Fiche de Lecture Fahmi 3et4 [PDF]

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Zitiervorschau

Fiche de lecture : méthodologie de recherche Chapitre 3 et 4 :

Chap. 3 : Explorer et tester : les 2 voies de la recherche Ce chapitre explicite les 2 grands processus de construction des connaissances : l’exploration et le test. Nous appelons l’exploration, la démarche par laquelle le chercheur a pour objectif la proposition de résultats théoriques novateurs. Le terme « tester » se rapporte à la mise à l’épreuve de la réalité d’un objet théorique. La 1ere section, présente les caractéristiques des modes de raisonnement propres à chacun des processus (déduction et induction). La seconde section traite spécifiquement les 3 voies d’exploration possibles (théorique, empirique et hybride). La 3eme section propose la démarche de test classique : l’hypothético-déduction. En conclusion, nous allons voir comment explorer et tester peuvent être réconciliés dans le cadre général d’une recherche. La réflexion se situe donc à une phase charnière du processus de recherche : en aval de la définition de l’objet de recherche et en amont des données (recueil et traitement) ainsi que les choix finaux concernant le dispositif méthodologique. L’exploration et le test coexistent dans les recherches en management et renvoient à des débats épistémologiques concernant à la fois le mode de production de la connaissance scientifique et le statut de la connaissance ainsi produite. Si le processus de test situe résolument la recherche dans le paradigme positiviste, le constructivisme, le pragmatisme ou l’impérativité. * explorer se réfère à une démarche de type inductive alors que tester fait appel à une démarche de type déductive. Section 1 : les raisonnements types du test de l’exploration Explorer et tester sont 2 processus qui soutiennent l’élaboration des connaissances. Explorer en management consiste à découvrir ou approfondir une structure ou un fonctionnement pour servir 2 grands objectifs : la recherche et l’explication, (la prédiction) et la recherche d’une compréhension.

L’objectif du test est de produire une explication par l’évaluation de la pertinence d’une hypothèse, d’un modèle ou d’une théorie dans un but d’explication. La dichotomie (exploration/test) trouve ses justifications aux modes de raisonnement. Pour explorer, le chercheur adopte une démarche de type inductive et/ou abductive alors que pour le test, celui-ci fait appel à une démarche de type déductive. 1. Des modes de raisonnement distincts : 1.1.

la déduction :

La déduction est avant tout un moyen de démonstration. Si les hypothèses formulées initialement (prémisses) sont vraies, alors la conclusion doit nécessairement être vraie. Exemple : le syllogisme de Socrate (1) tout homme est mortel (2) Socrate est un homme

(1) + (2)  prémisses

(3) Socrate est mortel  conclusion Les logiciens établissent une distinction entre la déduction formelle et la déduction constructive. La déduction formelle est un raisonnement ou une inférence qui consiste à réaliser le passage de l’implicite à l’explicite ; la forme la plus usuelle en est le syllogisme. On appelle inférence « une opération logique par laquelle on tire d’une ou de plusieurs propositions la conséquence qui en résulte ». Bien que le syllogisme relève d’un raisonnement rigoureux, il est toutefois stérile dans la mesure où la conclusion ne permet pas d’apprendre un fait nouveau. La conclusion est déjà présupposée, par conséquent le raisonnement est tautologique. Par contre, selon la déduction constructive formelle, la conclusion constitue un apport pour la connaissance. La déduction est donc le raisonnement qui fonde la démarche hypothéticodéductive. Cette démarche consiste à élaborer une ou plusieurs hypothèses et à les confronter ensuite à une réalité. Le but est alors de porter un jugement sur la pertinence de l’hypothèse initialement formulée. 1.2.

l’induction et l’abduction :

