Cours de Comptabilité Nationale Economie & Gestion Complet Et Exclusif Pr. F. ZAARAOUI [PDF]

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Notes de cours Comptabilité nationale Economie & Gestion Semestre 5

Pr. F.Zaaraoui

Année universitaire 2014/2015 1

La comptabilité nationale est un système d’information à l’échelle de la nation. C’est une représentation globale de l’ensemble des informations chiffrées relatives à la vie économique du pays (comptes, agrégats, ratios,...). L’utilité de la comptabilité nationale apparaît à plusieurs niveaux : élaboration du budget de l’Etat (la comptabilité nationale permet de réaliser les prévisions des recettes et des dépenses de l’Etat), comparaisons entre pays (exemple : le classement des pays selon le revenu par tête), modélisation macro-économique,… Au Maroc, l’introduction de la comptabilité nationale s’est faite sous le protectorat (1952). Elle fut calquée sur le système français avec quelques distinctions dues aux difficultés statistiques locales. En 1969, le Maroc adopte le système normalisé des nations unies appelé système élargi de comptabilité nationale. En 1998, le Maroc a décidé de mettre en place le système de comptabilité nationale (SCN 93) des nations unies et de procéder ainsi à une refonte approfondie de sa comptabilité nationale (l’année 1998 a été choisie comme la nouvelle année de base des comptes nationaux) . Dans ce cadre, la direction de la statistique a entrepris la mise à niveau de son système d’informations statistiques en réalisant depuis 98 de nouvelles opérations notamment des enquêtes sur : - les entreprises, - les ménages consommation),

(niveau

de

vie,

dépenses

de

- les entités administratives (investissements). Malgré l’importance de la comptabilité nationale sur le plan de l’analyse économique, elle souffre d’un certain nombre de limites : - Incapacité de mesurer certains effets de l’activité humaine (effets de la pollution par exemple). C’est ce qui explique le recours aux indicateurs de développement durable1. - Non prise en compte de l’économie souterraine (secteur informel). - Non comptabilisation de la production domestique (travail de la femme au foyer, bricolage,…).

2

Chapitre I Les soubassements théoriques de la comptabilité nationale

3

La comptabilité nationale est une technique statistique donnant une vision synthétique et macro-économique de l’économie nationale ; elle recueille des données sur l’activité économique du pays à partir de sources statistiques plus ou moins identifiées ou fiables. Elle résume en chiffres toute une multitude de transactions élémentaires effectuées entre les acteurs

micro-économiques en regroupant en grandes catégories, appelées secteurs

institutionnels ou branches, les acteurs et produits; en opérations, les transactions élémentaires réalisées, d’où la vision synthétique et macro-économique de l’économie nationale, que la comptabilité nationale est susceptible de refléter. Grâce à la comptabilité nationale les ensembles économiques sont mieux décrits et leur prévision devient possible donnant par la suite aux pouvoirs publics les instruments dont ils ont besoin pour décider et orienter leur choix. I/- Multiplicité des définitions de la comptabilité nationale : En se référant aux définitions de la comptabilité nationale on se rend compte que l’objet de cette dernière revêt une nature économique. -

Selon L’ONU : ‘’La comptabilité nationale se propose de saisir la structure d’un système économique à travers les transactions’’.

-

Pour BAUCHERT : ‘’ La comptabilité nationale fournit une représentation simplifiée de la vie économique, elle classe et regroupe les agents économiques et les relations qui s’établissent entre eux.’’.

-

Pour MARCZEWSKI : ‘’ La comptabilité nationale est une branche de la science économique, branche spécialisée dans l’étude quantitative des réseaux économiques intégrés.’’.

-

Pour ARKHIPOFF : Il privilégie l’expression de comptabilité économique à celle de comptabilité nationale, ainsi : ’’ La comptabilité économique est un enregistrement exhaustif dans un certain cadre comptable d’opérations économiques intéressant un ensemble d’agents économiques et réalisée au cours d’une période de temps donnée. ‘’

-

Pour MARSCHAL : ‘’ La comptabilité nationale peut être définie comme un ensemble de comptes articulés les uns aux autres et traduisant sous forme numérique les flux de nature économique, flux monétaires ou flux monétarisés qui relient entre eux des pôles de décision 4

à l’intérieur d’une communauté nationale ou qui unissent ces pôles à des centres extérieurs.’’. A partir de ces définitions, il est possible de distinguer quelques caractéristiques de la comptabilité nationale : 1/- La comptabilité nationale vise essentiellement l’activité économique : Comme il a été déjà souligné l’objet de la comptabilité nationale est de nature économique, les autres aspects de l’activité humaine sont donc écartés de son champ d’analyse. 2/- La comptabilité nationale est une représentation chiffrée de la vie économique : La comptabilité nationale cherche à donner de l’économie nationale une représentation chiffrée , complète et suffisamment simplifiée. Elle s’intéresse à la quantification et à l’élaboration des opérations effectuées par les agents économiques et par la suite le rassemblement de ces évaluations dans un ensemble intégré à savoir les comptes de la nation. 3/- La comptabilité nationale est une technique comptable : La comptabilité nationale utilise la technique comptable et recourt au principe de la partie double pour établir les comptes articulés et garantir les équilibres. 4/- La comptabilité nationale vise l’analyse du circuit économique : La comptabilité nationale permet d’analyser les circuits économiques en situant les relations entre les différentes grandeurs économiques, tels que : -le comportement des ménages ; -l’analyse de la production ; -le comportement des entreprises - le partage du marché intérieur, -la place de l’Etat dans l’économie ; II/- Intérêt de la comptabilité nationale : La comptabilité nationale joue un rôle central pour les décideurs politiques du pays, quel que soit son niveau de développement, dans la mesure où elle contribue à présenter des informations et analyses sur l’état présent de l’économie et de ces tendances, nécessaires à la prise de décisions macro-économiques (politiques économiques, budgets, investissements, négociations syndicales ou patronales). La comptabilité nationale est aussi un instrument 5

important des analyses comparatives entre pays et des travaux de prévision à court, moyen et long terme. Son intérêt se fonde d’autant plus que les statistiques établies sur une base administrative (déclarations fiscales, balance commerciale, budget de l’Etat, prix administrés,..) sont de qualité très variable, présentées suivant des nomenclatures différentes, des formes diverses, dans des publications dispersées. La comptabilité nationale fournit des informations sur la marche de l’économie ; lorsque ces analyses se renouvellent d’année en année, elles deviennent intéressantes et se transforment en analyse dynamique : calcul du taux de croissance (ou de récession) de l’économie dans son ensemble ou de certaines composantes ou appréciation des éventuels changements de structure. 1/- Comptabilité nationale et budgets économiques La comptabilité nationale joue un rôle fondamental dans l’élaboration du budget économique de l’Etat ; en effet L’élaboration du budget prévisionnel pour l’année suivante (loi de finances) amène le gouvernement à énoncer des hypothèses économiques et à tester leurs conséquences sur l’économie. En partant des comptes des secteurs institutionnels et après avoir établi des hypothèses générales (taux de croissance, taux d’inflation, environnement international) et situé leurs conséquences sur les revenus ou sur les finances publiques par exemple, on introduit dans le budget prévisionnel les objectifs chiffrés du gouvernement sous forme de plusieurs variantes, facilitant la prise de décision.

2/- Comptabilité nationale et planification La planification d’investissements à moyen ou long terme (5 à 10 ans) nécessite également de voir dans quelle mesure elle peut influer à terme sur les équilibres globaux. pour ce faire, il est procédé comme pour les budgets économiques, en deux phases : hypothèses générales, puis évaluation chiffrée des différentes phases du projet. La première phase fait apparaître les conséquences sur la production des autres branches, sur les importations, sur l’emploi et les revenus, sur le financement, tandis que la deuxième phase s’appuie sur l’exploitation du projet (en service) et ses implications en termes de production de la branche concernée et utilisation du produit, demande de consommations intermédiaires, production des autres branches, commerce extérieur, emploi, remboursement des emprunts. La cohérence du cadre des comptes nationaux permet d’explorer les conséquences du projet, notamment sur les budgets économiques. 6

3/- Les modèles macro- économiques La comptabilité nationale est un instrument important pour élaborer divers modèles économétriques du fonctionnement de l’économie nationale. A cet égard, les tableaux d’entrées-sorties , de même que certaines autres parties des comptes, sont largement utilisés pour construire des modèles destinés à simuler l’impact de l’implantation de diverses politiques économiques ou sociales ou pour mesurer les retombées directes ou indirectes de projets d’investissements ou de variations dans le niveau d’activité de certaines industries. 4/-Les comparaisons de pays à pays La diversité, au niveau national, des systèmes de comptabilité nationale ne facilite pas les comparaisons internationales. A L'heure de l'interdépendance des économies des différents pays, largement imbriquées les unes dans les autres, il devient nécessaire que l'information économique fournie soit lisible par tous les partenaires, nationaux et étrangers. L'adoption d'un même système de comptabilité nationale facilite donc les échanges et permet de faire des comparaisons entre les économies des différents pays… III/- Historique de la comptabilité nationale : Bien que l’on puisse trouver de nombreux précurseurs à la démarche de la comptabilité nationale depuis le XVIII° siècle - de l’" Arithmétique politique " anglaise au Tableau économique des physiocrates, ce n’est qu’à partir des années 1920 - et plus nettement encore à partir de la crise de 1929 - que l’on assiste au développement des travaux de quantification macro-économiques autour du Revenu national, de ses composants et de l’investissement. Les travaux de Colin Clark en Grande-Bretagne, Corrado Gini en Italie, Ragnar Frish en Norvège et surtout Simon Kuznets aux Etats-Unis témoignent de la réémergence de la perspective macroéconomique en économie politique, en même temps que des progrès de la statistique économique et des nouvelles préoccupations des Etats en matière économique. En effet , en 1665 W.PETTY fut le premier à introduire une estimation du revenu national pour l’Angleterre . Par la suite, de nombreuses tentatives similaires furent effectuées tant en Angleterre que dans d’autres pays. Les concepts de production , de revenu et de dépense nationale se sont raffinés avec ces divers efforts et expériences que nous pouvons classer selon deux périodes : une période pré-comptable ou les préoccupations étaient surtout stratégiques et fiscales et une période comptable proprement dite. 1/- La période pré-comptable :

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L’élaboration de statistiques économiques est une pratique très ancienne ; dans ce sens E. ARCHAMBAULT souligne : ‘’compter les hommes et compter les richesses sont deux activités qui remontent à la plus haute antiquité et que l’on trouve chez les égyptiens, les babyloniens, les juifs, les grecs, les romains. Les premiers recensements permettent de savoir combien de soldat on peut lever , alors que les premières évaluations des richesses disponibles servent à asseoir les impôts’’. Ce sont donc dès les origines des préoccupations à la fois stratégiques et fiscales qui président à l’élaboration des statistiques économiques. Il faut attendre le 16ème -17ème siècle avec l’avènement des thèses mercantilistes et l’émergence des Etats-nations pour que l’on commence à dépasser le simple stade de l’inventaire. W.PETTY fut le premier à introduire les premiers travaux d’arithmétique politique ‘’ou l’art de raisonner à l’aide de chiffres sur les choses relatives au gouvernement’’. G.KING, en utilisant des données fiscales et des statistiques du commerce extérieur, se livre pour la GrandeBretagne à des évaluations très détaillées du nombre de la population et de la répartition du patrimoine et du revenu annuel ; tout cela permet à KING de dresser un tableau récapitulatif dans lequel il montre pour les années 1688-1691 : -

Le revenu national ;

-

La dépense nationale ;

-

La diminution annuelle de la richesse nationale due à la guerre contre LouisIV.

