Police Administrative [PDF]

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Zitiervorschau

Cours de police administrative

Cycle des élèves sous-officiers de police

Année 2019

INTRODUCTION Section 1 : Définition La police administrative est définie comme une action unilatérale des autorités publiques (administratives) visant à préserver ou rétablir l’ordre public. Elle se manifeste par l’édiction ou prise de décisions administratives réglementaires (décrets, arrêtés) ou individuelles (autorisation). Elle se résume essentiellement en des missions de contrôle ou de surveillance d’ordre général qui ne sont pas orientées vers une infraction précise. On entend par pouvoir réglementaire le pouvoir dont disposent les autorités administratives de prendre unilatéralement (c'est-à-dire sans l'accord des destinataires) des actes exécutoires. La police administrative constitue une mission essentielle de l’administration. Elle regroupe l’ensemble des moyens juridiques (droits) et matériels (actions) ayant pour objectif d’assurer le maintien/rétablissement de l’ordre public. Il s’agit en quelque sorte de l’ensemble des activités qui concourent au respect de l’ordre public. Section 2 : Objet de la police administrative L’objet de la police administrative est de concilier les activités des particuliers avec les exigences de l’ordre public. Elle a pour objet de maintenir l'ordre public. Pour ce faire, elle prend des mesures qui s'imposent autoritairement aux administrés. L'administration est toujours libre de décider de la modification ou de l’abrogation d'une mesure de police pour un motif d'intérêt général. Section 3 : Police administrative et police judiciaire L’on distingue l'une de l'autre en s’attachant à leurs finalités respectives.  La police judiciaire a un but répressif Elle est l’activité qui vise à constater une infraction déterminée, d’en rassembler les preuves, d’en rechercher/arrêter les auteurs et à les déférer aux tribunaux.  La police administrative a un but préventif

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La police administrative, a pour objet une mission générale de protection de l’ordre public et pour objectif d'éviter des désordres par la prise de mesures préventives. La police administrative a donc un but préventif ; elle est chargée de l'ordre public et de la prévention des infractions, car elle vise à prévenir les troubles à l’ordre public. Apparemment simple en théorie, le critère finaliste entraîne parfois de réelles difficultés d'appréciation. Ainsi, on a l’exemple des contrôles d’identité lors desquels les agents de police peuvent avoir pour but de maintenir l’ordre public ou de réprimer une infraction. La distinction est d'autant plus difficile que les deux types de police sont généralement exercés par les mêmes agents, ou qu'une même opération peut se transformer en cours d’exécution. Une opération de police administrative peut se transformer en opération de police judiciaire. Exemple: les agents de sécurité qui procèdent à des fouilles à corps/palpation de sécurité, à l’entrée d’un stade, le font dans le cadre de leur pouvoir de police administrative, (prévention des troubles), mais s’ils trouvent des stupéfiants sur un supporteur, son arrestation constitue une opération de police judiciaire, (poursuite d’une infraction). Section 4 : Domaine de la police administrative : l’ordre public L'ordre public est défini par la doctrine comme "un état de paix de l'agglomération municipale, résultant de sa protection contre les différents dommages qui pourraient atteindre la collectivité et ses habitants". Au plan réglementaire, l'ordre public est défini comme un ensemble d'activités auxquelles doivent veiller les autorités disposant d’un pouvoir de police administrative. Ces activités sont :  la sécurité publique ;  la sûreté publique ;  la salubrité publique ;  la tranquillité publique. Assurer l'ordre public, c'est prendre des mesures, mais aussi engager les actions qui ont pour objet d'empêcher ou de faire cesser les atteintes à cette quadrilogie. A ces éléments traditionnels s'ajoutent de nouvelles finalités liées à des préoccupations plus factuelles :  le bon ordre public (esthétique architecturale, préservation de l'environnement) ;  la moralité publique (projection de films) ;

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 la dignité humaine (la protection contre soi-même tel le port du casque et éventuellement de la ceinture de sécurité obligatoires). La notion d'ordre public délimite donc le domaine de la police administrative ; c'est le but obligatoire et le critère de légalité des interventions de police. Par conséquent, les décisions des autorités de police ne sont légales que si elles sont fondées sur la nécessité de maintenir ou de rétablir l'ordre. Section 5 : Éléments constitutifs de l'ordre public L’ordre public est une notion relative. Fruit d'une construction jurisprudentielle, l'appréciation des nécessités de l'ordre public reste toujours évolutive et subjective. Il s'agit de l'ensemble des règles obligatoires qui touchent à l'organisation du pays, à l'économie, à la morale, à la santé, à la sécurité, à la paix publique, aux droits et aux libertés. L'ordre public regroupe ainsi quatre critères, décomposés en éléments simples et constants :  La tranquillité publique Elle consiste à faire régner la paix publique ; il peut s’agir de rixes, d’attroupements dans les lieux publics, de réunions publiques, bals publics, spectacles, rassemblements nocturnes, comportements indécents, exploitation de débits, bruits, y compris les bruits de voisinage.  La sécurité publique Elle englobe diverses fonctions liées au maintien de l’ordre et à la sécurité. Elle tend à éviter les dangers qui menacent la collectivité ou les particuliers que les secours en cas de survenance de sinistres, la police de la circulation, celle du stationnement, la réglementation des professions exercées sur la voie publique, la police des immeubles menaçant ruine, etc.  La salubrité publique Elle comprend le maintien du bon ordre et la décence dans les cimetières, le soin de faire cesser les pollutions de toutes natures, le contrôle des débits de boissons, l’inspection sur la fidélité du débit des denrées qui se vendent au poids ou à la mesure, le contrôle de la salubrité des comestibles exposés à la vente, la réglementation de la propreté sur la voie publique, etc.  La sûreté publique 4

C’est la protection du domaine et des lieux publics. Elle comprend aussi la prévention des complots (résolution d’agir entre des personnes en vue de changer par la violence le régime légal, de porter atteinte à l’intégrité du territoire national etc.), le respect de la réglementation des réunions et manifestations.

Pour le cycle des sous-officiers de police, le module de Police Administrative va se focaliser sur :  le contrôle de la règlementation liée aux rassemblements de population (réunions et manifestations) ;  la police relative aux libertés d’association et de syndicat ;  le recueil des informations nécessaires aux enquêtes administratives ;  le contrôle des activités réglementées (débits de boisson, armes et munitions civiles et les jeux de hasard), etc. ;  la réglementation relative à l’occupation de la voie publique et du domaine public ;  l’assistance aux OPJ pour assurer les opérations consécutives aux décès.

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CHAPITRE PRELIMINAIRE: LES AUTORITES DE POLICE ADMINISTRATIVE TEXTES LEGISLATIFS ET REGLEMENTAIRES DE REFERENCE : - Constitution burkinabè du 02 juin 1991 ; - Loi n° 055-2004/AN du 21 décembre 2004 portant Code général des collectivités territoriales au Burkina Faso, ensemble ses modificatifs ; - Loi n° 023-2019/AN du 14 mai 2019 portant réglementation de l’état de siège et de l’état d’urgence au Burkina Faso ; - Décret n° 2005-025/PRES/PM/SECU/MATD/DEF/MJ du 31 janvier 2005 portant organisation du maintien de l’ordre au Burkina Faso ; - Décret n° 2016-878/PRES/PM/MATDSI/MINEFID du 14 septembre 2016 portant Organisation administrative du territoire et attribution des chefs de circonscription administrative au Burkina Faso.

APITRE PRELIMINAIRE : LES AUTORITES DE POLICE ADMINISTRATIVES. Section 1 : Les autorités nationales La première autorité de police administrative au Burkina Faso est le chef de l'État (Président du Faso); il lui est reconnu un pouvoir de police administrative générale au nom de l’État. A ce titre il peut prendre des règlements de police applicables à l’ensemble du territoire national. Le Premier ministre est également investi d'un pouvoir de police générale. En tant que chef du pouvoir exécutif, il peut prendre des mesures de police administrative dans tous les domaines de la vie ou donner les instructions aux autres ministres de le faire. Les autres ministres sont titulaires du pouvoir réglementaire général chacun dans son domaine, s'ils sont spécifiquement habilités par des textes, ce qui leur permet d'exercer le pouvoir de police au niveau national par la prise de mesures de police. Section 2 : Les autorités locales Au niveau local, les autorités de police sont le gouverneur, le hautcommissaire le préfet et le maire. 6

Au plan régional, le gouverneur est le dépositaire de l’autorité de l’Etat. Il est le délégué du gouvernement dans son entièreté, et le représentant direct de chaque ministre dans la région. A ce titre, il est garant de l’ordre public et de la sécurité dans la région. Dans la province, le dépositaire de l’autorité de l’Etat est le hautcommissaire. Il représente le gouverneur dans la province et veille à l’exécution des lois, des règlements et des décisions du gouvernement dans la province. Il a la charge de l’ordre public et la sécurité dans la province. Le représentant de l’Etat au niveau départemental est le préfet même si de nos jours la commune et le département ont les même limites territoriales. A ce titre, il veille à l’application des lois, règlements et décisions du gouvernement dans le département. Il assure le respect de l’ordre public et de la sécurité dans son département. Au niveau communal le maire est l'autorité de police. Le conseil municipal ne dispose d'aucune compétence en la matière. Ce pouvoir de "police municipale" fait du maire le gardien de l’ordre public local. Au nom de la commune, il peut prendre toutes les mesures qui sont de nature à préserver la tranquillité, la sécurité, la salubrité ou la moralité publique. C’est ainsi qu’il peut interdire les réunions susceptibles de troubler l'ordre public ou réglementer les activités pouvant porter atteinte à la tranquillité publique.

Section 3 : Les autorités spéciales détentrices du pouvoir de police administrative  Les présidents des bureaux de vote à l’intérieur du bureau de vote (confère code électoral).  Les responsables des Universités et Ecoles d’enseignement supérieur dans les enceintes et espaces relevant de leur autorité. Ainsi le président de l’université est l’autorité détentrice du pouvoir de police à l’intérieur des établissements universitaires et des résidences universitaires, enclavées ou non dans les enceintes universitaires.  Le président de l’assemblée nationale dans les lieux où l’assemblée tient ses sessions.  L’autorité militaire dans les installations et établissements militaires.  L’autorité judiciaire dans les enceintes où elle est compétente.

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Ces autorités de police administrative spéciale ont, non seulement, le pouvoir de maintenir l’ordre mais aussi le pouvoir de réquisition de la force publique dans leur espace de compétence.

Section 4 : Les pouvoirs de police administrative exclusifs du chef de l’Etat en matière de l’ordre public

 L’Etat de siège L’état de siège est un régime exceptionnel de police qui a pour effet de transférer aux autorités militaires l’exercice des pouvoir de police. L’état de siège peut être déclaré sur tout ou partie du territoire en cas de péril imminent pour la nation résultant notamment d’une insurrection armée ou d’une invasion étrangère. L’état de siège est déclaré par le Président du Faso par décret pris après délibération en Conseil des ministres.  L’Etat d’urgence L’état d’urgence est une situation de crise permettant aux autorités administratives de prendre des mesures exceptionnelles en matière de sécurité et qui sont susceptibles de porter atteintes aux droits et libertés des personnes. L’état d’urgence peut être déclaré sur tout ou partie du territoire, soit en cas de péril imminent résultant d’atteintes graves à l’ordre public, soit en cas d’évènements présentant le caractère de calamité publique de par leur nature et leur gravité. L’état d’urgence est déclaré par le Président du Faso par décret pris après délibération en Conseil des ministres.

Section 5 : Le pouvoir du préfet durant l’Etat de siège et l’Etat d’urgence En cas d’état de siège ou d’état d’urgence, le préfet exerce automatiquement les prérogatives de coordinateur de la défense civile sur son territoire. A ce titre et en rapport avec les autorités militaires habilitées :  Il peut mettre en œuvre un plan de réquisition générale ou partielle ;  Il peut mettre en œuvre un programme de patrouille des forces de défense civile ;  Il peut mettre en œuvre la tranche départementale de l’effort de guerre du rationnement et/ou de l’approvisionnement spécial. 8

Section 6 : Les pouvoirs de police du maire Le maire est chargé de la police municipale ayant pour but d’assurer la sûreté, la sécurité, la salubrité et la tranquillité. (Article 260 de la loi 055-2004/AN du 21 décembre 2004 portant code général des collectivités territoriales) Section 7 : Les rapports des sous-officiers de police avec les autorités déconcentrées et décentralisées Les autorités déconcentrées (gouverneurs, hauts - commissaires et préfets) sont les dépositaires du pouvoir d’Etat dans leurs circonscriptions administratives. Elles n’ont pas de rapports particuliers directs avec les sous-officiers de Police sauf que ces derniers, dans le cadre de leurs services, peuvent se voir confier des missions de protection et d’assistance au bénéfice de ces autorités. Ainsi ils doivent, dans cette logique, entretenir des rapports de collaboration avec elles pour une bonne réussite des missions à eux confiées. Avec les autorités décentralisées (présidents des conseils régionaux et maires), il n’y a pas non plus de rapport particulier. A l’égard de celles-ci, les sousofficiers de police doivent se comporter de manière respectueuse et courtoise. Mais ils peuvent être amenés à collaborer avec ces autorités dans le cadre de l’exercice de certaines de leurs missions.

