J1L2 (Corrigé) - Droit Bancaire Et Financier [PDF]

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Zitiervorschau

exercices pratiques

Leur étude prépare les étudiants aux exercices qui leur seront soumis, généralement en travaux dirigés de master de droit privé, ou de formations équivalentes, puis à l’examen écrit, mais également aux concours d’accès aux professions juridiques, lorsque cette branche du droit commercial est au programme. Régine Bonhomme, agrégée de droit privé et sciences criminelles, est professeur émérite de la faculté de droit et science politique de Montpellier où elle avait créé le master II Droit bancaire et financier ; elle fut également pendant huit ans avocat général, en service extraordinaire, à la Cour de cassation, chambre commerciale. Florence Reille est maître de conférences de droit privé et sciences criminelles à la faculté de droit de Toulon et membre de la chaire prévention et traitement des difficultés des entreprises du laboratoire d’excellence Entreprendre de l’Université de Montpellier 1. Elle est spécialiste de droit bancaire et de droit des entreprises en difficulté, matières qu’elle enseigne. Elle assure plusieurs chroniques et contribue à des ouvrages de droit des entreprises en difficulté.

ISBN 978-2-275-05613-5

Exercices Pratiques - instrument credit paiement - 10e ed.indd 1

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Instruments de crédit et de paiement

Ces cas pratiques et commentaires d’arrêts abordent ainsi les aspects fondamentaux de la matière et illustrent les principales difficultés susceptibles d’être rencontrées dans le cadre de cette discipline. L’ouvrage les traite de façon approfondie et pratique, au soutien d’un raisonnement juridique à forte vocation pédagogique.

Régine Bonhomme Florence Reille

R. Bonhomme F. Reille

Cet ouvrage contient 24 exercices, suivis de leur corrigé détaillé et de documents (ou brèves suggestions de lectures) favorisant la maîtrise des règles essentielles de cette matière très technique de droit commercial qu’est le droit des instruments de crédit et de paiement. Outre la responsabilité du banquier dispensateur de crédit, devenue un thème majeur au regard des développements de la jurisprudence contemporaine, sont traitées les problématiques incontournables de la lettre de change, du bordereau de cession de créances professionnelles (Dailly), du chèque, de la carte bancaire et des comptes bancaires.

exercices pratiques

exercices pratiques

exercices pratiques

Instruments de crédit et de paiement 10 édition e

PRÉPARATION AUX TRAVAUX DIRIGÉS ET AUX EXAMENS

29/08/17 11:05

Régine Bonhomme

Agrégée de droit privé et sciences criminelles

Florence Reille

Maître de conférences de droit privé et sciences criminelles

INSTRUMENTS DE CRÉDIT ET DE PAIEMENT 10e édition

Sommaire

Présentation.......................................................................................... 9 Principales abréviations..................................................................... 11 Bibliographie générale........................................................................ 13 Thème introductif . Responsabilité du banquier prêteur.......................... 15 Sujet 1. Cas BONIandCO – Prêt relais – Découvert en compte – Obligation de mise en garde – Emprunteur averti – Soutien abusif – Rupture abusive de crédit................................... 15

PREMIÈRE PARTIE INSTRUMENTS DE CRÉDIT........................................................... 27 Chapitre 1. La lettre de change......................................................................... 29 Thème 1. Validité de la lettre de change.................................................. 29 Sujet 2. Cas CAPRICORNE – Formalisme cambiaire – Mentions obligatoires – Date – Signature – Nom du bénéficiaire – Nullité – Régularisation – Opposabilité – Commercialité............................. 29 Sujet 3. Cas ROUSSEAU – Vice de complaisance – Nullité – Ordre public – Opposabilité – Porteur de bonne foi – Nemo auditur................................................................................. 40 Thème 2. La créance de la provision....................................................... 49 Sujet 4. Cas EDGARD – Provision – Paiement au tireur – Opposabilité au porteur – Paiement avant ou après échéance.............................................. 49 Thème 3. Acceptation de la lettre de change.......................................... 54 Sujet 5. Cas ICARE – Acceptation conditionnelle – Refus – Déchéance des termes – Acceptation par acte séparé – Validité – Délégation...................................................................... 54

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Thème 4. Aval de la lettre de change....................................................... 63 Sujet 6. Cas CERTIF – Valeur de la double signature – Aval sans indications – Présomption – Engagement cambiaire – Actions récursoires.................................................... 63 Thème 5. Endossement, paiement........................................................... 72 Sujet 7. Cas SA PEC – Suite ininterrompue d’endossements – Vérification des endos – Interdiction d’un nouvel endossement – Négligence du porteur – Clause sans frais – Déchéance cambiaire – Actions récursoires................................. 72 Thème 6. Inopposabilité des exceptions.................................................. 81 Sujet 8. Cas Sté CONSTRUTOP – Tiré accepteur – Inopposabilité des exceptions – Bonne foi du porteur – Conflit avec le sous-­traitant........................................................... 81

