Projet de Fin D'étude [PDF]

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Zitiervorschau

UNIVERSITÉ IBN TOFAIL FACULTE DES SCIENCES JURIDIQUES ECONOMIQUES ET SOCIALES

Projet de fin d’étude Le financement de l’économie Marocaine à travers le système bancaire Option : Gestion financière Promotion : 2016/2017

REALISE PAR : JIHANE CHOUANAT 13 00 08 74

: ASMAE BNIDIR

13 00 42 48

ENCADRER PAR : Mr. MOULAY BRAHIM

SEDRA

Remerciement :

Nous tenons à remercier tous ceux qui nous ont aidés pour la réalisation de ce travail et en premier lieu, notre encadrant Monsieur Moulay Brahim Sedra pour son aide, sa disponibilité, et ses précieux conseils. Nous tenons également à exprimer nos gratitudes à nos familles, nos amis, pour leurs aides amener à terme ce travail. Finalement, nous tenons à remercier tous ceux qui, de près ou de loin, nous ont apporté un soutient moral ou matériel.

Sommaire :

Introduction ------------------------------------------------------------------------------------------- 4 Chapitre 1 : Financement de l’économie ----------------------------------------------------------- 5 Section 1 : Définition de financement de l’économie -------------------------------- 5 Section 2 : Le Maroc et la crise internationale------------------------------------------ 6 Section 3 : Conséquences de la crise sur les échanges extérieurs du Maroc ------ 7

Chapitre 2 : Le financement de l’économie à travers le système bancaire --------------------- 9 Section 1 : L’évolution historique de secteur bancaire -------------------------------- 9 Section 2 : Le secteur bancaire ------------------------------------------------------------ 11 Section 3 : 37% proviennent des crédits bancaires ------------------------------------- 17 Section 4 : Les cas des banques au Maroc ----------------------------------------------- 19

Chapitre 3 : Les fonctions du système financier marocain --------------------------------------- 23 Section 1 : Les modes de financement ---------------------------------------------------- 23 Section 2 : Le système financier marocain en quête d’un nouveau souffle ---------- 37

Conclusion. ---------------------------------------------------------------------------------------------- 42 Table de référence -------------------------------------------------------------------------------------- 43

3

Introduction général :

Après l’indépendance, le Maroc a vécu des difficultés et devrait faire face aux problèmes économiques, spécifiquement dans le système financier. Pour effectuer ces investissements, il faudrait avoir un système bancaire assez dure et solide pour assurer l'ininterruption du financement tout au long de l’investissement. Le système financier est connu par le rapprochement de deux agents économiques, ceux qui ont le besoin de financement avec ceux qui ont la capacité de financement. Ces agents ayant une épargne disponible qu'ils n'utilisent pas pour investir eux-mêmes, ils ont des « capacités de financement » qu'ils mettent à la disposition de l'ensemble de l'économie. A l'inverse, ils ont des « besoins de financement ». Notre projet a pour but d’éclaircir les méthodes adopté par le Maroc pour financer l’économie du pays, ainsi que l’évolution du système bancaire. Dans ce mémoire, nous tenterons à répondre aux questions suivantes :     

Qu'est-ce que le financement de l'économie ? Quelle est impact des crédits bancaires sur le financement de l’économie ? Qu’elles sont les types de financement par les marchés de capitaux ? Les catégories des intermédiaires financiers ? La relation du Maroc et les crédits bancaires ?

4

Chapitre 1 : financement de l’économie : Section 1 : définition 1:

Le financement peut être défini comme le fait d'apporter des fonds (de la monnaie) à un agent économique. Le financement de l'économie désigne l'ensemble des modalités par lesquelles les agents économiques se procurent les fonds nécessaires à la réalisation de leurs activités. Pour réaliser leurs activités économiques, tous les agents économiques ont besoin de se financer. Cela est vrai pour les entreprises, mais cela l'est aussi pour les ménages et les administrations publiques. Parmi ces agents non financiers, on distingue deux types d'agents : 

Les agents à capacité de financement (ACF) : les ACF sont les agents économiques dont les revenus sont supérieurs aux dépenses. Une fois leurs dépenses courantes et

leurs investissements financés, les ACF disposent d'excédents financiers. Ils s'autofinancent et réalisent une épargne financière, qui peut être placée.  Les agents à besoin de financement (ABF) : les ABF sont les agents économiques dont les dépenses excèdent les revenus. Ils ne peuvent se financer qu'en faisant appel à d'autres agents. Ils doivent donc se procurer un financement externe. Au niveau macroéconomique, les entreprises et l'Etat sont des ABF alors que les ménages sont des ACF. L'épargne des ACF va venir couvrir les besoins des ABF en passant par deux canaux : le canal bancaire et celui des marchés monétaires et financiers.

1

http://sabbar.fr/economie012 : http://www.maghress.com/fr/financesnews/17507-2/les-differentesmodalites-de-financement-de-lactivite-economique/

5

Section 2 : Le Maroc et la crise internationale :2

La crise financière et économique mondiale qui était latente depuis une dizaine d’années a éclaté au grand jour au cours de l’année 2007. C’était d’abord, une crise de Subrimes aux Etats Unies avant de se transformer ensuite, en crise bancaire et financière avec la faillite de plusieurs banques dont Leman Brothers et d’atteindre l’économie réelle avec au départ, les énormes difficultés du secteur automobile en particulier. Se propageant rapidement en Europe et à travers le monde, elle est vite devenue planétaire et multiforme. Les pays du sud et notamment le Maroc n’a pas échappé à cette crise dont les effets se font, de plus en plus, sentir sur l’économie nationale depuis quatre années. Outre son impact macro économique global en termes de réduction de la progression du taux de croissance, de la persistance de niveaux élevés de chômage. .. Cette crise a accentué de manière significative les déséquilibres extérieurs du Royaume. En effet, elle a fortement creusé le déficit structurel et chronique de la balance commerciale tout en fragilisant profondément le relatif et fragile équilibre de la balance des paiements d’avant la crise. Il faut dire que celui-ci a été préservé pendant longtemps grâce à l’augmentation soutenue des recettes liées aux services. De ce fait, le solde de la balance des paiements est redevenu négatif depuis 2007 après plusieurs années d’excédents qui ont permis le doublement de nos réserves de changes en une dizaine d’années. Conscients de sa réalité et de sa durabilité, des plans d’actions anti crise ont été initiés et mis en œuvre un peu partout afin de relancer les économies et de renouer avec les équilibres macro économiques et financiers. Pour sa part, le Maroc a mis en place une cellule de veille chargée de proposer et de mettre en application des mesures de sortie de crise afin de redynamiser l’économie nationale et d’améliorer les indicateurs socio économiques qui ont souffert et qui souffrent toujours des graves conséquences de cette crise.

2

OUVRAGE « ECONOMIE ET SOCIETE » : Revue Marocaine pour la recherche et le dialogue, Dépôt légal : 1986/0018, ISBN : 0474-0851, PR.MOHAMED BOUSSETTA doyen de la FSJES Kenitra Maroc et PR.LALLA ZHOR ALAOUI OMARI faculté des SJESK en janvier 2013

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Section 3 : Conséquences de la crise sur les échanges extérieurs du Maroc :

La crise financière internationale n’a eu pratiquement d’impact direct sur le système financier national. En effet, le secteur bancaire marocain n’a pas été affecté par la crise mondiale dans la mesure où il est faiblement intégré aux marchés financiers mondiaux et du fait aussi de sa solidité et des mesures prudentielles appliquées avec vigueur depuis plusieurs années. Les engagements internationaux des banques nationales ne constituent que 1,2% de leurs ressources. Ce qui dénote d’un niveau d’intégration extrêmement faible. En revanche la récession mondiale a impacté sérieusement le volume des échanges et la croissance économique de notre pays en raison de la grande libéralisation de notre économie et de sa forte intégration à l’économie européenne et mondiale. Les échanges sont le canal le plus important par lequel la crise économique et financière mondiale influe l’économie du Maroc. En effet, avec un taux d’ouverture qui est de l’ordre de 42% , et du fait de la forte concentration des exportations et des importations marocaines sur le marché européen (les deux tiers de nos échanges se font avec l’UE), le Maroc est très exposé à subir les conséquences négatives de la crise. D’autant plus que, l’UE qui est notre principal partenaire a été touchée de plein fouet par cette crise. En 2008 et 2009, par exemples, les commandes pour les exportations du textile ont diminué respectivement de 10% et de 7%, les transferts des Résidents Marocains à l’Etranger ont baissé de 3,5% et 5 ,8% et les investissements directs étrangers ont chuté de 35,9% et de 27 ,4%. La baisse de la valeur des actifs sur le marché boursier a été de prés de 24% entre juillet 2008 et fin 2011. La chute de la bourse de Casablanca 3 été de plus de 7% durant le même période. Selon les estimations du Centre Marocain de Conjoncture, le taux de croissance enregistre une baisse de 2,7% en 2009 du fait des conséquences de la crise. Comme la crise s’inscrit dans la durée puisque la croissance économique a été limitée à 3,2 % et à 4,6 % respectivement en 2010 et 2011. Sur le plan macro économique, la demande mondiale adressée au Maroc a baissé de manière significative en raison de la crise économique et financière internationale. En effet, celle-ci a chuté de 13% en 2009, de 9% en 2008, 5% en 2007 et avant se rattraper quelque peu en 2010 en enregistrant une augmentation de 8 % avant de régresser encore une fois en 2011 de 3 ,2% pour régresser encore une fois en 2011 de 3.2% contre par exemple, une progression de 7% en 2005 et de 4% en 2006.

7

Tableau N°1 : Evolution de la demande externe adressée au Maroc (2005-2011) :

2005

2006

2007

2008

2009

2010

2011

+7%

+4%

-5%

-9%

-13%

+8%

-3,2%

Sources : Ministère de l’économie et des finances -rapports FMI

Tous ces facteurs ont exercé un effet restrictif sur la croissance économique qui a connu un net ralentissement au cours des dernières années. Comme le montre le tableau ci après, la tendance baissière de ce taux est très perceptible depuis 2007. Ainsi, on est passé d’un taux de croissance de 6.5%en 2007, à 4.9 % en 2009 et à seulement 4,6% en 2011. La grave crise que connaissent nos principaux partenaires européens et plus particulièrement la France et l’Espagne exercent d’importants effets récessifs sur notre économie. Tableau N° 2 : Evolution du taux de croissance 2005-2011 (en %) :

2005

2006

2007

2008

2009

2010

2011

2,6

7,8

6,5

5,6

4,9

3,2

4,6

Sources : Ministère de l’économie et des finances -rapports FMI

Au niveau des équilibres extérieurs, le nouveau contexte international marqué parla crise internationale et ses effets néfastes n’a fait qu’aggraver les difficultés de l’équilibre extérieur du Maroc en raison de l’aggravation et de l’accumulation des déficits de la balance commerciale qui ont atteint des records au cours des dernières années et plus particulièrement depuis 2007. Ce déficit dépasse désormais le volume total des exportations ! Cette situation qui est devenue, de plus en plus, insoutenable provient du décalage, sans cesse entre la progression des importations et celles des exportations. Le rythme d’augmentation des importations représente en moyenne le double de celui des exportations au cours des cinq dernières années.