En France, le premier essai de comptabilité nationale est celui de VAUBAN (la dixme royale 1707) qui fut inspiré par la préoccupation de connaître le revenu national afin d’améliorer le rendement du système fiscal. Dans la même période, BOISGUILBERT présente dans deux ouvrages (détail de la France 1697 et Factum de la France 1707) une première tentative d’un tableau économique en introduisant la notion de flux dans l’analyse des choses économiques. Les physiocrates au 18ème siècle amorcent une approche qui s’écarte de l’analyse quantitative de la réalité économique pour déboucher sur la recherche des principes explicatifs et les lois de fonctionnement économique. Ainsi, l’analyse en terme

de réseaux économiques intégrés

n’apparaît avec évidence que chez deux auteurs qui, à ce titre , méritent une place à part dans l’histoire de la comptabilité nationale : F.QUESNAY et A.LAVOISIER. Dans son tableau économique(1758), F.QUESNAY donnera la première approche du circuit économique en montrant l’interdépendance des classes sociales à savoir : la classe des propriétaires, la classe productive et la classe stérile. Dans ce sens et selon J.MARCZEWSKI : ’’le célèbre tableau économique de F.QUESNAY n’est pas à proprement parler un document de comptabilité nationale puisqu’il ne donne pas et ne prétend pas donner une image statistique exacte et détaillée de la vie économique; Il est cependant extrêmement important du point de 8

vue conceptuel. Pour la première fois, une tentative est faite pour représenter l’ensemble des échanges économiques à l’intérieur d’une nation sous la forme d’un réseau intégré de flux mettant ainsi en évidence l’étroite indépendance de diverses catégories d’agents’’.

Les classes sociales

Le zigzag et la formule arithmétique

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Toujours au 18ème siècle, LAVOISIER publie en 1791 un ouvrage (de la richesse territoriale du royaume de France) dans lequel il analyse les possibilités de remplacer les impôts de l’ancien régime par une contribution territoriale proportionnelle au revenu des terres. Il élabore par la suite un système de comptes annuels retraçant la situation de l’agriculture. Après ces brillants débuts, la comptabilité nationale éprouve une éclipse presque totale au cours du 19ème siècle. Ceci est dû essentiellement à l’orientation que prenne à partir de la fin du 18ème siècle la pensée et les politiques économiques. En effet, pour l’école classique, l’accent est surtout mis sur l’automatisme des ajustements économiques ; le rôle de l’Etat dans la vie économique de la nation semble devoir être réduit à assurer la plus grande liberté aux ajustements spontanés des mécanismes économiques. La loi de l’offre et de la demande est le guide des agents économiques et fournit l’explication scientifique de leurs comportements. II/- La période comptable :

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La naissance véritable de la comptabilité nationale a lieu dans les années 1930'-1940', comme produit de la crise et de la révolution keynésienne : - de la crise : avec l'apparition de l'idée qu'on peut agir contre le chômage et la dépression économique. Le cycle n'est plus considéré comme étant un phénomène naturel inéluctable - de la diffusion de la pensée keynésienne : Keynes avait l'intuition de l'existence d'une logique des quantités globales, les agrégats. Selon lui, on peut donc penser l'économie comme un tout. Ainsi est apparue l'approche macro-économique qui cherche à déterminer les relations entre les différents agrégats. La comptabilité nationale découle de ces nouveaux modes de pensée en s'imposant comme l'outil pour construire les données qui vont servir de "tableau de bord" de l'économie nationale. On date de 1941 la parution des premiers véritables comptes nationaux avec la publication en Grande-Bretagne, annexé au budget et éclairant les conditions de réalisation de celui-ci, d’un " livre blanc " contenant un " compte du revenu et de la dépense nationale " : son auteur est Richard Stone, un économiste anglais qui jouera un rôle important dans le développement de la comptabilité nationale jusque dans les années 1980. Anglais et américains harmonisent rapidement leurs conceptions puis diffusent celles-ci au lendemain de la guerre à travers les organisations internationales. En 1953, l’O.N.U. publie la première version de son " Système de comptabilité nationale ", présenté comme un modèle pour les pays souhaitant se doter de comptes nationaux selon les normes occidentales. L’évolution ultérieure est celle d’une diffusion internationale rapide de la comptabilité nationale, doublée d’un mouvement d’extension de celle-ci visant à couvrir des dimensions jusqu’à là délaissées - calculs à prix constants, intégration de tableaux d’échanges interindustriels, intégration de comptes financiers et patrimoniaux - et d’efforts continus pour parvenir à une plus grande homogénéisation internationale à partir des travaux réalisés par les experts dans le cadre des organismes internationaux (" Groupe de Cambridge " de l’O.E.C.E., " Comité du revenu national " de l’ONU, Conférence des statisticiens européens puis, à partir des années soixante, Office statistique des communautés européennes et Eurostat). L’année 1970 voit la parution d’un nouveau système de l’ONU (SCN 70) et de la première version du Système européen de comptes économiques intégrés (SEC 70). L’effondrement de l’Union soviétique et la dissolution du camp socialiste amène la disparition du système de Comptabilité du produit matériel (CPM) que les pays socialistes présentaient comme une alternative au SCN mais qui ne se distinguait pas en fait vraiment de leur statistique économique courante. Une importante révision du système de l’ONU interviendra ensuite en 1993 (SCN 93) et sera suivie de la définition en 1995 d’un Système européen des comptes nationaux et régionaux dans la communauté européenne ( en abrégé SEC 95) cohérent avec le SCN 93 et qui, adopté comme 11

Règlement par le Conseil de l’Union européenne en 1996 est appliqué dans tous les pays de l’Union. -

-

1950 : Système simplifié de comptabilité nationale publié par l’organisation européenne de coopération économique. 1952 : Système normalisé de comptabilité nationale publié par l’organisation européenne de coopération économique. 1953 : Système de comptabilité nationale et tableaux connexes publié par les nations unies. 1968 : Système de comptabilité nationale(SCN) publié par les nations unies. 1970 : Système européen de comptes économiques intégrés publié par l’office statistique des communautés européennes. 1993 : Système de comptabilité nationale(SCN) publié conjointement par cinq organismes internationaux : commission des communautés européennes, Fond monétaire international, organisation de coopération et de développement économiques, les nations unies et la banque mondiale. 1995 : Système européen de comptes économiques intégrés publié par Eurostat , Bruxelles.

Au Maroc, l’introduction de la comptabilité nationale s’est faite sous le protectorat(1952) ; elle fut calquée sur le système français avec quelques distinctions dues aux difficultés statistiques locales. En 1969, le Maroc adopte le système normalisé des nations unies appelé système élargi de comptabilité nationale. En 1998, le Maroc a décidé de mettre en place le SCN 93 des nations unies et de procéder à une refonte approfondie de sa comptabilité nationale. L’année 1998 a été choisie comme la nouvelle année de base des comptes nationaux. Pour ce faire la direction de la statistique a entrepris la mise à niveau de son système d’informations statistiques en réalisant depuis 1998 de nouvelles opérations statistiques notamment des enquêtes structurelles auprès des : -

Entreprises disposant de comptabilité ;

-

Entreprises ne disposant pas de comptabilité et informelles ;

-

Ménages (enquête sur le niveau de vie et enquête sur les dépenses de consommation) ;

-

Entités administratives (investissements).

IV/- La comptabilité nationale et l’utilisation de la notion de circuit économique : Se basant essentiellement sur l’œuvre de KEYNES, la comptabilité nationale se réfère à la notion du circuit pour se donner une représentation de la réalité économique. En effet , un circuit économique part de la sphère productive qui se trouve au centre de l’activité économique ; ainsi la production engendre des biens et services qui vont satisfaire la demande exprimée sur le marché, de même la production donne naissance à des revenus qui sont tout 12

d’abord distribués sur les agents qui participent à la production(salaires, profit,…) et par la suite on assiste à une redistribution des revenus sous forme de prestations sociales, indemnités,… Les revenus renforcent donc la demande globale.

Production Distribution des revenus (Répartition primaire/Répartition secondaire)

Consommation Finale

Epargne

Demande Finale

Investissement

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Chapitre 2 Acteurs et opérations de l’économie nationale : secteurs institutionnels / opérations économiques

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Le SCNM se caractérise par le recours à deux types d’unités correspondant à deux modes de découpage de l’économie nationale nettement différents: -

pour l’analyse des flux intervenant dans les processus de production, il est indispensable de choisir des unités qui mettent en évidence les relations d’ordre technico-économique;

-

pour l’analyse des flux concernant en particulier les revenus, le capital, les opérations

financières et le patrimoine.

A partir de ces deux objectifs sont définies d’une part les unités institutionnelles permettant l’analyse des relations de comportement et d’autre part, les établissements BAE aptes à l’analyse des relations technico-économiques.

Dans le cadre de la comptabilité nationale, les agents économiques sont groupés en catégories, selon leur activité économique dominante (fonction principale) et la nature de leurs ressources principales ; ces catégories sont appelées secteurs institutionnels.

2.1 La notion de l’unité institutionnelle (UI) Une unité institutionnelle est une entité économique qui jouit de l’autonomie de décision dans l’exercice de sa fonction principale et qui dispose d’une comptabilité complète. Selon le SCNM une unité jouit de l’autonomie de décision dans l’exercice de sa fonction principale signifie: a) qu’elle est en droit de posséder en toute autonomie des biens et actifs; elle est donc en mesure d’échanger la propriété de biens ou d’actifs lors d’opérations réalisées avec d’autres unités institutionnelles; b) qu’elle a la capacité de prendre des décisions économiques et d’exercer des activités économiques dont elle est tenue directement responsable en droit; c) qu’elle a la capacité de souscrire des engagements, de contracter des dettes et autres obligations et de passer des contrats en son propre nom. Une unité dispose d’une comptabilité complète signifie qu’elle dispose à la fois d’un bilan de ses actifs et passifs et de documents comptables où apparaît la totalité des opérations

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économiques et financières qu’elle a effectuées au cours de la période de référence des comptes.

