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French Pages 391 Year 2007
Survie des patients atteints de cancer en France
Springer Paris Berlin Heidelberg New York Hong Kong Londres Milan Tokyo
Survie des patients atteints de cancer en France Étude des registres du réseau FRANCIM Coordinateurs : Pascale Grosclaude Nadine Bossard Laurent Remontet Aurélien Belot Patrick Arveux Anne Marie Bouvier Guy Launoy Marc Maynadié Michel Velten Jean Faivre Jacques Estève Étude collaborative : Réseau FRANCIM Service de biostatistique des Hospices civils de Lyon
Avec le soutien de la Ligue nationale contre le cancer
ISBN-13 : 978-2-287-39305-1 Springer Paris Berlin Heidelberg New York © Springer-Verlag France, 2007 Imprimé en France Cet ouvrage est soumis au copyright.Tous droits réservés, notamment la reproduction et la représentation, la traduction, la réimpression, l’exposé, la reproduction des illustrations et des tableaux, la transmission par voie d’enregistrement sonore ou visuel, la reproduction par microfilm ou tout autre moyen ainsi que la conservation des banques de données. La loi française sur le copyright du 9 septembre 1965 dans la version en vigueur n’autorise une reproduction intégrale ou partielle que dans certains cas, et en principe moyennant les paiements des droits. Toute représentation, reproduction, contrefaçon ou conservation dans une banque de données par quelque procédé que ce soit est sanctionnée par la loi pénale sur le copyright. L’utilisation dans cet ouvrage de désignations, dénominations commerciales, marques de fabrique, etc. , même sans spécification ne signifie pas que ces termes soient libres de la législation sur les marques de fabrique et la protection des marques et qu’ils puissent être utilisés par chacun. La maison d’éditions décline toute responsabilité quant à l’exactitude des indications de dosage et des modes d’emploi. Dans chaque cas il incombe à l’usager de vérifier les informations données par comparaison à la littérature existante.
Couverture : Jean-François Montmarché
Liste des coordinateurs
Pascale Grosclaude Registre des cancers du Tarn BP 37 81001 ALBI CEDEX Jacques Estève Nadine Bossard Laurent Remontet Aurélien Belot Service de biostatistique des Hospices civils de Lyon UMR 5558 Centre hospitalier Lyon Sud 69495 PIERRE-BENITE CEDEX Jean Faivre Anne-Marie Bouvier Registre bourguignon des cancers digestifs Faculté de médecine 7, boulevard Jeanne d’Arc BP 87900 21033 DIJON CEDEX Guy Launoy Registre digestif du Calvados CHRU Côte de Nacre UFR de médecine Avenue de Côte de Nacre 14032 CAEN CEDEX
V
Michel Velten Registre des cancers du Bas-Rhin Laboratoire d'épidémiologie et de santé publique Faculté de médecine 11, rue Humann 67085 STRASBOURG CEDEX Marc Maynadié Registre hématologique de Côte d’Or Faculté de médecine 7, boulevard Jeanne d’Arc 21033 DIJON CEDEX Patrick Arveux Registre gynécologique de Côte d’Or Centre G.-F. Leclerc 1, rue Professeur Marion BP 77980 21079 DIJON CEDEX
Préface J’ai connu les registres départementaux du cancer, de l’intérieur, ayant contribué à la création de l’un d’entre eux. Pendant les années quatre-vingts, le fait de limiter leur rôle à l’enregistrement des nouveaux cas était parfois avancé comme un élément facilitateur, la traçabilité des traitements et des résultats pouvant entraîner une réserve sur la transmission des données d’incidence. Fort heureusement, les registres français, regroupés depuis 1993 dans le Réseau FRANCIM, sont allés beaucoup plus loin et ont brillamment franchi cet écueil. La majoration de l’exhaustivité des données a été accompagnée d’une valeur ajoutée considérable dans deux autres domaines, celui du soin et celui de la survie. Un cancérologue de valeur, mais volontiers provocateur, disait : « Je préfère soigner les malades que les statistiques . » Ce temps est révolu. Les travaux du Réseau FRANCIM démontrent au contraire que c’est en soignant les statistiques que l’on contribue à mieux soigner les malades. Dès 2001, la Ligue nationale contre le cancer a estimé qu’une meilleure connaissance des modalités de traitement et des chiffres de survie était indispensable. C’est pourquoi elle a considéré qu’il était dans ses missions de soutenir dans sa totalité le programme « Observatoire des principales pathologies cancéreuses », mis en œuvre par le réseau des registres sous forme d’une grande base de données créée avec le service de biostatistique des Hospices Civils de Lyon. Les résultats de ce programme, présentés dans cet ouvrage, montrent clairement que les objectifs ont été atteints, tant les renseignements obtenus sont majeurs pour les pratiques de soins et pour l’observation des résultats à long terme. Des études d’impact ont montré que les traitements dits standard ne sont pas suffisamment suivis malgré un très haut niveau de preuve scientifique. Pour le traitement adjuvant du cancer du côlon opérable, 70 % des patients seulement, ont été traités selon les schémas recommandés. Dans les autres cas, il y a eu une indication de chimiothérapie hors standards ou bien une absence de chimiothérapie alors qu’elle était recommandée. Cette discordance peut induire soit des traitements inutiles soit des pertes de chance. Connaître les traitements est une nécessité pour une réflexion sur l’égalité de soins comme pour l’étude de la survie. Félicitons les auteurs de permettre pour la première fois à notre pays de disposer des chiffres de survie d’une importante population de 205 602 malades âgés de plus de 15 ans et diagnostiqués entre 1989 et 1997. L’intérêt de cette cohorte est supérieur aux données européennes de l'étude EUROCARE, dont l’élargissement du périmètre de recueil se fait au détriment de l’homogénéité. Comme il est de règle, la survie à 5 ans rapportée est la survie relative correspondant à la survie réelle corrigée pour les autres causes de décès que le cancer. L’intérêt considérable d’une base de données aussi importante est qu’elle permet de maintenir dans les sous-groupes une grande puissance statistique (30 923 cancers du sein et 35 627 cancers du côlon enregistrés) La survie relative à 5 ans est de 84 % pour le cancer du sein, 77 % pour le cancer de la prostate, 56 % pour le cancer colorectal et 13 % pour le cancer du poumon. Par comparaison avec le registre EUROCARE, la France est bien placée, à la deuxième marche du podium européen. Quand on observe les cas diagnostiqués entre 1989 et 1997, la survie a souvent été améliorée au fil des années. Ce sont des tendances fortes qui laissent prévoir que pour les malades traités depuis les années 2000, les résultats seront encore meilleurs. Il est donc d’autant plus regrettable que les malades d’aujourd’hui soient parfois pénalisés par la projection sur leur devenir des chiffres du passé… La surmortalité annuelle après cinq ans dépasse rarement 2 à 4 %, qu’il s’agisse de localisations à pronostic favorable ou à pronostic moins favorable. L’affinement des études de la survie
VII
Survie des patients atteints de cancer en France
conditionnelle, à distance des cinq premières années, est capital afin que les malades et leurs associations disposent d’éléments plus précis pour améliorer l’assurabilité après traitement d’un cancer. La Ligue nationale contre le cancer soutiendra ces travaux. Je recommande fortement la lecture de cet ouvrage, très dense, aux cancérologues, mais également aux décideurs et acteurs du domaine de la cancérologie : pouvoirs publics, assurancemaladie, mutuelles, associations de malades. Je suis certain qu’il va faire date par la richesse de son contenu décrivant le suivi de 205 562 personnes. On citera cet ouvrage comme un point de repère essentiel de la cancérologie des dernières années du XXe siècle. Sans renoncer à leurs disciplines de base, l’épidémiologie et la biostatistique, les médecins des registres et leurs équipes, nous démontrent qu’ils sont totalement des médecins au sens le plus profond du terme. Ils tiennent un rôle de soignants en analysant les résultats des traitements. Ils font également une entrée remarquée dans le champ sociétal puisqu’en cernant la vérité scientifique sur la survie, ils contribuent à améliorer l’avenir social des personnes traitées pour cancer. Henri Pujol Président de la Ligue nationale contre le cancer
VIII
Introduction
Sommaire
1 - Introduction. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
■ Recueil du statut vital . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6 ■ Contrôles des données . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7 ■ Critères d’inclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
Matériel
2 - Matériel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
■ Classification des cancers. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
4 - Présentation des résultats et guide de lecture. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17 ■ Présentation des résultats . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18 ■ Guide de lecture . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
Méthode
3 - Méthode d’estimation de la survie relative et modélisation de l’effet des facteurs pronostiques. . . . . . . . . . . . . . . . 11
■ Description de la base de données . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29 Lèvre. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37 Langue. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41 Cavité orale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49 Glandes salivaires. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57
Guide de lecture
5 - Résultats . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
Oropharynx . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65 Nasopharynx . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73 Tête et cou . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 89 Œsophage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 97 Estomac . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 105
Résultats
Hypopharynx. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81
Intestin grêle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 113 Côlon . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 121 Côlon-rectum . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 137 Foie. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 145
IX
Annexes
Rectum . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 129
Introduction Introduction
Survie des patients atteints de cancer en France
Voies biliaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 153 Matériel Matériel
Pancréas . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 161 Fosses nasales, sinus annexes de la face, oreille moyenne et oreille interne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 169 Larynx . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 177 Poumon . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 185 Mésothéliome de la plèvre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 193
Guide Résultats de lecture Guide de lecture
Méthode Méthode
Os, articulations et cartilage articulaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 201 Mélanome de la peau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 209 Tissus mous . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 217 Sein. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 225 Vulve et vagin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 233 Col utérin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 241 Corps utérin. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 249 Ovaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 257 Pénis. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 265 Prostate. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 273 Testicule . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 283 Rein . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 291 Vessie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 299 Mélanome de l’œil . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 309 Système nerveux central . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 315
Étude Annexes Eurocare III Annexes
Annexes Résultats
Thyroïde . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 323 Lymphomes malins non hodgkiniens . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 331 Leucémie lymphoïde chronique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 339 Leucémie aiguë lymphoblastique. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 347 Leucémie myéloïde chronique. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 355 Leucémie aiguë myéloblastique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 363 Maladie de Hodgkin. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 371 Myélome multiple. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 379 Macroglobulinémie de Waldenström . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 387
X
Introduction Introduction
Sommaire
Tous cancers et synthèse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 393 I - Registre des Cancers participant . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 402
XI
Étude Annexes Eurocare III
Résultats Annexes
Guide Résultats Guide de lecture de lecture
MéthodeMéthode
II - Structure d’âge de la population de l’étude EUROCARE 3. . . . . . . . . . 404
Matériel Matériel
Annexes
1 Introduction
11
Introduction
Survie des patients atteints de cancer en France
Introduction Le réseau FRANCIM a mis en œuvre un projet d’observatoire des principales pathologies cancéreuses en France, de façon à fournir aux autorités sanitaires les éléments nécessaires à une politique efficace de prise en charge de ces cancers. Il fournit les données d’incidence du cancer en France, grâce à l’activité d’enregistrement de plus de vingt registres départementaux à travers la France. L’ensemble des données d’incidence est centralisé au sein d’une base commune située aux Hospices Civils de Lyon (HCL), et administrée conjointement depuis 2005 par le réseau FRANCIM, les Hospices Civils de Lyon et l’Institut National de Veille Sanitaire. Le réseau s’est par ailleurs fixé d’autres objectifs épidémiologiques, dont l’estimation de la survie des patients atteints de cancer et l’étude des pratiques de soins pour les cancers les plus fréquents (sein, côlon-rectum, prostate, sphère oto-rhino-laryngologique et poumon). Les études de survie effectuées à partir de données de population sont l’objet d’un intérêt croissant : le nombre de publications dans ce domaine a été multiplié par quatre en dix ans. Les estimations de survie fournies par ces études sont essentielles pour une meilleure connaissance de l’épidémiologie du cancer et de son impact sur la santé publique ; elles permettent d’évaluer et d’améliorer la politique de prévention et de prise en charge de la maladie. Pour l’Europe, il est habituel de considérer comme étude de référence le projet EUROCARE, projet maintenant à jour une base de données de plus de six millions de cas de cancers diagnostiqués depuis 1979 dans vingt-deux pays européens (1-7). La dernière publication de ce groupe de travail est l’étude EUROCARE 3, qui concerne la période de diagnostic 1990-1994 (4-7). Le groupe EUROCARE rapporte des résultats pour un certain nombre de pays européens, et pour la population européenne qu’ils constituent. Dans son sillage sont également publiées des études relatives à une localisation, ou à un sous-groupe de patients comme les enfants et les personnes âgées (8-9), des études analysant les origines possibles des différences observées entre pays ou encore des études dites « haute résolution », évaluant un facteur pronostique particulier non recueilli en routine au sein d’un registre (10-13). Les références citées ne sont pas exhaustives. Par ailleurs, de nombreuses études européennes de survie ont également été publiées en marge du projet EUROCARE (par exemple : 14-16). Pour la France, certains registres ont aussi acquis l’expérience de telles études de survie (17-25). C’est dans ce contexte que le réseau FRANCIM, fort de l’existence de la base commune centralisée, s’est fixé comme objectif d’estimer la survie des patients atteints de cancer en France, à partir de l’ensemble de ses données. Nous rapportons ici la première étude de survie réunissant l’ensemble des données du réseau FRANCIM, réseau regroupant la grande majorité des registres départementaux couvrant le territoire français. Elle porte sur tous les cas de cancer enregistrés par les différents registres du réseau et diagnostiqués sur la période 1989-1997. Elle est le fruit de la collaboration de tous les chercheurs du réseau FRANCIM, qui ont effectué une mise à jour du statut vital au 1er janvier 2002 de tous les cas figurant dans la base selon une procédure standardisée, et qui ont interprété l’ensemble des résultats. Ces derniers ont été produits selon une méthodologie statistique qui a été mise en œuvre au sein du service de biostatistique des Hospices Civils de Lyon. Cette étude a pu être menée grâce au soutien de la Ligue Nationale de Lutte Contre le Cancer (26).
