Section I-Cours Urba Transport 2014 [PDF]

  • 0 0 0
  • Gefällt Ihnen dieses papier und der download? Sie können Ihre eigene PDF-Datei in wenigen Minuten kostenlos online veröffentlichen! Anmelden
Datei wird geladen, bitte warten...
Zitiervorschau

ECOLE NATIONALE SUPERIEURE POLYTECHNIQUE ANNEE ACADEMIQUE 2013-2014

COURS D’URBANISME/TRANSPORT

Aperçu système de transport actuel Ville de Yaoundé

M. ETOUNDI TSALA Louis Freddy Illustration d’un document d’Urbanisme : Plan Directeur d’Urbanisme de la Ville de Yaoundé

Plan Introduction Urbanisme/Génie Urbain (Quels métiers sont en corrélation avec notre thématique? Urbaniste, Architecte, Ingénieur du génie urbain, Economiste des transports, Ingénieur de Génie civil, Topographe, Ingénieur Géomaticien) Objectif/Problématique Section I- Théories de la Ville I-1-C’est quoi la Ville ? I-2-Approches historique et théorique I-3-Formes /fonctions d’une Ville I-4-Concept d’Urbanisme ou d’aménagement urbain : (acception/acteurs, corollaires, documents de planification urbaine) Section II- Le transport et la ville : Accessibilité /Mobilité II-1-Quel transport urbain pour la Ville ? (définition/approche modale) II-2-Offre/demande transport II-3-Organisation et planification II-4-Financement des transports collectifs urbains

Introduction Urbanisme/Génie Urbain Quels métiers sont en corrélation avec notre thématique? Urbaniste, Architecte, Ingénieur du génie urbain, Economiste des transports, Ingénieur de Génie civil, Topographe, Ingénieur Géomaticien.

L’Urbanisme (2 acceptions):  Au plan technique: Ensemble des réflexions et des méthodes qui ont pour but l’aménagement de l'espace des villes et de leurs alentours en fonction des critères esthétiques, fonctionnels et sociaux (on parle alors de Planification stratégique: habitat, route, mobilité/transport, assainissement, environnement, distribution d’eau, éclairage, signalisation),  Au plan juridique : ensemble des lois et des réglementations relatives à l'utilisation des sols, à l'organisation et à l'aménagement de l'espace géographique des villes et de leurs alentours (in fine) • Mission d’ Architecte-Urbaniste :  concevoir/organiser spatialement la ville : Création, restructuration et requalification d’espaces publics, Création et réhabilitation de sites commerciaux et industriels, Conception paysagère (parcs publics, squares, aménagements des berges de rivières, schémas directeurs et plans paysagers) • Les principaux clients : Etat (Ministères, Etablissements Publics d’Aménagement), Collectivités Locales/(Communautés Urbaines, Communautés de Communes, Agences d’urbanisme…), SEM, Lotisseurs et Promoteur privés A côté, le Génie Urbain : Le génie urbain, (notion voisine à l’Urbanisme), assimilé au management urbain, est l'ensemble de disciplines chargées de permettre la vie en milieu urbain. En tant que discipline transversale, l’ ingénieur de génie urbain (en fonction de ses compétences) est amené à traiter les problèmes liés à l’aménagement de l’espace public, à la gestion des réseaux/services urbains de base, aux déplacements urbains…

Introduction Urbanisme /Génie Urbain Regards Différenciés sur la Ville autour de trois dimensions principales :  Les croisements disciplinaires entre sciences/art/technique: point de vue scientifique et artistique (Urbaniste, architecte, génie urbain), point de vue scientifique et technique (urbaniste, économiste des transports, génie civil).  Le rapport à l'action, qui tient compte des pratiques existantes, des corps de métier, des circuits de décision. L'imbrication à l'objet d'étude ou de recherche est proéminent ; le chercheur ou le projeteur deviennent alors acteur.  Les approches multi-échelles : il ne s'agit pas simplement de hiérarchiser les valeurs d'une donnée, mais de faire entrer en relation des dimensions de nature différentes (par exemple: temporalité/spatialité au moyen d’enquêtes mobilité et/ou Origine-destination). Un Objet : l'Urbain  Etude abordée sous le triple regard des techniques, des usages et des acteurs. L'entrée technique étant l'entrée principale qui résonne avec les autres.

Objectif/Problématique

Objectif Les transports urbains concernent directement le citoyen (propriétaire terrien, captifs des transports…). La quasi majorité de nos compatriotes vivent en ville (d’où le phénomène accéléré d’urbanisation : plus de 50% de la population vit désormais en zone urbaine et ce sera 57% d’ici 2035. Concentration dans les principales villes: Douala, Yaoundé, Bertoua, Maroua, Bafoussam, Limbé, etc )et y effectuent l’essentiel de leurs déplacements. Les problèmes les plus fréquemment cités sont de différents ordres: les encombrements, les problèmes/rareté des transports publics, leurs coûts et la qualité de services offerts, l’harmonie entre transports et développement urbain. Ce cours vise à montrer l’interdépendance/insertion/prise en compte des transports dans le développement urbain et leurs relations à la structure urbaine. En d’autres termes, il s’agit de montrer comment les transports modèlent l’urbanisme à travers leur influence sur les valeurs foncières. Ce constat emporte de nombreuses conséquences en termes de maîtrise de l’extension/explosion urbaines (d’où l’importance de l’élaboration des Plans d’Occupation des Sols/POS, voir in fine), de densification et d’évolution des activités urbaines: d’où la nécessité impérieuse de planifier .

Objectif/Problématique

Problématique  L’accroissement démographique des villes (des pays en développement en particulier) s’accompagne d’un étalement urbain conséquent et d’une croissance rapide de la demande transport ;  La conception de ces villes, souvent organisées en pôles fonctionnels, implique des migrations pendulaires de plus en plus importantes entraînant des effets néfastes sur le cadre de vie des populations (augmentation des temps et coûts de transports, congestion routière récurrente, pollution) ;  L’attrait des citadins à l’automobile et leur désir d’habiter dans le périurbain questionnement ci-après :

incite le

 Pourquoi et comment planifier une ville? Comment assurer son essor, tout en facilitant la multimodalité? Quelles infrastructures/modes de transport en commun choisir, en vue du développement durable d’une ville? Quelle corrélation entre formes et mobilité urbaines? 

Il apparaît donc opportun de s’attarder sur les concepts de ville, d’urbanisme et de transport (présentation et analyse des principaux documents de planification urbaine et de transports). La question du choix et du financement des transports en commun adaptables aux villes subissant une croissance exponentielle de la demande mobilité, sera également traitée.

Section I- Théories de la Ville I-1-C’est quoi la Ville ? 

Selon Jean-Paul

LACAZE, la Ville est un ensemble de trois facteurs :



un cadre physique : un ensemble de constructions rapprochées dans un même site et desservies par des réseaux techniques ;



un point fort de l’espace économique ;



un lieu particulier et privilégié de relations sociales.



Ces trois facteurs caractérisent la vie en communauté et se résument, d’après le même auteur, en deux points : la survie et la chaleur humaine quelles que soient les conditions de l’habitat.



