Développement Durable Dans Le Monde Et Au Maroc [PDF]

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Sommaire Introduction………………………………………………………………………………………3 I- Contexte et historique du développement durable…………………………3 II- L’engagement dans le développement durable………………………….….6 1. Au niveau individuel…………………………………………………………………….6 2. Les collectivités locales…………………………………………………………………7 3. Les entreprises……………………………………………………………………………..8 4. La législation……………………………………………………………………………..…9 III- L’empreinte écologique et marché d’environnement………………….10 1. L’empreinte écologique………………………………………………………………10 2. Le marché d’environnement………………………………………..…………..…11 IV- Critiques du développement durable……………………………………….…12 V- Développement durable au Maroc………………………………………………13 1. La charte de l’environnement : Un outil juridique ……………………..13 2. L’INDH……………………………………………………………………………………….14 3. Energies renouvelables………………………………………………………………15 4. Gestion des déchets……………………………………………………………………17 5. Secteur bancaire et développement durable………………………………17 6. L’engagement du consommateur : exemple de Greenstore.ma.…19 Conclusion……………………………………………………………………………………...20 Bibliographie………………………………………………………………………………....21

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Introduction Le développement économique sans précédent des quelques siècles écoulés, avec ses conséquences pour le progrès matériel et l’espérance de vie, a évidemment apporté aux humains un contexte et des perspectives de progrès continu. Il y a de bonnes raisons à cela. La croissance du stock de connaissances a produit des améliorations matérielles dont nos ancêtres n’auraient pas osé rêver. Mais aujourd’hui nous n’avons qu’une vision limitée de l’avenir et les perspectives futures des humains sont clairement incertaines. De ce fait engager l'humanité sur la voie du développement durable est considéré par beaucoup comme étant l'objectif majeur de ce début de 2lème siècle. Pour l'atteindre, des organisations internationales, des nations, des régions, des villes, des entreprises, etc. se sont déjà mobilisées et ont engagé les actions nécessaires à leur niveau. Une partie des médias s'est jointe à l'effort et fait régulièrement référence à ces actions et aux problèmes qu'elles cherchent à résoudre. I- Contexte et historique du développement durable Les auteurs s'entendent généralement pour dire que la première référence publique explicite au concept de développement durable date de 19801, L'Union internationale pour la conservation de la nature et des ressources avait alors énoncé dans sa Stratégie mondiale de conservation que: « Le développement durable doit tenir compte des facteurs sociaux et écologiques aussi bien qu'économiques, de la base de ressources biotiques et non biotiques ainsi que des avantages et des inconvénients à court et à long termes des solutions de rechange»2. Sept ans plus tard, la Commission Brundtland proposait une autre définition qui s'est plus largement imposée encore: le développement durable est un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs3.

1. Sadler et Jacobs, 1991, (p 12) 2. Union internationale pour la conservation de la nature et des ressources, Stratégie mondiale de conservation, Gland, Suisse, 1980. 3. CMED, 1987, (p 51) 3

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Ces deux définitions semblent traduire chacune à leur façon des transformations paradigmatiques fondamentales dans la vision du développement qui avait prévalu jusqu'alors. La première ancre le processus de développement dans le cadre plus large de l'univers physique, et promeut la dimension sociale au rang d'élément explicite du développement. La seconde met en avant une nouvelle éthique face au futur. Après la conférence de Rio la notion de développement durable a été résumée sur un schéma par des experts de la Banque mondiale; ce schéma a été progressivement enrichi et largement popularisé (Figure 1). Donc en visant simultanément le développement économique, le progrès social et la protection de l'environnement, le développement durable éviteraient à l'humanité de négliger l'un de ces trois thèmes, donc de compromettre son avenir. Il la pousse à mettre en place un développement économique qui repose sur l'équité sociale et qui soit économe en énergie, ressources, déchets, etc.

