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MASTER DE RECHERCHE – DROIT PENAL ET SCIENCES CRIMINELLES SEMESTRE 1
Module : Politique Criminelle Enseigné par : Professeur : Mr. ENNASHI Khalid
Sujet d’exposé : LES ACTEURS DE LA POLITIQUE CRIMINELLE
Réalisé par : HANDAOUI Asmae HODAIBI Majda JABRANE Nouhaila ATTA Hamza
Année universitaire : 2020-2021
Les acteurs de la politique criminelle
02-01-2021
LISTE DES ABREVIATIONS
MP : Ministère Public DUDH : Déclaration Universelle des Droits de l’Homme PJ : Police Judiciaire OPJ : Officier de Police Judiciaire OSPJ : Officier Supérieur de Police Judiciaire APJ : Agent de Police Judiciaire TPI : Tribunal de Première Instance DGSN : Direction Générale de la Sécurité Nationale
SOMMAIRE
INTRODUCTION ; CHAPITRE 1 : LES ORGANES PREVENTIFS : SECTION 1 : LES ORGANES GOUVERNEMENTAUX (ETATIQUES) ; SECTION 2 : LES ORGANES NON-GOUVERNEMENTAUX (INSTITUTIONNELS). CHAPITRE 2 : LES ORGANES REPRESSIFS : SECTION 1 : LE MINISTERE PUBLIC ; SECTION 2 : LA POLICE JUDICIAIRE. CONCLUSION.
Les acteurs de la politique criminelle
02-01-2021
INTRODUCTION
La politique criminelle, dans la plus simple de ses définitions, est une stratégie étatique adoptée par chaque Etat à sa propre manière afin de lutter contre le phénomène criminel, d’une façon qui varie en fonction du type de la société adoptante et de chaque genre de criminalité qui y existe. Pour le cas marocain, qui nous intéresse le plus, d’une part, cette stratégie est là pour borner le maximum possible une criminalité qui ne cesse pas d’accroître, donc cette politique doit toujours rester en évolution continue et en fonction de cette croissance; d’une autre part, le crime au Maroc reste quand même pas élevé, simple et métrisable, en le comparant avec le crime dans d’autres pays, comme dans le Mexique ou dans la Colombie comme exemples. Historiquement parlons, citons tout d’abord, et à titre d’information, que le premier meurtrier de l’humanité est Caïn, fils aîné d’Adam et Eve qui a tué son frère Abel. Le crime est très vieux comme l’on peut déduire, mais son étude n’a débuté qu’à une époque récente par rapport à sa première apparition ; ceci revient au fait que l’évolution des sciences de l’Homme a été beaucoup plus lente que celle des sciences de la nature. La philosophie et l’histoire ont progressivement donné naissance à la psychologie, la sociologie, l’anthropologie, la science politique, et enfin, la criminologie. Les premières notions de la politique criminelle ont eu leur apparition avec ces sciences, et se sont développées au fur et à mesure avec l’évolution des sociétés pour nous donner la politique criminelle d’aujourd’hui qui n’a pas encore cessé de progresser. Le plus important des intérêts de la politique criminelle est, comme l’on peut déduire de sa définition, le maintien de l’ordre social à travers la lutte contre le crime qui le perturbe. Autre intérêt, la politique criminelle peut être l’un des critères de distinction entre les Etats, car elle diffère en fonction de chacun, et lui permet l’occasion de se caractériser par une meilleure stratégie. La politique criminelle est un sujet très vaste à traiter, il contient plusieurs points qu’on ne peut rassembler dans un seul titre ; et pour ceci, nous nous sommes contentés de délimiter notre sujet en laissant l’analyse se porter uniquement sur l’aspect des acteurs qui, sans eux, la politique criminelle restera toujours une notion morte et sans effets ; ces acteurs, ou ces organes, sont donc les responsables chargés de la mise en scène des actions élaborées par la politique criminelle. Puisque la stratégie étudiée consiste en des mesures préventives (éducation, famille, médias, etc.) et d’autres répressives (emprisonnement, etc.), et cherche l’équilibre entre l’efficacité de ces mesures et leurs effets, et d’après la délimitation donnée au sujet, on déduit alors que toutes les questions qui viennent à l’esprit à cet égard peuvent se résumer dans la problématique suivante et à laquelle nous allons répondre dans notre développement : En quoi consiste l’étude, aux niveaux préventif et répressif, des organes acteurs de la politique criminelle ?
Comme déduit, les acteurs de la politique criminelle se distribuent sur deux niveaux, le premier est préventif et le deuxième est répressif, donc pour bien répondre à la problématique, nous avons opté pour l’analyse des organes préventifs dans un premier lieu (chapitre 1), ensuite, celle des organes répressifs dans un deuxième (chapitre 2).
