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Zitiervorschau

Région, régionalisation et développement régional : Cas du Maroc MASTER : MANAGEMENT STRATEGIQUE DE RESSOURCES HUMAINES ET GOUVERNANCE REGIONAL

Réalisé par : Acher Hakyma Alami Badr Eddine Agouzour Zineb Bakkali Nouhaila Mellouk Mohmmed Encadré par : Mme Eddelani Oumhani

Année universitaire: 2019/2020

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Sommaire

Introduction Chapitre 1 : Initiation au développement et régionalisation Section 1 : Développement régional Section 2 : Le phénomène de la régionalisation

Chapitre 2 : Le développement des régions marocaines Section 1 : Le modèle de développement le plus utile Section 2 : Les acteurs et les ressources à valoriser pour un développement régional Conclusion

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Introduction : La décentralisation et la déconcentration de l’activité économique constituent l’une des approches privilégiées du développement, en raison de leurs effets induits sur une distribution spatiale équitable des fruits de croissances. A ce titre, le développement régional continue de susciter l’intérêt des décideurs d’autant plus que l’on a adopté le concept du développement durable dont la vertu est d’engendrer la croissance, d’en assurer une répartition équitable et de préserver les ressources naturelles. Le Maroc est parmi les pays en voie de développement à avoir opté très tôt, en faveur de la décentralisation. Son engagement dans son expérience de régionalisation répond à un certain nombre de défis. -

Le défi de la mondialisation et l’ouverture à l’extérieur qui impose la mise à niveau du tissu économique national et la mobilisation des ressources.

-

La nécessité pour notre pays d’intégrer des dynamiques de changement.

-

L’aggravation des déséquilibres entre les régions.

A la lumière de ces trois défis, le paradigme du développement régional consiste à créer un équilibre territorial en fonction des potentialités et des richesses régionales et des solidarités locales.

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Chapitre 1 : Initiation au développement et régionalisation Section 1 : Le développement régional Le développement économique régional constitue la pièce angulaire du développement durable de la nation et un moyen équitable pour la répartition des richesses nationales et l’agencement de la croissance économique globale entre les différentes franges socioéconomiques et régionales du pays. Plus fréquemment, on parlera de « Développement régional », dont il importe de définir les termes :

1-La croissance et le développement : Les économistes ont été amenés à distinguer le développement et la croissance, selon François Perroux : La croissance est l’augmentation soutenue pendant une ou plusieurs périodes longues d’un indicateur de dimension : pour une nation, le produit global net en termes réel. Par contre le développement est la combinaison des changement mentaux et sociaux qui rendent la nation apte à faire accroître cumulativement et durablement son produit réel global. Même si le développement implique la croissance, il ne peut se réduire à celle-ci. La croissance représente certes la dimension prédominante du concept. Mais ne suffit pas pour rendre compte des autres dimensions que le développement incorpore. La croissance est d’ordre quantitatif et se traduit par l’augmentation des grandeurs économiques, considérée comme l’une des multiples composantes du phénomène complexe qu’est le développement. Même si la croissance demeure à tout effort de développement dans la mesure ou toute amélioration du niveau de vie ou de bien-être social passe par l’augmentation des quantités produites et l’accroissement correspondant des revenus, il s’avère important de préciser que le développement est bien plus que la croissance. Le développement, audelà du concept de croissance qui est d’ordre quantitatif et mesurable, postule aussi des

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idées de qualité qui échappent à toute mesure et débordent le champ de l’analyse économique. Il implique une hausse du bien-être social, des changements dans la structure (la qualification de la main-d’œuvre s’accroît, l’organisation de la production se complexifier) et finalement une mutation de la société toute entière. Il passe comme le souligne Frédéric Teulon, par l’urbanisation, l’alphabétisation et la formation et produit au confluent de cette combinaison un système plus efficace (par accumulation de richesses) ou les besoins humains se révèlent mieux satisfaits. 1

2-Région : Une grande étendue de pays possédant des caractères particuliers qui en font une unité distincte (population, langue, caractères géopolitiques, etc..). Les régions résultent d’un découpage administratif d’un pays donné selon des critères variés. Pour les géographes, la région est devenue, au sens le plus général, tout territoire inférieur à l'échelle nationale et supérieur à l'échelle locale.

