L'essentiel de La Consolidation [PDF]

  • 0 0 0
  • Gefällt Ihnen dieses papier und der download? Sie können Ihre eigene PDF-Datei in wenigen Minuten kostenlos online veröffentlichen! Anmelden
Datei wird geladen, bitte warten...
Zitiervorschau

L’essentiel CONSOLIDATION DES COMPTES

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:160.176.29.92:1

de la

2020 2021

Éric Tort

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:160.176.29.92:1

Cette collection de livres présente de manière synthétique, rigoureuse et pratique l’ensemble des connaissances que l’étudiant doit posséder sur le sujet traité. Elle couvre : le Droit et la Science Politique, les Sciences économiques, les Sciences de gestion, les concours de la Fonction publique.

Éric Tort, Secrétaire Général membre du directoire d’une ETI industrielle, est diplômé ESC Bordeaux (Kedge BS), titulaire du diplôme d’expertise comptable (DEC), docteur en sciences de gestion (Paris I-Sorbonne) et habilité à diriger des recherches (HDR). Professeur des universités associé à l’iaelyon, il est l’auteur de nombreux ouvrages & articles.

Du même auteur, chez le même éditeur : Collection « Carrés Rouge »

• L’essentiel des Fusions et Acquisitions, 5e éd. 2019-2020. • L’essentiel des Normes comptables internationales IFRS, 4e éd. 2019-2020. Collection « En Poche »

• Normes comptables internationales IFRS, 8e éd. 2020-2021.

© 2020, Gualino, Lextenso 1, Parvis de La Défense 92044 Paris La Défense Cedex ISBN 978-2-297-06910-6

Suivez-nous sur

www.gualino.fr

Contactez-nous [email protected]

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:160.176.29.92:1

PRÉSENTATION Dans les sociétés industrielles et commerciales, les états financiers consolidés ont pour objectif de traduire, sous forme narrative et chiffrée, la performance économique et le patrimoine d’une entreprise constituée sous forme de groupe, c’est-à-dire composée de plusieurs entités juridiques distinctes. Le développement des opérations de croissance externe initiées pour des raisons diverses (concentration, diversification, etc.) conduit, le plus souvent, des entreprises à en détenir d’autres de manière provisoire ou plus permanente. Dans ces cas et sauf à procéder à des fusions, ces entreprises sont alors amenées en fonction de leur taille à produire des états financiers consolidés permettant en particulier de transcrire les opérations de l’entreprise prise dans son ensemble avec les tiers, en excluant donc toutes les opérations internes intervenues entre les différentes entités la composant. D’autres opérations techniques assurent une présentation plus économique des états financiers en vue par exemple de neutraliser les effets de la fiscalité ou de tenir compte des variations de périmètre liées à l’« entrée » ou à la « sortie » d’une entité... Autrement dit, le lecteur des états financiers consolidés a tout avantage à connaître les principaux mécanismes de consolidation ayant été à l’origine de l’élaboration des états financiers consolidés. Fort de cette connaissance, le lecteur sera plus à même de comprendre la signification des données chiffrées figurant non seulement dans le bilan et le compte de résultat consolidés de l’entreprise mais également dans des tableaux plus spécialisés comme le tableau de flux de trésorerie ou encore l’état de variations des capitaux propres. Plus généralement, le lecteur sera en mesure de faire plus aisément le lien entre les données chiffrées et les commentaires inclus dans ce que l’on appelle les notes annexes, c’est-à-dire l’information financière complétant les données globales chiffrées.

L’ESSENTIEL

DE LA

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:160.176.29.92:1

4

CONSOLIDATION

DES COMPTES

Foncièrement différents des « comptes individuels » fortement influencés par la fiscalité et les aspects contractuels, les états financiers consolidés apportent une vision nettement plus économique, avec une cohérence globale, et d’un grand intérêt pour ceux qui sauront les lire et les analyser... C’est précisément l’objectif poursuivi par notre ouvrage.

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:160.176.29.92:1

Plan de cours Présentation

3

Introduction – La consolidation des comptes

13

1 – Comptes, référentiels applicables et sociétés concernées

13

2 – Le mécanisme général de la consolidation des comptes

15

■ ■ ■

Travaux préalables à la consolidation Retraitements de consolidation Opérations proprement dites de consolidation

15 16 17

3 – L’information financière globale et les états financiers consolidés

17

Les états financiers consolidés L’information financière sectorielle et intermédiaire

17 18

■ ■

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:160.176.29.92:1

PLAN DE COURS

PARTIE 1 Établissement des comptes consolidés Chapitre 1 – Référentiel et processus de consolidation 1 – La réglementation applicable aux comptes consolidés

■ ■

21 21

Source de réglementation dans les comptes consolidés

21

Obligation et exemptions de consolidation

23

2 – Convergence et divergence des référentiels de consolidation

23

La relative convergence des référentiels français et international

23

L’existence de méthodes obligatoires et optionnelles propres à chaque référentiel a) Le référentiel français de consolidation b) Quelques divergences entre référentiels français et international c) Le référentiel international de consolidation

24 24 27 28

■ ■

3 – La mise en œuvre du processus de consolidation statutaire

■ ■

Consolidation directe ou par paliers

28

Principales étapes du processus de consolidation

30

Chapitre 2 – Périmètre et méthodes de consolidation 1 – Le périmètre de consolidation

■ ■ ■ ■ ■ ■

28

L’entreprise consolidante Les filiales sous contrôle exclusif

33 33 33 34

Les co-entreprises sous contrôle conjoint

34

Les participations minoritaires sous influence notable

35

Les exclusions de périmètre de consolidation

36

Les dates d’entrée et de sortie du périmètre de consolidation

36

Méthode de l’intégration globale Méthode de l’intégration proportionnelle Mise en équivalence

3 – Les pourcentages de contrôle et d’intérêt

■ ■

Le pourcentage de contrôle Le pourcentage d’intérêt

Chapitre 3 – Les opérations intragroupes 1 – Les opérations réciproques

■ ■ ■

Principe général Opérations concernées Modalités de neutralisation en règles françaises

2 – Les opérations internes ayant un impact sur le résultat consolidé

■ ■ ■

Principe général Opérations concernées Modalités de neutralisation en règles françaises

3 – Illustration : exemple simplifié de consolidation en référentiel français

Chapitre 4 – Les retraitements de consolidation 1 – Les retraitements des comptes individuels

■ ■

Les retraitements d’homogénéisation L’élimination des écritures à caractère fiscal

2 – Les retraitements de consolidation

■ ■

Les divergences entre le PCG et les règles françaises de consolidation Les divergences entre les règles françaises et les normes IFRS

3 – Les opérations de conversion des comptes des filiales étrangères

■ ■

La détermination de la monnaie de fonctionnement Les méthodes de conversion utilisées

37 38 39 40

40 40 41

43 43 43 43 44

46 46 46 46

48

53 53 53 54

55 56 57

57 58 58

PLAN DE COURS

■ ■ ■

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:160.176.29.92:1

2 – Les méthodes de consolidation

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:160.176.29.92:1

PLAN DE COURS

Chapitre 5 – Les impôts différés 1 – Les principes de base

■ ■ ■ ■

Définition générale Sources d’impôt différé Reconnaissance des impôts différés actifs (ANC 2020-01, art. 272-9 et IAS 12 §. 24-37) Exceptions en matière d’impôts différés passifs

2 – Règles d’évaluation et de comptabilisation

■ ■ ■ ■

Règles d’évaluation (ANC 2020-01, art. 272-12 et IAS 12 §. 46-56) Règles de comptabilisation (ANC 2020-01, art. 272-13 et IAS 12 §. 5768) Règles de présentation (ANC 2020-01, art. 272-14 et IAS 12 §. 69-78) Preuve d’impôt (ANC 2020-01, art. 282-27 et IAS 12 §. 81)

3 – Cas particulier du régime d’intégration fiscale

■ ■ ■

Opérations intragroupe neutralisées dans l’intégration fiscale Reconnaissance d’IDA au titre des déficits fiscaux dans un groupe fiscal Compensation des impôts différés en régime d’intégration fiscale

Chapitre 6 – Les variations de périmètre 1 – Les acquisitions d’entreprise

■ ■ ■

Le coût d’acquisition des titres Évaluation des actifs et passifs identifiables de la cible La détermination de l’écart d’acquisition non affecté (goodwill)

2 – Les autres variations de périmètre

■ ■

Principales dispositions du règlement ANC 2020-01 concernant les filiales Aperçu du référentiel international (IFRS) a) Les variations d’intérêt dans une filiale selon IFRS 10 b) Les modifications dans la participation dans une entreprise associée ou co-entreprise selon IAS 28 c) Les actifs destinés à être cédés selon IFRS 5

61 61 61 61 62 63

64 64 64 65 65

67 68 68 68

69 69 70 70 72

75 75 76 76 76 76

Contenu des états financiers consolidés Chapitre 7 – Le bilan consolidé

81

1 – Le bilan consolidé selon le règlement ANC 2020-01

81

2 – Le bilan consolidé en normes IFRS

83



La distinction entre éléments courants et non courants

3 – Illustration

85

85

Chapitre 8 – Le compte de résultat consolidé

89

1 – Le compte de résultat selon le règlement ANC 2020-01

89

2 – Le compte de résultat en normes IFRS

91

■ ■

Les dispositions de la norme IAS 1 o

La recommandation n 2020-01 de l’ANC

3 – Illustration (suite de l’exemple du Chapitre 7)

Chapitre 9 – Le tableau de flux de trésorerie

92 93

96

99

1 – Le tableau de flux de trésorerie selon le règlement ANC 2020-01 99

■ ■

Présentation en flux d’exploitation, d’investissement et de financement

101

Méthode directe ou indirecte

102

2 – Le tableau de flux de trésorerie en normes IFRS

■ ■

102

Principales dispositions de la norme IAS 7

103

Le format de tableau de flux de trésorerie proposé par la recommandation no 2020-01

103

3 – Illustration (suite de l’exemple des Chapitres 7 et 8)

105

PLAN DE COURS

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:160.176.29.92:1

PARTIE 2

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:160.176.29.92:1

PLAN DE COURS

Chapitre 10 – Les états de variation des capitaux propres et OCI en IFRS 1 – Le tableau de variation des capitaux propres consolidés

■ ■

Les dispositions issues du règlement ANC 2020-01 Les dispositions applicables en référentiel IFRS

2 – L’état OCI (other comprehensive income)

■ ■

Les autres éléments du résultat global selon la norme IAS 1 Le modèle proposé par la recommandation no 2020-01 de l’ANC

3 – Illustration

Chapitre 11 – Les notes annexes 1 – L’annexe selon le règlement ANC 2020-01

■ ■ ■ ■ ■

Informations concernant le périmètre de consolidation (art. 282-3 & 4) Notes explicatives concernant les éléments du bilan et du compte de résultat Autres informations (ANC 2020-01, art. 282-14 à 18) Tableau de flux de trésorerie Engagements hors bilan (art. 282-30)

2 – Les notes annexes en normes IFRS

■ ■



Les dispositions prévues par la norme IAS 1 Les recommandations de l’ANC relatives à l’annexe des comptes consolidés en IFRS a) Principes généraux d’élaboration de l’annexe IFRS (rec. ANC no 201201) b) Modèle d’annexe simplifiée pour les sociétés moyennes et petites (rec. ANC no 2012-02) c) Mentions complémentaires dans les annexes des comptes consolidés établis en IFRS (rec. ANC nº 2016-09) Les informations à fournir sur les intérêts détenus dans d’autres entités selon la norme IFRS 12

3 – Illustration

109 110 110 111

112 112 113

114

117 117 118 119 120 120 121

121 121 122 122 123 124 125

126

129

1 – L’information intermédiaire : les comptes consolidés semestriels

129

■ ■

Les obligations d’information intermédiaire concernant les sociétés cotées Les principales règles d’arrêté intermédiaire

2 – L’information sectorielle

■ ■

Les prescriptions du règlement ANC 2020-01 Les principales dispositions d’IFRS 8

3 – L’information financière proforma en cas de variation de périmètre

■ ■

Dispositions applicables aux sociétés cotées Règles françaises applicables aux sociétés non cotées

Conclusion – La mise en œuvre de la consolidation

en environnement PME

130 130

131 132 132

134 134 135

137

1 – La solution de l’externalisation de la consolidation statutaire

138

2 – La prise en charge en interne de la consolidation statutaire

138

3 – L’organisation des moyens comptables et informatiques dans une PME

139

4 – Les changements de référentiel de consolidation entre le règlement français et les normes IFRS

141

5 – Modalités de 1 application lors de l’établissement des premiers comptes consolidés en référentiel français (ANC 2020-01, art. 121-1 à 3)

143

Bibliographie

145

re

PLAN DE COURS

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:160.176.29.92:1

Chapitre 12 – L’information intermédiaire, sectorielle et proforma

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:160.176.29.92:1

Liste des abréviations et des acronymes AGO AMF ANC BFRE BSA C. com. CESR CGI CIR CMP CNC CRC CVAE DAP GW DCF FIFO IAS IASB IDA IDP IFC IFRIC IFRS IG IP IS LIFO OCI PCG PHP PME RCAI SUIG T. com. VNC

Assemblée générale ordinaire des actionnaires Autorité des marchés financiers Autorités des normes comptables Besoin en fonds de roulement exploitation Bon de souscription d’action Code de commerce Comité européen des régulateurs de marchés de valeurs mobilières (Committee of European Securities Regulators) Code général des impôts Crédit d’impôt recherche Coût moyen pondéré Conseil national de la comptabilité (devenu ANC) Comité de réglementation comptable (règlement dû) Cotisation sur la valeur ajoutée de l’entreprise Dotations aux amortissements et dépréciations sur les goodwills Méthode des flux futurs de trésorerie actualisés (discounted cash-flows) Premier entré premier sorti (PEPS) (First in first out) Normes comptables internationales (International Accounting Standard) Normalisateur comptable international (International Accounting Standard Board) Impôt différé actif Impôt différé passif Indemnités de fin de carrière Interprétations des normes comptables internationales (International Financial Reporting Interpretations Committee) Normes comptables internationales (International Financial Reporting Standard) Intégration globale (méthode de consolidation) Intégration proportionnelle (méthode de consolidation) Impôt sur les sociétés Dernier entré premier sorti (Last in first out) Autres éléments du résultat global (Other comprehensive income) Plan comptable général Provision pour hausse des prix Petites et moyennes entreprises Résultat courant avant impôt Système unifié d’information groupe Tribunal de commerce Valeur nette comptable

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:160.176.29.92:1

Introduction

La consolidation des comptes Ce chapitre introductif a pour objet de présenter, de manière générale, le mécanisme de consolidation des comptes et le contenu des états financiers consolidés des sociétés industrielles et commerciales françaises à l’exclusion des banques et des assurances.

La consolidation des comptes est l’ensemble des moyens permettant de mettre en forme une information financière globale au niveau d’un groupe de sociétés constitué de plusieurs entités.

1 Comptes, référentiels applicables et sociétés concernées En France, les sociétés commerciales ont l’obligation d’établir des comptes individuels arrêtés à leur date de clôture annuelle (comptes annuels) conformément aux dispositions du Plan comptable général (ci-après dénommé PCG). Sauf cas d’exemptions (petits groupes ou sous-groupes), les entreprises constituées sous forme de groupe de sociétés doivent établir des comptes consolidés selon les règles comptables françaises issues du règlement CRC 99-02 jusqu’au 31 décembre 2020 et du règlement ANC nº 2020-01 à compter de 2021 ou, si elles sont cotées, selon le référentiel IFRS. Sur option, les sociétés non cotées ont la possibilité d’adopter les normes IFRS pour l’établissement et la présentation de leurs comptes consolidés.

Type de comptes

DE LA

CONSOLIDATION

Référentiel applicable

Comptes individuels (sociaux) PCG Comptes consolidés

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:160.176.29.92:1

L’ESSENTIEL

14

DES COMPTES

Sociétés concernées Sociétés cotées et non cotées

Sociétés non cotées Règlement CRC 99-02 jusqu’à fin 2020 Règlement ANC 2020-01 à compter de 2021 Référentiel IFRS

Sociétés cotées sur un marché réglementé (*) ou sur option sociétés non cotées

(*) Les sociétés inscrites sur le marché Euronext Growth ne sont pas dans l’obligation d’établir des comptes consolidés en IFRS mais uniquement en règles françaises.

Autrement dit, il existe actuellement des référentiels comptables différents entre comptes individuels (PCG) et consolidés (CRC 99-02/ANC 2020-01 ou IFRS) obligeant les sociétés appartenant à un groupe à établir deux jeux de comptes : – l’un au titre des comptes annuels à déposer au greffe du tribunal de commerce ; – l’autre pour les besoins de la consolidation. Par ailleurs, les différences d’approche entre les comptes individuels (comptes sociaux) et consolidés conduisent les « consolideurs » – personnes en charge de la consolidation des comptes – à procéder à un certain nombre de retraitements de manière à assurer le passage du « social au consolidé » (cf. Chapitre 4).

Quel que soit le référentiel applicable (règlement français CRC 99-02/ANC 2020-01 ou référentiel international IFRS), la démarche de consolidation est soumise à une forte normalisation tant au niveau des méthodes d’établissement des comptes consolidés que des règles de présentation des états financiers du groupe. Il est à noter, enfin, qu’un processus de convergence relative entre règles françaises et internationales de consolidation a été initié, au cours de ces dernières années, par le normalisateur français – l’Autorité des normes comptables (ANC) – laissant subsister néanmoins certaines

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:160.176.29.92:1

INTRODUCTION – La consolidation des comptes divergences normatives. Sur ce point, nous évoquerons dans l’ouvrage les différences essentielles existant entre les deux référentiels de consolidation sans prétendre toutefois à l’exhaustivité (cf. Chapitre 1).

2 Le mécanisme général de la consolidation des comptes La consolidation des comptes vise à établir des comptes de groupe selon une approche à dominante économique traduisant le patrimoine de l’ensemble des sociétés appartenant au groupe et les transactions de cet ensemble, en tant qu’entité propre, avec les partenaires extérieurs. Sans entrer dans le détail du processus de consolidation (cf. Chapitre 1), la démarche consiste ainsi à réaliser des travaux préalables, à procéder à des retraitements et des opérations spécifiques avant de pouvoir publier les états financiers consolidés.

■ Travaux préalables à la consolidation Ces travaux consistent tout d’abord à déterminer le périmètre, c’est-à-dire les différentes sociétés faisant partie du groupe. Globalement, il s’agit de la maison-mère (ex. : holding) appelée consolidante et des sociétés qu’elle « contrôle » de manière directe ou indirecte (ex. : sous-filiales). Organigramme type d’un groupe de sociétés

Comme nous le verrons plus loin, les entités consolidées peuvent être des « filiales » majoritairement ou totalement contrôlées par la maison-mère, des co-entreprises (joint ventures) ou des participations minoritaires dans lesquelles le groupe n’exerce qu’une influence notable. Les cas d’exclusions du périmètre sont très limités.

15

L’ESSENTIEL

DE LA

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:160.176.29.92:1

16

CONSOLIDATION

DES COMPTES

Il convient de déterminer, ensuite, le type de contrôle exercé sur chacune des entités entrant dans le périmètre de consolidation. En effet, le type de contrôle exercé détermine la méthode de consolidation à appliquer visant, en référentiel français par exemple, soit à intégrer globalement ou proportionnellement l’ensemble des comptes de l’entité contrôlée dans ceux de la maison-mère, soit à retenir uniquement la quote-part revenant au groupe des réserves et du résultat de l’entité sous influence notable, c’est-à-dire à hauteur du pourcentage de détention.

■ Retraitements de consolidation

Des retraitements de consolidation sont nécessaires afin d’homogénéiser les comptes individuels des entités par rapport aux règles communes et à la monnaie utilisées par le groupe, de neutraliser les transactions internes au groupe et d’éliminer les écritures à caractère fiscal. Au niveau des comptes individuels des entités, des retraitements d’homogénéisation doivent être opérés dans le cas où il existe des divergences de traitement comptable entre les règles locales et celles du groupe. En outre, pour les besoins de la consolidation, il est nécessaire de procéder à la conversion, de la monnaie locale vers la monnaie de consolidation (euro), des comptes individuels des entités étrangères établies hors zone euro. Afin de traduire uniquement les opérations du groupe avec ses partenaires extérieurs, il convient par ailleurs de neutraliser les opérations internes appelées « intragroupes », qu’il s’agisse des opérations exclusivement réciproques (ex. : créance-dette, achat-vente) comme celles ayant un impact sur le résultat du groupe (ex. : plus-value interne sur la cession d’un actif corporel). Pour satisfaire l’approche économique, les écritures enregistrées en « social » ayant un caractère purement fiscal (ex. : provisions réglementées) doivent également faire l’objet d’une élimination. Enfin, le passage des comptes individuels aux comptes consolidés nécessite généralement des retraitements spécifiques liés aux différences existant entre les dispositions du PCG et les règles françaises (CRC 99-02/ANC 2020-01) ou internationales (IFRS) de consolidation. En consolidation française, l’existence de méthodes obligatoires et optionnelles conduit, en particulier, à certains retraitements spécifiques (ex. : activation en consolidation des biens pris en contrat de crédit-bail). Dans le référentiel IFRS, les retraitements sont susceptibles d’être plus denses compte tenu des divergences notables entre règles françaises et internationales. Remarque : comme nous le verrons en détail plus loin, les retraitements effectués donnent lieu en outre à la constatation d’impôts différés dès lors que ceux-ci affectent le résultat.

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:160.176.29.92:1

INTRODUCTION – La consolidation des comptes

■ Opérations proprement dites de consolidation Au-delà de ces différents retraitements, les opérations de consolidation vont viser à reprendre dans les comptes de la mère consolidante, la totalité ou une quote-part des montants figurant dans les comptes de l’entité selon qu’il s’agit d’une filiale ou d’une co-entreprise, ou à substituer, dans le cas d’une participation minoritaire sous influence notable, à la valeur comptable des titres, la quote-part de situation nette détenue dans celle-ci. Suivant la méthode de consolidation utilisée, il est ainsi mis en œuvre des opérations techniques plus ou moins complexes mais généralement automatisées dans les logiciels de consolidation consistant en l’agrégation de comptes, en l’élimination de la valeur des titres et au partage des capitaux propres entre la part groupe et celle des intérêts minoritaires (actionnaires extérieurs)...

3

L’information financière globale et les états financiers consolidés

L’ensemble des opérations de consolidation permet in fine de produire l’information financière globale au niveau du groupe avec, en particulier, l’établissement des états financiers consolidés.

■ Les états financiers consolidés

En référentiel français comme international, les états financiers consolidés sont constitués d’un bilan et d’un compte de résultat consolidés, de notes annexes, d’un tableau de variation des capitaux propres consolidés et d’un tableau de flux de trésorerie. En référentiel international, il existe « l’état du résultat global » visant à recenser, séparément des charges et produits enregistrés dans le résultat net de l’exercice et les éléments directement enregistrés hors du résultat net comme l’imposent ou l’autorisent certaines normes IFRS. Remarque : selon le règlement CRC 99-02/ANC 2020-01, les tableaux de variation des capitaux propres et de flux de trésorerie font partie intégrante de l’annexe. Comme nous le verrons dans la deuxième partie de l’ouvrage, il existe des différences sensibles en matière de normalisation des états financiers consolidés entre règles françaises et normes IFRS. En particulier, tandis que les premières proposent des modèles indicatifs d’états financiers consolidés, les normes IFRS se limitent essentiellement à exiger des informations minimales. De manière générale, les normes IFRS conduisent à documenter en annexe une information financière souvent plus dense qu’en règles françaises de consolidation.

17

L’ESSENTIEL

DE LA

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:160.176.29.92:1

18

CONSOLIDATION

DES COMPTES

■ L’information financière sectorielle et intermédiaire Au-delà de l’établissement d’états financiers consolidés, les groupes sont amenés à produire des informations financières complémentaires : – pour les sociétés cotées, il s’agira à la fois de présenter une information sectorielle en sus de l’information globale et d’établir des comptes consolidés semestriels complets dans les 3 mois de la fin du premier semestre ; – pour les sociétés non cotées, il n’y a pas d’obligation d’établissement de comptes semestriels quel que soit le référentiel utilisé. En matière d’information sectorielle, le règlement CRC 99-02/ANC 2020-01 impose a minima la ventilation du chiffre d’affaires par secteur d’activité et par zone géographique. Pour les entités ayant opté pour les normes IFRS, aucune obligation formelle ne s’applique en principe ; IFRS 8 (segments opérationnels) s’appliquant uniquement au cas des sociétés faisant appel public à l’épargne. Remarque : une information dite proforma peut être également requise dans les situations de variations de périmètre ou de changement de méthodes.

Chapitre Chapitre Chapitre Chapitre Chapitre Chapitre

1 2 3 4 5 6

-

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:160.176.29.92:1

PARTIE 1

Établissement des comptes consolidés

Référentiel et processus de consolidation

21

Périmètre et méthodes de consolidation

33

Les opérations intragroupes

43

Les retraitements de consolidation

53

Les impôts différés

61

Les variations de périmètre

69

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:160.176.29.92:1

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:160.176.29.92:1

Chapitre 1

Référentiel et processus de consolidation En référentiel français, les règles générales et spécifiques applicables dans les comptes consolidés sont issues du Code de commerce et de règlements du CRC (devenu Autorité des normes comptables – ANC). Pour les sociétés cotées et celles non cotées ayant opté en faveur du référentiel international, les normes IFRS s’appliquent dans le cadre de l’établissement et de la présentation des états financiers consolidés. Dans tous les cas de figure, le processus de consolidation suit les mêmes étapes de réalisation quel que soit le référentiel utilisé.

1 La réglementation applicable aux comptes consolidés Alors que la source de réglementation applicable aux comptes consolidés est différente selon le référentiel utilisé, les obligations de consolidation sont les mêmes dans tous les cas pour les sociétés françaises avec deux exemptions possibles pour les sociétés non cotées.

■ Source de réglementation dans les comptes consolidés Adopté le 19 juillet 2002, le règlement européen (CE) 1606/2002 rend en effet obligatoire l’établissement des comptes consolidés en IFRS pour les sociétés cotées européennes depuis le 1er janvier 2005. Par rapport aux choix laissés aux États membres quant à une application élargie ou non au niveau national des normes IFRS, la France a décidé dès 2005 d’ouvrir une option en faveur des sociétés non cotées en vue d’établir leurs comptes consolidés en IFRS (ordonnance no 2004-1382 du 20 décembre 2004). Les sociétés non cotées ont ainsi le choix d’établir leurs comptes consolidés en règles françaises (CRC 99-02/ANC 2020-01) ou selon les normes IFRS. Dans les deux référentiels français et international, il existe des règles générales et spécifiques aux comptes consolidés.

DE LA

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:160.176.29.92:1

L’ESSENTIEL

22

CONSOLIDATION

Consolidation française

DES COMPTES

Consolidation en référentiel international

Règles générales

Code de commerce, règlements de l’ANC

Cadre conceptuel, normes IFRS (*) et interprétations IFRIC

Règles spécifiques

Code de commerce (art. L. 233-16 à 26 et R. 233-3 à 16) Règlement CRC nº 99-02 jusqu’au 31 décembre 2020 Règlement ANC nº 2020-01 à compter du 1er janvier 2021

IAS 28 – Participations dans des entreprises associées et co-entreprises IFRS 10 – États financiers consolidés IFRS 11 – Partenariats IFRS 12 – Informations à fournir sur les intérêts détenus dans d’autres entités IFRS 3 – Regroupements d’entreprises

(*) Les normes IFRS 8 (segments opérationnels), IAS 33 (résultat par action) et IAS 34 (information intermédiaire) s’appliquent uniquement aux sociétés cotées.

En IFRS, le « pack conso » concernant la consolidation est applicable depuis 2014 en France suite à son adoption par l’Union européenne. Il s’agit du jeu des trois normes suivantes : – IFRS 10 États financiers consolidés : remplaçant en particulier les dispositions d’IAS 27 relatives aux états consolidés en modifiant notamment le concept de contrôle ; – IFRS 11 Partenariats : remplaçante d’IAS 31 mettant l’accent en particulier sur les droits et obligations de l’accord plutôt que sur leur forme juridique et sur l’utilisation d’une méthode unique de consolidation pour les joint-ventures (co-entreprises), à savoir la mise en équivalence (suppression de l’intégration proportionnelle pour ce type de partenariat) ; – IFRS 12 Informations à fournir sur les intérêts détenus dans d’autres entités : nouvelle norme regroupant l’ensemble des informations à fournir relatives aux participations dans les filiales, les accords conjoints, les entreprises associées et les entités non consolidées. En référentiel français, un nouveau règlement relatif aux comptes consolidés (ANC 2020-01) applicable aux personnes morales a été publié par l’ANC en 2020 avec application à compter des exercices ouverts au 1er janvier 2021. Ce règlement unifie désormais en un seul règlement sur les comptes consolidés, les trois règlements sectoriels précédents CRC 99-02 (sociétés commerciales & entreprises publiques), CRC 99-07 (secteur bancaire) et ANC nº 2000-05 (compagnie d’assurances, institutions de prévoyance). Outre l’harmonisation des états financiers, ce règlement prévoit plus particulièrement des modifications des méthodes comptables (suppression des méthodes préférentielles), une nouvelle définition de la valeur d’entrée en consolidation et des modalités de 1re application.

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:160.176.29.92:1

CHAPITRE 1 – Référentiel et processus de consolidation

Dans les chapitres suivant de l’ouvrage, il est fait référence de manière prioritaire au règlement ANC 2020-01 dès lors qu’il n’y a pas de différence notable avec le règlement CRC 99-02.