D’après le dictionnaire Petit Larousse, la ville est également une agglomération relativement importante, dont les habitants ont des activités professionnelles diversifiées. C’est un ensemble de quartiers. Habituellement, on distingue le centre-ville appréhendé comme «le cœur vivant de l’établissement humain: pôle d’attraction, pôle d’emplois, foyer commercial » et les quartiers périphériques. Ceux-ci sont tantôt bien aménagés (suivant les règles d’urbanisme: alignement, recul, COS, CES, in fine), mais parfois aussi, spontanés.

Aperçu des notions de quartier/quartier spontané 

D’après le dictionnaire Petit Larousse, le quartier est la partie d’une ville délimitée administrativement. Le quartier a certaines caractéristiques ou révèle une certaine unité: aussi distingue-t-on le quartier d’habitat populeux, du quartier commercial, du quartier administratif ou du quartier résidentiel. Le terme « spontané » renvoie à ce qui agit, se produit ou se réalise sans conception.



Au terme de ces clarifications, le quartier spontané peut donc être défini comme la partie d’une ville qui existe soudainement, sous l’action des populations, sans calcul, sans conception, c’est-à-dire sans plan de lotissement et d’aménagement, absence de raccordement services sociaux essentiels (on parle ici d’urbanisme de fait).

7

Section I- Théories de la Ville Critères pris en compte pour définir une ville? 

« Une ville est-elle grande en fonction de son nombre d’habitants ? De son étendue géographique ? De sa puissance économique et commerciale ? Faut-il considérer les villes historiques (c’est-à-dire les villes intramuros, « à l’intérieur des murs ») ou bien prendre aussi en compte les banlieues (les agglomérations) ? » Microsoft Encarta Junior (2009).



Au vu du questionnement ci-dessus, les critères de définition de la ville peuvent être appréhendés de la manière suivante:



« La grandeur d’une ville est d’abord liée à son importance démographique et/ou au nombre d’habitants agglomérés ». C’est la thèse soutenue par les géographes qui étudient prioritairement les villes, en fonction de leur importance démographique, en prenant en compte les agglomérations, plutôt que les villes historiques.

Ce critère peut, toutefois, couvrir des différences et varier d’un pays à l’autre: en France, une ville est, au sens de l'INSEE, une commune de plus de 2 000 habitants; au Danemark, le seuil minimal est fixé à 200 habitants, au Japon, à... 50 000 habitants. 

Dans d'autres pays - au Royaume-Uni, en République Sud-Africaine, en Tunisie... c'est l'organisation administrative qui sert de principe de définition. Certains pays combinent les deux critères : c'est le cas des Etats-Unis, du Canada, de la Turquie ou de la Norvège.



Le facteur économique n'est pas toujours absent: en Italie, par exemple, les communes dont la population active est majoritairement agricole ne sont pas des villes. Au risque de rendre encore plus difficile les approches comparatives;

8

Section I- Théories de la Ville I-2-Approches historique et théorique

Approche historique 

En suivant Duranton (1997), Fujita et Thisse (2002) nous sommes amenés à poser la question suivante: quels phénomènes incitent à l’agglomération des agents (individus) et unités économiques (entreprises), donc à la création des villes ?



Une ville peut provenir:



De l’existence des ressources naturelles (proximité d’un fleuve ou cours d’eau) et/ou implantation d’industries (industrie minière, industrie automobile, industrie horlogère, industrie métallurgique/sidérurgique, etc…);



Evènements majeurs (révolution industrielle…).



Illustration: Cas naissance d'une ville industrielle

Montrer comment l’implantation d’une entreprise peut être à l’origine de l’extension d’une Agglomération ? Ladite entreprise peut-elle contribuer au bouleversement de la vie sociale de ses habitants ?

9

Section I- Théories de la Ville I-2-Approche théorique La ville est constituée d'objets ponctuels, ou linéaires pour lesquels l'approche analytique (vision statique) permet de qualifier et/ou de quantifier son fonctionnement. La ville est aussi considérée comme un système. Il s'agit donc d'étudier les éléments du système, ainsi que leurs interactions et leurs interdépendances (vision dynamique): nous sommes donc ici au cœur du génie urbain. L'approche systémique, qui s'appuie sur la perception globale, nécessite une intégration pluridisciplinaire, donc au cœur du génie urbain. Albert Einstein disait: « si nous ne changeons pas notre façon de penser, nous ne serons pas capables de résoudre les problèmes que nous créons avec nos modes actuels de pensée". Or, cette nouvelle manière de penser a un nom : l'approche systémique.

C’est quoi la systémique?  Quelles sont ses composantes ?  Comment l’appliquer à notre thématique (question de la modélisation) 

10

Section I- Théories de la Ville C’est quoi la Systémique ? 

Née aux Etats Unis au début des années 50;



La Systémique a déjà donné lieu à de nombreuses applications, aussi bien en biologie, en écologie, en économie, le management des entreprises, l'urbanisme et l'aménagement du territoire, etc.



Elle repose sur l'appréhension concrète d'un certain nombre de concepts tels que: système, interaction, rétroaction, régulation, organisation, finalité, vision globale, évolution, etc.



Elle prend forme dans le processus de modélisation (voir infra), lequel utilise largement le langage graphique et va de l'élaboration de modèles qualitatifs, en forme de "cartes", à la construction de modèles dynamiques et quantifiés.



Définition de la systémique : une discipline qui regroupe les démarches théoriques, pratiques et méthodologiques, relatives à l'étude de ce qui est reconnu comme trop complexe pour pouvoir être abordé de façon réductionniste, et qui pose des problèmes de frontières, de relations internes et externes, de structure, de lois ou de propriétés émergentes caractérisant le système comme tel, ou des problèmes de mode d'observation, de représentation, de modélisation ou de simulation d'une totalité complexe.

11

Section I-Théories de la Ville Quelle approche systémique pour la ville ? 

« La métaphore de l’organisme vivant est très souvent sollicitée pour parler de la ville. Parfois abusivement d’ailleurs, en ce que son emploi témoigne, en même temps qu’il contribue à le renforcer, d’un sentiment d’urbaphobie, d’une sorte de peur irrationnelle de la grande ville. Néanmoins, au delà de cet aspect secondaire qui nous intéresse peu ici, cet usage inflationniste de l’analogie renvoie à la difficulté de saisir l’objet ville par une approche directe. De manière intuitive, il semble donc relativement immédiat de pouvoir considérer la ville comme un système complexe. Néanmoins, dans un souci de prudence et de rigueur, il convient de s’interroger plus sur la nature complexe de la ville.



Quand on parle de la Ville, de quelle ville s'agit-il? Quelle commune mesure entre Yaoundé, New-York ou Sao Paulo mégapoles millionnaires en habitants, Singapour ou Hong Kong, les cités Etats. Plus que de villes, il faudrait parler de territoires urbains. En d’autres termes, la problématique de la définition de la frontière du système ville laisse entrevoir la complexité de l’objet: la ville émerge comme un ensemble de composants interconnectés entre eux, de flux de matière ou d’informations, de réseaux matériels ou de communication.

