Parlons éwé, langue du Togo
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Zitiervorschau

PARLONS

ÉWÉ

Parlons... Collection dirigée par Michel Malherbe

Déjà parus Parlons bété, Raymond ZOGBO, 2004 Parlons baoulé, Jérémie KOUADIO N'GUESSAN, Kouakou KOUAME, 2004. Parlons minangkabau, Rusmidar REIDAUD, 2004. Parlons afar, Mohamed Hassan Kamil, 2004. Parlons mooré, Bernard ZONGO, 2004. Parlons soso, Aboubacar TOURÉ, 2004. Parlons koumyk, Saodat DONIYOROV A, 2004 Parlons kirghiz, Rémy DOR, 2004. Parlons luxembourgeois, François SCHANEN, 2004. Parlons ossète, Lora ARYS-DJANAÏEV A, 2004. Parlons letton, Justyna et Daniel PETIT, 2004. Parlons cebuano, Marina POTTIER-QUIROLGICO, 2004. Parlons môn, Emmanuel GUILLON, 2003. Parlons chichewa, Pascal KISHINDO, Allan LIPENGA, 2003. Parlons lingala, Edouard ETSIO, 2003. Parlons singhalais, Jiinadasa LIY ANARA TAE, 2003. Parlons purepecha, Claudine CHAMOREAU, 2003. Parlons mandinka, Man Lafi DRAMÉ, 2003 Parlons capverdien, Nicolas QUINT, 2003 Parlons navajo, Marie-Claude FEL TES-STRIGLER, 2002. Parlons sénoufo, Jacques RONGIER, 2002. Parlons russe (deuxième édition, revue, corrigée et augmentée), Michel CHICOUENE et Serguei SAKHNO, 2002. Parlons turc, Dominique HALBOUT et Ganen GÜZEY, 2002. Parlons schwytzertütsch, Dominique STICH, 2002. Parlons turkmène, Philippe-Schemerka BLACHER, 2002. Parlons avikam, Jacques RONGIERS, 2002. Parlons norvégien, Clémence GUILLOT et Sven STORELV, 2002. Parlons karakalpak, Saodat DONIYOROV A, 2002. Parlons poular, Anne LEROY et Alpha Oumar Kona BALDE, 2002. Parlons arabe tunisien, M. QUITOUT, 2002.

Jacques Rongier

PARLONS ÉWÉ Langue du Togo

L'Harmattan 5-7, rue de l'École-Polytechnique 75005 Paris France

L'Harmattan Hongrie 1053 Budapest Kossuth L.u. 14-16 HONGRIE

L'Harmattan Italia Via Bava, 37 10214 Torino ITALIE

(Ç)L'Harmattan, 2004 ISBN: 2-7475-7376-1 EAN : 9782747573764

Abréviations

a. adv. Clrc. compI. CODJ. dém. excl.. id. int. in tj . intr. loc. D. D.loc. np. , Deg. part.

adjectif adverbe circonstanciel complément conjonction démonstratif exclamation idéophone interrogatif interjection intransitif locatif nom nom locatif nom propre négation, négatif particule

pers. pl.

personne pluriel pOSSe possessif pre pronom personnel pr..pers. pronom personnel , préposition prep. postp. postposition qe quelque chose qn quelqu'un , , . reclproque rec. syntagme nominal sn. SU]. sujet syntagme verbal sv. reI. relatif tr. transitif v. verbe v .1oe. verbe locatif

I. LA LANGUE EWE

L'éwé fait partie du groupe kwa de la famille de langues dénommée Niger-Congo qui s'étend depuis le Sénégal jusqu'à l'Océan Indien et au Nord du Kalahari. Il est parlé dans le Sud-Togo jusqu'au niveau d'Atakpamé et jusqu'au Lac Volta au sud-est du Ghana. Au Togo, qui compte près de 5 000 000 d'habitants en 2004, on évalue les Ewé à 2 900 000 mais on estime que la langue éwé est parlée par près de 3 200 000 personnes car elle est utilisée par de nombreuses autres ethnies du Togo (Mina et Guin, Ouatchi, Adja, Akébou, Akposso, Ahlon). La variante dialectale mina, qui est devenue le parler populaire de Lomé, constitue une langue véhiculaire pour l'ensemble du pays. Au Ghana, on compte 3 000 000 d'Ewé. La langue y est enseignée dans de nombreuses écoles primaires. Enfin, l'éwé est encore parlé ou au moins compris par des ethnies béninoises (650 000 PIa, Péda et Mina et 780 000 Adja) et il est plus ou moins compréhensible pour beaucoup de Fan qui est la langue la plus importante du Sud-Bénin. L'éwé est donc compris par près de 8 millions de personnes. La langue présentée ici est standard mais toutes nos recherches ont été faites exclusivement au Togo.

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II. Carte d'identité du Togo Nom officiel:

République du Togo (indépendance en 1960) Population: environ 5 000 000 d'habitants Superficie: 56 785 km2 (600 km de long sur 50 à 150 de large) Frontières: 644 km avec le Bénin 126 km avec le Burkina 877 km avec le Ghana Côtes : 56 km sur l'Océan Atlantique Erosion importante, recul de 140 m par endroits en 6 ans Point culminant: Mont Agou : 984 m Régions: Maritime (6 100 km2, 927 753 hab.) des Plateaux (15 540km2, 662 873 hab.) de la Kara (4 490 km2, 280 697 hab.) Les Ewés occupent la Région Maritime et en partie celle des Plateaux. Climat: Climat tropical chaud et humide avec une grande saison des pluies de juin à septembre coupée par une une saison fraîche peu arrosée au mois d'août. Grande saison sèche de novembre à avril avec harmattan au nord. On note des variations selon la latitude et les reliefs. Température moyenne: 28 0 Population (estimée en 2000): 4 680 000 habitants Espérance de vie en 1998: 49 ans (45,66% de moins de 15 ans et 3,03% de plus de 64 ans) Mortalité infantile en 1999: 80%

Réfugiés en 1999: 10 000 Ghanéens Capitale: Lomé (375 000 habitants en 1997) Autres villes importantes: Sokodé, à 350 km de Lomé: 50 000 hab. Kara, à 428 km : 35 000 hab. Kpalimé, à 120 km : 30 000 hab. Atakpamé, à 167 km : 30 000 hab. Bassar à 407 km : 22 000 hab. Dapaong, à 662 km : 22 000 hab. Tsévié, à 35 km : 20 247 hab. Aného, à 45 km : 14 272 hab. Vogan à 53 km : Il 087 hab. Seules Kpalimé, Tsévié, Lomé, Aného et Vogan sont en pays éwé. Aného, Vogan et une grande partie de Lomé sont Mina (= Guins), le mina étant un dialecte de l'éwé. Siège du gouvernement et capitale économique: Lomé Statut: République Constitution du 27 septembre 1992 Président élu pour 7 ans au suffrage universel Assemblée Nationale: 81 membres élus au suffrage universel Partis principaux : R.P.T. (Rassemblement du Peuple Togolais) Parti unique de 1969 à 1991 U.F.C. (Union des Forces de Changement) C.A.R. (Comité d'Action pour le Renouveau) C.F.N. (Coordination des Forces Nouvelles) U.T.D. (Union Togolaise pour la Démocratie) U.J.D. (Union pour la Justice et la Démocratie) Monnaie: le franc CF A Un franc

=

100 FCFA

; 1 euro

=

650FCFA

PNB: 330 $ par habitant en 1999 Dette extérieure: 1,35 milliards de $ en 1998 8

Agriculture:

coton, manioc, maïs, palmistes, sorgho, riz, arachides, café, cacao Elevage: volailles, chèvres, moutons, bovins Mines: phosphate, fer, marbre Industrie: ciment, boissons, industrie alimentaire Principales exportations: phosphates, café, cacao, coton Routes : 7 520 km Voies ferrées: 525 km Religions: Animisme: 50% Catholiques: 26%, essentiellement dans le sud Musulmans: 15%, surtout dans le nord mais en expansion dans le sud Protestants: 9% Langue officielle: le français Langues nationales: éwé et kabyè A utrcs langues: une quarantaine (v. carte linguistique) dont les plus importantes sont: l'éwé (utilisé par environ 42% de la population) le tem le kabiyè le ntcham l'akposso l'adélé ... Chronologie:

- 500 000 Début de l'âge de la pierre taillée. - 20 000 XVe s.

Les habitants du Togo fabriquent des haches. On construit des maisons en pierre. Des agriculteurs d'Oyo se joignent aux forgerons Alu de Tado qui deviendront les Adja et fonderont le royaume d'Agbomé.

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Du XVe au XVlle s. : Passent les Portugais, les Danois, les Français et les Anglais. Commerce de l'or, des épices et des perles bleues. XVlle s. Les Fanti provenant d'Elmina (Ghana) s'installent sur le littoral. XVIlle s. Traite négrière. Les Anufo ou Tchokossi provenant du pays Baoulé en Côte d'Ivoire s'installent dans le Nord du pays. 1 800 Le Brésilien De Souza s'installe à Adjido et entre en conflit avec le prince Komlagan qui va fonder Agoué. XIXe s. Des missionnaires protestants et catholiques évangélisent le pays. Les protestants de Brême sont très actifs. 05-07-1884 Plaku, représentant le roi Mlapa III de Togo et le Dr Nachtigal, envoyé de Bismarck, signent un traité. Le pays devient colonie allemande. 1894-1914 Protectorat allemand 1897-1900 Pacification. Les Allemands développent l' agriculture (cacao). 1900-1912 Développement du commerce. Construction du wharf et de trois voies ferrées. Les Français cèdent Aného et Porto-Seguro aux Allemands. Délimitation du Togo en accord avec les voisins français et britanniques. 26-08-1914 Occupation franco-anglaise. Les Allemands sabotent leur station de TSF de Kamina. 19-07-1919 Traité de Versailles. Mandat confié à la 10

France et à la Grande-Bretagne (Togoland). Le Togo Britannique (Togoland : 30 000 km2) est rattaché à la Gold Coast (Ghana). Togo français (55 000 km2). Le peuple éwé se trouve ainsi divisé. Dès 1920 Le Togo Bund réclame l'unification du Togo. Les Français développent la culture du café et introduisent l'igname dans le Nord du pays. 30-08-56 Fin du mandat anglais. Le Togo devient une république autonome. Nicolas Grunitzky devient chef du gouvernement. Après plébiscite, le Togo Britannique est 1957 intégré à la Côte de l'Or (Ghana). Le peuple éwé se trouve ainsi divisé. 27 -04-58 Sylvanus Olympio forme un nouveau gouvernement. Le Togo indépendant 27-04-60

13-01-63

13-01-67

Le Togo accède à l'indépendance. Sylvanus Olympia est le premier président de la République Togolaise. Gnassingbé Eyadéma renverse le gouvernement par un coup d'Etat militaire. Olympio est tué. N.Grunitzky devient chef de l'Etat. C'est la Seconde République. Eyadéma intervient pour la deuxième fois. Le gouvernement est renversé. Eyadéma devient le chef de l'Etat. Il sera confirmé dans cette fonction en 1972, 1979, 1986, 1993 et 1998. Politique d'unité nationale, de développement économique, culturel et artistique au service de la nation. Il

02-021976

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13-01-80 23-09-82 13-01-83

Nationalisation des mines de phosphate. Accord de coopération technique avec la France Proclamation de la Ille Réplublique avec une nouvelle Assemblée Nationale. La frontière avec le Ghana est fermée pour raison de contrebande avec le café et le cacao. Visite du Président français F.Mitterrand.

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ill.

LE PEUPLE EWE

A. Histoire Certains prétendent que les Ewés auraient traversé l'Ethiopie, le Soudan et le Nigéria avant de s'installer au Bénin puis au Togo et au Ghana actuels. En tout cas, toutes les traditions orales s'accordent pour les faire provenir d'Oyo au Nigéria. Ils auraient émigré d'abord à Kétu (au Bénin actuel) puis, beaucoup plus tard, le clan royal se serait installé à Tado (actuellement au Togo) qui était alors le centre métallurgique du bassin du Mono. Les agriculteurs Ewé se joignent alors aux forgerons Alu de la localité dont l'ancêtre serait descendu du ciel avec le marteau et l'enclume à la main pour constituer le peuple dénommé Adja. Aujourd'hui, Ewe et Adja constituent plus de 40% de la population du Togo. Vers la fin du XIVe siècle, une partie des Adja franchit le Mono et s'installa, vers 1450, à Notsé. Au début, les relations entre Notsé et Tado restèrent amicales jusqu'au jour où le prince Sri, issu d'un mariage entre une fille du chef des clans de Notsé et le roi Asimadi de Tado s'enfuit à la mort de son père en emportant son trône, provoquant ainsi une scission. Par la suite, un certain Ajawuto conduisit ses hommes au-delà du fleuve Kufo à Allada d'où, plus tard, certains émigreront vers Agbomé au Bénin: ce sont les Fon qui établiront le royaume d'Agbomé. Les autres atteindront la Côte et fonderont la ville qui deviendra Porto-Nova: Ce sont les Gun.

Au cours du xve siècle, sous le règne de Da, le plus ancien souverain, deux remparts (àgbôgbôwo) furent édifiés à Notsé. Le premier (àgbôgbovi) protégeait les palais royaux. Le second (àgbôgbôg~ ou simplement àgbôgbô), construit vers 1600 par le roi Agokoli, avait un périmètre d'une quinzaine de kilomètres et englobait les secteurs habités par les autres clans et les champs cultivés, soit en tout 1470 hectares. L'épaisseur de la muraille, renforcée avec de l'argile pétrifiée, variait de 6 à 8 mètres. Sa construction coïncide avec une période de trouble et d'insécurité, ce qui explique sans doute la tyrannie, la violence et la cruauté imputées au roi Agokoli et la haine à son égard engendrée chez ses sujets. C'est pourquoi, la population organisa, vers 1620, un exode massif

(Cf. Les Ewe deKouma, Uset Coutumes,A.D.E.T.O.P,

2000, pp. 26 à 28). La légende raconde que la fuite fut organisée une nuit, lors d'une fête au palais du roi. Depuis plusieurs mois, les femmes conservaient les eaux usées. profitant du son des tamtams et des réjouissances au palais, elles allèrent déverser les jarres d'eau contre le mur de terre, là où il était le plus étroit. Elles parvinrent ainsi à percer une brèche par laquelle les émigrants s'enfuirent. Les uns se dirigèrent vers les montagnes: le Mont Agou, Kpalimé, Klouto, le Plateau de Dayes (Dànyl), certains poussèrent jusqu'à Ho et Péki (Ghana actuel) et s'implantèrent dans toute la région située à l'Est de la Volta. D'autres partirent vers le Sud, jusqu'à Gamé d'où ils se scindèrent en plusieurs groupes: Les At]l:> se fixèrent sur la côte et créèrent le centre de Kéta (aujourd'hui au Ghana et envahi par la lagune). Les Tot] atteignirent le pays Adangbé dans le bassin inférieur de la Volta. D'autres encore s'établirent sur la lagune au Togo. Leur village deviendra, au début du XXe siècle, un 14

quartier de la ville de Lomé. Enfin quelques-uns allèrent se fixer dans la brousse, près du fleuve Zio. On les appelle Aveawo (ceux de la forêt) car, à cette époque, le pays était encore couvert de forêts tropicales. Parmi ceux-là, les Watsi (Ouatchi, déformation de I)uatsi (Notsé» s'installèrent dans le bassin du Mono, en particulier à Afanya, Tabligbo et Vogan. Plus tard, un autre groupe quitta Notsé pour des terres plus fertiles, vers Komé et Dzofi tandis que les clans Hudu et Blakpa s'installaient à Atakpamé. Dès lors, l'unité politique des Ewé était rompue mais Notsé est néanmoins restée la ville ancestrale où se trouve le chef traditionnel choisi à tour de rôle parmi les membres des anciens clans. Le territoire des Ewé s'étend donc aujourd'hui depuis le Bassin de la Volta au Ghana jusqu'à l'Est du Mono au Bénin. Les Guin proviennent du Ghana. En 1680, des Gan qui venaient d'Accra, puis les Fanti d'El-Mina, demandèrent l'hospitalité au roi de Tado. Anécho est le centre le plus important avec Lomé que le chemin de fer a transformé en zone de contact entre entre Ewé et Mina. Il est issu de ce contact une langue véhiculaire commerciale (le guin ou gggbe), que certains nomment éwé-mina, qui gagne progressivement du terrain sur l'ensemble du territoire togolais au point que la plupart des gens nomment cette langue indifféremment tfJV~ guin ou mina, ce dernier terme étant d'ailleurs impropre puiqu'il devrait désigner un peuple (les Mina) et non une langue.

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Dans la carte linguistique du Togo qui suit, les parlers gbc (proche de l' éwé) sont Ie gain (g~gbe), l' adangbc (adi,!gbe), le hwc, le watsi, l'adja (orthographié parfois a;a, adza en éwé), le maxi le wudu et le kpcsi Les locuteurs ahlon, akposso, ana, akébou, délo, adélé et anyanga sont au moins bilingues, l'éwé étant leur deuxième langue. A noter que les Ahlon parlent l'igo, les Akposso l' ikp:Js:J:Jles Adélé le gldlre, les Akébou le k~kp~~k~, les Anyanga le kinyanga.

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B. Espace culturel Comme partout dans le monde, et surtout dans les villes, les Ewés s'occidentalisent peu à peu. Les traditions qui variaient d'une région à l'autre se sont modifiées au cours du temps en se resituant dans un contexte nouveau et l'administration moderne en relègue certaines inexorablement dans le passé. Cependant, beaucoup restent encore aujourd'hui bien vivantes. Nous en présenterons quelques-unes, passées ou encore actuelles, grâce à des extraits des Ewés de Kouma~ Us et Coutumes (Association Découverte Togo Profond), de Srjc[èc[è lè Evèdùk:J me (Mariage traditionnel dans les pays Ewé) d'Akakpo Nyaletasi, et du roman de David Ananou, Le F11s du Fétjche~ traditions décrites il y a seulement un demi-siècle, au travers de tranches de vie. Il faut savoir, par ailleurs qu'une partie de la population éwé s'est convertie au christianisme (principalement au catholicisme et au protestantisme) abandonnant, mais pas toujours, les rites animistes. Voici donc le cadre de vie et les traditions des Ewés. 1. La fondation d'un village Celui qui a eu l'idée de réunir les siens est considéré comme responsable du groupe.. [.. .J. Très souvent cette tâche revient à la personne qui a organisé l'exode de la famille et qui l'a conduite dans une autre contrée.. Après la cérémonie de la pose de la première pierre, on délimitait le village par des pierres ou par des arbres (en particulier des yucca) et l'on choisissait un nouveau chef. (Les Ewe de Kouma. Us et coutumes~ A.DE.TO.P.,

20

p.31)

2. Les chefferies L'organisation sociale des chefferies est considérée comme une forme de démocratie. L'administration est fondée sur l'assemblée de chefS et de notables. Les notables sont des sages de tous les quartiers. Ils se réunissent autour de la chefferie pour débattre de tous les problèmes inhérents au village et adoptent les lois devant régir la vie de la communauté. Ce corps est proche de la monarchie constitutionnelle. La cheffèrie est conlposée du chef central appelé dùfià ou encore t:Jgbui; de son chef guerrier àsàfo (qui gère les conflits et les accidents et qui assure la sécurité du village contre toute agression extérieure); du porte-parole !sami (qui doit être habile, bon parleur, garant et maître des us et coutumes, qui dirige les discussions et transmet le message au public) ~. du responsable de la jeunesse s~nEfià (fià: chef; s:J'he: les jeun es) (qui est le bras valide du village et qui canalise l'énergie des jeunes); de celui des femmes fiànY;)DU ou ny3nuJià (cheftaine - nY;)Du: femme~ qui dispose d'une certaine autonomie administrative et s'entoure de son porte-parole et de sa responsable de guerre, et défend les femmes dans les assemblées ~. de celui de l'autorité foncière (dùt;)) (qui s'occupe du respect et de l'intégrité du territoire, qui gère les problèmes fonciers au niveau du village, qui est censé connaître le cadastre, les limites de propriétés de chacun, qui contrôle les activités du chef et l'assiste dans le règlement des litiges); d'un conseiller particulier du chef central~. du rassembleur public dit le gongonneur; et enfin de la police du chef (àsràfo, qui escorte le chef et en est son garde du corps). [... ] La chefferie est coutumière et les membres sont choisis à vie. (Les Ewe de Kouma. Us et coutumes, A.DE.TO.P.,

21

pp. 33-36)

3. L'intronisation d'un chef L 'intégrit~ l'élégance et l'éloquence constituent les principaux critères de sélection. Le chef n'est pas élu mais son choix doit refléter la volonté populaire. On consulte alors un conseil de sages composés de vieu~ des riches et des guérisseurs traditionnels. [..] Le chef règle les conflits interoes et extemes. Il a le pouvoir de décision et d'exécution. [..] Il doit être une personnalité disponible~ impartiale et puissante. Avant son intronisation~ le futur chef doit être préparé moralement et spirituellement pendant neuf ou quinze jours. [...] Il est enfermé dans une pièce obscure. [..] Les femmes qui sont en période de menstruation ne sont pas autorisées à lui préparer ses repas. [..] Les prêtres coutumiers les plus renommés et les sorciers les plus puissants des régions plus ou moins proches viennent le fortifier en esprit et en puissance. [..] Des familles lui proposent leur fille en mariage. D'autres lui laissent leur champ. Au demier jour des cérémonies~ le chef est accompagné à la rivière pour un bain dit de renaissance qui se mit tôt le matin avant la première lueur du soleil. Durant la baignade~ le chemin qui conduit à la rivière est gardé par des guerriers. Après le bain~ le chef est présenté à toute la population [. n] On invite les chefS des villages et cantons environnants ainsi que plusieurs hautes personnalités., des familles alliées ainsi que ceux qui peuvent apporter leur concours spirituel. [...] Une fois le chef é111~on ne peut plus élire un autre chef de son vivan~ du fait de la force intril1sèque et sacrée des sennents. [...] La démission ou la trahison d'un chef intronisé est à proscrire~ parce que ces actes constituent un véritable sacrilège. Mais il arrive que le chef ne puisse remplir ses fonctions~. il peut alors être amené à choisir un remplaçant. Dans ce cas-là~ une simple prière et un sacrifice de bête suffisent pour permettre au Régent de jouer pleinement les fonctions du chef mais il ne sera intronisé chef qu'après la mort de son prédécesseur. [..]. Aujourd'hui toutes ces traditions tendent à disparaître avec le modemisme et la dégradation de nos us et coutumes. Parfois~

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ce sont des décisions interministérielles souvent sur des bases politiques.

qui nomment

(Les Ewe de Kouma. Us et coutumes, A.DE.TO.P.,

pp.37-40)

4. Les cérémonies

les chefS

de protection du village

[..] Protéger un village signifiait lui éviter les maladies mortelles ou incurables telles que la rougeole~ la varicelle~ la lèpre etc... De même~ les vents violents qui emportaient les habitations~ les morts accidentelles comme les fausses couches~ les nl0rt-nés et enfin les agressions extérieures font partie des malheurs à écarter du village. ( . .) Pour la cérémonie de protection~ il est demandé à tous les natifS du village~ même ceux qui sont à l'étrange~ une contribution financière pour permettre la tenue effective des cérémonies. A vec cet argent collect~ les vieux achètent des bouc~ des poulets~ des liqueur~ des pots de vin de palme~ de la farine de maïs~ de l'huile rouge etc... [..] Les fils du village viennent faire des sacrifices [auprès du trône) et expriment leur vœux: trouver du travai~ de la protection au service~ la sécurité lorsqu'ils travaillent à l'extérieur; bref la chance et le succès dans leurs entreprises respectives. Le trône est une chaise sculptée sur bois entourée de fétiches gardées dans un appartement. Il est sacr~ représente le pouvoir du chef et constitue un objet important pour tout le village. On doit observer les principes et les règles. Il ne doit pas y avoir de feu dans les foyers durant toute la cérémonie. Ceux qui veulent vaquer à leurs occupation~ c'està-dire les fonctionnaires d'Etat résidant dans le village mais n 'étant pas des autochtones~ doivent respecter aussi les règles dans leur résidence et dans leur famille. Ils ne peuvent manger que des aliments cru~ de l'eau et du gari. Tôt le matin~ les vieux et les adeptes de différents fétiches du village se rassemblent et font un grand feu sur la place publique. Le feu provient des pierres comme au temps de nos ancêtres. [...] Ce grand feu servait à préparer les animaux et

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les pâtes avec de l'huile rouge. Les mets ainsi obtenus serviront à l'offrande, L 'omande est divisée en deux; l'une est déposée à l'entrée du village pour les aïeux, juste devant l'idole~ l'autre partie sous le grand arbre à palabre du village. [. . ,] Dans le temp~ seuls les vieux étaient autorisés à se rendre sous cet arbre~' personne n'avait le droit de lui enlever une branche~ même pas une feuille. {.. ] Une fois les cérémonies terminées~ chaque responsable de foyer va chercher un vieux récipient us~ abandonné sur un dépotoir pour récupérer des braises du feu sacré qui seront u!11isées ce jour-là pour le feu des ménages. Les cérémonies durent jusquà quinze heures. (Les Ewe de Kouma. Us et coutumes, A.DE. TO.P., pp.48-53)

5. La maison Les Ewé vivent dans des cases rectangulaires, construites en pisé et avec des toits couverts avec des palmes. En ville, on vit souvent dans des concessions dont les pièces donnent sur une cour intérieure qui ne comporte pas d'aménagements~ seulement un ou deux arbres. La concession est généralement bordée sur un de ses côtés par l'l1abitation principale et clôturée par un mur sur les trois autres faces. (Alain Ricard, in Recherche Pédagogique

et Culture, n.57, 1982).

