Analyse Roman 356789 [PDF]

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Zitiervorschau

Cours d’analyse du roman/ S3 La Curée de Zola Partie 3 Explication complète de différentes étapes de l’analyse d’un texte littéraire :

1) Première étape : la lecture attentive du passage : - Le 1er passage à analyser concerne les premières lignes de l’œuvre au programme. Il s’agit de ce qu’on appelle habituellement l’incipit. Il désigne « les premiers mots d’une œuvre musicale ou d’un texte littéraire ». - l’explication des mots difficiles pour bien comprendre le texte et ses visées. - NB. Vous trouverez dans la zone Commentaires (à droite de l’extrait) quelques remarques préliminaires qui vont nous aider à bien analyser le passage suivant: De « Au retour, dans l’encombrement des voitures qui rentraient (…)» jusqu’à « (…) d’un air parfaitement calme» (pp. 17/19) «  Au retour, dans l’encombrement des voitures qui rentraient par le bord du lac, la calèche dut marcher au pas. Un moment, l’embarras devint tel, qu’il lui fallut même s’arrêter. Le soleil se couchait dans un ciel d’octobre, d’un gris clair, strié à l’horizon de minces nuages. Un dernier rayon, qui tombait des massifs lointains de la cascade, enfilait la chaussée, baignant d’une lumière rousse et pâlie la longue suite des voitures devenues immobiles. Les lueurs d’or, les éclairs vifs que jetaient les roues semblaient fixés le long des réchampis jaune paille de la calèche, dont les panneaux gros bleu reflétaient des coins du paysage environnant. Et, plus haut, en plein dans la clarté rousse qui les éclairait parderrière, et qui faisait luire les boutons de cuivre de leurs capotes à demi pliées, 1

retombant du siège, le cocher et le valet de pied, avec leur livrée bleu sombre, leurs culottes mastic et leurs gilets rayés noir et jaune, se tenaient raides, graves et patients, comme des laquais de bonne maison qu’un embarras de voitures ne parvient pas à fâcher. Leurs chapeaux, ornés d’une cocarde noire, avaient une grande dignité. Seuls, les chevaux, un superbe attelage bai, soufflaient d’impatience. _ Tiens, dit Maxime, Laure d’Aurigny, là-bas, dans ce coupé… Vois donc, Renée. Renée se souleva légèrement, cligna les yeux, avec cette moue exquise que lui faisait faire la faiblesse de sa vue. _ Je la croyais en fuite, dit-elle… Elle a changé la couleur de ses cheveux, n’est-ce pas ? _ Oui, reprit Maxime en riant, son nouvel amant déteste le rouge. Renée, penchée en avant, la main appuyée sur la portière basse de la calèche, regardait, éveillée du rêve triste qui, depuis une heure, la tenait silencieuse, allongée au fond de la voiture, comme dans une chaise longue de convalescente. Elle portait, sur une robe de soie mauve, à tablier et à unique, garnie de larges volants plissés, un petit paletot de drap blanc, aux revers de velours mauve, qui lui donnait un grand air de crânerie. Ses étranges cheveux fauve pâle, dont la couleur rappelait celle du beurre fin, étaient à peine cachés par un mince chapeau orné d’une touffe de roses du Bengale. Elle continuait à cligner des yeux, avec sa mine de garçon impertinent, son front pur traversé d’une grande ride, sa bouche, dont la lèvre supérieure avançait, ainsi que celle des enfants boudeurs. Puis, comme elle voyait mal, elle prit son binocle, un binocle d’homme, à garniture d’écaille, et, le tenant à la main sans se le poser sur le nez, elle examina la grosse Laure d’Aurigny tout à son aise, d’un air parfaitement calme » 2

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Cours d’analyse du roman, /S3 La Curée de Zola Partie cinq

Après l’explication faite nous pouvons dégager les axes suivants (à titre indicatif ; c’est-à-dire vous pouvez lire et analyser le passage autrement. De ce fait, vous pouvez trouver d’autres axes et d’autres fils conducteurs. Les axes proposés : (à titre indicatif) ; 1- L’originalité de l’ouverture « in media res » ; (au milieu même du récit) 2- Les indices spatio-temporels ; 3- Premier portrait du personnage ; (surtout Renée : dégager quelques caractéristiques de la description naturaliste chez Zola)

