L'audit Interne Au Sein Des Entreprise [PDF]

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FSJE CASABLANCA

Filière : comptabilité contrôle de gestion audit Projet de fin d’études en vue de l’obtention d’un diplôme du Master d'Université Comptabilité Contrôle, Audit Sous le thème :

L’AUDIT INTERNE AU SEIN DES ENTREPRISE Dédicace Je dédie ce projet de fin d’étude A Ma très chère mère SAMIRA et mon très cher père MUSTAPHA Pour leur soutien, les sacrifices et tous les efforts consentis Pour mon éducation et ma formation, ainsi que pour mon frère RAYANE Je tiens à vous témoigner ma reconnaissance, mon amour Et mon affection Que Dieu vous protège et vous bénisse

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Remerciement Nous remercions Dieu, le tout puissant, qui nous a donné la force et la Patience d’accomplir ce modeste travail. A l’issu de ce travail nous adressons nos remerciements aux Personnes avec lesquelles nous avons pu échanger et qui nous ont Aidé dans la rédaction de ce projet. Nous tenons d’abord à remercier très chaleureusement Mr RANNANE MOHAMED qui nous a permis de bénéficier de son Encadrement. Les conseils qu’il nous a prodigué, la patience, la Confiance qu’il nous a témoigné ont été déterminants dans la Réalisation de notre travail de fin d’étude. Enfin, nous adressons nos plus sincères remerciements à nos Familles : plus particulièrement à nos très chers parents pour leurs Soutien moral et financier et leurs sacrifices, à nos frères, et nos Sœurs, sans oublier nos amis qui nous ont accompagné, aidé, soutenu Et encouragé tout au long de la réalisation de ce mémoire

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Sommaire Introduction générale Chapitre1 : l’audit au sein des entreprises Section 1 : bref aperçu sur l’audit. Section 2 : les techniques et les outils de l’audit.

Chapitre 2 : la gouvernance d’entreprise Section 1 : qu’est-ce qu’une gouvernance d’entreprise. Section 2 : les objectifs de la gouvernance d’entreprise.

Chapitre 3 : le rôle de l’audit interne dans la gouvernance d’entreprise Section1 : audit interne, outil de la gouvernance d’entreprise Section 2 : Qualité de l’audit interne pour une bonne gouvernance d’entreprise. Section 3 : Audit interne, outil de maîtrise des risques : influence d’efficacité sur la gouvernance d’entreprise.

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INTRODUCTION GENERALE : La gouvernance d’entreprise est une matière vivante, riche, foisonnante qui a connu au cours des dernières années des développements de grande ampleur, tant dans la littérature académique que dans les guides pratiques rédigés à l’attention des professionnels de l’entreprise, de la finance, de droit et de L’audit. Ainsi, à la suite des nombreuses affaires qui ont agité les milieux économiques dans la plupart des pays développés et de dysfonctionnements évidents du système économique, de nombreux débats se sont ouverts concernant les prises de contrôle, les rémunérations des dirigeants, les responsabilités des dirigeants et des administrateurs, la composition et le rôle du conseil d'administration, l'information et le rôle des actionnaires, le rôle des comités d’audit et de l’audit interne, etc. Tous ces aspects relèvent d'un même champ d'investigation, la corporate gouvernance, traduit par "la gouvernance de l'entreprise". Il s’agit en fait, de se donner les moyens d’un bon équilibre des pouvoirs au sein de l’organisation afin d’éviter les dérives personnelles et les malversations les plus graves, celles qui procèdent au sommet de la hiérarchie. C’est pourquoi la notion de gouvernance d’entreprise s’articule autour de cinq piliers : le conseil d’administration, l’audit externe, le management, le comité d’audit et l’audit interne. Elle suppose une éthique et la pratique de la transparence. Par ailleurs, aux Etats-Unis et dès 1977, le Forgien corruptpractiseAct élargit le champ d’intervention du conseil d’administration au contrôle interne. Depuis lors à travers les législations, réglementation et recommandations d’experts ce processus de gouvernance n’a Cessé de s’étendre affirmant du même coup l’autorité de l’audit interne. Ce dernier est donc nécessairement concerné, même s’il n’est pas l’acteur principal ; et les professionnels l’ont bien compris lorsqu’ils ont fait figurer le gouvernement d’entreprise parmi les objectifs de l’audit interne. De ce fait, considérant le poids et l’importance du rôle de cette fonction sur l’efficacité du système de gouvernance de l’entreprise, nous allons nous interroger, dans le cadre de notre étude, sur les enjeux et l’importance de l’audit interne en tant qu’instrument au service de la gouvernance d’entreprise et à analyser sa contribution dans la performance du présent processus. Ainsi, au cours du développement du présent travail de recherche nous tenterons de répondre à la problématique suivante :