2.1.1

Critères déterminants dans la définition d’une unité institutionnelle Selon le SCNM, trois critères sont envisagés pour définir les frontières de l’économie nationale :

2.1.1.1 Territoire économique Le territoire économique du Maroc est constitué par :

 le territoire géographique du pays,  l’espace aérien national et les eaux territoriales,  les enclaves territoriales, c’est-à-dire les territoires géographiques situés dans le reste du monde et utilisés, en vertu de traités internationaux ou d’accords entre Etats, par les administrations publiques marocaines (ambassades, consulats,…). Le territoire économique ne comprend pas les enclaves extra-territoriales,

c’est-à-dire les

parties du territoire géographique du pays utilisées par des administrations publiques d’autres pays et par des institutions et des organisations internationales en vertu de traités internationaux ou d’accords entre Etats (ambassades et consulats étrangers installés au Maroc, locaux occupés par des organismes internationaux). 2.1.1.2 Résidence Le concept de résidence adopté dans le SCNM comme dans la balance des paiements1 n'est pas déterminé par la nationalité ou par des critères juridiques. La notion de base est ici le centre d'intérêt de l’unité institutionnelle. Une unité institutionnelle est dite résidente lorsque son centre d'intérêt économique se trouve sur le territoire économique du pays. 2.1.1.3 Centre d’intérêt économique Une unité institutionnelle est réputée avoir un centre d’intérêt économique dans un pays lorsqu’il existe à l’intérieur du territoire économique de ce pays un endroit (domicile, lieu de production ou autres locaux) dans lequel ou à partir duquel elle exerce, et a l’intention de continuer d’exercer, des activités et d’effectuer des opérations économiques d’une ampleur significative pendant une période relativement longue (un an ou plus).

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Les nécessités de synthèse ne permettent pas de s’intéresser à chaque unité institutionnelle prise individuellement. Ces unités sont regroupées en ensembles dits secteurs institutionnels.

2.2 La notion de secteur institutionnel (SI) Un secteur institutionnel regroupe les unités institutionnelles ayant un comportement économique analogue. C’est à dire qu’elles disposent de la même fonction principale et des mêmes ressources principales. Les unités institutionnelles résidentes qui constituent l’économie nationale sont classées en cinq secteurs institutionnels mutuellement exclusifs: - Le secteur des sociétés non financières (SNF); - Le secteur des sociétés financières (SF); - Le secteur des Administrations publiques (APU); - Le secteur des ménages. - Le secteur des institutions sans but lucratif au services des ménages (ISBLSM ); Les unités relevant de ces différents secteurs entretiennent des opérations économiques avec des unités non résidentes. Celles-ci sont regroupées dans un secteur fictif, dénommé Reste du Monde RDM, pour rendre compte de ces opérations.

2.2.1

Secteur des sociétés non financières (SNF) Le secteur des sociétés non financières est constitué des unités dont la fonction principale est la production de biens et services marchands non financiers et dont les ressources principales se composent du produit des ventes de biens ou services. Le secteur des SNF est scindé en deux sous-secteurs en fonction du pouvoir qui les contrôle :

a) sociétés non financières publiques : ce sont les entreprises non financières résidentes contrôlées par des administrations publiques. Une entreprise est considérée publique lorsque : -

la participation effective des pouvoirs publics à son capital social est de 50% et plus ; 17

-

les pouvoirs publics dont la participation effective à son capital social est comprise entre 20 et 50% sont majoritaires vis à vis des autres actionnaires pris individuellement ;

-

les pouvoirs publics ne sont pas majoritaires et la contrôle en vertu des statuts et des lois en vigueur.

b) sociétés non financières privées Ce sous secteur comprend l’ensemble des sociétés et quasi-sociétés non financières qui ne sont pas contrôlées par les pouvoirs publics, il peut être ventilé en : - sociétés non financières privées nationales ; - sociétés non financières sous contrôle de l’étranger. 2.2.2 Secteur des sociétés financières (SF) : Le secteur des sociétés financières regroupe les unités institutionnelles résidentes dont la fonction principale est l'intermédiation financière (collecter l’épargne disponible pour la redistribuer sous forme de prêts aux agents ayant des besoins de financement) ou l'exercice des activités financières auxiliaires très étroitement liées à l'intermédiation financière. Les opérations exercées par ces unités se résument en: - la réception de fonds, la gestion des moyens financiers et l'octroi de crédits (activités de type bancaire); - la collecte des primes et versements des prestations ou de capitaux (assurances dommages et assurances vie); - la collecte des cotisations et paiement de retraite et de rente (organismes de retraite). Le secteur des sociétés financières regroupe : - Bank Al-Maghrib; - Les établissements de crédit; - Les autres intermédiaires financiers (non compris les sociétés d’assurances et organismes de retraite); - Les auxiliaires financiers; - Les sociétés d’assurance et organismes de retraite.

2.2.3 Secteur des Administrations publiques (APU) : 18

Ce secteur comprend toutes les unités institutionnelles dont la fonction principale est de produire des biens et services non marchands destinés à la consommation individuelle et collective et/ou à effectuer des opérations de redistribution de revenu et de la richesse nationale. Les ressources principales de ces unités proviennent des contributions obligatoires reçues directement ou indirectement des unités appartenant aux autres secteurs. Le secteur des administrations publiques est subdivisé en trois sous-secteurs: - administration centrale; - administrations locales; - administrations de sécurité sociale. 2.2.3

Secteur des ménages :

Ce secteur regroupe les unités institutionnelles dont la fonction principale est de consommer. Par convention on intègre également les entrepreneurs individuels - ceux-ci ne disposent pas d’une personnalité morale. Le secteur des ménages est scindé en trois sous-secteurs : - Individus économiquement autonomes - Familles - Population des institutions

2.2.4

Secteur des Institutions privées sans but lucratif au service des ménages (IPSBLSM) :

Ce secteur se compose

des organismes privés (associations, club,…) sans but lucratif

produisant des services non- marchands destinés aux ménages.

2.2.5

Secteur Reste du monde (RDM) :

Les secteurs institutionnels résidents de l'économie nationale effectuent une gamme d'opérations avec les unités économiques non-résidentes. C'est pourquoi le SCN prévoit un cadre où figurent aussi bien les flux que les stocks générés par ces unités en relation avec les unités résidentes. Ce cadre est dénommé " reste du monde".

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Classement des agents économiques par secteurs institutionnels

Secteurs institutionnels Sociétés non financières

Agents économiques

Fonction principale

- Entreprises privées (sauf - Produire des biens et des entreprises individuelles) services - Entreprises publiques

Sociétés financières

- Banques - Organismes d’assurance - Sociétés mutuelles - Caisses de retraite

Administrations publiques

- Collecter des fonds accorder des crédits

et

- Collecter des fonds et garantir un paiement en cas de réalisation d’un risque

- Administrations

- Collecter des fonds et les redistribuer (prestations sociales,...)

- Sécurité sociale

- Produire certains services

- Administration centrale

Institutions privées sans but - Associations lucratif - Syndicats, partis politiques

- Produire des services sans but lucratif

Ménages (y compris - Individus économiquement - Consommer (et produire entreprises individuelles) autonomes dans le cas des entrepreneurs individuels) - Familles - Population des institutions Reste du monde

- Ensemble des agents non - Toutes les opérations résidents effectuées entre les agents résidents et les agents non résidents.

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Nomenclature des secteurs institutionnels (SCNM) S.1 ECONOMIE TOTALE S.11 Sociétés non financières S.111 Entreprises publiques non financières S.112 Sociétés privées non financières S.1121 Sociétés non financières privées nationales S.1122 Sociétés non financières sous contrôle de l'étranger S.12 Sociétés financières S.121 Bank Al Maghrib S.122 Etablissements de crédit S.1221 Banques S.1222 Sociétés de financement S.1223 Etablissements de crédit assimilés S.123 Autres intermédiaires financiers (hors assurances et caisses de retraite) S.1231 Compagnies financières S.1232 Organismes de placement collectif en valeurs mobilières S.1233 Sociétés de bourse S.124 Auxiliaires financiers S.125 Sociétés d'assurances et caisses de retraite S.1251 Sociétés d'assurances S.1252 Caisses de retraite

S.132 Administrations publiques locales S.1321 Collectivités locales S.1322 Etablissements publics à caractère administratif (Institutions sans but lucratif des collectivités locales) S.134 Administrations de sécurité sociale S.1341 Caisse Nationale de Sécurité Sociale S.1342 Autres régimes de Sécurité Sociale S.14 Ménages S.141 Ménages urbains S.1411 Employeurs S.1412 Indépendants (travailleurs pour leur compte propre) S.1413 Salariés S.1414 Bénéficiaires de revenus de la propriété et des transferts S.142 Ménages ruraux S.1421 Employeurs S.1422 Indépendants (travailleurs pour leur compte propre) S.1423 Salariés S.1424 Bénéficiaires de revenus de la propriété et des transferts S.15 Institutions sans but lucratif au service des ménages S.2 RESTE DU MONDE

S.13 Administrations publiques S.131Administration publique centrale S.1311 Etat S.1312 Etablissements publics à caractère administratif (Institutions sans but lucratif de l'Administration centrale) Le regroupement des entités économiques en secteurs institutionnels répond au besoin de saisir les flux économiques relatifs à la production, la répartition des revenus, l’accumulation et le financement. Par contre, le découpage de l’économie nationale en branches d’activité permet d’analyser les relations technico-économiques au sein du processus de production. Le SCNM définit la branche comme le regroupement d’établissements produisant des produits homogènes.

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Secteur institutionnel

Entreprise 1

Produit 1

Produit 2

Entreprise 2

Produit 3

Produit 4

Branche d’activité économique 1

Entreprise 3

Produit 5

Produit 6

Branche d’activité économique 2

Le schéma ci-dessus représente le cas d’un secteur institutionnel qui regroupe trois entreprises :



Entreprise 1 : fabrique les produits 1 et 2



Entreprise 2 : fabrique les produits 3 et 4



Entreprise 3 : fabrique les produits 5 et 6

La branche d’activité économique 1 regroupe le produit 2 fabriqué par l’entreprise 1 et le produit 3 fabriqué par l’entreprise 2. La branche d’activité économique 2 regroupe le produit 4 fabriqué par l’entreprise 2 et le produit 5 fabriqué par l’entreprise 3. On remarque donc qu’une entreprise fabriquant plusieurs produits peut figurer dans différentes branches, mais elle ne peut appartenir qu’à un seul secteur institutionnel selon sa fonction principale.