6. L'agriculture Les Ewé cultivent surtout le manioc (àgbèll) et le maïs (bli) qui sont à la base de leur alimentation mais aussi }' arachide (àzl), le haricot (àYl), l'igname (tè) et le taro (màIJkàni). Et dans la région de Kpalimé, les paysans tirent l'essentiel de leurs revenus de la vente du café (k3fi) et du cacao (kôkô). Le coton (4,èti) dit Mono du

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nom du fleuve principal et Sokodé.

du Togo, se cultive entre Notsé

7. Les cocotiers Les cocoteraies sont en bord de mer. On grimpe cueillir les noix et on les taille avec un coupe-coupe. Le lait de coco est désaltérant. Ensuite la noix est fendue en deux et l'on râcle la chair avec la cuillère du pauvre qui n'est autre qu'un éclat extrait de la coque. Les noix de coco (yèvunè) sont vendues sur les marchés. Une partie est destinée à l'exportation.

8. La pêche Elle est pratiquée par les AIJl~ et les Mina en mer, dans les lagunes, sur les lacs, en particulier au Lac Togo, et en . . rlVlere. " En mer, on pêche au filet ( tsroloe) (tsroIoe: pas épais) si le maïs est cru ou torréfié. Ce type de bouillie est destiné généralement aux bébés (vidzj dzogb:> ou vif~dzogb~) (vidzlè ou vif~: bébe) ou aux malades (d3n3dzogb:» (d3nd : un malade). Lorsque la pâte est fermentée, on l'appelle àm:>. Elle diffère des autres par le goût, l'odeur et la couleur. àm:> est un terme général qui désigne la pâte de céréale fermentée, moulue et crue. Selon les régions, il prend les

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formes dialectales àm;:?, ma, ema, maw£ ou àmawe. L'àm:> de maïs s'appelle blim:>, celle de mil rouge, qui contient davantage d'amidon que le maïs, Jam:>. Les pâtes diffèrent enfin selon que le maïs aura été préalablement bien hydraté ou légèrement mouillé seulement. On obtient du Irutdnù ou du tSlg~dzi. Le Irut3nù (cette préparation proviendrait de Cotonou) désigne le maïs mouillé légèrement puis moulu à moitié de façon à ce que l'on puisse enlever facilement les téguments (tsro). On obtient alors une pâte blanche dont la valeur n'est pas très nutritive. Le Irutdnù donnera: . l'àm:>kplç qui est une pâte fermentée que l'on fait cuire dans un peu d'eau bouillante, tout en remuant, de façon à ce qu'elle puisse être modelée. C'est la préparation la plus courante. . l'àm:>dzogb:> ou bouillie d'àm:>. . l'àblo qui est un pain de maïs cuit avec du levain sur un feu de charbon (kpomèbolo) (pain (àbolà) dans (mè) le four (kpo)) ou à la vapeur (tsimèbold) (pain dans l'eau (tsi)) : de l'eau est mise à bouillir sur le feu, dans un récipient sur lequel on place un plafond en bois en forme de grille où l'on dépose les boules de pâte sur des feuilles, le tout recouvert d'un linge puis d'un couvercle afin que la chaleur soit bien conservée. Quant au tSlg~dzi (sur la grande eau), il désigne le maïs que l'on a mis à tremper pendant deux jours. Il est alors bien imbibé. On l'écrase au moulin (mdte) puis on le laisse fermenter pendant 24 heures. Il a une grande valeur nutritive.

A partir du tSlg~dzi, on obtient, comme

avec le kutdnù, de l'àm:>kpl~, de l'àm:>dzdgb:> et du k:>IJ mais qui seront plus nutritifs.

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Citons encore: . l'àkp~ ou karn, généralement

désigné en français par le

terme d'akassa, qui se prépare comme la pâte àkpl~ : on tamise les grains, on enlève les téguments que l'on donnera aux poules ou aux vaches puis on mouille et on va écraser au moulin. Une fois prêt, l'akassa est servi ou vendu sous forme de boule dans une feuille verte nommée karnmàkpà (feuille d'akassa; àmakpà= feuille). . le gbl~ qui est une variété d'akassa : la pâte déjà à moitié cuite est mise dans un emballage de feuilles et l'on fait cuire ensemble la pâte et les feuilles. . le k:>~ que l'on nomme peut donner les bouillies suivantes: . l'àkluidzdgb:> qui est une bouillie granuleuse. . le k3dzogb:> qui est en gros grains car on ne remue pas vite. . l'àkàtsa qui est une sorte de pâte fermentée qu'on écrase pour être délayée dans de l'eau, de façon à ce qu'on puisse la boire. b. Les préparations

à base de manioc

A cause de ses multiples utilités, on dit que le manioc, c'est la vie (la vie (àgbè) y est (Ii). Pourtant on le nomme aussi Irutè (l'igname (tè) de la mort (Iru» parce qu'il contiendrait des substances nocives. Et chez les wàtsi de la région d'Afanya, on le nomme àtitè (J'igname de l'arbre (àti». On ne jette rien du manioc: On le mange en fùfù, en tranches, en beignets ou en pâte; les feuilles sont préparées en légumes et les écorces qu'on laisse pourrir dans un trou permettent de produire des champignons comestibles. Mais on peut aussi brûler ces 34

écorces en leur mettant par-dessus un canari renversé. Ce canari ainsi enfumé, donne, après avoir été nettoyé, un agréable parfum à l'eau qu'on y conserve. Lorsque le manioc a moins d'un an, il peut arriver que l'on en mange les tubercules crus, mais généralement on en fait plutôt des tranches (àgbèlik~) que l'on fait cuire: ou bien on lui enlève l' écorce (kl~) ou bien on le pèle (kpà). àgbèllctàblul (manioc boul1li (ctà) en le (-1) remuant (blù» est une variété d'àgbèllk:>. On y ajoute des condiments et de l'huile pendant la cuisson de façon à obtenir un ragoût de manioc, une sorte de manioc au gras. Avec les tranches de manioc cuites puis pilées, on prépare le foufou, pâte que l'on consomme avec une sauce. Le foufou de manioc s'appelle àgbèllfùfù mais il existe bien entendu d'autres types de foufou: le foufou d'igname (tèfùfù), le foufou de banane plantain (àblàdzofùfù), le foufou de taro (mà1Jkànifùfù)... Les petites tranches séchées de tubercules s'appellent kdkdte ou kdkd1Jte (cossette). Ces tranches moulues donnent une fàrine très fine (kdko1Jtew:» avec laquelle on fait de la pâte nommée kokà1Jtekpl~. Le manioc râpé s'appelle àgbèllm~. S'il ne contient pas trop d'eau, on le prépare tout de suite et on obtient: . de l'àgbèllm~kpl~ qui, est une pâte plus élastique que celle du maïs fermenté. . du gari (gàli) qui a un aspect granuleux. Le manioc râpé est pressé, séché et torréfié. . des beignets de manioc (àgbèllkàklo) : le manioc râpé est pressé afin de le déshydrater un peu, puis on le met en boules que l'on fait iTire (kàklo). . du yàkàyake : le manioc râpé est déshydraté et tamisé, puis on le fait cuire à la vapeur d'eau. Pour cela, on met de l'eau à bouillir dans une cuvette, une casserole ou une 35

marmite sur laquelle on pose un couvercle troué recouvert d'un linge. Le manioc râpé est placé sur ce linge et le tout est recouvert pendant deux à trois minutes. Le yàkàyake se mange avec du poisson frit, des tomates, de la sauce et du piment. Il est recommandé de ne pas en consommer une trop grande quantité à la fois car il provoque une soif intense. . du pain de manioc (àgbèlikp~n~) qui est plutôt une sorte de biscuit. Si le manioc râpé contient trop d'eau, on le presse en le mettant dans un sac de raphia par exemple, sous un gros poids de sable ou de pierre. L'eau qui en sort contient de l'amidon (gomà) qu'on recueille pour en faire du tapioca (tàpiokà) ou de la colle. c) Les préparations

à base d'igname

Avec l'igname on fait du foufou (tèfùfù) nommées tèkàlikà ou simplement kdlikà.

ou des fiites

16. Le mariage a. La demande en mariage En principe~ pour les demandes de main régulières dans la localit~ on offre deux boute17lcsd'alcool aux beaux-parents. Si la requête est agréée~ on donne soit immédiatement soit à la veille du mariage~ une dot qui varie avec les époques et la position de l'un ou l'autre fiancé (..). On ajoute à cela six bouteilles d'alcool que l'on sert à tous les membres de la bellemaison afin d'implorer la bénédiction de tous sur la future vie conjugale de la jeune fille. Bien entendu~ on n'oublie pas la

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part qui doit revenir de droit aux fétiches et aux mânes des ancêtres... (...). Certains paient la dot de préférence en nature: pagnes divers~ fichus de tête~ bijo~ parfum~ pommade~ poudre de riz etc...~ le tout soigneusement rangé dans une grande cuvette émaillée flambant neuf (. . .). A u cours de la période qui s'étend entre la demande de main et le mariage~ le fianc~ d'habitude~ se doit d'aider souvent ses beaux-parents dans leurs travau~ de leur offIir les prémices de ses récoltes~ de faire preuve vis-à-vis d'eux de la plus grande courtoisie. Plus la date des noces est lointaine~ plus le prétendal1t doit multiplier ses bienveillantes attentions afin de parer aux évictions possibles et... tant mieux pour les beauxparents qui se frottent les mains d'aise. La célébration des noces fut flXée au dimanche de la semaine suivante. En attendant ce jou~ les deux fiancés~ sous la conduite de la future belle-mère se rendirent chez un féticheur de Togoville pour le bain et les cérémonies rituelles qui précèdent les alliances qu'on voudrait durables et fécondes. A leur retou~ Sodji leur fit ramasse~ à chacun~ un peu de sable et d'ordures de la place du marché. A vec cela~ il leur fit un grigri ayant pouvoir de neutraliser l'effet... psychique des cancans et des mauvais souhaits. (Le Fils du Fétiche, David Ananou, Nouvelles Editions Latines, Paris, 1981)

Akakpo Nyaletasi précise qu'habituellement, le père, l'oncle paternel cadet ou aîné et le frère aîné du prétendant se rendent chez les parents de la jeune fille, saluent par leur nom de jour de naissance et que le père dit: Je ne vous apporte aucune mauvaise nouvelle. Je voudrais que vous me donniez votre fille pour qu'elle me puise de l'eau. Dans le cas où il y aurait plusieurs filles à marier, le père de la prétendue demande laquelle il voudrait, après quoi il dit: Rentrez chez vous~ J.e vous donnerai la réponse plus tard. 37

b. La femme est conduite à son prétendant Dans certaines régions comme celle de Tsévié, si la jeune fille était restée vierge jusqu'à la demande en mariage, on l'emmenait chez le prétendant où avait lieu la cérémonie de la mise de la corde de raphia. Les parents de la jeune fille lui nouaient aux poignets et aux bras une corde de raphia, utilisée par ailleurs pour tresser des nattes, puis on demandait au futur mari et à sa famille de venir couper le raphia afin de s'emparer de la promise en disant: « Comme vous avez bien élevé cette fille~ nous vous remettons cette somme d'argent (qui variait entre 2 et 15 hoka (1) selon les possibilités de sa famille) et cette bière et lui coupons la corde de raphia avec votre pennission »). Puis, s'adressant à sa future épouse, il disait: « Je te coupe aujourd'hui ce raphia. C'est pour la paix et pour une longue vie que je te le coupe ». La jeune femme prenait alors place face à tout le monde, entourée de sa mère et de sa tante paternelle aînée tandis que le prétendant allait s'asseoir avec sa famille dans un coin parmi les gens. Les parents de la jeune fille annonçaient ce qui avait été apporté. L'argent revenait aux parents de la fille mais la bière était pour tous ceux qui assistaient à la cérémonie. Puis on invoquait les mânes des ancêtres et ce n'était qu'après cette prière que l'on avait le droit de boire. Alors une journée entière de réjouissances pour les deux familles ainsi que pour les vieux et les notables du village commençait. La jeune fille ne rejoignait pas son mari tout de suite mais seulement deux ou trois jours plus tard lorsque le jeune homme, à la tombée de la nuit, l'envoyait chercher et l'on faisait alors une deuxième cérémonie, celle de la préparation de la bière locale. (1) Voir le chapitre L'argcnt.

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c. La préparation

du mariage

A Séva et dans les régions environnantes~ les mariages réguliers se pratiquent de deux mçons : ou bien la jeune fille quitte sa maison un soi~ au su ou à l'insu de ses parents et gagne furtivement le toit de son fiancé qui alors fait résonner le tamtam annonciateu~ ou bien elle se mit emmener de chez elle par un cortège que le prétendanflui envoie à la tombée de la nl/it. (..) Dès l'aube~ ce fut un véritable remue-ménage dans les deux familles (..) [Seules~ les tantes) devaient parler à la fiancée et lui prodiguer des conseils relatifS à la vie conjugale (..). Ici on égorgeait des porcs pour les repas du soir et du lendemain. Là~ on préparait le hangar pour le tamtam des noces. Des amis s'offraient pour la pêche dans la lagune. Des voisines se dépensaient activement dans une cour intérieure transformée en cuisine en plein air (..). La bouteille d'alcoo~ de temps à autre~ faisait sa ronde stimulante (. .). (Le Fils du Fétiche~ David Ananou, Nouvelles Editions Latines, Paris, 1981)

d. La cérémonie La promise est conduite en cortège à la maison de son futur mari tandis que l'on chante en chœur en frappant des mains. On s'arrête à l'entrée de l'enclos pour chanter 1'hymne des époux et exécuter quelques pas de danse et l'on pare la jeune épouse. Elle est alors accueillie par son beau-père et l'on entre dans la concession tandis qu'explosent des pétards. Les invités prennent place autour des nouveaux époux auxquels on adresse conseils et souhaits de bonheur. Les tamtams entrent en action, le cognac, le sodabi, le peppermint et la bière mettent l'ambiance et les danses deviennent de plus en plus animées. On jette aux visages des danseurs des 39

mouchoirs ou des pagnes en signe de remerciements et la fête dure toute la nuit. Au petit matin, les époux reçoivent les visiteurs mais par la suite, pendant plusieurs mois, ils ne sortent jamais ensemble. (Voir Akakpo, N., 1976, SrJ4.èqè lè Evèdùk:J mè, Kpomé et sa traduction Akakpo, N. 1976, Mariage traditionnel dans les pays E~vé).

17. La naissance

des jumeaux

La naissance des jumeaux donne lieu à de grandes manifestations. C'est là que les dieux sont fàvorables et c'est un honneur pour les parents qui doivent leur témoigner leur reconnalssance.

Au huitième jour, on mit une fête comme pour tous les enmnts. Mais la première sortie des jumeaux occasionne des cérémonies particulières. Les jumeaux de la région et leurs parents cueillent de la main gauche certaines plantes qu'ils viennent déposer dans une jarre. Cette jarre contiendra l'eau pour la toilette et la boisson des jumeaux pendant sept jours. On s'enivre~ on danse~ on s'amuse. Plus taret on achète quatre coqs ou quatre poules ou deux poules et deux coqs selon les sexes des jumeaux, et deux marmites identiques. On cueille à nouveau les plantes que l'on vient déposer à côté des marmites. Les jumeaux invités bénissent les plantes et les mettent dans des vases qu'ils placent sur un tas de terre pétrie dans une case. Cette case est désormais vouée au culte des nouveauxnés. On remplit les marmites sacrées d'eau potable. On répand tout autour un mélange de gingembre~ de kolas~ de haricots et d'huile de palme. Chants et danses reprennent. On mange~ on boit, on mit des don~ on formule des vœux. Les dieux sont contents~ on est heureux. Chacun s'en va de son côté. (Le Fils du Fétiche, David Ananou, Nouvelles Editions Latines, Paris, 1981)

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18. La première enfance Dès que la maman le pouvait elle reprenait ses activités: cuisineJ lessiveJ corvées d'eauJ travaux champêtresJ foires etc. .. L 'hygiène et la puériculture étaient inconnues. Le jeune enfant courait de nombreux risques. Il était nu et souvent malade. En cas de maladieJ on l'initiait aux décoctions et autres thérapeuthiques indigènes sans souci de doses et d'àpropos. On s'arrêtait lorsqu'il vomissait. Alor~ on le misait gigoter en l'air de fàçon à ce que le liquide ingurgité lui descende dans toutes les parties du corps et on lui misait prendre une deuxième dose. En cas de fièvreJ on le plongeait dans un bain froid d'où il ressortait en grelottant. En cas de jaunisseJ on triturait certaines herbes dont le jus caustique servait de collyre. On s'en prenait aux yeux mais on ne s'attaquait pas à la fièvre même. La mortalité infàntile était élevée. Elle était due en grande partie à l'ignorance des mamansJ mais aussi aux sorciers que l'on consultait et qui préconisaient des traitements néfastes et de nombreux sacrifices de poulets ou de moutons aux ancêtres après avoir prétendu reconnaftre le coupable et identifié J'ancêtre dans lequel le malade s'était réincamé et usé du chantage (mute de quoi J'enfànt serait irrémédiabJement perdu). (Le Fils du Fétichc~ David Ananou, Nouvelles Editions Latines, Paris, 1981)

19. Parents

et enfants

A voir beaucoup d'enfants (...) est Je plus grand rêve des foyers africains. }Jais Je manque de formation dont souffrent les enfant~ la quasi indifférence que les parents témoignent quant à J'éducation de ces petits qui sont Je monde de demainJ ne cessent pas d'être un spectacle effrayant et lourd de conséquences fiicheuses. Fils ou petit-fils de pères polygamesJ

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trop souvent polygames à notre to~ nous n'avons guère le véritable esprit de fàmille (.. .). Dans une même fàml1le., on voit le père manger à part., la mère se servir à la cuisine et l'enmnt attendre les reliefs de part et d'autre. Bien rarement on nous verra sortir ensemble pour le culte., le spectacle ou les promenades. Chacun ira de son côté et avec qui il voudra. Les parents sont souvent bien habillés tandis que l'enfànt devra se contenter d'un pagne en haillons ou d'une vieille chemise du papa. Père et mère auront leurs lits moelleux mais le pauvre rejeton couchera sur une natte étendue sur le so1., entre les fàuteu11s du salon ou les marmites et les foumeaux de la cuisine. Un autre mal qui frappe nos enfants est qu'ils sont souvent donnés comme boys aux amis des parents. C'est à croire qu'on ne veut vraiment plus d'eux une fois qu'on s'est réjoui de les a voir. (...) La perversion gagne du terrain., surtout dans les villes par suite de la prévarication des parents. Aussi n'est-il pas rare., hélas., de voir des enfants qui à peine âgés de douze à quinze ans., connaissent tous les secrets de la débauche... (Le Fils du Fétiche, David Ananou, Nouvelles Editions Latines, Paris, 1981)

20. L'éducation

traditionnelle

de l'enfant

L'enfant n'est jamais exclu du cercle des adultes pourvu qu'il sache y demeurer silencieux et tranquille. En écoutant leur conversation., son intelligence s'ouvre à la connaissance du monde. En principe., il n y a pas de sujets défèndus aux enfants., mais on prendra quelque prétexte pour les envoyer ailleurs lorsqu'on veut tenir des propos qui doivent rester secrets. On éduque l'enfànt à ne pas manger ce qu'il a reçu en cadeau avant de l'avoir montré à sa mère ou à un frère aîné; à ne pas lever les yeux devant l'adulte qui lui parle., l'interrompre par des questions.,. à obéir à ses aînés et aux voisins en leur rendant les petits services qu '11peut fàire sans accepter de 42

récompense ~" à ne pas crier quand il est frappé ~" à supporter les tatouages et la circoncision sans qu'on lui offre à manger" En générai, tous les membres de la faml1le participent de près ou de loin à l'éducation de l'enfant." chacun essaie de lui transmettre intégralement la forme de vie qu'il a lui-même reçue des parents. Le drame actuel est que les éducateurs traditionalistes ne se rendent pas toujours compte que le monde a changé" L'école enseigne aux jeunes des notions qui demeurent incompréhensibles et mystérieuses pour les adultes non scolarisés et les porte parfois à démissionner plus ou moins de leur rôle d'éducateurs. Si le système éducatif de la famille traditionnelle s'appuie sur le respect de l'autorité et sur Jes barrières des interdi~ J'écoJe~ de par sa mentalité scientifique~ tend à détruire ces interdits et à soumettre à critique l'enseignement des ancêtres. (Roberto

Pazzi,

L 'hommc

Evé, Aja~ GED~ P"D et SOD UDivcrs~ pp. 275-277)

21. La réincarnation

et le culte des ancêtres

Les Ewé sont persuadés que sous la peau de chaque être humain vit un ancêtre" La transmigration n'est possible qu'entre aïeux et petits-fils d'une même famille. Il est donc facile pour le devin d'identifier l'ancêtre en question. Il suffit de connaître la liste des défunts de la famille et de tenir compte du sexe et de les tirer au sort au cours d'une cérémonie. On consulte les morts et on sollicite leur appui pour chaque événement important ou pour chaque malheur ou gros problème familial" 22. Le sorcier La sorcellerie est conçue comme un pouvoir mystérieux que détiennent les individus qui en ont reçu J'initiation" Les sorciers sont craints comme Jes ennemis de l'humanité. Sur 43

leur initiation et leur activité qui demeurent couvertes du plus strict secret, on raconte des détails horrifiants: on dit notamment qu'ils ont le pouvoir de saisi~ maltriser et démolir l'esprit pendant le sommeil et en lui donnant forme de chat, de vautour ou de hibou. Leur force réside dans le rapport qu'ils entretiennent avec les forces maléfique~ les Na. (..) L'identification des sorciers demeure un problème très délicat. En principe~ ce n'est que l'oracle qui peut révéler que telle personne est un sorcie~ mais les devins évitent de poser cette question~ lors de leur consultation~ pour éviter de fàire peser une grave suspicion sur certaines personnes. (Roberto

Pazzi,

L llomme

Eoo, Aja,

OED, F"D et SOD UDivers,

pp. 303)

- Estimez-vous heureux d'être ici à cette heure et n'ayez plus peur d'aucune puissance occulte. Je vous demanderai une somme de cinq mille francs contre les trois mille francs que je voulais prendre à vos adversaires ca~ vous comprenez bien~ il est plus difficile de détruire. Ensuite~ J.e vous remettrai ce qu'il mut pour votre sauvegarde (...). Le sorcier se leva et, craquant comme un vieux chariot rouillé que l'on remet en service~ il sortit de la pièce~ pénétra dans un appartement sombre d'où il ressortit, tenant une besace en peau de caïman. Il reprit place dans sa chaise longue et, chantonnant un air de lui seul connu~ il sortit de son sac les obJ.ets les plus hétéroclites: amulette~ peigne~ fourchettes~ fiole~ dents d'hippopotame~ fémur d'enfant cauri~ portraits du Kaiser et d'Aristide Briand etc... Il prit un flacon de poudre noire~ versa un peu du contenu dans la paume de ses hôtes et leur dit de l'avaler. C'était la poudre préventive~ capable d'immuniser contre tout assaut d'ordre spirituel. Confiants~ les visiteurs obéirent sans discuter. Ensuite~ le viel1lard leur remit sept cauris à enterrer aux carrefours de Séva et dans leur maison. Ces cauri~ frottés contre l'os fémoral du sac et enduits de suif de phacochère avaient la vertu de confondre les ennemis les plus achamés et d'attirer la sympathie de tout le monde. (Le Fils du Fétiche, David Ananou, Nouvelles Editions Latines, Paris, 1981) 44

23. La mort

a. L'annonce du décès fA vlessi] imposa le silence et recommanda la discrétion à ses enfants. Pui~ torse nu selon la règle du couvent., elle courut annoncer la nouvelle au féticheur-chef du village. Ce demier fit prévenir ses adeptes qui se réunirent aussitôt. Les femmes se rendirent dans la forêt., et exactement comme pour la cérémonie des jumeau~ elles cueillirent., de la main gauche~ certaines plantes qu'elles vinrent déposer sur le cadavre. Des chansons et des danses religieuses furent exécutées. Alor~ un coup de canon retentit pour indiquer la fin des pratiques fétichistes et le commencement des obsèques selon la coutume ordinaire. (..) « Un arbre gigantesque venait de choir ». Dès le décè~ toutes les femmes de la famille se lamentent bruyamment. En signe de deuil~ elles se détressent les cheveu~ quittent leurs boucles d'oreilles et autres bijoux. Puis elles se rasent la tête. Au décès de l'homme marié, son épouse fàit le deuil par des lamentations et des gestes qu'on pourrait dire rituels: mains J.ointes pointées vers le haut (je suis seule désormai~ traquée par la mort)~ mains au-dessus de la tête (qui pourvoira à mes besoins ?)~index sur les lèvres (je n'ose dire mot)~ bras croisés Sllr la poitrine et mains sur les épaules (je suis à la merci de tous)~ mains sur les épaules d'autrui (qui me protègera ?)~ en piétinant le sol et en se ûappant les cuisses (j'aimerais mieux mourir moi aussi)~ en traînant les fesses par terre (c'est la désolation)~ assise en s11ence~ le menton entre les mains et les coudes sur les genoux (méditation). (D'après P.Ametozion,

fascicule sur les ouvrages du Togo, p. 291)

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Un avis de décès

(kugbèJiJqèqè)

1. Agdd na ml L.. (1) 2. Nyèmedo àJa cle niiàtà dzro o. 3. T~gbui be mâgbl~ na ml be d3Je megàva àmètsitsià N egl~ d. 4. Egbè fi~ woàd~ IJÙ(2). 5. Ets3 t)di woadzrè eto Idd L.. G01J.

nyo na

1. Attention à vous f... 2. Je n'ai pas crié sur votre tête inutilement. 3. Le grand-père (a dit) que je vous dise que la couche n'est plus devenue bonne pour le vieux Néglo. 4. Aujourd'hui soir, ils veilleront. 5. Demain matin~ ils l'arrangeront! Dong! (son de la cloche).

