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NUNC COGNOSCO EX PARTE
THOMAS J. BATA LIBRARY TRENT UNIVERSITY
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CORPVS CHRISTIANORVM Series hatha
IV
CORPVS CHRISTIANORVM Series Latina
IV
NOVATIANI OPERA
TVRNHOLTI TYPOGRAPHI BREPOLS EDITORES PONTIFICII MCMLXXII
NOVATIANI OPERA QVAE SVPERSVNT NVNC PRIMVM IN VNYM COLLECTA AD FIDEM CODICVM QVI ADHVC EXTANT NECNON ADHIBITIS EDITIONIBVS VETERIBVS EDIDIT
G. F. DIERCKS
TVRNHOLTI TYPOGRAPHI BREPOLS EDITORES PONTIF1CII MCMLXXII
SVMPTIBVS SVPPEDITANTE Svpremo Belgarvm Magistratv PVBLICAE INSTITVTIONI atqve Optimis Artibvs Praeposito EDITVM
CORRIGENDA Pag.
XVI, pro H Parisinus 15282 s. XII — 120 228” 15282 s. XII H 120 228H”.
5. 3-dll- (24), dele Pag.
25 ;
o.c.
lege
“h Parisinus
p. 17, n. 53’’.
lin. 15, pro “ 'sumus’, et ‘Pater’ ” lege “ ‘sumus’ et ‘Pater’ ”.
64,
Pag. 82, lin. 12, pro “(u)” lege “(15)”. Pag. 104, adn. (3), pro luntas
“uoluntatem] uoluntas”
lege
“uoluntatem/uo-
.
Pag. 108, lin. 1, pro “presente” lege “presente”. Pag. 125, app. criticus, lin. 7 a calce, pro “ om. z” lege “om. z.”. Pag. 130, lin. 7, pro “Vossianus 40” lege “Vossianus fol. 40”. Pag.
136, one .
adn.
Pag.
140,
app. criticus, lin.
(5),
lin.
3> pro
lege
sua editione
cum sua editi-
pro
“Ox”
lege
“Ox8”.
Pag. 142, app. criticus, lin. 9, pro
“Er1”
lege
“Er°”.
2,
Pag. 150, app. criticus, lin. 5, pro “Man corr. corr. Alor
Mor”
lege
“Man,
.
Pag. 162, lin. 5, pro “Z x Z et (ut i.m. x)” lege “ZkZ et (ut i.m.
k)”.
Pag. 164, Hu. 13, pro
Marcianus II 2
lege
Marcianus L II
’.
Pag. 170, lin. 2 a calce, pro “etiamsi” lege “etiam”. Pag. 171, app. criticus, lin. 8 a calce, Eat ; lege ‘ adnotationibus ; uetat Eat’ ’. Pag. 176, app. criticus, lin.
10, pro
pro “adnotationibus
uetat
lege
“ne-
“negotiatio est”
gotiatio] est ”.
Pag.
177, app. criticus, lin. 16, pro “Demm ge “Demm 35)] decrementisque”.
Pag. 178, app. criticus, lin. 4, pro
35) decrementisque”
“in] et in”
lege
“in2] et in”.
le¬
PREFACE L’editeur des oeuvres de Novatien se trouve aux prises avec quelques difficultes toutes particulieres. D’abord, une communis opinio sur l’etendue exacte du Cor¬ pus Nouatianeum ne se dessine que lentement. Des neuf ouvrages dont S. Jerome (x) fait mention, deux seulement nous sont conserves : ce sont le De Trinitate et le De Cibis ludaicis. Aujourd’hui, on accepte presque unanimement que le De Bono Pudicitiae et le De Spectaculis font partie des multa alia, dont parle S. Jerome. C’est egalement le cas des epistulae 30 et 36 de la correspondance de S. Cyprien. B. Melin (2) a demontre que Yepistula 31 doit, elle aussi, revenir au meme auteur. Mais toute autre tentative d’attribuer certains ecrits a Novatien a echoue, ou reste, pour le moins, fort incertaine : Quod idola dii non sint (3), De laude martyrii (4), De singularitate clericorum (5). Les soi-disant Tractatus Origenis de Libris (sacro)sanctarum Scripturarum sont a present definitivement reconnus comme 1’oeuvre de Gregoire d’Elvire (6). On a de meme renonce — avec de bonnes raisons, croyonsnous — a revendiquer pour Novatien le traite Aduersus ludaeos (7). Je l’ai neanmoins insere ici : la tradition de cet ecrit denonce des affinites tres nettes avec celle des epistulae ; d’autre part, il n’y a aucune raison peremptoire pour le mettre au compte d’un autre ecrivain paleo-chretien. Comme, de son cote, la tradition de l’ecrit anonyme Ad Nouatianum (8) est tres proche de celle du De Bono Pudicitiae, je l’ai ajoute en appendice aux ouvrages de Novatien. * *
*
Ensuite, la tradition des ouvrages conserves de Novatien est tres inegale. Aucun manuscrit du De Trinitate ne nous est
(1) J£rome, De uiris illustribus, 70 : “Scripsit autem De pascha, De sabbato De circumcisione, De sacerdote, De oratione, De cibis iudaicis, De instantia, De Attalo multaque alia et De Trinitate grande uolumen”. (2) B. Melin, Studia in Corpus Cyprianeum, Upsala, 1946, p. 2-5 et passim. (3) H. von Soden, Die Cyprianische Briefsammlung, Leipzig, 1904, p. 210-211 ; J. Quasten, Patrology, II, Utrecht-Antwerpen, 1953, p. 363-364; E. Dekkers, Clauis Patrum Eatinorum, Steenbrugge, 19612, n. 57. (4) H. von Soden, o.c., p. 216, 2 ; J. Quasten, o.c., p. 370 ; Clauis, n. 58. (5) B. Melin, o.c., p. 213-232 ; J. Quasten, o.c., p. 369 ; Clauis, n. 62. (6) V. Bulhart, Gregorii lliberritani Episcopi quae supersunt - CC, Series Latina LXIX, Turnhout, 1967, surtout p. liii. (7) J. Quasten, o.c., p. 370 ; Clauis, n. 75 ; D. Van Damme, Pseudo-Cyprian Aduersus ludaeos, Freiburg, 1969, p. 74-91. (8) Voir infra p. 130 ss.
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PREFACE
parvenu. Nous en avons deux du De Cibis Iudaicis, mais l’un est la copie de l’autre. Le De Bono Pudicitiae possede une tradition toute particuliere, liee a celle du De Spectaculis par un seul manuscrit. D’autre part, la tradition du De Spectaculis est proche de celle des epistulae. De tous ces manuscrits, des microfilms ont ete mis a ma disposition (9). J’ai egalement eu l’occasion d’etudier sur place un certain nombre de codices (10). J’ai evidemment collationne aussi les anciennes editions les plus importantes, tant pour determiner leur place dans l’histoire des textes que pour decouvrir l’origine de nombreuses variantes qui ne se trouvent pas dans les manuscrits actuellement connus. Pour la premiere fois, on trouvera ainsi reunis en un seul volume tous les ouvrages conserves de Novatien. Jusqu’a present le De Trinitate et le De Cibis Iudaicis etaient traditionnellement edites avec les oeuvres de Tertullien ou separement, les autres ecrits, aussi separement ou avec ceux de Cyprien. * *
*
Une troisieme difficulty provient du fait que le latin de Novatien, longtemps neglige par les philologues, n’a suscite que tout recemment un interet, a vrai dire, tout a fait merite (u). Mais nous sommes encore loin d’une etude systematique et exhaustive. Puisse cette edition y inviter les chercheurs et y contribuer pour sa modeste part, en eliminant quelques fautes du textus receptus et en retablissant ca et la, esperons-le, le texte authentique d’un des meilleurs representants de la latinite
(9) Que les bibliothecaires et les erudits qui me les ont procures si gracieusement, veuillent bien trouver ici l’expression de ma vive gratitude. Mes remerciements tout particuliers s’adressent aux membres de l’lnstitut de Recherche et d’Histoire des Textes a Paris, et au R.P. M. Bevenot qui me communiqua plusieurs donnees de premiere importance. (10) Surtout grace a deux bourses de voyage mises a ma disposition par l’Organisation Neerlandaise pour le Developpement de la Recherche Scientifique (Z.W.O.). (11) Hugo Koch a fait ici travail de pionnier avec son article La lingua e lo stile di Novaziano dans Religio, XIII, 1937, p. 278-294, qui debute comme suit : “La lingua di Novaziano non e stata esaminata, lo scrittore Novaziano non e stato posto in luce e non viene ancora valutato secondo il suo merito”. Une autre etude importante a mentionner ici est celle de Chr. Mohrmann, dans les Vigiliae Christianae, III, 1949, p. 163-176, consacree au langage de Novatien dans le De Trinitate. Vient de paraitre V. Loi, La Latinita Cristiana nel De Trinitate di NovaZtano, dans Rivista di Cultura Classica e Medioevale XIII, 1971, p. 1-42.
PREFACE
VII
chretienne des premiers siecles (12). Comme personne ne peut se flatter, en une telle matiere, d’avoir partout dit le dernier mot, tout le materiel necessaire ou utile a la continuation du travail critique se trouve dans l’apparat critique ou dans 1’appendix critica, et pourra former un jour la base d’une etude scientifique du latin de Novatien. Dans cette perspective, on a ajoute un registre des mots importants et des expressions notables. L’auteur espere le completer un jour par un lexique exhaustif. * *
*
Je voudrais mentionner ici au moins quatre noms, parmi tous ceux qui m’ont grandement oblige par leur aide amicale et desinteressee. Je remercie en premier lieu le directeur du Corpus Christianorum, dom E. Dekkers, de m’avoir seconde avec sagesse et perseverance pendant les longues annees que dura la preparation de cette edition. Ma gratitude s’adresse aussi a M. J. Fraipont, du secretariat du Corpus Christiano¬ rum, qui m’a apporte son concours dans la mise au point de l’ouvrage. Ce m’est une joie de pouvoir englober dans ces memes sentiments de vive reconnaissance les latinistes de l’Universite de Groningue, le Prof. Dr. R.E.H. Westendorp Boerma et, tout particulierement, le Dr. L.J. Engels, que j’ai toujours trouves disposes a discuter avec moi des multiples problemes que pose le texte de Novatien. Leurs conseils m’ont ete ext.remement precieux.