CHAPITRE 1 : LES ORGANES PREVENTIFS
La prévention peut être définie comme un instrument utilisé pour mieux maîtriser la criminalité par l’élimination ou la limitation des facteurs criminogènes et par la gestion adéquate des facteurs de l’environnement physique et social qui engendrent des occasions favorables à la perpétration des infractions. Il sera plus convenable ici, de différencier entre les organes gouvernementaux (section 1), et les organes non-gouvernementaux (section 2), puisqu’ils participent tous à la phase préventive. Section 1 : les organes gouvernementaux (étatiques) : « La politique criminelle est une stratégie d’ensemble de lutte contre le crime » (Jean-Paul Jean). Cette stratégie peut se définir aujourd’hui comme une politique publique, fondée sur une philosophie pénale et définissant les stratégies mises en œuvre par l’Etat dans sa fonction régalienne, conduite avec ses partenaires, pour répondre au phénomène de la criminalité. La politique criminelle s’exerce dans un cadre légal qui définit les infractions et les peines encourues, les principes qui régissent leur application, ainsi que les règles procédurales fixant les prérogatives… . Sur le fondement du principe de légalité des délits et des peines, le Code pénal définit les infractions et trace la limite entre le permis et l’interdit, ceci élaboré et voté par le Parlement. Paragraphe 1 : le Parlement : D’après l’article 70 de la Constitution marocaine de 2011, le Parlement exerce le pouvoir législatif, ce qui signifie qu’il est habilité à voter les lois. En outre, la Constitution attribue au Parlement, au-delà
de sa fonction législative, le pouvoir de contrôler l’action du Gouvernement par divers moyens, notamment par des moyens d’information et d’investigation. La fonction préventive se manifeste dans l’exercice du pouvoir législatif ; l’existence des lois et des règles a un effet dissuasif. La Constitution attribue également au Parlement le pouvoir d’évaluer les politiques publiques. En d’autres termes, c’est l’institution habilitée à évaluer l’impact des politiques gouvernementales notamment en évaluant la capacité des différents départements ministériels à mettre celles-ci en application. « L'initiative des lois appartient concurremment au Chef du Gouvernement et aux membres du Parlement. Les projets de lois sont déposés sur le bureau de la Chambre des Représentants. Toutefois, les projets de loi relatifs notamment aux Collectivités territoriales, au développement régional et aux affaires sociales sont déposés en priorité sur le bureau de la Chambres des Conseillers », (article 78). Le Parlement représente les citoyens. Il est souvent composé de deux chambres (bicaméralisme). La chambre dite "basse" (chambre des représentants) est désignée au suffrage universel direct, selon un mode de scrutin variable en fonction des États. Elle est composée de 395 membres (représentants) depuis les élections de 2011. Ils sont élus pour cinq ans au suffrage universel direct, au scrutin de liste à la proportionnelle.
Paragraphe 2 : les autres organes : D’autres organes gouvernementaux sont acteurs de la politique criminelle et interviennent dans le cadre préventif même si leur fonction est répressive de principe. Ne serait-ce que la police et le ministère public. Sous-paragraphe 1 : police et prévention : Un cycle de quatre conférences « police et prévention » a été mis en œuvre depuis 1998 et vient d’aboutir en 2002 à l’élaboration d’une trousse de conseils pratiques en matière de prévention à l’usage des dirigeants policiers. Le cycle de séminaires pose d’abord la question de l’accolement des termes police et prévention. Si la prévention de la délinquance s’appuie sur des programmes et actions mis en place bien en amont, il ne faut pas oublier qu’elle doit se composer de programmes précis, d’actions ciblées sur le terrain. Or nous en sommes loin, mélangeant allègrement des programmes de soutien technique (mapping policier, vidéosurveillance) ou de prévention situationnelle tendant à éviter le passage à l’acte délinquant (qui porte sur les victimes potentielles, les cibles et bénéficiaires de l’acte délinquant,
et par là même inclut l’occupationnel de masse à destination de publics englobés dans un même terme générique « à risques »), et bien sûr le développement de la sécurité privée. Ces idées nous mènent à notre deuxième aspect des organes préventifs acteurs de la politique criminelle.
Sous-paragraphe 2 : le rôle préventif du ministère public : Le ministère public joue le rôle de superviseur sur les tâches des officiers de la police judiciaire, ceci dans le cadre de la prévention de la criminalité puisque, comme nous verrons par la suite, la fonction de la police judiciaire comprend, à côté de son aspect répressif, un aspect préventif. Le ministère public désigne l'ensemble des magistrats qui dans une juridiction sont chargés de défendre les intérêts de la collectivité nationale. On dit aussi le "Parquet". Au niveau de la Cour de Cassation et celui des Cours d'appel, le Parquet est désigné par l'expression "Parquet Général". Celuici intervient indirectement dans la prévention du phénomène criminel. Le ministère public est dernièrement devenu indépendant du ministère de la justice : a.
L’indépendance du ministère public du ministère de la justice :
La Constitution de 2011 a organisé le ministère public en lui consacrant le Chapitre VII intitulé « Du pouvoir judiciaire » dans lequel il iest stipulé à l’article 107 que « le pouvoir judiciaire est indépendant du pouvoir législatif et du pouvoir exécutif », mais l’article 110 stipule que « les magistrats du parquet sont tenus à l’application du droit et doivent se conformer aux instructions écrites émanant de l’autorité hiérarchique ». La Constitution s’est appuyée sur cette définition en soumettant les magistrats du ministère public aux instructions écrites et légales émises par la partie dont ils relèvent. Ce concept est en avance et dépasse l’indépendance du ministère public vis-à-vis du pouvoir exécutif et constitue un nouveau type d’indépendance entre les membres du ministère public lors de l’application des instructions et ce à travers l’existence d’un ensemble de règles et de formalités, un volet qui a été renforcé par la loi n° 33.17 relative au transfert des compétences de l’autorité gouvernementale chargée de la justice au procureur général du roi près la Cour de cassation en tant que chef du ministère public. L’indépendance du ministère public par rapport au pouvoir exécutif ne signifie point la fin de la coopération entre les deux parties et les autres institutions gouvernementales, car la coopération entre les composantes des différents pouvoirs est devenue un principe constitutionnel, sans toutefois porter atteinte à leur équilibre.
b. Le cadre juridique de l’indépendance du ministère public du ministère de la Justice : L’expérience du Maroc en matière de justice transitionnelle a révélé que l’intervention du pouvoir exécutif dans le domaine de la justice n’affectait ni limitait ses décisions et ne constituait pas un obstacle devant elle comme nous l’avion dit auparavant. Dans le cadre de la nouvelle loi n° 33-17, nous pouvons mentionner les compétences du ministère public: - Le transfert au procureur général du roi près la Cour de cassation en tant que président du ministère
public la supervision et le suivi des activités du ministère public ; - Le renforcement de l’indépendance du procureur général dans l’expression de ses avis en toute liberté et indépendance lors des audiences publiques. Dans ce cadre, les magistrats du ministère public exercent leurs fonctions et compétences énoncées dans la législation en vigueur sous l’autorité, la supervision et le contrôle du président du ministère public et de leurs chefs hiérarchiques.