On peut constater combien la traduction littérale semble éloignée du contenu du message. Voici la traduction de l'annonce dans le style officiel qui convient ici. A vis f... Le chef a le regret de vous informer que le vieux Néglo n'est plus. Ce soir aura lieu une veillée funèbre et l'enterrement a été fixé à demain matin. Qu'on se Je dise! b. Avant l'enterrement Le fils du Fétiche commanda un cercueil à Porto-Séguro et plusieurs estagnons de sodabi dans les distilleries du sous-bois de Vogan. Vers dix heures du soir, Je corps du défunt fut transporté dans une cour intérieure et déposée sur Je so~ Ja mce contre terre. Ruisselant de sueur, les travailleurs avaient presque terminé la construction de l'apatam. L 'un d'e~ se misant J'interprête des autres~ entonna la chanson composée

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par Dansou au sujet des obsèques. En choeu~ tout le monde lui répondit à partir du passage suivant: Pleurer une nuit entière Sans la moindre goutte de liqueur Est inadmissible en cas de funérailles Amenez des boisson~ égorgez des bêtes. - Tant pis pour la personne qui est décédée. - Les vivants doivent jouir! (...) Soucieux avant tout de faire des funérailles dignes de son père~ c'est-à-dire entourées de tout le faste désirable~ Dansou apporta cinq bouteilles d'alcoo] que les quinze hommes présents vidèrent comme des siphons amorcés. Alors commença une veillée qui se prolongea jusqu'à l'aube. Dès la pointe du jou~ on procéda à la préparation du cadavre (. . .J. Bientô~ des jarres d'eau bouillantes furent introduites dans la petite cour privée. On apporta du savon et des éponges. Amagan et Kodjo dévêtirent le corps raidi et le placèrent sur trois escabeaux: un sous la tête~ un autre sous les reins et le troisième sous les pieds. Puis commença le bain ou plutôt la cuisson~ à en juger par la très haute température de l'eau. Le corps fut mouill~ puis énergiquement frotté pendant plus de trois quarts d'heure. Le ravitaillement en eau bouillante était assuré par des fèmmes qui s'activèrent de leur mieux. Quand le cadavre dut jugé suffisamment décrass~ autrement dit quand l'extérieur fumant parut assez râcl~ on procéda au nettoyage de l'intérieur. Cela consistait à faire des pressions sur l'abdomen à l'effet de le vider complètement. Ensuite~ on empoigna les membres raides~ e~ le dos arc-bout4 les deux hommes brisèren~ en ricanan~ les articulations des genou~ des coudes~ et des épaules. Il fàllait que le défunt fût souple en arrivant chez les ancêtres! Et il devenait mieux et plus qu'un acrobate. Enfjn~ on fit la barbe au vieux Sodji afin de le rajeunir avant son départ pour le grand voyage. Puis on rinça à l'eau froide le corps supplicié que Sassi essuya et couvrit de parures aux emblêmes du Tonnerre. A vec des chiffons et du coton~ les yeux furent bandés et les orifices bouchés. Comme

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linceu~ un carrt! de t011e blanche fut enroulé autour du cadavre que l'on coucha dans le beau cercue11 de Porto-Séguro" En guise de viatique:} des pièces de monnaie:} des billets de banque et des grigris furent placés à côté de lui" Entre ses mains brillait un rasoir bien tranchant car il fallait que le défunt tue le sorcier ou l'empoisonneur qui lui avait donné la mort" Puis on cloua la bière qu'on transporta ensuite dans la grande cour où il y avait un monde fou" Des pleurs éclatèrent de partout stimulés par des détonations assourdissantes" (Le Fils du Fétiche, David Ananou, Nouvel1es Editions Latines, Paris, 1981)

c. Les funérailles D'habitude:J après l'enterrement du défunt on reporte la date des funérailles à une époque assez reculée surtout lorsqu'on

n 'est pas en mesure de supporter immédiatement les frais

(.""),,

D'une part le décès de son père n 'ayant pas eu lieu dans la « période de recue11lement»:} et d'autre part considérant le potentiel de ses moyens d'action:J il fit savoir qu'il désirerait tout clore dans la huitaine (...)" Durant la semaine:J des séances de tamtam et des coups de canon maintinrent dans la maison la lourde atmosphère de deuil (...). Le village fut sur pied avant l'aube:} brutalement tiré du sommeil par des détonations successives" Bientôt tout le monde afflua vers la demeure du bon fils qui honorait son père (.. .). Alors Aholou:} le « chairman» des manifestations sortit d'une case et suivi de Têko:} de Dansou et de quelques autres parents:} se porta à l'entrée de la maison et s'arrêta:J face à la rue" Un silence de mort s'établit dans l'assistance. décoiflà et arrangea son pagne qui traînait derrière lui donna une calebasse contenant un mélange fàrine de maïs. Aholou toussota et de sa voix déclara:

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Le vieux se lui. Dansou d'eau et de sépulchralc:J

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Sodji., nous ignorons la cause de ta mor~ mais nous savons que du lieu où tu te trouves maintenan~ tu vois le pass~ le présent et le futur. Nous serons toujours fidèles à ta mémoire et te rendrons tous les services que tu es en droit d'attendre de nous. Si ta mort est voulue des die~ dors en paix et veille sur nous. Ensuite~ le Fils du Fétiche lui tendit un verre plein d'alcool. Il le reçut et reprit sa harangue: Tout homme a des ennemis et des ennemis. Il peut se faire que ton décès provienne d'une source adverse. Dans ce cas~ enivre-toi de cet alcool que nous t'offrons et venge-toi sans délai! (...) La grande séance funéraire était ouverte. Bientô~ des cuvettes et des marmites d'aliments furent amenées sous le hangaz; accompagnées de bouteilles de sodabi et de gourdes de bière. On dansa avec joie. On fit bombance. On but à tire-larigot. Les invités s'en donnèrent à cœur joie. Dans l'après-midi., on recueillit des dons substanciels qui permirent de couvrir tous les frais engagés depuis le jour du décès. Dansou n'avait rien perdu. A u contraire~ il enregistrait même un excédent de caisse.

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(Le Fils du Fétichc~ David Ananou, Nouvelles Editions Latines, Paris, 1981)

d. Le veuvage Selon la coutume~ tout époux (homme ou femme) même divorc~ ayant eu de son mariage des enfants vivants ou mor~ est tenu~ sous peine d'aliénation mentale~ de pratiquer le rite du veuvage en cas de décès de son partenaire. A vlessi se devait de se conformer à la loi de son pays (.. .). Ce qui l'ennuyait terriblemen~ c'était d'avoir à vivre côte à côte~ durant cinq longs mois~ avec ses co-épouses~ les anciennes femmes que Sodzi avait répudiées et qui tombaient elles aussi., sous le coup de la loi du veuvage. A vant de hire pratiquer cette coutume~ les anciens de la famille éplorée consultent d'abord un devin avant de connaître les désirs de

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l'époux décédé. A cet effet Aholou et Têko allèrent chez le charlatan Afo (...). Afo remplit d'eau sa calebasse magique~ y regarda longuement et dit:

-J'ai

déjà fait venir l'esprit de Sodzi. Posez-lui des questions vous-mêmes. - Sodzi fit Aholou~ nous venons demander si tu consens à ce que tes trois fèmmes subissent ensemble l'épreuve du veuvage. - Non~ répondit sèchement une voix qui n'était ni celle de Sodzi ni celle d'Afo~ mais qui résonna tout près dans la case même où étaient les trois hommes. - Alors~ comment devons-nous nous y prendre? - Qu'A vlessi seule fasse les cérémonies! Quant aux deux autres fèmmes~ renvoyez-les chez elles. - Si nous les renvoyons~ elles deviendront folles. - Tant pis pour elles. (Le Fils du Fétiche, David Ananou, Nouvelles Editions Latines, Paris, 1981)

24. Les vaudous (voduwo) Dans le Sud-Togo, dès qu'un individu meurt, il devient ancêtre et vaudou. Ce qui maintient les vivants au contact des ancêtres et des puissances invisibles est l'interdit. De tout être humain qui meurt on peut dire qu'11 est devenu vôdu car la mort l'a introduit dans le domaine obscur et mystérieux de l'au-delà. On appelle aussi vôdu les enmnts anormaux (ou présentant dans leur corps des particularités étranges~par exemple les yeux bleus~ la taille naine etc.). Des objets que les ancêtres ont vénérés peuvent aussi éventuellement être remis en vénération et constituer des vôdu nouveaux (mais rattachés aux grandes familles de la Foudre~ de la Variole etc.). Chaque famille peut ainsi avoir ses propres vôdu auxquels on offre les prémices du champ et des sacrifices 50

au commencement de la nouvelle année et dans les moments critiques (...). TOlites ces Puissances sont conçues comme inférieures à Dieu mais au-dessus des hommes: pratiquement l'homme les vénère pour les avoir à son service. (Roberto p. 302)

Pazzi, L 'honlme Eut; Aja~ Gen~ F.,n et son Univers~ Lomé, 1980,

25. Les interdits (k?inuwo) L'intcrdit est en quelque sorte le lien juridique qui maintient en contact l'être humain (vivant) avec les Ancêtres (défunts)~ avec les puissances invisibles et aussi en dernier ressort avec Dieu lui-même. La vie religieuse et sociale se fonde sur l'observance des Interdits: on croit que la transgression des Interdits imposés par la tradition provoque inévitablement calamités et malheurs. L 'observance des mênles Interdits marque l'appartenance à un même clan ou association ou confrérie: (( Les gens qui font les mêmes gestes rituels sont nlenlbres d'un même clan...». Certains interdits sont propres aux fenlmes enceintes (ex. ne pas regarder un caméléon). La plupart (tant ceux que les Ancêtres ont laissé que ceux qu'importe l'Oracle) sont de nature alimentaire." ne pas manger tel ou tel produit ou le produit cuit de telle manière. Pour les adeptes" dans le tenlps de leur initiation" il y a aussi des interdits qui visent le COl11portel11ent: ne pas cultiver le champ avec une halle à 111anche de bois" ne pas utiliser un coupe-coupe de fabrication européenne" ne pas monter sur les moyens de tral1sport moderlle~ ne pas porter les charges sur la tête~ ne pas se couvrir la tête avec le foulard (pour les femmes)~ ne rien révéler de ce qu'ils ont vu dans l'enceinte du vôdu etc.." Certains de ces interdits seront même observés ensuite pour toute la vie: par exel11ple" celui des devins de ne pas cultiver

la terre (Cf.

Wolf;

Totenismus

1911).

51

dans Anthropos"

~

La transgression d'un interdit peut exiger des recours coûteux à l'Oracle~ qui prescrira le rite de réparation à accomplir. (Roberto Pazzi, L 'homme Evt; Aja" Oen" F:Jn et son Univers" Lomé, 1980, pp. 298-299)

26. Le rite de la réconciliation Traditionnellement, la réconciliation peut être une véritable cérémonie: la veille, on brûle un épi de maïs dépourvu de ses grains que l'on met dans une calebasse d'eau qui reste au dehors dans la fraîcheur de la nuit, fraîcheur qui symbolise la paix (1Jutifafa signifie à la fois paix et ffaîchcur). Au réveil a lieu la réconciliation avec l'eau de la calebasse. Celui qui est offensé asperge son antagoniste de fines goutelettes d'eau avec la bouche. 27. Les griots Le griot (hàs1n5) est un poète ambulan~ dépositaire de la culture orale~ et jouissant d'un statut social ambigu (à la fois objet de crainte et de mépris). (Le Petit Larousse)

Le griot est estimé et redouté à cause de la puissance mettre en chansons les travers de ses adversaires. (Roberto p.243)

qu'il a de

Pazzi, L 'homme Evé" Aja" Oen" F:Jn et son Univers" Lomé, 1980,

Profitant du caractère universel des chansons~ nos musiciens (= nos griots) utilisent également l'art de la composition pour battre en brèche les principes de leurs adversaires particuliers ou commun~ tant dans le domaine politique que dans celui de la vie courante. Parfoi~ on confie des idées à élaborer et à

52

mettre en musique~ tout comme l'on apporte des articles aux directeurs de joumaux. (Le Fils du Fétiche, David Ananou, Nouvelles Editions Latines, Paris, 1981)

28. Une puissance invisible:

la foudre

La foudre est considérée comme une puissance invisible qui « venge les crimes et les larcins» (définition du Père Labat 1730). Son culte est assuré par des confréries. Les sàkpe (pierres de tonnerre) sont des météorites que l'on conserve dans les sanctuaires de la foudre. Quand elles font une victime~ le prêtre de la confrérie se rend sur les lieux avec ses adeptes. On fouille le terrain jusqu'à ce qu'on trouve la pierre que la foudre~

en frappant

sa victime~ y aurait laissé.

(Roberto Pazzi, L 'homme Evé, Aja, Oen, F~n et son Univers, Lomé, 1980, p.41)

29. Les age Dans la mythologie éwé, age désigne un esprit malin, un nain qui égare les curieux, les explorateurs ou les simples promeneurs dans la forêt, et qui les emporte. Ainsi, lorsqu'il arrive que des personnes disparaissent, on peut aller jusqu'à leur faire des funérailles. Mais si ces disparus reviennent après un long temps d'absence, alors ils deviennent des êtres puissants auxquels on attribue la faculté de prédire l'avenir, de guérir des malades, de faire des miracles. Ils peuvent aussi devenir prêtres vaudous.

53

30. Un jeu : le jeu de six (àqjto) Le jeu de six, appelé ailleurs awalé est une sorte de plateau à deux rangées de six cases dans lesquelles les joueurs déplacent des billes nommées àc1).qui sont les graines de l' euphorbia drupifera, arbuste épineux semblable à une ronce. Le jeu de six est très ancien. Il est connu jusque chez les Soussou de Guinée et même jusqu'en Océanie. On met quatre billes dans chaque case, puis l'un des joueurs vide une case et dépose les billes en suivant, une à une, dans les autres cases. Le deuxième joueur aussi ramasse le contenu d'une case de son côté et joue. Ils continuent alternativement jusqu'à ce que l'un d'eux pose un piège à l'autre. Si on ramasse le contenu d'une case et qu'en jouant, la dernière bille tombe sur une case où il n'y a qu'une bille, c'est gagné. Il faut jouer de plus en plus vite pour amener l'adversaire à se tromper. Il existe différentes règles de jeu. Et il existe aussi le jeu de deux, le jeu de quatre, le tokpoè auquel on joue par hémisphères, etc... 31. Ampè Un peu partout, aussi bien en ville que dans les campagnes, on verra des petites filles ou des adolescentes en train de jouer à ampè. Il s'agit d'un jeu très répandu qui consiste à sauter en frappant des mains et du pied en même temps que l'autre jambe est en l'air. Les joueuses décident dans quel cas elles gagnent: soit le pied levé du même côté ( a"t.eme ' h a"t.eo.

Il ne doit pas encore être à la maison. Il n'est certainement pas encore à la maison. Amèdzrodzèfea an:>metà àlàfa ètg tso àfisià. L'hôtel est à environ 300 mètres d'ici. 3) L'habituel L'habituel exprime une action fréquente ou habituelle. La désinence -na ou -a s'accole à la droite du verbe: Yàwo w3à d:>.

: Yawo travaille. Yawo a l'habitude de traval1Ier.

4) Le subjonctif-exhortatif Le subjonctif-exhortatif exprime soit un souhait ou désir, soit un ordre, une interdiction, une obligation, conseil ou une pression sur l'interlocuteur (exhorta tif). marque de ce mode est celle du futur mais, à la personne du singulier et du pluriel elle peut être ne-. Yàwo neva ! Mèdi be neva !

Que Yawo vienne! Je veux qu'11 vienne! 68

un un La 3e

5) L'impératif A l'impératif,

le verbe a la forme nue:

kp:> ! gb3 ! t:> !

: regarde! : reviens! : arrête-toi!

Toutefois, si la voyelle du radical verbal a un ton haut et que la consonne est une sonore, le radical prend un ton montant: va

venu

va! bi

viens!

~uyè !

vous avez regardé regardez!

A la première personne du pronom mi-. miedzo midzo ! va midzo !

du pluriel, le verbe est précédé

nous sommes partis partons! partons!

Le sujet énonciateur s'inclut parmi les personnes qu'il exhorte. Nous nommons ce type d'impératif cohortati£ A la troisième personne du pluriel, le verbe est précédé de ne-: wonedzo !

qu'ils partent!

A la troisième personne du singulier, ce ne- se contracte avec le pronom personnel: ney. !

qu'il s'en aille! (e + ne + yi) 70

Si le sujet est un nom ou un syntagme nominal, rien n'est changé: Yàwo neva !

Que Yawo vienne!

Arne sià nege a "" au " à o. "

Si les hommes étaient raisonnables, pas la guerre.

11sne feraient

(mais ils ne le sont pas)

Ne 4.e àmèwo bùà tàmè la, woman3 àuà wam o. Si les hommes étaient raisonnables, ils ne seraient pas en train de faire la guerre. b) L'hypothétique La proposition hypothétique est introduite par ne (si, quand, chaque fois que...) et le verbe de cette proposition se met à l'aoriste. 78

Si l'on commence par la proposition hypothétique, ci est close par le démarcateur la ou -a. Hypothétique

celle-

passé ou présent

Le verbe de la proposition principale

se met à l'habituel:

Ne Kati kp:> gà la, eq,ùnè fifia. Quand Kofi gagnait de J'argent, il Je dépensait aussitôt. Quand Kofi gagne de l'argent, l11e dépense aussitôt. Ne Kafi va la, mèkpenÊ lè uudzèfe. Quand Kofi venait, j'allais J'attendre à la gare routière. Hypothétique

futur

Le verbe de la proposition l'habituel:

principale

se met au futur de

Ne Kati kp:> gà ètsa la, a4.ùl kaba. Si Kofi gagne de l'argent demainJ il le dépensera aussitôt.

Ne tsl dzà ètsa la, Kati mava o. S'11 pleut

Hypothétique

demainJ Kofi ne viendra pas.

habituel

Si l'on a affaire à une vérité ou à une constatation d'ordre général, le verbe de la proposition conditionnelle se met à l'aoriste tandis que celui de la principale est à l'habituel: 79

Ne àmèwo s3 gb3 akpa la, ectèà ru. Si on est trop nombreux~ on se gêne. Ne tsl dzà la, nyèmeylnà w3à d:>o. Quand il pleut., je ne vais pas travailler. 8) L'ingressif

(se mettre à~ commencer à) :

L'expression se mettre à (faire gc.), ou commencer à se traduit par de àsi ... mè (mettre la main dans...). Le terme qui s'insère ne peut donc être qu'un nom ou un syntagme nominalisé: Ede àsi nuctùctù mè. Yàwo de àsi d:>w3w3.

Il s'est mis à manger. Yawo s'es! mis à travailler.

D3 de àsini WÙWÙmè.

Je commence à avoir fàim.

(la faim a mis la main dans le fait de me tuer)

9. La réitération Lorsqu'une action a lieu une nouvelle fois, on utilise le verbe gbùgb3 (recommencer à~ re-) suivi du verbe en question. C'est gbùgb3 qui prend les marques modoaspectuo-temporelles, le verbe restant le plus souvent, (mais pas obligatoirement) invariable à l'exception de l'habituel qu'il est préférable de répéter. Le complément d'objet peut suivre soit gbùgb3, soit le verbe principal. W ogbùgb3 w5 m:>a.

Ils ont refait la route.

W ogbùgbd w5 m:>a.

Ils ont refait la route.

80

W ogbùgb3è w3. W ogbùgbd w~è.

Ils l'ont refaite. Ils l'ont refaite.

W oagbùgb3 W oagbùgb3 W oagbùgb:J W oagbùgb:J

Ils referont la route.

wd m:>a. m~a w:J. aW:Jm~a. m:>a aW:J. )

W oagbùgb:J m:>a w:Jnà. W ogbùgb:>nà w:>a m:>a. W oagbùgb:J w3nà m~a. W oagbùgbd wdà m:>a.

Ils refont (régulièrement) la route.

gbùgbd peut être utilisé avec n'importe

quel verbe:

gbùgbd gbld

redire

gbùgb:> ~ù nu

remange~ manger à nouveau

etc. .. 10. Les verbes auxiliaires Certains verbes perdent quelquefois leur sémantisme propre et prennent une valeur purement grammaticale. Nous les appelons verbes auxiliaires. De fait, le verbe auxiliaire entre tout simplement dans le cadre des séries verbales puisqu'il précède ou suit généralement un autre verbe dont le sémantisme est plus marqué. Avant de présenter les verbes auxiliaires, il est bon d'analyser le fonctionnement des séries verbales. Considérons l'exemple suivant:

Etr:>va ts:>bll nam.

Il m a rapporté du maïs. Il est revenu m'apporter du maïs.