8

Chapitre 2 : financement de l’économie à travers le système bancaire : Section 1 : l’évolution historique de secteur bancaire :3 1. La création de la première banque : L’ouverture des premiers guichets bancaires au Maroc date de la deuxième moitié du 19ème siècle. L’Acte d’Algésiras, signé en 1906 par les délégués de douze pays européens, des Etats-Unis d’Amérique et du Maroc, a institué la Banque d’Etat du Maroc qui sera effectivement créée, à Tanger, en 1907 sous forme de société anonyme, dont le capital était réparti entre les pays signataires, à l’exception des Etats Unis. Outre les opérations à caractère commercial, la Banque d’Etat du Maroc disposait du privilège de l’émission de la monnaie fiduciaire sur tout le territoire du Royaume et assumait le rôle d’agent financier du gouvernement marocain. 2. L’événement du protectorat français : Avec l’avènement du protectorat français en 1912, de nombreuses filiales de grandes banques commerciales européennes, notamment françaises, de banques d’affaires et de groupes financiers étrangers se sont installées au Maroc. De même, ont vu le jour des institutions financières marocaines remplissant des fonctions spécifiques et intervenant dans des domaines particuliers. Il s’agit notamment de la Caisse des Prêts Immobiliers du Maroc, de certaines caisses spécialisées dans le financement de l’agriculture, de la Caisse Centrale de Garantie, de la Caisse Marocaine des Marchés et du Crédit Populaire. 3. L’exercice de l’activité bancaire : L’exercice de l’activité bancaire, qui n’était régi par aucun texte particulier, a été organisé pour la première fois en 1943, suite à la promulgation du dahir du 31 mars relatif à la réglementation et à l’organisation de la profession bancaire. Les modalités d’application de ce dahir ont été fixées par l’arrêté du Directeur des Finances de la même date, puis modifiées et complétées par les arrêtés du 15 janvier 1954, du 17 janvier et du 16 avril 1955. Ces textes ont notamment dévolu au Directeur des Finances une compétence générale en matière de contrôle et de réglementation des conditions d’exercice de l’activité bancaire, ainsi que le pouvoir de sanction des manquements constatés. Pour l’accomplissement de sa mission, le Directeur des finances était assisté par le “Comité des banques”, instance consultative chargée d’émettre des avis ou des propositions sur toutes questions intéressant la profession et appelant des mesures à caractère individuel ou général. Ce dispositif institutionnel fut complété, par la mise en place du “Comité du Crédit et du Marché Financier”, organe consultatif habilité à donner son avis au Directeur des finances, en particulier en ce qui concerne la politique générale de crédit et le marché financier. Le champ d’application des textes susvisés qui ne concernait, que la zone territoriale sous protectorat français, a été étendu, par les arrêtés du 14 août 1958 et du 31 mars 1960, respectivement à la zone sous occupation espagnole, puis à la province de Tanger qui disposait d’un statut particulier. Au lendemain de l’indépendance du Maroc en 1956, les bases d’un système bancaire national ont été mises en place. Ainsi, la Banque du Maroc a été instituée par le dahir n° 1-59-233 du 30 juin 1959 pour se substituer à la Banque d’Etat du Maroc et assurer la fonction de Banque Centrale. Créée sous forme d’établissement public doté de la personnalité civile et de l’autonomie financière, cette institution s’est vue confier le privilège de l’émission de la monnaie fiduciaire, ainsi que la 3

http://www.blog.saeeed.com/2009/11/rappel-historique-du-secteur-bancaire/

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mission de veiller à la stabilité de la monnaie et de s’assurer du bon fonctionnement du système bancaire. A partir de mars 1987, La dénomination de ” Bank Al-Maghreb ” a été substituée à celle de ” Banque du Maroc “. D’autre part et afin de répondre aux objectifs de développement et aux besoins de financement spécifiques à des secteurs économiques jugés prioritaires, l’Etat a procédé à la création d’organismes financiers spécialisés et à la restructuration de certaines institutions existantes. Ainsi furent créés, en 1959, la Caisse de Dépôt et de Gestion (CDG), le Fonds d’Equipement Communal (FEC), la Caisse d’Epargne Nationale (CEN), la Banque Nationale pour le Développement Economique (BNDE) et la Banque Marocaine du Commerce Extérieur (BMCE). L’année 1961 a vu la restructuration du Crédit Agricole et du Crédit Populaire. Enfin, le Crédit Immobilier et Hôtelier, qui a succédé en 1967 à la Caisse de Prêts Immobiliers du Maroc, a été réorganisé conformément aux dispositions du décret royal portant loi du 17 décembre 1968. Cette période s’est caractérisée également par la réduction du nombre des banques qui a été ramené de 69 à 26 entre 1954 et 1961, sous l’effet conjugué de la fusion et de la disparition de certains établissements. La seconde étape importante de la mise en place et de la consolidation du système bancaire marocain a débuté avec la promulgation du décret royal n° 1-67-66 du 21 avril 1967 portant loi relatif à la profession bancaire et au crédit, dont les principaux apports consistent en une définition plus précise de l’activité des banques, la délimitation des attributions des autorités de tutelle et de surveillance et l’institution d’une réglementation plus appropriée. Les dispositions du décret susvisé furent étendues au Crédit Populaire en 1970. En 1986, les prescriptions du titre III du décret portant loi susvisé, relatives au contrôle du crédit et des banques, ont été étendues à la Banque Nationale pour le Développement Economique et au Crédit Immobilier et Hôtelier qui ont été, par ailleurs, autorisés à recueillir des dépôts auprès du public. La Caisse Nationale du Crédit Agricole, quant à elle, a été habilitée, en 1987, à financer d’autres secteurs d’activité liés notamment au milieu rural.

10

Section 2 : le secteur bancaire ; Les banques marocaines participent au développement économique. Elles sont appelées à offrir aux agents qui ont un besoin de financement des moyens de paiements pour financer leurs investissements. Dans le cadre de financement de l’économie par les établissements de crédit, les banques encours un ensemble de risque. L’importance

1-

du

secteur

bancaire

au

niveau

du

système

financier

:

Depuis le début des années 90, l’environnement bancaire a beaucoup évolué, cette évolution marquée essentiellement par l’introduction de la loi bancaire du 6 juillet 1993 a provoqué une nouvelle vision de l’activité et des enjeux des établissements de crédit dans l’économie marocaine. En effet, l’activité bancaire est décrite par « établissement de crédit » dont l’activité consiste dans : –

la

réception

de

fonds

du

public,

la

distribution

de

crédit,

– la mise à la disposition de la clientèle de tous moyens de paiement et leurs gestion » . Cette définition suggère dés le départ la notion de l’intermédiation qui a pour fonctionnement de rapprocher les offres et les demandes de liquidité. 1.1- Le rôle de la banque dans le financement de l’économie : Les banques remplissent une fonction économique majeure en transformant les dépôts reçus des épargnants (généralement à court terme) pour financer les investissements proposés par les investisseurs (à moyen et long terme). Le financement de l’économie par les établissements de crédit a connus des mutations ces dernières années pour plusieurs raisons : 

l’abolition du plancher d’effet public en vertu duquel les banques étaient tenus de conserver un pourcentage de leurs avoirs en bon de trésor, ce plancher qui était de l’ordre de 35% des exigibilités a vue a été graduellement réduit à partir de 1991 pour être supprimer le 30 juin 1998. La suppression de ce mode de financement du trésor par les banques a augmenté les liquidités des avoirs bancaires. Cette liquidité qui sert en premier lieu à amélioré les crédits octroyés aux entreprises.



La chute considérable des taux débiteurs à l’égard des autres taux depuis la phase de la libéralisation financière, ce qui a diminué le coût des investissements financés par les crédits bancaires.

11



Le désencadrement de crédit a provoqué une compétitivité inter bancaire très intense. Chaque banque veut gagner des parts de marché, améliorer son image auprès de la clientèle, et imposer

son

poids.

Les banques permettent de promouvoir la croissance en agissant sur la transformation des ressources des épargnants en faveur de la demande de financement par les agents qui ont un besoin

de

financement.

Au Maroc, les établissements de crédit tiennent la première place en matière de financement du tissu économique. L’objectif et de réunir les conditions nécessaires au développement du secteur privé et de le mettre sur la voix de la croissance, surtout avec les nouvelles exigences de l’ouverture sur l’extérieur marqué par l’adhésion

du

Maroc

au

GATT

puis

à

l’organisation

mondiale

du

commerce.

Le rôle du secteur privé pour améliorer la croissance économique d’une manière forte et durable nécessite un financement suffisant et continu de l’activité d’investissement, et un dispositif qui transforme les ressources disponibles. Dans la sphère financière marocaine ce sont les banques qui jouent ce rôle. La finance indirecte est plus développée que la finance directe. On considère ici les aspects qui montrent ceci : 

La quasi majorité du tissu économique marocain est composé de PME/PMI dont le capital est inférieur à celui exigé par les trois compartiments.



La bourse des valeurs exige l’entreprise d’entrer dans une dynamique de transparence, de rigueur, et de performance.



Complexité des procédures d’introduction en bourse.

1.2Les réformes bancaires et leurs attributions à l’économie : Dés les réformes qui ont entamées le secteur bancaire, les établissements bancaires ont essayés de s’ouvrir sur l’extérieur C’est pour cette raison que l’implantation des banques marocaines à l’étranger a augmenté, il est caractérisée par une forte concentration dans les pays de l’Union Européen, cet état trouve son explication dans le poids des relations économiques du Maroc avec l’Union Européen et dans le nombre très important des ressortissants qui y travaillent . Certes, l’activité bancaire contribue très positivement à la croissance économique, mais compte tenu de la sensibilité du secteur, les établissements de crédit sont soumissent à un contrôle auprès des autorités suprêmes. En effet, le contrôle de la profession bancaire se justifie d’abord par le fait que la majeure partie des ressources

bancaires

est

constituée

des

dépôts

de

la

clientèle.

12

Ensuite, dans la mesure où les banques participent à la création monétaire, il est essentiel de contrôler le secteur par l’autorité de tutelle. Enfin, avec la libéralisation du secteur bancaire, les établissements de crédit se trouvent exposés à des risques qui pourraient affecter aussi bien leur liquidité que leur solvabilité. Ces risques peuvent ébranler

toute

la

place

par

l’effet

de

la

contagion

(crise

systémique).

A ce titre, « .BAM est chargé d’effectuer le contrôle sur place et sur documents des établissements de crédit et de leurs filiales». Le contrôle sur place c’est à dire que BAM a le droit a tout moment d’effectuer des inspections sur place, Le contrôle sur document signifie que BAM demande des états de synthèses (bilan, comptes de produits et de charges, état des soldes de gestion, tableau des flux de trésorerie, et état des informations complémentaires « ETIC ») et les documents qui lui sont complémentaires. Les établissements de crédit sont tenus aussi de respecter des dispositions législatives et réglementaires relatives à l’exercice de la profession bancaire. Il s’agit bien évidemment du respect des règles prudentielles qui sont, selon l’article 28 de la loi : -le capital minimum. -les provisions des créances en souffrance des titres et emplois ayant subi une dépréciation. -le coefficient minimum de solvabilité. -le coefficient maximum de division des risques des établissements de crédit . -le coefficient de liquidité etc.