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COMMENT L’AUDIT INTERNE PEUT-IL INTERVENIR DANS UN PROCESSUS DE GOUVERNANCE D’ENTREPRISE ? Afin de répondre à cette problématique, le présent rapport Sera comme cela :  Dans Cette Partie, nous présenterons une approche théorique en matière D’audit interne. Nous traiterons ainsi le rôle d’audit interne dans la gouvernance d’entreprise et ces outils de maitrise des risques.

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LES FONDEMENTS THEORIQUE

CHAPITRE 1 : L’AUDIT AU SEIN DES ENTREPRISES

Le gouvernement d'entreprise régit les relations entre le dirigeant, ses actionnaires et son conseil d'administration, en mettant en œuvre des principes de responsabilité et d'intégrité, de transparence, d'indépendance du Projet de fin d’étude 2020/2021

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conseil et de respect des droits des actionnaires. Le conseil d'administration, organe collégial doit pouvoir établir un jugement indépendant de la direction de l'entreprise, grâce à une bonne information émanant notamment des comités spécialisés. Ces comités, dont notamment le comité d'audit, a bien précisé de surveillance et de contrôle. L'un des moyens d'atteindre ces objectifs est d'instaurer une fonction d'audit interne. Sa présence au sein des entreprises est plus que légitimée par les lois comme par exemple la Sarbanes-Oxley Act et la Loi sur la Sécurité Financière qui imposent aux entreprises l'existence d'une fonction d'audit interne. Dans ce chapitre, notre objectif est de voir l'importance de l'audit interne au sein de l'organisation. Ensuite de relever les aspects et les critères qui nous permettent d'apprécier l'efficacité et la qualité de ce service. Enfin, ses différents rattachements hiérarchiques et son utilité comme mécanisme de gouvernement d'entreprise.

Section 1 : bref aperçu sur l’audit 1.1/ Définition de l’audit interne Pour l'institut français de l'Audit et du Contrôle Internes (IF ACI), chapitre français de l'liA, « L’audit interne est une activité indépendante et objective qui donne à une organisation une assurance sur le degré de maîtrise de ses opérations, lui apporte ses conseils pour les améliorer, et contribue à créer de la valeur ajoutée. Il aide cette organisation à atteindre ses objectifs en évaluant, par une approche systématique et méthodique, ses processus de management des risques, de contrôle, et de gouvernement d’entreprise, et en faisant des propositions pour renforcer leur efficacité ». Il s’agit là, de la traduction de la définition de l'liA datant de juin 1999 et révisée en janvier 2011. « Cette fonction est dictée par les nouvelles dimensions qu'a prises l’entreprise dans son environnement en perpétuelle transformation et donne déjà une

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implication plus importante de l'auditeur interne dans le processus de management des entreprises. L'auditeur interne n'est plus perçu comme un contrôleur mais un partenaire ayant un rôle objectif et une action indépendante qui aide à atteindre les objectifs tracés et à maîtriser les risques qui peuvent menacer la pérennité et la croissance de l’entreprise, a indiqué M. Amor Souiden, président de l'UF Al.

1.2 / Objectif et l’efficacité de l’audit interne 1.2.1/ Objectif de l’audit interne L'audit interne, quel que soit le référentiel d'audit, permet de répondre à cinq objectifs: - Vérifier la conformité aux exigences du ou des référentiel(s) de l'entreprise (normes, textes réglementaires, cahiers des charges, spécifications clients, Etc.) -Vérifier que les dispositions organisationnelles (processus) et opérationnelles (Procédures, instructions, etc.) Sont établies, connues, comprises et appliquées -Vérifier l'efficacité du domaine audité, c'est-à-dire son aptitude à atteindre les objectifs; - Identifier des pistes d'amélioration et des recommandations pour conduire l’entreprise vers le progrès - Conforter les bonnes pratiques observées pour encourager les équipes et capitaliser pratiques dans l'entreprise.

