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LP Entrepreneuriat création d’Entreprise Semestre 6 Année 2019-‐2020
Pr Batoul Baryala
CONTROLE DE GESTION
Polycopié Contenu
Introduction au contrôle de gestion Les centres de responsabilité Le Tableau de bord Les écarts Les coûts par activité Les coûts cibles Le prix de cession interne Résumé du Cours Contrôle de Gestion Pr Batoul BARYALA
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Introduction au contrôle de gestion 1-‐ Contrôle de gestion définition. La 1ère définition du CG est donnée par Robert Anthony , John Dearden et Thomas Vancil en 1965 dans leur manuel « Management Control Systems. Cases and Readings », Homewood, Irwin. Le CG est ainsi défini comme « Le processus par lequel les managers s’assurent que les ressources sont obtenues et utilisées avec efficacité et efficience dans l’accomplissement des buts organisationnels ». Deux clés : efficience et efficience. La notion d’efficience traduit l’aptitude à optimiser le rapport entre résultats et moyens engagés et le concept d’efficacité qui fait référence à la capacité à atteindre les objectifs fixés. On ajoute la notion d’économie, qui se rapporte au fait que les ressources ont été obtenues au moindre coût. Ses trois termes (3 E) forment les piliers de la performance. Cette première définition revêt une dimension technico-‐économique, et réduit le CG à l’allocation optimale des ressources de l’entreprise. Le CG comporte une dimension stratégique et managériale à laquelle fait référence la définition de Robert Anthony en 1988 dans son ouvrage La fonction contrôle de gestion, Publi-‐Union. « Le contrôle de gestion est le processus par lequel les managers influencent d’autres membres de l’organisation pour appliquer les stratégies. » L’accent est mis davantage sur une dimension managériale essentielle du CG, il s’agit de l’accomplissement des buts stratégiques. En traduisant les finalités de l’entreprise en objectifs stratégiques et opérationnels, quantifiables notamment sous forme d’indicateurs de performance, le CG doit produire une vision partagée des buts stratégiques. Henri Bouquin en 2008, précise que le CG est : « L’ensemble des dispositifs et processus qui garantissent la cohérence entre la stratégie et les actions concrètes et quotidiennes. » 2-‐ La place du contrôle de gestion dans l'organigramme. Il est nécessaire de rappeler qu'un véritable service de contrôle de gestion est rare dans l'entreprise et que sa présence est limitée aux grandes entreprises. L'examen des structures organisationnelles montre une grande diversité d'option. Néanmoins deux cas semblent émerger. 2.1-‐ Une position fonctionnelle. Le contrôleur de gestion est rattaché à une direction fonctionnelle administrative, comptable et financière. Cette organisation correspond à un contrôle de gestion limité à un rôle de suivi à posteriori et donc davantage à un service de comptabilité baptisé flatteusement contrôle de gestion.
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Direction générale Division approvision-‐ nements
Division production
Division commerciale
Direction administrative
informatique
D.R.H
Comptabilité générale
Contrôle de gestion
Services généraux
L'horizon du contrôleur de gestion est alors limité à l'exercice comptable, sa mission s'inscrit en complément de la comptabilité générale et ne coïncide pas avec la définition actuelle du contrôle de gestion. 2.2-‐ Une position d'état-‐major Le contrôle de gestion occupe une place de «staff» ou d'état-‐major disposant non pas d'une autorité hiérarchique mais d'une autorité de spécialité. Le contrôleur de gestion joue un rôle de support aux autres fonctions et peut remplir pleinement sa mission de pilote et d'animateur du système d'information.
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Direction générale Contrôle de gestion Division 1
Division n
L'horizon du contrôleur de gestion s'élargit et s'allonge puisqu'il intervient: -‐dans le processus de planification stratégique; -‐dans le processus de mobilisation et d'animation des acteurs; -‐dans la prise de décisions à long terme: choix d'investissements, partenariat. 2.3-‐Relations avec les autres fonctions : Le CG est une fonction transversale en étroite relation avec d’autres composantes de l’entreprise : La direction générale : le CG apporte son expertise et peut aider à la décision stratégique. De même, qu’il participe à la mise en œuvre, à l’accompagnement et au contrôle des stratégies. La direction des ressources humaines : apporte son expertise en matière de CG sociale. Il apporte un ensemble d’outils aux directeurs des RH : tableaux de bord et indicateurs sociaux budget des frais de personnel, analyse et contrôle de la masse salariale…etc. ainsi qu’il collabore en matière de récompenses fondés sur les performances. La direction de la production : le CG apporte des instruments industriels exp. Des tableaux de bord d’ateliers, des outils de programmation de la production, de gestion de stock, de contrôle de la qualité. La direction commerciale : le CG contribue dans la prévision des ventes, l’élaboration des budgets de ventes, le tableau de bord, le calcul des coûts commerciaux, les calculs de rentabilité par rapport aux clients …etc. La direction financière : il intervient dans le suivi des budgets de trésorerie, le choix des investissements, l’évaluation financière… La direction comptable : la comptabilité est le système d’information de référence pour le CG. La comptabilité financière lui fournit la pluparts des données sur lesquelles reposent ses analyses. L’adoption de normes comptables internationales est une obligation pour le CG. La direction des systèmes d’information : le CG repose sur des progiciels qui relient et traitent un ensemble de données relatives aux différentes fonctions de l’entreprise : industrielles, sociales, commerciales, comptables et financières. Il peut s’appuyer sur des bases de données permettant de stocker ces variables d’extraire des requêtes et d’opérer divers traitements statistiques.
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2.4-‐L'organisation du service de contrôle de gestion Contrôle de gestion
Tableaux de bord et reporting
Gestion des prix de cession interne
Interprétation des écarts
Prévision et budgétisation
Comptabilité analytique
Codification analytique
Calcule des coûts
Traitement des frais généraux
3-‐ Le contrôleur de gestion. 3.1-‐ Sa mission Le contrôleur de gestion peut espérer légitimement être responsable du système d'information de gestion de l'entreprise. Il devient alors: -‐ Le récepteur du système d'information et a pour tâches: Ø la définition et la qualification des centres de responsabilité en fonction de l'organigramme qu'il peut faire évoluer compte tenu des attributions réelles; Ø la construction du réseau analytique d'information autorisant la ventilation des charges de la comptabilité générale; Ø l'établissement des standards et leur révision; Ø la construction de l'articulation budgétaire; Ø l'élaboration des tableaux de bord et donc des indicateurs de performances. -‐ Le gestionnaire du système d'information et assure la coordination et la circulation des informations. Il définit la procédure budgétaire et organise les itérations entre les services nécessaires à la cohérence d'ensemble; -‐ L'animateur du système d'information et remplit des missions: Ø d'information et de communication auprès des décideurs de l'entreprise; Ø de conseil auprès des responsables de centre afin de les aider à chiffrer des objets de coût: opération ponctuelle, choix d'investissement, primes versées aux salariés;
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Ø de participation à la gestion des conflits entre les unités grâce notamment à la fixation de prix de cession interne autorisant la préservation des intérêts particuliers et de l'intérêt général. 3.2-‐ Profil Fréquemment dans les annonces de recherche de cadres, la liste d'attributs est longue : jeune, expérimenté, diplômé, disponible, animateur d'équipe… Dans ces profils idéaux, certaines qualités peuvent être raisonnablement exigées et appréciées: qualités techniques, qualités professionnelles, bonne culture technologique, capacité d'observation, empathie, dialogue, pédagogie, discrétion…etc. Le minimum que l'on attend du CG c'est qu'il remplisse des rôles qui lui sont assignés généralement: maîtriser le cœur du métier en termes d'informations, posséder les capacités relationnelles adéquates à l’animation des procédures et à l'assistance du manager et contribuer à transformer l'entreprise. Les descriptions de poste et de profils de CG offert sur le marché du travail sont très variées. Bien que depuis la décennie 90, ils tendent à s'homogénéiser. 4-‐ CG Les difficultés 4.1-‐Les obstacles à la mise en œuvre du CG. Des conditions difficiles pour assurer ses multiples missions : s’il est impensable de parvenir à tout anticiper et à tout planifier, le CG tente d’ordonner la marche de l’organisation. Or, il se heurt fréquemment à : -‐La tentation de la direction générale : • •
de vouloir piloter toutes les dimensions de la stratégie à la fois sous l’angle des résultats et des moyens en quantité et en qualité. de demander au CG de tout contrôler.
-‐Les structures arbitraires de l’organisation : ü en centre de responsabilité dans les échanges reposent sur des relations bilatérales introduisant des marges de manœuvre et des gaspillages. ü rendant mal compte des transversalités et ignorant l’effet réseau. ü rendant impossible l’affectation d’une marge ou d’un dysfonctionnement sur une opération à laquelle ont participé plusieurs entité. -‐ Des conditions d’exercice insatisfaisantes, des impératifs contradictoires : Les objectifs ne sont pas clairement définis. L’activité ne se répète pas suffisamment pour capitaliser une expérience. Les prévisions et la mesure de nombreux résultat sont peu fiables. Il faut orienter les pratiques tout en laissant de l’autonomie aux acteurs afin qu’ils expriment leur créativité que l’org gagne en flexibilité. Ø Il n’est pas aisé d’isoler le lieu et l’instant de la décision de définir la meilleure solution, de satisfaire à l’ensemble des besoins sociaux. Ø Ø Ø Ø
4.2-‐Les difficultés pour appréhender la performance de l’organisation. N’étant pas une de techniques répétitives, le CG éprouve une grande difficulté à mettre en place les indicateurs pertinents pour compter la performance dans toutes ses dimensions. Ses outils
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traditionnels, comme l’analyse des écarts ou les suivis budgétaires ont souvent été conçus pour que l’organisation reste sur la trajectoire dessinée par les plans stratégiques. Ils s’avèrent en autre moins opératoires pour conduire le changement en douceur. Mesurer la performance intrinsèque n’est pas aisé. Cela impose une réflexion collective préalable pour définir ce qu’on entend par performance et conduit à : ü pratiquer des comparaisons entre des périodes déterminées on avec des concurrents. ü utiliser un ensemble stable d’indicateurs synthétiques de performance avec une pondération et des caractéristiques quantifiables. Il convient de ne pas confondre : o o o
les performances apparents et ils performances réelles. les performances individuelles et celles d’une équipe de l’org. les performances à un instant donné et son évolution dans le temps.
En conclusion le CG englobe de nombreux outils de gestion. Il concernent particulièrement : ü l’analyse des coûts ü l’analyse des écarts ü l’analyse des budgets ; des plans ü l’élaboration du tableau de bord ü l’analyse de la valeur ü le contrôle de la qualité ü l’analyse et la répartition du sur plus …etc. Le CG apporte une meilleure compréhension : * Des problèmes que l’entreprise rencontre ou qu’elle est susceptible de rencontrer en préparant les informations nécessaires à son pilotage, en évaluant les risques en courus, les orientations à prendre et les ressources à mobiliser pour maîtriser son exploitation actuelle et future. * Des comportements des acteurs pour mieux les influencer par la mise en place d’un ensemble cohérent de règles de conduite et de normes afin de limiter les risques de nom performance.
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Les centres de responsabilité Il est impératif que le découpage en centres coïncide avec l’organigramme afin d’attribuer les responsabilités d’action sans faille. Dans le cas inverse, les acteurs renvoient mutuellement les torts. 1) Définition : Un centre de responsabilité est un groupe d’acteurs de l’organisation regroupés autour d’un responsable, auquel des moyens sont octroyés pour réaliser l’objectif qui lui a été assigné. Le centre de responsabilité se définit comme étant une unité organisationnelle, un service, un département au sein d’une organisation dont la personne responsable reçoit, de la direction générale, une délégation d’autorité sur des ressources ainsi qu’un ensemble d’objectifs à réaliser. 2) Principes fondamentaux : responsabilité, contrôlabilité, exhaustivité Responsabilité Dans son sens le plus large, la responsabilité désigne la situation de celui qui doit « répondre » d’un fait et qui accepte et subit les conséquences de ses actes. Par extension, avoir des responsabilités dans le travail implique que l’agent, employé, cadre ou dirigeant, a des décisions à prendre dans le cadre d’une fonction qui lui a été confiée et qu’il a accepté. La décentralisation du pouvoir suppose une bonne prise de conscience des implications, souvent contradictoires, du concept de responsabilité, qui comprend deux notions distinctes : l’engagement et la maîtrise. On ne peut en effet s’engager que sur quelque chose que l’on maîtrise, au moins partiellement. Maîtrise
Engagement
« je suis responsable de quelque chose »
« je suis responsable devant quelqu’un »
Cela fait référence à un domaine délimité : • •
Un champ d’activité ; Des compétences.
Cela renvoie à une autorité centrale : • •
Une stratégie ; Un point de vue global prééminent vis-‐à-‐ vis des points de vue locaux.
Cela suppose un pouvoir et une autonomie suffisants : Cela implique une obligation de résultats se traduisant par : • Délégation hiérarchique ; • Des objectifs à atteindre ; • Délégation fonctionnelle • Une évaluation des performances • Réelle marge de manœuvre sur les assortie de sanctions. processus opérationnels Le point clé ici est la possibilité d’isoler le domaine de responsabilité du manager. En pratique, le paradoxe du concept de responsabilité est que sa mise en œuvre s’accompagne d’une recherche permanente d’équilibre entre deux contraires souvent incompatibles. Pour illustrer cela, il n’est pas inutile de rappeler les avantages les plus couramment cités pour chaque approche. Les idées associées : la décentralisation et la centralisation
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Pour le contrôleur de gestion, ou la personne chargée de concevoir le système de pilotage, il est alors indispensable d’admettre et d’expliquer que l’équilibre centralisation / décentralisation ne peut être que fondamentalement instable. Et la recherche d’une combinaison acceptable est nécessaire. Contrôlabilité Les centres de responsabilité sont des centres de coût on les appelle aussi centres de coûts qui sont dissociés en coûts contrôlables et coûts non contrôlables. Définition : on dit que des coûts sont contrôlables, lorsque leur montant peut être affecté par la décision du responsable du centre de coût. Les coûts incontrôlables sont au contraire ceux sur lesquels un responsable de centre de coût ne peut exercer une influence. Deux conséquences : le domaine de contrôlabilité de chaque responsable se limite aux coûts contrôlables. Plus en s’élève dans la pyramide hiérarchique de l’entreprise, plus les coûts deviennent contrôlables. Le degré de contrôlabilité d’un coût est difficile à établir notamment pour les CR au bas de la pyramide hiérarchique. Quelques règles doivent être respectées : • • •
Pour un individu qui a la responsabilité aussi bien de l’acquisition que de l’utilisation d’un service, la valeur de ce dernier constitue un coût contrôlable. Tout coût qui peut être influencé par l’action d’un individu est pour ce dernier un coût contrôlable. Tout coût doit être contrôlable par quelqu’un. Une personne peut se voir attribuer la responsabilité du contrôle d’un coût qu’elle ne peut pas nettement influencer par son action si elle est la plus apte à agir sur quelques-‐uns de ses éléments.
