L'entrepreneuriat Social [PDF]

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Zitiervorschau

Introduction Depuis une vingtaine d’année, une nouvelle pratique de l’entrepreneuriat alliant performance économique et utilité sociale enregistre une forte croissance et connaît des perspectives de développements prometteuses. C’est l’entrepreneuriat en sa version sociale. En effet, l’entrepreneuriat social est un concept émergent qui gagne en popularité autour de la planète. De plus en plus de personnes y trouvent plus de liberté, plus d’efficacité et un engagement plus productif sur le plan économique mais social aussi. Il suscite un véritable engouement auprès des pouvoirs publics et du milieu académique. Cet intérêt pour l’entrepreneuriat social résulte notamment de son caractère novateur dans le traitement de problèmes sociaux et économiques de plus en plus complexes ou comme une solution partielle à certaines défaillances de nos sociétés modernes, telles que le chômage, les inégalités dans l’accès aux soins et services de santé, l’insalubrité, la pauvreté, le crime... Il peut aussi être vu comme une façon de sous-traiter les services publics ou un moyen de les améliorer sans augmenter le domaine de l’État. Toutefois, ce concept est encore mal connu. Ce travail a pour principal objectif de faire un survol de ce concept afin de mieux le connaître et exploiter ses avantages. S’appuyant principalement sur une revue de la littérature, il s’agit d’abord d’aider à comprendre le concept d’entrepreneuriat social en le définissant, en examinant ses composantes (la première section), ensuit de montrer son rôle dans le développement local et durable (la deuxième section). Enfin, de présenter ses perspectives pour le cas marocain (la troisième section). A. Contexte de l’émergence de l'entrepreneuriat social Née aux Etats-Unis à la fin des années 1980, la notion d’ « entrepreneuriat social » a pris son essor au sein des plus prestigieuses business school : Columbia, Yale et même Harvard qui a créé la Social Enterprise Intiative en 1993. Dans le contexte américain, l’idée d’entreprise sociale est restée large et assez vague, désignant principalement des activités économiques marchandes mises au service d’un but social. En Europe, “l’entrepreneuriat social” fait son apparition au début des années 90 au cœur même de l’économie sociale, sous une impulsion d’abord italienne.1 A mi-chemin entre performance économie et innovation sociale, ce secteur est loin d’être un phénomène marginal. En France, il représente 2 000 000 de salariés et 11% du PIB.

1

www.idies.org la note du CODEES 2007

Même si le terme d’ “entrepreneur social” ne sera utilisé qu’à partir de la moitié des années 1990, remplaçant les expressions telles qu’ “innovateur pour le secteur public” ou “entrepreneur public” utilisées jusqu’alors.2

Pour mieux comprendre le concept d’entrepreneuriat social, il peut être utile de situer le contexte dans lequel son développement prend place et qui justifie son importance grandissante. Les principales raisons pour lesquels les entreprises se tournent vers l’entrepreneuriat social 3: A. Des besoins de plus en plus nombreux et diversifiés, avec un certain

désengagement de l’État dans de nombreux secteurs; B. Un besoin de financement des activités sociales ; C. La responsabilité sociale des entreprises du secteur privé est sans cesse

stimulée par leurs parties prenantes dans le but d’amener des réponses plus proactives aux problèmes sociaux. Les entreprises “privées” développent donc des préoccupations de plus en plus citoyennes tandis que les entreprises “sociales” se rapprochent de plus en plus du modèle de gestion de l’entreprise privée. D. Dans le contexte du développement économique local, il est souhaitable de générer de nouvelles formes de développement économique afin de favoriser les objectifs de développement locaux. L’entrepreneuriat peut jouer un rôle de premier plan dans le développement économique. E. Avec les scandales financiers privés et publics, il y a une conscience plus

grande face à l’utilisation des fonds publics ou personnels et une demande pour une gouvernance plus serrée. Ainsi, il y a une demande d’efficacité et de responsabilisation, de pro activité de la part des organisations. F. L’acceptation de plus en plus grande que les forces du marché peuvent

(et entrent en compétition) combler les besoins sociaux en faisant appel au pouvoir de la compétition afin de promouvoir l’innovation et l’efficacité organisationnelle G. Depuis une vingtaine d’années, émerge et se développe au sein de la société civile un mouvement affirmant une longue tradition humaniste visant à remettre l’homme et son épanouissement au cœur du développement socio-économique.

