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ÉCOLE POLYTECHNIQUE FÉDÉRALE DE LAUSANNE
Section Sciences et Ingénierie de l'Environnement
Cours: « Aménagements et équipements du territoire »
Notions fondamentales d'irrigation
Copie des transparents
Prof. A. Mermoud
Mars 2006
Sommaire 1.
2.
Généralités •
Définition
•
Principales techniques d'irrigation
•
Importance de l'irrigation
•
Efficience de l'irrigation
Besoins en eau des cultures •
Besoins en eau totaux
•
Estimation des prélèvements d'eau 9 Notion d'évapotranspiration de référence 9 Notion d'évapotranspiration maximale
•
Calcul des besoins nets en eau d'irrigation
•
Prédiction des besoins en eau d'irrigation
3.
Qualité de l'eau d'irrigation
4.
Etudes préalables à la conception d'un réseau d'irrigation
5.
Impacts des réseaux d'irrigation
Irrigation
Apport artificiel d'eau aux cultures, en complément aux précipitations naturelles; l'objectif est de créer des conditions favorables de production, tant au point de vue quantitatif que qualitatif.
-
Irrigation fondamentale Irrigation de complément
Principales techniques d'irrigation
Irrigation gravitaire L'eau est acheminée par un réseau de canaux et répartie sur les parcelles sous l'effet des forces de gravité occasionnées par la pente des ouvrages et du sol.
Irrigation par aspersion L'eau est mise sous pression et pulvérisée sur les cultures d'une façon analogue à la pluie au moyens d'appareils appropriés.
Irrigation localisée ou microirrigation L'apport d'eau, à faible débit et à intervalles fréquents, est limité aux zones occupées par les racines des végétaux; le système "goutte à goutte" est le plus utilisé.
University of Arizona. Credit: J.C. Palumbo
Freshwater use in 2000
69%
:
agriculture*
21%
:
industry
10%
:
domestic
10%
69%
21%
* Asia: 82%; USA: 40%; Europe: 30%
Surfaces irriguées (million d’ha)
Pays ou région
Inde Chine USA Pakistan Moyen Orient & Afrique du Nord Afrique Sub-Saharienne Amérique latine Autres Total
57 50 21 17 19 5 14 87 270
Distribution régionale des zones irriguées
300
Surfaces irriguées Mha
250
200
150
100
50
0 1750
1800
1850
1900
1950
2000
2050
Année
Evolution des surfaces irriguées dans le monde
Source ICID 2000
Interest of irrigation Of the roughly 1.5 billion ha in cropland worldwide, 17%, namely about 270 million hectares are irrigated.
The irrigated land accounts for more than 40% of the global harvest. Irrigated crops are about 3.5 times more productive than non-irrigated crops.
Faits
L'agriculture (irrigation pour l'essentiel) consomme environ 70 % de l'eau douce mobilisée dans le monde
Population mondiale : 80 à 85 millions d'individus de plus chaque année, essentiellement en zones arides et semi-arides
L'indispensable accroissement de production alimentaire passera principalement par l'irrigation.
Î
Nécessité d'améliorer l'efficience de l'irrigation,
d'utiliser des eaux
de
moindre qualité et de mettre en oeuvre des techniques efficaces de conservation de l'eau.
Global efficiency =
quantity of water used by plants total quantity from supply
Large losses occur in conveyance and distribution systems, faulty or old equipment and poorly designed, maintained or managed irrigation systems.
Causes:
• • •
Poor management of irrigation water Inappropriate infrastructures Inadequate operation and maintenance, bad institutional organization, lack of training of the farmers
Overall efficiency of irrigation water use worldwide: less than 40 % !!!!
Irrigation gravitaire Efficience: 20 à 60%
Irrigation par aspersion Efficience: 65 à 85%
Micro-Irrigation Efficience: 85 à 95%
Détermination des besoins en eau des végétaux
Pourquoi déterminer la valeur des besoins en eau des végétaux?
-
gestion des réseaux d'irrigation: prévision à court terme
-
planification de l'utilisation des ressources hydraulique : volume d'eau nécessaire pour l'irrigation, surfaces irrigables au vu des ressources, etc.