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CHAPITRE II: LA POLICE DES REUNIONS ET MANIFESTATIONS PUBLIQUES TEXTES LEGISLATIFS DE REFERENCE - Loi n° 022-97/II/AN du 21 octobre 1997 portant Liberté de réunions et de manifestations sur la voie publique ; - Loi n° 026-2008/AN du 08 mai 2008 portant Répression des actes de vandalisme commis lors des manifestations sur la voie publique.

Section 1 : La police des réunions publiques Paragraphe 1 : Définitions Les réunions constituent un groupement momentané d’un nombre indéterminé de personnes formé en vue d’entendre l’exposé d’idées ou d’opinions ou en vue de se concerter pour la défense d’intérêts communs. Il existe deux types de réunions : les réunions privées et les réunions publiques. Est considérée comme réunion privée, celle qui a lieu dans un endroit privé (non public) clos ou non et qui est strictement réservée à certaines personnes, individuellement et spécialement invitées ou conviées et qui y sont seules admises. Par contre, la réunion publique est celle à laquelle tout citoyen a librement accès, que cette réunion ait lieu dans un endroit privé clos ou non ou dans un lieu public, même si elle ne concerne qu’une catégorie de citoyens. Est considéré comme lieu public tout endroit ouvert habituellement et notoirement à l’usage de l’ensemble des citoyens, conformément aux usages locaux, que cet endroit soit clos ou non.

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Paragraphe 2 : Différenciation Différence

Lieu Accès

Règle

Réunion Publique Toujours dans un lieu public (même si dans lieu privé, se différencie par l’accès) Libre, même si dans lieu privé. Toujours soumise à déclaration préalable.

Réunion Privée Toujours dans un lieu privé.

Restreint, sur invitation Toujours libre sous réserve du respect des règles sur la tranquillité et la moralité publique.

Paragraphe 3 : La déclaration préalable Les réunions publiques sont soumises à déclaration préalable adressée à l’autorité administrative compétente. Elle est adressée au ministre chargé des libertés publiques lorsque la réunion a un objet de portée nationale ou internationale et au chef de la circonscription administrative ou de la collectivité locale concernée dans les autres cas. La déclaration préalable est définie comme étant une information écrite adressée à l’autorité administrative ; elle doit être transmise au moins soixantedouze (72) heures ouvrables avant la date prévue par les organisateurs de la réunion. L’autorité qui reçoit la déclaration accuse réception vingt-quatre (24) heures au moins avant la date prévue pour la réunion. Elle peut aussi s’opposer à la tenue de la réunion si les circonstances de l’ordre public l’exigent ; dans ce cas, elle prend un arrêté d’interdiction. Paragraphe 4 : Réglementation relative au lieu et au temps Les réunions publiques sont des réunions dont l’accès est libre et ouvert à tous, peu importe que la réunion ait lieu dans un endroit privé clos ou non ou dans un lieu public, même si elle ne concerne qu’une catégorie de citoyens. Les réunions publiques ne peuvent, sans autorisation, se prolonger au-delà de 23 heures. Cependant, dans les localités où la fermeture des établissements publics a lieu plus tard, elles peuvent se prolonger jusqu’à l’heure fixée pour la fermeture de ces établissements. 11

Paragraphe 5 : Réglementation applicable aux organisateurs Chaque réunion publique doit avoir un bureau composé de trois personnes au minimum dont un président. Ce bureau est chargé de maintenir l’ordre, d’empêcher toutes infractions aux lois et règlements, de conserver à la réunion le caractère qui lui a été donné par la déclaration, d’interdire tout discours contraire à l’ordre public et aux bonnes mœurs, ou contenant provocation à un acte qualifié crime ou délit. A défaut de désignation par les signataires de la déclaration, les membres du bureau seront élus par l’assemblée. Les membres du bureau et, jusqu’à la formation du bureau, les signataires de la déclaration, peuvent être poursuivis pour les infractions commises au cours de la réunion. Les autorités administratives compétentes peuvent, à la demande des organisateurs de la réunion, déléguer des forces de police pour y assister en vue de prévenir d’éventuels troubles à l’ordre public. Paragraphe 6 : Rétablissement de l’ordre a) Rétablissement de l’ordre par le bureau Le bureau n’a pas qualité pour requérir la force publique ; pour rétablir l’ordre, il dispose de trois solutions : - soit rétablir l’ordre lui-même ; - soit lever la séance ; - soit requérir le représentant de l’autorité. b) Rétablissement de l’ordre par les forces de l’ordre Le bureau peut requérir le dépositaire de l’autorité de l’Etat (agents de sécurité) pour le maintien de l’ordre. Les agents de sécurité délégués à cet effet ont pour mission de constater par procès-verbal les infractions éventuellement commises au cours de la réunion. Ils choisissent leur place dans l’assemblée et disposent du droit de suspension ou de dissolution de la réunion si le maintien de l’ordre public l’exige. Ils ne dirigent pas le débat. Ils ne peuvent intervenir que dans les cas suivants : - sur réquisition du bureau, - fuite du bureau, - dans le cas où surviendraient des collisions et voies de fait.

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Dans ces hypothèses, et porteurs des insignes de la fonction, ils doivent faire sommation aux assistants d’avoir à se séparer et d’évacuer les lieux. En cas de résistance, il peut être fait emploi de la force armée pour disperser la réunion. Une réunion dont le bureau a quitté les lieux doit être tenue pour terminée. Il s’ensuit qu’en l’absence de bureau, la réunion constitue un attroupement qui doit se disperser à la première injonction des agents de sécurité. Enfin, il est interdit à tout participant à une réunion publique d’être porteur d’une arme ou d’un objet représentant un danger pour l’assistance.

Paragraphe 7 : Réunion illicite et interdiction de réunion a) Réunion illicite Une réunion est illicite : * lorsque les organisateurs n’ont pas respecté la procédure de la déclaration préalable (déclaration non faite ou pas faite dans les délais), * lorsqu’ils auront fait une déclaration incomplète ou inexacte de nature à tromper l’autorité administrative, * lorsque les participants à la réunion seront convaincus d’avoir participé sciemment à l’organisation d’une réunion publique non déclarée ou interdite. b) Interdiction de réunion Si la réunion publique est de nature à troubler l’ordre public, c’est-à-dire lorsqu’il apparaît que la tenue de la réunion apporterait un trouble grave à l’ordre public et que la mesure d’interdiction est le seul moyen d’éviter le trouble, ou que la réunion est organisée pour permettre la commission de troubles, l’autorité investie de pouvoirs de police peut, pour des motifs tirés de l'ordre public et pour prévenir des troubles qu'il ne pourrait empêcher autrement, l’interdire par un arrêté mentionnant les troubles à l’ordre public. L'interdiction n'est légale que si les menaces sont réelles. La décision d’interdiction est notifiée immédiatement aux signataires de la déclaration au domicile élu. Cet arrêté n’est exécutoire qu’après avoir été porté à la connaissance des intéressés (notification) et du public (publicité de l’interdiction). L’arrêté d’interdiction est susceptible d’être déféré devant les juridictions administratives ; il doit être motivé de façon explicite.

Section 2 : Les manifestations publiques 13

Paragraphe 1 : Définitions La manifestation peut se définir comme le fait pour un groupe de personnes d’utiliser la voie publique ou un lieu public pour exprimer publiquement une volonté collective. Si elle est mobile ou itinérante, c’est un cortège ou un défilé. Si elle est fixe ou immobile, c’est un rassemblement. À l'inverse de la réunion publique, la manifestation ne comporte ni discours, ni échange d'idées ; elle a pour but d'exprimer, sans prise de parole, soit une opinion hostile, soit un soutien. Le nombre minimal d'individus composant une manifestation n'est pas fixé par la loi. La voie publique est la partie du territoire communal affectée à la circulation des personnes ou des véhicules et accessible à tous, y compris les accotements de la chaussée. Paragraphe 2 : la déclaration préalable Tout comme les réunions publiques, les manifestations publiques sont soumises à une déclaration préalable adressée à l’autorité administrative compétente. Elle est adressée au ministre chargé des libertés publiques lorsque la manifestation a un caractère national ou international et au chef de la circonscription administrative ou de la collectivité locale du lieu concernée dans les autres cas. Elle doit être faite au moins soixante-douze (72H) heures ouvrables avant le jour du rassemblement ou de la manifestation. L’autorité qui reçoit la déclaration peut faire connaître ses observations par un accusé de réception adressé aux organisateurs de la manifestation vingt-quatre heures au moins avant la date prévue pour la manifestation. La déclaration préalable n’est obligatoire, que dans les chefs-lieux de province, de département et de commune, pour les cortèges religieux et funèbres. Si cette déclaration peut être faite par une seule personne en ce qui concerne les cortèges religieux, elle se résume en une simple information écrite à l’autorité administrative compétente pour ce qui est des cortèges funèbres. Paragraphe 3 : Réglementation relative au lieu et au temps La manifestation se déroule sur la voie publique ou dans un lieu public. Les manifestations sur la voie publique ne peuvent se prolonger au-delà de vingt-trois heures. Cependant, dans les localités où elles ont lieu plus tard, elles peuvent se prolonger jusqu’à l’heure de fermeture fixée pour ces établissements. Toutefois, à l’occasion des campagnes électorales et dans les cas jugés exceptionnels, des

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autorisations spéciales peuvent être délivrées par les autorités compétentes sur demande motivée des organisateurs. Paragraphe 4 : Réglementation applicable aux organisateurs Toute manifestation sur la voie publique et dans les lieux publics est soumise à déclaration préalable auprès de l’autorité administrative compétente. Cette déclaration doit faire connaître l’identité complète des trois principaux organisateurs, le jour et l’heure de la manifestation, son objet ainsi que l’itinéraire prévu pour le cortège ou le défilé. La déclaration ne préjuge pas des éventuelles demandes d’occuper les lieux ou de bénéficier de la protection de la manifestation par les autorités chargées de la sécurité. Les organisateurs sont solidairement tenus, avec les auteurs, à la réparation des préjudices causés aux personnes et aux biens. Paragraphe 5 : Interdiction de manifestation La liberté de manifester est un droit tant qu’elle ne porte pas une atteinte excessive à l’ordre public. C’est pourquoi il appartient à l’autorité investie du pouvoir de police d’en limiter les inconvénients pour la commodité de la circulation, en interdisant l’accès à certaines voies où la circulation est particulièrement dense et difficile. La loi laisse à l'autorité administrative un pouvoir d'appréciation du risque, de la nature et de l'intensité du trouble à l'ordre public. C’est ainsi qu’elle peut, à tout moment, et nonobstant l’absence d’interdiction initiale, mettre fin à toute réunion, tout cortège, défilé, rassemblement sur la voie publique et dans les lieux publics si le maintien de l’ordre ou si les circonstances locales l’exigent. L’arrêté d’interdiction est immédiatement notifié aux organisateurs signataires de la déclaration au domicile élu qui en reçoivent copie. Si la notification à la personne même ne peut être faite, l’arrêté d’interdiction devra par tous moyens appropriés être porté à la connaissance tant des organisateurs que du public. Cependant cette mesure ne doit pas être une manière détournée destinée à empêcher le déroulement de la manifestation. L’arrêté n’est fondé qu’autant que cumulativement : - la manifestation projetée est de nature à créer des troubles graves à l’ordre public, - il n’existe pas d’autre moyen efficace de maintenir l’ordre public. Les interdictions de manifestations ne peuvent donc être légalement 15

prononcées que pour un motif tiré d’un risque d’atteinte à l’ordre public de sorte que, si le risque de désordre n’est pas manifeste eu égard aux possibilités d’assurer le maintien de l’ordre, l’autorité de police doit laisser la manifestation se dérouler. Les interdictions de manifestations ne peuvent donc présenter qu’un caractère exceptionnel, tenant compte de risques particuliers et de circonstances locales. La décision de mettre fin à la manifestation est susceptible de recours devant les juridictions compétentes. Paragraphe 6 : Manifestation illicite Conformément à l’article 5 de la loi n° 026-2008/AN du 08mai 2008 portant répression des actes de vandalisme commis lors des manifestations sur la voie publique, une manifestation est illicite lorsque : * Les organisateurs n’ont pas pris la précaution d’en faire la déclaration à l’autorité compétente dans les conditions prévues aux articles 7 et 10 de la loi n° 02297/II/AN du 21 octobre 1997 portant liberté de réunion et de manifestation sur la voie publique ; * La manifestation a été interdite par l’autorité administrative compétente après que la déclaration lui a été faite ; * Les organisateurs ont établi une déclaration incomplète ou inexacte de nature à tromper sur l’objet ou les conditions de la manifestation projetée.