2

Définition de l’entrepreneuriat social: Revue de la littérature selon les critères géographique et thématique. SOPHIE BACQ et FRANK JANSSEN, 2008. P : 5 3 L’ENTREPRENEURIAT SOCIAL, MIEUX CONNAÎTRE LE CONCEPT, François BROUARD 23e Colloque annuel du Conseil canadien des PME et de l’entrepreneuriat, Trois-Rivières, 2006 p : 3

B. Définition de l'entrepreneuriat social La notion d'entrepreneuriat social n’est pas encore théorisée. L’on peut toutefois regretter que l’absence d’un paradigme unificateur dans ce domaine ait conduit à la prolifération des définitions. Plusieurs questions restent sans réponse claire. Qu’entend-on par “entrepreneuriat social”? Quelles activités entrent dans le champ de l’entrepreneuriat social et lesquelles n’en font pas partie? S’il existe un grand nombre d’initiatives sociales, toutes ne satisfont sans doute pas au critère entrepreneurial. Ainsi, consacrer une partie du revenu de son entreprise à une cause sociale ne constitue pas, en soi, une activité entrepreneuriale. De même, une organisation à but non lucratif qui adopte des pratiques managériales inspirées du privé n’implique pas nécessairement que l’on soit en présence d’entrepreneuriat social. Si cette pratique est loin d’en être à ses débuts, l’entrepreneuriat social n’attire l’attention des chercheurs que depuis quelques années. Par rapport à l'entrepreneuriat à ses débuts, l'entrepreneuriat social développé parmi les praticiens avant d’attirer l’attention des chercheurs, souffrir d’un manque de paradigme unificateur et de cadre conceptuel ce qui conduit à la prolifération des définitions, ne dispose actuellement pas des théories explicatives ou prescriptives qui caractérisent un champ académique plus mature4.

La définition 5d’un concept est la première étape afin de bien comprendre de quoi il s’agit. Comme il faut s’y attendre avec un concept en émergence, il est normal qu’il n’existe pas de définition généralement reconnue. Voici quelques définitions de l’entrepreneuriat social 6(d’autres définitions se trouvent en annexe) : « Une initiative privée au service de l’intérêt collectif, une entreprise dont la finalité sociale est supérieure ou égale à la finalité économique. » (Chaire

« entrepreneuriat social » de l’Essec) « L’entrepreneuriat social renvoie aux initiatives qui s’appuient (au moins en partie) sur des activités commerciales, ancrées dans le marché, pour prendre en compte la fragilité humaine ou le lien social. »

(Caisse des dépôts et AVISE) « Toute activité privée d’intérêt général organisée à partir d’une démarche entrepreneuriale et n’ayant pas comme raison principale la maximisation des profits mais la satisfaction de certains objectifs économiques et sociaux, ainsi que la capacité de mettre en place, par la production de biens et de 4

Définition de l’entrepreneuriat social: Revue de la littérature selon les critères géographique et thématique. SOPHIE BACQ et FRANK JANSSEN, 2008. P : 3 5 L’ENTREPRENEURIAT SOCIAL, MIEUX CONNAÎTRE LE CONCEPT, François BROUARD 23e Colloque annuel du Conseil canadien des PME et de l’entrepreneuriat, Trois-Rivières, 2006 6 SOURCE http://www.entrepreneur-social-npdc.org/spip.php?article27

services, des solutions chômage »(OCDE)

innovantes

aux

problèmes

d’exclusion

et

de

Bien qu’il existe une multitude de définitions de l’entrepreneuriat social, certaines constantes se retrouvent dans toutes les définitions : A. La réalisation d’une mission sociale; B. La volonté de générer des revenus et d’utiliser un modèle d’affaires; C. La volonté d’innover via une approche entrepreneuriale; D. La volonté de mettre en place des solutions durables.7 Et quelques mots représentant ses différentes facettes : • Identifie des problématiques ou des besoins sociaux par des citoyens

• • • • • •

soucieux d’agir au service de l’intérêt collectif dans le but de favoriser le changement et l’innovation sociale Met de l’avant une solution pragmatique et novatrice Utilise des principes entrepreneuriaux pour créer et gérer une organisation Fait preuve d’une éthique indiscutable Travaille de pair et implique la communauté concernée dans le projet Partage ses expériences afin de favoriser le transfert des connaissances Réalise un projet aux retombées sociales et économiques durables

C. Délimitation de la notion de l'entrepreneuriat social : une VISION COMPARATIVE

Afin de mieux comprendre ce concept, il est donc intéressant de les souligner et de comparer les concepts lies à l'entrepreneuriat social. Il est entendu que ces comparaisons ne servent qu’à illustrer le propos et aider à la compréhension et ne se veulent pas exhaustives. L’entrepreneuriat social est en effet souvent confondu avec d’autres formes d’engagements sociaux. Il se démarque des autres formes d’action faisant la promotion de valeurs sociales, et inversement, qui ne constituent pas nécessairement de l’entrepreneuriat8. a) L’entrepreneuriat social et l'entrepreneuriat classique : Les praticiens de l’entrepreneuriat social ont toujours existé, partout à travers le monde. Comme ce fut le cas pour le champ de l’entrepreneuriat, les activités

7

Jeune Chambre de commerce de Montréal : L’entrepreneuriat social au Québec : pour un dynamisme social axé sur l’initiative 2008 8 Jeune Chambre de commerce de Montréal : L’entrepreneuriat social au Québec : pour un dynamisme social axé sur l’initiative 2008

entrepreneuriales sociales se sont d’abord développées parmi les praticiens avant d’attirer l’attention des chercheurs.