3-Le développement régional : Le développement régional est une pratique relativement récente, née dans les pays occidentaux à la faveur de la relance économique qui a succédé à la grande crise des années 1930. L'idée centrale était la correction, par des interventions gouvernementales appropriées, des effets spatiaux d'une croissance économique qui, si elle était encourageante au point de vue tant de l'économie nationale que des conditions de vie de tous les citoyens, se diffusait inégalement dans les diverses entités socio-spatiales. En effet, le développement économique régional forme l’ensemble des transformations économiques, sociologiques et politiques qui affectent une région et qui accompagnent le processus de croissance qui lui sied afin de satisfaire les besoins qu'ils lui sont fondamentaux. Dans ce contexte, le développement économique régional permet de satisfaire les besoins des régions les plus démunies, en tenant compte de leurs

Jean Ronald Legouté : Définir le développement : Historique et dimensions d’un concept plurivoque, Cahier de Recherche. Vol 1, Montréal, groupe de recherche sur l’intégration continentale, Université de Québec 1

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particularités, sans compromettre celles des autres régions dans une stratégie intégrée pour la prospérité de la nation toute entière. Cette approche implique une coopération et une solidarité entre les régions notamment par l’instauration d’un système productif complémentaire entre les régions et la circulation des flux d’investissement et des compétences humaines et techniques des régions excédentaires vers les plus dépourvues. Dans ce sens, la redynamisation de systèmes de péréquation volontariste, qui prennent en compte l'ensemble des ressources et des charges des collectivités, s’impose afin de garantir le transfert de moyens et de nouvelles compétences aux régions. Par ailleurs, ce système permettrait de canaliser les effets de la décentralisation afin qu’elle n’entérine pas les inégalités existantes et conduise à un aménagement du territoire équilibré et harmonieux. A ce sujet, les politiques d'aménagement du territoire se sont basées sur le concept de la croissance transposée d'une région centrale à la périphérie. L'activité motrice générée par ce transfert est censée exercer des effets d'entraînement sur les autres régions, provoquer un développement durable de ces dernières et créer par la suite un nouveau tissu économique avec des relations intra et interrégionales importantes.2 A cet effet, l’investissement régional doit être suffisamment important et complexe pour provoquer les investissements induits qui sont indispensables pour le développement de la région. Dans ce sens, l'amélioration des infrastructures (voies de communications, télécommunications, adduction d’eau,) ne pourrait que servir l'objectif du développement de ces régions en aménageant une base attractive des investissements interrégionaux. En outre, ces investissements sont indispensables afin de garantir les besoins locaux en termes d’amélioration de qualité de vie, de création des économies externes pour les entreprises et de maintenir l’équilibre démographique.

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http://www.fondationinvest.ma/Boiteaoutis/Documentation/Regions_et_Developpement.pdf

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Section 2 : Le phénomène de la régionalisation 1-Définition de la régionalisation -En

matière

d'organisation

de décentralisation au

profit

territoriale,

la

régionalisation

des régions

auxquelles

est

une

forme

un Etat accorde

une autonomie administrative et transfère certaines de ses prérogatives. Ce fut le cas en France avec les lois de Gaston Defferre, en 1982. -Dans les années 1970-1980, la géographie sociale définit prioritairement la région comme un "espace vécu" : elle n'est plus seulement un espace fonctionnel ou une donnée naturelle ; elle devient un construit social. -Le dictionnaire Larousse définit la régionalisation comme « un mode d'organisation territoriale de l'État unitaire consistant à donner une autonomie administrative aux régions. » -La régionalisation est aussi la décentralisation, le transfert de certaines prérogatives du pouvoir central aux différentes régions. -D’après l’encyclopédie Wikipedia « La régionalisation désigne une forme de décentralisation d'un État qui transfère des pouvoirs à ses régions »

2-termes similaires - la décentralisation 3:est une politique de transfert des attributions de l’Etat vers des collectivités territoriales ou des institutions publiques pour qu'elles disposent d'un pouvoir juridique et d'une autonomie financière. Le transfert de ces attributions, qui restent néanmoins sous la surveillance de l'Etat, permet à ce dernier de décharger ses administrations centrales et de confier les responsabilités au niveau le plus adapté -le développement économique régional : forme l’ensemble des transformations économiques, sociologiques et politiques qui affectent une région et qui accompagnent

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http://www.toupie.org/Dictionnaire/Decentralisation.htm

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le processus de croissance qui lui sied afin de satisfaire les besoins qu'ils lui sont fondamentaux. -la région 4: une grande étendue de pays possédant des caractères particuliers qui en font une unité distincte (population, langue, caractères géopolitiques, etc..). Les régions résultent d’un découpage administratif d’un pays donné selon des critères variés. Pour les géographes, la région est devenue, au sens le plus général, tout territoire inférieur à l'échelle nationale et supérieur à l'échelle locale.

