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KCHIRI Abdelmajid : Enseignant chercheur à l’Ecole Nationale de Commerce et de Gestion d’Oujda.
Pr Abdelmajid KCHIRI
ABANDONS DE CREANCES
Pr Abdelmajid KCHIRI
Abandons de créance
Selon les principes généraux, l’abandon de créance constitue une charge pour la société qui le consent et un produit pour la société qui en bénéficie. L’abandon se rencontre essentiellement dans les relations intergroupes ou lors d’une procédure de conciliation ou une procédure collective de redressement ou de liquidation judiciaires.
•
L’abandon peut être assorti d’une clause suspensive ou résolutoire. En cas de clause suspensive, seule une provision doit être constituée.
•
En cas de clause résolutoire (abandon de créance assorti d’une clause de retour à meilleure fortune) l’abandon est comptabilisé comme un abandon définitif. Cependant, mention de l’engagement conditionnel doit figurer dans l’annexe.
Pr Abdelmajid KCHIRI
•
Les caractères d’abandons de créances : La législation fiscale implique de distinguer les abandons à caractère :
Commercial
Financier
Fiscal
Pr Abdelmajid KCHIRI
•
•
L’abandon de créance présente un caractère commercial lorsque la créance abandonnée trouve son origine dans les relations d’affaires qui unissent deux partenaires et que la décision est motivée par l’intérêt que présente la poursuite de ces relations (débouchés...).
•
L’abandon de créance à caractère commercial rémunère un service « innomé » (BIDGI 4A.7.83) toujours passible du taux normal de TVA, considéré comme rendu par l’entreprise qui reçoit cet abandon à celle qui le consent.
•
L’abandon de créance à caractère commercial est pour sa valeur totale (hors taxes) une charge (ou un produit) pour l’entreprise.
Pr Abdelmajid KCHIRI
Abandons de créance à caractère commercial :
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L’abandon de créance présente un caractère financier lorsque la créance abandonnée est de nature financière (prêt, avance), que les liens entre les deux partenaires sont exclusifs de tout aspect commercial et que les motivations de l’abandon présentent un caractère strictement financier.
•
En fait, ces aides ne se conçoivent qu’au sein des groupes, la société mère participant au soutien de sa filiale en l’absence de toute relation de nature commerciale entre les deux sociétés.
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Les abandons à caractère financier sont exonérés de TVA, sur le plan fiscal, l’administration distingue deux formes d’abandon :
•
L’abandon proprement dit qui est une charge ;
•
La quote-part d’une augmentation du prix de revient de la participation de la société versante dans la société bénéficiaire de l’abandon.
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Cette quote-part est égale à la valeur de l’abandon multiplié par le taux de participation de la société versante dans la société bénéficiaire si la situation nette comptable de cette dernière était négative avant l’abandon.
Pr Abdelmajid KCHIRI
Abandons de créance à caractère financier :
•
Plusieurs solutions peuvent être proposées pour comptabiliser cette quote-part : La considérer comme une charge (non déductible fiscalement) ; La considérer comme un supplément d’apport ; La considérer comme un supplément d’apport, déprécié en totalité (la dépréciation étant non déductible fiscalement).
Cette dernière solution, quoique n’étant pas tout à fait conforme à la doctrine comptable, a l’avantage de ne pas conduire à l’impossibilité de déduction fiscale de l’abandon consenti en cas de mauvaise fin de la société bénéficiaire. Pr Abdelmajid KCHIRI
•
Exemple :
Pr Abdelmajid KCHIRI
La société ABC a consenti deux abandons de créance pendant l’année 2016. Un abandon de 90 000DH à la société ALEA et un abandon de 60 000 DH dans la société POLEVA dont elle possède 80% du capital. La situation nette de la société POLEVA était négative de18 000DH. Le second abandon est considéré comme financier. TAF : Passez les écritures comptables nécessaire,
Solution •
Le premier abandon étant considéré comme commercial, la TVA est récupérable par la société ABC. On comptabilisera cette opération de la manière suivante :
•
Dans les livres de la société ABC : Autres charges non courantes des exercices antérieurs Etat-Autres comptes créditeurs Client
75 000 15 000 90 000
Abandon de la créance d’ALEA Pr Abdelmajid KCHIRI
6588 4458 3421
Dans les livres de la société ALEA : 4411 3458 7588
Fournisseur Etat- Autres comptes débiteurs Autres produits non courantes des exercices antérieurs
90 000 15 000 75 000
Abandon de la créance
Pr Abdelmajid KCHIRI
Le second abandon étant considéré comme financier, la partie non déductible serait de 60 000 x 80% = 48 000DH si la situation nette initiale de la société POLEVA était positive. Puisque la situation nette est négative, elle sera de (60 000 – 20 000) x 80% = 32 000DH. La partie déductible sera en conséquence égale à 60 000 – 32 000 = 28 000DH.
