Schéma Actanciel Bel Ami [PDF]

Zitiervorschau

Voici un exemple de schéma actanciel de Bel-Ami : *Le destinateur, ce qui pousse le sujet à agir, à se diriger vers l’objet de la quête : Une ambition dévorante, la rage de réussir, de s’enrichir, d’acquérir un statut social élevé par tous les moyens. Mais aussi la jalousie et un tempérament envieux. Duroy est jaloux (de Forestier, de Laroche-Mathieu, de Walter, du prétendant de Suzanne). Ce que les autres gagnent ou possèdent entraîne chez lui une frustration personnelle qu’il lui faut impérativement compenser.

*Le destinataire, on l’appelle aussi le bénéficiaire, c’est celui qui profitera de l’objet de la quête : Duroy n’a d’autre destinataire que lui-même. Il est le destinataire et le seul bénéficiaire de la richesse et du statut social distingué qu’il a pu acquérir.

*Le Sujet et l’objet de la quête : Bel-Ami est le récit d’une quête. Le sujet est le personnage éponyme « Bel-Ami ». L’objet est, avant tout, l’enrichissement : « j’ai voulu venir ici pour… pour faire fortune » déclare Duroy.

*Adjuvants sont tous les actants qui aident le sujet dans sa quête de l’objet : L’atout majeur de Duroy tient d’abord à sa « force de séduction […], force vague et irrésistible que subiss[ent] toutes les femmes » Et toutes sont des adjuvantes : elles lui ont facilité d’une façon ou d’une autre l’accès aux rangs élevés de la société. (Mme Forestier, Mme de Marelle, Mme Walter, Mlle Suzanne et même Rachel). Duroy bénéficie d’aides nombreuses. Forestier lui offre la possibilité d’entrer à La Vie française. Le reporter Saint-Potin lui apprend les « ficelles » du métier. M. Walter, le directeur du journal, perçoit rapidement son potentiel et lui donne toutes ses chances. Mais ce sont surtout les femmes qui participent à sa réussite. * Opposants : Rien ou presque ne s’oppose au désir de conquête du personnage. L’ascension de Duroy est fulgurante puisqu’elle dure à peine plus de trois ans. Chef des Échos, il doit pourtant subir les attaques d’un « petit journal frondeur ». Mais il efface bien vite cette seule « tache dans tout son horizon » en se battant en duel

contre le rédacteur ennemi. Il sort même renforcé de cette épreuve : « Il lui semblait maintenant qu’il se serait battu contre l’univers entier ». Quant aux autres opposants, ils occupent, au début, le rôle d’adjuvants de la quête. Mais leur soutien finit pourtant par peser à Duroy : Ainsi Charles, qui le fait entrer dans le monde du journalisme, fait obstacle, malgré lui, à Duroy qui convoite à la fois son poste de rédacteur politique et son épouse Madeleine. À la mort de Forestier, Duroy éprouve un « sentiment de délivrance ». De même l’aide des femmes peut-elle parfois lui causer des problèmes. Rachel provoque ainsi sa première rupture avec Clotilde. À cause des cheveux retrouvés sur les boutons de son gilet, Mme Walter est à l’origine de la troisième. L’aide de Madeleine qui a été essentielle est ressentie plus tard comme une entrave. À la rédaction, les railleries dont il est l’objet font prendre conscience à Duroy que son épouse fait obstacle à son ascension. Dès lors, elle devient un « boulet à son pied » dont il doit se débarrasser pour retrouver sa pleine autonomie. Après le flagrant délit d’adultère, Georges s’écrie : « Je suis maître de la situation. […] Me voici libre… […] Elle m’avait pris comme un niais, elle m’avait enjôlé et capturé. […] J’ai les mains déliées. Maintenant, j’irai loin ».