L’induction est une généralisation prenant appui sur un raisonnement par lequel on passe du particulier au général, des faits aux lois, des effets à la cause et des conséquences aux principes. Il n’y a induction que si en vérifiant une relation sur un certain nombre d’exemples concrets, le chercheur pose que la relation est vraie pour toutes les observations à venir. L’abduction est un processus inférenciel (hypothèse) qui s’oppose à la déduction, car la déduction part d’une règle, considère le cas de cette règle et infère automatiquement un résultat nécessaire. Mon hypothèse devra être mise à l’épreuve pour pouvoir être transformée en une loi, mais il y a de nombreux cas où je ne cherche pas des lois universelles, juste une explication capable de désambiguïser un événement communicatif isolé… L’abduction est un procédé typique par l’intermédiaire duquel on est en mesure de prendre des décisions difficiles lorsque l’on suit des instructions ambiguës. Ainsi l’induction est une inférence logique qui confère à la découverte une constance a priori (loi) alors que l’abduction lui confère un statut explicatif ou compréhensif qui, pour tendre vers la règle ou la loi, nécessite d’être testé ensuite. 1.3.

une complémentarité scientifique :

Pour l’élaboration des connaissances scientifiques, la déduction et l’induction sont deux logiques complémentaires. Selon Blaug, un raisonnement non démonstratif peut, dans le meilleur des cas, persuader une personne raisonnable, alors qu’un raisonnement démonstratif doit convaincre une personne, même entêtée. 2- … pour des objets théoriques identiques : 2.1- Hypothèse : L’hypothèse est l’objet théorique le plus simple, il est définit comme conjecture sur l’apparition ou l’explication d’un événement. Elle est fondée sur une réflexion théorique

en s’appuyant sur une connaissance antérieure du phénomène étudié, c’est une présomption de comportement ou de relations entre des objets étudiés. Par hypothèse on peut dire qu’un phénomène est l’antécédent, le conséquent ou le concomitant invariable d’autres phénomènes donnés. L’hypothèse : est un objet de mise en relation de concepts théoriques. On peut la considérer comme une réponse provisoire à la question de départ. Représentation schématique d’une hypothèse Sens de l’hypothèse (+ ou -) Concept 1

Concept 2

Quand : -Le sens de l’hypothèse est +, Plus le concept 1 est présent, plus le concept 2 est fort. -Le sens de l’hypothèse est -, Plus le concept 1 est présent, moins le concept 2 est fort Une hypothèse doit posséder à un certain nombre de propriétés : 1) Elle doit être exprimée sous une forme observable, l’hypothèse doit indiquer le type d’observations à rassembler ainsi que les relations à constater entre ces observations afin de vérifier dans quelle mesure elle est infirmée ou non par les faits. 2) Il ne faut pas que les hypothèses soient des relations fondées sur des préjugées ou des stéréotypes de la société (aucune expression idéologique ne peut être considérée comme une hypothèse).

2.2-

Modèle :

Selon Kaplan (1964) « on dit qu’un système A est un modèle du système B si l’étude A est utile à la compréhension de B sans qu’il y ait de lien causal direct entre A et B » Donc le modèle est considéré comme une représentation simplifiée d’un processus ou d’un système, destinée à expliquer et/ou à simuler la situation réelle étudiée. La relation objet/modèle est de nature surjective c à d le modèle n’ambitionne pas de rendre compte de la totalité de l’objet ni même de la totalité d’une de ses approches possibles.

2.3- Théorie :