1.2.2/l’efficacité et la qualité de l’audit interne En termes d'efficacité, l'audit interne a une obligation de moyens et non de résultat, Mais cette obligation de moyens sera comprise et acceptée si le service est bien intégré, ce qui conduit à ce que les conditions culturelles et matérielles soient réunies. Ainsi, Renard (20 10 : 443) énumère les composants de ces conditions.

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• conditions culturelles : Une sensibilisation au contrôle interne ; Une culture d’audit ; • conditions matérielles : Des objectifs précis à savoir l’existence d'un plan d'audit illustrant de façon Précise les objectifs généraux de l'audit ; Une méthodologie rigoureuse incluant une démarche méthodologique avec une répartition des tâches précisées ; Un bon plan de communication qui permet à l’auditeur interne de bien connaître ses clients et leurs attentes, de mieux informer sur ses possibilités et ses limites ; Un professionnalisme reconnu, le professionnalisme des auditeurs joue un rôle important dans cette recherche d’efficacité. Ainsi pour contribuer à l’efficacité de l’audit interne, l’auditeur interne est amené à faire des observations pertinentes, des recommandations constructives et précises. Il doit connaître et appliquer rigoureusement les normes professionnelles.

La qualité de l’audit interne se mesure suivant les quatre déterminants que Sont : • la compétence ; • la performance ; • l'objectivité et l'indépendance.

 La compétence La compétence est l'un des principes fondamentaux du code de déontologie de l'Institut. Ce principe veut que les auditeurs internes utilisent et appliquent les connaissances, les savoir-faire et expériences requis pour la réalisation de leurs travaux. Et comme il ne peut avoir conseil sans compétences, les normes 1210, 1210.A1, 1210.A2, 1210.A3 et 1210.C1, relatives à la compétence relèvent l'importance de ce principe. Celui-ci permet de maintenir la confiance placée en l’audit interne pour donner une assurance raisonnable sur tous les processus de l'organisation. En effet, selon l'interprétation de la norme 1210, les connaissances, le savoir-faire et les autres compétences sont une expression générique. Elle est utilisée pour décrire la capacité professionnelle dont les auditeurs internes doivent disposer pour pouvoir exercer efficacement Projet de fin d’étude 2020/2021

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leurs responsabilités professionnelles. C’est pour cela que les auditeurs internes sont encouragés à obtenir des certifications professionnelles appropriées afin de démontrer leurs compétences.

 La performance La performance vient compléter la compétence et le professionnalisme de l'audit interne dans 1 le processus de gouvernance d'entreprise. Elle se rapporte essentiellement aux documents de travail de l'auditeur et aux rapports émis quant à leur quantité et à leur qualité, ainsi que le champ d'activité de l'audit interne. Selon Bertin (2007: 180) « pour produire un rapport de qualité, l'auditeur interne doit suivre les différentes phases : • la prise de connaissance qui permet à l'auditeur d'avoir une vision globale de l’activité ou de la fonction à auditer, d'élaborer le plan général d'audit et le programme de travail; • une appréciation du contrôle interne qui consiste à porter un jugement sur la qualité de l’organisation de l'entreprise ; • une phase d'exécution ; • une phase de conclusion avec l'élaboration d'un rapport; • Une phase de suivi des recommandations

 Objectivité et indépendance L'indépendance est un déterminant important qui façonne le professionnalisme de la fonction d'audit interne. Dans ce cadre les normes professionnelles de l'liA (normes 1110, 1110 Al et 1120) précisent clairement que les auditeurs doivent être indépendants des activités qu'ils auditent. Selon l'interprétation donnée par l'IFACI à la norme 1110, l'indépendance au sein de l'organisation est atteinte lorsque le responsable de l'audit interne rapporte fonctionnellement au conseil. Les relations fonctionnelles impliquent, par Exemple, que le conseil:  Approuve la charte d'audit interne;  Approuve le plan d'audit interne fondé sur l'approche par les risques ; soit destinataire des informations adressées par le responsable d'audit relatives à la réalisation du plan d' audit ou de tout autre sujet afférent à l'audit interne;  Approuve les décisions liées à la nomination et à la révocation du responsable de l’audit interne ; Projet de fin d’étude 2020/2021

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 Demande des informations pertinentes au management et au responsable de l’audit interne pour déterminer l’adéquation du périmètre et des ressources de l’audit interne.

