Annexe Fiscale 2015 [PDF]

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Zitiervorschau

REPUBLIQUE DE COTE D’IVOIRE Union-Discipline-Travail A cakle

BULLETIN OFFICIEL DE LA DIRECTION GENERALE DES IMPOTS

HORS SERIE 30 BODGI-2015-HS 10 ANALYSE DE L’ANNEXE FISCALE A LA LOI N°2014-861 DU 22 DECEMBRE 2014 PORTANT BUDGET DE L’ETAT POUR L’ANNEE 2015

MINISTERE AUPRES DU PREMIER MINISTRE, CHARGE DU BUDGET ---------------------DIRECTION GENERALE DES IMPOTS ----------------------

MINISTERE AUPRES DU PREMIER MINISTRE, CHARGE DU BUDGET -------DIRECTION GENERALE DES IMPOTS -------Le Directeur général --------

REPUBLIQUE DE COTE D’IVOIRE Union – Discipline – Travail ----------

Abidjan, le 28 septembre 2015

N° 2942/MPMB/DGI/DLCD-SDPD/06-2015/

NOTE DE SERVICE ---------------Destinataires : Tous services Objet : Analyse des dispositions de l’annexe fiscale à la loi de Finances portant Budget de l’Etat pour l’année 2015

Les dispositions de l’annexe fiscale à la loi n° 2014-861 du 22 décembre 2014 portant Budget de l’Etat pour l’année 2015, qui ont pris effet le 3 janvier 2015, s’inscrivent dans le cadre de la poursuite et du renforcement de la politique économique et sociale du Gouvernement orientée vers un soutien plus accru au secteur privé et aux populations. Elles portent également sur le renforcement des moyens de l’Etat, la rationalisation et la modernisation du dispositif fiscal. Le commentaire administratif ci-après, concerne les principales mesures contenues dans ladite annexe fiscale. Toutes difficultés d’application de la présente note me seront signalées sans délai.

Pascal K. ABINAN

Analyse de l’annexe fiscale 2015

PREMIERE PARTIE : TAXES SUR LE CHIFFRE D’AFFAIRES……………………...……………………….…………. P.1.01 -

P.1.02 -

AMENAGEMENT DU DISPOSITIF D’APPROVISIONNEMENT DE LA REGIE DE REMBOURSEMENT DES CREDITS DE TVA (Article premier)……………………………………………………………..…

2

I- PRESENTATION GENERALE DU DISPOSITIF………………………….………………….……..

2

II- ANALYSE DE LA MESURE……………………………………………….………….…….……...

2

A-Dispositif antérieur………………………………………………….…………..………..……

2

1-Circuit d’alimentation de la Régie…………………………………………...…..……..

2

2-Alimentation du compte de la Régie……………………………………………..……

3

B-Aménagements apportés par l’annexe fiscale 2015……………….……..……..…….

3

1-Simplification du circuit d’approvisionnement……………………………...…..…...

3

2-Fonctionnement du compte « Taxe sur la valeur ajoutée »……………...……..…

4

EXTENSION DU CHAMP DE L’EXONERATION DE LA TAXE SUR LA VALEUR AJOUTEE PAR VOIE D’ATTESTATION, AUX ACQUISITIONS DE BIENS PAR CREDIT-BAIL (Article 3)………..…..

5

I- PRESENTATION GENERALE DU DISPOSITIF…………………………………………...…….…..

5

II- ANALYSE DU DISPOSITIF……………………………………………………….………..…….…

5

A- Champ d’application……………………………………………………………..…….....

5

1- Personnes concernées………………………………………………………...……..….

5

2- Opérations visées………………………………………………………….……...…..…..

6

Modalités de mise en œuvre de la mesure………………………………..….…..….

6

1-Transfert du bénéfice de l’exonération………………………………………….…….

6

2- En cas de non-levée de l’option……………………………………….…….….……..

7

EXTENSION AMENAGEMENT DU DISPOSITIF RELATIF AUX DROITSD’ACCISES SUR LES TABACS (Article 5)………………………………………………………………………………...……..

8

I- PRESENTATION GENERALE DU DISPOSITIF………………………………………………..…….

8

II-EXAMEN DU DISPOSITIF……………………………………………………………………...……

8

B-

P.1.03 -

1

DGI/Direction de la Législation, du Contentieux et de la Documentation

i

Analyse de l’annexe fiscale 2015

A-Dispositions antérieures……………………………………………………………………...

8

1- En matière de droits d’accises sur les tabacs……….………………………....……

8

2- En matière de taxe spéciale sur le tabac pour le développement du sport………………………………………………………………………………...………

9

B-Aménagements introduits par l’annexe fiscale 2015…………………………..………

9

1- La fixation d’un taux unique en matière de droits d’accises sur les tabacs et de taxe spéciale sur le tabac pour le développement du sport………..………

9

2- Aménagements de la base imposable aux droits d’accises et à la taxe spéciale sur le tabac pour le développement du sport…………………...……… 10 a- En ce qui concerne les tabacs de fabrication locale………..……………..….

10

b- En ce qui concerne les produits importés………………………..…………...…..

10

DEUXIEME PARTIE : IMPOTS SUR LE REVENU…………….……………………...……………………….………… P.2.01 -

11

AMENAGEMENT DES REGIMES D’IMPOSITION AU REGARD DU CRITERE DE CHIFFRE D’AFFAIRES………………………………………………………………………………………...………

12

I- PRESENTATION GENERALE DU DISPOSITIF………………………………………………………….

12

II- ANALYSE DU DISPOSITIF…………………………………………………………………..…………

12

A- Dispositions antérieures à l’entrée en vigueur de l’annexe fiscale 2015................

12

1- Pluralité de critères de détermination des régimes d’imposition………….……

12

2- Assujettissement d’office des personnes passibles de l’impôt sur les bénéfices non commerciaux à un régime réel d’imposition…..…………..……

13

B- Aménagements apportés par l’annexe fiscale 2015………………………..………..

13

1- Le chiffre d’affaires, critère exclusif pour l’assujettissement des contribuables aux régimes d’imposition……………………………………………………………..…

13

1-1-

Notion de chiffre d’affaires……………………………………………………..

13

1-2-

Harmonisation des seuils de chiffre d’affaires…………...…………………

14

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ii

Analyse de l’annexe fiscale 2015

2- Assujettissement des personnes morales et les contribuables passibles de l’impôt sur les bénéfices non commerciaux au régime de l’impôt synthétique………………………………………………………………………………..

14

3- L’option pour l’assujettissement des professions non commerciales à l’impôt sur les bénéfices non commerciaux…………………………….…………………….

14

P.2.02 - AMENAGEMENT DES DISPOSITIONS RELATIVES A LA REDUCTION D’IMPOT CEDULAIRES EN CAS D’INVESTISSEMENT DES BENEFICES EN COTE D’IVOIRE (Article 8)..….……………………

15

I-PRESENTATION GENERALE DU DISPOSITIF………………………………………………….……….

15

II-ANALYSE DU DISPOSITIF………………………………………….…………………………………..

15

P.2.03 - AMENAGEMENT DES DISPOSITIONS RELATIVES AUX LOGEMENTS SOCIAUX MIS A LA DISPOSITION DE LEURS EMPLOYES PAR LES ENTREPISES AGRICOLES ET AGRO-INDUSRIELLES (Article 9)………………………………..………………………………………………………….………

18

I-PRESENTATION GENERALE DU DISPOSITIF……………………………………………….…………

18

II-EXAMEN DU DISPOSITIF………………………………………………………………………………

18

A-Champ d’application………………………………………………………………..………

18

1-

Les entreprises concernées……………………………………………...………….

18

2-

Les logements concernés…………………………………………….…………...…

19

B- Conséquences des mesures d’exonération…………………………...……..…….…

19

1- En ce qui concerne les impôts sur les traitements et salaires……….….……...

19

2- En ce qui concerne l’impôt sur le patrimoine foncier……………....….………..

19

TROISIEME PARTIE : IMPOTS FONCIERS…………………………………………………………………………….

20

P.3.01 -

AMENAGEMENT DES DISPOSITIONS RELATIVES A L’OBLIGATION DECLARATIVE EN MATIERE D’IMPOT FONCIER (Article 16)……………………………….……………………………..………...

21

I-PRESENTATION GENERALE DU DISPOSITIF…………………………………………………..………

21

II-ANALYSE DU DISPOSITIF……………………………………………………………………..………..

21

A- Déclaration unique…………………………………………………………………..……….

21

DGI/Direction de la Législation, du Contentieux et de la Documentation

iii

Analyse de l’annexe fiscale 2015

P.3.02 -

1- Personnes concernées…………………………………………………………..……….