-
conception des réseaux d'irrigation: calcul du débit de dimensionnement des ouvrages (prédiction)
Les sols cultivés consomment des quantités d'eau considérables sous forme de: -
Évaporation directe
-
Prélèvement par les plantes eau de constitution (négligeable) eau de transpiration
Consommation totale
=
évapotranspiration ET
Coton
5000 - 25000
Riz
2000 - 5000
Canne à sucre
1000 - 3000
Céréales (blé, maïs, etc.)
500 - 2000
Pommes de terre
100 - 500
Quantité d'eau moyenne (en litre) nécessaire pour produire un kg
@www.loupic.com
L'évapotranspiration ET représente la somme des volumes d'eau enlevés au sol pendant un temps donné et sur une surface déterminée par: • les plantes • l'évaporation directe du sol ET en m3/m2 pour une période donnée (mm/j, mm/mois, etc.)
ET = f
-
climat végétal sol
Besoins en eau des cultures Une partie des besoins peut être satisfaite par les précipitations ou de l’eau initialement stockée dans le sol. Le calcul des besoins en eau d'irrigation repose sur un bilan hydrique.
Calcul des besoins en eau d'irrigation
Basé sur un bilan hydrique dans la zone racinaire et sur une période donnée (jour, décade, mois). On compare la quantité d'eau disponible naturellement pour les végétaux et les prélèvements de ces mêmes végétaux placés dans des conditions optimales d'approvisionnement en eau.
Eau disponible: - fraction des précipitations stockées dans la zone racinaire: Pe (pluie efficace) - éventuelle réserve R
Prélèvements:
- évapotranspiration max. ETM
Besoins nets Bn : Bn = ETM - Pe - R
Estimation des prélèvements Face à la multiplicité des
paramètres
susceptibles d'influencer l'évapotranspiration, des concepts plus simples ont été introduits pour estimer les prélèvements d'eau par les plantes et l’évaporation dans la zone radiculaire:
- évapotranspiration de référence
- évapotranspiration maximale
Notion d'évapotranspiration de référence ETo Définition L‘ ETo représente la quantité maximale d'eau consommée par une culture de référence (gazon) couvrant totalement le sol et présentant une hauteur uniforme de quelques centimètres, dans la double hypothèse:
• stade de développement végétatif maximal • sol suffisamment pourvu en eau (capacité de rétention)
Calcul de ET0 • • • • • • • • •
Formule de Formule de Formule de Formule de Formule de Formule de Formule de Formule de Formule de
Blaney Criddle Thornthwaite Turc Penman Bouchet Doorenbos et Pruitt Brochet-Gerbier Priestley-Taylor Penman-Monteith, etc.
ETo dépend essentiellement de facteurs climatiques.
Exemples de formules de calcul de ETo
Formule de Blaney-Criddle ETo = ( 8.13 + 0.46 t ) p ETo t p
: évapotranspiration de référence, en mm/mois : température moyenne mensuelle, en oC : pourcentage d’éclairement, f (latitude)
Formule de Turc ETo = 0.4 ( R s + 50 ) Rs
t t + 15
radiation globale, en cal/cm2 j
:
Si Rs n’est pas connu:
n⎞ ⎛ R s = R a ⎜ 0.18 + 0.62 ⎟ N⎠ ⎝ Ra N n Ra et N
: : : :
rayonnement extra-terrestre, en cal/cm2 j durée astronomique possible d’insolation (h/mois) durée d’insolation effective (h/mois) fonction de la latitude du lieu uniquement
Formule de Penman ETo =
⎛ ∆ ∆ ⎞ ( Rn − G ) + ⎜ 1 − ( e − ea ) f ( U2 ) ∆+γ ∆ + γ ⎟⎠ s ⎝
ET0 : évapotranspiration de référence (mm.j-1)
∆
: pente de la courbe de pression de vapeur, à la température moyenne de l’air (mbar.oC-1)
Rn
: rayonnement net, exprimé en évaporation équivalente (mm.j-1)
G
: flux de chaleur dans le sol (mm.j-1); souvent négligé
γ
: constante psychrométrique (0.66 mbar.oC-1)
es
: pression de vapeur saturante à la température moyenne de l'air (mbar)
ea
: pression de vapeur dans l'air, à 2 m de hauteur (mbar)
Pour une zone cultivée, dans nos régions: f (U2) = 0.26 (1 + 0.54 U2) U2
: vitesse moyenne du vent à 2 m de hauteur (m.s-1)
Données nécessaires: -
Rayonnement net Température de l'air Pression de vapeur Vitesse du vent
Evapotranspiration maximale ETM L'évapotranspiration réelle dépend de nombreux facteurs (type de culture, stade végétatif, état sanitaire, disponibilités en eau, fertilité du sol, etc.). En matière d'irrigation, on cherche à placer les plantes dans des conditions de production optimales et on base l'irrigation sur la valeur de l'évapotranspiration maximale ETM.
