Accord Libre Échange MAR & Usa [PDF]

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Zitiervorschau

Master Droit Des Affaires

L'Accord de libre échange entre le Maroc et les Etats-Unis d'Amériques

Réalisé par :  BENSTITOU Driss  KHELLOU Badreddine  BENBRIK Sofia

Année Universitaire : 2018-2019

SOMMAIRE

Partie 1 : Les opportunités et les défis d’une zone libre-échange : A. Les opportunités réelles de l’accord libre-échange : 1. La Promotion des exportations et création de nouvelles opportunités commerciales 2. L’attractivité des investissements et diversification de la coopération économique B. Les défis du partenariat Maroc-Etats Unis d'Amériques 1. Les défis de l’accord de libre-échange pour l’entreprise marocaine 2. L’impact de l’accord de libre-échange sur les différents secteurs

Partie 2 : Les concessions et les restrictions de l’ALE : A. Les mesures prises par le Royaume du Maroc : 1. Les réserves en matière de commerce des services 2. Le démantèlement des tarifs douaniers B. Les mesures prises par les Etats Unies d’Amériques : 1. L’exonération des tarifs douaniers 2. Les limites prises par les Etats-Unis d’Amériques

Introduction

Le Maroc est résolument engagé dans un processus d’ouverture économique irréversible. Un parti pris corroboré par la conclusion de plusieurs accords commerciaux au cours de ces dernières années. Afin de réduire sa dépendance commerciale vis à vis de l’UE, le Maroc cherche à diversifier ses marchés à l’export. Un peu plus de 13 ans après l’entrée en vigueur de l’accord de libreéchange (ALE) entre le Maroc et les USA, il est judicieux de se pencher sur l’impact de cet instrument sur le commerce bilatéral des deux pays partenaires qui ont signé dès 1995 un accord-cadre portant sur le commerce et l’investissement. La particularité de l’ALE signé le 15 juin 2004 réside dans sa portée globale. En effet, l’ALE couvre, entre autres, le commerce de biens, de services, l’investissement, les marchés publics, les droits de la propriété intellectuelle et les questions sociales et environnementales. Interrogé sur l’apport de l’ALE dans la dynamique commerciale entre le Maroc et les USA, le ministère de l'Industrie, du Commerce, de l'Investissement et de l'Economie numérique apporte une réponse tenant compte de la réalité. «Depuis l’entrée en vigueur de l’ALE le 1er janvier 2006, de nouvelles opportunités économiques et commerciales se sont offertes, à travers l'accroissement du commerce et de l'investissement», assure-t-on du côté du ministère dirigé par Moulay Hafid Elalamy. Et de souligner que «des réalisations notables ont favorisé le commerce et la création d'emploi de part et d’autre. Toutefois, les deux parties conviennent que l'ALE offre un potentiel considérable encore inexploité et qu’elles doivent s’investir davantage dans la promotion du commerce et des partenariats bilatéraux».

Partie 1 : Les opportunités et les défis d’une zone libre-échange :

Le Maroc et les Etats-Unis ont entamé des concertations pour examiner l’opportunité de l’établissement d’une zone de libre-échange, au sein de la quelle les barrières au commerce et aux investissements seront progressivement éliminés entre les deux pays. Etant donné les différences importantes qui existent entre la taille des deux partenaires, on peut s’interroger sur la capacité de ce projet à faire bénéficier l’économie marocaine d’un gain additionnel dans ses échanges avec l’Amérique, sachant que le PIB national atteint à peine 0,3% du PIB américain, le poids des deux nations dans les échanges mondiaux est aussi contrasté : les Etats-Unis sont la première puissance commerciale, le Maroc navigue difficilement au delà du centième rang. A. Les opportunités réelles de l’accord libre-échange :

La création de la ZLE entre le Maroc et les USA induit avec un aspect important au fur et à mesure que l’ouverture se consolide et que les gains de productivité se développent. L’accord de libre échange avec les Etats Unis revêt une importance pour le Maroc. Cet accord est à vocation exclusivement économique et commerciale. Il organise le développement des échanges de biens et services entre les deux pays dans un cadre maîtrisé, au regard des différences de développement socio-économique. En particulier, il offre des opportunités réelles et immédiates pour les exportations marocaines sur le marché américain.

