable risque pour l’assuré. Dans ce cas, l’assureur peut exercer son recours subrogatoire contre un proche de l’assuré, dont la responsabilité personnelle est établie, en cas de malveillance. Dans les assurances de personnes : la faute intentionnelle trouve deux illustrations en matière d’assurance sur la vie :  Le suicide : l’assurance en cas de décès est de nul effet si l’assuré se donne volontairement et consciemment la mort, ce qui élimine la caractère aléatoire du contrat, c’est-à-dire incertitude de la survenance et de sa date, caractère fortuit, c’està-dire indépendant de la volonté de l’assuré ou d’un tiers directement intéressé et futur. La charge de la preuve incombe à l’assureur du caractère volontaire et conscient du suicide survenu avant l’expiration de deux ans à dater de la conclusion du contrat.  Le meurtre : la faute intentionnelle rompt le caractère aléatoire de l’assurance non seulement lorsqu’elle émane stricto sensu de l’assuré, mais plus largement lorsqu’elle est perpétrée par celui qui a intérêt à la réalisation du sinistre. C’est l’article 92 qui stipule : « le contrat d’assurance cesse d’avoir effet à l’égard du bénéficiaire qui a été condamné comme auteur ou complice du meurtre de l’assuré. Si les primes ont été payées pendant trois ans au moins, le montant de la provision mathématique, correspondant à la part du bénéficiaire condamné, doit être versé par l’assureur au contractant ou à ses héritiers ou ayants cause, à moins qu’ils ne soient condamnés du meurtre de l’assuré. En cas de simple tentative, le contractant a le droit de révoquer l’attribution du bénéfice de l’assurance, au profit du bénéficiaire auteur de la tentative, même si celui-ci avait déjà accepté le bénéfice de la stipulation faite à son profit. Cette révocation est obligatoire si

l’assuré en fait la demande par écrit ». Peu importe que le mobile en ait été l’attribution du bénéfice de l’assurance ou non. La preuve du meurtre sera généralement apportée par la condamnation pénale, mais s’il n’y a pas eu de poursuites, l’assureur pourrait prouver le meurtre au civil par tous moyens. lorsque c’est un homicide involontaire ou un fait justificatif à la vie, le contrat sera normalement exécuté. 2- De l’exclusion conventionnelle : Outre les exclusions légales, les parties au contrat peuvent délimiter d’une manière précise le contenu du contrat pour se faire protéger car si un sinistre survient dans les hypothèses exclues, l’assureur ne doit aucune prestation. C’est la raison pour laquelle les parties doivent : - La détermination de l’objet du contrat qui dépend de la nature de la chose déclarée, tout ce qui reste en dehors de l’aire contractuelle n’est pas objet d’assurance. - La concordance entre l’objet du sinistre et la définition de l’objet du contrat. - L’assureur doit sa garantie sauf exclusion formelle et limitée contenue dans la police. Cette exclusion doit être claire, précise, non équivoque et limitée. Tous les événements qui font l’objet de dénominations génériques par catégories (incendie, vol, bris de glace, etc.) sont soigneusement délimités dans les polices qui tracent les contours de la garantie (les exclusions du contrat), par exemple : l’assurance-vol ne couvre pas, sauf clause contraire, l’escroquerie, l’abus de confiance ou les vols commis par la famille de l’assuré. - L’exclusion de certains biens lorsque certains éléments du patrimoine sont exclus de l’objet du contrat, les dommages qu’ils subissent ne sont pas garantis. De même, certaines personnes peuvent être exclues de la garantie soit en qualité d’assuré, soit en qualité de tiers-victime. - L’exclusion de garantie en cas de non-respect d’une mesure de prévention. Soit la mesure de prévention est une condition de la garantie hors de laquelle l’assureur n’aurait pas contracté, soit la mesure de prévention n’affecte pas l’assurabilité du risque mais seulement sa tarification dans le barème de l’assureur, son non-respect constitue alors une aggravation de risques dont la sanction est la nullité en cas de mauvaise foi de l’assuré, ou l’application de la règle proportionnelle de prime lorsque la mauvaise foi n’est pas établie. Il est très important que les assureurs expriment clairement et précisément dans leurs polices la nature et les sanctions applicables aux mesures de prévention. Le champ d’application de la garantie contractuelle est délimité, hors duquel il n’y a pas d’assurance pour le risque exclu. S’il y a sinistre dans une hypothèse visée précédemment, l’assureur ne doit rien à personne, ni à l’assuré, ni à un tiers-victime, ni à un bénéficiaire désigné. Elle est opposable à tous. Le législateur prévoit des exceptions inopposables aux victimes d‘accidents de la circulation. C’est ce qui provient de l’article 125 du code des assurances : « les conditions générales du contrat d’assurance peuvent prévoir des exclusions de garantie et des clauses de déchéance. Les déchéances ne sont pas opposables aux victimes ou à leurs ayants droit. Dans ce cas, l’assureur procède au règlement de l’indemnité pour le compte du responsable et peut exercer contre ce dernier une action en remboursement pour toutes les sommes qu’il a ainsi payées ou mises en réserve à sa place. Toutefois, est opposable aux victimes ou à leurs ayants droit la déchéance résultant de la suspension régulière de la garantie pour non-paiement de prime ou cotisation ». Chapitre 4 - La garantie : La garantie est la prestation due par l’assureur soit à l’échéance du contrat – cas de survie à l’échéance convenu -, soit lors du décès de l’assuré dans l’assurance en cas de décès, soit encore en cas de maladie ou d’accidents. En assurances de dommages, l’objet de la garantie dont la perte donnera lieu à l’indemnisation de l’assureur devra être précisé dans le contrat. Il peut s’agir de pertes matériels4 ou de pertes immatériels5. En assurance de responsabilité : la police doit préciser la nature de l’activité à l’occasion de laquelle la responsabilité de l’assuré est susceptible d’être recherche (responsabilité professionnelle, industrielle). En assurances de personnes, il convient de préciser la nature de la garantie en matière d’intégrité physique ou personnelle. Il s’agit du décès, incapacité, maladie, retraite, perte d’emploi).

