Responsabilité Civile Fasc 1 [PDF]

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Zitiervorschau

Fascicule Responsabilité civile Professeur MARGHICH Licence 3 Droit des Affaire Université Internationale de Rabat

Responsabilité civile : C’est le 3ème module de droit civil c’est la suite de la théorie générale des obligations et du droit des contrats. La responsabilité signifie l’obligation de réparer le dommage causé à autrui. Autrui c’est l’individu, un être humain. L’animal est considéré en droit marocain comme étant une chose. C’est ce qui différencie la responsabilité pénale de celle civile car la responsabilité pénale c’est l’obligation de réparer le dommage causé à la société car toute la société est sous le choc quand une personne est violée par exemple. L’individu peut être une personne physique ou morale.

Avant c’était une responsabilité subjective fondée sur la faute, mais avec l’évolution, car on a du mal à prouver la faute, c’est devenu fondé sur le risque, maintenant on cherche à sécuriser la vie des gens en imposant le principe selon lequel dès qu’il y a un dommage la personne est responsable.

Chapitre 1 : distinction entre la responsabilité civile et la responsabilité pénale : Section 1 : les différences : 1. Le but de la responsabilité civile est de réparer le dommage causé à un individu, le but de la responsabilité pénale c’est réparer le dommage causé à la société. 2. La responsabilité pénale n’est engagée que lorsqu’un individu commet un acte expressément défendu par la loi pénale. (Article 4 du code pénal). L’exemple des logiciels piratés, il n’y a pas de loi prévue pour protéger ces logiciels. Alors qu’en matière civile, c’est le contraire, la loi insiste sur le principe du dommage. C’est l’article 77 du D.O.C. C’est-à-dire tout fait quelconque de l’homme qui sans l’autorité de la loi cause un dommage oblige son auteur à réparer le dommage. L’autorité de la loi c’est l’exemple de la légitime défense par exemple c’est la loi qui autorise cette défense jugée légitime. Parfois même des paroles peuvent causer un dommage, un geste manuel, etc. Si la loi pénale nécessite un texte réglementaire, le civil n’exige qu’un dommage selon l’article 77 du D.O.C. que ce soit délictuelle ou contractuelle, tout fait quelconque de l’homme donne lieu à une réparation. Alors qu’en pénale, il faut voir si c’est prévu par la loi. 3. Il faut un dommage dans la responsabilité civile, sans dommage il n’y a pas de responsabilité. Alors qu’en pénal, si je tire sur quelqu’un et que je rate mon coup, je suis quand même responsable pénalement parce que mon infraction constitue une tentative. Alors qu’en civil il faut qu’il y ait un dommage. Un délit pénal entraine la condamnation de son auteur même en l’absence d’un dommage causé aux biens et aux personnes c’est le délit manqué. Or l’existence d’un dommage causé à autrui est l’une des principales conditions de la mise en œuvre de la responsabilité civile. 4. Le délit pénal conduit à une peine due à la société. Cependant, le délit civil entraine des dommages et intérêts dus à la victime. 5. Au niveau du déclenchement de la responsabilité, la responsabilité pénale est toujours déclenchée par le ministère public. Personne n’a le droit de mettre en mouvement l’action pénale à part le ministère public qui représente la société donc tous les marocains. Exemple : une fille subit un harcèlement sexuel, elle va directement au ministère public avec des preuves, le ministère va alors déclencher une responsabilité pénale. Le pénal tient le civil en état, car je dois m’assurer que par exemple Mounir est celui qui a volé la voiture et non un autre. L’application de la loi pénale est requise par le ministère public qui exerce à cet effet l’action publique. En civil, exemple : une bailleresse d’un appartement à un locatrice qui ne paye pas le loyer doit aller déposer une requête au tribunal au secrétariat greffe du tribunal pour que la locatrice paye le loyer en plus de dommages et intérêts. La mise en mouvement civile doit être déclencher par la victime, sa succession, ou son représentant (avocat ou assureur). Cependant, la réparation est exigée par la victime elle-même ou par ceux qui la représente, soit les avocats ou les assureurs. L’assureur est subrogé dans les droits et les obligations de l’assurer.

6. Au niveau des conditions de la responsabilité : pour la responsabilité pénale, pour responsabiliser quelqu’un pénalement il faut 3 conditions : l’élément légal : sans texte pas d’infraction, l’élément intentionnel : l’élément moral : il faut que la personne ait l’intention de nuire. Exemple : renverser quelqu’un sans faire exprès et sous un état normal. L’élément matériel : c’est l’extériorisation de l’intention criminelle. La loi ne peut sanctionner ce qui se passe dans la tête des gens, même si j’ai des preuves comme quoi une personne complote je ne peux pas le poursuivre. Pour la responsabilité civile, le préjudice, la faute et le lien de causalité. 7. Dans le domaine de la responsabilité pénale, il faut qu’il y ait une faute pénale pour responsabiliser une personne pénalement, il faut que cette faute soit voulue. En matière civile, tu payes même si tu ne fais pas exprès. C’est l’article 78 du D.O.C. l’article 77 dispose que lorsque c’est de manière voulue il faut payer, l’article 78 lui dispose que même si ce n’est pas voulue il faut payer. En conflit avec l’article 98, On m’a cassé ma montre, si c’est volontaire il faudra payer la totalité, et si c’est involontaire je paye la totalité aussi. Alors que l’article 98 est injuste donc peut-être c’est une erreur de droit. Si en pénal je ne fais pas exprès il n’y a pas de responsabilité pénale en principe.