2- Les risques bancaires Toute activité économique présente un risque, le secteur bancaire est lui aussi exposé au risque dans l’exercice de leur activité. Selon le rapport du groupe de travail de travail de l’association Française des contrôleurs de gestion intitulé : « la banque entreprise à risque » , il existe six catégories de risque : risques financiers, risques de signatures ou de contrepartie, risques commerciaux, risques sur les biens et les services, risques opérationnels et techniques, et les risques de gestion interne, chaque catégorie de ces risques comporte lui aussi des différents types de risque. 2.1- Les risques financiers : Les risques financiers restent très importants dans les établissements de crédit même si sa gestion devient de plus en plus rigoureuse à cause de la réglementation prudentielle. On distingue dans cette catégorie : 2.1.1- Le risque de taux d’intérêt : Ce risque est lié à la perte de la marge de l’intermédiation bancaire suite à la volatilité des

13

taux d’intérêt. On admet que ce risque existe au Maroc après la chute considérable des taux d’intérêt depuis la phase de la libéralisation financière. 2.1.2- Le risque de change : C’est le risque de perte des créances libellées en devise et qui est lié à la volatilité des cours des devises par rapport à la monnaie nationale. 2.1.3- Le risque de liquidité : Lié à la perte de la banque lorsqu’elle recourt à un refinancement sur le marché interbancaire à des taux relativement élevé. Il peut être lié aussi à une mauvaise gestion des échéances. 2.1.4- Le risque sur titre à revenu variable : Ce risque est très fréquent, il est fonction de la perte sur les titres détenue par l’établissement de crédit à la place boursière. 2.2- Les risque de contrepartie : Le risque de contrepartie ou de crédit ou encore de signature est le risque de défaillance d’une contrepartie sur lequel est détenue une créance. Dans cette catégorie on distingue : 2.2.1- Le risque clientèle : Qui est le risque de perte lié à la défaillance du débiteur (entreprise ou particulier) ce risque est néfaste pour la banque. 2.2.2- Le risque interbancaire : Si le risque clientèle est lié à la défaillance d’une entreprise ou d’un particulier le risque interbancaire est lié à la défaillance d’un établissement de crédit (banque ou société de financement). Il est aussi appelé risque de contrepartie bancaire, ou risque de signature interbancaire ou encore risque de place, ce risque est très dangereux car il peut provoquer une crise systémique et dans ce cas là c’est toute le système bancaire qui va tomber en risque. 2.2.3- Le risque pays : Il est lié à la défaillance des débiteurs (établissements de crédit, entreprises, ménages) qui réside dans d’autre pays, suite une conjoncture économique (récession économique, déficit budgétaire etc.) ou à un déséquilibre politique (exemple : guerre). 2.3- Les risques opérationnels et techniques : Le plan comptable des établissements de crédit « PCEC » consacre les annexes D7 aux risques opérationnels. Les établissements de crédit sont beaucoup exposé a ce risque compte tenue du nombre de transaction, mais aussi en fonction de la complexité des opérations financières. On distingue: 2.3.1- Les risques informatiques :

14

L’informatique est devenue un outil indispensable dans les métiers bancaires. Il existe trois types de risque informatique: 

Risque informatique 1 : les études informatiques Appelé aussi risquent de sécurité logique, il est lié à une mauvaise gestion d’un programme informatique, manque de maintenance du matériel informatique, ou à des analyses erronées.



Risque informatique 2 : les traitements informatiques C’est le risque système, qui vient d’une mauvaise gestion des analyses et des traitements informatiques.



Risque informatique 3 : télécommunication Comme son nom l’indique, le risque de télécommunication est attaché à la perte par exemple d’une donnée transmise par les différents moyens de télécommunication (téléphone, faxe, etc.).

2.4- Les risques commerciaux : Nommés aussi : risques produits ou services, ou encore risques concurrentiels, liés à la place de l’établissement de crédit au sein du secteur bancaire en matière de la qualité de ses services, ses produits, du personnel etc.… En peut citer dans cette catégorie : 2.4.1- Le risque de marché : Nommé aussi risque sectoriel, dépend du degré de la présentation de l’établissement dans un marché, dans un secteur spécifique, ou dans l’ensemble des secteurs et des marchés Le risque de marché était très présent dans le secteur bancaire marocain avant l’abolition de la distinction fait précédemment entre les banques et les organismes financiers spécialisés « OFS ». 2.4.2- Le risque sur les biens et les services : On distingue ici : 

Risque concurrentiel : C’est à dire les différents accidents qui peuvent affectés le personnel et les biens de l’établissement de crédit.



Risque délictuel : Lié principalement aux vols des établissements bancaires ce qui expose l’établissement à des pertes considérables de leurs avoirs.

15

2.5- Les risques de gestion interne : C’est la dernière catégorie de risque, il comporte : 2.5.1- Le risque réglementaire : Ce risque est attaché à la non application des règles prudentielles imposés par la loi dans le cadre de l’activité de l’établissement de crédit, c’est le cas par exemple du nom respect des ratios « (ratios de rendement des fonds propres, ratios de rentabilité, ratio de productivité, ratio de suivi du risque de crédit etc.). 2.5.2- Le risque déontologique : Comme son nom l’indique, ce type est lié au nom respect des devoirs de l’établissement de crédit envers les tiers, ce qui peut se traduire par la perte de la clientèle, de l’image de la banque auprès du public. Dans ce cas, l’autorité suprême peut exercer des sanctions. 2.5.3- Le risque stratégique : Appelé aussi risque de politique globale ou risque de management, il s’agit d’un risque important encouru par l’établissement de crédit lorsqu’il s’engage à financer des secteurs qui connaissent des problèmes. 2.5.4- Le risque d’insuffisance fonctionnelle : Il peut être présent grâce a une mauvaise gestion d’un service, ou à une erreur qui vient d’un autre département de l’établissement de crédit (comptable, contrôle de gestion, etc.) . 2.5.5- Le risque de la gestion du personnel : Parfois les crédit lié à des secteurs financés par la banque sont étudiés et gérés par un ou deux personnels de la banque ce qui peut produire le risque de la gestion du personnel. 2.5.6- Le risque de sous traitante : On observe ce risque au sein de la banque quand cette dernière gère le portefeuille des autres banques. 2.5.7- Le risque de communication externe : Il peut être très important, il se réalise dans les cas ou l’établissement de crédit modifie ou change par exemple « la tarification des chèques ». Il se répercute négativement sur le portefeuille de la banque par la perte d’une partie de sa clientèle.

16

Section 3 : 37% proviennent des crédits bancaires :4 Selon un article écrit par monsieur S.Z Les Crédits bancaires font de l'ombre aux autres moyens de financement. Le développement de la compétitivité passe aussi par le développement du marché financier. Le marché marocain a atteint un stade de développement qui le fait entrer dans un deuxième club, comme cela a été évoqué par Anas Alami, Directeur général de la Caisse de Dépôt et de Gestion (CDG), et Saïd Ibrahimi, Directeur général de Morocco Financial Board (MFB), dans leur présentation lors des «Intégrales de la finance». A ce stade, la compétitivité et l'efficience sont les facteurs clés de la sophistication du marché financier et, par la suite, pour agrandir sa taille. C'est dire que c'est le moment opportun pour bâtir en toute sagesse une intermédiation réussie. «Après la crise, on commence à avoir un rejet parfois de tout ce qui est dérivés, titrisation et notation», déplore Hamid Tawfiki, Directeur général de CDG Capital. Ce qui serait intéressant, c'est de prendre un peu de temps pour réfléchir à la façon d'utiliser d'une manière assez sécurisée certains produits très importants pour le développement du marché financier. «Ce développement représente un élément très important dans la compétitivité de notre marché financier, mais cela commence par l'institutionnalisation d'un développement

durable»,

affirme

Hamid

Tawfiki.

Le marché marocain, comme tout marché financier, a suivi une trajectoire classique de développement qui est en phase avec la croissance de l'économie. En fait, la première étape commence par la construction des fondations essentielles pour réaliser la collecte de l'épargne et octroyer des crédits aux acteurs économiques ; c'est ce qu'on appelle le marché de banques. L'innovation à ce niveau est presque inexistante. Plus l'économie d'un pays se développe, plus ses besoins en financement augmentent; les investissements publics dans ce cas-là sont les garants de la croissance. Par la suite, le financement de l'économie par l'Etat s'estompe et la capacité de financement des banques est saturée. Ainsi, pour régler ce problème, d'autres alternatives de financements apparaissent, notamment la Bourse, la dette privée et la titrisation. Dans cette phase, les institutionnels, via l'émission de produits d'investissement, collectent l'épargne pour l'investir en Bourse, le marché financier devenant ainsi un marché de titres. Dans cette phase, l'innovation est souvent importée, parfois

imposée.

Le

Maroc

est

aujourd'hui

en

plein

dans

cette

phase.

La troisième phase est celle des marchés matures où les échanges et la circulation des titres et la liquidité des marchés nécessitent indéniablement la maîtrise de la gestion des risques. Le marché financier devient un centre de diffusion et de transmission des risques et pas seulement d'échange de titres. Ici, l'innovation émane des besoins réels des intervenants. Cette étape est souvent caractérisée par l'apparition d'une ré-réglementation qui oriente les acteurs plutôt que le marché lui-même : les risques

sont

ainsi

au

cœur

du

cadre

réglementaire.

4 Publié dans Finances news le 05 - 03 - 2

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Les innovations réglementaires faciliteraient l'allocation des risques entre les agents économiques. Le partage des risques améliorerait le fonctionnement du système financier. Ainsi, cette gestion des risques permettrait le financement de projets à haut rendement, qui sont également des projets risqués, tout

en

permettant

aux

investisseurs

de

mieux

gérer

leur

portefeuille

d'actifs.

Outre le partage des risques qui s'opère plus facilement, les innovations financières contribueraient, théoriquement, à l'efficience des marchés. Cela passe par une diminution des coûts de transaction, une meilleure liquidité des marchés, des incitations à la collecte et à la diffusion d'informations. Par conséquent, le Maroc est dans la phase qui nécessite une réflexion sur les compartiments et les actions à mettre en place pour développer le marché des capitaux. Pour ce faire, il faut voir comment se comporte le Maroc dans sa structure de financement, en comparaison avec les autres pays : 37% du financement proviennent des crédits bancaires, alors qu'aux Etats Unis seulement 10% de l'économie sont financés par les banques et pour l'Europe environ 28%. Par contre, la part des crédits titrasses est très importante aux Etats-Unis et un peu moins en Europe. Donc, cette diversification des outils de financement reflète le niveau de développement des marchés financiers. Au début, l'économie est financée par les crédits, mais très vite on atteint les limites et c'est là que l'innovation intervient à travers les autres instruments tels que le financement par la Bourse, les émissions obligataires, la titrisation et tous les autres véhicules dédiés au financement des structures en croissance ou les projets d'infrastructure. L'économie marocaine a connu un fort développement ces dernières années. Le développement du marché des capitaux, à travers une réflexion par compartiments et une série d'actions à entreprendre, tout en tirant des leçons de ce qui s'est passé dans les autres économies développées, devrait aider à asseoir cette dynamique.