- Les pertes matérielles : un fonds de commerce, des immeubles, des bâtiments, des ateliers, des ordinateurs ou des données informatiques. 5 - Des pertes immatérielles : ce sont des pertes matérielles directement causés par un sinistre tel que des pertes d’exploitation. 4

La garantie s’exprime soit par l’encaissement des primes versées par le souscripteur soit par le versement d’une indemnité à titre de répartition des risques. Cette prestation est déterminée à l’avance dans la police d’assurance lors de la déclaration de l’objet du contrat pour bénéficier de cette garantie. Le montant de la garantie est déterminé dans la police : en matière d’assurance de dommages, il est soumis au principe indemnitaire, en assurance de responsabilité, au montant de la réparation due au tiers lésé par l’assuré. En matière de contrat d’assurance de personnes, au versement de capitaux forfaitaires prévus et au remboursement de prestations. Cette garantie revêt un caractère spécifique en ce qui concerne sa mise en œuvre, dès lors qu’elle est donnée immédiatement mais que son effet reste suspendu et subordonné à la réalisation du risque. Si celui-ci ne se réalise pas, la garantie tombe et devient caduque à la fin du contrat. Il est à noter que les formes d’exclusion du risque sont aussi exonératoires de la garantie. L’assureur peut imposer dans le contrat des « limitations de garantie » qui peuvent se conjuguer avec des « découverts » et des « franchises ». A- Les plafonds de garantie : En assurance de choses : la valeur déclarée constitue une limite d’indemnisation par la volonté de l’assuré ; elle correspond, en principe à la « valeur d’assurance » du bien. En assurance de responsabilité : il n’existe généralement pas de valeur d’assurance déterminable, et le plus souvent le risque de responsabilité civile encouru est d’un potentiel illimité. C’est alors l’assureur qui limitera sa garantie en fixant au contrat un plafond au-delà duquel il n’est plus tenu. B- Les découverts et les franchises : Il peut être stipulé que l’assuré reste obligatoirement son propre assureur pour une somme ou une quotité déterminée, ou qu’il supporte une déduction fixée d’avance sur l’indemnité du sinistre. Ce qui évoque deux éléments : • Le découvert obligatoire : cette clause intéresse l’assuré à la non réalisation du risque en

l’obligeant à conserver à sa charge une part du dommage fixé soit par une fraction du sinistre soit par une somme déterminée. L’acceptation par l’assuré d’un découvert obligatoire substantiel lui permet généralement de bénéficier d’un taux de prime moins élevé. • La franchise est une modalité de saine gestion, car les petits sinistres entrainent des frais de gestion parfois plus élevés que le dommage lui-même ; aussi, la franchise simple constitue-t-elle une fin de nonrecevoir des sinistres d’un montant inférieur à telle somme, les sinistres importants demeurent garantis au premier franc, c’est-à-dire sans franchise. Dès lors, les assurés sont-ils tentés d’exagérer leurs petits dommages afin de recevoir une indemnité intégrale. Pour déjouer une telle manœuvre, les contrats peuvent prévoir une « franchise absolue » qui est donc déduite de l’indemnité quelle que soit l’importance du sinistre. En pratique, on constate que les polices – en cas de garantie de ces différents frais – peuvent prévoir une franchise afin d’éviter des dépenses de gestion disproportionnées au regard des prestations dues par l’assureur

La franchise absolue se distingue néanmoins du découvert obligatoire par son caractère non impératif : l’assuré peut en obtenir la garantie soit auprès de son assureur moyennant une surprime, soit auprès d’un autre assureur. Ces limitations de garantie sont opposables aux tiers, même aux victimes agissant par l’acte. En matière d’assurance, un contrat est conclu par un souscripteur pour se procurer une garantie suffisante en cas de réalisation de sinistre moyennant une prime et se protéger contre les éventuels risques, constituant objet même du contrat.

Partie 5 - Les modes d’assurance Les particuliers peuvent souscrire des contrats dans toutes les catégories d’assurances selon les besoins de chacun d’eux. Certaines sont obligatoires, d’autres facultatives. Chapitre 1- Les assurances obligatoires La loi n° 17-99 a consacré son livre deux aux assurances obligatoires. Ce sont des opérations imposées par l’Etat à l’encontre de tout utilisateur du bien déterminé par la loi. Il s’agit de : A- L’assurance chasse L’article 115 du code des assurances stipule : « toute demande de permis de chasse doit être accompagnée d’une attestation d’assurance délivrée par une entreprise d’assurance et de réassurance garantissant pendant la durée de la validité du permis, la responsabilité civile du chasseur pour les accidents causés par lui involontairement à des tiers. Le permis de chasse cesse d’être valable et il est retiré provisoirement par l’autorité chargée de sa délivrance, si le contrat d’assurance est résilié ou si la garantie prévue au contrat est suspendue pour quelque cause que ce soit. La résiliation ou la suspension de la garantie doit être notifiée par l’entreprise d’assurance et de réassurance à l’autorité compétente ou l’assuré à son domicile » Celle-ci est illimitée, exclusion faite aux préposés et salariés pendant leur service. B- L’assurance automobile L’automobile a créé un risque social nouveau devant lequel l’Etat ne peut rester indifférent et expose les particuliers à devoir régler des dommages très importants en cas de sinistre, souvent très supérieurs à la totalité de leur patrimoine. Cette situation fait qu’il est indispensable aux propriétaires d’automobiles conscients de leurs responsabilités de s’assurer et que les Etats ont presque partout rendu cette assurance légalement obligatoire. La branche automobile est ainsi devenue une activité essentielle pour l’industrie des assurances, les accidents de la circulation constituent un fléau et l’une des principales causes de la mortalité par accident. Dans la plupart des marchés, elle est la première branche d’assurance. L’assurance automobile n’est pas réservée aux particuliers. L’article 120 du code des assurances stipule : « toute personne physique ou morale dont la responsabilité civile peut être engagée en raison des dommages corporels ou matériels causés à des tiers1 par un véhicule terrestre à moteur non lié à une voie ferrée ou par ses remorques ou semi-remorques, doit être couverte par une assurance contractuelle auprès d’une entreprise d’assurance et de réassurance ». C’est une assurance de responsabilité et d’indemnisation, applicable à raison des « véhicules terrestres à moteur ». Il s’agit de tout engin ou véhicule servant au transport des personnes ou des choses, non seulement aux véhicules eux-mêmes mais à leur remorque ou semi-remorque, ceci visant tout appareil terrestre attelé ou destiné à être attelé au véhicule. Le contrat d’assurance doit donc expressément prévoir l’attelage complet, identifiant tracteur et remorque. En matière d’assurance, l’assuré est celui sur la tête duquel pèse un risque. En matière d’accident de la circulation, le risque de responsabilité civile pèse d’abord sur le souscripteur-propriétaire-conducteur habituel de son véhicule ; mais cette triple qualité peut être dissociée, et la garantie obligatoire couvre tous ceux qui peuvent juridiquement encourir une responsabilité de ce fait : dès qu’il y a accident de circulation avec une victime, il faut donc rechercher qui est responsable. Cependant, c’est une assurance de responsabilité, la qualité de l’assuré est fixée par la détermination de la responsabilité soit du fait personnel (conducteur), soit du fait des choses (garde du véhicule), soit du fait d’autrui (commettant). Le souscripteur ou le propriétaire n’a effectivement la qualité d’assuré que si sa responsabilité est engagée. L’obligation d’assurance s’étend également aux personnes résidant à l’étranger qui font pénétrer au Maroc un véhicule qui n’y est pas immatriculé, lorsqu’elles sont munies :  D’une carte internationale d’assurance dite « carte verte » en état de validité et incluant le Maroc dans sa

garantie ;

1

- Le piéton est le tiers type en matière d’accidents de la circulation. Les passagers, les victimes par ricochet.