Section 2 : la coexistence des deux responsabilités civile et pénale : N.B : Il n’existe pas de cumul d’infractions pénales au Maroc c’est l’individualisation de la peine. Souvent les deux responsabilités sont engendrées, comme l’exemple de l’incendie qui engendre les deux. Les conséquences de cette double responsabilité : 1. La victime peut choisir entre deux sortes de tribunaux : civil ou pénal. Soit elle peut agir devant le tribunal civil ou peut agir en tant que partie civile au tribunal pénal. 2. Si la victime choisie le tribunal répressif, elle va se porter partie civile car elle va mettre en mouvement l’action publique en obligeant le ministère public à l’exercer. La victime ne peut alors aller à un tribunal civil car la victime se porte partie civile. Le juge pénal est compétent pour accorder des dommages et intérêts même si la culpabilité du délinquant n’est pas reconnue (article 12 du code de procédure pénale). Quelqu’un se porte partie civile au tribunal pénal, pas de culpabilité, mais il va percevoir des dommages et intérêts de l’auteur. 3. Si la victime choisie d’agir devant le tribunal civil : deux règles sont à observées : A. Le criminel tient le civil en état : le procès civil ne peut commencer tant qu’il n’a pas été prononcé définitivement sur l’action publique (pour s’assurer que la personne est effectivement criminelle ou délinquant). B. C’est une conséquence de la procédure : la décision pénale a autorité de chose jugée à l’égard d’une décision civile, celui-ci ne peut pas rendre un jugement en contradiction avec ce qui a été rendu au pénal. Un jugement qui a acquis l’autorité de la chose jugée, cela veut dire que ce même procès avec le même objet et les mêmes parties ne peut être rejugé au sein d’une autre juridiction dans une ville différente.

Chapitre 2 : les différences existantes entre responsabilité contractuelle et responsabilité délictuelle : La responsabilité civile est de 4 types : contractuelle, délictuelle, quasi-contractuelle et quasidélictuelle.

Section 1 : les différences relatives aux conditions de mise en œuvre des responsabilités délictuelles (délits) et contractuelles (contrat) : Ce sont les conditions qui différent d’une responsabilité à une autre : A. La capacité : pour qu’on puisse agir contractuellement contre quelqu’un, il faut qu’il soit capable, il faut qu’il ait 18 ans révolus. Sur le plan délictuel, on n’a pas besoin de la capacité, c’est l’article 96 du D.O.C s’il a les capacités de discernement il va être déclarer responsable, on sait faire la distinction entre le bien et le mal à l’âge de 12 ans. L’article 97 : les sourds muets sont responsables s’ils peuvent discerner les conséquences de leurs actes. La capacité d’un contractant à conclure un contrat. Il faut alors être majeur donc avoir 18 ans sauf si le juge des mineurs conclut une émancipation d’un mineur de 16 à 18 ans. Pour la responsabilité délictuelle on n’a pas besoin de capacité. La capacité est l’un des éléments nécessaires pour la validité des obligations qui dérivent d’une déclaration de volonté conformément à l’article 2 du D.O.C. En matière contractuelle, pour être responsable de ses engagements, il faut que la personne soit en pleine capacité. D’après l’article 210 du code de la famille : « toute personne ayant atteint l’âge de la majorité, jouit de la pleine capacité pour exercer ses droits et assumer ses obligations ». Or, en matière délictuelle, la capacité n’est pas une condition puisqu’il suffit que l’auteur du dommage possède le degré de discernement nécessaire pour apprécier les conséquences de ses actes conformément aux articles 96 et 97 du D.O.C. Selon l’article 214 du code de la famille, l’enfant est doué de discernement lorsqu’il atteint l’âge de 12 ans grégoriens révolus. L’article 96 du D.O.C précise que : « le mineur dépourvu de discernement ne réponds pas civilement du dommage causé par son fait (son tuteur oui) : il en est de même de l’insensé quant aux actes accomplis pendant qu’il est en état de démence ». Le mineur répond, au contraire, du dommage causé par son fait s’il possède le degré de discernement nécessaire pour apprécier les conséquences de ses actes. L’article 97 du D.O.C prévoit que : « les sourds-muets et les infirmes (ne bouge pas les mains et les pieds) répondent des dommages résultants de leur fait ou de leur faute, s’ils possèdent le degré de discernement nécessaire pour apprécier les conséquences de leur acte ». B. La liaison des deux responsabilités contractuelle et délictuelle à l’ordre public : l’ordre public c’est l’ensemble des principes et des valeurs politiques économiques juridiques sociaux moraux éthiques culturelles sur lesquelles reposent la civilisation d’un État donné. L’ordre public est très présent dans la responsabilité délictuelle car les délits sont des infractions. Il existe deux types de délits, les délits de police qui ont une peine d’emprisonnement de 1 moi à 2 ans et les délits correctionnels qui sont de 2 ans à 5 ans. Abrogation par désuétude : la loi dit que pour préparer le dossier du passeport il faut 4 photos, etc… en respectant les papiers requis, je les donne à l’administré qui ne prends que quelques-unes de ces pièces, je recommande alors mon ami qui veut faire ses papiers de ramener le nombre de papiers que l’administré veut. C’est alors que la loi pour obtention du passeport ne sera respectée ni par l’administration ni par les citoyens, la loi est donc tombée en désuétude.