Rédaction proposée de quelques paragraphes de l’analyse du passage: (avec des commentaires (à droite de notre texte) qui indiquent les différentes étapes de la démarche méthodique adoptée)

La Curée est le 2e roman du cycle des Rougon-Macquart de l’écrivain français Emile Zola (1840-1902). Il se présente à la fois comme une véritable description de la société française sous le Second Empire (1852-1870) et une critique sévère des nouvelles valeurs qui mettent en scène : l’argent, la chair, l’hypocrisie sociale, etc. Le passage en question, vu comme une scène d’ouverture et d’exposition, fonctionne comme une entrée ‘in medias res’. Notre étude analytique essaiera de montrer les formes d’originalité du texte en 4

question. Dans ce cadre, nous examinerons les différentes fonctions de ce début immédiat, ensuite nous analyserons les indices spatio-temporels, pour finir par une étude de quelques caractéristiques du premier portrait de Renée qui s’inscrit dans le cadre de l’écriture naturaliste d’Emile Zola.

Tout d’abord, une impression d’une entrée in medias res s’installe. En effet, nous assistons à une feinte de transgresser les protocoles d’ouverture réaliste et naturaliste dans le premier paragraphe. Au fait, les quatre premières lignes nous placent subitement en plein Bois de Boulogne aux alentours de Paris devant une calèche anonyme. Cette entrée déroutante s’expliquerait par le fait que La Curée est le deuxième roman des Rougon-Macquart après La Fortune des Rougon. Nous sommes donc censé avoir préalablement les éléments nécessaires pour aborder le roman. Il s’avère effectivement que le texte revient très vite vers les fondamentaux de l’ouverture classique (Balzac, Flaubert). L’ « automne », « octobre », « l’après-midi » indiquent précisément le cadre temporel. Parallèlement, « la chaussée », « les voitures », « les promeneurs » … définissent le caractère citadin du roman qui sera amplement bourgeois et parisien. C’est de cette sorte que se construit une esquisse de la mondanité parisienne. Ce microcosme du Bois de Boulogne renvoie métonymiquement à un Paris comme un lieu pour réalisation de tous les rêves. C’est la tentation sociologique du naturalisme qui s’affiche clairement ici. La mondanité trouve également son écho dans le dialogue entre Renée et Maxime à propos de Laure d’Aurigny. Cette conversation se caractérise par la platitude des propos et du motif. On évoque le nouvel amant, la couleur des cheveux et la grosseur de la demi-mondaine entretenue (Laure d’Aurigny).

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Pour bien ancrer le roman dans son environnement d’ailleurs bien décrit, le narrateur a bien cité les lieux : « le lac », « la cascade », « la chaussée », « les Bois ». Ce dernier lieu fait référence au Bois de Boulogne qui fut aménagé en promenade en 1858. Les dates précises sont absentes, cependant nous pouvons évidemment remarquer l’indication de quelques indices temporels comme : « octobre », « le coucher du soleil ». Il est à noter que toutes ces indications expriment l’idée de la fin (fin d’année, fin de journée « le dernier rayon ») dès les premières lignes du roman. (Exercice : rédigez la suite de cet axe : deux autres paragraphes) Une fois le cadre spatio-temporel du roman mondain est installé, l’aspect bourgeois est également dévoilé. En fait, les expressions (les mots et expressions soulignés en jaune dans le texte) formant un champ lexical de l’argent et de l’or qui se succèdent tout au long du passage. Ainsi, les expressions telles que : « lueurs d’or », « jaune », « luire », « ornés », « orné », envahissent la totalité du texte et annoncent déjà l’un des thèmes majeurs du roman. En effet, on peut aisément remarquer que La Curée en tant que roman de la ville a pour thème majeur l’argent (l’or), l’ascension sociale et l’amour tragique (interdit). Comme nous l’avons déjà souligné, le passage en question est considéré comme étant une scène d’exposition et de présentation des indices spatiotemporels, des thèmes majeurs et des personnages principaux. En effet, le narrateur brosse un tout premier portrait de Renée. Au fait, tous les traits évoqués de son caractère physique ou moral seront confirmés tout au long de ce roman. Il s’agit d’une personne rêveuse comme l’indique l’expression « éveillée du rêve triste ». Ce qui est frappant dans ce premier portrait de Renée qui commence sous le signe de la tristesse vague et de la faiblesse physique et morale : « faiblesse de 6