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Introduction
Survie des patients atteints de cancer en France
2 Matériel
z 5 55
Survie des patients atteints de cancer en France
Matériel
Les registres du réseau FRANCIM ayant participé à notre étude couvrent 14 départements français. L’étude a porté sur tous les cas enregistrés entre 1989 et 1997 dans ces registres. Le tableau 1 fournit le type de cancers enregistrés et la période effective de diagnostic des cas.
Tableau 1
(1) (2)
Départements
Cancers enregistrés par le ou les registres
Période de diagnostic
Bas-Rhin Calvados Doubs Haut-Rhin Hérault Isère Manche Somme Tarn Ardennes Côte-d’Or Loire-Atlantique Marne Saône-et-Loire
Tous cancers Tous cancers Tous cancers Tous cancers Tous cancers Tous cancers Tous cancers Tous cancers Tous cancers Thyroïde Hématologiques et digestifs Côlon, rectum et sein Thyroïde Digestifs
1989-1997 1989-1997 1989-1997 1989-1997 1995-1997(1) 1989-1997 1994-1997(2) 1989-1997 1989-1997 1989-1997 1989-1997 1989-1997 1989-1997 1989-1997
Pour des raisons techniques, l’enquête survie n’a pu débuter qu’en 1995. Registre créé en 1994.
Recueil du statut vital Le recueil du statut vital devait relever d’une méthodologie la plus homogène possible au niveau du réseau FRANCIM. Une hétérogénéité initiale dans la méthode de recueil du statut vital entre les différents registres départementaux a nécessité une harmonisation des procédures, et un certain nombre de règles ont dû être précisées. Une date de point a été fixée au 1er janvier 2002 et il a été fait appel en première intention à deux procédures qualitativement équivalentes : l’enquête auprès de la mairie de naissance et l’interrogation du « Répertoire National d’Identification des Personnes Physiques » (RNIPP). Pour chacune de ces procédures, le lieu de naissance était une donnée nécessaire et incontournable. Sa recherche a constitué une première étape et les modalités de celle-ci ont dû être, elles aussi, précisées dans le protocole, afin de s’assurer d’une certaine homogénéité entre les registres. D’autres sources utilisables en seconde intention ont été autorisées (mairies de résidence pour
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les communes de petite taille, caisses d’assurance-maladie, dossier médical) à la condition d’en attendre une certaine fiabilité, ce qui dépendait essentiellement des conditions locales. Le département du Haut-Rhin a effectué le recueil du statut vital en utilisant le fichier domiciliaire, encore maintenu à jour. Ce cas de figure était particulier et relevait d’éléments historiques. Dans le cadre de cette étude, étaient définis comme perdus de vue les individus dont la date de dernières nouvelles était antérieure à la date de point ; les patients survivants au-delà de cette date de point ont été censurés à cette date (1er janvier 2002). Les perdus de vue à un temps donné n’ayant pas la même probabilité de survie au-delà du temps d’observation que les censurés à la date de point, les résultats de l’analyse de survie pouvaient comporter un biais si les perdus de vue étaient nombreux. L’objectif global de l’ensemble de la procédure était donc d’obtenir un pourcentage de perdus de vue le plus faible possible, afin de minimiser le biais potentiellement introduit par leur présence dans l’analyse. Note : la qualité de l’information fournie par le RNIPP est a priori inégale entre personnes nées en France et personnes nées à l’étranger. Ces dernières constituaient 9 % de l’effectif des cas censurés.
Contrôles des données Les données sont transmises au centre de coordination de l’étude (service de biostatistique des Hospices Civils de Lyon) selon une procédure standardisée. Elles sont intégrées dans une base de données relationnelle (sous ORACLE 9i ®) où l’information sur le patient et l’information sur sa (ses) tumeur(s) constituent deux tables distinctes (reliées par un identifiant patient). Les enregistrements pour lesquels le sexe, l’année de naissance ou l’année de diagnostic sont manquants ne sont pas transmis à la base commune. Des contrôles de cohérence sont effectués par l’intermédiaire de requêtes spécifiques et du logiciel IARCTools - logiciel édité par le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC) et destiné aux registres de cancers. L’enregistrement fait l’objet d’un retour au registre pour correction en cas d’erreur ou d’incohérence, ou pour confirmation en cas de codage atypique. Les contrôles effectués permettent principalement de s’assurer que : ■ chaque variable présente des modalités permises par le protocole ; ■ les dates présentent une chronologie cohérente; ■ la topographie et la morphologie sont compatibles avec le sexe et l’âge du patient ; ■ chaque patient présente au moins une tumeur et chaque tumeur est associée à un patient.
Si, après consultation des registres, des dates restent incomplètes (jour ou/et mois manquants), une règle de remplacement est appliquée : ■
si le jour d’une date est manquant, le jour central (16) est attribué ; toutefois, si le mois et l’année des dernières nouvelles sont identiques aux mois et année de diagnostic mais que l’un des deux jours est manquant, alors les deux dates sont supposées identiques (formées avec le jour disponible) ;
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Matériel
Survie des patients atteints de cancer en France
Survie des patients atteints de cancer en France
Matériel
■
si le jour et le mois d’une date sont manquants, le jour central d’une année (2 juillet) est attribué ; ■ si l’année de dernières nouvelles (ou de décès) est la même que l’année de diagnostic; mais que le mois des dernières nouvelles est inconnu, la date « à mi-chemin » entre la date de diagnostic et le 31 décembre est attribuée à la date de dernières nouvelles ; ■ si l’année de dernières nouvelles (ou de décès) est la même que l’année de diagnostic, mais que le mois de diagnostic est inconnu, la date médiane entre le 1er janvier et la date de dernières nouvelles est attribuée à la date de diagnostic.
La fréquence de ce recodage des dates est décrite dans le chapitre 5 « Description de la base de données ».
Critères d’inclusion La question des « certificats de décès seuls » Les situations de DCO (Death Certificate Only) des autres pays n’existent pas au niveau des données françaises : lorsque aucune autre information n’est retrouvée suite à un certificat de décès, le cas n’est pas enregistré. Les situations de date de décès identique à la date de diagnostic ne correspondent pas à des dates de diagnostic inconnues, mais à des décès survenant très rapidement après le diagnostic. La base de diagnostic est souvent une base anatomopathologique. Ces cas ont été maintenus dans l’analyse. En cas de survie égale à 0, une valeur de un jour a été attribuée. Individus présentant plusieurs tumeurs Toutes les tumeurs primitives d’un individu ont été incluses dans l’analyse, l’exclusion systématique des secondes tumeurs ayant peu de justification et se révèlant de toute façon difficile, voire impossible, notamment pour les registres spécialisés. En conclusion, l’étude ne présente aucun critère d’exclusion si ce n’est un âge inférieur à 15 ans.
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Classification des cancers
Tableau 2 : Classification utilisée dans cet ouvrage (selon la Classification Internationale des Maladies Oncologiques 2e édition, CIMO2). Sites
Topographie(1)
Morphologie(2)
Lèvre Langue Cavité orale Glandes salivaires Oropharynx Nasopharynx Hypopharynx Tête et cou
C00 C01 à C02 C03 à C06 C07 à C08 C09 à C10 C11 C12 à C13 C01 à C06 C09 à C13 C15 C16 C17 C18 C19 à C21 C18 à C21 C22 C23 à C24 C25 C30 à C31
toutes toutes toutes toutes toutes toutes toutes toutes toutes toutes toutes toutes toutes toutes toutes toutes toutes toutes
C32 C33 à C34 C384
toutes toutes 90503 à 90533
C40 à C41
toutes
Œsophage Estomac Intestin grêle Côlon Rectum Côlon-rectum Foie Voies biliaires Pancréas Fosses nasales, sinus annexes de la face, oreille moyenne et oreille interne Larynx Poumon Mésothéliome de la plèvre Os, articulations et cartilage articulaire
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Matériel
La classification utilisée dans cet ouvrage fait l’objet du tableau 2.
Matériel Matériel
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Sites
Topographie(1)
Morphologie(2)
Mélanome de la peau Tissus mous Sein Vulve et vagin Col utérin Corps utérin Ovaire
C44 C47 à C49 C50 C51 à C52 C53 C54 C56.9 à C57.4
Pénis Prostate Testicule Rein Vessie Mélanome de l’œil
C60 C61 C62 C64 C67 C69.2, C69.3, C69.4, C69.6, C69.8, C69.9 C71 C739 toutes
87203 à 87803 toutes toutes toutes toutes toutes toutes exceptées 84423, 84513, 84613, 84623, 84723, 84733 toutes toutes toutes toutes toutes 87203 à 87803
Système nerveux central Thyroïde Lymphome malin non hodgkinien Leucémie lymphoïde chronique Leucémie aiguë lymphoblastique Leucémie myéloïde chronique Leucémie aiguë myéloblastique Maladie de Hodgkin Myélome multiple Macroglobulinémie de Waldenström Tous cancers(3)
toutes
toutes toutes 95903 à 95953, 96703 à 97233 98233
toutes
98213, 98263, 98273
toutes
98633
toutes toutes toutes toutes
98613, 98403, 98663, 98673, 98913, 99103 96503 à 96673 97313 à 97323 97613
C00 à C80
toutes
(1)
Les tumeurs hématologiques forment des sites spécifiques et sont exclues des tumeurs solides (c’est-à-dire qu’un lymphome situé à l’estomac n’est analysé que comme «lymphome»). (2) Seuls les cancers infiltrants sont inclus (/3). (3) Les cancers de la peau, autres que les mélanomes, sont exclus.
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3 Méthode d’estimation de la survie relative et modélisation de l’effet des facteurs pronostiques
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Méthode
L’ensemble de la méthode est rapporté en détail dans l’article de Remontet et al (1). Nous en présentons ici les lignes principales. L’estimation de la survie relative est fondée sur l’estimation de l’excès de mortalité (2) dans la population des patients atteints de cancer lorsqu’elle est comparée à la mortalité qu’on attendrait dans une population de personnes semblables n’ayant pas la maladie
λ (t, x) = λc (t, x) + λatt (t + a,z) (1) où - λ est le taux de mortalité observé dans la population des patients étudiés au temps t; - t est le temps écoulé depuis le diagnostic ; - x est le vecteur des éventuelles covariables pronostiques; - λc est le taux de mortalité en excès lié au cancer, qui constitue la quantité qui doit être estimée; - λatt est le taux de mortalité attendue au moment du décès éventuel du patient dont les caractéristiques sont définies par le vecteur z ; - a est l’âge au diagnostic; - z est le vecteur des caractéristiques pour lesquelles la mortalité attendue est connue, ici le sexe, l’année de décès et le département de résidence. Les taux attendus de mortalité λatt ont été obtenus auprès de l’INSEE pour les années allant de 1989 à 2001, pour l’ensemble des départements de la France. Une variabilité extrême des taux au-delà de 90 ans a rendu nécessaire leur lissage. Ce dernier a été obtenu après modélisation des taux observés à partir de 60 ans. Le modèle ayant donné lieu aux prédictions est un modèle poissonien comprenant les covariables département, période et un terme d’interaction département* âge ; il a été réalisé séparément pour les hommes et pour les femmes. L’estimation de λc a fait appel au modèle à taux proportionnels suivant :
log[ λc (t, x) ] = fo (t) + β’x
(2)
où fo (t), le taux de base, est une fonction paramétrique du temps. Les composantes du vecteur β sont les logarithmes des taux relatifs associés aux covariables définies par le vecteur x (le taux relatif d’une population est le rapport de son taux de mortalité à celui d’une population de référence). Dans le cas où fo est une fonction paramétrique constante par intervalles, la vraisemblance du modèle de survie issu de l’équation (1) est identique à celle d’un modèle de Poisson ayant des spécifications adéquates, plaçant ainsi l’estimation des paramètres dans le cadre favorable des Modèles Linéaires Généralisés (3). Lorsque fo est une fonction continue, cette approche poissonienne reste encore utilisable mais elle requiert une adaptation spécifique (1) : les estimations issues de cette approche sont alors identiques à celles issues de la maximisation directe de la vraisemblance. Dans la production des résultats de cet ouvrage, nous avons privilégié l’approche poissonienne (plutôt que la maximisation directe de la vraisemblance) du fait d’une plus grande souplesse de mise en œuvre.