Section 2 : les organes non-gouvernementaux (institutionnels) : L’intervention des acteurs non gouvernementaux peut être définie comme une stratégie adoptée par les acteurs gouvernementaux ainsi que des spécialistes dans le domaine, pour la lutte contre la criminalité (C’est ce qu’on appelle la technique de mobilisation). Cela peut arriver à travers la concentration et la détermination des facteurs de risques (problèmes intrafamiliaux, décrochage scolaire, le manque de travail, méconnaissance du droit... (Etc.)), afin d’éviter et limiter leurs conséquences dans le cadre d’une politique criminelle organisée. Ces acteurs non gouvernementaux sont généralement : Paragraphe 1 : la société civile et les associations : Sous-paragraphe 1 : la société civile : Les expressions “communauté” ou “collectivité” peuvent désigner des groupes de personnes qui se connaissent et ont des intérêts semblables, un quartier déterminé et ses habitants ou un groupe partageant des caractéristiques et des préoccupations connexes. Ces expressions sont souvent utilisées de façon très générale pour désigner la société civile locale et l’environnement vers lequel retournent les détenus lorsqu’ils sont libérés. Le rôle de la société civile tourne autour de l'éducation, de la supervision, la réinsertion et de l'orientation. Et son travail commence par :
La famille La famille est au centre du pivot afin qu’elle soit en surveillance sur la personne avant qu’elle ne
connaisse l’existence de ce qu’on appelle un crime, et donc si elle joue bien son rôle, en élevant l’enfant sur les bonnes mœurs et les valeurs, cela épargnera beaucoup d’ennuis aux autres acteurs dans la politique criminelle.
Le Quartier Les gens du quartier, son emplacement ainsi que les environs, toutes ces choses ont des implications
sur le comportement de la personne. C’est pourquoi l’association de quartier a un rôle éducatif, en organisant des compétitions sportives, en exhortant le conseil municipal à aménager des stades de proximité, une bibliothèque lorsque cela est possible, et l’éclairage nocturne du quartier, etc.
L’école
L’école c’est le deuxième foyer de l’enfant après sa famille vue qu’elle complète la mission de la famille pour le devenu de la personnalité future de l’enfant. Pour que si l’école parvient à attirer l’attention de l’élève, il sera occupé à étudier, ce qui crée en lui une prise de conscience et un sens des responsabilités et son rôle dans la lutte contre le phénomène criminel. Comme le soulignent les Principes directeurs applicables à la prévention du crime, les pouvoirs publics ne peuvent pas prévenir la délinquance et la victimisation ni garantir la sécurité de la société sans la participation et l’implication des citoyens, lesquelles constituent un aspect d’une bonne gouvernance. Les Principes directeurs insistent sur la contribution que peuvent apporter les particuliers, les organisations communautaires, les organisations non gouvernementales, le secteur privé, autant d’acteurs de la société civile qui doivent être associés, dans toutes leurs étapes, à l’élaboration, à la planification et à la mise en œuvre des politiques criminelles. Ces acteurs peuvent offrir une intime connaissance des problèmes qui se posent et proposer des solutions novatrices grâce à l’expérience qu’ils ont acquise. Selon la Commission économique et sociale pour l’Asie et le Pacifique, une bonne gouvernance présente huit caractéristiques majeures:
Elle est participative;"
Elle est orientée vers le consensus;"
Elle est responsable;"
Elle est transparente;"
Elle est adaptée aux besoins;"
Elle est efficace et efficiente;"
Elle est équitable et inclusive;"
Elle respecte l’état de droit. Sous-paragraphe 2 : les organisations non gouvernementales (associations) : Les organisations non gouvernementales peuvent, pour différentes raisons, être extrêmement utiles
aux administrations nationales ou locales qui entreprennent d’élaborer des stratégies de prévention. Elles ont fréquemment des connaissances spécialisées dans des domaines spécifiques (comme la déontologie policière, les enfants des rues ou les services de réadaptation; elles collaborent étroitement avec les citoyens sur le terrain pour plaider en faveur des services sociaux, si tant est qu’elles ne les fournissent pas elles-mêmes (comme foyers féminins ou fourniture de conseils juridiques) et elles inspirent généralement confiance, aux yeux des collectivités locales, en raison de leur statut non gouvernemental. Les organisations non gouvernementales sont souvent flexibles et adaptables et peuvent lancer assez rapidement de nouveaux programmes et projets pilotes en collaboration avec les pouvoirs publics si des ressources sont mises à leur disposition.
Elles peuvent également aider les pouvoirs publics à mettre en place les fondements de leurs nouvelles politiques. Elles sont habituellement en contact avec des groupes extrêmement différents, y compris les membres influents de la collectivité locale, les victimes, les professions libérales, les agents publics et les médias qui travaillent sur des questions spécifiques. Les organisations non gouvernementales et les autres secteurs de la société civile peuvent, à différentes étapes, contribuer à l’élaboration des stratégies, par exemple: 1. En générant des connaissances et en les partageant et en offrant des avis experts aux pouvoirs publics ou à la police pour les aider à recenser et à analyser les problèmes liés à la délinquance, surtout dans le contexte des populations vulnérables ou de questions spécifiques 2. En encourageant l’éducation du public, par exemple en organisant des débats publics afin de susciter une prise de conscience accrue de la criminalité ou en mobilisant les populations locales autour de questions spécifiques comme les lois relatives au contrôle du port d’armes ou l’urbanisme; 3. En entreprenant des efforts de formation et de collaboration avec les médias afin de les encourager à faire connaître les programmes et projets ayant donné de bons résultats; 4. En encourageant l’utilisation des mécanismes de médiation et de règlement des conflits et en jouant le rôle de médiateur dans les conflits intercommunautaires (tâche qui, fréquemment, ne peut pas être accomplie par les pouvoirs publics). Au Maroc, on peut ajouter à titre exemple de ces associations :
L'Association BAYTI: ONG reconnue d'utilité publique qui œuvre pour les enfants en
situation difficile au Maroc ;
La fondation Mohammed vi pour la réinsertion des détenus (leur réinsertion dépend
de nous) ;
Association Marocaine de Planification Familiale (AMPF) ;
Association marocaine pour l'éducation de la jeunesse ;
Ligue marocaine de protection de l'enfance et d'éducation sanitaire Association Maroc-
Cultures ;
Association Afak civisme et développement.