Selon Morfaux(1980) « une théorie est un ensemble de connaissances formant un système sur un sujet ou un domaine déterminé » mais cette définition a été jugée amener qu’une faible portée opératoire. La définition la plus retenue est celle proposée par Bunge(1967) : « une théorie désigne un système d’hypothèses. Un ensemble d’hypothèses scientifiques constitue une théorie scientifique si et seulement si il se réfère à des faits donnés et si chacun des éléments de l’ensemble est soit une hypothèse première (axiome) soit une conséquence logique d’une ou de plusieurs hypothèses premières ». Selon Lakatos, la théorie est constituée d’un noyau dur et d’une ceinture protectrice : -Le noyau dur comprend des hypothèses de base qui sous-tendent la théorie et ne doivent pas être, par postulat, ni rejetées ni modifiées. -La ceinture protectrice contient les hypothèses auxiliaires explicites complétant le noyau dur. Selon Glaser et Strauss (1967) distinguent entre deux types de théorie : -La théorie substantive est un développement théorique en relation directe avec un domaine empirique. -La théorie formelle concerne un domaine conceptuel, elle offre généralement l’intégration de plusieurs théories substantives développées sur des domaines empiriques différents et/ou comparables. Elle a plus un caractère universel que la substantive. Section 2 : les voies de l’exploration L’exploration est bien la démarche par laquelle le chercheur a comme objectif la proposition de résultats théoriques novateurs. Et les méthodes empiriques (les différentes formes d’observation, les interviews, les enquêtes, les simulations ou la quasi-expérimentation, la combinaison de différentes techniques ou multi -méthodes) sont plus fréquemment utilisées dans ce cadre d’élaboration de nouveaux objets théoriques que dans la démarche du test (Snow et Thomas, 1994). Malgré le fait que l’exploration ne présuppose pas le choix d’un dispositif méthodologique bien déterminé, mais les méthodologies qualitatives sont plus courantes pour l’exploration car elles sont plus efficaces si on tient compte de la finalité.(le matériau empirique peut être qualitatif(mot) ou quantitatif (chiffres, statistiques…) ou les deux). L’objectif principal de l’exploration est de proposer de nouveaux objets théoriques (hypothèse, modèle ou théorie).

1. l’exploration théorique : L’exploration théorique consiste à opérer un lien entre deux champs théoriques (au minimum) jusqu’à alors non liés dans des travaux antérieurs ou entre deux disciplines. Concernant les champs théoriques, le chercheur peut en retenir qu’une partie, celle qui lui sera pertinente selon l’objet de sa recherche. Donc l’exploration se situe entre le lien nouveau opéré. Des résultats sont attendus sur ce point, soit pour parfaire une explication incomplète, soit pour avancer une autre compréhension des choses. Cette exploration nécessite de procéder par une démarche inductive. Ainsi qu’elle doit rester pertinente pour le domaine dans lequel travaille le chercheur.  L’exploration théorique nécessite de procéder de manière inductive. 2. L’exploration empirique : L’exploration empirique consiste à explorer un phénomène en faisant table rase des connaissances antérieures sur le sujet .Cette voie d’exploration permet théoriquement d’élaborer du « nouveau » indépendamment des connaissances antérieures. La démarche logique propre à cette voie d’exploration est l’induction pure car c’est elle qui favorise les inférences de nature nouvelle. Il est très difficile voir utopique de faire table rase de nos connaissances et opérer, dans le processus de recherche. Cette voie d’exploration est adaptée à la situation où le chercheur s’intéresse à des phénomènes moins connus, et même totalement inconnus et lorsqu’il ne dispose d’aucune base de connaissances potentiellement utilisable, Il a recours aux inférences de type inductif (ils permettent de donner du sens à des observations dont il ne sait rien). En management les méthodes ethnographiques (Van Maanen 1998) permettent d’explorer des phénomènes mal connus .Le principe est l’immersion du chercheur dans un contexte. 3. l’exploration hybride :

L’exploration hybride consiste à procéder par allers-retours entre des observations (les matériaux empiriques recueillis) et des connaissances théoriques tout au long de la recherche. La démarche suivie dans cette voie d’exploration est la démarche abductive. Cette voie d’exploration permet d’enrichir ou d’approfondir des connaissances antérieures.  D’une manière générale, pour l’exploration se pose le problème de la contextualisation. -La conceptualisation nouvelle produite est certes propre au terrain, mais elle émerge grâce à une systématique et rigoureuse que le chercheur doit être en mesure d’expliquer et de justifier. Section 3 : la voie du test Les outils quantitatifs sont les plus fréquemment mis en œuvre pour servir cette voie de recherche. A aucun moment du test le chercheur n’invente, il ne fait que montrer. 1. le test d’une hypothèse : Il est indispensable, au préalable, de présenter comment le chercheur détermine l’acceptabilité ou non d’une hypothèse par rapport à cette réalité. 1.1-