(Il est retourné,

est venu, a pris du maïs, a donné à moi)

81

Dans une telle phrase, le sujet n'est pas répété, et si le verbe n'a pas de complément, il peut précéder immédiatement un autre verbe. Le temps grammatical est généralement le même pour tous les verbes de la série. Atr~ âva âts~ bl! nam. Il me rapportera du maïs. Etr~na vana ts~na bl! nam. Il me rapporte (habituellemen~

toujours) du maïs.

Cependant, la répétition des marqueurs modo-aspectuotemporels rend la phrase lourde. C'est pourquoi le marqueur est le plus souvent mis en facteur commun et dans ce cas, s'il précède le radical verbal, il se met de préférence au premier verbe tandis que s'il le suit, il se met de préférence au dernier: Atr~ va ts~ bl! nam. Etr~ va ts~na bl! nam. Alors, tout se passe comme si l'on avait un seul verbe: tr~vats~. Mais les variations sont également possibles. Atr~ âva ts~ bl! nam. Atr~ va âts:J bl! nam. Etr~na va ts~na bl! nam. Le dernier énoncé gagne à prendre la forme réduite en -a au dernier verbe: Etr~na va ts~a bl! nam.

82

Le verbe particulier.

gb~ (reveni~ L'inaccompli

alTiver) a un comportement se rend toujours par l'habituel.

Egb3nà.

Il arrive, il vient (Il est là)

par opposition à : Elè gb~gb~m.

Il revient. Il est sur le chemin du retour.

Voici une phrase où l'on dénombre cinq verbes en série: A l'accompli: Eyi tr~ gb5 va do gbè na wo. Il est revenu les saluer. Au présent habituel: Eyinà tr~ gb5nà va doa gbè na wo. Eyinà tr~na gb5 va doa gbè na wo. Il a l'habitude de revenir les saluer.

Principaux

verbes auxiliaires:

a) Ceux qui précèdent le verbe et interviennent pour en marquer l'aspect, le temps ou la modalité: tr:>

(re-, retoume~ l'itératif)

recommencer

83

à, marque de

Etr:J va.

va

Il est revenu.

(venir:! aller (suivi d'un infinitif):! être sur le point de:!marque de l'exhortatifou du futur) Miva dzo!

gbùgb~

Partez!

(refaire:! re-:! à nouveau:! encore une fois)

Gbùgb~ yi àfe ! Migbùgb~ srQ è ! Egbùgb~ gàgbl~è. dzo

(et voilà que) Edzo yi. Edzo dzo.

nya

Retourne à la maison! Etudiez-le encore une fois! Il l'a répété.

Et voilà qu'il - id-

est parti.

(bien:! savoir:! avoir accompll~ connaître:! être faclle à)

D~lelea nya v~ gàke nye l~mè mehaya tututu o. Je suis bien guérl~ pourtant je ne suis pas très en forme. (La maladie a su finir mais mon corps n'a pas complètement guéri)

Mènya nya dùa mè ale gàke màte IJu abu. Je connais bien la ville mais il peut arriver que je m y perde.

Enya kp:Jna, menya w:3nà o. C'est facile à regarder:!ce n'est pas facile à faire. 84



(re-, encore, continuer à, marque du continua tif ou du réitératif; ne plus) Egà tr:> va. Il est revenu (une deuxième fois). Variantes dialectales:

ka

kà, gbà

(un peu, un peu mieux, à peu près, être assez, faire un peu, augmenter un peu)

Gbèa ka Iu. L 'herbe est un peu plus sèche. Eka yi ~e mègbe. Il est retourné un peu en aITière. Eka nyo. Ça va à peu près. C'est assez bien. (devoir...) a-, la (marque du futur qui pourrait provenir de va) Comparez : Ava ku. Aku.

Il va mourir. Il va mourir.

Màva va. Mava.

Je vais venir. Je vais venir. Je viendrai.

Et dans les formes dialectales: Kàfi vava ge. Kàfi ava ge.

Kofi va venir. - id-

(mis pour Kôfi lè vàva ge).

85

Il mourra.

b) Ceux qui suivent le verbe et interviennent pour en marquer l'aspect, le temps ou la modalité: (déja, pratiquement, du terminatif)

vd

Eva vd. Evd vd.

finir, marque du résultatifou

Il est déja venu. C'est pratiquement

fini.

-na Nous classons dans cette catégorie ce suffixe aspectuel qui a perdu son sens d'origine. Pour lui en donner un, disons: avoir l'habitude de ou agir souvent. Ewdnà d~.

a

Il a l'habitude de travailler. Il travaille (souvent).

(Variante de na) Ew3à d~.

kp~

Il traval1le.

(une fois, Jamais (à la forme négative), pour voir, donc, déja)

voir,

Ce verbe, lorsqu'au temps passé il suit le complément, indique que l'action exprimée par le verbe principal a eu lieu au moins une fois.

Miedo go kp~. Nous nous sommes déjà rencontrés.

86

Nous nous sommes rencontrés une fois. Il nous est arrivé de nous rencontrer (au moins une fois)

Mimedo go kp:) o. Nous ne nous sommes Jamais rencontrés. Me ànyi. se-

(Equivalent

/1 yiendra s'asseoir.

de he-)

Sedè nyuie !

Bon yoyage ! (Et va bien)

Eva sebdbd n3 ànyi. -tà-

Il yint s'asseoir.

(pour + infinitif; marque le but) Yi -tàts:>àbolo.

Va chercher du pain (de maïs). (Va pour prendre du pain)

Le verbe va se retrouve dans vaseq,e (jusque) qui se décompose en va+se (s'arrêter ou atteindre) +se

88

(déplacer vers). D'ailleurs entre ces morphèmes. Eyi vase mia t:>

son père notre père votre père leurs parents

mlà n:) wo dzllawo

A certaines personnes, marque du futur:

, a ,

,

--->

ma

--->

a

â

--->

â

e- + a e

~+

le pronom

s'amalgame

Mettons tout cela sous forme de conjugaison. 100

à la

b. Les pronoms personnels 1) Pronoms personnels

et la conjugaison affIXes sujets:

Au présent: mè-va , e-va e-va mIe-va miè-va wo-va

je suis venu(e) tu es venu(e) il/elle est venu(e) nous sommes venu(e)s vous êtes venu(e)s ils/elles sont venu(e)s

Remarquons:

. que

seul le ton distingue èva (tu es venu(e)) de eva (il/ elle est venu(e)) et mieva (nous sommes venu(e)s) de mlèva (vous êtes venu(e)s). . que mlè- (vous) ne s'emploie plusieurs personnes.

que si l'on s'adresse

Au futur: ma-va a-va a-va mIa-va mIa-va woa-va Les pronoms se contractent

Jee viendrai tu viendras 11 viendra

nous viendrons vous viendrez ils viendront avec la marque du futur a- : 101

à

mè-

+ a --->

è-

+ a ---> a

é+ a --- > mie- + a --- > mla- + a --- > ma-, a-, mla sont prononcés ton haut.

ma a miamla-

[mà], [à] et [mlà] devant un

2) Pronoms personnels affixes compléments: ekp:J-m ekp:J wo ekp:J-è ekp:J mi ekp:J m i ekp:J wo

il m'a vu(e) il t'a vu(e) 111'a vu(e) 11nous a vu(e)s

il vous a vu(e)s il les a vu(e)s

A la troisième personne du singulier, si le radical verbal se termine en -a, il y a contraction et mutation de phonème: wogbl3ne.

on le dit.

a + e -- >

e

3) Pronoms personnels isolés: nyè wo ye

mOl

toi IU1~elle

mlawo mlawo " woawo

102

nous vous eux" elles

4) Possessifs: t~-nyè t=>-wo t=>-a yè-t=> mia-t=> mlà-t=> wo-t=>

père ton père son père son (propre) père notre père votre père leur père

Remarques:

1) yè- réfère au sujet de la proposition principale une phrase de style indirect.

dans

2) à la 3e personne du singulier, le nom est précédé du possessif et suivi de l'article. 3) Si l'on a affaire à une relation de possession, possessifs prennent les forme suivantes: vu-nyè nyè vu VU-WQ wo vu

ma voiture ma voiture ta voiture ta voiture

efe vu yèJe vu miaJe vu

sa voiture sa (propre) voiture votre voiture

mlafe vu

notre voiture

wofe vu yèwofe vu Remarquons

leur voiture leur (propre) voiture

encore: 103

alors les

1) que nyè et wo peuvent être soit compléments de nom (ils précèdent le nom), soit adjectifs (ils suivent le nom) 2) que s'ils sont compléments modifications tonales: a) si le ton devient haut: uu

-->

de la syllabe qui suit est montant, nyè uu

b) si la syllabe qui prend un ton montant: nyè wo

de nom, il se produit des

--> nye mSl --> wo mSl

il

(ma voiture)

suit a un ton bas, le possessif

(mon panier) (ton panier)

c) si la syllabe qui suit modifications tonales s'annulent:

a un

ton

haut,

les

nyè + kuku ~ nye kuku ~ [nyè kuku] (mon chapeau) d) si le nom qui suit comporte un préfIXe nominal, ce préfixe prend le ton haut: àgbàl~

-->

nyè agbàl~ (mon livre)

3) qu'aux autres personnes,

les pronoms

personnels

se

combinent avec le relateur Je (de) qui ne s'emploie ni à la première ni à la deuxième personne du singulier;

104

4) qu'après fe, la syllabe qui suit est modifiée selon les règles édictées ci-dessus en a) et d) :

uu àgbàl~

--> fe uu -- > Je agbàl~

5) Pronoms personnels

et forme négative

La particule négative me- se place avant le verbe et se contracte éventuellement avec le pronom personnel sujet et la marque à- du futur. La particule d (pas) se place à la fin de l'énoncé ou de la proposition niés. nyè-me-nya

Je

ne salSpas

m-è-nya

tu

m-e-nya

il/clIc nous vous ils/clIcs

ne salSpas nc sait pas ne savons pas ne savcz pas ne savent pas

Je tu il/elle nous vous ils

nc viendrai pas ne viendras pas ne viendra pas nc viendrons pas ne viendrez pas ne viendront pas

mi-me-nya

mt-me-nya à wo-me-nya d nyè-m-a-va m-à-va



m-a-va 0 mi-m-a-va

. Nous voudrions trava11ler. (10) Mèdi be maw:3 d:>. Je voudrais travailler. (11) Mièdi be yèwoan:3 kpl~ sià IJutià ? Voulez-vous vous asseoir à cette table? (12) Mièdi be miakpl:3 yèwo ~oà ? Voulez-vous que nous vous accompagnions? (13) W odi be yèwoàdzo. Ils veulent s'en aller. (14) Wodi be woàdzo. Ils veulent qu'ils s'en aillent. (15) Wogbld be yèwoàsrg 1Jlis'igbè. Ils ont dit qu'11s apprendraient l'anglais. (16) Wogbld be woàfia 1Jlis'igbè yèwo. Ils ont dit qu'11s (leurs amis) leur apprendraient l'anglais. 108

On constate: 1) que yè est traduit par:

. la marque de l'infinitif en (1), (2), (5)

. tu ou

vous de politesse complément

en (3).

. tu ou vous sujet en (4) . lui en (6) et (8) . il en (7). 2) que le pluriel yèwo est: . la marque de l'infinitif en (11) et (13) . vous complément en (12) . ils en (15) . leur en (16). NB. Le deuxième vous des traductions (2) et (11) n'apparaît pas en éwé (forme pronominale en français: D:J (s'asseoir).

3)

que le verbe de la proposition est soit un verbe de volonté ou de souhait (di be), soit un verbe impersonnel (edzro ...be), soit un verbe d'assertion (gbl5 be).

4)

que dans tous les cas, yè, ou yèwo apparaissent dans des propositions subordonnées et réfèrent au sujet réel de la proposition principale (il y a identité au niveau de la notion).

NB. En (5) et (6), le sujet réel est Yàwo et Paulo. Le sujet syntaxique est e-

Edzè be Kati naj1è kàklo ~èka. Il faut que Kofi achète un poulet. 109

Elè be woatso ketekèm~a hafi w:3àtr~ yi xdlJk:>

a VOlr un nom célèbre~ renommé

gbd cie emè

se reposer

gbdq,emè

le repos

d) Nominalisation ,

D a'Al" "{.uame. dàciùàmè

Sèsè lè làmè.

(soufflerdedans)

d'énoncé:

Un seIpent a mordu quelqu'un morsure de serpent

sèsèlèlàmè

La sensation est dans la chair. sentiment

yè tr:>

Le soleil a tourné.

yètr:>

après-midi

Afd fiè Afdfiè

Le pied brûle. Avril

Adèe mekp~ xè Adèemekp:>xè

Le chasseur n'a pas vu d'oiseau. Novembre

3) Dérivation Les suffixes sont soit des noms ou particules assimilables à des noms (les noms-suffixes) soit des noms-adjectifs tels que -vi (petit) et -g~ (grand)). Les noms-suffixes les plus usités sont ceux qui réfèrent à des agents (-la), à des individus (-nd, -t:», à des objets (nu), à des lieux (-Je), à des qualités, des propriétés ou des 118

caractéristiques (-t3), à des périodes (-yi) ... mais aussi à des plantes (-ti), à des oiseaux (-xè), à des pots (-ze) ou sous l'influence des nouvelles techniques, à des véhicules (-vu), à des moteurs ou des machines (-m:)), à la vaisselle ou à certains ustensiles de cuisine (-gba) (de àgba= assiette). Voyons-en

quelques-uns:

Le suffixe de lieu -Je On peut créer à volonté des noms de lieu par adjonction du suffixe -fe qui provient probablement

de àfe (maison)

nusrQfe

lieu d'étude~ école

d:>wdfe àmèdzrodzèfe

lieu de travaiL bureau~ atelier lieu où descendent les étrangers~ hôtel

tSl1èfe dz£)dofe

lieu où l'on se lave~ salle de bain

kpofe

lieu où l'on mit le feu~ cuisine lieu où 11y a des bosses (sur la route)

Le suffixe agentif -la On peut créer à volonté des noms d'agent par adjonction du suffixe -la, qui provient peut-être de l'article la (le~ la~ celui qui, celle qui) :

àfdzdla àgbàts:Jla àtikpàla

celui qui marche à pie~ le piéton celui qui prend les bagages~ le porteur celui qui sculpte le bois, le menuisier 119

àtits3la

celui qui coupe les arbres, les bûcherons celui qui fait du tra vail, le travailleu~ l'ouvrier celui qui enseigne (des choses), l'enseignant, le professeur celui qui conduit le taxi, le chauffeur de taxi

d~w:Jla nufiala tàksikùla

Le suffixe

-f:J

Le suffixe -t~ (de t~, père) note une appartenance fonction:

ou une

dùk~mèt~

celui qui appartient à un pays~ le citoyen

àfet~

le père de la maison, le chef de famille~ Monsieur celui qui a un petit bâton~ l'agent de police un Loméen un Togolais celui du pain, le vendeur de pain le Pl.opriétaire du pied, le piéton

kp3vit~ Lomèt:> Togot~ kp:>n~t:> àf3t~

En langue guin, le suffixe -t:> remplace le suffixe agentif -la: nufi:Jt:J

l'enseignant, le professeur (éwé : nufiala)

Le suffixe -f3 Le suffixe -t3 note une qualité, une propriété (qui est...) :

120

mumut:J gbèmumut:J Ylb:>ta ctèvita g~t:3 tsltsit:3 et:) t3nyè

frais, vert vert, (qui est vert, celui qui est vert, le vert, la verte) noir (qui est noir, celui qui est noir, le noir, la noire) petit, cadet (qui est petit, celui qui est petit, le petit, la petite) grand, aîné (qui est grand, celui qui est grand, le grand, la grande) grand, aîné (qui est âgé, celui qui qui est âgé) le sien, la sienne (sapropriété) le mien, la mienne (mapropriété)

Dans les deux derniers exemples, t3 n'est pas suffixe. C'est un nom auquel on peut donner le sens de propriété. Ainsi s'explique mieux la formation des pronomsadjectifs précédents. Le suffixe -vi Le suffixe -vi (de vi, enfant, petit) a valeur de diminutif: 1Jutsùvi ny:>nùvi

garçon fille

àgbàl~vi

carte (d'identité, de police ...)

Yàwavi

Yawavi

(petit homme) (peti te femme)

(petit papier) (la petite Yawa, ou Yawa la cadette)

ylètivi

étoile

(petite lune)

121

Le suffixe

-gg

Le suffixe -g~ (grand, aîné) a une valeur augmentative: Ijutsùg!! ny:>nùg!!

grand garçon grande fille

Yàwag~

Ya wagan

(la grande Yawa, ou Yawa l'aînée)

x3g~

chambre

à coucher

gàg~

billet (de banque)

(grandecase) (grandargent)

Les noms suivants ne sont pas encore ressentis des suffixes mais sont en voie de le devenir.

comme

-nu (la chose qui, la chose que, la chose de

...)

Le suffixe -nu désigne l'objet qui permet de faire l'action indiquée par le prédicat (verbe et complément) :

uufonu

instrument

de musique

(chose pour battre le tam-tam c'est-à-dire les membres de l'orchestre)

yagb:3nu

soufflet (chose pour souffler de l'air)

toctonu

écouteur (chose pour prêter l'oreille)

àsitutunu

essuie-mains (chose pour s'essuyer les mains) 122

utilisée par

tSllènu

serviette de toilette (chose pour passer de l'eau) (lè tsl= se laver)

vu (véhiculc~ voiturcJ piroguc) yamèuu

aVIon

t3dziuu

barque,

m:)z:Juu

(véhicule dans l'air) piroguc

(véhicule sur l'eau)

voiture particuJière~ conduite intérieurl (véhicule de voyage)

àmèsimèuu

voiture d'occasion (véhicule de la main de quelqu'un)

àgbàts:Juu

camIon (véhicule qui prend les marchandises)

àsitsàuu

camion

" " auauu

camion ml1itaire

(véhicule de commerce)

(véhicule pour aller à la guerre)

gàkpodziuu

train (voiture sur barres (kp3) de fer (gà))

t3g3mèuu

sous-marIn

àv3uu

voilier, piroguc à vOI1c

(véhicule sous l'eau)

(véhicule à pagne)

dzouu

canot à moteur

123

(véhiculeà feu)

m3 (moteur; machine) yagb3md

ventilateur (machine à souffler de l'air)

réfTigérateur

nufamd

(machine à raffraÎchir

gbèf!!ctèrnd

radjo~ poste

les choses)

de radio

(machine pour annoncer)

agblèdèmd

tracteur,

motoculteur

(machine à cultiver les champs)

nukpldmd

aspirateur (machine à balayer les choses)

àk:>1Jtàbùmd

calculatrice (machine Apenser les comptes)

àgbàbùmd

calculatrice~ ordinateur (hù àgbA : calculer)

àgbàk:>md

grue (machine à soulever des charges)

Si l'appareil suffixe nu.

n'a pas de moteur, alors on utilise le nom-

yagbdmd yagb3nu

ventilateur

tsitsy3md

filtre à eau

éventail,

souffl

et (objetà souffletde l'air)

(machine à filtrer l'eau - il Y a un moteur)

124

tsitsydnu

filtre à cau (chose à filtrer l'eau - il n' y a pas de moteur)

gba (assiette,

num:3 poste de télévision (machine à regarder les choses d'un lieu éloigné)

N+V+PV+L

gbècloq,afe 6g1ise~ lieu de prière (maison où l'on prie)

g3mèdzèdzè

L+NN)

commencement

(tombée du dessous)

N+N+L

dùk:>mè

nation

(intérieur du groupement humain (= intérieur de la nation)

du pays)

N + N + L + N + V + N dùk:>mèb:>lufdha équipe nationale de football (groupe qui frappe le ballon dans le pays)

N+A+N+L

nyànyuihamè

église évangélique

(l'intérieur de la société de la bonne nouvelle)

N+V+S

gddofe

lieu de rencontre, lieu de rendez-vous (lieu où l'on met la rencontre)

5) Autres types de nominalisation a) à partir de verbes Il suffit de redoubler le lexème verbal. Si ce lexème comporte un r ou un 1 après une autre consonne, ou bien une voyelle nasalisée, ce 1, ce r, ou la nasalisation s'effacent dans la première syllabe de la forme nominalisée. De plus, si le ton est haut, il est infléchi en 131

ton montant qui se réalise bas après une consonsonne sonore ou une nasale. Nous notons cette réalisation par un accent circonflexe inversé: YI ylyl

aller allée~ Fait d'aller

ts:> ts~ts~

prendre prise~ mit de prendre

va v3.va

venir venue~ fait de venir

yra tr:>

(bénir) (tourner)

j1e (acheter) dzra (vendre) dzrà (m élanger) 1~ (aimer)

-7 yayra -7 t~tr:>

(bénédiction) (tour)

-7 fej1e -7 dzadzra -7 dzàdzrà 7 1315

(achat) (vente) (mélange) (amour)

b) à partir d'un verbe et de son complément d'objet Il s'agit en fait d'une composition de deux noms dont le premier est un nom simple ou composé et le second la nominalisation d'un lexème verbal. b~lùfofo

fajt de jouer

au ballon

(frappede ballon)

L'élément redoublé disparaît généralement, mais toujours, lorsqu'à son tour il devient déterminant: b~lùfôha

équipe (de foot) 132

(b all on! frapper/équipe)

pas

c) à partir d'adjectifs On forme des noms provenant éventuellement du suffixe -mè.

abstraits à partir d'adjectifs de verbes d'état par adjonction

dl dl didlmè

être long long la longueur

kèkè kèkèmè

être large, large la largeur

1dlo Idldmè

être gros, être grand, gros, grand la grosseur, la grandeur

goglo gdglomè

être profond, profond la profondeur

kpè kpèpkè kpèpkèmè

être lourd, peser lourd, pesant le poids

k:> k:>k:> k:>k:>mè

être haut haut la hauteur

trI tltrl tltrlmè

être épais épais l'épaisseur

133

b. La détermination

du nom:

1) Les déterminants Les déterminants suivent le nom auquel ils se rapportent. Si ce nom est affecté d'un adjectif déterminatif, ils suivent l'adjectif. Il est d'usage d'accoler le déterminant -à au terme qui le précède. Ce -à est une forme réduite de la (qui ne s'attache pas au terme précédent) : xi> xi>à x:J la

malson la maison la maison

x:J ag~ xi>ga la X:Jg~ atte

La marque du pluriel est -wo qui s'accole nom, de l'adj ectif ou du dernier déterminant: xi>wo xi>àwo

à droite du

des maisons les maisons

(mais on ne peut pas dire X:Jlawo (*) ) x:J attewo

des maisons certaines maisons

xd g!! am5

nyànyuihamègbèdox:Jg~

~

nyànyuihamè

les

gbèdox3g~

ou: nyànyui hamè gbèdox3g~ (grand temple de l'église évangélique) Si un déterminant ou la marque du pluriel s'insère dans le mot, alors ce dernier est scindé en deux: ndn3mètata~èfe

~ n3n3mètatawo

4.èfe

3) Par une expansion relative L'expansion relative suit le nom déterminé. Elle est introduite par SI ( qui, que) et close par la ou -à seulement si l'énoncé n'est pas terminé: x:J sllè Lomèà (...) (. . .) xd sllè Lomè.

la maison qui est à Lomé (...) (...) la maison qui est à Lomé.

136

Sùkuvi SI fi nu kp~ la akp~ tohèhè. L'élève qui a fraudé sera puni. Kdklo si meJ1e la lè kplga dzi. Le poulet que j'ai acheté est sur la table. SI est en fait un démonstratif qui s'accorde en nombre avec son antécédent. C'est donc sur lui qu'est reporté la marque du pluriel. Kdklo slwo meJ1e la lè kplga dzi. Les poulets que j'ai achetés sont sur la table. dont se traduit par SI Je (duque~ de laquelle) ou slwo Je (desque1sJ desque1s)J où par SI mè ... lè ou SI mè ... nù si Ijut:>mèfO tso na wo lae nye esi. Voici la pcrsonnc dont je t'avais parlé.

137

Nyèmenya gà SI mè woava o. Je ne sais pas quand il viendra.

Nyèmegàcto iJku gbèsigbè wova o. Je ne me souviens plus dujour où il est venu. La locution

eSI... tà la,...

comme:

la tête (c'est-à-dire la raison) de ce que...) encadre

litt. :

(puisque,

étant donné que, une

proposition relative ordinaire, introduite par le relatif SI, close par la et dont l'antécédent est le pronom neutre e(ce, c'. Esl àtsiaJù gb:>medidl 0 tà la, mieyl fùtà. Comme la mer n'était pas loin, nous sommes allés à la plage.