3-Typologie La régionalisation administrative On entend par régionalisation administrative la mise en place par l’Etat d’autorités subordonnées au gouvernement, ou d’organismes qui constituent, quoique dotés d’une certaine autonomie juridique, des instruments de son action placés sous son contrôle, et dont les fonctions, ou certaines d’entre elles, visent à promouvoir le développement économique régional, et s’appuient à cette fin sur la mobilisation des collectivités locales et des organisations économiques 5 La régionalisation par les collectivités locales existantes : La régionalisation s’opère par les collectivités locales existantes quand les fonctions dont elle appelle le développement sont prises en charge par ces collectivités, qui ont été instituées avec d’autres finalités, soit par une extension de leurs attributions et de leur champ d’action, soit par leur coopération dans un cadre plus large. Ce type de régionalisation se distingue de la régionalisation administrative par le fait que la régionalisation s’opère par des institutions décentralisées agissant dans le cadre de leurs pouvoirs propres.

La régionalisation politique Ce type de régionalisation est souvent présenté comme un modèle, en raison de l’autonomie régionale qu’il comporte, et il est souvent idéalisé. Il ne se rencontre que dans certains Etats de l’Union européenne, mais sous des formes très différentes ; il est absent des Etats de l’Europe centrale et orientale, où il n’existe aucun projet qui puisse y être rattaché.

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http://www.le-dictionnaire.com/definition.php?mot=r%E9gion http://www.univ-paris1.fr/fileadmin/GRALE/PEregional1.pdf

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La régionalisation par les autorités fédérées On a déjà rencontré à plusieurs reprises le problème des relations entre le fédéralisme et la régionalisation. Il convient de le reprendre ici avec la présentation du dernier type de régionalisation, celui qui se définit par la régionalisation, plus ou moins marquée, des autorités fédérées.

La régionalisation au monde 1-La régionalisation en France La France métropolitaine est divisée en de multiples collectivités territoriales, de trois niveaux, la commune, le département et la région. Ces collectivités territoriales sont en même temps des circonscriptions administratives dans lesquelles l'État intervient au travers de ses services déconcentrés. Parallèlement aux débats internes sur la région en géographie, la "région" au sens politico-administratif a pris progressivement une signification précise et concrète. En 1982, elle est devenue une collectivité territoriale à part entière, au même titre que le département ou la commune. Au même moment, dans la science géographique, le terme de "territoire" a progressivement remplacé celui de "région", peut-être pour éviter toute confusion. Après un demi-siècle d'existence, les régions françaises continuent d'être une échelle méconnue des Français. Pourtant, d'un point de vue médiatique, les régions sont désormais mieux traitées que les autres collectivités, notamment les départements. En France, il existe 22 régions dont l'existence est plus récente. Elles sont dirigées par un conseil régional. Dans ce pays, la régionalisation a d’abord été administrative. L’institution des préfets de région, dans la cadre des circonscriptions d’action régionale a suivi en 1964, la création de la DATAR (Délégation à l'Aménagement du Territoire et à l'Action Régionale) (1963). On instituait ainsi un nouvel échelon déconcentré mieux adapté que 9

le département à la mise en œuvre de la politique d’aménagement du territoire et du plan. Les collectivités locales et les intérêts économiques et sociaux étaient représentés dans une commission consultative placée auprès du préfet de région.