Le point essentiel est surtout d’éviter de rendre responsable quelqu’un de ce sur quoi il n’a aucun contrôle. La responsabilité est souvent une responsabilité collective Sur des enjeux clés pour l’entreprise, telles que la réussite d’un nouveau produit, d’un investissement majeur ou la construction de l’image de l’entreprise, la notion de responsabilité partagée concrétisée par l’existence d’objectifs et d’indicateurs de suivi communs à plusieurs managers responsables de secteurs différents, revêt une importance fondamentale. Cette notion de responsabilité partagée permet de prendre en compte les interdépendances, force les coopérations, décloisonne les métiers. Exhaustivité Moins fondamental que les notions de délégation, responsabilité, contrôlabilité, ce principe est néanmoins important à respecter en pratique. Il consiste à s’assurer que, au niveau des résultats comptables et critères financiers de performance, chaque poste du bilan et du compte de résultat est affecté à un centre de responsabilité au minimum. Les mesures financières de performance, à travers les deux principaux états financiers de l’entreprise, sont en effet des mesures synthétiques, des « filtres » qui tôt au tard vont immanquablement révéler d’éventuelles lacunes de gestion. En étant certain qu’au moins un manager est responsabilisé, pour chacun des critères financiers, dont la somme » aboutit au compte de résultat et au bilan, on minimise le risque de voir un critère se dégrader au profit d’un autre au point de menacer tout à coup l’entreprise.
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3) Types de centre de responsabilité a) Les centres de coûts standards Les centres de coûts qui peuvent être scindés en deux catégories : les coûts productifs et les coûts discrétionnaires. Ils sont discernables par le degré de fiabilité avec lequel on peut établir une relation entre les coûts engagés et une mesure d’output, càd de « production » du centre de responsabilité. Les centres de coût et de frais sont des centres dont la mission est de fournir un ensemble de prestations dans des conditions optimales de coût, de délai et de qualité. Les centres de coûts présentent les caractéristiques suivantes : • • •
Les ressources sont mesurables de façon monétaire. La mesure de l’output est le plus souvent physique. Il est possible d’optimiser la consommation de ressources et de construire ex ante une estimation des coûts correspondant à cet optimum, traduit le plus souvent par des coûts standard.
Le responsable se borne à respecter : • •
•
Les standards quantitatifs de productivité établis par le bureau des méthodes ; Les standards de coût : comparaison du cout réel au coût budgété. Souvent, le responsable de l’unité ne maîtrise pas les coûts faute de pouvoir choisir les fournisseurs, les rémunérations des équipes… Les normes de qualité : taux de rebut, pannes, défauts, respect des délais.
b) Les centre de coûts discrétionnaires La responsabilité des dirigeants de ces centres est, elle aussi, limitée aux dépenses mais celles-‐ci ne présentent pas de lien évident avec le niveau d’activité de l’entreprise. La mesure de performance ne peut donc pas reposer sur des standards de coût. L’efficacité et l’efficience de ces services ne sont pas appréciables aisément du fait de la variété et de la non répétitivité des tâches réalisées. Une relation coût / résultat ne pouvant être établie, on parle de coûts laissés à la « discrétion » du responsable de service. Cela peut concerner : • • • •
Le coût d’un plan de formation ; Le coût du service des relations publiques ; Le coût du service mercatique ; Le coût d’un département recherche et développement…
Les fonctions de support au sens de Michaël Porter sont en général des centres de coût discrétionnaire. La confrontation entre coût réels et prévisionnels n’est pas aisée du fait des difficultés d’élaboration du budget (impossibilité de disposer de gamme opératoire ou de nomenclature). c) Les centres de recettes Il s’agit d’un centre dont le responsable a pour objectif de réaliser un certain niveau de vente sans qu’il puisse agir sur le prix de vente donc sur la marge ni sur le Budget de dépenses qui lui est imposé. Il peut s’agir de la force de vente de l’entreprise, d’agences commerciales ou de magasin de vente… dans tous les cas les responsables ont une possibilité d’action limitée à leurs ventes, ils ne maîtrisent pas le coût d’achat des marchandises qu’ils sont chargés de vendre, celui-‐ci est négocié en
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amont par le service achat de l’entreprise ou une centrale d’achat par exemple. Ainsi, la force de vente d’une concession automobile doit respecter un prix plafond (prix constructeur) et parfois est soumise à un quota sur certains modèles. La mesure de performance portera sur un objectif global de CA assorti d’objectifs précis par type de produits, de clients, de zone géographique. d) Les centres de profit : Le responsable d’un centre de profit maîtrise à la fois les recettes et les coûts. Sa mesure de performance est fondée sur le résultat. Cela suppose que le responsable contrôle : ü ü ü ü
Le CA : volume, composition des ventes et prix ; Les coûts de distribution ; Les coûts de fabrication ; Les coûts de fonctionnement.
Une maitrise de toutes ces variables est rare dans l’entreprise. Théoriquement, seules les directions générales de l’entreprise ou des filiales disposent de ces leviers d’action. e) Les centres d’investissements Le service concerné doit dégager la meilleure rentabilité possible des capitaux investis tout en réalisant un profit. C’est une variété de centre de profit dans laquelle le responsable est également jugé sur la bonne gestion des actifs utilisés. Le responsable gère en fait une mini entreprise et sa performance est évaluée à partir de critères du type bénéfice / investissements par exemple le ROI ou bénéfice – Coût de l’investissement. A la maitrise du profit s’ajoute celle des actifs. Le responsable dispose du pouvoir de décision quant aux acquisitions et aux cessions d’immobilisations de l’entité contrôlée. Théoriquement seule la direction générale maîtrise l’intégralité de ces variables. Cette qualification d’un centre de responsabilité est limitée à des niveaux hiérarchiques élevés. Retour sur investissement =
!é!é!"#$ !" !! !"#$é !"#$%&!%%$'$"& (!"#$%"&' !"#$%&!!!"#$)
= K%
Le taux réel K est comparé au taux attendu par les actionnaires k1 par exemple. D’autres indicateurs peuvent être utilisés : • • •
Niveau de cash flow, V.A.N : valeur actuelle nette ; Bénéfice résiduel = bénéfice réalisé – rendement attendu x actif réel utilisé (différence entre le résultat dégagé et une charge supplétive représentant la rémunération des capitaux engagés).
Le rendement attendu s’exprime par un % K’ en général sensiblement équivalent au taux de rentabilité K1% attendu des actionnaires. Le tableau suivant synthétise ce classement des centres de responsabilité, on observe que depuis les centres de coûts ou de revenus jusqu’aux centres d’investissement, en passant par les centres de profits, le niveau d’autonomie et de responsabilité s’accroît. Le découpage en CR correspond très fidèlement à la structuration de l’entreprise.
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Type de centre
Caractéristiques et éléments Critères et indicateurs de responsabilité utilisés Centre de coûts • Objectifs d’activité • Quantité produite productifs prévisionnelle (outputs) au • Coût unitaire de l’UO moindre coût tout en • Coût unitaire des respectant des objectifs de produits (coût qualité et de délais rationnel) • Le centre n’est pas • Qualité responsable de son niveau • Délais d’activité Centres de couts • Pas de définition d’outputs • Coût total du centre discrétionnaires mesurables • Qualité du service en • Objectif de respect de termes de taux de l’enveloppe budgétaire prévu réclamations, temps moyen de traitement • Qualité du service rendu d’un dossier, etc. Centres de revenus • Maximiser un CA en termes • Montant de chiffre de niveau et de composition d’affaires des ventes • Structure de ce chiffre • Quelquefois, minimiser des (s’apparente à la frais de commercialisation notion de qualité du chiffre d’affaires) • Coûts propres au centre Centres de profit • Responsabilité globale en • Marge générée avant termes de CA et de financement des consommations compte tenu moyens alloués : EBE de moyens (humains et • Efficience du centre : capitaux) alloués et de production / Moyens spécificités concernant les utilisés outputs • Rendement des • Peu ou pas de responsabilité moyens alloués = sur l’adéquation capacité Marge / capitaux utilisé/ capacité disponible • Qualité des produits • Respect des délais Centres d’investissement
Exemples Atelier fabrication
de
DG, DRH
Force de vente, magasin de vente, succursale (si les achats sont négociés au niveau d’une centrale par exp) Succursale, usine,
• Responsabilité globale en • Vision globale de Filiale, division, termes de CA, de l’efficience consommations et d’un • Coût du gaspillage = certain niveau de rentabilité Production / Moyens des actifs utilisés • Responsabilité des coûts de • Coût de l’oisiveté = capacité Moyens utilisés / moyens disponibles
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4) Choix des centres de responsabilité Le choix du type de CR et des critères de gestion sont délicats et subjectifs. Le choix dépend de plusieurs facteurs de contingence, en particulier : • • •
La nature de l’activité, le type de produit, La stratégie de l’entreprise, Le type de pouvoir et le degré de délégation d’autorité et de responsabilité accordé : plus le pouvoir sera décentralisé et délégué, plus le nombre de centres sera important.
Il est cependant possible de respecter certains principes en termes définis de la manière suivante : Nature de la mission Production
Type de centre Centre de coûts
Service rendu
Niveau de la structure Usines, ateliers ou magasin de stockage Services administratifs
Centre dépenses discrétionnaires Vente Centres de recettes Services commerciaux, billetteries Résultat Centre de profit Usines, établissements Rentabilité des capitaux investis Centre d’investissement Filiales Par ailleurs la définition d’un CR ne renvoie qu’à sa mission principale et que selon l’horizon temporel, cette vision peut évoluer. Exp : un centre de recettes peut être aussi centre de coût s’il est responsable d’un budget regroupant ses propres moyens. C/C : Le découpage en CR dépend évidemment de l’objet de l’entreprise, de sa structure et de son niveau d’intégration. La qualification d’un centre de responsabilité est délicate à opérer car elle conditionne la motivation des individus, leurs performances et les moyens de contrôle.
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LE TABLEAU DE BORD Le contrôle de gestion a besoin d’un outil qui répond à ses besoins spécifiques, à savoir : Ø Avoir une connaissance sur les informations essentielles au pilotage ; Ø Obtenir ces données le plus rapidement possible et en permanence. Cet outil s’appelle le tableau de bord. 1) Généralités 1.1) Notion de TB La dénomination « tableau de bord » est empruntée au vocabulaire aéronautique et automobile. Cette analogie est retenue pour illustrer ce document constitué par un ensemble d’indicateurs synthétiques dont le but d’aider le décideur à piloter l’entreprise à court terme. Le TB d’une entreprise est constitué par un ensemble d’indicateurs fournissant les informations essentielles favorisant : ü Le contrôle du bon fonctionnement de l’entreprise ; ü La prise de décisions rapides nécessaires à la bonne gestion de l’entreprise. Un TB a pour objet de fournir avec célérité au gestionnaire, à quelque niveau qu’il se situe, les indicateurs sur les facteurs clés de l’activité qu’il contrôle. Le TB se distingue du reporting, cependant la distinction entre ces deux tableaux n’est pas toujours nette dans l’entreprise et mérite une précision. 1.2) Le reporting : mission de compte rendu C’est une appellation qui désigne la production de documents synthétiques destinés à la supervision de la délégation de responsabilités. Le reporting vise à faire remonter les données vers le sommet de l’entreprise. Cette pratique courante accompagne le management participatif basé sur la décentralisation et la délégation du pouvoir. Les travaux de reporting se présentent alors comme une liste d’indicateurs (volume de vente, part de marché, productivité, marges…) établis par les responsables hiérarchiques, complétée selon une périodicité régulière par les unités décentralisées et visant à rendre compte de l’activité et des résultats de l’unité autonome. 1.3) Le TB mission de pilotage Le TB ambitionne de constituer une aide au pilotage de l’entreprise ou du service concerné. Il est constitué par une liste synthétique d’indicateurs établis par et pour le responsable dans le but de contrôler les variables dont il a la maîtrise. Il n’est pas question de rendre compte à une antenne de supervision à travers des informations ascendantes mais d’éclairer la prise de décision et l’étendue du contrôle. Evolution des rôles du TB Le TB est un instrument de contrôle et de comparaison tout en étant également, du fait du système d’information qu’il constitue, un outil de dialogue et de communication ainsi qu’une aide à la décision.
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Le TB, instrument de contrôle et de comparaison Le TB permet de contrôler en continu les réalisations relativement aux objectifs fixés dans le cadre de la démarche budgétaire. Il doit attirer l’attention sur les points clés de la gestion et sur leur dérive éventuelle par rapport aux normes de fonctionnement prévues. Le TB, outil de dialogue et de communication Le TB doit faciliter le dialogue entre les différents niveaux hiérarchiques. L’efficacité de cette communication exige le respect de certains principes de conception. Le TB aide à la décision Le Tb fournit des informations sur les points clés de la gestion et sur ses dérapages possibles mais il doit surtout être à l’initiative de l’action. La connaissance de points faibles doit être évidemment complétée par analyse des causes de ces phénomènes et par la mise en œuvre des actions correctives suivies et menées à leur terme. Ce n’est que sous ces conditions que leTB peut être considéré comme une aide à la décision et prendre sa véritable place dans l’ensemble des moyens de suivi budgétaire. Limites des TB traditionnels De la pratique des entreprises découlent les insuffisances suivantes : • • • • • • • • •
Il n’a pas de véritable TB adapté à chaque service ou niveau hiérarchique ; Le TB est souvent figé pendant des années sans souci d’adaptation ; L’objectif du TB demeure trop souvent celui de contrôle ; La périodicité du TB est souvent la même pour tous les services ; La conception de TB est trop peu souvent faite à l’initiative de ceux qui vont l’utiliser ; Les indicateurs utilisés sont parfois déconnectés de la stratégie globale ; Les TB sont souvent conçus de manière interne ; Les TB ne mettent pas en évidence les interactions entre les indicateurs ; Les indicateurs ne sont pas remis en cause.