■ Obligation et exemptions de consolidation Quel que soit le référentiel utilisé, l’obligation de consolidation s’applique à une société commerciale dès lors que celle-ci contrôle de manière exclusive ou conjointe une ou plusieurs sociétés à l’exclusion ainsi du cas de l’influence notable (C. com., art. L. 233-16). Pour les sociétés non cotées, le Code de commerce prévoit, cela étant, deux exemptions à cette obligation de consolidation au titre des « sous-groupes » et des « petits groupes » (C. com., art. L. 233-17) : – sous-groupes : entreprise sous le contrôle d’un groupe établissant et publiant déjà des comptes consolidés sous réserve d’absence d’opposition d’actionnaires minoritaires représentant au moins 10 % du capital ; – petits-groupes : ensemble constitué par l’entreprise et les sociétés qu’elle contrôle ne dépassant pas pendant 2 exercices successifs 2 des 3 critères suivants : total du bilan de 24 M€, montant du chiffre d’affaires de 48 M€ et effectif moyen de 250 personnes. NB : l’article 58 de loi de 22 mars 2012 relative à la simplification du droit et à l’allégement des démarches administratives a introduit une exemption additionnelle de consolidation pour les groupes ayant des filiales présentant tant individuellement que collectivement un intérêt négligeable par rapport à l’objectif d’image fidèle (C. com., art. L. 233-17-1).

2 Convergence et divergence des référentiels de consolidation Tandis qu’il existe une relative convergence au niveau des principes généraux de consolidation entre les deux référentiels, certaines divergences subsistent notamment du fait de l’existence de différences existant entre les méthodes obligatoires et optionnelles du règlement ANC 2020-01 et celles relevant des normes IFRS (ex. méthodes alternatives).

■ La relative convergence des référentiels français et international Au-delà du respect de principes généraux communs applicables dans les référentiels français et international (ex. image fidèle), il existe en effet des règles spécifiques globalement convergentes

23

L’ESSENTIEL

DE LA

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:160.176.29.92:1

24

CONSOLIDATION

DES COMPTES

entre le règlement français (et la doctrine) et les normes IFRS avec en particulier, le caractère significatif de l’information, l’utilisation de méthodes homogènes ou uniformes dans les comptes consolidés et le principe de prédominance de la substance sur la forme dans l’analyse des transactions. La convergence relative des principales règles spécifiques entre règlement ANC nº 2020-01 et IFRS ANC 2020-01

Appréciation de l’importance relative des retraitements, (*) Caractère significatif de l’information Art. 282-1 et 111-4

IFRS Cadre conceptuel (§. 2.11)

Utilisation de méthodes homogènes dans les comptes consolidés pouvant nécessiter des retraitements d’homogénéisation des comptes individuels

Art. 271-5

Méthodes uniformes pouvant nécessiter des retraitements (cf. IFRS 10 et IAS 28)

Prédominance de la substance sur la forme

(*)

Cadre conceptuel (§. 2.12) substance over form

(*)

Cadre conceptuel (§. 5.5)

Rattachement des charges aux produits

(*) NB : bien qu’il reste ainsi opérationnel pour l’analyse des transactions du point de vue de la pratique et de la doctrine comptables, la mention du principe de prédominance de la substance sur l’apparence figurant au §. 300 du CRC 99-02 n’est pas reprise en tant que telle dans le règlement ANC 2020-01 applicable à compter de 2021. Les références à la notion d’importance relative des retraitements (CRC 99-02, §. 201) et de rattachement des charges aux produits (CRC 99-02, §. 300) ne sont pas non plus maintenues.

En particulier, le principe de prédominance de la substance sur la forme implique l’inscription à l’actif par exemple des biens pris en crédit-bail et assimilés.

■ L’existence de méthodes obligatoires et optionnelles propres à chaque référentiel

a) Le référentiel français de consolidation

Selon le règlement ANC 2020-01, les méthodes comptables du groupe sont celles issues des règlements ANC applicables dans les comptes individuels sous réserve de l’application de méthodes obligatoires ou optionnelles issues du règlement sur les comptes consolidés. Dans les comptes

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:160.176.29.92:1

CHAPITRE 1 – Référentiel et processus de consolidation consolidés, il est possible d’appliquer des méthodes différentes de celles des comptes individuels des entités (y.c. mère consolidante) dès lors que l’ANC prévoit des méthodes alternatives. À compter de 2021, le règlement ANC nº 2020-01 supprime les méthodes préférentielles du CRC 99-02 (§. 300) pour introduire des méthodes obligatoires et optionnelles. Les méthodes de référence prévues par le PCG constituent des méthodes de référence pour l’établissement de comptes consolidés sauf dispositions contraires du règlement ANC nº 2020-01. En effet, plusieurs méthodes de référence du PCG correspondent à des méthodes obligatoires dans les comptes consolidés selon le règlement ANC nº 2020-01 (voir ci-après). NB : les dispositions transitoires relatives à l’application du nouveau règlement ANC 2020-01 à compter du 1er janvier 2021 prévoient une application prospective incluant néanmoins la possibilité d’un traitement rétrospectif de certaines méthodes comptables obligatoires. Méthodes préférentielles en consolidation française applicables jusqu’au 31 décembre 2020 (CRC 99-02 §. 300) 1

Comptabilisation systématique des engagements de retraite

2

Inscription à l’actif des contrats de location-financement

3

Étalement sur la durée de vie de l’emprunt des primes et frais des emprunts obligataires

4

Enregistrement dans le résultat de l’exercice des écarts de conversion sur les actifs et passifs libellés en devises

5

Comptabilisation à l’avancement des contrats à long terme

Le règlement CRC 99-02 encourage l’application de méthodes dites préférentielles (non obligatoires) dont le choix est irréversible. Méthodes comptables obligatoires en consolidation française à compter du 1er janvier 2021 (ANC 2020-01)

Élimination des écritures purement fiscales en consolidation (ex. amortissements dérogatoires) Activation des contrats de crédit-bail et similaires (*) chez le preneur (**) Étalement du coût des emprunts sur la durée de l’emprunt selon une méthode appropriée aux modalités de remboursement (linéaire, actuarielle ou toute méthode cohérente avec le profil d’amortissement de la dette)

------------------------------------------------------------------------------------------

25

L’ESSENTIEL

DE LA

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:160.176.29.92:1

26

CONSOLIDATION

DES COMPTES

- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -er- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - Enregistrement en résultat des frais de constitution, de transformation et de 1 établissement (***)

Activation des coûts de développement (y.c. site internet) sous respect des conditions d’activation et d’incorporation à l’actif posées par le PCG (***) Incorporation au prix d’acquisition d’un actif des frais d’acquisition (droits de mutation, honoraires, commissions, frais d’acte) (***) (*) Un contrat est assimilé à un crédit-bail si au moins une des 3 conditions suivantes est remplie : transfert de propriété au terme du bail sur option avec haute probabilité d’exercice ; durée du bail couvrant l’essentiel de la durée d’utilisation du bien par le preneur ; proximité entre valeur actualisée des paiements minimaux et valeur vénale du bien (art. 272-2). (**) Pas de changement pour le cas particulier des opérations de cession-bail ayant donné lieu à un contrat de crédit-bail et similaires (cf. ci-après). (***) Méthode de référence du PCG non obligatoires dans les comptes individuels.

À compter de 2021, l’activation des contrats de crédit-bail et assimilés devient obligatoire dans les comptes consolidés. La comptabilisation de la totalité des engagements de retraite et assimilés fait l’objet d’une méthode de référence du PCG (art. 324-1) applicable dans les comptes individuels et consolidés dont l’adoption est irréversible. Par ailleurs, il n’est plus possible d’enregistrer en résultat les écarts de conversion sur les créances et dettes libellées en monnaie étrangère. La comptabilisation des contrats à long terme peut se faire à l’achèvement ou à l’avancement (PCG, art. 622-2) sans indication d’une méthode préférentielle. Cas particulier d’une cession-bail : cette opération consiste à céder à une société de crédit-bail un bien en contrepartie de l’engagement de la part du cédant de le louer pour une période déterminée ; cette location étant en principe assortie d’une option d’achat en faveur du locataire en fin de contrat. En cas de crédit-bail ou assimilé, le résultat de cession est éliminé pour être – normalement « étalé » sur la durée du contrat (cf. avis nº 29 de l’OEC) – tandis que le bien cédé est maintenu à l’actif du preneur selon le règlement ANC 2020-01 (§. 272-3). Méthodes optionnelles en consolidation française Méthode optionnelle du LIFO (dernier entré – premier sorti) d’évaluation des stocks

Elle est possible dans les comptes consolidés. Elle est utilisée dans certains secteurs d’activité pour évaluer les stocks de matières premières (fortes variations, sécurité).

------------------------------------------------------------------------------------------

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:160.176.29.92:1

CHAPITRE 1 – Référentiel et processus de consolidation -----------------------------------------------------------------------------------------Emprunts non remboursables

Réévaluations des actifs

Ils sont susceptibles d’être classés en capitaux propres dès lors qu’il s’agit de capitaux reçus en application de contrat d’émission ne prévoyant ni remboursement à l’initiative du prêteur ni rémunération obligatoire si insuffisance de bénéfice. Les réévaluations des actifs pratiquées dans les comptes individuels (réévaluation de droit commun ou libre) peuvent être soit éliminées, soit généralisées pour l’ensemble du groupe et des immobilisations concernées (corporelles et financières) selon des méthodes uniformes. Dans ce dernier cas, les dotations aux amortissements et les plus-values de cession sont déterminées sur la base de valeurs réévaluées.

b) Quelques divergences entre référentiels français et international Les évolutions récentes du référentiel français (ex. règlement ANC 2020-01, PCG) et international (ex. IFRS 16) ont maintenu voire accru les divergences de traitement comptable de certaines transactions. Exemples de divergences de méthodes comptables dans les comptes consolidés Méthodes applicables

Règlement ANC 2020-01 / PCG

Normes IFRS

Contrat à long terme

Au choix méthode à l’avancement Méthode à l’avancement (IFRS 15) ou à l’achèvement

Écarts de conversion sur les créances et dettes libellées en devises

Enregistrement au bilan

Enregistrement en résultat (IAS 21)

Contrats de location

Activation au bilan uniquement des crédits-baux et assimilés

Activation au bilan de tous les contrats de location sauf exceptions (IFRS 16)

Engagements de retraite

Comptabilisation obligatoire (IFRS Comptabilisation selon la méthode de référence du PCG ou 16) engagement hors bilan

27

DE LA

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:160.176.29.92:1

L’ESSENTIEL

28

CONSOLIDATION

DES COMPTES

c) Le référentiel international de consolidation Le référentiel IFRS comprend également certaines méthodes alternatives aux méthodes de référence au niveau tant des normes spécifiques de consolidation que de certaines autres normes applicables dans les états financiers. Ces méthodes alternatives sont souvent sources de divergences de traitement par rapport aux règles françaises. Exemples de méthodes alternatives ou de choix en référentiel IFRS Normes

Méthodes alternatives ou choix en IFRS

IAS 2 – stocks

Valorisation des stocks d’éléments fongibles au choix selon la méthode du FIFO ou du CMP

IFRS 3 – regroupements d’entreprises

Choix à chaque regroupement entre la méthode du goodwill complet ou du goodwill partiel (cf. Chapitre 6)

IAS 16 – immobilisations corporelles

Méthode de référence d’évaluation ultérieure des actifs corporels : modèle du coût → méthode alternative : réévaluation catégorielle

IAS 40 – immeubles de placement

Méthodes d’évaluation ultérieure des immeubles de placement : choix entre la juste valeur ou le modèle du coût d’IAS 16

3

La mise en œuvre du processus de consolidation statutaire

Quel que soit le référentiel utilisé, le processus de consolidation s’opère soit par consolidation directe soit par paliers et selon une démarche assez systématique.

■ Consolidation directe ou par paliers Selon les règles comptables françaises (ANC 2020-01, §. 222-1), la consolidation est effectuée, à partir des comptes individuels des entreprises comprises dans le périmètre de consolidation, après avoir effectué les retraitements préalables, soit directement par l’entreprise consolidante, soit par paliers, c’est-à-dire en consolidant successivement des sous-ensembles consolidés dans des ensembles plus grands.

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:160.176.29.92:1

CHAPITRE 1 – Référentiel et processus de consolidation Autrement dit, il existe deux solutions techniques de consolidation : Consolidation directe Consolidation de l’ensemble des entités appartenant au périmètre du groupe, directement dans les comptes de la société consolidante, même en présence de liens indirects de détention.

Consolidation par paliers

Sous-consolidations au niveau des filiales détenant des sous-filiales (co-entreprises ou participations minoritaires) avant leur propre consolidation dans les comptes de la société consolidante.

Remarque : quelle que soit la méthode utilisée, les montants (capitaux propres, résultats, titres mis en équivalence et intérêts minoritaires) doivent être égaux à ceux obtenus par la consolidation par palier (méthode préférée). La consolidation directe est moins lourde et plus rapide à mettre œuvre. La consolidation par paliers peut permettre d’établir des « sous-consolidations » en fonction des besoins de segmentation (par activité, par zone géographique, etc.).

29

L’ESSENTIEL

DE LA

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:160.176.29.92:1

30

CONSOLIDATION

DES COMPTES

■ Principales étapes du processus de consolidation Quelle que soit la technique utilisée (directe ou par paliers), le processus de consolidation comporte, de manière systématique, plusieurs étapes principales (adapté de notre article paru dans la revue Échanges no 253 d’avril 2008, cf. bibliographie en fin d’ouvrage) : Les principales étapes du processus de consolidation

(*) Via le plus souvent une liasse de consolidation alimentée totalement ou partiellement par les comptables locaux selon le degré de délégation dans le groupe

En général, les phases 2 à 4 sont totalement ou partiellement prises en charge par les comptables des entités locales. Les phases 1, 5 et 6 relèvent du service central de consolidation (société consolidante).

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:196.89.10.224:1

CHAPITRE 1 – Référentiel et processus de consolidation Dans un environnement informatisé, les travaux du service central de consolidation sont essentiellement concentrés sur la réalisation de contrôles en amont et en aval du processus de consolidation (cohérence des liasses de consolidation, bouclage des capitaux propres, preuve d’impôt, etc.) et sur l’établissement des états financiers consolidés (notes annexes, tableau de flux de trésorerie, notamment). En début de processus de consolidation, il incombe bien sûr au service central d’établir l’organigramme actualisé du groupe comprenant les liens de détention et de contrôle et les méthodes à appliquer. Vis-à-vis des entités locales, celui-ci doit diffuser le calendrier de consolidation recensant les différentes dates à respecter et, si nécessaire, le manuel de consolidation rassemblant les règles de fonctionnement interne de la consolidation au sein du groupe (ex. : utilisation d’une liasse de consolidation). De leur côté, les comptables des entités locales renseignent généralement une liasse de consolidation comprenant les comptes individuels – le cas échéant – retraités, les variations bilantielles, des informations extracomptables (ex. : effectif). Ils procèdent aussi à la déclaration et à la réconciliation des opérations intragroupes avant de les communiquer au service central de consolidation.

31

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:196.89.10.224:1

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:196.89.10.224:1

Chapitre 2

Périmètre et méthodes de consolidation Ce chapitre traite des opérations préliminaires de consolidation avec la détermination du périmètre du groupe et des méthodes de consolidation à utiliser en fonction du type de contrôle exercé.

1 Le périmètre de consolidation Le périmètre de consolidation d’un groupe est constitué par la société consolidante, ses filiales sous contrôle exclusif, les co-entreprises sous contrôle conjoint et les participations minoritaires dans lesquelles le groupe exerce une influence notable.

■ L’entreprise consolidante

L’entreprise consolidante est la société qui contrôle exclusivement ou conjointement d’autres entités ou qui exerce sur elles une influence notable.

Il est fréquent que la société consolidante soit une holding animatrice regroupant les directions fonctionnelles du groupe rendant des prestations de services aux entités (direction financière, direction informatique, etc.) voire une holding purement financière détenant uniquement des participations dans les entités du groupe.

L’ESSENTIEL

DE LA

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:196.89.10.224:1

34

CONSOLIDATION

■ Les filiales sous contrôle exclusif

DES COMPTES

Dans le règlement ANC 2020-01, le contrôle exclusif est défini comme le pouvoir de diriger les politiques financières et opérationnelles d’une entité afin d’obtenir des avantages de ses activités. Entrent ainsi dans cette catégorie les filiales dont la société consolidante détient directement ou indirectement plus de 50 % des droits de vote. Selon IFRS 10, le contrôle repose sur trois critères cumulatifs, à savoir : le pouvoir sur l’entité, l’exposition ou le droit à des rendements variables sur celle-ci et la capacité d’influer sur le montant des rendements. Le pouvoir est défini par « les droits effectifs conférant la capacité actuelle de diriger les activités dites pertinentes ». En dehors du contrôle de droit conféré par la détention de la majorité des droits de vote, les référentiels français (ANC 2020-01) et international (IFRS) reconnaissent aussi en fonction de leur propre définition du contrôle le contrôle contractuel en présence de clauses statutaires ou contractuelles ouvrant le droit d’exercer une influence dominante voire le contrôle de fait selon le pouvoir de désignation/révocation des organes de direction. Remarque : en référentiel français, il y a présomption de contrôle exclusif dès lors que la société consolidante détient directement ou indirectement plus de 40 % des droits de vote sans qu’aucun autre actionnaire n’ait une fraction supérieure.

■ Les co-entreprises sous contrôle conjoint Le contrôle conjoint correspond au partage du contrôle d’une entité exploitée en commun par deux actionnaires ou plus dont les politiques financières et opérationnelles résultent de leur accord. Il suppose un nombre limité d’actionnaires exerçant, en vertu d’un accord contractuel, un contrôle conjoint sur les activités et un consentement unanime sur les décisions essentielles relevant de la stratégie financière et opérationnelle. Selon IFRS 11, le contrôle conjoint est défini par le partage contractuel du contrôle sur une entreprise nécessitant le consentement unanime des parties au niveau des décisions relatives aux activités pertinentes. Il doit s’agir d’un contrôle collectif se traduisant par une action de concert entre les parties en matière de gestion des activités ayant une incidence importante sur les rendements de l’entreprise. La joint- venture est une des formes classiques de co-entreprise sous contrôle conjoint. Remarque : IFRS 11 distingue deux types de partenariat, à savoir la co-entreprise (joint venture) et la joint operation (entreprise commune) selon les droits et obligations des parties

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:196.89.10.224:1

CHAPITRE 2 – Périmètre et méthodes de consolidation

35

dans celle-ci en tenant compte de la structure et de la forme juridique de l’entreprise, des termes de l’accord contractuel et des autres faits et circonstances. Ainsi, une co-entreprise est en principe un véhicule distinct ayant une existence autonome de par sa forme juridique et dans lequel les parties ont un droit uniquement sur son actif net. Type de partenariat

Droits et obligations

Co-entreprise (joint venture) Droits sur l’actif net Entreprise commune (joint operation) (*)

Droits sur les actifs et obligations sur les passifs

Parties Co-entrepreneurs Co-participants

(*) Dans le cas particulier de la joint operation, le co-participant comptabilise les actifs, les passifs, les charges et les produits relatifs à ses intérêts dans l’entreprise commune, à savoir, les éléments propres au co-participant et les quotes-parts liées à l’entreprise commune telles que les actifs détenus conjointement.

■ Les participations minoritaires sous influence notable Selon le règlement ANC 2020-01 et la norme IAS 28, l’influence notable résulte du pouvoir de participer aux décisions de politique financière et opérationnelle de l’entité sans en détenir un quelconque contrôle (exclusif ou conjoint). Les entités sous influence notable sont désignées comme étant des entreprises associées en référentiel IFRS. L’influence notable est présumée dès lors que la société consolidante détient directement ou indirectement au moins 20 % des droits de vote. Remarque : en l’absence de tout contrôle de droit (droits de vote), une entité ad hoc doit être comprise dans le périmètre de consolidation en présence d’un contrôle en substance résultant de contrats, d’accords ou de clauses statutaires indiquant un pouvoir de décisions sur les actifs, une capacité à bénéficier des avantages économiques de l’entité et une exposition à la majorité de ses risques. On retrouve dans le référentiel IFRS une notion similaire avec les entités structurées définies par IFRS 12 comme des « entités conçues de telle manière que les droits de vote ou droits similaires ne constituent pas le facteur déterminant pour établir qui contrôle l’entité (ex. : véhicules de titrisation) ».

DE LA

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:196.89.10.224:1

L’ESSENTIEL

36

CONSOLIDATION

DES COMPTES

■ Les exclusions de périmètre de consolidation Selon le règlement ANC 2020-01, les cas d’exclusion sont limités à des situations particulières prévues par l’article L. 233-19 du Code de commerce, à savoir : – la détention de titres de participation destinés à être cédés ultérieurement ; – l’existence de restrictions sévères et durables remettant en question le contrôle ou l’influence et les possibilités de transfert de trésorerie sur l’entité. – en cas d’impossibilité d’établir des comptes consolidés sans frais excessifs ou avec des délais inappropriés. Dans ces cas, les titres correspondants sont comptabilisés en « titres de participation ». Les normes IFRS traitent du cas des titres (entités sous contrôle conjoint & participations minoritaires) détenus en vue de leur vente. Ceux-ci doivent être classés sur une ligne distincte au bilan conformément à IFRS 5.

■ Les dates d’entrée et de sortie du périmètre de consolidation En règle générale, ces dates correspondent aux dates de prise ou de perte de contrôle ou d’influence notable. Date Date de prise de contrôle effectif correspondant en général à la date d’acquisition des titres et, d’entrée dans certains cas limités, à une date antérieure ou postérieure résultant d’accords contractuels. Date de sortie

Date de perte de contrôle liée en principe à la cession des titres et donc au transfert des droits de vote attachés sauf cas très exceptionnels (ex. : changement antérieur des organes de direction).

Remarque : une perte de contrôle sans cession peut intervenir notamment en cas de dilution de la participation de la société consolidante dans la filiale (ex. : augmentation de capital réservée aux actionnaires minoritaires). Selon IFRS 10, les dates d’entrée et de sortie du périmètre de consolidation des filiales correspondent respectivement aux dates de prise et de perte de contrôle. Le pouvoir sur l’entité résulte de droits effectifs conférant la capacité actuelle de diriger des activités pertinentes. La perte de contrôle implique la sortie du bilan consolidé de l’entité avec comptabilisation du profit ou de la perte associé(e) et le cas échéant de la participation conservée, à sa juste valeur. Selon IAS 28, la perte d’influence notable résulte de la perte du pouvoir de participation aux décisions pouvant coïncider avec un changement du pourcentage de contrôle.

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:196.89.10.224:1

CHAPITRE 2 – Périmètre et méthodes de consolidation La date de clôture des comptes consolidés coïncide, en principe, avec la date de clôture de la société consolidante. Pour les entités ayant une date de clôture différente, il y a obligation d’établir des comptes intermédiaires sauf s’il existe une situation comptable disponible ayant une antériorité de 3 mois au plus (ajustée si nécessaire). Remarque : selon le règlement ANC 2020-01 (art. 111-6), la date de consolidation pourra être différente de la date de clôture des comptes individuels de la consolidante à la condition que la majorité des entités du groupe clôture à ladite date.

2 Les méthodes de consolidation Les méthodes de consolidation dépendent du type de contrôle exercé sur l’entité comme l’indique le tableau ci-après. Méthodes de consolidation en référentiels français et international Type de contrôle

% droits de vote

Méthode de consolidation

Commentaires

Exclusif

> 50 % (*)

Intégration globale

Intégration de 100 % des comptes de la filiale avec partage des capitaux propres et du résultat entre la part groupe et les intérêts minoritaires.

Conjoint

= 50 % (si 2 actionnaires et accord contractuel)

Intégration proportionnelle des comptes de l’entité Intégration proportionnelle en à hauteur du % de capital détenu (pas d’intérêt minoritaire). règles françaises (ANC 2020-01) Mise en équivalence en IFRS selon IFRS 11 pour les coentreprises – cf. méthode cidessous)

Influence notable

< 50 % (présomption si > ou = 20 %)

Mise en équivalence Inscription à l’actif de la quote-part détenue dans les capitaux propres de la cible (y compris le résultat de l’exercice).

(*) Contrôle de droit : voir ci-avant le contrôle de fait et contractuel.

37

DE LA

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:196.89.10.224:1

L’ESSENTIEL

38

CONSOLIDATION

DES COMPTES

Remarque : quelle que soit la méthode utilisée, il convient d’opérer, le cas échéant, les retraitements des comptes individuels et la neutralisation des opérations intragroupe (cf. chapitres suivants).

■ Méthode de l’intégration globale

La méthode de l’intégration globale s’applique aux entités sous contrôle exclusif. Elle consiste à intégrer la totalité des comptes de la filiale dans ceux de la société consolidante (cumul des comptes ligne à ligne) et à partager ses capitaux propres et son résultat entre la part revenant au groupe et celle revenant aux actionnaires extérieurs (intérêts minoritaires). Exemple Une société A détient 90 % du capital de la société B dont les capitaux propres (hors résultat N) et le résultat de l’exercice s’élèvent respectivement à 1 000 K€ et 100 K€ à fin décembre N. En situation de contrôle exclusif avec 90 % du capital, la société A consolide donc par intégration globale la société B. Répartition des capitaux propres et du résultat Capitaux propres (capital + réserves) Résultat

Total 1 000 K€ 100 K€

Part groupe (90 %)

Intérêts minoritaires (10 %)

900 K€ (*)

100 K€

90 K€

10 K€

(*) En supposant une valeur comptable des titres B chez A de 500 K€, la contribution de la filiale B aux réserves du groupe est de 400 K€ (900-500).

Du fait de l’intégration à 100 % des actifs et passifs « réels » de l’entité (et des produits et charges), la contribution de la filiale aux réserves et au résultat consolidés doit être éclatée entre la part du groupe – de laquelle est déduite la valeur comptable des titres chez la mère suite à leur élimination – et celle revenant aux actionnaires minoritaires. Remarque : contrairement aux normes IFRS (IFRS 10 §. B94), en cas d’intérêts minoritaires négatifs (réserves et résultats), ceux-ci doivent être imputés sur la part du groupe sauf engagement formel des minoritaires à combler les pertes.

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:196.89.10.224:1

CHAPITRE 2 – Périmètre et méthodes de consolidation

39

■ Méthode de l’intégration proportionnelle La méthode de l’intégration proportionnelle s’applique, uniquement dans les comptes consolidés établis selon le règlement ANC 2020-01, au cas des co-entreprises sous contrôle conjoint. Elle consiste à intégrer proportionnellement chez la société consolidante les comptes d’actif, passif, produit et charge de la co-entreprise à hauteur de la quote-part de capital détenue. Aucun intérêt minoritaire n’est donc à constater contrairement à l’intégration globale. Remarque : en normes IFRS, les co-entreprises sous contrôle conjoint sont consolidées selon la méthode de la mise en équivalence conformément à IAS 28. Selon IFRS 11, une co-entreprise est en principe un véhicule distinct ayant une existence autonome de par sa forme juridique et dans lequel les parties ont un droit uniquement sur son actif net. Exemple Une société A détient et contrôle 50 % de la société B conjointement avec une société tierce en vertu d’un accord contractuel. S’agissant d’une co-entreprise sous contrôle conjoint, la société intègre proportionnellement les comptes de B dans les comptes consolidés établis selon le règlement ANC 2020-01. Exemple au niveau du compte de résultat (simplifié)

31 décembre N (co-entreprise B)

31 décembre N (quote-part à 50 % de B à intégrer dans A)

10 000 K€

5 000 K€

Charges d’exploitation

9 000 K€

4 500 K€

Résultat d’exploitation (*)

1 000 K€

500 K€

50 K€

25 K€

Chiffre d’affaires

Produits financiers Charges financières Résultat courant (RCAI) Impôt sur les sociétés Résultat net (*)

250 K€

125 K€

800 K€

400 K€

300 K€

150 K€

500 K€

250 K€

(*) Totaux calculés ne faisant pas l’objet d’une intégration proportionnelle.

L’ESSENTIEL

DE LA

■ Mise en équivalence

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:196.89.10.224:1

40

CONSOLIDATION

DES COMPTES

La mise en équivalence s’applique aux participations minoritaires sous influence notable et, en référentiel IFRS également, pour la consolidation des co-entreprises. Elle consiste à substituer, à la valeur comptable des titres chez la société consolidante, la quote-part correspondante de capitaux propres (y compris résultat). Exemple Une société A détient une participation minoritaire de 25 % dans la société B. Les capitaux propres (hors résultat N) et le résultat de l’exercice de B s’élèvent respectivement à 900 K€ et 100 K€ à fin décembre N. Exerçant une influence notable sur B, la société A la consolide par mise en équivalence. Montant des titres mis en équivalence : (900 K€ + 100 K€) X 25 % = 250 K€.

3 Les pourcentages de contrôle et d’intérêt Tandis que le pourcentage de contrôle est nécessaire pour déterminer en amont le périmètre et la méthode de consolidation, le pourcentage d’intérêt est utilisé dans le processus même de consolidation pour procéder aux calculs d’intégration et/ou de répartition des comptes, des capitaux propres et du résultat.

■ Le pourcentage de contrôle

Le pourcentage de contrôle correspond aux droits de vote dans l’Assemblée générale ordinaire (AGO) de l’entité, détenus directement par la société consolidante ou indirectement par l’intermédiaire de filiales sous contrôle exclusif. Doivent notamment être inclus dans les droits de vote, les actions à droit de vote double et les certificats de droit de vote. En présence de détention multiple d’une même entité, il convient d’additionner les pourcentages obtenus au niveau des différentes chaînes de participation. Le pourcentage de contrôle permet ainsi de déterminer le type de contrôle ou d’influence et donc, le périmètre et la méthode de consolidation. Remarque : en normes IFRS, il convient de tenir compte des droits de vote potentiels exerçables (ex. : Bons de souscription d’actions – BSA) ou convertibles (ex. : Obligations convertibles – OC) si ces droits sont substantiels, c’est-à-dire s’ils confèrent la capacité pratique de les exercer.

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:196.89.10.224:1

CHAPITRE 2 – Périmètre et méthodes de consolidation Exemple Une société A détient directement 100 % de la société B, 35 % des sociétés C et D. Les sociétés B et C ont respectivement une participation de 20 % et 10 % dans D. Par hypothèse, une action donne droit à un droit de vote. Le pourcentage de contrôle de A dans D est égal à 55 % se décomposant en : – 35 % de contrôle direct de A dans D ;

– 20 % de contrôle indirect de A dans D par l’intermédiaire de B uniquement ; C détenue à 35 % n’étant pas sous contrôle exclusif. Étant donc sous contrôle exclusif, les sociétés D et B seront consolidées par intégration globale. La société C détenue à 35 % sera mise en équivalence.