 D’une carte interarabe dite « carte orange » conformément aux dispositions de la convention entre les pays

membres de la ligue des Etats arabes relative à la circulation des véhicules automobiles dans les pays arabes et à la carte internationale arabe d’assurance pour les véhicules automobiles signées à Tunis le 15 rabii II 1395 (26 avril 1975) ; o De toute autre carte prévue par une convention bilatérale ou multilatérale dûment ratifiée et publiée par le Maroc Tous les contrats couvrent, pour la partie responsabilité civile, les dommages corporels ou matériels, à la personne ou aux biens des tiers, résultant des accidents, incendies ou explosions causé par le véhicule assuré ou provenant du fait des engins, accessoires et produits servant à son utilisation, des objets et substances qu’il transporte ainsi que de la chute de ces engins, accessoires, produits, objets ou substances. La garantie couvre aussi les conséquences pécuniaires de la responsabilité civile pouvant être encourue du fait d’accident occasionnée par l’ouverture d’une portière par toute personne en vue de prendre place dans le véhicule assuré ou ayant pris place dans ledit véhicule. Les assurances automobiles proposent aussi d’autres garanties concernant le véhicule lui-même : le vol, incendie, bris de glace, etc. Sont exclues de cette garantie les dommages causés :

 Les dommages causés au souscripteur du contrat, le propriétaire du véhicule assuré et toute personne ayant

la garde ou la conduite du véhicule ;*

 Les dommages causés aux représentants légaux d’une personne morale propriétaire du véhicule assuré ;  Les dommages causés aux salariés ou préposés de l’assuré ou du conducteur dont la responsabilité est

engagée du fait de l’accident ;

 Les dommages causés à l’assuré qui a participé à un rallye, épreuve, course ou compétition ou essai, en

qualité de concurrent ;

 Les dommages causés par le véhicule assuré lorsqu’il transporte des matières inflammables, explosives,

corrosives ou comburantes ;

 Les dommages subis par les marchandises et objets transportés par le véhicule assuré ainsi que les vols

portant sur ces marchandises ou objets ;

 Les dommages intentionnels causés par le souscripteur du contrat ou le propriétaire du véhicule assuré.  Lorsque le conducteur du véhicule assuré n’est pas, au moment du sinistre, titulaire d’un permis de conduire

en état de validité exigé par la réglementation pour la conduite du véhicule assuré ;

En cas de réalisation de sinistre, l’assureur se substitue de plein droit à l’assuré dans les limites de la garantie prévue dans la police aussi bien pour le règlement des indemnités aux personnes transportées, aux tiers ou à leurs ayants droit et de tous les autres frais résultant de l’accident, que dans une action judiciaire en dommages et intérêts. La déclaration à l’assurance doit être faite au plus tard dans les cinq jours de sa survenance, de façon écrite ou verbalement et contre récepissé. Pour ce fait, tout assuré doit, au moment de la conclusion et même en cours, déclarer exactement à l’assureur toutes les circonstances connues de lui qui sont de nature à faire apprécier par l’assureur les risques qu’il prend en charge. Cette déclaration doit être faite par lettre recommandée. Pour la détermination de la prime, l’assureur doit tenir compte des antécédents de sinistralité de l’assuré en multipliant la prime de base, calculée indépendamment de ces antécédents, par un coefficient de réduction –majoration fixé comme suit :  0,9, si l’assuré n’a causé aucun sinistre engageant ou susceptible d’engager totalement ou partiellement sa responsabilité durant une période d’assurance de vingt-quatre mois consécutifs précédant la souscription ou le renouvellement du contrat.  Si l’assuré a causé un ou plusieurs sinistres engageant ou susceptible d’engager totalement ou partiellement sa responsabilité durant la période d’assurance de douze mois précédant la souscription ou le renouvellement du contrat, ce coefficient, qui ne peut excéder 2,5, s’obtient en ajoutant à un pour cent chacun de ces sinistres ; Dans les autres cas, le coefficient de réduction – majoration est égal à un. Cette assurance est obligatoire pour toutes les catégories visées précédemment, mais toute personne qui n’aura, sciemment pas souscrit une assurance contractuelle auprès d’une entreprise d’assurance et de réassurance,

encourt une sanction d’emprisonnement d’un mois à six mois et d’une amende de mille deux cents à six mille dirhams ou de l’une de ces deux peines seulement. C- Le fonds de garantie des accidents de la circulation L’obligation d’assurance des responsables en matière d’accidents de la circulation apparait comme une très efficace protection des victimes. Cependant, il peut arriver qu’un accident soit causé par un conducteur inconnu qui a pris la fuite, ou non assuré. L’ultime recours des victimes réside dans l’intervention d’un organisme crée par le dahir du 28 joumada II 1374 (22 février 1955) qui esl le fonds de garantie des accidents de la circulation. C’est un organisme doté de la personnalité morale crée dans un but de solidarité pour garantir l’indemnisation totale ou partielle de toute victime d’accident de la circulation dont le responsable est inconnu ou non assuré et incapable d’en dédommager les victimes en raison de leur insolvabilité et ayant subi un dommage corporel. Il groupe obligatoirement toutes les sociétés agrées pour couvrir des risques de responsabilité civile résultant de l’emploi des véhicules terrestres à moteur. Il est administré par un conseil d’administration, présidé par un membre élit du conseil et contrôlé par le ministre des finances. Il comprend :  Un représentant de l’administration ;  Le directeur général de la caisse de dépôt et de gestion et son représentant ;  Sept représentants des entreprises d’assurances et de réassurance agréées pour pratiquer les opérations d’assurances de responsabilité civile résultant de l’emploi de véhicules terrestres à moteur.  Les ressources du fonds de garantie comprennent :  Une contribution obligation de toutes les entreprises d’assurances et de réassurance agréées pour effectuer au Maroc des opérations d’assurances contre les risques de toute nature résultant de l’emploi des véhicules terrestres à moteur. Le taux de cette contribution est fixé à 10% de la totalité des prestations et frais et des charges techniques d’exploitation dudit fonds ;  Une contribution des assurés, qui s’ajoute au montant des primes d’assurances. Le taux de cette contribution est fixé à 1,50% des primes et cotisations versées par les assurés aux entreprises d’assurances et de réassurance ;  Un prélèvement supporté par les propriétaires ders véhicules automobiles s’étant abstenu de souscrire une assurance automobile. Ce prélèvement, qui est égal au quadruple du montant de l’amende pénale infligée en raison de cette infraction, fait l’objet dans chaque cas d’une condamnation distincte par la juridiction appelé à statuer sur cette infraction ;  Le produit des saisies sur les biens ;  Les recouvrements effectués sur les débiteurs d’indemnités ;  Le produit des placements de fonds et les intérêts servis sur les fonds en compte courant ;  Les remboursements et réalisations de valeurs mobilières et immobilières ;  Les avances du trésor ;  Les dons, legs et produits divers ;  Toute autre ressource qui pourrait être attribuée au fonds. Quant aux dépenses, ils comprennent :  Les indemnités et frais versés au titre des sinistres à la charge du fonds ;  Les dépenses d’équipement et de fonctionnement ;  Les frais engagés au titre des recours ;  Le coût des placements de fonds ;  Le remboursement des avances de trésor. Le rôle dévolu à ce fonds est l’indemnisation. Cette-ci doit résulter soit d’une décision judiciaire exécutoire, soit d’une transaction ayant pour objet de fixer ou de régler les indemnités dues par les responsables non assurés et qui doit être notifiée au fonds dans un délai de trente jours par lettre recommandée avec accusé de