Section2 : technique et outil d’audit interne Un certain nombre d'outils de technique sont utilisés par les auditeurs internes pour l'appréciation de la qualité des différents dispositifs de contrôle interne (objets de l'audit interne) ainsi que pour l'indentification de leurs faiblesses et la mise au point des recommandations en vue de les améliorer. De ce fait les techniques se distinguent des outils. Tandis que les techniques sont systématiquement utilisées lors de chaque mission, les outils eux sont mis à la disposition de l'auditeur qui doit en faire un choix en fonction du but poursuivi, de la nature du problème, de l'environnent etc., le choix d'outils fait toujours objets de réflexions particulières.

2.1/technique de l’audit interne L'auditeur interne utilise deux principales techniques qui s'inscrivent à des moments précis du processus méthodologique de leurs travaux. Ce sont les techniques basées sur les questionnaires et celles basées sur la feuille de révélation et d'analyse de problèmes (FRAP) :

Le questionnaire de contrôle interne (QCI) : Le QCI est un document interne utilisé par les auditeurs, son but est de guider l'auditeur pour réaliser son programme de travail et il doit donc permettre de réaliser l'observation la plus complète possible. L'objectif est d'évaluer le dispositif de contrôle interne pour chaque opération " à risques ". Le QCI comporte les questions visant à analyser les opérations " à risques " et à vérifier l'existence et l'efficacité des contrôles définis dans le référentiel de contrôle interne. Ce ne sont pas des questions que l'auditeur pose mais les questions qu'il va se poser et pour lesquelles il déterminera les outils qui permettront d'y répondre tel que les entretiens, l'analyse de documents etc. Le Projet de fin d’étude 2020/2021

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QCI comporte 5 questions fondamentales qui permettent de regrouper l'ensemble des interrogations concernant les points de contrôle : Qui? Regroupe les questions relatives à l'opérateur qu'il faut identifier avec précision et déterminer quels sont ses pouvoirs. Pour répondre à ces questions on utilise les organigrammes hiérarchiques et fonctionnels, les analyses de postes Quoi? Regroupe les questions relatives à l'objet de l'opération, quelle est la nature de la tâche, quelle est la nature du produit fabriqué, du contrôle. Où? Concerne les endroits où se déroule l'opération. Quand? Regroupe les questions relatives au temps : début, fin, durée, périodicité. Comment? Regroupe les questions relatives à la description du mode opératoire, comment se réalise la tâche. Pour chaque opération cataloguée " à risques " on élabore un QCI sur base des 5 questions fondamentales qui permettent d'identifier les tâches élémentaires à partir desquelles on déduit les questions de contrôle interne. Pour chaque question l'auditeur détermine les outils à mettre en œuvre pour y répondre, quand et par qui.

 Les feuilles de révélation et d'analyse de problèmes ou FRAP : La FRAP est un document d'analyse simple, clair et normalisé qui guide le raisonnement de l'auditeur. La finalité d'une FRAP est d'aider les auditeurs à formuler des recommandations à la fin de leur mission remplie par l'auditeur interne à chaque fois qu'il rencontre un dysfonctionnement, une erreur ou une insuffisance. La FRAP reproduit les différentes phases du raisonnement dans leur ordre chronologique et logique. L'auditeur rempli une FRAP à chaque fois qu'une observation révèle un problème. Projet de fin d’étude 2020/2021

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En fait, l'auditeur se sert de la FRAP pour mener à bien son raisonnement.

1.3.2/l’outils de l’audit interne : Les outils de l'audit interne différent des questionnaires et de la FRAP par trois caractéristiques essentielles : Les outils ne sont pas d'emploi systématique, ils sont choisis avec discernement par l'auditeur pour s'adapter à l'objectif du test souhaité. S'il veut, par exemple se retrouver dans le fonctionnement des documents, il utilisera un diagramme de circulaire. Par contre, s'il veut avoir une appréciation sur l'ordre de grandeur d'un phénomène rencontré lors de son investigation, il fera un sondage statistique ; Les outils d'audit interne sont utilisés à des fins multiples par d'autres professionnels (auditeurs externes, consultants, informaticiens etc.) ; Deux ou plusieurs outils peuvent être utilisés pour valider un test ; D'autre part il peut exister une multitude d'outils que nous pouvons regrouper en deux classes à savoir les outils d'interrogations et les outils de description.  Les outils d'interrogation : Les sondages statistiques et les pointages est un outil qui se base sur l'échantillonnage pour porter un jugement sur la sincérité des opérations effectuées. Le sondage statistique permet également de minimiser les coûts du sondage pour un certain risque quantifié, accepté par l'auditeur et pour une précision exigée dans son contrôle. Les interviews elles ne sauraient être des entretiens ou des interrogations de manière à piéger. Elles doivent au contraire être une collaboration entre l'auditeur.