Pourtant, dans l'expression développement «durable», la durabilité semble n'être qu'un qualificatif accroché à un substantif qui a fait, et fait toujours l'objet d'une abondante littérature en sciences sociales. Or, étonnamment, la notion de « développement durable» s'est propagée de façons autonomes, sans que l'arrimage avec le substantif soit toujours fait. Il semble exister un ancrage plus fort avec le monde de l'environnement qu'avec celui du développement. Cela tient à de 4

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multiples causes. La CMED, qui a popularisé le concept, comptait une quinzaine de spécialistes de l'environnement, ce qui a fortement teinté le débat et tout le chemin qui a mené à Rio4. Dans la foulée de l'UICN, de nombreux biologistes et environnementalistes ont été très présents dans le débat sur le concept et sa mise en oeuvre, parfois avec une certaine méconnaissance des questions de développement, mais armés d'une grande foi quant au fait que la question environnementale était déterminante pour l'avenir de la planète. Si l'on veut avancer l'idée que le développement durable est un nouveau paradigme au sens de Kuhn, il faut donc le situer dans l'histoire des théories, mais surtout des pratiques- c'est là qu'apparaissent les anomalies -du développement. Histoire dans laquelle la dégradation de l'environnement au Nord comme au Sud et le maintien (voire la croissance) des inégalités sociales constituent les anomalies qui condamnent les anciennes approches et justifient l'appel à un nouveau paradigme. Nous évoquions plus haut le flou du concept de développement durable. Le bébé a de qui tenir, le substantif développement ne fait pas l'objet luimême d'une définition univoque. En suivant Coméliau, nous définirons le développement à la fois 1) comme le changement social qui permet un progrès collectif et se situe dans la prolongation du dynamisme de la révolution industrielle née en Europe occidentale il y a deux siècles; 2) comme l'espoir de progrès matériel et social qu'elle a engendré dans la plupart des nations; et finalement 3) comme l'expansion à l'échelle mondiale d'un système d'économie, de société et de civilisation fondé sur l'accumulation et qui s'appelle le capitalisme5. Il fait ressortir que la confusion entre ces trois interprétations de la notion de développement est à la source de l'ambiguïté du slogan en faveur du développement6.

4. La conférence de Rio de Janeiro sur l'environnement et le développement juin 1992 5. Christian Comeliau, Planifier le développement: illusion ou réalité ? , L'Harmattan, 1999. 6. Idem, (p. 20) 5

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II- L’engagement dans le développement durable Comment contribuer au développement durable? La réponse est simple: les chefs d'Etat, les chefs d'entreprise, les maires, les responsables d'association, les citoyens, bref nous tous, devons optimiser nos décisions afin de favoriser à la fois l'efficacité économique, la protection de l'environnement et le progrès social. Optimiser signifie qu'il faut savoir modérer les progrès sur l'un de ces thèmes, pour accroître ceux des deux autres; ce mode d'emploi est schématisé sur la Figure 1. La durabilité y apparaît à l'intersection de trois cercles symbolisant les domaines d'action économique, sociale et environnementale. Elle requiert de travailler simultanément dans ces trois domaines; négliger l'un d'eux conduirait à une situation vivable, équitable ou viable, mais pas durable. Certains considèrent que les trois domaines n'ont pas la même importance et qu'il faut donner un avantage à l'environnement dans l'optimisation des décisions. Selon eux, le futur de l'humanité est limité par la capacité de la planète à fournir des ressources et à absorber des déchets sans se dégrader; ils estiment donc que l'optimisation doit toujours viser à maintenir cette capacité. On parle dans ce cas d'un développement avec une "durabilité forte". D'autres pensent au contraire que les trois domaines sont parfaitement équivalents et qu'il ne faut pas biaiser l'optimisation. Ils estiment que la mise au point de nouvelles technologies permettra de réduire la production de déchets et de pallier le manque de certaines ressources. On parle alors d'un développement avec une "durabilité faible". La mobilisation de tous les niveaux de la société est bien résumée par l'expression "penser globalement et agir localement". 1. Au niveau individuel Au niveau individuel, Tout individu peut optimiser ses achats: en se procurant régulièrement (selon son budget) des produits dits "équitables", plus chers que les autres mais pour lesquels il est certain que le producteur n'a pas été exploité; en acquerrant préférentiellement des fruits de saison, pour réduire l'impact environnemental lié au transport de grandes quantités de fruits à partir de pays lointains; mais en sachant aussi choisir régulièrement des fruits exotiques pour soutenir les producteurs de pays en développement; etc. Tout individu peut aussi optimiser le nombre de ses déplacements, le choix de ses moyens de