réception. Lorsque ce responsable est inconnu, la demande d’indemnisation doit être adressée au fonds dans un délai de trois ans à compter de la date de l’accident. Dans tous les autres cas, la demande d’indemnité doit être adressée au fonds de garantie dans le délai d’un an à compter soit de la date de transaction ; soit de la date de décision de justice passée en force de chose jugée. En outre, les victimes ou leurs ayants droit doivent, dans un délai de cinq ans à compter de la date de l’accident :  Si le responsable est inconnu, avoir réalisé un accord avec le fonds de garantie des accidents de la circulation ou exercé contre celui-ci une action en justice,  Si le responsable est connu, avoir conclu une transaction avec celui-ci ou intenté contre lui une action en justice. Sont exclus du bénéfice du fonds de garantie des accidents de la circulation :  Le propriétaire, le conducteur ou le gardien du véhicule au moment de l’accident,  Les représentants légaux d’une personne morale ;  Les salariés ou préposés du propriétaire responsable du véhicule ;

Les auteurs du vol du véhicule.

Toute fausse déclaration, à l’appui d’une demande tendant à obtenir ou à mettre à la charge du fonds de garantie des accidents de la circulation une indemnité donne lieu à l’application des dispositions du code pénal en matière d’escroquerie. Chapitre 2 - La coassurance La coassurance est la division de la garantie d’un gros risque entre plusieurs assureurs, chacun étant garant de la seule part qu’il a accepté dans la limite du « plein de souscription » qu’il a déterminé pour son entreprise. C’est un moyen primaire d’opérer une répartition des risques, dès le stade de la conclusion du contrat : c’est l’opération par laquelle plusieurs entreprises d’assurance garantissent un même risque, chacune d’elle prenant en charge une fraction convenue, sans solidarité. Un partage proportionnel d’un même risque entre plusieurs assureurs appelés Co assureurs. Chacun d’eux s’engage pour un certain pourcentage du risque en fonction de son propre plein de souscription, reçoit le même pourcentage de la cotisation totale payée par l’assuré et, en cas de sinistre total ou partiel, sera tenu au même pourcentage des prestations dues. Le législateur marocain l’a prévu dans son article 5 de la loi n° 17-99 : « Plusieurs risques différents, notamment par leur nature ou par leur taux, peuvent être assurés par une police unique. Plusieurs assureurs peuvent également s’engager par une police unique ». Pour la commodité des assurés, un seul contrat est établi et une seule quittance. Une annexe du contrat donne la liste de tous les Co assureurs et le pourcentage accepté par chacun d’entre eux sur les risques assurés. Chaque Co assureur n’est engagé qu’à proportion de la part qu’il accepté. Mais, dans la pratique, l’un des Co assureurs, appelée apériteur (lead insurer), décide des conditions de l’assurance après négociation avec l’assuré ou son courtier, émet le contrat dont il adresse copie à chaque participant, encaisse la cotisation totale avant de répartir entre les Co assureurs suivant le pourcentage accepté par chacun d’eux, liquide les sinistres et encaisse la participation de chaque Co assureur avant de régler les prestations dues à l’assuré. Celui-ci n’a donc normalement qu’un seul interlocuteur, c’est l’apériteur qui est choisi pour ses compétences techniques et sa réputation de souscripteur expérimenté capable de fixer les conditions d’assurance et une tarification qui seront acceptées de confiance par les autres Co assureurs dont le rôle sera limité à apporter leur capacité financière jusqu’à couvrir la totalité du risque en complément de la capacité propre à l’apériteur. La société apéritrice agissant comme mandataire des Co assureurs pour se charger des relations avec l’assuré (conclusion du contrat, établissement de la police, encaissement des primes ensuite réparties entre les Co assureurs, règlement des sinistres). La coassurance est très fréquente, pour les gros risques maritimes, aériens, immobiliers et industriels. Chapitre 3- La réassurance C’est l’opération par laquelle une entreprise d’assurance se fait assurer à son tour pour tout ou partie des risques qu’elle demeure seule à garantir à l’égard de l’assuré : il n’y a aucune relation entre l’assuré et le réassureur. On peut dire du réassureur qu’il est l’assureur des assureurs. La réassurance, en effet, est un contrat par lequel l’assureur direct se décharge sur une autre personne, le réassureur, de tout ou partie des risques qu’il a souscrit. Sur le plan technique, la réassurance permet de diluer les risques au maximum en laissant à chaque assureur la seule charge de ce qu’il doit conserver pour son propre compte, afin de respecter son « plein

d’assurance ». on doit donc distinguer le « plein de souscription » qui est la somme maximale totale que l’assureur s’engage à garantir à l’égard de l’assuré (il le limite éventuellement par la coassurance), du « plein de conservation » qui est le capital maximum garanti conservé par l’assureur pour son propre compte, le surplus étant cédé en réassurance. L’article 159 définit toute opération de réassurance comme étant toutes opérations d’acceptation de risques cédés par une entreprise d’assurance et de réassurance. La société d’assurance qui se réassure, cède une partie des risques souscrits et les cotisations correspondantes. C’est pourquoi dans un traité d’assurance2, l’assureur direct est appelé « la société cédante ou le cédant » : c’est celui qui cède une part du risque au réassureur qui la garantit, et qui est appelé « cessionnaire ». Le cessionnaire qui demande à son tour la garantie d’un autre réassureur est dit « rétrocédant » et son réassureur « rétrocessionnaire ». Alors que dans la coassurance, il y a un lien contractuel direct entre l’assuré et chacun des Co assureurs, l’assuré n’a aucun lien avec les réassureurs. Même après la signature du contrat de réassurance, l’assureur direct est tenu de la totalité du risque souscrit. En cas de sinistre, c’est l’assureur qui règle les prestations dues à l’assuré et se rembourser après la part éventuellement dues par le réassureur. La réassurance peut être facultative et ne porter que sur une affaire ou un groupe d’affaires, sans que les parties soient liées en permanence. Les contrats de réassurance sont donc toujours signés par des entreprises professionnelles d’assurance. Cette réassurance au coup par coup est cependant exceptionnelle dans les assurances terrestres, car la garantie immédiate des risques entrés dans le portefeuille de l’assureur direct, comme la nécessité pour le réassureur de compenser les risques sur le plus grand nombre possible de polices, ont conduit les deux parties à conclure un accord permanent, dans un traité de réassurance obligatoire : l’assureur cédant s’engage alors à céder au réassureur une partie de ses risques selon les modalités prévues au contrat et le réassureur s’engage à les accepter. Les procédés de réassurance sont généralement classés en deux catégories principales selon que la réassurance s’applique à l’un ou à l’autre de ces éléments de l’assurance : le risque ou le sinistre :  La réassurance de sommes : ou réassurance de partage de risques ou réassurance proportionnelle s’applique