12

Section I-Théories de la Ville 

Pour appréhender la complexité de la ville, la Systémique repose sur un certain nombre de concepts spécifiques que l’on peut regrouper de la manière suivante: La complexité L’interaction

La globalité Le système C’est quoi le système?

Ce concept constitue le socle sur lequel repose la Systémique. Etymologiquement, le mot provient du grec sustêma qui signifie "ensemble cohérent". Plusieurs définitions peuvent en être données et nous retiendrons ici : - la définition "large" donnée par Jacques Lesourne : Un système est un ensemble d'éléments en interaction dynamique. - la définition "étroite" donnée par Joël de Rosnay : Un système est un ensemble d'éléments en interaction dynamique, organisé en fonction d'un but. Cette définition met l'accent sur le but poursuivi par le système. 13

Section I- Théories de la Ville Quels sont les maîtres mots d’un système? (interconnexion, interaction et rétroaction) Interconnexion

les différents éléments entre en relation et tout élément est connecté aux autres

éléments. Interaction: Ce concept, un des plus riches de la systémique, complète celui de globalité car il s'intéresse à

la complexité au niveau élémentaire de chaque relation entre les constituants du système pris deux à deux. Initialement emprunté à la mécanique où l'interaction se réduit alors à un jeu de forces, la relation entre constituants se traduit le plus souvent dans les systèmes complexes, par un rapport d'influence ou d'échange portant aussi bien sur des flux de matière, d'énergie, d'information. Rétroaction : dans un système ou sous-système siège d'une transformation, il y a des variables d'entrée et des variables de sortie. Les entrées sont sous l'influence de l'environnement du système et les sorties résultent de son activité interne. On appelle alors boucle de rétroaction (feed-back en anglais) tout mécanisme permettant de renvoyer à l'entrée du système sous forme de données, des informations directement dépendantes de la sortie. Exemple de compréhension du concept système. Exemple: Une voiture peut être décrite comme un système, composé de plusieurs parties qui agissent ensemble. Si on enlève le moteur, la voiture ne marche pas, de même que les roues, seules, ne peuvent nous conduire où nous voulons. Mais un ensemble de pièces détachées n’est pas un système, si elles n’agissent pas ensemble. Les voitures nous intéressent car elles nous emmènent où nous voulons, et aussi parce qu’elles peuvent être amusantes à conduire, ou parce qu’elles nous confèrent un certain prestige ou statut.

Ci-joint, schéma matérialisant la rétroaction

14

Section I- Théories de la Ville Commentaires - Peu de systèmes sont totalement “fermés”. Ils

Entrées Données, input/intrants

système

Sorties Résultats, output/extrants

Après

Avant

Rétroaction Entrées

Sorties

ont normalement des intrants et des extrants. Une voiture, par exemple, a besoin d’essence pour fonctionner.

Il existe deux types de boucles de rétroaction : - les boucles positives (ou explosives), sur lesquelles reposent la dynamique du changement. La ré-injection sur l'entrée des résultats de la sortie contribue à faciliter et à amplifier la transformation déjà en cours. Les effets sont cumulatifs (effet "boule de neige") et on obtient un comportement divergent qui prend la forme, soit d'une expansion indéfinie ou explosion, soit d'un blocage total de l'activité. - les boucles négatives (ou stabilisatrices), sur lesquelles reposent l'équilibre et la stabilité. La rétroaction agit en sens opposé de l'écart à l'équilibre de la variable de sortie (ce qui suppose d'avoir fixé préalablement le niveau recherché pour cet équilibre, ce que l'on appelle en théorie de la régulation la valeur de consigne). Si la rétroaction se montre efficace, il y a stabilisation du système qui se montre comme étant finalisé, c'est-à-dire tendu vers la réalisation d'un but. 15

Section I-Théories de la Ville Application de la notion de système à notre thématique 

 

La complexité des interactions transport/urbanisation conduit à construire des modèles destinés à prévoir et analyser le développement des systèmes urbains à un niveau de détail tel qu’ils puissent intégrer les processus les plus essentiels du développement spatial urbain. Quels fondements théoriques permettent de démontrer l’interaction entre transport/urbanisme? Wegener (1994) distingue huit types de sous-systèmes urbains : - Les réseaux - Le mode d’occupation des sols - Les lieux d’emploi, - Les lieux de résidence





- L’emploi - La population - Le transport marchandises - Le déplacement de personnes

Un modèle interactif devrait prendre en considération au moins deux de ces sous modèles, qui peuvent être ordonnés selon la vitesse à laquelle ils se transforment, c’est-à-dire leur temporalité (du long terme au court terme). Wegener et Fürst (1999) ont établi une classification de ces sous-systèmes urbains allant du processus le plus lent au plus rapide.

16

Section I- Théories de la Ville 

Changement très lent : réseaux, occupation des sols.

Le transport urbain, les réseaux de communications sont les éléments les plus permanents de la structure physique des villes. Les grands projets d’infrastructure nécessitent une décennie voire plus et une fois en place, ils sont rarement abandonnés. La distribution de l’occupation des sols est également stable ; elle change seulement de façon résiduelle. 

Changement lent : lieux d’emplois, logements.

Les logements ont une durée de vie assez conséquente et leur construction prend plusieurs années. Les lieux d’emplois (bureaux, usines, centre commerciaux, etc.) existent plus longtemps que les entreprises ou les institutions qui les occupent. 

Changement rapide : emploi, population.

Les entreprises s’établissent, se ferment, se délocalisent, etc., et par conséquent créent de nouveaux emplois ou bien affectent l’emploi. Les ménages, en fonction de leur cycle de vie, ajustent leur consommation de logement et leur motorisation ; ce qui détermine la distribution de la population et des propriétaires de voiture individuelle. 

Changement immédiat : les biens transports, déplacements.

La localisation des activités dans l’espace donne lieu à une demande d’interaction spatiale sous la forme de biens transport ou de déplacements. Ces interactions sont le phénomène le plus flexible du développement spatial urbain ; elles peuvent s’ajuster à la minute ou à l’heure aux changements de la congestion ou aux fluctuations dans la demande bien qu’en réalité les ajustements puissent être retardés par des habitudes, etc…

17

Section I-Théories de la Ville Tous ces sous-systèmes sont en partie soumis au marché et en partie, sujets aux politiques de régulation. La figure ci-dessous représente la boucle de rétroaction des interactions entre transport et urbanisation définie par Wegener.

mobili té

18

Section I- Théories de la Ville I-3-Formes/fonctions d’une Ville I-3-a-Formes d’une ville Une ville peut revêtir plusieurs formes. Aussi, distingue-t-on :

Les

Villes Monocentriques avec une densité très forte (concentration des

activités au centre et un modèle de transport radial. Les transports en commun sont dominants).