CHAPITRE 2 : LA GOUVERNANCE DES ENTREPRISES Depuis les années 1990, les propositions et les règles visant à améliorer les pratiques de gouvernement des entreprises se sont multipliées. Elles ont d'abord concerné les entreprises cotées dont le capital est dilué dans le public, Projet de fin d’étude 2020/2021

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puis de proche en proche, toutes les entreprises ont été invitées à pratiquer une « bonne gouvernance ». Il convient donc dans un premier temps de définir le concept de gouvernement d'entreprise. Dans un second temps, pour approfondir la compréhension du concept, nous développerons les différentes approches, pouvoirs constitutifs, les objectifs, les acteurs, et les principes en matière de gouvernance. Enfin, nous allons procéder à une synthèse des directives internationales en matière de bonne gouvernance.

Section1 : qu’est-ce qu’une gouvernance 1.1/ les principales définitions de la gouvernance La gouvernance d'entreprise est un concept d'origine américaine «corporate governance» apparue dans les années 70. Elle renvoie aux nouvelles pratiques de la gestion d'entreprise qui se sont imposées avec la distinction entre les propriétaires du capital et les dirigeants. L'origine du débat remonte au début des années1930, lorsque Berle et Means ont attiré l’attention sur les risques inhérents à la séparation entre la propriété et la direction des sociétés cotées. Ils avaient mis alors en évidence de contrôler les dirigeants et de préserver les intérêts des actionnaires minoritaires (Caussain, 2005:5). Nous n'exposerons pas le panorama des définitions existantes. En revanche, nous retiendrons deux, celle élaborée par Charreaux (1997) qui considère que le domaine de la gouvernance d'entreprise dépasse la seule relation entre actionnaires et dirigeants et celle proposée par l'IF AC (International Federation of Accountants). Charreaux la définit comme Projet de fin d’étude 2020/2021

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étant « l’ensemble des mécanismes organisationnels qui ont pour effet de délimiter les pouvoirs et d'influencer les décisions des dirigeants, autrement dit, qui « gouvernent » leur conduite et délimitent leur espace discrétionnaire.

1.2/les différentes approches de la gouvernance d’entreprise Prenant appui sur cette représentation de la firme, un premier champ apparaît sous la dénomination d'approche actionnariale de la gouvernance de l’entreprise. Toutefois, des critiques ont contribué à faire émerger un second champ répondant à l'approche partenariale de l'entreprise. C'est deux modèles sont destinés à répondre au problème générique du contrôle de l’action des dirigeants dans les grandes entreprises managériales.

 1.2.1/ L’approche actionnarial : Le modèle de type shareholder constitue le mode de régulation dans les pays anglo-saxons. Selon la définition donnée par l'Institute of Internai Auditors (liA) et traduite par l'Institut français de l'Audit et du Contrôle Internes (IFACI, 2011:29), « le gouvernement d'entreprise est le dispositif comprenant les processus et les structures mis en place par le Conseil afin d'informer, de diriger, de gérer et de piloter les activités de l'organisation en vue de réaliser ses objectifs ». Cette approche de la gouvernance a pour objectif la création de valeur pour les actionnaires. Les intérêts des dirigeants s'alignent sur ceux des actionnaires et des investisseurs. Cette définition de la gouvernance est axée sur les relations entre la direction générale, les actionnaires et le conseil d'administration.