1. Promotion des exportations et création de nouvelles opportunités commerciales : Les Etats Unis sont le 6ème partenaire commercial (6ème client et 9ème fournisseur) du Maroc. Le Royaume vient, quant à lui, au 73ème rang des partenaires commerciaux des USA. Le volume global du commerce bilatéral Maroc-USA reste faible. Il se chiffrait, en 2003, à 850,3 millions dollar les parts de marché respectives représentaient, en 2002, prés de 3,3% du commerce global marocain et 0,05% du commerce global des Etats-Unis. L’accord accordera aux exportations marocaines une plus grande ouverture du marché américain et aux importations du Royaume, une plus grande compétitivité au niveau des sources d’approvisionnement. Il est à noter, enfin, que les exportations vers les Etats-Unis représentent 2,9% du total des exportations marocaines et s’élèvent à 2793 Millions DH. Les exportations vers le Maroc représentent 0,08 % du total des exportations américaines. Les importations en provenance des Etats-Unis représentent 3,4% du total des importations marocaines, soit 4382 Millions DH. Les importations des Etats-Unis en Provenance du Maroc représentent 0,03 % des importations totales américaines. 2. L’attractivité des investissements et diversification de la coopération économique : Les investissements américains au Maroc n’ont pas été très réguliers les cinq dernières années. Se chiffrant à 3467,7 millions DH en 1997, ils ont atteint 417,9 millions DH en 2000, pour se situer à 1069,5 Millions DH en 2001.il existe donc un important potentiel de croissance du flux des investissements américains. L’accord vise à développer l’attractivité du Maroc, tant pour les investisseurs américains désireux de s’y installer et exporter vers les Etats-Unis,

l’Europe, l’Afrique ou le monde arabe, que pour les entreprises d’autres pays voulant entrer sur le marché américain à des conditions préférentiels. B. Les défis du partenariat Maroc-Etats Unis d'Amériques :

La théorie économique et les expériences de libre-échange entre un pays dit développé comme les Etats-Unis et un pays en voie de développement comme le Maroc, ont montré que le libre échange est en faveur du premier et détriment du second, il s’agit en fait d’un contrat léonin qui enrichit le plus riche et appauvrit le plus pauvre. 1. Les Défis de l’accord de libre-échange pour l’entreprise marocaine : L’accord signé, entre le Maroc et les Etats-Unis, constitue un grand défi pour les entreprises marocaines, car ces dernières ont connu une faible compétitivité par rapport à celles de la premiers puissance mondiale qui bénéfice d’un environnement adéquat. L’accord de libre-échange constitue un facteur primordial pour les entreprises marocaines, car il permettra aux entreprises nationales d’accès à un autre marché qui connaît une grande taille et un pouvoir d’achat important, c’est un marché dynamique vu la croissance de la demande. Le marché nordaméricain a eu une part au niveau internationale. Pour cela, les entreprises marocaines n’auraient autre choix que d’être au niveau en appliquant des reformes et d’acquérir la technologie, savoir faire, expériences … L’accord de libre échange pourra aggraver la situation des entreprises nationales qui ont déjà connu une situation grave qu’on peut résumer dans les points suivants : ● La majorité des entreprises marocaines vont utiliser une main d’ouvre non qualifiée. Cela ne s’explique pas par l’inexistence des cadres qui ont reçu des

diplômes supérieurs qualifiés mais, malheureusement et comme nous savons bien le Maroc connaît une fuite des cerveaux à cause de l’absence de l’environnement adéquat ou conforme. ● La plus part des entreprises sont des entreprises familiales, ce qui engendre un certain nombre de comportements (intérêt à court termes, pas de distinction entre les biens personnels et les biens d’entreprises…) ce qui est incomparable avec les pratiques des entreprises américaines, qui sont en général des multinationales bien enracinées dans une culture du marché et de management. ● La majorité des entreprises marocaines se heurtent à un grand problème, c’est la non consécration d’une partie de leurs bénéfices aux recherches de développement scientifique. Contrairement, les firmes multinationales américaines consacrent une part importante de leurs bénéfices aux recherches et développement. En ajoutant, les laboratoires qui sont généralement faibles et le non changement d’esprit. ● L’entreprise marocaine est généralement surendettée. En plus l’attrait des gains importants à court terme conduit souvent à des distributions de dividende et les actionnaires ne programment pas l’activité de leurs entreprises par des apports en fond propre nécessaire. Par conséquent l’entreprise marocaine est moins productive. Enfin, l’entreprise nationale produit généralement des gammes de produits où la valeur ajoutée est faible. Partant de ces caractéristiques et ces faiblesses, les entreprises exportatrices se heurtent à des difficultés énormes pour accéder au marché américain, l’accès à ce marché peut donc sembler impossible pour des petites et moyennes entreprises(PME) au service limité. La réglementation américaine en matière d’importation est complexe, c’est le cas par exemple des dispositions de « food and Drug » administration et des lois antidumping.