Section 3 : Les attroupements Paragraphe 1 : Généralités L’attroupement est un rassemblement prémédité ou occasionnel de personnes sur la voie publique, susceptible de créer des désordres. Pour qu’il y’ait attroupement il faut que le rassemblement de personnes qui le constitue soit illégal (manifestation interdite ou non déclarée, cortège autorisé qui modifie le parcours imposé ou qui ne se disloque pas à l’endroit prévu devenant de ce fait illégal, réunion publique sans bureau ou dont le bureau a quitté les lieux, rassemblement armé sur la voie publique, collisions et voies de fait survenues au cours d’une réunion), et que des sommations aient été faites par les autorités qualifiées (haut-commissaire, préfet, maire, commissaire de police, ou tout autre officier de police judiciaire). Il faut également que ce rassemblement de personnes soit susceptible de porter atteinte à l’ordre public. 16

Paragraphe 2 : Attroupement non armé L’attroupement non armé n’est pas interdit tant qu’il ne trouble pas la paix publique. Paragraphe 3 : Attroupement armé L’attroupement armé est toujours interdit. L’attroupement est considéré comme armé si l’un des individus qui le composent est porteur d’une arme apparente ou cachée, ou si plusieurs membres de l’attroupement sont porteurs d’armes ou objets quelconques, apparents ou cachés, ayant servi d’armes ou apportés en vue de servir d’armes. L’arme est définie comme un instrument d’attaque ou de défense.

N.B :  En matière de réunion et de manifestation publique, il n’y a pas de demande d’autorisation ; les organisateurs font seulement une déclaration.  Lorsque l’autorité compétente reçoit la déclaration préalable de tenue d’une réunion ou de manifestation publique, elle est tenue de répondre 24 heures avant la date prévue. Face à son silence, les organisateurs saisissent les juridictions compétentes ;  Le port d'arme dans les réunions et manifestations publiques est proscrit, même si son titulaire dispose d'un permis de port d’arme.

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CHAPITRE III: LA POLICE RELATIVE A LA LIBERTE D’ASSOCIATION TEXTE LEGISLATIF DE REFERENCE - Loi n° 064-2015/CNT du 20 octobre 2015 portant Liberté d’association.

Section 1 : Les associations Paragraphe 1 : Définition L’association est tout groupe de personnes physiques ou morales, nationales ou étrangères, à vocation permanente, à but non lucratif et ayant pour objet la réalisation d’objectifs communs, notamment dans les domaines culturel, sportif, social, spirituel, scientifique, professionnel ou socio-économique. Sont donc exclues de ce champ d’action les structures associatives poursuivant un but ou des objectifs purement politiques ou commerciaux. Les associations peuvent être à caractère provincial, régional ou national. Elles peuvent acquérir le statut d’organisation non gouvernementale ou d’association reconnue d’utilité publique. Paragraphe 2 : La création des associations Les associations se forment librement et sans autorisation administrative préalable. Elles sont régies quant à leur validation par les principes généraux du droit applicable aux contrats et obligations. Toutefois, elles ne jouissent de la capacité juridique que dans les conditions prévues par la loi. La création d’association comprend essentiellement trois (03) phases : la phase constitution, la déclaration à l’autorité et la phase de publication. a) La phase de constitution Toute personne qui désire constituer une association dotée de la capacité juridique, doit remplir un certain nombre de formalités qui sont : - Tenir une instance délibérative ; - Soumettre à cette instance, pour adoption, les projets de statut et le règlement intérieur. Le projet de règlement intérieur doit mentionner entre autres la définition du rôle des membres dirigeants ; 18

- Etablir un procès-verbal des travaux de l’instance délibérative avec mentions obligatoires de la composition de l’organe dirigeant, l’indication de l’identité, des adresses complètes de ses membres et s’il y’a lieu, du numéro de la boîte postale de l’association. Le procès-verbal de l’instance délibérative est signé par les membres du bureau de vote. b) La déclaration à l’autorité compétente La déclaration des associations est faite dans les quinze (15) jours suivant leur constitution, soit auprès du ministre chargé des libertés, pour les associations ayant une vocation nationale ou internationale, soit auprès de l’autorité administrative locale compétente lorsqu’elles sont régionales ou provinciales. Pour ce qui est des associations culturelles, quel que soit leur champ de couverture géographique, la déclaration est faite auprès du ministre chargé des libertés publique et dans le respect du délai de temps imparti pour toutes les associations. Il sera délivrée par l’autorité compétente un récépissé de déclaration d’existence de l’association dans un délai de deux mois, à compter de la date de dépôt de la déclaration. Passé ce délai, le silence de l’autorité compétente emporte déclaration d’existence de l’association et fait obligation à l’administration de délivrer le récépissé de déclaration aux fins de formalités de publication. Toutefois, l’autorité compétente peut faire diligenter une enquête de moralité sur tout dossier dont elle juge nécessaire ; toute chose qui pourrait modifier le délai de délivrance du récépissé de déclaration. c) La phase de publication Il est fait obligation aux dirigeants de toute association bénéficiaire du récépissé de déclaration d’existence de procéder, dans un délai de deux mois à partir de la date de sa délivrance, à l’insertion au journal officiel dudit récépissé. Paragraphe 3 : Les associations reconnues d’utilité publique – les associations étrangères - les organisations non-gouvernementales 1) Les associations d’utilité publique L’association reconnue d’utilité publique est toute association ou union d’associations reconnue comme telle dont les activités poursuivent un but d’intérêt général, notamment dans les domaines du développement économique, social, et culturel du pays ou d’une région déterminée. Une association « nationale » ou une 19

association étrangère régulièrement constituée peut être reconnue à titre précaire d’association d’utilité publique et ce après une période minimale d’activité de cinq années consécutives dans le domaine d’utilité publique. Le statut d’association d’utilité publique est conféré par décret pris en Conseil des ministres sur proposition du ministre chargé des libertés publiques après avis du ministre en charge de l’économie et des finances et du ou des ministres du domaine d’intervention. Pour être reconnue comme telle, l’association doit suivre une procédure dite de reconnaissance d’association d’utilité publique qui consiste à déposer auprès du ministre chargé des libertés publiques un dossier dont la composition est fixée par les textes règlementaires. N.B : L’association reconnue d’utilité publique peut bénéficier de subvention ou de tout autre avantage consentis par l’Etat. 2) Les associations étrangères Une association étrangère est toute association de droit étranger exerçant ses activités au Burkina Faso dans les domaines culturel, sportif, social, spirituel, religieux, scientifique, professionnel ou socio-économique. Toutefois pour exercer au Burkina Faso, toute association étrangère est soumise à autorisation préalable du ministre chargé des libertés publiques. Aussi, elle est tenue de désigner un représentant et un adjoint dont l’un au moins est de nationalité burkinabè. Le représentant ou son adjoint a l’obligation de résider au Burkina Faso. 3) Les organisations non gouvernementales (ONG) Toute association, nationale ou étrangère peut acquérir le statut d’organisation non gouvernementale. Le statut d’association non gouvernementale est acquis après signature de la convention d’établissement pour les associations étrangères ou la délivrance d’un agrément après la signature d’un accord entre l’association déclarée et le ministère de l’économie et des finances.

Paragraphe 4 : Les obligations des associations 20

D’une manière générale, toute association, qu’elle soit issue d’une union, d’une fusion on d’un regroupement d’associations, doit avoir un organe dirigeant qui coordonne les différentes activités et être soumise aux dispositions régissant la forme des associations qui la compose. Ainsi, en cas d’union d’associations (regroupement de deux ou de plusieurs associations en vue de créer une entité nouvelle à laquelle elles sont soumises), il doit être établi un statut précisant les règles de son organisation et de son fonctionnement ainsi que la liste nominative des associations adhérentes et disposer d’une direction centrale qui coordonne les activités de l’union. Elle est également soumise aux dispositions régissant la forme des associations qui la composent. En cas de fusion d’associations (création d’une association nouvelle par intégration ou absorption entre associations antérieurement existantes) les dispositions relatives à la constitution d’association exerçant dans l’un des domaines de développement économique, social, culturel sont applicables. Les dirigeants des associations déclarées tiennent à jour et à leurs sièges un registre d’activités, un registre de comptabilité financière et un registre de comptabilité matière. Les associations sont tenues de fournir les budgets, les comptes annuels et les rapports financiers relatifs aux subventions de l’Etat, au ministère chargé de l’économie et des finances et aux ministères techniques intéressés avec copie au ministre chargé des libertés publiques.

Section 2 : Les syndicats Paragraphe 1 : Définition Le syndicat est une association de travailleurs ou d’employeurs ayant pour but de promouvoir et de défendre les intérêts moraux, matériels et professionnels de ses membres. Paragraphe 2 : La création des syndicats Les regroupements des travailleurs ou d’employeurs en syndicats en vue de défendre leurs intérêts moraux, matériels et professionnels se font librement sans

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autorisation préalable. Formellement, la création d’un syndicat obéit à trois (03) phases que sont : la phase constitutive, la déclaration et la publication. a) La phase constitutive Les travailleurs ou employeurs qui désirent constituer un syndicat doté de la personnalité juridique doivent accomplir les formalités : - Convoquer une instance constitutive (assemblée générale ou congrès selon les dénominations) comprenant au moins vingt membres ; - Soumettre à cette instance, pour adoption, les statuts et le règlement dans lesquels sont indiqués la dénomination, l’objet, les buts, l’organisation et le siège, ainsi que le règlement intérieur du futur syndicat ; - Désigner librement et par vote les dirigeants dont le nombre ne peut être inférieur à sept (07) ; Etablir un procès-verbal des travaux de l’instance constitutive. Le procès-verbal mentionne le lieu et la date de la tenue de l’instance ainsi que la composition, l’identité et l’adresse complète des premiers dirigeants du syndicat. b) La déclaration Pour être reconnue légalement, les membres dirigeants du syndicat doivent en faire la déclaration auprès du ministre chargé des libertés publiques et observer les dispositions contenues dans le code du travail ou tout autre texte de loi en tenant lieu ou s’y référant. La déclaration se fait dans les quinze (15) jours suivant la tenue de l’instance constitutive, à l’autorité administrative compétente lorsque le syndicat a un champ d’activité régional ou local, ou au ministre chargé des libertés publiques lorsque le syndicat a une couverture géographique nationale ou internationale. c) La publication Dans un délai d’un mois, à partir de la date de délivrance du récépissé, l’autorité compétente ayant reçu la déclaration est tenue de faire procéder à l’insertion d’un extrait au Journal officiel. La formation du syndicat doit être consacrée par une publication par voie de presse faite par les membres du bureau contenant l’identité des trois premiers responsables.

Paragraphe 3 : Droits et des obligations des syndicats 22

Les syndicats légalement constitués et reconnus au Burkina Faso ne peuvent être administrés et dirigés que par des nationaux ou des ressortissants d’un Etat étranger avec lequel ont été passés des accords d’établissement stipulant la réciprocité en matière de droit syndical. Ils doivent jouir de leurs droits civils et n’avoir fait l’objet d’aucune condamnation entraînant la suppression du droit de vote au terme des lois électorales en vigueur. Les syndicats professionnels légalement enregistrés peuvent librement se constituer en unions, en fédérations ou confédérations mais doivent faire connaitre le nom et le siège des syndicats qui les composent ou encore s’affilier à des organisations syndicales internationales de leurs choix.

CONTROLE DE POLICE Le policier face à une réunion ou une manifestation publique organisée par une association ou un syndicat sur la voie publique ou un espace ouvert au public doit vérifier : - Le récépissé de la déclaration d’existence de l’association ou du syndicat ; - L’accusé de réception de la déclaration préalable de tenir réunion ou de manifester ; - L’autorisation d’occupation de l’espace public ; - etc.

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CHAPITRE IV: LES ENQUETES ADMINISTRATIVES INTRODUCTION Les enquêtes administratives sont cette partie de la police administrative qui consiste à collecter des données/renseignements essentiels sur des personnes physiques ou morales afin d’éclairer les autorités administratives ou judiciaires dans leur prise de décisions. Il existe plusieurs sortes d’enquêtes administratives : - les enquêtes de moralité ; - les enquêtes sociales ; - les enquêtes relatives aux modifications ou aux ajouts de nom(s) et prénom(s). Le but commun de toutes ces enquêtes est de recueillir des informations nécessaires à la prise de bonnes décisions.

Section 1 : Les enquêtes de moralité Comme leur nom l’indique, les enquêtes de moralité consistent à rechercher des éléments d’information sur la moralité, le comportement et les activités de certaines personnes afin de permettre la prise de décisions les concernant. De façon concrète, les renseignements à rechercher concernent :  l’identité complète de la personne concernée c’est-à-dire : nom – prénom(s) date et lieu de naissance – filiation - profession actuelle - lieu de résidence statut matrimonial - ses antécédents judiciaires s’il en existe- les distinctions honorifiques et éventuellement l’accomplissement du SND ;  le cursus scolaire : primaire - secondaire et supérieur ;  la carrière professionnelle ;  les activités syndicales, associatives ou politique s’il y a lieu ; 24

 la vie dans la communauté : le comportement (responsable/irresponsable) caractère (violent/belliqueux) - relations avec les autres membres de la communauté et la consommation d’alcool ou de produits de nature psychotrope. Il faut également signaler les éventuelles poursuites judiciaires dont l’intéressé auraient fait l’objet ; ou si la personne concernée est connue par les fichiers des services de sécurité. Pour les cas d’achat et de vente d’armes à feu, il faut éventuellement rechercher les motivations de l’acquisition de l’arme. Par ailleurs, en cas de demande d’ouverture d’un débit de boisson, il faudra procéder à une vérification de l’emplacement du débit (conforme aux normes juridiques). Ces types de renseignements sont recueillis dans le cadre des enquêtes faites au sujet des personnes désirant se faire naturaliser, s’acheter une arme à feu civile, avoir une autorisation de contracter mariage (personnes issues des corps militaires/paramilitaires et certaines personnalités) et aussi au sujet des nouvelles recrues dans les corps armés. En ce qui concerne les enquêtes en vue d’accorder une autorisation de mariage, en plus des informations précitées, il y a lieu de signaler si le conjoint/conjointe ne mène pas une vie de débauche ou n’exerce une activité incompatible avec la profession de son prétendant. Quant aux enquêtes de moralité concernant les personnes morales (associations), ces enquêtes sont dirigées essentiellement vers les dirigeants de cette personne morale, en l’occurrence la personne du président, du secrétaire général et du trésorier. Les renseignements à recueillir au sujet de ces dirigeants ne diffèrent pas d’avec ceux cités plus haut. Par contre, s’agissant de personnes morales, certaines vérifications, telle la conformité de leur création et de leurs objectifs (tels que décrits dans leurs statuts) aux règles juridiques y relatives, s’avèrent nécessaires.