La responsabilité délictuelle résulte des obligations légales issues de l’ordre public. Elle est donc en liaison directe avec l’ordre public. En effet, d’une part on ne peut s’accorder d’avance à la contravention des lois sauf si la loi est tombé en désuétude. D’autre part, la victime d’un préjudice ne peut pas renoncer à ses droits personnels avant la survenance du dommage. La responsabilité délictuelle protège contre toute atteinte à la sécurité des personnes et de leur patrimoine. Par contre, la responsabilité contractuelle n’est pas en liaison étroite avec l’ordre public puisqu’à l’origine les parties peuvent convenir la limitation de la responsabilité, voir même, l’exclure complétement. Cependant, il existe certaines exceptions à ce principe. En effet, la responsabilité contractuelle est soumise dans certaines situations à l’ordre public, à titre d’exemple, l’article 772 du D.O.C prévoit que : « est nul toute clause ayant pour objet de limiter ou d’écarter la garantie du locateur d’ouvrage (salarié) pour les défauts de son œuvre, surtout lorsqu’il a sciemment dissimulé ses défauts, ou lorsqu’il provienne de sa négligence grave ». C. La nature de la faute : la gravité de la faute ne constitue pas une condition pour la mise en œuvre de la responsabilité délictuelle. En effet, la faute même très légère qui cause un dommage engage la responsabilité délictuelle de son auteur. Tandis qu’en matière contractuelle, la faute très légère ne serait pas retenue et la faute lourde serait généralement exigée. D. La charge de la preuve : l’administration de la preuve en matière contractuelle est plus aisée qu’en matière délictuelle. Le créancier doit prouver l’existence du contrat le liant au débiteur et que ce dernier a failli à ses obligations contractuelles ; le débiteur devra alors prouver la cause étrangère pour dégager sa responsabilité. Tandis qu’en matière délictuelle, la preuve est plus difficile lorsque la responsabilité est fondée sur la faute, la victime doit alors prouver les 3 éléments constituants les conditions de la mise en œuvre de la responsabilité : la faute, le dommage et le lien de causalité entre la faute et le dommage subit. L’administration de la preuve répond aux dispositions des articles 399 et 400 du D.O.C pour la responsabilité contractuelle. Selon l’article 399 du D.O.C : la preuve de l’obligation doit être faite par celui qui s’en prévaut. D’après l’article 400 du D.O.C : lorsque le demandeur a prouvé l’existence de l’obligation, celui qui affirme qu’elle est éteinte ou qu’elle ne lui est pas opposable doit le prouver.

Section 2 : les différences relatives à la mise en œuvre des responsabilités contractuelles et délictuelles : A. Les différences au niveau de la réparation : 1. L’étendu de la réparation : Dans le cadre de la responsabilité délictuelle, la réparation englobe l’ensemble des dommages causés à la victime qu’ils soient d’ordre matériel ou moral, certains ou imprévisible. Tandis qu’en matière contractuelle le dommage doit être direct et certain. Le dommage imprévisible n’est pas réparable. Le dommage est défini par le législateur à travers l’article 264 alinéa 1 du D.O.C : « les dommages sont la perte

effective que le créancier a éprouvée et le gain dont il a été privé, et qui sont la conséquence directe de l’inexécution de l’obligation. L’appréciation des circonstances spéciales de chaque espèce est remise à la prudence du tribunal : il doit évaluer différemment la mesure des dommages et intérêts selon qu’il s’agit de la faute du débiteur ou de son dol ». 2. Les clauses limitatives ou exclusion de la responsabilité : La question qui se pose ? a-t-on le droit de limiter la responsabilité ? En matière contractuelle on peut, mais si elle est autorisée par la loi. L’article 264 alinéa 2. C’est entre les parties, et seulement si la loi le prévoit. Dans la responsabilité délictuelle, il est interdit de limiter la responsabilité. Dans le cadre de la responsabilité contractuelle, les parties peuvent convenir au moment de la conclusion du contrat des clauses limitatives ou exclusives de responsabilité en cas de survenance de dommages lors de l’exécution du contrat. Chose qui n’est pas possible en matière délictuelle puisque débiteur et créancier n’ont de lien entre eux qu’après la survenance du dommage. Selon l’article 264 alinéa 2 du D.O.C « les parties contractantes peuvent convenir des dommagesintérêts dus au titre du préjudice que subirait le créancier en raison de l’inexécution totale ou partielle de l’obligation initiale ou en raison du retard apporté à son exécution » (clause pénale). 3. La solidarité des débiteurs : de principe, en matière contractuelle, il n’existe pas de présomption de solidarité mais les parties peuvent le prévoir au moment de la conclusion du contrat conformément à l’article 164 du D.O.C qui dispose que « la solidarité entre les débiteurs ne se présument point ; elle doit résulter expressément du titre constitutif de l’obligation, de la loi, ou être la conséquence nécessaire de la nature de l’affaire ». En matière commerciale, la solidarité se présume. Selon l’article 335 du code de commerce marocain. Et article 165 du D.O.C. Dans le cadre de la responsabilité délictuelle, la solidarité n’existe qu’en cas de pluralité des responsables ou lorsque le dommage est causé par plusieurs personnes mais on ne peut déterminer le degré de la faute de chacun suivant les articles 99 et 100 du D.O.C. D’après l’article 99 : « si le dommage est causé par plusieurs personnes agissants de concret, chacune d’elle est tenue solidairement des conséquences, sans distinguer s’elles ont agies comme instigateurs, complices ou auteurs principaux ». L’article 100 ajoute que : « la règle établie en l’article 99 s’applique au cas où, entre plusieurs personnes qui doivent répondre d’un dommage, il n’est pas possible de déterminer celle qui en est réellement l’auteur, ou la proportion dans laquelle elles ont contribuées au dommage ».