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transport, le chauffage et le niveau d'isolation thermique de sa maison, etc7. 2. Les collectivités locales Les collectivités locales (villes, régions...) peuvent également apporter une contribution primordiale au développement durable de l'humanité. Dans ce paragraphe, nous traitons essentiellement le cas des villes, qui regroupent les acteurs locaux à impliquer en priorité. Les villes attirent les populations par la diversité des emplois, des activités et des loisirs qu'elles proposent; dans les pays pauvres, elles sont aussi un asile pour les populations qui fuient la misère des campagnes. La population citadine actuelle se trouve essentiellement dans des villes, mais Les villes ont des problèmes économiques, sociaux et environnement aux spécifiques, liés à leur histoire et à leur géographie. Mais, elles ont aussi des problèmes génériques, tels que: - Le chômage: les villes concentrent souvent des populations de chômeurs et de personnes marginalisées, ce qui entraîne de nombreux problèmes sociaux (violence urbaine, suicides, etc.). - L'étalement: la croissance de la population, le goût pour la maison individuelle et le développement continu des moyens de transport favorisent l'étalement des villes, et conduit à la création de zones d'exclusion, des coûts très élevés en infrastructures de transport (rocades, tunnels, etc.) et de services (eau, électricité, égouts, déchets, etc.) et donc dégrade la qualité de vie. - La surconsommation en énergie: la consommation d'énergie par habitant est beaucoup plus élevée dans les villes de taille moyenne ou importante que dans les petites villes ou les campagnes, en particulier à cause du transport et des services (approvisionnement en eau, collecte des déchets, éclairage public, etc.)8. De ce fait une plus forte implication des collectivités dans le développement durable passe par la formation des autorités locales: stages, visites, documents, etc. Elle requiert aussi une pression de la part des citoyens qui doit être stimulée par les gouvernements, et notamment a travers de l'éducation des plus jeunes.

7. Jean-Claude Van Duysen et Stephanie Jumel, Le développement durable, 2008 (p 17) 8. Jean-Claude Van Duysen et Stephanie Jumel, Le développement durable, (p 127,129 et 130) 7

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3. Les entreprises Une entreprise s'engage dans une politique de développement durable de façon volontaire, les objectifs peuvent être définis à partir des spécificités de l'entreprise ou être tirés de l'un des nombreux guides proposés pour uniformiser ce type de politique sur un plan national ou international. Les guides les plus utilisés sont probablement ceux proposés par le Global Reporting Initiative (GRI) [97] et l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) [98]. Le Tableau I donne quelques exemples d'objectifs souvent utilisés. Dans tous les cas, les objectifs doivent être discutés et finalement sélectionnés avec le personnel (ou ses représentants), afin que celui-ci comprenne la démarche, y adhère et la fasse réussir. II est également important d'impliquer d'autres "parties prenantes" : des fournisseurs, des clients, des représentants d'ONG, etc. car ils apportent une vision extérieure des forces et faiblesses de l'entreprise. Les objectifs sont en général consignés dans un document validé par les actionnaires et signé au plus haut niveau de l'entreprise, afin de montrer que l'engagement est une décision managériale9. La majorité des managers sont jugés sur des critères essentiellement financiers : retour sur capitaux investis, valeur créée pour les actionnaires. Le développement durable et la responsabilité sociale ne seront vraiment intégrés dans le management quotidien des entreprises que lorsque le tableau de bord de ces responsables comprendra aussi bien le social, le sociétal, l’environnemental que l’économique. Une analyse confirmée par les progressistes du business, comme C. Fussler qui pose le véritable défi des entreprises du XXIe siècle : « Il faut changer de modèle de développement, aller vers le découplage. La croissance zéro était une utopie, mais il faut inventer une économie qui fonctionne dans un système fermé. L’expansion incessante, la libéralisation correspondent à une utopie qui est totalement finie. Le marché est une construction humaine, pas une loi naturelle »10.

9. Jean-Claude Van Duysen et Stephanie Jumel, Le développement durable, (p 121) 10. Alain Chauveau Jean-Jacques Rosé, L’entreprise responsable, 2003 (p 347 et 348) 8

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4. La législation - Le protocole de Montréal Le Protocole de Montréal est un accord international visant à réduire et à terme éliminer complètement les substances qui appauvrissent la couche d'ozone. Il a été signé par 24 pays et par la Communauté économique européenne le 16 septembre 1987 dans la ville de Montréal, au Québec. Aujourd'hui 180 pays sont signataires du Protocole de Montréal. Ce protocole impose la suppression de l'utilisation des CFC (chlorofluorocarbones), de halons, bromure de méthyle et autres substances appauvrissant la couche d'ozone. Les CFC sont aujourd'hui 9