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Les branches d’activités économiques selon le SCNM Nomenclature des branches d’activités de la comptabilité nationale Id- branche Nom-branche A00 AGRICULTURE, SYLVICULTURE, CHASSE A00001 Cultures, arboriculture, services annexes A00002 Élevage, chasse, services annexes A00003 Sylviculture, exploitation forestière, services annexes

D20 TRAVAIL DU BOIS ET FABRICATION D'ARTICLES EN BOIS D20000 Travail du bois et fabrication d'articles en bois D21 INDUSTRIE DU PAPIER ET DU CARTON D21001 Fabrication de pâte à papier, de papier et de carton D21002 Fabrication d'articles en papier ou en carton

B05 PECHE, AQUACULTURE B05000 Pêche, aquaculture

D22 EDITION, IMPRIMERIE ET REPRODUCTION D22000 Edition, imprimerie et reproduction

C01 EXTRACTION DE HOUILLE, DE LIGNITE, DE TOURBE C01000 Extraction de houille, de lignite, de tourbe

D23 RAFFINAGE DE PETROLE ET AUTRES PRODUITS D'ENERGIE D23000 Raffinage de pétrole et autres produits d'énergie

C02 EXTRACTION DE MINERAIS METALLIQUES C02000 Extraction de minerais métalliques C03 AUTRES EXTRACTIONS DE MINERAIS C03001 Extraction de phosphate naturel C03002 Autres extractions de minerais non métalliques D15 INDUSTRIE ALIMENTAIRE D15001 Industrie de viandes D15002 Industrie du poisson D15003 Industrie des fruits et légumes D15004 Industrie des corps gras D15005 Industrie laitière D15006 Transf des céréales, amidonnerie et fabric alim pour animaux D15007 Transformation des farines et gruaux D15081 Industrie sucrière D15082 Industrie d'autres produits alimentaires D15009 Industrie des boissons D16 INDUSTRIE DU TABAC D16000 Industrie du tabac D17 INDUSTRIE TEXTILE D17001 Filature D17002 Tissage D17003 Ennoblissement textile D17004 Fabrication d'articles textiles D17051 Fabrication de tapis et moquettes D17052 Fabrication d'autres articles en textile D17006 Fabrication d'étoffes à maille et d'autres articles

D24 INDUSTRIE CHIMIQUE D24001 Industrie chimique de base D24002 Fabrication de produits agrochimiques D24003 Fabrication de peintures, de vernis et assimilés D24004 Industrie pharmaceutique D24005 Fabrication de savons, de parfums et de produits d’entretien D24006 Autres industries chimiques D25 INDUSTRIE DU CAOUTCHOUC ET DES PLASTIQUES D25000 Industrie du caoutchouc et des plastiques D26 FABRICATION D'AUTRES PRODUITS MINERAUX NON METALLIQUES D26001 Fabrication de verre et d'articles en verre D26002 Fabrication de produits et de carreaux en céramique D26003 Fabrication de tuiles et briques en terre cuite D26004 Fabrication de ciment, chaux et plâtre D26005 Fabrication d'ouvrages en ciment, en béton ou en plâtre D26006 Travail de la pierre D26007 Fabrication de produits minéraux divers D27 METALLURGIE D27000 Métallurgie D28 TRAVAIL DES METAUX D28000 Travail des métaux

D18 INDUSTRIE DE L'HABILLEMENT ET DES FOURRURES D18000 Industrie de l'habillement et des fourrures

D29 FABRICATION DE MACHINES ET EQUIPEMENTS D29000 Fabrication de machines et équipements

D19 INDUSTRIE DU CUIR ET DE LA CHAUSSURE D19001 Apprêt et tannage des cuirs D19002 Fabrication de chaussures et d'articles de voyage

23

D30 FABRICATION DE MACHINES DE BUREAU ET DE MATERIEL INFORMATIQUE D30000 Fabrication de machines de bureau et de matériel Informatique

G00003 Commerce de gros

D31 FABRICATION DE MACHINES ET APPAREILS ELECTRIQUES D31001 Fabrication de machines électriques D31002 Fabrication de fils et câbles isolés D31003 Fabrication d'accumulateurs, de piles électriques

H55 HOTELS ET RESTAURANTS H55000 Hôtels et restaurants

G00004 Commerce de détail et réparation d'articles domestiques

I01 TRANSPORTS I01001 Transports ferroviaires I01002 Autres transports terrestres

D32 FABRICATION D'EQUIPEMENT DE RADIO, TELEVISION ET COMMUNICATION D32000 Fabrication d'équipements de radio, télévision et communication

I01003 Transports maritimes et côtiers I01004 Transports aériens I01005 Services auxiliaires des transports

D33 FABRICATION D'INSTRUMENTS MEDICAUX, DE PRECISION, D33000 Fabrication d'instruments médicaux, de précision,

I02 POSTES ET TELECOMMUNICATIONS I02001 Postes I02002 Télécommunications

D34 INDUSTRIE AUTOMOBILE D34001 Construction de véhicules automobiles D34002 Fabrication de carrosseries et remorques D34003 Fabrication d'équipements automobiles

J00 ACTIVITES FINANCIERES ET ASSURANCES J00001 Intermédiation financière J00002 Assurance J00003 Auxilaires financiers

D35 FABRICATION D'AUTRES MATERIELS DE TRANSPORT D35001 Construction navale, aéronautique, spatiale D35002 Fabrication de motocycles, de bicyclettes

K00 IMMOBILIER, LOCATION ET SERVICES AUX ENTREPRISES K00001 Activités immobilières K00002 Location sans opérateurs K00003 Activités informatiques K00004 Services fournis principalement aux entreprises

D36 FABRICATION DE MEUBLES. INDUSTRIES DIVERSES D36001 Fabrication de meubles D36002 Bijouterie D36003 Autres industries diverses

L75 ADM PUBLIQUE GENERALE ET SECURITE SOCIALE L75001 Administration publique générale L75002 Sécurité sociale obligatoire

D37 RECUPERATION D37000 Récupération E00 PRODUCTION ET DISTRIBUTION D'ELECTRICITE, D'EAU

MN0 EDUCATION, SANTE ET ACTION SOCIALE MN0801 Education non marchande MN0802 Education marchande MN0803 Santé et action sociale non marchande MN0804 Santé et action sociale marchande

E00001 Production et distribution d'électricité, de gaz OP0 AUTRES SERVICES NON FINANCIERS OP0001 Assainissements, voirie et gestion de déchets OP0002 Activité des organisations associatives OP0003 Activités récréatives OP0004 Services personnels OP0005 Services domestiques

E00002 Captage, traitement et distribution d'eau F45 CONSTRUCTION F45001 Bâtiments F45002 Autres constructions F45003 Location avec opérateurs de matériel de construction

UF0 BRANCHE FICTIVE UF0000 Branche fictive

G00 COMMERCE ET REPARATION G00001 Commerce et réparation de véhicules automobiles G00002 Commerce de détail de carburants

24

TR0 CORRECTION TERRITORIALE TR0000 Correction territoriale

2.3 Opérations économiques : La comptabilité nationale se réfère à la notion du circuit pour se donner une représentation des opérations économiques. Un circuit économique part de la production qui se trouve au centre de l’activité économique ; ainsi la production engendre des biens et services qui vont satisfaire la demande exprimée sur le marché. De même la production donne naissance à des revenus (revenus primaires) qui sont tout d’abord distribués sur les agents qui participent à la production (salaires, profit,…) et par la suite l’Etat et les organismes sociaux assurent une redistribution des revenus (revenus de transfert) sous forme de prestations sociales, indemnités,… Les revenus renforcent donc la demande (consommation finale/investissement) et permettent de déclencher de nouvelles productions.

Articulation des opérations économiques Production

Distribution des revenus (Répartition primaire / répartition secondaire)

Consommation finale

Epargne

Demande globale

Investissement

La comptabilité nationale prend donc en compte trois types d’opérations économiques.

 Les opérations sur biens et services, c’est-à-dire toutes les opérations ayant trait à la création de biens et services et à leur utilisation (production, consommation, Formation Brute du Capital Fixe « FBCF », importation/exportation).

 Les opérations de répartition, c’est-à-dire les opérations qui portent sur la répartition du revenu primaire ainsi que celles qui se rattachent à la redistribution des revenus (transferts). 25

 Les opérations financières : Ce sont des opérations qui se rattachent à la naissance et à la circulation des créances et des engagements qui peuvent revêtir plusieurs formes : liquidités, bons négociables, crédits,…

2.3.1 Les opérations sur biens et services Les opérations sur biens et services (ou produits) décrivent l'origine (production intérieure ou importations) et l'utilisation (consommation intermédiaire, consommation finale, formation de capital ou exportations) des biens et des services. L’équilibre des biens et services décrit l'origine (l’offre) et l'utilisation (demande) des biens et des services. La disponibilité des biens et services dans une économie nationale résulte soit d’une production intérieure (P), soit d’une importation (M). Pour chacun des biens et services ainsi considérés, peut être établie l’utilisation qui en est faite selon les principales fonctions suivantes :

 Consommation finale (CF)1  Consommation intermédiaire (CI)1  Formation brute du capital fixe (FBCF)1  Variation des stocks (∆ S)2  Exportations (X)3 Un équilibre est nécessairement réalisé dans la mesure ou chaque bien ou service (produit ou importé) est employé selon l’une des utilisations mentionnées ci-dessus. Cet équilibre est appelé aussi : équilibre ressources/emplois. Algébriquement, l’équilibre ressources / emplois se traduit par l’égalité suivante : Production Ressources

+ Importation = + + + +

Consommation intermédiaire Consommation finale FBCF Exportations Variation des stocks

1

Emplois

Consommation finale (CF), Consommation intermédiaire (CI), Formation brute du capital fixe (FBCF) Variation des stocks (∆ S) : entrées en stock – sorties de stock 3 Exportations (X) 2

26

La proposition de la nomenclature des opérations sur biens et services retenue par le SCN 1993 est la suivante :

P.1 Production P.2 Consommation intermédiaire P.3 Dépense de consommation finale P.4 Consommation finale effective P.5 Formation brute de capital P.51 Formation brute de capital fixe P.52 Variations des stocks P.53 Acquisitions moins cessions d'objets de valeur P.6 Exportations de biens et de services P.7 Importations de biens et de services 2.3.2 Opérations de répartition

Les opérations de répartition sont des opérations par lesquelles la valeur ajoutée engendrée par la production est répartie entre le travail, le capital et les administrations publiques et des opérations impliquant la redistribution du revenu et du patrimoine (impôts sur le revenu et le patrimoine et autres transferts). Le Système établit une distinction entre les transferts courants et les transferts en capital. Ces derniers participent à la redistribution de l'épargne ou du patrimoine plutôt qu’à la redistribution du revenu. Ces opérations résultent d’engagements contractuels, de contraintes légales ou de décisions volontaires. C'est dans ce domaine que la diversité des opérations est la plus grande et la moins facile à canaliser dans une nomenclature. La proposition de nomenclature de ces opérations retenue par le SCN 1993 est la suivante : D.1 Rémunération des salariés D.11 Salaires bruts D.12 Cotisations sociales à la charge des employeurs D.2 Impôts sur la production et les importations D.21 Impôts sur les produits D.29 Autres impôts sur la production 27