Paragraphe 2 : l’implication du secteur privé et l’audio-visuel et les médias : Sous-paragraphe 1 : l’implication du secteur privé (les entreprises) : Le secteur privé constitue une composante majeure de la plupart des sociétés et est tout autant une partie prenante que les autres secteurs de la société civile, y compris les organisations locales à but non lucratif. Les entreprises, les usines et les commerces peuvent être directement affectés par la criminalité et la violence, de sorte qu’il est dans leur intérêt de les réduire. Le secteur privé, à son tour, crée des emplois et contribue au progrès économique et social de la collectivité. Les entreprises peuvent être une source d’innovation, de ressources et de compétences pour les collectivités locales. Les initiatives de prévention peuvent être conçues de manière à réduire les problèmes de criminalité qui affectent les entreprises et les quartiers où se trouvent les commerces et les industries. Dans beaucoup de pays, les pouvoirs publics et les municipalités coopèrent de plus en plus étroitement avec le secteur des entreprises pour améliorer la sécurité dans ces quartiers. Le secteur privé peut beaucoup aider à améliorer les politiques des pouvoirs publics concernant la sécurité publique et la sécurité au niveau des communautés, par exemple: 1. En participant à des projets de renouveau urbain; 2. En aidant à prévenir la délinquance et le récidivisme en organisant des programmes d’apprentissage et de formation professionnelle et en offrant des possibilités d’emploi. Impliquer le secteur privé dans des stratégies de prévention du crime peut, par conséquent, beaucoup faciliter la mise en œuvre de programmes efficaces, la mobilisation de ressources additionnelles, la sensibilisation du public aux problèmes et la création, en association avec ce dernier, d’un sentiment de communauté et d’engagements partagés. Dans plusieurs pays, les pouvoirs publics et les administrations locales ont mis en place des mécanismes afin d’associer le secteur privé à la prévention du crime, notamment sous forme de comités spécifiquement chargés de promouvoir la participation du secteur privé et la réalisation en association avec celui-ci d’initiatives locales. Exemples : 1. Au Canada, le Réseau des entreprises pour la prévention du crime, composé de représentants des associations canadiennes d’entreprises, a été créé en 1999 pour encourager la création, aux échelons local, national et international, de partenariats d’entreprises afin d’appuyer les mesures de prévention sociale de la criminalité.
2. En Afrique du Sud, Business Against Crime est une organisation qui a été créée en 1996 après que le gouvernement eut invité le secteur des affaires à jouer un rôle accru dans la lutte contre la délinquance dans le pays. On peut citer différents exemples des initiatives prises de concert entre les pouvoirs publics et le secteur privé pour réduire des types spécifiques de délinquance: 1. En Australie, le Conseil national pour la réduction des vols de véhicules à moteur est une association indépendante à but non lucratif, créée à la suite d’une initiative conjointe de tous les États du pays et du secteur des assurances. Les stratégies de réduction consistent notamment à développer le système national de données de la police et des services d’immatriculation des véhicules, à décourager le vol des véhicules parmi les jeunes délinquants et à combler les lacunes de la réglementation exploitées par les voleurs professionnels. On peut également citer plusieurs exemples de partenariats pour la prévention sociale du crime auxquels participe le secteur privé, notamment sous forme de projets de logements sociaux, de prévention de l’apparition de gangs de jeunes et de prévention de la violence à l’école: 1. En Afrique du Sud, Business Against Crime administre Tissa Thuto, programme scolaire de prévention de la délinquance associant élèves, maîtres, parents et communautés. Ce programme conjugue les compétences et l’expérience d’une série de partenaires, dont la police et la police de proximité, les établissements d’enseignement et les organisations sportives, la médiation et le règlement des conflits, l’orientation et les conseils, l’aide aux victimes de maltraitance et de traumatismes. Chaque partenaire fait l’apport de ses compétences spécifiques en matière de formation, de financement et de programme. 2. La San Romanoway Revitalization Association, basée à Toronto (Canada), travaille avec les trois niveaux de l’administration pour combattre certaines des causes sociales de la délinquance dans les grands ensembles. Le Programme d’enrichissement social et culturel, Ce programme comporte des mesures de réaménagement de l’environnement, comme l’éclairage public et le paysagisme ainsi que des programmes de loisirs après les heures de classe et d’autres programmes sociaux. Il a aidé à aménager un terrain de jeu dans le quartier (Home Depot), à améliorer les bureaux de la San Romanoway Revitalization Association, et à offrir des emplois aux jeunes qui avaient abandonné leurs études ou ceux qui avaient eu affaire au système de justice pénale. Un partenaire du secteur privé a fourni une contribution de 75 000 dollars canadiens pour recruter et former les jeunes dans le secteur du bâtiment. Plusieurs entreprises du secteur privé ont fait don d’ordinateurs et d’abonnements à Internet pour un centre informatique, ont remis en état les courts de tennis et ont, pendant les mois d’été, organisé des programmes gratuits d’enseignement du tennis.
Sous-paragraphe 2 : l’audio-visuel et les médias: Les médias à leurs tours jouent un rôle important dans la prévention contre le phénomène criminelle à travers des émissions de sensibilisation, qui cible la communauté, à travers des récits, des dialogues et également par des interviews avec des personnes qui avaient pris une mauvaise direction, et quand ils ont réalisé le droit, ils ont décidé d’aller aux plateformes médiatiques pour guider les autres à travers leur expérience, laissant la décision entre les mains des observateurs. A travers ces programmes sociaux humanitaires qui sont pour objet la sensibilisation et l’orientation, ils peuvent réduire ce phénomène ou, plutôt, empêcher certaines personnes de commettre des crimes qui entraineront de graves conséquences. Et à titre d’exemple, on peut citer certaines des plates fromes médiatiques qui sont joué ce rôle :
( الناس مع برنامجProgramme avec des gens) ;
e سلسلةe( مداولةChaîne de délibération). Nous ajoutons que ces plates-formes médiatiques ont prouvé leur rôle efficace dans l’éducation et
l’orientation de la société civile, et comment cette dernière a réagi pendant la période pandémique et comment elles ont joué un rôle efficace dans la prévention contre virus corona.