(12) Si je puis me servir ici des paroles du grand Latinvs Latinivs dans sa Bibliotheca Sacra et Profana, p. 191, je dirais volontiers : “Feci ergo bona fide, quod potui. Supersunt tamen adhuc multae, difficilesque salebrae, quae eruditorum industriam, opemque desiderant, atque implorant, quibus aliquando sublatis, pristinus Tertulliano nitor instauretur. Ad quam rem peragendam, si hisce meis propositis coniecturis eruditis uiris aliquod calcar additum sensero, consilii mei me, uotique compotem, uel cumulate factum esse gaudebo”.
NOVATIEN ET SON TEMPS (*) Le lieu et la date de naissance de Novatien ne sont pas connus avec certitude. II est ne probablement vers l’an 200 apres J.C. Selon Philostorge (1 2), il serait d’origine phrygienne. Tres peu probable, cette affirmation a ete rejetee presqu’unanimement. Evidemment, on a aussi voulu rattacher Novatien par son origine a la secte phrygienne des montanistes. En effet, sa doctrine et sa maniere de penser sont tres proches des conceptions montanistes. Mais la qualite de son latin, son niveau litteraire et culturel (3) contredisent nettement l’hypothese d’une descendance phrygienne (4). En 250, Novatien fait tout a coup son apparition dans l’histoire de l’Eglise. Nous ignorons la date et les raisons de sa conversion au christianisme. L’unique temoignage sur son bapteme nous est transmis par son grand adversaire Cor¬ neille dans une lettre a Fabius, eveque d’Antioche (5), que cite Eusebe (6) : “Le point de depart de sa croyance est Satan, qui est venu en lui et a habite en lui un temps notable. II a ete secouru par les exorcistes lorsqu’il est tombe dans une maladie grave, et pensant presque mourir, dans le lit meme ou il etait couche, il a regu le bapteme par infusion, s’il faut dire qu’un
(1) Pour plus de details cf. Chr.W.F. Walcii, Entrvurf einer v oil standi gen Historie der Ke^ereien, Spaltungen und Religionstreitigkeiten, bis auf die Zeiten der Reformation, II, Leipzig, 1764, p. 185-288 : Von der Novatianischen Spaltung. A. Harnack, Real-Encyklopadie fur protest. Theologie und Kirche, X, Leipzig, 18822, p. 652-670 ; XIV, Leipzig, 19043, p. 223-242. O. Bardenhewer, Geschichte der altkirchlichen Eiteratur, II, Freiburg in Br., 1903, p. 559-574. M. Schanz, Geschichte der romischen Eitteratur, III, Miinchen, 19052, p. 390-396; 402-403 ; 415-422. E. Amann, Diet, de theologie catholique, XT, Paris, 1931, col. 816-849. H. Koch, Pauly-Wissowa, Real-Encyclopadie, XVII, Stuttgart, 1936, col. 1138-1156. J. Quasten, Patrology, II, Utrecht-Antwerpen, 1953, p. 212-233. H. Weyer, Novation, De Trinitate, Diisseldorf, 1962. H.J. Vogt, Coetus Sanctorum. Der Kirchenbegriff des Novation und die Geschichte seiner Sonderkirche, Bonn, 1968. (2) Historia ecclesiastica, VIII, 15. (3) Pour le caractere juridique de ses ecrits cf. Th. Wehofer, Sprachliche Eigentiimlichkeiten des klass. Juristen-lateins in Novations Briefen, dans Wiener Studien, XXIII, 1901, p. 269-275. Cyprien parle de sa connaissance de la philosophic : epistula LV, 24 “philosophiam uel eloquentiam suam superbis uocibus praedicet” (CSEL, III, 1, p. 642, 1. 7-8) ; epistula LX, 3 “magis durus saecularis philosophiae prauitate quam sophiae dominicae lenitate pacificus” (CSEL, III, 1, p. 694,1. 2-4). Voir aussi H. Weyer, o.c., p. 10, n. 28. (4) Chr. Mohrmann se prononce assez prudemment : “Selon Philostorgius Novatien est originaire de Phrygie. Si cette communication est vraie, on y trouve un indice de plus de la latinisation profonde de la communaute chretienne de Rome. Quoi qu’il en soit, rien dans la langue ni dans le style de Novatien trahit une origine etrangere.” (Vigiliae Christianae, III, 1949, p. 163). (5) Fabius etait plutot favorable a Novatien. Dans sa lettre, Corneille essaie de le convertir a sa propre manure de voir. (6) Historia ecclesiastica, VI, xliii, 5-22.
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pareil homme l’a regu.” (7) Et Corneille d’ajouter : 'Dependant, apres avoir echappe a la maladie, il n’a meme pas obtenu les autres (ceremonies), auxquelles il faut participer selon la regie de l’Eglise, et il n’a pas regu le sceau de l’eveque (8) : n’ayant pas obtenu tout cela, comment aurait-il obtenu l’EspritSaint ?” Neanmoins le pape Fabien (9) eleva Novatien au rang de pretre en lui imposant les mains. Si cela s’est vraiment passe comme Corneille le pretend dans sa lettre (10) : '‘malgre l’opposition de tout le clerge et meme d’un grand nombre de laics”, cela prouve que Fabien attendait beaucoup de Novatien dans sa nouvelle charge. Le traite de Novatien sur la Trinite, paru peu de temps avant, quelques annees au maximum, a certainement contribue beaucoup a sa reputation (n). Rapidement s’accentuera l’importance du role joue par Novatien dans le clerge romain. Malgre l’opposition au debut, son influence ira croissant. Le 20 janvier 250 Fabien mourut en prison, alors que la persecution de l’empereur Dece faisait rage. Ces conditions rendaient impossible l’election d’un nouvel eveque de Rome. Comme d’habitude c’etait done au presbyterium de Rome d’assumer ad interim la direction de la communaute chretienne. Une tache delicate attendait ce college de pretres. Quelle attitude fallait-il prendre a l’egard des lapsi, e’est-a-dire a l’egard de ceux qui s’etaient rendus coupables d’apostasie sous la persecution de Dece, soit comme libellatici, soit comme sacrificati, et qui imploraient maintenant leur reintegration dans 1’Eglise ? Le meme probleme se posant a Carthage, il s’ensuit, pendant l’ete de 250, une correspondance entre Cyprien et le presbyterium de Rome, represente a cette occasion par Novatien (12).
(7) Historia ecclesiastica, VI, xliii, 14-15; traduction G.
Bardy,
dans Sources
chretiennes, 41, p. 157. Cf. F.J. Dolger, Die Taufe des Novation, dans Antike und Christentum, II, 1930, p. 258-267.
(8) Il s’agit sans doute de la confirmation. (9) Ou peut-etre son predecesseur. (10) Historia ecclesiastica, VI, xliii, 17. (11) D’ailleurs les injures memes lancees par Corneille prouvent combien celui-ci etait convaincu des qualites de Novatien : o &avp.d(nos oStos, 6 XafinpoTdTOS, 6 SoyfiariOTys, 6 rrjs eKKArjcnaoTiKTjs iTrLaTrjfjLrjs imepaamarris, 6 efcSur-rj-njs' tov
evayyeXtov. Une comparaison des lettres ecrites par Corneille avec celles qui sont de la main de Novatien, denote en effet la superiorite de ce dernier. (12) Par la lettre LV, 5 (CSEL, III, 1, p. 627, 7) de Cyprien nous savons que Yepistula 30 est de la main de Novatien. Sur la similitude du style et du contenu, on accepte generalement que Yepistula 36 fut egalement composee par lui. B. Melin, dans ses Studia in Corpus Cyprianeum, Upsala, 1946, a suffisamment demontre, je crois, que cela est vrai aussi de Yepistula 31. Jos. Schrijnen et Chr. Mohrmann, dans leur Studien yur Syntax der Briefe des hi. Cyprian, II, Nijmegen, 1937, p. 107108, distinguent le style des lettres 30 et 36, dit “kulturlateinische”, et la fajon d’ecrire, appelee “vulgarlateinische”, de Molse e.a. dans Yepistula 31.