On a conclu que, les avantages compétitifs sur les quels a reposé jusqu’à présent la croissance des entreprises ne sont plus suffisant pour en garantir la pérennité. 2. L’impact de l’accord de libre-échange sur les différents secteurs : ● Sur le secteur de la santé : L’accord de libre-échange risque de détruire notre industrie pharmaceutique au profit des monopoles internationaux. Nos besoins en médicaments seront à la merci de ces monopoles qui auront loisir de fixer la nature, la quantité la qualité et les prix des médicaments selon intérêts et au détriment de la santé des peuples. Les médicaments doivent être considérés comme un bien public qui nécessite une forte protection de la part de l’Etat car ils sont liés au droit à la vie. Cet accord constituera sans doute un véritable obstacle quant à la viabilité et la pérennité de l’industrie pharmaceutique marocaine, qui produit actuellement 80% du marché de la consommation du Maroc en médicaments, et procure 6500 emplois directs et 20000 emplois indirects avec un taux d’encadrement de 20%. Ainsi le renforcement du monopole et de l’exclusivité de production de certains médicaments par l’industrie pharmaceutique américaine étouffera la production des génériques, favorisant ainsi la persistance de médicaments à prix élevés et inaccessibles privant de façon inhumaine et cruelle des malades de leur droit à la santé. Pour de nombreux malades (cancéreux, asthmatiques, hépatiques, sidéens), l’accès aux médicaments est une question de vie ou de mort. Or, le prix des médicaments constitue pour ces patients une entrave à leurs accès. Seule l’existence de version générique peut effectivement et durablement changer cette réalité irréfutable. Cet accord sera également un frein quant à l’aboutissement d’un projet social ambitieux, très attendu par plus de 85% de

marocains, à savoir l’assurance maladie obligatoire, et ce en entravant la maîtrise des dépenses de santé. Un autre problème surgira suite à cette fameuse convention inéquitable, celui de la prolifération des circuits parallèles et illégaux des médicaments empruntés par des personnes malhonnêtes qui profiteront de cette situation en développant le marché de la contrefaçon des médicaments, dont les méfaits peuvent porter préjudice à la santé du malade allant jusqu’à la mort. Une vraie politique publique des médicaments devrait être conçue, élaborée exécutée et évaluée avec une approche globale dans un cadre général, impliquant tous les acteurs de la santé, notamment les pharmaciens d’officine et visant à dispenser aux citoyens des médicaments de qualité, efficaces, sécurisés et accessibles. ● Sur le secteur de l’agriculture : « Le Maroc veut un accord équilibré qui ne porterait pas atteinte à ses agriculture » affirme, El hassan Ben abderrazik, ancien secrétaire général du ministère de l’agriculture et du développement rural. L’accord de libre échange entre le Maroc et les Etats Unis risque de détruire l’agriculture vivrière marocaine hypothéquant ainsi la nourriture de tout un peuple. Le risque est de non seulement voir des paysans ruinés (aggravant ainsi le chômage, l’exode rural…), mais aussi de voir l’agriculture se métamorphose en agriculture extravertie dépendante des besoins extérieurs au lieu d’une agriculture qui répond aux besoins du peuple marocain. Notre pain quotidien risque de dépendre de la bonne volonté des Etats-Unis. L’agriculture américaine est la plus performante du monde surtout au niveau des céréales. Un volet qui reste le principal obstacle pour la finalisation de l’accord de libre-échange, et pour cause, l’économie marocaine est basée en

grande partie sur l’agriculture. 50% de population activé travaillent dans le secteur primaire, 70% des exportations cultivent les céréales. Les produits américains seront une sérieuse menace pour l’agriculture marocaine, ils sont de très bonne qualité et d’un coût moins cher, Ils profitent énormément d’un ensemble de subventions publiques. La partie marocaine a préconisé lors des négociations de réserver un cadre spéciale de la filière céréalière avant la libéralisation totale.

Partie 2 : Les concessions et les restrictions de l’ALE :

Afin d’équilibrer les chances des deux parties, le Maroc et les Etats Unies ont procédé dans cet accord à des restrictions et des concessions dans certains secteurs. A. Les mesures prises par le Royaume du Maroc : Le Maroc a pris des réserves concernant le commerce des services, alors qu’il a accordé des facilités douanières dont ont profité les Etats Unies. 1. Les réserves en matière de commerce des services : En matière de commerce des services, le Maroc a pris des réserves pour certains secteurs lui garantissant notamment : 

La sauvegarde des monopoles existants (l’Office Chérifien des

phosphates, l’Office National d’Electricité, l’Office National de l’Eau Potable, l’Office National des Chemins de Fer, l’Office de Développement et d’Exploitation des Ports, les Services Postaux); 

La limitation de l’accès au marché pour certains secteurs sensibles tels

que les services miniers, audio-visuels, de transport routier et maritime et de distribution; 

L’octroi de la priorité aux nationaux pour certaines professions telles que

les services juridiques, comptables, d’architecture, médicaux, d’éducation et de tourisme ; 

Parallèlement, le Maroc a fait des réserves générales concernant certains

secteurs sensibles lui permettant d’exercer son pouvoir de régulation, notamment les services sociaux (Santé et Education publiques, Assurances et Prévoyances), culturels et de communications. 