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définitivement supprimés à l'exception de quantités très minimes et indispensables (utilisation en médecine). - Le protocole de Kyoto La gouvernance internationale sur le climat repose sur deux traités internationaux fondamentaux : la Convention cadre des Nations Unies sur le changement climatique (CCNUCC ou UNFCCC en anglais), ouverte à ratification en 1992, et entrée en vigueur le 21 mars 1994, a été ratifiée à ce jour par 189 pays dont les États-Unis et l’Australie. Son traité fils, le protocole de Kyoto, a été ouvert à ratification le 16 mars 1998, et est entré en vigueur en février 2005. Il a été ratifié à ce jour par 156 pays à l'exception notable des États-Unis et de l’Australie. III- L’empreinte écologique et marché d’environnement 1. L’empreinte écologique C’est un indicateur agrégé, développé au début des années 1990, vise à quantifier le niveau de pression que nos modes de consommation et production font peser sur la planète, aussi par rapport aux prélèvements dans les ressources naturelles que concernant les émissions des déchets. L’indicateur agrège l’ensemble de ces données en une unité synthétique qualifiée « d’hectare global ». On obtient alors un nombre d’hectares globaux par habitant qui de mesurer la soutenabilitè du modèle de développement. Les hectares globaux consommés par les hommes sont croissants et dépassent le nombre d’hectares globaux utilisables (biocapacité) depuis les années 1980 : c’est ainsi qu’on a pu dire qu’il faudrait cinq terres pour assurer la survie de l’humanité si notre modèle de développement n’était pas remis en cause. L’empreinte écologique présente cependant des limites : elle ne prend pas en compte la production d’énergie nucléaire en dépit de la problématique de ses déchets ; elle fait l’impasse sur les pollutions de l’air et sur les inégalités sociales11. C’est donc un outil de mesure utile pour une politique de développement durable, mais imparfait pour rendre compte de la crise de l’environnement.

11. Bertrand Affilé et Christian Gentil, Les Grandes Questions de l'Economie Contemporaine, L’Etudiant 2010 (p 89). 10

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Dans le monde, l’empreinte écologique moyenne est de 2,5 hectares par habitant. Celle de l’Afrique est de 1,1, alors qu’elle est de l’ordre de 4,8 en Europe et de 9,7 en Amérique du Nord. Le Maroc a une empreinte écologique de l’ordre de 0,9 hectare par habitant. 2. Le marché de l’environnement Levier du marché de l’environnement, l’intervention publique, législative et incitative se traduit par le développement des métiers de l’audit environnemental et énergétique. Sur le terrain, la valorisation des déchets gagne les industriels. Tandis que technologies et biens propres issus de la génération verte se développent, portés par une demande naissante.

« La question est simple. D’ici à 2050, la population augmentera de 50 %, à 9 milliards d’habitants. Dans le même temps, les émissions de gaz à effet de serre doivent diminuer de 50 %. Ce challenge 50-50 est le plus important de l’histoire de l’humanité.» indiquait le Secrétaire général de l’ONU, BanKi-Moon, il y a peu face aux enjeux environnementaux et économiques internationaux désormais bien connus. Derrière cette prise de conscience amorcée il y a une trentaine d’année, un marché de l’environnement vaste et en croissance dans le monde entier12.

12. Anne-Sophie Colly, «Environnement : mutation annoncée d’un marché émergent», Conjoncture, N° 925 –Avril 2011 (p 17)

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IV- Critiques du développement durable Le développement durable a au moins deux types de détracteurs: - certains lui reprochent d'être une notion vide de sens et utopique, qui conduit à peu de résultats concrets. Pour la renforcer, la compléter ou la remplacer, ils proposent en général d'autres notions qui reposent par exemple sur une plus grande implication individuelle ou sur une nouvelle organisation des rapports Nord-Sud, etc. Ces détracteurs soulignent de vraies faiblesses du développement durable mais brouillent la communication vers le grand public par la multiplication des notions (L’économie économe, l'anthropolitique, l'anti-productivisme, etc.), ou par des analyses sémantiques sur la signification de l'expression "développement durable". II nous semble que leurs actions seraient beaucoup plus constructives et utiles si elles insistaient sur l'intérêt du développement durable, tout en dénonçant les mauvais choix faits en son nom ou le manque de volonté politique dans la mise en application de ses composantes sociales et environnementales. - d'autres, voient dans le développement durable une notion dangereuse pour l'avenir de l'humanité car mettant trop l'accent sur le développement économique suspecté de conduire au désastre écologique. Ils proposent d'autres solutions qui passent souvent par des changements radicaux dans le domaine économique (décroissance économique, usage intensif de taxes écologiques, etc.). Mal maîtrisées ces solutions risquent de transformer un problème écologique en une crise économique et sociale; elles trouvent donc peu d'écho dans le grand public et les milieux politiques. Il nous semble que les actions de ces détracteurs seraient également beaucoup plus constructives et utiles si elles insistaient sur l'intérêt du développement durable, tout en militant pour un virage vers un développement économique compatible avec la protection de l'environnement. Réduire la consommation de matières premières et la production de déchets n'est pas incompatible avec le développement économique. Celui-ci peut au contraire s'appuyer sur le tri et le recyclage des déchets, le développement des moyens de télécommunication pour réduire les déplacements (télétravail, etc.), l'amélioration de l'efficacité énergétique des habitations, la mise au point 12