CHAPITRE 2 : LES ORGANES REPRESSIFS
La politique criminelle est un concept complexe en ce qui concerne sa finalité et ses instruments. On a longtemps considéré que la finalité de la politique criminelle était de contrôler la criminalité, c’est-à-dire diminuer le nombre des infractions d’après la loi pénale. Parler des acteurs ou des organes répressifs de la politique criminelle c’est parler en quelques termes du ministère public (section 1), et de la police judiciaire (section 2). Section 1 : le ministère public : On entend par «ministère public» (MP) l'autorité chargée de veiller, au nom de la société et dans l'intérêt général, à l'application de la loi lorsqu’elle est pénalement sanctionnée, en tenant compte, d’une part, des droits des individus et, d’autre part, de la nécessaire efficacité du système de justice pénale. Le ministère public constitue une pièce importante de l’édifice judiciaire marocaine fondé sur le principe de l’indépendance de la justice, et sans cette indépendance les tribunaux ne pourront pas jouir de la confiance des justiciables. Selon les dispositions de l’article 110 1de la loi organique n° 100.13 relative au Conseil supérieur du pouvoir judiciaire. Ce dernier reçoit du procureur du Roi auprès de la cour de cassation en sa qualité du chef du ministère public concernant la mise en œuvre de la politique pénale et le fonctionnement du ministère public avant sa présentation et sa discussion devant des deux commissions chargées de la législation dans les deux chambres du parlement. Le ministère public constitue une partie essentielle dans les affaires pénales qui joue un rôle important dans les structures du pouvoir judiciaire en tant que mécanisme permettant de déclencher des actions publiques et de les exercer par le biais des recours contre les jugements, les décisions et les ordonnances judiciaires rendus à leur sujet . Ainsi le législateur marocain lui a attribué une compétence importante, en matière d’élaboration d’une politique criminelle, qui lui permet de veiller sur à l’application stricte de la loi, des droits de l’homme et des libertés fondamentales des personnes ainsi que la lutte contre le crime. A cet égard, on peut considérer le parquet en tant qu’un acteur principal de la politique criminelle de l’Etat. Paragraphe 1 : composition du ministère public au sein des juridictions au Maroc : 1.
Au niveau des juridictions de droit commun :
Devant le tribunal de 1ère instance : le ministère public comprend un procureur du Roi, et un ou plusieurs substituts qui disposent d’un secrétariat du parquet.
1
Loi Relative au Conseil supérieur du pouvoir judiciaire
Devant la Cour d’appel : le parquet est constitué d’un procureur Générale du Roi, des substituts dont le nombre est variable selon l’importance de la Cour. Dans l’exercice de leur fonction, ces magistrats disposent d’un secrétariat général du parquet. Devant la Cour de cassation : le parquet, dit parquet Général comprend un procureur général du Roi et des avocats généraux. Un secrétariat général est mis à la disposition du parquet général. 2.
Auprès des juridictions spéciales :
Auprès du tribunal permanent des FAR : c’est un commissaire du gouvernement relevant du cadre militaire qui exerce les fonctions du ministère public. Paragraphe 2 : les attributions du ministère public au Maroc : Le ministère public exerce plusieurs fonctions. Ayant la haute main sur la police judiciaire, le procureur général du Roi et le procureur du Roi assurent la direction et la surveillance de l’activité des membres de la police judiciaire relevant de leur ressort et peuvent à cet effet les requérir et leur donner des instructions concernant la constatation des infractions et la recherche des délinquants. Le magistrat du parquet peut d’ailleurs en sa qualité d’officier supérieure de police judiciaire accomplir lui-même des actes d’enquête et de constatation des infractions et recevoir des plaintes et des dénonciations. Il peut aussi placer sous mandat de dépôt la personne inculpée d’une infraction punissable d’emprisonnement lorsqu’il s’agit d’une infraction flagrante ou si l’inculpé ne présente pas de garanties suffisantes de représentation ou encore s’il est jugé dangereux (art 47 et 74 du Code de Procédure Pénale marocain) ou (art 147). Le parquet est également chargé de l’exécution des décisions de justice y compris les ordonnances des juges d’instruction. D’autres prérogatives ont été introduite par le nouveau Code de Procédure Pénale marocain, ainsi en cas de crime ou de délit punissable d’un emprisonnement d’une durée égale ou supérieure à 2 ans, le procureur général du Roi et le procureur du Roi sont habilités à ordonner pour les besoins de l’enquête préliminaire le retrait du passeport de la personne soupçonnée et le blocage des frontières à l’encontre de celle-ci. Art 40 et 49 Le procureur général du Roi est également admit sous certaines conditions précisées par l’article 108, à requérir le premier président de la Cour d’appel d’ordonner pour les besoins de l’enquête préliminaire des écoutes téléphoniques, l’enregistrement des communications et l’interception du courrier, tout comme il peut ordonner lui-même ces procédés sous les conditions prévues par les textes susvisé et notamment en
cas d’urgence. D’autre part, le procureur du Roi peut décider de ne pas engager l’action publique en cas de conciliation entre les parties dûment homologué par le président du TPI et ce lorsque l’infraction commise est punissable d’une peine d’emprisonnement inférieure ou égale à 2 ans ou d’une amende ne dépassant pas 5000 DH, un tel procédé est de nature à contribuer à décongestionner les tribunaux. Paragraphe 3 : les particularités du ministère public au Maroc : Le caractère hiérarchisé du ministère public : Les magistrats du parquet sont placés sous la direction et le contrôle de leurs supérieurs hiérarchiques (ainsi, le procureur général du Roi est le supérieur hiérarchique du procureur du Roi, qui est le supérieur hiérarchique des substituts L’indivisibilité du ministère public: Les membres d’un même parquet sont considérés comme constituant un même et unique représentant du pouvoir exécutif, aussi ils sont admis à se remplacer au cours de la même instance, sans pour autant entacher la régularité de la procédure pénale. Hors il n’est pas le cas pour les magistrats du siège qui ne peuvent au cours du jugement d’une même affaire se remplacer sous peine de nullité de la procédure. L’indépendance du ministère public : Vis-à-vis des juridictions d’instruction et de jugement, le