Section 2 : L’enquête sociale Elle est aussi appelée enquête sur mineur, sa famille et son milieu car généralement demandée par une autorité judiciaire en vue de la prise de mesure concernant un mineur. C’est une enquête qui est toujours demandée sur la personne d’un mineur. Mais elle peut être également demandée sur un/les parents 25

du mineur, afin de pouvoir prendre la mesure de protection qui sied en son endroit. Le but d’une telle enquête est de renseigner l’autorité judiciaire sur la personnalité du mineur, son passé, son milieu, ses conditions de vie et d’éducation ainsi que sur la situation matérielle et morale de ses parents. Au cours de cette enquête, les renseignements qu’il faut rechercher sont les suivants :

 COMPOSITION DE LA FAMILLE  Père et/ ou mère Etat civil complet ; date et lieu de mariage, date et lieu de divorce/séparation de corps ; numéro immatriculation sociale, prestation sociales s’il y a lieu ; éventuellement, date et cause de décès.  Enfants (pour chacun) Etat civil ; position légale (reconnaissance d’enfants naturels) ; placement ou résidence hors du foyer.  Grands-parents ou autres personnes vivant au foyer.  HABITAT  Aspect extérieur : description sommaire  Aspect intérieur : nombre de pièces ; mobilier ; état des lieux (confort, vétusté, propreté, entretien)  Prise de vue photographie (si possible).  RESSOURCES  Actif Ressources de chacune des personnes vivant au foyer, en précisant ce qui est réellement versé au foyer ; entrée des fonds quelle que soit leur nature ; salaire, pension, prestation sociales, secours divers, aide sociale, assistance médicales gratuite ; ressources en nature: habitation, denrées, cheptel, cultures.  Passif Loyer ; charges ; pensions ; saisie sur salaire ; dettes ; obligations pénales.  PERSONNALITE DES PARENTS OU PERSONNES AYANT AUTORITE SUR LE/LES MINEURS

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 Caractère : manière d’être en général.  Niveau d’instruction  Moralité : conduite ; antécédents judiciaires.  Etat de santé (dont alcoolisme et dépendance à la drogue)  Travail : stabilité ; application  Loisir : distraction ; fréquentations.  Capacité éducative à l’égard de l’enfant Soins matériels, alimentation, hygiène, soins médicaux ; fermeté, autorité, affection ; éducation morale et instruction.  Relation des parents entre eux : qui détient l’autorité dans le ménage ?  Ambiance générale du foyer : est-il calme, accueillant ?  PERSONNALITE DU/DES MINEURS  Etat de santé : maladie ; infirmités ; accidents ; prise de drogue (ne pas rentrer dans les détails).  Caractère et comportement  Moralité : conduite ; antécédents judiciaires  Aptitudes : niveau intellectuel ; désir de travail, application  Education scolaire et professionnelle Régularité ; retard scolaire; diplômes, apprentissage ; profession ; est-il estimé de ses éducateurs ou employeurs ?  Gouts personnels du mineur A-t-il été orienté scolairement et professionnellement conformément à son désir et à ses capacités ?  Loisirs Sports pratiqués, fréquentation des discothèques, cinéma, bals, fêtes, salles de jeux ; lectures éventuelles ; appartenance à un club, une bande, à un mouvement de jeunes ?  Dispositions sociales Est-il querelleur ? Aime-t-il tourmenter les gens, les enfants plus faibles que lui ? Se lie-t-il facilement, se fait-il facilement des amis ? A-t-il des fréquentations douteuses ? Présente-t-il certaines tendances pour les jeux, le trafic.  Relations familiales Affection pour les parents, frère et sœur ; attitude des parents envers lui comparée à leur attitude envers les autres enfants.  Comportement point de vue sexuel (selon âge et maturité).  PERCEPTION DE LA FAMILLE A L’EXTERIEUR 27

Opinion de l’entourage ; opinion des personnes dignes de foi en matière de moralité ; opinion des personnes représentant l’autorité publique.  SOLUTION SOUHAITABLE  DIVERS Joindre toutes les pièces utiles à l’enquête. NB : Le recueil de ces renseignements devra s’accorder avec le souci de ne pas nuire à la famille. L’enquêteur procèdera avec tact et discrétion et mènera ses recherches en tenant compte des particularités de chaque situation familiale.

Section 3 : Les enquêtes aux fins de modification ou de rajout de nom et prénom Ce type d’enquête est généralement demandé par l’autorité judiciaire dans le but de savoir les raisons qui motivent la modification ou le rajout du nom, afin de pourvoir prendre sa décision. Les nom et prénom étant des éléments importants dans l’identité de toute personne, la nécessité de leur protection s’impose afin d’éviter les modifications/rajouts de complaisance ou fantaisiste. L’enquête consistera ici, d’abord à vérifier l’identité déjà existante, ensuite rechercher les raisons de la modification/rajout et enfin vérifier si les raisons invoquées sont fondées. NB: Ce genre d’enquête s’exécute sous forme de dossier judiciaire, c’est-àdire que les renseignements recueillis le sont généralement sous procès-verbaux. Et l’officier de police judiciaire chargé de l’enquête fait un rapport, auquel il annexe les différents procès-verbaux, qu’il transmet à l’autorité demanderesse.

Section 4 : Attitudes et comportement du policier en enquête administrative L’enquête administrative est une enquête complexe et très délicate à exécuter, car susceptible de mettre à nue la vie privée des personnes enquêtées. Par conséquent les enquêteurs doivent être choisis en raison de leur sens de l’humain, de leur expérience en la matière, de leur rectitude morale et de leur sens de responsabilité. 28

Le policier chargé d’une enquête administrative doit à tout moment faire preuve de beaucoup de courtoisie et de sang-froid envers les enquêtés. Le premier devoir qui s’impose à lui est la parfaite connaissance de son sujet afin d’assurer toutes les diligences nécessaires. Les enquêtes administratives s’apprennent dans les écoles et sur le terrain par la pratique et l’expérience tout comme celles judiciaires. Elles constituent une véritable spécialité et le policier doit se mettre résolument en œuvre pour, non seulement satisfaire les demandes des administrations demanderesses (la justice) mais aussi rendre service aux citoyens. Pour le cas spécifique des témoins, il y’a lieu de se mettre à l’esprit que les personnes qui acceptent apporter leurs témoignages font acte de civisme. Témoigner signifie donner de son temps, et quelques fois de ses ressources (frais de transport payé pour le déplacement jusqu’au poste de police,….). Le policier peut atténuer ces inconvénients en faisant preuve de disponibilité (s’entendre avec le témoin pour convenir du lieu et de l’heure d’un rendez-vous ; respecter les horaires ; ne pas faire attendre inutilement,….). Par ailleurs, le policier doit : - être courtois, en lui réservant des conditions d’accueil correctes et en tenant compte de son état psychologique (émotivité, crainte,..) ; - faire preuve de disponibilité ; - manifester de l’intérêt pour les déclarations ; - se conformer strictement à la règle du secret professionnel.

EXEMPLAIRE DE FICHES DE SYNTHESE D’ENQUETE ADMINISTRATIVE

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 IDENTITE Nom (s) Prénom (s) Date et lieu de naissance Filiation Situation matrimoniale Profession Lieu de résidence Nationalité Ethnie Religion Distinction honorifique Accomplissement du SND Eventuelle condamnation  CURSUS SCOLAIRE ET PROFESSIONNEL Etudes primaires : établissement(s) fréquenté(s), diplômes obtenus (avec les différentes dates) Etudes secondaires : idem Etudes supérieures : idem Parcours professionnel : début de carrière professionnelle, postes successifs occupés jusqu’au poste actuel.  ACTIVITES SYNDICALES, ASSOCIATIVES ET POLITIQUES Préciser si l’intéressé milite dans un syndicat, dans une association ou dans un parti politique. Préciser le syndicat, l’association ou le parti politique et le rôle qu’il y occupe.  ENQUETES DE VOISINAGE C’est la partie de l’enquête ou le policier doit recueillir des informations sur l’enquêté auprès de ses parents, son entourage et auprès de toutes personnes susceptible de donner de bons renseignements sur l’intéressé. Les informations à recueillir concernent son comportement/caractère, sa vie en famille, ses relations 30

avec son entourage, la légalité des activités qu’il mène et la moralité/l’immoralité de sa vie. A ce niveau, il est également nécessaire de signaler les antécédents judiciaires de l’intéressé selon les enquêtes de voisinage.  ENQUETES DE TERRAIN POUR DEBIT SE BOISSON Situation géographique du débit: ville/village ; secteur/quartier ; rue Respect de la législation : emplacement (zone d’habitation ou non) ; distance règlementaire.

CHAPITRE V: LA POLICE DES DEBITS DE BOISSONS 31

TEXTES LEGISLATIF ET REGLEMENTAIRE DE REFERENCE - Loi n° 9-79 du 7 juin 1979 régissant les débits de boissons ; - Décret no 79-358 du 17 septembre 1979 portant Détermination des conditions d’ouverture des débits de boissons.

Section 1 : Définition Le débit de boissons est un établissement dans lequel on offre ou vend des boissons alcoolisées ou non, destinées à être consommées sur place ou à emporter. Le dolo (bière de mil), le bangui (vin de palme) et l’hydromel (boisson obtenue par fermentation du miel dans l’eau) sont soumis à une réglementation spéciale, si bien qu'ils ne relèvent pas de la règlementation générale des débits de boissons. Section 2 : Groupes de boissons et catégories de débits de boissons Les boissons sont réparties en 3 groupes : Groupe I : Boissons telles qu’eaux minérales ou gazéifiées, jus de fruits ou de légumes, limonades, sirops, infusions, lait, café, thé, chocolat, bière, cidre. Groupe II : Boissons alcoolisées provenant de la fermentation naturelle de vin, vins doux naturels. Groupe III : Boissons alcoolisées suivantes : vin de liqueur, apéritif à base de vin, vins doux naturels autres que ceux appartenant au groupe II, liqueurs, rhum, alcool provenant de la distillation de vin, cidre, purées, fruits sans addition d’essence, toutes les autres boissons dont la fabrication et l’importation ne sont pas interdites. Les débits de boissons sont divisés en trois catégories. Les débits de boissons de 1ère catégorie, ne sont autorisés à vendre que les boissons du 1er groupe. Le premier groupe de boissons comprend principalement les boissons non alcoolisés. Les débits de boissons de 2ème catégorie sont autorisés à vendre les boissons du premier et du deuxième groupe. Le second groupe de boisson regroupe les boissons alcoolisées provenant de la fermentation naturelle du vin (boissons à faible dose d’alcool). Les débits de boissons de 3ème catégorie sont autorisés à vendre les boissons des trois groupes. Le troisième groupe de boissons comporte toutes les autres boissons alcoolisées autres que celles appartenant au deuxième groupe.