4. L'adjectif

a. Généralités L'adj ectif qualificatif déterminatif (épithète) suit immédiatement le nom auquel il se rapporte et précède les déterminants et la marque du pluriel. dù

vl1le grande ville

dùg~ dù g~ a4.e dù g~ aQ.ewo

une grande ville de grandes villes

Il existe très peu d'adjectifs non composés, non agglutinés ou non dérivés en éwé. Et encore pourrait-on se demander s'il ne sont pas tout simplement d'une autre catégorie. Ex. ylb3

noir

138

Mais on dit: Elè ylb~

Il est noir.

où lè est un verbe locatif, ce qui suppose que ylb~ est un nom, mais par ailleurs on prononce plutôt ylb~~ ce qui supposerait qu'il s'agisse alors d'un idéophone... C'est donc seulement par leur positionnement dans l'énoncé que l'on peut leur attribuer une valeur adjectivale. De même, les adjectifs prédicatifs (attributs) comme dans l'exemple précédent sont rares. Les adjectifs prédicatifs du français sont traduits en éwé par de véritables verbes d'état qui prennent souvent la forme de l'adjectif épithète correspondant. diill

1. long 2. être long

kèkè

1. large 2. être large

b. Création d'adjectifs 1) Par réduplication

à partir de verbes d'état

k3 kdk3

être propre propre

k:> k:>k:>

être haut haut

2) Par agglutination , X:J aSI " "

x5àsl

avoir de la valeur précieux 139

3) Par dérivation a) Avec le suffixe -e ou -1 De nombreux adjectifs sont crées par adjonction du suffixe -e /-£ /-i (le même que le nominalisateur) à partir de verbes d'état: nyo nyoe, nYUl

être bon, beau bon, beau

àmà mumu . amamUl ""

feuille verte, feuille fraîche vert

b ) Avec le suffixe -t3 (relatif à) WÙd5 d5WÙt5

a voir fàim affam é

gàdz~ gàdz~t5

CUIvre en CUIvre

gb~ gb~t3

d'abord premIer

c. Traduction des adjectifs du français A l'adjectif tructions :

français

correspondent

140

donc diverses

cons-

. un

adjectif simple ou un idéophone : lè dziè lè yeye

être blanc être neuf; être nouveau

lè ~àctà lè vi, lè soe

être bouilli être petit

Agàddà lè ctàbdctàbd. Le fossé est profond. Efe atawul lè dzjè.

Son pantalon est rouge.

. un verbe d'état (qui inclut donc la copule être) : nyo fu

être bon être sec

. un adjectif (ou participe passé) composé à partir du verbe correspondant: gbl~ gbegbl~

abîmer abîmé

tsi tsitsl

être vieux vieux

. un dérivé d'un nom ou d'un composé nominal: gà gàtd

métal métallique

. un nom (la copule est alors le verbe nye) nye nyàtèfe être vrai nye dzldefdt:J être courageux (

= être un courageux)

141

. une proposition s3 si s3

relative être proche proche

(qui est proche)

d. La numération Voici les noms des nombres de 1 à 20 : 1.

~èka , , eve 2.

Il. wui4,èke ., , 12. WUleve

3. 4. 5. 6. 7. 8.

èt~ , , ene

13. wuièt~ ., 14. WUlene

àt~

15. wuiàt~ 16. wuiàde 17. wuiadre

àde,àd~ adre ,

enYl 9. àsièke 10. èwo

18. wuiènyi 19. wuiàsièke 20. blaèvè [blâàvè]

Si l'un des 10 premiers nombres, à l'exception de ~èka, est précédé du pronom personnel wo, on insère amè entre wo et le numéral même s'il ne s'agit pas de personnes. Dans la prononciation, le è de àmè s'élide. 2. wo amè èvè

[àmèvè]

3. wo amè èt~ , 4. wo ame' ene

[àmètg] [àmèné] [àmàtg] [àmàdé] [àmàdré] [àmènyî] [àmàsiékè] [àmèw6]

5. 6. 7. 8. 9. 10.

wo amè at~ wo amè àde wo amè adre wo amè ènyi , wo ame' enYl wo amè èwo

142

Les numéraux ordinaux cardinaux le suffixe -lia: èvè èvèlia

s'obtiennent

en

ajoutant

., , WUlene wuiènèlia

deux deuxième

aux

14 14

Mais premier se dit gb~b. Au delà de 20, les unités sont reliées aux dizaines par la particule -v:>- (orthographiée aussi sans traits d'union) : blaèvè-v:>-èvè blaèvè-v:>-èt~

22 23

Les nombres indiquant les dizaines sont composés à partir du verbe bla (attacher) (pensons aux bûchettes que l'on attachait par 10 pour apprendre à compter) : blaèvè

20

blaàde

60

blaèt~ blaènè

30 40

blaàdre blaènyi

70 80

blaàt:>

50

blaàsiekè

90

aè se prononce [â]. blaèvè [blâvè] Après les dizaines, t:J bùbùt:3è dziIrut:Jè

avec amour respectueusement avec colère

td est un marqueur d'adjectivisation du nom pouvant luimême provenir de la nominalisation d'un verbe ou d'un verbe avec son complément. Pour notre part, nous appellerons adverbe seulement cette catégorie en nous fondant sur le critère morphologique qu'elle présente.

3) Adjectifs dérivés + ~e L'adjectif peut également prendre une fonction adverbiale par adjonction à la fois du suffixe nominalisateur (-e / -e / -i) et du déterminant fafee fafee

~e

~e (un, une):

fac11e

seSle

facilement

sesee

fort (Adj) ~e fort CAdy)

nYUl

bon

g;!

grand

nyuie ~e

bien

g~~e

grandement

Bien que très courante, cette tournure, qui provient guin, est mal acceptée par l' éwé standard. 4) Noms à valeur adverbiale az~ titi tsa

maintenant maintenant autrefois

- le moment

présent - le moment présent - le temps d'autrefois

148

du

èts:J

hier, demain

- le J.our d'avant le jour d'après

nyitsd

avant-hier, après-demain le deuxième J.our d'avant le deuxième jour d'après

egbè àfi

aujourd'hui

- le jour

là (où...)

- endroit

de ceci

Ces noms peuvent, dans certains cas prendre des déterminants, la marque du pluriel, être antécédents de relatives,

avoir la fonction

egbèà fi fia nyitsd ma

sujet, complément

de nom

aujourd'hui

- ce Jour

maintenant alors

-' cc moment-ci - ce moment-là

...

ètsd Je d:>

ICI - ces endroits demain - le jour qui vient travail d'hier (salutation)

Egbà nye àslgbè.

AUJ.ourd'hui est le J.our de marché.

Tutu àfisià !

Nettoie ici!

àfisiàwo èsd SI gbdnà

-Nettoie

cet endroit!

En conséquence, les règles d'orthographe imposant d'écrire ètsd avec è- ou àfisià en un seul mot ne sont pas justifiées.

149

b. Les idéophones Les idéophones d'adverbes.

constituent

une catégorie

particulière

L'idéophone est un élément de la langue qui associe un phonétisme et un sémantisme particulier. Par phonétisme particulie~ il faut entendre un certain nombre de caractéristiques statistiquement et/ou structurellement marginales (...). Par sémantisme particulier 11 faut entendre que le sens est lié à l'expressivité, à l'émotion~ à l'affectivité; 11 peut s'agir d'un terme amusan~ grotesque~ pt[joratif ou recouvrant des domaines lexicaux considérés comme "tabou". (1) (1) Idéophones et Adverbes Expressifs en Bambara, Aûique et Langage n° 15, 1er semestre 1981.

1) Morphologie

Gérard

Dumestre,

in

par

sa

des idéophones

En éwé, l'idéophone morphologie: a) allongement

est

reconnaissable

de la dernière voyelle

uùù fàà

longtemps d'accord, sans problème~ volontiers~ facl1ement

fuu

beaucoup~ en grande quantité, très

~aa

au loin calmemen~ sans parler avec certitude~ sans faute lentemen~ doucemen~ calmement

kpoo godoo blèwùù

150

b) réduplication

de syllabes

tututu kàkàkà ti ti ti

exactement, juste coûte que coûte très blanc~ d'une tante

bà~àbà~à blèWÙblèWÙ

mal, méchamment lentement, très lentement, doucement très longtemps~ longuement

kakakakakaka

blancheur

écla-

(le locuteur choisit son nombre de ka et le débit devient de plus en plus rapide: ka ka ka ka ka kaka)

nyàmànyàmà blùh3blùh3 h313h313

indistinctement de façon trouble de façon incompréhensible

lilili

avec une bonne odeur avec une mauvaise odeur rapidement et légèrement lentement, lourdement et péniblement

111111 kprr

kprr

On constate que le ton a valeur modalisatrice et sert à opposer le lourd au léger, le bon au mauvais, le rapide au lent, le gros au petit etc ... c) par des combinaisons inhabituelles kpràkpràkprà kprr, kpITf, kprrrr

consonnantiques

bruyamment (en croquant) vite et avec légèreté

151

2) Valeur des idéophones L'idéophone

peut évoquer! :

des bruits claquements chutes

kpdd,kpàà,kdd,pàà kpd, po, kplèè, gblà, tsayi, gbldo

crIs paroles

tiàà, tàà, hoo, tin butubutu, wlewle, h:313h3Id, ti~ti~ bobobo, lelele, l~wl~w, tàbàlà gbùdùgbùdù,kpokpo,kpotokpoto gblùgblù, kokoko

chants tambour trompette bruits faits avec les pieds

tuu, euèuè, h~è~è,fuidd gbùdùgbùdù, gb'idigb'idl, gblùgblùgblù

des odeurs agréable

lilili

désagréable

l'ill11,kyq, gèllgè1'i, 11gbà11gbà, sràmàsràmà, l'ikIIlkl, l'ik'iIlk'i1'ikl

des saveurs insipides amères

yàà, yàyoà, làloà dridri, hoyihoyi, heliheli

agréables

~ebi~ebi, IJana1Jana

1 (1) Exemples empruntés à Westermann.

152

le toucher doux

b3l3b3l3, b3ylb3yl, b3ny3b3ny5,

dur

~d3~d5, biq]blq] kpàbàà, gbàdzàà, kfitsàà, kpràq]l, kàkdd

les formes largeur

kpàbàà,gbàdzàà

pointu creux longueur

blcldd gldbdd 13b33, tràlàà, lègbèè

rondeur sphéricité volume circularité

gdb:>ee,tralee

rondeur volume circularité

gocloee, mlimoee, mlii, gonyoee gblatoee kotoee, kotokloee

Cette série montre que l'on forme les diminutifs régulièrement en remplaçant les tons bas par des tons hauts, à par -ee et -dd par -oee.

153

Les couleurs (clarté, luminosité...) vii

sombre

VII nyèè nyee

un peu sombre lumine~ qui ressort un peu lumineux rouge vif

hèè hee

.,

.,

.,

EnlaEnlamlaEnla

.,

rouge vif lumières sous forme (mià, mià, mià, mià

EniaEniamiamia tsiritsiri heliheli

petits Ilashs nOlr rouge, couleur

de flash

pour chaque flash)

feu

A titre de curiosité, nous citerons Westermann qui relève plus de trois douzaines d'idéophones pour décrire la façon de marcher: z:> bafobafo z:> bèhèbèhè z:] biabia z:] b3h5b3h3 z:>bulabula

zd dzedze z:>dziadzia z:] 4.àb3ctàbd

démarche rapide d'un petit homme qui se démène démarche lourde, traînante et pénible démarche d'un homme grand qui fait de grandes enjambées démarche lourde de quelqu'un de gros quand on marche sans savoir où l'on va démarche désinvolte démarche énergique qui marche en se dandinant (comme un canard) 154

z:J ctàcU4.àq)

qui marche avec peine

z:J !èfè

démarche de quelqu'un de gros qui se tient raide z:Jjiàtàjiàtà démarche dégingandée de quelqu'un qui a de longues jambes Z:Jgblùlùgblùlù qui marche en regardant droit devant soi (comme un buffle) qui marche en dodelinant zd g:)~g:)~ de la tête z3 g:)wug:)wu qui marche tête baissée en boitant légèrement qui marche avec de nombreux zd hloyihloyi objets et vêtements qui pendillent autour de lui qui marche droit, fièrement et sans zd kàkà bouger le buste z:J kodzokodzo qui marche penché en avant z3 k3nd3k3nd3 démarche d'une personne élancée et légèrement voûtée z:J k3nd3brèk3nd3brè démarche pénible d'une personne élancée et légèrement voûtée qui marche les jambes serrées zd kpa4.ikpa4.i qui marche tranquillement zd kpokpoo zd kpu4.ukpu4.u zd kùnddkùnd3

zd lum~lum~ zd m~em~e zd pia1JpiaJ]

zd sii sn

démarche d'un petit homme pressé démarche pénible d'une personne respectable élancée et légèrement voûtée qui marche à petits pas rapides comme des rats ou des souris qui marche en remuant la tête qui marche à petits pas démarche de quelqu'un de petit qui se dandine en traînant 155

z:} tàkàtàkà z:} tiàtyràtiàtyrà

qui marche sans équilibre démarche puissante d'une personne qui se tient raide

z:} tienti,etienti,e z:} tiàtià

qui marche en balançant le ventre marche rapide qui marche en se traînant

z:} tiaclitiacli z:} ti~ti~

démarche digne et déterminée de quelqu'un de grand et mince

z:} wud:>wud:>

marche fatiguée d'une femme digne et respectable ou d'une personne habillée trop grand

z:} ulàulà

démarche pressée, légère, dégagée mais gênée par des vêtements qui font du bruit qui marche vite

z:} uuiuui

(1) A Study of the Ewe Language, Dietrich Westermann, Oxford University Press, Amen House, London E.C.4. Traduit par nous.

On se rend ainsi compte de la richesse lexicale apportée par les idéophones. Et la liste ci-dessus peut bien entendu être allongée: zd blatsiblatsiblatsi z:} tiketiketike zd tikàtikàtikà zd gebugebu zd gèbùgèbù

démarche gênée (quand le pagne est trop serré) démarche saccadée mais légère démarche saccadée et lourde démarche d'une femme de petite taille qui fait sauter les seins démarche d'une grosse femme qui fait sauter les seins 156

z:J kàkàkà z:J kpukpukpu

démarche décidée démarche pressée et légère

Enfin, la remarque suivante de Gérard Dumestre (1) est précieuse pour l'étudiant de langues africaines: (Les idéophones) (2) témoignent fréquemment d'un sens fluctuant et difficl1e à cerner (..). Un idéophone proposé hors contexte plonge souvent le locuteur dans la perplexité lorsqu'il s'agit de lui assigner un sens précis (..). Le plus fréquemment l'idéophone "évoque" plus qu'il ne "désigne" et c'est seulement en contexte que son sens peut être cemé avec netteté (..). Nulle part ailleurs (cette constatation) n'apparaît aussi évidente, nulle part ailleurs le pourcentage de termes au sens ''insaisissable'' n'est aussi important. (1) Les redoublées en a du bambara, Gérard Dumestre, in Afrique et Langage, n° 20, 2c semestre 1983. (2) Par commodité, nous écrivons dans cette citation idéophones au lieu de Ra qui s'applique essentiellement au bambara et constitue une catégorie particulière d'idéophones. Or la citation est valable pour un grand nombre d'idéophones d'autres langues afticaines.

6. L'interjection a. Généralités Elle précède ou suit l'énoncé dans lequel elle n'exerce pas de fonction syntaxique. Elle peut exprimer des sentiments ou des sensations (surprise, étonnement, crainte, honte, mépris, dégoût, acceptation, douleur etc...). Elle sert à interpeler, à attirer l'attention... En aucun cas, elle ne décrit. Elle constitue à elle seule un énoncé. En ce sens, elle doit être distinguée de

157

l'idéophone qui a un rôle modalisateur portant sur l'un des termes de l'énoncé. Voici regroupées quelques interjections en fonction de ce qu'elles expriment: Accord Accueil Acquiescement Attention à attirer Chagrin Colère

yod, ç~,~~ àtuù, dzaà ç~,èè,ydd àgdo, bee woeè, wuii tsia

Condescendance Confirmation Dégoût Dérision Désapprobation

ts.ü,tsaan

Douleur

aà, ai, ad, M, àdzayi, yii, adzè, àhi ijbo, àpld gbenè, 1], éè, od, ke, àlele,

Encouragement Etonnement

èb~è,àbM, tsdd WÙÙ,ii hdd,dzroo

ç~

mm Excès Excuse Honte Ignorance Interpellation Joie Mécontentement

suwà, uwà kaflà, tàflàtse boo ohoo 00, -eee (ex. Yàwdeee !) yia, ziwoè, àmpa tsoo, tsia

Mépris

ts.ü, tsia, tsoo o,dà,ao,~ààbi,gbè~e,

Négation

gbèctegbècte

158

Permission d'entrer ou de passer ... Refus

àgod àd, ao, 4,ààbi, gbè4,e,

gbèttegbètte Remerciement yoo Réponse à une salutation ydd Réponse à une sollicitation èèèè, 1)m (produit au registre supérieur)

Reproche Ridicule Surprise

dzroo, koo hod, WÙÙ, ii

Agréable

eè, ad, ke, àlele, 1], dzàlele, huhuhu yia, chad, ziwè, àmpa

Désagréable

tsod, kp:> 4.a, àk:ùà

b. Les énoncés interjectifs La particule ldd sert à créer des énoncé interjectifs. Son sens est également difficile à définir. On ne l'emploie que lorsqu'on s'adresse à quelqu'un (remerciement, attention à attirer, sympathie, condoléances, consternation, salutations, souhaits...). Dandddnd Ida! Akpe Ida! Agd Ida!

Merci! Merci! Attention! Veuillez me laisser passer, s'il vous plaît!

Kp:> nyuie Ida!

Faites bien attention!

Nous regrouperons par thèmes quelques énoncés ou locutions interjectifs. La plupart ne sont interjectifs que

159

dans la mesure où ils sont devenus certaines circonstances.

formules

dans

1) Reproche Hod na wd !

Honte à toi!

2) Remerciement Ew5 d5 ! W de w5 d5 kakaka!

Tu as kit le tra vail! C'est toi qui as fait le travail! (qui a travaillé longtemps)

Akpe na w5 !

Merci à toi!

3) Excuse Excusez-moi! Je vous en prie. S'il vous plaît.

Mèclè kuku.

(Je tire le chapeau)

4) Attention à attirer

Do to ! Kp~ nenyo ! Ddd~ nyuie ! Nekè è Idd ! Woe màkp:>màkp:>

invisible

gbl~ màgbldmàgbld dzùdzd màdzùdzdmàdzùdzd

dire~ parler indicible sc repose~ cesser inlassable~ incessant

VOlr

. Si ce radical est complété par un nom, on obtient une forme nominalisée avec redoublement du radical précédé de l'inverseur. kp:> dzldzd

être content

dzldz:Jmàkp:>màkp:>

(voir!joie) mécontentement

~ù m:>lu m:>lumà~ùmà~ù

manger du riz fàit de ne pas manger de riz

kp:> 4.èvi tà

protéger un enfant (voir la tête d'un enfant)

4.èvitàmàkp:>màkp:> etàmàkp:>màkp:>

non-protection d'enfant sa non protection~ fait de ne pas le protéger

~o to

obéir (prêter! oreille)

tomàctomàcto

désobéissance

L'adverbe est marqué par l'adjonction apres u ) ou -:>e t [t:>e " ] :

du suffixe -e (ou -i

"""

màdzùdz:Jmàdzùdz3è

inlassablement, sans repos 163

sans cesse~

màdzùdz5màdzùdzdt:3è

"

"

dzidz5màkp:>màkp:>è dzidz5màkp:>màkp:>t:3è

avec mécontentement " " " " "

"

m:>lumàetùmàetùi etàmàkp:>màkp:>t:3è

sans manger de riz sans le protéger

. S'il n'y l'inverseur, traduit par en français)

"

"

"

"

a pas redoublement du radical précédé de on obtient néanmoins un nom (pouvant être un infinitif, un adjectif ou un participe passé :

, , masl màkl:>

qui n'est pas coupé qui n'est pas la vé

màetù

qui n'est pas mangé

. Si le radical verbal est un élément composé, cet adjectif n'est pas redoublé: nya dà eti

prévoir

nyadàeti

prévisible

mànyadàeti

imprévisible

eto to

obéir obéissant désobéissant

etoto màetoto

d'un adjectif

car si l'on redouble l'adjectif, on obtient un idéophone ou adverbe descriptif: en désobéissant, avec désobéissance

màctotomàctoto

164

. Si le radical verbal est locatif, c'est tout l'énoncé qui se nominalise et si, comme c'est le cas le plus fréquent, ce radical est lè (être), ce dernier se change en na : D5k:Jkp:J lè ànyi.

Il Y a du tra vail. (On embauche)

d5kp:Jkp:Jrnàn5ànyi

chômage (fait qu'il n'y ait pas de travail)

rnokaka



... IJU

reprocher à...

mokakamàn3IJu

fait de ne pas faire de reproches

mokakamàn3lJut:J

celui à qui on ne peut rien reprocher

Des modifications morphologiques se produisent lors du redoublement. Les consonnes Irl, III et la marque de nasalisation disparaissent de la première syllabe d'un terme redoublé: dzra (tourner)

--->

J1è lQ

--- > JèJ1è --- > ldl~

(acheter) (aimer)

dziidzra

(vendu) (acheté) (amour)

D. L'emprunt L'emprunt n'est pas négligeable en éwé qui se trouve actuellement envahi par un flot de termes français au Togo et anglais au Ghana qui risquent de dénaturer la langue à brève échéance. Pourtant, la plupart du temps, il existe des équivalents mais par ailleurs l'emprunt n'est pas ressenti comme tel par les locuteurs. On mélange 165

simplement les langues parce que pour exprimer telle notion ou telle idée, c'est plus pratique. Le tableau suivant ne retient que des termes véritablement éwéisés qUI d'ailleurs proviennent essentiellement d'autres langues (anglais: An, allemand: Al, portugais: P). L.E. = langue d'emprunt; Fr = français)

Terme éwéisé

terme d'origine

Sens L.E. original

àflagà ày:>nl

flag iron

fer

bàtalà batri beletl

battery belt

biklà

An An P An An

blayè

bricklayer Bleistift

crayon

An

biyê

billet

billet

F

b:>klti b:>sù b:>tà b:>yl

bucket bus butter boy

breq} breki biro butrù

bread brake bureau beurre

An

An An An An

boy garçon

An An Fr An 166

terme éwé

àWÙligà àualauu tèkàli àfible àfidziblakà atre x~tùla nUIJl~ti àk:anuIJI~ti t:>kpo

d~ts~vi sub~vi àbolo tet:>nu d~w~fe

Sens

drapeau fer à repasser barque pile ceinture

m~con crayon

pièce de 5F,5F seau autobus beurre boy pain frein bureau beurre

dàntalà

dantala

P

dinà

dinner

drevà

driver

dr5 dzekè dz:)bù

draw, drawn jack job

fesrè fità

Fenster fi tter

Al An

foto

photo

Fr

fra

franc

Fr

fri

free

libre

An

àbI34.ènana

frim i

frame

cadre

An

u~truti

gaflo

garfo

P

gazù

gaz

Fr

glasù g:)tà

glass gutter

An An

gutlè

good day

An

amer

An

nufi k:>là

coffee collar

col

An An

k:>là k:>nà k~pô

colour corner cup

k~tù

court

An

kukù kulà làtrikl

cook cooler electric

An An An

An An An

tasse

168

zùkpe

sùkux?)

àmà

dzogoe tsmônu kplu kôdzoyà l:>tU l:>ki luzù

litre law lawyer lorry lock loose

mastà

master

matsest

lavande

camion desserrer maître

An An An An An An An

ts1m. àmtueui se senyala uu tro, tu

An

Afet~

matches

An

dzosinu dzositi

metà mett m:>nl

metre mate morning

An An An

~fisi pant

office pan

pawà

power

matin

An An essence

An

d:>sr~vi gdi

d:>w~fe nu~àgba gusç

àgbàlç pepa pètrô p:>fisl

paper petrol polish

potômàntô

portemanteau

p:>ctà

powder

.....