D.3 Subventions D.31 Subventions sur les produits D.39 Autres subventions sur la production D.4 Revenus de la propriété D.5 Impôts courants sur les revenus et le capital D.6 Cotisations et prestations sociales D.61 Cotisations sociales D.62 Prestations sociales autres que les transferts sociaux en nature D.63 Transferts sociaux en nature D.7 Autres transferts courants D.8 Ajustement pour variation des intérêts des ménages D.9 Transferts en capital 2.3.3 Opérations financières : Les opérations sur instruments financiers (ou opérations financières) portent sur les acquisitions nettes d'actifs financiers ou les accroissements nets de dettes, classés par type d'instrument financier. Une opération financière implique donc soit la création ou la liquidation simultanée d’un actif financier et de son passif de contrepartie, soit le changement de propriété d’un actif financier, soit encore la souscription d’un engagement. La nomenclature retenue par le SCN 1993 est la suivante : F.1 Or monétaire et DTS F.2 Numéraire et dépôts F.3 Titres autres qu'actions F.4 Crédits F.5 Actions et autres participations F.6 Réserves techniques d'assurance F.7 Autres comptes à recevoir / à payer

28

Chapitre III Architecture des comptes de la comptabilité nationale marocaine

29

Pour comptabiliser l’activité économique des différentes unités institutionnelles regroupées en secteurs institutionnels, la comptabilité nationale marocaine propose une série de comptes et tableaux synthétiques regroupant des opérations homogènes et découlant des principales fonctions économiques :

Production

Répartition

Accumulation

3.1 Comptes des secteurs institutionnels et des branches Les comptes des secteurs institutionnels ont pour but de retracer les différentes opérations liées à la vie économique de chacun de ces secteurs. Le SCNM utilise la présentation classique des comptes sous forme de tableaux équilibrés, enregistrant :

 les ressources à droite et les emplois à gauche,  les variations d’actifs à gauche et les variations de passifs à droite. Ces comptes forment une séquence articulée à travers une suite de soldes comptables significatifs du point de vue économique. Le solde d’un compte est écrit du côté des emplois de celui-ci et repris en ressources du compte suivant. Cette transcription assure par conséquence l’articulation (interdépendance) entre les comptes successifs. Cette séquence est formée de trois types de comptes complètement articulés et cohérents : les comptes courants, les comptes d’accumulation et les comptes de patrimoine. 3.1.1 Comptes courants Cette première catégorie de comptes porte sur la production de biens et services, la formation du revenu qui en découle, la distribution et la redistribution entre les secteurs institutionnels ainsi que son utilisation. Elle est constituée de deux types de comptes :

 compte de production,  comptes de distribution et d’utilisation du revenu. 3.1.1.1 Compte de production : Le compte de production décrit les opérations relatives au processus de production, il inclut en ressources la production et en emplois la consommation intermédiaire. Le compte dégage un

30

des principaux soldes comptables du système : la valeur ajoutée, qui constitue la valeur créée par toutes les unités relevant de chaque secteur institutionnel. Emplois

Ressources

- Consommation intermédiaire

- Production

Valeur ajoutée

3.1.1.1.1

Comptes de distribution et d’utilisation du revenu

Ces comptes décrivent la distribution du revenu et son utilisation selon quatre étapes :  la distribution primaire,  la distribution secondaire,  la redistribution en nature  l’utilisation du revenu. Quatre types de comptes sont proposés à cet effet.

3.1.1.2.1

Compte de distribution primaire du revenu

L’objectif de ce compte est de montrer comment les revenus primaires se répartissent entre les secteurs. Ces revenus sont perçus par des unités institutionnelles en contrepartie de leur participation à la production et/ou à l’utilisation de leurs actifs financiers ou réels à des fins de production. Ce compte se décompose en deux sous-comptes :

 compte d’exploitation,  compte d’affectation des revenus primaires. 3.1.1.2.1.1 Compte d’exploitation Ce compte décrit le partage de la valeur ajoutée générée par l’activité de production du secteur considéré, entre les différents facteurs (capital et travail) de production et les administrations publiques. Emplois

Ressources

- Rémunération des salariés

- Valeur ajoutée brute

- Autres impôts sur la production - Autres subventions sur la production (en moins) Excédent brut d’exploitation/Revenu mixte 31

3.1.1.2.1.2 Compte d’affectation des revenus primaires Le compte d’affectation des revenus primaires met l’accent sur les unités et les secteurs institutionnels en tant que bénéficiaires de revenus primaires plutôt qu’en tant que producteurs. Emplois

Ressources - Excédent brut d’exploitation / revenu mixte

- Revenus de la propriété Solde des revenus primaires

- Rémunération des salaires - Impôts sur la production et les importations - Subventions - Revenus de la propriété

3.1.1.2.2

Compte de distribution secondaire du revenu

Ce compte montre comment le solde des revenus primaires (inscrits en ressources) d’un secteur institutionnel est transformé en son revenu disponible par l’intermédiaire des transferts courants en espèces (inscrits selon les cas en ressources ou en emplois). Emplois

Ressources

- Impôts courants sur le revenu, le - Solde des revenus primaires patrimoine, etc. - Impôts courants sur le revenu, le - Cotisations sociales patrimoine, etc. - Prestations sociales autres que - Cotisations sociales transferts sociaux en nature - Prestations sociales autres que - Autres transferts courants transferts sociaux en nature Revenu disponible

- Autres transferts courants

3.1.1.2.3 Compte de redistribution du revenu en nature Ce compte montre comment le revenu disponible des ménages, des institutions sans but lucratif (ISBL) au service des ménages et des administrations publiques est transformé en revenu disponible ajusté (solde du compte) par l’intermédiaire des transferts sociaux en nature, enregistrés selon les cas en ressources ou en emplois (ressources des ménages et emplois des administrations publiques et des ISBL). Le revenu disponible est reporté en ressources de ce compte. Les sociétés financières et non financières ne sont pas concernées par ce processus. 32

Emplois

Ressources

- Transferts sociaux en nature

- Revenu disponible

- Cotisations sociales

- Transferts sociaux en nature

Revenu disponible ajusté

3.1.1.2.4 Compte d’utilisation du revenu Le compte d’utilisation du revenu a pour objectif de montrer comment les ménages, les administrations publiques et les ISBL au service des ménages répartissent leur revenu disponible entre consommation finale et épargne. Ce compte est subdivisé en deux sous comptes. 3.1.1.2.4.1 Compte d’utilisation du revenu disponible Ce compte décrit le partage du revenu disponible, solde du compte de distribution secondaire, entre les dépenses de consommation finale et l’épargne. Ce compte concerne principalement les trois secteurs qui font des dépenses de consommation finale, à savoir les ménages, les administrations publiques et les ISBL au service des ménages. Emplois - Dépenses finale

Ressources de

consommation - Revenu disponible

- Ajustement pour variation des droits des ménages sur les fonds de pension Epargne

3.1.1.2.4.2 Compte d’utilisation du revenu disponible ajusté Emplois

Ressources

- Consommation finale effective

- Revenu disponible ajusté

- Ajustement pour variation des droits des ménages sur les fonds de pension Epargne

33

A l’inverse du compte précédent, ce compte prend en compte le revenu disponible ajusté, le solde comptable du compte de redistribution du revenu en nature. La consommation finale correspondante est la consommation finale effective qui est enregistrée en emplois. Ce compte ne concerne que les administrations publiques, les ISBL et les ménages. Le solde du compte est identique au solde du compte précédent, c’est l’épargne. 3.1.2 Comptes d’accumulation Les comptes d’accumulation retracent l’ensemble des opérations qui ont un effet sur le niveau et la structure du patrimoine des secteurs institutionnels. Ils comprennent :

 le compte de capital,  le compte financier,  le compte des autres changements de volume des actifs,  le compte de réévaluation. 3.1.2.1 Compte de capital Il enregistre les opérations liées aux variations des actifs non financiers (produits ou non) et les transferts en capital impliquant une redistribution du patrimoine. Le solde de ce compte est, soit la capacité de financement (+), qui mesure le montant dont dispose finalement un secteur ou sous secteur pour financer, directement ou indirectement, d’autres secteurs ou soussecteurs, soit le besoin de financement (-), qui correspond au montant qu’un secteur ou qu’un sous-secteur est obligé d’emprunter aux autres.

Variation des actifs et de la valeur nette

Variation des passifs

- Formation brute de capital fixe

- Epargne (nette)

- Consommation de capital fixe (-)

- Transferts en capital reçus

- Variation des stocks

- Transferts en capital versés

- Acquisitions moins d’objet de valeur

cessions - Variations de la valeur nette dues à l’épargne et aux transferts en capital - Acquisitions moins cessions d’actifs non financiers non produits Capacité / financement

besoin

de

34

3.1.2.2 Compte financier Il enregistre les opérations selon les types d’instruments financiers (instruments de paiement, instruments de placement, instruments de financement). Les variations d’actifs financiers sont enregistrées du côté gauche et les variations de passifs du côté droit. Le solde est encore la capacité (+) ou le besoin (-) de financement, qui apparaît cette fois du côté droit du compte.

Variation des passifs et de la valeur nette

Variation des actifs - Or monétaire et DTS1

- Numéraire et dépôts

- Numéraire et dépôts

- Titres autres qu’actions

- Titres autres qu’actions

- Crédits

- Crédits

- Actions et autres participations

- Actions et autres participations

- Réserves techniques d’assurance

- Réserves techniques d’assurance - Autres comptes à payer Autres comptes à recevoir

- Capital / besoin de financement

3.1.3 Comptes de patrimoine Ces comptes complètent la séquence des comptes définis par le système et constituent pour un secteur ou un sous-secteur institutionnel un indicateur sur sa situation patrimoniale. Pour l’économie totale, les comptes de patrimoine renseignent sur ce qu’on appelle le patrimoine national ou la richesse nationale, c’est-à-dire la somme des actifs non financiers et des créances nettes sur le reste du monde. Le compte de patrimoine est donc un inventaire ponctuel des valeurs des actifs non financiers et financiers des propriétaires. On distingue trois types de comptes :

 compte de patrimoine d’ouverture,  compte des variations du patrimoine,  compte de patrimoine de clôture. 3.1.3.1 Compte de patrimoine d’ouverture

1

DTS : Droits de Tirage Spéciaux

35

Ce compte enregistre la valeur des actifs et des passifs présents dans le patrimoine des unités au début d’exercice. Les actifs et les passifs font l’objet d’une nomenclature spécifique et sont valorisés aux prix du début de l’exercice. La valeur nette d’ouverture constitue le solde de ce compte, c’est-à-dire la différence entre les actifs et les passifs

Variation des passifs et de la valeur nette

Variation des actifs - Actifs produits

- Passifs

- Actifs non produits - Actifs financiers

- Valeur nette du patrimoine

3.1.3.2 Compte des variations du patrimoine Ce compte récapitule les variations totales des principales catégories d’actifs et de passifs au cours de la période et décompose les variations de la valeur nette entre celles due à l’épargne, aux transferts en capital, aux changements de volume des actifs et aux gains ou pertes nominaux (neutres et réels) de détention. Il correspond à la somme des trois comptes d’accumulation. Variation des actifs