vue », « chaise longue de convalescente », « silencieuse », etc., c’est que Renée a le pouvoir ‘magique’ de transformer les défauts en charme quand elle fait de la « faiblesse physique » une « moue exquise ». Cette tendance à se transformer voire à se métamorphoser chez Renée s’affiche dans son caractère quasimasculin : « binocle d’homme », « garçon impertinent », etc. (Devoir : continuez la rédaction de cet axe ensuite proposez une conclusion à cette analyse)

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Cours d’analyse du roman/ S3 Le passage « Cette folle de Renée (…) » (Suite)

I-

Les axes proposés : (à titre indicatif : vous pouvez trouver une autre manière d’analyser le texte tout en optant pour d’autres axes.

L’essentiel reste de faire une analyse homogène et

progressive du passage en question. Tous les points essentiels de l’analyse doivent avoir un appui dans le texte. Ce dernier est notre point de départ et l’objet principal de notre analyse. Il ne faut pas considérer le texte comme un « prétexte » pour parler des formes et des thèmes qui ne sont pas évoqués directement ou indirectement par l’extrait à analyser).

1) La construction du portrait - La 1ère évocation ; - La 2ème évocation ; 2) Les caractéristiques du portrait naturaliste : - Le mélange des voix ; - La description du personnage ; - L’analyse d’une psychologie complexe ; II-

Rédaction de l’analyse : (proposition) Introduction :

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La Curée de l’écrivain français Emile Zola reste un exemple illustrant l’essence de l’art naturaliste de l’écrivain. L’extrait à expliquer est situé au cœur du chapitre III. Il s’agit bel et bien d’un portrait de l’héroïne. A travers une analyse de la psychologie complexe du personnage, l’écrivain nous révèle les maladies de toute une société. Notre analyse de cet extrait se focalisera dans un premier moment sur la construction du portrait, pour ensuite arriver à étudier les caractéristiques majeures du portrait naturaliste. Développement : Travail à faire : rédigez le développement en suivant les différentes étapes explicitées dans notre explication ci-dessus et en respectant les axes mentionnés. Conclusion : Le texte étudié est un modèle du travail accompli par Zola en tant qu’écrivain naturaliste. La description naturaliste qui suit, dans sa construction, une progression chronologique et analytique de la psychologie du personnage se veut, en fin de compte, un moyen pédagogique pour critiquer les nouvelles valeurs de la société française sous le Second Empire.

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Cours d’analyse du roman S3 Analyse des passages

I-

La première lecture du passage et la recherche des axes d’analyse :

(Analyse du passage qui va de « cette folle de Renée  (…)» jusqu’à «  (…) de savoir et de sentir », La Curée, p. 146) NB. Les commentaires sont insérés à droite de cet extrait. « /Cette folle de Renée, qui était apparue une nuit dans le ciel parisien comme la fée excentrique des voluptés mondaines, était la moins analysable des femmes./ Elevée au logis, elle eût sans doute émoussé, par la religion (…). De tête, elle était bourgeoise ; elle avait une honnêteté absolue, un amour des choses logiques, une crainte du ciel et de l’enfer, une dose énorme de préjugés ; elle appartenait à son père, à cette race calme et prudente où fleurissent les vertus du foyer. Et c’était dans cette nature que germaient, que grandissaient les fantaisies prodigieuses, les curiosités sans renaissantes, les désirs inavouables. (…) Chez les dames de la Visitation, libre, l’esprit vagabondant dans les voluptés mystiques de la chapelle et dans les amitiés charnelles de ses petites amies. (…) Puis, elle se frappait la poitrine, elle pâlissait à l’idée du diable et de ses chaudières. La faute qui amena plus tard son mariage avec Saccard, ce viol brutal qu’elle subit avec une sorte d’attente épouvantée, la fit ensuite se mépriser, et fut pour beaucoup dans l’abandon de toute sa vie. Elle pensa qu’elle n’avait plus à lutter contre le mal, qu’il était en elle, que la logique l’autorisait à aller jusqu’au bout de la science mauvaise. Elle était plus encore une curiosité qu’un appétit. /Jetée dans le monde du Second Empire, abandonnée à ses imaginations, entretenue d’argent, encouragée dans ses excentriques les plus tapageuses, elle se livra, le regretta, puis réussit enfin à tuer son honnêteté expirante, toujours fouettée, toujours poussée en avant par son insatiable besoin de savoir et de sentir /» p. 146