Acceptabilité d’une hypothèse : Le résultat du test ne doit pas être compris comme vrai ou faux dans l’absolu, mais relativement au cadre conceptuel mobilisé et aux conditions spécifiques d’expérimentation. Un résultat favorable à l’issue de la confrontation avec la réalité, qui s’apparente à la confirmation d’une hypothèse, ne constitue pas une preuve décisive en faveur d’une hypothèse, mais seulement une hypothèse plus ou moins probante temporairement.



Les critères de corroboration d’une hypothèse (Hempel 1996)

-quantité : en l’absence de faits défavorables à une hypothèse et de la réunion de plusieurs faits favorables

-diversité : la diversité au niveau des types de tests peut aider à accroitre la confirmation de l’hypothèse. La grande diversité au niveau des faits favorables aide à accroitre la corroboration de l’hypothèse. -précision des faits : précision des procédures d’observation et les mesures auxquelles elles donnent lieu. -Simplicité : l’acceptabilité de l’hypothèse tient compte aussi de sa simplicité par rapport à celle d’autres hypothèses qui permettraient de rendre compte des mêmes phénomènes. 

Les propriétés d’une hypothèse falsifiable (Quivy et Campenhoudt 1995)

1- Elle doit revêtir un caractère de généralité Une hypothèse qui ne possède pas un caractère de généralité, ne peut faire l’objet de tests répétés et n’étant pas falsifiables. Donc elle ne peut être tenue pour hypothèse scientifique en sens strict. 2- Elle doit accepter des énoncés des cas contraires qui sont théoriquement susceptibles d’être vérifiés. Une hypothèse peut être tenue pour vraie (provisoirement) tant que tous ses contraires sont faux.  Carnap(1960) a conçu une méthode générale qui permet de définir ce qu’il appelle le degré de confirmation d’une hypothèse par rapport à un ensemble d’informations quelconque (cette tentative de quantification de la corroboration ou non d’une hypothèse se réfère à l’acceptabilité probabiliste)

1.2- La démarche hypothético-déductive Concrètement c’est la démarche de test entreprise par le chercheur. Selon Lerbet 1993 on peut décomposer cette démarche en 4 étapes : 1-Détermination des concepts qui permettent de répondre à la question de recherche (on revient à la littérature pour démarrer de l’un des objets théoriques) 2-Pendant la première phase : on remarque que l’objet théorique ne rend pas compte de la réalité. 3-Détermination de nouveau modèles, hypothèses ou théories. 4-Mise en œuvre d’une phase de test qui permet de réfuter ou pas un objet.

 Généralement les recherches portent sur plusieurs hypothèses, il faut savoir comment tester un ensemble d’hypothèses.

2. Le test d’un modèle 

Première approche du test : décomposition des relations au sein du modèle en

hypothèses simples et tester l’ensemble de ces hypothèses les unes après les autres. 1-aucune des hypothèses n’est infirmée (acceptation du modèle, tout au moins temporairement). 2-plusieurs hypothèses sont infirmées (acceptation en partie du modèle, tout au moins temporairement). 3-toute les hypothèses sont infirmées =rejet du modèle.  Même si cette démarche peut être utile pour aborder d’une manière générale un modèle complexe, elle est insuffisante. 

Deuxième approche : le test d’un modèle revient à juger de la qualité de la simulation

de la réalité, c’est-à-dire de sa représentativité .Si celle-ci est faible, le modèle est rejeté .Dans le cas où le modèle n’est pas rejeté, il constitue un outil de simulation exploitable pour prédire le phénomène étudié.