1.4) Principes de conception et de fonctionnement Un tel système d’information n’est efficace et donc utile que si sa conception répond à certaines règles précises tant pour son fonctionnement que pour son contenu. Ces principes sont résumés comme suit : § § § § §
Une cohérence avec l’organigramme ; Un contenu synoptique et agrégé ; Une rapidité d’élaboration et de transmission ; Une périodicité rapprochée en matière de production des informations ; Une cadence d’émission des informations plus faible pour les niveaux hiérarchiques les plus élevés.
a) La cohérence avec l’organigramme Une des reproches formulés à l’égard des systèmes comptables traditionnels est la non-‐ localisation des responsabilités et des lignes hiérarchiques. L’architecture du système d’information que constitue le TB doit se calquer sur la structure d’autorité. Cette dernière s’apparente à une pyramide où chaque responsable appartient de fait à deux équipes :
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o o
Il reçoit une délégation de pouvoir du niveau hiérarchique supérieur et doit périodiquement rendre compte ; Il délègue au niveau inférieur une partie de son pouvoir
b) Un contenu synoptique et agrégé Un TB contenant trop d’informations sera difficilement utilisable. Un responsable ne doit pas être submergé de données de détail. Il convient de sélectionner les informations indispensables. Cette recherche doit par ailleurs permettre l’addition d’informations cohérentes entre elles pour obtenir des indicateurs agrégés de plus en plus synthétiques. c)Une rapidité d’élaboration et de transmission Le rôle principal du TB reste d’alerter le responsable sur sa gestion. Il doit mettre en œuvre des actions correctives rapides et efficaces. Cette rapidité et la fréquence de publication expliquent que les Anglo-‐saxons appellent les informations collectés dans les TB « Flashs ». d) Périodicité rapprochée en matière de production des informations Plus l’information porte sur un phénomène incertain mais aux effets importants pour l’entreprise, plus la fréquence d’émission devra être élevée. Cela étant puisque le TB éclaire en continu sur la marche de l’entreprise. e)Une cadence d’émission des informations plus faible pour les niveaux hiérarchiques les plus élevés. Ainsi le sommet hiérarchique peut se contenter des grandes tendances, tandis que le base a besoin des données détaillées pour mener à bien sa mission. En effet les responsables au bas de la hiérarchie mènent leur activité au jour le jour, alors que la direction générale est surtout soucieuse de la gestion à long terme. 2) Contenu du TB 2.1) Les indicateurs 2.1.1) Définition Les TB sont constitués d’indicateurs qui sont des informations précises, utiles, pertinentes pour le gestionnaire exprimés sous des formes et des unités diverses. 2.1.2) Détermination des indicateurs Plusieurs phases sont à observer pour l’identification des indicateurs : o o o o o
Répertorier toutes les composantes de l’activité à partir d’une composition des objectifs globaux de l’entreprise ; Identifier les facteurs clés de succès de l’entreprise et du service étudié ; Pour chaque élément clef, rechercher une liste d’indicateurs possibles ; Sélectionner une batterie d’indicateurs synthétiques, pertinents et les plus représentatifs ; Exposer les indicateurs aux acteurs concernés afin de s’assurer de leur compréhension et de leur caractère équitable. 2.1.3) Typologie des indicateurs
Les indicateurs peuvent être classés en : indicateurs quantitatifs monétaires, indicateurs quantitatifs physiques, et indicateurs qualitatifs. a) Les indicateurs quantitatifs monétaires
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Ce sont des indicateurs exprimés en unités monétaires qui permettent d’apprécier : ü ü ü ü ü
Le coût de fonctionnement d’un service, de production d’un article…. ; Les recettes liées à la vente de biens ou services en interne ou sur un marché ; Le gain résultant d’une activité ; Le manque à gagner ou coût d’opportunité lié à une non production… ; La valeur d’une action…etc.
b) Les indicateurs quantitatifs physiques Ce sont des témoins particulièrement précieux aux gestionnaires. Selon l’activité du centre, ils sont différents : Centre De production
De distribution
Administratif
Recherche & développement
Informatique
Indicateurs Volume de production Niveau de stock Ratio de rendement Temps de fabrication Temps de marche Temps morts Délai de fabrication Taux de charge de l’outil de production Taux de rebut Taux de déchet Taux de panne Volume de ventes Part de marché Taux de pénétration Taux de renouvellement de la clientèle Nombre de réclamations Taux de frais de prospection Taux de concrétisation des contrats Nombre de dossiers traités Délai moyen de réponse Taux d’erreur Effectif Absentéisme Délai règlement clients Délai règlement fournisseurs Nombre de brevets déposés Nombre de nouveaux produits Retard moyen des projets Coût par projet Taux d’abandon d’idées Nombre de postes Nombres de lignes de programme Délai moyen de réponse
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Durée des indisponibilités Volume d’informations traitées Taux de connexion Nombre d’interventions Répartition du temps (étude, programmation, maintenance) c) Les indicateurs qualitatifs Plus les TB visent à éclairer des actions de niveau hiérarchique élevé et ou des tâches peu opérationnelles, plus les indicateurs quantitatifs manquent et cèdent la place à une dimension qualitative dans le cadre d’une appréciation nécessairement et inévitablement subjective. Cette évaluation porte sur l’appréciation des aptitudes de l’acteur considéré : ü ü ü ü ü ü ü
Capacité à planifier et à tenir les délais ; Capacité d’écoute ; Capacité à diriger une réunion ; Capacité à animer une équipe ; Capacité à rester performant pendant les périodes de tension ou de pression ; Aptitude à déléguer le travail ; Professionnalisme.
2) Les instruments du TB ou son contenu Il convient de préciser qu’il n’y a pas de TB type. Le TB de chaque ESE lui est particulier, elle le fait en fonction de ses caractéristiques propres et en fonction de ce que son chef juge primordial. Les facteurs clés de la gestion dont l’ensemble va constituer le TB peuvent être rangés sous les rubriques suivantes : 2.2.1) Valeurs absolues Exemple : production, chiffres d’affaires, matières consommées, effectif du personnel …etc. ces valeurs peuvent être exprimés en unités monétaires ou en unités physiques. 2.2.2) Ecarts significatifs Il convient de les sélectionner car il serait vain de vouloir examiner tous les écarts possibles. Le contrôle budgétaire permet le calcul d’un certain nombre d’écarts : écarts de vente, de production, de trésorerie… Il s’agit alors de repérer celui ou ceux qui représentent un intérêt pour le destinataire. A chaque niveau hiérarchique le TB ne doit contenir que les écarts dont la surveillance est indispensable à la bonne marche du centre de responsabilité. 2.2.3) Ratios Les ratios sont des rapports entre grandeurs significatives de la structure ou du fonctionnement de l’entreprise. Certains seront calculés à partir des informations issues de la comptabilité, d’autres (les ratios techniques) puiseront leurs données en dehors du système comptable. Ces rapports sont significatifs dans la mesure où ils permettent d’effectuer des comparaisons dans le temps et de présenter la réalité en chiffres simples. Ces ratios peuvent être de nature diverses : a) Ratios techniques et ratios de production Ils concernent par exp :
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o o o o o
L’énergie consommée (ex : kwt/ heures de travail…) ; Les rendements techniques (ex : production/ h de travail ; production/ nombre de salariés…) ; L’utilisation de la surface (ex : nombre de ouvriers/surface ateliers ; nombre de vendeurs/ surface rayons…) ; La stabilité du personnel (ex : effectif non sorti/effectif total…) ; La qualité du travail (ex : retours / ventes) ;
Etc. b) Ratios d’analyse commerciale o Analyse des ventes (ex : chiffres d’affaire par région / population par région…) ; o Analyse de la clientèle (ex : nombre de clients / ventes, pour la densité ; créances douteuses / ventes, pour la solvabilité ; clients fidèles / total de clients, pour la stabilité…) ; o Politique commercial (ex : nombre commandes / ventes …) ; Etc. c) Ratio de situation financière conformément aux principes de l’étude du bilan, du fonds de roulement et de la trésorerie. d) Ratio de rentabilité et de résultat : en vertu des principes de l’étude de la rentabilité de l’entreprise. 2.2.4) Graphiques Ils servent à prendre une vue d’ensemble des résultats. Parfois, ils ne synthétisent que les données précédentes ; parfois, ils complètent l’analyse. Leur intérêt est de visualiser rapidement et directement les évolutions et de mieux appréhender les changements de rythme ou de tendance. Leurs formes peuvent être variées : exp : Histogramme : structure des ventes CA 4,5 4 3,5 3 2,5 2 1,5 1 0,5 0
ventes na|onales ventes à l'exporta|on
année N année N année N année N +1 +2 +3
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Ventes 1er trim. 2e trim. 3e trim. 4e trim.
Graphique: ventes par trimestre Les graphiques peuvent être classés en :
a) Graphiques de présentation des données § Graphiques chronologiques (à échelle arithmétiques ou semi logarithmique) ; § Graphique à coordonnées triangulaires ; § Graphiques à surfaces (secteurs, rectangles, histogrammes). b) Graphiques d’analyse et de gestion Il s’agit de graphiques qui, non seulement présentent des données, mais les analysent. 2.2.5) Clignotants Ce sont des seuils limites définis par l’entreprise et considérés comme variables d’action. Leur dépassement oblige le responsable à agir et à mettre en œuvre des actions correctives. Toute la difficulté de l’utilisation de tels indicateurs réside dans leur définition, puisqu’il faut choisir l’information pertinente parmi la masse des informations disponibles. En conclusion, tous ces instruments ne se révèleront performants que dans la mesure où ils sont une aide à la décision, notion contingente puisqu’elle dépend des entreprises, des secteurs d’activité, des niveaux hiérarchiques, des délégations données. Bien conçu un TB se révèle utile à l’ensemble de l’entreprise.
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LES ECARTS Section 1) Généralités : a)Définition : Dans les organisations, le suivi des réalisations est obtenu en comparant les données constatées ou réelles à des valeurs de référence préétablies ou données prévues. Les écarts constituent des indicateurs privilégiés pour le CG. Un écart est calculé par la différence entre la donnée constatée et la donnée préétablie. Ecart = Donnée réelle – donnée prévue Signe de l’écart Positif
Négatif
Elément contrôlé
Δ par rapport à prévision
Qualification
Les ventes
Augmentation des ventes réalisées
Boni
Les coûts
Majoration du coût réalisé
Mali
Les marges et résultats
Surplus réalisé
Boni
Les ventes
Diminution des ventes réalisées
Mali
Les coûts
Diminution du coût réalisé
Boni
Les marges et résultats
Diminution du résultat réalisé
Mali
L’analyse des écarts consiste à décomposer chacun d’entre eux afin de : • • •
Mettre en évidence les causes des différences constatées ; Rechercher les responsabilités ; Prendre les mesures correctives appropriées si nécessaire.
b) La mise en cause des responsabilités : En général, une vente ou un coût sont obtenu par le produit d’une quantité par un prix ou un coût unitaire. Par conséquent l’écart est le résultat : • •
d’une variation des quantités ; et ou une variation des prix ou coûts unitaires.
c)Les causes des écarts sont multiples : Quelques exemples : • • • • • •
Prévision irréalistes, modification subite de la conjoncture ; Problèmes techniques liés à la vétusté des matériels ; Absence de formation suffisante du personnel ; Conditions de travail inadaptées et fatigantes ; Mauvaise qualité des matières premières ; Hausse imprévisible de certaines charges.
d) Avantages et limites :
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Le calcul des écarts pour l’ensemble des centres de responsabilité permet de bien isoler l’ensemble des responsabilités de l’entreprise. La mesure des performances se fait à chaque niveau de responsabilité en respectant le principe de contrôlabilité selon lequel la responsabilité d’un manager ne concerne que les variables pour lesquelles il dispose d’une entière capacité de commande. Le calcul d’écarts permet aussi de détecter des dysfonctionnements et des dérives par rapport à des normes de fonctionnement, exemple le cas de la variation des quantités consommées par rapport aux standards de consommation. La méthode des écarts présente un intérêt considérable, toutefois pour plus de pertinence certaines conditions doivent être remplies : • • •
Il convient de disposer d’un système d’information fiable. Il importe de pouvoir isoler les responsabilités, ce qui paraît délicat quelque fois. Pour calculer des écarts, il convient de disposer en lieu de prévisions fiables et de la possibilité de définir des standards. La méthode perd de sa pertinence pour les entreprises innovatrices qui ne produisent pas les mêmes produits d’une période à une autre et d’un client à un autre.
Section 2) Le contrôle budgétaire des ventes 1-‐) Le contrôle du chiffre d’affaire d’un produit Le chiffre d’affaires découle des ventes réalisées sur un grand nombre de biens et services, le montant de chacune d’elles résulte du produit d’une quantité par un prix, l’écart sur chiffre d’affaires sera étudié d’abord dans l’hypothèse d’un seul produit ou de produits indépendants, puis avec plusieurs produits interdépendants. A – L’écart total sur chiffre d’affaires Soient : -‐Qp la quantité vendue préétablie ; -‐ Pp le prix de vente préétabli ; -‐Qr la quantité vendue réelle ; -‐ Pr le prix de vente réel. Le chiffre d’affaires préétabli est : CAp = Qp x Pp Le chiffre d’affaires réel est : CAr = Qr x Pr L’écart total sur chiffre d’affaires est : Ecart total
= ventes réelles – ventes prévues = CAr – CAp = Qr Pr – Qp Pp
Un écart positif indique un accroissement du chiffre d’affaires par rapport aux prévisions. Inversement un écart négatif indique une perte de recettes
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B-‐ La décomposition de l’écart total La lecture de la formule précédente montre, à l’évidence, que deux causes peuvent expliquer cette différence sur les ventes : un écart qui porte sur la quantité et un autre sur le prix. Soit ΔQ = Qr – Qp l’écart de quantité, et donc Qr = Qp + ΔQ Soit ΔP = Pr – Pp l’écart de prix, et donc Pr = Pp + ΔP L’écart sur quantité et l’écart sur prix -‐on peut évaluer l’écart de quantité au prix prévu : Écart sur quantité = (quantité réelle – quantité prévue) x prix prévu Eq = (Qr – Qp) Pp = ΔQ x Pp -‐ on peut quantifier l’écart de prix avec la quantité réelle. Ecart sur prix = (prix réel – prix prévu) x quantité réelle Ep = (Pr –Pp) Qr = ΔP x QR Des écarts positifs représentent des recettes supplémentaires ; ils seront donc qualifiés de boni. Des écarts négatifs représentent des manques à gagner, ils seront qualifiés de mali. Application – l’écart sur chiffre d’affaires d’un seul produit Données : La société pousse – pousse est spécialisée dans la vente d’accessoires pour enfants. Pour les poussettes « baby » le suivi budgétaire des ventes fournit les informations suivantes en DH: Baby Chiffre d’affaires
Prévu
Réel
Quantité
Prix
Montant
Quantité
Prix
Montant
1000
80
80000
800
85
68000
Le dirigeant souhaite disposer des causes de la différence constatée. Analyse : Tableau d’analyse : signe + pour boni ; signe – pour mali Baby
Quantité : q
Prix : P
Montant : QP
Réel
800
85
68000
Prévu
1000
80
80000
Ecart
ΔQ =-‐200
ΔP = + 5
-‐12000
L’écart total sur vente de poussette « baby » est défavorable de 12000 dh : il résulte : -
d’un écart sur quantité : ΔQ Pp = ( -‐200) x 80 = -‐16000 dh (mali)
-
d’un écart sur prix de : ΔP Qr = (+ 5) x 800 = + 4 000 dh (boni)