On comptabilisera cette opération de la manière suivante : Dans les livres de la société POLEVA : Première solution : 6382 2486
Pertes sur créances liées à des participations Créances rattachées aux autres débiteurs Abandon de créance
60 000 60 000
Deuxième solution : Dans les livres de la société POLEVA :
6392 2951
Pertes sur créances liées à des participations Titres de participation Créances rattachées à des participations Abandon de la créance Dotations aux prov pour dépréciations des immob financières Dépréciation des titres de participation Dépréciation totale (si titres sans valeur économique)
28 000 32 000 60 000 32 000 32 000
Remarque : La dépréciation des titres de participation se détermine par rapport à la valeur d’utilité
Pr Abdelmajid KCHIRI
6382 2510 2486
Dans les livres de la société POLEVA :
Dettes rattachées à des participations Autres produits non courants ds exercices antérieurs Abandon de créance
60 000 60 000
Pr Abdelmajid KCHIRI
1483 7588
Abondons à caractère fiscal : Sur le plan fiscal, s’il constitue un acte de gestion normal, l’abandon de créance a en principe le caractère d’une charge déductible pour l’entreprise qui le consent et d’un produit pour celle qui en bénéficie. Toutefois des règles particulières sont prévues pour les abandons de créances consentis par les sociétés mères à leurs filiales.
Situation de la société mère S’il satisfait aux conditions générales de déduction (acte de gestion normal) les pertes consécutives à des abandons revêtant un caractère commercial sont à comprendre intégralement dans les charges déductibles du résultat imposable de l’entreprise qui les a consentis.
Pr Abdelmajid KCHIRI
Lorsqu’un abandon de créance (ou le versement d’une subvention) est consenti par une société mère à sa filiale, une distinction doit être opérée selon que l’opération revêt un caractère commercial (la société mère intervient à des fins relevant essentiellement de son activité commerciale) ou à caractère financier (la société mère intervient en qualité d’actionnaire).
Par contre, un abandon de créance à caractère financier consenti à une société filiale n’est pas déductible lorsqu’il a effet d’accroitre l’actif net de cette même société. Corrélativement, et sous réserve qu’elle satisfasse aux conditions générales de déduction, la perte consécutive à un abandon de créance présentant un caractère financier est considérée, pour la société qui a consenti l’abandon, comme une charge déductible à concurrence : En tout état de cause, du montant de la situation nette négative de la société bénéficiaire de l’abandon ;
L’abandon de créance dont la filiale bénéficie constitue en principe un produit imposable. Toutefois pour sa fraction non déductible des résultats de la société mère, l’abandon de créance peut être exonéré. Pour pouvoir bénéficier de cette mesure, la filiale doit prendre l’engagement de procéder à l’augmentation de son capital au profit de la société créancière pour un montant au moins égal à l’abandon consenti ou au montant de la subvention versée.
Pr Abdelmajid KCHIRI
Du montant de la situation nette positive après abandon de créance, dans le rapport du capital de la société bénéficiaire de l’abandon détenu par les autres sociétés (mode de calcul présenté dans l’exemple ci-dessus).
Pr Abdelmajid KCHIRI
Les provisions pour dépréciation des créances :
Principe de détermination de la provision : L’entreprise peut constater, à l’inventaire, que certaines créances présentent un risque partiel ou total de non-paiement, suite à une détérioration de la situation de certains clients (exemple : dépôt de bilan, difficultés de trésorerie...). Il serait, donc, prudent d’évaluer cette dépréciation est constituer les provisions nécessaires. Mais il faut, au préalable, constater la nature douteuse de la créance et ce en procédant à son reclassement , ensuite intervient le calcul de la provision.