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Section 3 : Conditions d’ouverture et d’exploitation des débits de boissons Pour ouvrir et exploiter un débit de boisson, il faut remplir deux conditions : avoir été autorisé et posséder une licence. Paragraphe 1 : Ouverture Aucun débit de boissons ne peut être ouvert sans l’autorisation préalable du préfet ou du maire, délivrée après avis du comité local de salubrité publique et du service des impôts. Toute personne sollicitant l’autorisation d’ouvrir un débit de boissons doit adresser au préfet ou au maire un dossier comprenant : - Une demande timbrée à 200 francs précisant l’enseigne de l’établissement; - Un acte de naissance ou jugement supplétif en tenant lieu; - Un extrait de casier judiciaire datant de moins de 3 mois; - Un certificat de visite et de contre-visite délivré par un médecin; - Un certificat de résidence; - Un plan détaillé de l’établissement; - Un récépissé de déclaration d’activités délivré par le service des impôts. Les sociétés et associations fourniront outre la demande timbrée précisant l’enseigne de l’établissement, le plan détaillé de l’établissement et le récépissé de déclaration d’activités, leurs statuts. Une fois muni de l’autorisation, la personne devra acquérir une licence qui l’autoriserait à vendre les boissons. La licence est un document fiscal qui permet l'exploitation du débit de boissons c’est-à-dire la vente des boissons dans le débit en question. Elle est personnelle et valable pour un seul établissement et un seul emplacement. Il ne peut être délivré qu’une seule licence par personne physique et/ou morale dans chaque localité. Le propriétaire de la licence est tenu d’être immatriculé à la mairie ou au chef-lieu de la circonscription administrative dont il dépend. Paragraphe 2 : Les licences Il existe trois catégories de licences correspondant aux trois groupes de boissons. La licence de première catégorie qui n’autorise que la vente des boissons du premier groupe. La licence de deuxième catégorie elle, permet la vente des

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boissons du premier et du deuxième groupe. Enfin la licence de troisième catégorie, autorisant la vente des boissons de tous les trois groupes. La licence étant personnelle, elle ne peut faire l’objet d’une cession sans l’accord des autorités. Ainsi, sera considéré comme définitivement fermé tout débit de boissons dont le propriétaire aura transféré la licence à un tiers sans autorisation préalable des autorités compétentes. Le débit de boissons en question ne pourra s’ouvrir sans une nouvelle autorisation administrative. Par ailleurs la non exploitation d’un débit de boissons pendant 4 mois entraîne l’annulation de la licence sauf si la suspension est motivée par des réparations, transformations des locaux ou cas de maladie ou autres cas de force majeure signalés aux autorités administratives et fiscales. Section 4: La limitation du nombre de débit de boissons Le nombre de débits de boissons dont l’ouverture est soumise à une autorisation préalable est fixé comme suit : 1 pour 2 000 habitants dans les agglomérations de plus de 10 000 habitants; 1 pour 1 000 habitants dans les agglomérations de 1 000 à 10 000 habitants; 1 pour les agglomérations de moins de 1 000 habitants. Toutefois, dans un but de protection de la santé publique et lorsque les nécessités l’exigeront, les chefs de circonscriptions administratives pourront refuser l’autorisation d’ouverture de nouveaux débits de boissons même si le nombre total de ces débits tel qu’il résulte des dispositions ci-dessus n’est pas atteint, à charge pour eux d’en informer le ministre de l’Administration Territoriale après avis du comité local de lutte contre l’alcoolisme. En cas de refus non motivé de l’autorisation administrative, l’intéressé peut saisir le tribunal administratif. Section 5 : Les débits de boissons temporaires Des licences temporaires peuvent être accordées à l’occasion d’événements exceptionnels (kermesses, festivals, foires, etc.). Elles sont délivrées par le préfet ou le maire qui devra en informer le ministre de tutelle. La durée de cette licence ne peut excéder quinze jours. Section 6 : Les zones protégées 34

Aucun débit de boissons alcoolisées ne pourra s’établir à moins d’une distance de 400 mètres des casernes, camps et tous bâtiments occupés par les troupes, des écoles, hôpitaux, maternités, dispensaires, édifices du culte, cimetières, centres sociaux et organismes publics créés en vue du développement physique et moral de la jeunesse. Cette distance est calculée à vol d’oiseau à partir des limites extérieures des concessions dans lesquelles sont bâtis les édifices à protéger. Section 7 : La mutation La mutation est le fait pour le propriétaire d’un débit de boisson de le céder (donner) à une autre personne, ou le fait de le délocaliser d’un point A à un point B. Toute mutation est considérée comme ouverture d’un nouvel établissement et devra faire l’objet de la présentation d’un dossier réglementaire à l’autorité compétente. Section 8 : Les interdictions, les incapacités et les incompatibilités La vente sur la voie publique de boissons alcoolisées est interdite ; la vente des alcools et spiritueux est interdite dans les économats ainsi que sur le lieu d’emploi des travailleurs. En ce qui concerne les boissons non alcoolisées, leur vente est interdite lorsque celles-ci sont offertes dans les récipients autres que ceux capsulés chez le fabricant légalement autorisé (en cas de contrefaçon). Il est interdit d’employer dans un débit de boissons des mineurs, à l’exception de l’épouse et des membres de la famille du débitant. Comme pour l’exercice de toute activité au Burkina Faso, l’ouverture des débits de boissons n’est autorisée qu’aux majeurs ayant des aptitudes mentales correctes. Ne peuvent exploiter les débits de boissons, les mineurs et les interdits, de même que les individus condamnés pour crime de droit commun. L’exercice du métier de débitant est souvent incompatible avec l’exercice de certaines professions. En règle générale, l’exercice du métier de débitant est incompatible avec la qualité d’agent de l’Etat. L’incompatibilité est absolue par exemple entre la profession de débitant de boissons et de fonctionnaire (policier, notaire, huissier, avocat, etc.). En ce qui concerne le policier, l’exigence d’honorabilité fait qu’il est inconcevable qu’il puisse être promoteur d’un débit de boisson. L’exigence d’honorabilité s’étend à la famille du policier et celui-ci peut être mis en demeure 35

par ses supérieurs de faire cesser l’activité professionnelle de son conjoint ou de sa concubine, si cette activité est de nature à jeter le discrédit sur la fonction policière ou créer une situation d’équivoque, préjudiciable à celle-ci. Cette mise en demeure intervient généralement quand il s’agit d’exploitation de débits de boissons ou d’hôtels ; ces dispositions s’appliquent également à l’agent vivant en concubinage notoire avec une personne exerçant l’une de ces activités. L’exigence d’honorabilité justifie également la compétence du ministre en charge de la sécurité à intervenir dans la vie privée de l’agent de police. Ainsi, avant de contracter mariage, l’agent est tenu d’obtenir une autorisation du directeur général de la police nationale qui fera procéder à une enquête de moralité sur la personne concernée. Section 9 : la fermeture des débits de boissons La fermeture des débits de boissons pourra être prononcée par le maire à la suite d'infractions aux lois et règlements relatifs à ces établissements, lorsque le débit de boissons génère des troubles à l'ordre public, à la santé, à la tranquillité ou à la moralité publiques. La durée de fermeture est prononcée en fonction des faits et de leur répétition ; elle ne saurait excéder six mois et doit en principe être précédée d'un avertissement. La fermeture de l’établissement par le préfet ou le maire pourra être prononcée dans les cas suivants : - récidives pour infractions prévues à l’article 17 de la loi régissant les débits de boissons; - lorsque l’ordre et la santé ne sont pas préservés; - lorsque le propriétaire aura cédé l’exploitation; - lorsque la moralité publique n’est pas respectée; - lorsqu’il existe des locaux à usage de chambre alors que l’établissement ne possède pas un statut d’hôtel; - lorsqu’il est employé des mineurs de moins de 13 ans pour les garçons et moins de 16 ans pour les filles ; - condamnation du propriétaire pour crime de droit commun, vol, recel, escroquerie, abus de confiance, recel de malfaiteur, outrage public à la pudeur, incitation de mineurs à la débauche, proxénétisme, vente de marchandises falsifiées ou nuisibles à la santé; - non-paiement des impôts directs, taxes et droits indirects et des cotisations à la Caisse Nationale de Sécurité Sociale.

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Concrètement lorsque les faits constatés dans le débit de boissons le justifient, une mesure de fermeture temporaire est proposée au maire par un rapport circonstancié, soit par les services techniques de la mairie, soit par les services de police ; ce rapport est indépendant de la procédure judiciaire qui est établie lors de la constatation des infractions et qui est destinée à l’autorité judiciaire en vue de poursuites pénales. Le rapport administratif doit comporter : - les renseignements indispensables sur la situation administrative de l'établissement ; - l’état civil complet et les fonctions dans l’affaire de l’exploitant ou du responsable ; - l’historique de l’exploitation de l’établissement ; - le récapitulatif des infractions constatées dans l’ordre chronologique ; - le récapitulatif des incidents ayant amené l’intervention des services de police ; - les propositions de sanctions administratives non suivies d’effet ; - la ou les sanctions qui ont déjà frappé l’établissement ; - le ou les avertissements préalablement adressés à l’exploitant. Le rapport doit être assorti de toutes les pièces relatives à la nature et à la gravité des faits constatés (les éléments constitutifs d’infractions). Il doit justifier la proposition de sanction par l’existence de troubles à l’ordre public (ordre, santé, moralité publics). L’objet et la durée de la sanction ainsi proposée sont impérativement limités à la cessation de ces troubles (la mesure ne pourra être édictée qu’à titre précaire). Le cas échéant, l’autorité administrative peut examiner les copies des PV de la procédure d’enquête destinée à la saisine de l’autorité judiciaire afin d’apprécier les responsabilités de l’exploitant de l’établissement en cause. Section 10 : La répression de l'ivresse publique et manifeste Est punie d'une contravention de première classe toute personne trouvée en état d’ivresse manifeste sur la voie publique et dans les lieux publics. Pour que la contravention soit caractérisée, il faut d’une part que l’état d’ivresse soit manifeste (évidente, apparente et visible de tous), et d’autre part qu’il soit constaté sur la voie publique ou dans un lieu public. Sont punis les tenanciers qui servent à boire à des gens manifestement ivres ou qui les reçoivent dans leurs établissements, ou qui servent des boissons 37

alcooliques ou des spiritueux à des malades hospitalisés dans un asile d’aliénés ou dans une colonie familiale. La loi assimile les malades hospitalisés dans un asile d’aliénés ou dans une colonie familiale à des mineurs âgés de moins de 18 ans accomplis ; toutefois, le débitant pourra prouver qu’il a été induit en erreur sur l’âge du mineur ou l’état du malade pour ne pas se voir appliquer cette peine. Section 11 : La protection des mineurs Les mineurs sont des êtres très sensibles qu’il faut impérativement protéger afin qu’ils grandissent sainement, c’est pour cette raison que interdiction est faite de vendre à des mineurs de moins de 18 ans des boissons alcoolisées. Il est interdit de faire boire jusqu’à l’ivresse un mineur de moins de 18 ans. La fermeture de l’établissement pourra être prononcée soit temporairement, soit définitivement. Toutefois, dans le cas où le débitant sera prévenu d’avoir servi des spiritueux ou des liqueurs alcooliques à un mineur de moins de dix-huit (18) ans accomplis ou à un malade hospitalisé, il pourra prouver qu’il a été induit en erreur sur l’âge du mineur ou l’état du malade ; s’il fait cette preuve, aucune peine ne lui sera applicable de ce chef. De même, il est interdit d’employer des mineurs de moins 13 ans pour les garçons et moins de 16 ans pour les filles, à l’exception de l’épouse et des membres de la famille du débitant. Les interdictions s’appliquent à tous les débits, quelle que soit la catégorie à laquelle ils appartiennent. L’accès des bars, dancings et salles de spectacles et distractions est également interdit aux mineurs de moins de dix-huit ans non accompagnés de leurs parents ou tuteurs ; cette interdiction ne s’applique pas aux spectacles et distractions spécialement organisés et autorisés pour la jeunesse. Est punie d'une peine d’emprisonnement de deux mois à six mois et d'une amende de deux cent cinquante mille (250 000) à six cent mille (600 000) francs CFA, toute personne qui, gérant un établissement interdit aux mineurs de moins de dix-huit ans, les laisse y pénétrer. En cas de récidive, la fermeture temporaire ou définitive de l’établissement est prononcée pour une durée qui ne peut excéder cinq ans (articles 532-22 du code pénal). Les mêmes peines s’appliquent aux gérants des établissements, qui auront servi de la boisson alcoolisée à un mineur de moins de dix-huit ans même accompagné par ses parents ou tuteurs.

Section 12 : le restaurant 38

Le restaurant est un établissement destiné à la restauration des clients et dans lequel les boissons n’y sont servies qu’à l’occasion des principaux repas et comme accessoires de la nourriture. Les restaurants qui ne sont pas titulaires d’une licence de débit de boissons doivent être pourvus de la licence restaurant qui permet de vendre les boissons des deux premiers groupes. Pour la vente des boissons du 3ème groupe, même à l’occasion des repas, la possession de la licence correspondante est obligatoire.

CONTROLE DE POLICE En cas de contrôle, les vérifications peuvent porter sur : - L’autorisation d’ouverture de l’établissement ; - La présence d’une licence et sa conformité avec les catégories de boissons vendues dans cet établissement ; - Le certificat de salubrité délivré par la mairie attestant de la propreté de l’établissement ; - Les carnets de santé des employés ; - L’affichage des prix ; - L’âge (documents d’identité) du personnel afin de déceler la présence du mineur ; - La présence de chambres ; - La présence de personnes ivres ; - Les bruits et tapages nocturnes ; - Le respect des horaires de fermeture. Pour ce qui est des horaires, leur règlementation est laissée aux autorités locales, chacune dans sa circonscription administrative. En ce qui concerne les bruits et tapages nocturnes, la règle est que nul ne peut émettre un bruit sans nécessité. Par conséquent la sonorisation émise par ces établissements ne doit pas être gênante pour les voisins. La musique ne doit pas être perceptible du dehors, ni être de nature à troubler la quiétude du voisinage.

CHAPITRE VI: LA POLICE DES ARMES ET MUNITIONS CIVILES TEXTE REGLEMENTAIRE DE REFERENCE

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- Décret n° 2009-301/PRES/PM/SECU/MATD/MEF/DEF/MECV/MJ/MCPEA du 08 mai 2009 portant Régime des armes et munitions civiles au Burkina Faso.