Il s’agit d’un concept présentant un double perspectif: entrepreneuriat et social9. La première facette est le composant entrepreneuriat. L’entrepreneuriat fait référence au démarrage d’entreprise, la création de valeur pour les entrepreneurs qui utilisent l’innovation pour saisir des occasions d’affaires. Enfin, il y a une mobilisation de ressources pour atteindre les objectifs visés. Et donc, l’entrepreneuriat social, considéré comme une sousthématique du champ de l’entrepreneuriat, c’est l’entrepreneuriat dans le contexte social. La deuxième facette est la composante sociale. L’élément central distinguant l’entrepreneuriat social du classique, est la mission sociale à accomplir. Sans cette mission, il n’y a vraisemblablement pas d’entrepreneuriat social. La mission sociale est combinée à une mission économique. Dans ce nouveau modèle d’entrepreneuriat, le profit, considéré non comme une finalité (dans le modèle classique), mais comme un moyen permettant de réaliser une mission.

Il semble que les particularités de l’entrepreneuriat social soit leur double objectif, social et économique. b) L’entrepreneuriat social remplace les services sociaux :

Alors que les services sociaux visent à répondre à un besoin pour tous les citoyens, sur la base d’une enveloppe gouvernementale, et ne cherchent pas à en tirer de revenu, l’entrepreneuriat social touche une portion limitée de la population locale tout en misant sur l’innovation et le rendement financier, sans être complètement dépendant d’une enveloppe gouvernementale. Donc il ne s’agit pas d’une solution miracle pouvant remplacer tous les services sociaux gouvernementaux. c) L’entrepreneuriat social est une forme d’activisme social

L’entrepreneuriat social se distingue également de l’activisme social. Bien que ces deux formes d’engagement partagent des motivations similaires, soit l’établissement d’un équilibre social amélioré et stable, elles diffèrent en ce qui concerne l’orientation de l’action. Contrairement à l’entrepreneur social, l’activiste essaie de modifier le statu quo par des actions indirectes, par exemple via des groupes de pression, ONG, 9

L’ENTREPRENEURIAT SOCIAL, MIEUX CONNAÎTRE LE CONCEPT, François BROUARD 23e Colloque annuel du Conseil canadien des PME et de l’entrepreneuriat, Trois-Rivières, 2006

etc. La mise en place d’une organisation n’est pas centrale au sein de l’activisme social au contraire de l’entrepreneur social. d) l’entrepreneuriat social est une forme de responsabilité sociale des entreprises Bien que l’entreprise sociale et l’entreprise appliquant une politique de responsabilité sociale, soient deux entités qui cherchent à avoir un impact positif sur la société, leur raison d’être et leurs actions diffèrent substantiellement. Au niveau de la mission, l’entreprise existe pour réaliser des profits et croître; elle juge qu’une implication sociale améliorera cette croissance. L’entrepreneur social dédie quant à lui l’entièreté de son entreprise à la réalisation de sa mission sociale. L’entrepreneuriat, par l’initiative, l’innovation et la compréhension du milieu, est au cœur de l’entreprise sociale, ce qui n’est pas nécessairement le cas dans le cadre d’une grande entreprise socialement responsable. Ces différences auront entre autres un impact substantiel sur le choix des acteurs et des bénéficiaires (lequel choix dans le cadre de l’entreprise socialement responsable est souvent relié à la réalisation de sa mission principale et à l’image qu’elle veut dégager), sur la durabilité de l’initiative, sur l’innovation sociale qui peut se dégager de l’initiative, de même que sur la manière d’évaluer la performance de l’initiative. e) L’entrepreneuriat social est une nouvelle forme de coopérative La coopérative et l’entrepreneuriat social ont en commun la participation active de plusieurs acteurs qui sont parties prenantes dans l’initiative sociale et qui s’impliquent dans le but d’améliorer leurs propres besoins économiques ou sociaux. Cependant, le bénéficiaire n’est pas nécessairement membre, propriétaire ou partie prenante : il n’y aura pas automatiquement de lien économique avec l’usager dans l’entreprise sociale. Une entreprise sociale peut donc prendre la forme d’une coopérative, mais peut également prendre d’autres formes où les bénéficiaires ne participent pas aux affaires de l’entreprise. f) l’entrepreneuriat social est un synonyme d’économie sociale L’économie sociale et l’entrepreneuriat social convergent vers un même principe, soit celui de créer une valeur ajoutée de nature sociale dans le cadre de l’action de l’entreprise. L’économie sociale se définit par des statuts (associations, coopératives, mutuelles, fondations) et des principes (“une personne, une voix”, non-lucrativité individuelle, liberté d'adhésion, indépendance à l'égard des pouvoirs publics). L’économie sociale possède cependant ses caractéristiques propres : • Une mission orientée vers ses membres ou la collectivité; • Une structure décisionnelle et organisationnelle démocratique et participative;