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NOVATIEN ET SON TEMPS
De cette correspondance on peut conclure a une attitude identique des deux communautes. On remet la decision : a Rome, jusqu’apres Installation du nouvel eveque, a Carthage, jusqu’au retour de Cyprien. Toutefois, devant un deces imminent, on fera preuve d’indulgence. Le cours des evenements nous suggere que cette bonne entente etait plutot l’effet de considerations tactiques que d’un accord de principe. A Carthage, Cyprien etait fort handicape par une fraction plutot laxiste, menee par le notable Felicissimus ; dans ce conflit la severite du presbyterium de Rome, represente par Novatien, constituait un allie apprecie. De son cote Novatien, dans sa lutte contre les moderes — actifs aussi a Rome (13) — se savait soutenu par l’illustre eveque africain, qui partageait ses vues. Aux mois de mars et d’avril 251 les rigueurs de la persecu¬ tion s’attenuent quelque peu a cause de la campagne de l’empereur au pays des Goths. La communaute chretienne de Rome en prohte pour proceder sans tarder a l’election d’un nouvel eveque. Corneille est elu. Les motifs de ce choix surprenant nous echappent. D’ailleurs, nous ignorons aussi si Fabien avait designe Novatien comme son successeur et comment il l’aurait fait. De toute fagon, la deception de Novatien est grande. S’appuyant sur la minorite du presbyte¬ rium de Rome qui avait vote pour lui (14), il invite trois eveques de l’ltalie meridional e a Rome et se fait consacrer eveque par eux (15). L’annonce de l’election de Corneille se repand en Afrique au temps du synode de Paques de 251, oil Cyprien, a peine rentre d’exil, compte regler entre autres 1’affaire des lap si. Vers la meme epoque arrive une delegation des adversaires de Corneille. Par suite, a Carthage, on se tient sur la reserve. On envoie meme des representants a Rome pour s’informer directement de la situation. Peu de temps apres, on reconnaitra Corneille comme eveque legitime de Rome. Comme Cyprien venait aussi de reprendre en mains son diocese, pourquoi ne pas manifester desormais plus de clemence envers les lapsi, et cela en accord avec l’Eglise de Rome sous la conduite, egalement moins rigoriste, de Corneille (le) ? De ce fait, Novatien se retrouve seul. Au lieu de composer,
(13) Au sujet de la discorde au sein de la communaute romaine en 250/251, cf. H.J. Vogt, o.c., p. 42. (14) EusfeBE, o.c., VI, xliii, 20. (15) Eusebe, o.c., VI, xliii, 8-9. Le compte-rendu de cet evenement dans la lettre de Corneille citee par Eusebe porte encore les traces trop visibles d’une interpretation tendancieuse. (16) Ce changement d’attitude, ou du moins, de tactique est defendu dans la lettre LV, 4-7 (CSEL, III, i, p. 625-628). Cf. H.J. Vogt, o.c., p. 44-45.
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il se montre encore plus intransigeant et plus irreconciliable. Par quels motifs est-il pousse a cette attitude extreme, pour des raisons personnelles ou pour des raisons de principe (17) ? Nous 1 ignorons. Quoi qu’il en soit, il payera cher sa secession. Au cours de cette annee, il sera excommunie par un synode romain (18). Ses ecrits, quoique exempts de toute heresie, n’echapperont qu'en partie a l’oubli en se glissant entre les ouvrages de Cyprien et de Tertullien. Ses destinees ulterieures se perdent dans la nuit des temps. On a cru pouvoir retrouver dans ses ouvrages conserves des indications d’un exil volontaire pendant les persecutions de Gallus, Volusien ou Valerien. Selon Socrate (1!)), il aurait souffert le martyre sous Valerien. Les novatiens d’Egypte possedaient au Vie siecle, selon le temoignage du patriarche Euloge d’Alexandrie, des acta martyrii du ondateur de leur secte ; toutefois ces actes ont ete denonces comme un faux par Photius (20). A la date du 29 juin, le Martyrologium Hieronymianum mentionne un martyre du nom de Novatien. En 1932 on decouvrit sur la Via Tiburtina, pres de S. Lorenzo fuori le Mura, une pierre tombale richement decoree et portant cette inscription : Novatiano beatissimo martvri gavdentivs diac fec.
Toutefois, rien ne prouve que l'une ou l'autre de ces donnees eparses se rapporte a notre Novatien (21). Avec le schisme dpnt il fut le fauteur, Novatien disparait de la scene. Mais l’Eglise qu’il a fondee — appelee bientot celle des Kadapoi s’est repandue rapidement a travers le monde chretien tout entier. En Orient, elle sut meme se maintenir jusqu’au Vile siecle (22). —
(17) Les jugements different. Koch, a.c., col. 1142 : “Tritt so als Grund der Spaltung anfangs nur personliche Eifersucht hervor, so bekampft Cyprian seit ep. 54 auch grundsatzliche Anschauungen Novatians.” H.J. Vogt, o.c., p. 56 : “Novatian hat nicht etwa ein Schisma hervorgerufen, weil er sich argerte, nicht Papst geworden zu sein. Er hat sich auch nicht fur eine personliche Animositat nachtraglich eine dogmatische Grundlage geschaffen. Es ging ihm vielmehr von Anfang an um seine eigene Vorstellung von Busze und Stindenvergebung, d.h. letzlich um seinen Kirchenbegriff.” H. Weyer, o.c., p. 10 : “So war der Widerspruch gegen die nachgiebige Haltung des gewahlten Papstes, zu der sich auch die afrikanische Konzile bekannten, fur Novatian und seine Anhanger sicher mehr als nur ein gesuchter Vorwand. Er sah die Reinheit der Kirche, dieser Gemeinde der Heiligen, gefahrdet (...). Wieweit auch noch gekrankter Ehrgeiz und enttauschte Hoffnungen mitspielten, wird sich kaum mehr entscheiden lassen.” (18) Eusebe, o.c., VI, xliii, 2. (19) Historia ecclesiastica, IV, 28. (20) Cf. H.J. Vogt, o.c., p. 24 ; 284-286. (21) Cf. H.J. Vogt, o.c., p. 287, note 87. (22) Cf. Fexamen excellent et minutieux des sources par H.J. Vogt, o.c., p. 183 svv.
XII
NOVATIEN ET SON TEMPS * *
*
Quant a la chronologie des ouvrages conserves de Novatien (23), on s’accorde a admettre que le De Trinitate date d’avant le schisme de 250. D’autres indices qui permettraient une datation plus precise, nous manquent. Selon Weyer, ce serait vers 240 que l’ouvrage fut compose (24). Les trois lettres sont redigees en 250, probablement aux mois d’aout et de septembre. II n’y a guere, on admettait sans plus que ses trois autres opuscules, le De Cibis Iudaicis, le De Spectaculis et le De Bono Pudicitiae, avaient ete ecrits durant une separation temporaire de sa communaute par suite de la persecution, soit sous Gallus, sous Volusien, ou sous Valerien. Ils auraient ete adresses a sa communaute schismatique de Rome. Dans le livre de H.J. Vogt (25), que nous avons deja eu l’occasion de citer plusieurs fois, l’auteur developpe une nouvelle theorie concernant la chronologie de ces trois ecrits. D’apres H.J. Vogt, le De Cibis Iudaicis a ete ecrit a une epoque oil Novatien n’etait pas encore eveque ; la commu¬ naute a laquelle il s’adresse, ne s’etait pas encore separee de l’Eglise ; il n’y est question ni de persecution ni de martyre ; Novatien l’a done ecrit avant la persecution de Dece, mais apres son ordination par Fabien, alors qu’il etait peut-etre attache a une des sept “paroisses”, nouvellement erigees par Fabien pour mieux structurer la communaute chretienne de Rome. Dans le De Spectaculis, il n’est pas non plus question de persecution ni de martyre, quoique dans cet ecrit surtout, l’occasion d’y faire allusion ne fit pas defaut. Ce livre se dresse contre ceux qui croient trouver dans l’Ecriture meme des arguments en faveur des spectacles. “Das laszt auf die Neigung schlieszen, Christentum und Theaterkultur, oder anders ausgedriickt, katholische Kirche und romischen Staat, miteinander zu versohnen. Unter Philippus Arabs, dem Vorganger des Decius, der von einigen als Christ angesehen wurde, den Christen jedenfalls sehr gewogen war, konnte ein solcher Versohnungsversuch aussichtsreich erscheinen. Auszerdem muszte gerade unter seiner Regierung, anlaszlich der Tausendjahrfeier der Stadt im Jahre 247, die Theaterleidenschaft auf ihren Hohepunkt kommen. Da der Kaiser selbst hochstwahrscheinlich keine Gotzenopfer dargebracht hat, konnte man (23) Pour les questions concernant l’auteur et la datation de 1 ’Ad Nouatianum cf. p. 134 s. et pour YAduersus ludaeos, v. l’edition de D. Van Damme, p. 1-6 ; 74-91. (24) o.c., p. 14-13. (25) o.c., p. 27-37.
NOVATIEN ET SON TEMPS
XIII
wohl meinen, es beginne ein neues Zeitalter, es konnten jetzt auch Christen im Staat eine fiihrende Rolle iibernehmen und, was dazugehorte, an den offentlichen Schauspielen teilnehmen." (26) Le De Bono Pudicitiae non plus ne peut dater d’une epoque de persecution. Toutefois, il est evident qu’ici Novatien parle en eveque. "Die Schrift musz also nach der Abspaltung verfaszt sein, aber nicht unmittelbar danach, weil sonst Spuren von Polemik gegen die ‘Cornelianer’ oder von Bemiihungen, die Anhanger bei der Stange zu halten, zu erwarten waren. Aber nichts Derartiges findet sich. Die Gemeinde scheint vielmehr innerlich gefestigt zu sein. Die Schrift uber die Ehrbahrkeit ist also bei Gelegenheit einer Abwesenheit Novatians entstanden, die aber nicht auf Verfolgung oder Verbannung zuruckzufiihren war. Am ehesten mochte man an eine Reise Novatians denken, die er etwa zur Festigung seiner Gegenkirche zu auswartigen Anhangern unternommen hat." (27) Le bien-fonde de ces remarques saute aux yeux, encore qu’elles n’excluent pas totalement d’autres conclusions.
(26) (27)
O.C., O.C.,
p. 34. p. 36.