L'ETM caractérise l'évapotranspiration d'une culture
donnée,
à
différents
stades
de
croissance, lorsque: • l’eau n’est pas un facteur limitant • les conditions agronomiques sont optimales (bonne fertilité du sol, apports d'engrais suffisants, bon état sanitaire, etc.)
ETM = K c ETo
Coefficient cultural Kc
Cultures
Amplitude totale
Période de pointe
Céréales(blé, avoine, orge, maïs, mil, sorgho)
0.2
- 1.2
1.05
-
1.2
Luzerne, trèfle, fourrage
0.3
- 1.25
1.05
-
1.25
Riz
0.95 - 1.35
1.05
-
1.35
Coton
0.2
- 1.25
1.05
-
1.25
Betteraves à sucre
0.2
- 1.2
1.05
-
1.2
Carottes, céleris, pommes de terre
0.2
- 1.15
1.0
-
1.15
Melons, épinards
0.2
- 1.05
0.55
-
1.05
Oignons, crucifères
0.2
- 1.1
0.95
-
1.1
Tomates
0.2
- 1.25
1.05
-
1.25
Variation de Kc durant le cycle végétatif
Calcul des besoins en eau nets Bn
Bn = ETM − Pe − R
ETM :
évapotranspiration maximale
Pe
:
pluie efficace
R
:
réserve disponible au début de la période de calcul
ou:
Bn = Kc ETo − α P − R Kc
:
coefficient cultural
ETo :
évapotranspiration de référence
α
:
coefficient d'abattement des pluies
P
:
pluie totale
Procédure de prédiction des besoins en eau d'irrigation
-
sur la base d'une chronique de données historiques (acquises dans le passé), on calcule les besoins qui se sont manifestés dans le passé
-
la série de valeurs des besoins passés (échantillon statistique) est utilisée pour prédéterminer les besoins futurs
-
on rattache donc cet échantillon à une loi statistique appropriée qui renseigne sur toutes les valeurs possibles des besoins avec une certaine probabilité d'occurrence
-
on détermine la valeur des besoins correspondant à une fréquence ou à un temps de retour donné (analyse fréquentielle)
Analyse fréquentielle Méthode statistique consistant à étudier les événements passés caractéristiques d’un processus donné afin d’en définir les probabilités d’apparition future.
La prédiction1 repose sur la définition et la mise en œuvre d’un modèle fréquentiel.
Le modèle fréquentiel consiste en une fonction qui décrit le comportement statistique du processus étudié. Il permet de déterminer la probabilité d’apparition d’un événement donné2.
1
2
utilisée pour le dimensionnement des ouvrages ou la planification d’aménagements. supérieur ou inférieur à une valeur spécifiée ou encore compris entre 2 valeurs quelconques.