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Les calculs et la production des tableaux et figures ont été entièrement automatisés par l’intermédiaire du logiciel statistique «S-PLUS» et du logiciel de traitement de texte LATEX.
La stratégie d’analyse se décline en trois étapes : Première étape : Les survies relatives à 1, 3 et 5 ans ont été estimées globalement et au sein des sous-groupes d’individus définis par le sexe, l’âge (5 classes en années : [15;45[, [45;55[, [55;65[, [65;75[, [75;++[) et la période de diagnostic ([1989;1991], [1992;1994], [1995;1997]). Pour ces estimations, le modèle univarié suivant : (3)
a été appliqué au sein de chaque sous-groupe, fo (t) étant une fonction continue. Aucun vecteur de covariables x n’a donc été inclus dans le modèle. Une attention particulière a porté sur le choix de la fonction paramétrique fo (t), dont dépendait essentiellement la qualité de l’estimation des taux de mortalité ajoutés par la maladie. Les paramètres de la fonction fo (t) ont été estimés à partir des données de suivi entre 0 et 10 ans. Cette option est justifiée par la priorité donnée ici à une modélisation optimale de la fonction fo (t). Six fonctions candidates ont été explorées pour chaque jeu de données : un spline cubique de régression à 2 nœuds (localisés à 1 et 5 ans), un spline cubique à 1 nœud (localisé à 1 an), un polynôme cubique, un polynôme quadratique, une fonction linéaire et une fonction constante. Le critère d’Akaike (AIC) a conduit au choix de l’une de ces fonctions pour l’estimation de la survie ; en cas de faible effectif (nombre de décès inférieur à 20), le choix était restreint à celui du modèle linéaire ou du modèle constant. Les taux de mortalité instantanés (λc ) et cumulés (Λc ) ont pu ainsi être estimés, ainsi que leur intervalle de confiance en utilisant l’approximation normale après transformation logarithmique. Les probabilités de survie Sc(t) en ont été déduites, selon la relation classique S(t) = exp(-Λc (t)). Outre les estimations de survie à 1, 3 et 5 ans, cette méthode a permis de connaître l’évolution du taux de mortalité ajouté par le cancer en fonction du temps. Les estimations de la survie brute ont été produites selon le même modèle et la même méthodologie que pour la survie relative, en fixant les taux attendus de mortalité à 0.
Deuxième étape : Une estimation des probabilités de survie relative «standardisées pour l’âge» par sexe et par période a été calculée à partir des survies relatives établies dans chaque classe d’âge a selon la méthodologie de la première étape. Cette standardisation directe a utilisé la structure d’âge de la population EUROCARE 3 pour chaque site, Sstd(t) = waSa(t) (4) a où: - Sstd(t) est la survie relative standardisée au temps t (t =1, 3 et 5 ans) ; - a indice les cinq classes d’âge ;
Σ
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Méthode
log[ λc (t) ] = fo (t)
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- wa est la proportion de personnes appartenant à la classe a dans la population type (annexe); - Sa(t) est la survie relative estimée par la méthode de la première étape pour la classe a de la population pour laquelle la survie standardisée est calculée.
Troisième étape : Analyse multivariée L’analyse des effets des covariables sexe, âge au diagnostic, département et année de diagnostic a été réalisée à partir des données de suivi de 0 à 5 ans, en utilisant le même modèle que celui décrit précédemment dans sa forme multivariée :
Méthode
log[ λc (t, x) ] = fo (t) + g (âge) + βs (sexe) + βadiag (années) + βd (dept) (5) Les covariables ont été introduites de façon catégorielle pour le sexe et le département, comme fonction continue linéaire pour l’année de diagnostic. La pente correspondante, dont la signification a été évaluée par le test de Wald, mesure l’amélioration éventuelle de la survie avec l’année de diagnostic. En revanche, l’âge au diagnostic a été introduit sous la forme d’un spline cubique de régression g avec un nœud situé à l’âge moyen. L’apport de ce modèle à l’égard d’un modèle avec effet strictement linéaire de l’âge a été évalué par le test du rapport de vraisemblance (Khi carré à 3 degrés de liberté). Les taux relatifs correspondant aux effets de chaque département ont été déterminés par rapport à la moyenne des taux départementaux grâce à l’utilisation de « contrastes » adéquats (voir paragraphe « Guide de lecture »). L’effet « département » a été testé selon un test global du rapport de vraisemblance (vraisemblance des modèles avec et sans la variable département). Le taux relatif correspondant à l’effet du sexe a été déterminé en prenant la population masculine comme référence. Sa signification a été testée par un test de Wald. Analyse approfondie de l’effet de l’âge L’âge étant un facteur pronostique fort de la survie relative, une attention particulière a été portée sur la modélisation de son effet. Pour cela, l’hypothèse de proportionnalité de l’effet de l’âge a été explorée en ajustant les deux modèles suivants :
log[ λc (t, âge) ] = fo (t) + g (âge)
(6)
log[ λc (t, âge) ] = fo (t) + g (âge) + h(t) × âge (7) où fo, g et h sont des splines cubiques de régression à 1 nœud (nœud situé à 1 an de suivi pour fo et h, à l'âge moyen pour g ). Le modèle (6) suppose la proportionnalité de l’effet de l’âge, alors que cette hypothèse est levée dans le cas du modèle (7) par la présence du terme h(t) × âge : l’hypothèse de proportionna-
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lité peut donc être testée entre ces 2 modèles emboîtés par un test du rapport de vraisemblance (4 degrés de liberté). Note : les modèles (6) et (7) ne sont pas ajustés pour les autres covariables (sexe, année, département).
Références
Méthode
1. Remontet L, Bossard N, Belot A, Esteve J and the French cancer registries network FRANCIM. An overall strategy based on regression models to estimate relative survival and model effects of prognostic factors in cancer survival studies. Statistics in Medicine. 2006. DOI:10.1002/Sim.2656. 2. Esteve J, Benhamou E, Croasdale M, Raymond L. Relative survival and the estimation of net survival: elements for further discussion. Statistics in Medicine. 1990;9:529-38. 3. Dickman PW, Sloggett A, Hills M, Hakulinen T. Regression models for relative survival. Statistics in Medicine. 2004; 23:51-64.
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4 Présentation des résultats et guide de lecture
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Survie des patients atteints de cancer en France
Présentation des résultats
Présentation des résultats et guide de lecture
Une description de la base de données est présentée dans le chapitre suivant. Elle comprend notamment les éléments concernant les effectifs analysés et l’état de la base touchant la connaissance du statut vital. Le chapitre « Estimation de la survie par cancer » comprend l’ensemble des résultats de l’analyse de survie. Après un rappel sur l’incidence et la mortalité du cancer (où les taux sont rapportés pour 100 000 personnes-années), la présentation type pour chaque site est la suivante.
Survie brute et survie relative (non standardisées pour l’âge), en fonction du sexe, de l’âge et de la période. Les résultats qui suivent sont issus de l’analyse univariée décrite au chapitre précédent (voir « 1re étape de la stratégie d’analyse »). Les estimations de la survie brute et de la survie relative à 1, 3 et 5 ans sont présentées :
■ en fonction du sexe, tous âges confondus (tableau 1); ■ en fonction de l’âge, hommes et femmes ensemble (tableau 2) Les tableaux 1 et 2 sont suivis des courbes de survie relative correspondantes, qui font l’objet des figures 1 et 2; ■ en fonction de la période (tableau 3). Note : pour estimer au mieux l’« effet période », les registres de l’Hérault et de la Manche ont été exclus du tableau 3, car ils ne couvraient pas l’ensemble des 3 périodes. La figure 3 montre l’évolution du taux de mortalité en excès en fonction du temps de suivi (t), pour l’ensemble des patients et par tranche d’âge (accompagné des estimations issues d’une fonction en escalier, voir « guide de lecture »). Pour les sites concernant les deux sexes, les estimations de la survie relative à 1, 3 et 5 ans, pour chaque classe d’âge, chez l’homme et chez la femme séparément, font l’objet du tableau 4.
Survie relative standardisée pour l’âge, en fonction du sexe et de la période À des fins de comparaison avec les données européennes, les survies relatives à 1, 3 et 5 ans, selon le sexe et la période, standardisées pour l’âge (voir « 2e étape de la stratégie d’analyse » du chapitre précédent), sont présentées dans les tableaux 5 et 6. L’estimation de la survie dans certaines strates de faible effectif se révélant impossible ou trop instable, les survies standardisées ne sont parfois pas disponibles. Il est donc possible que les tableaux 5 ou 6 n’existent pas pour certaines localisations. Note : pour estimer au mieux l’« effet période », les registres de l’Hérault et de la Manche ont été exclus du tableau 6, car ils ne couvraient pas l’ensemble des périodes.
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Effet des covariables sexe, âge au diagnostic, année de diagnostic et département Les résultats de ce paragraphe sont issus de l’analyse multivariée décrite au chapitre précédent et correspondent au modèle (5) (voir « 3e étape de la stratégie d’analyse »). ■ L’effet de l’année de diagnostic et du sexe est évalué par le taux relatif accompagné de son intervalle de confiance et de sa significativité statistique (p). Ces éléments sont présentés tableau 7. Effet du département : • la diminution de la déviance (mesure inverse de l’adéquation) du modèle multivarié incluant le département, et sa significativité statistique (p), sont présentés tableau 8 ; • Le graphe montrant les taux relatifs de chaque département avec leurs intervalles de confiance est présenté figure 4. Les départements sont anonymisés et numérotés selon un ordre différent pour chaque cancer. ■ Effet de l’âge : • Les différences de déviance entre les modèles avec absence d’effet de l’âge, effet linéaire de l’âge et effet non linéaire de l’âge, sont présentés tableau 8, accompagnées de leur significativité statistique (p); • la courbe donnant le taux relatif en fonction de l’âge fait l’objet de la figure 5 (spline cubique g du modèle (5)).
Pour illustrer l’éventuelle non-proportionnalité de l’effet de l’âge (variation du taux relatif selon que l’on se situe près ou à distance du diagnostic), un graphe tridimensionnel du taux relatif en fonction de l’âge et du temps de suivi est fourni par la figure 6 (l’âge moyen au diagnostic étant pris comme référence). Il est issu du modèle (7) du chapitre précédent. La probabilité (p) correspondant au test de l’hypothèse de proportionnalité se trouve dans le titre de cette figure : plus elle est faible, moins cette hypothèse est raisonnable. Une « coupe » de ce graphe est réalisée figure 7 montrant l’effet de l’âge à différents temps du suivi (à 3 mois, 1, 3 et 5 ans). Lorsque que l’hypothèse de proportionnalité n’est pas rejetée, les figures 6 et 7 ne sont pas montrées car elles ne diffèrent pas de la figure 5..