• Une emphase sur les personnes et le travail dans l’utilisation du revenu et du capital. L’économie sociale peut être vu comme une action collective axée autour de trois dimensions: sociale, économique et politique qui donne la formule “s’associer pour entreprendre autrement”. Il est possible de cerner les trois dimensions: 1) S’associer permet de répondre à des besoins socioéconomiques, socioculturelles et sociopolitiques de se regrouper dans des organisations démocratiques; 2) Entreprendre permet de mieux affronter le marché; 3) Autrement permet la pluralité d’engagements citoyens avec des mobiles sociopoliques divers La mission de l’entrepreneur social sera purement bienfaisant, alors que la mission de l’entreprise d’économie sociale pourra avoir une mission autre (par exemple : production de bière, production de spectacles, association d’individus) dans la mesure où son orientation envers ses membres et ses principes de gouvernance sont respectés. De plus, l’économie sociale insistera sur une gouvernance démocratique et participative alors que l’entrepreneuriat social laissant à l’entrepreneur le soin de choisir la structure qui favorisera le mieux l’entrepreneuriat, l’innovation et la poursuite de sa mission sociale. Le graphique suivant présente les interférences entre ses notions10 :

g) L’entrepreneuriat social et les activités génératrices de revenu (AGR)

AGR est une gamme d’activités rentables d’auto-emploi permettant la survie et l’amélioration de la situation des personnes pauvres. Leur objectif est économique seulement car le retour d’investissement ne le concerne que lui seule. L’objectif social est absent. 10

Jeune Chambre de commerce de Montréal : L’entrepreneuriat social au Québec : pour un dynamisme social axé sur l’initiative 2008

Ainsi, l'entrepreneuriat social ne remplace pas les services sociaux ; n'est pas un synonyme d’activisme social, de coopérative ou d'économie sociale, ni une forme de responsabilité sociale des entreprises : il constitue une forme d’entrepreneuriat distincte en soi. D. Les approches de l'entrepreneuriat social 11 Ce terme en construction est donc utilisé par différents acteurs, avec des significations différentes. Ces différences sont le résultat d’une différence d’approches de référence. Il existe deux manières de classer les courants majeurs en entrepreneuriat social: l’origine géographique de l’école de pensée et les grandes thématiques.

Premièrement, d’un point de vue géographique, deux écoles existent : L’École américaine et européenne. Aux États-Unis, deux courants de pratique indépendants sont à l’origine de l’intérêt suscité envers l’entrepreneuriat social. Ces deux courants ont résulté principalement en deux écoles de pensée qui se sont penchées sur la nature de l’entrepreneuriat social. Il s’agit de l’École de l’innovation sociale et de l’École de l’entreprise sociale. L’École de l’innovation sociale se concentre sur l’établissement de nouvelles et meilleures manières d’aborder des problèmes ou de satisfaire des besoins sociaux. L’École de l’entreprise sociale (que ce soit d’origine entrepreneuriale ou d’initiative sociale simple) se focalise sur la génération de revenus dans la conduite d’une mission sociale, donc d’impact social dans le cadre organisationnel. Cette approche définit l'entrepreneuriat social comme étant des organisations à but non lucratif qui mettent sur pied des activités génératrices de revenus pour survivre financièrement et prendre ainsi plus d’indépendance vis-à-vis des dons et subsides qui leur sont accordés.

L’approche européenne se distingue clairement de l’approche américaine par une tradition différente ancrée dans le tiers secteur (autre les gouvernements et l’entreprise privée). Pour ce courant l’économie sociale et solidaire est l’unité économique à laquelle est affilié l’entrepreneuriat social ; et toute activité sociale est de l'entrepreneuriat social. Représentée par le réseau EMES (L’émergence des entreprises sociales en Europe) elle s’intéresse au rôle de secteur social comme base et moteur dans l'entrepreneuriat social. Les initiatives de l’entrepreneuriat social doivent avoir un objectif explicite (qui comprend des questions sociales et environnementales) de service à la communauté. Elles doivent aussi promouvoir le sens de la responsabilité sociale au niveau local. 11

Définition de l’entrepreneuriat social: Revue de la littérature selon les critères géographique et thématique. SOPHIE BACQ et FRANK JANSSEN, 2008. P : 5-7

Deuxièmement, trois thèmes majeurs en entrepreneuriat social: l’individu, le processus et l’organisation : L’individu, Le processus, L’organisation. Quoique relativement classiques, ces thèmes, déclinés en six critères de comparaison, permettent d’examiner les publications de chaque école de la manière la plus systématique possible. Les six critères retenus sont (1) l’importance attribuée au rôle de l’entrepreneur social dans la définition, (2) la centralité de la mission sociale, (3) l’intensité requise du lien entre la finalité sociale et les activités productives, (4) l’importance du concept d’entreprise, (5) le statut juridique de l’organisation et, finalement, (6) la limitation ou non de la distribution de profit. La mise en regard des trois approches géographiques de l’entrepreneuriat social avec les six critères de comparaison présentés ci-dessus nous donne une matrice 6 x 3. Cet outil, représenté dans le Tableau 1 ci-dessous, nous a permis de discuter de façon systématique la position de chaque école par rapport aux dimensions principales de l’entrepreneuriat social. Tableau 1: Matrice utilisée pour positionner chaque courant géographique en fonction de chaque critère thématique. TRADITION AMERICAINE Thèmes

Critères d’analyse

L’école de l’innovation sociale

L’école de l’entreprise sociale

INDIVIDU

1. L’entreprene ur 2. La mission sociale : la finalité première de l’entreprise

Rôle central Innovateur social

Secondaire

PROCESSU S

ORGANISA TION

3. Lien finalitéactivités économiques 4. L’entreprise

TRADITION EUROPEENNE Le Réseau EMES

Importance secondaire gère les activités Est reconnue en tant qu’objectif premier de l’entrepreneuriat social par les trois approches