21

2- Biens visés……………………………………………………………………………...……

21

B- Déclaration complémentaire……………………………………….…………………...…

22

AMENAGEMENT DE L’EXONERATION D’IMPOT FONCIER DES TERRAINS CONCEDES OU ATTRIBUES AUX ENTREPRISES DE PROMOTION IMMOBILIERE (Article 18)…….…………………

23

I-PRESENTATION GENERALE DU DISPOSITIF………………………………….……….……….

23

II-ANALYSE DU DISPOSITIF…………………………………………………………….…..…….. 23 A- Champ d’application de la mesure……………………………………………..…..

23

1- Les personnes visées……..…………………………………………………..………..

23

2- Superficie exonérée ……..……………….…………………………………..……….

23

B- Modalités d’application de la mesure………………………………………...………

24

C-Situation des terrains acquis avant l’entrée en vigueur de la mesure………..…

24

QUATRIEME PARTIE : PROCEDURES…………...…………………….……………………...……………………….

25

P.4.01 -

AMENAGEMENT DES DISPOSITIONS RELATIVES AU CONTROLE FISCAL (Article 21)……….….

26

I-PRESENTATION GENERALE DU DISPOSITIF………………………………………………..….

26

II-ANALYSE DU DISPOSITIF……………………………………………………………………..... 26 A- Les durées et délais visés…………………………………………………………..…..

26

1- Durées des opérations de contrôle…………………………….….…………….....

26

2- Délais de notification………………………………………………..……………..….

27

B- Cas des contrôles engagés avant l’entrée en vigueur de l’annexe fiscale 2015……………………………………………………………………………….…….…. 29 CINQUIEME PARTIE : DISPOSITIONS DIVERSES….…...…………………….……………………...……………… P.5.01 -

30

AMENAGEMENT DES DISPOSITIONS RELATIVES AUX RETENUES A LA SOURCE SUR LES SOMMES VERSEES AUX ENTREPRISES DU SECTEUR INFORMEL (Article 10)…………....

31

I-PRESENTATION GENERALE DU DISPOSITIF…………….…………………………..…………

31

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iv

Analyse de l’annexe fiscale 2015

II-EXAMEN DU DISPOSITIF……………………………………………………………..…………

31

A- Personnes concernées par l’exemption du prélèvement sur les paiements faits aux prestataires de services…………………………………………..………….. 31 1- Personnes subissant la retenue au titre de l’impôt sur les bénéfices industriels et commerciaux…………………………………..…………………….. 32 2- Personnes subissant la retenue au titre de l’impôt sur les bénéfices non commerciaux………………………………………………………...……………….. 32

P.5.02 -

B- Implications de l’exemption du prélèvement sur les paiements faits aux prestataires de services……………………………………………..………………….

33

AMENAGEMENT DES OBLIGATIONS FISCALES DES CONTRIBUABLES RELEVANT DES CENTRES DES MOYENNES ENTREPRISES (Article 12)…………………………………………………..………..

34

I- PRESENTATION GENERALE DU DISPOSITIF……………………………………………..……

34

II- ANALYSE DU DISPOSITIF…………………………………………………………………...…. 34

P.5.03 -

A- Champ d’application………………………………………………………………...…..

34

1- Entreprises concernées…….…………………………………………………..……

34

2- Impôts et taxes visés……………………………………………………..…………..

35

B- Obligations fiscales…………………………………………………………..…………...

35

1- En ce qui concerne la déclaration et le reversement des impôts à paiement mensuel………………...…………………………..…………..…………...

35

2- En ce qui concerne la production de la déclaration de résultat, de l’état récapitulatif des salaires et de l’état des honoraires……………………….……

35

3- En ce qui concerne les autres obligations déclaratives et contributives…....

36

DISPENSE DE DELIVRANCE DE LA FACTURE NORMALISEE AU PROFIT DES CONCESSIONNAIRES D’OUVRAGES PUBLICS ROUTIERS (Article 23)……………………………

37

I-PRESENTATION GENERALE DU DISPOSITIF………………………………...…………………

37

II-EXAMEN DU DISPOSITIF………………………………………………………………………..

37

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v

Analyse de l’annexe fiscale 2015

P.5.04 -

A- Personnes et opérations visées…………………………………………………...…….

37

1- Les personnes concernées……………………………………………………..…..

37

2- Les opérations visées…………………………………………………………………

37

B- Déductibilité des frais engagés selon les modes de paiement………….…...….

37

1- En matière d’impôt sur les bénéfices industriels et commerciaux……...…..

37

2- En matière de taxe sur la valeur ajoutée………….………………………..……

38

MODALITES DE PERCEPTION DE CERTAINES RECETTES PAR VOIE ELECTRONIQUE (Article 25)……………………………………………………………………………………….……….

39

I-PRESENTATION GENERALE DU DISPOSITIF……………………………………………..…….

39

II-ANALYSE DU DISPOSITIF………………………………………………………………...…….. 39

P.5.05 -

A- Recettes visées…………………..….……………….……………………………………

39

B- Modes de perception………………..…………………………………………………..

39

C- Mise en œuvre de la mesure………………………………………………….…..…….

40

AMENAGEMENT DE LA TAXE SUR LE CAOUTCHOUC GRANULE SPECIFIE (Article 26)……..…. 41 I-PRESENTATION GENERALE DU DISPOSITIF………………………………………………..….

41

II-ANALYSE DU DISPOSITIF……………………….………...………………………………..…..

41

A-Dispositions antérieures………………………………………………………………..….

41

B-Aménagements introduits par l’annexe fiscale 2015……………………………..…

41

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vi

Analyse de l’annexe fiscale 2015

PREMIERE PARTIE TAXES SUR LE CHIFFRE D’AFFAIRES

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Analyse de l’annexe fiscale 2015

P.1.01- AMENAGEMENT DU DISPOSITIF D’APPROVISIONNEMENT DE LA REGIE DE REMBOURSEMENT DES CREDITS DE TVA (Article premier) I- PRESENTATION GENERALE DU DISPOSITIF L’article premier de l’annexe fiscale à la loi de Finances pour la gestion 2013 a aménagé le circuit d’alimentation de la Régie de remboursement des crédits de TVA. Ce circuit consistait en l’ouverture de comptes dans les livres de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), respectivement au nom de chaque receveur des Impôts et des Douanes, de chaque receveur principal, du Receveur général des Finances, de l’Agent comptable central du Trésor et du Régisseur de la Régie de remboursement des crédits de TVA. Cependant, ce mécanisme qui visait l’amélioration du processus de remboursement des crédits de TVA, a été confronté à des difficultés de mise en œuvre, en raison notamment du nombre important de comptes à ouvrir dans les livres de la BCEAO. En vue d’alléger et de faciliter la mise à disposition des fonds aux entreprises concernées, l’article premier de l’annexe fiscale à la Loi n° 2014-861 du 22 décembre 2014 portant Budget de l’Etat pour l’année 2015, aménage ledit mécanisme. Cet aménagement appelle les commentaires suivants. II- ANALYSE DE LA MESURE A-Dispositif antérieur 1- Circuit d’alimentation de la Régie L’article premier de l’annexe fiscale à la Loi n° 2012-1179 du 27 décembre 2012 portant Budget de l’Etat pour l’année 2013, prévoyait un circuit de trésorerie qui devait permettre à la Régie de remboursement de crédits de TVA de disposer de façon diligente, des ressources qui lui sont allouées. En effet, pour faciliter la mise à disposition de la quote-part devant alimenter le compte de ladite Régie, le dispositif recommandait à tous les acteurs du système de trésorerie concernés par la mise à disposition des fonds, d’ouvrir leurs DGI/Direction de la Législation, du Contentieux et de la Documentation

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Analyse de l’annexe fiscale 2015

comptes directement à la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) y compris le compte de la Régie. Il s’agit : -

du Receveur général des Finances ;

-

de chaque receveur principal ;

-

de l’Agent comptable central du Trésor ;

-

du receveur des Impôts ;

-

du Régisseur de la Régie de remboursement des crédits de TVA ;

-

du Receveur général des Douanes.