Temps de retour T
Intervalle de temps durant lequel la valeur de l’événement considéré est atteinte ou dépassée une fois, en moyenne, sur une très longue durée:
T=
1 1 = p(x) 1 − F(x)
p(x) : fréquence de dépassement F(x) : fréquence de non dépassement
Bn = Kc ETo − α P − R
Calculs des besoins en eau en vue d'une analyse fréquentielle
Graphique Quantiles - Quantiles (quantiles observés - quantiles théoriques) 180 160
Mai
Bn
140
Juin
120
Juillet
100
Août
80
Linéaire (Juillet)
60
Linéaire (Juin) Linéaire (Août )
40
Linéaire (Mai)
20 0 -2.5
-1.5
-0.5
0.5
1.5
2.5
F-1
Exemple d'ajustement des besoins nets mensuels à une loi normale
Qualité de l’eau d’irrigation
Qualité physique • teneur en sédiments et débris végétaux • température • pH, etc.
Qualité chimique • concentration en substances dissoutes (CE, SAR) • ions toxiques à forte concentration (B, Cl, Na, HCO3, etc.) • substances susceptibles de précipiter (carbonates, oxydes de Fe et Mn, sulfures, etc.)
Qualité bactériologique • algues, bactéries, champignons, spores, etc.
Effets d’une présence excédentaire de sels dissous dans la solution de sol
• accroissement de la pression osmotique qui rend l’eau plus difficilement mobilisable par les plantes
• toxicité de certains ions pour les végétaux (B, Cl, Na, etc.)
• dégradation du sol (modifications de l’état structural, diminution de la conductivité hydraulique, etc.)
Les eaux peuvent être classées sur la base de leur seule concentration:
• eaux douces
< 0.5 g/l
• eaux salines
de 0.5 à 1 g/l
• eaux très salines
de 1 à 3 g/l
• eaux saumâtres
> 3 g/l
Causes principales de salinisation
•
utilisation d’une eau
d’irrigation de
qualité médiocre et lessivage naturel insuffisant
•
remontée de nappe souterraine et salinisation par ascension capillaire
Exemple d'apport de sel par irrigation: • Besoins en eau annuels:
600 mm
• Concentration de l’eau d’irrigation: 1g/l Î
Apports annuels de sel:
0.6 kg/m2
Indexes d’appréciation du risque de salinisation par l’eau d’irrigation
Risque salin Conductivité électrique CE à 25 oC Classes de risque: CE
≤ 250 µS.cm-1
Risque faible
250
< CE
≤ 750
Risque moyen
750
< CE
≤ 2250
Risque élevé
CE
> 2250
Risque très élevé
Risque alcalin Na +
SAR =
Ca ++ + Mg++ 2
Na, Ca et Mg en me⋅l-1
Classes de risque: SAR ≤ 10
Risque faible
10
< SAR ≤ 18
Risque moyen
18
< SAR ≤ 26
Risque élevé
SAR > 26 SAR : sodium adsorption ratio
Risque très élevé
Laboratoire de salinité des sols des USA
Diagramme de classification des eaux d'irrigation
Interprétation des classes correspondant aux couples risques salins - risques alcalins C1
S1
Eau de bonne qualité. Précautions avec les plantes sensibles.
C1 C2
S2 S1
Qualité moyenne à bonne. A utiliser avec précaution dans les sols lourds mal drainés et pour les plantes sensibles (arbres fruitiers).
C2 C1 C3
S2 S3 S1
Qualité moyenne à médiocre. A utiliser avec précaution. Nécessité de drainage avec doses de lessivage et/ou apports de gypse.
C1 C2 C3 C4
S4 S3 S2 S1
Qualité médiocre à mauvaise. Exclure les plantes sensibles et les sols lourds Utilisable avec beaucoup de précautions dans les sols légers et bien drainés avec doses de lessivage et/ou apports de gypse.
C2 C4 C3
S4 S2 S3
Qualité mauvaise. A n'utiliser, avec beaucoup de précautions, que dans les sols légers et bien drainés et pour des plantes résistantes. Risques élevés. Lessivage et apports de gypse indispensables.
C3 C4
S4 S3
Qualité très mauvaise. A n'utiliser que dans des circonstances exceptionnelles.
C4
S4
Eau déconseillée pour l'irrigation.