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de moteurs économes, le développement de moyens de production d'électricité à partir d'énergies renouvelables, etc13. D’autre part, certains critique indirectement le développement durable, car dans une situation normale, la préservation n'est pas nécessaire non plus pour protéger les générations futures. Les forces du marché et les prix actuels tiennent compte des développements futurs attendus, et donc, « préservent» automatiquement les ressources rares à l'intention d'une consommation ultérieure. Fait peut-être plus important, la consommation actuelle stimule la production et fait augmenter de cette façon la productivité, qui profite aux générations futures; l'utilisation aujourd'hui de papier de journal donne lieu à la création de forêts entières en vue d'une consommation dans l'avenir, et encourage la recherche dans le domaine de l'arboriculture. Il n'est logique pour vous de garder le papier journal que si vous ressentez de la peine vis-à-vis de l'arbre lui-même lorsqu'il est abattu14. V- Développement durable au Maroc 1. La charte de l’environnement : Un outil juridique Préparée après un long processus de consultation qui a impliqué le gouvernement, des représentants de plusieurs institutions publiques et des citoyens, elle doit être adoptée dans sa version définitive le 22 avril 2010. « Cette charte instituera des principes fondamentaux, notamment ceux du développement durable, les notions de droit environnemental, de participation et d’engagement », résume Amina Benkhadra, Ministre de l’énergie, des mines, de l’eau et de l’environnement. L’un des objectifs principaux de la Charte est de « créer une dynamique nouvelle et réaffirmer que la préservation de l’environnement est une préoccupation permanente de tous les Marocains ».

13. Jean-Claude Van Duysen et Stephanie Jumel, Le développement durable, (p 165 et 166) 14. JULIAN L. SIMON, L’homme notre dernière chance, PUF, 1985, (p165) 13

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La Charte de l’environnement rappelle aussi les principes fondamentaux du développement durable de la protection environnementale et culturelle, avant de définir les droits et les devoirs de chacun. Elle fait la promotion de la formation, de l’éducation et de la prévention des jeunes générations. Elle appelle aussi à la participation de tous, acteurs privés autant que publics15.

2. L’INDH Afin d’accroître et de réaliser un développement humain et durable, le Maroc a mis en place L’Initiative Nationale pour le Développement Humain, lancée par SM le Roi Mohammed VI en mai 2005, qui est une stratégie de lutte contre la pauvreté et l’exclusion, qui vise à préserver la dignité de l’homme et améliorer son niveau de vie. 15. Anne-Sophie Colly, «2010 : une Charte de l’environnement et du développement durable», Conjoncture, N° 914 –Avril 2010 (p 36) 14