Variation des passifs et de la valeur nette

- Actifs produits

- Passifs

- Actifs non produits - Actifs financiers

- Variations totales de la valeur nette

3.1.3.3 Compte de patrimoine de clôture Le compte de patrimoine de clôture enregistre la valeur des actifs et passifs présents dans le patrimoine en fin d'exercice, classés selon la même nomenclature que celle du compte de patrimoine d’ouverture, et valorisés aux prix en vigueur à la fin de l’exercice. La valeur nette de clôture est la différence entre les actifs et passifs de ce compte. Actifs

Passifs

- Actifs produits

- Passifs

- Actifs non produits - Actifs financiers

- Valeur nette du patrimoine

36

3.2

Les tableaux synthétiques de la comptabilité nationale

Les tableaux de synthèse donnent une image complète des comptes de l’ensemble de l’économie nationale, ce qui fait apparaître les principales relations économiques et les principaux agrégats. Le SCNM distingue deux types de comptes synthétiques :

 les comptes économiques intégrés,  le tableau central des entrées-sorties (appelé aussi tableau central des ressources et des emplois) (TES). 3.2.1 Le tableau central des entrées-sorties (TES) Le tableau central des entrées-sorties permet une analyse détaillée de la production par branche d’activité ainsi que des flux de biens et de services par type de produit. Le TES présente la ventilation du PIB par branche d’activité d’origine ainsi que les consommations intermédiaires de chaque branche ; ce qui permet de comprendre les relations technico-économiques au sein du système productif et de vérifier l’équilibre global de l’économie nationale à savoir : l’équilibre des biens et services. Il permet de hiérarchiser les activités économiques afin de déterminer les branches motrices (fournisseuses) et les branches entraînées (clientes). Exemple : la production des produits pétroliers dépend peu des autres branches ; par contre, toutes les autres branches dépendent des produits pétroliers. D’où la forte incidence d’une évolution de leur prix sur les autres branches. Le TES permet de montrer les dépendances entre les

branches. Lorsque l'on

permute

simultanément les lignes et les colonnes du tableau des consommations intermédiaires on peut faire apparaître un triangle de zéros, lorsque on est en présence d’une économie d'un pays industrialisé par exemple.

37

Le TES permet de tester les conséquences des chocs exogènes sur l'économie. Le TES est un système d'équation dont la solution est la solution de réfé rence. On perturbe cet équilibre par un choc et l'on compare la nouvelle solution obtenue a la solution de référence.

38

En déterminant les coefficients techniques : aij = cij/Prodi il est possible de transformer le système comme suit:

A travers le TES on peut élaborer un diagnostic structurel de l’économie en calculant un ensemble de ratios :

-

Taux de dépendance d’une branche j en produits : CIj ∕ ∑CI

-

Taux de dépendance d’une branche j en produit i donné : CIij ∕ CIj

-

Part de la production de chaque produit affectée aux CI = CIi ∕ Pi

-

Part de la production de chaque produit affectée aux emplois finals = EFi ∕ Pi

-

Structure des emplois finals ou de la Consommation finale CF par produits :

EFi ∕ ∑ EFi 39

DCFi ∕ ∑ DCFi -

Contributions respectives de chaque branche à la VAB = VABj ∕ ∑ VABj

Les relations avec le Reste du monde peuvent être déclinées par produits :

∑X ∕ ∑M ou Xi ∕ Mi

-

Taux de couverture :

-

Taux de dépendance à l’importation : ∑M ∕ PIB ou Mi ∕ [ VABi +(IP- SUB)i ]

-

Taux de dépendance à l’exportation : ∑X ∕ PIB ou Xi ∕ [ VABi +(IP- SUB)i ]

Le modèle du tableau entrées-sorties adopté par le SCNM se présente comme suit : Tableau des ressources et des emplois Tableau des ressources Total des Marges ressources Impôts moins commerciales aux prix subventions et de transport d’acquisition

(1)

(2)

(3)

Total des ressources aux prix de base

1 2 3 4 … …n

(4)

(5)

Branche d’activité

1 (Matrice de production)

2 Produits 3

Production aux prix de base par produit et par branche

. . (5) . . m ∑ (1)

(6)

Total, dont : Production marchande Production pour usage final Propre

Production totale par branche

(7)

Autre production non marchande

40

∑ (5)

Importations CAF

(6)

(7)

Tableau des emplois aux prix d’acquisition

Branche d’activité

∑ (1)

Emplois finals

(2)

(3)

∑ (3) ∑ (1)+ ∑ (3)

1 2 3 … …n (1)

Emplois finals d’acquisition

1 2

Dépense finale :

Produits 3

de

(4) aux

(5)

prix

consommation

a) des ménages

.

Consommations . (1) intermédiaires aux prix d’acquisition .

b) des ISBLSM

1

c) des administrations publiques Formation brute de capital :

.

d) formation brute de capital fixe et objets de valeur

m

e) variation des stocks f) exportations (2)

Total de la consommation intermédiaire par branche

(3)

Composantes de la valeur ajoutée par branche

∑ (1)

(4)

Valeur ajoutée par branche

∑ (1) + ∑ (3)

(5)

Production aux prix de base par branche

∑ (1)

Total des emplois finals par type

Rémunération des salariés Autres impôts moins subventions sur la production Consommation de capital fixe Excédent d’exploitation

Informations supplémentaires Formation brute de capital (6) fixe Stocks d’actifs fixes Mains d’œuvre occupée

1

ISBLSM : Institutions Sans But Lucratif au Service des Ménages.

41

Total des emplois

Illustration Soit une économie fictive qui se compose de trois branches principales : agriculture, industrie et services. La branche agricole : consomme 6 de produits agricoles, 8 de produits industriels et 12 de services. La branche industrielle : consomme 4 de produits agricoles, 18 de produits industriels et 2 de services. La branche service : consomme 4 de produits agricoles, 4 de produits industriels et 4 de services. Les données complémentaires relatives aux trois branches sont récapitulées dans le tableau suivant : Agriculture

Industrie

Services

Production

160

60

100

Importations

20

24

12

Consommation finale

78

12

62

Formation brute du capital fixe (FBCF)

40

16

22

Variation des stocks

20

8

0

Exportations

28

18

10

A partir des informations ci-dessus, on peut élaborer le tableau entrées-sorties (TES) de cette économie :

42

BRANCHES Agriculture

Industrie

Services

Consommation intermédiaire

Consommation finale

FBCF

 Stocks

Exportations

duits coles

6

4

4

14

78

40

20

28

duits striels

8

18

4

30

12

16

8

18

vices

12

2

4

18

62

22

0

10

ommaon médiaire

26

24

12

62

leur utée

134

36

88

uction

160

60

100

rtation

20

24

12

otal ources

180

84

112

------------------------------ VA = PIB = (134+36+88) = 258

Total Ressources

376

------------------------------------------------------------- = 376

Pour illustrer le type de prévisions auquel le TES peut servir, supposons que cette économie voie sa demande étrangère de produits industriels augmenter de 30. Pour satisfaire cette demande supplémentaire, la branche industrie va devoir augmenter sa production de 30, mais pour cela, elle devra accroître sa consommation intermédiaire des trois catégories de produits (produits agricoles, produits industriels, services). Pour cela, on détermine un tableau appelé : « matrice des coefficients techniques ». Un coefficient technique mesure la consommation intermédiaire d’un produit qui est nécessaire à une branche pour sa production. On désigne par :  i : les différents produits  j : les différentes branches Le coefficient technique du produit i dans la branche j est appelé Cij, il est calculé ainsi : 43

Consommation intermédiaire du produit i par la branche j

Cij =

Production de la branche j

Pour notre exemple : le calcul des coefficients techniques est le suivant : Matrice des coefficients techniques Branches

Agriculture

Industrie

Services

Produits agricoles

6/160 = 0,0375

4/60 = 0,066

4/100 = 0,04

Produits industriels

8/160 = 0,05

18/60 = 0,30

4/100 = 0,04

Produits de services

2/160 = 0,075

2/60 = 0,033

4/100 = 0,04

Produits

Pour mesurer les effets de la demande supplémentaire des produits industriels sur l’ensemble des autres branches, on multiplie la production supplémentaire (30) par les trois coefficients de la branche industrie, ce qui nous donne :

Consommations intermédiaires supplémentaires en (MDhs) Branches

Agriculture

Industrie

Services

Produits agricoles

0

0,066 x 30 = 1,98

0

Produits industriels

0

0,30 x 30 = 9

0

Services

0

0,033 x 30 = 0,99

0

Produits

La production supplémentaire (30) de produits industriels nécessite des consommations intermédiaires des autres branches ce qui entraîne donc la production de :  1,98 MDhs de produits agricoles,  9,00 MDhs de produits industriels,  0,99 MDhs de produits de services.

44

3.2.2 Les comptes économiques intégrés Les comptes économiques intégrés sont présentés dans un tableau qui rassemble les comptes des secteurs institutionnels, les comptes du reste du monde, les comptes d’opérations et les comptes simplifiés d’actifs et de passifs. Les emplois, les variations d’actifs et les actifs sont du côté gauche, les ressources, les variations de passifs et les passifs sont du côté droit. La présentation du TEE adoptée par le SCNM est la suivante :

Ressources Reste du mond e

Economie totale

Sociétés non financières

Sociétés financières

Administrations publiques

Ménages

Institutions sans but lucratif

S.2

S.1

S.11

S.12

S.13

S.14

S.15

Opérati ons et soldes compta bles

Producti on, compte extérieur des opératio ns sur biens et services Compte d’exploit ation Compte d’affecta tion des revenus primaire s Compte de distributi on secondai re du revenu Compte de redistrib ution du revenu en nature Compte d’utilisati on du revenu

45

Sociétés non financièr es

Sociétés financièr es

Administrations publiques

Mén age s

Institutions sans but lucratif

Economi e totale

Reste du monde

S.11

S.12

S.13

S.1 4

S.15

S.1

S.2

46

Chapitre IV Les agrégats et les ratios de la comptabilité nationale

47

Les agrégats et les ratios constituent des indicateurs chiffrés qui mesurent les performances de l’économie nationale. Ils représentent une source d’information importante pour les pouvoirs publics lors de la mise en œuvre de la politique économique et sociale. 4.1 Les agrégats

Ce sont des grandeurs économiques traduisant les résultats de l’activité économique d’une nation pendant une période donnée. On distingue généralement trois catégories d’agrégats qui mesurent les grandes fonctions économiques à savoir : -

production,

-

revenu,

-

dépense.