Les

Villes polycentriques aux densités moyennes

(sans centre dominant, mais dotées d’une multitude de sous-centres et des activités réparties de manière uniforme sur l’ensemble de l’aire urbaine. Le transport dans ces villes est mixte: transports individuel et public). Exemples type: la

Randstad aux Pays-Bas et la Mégalopole Américaine où la voiture est le mode de transport dominant. Les Villes

étalées

Construites autour des potentiels de vitesse offerts par les grandes infrastructures de transports, cette forme urbaine se caractérise par la multipolarité. Elle matérialise la dispersion spatiale, presque absolue propre aux modes de vie urbains. Le modèle de la ville périurbaine ne s’inscrit pas dans une opposition ville-campagne, mais traduit l’urbanisation progressive d’un territoire. L’expansion de la périurbanisation dès les années 1980 (Yaoundé, cf pp 38-39) est souvent attribuée aux facteurs ci-après: nécessité d’utiliser l’automobile, abondance offre de terrains/désir des individus d’accéder à la propriété et de vivre dans des habitations individuelles. 19

Section I- Théories de la Ville I-3-Formes/fonctions d’une Ville I-3-a-Formes d’une ville:

Illustration du polycentrisme: Lieux de localisation des principales Mégalopoles

q

qq

Qu’est-ce qu’une Mégalopole? Qu’est-ce que la Conurbation? Où essaime-t-elle ?

http: //histgeo.ao.abc.marseille.fr

20

Section I- Théories de la Ville I-3-a-Formes d’une ville: Illustration du Polycentrisme La RANDSTAD

La Mégalopole Nord-Américaine

(cœur administratif, culturel, social et économique des Pays-Bas)

(cœur administratif, politique, économique et financier des USA)

Superficie: 4500 km2 Population : 6 000 000 habitants sur les 16 491 461 habitants (donnée année 2006) que compte le Royaume Microsoft Encarta 2009 3 000 000 d’emplois 4 villes principales: Amsterdam (Capitale politique), La Haye (Capitale économique), Rotterdam (ville portuaire-premier port européen), Utrecht (principal centre universitaire) 177 municipalités ayant reçu des compétences en matière d’urbanisme.

Superficie: 800 km2, le long de la côte nord-est des EtatsUnis Population: Plus de 40 millions d’habitants, soit environ 13 % de la population totale du pays. Villes principales : la première mégalopole historique s’étend sur les villes suivantes: Boston (centre universitaire), Washington (Capitale politique), New- York (capitale financière), Philadelphie et Baltimore. Microsoft Encarta 2009. Transport individuel.

Transport mixte: individuel et public. Source: APUR, 2008.

21

Section I- Théories de la Ville I-3-a-Formes d’une ville: Illustration du Polycentrisme

La RANDSTAD Néerlandaise

http://www.mfe.org/index.php/Portails-Pays/Pays-Bas

22

Section I- Théories de la Ville I-3-a-Formes d’une ville: Illustration du Polycentrisme

La Mégalopole NordAméricaine

Etats sur lesquels s’étend la Mégalopole Nord-américaine

http://www.uniterre.com/r_destinations/usa/carte_1.htm

23

Section I- Théories de la Ville I-3-Formes/fonctions d’une Ville I-3-a-Formes d’une ville: Illustration de l’étalement urbain-Cas de Yaoundé Quelques données sur la Ville de Yaoundé

Localisation Centre ville de Yaoundé

Superficie : 310 km²

Population : 2 millions d’habitants (3 millions en 2030) Relief : vallonné/accidenté, avec des sommets variant entre 700 m et 1.200 m d’altitude Pluviométrie : 1600 mm de pluies par an Déficit de l’offre de transport urbain de masse Habitat : moderne, rural et spontané dense représentant 60% de la superficie de la Ville et regroupant 70% de la population de Yaoundé avec des voiries peu développées.

24

Section I- Théories de la Ville I-3-b-Fonctions d’une ville A l’heure de la mondialisation Le rôle des Cités-Etats et des Villes-monde dans l'émergence du capitalisme a été amplement souligné par l'historien Fernand Braudel.  A la suite des travaux pionniers de l'économiste anglais A. Marshall (1842-1921) sur les districts industriels et les économies d'agglomération, économistes et géographes s'attachent depuis une vingtaine d'années à montrer les atouts que présenteraient de nouveau les villes - en fait les plus grandes d'entre elles : les Métropoles, les Mégapoles, les Mégavilles... - dans le contexte de mondialisation et de remise en question de l'économie nationale., comme cadre d'analyse.  Aux Etats-Unis, un courant de recherche met en avant l'émergence de villes d'un nouveau genre: les cités globales (Global cities ou world cities). Principales caractéristiques de ces villes : la forte concentration de sièges de multinationales et d'activités tertiaires à forte valeur ajoutée (publicité, conseil juridique, finance ... ) et l'influence qu'elles exercent au-delà des limites nationales. Dans La Ville globale (1), l'économiste américaine Saskia Sassen va plus loin en avançant la thèse selon laquelle certaines villes (New York, Tokyo, Londres) préfigureraient un modèle de développement post-fordiste.  La localisation des sites de production ou de bureaux à proximité des grandes Métropoles donne accès à toutes sortes de ressources : financières, partenaires, main-d'oeuvre qualifiée... et réduit en conséquence les marges d'incertitudes liées à la compétition internationale. Cette thèse a été étayée par les travaux de Pierre Veltz, en France, ou A. Scott, aux Etats-Unis.  A la suite de P. Aydalot, tout un courant de recherche s'attache à montrer le rôle des villes dans la production et la diffusion de l'innovation. Dotées de réseaux d'entreprises et de centres de recherche, certaines villes s'apparentent à de véritables milieux innovateurs; enfin, l'analyse spatiale des réseaux (de transports ou de l'information) montre que si l'extension des flux transnationaux remettent en cause les Etats nationaux, elle renforce en revanche le poids des villes situées dans les nœuds de communication. 25

Section I- Théories de la Ville I-3-b-Fonctions d’une ville Au vu de ce qui précède, un Etat peut donc s’engager à : 

Maîtriser le développement de ses villes, afin d’en faire des centres de production et de consommation et par ricochet, renforcer son industrie.



Les fonctions attachées à une localité sont susceptibles de favoriser son émergence, donc son développement. Aussi distingue-t-on :



La ville industrielle le secteur secondaire occupe une part importante de la population (sont concernées au Cameroun, toutes les localités où se développent les activités minières et hydroélectriques)  La ville administrative capitales nationales, régionales et départementales.

26

Section I- Théories de la Ville Quelles sont les différentes fonctions d’une ville?



La ville touristique



La ville universitaire



La ville portuaire

ville à fort potentiel culturel et balnéaire

27

Section I- Théories de la Ville I-4-Concept d’Urbanisme :

Contextes législatif et réglementaire Au Cameroun, l’Urbanisme est régi par des règles générales et mis en œuvre par des documents de planification urbaine, des opérations d’aménagement et des actes d’urbanisme. D’où les expressions ci-après : Urbanisme réglementaire et Urbanisme Opérationnel. 

Loi n°2004/003 du 21 Avril 2004 régissant l’urbanisme, l’Aménagement Urbain et la Construction au Cameroun et ses Décrets d’Application ;



Loi n°2004/017 du 22 Juillet 2004, d’orientation de la décentralisation ;



Loi n°2004/18 du 22 Juillet 2004, fixant les règles applicables aux Communes.