aux risques couverts par le cédant : la part du réassureur est alors déterminée en fonction du capital garanti par le cédant ; il en reçoit la part de prime correspondante et il supporte les sinistres dans la même proportion. Le sort du réassureur est lié à celui du cédant, que les parties aient adopté l’une ou l’autre des deux formes possibles de réassurance proportionnelle.  La réassurance de dommages : dite encore réassurance d’excédent d’indemnisation ou réassurance non

proportionnelle n’est pas fondée sur les risques couverts, mais sur les sinistres réalisés, selon deux formules possibles : la réassurance en excédent de sinistres ou la réassurance en excédent de pertes.

 La réassurance en excèdent de sinistres : le réassureur ne prend en charge dans chaque sinistre que la part

excédent un montant déterminé dans le traité et conservé par le cédant, et qu’on appelle « priorité ». Il peut donc avoir à supporter des dommages très élevés; aussi pour que l’assureur direct ne soit pas tenté de traiter avec légèreté les sinistres importants, la réassurance en excèdent de sinistres estelle généralement assortie d’une participation du cédant dans l’excédent.  La réassurance en excèdent La réassurance en excèdent de pertes ou « stoploss » : la réassurance n’est pas

calculée affaire par affaire, mais globalement et forfaitairement lorsque l’ensemble des sinistres d’un exercice dépasse un pourcentage déterminé des primes qui y sont afférentes. Cette formule permet à la réassurance de jouer pleinement son rôle régulateur car un nombre important de petits sinistres peut être aussi dangereux pour l’assureur direct que quelques gros sinistres. Le cédant est ici garanti de limiter ses pertes, aussi certaines clauses imposées par le réassureur sont-elles également utiles pour l’inciter à la prudence : le réassureur peut lui imposer soit des pleins de souscription impératifs, soit une participation dans l’excédent de pertes suivants un pourcentage fixé à l’avance. La réassurance a pour but de faciliter la composition et la gestion de la mutualité de risques gérée par l’assureur. Elle a quatre fonctions : Augmentation du plein de souscription de la cédante : les assureurs ne pourraient jamais souscrire une part de risques supérieure en valeur ou en sinistre maximum possible à leur plein de conservation sans cette réassurance.

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- On désigne par le nom de « traité de réassurance » le contrat qui régit les rapports entre cédant et réassureur.

Protection contre les écarts de probabilité : les assureurs s’efforcent de déterminer leurs retentions nette ou le plein de conservation en fonction de leurs capacités financières respectives et des statistiques de coût et de fréquence de sinistres établies grâce à l’observation du passé et à l’extrapolation des tendances attendues pour le futur3. Homogénéisation des rétentions nettes : pour que les résultats techniques des engagements pris par l’assureur soient réguliers d’une année sur l’autre et conformes aux statistiques disponibles, il faut que les conservateurs nettes soient aussi homogène que possible. La tarification est destinée précisément à homogénéiser les engagements des assureurs. une catégorie de risques dont la fréquence des sinistres est normalement deux fois plus grande que celle d’une autre catégorie, devrait supporter un taux de cotisation double de la seconde. Facilité de trésorerie des cédants : lorsqu’un gros sinistre survient, l’assureur doit faire face à des débours importants, soit par versement de provisions, soit lors du règlement définitif. Si le sinistre a causé un grand nombre de victimes, la cellule chargée de traiter les dossiers de réclamation doit pouvoir disposer de liquidités immédiates pour régler les indemnités dues dans des conditions convenables à la fois pour les tiers et pour l’assureur. Le rôle primordial de la réassurance est de mettre à la disposition des cédantes une capacité financière qui accroit la sécurité de leurs opérations et leur permet de mieux répondre aux besoins de garantie de leurs clients. Les modalités de la réassurance sont :  La réassurance facultative : l’opération de réassurance n’est conclue qu’après un libre choix tant de la part

de l’assureur que de celle du réassureur. Elle laisse l’entière liberté à la cédante de placer la part de risque de son choix auprès d’un réassureur de son choix et au cessionnaire d’accepter ou de refuser le risque.

 La réassurance facultative – obligatoire dite « facob » : pour éviter à l’assureur d’avoir à rechercher un ou

plusieurs réassureurs avant la souscription de chaque risque, et de subir les coûts et les délais inhérents à la réassurance facultative, l’assureur et le réassureur peuvent convenir par avance des conditions auxquelles ce dernier s’engage à accepter tous les risques que l’assureur décidera de verser à un traité de réassurance pendant toute la période pour laquelle la convention est signée. En effet, il est facultatif pour la cédante qui conserve toute liberté d’y appliquer tel ou tel risque de son choix et il est obligatoire pour le réassureur qui ne peut refuser les parts de risques déclarés par l’assureur direct à condition qu’elles soient conformes aux dispositions contractuelles4. Le traite « facob » offre beaucoup d’avantages pour la cédante qui dispose, grâce à lui, de nouvelles possibilités de souscription et garde sa liberté d’appliquer ou non au traité les risques de son choix. Il implique, de la part, du réassureur, une totale confiance dans la bonne foi de la cédante qui pourrait être tentée d’utiliser le facob pour se dégager de ses risques les plus dangereux ou les moins bien tarifés.  La réassurance obligatoire : la plus grande part des affaires de réassurance est gérée en application de traités

obligatoires : obligatoires pour l’assureur qui doit y appliquer toutes les affaires de son portefeuille souscrites dans la branche concernée ; et obligatoire pour le réassureur qui est tenu d’accepter pendant toute la durée du traité, toutes les affaires appliquées par la cédante dans le cadre des conditions contractuelles. C’est la modalité la plus utilisée, dans l’usage courant. Le partage des risques entre l’assureur et le réassureur peut être proportionnel, c’est-à-dire la part des sinistres à la charge du réassureur est toujours exactement proportionnelle à la part de cotisation qu’il a reçue), ou non proportionnel au pourcentage de cotisation cédée5. Intervenant dans pratiquement tous les domaines de l’activité humaine, l’assurance offre une grande variété de carrière à ses professionnels.