2- Alimentation du compte de la Régie Le mécanisme mis en place par l’annexe fiscale 2013 devait permettre à la BCEAO de procéder au reversement d’une quote-part des recettes de TVA, fixée à 10 % sur le compte de la Régie, par nivèlement automatique du compte « Taxe sur la valeur ajoutée » de l’Agent comptable central du Trésor. La quotité de 90 % restante était à niveler sur le compte "Etat" de l’Agent comptable central du Trésor. Les difficultés de mise en œuvre de ce mécanisme, ont nécessité des aménagements. B- Aménagements apportés par l’annexe fiscale 2015 1- Simplification du circuit d’approvisionnement L’article premier de l’annexe fiscale 2015 prévoit un circuit de trésorerie plus allégé pour l’alimentation de la Régie de remboursement des crédits de TVA. Un seul compte est créé dans les livres de la BCEAO et intitulé « Taxe sur la valeur ajoutée » au nom de l’Agent comptable central du Trésor (ACCT). Ce compte sera approvisionné par dépôt direct des recettes de TVA collectées par certains receveurs des Impôts et des Douanes : Pour la Direction générale des Impôts :  le Receveur des grandes Entreprises ; DGI/Direction de la Législation, du Contentieux et de la Documentation

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Analyse de l’annexe fiscale 2015

 le Receveur des Enquêtes et Vérifications fiscales ;  les Receveurs des moyennes Entreprises. Pour la Direction générale des Douanes :  le Receveur d’Abidjan ;

des

Douanes

de

l’Aéroport

Félix

Houphouët-Boigny

 le Receveur principal des Douanes. Ainsi, le nouveau dispositif limite le mécanisme à ces receveurs en vue de réduire le nombre de comptes à créer et de simplifier sa mise en œuvre. 2- Fonctionnement du compte « Taxe sur la valeur ajoutée » L’ACCT, titulaire du compte «Taxe sur la valeur ajoutée», donne un ordre de virement à la BCEAO qui l’exécute en transférant le solde du compte dans les proportions ci-après : -

10 % sur le compte de la Régie ouvert dans les livres de la Banque nationale d’Investissement (BNI) ;

-

90 % sur le compte « Etat » de l’ACCT ouvert dans les livres de la BCEAO.

En outre, il convient de préciser que l’ordre de virement est journalier et limité à la seule répartition des sommes inscrites entre le compte de la Régie et le compte de l’Etat, suivant les quotes-parts mentionnées ci-dessus.

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Analyse de l’annexe fiscale 2015

P.1.02- EXTENSION DU CHAMP DE L’EXONERATION DE LA TAXE SUR LA VALEUR AJOUTEE PAR VOIE D’ATTESTATION, AUX ACQUISITIONS DE BIENS PAR CREDIT-BAIL (Article 3) I- PRESENTATION GENERALE DU DISPOSITIF L’article 11 de l’annexe fiscale pour la gestion 2011 a étendu l’exonération de la TVA à tous les modes d’acquisition de matériels agricoles et de leurs pièces détachées, notamment par la technique du crédit-bail. Toutefois, l’extension de cette exonération de la TVA ne concerne pas les acquisitions de biens et matériels des autres secteurs d’activités initialement exonérés de TVA. L’article 3 de l’annexe fiscale 2015 étend désormais le champ de cette exonération à tous les secteurs d’activité. Ce dispositif appelle les commentaires suivants.

II- ANALYSE DU DISPOSITIF A- Champ d’application Le crédit-bail est un contrat par lequel une personne, le crédit-bailleur, met à la disposition d’une autre, le crédit-preneur, un bien pour une durée déterminée, contre paiement d’une redevance périodique appelée loyer et assorti d’une levée d’option à l’échéance du contrat. 1- Personnes concernées Les dispositions de l’article 18 de l’annexe fiscale 2015 visent les contribuables bénéficiant de l’exonération de TVA par voie d’attestation, conformément aux dispositions de l’article 383 bis du Code général des Impôts. Il s’agit : -

des entreprises bénéficiant des exonérations de TVA dans le cadre des Codes minier et pétrolier ;

-

des missions diplomatiques et consulaires, des organisations internationales et assimilées ainsi que ceux consacrés par les règles de réciprocité ;

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Analyse de l’annexe fiscale 2015

-

des entreprises réalisant des programmes de construction de logements à caractère économique et social et les grands investissements dans le secteur de l’habitat ;

-

des entreprises réalisant des importations effectuées par les entreprises agréées au Code des Investissements ;

-

des entreprises agro-industrielles intervenant dans les secteurs du coton, de l’anacarde et du karité, créées, réimplantées ou rouvertes en zones Centre, Nord et Ouest.

2- Opérations visées Sont visées par l’extension de l’exonération de la taxe sur la valeur ajoutée, toutes les acquisitions de matériels et équipements par crédit–bail. Il s’agit en l’espèce des matériels et équipements acquis dans le cadre d’un achat direct et bénéficiant déjà d’une exonération par voie d’attestation. B- Modalités de mise en œuvre de la mesure 1- Transfert du bénéfice de l’exonération L’article 3 de l’annexe fiscale 2015 autorise désormais le transfert de l’exonération de la taxe sur la valeur ajoutée par voie d’attestation, du bénéficiaire (crédit-preneur) au crédit-bailleur. Ainsi, le bénéficiaire de l’exonération, à savoir le crédit-preneur est tenu de déposer auprès de l’Administration fiscale, une demande d’attestation d’exonération accompagnée du contrat de crédit-bail et de la facture pro forma des matériels et équipements au nom du crédit-bailleur. Il doit être précisé dans la demande qu’elle est établie pour le compte du crédit-preneur. L’attestation délivrée au nom du crédit-preneur doit mentionner expressément que l’exonération est transférée à l’établissement de crédit-bail. Cette attestation d’exonération pourra ainsi servir à l’établissement de créditbail, en vue de l’acquisition en franchise de taxe sur la valeur ajoutée des matériels et équipements au profit du crédit-preneur.

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Analyse de l’annexe fiscale 2015

Il reste entendu que l’attestation concerne exclusivement les biens qu’y sont expressément visés. En conséquence, les loyers facturés au crédit-preneur par le crédit-bailleur jusqu’à la levée de l’option sont libellés hors taxes. 2- En cas de non-levée de l’option La non-levée de l’option peut résulter de l’interruption du contrat ou de la décision du crédit-preneur de ne pas acquérir définitivement le bien au terme dudit contrat. Dans ces deux hypothèses, le bailleur sera recherché en paiement de la TVA dans les cas suivants : -

mise en location du bien à un autre client, la TVA est perçue sur les loyers facturés ;

-

cession des matériels et équipements, la base taxable est constituée par le prix de cession ;

-

maintien du bien dans le patrimoine du crédit-bailleur, la taxe est assise sur la valeur résiduelle.

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Analyse de l’annexe fiscale 2015

P.1.03- EXTENSION AMENAGEMENT DU DISPOSITIF RELATIF AUX DROITSD’ACCISES SUR LES TABACS (Article 5) I- PRESENTATION GENERALE DU DISPOSITIF Dans le but d’harmoniser la législation ivoirienne avec la réglementation communautaire et d’élargir l’assiette des droits d’accises, l’article 5 de l’annexe fiscale à la loi n° 2014-861 du 22 décembre 2014 portant Budget de l’Etat pour l’année 2015, apporte des aménagements au dispositif relatif aux droits d’accises sur les tabacs. Ainsi, le nouveau dispositif introduit les aménagements suivants : -

la fixation d’un taux unique de 35 % en matière de droits d’accises sur les tabacs ;

-

la suppression de l’assimilation des tabacs fabriqués dans un pays lié à la Côte d’Ivoire par un accord d’union douanière, à des produits de fabrication locale ;

-

la fixation de prix minima pour la détermina des bases imposables en matière de droits d’accises sur les tabacs ;

-

la suppression de la majoration de 25 % applicable à la base imposable des tabacs importés ;

-

la fixation d’un taux unique de 5 % au titre de la taxe spéciale sur le tabac pour le développement du sport.