28

Section I- Théories de la Ville I-4-Concept d’Urbanisme: définition, corollaires 

C’est quoi l’Urbanisme? Article 3-Loi N°2004/003 du 21 avril 2004 régissant l’Urbanisme, l’Aménagement Urbain et la Construction au Cameroun définit l’Urbanisme comme: « l’ensemble des mesures législative/réglementaire, administrative, technique, économique, sociale et culturelle visant le développement harmonieux et cohérent des établissements humains, en favorisant l’utilisation rationnelle des sols, leur mise en valeur et l’amélioration du cadre de vie, ainsi que le développement économique et social ».



Etablissements humains les centres urbains comportant au moins deux mille habitants, occupant un espace bâti de façon continue et manifeste.

29

Section I- Théories de la Ville I-4-Concept d’Urbanisme: Acteurs/Compétences

Acteurs de l’Urbanisme au Cameroun? Etat  MINHDU  MINDCAF

Collectivités Territoriales Décentralisées

Compétences MINHDU: (planification et contrôle du développement des villes; élaboration et suivi de la mise en œuvre des stratégies d’aménagement et de restructuration des villes; élaboration et mise en œuvre des stratégies d’amélioration de la circulation dans les grands centres urbains en liaison avec les CTD; mise en œuvre de la politique de l’habitat social; élaboration et mise en œuvre d’un plan d’amélioration de l’habitat en milieu urbain, etc…). MINDCAF: (établissement des mappes foncières et documents topographiques, coordination et centralisation des travaux topométriques et topograhiques, recensement/classification et évaluation des propriétés bâties et non bâties, gestion et/ou opérations d’immatriculation foncière, etc…).

Elaboration des documents de planification urbaine en développement durable de la ville. (in fine)

vue du

(Communautés Urbaines, groupements de Communes) Etablissements Publics d’Aménagement (MAETUR, SIC)

Agences d’Urbanisme

Lotisseurs/promoteurs privés (personnes morales ou physiques)

Mise en œuvre des opérations d’aménagement ou d’équipements des terrains urbains en vue de la promotion immobilière.

Les CTD de concert avec l’Etat peuvent créer des organismes de réflexion, d’études et de contrôle d’aménagement/développement de leur territoire: agences d’urbanisme. Missions: suivre les évolutions urbaines, participer à la définition de politiques d’aménagement et de développement communaux, élaborer les documents d’urbanisme. A l’instar de l’Etat ou ses démembrements, les opérations de lotissement peuvent être faites par des personnes privées, qu’elles soient physiques ou morales. A la condition toutefois, que lesdites soient approuvées par l’exécutif communal.30

Les documents d’urbanisme/Fondements :

déterminer les limites d’utilisation de l’espace, maîtriser/anticiper les besoins de déplacements, protéger les sites et paysages naturels ou urbains, prévoir les espaces constructibles pour l’habitat, les activités économiques et d’intérêt général.

Intitulé Plan Directeur d’Urbanisme (PDU)

Plan d’Occupation des Sols (POS)

Plan de Secteur (PS)

Plan Sommaire d’Urbanisme (PSU)

Définition

Contenu

Document fixant les orientations fondamentales de l’aménagement d’un territoire urbain, la destination générale des sols et la programmation des équipements. Il est approuvé par arrêté du préfet, ou des préfets des départements concernés, après délibération du (des) conseil (s) municipal (x).

Les principaux éléments des documents de planification:

Document qui fixe l’affectation des sols et les règles qui la régissent pour le moyen terme (10 à 15 ans). Il définit le périmètre de chacune des zones d’affectation et édicte, pour chacune d’elles, les règles, restrictions et servitudes particulières d’utilisation du sol ». Il est à noter que la loi de 2004 oblige tous les centres urbains, toutes les communes urbaines et communes d’arrondissement à se doter dudit document. Trois formes d’intervention des POS ont été retenues par le Plan Directeur d’Urbanisme de Yaoundé : restructuration des quartiers anciens dits péricentraux, le renforcement des équipements et/ou mise en conformité des quartiers sous-équipés et l’intégration urbaine (accès aux réseaux et désenclavement). le Plan de Secteur est un document qui pour une partie de l’agglomération, précise de façon détaillée l’organisation et les modalités techniques d’occupation du sol, les équipements et les emplacements réservés, et les caractéristiques techniques et financières des différents travaux d’infrastructures. Ledit Plan est notamment en cours de réalisation à Yaoundé au travers de l’étude intitulée « Plan de Secteur du Noyau Central de la Ville de Yaoundé» /Rapport justificatif, mars 2012

le Plan sommaire d’Urbanisme est « un document qui fixe l’affectation des sols et définit le périmètre de chacune des zones d’affectation. Il édicte de façon sommaire, pour chacune d’entre elles, les règles, restrictions et servitudes particulières d’utilisation du sol ». Ledit document a notamment été réalisé dans la zone nord de Yaoundé.

-Un rapport justificatif; -Des documents graphiques; -Des annexes (topographie, réseau hydrographique, réseau des VRD, contours des grands équipements, espaces naturels, …); -Un règlement

Autorité compétente Initiateur/concepteur: Urbaine/Groupement de Communes

Communauté

Prescripteur: MINHDU (Ministère de l’Habitat et du Développement Urbain).

Initiateur/concepteur : l’Autorité de l’exécutif communal Prescripteur: Préfet. L’approbation est du ressort du Préfet et ce après délibération de l’organe délibérant.

NB: échelles des documents graphiques à fournir -PDU: 1/20.000e et 1/25.000e -POS: 115.000e et 110.000e -PS: 1/500e et 1/1000e

Initiateur/concepteur : Exécutif Communal Prescripteur: arrêté municipal et ce après délibération de l’organe délibérant.

-PSU: 1/5.000e et 1/10.000e

Initiateur/concepteur : Exécutif Communal Prescripteur: arrêté préfectoral et ce après approbation de l’organe délibérant au moyen d’un arrêté municipal.

31

Illustration d’un document de planification urbaine : Plan Directeur d’Urbanisme de Yaoundé

32

Les opérations d’aménagement urbain/Objectif : organiser le maintien, l’extension ou l’accueil de l’habitat ou des activités, réaliser les équipements collectifs, de sauvegarder ou mettre en valeur le patrimoine bâti ou non bâti. Intitulé Restructuration/ rénovation urbaine

Lotissements

Définition

Finalité

Restructuration urbaine : ensemble d’ actions d’aménagement sur des espaces bâtis de manière anarchique, dégradées ou réalisées en secteur ancien, destinées à l’intégration d’équipements déterminés ou à l’amélioration du tissu urbain d’une agglomération. Rénovation urbaine: ensemble de mesures et opérations d’aménagement qui consiste en la démolition totale ou partielle d’un secteur urbain insalubre en vue d’y implanter des constructions nouvelles.

-améliorer le conditions de vie/sécurité des populations au regard:

Opération ayant pour résultat la division d’une propriété foncière en lots. Tout lotissement de plus de 4 lots est subordonné à l’approbation de l’autorité compétente, sous peine de nullité des actes y afférents.