Section 1 : Définitions Une arme à feu est toute arme d’épaule ou de poing, perfectionnée ou non, capable d’employer la force explosive de la poudre. Une arme d’épaule civile est une arme à feu que l’on épaule pour tirer, utilisée pour la chasse au gibier, la chasse sportive ou lors des manifestations foraines, et non classée comme arme de guerre. Une arme civile de poing est une arme à feu qui se tient par une poignée pistolet, qui ne peut être épaulée et non classée comme arme de guerre. Une arme à feu perfectionnée est toute arme à feu de fabrication industrielle ou artisanale, utilisant des munitions de type industriel moderne. Une munition est un ensemble d’éléments destinés à être tirés ou lancés par les moyens d’une arme à feu ou par simple compression. Le domaine des armes et de munitions étant un domaine très sensible, il est soumis à une règlementation stricte. En effet l’achat/vente, la détention d’une arme à feu ou de ses munitions ainsi que le port d’une arme à feu font l’objet d’un contrôle et suivi particulier. Section 2 : Conditions d’acquisition d’armes à feu et de munitions civiles L’acquisition d’une arme à feu, quel que soit le procédé, est soumise à autorisation préalable. En effet nul ne peut acquérir une arme à feu par achat, échange, don, héritage ou legs s’il n’est titulaire d’une licence appelée autorisation d’achat d’arme à feu. L’autorisation d’achat d’arme à feu est un document signé par le ministre en charge de la sécurité, au profit d’une personne physique/morale, sur demande de celle-ci, en vue de lui permettre d’acquérir une arme à feu. L’autorisation d’achat d’arme à feu est personnelle et ne peut donc faire l’objet d’aucune cession. De même cette autorisation d’achat vaut permis d’importation, c’est-à-dire qu’elle permet à son détenteur de pouvoir importer une arme répondant aux mêmes caractéristiques que celles inscrites sur l’autorisation d’achat d’arme. L’autorisation d’achat d’arme à feu doit contenir sous peine de nullité les informations suivantes : Les noms, prénoms et adresse complète du bénéficiaire ; Les caractéristiques de l’arme ; Le numéro d’ordre ; 40

Le numéro d’identification personnel ; La date de délivrance ; La signature et le cachet du ministre de la sécurité. L’autorisation d’achat d’arme à feu, une fois délivrée, est valable pour six (06) mois. A l’expiration de ce délai, si le bénéficiaire n’a pas pu acquérir l’arme, une prorogation non renouvelable de même durée peut lui être accordée sur sa demande. A l’expiration de ce nouveau délai, lorsque l’arme n’est pas acquise, le demandeur introduit un nouveau dossier conforme à la réglementation. Pour ce qui concerne l’acquisition des munitions, elles ne sont vendues qu’aux détenteurs d’armes à feu régulièrement inscrits aux rôles des armes et titulaires de permis d’achat, de permis de détention ou de port d’arme. C’est donc dire que le permis d’achat, de détention et de port d’arme vaut pour la même occasion, autorisation d’achat et/ou de détention de munitions. En outre, l’achat et/ou la détention d’une munition civile peut se faire sur autorisation du ministre en charge de la sécurité. De plus pour une meilleure traçabilité des munitions, nul ne devrait, en principe, pouvoir acheter et détenir des munitions civiles sans être enregistré. En effet, il est fait obligation aux vendeurs agrées, de tenir un registre récapitulatif des ventes de munitions avec indication des dates et quantités vendues, ainsi que l’identité des clients et les autorisations nécessaires ayant servi à la transaction. Ce registre doit être coté et paraphé par le commissaire de police territorialement compétent. Ce registre est soumis au contrôle trimestriel obligatoire des services de sécurité habilités, qui dressent à cet effet un procès-verbal destiné au ministre de la sécurité dont une copie à l’autorité ayant paraphé le registre. Pour les personnes physiques et morales agréées en qualités de commerçants d’armes à feu, les services publics ainsi que les entreprises privées (cas des missions et corps diplomatique, des sociétés de gardiennage, des armuriers agréés), l’autorisation d’achat d’arme est accordée par arrêté du ministre de la sécurité après enquêtes administratives. Cet arrêté est valable pour un an, non renouvelable, et ne vaut que pour une commande unique des quantités et spécifications des armes et munitions sollicitées.

Section 3 : La détention d’une arme à feu Tout possesseur d’une arme à feu, et ayant un permis d’achat d’arme, doit avoir une autorisation pour la détention de ladite arme. Cette autorisation s’appelle un permis de détention d’arme à feu. Le permis de détention est une autorisation administrative qui donne droit aux personnes physiques de détenir une arme à feu civile préalablement acquise. Il 41

est délivré par le Maire territorialement compétent, sur présentation de l’arme et de l’autorisation d’achat d’arme. Le permis de détention doit obligatoirement indiquer les caractéristiques de l’arme ; les noms, prénoms, profession et adresse du titulaire du permis, ainsi que le numéro et date de l’autorisation d’achat. Une copie du permis est transmise au commissariat de police territorialement compétent, (une souche du permis et l’autorisation d’achat sont conservées au niveau de la mairie). Le permis de détention est personnel. Il est strictement lié à l’arme et à l’acquéreur de l’arme. Il ne peut être échangé ni utilisé pour la détention d’une autre arme. Le permis de détention ne donne pas droit au port d’arme à feu, qui lui aussi doit faire l’objet d’une autorisation. Le permis de détention est délivré aux personnes physiques et morales agrées en qualité de commerçant d’armes à feu, certains services publics ou entreprises privées, sur leur demande, par arrêté du ministre de la sécurité, sur présentation des armes ou des reçus d’achat desdites armes. Il permet à son titulaire de détenir à titre de propriété les armes à feu, leurs pièces, éléments ou munitions acquis dans un but commercial ou pour un usage de service. Section 4 : Le port d’une arme à feu Le port d’une arme à feu est soumis à autorisation préalable. Le port de toute arme à feu sans permis est prohibé. Le port d’une arme à feu, même avec un permis, dans un lieu ouvert au public et dans des conditions susceptibles de troubler la paix publique ou d’intimider autrui est également prohibé. Pour porter une arme à feu, il faut être détenteur d’un permis de port d’arme. Le permis de port d’arme est une autorisation administrative qui donne droit à son titulaire de porter sur lui l’arme qui en est l’objet. Il est délivré par le ministre de la sécurité sur demande de l’intéressé. Le permis de port d’arme indique obligatoirement les noms, numéro d’identification personnel, profession et adresse du titulaire, le numéro et la date du permis de détention ainsi que les caractéristiques de l’arme. Le permis de détention d’arme ne fait office d’autorisation de port d’arme. L’obtention du permis de port d’arme est subordonnée à la présentation de l’arme et du permis de détention au service compétent chargé des armes et munitions dans les communes et départements. Le permis de port d’arme est strictement personnel. Il ne doit ni être cédé, ni prêté. Il est délivré un permis distinct pour chaque arme. Cependant pour les services publics ou les entreprises privées, le permis peut être délivré pour toutes les catégories d’armes en usage au sein du service ou l’entreprise. La liste desdites armes doit figurer sur le permis. NB : pour les agents de sécurité des corps et missions diplomatiques établies au Burkina, sur demande de l’autorité diplomatique compétente, une autorisation de port permanent d’arme à feu peut leur être délivrée par le ministre en charge de 42

la sécurité. Cette autorisation de port permanent est individuelle. Elle précise les caractéristiques d’identification de l’arme, l’identité et l’adresse de la personne à laquelle elle est destinée. Section 5 : Conditions de transfert d’une arme à feu Nul ne peut transférer ou céder à titre onéreux ou gratuit, une arme dont il est régulièrement propriétaire sans une autorisation préalable du ministre de la sécurité. Le transfert peut se faire par vente, échange, donation ou mutation par suite de décès. En cas de vente ou de don d’une arme à feu, le vendeur ou le donateur doit adresser une demande au ministre de la sécurité qui appréciera. Le demandeur doit adjoindre à sa demande le permis de détention ou de port d’arme, ainsi que les reçus de paiement des droits et taxes des trois (03) dernières années. L’acquéreur doit être titulaire d’une autorisation d’achat d’arme. S’il n’en est pas titulaire, il doit en faire la demande auprès du ministre de la sécurité. Dans ce cas, les deux dossiers sont transmis ensemble au ministre de la sécurité, après enquête de moralité sur l’acquéreur. En cas de décès du titulaire d’un permis de port d’arme, tout ayant droit désirant hériter de l’arme, doit faire une demande de transfert de la propriété de l’arme à son nom, dans un délai de trois (03) mois suivant la dévolution de la succession. Le certificat d’hérédité, le permis de détention et un rapport d’enquête de moralité est annexé à la demande pour être transmise au ministre de la sécurité. Si l’héritier ne remplis pas les conditions pour bénéficier du transfert, l’arme fera l’objet de dépôt au service des armes et tenue à la disposition des héritiers pendant trois (03) ans. Pour les cas d’échange d’armes à feu, les intéressés doivent solliciter auprès du ministre de la sécurité, une autorisation d’échange. A cet effet, ils adresseront chacun une demande au ministre, à laquelle ils devront joindre leurs permis de détention d’arme. L’autorisation d’échange donne lieu à l’établissement de nouveau permis de détention d’arme pour chacune des parties. N.B : En cas de perte ou de vol de l’arme ou des permis, l’intéressé a l’obligation d’en faire une déclaration auprès des services de sécurité ou de l’autorité administrative du lieu de perte, dans la quinzaine. Un duplicata est délivré au bout d’un mois de déclaration restée sans suite. CONTROLE DE POLICE 43

Pour toute personne chez qui vous constaterez la présence d’une arme à feu : - Si le constat est fait à domicile, les vérifications concerneront le permis de détention d’arme à feu. Si l’intéressé n’est pas détenteur de permis de détention, l’arme doit être saisie et conduit à vos services et des poursuites pénales peuvent être engagées contre ce dernier pour détention illégale d’arme à feu. - Si le constat est hors domicile, les vérifications porteront sur les permis de détention et de port d’arme à feu.

CHAPITRE VII: POLICE DE LA VOIE PUBLIQUE TEXTES LEGISLATIF ET REGLEMENTAIRE DE REFERENCE

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- Loi n° 055-2004/AN du 21 décembre 2004 portant Code général des collectivités territoriales au Burkina Faso ;

- Décret no 097-84 du 28 février 1997 portant Définition et sanction des contraventions. Section 1 : Définition La voie publique est définie comme la partie du territoire communal affectée à la circulation des personnes ou des véhicules et accessible à tous. Toute occupation de voie publique est soumise à autorisation préalable.

Section 2 : Règlementation Tout personnes désirant exercer une profession ou activité sur la voie publique, distribuer ou offrir au public des journaux, imprimés etc., installer des kiosques ou éventaires sur la voie publique doit solliciter une autorisation administrative ou municipale ; les personnes autorisées seront munies d’un permis de stationnement ou d’une permission de voirie contre justification de l’acquittement de la patente afférente au commerce visé et du versement entre les mains du receveur municipal du montant de la taxe de stationnement prévue. Le permis de stationnement indique expressément l’état civil du bénéficiaire avec sa photographie, le numéro de l’autorisation et la date de la délivrance, la profession autorisée, les emplacements où l’exercice de la profession est autorisé. L’autorisation est valable un an et peut être renouvelée. Elle est personnelle et ne peut être ni prêtée, ni donnée, ni vendue ; elle doit être présentée à toute réquisition des agents de la police municipale ; elle devra être déposée à la mairie ou à la préfecture au cas où son bénéficiaire renoncerait à l’exercice de la profession. L’occupation du domaine public, lié nécessairement à l’activité des marchands ambulants est généralement constituée par l’étalage ou la présentation à même le sol de marchandises ; à ce titre, les services de police peuvent être amenés à constater les infractions suivantes : infractions au code de la route (stationnement abusif gênant ou dangereux), embarras de la voie publique et diverses infractions aux règlements sur la police des lieux.

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L’occupation du domaine public sans titre est interdite à toute personne qui offre à la vente des produits ou qui propose des services en utilisant, dans des conditions irrégulières, le domaine public de l’Etat, des collectivités locales et leurs établissements publics ; les titres autorisant l’occupation du domaine public sont :  Le permis de stationnement pour une occupation sans emprise Le permis de stationnement correspond à une occupation privative superficielle du domaine public, sans emprise en sous-sol, sans incorporation au sol, qui ne modifie pas l’assiette du domaine public (tables, bacs, étalage, kiosques démontables, terrasses de cafés, pose d’échafaudages, stationnement provisoire de véhicules ou d’engins, etc. ; Le permis de stationnement ou de dépôt temporaire sur la voie publique et autres lieux publics est autorisé, sous réserve que cette mesure ne gêne pas la circulation.  La permission de voirie pour une occupation avec emprise L’expression ‘’occupation avec emprise’’ signifie installation nécessitant des points d’ancrage dans le sol : (kiosque à journaux scellé dans le sol). Les permissions de voirie sont des autorisations administratives données à une personne physique ou morale, d’effectuer des travaux comportant occupation et emprise sur le domaine public routier. Cette autorisation est toujours délivrée unilatéralement à titre rigoureusement personnel et est toujours précaire et révocable en raison du principe de l’indisponibilité du domaine public. La permission de voirie concerne les objets ou ouvrages qui ont une emprise sur le domaine public ; elle implique des travaux qui modifient l’assiette du domaine occupé sous forme d’une occupation profonde qui comporte emprise du sol ou du sous-sol au moyen d’ouvrages y adhérant et modifiant l’assiette de la voie publique (kiosques à journaux, postes d’essence, canalisations, palissades de chantier enfoncées et scellées dans le sol de la voie publique,), etc. Section 3 : Installation et exploitation d’édifices publics sur le domaine public communal : les différents types d’occupation Toute installation sur le domaine public est soumise à autorisation préalable. L’autorisation est individuelle et personnelle et ne peut faire l’objet d’aucune transaction ; elle est annuellement renouvelée.