Cette mesure appelle les commentaires ci-après. II-EXAMEN DU DISPOSITIF A-Dispositions antérieures 1- En matière de droits d’accises sur les tabacs L’article 418-III du Code général des Impôts prévoyait divers taux applicables en fonction des catégories et des prix de vente des tabacs tels qu’indiqués dans le tableau ci-après. DGI/Direction de la Législation, du Contentieux et de la Documentation

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Analyse de l’annexe fiscale 2015 Type de tabac Cigares, cigarillos tabac à fumer

Base d’imposition hors taxes et

Autres tabacs et succédanés de tabacs et cigarettes

Prix de vente

Taux 35 %

Prix de vente inférieur à 15 000 francs les 1000 cigarettes

25 %

Prix de vente supérieur ou égal à 15 000 francs les 1000 cigarettes

35 %

2- En matière de taxe spéciale sur le tabac pour le développement du sport Les dispositions de l’article 1085 du Code général des Impôts prévoyaient une diversité de taux pour la détermination de la taxe spéciale sur le tabac pour le développement du sport. Ces taux, tenant compte de la nature des tabacs et de leur prix, étaient fixés ainsi qu’il suit : Type de tabac Cigares et cigarillos

Autres tabacs et succédanés de tabacs et cigarettes

Tabac à fumer

Base d’imposition hors taxes Prix de vente sortie-usine

Taux 5%

Prix de vente sortie-usine inférieur à 11 250 francs les 1000 cigarettes

2,5 %

Prix de vente sortie-usine supérieur ou égal à 11 250 francs et inférieur à 15 000 francs les 1000 cigarettes

5%

Prix de vente sortie-usine supérieur ou égal à 15 000 francs les 1000 cigarettes

10 %

Prix de vente sortie-usine

5%

B-Aménagements introduits par l’annexe fiscale 2015 1- La fixation d’un taux unique en matière de droits d’accises sur les tabacs et de taxe spéciale sur le tabac pour le développement du sport L’article 5 de l’annexe fiscale 2015 fixe désormais un taux unique en matière de droits d’accises sur les tabacs, indépendamment de leur nature et de leur prix de vente. DGI/Direction de la Législation, du Contentieux et de la Documentation

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Analyse de l’annexe fiscale 2015

Ainsi, tous les types de tabacs, notamment les cigares, cigarillos, cigarettes, tabac à fumer et autres tabacs, sont assujettis aux droits d’accises au taux unique de 35 %, quels que soient leurs prix. En ce qui concerne la taxe spéciale sur le tabac pour le développement du sport, il est fixé un taux unique de 5 % applicable à tous les types de tabacs. 2- Aménagements de la base imposable aux droits d’accises et à la taxe spéciale sur le tabac pour le développement du sport Le dispositif fiscal prévoit désormais des prix minima pour la détermination de la base imposable tant en ce qui concerne les produits de fabrication locale que pour les produits importés. a- En ce qui concerne les tabacs de fabrication locale La base d’imposition aux droits d’accises sur les tabacs, constituée par le prix de vente sortie-usine, à l’exclusion de la taxe sur la valeur ajoutée, ne doit pas être inférieure à 15 000 francs les 1 000 cigarettes, soit 300 francs par paquet de 20 cigarettes. Il est également tenu compte de ce montant minimum pour le calcul de la taxe spéciale sur le tabac pour le développement du sport. b- En ce qui concerne les produits importés L’assiette des droits d’accises sur les tabacs et de la taxe spéciale sur le tabac pour le développement du sport est déterminée d’après la valeur taxable en douane. Toutefois, cette valeur en douane doit tenir compte des minima de perception fixés en fonction du pays d’origine. Ainsi, pour les produits fabriqués dans un Etat lié à la Côte d’Ivoire par un accord d’union douanière, la valeur minimum est de 15 000 francs les 1 000 cigarettes, soit 300 francs par paquet de 20 cigarettes. S’agissant des tabacs fabriqués dans les autres Etats, cette valeur taxable en douane ne saurait être inférieure à 20 000 francs les 1000 cigarettes, soit 400 francs par paquet de 20 cigarettes. DGI/Direction de la Législation, du Contentieux et de la Documentation

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Analyse de l’annexe fiscale 2015

DEUXIEME PARTIE IMPOTS SUR LE REVENU

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Analyse de l’annexe fiscale 2015

P.2.01- AMENAGEMENT DES REGIMES D’IMPOSITION AU REGARD DU CRITERE DE CHIFFRE D’AFFAIRES (Article 2) I- PRESENTATION GENERALE DU DISPOSITIF L’article 2 de l’annexe fiscale à la loi n° 2014-861 du 22 décembre 2014 portant Budget de l’Etat pour l’année 2015, aménage les dispositions du Code général des Impôts relatives aux régimes d’imposition. Ces aménagements portent sur : -

-

l’assujettissement des contribuables aux différents régimes d’imposition suivant le critère exclusif du chiffre d’affaires ; l’harmonisation des seuils de chiffre d’affaires ; l’assujettissement des personnes morales et les contribuables passibles de l’impôt sur les bénéfices non commerciaux au régime de l’impôt synthétique ; l’option pour l’assujettissement des professions non commerciales à l’impôt sur les bénéfices non commerciaux.

Cette mesure appelle les commentaires ci-après.

II- ANALYSE DU DISPOSITIF A-Dispositions antérieures à l’entrée en vigueur de l’annexe fiscale 2015 1- Pluralité de critères de détermination des régimes d’imposition Avant l’entrée en vigueur de l’annexe fiscale 2015, il était tenu compte, pour l’assujettissement des contribuables à l’un des régimes d’imposition, des trois critères cumulatifs suivants : -

le chiffre d’affaires ; la nature de l’activité ; la forme juridique de l’entreprise.

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Les contribuables étaient classés soit au régime du réel normal, soit au régime du réel simplifié ou à l’impôt synthétique, suivant des seuils de chiffres d’affaires qui variaient selon la nature des activités exercées. Par exemple : les commerçants dont le chiffre d’affaires TTC excédait 150 000 000 de francs étaient soumis au régime du réel normal d’imposition, alors que les prestataires de services étaient soumis au même régime lorsque leur chiffre d’affaires excédait 75 000 000 de francs. Par ailleurs, lorsque l’activité était exercée sous la forme de société, le contribuable ne pouvait relever du régime de l’impôt synthétique quel que soit le niveau de son chiffre d’affaires. 2- Assujettissement d’office des personnes passibles de l’impôt sur les bénéfices non commerciaux à un régime réel d’imposition Le dispositif excluait du régime de l’impôt synthétique, les personnes physiques ou morales passibles de l’impôt sur les bénéfices non commerciaux. Ces contribuables relevaient d’office d’un régime du réel d’imposition. Ainsi, les contribuables exerçant des professions libérales ou des activités non commerciales étaient soumis au régime du réel normal, lorsque leur chiffre d’affaires excédait le seuil de 75 000 000 de francs ou au régime du réel simplifié d’imposition lorsque leur chiffre d’affaires était en dessous dudit seuil. B- Aménagements apportés par l’annexe fiscale 2015 1- Le chiffre d’affaires, critère exclusif pour l’assujettissement des contribuables aux régimes d’imposition 1-1- Notion de chiffre d’affaires Le chiffre d’affaires s’entend de l’ensemble des recettes et produits acquis dans le cadre de l’exercice de l’activité, y compris toutes les sommes provenant des activités annexes et accessoires ou de la gestion de l’actif commercial, quelle que soit leur situation fiscale au regard des taxes sur le chiffre d’affaires. Le chiffre d’affaires étant désormais le critère exclusif, la nature de l’activité et la forme juridique n’ont plus d’incidence sur la détermination des régimes d’imposition des contribuables. DGI/Direction de la Législation, du Contentieux et de la Documentation

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Par ailleurs, l’annexe fiscale 2015 a harmonisé les seuils des chiffres d’affaires. 1-2- Harmonisation des seuils de chiffre d’affaires Les seuils retenus pour la détermination des régimes d’imposition ne sont plus fonction de la nature de l’activité exercée par le contribuable. Ainsi, quelle que soit la nature de l’activité, tous les contribuables dont le chiffre d’affaires est supérieur à 150 millions de francs, relèvent du régime du bénéfice du réel normal. En ce qui concerne les contribuables dont le chiffre d’affaires est compris entre 50 et 150 millions de francs, ils relèvent du régime du bénéfice du réel simplifié. S’agissant du régime de l’impôt synthétique, il concerne les commerçants ou prestataires de services dont le chiffre d’affaires est compris entre 5 et 50 millions de francs. 2- Assujettissement des personnes morales et les contribuables passibles de l’impôt sur les bénéfices non commerciaux au régime de l’impôt synthétique Depuis l’entrée en vigueur de l’annexe fiscale 2015, les personnes morales et les professions libérales dont le chiffre d’affaires est compris entre 5 et 50 millions de francs, sont soumises au régime de l’impôt synthétique. Ainsi, le régime de l’impôt synthétique s’applique désormais à tous les contribuables dont le chiffre d’affaires est compris dans l’intervalle susmentionné, sans distinction de la forme juridique et de la nature de l’activité. 3- L’option pour l’assujettissement des professions non commerciales à l’impôt sur les bénéfices non commerciaux Les contribuables exerçant les professions libérales et les professions non commerciales, passibles de l’impôt synthétique en raison du niveau de leur chiffre d’affaires, peuvent opter pour leur assujettissement à l’impôt sur les bénéfices non commerciaux. Il en résulte que les contribuables soumis à l’impôt sur les bénéfices non commerciaux sont classés dans l’un des trois régimes d’imposition au regard de leur chiffre d’affaires. DGI/Direction de la Législation, du Contentieux et de la Documentation

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P.2.02- AMENAGEMENT DES DISPOSITIONS RELATIVES A LA REDUCTION D’IMPOT CEDULAIRES EN CAS D’INVESTISSEMENT DES BENEFICES EN COTE D’IVOIRE (Article 8) I- PRESENTATION GENERALE DU DISPOSITIF Dans le but d’inciter l’investissement des bénéfices en Côte d’Ivoire, l’article 110 du Code général des Impôts accorde, à des conditions bien définies, une réduction d’impôt aux entreprises commerciales, agricoles et industriels qui investissent en Côte d’Ivoire, tout ou partie de leur bénéfice. Afin d’éviter des divergences sur la base supportant la réduction, l’article 8 de l’annexe fiscale à la Loi n° 2014-861 du 22 décembre 2014 portant Budget de l’Etat pour l’année 2015 précise que ladite réduction d’impôt s’obtient par imputation du montant de l’investissement à déduire sur le résultat de l’exercice. Cet aménagement appelle les commentaires suivants.