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Section 4 : les cas des banques au Maroc : Dar Al Moukawil, la nouvelle plateforme du groupe Attijariwafa Bank, est la première de son genre au Maroc. Elle est dédiée aux très petites entreprises en quête d'informations et de connaissances, afin de mener à bien leurs activités.

Groupe Attijariwafa Bank : Le Groupe Attijariwafa Bank, premier groupe bancaire et financier du Maghreb, avec plus de 7,9 millions de clients et 17 223 collaborateurs, est une multinationale panafricaine. Présent dans 25 pays, le Groupe se donne pour priorité la proximité avec ses clients et les met au cœur de sa stratégie via son ambitieux programme de bancarisation et ses efforts d'innovation continus. En plus de l'activité bancaire, le Groupe opère, à travers des filiales spécialisées, dans tous les métiers financiers : assurance, crédit immobilier, crédit à la consommation, leasing, gestion d'actifs, intermédiation boursière, conseil, location longue durée, factoring….. Doté d'une assise financière solide, d'un capital de savoir-faire diversifié et d'outils d'expertise modernes, le Groupe a réussi à se hisser en leader national incontesté des crédits à l'économie et des crédits à la consommation, des activités de Corporate Banking et de banque d'investissement, de la gestion d'actifs et des métiers de la bourse, du leasing et de la bancassurance. Attijariwafa Bank est basé au Maroc et opère dans 25 pays : en Afrique (Maroc, Tunisie, Niger ,Togo, Bénin, Sénégal, Burkina-Faso, Mali, Mauritanie, Côte-d'Ivoire, Congo, Gabon et Cameroun) et en Europe (Belgique, France, Allemagne, Pays-Bas, Italie et Espagne) à travers des filiales bancaires contrôlées majoritairement par la banque à Dubaï, Jiddah ,Abu Dhabi, Canada, Londres, Shanghai, Tripoli et suisse à travers des bureaux de représentation.

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Un groupe citoyen : Le Groupe Attijariwafa Bank a choisi cinq valeurs fortes, synonyme de cohésion pour fédérer ses 17 223 salariés : leadership, engagement, solidarité, éthique, citoyenneté. Des valeurs que l'on retrouve également dans les engagements forts dans la société au travers des actions citoyennes de sa Fondation. Ainsi en conciliant rentabilité et progrès social, notre engagement renforce l'intégration du principe de responsabilité sociétale par tous les métiers du Groupe.

Attijariwafa Bank a lancé ce 3 juin Dar Al Moukawil, première plateforme web dédiée à l’accompagnement des très petites entreprises. Elle donne accès à diverses informations liées à l’entrepreneuriat et propose également des formations thématiques, liées aux compétences managériales (marketing, comptabilité, communication, etc.). En effet, la plateforme offre une base de données de vidéos, documents, modèles, guides, cours en ligne et webinaires continuellement enrichie, visant à apporter les outils nécessaires aux TPE, pour qu'elles assurent une bonne gestion de leurs activités. C'est un service destiné à pallier les difficultés relevées par Attijariwafa Bank au sein ce segment, notamment la multiplicité des tâches qu’effectuent les patrons des TPE, sans avoir forcément les compétences nécessaires. Les cursus de formation sont assurés par des cadres du cabinet Mazars. Les formations offertes par la plateforme sont gratuites et sont adressées aux TPE, ainsi que toute personne intéressée par le contenu: «C’est notre contribution citoyenne», souligne Hassan Bertal, directeur général adjoint du groupe Attijariwafa Bank, en charge du marché de l'entreprise. Par ailleurs, le projet Dar Al Moukawil dépasse le stade virtuel, pour être relayé dans l’ensemble des centres TPE d’Attijariwafa Bank (110 centres au total) et plus tard, dans de nouveaux centres spécialisés destinés à offrir aux TPE un accompagnement spécifique et sur mesure. Le but est de ne pas éliminer le contact humain, nécessaire pour beaucoup de petits entrepreneurs.

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Les solutions5 :  Crédit d’investissement moyen terme : Le crédit d’investissement moyen terme est un crédit permettant le financement de projets d’investissement (création, extension de capacité de production, modernisation) et les dépenses liées au programme d’investissement (besoins en fonds de roulement, etc.).  Crédit Rasmali expresse : Le crédit Rasmali Express est un financement qui peut aller jusqu’à maximum 200 000 Dirhams (pour l’aménagement et équipement des locaux, achats d’outillages ou de matériel à usage professionnel, achats de matières premières ou de produits finis destinés à la commercialisation, acquisition d’un véhicule…  Crédit Rasmali : Le crédit Rasmali assorti de la garantie Damane Express de la Caisse Centrale de Garantie est une offre qui facilite aux TPE l’accès au financement afin de réaliser leurs projets de création d’entreprise et de développement de leur activité. Il se décline en 3 types de crédits : 2 crédits d’investissement et 1 crédit de fonctionnement.  Crédit Rasmali création : Crédit d’investissement octroyé par la banque, garanti par la CCG à hauteur de 70% et destiné à financer les projets de création de TPE à hauteur de 1M de Dirhams.  Crédit Miftah : Le crédit Miftah est un crédit destiné au financement pour l’acquisition d’un logement, l’achat d’un terrain et la construction ou la rénovation d’un logement.  Leasing Rasmali : Le leasing Rasmali est une formule de leasing mobilier qui permet aux TPE de financer rapidement et intégralement leurs investissements en biens d’équipement (matériel roulant, machines et outils, bureautique, aménagements…).  Leasing mobilier : Le Leasing mobilier est un instrument de financement qui donne la possibilité aux clients de louer les biens d’équipement à usage professionnel (matériel roulant, bureautique, équipement industriel, matériel BTP,…) tout en bénéficiant d’une option d’achat au terme d’un contrat de bail. 5

https://www.daralmoukawil.com/fr/le-financement

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 Leasing immobilier : Le Leasing immobilier est un instrument de financement qui donne la possibilité aux clients de louer des locaux à usage professionnel (plateaux de bureaux, bâtiments, sièges sociaux, magasins, usines...) tout en bénéficiant d’une option d’achat au terme d’un contrat de bail.

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Chapitre 3 : le système financier marocain ; Section 1 : les modes de financement ;

Le schéma au-dessus explique brièvement la composition du financement. Pour mieux comprendre, nous tenons à détailler chaque types de financement, commençant par le système le plus simple, c’est celui du autofinancement dite aussi le financement interne. A- le financement interne :6 À l’aide de l’œuvre de Soukaina El Abdi « le financement interne Aperçu sur la situation actuelle des modalités de financement des entreprises marocaines », nous aurons de fiables explications du financement interne. Le financement interne : est le fer de lance de tout développement international, les financements extérieurs devant idéalement constituer un complément. En effet, sans financement interne, les prêteurs extérieurs risquent de refuser toute intervention. En outre, le recours à des tiers (prêteurs, banques, Etats, organismes financiers divers, ...) présente des difficultés que le

6 L’œuvre de Soukaina El Abdi « le financement interne Aperçu sur la situation actuelle des modalités de financement des entreprises marocaines »

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financement interne permet d'éviter comme la gestion fastidieuse des dossiers, l'existence de règles juridiques parfois coûteuses pour les dirigeants de PME, notamment au travers des cautions personnelles. De plus le financement externe ne couvre pas toutes les activités de l'entreprise, et notamment les plus risquées comme le lancement d'un nouveau produit sur un marché ou encore la protection d'une invention ou d'un nouveau procédé. Le financement interne demeure donc le plus souvent indispensable Le financement interne se compose alors de : L'autofinancement formé par les bénéfices non distribués ; Les dotations aux amortissements aux provisions et aux réserves ; Le produit des cessions d'actifs (créances, terrains, bâtiments, brevets, ...) ; L'augmentation de capital. Par financement interne, nous entendrons donc l'ensemble des moyens de financement qui ne proviennent ni d'un apport nouveau des associés, ni d'un endettement envers des tiers, mais que l'entreprise trouve en elle-même. A cette définition correspondent en fait deux types de ressources très différentes : Les unes, les ressources sur cessions, présentant un caractère de moins en moins exceptionnel au cours des deux dernières décennies, qui sont liées à certaines opérations sur le capital que les entreprises sont amenées à réaliser dans le cadre de leur gestion : tantôt cession d’équipements anciens à l’occasion d’une opération de modernisation ; tantôt des opérations plus conséquentes liées par exemple à un changement de localisation de l’entreprise (une décision de décentralisation géographique peut parfois ainsi s'accompagner de fortes rentrées d'argent si les terrains où les bâtiments d'usine cédés sont situés dans une région fortement urbanisée) ou résultant d’un programme de recentrage des activités de l’entreprise sur ses activités stratégiques, les autres étant cédées ; Les autres, plus ordinaires, correspondent au surplus monétaire annuel, que les entreprises récupèrent de leur exploitation courante, et qui reste à leur disposition, c'est à dire en fait à ce que l'on a coutume d'appeler leur autofinancement.  L’autofinancement : En vendant ses produits, l'entreprise perçoit des recettes qui lui permettent de financer son activité. Elle peut ainsi payer ses fournisseurs, les salariés, les impôts et les cotisations sociales, les frais de gestion et les frais financiers (intérêts).Le profit est la différence entre la valeur totale des ventes (et des autres recettes éventuelles) et celle des dépenses engagées pour produire. Après déduction de l'impôt sur les bénéfices, le profit net peut-être utilisé de trois manières différentes :- il peut servir à financer des investissements, on parle

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alors d'autofinancement.- il peut être distribué aux propriétaires de l'entreprise (actionnaires).il peut être mis en réserve (par précaution ou en prévision d'une dépense à venir). L’autofinancement constitue donc une source interne de financement dégagé par l’entreprise grâce à son activité par opposition au financement externe désignant l'intervention des banques (crédit bancaire), ou l'émission de titres (des actions ou des obligations par exemple) sur les marchés financiers. Lorsqu’à la fin d’un exercice, les produits encaissés excèdent les charges décaissées, il reste à l’entreprise un surplus monétaire : la capacité d’autofinancement (CAF). Une partie de la CAF peut-être distribuée aux actionnaires sous forme de dividendes, le reste permet à l’entreprise d’accroître ses capitaux propres par la constitution de réserves. Ces réserves sont ensuite librement utilisables pour rembourser les emprunts, financer les investissements et le besoin en fonds de roulement. Donc l’autofinancement est le fait pour l'entreprise de se financer elle même sans ressources extérieures : Il n'existe aucune définition juridique ou comptable de l'autofinancement. C'est donc sous l'angle économique qu'il faut tenter d'en cerner le contenu. L'autofinancement ne se confond pas avec les réserves, qui représentent, à un moment donné, le montant cumulé des fonds affectés à l'autofinancement au cours des années précédentes. Il est donc nécessaire de faire une nette distinction entre l’autofinancement et les réserves. D'une manière générale, on peut le définir comme la part non distribuée et épargnée des profits d'une entreprise au cours d'une période. Par comparaison avec les réserves, il s'agit d'un flux et non d'un stock. On ajoutera que l'autofinancement correspond à un accroissement des actifs nets réels de l'entreprise au cours de la période considérée, puisque la mise en réserve d'une partie du bénéfice limite la sortie de trésorerie au montant des dividendes versés aux actionnaires. Cependant, cette définition doit être précisée pour parvenir à un concept mesurable. L'autofinancement doit être distingué de concepts voisins tels que celui de cash-flow (ou flux d'argent) et celui de capacité d'autofinancement. La capacité d'autofinancement (C.A.F.) représente la trésorerie potentielle dégagée par l'activité de l'entreprise pendant la période considérée, en général l'exercice comptable. La C.A.F. est généralement exprimée comme la différence entre les produits d'exploitation« encaissables », c'est-à-dire encaissés à plus ou moins long terme selon le délai de crédit accordé aux débiteurs (essentiellement les clients), et les charges « décaissables », c'est-à-dire décaissées à plus ou moins long terme selon le délai de crédit accordé par les créanciers(essentiellement les fournisseurs), à l'exclusion des opérations de cessions des immobilisations. En considérant que les dotations aux amortissements et aux provisions ne sont pas des charges « décaissables ».