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Seuls pourront être autorisés l’aménagement ou l’édification sur les voies publiques des parkings ou des abris ci-après : l’auvent, la cafétéria, l’abri vent, l’abri bar, le kiosque et l’atelier. - Le parking est une aire délimitée, aménagée ou non destinée à recevoir les engins à deux roues motorisés ou non et/ou les véhicules en stationnement prolongé ou temporaire, - L’auvent est un petit toit en appentis couvrant un espace libre du domaine public devant une façade, - Le kiosque s’entend de tout abri édifié sur la voie publique pour la vente de journaux, livres, fleurs, cassettes, disques, - La cafétéria est élevée sur la voie publique pour la vente de produits comestibles sur place tels que : sandwich, omelette, crème, pâtisserie, yaourt, lait, café, thé, limonades, sirops, sucreries de fabrication locale ou importée et toutes boissons non alcoolisée, - L’abri vent est une construction préfabriquée ou non , installée sur la voie publique pour la vente de fruits, légumes, ou poissons frais, de boissons non alcoolisées, de cigarettes, des produits de l’artisanat et assimilés, - L’atelier vise tout abri quel qu’il soit, élevé sur la voie publique et destiné à l’usage d’artistes ou d’artisans, peintres, sculpteurs, chorégraphies, dactylographes, écrivains publics, coiffeurs modélistes, tailleurs, mécaniciens, horlogers, menuisiers, soudeurs.

Section 4 : Les obligations principales de l’exploitant Pour des raisons de sécurité et de tranquillité publiques, il est interdit aux usagers de ces installations de stationner sur la portion de voie publique ouverte à la circulation. Les tenanciers devront veiller au strict respect de cette interdiction. La vente de boissons alcoolisées, d’aliments déclarés incomestibles par les services de santé ou de stupéfiants est strictement interdite. Les heures d’ouverture et de fermeture pour les cafétérias et abri vent sont, quel que soit le jour de 6heures à 24heures. Il est interdit aux tenanciers d’organiser des manifestations dansantes ou récréatives sur les lieux des cafétérias et abri vent ; l’animation musicale n’y est 47

permise que pour la clientèle et devra être réglée juste pour l’audition de celle-ci. Il est fait obligation à tout exploitant de respecter la réglementation relative à la police des voies publiques.

Section 5 : Les occupations illicites du domaine public Il s’agit d’occupations qui posent de sérieux problèmes de bon ordre, de sûreté, de sécurité et de tranquillité publiques. Elles constituent donc de véritables risques de troubles à l’ordre public. Ce sont principalement: - Les occupations sans autorisation : Elles exposent les contrevenants à des contraventions de voirie routière ; - Les occupations de zones interdites : Les zones non susceptibles d’être occupées sont : les casernes, les formations sanitaires, les établissements scolaires, les lieux de culte, les cimetières, les parcs urbains, les unités industrielles, les enclaves diplomatiques et l’intérieur des cités et zones résidentielles, les accotements de la ligne de chemin de fer, les voies régulièrement empruntées par les cortèges officiels. Par ailleurs, pour des raisons de sécurité et de sûreté publiques, toute installation à proximité des stations-service et des sites de stockage de produits inflammables ainsi que sur un pan coupé après un ouvrage d’art public tel un caniveau, un dalot, un avaloir ou des canalisations est interdite. Les contrevenants, en plus de faire l’objet de déguerpissement, s’exposent à des contraventions de voirie. - L’embarras de la voie publique : De façon générale, l’embarras de la voie désigne l’occupation totale ou partielle du domaine public sans nécessité par la constitution de dépôt ou abandon de choses quelconques tels les ordures, les véhicules perturbant la sûreté de passage. En dehors d’un fait accidentel ou un cas de force majeure, tout embarras de voie propre à empêcher ou diminuer la liberté et la sûreté de passage est interdit. Le cas spécifique d’un domaine privé L’occupation d’un terrain privé par des marchands ambulants, propriétaires ou locataires des terrains sur lesquels ils sont installés, pose un problème de sécurité du fait de l’utilisation de l’accotement de la route pour que les clients puissent 48

accéder aux points de vente ; d’une manière générale, l’utilisation de l’accotement constitue un usage anormal de la voie publique et nécessite une autorisation. La vente à la sauvette est une offre, une mise en vente ou exposition sans autorisation de marchandises dans les lieux publics, en infraction aux dispositions réglementaires sur la police des lieux.

CONTROLE DE POLICE Le contrôle de police sur la voie publique pourra porter sur : - Les autorisations d’occupation du domaine et des lieux publics ; - Les embarras des lieux publics ; - Les autorisations de stationnement de la voirie.

CHAPITRE VIII: LES JEUX DE HASARD TEXTES LEGISLATIF ET REGLEMENTAIRES DE REFERENCE - Loi no 027-2008/AN du 08 mai 2008 portant Réglementation des jeux de hasard au Burkina Faso ; 49

- Décret n° 2010-822/PRES/PM/MEF/SECU du 31 décembre 2010 portant conditions d’organisation et de contrôle des jeux de hasard concédés à la Loterie Nationale Burkinabè ; - Arrêté interministériel no 2011-454 MEF/MATDS/MFPTSS du 30 décembre 2011 portant modalités d’ouverture des casinos. Section 1 : Définition On entend par jeu de hasard, toutes formes de jeux comportant mise de somme d’argent et faisant naître un espoir de gain. Il s’agit en effet de toutes sortes d’opérations offertes au public, sous quelque dénomination que ce soit, pour faire naître l’espérance d’un gain qui serait acquis par la voie du sort. Comme exemple on peut citer la confection et diffusion de billets de loterie, de course de chevaux, de tombola, les machines à sous, etc. en général, il s’agit de la diffusion par tous moyens et formes de jeu comportant mises de sommes d’argent et laissant ou faisant espérer des gains de toutes natures ou de toutes sortes. Section 2 : Organisation et exploitation des jeux de hasard Les jeux de hasard organisés, sans autorisation sont interdits dans tout lieu public ou ouvert au public sous peines de poursuites pénales. Nul ne peut être autorisé à organiser ou exploiter un jeu de hasard ou à ouvrir un casino s’il n’est de nationalité (personne physique) ou de droit (personnes morales comme les entreprises de jeux) burkinabè et s’il n’est de bonne moralité. L’organisation et l’exploitation des jeux de hasard sont soumises à autorisation préalable délivrée par le ministre des finances. Au titre de la loi régissant les jeux de hasard, l’organisation et la diffusion de ce type de jeux est soumis à autorisation du ministre en charge des finances. Ainsi l’organisation de toute forme de jeu à caractère spéculatif; l’ouverture et l’exploitation de tout établissement de jeux de hasard sous quelque dénomination que ce soit, doit être accordée par le ministre des finances. La demande d’autorisation doit être faite au moins un (01) mois avant la date de la tenue du jeu. L’autorisation accordée par le ministre des finances est révocable (peut être retirée) et ce retrait ne donne lieu à aucune indemnisation.

Paragraphe 1 : Loterie et tombola Toute personne physique ou morale reconnu par le droit burkinabé peut, s’il est attributaire d’une autorisation expresse du ministre des finances, organiser une tombola/loterie. La demande d’autorisation d’organiser le jeu doit être faite au moins un mois avant la date de la tenue du tombola ou de la loterie si non elle ne 50

sera pas recevable. Par ailleurs tout promoteur de tombola/loterie doit faire établir par un auxiliaire de justice un règlement du jeu qui indique : - Nom, prénom et qualité du promoteur ; - La dénomination du jeu ; - Les objectifs ; - Le public cible ; - Les conditions de participation ; - Le principe du jeu ; - Le mode de désignation des gagnants ; - La date et le(s) lieu(x) de tirage ; - La définition et la valeur des lots ; - Le nombre et la valeur des tickets offerts au public ; - Les tribunaux compétents en cas de litige ; - Etc. Ce règlement doit être agrée par le ministre des finances et faire l’objet d’une publication dans un journal d’annonce légale au moins une fois, dès l’obtention de l’autorisation. Paragraphe 2 : Etablissements de machine à sous Seules les personnes morales de droit burkinabé, constitué en société, sont autorisées à ouvrir un établissement de machine à sous. La demande d’exploitation d’un établissement de machine à sous est adressée au ministre chargé des finances et doit comporter l’avis du maire de la commune concernée. L’autorisation est accordée pour une durée de cinq (05) ans renouvelable. Ainsi, l’ouverture des salles de jeux de machine à sous ne peut être sollicitée que par les promoteurs titulaires d’autorisation d’exploitation d’établissements à cette fin. L’ouverture de ces salles de jeux, en plus de l’avis du maire, exige des autorisations d’aménagement et d’ouverture délivrée par le ministre des finances. L’autorisation d’aménagement est délivrée après une visite d’identification du/des sites diligentée par les ministères en charge de la sécurité et des finances. En principe et prioritairement les machines à sous doivent être installées dans les casinos (lieux de réunion, de jeux et de spectacles) ou dans les hôtels ayant au minimum deux (02) étoiles. En cas de non-respect de cette règle, les machines à sous devront être installées dans des salles ayant au moins trente (30m 2) mètres carrés. Dans ce dernier cas les salles devront en outre être situées à une distance de trois cents (300m) mètres, au moins des lieux de cultes, des établissements scolaires ou de santé, des marchés ou de tout autre endroit inapproprié dont l’appréciation incombe aux agents de sécurité (lors de l’enquête qu’ils auront à mener). De même, la distance entre deux salles de jeux ne doit pas être inférieure à cinq cent (500m) mètres.

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CONTROLE DES JEUX DE HASARD L’organisation des jeux de hasard, l’exploitation des établissements de jeux, ainsi que la conformité des appareils utilisés dans le cadre des jeux expressément autorisés sont soumis à la surveillance et au contrôle des ministres des finances et de la sécurité. Le contrôle des loteries et tombola consiste en un contrôle technique de l’organisation des jeux et en une supervision des opérations de tirage. En ce qui concerne le contrôle technique, les sous-officiers de police pourront être emmenés à faire des vérifications ou investigations afin de s’assurer de la régularité de l’organisation des jeux. Ainsi il sera question de savoir si l’organisateur a une autorisation, si le jeu ne se déroule pas au-delà de la zone territoriale et de la période de temps prévue par l’autorisation. Il s’agira également de vérifier le respect du règlement de la loterie/tombola, la conformité des gains aux lots proposés, etc. La supervision des opérations de tirage consiste à vérifier que le tirage au sort ou autre mode de désignation des gagnants, tels que décrit dans le règlement, a été effectué suivant les méthodes et les conditions qui assurent le libre jeu du hasard. Le contrôle des établissements de machines à sous est également assuré par les agents des ministères de la sécurité et des finances. Les agents de police chargés d’exercer le contrôle ont libre accès aux salles de jeux de jour comme de nuit. Ils exercent une surveillance générale sur ces établissements, notamment les conditions d’accès à ces salles, les heures d’ouverture et de fermeture, la surveillance des personnes sur lesquelles peut peser des suspicions. Un registre spécial côté, paraphé et visé par la Police Nationale est tenu dans chaque établissement de jeux. Les agents chargés du contrôle peuvent consulter ce registre toutes les fois qu’ils se rendent au siège de cet établissement pour une quelconque vérification. NB : les autres formes de jeux de hasard, organisé de façon non formelle, et non autorisés expressément par l’autorité administrative compétente, par les individus sont strictement interdit. Egalement et en règle générale, les mineurs ne doivent pas participer aux jeux de hasard, sauf si ces jeux sont organisés à leur intention. En tout état de cause, l’accès des salles de jeux est strictement interdit aux mineurs.

CHAPITRE IX: LA POLICE DES DECES 52

TEXTE REGLEMENTAIRE DE REFERENCE - Arrêté n° 2004-059 du 23 août 2004 portant règlement général des sépultures et police des cimetières.

Définition Les cimetières sont des terrains aménagés et spécialement consacrés à l’inhumation des morts. Section 1 : Réglementation Les cimetières municipaux doivent être situés à 500 mètres au moins des limites des agglomérations. Cette distance peut être réduite si les agglomérations sont pourvues d’eau potable sous pression alimentant toutes les habitations situées à moins de 100 mètres de distance du cimetière. Pour des raisons sanitaires, il est interdit de creuser des puits sur des terrains situés à moins de 100 mètres du cimetière. Les cimetières doivent être entourés d’une clôture de nature à assurer leur protection. Les cimetières qui ne disposent plus de places permettant d’effectuer des inhumations seront fermés et resteront en l’état sans qu’on puisse en faire un quelconque usage pendant 10 ans au moins. La réouverture des cimetières pour recevoir de nouvelles sépultures ne pourra avoir lieu que 10 ans au moins après les dernières inhumations. Ce délai pourra être prorogé par arrêté municipal en tenant compte de la nature propre du terrain de chaque cimetière. A l’expiration du délai de fermeture, les terrains constitutifs de cimetières pourront être remis dans le commerce à condition qu’ils ne seront qu’ensemencés ou plantés sans qu’il puisse y être fait aucune fouille à plus de 0,5 mètre de profondeur pendant un nouveau délai de 20 ans.

