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Leçon n° 2 : « Paysans et seigneurs »
Introduction : A partir du Xème siècle s’organisent en occident les premiers villages. Les plus nombreux des hommes, les paysans, sont dominés par le seigneur. Deux modes de vie très différents se côtoient au sein des seigneuries qui sont au cœur de l’occident médiéval. Quel sont le cadre et le mode de vie des paysans et des seigneurs et quelles relations entretiennent-ils entre le Xème et le XVème siècle ?
I – La seigneurie au cœur de l’occident médiéval A – un territoire dominé par un seigneur
La seigneurie de Wismes
La seigneurie de Wismes (correction)
communaux
Bois
église Moulin
Tenures Château Réserve Gibet
Le château de loches (reconstitution)
Le château de loches (reconstitution) Hourds ou mâchicoulis
Donjon
Échauguette Haute cour Puit Chemin de ronde
Meurtrière Tour Douves Créneaux et merlons
Courtine
Basse cour Herse et pont-levis
Barbacane
Maison de paysan (reconstitution)
Maison de paysan (Italie, XVème siècle)
Maison de paysan (Auvergne, XVème siècle)
Les très riches heures du duc de Berry, XVème siècle
A – un territoire dominé par un seigneur
Trace : La seigneurie, terre sur laquelle s’exerce le pouvoir du seigneur, est d’abord un territoire habité. On y trouve le château du seigneur (celui qui détient le pouvoir sur un territoire appelé seigneurie), lieu de résidence mais aussi symbole de pouvoir. Les maisons des paysans avec leurs bâtiments d’exploitation sont bordées de jardins et entourées de champs, vignes et vergers.
Un paysage du XVème siècle en Hainaut
A – un territoire dominé par un seigneur
Trace : La seigneurie est aussi un territoire dédié à l’agriculture. Elle se divise en deux parties : * la réserve qui est la terre réservée au seigneur, cultivée par les domestiques du château et par les paysans de la seigneurie. * les tenures qui sont les terres louées aux paysans et cultivées par eux, en échange d’un loyer. Il existe aussi des terres appelées communaux qui sont des terres collectives réservées à la pâture des bêtes du village. Au delà, ce sont les landes et les forêts.
Un moulin à vent, enluminure du XIVème siècle
A – un territoire dominé par un seigneur
Trace : Enfin, la seigneurie est un lieu de pouvoir pour le seigneur. Il est propriétaire de toutes les terres. Il y exerce son pouvoir de justice, il peut juger et punir ceux qui vivent sur ses terres. Il y exerce un pouvoir fiscal puisqu’il y prélève de nombreux impôts et taxes. Enfin, il est seul à pouvoir chasser et pécher dans les bois et forêts de la seigneurie.
B – Des paysans soumis qui vivent au village
Le paysan part travailler
Le paysan et sa famille, Auvergne XVème siècle
B – Des paysans soumis qui vivent au village
Trace : Dans l’occident médiéval, 9 personnes sur 10 sont des paysans habitant la campagne. Sur les terres d’une seigneurie on rencontre les vilains, paysans libres, et les serfs, paysans attachés à la seigneurie et non libres. Ceux-ci ne peuvent transmettre leurs biens à leurs héritiers que contre le paiement d’un droit au seigneur, c’est la mainmorte, et ils ne peuvent quitter la seigneurie sans autorisation du seigneur.
B – Des paysans soumis qui vivent au village
Trace : A partir du XIème siècle apparaissent les premiers villages. Les paysans se regroupent autour de l’église ou du château, une vie collective se développe. Le dimanche on se retrouve à l’église, on se réunit pour régler les conflits : la communauté villageoise apparaît.
Les défrichements
B – Des paysans soumis qui vivent au village
Trace : Au XIIIème siècle, la population ayant beaucoup augmenté, les seigneurs encouragent les défrichements (terres gagnées sur la forêt et mises en culture) et la construction de nouveaux villages en accordant des avantages ou franchises aux paysans (exemption d’impôts, liberté accordée aux serfs…).
II – Une vie bien différente A – Le seigneur et son entourage
Le seigneur protecteur (fin XVème siècle)
Le seigneur guerrier
Le château attaqué, XVème siècle
Un page à la cour de Louis XII, XVème siècle
La maison noble d’un chevalier
A – Le seigneur et son entourage
Trace : Le seigneur est un combattant, il doit la protection aux paysans qui vivent sur ses terres. Dès son plus jeune âge il est préparé au métier des armes et à partir du XIème siècle il s’entoure de chevaliers (homme d’arme à cheval qui doit le service armé à un seigneur) qui constituent son armée et qui sont ses vassaux (Homme qui doit fidélité à un seigneur). Seigneurs et chevaliers appartiennent à la noblesse.