 1.2.2/ L’approche partenariale : Dans cette approche partenariale, le gouvernement d'entreprise peut être défini comme étant «l'ensemble des mécanismes organisationnels ayant pour but de délimiter les pouvoirs et de contrôler les modes de gestion des administrateurs et des dirigeants afin de veiller à leur conformité permanente avec les principes édictés par les lois, les règlements, les bonnes pratiques et visant à protéger les actionnaires ainsi que toutes les autres parties prenantes à Projet de fin d’étude 2020/2021

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L’organisation » (Presqueux (2007), Perez (2003), Charreaux (1997)). Les parties Prenantes sont entre autres les institutions financières publiques ou privées, les clients, les fournisseurs, les collectivités, le personnel, etc. L’efficacité théorique de ce mode de régulation repose sur un appareil juridique définissant précisément le rôle des différentes parties prenantes et sur les capacités des instances représentatives correspondantes à mener des décisions dans l'intérêt même de leurs mandants. C’est ainsi que Perez présente son paradigme SPC qui constitue les composantes de la gouvernance à savoir les structures, les procédures et les comportements. Selon Perez (2003 :24) « les structures mobilisées par les systèmes sont variées et sont propres à l'organisation concernée à savoir, l’assemblée générale, le conseil d’administration et les comités. Les procédures sont plus ou moins explicitées dans des codes s'imposant aux acteurs concernés. Les comportements complètent les deux premières composantes en leur apportant Une dimension sans laquelle elles resteraient pour l'essentiel, formelles».En résumé, la gouvernance d’entreprise n’est pas une question de pouvoir mais une façon de s’assurer que les décisions sont prises de manière efficace. Pound (2000:79) confirme ce constat en estimant que « pour une bonne gouvernance, ce qui est recommandé, c'est un système où les dirigeants et le conseil collaborent ensemble sur les décisions et recherchent tous l'intérêt des actionnaires et des autres parties prenantes ». Le gouvernement d’entreprise est donc caractérisé par un ensemble de décisions prises tout au long de la vie de l’entreprise et à tous les niveaux de responsabilités, dans le but de créer durablement de la valeur. Le schéma ci-dessous résume le gouvernement d'entreprise dans les deux approches : Figure N1 : schéma de la gouvernance d’entreprise

Actionnaires

Marché efficient

investisseurs Autres stakeholders Projet de fin d’étude 2020/2021 Auditeurs

Conseil administration

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Administrateurs externes Direction général Autorités réglementaires cadre

Comité

Code de bonne Conduites

employés

Ce schéma présente une vue d’ensemble des mécanismes internes et externes du système de gouvernance. Après avoir cerné la définition du gouvernement d'entreprise à travers les deux approches traditionnelles (actionnariale et partenariale), nous abordons dans cette section les objectifs de la gouvernance.

Section 2 : les objectifs de la gouvernance d’entreprise 2.1/ les principaux objectifs de la gouvernance d’entreprise Selon l'organisation de coopération et de développement économique (OCDE), la gouvernance implique une série de relations entre la direction de l’entreprise , son conseil d'administration , ses actionnaires et les autres parties prenantes. Elle fournit aussi la structure qui permet d'établir les objectifs de l'entreprise et les moyens de les atteindre ainsi que d'assurer le suivi du rendement. La synthèse des divers codes de bonnes conduites en matière de bonne gouvernance, nous permet d'identifier cinq objectifs principaux qui nous paraissent nécessaires pour une bonne gouvernance d'entreprise : •

la transparence des rémunérations des dirigeants ;



la mise en place de procédures de contrôle interne dans les sociétés ;



le renforcement des pouvoirs accordés aux actionnaires ;

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la transmission d'informations fiables;



la participation plus importante des salariés au pouvoir de l'entreprise.

2.1.1/La transparence des rémunérations La notion de gouvernance d'entreprise est principalement axée sur les problèmes résultant de la séparation des structures de propriété et de contrôle, en particulier en ce qui concerne le rapport principal/agent entre les actionnaires et les dirigeants. Cette séparation a une incidence sur le fonctionnement de l'entreprise car les intérêts des dirigeants peuvent diverger avec ceux des actionnaires. La rémunération des dirigeants apparaît comme le moyen qui permet de faire coïncider les intérêts des actionnaires et des administrateurs exécutifs, de manière à réduire les coûts d'agence. A cet effet, la commission européenne (2011 :11) a mené une consultation dans le Livre Vert sur la gouvernance d'entreprise concernant la rémunération des préconise la publication de la rémunération individuelle des dirigeants, le nombre d'options dont ils bénéficient. La loi sur les nouvelles réglementations économiques (NRE), reprend cette idée et y ajoute la nécessité de publier la liste des mandats de tous les mandataires sociaux.