Lien directe

Rien d’autre qu’une activité marchande mise sur pied par un entrepreneur social

5. Le statut juridique

à but lucratif ou non

6. La distribution de profit

seront de préférence réinvestis au maximum dans l’objet social de l’activité, mais sans que cela soit une obligation stricte. L’important étant l’augmentation finale de la valeur sociale ajoutée.

les activités de économiques peuvent être liées ou non à l’activité sociale (mission) Rôle central L’élément pour garantir une activité de l'entrepreneuriat social à but non lucratif, sont donc des organisations qui possèdent la personnalité juridique, privées, indépendantes et ne peuvent distribuer de profit. interdit toute distribution de profit ; Le profit est donc entièrement dédié à l’objectif social

Central Lien directe

Rôle central Organisation au service du but social Formes juridiques spéciales

l’entreprise sociale peut donc distribuer du profit mais de manière limitée

De ce tableau on peut conclure : a) La figure de l’entrepreneur est centrale uniquement pour l’École de

l’innovation sociale. b) En matière de processus, la mission sociale est clairement reconnue

comme le but premier de l’entrepreneuriat social dans les trois approches. Alors que l’École de l’innovation sociale et le Réseau EMES imposent qu’il y ait un lien direct entre la mission sociale de l’organisation et les moyens qu’elle met en œuvre, l’École de l’entreprise sociale défend que le lien entre mission sociale et activités génératrices de revenus puisse être plus ou moins fort. c) L’entreprise constitue le centre d’intérêt de l’École de l’entreprise sociale

mais aussi du Réseau EMES. Enfin, la distribution de profit, liée à la forme juridique de l’entreprise sociale, est totalement prohibée par l’École de l’entreprise sociale qui ne reconnaît que les organisations à but non lucratif, et partiellement limitée dans l’approche EMES, dont le but est d’éviter tout comportement visant à la maximisation du profit 5. Les thèmes majeurs en entrepreneuriat social: l’individu, le processus, le

contexte et l’organisation. A. l’individu : Qui est l’entrepreneur social

Certaines auteurs ont défini l’entrepreneuriat social uniquement en termes de « Qui est l’entrepreneur ?» L’entrepreneuriat, c’est “ce que les entrepreneurs font lorsqu’ils deviennent entrepreneurs”12. De manière générale, les entrepreneurs sociaux agissent pour répondre à une carence sociale en créant une organisation à but non lucratif ou une entreprise commerciale. Ils agissent et les entreprises sociales existent dans le but premier de créer de la valeur sociale. Il existe de nombreuses définitions de l’entrepreneur social et de ses caractéristiques. Ainsi, SOPHIE BACQ et FRANK JANSSEN proposent une définition synthétisant la diversité des définitions comme suit13: « L’entrepreneur social est un individu visionnaire, dont l’objectif premier n’est pas de faire du profit mais de créer de la valeur sociale, capable à la fois de saisir et d’exploiter les opportunités qui se présentent à lui, de rassembler les ressources nécessaires à la conduite de sa mission sociale, et de trouver des solutions innovantes aux problèmes sociaux de sa communauté non traités par le système en place. Cela l’amènera à adopter un comportement entrepreneurial inscrit dans des pratiques de gestion traditionnelles » 12

Définition de l’entrepreneuriat social: Revue de la littérature selon les critères géographique et thématique. SOPHIE BACQ et FRANK JANSSEN, 2008. P : 5 13 Définition de l’entrepreneuriat social: Revue de la littérature selon les critères géographique et thématique. SOPHIE BACQ et FRANK JANSSEN, 2008. P : 5-7

Les trais communs qui distinguent les entrepreneurs sociaux des autres sont : 1- Un état d’esprit : concilier l’efficacité économique et l’innovation sociale, l’initiative privée et la solidarité. 2- La particularité de l’objet social : mettre l’activité au service de besoins sociaux. 3- Mettre l’accent sur l’état d’esprit et les moyens mobilisés. 4- Considérer l’initiative et l’innovation comme des facteurs majeurs du changement social.

Bill Drayton (fondateur d’Ashoka) décompose le profil type d’un entrepreneur social en quatre catégories 14: 1La créativité : Est la capacité du visionnaire à imaginer à terme un mode de fonctionnement différent pour son domaine d’intervention, la créativité et l’imaginaire permet de surmonter les obstacles et de réaliser des ajustements. 2Les qualités entrepreneuriales : Les véritables entrepreneurs sociaux ne se contentent pas d’élaborer une idée, ils ne peuvent se satisfaire de cela, ils iront plus loin. L’entrepreneur social doit être possédé par son idée, au point d’être prêt à y consacrer dix ou vingt ans de sa vie si c’est nécessaire. L’entrepreneur social a une qualité de raisonnement et une finesse de perception. Il fait preuve d’une grande capacité, maitrise son environnement et fait tomber les cloisonnements qui séparent les disciplines et les organisations. 3L’impact social de l’idée : L’idée doit être faisable et assez bonne en soi pour être diffusée et reprise une fois qu’elle a fait ses preuves. 4La fibre éthique : il doit inspirer confiance. Il doit être prêt à partager l’information, être irréprochable. La particularité relève du fait qu’il doit réussir à bouleverser un domaine social particulier.