- A titre d’exemple : un portefeuille de contrats automobiles est calculé pour pouvoir supporter chaque année un ou deux sinistres importants, l’assureur peut être déséquilibré si, par malchance, ses assurés lui déclarent au moment au cours de la même année cinq ou dix sinistres de ce même montant. Les réassureurs interviennent pour lisser les résultats techniques nets d’une année sur l’autre malgré les écarts en coût et en fréquence dans la survenance des sinistres. 4 - Celles-ci précisent la nature des garanties, les sommes en risque, les conditions d’assurance et les tarifs à respecter, éventuellement, la rétention nette minimale que la cédante doit conserver, les exclusions). 5 - Un assureur peut estimer avoir la capacité financière suffisante pour assumer à lui seul la charge de la très grande majorité des sinistres frappant son portefeuille dans telle ou telle branche, mais constater en même temps que ses résultats techniques et donc ses fonds propres pourraient être affectés par la survenance d’un ou plusieurs sinistres exceptionnellement couteux moyennant le paiement d’une somme convenue, un réassureur peut convenir de prendre à sa charge la partie des sinistres qui est supérieure à une priorité dans un traité en excédent de sinistre 3

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Partie 6- Les sociétés d’assurance et des intermédiaires d’assurance Les produits d’assurance concernent presque tous les domaines d’activité des personnes physiques et morales. La variété de leur clientèle et les besoins sans cesse croissants de sécurité auxquels leurs produits sont destinés à faire face, amène les assureurs à recourir à à des équipes de spécialistes dans les domaines les plus variés. Le monde de l’assurance offre donc des possibilités de carrière extrêmement diversifiées soit au sein des entreprises d’assurance elles-mêmes soit au sein des entreprises auxiliaires auxquelles elles délèguent certaines de leurs fonctions. Il convient de distinguer les entreprises d’assurances qui sont les seules parties au contrat qui s’engagent à une prestation en cas de sinistre des intermédiaires d’assurance qui assument la distribution de l’assurance dans le public. Généralement, ces entreprises ne peuvent se saisir de toute opération d’assurance que si elles sont agréées par l’administration. Chapitre 1- L’agrément L’agrément n’est accordé, sur leur demande, qu’aux entreprises régies, sous réserve des accords de libre-échange, passés par le Maroc avec d’autres pays, dûment ratifiés et publiés au « Bulletin officiel », par le droit marocain ayant leur siège social au Maroc et après avis du comité consultatif des assurances 1 . Cet agrément est accordé selon les catégories d’opérations d’assurance portant sur la couverture de risques concernant une personne, un bien ou une responsabilité. Ce sont les opérations classées par voie réglementaire, d’autres peuvent s’assimiler à ces opérations comme suit : •

Les opérations qui font appel à l’épargne en vue de la capitalisation et comportant, en échange de versements uniques ou périodiques, directs ou indirects, des engagements déterminés ;



Les opérations ayant pour objet l’acquisition d’immeubles au moyen de la constitution de rentes viagères aux bénéfices de sociétés gérées ;



Les opérations qui font appel à l’épargne dans le but de réunir les sommes versées par les adhérents en vue de la capitalisation en commun, en les faisant participer aux bénéfices de sociétés gérées ou administrées directement ou indirectement par l’entreprise d’assurance et de réassurance.

L’agrément des entreprises d’assurance est une des prérogatives essentielles des autorités de tutelle. Il est accordé sur demande de l’entreprise pour les opérations d’une ou plusieurs branches d’assurance, l’entreprise ne peut pratiquer que les opérations pour lesquelles elle est agréée elles se prononcent au vu des éléments suivants :  Les moyens techniques et financiers dont la mise en œuvre est proposée et leur adéquation au programme d’activité de l’entreprise ;  L’honorabilité et la qualification des personnes chargées de la conduire ; - Il est chargé de donner son avis sur toutes les questions relatives aux opérations d’assurance et de réassurance et de tous les projets de loi ou textes réglementaires relatives aux opérations d’assurance. Il peut être saisi soit à la demande de l’administration soit de la majorité de ses membres. 1

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Cours de droit des assurances  La répartition de son capital et la qualité des actionnaires ou, pour les sociétés mutuelles, les modalités de constitution du fonds d’établissement ;  L’impact sur la stabilité et les conditions concurrentielles du marché. Cet agrément peut être retiré après avis du comité consultatif des assurances suite à une mise en demeure adressée à l’assureur qui doit présenter ses observations par écrit dans un délai de quinze jours. Ce retrait peut être pour des raisons suivantes :  Si l’entreprise n’a pas commencé à pratiquer les opérations correspondantes dans le délai d’un an à dater de la publication au bulletin officiel de l’acte administratif d’agrément, ou si une entreprise ne souscrit, pendant deux exercice consécutifs, aucun contrat relatif à une catégorie d’opérations d’assurances pour laquelle elle est agréée;  Lorsque l’intérêt général l’exige;  L’entreprise ne fonctionne pas conformément à la législation et à la réglementation en vigueur;  Lorsque l’assureur refuse de souscrire une assurance automobile ;  En cas de refus de l’assureur de présenter un plan de redressement ou d’inexécution dans les délais impartis2 ; Ce retrait entraine la dissolution et la liquidation de l’entreprise et, par conséquent la nomination d’un liquidateur par l’administration qui s’occupera de la gestion et rendre compte de l’exécution de son mandat. Cet agrément ne peut être accordé à une personne condamné irrévocablement pour crime ou délit, pour infraction à la législation des changes, si le gérant a administré une société qui a fait l’objet d’une liquidation judiciaire ou a été radié d’une profession réglementée. Chapitre 2- Les entreprises d’assurance Au terme de l’article 158 du code des assurances : « toute entreprise qui entend réaliser une opération qualifiée d’assurance ou de réassurance ou assimilée à une opération d’assurance est soumise aux dispositions de la présente loi et des textes pris pour son application ». La loi, dans son article 168, limite les formes juridiques des entreprises d’assurance à deux : la société anonyme et la société d’assurance mutuelle. A- La société anonyme Les sociétés commerciales d’assurances ont toujours la forme de société anonyme. Les sociétés constituées sous forme de SARL ne sont pas autorisées à pratiquer ni l’assurance ni la banque ni les sociétés d’investissement. Les sociétés anonymes d’assurance sont soumises aux règles prévues par la loi n° 17-95 sur les SA3, sous rèserve de certaines dérogations apportées par le code des assurances pour tenir compte de la spécificité des opérations d’assurances.