3. Le test d’objets théoriques concurrents Des fois le chercheur est confronté à plusieurs modèles ou théories concurrentes où il lui faut tester chacun des modèles ou théories pour retenir un ou pour voir la contribution de chacun à la connaissance du phénomène. Quant à l’évaluation des théories (modèles), le chercheur se situe au cœur d’un débat entre le courant rationaliste et celui relativiste. Ces deux dernies s’opposent, le rationalisme pose l’existence d’un critère simple se caractérise par son universalité, et le relativisme nie l’existence de toute norme de rationalité qui permettrait de juger qu’une théorie est meilleure que l’autre. Popper(1973) propose aux chercheurs confrontés à des modèles concurrents de retenir celui qui « se défend le mieux » c'est-à-dire celui qui semble être le plus représentatif de la réalité. Le chercheur même est amené à proposer des modèles pour répondre à sa problématique de recherche, Dodd (19968) propose aux chercheurs de tracer une liste de critères (critères de

forme, sémantiques, méthodologiques et épistémologiques) pour évaluer la qualité de leurs recherches et pour comparer les résultats obtenus.

 Conclusion Ce chapitre introduit les deux grandes voies de construction de connaissances: l’exploration et le test, qui sont présentées de manière antonine, cohabitent plus d’elles ne s’y opposent. Mais elles ne sont pas complémentaires, le chercheur peut ou explorer ou tester seulement. Le chercheur peut dans une même recherche adopter différentes voies d’explorations, ainsi que les différents modes de raisonnements. Mais l’idée de ce chapitre est que le chercheur doit adapter la problématique à sa justification, et de développer un dispositif qui doit rester à son service.

Chapitre 4 : Quelles approches pour quelles données ? Le chercheur poursuit l’adéquation entre finalité, donnée et approche ; cet engagement est coûteux car il engage le chercheur à long terme ainsi que toutes les dimensions implicites impliquées sont irréversibles.

 Section 1 : Le choix des données 1. Qu’est ce qu’une donnée ? Traditionnellement, les données sont perçues comme la base des théories. Les chercheurs recherchent et rassemblent ces données pour obtenir des résultats ou améliorer/ renouveler les théories déjà existantes. Il existe plusieurs suppositions à propos des données : -Les données précèdent les théories (les données sont ses sources de théorisation). -Les données existent en dehors des chercheurs, puisqu’ils les trouvent et les rassemblent afin de les traiter. -Les données ne précèdent pas les théories, mais en sont à la fois la finalité permanente.

La donnée est : -Est un postulat (une déclaration au sens mathématique). -Est une supposition acceptée (explicitement par voie déclarative ou implicitement en présentant une information). -A un statut d’assertion (c’est à dire c’est une proposition donnée et soutenue comme vraie, c’est donc une affirmation).

1.1.

La donnée comme représentation :

Les données sont des représentations acceptées d’une réalité que l’on ne peut ni empiriquement ni théoriquement embrasser, car : 

La réalité n’est pas réductible à une partie moindre qui peut toute entière l’exprimer, on va éclaircir ceci par l’exemple de l’accident de voiture : «Celui qui a vécu un événement produira des données différentes qu’un autre qui a juste aperçu l’événement ; il y a toujours une dimension supplémentaire qui ne peut pas être exprimée que par la première personne (celle qui a vécu) »

Surtout lorsque ces données sont qualitatives (récits, descriptions, retranscriptions de sensations …) la différence entre ces dernières deviennent beaucoup plus évidente’, sauf que le caractère quantitatif ou ≠ qualitatif ne change pas fondamentalement le problème.

Le chercheur fait face à des phénomènes non directement observables comme les attitudes et ceux qui sont observables, comme les attitudes.