 Les agrégats sont généralement calculés sous leur forme brute car il est difficile de calculer à l’échelle de la nation la valeur de la consommation du capital fixe c’est à dire l’amortissement.  Les agrégats peuvent être calculés à prix courants (agrégat nominal) ou, après élimination de l’inflation, c’est à dire à prix constants (agrégat réel). 4.1.1 Les agrégats de produit C’est le produit intérieur brut (PIB) qui constitue l’agrégat le plus important, on trouve aussi le produit national brut (PNB). 4.1.1.1 Le produit intérieur brut (PIB) Il permet de mesurer la production nationale au cours d’une période donnée (généralement l’année). Le PIB est mesuré selon trois approches différentes : -

L’approche production : Dans l’approche production le PIB est mesuré à partir de la valeur ajoutée. L’objectif est de déterminer la richesse réellement produite par le système productif. Le PIB est égal à la somme des valeurs ajoutées créées à l’échelle de l’économie nationale. Ces valeurs ajoutées sont calculées hors TVA et les importations hors droits de douane alors que la production est évaluée au prix du marché qui englobe la TVA et les droits de douane. C’est pour cela que le PIB inclus la TVA et les droits de douane.

PIB = Somme des valeurs ajoutées + TVA (grevant les produits) + Droits de douane.

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-

L’approche revenu : Cette approche décrit comment s’opère la répartition de la richesse produite entre les entreprises, les salariés et l’Etat. Le PIB est égal à la somme des revenus primaires engendrés directement par la production. PIB = Rémunération des salariés + Excédent brut d'exploitation et revenu mixte brut + Impôts sur la production et les importations - Subventions.

-

L’approche demande : Cette approche décrit comment la richesse créée a été utilisée.

PIB = Consommation finale + Formation brute de capital fixe + Variation des stocks + Acquisitions moins cessions d'objets de valeur + Exportations – Importations.

4.1.1.2 Le produit national brut (PNB) Le PNB est un agrégat qui mesure la production de toutes les unités nationales qu’elles soient sur le territoire économique national ou dans le reste du monde. PNB = PIB + revenus du travail, de l’entreprise et de la propriété reçus du reste du monde – revenus du travail, de l’entreprise et de la propriété versés au reste du monde 4.1.2 Les agrégats de revenu Ces agrégats décrivent le processus de formation des revenus issus de la répartition primaire et des transferts.

49

4.1.2.1 Le revenu national au prix du marché C’est le revenu versé aux facteurs de production (travail et capital). Revenu national (au prix du marché) = PNB – Amortissements. 4.1.2.2 L’épargne nationale brute (ENB) Cet agrégat mesure la fraction du revenu national qui n’est pas consommée par les résidents. ENB = Revenu national – consommation finale nationale. 4.1.3 Les agrégats de la dépense Dans cette catégorie d’agrégats, on trouve la dépense nationale brute. 4.1.3.1 La dépense nationale brute (DNB) Cet agrégat mesure la partie du PIB consommée à titre final par les nationaux aussi bien sur le territoire économique national que dans le reste du monde. DNB = consommation finale nationale (CFN) + FBCF + Variation des stocks (∆S). 4.2

Les ratios

Un ratio est défini comme un rapport qui exprime la relation entre deux grandeurs économiques. En comptabilité nationale plusieurs ratios sont retenus. On peut en citer quelques uns : 4.2.1 Les ratios internes  La propension moyenne à consommer (PMC) : C’est la partie du revenu national disponible brut (RNDB) affectée à la consommation finale (CFN) des résidents aussi bien sur le territoire économique national que dans le reste du monde. PMC = CFN / RNDB.  Le taux d’investissement Il mesure l’importance de l’investissement par rapport au PIB. Taux d’investissement = FBCF / PIB.  Le taux d’autofinancement : Ce ratio mesure la partie de l’investissement global financée par les capitaux propres de la nation. Taux d’autofinancement = épargne nationale brute (ENB) / FBCF.

4.2.2 Les ratios externes 50



L’effort à l’exportation : Exportations / PIB.



Taux de couverture des importations par les exportations : Exportations (X) / Importations (M).



Les termes de l’échange : Prix de la tonne exportée / Prix de la tonne importée.

51

Chapitre V La balance des paiements

52

Pour présenter les comptes extérieurs des économies nationales, le Fonds Monétaire International (FMI) propose une méthodologie qui a beaucoup évolué depuis la seconde guerre mondiale. Actuellement, la majorité des pays utilisent le 5ème manuel de la balance des paiements publié par le FMI en 1993.

1. Méthodologie de la balance des paiements et principaux soldes La balance des paiements est élaborée à partir de sources d’information diverses (déclarations des banques et des entreprises, informations douanières, enquêtes,…). La balance des paiements n’est pas un document comptable mais elle utilise les principes de la comptabilité (enregistrement des flux en crédit et en débit,…). 1.1 Définition

La balance des paiements est un document statistique qui relève pour une période donnée les transactions économiques et financières entre les résidents d’un pays1 et le reste du monde. Les transactions économiques portent sur les échanges de biens et de services (marchandises, transport international, tourisme,…). Les transactions financières quant à elles portent sur des mouvements de capitaux (investissements directs étrangers, investissements de portefeuille, prêts et emprunts internationaux,…). 1.2

Intérêt de la balance des paiements

La balance des paiements met en évidence plusieurs soldes significatifs, ce qui permet pour les pouvoirs publics d’un pays :  d’analyser les relations économiques avec le reste du monde,  de déterminer et de suivre la situation monétaire du pays,  de situer la position du pays dans l’environnement financier international,  d’évaluer la capacité d’ajustement du pays aux chocs externes. 1.3 Structure de la balance des paiements

La balance des paiements se compose de trois balances partielles2 :  La balance des paiements courants (comptes des transactions courantes).  La balance des capitaux (comptes de capital et d’opérations financières).  Les erreurs et omissions (écart statistique).

Exemple d’écriture comptable dans la balance des paiements 1

Au sens de la comptabilité nationale, les résidents d’un pays sont constitués par les nationaux résidents et les étrangers exerçant une activité sur le territoire national pour une période dépassant deux ans. 2 Voir complément d’information « la balance des paiements »

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Colonne 1 Nature des opérations

Colonne 2

Colonne 3

Crédits : cessions d’actifs par les R3 aux NR4

Débits : cessions d’actifs par les NR aux R

Colonne 4 Solde

Titre Gains de devises sur l’extérieur

Gains de devises acquis par l’extérieur

Postes

Rubriques

Chaque poste a un solde

Nécessité de trouver des devises

Sous-rubriques

1.3.1

La balance des paiements courants ou des transactions courantes

Elle comprend trois balances partielles : 1.3.1.1 La balance commerciale (balance du commerce extérieur) Elle enregistre les exportations et les importations de marchandises (exemple : des matières premières, des produits industriels,…) du pays concerné. Il s’agit de biens matériels qui transitent par les services de douane. 1.3.1.2 La balance des services Elle rend compte des biens immatériels échangés entre les résidents d’un pays et l’extérieur. Les statistiques internationales disponibles distinguent clairement entre services et revenus des facteurs de production. Ces derniers ne reposent pas sur une prestation. Il s’agit généralement de flux financiers de retour : revenus des investissements extérieurs, bénéfices des filiales extérieures, revenus des brevets et licences exploités. Pour ce qui est des services à proprement parler, ce sont des biens immatériels donnant lieu à des échanges internationaux tels que les transports internationaux et les assurances, le tourisme, les services aux entreprises (conseil, formation, expertise) et aux personnes. 1.3.1.3 La balance des transferts unilatéraux (transferts sans contrepartie) Ce sont des transferts de biens ou de capitaux entre un pays et le reste du monde et qui ne donnent lieu à aucune rémunération en contrepartie. Les transferts peuvent être publics et privés.  Les transferts publics sont généralement des dons ou des aides internationaux reçus ou 3 4

R : Résidents NR : Non Résidents

54

versés par un pays. A titre d’exemple, on peut citer le produit d’une quête réalisée par un pays et son versement à un pays sinistré.  Les transferts privés sont constitués des économies sur revenus transférés par les nationaux d’un pays résidant à l’étranger (exemple : le transfert des économies sur salaire des résidents marocains à l’étranger). Chacune des trois balances dégage un solde qui est le résultat de la différence entre le débit (paiements à l’étranger) et le crédit (recettes reçues de l’étranger). La somme des soldes des balances partielles nous donne le solde de la balance des paiements courants. Le solde d’une balance est compensé par celui des autres balances. Le solde de la balance des paiements est très significatif d’un point de vue économique, car il nous donne une idée globale sur la santé financière d’un pays et donc sa capacité de paiement sur le plan international. Ainsi, par exemple une balance des paiements courants déficitaire pendant plusieurs années signifie que le pays concerné « vit au dessus de ses moyens » et que tôt ou tard, il devra procéder à des ajustements de son économie. Alors qu’une balance des paiements excédentaire reflète une bonne capacité de paiements du pays sur le plan international. Le pays concerné peut participer au financement des autres pays sur la scène internationale5. 1.3.2

La balance des capitaux

Elle donne des informations sur les mouvements de capitaux entre un pays et le reste du monde. On distingue les flux de capitaux à long terme et moyen terme et les mouvements de capitaux à court terme. 1.3.2.1 Les capitaux à long et moyen terme (LMT) Ils se composent en général de quatre catégories de capitaux :  Les prêts et emprunts internationaux : Ils peuvent être privés et publics. Les prêts/emprunts privés sont des opérations financières réalisées généralement entre les opérateurs d’un pays et des banques commerciales internationales (exemple : les eurobanques). Les prêts/emprunts publics peuvent être réalisés avec des sources bilatérales (entre deux Etats) et des sources multilatérales (entre un pays et des instances financières internationales)6.  Les crédits commerciaux à LMT Ce sont des flux financiers liés à des opérations commerciales. On peut citer à titre d’exemple les crédits fournisseurs pour l’achat d’une centrale électrique ou d’un équipement lourd,…  Les investissements de portefeuille.  Les investissements directs. 1.3.2.2 Les capitaux à court terme 5

Exemple le Maroc se trouvait dans le premier scénario au début des années quatre-vingt. Ses déficits chroniques l’ont obligé à procéder aux ajustements qui s’imposent. Le deuxième scénario peut être illustré par le Japon qui depuis les années soixante-dix est devenu le banquier du monde grâce aux excédents accumulés surtout au niveau de sa balance commerciale. Pour les différents mécanismes d’ajustements, nous renvoyons le lecteur aux mécanismes d’ajustement de la balance des paiements. 6 Les opérations bilatérales sont des protocoles financiers entre deux pays. Les opérations multilatérales sont réalisées entre un pays et les instances financières internationales, le groupe de la Banque Mondiale, les banques de développement (exemple la Banque Africaine de Développement, La Banque Islamique de Développement,…).