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II-

L’explication du passage :

- Extrait situé au cœur du chapitre III, nous sommes face à exemple d’un portrait naturaliste. - Concernant la structure du passage : il s’agit d’un texte en un seul paragraphe, ce qui pose le problème au niveau de la répartition : - De ce fait, on doit chercher à répartir le passage d’une autre manière : - 1ère évocation qui va du début du texte jusqu’à « la moins analysable des femmes ». - 2ème évocation qui va de « jetée dans le monde » jusqu’à la fin du passage. - Entre les deux évocations, le narrateur fait une analyse de la complexité excessive de la psychologie de l’héroïne tout en se basant sur les facteurs très célèbres chez les écrivains naturalistes : l’hérédité, le

milieu, le

déterminisme, la race, etc. - Dans la 1ère évocation, le point de vue externe est adopté. - Par opposition à la 2ème évocation où le narrateur adopte le point de vue interne ; il est donc omniscient. - Comme je l’ai déjà souligné, l’extrait en question révèle une organisation particulière. Car il est encadré par deux évocations qui dévoilent deux images complètement différentes de Renée : - Au début Renée est vue comme une véritable reine du nouveau monde parisien. - Le monde mondain n’arrive pas à comprendre cette montée rapide et fulgurante de Renée considérée comme « une fée » dans le « ciel de Paris ». D’après les expressions telles que « cette folle de Renée », nous pouvons avancer que ce monde de Paris est jaloux de la place que Renée occupe dans ce monde d’apparence et d’hypocrisie. 11

- Notons que son ascension est extrêmement rapide. Cette rapidité de son apparition inexplicable est comparée à celle d’une fée « qui «était apparue une nuit dans le monde » - Dans la 2ème évocation, on montre une image négative du personnage qui a perdu sa magie et son aisance à évoluer au sein de la société. - Elle est devenue une simple femme (ordinaire) qui est subitement « jetée dans le monde du Second Empire » « abandonnée » voire écrasée. - Elle n’est plus une reine, mais au contraire elle est devenue une victime qui doit subir les injustices de ce monde impitoyable : « elle se livra » et les verbes à la forme passive. - Personne n’a plus envie d’elle. Elle est alors objet de pitié et de compassion de tout le monde. - Vers la fin du passage, nous pouvons remarquer la présence notable de la mort : « elle réussit enfin à tuer son honnêteté expirante ». - De tout ce qui vient d’être étudié, nous pouvons dégager notre premier axe à savoir : la construction du portrait du personnage : où nous avons montré comment le portrait est construit. L’objet d’étude c’est justement la structure et l’organisation du portrait. - Pour le deuxième axe, il est facile de constater qu’entre les deux évocations (positive au début et négative vers la fin du passage comme nous l’avons vu), nous pouvons lire l’histoire racontée par un narrateur totalement omniscient (il sait tout) de cette « femme la moins analysable ». Cette

expression (« moins analysable ») montre un

personnage complexe qui nécessite une analyse et une étude approfondie. - Dès lors, le narrateur (omniscient) va nous raconter son histoire depuis presque son adolescence par le biais d’une description minutieuse et très détaillée. Il