De façon traditionnelle, la recherche scientifique considère le mode empirique -qui s’appuie sur l’expérience et non pas sur la théorie- existe en dehors du chercheur, ce dernier a pour objet de le découvrir. Lakatos 1965 Les données utilisées par les chercheurs dans le cadre de défense sont autant des conceptions c’est à dire des représentations nées de l’intersubjectivité des chercheurs partageant les mêmes croyances. (Subjectivité : chacun s’exprime selon son propre point de vue / Intersubjectivité : c’est l’idée que les hommes sont des sujets pensants, capables de prendre en considération la pensée d’autrui dans leurs propres jugements)

1.2. Le positionnement épistémologique du chercheur à l’égard de la donnée : On ne peut pas trancher de manière définitive ce qui appartient au positionnement épistémologique du chercheur. On ne peut pas établir une dichotomie entre « invention » et « découverte » car ceci pourra introduire un biais dans la construction de la théorie.  Si le chercher veut s’en tenir d’une manière absolue à l’objectivité, décide de se concentrer uniquement sur les découvertes, ceci pourra donc entraver la partie créative de sa recherche

 Contrairement, une absence catégorique des données objectives, c’ se concentrer uniquement sur les inventions risquera de bloquer la progression de la recherche.

La constitution des données est un travail d’évaluation, de sélection, ainsi que les décisions en matière de choix prises ne sont pas prises une seule fois ou acquises pour l’ensemble de la recherche, c’est tout un travail de recherche qui s’inscrit dans un allerretour entre ce qui est empirique et ce qui est théorique.

1.3.

La subjectivité de la donnée due à la réactivité de sa source :

Le terme « donnée » est trompeur, il sous-entend l’existence de l’information, de la connaissance en dehors du chercheur. Les données sont le résultat de la relation entre l’observé et l’observateur, de plus lorsque le sujet ou l’objet est conscient d’observation et d’évaluation devient donc une source réactive de données. Le fait que la donnée soit de source primaire ou secondaire ne constitue pas un critère discriminant en termes de réactivité de la source ; il y a deux suppositions :  Le chercheur collecte directement des données comportementales par l’observation non participante sans que les sujets observés soient conscients de cette observation et puissent donc affecter la donnée par leur réactivité  Les acteurs donnant au chercheur accès aux données secondaires peuvent intervenir dans la construction de la base de données.

Les sujets observés peuvent affecter les données collectées au travers d’enquêtes, soit par leur rétention de l’information ou son orientation dans un sens voulu par ces derniers. En terme de recherche, il est utile de distinguer entre les données trouvées d’une manière « ouverte » et celles trouvées d’une manière « indiscrète », ces dernières dites également données dissimulées permettent donc de compléter celles collectées de manière ouverte.

2. L’utilisation des données primaires et secondaires : 2.1. Quand les privilégier ? Nombreux sont les chercheurs critiquant ceux qui ‘théorisent’ à partir des données des autres, ces dernières ne peuvent pas être utilisées en dehors du projet de leurs propres chercheurs qui ont effectué la collecte des données. On conseille les jeunes chercheurs d’acquérir d’abord sur le terrain une maturité importante vis-à-vis des données et de leur constitution avant de s’engager directement dans des projets tous prêts. Cependant, le recueil des données primaires offre l’opportunité aux jeunes chercheurs de se confronter directement à la réalité qu’il a choisi étudier. Le choix entre données primaires ou secondaires dépend : de leur statut ontologique, leur impact sur la validité interne et externe de la recherche, leur accessibilité et leur flexibilité. Certes, les données primaires sont généralement considérées comme une source de validité supérieure car le chercheur aura établi un dispositif adapté au projet et à la réalité empirique étudiée, mais le chercher ne doit pas se contenter de données primaires qui peuvent ne lui avancer que des analyses robustes et donc d’ignorer des variables plus explicatives ;