Les entrepreneurs sociaux ne seraient qu’une “sous-espèce” de la famille des entrepreneurs. Malgré les nombreux recoupements entre les entrepreneurs sociaux et leurs homologues plus commerciaux, la principale différence est que “les entrepreneurs sociaux ont une motivation socio-morale dans leur ambition entrepreneuriale”. D’autre part, les entrepreneurs commerciaux considèrent un problème d’un point de vue purement économique. Le tableau suivant présente une comparaison entre ces types d’entrepreneurs 15 : Entrepreneurs sociaux

14

Entrepreneurs économique

objectif

développement collectif

gain financier et personnel

Perspectives

long terme, limitée par vision

court terme, aucune limite

www.ashoka.com L’ENTREPRENEURIAT SOCIAL, MIEUX CONNAÎTRE LE CONCEPT, François BROUARD 23e Colloque annuel du Conseil canadien des PME et de l’entrepreneuriat, Trois-Rivières, 2006 p:5 15

Bénéfices

Moyen, réinvestissement

Risques

actifs de l’organisation, image et confiance

Fin, distribution aux actionnaires actifs personnels et des investisseurs

Autonomie

face à des donateurs

face à un employeur, bailleur

Selon la plupart des auteurs le « bon » entrepreneur social serait celui qui sait préserver l’atout compétitif de son organisation en gérant efficacement la tension permanente entre l’économique et le social. B. Le processus d’entrepreneuriat social

Alors que certaines la définit par rapport au processus menant à la création de l’entreprise sociale. Selon Gartner la question du “Comment l’entrepreneur agit-il?” pourrait éventuellement permettre de différencier les initiatives sociales entrepreneuriales des autres initiatives.

Généralement ce processus se décompose en trois grandes phases: 1) l’identification d’un problème social spécifique et d’une solution spécifique pour le traiter; 2) l’évaluation de l’impact social, du modèle de gestion et de la durabilité de l’entreprise; 3) la création d’une organisation à but lucratif orientée vers une mission sociale ou d’une organisation à but non lucratif orientée vers des méthodes de gestion traditionnelles, qui poursuit un double – voire triple – objectif en termes de résultats16. Ce processus menant à la création d’une organisation doit respecter trois dimensions communes essentielles (mais variables selon les cas) de tout projet d’entrepreneuriat social17: • Un projet économique : prise de risque, production de biens et services, modèle économique viable, création de richesses et d’emplois, indépendance vis-à-vis des pouvoirs publics... • Une finalité sociale : lutter contre l’exclusion, créer ou maintenir des emplois durables et de qualité, valoriser un territoire, un patrimoine ou un environnement, • Une gouvernance participative : implication/participation des parties prenantes, processus de décision non fondé sur la propriété du capital, rémunération limitée du capital. LE CYCLE DE VIE DE L’ENTREPRENEURIAT SOCIAL 16

Définition de l’entrepreneuriat social: Revue de la littérature selon les critères géographique et thématique. SOPHIE BACQ et FRANK JANSSEN, 2008. P : 23 17 SOURCE http://www.entrepreneur-social-npdc.org/spip.php?article27

De toute évidence, le projet entrepreneurial est un projet à part entière dont le cycle de vie est un peux différent. Leadbeater (2001) livre une description précise du cycle de vie de la croissance des organisations socialement entreprenantes : 1- L’apprentissage (stade 1) : Est la période pendant laquelle l’entrepreneuriat social acquiert l’expérience, les compétences et les références dont il a besoin pour susciter un changement majeur. La période durant laquelle l’entrepreneur social commence à tester son idée et à en démontrer la faisabilité. 2- Le décollage (stade 2) : C’est une assez longue période pendant laquelle l’entrepreneur consolide son organisation et continue d’affiner ses idées et de les diffuser jusqu’à ce qu’elles soient adoptées aussi largement que possible. 3- La maturité (stade 3) : Moment où l’entrepreneur exerce un impact tangible dans son domine d’intervention

C. L’organisation : l’entreprise sociale C’est une « Organisation indépendante qui a des objectifs sociaux et économiques et a pour but de remplir un rôle social tout comme atteindre une durabilité financière par la voie commerciale »18. L’entreprise sociale est le résultat d’une action d'entrepreneuriat social, son statut, son modèle de gestion rôle dans la réalisation d’objectifs sociaux. Il est possible d’identifier trois modèles d’entreprise sociale selon leur degré d’emphase sur leur mission19. a) Modèle incorporé 18

Définition de l’entrepreneuriat social: Revue de la littérature selon les critères géographique et thématique. SOPHIE BACQ et FRANK JANSSEN, 2008. P : 25