II- ANALYSE DU DISPOSITIF Le résultat à prendre en compte est le résultat comptable et non pas le résultat fiscal. La réduction d’impôt accordée aux entreprises bénéficiant de ce régime de faveur, se traduit par la possibilité de déduire dans la limite de 50 % des bénéfices de chacun des quatre exercices suivant celui de l’achèvement du programme agréé, une partie du montant des sommes réellement investies hors TVA. Le plafonnement des sommes à déduire sur les bénéfices est fonction de la région concernée et se présente comme suit : -

en ce qui concerne l’ancienne région d’Abidjan (département d’Abidjan, d’Adzopé, d’Agboville et d’Aboisso), 35 % des sommes investies ;

-

en ce qui concerne les autres régions, 40 % des sommes investies.

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Exemples d’application : 1°) La société YATT dont le chiffre d’affaires de l’exercice 2013 est de 700 millions de francs a réalisé un investissement d’un montant de 95 000 000 de francs à Dabou. L’investissement a été entièrement réalisé dans les deux années qui ont suivi la date d’agrément du programme. Le montant total de déduction à effectuer sur les quatre années est calculé ainsi qu’il suit : Montant total d’imputation pouvant être opérée (I) = Montant l’investissement x taux de réduction du résultat d’exercice de la région.

de

I = 95 000 000 x 35 % = 33 250 000 francs. MODE D’IMPUTATION PAR EXERCICE 1er exercice

2ème exercice

3ème exercice

4ème exercice

Bénéfice réalisé par exercice (A)

8 000 000

17 000 000

30 000 000

6 000 000

Seuil limite de réduction d’impôt par exercice (A x 50% du bénéfice réalisé = B)

4 000 000

8 500 000

15 000 000

3 000 000

Réduction de bénéfice accordée par exercice (C)

4 000 000

8 500 000

15 000 000

3 000 000

Part du bénéfice devant subir l’impôt BIC (A- C = D)

4 000 000

8 500 000

15 000 000

3 000 000

Impôt BIC dû (E = D x taux d’imposition de l’entreprise)

1 000 000 donc paiement de l’IMF

2 125 000 donc paiement de l’IMF

3 750 000

750 000 donc paiement de l’IMF

5 750 000

2 250 000. N.B : Cette somme ne peut être imputée l’exercice suivant.

Déduction restante (réduction accordée sur le résultat de l’exercice suivant)

29 250 000

20 750 000

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2°) La société FORCE a réalisé à Daloa, un investissement d’un montant de 125 000 000 de francs. Elle a obtenu son agrément d’investissement en 2012 et a sollicité les avantages du régime de réduction d’impôt en cas d’investissement de bénéfice en Côte d’ivoire. Le droit à déduction est calculé ainsi qu’il suit : Montant de l’investissement x taux de réduction du résultat d’exercice de la région = 125 000 000 x 40 % = 50 000 000 francs MODE D’IMPUTATION PAR EXERCICE 1er exercice

2ème exercice

3ème exercice

4ème exercice

Bénéfice réalisé par exercice (A)

38 000 000

57 000 000

30 000 000

28 000 000

Seuil limite de réduction d’impôt par exercice (A x 50 % du bénéfice réalisé = B)

19 000 000

28 500 000

15 000 000

0

Réduction de bénéfice accordée par exercice (C)

19 000 000

28 500 000

2 500 000

0

Part du bénéfice devant subir l’impôt BIC (A- C = D)

19 000 000

28 500 000

27 500 000

28 000 000

Impôt BIC dû (E = D x taux d’imposition de l’entreprise)

4 750 000

7 125 000

6 875 000

7 000 000

Déduction restante (réduction accordée sur le résultat de l’exercice suivant)

31 000 000

2 500 000

0

-

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P.2.03- AMENAGEMENT DES DISPOSITIONS RELATIVES AUX LOGEMENTS SOCIAUX MIS A LA DISPOSITION DE LEURS EMPLOYES PAR LES ENTREPISES AGRICOLES ET AGRO-INDUSRIELLES (Article 9) I- PRESENTATION GENERALE DU DISPOSITIF L’article 12 de l’annexe fiscale à la loi n° 2013-908 du 26 décembre 2013 portant Budget de l’Etat pour l’année 2014 exonère d’impôt sur le patrimoine foncier des propriétés bâties, les logements à caractère social mis gratuitement à la disposition des employés par les entreprises agricoles ou agro-industrielles, sur les sites de leurs plantations. L’article 9 de l’annexe fiscale à la loi de finances n° 2014-861 du 22 décembre 2014 portant budget de l’Etat pour la gestion 2015 exonère également d’impôts sur les traitements et salaires, les rémunérations versées à ces employés à condition que les logements susvisés respectent les critères suivants : -

être mis à la disposition des ouvriers ou agents de maîtrise à l’exclusion des cadres ; ne pas excéder quatre pièces par logement ; avoir une valeur inférieure ou égale à vingt millions (20 000 000) de francs hors taxes.

Ces critères sont également étendus à l’application de l’exonération d’impôt sur le patrimoine foncier des propriétés bâties dont bénéficient lesdits logements. Le présent commentaire apporte des précisions aux mesures susvisées.

II- EXAMEN DU DISPOSITIF A-Champ d’application 1- Les entreprises concernées Les entreprises concernées par les mesures d’exonération sont les entreprises agricoles et agro-industrielles.

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Toutefois, il est précisé qu’il s’agit des entreprises ayant pour activité la culture de la terre c'est-à-dire celles disposant de plantations, à l’exclusion des celles exerçant les autres activités du secteur agricole notamment l’activité forestière ou l’élevage. 2- Les logements concernés Les logements concernés par les mesures d’exonération doivent respecter les critères cumulatifs suivants : -

être mis gratuitement à la disposition des ouvriers et agents de maîtrise à l’exclusion des cadres ; ne pas excéder quarte pièces par logements ; avoir une valeur inférieure ou égale à vingt millions (20 000 000) de francs hors taxes ; être situés sur le site des plantations.

Par « site des plantations » il convient d’entendre, le lieu favorisant l’accès rapide aux plantations notamment, les alentours des plantations ou les villages environnants. Ainsi, tout logement qui ne répond pas à l’un des critères susvisés, ne peut bénéficier des mesures d’exonération prévues. B- Conséquences des mesures d’exonération 1- En ce qui concerne les impôts sur les traitements et salaires Les logements répondant aux critères susvisés sont désormais exclus de la catégorie des avantages en nature en matière d’impôts sur les traitements et salaires. Ils ne sont donc pas pris en compte pour la détermination de la base imposable tant au niveau de l’impôt sur les salaires qu’au niveau de la contribution employeur. 2- En ce qui concerne l’impôt sur le patrimoine foncier Les logements sociaux mis à la disposition de ces employés par les entreprises ne sont pas soumis à l’impôt foncier.

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TROISIEME PARTIE IMPOTS FONCIERS

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P.3.01- AMENAGEMENT DES DISPOSITIONS RELATIVES A L’OBLIGATION DECLARATIVE EN MATIERE D’IMPOT FONCIER (Article 16) I- PRESENTATION GENERALE DU DISPOSITIF L’article 16 de l’annexe fiscale à la loi n° 2014-861 du 22 décembre 2014 portant Budget de l’Etat pour l’année 2015, aménage les dispositions de l’article 177 du Code général des Impôts en autorisant les contribuables personnes physiques redevables de l’impôt foncier à ne souscrire qu’une déclaration au moment de l’acquisition de l’immeuble. Cependant, ceux-ci devront souscrire des déclarations complémentaires en cas de modification dudit immeuble, de changement de sa valeur locative, de modification de son affectation, de sa cession, ou de changement du redevable de l’impôt. Ces aménagements appellent les commentaires suivants.