également un travail de recherche basé uniquement sur des données primaires pourra susciter des doutes de l’audience. Les données secondaires sont facilement accessibles et sont beaucoup plus disponibles que celles primaires, chose qui mène les chercheurs de privilégier les données secondaires, sauf que celles-ci ne sont pas toujours adéquates avec les projets poursuivis qui nécessitent pour autant des données spécifiques. Donc le chercheur doit faire des équilibres et des compensations entre les deux types de données pour ne pas biaiser sa recherche.  (Le tableau page 92) Parallèlement, la croyance positive dans la faible flexibilité des données secondaires peut amener le chercheur à croire que les données secondaires sont plus fiables. Il s’agit donc d’une croyance naïve car le fait que les données secondaires soient stabilisées et formalisées ne signifie aucunement que les phénomènes qu’elles décrivent se soient figés ou stabilisés à l’instar des données disponibles qui les décrivent. Conclusion, il est donc fallacieux de bâtir un projet de recherche sur uniquement des données primaires et secondaires car ceci va entraîner un certain nombre de contraintes dans le processus de recherche.  (Le tableau 2 page 94 2.2. Les contraintes inhérentes à leur utilisation :  Les contraintes de recueil des données :

LES DONNES PRIMAIRES LES DONNES SECONDAIRES * Difficulté pour accéder au terrain, puis de le * Limiter l’interaction avec le terrain maintenir c’est à dire protéger l’accès

* Limiter la latitude au chercheur pour

* Gestion d’interactions avec les répondants

constituer une BDD adaptée à la finalité de sa

* Maîtrise de système d’interactions avec le

recherche.

terrain

* Un travail long et laborieux

=> Toute défaillance pourra nuire l’ensemble

* Nécessite de collaboration avec les acteurs :

de la recherche…

pour autoriser l’accès à certaines BDD externes et pour faciliter l’orientation du chercheur…

 Les contraintes d’analyse des données :

LES DONNEES PRIMAIRES

LES DONNEES SECONDAIRES

*Le fait que le chercheur soit « juge et

* Le chercheur ne peut que rarement

partie » peut introduire des distorsions dans

compléter ou clarifier des données

l’analyse des données produites, il peut

ambigües ou contradictoires.

arriver qu’il poursuive implicitement son « modèle » et qu’il se focalise sur le contenu désiré.

2.3.

Leur complémentarité :

Les données primaires et secondaires sont complémentaires tout au long du processus de la recherche. L’incomplétude des données primaires peut être corrigée par celles secondaires.

Suffisantes ?

Non

Oui Données primaires

Retour Analyse Retour

Données secondaires

Oui Non

Suffisantes ?

Une recherche pourra se baser au début sur des données primaires ou secondaires, la difficulté réside dans le moment d’évaluation des données recueillies, le chercheur pourra constater que sa base de donnée est insuffisante ce qui va lui impliquer un retour à la phase de recueil de données soit primaires soit secondaires.

 Section 2 : Le choix d’une approche quantitative et /ou qualitative

1. Distinction entre approche qualitative et approche quantitative : Il est équivoque de faire une distinction entre approche quantitative et qualitative, car cette distinction repose sur une multiplicité de critères. C’est donc difficile de s’y faire, car aucun critère ne permet une distinction absolue entre le quantitatif et le qualitatif.

1.1.

Distinction selon la nature de la donnée :

De nombreux auteurs distinguent les données qualitatives et les données quantitatives : Miles et « les données qualitatives se présentent sous forme de mots plutôt que des

Huberman (1991) chiffres » Yin (1989) « les données numériques apportent des preuves de nature quantitative, tandis que les données non numériques fournissent des preuves de nature qualitative » Evrard et al « les données qualitatives correspondent à des variables mesurées sur des (2000) échelles nominales et ordinales (càd non métriques), tandis que les données quantitatives sont collectées avec des échelles d’intervalles (ou cardinales faibles) de proportion ou encore des ratios. + la nature de la donnée ne dicte pas une approche de recherche quantitative ou qualitative : « il ne faut pas confondre les données quantitatives avec celles qualitatives (…)  (Le tableau 4.4 page 99) Pour distinguer l’approche qualitative de celle quantitative, il nous faut évaluer d’autres critères.

1.2.