L’approbation d’un lotissement vaut autorisation de lotir (pour mémoire, voir tableau actes d’urbanisme) et transfert au domaine public des emprises des voies, des servitudes et des équipements publics prévus.

      

Situation foncière; État des constructions; Accès aux habitations; Espaces verts; Environnement; VRD; Equipements collectifs d’ordre social et culturel.

Les lotissements sont crées à l’initiative de l’Etat, des collectivités locales ou des personnes privées, physiques ou morales sur leurs propriétés respectives et sont réalisés dans le respect des documents de planification sus-illustrés.

Opérations d’aménagement concerté (cas du lotissement MAETUR NTOUGOU-Golf)

Elles sont menées en vue de l’aménagement, de la restructuration ou de l’équipement de terrains situés en milieu urbain ou périurbain. Elles sont conduites sous forme concertée entre la puissance publique et les propriétaires fonciers identifiés ou entre un aménageur et les populations concernées. NB: elles sont conduites dans le respect des documents de planification en vigueur.

Autorité compétente Initiateur/concepteur Maire de Commune/Groupement Communes

: la de

Lotissements domaniaux: approuvés par arrêté du ministre en charge des domaines Lotissements communaux: approuvés par les préfets Lotissements privés: approuvés par le maire.

-maîtriser l’occupation des sols par une structuration de l’espace; -mettre à disposition des parcelles de terrain équipées pouvant être affectées à l’habitat, à des activités économiques, sociales, éducatives; -apurer les statuts fonciers; -récupérer éventuellement les coûts de l’urbanisation.

Initiateur/concepteur: Etat, CTD, EPA, personnes physiques ou morales privées.

33

Illustration d’une opération d’urbanisme:

Programme de rénovation/restructuration des quartiers péricentraux/anciens de la Ville de Yaoundé Etat des lieux:

Quartiers Concernés: Briqueterie, Mokolo, Ntaba, Mvog-Ada, Mvog Mbi, Elig-Effa, etc…

   

Quartiers peu ou non structurés; Constructions insalubres, anarchiques; Insuffisance criarde de services urbains de base; Ouvrages d’assainissement insuffisants et mal entretenus.

Objectifs spécifiques:    

Embellir le Centre ville de Yaoundé; Améliorer le cadre de vie des populations concernées; Améliorer la gestion urbaine ; Promouvoir les activités économiques.

Effets attendus :    

Augmentation de l’offre de logements et bureaux ; Amélioration du cadre de vie des populations ; Constructions en hauteur encouragées ; Cadre physique favorable aux activités économiques crée.

34

Les actes d’urbanisme/Objectif : préciser les droits et devoirs de leur titulaire, notamment en matière de jouissance du droit de propriété, l’utilisation de la voirie publique et le respect du voisinage. Intitulé

Le Certificat d’Urbanisme + (conditions de sa délivrance dans la ville de Yaoundé)

Définition

Finalité

Document d’information sur les règles d’urbanisme et les servitudes administratives auxquelles est assujetti un terrain.

-indiquer en vertu des dispositions d’urbanisme et de limitations administratives au droit de jouissance applicable à un terrain, si un terrain peut:

Il est obligatoire pour toute transaction immobilière et doit être joint à toute demande d’utilisation du sol.

Le Permis d’Implanter

Le Maire de la Commune concernée par le projet concerné, si elle est dotée d’un document de planification

-être affecté à la construction ou -être utilisé pour la réalisation d’une opération déterminée (illustration de son contenu pour mémoire)

L’autorisation de lotir accordée par l’autorité territoriale compétente, est préalable à la création de tout lotissement. L’Autorisation de Lotir

Autorité compétente

-MINDCAF, -Préfet, - Procéder à l’opération de lotissement -Maire.

Acte administratif exigé pour toutes les constructions non éligibles au permis de construire.

Il est délivré pour des constructions: sommaires, précaires et temporaires.

Maire de la commune concernée par le projet

Toute personne qui désire implanter une construction non éligible au permis de construire, ou apporter des modifications à des constructions existantes doit au préalable avoir obtenu un permis d’implanter délivré par l’autorité municipale de la commune concernée

Les constructions projetées sur les dépendances du domaine national et éventuellement dans les zones prévues à cet effet par un document de planification sont éligibles au permis d’implanter; exception faite des réserves foncières et des zones non-aedificandi.

NB: La détention d’un permis d’implanter ne constitue cependant pas une présomption de propriété.

NB: L’acte administratif; (du point de vue formel) désigne toute décision prise par une autorité administrative. Du point de vue matériel, il vise un individu ou des individus identifiés ou identifiables

35

Les actes d’urbanisme/Objectif : préciser les droits et devoirs de leur titulaire, notamment en matière de jouissance du droit de propriété, l’utilisation de la voirie publique et le respect du voisinage Intitulé Le Permis de Construire

Définition

Finalité

Autorité compétente

Le permis de construire est un acte de l’exécutif municipal qui autorise des travaux de construction à usage ou non d’habitation, dont les plans ont été élaborés par un architecte inscrit à l’ONAC.

-vérifier la conformité des constructions projetées avec les dispositions d’urbanisme concernant l’implantation des ouvrages, leur nature, leur destination, leur architecture, l’aménagement de leurs abords, les règles générales de la construction en vigueur

Le Maire de la commune concernée par le Projet

-assurer le respect des dispositions en matière de sécurité des biens et des personnes et d’hygiène dans le périmètre urbain, notamment en ce qui concerne: les établissements classés dangereux, insalubres ou incommodes; les établissements recevant du public

Le Maire commune

-vérifier le respect des alignements et servitudes publiques; -existence et/ou possession d’un permis de construire ou d’implanter; -vérifier le respect des prescriptions des documents de planification urbaine en vigueur ou à défaut les règles d’urbanisme et de construction; -s’assurer du non empiètement du domaine public ou privé de l’Etat ou des CTD.

Le Maire de la commune

Le permis de construire est également exigible pour les travaux exécutés sur les constructions existantes, lorsqu’ils ont pour effet d’en changer le destination, de modifier leur aspect extérieur ou leur volume, ou de créer des niveaux supplémentaires. on parle ici de Permis modificatif. Le Permis de Construire est périmé si la construction n’est pas entreprise dans un délai de deux ans à compter de la date de sa délivrance Acte administratif qui autorise la destruction partielle ou totale d’un immeuble bâti. Le Permis de démolir

Toute personne qui désire démolir tout ou partie d’un bâtiment, doit au préalable obtenir un permis de démolir.

Le Certificat de conformité

Le certificat de conformité est l’acte par lequel le Maire constate que l’ouvrage réalisé est conforme aux indications contenues dans les documents ayant fait l’objet de la délivrance du permis de construire ou du permis d’implanter

de la

36

ILLUSTRATION DES ACTES D’URBANISME:

Etudes de cas: Projet de construction d’un centre commercial au lieu dit marché central ; Projet de construction d’un immeuble à usage d’habitation/quartier Ntougou.

-NB: l’étudiant doit connaître et présenter la procédure à suivre avant la réalisation/concrétisation d’un projet de construction (règles d’urbanisme/cahiers de charges: alignement, recul, COS/CES zone du projet, plans architecturaux, plans de situation et de masse...).