■ Le pourcentage d’intérêt

Le pourcentage d’intérêt correspond en pratique à la quote-part de capital détenue dans l’entité directement ou indirectement par la société consolidante. En cas de participation indirecte, il y a lieu ici de multiplier entre eux les pourcentages directs de détention successifs. En présence de détention multiple d’une même entité, il convient d’additionner les pourcentages ainsi obtenus au niveau des différentes chaînes de participation. Le pourcentage d’intérêt fait référence au calcul des intérêts respectifs du groupe et des actionnaires extérieurs utilisés dans le processus de consolidation. Utilité du pourcentage d’intérêt dans le processus de consolidation Intégration globale

% utilisé pour répartir les capitaux propres et le résultat entre part du groupe et intérêts minoritaires

Intégration proportionnelle

% appliqué pour intégrer proportionnellement les comptes de l’entité dans ceux de la société consolidante

Mise en équivalence

% utilisé pour comptabiliser à l’actif la quote-part de capitaux propres et de résultat

Remarque : en normes IFRS, l’existence de droits de vote potentiels pris en compte pour le calcul du pourcentage de contrôle (cf. ci-avant) est en revanche sans effet sur le pourcentage d’intérêt sauf exceptions. Par ailleurs, pour déterminer le pourcentage d’intérêt dans les participations

41

L’ESSENTIEL

DE LA

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:196.89.10.224:1

42

CONSOLIDATION

DES COMPTES

minoritaires et les co-entreprises, IAS 28 limite ceux-ci exclusivement aux pourcentages d’intérêt détenus par la mère et les filiales sous contrôle exclusif. Exemple En reprenant l’énoncé de l’exemple précédent, on obtient les pourcentages d’intérêt suivant : – % d’intérêt de A dans B : 100 % (direct) et de A dans C : 35 % (direct) ; – % d’intérêt de A dans D : 35 % (direct) + [35 % X 10 % (indirect via C)] + [100 % X 20 % (indirect via D)] = 58,5 % selon les dispositions du règlement ANC 2020-01. Ne sont pas traités ici les cas particuliers des participations croisées, réciproques ou circulaires.

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:196.89.10.224:1

Chapitre 3

Les opérations intragroupes Ce chapitre aborde la problématique de l’élimination des opérations internes au groupe. Compte tenu des divergences de traitement, il convient d’opérer la distinction entre celles ayant un impact sur le résultat consolidé et les opérations dites réciproques. Dans les deux cas, le traitement vise à neutraliser les effets de ces transactions internes dans les états financiers du groupe.

1 Les opérations réciproques

■ Principe général

Les créances et les dettes réciproques ainsi que les produits et les charges réciproques sont éliminés à l’intérieur du périmètre de consolidation selon les modalités définies ci-après. Afin de conserver dans les états financiers consolidés uniquement les soldes et les flux du groupe avec ses partenaires externes, il s’agit donc d’éliminer, respectivement dans le bilan et le compte de résultat consolidés, les soldes et les flux relatifs aux opérations internes. De ce point de vue, les sociétés mises en équivalence ne sont pas concernées par cette neutralisation en l’absence d’intégration dans les comptes consolidés des comptes d’actifs, de passifs, de produits et charges correspondant.

■ Opérations concernées

Les opérations concernées sont les opérations intragroupes n’affectant pas le résultat consolidé, appelées opérations « réciproques ». Il s’agit notamment des opérations internes de type achat/vente se traduisant, d’une part, par un produit et une charge de même montant et, d’autre part, par une créance et une dette de même montant entre les sociétés participantes.

DE LA

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:196.89.10.224:1

L’ESSENTIEL

44

CONSOLIDATION

DES COMPTES

■ Modalités de neutralisation en règles françaises Selon le règlement ANC 2020-01, les modalités de neutralisation des opérations réciproques en soldes et en flux sont différentes selon les sociétés concernées : Élimination des opérations réciproques

Société consolidée par intégration globale

Société consolidée par intégration proportionnelle

Société consolidée par intégration globale

En totalité (art. 251-1)

Dans la limite du % d’intégration proportionnelle (*) (art. 261-3)

Société consolidée par intégration proportionnelle

Dans la limite du % d’intégration Dans la limite du % le plus faible des proportionnelle (*)(art. 261-3) deux participations (*) (art. 261-5)

(*) La part non neutralisée au bilan est considérée comme une créance ou une dette extérieure au groupe.

Remarque : comme indiqué ci-avant, les sociétés mises en équivalence ne sont pas concernées par la neutralisation des opérations réciproques. En pratique, les groupes formalisent des procédures internes consistant à recenser les opérations réciproques et à les déclarer aux différentes sociétés participantes afin d’en réconcilier les soldes et les flux. En normes IFRS 10 (§. B86) traite de la neutralisation des opérations réciproques dans les états financiers consolidés. Exemple de procédures relatives aux opérations réciproques Étapes

Modalités pratiques

Recensement/traçabilité

Utilisation de comptes ou sous-comptes individuels dédiés aux opérations réciproques.

Déclaration

Utilisation d’un formulaire de déclaration normé au sein du groupe comprenant le compte, la description de l’opération, son montant, son sens (débit/crédit), etc.

Réconciliation

Réconciliation des soldes et des flux réciproques entre les sociétés participantes à partir de ces formulaires. En cas d’écart, la société débitrice s’aligne sur les montants de la société créancière selon la règle dite du vendeur.

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:196.89.10.224:1

CHAPITRE 3 – Les opérations intragroupes Remarque : fréquemment utilisée, la règle du vendeur consiste à retenir, en cas de « litige », le montant en termes de flux et de soldes de la société à l’origine de l’opération (vendeur). Dans cette hypothèse, un ajustement doit être enregistré dans les comptes de la société débitrice à due concurrence de l’écart identifié. À l’issue de ces procédures de recensement, de déclaration et de réconciliation, les soldes et les flux relatifs aux opérations réciproques peuvent être ainsi éliminés. Exemple La société M non cotée établit ses comptes consolidés selon le règlement ANC 2020-01. Elle détient deux filiales A et B intégrées globalement (IG), une co-entreprise C intégrée proportionnellement à 50 % (IP) et une société D mise en équivalence (ME). Au cours de l’exercice N, les opérations intragroupes suivantes sont intervenues : (1) Vente de A à B de marchandises pour un montant de 100 K€ payable début N+ 1 ; (2) Facturation par M aux sociétés A et B par parts égales de frais financiers pour un montant global de 50 K€ et de prestations de services pour un montant global de 80 K€ inscrits en comptes courants d’associés ; (3) Vente de A à C de matières premières pour un montant de 70 K€ payé comptant ; (4) Refacturation de B à D de dépenses de personnel détaché d’un montant de 25 K€ ayant fait l’objet d’un règlement à 45 jours fin de mois. No

Sociétés concernées

Neutralisation à opérer

(1)

A (IG) et B (IG)

Produit d’exploitation de 100 K€ chez A et charge d’exploitation de 100 K€ chez B. Créance de 100 K€ chez A et dette de 100 K€ chez B.

(2)

M, A (IG) et B (IG)

Produit financier de 50 K€ chez M et charges financières de 25 K€ chez A et B. Produit d’exploitation de 80 K€ chez M et charges d’exploitation de 40 K€ chez A et B. Compte courant débiteur de 130 K€ chez M et comptes courants créditeurs de 65 K€ chez A et B.

(3)

A (IG) et C (IP)

Produit d’exploitation de 35 K€ (*) chez A et charge d’exploitation de 35 K€ chez C.

(4)

B (IG) et D (ME)

Néant car D est une société mise en équivalence.

(*) 70 K€ X 50 % correspondant au % d’intégration proportionnelle de C.

45

DE LA

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:196.89.10.224:1

L’ESSENTIEL

46

CONSOLIDATION

DES COMPTES

2 Les opérations internes ayant un impact sur le résultat consolidé

■ Principe général

Les opérations internes ayant un impact sur le résultat consolidé doivent être éliminées suivant les modalités ci-après. Afin de dégager un résultat consolidé hors « résultats internes » traduisant uniquement les transactions du groupe avec ses partenaires extérieurs, il convient en effet d’éliminer l’effet sur le résultat global des opérations intragroupes concernées. Selon l’origine du « résultat interne » – exercice en cours et/ou antérieur –, l’élimination correspondante a pour contrepartie le résultat consolidé et/ou les réserves consolidées. Enfin, cette élimination portant sur une correction du résultat consolidé donne lieu, sauf exceptions, à la constatation d’un impôt différé lié à la différence temporaire ainsi générée (cf. Chapitre 5).

■ Opérations concernées

Les opérations concernées sont les opérations ayant un impact sur le résultat consolidé. Autrement dit, il s’agit notamment des opérations intragroupes se traduisant par un résultat interne au groupe, c’est-à-dire des profits et des pertes internes ainsi que des plus et moins-values internes. Il en va de même des dividendes intragroupes, des dotations internes aux provisions pour dépréciation des titres de participation et de celles relatives aux provisions pour risques et charges à hauteur des pertes subies par les filiales intégrées globalement.

■ Modalités de neutralisation en règles françaises Selon le règlement ANC 2020-01, les modalités de neutralisation des opérations intragroupes ayant un impact sur le résultat sont les suivantes :

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:196.89.10.224:1

CHAPITRE 3 – Les opérations intragroupes Principe de neutralisation des opérations intragroupes affectant le résultat consolidé (ANC 2020-01, art. 251-2) Nature de l’opération

Modalités de neutralisation

Marge interne sur stock

Annulation de la marge interne ayant un caractère intercalaire (*).

Plus-value ou moins-value interne sur cession d’actif

Élimination de la plus-value ou moins-value interne (*) en vue de reconstituer la valeur d’entrée de l’actif dans le bilan consolidé (**) avant opération interne (coût historique consolidé).

Dividendes intragroupes

Reclassement du montant du produit financier correspondant dans les réserves chez la bénéficiaire ; le résultat à l’origine de la distribution ayant été pris en compte antérieurement lors de sa réalisation par la distributrice.

Provisions internes

Élimination des provisions sur titres de participation et des provisions pour risques et charges des filiales faisant double emploi avec les pertes subies par ces sociétés.

(*) Cf. ci-dessous, le cas des entités intégrées proportionnellement ou mises en équivalence. (**) En cas d’élimination d’une moins-value interne, la valeur nette comptable (VNC) reconstituée de l’actif ne doit pas être supérieure à sa valeur actuelle.

À la différence du cas des filiales intégrées globalement, les profits internes (hors dividendes et provisions internes) ne sont pas éliminés en totalité en présence de co-entreprises (intégration proportionnelle) et de participations minoritaires sous influence notable (mise en équivalence). En effet, il y a lieu de procéder selon le cas à une : – élimination à hauteur du pourcentage d’intégration proportionnelle entre une filiale et une coentreprise (art. 261-4) ou du pourcentage le plus faible entre deux co-entreprises (art. 261-5) ; – élimination à hauteur du pourcentage de détention entre une filiale et une participation mise en équivalence ou du produit des pourcentage de détention entre une co-entreprise intégrée proportionnellement et une participation mise en équivalence (art. 262-4). En normes IFRS, la neutralisation des résultats internes est visée par les dispositions suivantes : IFRS 10 (§. B86) et IAS 28 (§. 28).

47

DE LA

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:196.89.10.224:1

L’ESSENTIEL

48

CONSOLIDATION

DES COMPTES

Exemple La société M non cotée établit ses comptes consolidés selon le règlement ANC 2020-01. Elle détient deux filiales A et B intégrées globalement (IG), une co-entreprise C intégrée proportionnellement à 50 % (IP) et une société D mise en équivalence (ME) détenue à 20 %. Au cours de l’exercice N, les opérations internes suivantes sont intervenues : (1) Versement de A à M d’un montant de 50 K€ au titre de distribution des dividendes. (2) Enregistrement dans les comptes individuels de M d’une dépréciation des titres de la société B pour un montant de 120 K€ correspondant au montant de la perte nette de l’exercice ayant dégradé à due concurrence les capitaux propres de la filiale. (3) Cession interne le 31 décembre N de deux matériels ayant chacun une valeur nette comptable de 15 K€ entre la société A, d’une part, et les sociétés C et D d’autre part, pour des prix de cession respectifs de 30 K€ et 20 K€. No

Sociétés concernées

Retraitements à opérer en consolidation

(1) M et A (intégration globale)

Reclassement du produit financier de 50 K€ chez M dans les réserves.

(2) M et B (intégration globale)

Reprise de la provision sur titres B chez M pour un montant de 120 K€

Annulation des plus-values internes réalisées par A sur la cession (3) A (intégration globale), C (intégration proportionnelle) des actifs à hauteur d’un montant total de 8,5 K€ [(30 K€ – 15 K€) X 50 % + (20 K€ – 15 K€) X 20 %] (*) et D (mise en équivalence) (*) Au cours des exercices suivants, il y aura lieu de procéder à l’annulation de la part des suppléments d’amortissements pratiqués correspondant aux fractions de plus-values internes ainsi neutralisées.

Remarque : il n’est pas tenu compte ici des impôts différés liés aux décalages temporaires.

3 Illustration : exemple simplifié de consolidation en référentiel français Une société M contrôle et détient à 80 % une société X et à 20 % une société Y. Par souci de simplification, aucun écart d’acquisition n’existe et aucun impôt différé n’est pris en compte. Seuls les bilans font l’objet d’une présentation simplifiée.

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:196.89.10.224:1

CHAPITRE 3 – Les opérations intragroupes

49

À partir de cet exemple, les opérations de consolidation sont décrites ici selon 4 étapes principales, à savoir : cumul des comptes, retraitements de consolidation, répartition des capitaux propres et des résultats et présentation simplifiée du bilan consolidé. Bilans issus des comptes individuels des sociétés M, X et Y au 31.12.N (en K€) Actif

Sté M

Sté X

Immobilisations – corporelles

Passif

Sté M

Capital social

310

240

– financières (*)

90

Créances d’exploitation

75

Trésorerie

25

10

500

300

Total

Sté Y

150 Réserves Résultat

50

Sté X

Sté Y

100

100

50

100

50

35

50

20

15

30 Provisions

20

20

10

Emprunts

130

60

60

20 Dettes d’exploitation

100

50

30

500

300

200

200 Total

(*) Dont 80 K€ et 10 K€ relatifs respectivement aux valeurs comptables des titres X et Y.

1. Les opérations de cumul des comptes individuels des entités Elles sont documentées dans la colonne « Cumul » du tableau présenté au §. 4, p. 50. 2. Les retraitements de consolidation (pour plus de détails, cf. Chapitre 4) Le bilan de la société X fait l’objet des retraitements suivants : – homogénéisation des amortissements antérieurs : la valeur nette comptable des immobilisations corporelles s’établit à 260 K€ selon la politique d’amortissement groupe contre 240 K€ en social (contrepartie en réserves) : d’où un retraitement d’homogénéisation de la différence, soit 20 K€ ; – élimination des écritures à caractère fiscal : les provisions réglementées constituées lors de l’exercice 31 décembre N-2 sont annulées en totalité (20 K€) par une contrepartie en réserves ; – enregistrement des indemnités de fin de carrière pour un montant de 40 K€ inchangé par rapport à l’exercice précédent (contrepartie en réserves). Écritures de retraitement des comptes de la société X Immobilisations corporelles Provisions réglementées

Débit

Crédit

20 20

------------------------------------------------------------------------------------------

DE LA

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:196.89.10.224:1

L’ESSENTIEL

50

CONSOLIDATION

DES COMPTES

-----------------------------------------------------------------------------------------Provisions pour risques et charges Réserves (20 + 20 – 40)

40 0

Par ailleurs, un compte réciproque d’un montant de 10 K€ doit faire l’objet d’une élimination. Il s’agit d’une créance d’exploitation détenue par la société M sur la société X (origine fin N–1). Élimination de comptes réciproques Dettes d’exploitation M chez X Créances d’exploitation X chez M

Débit

Crédit

10 10

3. La répartition des capitaux propres et du résultat Compte tenu des pourcentages de contrôle, la société M consolide dans ses comptes, la société X par intégration globale (IG) et la société Y par mise en équivalence (ME). En K€ Société Capital et réserves

Société X : 80 % méthode IG Total 150

Contribution aux réserves consolidées Résultat

Part groupe 120

Intérêts minoritaires

Société Y : 20 % méthode ME Total

30

Part groupe 85

40 (120-80) (*) 20

16

17 7 (17-10) (*)

4

(*) Les valeurs des titres X et Y s’élèvent respectivement à 80 K€ et 10 K€.

15

3

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:196.89.10.224:1

CHAPITRE 3 – Les opérations intragroupes Écritures de consolidation

Capital social X (a) Réserves X (a) Résultat X (a) Titres Y mis en équivalence (20 % de 100, situation nette de Y) (b) Titres de participation X et Y (80 + 10) (c) Réserves consolidées (40 + 7) (d) Résultat consolidé (16 + 3) (d) Intérêts minoritaires (30 réserves + 4 résultat) (e)

51 Débit

Crédit

100 50 20 20 90 47 19 34

(a) Élimination des capitaux propres individuels de X (b) Évaluation des titres Y à hauteur du % d’intérêt dans les capitaux propres (c) Élimination des titres des entités consolidées (d) Constatation des contributions de X et Y aux réserves et résultats consolidés (e) Constatation des intérêts minoritaires détenus dans les réserves et les résultats de X, par les actionnaires extérieurs

Les réserves et les résultats individuels de la société M doivent également être virés respectivement en réserves consolidées et résultat consolidé.

DE LA

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:196.89.10.224:1

L’ESSENTIEL

52

CONSOLIDATION

4. L’établissement du bilan consolidé

DES COMPTES

Bilan consolidé au 31.12.N (présentation simplifiée) En K€

Sté M

Sté X

Immobilisations corporelles

310

Immobilisations financières

90

Créances d’exploitation

75

50

Trésorerie

25

10

Total actif

500

300

Capital social

100

100

Réserves consolidées

100

50

50

20

Résultat consolidé

240

Intérêts minoritaires Provisions

20

20

Emprunts

130

60

Dettes d’exploitation

100

50

Total Passif

500

300

(*) Titres Y mis en équivalence

Cumul Retraitement Élimination Consolidé 550

+ 20

90

-90 + 20

125

570 20 (*) -10

35

115 35

800

-50

200

-100

100

150

-50 + 47

147

70

-20 + 19

69

+ 34

34

40

-10

-20 + 40

60

190

190

150 800

740

-50

-10

140

-10

740

Remarque : le lecteur pourra se rapporter au Chapitre 7 pour une présentation du bilan consolidé selon le modèle du règlement ANC 2020-01.

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:196.89.10.224:1

Chapitre 4

Les retraitements de consolidation Après avoir traité des modalités d’élimination des opérations intragroupes, ce chapitre s’intéresse aux retraitements de consolidation. Pour des raisons didactiques, on distinguera ici les retraitements préalables mis en œuvre au niveau des comptes individuels tels que les retraitements d’homogénéisation et ceux réalisés au niveau des comptes consolidés résultant des divergences entre le PCG et les règles de consolidation. À cela s’ajoutent les opérations de conversion des comptes des filiales étrangères en vue de leur intégration dans des comptes consolidés libellés en euros.

1 Les retraitements des comptes individuels Pour des raisons d’homogénéité de présentation et en vue de ne pas « fausser » l’image donnée par les comptes consolidés, le règlement ANC 2020-01 prescrit l’application de méthodes comptables homogènes en consolidation (art. 271-5) et l’élimination des écritures résultant de l’application des législations fiscales (art. 272-1).

■ Les retraitements d’homogénéisation Dans les comptes consolidés, il doit être utilisé des méthodes comptables homogènes, c’est-à-dire communes à l’ensemble des entités appartenant au périmètre de consolidation. En cas de divergences entre les règles locales et celles retenues au niveau du groupe, il y a donc lieu de procéder préalablement à la consolidation à des retraitements d’homogénéisation au niveau des comptes individuels de l’entité concernée (art. 271-5). Remarque : le règlement ANC 2020-01 (§. 271-5) n’oblige pas forcément de retenir comme méthodes comptables du groupe celles de la consolidante.

DE LA

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:196.89.10.224:1

L’ESSENTIEL

54

CONSOLIDATION

DES COMPTES

Exemple Un groupe est constitué d’une holding M et de deux filiales A et B. Au titre de l’exercice N, les filiales A et B ont enregistré des dotations aux amortissements sur les nouveaux matériels acquis au 1er janvier N sur une durée de 5 ans en linéaire alors que le mode et la durée d’amortissement des matériels sont le linaire sur 7 ans selon les règles du groupe. Retraitement Dotations aux Dotations aux amortissements amortissements d’homogénéisation selon les règles du (hors impact des en local impôts différés) groupe (L 7 ans) (L 5 ans)

Entités/matériel

Valeur brute du matériel acquis

Filiale A

1 400 K€

280 K€ (*)

Filiale B

1 050 K€

210 K€ (**)

Total

2 450 K€

490 K€

200 K€ (*)

80 K€

150 K€ (**)

60 K€

350 K€

140 K€

(*) 1 400 K€/5 ans = 280 K€ et 1 400 K€/7 ans = 200 K€ (**) 1 050 K€/5 ans = 210 K€ et 1 050 K€/7 ans = 150 K€

Des retraitements d’homogénéisation sont à mettre en œuvre au niveau des comptes individuels de A et B pour des montants respectivement de – 80 K€ et de – 60 K€ en vue de réduire à due concurrence le montant des dotations aux amortissements dans les comptes consolidés. En normes IFRS, IFRS 10 (§. 19 et B87) et IAS 28 (§. 35-36) précisent que des méthodes comptables uniformes doivent être utilisées pour toutes les transactions des entités du groupe. À cet égard, des ajustements appropriés des comptes des entités sont mis en œuvre en cas de méthodes comptables locales différentes de celles du groupe.

■ L’élimination des écritures à caractère fiscal En dehors des retraitements d’homogénéisation, les écritures comptables résultant de la seule application des législations fiscales doivent faire l’objet d’une élimination dans les comptes consolidés. En effet, ces écritures purement fiscales n’ont pas lieu d’être maintenues en consolidation sous peine de déformer l’information financière globale. En France, en particulier, le principe de connexité entre la comptabilité (PCG) et la fiscalité (CGI) peut être à l’origine de l’enregistrement en comptabilité de certaines écritures dictées par des considérations exclusivement fiscales. Le règlement ANC 2020-01 (art. 272-1) cite le cas des amortissements dérogatoires, des provisions réglementées ou encore de la constatation en résultat des changements de méthode pour des raisons

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:196.89.10.224:1

CHAPITRE 4 – Les retraitements de consolidation

55

de déductibilité fiscale selon la dérogation prévue par le PCG. En consolidation, ces derniers doivent être inscrits en capitaux propres selon un traitement rétrospectif. Exemple Un groupe est constitué d’une holding M et de deux filiales françaises A et B. Au titre de l’exercice N, la filiale A a enregistré une dotation aux provisions pour hausse des prix – PHP – (provision réglementée) d’un montant de 100 K€. De son côté, la filiale B a constaté un amortissement dérogatoire d’un montant de 50 K€ sur un matériel acquis au 1er janvier N correspondant à la différence entre l’amortissement dégressif admis en fiscalité et l’amortissement linéaire déjà comptabilisé. Pour des raisons de déductibilité fiscale, la holding M a opté pour l’enregistrement en charges des droits de mutation et des honoraires d’un montant de 120 K€ liés à l’acquisition d’un actif immobilier. Les éliminations à opérer sont les suivantes (hors impôts différés) : Écritures Provision PHP (100 K€) Amortissement dérogatoire (50 K€) Frais d’acquisition d’immobilisation (120 K€)

Élimination à opérer dans le cadre de la consolidation Reprise de la provision pour 100 K€

Entité concernée Filiale A

Reprise de l’amortissement pour 50 K€ Filiale B Montant des frais de 120 K€ à incorporer au prix d’acquisition de l’actif immobilier

Holding M

Motif Provision purement fiscale Pas d’objet normal d’amortissement Option fiscale dans les comptes individuels

Remarque : les retraitements d’homogénéisation et d’élimination des écritures à caractère fiscal sont susceptibles de donner lieu à des impôts différés dès lors que ceux-ci génèrent des différences temporaires (cf. Chapitre 5). L’enregistrement de la contrepartie des retraitements a un impact dans le résultat ou dans les réserves consolidées suivant l’origine antérieure ou non à l’exercice.

2 Les retraitements de consolidation En dehors des retraitements liés aux variations de périmètre et aux impôts différés (cf. Chapitres 5 et 6), les retraitements de consolidation ont pour origine les divergences pouvant exister entre le PCG et les règles de consolidation appliquées qu’elles soient françaises ou internationales, et ceci indépendamment des retraitements d’homogénéisation précités.

DE LA

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:196.89.10.224:1

L’ESSENTIEL

56

CONSOLIDATION

DES COMPTES

■ Les divergences entre le PCG et les règles françaises de consolidation Les règles spécifiques propres à la consolidation ou issues du PCG, telles qu’indiquées au Chapitre 1, peuvent conduire à des retraitements dans les comptes consolidés. Il en est ainsi, par exemple, de l’activation des biens pris en crédit-bail (et non à leur simple mention dans l’annexe). L’application de ces méthodes obligatoires ou optionnelles implique ainsi des retraitements de consolidation. Exemple de retraitement de consolidation en règles françaises selon le règlement ANC 2020-01 Un groupe est constitué d’une holding M et de deux filiales françaises A et B ayant des effectifs respectivement de 10, 80 et 120 personnes. Le montant des indemnités de fin de carrière calculées selon la méthode des Unités des crédits projetés (UCP) est mentionné dans l’annexe des comptes annuels respectivement pour 50 K€, 100 K€ et 150 K€. La filiale A a contracté un contrat de crédit-bail au 1er janvier N pour un matériel d’une valeur brute de 500 K€ d’une durée d’utilité de 5 ans avec une redevance annuelle de 150 K€ (en N : 25 K€ d’intérêts financiers et 125 K€ de remboursement en capital de la dette). La filiale B dispose d’un amortissement dérogatoire au passif de son bilan pour un montant de 15 K€. Appliquant la méthode de référence du PCG en matière de comptabilisation des engagements de retraite, le groupe devra procéder aux retraitements suivants dans le cadre de l’établissement de ses comptes consolidés du 31 décembre N : Items

Écritures de consolidation hors impôts différés

Entité concernée

Indemnités IFC (méthode Comptabilisation d’une provision pour indemnités de fin de M, A et B de référence du PCG) carrière (IFC) d’un montant global de 300 K€ (50 + 100 + 150) Contrat de crédit-bail (*) Inscription à l’actif du matériel pour 500 K€ en contrepartie A d’une dette de 500 K€ sous déduction de l’amortissement en capital de 125 K€, soit un capital restant dû de 375 K€ Annulation de la redevance de 150 K€ et enregistrement de charges financières de 25 K€ et de la dotation aux amortissements de 100 K€ (500 K€/5 ans) Amortissement Reprise en produit dans le compte de résultat de B dérogatoire l’amortissement dérogatoire de 15 K€ (*) Comptabilisation obligatoire à compter de 2021.

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:196.89.10.224:1

CHAPITRE 4 – Les retraitements de consolidation Pour un exemple simplifié de consolidation en référentiel français, voir l’illustration (§. 3) du Chapitre 3, p. 47 et suivants.

■ Les divergences entre les règles françaises et les normes IFRS De la même manière, les divergences entre le PCG et les normes IFRS conduisent inévitablement à des retraitements de consolidation. En référentiel international, on retrouve tout d’abord les retraitements précités avec quelques divergences telles que, par exemple, l’obligation de comptabilisation des indemnités de fin de carrière ou encore l’inscription systématique à l’actif des biens pris en contrat de location sauf exceptions selon IFRS 16 (et non uniquement les contrats de créditbail et assimilés) ; les méthodes obligatoires du règlement ANC 2020-01 introduisent certaines divergences avec les IFRS s’agissant notamment du traitement des écarts de conversion sur les créances et dettes libellées en monnaie étrangère et de celui de la comptabilisation des contrats à long terme en cas du choix en faveur de la méthode à l’achèvement (et non à l’avancement) (cf. Chapitre 1). Au-delà de ces retraitements classiques, il existe également des ajustements résultant des spécificités propres aux normes IFRS telles que la comptabilisation à la juste valeur des immeubles de placement (méthode encouragée) et des instruments financiers dérivés (ex. : swap), l’annulation de la charge à payer sur la contribution sociale de solidarité des sociétés (C3S) françaises (IFRIC 21) ou encore la comptabilisation du chiffre d’affaires à l’avancement en cas de transfert progressif du contrôle de l’actif au client et en tenant en compte d’une actualisation financière en cas de paiement différé supérieur à un an (composante financière). Enfin, des reclassements peuvent être pratiqués en vue de modifier le classement comptable de certains éléments du bilan et/ou du compte de résultat en IFRS (ex. : reclassement du Crédit d’impôt recherche (CIR) en subvention d’exploitation et, le cas échéant, de la contribution relative à la cotisation sur la valeur ajoutée de l’entreprise (CVAE) en impôt sur le résultat).

3

Les opérations de conversion des comptes des filiales étrangères

Les comptes des filiales étrangères doivent être convertis dans la monnaie de présentation des comptes du groupe, en l’occurrence en euros s’agissant d’une société consolidante de nationalité française. Globalement convergentes, les règles françaises (ANC 2020-01, art. 272-15 à 21) et internationales (IAS 21) prévoient deux méthodes principales de conversion : la méthode du cours historique et la méthode du cours de clôture.