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Financement interne (autofinancement) Avantages

Pour l’entreprise

• Principe accessible à toutes les entreprises

• Investissement limité par les profits passés

• Bon pour l’autonomie et l’indépendance de l’entreprise

• Peut priver l’entreprise d’autres utilisations judicieuses de ses gains de productivité.

• Gratuit (grâce aux profits antérieurs) et met à l’abri de la cherté du crédit quand les taux sont élevés • Pas de remboursements à prévoir • Image d’entreprise saine et prospère • Rassure les libéraux et monétaristes qui valorisent la notion d’épargne préalable

Pour l’économie entière

Inconvénients

• Cela leur semble une garantie contre les risques d’inflation et d’affaiblissement de la monnaie • Cela devrait placer très haut pour tout le monde l’impératif prioritaire de rentabilité des entreprises

• Peut s’avérer insuffisant pour franchir un seuil (taille minimum) pour la rentabilité. • Peut priver inutilement de facilités de croissance et de profits, surtout si les taux d’intérêts sont faibles. • Ne rassure pas les keynésiens qui peuvent s’alarmer du fait que cela fasse manquer des occasions de croissance • et cela peut renforcer les risques d’arriver à un « équilibre de sous emploi » voire de cercle vicieux de la dépression…

B- le financement externe : Le financement de l’économie peut également s’opérer par un financement externe. L’agent économique qui ne finance pas la totalité de ses dépenses à l’aide de ses fonds propres va faire appel à d’autres agents pour se procurer les ressources nécessaires. Le besoin de financement des uns sera satisfait par l’épargne d’autres agents économiques. Le financement externe peut être indirect ou direct. Les tableaux ci-dessous expliquent brièvement les avantages et inconvénients de chaque type de financement que ca soit pour d’entreprise ou pour l’économie entière.

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Financement externe indirect (auprès des banques) Avantages

Pour l’entreprise

Inconvénients

• Principe accessible à toutes les entreprises

• ça peut coûter cher

• Financement souple (ajustement aux besoins de financement de l’entreprise) et qui peut permettre de profiter d’opportunités de croissance.

• Dépendance vis-à-vis de la banque • Endettement plus ou moins important qui peut finir par inquiéter les partenaires…

• N’est pas malsain, tant que cela permet de dégager plus de profit que de coûts du service de la dette. Pour l’économie entière

• Pour les keynésiens cela permet d’avoir une économie régulée par une autorité centrale capable à la fois de freiner s’il y a des risques financiers et de relancer si l’activité faiblit trop

• L’endettement et l’excès de crédit inquiètent les libéraux qui y voient des risques : surchauffe, inflation, manque de rigueur gestionnaire, perte de crédibilité, affaiblissement de la monnaie…

Financement externe direct par émission d’actions Avantages • Pas d’endettement ni de remboursement : mais augmentation des fonds propres (action = titre de propriété)

Pour l’entreprise

• Pas tout à fait gratuit puisqu’il faut verser des dividendes mais ça n’est pas une charge déséquilibrante puisqu’elle dépend du bénéfice. • Argent facile pour les entreprises qui « ont la côte » • Cela peut amplifier leur renommée

Inconvénients • Accessible seulement à grandes entreprises • Risque de dispersion du capital (émiettement du patrimoine) • Risque de perte de contrôle des dirigeants au sein de l’entreprise (une action = une voix) • Risque de rachat de l’entreprise par une entreprise ennemie (OPA hostile) • La continuité de l’investissement dépend des exigences de rentabilité immédiate d’un partenaire peu stable

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• permet de lever des fonds sur un marché financier internationalisé. Pour l’économie entière

• respecte les principes libéraux de l’épargne préalable et de l’autorégulation par une « saine » concurrence

• Instabilité boursière, risques d’emballements spéculatifs à la hausse et à la baisse

• Met la dynamique productive sous la dépendance de la dynamique et de l’exigence de rente financière : cela peut • peut contribuer à avoir une économie très parfois provoquer des crises, parfois réactive (capable de sauter sur les bons coups) conduire à des situations de monopoles sclérosantes.

Financement externe direct par émission d’obligations

Pour l’entreprise

Pour l’économie entière

• Charges financières fixes (intérêts) qui ont • ça peut coûter cher tendance à s’alléger avec l’inflation • Endettement (obligation = titres de • Pas de perte de pouvoir des dirigeants (pas créance) plus ou moins important qui peut de risque d’OPA) finir par inquiéter certains partenaires (bien que moins que l’endettement bancaire) • On peut remplacer une émission qui arrive à sont terme par une autre qui débute… • C’est une forme d’emprunt jugée saine par • C’est une forme d’emprunt très rigide et les libéraux car elle respecte le principe de qui contribue à ce que le financement n’ait l’épargne préalable. plus de régulation centrale, ce qui inquiète plutôt les keynésiens 1. Le financement externe direct (ou désintermédié)7 1.1 Définitions et caractéristiques

• Dans le cas d’un financement externe direct, les agents économiques à besoin de financement (entreprises et administrations publiques) émettent des titres qui sont achetés par les agents à capacité de financement (ménages) qui souhaitent placer leur épargne. Le financement est qualifié de direct car il met directement en relation agents à besoin de financement et agents à capacité de financement.

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http://prof40000.free.fr/Files/72_3__le_financement_de_l_economie.pdf

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• Les titres émis par les entreprises et les administrations sur les marchés financiers sont des actions et des obligations. ➔ Les actions sont des titres de propriété représentatifs d’une partie du capital de sociétés (exemple : sociétés anonymes). L’actionnaire, détenteur d’une action, a droit à une rémunération, un dividende, qui dépend du montant et de la politique de distribution des bénéfices . ➔ Les obligations sont des titres de créance à long terme émis par une entreprise ou un État à l’occasion d’un emprunt. L’obligation représente une dette de l’entreprise ou de l’administration émettrice. L’obligataire, détenteur d’une obligation, est rémunéré par un intérêt. 1.2 : Le marché financier : Après la modernisation du marché financier par une batterie de mesures, en 1993, a connu, en 2004, une mise à jour de son infrastructure et de ses règles de fonctionnement et un renforcement des pouvoirs de l’autorité de marché. En 2006, la promulgation de la nouvelle loi bancaire apporte deux éléments fondamentaux que sont d’une part, des nouvelles règles prudentielles dans le cadre de Bales 2 qui sont plus qualitatives et spécifiques et qui nécessitent le recours à de nouveaux profils en matière de ressources humaines et à des moyens techniques sophistiqués et d’autre part, l’autonomie de la banque centrale, seule institution chargée de veiller à la régulation et à la surveillance du système bancaire et de conduire la politique monétaire.

1,3 : Le marché monétaire : Le marché monétaire est la composante des marchés de capitaux où s’échangent les fonds à court et moyen terme, par les particuliers, les entreprises et l’état. Sa mission est d’assurer quotidiennement la liquidité du système bancaire. Le marché monétaire comprend : 1.3.1- Le marché interbancaire : Le marché interbancaire est un marché où les banques échangent entre elles des actifs Financiers et empruntent ou prêtent à court terme, et où également la banque centrale intervient pour apporter ou reprendre des liquidités pour réguler le marché. Le marché interbancaire a trois fonctions : a) la redistribution entre les banques elles-mêmes de leurs déficits et excédents de liquidités ;

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b) les ajustements des structures de trésorerie entre les banques ; c) la régulation de la liquidité bancaire par la banque centrale. 1.3.2- Le marché des TCN : Le marché des TCN est un compartiment du marché monétaire, qui offre à tous les operateurs économiques la possibilité d’accéder aux marches de capitaux pour émettre des instruments financiers. a- La possibilité de financement à court terme : Par les billets de trésorerie : Un billet de trésorerie est un TCN, émis par les entreprises (généralement les plus grandes) qui existent depuis 2 ans et ayant établies deux bilans certifies qui sont en situation de besoin de financement.  Le montant unitaire des billets de trésorerie est fixé à partir de 100.000dh.  Echéance 10 jours à 2 ans  Rémunérés par un taux d’intérêt librement négocié lors de l’émission b- Les bons de trésor négociables : Les Bons du Trésor négociables sont des Titres émis exclusivement par le Trésor pour répondre à ses besoins de financement sur une durée déterminée, moyennant un rendement qui dépend de la durée du placement et qui obéit aux lois de l’offre et de la demande sur un marché de gré à gré.  la durée de ces valeurs de trésor varie de 52 semaines, 2 ans, 5 ans, 10 ans à 30 ans, ils sont négociables de gré à gré.  Dématérialisation: ces titres sont dématérialisés et se trouvent ainsi inscrits en compte courant de l'établissement souscripteur auprès de BAM.  Montant et intérêt : les BTN sont rémunérés à un taux fixe calculé pour une année de 360 jours et payés à l'échéance, leur montant minimum est de 100.000 à l'instar des autres TCN. c- les certificats de dépôts négociables (CDN) : Il s'agit d'un billet à ordre émis par les banques. Qui s'engage à rembourser les fonds empruntés à un taux d'intérêt et une date fixés à l'avance, dont la durée peut varier de 10 jours à 7 ans. d- Les bons des sociétés de financement : Ces bons, dont la durée est fixée à un minimum de 2 ans et ne peut dépasser 7 ans, sont destinés à toute personne physique ou morale résidente ou non résidente.et comme tous les autres TCN, ne sont pas nominatifs.