Chapitre 2. L  e bordereau de cession de créances professionnelles (Daily)................................................................ 91 Thème 1. Conditions de validité............................................................... 91 Sujet 9. Cas PLASSIMO – Mentions obligatoires du bordereau – Date – Dénomination de l’acceptation – Individualisation des créances – Nullité de la cession – Période suspecte............. 91 Thème 2. Cession Dailly en garantie........................................................ 103 Sujet 10. Commentaire de l’arrêt Com. 30 juin 2015 – Cession en garantie – Procédure collective du cédant – Déclaration de créances du cessionnaire – Garantie du cédant – Déduction des sommes encaissées........... 103 Thème 3. Opposabilité des exceptions.................................................... 117 Sujet 11. Cas ÉLECTROMOD – Exception de compensation – Avant notification – Après notification – Créances connexes........ 117 Thème 4. Conflits créés par la cession Dailly........................................... 129 Sujet 12. Cas Société JANVIER – Cessions Dailly – Traite tirée sur l’un des débiteurs – Escompte – Virement au cédant par le cédé – Restitution par la banque réceptionnaire – Double cession – Droit au paiement de l’un des cessionnaires.... 129

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DEUXIÈME PARTIE INSTRUMENTS DE PAIEMENT.................................................... 141 Chapitre 1. Le chèque......................................................................................... 143 Thème 1. Chèque de banque et période suspecte.................................. 143 Sujet 13. Commentaire de l’arrêt Com. 3 juillet 2012 – Chèque de banque – Redressement judiciaire – Période suspecte – Nullités interdites – Action en rapport – Contrepartie fournie par le débiteur.............................................. 143 Thème 2. La provision du chèque............................................................ 151 Sujet 14. Cas PROSERPINE – Provision du chèque – Ouverture de crédit – Preuve – Affectation spéciale – Inopposabilité au porteur............................................................... 151 Sujet 15. Cas Sœurs CASINO – Chèque de garantie – Post-­date – Validité – Encaissement immédiat – Défaut de provision – Sanctions.................................................... 162 Thème 3. L’opposition au paiement du chèque....................................... 173 Sujet 16. Cas MARIO – Opposition illicite – Sanction – Mainlevée..................................................................... 173 Thème 4. Falsification des chèques......................................................... 180 Sujet 17. Cas PUCCINI – Chèque faux dès l’origine – Banquier dépositaire – Faute du client – Partage de responsabilité – Droit du porteur – Chèque falsifié.................. 180

Chapitre 2. La carte bancaire............................................................................ 191 Thème 1. Utilisation frauduleuse de la carte............................................ 191 Sujet 18. Cas BRADY – Retrait abusif – Perte de la carte – Utilisation par l’inventeur – Sanctions pénales et civiles – Répartition de la charge financière............................................... 191 Thème 2. Ordre de paiement par carte.................................................... 203 Sujet 19. Cas PLANCHON – Ordre de payer – Signature manuscrite et électronique – Communication du numéro – Annulation et imputabilité des paiements – Volonté des parties... 203 Sujet 20. Commentaire de l’arrêt Com. 27 mars 2012 – Commerce électronique – Responsabilité de la banque – Ordre de paiement ponctuel – Abonnement – Erreur – Contestation – Mandat – Révocation............................................. 213

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Chapitre 3. Les comptes bancaires................................................................. 221 Thème 1. Régime général......................................................................... 221 Sujet 21. Cas SOCRATE – Ouverture et clôture de compte – Obligations du banquier – Compte joint entre époux – Solidarité – Pluralité de comptes – Convention de compensation................... 221 Thème 2. Saisie du compte...................................................................... 233 Sujet 22. Cas CASINO/DUROC – Saisie de compte – Assiette de la saisie – Droits acquis par les tiers – Liquidation selon le Code des procédures civiles d’exécution..... 233 Thème 3. Effet de règlement du compte-­courant..................................... 243 Sujet 23. Cas Sté MAJONG – Escompte – Compte courant – Affectation générale des créances – Contre-­passation de l’effet – Redressement judiciaire – Effet de paiement – Perte des recours.......................................................................... 243 Thème 4. Recouvrement du solde définitif............................................... 253 Sujet 24. Cas Sté BAZAR – Clôture du compte – Solde définitif débiteur – Recouvrement – Garantie d’une caution – Montant de l’engagement..................... 253

Liste des documents........................................................................... 267

Chapitre 2

Le bordereau de cession de créances professionnelles (Daily)