- Lorsqu’il apparait à l’examen des documents comptables et financiers qu’une entreprise doit fournir (les états, les comptes rendus, les tableaux ou documents de nature à permettre de contrôler la situation financière et la marche de leurs opérations), que sa situation financière risque de ne pas donner de garanties suffisantes pour lui permettre de remplir ses engagements, l’administration peut impartir par lettre recommandée avec accusé de réception à l’entreprise de lui présenter, dans les délais qu’elle fixe, un plan de redressement qui doit comporter les mesures qu’elle se propose de prendre, soit pour redresser sa situation financière afin de remplir ses engagements, soit pour

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Cours de droit des assurances renforcer ses structures administratives, techniques ou comptables nécessaires à la gestion de la ou des catégories d’opérations pour laquelle ou lesquelles elle a été agréée. 33 - Dahir n° 1-96-124 du 14 rabii II 1417 (30 août 1996) portant promulgation de la loi n° 17-95 relative aux SA – B.O. n° 4422 du 4 joumada II 1417 (17 octobre 1996). P. 661-704- tel qu’il a été modifié par la loi n° 81-99 promulguée par le dahir n° 1-99-327 du 21 ramadan 1420 (30 décembre 1999). Publié au B.O n° 4758 du 28 ramadan 1420 (06 janvier 2000). P. 5.

L’article 171 de la loi n° 17-99 prévoit que toutes les entreprises d’assurance et de réassurance doivent justifier d’un capital social d’au moins cinquante millions (50.000.00) de dirhams. Ce qui doit être entièrement versé en numéraire. L’administration devrait approuver, dans un délai de trente jours de la réception de la demande, tout changement de majorité, toute cession de plus de dix pour cent des actions et toute prise de contrôle direct ou indirect supérieur à trente pour cent du capital social. B- La société d’assurance mutuelle

Ce sont des entreprises qui ont un caractère civil à but non lucratif. Elle reste, toutefois tenue de s’immatriculer au registre de commerce. Ces mutuelles peuvent être à cotisation fixe, le sociétaire ne peut être tenu au-delà de la cotisation indiquée sur son contrat, ou à cotisation variable, le sociétaire ne peut être tenu au-delà de la cotisation maximum indiquée sur son contrat. Celle-ci ne peut dépasser deux fois le montant de la cotisation normale nécessaire pour faire face aux charges probables résultant des sinistres et aux frais de gestion. Elles cherchent :  A garantir au profit de leurs membres sociétaires le règlement intégral de leurs engagements, en cas de réalisation des risques dont elles ont pris la charge ;  A répartir les excédents de recettes entre leurs membres dans les conditions fixées par leurs statuts et après constitution des provisions et réserves et remboursement des emprunts ;  A n’attribuer aucune rémunération à leurs administrateurs à l’exception des jetons de présence et la rémunération accordée au titre d’une autre activité exercée pour le compte de la société d’assurance mutuelle. C’est une forme de société constituée d’un fonds d’établissement minimum de cinquante millions (50.000.00) de dirhams entièrement libérés par les fondateurs dans un compte bancaire ouvert au nom de la société. Elle doit aussi justifier d’un nombre minimum de sociétaires fixé par voie réglementaire et qui ne peut être inférieur à dix mille personnes. Le législateur a consacré une série d’articles à cette forme de sociétés (des articles 173 à 208 de la loi n° 17-99), il a simplifié et démocratisé le fonctionnement des sociétés d’assurance mutuelles :  L’assemblée générale constitutive est composée de tous les sociétaires : celle-ci ne délibère valablement qu’à la réunion de la moitié au moins des sociétaires ; à défaut, de la réunion d’un tiers au moins. Ces résolutions ne sont approuvées qu’à la majorité des deux tiers des sociétaires présents ;  Un conseil d’administration est composé d’administrateurs dont le nombre ne peut être inférieur à six ni supérieur à quinze. Ce conseil choisit parmi ses membres, un ou plusieurs directeurs ;  Deux commissaires aux comptes au moins doivent être désignés dans cette société. Toutes les conditions relatives à cet organe proviennent de la loi n° 17-95 ; Outre ces sociétés – commerciales et mutuelles – il existe des organismes publics soumis à un statut particulier et dont le fonctionnement ne relève pas de la réglementation des assurances. Il s’agit des organismes de prévoyance sociale tel que la C.N.S.S. Mme. Wafaa FARES DAHBI

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Chapitre 3- Les intermédiaires d’assurance Au terme de l’article 289 de la loi n° 17-99 : « les opérations pratiquées par les entreprises d’assurances et de réassurance sont présentées au public soit directement par lesdites entreprises, soit par l’entremise des personnes habilitées à cet effet et dénommées « intermédiaires d’assurances». Est intermédiaire d’assurances toute personne agréée par l’administration, en qualité d’agent d’assurances, personne physique ou morale, ou en qualité de société de courtage. Ils ont une obligation d’obtention d’un agrément de l’administration après avis du comité consultatif des assurances.. L’entreprise d’assurance émet un produit qui est la sécurité qu’elle doit vendre. Pour placer les contrats d’assurance auprès du public, il existe tout un réseau d’intermédiaires dont le statut se divise en deux : les agents fondamentaux et les courtiers. Afin de donner aux consommateurs d’assurance plus de sécurité et de garantie de compétence, le législateur a réglementé la profession des intermédiaires d’assurance dans le livre quatre réservé à la présentation des opérations d’assurances dans les objectifs suivants :  

Fixer un niveau minimal de qualification pour tous les intermédiaires, Distinguer clairement les intermédiaires indépendants des intermédiaires qui dépendent plus au moins directement de la compagnie d’assurance. A- Les agents généraux d’assurance

C’est le mandataire de la compagnie. C’est un contrat qui confère à un mandataire le soin de conclure des contrats au nom et pour le compte de producteurs, d'industriels et de commerçants. Il est réglementé par les articles 393 à 404 du code de commerce qui le définit : « un mandat par lequel une personne, sans être liée par un contrat de travail, s’engage à négocier ou à conclure d’une façon habituelle des achats, des ventes ou, d’une manière générale, toutes autres opérations commerciales au nom et pour le compte d’un commerçant, d’un producteur ou d’un autre agent commercial, lequel s’engage, de son côté, à la rémunérer ». Son rôle est de négocier ou de conclure des achats, des ventes ou, d’une manière générale, toutes autres opérations commerciales au nom et pour le compte d'un commerçant, ou d'un autre agent commercial, lesquels s'engagent, de leur côté à le rémunérer. L'agent commercial peut représenter plusieurs commerçants sans qu'aucun d'eux n'ait à s’y opposer. Il ne peut toutefois représenter des entreprises concurrentes. L’agent d’assurance est la personne habilitée par une entreprise d’assurances et de réassurance dont il est le mandataire, à présenter au public les opérations d’assurance d’une ou deux entreprises, après l’accord de l’entreprise contractante en premier. Il remplit ses fonctions dans l’indépendance qui caractérise l’exercice d’une profession libérale. Lorsque cet agent est une personne morale, celui-ci doit être constitué sous la forme de société anonyme ou de société à responsabilité limitée. Etant un mandataire de sa compagnie, lié à elle par un contrat d’agence commercial, les actes qu’il passe engagent sa compagnie. Les parties au contrat définissent librement les conditions de rémunération de l'agent. Il s'agit le plus souvent d'une commission. A défaut de contrat Mme. Wafaa FARES DAHBI

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Cours de droit des assurances écrit, ou dans le silence du contrat, l'agent commercial a droit à une rémunération conforme aux usages pratiqués, dans le secteur d'activité couvert par son mandat, là où il exerce cette activité. Les obligations générales de l’agent : L’exécution du mandat en bon professionnel et de rendre compte de sa gestion, Assurer la confidentialité des informations concernant la stratégie commerciale du mandant, Obligations de loyauté et d’information, Interdiction de représenter une entreprise concurrente sans l’accord du mandant, il donc une obligation légale de non-concurrence au bénéfice de son mandant.