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1,4 : Le marché hypothécaire : Marché permettant aux établissements de crédit de refinancer dans des conditions particulières certains crédits au logement qu'ils ont accordés. En pratique, depuis quelques années, les banques utilisent plutôt d'autres modes de refinancement notamment par émission d'emprunts obligataires ou refinancement auprès de la Banque centrale. La création d'un marché hypothécaire constitue l'un des chantiers en cours de la réforme financière. Le projet de loi introduisant la technique de titrisation, se précise. Cependant, sa finalisation prend du retard et les aspects fiscaux et fonciers ne sont pas encore réglés. Le projet de texte actuellement à l'étude par les Ministères concernés, prévoit d'une part, des dispositions fiscales incitatives, comparables à celles accordées aux OPCVM, afin de stimuler les transactions sur ce marché. D'autre part, le texte envisage la mise en place d'un dispositif dérogeant aux règles générales de l'inscription de l'hypothèque à la conservation foncière. En effet, pour le bon fonctionnement du système, il est prévu que les inscriptions des transferts d'hypothèques qui garantissent les créances cédées dans le cadre de la titrisation, bénéficient d'une procédure rapide de réalisation des gages. Le marché hypothécaire introduira la technique de titrisation. Cette technique financière permet à tout détenteur d'actifs de les céder en échange de liquidités. Concrètement, toute banque pourra transformer ses créances hypothécaires notamment, non douteuses ou litigieuses, ayant une durée de vie supérieure à deux ans, en titres négociables. Ces titres seront cédés à un Fonds de Placement Collectif en Titrisation (FPCT). L'instauration du marché hypothécaire devrait donner un nouveau souffle au logement au Maroc. Les pouvoirs publics se sont attelés à mettre sur pied un dispositif complet et efficace. Revue et corrigée à plusieurs reprises, la loi sur la titrisation (10-98) a fini par sortir sur le Bulletin Officiel daté du 16 septembre. La prochaine étape est la publication des décrets d'application. Elaborés par les spécialistes du Ministère des Finances, les projets de décrets sont actuellement soumis à l'approbation du Premier ministre avant d'être proposés en Conseil de Gouvernement. La cession des créances hypothécaires permettra aux banques, avec à leur tête le CIH, de diversifier leurs sources de financement. Le principe est simple: vendre une créance pour en financer une autre. Une seule condition cependant, les créances ne doivent en aucun cas être litigieuses. Ce qui aura sûrement un effet de tamis dans les portefeuilles. Plus techniquement, la titrisation est la transformation de créances en titres financiers via une société indépendante. La base du mécanisme est qu'une structure ad hoc émet des titres et achète des actifs avec le produit de cette émission. Les investisseurs sont ainsi remboursés grâce aux flux dégagés de la cession de ces actifs. Le marché hypothécaire est basé sur deux intervenants principaux en plus des investisseurs. L'établissement gestionnaire-dépositaire (banques agréées, CDG ou tout établissement ayant pour objet le crédit, le dépôt, la garantie, la gestion de fonds ou les opérations d'assurances et de réassurances) y joue le rôle de pivot. Il est chargé de la garde des créances acquises par le fonds et assure la gestion des actifs du fonds. Le second maillon important de la chaîne est le FPCT (Fonds de Placement Collectif en Titrisation). Créé à l'initiative conjointe d'un

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établissement initiateur et d'un établissement gestionnaire-dépositaire, il a pour objet d'acquérir des créances hypothécaires et d'émettre des titres représentatifs. Contrairement aux pays occidentaux où toutes les créances peuvent faire l'objet d'une titrisation, le marché hypothécaire marocain sera limité "dans un premier temps" au secteur logement. "Un véritable manque à gagner", pensent la plupart des créateurs de créances qui auraient aimé profiter de ce nouvel outil de financement. Mais les arguments du Ministère sont solides: "Il faut d'abord roder le système avant de le généraliser". Toujours selon ces mêmes professionnels, le grand loupé de la loi est la notation. Le rating des émissions, outil de mesure du risque de crédit très indicatif pour les investisseurs, n'est pas obligatoire dans la loi marocaine, contrairement aux pays occidentaux. 1,5 : Le marché boursier marocain : Le véritable décollage de l’activité boursière n’a eu lieu qu’avec les premières opérations de privatisation en 1993 transitant par la bourse de Casablanca puis la réforme boursière la même année. La reforme de 1993 : Cette réforme (loi n° 1-93-211/212/213) a porté sur trois axes essentiels : 1- Cadre juridique et réglementaire de la Bourse de Casablanca : la société gestionnaire est la société de la bourse des valeurs de Casablanca (SBVC) devenue la Bourse de Casablanca depuis décembre 2000. C’est une société anonyme de droit privé, son capital étant détenu à parts égales par l’ensemble des sociétés de bourse. Sa principale mission est la gestion et le développement de la bourse des valeurs. L’intermédiation boursière ne relève plus du domaine des établissements bancaires, mais d’une nouvelle forme de sociétés d’intermédiation dite sociétés de bourse dont la majorité sont toutefois filiales de banques. 2-Les Organismes de Gestion Collective des Valeurs Mobilières : en vue d’animer la bourse des valeurs et renforcer l’épargne, en particulier celui des petits épargnants, il a été nécessaire de créer des instruments de gestion collective de portefeuille de valeurs mobilières. Ce sont des instruments de canalisation de l’épargne vers le marché. Crées en 1995, les OPCVM marocains ont connu un essor important et continuent de jouer un rôle significatif dans le développement du marché. De 5 en 1995, ces organismes sont passés à 154 en 2001 et gèrent actuellement un actif net de l’ordre de 43,5 milliards de Dirhams. 3- Le Conseil Déontologique des Valeurs Mobilières : en tant qu’autorité de contrôle, le CDVM est un établissement public doté de la personnalité morale et de l’autonomie financière. Il a pour mission de veiller au bon fonctionnement, à la transparence, à l’intégrité et à la pérennité du marché des valeurs mobilières. Il est également chargé d’assurer la protection des épargnants et des investisseurs en veillant notamment à leur information par les personnes morales faisant appel public à l’épargne. Le CDVM qui est l’équivalent de la COB en France, doit participer à l’émergence d’un véritable marché de capitaux au Maroc. La bourse de Casablanca dispose de deux marchés :

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1) Le marché central : La structure du marché de la Bourse de Casablanca confère au marché central un rôle pilote. En dehors des transactions de blocs, toute transaction sur une valeur mobilière cotée à la Bourse de Casablanca doit passer par le marché central. 2) Le marché de bloc : En raison de l’absence de contrepartie suffisante sur la feuille de marché au moment où ils sont présentés, certains ordres d’investisseurs institutionnels, du fait de leur importance, ne peuvent être exécutés totalement. Ainsi, la Bourse de Casablanca a mis, en place un marché de blocs qui permet la négociation immédiate de tels ordres à un cours issu du marché. La bourse s’est dotée, en 2000, d’un compartiment, « le Nouveau Marché », dédié aux PME-PMI à fort potentiel de croissance et a ouvert le marché aux concessions de services Publics. Depuis le 02 janvier 2002, la Bourse de Casablanca s’est dotée d’une nouvelle gamme d’indices de capitalisation : Le MASI (Moroccan All Shares Index) composé de 57 valeurs, et le MADEX (Moroccan Most Active Shares Index) composé des 10 titres les plus liquides. Dans le même ordre d’idées, une nouvelle classification des sociétés cotées conformes au standard international en la matière a été adoptée. En plus du MASI et du MADEX, des indices sectoriels sont calculés ainsi que des indices de rentabilité brute et nette et des indices en Euros et en Dollars. Il faut noter aujourd’hui la faiblesse de la capitalisation boursière (9 milliards d'Euros contre 11 milliards en 2001) de la soixantaine de sociétés cotées à la Bourse de Casablanca. Cette dernière repose essentiellement sur une dizaine de valeurs dont le secteur bancaire et l'Omnium Nord-Africain (ONA), un conglomérat véritable locomotive du capitalisme marocain avec des participations dans les mines, les assurances, l'audiovisuel ou l'agroalimentaire en partenariat avec des multinationales françaises (Axa, Danone, Paribas..). Le marché boursier marocain souffre actuellement de plusieurs anomalies comme : - Le nombre limité de sociétés cotées qui est en déclin ; - La spéculation immobilière : c’est une valeur refuge qui constitue une concurrence déloyale au marché boursier ; - Le manque « de papier nouveau »: peu d’introduction en bourse ; - Une non dynamique du marché obligataire de la bourse de Casablanca ; -La bourse de Casablanca rencontre des difficultés pour attirer des investisseurs étrangers. En effet, leurs critères de choix pour la majorité d’entre eux sont exogènes (risque pays, données économiques et perspectives de croissance et de développement du pays). La bourse ne peut pas agir sur eux. - La structure du capital de la société de la Bourse de Casablanca est à repenser. En effet, en France les sociétés de bourse étaient les seuls actionnaires de SBF- bourse de Paris, les banques qui contrôlaient la majorité des intermédiaires n’étaient pas organisées en cartel comme au Maroc. Leur nombre est important dans l’hexagone et dépasse la quarantaine. En

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conséquence, les jeux de la concurrence étaient ouverts entre les établissements bancaires. Ils ne pouvaient pas abandonner des parts de marché dans le secteur boursier en croissance. 2-

Le financement externe indirect (ou intermédié): 8

Dans le cas d’un financement externe indirect, les banques jouent un rôle d’intermédiaire entre les prêteurs et les emprunteurs, à partir de l’épargne qu’elles ont collectée. Il s’agit alors d’un financement non monétaire. Le financement externe indirect peut également s’opérer par les crédits accordés, par création monétaire, par les banques. Il s’agit alors d’un financement monétaire. Le financement par les intermédiaires financiers :9 Un intermédiaire financier est une personne physique ou morale qui soit, s'interpose entre les agents économiques pour faire se rencontrer l'offre et la demande de capitaux ou qui soit, assure la conservation ou la gestion des titres qui leur sont confiés par des tiers. Les banques ou les entreprises d'investissement, après habilitation par les autorités habilités, font partie des intermédiaires financiers. Les intermédiaires financiers peuvent, dans une approche micro économique de leur rôle dans l’économie, être définis comme des agents qui empruntent pour prêter. Leur fonction consiste à convertir les ressources empruntées en des prêts dont la forme et les échéances sont adaptées aux besoins des emprunteurs. Macro économiquement les intermédiaires financiers apparaissent comme les agents qui adaptent la capacité de financement de l’économie à son besoin de financement. Cette transformation, fonction essentielle des intermédiaires financiers, s’effectue de plus en plus sur les marchés de capitaux. L’analyse récente a mis l’accent sur l’avantage des intermédiaires financiers quant à l’information sur la qualité des emprunteurs, et sur leur rôle dans la gestion du risque dans les marchés financiers. a) Les banques commerciales : Une banque commerciale est un établissement financier dont les activités, basiques, sont majoritairement tournées vers les particuliers (dépôts, placements, solutions d’épargne, crédit), les entreprises ou les collectivités publiques. Il peut s’agir d’établissements physiques (agences, distributeurs) ou virtuels (présence en ligne ou à distance uniquement). Leur capital est détenu par des actionnaires n’étant pas nécessairement clients.