2.1.2/la mise en place de procédures de contrôle interne dans les sociétés La loi de Sécurité Financière (LSF) prévoit que le président du conseil d'administration ou du conseil de surveillance doit présenter à l'assemblée générale des actionnaires un rapport qui rend compte des conditions de préparation et d'organisation des travaux du conseil ainsi que des procédures de contrôle interne mises en place. L'objectif du contrôle interne étant de prévenir les risques de fraudes notamment dans les domaines comptables et financiers. Dans sa thèse intitulée «la contribution du contrôle interne et de l’audit au gouvernement d'entreprise», Ebondo (2004), fait ressortir l'importance de la mise en place de procédures de contrôle interne. Pour lui, c'est la prise de conscience du fait contrôle interne qui a incité les autorités américaines (la loi Sarbanes Oxley) et françaises (la loi de la Sécurité Financière) à ériger le dispositif de contrôle interne dans une entreprise comme étant la pièce maîtresse de limitation des dysfonctionnements au sein du Projet de fin d’étude 2020/2021

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gouvernement d'entreprise. Un bon dispositif de contrôle interne constitue une garantie de fiabilité de l'information et une protection des intérêts des investisseurs.

2.1.3/le renforcement des pouvoirs accordés aux actionnaires Le Parlement européen estime qu'il convient d'encourager les actionnaires à s'impliquer dans l'entreprise en renforçant leur rôle, mais que cette implication devrait procéder d'un libre choix et ne jamais constituer une obligation (2012 : 36). En effet, le code de bonne gouvernance de l’OCDE (2004), précise que le renforcement des pouvoirs des actionnaires doit être essentiellement fondé sur la mise à disposition d'informations exhaustives. Il doit porter sur les divers droits existants et la façon de les exercer et, le développement de mécanismes assurant qu'ils peuvent effectivement être exercés. Cette approche est pleinement compatible avec les principes de l'OCDE. Pour Ducros (2009), ce renforcement des pouvoirs accordés aux actionnaires doit porter sur les points suivants : l'élargissement des prérogatives d'information des actionnaires (la quantité d'information ; la qualité de l'information); l'exercice des prérogatives des actionnaires et amélioration de leur droit d'expression (assouplissement des conditions d'accès et de participation aux assemblées générales; assouplissement des conditions d'exercice des droits des actionnaires).

2.1.4/la transmission des informations fiables : Les actionnaires et les investisseurs potentiels ont besoin d'avoir accès à des informations périodiques, fiables. En effet, ces informations doivent leur permettre de prendre les décisions concernant leur action dans l'entreprise. Une meilleure maîtrise de l'information permet aux actionnaires et aux dirigeants de déterminer en commun les objectifs de l'entreprise et les moyens de les atteindre. Selon Ducros (2009), le droit à l'information de l'actionnaire d'une société par actions ou assimilée, cotée ou non, est subdivisé entre l'information générale (droit de communication préalable) et celle qui est valable et accessible en permanence (droit d'information permanent).

2.1.5/la participation plus important des salariés au pouvoir de l’entreprise

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Les salariés apportent une contribution précieuse à la réussite à long terme et aux résultats de l'entreprise. En effet, d'un point de vue du long terme, les salariés peuvent par leur présence au sein des conseils d'administration avoir un rôle actif et contribuer à accroître le contrôle exercé sur la direction, même si cette participation n'est que représentative. C'est ainsi que, par le biais de l'intéressement et de la participation, les salariés sont également de plus en plus actionnaires des entreprises. La loi sur les nouvelles régulations économiques (NRE) vise à renforcer les pouvoirs des salariés des sociétés notamment à travers leur comité d'entreprise. La société d'avocats Mascré Heguy Associés (2004), fait ressortir le fait que le code du travail prévoit dans toutes les sociétés, que les représentants du comité d'entreprise peuvent demander à être entendus lors de toutes les délibérations requérant l'unanimité des associés. Elle explique ce fait que, dans les sociétés anonymes, deux représentants du comité d'entreprise peuvent désormais assister aux assemblées générales.

CHAPITRE 3 : LE RÔLE DE L’AUDIT INTERNE DANS LA GOUVERNANCE La crise financière qui a frappé les économies du monde entier, appelle une attention particulière sur la gouvernance de certaines entreprises, leur gestion des risques et leur contrôle interne. A cet effet, de progrès notables ont été accomplis dans ces domaines. Les ambitions de la gouvernance ont pris de l’ampleur, les approches et les techniques de contrôle interne ont progressé. L’objectif de ce chapitre est d’étudier la relation entre l’audit interne et les différents participants à la gouvernance d’entreprise et son apport pour une meilleure gouvernance d’entreprise.