2-Le modèle allemand de la régionalisation : le fédéralisme6 Le fondement du fédéralisme est que l'exercice des pouvoirs étatiques et l'accomplissement des missions de l'État relèvent des Länder. Les institutions fédérales n'ont que les pouvoirs que la constitution leur assigne. Chaque Land a sa propre constitution avec ses individualités, un parlement, un gouvernement et une Cour constitutionnelle. Le pouvoir législatif 7: appartient aux Länder lorsque la compétence législative de l'État fédéral n'est pas expressément réglée par la Loi fondamentale. En principe, toute norme fédérale valable prime néanmoins sur une norme contraire d'un Land. Si ce principe reste valable, la réforme constitutionnelle du 27 octobre 1994, entrée en vigueur le 15 novembre 1994, a renforcé le fédéralisme en limitant strictement l'exercice de la compétence législative fédérale concurrente aux cas où elle est indispensable. Avant cette réforme, il suffisait que la législation fédérale apparaisse nécessaire. Ainsi, l'État fédéral ne peut exercer cette compétence concurrente que si une législation différente selon les Länder n'est pas acceptable et que ceux-ci sont incapables de coordonner leur législation. La réforme a également soumis totalement l'exigence de législation fédérale au recours au Tribunal constitutionnel. Comme le Tribunal l'a déjà jugé deux fois, il ne suffit plus que les institutions fédérales affirment la nécessité d'intervenir. Par exemple, il ne voit plus l'exigence d'une uniformité du droit de fermeture des magasins de sorte qu'une réforme de la loi fédérale en ce domaine où elle reste en vigueur par droit transitoire est soumise à la législation des Länder.

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http://www.memoireonline.com/09/09/2665/m_La-consecration-du-principe-dautonomieregionalnbsp-analyse-comparativeUSAFrance.html 7 http://fr.wikipedia.org/wiki/Politique_de_l%27Allemagne#F.C3.A9d.C3.A9ralisme

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Les Länder n'ont presque plus de compétence en matière de droit civil, pénal, commercial et de la procédure judiciaire, tant la législation fédérale est importante dans ce domaine.

Le pouvoir exécutif : L'administration et l'exécution même des lois fédérales sont attribuées aux autorités des Länder (ce qui comprend les pouvoirs subordonnés comme les communes). Une administration fédérale n'existe que dans des domaines limités.

3-le modèle Italien La Constitution italienne de 1948 reconnaît deux catégories de régions : quinze régions à statut ordinaire (Piémont, Lombardie, Vénétie, Ligurie, Emilie-Romagne, Toscane, Marches, Ombrie, Latium, Abruzzes, Campanie, Molise, Calabre, Basilicate, Pouilles) et cinq régions à statut spécial disposant de pouvoirs législatifs et administratifs forts larges. Ces régions autonomes ont clairement été créées dans le but de prévenir tout séparatisme, deux d'entre elles étant des îles (la Sicile et la Sardaigne), les trois autres étant des régions frontalières abritant des populations non italophones (le Val d'Aoste, le Trentin-Haut-Adige et le Frioul-Vénétie julienne). Bien que prévues dès la Constitution de 1948, les régions à statut ordinaire n'ont effectivement été mises en place qu'au début des années 1970, en même temps que les régions françaises. Elles constituent le pivot de l'organisation territoriale italienne.

Au cours de la dernière décennie, l'un des thèmes majeurs du débat politique italien a été la modification du système des collectivités locales dans un sens plus « fédéral ». Ce courant de pensée, qui transcende les majorités successives, se trouve personnalisé dans le gouvernement de M. Silvio Berlusconi par M. Umberto Bossi, Ministre chargé des réformes institutionnelles et de la dévolution. Les réformes intervenues de manière échelonnées dans le temps ont été tant législatives que constitutionnelles, la dernière en date ayant même été approuvée par référendum CAS du Maroc : 11

Lors du Protectorat : La première région civile marocaine voit le jour lors du Protectorat. Région entourant Casablanca, la Chaouia est instaurée par décret du 31 juillet 1913, dans le cadre de la création de la fonction de contrôleur civil (en charge du contrôle de l’administration et de la justice chérifienne). Après plusieurs redécoupages successifs, l’arrêté résidentiel du 19 septembre 1940 définit trois régions civiles (Rabat, Casablanca et Oujda) et quatre régions militaires (Fès, Meknès, Marrakech et Agadir). Après l’Indépendance Après l’Indépendance, il était nécessaire de constituer des entités territoriales de proximité pour mieux gérer le pays. Le dahir du 2 décembre 1959, relatif à la division administrative, scinde le Royaume en 16 provinces et deux préfectures (Rabat et Casablanca), ainsi qu’en communes rurales et urbaines. Première étape de la décentralisation, la charte communale de 1960 définit les modalités de fonctionnement des communes rurales et urbaines.