Provision =
é
/ +
)* (perte probable en %)
Pour justifier le montant des provisions, l’entreprise doit établir à l’inventaire l’état de ses créances douteuses.
Pr Abdelmajid KCHIRI
En générale, le montant de la provision s’exprime en pourcentage du montant hors taxe de la créance douteuse.
Traitement des nouveaux clients douteux : reclassement de la créance puis constitution de la provision
Etape
Comptes à débiter
Comptes à créditer
Reclassement
3424 « Clients douteux ou litigieux »
3421 « Clients »
Constitution de la provision
61964 « D.E.P pour dépréc. Créances de l’actif circulant
3942 « Prov.p.dép. des clients et comptes rattachés »
Pr Abdelmajid KCHIRI
La comptabilisation des nouveaux clients douteux se fait en deux étapes : le reclassement de la créance puis la constatation de la provision, comme indiqué au tableau ci-après :
Exemple : Clients
ALPHA PSI TOTAL
Créances TTC (a) 39.000DH 20.220DH 59.220DH
Provision En % (b) 25% 60% -
Créances HT (TVA 20%) (c)=(a)/1,20 32.500 16.850 49.350
Montant de la provision (b) x (c) 8.125 10.110 18.235
Pr Abdelmajid KCHIRI
Au 31/12/2016, l’entreprise ABC constate que ses clients AXA et PELOVA sont devenus douteux et entrevoie la constitution des provisions nécessaires. L’état suivant récapitule la situation des deux clients :
La comptabilisation est la suivante : 3424 Clients douteux ou litigieux 3421 Clients
59.220 59.220
Reclassement des créances devenues douteuses
61964 D.E.P pour dépréc. Créances de l’actif circulant 3942 PPD des clients et cptesratta.
18 235 18 235
Pr Abdelmajid KCHIRI
Constitution des provisions
Traitement des créances douteuses anciennes ajustements : Cette situation est représentative du cas ou les clients ont été déjà reclassés en clients douteux lors d’in inventaire précèdent (au moins à l’inventaire N-1). Lors de l’inventaire N. La société doit: Analyser la nouvelle situation de ces clients douteux ; Calculer le nouveau montant de la provision ; Et ajuster l’ancienne provision en conséquence.
L’enregistrement comptable de l’augmentation de la provision est similaire à celui de sa constitution. Quant à celui de la diminution ou de l’annulation, il est constaté en débitant le compte 3942 « Provision pour dépréciation des clients et comptes rattachés » par le crédit du compte 7196 « Reprises sur provisions pour dépréciation de l’actif circulant ».
Pr Abdelmajid KCHIRI
Le réajustement de la provision suppose les trois cas de figure déjà évoqués : augmentation, diminution ou annulation.
Reprenons les données de l’exemple précédent et considérons la nouvelle situation des créances douteuses au 31/12/2017 : Clients douteux
Créance TTC
Provis.au 31/12/2016
Règlement Provision en 2017 Au En %
ALPHA PSI
39.000 20.220
8.125 10.110
Total
59.220
18.235
15.000 rien
30% (solde) 70%
A constituer 31/12/2017
Réajustement +
Montant 6.000 11.795
1.685
17.795
1.685
2.125
2.125
Pour le client ALPHA : (
.
−
.
)/1.20 x 30% = 6.000DH
Pour le client PSI : (
.
/1.
) x 70% = 11.795 DH
Pr Abdelmajid KCHIRI
La détermination des montants des provisions à constituer au 31/12/2017 :
•
Les écritures comptables au 31/12/2017 sont :
3942 PPD des clients et cptes ratta 7196 Reprises/PPD de l’actif circulant
2.125 2.125
Diminution de la provision du client douteux ALPHA
6196 4
D.E.P pour dépréc. Créances de l’actif circulant
PPD des clients et cptesratta
1.685
1.685
Pr Abdelmajid KCHIRI
3942
Traitement des créances irrécouvrables : créances sont considérées comme irrécouvrable lorsque les clients (douteux ou non) se déclarent totalement insolvables, et donc l’incapacité de régler l’entreprise. Dans ce cas, la perte revêt un caractère définit dont le traitement comptable diffère selon qu’il s’agit d’un client douteux ou ordinaire.