An An An

polir

Fr

poudre

An

169

tutu, .. ..... SI amI"-

parfum, lavande Iitre loi avocat voiture serrure dévisser Monsieur, patron allumette(s) mètre apprenti bonjour (le matin) bureau casserole force, pouvoir, puissance papier essence cirer portemanteau serviette sac poudre de toilette

p3mpi ràdiô

pompe radio

rezà sàbalà sarna

razor cebola summon

sedà silvà

seda silver

Fr Fr

nyàsè-

pompe radio

ID:>

.

An P An

convoquer

P An An An

gèlùhe tr:> ... tà

yèyiyi àsrafô gbàdagbà

Slzm sodzà

season soldier

, sopa

soupe

P

stampo sukl! sùkû taflô

stamp sucre school Tafel

An Fr An All

tawlô

towel

An

ta yà telà tèlèfonù tèlègram t1kè

tyre tailor telephone telegram

An An Fr

àWÙt~la kàJôm~

Fr

kàJô-

ticket

An

gbàlç àgbàlç -vi

tfi t:>tsi

tea torch

An An

"'-

170

nusr;Ue nUIJI~kpe tsllètse tsllènu

rasoir oignon porter plainte contre soie argenterie saison soldat

soupe, sorte de sauce timbre sucre êcole tableau serviette de toilette pneu tailleur têléphone télégramme ticket thé lampe de poche

tre àyè

essayer

try

An

, W~

An

à~àIJù kàlè àgblè mè. Yàwo YI Ldmè Gbèsiagbè la, Yàwà YInà Ldmè. Gbèsiagbè la, Yàwd w3nà d:>lè àgblè mè.

Traduction: (1) (2) (3) (4) (5) (6) (7)

Viens! Allume la lumière! Yawo a allumé la lumière. Yawo trava111e (fàit du travail) au champ. Yawo est allé à Lomé. Chaquejou~ Yawo va au champ. ChaqueJ.our, Yawo trava111e au champ.

2. Divers points touchant à la syntaxe a. Le complément

d'attribution:

Le complément d'objet suit immédiatement le verbe. En conséquence, le complément d'attribution se place après le complément d'objet même s'il est direct (c'est-à-dire non introduit par un verbe tel que na (donne~ donner à)):

172

Ets~ gà na Yàwo.

Il a donné de l'argent à Yawo. (complément d'attribution introduit par le verbe na)

Ena gà Yàwo.

Il a donné de l'argent à Yawo. (complément d'attribution)

Efia àgbàl~à Yàwd. Il a montré le livre à Yawo. Si le complément d'attribution est un pronom personnel, il suit également le complément d'objet. Ets~ gà name

Il m'adonné

Efia àgbàl~am.

Il m'a montré le livre. I11ui a montré le livre.

Efia àgbàl~ laè. Efia àgbàl~ sià mi. Ena àgbàl~ ~èkam.

de l'argent.

Il nous a montré ce livre. Il m'adonné

un livre.

Miàna àgbal~ èvè ml. Nous vous donnerons deux livres. Màna àgbàl~àwo kat~ w3. Je te donnerai tous les livres. b. Le complément

de but:

hcna et l[à-

Ces deux particules annoncent un complément de but, mais hena introduit un syntagme nominal (une nominalisation) tandis que ctà- précède toujours un verbe. EYI àSlmè SI to nudzrala àtikutsetsewo na mi lè la.

acte di be yèadzra

Ça" c'est la rue dans laquelle un vendeur voulait nous vendre des fruits. Emàwoe nye àti slwo te wolè mia dz3m lè. Voici les arbres sous lesquels ils nous attendent. Le 1Jku cte àfisl nadà kdtàkua 4.0 la 1]U. Fais attention où tu vas poser le sac.

d) Renvoi du verbe d'attribution position

na en fin de pro-

Si la relative comporte le verbe d'attribution ce dernier est rejeté en fin de proposition.

174

na (donner),

Menya 1Jutsù SI wàfà nù na la à. Il ne connaît pas l'homme à qui il a parlé. e) Le démarcateur

la

Nous appelons démarcateur la particule qui sert à démarquer une séquence d'énoncé ayant une fonction déterminée (circonstanciel, proposition subordonnée relative ou conjonctive...). Voyons quelques exemples:

Lè Togo la, ... Lè m~ dzi la, ... Lè ijkèkè gb~ t~ dzi la, ... Gàwu la, ...

Au Togo, ... Dans la rue, ... Le premier jour, ... Surtout. . ., A van! tout.

Ne èlè yèvu nu4.ùclù dim la,... Si tu veux de la cuisine européenne, ... Esl wogbd cle emè vd ke1J la,... Après s'être bien reposé,... Ati SI àtitsàlaa mù la nye y=>ti. L'arbre que le bûcheron a abattu est un karité. La virgule après la n'est pas absolument nécessaire puisque le démarcateur a précisément la même valeur que notre virgule.

f) La particule hi Elle suit le terme sur lequel elle porte et en conséquence précède le complément d'attribution s'il y en a un : 175

Na dehà hâmu.

Donne-moi aussi du vin de palme. (Tu m'as déjà donné autre chose)

Na dehà hâè.

Donne-lui aussi du vin de palme.

Miena dehà 1Jutsù sià hâ. A cet homme aussi nous avons donné du vin de palme. (Nous en avions déjà donné à quelqu'un d'autre)

Eyà hâ, end dehà.

Lui aussi a bu du vin de palme. (Moi, j'en avais déjà bu)

A la forme négative, hi prend le sens de non plus: Mena dehà hâ mi :J. JI ne nOllS a pas donné de vin de palme (et il ne nous avait pas donné autre chose)

non plus.

Nyè hi, nyèmeno dehà o. Moi non plus~je n'ai pas bu de vin de palme. Mena dehà woawo hâ o. Il ne leur a pas donné de vin de palme à eux non plus. A la forme négative, répété ou bien en corrélation kple~ il correspond au français ni ... ni ....

Melè àfil 0, eye melè àfima hi o. Il n'est ni ici ni là-bas.

176

avec

T:>nyè kple n3nyè melè d:>w3m o. Ni mon père ni ma mère ne travaillent. g) Le thématiseur

ya :

Lorsqu'on veut parler de quelque chose ou de quelqu'un en l'opposant à autre chose ou à quelqu'un d'autre, on emploie le terme ya nommé thématiseur. Yàwa j1è àkpete. Ak:>siwa ya l1è nutata aCte. Yawa a acheté

un sac. Akossiwa~

elle~ a acheté

un

tableau. Miawo ya la, mie.f1è àtikpàkpè. Quant à nous~ nous avons acheté une statuette en bois. Nyè ya, mèj1è àgbàl~. De mon côt~ j'ai acheté un livre.

h) Le focalisateur yc ou -c Lorsqu'on veut parler de quelque chose ou d'une personne à l'exclusion de toute autre chose ou de toute autre personne, on emploie le terme ye ou -e nommé focalisate ur. On le traduit généralement en français par c'es~ c'est ... qui, c'est ... que~ ce sont ... qUl~ cc sont ... que etc. . . Amekà ye kpà esià? Qui a sculpté ceci?

ou Amekàe kpà esià ?

Kàfi ye. C'est Kofi (qui l'a sculpté). 177

Dèviawoe va. ou: Dèviawo ye va. Ce sont les enfants qui sont venus. (personne d'autre n'est venu)

Remarquons que dans les interrogatives, n'est n'est pas nécessairement traduit:

le focalisateur

Amekàe kpà esià ? Qui est-ce qui a sculpté ça ? Qui a sculpté ça ? A la forme négative, on commence par menye ... (ce n'est pas...) :

Menye Katie nye nutiala a. Ce n'est pas Kofi qui est professeur. i.

I)ut:>

Ce mot a deux sens: Comme adverbe, il signifie très ou beaucoup: Enyo 1]ut:>. C'est très bien. Ew:3à d:>1]ut:>. Il travaille beaucoup. S'il suit un nom ou un pronom personnel, il signifie même, en personne. Il est alors tantôt adverbe et reste invariable, tantôt adjectif et prend la marque du pluriel. nyè IJut:>

moi-même toi-même

wo IJut:> eyà IJut:> yè IJut:>

lui-même~ elle-même soi-même~ lui-même~ elle-même 178

mia 1Jut~wo ou miawo 1Jut~

nous-mêmes

mià 1Jut~wo ou miàwo 1Jut~ wo 1Jut~wo ou woawo 1Jut~ yèwo 1Jut~wo

vous-mêmes eux-mêmes, elles-mêmes soi-même, eux-mêmes, elles-mêmes

kutsu kàe nye esl(à) ! Quelle

chaleur!

(C'est quelle chaleur qu'est ceci !)

Agbàl~ nyui kàe nye esl(à) ! Quel beau livre!

179

c) Groupe du nom sujet+-e+nye+esl(à)

!

Dzox:>x:>enye eSl(à) ! Quelle

d)

chaleur!

(C'est la chaleur qu'est ceci !)

Groupe du nom sujet+pee matif) + nye eSl(à) !

(terme excla-

Dzàx~x~ pee nye esl ! Quelle chaleur! 2) Si l'exclamation porte sur la totalité de l'énoncé, les constructions sont les suivantes: a) Enoncé + 100 ! Avii siàwo wona 100 ! Que ces chiens sont aboyeurs! Ce que ces chiens peuvent aboyer! b) Enoncé + kOIJ ! Avii sià wona kOIJ ! Ce que cc chien peut aboyer! E.è lè yètr:> godzi. Je l'ai vu dans 1'après-midi.

godà

(le delà de, l'autre côté de, 1'aITière de) E.lè x3 godo Il est deITière la case.

192

gdmè

(le dessous de, le bas de)

E. dzè d5wdwd gdmè. Il a commencé de travailler. IdId

(la direction de, vers)

E. ~ àfi.ma l:>fo. Il est parti par là. -m

(le déroulement

de l'action de, (en) train de)

E.n~ nu a"l.a ' t' ' ' l :>l.a ' b e.

Le crayon

est delTière la boîte.

193



(la bouche de, l'entrée de) E.lè àuàk~.a nù. Il est à la tête de l'armée. E.lè ~dd nù. Il est au soleil.

~gd

(l'avant de, le devant de) } " d a ~;I~ K 0 fi1 ~. M e. ' t s:> ag ' b a' ~.a ' ' '

,

J'ai posé le livre devant Kofi.

~kumè

(le devant de, la face de, l'opposé de) E.lè xd la ~kumè. Il est devant la case.

1JU

(le corps de, la peau de, la personne de, le contre) Dzdgbènyuié lè e.JJY. Il a de la chance. (La chance est sur son corps)

Wo.dzl

hà -dé uiifàfo JjY. On a chanté au son du tamtam.

1Juti

(le corps de, la personne de, le propos de, la cause de)

Mi.à.kpe ~ ndvi.wo t)uti. Nous aiderons ton frère. 194



(la tête de~ la cause de~ la raison de)

E.ts~ àgbà la ~ àb5.tà. Il a mis le fardeau sur l'épaule. W o.yi va di kèkévi ~ kàtàku.a Je kpekpe tà. On est allé chercher un chariot parce que le sac était trop lourd. (... à cause du poids du sac)

tamè

(le haut de~ cime de)

le sommet

de~ le faîte de~ la

Xèvi.a. wo dzè àti.a tamè. Les oiseaux se sont posés l'arbre. te

sur la cime de

(le dessous de~ le bas de) Dàdllè àlg d~.m lè kplg te. Le chat dort sous la table. E.Yl ctà.b5b5 nd àti acte te. Il alla s'asseoir sous un arbre.

titinà

(le m11ieu de~ le centre de)

E.lè m~ la titinà. Il est au milieu de la route. Mie.lè- dù là -titinà.

Nous sommes au centre de la ville. 195

(Je côté de, Je bord de)

to

Wo.lè m~ to. Ils sont au bord de la route. (à )si

(la main de, la possession

de)

Vii lè Kàfi si. Kofi a une voiture. (Une voiture est dans la main de Kofi)

(à)xà

(le côté de) , ,1~ M e.ts:> ag " d a ~ K 0' fiI xa. ' ' b a' }~.a '

J'ai posé Je Jivre à côté de Kofi.

On aura remarqué: 1- que les parties du corps sont largement représentées. 2- qu'un certain nombre de noms locatifs sont composés soit d'un, soit de deux noms eux-mêmes chacun locatifs. Les morphèmes dà

lè ... gb=>,lè ... xà

~e

lè ... dàmè lè ... ]JU,lè ... ]Juti lè ... dàmè kple 208

depuis~ à partir de J.usqu'à pour

tso vaseete, va se ete be, bena,na

4. Adjectifs numéraux 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9.

etèka èvè èt::, ènè àt~ àdé adre ènyi àsièke

Xèxlèmèwo

10. èwo 20. blaèvè

11. wuietèke 12. wuièvè

30. blaèt2> 40. blaènè

13. wuièt::, 14. wuiènè

50. 60. 70. 80. 90.

15. wuiàt~ 16. wuiàde

blaàt3 blaàde blaadre blaènyi blaàsièke

17. wuiadre 18. wuiènyi 19. wuiàsièke

21. blaèvè va etèke

100. àlàfa etèka

22. blaèvè va èvè 25. blaèvè va àt~

101. àlàfa ctèka kple ctèka 110. àlàfa ctèka kple èwo

1 000.

àkpe ctèka

1 001. 2 000. 10 000.

àkpe etèka kple etèka àkpe èvè àkpe èwo

1e gb~td

10e

èwolia

Z èvèlia jC èt::,lia

15e wuiàt~lia 20e blaèvèlia

100e àlàfalia 1000e àkpelia 10 OOOe àkpe èwolia

1997. .fè àkpe ctèka àlàfa àsièke blaàsièke va adr~lia 209

5. Verbes

D~w5nyàwo

avoIr être (qc ou qn) être (qq part) aller venIr

lè ... si nye lè yi va

entrer sortir

ge me " "

fàux fàux (non vrai) fàcile diffic11e fàtigué malade sale

propre casst; brisé seul autre fort heureux jeune nouveau VIeux petit grand haut bas long large beauJ joli laid bon bon (à manger) froid

x:>aSI " "

manya w3 xd àsl kpg nye nyàtèfe

b3b3

gbl~ nye àdzè b3bd, lè b3b:>è

sese si nu ti k3 na led3

sese nu ti k3 na 1e di)

fàcli k3k3 gbàgbà

fd cli k3 gbà

clèka, clecleko bubù

clèka koe

sese dZldz:> SI metsi à yeyè tSltsl VI, soe

S~ 1JU

dzd (dzl -) metsi

lè yeyè tsl lè vi, lè soe, lè tukui

g~ k:>k:> ànyi di dl kèkè nYUI nyànyr~ nYUI

lè g~ k:> lè ànyi mè did! kèkè nya kp:>

VIVI

VIVI

fa fa

fa

213

nyr~ nyo

cuit bouilli cru mûr nOlT

blanc rouge plein vide rapide lent affamé assoifé

bibi

bi lè clàclà lè mumù

~àclà mumù 'Û'Û Ylbd

'Û lè Ylb:) lè vie

YI dzi y~y~,

lè dziè n:>,yèvukp~n:> àbolà kp~n:>vivi, àbolàvivi kp~n~vivi àmà, àmàgbe yèvute tlmâtl 220

manIOC Igname

àgbèll tè

pâte foufou

àkpl~ fùfù gàli m:>lÙ,m:>ll w:> Ijùti vi, d3IJùti sùkll dzè àta, àtÎ1Jukàli bùtrù, b:>tà

garI rIZ farine citron sucre

sel pOIvre beurre huile vmaIgre

7. Hôtel, restaurant petit déjeuner dtfieuner dîner bouteI1le

amI " " vinigà,

àhàtsltsl

Amèdzrodzèfc~ nuq,ùfc J]di nuctùctù J]d:>nuctùctù

verre bol assi efte couteau fourchette cuillère chambre lit drap matelas couverture

fi~ nuctùctù àtùkpa k:>pù àgba goba, àgba goboe àgba, àgba gbàdzè he gafl3 gàtsl x3, x3d:>mè àbiiti àbiidziv:> bell kùntu

oreiller

suctui 221

serviette sa von bain note~ addition

8. Vie domestique

tsllète, pàpahll à~i, àdzàl~ tsllèlè àk=>ntà Afemègbèn3n:}'

malson étage adresse porte clé loyer

x:3

papler livre

pepà, àgbàl~

lumière lampe table chaise tapis

dz:3 àka~i kplg zlkpui

toilettes vêtements souliers pantalon chemise bijoux

à f:3dziX:J àWÙwo à f:3kpàwo àtawul dziWÙ slkanuwo

coton

~ètifu sedà

SOle

dzifàx:3, àsa1Ju n:3fem~ u:3 safui x:3fè

àgbàl~

àf3~odzinu, x:3mènyigbav=>

222

aiguille

kà àbul

allumettes feu

matsesl dZQ

bruit

Zl, toli

nom de famille prénom

f:3mèt)k:>,t:>1)k:> dzlgbèt)k:>

amI

x~l~ x~IQnyenye

amitié amour

1:31~

hôte (celui qui reçoit) (celui qu'on loge) hospitalité homme (en général) homme (mâle) femme

àfet~ àmèdzro àmèdzrox:Jx5 àmè, àmègbèt:> 1)utsù ny:>nù

famille

fàmè sr~

mari ou épouse enfant (fils, fille) enfant (en général) parents pere "

VI

~èvi dzllawo t:>

223

mère frère ou soeur

n3 n3vi

jeune fille jeune homme

~ètùgbul ~èkakpul

10. Termes de parenté Les termes de parenté présentent quelques difficultés pour J'Européen en raison des champs sémantiques qui ne correspondent pas et de la hiérarchie et des relations entre les membres de la famille. On devra toujours avoir en tête, au niveau lexical, les principes suivants: 1) On ne distingue pas a priori les garçons des filles, les hommes des femmes: n3vi VI

sr~ t~gbuiy~vi nyr~èy~vi

frère ou soeur fils ou fille mari ou femme petit-fils ou petite-fille neveu ou nièce etc.. .

Mais si l'on tient à préciser le sexe, on détermine le nom par une apposition: n3vi 1Jutsù n3viny~nù

frère

("frère" homme)

sœur

("frère" femme)

vi 1Jutsù

fils

(enfant homme)

viny~nù

fille

(en rant femme)

etc...

224

2) On précise le plus souvent si la personne désignée est plus jeune ou plus âgée que celle qui joue le rôle de relateur. Les suffixes utilisés sont alors: plus âgé que

g~ vi, -gbuig~

1) grand oncle paternel plus âgé que le le grand-père 2) le grand-père (dont on parle avec respect)

t:>gbuivi

1) grand oncle paternel plus jeune que le grand-père 2) le grand-père (dont on parle avec affection)

Elles servent enfin à distinguer des notions différentes telles que: Sfgg~

belle-soeur qui s'est remariée avec le frère de son premier mari décédé, qui était plus âgé que lui (alors que srg désigne habituellement le mari ou la femme.

sf:Jvi

-id- , mais qui était plus jeune que lui.

3) Comme il est courant que dans une famille, il y ait plusieurs demi-frères ou demi-soeurs, il est naturel que l'éwé dispose de termes spéciaux pour les désigner:

228

n3vi

frère (ou soeur) de même père et de même mère (on précise souvent par t:> ))

àtsuslvi àsltsuvi

enfant du père né d'un premier mariage enfant de la mère né d'un premier mariage

4) On distingue les jumeaux et les (vèn3viwo) d'après leur ordre d'apparition: àtsu àtse

premier jumeau sorti deuxième jumeau

àk3k:> àkoele

première J.umelle sortie deuxième J.umelle

Le faux-jumeau

jumelles

est désigné par àtsu ou àkoete, la fausse-

jumelle par àtsujè, àk:>kd ou àkoelè. 5) Oncles et neveux, grands-parents

et petits-enfants...

On fait toujours la distinction entre oncle paternel oncle maternel, tante paternelle et tante maternelle:

229

et

t:J

g!

t:JV

oncle patemel plus âgé que le père oncle patemel plus jeune que le père

nyroè, nyrul nyinè

oncle matemel

nyroèg~ nyroèvi

oncle matemel plus âgé que la mère oncle mateme1 plus j.eune que la mère

ta SI

tante patemel1e

taslg! taslvi

tante pateme11e plus âgée que le père tante pateme11e plus jeune que la mère

n3g~, dàg~

tante mateme11e plus âgée que la mère

n3v, dàg~)). Par rapport à la tante matemelle (n54.i), le neveu (ou la nièce) est appelé( e) n34.iY:Jvi. Les grands-oncles sont désigné( e)s par:

et grands tantes

t:>gbuig! t:Jgbuivi

frère du grand-père plus âgé que lui frère du grand-père plus jeune que lui

màmag~

soeur de la grand'mère plus âgée qu'elle soeur de la grand'mère plus jeune qu'elle

, . mamaVl

230

Les petits-neveux

et petites-nièces

s'appelleront

donc

t=>gbuig~y=>vi,t=>gbuiviy=>vi,màmag~y~vi ou màmaviy~vi. Le système est identique entre grands-parents et petitsenfants~ arrière-grands-parents et arrière-petits-fils~ beaux-parents et gendres ou brus: t=>gbui , mama

grand-père grand'mère

t=>gbuiy=>vi

petit-fils

ou petite-fille

(par rapport au grand-père)

màmay~vi

petit-fils

ou petite-fille

(par rapport à la grand'mère)

t:Jgbuit~gbui ,

mamamama "

arrière-grand-père arrière-grand-mère

t~gbuit~gbuiy~vi arrière-petit-fils ou arrière-petite-fille (par rapport au grand-père)

màmamàmày~vi arrière-petite-fils

ou arrière-petite-fille

(par rapport à la grand-mère)

Pour les beaux-parents~ on ne distingue pas entre père (ou mère) du mari et père (ou mère) de la femme: towo to

beaux -parents beau-père

231

l?,xo

belle-mère

toy:>vi

gendre (ou bru) (par rapport au beau-père)

l?'xoy:>vi

gendre

(OU bru)

(par rapport

Par contre, pour les beaux-frères les différences suivantes: nyo,ny:>,nyg

à la belle-mère)

et belles soeur~ on fait

t:>g~ t:>4,è nyoy:>VI

beau-frère beau-frère beau-frère

(mari de la soeur) (frère du marI) (frère de la femme)

srg, srgvi, srgg~

belle-soeur (femme du frère)

tasl, taslg~ taslvi nYOY:>Vl

belle-soeur (soeur du mari) belle-soeur (soeur de la femme)

On voit qu'un grand nombre de termes de parenté ambigus par rapport aux dénominations du français:

sont

srg réfère aussi bien au mari qu'à la femme, comme nous l'avons vu, mais aussi à la belle-soeur, femme du frère etc.. . t:> désigne le père mais aussi l'oncle pa tem el. dàdavi peut-être un diminutif affectueux (maman} petite soeur), un terme pour désigner la tante matemelle plus jeune que la mère (synonyme de davi), ou bien un mot qui signifie simplement jeune fille ou Mademoiselle. De même, da ou dag~ désigne soit la tante matemelle (par respect), soit la tante matemelle plus âgée que la

232

mère, soit la grande soeur (dans lequel cas, g~ donne le ton du respect). fd ou fofo signifie soit père, soit grand frère soit Monsieur dans lequel cas on écrit avec une majuscule (Fà, Fofo). tasl est la tante paternelle ou la belle-soeur, soeur du mari, mais on appelle aussi tas} la fille unique qui arrive après plusieurs garçons. Enfin, ndvi signifie frère, soeur, cousin ou même camarade ou ami quand ce n'est pas compatriote ou simplement son prochain. 6) Les cousins et cousines sont appelés indifféremment ndviwo mais les cousins entre eux se disent: taslvinyroèvi

(par rapport à la tante paternelle et à l'oncle maternel)

t:Jg~vit:>~èvi

(par rapport aux oncles paternels)

Pour les cousins par rapport aux tantes maternelles,

on

dira dag~vit:>~èvi. Pour rendre exemple:

plus

claires

ces

notions,

Nyè kpakplil mienye taslvinyroèvi. Nous sommes cousins. Cela signifie: 1) Ma mère est ta tante paternelle. Tu l'appelles donc tasl.