Guide de lecture Nous présentons un guide de lecture pour faciliter l’interprétation des figures et des tableaux fournis pour chaque cancer. Figure 3 :
λ
λ λ1
λ1 λ2
λ2 λ3
λ3 1
1.5
5
t
1 19
1.5
5
t
Présentation des résultats et guide de lecture
■
Présentation des résultats et guide de lecture
Survie des patients atteints de cancer en France
La figure 3 montre l’évolution du taux de mortalité instantané λc , taux de mortalité en excès dû au cancer (noté λ dans la suite pour simplifier l’écriture) en fonction du temps t, délai depuis le diagnostic. Ce taux et la survie relative sont directement liés l’un à l’autre ; en effet, S(t) = exp[-Λ(t)] où Λ(t) est le taux cumulé de mortalité en excès, qui est l’intégrale du taux instantané λ comme le décrit la figure 3. L’aire de la partie hachurée est le taux cumulé, alors qu’en ordonnée figure le taux (instantané) de mortalité en excès lié au cancer λ. La figure de gauche suppose un taux constant par intervalle (fonction en escalier), alors que la figure de droite correspond à une modélisation continue du taux par des splines de régression. Dans le premier cas (constant par intervalles), le taux cumulé à 5 ans est : Λ(5) = λ1+ 0,5 × λ2 + 3,5 × λ3 si λ1 = 0,1 et λ2 = 0,05 et λ3 = 0,01 alors S(5) = exp(– 0,16) = 0,85 Dans le second cas (modélisation continue), le taux cumulé à 5 ans est calculé numériquement à partir de l’équation du spline de régression (fonction integrate( ) du logiciel SPLUS). La valeur maximale en ordonnée (du taux annuel) de cette figure 3 est très différente en fonction des sites. Elle est égale à « 2 décès par personne-année » pour les cancers de très mauvais pronostic; elle atteint « 1 décès par personne-année » pour les cancers de pronostic « moyen ». Elle atteint « 0,05 décès par personne-année» pour certains cancers de bon pronostic. Les échelles peuvent donc être très différentes d’un cancer à l’autre : cela doit être pris en compte afin d’éviter des interprétations hâtives, fondées sur la seule impression graphique. Le taux de cette figure traduit la force de mortalité en excès subie par les patients survivants. Pour mesurer de façon intuitive l’intensité de cette force, on peut la rapprocher de la probabilité annuelle de décès. En effet, quand ce taux est « mathématiquement » faible (disons inférieur ou égal à 0,1), il correspond approximativement à la probabilité de décéder dans l’année. Cela résulte de la propriété mathématique qui permet d’approcher exp(–x) par 1–x quand x est petit. Par exemple, supposons un taux annuel constant égal à 0,05 : la probabilité de survie à 1 an correspondante est exp(–0,05) = 0,951, soit une probabilité de décéder dans l’année de 1-0,951 = 0,049. On peut donc dire que 4,9 % des individus décèderont au cours de l’année, ce qui correspond approximativement au taux annuel de départ (0,05). Cet exemple montre que ce chiffre de 5 % est suffisamment petit pour autoriser l’approximation mathématique ; il traduit toutefois une force de mortalité en excès non négligeable d’un point de vue clinique. Quand ce taux est plus élevé, disons égal à 2 décès par personne-année, la probabilité de survie à 1 an correspondante est exp(–2) = 0,13, soit une probabilité de décéder dans l’année de 1–0,13 = 0,87. Un taux annuel égal à 2 peut provenir d’une situation où 25 personnes sont suivies en moyenne 0,2 année et où on observe 10 décès et 15 censures (taux = 10/(25 × 0,2)). Les courbes présentées sur les différentes figures 3 des chapitres suivants partent souvent de valeurs élevées pour rejoindre la plupart du temps des valeurs faibles ; toutefois il ne faut pas perdre de vue que dans le cas de cancers graves, le taux en excès paraît (comme pour les autres) proche de zéro à 5 ans, mais dans ces cas ces taux ne s’appliquent qu’à un très faible nombre de survivants. Nous encourageons le lecteur à analyser cette figure sous l’angle du niveau de mortalité en excès subi par les patients, et sous l’angle de son évolution dans le temps (le taux en excès est-il principalement élevé dans la première année suivant le diagnostic, ou est-il au contraire élevé de façon durable ?).
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Survie des patients atteints de cancer en France
Tableau 7 L’indicateur figurant dans le tableau 7 n’est plus le taux de mortalité en excès, mais le taux relatif. Si le taux relatif lié au sexe est de 0,9, cela signifie que : λ(t, femme) = 0,9 λ(t, homme), c’est-à-dire que le taux des femmes est 0,9 fois celui des hommes, quelque soit t, d’où d’où
Λ(t, femme) = 0,9 Λ(t, homme)
Si S(t, homme) = 0,60 alors S(t, femme) = 0,63 ce qui doit être cohérent avec les résultats par sexe présentés au tableau 5 (cela sera plus ou moins vérifié, car le taux relatif issu du modèle multivarié est ajusté sur l’âge, le département et la période). Dans ce cas, les femmes ont un taux de mortalité plus faible que celui des hommes, et par conséquent une meilleure survie. Notons ici qu’une variation de 10 % du taux de mortalité (taux relatif de 0,9) n’équivaut pas à une variation de 10 % de la survie. Pour l’année de diagnostic, le taux relatif est donné pour une variation d’une année. Si le taux relatif lié à l’année est de 0,98, par le même raisonnement que pour le sexe ci-dessus, cela signifie que : S(t, année = 1990) = [S(t, année = 1989)]0,98 ou S(t, année = 1991) = [S(t, année = 1990)]0,98 ou encore S(t, année = 1991) = [S(t, année = 1989)]0,98*0,98 ou encore S(t, année = 1997) = [S(t, année = 1989)]0,85 (0,85 = 0,988) Si S(5, année = 1989) = 0,59 alors S(5, 1997) = 0,590,85 = 0,64 et l’on doit retrouver des chiffres cohérents avec ceux du tableau 6 (là encore, cela sera plus ou moins vérifié, car le taux relatif issu du modèle multivarié est ajusté sur l’âge, le département et la période et fait l’hypothèse d’une évolution linéaire).
Tableau 8 Ce tableau est à lire en regard des figures 4 et 5. Les différences entre les taux relatifs de mortalité par département, souvent observées en figure 4, peuvent ne pas être statistiquement significatives (voir la valeur de p). La visualisation de l’effet de l’âge en figure 5 (constant, linéaire, ou non linéaire) est à considérer en regard du tableau 8, qui indique si, par exemple, une éventuelle courbure suggérant une non-linéarité est significative ou non (voir la valeur de p).
Figure 4 Pour l’effet département, le taux relatif est donné par rapport à l’ensemble des départements. Exemple : si celui du département n° 2 est de 0,77, cela signifie que :
21
Présentation des résultats et guide de lecture
S(t, femme) = [S(t, homme)]0,9
Survie des patients atteints de cancer en France
S(t, département n° 2) = [S(t, tous départements ensemble)]0,77. On peut de plus calculer, à partir du modèle, la survie d’un département à partir de celle d’un autre département. Exemple : si le taux relatif du n° 9 est de 1,18, cela signifie que :
Présentation des résultats et guide de lecture
S(t, département n° 9) = [S(t, tous départements ensemble)]1,18. D’où S(t, département n° 2) = [ S(t, département n° 9)]0,65 (0,65 = 0,77/1,18).
Figure 5 La figure 5 correspond à un modèle où l’on a supposé que l’effet de l’âge était le même quelque soit le temps (hypothèse de proportionnalité). L’âge de référence est l’âge de diagnostic moyen pour le cancer considéré. Exemple : si l’âge moyen est de 65 ans et si à 40 ans le taux relatif est de 0,6, cela signifie que :
S(t, âge = 40) = [S(t, âge = 65)]0,6 Si à 90 ans le taux relatif est de 3, cela signifie que :
S(t, âge = 90) = [S(t, âge = 65)]3 En taux instantané, on aurait écrit :
λ(t, âge = 40) = 0,6 λ(t, âge = 65) ou λ(t, âge = 65) = 1,66 λ(t, âge = 40). λ(t, âge = 90) = 3 λ(t, âge = 65). Cet exemple illustre la non-linéarité : passer de 40 à 65 ans multiplie le taux par 1,66, alors que passer de 65 à 90 multiplie le taux par 3 (en cas de linéarité, le coefficient de multiplication aurait été le même puisque les deux comparaisons portent sur le même écart d’âge (25 ans)).
Figures 6 et 7 Le taux relatif donné en figure 5 est un taux relatif fondé sur l’hypothèse que ce taux est constant au cours du temps. La question est de savoir si ce taux relatif est le même quelque soit le temps ou si, au contraire, il représente une valeur centrale du taux relatif qui varie en fait avec le temps du suivi. Il s’agit donc d’explorer l’hypothèse de proportionnalité. Pour répondre à cette question, on dispose des figures 6 et 7 qui font apparaître le taux relatif lié à l’âge, et son évolution dans le temps. Les figures 6 et 7 sont fondées sur des modèles qui « relâchent » l’hypothèse de proportionnalité et elles montrent à quel moment du suivi l’effet de l’âge est important. La figure 6 montre comment le taux relatif varie selon l’âge et le temps du suivi. Le « p » du test de l’hypothèse de proportionnalité se trouve dans le titre de cette figure : plus il est faible, moins cette hypothèse est raisonnable. La figure 7 présente, à partir du même modèle que la figure 6, l’évolution du taux relatif selon l’âge à différents temps de suivi (3 mois, 1 an, 3 ans
22
et 5 ans). Il s’agit de la même information que la figure 5 mais à différents temps. Le graphe ci-dessous intitulé « Lecture des figures 6 et 7 (cancer du sein) » permet de comprendre la relation entre la figure 6 et la figure 7. Pour analyser l’effet de l’âge, on peut aussi, éventuellement, utiliser la figure 3 qui correspond à l’évolution du taux de mortalité en excès en fonction du temps, globalement, et pour chaque classe d’âge au diagnostic (analysées séparément). Si l’écart entre les courbes des taux de mortalité en excès par classe d’âge, prises deux à deux, est le même quel que soit le temps figurant en abscisse, alors l’effet de l’âge peut être considéré comme constant au cours du temps. En dehors de cette (rare) situation, l’analyse de cette figure pour objectiver une éventuelle nonproportionnalité ne doit pas être approfondie. En effet, le modèle utilisé pour explorer l’effet de l’âge (modèle (7)), à l’origine des figures 6 et 7, est beaucoup plus performant pour cet objectif, car il met en évidence les «tendances» qui peuvent ne pas apparaître en figure 3. Par ailleurs, il considère l’âge comme un phénomène continu et utilise toute l’information disponible sur l’ensemble des valeurs possibles de l’âge, alors que la figure 3 ne considère que des classes d’âge arbitraires, larges et donc peu informatives.
Exemple de non-proportionnalité : le sein (cf. graphe ci-dessous intitulé « Lecture des figures 6 et 7 (cancer du sein) »). Dans l’année qui suit le diagnostic, les figures 6 et 7 montrent une élévation du taux relatif avec l’âge. Les femmes jeunes présentent un taux relatif inférieur à celui des femmes d’âge
23
Présentation des résultats et guide de lecture
Survie des patients atteints de cancer en France
Survie des patients atteints de cancer en France
Présentation des résultats et guide de lecture
moyen, ces dernières présentant de même un taux relatif inférieur à celui des femmes très âgées. Après un suivi de 5 ans, l’effet de l’âge est très différent : les femmes jeunes présentent un excès de taux de mortalité plus grand que celui des femmes d’âge moyen, et même plus grand que celui des femmes plus âgées. L’effet de l’âge s’inverse pratiquement au fur et à mesure que l’on s’éloigne du diagnostic. Si l’on ne regarde que la figure 5 correspondant à cette localisation, on en tire la conclusion très générale d’une surmortalité chez la femme jeune, conclusion qui mérite, comme on vient de le voir, d’être nuancée. Cela doit être interprété en regard d’éléments liés d’une part à la maladie (potentiellement différents selon l’âge) et d’autre part à son traitement (différent dans sa nature et ses conséquences selon l’âge également). Exemple de proportionnalité : LMNH (cf. figures 6 et 7 ci-contre) L’hypothèse de proportionnalité n’est pas rejetée pour ce cancer, et par conséquent les figures 6 et 7 ne sont pas montrées dans le chapitre consacré à ce cancer (elles ne diffèrent pas de la figure 5). Toutefois, dans un souci pédagogique, elles sont reproduites ci-dessous. Elles montrent que quel que soit le temps de suivi, l’effet de l’âge est le même : de 30 à 60 ans le risque reste constant, puis il augmente jusqu’aux âges les plus élevés. Les patients de 80 ans ont un taux de mortalité deux fois plus élevé que celui de ceux de 64 ans, cela quel que soit le délai depuis le diagnostic. Sur la figure 3 de ce même chapitre, on voit que les taux sont très semblables jusqu’à 60 ans, puis on observe une augmentation des taux, du même ordre de grandeur à tout délai, à partir de cet âge. Comme on l’a dit antérieurement, cette dernière appréciation de la proportionnalité est moins efficace que la lecture des figures 6 et 7.