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Cette initiative comprend quatre programmes, deux programmes territoriaux qui sont : Le programme de lutte contre la pauvreté en milieu rural qui a pour objectif la réduction du taux de pauvreté, et le programme de lutte contre l’exclusion sociale en milieu urbain qui a pour objectifs l'insertion, la cohésion sociale et l'amélioration des conditions et de qualité de vie des populations ; Et deux autres programmes à dimension nationale .Ce sont le programme de lutte contre la précarité qui a comme objectif l’assistance aux populations vulnérables, et le programme transversal qui a pour objectif de renforcer le capital social et créer une dynamique de développement humain. 3. Energies renouvelables L’idée d’un développement durable implique un recours nécessaire aux énergies renouvelables. Ainsi, renforcer l’indépendance énergétique, diminuer la facture pétrolière, lutter contre le réchauffement climatique a amené le Maroc à se doter d’un Plan Energie, présenté lors des Assises de l’Energie, en mars 2009. Il confirme l’engagement du pays dans les énergies renouvelables, en particulier le solaire et l’éolien, qui seront dés 2015 la seconde source d’électricité après le charbon. Ces énergies renouvelables affichent une croissance globale de 22 % par an depuis 1996, même si leur contribution à la production mondiale d’électricité reste très faible, de l’ordre de 0,2 %. En 2020, ces sources propres et inépuisables représenteront 42 % de la puissance électrique installée. Pour accompagner la nouvelle stratégie énergétique, le Centre de développement des énergies renouvelables, créé dans les années quatre-vingts, est transformé en Agence nationale pour le Développement des Energies Renouvelables et l’Efficacité Energétique (ADEREE). Revers logique de ce choix, la recherche permanente de l’efficacité énergétique, autrement dit, la chasse au gaspillage, qui devient une priorité. Objectif : 15 % d’économie sur la consommation d’énergie d’ici à 2030.

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Pour y parvenir, la nouvelle agence à des missions plus larges que l’exCDER. Elle est notamment chargée de proposer un plan national et des plans sectoriels de développement des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique ; de superviser au niveau national des projets et des actions liés aux économies d’énergie ; de mobiliser les instruments et moyens financiers nécessaires ; de proposer et vulgariser des normes et des labels ; de conseiller le gouvernement au plan législatif et réglementaire ; de mener des actions de sensibilisation et de communication L’approche de l’ADEREE se veut globale et concertée, l’ensemble des secteurs économiques et des acteurs privés ou publics sera impliqué : bâtiment (habitat, santé, éducation, tourisme), industrie, agriculture et collectivités locales. Principaux pollueurs au Maroc comme dans le monde entier, les secteurs des transports et du bâtiment feront l’objet d’une attention particulière. Un code d’efficacité énergétique devrait voir le jour prochainement dans le bâtiment. Pour encourager les industriels à recourir aux énergies renouvelables et à la co-génération, l’agence proposera des audits énergétiques afin de faire émerger les niches de surconsommation, d’identifier les économies possibles et de proposer des actions concrètes intégrant des plans de financement16.

16. Anne-Sophie Colly, «Les énergies renouvelables au coeur de la politique verte du Maroc», Conjoncture, N° 914 –Avril 2010 (p 28) 16

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4. Gestion des déchets Marché historique lié à l’environnement, la gestion des déchets connaît depuis plusieurs années une mise à niveau dans les principales villes du Royaume. Le volume global de déchets domestiques quotidien au Maroc s’élevait à 5,6 millions de tonnes en 2005. En constante augmentation du fait à la fois de l’exode rural au profit des grandes villes et de l’extension du périmètre urbain, il devrait atteindre 12 millions de tonnes en 2020. On observe également une tendance à la hausse concernant les déchets industriels qui représentent 1,2 million de tonnes par an. Dans un contexte de rareté et d’incertitude énergétique, les industriels s’orientent de plus en plus vers la valorisation tandis qu’une réflexion sur la faisabilité du tri chez les particuliers s’amorce. Pourtant La loi 28-00, promulguée en 2006 classe les déchets par type (domestiques, industriels, hospitaliers, dangereux…) et en défi nit la gestion. Elle prévoit que chaque région soit couverte par « un plan directeur régional de gestion des déchets industriels, médicaux et pharmaceutiques et des déchets ultimes, agricoles et inertes ». Des plans communaux de gestion des déchets ménagers et assimilés (zones, circuits, modalités, fréquences) sont également prévus17. 5. Secteur bancaire et développement durable Le secteur bancaire et financier n’est souvent pas perçu comme un acteur clef du développement durable, son rôle central dans le financement de l’économie lui donne néanmoins accès à des leviers d’intervention, qui rendent légitime un véritable engagement sur ce thème. C’est un enjeu stratégique pour les banques, qui devront s’adapter aux futures exigences du marché en la matière. Lorsqu’il est question de développement durable dans les services financiers, deux types d’actions sont à distinguer. D’une part les établissements de crédit peuvent apporter une contribution sous forme d’opérations de structure, peu liées à l’activité bancaire intrinsèque et accessibles à tout type d’entreprise. 17. Anne-Sophie Colly, «Gestion des déchets : un enjeu environnemental et… économique», Conjoncture, N° 925 –Avril 2011 (p 22) 17