57

DE LA

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:196.89.10.224:1

L’ESSENTIEL

58

CONSOLIDATION

DES COMPTES

■ La détermination de la monnaie de fonctionnement La monnaie de fonctionnement est la monnaie de l’environnement économique principal dans lequel opère l’entité (IAS 21 §. 8). Autrement dit, en présence d’une entité autonome, la monnaie de fonctionnement sera généralement la monnaie locale. À l’inverse, une entité non autonome s’apparentant à une extension à l’étranger de l’activité de la société consolidante aura pour monnaie de fonctionnement la monnaie de consolidation. Le caractère autonome d’une entité étrangère s’apprécie en fonction de son degré d’autonomie commerciale, économique et financière, à savoir, la prépondérance de ses liens avec le groupe au regard des transactions externes (ex. : filiale de distribution commercialisant exclusivement les produits du groupe avec le soutien financier total de la maison-mère). La démarche de conversion des comptes des filiales étrangères est la suivante :

Le règlement ANC 2020-01 prescrit ainsi en pratique l’utilisation de la méthode du cours historique pour les entités non autonomes (monnaie de fonctionnement = monnaie de consolidation) et celle du cours de clôture pour les entités autonomes (monnaie locale = monnaie de fonctionnement).

■ Les méthodes de conversion utilisées Les méthodes de conversion prévoient la conversion au cours moyen de l’exercice pour les éléments du compte de résultat et au cours de clôture pour les éléments de bilan à l’exception des éléments non monétaires convertis au cours historique dans le cas de la méthode du cours historique. Méthodes/ éléments

Méthode du cours historique (ANC 2020-01, art. 272-16)

Éléments

Non monétaires (*)

Monétaires (**)

Cours de conversion

Cours historique (date Cours de clôture d’entrée en consolidation)

Charges et produits

Méthode du cours de clôture (ANC 2020-01, art. 272-17) Actifs et passifs

Cours moyen Cours de de période clôture

Charges et produits Cours moyen de période

------------------------------------------------------------------------------------------

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:196.89.10.224:1

CHAPITRE 4 – Les retraitements de consolidation -----------------------------------------------------------------------------------------Écart de conversion

Inscription dans les capitaux propres en écart de conversion (part groupe) et en intérêts minoritaires à compter du 1er janvier 2021 (***)

Inscription dans les capitaux propres en écart de conversion (part groupe) et en intérêts minoritaires

(*) ex. : immobilisations, capitaux propres (**) ex. : créances et dettes d’exploitation (***) Jusqu’au 31 décembre 2020, les écarts de conversion résultant de la méthode du cours historique sont inscrits dans le compte de résultat par application du CRC 99-02 (§. 32001).

En cas de cession ou de liquidation de l’entité, les écarts de conversion inscrits en capitaux propres sont repris en résultat. Exemple La société M convertit dans ses comptes consolidés, selon la méthode du cours de clôture, l’entité étrangère A détenue à 80 % avec la constatation d’un écart de conversion de 406 K€. Cet écart est lié à la conversion de l’actif net d’ouverture au cours de clôture et à la différence de conversion du résultat entre le cours de clôture (bilan) et le cours moyen (compte de résultat). Entité A En devise (autonome)

Cours de conversion

En euros Quote-part (80 %)

Écart de conversion

Actif net d’ouverture

5 000 KD

0,75 (ouverture) 3 750 K€

3 000 K€ (1) 400 K€ [5 000 X 0,85 X 80 % -(1)]

Résultat de l’exercice

150 KD

0,80 (moyen)

120 K€

96 K€ (2)

Actif net de clôture

5 150 KD

0,85 (clôture)

4 378 K€

3 502 K€ (3) 406 K€ (3) – [(1) + 2)]

6 K€ [150 X 0,85 X 80 % -(2)]

En normes IFRS, il existe quelques divergences mineures avec le règlement ANC 2020-01 concernant la méthode du cours historique au niveau des modalités de conversion des amortissements et provisions et de la comptabilisation des écarts de change sur les éléments monétaires (résultat). Dans les référentiels français et international, le cas de l’hyperinflation fait l’objet d’un traitement spécifique visé respectivement par les articles 272-22 à 25 du règlement ANC 2020-01 et la norme IAS 29.

59

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:196.89.10.224:1

Les impôts différés

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:105.157.21.196:

Chapitre 5

Parmi les impôts sur le résultat, on distingue les impôts exigibles, correspondant notamment à l’impôt sur les sociétés (IS) dont est redevable la société, et les impôts différés liés à des décalages temporaires sources d’imposition ou de déduction futures. Tandis que l’impôt exigible est comptabilisé dans les comptes individuels, les règles de consolidation imposent, dans les comptes consolidés, l’enregistrement des impôts exigibles comme différés selon des règles spécifiques. En la matière, les dispositions résultant du règlement ANC 2020-01 et de la norme IAS 12 relative aux impôts sur le résultat en IFRS sont globalement convergentes à l’exception de quelques différences mineures. Plus spécifiquement, le régime d’intégration fiscale prévu aux articles 223 A et suivants du CGI entraîne des conséquences particulières en matière d’impôts différés.

1 Les principes de base

■ Définition générale

Les impôts différés ont pour origine des décalages temporaires (ou temporels), sources de déduction ou d’imposition futures. Les décalages temporaires résultent de la différence entre la valeur comptable et fiscale des actifs et passifs. Les référentiels français (ANC 2020-01, art. 272-7) et international (IAS 12 §. 15 et 24) prescrivent, selon une conception étendue, la comptabilisation des impôts exigibles et différés quelles que soient leur nature et leur échéance sous réserves de quelques exceptions concernant les impôts différés passifs (IDP) et sous conditions de récupération probable s’agissant des impôts différés actifs (IDA).

■ Sources d’impôt différé

On peut distinguer plusieurs sources d’impôt différé selon leur origine.

Source

DE LA

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:105.157.21.196:

L’ESSENTIEL

62

CONSOLIDATION

DES COMPTES

Impôts différés « sociaux »

Impôts différés de consolidation

IDA liés aux déficits reportables

Nature

Impôts différés sociaux résultant du décalage temporaire – et non définitif (*) – entre le résultat fiscal et comptable d’une entité (tableau Cerfa 2058 – A de la liasse fiscale).

Impôts différés liés aux retraitements de consolidation ayant un impact sur le résultat consolidé (cf. Chapitres 3 et 4).

Créance d’impôt future liée à la présence d’un déficit fiscal sous réserve de sa probable imputation sur un bénéfice fiscal futur.

Exemples

Organic (contribution sociale de solidarité) et participation des salariés aux résultats [comptabilisées en N mais déductibles fiscalement en N+ 1].

Déficit fiscal reporté en Comptabilisation des provisions indemnités de fin de avant d’une entité (**). carrière, retraitement d’homogénéisation des amortissements ou élimination des résultats internes.

(*) Les différences définitives ou permanentes, telles qu’une amende non déductible fiscalement, ne constituent pas une source de déduction future et ne donnent donc pas lieu à la reconnaissance d’un IDA. (**) L’option pour le report en arrière d’un déficit fiscal (carry-back) donne lieu à une créance d’impôt dans les comptes individuels.

En normes IFRS, IAS 12 (§. 18-21) mentionne aussi les impôts différés générés du fait de l’évaluation à la juste valeur de certains éléments du bilan (ex. : modèle de la réévaluation des actifs corporels selon IAS 16, évaluation à la juste valeur des immeubles de placement selon IAS 40...) et de celle des actifs et passifs indentifiables repris dans le cadre d’un regroupement d’entreprise.

■ Reconnaissance des impôts différés actifs (ANC 2020-01, art. 272-9 et IAS 12 §. 24-37)

De manière générale, les impôts différés actifs sont pris en compte s’ils sont compensables avec des impôts différés passifs existant ayant une échéance proche ou s’il y a une probabilité d’imputation sur des résultats futurs. En particulier, les impôts différés actifs liés aux déficits fiscaux reportables sont activables dès lors qu’il y a une probabilité d’imputation sur les résultats futurs de l’entité concernée. L’existence de pertes récentes sur l’entité est un indicateur de risque d’une insuffisance de bénéfices d’imputation en IFRS (IAS 12 §. 35) et une présomption d’absence de tels bénéfices selon le règlement ANC 2020-01 (art. 272-9) pour les entités ayant supporté des déficits au titre des deux derniers exercices.

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:105.154.76.107:

CHAPITRE 5 – Les impôts différés L’existence de plafond d’imputation des déficits reportables est à considérer par les groupes dans le cadre de la reconnaissance du montant des impôts différés actifs relatifs aux reports déficitaires dont l’imputation future est susceptible d’être ralentie au-delà de ce plafond. Le règlement ANC 2020-01 considère comme plus aléatoire et incertaine la probabilité de récupération de déficits indéfiniment reportables sur des bénéfices futurs au-delà de 5 ans. À chaque clôture, les impôts différés actifs comptabilisés doivent faire l’objet d’un réexamen en fonction de leur probabilité d’imputation future. Remarque : en cas d’option d’une entité française soumise à l’IS en faveur du report en arrière du déficit de l’exercice (carry-back) dans les conditions prévues à l’article 220 quinquies-I du CGI, il n’y a pas lieu en principe de constater d’impôts différés actifs en consolidation puisque le produit d’impôt correspondant à la créance de carry-back sur le Trésor public est d’ores et déjà enregistré dans les comptes individuels de la société. En normes IFRS (IAS 12 §. 37), les impôts différés actifs non comptabilisés doivent également être réexaminés à chaque date de clôture en vue de s’assurer qu’il n’y a pas lieu désormais de les comptabiliser.

■ Exceptions en matière d’impôts différés passifs Le règlement ANC 2020-01 (art. 272-10) liste 4 exceptions à la constatation d’impôt différé passif avec notamment le cas du goodwill et des écarts d’évaluation affectés aux immobilisations incorporelles non amortissables dans le cadre de regroupement d’entreprises (cf. Chapitre 6). Selon IAS 12 (§. 15), la comptabilisation initiale du goodwill ne donne pas lieu à la constatation d’un quelconque impôt différé. Il existe des différences de traitement s’agissant des différences temporelles liées aux titres de participations des entités consolidées, telles que celles portant sur des réserves non encore distribuées. En effet, le règlement ANC 2020-01 (art. 272-11) limite la comptabilisation aux impôts non récupérables portant sur des distributions décidées ou probables tandis qu’IAS 12 (§. 39-45) prévoit un principe général de comptabilisation de ces impôts différés passifs sauf exceptions (et des impôts différés actifs sous condition d’imputation) s’appliquant notamment aux réserves non distribuées des entreprises associées.

63

DE LA

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:105.154.76.107:

L’ESSENTIEL

64

CONSOLIDATION

DES COMPTES

2 Règles d’évaluation et de comptabilisation

■ Règles d’évaluation (ANC 2020-01, art. 272-12 et IAS 12 §. 46-56) La méthode d’évaluation appliquée est celle du report variable qui consiste à évaluer les impôts différés sur la base du dernier taux d’imposition connu (et des dernières règles fiscales) à la date de clôture. Autrement dit, en cas de changement de taux, il y a lieu de recalculer les impôts différés d’ouverture sur la base du nouveau taux d’imposition. En présence de taux d’imposition variables (ou de règles fiscales) selon les modalités de dénouement de l’opération, on utilisera le taux d’imposition dont l’application est la plus probable dans le futur. En cas de modification programmé de taux (ou des règles fiscales) dans le futur, on tiendra compte de celle-ci pour évaluer les impôts différés en fonction de leur période attendue d’exigibilité. Remarque : l’actualisation des impôts différés est interdite du fait de l’absence de fiabilité suffisante quant à leurs échéances de réalisation.

■ Règles de comptabilisation (ANC 2020-01, art. 272-13 et IAS 12 §. 5768)

En matière de comptabilisation, la règle de la symétrie s’applique et elle consiste à enregistrer la contrepartie de l’impôt différé suivant un traitement comptable identique à celui de l’opération qui en est à l’origine. Ainsi, les impôts différés sont enregistrés en résultat dès lors que les opérations d’origine ont affecté le résultat de l’exercice. Cela étant, ils peuvent faire l’objet d’un enregistrement en capitaux propres ou en goodwill selon qu’il s’agit respectivement d’opérations impactant directement les capitaux propres ou de regroupement d’entreprises. Comptabilisation des impôts différés (contrepartie) Enregistrement Opérations d’origine

Résultat

Capitaux propres

Opérations impactant le Opérations enregistrées résultat de l’exercice directement dans les capitaux propres

Comptabilisation En résultat des impôts différés

Directement dans les capitaux propres

Goodwill Affectation des écarts d’évaluation dans le cadre de regroupement d’entreprises En augmentation ou diminution du goodwill

------------------------------------------------------------------------------------------

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:105.154.76.107:

CHAPITRE 5 – Les impôts différés

65

-----------------------------------------------------------------------------------------Exemples

Dotations aux provisions IFC, élimination de la plus-value réalisée lors d’une cession interne d’actif au cours de l’exercice

Réévaluation des immobilisations corporelles selon la norme IAS 16, changement de méthode comptable

Affectation d’une plus-value aux actifs immobiliers, constatation d’une provision IFC dans le cadre de l’identification à la juste valeur des actifs et passifs repris de la cible

Remarque : en normes IFRS, l’impact des variations de taux d’imposition sur les impôts différés d’ouverture est enregistré en capitaux propres selon la règle de la symétrie alors qu’il est porté en résultat selon le règlement ANC 2020-01, art. 272-13).

■ Règles de présentation (ANC 2020-01, art. 272-14 et IAS 12 §. 69-78) Dans les états financiers, les actifs, passifs et charges d’impôts différés doivent être présentés séparément des actifs, passifs et charges d’impôts exigibles. Les actifs et passifs d’impôts différés doivent être compensés par entité fiscale, c’est-à-dire au niveau de chaque entreprise consolidée redevable de l’IS ou au niveau de la société mère redevable de l’IS groupe en présence d’une intégration fiscale. En normes IFRS, la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) peut être classée, soit en charges opérationnelles courantes (rubrique « impôts et taxes »), soit en impôts sur le résultat (rubrique « charge d’impôt ») « suivant le jugement exercé par l’entreprise au vu de sa propre situation » (communiqué ANC, 14-01-2010).

■ Preuve d’impôt (ANC 2020-01, art. 282-27 et IAS 12 §. 81) Les référentiels français (ANC 2020-01, art. 282-27) et international (§. 79-88) prévoient un certain nombre d’informations à fournir avec une plus grande densité en normes IFRS. De manière commune aux deux référentiels, on retrouve les informations relatives à la ventilation entre impôts différés et impôts exigibles, à leur ventilation par grande catégorie, aux indications sur les impôts différés actifs comptabilisés ou non et surtout à la mise en œuvre de la preuve d’impôt. La preuve d’impôt consiste à rapprocher la charge d’impôt comptabilisée de la charge d’impôt théorique résultant de l’application du taux d’imposition de la consolidante au résultat courant avant impôt (RCAI) du groupe. Les éléments en rapprochement tiennent notamment aux différences permanentes (une amende non déductible de manière définitive) et aux divergences de taux d’imposition entre la consolidante et les filiales étrangères.

DE LA

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:105.154.76.107:

L’ESSENTIEL

66

CONSOLIDATION

DES COMPTES

En normes IFRS, IAS 12 (§. 81) offre également la possibilité de mettre en œuvre la preuve d’impôt par un rapprochement entre le taux d’impôt effectif moyen et le taux d’impôt applicable.

Exemple

Un groupe coté, constitué d’une holding M et de trois filiales A, B et C intégrées fiscalement, présente les opérations suivantes au titre de l’exercice N : – un déficit fiscal reportable de – 150 K€ correspondant aux pertes de l’année N de la filiale A ayant de bonnes perspectives de rentabilité en N+ 1, soit un résultat positif prévu de + 300 K€ ; – une provision pour participation des salariés sur les résultats N d’un montant de 90 K€ au niveau de la filiale B ayant fait l’objet d’une réintégration dans le tableau 2058-A ; – des dotations aux provisions d’indemnités de fin de carrière d’un montant total de 60 K€ au niveau du groupe ; – un écart d’évaluation d’un montant de 420 K€ affecté aux actifs corporels et un goodwill comptabilisé pour un montant de 500 K€ suite à l’acquisition de la société C en date du 31 décembre N. Le solde net des impôts différés passifs antérieurs et maintenus à la clôture N s’élevait à 600 K€ au 31 décembre N-1 au taux d’imposition de 30 %. Le taux d’imposition en vigueur à la clôture du 31 décembre N est de 33.33 %. Base

Entité liée

Impôt différé actif (IDA)

Impôt différé passif (IDP)

Contrepartie

Déficit fiscal ayant une probabilité d’imputation sur le résultat N+ 1

-150 K€

Filiale A

+ 50 K€

-

Résultat N

Participation des salariés au résultat N (décalage temporaire)

-90 K€

Filiale B

+ 30 K€

-

Résultat N

-60 K€

Groupe

+ 20 K€

-

Résultat N

--------------------------------------------------------------------------------------

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:105.154.76.107:

CHAPITRE 5 – Les impôts différés

67

-------------------------------------------------------------------------------------Provision IFC (retraitement ayant un impact sur le résultat consolidé) Écart d’évaluation affecté aux actifs corporels

+ 420 K€

Filiale C

-

-140 K€

Goodwill

Goodwill (exception → pas d’IDP)

+ 500 K€

Filiale C

-

-

N/A

-667 K€ (montant recalculé au taux de 33.33 %)

Impact de la variation de taux de -67 K€ enregistré en capitaux propres en IFRS

+ 2 000 K€ Montant des IDP à l’ouverture au taux de 30 % (600 K€/30 %) à recalculer à 33.33 % selon la méthode du report variable Total

+ 100 K€

-807 K€

Au 31 décembre N, le montant net des IDP s’élève à 707 K€ après compensation des impôts différés actifs (100 K€) et des impôts différés passifs (-807 K€) au niveau du groupe intégré fiscalement. Le produit d’impôt différé constaté dans le compte de résultat consolidé de l’exercice N s’élève à + 100 K€ correspondant aux impôts différés actifs générés au cours de l’exercice.

3 Cas particulier du régime d’intégration fiscale Le régime d’intégration fiscale visé par l’article 223 A et suivants du CGI comporte des règles de détermination du résultat d’ensemble et des modalités de répartition de l’impôt au sein du groupe fiscal susceptibles d’exiger des retraitements spécifiques dans les comptes consolidés. Ce régime permet, sous certaines conditions, à une société française de se constituer seule redevable de l’IS dû sur l’ensemble des résultats du groupe formé par elle-même et ses filiales (CGI, art. 223 A) qui n’est autre que la somme algébrique des résultats individuels après mise en œuvre de certaines corrections (CGI, art. 223 B).

DE LA

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:105.154.76.107:

L’ESSENTIEL

68

CONSOLIDATION

DES COMPTES

■ Opérations intragroupe neutralisées dans l’intégration fiscale Du fait du régime d’intégration fiscale, certaines opérations internes éliminées en consolidation font l’objet de neutralisation pour la détermination du résultat fiscal d’ensemble. Il en va ainsi en particulier : – des plus et moins-values internes sur les cessions d’éléments d’actif immobilisé (CGI, art. 223 F al. 1) ; – des dotations complémentaires aux provisions constituées par une société après son entrée dans le groupe à raison des créances détenues, des risques encourus (CGI, art. 223 B) et des participations détenues sur une autre société intégrée (CGI, art. 223 D). De fait, il ne sera pas nécessaire de constituer en consolidation un impôt différé suite à l’élimination de certaines opérations internes soumises au taux d’imposition de droit commun et réalisées entre sociétés membres d’un groupe fiscal dès lors que celles-ci ont été par ailleurs neutralisées dans l’intégration fiscale. Il en sera ainsi en particulier des provisions sur créances intragroupe ou encore des plus et moins-values sur cession intragroupe d’une immobilisation non amortissable.

■ Reconnaissance d’IDA au titre des déficits fiscaux dans un groupe fiscal

En régime d’intégration fiscale, les déficits des sociétés membres constatés pendant l’intégration fiscale sont compris dans le résultat d’ensemble du groupe intégré et ne peuvent donc pas donner lieu à la reconnaissance d’un impôt différé actif. Les seuls déficits susceptibles de donner lieu à la constatation d’un impôt différé actif en consolidation sont : – le déficit d’ensemble du groupe sous réserve de compensation possible avec des impôts différés du groupe ou d’une probabilité d’imputation sur des résultats d’ensemble futurs ; – les déficits des filiales antérieurs à leur entrée dans l’intégration fiscale sous réserve de compensation possible avec des impôts différés passifs du groupe ou d’une probabilité d’imputation sur leurs propres résultats futurs (individuels) après éventuel plafonnement.

■ Compensation des impôts différés en régime d’intégration fiscale En matière de présentation dans les états financiers, le règlement ANC 2020-01 (art. 472-14) prescrit la compensation des impôts différés par entité fiscale avec présentation séparée des impôts exigibles. Au niveau du groupe intégré en tant qu’entité fiscale, il devra ainsi être fait masse des impôts différés actifs et passifs individuels des différentes sociétés membres afin de présenter au bilan consolidé un solde net compensé d’impôt différé, à l’actif ou au passif selon le cas.

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:105.154.76.107:

Chapitre 6

Les variations de périmètre Ce chapitre aborde les variations de périmètre de consolidation, c’est-à-dire du cas des entrées et des sorties d’entités du groupe. Compte tenu de la complexité et de la diversité des situations, il est évoqué, ici de manière limitative et simplifiée, la problématique tenant aux acquisitions d’entreprise et aux sorties de périmètre. Le cas des variations de pourcentage d’intérêt est brièvement cité. Les dispositions des articles 231-1 à 242-11 du règlement ANC 2020-01 s’appliquent aux variations de périmètre dans les comptes consolidés français. En normes IFRS, IFRS 3 s’applique aux regroupements d’entreprises tandis qu’IFRS 5 traite pour sa part des activités abandonnées. Des différences sensibles entre les référentiels français et international existent, en particulier, en matière d’acquisition d’entreprises.

1 Les acquisitions d’entreprise Dans les deux référentiels, les regroupements d’entreprises doivent être traités selon la méthode de l’acquisition qui consiste à : – identifier l’acquéreur et la date d’acquisition, c’est-à-dire l’entité qui prendre le contrôle et la date de prise de contrôle (cf. Chapitre 2) ; – déterminer le coût d’acquisition des titres de la société acquise ; – évaluer à la valeur d’entrée (ou à la juste valeur en IFRS) les actifs et passifs identifiables de la cible.

L’ESSENTIEL

DE LA

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:105.154.76.107:

70

CONSOLIDATION

DES COMPTES

Depuis 2017, la méthode dérogatoire prévue au §. 215 du CRC 99-02 est devenue une méthode optionnelle reprise à l’article 232-9 du règlement ANC 2020-01 et réservée, sous certaines conditions, aux regroupements entre entreprises sous contrôle commun d’une même entreprise extérieure au périmètre de consolidation (en pratique, fusions et apports). La méthode consiste à substituer à la valeur comptable des titres de la cible la valeur nette comptable – le cas échéant consolidée – de ses actifs et passifs, à la date de l’opération, retraitée selon les normes comptables de l’acquéreur. L’éventuel écart lié à cette substitution est imputé directement dans les capitaux propres consolidés.

■ Le coût d’acquisition des titres

Selon le règlement ANC 2020-01 (art. 231-2), le coût d’acquisition correspond au prix d’acquisition des titres majoré des frais externes d’acquisition nets d’impôt tels que les droits d’enregistrement et les honoraires des intervenants extérieurs (conseils, auditeurs, etc.). Les ajustements ultérieurs de prix (ex. : compléments de prix) sont inclus dans le prix d’acquisition initial dès lors que leur versement est probable. En normes IFRS, les frais d’acquisition sont obligatoirement enregistrés dans les charges de l’exercice. S’ils sont probables, les ajustements ultérieurs de prix sont en principe inclus dans le prix d’acquisition avec une évaluation en fonction de la pondération des différents scénarios possibles.

■ Évaluation des actifs et passifs identifiables de la cible Le coût d’acquisition doit être affecté aux différents actifs et passifs identifiables de la cible. Il s’agit donc : – d’identifier les actifs et passifs repris dont on peut suivre la valeur y compris les actifs incorporels comptabilisés ou non dès lors qu’ils répondent aux critères de reconnaissance et d’activation (art. 231-7) ; – d’évaluer à la valeur d’entrée (« juste valeur » en IFRS) les actifs et passifs identifiables à la date d’acquisition selon la méthode de la ré-estimation totale, c’est-à-dire y compris la part correspondant aux intérêts minoritaires.

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:105.154.76.107:

CHAPITRE 6 – Les variations de périmètre La valeur d’entrée est définie comme le prix qu’aurait accepté de payer l’acquéreur pour acheter séparément les actifs et passifs identifiés ; cette évaluation devant tenir compte de l’utilisation envisagée par l’acquéreur. L’acquéreur dispose d’un délai d’affectation pour procéder à la révision des évaluations provisoires des actifs et passifs réalisées lors de l’acquisition. Ce délai court jusqu’à la fin de l’exercice suivant celui de l’acquisition (art. 231-10). Les valeurs définitives des actifs serviront de base au calcul des amortissements & dépréciations futures ainsi qu’à celui des plus-values en cas de cession (art. 231-10). En normes IFRS, le délai d’affectation pour figer les évaluations définitives des actifs et passifs identifiables est d’une durée de douze mois. Les principaux actifs et passifs identifiables (ANC 2020-01, art. 232-1) Actifs et passifs

Valeur d’entrée

Actifs incorporels (*)

Valeur de marché ou d’utilité des actifs incorporels comptabilisés ou non (1) Activation séparée des frais de développement si respect des conditions requises par le PCG.

Actifs corporels (*)

Valeur d’entrée correspondant à la valeur de marché ou à la valeur nette de remplacement.

Prêts, créances et dettes

Valeur actualisée (ex. : méthode Discounted cash-flows – DCF) si impact significatif de l’actualisation.

Stocks

Stocks de produits finis et en cours de production : prix de revient correspondant au prix de vente minoré des frais restant à courir et de la marge commerciale / producteur

Provisions pour indemnités de fin de carrière et assimilées

Évaluation et comptabilisation même si l’acquéreur n’a pas opté pour la comptabilisation de ces engagements.

Provisions

Application des règles générales du PCG en matière de reconnaissance des passifs avec notamment : obligation de constituer une provision pour restructuration dès l’annonce de la décision et interdiction de provisionner les pertes d’exploitation futures.

(1) Les fonds de commerce, ne répondant pas au critère de reconnaissance des actifs incorporels (protection juridique et/ou légale ou séparabilité), ne constituent pas des actifs identifiables. (*) NB : selon les précisions du règlement CRC 99-02 (§. 21122) non reprises dans le règlement ANC 2020-01.

71

DE LA

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:105.154.76.107:

L’ESSENTIEL

72

CONSOLIDATION

DES COMPTES

En normes IFRS, IFRS 3 (§. 21 à 31) prévoit certaines exceptions à la comptabilisation et à l’évaluation à la juste valeur des actifs et passifs identifiables.

■ La détermination de l’écart d’acquisition non affecté (goodwill) Selon la méthode dite du goodwill partiel, l’écart d’acquisition correspond à la différence entre le coût d’acquisition des titres et la quote-part des actifs et passifs identifiables évalués à leur valeur d’entrée (ou à la juste valeur en IFRS). Appelé également goodwill, il s’agit donc d’un écart d’acquisition non affecté à la différence des écarts d’évaluation affectés aux actifs et passifs identifiables. Méthode du goodwill partiel Écart d’acquisition = Coût d’acquisition – Quote-part des actifs & passifs identifiables évalués à leur valeur d’entrée Dans le cas général, on obtient un écart d’acquisition positif traduisant la survaleur que l’acquéreur a accepté de payer compte tenu des « avantages économiques futurs » attendus. Plus exceptionnellement, la bonne affaire peut se solder par un écart d’acquisition négatif. Le traitement comptable de l’écart d’acquisition est différent selon le référentiel utilisé. Traitement de l’écart d’acquisition en référentiels français et international Items

France (ANC 2020-01)

International (IFRS 3)

Sort du goodwill (écart d’acquisition positif)

Inscription en immobilisations incorporelles Inscription en immobilisations → Pas d’amortissement mais test annuel incorporelles avec amortissement ou pas selon l’existence ou non d’une limite de dépréciation obligatoire prévisible de durée (cf. ci-après)

Sort du badwill (écart d’acquisition négatif)

Enregistré au passif du bilan et repris en résultat en fonction des hypothèses et conditions déterminées lors de l’acquisition

Reprise en résultat de l’exercice d’acquisition après confirmation des justes valeurs des actifs et passifs identifiables

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:105.154.76.107:

CHAPITRE 6 – Les variations de périmètre

73

En normes IFRS, IFRS 3 (§. 19) a introduit, depuis 2010, pour chaque acquisition, une option entre la méthode du goodwill partiel et celle du goodwill total, c’est-à-dire avec dégagement d’un « goodwill » sur la part des intérêts minoritaires. Selon le règlement ANC 2020-01 (art. 231-11), l’entité doit déterminer la durée d’utilisation limitée ou non des goodwills positifs à partir de l’analyse des aspects techniques, économiques et juridiques de l’opération en cohérence avec l’article 214-1 du PCG et selon des critères complémentaires propres à la consolidation (synergies, éléments sous-jacents). Les modalités d’amortissement et de dépréciation du goodwill selon le règlement ANC 2020-01 (art. 231-11) Durée d’utilisation du goodwill

Amortissement du goodwill

Dépréciation du goodwill

Absence de limite prévisible de durée

Pas d’amortissement

Test de dépréciation annuel obligatoire (*)

Existence d’une limite prévisible de durée

Amortissement linéaire sur cette durée ou Test de dépréciation en cas d’indice de perte de valeur sur 10 ans si pas de possibilité d’une (*) évaluation fiable

(*) Le test de dépréciation consiste à comparer la VNC à la valeur actuelle. Une provision est constituée dans le cas où la VNC excède la valeur actuelle. Les dépréciations de goodwill sont irréversibles.

Sous réserve du traitement homogène requis pour les acquisitions ayant des caractéristiques comparables, l’analyse peut conduire ainsi à la coexistence de goodwill non amortissables (test de dépréciation annuel), de goodwill amortissables sur une durée déterminée et de goodwill amortis sur 10 ans à défaut de fiabilité suffisante dans la détermination de la durée. En normes IFRS, le goodwill dégagé sur une entité mise en équivalence est inclus dans la valeur comptable des titres mis en équivalence (non amortissable) alors qu’il fait l’objet d’une comptabilisation séparée au bilan consolidé en règles françaises s’agissant des entités sous influence notable.