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s’agit d’un portrait

qui progresse

d’une manière

chronologique en évoquant les étapes les plus importantes de la vie du personnage : le logis, la Visitation, le viol, le mariage avec Saccard, etc. - Le narrateur souligne à maintes reprises la maladie, la folie et la faiblesse physique de l’héroïne : « folle, excentrique, l’affolaient, irraisonné », etc. - Le narrateur met également en valeur le déséquilibre mental de l’héroïne illustré par ses relations charnelles exagérées renforcées par l’emploi massif et significatif du pluriel : « voluptés », « amitiés charnelles », « curiosités

sans

cesse

renaissantes »,

« excentricités

les

plus

tapageuses », « insatiable de savoir et de sentir » etc. ces expressions au pluriel mettent en valeur la sensualité excessive voire incontrôlable de Renée (ex. sa relation incestueuse avec son beau-fils Maxime ; ce qui nous rappelle l’histoire tragique de Phèdre qui avait, elle aussi, une relation incestueuse avec son beau -fils Hyppolite ( le fils de Thésée). - Pour analyser le comportement du personnage, le narrateur s’appuie sur : _ L’hérédité ; (« appartenait à son père », « amour des choses logiques », « cette race », etc.), _ Le milieu ; « bourgeoise », « les vertus du foyer », etc. _ La nature : « points des désirs », « fantaisies prodigieuses », « désirs inavouables », « grandissaient », etc. _ Le déterminisme : « la faute », « le viol », « subit », etc. - Pour mettre en scène le portrait typiquement naturaliste, le romancier fait recours au mélange des voix (narrateur et personnages) afin d’analyser profondément la psychologie complexe du personnage zolien caractérisé par son caractère inévitablement tragique. - Le deuxième axe proposé : les caractéristiques du portrait naturaliste : la description minutieuse et bien organisée du personnage ; l’analyse de la psychologie complexe du personnage.

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- Cette description est un modèle d’un travail naturaliste car l’écrivain le considère comme un outil pédagogique qui met le doigt sur les différentes maladies dont souffre la société sous le Second Empire. L’étude des personnages n’est qu’un moyen qui nous permet d’expliquer la société. Pour Zola, la littérature est bel et bien « une science humaine ».

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Cours d’analyse roman/ S3 Analyse du texte « Deux mois avant la mort d’Angèle » Suite

I-

Explication et proposition de quelques pistes d’analyse (la recherche des axes d’analyse):

- Le passage en question met en scène deux personnages qui font une promenade dans la banlieue parisienne  « un dimanche, aux buttes Montmartre »: Saccard et sa première femme Angèle. (Il s’agit d’une scène qui devient une tradition littéraire qu’on peut trouver dans les œuvres romanesques de plusieurs romanciers : Balzac, Stendhal, Maupassant, etc.) Donc, la comparaison (implicite ou explicite) des deux personnages s’impose : _ Angèle : un personnage complètement effacé : « une pauvre femme », facile à contenter : « adorait manger », « elle était heureuse », une femme soumise, traditionnelle et naïve. _ Saccard : par opposition à sa femme, le mari, lui, apparaît comme un homme fort, actif et qui prend rapidement des décisions : « il l’avait menée », « il l’attablait », « il se lève » : c’est lui le sujet qui fait toujours l’action. Le lecteur peut encore constater qu’il est toujours le maître de la situation qui aime communiquer et diriger les autres: « Oh ! Vois », « vois-tu ? ». C’est un homme enthousiaste, dynamique et motivé et il se montre d’une « galanterie inusitée ». Le passage en question nous montre aussi un homme qui aime le plaisir, le vin et les femmes : « une bouteille de bourgogne », « amoureusement », « égaya », etc. 15