THÈME 1

Conditions de validité SUJET 9 Cas PLASSIMO – Mentions obligatoires du bordereau – Date – Dénomination de l’acceptation – Individualisation des créances – Nullité de la cession – Période suspecte La société PLASSIMO obtient en novembre 2016 un crédit de trésorerie auprès de sa banque, cautionné par son directeur. Afin d’en renforcer la garantie de remboursement, la société PLASSIMO cède à sa banque, en janvier 2017, une quinzaine de créances qu’elle détient sur plusieurs de ses clients ; son représentant signe, pour ce faire, trois bordereaux distincts intitulés « acte de cession de créances professionnelles » à l’en-­tête de la dénomination sociale de la banque et faisant référence aux articles L. 313-23 à L. 313-34 du Code monétaire et financier. Le premier (bordereau n° 1) désigne cinq créances cédées, très précisément, mais n’est pas daté par le cessionnaire. Le second (bordereau n° 2), daté du 17 janvier 2017, décrit huit autres créances en donnant leur montant total, puis, pour chacune d’elles, le nom du débiteur et le numéro de la facture correspondante. Le troisième (bordereau n° 3) contient les deux dernières créances, cédées sur le même débiteur et qui correspondent au paiement échelonné d’une seule et même facture. Le montant global et les échéances sont clairement indiqués. Ce concours bancaire ne suffira pas à sauver la société PLASSIMO, finalement déclarée en redressement judiciaire fin mai 2017 ; le tribunal fixe la date de cessation des paiements au 1er décembre 2016.

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Entre-­temps, la société PLASSIMO avait averti la banque que le débiteur du troisième bordereau était un mauvais payeur (une association à but non lucratif disposant de faibles moyens). La banque cessionnaire décide donc de lui faire signer une acceptation afin de conforter ses droits et d’obtenir ainsi l’engagement direct prévu par l’article L. 313-29 du Code monétaire et financier. Le document intitulé « acceptation de cession de créance » est expédié, en janvier, au débiteur qui le renvoie aussitôt par FAX, après l’avoir dûment signé. À l’échéance, l’association refuse de payer la banque cessionnaire, invoquant la non-­ conformité du produit livré. Quant aux autres débiteurs cédés, leur situation n’est guère encourageante : certains refusent le paiement, soit en raison de difficultés passagères, soit, pour deux des débiteurs cédés par le bordereau n° 2, parce qu’ils ont déjà payé leur dette à l’échéance à une société d’affacturage subrogée, bien avant la cession, dans les droits du créancier. Un seul a, pour l’instant, honoré son engagement à l’échéance, mais la banque craint que ce paiement ne soit remis en question en raison de l’ouverture du redressement judiciaire du cédant. Développez les arguments susceptibles de justifier le refus de paiement des débiteurs ou de remettre en question les règlements qui ont eu lieu.

CORRIGÉ Une quinzaine de créances ont été cédées par trois bordereaux de cession de créances professionnelles (dits « Dailly »). Or il semble que les cessions aient été, pour certaines, réalisées dans des conditions contestables. Il nous est demandé de rechercher quels arguments les débiteurs pourraient utiliser, profitant de ces irrégularités, pour refuser de payer la banque cessionnaire et si le paiement qu’obtiendrait la banque serait susceptible de contestation de la part de l’administrateur judiciaire de la procédure collective du cédant. Ces irrégularités portent tantôt sur la forme (I), tantôt sur le fond (II). Remarque : S’ils disposent d’un moyen légitime de refuser le paiement au cessionnaire Dailly, les débiteurs ne seront pas pour autant libérés de leur dette. En effet, le bordereau, comme tout autre titre de mobilisation, n’entraîne pas novation et si la dette fondamentale existe, son débiteur devra s’en acquitter auprès du créancier légitime. Ce ne sera pas la banque si la cession n’est pas valable (et que les conditions de la cession de créance de droit commun ne sont pas remplies), mais le créancier d’origine, c’est-à‑dire la société PLASSIMO.

I. Irrégularités de forme Plusieurs imperfections peuvent être relevées comme l’absence de date, l’insuffisante individualisation des créances cédées ou l’imprécision de l’intitulé de l’acceptation. Nous allons développer les arguments des débiteurs pour chacun des trois bordereaux.

Sujet 9 • Le bordereau de cession de créances professionnelles (Daily)

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A. Bordereau n° 1 : Omission de la date La créance n’est pas contestée. Le débiteur peut-­il refuser de payer la banque cessionnaire ? Puisqu’il ne semble pas disposer d’exception relative à l’existence de sa dette, il peut se fonder sur une anomalie purement formelle du titre (v. R. Bonhomme, op. cit., n° 265 et s.). En effet, le législateur a voulu que l’acte de cession de créances professionnelles soit un document formel contenant un certain nombre de mentions obligatoires. L’article L. 313-23 du Code monétaire et financier énumère ces mentions (dénomination du titre, référence aux articles du code, désignation de l’établissement cessionnaire et individualisation des créances cédées). Et il est clairement et sévèrement jugé que le document qui s’écarte un tant soit peu des mentions prévues par la loi ne vaut pas comme bordereau Dailly (c’est le cas de celui qui comporte la dénomination « acte de cession de créance Dailly » au lieu d’« acte de cession d’une créance professionnelle » : Com. 11 juill. 2000, Bull. n° 141 ; D. aff. 2000. J. 339, obs. Lienhard ; ou de celui qui au lieu de comporter la dénomination sociale de l’établissement de crédit cessionnaire n’indique qu’une agence du groupe bancaire, alors même qu’aucune confusion n’est possible : Com. 23 oct. 2001, LPA 4 déc. 2001. 9 ; D. 2001. 3430, obs. Lienhard ; Bull. n° 172 ; RTD com. 2002. 141). Or, dans ce bordereau, l’une d’elles est absente, c’est la date. La nullité du titre en découle‑t‑elle et quelles en seront les incidences entre les parties et vis-à‑vis des tiers ?