La régionalisation économique (1971-1996)

La prise en compte des déséquilibres spatiaux et la nécessité de restructurer l’espace sur des bases régionales devait amener le législateur marocain, dès le début des années 1970, à créer un cadre de référence, d’étude et d’action économique en mesure 12

d’infléchir les tendances au développement inégal, et corriger les excès de la centralisation administrative et la concentration économiques devait marginaliser les provinces et les préfectures jugées comme des aires géographiques inadaptées aux exigences du développement économique et à la planification spatiale Pour remédier à cette inadaptation, sept régions économiques ont été créées par le dahir du 16 juin 1971 (Sud, Tensift, Centre, Centre-Nord, Centre-Sud, Centre-Ouest, Oriental). Or, elles ont été jugées improductives pour plusieurs raisons : absence d’organes élus délibérants, rôle auxiliaire des assemblées régionales consultatives et manque de moyens humains et matériels adéquats, …

1997, la région reconnue comme collectivité territoriale 1997, un nouveau découpage créant 16 régions est adopté. La région n’est plus un simple cadre spatial neutre destiné au déploiement de plans économiques, mais, depuis la révision constitutionnelle de 1992, puis celle de 1996, reconnue comme collectivité territoriale. Elle est certes dotée de pouvoirs, d’attributions et de compétences, mais ces derniers demeurent limités en raison de la tutelle pesante et complexe de l’administration centrale via les Walis. Les spécificités de chaque région sont reconnues, et les soucis de cohésion et d’homogénéité font leur entrée dans l’arsenal de

critères

du

découpage.

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2015, un découpage pour une régionalisation avancée On est aujourd’hui vers une régionalisation avancée qui vise l’amélioration et le développement économique et social, en impliquant les compétences propres de la région. Le nouveau découpage créé 12 régions au lieu des 16 délimitées lors du découpage de 1997. La Commission consultative pour la régionalisation (CCR), qui a posé les jalons du nouveau découpage, déclarait s’être « appuyée sur le maillage administratif provincial actuel » pour élaborer son découpage, « afin de construire sur l’existant et de profiter de la longue tradition de décentralisation administrative du royaume ». L’autre critère principal sur lequel s’est fondé le découpage est « la notion de proximité qui renvoie à une distance relationnelle, la région devant être un lieu d’identification et un cadre d’implication des acteurs locaux où les citoyens partagent un minimum de repères communs et perçoivent, globalement, un tel espace régional comme pertinent », toujours selon la CCR.

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Chapitre 2 : Le développement des régions marocaines Section 1 : Le modèle de développement le plus utile 1- Le développement : Le terme de développement, utilisé dans les sciences humaines, désigne l’amélioration des conditions et de la qualité de vie d’une population, et renvoie à l’organisation sociale servant de cadre à la production du bien-être. Définir le développement implique de le distinguer de la croissance : Cette dernière mesure la richesse produite sur un « territoire » en une année et son évolution d’une année à l’autre. Alors que le développement est multidimensionnel.

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2- Le modèle de développement le plus efficace 8:

Le modèle actuel de développement du Maroc : Le modèle actuel de développement du Maroc. Un modèle qui a atteint ses limites, ne produisant pas assez de richesses pour absorber la masse de chômeurs dans les rangs des jeunes et incapable de résorber les déficits sociaux (la santé, la disparité sociale et n’assure pas une égalité des changes) et les disparités régionales du pays. Le lancement de la dynamique de la régionalisation avancée 9par la nomination de la commission consultative de la régionalisation en 2010 chargée d’élaborer une conception générale d’un modèle marocain de régionalisation avancée, un processus qui a abouti à doter la région du statut de collectivité locale autonome. La constitutionnalisation de la régionalisation dans la constitution de 2011 et dernièrement le passage du découpage en 16 régions à 12 régions en 2015 et l’adoption de la loi relative à la région en 2015. A travers un processus de la décentralisation et de la déconcentration au Maroc. L’objectif de la régionalisation est de renforcer le processus démocratique à travers l’instauration d’une démocratie locale et l’assurance de la gestion de proximité La déconcentration constitue un pilier du processus de la régionalisation avancée au Maroc en dotant les conseils régionaux et infrarégionaux de réelles marges d’initiative et de pouvoir de décision chose qui dépend largement d’une coordination efficace. La décentralisation qui est un instrument efficace qui permet de transférer des compétences et des ressources du centre vers les niveaux régionaux et infrarégionaux