B. Les différences relatives à l’action en réparation : Ces différences s’apprécient au niveau de : - La nécessité de mise en demeure en matière contractuelle. - La prescription.

1. La nécessité de mise en demeure :

Dans le cadre de la responsabilité délictuelle, la demande de réparation ne nécessite pas d’interpellation préalable de l’auteur du dommage. Au contraire, en matière contractuelle, la responsabilité du débiteur n’est engagée qu’après la mise en demeure effectuée par le créancier suivant l’article 255 du D.O.C. Il existe cependant une exception à cette règle lorsque l’obligation contractuelle consiste à ne pas faire conformément à l’article 262 du D.O.C. Cet article prévoit que : « lorsque l’obligation consiste à ne pas faire, le débiteur est tenu des dommages-intérêts par le seul fait de la contravention ; le créancier peut, en outre, se faire autoriser à supprimer, au dépend du débiteur, ce qui aurait été fait contrairement à l’engagement ». L’article 255 du D.O.C précise que : « le débiteur est constitué en demeure par la seule échéance du terme établie par l’acte constitutif de l’obligation ». Si aucune échéance n’est établie, le débiteur n’est constitué en demeure que par une interpellation formelle du représentant légitime de ce dernier. Cette interpellation doit exprimer : A. La requête adressée au débiteur d’exécuter son obligation dans un délai raisonnable. B. La déclaration que, passé ce délai, le débiteur sera assigné en justice. Cette interpellation doit être faite par écrit ; elle peut résulter même d’une lettre recommandée avec accusé de réception envoyée par voie postale ou par huissier de justice.

2. La prescription : Les deux régimes de responsabilité contractuelle et délictuelle diffèrent au niveau de la prescription : En matière délictuelle, elle est de 3 ans si la victime a la connaissance du dommage et de son auteur. Dans le cas contraire, elle est de 15 ans suivant l’article 106 du D.O.C. Cet article prévoit que : « l’action en indemnité du chef d’un délit ou quasi-délit se prescrit par 3 ans, à partir du moment où la partie lésée a eu connaissance du dommage et de celui qui en est tenu d’en répondre. Elle se prescrit en tous les cas par 15 ans à partir du moment où le dommage a eu lieu ». En matière contractuelle, la prescription des actions nées des obligations contractuelles est de 15 ans suivant l’article 387 du D.O.C. mais il existe certaines exceptions à ces règles raccourcissant la prescription à 5 ans, à 2 ans ou à 1 ans. Conformément aux article 388 et 389 du D.O.C.

Chapitre 3 : la délimitation du domaine de la responsabilité contractuelle et de la responsabilité délictuelle : N.B : Obligations prétoriennes : des obligations instaurées par la jurisprudence. Tel que le principe : « Rebus Sic Stantibus » = l’obligation d’une des parties de renégocier le contrat avec l’autre en cas de changement de circonstances. Elle est devenue après le temps clause de Hardship. En cas de litige ce principe est appliqué même quand il n’est pas prévu dans le contrat. Un autre principe celui de « Bona Fide » qui veut dire Bonne foi. Ainsi que le principe de coopération entre les parties qui est aussi imposé par la jurisprudence. Ce sont des principes d’origines prétorienne donc émanant de la jurisprudence. Un exemple de coopération : c’est un

contrôle que l’on fait même si ce n’est pas prévu par le contrat, tel qu’un appel à la banque pour savoir si le virement a bien été exécuté alors que normalement la simple exécution du virement complète l’obligation contractuelle, c’est en quelque sorte un suivi appelé « coopérer », et c’est obligé par la jurisprudence même si ça ne figure pas dans le contrat. Ces principes sont applicables d’office même s’ils ne figurent pas dans le contrat.

Section 1 : le domaine de la responsabilité contractuelle : Ce domaine est déterminé par : -

L’existence d’un contrat valablement formé. L’inexécution d’une obligation contractuelle cause du dommage. Le responsable et la victime sont reliés par le contrat.

A. L’existence d’un contrat valablement formé : Le contrat se forme en principe par le seul accord des volontés des parties sur un objet déterminé. Pour être valable, le contrat ne doit pas être entaché d’un vice de consentement (erreur, dol, violence), et d’autre part, les parties doivent possédées la pleine capacité pour assumer leurs engagements suivant l’article 2 du D.O.C. Il faut noter que les modifications que les parties apportent d’un commun accord à la convention, aussitôt après sa conclusion, ne constituent pas un nouveau contrat mais sont censées faire parties du contrat principal, si le contraire n’est pas exprimé. D’après l’article 20 du D.O.C, le contrat n’est point parfait lorsque les parties ont expressément réservées certaines clauses comme devons formées objet d’un accord ultérieur : l’accord intervenu dans ces conditions sur une ou plusieurs clauses ne constitue pas engagement alors même que les préliminaires de la convention auraient été rédigées par écrit.

B. L’inexécution d’une obligation contractuelle cause du dommage : Certes, le contrat devra être valablement formé mais la responsabilité contractuelle n’est engagée que si le dommage provient d’une inexécution ou d’une mauvaise exécution des obligations contractuelles. Ces dernières sont déterminées par le contrat, expression de la volonté des parties et également dans certains cas par les obligations prétoriennes. Les obligations prétoriennes sont les obligations instituées par la jurisprudence et reprise ultérieurement par la loi telle que l’obligation de réviser le contrat en cas de changement de circonstances (Rebus Sic Stantibus), (Bona Fide), (l’obligation de coopérer, informer et de renseigner).