Paragraphe 1 : Administration et police des cimetières L’administration et la gestion des cimetières municipaux sont exercées par un conservateur assermenté placé sous l’autorité d’un directeur de service. Le conservateur peut être secondé par un adjoint. Le conservateur exerce la responsabilité de l’application des règlements en vue de réaliser les opérations funéraires dans les conditions de décence requise ainsi que l’application de la police des cimetières. 53

Les concierges et autres personnels du service exercent sous la direction et l’autorité du conservateur, les tâches qui leur sont confiées. Ils assurent notamment : - l’application de la police générale ; - La tenue des registres des réclamations et des observations mis à la disposition des familles. Il est défendu sous peine de sanctions disciplinaires et sans préjudice de poursuites pénales aux agents municipaux des cimetières : - de s’immiscer directement ou indirectement dans tout commerce ou toute convention concernant les sépultures ; - de s’approprier de tout objet ou matériaux provenant des concessions ; - De solliciter des familles ou des entreprises toute gratification ou pourboire ; - de tenir toute conversation ou d’adopter toute attitude ou tenue vestimentaire susceptible de nuire à la décence des opérations funéraires ou de choquer les tiers. Paragraphe 2 : Horaires - discipline Les cimetières sont ouverts tous les jours de 7 h à 18 h. Aucune inhumation ou exhumation ne pourra avoir lieu en dehors des heures cidessus fixées. Les personnes qui entrent dans le cimetière devront s’y comporter avec la décence et le respect que commandent les lieux. L’entrée est interdite : - aux malades mentaux ; - aux personnes en état d’ivresse ; - aux marchands ambulants ; - aux mendiants ; - aux enfants non accompagnés ; - aux animaux même tenus en laisse ; - aux engins à deux roues ; - aux voitures autres que celles des services municipaux, des sociétés concessionnaires, des pompes funèbres, des handicapés et personnes de mobilité réduite. Il est expressément interdit : - de se livrer à l’intérieur du cimetière à des manifestations bruyantes à l’exception des chants liturgiques et des musiques militaires ; - d’escalader les murs et grilles des tombeaux ; 54

- d’enlever et de déplacer les objets déposés sur les concessions ; - de dégrader les tombeaux et objets consacrés à la sépulture ; - Plus généralement de commettre tout acte contraire au respect dû à la mémoire des morts ou incompatible avec le caractère de recueillement et de décence imposé par les lieux. Dans tous les cas où une inhumation a lieu dans les circonstances telles que l’ordre public pourrait être troublé, l’autorité municipale pourra interdire l’entrée du cimetière à toute personne ne faisant pas partie du deuil proprement dit. Il pourra être également procédé à la fermeture provisoire du cimetière, si des manifestations tumultueuses s’y produisaient à l’occasion des obsèques. Section 2 : Des sépultures - inhumations, exhumations et ré inhumations Paragraphe 1 : Inhumation L’inhumation c’est le fait de mettre sous terre (enterrer) un cadavre/un mort. Tout décès se produisant sur le territoire de la commune doit être déclaré à la Mairie au Bureau de l’état civil dans les plus brefs délais, par un parent ou une personne possédant sur l’état civil du défunt les renseignements les plus exacts et les plus complets. Aucune mise en bière ou inhumation ne pourra avoir lieu sans qu’il soit délivré un permis d’inhumer mentionnant de manière précise le nom du défunt, son domicile, le lieu et l’heure du décès. Et le permis d’inhumer n’est délivré que sur présentation d’un certificat médical attestant le décès. a) Lieu d’inhumation

 Inhumation dans les cimetières Sauf autorisation exceptionnelle du Maire, aucune inhumation ne peut être faite en dehors des cimetières municipaux. Les inhumations en terrain commun auront lieu soit en fosses individuelles, soit en tranchées ; les corps dans ce dernier cas étant placés côte à côte. Quel que soit le genre de fosses utilisées, elles devront être établies de telle sorte que la hauteur de comblement comprise entre le corps et la surface du sol soit au moins égale à quatre-vingt (80) centimètres. Une allée d’un mètre (01m) doit séparer les sépultures.  Inhumations dans les sépultures particulières (à domicile) Les inhumations dans les sépultures particulières sont soumises à autorisation exceptionnelle du Maire. Les familles bénéficiaires sont soumises au 55

strict respect des textes en vigueur. Dans les cas de sépultures particulières, la tombe devra respecter les caractéristiques suivantes : - avoir une profondeur de 2 m ; - être cimentée ; - être à 5 m au moins d’un mur mitoyen ou d’un puits. La bière doit être zinguée. Aucune inhumation à domicile ne peut avoir lieu sans la présence d’un agent de service municipal chargé de l’hygiène et d’un agent de police assermenté chargé de vérifier les conditions ci-dessus. Toute inhumation est interdite dans les zones d’habitat spontané, les zones commerciales, industrielles et militaires.

 Inhumation dans les concessions La concession est une partie lotie du cimetière accordée sur demande aux personnes qui désirent y posséder une place distincte et séparée pour y fonder leur sépulture. Il peut être attribué dans les cimetières municipaux : - Des concessions de courte durée accordée pour quinze (15) ans et plus ; - Des concessions trentenaires (30 ans) ; - Des concessions perpétuelles (99) ans. Des carrés spéciaux seront réservés dans le cimetière pour chacune des catégories de concessions créées. Paragraphe 2 : Exhumation Aucune exhumation ou réinhumation, sauf celle ordonnée par l’autorité judiciaire, ne peut avoir lieu sans l’autorisation préalable du maire. Les personnes chargées aux exhumations doivent être munies de gants spéciaux qui seront ensuite désinfectés au même titre que leurs chaussures. Elles seront ensuite tenues à un nettoyage antiseptique de la face des mains et de toute autre partie du corps non protégé efficacement. Si au moment de l’exhumation le cercueil est trouvé en bon état de conservation, il ne pourra être ouvert que s’il s’est écoulé cinq ans depuis le décès. Si le cercueil est trouvé en mauvais état, le corps sera placé dans un autre cercueil ou dans une boite à ossement. Les cercueils avant d’être manipulés et extraits de la fosse seront copieusement arrosés par un liquide désinfectant, telle la solution d’hypochlorite de chaux ou d’eau de javel. En vue d’assurer la parfaite application 56

des mesures de prévention de maladies, toute opération doit avoir lieu en présence d’un représentant qualifié de la Mairie. Il ne peut être procédé à une exhumation qu’en présence d’une autorité de Police et d’un représentant du service d’hygiène.

Paragraphe 3 : Transport de corps en vue d’inhumation ou de réinhumation Le transfert des restes mortels doit faire l’objet d’une autorisation par l’autorité administrative compétente. Lorsque le corps d’une personne décédée doit être transporté d’un point à un autre sur le territoire de la commune, l’autorisation est accordée par le maire. Lorsque le transfert doit se faire de l’intérieur du pays à un autre, l’autorisation est accordée par le Haut-commissaire. Lorsque le transfert doit se faire d’un pays à l’intérieur du Burkina Faso, l’autorisation est accordée par les représentations nationales auprès des pays étrangers. Outre l’autorisation, les moyens de transport doivent être adaptés, c’est-à-dire spécifiques au transport des corps. Ainsi, pour les cas de transport sans bière, l’utilisation de véhicule spécialisé est préconisée. En cas d’utilisation d’un véhicule ordinaire pour le transfert, la mise en bière est obligatoire et dans ce cas la bière doit être scellée. Par ailleurs, il faut un certificat médical qui atteste que la personne n’est pas morte d’une maladie contagieuse qui pourrait mettre en danger la vie des populations en cas de transport. L’autorisation de dépôt temporaire d’un corps dans un édifice culturel, un caveau provisoire ou à domicile, est délivrée par le maire. Lorsque la durée du dépôt n’est pas supérieure à 48 heures, le corps doit être placé dans un cercueil de 27 millimètres d’épaisseur avec garniture étanche ou dans une housse mortuaire. Si la durée du dépôt doit dépasser 48 heures ou si le décès est dû à la suite d’une maladie contagieuse, le corps sera déposé dans un cercueil hermétique. Le corps doit être placé dans un cercueil hermétique conformément aux prescriptions ci-dessous : 1. En cas de transport de corps en dehors du territoire de la commune où a eu lieu le décès et lorsque le trajet à parcourir quel que soient la durée et le mode de transport, est supérieur à 500 Kilomètres.

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2. Lorsque le corps non traité reste en dépôt pendant une durée excédant 48 heures, soit au domicile du défunt, soit dans un édifice culturel soit dans un dépositoire ou un caveau provisoire. En cas de réintégration à son domicile du corps d’une personne décédée hors de celui-ci, le délai de 48 heures compte, non pas à partir du moment de la mise en bière, mais de celui de la réintégration. 3. Lorsqu’il y a lieu de transporter hors du territoire de la commune où a eu lieu le décès ou de garder en dépôt soit à domicile, soit dans un édifice culturel, soit dans un dépositoire ou dans un caveau provisoire, pour quelque durée que ce soit, le corps d’une personne décédée des suites d’une des maladie contagieuse telle méningite, Ebola, fièvre Assa ou toute autre maladie qui aura été soumis à la déclaration obligatoire. Dans tout cas exceptionnel tel que doute sur le caractère infectieux de la maladie, circonstance atmosphérique, moyen de transport utilisé, l’autorité municipale peut exiger l’utilisation d’un cercueil hermétique. Dans les cas de transport non spécifiés à l’article ci-dessus, le corps sera placé dans un cercueil de 27 millimètres d’épaisseur ou dans une housse mortuaire. La fabrique des cercueils hermétiques est soumise aux normes techniques suivantes : 1. Cercueil en plomb confectionné avec une lame de plomb de 0 m.00025 (2mm, 5), pour les adultes ; de Om.002 (2 millimètres), pour les enfants. 2. Cercueil en zinc confectionné avec les feuilles de zinc de 0m.00045 (45 millimètres) d’épaisseur ; et muni au préalable d’un appareil épurateur de gaz de putréfaction agréé par le ministre de santé. 3. Cercueil en ciment armé de 3 centimètres d’épaisseur. Quel que soit le système adopté, le cercueil hermétique devra lui-même être renfermé dans une bière en bois dur dont les parois auront 0 m 026 (2,6 cm) d’épaisseur et seront maintenus par de frettes.

Section 3 : Incinération – embaumement - moulages et autopsie Paragraphe 1 : Incinération Incinérer un corps, c’est le fait de le réduire en cendre, de le bruler jusqu’à obtenir une cendre. Les incinérations resteront interdites tant que la ville ou ses délégataires éventuels ne disposent pas des installations réglementaires nécessaires. 58

Paragraphe 2 : Embaumement L’embaumement est le fait de remplir un corps mort, de substances destinées à le préserver de la putréfaction. Il ne peut être procédé aux opérations tendant à la conservation des cadavres par l’embaumement ou par tout autre moyen sans autorisation délivrée par le Maire. Pour obtenir cette autorisation, il y a lieu de produire : 1. Une demande écrite du membre de la famille ou de toute autre personne ayant qualité pour pourvoir aux funérailles ; 2. Une déclaration indiquant le mode et les substances que l’on se propose d’employer, ainsi que le lieu et l’heure de l’opération. 3. Un certificat du médecin traitant affirmant que la mort est due à une cause naturelle. La décision sera prise sur le rapport d’un médecin assermenté, commis pour vérifier les décès. L’autorisation ne sera accordée que si le médecin assermenté certifie que la mort est due à une cause naturelle. L’emploi de l’arsenic, du plomb et du mercure est interdit dans les opérations d’embaumement. L’agent désigné pour assister à l’opération, devra préalablement à celle-ci se faire présenter l’autorisation. Il prélèvera et mettra sous scellés deux échantillons de 125 g du liquide employé pour l’embaumement. L’un des échantillons sera laissé à la garde de l’opérateur, l’autre sera envoyé à la mairie pour être soumis à l’analyse. A la fiole contenant le liquide prélevé, il joindra une note indiquant le nom de la personne son domicile, le nom de l’embaumeur et la date du procèsverbal de l’embaumement. Il sera dressé un procès-verbal des opérations de l’embaumement et du prélèvement. Les frais de l’analyse sont à la charge des familles et sont recouvrés dans les conditions fixées pour les vacations funéraires.

Paragraphe 3 : Moulage et Autopsies Il est interdit de faire procéder au moulage ou à l’autopsie d’un cadavre avant qu’il ne soit écoulé un délai de 24 heures depuis la déclaration du décès à la mairie et sans avoir au préalable, obtenu l’autorisation du maire à l’exception. Si le moulage ou l’autopsie d’un cadavre est nécessaire avant expiration du délai de 24 heures, la demande d’autorisation doit être accompagnée d’un certificat du médecin-légiste constatant que des signes de décomposition rendent l’opération nécessaire avant les délais prescrits. 59