1. Principe de solution Parmi les mentions exigées par l’article L. 313-23 alinéa 3 on ne trouve pas la date qui, pourtant, aux termes de l’article L. 313-25 alinéa 2, doit être apposée sur le bordereau par le cessionnaire lui-­même. Un acte de cession non daté est-­il conforme aux exigences du texte ? Certes, la loi n’a prévu aucune sanction de l’omission de cette mention ; cependant, ainsi que le prévoit l’article L. 313-27, « La cession… prend effet entre les parties et devient opposable aux tiers à la date portée sur le bordereau » : l’opération ne produira donc d’effet qu’à partir de cette date et l’on peut en déduire qu’un acte de cession ne comportant aucune date est dépourvu d’effet, tant à l’égard des tiers qu’entre les parties (dans ce sens, par ex., Cabrillac, obs. RTD com. 1994. 535). La jurisprudence du fond fluctuait entre sévérité, en annulant la cession (Nîmes, 23 mai 1991, RDBF 1992. 57, obs. Crédot et Gérard ; RTD com. 1992. 430, obs. Cabrillac et Teyssié) et indulgence, déclarant la cession non datée seulement inopposable aux tiers (T. com. Lyon, 19 juin 1991, Banque 1992. 100, obs. Rives-­Lange  ; RTD com. 1992. 430, obs. Cabrillac et Teyssié). La chambre commerciale de la Cour de cassation a mis fin à ces incertitudes en adoptant la solution dans la logique du texte : en l’absence de date, tous les effets de la cession sont suspendus, aussi bien entre les parties qu’à l’égard des tiers et la banque ne peut donc se fonder sur ce titre pour réclamer le paiement de la créance au débiteur cédé (Com. 7 mars 1995, banque/BGSL, Bull. n° 66 ; RTD com. 1995. 632, obs. Cabrillac ; déjà dans ce sens, Com. 7 déc. 1993, Bull. n° 448).

2. Portée de la solution Cette règle a‑t‑elle une portée absolue ou les parties sont-­elles autorisées à prouver la date par des moyens externes au bordereau ? On pourrait l’admettre en partant

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de l’idée que l’article L. 313-23 du Code monétaire et financier n’en a pas fait une mention requise ad validitatem. Ce serait donc que le bordereau non daté est au moins valable entre les parties, éventuellement opposable aux tiers si l’on peut prouver sa date par tout autre moyen. Quelques tribunaux ont statué dans ce sens (ex. : T. com. Lyon, 19 juin 1991, préc.). Pourtant l’article L. 313-27 semble démentir cette opinion. Tout d’abord, son premier alinéa est péremptoire. La simplicité de la cession par bordereau Dailly, qui dispensait, jusqu’il y a peu, des formalités de l’article 1690 du Code civil, lequel, aujourd’hui, ne s’applique plus aux cessions de créances (la formalité exigée était celle de la signification de la cession, laquelle assurait l’opposabilité de la cession aux tiers. Aujourd’hui, la cession de créance doit être passée par écrit à peine de nullité : C. civ., art. 1322), impose tout au moins le respect d’un minimum de formalités. Ainsi l’article L. 313-27 exige l’apposition d’une date par le cessionnaire lors de la remise du bordereau, faute de quoi le bordereau ne pourrait produire effet. Et si le dernier alinéa de cet article envisage l’hypothèse d’une contestation de la date apposée sur le bordereau, ce n’est que pour permettre à l’établissement de crédit de prouver, par tous moyens, qu’elle est exacte. Il n’est pas autorisé par ce texte à apporter la preuve contraire puisqu’il est l’auteur de la mention. Quant aux tiers, ils ne sont pas davantage admis à prouver par tout moyen qu’elle est fausse (voir dans ce sens, Nîmes, 23 mai 1991, RTD com., préc.). Il a été jugé dans le même sens que si le bordereau comporte plusieurs dates, il importe de donner effet à celle dont l’établissement cessionnaire démontre qu’elle correspond au jour où il a consenti à la cession. (Com. 7 déc. 1993, Bull. n° 448 ; RTD com. 1994.535, obs. Cabrillac et Teyssié). L’arrêt du 7 mars 1995 ne laisse aucun doute : la Cour a rejeté l’argument au pourvoi selon lequel cette formalité n’aurait pour but que de faciliter la preuve de la consistance des droits cédés ; elle n’a pas tenu compte, non plus, de la notification réalisée régulièrement par le cessionnaire à une date antérieure à celle du bordereau puisque la cession elle-­même n’avait pas pris effet. La preuve extrinsèque de la date semble désormais interdite (v. Com. 8 févr. 2000, Doc. 1 ; dans le même sens, et malgré l’acceptation anticipée du cédé, Com. 14 juin 2000, Et. Galharret/ CRCAM, LPA 22 août 2000 ; Bull. n° 121 ; RTD com. 2000. 992, obs. Cabrillac).