C. Le responsable et la victime sont reliés par le contrat : La responsabilité contractuelle doit être engagée par l’une des parties au contrat duquel est née l’obligation inexécutée. Dès lors, le responsable et la victime doivent avoir tous deux la qualité de contractant par application de l’article 228 du D.O.C relatif au principe de l’effet relatif du contrat.

Les tiers n’ont pas le droit d’agir contre l’un des contractants sauf lorsqu’il s’agit des héritiers ou des victimes par ricochet.

Section 2 : la délimitation de la responsabilité délictuelle : N.B : On peut agir sur le plan délictuel pour toute la phase de négociation du contrat. On peut aussi agir sur le plan délictuel dans le cas d’un contrat nul. C’est l’équivalent d’une roue de secours car ça nous permet d’agir même sans contrat. On peut agir dans les cas d’une faute par un tiers étranger au contrat. La responsabilité délictuelle englobe l’ensemble des hypothèses d’évènements qui causent un dommage à l’exception de ceux qui correspondent à la responsabilité contractuelle. Ainsi, outre les dommages causés par un fait juridique, toutes les hypothèses de non-validité du contrat (contrat nul), soit par incapacité de l’une des parties ou par un vice du consentement ou lorsque le dommage se produit durant la phase précontractuelle, ces dommages seront régis par la responsabilité délictuelle.

A. Faute commise par un tiers étranger au contrat : Lorsqu’un tiers est complice de la violation par une des parties de son obligation contractuelle. Exemple, dans le cadre de la vente à réméré, c’est-à-dire vente avec faculté de rachat (article 585 du D.O.C), l’acheteur revend la chose avant l’expiration du délai fixé par les parties. Le nouvel acquéreur (tiers) au premier contrat de vente est au courant de l’existence de la faculté de rachat. Il commet donc une faute délictuelle à l’égard du vendeur partie au premier contrat de vente. Si ce dernier manifeste sa volonté pour racheter le produit vendu dans le délai prévu.

B. Faute commise par un contractant à l’égard d’un tiers : Si la défaillance dans l’exécution d’une obligation contractuelle cause un dommage à une personne tierce n’ayant aucun lien avec l’une des parties au contrat. La faute commise par la partie défaillante est une faute délictuelle à l’égard du tiers au contrat. Par exemple, la vente d’un produit défectueux qui cause un dommage à un tiers. Ce dernier peut engager la responsabilité délictuelle du vendeur du produit défectueux.

C. Faute commise par un contractant à l’égard d’une autre partie au contrat : Lorsque la faute commise par l’une des parties ne constitue pas une défaillance dans l’exécution des obligations contractuelles, la responsabilité de l’auteur de la faute est délictuelle. Il reviendra au juge saisi d’examiner le contenu des obligations contractuelles pour déterminer si la faute est contractuelle ou délictuelle.

Section 3 : la règle du « non-cumul » des responsabilités contractuelles et délictuelles :

La doctrine et la jurisprudence se sont intéressées depuis le début du 20 ème siècle à la problématique du « cumul » ou « non-cumul » des responsabilités contractuelles et délictuelles. Lorsque du même fait nait les deux responsabilités tel les dommages causés par les professionnels de la profession libre : les notaires et les avocats. Donc se pose alors la question de la possibilité du cumul des deux responsabilités ? le cumul des deux responsabilités induit une indemnisation d’une part du dommage sur la base contractuelle, d’autre part une indemnisation fondée sur la responsabilité délictuelle. Cette situation conduit à indemniser deux fois le même dommage donnant lieu ainsi à l’enrichissement de la victime contrairement aux règles de l’équité et de la raison. Le cumul des responsabilités suppose également le cumul entre les avantages de chaque régime tel que par exemple : cumuler à la fois la preuve et sa charge du régime contractuel et la réparation intégrale du régime délictuel. Ce qui conduit à une action hybride non autorisée par la loi mais seulement introduite à l’initiative de la victime pour bénéficier des avantages des deux responsabilités. Dans un arrêt de la cour de cassation marocaine (Cour suprême) du 10 Juin 1970 relatif à l’entrepreneur Roferji qui a été engagé par la coopérative agricole de riz pour l’installation de planche en bois aux toits de leurs dépôts. A la suite duquel il est tombé d’une hauteur très élevée. Cette chute lui provoqua une incapacité permanente. La cour a affirmé le jugement rendu par la cour d’appel dégageant la responsabilité de la coopérative. La cour de cassation a précisé que puisque Monsieur Roferji est lié à la coopérative par un contrat d’entreprise et de ce fait qu’il ne peut qu’engager la responsabilité contractuelle de la coopérative et non sa responsabilité délictuelle.

Chapitre 4 : les conditions de la mise en œuvre de la responsabilité contractuelle : 4 conditions sont requises pour une telle responsabilité à savoir : -

Un contrat valable. Une faute. Un dommage. Un lien de causalité.

Section 1 : Un contrat valable : Tout contrat doit réunir les conditions exigées pour sa validité à savoir : la capacité, le consentement, l’objet et la cause. Dans le cas où l’une des conditions fait défaut, le contrat sera sanctionné par la nullité. Donc on ne peut invoquer la responsabilité sur ce qui est nul.