24
Survie des patients atteints de cancer en France
c
,
sti
o gn
u ea
dia
Âg
Délai en
année
ic
ost
n iag
ud
s dep
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diagn ost
ic
,
,
,
,
Taux relatif de mortalité , ,
,
,
,
,
Figure 7 : taux relatif en fonction de l’âge à différents temps de suivi
Âge au diagnostic
25
Présentation des résultats et guide de lecture
Taux relatif de mortalité , ,
,
Figure 6 : taux relatif en fonction de l’âge et du temps de suivi (p du test de l’hypothèse de proportionnalité : < 0.058)
5 Résultats
z 27 27
Survie des patients atteints de cancer en France
Description de la base de données Nombre de cas par site et par département Tableau 1 : Nombre de cas par site et par département
Lèvre 65 Glandes salivaires 37 Tête et cou 1475 Œsophage 752 Estomac 807 Intestin grêle 71 Côlon-rectum 2950 Foie 488 Voies biliaires 186 Pancréas 433 Fosses nasales, sinus annexes de la face, oreille moyenne et oreille interne 52 Larynx 435 Poumon 2139 Mésothéliome de la plèvre 58 Os, articulations et cartilage articulaire 42 Mélanome de la peau 430 Tissus mous 116 Sein 3161 Vulve et vagin 70 Col utérin 375 Corps utérin 397 Ovaire 412 Pénis 20 Prostate 2410 Testicule 101 Rein 495 Vessie 820 Mélanome de l’œil 25 Système nerveux central 221 Thyroïde 372 Lymphome malin non Hodgkinien 609 Leucémies 332 Maladie de Hodgkin 123 Myélome multiple 191 Macroglobulinémie de Waldenström 26 Autres cancers 936 Total 21632
Côte d’or
Haut Rhin
Somme
32
22
76
75
460
19 431 295 411 22 1048 115 74 108
88 2391 867 1114 95 5005 829 383 742
55 1525 583 965 98 3743 585 246 521
32 1289 642 605 46 2314 344 127 289
26 428 186 384 24 2213 141 101 248
377 10302 5303 7718 665 35627 4513 2041 4517
80 552 3586
25 137 818
88 556 4025
67 355 2600
55 440 2080
38 188 1371
460 3216 19507
14
110
20
56
39
51
24
422
50
16
83
18
71
55
27
32
394
415 84 2183 73 248 332 297 15 1608 118 364 593 22
231 73 1684 38 198 228 164 13 1337 50 258 429 8
721 184 5392 101 511 691 615 38 3704 215 764 1257 71
254 41 997 21 92 130 184 7 910 35 224 264 12
1025 162 5050 137 537 981 749 44 3361 383 1196 1616 35
634 118 3686 103 458 737 508 42 2377 257 780 1014 51
268 58 2644 61 345 414 386 21 1668 105 430 605 41
293 69 1801 44 168 326 255 22 2073 57 299 690 17
4271 905 30923 648 2932 4236 3570 222 19448 1321 4810 7288 282
212 213
140 144
508 469
102 130
451 309
333 175
245 147
169 263
525 528
576 455
344 253
1148 880
232 217
1230 839
788 708
508 481
415 349
6375 5042
96 245
96 248
56 84
182 405
37 107
238 329
157 321
131 168
59 175
1175 2273
28 60 58 21 23 476 1834 849 1076 782 8115 36908 25613 18240 13828
380 8864 472 205562
407 539 51 2357 411 217 404
42
Doubs
Hérault
Isère
8
45
63
74
25 888 318 494 57 2094 289 115 294
28 405 154 299 32 1492 140 85 185
67 1470 599 1173 99 4945 792 238 709
33 363 1786
22 190 1102
50
19 19 84 865 421 1625 5822 15900 10381 34131
Manche
Bas Rhin
29
Tarn
Loire Saône Marne Atlantique et Loire Ardennes
3894
500 927 70 3572 379 269 584
4325
472
8219
6301
Total
2381 2694
Résultats : Description de la base de données
Calvados
Survie des patients atteints de cancer en France
Nombre de cas par sous-site et par département Tableau 2 : Nombre de cas par sous-site et par département Calvados
Doubs
Hérault
Isère
Manche
Bas Rhin
Haut Rhin
Somme
Tarn
Loire Saône Atlantique et Loire
Total
Langue
278
147
94
277
77
432
307
237
98
1947
Cavité orale
327
216
99
381
117
618
384
342
95
2579
Oropharynx
435
251
122
397
110
592
429
370
109
2815
Nasopharynx
18
32
15
56
3
40
49
12
10
235
Hypopharynx
417
242
75
359
124
709
356
328
116
2726
Côlon
1684
1453
1236
919
3038
606
3162
2365
1366
1232
2557
2188 21806
Rectum
1266
904
858
573
1907
442
1843
1378
948
981
1337
1384 13821
168
225
181
112
336
91
308
294
222
140
2077
Leucémie aiguë lymphoblastique
24
19
30
16
64
9
59
60
35
25
341
Leucémie myeloïde chronique
41
55
51
30
107
29
149
77
73
54
666
Leucémie aiguë myéloblastique
64
137
126
75
281
56
232
176
91
95
1333
Leucémie lymphoïde chronique
Résultats : Description de la base de données
Côte d’or
Bilan du recodage des dates Le recodage du jour et/ou du mois de l’une des dates n’a pas été nécessaire pour 61 % des enregistrements. En revanche, 32 % des jours de diagnostic ont fait l’objet d’un recodage : la valeur « 16 » a été attribué à 30,5 % alors que la valeur du jour des dernières nouvelles a été attribuée à 1,5 %. Cette forte proportion de recodage résulte des données du registre du Bas-Rhin et de l’Isère, registres qui n’attribuent pas de valeur au jour de diagnostic et qui représentent 35 % des données. La valeur « 16 » a été attribuée à 7 % des jours de dernières nouvelles, le registre de l’Isère n’attribuant pas systématiquement de valeur à cette information. L’ensemble des autres procédures de recodage concerne moins de 1 % des cas.
30
Survie des patients atteints de cancer en France
Distribution du statut vital par département Au 1er janvier 2002, 61,6 % des 205 562 cas inclus dans l’étude étaient décédés, 34,4 % étaient en vie et 4 % étaient perdus de vue.
Pourcentage parmi les cas de Nombre de cas Décédés Censurés Perdus de vue Calvados 21632 Côte d’or 5822 Doubs 15900 Hérault 10381 Isère 34131 Manche 8115 Bas-Rhin 36908 Haut-Rhin 25613 Somme 18240 Tarn 13828 Loire Atlantique 8219 Saône et Loire 6301 Ardennes 151 Marne 321 Total 205562
63,8 74,6 63,6 50,0 58,5 61,4 63,4 61,9 67,0 62,8 40,9 75,2 11,9 11,8 61,6
34,1 23,7 35,4 43,6 35,7 38,1 34,5 31,3 28,2 34,2 51,3 20,5 80,1 82,6 34,4
2,1 1,6 1,0 6,4 5,8 0,5 2,0 6,8 4,7 3,0 7,8 4,3 8,0 5,6 4,0
Suivi médian des vivants (en mois) 87,2 84,9 89,9 61,7 82,3 69,3 87,3 81,9 86,6 86,7 78,0 81,9 97,9 94,5 81,0
Disponibilité de la commune de naissance parmi les censurés Parmi les sujets en vie au 1er janvier 2002, la commune de naissance était connue dans la plupart des cas comme indiqué ci-dessous. Ce tableau ne comprend pas les données du HautRhin pour lequel la connaissance de la commune de naissance ne faisait pas partie de la stratégie de recueil du statut vital.
31
Résultats : Description de la base de données
Tableau 3 : Distribution du statut vital par département
Survie des patients atteints de cancer en France
Tableau 4 : Disponibilité de la commune de naissance parmi les censurés
Résultats : Description de la base de données
Nombre de cas censurés Calvados 7371 Côte d’or 1382 Doubs 5624 Hérault 4529 Isère 12174 Manche 3091 Bas-Rhin 12745 Somme 5150 Tarn 4723 Loire Atlantique 4220 Saône et Loire 1291 Ardennes 121 Marne 265 Total 62686
Commune renseignée et française (%) 93,2 84,4 89,5 71,4 79,7 98,0 92,6 92,6 84,4 91,9 88,1 90,1 89,8 87,7
Commune inconnue (%) 3,3 8,8 0,1 12,1 2,9 0,1 0,1 4,8 4,5 5,5 5,3 1,6 0,0 3,3
Commune étrangère (%) 3,5 6,7 10,4 16,4 17,4 1,9 7,3 2,7 11,1 2,6 6,7 8,3 10,2 9,1
Disponibilité de la commune de naissance parmi les perdus de vue La connaissance de la mairie de naissance n’implique pas de façon systématique celle du statut vital (tableau excluant comme précédemment le Haut-Rhin). En effet, parmi les perdus de vue, la mairie de naissance était connue dans 28,2 % des cas. Comme attendu cependant, dans une grande majorité des cas perdus de vue, la commune de naissance n’était pas connue ou le lieu de naissance était situé à l’étranger.
Tableau 5 : Disponibilité de la commune de naissance parmi les perdus de vue Nombre de cas perdus de vue Calvados 449 Côte d’or 96 Doubs 164 Hérault 663 Isère 1998 Manche 44 Bas-Rhin 754 Somme 860 Tarn 421 Loire Atlantique 639 Saône et Loire 273 Ardennes 12 Marne 18 Total 6391
Commune renseignée et française (%) 35,4 4,2 15,8 17,6 30,3 0,0 31,4 30,9 8,1 30,7 50,2 58,3 77,8 28,2
32
Commune inconnue (%) 58,8 79,2 45,7 71,5 60,4 100,0 8,2 64,3 77,4 66,8 36,6 0,0 0,0 56,4
Commune étrangère (%) 5,8 16,7 38,4 10,.9 9,3 0,0 60,3 4,8 14,5 2,5 13,2 41,7 22,2 15,4
Survie des patients atteints de cancer en France
Effectif des cas et des décès (durant les 5 premières années) par site et par classe d’âges pour les hommes Tableau 6 : Effectif des cas et des décès par site et par classe d’âges pour les hommes (Cas/Décès) [55;65[
[65;75[
[75;++[
Lèvre
10/0
[15;55[
[45;55[ 33/3
82/10
120/23
138/64
[75;85[
[85;++[
383/100
Total
Glandes salivaires
34/6
27/13
39/20
60/33
48/36
208/108
Tête et cou
869/541
2328/1499 3183/2233 2107/1557
684/574
9171/6404
Œsophage
208/176
813/702 1453/1269 1409/1255
801/762
4684/4164
Estomac
208/131
379/251
902/681 1564/1240 1742/1548
4795/3851
26/14
45/16
Intestin grêle Côlon-rectum
568/210
90/56
106/63
86/67
353/216
1489/597 4038/1860 6899/3614 6257/4374
19251/10655
Foie
82/71
256/227
Voies biliaires
21/14
56/40
151/116
266/229
234/205
728/604
Pancréas
80/64
265/240
624/594
855/808
650/627
2474/2333
Fosses nasales, sinus annexes de la face, oreille moyenne et oreille interne 28/15 Larynx
162/66
Poumon
700/571
Mésothéliome de la plèvre
1068/968 1558/1451
816/783
3780/3500
47/28
116/56
106/56
60/45
357/200
596/252
1041/509
818/449
372/263
2989/1539
2315/1902 4870/4132 5882/5180 3143/2923
16910/14708
14/11
33/27
95/93
116/110
84/82
342/323
Os, articulations et cartilage articulaire 120/45
25/6
23/13
32/18
19/17
219/99
Mélanome de la peau
468/74
331/49
334/79
348/109
274/179
1755/490
Tissus mous
141/47
53/21
85/34
104/46
120/73
503/221
14/6
23/9
38/15
80/27
67/40
222/97
Pénis Prostate
325/102
Testicule
2920/724 7910/2448
6401/3337 1892/1448 19448/8059
1078/61
135/7
72/13
26/4
10/5
1321/90
Rein
202/43
422/146
811/333
1003/502
550/372
2988/1396
Vessie
142/23
454/147
1306/530 2044/1028 1947/1396
5893/3124
28/4
23/8
37/13
36/8
17/10
141/43
Système nerveux central 360/181
221/180
335/302
324/302
122/113
1362/1078
127/12
103/30
92/40
40/30
580/120
Mélanome de l’œil Thyroïde
218/8
Lymphome malin non Hodgkinien 554/204
449/159
713/328
901/533
753/608
3370/1832
Leucémies
379/191
280/110
575/270
836/476
794/598
2864/1645
Maladie de Hodgkin
416/38
84/20
55/17
63/29
54/45
672/149
57/22
121/56
237/136
387/243
342/289
1144/746
4/0
20/3
34/9
90/32
78/55
226/99
712/529 1334/1073 1654/1375 1264/1117
5356/4335
Myélome multiple Macroglobulinémie de Waldenström Autres cancers Total
392/241 7583/3078
325/102 12162/7259 26764/16516 37796/23288 21566/17300 6401/3337 1892/1448 114489/72328
33
Résultats : Description de la base de données
[15;45[
Survie des patients atteints de cancer en France
Effectif des cas et des décès (durant les 5 premières années) par soussite et par classe d’âges pour les hommes Tableau 7 : Effectif des cas et des décès par sous-site et par classe d’âges pour les hommes (Cas/Décès) [15;45[ 159/101 234/132 246/154 33/11 197/143 316/118 252/92
[15;55[