L'interdiction

d'exercer une activité personnelle concurrente Les obligations du mandant : Obligations de loyauté et d’information, Le mandant a l'obligation de mettre l'agent commercial en mesure d'exécuter son mandat, Exécution des engagements souscrits par l’agent conformément au pouvoir qui lui a été donné, Exclusivité territoriale attribuée à l'agent commercial, L’obligation de rémunérer l’agent commercial, En cas de cessation de ses relations avec le mandant, l'agent commercial a droit à une indemnité compensatrice en réparation du préjudice subi. Il perd toutefois cette indemnité dans certains cas (faute grave de l'agent, rupture du contrat à l'initiative de l'agent etc.) B- Les courtiers d’assurance C’est un contrat réglementé par les articles 405 à 421 du code de commerce qui le définit : « convention par laquelle le courtier est chargé par une personne de rechercher une autre personne pour les mettre en relation, en vue de la conclusion d’un contrat ». C’est un contrat qui fait intervenir un intermédiaire qui met en relation des personnes désireuses de traiter entre elles, sans conclure lui-même le contrat. C'est un commerçant lorsqu'il se livre de manière habituelle à son activité d'entremise. Le courtier est donc soumis aux dispositions générales régissant l'activité commerciale. Le courtier est un commerçant indépendant inscrit au registre de commerce et soumis à toutes les obligations des commerçants. La société de courtage, une société anonyme ou SARL, représente ses clients auprès des entreprises d’assurances et de réassurance. Le courtier est souvent appelé « assureurconseil » effectue des actes d’entremise en plaçant les risques de ses clients, qui sont souvent des entreprises industrielles et commerciales, auprès des compagnies qui lui semblent les plus aptes à les garantir. Propriétaire de son portefeuille, il peut le céder à un successeur, qu’il choisit en toute indépendance. Mandataire de ses clients-assurés, il engage sa responsabilité lorsqu’il commet une faute dans l’accomplissement de son mandat. Les obligations du courtier : o

Obligation de chercher un cocontractant : La première obligation du courtier consiste à effectuer les démarches nécessaires pour mettre le donneur d'ordre en mesure de contracter. Il doit donc trouver un acquéreur ou un vendeur dont

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Cours de droit des assurances l'offre correspondra à celle émise par le donneur d'ordre. Le courtier se borne alors, à constater l'accord des parties et à le notifier à chacune d'elles, le jour de l'opération. Le courtier n’est qu’in intermédiaire, il ne peut être tenu de garantir la réalisation de l'opération ou de la bonne exécution du contrat après sa conclusion. o

Obligation d'information : Le courtier, jouant le rôle d'intermédiaire, doit informer de manière exacte et complète les futurs contractants sur l'opération projetée, sous peine de devoir réparer le préjudice subi par le donneur d'ordre induit en erreur.

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Le courtier est garant de l’identité de ses clients.

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Le contrat de courtage fait peser sur le courtier une obligation de loyauté et de bonne foi. Il est tenu, envers chacune des parties de présenter les affaires avec exactitude, précision et bonne foi et de les renseigner sur toutes les circonstances relatives à l'affaire; il répond envers chacune d'elle de son dol ou de sa faute.

Les Obligations du donneur d'ordre : o

Conclusion de l'opération : Si le donneur d'ordre a émis une offre ferme en précisant les conditions auxquelles il entend contracter, il ne peut refuser de traiter avec le cocontractant qui lui est présenté par le courtier pour conclure l'opération aux conditions exprimées dans l'offre. Le tiers pourrait alors demander des dommages et intérêts pour retrait intempestif de l'offre, à moins que le refus de contracter ne soit fondé sur un motif légitime. Tant que le donneur d'ordre ne répond pas à la confirmation adressée par le courtier, il ne peut être engagé.

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Paiement du courtage : La rémunération du courtier est due, en principe, par les deux parties puisqu'elles ont toutes deux profité de son intervention. Cependant, le contrat ou les usages prévoient généralement qui, du donneur d'ordre ou de son cocontractant, supportera la charge du courtage. Le montant du courtage est, en principe, librement déterminé par les parties.

Ce contrat prend fin : •

soit volontairement par l’accord des parties,



soit pour l’une des causes de rescision prévue par la loi2,



soit par l’arrivée du terme du contrat

Dans tous les cas, le courtier a droit de réclamer sa rémunération sauf en cas de faute lourde lui est imputable. Comme tous les assureurs, l’agrément accordé aux intermédiaires d’assurances peut être retiré, en plus des cas susvisés, pour ce qui suit : lorsqu’il ne remplit plus l’une des conditions nécessaires à l’octroi de l’agrément, lorsque son traité de nomination a été dénoncé par l’entreprise d’assurances et de réassurance dont il est le mandataire et après accord de l’administration,

- les causes de rescision prévues par l’article 311 du DOC ; contrat conclu par des incapables sans leur représentant légal ; consentement entaché de vices ; lésion portée à un mineur ou un incapable du fait d’un contrat conclu même avec la présence du représentant légal ; 2

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Cours de droit des assurances lorsqu’il renonce à son agrément, lorsqu’il n’a pas commencé son activité, dans un délai d’une année ou a cessé pendant une année de présenter les opérations d’assurances pour lesquelles il a été agréé, toute cessation d’activité dépassant un mois doit être portée à la connaissance de l’administration. Le code des assurances ajoute, outre les catégories d’assureur visées précédemment, une autre dénommée : démarcheurs qui sont des personnes physiques désignées par les entreprises ou les intermédiaires d’assurance, et ce afin de présenter pour leur compte et sous leur responsabilité des opérations d’assurance. Leur mission se limite à se rendre habituellement au domicile ou à la résidence des personnes ou sur leurs lieux de travail ou dans les lieux publics en vue de conseiller la souscription d’un contrat ou d’exposer oralement ou par écrit à un souscripteur éventuel des conditions de garantie d’un contrat d’assurance. De façon générale, les intermédiaires d’assurances sont soumis au contrôle de fonctionnaires assermentés délégués par l’administration.

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