Section 2 : le dommage : Le domaine de la responsabilité : - Perte de la marchandise (inexécution totale ou partielle). - Avarie (mauvaise exécution). - Retard (mauvaise exécution).

A. L’origine du dommage : D’après l’article 263 : « les dommages et intérêts sont dus, soit à raison de l’inexécution d’une obligation, soit à raison du retard dans l’exécution ».

1. L’inexécution d’une obligation contractuelle : Le cocontractant créancier peut réclamer des dommages et intérêts compensatoires en cas d’inexécution de l’obligation contractuelle. Cette dernières (inexécution) peut être totale ou partielle ou encore une exécution défectueuse de l’obligation. Exemple : un vendeur de blé ne livre à son acheteur que 60% du poids mentionné sur le contrat de vente. L’exécution défectueuse ou la mauvaise exécution peut être assimilée, suivant son importance, soit à l’inexécution totale soit à l’inexécution partielle. Exemple : un vendeur de fraise livre une marchandise pourrie. Dans ce cas, la défectuosité est telle que la prestation ne puisse servir en rien à la destination envisagée. La livraison sera donc assimilée à une inexécution totale. Tandis que, si c’est une partie de la marchandise livrée qui est pourrie, cette livraison sera assimilée à une inexécution partielle de l’obligation.

2. Le retard dans l’exécution de l’obligation : Le D.O.C ne responsabilise pas le retard mais le dommage (dégât) causé par le retard. C’est l’article 263 : « en cas de retard dans l’exécution, des dommages et intérêts moratoires seront attribués au contractant créancier pour réparer les dommages qui s’en suivent ». Le retard n’est pas en soi une cause de responsabilité mais ce sont les dommages qui en résultent qui justifient l’attributions de dommages et intérêts moratoires. Le créancier devra donc apporter la preuve du préjudice subi au retard. Le montant des dommages et intérêts moratoires sera fixé par le juge saisi suivant l’article 264 du D.O.C. Lorsque le retard dans l’exécution entraine la perte d’utilité de l’objet de l’obligation pour le créancier, ce retard peut être assimilé à une exécution totale de l’obligation. Exemple : une marchandise destinée à un événement donné ou pour une période déterminée : la robe de mariée livrée après la cérémonie.

B. Les différents types de dommage : 1. Le dommage matériel : Article 264 al. 1 du DOC : Les dommages sont la perte effective que le créancier a éprouvée et que le gain dont il a été privé et qui sont la conséquence directe d’une inexécution d’obligation ». Le dommage matériel résulte de toute atteinte aux droits patrimoniaux du créancier due à la défaillance de son cocontractant.

D’après l’article 264 du DOC le dommage matériel ou le dommage patrimonial englobe la perte subie et le manque à gagner causé par l’inexécution du contrat. Il faut savoir que l’intention ne compte pas en matière civile mais qu’elle compte en matière pénale.

1.1 La perte Il y a perte lorsque le créancier ne reçoit pas la marchandise ou ne bénéficie pas du service convenu au moment de la conclusion du contrat. Exemple : les travaux effectués par l’entrepreneur sont défectueux obligeant ainsi le créancier à effectuer d’autres réparations. Elle peut prendre la forme d’une perte pécuniaire suite aux dépenses occasionnées par le fait générateur de la responsabilité. Exemple : les frais d’hospitalisation. La perte peut aussi être la conséquence du retard dans l’exécution. Exemple : un entrepreneur qui devra prolonger la location du matériel.

1.2 Le manque à gagner : Le juge doit évaluer le manque à gagner en faisant attention. Le cocontractant créancier peut subir une interruption durable ou provisoire de ses activités professionnelles à cause d’une obligation contractuelle non exécutée ou mal exécutée ou encore d’une exécution retardée. Le créancier sera donc privé du gain espéré si le contrat avait été correctement exécuté. Le créancier de l’obligation inexécutée devra justifier l’étendu du manque à gagner faute de quoi le tribunal s’en tiendra à ce qui pourrait être légitimement espéré. Dans tous les cas, le juge ne tiendra compte que du manque à gagner établi avec certitude. Exemple : Non livraison ou livraison partielle des dattes pendant le mois de Ramadan entraîne un manque à gagner pour le créancier. Jurisprudence marocaine : arrêt de la cour de cassation : Pour la première fois, la clause pénale matérielle est admise. C’est à dire « si la livraison de clé de maison n’est pas livré à temps, alors construit ma piscine et mon jardin gratuitement, un travail (service).

2. Le dommage corporel : Le dommage corporel correspond à une atteinte à l’intégrité physique d’une personne (des blessures) suite à l’inexécution du contrat. Exemple : l’inexécution de l’obligation de sécurité du transporteur qui suite à un accident lors du transport cause un dommage corporel au passager. Le dommage corporel peut entraîner d’autre dommage causé au cocontractant créancier de l’obligation inexécuté, notamment un D matériel (frais médicaux, perte de revenu suite à des blessures entraînant une incapacité de travail) et un dommage moral (prix de la douleur, le préjudice esthétique).