parquet est indépendant en ce sens que cellesci ne sauraient lui donner des instructions, ni encore moins, lui adresser des injonctions, au contraire ces juridictions ne peuvent pas en principe se saisir d’une affaire, elles doivent attendre les réquisitions du ministère public (exercice de l’action publique). Vis-à-vis ensuite de la victime de l’infraction, le parquet est indépendant car d’une part, il n’est pas tenu d’exercer l’action publique sur simple plainte de la victime et même lorsque celle-ci l’oblige à exercer cette action publique en se constituant partie civile ; le parquet n’est pas tenu de soutenir l’accusation. D’autre part, et sauf exception, le parquet reste libre d’engager des poursuites même en absence de plainte de la victime, tout comme il reste libre de demander la condamnation même en cas de retrait de la plainte par la victime ou de transaction passée entre celle-ci et l’inculpé. L’irrécusabilité du ministère public : La récusation est la procédure par laquelle un plaideur demande à ce qu’un magistrat soit écarté de la formation de jugement pour raison de suspecter l’impartialité à son égard. Contrairement aux magistrats de siège qui peuvent faire l’objet d’une procédure de réquisition les magistrats du parquet sont
irrécusables (art 274 du Code de Procédure Pénale marocain), cela s’explique par le fait que le parquet constitue partie principale du procès pénal et qu’il est impossible de récuser son propre adversaire. L’irresponsabilité du ministère public : A la différence des parties privées, le parquet ne peut être condamné ni au frais du procès ni à des dommages intérêts lorsque ces accusations se sont révélées non fondées suite à l’acquittement de l’inculpé, autrement dit, ce dernier ne peut réclamer aucune répartition du fait qu’il a été poursuivi à tort. Cette sorte d’immunité instituée au profit du parquet prouve sa raison d’être dans le fait que le parquet agit au nom de la société dont il défend les intérêts et qu’il importe de lui laisser les mains libres. Section 2 : la police judiciaire : Les organes auxiliaires de la justice pénale, ce sont des personnes ou des corps professionnels, qui apportent à des titres et des degrés divers leurs concours pour assurer le bon fonctionnement de la justice pénale, certaine relève dans l'exercice de leurs missions, de la direction et de l'autorité judiciaire, d'autres sont des collaborateurs de l'autorité judiciaire. la police judiciaire joue un rôle répressive, dans le sens ou elle n’intervient que lorsque une infraction a était commise, et à ce titre elle relève de la direction et du contrôle de l’autorité judiciaire Paragraphe 1 : composition de la Police judiciaire : -Les officiers supérieur de la police judiciaire « OSPJ »: cette catégorie est composé d’organes ayant tous la qualité de magistrat, il s’agit des magistrats du parquet « procureur général du Roi, procureur du Roi, et leurs substituts », et des juges d’instructions. - Les officiers de la police judiciaire « OPJ »: ils se répartissent en deux catégories, les OPJ de pleins droits et les OPJ désigner: Les OPJ de plein droit: se sont le directeur général de la sûreté nationale, les préfets de police, les contrôleurs généraux de la police, les commissaires de police, les officiers de la police, les officiers et les gardes de la gendarmerie, les gendarmes ayant le commandement d'une brigade, ou d'un poste de gendarmerie pendant la durée de ce commandement, les Pachas et Qaid. Les OPJ désignés: sont d'une part les inspecteurs de la police ayant 3ans de service en cette qualité et qui sont désignés par arrêté conjoint des ministres de la justice et de l'intérieur, et d'autre part les gendarmes ayant 3ans de service et qui sont désignés par arrêté conjoint du ministre de la justice.
-Les agents de la police judiciaire: ce sont les « APJ » tels qu’ils sont énumérés par l’article 25 du Code de Procédure Pénale marocain2, ce sont d’une part tous les fonctionnaires des services actifs, et les gendarmes qui n’ont pas la qualité d’OPJ, et d’autres part les Kalifa de Pacha, et des Kalifa de Qaid -Les fonctionnaires investis de certains pouvoirs de la police judiciaire : Il s’agit d’une part du Wali et du gouverneur, et d’autre part des fonctionnaires et des agents de certaines administrations. Paragraphe 2 : attributions de la police judiciaire : La PJ a des attributions générales qui consistent à constater les infractions à la loi pénale, à en rassembler les preuves et à en rechercher les auteurs -art 18- « Article 18 Elle est chargée suivant les distinctions établies au présent titre de constater les infractions à la loi pénale, d’en rassembler les preuves et d’en rechercher les auteurs ». A cet effet, elle est investie d’une fonction spécifique qui consiste à procéder à des enquêtes soit d’office, soit sur les instructions du parquet on se limitera ici à donner quelques attributions générales de la police judiciaire : En ce qui concerne la réunion des éléments de preuves et la recherche des auteurs de l’infraction, la tâche de la police judiciaire consiste à rassembler des indices comme des traces ou des empreintes, à recueillir des témoignages, à recevoir des aveux, des dénonciations et des plaintes. La dénonciation émane d’une personne étrangère à l’infraction, et consiste à porter cette infraction à la connaissance de la police judiciaire, elle est souvent spontanée, mais dans certains cas, elle constitue une obligation assortie de sanctions pénales (dénonciation d’un attentat contre la sûreté de l’Etat) art 209 du code pénal3. Qui incrimine et puni la non dénonciation de l’attentat contre la sûreté de l’Etat . La plainte est également une dénonciation, mais qui émane de la victime, elle peut être porté soit devant un officier de la police judiciaire, soit directement devant le procureur du Roi ou le juge d’instruction en ce qui concerne la constatation des infractions : elle est matérialisée dans les procèsverbaux, qui sont en réalité des actes écrits soumis à un formalisme rigoureux dont dépend leur validité, ces procès-verbaux doivent comporter certaines énonciations, notamment la qualité du rédacteur et sa signature, l’identité du suspect, les faits constatés et leur date et la date de la rédaction. La force probantes des procès-verbaux est fonction de la gravité des faits constatés, ainsi en cas de crime le PV ne vaut que comme simple renseignement, le juge ayant par conséquent Toute liberté d’appréciation en cas de délit ou de contravention, le PV fait foi jusqu’à preuve du contraire.