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2) Le contrôle du chiffre d’affaires réalisé avec plusieurs produits Lorsque le chiffre d’affaires est composé de la vente de plusieurs biens et services, l’analyse des écarts et identique au cas précédent pour chacun des produits composant l’activité l’analyse globale sera réalisée par agrégation des écarts individuels. Chaque produit i est vendu dans une quantité Qi et un prix Pi : Etot = Σ( Qir Pir – Qip Pip ) E/q = ƩΔQi Pip E/p = ƩΔPi Qir Application : l’écart sur chiffre d’affaires de plusieurs produits Données : Le dirigeant de la société pousse-‐ pousse souhaite étudier le chiffre d’affaire réalisé sur les ventes de poussettes « baby » et sur celle de poussette « ballade »pour ces dernières le suivi budgétaire des ventes fournit les informations suivantes en dh: Ballade
Prévu
Chiffre affaire
Réel
Quantité
prix
Montant
Quantité
Prix
Montant
1500
50
75000
1600
46
73600
Analyse : Pour simplifier l’écriture les indices ont été omis Tableau d’analyse : signe + pour boni signe – pour mali Ballade
Quantité Q
Prix P
Montant QP
Réel
1600
46
73600
Prévu
1500
50
75000
Ecart
Q = +100
P = -‐ 4
-‐1400
L’écart total sur ventes de poussettes « ballade « est défavorable de 1400 dh. Il résulte -
d’un écart sur quantité de : ΔQ Pp = 100 x 50 = + 5000 dh (boni)
-
d’un écart sur prix de : ΔP Qr = -‐ 4 x 1600 = -‐6400 dh (mali)
Pour l’ensemble des produits : Ecart sur quantité : ΣEq -‐16000 + 5000 = -‐11000dh
Ecart sur prix : Σ Ep + 4000 – 6400 = -‐2400dh
Ecart total : Σ Etot -‐12000 -‐1400 =-‐13400dh
3) La décomposition de l’écart sur quantité Lorsque le chiffre d’affaire est réalisé par la vente de plusieurs produits interdépendants l’écart sur quantité peut avoir deux causes :
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-‐ une modification du marché de l’entreprise par rapport aux prévisions (par exemple élargissement ou rétrécissement du marché) mise en évidence par un écart sur le volume des ventes ; -‐ une modification dans la structure prévue de ventes (par exemple un des produits de l’entreprise prend une part de marché d’un autre) mise en évidence par un écart sur composition des ventes. A-‐ L’analyse par produit Pour chacun des produits composant les ventes, une analyse de l’écart sur quantité est réalisable mais plusieurs modèles existent pour le décomposer en écart sur volume et écart de mix la méthode présentée ici mesure les conséquences de la structure réelle des ventes par rapport à celle qui figurait dans la prévision de chiffre d’affaires. Soit αp la proportion prévue des ventes d’un produit donné. Par définition : αp = Qp / ΣQP Si la composition prévue des ventes avait été respecté, la quantité réelle du produit concerné aurait du être égale à : αp ΣQr Pour un produit donnée l’écart sur quantité s’analyse alors en : -
écart sur volume : Evol = (αp ΣQr -‐ Qp)Pp
-
écart sur composition ; Emix (Qr – αp Σ Qr)Pp
vérification : Evol + Emix = (αp ΣQr -‐ Qp) Pp + (Qr -‐ αp ΣQr)Pp Evol + Emix = (Qr –Qp) Pp = Eq Application : analyse par produit de l’écart quantité Données : Les données utiles de l’entreprise pousse -‐ pousse sont reprises :
Baby
ballade
Ensemble
Qp
1000
1500
2500
Qr
800
1600
2400
Pp
80 dh
50 dh
-‐
Analyse : Structure prévue et application aux ventes réelles
Baby
Ballade
Ensemble
αP
(1) 40 %
60 %
100 %
αp ΣQr
(2) 960
1440
2400
(1) 40 = 1000 / 2500 (2) 960 = 2400 x 40% 60% = 1500 / 2500. 1440 = 60% x 2400 Ecart sur volume
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« Baby »: Evol = (960 – 1000) x 80 = -‐ 3200 dh (mali) « Ballade » Evol = (1440 -‐1500) x 50 = -‐ 3000 dh (mali) Global : -‐ 3200 – 3000 = -‐ 6200 dh (mali)
Sans changement du mix, la baisse globale des ventes se répercute sur les deux produits. Ecart sur composition : « Baby » Emix = (800 – 960) x 80 = -‐ 12800 dh (mali) « Ballade » Emix = (1600 -‐ 1440) x 50 = + 8000 dh (boni) Global : -‐12800 + 8000 = -‐ 4800 € (mali) La structure des ventes favorable à la poussette « ballade »est mise en évidence par l’écart. Vérification de l’écart sur quantité : « Baby » -‐ 3200 -‐12800= -‐16000 dh (mali) « Ballade » -‐3000 + 8000 = + 5000 dh (boni) Global : -‐16000 + 5000= -‐11000 dh (mali) -‐ 6200 -‐ 4800= -‐11000 dh (mali) B) l’analyse globale pour l’ensemble des produits L’analyse proposée suppose que les quantités des différents produits peuvent être cumulées (unité de mesure identique, produits de nature similaire). Pour l’ensemble des produits, l’écart sur quantité est donné par : Eq = Σ (Qr-‐ Qp)Pp = Σ (Qr Pp – Qp Pp)= Σ Qr Pp-‐ ΣQp Pp Les prix moyens préétablis des ventes prévues et des ventes réalisées seront notés respectivement par Pp et Ppr : Pp = ΣQpPp / ∑Qp
et
Ppr = ΣQr Pp / ΣQr
Ainsi l’écart sur quantité globale se décompose en : -‐ Un écart sur volume vendu qui évalue l’écart de quantité au prix moyen pondéré prévu Ecart sur volume = (quantité totales réelles – quantités totales prévues) x prix moyen prévu des ventes prévues -
Un écart sur composition des ventes (ou écart de mix ) dont la différence de structure modifie les valeurs des prix moyens pondérés. Cet écart de prix est quantifié par les quantités réelles : Ecart sur composition = (prix moyen prévu des ventes réelles – prix moyen prévu des ventes Prévues) x quantités totales réelles E mix = (Ppr -‐ Pp) x ΣQr
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Application -‐ analyse de l’écart sur quantité : Données : Analyse de l’écart sur quantité de la société pousse -‐ pousse reprise des données utiles : Ensemble
Prévus quantité
prix
Réel Montant
quantité
prix
montant
Baby
1000
80
80000
800
85
68000
Ballade
1500
50
75000
1600
46
73600
Chiffre d’affaire
2500
62
155000
2400
59
141600
Ecart sur quantité globale (3) : -‐11000 dh (mali) Analyse Calcul du prix moyen préétabli : -
pour les ventes prévues : 155000 / 2500 = 62dh
-
pour les ventes réelles (800 x 80 +1600 x 50) / 2400 = 60dh
Décomposition de l’écart sur quantité global : -
écart sur volume : Evol = (2400 -‐ 2500) x 62 = -‐ 6200 dh (mali)
-
écart sur composition : Emix = (60 -‐ 62) x 2400 = -‐ 4800 dh (mali)
Vérification : -‐ 6200 – 4800 = -‐11000dh Les ventes réelles sont globalement inférieures aux prévisions. Elles génèrent un écart sur volume défavorable leur structure favorable à la poussette « ballade » par rapport aux prévisions engendre un écart défavorable. En effet le prix de celle-‐ci est inférieur au modèle « baby » ce qui donne un prix moyen pondéré pour les ventes réelles inférieures au prévu (60 dh au lieu de 62 dh).
Section 3) Contrôle des coûts de production : Les coûts préétablis 1) Généralités 1-‐1) Définition Le coût préétabli se définit comme un coût évalué a priori soit pour faciliter certains traitements analytiques, soit pour permettre le contrôle de gestion par l’analyse des écarts. Un coût standard présente généralement le caractère d’une norme. Il s’agit en fait d’établir pour une activité normale de l’ESE, des coûts prévisionnels considérés comme normaux, en vue de calculer par la suite d’éventuels écarts entre coûts constatés et coûts préétablis. 1-‐2) Variétés des coûts préétablis Les coûts préétablis peuvent être déterminé de diverses manières et, suivant les cas leur appellation change. On parle de :
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•
Coûts standards lorsque les coûts préétablis sont calculés à partir d’une analyse de l’objet et du travail nécessaire faite par les services techniques (bureau des méthodes), c’à d une analyse à la fois technique et économique.
•
Coût budgété lorsque les éléments des coûts tirés d’un budget d’exploitation établi à l’avance pour une certaine période ;
•
Coût moyen prévisionnel, lorsque les éléments des coûts préétablis sont dégagés des périodes comptables antérieures.
1-‐3) Avantages et inconvénients : Avantage: •
Simplicité ils ne sont révisés que lorsqu’ils ne représentent plus la réalité (après plusieurs mois).
•
Aide à la décision : notamment pour fixer les prix de vente ; pour évaluer la performance des unités dans un groupe (d’entreprise) ; surveiller les rendements techniques.
Limites: •
Mise en place progressive de la méthode car elle change les habitudes, le S doit être motivant raisonnable et accepté par le personnel ;
•
Les S doivent être accessibles mais raisonnables ;
•
Conflits sur la responsabilité des écarts notamment en cas d’interactions de produits et services;
2) Détermination des standards Pour déterminer des standards fiables, il faut adopter un principe, définir une méthode et réviser régulièrement les standards. Pour être opérationnels et fiables les standards doivent être fréquemment révisés pour tenir compte : Ø Des changements de prix ; Ø Des modifications des conditions de travail ; Ø De l’expérience acquise en période de lancement d’une nouvelle production ; Ø Des modifications apportées aux produits fabriqués. Principe de calcul Les coûts préétablis des matières incorporés dans les produits et de la main d’œuvre sont généralement des coûts standards établis à partir d’une étude très détaillée du processus de production. Leur détermination nécessite : •
L’établissement de standards techniques qui définissent les quantités de matières et de main d’œuvre nécessaires pour exécuter une unité de fabrication à entreprendre ;
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•
L’établissement des coûts à appliquer aux quantités standards.
Les standards techniques sont définis par le bureau des méthodes ou, en l’absence par un ingénieur ou un organisateur. Les coûts unitaires standards sont établis par le service des achats ou la comptabilité. Élément
Coût unitaire préétabli
Quantité préétablie
Matières
Etude des coûts d’achat par le service des achats en liaison avec le service de la comptabilité
Etude technique par le bureau des méthodes. On ajoute aux quantités théoriques un certain % pour les pertes, gaspillage, rebuts
Main d’œuvre directe
Estimation par le service du personnel des salaires horaires, compte tenu des charges sociales
Estimation des temps par le bureau des méthodes, en ajoutant au temps productifs, les temps de réglage d’entretien et les temps d’inactivité, pour avoir le temps de présence
Autres charges
Calcul des coûts préétablis des unités d’œuvre, généralement à partir d’un budget correspondant à l’activité normale
Calcul du nombre d’unités d’œuvre à partir de l’activité normale ou activité en plein emploi
3) L’analyse des écarts sur charges directes D’une manière générale, l’écart est égal : Ecart = coût réel constaté – coût préétabli Avec : Coût réel
= coût unitaire réel
Coût préétabli = coût unitaire préétabli
x
quantité réelle
x
quantité préétablie
Un écart positif est défavorable, il fait apparaître une augmentation par rapport aux prévisions. Un écart négatif est favorable. L’écart résulte des variations : •
Des quantités : nombre d’heures, nombre d’unités de matières, nombre d’unités d’œuvre, on parle d’écart sur quantité ;
•
De coûts unitaires : taux de salaire horaire, coût des matières, coût des unités d’œuvre. On parle d’écart sur coût. Cet écart découle de causes externes à l’entreprise.
Il est possible d’analyser chaque écart sur un élément de coût pour déceler l’importance des deux types de variation. Formules d’analyse :
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Soient : E = écart global sur élément Qr = quantité réelle
Qp = quantité préétablie
Cr = coût unitaire réel
Cp = coût unitaire préétabli
ΔQ = Qr – Qp = écart sur quantité
ΔC = Cr – Cp = écart sur coût unitaire
E = (Cr x Qr) – ( Cp x Qp) Il est important de calculer les écarts partiels, il est possible de se référer à l’une des conventions existantes. Analyse traditionnelle : Il convient de valoriser l’écart sur quantité au coût préétabli et d’exprimer l’écart sur coût au niveau des quantités réelles. L’écart se décompose en : Ecart sur coût : E/C = ΔC x Qr Ecart sur quantité : E/Q = ΔQ x Cp Variantes : Analyse en deux écarts : Il s’agit d’une analyse qui, inversement au cas précédent, valorise l’écart sur quantité au coût réel et exprime l’écart su coût au niveau des quantités préétablies. L’écart se décompose en : -
Ecart sur coût : E/C = ΔC x Qp Ecart sur quantité : E/Q = ΔQ x Cr
Analyse en 3 écarts : Cette solution valorise l’écart sur quantité au coût préétabli et en exprimant l’écart sur coût au niveau des quantités préétablies. L’écart se décompose en : -
Ecart sur coût : E/C = ΔC x Qp Ecart sur quantité : E/Q = ΔQ x Cp Ecart sur écart : E/E = ΔC x ΔQ
Cette analyse présente l’avantage de faire apparaître un écart sur coût indépendant de la variation des quantités et un écart sur quantité indépendant de la variation des coûts. Avec cette convention, pour retrouver l’écart total on calcul un troisième écart partiel résiduel dû à l’influence combinée des deux variables. 4) Exemple d’application : calcul et représentation des écarts Exemple1 : l’écart sur matière : Une entreprise a une production considérée comme normale d’un produit P de 13000 unités. La fiche de coût de revient standard prévoyait par unité de produit fini 1,1kg de matière première à 10dh le kg.
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La fabrication a exigé 12000 kg de matière premières à 12dh le kg pour une production de 10000 unités. Evaluation de l’écart global E = (Cr x Qr ) – (Cp x Qp) L’écart doit être calculé au niveau de la production réelle, soit au niveau de 10000 unités de produit. Cr = 12 Qr = 12000 Cp = 10
Qp = 1,1 x 10000 = 11000
Eléments
Coûts réels Qr
Matières M
Cr
12000
Coûts préétablis
Qr x Cr
12
Qp
144000
Cp
11000
Ecarts
Qp x Cp 10
110000
+
-‐
34000
Analyse de l’écart par calcul : L’écart peut résulter soit de variation des consommations soit de changement au niveau des coûts. On détermine deux écarts : L’écart / quantité et l’écart / coût Quantités
ΔQ
Qr
Qp
12000
11000 Coût
Cr
Cp
12
10
Cp
1000
10
ΔC
Qr
Ecarts +
-‐
10000
Ecart sur quantité de matières consommées
2
12000
24000 34000
Ecart sur coût d’achat des matières
Variantes de la méthode : Deux écarts : E/Q = (12000 – 11000) 12
= 12000
E/ C = (12 – 10) 11000
= 22000
= 34000
E
Trois écarts : E/Q = (12000 – 11000) 10
= 10000
E/C = (12 – 10) 11000
= 22000
E/E = (12-‐10) (12000 -‐11000) = 2000
E
= 34000
Exemple 2 :
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Dans un atelier, la production journalière considérée comme normale est de 12 pièces. La fiche de coût de revient standard prévoit pour chaque pièce 6h de travail à 6dh l’heure. En réalité, dans cet atelier, la fabrication a été de 10 pièces et a exigé 80h de travail payées 5,40dh l’h. Evaluation de l’écart global : L’écart doit être calculé au niveau de la production réelle soit au niveau de 10 pièces. Cr = 5,40dh
Qr = 80h
Cp = 6 dh
Qp = 6h x10 = 60h
éléments
Coûts réels Qr
Main d’oeuvre
Cr 80
Coûts préétablis Qr x Cr
5,40
Qp
432
Cp 60
écarts
Qp x Cp 6
360
+
-‐ 72
Analyse par calcul : La différence entre le coût préétabli et le coût réel de la main d’œuvre peut provenir d’une variation soit dans le temps de travail, soit dans les taux de salaires. On peut calculer deux écarts : L’écart sur temps et l’écart sur salaire L’écart sur temps = (temps réel – temps préétabli) x taux horaire préétabli C’est un écart sur quantité. L’écart sur salaire = (taux réel – taux préétabli) x temps réel C’est un écart sur coût D’où l’analyse de l’écart : Quantités
ΔQ
Qr
Qp
80
60 Coût
Cr
Cp
5,40
6
Cp
Ecarts +
20
6
ΔC
Qr
-‐0,60
80
-‐ 120
Ecart sur temps
48
Ecart sur salaire horaire
+72 Variantes : L’application des autres conventions conduit aux calculs et graphiques suivants : Deux écarts : E/Q = (80-‐60) 5,40 = 108 E/C = (5,40 – 6) 60 = -‐ 36
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32
E = 72
Trois écarts : E/Q = (80-‐60) 6
= 120
E/C = (5,40-‐ 6) 60
= -‐36
E/E = (80-‐60) (5,40-‐6) = -‐12
E = 72
5-‐ Ecarts sur charges indirectes Les coûts préétablis des centres d’analyse se déterminent ainsi : Coût préétabli = coût de l’unité d’œuvre x nombre des unités d’œuvre Les coûts des centres d’analyse contiennent des charges variables et des charges fixes. L’existence de celles-‐ci conduit à calculer coûts et écarts différemment. A) Budget de centres d’analyse : notion de budget flexible Les budgets des centres d’analyse permettent de calculer le coût préétabli de l’unité d’œuvre et constituent un instrument de contrôle des charges d’un centre, à travers la comparaison entre les prévisions et les réalisations. Ils s’établissent en déterminant : -
la production à obtenir,
-
l’activité nécessaire c. à. d le nombre d’unités d’œuvre.