3. Le dommage moral :

Article 77 et 78 : dommage moral prévu par le DOC. L’inexécution d’un contrat peut produire un dommage moral manifeste. Étude de cas : lié par un contrat de travail, le patron a mal exécuté le contrat en ne respectant pas ses obligations (par exemple dénonciation calomnieuse). Le dommage moral est constitué par une atteinte aux droits extrapatrimoniaux d’une personne résultant d’une inexécution du contrat. Le dommage moral résulte, par exemple, de l’atteinte à la considération, notamment en cas de mauvaise exécution ou d’exécution tardive des obligations contractuelles mettant en péril la notoriété d’une entreprise. Le dommage moral peut être la conséquence d’un dommage corporel du cocontractant (prix de la douleur, prix esthétique etc.).

C. Les caractères du dommage : Le dommage doit réunir des conditions : Les caractères du dommage sont définis par l’article 264 du DOC. Selon cet article, « les dommages sont la perte effective que le créancier a éprouvée et le gain dont il a été privé, et qui sont la conséquence directe de l’inexécution de l’obligation. L’appréciation des circonstances spéciales de chaque espèce est remise à la prudence du juge ». En effet pour être réparable, le dommage doit être personnel, certain, direct et prévisible.

1. Le dommage doit être personnel : Selon l’article 264 al.1 du D.O.C : « les dommages sont la perte effective que le créancier a éprouvée et le gain dont il a été privé… ». Dès lors, la responsabilité contractuelle du débiteur ne peut être engagé que par le créancier de l’obligation contractuelle inexécutée. Le créancier doit donc être personnellement celui qui a subi le dommage autrement dit le créancier est la victime directe du dommage subi. Cependant, il existe une exception : La victime par ricochet est une personne qui a souffert d’un préjudice suite au dommage subi par la victime directe, avec laquelle elle avait des liens. Les personnes qui peuvent être considéré comme victime par ricochet sont fixées par l’article 229 al.1 du DOC Selon cet article « les obligations ont effet non seulement entre les parties elle-même mais aussi entre les héritiers ou ayants-causes... ». Par exemple : l’épouse, les enfants, les grands-parents ainsi que toute personne qui prouve que la victime subvenait à leurs besoins, subissent un dommage matériel par ricochet du fait de la disparition des revenus du père.

2. Le dommage certain :

Le dommage subi doit être réel et non hypothétique ou éventuelle. Il doit correspondre au dommage subi à la survenance de la faute du débiteur. Les conséquences de la faute contractuelle peuvent être actuelles ou futures. Le dommage est dit : « dommage actuel » s’il se réalise au moment de la faute contractuelle ou au moment où le juge statut. Le dommage futur est le dommage qui se réalisera certainement dans le futur. Exemple : la victime d’un accident lors d’un contrat de transport. Cette dernière aura besoin d’une assistance à domicile dès son retour de l’hospitalisation.

3. Dommage direct : La responsabilité contractuelle est limitée au dommage qui résulte immédiatement et directement de l’inexécution de l’obligation ou du retard dans l’exécution de cette dernière conformément à l’article 264. Le dommage doit donc être la conséquence directe de la faute reprochée au débiteur de l’obligation contractuelle. Lorsque le dommage entraîne en cascade d’autres dommages, il appartiendra au juge de déterminer quels sont les dommages réparables suivant l’article 264. Selon l’exemple de POITIER, si un marchand vend sciemment une vache malade qui contamine tout le troupeau de l’acquéreur, il est responsable de la perte de la vache infectée et de toutes les vaches du troupeau. Car c’est encore une suite immédiate et directe de l’inexécution du contrat de vente. Mais, si par la suite, la perte du troupeau entraîne une baisse de revenu. Le non-paiement de ses créanciers, à cause des terres non cultivées et ses créanciers font saisir ses biens et les font vendre à bas prix. Ce nouveau dommage est trop loin, trop indirect pour être mis à la charge du marchand.

4. Dommage prévisible : Le cocontractant débiteur n’est tenu qu’à la réparation du dommage normalement prévisible au moment de la conclusion du contrat. autrement dit, seul le dommage résultant de l’inexécution ou du retard dans l’exécution des obligations contractuelles prévus lors de la conclusion du contrat. Exemple : le transporteur des bagages enregistrés des passagers ne peut prévoir que le dit-bagage est plein d’objet précieux à moins que le passager ne fasse une déclaration de la valeur. C’est l’article 266 du code de commerce maritime.

Section 3 : le fait générateur de responsabilité : la faute contractuelle : 1. L’existence d’une faute :

Selon l’article 268, « il n’y a lieu à aucun dommage et intérêts lorsque le débiteur justifie que ni l’inexécution ou le retard proviennent d’une cause qui ne peut lui être imputé, tel que le cas de force majeure et le cas fortuit » Cet article autorise à dire que toute inexécution n’est pas génératrice de responsabilité et que le débiteur n’a pas à répondre de l’inexécution due à la force majeure ou au cas fortuit. Mais cet article ne dit pas si le débiteur peut échapper à la responsabilité en prouvant qu’il n’a pas commis de faute ou que l’inexécution n’est pas fautive (responsabilité pour un dommage d’origine inconnue, le débiteur est responsable). Cependant, en matière de perte de la chose due, le législateur indique à travers l’article 273 du D.O.C, que le débiteur est responsable de son dol ou de sa faute lourde. La faute inexcusable : l’auteur connait les conséquences de sa faute. La faute lourde : l’auteur ignore les conséquences de sa faute. La faute légère : les fautes de négligence ou d’imprudence. La faute dolosive : je cherche à vous induire en erreur par des manœuvres frauduleuses. Le montant de la réparation est le même pour toutes les fautes confondues. Exceptions : Dans le cadre des contrats spéciaux (contrat prévu par la loi, exemple à partir de l’article 480 c’est le contrat de vente pour le D.O.C, le législateur leur donne une réglementation à part), le législateur met l’accent tantôt sur le fait du débiteur, tantôt sur la faute. A titre d’exemple :  Dans le contrat de louage : le législateur rend le preneur responsable des dommages causés à la chose par son fait ou par sa faute conformément à l’article 678 du D.O.C.  Dans le contrat de dépôt : l’article 806 du D.O.C rend le débiteur responsable de tout dommage subi par la chose causée par son fait ou sa négligence, tandis que l’article 808 suppose la faute du dépositaire pour engager sa responsabilité. Conclusion : de ce qui précède, on peut conclure que la terminologie du D.O.C est très imprécise et que le législateur n’a pas maintenant distingué la faute du simple fait non fautif. Pour une responsabilité il faut une faute. Or le D.O.C ne donne rien sur la faute. C’est surtout les articles des contrats spéciaux qui déterminent selon la nature du contrat la responsabilité. Articles de contrats spéciaux : la faute est évoquée (il faut la prouver). Exemple de force majeure (3 conditions) : tremblement de terre. Cas fortuit : le coup de foudre (+ une condition : événement soudain).