II- ANALYSE DU DISPOSITIF A-Déclaration unique 1- Personnes concernées Les contribuables personnes physiques n’ont l’obligation de souscrire leurs déclarations foncières qu’au moment de l’acquisition de leur immeuble. Sont donc visées par cette mesure, les personnes physiques à l’exclusion des personnes morales (sociétés) et des entreprises individuelles. Les sociétés civiles immobilières (SCI) sont visées par la mesure lorsqu’elles agissent pour le compte de l’un de leurs associés personnes physiques. 2- Biens visés La mesure concerne les immeubles nouvellement acquis. Par immeubles nouvellement acquis, il convient d’entendre les biens qui n’ont eu d’autre acquéreur que leur propriétaire. DGI/Direction de la Législation, du Contentieux et de la Documentation

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Toutefois, les biens déclarés avant l’entrée en vigueur de l’annexe fiscale 2015, ne seront plus déclarés en application de ladite mesure. B- Déclaration complémentaire Le contribuable personne physique ne doit désormais souscrire une déclaration foncière après la déclaration initiale que dans les cas ci-après : -

modification d’immeuble : il s’agit de travaux de construction changeant la structure ou la contenance de l’immeuble. Exemple : la transformation d’une maison basse en duplex ;

-

modification de la valeur locative : elle s’entend de toute modification à la hausse ou à la baisse du loyer perçu par le propriétaire lorsqu’il donne son immeuble en location, ou s’il l’occupe lui-même, le prix qu’il pourrait en tirer en cas de location ;

-

modification de l’affectation de l’immeuble : il s’agit du changement de la destination de l’immeuble. Exemple : un immeuble initialement utilisé à des fins commerciales devient une habitation ou inversement ;

-

cession de l’immeuble ;

-

changement du redevable de l’impôt : il y a changement du redevable de l’impôt lorsque la personne sur qui pèse l’obligation de payer est déchargée pour une autre personne. Il s’agit de toute transaction conduisant à un transfert de propriété notamment l’acquisition d’immeuble, la donation ou la succession.

Il ressort de ce qui précède que les contribuables ayant déjà effectué leurs déclarations avant l’entrée en vigueur de l’annexe fiscale 2015, ne sont pas tenus de souscrire de déclarations au titre de leurs immeubles, sauf s’il s’agit de déclaration complémentaire.

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P.3.02- AMENAGEMENT DE L’EXONERATION D’IMPOT FONCIER DES TERRAINS CONCEDES OU ATTRIBUES AUX ENTREPRISES DE PROMOTION IMMOBILIERE (Article 18) I- PRESENTATION GENERALE DU DISPOSITIF L’article 18 de l’annexe fiscale à la Loi n° 2014-861 du 22 décembre 2014 portant Budget de l’Etat pour l’année 2015, aménage les dispositions de l’article 162 du Code général des Impôts relatives aux exemptions de l’impôt sur le patrimoine foncier des propriétés non bâties. L’aménagement consiste à exclure de l’assiette de l’impôt sur le patrimoine foncier des propriétés non bâties, une partie des terrains concédés ou attribués aux entreprises de promotion immobilière. Cette mesure appelle les commentaires ci-après.

II- ANALYSE DU DISPOSITIF A- Champ d’application de la mesure 1- Les personnes visées Les dispositions de l’article 18 de l’annexe fiscale 2015 visent les entreprises de promotion immobilière, à savoir celles faisant profession d’acquérir des terrains vagues, des terrains desservis ou viabilisés aux fins de construire un ou des immeubles destinés à la vente en bloc ou en parties. Ne sont donc pas concernées par la mesure, les entreprises qui ne réalisent que les opérations de lotissement, d’aménagement et de vente de parcelles de terrains viabilisés et prêtes à être construites. 2- Superficie exonérée La superficie exonérée de l’impôt sur le patrimoine foncier des propriétés non bâties est forfaitairement fixée à 25 % de la surface totale des terrains concédés ou attribués, représentant la superficie destinée à la réalisation d’ouvrages ou d’espaces d’utilité public, notamment les voiries et les infrastructures sociales, etc.

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B- Modalités d’application de la mesure L’année d’acquisition des terrains et les deux années suivantes étant exonérées du paiement de l’impôt sur le patrimoine foncier des propriétés non bâties, aux termes des dispositions de l’article 162-g du Code général des Impôts, l’exonération de 25 % prévue à l’article 18 de l’annexe fiscale 2015 court de la quatrième année suivant l’année d’acquisition du terrain jusqu’à l’expiration des délais prévus pour la réalisation du projet de construction des logements. A cet effet, la déclaration souscrite au plus tard le 31 janvier de chaque année devra faire ressortir distinctement la superficie imposable et celle bénéficiant de l’exonération. Toutefois, en cas de cession de logements avant les délais de clôture de l’opération immobilière, l’entreprise de promotion immobilière n’acquitte l’impôt sur le patrimoine foncier des propriétés non bâties que sur la superficie résiduelle. Pour obtenir cette superficie résiduelle, il convient de défalquer de la superficie totale concédée la quotité exonérée et les surfaces des logements réalisés et cédés aux acquéreurs. C- Situation des terrains acquis avant l’entrée en vigueur de la mesure Les terrains concédés ou attribués aux entreprises de promotion immobilière avant le 03 janvier 2015, bénéficient de l’exonération de 25 % susvisée jusqu’à l’expiration des délais prévus pour la réalisation du projet de construction des logements.

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QUATRIEME PARTIE PROCEDURES

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P.4.01- AMENAGEMENT DES DISPOSITIONS RELATIVES AU CONTROLE FISCAL (Article 21) I- PRESENTATION GENERALE DU DISPOSITIF L’article 21 de l’annexe fiscale à la loi de Finances n° 2014-861 du 22 décembre 2014 portant Budget de l’Etat pour la gestion 2015, aménage les dispositions du Livre de Procédures fiscales relatives aux durées maximales des contrôles fiscaux en entreprise et aux délais de notification des redressements en réduisant lesdits délais. Par ailleurs, l’article 21 de l’annexe fiscale susvisé précise que le délai de deux mois pour adresser la notification définitive de redressements, en matière de contrôle sur pièces, court à compter de la date de réception par le contribuable de la notification des redressements envisagés. Ces aménagements appellent les commentaires ci-après. II- ANALYSE DU DISPOSITIF A- Les durées et délais visés 1- Durées des opérations de contrôle  En matière de contrôle sur place La durée des opérations de contrôle sur place se présente désormais comme suit :

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VERIFICATION PONCTUELLE

VERIFICATION GENERALE DE COMPTABILITE Entreprise relevant du régime du réel normal dont le chiffre d’affaires est supérieur à 500 000 000 de francs TTC

Entreprise relevant du régime du réel normal dont le chiffre d’affaires est inférieur à 500 000 000 de francs TTC

Entreprise relevant du régime du réel simplifié d’imposition (RSI)

Entreprise relevant de l’impôt sur le bénéfice non commercial (BNC)

Entreprise relevant de l’impôt synthétique

Quel que soit le régime d’imposition de l’entreprise

Durée maximum de la vérification

6 mois

3 mois

3 mois

3 mois

3 mois

15 jours ouvrables

Durée maximum de prorogation en cas de suspension

3 mois

45 jours

45 jours

45 jours

45 jours

10 jours ouvrables

N.B : Par jours ouvrables, il convient d’entendre les jours de la semaine au cours desquels l’Administration est tenue d’offrir le service public.  En matière de contrôle sur pièces Contrairement au contrôle sur place, le contrôle sur pièces n’est pas enfermé dans un délai, de sorte que l’Administration dispose de toute la latitude pour mener ses investigations avant d’adresser au contribuable une notification provisoire de redressements, sauf délai de prescription général. 2- Délais de notification  En matière de contrôle sur place Les délais de notification en matière de contrôle sur place se présentent désormais ainsi qu’il suit :

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Analyse de l’annexe fiscale 2015 VERIFICATION PONCTUELLE

VERIFICATION GENERALE DE COMPTABILITE Entreprise relevant du régime du réel normal et dont le chiffre d’affaires est supérieur à 500 000 000 de francs TTC

Entreprise relevant du régime du réel normal et dont le chiffre d’affaires est inférieur à 500 000 000 de francs TTC

Entreprise relevant du régime du réel simplifié d’imposition (RSI)

Entreprise relevant de l’impôt sur le bénéfice non commercial (BNC)