[45;55[ 422/276 572/339 661/421 37/19 636/444 818/318 671/279
150/27
[55;65[ 551/380 736/463 884/641 51/33 961/716 2218/1037 1820/823
[65;75[ 399/289 484/339 573/425 39/26 612/478 4085/2115 2814/1499
[75;++[ 128/106 164/134 170/144 19/15 203/175 3812/2633 2445/1741
Total 1659/1152 2190/1407 2534/1785 179/104 2609/1956 11249/6221 8002/4434
283/79
418/140
360/220
1211/466
106/69
23/20
25/21
22/21
14/13
190/144
79/29
48/19
70/36
100/70
91/73
388/227
69/45 3957/2180
127/100 7726/4329
174/165 9720/5567
196/185 7602/5439
686/566 30897/18462
120/71 1742/920
150/27
Résultats : Description de la base de données
Langue Cavité orale Oropharynx Nasopharynx Hypopharynx Côlon Rectum Leucémie lymphoïde chronique Leucémie aiguë lymphoblastique Leucémie myéloïde chronique Leucémie aiguë myéloblastique Total
34
Survie des patients atteints de cancer en France
Effectif des cas et des décès (durant les 5 premières années) par site et par classe d’âges pour les femmes Tableau 8 : Effectif des cas et des décès par site et par classe d’âges pour les femmes (Cas/Décès) 5/0
Glandes salivaires Tête et cou Œsophage Estomac Intestin grêle Côlon-rectum Foie
[45;55[
[55;65[
3/1
3/0
[65;75[ 14/5
[75;++[ 52/19
Total 77/25
25/5
21/2
23/3
38/17
62/44
169/71
120/54
245/132
253/121
254/135
259/184
1131/626
20/14
68/60
123/91
165/139
243/221
619/525
115/71
156/99
262/168
719/462
1671/1356
2923/2156
18/9
34/12
60/25
88/59
112/88
312/193
557/198
1154/432
2631/987
4520/1951
7514/4784
16376/8352
41/27
50/42
127/109
241/218
274/259
733/655
Voies biliaires
21/19
46/35
196/152
395/340
655/590
1313/1136
Pancréas
54/35
117/98
303/269
610/560
959/906
2043/1868
7/3
9/5
17/6
28/21
42/33
103/68
15/2
44/20
53/22
74/34
41/24
227/102
209/142
310/236
590/463
816/676
672/592
2597/2109
4/2
8/7
22/18
29/25
17/15
80/67
Fosses nasales, sinus annexes de la face, oreille moyenne et oreille interne Larynx Poumon Mésothéliome de la plèvre Os, articulations et cartilage articulaire Mélanome de la peau Tissus mous Sein Vulve et vagin Col utérin Corps utérin Ovaire
81/18
16/6
22/13
19/8
37/28
175/73
792/55
434/50
421/61
415/92
454/224
2516/482
92/26
54/17
54/27
88/42
114/73
402/185
4350/723
6916/903
7133/1202
6816/1566
5708/2639
30923/7033
39/12
33/10
71/32
165/64
340/260
648/378
925/161
481/128
560/206
521/201
445/317
2932/1013
131/22
457/60
1245/253
1403/481
1000/608
4236/1424
405/113
585/266
835/514
952/675
793/645
3570/2213
Rein
133/33
189/47
413/136
592/242
495/317
1822/775
Vessie
35/11
56/18
168/69
354/171
782/565
1395/834
Mélanome de l’œil
12/1
18/4
38/7
45/19
28/13
141/44
242/117
137/103
223/196
272/259
145/132
1019/807
Thyroïde
820/12
471/15
376/18
265/64
182/117
2114/226
Lymphome malin non Hodgkinien
340/94
307/92
518/192
760/381
1080/792
3005/1551
263/123
198/88
371/152
575/290
771/558
2178/1211
Système nerveux central
Leucémies Maladie de Hodgkin
338/9
44/6
34/6
36/15
51/40
503/76
Myélome multiple
25/10
80/24
214/108
334/203
476/371
1129/716
Macroglobulinémie de Waldenström Autres cancers Total
2/0
11/1
24/7
49/14
68/37
154/59
268/138
313/198
521/357
913/732
1493/1309
3508/2734
10504/2259
13065/3217
17904/5990
22565/10161
27035/18160
91073/39787
35
Résultats : Description de la base de données
[15;45[ Lèvre
Survie des patients atteints de cancer en France
Effectif des cas et des décès (durant les 5 premières années) par soussite et par classe d’âges pour les femmes Tableau 9 : Effectif des cas et des décès par sous-site et par classe d’âges pour les femmes (Cas/Décès) [15;45[ 30/14 35/9 33/18 9/3 13/10 344/122 213/76
[15;55[
[45;55[ 48/29 72/33 77/42 12/7 36/21 674/258 480/174
75/8
[55;65[ 71/40 79/34 63/29 10/2 30/16 1602/607 1029/380
[65;75[ 68/40 92/43 53/28 15/7 26/17 2865/1244 1655/707
[75;++[ 71/47 111/80 55/38 10/9 12/10 5072/3195 2442/1589
Total 288/170 389/199 281/155 56/28 117/74 10557/5426 5819/2926
168/21
280/61
343/183
866/273
63/40
14/8
25/19
21/16
28/24
151/107
48/16
40/15
52/29
60/33
78/60
278/153
61/48 1514/635
89/64 3218/1241
163/145 5298/2341
211/202 8433/5437
647/523 19449/10034
123/64 911/372
75/8
Résultats : Description de la base de données
Langue Cavité orale Oropharynx Nasopharynx Hypopharynx Côlon Rectum Leucémie lymphoïde chronique Leucémie aiguë lymphoblastique Leucémie myeloïde chronique Leucémie aiguë myéloblastique Total
36
Survie des patients atteints de cancer en France
Lèvre Auteurs : F. Poncet, P. Delafosse, M. Velten, F. Binder-Foucard
Description de la localisation étudiée Définition dans les différentes classifications : CIM-O-2 : localisation C00.0 à C00.9 Morphologie : toutes, sauf lymphomes ; comportement tumoral /3 Correspondance en CIM-O-1: 140.0 à 140.9 Morphologie : toutes, sauf lymphomes ; comportement tumoral /3 Correspondance en CIM-10 : C00.0 à C00.9 Les cancers étudiés ici correspondent aux tumeurs situées sur les lèvres supérieure et inférieure. Sur les faces externes, seules sont prises en compte les tumeurs siégeant sur le vermillon. Les tumeurs des zones cutanées de la lèvre sont classées avec les tumeurs de la peau (C44.0). Les tumeurs siègent principalement sur la lèvre inférieure. La majorité des cancers de la lèvre sont des carcinomes épidermoïdes.
Fréquence D’après les données des registres français, les taux d’incidence standardisés sur la population mondiale des cancers de la lèvre variaient de 0,2 à 3,9 chez les hommes et de 0,0 à 0,5 chez les femmes (1). Dans la présente étude, 83 % des cas ont été diagnostiqués chez des hommes et 70 % chez des personnes de plus de 65 ans. Comme cela est indiqué dans les tableaux 6 et 8 du chapitre précédent, cette étude a porté sur 460 cas, dont 125 étaient décédés au cours des 5 années suivant le diagnostic.
La survie brute était de 93 % à 1 an, de 81 % à 3 ans et de 70 % à 5 ans. Pour les mêmes délais, la survie relative était respectivement de 99 %, 97 % et 95 % (tableau 1).
Variation selon le sexe et l’âge La survie relative à 5 ans était de 96 % pour les hommes et de 88 % pour les femmes (tableau 1, figure 1). Compte tenu du faible nombre de cas, l’analyse détaillée par classe d’âge n’a pas été effectuée.
Variation selon la période La survie relative à 5 ans diminuait légèrement entre 1989 et 1997, passant de 95 % à 91 % (tableau 3). Considérant les intervalles de confiance, il est clair que cette décroissance est sans signification. Compte tenu du faible nombre de cas inclus dans cette étude, des analyses plus détaillées n’ont pas été réalisées.
37
Résultats : Lèvre
Survie brute et survie relative
Survie des patients atteints de cancer en France
Variation selon le département Compte tenu des faibles effectifs, il n’a pas été possible de conduire une analyse comparant les départements.
Commentaires En France, la survie des personnes atteintes d’un cancer de la lèvre est très élevée. Cette localisation a un très bon pronostic. La lèvre est un site visible, ce qui permet de détecter rapidement toute modification et de réaliser le diagnostic de façon précoce (2). Les facteurs favorisant l’apparition de ce cancer sont l’exposition solaire et la consommation de tabac (3). La majorité des personnes bénéficient d’une curiethérapie qui donne de très bons résultats esthétiques et fonctionnels sur les lésions larges (4).
Références 1. Parkin DM, Whelan SL, Ferlay J, Teppo L, Thomas DB, editors. Cancer incidence in five continents, Vol VIII. IARC Sci Publ N° 155. Lyon: IARC; 2002. 2. Jovanovic A, Schulten EA, Kostense PJ, Snow GB, van der Waal I. Squamous cell carcinoma of the lip and oral cavity in The Netherlands; an epidemiological study of 740 patients. J Craniomaxillofac Surg. 1993;21:149-52. 3. Ménégoz F, Macé Lesec’h J, Ramé JP et al. Les cancers de la lèvre, de la cavité buccale et du pharynx en France : incidence, mortalité et tendance (période 1975-1995). Bull Cancer. 2002;89:419-29. 4. Barrellier P, Kaluzinski E, Louis Y, Meunier-Guttin-Cluzel A, Clouet JA. Les carcinomes épidermoïdes de la lèvre. La contribution de la chirurgie. Une étude sur 429 cas. Rev Stomatol Chir Maxillofac. 1991;92:384-9.
Résultats : Lèvre
Note : en raison d’un nombre de cas et/ou de décès insuffisants (ou de leur répartition dans le temps), certains tableaux et/ou figures sont incomplets et/ou absents.
Survie brute et relative à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe, de l’âge et de la période de diagnostic (IC à 95 %) Tableau 1 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe 1 an brute
3 ans relative
brute
5 ans relative
brute
relative
Homme
94 (93-95)
99 (98-100) 82 (79-84)
97 (94-99)
72 (68-75)
96 (90-98)
Femme Tous
91 (87-93) 93 (92-94)
97 (93-99) 99 (98-99)
92 (81-97) 97 (94-98)
61 (50-71) 70 (67-74)
88 (70-95) 95 (90-97)
75 (66-81) 81 (78-83)
38
Survie des patients atteints de cancer en France
Survie relative
Figure 1 : survie relative selon le sexe
Tableau 3 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de la période de diagnostic* 1 an brute relative [1989;1991] 94 (92-95) 99 (97-100) [1992;1994] 94 (92-95) 99 (96-100) [1995;1997] 92 (89-94) 98 (94-99) Tous 93 (92-94) 99 (98-99)
3 ans brute relative 82 (77-86) 97 (90-99) 82 (77-87) 97 (88-99) 77 (70-83) 94 (84-98) 81 (78-84) 96 (93-98)
5 ans brute relative 72 (65-77) 95 (84-98) 73 (65-79) 95 (81-99) 65 (55-73) 91 (75-97) 70 (66-74) 94 (88-97)
* Les registres de l’Hérault et de la Manche n’ont pas été inclus dans cette analyse, car ils ne couvrent pas l’ensemble des trois périodes.
39
Résultats : Lèvre
Délai en années depuis le diagnostic
Survie des patients atteints de cancer en France
Langue Auteurs : F. Poncet, P. Delafosse, M. Velten, F. Binder-Foucard
Description de la localisation étudiée Définition dans les différentes classifications : CIM-O-2 : localisation C01.9 et C02.0 à C02.9 Morphologie : toutes, sauf lymphomes ; comportement tumoral /3 Correspondance en CIM-O-1: 141.0 à 141.9 Morphologie : toutes, sauf lymphomes ; comportement tumoral /3 Correspondance en CIM-10 : C01 et C02.0 à C02.9 Les cancers de la langue sont subdivisés en cancers de la base de la langue (C01) et en cancers de la partie mobile de la langue (C02). La forme histologique la plus fréquente est le carcinome épidermoïde.
Fréquence Dans les registres français, les taux d’incidence standardisés sur la population mondiale des cancers de la langue variaient de 3,8 à 7,6 chez les hommes et de 0,3 à 1,6 chez les femmes (1). La grande majorité des cas étaient diagnostiqués chez les hommes (85 %). Comme cela est indiqué dans les tableaux 7 et 9 du chapitre précédent, cette étude a porté sur 1 947 cas, dont 1 322 étaient décédés au cours des 5 années suivant le diagnostic.