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http://www.sffp.asso.fr/dictionnaire/index.php/March%C3%A9s_financiers_et_interm%C3%A9diation_financi %C3%A8re#De_l.E2.80.99interm.C3.A9diation_de_bilan_.C3.A0_l.E2.80.99interm.C3.A9diation_de_march.C3.A 9 9 https://www.mataf.net/fr/edu/glossaire/intermediaire-financier

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Bien qu’il n’existe pas de segmentation officielle, on distingue généralement les banques commerciales des banques coopératives (dont les usagers sont également les sociétaires), des banques d’affaires (majoritairement tournées vers les activités de marché ou vers le conseil), ou des banques privées (majoritairement tournées vers les clients fortunés). Dans la pratique, la frontière entre ces divers types d’établissements est relativement ténue. A l’instar de Bank Al Maghreb ou Société Générale, il n’est en effet pas rare de voir une banque officier dans les diverses lignes de métiers.

Les banques marocaines se répartissent selon la nature de leur capital et leur statut en banques privée, semi-publiques ou publiques et en banques off shore. Fonction : – La réception des fonds publics ; – La distribution des crédits ; – La mise à la disposition de la clientèle des moyens de paiement ; – Opérations connexes : conseil, change, placement, … b) Les sociétés de financements :10 Au Maroc, le but de la création des sociétés de financement est de stimuler la demande pour relancer l’activité économique. Cela, et de financer des activités économiques qui sont exclus du financement bancaire faute de quoi sont théoriquement insolvables notamment les PME. Avec la loi bancaire de 1993, les sociétés de financement ont désormais la qualités des établissements de crédit et il leurs a défini comme étant des établissement de crédit qui ne peuvent exercer parmi les opérations prévus pour les banques que celle pour laquelle ont été agrées. Elles ne peuvent cependant pas recevoir des fonds du public d’une durée inférieur ou égal à deux ans et ils ne peuvent créer de la monnaie scripturale. La mission principale des sociétés de financement est d’emprunter pour prêter ; soit auprès des banques commerciales mais y a pas seulement cette possibilité. En fait la loi leur a permet la possibilité d’accéder au financement sur le marché monétaire notamment par l’émission des bons de sociétés de financement. c) Les institutions de contrôle :11 Le système financier au Maroc est sous le contrôle de deux organes : le Ministère des finances publiques et BAM. – Le Ministère des finances a pour fonction de surveiller les activités bancaires en raison de la responsabilité qu’il a en matière des décisions relatives à la politique monétaire. Egalement, il prend en charge la réglementation et le contrôle des établissements de crédit. – En plus de sa mission historique d’émission de la monnaie, BAM joue un rôle de plus en plus actif dans la politique monétaire marocaine soit directement en intervenant sur le marché

10 Ouvrage « Sociétés de financement au Maroc rôle et fonctionnement » 11 Support de cours Economie monétaire et financière Professeur : Omar BELKHEIRI

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monétaire, soit indirectement en influençant les décisions des organes de consultation dans lesquelles BAM est représentée. d) Les organes de consultation :12 Les organes de consultation et de coordination sont : 

le Conseil National de la Monnaie et de l’Epargne (CNME) :

Présidé par le Ministre des Finances, le CNME est consulté sur toute question intéressant les orientations de la politique monétaire et du crédit et les moyens de sa mise en œuvre. Il donne aussi son avis sur les conditions générales de fonctionnement des établissements de crédit 

le Comité des Etablissements de Crédit (CEC) :

Présidé par le Gouverneur de Bank Al-Maghreb, le CEC donne son avis conforme au Ministre des Finances sur les questions relatives à l'activité des établissements de crédit. Il peut également être consulté par le Gouverneur sur les aspects techniques de la politique monétaire et des règles prudentielles. 

la Commission de Discipline des Etablissements de Crédit et les associations professionnelles dont notamment le Groupement Professionnel des Banques au Maroc (GPBM) :

compose de deux représentants de Bank al-Maghreb, dont le directeur général en qualité de président, ainsi que deux représentants du ministère chargé des finances et deux magistrats nommés par le ministre chargé des finances sur proposition du ministre chargé de la justice. , et le secrétariat qui s’assure par Bank Al-Maghreb.

12

Rapport réalisé par Hajar Soussan, Université pluridisciplinaire Nador

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Section 2 : Le système financier marocain en quête d’un nouveau souffle ;13 1) L’attractivité d’un pays pour les investissements est incontestablement inhérente aux conditions de financement de son économie. À ce titre, elle est tributaire de l’existence d’un secteur bancaire efficace et d’un marché de capitaux efficient capable de drainer une épargne longue vers le secteur productif. Ainsi, pour sortir d’un état de léthargie, le Maroc a engagé un véritable mouvement de modernisation afin de permettre à son système financier de remplir les deux fonctions principales suivantes : produire les informations nécessaires à la réalisation des transactions financières ; traiter les risques d’investissement et les répartir au mieux entre les agents économiques. Ce mouvement de modernisation a été caractérisé par un ensemble de réformes financières visant le secteur bancaire, la bourse des valeurs et, d’une manière générale, l’environnement financier. 2) Bénéficiant d’un appui financier important de l’Union européenne, le Maroc est tenu de poursuivre et d’intensifier le chantier de sa modernisation économique et sociale en se rapprochant plus rapidement des normes et standards internationaux. Dans cette perspective, le pays s’est engagé à entreprendre la mise en place d’une série de réformes visant à favoriser son ouverture sur les marchés mondiaux. 3) La présente contribution a pour objectif, premièrement, de mettre en exergue les différentes mesures visant, à travers le projet « Casablanca Finance City », à faire de la capitale économique du royaume, Casablanca, un centre financier régional et international et, deuxièmement, de revenir sur les réformes importantes qu’a connues le système financier marocain à partir des années 90. Les ambitions régionales et internationales de la place financière de Casablanca 4) Si Tanger est en voie de devenir un véritable pôle de l’industrie automobile, Casablanca, avec la dynamique socio-économique qu’elle connaît actuellement et les nombreux projets structurants qui y sont lancés, est en passe de se positionner, grâce à la création de « Casablanca Finance City » (CFC), comme une véritable plateforme régionale pour les métiers de la finance. Passerelle financière pour les investisseurs désireux d’accéder aux marchés en croissance rapide du continent africain, ce projet de place financière internationale ouvre des perspectives prometteuses pour l’attrait des capitaux et le développement de nouveaux métiers. Il devrait à terme générer entre 7 et 12 milliards de dirhams, augmenter de près de 2 % le PIB et créer entre 35 000 et 55 000 emplois. Casablanca Finance City ambitionne de devenir le premier centre d’affaires régional et le hub financier international de référence servant en priorité le Maghreb et l’Afrique de l’Ouest. L’objectif, dans un premier temps, est de dépasser les 60 milliards d’euros de capitalisation enregistrée à l’Egyptian Exchange et de prendre ainsi de l’avance sur les autres projets de places financières régionales, prévus à Alger et à Tunis. 5) Pour développer et piloter le projet a été créé le Moroccan Financial Board (MFB) devenu la Casablanca Finance City Autority (CFCA). L’actionnariat de cette société gestionnaire de 13 http://books.openedition.org/cjb/1145

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la future place financière est partagé, pour le secteur public, entre la Banque centrale (Bank Al Maghreb), la Caisse de dépôt et de gestion (CDG) et la Bourse de Casablanca. Il se partage entre les banques Attijariwafa bank, BMCE Bank et Groupe Banques populaires, et les assurances MAMDA, CNIA, Atlanta-Sanade et AXA, pour le secteur privé. Cette société a pour mission la promotion de la place, d’une part, en effectuant notamment des road shows auprès des investisseurs internationaux potentiels et, d’autre part, en scellant des partenariats avec différentes grandes institutions (Singapour, Luxembourg, Londres, etc.). Dans cet objectif, de nombreux avantages fiscaux sont proposés. En effet, soucieux de garantir la réussite de ce projet d’envergure, le législateur marocain a introduit une kyrielle de mesures incitatives destinées à asseoir les bases légales permettant à la place casablancaise d’être compétitive et attractive (lois 44-10 et 68-12). En ce sens, les entreprises qui peuvent prétendre au statut « Casablanca Finance City » bénéficieront d’un régime fiscal de faveur. Les entreprises exportatrices de services seront exonérées de l’impôt sur les sociétés (IS) pendant les cinq premières années et soumises à un taux réduit de 8,75 %, passé ce délai. L’exonération porte sur leurs ventes à l’export et sur les plus-values mobilières de source étrangère. Les sièges régionaux et internationaux seront soumis, quant à eux, à un taux de l’IS de seulement 10 %, sur une base imposable dont le montant ne peut être inférieur à 5 % des charges de fonctionnement. Pour attirer des compétences de haut niveau, la place casablancaise a également prévu un régime fiscal avantageux pour les ressortissants étrangers appelés à occuper un emploi dans une société bénéficiant du statut « CFC ». Ces derniers seront soumis à un régime d’imposition sur le revenu de seulement 20 %. Cette multitude d’avantages fiscaux séduira sans doute de nombreuses parties prenantes. D’autant que d’autres chantiers ont été mis en œuvre afin de globaliser l’offre marocaine, aussi bien dans le domaine de la formation, de la justice que de la connectivité (en l’occurrence le chantier de la zone d’Anfa, où sera bâti ce nouveau quartier de la finance internationale). Le système financier soutien de la croissance économique 6) Combinant ouverture économique, libéralisation financière et profondes réformes structurelles, le modèle économique marocain, malgré l’irrégularité de sa trajectoire depuis les années 80, a réussi la stabilisation des facteurs macro-économiques. Les bases de ce succès sont la modernisation de l’appareil productif, une discipline budgétaire accommodante et la crédibilité de la politique monétaire, lesquelles ont été rendues possible grâce à un cadre institutionnel et juridique stable. 7) Le processus de diversification du tissu productif et de spécialisation dans des secteurs à forte valeur ajoutée, la politique des grands chantiers, l’important effort budgétaire aux profits des secteurs sociaux et la dynamique des réformes structurelles et institutionnelles ont permis au pays d’aborder dans des conditions relativement confortables la crise financière qui secoue le monde depuis 2008. 8) Le Maroc a su capitaliser sur ses acquis et réaliser une croissance moyenne d’environ 5 %. Le « statut avancé » dont il bénéficie dans ses relations avec l’Union européenne et les différents accords de libre-échange signés avec des pays arabes, les États-Unis et la Turquie sont autant d’atouts pour séduire les investisseurs.