Le modèle incorporé rassemble les entreprises sociales pour lesquelles l’activité commerciale se confond avec sa mission. La clientèle visée par la mission de l’entreprise est également bénéficiaire des activités commerciales de l’entreprise, soit à titre de consommateur, de bénéficiaire, de propriétaire ou d’employé. b) Modèle intégré

Le modèle intégré est un exemple d’entreprise dont l’activité est liée à sa mission sans toutefois se confondre parfaitement avec celle-ci. Bien que l’activité commerciale ne vise pas la poursuite de la mission de l’entreprise, celle-ci partage tout de même les coûts, les ressources ou certains attributs avec les activités visant la poursuite de la mission. Un modèle typique est celui de commercialiser ses activités à but charitable auprès d’un public qui a les moyens de payer pour ces services, créant ainsi une source de revenus pour soutenir l’activité à but non lucratif.

c) Modèle externe

Dans ce modèle, l’activité commerciale de l’entreprise n’est pas reliée à sa mission. Ainsi, le bénéficiaire des revenus générés par l’activité commerciale n’est impliqué d’aucune façon dans cette activité.

L’entrepreneuriat social ne s’attarde pas tellement à la dimension politique, juridique et à l’aspect démocratique, mais porte une attention prépondérante au volet entreprendre pour répondre à des besoins sociaux.

19

Jeune Chambre de commerce de Montréal : L’entrepreneuriat social au Québec : pour un dynamisme social axé sur l’initiative 2008

Des différences entre les modèles économiques de l’entreprise sociales et classiques découlent des différences en termes de stratégie entre un projet d’entreprise classique et un projet d’entreprise sociale.20 Entreprise classique

Entreprise sociale

But

Maximiser le profit des actionnaires

Objectif

Création de valeur économique

Créer du changement social au travers de la réalisation de sa mission Création de valeur sociale et économique

Marché

Répondre à des besoins rentables

Répondre à des besoins non couverts

Résultats

Financières

Financières et sociaux

Positionnement Analyse compétitive

Positionnement dans une logique concurrentielle

Démarche

Mettre tous les moyens au service de l’objectif

Cibles

Clients + actionnaires

Mode de Financement

Forme juridique

Apport en capitaux et réinvestissement des profits dégagés une fois les actionnaires rémunérés Sociétés à but lucratif (

Positionnement dans des logiques de complémentarités, de partenariats et éventuellement concurrentielle La démarche / les moyens mis en œuvre doivent être en cohérence avec des principes d’action spécifiques Multiplicité et diversité des cibles / bénéficiaires directs et indirects Complexité et mixité des financements Réinvestissement de 100% des bénéfices financiers

Gouvernance

Modèle relativement standardisé

RH

Salariées

Critères de réussite

Profit dégagé

Financement

Banques, fonds propres….

Diversité des formes juridiques possibles en fonction de la mission, des principes d’action et des objectifs Modèles plus ou moins complexes en fonction du statut choisi Diversité des RH (bénévoles, salariés, volontaires, etc.) Utilité sociale créée + viabilité économique de la structure Plusieurs sources, dont les profits commerciaux, des dons privés et des subventions gouvernementales

Aussi il est intéressant de comparer les rôles sociaux et commerciaux des organisations afin de mieux saisir la nature des entreprises sociales21 Type d’entreprise

Entreprise sociale

Entreprise socialement responsable Entreprise socialement irresponsable

Rôle social

Rôle exclusivement social

Rôle social majoritaire Rôle social minoritaire Aucun rôle social

Échanges commerciaux Aucun échange commercial Présence d’échanges commerciaux

Rôle commercial Répartition des bénéfices commerciaux S/O Bénéfices répartis à 100% vers le social Bénéfices répartis majoritairement vers le social Bénéfices répartis majoritairement aux actionnaires Bénéfices répartis à 100% aux actionnaires

Les organismes sans but lucratif, les organisations hybrides et les entreprises à but lucratif sont les plus susceptibles de retrouver de l’entrepreneuriat social. 20

« BPS », chaire de l'entrepreneuriat social ESSES, Anne-Claire Pache, 2008 , L’ENTREPRENEURIAT SOCIAL, MIEUX CONNAÎTRE LE CONCEPT, François BROUARD 23e Colloque annuel du Conseil canadien des PME et de l’entrepreneuriat, Trois-Rivières, 2006 p : 7 21

D. Le contexte : L’entrepreneuriat social c’est l'entrepreneuriat dans un contexte social. Il peut ainsi être représenté comme étant la combinaison d’un ensemble de facteurs s’insérant au sein d’un même contexte : une opportunité, un ensemble de dispositions individuelles particulières. Ce contexte est le point de départ pour toute initiative entrepreneuriale. Au commencement, la présence d’un équilibre sous-optimal, donc insatisfaisant, est constatée. L’inspiration, la créativité, le courage, l’action directe et la persévérance sont des caractéristiques essentielles à l’initiative entrepreneuriale sociale. Comme toute autre entreprise, la concurrence existe aussi au sein du secteur social, en plus de la concurrence entre lui et les autres secteurs. La concurrence concerne: le financement, les consommateurs, capital social… cela crée des contraintes sur les organisations du secteur social : • • • •