55

On distingue les opérations du secteur non bancaire et du secteur bancaire. Les opérations du secteur non bancaire sont des opérations financières réalisées par les agents non financiers d’un pays sur une période ne dépassant pas un an. Elles comprennent les prêts/emprunts et les crédits commerciaux à moins d’un an.  Les prêts/emprunts à court terme.  Les crédits commerciaux à court terme. La prise en considération des mouvements de capitaux nous permet de dégager d’autres soldes de la balance des paiements. Ainsi, si l’on additionne le solde de la balance des paiements courants au solde de la balance des capitaux à LMT, on obtient ce que l’on appelle la balance de base. Si l’on ajoute le solde de cette dernière au solde des capitaux à court terme du secteur non bancaire (opérations réalisées par les entreprises non financières) on débouche sur le solde de la balance globale. Cette dernière peut être excédentaire ou déficitaire. Le solde de la balance globale est compensé par le solde des capitaux à court terme du secteur bancaire (privé et officiel). Le solde des capitaux à court terme du secteur bancaire est appelé position monétaire du pays. On dit qu’un pays a amélioré sa position monétaire lorsque les créances du secteur bancaire et du secteur officiel sont supérieures à leurs engagements vis-à-vis du reste du monde. Une amélioration de la position monétaire signifie que le pays a plus de réserves de change (ses avoirs en devises étrangères augmentent). 1.3.3

Les erreurs et omissions

Les erreurs et omissions représentent les différences entre le total des ressources et des emplois recensés. Ces différences s’expliquent par la sur déclaration ou sous déclaration des flux de marchandises, blanchiment d’argent, défiscalisation,…

56

Balance des paiements

1.4

57

Principes d’enregistrement comptable

L’enregistrement des opérations dans une balance des paiements est fait à travers la technique comptable du compte. On a ainsi deux colonnes principales appelées respectivement « crédit »affectée d’un signe (+)- et « débit » -affectée d’un signe (-). Une troisième colonne représente le solde des deux précédentes. L’inscription des opérations en crédit ou en débit s’appuie sur les variations -augmentation ou diminution- qui affectent le patrimoine7 des agents résidents. Ainsi : Toute opération qui entraîne une diminution du patrimoine net des résidents est inscrite en crédit (exemple : une exportation se traduit par une diminution des avoirs réels car le bien exporté n’est plus à la disposition des résidents). Toute opération qui entraîne un accroissement du patrimoine net des résidents est inscrite en débit (exemples : une importation se traduit par une augmentation des avoirs réels des résidents ; le remboursement d’un emprunt contracté auprès d’une banque non résidente entraîne une diminution des engagements des résidents). Avoirs réels ou financiers (y compris monétaires) Crédit (+)

Débit (-)

en cas de diminution (cession)

en cas d’augmentation (acquisition)

Engagements financiers (y compris monétaires) Crédit (+)

Débit (-)

en cas d’augmentation (acquisition)

en cas de diminution (cession)

2. Les mécanismes d’ajustement de la balance des paiements L’ajustement de la balance des paiements s’impose lorsqu’un pays enregistre durant plusieurs années des excédents ou des déficits au niveau de ses paiements courants. En effet, une balance des paiements excédentaire ou déficitaire peut avoir des effets indésirables sur les principaux équilibres internes du pays. Ainsi des excédents durables peuvent avoir pour conséquence une appréciation de la monnaie nationale par rapport à d’autres monnaies étrangères, chose qui peut pénaliser les exportations du pays dans certains secteurs. Par contre, un déficit chronique, peut avoir pour conséquence une augmentation du niveau général des prix dans le pays. C’est pourquoi depuis le 19ème siècle, des économistes ont cherché à développer des thèses sur les mécanismes d’ajustement de la balance commerciale et plus tard de la balance des 7

Le patrimoine des agents comprend les avoirs réels (biens), les actifs financiers (créances, comme des dépôts en banque à l’étranger par exemple) et les engagements financiers (emprunts, actions,…).

58

paiements. Sans faire l’histoire des thèses de l’ajustement de la balance des paiements (par les mécanismes du marché ou par les interventions de l’Etat) nous pouvons dire que la thèse la plus généralement admise aujourd’hui est celle qui établit une relation entre les soldes de la balance des paiements et des soldes internes significatifs.

2.1 Liens entre les principaux soldes internes et les soldes de la balance des paiements courants Dans une économie fermée (hypothèse), il y a absence de relations avec le reste du monde. Par contre dans une économie ouverte, l’équation Ressources/Emplois doit intégrer les relations avec le reste du monde. Le point de départ de cette thèse est l’équation d’équilibre macro-économique8 : Ressources = Emplois La thèse fait une comparaison entre une économie fermée hypothétique et une économie ouverte sur le monde. 2.1.1

Le cas d’une économie fermée

Dans le cas d’une économie fermée, les relations avec le reste du monde ne doivent pas être intégrées. On peut alors écrire : Ressources = Production (P) Emplois = Consommation intermédiaire (CI) + Consommation finale privée (CF) + Dépenses publiques (G) + Investissement brut (I) P – CI = Valeur ajoutée = Revenu national = Y Donc on a : Y= CF + G + I  Dans une optique revenu, Yd peut s’écrire : Yd = Y + T (1) Où : Yd = Revenu disponible T = Impôts 8

Production + importation = consommation intermédiaire + consommation finale + Formation brute du capital fixe + exportation + variation des stocks. Ou bien P + M = CI + CF + FBCF + X + ∆ S

59

 Dans une optique utilisation du revenu, Yd peut s’écrire : Yd = CF+ S (épargne) (2)

Si on remplace (1) dans (2), on a : (S – I) = (G – T)

Selon cette thèse, dans une économie fermée, les pouvoirs publics ne peuvent avoir un déficit budgétaire (G-T) que s’il y a un excédent de l’épargne nationale sur l’investissement. Autrement dit, il ne peut y avoir un excédent de G sur T que si les agents économiques privés (ménages et entreprises) dégagent une capacité de financement suffisante pour financer le déficit public. 2.1.2

Le cas d’une économie ouverte

Dans le cas d’une économie ouverte, on doit ajouter les relations avec le reste du monde. L’équation d’équilibre peut alors s’écrire comme suit : Y + M = CF + G + I + X

M et X représentent les importations et les exportations de biens et services. Cette équation peut également s’écrire comme suit :

CF + S + T = CF + G + I + (X - M) (X – M) : représente le déficit des paiements courants (balance commerciale et balance des services). La balance des paiements globale est toujours en équilibre. Si on part de cette hypothèse, on a donc : X – M = Capitaux sortants du pays (Ks) – capitaux entrants (Ke). Cette égalité signifie que le solde de la balance des transactions courantes trouve sa compensation dans la balance des capitaux. Un solde des transactions courantes négatif implique un recours à des financements externes sous forme d’investissements directs, d’investissements de portefeuille, de crédits commerciaux et d’emprunts (cas des USA et d’un grand nombre de pays en développement depuis les années soixante-dix). En revanche, un solde des transactions courantes positif implique une exportation de capitaux vers le reste du monde (le cas du Japon et de l’Allemagne depuis les années 1970). A partir de là, on peut écrire les identités suivantes : (S- I) – (G-T) = (X-M) = (Ks – Ke) Ainsi dans une économie ouverte, on peut accroître les déficits internes (G-T et S-I) grâce à l’importation de capitaux étrangers (sous forme d’investissements et d’endettement international). 60

2.2 Principes de l’ajustement de la balance des paiements courants Il existe trois approches complémentaires de l’ajustement : 2.2.1

L’approche par une action sur la dépense globale (l’absorption)

Il s’agit de l’approche privilégiée par le Fonds Monétaire International (FMI) lorsqu’il intervient dans un pays connaissant une crise financière. Selon cette approche, il s’agit de lutter contre les déséquilibres externes (causant l’insolvabilité financière d’un pays) par une réduction du niveau de dépense globale. (Diminution de la consommation des dépenses publiques, diminution des importations et encouragement des exportations). Y+M=C+I+G+X C + I + G = dépense globale = A (absorption) Donc : Y – A = (X – M)

Selon cette thèse, tout excédent ou déficit de la balance des paiements courants doit se traduire soit par une réduction de la demande globale en cas de déficit (cas du Maroc depuis le milieu des années quatre-vingt) ou par une relance de la demande globale en cas d’excédents importants (le cas du Japon pendant plusieurs années). Les variables d’ajustement sont en général de trois types :  le niveau des taux d’intérêt (la variation des taux d’intérêts agit positivement ou négativement sur le niveau de la consommation et de l’investissement),  le niveau des revenus (l’augmentation ou le gel de certains revenus agit sur le niveau de la demande globale),  le taux de change (la variation du taux de change agit directement sur le solde extérieur). 2.2.2

L’ajustement par une action sur le solde (S – I)

Selon cette approche, le solde de la balance des paiements courants s’adapterait aux comportements nationaux d’épargne et d’investissements. Les variables d’action sont les suivantes :  Le revenu puisque dans la tradition Keynésienne, toute augmentation du revenu se traduit par une augmentation de l’épargne, car la propension9 marginale à consommer a tendance à stagner ou à augmenter moins proportionnellement que le niveau du revenu.  Le taux d’intérêt réel10, car la baisse ou l’augmentation de ce dernier encourage ou décourage l’investissement ou l’épargne.  Le taux d’inflation influence le taux d’intérêt réel et par voie de conséquence le niveau de l’épargne. La hausse du taux d’inflation décourage l’épargne, mais encourage les emprunts. La baisse du taux d’inflation incite à l’investissement, mais décourage le niveau de l’épargne. 9

Propension : voir lexique Le taux d’intérêt réel est la différence entre le taux d’intérêt nominal et le taux d’inflation pour une période déterminée. 10

61

 La structure de la population est un facteur structurel qui peut à son tour influencer le niveau de l’épargne. Une population vieillissante est de nature à augmenter l’épargne, alors qu’une population jeune peut réduire l’épargne dans un pays donné. 2.2.3

L’ajustement par une action sur le solde (G – T)

Selon cette approche, le déficit des paiements courants trouve son origine dans le déficit budgétaire. Elle repose sur l’analyse en terme de « déficit jumeaux » appliquée au cas des Etats-Unis durant toute la décennie quatre-vingt. Cette analyse a pu montrer que dans le cas de ce pays, le déficit de la balance des transactions courantes a évolué dans le même sens que le déficit budgétaire. L’ajustement de la balance des paiements courants dans cette approche passe par des actions sur les deux principales composantes du budget de l’Etat à savoir les impôts et les dépenses publiques. En cas de déficit par exemple, l’ajustement doit se traduire par une augmentation des impôts ou une baisse des dépenses publiques ou les deux à la fois11.

11

Toutefois il faut souligner que ces scénarios peuvent connaître quelques limites. La hausse des impôts peut rencontrer des limites sociologiques (fraude fiscale, évasion fiscale, corruption,…) et économiques, car toute augmentation excessive des impôts peut décourager les efforts des travailleurs et des entreprises (« l’impôt tue l’impôt » dans la conception de l’économiste Américain Laffer). La baisse des dépenses passe par la réduction du service de la dette, ce qui implique sa restructuration, et la réduction de la masse salariale supposerait des négociations délicates entre des groupes aux intérêts opposés.

62

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