Entreprise relevant du régime de l’impôt synthétique (IS)

Quel que soit le régime d’imposition de l’entreprise

Délai de notification à compter de la date de l’avis de vérification

10 mois

6 mois

6 mois

6 mois

6 mois

60 jours

Durée maximum de la prorogation en cas de suspension ou de recours à l’assistance administrative

3 mois

2 mois

2 mois

2 mois

2 mois

60 jours

Délai de confirmation des redressements à compter de la date de notification provisoire de redressements

3 mois

2 mois

2 mois

2 mois

2 mois

60 jours

 En matière de contrôle sur pièces Le délai de notification est désormais ramené à deux mois. Ce délai ne commence à courir qu’à compter de la date de réception par le contribuable de la notification provisoire de redressements. La réception de la notification est constatée par une décharge du contribuable (cachet et/ou signature) indiquant la date de remise de ladite notification. DGI/Direction de la Législation, du Contentieux et de la Documentation

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Ne peut, en aucun cas, être considérée comme date de réception, la date de l’établissement de la notification provisoire de redressements. Ainsi, lorsque la notification provisoire de redressements est adressée au contribuable et que celui-ci a formulé ses observations dans le délai de quinze (15) jours francs prévu par la loi, l’Administration dispose de quarante-cinq (45) jours francs pour lui adresser la notification définitive de redressements. Peu importe que le contribuable n’ait pas répondu dans le délai ou ait sollicité une prorogation du délai qui lui est imparti pour formuler ses observations. B- Cas des contrôles engagés avant l’entrée en vigueur de l’annexe fiscale 2015 Pour les contrôles engagés avant l’entrée en vigueur de l’annexe fiscale 2015 c’est-à-dire le 3 janvier 2015, les dispositions prévues par la loi avant cette date tant pour la durée des opérations de contrôle que pour les délais de notifications demeurent applicables jusqu’à la fin desdits contrôles.

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CINQUIEME PARTIE DISPOSITIONS DIVERSES

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P.5.01- AMENAGEMENT DES DISPOSITIONS RELATIVES AUX RETENUES A LA SOURCE SUR LES SOMMES VERSEES AUX ENTREPRISES DU SECTEUR INFORMEL (Article 10) I- PRESENTATION GENERALE DU DISPOSITIF Le taux du prélèvement à la source sur les paiements faits aux prestataires de services relevant du régime de l’impôt synthétique ou de la taxe forfaitaire des petits commerçants et artisans a été relevé de 5 % à 7,5 % par l’annexe fiscale 2013. Ce prélèvement se cumule avec la retenue de 7,5 % au titre de l’impôt sur les bénéfices exigible des entreprises de transport de bois en grumes et d’hydrocarbures, des architectes, métreurs, géomètres et autres professionnels qui effectuent des prestations de services pour les entrepreneurs du bâtiment et des travaux publics, des professions médicales et paramédicales ainsi que des revendeurs de billets de jeux de hasard. Afin d’alléger la charge fiscale desdits contribuables, l’article 10 de l’annexe fiscale à la Loi n° 2014-861 du 22 décembre 2014 portant Budget de l’Etat pour l’année 2015 prévoit désormais l’exemption de la retenue à la source de 7,5 % sur les paiements faits aux prestataires de services du secteur informel. Ces aménagements appellent les commentaires suivants.

II-EXAMEN DU DISPOSITIF A-Personnes concernées par l’exemption du prélèvement sur les paiements faits aux prestataires de services La mesure concerne les prestataires de services qui exercent les professions limitativement énumérées par les dispositions des articles 56, 57, 57 bis, 59, 60 bis et 93 à 99 du Code général des Impôts, et qui relèvent du régime de l’impôt synthétique ou de la taxe forfaitaire des petits commerçants et artisans.

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1- Personnes subissant la retenue au titre de l’impôt sur les bénéfices industriels et commerciaux Ces personnes sont limitativement énumérées par le Code général des Impôts. Ce sont les : -

entreprises de transport de bois en grumes et d’hydrocarbures (article 56) ;

-

agents mandataires et apporteurs d’affaires des sociétés (article 57) ;

-

compagnies d’assurances (article 57) ;

-

sous-traitants, architectes, métreurs, géomètres et autres professionnels utilisés par les entrepreneurs du bâtiment et des travaux publics (article 59) ;

-

pisteurs de produits du café et du cacao (article 60 bis).

2- Personnes subissant la retenue au titre de l’impôt sur les bénéfices non commerciaux Sont également concernés, les prestataires visés par les articles 93 à 99 du Code général des Impôts. Il s’agit des :

- professions médicales ou paramédicales ; - revendeurs de billets de jeux du hasard, courtiers et intermédiaires ; - enseignants vacataires d’expertise ;

pour

leurs prestations

de

consultance

ou

- artistes musiciens, sportifs et organisateurs de spectacles ; - collaborateurs non-salariés des avocats, notaires, huissiers et commissairespriseurs ; -

avocats, huissiers de justice, conseils juridiques et fiscaux, comptables, commissaires-priseurs et notaires ;

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-

greffiers-notaires.

Ne sont donc pas libérées du prélèvement, les entreprises relevant du régime réel normal ou du régime réel simplifié d’imposition, dans la mesure où ces personnes ne subissent pas la retenue sur les sommes versées aux prestataires du secteur informel. B- Implications de l’exemption du prélèvement sur les paiements faits aux prestataires de services Les personnes physiques ou morales relevant d’un régime réel d’imposition expressément visées par les articles 56, 57, 57 bis, 59, 60 bis et 93 à 99 du

Code général des Impôts et faisant l’objet de la retenue à la source au titre de l’impôt sur les bénéfices au taux de 7,5 % ne sont plus astreints à l’obligation d’effectuer la retenue à la source sur les paiements faits aux prestataires de services du secteur informel, en rémunération de leurs prestations. Elles n’auront qu’à effectuer pour le compte du Trésor public, la retenue à la source de 7,5 % applicable sur les rémunérations brutes qu’elles versent aux prestataires du secteur informel au titre de l’impôt sur les revenus. La mesure d’exemption concerne les sommes versées aux prestataires du secteur informel après le 3 janvier 2015, date d’entrée en vigueur de l’annexe fiscale 2015, même si la prestation a été effectuée en 2014 et que la facture a été émise avant l’entrée en vigueur de ladite annexe fiscale.

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P.5.02.- AMENAGEMENT DES OBLIGATIONS FISCALES DES CONTRIBUABLES

RELEVANT DES CENTRES DES MOYENNES ENTREPRISES (Article 12) I- PRESENTATION GENERALE DU DISPOSITIF Dans le cadre de l’amélioration de la gestion des services, les Centres des moyennes Entreprises (CME) d’Abidjan Nord et d’Abidjan Sud ont été créés par arrêté du Ministère auprès du Premier Ministre chargé du Budget n° 120 du 26 mars 2014 portant création, attributions et organisation de deux centres des moyennes Entreprises. En raison de ce découpage, certains contribuables qui relevaient de la Direction des grandes Entreprises ou des centres des Impôts (CDI), sont rattachés aux CME. L’article 12 de l’annexe fiscale 2015 étend désormais aux contribuables relevant des CME, les obligations fiscales de ceux rattachés à la Direction des grandes Entreprises (DGE). Cette mesure appelle les commentaires suivants. II- ANALYSE DU DISPOSITIF A- Champ d’application 1- Entreprises concernées Sont concernées par la mesure, les entreprises dont le chiffre d’affaires annuel hors taxes est égal ou supérieur à 400 millions de francs et inférieur à 3 milliards de francs. Ces entreprises relèvent du :  CME d’Abidjan Nord, rattaché à la Direction régionale d’Abidjan Nord 3, couvrant les territoires des communes du Plateau, de Cocody, d’Adjamé, d’Attécoubé, d’Abobo, d’Anyama, d’Alépé, de Yopougon et de Bingerville ;  CME d’Abidjan Sud, rattaché à la Direction régionale d’Abidjan Sud 2, couvrant les territoires des communes de Port-Bouët, Koumassi, Marcory et Treichville. La gestion de ces contribuables relève désormais du CME compétent sous la supervision du Directeur régional concerné. DGI/Direction de la Législation, du Contentieux et de la Documentation

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2- Impôts et taxes visés Les contribuables relevant des centres des moyennes Entreprises sont redevables de tous les impôts et taxes en vigueur, en fonction de la nature de leur activité. Ce sont notamment : -

l’impôt sur les traitements, salaires, pensions et rentes viagères (ITS) ;

-

la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) et les autres taxes sur le chiffre d’affaires ;

-

l’impôt sur le revenu des créances (IRC) ;

-

toutes les retenues à la source pratiquées au titre de divers impôts et taxes (impôt sur les bénéfices industriels et commerciaux, impôt sur les bénéfices non commerciaux, impôts fonciers, acompte d’impôt sur le revenu du secteur informel) ;

-

etc.