233

prenons

un

2) Ton père est mon oncle maternel. Je l'appelle donc nyroè. Par conséquent, nous sommes enfant de tante paternelle (taslvi) et enfant d'oncle maternel (nyroèvi). Les cousins germains et cousines germaines

se nomment

dag~~et:>~evi (enfant d'une tante maternelle paternel) ou l'inverse, tasIvinyroèvi.

et d'un oncle

Dans la famille, certaines personnes jouent un rôle particulier. Ainsi, les oncles et tantes paternels ont, pour leurs neveux et nièces, autant d'importance sinon plus que les parents eux-mêmes. L'oncle paternel partage avec le père l'autorité familiale. C'est à lui qu'on fait appel en cas de conflit avec le père, et en cas de décès du père, c'est encore à lui que revient la charge des enfants. Mais l'oncle maternel est aussi respecté. Autrefois, l'adolescent passait plusieurs années auprès de son oncle maternel pour le servir. En reconnaissance, l'oncle laissait à son neveu une partie de ses richesses. Il. vle

mort

palX guerre lutte force vol voleur aide

Vie en société

Had:J'm ègbèn:J'n3

àgbè lm lJutifafa , , aua uIulI IJus~ fi, fififi, nufifi fiàfit:> kpekpe~eIJu 234

secours conseil

kpekpe~egu,x5narnè nux3xIg, nuxIgàrnènya,

renseignement

tofdcto numèctèctè, nyàmèctèctè gbèctocto, gbèctoànyi,

rendez-vous

gbèctocti 12. Economie

Gànyàwo

agriculture commerce

àgblèdèdè àdz:>, àdz5dodo, àSltsàtsà

marché boutique

aSlme " fiase

tra vail construction

d:> tùtù

argent or priX impôts crédit, dette emprunter, prêter

gà slka àSI àmI5k:>e fè ye

13. Professions

,

D5wo

travailleur paysan, agriculteur propriétaire

d:>w3la àgblèdèla t:>,x3t:>, ànyigbat:>

médecin, ta11leur

ct:>kità nut3la

docteur

235

réparateur CU1Slnler

femme de ménage, bonne boy journaJiste écrivain étudiant cordonnier tisserand

14. Politique

nudzràclola nuclàla àmègb~vi àmègb~vi nyàdz5dz5d~w5Ia, nyàkàkàla àgbàl~15Ia nusr:)la àf5kpàt51a àv5I?Jla Dunyà

Etat peupJe président opposition révolution progrès

dùk~ dùk~ dùkp15la dùnyàhèlawo àgl~dzèdzè ~g5dèdè

enseignement école université

nufiafia

15. Religion Dieu église, lieu de prière église (communauté) temple prêtre prière messe vaudou

sùku, nusrQ.{e sùkuk~k~ K:Jnylnyl,

suo:Jsub:J

Mawu gbèdoxa x5sèha gbèdoxa,rna~a fadà, nun51a gbèdodocla rnisà, s51èmè vàdu 236

anImIsme fétiche féticheur féticheuse 16. Parties du corps

tr:>sùb3sub~ trg, legba tr:>nù tr:>SI Amègbèt:J Je !Juti nuwo

tête corps bras pie~ patte Jambe maIn doigt poitrine épaule seIn fesse coeur estomac poumon ventre intestin re111

tà àmèblibd, àmè1Juti àb:> àf3 àta, àf:3 àsi, àl3 àsibide àk:>tà àb~tà no gbi, àg3mè dzl àgbdvu dzltodzlto d3mè d3kà àYIIru

vess1e oeil oreille Joue nez bouche lèvre

à4.ùcl:>go J)Iru t6 àI:>, àI~gd 1)3ti nù nùy1

dent

à4.u

langue

àcte 237

peau

I]uti, I]utigbàI~

os

fu

cheveux genou coude

clà kId àb:>gIlgo

16. Maladies

D3wo

boutons cataracte des yeux coqueluche dysenteric éléphantiasis lèpre

nutsetse

mal de tête mal de dents mal au ventre paludisme plan

tàctù àctuctùàmè ddmèq,ùl àtikètsl gbodd

tétanos tuberculose variole

ddsese y3mèkpe sàkpàted3

épidémie

ddvoe

docteur hôpital

cl:>kità, d5ydIa d3ydfe,kQdri,d5n:>kQdri

17. Animaux chien chien (mâle) chienne chiot

àctè k01Jko1J,k01Jko1Jui slkpui nylzd ànyl, dz5bu

Làwo àvu àviitsu , , avun:> ,

v

aVUVl

238

.

chat chat (mâle), matou chatte chaton

àse, dàdi dàdltsu dàdln3 dàdlvi

mouton

àle gbg, gbgn3 nYI, nYltsu nYI, nylnd hà s:> tedzi f3mizl f3mizl, àzui àh3ne kpakpa,kpakpaxè tsàxè xèvi tègli àkà àgùt5 àkàga

chèvre boeuf vache cochon cheval âne lapin lièvre plgeon canard pintade Olseau perdrix peIToquet chauve-souris vautour épervier antilope phacochère smge éléphant girafe lion panthère hyène

àuàkà dzogbezi, sàdè gbehà fie,fio àtiglinyl zlkdlègbè dzàta làklè gbètè

239

pangolin (des arbres) (de terre) agouti: aulacode renard serpent crocodile} caïman varan lézard margouillat gecko tortue caméléon crapaud

gùmèIluj x~ woàtàklalè dà 10 àgblèIo àdogIo àtakpIatsu x:Jmènyatri kId àgàmà àkp:>kpl:>, àblto

grenouille escargot (gros) (petit)

àdi, àdlgbg, àb3b:> àkdt6

papillon (petit)

dzjkpàkpà kpakpalùuui, k3klouà dèblagdmè, fiatà dàyikpodàyikpo, k:>d:>ml tàgbàtsu tàgbàtsuvi mu

(gros) libellule mante religieuse mouche moucheron moustique guêpe cafard termite ver ver de terre fourmi fourmi magnan araignée pou

lluj, IlujIluj

àzàz;!, uàu~, Ily kàkàrakà, gbàgbIàuul bàbà v:> v:>kII

àc{i4.evi, dzèvi, àslsl zanuvo ylyi, yèvi, woàyawuyi yd 240

18. Plantes baobab palmier à huile . ronIer " fromager manguIer arachide épinards oIgnon piment mil rIZ haricot

18. Vêtements pagne pantalon manteau vêtement de soirée vêtem ent d'intérieur pYJama chemise de nuit blouson veste robe pullover imperméable survêtement chemise maillot (de sport)

Atiwo àdldo, àdldoti dèti àg5ti uiiti mangàti àzl gboma sàbalà àtadi fd m:>ll, m:>lù àYI A WÙwo àv:> àtawui, àtatràla àWÙdziWÙ,àVÙv:>kotù àtsy~kotù x3mèWÙ ànyiml3WÙ zâWÙ àwudziwul kotù àWÙ lègbè àVÙV3WÙ tslWÙ

kàmètèWÙ dziwul kàmètewul 241

mal1lot de bain T-shirt chaussette sous- vêtem ent slip~ caleçon~ culotte de femme culotte courte~ short écharpe, foulard cache-sexe cra vate~ col chaussure~ soulier sandale~ samara chapeau~ coiffe casquette manche ceinture poche bouton

tsllèWÙ trlko àBgode àWÙtewul gode, godui, godevi àtakpul tàku kàmègoe k3là à6kpa àtokota kuku kukuvi àWÙb3 àndziblakà, àndziblanu kotoku, àkpo àWÙnùfu

242

VI. CONVERSATION COURANTE, TEXTES

A. SALUTATIONS Gbèdodowo Aleke nèf~ 4.0 ? Mèfg nyuie.

Comment allez-vous? Je vais bien.

Ef~à ?

Comment allez-vous? Jt: vais bit:n.

Eç, mèf~. Egbè Je d:>.

Bonjour (quand on s'est déjà vus dans la journée)

D:> gbè.

Bonj.our.

Etsd Je d:>.

Bonjour (quand on ne s'est pas vu depuis la veille)

D:> tsd. Y 00, d:> tsd.

Bon.jour.

NYlts:> Je d:>.

Bonjour (quand on ne s'est pas vu depuis plusieurs j ours)

D:> nYlts:>.

Bonjour.

Gbè4.egbè Je d:>.

Bonjour (quand on ne s'est pas vu depuis longtemps)

D:> gbè4.egbè. I]di. IJdi na WOe M:>nl.

Bonjour. Bonj.our (le matin)

I]di.

Bonj.our.

I)dd. I)d3 na wo.

BonJ.our

I) dd.

(aumilieu de la journée) BonJ.our.

Afemèt~wo ~e ? Wofo.

Comment ça va à la maison? Ça va.

Sr~wo ~e ? Ell.

Comment va votre femme? Elle va bien.

Dèviawo WoII.

~

?

Comment vont les enfants? Ils vont bien.

Fi~. Fi~ 100. Fiç na wo. Bonsoir. Yod. Booro~ D5 àgbè. Bonne nuit. Miagàdo go. Au revoir. Miagàdo goè. Au revoir.

244

B.

NA WO ?

ALEKE WOYJNA

1. - Nyèa,

1Jk~nyèe

2. - I)k~nyèe

nye

nye

Yawo.

Paulo...

W

SrgwQ

0 ya

è na WOe

Il. -T s:>àkpe ètg kà nam". 12. Nua do àsi Paulo dzodzro mè. Edo àsl. 13. Ena àkpe èvè àlàfa ètg ke fifia nudzrala mebia wu àkpe èvè àlàfa àdre o. 14. Tètè, Paulo wd àbe , va Fè peyà. W ornexa àSI o. q,èka. Agbgèll mèe woq,èà gàli kple tàpiokà tsonê. 3. Woq,ùà eJe mm, nuk:>, àgbèllkàklo àlo àkpl~. 4. Wosiaa àgbèll SI wof11Ia. Ne eJu la, ezùà kdkàte eye wots:>nê Ylà gàte g:Jmè. 5. Ne wotùi la, ezùà w:> eye woctànè lè ze mè. 6. W ots:>a eJe a1Jgbàwo ctàà àmàe eye wots~a eJe atiwo doa dzde. 7. W ol~a àgbèlltsro k:Jnà cte dzd mè eyè wots~a ze tsy~a edzi eSl mè àdzùdzd kèJe ~di la, wokl:>a ze la mè eye wokùà tSl dea emè alebe ueue t:Jxè acte n:Jà tSlla mè. 9. W oate IJu de tsroawo do g~ acte mè, evona lè àfima. 10. Eyè lè ~kèkè actewo mègbe la, ulo SI woclùnà la doà go tso emè. Il. W omets~a àgbèll Je naneke Jua gbe d. 12. Eyatàe wogbl:Jnà be àgbè Jl. 13. Gàli ya kàkà cte Afrikà dùwo kat~ mè kloe. Wots~a àgbèll kIlo àdre hew:Jà gàli kIlo ctèka. 14. Gb~ la, wofià àgbèllà; wodea tSl, wotsy3nè. Emègbe, wozia àgbèllm:> eSl wova t:Jnà lè gàlit:Jgba mè. 15. Wo@nè kple kanaml àbe llzi, kpdku alo slkaslka ène alo àkpàvidetsl. Nuctùctù sià woy:>na be gàJisisi àlo plng.

253

LE MANIOC 1. - Qu'est-ce qu'on vend là-bas? 2. - C'est du manioc. Le manioc est l'un des éléments de base de l'alimentation togolaise. C'est à partir du manioc qu'on fait le gari et le tapioca. 3. On mange le manioc en fufu, en tranches, en beignets ou en pâte. 4. On fàit sécher les tranches. Une fois séchées, ces tranches deviennent des cossettes et on les apporte au moulin. 5. On les écrase pour en fàire de la farine que l'on prépare dans la marmite. 6. Les feuilles sont préparées en légumes et même les tiges servent à faire du feu. 7. Les écorces sont brûlées et l'on met par-dessus un canari renversé dans lequel la fumée pénètre. 8. Et le lendemain matin, on lave le canari et on le remplit d'eau. Il prend ainsi un parfum agréable. 9. On peut aussi enfouir les écorces dans un trou et et les laisser pourrir. 10. Au bout de quelquesJours, poussent des champignons comestibles. 11. On ne Jette rien du manioc. 12. C'est pourquoi on dit que le manioc, c'est la vie. 13. Quant au gari, il s'est répandu un peu partout en Afrique. Il faut sept kilos de manioc pour faire un kl10 de gari. 14. D'abord, on râpe le manioc, on l'imbibe d'eau puis on le presse. Ensuite, on le fait fermenter et griller sur une céramique. 15. On le mange avec du poisson frit brochet, thon ou dorade rose

poissons.

- ou

-

bien avec une sauce de petits

Ce plat se nomme garisisi ou pinon. 254

G.

D8KP8KPL8

1. W osiadeYI a to.

2. Ny:>nùwo 1è etr:>m 1è ke dzodzo la dzi. 3. Lè kpeq}q} àctewo mègbe la, nùwo dro àgba nù.

255

LA PECHE AU FILET 1. Tout le long de la route, sèchent de petits poissons. 2. Des femmes sont en train de les retourner sur le sable chaud. 3. Quelques kilomètres plus loin, deux longues files de pêcheurs tirent un filet bleu. 4. Tout le village est présent. 5. Les hommes et les enfants s'are-boutent sur la corde en chantant tandis qu'un petit orchestre ne cesse de Jouer. 6. Les femmes attendent patiemment avec leurs bassines sur la tête pour sc répartir le poisson. 7. Les barques ont du mal à franchir la barre pour atteindre le rivage. 8. Certains pêcheurs sont obligés de sc jeter à l'eau. 9. Les filets sc croisent. 10. Bientôt, des milliers de petits poissons de toutes sortes frétillent et scintillent au solel1: des maquereaux, des crevettes, des crabes, mais aussi quelques gros tels que des capitaines, des raies, des dorades, des thons des anguilles, des baracoudas et des silures blancs.

256

H.

LE YAWO GB~

1. ESl mège '-te kp:>a mè la, mèkp:> àmèwo 1è uàuà g! a~e mè. 2. Ny:>nùwo kp1e ny:>nùviwo n:>nu kp1:>m 1è x:>x:>nùkp1e xa fOmèvi vovovowo. 3. Ny:>nù actewo n:>x3 slwo kat~ dd cte xexe nù la mè kp13m, bubùàwo n3 àti slwo te fo q} wu la kp15m. 4. I)utsùvi soè acte sllè àmama la, n3 no fum kple '-t3kùtsa eye ny:>nù acte n:>tsl1èm na vidzj lè àfea titinà. 5. Tùgbèdze acte n:>tSl dùm lè VÙd:>mè kple t:>kpo eye won:) ek:>m '-te tSl1ègba g~ acte mè. 6. Lè dzogoè acte mè la, Afiwa n5 làb5k3 kpàm hena koliko t3t3. 7. Lè dzd sllè exà dzi la, tSl n3 fièfièm eye ctèvi acte n3 b1i ctàctàny3m lè egb:>.

8. "- W3ez~ ldo ! 9.-Yoo! 10. - Elè m:> dzià ?

Il. - Eè!" 12 . A me "" SlWO

n:>" erne '

1a d 0"..:I~ "\.e

x:>x:>nu... " "

14. Ami cto àtsyg. Età eIe av3 dzj la. Enya kp:>kp:>. 15. 16. 17. 19.

W onam n3 ànyi J)k:>la mè. 20. Wocto dzè lè nyà 'SI kple ekèmè IJuti. 257

CHEZ YAWO

1. Quand J.epénétrai dans la concession~ je découvris une animation particulière. 2. Des femmes et des fillettes étaient en train de balayer la cour avec différentes sortes de balais. 3. Les unes balayaient dans les pièces qui donnent toutes sur la cour, les autres balayaient sous les deux arbres~ là où c'était le plus sale. 4. Un petit garçon~ tout nu~ était en train de faire sa toilette avec un filet-éponge et une femme lavait son bébé au milieu de la cour. 5. Une jeune fille tirait de l'eau du puits avec un seau et la versait dans une grande bassine. 6. Dans un coin~ Afiwa était en train d'éplucher des ignames pour en faire des frites. 7. A côté d'elle~ près du feu sur lequel bouillait de l'eau~ un enfant mangeait des grains de maïs bouilli. 8. "- Bonne arrivée.

9. - Merci 10. - Vous avez trouvé le chemin. 11. - Oui. " 12. Les gens qui étaient à l'intérieur sortirent dans la cour. 14. Ami s'était faite belle. Elle avait mis son pagne rouge. 15. On me fit asseoir sur un banc sous l'apatam. 16. On m'apporta une calebassée d'eau. 17. J'en bus deux ou trois gorgées et la passai à mon voiSln. 19. Puis Yawo déboucha une boute111e de sodabi et chacun en but un fond de verre 20. On parla de choses et d'autres. 258

I.

AFRIKATJW0.FE

.F0MEKADODOWO

1. - Amè sià nye fonyè. 2. Eyàe kp:> dzinyè. 3. Amè kèmè hi nye ndvinyè bubù. 4. I)utsù siàe nye Kdmla, ndvinyè IJut:>IJut:>: t:>4,èka nd 4,èka viwo mienye. 5. Amè sià nye ndvinyè ny~nù ctèvitd. Taslnyè nye esià. 6. Lè afrikà la, miedea vovototo t:>fomè kple ndfomè domè. 7. Gàwu la, miedea dzèsi mia dz'ilawo ndviIJutsùwo lè wofe tSltsl nù, ne wotsl wu mia foro kple mia dada àlo wow:J 4,èvi wu wo. 8. Nènema kee wdnye lè ndgomè ha. 9. Gàke melè godoo be woàde dzèsi ndvi 1Jutsùwo tso n:Jvi ny:>nùwo gb:> à : n3vi koe wonye. 10. Eye mia dzllawo Je Jomèt:>wo (àlo ndviwo) Je viwo kat~ zù mia n:Jviwo. Eyàtà n3viko miey~na. Il. Ne mèlè nu Jorn tso ndvinyèwo Je viwo IJuti la, mày:> wo be t~CÛy~vi,t~g~y:>vi, tasly:>vi, naCÛy:>viàlo n:Jg~y:>vi kple bubùwo. 12. Mày:> srQnyè ny:>nù Je naviny~nù be nY:Jnyè. Eye ne srgnyè navia ay:>nyè h~ la, ay~ni be nY:Jnyè. 13. Mày:> ndnyè'tsusl yeye be nàvi àlo n3vl. 14. Gàwu là, nàvinyè la zù ndnyè ndviny~nù. 15. Ne et si wu danyè la, ezù nàgg àlo n:J'gg. 16. - Mauù emè be nyèmesèà Afrikàt:>wo Je fomè kàdodowo mè nyuie o.

259

LA FAMILLE AFRICAINE 1. - Lui c'est mon grand fTère. 2. C'est lui qui s'est occupé de moi. 3. Celui-là, c'est un autre fTère. 4. Ça, c'est Komla. C'est mon vrai frère, même père même mère. 5. Elle, c'est ma petite soeur. Voici ma tante paternelle. 6. En Afrique, nous faisons la différence entre la famille du côté du père et celle du côté de la mère. 7. De plus, nous précisons touJ.ours, s'11s'agit d'un oncle, s'il est l'aîné ou le cadet de notre père ou de notre mère. 8. Il en est de même de la tante qui peut être aînéc ou cadette de notre père ou de notre mère. 9. Par contre, il n'est généralement pas nécessaire de distinguer les frères des soeurs: c'est toujoursn3vi. 10. Et tous les cousins sont considérés comme des frères: cest encore n5vi. 11. Quand je parle de mes neveux, J.c dois dire le petit qui m'appelle oncle paternel cadet ou aîné de mon père ou le petit qui m'appelle tante paternelle ou maternelle, cadette ou aînée de ma mère etc... 12. Quand je parle de la soeur de ma femme, je dis ny~nyè (ma belle-soeur), mais quand ma belle-soeur parle de mOl: elle dit aussi ny~nyè (mon beau-frère). 13. J'appe11enàvi celle qu'on a épousée après ma mère. 14. De plus, cette nàvi est considérée comme la petite soeur de ma mère. 15. Si elle est plus âgée que ma mère on l'appellera nàg~. 16. - Je dois avouer que je my perds dans la faml1le africaine! 260

J. 1. 2. 3. 4. S.

MIVA KPL;} I]U! FUFUA BI

Lè yèmayl mè la, wo4.o kplg g!! a4.e 4.e rèz~ti gdmè. Ami gb15 be : "Mitè 4.e kpl2 1)uti. Mind àfisiàfi SI dzro mila. A, ekp5td zlkpul ~èka. KdIru, ts~ ~èka va !

6. W 0 ya, gbl5 na Aku be nets~ nu Clù~ùla vê". 7 . TSIgba a4.e lè kpl~ dzi xoxo hena àsik~kl:>. 8. W okù tsl ~e àgba bubù anù woclènà". 10. Ne l~klè melè àfe oà, ye dzàgolà zùnà dzàta. Il. Amè ttèka kà Je tae bi~nà, wogbldnà be "Tàdzj" k~mèt:>wo. 12. Nus} W:Jgoà, eyà kee wdnà tree 13. AI3viwo kata mesdnà à. 14. L~ ny} yè. 17 . Ne I~tà Ièà, àmètà meylnà à. 18. L~ SI dzè ~gdà mendnà tSl bùblù o. 19. Nunyui, l~nde : vie wddz}nà. 20. Ne èdzè dà x~Igà, ày} do mè. 21. Dd kp~4.i, àfi ewddzènà. Ne èYI tJkugbàgbàn3wo dè la, wd h~ àgbà iJIru. 272

52. Gb~wo kat~ Je nù dzo lè yie wokp:>nÊ lè. 57. AJel~ medzlnà gbemèI~ o.

273

hâ, menye

QUELQUES PROVERBES 1. 2. 3. 4. 5. 6.

La mo~ ne la provoque pas! Le mort rit, le vivant pleure. Même à un vieux léopard, les tâches ne s'en vont pas. Ne regarde pas aUJ.ourd'hui pour connaître demain. La tortue n'accouche pas d'un escargot. La poule qui cherche des ennuis pond chez son ennemI. 7. Le poussin ne raconte pas la tradition à la poule. 8. C'est seulement dans le village où il est connu que le voyageur est surpris par la nuit. 9. Le singe dit: "C'est avec une femme de son clan qu'on se marie". 10. Quand le léopard n'est pas làJ la civette devient un lion. Il. Quand la tête de quelqu'un devient rougeJ on appelle "Têtes Rouges" tous ceux de son clan. 12. Cc qui arrive à la gourde arrive aussi à la calebasse. 13. Tous les doigts ne sont pas égaux. 14. L'animal qui sc nourrit soi-même ne maigrit pas. 15. Comme on fait son lit on sc couche. 16. L'argent fait l'homme. 17. Quand 11y a une tête de bête} la tête de l'homme ne tombe pas. 18. La bête qui est devant ne boit pas l'eau trouble. 19. Le bien, c'est une femelle: 11met au monde ses petits. 20. Si tu deviens l'ami du serpent, tu descendras dans son trou. 21. La souris entre dans le trou qu'elle connaît. 22. Le manioc dit qui1 a bien trava111émais qu'on ne l'a pas remercié. 274

23. La musique n'enterre pas le musicien. 24. Dans la forêt où il y a des animaux féroces) même le chien se cache. 25. Ce n'est pas parce que tu as gagné un procès qu'il te mut danser avec une hache. 26. Le prix de la chèvre n'achète pas le boeuf: 27. La tortue dit qu'elle danse dans sa carapace mais que ça ne se voit pas. 28. La tortue dit qu'elle aussi aime les tresses mais elle n a pas de cheveux. 29. Si un village est éloign~ 11s'en trouvera un autre plus éloigné encore. 30. La chèvre ne se couche pas à l'entrée de l'hyène. 31. Même l'ore11le la plus fine n'entend pas les cris de la petite fourmi. 32. Le coq ne chante pas devant le renard 33. Le tisserand ne porte pas de beaux pagnes. 34. La richesse se trouve dans les lianes épineuses. 35. Le singe dit qUl1 est plus rapide de tomber que de descendre. 36. Le crabe dit que les courageux restent devant les vagues de la mer. 37. Qui veut aller trop vite reste en arrière. 38. Qui porte des chaussures ne fuit pas les épines. 39. Le chat dit qUl1 observe le patron avant d'entrer dans la case. 40. Le beignet de haricot est .rouge au dehors mais blanc

à l'intérieur. 41. On ne s'installe pas sur la tête de l'éléphant pour sculpter sa défense. 42. Le caméléon dit que si l'on va lentemen~ c'est la mo~ si l'on va vite) c'est encore la mort. 43. Le monde est comme la peau du caméléon. 275

44. On n'insulte pas le crocod11e avant de traverser le fleuve. 45. Celui qui est en train de se noyer s'accroche même à un roseau. 46. Le devin du pays ne convient pas aux gens. 47. Si le kapokier meurt c'est le papayer qui pousse à sa place. 48. Quand le léopard sort, le chien se cache. 49. Celui qui najamais voyagé croit que seule sa mère fait de la b01111ecuisine. 50. Quand l'escargot va en voyage, c'est chez la tortue qu'il descend. 51. Si tu vas au pays des aveugles, toi aussi tu perdras la vue. 52. Si toutes les chèvres ont la bouche blanche, on ne peut savoir laquelle a mangé la farine. 53. Le grand trône ne fait pas le roi. 54. Si la peau du tamtam est déchirée, cela ne concerne pas la tortue. 55. Le crabe dit: "Ce n'est pas parce que je marche de côté que je perds mon chemin". 56. C'est au bord de l'eau qu'on voit si une jarre est meilleure qu'une autrc. 57. L'animal domestique n'accouche pas d'une bête sauvage.