2
Code de Procédure Pénale marocain
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Code pénal marocain
Paragraphe 3 : rôle de la police judiciaire en matière de le politique criminelle : Un système de vidéosurveillance : Les caméras de surveillance installées à l’entrée et à la sortie des grandes villes du Maroc ont prouvé leur efficacité dans la lutte contre la criminalité. Un succès qui a poussé les autorités compétentes à doter les grandes villes d'une nouvelle génération de caméras très sophistiquées, pour la vision diurne et nocturne. Elles permettront détecter, 24h/24, tout incident, aussi minime soit-il, et en enregistrer l'image et le son. Elles aideront de même à réguler, de manière dynamique, le trafic routier, et sécuriseront les bâtiments publics et leurs alentours. Ce système de haute technologie dotera la police d’un système de surveillance électronique qui sera installé dans les espaces les plus importants dans les villes. Les services de police s’acheminent vers la généralisation d’un système de surveillance numérique très pointu à l’entrée et à la sortie des grandes villes, en attendant son installation partout au Maroc. Pour rappel, le roi Mohammed VI avait lancé, en 2016, un projet de télésurveillance urbaine, intelligente et efficace, capable de sécuriser l’espace public et de réguler le trafic routier. Ce système sera relié aux caméras de tramway de Casablanca et à celles, déjà existantes, des aéroports et des ports de Casablanca et de Mohammedia, ainsi qu’à celles installées dans les supermarchés et les banques. Un budget de 460 millions de dirhams a été alloué à ce projet avec l’installation de 760 caméras multifonctionnelles, la mise en place de 220 km de fibres optiques et l’aménagement de deux nouveaux postes de surveillance et de régulation de trafic, ainsi que 22 centres mobiles. Une police de proximité : La création des cellules de police de proximité dont L’objectif est de renforcer la présence policière dans toutes les zones de la ville pour garantir une proximité avec les citoyens tout en assurant la rapidité et l’efficacité dans les interventions en cas de besoin. Dans ce cadre, la DGSN a créé 23 nouveaux services de sûreté, consistant en un nouveau district de police dans le périmètre du pôle urbain « Errahma » à Casablanca, des commissariats de police dans la municipalité d’El Marsa à Laâyoune et à Kariat Ba M’hamed à Taounate, dix arrondissements de police à Casablanca, Salé, Fès, Tan Tan et Taounate, et trois services des accidents de circulation à Rabat, El Hajeb et Safi, ainsi que cinq brigades pour la protection de sites sensibles, outre une brigade mobile pour le maintien de l’ordre à Imzouren. En parallèle, un plan sera mis en œuvre pour procéder à l’arrestation du plus grand nombre de personnes recherchées par la police.
A titre d’exemple, Les opérations sécuritaires menées par la police de Casablanca du 10 au 21 octobre ont permis l’arrestation de 8225 personnes, dont 6094 en flagrant délit et 2131 faisant l’objet de mandats de recherche nationaux pour leur implication dans divers crimes et délits, indique la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN). Ces opérations ont également permis la saisie de 305 armes blanches, 200 Kg de haschich et ses dérivés, 192 kg de cocaïne, 8.615 comprimés psychotropes, 5.075 bouteilles d’alcool de contrebande, 210 substances anesthésiantes, 201 téléphones portables et 56 véhicules volés ou utilisés pour commettre des actes criminels, précise la DGSN dans un communiqué. La DGSN a également pris des mesures pour accompagner l’expansion urbanistique et démographique dans certaines grandes agglomérations en promouvant le district provincial de sûreté de Salé en une Sûreté provinciale dotée de quatre nouveaux districts et en faisant du commissariat du port d’Agadir un commissariat spécial, outre la restructuration des brigades d’intervention rapide de Kénitra, Guelmim, Tan Tan, Es-smara, Dakhla et Sidi Ifni en les transformant en brigades mobiles du maintien de l’ordre et en renforçant leurs ressources humaines et en les dotant des moyens et équipements nécessaires. Dans ce même cadre, certains services de la sûreté nationale ont été adaptés avec le nouveau découpage administratif à travers l’annexion du district de police de Khouribga et les commissariats qui en relèvent à Oued Zem et Bejaad, ainsi que le commissariat de police de M’rirt à la préfecture de police de Béni Mellal, outre l’annexion du commissariat de police de Guercif dans la préfecture de police de Oujda, le district de police de Tata à la préfecture de police d’Agadir et le district de police de Sidi Ifni à la préfecture de police de Laâyoune. Le renforcement des outils pour lutter contre la criminalité : Dans le cadre de la poursuite du processus de généralisation des salles de commandement et de coordination des unités mobiles de la police de secours, l’année 2018 a été celle de l’ancrage de ce système, dans les villes de Rabat, Salé, Témara et de Marrakech, sachant que ce dispositif est en phase d’expérimentation à Fès et à Tanger. Cette opération a porté le nombre des appels de secours reçus à 127.770, engendrant 67.542 interventions policières sur la voie publique et dans les lieux fermés (domiciles et dépôts…), alors que les autres commandements qui utilisent toujours le système des salles de télécommunication ont reçu un total de 1.683.380 appels téléphoniques qui ont conduit à 678.283 interventions sécuritaires. Dans le cadre de la répression de la criminalité et du renforcement du sentiment de sécurité, la DGSN a poursuivi le processus de soutien aux unités mobiles de lutte contre la criminalité à travers la création de deux brigades de lutte contre les bandes criminelles à Rabat et à Salé, l’activation de 19 unités de
renseignement criminel au niveau des commandements de sécurité, ainsi que la création d’un Office national de lutte contre la criminalité liée aux nouvelles technologies et d’un service de veille économique relevant de la Brigade nationale de la police judiciaire. Il a également été procédé au renforcement des structures scientifiques et techniques appuyant les enquêtes criminelles.