B. Bordereau n° 2 : Individualisation des créances cédées Sur ce bordereau figurent diverses créances dont le montant individuel n’est pas indiqué. Une somme globale figure au bas du document qui représente le total des créances cédées. Si la cession peut porter sur des créances échues ou à échoir, et même futures, elle ne peut, en revanche, porter sur des créances passées ou qui étaient déjà éteintes par un paiement, à la date de la cession (sur la cession de créances éteintes, v. Com. 20 févr. 1996, RTD com. 1996. 309, obs. Cabrillac ; ou de créances fictives, permettant même une poursuite pénale, v. par ex., Crim. 22 févr. 1993, Bull. n° 83 ; JCP E 1993. II. 530, n. Véron ; RTD com. 1993. 695, obs. Cabrillac et Teyssié ; 6 avr. 1994, Bull. n° 134). Or, c’est le cas ici, car, parmi les créances cédées, deux d’entre elles avaient déjà changé de créancier par la voie de la subrogation consentie à une société d’affacturage. Les débiteurs cédés ont payé leur nouveau créancier, le subrogé, ce qu’ils ont fait à juste titre puisque la

Sujet 9 • Le bordereau de cession de créances professionnelles (Daily)

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subrogation était bien antérieure à la cession Dailly. Leur refus de payer le cessionnaire est donc justifié et l’exception est opposable puisque la seule cession, sans acceptation du débiteur cédé, n’opère pas purge des exceptions (C. mon. fin., art. L. 313-29 a contrario ; v. infra, Sujet 11). Mais quelle est, alors, l’incidence de cette anomalie sur les autres débiteurs cédés par le même bordereau ? Peuvent-­ils invoquer la nullité du titre ?

1. Le problème de la nullité du titre Aux termes de l’article L. 313-23 alinéa 3. 4° du Code monétaire et financier, « la désignation ou l’individualisation des créances cédées » est une mention obligatoire du bordereau Dailly sans laquelle il ne peut avoir la valeur d’acte de cession de créance professionnelle au sens du texte. Comment celui-­ci doit-­il être interprété ? L’individualisation doit résulter au moins « d’éléments susceptibles d’effectuer cette désignation ou cette individualisation ». Le texte cite les principaux, c’est-à‑dire ceux que l’on utilise habituellement : l’indication du débiteur, le lieu du paiement, le montant des créances (ou leur évaluation) et leur échéance si besoin est. Mais ces éléments ne sont pas pour autant indispensables ; ainsi, l’indication du débiteur est seulement prévue comme un élément d’identification de la créance et son défaut ne suffit pas à invalider la cession lorsqu’il existe d’autres moyens d’individualisation (Com. 7 juin 2006, n° 04-18211, inédit, Doc. 2 ; Com. 1er févr. 2011, n° 10-13595, publié ; D. 2011, AJ. 508, n. Delpech ; RLDC avr.  2011. 36, n. Ansault ; RLDA mars 2011. 23 et 30, n. Mauries). Dans le bordereau litigieux, les montants respectifs des créances cédées ne sont pas indiqués. Seul figure un montant global. Est-­ce alors la totalité du bordereau qui devient inefficace parce que certaines créances ont cessé d’exister, étant déjà payées à un autre titulaire ? Il faut répondre par la négative. En effet, le législateur a autorisé le regroupement sur un seul document de plusieurs créances sans pour autant les rendre dépendantes les unes des autres. Elles conservent donc leur autonomie et la validité du bordereau doit être appréciée pour chaque créance prise isolément. Il en a été jugé ainsi à propos de l’entrepreneur qui cède sur un même bordereau toutes les créances qu’il a contre le maître de l’ouvrage, sans exclure la part des travaux qu’il a sous-­traités, alors qu’en vertu de la loi 75-1334 du 31 décembre 1975 il n’a pas le droit de céder la créance née de travaux sous-­ traités (v. supra, Sujet 8). Les juges ont annulé la cession de cette dernière, tout en maintenant la validité de la cession correspondant à la part des travaux effectués personnellement par l’entrepreneur, laquelle était cessible (Com. 1er déc. 1992, RTD com. 1993. 347, obs. Cabrillac et Teyssié ; Bull. n° 380).