Rigueur dans l’emploi de ressources rares (financières et humaines) Efficacité organisationnelle (production de résultats observables, mesurables et ou impacts) vs. la satisfaction (personnelle) des donateurs charitables. Familiarité avec le langage et la vision des modèles de marché (études de marchés, cibler les « investissements » plutôt que les « dons ») Repenser les stratégies financières

Ces considérations sur la concurrence intra et extra sectorielle suggèrent l’importance d’une bonne gestion stratégique des projets d’entrepreneuriat social. 6. Modèle conceptuel de l’entrepreneuriat social22

L’élément central est la mission. La mission doit être sociale et peut être économique. Il est essentiel qu’il y ait une prédominance au niveau de la mission sociale. Cette mission sociale est l’élément qui oriente l’ensemble des 22

L’ENTREPRENEURIAT SOCIAL, MIEUX CONNAÎTRE LE CONCEPT, François BROUARD 23e Colloque annuel du Conseil canadien des PME et de l’entrepreneuriat, Trois-Rivières, 2006

décisions. Du point de vue de l’entrepreneuriat social, la présence de besoins sociaux amène des occasions d’affaires afin de combler ces besoins sociaux. La dimension entrepreneuriale amène un souci d’innovation et une attitude proactive pour combler les besoins et profiter des occasions d’affaires. Les occasions sont exploitées afin de générer des bénéfices. Il est ainsi possible de créer des solutions innovatrices. Traditionnellement les ressources financières et humaines proviennent des gouvernements, des philanthropes et des bénévoles. Il peut s’agir de dons et de subventions. À ces groupes, il possible d’ajouter les investisseurs et les clients et d’ajouter la notion de revenus gagnés en plus des sources traditionnelles de financement. En plus de ces sources de financement, l’entreprise est assujettie à l’environnement externe et aux forces qui s’exercent sur celle-ci par le macro-environnement ou les détenteurs d’enjeux. Ces entreprises doivent surveiller et s’adapter aux forces de l’environnement externe. La gouvernance et la création de valeur sont également une dimension importante de l’entrepreneuriat social. Notons la gestion des risques et la nécessité d’une plus grande tolérance au risque par rapport aux entreprises traditionnelles visant un objectif social

7. Exemples et secteurs de développement de l'entrepreneuriat social

Historiquement, les principaux secteurs d’activités dans lesquels l’entrepreneuriat social a engendré des changements ont été : • La diminution de la pauvreté par la responsabilisation, par exemple le mouvement de micro-finance; • Les soins de santé prenant diverses formes, tels un soutien aux déficients mentaux, personnes âgées ou encore des projets de grande envergure visant à combattre l’épidémie du VHS/SIDA; • L’éducation et la formation, notamment via l’accroissement de la participation et la démocratisation de la transmission des connaissances; • • La protection environnementale et le développement durable, tels des projets énergétiques « verts » et Tri et valorisation des déchets ; • L’amélioration communautaire, grâce à des associations du logement; • Le logement social pour les plus désavantagés (jeunes, migrants, exclus…) • Des projets d’assistance sociale, tels des emplois pour les sans-emploi ou les sans-abri et des projets pour contrer l’abus de drogues et d’alcool; 23

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Société d’accompagnement scolaire et cafés culturels

Jeune Chambre de commerce de Montréal : L’entrepreneuriat social au Québec : pour un dynamisme social axé sur l’initiative 2008

Reprise d’entreprise par les salariés Production/distribution de produits biologiques • Commerces et services de proximité Dans ces secteurs d’activité, de nouvelles réponses sont à inventer, expérimenter et développer comme : • •

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Wikipedia, l’encyclopédie gratuite et mutuelle ; Muhammad Yunus, fondateur de la Grameen Bank et un exemple de renommée d'une entreprise sociale, a remporté le Prix Nobel de la Paix en 2006 L’Entreprise d’Insertion par la Production ou par le Travail Temporaire

ces projets peuvent se réaliser à travers les différentes formes d’entreprenariat traditionnel : 1)La création 2)la reprise d’entreprises ou d’associations 3)l’essaimage 4)l’intraprenariat.

Une thèse en faveur de l’entrepreneuriat social consiste à le considérer comme une source de solution à certains maux que connaissent nos sociétés. Qu’elles soient vues comme une façon de sous-traiter les services publics ou comme un moyen d’améliorer les services publics sans augmenter le domaine de l’État, les initiatives de l’entrepreneuriat social semblent être promises à un bel avenir. L’importance du contexte est prédominante en entrepreneuriat social. L’environnement culturel, politique ou éducatif de nos économies développées nous semble aujourd’hui être particulièrement propice à l’émergence de projets d’entrepreneuriat social. Ces derniers répondent à un besoin collectif évident. Les entreprises privées développent des préoccupations de plus en plus citoyennes et les entreprises sociales se rapprochent de plus en plus du modèle de gestion de l’entreprise privée. L’entrepreneur social fait également le lien entre privé et public. Malheureusement, d’un point de vue académique, la recherche dans le domaine de l’entrepreneuriat social est restée largement descriptive et, quelquefois, partisane. Pour en approfondir le concept traitant maintenant en détaille ces sous concepts.