Pr Abdelmajid KCHIRI
• Les
•
Cela suppose, qu’à l’inventaire précédent, la créance figurait au débit du compte 2424 « Clients douteux ou litigieux » et qu’il existe une provision pour dépréciation des clients au crédit du compte 3942.
•
Afin de constater la perte définitive de cette créance douteuse, il faut: Pr Abdelmajid KCHIRI
Cas d’un ancien client douteux :
Débiter le compte 6182 « Pertes sur créances irrécouvrables », pour le montant hors taxe de la créance ;
•
Débiter le compte 4456 « Etat-TVA due » pour constater l’annulation de la TVA initialement facturée puisqu’elle n’est pas payée par le client ;
•
Créditer le compte 3424 « Clients douteux ou litigieux » pour le montant TTC de la créance en vue de le solder.
•
Ensuite, il faut annuler la provision existante puisqu’elle est devenue sans objet et ce :
•
En débitant le compte 3942 « Provisions pour dépréciation des clients et compte rattachés » ;
•
En créditant le compte 7196 « Reprises sur provisions pour dépréciation de l’actif circulant ».
Pr Abdelmajid KCHIRI
•
Exemple : •
Reprenons les données de l’exemple précédent et supposons qu’à l’inventaire 2018, la créance sur le client ALPHA est totalement perdue.
•
La créance TTC au 31/12/2018 serait =39.000 – 15.000 = 24.000DH
•
Donc, la perte HT s’élève à : 24.000/1,20 = 20.000DH
•
La TVA correspondante est : 4.000DH
•
Le montant de la provision à annuler serait de : 6.000DH
Pr Abdelmajid KCHIRI
Déterminons le montant de la perte :
En comptabilité, ceci se traduisait par : 6182445 6 3424
Pertes sur créances irrécouvrables Etat-TVA due Clients douteux ou litigieux
3942 7196
PPD des clients et cptesratta Reprises/PPD de l’actif circulant
20.00 0 4.000
Créance douteuse ALPHA irrécouvrables
24.00 0
6.000 6.000
Annulation de la provision du client douteux ALPHA Pr Abdelmajid KCHIRI
•
Cas d’un client ordinaire : •
La créance n’étant pas provisionnée, il suffit de passer l’écriture relative à la constatation de la perte et ce :
•
En débitant soit le compte 6182 « Pertes sur créances irrécouvrables » (si elles ont un caractère habituel en rapport avec l’activité de l’entreprise), soit le compte 6585 « Créances devenues irrécouvrables » (lorsqu’elles ont un caractère non-courant) ; et
•
En débitant le compte 4456 « Etat-TVA due » pour constater l’annulation de la TVA initialement facturée puisqu’elle n’est pas payée par le client ;
•
En créditant le compte 3421 « Clients » pour le montant TTC de la créance en vue de la solder.
Pr Abdelmajid KCHIRI
ce pour le montant hors taxe de la créance ;
Exemple : Au 31/12/2017, l’entreprise GAMMA est avisée que son client NORI, dont la créance TTC s’élève à 70.680DH, est totalement insolvable. La perte est considérée à caractère non courant.
TAF : Pr Abdelmajid KCHIRI
Passez les écritures comptables nécessaires
D’où l’écriture suivante : 6585 4456 3421
Créances devenues irrécouvrables Etat-TVA due Clients Selon état des créances irrécouvrables....
58.900 11.780 70.680
6182 4456 3421
Pertes sur créances irrécouvrables Etat-TVA due Clients Selon état des créances irrécouvrables....
21.500 4.300 25.800
Pr Abdelmajid KCHIRI
En outre, la créance d’un montant HT de 21.500DH sur un autre client FBA est considérée irrécouvrable, ayant un caractère habituel. Dans ce cas, l’écriture sera la suivante :