XIV
CONSPECTVS CODICVM (*)
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1 hodie deperditus Taurinensis F IV 27 F 4 s. V/Vl Alonacensis 208 s. IX M 40 Vindobonensis 962 L 45 s. IX Vatic. Regin. 118 s. IX T 80 Trecensis 581s. IX 20 Q Vossianus fol. 40 s. IX K 91 Bodleianus Add. C 15 — 95 s. IX Bodleianus Laud misc. — 141 451 s. IX Bodleianus Laud misc. — 140 105 s. IX Petropolitanus I Q.v. — — 39 s. IX Casinensis 204 s. X N 82 Beneuentanus siue Ne83 apolitanus, s. incerti, hodie deperditus Bambergensis Patr. 63 B IOO s. XI Bambergensis Patr. 64 — IOI s. XI Vatic. Regin. 117 s. XI — 110 Parisinus 1656 A s. XI — — — Aletensis 224 s. XI 102 Bruxellensis 1052-3 — 130 (918) s. XI Berolinensis theol. 264 — 200 s. XII
1 V 4
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+
1
(1) Cod. Carnotcnus, Bibl. munic. 36 (vS et Bev 231), qui ep. 30 continebat, a. MCMXLIV incendio deletus est. Cod. Veneti S. Mich. 28 (vS 545), qui monasterio suppresso alio transmigrant, nullum iam uestigium relinquitur; teste MittaRElli, Biblioth. codicum manuscr. S. Michaelis de Muriano, Venetiis 1779, inerant epp. 30, 31 et 36. Asterisco indicatur opusculum in codice de quo agitur bis exscriptum esse. (2) Ed. Harteliana. (3) von Soden, Die Cyprian. Briefsammlung. (4) Bevenot, The Tradition of Manuscripts. (5) De Trinitate ; u. pag. 2 sqq. (6) De Cibis ludaicis ; u. pag. 80 sqq. (7) De Bono Tudicitiae ; u. pag. 104 sqq. (8) Ad Nouatianum ; u. pag. 130 sqq. (9) De Spectaculis ; u. pag. 154 sqq. (10) Epistula 30 ; u. pag. 188 sqq. (11) Epistula 31 ; u. pag. 218 sqq. (12) Epistula 36 ; u. pag. 242 sqq. (13) Aduersus Iudaeos ; u. pag. 254 sqq.
ADNOTATIONES BIBLIOGRAPHICAE AD CONSPECTVM CODICVM PERTINENTES (*)
ad 1. Hart IX-XVIII ; LIsq. Sanday, Cheltenham List, 283-300. Mercati,
D’alcuni sussidi, 165-184. Chapman, The Order, io4sqq. vS 154-161. Turner, Prolegomena (1928), 117-120; 134-136. Bayard XLI. Bev*. Petitmengin, Le Codex Veronensis (passim). ad 4. Hart XXVII-XXIX. Sanday, Cheltenham List, 298. Turner, Turin and Milan fragments, 576-584. vS 112-1x6. Bev 25-28. ad 40. Krabinger I, IX. Hart XXXIV-XXXVI. Wolfflin, ALL 5, 1888, 487. Chapman, Les interpolations, 246-254; 359sq. The Order, io4sqq. vS 81-86. Turner, Prolegomena (1928), 127. Bev*. ad 45. Hart XXX-XXXIV. Turner, Stichometry, 309sq. Ramsay, Contents, 585-594. Chapman, The Order, io4sqq. vS 73-81. Nachr. Gotting. 1909, 301, 2. Turner, Prolegomena (1928), 122-124. Bev*. ad 51. Hart XXXIXsq. Sanday, Cheltenham List, 282. Chapman, Les interpolations, 254; 358-360. The Order, io4sqq. vS 95-101. Bev*. ad 60. Hart XXXIV-XLVI. Wolfflin, ALL 5, 1888, 487. Chapman, Les interpolations, 246-254; 359sq. The Order, io4sqq. vS 81-86. Turner, Prolegomena (1928), 127. Bev*. ad 64. Hart LX. vS i62sq. Bev*. ad 65. Ox ap. Sanday, Oxford Mss., i23sq. 128. Cheltenham List, 282-288. vS 163. Turner, Prolegomena (1928), 129. Bev*. ad 66. Bodl. 1 in ed. Oxon. Hart LXXXVI. Oa ap. Sanday, Oxford Mss., I24sq. ; i29sq. Cheltenham List, 282. Wolfflin, ALL 5, 1888, 487. vS ioosq. Bev*. ad 67. Bodl. 4 in ed. Oxon, Os ap. Sanday, Oxford Mss., 125 ; 128. Chelten¬ ham List, 288. Chapman, Les interpolations, 248 ; 358. vS 164. Turner, Prolegomena (1928), i29sq. Bev*. ad [79] Harnack, TU 12, 1894, 19. F. Marx, CSEL 38, 1898, XX-XXIII. G. Landgraf et C. Weyman, ALL 11, 1900, 22isq. ad 82. Hart XXX-XXXIV. Turner, Stichometry, 309sq. Ramsay, Contents, 585-594. Chapman, The Order, ioqsqq. vS 73-81. Turner, Prolegomena (1928), 122-124. Bev*. ad 83. b ap. Mercati, D’alcuni sussidi, 184-191. vS 73 A ; 119-121. Bev 10 ; 22, 3 ; 50. ad 100. ol. B IV 5 aut 476. Krabinger I, XII. Hart LVsq. Sanday, Chelten¬ ham List, 282. 291. Chapman, The Order, io4sqq. vS 123-128.Nachr.Gott. 1909, 287. Bev*. ad 101. ol. B IV 6 aut 477. Krabinger I, XII. vS 163. Bev*. ad 110. vS 141. Bev*. ad 122. Bev 10 ; 50, 11. ad 126. vS 73-81. Bev*. ad 130. vS if>2sq. 206 ; 213. Bev 10. ad 200. vS i62sq. Bev 10.
(1) Numeros seruo Beuenotianos. Bev* = Bevenot passim; u. eius “Index of Manuscripts”, pag. 157-160. De libris qui primis modo tituli uerbis indicantur consule Bibliographiam, pag. XXIX sqq.
CONSPECTVS CODICVM
XVI
siglu
a
G
c N A t & 0 e i H C Pi P
a L
b P
J8 c V V
E E h I
5 occasionibus] aut add. B et2] aut Urs 73/74 perplexo ... producto Weln Jac Fans perplexa ... producta B Gel Pam Wey
DE TRINITATE IV-VI
19
tione producto et immortalitate de incorruptione descendente 75 et incorruptione de immortalitate ueniente. V. 1. [28] Cuius etiamsi iracundias legitimas et indignationes quasdam descriptas tenemus et odia relata cognoscimus, non tamen haec intellegimus ad humanorum relata esse exempla uitiorum. 2. Haec enim omnia etsi hominem possunt 5 corrumpere, diuinam uim non possunt omnino uitiare. Passiones enim istae in hominibus merito esse dicentur, in Deo non merito iudicabuntur. Corrumpi enim per haec homo potest, quia corrumpi potest ; corrumpi per haec Deus non potest, quia nec corrumpi potest. 3. Habent igitur ista uim 10 suam quam exerceant, sed ubi praecedit passibilis materia, non ubi praecedit impassibilis substantia. 4. [29] Nam et quod irascitur Deus, non ex uitio eius uenit, sed ad remedium nostri illud tacit. Indulgens est enim etiam tunc cum minatur, dum per haec homines ad recta reuocantur. Nam quibus 15 ad honestam uitam deest ratio, metus est necessarius, ut qui rationem reliquerunt uel terrore moueantur. Et ideo omnes istae uel iracundiae Dei uel odia uel quaecumque sunt huiusmodi, dum ad medicinam nostram proferuntur, ut res docet, ex consilio, non ex uitio uenerunt. 5. Nec ex fragilitate descen20 dunt, propter quod etiam ad corrumpendum Deum ualere non possunt. Materiarum enim in nobis ex quibus sumus diuersitas ad iracundiae consueuit corrumpentem nos excitare discordiam, quae in Deo uel ex natura uel ex uitio non potest esse, dum non utique ex coagmentis corporalibus intellegitur 25 esse constructus. 6, Est enim simplex et sine ulla corporea concretione, quicquid illud est totus quod se solus scit esse, quandoquidem spiritus sit dictus. [30] Et ideo haec quae in hominibus uitiosa sunt et corrumpentia, dum ex corporis ipsius et materiae corruptibilitate nascuntur, in Deo corruptibi30 litatis uim exercere non possunt, quandoquidem, ut diximus, non ex uitio, sed ratione uenerunt. VI. 1. [31] Et licet scriptura caelestis ad humanam formam faciem diuinam saepe conuertat, dum dicit : Oculi Domini
VI, 1 sqq. cf. Gregorius Iliberritanus, Traci. Orig. I (n, 290-12, 332, praecipue 12, 318-322 ed. Bulhart).
V, 27 cf. Ioh. 4, 24. VI, 2/3 Ps. 33, 16.
V, 1 legitimas] legimus angl Wey, sed cf. Greg II (IS, 218 Bulb) per legitimam satisfactionem ; u. Weyman, ALL 11 (1900) 559 H quia corrumpi Gans 31, 494 19 inter uenerunt et nec uulgo leuius distinguitur 26 totum JacD 30 quandoquidem] quoniam quidem C teste Tam quam lectionem i.t. rec. Wey ; mau. et x 54 coll. 1. 27
20
DE TRINITATE VI
super iustos, aut dum odoratus est Dominus Deus odorem bonae fragrantiae, aut dum traduntur Moysi tabulae scriptae 5 digito Dei, aut dum populus filiorum Israel de terra Aegypti manu ualida et brachio excelso liberatur, aut dum dicit : Os enim Domini locutum est haec, aut dum terra scabellum pedum Dei esse perhibetur, aut dum dicit : Inclina aurem tuam et audi, sed nos qui dicimus quia lex spiritalis est, non intra haec io nostri corporis lineamenta modum aut figuram diuinae maiestatis includimus, sed suis illam interminatae magnitudinis, ut ita dixerim, campis sine ullo fine diffundimus. 2. Scriptum est enim : Si ascendero in caelum, tu ibi es ; si descendero ad inferos, ades ; et si assumpsero alas meas et abiero 15 trans mare, ibi manus tua apprehendet me et dexter a tua detinebit me. [32] Rationem enim diuinae scripturae de temperamento disposition^ cognoscimus. Parabolis enim adhuc secundum fidei tempus de Deo prophetes tunc loquebatur, non quomodo Deus erat, sed quomodo populus capere poterat. Vt igitur 20 haec sic de Deo dicantur, non Deo, sed populo potius imputetur. 3, Sic et tabernaculum erigere populo permittitur, nec tamen Deus intra tabernaculum clusus continetur. Sic et templum extruitur, nec tamen Deus intra templi angustias omnino saepitur. Non igitur mediocris est Deus, sed populi 25 mediocris est sensus, nec angustus Deus, sed rationis populi angustus est intellectus habitus. 4. [33] Denique in euangelio Veniet hora, Dominus aiebat, cum neque in monte isto neque in Hierusalem adorabitis Patrem. Et causas reddidit dicens : Spiritus est Deus ; et eos ergo qui adorant in spiritu et ueritate 30 adorare oportet. 5. Efficaciae igitur ibi diuinae per membra monstrantur, non habitus Dei nec corporalia lineamenta ponuntur. [34] Nam et cum oculi describuntur, quod omnia uideat exprimitur. Et quando auris, quod omnia audiat proponitur. Et cum digitus, significantia quaedam uoluntatis 35 aperitur. Et cum nares, precum quasi odorum perceptio ostenditur. Et cum manus, quod creaturae sit omnis auctor
3/4 Gen. 8, 21. 4/5 Exod. 31, 18. 0 Ps. 135, 12; Deut. 5, Is. 1, 20. 7 Is. 66, 1. 8/8 4 Reg. 19, 16. 8 Rom. 7, 14. 138, 8-10. 27/28 Ioh. 4, 21. 28/36 Ioh. 4, 24. 32 cf. Ps. 33, cf. 4 Reg. 19, 16. 34 cf. Exod. 31, 18. 35 cf. Gen. 8, 21.