DE LA

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:105.154.76.107:

L’ESSENTIEL

74

CONSOLIDATION

Exemple

DES COMPTES

La société A acquiert 60 % de la société B pour un prix d’acquisition de 1 800 K€ au 1er janvier N. À cette date, les capitaux propres comptables de la société B s’élèvent à 2 500 K€. Le prix payé prend en compte une plus-value latente immobilière nette d’impôt de 200 K€ et une marque déposée non comptabilisée d’une valeur estimée de 50 K€. Par ailleurs, la société B n’a pas comptabilisé ses engagements de départ à la retraite pour un montant net d’impôt de 100 K€. À la date d’acquisition, le calcul de l’écart d’acquisition est le suivant selon la méthode du goodwill partiel : Au 1er janvier N Prix d’acquisition (1) 1 800 K€

Capitaux propres comptables de la société B 2 500 K€ Plus-value latente (immobilier) + 200 K€ Marque déposée non comptabilisée (*) + 50 K€

Provision des engagements de retraite – 100 K€

Valeur d’entrée des actifs et passifs identifiables 2 650 K€ Quote-part acquise de la société B (60 %) (2) 1 590 K€ Écart d’acquisition non affecté (goodwill) (1) – (2) 210 K€ Cet écart d’acquisition d’un montant de 210 K€ est comptabilisé en immobilisation incorporelle dans les comptes consolidés. Par application du règlement ANC 2020-01 et après analyse, cet écart fait l’objet d’un amortissement sur une durée déterminée en l’espèce à 10 ans, soit une dotation de 21 K€ sur l’exercice N. (*) Bénéficiant d’une protection légale, la marque peut être ici reconnue en immobilisations incorporelles séparément de l’écart d’acquisition. Remarque : étant nets d’impôt, les montants des plus-values et des provisions indemnités de fin de carrière tiennent bien compte de l’imposition différée. En cas de mise en équivalence ou d’intégration proportionnelle préalablement à la prise de contrôle exclusif, l’éventuel écart de réévaluation antérieur est porté en réserves consolidées (ANC 2020-01, art. 241-1 et 2).

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:105.154.76.107:

CHAPITRE 6 – Les variations de périmètre NB : il a été supprimé dans le règlement ANC 2020-01 la mention du règlement CRC 99-02 (§. 220) précisant que la prise de contrôle progressive d’une filiale est traitée comme une transaction unique. En normes IFRS, IFRS 3 (§. 41) prévoit, en cas d’acquisition par étapes, la réévaluation de la participation initiale (y compris pour les entreprises communes) à la date de contrôle effectif, avec comptabilisation du profit ou de la perte correspondant en résultat.

2 Les autres variations de périmètre Les regroupements d’entreprises sont des variations de périmètre très courantes et souvent les plus complexes. Les autres variations sont essentiellement constituées par les sorties de périmètre et les variations de pourcentage d’intérêt, notamment au niveau des filiales.

■ Principales dispositions du règlement ANC 2020-01 concernant les filiales

L’augmentation du pourcentage d’intérêt dans une filiale donne lieu au calcul d’un écart d’acquisition complémentaire sans remise en cause des évaluations initiales des actifs et passifs identifiés lors de la prise de contrôle (art. 242-1). Cela est aussi vrai si cette augmentation résulte d’une augmentation de capital inégalement souscrite par les associés (art. 242-8). À la date de perte de contrôle (cf. Chapitre 2), la cession partielle ou totale d’une filiale (ou d’une branche d’activité) se traduit par une plus ou moins-value de cession déterminée à partir de la dernière valeur en consolidation des actifs et passifs concernés incluant, en outre, le résultat jusqu’à la date de cession, l’écart d’acquisition résiduel non amorti, et, pour les filiales étrangères, le solde des écarts de conversion figurant dans les capitaux propres (art. 242-2 à 4). Les éléments du résultat sont retenus au prorata en cas de cession partielle. Pour des raisons de comparabilité, la quote-part du groupe dans le résultat net de la filiale cédée peut être présentée sur ligne spécifique du compte de résultat (art. 242-2).

75

DE LA

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:105.154.76.107:

L’ESSENTIEL

76

CONSOLIDATION

DES COMPTES

■ Aperçu du référentiel international (IFRS) Citons ici certaines dispositions prévues par les normes IFRS 10, IAS 28 et IFRS 5 en matière respectivement de variations de pourcentage d’intérêt, de modification de la participation et d’abandons d’activité.

a) Les variations d’intérêt dans une filiale selon IFRS 10 Selon la norme IFRS 10 (§. 23), les variations des intérêts dans une filiale sans perte de contrôle (ex. : rachats de minoritaires) sont comptabilisées en capitaux propres avec modification des parts respectives entre le groupe et les minoritaires.

b) Les modifications dans la participation dans une entreprise associée ou coentreprise selon IAS 28 Les modifications ci-dessous dans la participation sont susceptibles d’entraîner l’arrêt de l’utilisation de la mise en équivalence comme suit (IAS 28 §. 22 & 24) : Modification de la participation

Norme et dispositions applicables

Entreprise associée ou co-entreprise –> filiale Comptabilisation de la participation selon IFRS 3 et IFRS 10 Entreprise associée ou co-entreprise –> actif IFRS 9 avec évaluation à la juste valeur et enregistrement en financier résultat de la variation de juste valeur entre la comptabilisation initiale et le changement Entreprise associée co-entreprise

Maintien d’IAS 28 sans réévaluation des intérêts

c) Les actifs destinés à être cédés selon IFRS 5 La norme IFRS 5 traite de la comptabilisation des actifs détenus en vue de leur vente et de l’information relative aux activités abandonnées. L’évaluation de ces actifs non courants doit être faite au montant le plus faible entre la valeur nette comptable et la juste valeur diminuée des frais de cession. Les actifs et les résultats des activités abandonnées doivent faire l’objet d’une présentation séparée respectivement dans le bilan et dans le compte de résultat. États financiers Bilan

Modalités d’évaluation et de présentation Présentation du groupe d’actif destiné à être cédé séparément des autres actifs (et passifs) sans compensation (§. 38)

------------------------------------------------------------------------------------------

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:105.154.76.107:

CHAPITRE 6 – Les variations de périmètre -----------------------------------------------------------------------------------------Compte de résultat

Montant unique comprenant, d’une part, le résultat net des activités abandonnées et d’autre part, le résultat de cession des actifs ou l’impact net de l’évaluation à la juste valeur (§. 33)

Annexe

Décomposition de ce montant unique en faisant apparaître l’IS correspondant, les flux nets de trésorerie associés (§. 33) Informations sur les principales catégories d’actifs et de passifs (§. 38) avec description des faits, des circonstances et de l’échéancier relatifs à la cession attendue (§. 41)

77

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:105.154.76.107:

Chapitre Chapitre Chapitre Chapitre Chapitre Chapitre

7 8 9 10 11 12

-

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:105.154.76.107:

PARTIE 2

Contenu des états financiers consolidés

Le bilan consolidé

Le compte de résultat consolidé Le tableau de flux de trésorerie

Les états de variation des capitaux propres et OCI en IFRS Les notes annexes

L’information intermédiaire, sectorielle et proforma

81 89 99 109 117 129

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:105.154.76.107:

Le bilan consolidé

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:105.154.76.107:

Chapitre 7

Les états financiers consolidés comprennent le bilan consolidé, le compte de résultat consolidé, les notes annexes, l’état de variation de capitaux propres et le tableau de flux de trésorerie. Selon le règlement ANC 2020-01, ces deux derniers états font partie intégrante de l’annexe. En normes IFRS, l’appellation « état de situation financière » peut être utilisée, de manière facultative, pour désigner le bilan. De manière générale, il existe des différences de présentation du bilan consolidé entre les deux référentiels français et international au niveau des informations à produire et de leur ordre de présentation. L’objectif du bilan consolidé est de représenter la situation patrimoniale et financière du groupe.

1 Le bilan consolidé selon le règlement ANC 2020-01 Le règlement ANC 2020-01 (art. 281-1) propose un modèle de bilan sous forme de tableau comprenant diverses informations et la production de données chiffrées de l’exercice (N) comparativement à celles de l’exercice précédent (N-1).

DE LA

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:105.154.76.107:

L’ESSENTIEL

82

CONSOLIDATION

DES COMPTES

Modèle de bilan consolidé (ANC 2020-01, art. 281-1) ACTIF

N

N–1

PASSIF

Actif immobilisé

Capitaux propres (Part du groupe)

Immobilisations incorporelles Dont écart d’acquisition (*)

Primes (1)

Immobilisations corporelles

Réserves et résultat consolidés (2)

Immobilisations financières

Autres (3)

N

N–1

Capital (1)

Titres mis en équivalence Actif circulant

Intérêts minoritaires

Stocks et en-cours

Provisions

Clients et comptes rattachés Autres créances et comptes de régularisation (4)

Dettes

Valeurs mobilières de placement

Emprunts et dettes financières

Disponibilités

Fournisseurs et comptes rattachés Autres dettes et comptes de régularisation (5)

Total de l’actif

Total du passif

(1) de l’entreprise mère consolidante ; (2) dont résultat net de l’exercice ; (3) à détailler dans le tableau de variation des capitaux propres consolidés (Part du groupe) ; (4) dont IDA ; (5) dont IDP (*) présentation des écarts d’acquisition hors de la rubrique immobilisations incorporelles avant 2021.

La rubrique « autres » des capitaux propres (part du groupe) comprend notamment les écarts de conversion sur les filiales étrangères (cf. Chapitre 4). NB : précisions du règlement CRC 99-02 absentes dans le règlement ANC 2020-01. Il s’agit de la possibilité d’une présentation du bilan : – sous forme de liste uniquement pour les entreprises la pratiquant antérieurement ; – soit avant répartition des résultats, soit avant et après répartition des résultats ;

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:105.154.76.107:

CHAPITRE 7 – Le bilan consolidé – avec ajout d’éventuels agrégats complémentaires sous réserve d’explications données en annexe. Dans le bilan consolidé, on pourra noter, en particulier : – la présentation des données chiffrées pour leurs montants nets avec la production en annexe de la ventilation correspondante entre valeur brute et amortissement/dépréciation ; – l’identification sur une ligne particulière des écarts d’acquisition inclus dans la rubrique « immobilisations incorporelles » à compter de 2021 ; – la présence de la rubrique « titres mis en équivalence » permettant d’enregistrer la quote-part du groupe dans les capitaux propres de la participation sous influence notable (cf. Chapitre 2) ; – la distinction entre d’une part, les capitaux propres part du groupe et d’autre part, les intérêts minoritaires. NB : précision du règlement CRC 99-02 absente dans le règlement ANC 2020-01 : les capitaux propres part du groupe et les intérêts minoritaires peuvent former par addition un agrégat intermédiaire facultatif « capitaux propres consolidés ». Comme indiqué ci-avant, le capital et les primes figurant dans le bilan consolidé sont uniquement ceux de la société consolidante à la différence des réserves et du résultat consolidés qui concernent la part revenant au groupe, dans les différentes entités. Selon le règlement ANC 020-01 (art. 273-1), il est possible de présenter certains instruments de capitaux en autres fonds propres. Il s’agit des « capitaux reçus en application de contrats d’émission ne prévoyant ni de remboursement à l’initiative du prêteur, ni de rémunération obligatoire en cas d’absence ou d’insuffisance de bénéfice ».

2 Le bilan consolidé en normes IFRS Outre le cadre conceptuel définissant les objectifs et les qualités requises en matière d’information financière internationale, la norme IAS 1 s’applique plus spécifiquement à la présentation des états financiers établis en normes IFRS. Ceux-ci doivent être établis conformément aux dispositions générales prévues au §. 15 à 46 de la norme IAS 1, à savoir notamment : le respect de l’image fidèle, la continuité d’exploitation, la permanence de la présentation, la non-compensation sauf exceptions des éléments des états financiers et la production d’informations comparatives concernant l’exercice précédent.

83

L’ESSENTIEL

DE LA

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:105.154.76.107:

84

CONSOLIDATION

DES COMPTES

Au niveau du bilan, la norme IAS 1 ne prévoit pas de modèle obligatoire en termes d’ordre et de format de présentation mais une liste d’informations minimales obligatoires. Liste des informations minimales obligatoires selon IAS 1 (§. 54) a) immobilisations corporelles b) immeubles de placement c) immobilisations incorporelles d) actifs financiers (*) e) participations comptabilisées selon la méthode de la mise en équivalence f) actifs biologiques g) stocks h) clients et autres débiteurs i) trésorerie et équivalents de trésorerie j) actifs et groupe d’actifs détenus en vue de leur vente selon IFRS 5 k) fournisseurs et autres créditeurs l) provisions m) passifs financiers (**) n) passifs et actifs d’impôt exigible o) passifs et actifs d’impôt différé p) passifs inclus dans des groupes classés comme détenus en vue de leur vente selon IFRS 5 q) intérêts minoritaires, présentés au sein des capitaux propres ; et r) capital émis et réserves attribuables aux actionnaires de la société mère. (*) À l’exclusion des montants indiqués selon e, h et i. (**) À l’exclusion des montants indiqués selon k et l.

Au-delà des informations obligatoires, la norme IAS 1 prévoit la possibilité d’inclure des rubriques complémentaires ou de procéder à certains regroupements en vue d’améliorer ou de permettre la bonne compréhension du bilan. Dans le bilan consolidé en IFRS, on soulignera l’existence de rubriques particulières réservées à certains actifs comme, par exemple, les « immeubles de placement » visés par la norme IAS 40 ou encore les « actifs biologiques » soumis à la norme IAS 41. Ces rubriques seront limitativement servies en fonction de la réalisation ou pas des activités correspondantes au sein du groupe. À noter aussi l’existence de rubriques séparées pour la présentation des actifs et passifs d’impôt exigibles et différés conformément à la norme IAS 12 (cf. Chapitre 5).

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:105.154.76.107:

CHAPITRE 7 – Le bilan consolidé

■ La distinction entre éléments courants et non courants À la différence du règlement ANC 2020-01, la norme IAS 1 (§. 60-76) prévoit une présentation séparée au bilan des actifs courants et non courants et passifs courants et non courants. Toutefois, une présentation par ordre de liquidité est possible uniquement si celle-ci apporte des informations fiables et plus pertinentes. Les critères de distinction entre courant et non courant sont définis par la norme IAS 1. Globalement, un élément du bilan sera classé en actifs ou passifs courants s’il entre dans le cycle normal d’exploitation de l’entreprise ou s’il se réalise dans les douze mois après la date de clôture. À défaut, ces éléments sont classés en actif ou passif non courants. Au sens de la norme IAS 1, les immobilisations incorporelles, corporelles et les actifs financiers sont par nature des actifs non courants tandis que les stocks et les créances clients sont normalement constitutifs d’actifs courants. Dans le même sens, seront classés en passifs courants des dettes relatives aux fournisseurs et au personnel. Les passifs financiers sont classés en passifs courants s’ils sont réglés dans les douze mois de la clôture quelle que soit l’échéance d’origine. Autrement dit, un découvert sera classé en passif courant comme le sera également la part à court terme – échéance à moins d’un an – des emprunts. Sauf cas de défaut, la part à moyen et long terme des emprunts sera classée en passif non courant. En cas de non-respect de covenants financiers constitutif d’un cas de défaut, la totalité de la dette bancaire est susceptible d’être exigible immédiatement et donc à classer, dans cette hypothèse, en passif courant. Enfin, les actifs (et passifs) destinés à être cédés doivent faire l’objet d’une présentation séparée au bilan selon la norme IFRS 5 (cf. Chapitre 6). Les actifs et passifs d’impôts différés sont classés, quant à eux, en tant qu’éléments non courants.

3 Illustration

Une holding M établit son bilan consolidé en normes IFRS à partir des bilans individuels de sa filiale A détenue à 90 % et de sa participation à 20 % dans la société B, sous influence notable. Les titres B ont été acquis, en date du 1er janvier N, à la « valeur comptable », c’est-à-dire sans dégagement d’un quelconque écart d’acquisition.

85

DE LA

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:105.154.76.107:

L’ESSENTIEL

86

CONSOLIDATION

DES COMPTES

Bilans individuels des trois sociétés du groupe au 31 décembre N (en K€) ACTIF

M

Actifs incorporels Actifs corporels (*)

200

Titres participation

2 800

Créances d’exploitation

500

A

B

1 000

500

2 000

3 000

2 500

4 000

Trésorerie

1 500

500

500

Total

5 000

6 000

8 000

PASSIF

Capital

M

A

B

1 500

2 000

3 000

Réserves

500

500

1 000

Résultat

200

500

800

2 300

1 000

700

500

2 000

2 500

5 000

6 000

8 000

Dettes financières Dettes d’exploitation Total

(*) Les actifs corporels sont présentés pour leur valeur nette d’amortissement et de dépréciation.

Dans les actifs incorporels de la société A, il existe un fonds de commerce ne répondant pas au critère de reconnaissance de la norme IAS 38 d’un montant de 800 K€. Les actifs corporels de la société A comprennent un immeuble loué à un tiers pour un montant net de 500 K€. Parmi les créances d’exploitation de la société A, figurent des stocks pour un montant de 1 000 K€. Les dettes financières des sociétés M et A comprennent exclusivement des emprunts bancaires dont la part remboursable à moins d’un an s’élève à un montant total de 800 K€. Parmi les dettes d’exploitation des deux sociétés, figurent des dettes fiscales d’un montant total de 600 K€. Par hypothèse, il n’existe aucune opération intragroupe nécessitant un retraitement de consolidation à l’exception d’une créance et d’une dette réciproques entre les sociétés M et A d’un montant de 200 K€. Les titres de participation sont constitués des titres des sociétés A et B respectivement pour des montants nets de 2 000 K€ et 800 K€. Lors de l’acquisition de la société A, le groupe a calculé un écart d’acquisition (goodwill) de 200 K€. Le groupe M présente son bilan consolidé sur la base des informations minimales requises par la norme IAS 1 à l’exception des actifs biologiques non applicables en l’espèce. Avant de procéder à certains retraitements, il convient de procéder à la sommation des actifs et passifs des bilans de la société consolidante M et de la filiale A consolidée par intégration globale. Les actifs et passifs de la société B ne sont pas repris au bilan consolidé s’agissant d’une société consolidée par mise en équivalence.

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:105.154.76.107:

CHAPITRE 7 – Le bilan consolidé Bilan consolidé au 31 décembre N (en K€) Immobilisations corporelles (1) Immeubles de placement (1) Immobilisations incorporelles (2) Actifs financiers (3) Participations comptabilisées selon la méthode de la mise en équivalence (4) TOTAL ACTIFS NON COURANTS Stocks Clients et autres débiteurs (5) Trésorerie et équivalents de trésorerie TOTAL ACTIFS COURANTS TOTAL ACTIFS Fournisseurs et autres créditeurs (5) (6) Actifs et passifs d’impôt (7) TOTAL PASSIFS COURANTS Provisions (7) Passifs financiers (6) Intérêts minoritaires (8) Capital émis et réserves revenant à la société mère (2) (3) (8) (4) TOTAL PASSIFS NON COURANTS TOTAL PASSIFS

87

Sommation des bilans (soc. M & A)

Retraitements

Consolidé

2 200

-500

1 700

+ 500

500

1 000

-800 + 800 + 200

1 200

2 000

-2 000

-

800

-800 + 960 = 160

960

6 000

-1 640

4 360

1 000

-

1 000

2 000

-200

1 800

2 000

-

2 000

5 000

-200

4 800

11 000

-1 840

9 160

1 900

-200 + 800

2 500

600

600

2 500

+ 600

3 100

-

-

-

3 300

-800

2 500

300

300

5 200

+ (200 – 2 000 – 300) + 160

3 260

8 500

-2 440

6 060

11 000

-1 840

9 160

L’ESSENTIEL

DE LA

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:105.154.76.107:

88

CONSOLIDATION

DES COMPTES

Par hypothèse, il n’y a pas lieu de provisionner d’indemnités de fin de carrière. Les retraitements permettant de présenter le bilan consolidé sont les suivants : 1. Reclassement de l’immeuble loué à un tiers en « immeuble de placement » conformément à la norme IAS 40, c’est-à-dire hors des actifs corporels comprenant uniquement les immeubles et les matériels utilisés dans le cadre de l’exploitation de l’entreprise. 2. Reclassement du fonds de commerce d’un montant de 800 K€ en goodwill (cf. détail à fournir en annexe) et constatation du goodwill de 200 K€ relatif à la société A. 3. Annulation des titres de la société A intégrée globalement dans le cadre de la consolidation (– 2 000 K€) (cf. Chapitre 2). 4. Substitution de la valeur comptable des titres de la société B par la quote-part détenue dans la situation nette au 31 décembre N, soit : Capital + réserves = 4 000 K€ X 20 % = 800 K€ (correspondant au prix d’acquisition des titres B au 1er janvier N réalisé à la valeur comptable) Résultat = 800 K€ X 20 % = 160 K€ (quote-part de résultat inscrit en résultat consolidé) Total quote-part de situation nette = 960 K€ 5. Neutralisation de la créance et de la dette réciproques d’un montant de 200 K€ entre les sociétés M et A. 6. Reclassement de la part à court terme des emprunts bancaires d’un montant de 800 K€ en passif courant « fournisseurs et autres créditeurs ». 7. Classement des dettes fiscales d’un montant de 600 K€. 8. Les intérêts minoritaires dans les capitaux propres de la société A intégrée globalement s’élèvent à 10 % X (2 000 K€ + 500 K€ + 500 K€) = 300 K€. Les capitaux propres consolidés part groupe d’un montant de 3 260 K€ comprennent : – les capitaux propres sociaux de la consolidante : 2 200 K€ – la quote-part de résultat de la société B acquise au 01/01/N : 160 K€ – la contribution aux réserves et au résultat de la société A : 900 K€ [90 % X (réserves de 500 K€ + résultat de 500 K€)] Remarque : à la date d’acquisition de la société A, l’écart d’acquisition correspondait à la différence entre la valeur comptable des titres et la quote-part de capitaux propres à cette date coïncidant en l’espèce avec celle du capital social, soit : 2 000 K€ – 2 000 K€ X 90 % = 200 K€.

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:105.154.76.107:

Chapitre 8

Le compte de résultat consolidé Alors que le règlement ANC 2020-01 propose un modèle de compte de résultat, les normes IFRS imposent uniquement la production d’informations minimales dans un état de résultat global comprenant d’une part, les composantes du résultat et d’autre part, les autres éléments de charges et produits directement inscrits en capitaux propres. Dans ce contexte, l’Autorité des normes comptables (ANC) propose aux sociétés françaises des modèles facultatifs d’états financiers en IFRS à l’exception du bilan et des notes annexes déjà très documentées en référentiel international. Cela étant, le modèle de compte de résultat en IFRS issu de la recommandation de l’ANC et celui du règlement ANC 2020-01 présentent certaines différences de présentation et de classification. Dans les deux référentiels, l’objectif du compte de résultat consolidé est de traduire la performance opérationnelle et financière du groupe.

1 Le compte de résultat selon le règlement ANC 2020-01 Le règlement ANC 2020-01 (art. 281-2 & 3) prévoit deux présentations du compte de résultat comprenant des données sous forme comparative avec un classement, par nature ou par destination, des produits et des charges. NB : précisions du règlement CRC 99-02 absentes dans le règlement ANC 2020-01. Il s’agit de la possibilité d’une présentation du compte de résultat : – sous forme de liste ou éventuellement de tableau ; – d’ajout d’agrégats intermédiaires à condition d’en donner une définition précise dans l’annexe.

DE LA

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:105.154.76.107:

L’ESSENTIEL

90

CONSOLIDATION

DES COMPTES

Modèle de compte de résultat consolidé (ANC 2020-01, art. 281-2) (classement des charges et produits par nature)

Chiffre d’affaires Autres produits d’exploitation Achats consommés Charges de personnel (1) Autres charges d’exploitation Impôts et taxes

N

N-1

Dotations aux amortissements, dépréciations et provisions (2) Résultat d’exploitation avant DAP GW (*)

Dotations aux amortissements et dépréciations des écarts d’acquisition (DAP GW) (*) Résultat d’exploitation après DAP GW (*) Charges et produits financiers Charges et produits exceptionnels Impôts sur les résultats Résultat net des entreprises intégrées

Quote-part dans les résultats des entreprises mises en équivalence Résultat net de l’ensemble consolidé Intérêts minoritaires Résultat net (Part du groupe) Résultat par action (3) Résultat dilué par action (3)

(1) y compris participation des salariés ; (2) hors DAP GW ; (3) obligatoire pour les entités ayant des instruments financiers négociés sur un Euronext Growth et optionnelle pour les autres. (*) classement des DAP GW après le résultat net des entreprises intégrées avant 2021.

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:105.154.76.107:

CHAPITRE 8 – Le compte de résultat consolidé En tout état de cause, le compte de résultat consolidé doit être présenté, de manière synthétique, avec la production de rubriques propres à la consolidation. Il s’agit notamment des rubriques relatives à la quote-part dans les résultats des entreprises mises en équivalence, aux dotations aux amortissements des écarts d’acquisition et aux intérêts minoritaires. À cet égard, on peut noter que : – la quote-part dans les résultats des sociétés mises en équivalence est située après le « résultat net des entreprises intégrées » par intégration globale et proportionnelle ; – le résultat net de l’ensemble consolidé est éclaté entre le résultat net (part du groupe) et les intérêts minoritaires ; – les dotations aux amortissements et dépréciations des écarts d’acquisition font l’objet d’une rubrique particulière au niveau du résultat d’exploitation à compter de 2021 et non plus après le résultat net des entreprises intégrées. À la différence du compte de résultat individuel issu du PCG, les charges de personnel comprennent la participation des salariés aux résultats. Les charges et produits financiers sont compensés sur une ligne particulière au même titre que les charges et produits exceptionnels. Les impôts sur les résultats incluent les impôts exigibles comme les impôts différés. Enfin, le règlement ANC 2020-01 prévoit la production, optionnelle (obligatoire pour les entités cotées sur Euronext Growth) de résultats par action de base et dilué, calculés à partir du résultat net – part du groupe en tenant compte respectivement du nombre d’actions existant et potentiel (ex. : conversion d’obligations convertibles). Dans le compte de résultat consolidé avec classement des charges et produits par destination, les charges d’exploitation sont déclinées en coût des ventes, en charges commerciales et en charges administratives.

2 Le compte de résultat en normes IFRS Face aux dispositions minimalistes de la norme IAS 1, le Conseil national de la comptabilité (devenu ANC – Autorité des normes comptables) a émis une recommandation en 2004 réactualisée à deux reprises en 2009 et 2013 proposant des modèles standardisés de compte de résultat en IFRS utilisables par les sociétés françaises.

91

L’ESSENTIEL

DE LA

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:105.154.76.107:

92

CONSOLIDATION

DES COMPTES

■ Les dispositions de la norme IAS 1

Au niveau du compte de résultat et à l’instar du bilan en IFRS, la norme IAS 1 ne prévoit pas de modèle obligatoire en termes d’ordre et de format de présentation mais une liste d’informations minimales. La norme IAS 1 prescrit la présentation d’un état de résultat global, soit sous forme unique soit sous forme de deux états, l’un détaillant les composantes du résultat (compte de résultat) et l’autre analysant les autres éléments inscrits directement hors du résultat net (autres éléments du résultat global) – ce dernier état fait l’objet d’une description ultérieure dans le Chapitre 10 de notre ouvrage. Liste des informations minimales obligatoires pour la présentation d’un compte de résultat séparé selon IAS 1 (§. 81A & B-82) a) Les produits des activités ordinaires b) Les charges financières c) La quote-part dans le résultat des entreprises associées et co-entreprises comptabilisées selon la méthode de la mise en équivalence d) La charge d’impôt sur le résultat e) Un montant unique représentant le total des activités abandonnées (voir IFRS 5) (*) f) Le résultat net de la période attribuable aux participations ne donnant pas le contrôle et aux propriétaires de la société mère (*) Y compris les plus ou moins-values résultant de la cession des actifs correspondants ou de leur évaluation à la juste valeur diminuée des frais de cession.

Les autres informations minimales prévues par IAS 1 (§. 81A & B-82A) concernent l’état de résultat global présenté au Chapitre 10. Au-delà des informations obligatoires, la norme IAS 1 offre la possibilité d’inclure des rubriques complémentaires ou de procéder à certaines modifications de classification en vue d’améliorer ou de permettre la bonne compréhension de la performance financière. Contrairement au règlement ANC 2020-01, la norme IAS 1 ne prévoit pas de rubriques relatives aux charges et produits exceptionnels (ou extraordinaires). Bien que cela soit également possible en notes annexes, la norme IAS 1 encourage la présentation dans le compte de résultat d’une analyse des charges par nature ou par fonction selon la présentation la plus pertinente et la plus fiable pour l’entité. Le choix du classement des charges par fonction implique la production en annexe d’informations supplémentaires sur leur nature.