Budget flexible : Un budget flexible est établi pour divers niveaux d’activité. En effet la variation du niveau d’activité a une influence sur le coût en raison de l’incidence des charges fixes. De ce fait on établit généralement Le budget pour différents niveaux d’activité :
Activité
400 unités
500 unités
600 unités
Coût variable unitaire
200
200
200
Coût de structure unitaire
40000 / 400 = 100
40000 / 500 = 80
40000 / 600 = 66
300
280
266
Coût total unitaire
De façon générale, on peut exprimer le budget en fonction de l’activité de la manière suivante : F(x) = (CVu x X) + CF = 200X + 40000 CP = (CV u + CFu) x X Le budget flexible s’emploie pour comparer les conditions d’exploitation prévues et les conditions réelles.
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33
Calcul des écarts : En fin de période, pour chaque centre on a : Les charges réelles enregistrées par la comptabilité ; Le total des imputations aux productions déterminé par le calcul suivant : Coût préétabli de l’unité d’œuvre x nombre d’unités d’œuvre préétabli Ecart = charges réelles (CR) – charges imputées à la production (CP x QP) B) Analyse de l’écart : L’écart global peut être analysé en 3 écarts : l’écart sur budget, l’écart sur activité et l’écart sur rendement. a) L’écart sur budget C’est la différence entre les charges réelles constatées du centre d’analyse et son budget pour l’activité réelle. Cet écart est du à des raisons extérieures à l’entreprise, notamment des changements de prix. b) L’écart sur volume d’activité C’est la différence entre le budget du centre et le coût préétabli pour l’activité réelle. C’est un écart dû à la non-‐absorption des charges fixes en raison de la sous activité, c’est le coût de chômage (ou de boni de suractivité en cas de suractivité). c) L’écart sur rendement C’est la différence entre le coût préétabli des unités d’œuvre réelles constatées et le coût préétabli des unités imputées à la production réelle. C’est un écart sur quantité dû au fait que le nombre d’unités d’œuvre consommées a été différent de qui était prévisible pour la production réelle. Il mesure le gain ou la perte résultant de la différence entre l’activité réelle et l’activité préétablie pour la production réelle évaluée au coût préétabli. Il convient de calculer : 1-‐ les coûts réels pour la production réelle 2-‐ le budget flexible pour la production réelle (Coût variable unitaire standard x nombre réel d’unités d’œuvres) + Charges fixes 3-‐ le coût standard effectif de la production réelle
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34
(Coût variable + coût fixe unitaires standards) x nombre réel d’unités d’œuvre 4-‐ le coût standard adapté à la production réelle (Coût variable + fixe unitaires standards)* nombre standard d’unités d’œuvres pour la production réelle 1-‐ 4 = EG 1-‐ 2 = E/ B 2-‐ 3 = E/ A 3-‐ 4 = E/ R Exemple : Soit un atelier dont le budget est le suivant : Unité d’œuvre
3200
3400
4000
4800
Heure MOD % d’activité normale
80
85
100
120
Charges variables
19840
21080
24800
29760
Charges fixes
33000
33000
33000
33000
Total
52840
54080
57800
62760
Coût préétabli à activité normale …………………………. 57800 / 4000 = 14,45 Dont : Charges variables 6,2 Charges fixes 8,25 Les charges sont imputés à la production pour 4 h d’atelier pour un produit soit 1000 unités de produit pour 4000 h de travail. Pour le mois de mars, la production réelle a été de 900 unités ayant demandé 3400 h de travail et les charges de l’atelier se sont élevées à 51970dh. D’après la fiche du coût de production, on impute à la production les frais suivants : 14,45 x (4 x 900) = 52020 L’écart global est :
Charges réelles constatées
51970
-‐ charges imputées
52020
Écart
-‐ 50
D’où provient cet écart : une variation de l’activité ? Une variation des frais ou des prix ? Ou bien une variation du rendement ?
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35
Analyse par le calcul : L’écart sur coût : Pour l’activité de 3400 h, le montant de ch que le centre aurait dû supporter est indiqué par le budget flexible soit (3400 x 6,20) + 33000 = 54080. Ecart sur coût = dépenses réelles – budget pour 3400h = 51970 -‐ 54080 = -‐ 2110 (favorable) L’écart sur activité : Cet écart est dû à une insuffisance d’activité. Ecart sur activité = budget pour 3400h – coût préétabli pour 3400h = 54080 – 49130 (14,45 x 3400) = + 4950 (défavorable) L’écart sur rendement : La production réelle a été de 900 unités. L’activité préétablie correspondante est de 3600h alors que l’activité réelle est de 3400h ; il ya donc eu gain de rendement par rapport aux prévisions. Ecart sur rendement = coût préétabli de l’activité réelle – coût préétabli de l’activité préétabli = (14,45 x 3400) – (14,45 x 3600) = -‐2890 (favorable) Tableau d’ensemble : On peut présenter l’analyse complète dans le tableau suivant : Type d’écart
composantes Nature
Calcul
Montant
51970
Budget pour l’activité réelle
(3400 x 6,20) + 33000
54080
Budget pour l’activité réelle
(3400 x 6,20) + 33000
54080
Ecart / budget Ch réelles
Ecart / activité Ecart / rendement
Coût préétabli des unités d’œuvre réelles Coût préétabli des unités d’œuvre réelles Coût préétabli de la production réelle
Ecart total
écarts +
-‐ 2110
4950
49130
3400 x 14,45 3400x 14,45
49130
3600 x 14,45
52020
2890
4950 5000 -‐ 50
Exemple d’activité : Dans un atelier qui fabrique un produit fini P la production prévue pour le mois X a été de 20000unités. A la fin du mois, la production constatée était de 18000unités, tandis que l’atelier à consommé, sur la période 3800unités d’œuvres. L’unité d’œuvre retenu pour cet atelier est le nombre d’h de MOD.
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36
L’activité normale de l’atelier pour 1 produit fabriqué figure dans la fiche de coût standard pour un montant de 0,20unité d’œuvre. L’activité normale de l’atelier s’élève à 4000UO (20000 x 0,2) ; l’activité préétablie s’élève à 3600UO (18000 x 0,2). Ainsi, le rendement de l’atelier à baissé, la méthode des standards mettra en lumière une telle dérive. La production constatée : 18000 unités ; La production prévue : 20000 unités ; L’activité constatée : 3800h pour une production de 18000unités ; L’activité normale : 4000h pour une production de 20000 unités L’activité préétablie : 3600h (ajustée à la production constatée). Exercice n° : Une société vous communique les données suivantes : Production normale : 12000 unités Fiche de coût préétabli pour 100unités : Matière 1 : 500kg à 3dh le kg
Matière 2 : 300kg à 6dh le kg
MOD : 60h à 28dh l’heure Centre de production : 64 h machine à 62dh l’heure (dont charges fixes : 28dh) Données réelles pour le mois juillet : Production réelle : 12900 unités Consommations de matières premières : M1 : 64500kg à 3,20dh/kg
M2 : 38000kg à 6,3dh/kg
MOD : 7700h à 28,75dh/h Charges réelles du centre atelier de production 530320dh pour 8000 h machines. TAF : 1. Présenter la fiche de coût standard d’un produit ; 2. Présenter un tableau permettant la comparaison des éléments du coût réel et du coût préétabli de la production du mois 3. Analyser les écarts sur charges directes Solution : 1) Fiche de coût standard d’un produit Elément
Q
Pu
M
Mr 1
5
3
15
Mr 2
3
6
18
MOD
0,6
28
16,8
62
39,68
89,48
Centre de production Total
0,64 1
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37
2) Tableau de calcul des coûts Elément
Coût réel
Coût préétabli
Ecart
Mr 1
64500
3,20
206400
64500
3
193500 12900 déf
Mr 2
38000
6,30
239400
38700
6
232200
7200 déf
MOD
7700
28,75
221375
7740
28
216720
4655 déf
Centre Prod
8000
66,29
530320
8256
62
511872 18448 déf
1197495
1154292 43203 déf
TOTAL Qté pour P° réelle :
Mr 1 : 12900 x 5 = 64500 ;
Mr 2 : 12900 x 3 = 38700
MOD : 12900 x 0,6 = 7740 ;
H machine : 0,64 x 12900 = 8256
3) Analyse des écarts sur ch directes M1 : E/G = CR – CP = 206400 – 193500 = 12900 déf Analyse traditionnelle : E/Q = ΔQ x CP = 0
E/P = ΔP x QR = (3,2 – 3) x 64500 = 12900 déf
Variantes : 1 :
E/Q = ΔQ x CR = 0
E/P = ΔP x QP = 0,2 – 64500 = 12900 déf
2 :
E/Q = ΔQ x CP = 0
E/P = ΔP x QP = 129000 déf
E/E = ΔQ x ΔP = 0
M2 : E/G = CR – CP = 239400 – 232200 = 7200 déf Analyse traditionnelle : E/Q = ΔQ x CP = (38000 – 38700) x 6 = -‐4200 fav
E/P = ΔP x QR = (6,3 – 6) x 38000 = 11400 déf
Variantes : 1 :
E/Q = ΔQ x CR = -‐700 x 6,3 = -‐4410 fav
E/P = ΔP x QP = 0,3 X 38700 = 11610 déf
2 :
E/Q = ΔQ x CP = -‐700 x 6 = -‐ 4200 fav
E/P = ΔP x QP = 0,3 x 38700 = 11610 déf
E/E = ΔQ x ΔP = -‐700 x 0,3 = -‐210 fav
MOD:
EG = 221375 – 216720 = 4655 déf
AT:
E/Q = (7700 – 7740) x 28 = -‐1120 fav
E/P = (28,75 – 28) x 7700 = 5775 déf
Variante 1 :
E/Q = (7700 – 7740) x 28,75 = -‐1150 fav
E/P = (28,75 – 28) x 7740 = 5805 déf
Variante 2 :
E/Q = (7700 – 7740) x 28 = -‐1120 fav
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38
E/P = (28,75 – 28) x 7740 = 5805 déf
E/E = (7700 – 7740) (28,75 – 28) = -‐30 fav
4) Analyse sur ch ind centre Production EG = 530320 – 511872 = 18448 déf Calcul du budget pour la P° réelle F(x) = CVu x (X)+ CF = 34X + 215040 ; CVU = 62 – 28 = 34 CH F = H correspondant P° normale x CFu = (12000 x 0,64) x 28 = 7680 x 28 = 215040 Budget pour l’activité réelle : F(x) = (8000 x 34) + 215040 = 487040 E/B = CR – Budget P° réelle = 530320 – 487040 = 43280 déf E/A = Budget P° réelle – CP P° réelle = 487040 – (62 x 8000) = 487040 – 496000 = -‐8960 fav E/R = CP P° réelle – CP adapté P° réelle = (8000 – 8256) x 62 = -‐15872 fav Section 4) Les écarts sur résultats a) Calcul Les écarts sur résultats permettent de faire la synthèse du contrôle budgétaire. L’intérêt d’une telle analyse ne réside pas dans le calcul lui-‐même mais dans la décomposition qui peut être faite pour piloter et maîtriser le fonctionnement des centres responsables. Le résultat s’analyse comme la différence entre un chiffre d’affaire et des coûts de revient. Trop global, cet écart ne permet pas de mettre en cause les responsabilités, de rechercher les facteurs explicatifs de la différence constatée, d’où l’intérêt de le décomposer. E/R= Résultat réel – Résultat budgété
= (CAr – CPr – ACHr) – (CAp – CPp – ACHp)
Soit CA : chiffre d’affaire global, CP : coût de production global, ACH : autres charges globales Les réalisations ont l’indice « r », les éléments s prévus ont l’indice « p ». Exemple : Soient les informations budgétées suivantes pour le premier semestre N: Produit
Quantité vendue
PU
CP
Autres charges
A
1000
15
7
1
B
1400
20
12
2
C
1200
29
16
7
Le résultat budgété est alors : Élément
Produit A
Produit B
Produit C
Global
CA
15000
28000
34800
77800
-
CP
7000
16800
19200
43000
-
Autres charges
1000
2800
8400
12200
7000
8400
7200
22600
Résultat budgété
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39
Pour la même période la comptabilité analytique fournie les données suivantes : Produit
Quantité vendue
CA
CP
Autres charges
A
1200
16800
8730
1070
B
1100
19800
15200
2200
C
1300
41600
19700
7900
Produit C
Global
Le résultat s’établit comme suit : Élément
Produit A
Produit B
CA
16800
19800
41600
78200
-
CP
8730
15200
19700
43630
-
Autres charges
1070
2200
7900
11170
7000
2400
14000
23400
Résultat réel Calcul de l’écart sur le résultat : Élément
Produit A
Produit B
Produit C
Global
Résultat réel
7000
2400
14000
23400
Résultat budgété
7000
8400
7200
22600
Ecart sur résultat
0
6000
+ 6800
+ 800
Défavorable
Favorable
favorable
-
Un écart positif indique un accroissement du résultat par rapport aux prévisions. Un écart négatif est le signe d’une insuffisance de ressources générées par l’activité réelle b) Décomposition de l’écart sur résultat L’écart de résultat est constitué de trois composantes se référant chacune à une entité responsable : • • •
Responsabilité des services commerciaux ; Responsabilité des services de production ; Responsabilité des services fonctionnels et administratifs.