2. Gravité de la faute : On distingue naturellement 3 fautes : La faute dolosive (dol) : faute avec intention de nuire. Exemple : tout transporteur bénéficie d’un avantage  limitation de la responsabilité. En cas de faute dolosive, sa responsabilité devient intégrale. La faute légère : négligence, maladresse. La faute simple : faute qu’on peut corriger, comme l’erreur de calcul qui ne donne pas lieu à la rescision (elle peut être rectifier). La faute lourde : l’auteur ne connait pas les conséquences de ces actes ; La faute inexcusable : l’auteur connait les conséquences de sa faute. Pour différencier entre délictuelle et contractuelle : Délictuelle :

- Faute inexcusable. - Faute lourde. - Faute légère. Contractuelle : - Faute dolosive. - Faute lourde. - Faute simple.

3. La responsabilité contractuelle du fait d’autrui : Quand est-ce que la représentant est responsable ? quand il y a dépassement de pouvoir. Sauf dans 2 cas : - Quand le dépassement apport un enrichissement au représenté. - En cas de ratification par le mandant. En dehors de ces deux cas responsabilité contractuelle Principe : selon l’article 233 du D.O.C : « le débiteur répond du fait et de la faute de son représentant et des personnes dont ils se servent, dans les mêmes conditions ou ils répondent de sa propre faute, sauf son recours contre les personnes dont il doit répondre ». La responsabilité contractuelle du fait d’autrui existe lorsqu’un débiteur introduit volontairement un tiers dans l’exécution du contrat. Le débiteur de l’obligation inexécutée est responsable des fautes commises par ses préposés ainsi que ses sous-traitants. Le préposé est celui qui participe à l’exécution d’une obligation sur les ordres et sous le contrôle du débiteur qui soit salarié ou qu’il intervienne à titre gracieux. Le sous-traitant est celui qui exécute tout ou une partie de l’obligation à la place du débiteur principe à travers un contrat de sous-traitance. La sous-traitance est la forme la plus répandue des sous-contrats. En présence d’un sous-contrat tel que le contrat de sous-location, le locataire répond des dégradations et pertes du fait du sous-locataire suivant l’article 670 du D.O.C. Si le débiteur peut se libérer de sa responsabilité en prouvant que l’inexécution est due à une cause étrangère. Le fait d’un préposé ou de son sous-traitant n’est pas cause qui lui soit étrangère.

Section 4 : le lien de causalité : La doctrine a proposé deux théories : A. La théorie de l’équivalence des causes : elle est applicable en droit allemand. Selon cette théorie tout événement qui constitue la condition nécessaire ou sine qua-none du dommage, peut être considéré comme cause du dommage. En effet, d’après le professeur G. VINEY « tout événement qui a été nécessaire à la réalisation du dommage doit être considéré comme étant sa cause juridique ». Ainsi pour que la faute contractuelle soit considérée comme cause, il faut et il suffit qu’elle ait été l’une des conditions sin quanone du dommage.

Exemple : dans le cas d’un achat défectueux, on va intenter une action solidaire des contractants pour faute. B. La théorie de la causalité adéquate ou directe : on doit chercher la cause directe du dommage, c’est un expert qui va décider de la personne qui a causé le vrai dégât à une chose. Et c’est alors que les autres contractants vont être exclus. D’après cette théorie, seules les cause qui, selon le cours normal des choses, étaient de nature à engendrer le dommage. Ainsi, il faut distinguer entre les causes qui sont prépondérantes, sans elles, il est certain que les faits ne seront pas produits. Et celles qui ne sont que secondaire, même sans leur réalisation, il est possible que les faits se produisent. Pour que le débiteur soit responsable, il faut que l’inexécution de l’obligation soit vraiment la cause générique du dommage. Le choix entre ces deux théories est attribué par le législateur au juge du fond conformément à l’article 264 qui dispose que : « l’appréciation des circonstances spéciales de chaque espèce est remise à la prudence du tribunal ». L’exigence d’un lien de causalité direct suivant l’article 264 entre le préjudice subi et la faute contractuelle motive presque la majorité des décisions de justice. Cependant, lorsque le dommage est dû à la fois à la faute du créancier et du débiteur, la responsabilité sera partagée entre les deux.

Section 5 : les conditions d’exonération ou de la limitation de la responsabilité contractuelle :