Nature des problèmes potentiels
Problèmes légers à modérés
Problèmes sérieux
< 750 < 500
750 - 3000 500 - 2000
> 3000 > 2000
< 70 < 150 < 0.75
70 - 200 150 - 350 0.75 - 2
> 200 > 350 > 2
Sans problème
Disponibilité de l’eau pour la plante CE (mS.cm-1) Concentration totale (mg.l-1)
Toxicité spécifique Absorption par les racines Sodium Chlorure Bore
(mg.l-1) (mg.l-1) (mg.l-1)
Absorption par les feuilles (aspersion) Sodium Chlorure
(mg.l-1) (mg.l-1)
< 70 < 100
> 70 > 100
< 5 < 90 6.5 - 8.4
5 - 30 90 - 500 < 6.5 et > 8.4
Nuisances diverses Azote total
(mg.l-1)
Bicarbonate (asp.) (mg.l-1) pH
> 30 > 500
Goutte à goutte Pop. bactérienne (nbre par ml) Manganèse (mg/l) Fer (mg/l) H2S (mg/l)
< 10'000 < 0.1 < 0.1 < 0.5
10'000 - 50'000 0.1 - 1.5 0.1 - 1.5 0.5 - 2.0
> 50'000 > 1.5 > 1.5 > 2.0
Evaluation d'irrigation Evaluationde dela la qualité qualité de l'eau d'irrigation
Etudes préalables à la conception d'un réseau d'irrigation
• Visite de terrain • Étude des caractéristiques de sols • Étude hydrologique • Étude géologique • Relevé topographique • Étude de la qualité de l'eau • Collecte de données climatiques • Collecte d'informations sur les cultures envisagées
• Étude socio-économique • Étude d'impacts
Impacts des réseaux d'irrigation
Altération des propriétés du sol • • • •
Hydromorphie Lessivage Altérations diverses Salinisation
Hydromorphie (engorgement des sols par l'eau)
Causes Irrigation excessive, drainage déficient ou remontée de la nappe à proximité de la surface
Effets • • • •
l
dégradation de la structure du sol rendement à la baisse accès aux parcelles difficile ou retardé propagation des maladies hydriques
Lessivage des sols Un excès d'irrigation peut être aussi nuisible qu'un déficit en eau • spécialement en irrigation gravitaire, sur des sols très perméables, à faible capacité de rétention en eau et à CEC réduite
• nécessite des apports importants de fertilisants (N, P, K), d'amendements, voire même d'oligoéléments
• peut concerner également les colloïdes du sol
Lutte préventive contre le lessivage du sol • choix judicieux de la méthode d'irrigation • abandon de cultures trop exigeantes en eau et contrôle précis des doses d'irrigation •
• apports réguliers de matières organiques • choix d'une fertilisation chimique adaptée et fractionnement éventuel des apports
• suivi régulier de la composition chimique de la solution de sol
Altération d'autres propriétés du sol
• Compactage du sol lors d'irrigation sous submersion
• Apparition d'une croûte de battance en sols limono-sableux, spécialement en irrigation par aspersion
• Extraction d'horizons stériles lors des opérations de planage des terres
• Risques d'acidification
Salinisation des sols
•
10 à 15 % des terres irriguées (20 à 40 millions d’ha) souffrent, à des degrés divers, de problèmes de salinisation
•
0.5 à 1% des surfaces irriguées sont perdues pour la culture chaque année (1.5 à 2 millions d’ha)
•
près de la moitié de toutes les surfaces irriguées sont menacées à long terme
Salinisation des sols Les risques de salinisation dépendent de:
• concentration et type de sels contenus dans l'eau d'irrigation
• quantité d'eau appliquée • conditions climatiques • capacité de drainage interne du sol • profondeur de la nappe • présence ou non d'un réseau de drainage
Prévention des risques de salinisation Au stade de la conception du projet
• collecte de données: 9 propriétés de l’eau et des sols 9 caractéristiques hydrogéologiques : prof. nappe, débit conséquences d’une salinisation accrue, etc.
• • • • •
choix techniques appropriés choix judicieux de la méthode d'irrigation prise en compte des besoins en eau de lessivage réseau de colatures adéquat cas échéant, réseau de drainage efficace, etc.