2. L’individualisation des créances cédées Il faut que les créances existantes et cessibles puissent être distinguées de celles qui, portées sur le même bordereau, ne l’étaient pas. En effet, si l’individualisation est insuffisante et ne permet pas de faire cette distinction, alors l’indivisibilité de fait entre les créances cédées retentira sur l’efficacité de la totalité du bordereau et c’est la cession entière qui sera anéantie (Com. 13 oct. 1992, Bull. n° 301 ; RTD com. 1993. 144, obs. Cabrillac et Teyssié ; JCP E 1992. 395, n. Stoufflet : « l’acte litigieux ne contenait pas les éléments permettant l’individualisation des créances cédées et

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qu’ainsi manquait un des éléments essentiels prévus par la loi » ; dans le même sens, Com. 21 juin 1994, Bull. n° 223). Certes, peu importe la manière dont les créances sont identifiées. On peut avoir recours à des éléments extérieurs au bordereau dès lors qu’ils sont clairement désignés sur le titre. Par exemple, si chaque créance cédée renvoie à une facture parfaitement identifiée et contenant le montant de la créance cédée, que le montant total des huit factures correspond au montant global indiqué sur le bordereau, l’individualisation par le bordereau sera suffisante (v. J. Stoufflet, n. préc., JCP E 1993. II. 395 ; v. aussi Com. 7 juin 2006, Doc. 2). Dans notre espèce, l’absence du montant de chaque créance laisse subsister un doute sur la validité de la cession en totalité ce qui autoriserait les autres débiteurs à refuser de payer le cessionnaire ; mais l’incertitude peut être levée aisément si les factures de référence sont suffisamment précises. On notera que, sauf acceptation de la cession par le débiteur, il appartient au cessionnaire de prouver l’existence de la créance qu’il invoque conformément à l’article 1353 du Code civil (anc. art. 1315 du même code. Com. 18 oct. 1994, Bull. n° 290 ; jurisp. constante : v. récemment, Com., 14 juin 2000, CIC/Labo. Guerbet, Bull. n° 122 ; RTD com. 2000. 994, obs. Cabrillac ; Com. 29 mai 2001, Bull. n° 107).

C. Bordereau n° 3 : forme de l’acte d’acceptation L’article L. 313-29 du Code monétaire et financier prévoit que le débiteur peut s’engager à payer directement le cessionnaire par un écrit intitulé « Acte d’acceptation de la cession ou du nantissement d’une créance professionnelle ». Or, le document signé par l’association, débitrice cédée, est dénommé « acceptation de cession de créance ». L’acceptation ne comporte donc pas la formule sacramentelle indiquée dans la loi, qui n’a pas été reproduite dans ses termes exacts. On peut penser, toutefois, que le sens général de la formule a été respecté de sorte que le débiteur n’a pu se tromper sur la nature de l’acte qu’il signait. Cependant, eu égard à la rigueur de l’engagement qui va découler de la signature d’une acceptation de cession Dailly – un engagement direct proche de l’engagement cambiaire parce qu’il provoque la purge des exceptions – il faut se montrer ferme et s’en tenir au strict respect de la loi. Ainsi l’a fait la chambre commerciale de la Cour de cassation dans son arrêt de principe du 5 nov. 1991 (Bull. n° 329 ; RTD com. 1992. 431, obs. Cabrillac et Teyssié ; RDBF 1992. 58, obs. Crédot et Gérard ; confirmé depuis : v. Com. 29 oct. 2003, Bull. n° 157, RTD com. 2004, p. 157, obs. Cabrillac) dans ces termes : « les actes d’acceptation ne sont valables que s’ils sont exactement rédigés dans les termes énoncés par la loi ». On ne transige pas avec le formalisme de la cession Dailly, exigé non pas ad probationem mais ad validitatem et qui tend à protéger les tiers contre des abus éventuels de cette cession très simplifiée. Tout au plus les juges admettent-­ils que la formule soit amputée des termes « ou du nantissement » lorsqu’il est clair que l’opération a la nature d’une cession (Com. 22 févr. 1994, Bull. n° 69 ; RTD com. 1994. 537, obs. Cabrillac et Teyssié). Par conséquent, le débiteur contestataire n’est pas accepteur de la cession et pourra opposer au cessionnaire toutes les exceptions qu’il pouvait opposer au cédant, en particulier les défauts de la livraison.

Sujet 9 • Le bordereau de cession de créances professionnelles (Daily)