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:105.157.21.196:

CHAPITRE 8 – Le compte de résultat consolidé

93

■ La recommandation no 2020-01 de l’ANC En l’absence de modèle de compte de résultat proposé par les normes IFRS et pour des raisons de comparabilité au sein d’un même secteur d’activité, l‘Autorité des normes comptables recommande l’utilisation de formats d’états financiers en IFRS concernant, en particulier, le compte de résultat. Cette utilisation reste bien sûr facultative avec, en outre, le choix entre deux modèles selon le classement des charges et produits par fonction ou par nature ; ce dernier modèle ayant la préférence des analystes. La recommandation nº 2020-01 de l’ANC relative au format d’états financiers en IFRS remplace depuis 2020 la précédente recommandation nº 2013-03 afin de prendre en compte les modifications apportées par les normes IFRS 9, 15 et 16 applicables depuis 2018 et 2019. NB : la recommandation nº 2020-02 de l’ANC présente une taxonomie visant à la codification des modèles d’états financiers présentés dans la recommandation nº 2020-01. À partir de 2020, cette codification des états financiers primaires devient obligatoire pour les sociétés cotées. Modèle de compte de résultat par nature en IFRS (rec. 2020-01) COMPTE DE RÉSULTAT Chiffre d’affaires Achats consommés Charges de personnel Charges externes Impôts et taxes Dotation aux amortissements Dotation aux provisions

N

N-1

Variation des stocks de produits en cours et de produits finis Autres produits d’exploitation Autres charges d’exploitation Résultat opérationnel (*) courant (optionnel) Autres produits opérationnels Autres charges opérationnelles

------------------------------------------------------------------------------------------

DE LA

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:105.157.21.196:

L’ESSENTIEL

94

CONSOLIDATION

DES COMPTES

-----------------------------------------------------------------------------------------Résultat opérationnel (*)

Produits de trésorerie et d’équivalents de trésorerie Coût de l’endettement financier brut Coût de l’endettement financier net Autres produits financiers Autres charges financières Charge d’impôt

Quote-part du résultat net des sociétés mises en équivalence Résultat net d’impôt des activités poursuivies Résultat net d’impôt des activités abandonnées Résultat net

. Part du groupe (ou des propriétaires de la société mère) . Part des intérêts minoritaires (ou des participations ne donnant pas le contrôle) Résultat par action . Résultat de base par action . Résultat dilué par action Résultat par action des activités poursuivies . Résultat de base par action . Résultat dilué par action

(*) La recommandation nº 2020-01 de l’ANC a remplacé le terme « opérationnel » par « exploitation » tout en précisant qu’il est possible d’utiliser indifféremment les deux termes dans un même compte de résultat.

Ce modèle de compte de résultat a le mérite d’introduire, d’une part, des lignes complémentaires permettant de détailler les charges d’exploitation ventilées ici par nature et, d’autre part, des soldes intermédiaires utiles à la mesure et à la compréhension de la performance opérationnelle et financière. Il s’agit en particulier des agrégats suivants : – le résultat opérationnel (ou « exploitation ») correspondant à la différence entre l’ensemble des charges et produits opérationnels ne résultant pas des activités financières, des sociétés mises en équivalence, des activités abandonnées et de l’impôt ;

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:105.157.21.196:

CHAPITRE 8 – Le compte de résultat consolidé – le résultat opérationnel (ou « exploitation ») courant (optionnel) visant à restituer la performance récurrente de l’entité en excluant, dans les lignes « autres produits opérationnels » et « autres charges opérationnelles », des événements inhabituels, anormaux et peu fréquents et d’un montant particulièrement significatif. Il s’agit, principalement et limitativement, de plus et moins-values de cession ou de dépréciations relatives aux actifs non courants, de charges de restructuration et de provisions portant sur un litige majeur ; – le coût de l’endettement financier brut et net (de trésorerie) traduisant le coût de financement global hors fonds propres de l’entité et ceci, en isolant, en dehors de ces soldes, sur deux lignes spécifiques « autres produits financiers » et « autres charges financières », les éléments financiers non liés à l’endettement opérationnel tels que des dividendes perçus sur des titres non consolidés ou encore des cessions d’actifs financiers. La trésorerie nette est ici constituée des disponibilités déduction faite des découverts bancaires et augmentées des équivalents de trésorerie au sens de la norme IAS 7, à savoir, des placements court terme, généralement à échéance de moins de trois mois, aisément liquides. NB : l’endettement financier brut est susceptible d’inclure les passifs locatifs par application de la norme IFRS 16 entrée en vigueur en 2019. Les intérêts financiers sur passifs locatifs peuvent figurer dans le « coût de l’endettement financier brut » ou en « autres charges financières ». Bien qu’il soit possible de le présenter, après retraitements, au niveau du résultat opérationnel, le résultat des sociétés mises en équivalence est présenté ici après le coût de l’endettement et de l’impôt conformément à la norme IAS 1. Pour les sociétés choisissant de faire figurer cette quotepart dans le résultat opérationnel (RO) en tant que prolongement de l’activité du groupe, le §. 4.5.5. reprend la préconisation de la recommandation ANC no 2013-01 visant le classement de ces quotes-parts après le RO et avant un nouvel agrégat intitulé « Résultat opérationnel (ou « exploitation ») après quote-part du résultat net des entreprises mises en équivalence ». Sont susceptibles d’entrer dans le champ des entreprises mises en équivalence les entreprises sous influence notable et les co-entreprises. La présentation du résultat des activités abandonnées est conforme à la norme IFRS 5. Le calcul des deux résultats par action est documenté par la norme IAS 33.

95

DE LA

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:105.157.21.196:

L’ESSENTIEL

96

CONSOLIDATION

DES COMPTES

3 Illustration (suite de l’exemple du Chapitre 7) Le groupe M établit son compte de résultat consolidé en IFRS en utilisant le modèle de la recommandation française (2020-01). Les comptes de résultat simplifiés des sociétés M, A et B sont les suivants au 31 décembre N : En K€ Chiffre d’affaires Charges d’exploitation Résultat d’exploitation Résultat financier Résultat courant avant impôt Résultat exceptionnel Participation des salariés Impôt sur les bénéfices Résultat net

M

A

B

3 000

25 000

40 000

2 400

23 200

38 650

600

1 800

1 350

-300

-50

-50

300

1 750

1 300

0

-700

0

0

300

100

100

250

400

200

500

800

Le résultat financier de M comprend des intérêts sur emprunt de -150 K€, des produits financiers liés aux excédents de trésorerie de + 50 K€ et une dépréciation à 100 % de titres non consolidés pour un montant de -200 K€. Le résultat exceptionnel de la filiale A est constitué : – d’une indemnité exceptionnelle de 500 K€ liée à la rupture d’un contrat spécifique constituant un élément non récurrent ; – du produit de cession de 200 K€ résultant d’une opération importante et inhabituelle relative à la reprise par un ferrailleur d’un stock de matériels anciens obsolètes et d’une valeur comptable nulle. Le capital social de la société M est constitué de 1 500 actions d’une valeur nominale de 1 000 €. Les actionnaires bénéficient de 100 bons de souscription d’actions donnant droit chacun à une action. À la clôture de l’exercice N, la probabilité d’exercice de ces bons est très forte compte tenu du caractère incitatif induit par l’évolution des cours de bourse depuis leur émission. Pour la présentation du compte de résultat consolidé, il y a lieu de sommer ligne à ligne les comptes de charges et produits des comptes de résultat des sociétés M et A. La quote-part de

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:105.157.21.196:

CHAPITRE 8 – Le compte de résultat consolidé

97

résultat individuel de la société B, mise en équivalence est fournie dans la rubrique réservée à cet effet. Pour des raisons de simplification, le modèle proposé par la recommandation française a été adapté ici avec la suppression des rubriques concernant les activités abandonnées – non applicables en l’espèce – et l’absence de ventilation des charges d’exploitation. Compte de résultat consolidé au 31 décembre N en K€ Chiffre d’affaires Charges d’exploitation (1) Résultat opérationnel courant Autres produits opérationnels Autres charges opérationnelles (2) Résultat opérationnel Produits de trésorerie et d’équivalents de trésorerie Coût de l’endettement financier brut Coût de l’endettement financier net Autres produits financiers Autres charges financières (3) Charge d’impôt Quote-part du résultat net des sociétés mises en équivalence (4) Résultat net • Part du groupe (5) • Intérêts minoritaires (5) Résultat par action • Résultat de base par action (6) • Résultat dilué par action (6)

Sommation (soc. M & A)

Mise en équivalence B

Consolidé

28 000

28 000

25 900

25 900

2 100

2 100

700

700

1 400

1 400

50

50

200

200

150

150

200

200

350

350 160

700

160

160 860 810 50 540 € 506 €

(1) Charges d’exploitation de 25 600 K€ augmentées de 300 K€ de participation des salariés. (2) Classement en autres charges opérationnelles de l’indemnité de rupture et du produit de cession s’agissant d’éléments non récurrents, inhabituels et d’un montant significatif.

L’ESSENTIEL

DE LA

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:105.157.21.196:

98

CONSOLIDATION

DES COMPTES

(3) Présentation en « autres charges financières » de la dépréciation de titres non consolidés sans lien direct avec l’endettement financier. (4) Quote-part dans le résultat de la société B de 160 K€, à savoir : 800 K€ X 20 %. (5) Intérêts minoritaires de 50 K€, soit 10 % du résultat de la société A de 500 K€ ; le solde de 810 K€ (86050) revenant au groupe. (6) Résultats par action respectivement de 540 € (810 K€/1 500 actions existantes) et de 506 € [810 K€/(1 500 actions existantes et 100 potentielles)].

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:105.157.21.196:

Chapitre 9

Le tableau de flux de trésorerie Les référentiels français et international contiennent des dispositions globalement convergentes dans le cadre de l’établissement du tableau de flux de trésorerie, partie intégrante de l’annexe en règles françaises de consolidation. Le règlement ANC 2020-01 (art. 282-43 & 44) propose deux modèles de tableau de flux de trésorerie. En référentiel international, la norme IAS 7 traite des dispositions spécifiques à son établissement tandis que la recommandation no 2020-01 de l’Autorité des normes comptables propose également un modèle amélioré pour les sociétés françaises appliquant les normes IFRS dans leurs comptes consolidés. Le tableau des flux de trésorerie permet d’expliquer la variation de trésorerie sur l’exercice et de donner une indication sur la capacité de l’entité à dégager de la trésorerie pour faire face aux échéances d’emprunt, à la politique d’investissement (autofinancement) et de distribution de dividendes.

1

Le tableau de flux de trésorerie selon le règlement ANC 2020-01

Le règlement ANC 2020-01 (art. 282-41 à 44) définit les principes généraux, les modalités de présentation et présente deux modèles de tableau des flux de trésorerie à partir du résultat net ou du résultat d’exploitation des sociétés intégrées.

DE LA

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:105.157.21.196:

L’ESSENTIEL

100

CONSOLIDATION

DES COMPTES

Modèle de tableau des flux de trésorerie à partir du résultat net selon le règlement ANC 2020-01 Flux de trésorerie liés à l’activité Résultat net des sociétés intégrées

Xxxx

Élimination des charges et produits sans incidence sur la trésorerie ou non liés à l’activité : – Dotations aux amortissements, dépréciations et provisions nettes de reprises (1)

Xxxx

– Variation des impôts différés

Xxxx

– Plus-values de cession, nettes d’impôt

Xxxx

Marge brute d’autofinancement des sociétés intégrées

Xxxx

Dividendes reçus des sociétés mises en équivalence

Xxxx

Variation du besoin en fonds de roulement lié à l’activité (2)

Xxxx

Flux net de trésorerie généré par l’activité

Xxxx

Flux de trésorerie liés aux opérations d’investissement Acquisition d’immobilisations Produit de cession d’immobilisations, net d’impôt Incidence des variations de périmètre (3)

Flux net de trésorerie lié aux opérations d’investissement

Xxxx Xxxx Xxxx Xxxx

Flux de trésorerie liés aux opérations de financement Dividendes versés aux actionnaires de l’entité consolidante

Xxxx

Dividendes versés aux minoritaires des sociétés intégrées

Xxxx

Augmentations de capital en numéraire

Xxxx

Émissions d’emprunts Remboursements d’emprunts

Flux net de trésorerie lié aux opérations de financement

Xxxx Xxxx Xxxx

------------------------------------------------------------------------------------------

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:105.157.21.196:

CHAPITRE 9 – Le tableau de flux de trésorerie

101

-----------------------------------------------------------------------------------------Variation de trésorerie Trésorerie d’ouverture Trésorerie de clôture Incidence des variations de cours des devises

Xxxx

Xxxx Xxxx Xxxx

(1) À l’exclusion des dépréciations sur actif circulant. (2) À détailler par grandes rubriques (stocks, créances d’exploitation, dettes d’exploitation). (3) Prix d’achat ou de vente augmenté ou diminué de la trésorerie acquise ou versée – à détailler dans une note annexe.

■ Présentation en flux d’exploitation, d’investissement et de financement

Dans les deux référentiels, le tableau des flux de trésorerie retrace les décaissements et les encaissements de trésorerie sur la période selon une classification en trois grandes catégories de flux : exploitation, investissement et financement (ANC 2020-01, art. 282-41). Il existe trois types de flux de trésorerie : – les flux de trésorerie liés à l’exploitation regroupent l’ensemble des flux générés par l’activité résultant de la marge brute d’autofinancement dégagée sur la période et la variation des besoins en fonds de roulement d’exploitation ; – les flux de trésorerie liés aux activités d’investissement concernent les décaissements et les encaissements résultant respectivement des acquisitions et des cessions d’actifs à long terme ; – les flux de trésorerie liés aux opérations de financement font référence aux opérations affectant les capitaux permanents de l’entité (augmentation de capital, souscription ou remboursement d’emprunt, distribution de dividendes aux actionnaires externes, etc.). Le cumul de ces trois catégories de flux explique la variation de trésorerie sur la période, c’est-àdire la différence entre la trésorerie d’ouverture et de clôture. Selon le règlement ANC 2020-01 (art. 282-42), les flux de trésorerie liés aux opérations d’investissement et exploitation sont présentés, sauf exceptions, pour leur montant brut.

L’ESSENTIEL

DE LA

■ Méthode directe ou indirecte

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:105.157.21.196:

102

CONSOLIDATION

DES COMPTES

Dans les deux référentiels, les flux de trésorerie liés à l’exploitation peuvent être déterminés selon la méthode directe ou indirecte (ANC 2020-01, art. 282-42) : – la méthode directe consiste à retracer l’ensemble des décaissements et encaissements bruts générés par l’activité opérationnelle ; – la méthode indirecte, plus utilisée en pratique, vise à corriger le résultat net, d’une part, des éléments sans effet sur la trésorerie tels que les charges calculées (ex. : dotation et reprise d’amortissement & provision sur actifs à long terme) ou encore les variations d’impôts différés et, d’autre part, des décalages dans les encaissements des produits et les décaissements des charges (variation du besoin en fonds de roulement d’exploitation – BFRE). Les plus-values de cession sont également neutralisées au niveau des flux d’exploitation du fait du classement en flux d’investissement, des produits de cession correspondants. Dans ce modèle de tableau des flux de trésorerie, on peut noter que : – la trésorerie comprend les placements à court terme liquides et facilement réalisables (ex. : valeur mobilière de placement) ainsi que les découverts bancaires ; – les dividendes des sociétés mises en équivalence constituent des encaissements contrairement aux quotes-parts de résultats de ces mêmes sociétés non retenues, par définition, dans le résultat net des sociétés intégrées ; – l’impact des variations de périmètre (ex. : acquisition d’une société) est documenté sur une ligne particulière regroupant le prix d’achat ou de vente corrigé de la trésorerie nette de ladite société. En cas d’activation des biens pris en contrats de location-financement, les remboursements en capital et les frais financiers correspondants sont classés en flux de financement (ou d’exploitation pour les frais financiers). En revanche, l’inscription initiale de ce bien à l’actif avec une dette financière en contrepartie est exclue du tableau des flux de trésorerie s’agissant d’une transaction sans effet sur la trésorerie.

2 Le tableau de flux de trésorerie en normes IFRS En normes IFRS, le tableau des flux de trésorerie est assez proche de celui issu du règlement ANC 2020-01 avec notamment le classement en trois catégories de flux et la possibilité d’utiliser la méthode directe ou indirecte pour déterminer les flux opérationnels de trésorerie.

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:105.157.21.196:

CHAPITRE 9 – Le tableau de flux de trésorerie

103

■ Principales dispositions de la norme IAS 7 Bien que les dispositions de la norme IAS 7 soient souvent convergentes avec le règlement ANC 2020-01, il n’est pas inutile de souligner ici quelques précisions ou différences. Après quelques définitions préalables (§. 6), la norme IAS 7 (§. 13-17) décrit les trois catégories de flux de trésorerie en donnant certains exemples. S’agissant des flux de trésorerie opérationnels, la norme IAS 7 (§. 19) encourage les sociétés à utiliser la méthode directe. En l’absence de consensus, la norme IAS 7 (§. 31-34) prévoit la possibilité de différents classements pour les intérêts et dividendes, à savoir : en flux opérationnels ou d’investissement pour les dividendes et intérêts perçus ; en flux opérationnels ou financiers pour ce qui concerne les dividendes et intérêts versés. S’agissant des entreprises mises en équivalence (§. 37), les informations présentes dans le tableau des flux de trésorerie se limitent aux flux de trésorerie entre l’investisseur et ladite société comme c’est le cas des dividendes (cf. notre remarque précédente au §. 1). La définition de la trésorerie est convergente avec les dispositions françaises, à savoir : les disponibilités majorées des « équivalents de trésorerie » tels que les placements convertibles à moins de trois mois et diminuées des découverts bancaires (§. 7-9). Un rapprochement entre les éléments de trésorerie figurant au bilan et ceux inclus dans le tableau des flux de trésorerie est demandé aux entités (§. 45).

■ Le format de tableau ode flux de trésorerie proposé par la recommandation n 2020-01

L’Autorité des normes comptables propose dans sa recommandation no 2020-01 un modèle amélioré de tableau de flux de trésorerie intégrant certaines évolutions normatives internationales. TABLEAU DES FLUX DE TRÉSORERIE NETTE Résultat net consolidé (y compris intérêts minoritaires)

N-1

N

+/– Dotations nettes aux amortissements et provisions (à l’exclusion de celles liées à l’actif circulant) –/+ Gains et pertes latents liés aux variations de juste valeur

+/– Charges et produits calculés liés aux stock-options et assimilés –/+ Autres produits et charges calculés –/+ Plus et moins-values de cession –/+ Profits et pertes de dilution

+/– Quote-part de résultat liée aux sociétés mises en équivalence

------------------------------------------------------------------------------------------------

DE LA

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:105.157.21.196:

L’ESSENTIEL

104

CONSOLIDATION

DES COMPTES

-----------------------------------------------------------------------------------------------– Dividendes (titres non consolidés)

Capacité d’autofinancement après coût de l’endettement financier net et impôt + Coût de l’endettement financier net +/– Charge d’impôt (y compris impôts différés)

Capacité d’autofinancement avant coût de l’endettement financier net et impôt (A) – Impôts versés (B)

+/– Variation du B. F.R. lié à l’activité (y compris dette liée aux avantages au personnel) (C) = FLUX NET DE TRÉSORERIE LIE A L’ACTIVITÉ (D) = (A + B + C) – Décaissements liés aux acquisitions d’immobilisations corporelles et incorporelles + Encaissements liés aux cessions d’immobilisations corporelles et incorporelles – Décaissements liés aux acquisitions d’immobilisations financières (titres non consolidés) + Encaissements liés aux cessions d’immobilisations financières (titres non consolidés) + Incidence des variations de périmètre (cessions) – Incidence des variations de périmètre (acquisitions)

+ Dividendes reçus (sociétés mises en équivalence, titres non consolidés) + Subventions d’investissement reçues +/– Autres flux liés aux opérations d’investissement

= FLUX NET DE TRÉSORERIE LIÉ AUX OPÉRATIONS D’INVESTISSEMENT (E) + Sommes reçues des actionnaires lors d’augmentations de capital + Sommes reçues lors d’un changement dans les participations sans perte de contrôle +/– Sommes versées lors d’un changement dans les participations sans perte de contrôle + Sommes reçues lors de l’exercice des stock-options – Rachats et reventes d’actions propres – Dividendes mis en paiement au cours de l’exercice – Dividendes versés aux actionnaires de la société mère

– Dividendes versés aux minoritaires de sociétés intégrées + Encaissements liés aux nouveaux emprunts – Remboursements d’emprunts

------------------------------------------------------------------------------------------------

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:105.157.21.196:

CHAPITRE 9 – Le tableau de flux de trésorerie -----------------------------------------------------------------------------------------------– Intérêts financiers nets versés

+/– Autres flux liés aux opérations de financement

= FLUX NET DE TRÉSORERIE LIÉ AUX OPÉRATIONS DE FINANCEMENT (F) +/– Incidence des variations des cours des devises (G)

= VARIATION DE LA TRÉSORERIE NETTE (D + E + F + G)

Source : recommandation no 2020-01 de l’ANC

Le modèle proposé est basé sur la méthode indirecte à partir du résultat net consolidé ; considérant cette méthode comme la plus appropriée et utilisée en pratique. En particulier, il introduit un indicateur intermédiaire au niveau des flux de trésorerie d’exploitation avec la capacité d’autofinancement, déterminée ici avant coût de l’endettement financier, dividendes et impôt. Dans ce modèle, les dividendes des sociétés mises en équivalence sont en principe classés en flux d’investissement ; les intérêts payés en flux financiers.

3 Illustration (suite de l’exemple des Chapitres 7 et 8) Par hypothèse, le groupe M établit son tableau de flux de trésorerie pour l’exercice N sur la base d’un modèle simplifié et adapté de celui du règlement ANC 2020-01, faisant apparaître uniquement les rubriques présentant des données chiffrées. La dotation aux amortissements des actifs corporels incluse dans les charges d’exploitation des sociétés M et A s’élève à un montant global de 320 K€. Au cours de l’exercice N, la société A a amélioré son BFRE pour un montant de 360 K€. La société A a acquis au 31 décembre N des matériels pour une valeur globale de 300 K€ financés par emprunt. La société M a distribué des dividendes à ses actionnaires à hauteur d’un coupon de 100 € par action. Les sociétés M et A ont remboursé en capital un montant global de 600 K€ au titre des emprunts. Au 1er janvier N, le solde d’ouverture de la trésorerie de la société B est nul. En consolidation, le montant du solde de trésorerie à l’ouverture de l’exercice N s’élève à 2 170 K€ d’où, le tableau de flux de trésorerie simplifié suivant :

105

DE LA

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:105.157.21.196:

L’ESSENTIEL

106

CONSOLIDATION

DES COMPTES

Tableau de flux de trésorerie simplifié en K€ OPÉRATIONS D’EXPLOITATION Résultat net des sociétés intégrées (1) Amortissements et provisions Plus et moins-values de cession (2) Marge brute d’autofinancement (3)

31/12/N 700 + 320 - 200 820

Variation du besoin en fonds de roulement d’exploitation (4)

+ 360

FLUX PROVENANT DE L’EXPLOITATION

1 180

OPÉRATIONS D’INVESTISSEMENT Acquisitions d’immobilisations Cessions d’immobilisations (2) Incidence des variations de périmètre (5) FLUX PROVENANT DES INVESTISSEMENTS OPÉRATIONS DE FINANCEMENT

- 300 + 200 - 800 - 900

Dividendes versés aux actionnaires de la société mère (6)

- 150

Émission d’emprunts (7)

+ 300

Remboursements d’emprunts (7) FLUX PROVENANT DU FINANCEMENT VARIATION DE TRÉSORERIE TRÉSORERIE À L’OUVERTURE TRÉSORERIE À LA CLÔTURE (8)

- 600 - 450 - 170 2 170 2 000

(1) Le résultat net des sociétés intégrées correspond au résultat net de 860 K€ diminué de la quote-part du résultat net de la société B mise en équivalence de 160 K€ (cf. Chapitre 8). (2) Il s’agit d’un produit de cession de 200 K€ d’un stock de matériels anciens obsolètes à valeur nette comptable nulle (cf. Chapitre 8). (3) Selon la méthode indirecte, la marge brute d’autofinancement est égale au résultat net des sociétés intégrées (700 K€) corrigé, d’une part, des dotations aux amortissements (320 K€) et de la plus-value de cession d’actifs (200 K€), soit une marge brute d’autofinancement de 820 K€ (700 + 320 – 200). (4) L’amélioration du besoin en fonds de roulement d’exploitation de la société A s’élève à + 360 K€.

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:105.157.21.196:

CHAPITRE 9 – Le tableau de flux de trésorerie (5) L’incidence de la variation de périmètre d’un montant de 800 K€ concerne l’acquisition de 20 % des titres de la société B au 1er janvier N. (6) Les dividendes versés aux actionnaires de la société M. s’élèvent à un montant total de 150 K€ correspondant à un coupon de 100 € servi aux 1 500 actions composant son capital social. (7) Les montants des souscriptions et des remboursements d’emprunt s’établissent respectivement à 300 K€ et 600 K€ au cours de l’exercice. (8) Ce montant correspond au solde de la trésorerie figurant au bilan consolidé du 31 décembre N (cf. Chapitre 7).

107

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:105.157.21.196:

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:105.157.21.196:

Chapitre 10

Les états de variation des capitaux propres et OCI en IFRS

Les référentiels français et international contiennent des dispositions particulières pour l’établissement de l’état de variation des capitaux propres consolidés, partie intégrante de l’annexe en règles françaises de consolidation.

Le règlement ANC 2020-01 (art. 282-26) décrit de manière narrative la composition du tableau sans en présenter pour autant un modèle à la différence du règlement CRC 99-02. En référentiel international, la norme IAS 1 prévoit des dispositions spécifiques à son élaboration tandis que la recommandation no 2020-01 de l’Autorité des normes comptables propose un modèle type pour les sociétés françaises appliquant les normes IFRS dans leurs comptes consolidés. En référentiel IFRS, il est en outre prévu la production d’un état de résultat global comprenant, en particulier, les autres éléments du résultat global inscrits directement hors du résultat net (cf. également Chapitre 8). Quelles que soient leurs modalités de présentation, les états de variation des capitaux propres permettent d’expliquer la variation des capitaux propres consolidés sur l’exercice. Il s’agit de tableaux de bouclage essentiels dans le cadre du processus de consolidation permettant de justifier le montant des capitaux propres consolidés de clôture en s’assurant de l’absence d’anomalie dans leur composition (ex. : absence de distribution de dividendes intragroupe du fait de leur neutralisation).

DE LA

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:105.157.21.196:

L’ESSENTIEL

110

CONSOLIDATION

DES COMPTES

1 Le tableau de variation des capitaux propres consolidés

■ Les dispositions issues du règlement ANC 2020-01 Le règlement ANC 2020-01 (art. 282-26) explique la composition du tableau de variation des capitaux propres consolidés pour la part groupe, susceptible d’être complété par un tableau de variation des intérêts minoritaires. Il comprend une décomposition obligatoire des capitaux propres consolidés (capital, primes, réserves, résultat, etc.) avec analyse des mouvements de la période expliquant les variations entre la situation d’ouverture et de clôture et, de manière comparative, celles de la période antérieure. Exemple de tableau de variation des capitaux propres consolidés (Part du groupe) (Modèle issu de l’ancien règlement CRC 99-02. §. 424) Capital

Situation à la clôture N-2 Mouvements (1) Situation à la clôture N-1 Mouvements (1) Situation à la clôture N (2)

Primes

Réserves consolidées

Résultat de l’exercice

Écarts de conversion

Autres Écarts de réévaluation

Titres propres

...

Total autres

Total capitaux propres

(1) Les mouvements les plus significatifs doivent être identifiés un par un et les autres regroupés sur une ligne intitulée « Autres mouvements ». (2) Cette ligne du tableau reprend, en les détaillant le cas échéant, les montants inscrits dans la rubrique « Capitaux propres (Part du groupe) » du bilan.

À cet égard, le règlement ANC 2020-01 (art. 282-26, IR3) liste quelques origines essentielles de variations des capitaux propres consolidés, à savoir notamment : – les variations de capital et les distributions de dividendes intervenues au niveau de l’entreprise consolidante ; – le résultat net consolidé (part groupe) ;

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:105.157.21.196:

CHAPITRE 10 – Les états de variation des capitaux propres et OCI en IFRS – l’incidence des réévaluations, des variations de taux de conversion (cf. Chapitre 4) ou encore des changements de méthode comptable ; – les acquisitions (et cessions) d’actions propres reclassées dans les capitaux propres consolidés.

■ Les dispositions applicables en référentiel IFRS La norme IAS 1 (§. 106-110) précise les modalités d’établissement du tableau de variation des capitaux propres qui doit donc comprendre (§. 106) : – le résultat global de l’exercice avec une distinction entre la part revenant au groupe et les intérêts minoritaires ; – l’impact des retraitements rétrospectifs (changement de méthode et corrections d’erreur) selon la norme IAS 8 détaillé par composante de capitaux propres ; – le rapprochement entre les valeurs comptables d’ouverture et de clôture pour chaque composante en détaillant les éléments à l’origine de la variation dans le résultat net, les autres éléments du résultat global et les transactions avec les actionnaires de la société consolidante faisant apparaître les contributions et les distributions. Les composantes des capitaux propres correspondent ici à chaque catégorie de capital, au cumul par catégorie des autres éléments du résultat global et aux résultats non distribués (§. 108). Autrement dit, la variation de capitaux propres entre l’ouverture et la clôture traduit l’augmentation (ou la diminution) de l’actif net sur l’exercice comprenant (§. 109) : – d’une part, le montant total des produits et charges (y compris les profits et les pertes, générés par les activités de l’entité pendant cette période) ; – d’autre part, les transactions avec les actionnaires (apports en capital, distribution, etc.). Remarque : selon la norme IAS 8, à la différence des changements d’estimation, les changements de méthode et les corrections d’erreur suivent un traitement rétrospectif comme si la nouvelle méthode avait été toujours appliquée et comme si l’erreur n’avait jamais été commise. En complément, la recommandation no 2020-01 (§. 7) précitée propose un modèle de tableau de variation de capitaux propres conforme aux dispositions de la norme IAS 1. Par rapport au modèle du règlement ANC 2020-01, ce modèle IFRS présente certaines différences telles que, par exemple (voir illustration ci-après) : – en colonne, au niveau des composantes des capitaux propres, l’absence de rubrique spécifique pour le résultat de la période qui est intégrée dans celle relative aux « réserves et résultats consolidés » ; – en ligne, le détail des variations de capitaux propres : changement de méthode comptable, opérations sur capital, paiements fondés sur des actions, opérations sur actions propres,

111

L’ESSENTIEL

DE LA

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:105.157.21.196:

112

CONSOLIDATION

DES COMPTES

dividendes, résultat net de l’exercice, gains et pertes directement comptabilisés en « capitaux propres » et variation de périmètre.

2 L’état OCI (other comprehensive income) L’état du résultat global comprenant « les autres éléments du résultat global » (OCI) a été introduit par la norme IAS 1 révisée en 2007 applicable dans l’Union européenne depuis le 1er janvier 2009. À cet égard, le paragraphe 5 de la recommandation no 2020-01 de l’Autorité des normes comptables propose un modèle OCI désigné ici sous une appellation antérieure « état du résultat net et des gains et pertes comptabilisés directement en capitaux propres » pour les sociétés françaises soumises aux normes IFRS.