L’équitation
Le château et sa réserve de chasse
A – Le seigneur et son entourage
Trace : Seigneurs et chevaliers apprennent très tôt l’équitation. Quand ils ne sont pas à la guerre, ils pratiquent la chasse et participent à des tournois (sorte de jeu qui oppose plusieurs chevaliers en arme) puis à des joutes à partir du XIIIème siècle.
L’art de la danse
La surveillance de la domesticité
La charité
Les travaux d’aiguille : le filage
A – Le seigneur et son entourage
Trace : Vivre noblement suppose aussi d’apprendre l’art de la danse et d’organiser des banquets où le produit des chasses et la volaille sont consommés. Les femmes nobles surveillent les domestiques, pratiquent la charité et s’occupent aux travaux d’aiguille.
A – Le seigneur et son entourage
Trace : Enfin, le bon chevalier doit être courageux, généreux, loyal envers son seigneur, juste et respectueux de l’Église. Dans ses relations aux dames, il pratique l’amour courtois. Seigneurs et chevaliers sont unis par un même mode de vie et ont le sentiment d’appartenir à un groupe d’hommes différents des autres : la noblesse.
B – La rude vie des paysans
B – La rude vie des paysans Trace : Le paysan doit de nombreux services et impôts au seigneur : - Le cens, en argent, en nature ou mixte est le loyer que le paysan doit en échange de la location de sa terre, - La taille seigneuriale est la taxe payée en échange de la protection du seigneur, - Le champart est la part de la récolte paysanne qui revient au seigneur, - Les corvées sont les travaux dus par les paysans sur la réserve seigneuriale, - Les banalités sont les taxes perçues par le seigneur en échange de l’utilisation par les paysan de son moulin, de son pressoir ou de son four. Par ailleurs, ils doivent parfois payer un impôt pour se marier ou encore transmettre leurs biens leurs héritiers.
L’araire
Les mancherons servent à maintenir et guider l'outil,
Le sep pénètre dans la terre et y ouvre un sillon.
Le timon sur lequel s'exerce la traction de l'attelage,
B – La rude vie des paysans
Trace : Les paysans passent la plus grande partie de leur temps à travailler la terre. Les femmes travaillent surtout à la maison et au jardin. Le travail est pénible car les outils sont rudimentaires : l’araire en bois pour labourer qui ouvre un sillon dans la terre mais ne la retourne pas, la faucille pour moissonner… La culture principale est celle des céréales à la base de l’alimentation paysanne. Comme les paysans ont peu d’animaux et peu d’engrais, ils doivent laisser les terres en jachère (repos) une année sur deux ou sur trois.
Les malheurs de la guerre (XVème siècle)
Les épisodes militaires ont été à l'origine de bien des déracinements familiaux. Lors de la guerre de Cent ans, notamment, beaucoup de villages ont dû être désertés, dont les maisons étaient brûlées par les routiers. Les habitants rejoignaient simplement leurs parents et alliés dans d'autres villages proches
B – La rude vie des paysans
Trace : Se nourrir est la principale préoccupation du paysan. Mais quand la récolte est mauvaise à cause du climat ou des destructions dues aux guerres, les disettes, ou pire, les famines peuvent survenir, entraînant la maladie et la mort. Rares sont les paysans qui vivent au delà de 40 ans. Seuls les laboureurs, paysans qui possèdent leur propre outillage, s’en sortent mieux que les autres.
La charrue
le versoir qui retourne la terre, le soc, lame métallique qui tranche horizontalement la terre, le coutre, lame de fer destinée à découper la motte de terre, fendre le sol.
La herse
L’assolement
B – La rude vie des paysans
Trace : Entre le XIème et le XVème siècle, les techniques agricoles et les outils évoluent. Le passage de l’araire à la charrue permet un meilleur travail de la terre. La herse permet de mieux enfouir les graines. Le collier d’épaule permet une meilleure traction de la part des animaux. L’assolement triennal (division du terroir en 3 soles et rotation des cultures sur 3 années) permet d’ensemencer les 2/3 des terres contre la moitié auparavant.