Distinction selon l’orientation de la recherche

Orientation vers la vérification Orientation vers l’exploration Le chercheur a une idée claire et établie ce ‘Le chercher ignore en grande partie la teneur qu’il cherche. de ce qu’il va mettre à jour ‘?? Approche quantitative Approche qualitative Selon Brabet Selon Brabet Le chercheur peut adopter tout aussi bien une approche quantitative qu’une approche qualitative ; Selon Glaser et Strauss, il n’y a pas de conflit fondamental entre les buts et les potentialités des méthodes ou des données qualitatives et quantitatives […] Chacune des formes de données est utile pour la vérification et la génération de théorie. Les chercheurs choisissent rarement une approche qualitative avec la seule perspective de tester une théorie ; L’approche qualitative pourra enferme le chercheur dans une démarche de falsification, de même la limite de l’approche qualitative réside dans le fait qu’elle s’inscrit dans une démarche d’étude d’un contexte particulier (Drucker, Ehlinger et Grenier) D’après Marshall et Rossman, l’approche qualitative accroît l’aptitude du chercheur à décrire un système social complexe. L’idéal serait évidemment de garantir au mieux la validité des résultats en menant conjointement les deux approches.

1.3.

Distinction selon le caractère objectif ou subjectif des résultats

Il est généralement reconnu que l’approche quantitative offre une plus grande garantie d’objectivité, et que la subjectivité qualité d’autant plus l’approche qualitative… Grawitz a posé une interrogation fondamentale : « Vaut-il mieux trouver des éléments intéressants dont on n’est pas certain, ou être sûr que ce que l’on trouve est vrai, même si ce n’est pas très intéressant ? Cette question suggère que le caractère objectif ou subjectif des résultats constitue une ligne de séparation entre l’approche qualitative et quantitative. Repères : Objectivisme versus subjectivisme

L’objectivisme introduit une séparation entre observateurs et observés, il relègue le chercheur dans une position d’extériorité, à l’opposé, le subjectivisme ne considère pas l’objet comme une entité isolée, par contre il est toujours en interrelation avec celui qui l’étudie (le chercheur)

La caractéristique la plus distinctive de l’enquête qualitative réside dans la mise en exergue de l’interprétation, cette dernière est exercée par le chercheur ; et au-delà cette approche admet non seulement la subjectivité du chercheur mais également celle des sujets

1.4.

Distinction selon la flexibilité de la recherche

La question de la flexibilité dont dispose le chercheur pour mener à bien son projet de recherche est elle aussi un élément crucial dans le choix d’une approche quantitative ou qualitative. Avec l’approche qualitative, le chercheur bénéficie en général d’une grande flexibilité, il peut également intégrer des explications alternatives et modifier son recueil des données, L’approche quantitative n’offre pas cette souplesse, car elle implique généralement un calendrier plus rigide.

2. Les stratégies de complémentarité : séquentialité et triangulation Le chercheur peut tout d’abord avoir intérêt à utiliser la complémentarité des approches qualitatives et quantitatives dans la perspective d’un processus séquentiel. L’approche qualitative constitue une étape nécessaire à la conduite d’une approche quantitative dans les meilleures conditions, surtout que cette dernière se caractérise par son important degré d’irréversibilité nécessitant des précautions pour le succès du projet de recherche. Le chercher peut associer le qualitatif et le quantitatif par le biais de la triangulation, il s’agit d’utiliser simultanément les deux approches pour leurs qualités respectives, cette méthode permettra au chercheur d’attaquer tout problème selon deux angles complémentaires. La triangulation permet au chercheur de bénéficier des atouts des deux approches en contrebalançant les défauts d’une approche par les qualités de l’autre. (Jick, 1979) Objet de la recherche

Méthodes qualitatives

Méthodes quantitatives

 Conclusion Pour conclure, l’articulation entre données, approches et finalités de la recherche demeure une étape essentielle du processus de recherche, c’est alors au chercheur de choisir les échantillons les plus représentatifs et les populations les plus exemplaires … l’essentiel de son travail c’est d’apporter de nouveaux résultats (apporter des innovations en matière de

recherche), et finalement, il nous semble plus constructif de prendre en compte la complémentarité, plutôt que l’opposition entre les différents données et approches.