15.
6/7
13/16 Ps. 16. 33 36 cf. Ps.
135, 12 ; Deut. 5, 15.
VI, 8 sed nos Gel Pam Wey ; rede tuetur x 55 nos angl hos B 10 liniamenta Faus p.m. 20 imputentur Gel 22 tabernaculum ... intra (/. 23) om. B per bomoioteleuton ut apparet; restit. Gel clusus om. Wei 25 rationis] potius Gans 25, 90 26 angusti B est intellectus Gans 25, 90 cui habitus fere idem ualet quod forma'. Scheid 70 sed rationis populi angustus et intellectus est habitus scrib. cens. 28 adorant] eum add. Wei prob. Jacn 32 omnes Faus (omnia Greg Ill, 305 Bulb) 33 omnia Pam Jac Faus Wey omnes B Gel Wei
DE TRINITATE VI-VII
21
probatur. Et quando bracchium, quod nulla natura contra robur ipsius repugnare possit edicitur. Et quando pedes, quod impleat omnia nec sit quicquam ubi non sit Deus explicatur. 40 6. [35] Neque enim sunt ei aut membra aut membrorum officia necessaria, ad cuius solum etiam taciturn arbitrium et seruiunt et adsunt omnia. Cur enim requirat oculos, qui lux est ? Aut cur quaerat pedes, qui ubique est ? Aut cur ingredi uelit, cum non sit quo extra se progredi possit ? Aut cur manus 45 expetat, cuius ad omnia instituenda artifex est et silens uoluntas ? Nec auribus eget, qui etiam tacitas nouit uoluntates. Aut propter quam causam linguam quaerat, cui cogitare iussisse est ? 7. Necessaria enim haec membra hominibus fuerunt, non Deo, quia inefficax hominis consilium fuisset, 50 nisi cogitamen corpus implesset, Deo autem non necessaria, cuius uoluntatem non tantum sine aliqua molitione opera subsequuntur, sed ipsa statim opera cum uoluntate procedunt. 8. [36] Ceterum ipse totus oculus, quia totus uidet, et totus auris, quia totus audit, et totus manus, quia totus 55 operatur, et totus pes, quia totus ubique est. Idem enim, quicquid illud est, totus aequalis est et totus ubique est. 9. Non enim habet in se diuersitatem sui quicquid est sim¬ plex. Ea enim demum in diuersitatem membrorum recidunt quae ueniunt ex natiuitate in dissolutionem. Sed haec quae 60 concreta non sunt sentire non possunt. Quod enim immortale est, quicquid est, illud ipsum unum et simplex et semper est. Et ideo quia unum est, dissolui non potest, quoniam quicquid est illud ipsum extra ius dissolutionis positum, legibus est mortis solutum. VII. 1. [37] Sed illud quod dicit Dominus spiritum Deum, puto ego sic locutum Christum de Patre, ut adhuc aliquid plus intellegi uelit quam spiritum Deum. Hominibus enim licet in euangelio suo intellegendi incrementa faciens disputet, 5 sed tamen et ipse sic adhuc de Deo loquitur hominibus, quo-
37 cf. ibid.
38 cf. Is. 66, i.
41/42 cf. Ps. 118, 91.
VII, 1 cf. Ioh. 4, 24.
38 robor B 46 nec auribus ... uoluntates om. Wei 51 sine om. Wei 55 inter enim et quidquid primus leuius distinxit Faus 56 est totus, aequalis disting, cens. Fans Wey est totus, atque aequalis legi mau. Scheid 64 qui et totus ubique est (/. 56), ut repetitum ex l. 55, delendum existimat (‘quidquid illud est totus’ abgekiir^t fur ‘quidquid illud est, quod totus est’) 58 ea] ecce B recident Faus 59 pro sed WelD legere mau. quam pro haec JacD hanc (sc. diuersitatem membrorum, /. 58) 61 est illud ipsum, unum disting. Wey ilium Jac 63 ipsum] est add. B
VII, 2 putem C teste Pam (qui autem ipse B Gel seq.) prob. Iun Jacn, i.t. rec. Fans 4 faciens angl coll. 1. 6-7 facientibus B Gel Pam Wey 5 sic om. Wei
Wey
22
io
15
20
25
30
5
DE TRINITATE VII-VIII
modo possunt adhuc audire uel capere, licet, ut diximus, in agnitionem Dei religiosa iam facere incrementa nitatur. 2. [38] Inuenimus enim scriptum esse quod Deus caritas dictus sit, nec ex hoc tamen Dei substantia caritas expressa est, et quod lux dictus est, nec tamen in hoc substantia Dei est, sed totum hoc de Deo dictum est quantum dici potest, ut merito et quando spiritus dictus est, non omne id quod est dictus sit, sed ut, dum mens hominum intellegendo usque ad ipsum proficit spiritum, conuersa iam ipsa in spiritu aliud quid amplius per spiritum conicere Deum esse possit. 3. Id enim quod est secundum id quod est nec humano sermone edici nec humanis auribus percipi nec humanis sensibus colligi potest. Nam si quae praeparauit Deus his qui diligunt ilium nec oculus uidit nec auris audiuit nec cor hominis aut mens ipsa percepit, qualis et quantus est ille ipse qui haec repromittit ad quae intellegenda et mens hominis et natura defecit ? 4. [39] Denique si acceperis spiritum substantiam Dei, creaturam feceris Deum. Omnis enim spiritus creatura est. Erit ergo iam factus Deus. Quomodo et si secundum Moysen ignem acceperis Deum, creaturam ilium esse dicendo institutum expresseris, non institutorem docueris. 5. Sed haec figurantur potius quam ita sunt. Nam et in ueteri testamento ideo Deus ignis dicitur, ut peccatori populo metus incutiatur, dum iudex ostenditur, et in nouo testamento spiritus esse profertur, ut refector et creator in delictis suis mortuorum per hanc bonitatem collatae credentibus indulgentiae comprobetur. VIII. 1. [40] Hunc ergo, omissis haereticorum fabulis atque figmentis, Deum nouit et ueneratur ecclesia, cui testimonium reddit tam inuisibilium quam etiam uisibilium et semper et tota natura, quern angeli adorant, astra mirantur, maria benedicunt, terrae uerentur, inferna quaeque suspiciunt, quern mens omnis humana sentit, etiam si non exprimit, cuius imperio omnia commouentur, fontes scaturiunt, amnes labuntur, fluctus assurgunt, fetus suos cuncta parturiunt, uenti spirare coguntur, imbres ueniunt, maria commouentur, fecun-
8 1 Ioh. 4, 8. 10 1 Ioh. 1, 5. 13/15 cf. 2 Cor. 3, 15-18. 15/16 cf. Exod. 3, 14. 18/10 i Cor. 2, 9. 24 cf. Deut. 4, 24. 30 cf. Eph. 2, 1.
10 est1 fortasse, ut suspic. Me/in 185, 1, incuriae librariorum imputandum est et in sit {cf. 1. 9) mutandum 21 deficit Wei* Faus 30 refector Pam ex coni. Fat, Jac Faus Wey refertor B Gel Wei, tuetur lun {‘id est qui refercit impletque, ut aer puta aut uentus’) et creator om. Faus recreator Wei* Jacn
VIII, 5 quaeque] quoque Jac* recte uetant Jac et x 55
7 commouentur (u.l. 9)] continentur Wei;
DE TRINITATE VIII
23
10 ditates suas cuncta ubique diffundunt. 2. [41] Qui peculiarem protoplastis aeternae uitae mundum quendam paradisum in oriente constituit, arborem uitae plantauit, scientiae boni et mali similiter alteram arborem collocauit, mandatum dedit, sententiam contra delictum statuit, Noe iustissimum de diluuii 15 periculis pro merito innocentiae fideique seruauit, Enoch transtulit, in amicitiae societatem Abraham allegit, Isaac protexit, Iacob auxit, Moysen ducem populo praefecit, ingemiscentes filios Israel e iugo seruitutis eripuit, legem scripsit, patrum sobolem in terrain repromissionis induxit. 3. Prophetas 20 spiritu instruxit et per hos omnes Filium suum Christum repromisit et quando daturum se spoponderat misit. [42] Per quem nobis in notitiam uenire uoluit et in nos indulgentiae suae sinus largos profudit, egenis et abiectis locupletem spiritum conferendo. 4. Et quia ultro et largus et bonus est, ne 25 totus hie orbis auersus gratiae eius fluminibus aresceret, apostolos institutores generis nostri in totum orbem mitti per Filium suum uoluit, ut condicio generis humani agnosceret institutorem et, si sequi maluisset, haberet quem pro Deo in suis iam postulationibus Patrem diceret. 5. [43] Cuius pro30 uidentia non tantummodo singillatim per homines cucurrit aut currit, sed etiam per ipsas urbes et ciuitates, quarum exitus prophetarum uocibus cecinit, immo etiam per ipsum totum orbem, cuius propter incredulitatem exitus, plagas, deminutiones poenasque descripsit. 6. Et ne quis non etiam 35 ad minima quaeque Dei putaret istam infatigabilem prouidentiam peruenire, Ex duobus, inquit Dominus, passeribus unus non cadet sine Patris uoluntate, sed et capilli capitis uestri omnes numerati sunt. Cuius etiam cura et prouidentia Israelitarum non siuit nec uestes consumi nec uilissima in pedibus 40 calceamenta deteri, sed nec ipsorum postremum adolescen-
VIII, 10/11 cf. Gen. 2, 8. 12/13 Gen. 2, 9. 13/14 cf. 14/15 cf. Gen. 6, 8 sqq. ; 2 Petr. 2, 5. 15/16 cf. Gen. 5, 24. 2-4. 16/17 cf. Gen. 22, 12. 17 cf. Gen. ;o, 43. cf. Exod. Exod. 13, 14. cf. Exod. 20-23. cf. Gen. 15, 7 ; Ios. 1, Mt. 28, 19 ; Me. 16, 15 ; Eph. 4, 11. 28/20 cf. Mt. 6, 9 ; Luc. Mt. 10, 29-30; Luc. 12, 6-7. 38/40 cf. Deut. 8, 4; 29, 3.