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http://www.tequel.ma/2019/12/12quel-mod%C3%A8le-de-d%C3%A9veloppement-pour-le-maroc Revue organisation et territoire n2, 2016

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chose qui permet plus de transparence et de responsabilisation dans la gestion de la chose publique et renforce la gestion axée sur le résultat Le nouveau modèle de développement du Maroc : C’est « le modèle de développement dynamique qui soit capable de s’adapter aux nombreuses mutations que connaît le Maroc » Selon le président du Conseil économique, social et environnemental (CESE), c’est par cette voie que le Maroc pourra atteindre une croissance qu’est Elevée, Inclusive et durable. Afin aussi de mettre fin aux paradoxes de la politique économique et sociale du Maroc et fournissent des pistes ou des idées de relance Qui repese sur : 

La mise du citoyen au cœur de développement : devrait être centré sur le citoyen lui-même, tout en lui garantissant des perspectives d’emploi et un climat entrepreneurial propice. Alors que l’entrepreneuriat comme “axe central de notre modèle de développement”



Un changement de paradigmes : “il faut construire un modèle de développement dynamique qui assure une croissance forte, inclusive, durable, qui garantit l’égalité des chances et pour mettre fin aux disparités social. Favorise l’épanouissement de l’individu et renforce ses capacités au sein d’une société prospère, solidaire et centrée sur les citoyens.

Section 2 : Les acteurs et les ressources à valoriser pour un développement régional 1-Les acteurs du développement régional La réussite d’un développement local nécessite la collaboration de tous les opérateurs et les intervenants au niveau local et la mobilisation de toutes énergies. Ainsi, deux groupes d’acteurs peuvent être distingués :

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-Les acteurs publics : -Les collectivités locales : ce sont des personnes morales de droit public distinctes de l’État et bénéficiant à ce titre d’une autonomie juridique et patrimoniale. Comme les communes, les provinces, les préfectures et régions. Elles sont considérées par tous les analystes comme le levier puissant de développement local. -L’Etat : Il s’agit des organes centraux des pouvoirs publics notamment du gouvernement. -Les services extérieurs des départements ministériels : ce sont des organes déconcentrés du gouvernement appelées à concerter avec les collectivités locales et servir de relais du gouvernement au niveau local. -Les acteurs privés : Ils concernent les entreprises, le secteur bancaire, les organismes professionnels, les associations culturelles etc.… A ce niveau, les PME (petites et moyennes Entreprises) représentent la pierre angulaire en égard de leur poids dans le tissu productif à leur atout et aux potentialités qu’elles offrent pour le développement local. -Autres acteurs : Qui sont notamment : -Les ONG internationales -Les organisations multilatérales -La coopération décentralisée

En fait, le développement local exige la participation efficace et dynamique de tous les citoyens et la mobilisation d’un ensemble d’outils. 2-Des ressources à valoriser Il est nécessaire de noter que la conception de la ressource en économie des territoires, s’est complètement renouvelée à partir des années 1990, sous l’impulsion de l’économie territoriale. Mais avant d’aborder la définition actuelle, il convient de présenter la conception traditionnelle telle qu’elle a été énoncée par les différentes disciplines qui se sont intéressées à cette notion.