Pour les services commerciaux, une simple comparaison des chiffres d’affaires est insuffisante pour porter un jugement pertinent sur la qualité des réalisations budgétaires de ces services. Dans le cadre du budget, les commerciaux s’engagent sur plusieurs objectifs : des quantités à vendre par produit, des prix moyens pour ces mêmes produits ainsi qu’une proportion précise entre les ventes
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de ces produits. En effet, réaliser un chiffre d’affaire prévu en privilégiant la vente de produits à faible marge unitaire, entraîne un impact négatif sur le résultat. Écart sur résultat = Écart de marge sur CA – Écart sur coûts de production – Écart sur coût de structure
= [(CAr – CPp ) – (CAp – CPb)] – (CPr – CPp) – (ACHr -‐ ACHp)
Le résultat est un indicateur dont la valeur relève de la responsabilité de tous les centres de l’organisation. Un écart peut résulter soit ou à la fois de la distribution, de la production, des approvisionnements ou des activités administratives et financières. c) Exemple : Données : la société Pousse-‐Pousse produit et vend deux produits. Pour la période écoulée, on dispose des informations suivantes : Baby
Réel PU
Q CA CP
800 800
85 60
Ballade CA CP Analyse :
Q 1600 1600
Réel PU 46 30
Baby CA CP
Réel
Ballade CA CP
Réel
Ensemble CA CP Coûts hors production Résultat
M 68000 48000
Q 1000 1000
M 73600 48000
Q 1500 1500
Prévu PU 80 55 Prévu PU 50 40
M 80000 55000
M 75000 60000
68000 48000
Prévu 80000 55000
Écart -‐12000 -‐7000
Mali Boni
73600 48000
Prévu 75000 60000
Écart -‐1400 -‐12000
Mali Boni
Réel 141600 96000 36000
Prévu 155000 115000 30000
Écart -‐13400 -‐19000 6000
Mali Boni Mali
9600
10000
400
Mali
-
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LES COUTS PAR ACTIVITES L’évolution des modes de production, de gestion des stocks, de la technologie, des conditions du marché ainsi que la multiplication des produits proposés aux clients ont entrainé une modification de la structure des coûts. On assiste à un accroissement sensible des charges indirectes (informatisation, marketing, contrôle du produit, service après vente,…ainsi qu’à une diminution des charges directes (main d’œuvre directe,…etc.). Ces changements tendent à faire perdre de leur pertinence aux applications traditionnelles de la méthode des centres d’analyse. Cette remise en cause à conduit certains auteurs à proposer de nouvelles approches connues sous le nom de comptabilités par activités ou méthodes ABC (activities based costs), afin de prendre en compte ces changements et de répondre aux nouveaux besoins de gestion des entreprises. Cette démarche répond au besoin d’une vision systématique de l’entreprise et d’une approche globale de la productivité, plus proche de la réalité. Elle prend appui sur le concept de chaîne de valeur mis en évidence par Porter. L’entreprise cherche à augmenter la valeur de son produit. Chaque activité chaînée avec les autres contribue à la création de la valeur générée par l’entreprise. 1) Les insuffisances des pratiques traditionnelles a) Renversement de la pyramide des coûts Les coûts directs représentaient il y a longtemps 90% des coûts totaux. Il était donc envisageable d’assoir l’analyse de l’activité sur cette base et de répartir arbitrairement et peu précisément les 10% des coûts indirects restants. A l’heure actuelle, les coûts indirects représentent 70% des coûts totaux, la pyramide repose donc sur son sommet. Il est difficile d’avoir une image correcte des coûts réels de l’entreprise et donc risqué de prendre des décisions sur ce système d’information biaisé. b) Homogénéité des activités Les activités réalisées sont rarement homogènes au sein d’un même centre d’analyse. Il s’agit pourtant là d’une condition pour que l’imputation des charges indirectes sur la base d’une unité d’œuvre unique soit légitime. Dans un centre d’approvisionnement, par exp, on regroupe des charges liées à des activités aussi diverses que : • • •
La recherche des fournisseurs ; La gestion des achats et des commandes ; La réception de marchandises.
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La répartition de l’ensemble de ces charges sur la base du montant des achats rend mal compte de cette diversité. c) Répartition des charges indirectes Les pratiques traditionnelles de calcul des coûts conduisent le plus souvent à une répartition des charges indirectes sur des bases exclusivement volumiques : on impute en fonction des temps de main d’œuvre directe, donc de la production, des charges indirectes qui deviennent ainsi proportionnelles à la production. On néglige ainsi l’effet « taille des séries ». Lancer la production d’une série génère à peu près le même travail au niveau de la préparation, de l’ordonnancement, quelle que soit la taille de cette série. En pratiquant une imputation sur des bases volumiques, on réduit le coût des séries de taille faible pour surcharger celui des séries de grande dimension. d) Les coûts externes Si la stratégie dominante des années 60 – 70 était l’intégration verticale pour mieux maîtriser les coûts, celle des années 90 serait davantage l’impartition, .c.à.d. faire faire par d’autres entreprises avec un coût moindre. Cette stratégie d’externalisation des coûts doit cependant être réintroduite dans le calcul du coût de revient total. Il existe également des coûts qui sont supportés en totalité ou en partie par la collectivité, par d’autres agents que l’entreprise et qui pourtant sont induits par elle (par exp, des nuisances, les pollutions issues de la production d’une entreprise et qui nécessitent des aménagements pris en charge par une commune). 2) Les coûts par activité a) Définition de certains termes employés Activités :
ensemble de tâches de même nature, accomplies par plusieurs personnes à partir d’un savoir faire et contribuant à ajouter de la valeur au produit.
Exemples : gestion de commandes, livraison des produits, réglage, montage, facturation… Inducteur de coût : facteur permettant d’expliquer la variation du coût de l’activité. Cette notion remplace celle de coût de l’unité d’œuvre en comptabilité analytique. Exemples :
activités
inducteurs
Gestion des commandes
nombre de commandes
Recherche
nombre de modèles
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Centre de regroupement : centre qui regroupe les activités ayant le même inducteur de coût, ce qui permet de calculer un coût par inducteur. b) Les principaux objectifs de la méthode ABC sont : Identifier
pour chaque produit les activités qu’il consomme ;
Permettre
Le calcul d’un grand nombre d’objets de coût : coût des activités, coût des processus, coût des produits, afin d’améliorer la prise de décision.
Mesurer
Les conséquences d’une décision relative à un produit sur les activités de l’entreprise, telle le recours à la sous-‐traitance ;
Expliquer
la consommation de ressources (charges indirectes) pour mieux comprendre la source des coûts et leurs comportements ;
Améliorer
la prise de décision et la performance de l’entreprise.
c) Le traitement des charges indirectes Avant toute imputation aux coûts des produits, les charges indirectes sont réparties à trois niveaux : • • •
Par centre de travail ; Par activité ; Par centre de regroupement.
Les opérations se déroulent comme suit: 1. Diviser l’activité de l’entreprise en centres de travail ; 2. Décomposer chaque centre en activité et affecter les charges indirectes aux activités ; 3. Rechercher pour activité la cause de sa variation de consommation de ressources (charges indirectes) ou la cause de fluctuation du coût de l’activité Cause inducteur moyen de mesure de l’activité 4. Réunir dans des centres de regroupement les activités ayant le même inducteur 5. Calculer pour chaque centre de regroupement le coût unitaire de l’inducteur : Coût unitaire de l’inducteur = Ressources consommées (charges imputées) / volume de l’inducteur 6. Imputer aux produits, ou à tout autre objet de coût, le coût des inducteurs qu’ils consomment. Schéma récapitulatif Le traitement des charges indirectes peut être résumé comme suit :
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Charges indirectes
Centre d’analyse :
Centre de travail 1
Centre de travail 2
Centre de travail 3
Activit é A
Activités :
Activit é C
Activit é B
Activit é D
Activit é E
Activit é F
Activit é G
Activit é H
Centre de regroupement 1
Centres de
Centre de regroupement 2
Centre de regroupement 3
regroupement : Calcul des coûts Cout de l’inducteur 1 Coût du produit 1
cout de l’inducteur 2
coût du produit 2
cout de inducteur 3 coût du produit 3
d) Les apports de la méthode Cette méthode n’est pas seulement une technique de calcul des coûts, c’est aussi et avant tout une autre façon de concevoir l’organisation productive de l’entreprise. C’est une méthode qui se caractérise par une approche transversale, alors que les méthodes classiques reposent essentiellement sur une approche verticale. Pour le contrôle de gestion, ces apports se situent aux niveaux suivants : • • •
•
C’est une méthode transversale de calcul des coûts basée sur une représentation plus proche de la réalité du fonctionnement de l’ l’entreprise. La méthode permet d’améliorer la capacité d’action des gestionnaires, en concentrant l’attention sur les activités et non sur les produits. La méthode permet de réorienter les efforts du contrôle de gestion sur les activités amont et aval de la production qui constituent les véritables nouveaux leviers de compétitivité dans les entreprises. Cette méthode semble apporter des réponses à un certain nombre de préoccupations actuelles du contrôle de gestion tant dans le management des coûts que dans celui de la performance.
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•
•
La meilleure pertinence du coût de revient obtenu par un respect des liens de causalité entre produits et consommation de ressources représente déjà une avancée importante en termes d’aide à la décision stratégique pour la gestion des portefeuilles de produits. Intégrée à d’autres méthodes comme celle du coût cible ou du management par projets, la méthode ABC semble fournir une base fiable pour orienter les politiques de fixation des prix de vente.
De façon générale, la comptabilité à base d’activités est mieux adaptée aux entreprises qui présentent les caractéristiques suivantes : • • • • • •
Activité à forte composante de services ; Haute technologie ; Frais généraux (frais indirects) très élevés par rapport aux frais directs ; Multitude d’activités très diversifiées ; Conception du produit et du processus de fabrication coûteuse ; Forte automatisation et informatisation poussée.
e) Exemple d’application : Une société d’électronique est spécialisée dans l’assemblage de circuits électroniques à partir de trois A, B, C, achetés à l’extérieur. Environ un tiers du chiffre d’affaires est réalisé sur un type de circuit C1 vendu à un important client du secteur de l’électroménager, qui l’utilise pour les programmeurs de lave-‐vaisselle. Les circuits C2 sont fabriqués et vendus à la commande à un grand nombre de clients de divers secteurs industriels. La nomenclature des composants utilisés pour la fabrication d’un circuit est la suivante : Composant A B C
C1 1 1
C2 1 2 1
Prix unitaire 25 50 45
Ces composants passent dans un atelier d’assemblage, dans lequel ils requièrent les temps de main-‐ d’œuvre directe suivants pour chaque circuit : C1 : 75 minutes ; C2 : 100 minutes ; Le coût horaire de la main d’œuvre directe, charges sociales comprises est évalué à 20dh. Les charges indirectes sont actuellement réparties entre trois centres d’analyses réparties d’analyse pour les montants suivants, relatifs au premier semestre de l’année N.
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Total Unité d’œuvre assiette de frais
ou
Approvisionnement 202500 1dh acheté
Assemblage 1200000 Minute de MOD
Administration 480000 1dh vendu
Les ventes relatives à la même période sont les suivantes : C1 C2 Quantité vendues 10000 7500 Prix unitaire 180 400 L’ESE travaille en juste à temps, tant pour ses approvisionnements que pour ses livraisons à la clientèle de sorte que l’on peut négliger les problèmes de stockage. Solution selon la méthode classique : Détermination des achats de composants en quantités et en valeurs : Composant A B C Total
C1 Quantité 10000 10000 20000
C2 Valeur 250000 500000 750000
Quantité 7500 15000 7500 30000
Valeur 187500 750000 337500 1275000
Total Quantité Valeur 17500 437500 25000 1250000 7500 337500 50000 2025000
Détermination des temps et du coût de MOD : C1
C2
Temps de Coût main d’œuvre 750000 250000 Calcul des chiffres par produit
Temps de main d’œuvre 750000
C1 Quantité 10000
Total Coût 250000
Temps de main d’œuvre 1500000
C2 Valeur 1800000
Quantité 7500
Coût 500000
Total Valeur 3000000
Quantité 17500
Valeur 4800000
On complète le tableau d’analyse des charges : Total Unité d’œuvre ou assiette de frais Coût de l’unité d’œuvre ou taux de frais
Approvisionnement 202500 2025000
Assemblage 1200000 1500000
Administration 480000 4800000
0,1
0,8
0,1
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En l’absence de stockage, on en déduit le tableau de calcul des coûts et des résultats suivant :
C1 C2 Total Quantité Prix Montant Quantité Prix Montant unitaire unitaire 750000 1275000 2025000 750000 0 ,1 75000 1275000 0,1 127500 202500
Prix d’achat Frais d’approvisionnement MOD 750000 20/60 250000 750000 20/60 250000 202500 Assemblage 750000 0,8 600000 750000 0,8 600000 1200000 Coût de production 10000 1675000 7500 2252500 3927500 Administration 1800000 0,1 180000 3000000 0,1 300000 480000 Distribution Coût de revient 10000 185,5 1855000 7500 340,33 2552500 4407500 Chiffre d’affaires 10000 180 1800000 7500 400 3000000 4800000 Résultat -‐55000 447500 392500 Cette méthode fait ressortir une perte sur le produit C1 compensée par un résultat positif sur le produit C2. Solution avec analyse par les activités : Informations complémentaires sur l’entreprise résultant de l’analyse des activités A) Centre approvisionnement Une première activité a été identifié que l’on peut intituler « gestion des marchés ». Elle englobe la recherche des fournisseurs, la négociation et le suivi des contrats passés pour chaque matière. Le dirham peut être gardé comme inducteur du coût pour cette activité. La réception et le contrôle des composants achetés constituent la seconde activité du concept approvisionnement. Ces charges sont directement liées aux quantités traitées. L’inducteur de coût retenu sera donc l’unité de matière traitée. Le partage des charges entre les deux activités est le suivant : Activités Gestion des marchés Réception contrôle
Montant 81000 121500
B) Centre assemblage On a pu répertorier deux activités homogènes.
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-‐
L’ordonnancement et la préparation de la production ; c’est l’essentiel le nombre de series mises en fabrication qui explique la charge de travail de cette activité.
Pour la période considérée, le nombre de séries fabriquées a été le suivant : Nombre de séries Taille des séries Le volume de l’inducteur est de 120 unités. -‐
C1
C2 20 500
100 75
L’assemblage proprement dit, pour quel on pourra conserver comme inducteur de coût le temps de main-‐d’œuvre directe.
Le partage des charges de l’assemblage entre les deux activités est le suivant : Activités Préparation ordonnancement Assemblage
Montant 360000 840000
c) Centre administration et distribution Il assure principalement deux activités. -‐
-‐
Les expéditions, avec un montant de charges de 180 000dh. C’est encore le nombre de séries fabriquées (120 pour cette période) qui explique le montant de charges consommées par cette activité. L’administration des ventes et l’administration générale : 300 000dh l’inducteur de coût pour cette activité reste le dirham de chiffre d’affaires.
Remarque : le même inducteur de coût (la série fabriquée) se retrouve pour deux activités appartenant à deux centres différents : l’ordonnancement et les expéditions. Un même facteur explicatif (ici le lancement d’une série) génère des charges à des différents niveaux du processus de production : l’ordonnancement et les expéditions. C) Calcul des coûts par la méthode des comptabilités d’activités a) Résumé de l’analyse précédente Activités Montant des Nature de Volume de échanges l’inducteur l’inducteur Gestion des 84 000 Dh d’achat 2 025 000 marchés Réception 121 500 Unité de 50 000(1) contrôle matière Ordonnancement 360 000 Série fabriquée 120 Minute de Assemblage 840 000 main d’œuvre 1 500 000(2) directe
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Coût de l’inducteur 0,04 -‐2, 43 3 000 0,56 49
Expédition Administration
180 000 Série fabriquée 300 000 dh de chiffre d’affaires
120 4 800 000(3)
1 500 0,0625
(1) (2) (3) (4)
D’après le tableau de calcul du coût des achats de composants D’après le tableau de calcul des temps de main-‐d’œuvre directe D’après le calcul du chiffre d’affaires Remarque : les activités ordonnancement et expédition ayant le même inducteur de coût, on peut les regrouper sur cet inducteur unique de coût, pour un coût total de 3 000+ 1 500= 4 500 et un volume d’inducteur de 120. b) Du coût des inducteurs au coût des produits.