La survie brute était de 68 % à 1 an, de 41 % à 3 ans et de 31 % à 5 ans. Pour les mêmes délais, la survie relative était respectivement estimée à 69 %, 44 % et 35 % (tableau 1). Toutes classes d’âge confondues, on observait un excès de mortalité quel que soit le délai depuis le diagnostic, avec un maximum environ 9 mois après le diagnostic (figure 3, tous âges).
Variation selon le sexe et l’âge Pour cette localisation, la survie relative variait selon le sexe. Elle était significativement meilleure chez la femme que chez l’homme, quel que soit le délai depuis le diagnostic. À 5 ans, la survie relative était estimée à 45 % chez la femme et à 33 % chez l’homme (tableau 1 et figure 1). L’analyse multivariée confirmait ce résultat avec un taux relatif de 0,76 (tableau 7). La survie relative diminuait lorsque l’âge au diagnostic augmentait et l’analyse multivariée montrait un effet significatif de l’âge compatible avec un modèle linéaire (tableau 8 et figure 5). La constance de cet effet au cours du suivi n’a pu être testée, toutefois les différences les plus importantes s’observaient au cours de la première année pour les personnes les plus âgées (tableau 2). Chez les moins de 65 ans, un pic de mortalité était observé environ 9 mois après le diagnostic alors que pour les patients de 65 ans et plus, le taux de mortalité était initialement élevé, puis diminuait régulièrement (figure 3).
41
Résultats : Langue
Survie brute et survie relative
Survie des patients atteints de cancer en France
Variation selon la période L’analyse multivariée n’identifiait aucune variation de la survie entre les différentes périodes de diagnostic (tableau 3).
Variation selon le département Il n’y avait pas de différence significative de survie entre les départements (tableau 8 et figure 4).
Comparaison avec l’étude EUROCARE En France, pour la période 1989-1997, la survie relative standardisée à 5 ans était estimée à 33 % pour les hommes et à 45 % pour les femmes dans la présente étude (tableau 5), soit des valeurs un peu moins favorables que la survie relative moyenne de l’ensemble des pays européens fournie par l’étude EUROCARE (35 % pour les hommes et 52 % pour les femmes) pour la période 1990-1994. Cette étude EUROCARE mettait en évidence de grandes différences de survie entre les pays. Par exemple, pour la période 1990-1994, la survie relative à 5 ans des hommes, en République tchèque, était de 10 %, alors qu’en Finlande, elle était de 52 % (2).
Résultats : Langue
Commentaires Les cancers de la langue font partie des localisations cancéreuses ayant un mauvais pronostic. Dans l’étude EUROCARE, la France a la plus faible survie des pays de l’ouest de l’Europe, les pays de l’Est ayant des survies encore plus faibles (3). Les facteurs de risque sont principalement la consommation d’alcool et de tabac. La meilleure survie chez les femmes peut sans doute s’expliquer par un diagnostic plus précoce par rapport aux hommes. La mauvaise survie de ce cancer est liée à un diagnostic tardif. Le cancer de la base de la langue a un plus mauvais pronostic (3). Au niveau de la base de la langue, les lésions de petite taille au moment du diagnostic sont rares, car il existe peu de symptômes précoces. La plupart des lésions sont donc découvertes en raison de manifestations fonctionnelles (4). En revanche, la portion mobile de la langue est une zone visible permettant de découvrir plus facilement des lésions moins évoluées. Les données détaillées de certains registres ont montré que les cancers du bord, de la pointe et de la face ventrale ont des survies significativement plus élevées que les cancers siégeant sur les autres parties de la langue (3). Il n’y a pas eu d’évolution du pronostic au cours de cette période. Le caractère tardif de l’apparition des symptômes peut expliquer cette absence d’amélioration, aucune évolution majeure des traitements n’ayant eu lieu au cours de la même période.
Références 1. Parkin DM, Whelan SL, Ferlay J, Teppo L, Thomas DB, editors. Cancer incidence in five continents, Vol VIII. IARC Sci Publ N° 155. Lyon: IARC; 2002. 2. Sant M, Aareleid T, Berrino F et al. EUROCARE-3: survival of cancer patients diagnosed 1990-94-results and commentary. Ann Oncol. 2003;14 Suppl 5:v61-118. 3. Berrino F, Gatta G and the EUROCARE working group. Variation in Survival of Patients with head and neck cancer in Europe by the site of origin of the tumours. Eur J Cancer. 1998;34:2154-61. 4. Truc G, Horiot JC, Maingon P, Barillot I. Le cancer épidermoïde de l’oropharynx. Bull Cancer. 2000;Suppl 5:919. Note : en raison d’un nombre de cas et/ou de décès insuffisants (ou de leur répartition dans le temps), certains tableaux et/ou figures sont incomplets et/ou absents.
42
Survie des patients atteints de cancer en France
Survie brute et relative à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe, de l’âge et de la période de diagnostic (IC à 95 %) Tableau 1 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe 1 an
3 ans
5 ans
brute
relative
brute
relative
brute
relative
Homme
67 (65-69)
69 (67-71)
40 (38-42)
43 (40-45)
29 (27-31)
33 (31-35)
Femme Tous
70 (65-75) 68 (66-70)
73 (67-77) 69 (67-71)
47 (42-53) 41 (39-43)
50 (44-56) 44 (42-46)
40 (35-46) 31 (29-33)
45 (39-51) 35 (33-37)
Tableau 2 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de l’âge
[15;45[ [45;55[ [55;65[ [65;75[ [75;++[ Tous
brute 71 (64-76) 74 (70-77) 68 (65-71) 65 (61-69) 55 (48-61) 68 (66-70)
relative 71 (64-76) 74 (71-78) 69 (66-72) 67 (63-71) 62 (55-68) 69 (67-71)
3 ans brute 43 (36-50) 44 (40-49) 43 (39-46) 39 (35-43) 33 (27-40) 41 (39-43)
relative 43 (36-50) 45 (41-49) 45 (41-48) 43 (38-47) 41 (34-49) 44 (42-46)
5 ans brute 39 (32-45) 34 (30-38) 31 (28-35) 28 (25-32) 21 (16-27) 31 (29-33)
relative 39 (32-46) 35 (31-39) 34 (30-38) 34 (29-38) 37 (28-46) 35 (33-37)
Résultats : Langue
1 an
43
Survie des patients atteints de cancer en France
1,0
Figure 1 : survie relative selon le sexe
0.6 , 0.4 , , 0.0
0.2 ,
Survie relative
0,8
Homme Femme
0
1
2
3
Délai en années depuis le diagnostic
Survie relative
Résultats : Langue
Figure 2 : survie relative selon l’âge
Délai en années depuis le diagnostic
44
4
5
Survie des patients atteints de cancer en France
Figure 3 : Évolution du taux de mortalité en excès au cours du temps Âge : [15;45[
Taux de mortalité
Taux de mortalité
Âge : tous âges
Délai en années depuis le diagnostic
Âge : [45;55[
Âge : [55;65[
Délai en années depuis le diagnostic
Âge : [65;75[
Âge : [75;++[
Taux de mortalité
Taux de mortalité
Délai en années depuis le diagnostic
Délai en années depuis le diagnostic
Délai en années depuis le diagnostic
45
Résultats : Langue
Taux de mortalité
Taux de mortalité
Délai en années depuis le diagnostic
Survie des patients atteints de cancer en France
Tableau 3 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de la période de diagnostic* 1 an brute relative [1989;1991] 67 (63-70) 69 (65-72) [1992;1994] 67 (64-71) 69 (66-72) [1995;1997] 70 (66-72) 71 (68-74) Tous 68 (66-70) 69 (67-71)
3 ans brute relative 42 (38-45) 45 (41-49) 40 (37-44) 43 (39-47) 42 (38-45) 45 (41-49) 41 (39-44) 44 (42-47)
5 ans brute relative 32 (29-36) 36 (32-40) 30 (27-33) 34 (30-38) 31 (27-34) 34 (31-38) 31 (29-33) 35 (33-37)
* Les registres de l’Hérault et de la Manche n’ont pas été inclus dans cette analyse, car ils ne couvrent pas l’ensemble des trois périodes.
Tableau 4 : survie relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de l’âge, chez l’homme et chez la femme 1 an Homme 69 (62-75) 74 (70-78) 69 (66-73) 66 (61-70) 60 (51-68) 69 (67-71)
[15;45[ [45;55[ [55;65[ [65;75[ [75;++[ Tous
Femme 77 (62-87) 82 (57-93) 71 (60-79) 73 (63-81) 66 (54-76) 73 (67-77)
3 ans Homme Femme 41 (33-48) 61 (43-74) 45 (41-49) 44 (21-66) 44 (40-48) 51 (40-62) 41 (36-46) 52 (40-63) 36 (27-46) 50 (35-62) 43 (40-45) 50 (44-56)
5 ans Homme Femme 36 (29-44) 56 (37-71) 35 (30-39) 40 (18-61) 32 (28-36) 44 (32-55) 31 (27-36) 45 (33-57) 30 (20-42) 46 (29-62) 33 (31-35) 45 (39-51)
Survie relative standardisée pour l’âge (standard Eurocare 3) à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe et de la période de diagnostic
Résultats : Langue
Tableau 5 : survie relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe 1 an 68 (65-70) 73 (68-79) 69 (67-71)
Homme Femme Tous
3 ans 42 (39-44) 51 (44-58) 44 (41-46)
5 ans 33 (30-36) 45 (38-53) 35 (33-38)
Tableau 6 : survie relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de la période de diagnostic chez l’homme* [1989;1991] [1992;1994] [1995;1997] Tous
1 an 66 (62-70) 66 (61-70) 71 (68-75) 67 (65-70)
3 ans 42 (38-47) 41 (37-47) 45 (40-50) 42 (39-45)
5 ans 34 (29-39) 32 (27-38) 32 (28-38) 33 (30-36)
* Les registres de l’Hérault et de la Manche n’ont pas été inclus dans cette analyse, car ils ne couvrent pas l’ensemble des trois périodes.
46
Survie des patients atteints de cancer en France
Effet de l’âge au diagnostic, du sexe, du département et de l’année de diagnostic sur le taux de mortalité en excès Tableau 7 : effet du sexe et de l’année de diagnostic Log du taux relatif
Taux relatif
p
Femme vs homme
-0,27
0,76 [0,63;0,91]
0,003
Par année de diagnostic
0,00
1 [0,98;1,02]
0,979
Tableau 8 : effet du département et de l’âge au diagnostic Effet Département Âge
Modèle Effet département vs pas d’effet département Effet linéaire de l’âge vs pas d’effet de l’âge
Déviance 7,0 5,1
p 0,532 0,024
Effet de l’âge issu du spline de régression vs effet linéaire de l’âge
4,8
, , ,
Âge au diagnostic
Département (ordre aléatoire)
47
Résultats : Langue
, ,
, , ,
, , , ,
,
,
,
Figure 5 : taux relatif de mortalité en fonction de l’âge au diagnostic Taux relatif (/Taux à l’âge moyen) (échelle logarithmique)
, , , ,
Taux relatif (/Taux moyen) et IC à 95 %
,
Figure 4 : taux relatif de mortalité en fonction du département
0,188
Survie des patients atteints de cancer en France
Cavité orale Auteurs : P. Delafosse, F. Poncet, M. Velten, F. Binder-Foucard
Description de la localisation étudiée Définition dans les différentes classifications : CIM-O-2 : localisation C03.0 à C06.9 Morphologie : toutes, sauf lymphomes ; comportement tumoral /3 Correspondance en CIM-O-1: 143.0 à 145.9 Morphologie : toutes, sauf lymphomes ; comportement tumoral /3 Correspondance en CIM-10 : C03.0 à C06.9 Les cancers de la cavité orale regroupent l’ensemble des quatre topographies suivantes : gencive (à l’exclusion des tumeurs malignes odontogéniques qui sont classées dans les tumeurs osseuses), plancher buccal, palais dur (le voile du palais appartenant à l’oropharynx) et autres localisations de la bouche. Le type histologique le plus fréquent, pour l’ensemble de ces tumeurs, est le carcinome épidermoïde.
Fréquence Dans les registres français, les taux d’incidence standardisés sur la population mondiale des cancers de la cavité orale varient de 2,9 à 9,3 chez les hommes et de 0,8 à 1,6 chez les femmes (1). Comme cela est indiqué dans les tableaux 7 et 9 du chapitre précédent, cette étude a porté sur 2 579 cas, dont 85 % avaient été diagnostiqués chez des hommes. Au cours des 5 années suivant le diagnostic, 1 606 cas étaient décédés.