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C’est notamment le cas de l’optimisation de normes internes (performance énergétique des bâtiments, réduction des déplacements), du progrès social au sein de l’entreprise (conditions de travail, dispositifs de solidarité et de réduction des inégalités) ou encore de la redistribution d’une partie des bénéfices sous forme de mécénat (humanitaire, écologie, droits de l’homme). D’autre part, il peut s’agir de moyens d’action liés à l’activité bancaire et au financement de l’économie. Cela suppose la prise en compte d’une démarche de développement durable dans la manière d’octroyer des crédits, de placer des fonds ou de conseiller ses clients. L’objectif consiste à ne pas se focaliser sur la seule performance financière à court terme, mais à viser également la stabilité économique à long terme, la responsabilité sociale et le respect de l’environnement. Au Maroc, la situation est contrastée. En termes de développement durable, les banques marocaines concentrent avant tout leurs actions vers la promotion de la « responsabilité sociale de l’entreprise ». Cela passe notamment par la création de fondations finançant des projets d’intérêt public liés à l’art, à la culture ou encore à l’éducation. On peut également citer l’attribution de conditions préférentielles aux entreprises bénéficiant du label RSE, décerné par la Confédération Générale des Entreprises du Maroc. Ce label, créé en 2006, sanctionne le respect d’un certain nombre de critères de respect des droits humains, d’engagement social, de gouvernance d’entreprise ou encore d’environnement. Les avantages proposés sont par exemple des taux bonifiés sur les crédits d’investissement, des commissions réduites (tenue de compte, frais de dossier…) ou encore des garanties sur le délai d’instruction des dossiers de crédit18.

18. Anne-Sophie Colly, «Développement durable un enjeu de demain pour le secteur bancaire», Conjoncture, N° 914 –Avril 2010 (p 22) 18

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6. L’engagement du consommateur : exemple de Greenstore.ma Le site www.greenstore.ma (site marchand) dédié aux produits écologiques a reçu le prix MED-IT qui récompense le meilleur projet d’ecommerce au Maroc. Le site a été ouvert pour le grand public qui recherche des produits écologiques : des ampoules écologiques, des balles de lavage, des jouets. Il a été créé pour accompagner les clients qui souhaitent réduire leur impact sur l’environnement et diminuer leurs dépenses énergétiques. Les gens sont intéressés, mais des réticences persistent pour payer sur Internet et le consommateur marocain aime toucher le produit avant l’acheter. Il faut franchir quelques barrières : les habitude de consommation et une prise de conscience de l’enjeu écologique19.

19. Anne-Sophie Colly, «Greenstore.ma, le premier site marchand dédié aux produits écologiques», Conjoncture, N° 925 –Avril 2011 (p 25) 19

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Conclusion Il fait aucun doute que le développement sera durable ou ne sera pas. La question de fond est de savoir à quel prix, tant pour les générations actuelles que pour celles à venir. L’observation de la réalité empirique au Maroc comme ailleurs, montre l’existence de grands projets visant une croissance économique attaché à un développement durable, qui s’affiche comme obligation éthique, environnementale et législative. Mais cela n’empêche pas d’avouer que la protection de l’environnement et le développement des énergies renouvelables, ne s’imposent pas seulement en termes de politique environnementale et climatique, mais sont également bénéfiques pour l’innovation, la croissance et la création d’emplois.

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Bibliographie Ouvrages : Alain Chauveau Jean-Jacques Rosé, L’entreprise responsable, Éditions d’Organisation, 2003 Bertrand Affilé et Christian Gentil, Les Grandes Questions de l'Economie Contemporaine, L’Etudiant, 2010 Christian Comeliau, Planifier le développement: illusion ou réalité ? , L'Harmattan, 1999 Jean-Claude Van Duysen et Stephanie Jumel, Le développement durable, L' Harmattan, 2008 Julian L. SIMON, L’homme notre dernière chance, PUF, 1985 Sadlerb et Jacobps, « Définir les rapports entre l'évaluation environnementale et le développement durable: la clé de l'avenir », dans Jacobs 1991

Revues et Magazine : Anne-Sophie Colly, «Dossier : Environnement, mutation annoncée d’un marché émergent», Conjoncture, N° 925 –Avril 2011 Anne-Sophie Colly, «Dossier : le Maroc lancé dans sa révolution verte », Conjoncture, N° 914 –Avril 2010

Sites web : Http://www.charteenvironnement.org

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