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Des arguments subsidiaires auraient-­ils pu être invoqués par le débiteur pour écarter son engagement ? On peut penser, d’une part, aux exigences de l’article 1376 du Code civil (anc. art. 1326 du même code), d’autre part à l’adéquation du support utilisé en tant qu’écrit au sens de l’article L. 313-29 du Code monétaire et financier. L’article 1376 du Code civil n’a pas été respecté. Ce texte, dans le but de protéger celui qui souscrit un engagement unilatéral de payer une somme d’argent, exige pour sa preuve non seulement la signature du débiteur mais encore la mention écrite « par lui-­même  » du montant pour lequel il s’engage, en toutes lettres et en chiffres. Son application au bordereau Dailly a déjà été admise par les juges du fond, mais elle nous semble parfaitement erronée (Paris, 13 févr. 1991, RTD com. 1991. 272, obs. crit. Cabrillac et Teyssié). En effet, d’une part, l’article 1376 du Code civil ne s’applique pas dans les rapports commerciaux (Com. 19 déc. 1972, Bull. n° 338 ; la jurisprudence est constante) et le bordereau Dailly est par hypothèse utilisé dans des relations professionnelles souvent commerciales. D’autre part, le législateur a voulu, par la loi de 1981, offrir aux commerçants un mode de mobilisation simplifié de leurs créances professionnelles dont la validité est soumise expressément à l’accomplissement de formalités précisées dans le texte, comme la dénomination du titre. Il serait contraire à celui-­ci que de revenir au droit commun du Code civil pour y ajouter des conditions que la loi écarte dans un souci de simplification. D’ailleurs l’admettre conduirait à des absurdités : le non-­respect de l’article 1376 n’entraîne pas la nullité du titre (l’acceptation remplissant les conditions de la loi de 1981 resterait donc valable) mais en empêche la preuve (ce qui met à néant l’efficacité à l’égard du cessionnaire de l’acceptation donnée sous la seule forme exigée par la loi de 1981). L’article 1376 du Code civil ne doit pas trouver ici à s’appliquer car le bordereau Dailly obéit à une réglementation que le législateur a voulue d’exception, dérogeant au droit commun non seulement de l’ancien article 1690 du Code civil (formalités d’opposabilité, aujourd’hui assouplies : cf. supra) mais encore de l’article 1376 (formalités probantes). De ce point de vue le bordereau litigieux de notre cas n’est donc pas irrégulier. À la fin des années 1990, l’argument tiré de l’utilisation d’un FAX comme support inadéquat de l’acceptation n’a connu aucun succès, grâce à une jurisprudence d’avant-­g arde pour l’époque (Com. 2  déc.  1997, Bull. n°  315 ; D. 1998. 192, n.  Martin ; JCP E 1998. 55, obs. Bouteiller, 178, n. Bonneau ; RTD com. 1998. 187, obs. Cabrillac ; RDBF 1998. 9, obs. Crédot et Gérard). Certes, la présence de la signature sur l’original-­papier, permettait de pencher pour l’admission de la valeur de la télécopie ; mais que le bénéficiaire n’en reçoive qu’une image, se prêtant aisément aux falsifications, aurait pu conduire à une réponse négative. Prenant quelque liberté avec la solennité requise par l’article L. 313-29 qui, comme on le sait, n’établit pas une simple règle de preuve, la chambre commerciale a jugé, pourtant, que l’acceptation de la cession Dailly peut être établie et conservée sur tout support « y compris par télécopies » dès lors que « son intégrité et l’imputabilité de son contenu à l’auteur désigné ont été vérifiées, ou ne sont pas contestées ». Cette décision doit être rapprochée des dispositions issues de la loi portant adaptation du droit de la preuve aux technologies de l’information et relative à la signature électronique, n° 2000-230, du 13 mars 2000 (JCP G 2000. III. 20259) qui a donné de l’écrit une définition moderne et en admet la forme électronique (C. civ., réd.

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2000, art. 1316 à 1316-4, aujourd’hui art. 1366 et 1367 du même code, dans leur rédaction issue de la réforme du droit des obligations de février 2016).

II. Irrégularités au fond Le problème résulte du moment où la cession a été consentie par le cédant, en période suspecte (toutes les cessions du cas posent en théorie ce problème ; mais, dans les faits, le banquier s’inquiète de devoir restituer le paiement qu’il a obtenu du débiteur cédé). Les cessions se sont toutes produites en janvier 2017, après la date de cessation des paiements du cédant fixée par le tribunal de la procédure au mois de décembre 2016, soit en période suspecte. Or, certains actes accomplis pendant cette période peuvent tomber sous le coup d’une nullité de droit de l’article L. 632-1-I du Code de commerce (v. F. Pérochon, Entreprises en difficulté, Manuel LGDJ, 10e éd., 2014, n° 1460 s.). Dans notre cas, la banque s’est fait consentir plusieurs cessions Dailly afin de renforcer sa garantie de remboursement ; l’application de l’article L. 632-1-I du Code de commerce, dans son 6e cas, paraît envisageable : il annule les hypothèques ou nantissements constitués sur les biens du débiteur (ici le cédant) pour dettes antérieurement contractées. Longtemps, la jurisprudence en a fait une interprétation extensive assimilant bien d’autres garanties aux sûretés visées expressément par le texte. La cession Dailly, si elle est citée parmi les modes normaux de paiement, lui évitant de tomber sous le coup de l’art. L. 632-1-I.4°, pourrait, en vertu de cette jurisprudence, être annulée : en effet, les parties l’ont utilisée, en période suspecte, effectivement pour garantir le remboursement d’une dette (un crédit) antérieurement contractée. Mais la chambre commerciale, revenant sur ses positions antérieures, en a décidé autrement (Com. 28 mai 1996, Doc. 3). Adoptant une interprétation littérale de l’article L. 632-1-I 6°, elle affirme, à juste titre, qu’une cession de créance n’est pas une constitution d’un droit de nantissement et échappe donc à cette disposition. Sa solution est, en droit, incontestable et ce revirement est dans le droit-­fil de la faveur dont bénéficient les cessionnaires Dailly en jurisprudence, et qui compense un peu les difficultés provoquées par le caractère occulte de la cession (v. par ex. infra, Sujets 10 et 12). Mais, en fait, la cession Dailly est bel et bien une garantie qui rompt l’égalité des créanciers tout autant que l’hypothèque ou le nantissement sur les biens du débiteur, en conférant au banquier cessionnaire un droit personnel sur un tiers, a priori, in bonis. À condition d’éviter la formule « nantissement de créances » (délaissée, d’ailleurs, par la pratique), les banques peuvent ainsi renforcer, après coup, leurs garanties lorsqu’elles craignent le prochain dépôt de bilan de leur client, tout en restant à l’abri des nullités de droit de la période suspecte. Cela dit, les dérives dans l’interprétation de cette disposition (dans sa version antérieure à la loi de 1985) étaient telles qu’on ne peut qu’approuver, par principe, le retour à une saine lecture du texte. La nullité facultative prévue par l’article L. 632-2 du Code de commerce pourrait, en revanche, être prononcée si la connaissance par la banque de l’état de cessation des paiements du cédant était démontrée (v. F. Pérochon, op. cit., n° 1494 et s. et R. Bonhomme, op. cit., n° 287 et s. ; Sujet 13). Mais la chambre commerciale valide la cession intervenue en période suspecte si elle constitue une application d’une