37

Section I- Théories de la Ville I-4-Concept d’Urbanisme et ses corollaires Périurbanisation Définition: étalement urbain, desserrement urbain, métropolisation pour reprendre DENECHAUD T (2006). 60% superficie de la ville de Yaoundé, abritant près de 70% de la population. Causes :

Saturation des espaces centraux disponibles: d’où éclatement et étendue de la ville ; Abondance offre de terrains en périphérie; Recherche de logements moins chers et plus grands. Conséquences : Accroissement du trafic et allongement des temps de parcours; Sous-équipement et inaccessibilité dans ces quartiers. Ci-joint évolution de l’étalement urbain de la ville de Yaoundé (périodes: 1980-2001 et 2002

38

39

Les différents types de tissus urbains rencontrés ici sont:

-Tissus administratif et commercial; -Tissu urbain planifié (densité moyenne de population, soit 200 hab/ha ; -Tissu résidentiel (quartiers mixtes et de haut standing); -Tissu ancien dense (étroitesse des parcelles ou des maisons, desserte se faisant essentiellement par des sentiers, forte densité de population); -Tissu périurbain (quartiers situés à la lisière de la ville. Ils se caractérisent par leur sous-équipement et leur inaccessibilité. 60% du territoire et 70% population)

40

Section I- Théories de la Ville I-4-Concept d’Urbanisme et ses corollaires Rurbanisation

Définition: le concept « rurbanisation » relevé par DENECHAUD T (2006) s’assimile aux territoires situés au-delà des limites territoriales/zone agglomérée de la ville de Yaoundé. Zone composant l’armature urbaine que le Plan Directeur sus-évoqué a préconisé lors de sa révision en 2002. Il s’agit des villes satellites illustrées dans la carte ci-jointe: Mfou, Nkolafamba, Soa, Obala, Okola et Mbankomo… Causes : Abondance offre de terrains dans les villes situées environ 15-30 km de Yaoundé. 41

Section I- Théories de la Ville I-4-Concept d’Urbanisme : présentation des diverses approches Approches de l’Architecte-Urbaniste, de l’ingénieur 

Dans son ouvrage, La Programmation Urbaine, Jacques LECUREUIL/ArchitecteUrbanisme appréhende l’Urbanisme comme « la détermination, à l’avance, des caractéristiques d’une future urbanisation, à terme et au cours de son évolution, dans son « contenu » et dans son « contenant », de façon que ce dernier réponde aux nécessités du « contenu » et soit harmonieux dans sa forme ».



Contours de cette acception :



Citadins, activités et bâtiments comme « Contenu » d’une urbanisation future :

d’une part, les citadins et toutes les activités qu’ils pratiqueront dans la future urbanisation et qui sont nécessaires à leur vie (habitat, activités économiques, tous les services dont ils auront besoin entre autres le transport/circulation des personnes et des marchandises); d’autre part, les bâtiments ou espaces où se pratiqueront ces activités qui sont en quelque sorte, leurs outils physiques. 

Le premier type de composantes, à l’exception des citadins, est immatériel alors que le second est matériel. Ce dernier désigne les « lieux urbains ».



Sous l’angle de l’Architecture, les « lieux urbains » constituent à leur tour un « Contenant » des activités urbaines. 42

Section I- Théories de la Ville I-4-Concept d’Urbanisme : présentation des diverses approches Approches de l’Architecte-Urbaniste, de l’ingénieur 

Organisation de « lieux urbains »



Le « Contenant » est l’organisation dans l’espace des « lieux urbains » et forme le cadre urbain dans lequel s’effectue le « Contenu ». La qualité du « Contenant » tient:

d’une part, aux bonnes interrelations spatiales existant entre la localisation des « lieux urbains » ; d’autre part, à la qualité esthétique de la forme urbaine. Les interrelations spatiales entre les lieux urbains sont liées, pour une large part, aux interrelations fonctionnelles entre les activités qui y sont pratiquées. Exemple: un hôpital ou un centre de secours a besoin de se situer à proximité d’un axe de circulation routière. Un équipement universitaire a besoin de se situer auprès d’une infrastructure de transport en commun pour les raisons suivantes: attirer les étudiants d’une très large zone de recrutement, faire appel à des enseignants exerçant dans plusieurs sites universitaires.

43

Section I- Théories de la Ville I-4-Concept d’Urbanisme : présentation des diverses approches Afin d’avoir une idée concrète du « contenu urbain », le Tableau ci-joint relate de manière non limitative, la classification des activités urbaines issues de l’INSEE (équivalent de l’INS au Cameroun) et qui s’exercent généralement en milieu urbain. Référence INSEE

ACTIVITES URBAINES

I-LOGEMENT

LIEUX URBAINS

Habitations, espaces verts, équipements collectifs, voirie d’accès…

II-ACTIVITES INDUSTRIELLES ET ARTISANALES (production de biens matériels)

15 16 17 20 22

Industries alimentaires (viandes, poisson, boissons,…) Industries du tabac Industries textiles Travail du bois et fabrication d’articles en bois Edition, imprimerie, reproduction Etc…

Usines et laboratoires, conserveries, brasseries, sièges sociétés… Usines de fabrication et de conditionnement, sièges sociétés Ateliers de filature et de fabrication de tissus, sièges sociétés Scieries, ateliers de menuiserie, de charpente Ateliers d’imprimerie, de reliure, de reproduction graphique….

III-ACTIVITES COMMERCIALES (distribution de biens matériels) 50 51 52

Commerce et réparation automobile Commerce de gros Commerce de détail

Agences de vente automobiles, garages, parcs stationnement, stations-service Entrepôts de commerce de gros et sièges de sociétés Magasins et entrepôts de commerce de détail, centres commerciaux

IV-SERVICES (production et distribution de biens non matériels) 63 74

Services auxiliaires de transport pour entreprise Services divers aux entreprises (activités juridiques et comptables, activités d’architecture et d’ingénierie…)

Entrepôts de logistique de transport, aire de service pour transport terrestre

44

Section I- Théories de la Ville I-4-Concept d’Urbanisme : présentation des diverses approches Afin d’avoir une idée concrète du « contenu urbain », le Tableau ci-joint relate de manière non limitative, la classification des activités urbaines issues de l’INSEE (équivalent de l’INS au Cameroun) et qui s’exercent généralement en milieu urbain. Référence INSEE

ACTIVITES URBAINES

LIEUX URBAINS

IV-SERVICES (production et distribution de biens non matériels) A-services principalement aux entreprises 63 74

Services auxiliaires de transport pour entreprise Services divers aux entreprises (activités juridiques et comptables, activités d’architecture et d’ingénierie…) B-services à la fois aux entreprises et aux particuliers

63.3 66 75 90

Services auxiliaires des transports (agences de voyage) Assurance Administration publique (administration générale, économique et sociale…) Assainissement, voirie et gestion des déchets

Entrepôts de logistique de transport, aire de service pour transport terrestre Bureaux d’activités juridiques, cabinets d’architecture et d’ingénierie