C1 Quantité Coût unitaire
Prix d’achat Main-‐d’œuvre directe Gestion des marchés Réception contrôle Ordonnancement expéditions Assemblage Administration Coût de revient Chiffre d’affaires Résultat
750 000 750 000 20 000 20 750 000 1 800 000
20 /60 0,04 2,43 4 500 0,56 0,00625
C 2 Quantité Coût unitaire
Montant 750 000 250 000 30 000 48 600 90000 420 000 112 500 1701000 1800 000 98 000
750 000 1 275 000 30000 100 750000 3 000 000
20 / 60 0,04 2,43 4 500 0,56 0,00625
Montant 1 275 000 250 000 51 000 72 900 450 000 420 000 187 500 2 706 400 3 000 000 293600
Total 2 025 000 500 000 81 000 121 500 540 000 840 000 300 000 4 407 500 4 800 000 392500
Comparaison des deux solutions. C1 Résultat avec la pratique classique _ 55 000 Résultat avec la comptabilité par 98 900 activités Les résultats globaux sont identiques.
C2 447 500 293 600
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Total 392 500 392 500
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Avec la méthode de la comptabilité par activité, on fait ressortir un résultat plus équilibré entre les deux produits.
LES COUTS CIBLES (CC) OU LE TARGET COSTING 1) Définition : « L’objet du CC est d’identifier le Coût de production d’un produit proposé de telle sorte que, lorsque le produit sera vendu, il fournira la marge de profit désiré. » Cette définition réduit le CC à une technique de calcul de coûts. « Le CC est l’effort réalisé dans les étapes de planification et de développement pour atteindre une cible de coût fixé par le management. Il est utilisé pour résorber la différence entre le CC et le coût estimé par une meilleure conception et de meilleures spécifications du produit. Le but ultime est de permettre à un produit d’atteindre des cibles de profit sur toute sa vie marchande » (TANAKA, 1993). Tout en prenant la dimension d’une méthode de management, le CC reste focalisé sur les décisions techniques de conception. Le CC est le lieu de rencontre entre le marché et les compétences internes de l’entreprise, entre la valeur et le coût. Les objectifs de cette méthode sont multiples : • • • • •
Une orientation d’ensemble de l’entreprise, et notamment de sa gestion des coûts vers le marché ; Un lien stratégique grâce à une recherche et développement tournée vers le marché ; Un soutien à la gestion des coûts dans les premières phases de conception d’un produit ; Une gestion de coûts dynamique, puisque les CC sont constamment réévalués ; Des améliorations en terme de motivation, car les comportements sont directement influencés par des contraintes issues du marché, et non par des objectifs abstraits valables pour toute l’entreprise.
2) Fondements de la méthode du CC a)Les coûts et le cycle de vie Le CC permet de réduire le coût total d’un produit sur l’intégralité de son cycle de vie grâce aux départements de production, de recherche &développement, de marketing et de comptabilité. La majorité des coûts aval de distribution et de production dépend de facteurs de performance liés à la planification et à la conception du produit. Il est bien plus facile de concevoir économique avant la production que de réaliser économique en phase de production. Les décisions de conception ont plus d’impact sur les résultats futurs de l’entreprise (par leur impact sur les futurs coûts opérationnels) que sur les résultats présents. Il faut donc gérer les activités amont du cycle de vie en ayant en permanence la vision globale du cycle. Le coût apparaît comme un langage essentiel de communication entre les différentes phases, amont et aval, du cycle. b) La saturation du potentiel de progrès de production :
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« En général, les industriels japonais leaders regardent vers l’amont : conception, recherche et développement et planification des produits. Les facteurs de coûts les plus importants se situent dans les premières étapes du développement du produit. L’amont est une île au trésor pour la réduction des coûts » (KATO, 1993). 3) La méthode du CC La méthode de target costing est essentiellement indiquée dans des environnements industriels fortement compétitifs dans lesquels il existe des tentions importantes sur les prix de vente et des conditions de marché difficiles. Dans ces situations, il est souvent approprié, de déduire des prix exprimés par le marché, qui deviennent des données de base incontournables, les coûts maximums qu’il convient de ne pas franchir pour maintenir la marge escomptée. Autrement dit la méthode consiste à déterminer des objectifs de coût en fonction : _ D’un coté des paramètres externes, c’ad des prix de marché découlant des conditions concurrentielles ; _ D’un autre côté des données internes, les orientations stratégiques décidées par l’entreprise en matière de rentabilité économique. Cette méthode définit le coût cible comme une résultante de l’écart entre le prix de marché et la marge d’exploitation attendue. Cout cible = Prix du marché – Marge d’exploitation espérée Contrairement aux techniques traditionnelles de calcul des coûts, le CC part des conditions actuelles du marché pour déterminer les objectifs prévisionnels de coût. Autre originalité, la méthode est particulièrement utilisée en amont du lancement du produit lorsqu’il n’existe pas de référentiel de coût permettant de simuler, avec précision suffisante, des prévisions financières. Elle se fonde également sur le constat selon lequel les coûts de revient des produits sont majoritairement prédéterminés en amant du cycle de vie, lors des phases de planification et de conception. Au-‐delà de la simple technique de calcul de coût, l’intérêt de la méthode réside aussi dans la détermination des pistes d’optimisation de coûts. En effet après avoir déterminé les CC, il est intéressant ensuite de pouvoir les comparer aux premiers éléments prévisionnels disponibles issus : Soit de l’éventuelle empilation de coûts élémentaires estimés en amont, lors des phases de conception ; Soit de coûts standards mis en œuvre, plus en aval, lors des phases de lancement et de pré industrialisation. Par comparaison avec les CC, il est alors possible de rechercher les sources de productivité permettant de satisfaire les niveaux de rentabilité. Toute l’architecture du target costing se base sur la comparaison entre le coût estimé et le CC ainsi que la réalisation d’actions visant à résorber l’écart entre les deux. Le CC apparaît comme une boîte à outil, les besoins sont multiples, derrière chacun des termes de la formule. Résorber l’écart = Coût estimé – Coût cible = Coût estimé – (prix de vente – profit cible) Prix de vente : recourir aux techniques d’évaluation prévisionnelle des futurs prix de marché des nouveaux produits (domaine des études de marché).
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Profit cible : recourir aux outils de planification des profits et de gestion prévisionnelle du portefeuille de produits. Coût estimé : est obtenu par application des outils classiques d’estimation de coût. Le coût global d’un produit peut être décomposé en CC par composants ou par sous ensembles. Pour cela, il est nécessaire de : • • • •
Recenser les différentes fonctions du produit ; Estimer l’importance que chaque composant ou sous ensemble représente pour la clientèle ; Evaluer la contribution de chaque composant ou sous ensemble à la réalisation des fonctions du produit ; Déterminer, en conséquence, la part du CC du composant ou du sous-‐ensemble dans le coût global du produit
Exemple : L’entreprise AZER décide de fabriquer et de commercialiser un nouveau jouet constitué de 4 composants : piles, moteur, boîtier, accessoires. Après une étude de marché, le prix de vente est fixé à 200dh HT, la marge bénéficiaire espérée pour ce produit est de 25%du prix de vente. La part de chaque composant dans le CC global de l’appareil est de : Piles : 10%
moteur : 35%
boîtier : 27%
accessoires : 28%
TAF : 1. Calculer le CC global du produit ; 2. Calculer le CC de chaque composant. Solution : CC global du produit : 1) Coût cible
2) -‐ -‐ -‐ -‐
= prix de vente -‐ marge attendue
150
= 200
-‐ (200 x 25%)
Coût cible de chaque composant Piles : 150 x 10% = 15dh Moteur : 150 x 35% = 52,5dh Boitier : 15O x 27% = 40,5dh Accessoires : 150 x 28% = 42dh
4) Les apports de la méthode Cette méthode utilisatrice de nombreux outils, est une philosophie complète de gestion et de communication de et dans l’entreprise qui combinent plusieurs pratiques managériales apparues récemment en les intégrant dans une logique de gestion de la performance. 1. Une entreprise tournée vers le marché 2. Un moyen de gérer la performance 3. Un processus d’apprentissage collectif
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PRIX DE CESSION INTERNE 1) Définition et objectifs a) Définition Le PCI représente le prix de transfert auquel est valorisée une cession entre deux centres de responsabilité. Au sein d’un même groupe, il n’est pas rare que différents centres de profits s’échangent des produits. Ces échanges entre entités d’un même entreprise sont appelés « cessions internes ». Leur gestion, pour être cohérente, exige que soient définies des règles de fonctionnement régissant les mécanismes d’échange au sein du groupe. b) Objectifs des PCI La mise en place d’une organisation décentralisée et d’un système de PCI doit être cohérente avec les objectifs de l’entreprise et ceux des centres. Les PCI ont pour finalités : • • • •
De faciliter la décision et d’améliorer la réactivité au marché ; De transformer certains centres ce coûts (ou de frais) en centres de profits ; De développer au sein des différentes divisions une véritable culture de la performance ; D’accroitre la motivation des responsables par rapport à des objectifs à réaliser et des résultats à atteindre.
Remarque : La recherche de la performance au niveau de chaque division ne doit pas se faire au détriment de celle de l’entreprise. 2) Détermination des PCI Pour la détermination des PCI, la direction générale peut retenir : • Le prix du marché : les transactions entre la division « fournisseur » et la division « cliente » se feront au prix du marché. • Le coût : la division « fournisseur » facturait en interne ses produits soit à leur coût de production variable ou complet. • Un prix négocié : les deux divisions s’accordent sur un prix qui assure la convergence de leurs intérêts respectifs et de ceux de la direction générale. 2-‐1) Prix de cession fixé par référence au marché Elle est adaptée aux transactions entre deux centres de profit ou d’investissement. On abordera les pratiques selon : le prix du marché, le prix du marché minoré d’une commission, le double prix, le prix mondial le plus bas et le prix du marché à moyen terme. a) Le prix du marché
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Cela suppose des produits banalisés dont les approvisionnements sont aisés et le prix de référence connu. Dans ce cas, l’utilisation du prix du marché comme prix de transfert pousse le centre vendeur à une efficience identique à celle du marché puisque le centre « client » peut s’approvisionner librement et à un coût connu à l’extérieur. En regard des principes de décentralisation, les avantages du système fondé sur les prix du marché sont clairs : les protagonistes sont considérés comme des entités autonomes. Chacun est responsable de son profit, comme une entreprise. Exemple : L’entreprise BEST a deux filiales, A et B. A cède des produits intermédiaires à B, au prix auquel elle écoule le reste de sa production sur le marché. B façonne ces produits et les revend sur le marché. L’année 2000, A a livré 10000tonnes de produits intermédiaires à B, pour une somme de 5M$. Le reste du chiffre d’affaire de A est tiré des ventes à l’extérieur, pour 15M$. Au total A et B ont dégagé des profits respectivement 1M$ et 2M$. Quel est le profit de l’entreprise sur l’année ? Pour l’année 2000, B peut s’approvisionner sur le marché à un prix avantageux (480$ la tonne) qu’advient-‐il si les volumes de transactions demeurent inchangés ? Le profit dégagé par BEST est de 3M$. Le prix moyen du marché pour l’année 2000 est de (5000000 / 10000) soit 500$ la tonne. Si BEST joue strictement le jeu du marché, en supposant que les concurrents ne font pas du dumping. A a le choix entre perdre B et ses autres clients, ou s’aligner sur le tarif du concurrent. Il optera pour la seconde solution, ce qui amène son CA (à volumes inchangés) à 19,2M$, soit un profit de : 0,2M$ pour A ; 2,2M$ pour B et 2,4 M$ pour BEST. Dans ce cas, le profit de A diminue, celui de B augmente, et l’entreprise perd au total 0,6M$ par rapport à l’année précédente. C’est une incitation pour A à réduire ses coûts de production et dégager à nouveau une marge conséquente. Il en résulte, que si l’on choisit ce mode de valorisation, le critère financier est un critère pertinent d’évaluation de la performance. Dans cette logique, peu importent les autres indicateurs. Les inconvénients de ce système ne sont pas à négliger : • L’usage du prix de marché alourdit considérablement les procédures de comptabilisation. • Autant dire que croire en la possible neutralité de la maison mère est utopique. • Si la direction n’est prête à arbitrer les situations conflictuelles entre ses filiales, on court le risque qu’au moins l’une d’entre elles soit mise en péril. b) Le prix du marché minoré d’une commission Cette technique est préconisée lorsque les transferts ont lieu entre une division de fabrication et une division commerciale. La cession est alors valorisée au prix du marché final celui des consommateurs moins une commission qui doit servir à couvrir les coûts de distribution des produits concernés que le service de production aurait du supporter pour un client externe.