Salinisation des sols : mesures curatives • Lessivage des sels solubles • Abaissement de la nappe • Réduction de la demande évaporative*
http://fiesta.bren.ucsb.edu/~mchen/MyAlbum/UCSB/DV-salt.jpg
* rideaux-abri, choix judicieux des techniques culturales, amélioration de la structure, mulch, sélection des cultures, etc.
Principales maladies liées à l’eau
Rôle de l’eau
Type de maladies
Véhicule l’agent de contamination lors d’ingestion directe
Choléra, typhus, hépathites, dissenteries, amibiases
Nécessaire à la prolifération des vecteurs ou hôtes intermédiaires
Malaria, schistosomiase, onchocercose, fièvre jaune, etc.
Insuffisance d’eau
Lèpre, diarrhées, conjonctivites, maladies de la peau, etc.
Selon l’OMS, 80% des maladies dans le monde sont liées directement ou indirectement à l’eau
Aménagements hydrauliques en l’absence de mesures préventives
Maladies graves • paludisme
(500 millions de malades)
• schistosomiase
(200 millions)
• onchocercose
(18 millions)
• …..
La propagation est indirectement liées à l’eau qui favorise la création de biotopes favorables à la prolifération
des
intermédiaires.
vecteurs
ou
des
hôtes
Vecteurs et hôtes intermédiaires Animaux qui transmettent ou permettent le développement du parasite à l’origine de la maladie. Le parasite est l’hôte temporaire du vecteur où il subit généralement une évolution.
Moustiques: • anophèles vecteurs du paludisme • simulies vecteurs de l’onchocercose ou encore des schistosomiase
mollusques qui transmettent la
Lutte contre la transmission des maladies
Transmission de la maladie = cycle à 3 composantes
Sujet malade
Vecteur
Sujet sain
lutte contre les parasites (Chimiothérapie de masse)
Elimination
- prévention - protection
Chimique
Biologique
Aménagement de l’environnement
Lutte contre les vecteurs • Lutte chimique (insecticides, larvicides, molluscides) Pas toujours sélectifs et biodégradables Apparition de résistan-ces génétiques
• Lutte biologique 9 Utilisation de prédateurs des vecteurs (poissons, oiseaux, agents pathogènes, etc.)
9 piégeages des mâles, radiations stérilisantes, etc.
• Aménagement de l’environnement
Aménagement de l’environnement
Règle générale: modifier l’environnement de sorte à le rendre hostile à l’éclosion et au développement des vecteurs
Actions de base • réduire les possibilités de croissance de la végétation sur les surfaces
d’eau; si
nécessaire, éliminer cette végétation
• supprimer les zones d’eau stagnantes de faible profondeur (marais, étangs, etc.) et les flaques persistantes
• éviter le bouillonement d’eau dans les endroits exposés : déversoirs, chutes, vannes, siphons, etc.
Mesures d’aménagement de l’environnement dans les réseaux d’irrigation
Phase de conception et construction • prévoir un maximum de tronçons rectilignes • choisir une pente appropriée des canaux et des berges
• exécuter soigneusement les chutes, déversoirs, siphons, etc.
• prévoir suffisamment de ponts • installer des canaux de fuites (chasses)
• réduire les pertes par infiltration et prévoir un réseau
de
drainage
suffisant
• prévoir, si nécessaire, des filtres à mollusques
• remblayer
les
zones
d’emprunt de terre
Dans les zones à risques, si possible, pose d'un revêtement ou recours à des conduites
Mesures d’aménagement de l’environnement dans les réseaux d’irrigation
Phase d’exploitation et d’entretien • entretien systématique des canaux et des ouvrages ponctuels (curage, recalibrage, débroussaillage, remblayage, etc.)
• réglage précis des débits, doses et fréquences des arrosages
• recours à des chasses périodiques • alternance de mise en eau et d’assèchement
Irrigation à la parcelle • choix d’une méthode d’irrigation appropriée • nivellement des parcelles • entretien régulier du réseau de colatures • choix judicieux des cultures