Gen. 2, 16-17. 16 cf. Gen. 17, 3, 10. 18 cf. 2. 26/27 cf. 11, 2. 36/38 40/41 cf. Dan.
3» 94-
17 Moysem B Gel contra morem ; cf. cap. VII, l. 24 19 subolem Faus Wey p.m. 25 aduersis Urs aduersus uel desertus Jac11 auersis x 56, dubit. in app. crit. Faus 27 condicio Faus Wey conditio cett. p.m., tuentur Pam (‘accipitur etiam ab hoc auctore conditio pro creatura’) et Iun (‘conditio generis humani, i.e. genus humanum ab ipso conditum : hypallage’) 28 deo] domino Cans 31, 296 30 non ante prouidentia Faus sigillatim B Gel Wei, corr. Pam ex C 39 sinit B Gel Wei, corr. Pam ex C 40 ipsa Wei, recte uetat Jac adulescentium Faus p.m.
DE TRINITATE VIII
24
tium captiua sarabara comburi. Nec immerito, nam si hie omnia complexus est omnia continens, omnia autem et totum ex singulis constant, pertinget consequenter eius ad usque singula quaeque cura, cuius ad totum quicquid est peruenit 45 prouidentia. 7. [44] Hinc est quod et desuper cherubin sedet, id est praeest super operum suorum uarietatem, subiectis throno eius animalibus prae ceteris principatum tenentibus, cuncta desuper crystallo contegente, id est caelo omnia operiente, quod in firmamentum de aquarum fluente materia 50 fuerat Deo iubente solidatum, ut glacies robusta aquarum terram pridem contegentium diuidens medietatem dorso quodam pondera aquae superioris corroboratis de gelu uiribus sustineret. 8. Nam et rotae subiacent, tempora scilicet quibus omnia semper mundi membra uoluuntur, talibus pedibus 55 adiectis quibus non in perpetuum stant ista, sed transeunt. 9. Sed et per omnes artus stellata sunt oculis. Dei enim opera peruigili obtutu contemplanda sunt, in quorum sinu carbonum medius est ignis, siue quoniam ad igneum diem iudicii mundus iste festinat, siue quoniam omnia opera Dei ignea nec sunt 60 tenebrosa, sed uigent, siue etiam ne, quia ex terrenis ista fuerant orta principiis, naturaliter de originis suae rigore torperent, addita est omnibus interioris spiritus calida natura, quae frigidis concreta corporibus ad usuram uitae aequalia omnibus libramenta ministraret. 10. [45] Hie est igitur currus 65 secundum Dauid Dei. Currus enim, inquit, Dei decies milies tanto multipiicatus, id est innumerus, intinitus, immensus. Sub iugo enim naturalis legis omnibus datae alia quasi frenis reuocata retrahuntur, alia quasi effusis habenis excitata impelluntur. 11 Mundum enim istum currum Dei cum omnibus 70 et ipsi angeli ducunt et astra, quorum uarios licet meatus, certis tamen legibus uinctos inspicimus ad metas defmiti sibi temporis ducere, ut merito nobis quoque cum apostolo et artificem et opera mirantibus exclamare iam libeat: 0 aUitudo
.
42 cf. Sap. 1, 7. 45 Ps. 79, 2 ; 98, 1 ; Dan. 3, 55. 46/47 cf. Apoc. 4, 6. 49/50 cf. Gen. 1, 6. 53 cf. Ez. 1, 15 sqq. ; 10, 9. 56 cf. Ez. 1, 18 ; io, 12 ; Apoc. 4, 6. 57/58 cf. Ez. 1, 13. 58/59 cf. 2 Petr. 3, 12. 59/60 cf. Ioh. 3, 19-21. 65/66 Ps. 67, 18. 69/70 cf. Ps. 103, 4. 73/75 Rom. 11, 33.
41 captiuorum Wei, recte uetat Jac saraballa B sarabala Wei 42 omnia2 om. B Gel, suppl. Pam ex C 44 cuius post ad B 45 cherubim Pam Jac Fans Wey 48 cooperiente Cans 31, 438, recte uetat Scheid 65 56 artus Wei Faus Wey ortus B Gel Pam Jac (orbes stellatae Jacn dubit.) 58 ignem B 60 sed] si Lat uigent {tuetur Wey adn. 41, pap. 73)] lucent Lat, tuetur Gaits 31, 554/5 luce uigent Weln uibrant Scheid 65 dubitanter 64 ministraret WelD quod ttalde probat Jacn, i.t. rec. Faus monstraret cett. 66 tanto del. Pam suo Marte, restit. Wey innumerus infinitus Pam innumerus infinitiuus Gel numerus infinitus &. B ; cf. Greg I (7, 136 Bulb) inmensus et infinitus
DE TRINITATE VIII-IX
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75 diuitiarum sapientiae et scientiae Dei, quam inscrutabilia indi¬ cia eius et inuestigabiles uiae eius, et reliqua. IX. 1. [46] Eadem regula ueritatis docet nos credere post Patrem etiam in Filium Dei Christum Iesum Dominum Deum nostrum, sed Dei Filium, huius Dei qui et unus et solus est, conditor scilicet rerum omnium, ut iam et superius expressum 5 est. 2. Hunc enim Iesum Christum, iterum dicam huius Dei Filium, et in ueteri testamento legimus esse repromissum et in nouo testamento animaduertimus exhibitum, omnium sacramentorum umbras et figuras de praesentia corporatae ueritatis implentem. 3. [47] Hunc enim Abrahae filium, hunc 10 Dauid, hunc non minus et uetera praedicta et euangelia testantur. 4. Hunc ipsa Genesis, cum dicit : Tibi dabo et semini tuo, hunc, quando luctatum ostendit hominem cum Iacob, hunc, quando dicit : Non deficiet princeps de luda neque dux de femoribus eius, donee ueniat is cui repromissum 15 est, et ipse erit expectatio gentium. 5. Hunc Moyses, cum dicit : Prouide alium quern mittas, hunc idem, quando testatur : Propheten uobis, dicendo, suscitabit Deus ex fratribus uestris ; eum quasi me audite, hunc, quando dicit : Videbitis uitam uestram pendentem node ac die et non credetis ei. 6. [48] Hunc 20 Esaias : Prodiet uirga de radice I esse et flos de radice ascendet, hunc eundem, quando dicit : Ecce uirgo concipiet et pariet filium, hunc, quando sanitates ab eo futuras collocat dicens : Tunc aperientur oculi caecorum et aures surdorum audient, tunc saliet claudus fit ceruus et diserta erit lingua mutorum, 25 hunc, quando patientiae uirtutes expromit dicens : Non audietur in plateis uox eius ; arundinem quassatam non conteret et linum fumigans non exstinguet. 7. Hunc, quando eius euangelia descripsit : Et disponam uobis testamentum aeternum, sanda Dauid fidelia, hunc, quando gentes in ipsum 30 credituras prophetat : Ecce posui eum in principem et praecipientem gentibus. Gentes quae te non nouerunt inuocabunt te et populi qui te nesciunt ad te confugient, [49] hunc eundem, quando ad passionem eius exclamat dicens : Sicut ouis ad
IX, 9/10 cf. Mt. 1, 1 ; Luc. 3, 23-38. 11/12 Gen. 17, 8. 12/13 cf. Gen. 32,24. 13/15 Gen. 49, 10. 18 Exod. 4, 13. 17/18 Deut. 18,15. 18/19 Deut. 28, 66. 20 Is. 11, 1. 21/22 Is. 7, 14. 23/24 Is. 35, 5-6. 25/27 Is. 42, 2-3. 28/29 Is. 55, 3. 30/32 Is. 55, 4-533/35 Is. 53, 7-8.