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9) La contribution du système financier à la croissance économique et à l’emploi concerne la facilitation des transactions, la collecte de l’épargne et l’allocation du capital vers les secteurs productifs. La dynamique de l’investissement, appuyée par un système financier restructuré et répondant aux standards internationaux, a renforcé, par ses effets accélérateurs, les fondements de la solidité et de la croissance de l’économie marocaine. Les réformes réglementaires des années quatre-vingt-dix et des années deux mille 10) Durant les deux dernières décennies, les conditions du financement de l’économie marocaine ont été nettement amendées. Dès 1993, des réformes importantes ont été accomplies, touchant l’ensemble des compartiments du système financier : le secteur bancaire, les marchés de capitaux et l’épargne institutionnelle. Plusieurs mesures ont été prises, notamment autour des axes suivants : le décloisonnement des marchés de capitaux, la libéralisation des opérations financières et la réforme du cadre réglementaire des banques et du marché financier. 11) La réforme du marché des capitaux a été graduelle. Elle s’est attelée, en 1993, à la modernisation de la bourse de Casablanca, la création de sociétés de bourse et des organismes de placements collectifs en valeurs mobilières (OPCVM), ainsi qu’à l’instauration d’une entité de contrôle, le Conseil déontologique des valeurs mobilières (CDVM) (dahir portant loi n° 1-93-212 du 21 septembre 1993). La réforme de la bourse a foisonné, en 1997, avec l’informatisation du système de cotation, la dématérialisation des titres, la création d’un dépositaire central (Maroclear) et la création d’un fonds de garantie pour les clients. Depuis 2006, les réformes introduites visent le renforcement de la transparence des OPCVM et celui des pouvoirs de contrôle du CDVM, ainsi que l’accroissement du système de sécurité des transactions (dahir n° 1-96-246 portant loi n° 35-96 du 9 janvier 1997). Dans ce lot de réformes, le gendarme de la bourse casablancaise dispose déjà de davantage de pouvoirs d’investigation et de sanction. Rebaptisé Autorité marocaine du marché des capitaux (AMMC) par un nouveau texte de loi, le CDVM actuel bénéficiera de plus d’indépendance et répondra aux mêmes logiques d’organisation que ses homologues des bourses de Paris, de Londres ou encore de New York (Projet de loi n° 53.08 remplaçant le dahir portant promulgation de la loi n° 1-93-212). 12) Le marché des capitaux reste cependant étroit, avec une contribution au financement de l’économie encore insuffisante. Le marché boursier, notamment, peine à jouer son rôle de financement de la sphère productive et des secteurs porteurs. Ainsi, autant les indices de la place boursière de Casablanca que sa capitalisation ou encore que le volume de ses échanges ont enregistré des performances mitigées ces trois dernières années. Cette tendance intervient dans un contexte marqué par l’insuffisance de l’épargne intérieure et la persistance du manque de liquidité bancaire, en raison du creusement du déficit commercial et de l’accentuation des pressions sur le compte courant de la balance des paiements. 13) Concernant la réforme du secteur bancaire, depuis la loi bancaire de 1993, trois axes ont été introduits, en l’occurrence la refonte du cadre législatif régissant l’activité des institutions (principe de banque universelle, protection des déposants, surveillance du système bancaire), le renforcement de la réglementation prudentielle (adoption en 2001 d’un nouveau plan comptable pour les établissements de crédit et introduction des règles de Bâle II par la loi

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bancaire de 2006) en conformité avec les normes internationales (solvabilité, liquidité, gestion des risques, etc.) et la déréglementation de l’activité bancaire (emplois obligataires supprimés, taux d’intérêt libéralisés). Ces dernières années, les réformes ont été davantage orientées vers le renforcement des pouvoirs de la Banque centrale, de son indépendance et vers l’extension de son contrôle à l’ensemble des activités bancaires, et parallèlement elles ont cherché à mettre en œuvre une coordination étroite entre les autorités de contrôle du système financier. 14) Par ailleurs, le taux de bancarisation a doublé en dix ans. Actuellement, les banques marocaines multiplient les formules (bientôt elles proposeront des produits de la finance islamique) afin de convaincre et d’attirer de nouveaux clients. L’objectif est de doper leur part de marché, de collecter davantage de dépôts et de faire face au manque de liquidité dont elles souffrent depuis l’éclatement de la crise financière internationale en 2008. Lorsque la Banque commerciale du Maroc (BCM) et Wafabank ont fusionné, en 2003, pour donner naissance au premier groupe bancaire privé du royaume, Attijariwafa bank, l’ordre établi dans le secteur en a été complètement chamboulé. Il s’est ensuivi une course à la taille, dans un marché qui comptait à peine 8 millions de personnes bancarisées. En effet, si la conquête de nouveaux marchés, notamment en Afrique, est en marche, le marché local reste un véritable gisement de croissance. C’est ainsi qu’en une décennie le secteur bancaire a vu son nombre d’agences passer du simple au double. Il compte aujourd’hui un peu plus de 5 100 guichets. 15) Les réformes entreprises ont permis de doter le système financier marocain de tous les compartiments de marché (marché monétaire, marché financier, marché de changes, etc.) où sont traités de nombreux produits financiers (bons du Trésor, titres de créance négociables, actions, obligations, etc.), à travers les sociétés de bourse, les sociétés de gestion et les intermédiaires en valeurs du Trésor. Cependant, les résultats sont extrêmement inégaux et souvent marqués par une évolution assez erratique. Malgré un cadre institutionnel, législatif, réglementaire et une infrastructure technique mis à niveau, ces compartiments de marché ne jouent pas encore un rôle significatif dans le financement des investissements et ne constituent pas encore un véritable outil alternatif au financement bancaire. Le Maroc est parmi les pays émergents celui où la part du financement en provenance du marché reste faible : environ 2,5 % des investissements réalisés. Ainsi, afin d’accueillir et de retenir les entreprises étrangères, les autorités marocaines poursuivent d’importantes réformes destinées à proposer un environnement des affaires équivalent à celui des économies développées. Dans cette optique, la bourse de Casablanca souhaite mettre en place un marché à terme, afin de permettre aux compagnies d’assurances et aux banques de couvrir leurs risques sur le marché des capitaux. Ce projet, repoussé depuis de nombreuses années, fait désormais partie d’une ambition globale qui a pour nom « Casablanca Finance City ». Relever le défi malgré les obstacles 16) En dépit de quelques points de blocage (voir Teisserenc, 2014) et la persistance de certaines difficultés liées au contexte de crise internationale et à celui des perturbations politiques régionales, le système financier marocain poursuit sa mue. La place financière de Casablanca est un nouveau souffle, un nouvel édifice de l’architecture du système financier, qui confirme les efforts de modernisation déployés depuis des années.

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17) Le Maroc a, en effet, placé l’attractivité des capitaux étrangers au cœur de sa stratégie économique. Il vise à faire des investisseurs étrangers de véritables partenaires privilégiés pour son développement. L’installation d’un cluster financier à Casablanca, capital économique du Maroc, est un formidable atout pour insuffler une nouvelle dynamique à son économie et accroître son potentiel de développement. Le but est de créer ainsi un effet de masse critique et de positionner Casablanca comme un grand pôle d’investissements financiers sur le continent africain14.

14 Selon The Global Financial Centres Index (GFCI, mars 2014), Casablanca Finance City occupe d'ores e (...) Bourse de Casablanca (différentes années) : Rapport annuel, Casablanca [en ligne] URL : http://www.casablanca-bourse.com/bourseweb/content.aspx?IdLink=14&Cat=1 Haut Commissariat au Plan, Prospective « Maroc 2030 », Le système financier marocain, 2006. Ministère de l’Économie et des finances, Projet de loi de finances pour l’année budgétaire 2012, Rapport économique et financier, Rabat, 2011, [en ligne] URL : http://www.finances.gov.ma/esp_doc/util/file.jsp?iddoc=5982 Ministère de l’Économie et des finances, Projet de loi de finances pour l’année budgétaire 2013, Rapport économique et financier, Rabat, 2012 [en ligne] URL :http://www.finances.gov.ma/esp_doc/util/file.jsp?iddoc=6885 Voir Teisserenc N., « Casablanca Finance City : là où ça coince », JeuneAfrique.com, 10 février 2014, [en ligne] URL :http://economie.jeuneafrique.com/finance/secteurs/banques/21308-casablanca-finance-city-la-ou-cacoince.html

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Conclusion :

Dans ce complément, nous avons présenté au premier lieu la définition du financement de l’économie ainsi que son historique au Maroc dans la période qui suit le protectorat. Le système financier au Maroc a subi des améliorations extrêmes qui ont abouti à son développement suite à l’ajustement des réformes ininterrompues. Ces changements qui s’inscrivent dans le contexte de la modernisation, ces réformes concernent aussi bien le secteur bancaire que le marché des capitaux, car les deux constituent les piliers du système financier. Au deuxième lieu, nous avons entamé le financement via le système bancaire, sans oublier de présenter son historique, la création de la première banque marocaine dont on a conclu le rôle important que les banques marocaines jouent au développement économique. Elles sont crées à offrir les agents qui ont besoin de financement et moyens de paiement pour financer leurs investissements. Dans le cadre du financement de l’économie par les établissements de crédit, les banques encours un ensemble de risque qu’elles ne reçoivent que ça soit par l’abaissement des taux d’intérêt ou l’émergence de la compétitivité interbancaire. En prenant comme un exemple le cas du groupe Attijariwafa Bank et les solutions utilisées pour un système financier amélioré. Au dernier lieu, nous avons présenté les deux types de financement, interne et externe, en s’appuyant sur les avantages et les inconvénients de chacune entre eux que ça soit pour l’entreprise ou pour l’économie entière.

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Table de référence : http://sabbar.fr/economie-2/les-differentes-modalites-de-financement-de-lactiviteeconomique/ D’après une étude faite par le professeur Ahmed Ouazzani enseignent à la faculté de Larache. OUVRAGE « ECONOMIE ET SOCIETE » : Revue Marocaine pour la recherche et le dialogue, Dépôt légal : 1986/0018, ISBN : 0474-0851, PR.MOHAMED BOUSSETTA doyen de la FSJES Kenitra Maroc et PR.LALLA ZHOR ALAOUI OMARI faculté des SJESK en janvier 2013 http://www.blog.saeeed.com/2009/11/rappel-historique-du-secteur-bancaire/ Publié dans Finances news le 05 - 03 - 2012 : http://www.maghress.com/fr/financesnews/17507 https://www.daralmoukawil.com/fr/le-financement L’œuvre de Soukaina El Abdi « le financement interne Aperçu sur la situation actuelle des modalités de financement des entreprises marocaines » http://prof40000.free.fr/Files/72_3__le_financement_de_l_economie.pdf Ouvrage « Sociétés de financement au Maroc rôle et fonctionnement » Support de cours Economie monétaire et financière Professeur : Omar BELKHEIRI Rapport réalisé par Hajar Soussan, Université pluridisciplinaire Nador http://books.openedition.org/cjb/1145 Selon The Global Financial Centres Index (GFCI, mars 2014), Casablanca Finance City occupe d'ores e (...) Bourse de Casablanca (différentes années) : Rapport annuel, Casablanca [en ligne] URL : http://www.casablancabourse.com/bourseweb/content.aspx?IdLink=14&Cat=1 Haut Commissariat au Plan, Prospective « Maroc 2030 », Le système financier marocain, 2006. Ministère de l’Économie et des finances, Projet de loi de finances pour l’année budgétaire 2012, Rapport économique et financier, Rabat, 2011, [en ligne] URL : http://www.finances.gov.ma/esp_doc/util/file.jsp?iddoc=5982 Voir Teisserenc N., « Casablanca Finance City : là où ça coince », JeuneAfrique.com, 10 février 2014, [en ligne] URL :http://economie.jeuneafrique.com/finance/secteurs/banques/21308-casablanca-financecity-la-ou-ca-coince.html

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