B- Obligations fiscales 1- En ce qui concerne la déclaration et le reversement des impôts à paiement mensuel Les dates de déclaration et de reversement des impôts à paiement mensuel des contribuables relevant des CME sont fixées ainsi qu’il suit : -

au plus tard le 10 du mois, pour les entreprises industrielles, pétrolières et minières ;

-

au plus tard le 15 du mois, pour les entreprises commerciales ;

-

au plus tard le 20 du mois, pour les entreprises prestataires de services.

2- En ce qui concerne la production de la déclaration de résultat, de l’état récapitulatif des salaires et de l’état des honoraires Les contribuables rattachés aux CME sont tenus de produire leurs déclarations de résultat ainsi que les différents états récapitulatifs au plus tard le 30 avril suivant la date de clôture de l’exercice comptable. En vue de faciliter le dépôt des états accompagnant la déclaration de résultat, lesdits états peuvent être produits aussi bien sur support papier que sur support électronique ou par voie d’internet. DGI/Direction de la Législation, du Contentieux et de la Documentation

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3- En ce qui concerne les autres obligations déclaratives et contributives Les contribuables relevant des CME restent assujettis sans changement aux autres obligations fiscales, notamment en ce qui concerne les modalités de déclaration et de paiement de l’impôt sur le revenu des valeurs mobilières, des impôts fonciers et des impôts sur les bénéfices. Pour le paiement de la patente, il est rappelé que les entreprises relevant des CME doivent acquitter leur contribution des patentes en émettant deux chèques à l’ordre du Receveur compétent. Le premier chèque représentant une quote-part de 75 % du montant de ladite contribution est émis pour le compte de l’Etat et des autres bénéficiaires. Le second chèque concernant le reliquat, soit 25 %, est émis pour le compte du Fond d’Entretien routier (FER).

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P.5.03- DISPENSE DE DELIVRANCE DE LA FACTURE NORMALISEE AU PROFIT DES CONCESSIONNAIRES D’OUVRAGES PUBLICS ROUTIERS (Article 23) I- PRESENTATION GENERALE DU DISPOSITIF L’article 23 de l’annexe fiscale à la loi de finances n° 2014-861 du 22 décembre 2014 portant Budget de l’Etat pour l’année 2015 dispense les concessionnaires d’ouvrages publics routiers de l’obligation de délivrance de la facture normalisée, prévue aux articles 144 et 145 du Livre de Procédures fiscales. Cette mesure appelle les commentaires ci-après. II- EXAMEN DU DISPOSITIF A-Personnes et opérations visées 1- Les personnes concernées Les dispositions de l’article 23 de l’annexe fiscale 2015 visent les concessionnaires d’ouvrages publics routiers, chargés d’exploiter les postes de péage sur les voies routières, notamment les routes, les autoroutes et les ponts à péage. 2- Les opérations visées La dispense de délivrance de la facture normalisée ne concerne que les passages des véhicules matérialisés par les tickets de caisse émis aux postes à péage. Toutefois, les abonnements pour utilisation des voies à péage restent soumis à la facture normalisée. B- Déductibilité des frais engagés selon les modes de paiement 1- En matière d’impôt sur les bénéfices industriels et commerciaux Les frais résultant des formules d’abonnement pour utilisation des voies à péage, constituent des charges déductibles du bénéfice imposable. En revanche, lorsque ces frais sont matérialisés par des tickets de caisse, ils ne sont pas admis en déduction. DGI/Direction de la Législation, du Contentieux et de la Documentation

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2- En matière de taxe sur la valeur ajoutée Seuls les montants de la taxe sur la valeur ajoutée grevant les formules d’abonnement pour utilisation des voies à péage, ouvrent droit à déduction dans les conditions de droit commun.

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P.5.04- MODALITES DE PERCEPTION DE CERTAINES RECETTES PAR VOIE ELECTRONIQUE (Article 25) I- PRESENTATION GENERALE DU DISPOSITIF Dans le cadre de la modernisation des modes de recouvrement des recettes non fiscales par la Direction générale du Trésor et de la Comptabilité publique, l’article 25 de l’annexe fiscale à la Loi n° 2014-861 du 22 décembre 2014 portant Budget de l’Etat pour l’année 2015, prévoit la perception desdites recettes par voie de paiement électronique. Cette mesure appelle les commentaires ci-après. II- ANALYSE DU DISPOSITIF A-Recettes visées Les recettes concernées sont les recettes non fiscales perçues par le Trésor public. Celles-ci s’entendent de toutes les recettes qui ne sont liées ni à un impôt ni à une taxe. Il s’agit entre autres des contraventions, redevances audiovisuelles, amendes non fiscales, droits de concours, droits d’inscription aux examens, etc. B- Modes de perception Le dispositif antérieur ne prévoyait que les modes traditionnels de recouvrement aussi bien pour les recettes fiscales que celles non fiscales. Il s’agit des paiements en numéraires, par chèques et par compensation. Avec l’entrée en vigueur de l’annexe fiscale 2015, en plus de ces modes traditionnels, le Trésor public est autorisé à percevoir les recettes non fiscales par voie électronique. Les usagers peuvent donc utiliser les différents services électroniques de paiement que proposent les sociétés de téléphonies mobiles et les établissements bancaires en l’occurrence, le mobile money et les cartes électroniques de paiement. DGI/Direction de la Législation, du Contentieux et de la Documentation

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C- Mise en œuvre de la mesure Les modalités pratiques du recouvrement des recettes non fiscales par voie électronique, sont à définir par un arrêté interministériel du Ministre en charge du Budget, du Ministre en charge de l’Economie et des Finances et du Ministre en charge des Technologies de l’Information et de la Communication.

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P.5.05- AMENAGEMENT DE LA TAXE SUR LE CAOUTCHOUC GRANULE SPECIFIE (Article 26) I- PRESENTATION GENERALE DU DISPOSITIF L’article 26 de l’annexe fiscale n° 2014-861 du 22 décembre 2014 portant Budget de l’Etat pour l’année 2015, apporte des aménagements aux dispositions de l’article 1139 du Code général des Impôts en ce qui concerne les taux applicables pour le calcul de la taxe sur le caoutchouc granulé spécifié. En effet, le taux de ladite taxe est désormais fonction du cours international moyen mensuel du caoutchouc et est modulé de façon progressive. Ces aménagements appellent les commentaires ci-après.

II-ANALYSE DU DISPOSITIF A-Dispositions antérieures La taxe sur le caoutchouc granulé spécifié est assise sur le chiffre d’affaires total hors taxe des usiniers au taux de 5 %, quel que soit leur régime d’imposition. Toutefois, la taxe n’était pas due lorsque le prix international moyen mensuel du kilogramme était inférieur à 1000 francs. B- Aménagements introduits par l’annexe fiscale 2015 Pour la détermination de la taxe sur le caoutchouc granulé spécifié, la base d’imposition demeure le chiffre d’affaires total hors taxe des usiniers, quel que soit leur régime d’imposition. Toutefois, le taux de 5 % n’est applicable que lorsque le cours international moyen mensuel du caoutchouc est supérieur ou égal à 1 600 francs. Ce taux est ramené à 3,5 % lorsque le cours est compris entre 1 300 francs et 1 600 francs et à 2,5 % lorsqu’il est compris entre 1000 francs et 1 300 francs. Les taux sont indiqués suivant le tableau ci-après.

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Analyse de l’annexe fiscale 2015 Cours international moyen mensuel du caoutchouc

Taux

Supérieur ou égal à 1 000 francs et inférieur à 1 300 francs

2,5 %

Supérieur ou égal à 1 300 francs et inférieur à 1 600 francs

3,5 %

Supérieur ou égal à 1 600 francs

5%

Par coût international moyen mensuel, il convient d’entendre la moyenne du prix fixé par la bourse de Singapour concernant ce produit « SINGAPOUR COMMODITIES ». Pour le mois de janvier 2015, le coût moyen mensuel s’appréciera au prorata des jours restants après le 3 janvier 2015, date d’entrée en vigueur de l’annexe fiscale 2015. Par ailleurs, lorsque la détermination du coût moyen mensuel aboutit à un chiffre avec une décimale, le prix est ramené au chiffre entier inférieur. Le tableau comportant les taux n’est pas un barème progressif. Le taux s’applique sur la totalité du chiffre d’affaires et non sur la fraction excédant les seuils minima définis.

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