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c) Le double prix La pratique du double est utilisée afin d’orienter les différentes unités vers l’intérêt général tout en préservant les intérêts particuliers. Le double prix est nécessaire lorsqu’il n’existe pas de zone d’accord possible sur le PCI entre les deux parties. On retient pour le centre vendeur et le centre acheteur le PCI le plus intéressant entre prix de marché et coût complet, la différence étant prise en charge par le siège. Exp : le centre vendeur A peut écouler toute sa capacité de production sur un marché au prix unitaire de 1200. Le coût de revient unitaire s’élève à 1000. Le centre B souhaite s’approvisionner auprès de A et commercialiser ce même produit au même prix sur une autre zone géographique avec un taux de marge nette de 10% et des frais de distribution de 5%. Le centre A proposera comme PCI plancher 1200, prix auquel il vend sans difficulté sa production. Le centre B ne pourra accepter ce PCI puisqu’il correspond au prix de vente. La solution consiste à inciter les centres A et B à commercer grâce à un prix incitatif. La direction générale percevra 1020 de B et versera 1200 à A. 1020 = 1200 – 5% x 1200 – 10% x 1200 La différence correspond au coût payé par l’entreprise parce qu’elle oblige deux divisions à faire des affaires entre elles au lieu d’utiliser des débouchés ou ressources extérieures. d) Le prix mondial le plus bas Il s’agit de se référer au prix le plus bas observé dans le monde c.à.d. le coût vers lequel l’entreprise peut espérer tendre dans les meilleures conditions. Cette méthode connaît un engouement certain du fait de la mondialisation des échanges et des pratiques de délocalisation totale ou partielle des outils de production de biens ou de services. e) Le prix du marché à moyen terme Quand l’offre est supérieure à la demande, le prix du marché peut s’effondrer bien en dessous de sa moyenne habituelle. Si l’on pense que cette baisse du prix est temporaire, on peut dire que le prix exceptionnellement bas est un prix sacrifié. Certaines entreprises alignent les PCI sur les prix sacrifiés alors que d’autres préfèrent se référer aux prix moyens observés sur une longue période ou à des prix de marchés supposés « normaux ». A court terme, la division fournisseur ne doit s’aligner sur le prix sacrifié que tant que ce prix reste supérieur au coût marginal de production, sinon, elle devrait arrêter de produire et la division cliente devrait acheter le produit à l’extérieur. En agissant ainsi, on préserve le résultat de l’entreprise. Si l’on utilise des prix moyens à long terme, en imposant à la division cliente un prix de cession supérieur au prix actuel du marché, les résultats de cette dernière en seront affectés et sa rentabilité sera sous-‐estimée. 2-‐2) PCI fixés par référence au coût
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Il est utile de fixer les PC par référence aux coûts quand les prix de marché n’existent pas ou ne sont pas pertinents ou qu’il serait trop coûteux de chercher à les connaitre. a)Référence au coût complet réel Cette approche est peu utilisée car le coût complet réel est connu a postériori et contraint donc le centre client à commander une prestation ou un bien sans en connaitre le prix. Cette limite est en contradiction flagrante avec la volonté de rendre autonome et responsable les acteurs de l’entreprise. C’est pourquoi le coût réel est rarement retenu comme PCI pour juger de la performance des centres de responsabilités et bien qu’il paraisse « évident » dans les transferts entre centres productifs, compte tenu de ses liens avec la comptabilité analytique. b) Le coût complet standard Il peut être rapidement établi et assure la stabilité du PCI. En effet, le coût standard est préétabli et calculé sur une base d’activité normale, ce qui lui confère sa stabilité. Pour le centre fournisseur : La performance de ce dernier dépend des quantités achetées par le centre client : une sous-‐consommation par rapport au budget ne permet pas l’absorption complète des charges fixes, alors qu’une sur-‐ consommation présente l’effet inverse. Dans les deux cas, il y a une influence sur le résultat du centre fournisseur sans que celui-‐ci n’en soit responsable. Exp : Soit le centre A dont les charges prévues sont de : 30$ de charges variables unitaires et 20000$ de charges fixes pour une production normale de 1000 unités. Le PC est fixé au coût standard unitaire plus 3$ de marge soit 53$. Le résultat budgété du centre est de 3000$. La capacité maximale du centre est de 1100 unités. Compte tenu de la nature de la production du centre A, celle-‐ci peut être écoulée qu’auprès du centre B. Premier cas : le centre B limite ses achats à 800 produits Entreprise Centre A (vendeur)
Centre B (acheteur)
Cessions internes : 53 x 800 = 42400 Chiffre d’affaires : 75 x 800 = 60000 Charges variables 24000 Achats internes : 42400 Charges fixes : 20000 Autres charges : 12000 Résultat -‐ 1600 Résultat : 5600 Coût de revient réel : 55$ Résultat global de l’entreprise : 4000
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Deuxième cas : le centre B porte ses achats à 1100 produits Entreprise Centre A (vendeur) Cessions internes : 53 x 1100 = 58300
Centre B (acheteur) Chiffre d’affaires : 75 x 1100 = 82500
Charges variables 33000 Achats internes : 58300 Charges fixes : 20000 Autres charges : 12000 Résultat 5300
Résultat : 12200
Coût de revient réel : 48,18$ Résultat global de l’entreprise : 17500 En global, le résultat de l’entreprise change, ce qui est normal puisque la configuration avec le marché ne porte pas sur les mêmes quantités : l’écart de résultat peut s’analyser comme marge générée par la différence des quantités vendues : (75 – 30) x 300 produits = 13500. Mais, dans le même temps, le centre A, qui a rempli ses obligations en terme de maîtrise de coûts, voit son résultat et donc sa performance apparente se dégrader ou s’améliorer sans pouvoir y faire quelque chose puisque ce sont les achats du centre B qui entraînent une plus ou moins bonne absorption des charges fixes. Cette technique de coût standard complet n’est retenue que sous certaines conditions : ü La cession interne a lieu entre deux centres de coûts ; ü Les centres sont obligés de travailler ensemble parce que le centre « client » n’a pas de liberté en matière d’approvisionnement (pas de partenaires de rechange possibles tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’entreprise). Pour éviter les inconvénients évoqués, il est possible de recourir au PC égale coût variable standard plus un forfait. c) Le coût variable majoré d’un forfait PCI = coût variable du centre vendeur + contribution d’absorption des charges fixes Cette approche permet d’éviter de transférer les écarts d’activité et d’inscrire les acteurs dans un système d’animation budgétaire. Périodiquement (annuellement par exemple) le centre client s’engage sur un volume de commande (de biens ou de services) à partir duquel la redevance est calculée. Si le centre client commande moins que prévu, le centre vendeur ne supportera pas la sous-‐ activité induite grâce à la perception de la contribution préétablie d’absorption des charges fixes. Si le centre client commande plus prévu, le boni d’activité pour le centre vendeur sera neutralisé par le paiement de la redevance fixe.
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Cette approche neutralise donc les phénomènes de transferts de performance ou contre performance de centre à centre. d) Le coût marginal Cette référence constitue l’approche la plus rigoureuse d’un point de vue économique mais reste d’application difficile car elle remet en cause l’autonomie des responsables. De plus, si la référence au coût marginal pour fixer un PCI permet de tendre vers l’intérêt général de l’entreprise, le PCI entre souvent en contradiction avec l’intérêt du vendeur. A court terme, si les capacités existent, le coût marginal est assimilable à un coût variable. En revanche, dans une perspective à long terme, il intègre une part des charges de structure. En toute logique, le coût marginal pertinent est celui qui prend en compte les ressources consommées pour assurer la prestation. Le coût pertinent dépend donc de la situation contingente de chaque entité. H. Bouquin propose une classification des besoins repérés de l’entreprise qui doivent être clarifiés par la direction générale : Amener A (l’acheteur) à utiliser les services Coût marginal de court terme de B (le vendeur), le désinvestissement n’étant pas envisagé. Evaluer l’avantage qu’il y a à « faire soi-‐ Coût marginal de court terme, type même » plutôt qu’à sous traiter. imputation rationnelle. Continuer à « faire soi même » si l’économie Coût variable + allocation de coûts fixes + réalisée rentabilise l’investissement marge en % des capitaux investis. nécessaire. Inciter à aligner les coûts sur les meilleurs
Coût mondial le plus bas
e) Le coût d’opportunité Afin de ne pas nuire à la performance du centre vendeur, le PCI peut être fixé au coût marginal majoré d’un coût d’opportunité correspondant à l’indemnisation du centre vendeur. En effet, le centre vendeur à qui on impose l’approvisionnement d’un centre client interne au détriment de ventes à des clients extérieurs subit un manque à gagner.
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Exp : Soit une relation entre deux entités appartenant à la même entreprise. Leurs relations sont synthétisées dans la figure suivante :
Entreprise PCI ?
Marché aval
Ou
Client externe
Prix de vente
possibilité de s’approvisionner
externe : 140$
à l’extérieur à 130$
Centre A (vendeur) Coût externe : 65$ de revient Coût de revient interne : 60$
Centre B (acheteur)
La livraison en interne fait économiser au centre A des frais de commercialisation, ce qui explique la différence de coût de revient. Quel doit être le PCI ? Dans ce contexte, la pièce est produite et peut manifestement être écoulée sur le marché extérieur, à 140$. La livrer en interne conduit à renoncer à cette recette supplémentaire. Dans le même temps, elle permet une économie de 5$ sur les coûts de commercialisation. Le PC doit être fixé à 140 – 5 = 135$. A ce prix, le centre acheteur pourra préférer s’approvisionner en externe à 130$. En c/c, les méthodes fondées sur les coûts présentent toutes des avantages et inconvénients, le choix entre celles-‐ci dépend de la nature des centres de responsabilité, de leur interdépendance et du degré de décentralisation. En règle générale, les méthodes sur les coûts sont préconisées pour les transferts entre centre productifs principalement quand il n’existe pas d’autres sources possibles d’approvisionnement ou quand la direction générale décide, pour des raisons stratégiques, de privilégier un approvisionnement interne. 2-‐ 3) PCI négocié Les PC peuvent résulter d’une négociation entre la division fournisseur et la division cliente. Soient les divisons transport et raffinage d’une société. Le prix minimal acceptable par la division transport est 14$, le prix maximal acceptable pour la division raffinerie est de 18$, il est important de signaler que l’intérêt de la société veut que le centre raffinage se fournisse de la division transport plutôt qu’à l’extérieur. Les divisions vont chercher un prix compris entre ces deux fourchettes 14 et 18$. A quel niveau sera fixé le compromis ? Il n’y a pas de méthode rationnelle, tout dépend des habilités de négociation des responsables de chaque entité et des pressions exercées par le siège social. Exercice d’application : La société « Agrofa » société de produits de transformation de farines est composée de plusieurs divisions organisées autour de lignes de produits. Il y a trois ans, afin d’améliorer
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les performances de ses divisions et leur compétitivité, la direction générale a procédé à une grande réorganisation, avec pour conséquence la mise en place d’une structure décentralisée. On s’intéresse à deux divisions : • •
La division S (semences). La division T (transformation).
La division S produit et commercialise, entre autres, une variété de farine (V1), très élaborée, qui intéresse également la division T. En effet, la division T vient de développer un nouveau produit destiné en particulier au secteur de la santé. Sa composition comprend, entre autres, la variété V1 fabriquée par la division S. S et T étant considérées comme des centres de profits, la cession par S de la variété V1 à la division T se ferait à un prix de cession interne correspondant au prix du marché (conformément aux règles de fixation des prix de cession au sein de la société Agrofa). Informations relatives à la période N : Eléments
Division S (variété V1)
Division T (nouveau produit)
Ventes externes en quantités 300 tonnes à 1000€ l’unité
100 tonnes à 1600€
Capacités actuelles
100 tonnes
de
production 400 tonnes
Charges variables Charges supplémentaires Charges fixes
600€ par unité variables
PCI de la variété V1 700 € par tonne
Absorbés par les 200 Pas de charges premières tonnes produites supplémentaires et vendues
fixes
Constations : La division S serait favorable à une utilisation de sa capacité de production inemployée pour fournir à la division T 100 tonnes de sa variété V1, mais au prix de marché qui est le prix de cession interne (PCI) retenu au sein de l’entreprise. A défaut, son directeur estime que sa division pourra toujours vendre les 100 tonnes de variété V1 supplémentaires à des clients externes moyennant une action publicitaire. Le directeur de la division T considère qu’un prix de cession interne correspondant au prix du marché lui est défavorable. Ne pouvant acheter la variété V1 à un fournisseur externe, il préférerait, dans ces conditions, renoncer au lancement du nouveau produit si le PCI n’est pas modifié.
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T.A.F : 1) 2) 3) 4)
Du point de vue de la direction générale, est-‐il intéressant de lancer le nouveau produit ? Déterminer le PCI maximal acceptable par T ? Déterminer le PCI minimal acceptable par S ? Quelles conditions le système de PCI mis en place doit-‐il respecter pour qu’il joue pleinement son rôle dans l’entreprise ? 5) Sachant que l’effort publicitaire évoqué par le directeur de la division S est estimé à 50€ par l’unité, déterminer le résultat pour S et pour l’entreprise ? a) Si les ventes supplémentaires de la variété V1 augmentent de 40 unités. b) Si les ventes supplémentaires de la variété V1 augmentent de 100 unités. c) Déterminer le nombre minimal d’unités de V1 à vendre par la division S pour que la direction générale ne lance pas le nouveau produit ? N.B : raisonner à partir de la marge sur coût variable.
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Table de matière Introduction au contrôle de gestion 1-‐ Contrôle de gestion définition 2-‐ La place du contrôle de gestion dans l'organigramme 2.1-‐ Une position fonctionnelle. 2.2-‐ Une position d'état-‐major 2.3-‐ Relations avec les autres fonctions 2.4-‐ L'organisation du service de contrôle de gestion 3-‐ Le contrôleur de gestion 3.1-‐ Sa mission 3.2-‐ Son profil 4-‐ CG Les difficultés 4.1-‐Les obstacles à la mise en œuvre du CG 4.2-‐Les difficultés pour appréhender la performance de l’organisation Les centres de responsabilité 1) Définition 2) Principes fondamentaux : responsabilité, contrôlabilité, exhaustivité 3) Types de centre de responsabilité a) Les centres de coûts standards b) Les centre de coûts discrétionnaires c) Les centres de recettes d) Les centres de profit e) Les centres d’investissements 4) Choix des centres de responsabilité Le tableau de bord 1) Généralités 1.1) Notion de TB 1.2) Le reporting : mission de compte rendu
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1.3) Le TB mission de pilotage 1.4) Principes de conception et de fonctionnement 2) Contenu du TB 2.1) Les indicateurs 2.1.1) Définition 2.1.2) Détermination des indicateurs 2.1.3) Typologie des indicateurs a) Les indicateurs quantitatifs monétaires b) Les indicateurs quantitatifs physiques
c) Les indicateurs qualitatifs
2.2) Les instruments du TB ou son contenu 2.2.1) Valeurs absolues 2.2.2) Ecarts significatifs 2.2.3) Ratios e) Ratios techniques et ratios de production f) Ratios d’analyse commerciale g) Ratio de situation financière h) Ratio de rentabilité et de résultat 2.2.4) Graphiques 2.2.5) Clignotants Les écarts Section 1) Introduction ou Généralités : A. La mise en cause des responsabilités B. Les causes des écarts sont multiples C. Avantages et limites Section 2) Le contrôle des ventes 1-‐) Le contrôle du chiffre d’affaire d’un produit A – L’écart total sur chiffre d’affaires B-‐ La décomposition de l’écart total L’écart sur quantité et l’écart sur prix Application – l’écart sur chiffre d’affaires d’un seul produit 2) Le contrôle du chiffre d’affaires réalisé avec plusieurs produits Application : l’écart sur chiffre d’affaires de plusieurs produits
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3) La décomposition de l’écart sur quantité A-‐ L’analyse par produit B) l’analyse globale pour l’ensemble des produits Application -‐ analyse de l’écart sur quantité Section 3) Contrôle de la production : Les écarts sur coûts préétablis 1) Généralités 1-‐1) Définition 1-‐2) Variétés des coûts préétablis 1-‐3) Coûts standards objectifs de la méthode a) Pilotage par l’analyse des écarts b) Détermination de coûts préétablis et élaboration de budgets c) Meilleure identification des responsabilités d) Avantages et inconvénients : 2) Détermination des standards 3) L’analyse des écarts sur charges directes Formules d’analyse Analyse traditionnelle Variantes 4) Exemple d’application : calcul et représentation des écarts Exemple1 : l’écart sur matière Exemple2 : l’écart sur MOD 5-‐ Ecarts sur charges indirectes A) Budget de centres d’analyse : notion de budget flexible B)Analyse de l’écart a) L’écart sur budget b) L’écart sur volume d’activité c) L’écart sur rendement Section 4) Les écarts sur résultats a) Calcul b) Décomposition de l’écart sur résultat c) Exemple
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Les coûts par activités 1) Les insuffisances des pratiques traditionnelles a) Renversement de la pyramide des coûts b) Homogénéité des activités c) Répartition des charges indirectes d) Les coûts externes 2) les coûts par activité 2.1) Définition de certains termes employés 2.2) Les principaux objectifs de la méthode ABC 2.3) Le traitement des charges indirectes 2.4) Les apports de la méthode 2.5) Exemple d’application Les coûts cibles (CC) ou le target costing 1) Définition 2) Fondements de la méthode du CC a)Les coûts et le cycle de vie b) La saturation du potentiel de progrès de production 3) La méthode du CC Exemple 4) Les apports de la méthode Le prix de cession interne 1) Définition et objectifs a) Définition b) Objectifs des PCI 2) Détermination des PCI 2.1) Prix de cession fixé par référence au marché a) Le prix du marché b) Le prix du marché minoré d’une commission c) Le double prix
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d) Le prix mondial le plus bas e) Le prix du marché à moyen terme 2.2) PCI fixés par référence au coût a)Référence au coût complet réel b) Le coût complet standard c) Le coût variable majoré d’un forfait d) Le coût marginal e) Le coût d’opportunité 2.3) PCI négocié
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