Aussi, le narrateur met-il en scène une personnalité complexe, puisque Saccard (matérialiste et réaliste) s’intéresse au monde merveilleux des « Mille et une nuits » où tous les rêves peuvent se réaliser : un monde des occasions où « il pleut des pièces » d’or, uniquement ; il faut choisir le bon moment. Même la description de Paris reflète son point de vue et montre sa vision du monde basée sur tout ce qui est purement matériel : l’argent, l’or, les occasions à saisir, etc. _ De ce qui précède, le couple est totalement paradoxal et hétérogène. - Le narrateur, en suivant le regard du peintre de Saccard, passe à la description d’une ville géante (Paris). - Zola, en tant qu’écrivain célèbre par ses images rhétoriques : les métaphores (et surtout les longues métaphores filées) emploie une métaphore filée de la liquidité (« océan », « mer », « lac », « flots », etc.) pour décrire cette grande métropole (Paris). - Cette métaphore filée de l’océan symbolise l’immensité, le mouvement, la vie, le danger, le mystère, le bruit, etc. Ces termes sont communs pour qualifier et la ville et l’océan. - La stratégie adoptée pour décrire la ville : c’est que le narrateur a commencé par une vue panoramique : « cet océan de maisons aux toits bleuâtres », « gris, doux et tendre ». - Le regard circulaire et méthodique de Saccard passe d’un plan à un autre comme s’il regarde un tableau de peinture : dans un premier plan, nous pouvons voir les « toits bleuâtres », ensuite les constructions de la rive droite comme : « la colonne de Vendôme », « plus à droite la Madeleine » et enfin comme dernier plan, nous trouvons « les fonds » (terme appartenant au champ lexical de la peinture) ; donc influence notable des peintres du XIXe siècle sur Zola.

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- Le temps évoqué (implicitement) dans ce passage est l’automne qui est considéré comme un mois préféré par les peintres impressionnistes. Nous remarquons une variété surprenante de couleurs : « bleuâtres », « verdure sombre », « poussière d’or », « émeraude, saphir, rubis ». Aussi, le passage est marqué par des jeux de lumières « taches sombres » (noirs), « resplendissants » (brillants), « briller », « flamber » : le texte devient vif à l’image du regard du personnage. - Ce jeu de lumières atteint son paroxysme lorsque le narrateur décrit ce paysage « magique », cet instant bref, ce laps de temps, de passer du jour à la nuit. Cette métamorphose lumineuse anime l’imagination de Saccard qui croit voir de l’or tomber sur Paris ! - On remarque encore une fois la récurrence du thème de l’or et de l’argent avec des termes ayant une connotation financière et matérielle: « émeraude, saphir, rubis », « lingot d’or », « rosé d’or », « pièces de vingt francs ». Saccard est obsédé par tout ce qui est en relation avec l’or et la richesse, c’est pourquoi son regard (d’alchimiste) arrive à transformer les objets ordinaires en objets précieux et brillants : « on dirait que le quartier bout dans l’alambic de quelque chimiste », « comme un lingot d’or dans un creuset ». - D’ailleurs, les dernières phrases de cet extrait constituent le sommet du travail de l’alchimiste (allusion au baron Haussmann qui va transformer d’une manière totale le quartier en question). - Cette image métaphorique de la fin de cet extrait présente le soleil qui lance son dernier rayon sur les immeubles, ce qui excite encore une fois Saccard qui imagine cette lumière comme le feu de l’alchimiste : « fondre », « flamber », « creuset », « brûler », « bouillir » pour montrer d’une façon symbolique que le quartier en question va connaitre des changements complètes.

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II-

Axes d’analyse (à titre indicatif) :

- De ces explications (des deux étapes précédentes) nous pouvons logiquement proposer le plan suivant : I-

Un couple paradoxal : 1- Une tradition romanesque ; 2- La description des personnages ;

II-

Une description naturaliste de Paris : 1- Une ville géante ; 2- Le regard d’un personnage-peintre ; 3- La récurrence du thème de l’or et l’image de l’alchimiste

VI- Exemple de rédaction de l’introduction et de la conclusion : Introduction : (à titre indicatif) Le passage en question se situe au deuxième chapitre du roman d’Emile Zola intitulé La Curée publiée en 1872. Il s’agit en réalité d’une scène qui présente un retour en arrière constituant un moment fort important dans la vie de Saccard. Ce dernier va profiter des travaux d’aménagement menés par le baron Haussmann pour faire sa rentrée dans le monde de la spéculation. En représentant un exemple d’une description minutieuse très connue chez les écrivains naturalistes, le passage montre les différentes images de Paris sous le regard du peindre de Saccard. Paris est présenté comme un lieu d’argent, de plaisir et des affaires qui s’ouvre totalement sur l’avenir.