76 post eius2 IVey et reliqua del. certs., Rom. 11, 34/36 suppl.; uide eius adnot. 44, pag. 75 IX, 10 hunc del. Faus, sed in app. erit. hunc non minus fortasse legend, adnotat praeeunte Jac qui hunc non minus leg. suspicatus erat quod tuet. Scheid 65 14 repositum \Feln coll. Gen. 49, 10 17 prophetam VFel Fetus dicendo ante proheten transponendum cens. Jac11, iure uetat x 56 20 radice ascendet Faus
24 clodus C teste Pam
30 principium Faus
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occisionem ductus est et sicut agnus coram tondente se sine uoce, 55 sic non aperuit os suum in humilitate. 8. Hunc, quando flagrorum eius ictus plagasque descripsit : Liuore eius nos sanati sumus, aut humilitatem : Et uidimus eum et non erat ei species neque honor ; homo in plaga et sciens ferre infirmitatem, aut quod populus non erat crediturus : Tot a die expandi manus 40 meas ad populum non credentem, aut quod resurrecturus a mortuis : Et erit in ilia die radix Iesse et qui surget imperare gentibus ; in eum gentes sperabunt et erit requies eius honor, aut cum tempus resurrectionis : Quasi diluculo paratum inueniemus eum, aut quod sessurus ad dexteram Patris : Dixit 45 Dominus Domino meo : sede ad dexteram meam, donee ponam inimicos tuos scabellum pedum tuorum, aut cum possessor omnium collocatur : Postula a me, et dabo tibi gentes hereditatem tuam et possessionem tuam terminos terrae, aut quod iudex omnium ostenditur : Deus, indicium tuum regi da et iustitiam 50 tuam Filio Regis. 9. Nec hoc in loco plura persequar, quae annuntiata de Christo omnibus haereticis, sed et ipsis ueritatem tenentibus magis nota sunt. X. 1. [59] Sed illud admoneo, non alterum in euangelio Christum expectandum fuisse quam hunc a creatore ueteris testamenti literis ante promissum, maxime cum et quae de ipso praedicta sunt impleta sint et quae impleta sunt ante 5 praedicta sint. 2. Vt merito haereticorum istorum testamenti ueteris auctoritatem respuentium nescio cui commenticio et ex fabulis anihbus ficto Christo atque fucato possim uere et constanter dicere : Quis es ? Vnde es ? A quo missus es ? Quare nunc uenire uoluisti ? Quare tabs ? Vel qua uenire 10 potuisti ? 3. [51] Vel quare non ad tuos abisti, nisi quod probasti tuos non habere, dum ad alienos uenis ? Quid tibi cum mundo creatoris ? Quid tibi cum homine conditoris ? Quid tibi cum figmento corporis, cui eripis spem resurrectionis ? Quid ad alienum uenis famulum, alienum sollicitare desideras 15 filium ? Quid me a Domino eripere conaris ? Quid me in Patrem blasphemare atque impium esse compellis ? 4. Aut quid 36/37 Is. 53, 5. 43/44 Os. 6, 3.
37/38 Is. 53, 2-3. 44/46 Ps. 109, 1.
39/40 Is. 65, 2. 41/42 Is. 11, 10. 47/48 Ps. 2, 8. 49/50 Ps. 71, 2.
X, 14 cf. Rom. 14, 4.
38 fere B aut quia quod B 44 dextram B Wei Fans Wey dicit B Gel Wey, corr. Pam suum ni fallor sec. iudicium, adnotat enim : ‘Legimus dixit pro dicit iuxta ediliones psalmorum omties’ 48 quod] quando man. Melin 181, 4 50 loca B persequar defend. Melin. 120, 1 contra Demm 34 et Weyman (Wochenschr. fur klass. Philol. 11, 1894, col. 1031) qui prosequar praeferunt 51 ipsis haereticis sed et omnibus Wel'0et om. B 52 magis del. cens. Scheid 66 clausula gratia magis nota Cans 31, 555 X, 11 tuos] te add. Wel° prob. Jac°, recte uetat x 56/7
15 patre B
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sum a te in resurrectione consecuturus, qui me ipsum non recipio, dum corpus amitto ? Si saluare uis, fecisses hominem, cui salutem dares. Si a delicto eripere cupis, ante mihi ne 20 delinquerem contulisses. [52] Quod autem tecum suffragium circumfers legis ? Quod habes testimonium propheticae uocis ? 5. Aut quid mihi possum de te solidum repromittere, cum te uideam in phantasmate et non in soliditate uenisse ? Quid ergo tibi cum figura corporis, si corpus odisti ? Immo reuince25 ris corporis quod odisti circumferre substantiam, cuius suscipere uoluisti etiam figuram ; odisse enim debueras corporis imitationem, si oderas ueritatem, quoniam si alter es, aliter uenire debueras, ne dicereris filius creatoris, si uel imaginem habuisses carnis et corporis. Certe si oderas natiuitatem, 30 quia creatoris oderas nuptiarum coniunctionem, recusare debueras etiam imitationem hominis qui per nuptias nascitur creatoris. 6. [53] Neque igitur eum haereticorum agnoscimus Christum, qui in imagine, ut dicitur, fuit et non in ueritate, nihil uerum eorum quae gessit fecerit, si ipse phantasma 35 et non ueritas fuit, neque eum qui nihil in se nostri corporis gessit, dum ex Maria nihil accepit, ne non nobis uenerit, dum non in nostra substantia uisus apparuit, neque ilium qui aetheream siue sideream, ut alii uoluerunt haeretici, induit carnem, ne nullam in illo nostram intellegamus salutem, si 40 non etiam nostri corporis cognoscamus soliditatem, nec ullum omnino alterum, qui quoduis aliud ex figmento haereticorum gesserit corpus fabularum. 7. [54] Omnes enim istos et natiuitas Domini et mors ipsa confutat. Nam et uerbum, inquit Ioann es, caro factum est et habitauit in nobis, ut merito corpus 45 nostrum in illo fuerit, quoniam quidem nostram carnem sermo suscepit. Et sanguis idcirco de manibus ac pedibus atque ipso latere demanauit, ut nostri consors corporis probaretur, dum
43/44 Ioh. 1, 14.
17 non om. B 21 circunferes B 24/25 inter reuinceris et corporis B asteriscum 26 etiam transpnnend. censet Scheid 66/67 ante corporis (/. 25) aut imitationem sign, interr. quod post figuram B Gel Pam exhibent iure damnauit lun 27 ali¬ ter] alter tVelD, iure uetat Jac 33 in1 om. B 34 ne quod rectissime inserendum censet x 57 prob. Gans 31, 555 ego in textum recepi ; cf. 1. 36 et 39 nihil uerum Urs Jac Fans 36 ne non] neque Fat neque enim Jacn 38 induit Fans prob. Julicher (Theol. Fit. Zeit. 34, 1909, 512) uoluit cett., tuetur lun (‘a uoluendo,non a uolendo’), delend. censet x 57/8 uel in uelut mutandum atque ex antecedentibus gessit supplendum 39 ne om. Faits, iam Julicher l.c. supplend. perspexit; perperam Scheid 67 cum ante nullam supplend. censet uel pro nullam legend, ne ullam quam lectionem Gallandi et Migne perhibent et tuetur Koch (Religio 13, 1937, 284) nullo Gans 31, 556 nostro Pam Jac Fans, Koch l.c. (nostrae, sc. carni JacD) 40 ullum] ilium B 41 haereticarum ‘alii’ ap. Inn 42 fabularium (crwfca fiv&ibSes) lun prob. JacD fabulare \Veln 46 atque in ipso B exhibet (/. 27)
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occasus nostri legibus moritur. 8. Qui dum in eadem substantia corporis in qua moritur resuscitatus ipsius corporis uulneribus comprobatur, etiam resurrectionis nostrae leges in sua carne monstrauit, qui corpus quod ex nobis habuit in sua resurrectione restituit. Lex enim resurrectionis ponitur, dum Christus ad exemplum ceterorum in substantia corporis suscitatur. 1). [55] Quoniam cum caro et sanguis non obtinere regnum Dei scribitur, non carnis substantia damnata est, quae diuinis manibus ne periret extructa est, sed sola carnis culpa merito reprehensa est, quae uoluntaria hominis temeritate contra legis diuinae iura grassata est, qua in baptismate et in mortis dissolutione sublata caro ad salutem reuertitur, dum ad staturn innocentiae deposita criminis mortalitate reuocatur. XI. 1 [56] Verum ne ex hoc, quod Dominum nostrum Iesum Christum Dei creatoris Filium in substantia ueri cor¬ poris exhibitum asserimus, aliis haereticis hoc in loco hominem tantum et solum defendentibus atque ideo hominem ilium nudum et solitarium probare cupientibus aut manus dedisse aut loquendi materiam commodasse uideamur, non sic de substantia corporis ipsius exprimimus, ut solum tantum hominem ilium esse dicamus, sed ut diuinitate sermonis in ipsa concretione permixta etiam Deum ilium secundum scripturas esse teneamus. 2. [57] Est enim periculum grande saluatorem generis humani, totius Dominum et principem mundi, cui a suo Patre omnia tradita sunt et cuncta concessa, per quem instituta sunt uniuersa, creata sunt tota, digesta sunt cuncta, aeuorum omnium et temporum regem, angelorum omnium principem, ante quem nihil praeter Patrem, hominem tantummodo dicere et auctoritatem illi diuinam in his abnegare. Haec enim contumelia haereticorum ad ipsum quoque Deum Patrem redundabit, si Deus Pater Filium Deum generare non potuit. 3. [58] Sed enim ueritati caecitas haereticorum nulla praescribet nec quoniam in Christo aliquid tenent, aliquid non tenent, alterum uident, alterum non uident, eripietur nobis illud quod non uident per illud quod uident. 4. Quasi hominis enim in illo fragilitates considerant, quasi Dei uirtutes non computant, infirmitates carnis recolunt,
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54/55 1 Cor. 15, 50. XI, 12 Mt. n, 27.
14 cf. 1 Tim. i, 17.