S'agissant de l’accès au marché américain, l’offre est en général libérale,

la liste des réserves étant limitée et concerne notamment l’énergie atomique, les

mines, les transports, les télécommunications, les services sociaux et les affaires des minorités.

2. Le démantèlement des tarifs douaniers : Dans le cadre de sa politique de coopération internationale et de promotion des échanges commerciaux, l’accord de libre-échange que le Maroc a conclu avec les Etats Unies d’Amériques, prévoit des facilités douanières. L’administration des Douanes et Impôts Indirects informé que conformément aux dispositions de l’Accord en objet, il sera procédé au démantèlement tarifaire en sa 14ème année, à compter du 1er janvier 2019. Ce démantèlement s’applique à certains produits agricoles, tels que le blé, les fruits, la viande … «Le gros des échanges de produits agricoles est désormais exempt de droits de douane et de taxes. Les produits les plus sensibles bénéficient de préférences tarifaires dans la limite d'un contingent tarifaire annuel», assure le ministère. B. Les mesures prises par les Etats Unies d’Amériques : Etant la partie prédominante, les Etats Unies ont procédé à certaines limites et démantèlements. 1. L’exonération des tarifs douaniers : 

Au niveau des produits industriels : L’accord prévoit une exonération totale de droits de douane et de taxe pour

la quasi-totalité́ des produits industriels (hors textile) exportables par le Maroc. Cet accord donne, dès son entré en vigueur, des opportunités de croissance à quelques secteurs où il existe une offre marocaine de qualité́ : conserves de produits de la mer, chaussures, maroquinerie, céramique, bijouterie fantaisie.

L’offre industrielle marocaine est toutefois encore peu adaptée au marché américain. 

Au niveau de l’agriculture : Le schéma américain de démantèlement douanier américain comprend 12

types de démantèlement tarifaire dont les périodes de transition varient d’une entrée en vigueur immédiate à 18 ans. La libéralisation est rapide puisque 56% des lignes tarifaires agricoles bénéficieront d’un démantèlement total dès l’entrée en vigueur de l’accord. 2. Les limites prises par les Etats-Unis d’Amériques : Pour certains produits sensibles les Etats-Unis ont maintenu des contingents tarifaires à droit nul. Outre les périodes transitoires et les contingents, l’accord prévoit pour 35 positions tarifaires la possibilité de mettre en place une clause de sauvegarde qui prévoit que si un prix à l’importation d’un produit est inférieur au prix de déclanchement mentionné dans l’accord, un droit additionnel s’applique. De même que sont exclus du champ de l’accord le transport aérien, ainsi que les services fournis dans le cadre de l’autorité gouvernementale et les subventions.

Conclusion L’ALE avec les USA n’a pas vraiment bénéficié, à l’instar des autres accords, aux exportateurs marocains. Ce sont les exportateurs américains qui en ont bénéficié le plus. Les exportateurs marocains sont orientés beaucoup plus sur les marchés de l’Union européenne vu la proximité, l’historique, et la maîtrise des normes. L’accès au marché des USA nécessite une adaptation par rapport aux exigences normatives et aux habitudes de consommation. S’ajoute à cela la taille du marché par rapport à notre tissu, composé essentiellement de PME et de TPE. Cela dit, quelques entreprises qui sont comptées sur le bout des doigts, ont réussi à pénétrer ce marché et se sont positionnées sur des niches importantes : agroalimentaire, pêche, habillement, produits de terroir, etc. Mais nous aimerions voir ce nombre augmenter. De ce fait, il est légitime de poser la problématique suivante : Après 16 ans d’existence n’est-il pas arriver l’heure d’opérer certains réajustements à cet accord ?

Bibliographie : Articles :  Youssef Hafdani ; « Les accords de libre-échange conclus par le Maroc ». 

Toufik Zerouk ; « Les accords de libre échange ».

 Morad Mahmoudi ; « Le Maroc Et Les Accords Internationaux ».

Webographie :  Le site officiel de l’Administration Des Douanes et Des Impôts Indirects :http://douane.gov.ma  Le site officiel du Ministère de l'Industrie, de l'Investissement, du Commerce et de l'Economie Numérique : http://mcinet.gov.ma  Le site officiel de Ministère de l'Agriculture et de la Pêche Maritime :http://www.agriculture.gov.ma/  Le site officiel de l’Office des Changes : https://www.oc.gov.ma/  Le site officiel de Ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale : https://www.diplomatie.ma