CONCLUSION
Associer le plus grand nombre d’acteurs à la mise en œuvre de la politique criminelle est une nécessité, non pas, parce qu’idéologiquement on opterait pour moins d’Etat, mais pour enrayer le délitement du lien social et réveiller la citoyenneté. La stratégie de la politique criminelle qui consiste en la prévention et la répression ne peut être mise en jeu qu’à travers des acteurs ; ces derniers sont présentés sous forme d’organes qui interviennent aux deux niveaux de la compétence de la politique criminelle, la prévention et la répression. Dans le cadre préventif, les acteurs sont présentés en tant qu’organes gouvernementaux (étatiques) et d’autres non-gouvernementaux (institutionnels). Les acteurs étatiques ont été traités en passant par le Parlement, le Ministère Public et aussi la police ; tandis que les institutionnels, à leur tour, ils ont été analysés dans le champ de l’audio-visuel, des médias et de l’influence de l’éducation et du niveau de vie ; car faire participer les habitants à la politique criminelle, en dehors du souci légitime d’efficacité, signifie, suivant le slogan bien connu maintenant, que la prévention, la sécurité et la solidarité sont l’affaire de tous. Concernant le cadre répressif, les acteurs de la politique criminelle ne pouvaient être étudiés qu’à travers les deux principaux organes qui sont le Ministère public et la Police Judiciaire, en traitant leur composition, leurs attributions et leurs particularités. Les interrogations qui restent collées dans l’esprit après l’étude des notions de la politique criminelle et l’analyse de ses acteurs à différents niveaux, ont un fort lien avec la gestion de cette politique qui est là pour lutter contre la propagation de la criminalité, donc notre question ouverte est la suivante : Comment se réalise la gestion étatique des phénomènes criminels ? (A traiter dans l’exposé prochain).
LISTE BIBLIOGRAPHIQUE : Textes de loi : -
Le Code de la procédure pénale marocain ;
-
Le Code pénal marocain ;
-
Le Constitution marocaine de 2011 ;
-
Loi n°33-17 relative au transfert des attributions de l’autorité gouvernementale chargée de la justice au Procureur général du Roi près de la Cour de Cassation, en sa qualité de chef du ministère public et édictant des règles d’organisation de la présidence du ministère public.
Cours de droit : -
Le cours de « La Criminologie », professeur Mr. ATMANI ;
-
Le cours de « La Procédure Pénale », professeur Mr. JIRARI.
Sites internet : -
vie-publique.fr ;
-
maroc.ma ;
-
nouabook.ma ;
-
journals.openedition.org ;
-
unodc.org.
Autres : -
Revue LEMATIN ;
-
Revue : Les médias comme instrument de lutte contre la criminalité organisée ;
-
L’expérience du bicaméralisme au Maroc : le parlement du royaume du Maroc ;
-
Jean-Paul Jean, Dans Le système pénal (2008), la mise en œuvre de la politique criminelle ;
-
DIXIEME CONGRES DES NATIONS UNIES POUR LA PREVENTION DU CRIME ET LE TRAITEMENT DES DELINQUANTS (ODCCP).
TABLE DES MATIERES INTRODUCTION ; CHAPITRE 1 : LES ORGANES PREVENTIFS : SECTION 1 : LES ORGANES GOUVERNEMENTAUX (ETATIQUES) : PARAGRAPHE 1 : LE PARLEMENT : SOUS-PARAGRAPHE 1 : LES ATTRIBUTIONS DU PARLEMENT ; SOUS-PARAGRAPHE 2 : LE CONTROLE DE L’ACTION GOUVERNEMENTALE. PARAGRAPHE 2 : LES AUTRES ORGANES : SOUS-PARAGRAPHE 2 : POLICE ET PREVENTION. SOUS-PARAGRAPHE 1 : LE ROLE PREVENTIF DU MINISTERE PUBLIC.
SECTION 2 : LES ORGANES NON-GOUVERNEMENTAUX (INSTITUTIONNELS) : PARAGRAPHE 1 : LA SOCIETE CIVILE ET LES ASSOCIATIONS : SOUS-PARAGRAPHE 1 : LA SOCIETE CIVILE ; SOUS-PARAGRAPHE 2 : LES ORGANISATIONS NON-GOUVERNEMENTALES. PARAGRAPHE 2 : L’IMPLICATION DU SECTEUR PRIVE ET DE L’AUDIO VISUEL ET LES MEDIAS : SOUS-PARAGRAPHE 1 : L’IMPLICATION DU SECTEUR PRIVE ; SOUS-PARAGRAPHE 2 : L’AUDIO-VISUEL ET LES MEDIAS.
CHAPITRE 2 : LES ORGANES REPRESSIFS : SECTION 1 : LE MINISTERE PUBLIC : PARAGRAPHE 1 : COMPOSITION DU MINISTERE PUBLIC ; PARAGRAPHE 2 : ATTRIBUTIONS DU MINISTERE PUBLIC ; PARAGRAPHE 3 : PARTICULARITES DU MINISTERE PUBLIC.
SECTION 2 : LA POLICE JUDICIAIRE : PARAGRAPHE 1 : COMPOSITION DE LA POLICE JUDICIAIRE ; PARAGRAPHE 2 : ATTRIBUTIONS DE LA POLICE JUDICIAIRE ; PARAGRAPHE 3 : ROLE DE LA POLICE JUDICIAIRE.
CONCLUSION.