51 quia Weln 58 qua (sc. culpa, l. 56) Fans Wey quia cell. mortalis dissolutione peccati B
mortis dissolutione]
XI, 6 obloquendi Weln 7 solum tantum Jacn (‘/it paulo superius habet sc. 1. 4 tantum et solum) Fans 15 ante ... patrem] antequam nihil B 1C in his] sic leg. cens. Scheid 67 coll. 1. 7 23 fragilitatis B
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25 potestates diuinitatis excludunt, quando si probatio haec ex infirmitatibus Christi illuc proficit, ut homo ex infirmitatibus comprobetur, probatio diuinitatis in illo collecta ex uirtutibus illuc proficiet, ut etiam Deus ex operibus asseratur. Si enim passiones ostendunt in illo humanam fragilitatem, cur opera 30 non asserant in illo diuinam potestatem ? Ne si hoc non profecerit, ut Deus ex uirtutibus asseratur, nec passiones proficiant, ut etiam homo ab ipsis esse monstretur. 5. Quaecumque enim lex in alterutro fuerit posita, in altero inuenietur esse suscepta. Periculum enim erit nec hominem ilium ex 35 passionibus ostendi, si non potuerit etiam Deus ex uirtutibus approbari. Non est ergo in unam partem inclinandum et ab alia parte fugiendum, quoniam nec tenebit perfectam ueritatem quisquis aliquam ueritatis excluserit portionem. 6. [59] Tam enim scriptura etiam Deum annuntiat Christum 40 quam etiam hominem ipsum annuntiat Deum, tam hominem descripsit Iesum Christum quam etiam Deum quoque descripsit Christum Dominum, quoniam nec Dei tantum ilium Filium esse proponit, sed et hominis, nec hominis tantum dicit, sed et Dei referre consueuit, ut dum ex utroque est, utrumque 45 sit, ne si alterum tantum sit, alteram esse non possit. 7. Vt enim praescripsit ipsa natura hominem credendum esse qui ex homine sit, ita eadem natura praescribit et Deum credendum esse qui ex Deo sit, ne si non et Deus fuerit, cum ex Deo sit, iam nec homo sit, licet ex homine fuerit, et in alterutro utrum30 que periclitetur, dum alterum altero fidem perdidisse conuincitur. 8. [60] Qui legunt ergo hominis filium hominem Christum Iesum, legant hunc eundem et Deum et Dei Filium nuncupatum. Nam quomodo est, qua homo, ex Abraham, sic est etiam, qua Deus, ante ipsum Abraham. Et quomodo, 53 qua homo, filius Dauid, ita Dominus Dauid, qua Deus, nuncupatus est. Et quomodo, qua homo, sub lege factus est, ita, qua Deus, sabbati Dominus expressus est. Et quomodo,
48 cf. Ioh. 8, 42. 51/53 cf. i Tim. 2, 5. 53 cf. Mt. 1,1. 54 cf. Ioh. 8, 58. 55 cf. Mt. 20, 31 ; 22, 42. cf. Mt. 22, 43-45. 56 cf. Gal. 4, 4. 57 cf. Mt. 12, 8 ; Me. 2, 28 ; Luc. 6, 5.
25 excludunt, quando i^rvahrend doch’) distinxi ego, item Wey; cett. pmeturn habent (perperam x 58 Gans 31, 556 quod pro quando legi malunt) 32 ab] ex Pam ex C, angl Wey 33 inuenitur B 34 suscepta angl suspecta cett. 40 deum del. cens. Scbeid 66, Eng 134 42 quoniam] quomodo B 45 ne si] nisi B 46 credendum est esse B 47 eadem ... credendum] & scriptura deum B 48 ne] quod B 49 et] sic add. B Wei Faus 50 periclitatur B 51 ergo hominis filium hominem Gans 31, 556 ; pro hominis filium hominem Welu hominem et hominis filium legi mau., quod, ut addit Jacn, analogia sequentium deum et dei filium (/. 52) uidetur confirmari 55 ita dominus Dauid] non B, Urs 55/56 qua deus nuncupatus est] qua deus. hie qua deus, non qua homo, filius dei nuncu¬ patus est Urs
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qua homo, sententiam patitur, sic omne, qua Deus, de uiuis et mortuis iudicium habere reperitur. Et quomodo post mundum, qua homo, nascitur, sic ante mundum, qua Deus, fuisse perhibetur. Et quomodo ex semine Dauid, qua homo, genitus est, sic [ita] per ipsum, qua Deum, mundus dicitur institutus. Et quomodo, qua homo, post multos, sic, qua Deus, ante omnes. Et quomodo ceteris, qua homo, inferior, sic omnibus, qua Deus, maior. Et quomodo in caelum, qua homo, ascendit, sic inde, qua Deus, ante descendit. Et quomodo ad Patrem, qua homo, uadit, sic oboediens Patri, qua Filius, inde descensurus est. 9. Ita si mediocritates in illo approbant humanam fragilitatem, maiestates in illo affirmant diuinam potestatem. [61] Periculum est enim, cum utrumque legis, non utrumque, sed alterum credidisse. Ex quo quoniam utrumque in Christo legitur, utrumque credatur, ut tides ita demum uera sit, si et perfecta fuerit. 10. Nam si ex duobus, altero in fide cessante, unum et quidem id quod est minus ad credendum fuerit assumptum, perturbata regula ueritatis, temeritas ista non salutem contulerit, sed in uicem salutis de iactura fidei pericu¬ lum mortis grande conflauerit. XII. 1. [62] Cur ergo dubitemus dicere quod scriptura non dubitat exprimere ? Cur haesitabit fidei ueritas, in quo scripturae numquam haesitauit auctoritas ? Ecce enim Osee prophetes ait ex persona Patris : lam non saluabo eos in arcu neque in equis neque in eqnitibus, sed saluabo eos in Domino Deo ipsorum. 2. Si Deus saluare se dicit in Deo, non autem saluat nisi in Christo Deus, cur ergo homo dubitet Christum Deum dicere, quern Deum a Patre animaduertit positum per scripturas esse ? Immo si non saluat nisi in Deo Pater Deus, saluari non poterit a Deo Patre quisquam, nisi confessus fuerit Christum Deum, in quo se et per quem se repromittit Pater salutem daturum. Vt merito quisquis ilium agnoscit esse Deum, salutem inueniat in Deo Christo, quisquis non recognoscit esse Deum, salutem perdiderit, quam alibi nisi
58 cf. Mt. 27, 26. 58/59 cf. Ioh. 5, 22. 60/61 cf. Ioh. 17, 5. 61 Rom. 1, 3. 62 cf. Ioh. 1, 10. 64 cf. Is. 53, 3. 65 cf. Me. 16, 19 ; Luc. 24, 51 ; Act. x, 9. 66 cf. Ioh. 6, 38.63. 66/68 cf. Ioh. 14, 3.28 ; Act. 1, 11. XII, 4/6 Os. 1,
7.
10/11 cf. Act.
4, 12.
62 ita delendum cerneo item Wei Fans etiam lun Jac deum] dominus est B creditur Fans 75 altero post in x 58 quem seq. Gans 31, 536 Scbeid 67
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XII, 1 scriptura] scriptum IVey 9 esse fort, delendum ; u. Scbeid 70 deo] eo Urs, uetat Jac 11 se1 del. Jac 12 ilium om. B 13 esse] et Gel JVey 14 esse] et Gel Wey quam] quoniam Gel Wei Faus Wey
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15 in Christo Deo inuenire non poterit. 3. [63] Quomodo enim Esaias : Ecce uirgo concipiet et pariet folium, et uocabitis nomen eius Emmanuel, quod interpretatum est ‘nobiscum Deus’, sic Christus ipse dicit : Ecce ego uobiscum sum usque ad consummationem saeculi. Est ergo nobiscum Deus, immo multo magis 20 etiam in nobis est. Nobiscum est Christus, est ergo cuius no¬ men est ‘nobiscum Deus’, quia et nobiscum est. Aut numquid non est nobiscum ? Quomodo ergo dicit se nobiscum esse ? Est ergo nobiscum. Sed quoniam nobiscum est, Emmanuel, id est ‘nobiscum Deus’, dictus est. Deus ergo quia nobiscum 25 est, ‘nobiscum Deus’ dictus est. 4. [64] Idem prophetes : Conualescite, manus dissolutae et genua debilia, consolamini, pusillanimes sensu, conualescite, nolite timere. Ecce Deus noster indicium retribuet, ipse ueniet et saluabit nos : tunc aperientur oculi caecorum et aures surdorum audient; tunc saliet claudus 30 sicut ceruus et diserta erit lingua mutorum. 5. Si in aduentu Dei dicit prophetes haec futura signa quae facta sunt, aut Dei Filium agnoscant Christum, in cuius aduentu et a quo haec sanitatum signa facta sunt, aut diuinitatis Christi ueritate superati, in alteram haeresim ruentes, Christum dum Filium 35 Dei et Deum conbteri nolunt, Patrem ilium esse conhtebuntur. Vocibus enim prophetarum inclusi iam Christum Deum negare non possunt. 6. Quid ergo respondent, cum in aduentu Dei haec signa futura dicuntur quae in aduentu Christi gesta sunt ? Christum qualiter accipiunt Deum — Deum enim iam 40 negare non possunt —, qua Patrem aut qua Filium ? Si qua Filium, cur Dei Filium Deum negant ? Si qua Patrem, cur eos non sequuntur qui eiusmodi blasphemias tenere uidentur ? Nisi quoniam nobis in hoc aduersus illos de ueritate certamine hoc interim sufhcit, ut quocumque genere con45 uicti Christum conhteantur et Deum, quern etiam Deum negare uoluerunt. 7. [65] Per Abacuc prophetam ait : Deus ab Africo ueniet et sanctus de monte opaco et condenso. Quern uolunt isti ab Africo uenire ? Si uenisse aiunt omnipotentem
16/17 Is. 7, 14.
17 Mt. I, 23.
18/19 Mt. 28, 20.
26/30 Is. 35, 3-6.
46/47 Hab. 3, 3.
15 deo] earn add. Gel Fans. His quattuor locis Pam diserte se Gangnaeum contra Gelenium sequi asseuerat, codicem C autem non nominatim citat quomodo enim Es.] quod cum Esaias dicat B Id post Esaias Gans 31, 556 ait desiderat 24 deus2] christus Weln Jacn 30 aduentum B 35 uerba et deum Scheid 64 post dei filium (/. 31-32) transponenda censet conhteantur angl. Fans autem profiteantur malit; conhteantur