■ Les autres éléments du résultat global selon la norme IAS 1 Le « résultat global total » comprend (IAS 1, §. 7) : – d’une part, toutes les composantes du « résultat » à savoir le total des produits diminués des charges (cf. Chapitre 8) ; – et d’autre part, les « autres éléments du résultat global (OCI) », c’est-à-dire les éléments de produits et charges (y compris des ajustements de reclassement) qui ne sont pas comptabilisés dans le résultat comme l’imposent ou l’autorisent d’autres normes IFRS. Il s’agit : • des variations de l’excédent de réévaluation catégorielle relative aux actifs corporels ou incorporels (cf. IAS 16 et 38), • des écarts actuariels liés aux avantages au personnel en régime des prestations définies (cf. IAS 19), • des profits et pertes résultant de la conversion des états financiers d’une activité à l’étranger (cf. IAS 21) et de la réévaluation d’actifs financiers disponibles à la vente (cf. IFRS 9), • de la partie efficace des profits et pertes sur instruments de couverture dans une couverture de flux de trésorerie (cf. IFRS 9). À cet égard, conformément à la norme IAS 1 (§. 10A et 81A), l’entité a la possibilité de présenter, soit un état unique de résultat global, soit deux états séparés, c’est-à-dire un compte de résultat distinct suivi d’un état de résultat global. En tout état de cause, l’entité doit présenter le montant d’impôt relatif à chaque élément du résultat global y compris les ajustements de reclassement, soit dans l’état de résultat global, soit dans les notes annexes (IAS 1, §. 90-92). Par ailleurs, il doit être distingué séparément les autres éléments du résultat global susceptibles d’être ultérieurement reclassés en résultat net de ceux qui ne le seront jamais.

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:105.157.21.196:

CHAPITRE 10 – Les états de variation des capitaux propres et OCI en IFRS

113

■ Le modèle proposé par la recommandation no 2020-01 de l’ANC Afin de faire apparaître clairement le résultat net, indicateur clé de la performance, la recommandation no 2020-01 préconise, comme le permet IAS 1, une présentation de l’état OCI désigné ici sous une appellation antérieure « résultat net et des gains et pertes comptabilisés directement en capitaux propres » sous la forme de deux états séparés (§. 2.1) : « un état détaillant les composantes du résultat net (compte de résultat) et un deuxième état commençant par le résultat net et détaillant les gains et pertes comptabilisés directement en capitaux propres (état du résultat net et des gains et pertes comptabilisés directement en capitaux propres) » selon l’appellation utilisée par l’ANC. État du résultat net et des gains et pertes comptabilisés directement en capitaux propres Résultat net

N

N-1

Éléments qui seront reclassés (ou recyclables) ultérieurement en résultat net : Écarts de conversion (*) Réévaluation des instruments dérivés de couverture (*) Réévaluation des actifs financiers (*)

Éléments de la quote-part des gains et pertes comptabilisés directement en capitaux propres des entreprises mises en équivalence (*) Impôts liés (*)

Éléments qui ne seront pas reclassés (ou ne sont pas recyclables) ultérieurement en résultat net : Réévaluation des immobilisations (*)

Réévaluation (ou écarts actuariels) au titre des régimes à prestations définies (*) Éléments de la quote-part des gains et pertes comptabilisés directement en capitaux propres des entreprises mises en équivalence (*) Réévaluation des instruments de capitaux propres Impôts liés (*)

Total des gains et pertes comptabilisés directement en capitaux propres Résultat net et gains et pertes comptabilisés directement en capitaux propres Dont part du Groupe (ou des propriétaires de la société mère)

Dont part des intérêts minoritaires (ou des participations ne donnant pas le contrôle)

(*) Les montants peuvent également être présentés, au choix de l’entreprise, pour leur montant net d’impôt. Source : recommandation no 2020-01, §. 5.1.

DE LA

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:105.157.21.196:

L’ESSENTIEL

114

CONSOLIDATION

DES COMPTES

La recommandation (§. 5.2) apporte des commentaires sur les différents postes présentés dans ces modèles par référence aux normes IAS 21, 16, 38, 19, 28, 12 et IFRS 9, 11 tout en soulignant l’intérêt de distinguer la couverture de financement de celle d’exploitation s’agissant de la réévaluation des instruments dérivés de couverture.

3 Illustration

Le groupe M coté établit son tableau de variation des capitaux propres consolidés pour l’exercice N sur la base du modèle IFRS adapté de la recommandation no 2020-01 en présentant le détail des résultats directement enregistrés hors du résultat net. Pour des raisons de simplification, il n’est pas présenté ici les variations de l’année N-1. Tableau de variation de capitaux propres consolidés (Modèle IFRS adapté de la recommandation no 2020-01)

Montant en K€

Capitaux propres clôture N-1

Capital

2 000

Réserves liées au capital

200

Titres autodétenus

Réserves et résultats consolidés

Résultats enregistrés directement en capitaux propres

Total Part Groupe

Minoritaires

Total Capitaux propres

0

1 200

250

3 650

300

3 950

Changement de méthodes comptables Capitaux propres clôture N-1 corrigée Opérations sur capital et affectations du résultat en réserves Paiements fondés sur des actions Opérations sur titres auto-détenus Dividendes Résultat net de l’exercice

2 000

200

500

300

0

1 200

0

250

3 650

0

300

3 950

800

800

0

0

0

0

(200)

(200)

(200)

270

270

30

300

-------------------------------------------------------------------------------------------------------------

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:105.157.21.196:

CHAPITRE 10 – Les états de variation des capitaux propres et OCI en IFRS

115

------------------------------------------------------------------------------------------------------------Immobilisations corporelles et incorporelles : Réévaluations et cessions (1) Instruments financiers : variations de juste valeur et transferts en résultat (2) Écarts de conversion : variations et transferts en résultat (3) Résultat enregistré directement hors du résultat net (autres éléments du résultat global) (1) +(2)+(3)

500

300

0

Variation de périmètre Changement dans les participations dans les filiales sans perte de contrôle Capitaux propres clôture N

2 500

500

0

70

1 270

400

400

400

(50)

(50)

(50)

150

150

150

500

1 370

30

0

750

5 020

1 400

0

330

5 350

Ce tableau a été construit à partir des données suivantes du groupe M pour l’exercice N : – la société consolidante a procédé à la distribution de dividendes d’un montant de 200 K€. Par ailleurs, son capital social a été porté à la somme de 2 500 K€ suite à une augmentation de capital en numéraire sur la période d’un montant de 500 K€ souscrite en totalité par ses actionnaires et assortie d’une prime d’émission de 300 K€ ; – en N, le résultat net consolidé s’établit à 300 K€ dont 270 K€ pour la part revenant au groupe et 30 K€ pour celle revenant aux minoritaires correspondant à leur participation dans la principale filiale française ; – au 31 décembre N, le groupe a opté pour la réévaluation catégorielle de ses actifs immobiliers conformément à la norme IAS 16. Cette réévaluation se traduit par une augmentation de leur

L’ESSENTIEL

DE LA

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:105.157.21.196:

116

CONSOLIDATION

DES COMPTES

valeur nette d’un montant de 600 K€ ayant pour contrepartie une augmentation des capitaux propres de 400 K€ net d’IS (600 K€ – 200 K€ d’IS à 33,33 %). Par ailleurs, un swap de taux d’intérêt, dont la juste valeur s’élève à – 75 K€ au 31 décembre N, a été mis en place pour couvrir un emprunt à taux variable souscrit au cours de l’exercice. Compte tenu de l’efficacité de cette couverture de flux de trésorerie futurs, il est constaté un passif financier d’un montant de 75 K€ ayant une contrepartie dans les réserves pour un montant net d’IS de – 50 K€ (75 K€ – 25 K€ d’IS à 33,33 %), en vue de sa reprise ultérieure en résultat lors de la réalisation du risque couvert. Le groupe M a dégagé sur l’exercice N un écart de conversion relatif à sa filiale canadienne détenue à 100 % d’un montant positif de 150 K€ inscrit en capitaux propres s’agissant de la méthode du cours de clôture.

Les notes annexes

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:105.157.21.196:

Chapitre 11

Les états financiers contiennent une annexe ou des notes annexes comprenant des informations chiffrées ou narratives permettant d’expliquer leur contenu et les méthodes comptables utilisées. En règles françaises de consolidation, le contenu de l’annexe est précisé par le règlement ANC 2020-01 (art. 282-1 et suiv.). En référentiel IFRS, la norme IAS 1 (§. 112-138) définit les principales catégories d’informations à fournir en notes annexes tout en renvoyant aux différentes normes ; ces dernières prévoyant leur propre liste d’informations à fournir. En référentiel international, la densité des notes annexes est, en principe, plus importante qu’en règles françaises de consolidation. Cela s’explique, en particulier, par l’existence en contrepartie d’exigences minimalistes quant au contenu du bilan et du compte de résultat consolidés en normes IFRS.

1 L’annexe selon le règlement ANC 2020-01 L’annexe doit comporter toute information significative permettant aux utilisateurs des comptes consolidés de pouvoir apprécier le patrimoine, la situation financière et le résultat du groupe. À cet égard, le règlement ANC 2020-01 prévoit une liste non limitative d’informations à produire au titre de l’exercice écoulé et du précédent dès lors qu’elles sont significatives. Les informations doivent être présentées dans l’ordre selon lequel les postes auxquels elles se rapportent sont présentés dans les états de synthèse (art. 282-1). L’annexe comprend les principales méthodes comptables mises en œuvre avec les éventuels changements conformément au PCG (art. 833-2) et, le cas échéant, les raisons empêchant la comparabilité des données chiffrées d’une année sur l’autre. En outre, il est requis la mention et la justification des cas où la date de clôture des entités consolidées est différente de celles pratiquées dans le groupe.

DE LA

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:105.157.21.196:

L’ESSENTIEL

118

CONSOLIDATION

DES COMPTES

■ Informations concernant le périmètre de consolidation (art. 282-3 & 4)

Sauf exceptions de confidentialité, les informations principales à communiquer concernent les critères retenus pour définir le périmètre du groupe, l’identité des entités consolidées avec le pourcentage d’intérêt (direct et indirect) et la méthode de consolidation appliquée (intégration globale ou proportionnelle, mise en équivalence). Il est également prescrit de justifier certaines situations particulières quant à la non-consolidation de certaines entités et à l’application des méthodes de consolidation telles que : Méthode appliquée

Type de contrôle exercé sur les entités concernées

Intégration globale

% des droits de vote détenus < ou égal 40 %

Exclusion d’intégration globale

% des droits de vote détenus > 50 %

Exclusion d’intégration globale

% des droits de vote détenus > 40 % sans autre actionnaire ayant une participation supérieure

Mise en équivalence

% des droits de vote détenus < 20 %

Exclusion de mise en équivalence

% des droits de vote détenus > 20 %

De la même manière, les variations de périmètre doivent être documentées dans l’annexe. Variations de périmètre

Informations requises

Acquisition d’une entité (prise de contrôle)

Date d’entrée, coût d’acquisition des titres, montant du goodwill avec modalités de détermination de la durée d’utilisation et justification des goodwills si négatifs. Information sur la valeur d’entrée des actifs et passifs identifiés (modalités de détermination, nature et suivi pour les incorporels). Impact financier sur tout poste des états de synthèse et du tableau de flux de trésorerie ainsi que le chiffre d’affaires et le résultat net selon une présentation d’informations proforma (*).

Modification du pourcentage de détention avec ou pas changement de méthode de consolidation (ex. : passage de la mise en équivalence à l’intégration globale)

Incidences des changements significatifs sur les états de synthèse y compris le tableau de flux de trésorerie. Détails des éléments du résultat en cas de cession d’une entité intégrée globalement présenté sur une seule ligne du compte de résultat.

(*) Informations proforma relatives au chiffre d’affaires et au résultat net pour l’exercice en cours comme si le changement de périmètre était intervenu à l’ouverture de l’exercice (cf. Chapitre 12).

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:105.157.21.196:

CHAPITRE 11 – Les notes annexes

■ Notes explicatives concernant les éléments du bilan et du compte de résultat

Les informations à fournir sont celles prévues par les articles 282-20 à 40 du règlement ANC 2020-01 et, pour les postes non couverts, celles prévues par les dispositions du PCG s’agissant de l’annexe des comptes individuels après retraitements selon les méthodes comptables du groupe. Les articles 831 et suivants du PCG listent les principales informations à fournir pour les personnes morales (non reprises ici) telles que, par exemple les variations sur l’exercice des actifs immobilisés et des provisions, les échéanciers des créances et des dettes, etc. Les informations chiffrées et narratives prévues par le règlement ANC 2020-01 sont les suivantes : Méthodes

Informations à fournir

Réévaluation (art. 282-20) Méthodes de conversion des entités étrangères (art. 282-21)

Mention des méthodes utilisées, des écarts et des impacts financiers Analyse des écarts de conversion, modalités de détermination des éventuels pays à forte inflation

Éléments

Informations à fournir

Actif immobilisé

Écarts d’acquisition (art. 282-22) : ventilation, durée d’utilisation, modalités d’affectation aux UGT et des tests de dépréciation et méthode de reprises des goodwills négatifs. Immobilisations incorporelles générées en interne (art. 282-23) : valeurs brutes, amortissements, dépréciations et durée d’amortissement. Biens pris en crédit-bail et assimilé (art. 282-25) : immobilisation, dette, amortissement, dépréciation, variation sur l’exercice et échéancier des paiements.

Titres mis en équivalence (art. 282-24)

Contributions aux capitaux propres et aux résultats consolidés (par entité).

Capitaux propres (art. 282-26)

Cf. Chapitre 10.

Engagements de retraite et assimilés (art. 282-28)

En cas de comptabilisation des engagements de retraite, mention de la méthode utilisée y compris celle concernant les écarts actuariels. Description des régimes, de la composition des actifs éventuels de couverture. Mention des hypothèses actuarielles (taux d’actualisation, profil de carrière, etc.).

------------------------------------------------------------------------------------------

119

L’ESSENTIEL

DE LA

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:105.157.21.196:

120

CONSOLIDATION

DES COMPTES

-----------------------------------------------------------------------------------------Réconciliation des soldes comptables d’ouverture et de clôture relatifs aux régimes à prestations définies avec les éléments non comptabilisés et les variations de la période. Information sur les évènements de l’exercice (ex. modification de régime). En cas de non-comptabilisation totale des engagements de retraite et avantages assimilés, il est ajouté l’obligation de communiquer les informations ci-dessus lorsqu’elles sont applicables (art. 282-28).

Impôt sur les bénéfices Méthodes de comptabilisation (art. 282-27) Ventilations entre impôt exigible & impôt différé et des impôts différés actifs et impôts différés passifs par catégorie (crédits d’impôt, déficits, décalages). Preuve d’impôt (rapprochement entre la charge d’impôt théorique et comptabilisée, cf. Chapitre 5). Explications sur un impôt différé actif non comptabilisé ou comptabilisé en présence de pertes récentes. Information complémentaire en annexe au titre des charges de personnel. Présentation par destination des charges dans le compte de résultat (art. 282-29)

■ Autres informations (ANC 2020-01, art. 282-14 à 18) Parmi les autres informations requises, figurent les événements significatifs post-clôture, des informations spécifiques relatives aux transactions avec les parties liées (hors groupe et hors conditions normales de marché), aux dirigeants (rémunérations, engagements en matière de retraite et assimilés, avances octroyées), aux effectifs (nombre moyen de salariés) et aux honoraires des commissaires aux comptes (certification légale et autres services). Pour les acquisitions et cessions post-clôture, il convient de mentionner le coût et le prix d’acquisition/cession des opérations intervenues entre la date de clôture et d’arrêté des comptes ainsi que l’information sur les conditions et le calendrier des opérations en cours. L’information sectorielle est présentée dans le Chapitre 12.

■ Tableau de flux de trésorerie

Cf. Chapitre 9 relatif au tableau de flux de trésorerie, p. 95 à 104.

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:105.158.23.218:

CHAPITRE 11 – Les notes annexes

■ Engagements hors bilan (art. 282-30) Il est prescrit de mentionner, dans les notes annexes, les engagements donnés ou reçus avec ventilation par nature et analyse des soldes de clôture et des variations de l’exercice.

2 Les notes annexes en normes IFRS Les notes annexes en IFRS font l’objet d’un certain nombre de dispositions prévues par la norme IAS 1 en sus des dispositions propres prescrites par les différentes normes IFRS. En la matière, l’ANC a émis des recommandations traitant respectivement des principes généraux d’élaboration de l’annexe IFRS, d’un modèle d’annexe simplifiée pour les sociétés moyennes et petites et des mentions complémentaires conformément à la directive unique. Applicable depuis 2014 dans l’UE, la norme IFRS 12 prescrit des Informations spécifiques à fournir sur les intérêts détenus dans d’autres entités.

■ Les dispositions prévues par la norme IAS 1 Selon la norme IAS 1 (§. 112), les notes doivent présenter des informations sur la base d’établissement des états financiers et sur les méthodes comptables utilisées et fournir l’information requise par les normes IFRS ou pertinente pour comprendre les états financiers. Il est préconisé une présentation organisée des notes annexes incluant notamment : – une référence croisée avec l’information figurant dans le bilan, l’état du résultat global, l’état de variation des capitaux propres et le tableau de flux de trésorerie (§. 113) ; – la déclaration de conformité aux normes IFRS et le résumé des principales méthodes appliquées (§. 114) ainsi que diverses informations extracomptables (passifs éventuels, engagements contractuels non comptabilisés, informations non financières, risques financiers, etc.). Par ailleurs, il est requis un résumé des principales méthodes comptables, une mention concernant les sources d’incertitude relatives aux estimations opérées et des informations relatives à la gestion du capital. Le résumé des principales méthodes comptables doit apporter des informations à la fois sur les bases d’évaluation pour l’établissement des états financiers (ex. : juste valeur) et sur les autres méthodes appliquées de nature à permettre leur bonne compréhension (ex. : choix d’une méthode alternative à la méthode de référence offerte par une norme IFRS) (§. 117). En outre, il convient de mentionner les jugements exercés par la direction dans le cadre de l’application des méthodes comptables dès lors qu’ils sont significatifs (§. 122).

121

L’ESSENTIEL

DE LA

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:105.158.23.218:

122

CONSOLIDATION

DES COMPTES

Les sources d’incertitude relatives aux estimations opérées à la clôture pour l’évaluation des actifs et passifs doivent également faire l’objet d’une mention dans les notes annexes (nature, valeur comptable) (§. 125). Selon les circonstances, il pourra ainsi s’agir d’indiquer la nature des hypothèses, le degré de sensibilité des valeurs comptables à celles-ci, les modalités de résolution prévue d’une incertitude ou encore les modifications apportées aux hypothèses initiales (§. 129). Des informations relatives à la gestion du capital sont prescrites en termes d’objectifs, de procédures et de processus (§. 135). En ce sens, l’entreprise doit indiquer en notes annexes la description de son capital (ex. : existence de dettes subordonnées), les variations intervenues sur la période, l’existence de contraintes extérieures (ex. : actions de préférence comprenant le versement d’un dividende prioritaire) et les conséquences de leur non-respect éventuel. Outre les informations propres prescrites par les différentes normes IFRS (non détaillées ici), la norme IAS 1 (§. 137-138) prévoit la mention d’autres informations telles que l’identité de la société (adresse, forme juridique, nationalité, siège social), le nom de sa maison-mère et la description de ses principales activités.

■ Les recommandations de l’ANC relatives à l’annexe des comptes consolidés en IFRS

Il s’agit des recommandations ANC no 2012-01 et no 2012-02 traitant respectivement des principes généraux d’élaboration de l’annexe IFRS et d’un modèle d’annexe simplifiée pour les sociétés moyennes et petites.

a) Principes généraux d’élaboration de l’annexe IFRS (rec. ANC no 2012-01) Constatant au cours des dernières années une certaine diminution de la lisibilité et l’intelligibilité des annexes aux comptes consolidés en IFRS, l’ANC a établi six principes sous-tendant leur élaboration selon une « démarche sobre et mesurée » en vue d’en améliorer la pertinence.

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:105.158.23.218:

CHAPITRE 11 – Les notes annexes Les six principes généraux d’élaboration de l’annexe IFRS Objet et contenu de l’annexe 1

Objet : description pertinente des éléments comptabilisés et des accords, droits & obligations non comptabilisés

2

Information développant et expliquant les comptes (a), information portant sur les transactions et évènements passés et non futurs sauf exigences normatives (b) et information spécifique au groupe (c)

3

Information sur les hypothèses utilisées avec leur sensibilité et les jugements exercés (a), information sur les risques susceptibles d’impacter les comptes (b) et impact de l’application de méthode alternative si pertinent (c)

4

Prise en considération des incidences des choix de méthodes comptables sur l’information telle que la production d’informations complémentaires en fonction du degré d’estimation opérée en matière d’évaluation des éléments des états financiers Application des dispositions normatives dans le cadre de l’élaboration de l’annexe

5

Application avec une « grande attention » du principe de matérialité afin de limiter les informations inutiles (i.e. sans objet) et non significatives

6

Diffusion d’une information pertinente pour les lecteurs des états financiers ne relevant pas d’un « exercice mécanique de conformité »

b) Modèle d’annexe simplifiée pour les sociétés moyennes et petites (rec. ANC no 2012-02) Dans sa recommandation no 2012-02, l’ANC reprend sa proposition antérieure de modèle d’annexe simplifiée dont la présentation est en principe pertinente pour les sociétés moyennes et petites. Issu d’un travail de place incluant l’ensemble des parties prenantes, ce modèle comprend les informations les plus fréquemment documentées dans les annexes des comptes desdites sociétés. À cet égard, l’ANC préconise des informations complémentaires spécifiques à la situation propre de chaque entité conformément aux IFRS et dans l’esprit de la recommandation de l’ANC no 2012-01 (cf. § 5 et 6 du tableau plus haut). Pour l’application de ladite recommandation, sont considérées ici comme des sociétés moyennes et petites, les sociétés industrielles et commerciales : – établissant (de manière obligatoire ou volontaire) des comptes consolidés en IFRS et répondant à la définition des valeurs moyennes et petites de l’AMF (capitalisation boursière inférieure ou égale à 1 milliard d’euros à la clôture) ;

123

DE LA

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:105.158.23.218:

L’ESSENTIEL

124

CONSOLIDATION

DES COMPTES

– établissant de manière volontaire des comptes consolidés en IFRS et ayant des capitaux propres consolidés inférieurs ou égaux à 1 milliard d’euros à la clôture. Pour ces sociétés, l’ANC recommande l’utilisation d’un modèle simplifié d’annexe IFRS accessible sur le site de l’ANC à partir du lien suivant : www.anc.gouv.fr et comprenant 25 paragraphes : Intitulé du § de l’annexe 1

Note relative aux principes comptables

14

2

Analyse sectorielle

15

3

Produits et charges financiers

16

4

Résultat par action

17

5

Immobilisations corporelles

18

6

Immeubles de placement

19

7

Immobilisations incorporelles

20

8

Immobilisations financières

21

9

Stocks

22

10

Créances client et autres créances

23

11

Dettes fournisseurs et autres dettes

24

12

Disponibilités

25

13

Emprunts

Locations simples et locations financement Analyse du risque financier

Capital Rémunération du personnel fondée sur des actions Engagements de retraite et avantages assimilés

Autres provisions Actifs et passifs éventuels Engagements hors bilan

Impôts différés Charge d’impôt sur le résultat

Parties liées Actifs/passifs détenus en vue de leur vente

c) Mentions complémentaires dans les annexes des comptes consolidés établis en IFRS (rec. ANC nº 2016-09) Afin de se conformer au droit européen, le règlement nº 2016-09 de l’ANC requiert dans l’annexe des comptes consolidés en IFRS des informations complémentaires à celles des normes IFRS dès lors qu’elles sont significatives. Il s’agit, sauf exception de confidentialité, de l’identification et du capital détenu dans les entreprises consolidées, dans celles qui en sont exclues (avec justification d’exclusion) ainsi que pour les titres de participation n’entrant pas dans le périmètre de consolidation (avec montant des capitaux propres et résultat net des sociétés concernées). Sont également requis l’effectif moyen du groupe ventilé par catégorie et les honoraires des commissaires aux comptes avec ventilation entre mission de certification et autres services.

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:105.158.23.218:

CHAPITRE 11 – Les notes annexes

■ Les informations à fournir sur les intérêts détenus dans d’autres entités selon la norme IFRS 12

Afin d’apprécier l’incidence sur les états financiers, la nature et les risques relatifs aux participations dans d’autres entités (§. 1), IFRS 12 prescrit, au niveau d’une entité, la production d’informations financières appropriées (§. 3 & 4) concernant ses filiales, ses partenariats (co-entreprises et entreprises communes), ses entreprises associées et ses participations dans des structures non consolidées (§. 2 & 5). Il s’agit des hypothèses et jugements importants ayant présidé à la détermination de la nature des intérêts (contrôle, contrôle conjoint, influence notable) et du type de partenariat (entreprise commune ou co-entreprise) (§. 7). Informations requises au niveau des filiales (§. 10) Items

Informations à produire

Nom, établissement principal, % de droits de vote et d’intérêt, Composition du groupe Absence de contrôle dans les activités résultats nets et cumuls des participations correspondants (§. 12). et les flux de trésorerie d’une filiale Restrictions importantes quant à la capacité d’utiliser les actifs et de régler les passifs du groupe

Ex. : nature des restrictions sur les transferts de trésorerie entre entités, sur les distributions de dividendes internes et sur les remboursements de comptes courants (§. 13).

Risques liés aux entités structurées consolidées

Ex. : engagement de soutien financier à une filiale en précisant la nature, le montant, la motivation et l’intention (§. 14-17).

Variations de % d’intérêt sans perte Tableau détaillant les incidences sur les capitaux propres – part du de contrôle groupe (§. 18). Perte de contrôle d’une filiale

Indication des pertes et profits de sortie (cf. IFRS 10 §. 25) (§. 19).

125

DE LA

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:105.158.23.218:

L’ESSENTIEL

126

CONSOLIDATION

DES COMPTES

Informations requises pour les partenariats et entreprises associées (§. 20) Items Nature & étendue des intérêts et incidences financières

Informations à produire Nom, nature de la relation, établissement principal, % d’intérêt et de droits de vote. Si significatif, la méthode d’évaluation (mise en équivalence ou juste valeur), les informations résumées et l’indication de la juste valeur en cas de mise en équivalence (§. 21). Nature et étendue de toute restriction importante (idem ci-dessus), mention et raison d’une date de clôture différente de celle du groupe et, le cas échéant, quote-part de pertes non comptabilisées conformément à la méthode de la mise en équivalence (§. 22).

Nature et évolution Mention distincte des engagements vis-à-vis des co-entreprises et des passifs des risques associés éventuels relatifs à ces dernières et aux entreprises associées (§. 23).

Informations requises concernant les entités structurées non consolidées (§. 24) Items

Informations à produire

Nature et étendue des intérêts

Nature, objet, taille, activités et mode de financement (§. 26).

Nature et évolution des risques associés

Tableau donnant des valeurs comptables sur les actifs et passifs et l’exposition maximale au risque de pertes (§. 29).

3 Illustration

À titre d’illustration, il est donné ci-après des exemples de notes explicatives concernant des éléments de bilan au niveau des données chiffrées présentées sous forme de tableaux. Celles-ci sont issues – après simplification et suppression des commentaires – d’une annexe de comptes consolidés d’un groupe français non coté.

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:105.158.23.218:

CHAPITRE 11 – Les notes annexes

127

Note 1 : Variations des immobilisations corporelles (En milliers d’euros)

31/12/N-1

Terrains

Augmentation

Diminution

3 000

Constructions

35 000

Install. techniques, matériels, outillages

50 000

Autres immobilisations corporelles

20 000 1 000 100

Immobilisations en cours Avances et acomptes sur immob. Valeur brute

31/12/N 3 000 35 000

2 000

500

51 500

500

200

20 300

800

700

1 100

50

0

150

109 100

3 350

1 400

111 050

Amortissements et provisions cumulés

72 000

6 000

1 300

76 700

Valeur nette

37 100

(2 650)

100

34 350

Immobilisations prises en contrat de crédit-bail Les montants des immobilisations prises en contrat de crédit-bail sont les suivants : (En milliers d’euros)

Valeur brute

Terrains en crédit-bail Constructions en crédit-bail Install. techniques en crédit-bail Total

Amortissement

1 500

Valeur nette 1 500

25 000

12 000

13 000

8 000

5 000

3 000

34 500

17 000

17 500

Note 2 : Participations minoritaires dans des entreprises associées (En milliers d’euros)

Capitaux propres

Société A

500

Société B

10 000

Total

10 500

% intérêt

Valeur mise en équivalence

Quote-part de résultat net

20,00 %

100

20

33,00 %

3 300

500

3 400

520

DE LA

Note 3 : Provisions à long terme (En milliers d’euros)

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:105.158.23.218:

L’ESSENTIEL

128

CONSOLIDATION

31/12/N-1

Provisions pour pensions et retraites Provision pour litige social Autres provisions pour risques et charges Total

DES COMPTES

Augmentation

850

50

50

200

500

1 400

250

Diminution

31/12/N 900

50

200

500

0

550

1 100

Note 4 : Emprunts et dettes financières Les échéances des dettes financières sont les suivantes : (En milliers d’euros)

Emprunts et dettes auprès des établissements de crédit Dettes relatives aux contrats de crédit-bail Emprunts et dettes financières divers Concours bancaires courants Intérêts courus non échus Total

Montant

ÉCHÉANCES 1 an

Entre 1 an et 5 ans

Au-delà de 5 ans

23 000

5 000

16 000

2 000

4 500

1 500

3 000

200

50

100

50

200

200

10

100

28 000

6 850

19 100

2 050

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:105.158.23.218:

Chapitre 12

L’information intermédiaire, sectorielle et proforma Dans ce chapitre, nous mettons l’accent sur des informations financières particulières qui viennent compléter l’information annuelle, globale et organique directement issue des données chiffrées des comptes consolidés annuels. Tout d’abord, il s’agit de l’information intermédiaire obligatoire dans les sociétés cotées qui prend notamment la forme de comptes semestriels consolidés permettant aux utilisateurs externes de disposer d’une information intercalaire en cours d’exercice. Ensuite, il est question de l’information sectorielle permettant de détailler l’information globale à travers des données segmentées selon les différents secteurs de l’entreprise. Enfin, en cas de variation de périmètre (ex. : acquisition d’une entreprise), il y a lieu de fournir une information dite proforma de nature à assurer une information comparative à périmètre constant.