La survie brute était de 74 % à 1 an, de 48 % à 3 ans et de 36 % à 5 ans. Pour les mêmes délais, la survie relative était respectivement estimée à 76 %, 51 % et 41 % (tableau 1). Toutes classes d’âge confondues, l’excès de mortalité restait élevé quel que soit le délai après le diagnostic, mais on observait un pic 9 mois après le diagnostic (figure 3, tous âges).
Variation selon le sexe et l’âge La survie des hommes et des femmes était identique pendant la première année suivant le diagnostic. Au-delà de 1 an, la survie relative des femmes était meilleure que celle des hommes. À 5 ans, elle était de 53 % chez les femmes et de 38 % chez les hommes (tableau 1 et figure 1). L’analyse multivariée résumait cette différence par un taux relatif moyen de 0,65 pour les femmes par rapport aux hommes (tableau 7). On observait des différences de survie en fonction de l’âge au diagnostic. La survie relative à 5 ans passait de 48 % pour la classe d’âge 15-44 ans à 31 % pour les plus de 75 ans (tableau 2 et figure 2). Un effet significatif de l’âge était confirmé après ajustement sur les autres facteurs, toutefois le modèle linéaire ne suffisait pas à en rendre compte (tableau 8). On observait, en effet, une amplification de l’excès de mortalité à partir de 65 ans (figure 5). La surmortalité des patients les plus âgés n’était pas constante. Elle variait avec le délai écoulé depuis le diagnostic. Elle était maximale dans les suites immédiates du diagnostic, puis les différences disparaissaient autour de la troisième année pour réapparaître durant la cinquième année (figures 6 et 7).
49
Résultats : Cavité orale
Survie brute et survie relative
Survie des patients atteints de cancer en France
Variation selon la période On n’observait pas d’amélioration au cours du temps : la survie était stable entre les différentes périodes (tableaux 3 et 7).
Variation selon le département La survie relative variait de façon significative selon les départements (tableau 8). Cette différence était surtout due à un département (figure 4) qui avait une survie relative particulièrement élevée (57 %). Pour les autres départements, la survie variait dans un intervalle de faible étendue (de 34 % à 42 %).
Comparaison avec l’étude EUROCARE Dans l’étude EUROCARE, pour la période 1990-1994, la survie relative moyenne à 5 ans pour l’ensemble des pays européens était de 41 % pour les hommes et de 57 % pour les femmes. L’Autriche, les pays scandinaves, l’Allemagne, l’Angleterre, l’Italie, l’Espagne, la Suisse avaient des survies plus élevées. À la différence de ce que l’on observait pour d’autres cancers, les registres représentant la France avaient une survie faible par rapport à la moyenne européenne : 36 % chez l’homme, comparable à celle de la Pologne et un peu supérieure aux autres pays de l’Est (2). Nos résultats actuels confirment cette mauvaise position. Chez l’homme, la survie relative standardisée à 5 ans était de 37 % pour la période 1989-1991 et de 36 % pour la période 1992-1994 (tableau 6).
Résultats : Cavité orale
Commentaires En France, les cancers de la cavité orale se situent parmi les localisations ayant un mauvais pronostic. Les facteurs de risque connus de ces cancers, à savoir la consommation d’alcool et de tabac, concourent probablement à ce mauvais pronostic. En effet, du fait de ces expositions, les patients présentent souvent une importante comorbidité, voire des cancers multiples dans ces localisations (3, 4). Ces cancers sont aussi associés à un niveau social bas dont on constate qu’il va souvent de pair avec un retard au diagnostic du fait de consultations médicales tardives. Le corollaire en est la découverte de la maladie à un stade évolué, obérant les possibilités d’un traitement curateur, envisageable uniquement pour les stades d’extension limitée. La baisse de la consommation d’alcool depuis la fin des années 50 et la diminution plus récente de la consommation de tabac chez les hommes devraient majorer la baisse de l’incidence de ces tumeurs que l’on observe en France depuis plusieurs années (5). Toutefois, on ne voit pas d’amélioration de la survie au cours des différentes périodes, ce qui laisse penser que si la fréquence de ces cancers diminue, les tumeurs diagnostiquées sont toujours découvertes à un stade évolué. Cette observation incite à recommander un diagnostic plus précoce, voire un dépistage, par un examen systématique de la cavité buccale réalisé par les professionnels concernés (6, 7). Le suivi de ces patients est aussi fondamental que la prise en charge initiale, du fait de la fréquence des récidives et des cancers associés. La meilleure survie constatée chez les femmes pourrait s’expliquer par un diagnostic plus précoce et une moindre comorbidité. La moins bonne survie des sujets âgés pourrait être liée à l’existence de facteurs de comorbidité importants pour ces patients ayant un terrain fragilisé. Les différences géographiques entre les pays d’Europe ou entre les départements français peuvent être liées à des pratiques de prise en charge différentes ou à l’existence de différences dans la fréquence des facteurs de risque. Au niveau européen, la France, pourtant dotée d’un système de soins performant, est le pays de l’Ouest qui a la plus faible survie. On est donc tenté d’imputer ces mauvais résultats à la forte prévalence de la consommation d’alcool et de tabac. On est aussi tenté d’expliquer ainsi les différences interdépartementales puisque les prises en charge ne devraient pas différer de façon majeure.
50
Survie des patients atteints de cancer en France
Enfin, l’hypothèse de difficultés de classement de la tumeur doit également être évoquée pour expliquer les différences de survie constatées. En effet, au sein de l’entité anatomique « cavité orale » sont regroupées des localisations dont le pronostic diffère en fonction du site. À titre d’exemple, le pronostic du cancer du palais dur et de la muqueuse buccale est meilleur que celui du cancer du palais mou (2). Une distribution différente des sous-localisations formant cette entité peut expliquer des différences de pronostic.
Références 1. Parkin DM, Whelan SL, Ferlay J, Teppo L, Thomas DB, editors. Cancer incidence in five continents, Vol VIII. IARC Sci Publ N° 155. Lyon: IARC; 2002. 2. Sant M, Aareleid T, Berrino F et al. EUROCARE-3: survival of cancer patients diagnosed 1990-94-results and commentary. Ann Oncol. 2003;14 Suppl 5:v61-118. 3. Cianfriglia F, Di Gregorio DA, Manieri A. Multiple primary tumours in patients with oral squamous cell carcinoma. Oral Oncol. 1999;35:157-63. 4. Berrino F, Gatta G and the EUROCARE working group. Variation in Survival of Patients with head and neck cancer in Europe by the site of origin of the tumours. European Journal of Cancer. 1998;34:2154-61. 5. Ménégoz F, Macé Lesec’h J, Ramé JP et al. Les cancers de la lèvre, de la cavité buccale et du pharynx en France : incidence, mortalité et tendance (période 1975-1995). Bull Cancer. 2002;89:419-29. 6. Boulet D, Aubey C. La consommation d’alcool en France de 1950 à 1982. Bulletin du Haut comité d’études et d’information sur l’alcoolisme. 1984;29:269-84. 7. Mignogna MD, Fedele S. Oral cancer screening: 5 minutes to save a life. Lancet. 2005;365:1905-6. Note : en raison d’un nombre de cas et/ou de décès insuffisants (ou de leur répartition dans le temps), certains tableaux sont incomplets et/ou absents.
Survie brute et relative à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe, de l’âge et de la période de diagnostic (IC à 95 %)
Homme Femme Tous
1 an brute relative 74 (72-75) 76 (74-77) 72 (68-76) 76 (72-80) 74 (72-75) 76 (74-77)
3 ans brute relative 47 (45-49) 50 (48-52) 54 (49-58) 59 (54-64) 48 (46-50) 51 (49-53)
5 ans brute relative 34 (32-36) 38 (36-40) 47 (42-52) 53 (48-58) 36 (34-38) 41 (39-42)
Tableau 2 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de l’âge
[15;45[ [45;55[ [55;65[ [65;75[ [75;++[ Tous
1 an brute relative 77 (72-81) 77 (72-81) 80 (77-83) 81 (78-83) 78 (75-81) 79 (76-82) 69 (66-72) 71 (67-74) 51 (45-57) 57 (50-62) 74 (72-75) 76 (74-77)
3 ans brute relative 55 (49-60) 56 (50-61) 53 (49-56) 54 (50-57) 50 (46-53) 52 (48-55) 44 (40-47) 48 (44-52) 30 (25-36) 41 (34-47) 48 (46-50) 51 (49-53)
51
5 ans brute relative 47 (41-52) 48 (42-53) 40 (37-44) 42 (38-46) 38 (34-41) 41 (37-44) 32 (29-36) 38 (34-43) 19 (15-24) 31 (24-39) 36 (34-38) 41 (39-42)
Résultats : Cavité orale
Tableau 1 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe
Survie des patients atteints de cancer en France
Survie relative
Figure 1 : survie relative selon le sexe
Délai en années depuis le diagnostic
Survie relative
Résultats : Cavité orale
Figure 2 : survie relative selon l’âge
Délai en années depuis le diagnostic
52
Survie des patients atteints de cancer en France
Figure 3 : Évolution du taux de mortalité en excès au cours du temps Âge : [15;45[
Taux de mortalité
Taux de mortalité
Âge : tous âges
Délai en années depuis le diagnostic
Âge : [45;55[
Âge : [55;65[
Délai en années depuis le diagnostic
Âge : [65;75[
Âge : [75;++[
Taux de mortalité
Taux de mortalité
Délai en années depuis le diagnostic
Délai en années depuis le diagnostic
Délai en années depuis le diagnostic
53
Résultats : Cavité orale
Taux de mortalité
Taux de mortalité
Délai en années depuis le diagnostic
Survie des patients atteints de cancer en France
Tableau 3 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de la période de diagnostic* 1 an brute relative [1989;1991] 74 (71-76) 76 (73-78) [1992;1994] 73 (70-76) 75 (72-78) [1995;1997] 74 (71-76) 76 (73-79) Tous 74 (72-75) 76 (74-77)
3 ans brute relative 48 (45-52) 52 (49-56) 47 (43-50) 50 (46-53) 48 (45-51) 51 (47-54) 48 (46-49) 51 (49-53)
5 ans brute relative 36 (33-40) 41 (38-45) 34 (31-38) 39 (35-42) 37 (33-40) 40 (37-44) 36 (34-38) 40 (38-42)
* Les registres de l’Hérault et de la Manche n’ont pas été inclus dans cette analyse, car ils ne couvrent pas l’ensemble des trois périodes.
Tableau 4 : survie relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de l’âge, chez l’homme et chez la femme 1 an Homme 75 (69-80) 81 (78-83) 78 (76-80) 69 (65-73) 61 (53-68) 76 (74-77)
[15;45[ [45;55[ [55;65[ [65;75[ [75;++[ Tous
Femme 95 (91-97) 80 (71-86) 82 (73-88) 83 (76-89) 55 (45-64) 76 (72-80)
3 ans Homme Femme 52 (46-58) 86 (76-92) 53 (49-57) 60 (48-69) 52 (49-55) 66 (55-75) 45 (40-49) 64 (54-73) 39 (30-47) 38 (27-49) 50 (48-52) 59 (54-64)
5 ans Homme Femme 43 (37-49) 77 (63-87) 41 (37-45) 51 (40-62) 38 (35-42) 58 (46-68) 34 (30-39) 55 (44-64) 31 (22-40) 35 (23-48) 38 (36-40) 53 (48-58)
Résultats : Cavité orale
Survie relative standardisée pour l’âge (standard Eurocare 3) à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe et de la période de diagnostic Tableau 5 : survie relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe 1 an 73 (71-75) 78 (74-81) 73 (71-75)
Homme Femme Tous
3 ans 48 (45-50) 60 (56-65) 49 (47-52)
5 ans 37 (34-39) 53 (48-58) 39 (37-41)
Tableau 6 : survie relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de la période de diagnostic chez l’homme* [1989;1991] [1992;1994] [1995;1997] Tous
1 an 72 (69-76) 73 (69-77) 73 (69-77) 73 (70-75)
3 ans 50 (46-55) 48 (43-52) 47 (42-53) 48 (45-50)
5 ans 37 (33-42) 36 (31-41) 38 (32-44) 37 (34-40)
* Les registres de l’Hérault et de la Manche n’ont pas été inclus dans cette analyse, car ils ne couvrent pas l’ensemble des trois périodes.
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Survie des patients atteints de cancer en France
Effet de l’âge au diagnostic, du sexe, du département et de l’année de diagnostic sur le taux de mortalité en excès Tableau 7 : effet du sexe et de l’année de diagnostic Log du taux relatif
Taux relatif
p
Femme vs homme
–0,44
0,65 [0,54;0,77]