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La ressource est « une réalité entrante dans un processus de production et incorporée dans le résultat de celui-ci », soit un moyen qui sert à satisfaire les besoins et à créer de la richesse. En sciences économiques et sociales, les ressources sont celles qui ont un prix sur le marché et leur importance est étroitement corrélée à leur valeur. Selon les différents courants de pensée, on retient le travail, le capital et les matières premières comme les ressources principales du territoire. De nos jours, les ressources cognitives sont additionnées aux précédentes au regard de la nouvelle économie (économie de la connaissance). Peu à peu, la conception de la ressource s’élargit, le caractère marchand n’est plus le seul critère à être retenu pour la définir, de nouveaux objets sont désormais qualifiés de ressources, comme le paysage, le climat, la forêt, l’eau. Tous les objets du territoire acquièrent de nouvelles valeurs, les perceptions changent et tout devient une ressource potentielle, et un élément de différenciation. La conception de la ressource passe ainsi d’un stock de matières disponibles sur le territoire à celle d’une construction par les acteurs qui qualifient et requalifient l’ensemble des objets du territoire. Cette qualification est étroitement associée aux valeurs que les acteurs souhaitent leurs attribuer, elles-mêmes dépendant des évolutions sociales, culturelles et environnemental de la société. La ressource n’est plus un simple intrant (stock de matière) mobilisé dans les processus productifs, mais bien un résultat d’une mobilisation, d’une concertation et d’une coordination des acteurs autour d’un objet, pas nécessairement matériel, qui peut être une histoire, un mythe, une identité ou une valeur commune. En effet, la ressource suit un cycle de vie en deux étapes : la genèse ou l’identification et la valorisation qui peut prendre plusieurs formes.

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Une ressource se déploie, se transforme et quelquefois régresse pour redevenir un potentiel latent qui n’attend qu’à être réactivé par de nouvelles valeurs ou de nouveaux usages que la société décide de lui assigner10. Comme récapitulatif, les ressources tiennent une place fondamentale dans le processus de construction de territoire. Leur révélation, valorisation et spécification par les coordinations des acteurs conditionne l’émergence des territoires.

3-Les défis du développement11 : -Mettre fin à l'extrême pauvreté, y compris la faim -Assurer une éducation efficace à tous les enfants et jeunes adultes pour la vie et leur propre subsistance -Garantir la santé et le bien-être à tous les âges - Limiter le changement climatique induit par l’homme et garantir une énergie durable -Sécuriser la biodiversité, et garantir une bonne gestion de l'eau, les océans, les forêts et les ressources naturelles.

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Développement durable et territoires, Varia (2004-2010) | 2009. Auteur : Hadjou Lamra; Publication : 2009; Pages : 11-12-13 11 Programme d’Actions pour le Développement Durable, 2014. Rapport établi par le leadership council du réseau des solutions pour le développement durable des Nations Unies (SDSN)

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Conclusion La politique régionale au Maroc n’est pas naissante, le Maroc à fait le choix de faire de la région un moteur de développement socio-économique, un réducteur des disparités régionales et un stabilisateur social depuis 1971 date de la division administrative du pays en 7 régions. Un choix qui est confirmé par la décision du lancement du grand chantier de la régionalisation qui a été précédé par différentes réformes et stratégies qui constituent une base solide de la mise en place du processus de régionalisation. La réussite de ce processus dépend des ressources financières mais aussi des ressources humaines. En fait l’objectif de la régionalisation est la réalisation du développement humain et du bien-être de la société. Elle place l’homme au centre de ses préoccupations, et c’est cette dimension qui a poussé le Maroc à compter sur le facteur humain dans l’opérationnalisation de ce processus en le considérant comme un facteur d’innovation et de proposition.

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Bibliographie  Développement durable et territoires, Varia (2004-2010) | 2009. Auteur : Hadjou Lamra; Publication : 2009, Pages : 11-12-13  Jean Ronald Legouté : Définir le développement : Historique et dimensions d’un concept plurivoque, Cahier de recherche. Vol 1, Montréal, groupe de recherche sur l’intégration continentale, Université de Québec  Revue organisation et territoire n2, 2016  Programme d’Actions pour le Développement Durable, 2014. Rapport établi par le leadership council du réseau des solutions pour le développement durable des Nations Unies (SDSN)

Webographie  http://www.fondationinvest.ma/Boiteaoutis/Documentation/Regions_et_Develo ppement.pdf  http://www.toupie.org/Dictionnaire/Decentralisation.htm  http://www.le-dictionnaire.com/definition.php?mot=r%E9gion  http://www.univ-paris1.fr/fileadmin/GRALE/PEregional1.pdf  http://www.memoireonline.com/09/09/2665/m_La-consecration-du-principedautonomie regionalnbsp-analyse-comparativeUSAFrance.html  http://fr.wikipedia.org/wiki/Politique_de_l%27Allemagne#F.C3.A9d.C3.A9rali sme  http://www.tequel.ma/2019/12/12quel-mod%C3%A8le-ded%C3%A9veloppement-pour-le-maroc

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