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Développement : (à faire comme devoir en vous appuyant sur les explications ci-dessus)

Conclusion : L’analyse de cet extrait, met en relief l’une des caractéristiques de l’écriture chez Zola. La promenade d’un couple se transforme progressivement et méthodiquement en une description panoramique de Paris

montrant ainsi

quelques caractéristiques de l’art de Zola. L’emploi massif et significatif des images métaphoriques et des pratiques picturales caractérise l’écriture naturaliste de l’écrivain. Aussi, le regard du héros dévoile-t-il, d’une manière anticipée, ses rêves et sa vision purement matérialiste en tant que spéculateur et opportuniste.

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Cours d’analyse du roman/ S3 La Curée de Zola

Première étape I-

La lecture du passage et la recherche des axes d’analyse :

De « Deux mois avant la mort d’Angèle » jusqu’à « dans l’alambic de quelque chimiste » pp. 103- 105. -(On doit lire attentivement et à plusieurs reprises le passage qu’on souhaite analyser) : -(Les commentaires d’explication sont insérés à droite de l’extrait) : « Deux mois avant la mort d’Angèle, il l’avait menée, un dimanche, aux buttes Montmartre. La pauvre femme adorait manger au restaurant ; elle était heureuse, lorsque, après une longue promenade, il l’attablait dans quelque cabaret de la banlieue. Ce jour-là, ils dînèrent au sommet des buttes, dans un restaurant dont les fenêtres s’ouvraient sur Paris, sur cet océan de maisons aux toits bleuâtres, pareils à des flots pressés emplissent l’immense horizon. Leur table était placée devant une des fenêtres. Ce spectacle des toits de Paris égaya Saccard. Au dessert, il fit apporter une bouteille de bourgogne. Il souriait à l’espace, il était d’une galanterie inusitée. Et ses regards, amoureusement, redescendaient toujours sur cette mer vivante et pullulante, d’où sortait la voix profonde des foules. On était à l’automne ; la ville sous le grand ciel pâle, s’alanguissait, d’un gris doux et tendre, piqué çà et là de verdures sombres, qui ressemblaient à de larges feuilles de nénuphars nageant sur un lac ; le soleil se couchait dans un nuage rouge, et, tandis que les fonds s’emplissaient d’une brume légère, une poussière d’or, une rosée d’or tombait sur la rive droite de la ville, du côté de la 20

Madeleine et des Tuileries. C’était comme le coin enchanté d’une cité des Mille et une Nuits, aux arbres d’émeraude, aux toits de saphir, aux girouettes de rubis. Il vint un moment où le rayon qui glissait entre deux nuages fut si resplendissant, que les maisons semblèrent flamber et se fondre comme un lingot d’or dans un creuset. _ Oh ! Vois, dit Saccard, avec un rire d’enfant, il pleut des pièces de vingt francs dans Paris ! Angèle se mit à rire à son tour, en accusant, ces pièces-là de n’être pas faciles à ramasser. Mais son mari s’était levé, et, s’accoudant sur la rampe de la fenêtre : _ C’est la colonne Vendôme, n’est-ce pas, qui brille là-bas ?... Ici, plus à droite, voilà la Madeleine… Un beau quartier, où il y a beaucoup à faire… Ah ! Cette fois, tout va brûler ! Vois-tu ?... On dirait que le quartier bout dans l’alambic de quelque chimiste »

Deuxième étape 1- Quelques définitions importantes pour bien analyser le texte en question: - La comparaison : figure de style qui « établit un lien entre deux éléments à partir d’un point commun et crée ainsi une image. Elle comprend toujours au moins deux termes : le comparé et le comparant). Le rapprochement s’effectue entre ces deux termes grâce à un terme comparatif (ou outil de comparaison) ».

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- La métaphore : il s’agit d’une « figure de style dans laquelle un terme remplace un autre terme auquel il est lié par un rapport d’analogie ». Ex. Cet un homme est un lion (pour son courage). - La métaphore filée : « désigne une métaphore qui s’étend sur plusieurs phrases grâce à l’utilisation d’un champ lexical similaire ». Bien entendu, Zola est très célèbre pour son recours récurrent à cette figure de style.

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