1

L’information intermédiaire : les comptes consolidés semestriels

À la différence des sociétés non cotées, les sociétés APE sont dans l’obligation d’établir et de publier des comptes semestriels consolidés ainsi qu’une information financière trimestrielle. Cela étant, les sociétés non cotées, souhaitant établir de manière volontaire des comptes consolidés semestriels, peuvent se référer à la recommandation no 99 R. 01 du Conseil national de la comptabilité (devenu Autorité des normes comptables). En référentiel international, la norme IAS 34 s’applique à l’information intermédiaire des sociétés faisant appel public à l’épargne.

DE LA

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:105.158.23.218:

L’ESSENTIEL

130

CONSOLIDATION

DES COMPTES

■ Les obligations d’information intermédiaire concernant les sociétés cotées

Depuis 2007, les sociétés françaises cotées sur un marché réglementé sont soumises aux obligations d’information financière issues de la transposition en droit interne de la Directive transparence 2004/109/CE ayant apporté, en particulier, un net raccourcissement des délais de publication et un renforcement du contenu de l’information intermédiaire. Les sociétés cotées sont ainsi tenues de publier un rapport financier annuel, un rapport semestriel et une information trimestrielle. Les informations périodiques obligatoires pour les sociétés cotées (C. mon. fin., art. L. 451-1-2) Documents périodiques

Délai

Contenu

Rapport financier annuel 4 mois

Comptes annuels et consolidés, rapport de gestion, attestation des dirigeants et rapport des commissaires aux comptes

Rapport financier semestriel

Comptes condensés le cas échéant consolidés, rapport d’activité semestriel, attestation des dirigeants et rapport des commissaires aux comptes (examen limité)

3 mois

Remarque : le règlement général de l’AMF encadre les informations réglementées des sociétés cotées notamment en matière d’information périodique (contenu, mode de diffusion, etc.). Suite à la transposition de la directive transparence en 2015, les sociétés cotées ne sont plus tenues de publier (et déposer à l’AMF) une information financière trimestrielle dans les 45 jours de la fin des premier et troisième trimestres tandis que les délais de publication du rapport financier semestriel ont été portés à 3 mois. Dans cette situation, l’AMF a publié une recommandation (DOC-2015-03) portant sur l’information trimestrielle ou intermédiaire afin d’accompagner au mieux les émetteurs.

■ Les principales règles d’arrêté intermédiaire Le contenu de la recommandation française no 99 R. 01 précitée résulte globalement de la transposition des dispositions de la norme IAS 34 relative à l’information intermédiaire. Compte tenu de cette convergence, il n’existe pas de différences sensibles entre les deux dispositifs qui

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:105.158.23.218:

CHAPITRE 12 – L’information intermédiaire, sectorielle et proforma prévoient la production de comptes semestriels complets avec la possibilité de les présenter sous forme résumée incluant une information comparative ainsi qu’une annexe simplifiée. En effet, les notes annexes doivent expliquer les événements et les transactions intervenues depuis la publication des derniers comptes de l’exercice. Aussi, est-il indiqué de mentionner, de manière sélective, les informations nouvelles ayant un caractère significatif et non présentes dans les notes publiées antérieurement. Concernant les règles d’arrêté intermédiaire, il s’agit d’établir des comptes semestriels consolidés selon les mêmes principes que les comptes annuels consolidés en excluant toute possibilité de lissage liée à la saisonnalité et en respectant le principe de séparation des périodes. Ainsi, par exemple : – les produits saisonniers, cycliques ou occasionnels doivent être comptabilisés à la date à laquelle ils se produisent. Ils ne sont pas répartis sur l’exercice ; – les charges non récurrentes ne peuvent être « anticipées ou différées dans les comptes intermédiaires que dans la mesure où elles le seraient à la clôture de l’exercice ». Par référence à la recommandation française, il convient de procéder au correct rattachement des charges non récurrentes compte tenu notamment de la tolérance en faveur d’un abonnement de certaines charges annuelles (prestations continues) de type loyers, assurances (...) et des précisions apportées en matière de traitement des provisions de congés, des bonus de fin d’année, de la participation et de l’intéressement des salariés. En revanche, il est admis de pouvoir recourir, de manière plus importante, à des estimations pour l’évaluation de certaines données chiffrées. Ainsi, la recommandation française permet, par exemple : – une simple évaluation des stocks sur la base de taux de marge brute. En pratique, il n’est donc pas indispensable de mettre en œuvre d’inventaires physiques intermédiaires ; – le provisionnement des remises, ristournes et rabais de fin d’année sur la base du taux annuel négocié avec les fournisseurs, rapporté au volume du chiffre d’affaires réalisé sur la période ; – une simple mise à jour des calculs effectués lors de la dernière clôture pour certaines provisions dont l’estimation est complexe (garantie, remise en état, etc.) ; – une extrapolation à partir de l’évaluation actuarielle la plus récente des engagements de retraite.

2 L’information sectorielle

Tandis que le règlement ANC 2020-01 prescrit une information sectorielle fondée sur une double segmentation par secteur d’activité et zone géographique, la norme IFRS 8 suit une approche

131

L’ESSENTIEL

DE LA

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:105.158.23.218:

132

CONSOLIDATION

DES COMPTES

managériale basée sur la production d’informations selon les segments opérationnels suivis dans le cadre du reporting interne à l’entité.

■ Les prescriptions du règlement ANC 2020-01 Le règlement ANC 2020-01 (art. 282-9 à 11) prescrit une information sectorielle par secteur d’activité et par zone géographique définis comme un ensemble homogène de produits, services, métiers ou pays existant au sein de l’entité. Cette information consiste en : Évolution de l’information sectorielle pour les groupes hors banques et assurances Dispositions applicables à compter de 2021

Comptes synthétiques des entités ayant des structures de compte très divergentes par rapport à celles du groupe

CRC 99-02 (§. 425) applicable jusqu’au 31 décembre 2020 Dispositions similaires en CRC 99-02

Ventilation du chiffre d’affaires par secteur d’activité et zone Ventilation du chiffre d’affaires, des géographique ou monétaire immobilisations ou des actifs par secteur d’activité et zone géographique ou monétaire Entités ayant des instruments négociés sur Euronext Growth Ventilation des immobilisations ou des actifs par secteur d’activité et zone géographique ou monétaire Ventilation du résultat d’exploitation après DAP GW par zone géographique et/ou par secteur d’activité selon l’organisation interne de l’entreprise.

Ventilation du résultat d’exploitation par zone géographique ou par secteur d’activité selon l’organisation interne de l’entreprise.

NB : dans le règlement ANC 2020-01 applicable à compter de 2021, il a été supprimé la précision selon laquelle, en dessous d’un seuil de signification de 10 %, les secteurs d’activité et les zones géographiques sont susceptibles d’être regroupés. Doit être mentionnée, le cas échéant, l’omission de certaines informations en cas de risque de préjudice grave à raison de leur divulgation.

■ Les principales dispositions d’IFRS 8 Applicable uniquement aux sociétés cotées, la norme IFRS 8 porte sur les secteurs opérationnels définis comme des composantes de l’entité se livrant à des activités, ayant des informations financières propres et « dont les résultats sont régulièrement examinés par le principal décideur

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:105.158.23.218:

CHAPITRE 12 – L’information intermédiaire, sectorielle et proforma opérationnel » (§. 5). On se situe ici dans une conception dite « management approach » basée sur une segmentation propre à l’entreprise et en cohérence avec son reporting interne. Les secteurs opérationnels, présentant des performances financières à long terme et des caractéristiques économiques similaires, peuvent être regroupés (§. 12). L’obligation de présentation porte uniquement sur les secteurs significatifs représentant au moins 10 %, soit du chiffre d’affaires total, soit du cumul des résultats positifs ou négatifs, soit du total des actifs de tous les secteurs (§. 13). Toutefois, les secteurs présentés doivent satisfaire un niveau de couverture d’au moins 75 % correspondant au rapport entre leurs ventes externes et le chiffre d’affaires total (§. 15). En termes d’informations, IFRS 8 prescrit des informations générales (§. 22) relatives à la segmentation (facteurs utilisés, types de produits et services, etc.), des informations chiffrées (résultats sectoriels, actifs et passifs sectoriels, etc.) et des rapprochements entre données sectorielles et informations globales (§. 28). L’information sectorielle doit inclure un indicateur de résultat et du total des actifs voire des passifs si ces derniers sont suivis en interne. Dès lors qu’ils sont présents dans le reporting interne, les éléments de résultat suivants sont, en outre, à produire : chiffres d’affaires externes et internes, produits et charges d’intérêt, amortissements, quotes-parts de résultats mis en équivalence, charges ou produits d’impôt, charges calculées (§. 23). Dans le cadre de la présentation des secteurs opérationnels, l’utilisation de méthodes comptables spécifiques ou de modalités d’affectation particulières doit faire l’objet d’une mention dans les notes annexes (§. 27). Les rapprochements à opérer entre les données sectorielles et les informations globales concernent : le chiffre d’affaires, le résultat, le total des actifs et des passifs et de tous les autres éléments significatifs fournis (§. 28). En cas de modifications portant sur les secteurs opérationnels, l’information antérieure doit être retraitée à des fins de comparaison (§. 29). À moins qu’elles ne soient déjà fournies, la norme IFRS 8 prévoit des informations sectorielles complémentaires par groupe de produits et services (§. 32), par zone géographique au niveau du chiffre d’affaires et de certains actifs (§. 33) et pour les principaux clients (§. 34). En particulier, doivent être mentionnés l’identité et le poids dans le chiffre d’affaires total des clients représentant au moins 10 % du produit des activités.

133

L’ESSENTIEL

DE LA

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:105.158.23.218:

134

CONSOLIDATION

DES COMPTES

3 L’information financière proforma en cas de variation de périmètre En cas de variation de périmètre significatif, les sociétés cotées sont tenues de présenter des informations financières proforma. Les règles françaises de consolidation prévoient également une information assez proche pour les sociétés non cotées sur un marché réglementé.

■ Dispositions applicables aux sociétés cotées L’article 222-2 du règlement général de l’Autorité des marchés financiers (AMF) prévoit, pour les émetteurs, la présentation d’une information proforma concernant au moins l’exercice en cours en cas de variation de périmètre ayant un impact sur les comptes supérieur à 25 %. À cet égard, l’instruction no 2007-05 de l’AMF précise les définitions, les caractéristiques, le contenu et la localisation de l’information proforma. Selon cette instruction, un changement de périmètre correspond à une ou plusieurs acquisitions ou cessions portant sur une entité, un actif ou groupe d’actifs et passifs intervenues au cours de l’exercice. Dès lors que l’opération a lieu sur l’exercice en cours, l’information doit être présentée en notes annexes comme si le changement était intervenu à l’ouverture de l’exercice (ou de la période), sous une forme compatible avec les méthodes comptables applicables. Autrement dit, l’Autorité des marchés financiers préconise la production, dans les notes annexes aux états financiers, d’une information comparative comme si la transaction avait eu lieu au début de l’exercice concerné, c’est-à-dire retraitée sur la base du « nouveau périmètre » et en cohérence avec le référentiel IFRS. Outre la description des hypothèses utilisées, l’instruction de l’AMF prescrit à cet effet une présentation en trois colonnes (données historiques non ajustées, ajustements et données proforma réajustées) comprenant au niveau du compte de résultat en complément du chiffre d’affaires et du résultat, les principaux soldes intermédiaires liés à l’activité et au financement. Enfin, il doit être indiqué en notes annexes si les données historiques ont été auditées et si certaines informations proforma sont absentes (cas exceptionnels). S’agissant des cessions, l’instruction de l’Autorité des marchés financiers renvoie, en définitive, aux dispositions prévues dans le référentiel IFRS. Pour apprécier le seuil de 25 % fixé à l’article 222-2 du règlement général de l’Autorité des marchés financiers, il convient de se référer aux recommandations du Comité européen des régulateurs de marchés de valeurs mobilières (CESR – Committee of European securities regulators) qui préconisaient, en particulier, une appréciation du dépassement ou non du seuil à partir des soldes

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:105.158.23.218:

CHAPITRE 12 – L’information intermédiaire, sectorielle et proforma de gestion et des grandes masses du bilan, à savoir en première analyse sur la base de la variation du total du bilan, du chiffre d’affaires ou du résultat d’exploitation. Remarque : publiée en 2013, la recommandation AMF no 2013-08 relative à l’information financière proforma aborde d’une part, des principes directeurs résultant des textes en vigueur et apporte d’autre part un éclairage et des préconisations sur certains sujets techniques s’agissant « des hypothèses à retenir et des méthodes à suivre pour effectuer les ajustements ou retraitements nécessaires ».

■ Règles françaises applicables aux sociétés non cotées S’agissant des sociétés ne faisant pas appel public à l’épargne et n’ayant pas opté pour le référentiel IFRS, le règlement ANC 2020-01 prévoit également la présentation d’informations proforma lors de l’entrée d’une entité dans le périmètre du groupe. Il s’agit d’indiquer en notes annexes l’incidence des changements significatifs sur les postes des états de synthèse et du tableau de flux de trésorerie. Outre les données chiffrées concernant les acquisitions de l’exercice (coût, goodwill, amortissement) et les acquisitions/cessions post-clôture, le règlement ANC 2020-01 (art. 282-7) prescrit l’insertion en notes annexes d’informations proforma relatives au chiffre d’affaires et au résultat net pour l’exercice en cours comme si le changement de périmètre était intervenu à l’ouverture de l’exercice. Le règlement ANC 2020-01 n’a pas repris la précision du règlement CRC 99-02 selon laquelle celles-ci doivent tenir compte des amortissements des écarts d’acquisition et des frais financiers entraînés par l’acquisition.

135

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:105.158.23.218:

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:105.158.23.218:

Conclusion

La mise en œuvre de la consolidation en environnement PME

En environnement PME, il est fréquent de recourir à l’externalisation de la consolidation auprès d’un cabinet d’expertise comptable garantissant la qualité et la fiabilité de la production de l’information financière consolidée. La prise en charge en interne du processus complet de consolidation est plus fréquente dans les sociétés de taille relativement importante car elle suppose des moyens internes (informatique, compétences du personnel, etc.) adaptés à la complexité de la mise en œuvre de la consolidation. Ce chapitre est adapté de notre article paru dans la revue Échanges no 253 d’avril 2008 (cf. Bibliographie en fin d’ouvrage). En pratique, la mise en place d’une consolidation statutaire suppose en amont la réponse à une première question : « externalisation ou gestion interne ? ». Dans l’hypothèse assez fréquente en PME de l’externalisation, le choix du prestataire et des liens avec l’entreprise doivent être bien identifiés dans le cadre du cahier des charges puis retranscrits dans le contrat de prestations avec le cabinet externe (obligations de résultat, notamment). Dans le cas d’une gestion interne, il s’agit avant tout de disposer de la compétence interne ou de la renforcer (formation, recrutement) et d’acquérir un progiciel de consolidation compatible ANC 2020-01 ou IFRS selon le référentiel utilisé. Fortement automatisé, le processus de consolidation doit être normalisé (manuel de consolidation, planning) et essentiellement contrôlé en amont et en aval par le chargé de consolidation. En guise de conclusion finale, il convient de rappeler brièvement les possibilités et modalités de changement de référentiel comptable entre le règlement ANC 2020-01 et les normes IFRS pour les PME non cotées.

1

DE LA

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:105.158.23.218:

L’ESSENTIEL

138

CONSOLIDATION

DES COMPTES

La solution de l’externalisation de la consolidation statutaire

De manière générale, l’externalisation de la consolidation statutaire présente de nombreux avantages compte tenu en particulier de la technicité requise, de la complexité réglementaire et de la saisonnalité de cette activité comptable (annuelle voire le cas échéant semestrielle). De ce point de vue, le recours à un expert extérieur à l’entreprise spécialisé et reconnu en consolidation garantit la conformité aux règles et la qualité de l’information comptable consolidée. De plus, dans des entreprises de taille petite ou moyenne, l’externalisation réduit les risques de vulnérabilité résultant de la gestion interne d’une telle activité spécialisée comme ceux, mentionnés par certains cabinets comptables, pouvant résulter des absences ou du départ du consolideur ou de la personne en charge de la consolidation. Dans ces mêmes entreprises, l’autre argument évoqué en faveur de l’externalisation est celui de décharger la fonction comptable et financière de l’activité strictement liée à la production comptable pour se concentrer sur les activités à forte valeur ajoutée comme l’analyse et la communication financières. Enfin, les quelques inconvénients traditionnellement cités par les entreprises sont aisément neutralisables par les clauses contractuelles figurant dans le contrat de services avec le prestataire (obligation de résultat, confidentialité, etc.). Le niveau d’externalisation auprès du prestataire pourra être variable (totale ou partielle) selon le degré d’implication de l’entreprise dans le processus de consolidation avec la prise en charge plus ou moins importante en interne de certains travaux comme par exemple, l’établissement des liasses de consolidation ou la réconciliation des opérations réciproques. Dans ce type de configuration, le prestataire peut ainsi se concentrer sur les problématiques techniques de consolidation (écritures de consolidation, impôts différés, bouclage des capitaux propres consolidés, établissement des tableaux de flux, etc.) laissant à l’entreprise le soin d’alimenter les données comptables (liasse de consolidation, intragroupes, etc.) voire extracomptables à partir d’un système d’information partagé. En tout état de cause, la contractualisation de la prestation doit faire l’objet d’un cahier des charges précis.

2

La prise en charge en interne de la consolidation statutaire

Bien que non exempte de risques, la gestion interne de la consolidation statutaire permet d’acquérir la maîtrise totale et autonome de l’ensemble du processus de production de

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:105.158.23.218:

CONCLUSION – La mise en œuvre de la consolidation en environnement PME l’information comptable consolidée. Néanmoins, cette solution est subordonnée à de fortes contraintes techniques et de coût dont il convient de dresser un inventaire préalable. De manière générale, les fortes spécificités techniques et réglementaires de cette mission exigent l’existence ou l’acquisition des compétences correspondantes au sein de la fonction comptable. Cela peut être envisageable selon nous dans le cas notamment d’un directeur financier disposant de cette dimension technique du fait de son parcours précédent (en cabinet, par exemple) ou du recrutement d’un chef comptable ayant eu la responsabilité antérieure d’une consolidation. À l’inverse, il paraît difficile de confier la responsabilité complète de la consolidation à un comptable ayant uniquement participé à des travaux de consolidation au niveau d’une filiale d’un groupe (et non pas au sein du service central). En tout état de cause, il sera certainement nécessaire de prévoir des sessions de formation afin de consolider, actualiser ou augmenter les qualifications et compétences en ce domaine des équipes comptables. Du point de vue technique, il convient inévitablement d’évaluer le degré de complexité de la consolidation à partir d’un diagnostic préalable consistant à prendre en compte différents paramètres (cf. exemples ci-après). Le référentiel utilisé (ANC 2020-10 ou IFRS possible sur option dans une PME française indépendante et non cotée) Le nombre de sociétés existantes, la fréquence des variations de périmètre (croissance externe, restructuration interne) et l’existence de plusieurs périmètres La complexité des méthodes de consolidation utilisées (paliers, mise en équivalence/intégration proportionnelle, présence de minoritaires significatifs, etc.) L’existence d’entités en devises étrangères hors zone euro (problématique des conversions), la complexité et le volume des retraitements (obligatoires ou optionnels, etc.) Le volume des opérations intragroupe nécessitant un travail significatif de recensement et de réconciliation Le degré d’informatisation et de décentralisation du processus comptable, etc.

3 L’organisation des moyens comptables et informatiques dans une PME Contrairement à un grand groupe, il sera difficile dans une PME de créer un poste de consolideur à temps complet en raison de la saisonnalité de l’activité se traduisant par une concentration des travaux aux seules périodes de consolidation (annuelles ou semestrielles). Aussi, sera-t-il plus

139

L’ESSENTIEL

DE LA

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:105.158.23.218:

140

CONSOLIDATION

DES COMPTES

approprié de donner la responsabilité de cette mission à un responsable de la fonction comptable en sus de son activité récurrente (chef comptable, contrôleur financier, directeur administratif et financier, etc.). Dans une PME, il n’est pas à exclure non plus le cumul dans un poste global et polyvalent des missions de reporting de gestion et de consolidation statutaire. En fonction du niveau de décentralisation comptable et de l’environnement informatique, il peut être également utile de déléguer aux comptables des filiales la prise en charge de différents travaux de consolidation tels que la saisie des données sociales dans les liasses de consolidation, des retraitements d’homogénéisation des comptes individuels et des réconciliations des opérations réciproques (voire certains retraitements obligatoires et optionnels de consolidation). En général, les autres travaux de consolidation relèvent du « chargé de consolidation » (gestion des variations de périmètre, établissement des états financiers, etc.). Bien évidemment, plus la délégation est élevée, plus le niveau de contrôle exercé par le « chargé de consolidation » et l’existence de procédures normalisées sont essentiels (manuel de consolidation, notamment). En effet, quel que soit le degré de délégation, le chargé de consolidation devra mettre en place et diffuser à l’ensemble des équipes comptables concernées : un manuel de consolidation régulièrement actualisé regroupant les principales procédures de consolidation et pour chaque clôture, un calendrier précis des travaux de consolidation. Sur le plan informatique, le choix du progiciel de consolidation doit résulter d’une procédure de consultation des éditeurs du marché en fonction de critères techniques et économiques propres à l’entreprise. Du point de vue technique, plusieurs solutions sont possibles au niveau d’une PME entre globalement : – un outil simple dédié à la consolidation statutaire de groupes de taille petite ou moyenne compatible avec le règlement ANC 2020-10 et/ou le référentiel IFRS ; – un outil intégré de consolidation et de reporting de gestion (SUIG – Système unifié d’information groupe) permettant de combiner à la fois la consolidation légale externe et une consolidation économique à usage interne (réel/budget). Bien entendu, des solutions plus lourdes sont envisageables dans le cas d’une anticipation d’une très forte croissance de la taille du groupe. Ces choix seront à définir en fonction des volumes à traiter (nombre de sociétés, volumes des flux intragroupes, paliers de consolidation, etc.) et de la complexité de la consolidation (retraitements, filiales hors zone euro, multi-référentiel, etc.). Quelle soit interne ou externalisée, soulignons, enfin, que la consolidation statutaire d’une PME non cotée est généralement moins lourde que celle d’un groupe côté notamment au niveau de l’information financière du fait en particulier : de l’absence d’obligation de consolidation semestrielle ; d’obligations moindres de publications surtout dans les sociétés à capital fermé (société faisant appel public à l’épargne : rapport annuel, etc.) ; du choix du référentiel comptable entre

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:105.158.23.218:

CONCLUSION – La mise en œuvre de la consolidation en environnement PME les règles françaises et les normes IFRS (sur option) ; d’un référentiel IFRS (sur option) excluant l’application de certaines normes d’informations aux sociétés non cotées telles que celles portant sur l’information sectorielle & intermédiaire et sur le résultat par action.

4 Les changements de référentiel de consolidation entre le règlement français et les normes IFRS Une PME non cotée a la faculté d’opter volontairement pour l’utilisation des normes IFRS dans le cadre de l’établissement de ses comptes consolidés (ordonnance no 2004-1382). Une fois en référentiel IFRS, elle aura également la possibilité de décider de modifier son choix en faveur d’un retour à l’application du règlement ANC 2020-01. Les modalités de transition sont précisées dans des normes et textes spécifiquement réservés à chacun des référentiels. Changement de référentiel de consolidation Passage du règlement ANC 2020-01 aux normes IFRS Passage des normes IFRS au règlement ANC 202001

Normes ou textes applicables

Norme IFRS 1 de 1re application des IFRS (*) Règlement ANC 2020-01 (**)

(*) S’agissant d’une présentation détaillée de la norme IFRS 1, cf. notre ouvrage L’essentiel des Normes IFRS, Gualino, 2019-2020, pp. 157-161. (**) le règlement ANC 2020-01 (art. 121-1 & 2) a repris les principales dispositions du règlement nº 2012 de l’ANC.

Dans la norme IFRS 1 et dans le règlement ANC 2020-01, on retrouve certaines similitudes et quelques différences dans les modalités de transition en termes de traitement et d’information.

141

L’ESSENTIEL

DE LA

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:105.158.23.218:

142

CONSOLIDATION

DES COMPTES

Quelques modalités importantes relatives au changement de référentiel de consolidation Items

Établissement d’un bilan d’ouverture de l’exercice précédent (transition) suivant le nouveau référentiel en vigueur à la clôture de l’exercice d’adoption

Norme IFRS 1 √

Traitement rétrospectif avec enregistrement des impacts √ (existence de directement dans les capitaux propres du bilan d’ouverture précité diverses exceptions obligatoires et facultatives)

Règlement ANC 2020-01 √



Présentation d’un exercice comparatif (transition) suivant le nouveau référentiel



√ bilan et compte de résultat en version retraitée ANC 2020-01 et version publiée IFRS

Rapprochement entre ancien et nouveau référentiels au niveau des capitaux propres d’ouverture et de clôture et du résultat de l’exercice de transition





Tableau de passage entre ancien et nouveau référentiels du bilan N/A et du compte de résultat de l’exercice de transition Mention des principaux changements comptables et/ou ajustements liés à la transition

√ nature

Mention des ajustements et/ou différences relatifs au tableau de √ (si TFT flux de trésorerie (TFT) du fait de la transition antérieurement produit)

√ √ nature et incidence financière √ (si substantiels)

Par rapport au règlement ANC 2020-01, la principale différence tient à l’existence dans la norme IFRS 1 de diverses exceptions obligatoires et facultatives (options) au principe général d’application rétrospective des normes (versus règles et méthodes) dans le bilan d’ouverture.

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:105.158.23.218:

CONCLUSION – La mise en œuvre de la consolidation en environnement PME

5 Modalités de 1re application lors de l’établissement des premiers comptes consolidés en référentiel français (ANC 2020-01, art. 121-1 à 3) Dans le cas de l’établissement des premiers comptes consolidés (ex. groupe nouvellement soumis à l’obligation de consolidation), les principes généraux sont les suivants : – un traitement rétrospectif sur la base des règles et méthodes comptables telles qu’applicables à la clôture de l’exercice N (exercice du changement) ; – un enregistrement des impacts de ce changement directement dans les capitaux propres du bilan d’ouverture de l’exercice N-1. Un traitement prospectif pourra être mis en œuvre en cas d’impossibilité de procéder à une évaluation fiable à l’ouverture des impacts (ex. méthode basée sur des hypothèses). Par ailleurs, il existe une exception facultative au traitement rétrospectif (art. 122-1-3) pour le traitement des acquisitions d’entreprises antérieures à la transition s’agissant de l’évaluation des actifs et passifs de la cible et du calcul des goodwills associés. La renonciation à cette exception vaut pour toutes les acquisitions antérieures. Les cas de 1re application ne nécessitant pas la production de données comparatives N-1 (dans le bilan, le compte de résultat et les notes annexes) concernent les groupes nouvellement créés et ceux nouvellement soumis à l’établissement de comptes consolidés ou les établissant de manière volontaire pour la première fois (art. 121-3).

143

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:105.158.23.218:

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:105.158.23.218:

BIBLIOGRAPHIE Ouvrages

– BERTIN (E.), Les états financiers consolidés IAS/IFRS, Gualino éditeur, 2007, 324 p. – COLINET (F.), DUPIC (P-J.) et PAOLI (S.), La pratique des comptes consolidés, Dunod, 2016, 496 p. – MESPLÉ-LASSALLE (D.), La consolidation des comptes : normes IFRS et comparaison avec les principes français actuels, Maxima Laurent du Mesnil éditeur, 2013, 401 p. – OBERT (R.), Fusion consolidation 2016-2017, collection express DSCG, Dunod, 2016, 192 p. – PALOU (J.-M.), Manuel de consolidation – Principes et pratiques, Groupe Revue fiduciaire, 2020, 1032 p. – PWC, IFRS 2020, F. Lefebvre, 2019, 2196 p.

– PWC, Comptes consolidés, F. Lefebvre, 2020, 960 p. – TORT (E.), Le reporting financier, Dunod/ECM, 2006, 312 p. et l’article : E. Tort, « La consolidation statutaire dans une PME française non cotée », Échanges, no 253, avril 2008, pp. 22-24. Sites internet

– Site de l’autorité des marchés financiers (AMF) : www.amf-france.org – Légifrance, le service public de diffusion du droit où sont notamment accessibles le Code de commerce et le Code général des impôts : www.legifrance.gouv.fr

L’ESSENTIEL

DE LA

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:105.158.23.218:

146

CONSOLIDATION

DES COMPTES

– Site de l’autorité des normes comptables (ANC) permettant l’accès aux différents textes officiels liés à la réglementation comptable française (notamment le règlement ANC 2020-01) : www.anc.gouv.fr – Site thématique EUROPA consacré au marché unique de l’Union européenne permettant notamment l’accès aux normes comptables internationales en vigueur dans l’Union européenne : ec.europa.eu – Site du normalisateur comptable international : l’IASB : www.ifrs.org – Site de l’EFRAG (European Financial Reporting Advisory Group) : www.efrag.org – Site dédié aux normes IFRS : www.focusifrs.com – Site de l’Académie des sciences et techniques comptables et financières : www.lacademie. info

international.scholarvox.com:Universiapolis:1417616576:88898987:105.158.23.218:

Achevé d’imprimer en juin 2020 sur les presses de la Nouvelle Imprimerie Laballery 58500 Clamecy Dépôt légal : juin 2020 Numéro d’impression : 005422 Imprimé en France

La Nouvelle Imprimerie Laballery est titulaire de la marque Imprim’Vert®