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convention-­cadre soit d’apurement du passif, soit de crédit, antérieure à la cessation des paiements (v. Com. 20 févr. 1996, Bull. n° 56 ; RTD com. 1996. 309, obs. Cabrillac, et 20 janv. 1998, RTD com. 1998. 396, obs. Cabrillac). Enfin, le fait que les créances cédées soient devenues exigibles seulement après l’ouverture de la procédure ou découlent de l’exécution, postérieure au jugement, d’un contrat à exécution successive, ne fait plus obstacle à l’efficacité durable de la cession ; les droits de la banque cessionnaire ne seront pas remis en question malgré l’ouverture, entre-­temps, de la procédure collective du cédant (Com. 7 déc. 2004, Doc. 4 ; dans le même sens, Com. 10 mai 2005, GPC 2005, n° 2. 39, obs. Bonhomme ; Com. 22 nov. 2005, n° 03-15669, Bull. n° 230, APC 10 févr. 2005, obs. R. Bonhomme, RDBF 2006. 18, obs. D. Legeais et M. Cerles ; D. 2005. AJ, 3082, obs. X. Delpech ; contra, Com. 26 avr. 2000, Bull. n° 84 ; D. 2000. AJ 265, n. Pisoni, J. 717, n.  Larroumet ; JCP E 2000. 1134, n. Legeais ; RTD com. 2000. 994, obs. Cabrillac ; R. Bonhomme, op. cit., n° 289, et Sujet 10). Obs. À propos de la cession de créances à titre de garantie, la Cour considère que, même effectuée en période suspecte, une telle cession échappe également à la nullité prévue au 3e article. L. 632-1 du Code de commerce, sanctionnant le paiement de dettes non échues, le transfert de la titularité du droit cédé n’étant alors que provisoire (com. 22 mars 2017, n° 15-15.361, sujet 10, doc 5).

Suggestions de lecture R. Bonhomme et F. Reille, « Affacturage », Rép. com. Dalloz 2006. P. Bloch, « Vers un renforcement de la cession de créances à titre de garantie ? », Mélanges D. Tricot, Dalloz-­Litec, 2011, p. 3 et s. C.  Gavalda, « Sécurités et précarités de la cession de créances par voie Dailly », JCP E 1989.I.15374. R. Genty, « Les applications jurisprudentielles de la loi Dailly », Banque et Droit 1989. 47. F. Grua, « À propos des cessions de créance par transmission d’effets », D. 1986. chron. 261. D. Legeais, « L’avenir du “Dailly” », Mélanges AEDBF-­France, t. III, Banque éditeur, 2001, p. 219. C. Malecki, « Le bordereau Dailly à l’épreuve du droit des procédures collectives », Mélanges Guyon, Dalloz, 2003, p. 767 et s. D. Schmidt et P. Gramling, « Loi n° 81-1 du 2 janvier 1981 facilitant le crédit aux entreprises », D. 1981. chron. 217. D. Schmidt, « La cession de créances professionnelles au regard des articles 107 et 108  L. 1985 », RDBF 1987. 83. J. Stoufflet et Y. Chaput, « L’allégement de la forme des transmissions de créances liées à certaines opérations de crédit », JCP 1981. I. 3044. M. Vasseur, « L’application de la loi Dailly », D. 1982. chron. 273.

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