276

NUXEXLELEG£GBEMœ

P.

1. Ed:>a

Ie z~à

?

2. Eç, ele ZQ.

3. Nuke

ole wd

4. Mule

clèfl~sêgbe ggmè

5. Eh~

7. Onya

gçgbe

8. Eç, mùnya 9. Dè

clo g~gbe

sè gçgbe

Il. Mùgu 12. Ao,

nywecle

o.

eIJQt]I:>. nam. clo gggbe

mè.

be d:>ye. àpê gàmè

od'âldn1

13. Akpla

à ?

1JQIJI:>à ?

nU1JQIJI:> yà gQmè

10. JigbMe

g~gbe

mè.

s:>ponupo

kndoo.

sùgb:>.

g~gbe

kn

àme

cle any:> wu

be

oakple

àme-

clemàkp:>.

wètri

14. Ne ond Agwç 15. Eç, mùclo kpata 16. Miaclo 17. Coo!

woma

mùle

nè à, dlasè

vi Clèka lè go

g~gbe mè

nyweCle.

ne maIJl3

ènu

kèo

sè à.

èd:>a tè. Gàmè

18. Eç, ejè be

sù v3 mia

19. N è mictù

nu

20. Es:) gbè;

eye

(Extraitde Manuel

à ?

clù nu

victe.

v3 à, miaYl wètr:> mè

Progressif

drg. à, miagbàYl

de Conversation

SO), deX.Tohouégnon)

277

miabe

en Langue

d:>à ji.

Guin (Leçons

49 et

TEXTE EQUIVALENT

EN EWE

1. D~a lè z3z5mà ? 2. E~, elè z5z3m. 3. Nukà w5m nèlè ? 4. Mèlè fr~segbè g5mè ctèm cte g~gbè mè. 5. Aha_! Edi be yèasr~ g~gbèà ? 6. E~, nyèmekp:> sè g~gbè nyuie o. 7. Enya g~gbè IJ51)13à? 8. E~, mènya et):Jl)ld. 9. Dè nUIJ:JIJldsià gdmè nam tie gçgbè mè. 10. DZlgb:Jctanyi fe d~ ye. Il. Mègu gànyèmè ts~ fonufo kple wo. 12. Ad, èdo à13ni s5gbd. 13. Ne àsrg gçgbè kple àmè acte la, anyo wu be ne , 'A~ asrge" amea"t.ema ' k p~. 14. Ne ènd Agoè ylèti ène la, àsè g~gbè nyuie. 15. E~, àgbàl~vi tièka lè àsinyè lè go me nam bena maIJ13 nu slwo kata sèm mèlè. 16. Miacto d~a tè ? 17. Tsy03 ! Gàmè sù vdà ? 18. E~, edzè be miactù nu vi acte. 19. Ne miectù nu v3à, miaYI dr~. 20. ES:J gbè; eye yètr~ mèà, miagàYI miafe d:Ja dzi.

278

LECTURE D'UN TEXTE GUIN (MINA) 1. Le travail va-t-il bien? 2. Oui, ça marche. 3. Que fàis-tu ? 4. Je traduis le français en mina. 5. Ah, c'est ça ! Est-ce que tu veux apprendre le mina? 6. OU1:je ne le comprends pas bien encore. 7. Sais-tu écrire le mina? 8. Oui, je sais l'écrire. 9. Traduis-moi ce texte en mina. 10. C'est un travail de patience... 11. J'aiperdu mon temps à bavarder avec toi. 12. Non, tu mas beaucoup aidé. 13. Il est plus facile d'apprendre le mina avec quelqu'un que tout seul. 14. Si tu restes à Agoué pendant quatre mois, tu connaîtras parfaitement le mina. 15. Oui, j'ai un carnet dans la poche pour écrire tout ce que j'entends. 16. Arrêtons-nous de travailler. 17. Comment! Est-il déjà l'heure? 18. OU1:il faut que nous mangions un peu. 19. Quand nous aurons fini de manger, nous ferons la sieste. 20. D'accord, et dans 1'après-midi, nous continuerons notre travail. (1) àme4.emàkp:>

sans VOlTpersonne (ne pas (mà-) voir (kp~) un (atle) homme (àmè))

Il s'agit d'un adverbe (avec le suffixe inverseur ma-), c'est pourquoi on l'orthographie en un seul mot.

279

Les différences:

1. Le niveau phonologique

Ewé

Guin

Exemples Ewé Guin

Signification

Idzl (devant IiI Iel ou Ir/)

Ijl [j]

dzi edze dzlgb5qj dzro

JI ., eJe jlgb5cte Jro

sur il faut patience désire~ vouloir

Idzl (devant loI I:JI ou lui)

Izl

dzo

zo

feu, lumière

Itsl (devant IiI Iel ou Ir/)

IcI [tc]

tsyoo

coo

Comment!

Itsl (devant loI I:JIou luI)

/s/

tS:J

S:J

prendre

280

Ifl

Ipl

fo nu

pd nupo parler, bavarder

luI

IhI

uu

hu

voiture, tamtam

Iyl

Iwl

ylèti yètr~

wètri wètr~

mois, lune après-midi

leI

leI



mè ame " " nyè ne ènè

dans personne

ame " " nyè ne ene " "

mOl Sl

quatre

Ce dernier point n'est pas généralisable. constate plutôt est que là où l'éwé prononce parfois [e], le mina prononce [e] (e fermé). mè [ma] àmè [àmà]

mè [me] àmè [àmè] etc.. .

281

Ce qu'on [a], [A] et

dans personne

2. Le vocabulaire

Ewé

Guin

Signification

me- ... 0

mu- ... IJ- ...

ne ... pas

m- ... d u- ... 0

" " " " " "

sià

ylà, yà

ala àyèm:> àYI àYlku a" za

épervier armée aile mensonge . . . clrconclSlon menteur champ de bataille guerrier, combattant arme habi~ vêtemen~ tenue manche (de vêtement) survêtemen~ blouse bouton (de vêtement) sous- vêtemen~ jupon, maillot de corps tailleur page; hanche; côté, profil, bas-côté les côtes puce pelgne ruse, truc, moyen, prétexte hypocrite astuce haricot reln, rognon fête, J.our férié; date

àziàvi

célébration œuf arachide cacahouète concubine, maîtresse

àZlza

nain, pygmée

àzS!~ù~ù àZI aZl "

.

àzi t?>t:>è

299

parcours,

àz:> Ii

marché:

B bà

ba bàbà bàbàk~ bàbàmè bàbla bàbà baka bàIi bàllmè bàtàkànyà bè bè be bèbèfe be

d~ d~

d~ àl?> d~ àl~ gkutà d~ àtsl d~ d3dàJe d?>dàl a d~deàsi d~dzikp~la d~fe d?>gbo d5kà d3kù d~kpl?>la d5mè d?>mèdèdè d?>mèdzoè d5n?>(n) d5n5k~dzi d5n5k~uu d~nyanya d5IJuti d5gùtiti d~s~sr~ d~sr;Ue d~sr~vi

milieu, intervalle entre, panni héritier testament 1. mal, maladie 2. ventre, boyau 3. faim, disette 4. bec travail, ouvrage, métier, profession, emploi 1. envoyer, déléguer 2 commander, ordonner dormir, s'endormir faire la sieste être constipé durer, résister infirmerie guérisseur devoir, exercice directeur, contremaître logement estomac intestin dindon dirigeant ventre, abdomen diarrhée colère malade, infinne hôpital ambulance compétence citron, citronnade citronnier apprentissage centre d'apprentissage apprenti 306

d3toto d3t~ d3w3fe d3W3hati d3w?>kpl3 d~w3la d:Jw:>nu d:Jw:>w:> d~y:>Je d?>Y3la draivà dro dr:J dr~ç dù dù dùd3nun3Je dùd~nun3la dùd3w?>la dùfula dùg~ dùk~ dùk3tèfen~fe dùk~tèfen~la dùkpl3la dùmèg~ dùmèt3 dùmèvi dùmèvigbàlç dùnyà dùnyàhèla

disette, famine employeur atelier, chantier, bureau, usine collègue, confIère établi, bureau (table) ouvrie~ travailleu~ employé instrument, outil tra vail dispensaire, infinnerie, hôpital docteu~ médecin, infirmier chauffeur, pilote, conducteur porter buffet rêve, songe puiser village, ville, pays ministère ministre fonctionnaire coureur ville état, peuple, population am bassade ambassadeur dirigeant, président notable habitant, villageois, indigène citoyen carte d'identité politique politicien

307

DZ

dzà dzàdzènyenye dzàdzrà4.o Dzàmanyà Dzàmayèvu dzàta dzè

pleuvoir hygiène} netteté 1. préparation} rangemen~ préparatifs 2 . réparation} réglage Allemagne Allemand lion 1 . se pose~ se perche~ atterrir 2 . sort~ apparaître (soleil) 3 . bifurque~ virer 4 . scie~ fendre} se flssure~ se fendille~ se lézarder 5 acheter (des liquides) 8

dzè dzè dzè dzè dzè dzè

àdè àdrù à4.àuà àBkpà àgbàgbà

dzè dzè dzè dzè

àgbàgbà be ànyi dzl na 4.èka

dzè

... g~mè

dzè kpokpo dzè si dzètùgbè

68 payer sel sue~ transpire~ être moite moisir être fou avoir un accident faire des efforts} se surmene~ se débrouiller essayer de tomber satisfaire} contenter être beau (homme) débute~ commencer tomber malade connaître} reconnaître être belle} être jolie} être élégante} faire J8eune (femme)

308

dzèsl

apparaître (personne)~ se montre~ être saillant, avoir l'air être magnifique~ être pittoresque~ être splendide conversation, causerie~ entretien lieu de stationnement, station 1 . signe, signal, marque

dzè SIde de

2 . preuve~ signature, symbole~ constat indication, remarque~ note~

dze dzè àni dzedzèfe m:>dziyluu m:>dz~ti m:)fiala m:)fiati m:>gigli m:>go m:>gbàuu m~gbède m:>kèkè m3kp3kp3 m3fi m3figblè m3nana m3nù m~te m~trakpul m~tr:>nu m:>uè m:>xafe m:>xenu m:>xeti m:>xexe

embranchement, carrefour taxi-brousse guidon, volant permission permis ordinateur feu de signalisation guide poteau indicateur, panneau déviation talus bulldozer mécanicien congé, vacances espoir riz rizière autorisation manière, méthode, procédé, moyen, possibilité moulin ascenseur manivelle ra vin tournant, virage barrière claie obturation, obstruction, barrage (sur la route) 341

m~z~ctakà m~z~gQàlèvi m~z~Ia m~Z~Z3 mù

valise passeport voyageur, passager voyageJ transport 1 . abattreJ faire tomber 2 . s'abattreJ tomber, chuter, choir, se renverser s'enivrer moustique moustiquaire chuteJ renversement fraisJ cru musique

mu mu mud~ mùmù mumu mùzikl N na

na na no nakè nakègbà naneke 0 nène negbe negblè neku nènema nenie ? neti no nojà no no no

1 . donner, céder, offrir, décemer, foumir 2 . mireJ rendreJ provoquer àJpour allaiter boisJ morceau de boisJ bois sec fagot rienJ zéro tu si, quand exceptéJ sauf co co teraie

amande de palmiste ainsi combien? cocotier boireJ consommer (essence) ronD cr mamelleJ pisJ sein téter 342

nôgoè noleWÙ nonùvi n~ n:> n:>èwo

n3fe n3fem~ n3n3mè

n~vi nù

nu nubabla nubable nubiabia nubiala nublanui nudànu nudodo

nudodokp~ nudzadzra nudzôdzoè nudzôdzoètikè nudz3dz3 nudzrala

rond soutien-gorge nourrisson rester, habiter, demeurer, résider, séjourner mère l'un l'autre, les uns les autres demeure, logement, résidence adresse aspect, attitude, comportement, tempérament état frère, soeur, cousin, cousine 1 . bouche, gueule, mufle 2 . entrée, embouchure 3 . bout, extrémité chose,

obJ-et, article

1 . union 2 . testament paquet demande, revendication, sollicitation mendiant, quémandeur pitié, tristesse balance 1 . mise, mit de mettre 2. vêtement, tenue 3 . semence, plant examen vente insecte, bestiole insecticide événement vendeur, vendeuse, marchand 343

nu~à~à nuctàgba nu~àla nu~èfia nu~ù~ù nu~ù~ùgbàlç nu~ùJe nu4,ùla nu4,ùx5 nufago nu fam 5 nufiafia nufiala nu fifi nufèJ1è nuJ1èla nùJôJô nug:imèsèsè nugui nugbagbè nùgbi nukà ? nukàla nukôkô nukômoè nùku

nuku nukapkpà nukpàla nukp~Je nukp~kp~

cuisine~ fait de cuisiner casserole cuisinier exposition nourriture~ alimentation~ repas menu restaurant, lieu où l'on mange mangeur, consommateur salle à manger, réfectoire glacière congélateur, réfiigérateur enseignement, cours~ instruction enseignant, instituteur, maître~ professeur, moniteur vol (délit) achat acheteur ba vardage~

entretien~

entrevue~ récit compréhension boîte être vivant lèvre 9 quol.9. ~

que... .

charlatan~ voyant, devin rire (n.) sourire (n.) étonnement, stupéfaction~ surprise~ mystère semence sculpture sculpteur théâtre J . vue~ visibilité 344

. séance~ spectacle 3 . gain~ revenu spectateur brouette vannerie 1 . distribution~ partage 2 . habitude explication~ renseignement plante 2

nukp:>la nul:>kèke nul~l~ numama numèdzèsl IJ2>g~

g~ti IJ3tidô IJÙ gu gufô p pepà pepàts:>nu pepi pe, pepeepe posu

papier portefeuille harmattan précisément poste (f.)

....

R ràdio r:>bà r:>bàtu

radioJ poste de radio plastique fronde S

sà sa v~ sàbalà safui sàladà sanyàgba sàIJku sè sè g~mè se

sç IJU

nouer sacrifier, immoler oignon clef salade casserole orgueJ hannonium comprendreJ entendreJ sentir, ressentir comprendre 1 . loi, règlement 2 . défenseJ interdiction 3 . destinJ destinée étre fort, être résistant 351

sefofô sès~ ses~

si

si àIJ~ si

sia -siasiafe siariil~rii sigàr£tl slka sikanu sinima slzô sobo sô

fleur 1 . force, puissance 2 . dureté, difficulté 3 . gravité 1 . être dur, être difficile 2 . être fort, être puissant 3 . etre grave 1 . allumer (feu, lumière) 2 . oindre, enduire 3 . couper, blesser, entailler peindre, colorier 1 . fuir, s'enfuir, se sauver, déguerpir, détaler, s'évader, s'échapper 2 . couler, ruisseler étaler, étendre, faire sécher tous les, chaque séchoir juillet cigarette or bIiou cinéma ciseaux mollet eau-de-vie, sodabi être égal, être ex-aequo, être identique, être pareil, être semblable, être conforme être prêt être abondant, être suffisant, être copieux, être nombreux, pulluler, grouiller

s~

1 . cheval

s~dzà s~fi

2 . tontine militaire, soldat pelle 352

s:Jgà s:Jgbe s3gb3 s:Jhe srà srè srç sr3 sr:> sr:> nu sr~~èclè sr~gbegbe stampo sù sub:> sùb~sub:> sub:>vi sube to vovô to uù Togo Togo-t~nù togbè togb=> tohèhè

tokun~ tomè toti totro

chois~ sélectionner, élire} voter thé citronnelle tomate épais épaisseur être trapu} être épais 1 . buffle 2 . mortier 3 . cercle 4 . creux 1 . pousser, croître} faire sortir 2 . piler 3 . citer, conter, raconter 4 . décortiquer 1 . bord, rebord, lisière 2 . beau-père (père de la femme) 3 . montagne 4 . oreille} ouïe au bord de brûler bien que être différent, varier saigner Togo Lac togo colline} coteau}plateau malgré punition} amende} sanction} châtiment, pénalisation sourd (n.) claque} gifle pilon tuyau 356

toy~vi t~

t~ t~ bu t~

t~ t~ àsi t~ 4.à t~ tè t~ uù t~dziuu

t~fe t~gbui t~gbuinu t~ka, t~kpo t~mèlà t~mèlMu t~mènyl t~sisi t~t~ t~t=> t=>t~

t~t~

belle-Elle} bru} gendre 1 . coudre} repriser, confectionner 2 . rôtir, mire rôtir, mire frire fleuve} rivière} lagune boiter 1 . s'arrêter, stationner,

cesser, se tenir debout 2 . piquer 3 . être en délire 4 . tremper père toucher tresser s'arrêter, se tenir se garer bateau} navire 1 . arrêt, stop 2 . parking aïcul, grand-père tradition seau poisson arête de poisson hippopotame cours d'eau} fleuve} rivière} courant couture} confection frit, glillé 1 . arrêt, stationnement 2 . cessation} interruption 3 . mélange} confusion} trouble} complication 4 . équilibre bouleverser, troubler, embrouiller, compliquer 357

t~tr~

t~uu t:Jxè t:Jxèè traIe trè tre trèn:J trI tro tro visl tr~

tr~ dzo tr:J gb~ tr:J va tr:J w5 tr:J YI tr:J zù tr:J tr:Jnu tr:JsI tm (nu) tu

changement, transfonnation, tournant, variation ruisseau, torrent particulier, spécial, typique particulièrement, spécialement, exceptionnellement mince, fin célibataire coller, cacheter vieille fille, femme non mariée être épais, être gros tourner, pivoter, faire tourner visser, dévisser changer, varier, modifier, transformer, convertir, faire demi-tour, virer repartir retourner, revenir, rentrer revenir réorganiser repartir, regagner redevenir fétiche féticheur fétiche use vomir 1 . construire, bâtir, édifier 2 . fra vaiJJer, fabriquer

tù dzùdz~ tu tu tùkaéla

3 . moudre, broyer, écraser fumer, faire de la fumée fermer, barrer, barricader, boucher (un trou), obturer fusil remue-ménage 358

tukui tukpe

tout petit cartouche, balle (de fusil), obus pistolet, revolver dos pousser (qc) construction fermeture essuye~ astiquer, nettoyer, effacer (un tableau) J.uste, justement, précisément, exactement

tukpul tùmè tùtù tùtù tùtu tutu tutuutu

TS tsà tsà àsl tsà àsi tsa tsàcUcU tsàcUfe tsaka tsàxe tse tsetse tsl

tsi tsi tsi mègbe tsi t?>mè tsi trè

1 . errer, flâner 2 . ruisseler faire du commerce tâtonner autrefois promenade, randonnée, excursion excursion, lieu d'excursion brouiller, mélanger, diluer pintade produire (plante) cabosse 1 . grandir, pousser, croître, vieillir 2. fermenter 1 . éteindre 2 . rester louche (n.) être en retard, tarder se noyer se tenir debout 359

tsi trè

tie ... nu

tsldzàdzà tsldzàyl tsidz~fe tsifudô tsifufu tsifula tsigô tslgoè ts1k~ ts1kpe tsilèfe tsilefe tsllele tsl1etse tsiml tsltsetse tsitSI tslwunu tso tso hlô na tso ... mè tso tso tsofe tsoti ts~ ts=>

conteste~ contredire~ protester contre~ s'opposer à pluie saison des pluies source piscine nage~ natation nageur citeme gourde soif grêle~ glace, neige lieu de baignade~ lieu où on se lave, salle de bain barrage~ retenue d'eau toilette serviette de toilette parfum cascade vieux (a.) arrosoir couper, découper, casser, rompre, tondre, moissonner égorger tra verser 1 . venir de, provenir de 2 . se lever de, depuis provenance~ motif; raison~

circonstance pieu, piquet 1 . être habile, être rapide 2 . être précoce 1. prendre, saisir, se munir de 2 . porte~ supporte~ transporter 360

apporter entreprendre emporter tamis~ van dédaigner, mépriser, haïr coqul1le~écaille~ cosse, épluchure~ gousse héritage héritier terre glaise~ argile souder, raccorder, joindre brochette filtrer, s'infiltrer, suinter 1 . couvrir, recouvrir, se couvrir, s'obscurcir (ciel) 2 . encombrer 3 . se ren verser funérailles orphelin passoire obsèques, organisation des funérailles

ts~ ... ve ts~ ... w~ ts~ ... YI tsrànui tsri tsro tsr~nu tsr;2nyila tsù tsya tsyàtsyàgga, tsyà tsy~

tsy!tsylgga

tSY;2 tSY;2evi tsy~nu tSY;2W~W~

v và

va va emè va y! vasecte vàva vava ve ve dzè vènàvi vète

ensemencer venir se réaliser, se produire passer J.usqu'à venue~ arrivée réel, vrai 1 . picoter, fàire mal

2 . regretter être salé jumeau caleçon, slip 361

vève vèvesèsè

vèvesèsènamè x5n5mè x:>gk~ x~sèha x:>tà x:>tùtù x:>x~nù

ami amitié meuble gecko charpente secours logement renommé, célèbre église toit construction (d'un bâtiment) terrasse, cour y

yà ya

air, gaz, atmosphère, courant d'air, vent vide (n.) quant à 368

yàfam?> yàgb?>nu yàkàyake yàmè yàmèuu yàmèuudzèfe yàmèuukùla yawo cta(gbè) yayra yè-

-yèye ye yèvu yèvukpakpa yèvunè yèvunèti yèvutè Yèvuwodè yeye YI YIà6dzi YI... dzi YIgg3 yi ylb~ yl~3,y1kà yiti YIYI ylylmè yomètiti yoo

climatiseur éventai~ ventilateur couscous cie~ cosmos~ climat, temps avion aéroport, aérodrome aviateur J.eudi béni 1 . i~ elle 2 . i~ elle~ te, vous (logoph.) 3 . son, sa me lui elle c'est ... que, c'est ... qui Blanc oie noix, noix de coco cocotier pomme de terre Europe, Occident, Pays des Blancs neuf; récent, modeme aller aller aux toilettes 1 . augmenter, ajouter 2 . continuer à~persister se perfectionner, progresser coupe-coupe, machette noir toile d'araignée flamboyant (n.) araignée rythme persécution, poursuite merci (réponse à une salutation) 369

1 . fumer, enfumer 2. guérir (qn) tombe 1 . appeler, invoquer, convoquer, interpeler 2 . prononcer, épeler 3 . être plein 4 . remplir karité (fj.uit) fumeur karité (arbre) bénir se dessécher, faner

y:i y:i,y~dô Y:J

Y:Jku y~la Y:Jti yra yr~

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za z~nuv~ç ze zemèla zernèrnè,zernèrnèd~ zl zl

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