Bureaux d’agences de voyages Sièges et agences d’assurances Sièges d’administration Sièges sociétés d’assainissement

C-Services principalement rendus aux particuliers 60

Transports terrestres (rail, transports urbains et routiers)

70

Activités immobilières (pour compte propre, location de biens immobiliers, activités immobilières pour compte des tiers)

Gares ferroviaires ou routières, sièges et agences de sociétés de transport ferroviaire ou routier Agences immobilières, sociétés de promotion immobilière

45

Section I- Théories de la Ville I-4-Concept d’Urbanisme : présentation des diverses approches Approche socio-économique (économiste de transport)

 



Présenter la théorie de la localisation résidentielle et/ou des activités: s’attarder sur le concept d’Economies d’échelle ; L’offre de transport et l’offre foncière : montrer que les transports sont un facteur important modelant l’urbanisme, à travers leur influence sur les valeurs foncières. Exemples de l’influence des transports sur l’urbanisme: la construction de la Pénétrante Nord de Yaoundé a favorisé l’extension de quartiers tels que Nyom et Olembé (avènement camp SIC + Cité du Crédit Foncier, aménagement en cours de la plateforme multimodale devant desservir le grand ouest de notre pays); le projet d’autoroute Yaoundé-Nsimalen (infrastructure de transport (route + équipements liés), zone urbanisable/zone de recasement). 46

Section I- Théories de la Ville I-4-Concept d’Urbanisme : présentation des diverses approches

Sociologie urbaine La ville comme acteur/espace-produit A force d'aborder les enjeux de société à l'aune de l'Etat ou de la société, on avait fini par l'oublier: la ville peut être aussi un acteur susceptible d'intervenir dans les domaines économique, social ou politique. Plusieurs tendances relevées par l'Observatoire du changement social en Europe occidentale depuis au moins les années 70 sont venues le rappeler :  la mobilisation accrue des communes dans le domaine économique : afin d'attirer les investissements des entreprises ou les subventions de l'État, les villes se sont lancées dans ce que l'économiste D. Harvey qualifie de compétition interurbaine" (création de zones industrielles, de lotissement pour les cadres, de technopoles...).  En réponse aux restructurations industrielles des années 70 et 80, les villes concernées ont mis en place des dispositifs sociaux. Par la suite, les politiques urbaines lancées dans la plupart des États européens en ont fait des partenaires .  Parallèlement, on a assisté au renforcement des relations internationales entre villes, à travers le renouvellement des jumelages, la conclusion d'accords de coopération, la constitution de réseaux de villes... Certains de ces réseaux ont reçu le soutien des institutions européennes (le réseau quartiers en crise - par exemple); ils sont pour certaines grandes villes, l'occasion de raviver un passé prestigieux, antérieur à la constitution des Etats-nations.

Vers la gouvernance urbaine ? Toutes ces tendances nourrissent un débat théorique parmi les géographes, les économistes et les spécialistes de sociologie ou de politique urbaine autour de la notion de gouvernance urbaine entrepreneuriale ". En vogue dans les pays anglosaxons, cette notion souligne l'importance de plus en plus grande des formes de partenariat entre les collectivités locales et le secteur privé en lieu et place des formes de régulations étatiques traditionnelles. Pour d'autres spécialistes (1), l'affirmation de la ville comme acteur collectif est loin de signifier la relégation de l'État. Face à l'exclusion sociale, les villes n'ont pas eu d'autres solutions que de se tourner vers l'État Providence, celui-ci contribuant au financement des politiques urbaines. Dans certains pays, les échelons administratifs intermédiaires (les régions en France, les Länder en Allemagne ... ) peuvent restreindre le pouvoir des villes. Pour l'économiste et sociologue italien Amaldo Bagnasco (2), si le renforcement du pouvoir politique et économique des villes est un phénomène général à l'Europe, il s'exprime différemment selon que le pays a une forte tradition centralisatrice ou non. 47

Références 

Loi n°2004/003 du 24 avril 2004 régissant l’Urbanisme au Cameroun et ses Décrets d’Application ;



Loi n°2004/017 du 22 juillet 2004 d’Orientation de la Décentralisation ;



Loi n°2004/018 du 22 juillet 2004 fixant les Règles Applicables aux Communes ;



Dictionnaire Petit LAROUSSE ;



Encyclopédie de la République Unie du Cameroun-Tome Troisième/l’Economie (1981), Les Nouvelles Editions Africaines ;



Tout L’Univers-Encyclopédie de l’Age Scolaire (1982), Volume N°5, Ed Le Livre de Paris Hachette ;



Tout L’Univers-Encyclopédie de l’Age Scolaire (1982), Volume N°10, Ed Le Livre de Paris Hachette ;



Bernard BARRAQUE & Cts (2008) : Paris Projet 38-Métropoles Européennes/Regards croisés, Collection APUR ;



BIHAN Armelle & Cts (1990), Géographie du temps présent, GREHG, Hachette classiques ;



BISSECK Philippe, Habitat et Démocratisation au Cameroun ;



BIYO’O OLINGA François (2009) : Extension Urbaine et Quartiers Spontanés: le Cas de la Ville de Yaoundé, Mémoire DESS- Gestion Urbaine, Université de Yaoundé II ;



Camillo SITTE (1996) : L’Art de Bâtir les Villes-l’Urbanisme selon ses fondements artistiques-Essais, Ed du Seuil ;



Communauté Urbaine de Yaoundé (2008), Plan Directeur d’Urbanisme-Yaoundé horizon 2020/Rapport de Présentation ;



DENECHAUD T. (2006), Le Tram-Train en France-Transport d’avenir ou expérience limitée ? Master 2 Administrations locales et régionales en Europe, IEP de Strasbourg-Université Robert Schuman ;



DEYMIER Ghislaine et Jean-Pierre NICOLAS (2005), Modèles d’interaction entre transport et urbanisme, Rapport n°1 du Projet SIMBAD (Simuler les Mobilités pour une Agglomération durable)- LET ;



DUPUY Gabriel, (1991), l'Urbanisme des réseaux : théories et méthodes, Armand Colin, Paris ;



Fujita Masahisa et Thisse Jacques-François (2002) , Economics of Agglomeration: Cities, Industrial Location, and Regional Growth, Cambridge University Press ;



KAMTO Maurice, Introduction au Droit de l’Urbanisme au Cameroun ;



LACAZE Jean-Paul, Introduction à la Planification Urbaine, Presse de l’école nationale des Ponts et chaussée- Paris s ;



LECUREUIL Jacques (2001), la Programmation Urbaine, Ed Le Moniteur ;



MARTINAND Claude (1986), le Génie urbain, Rapport au ministre de l'équipement, du logement, de l'aménagement du territoire et des transports, la Documentation française, Paris ;



PETTANT Chrispin (1998), Diagnostic de l’habitat urbain au Cameroun, Volume I, Yaoundé, Presse Universitaires de Yaoundé ;



THIBAULT Serge & AL (1991), Génie urbain, maîtrise de l'Urbain, Institut national du génie urbain- Lyon ;



QUINET E. (1998), Principes d’Economie des Transports, Ed. Economica.

48