Section 01 : audit interne, un mécanisme de la gouvernance de l’entreprise L’audit interne et l’appréhension de son périmètre d’action permettent de percevoir cette fonction comme un mécanisme de gouvernance de l’entreprise. Dans l’optique de rendre la confiance entre investisseurs et managers, l’IFA (l’Institut Français des Administrateurs) et l’IFACI ont défini un cadre de relations entre l’audit interne et les acteurs de la gouvernance d’entreprise (le Projet de fin d’étude 2020/2021

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conseil d’administration, la direction générale, l’audit légal et le management des risques), pour montrer les atouts que l’audit interne peut leur apporter dans l’exercice de leurs responsabilités. Il s’agit des conditions dans lesquelles, l’audit interne contribuerait à améliorer la gouvernance d’entreprise.

1.1. Relation de l’audit interne avec les acteurs de la gouvernance Nous allons essayer d’éclairer la relation étroite entre l’audit interne avec les différents acteurs de la gouvernance d’entreprise (conseil d’administration, la direction générale, l’audit externe et le management des risques).

1.1.1Audit interne et le conseil d’administration (CA) Le CA en tant que mécanisme disciplinaire doit définir et respecter les chaînes de responsabilités et la façon de rendre des comptes dans l’ensemble de l’organisation afin de garantir l’intégrité des principaux systèmes d’information et de surveillance. La mise en place d’un système d’audit interne placé sous l’autorité directe du conseil permet d’atteindre cet objectif1. L’Audit Interne apporte sa compétence au conseil via le comité d’audit, organe spécialisé du conseil d’administration, chargé de contrôler l’information financière et les professionnels qui en vérifient la qualité : les auditeurs externes et les auditeurs internes dont le champ couvert est la connaissance et le suivi des risques. Nous présentons la relation du comité d’audit et d’audit interne dans le schéma suivant :

Figure 02 : relation entre le comité d’audit et la fonction d’audit interne

Comité d’audit

Communication des résultats des analyses et des constats Projetd’audit de fin d’étude 2020/2021

Assure le suivi de l’audit interne Page18 Détermination conjointe des principaux et des objectifs de la fonction

Source : fondation de la recherche de L’IIA, 2016

Les relations entre l’audit interne et le comité d’audit se matérialisent par la participation permanente ou périodique, du responsable de l’audit interne aux réunions du comité d’audit, selon des modalités retenues par l’entreprise. Le comité d’audit est l’interlocuteur privilégié de la direction de l’audit interne. Il garantit et consacre l’indépendance de l’AI. L’audit interne apporte aux administrateurs par son intermédiaire, un regard impartial et professionnel sur les risques de l’entreprise et son niveau de sécurité. En l’absence d’un comité d’audit, la relation entre l’audit interne et le conseil d’administration a moins d’efficacité sur la gouvernance d’entreprise.

1.1.2. Audit interne et l’audit externe L’audit externe ou commissariat aux comptes (CAC), est mandaté par les actionnaires pour contrôler la fiabilité des informations financières produites par les dirigeants. Il a pour principale mission de certifier la régularité, la sincérité et l’image fidèle des comptes, en s’appuyant sur les procédures qui concourent à la production des comptes, c’est-à-dire, l’information comptable et financière. En ce sens, l’audit interne joue un rôle de complémentarité à l’action du commissaire aux comptes. La convergence entre l’audit interne et l’audit externe se situe au niveau de l’évaluation du contrôle interne et de l’échange de leurs travaux d’audits, Projet de fin d’étude 2020/2021

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même si l’appréhension du contrôle interne diffère entre les deux professions. En effet, là où existe une fonction d’audit interne, les responsabilités du commissaire aux comptes sont réduites et inversement, en présence de l’audit externe la maîtrise des activités se trouve renforcée2. Selon l’IFACI (2009), l’audit interne fournit au CAC une assurance raisonnable sur le degré de maîtrise de l’activité de l’entreprise sur la base d’une analyse des risques opérationnels, de conformité et financiers et sur une évaluation du dispositif de contrôle interne y afférent sous-entendu que, les travaux du CAC sur les comptes dépendent des conclusions sur l’évaluation du contrôle interne. Afin d’éviter de possibles redondances dans l’évaluation du contrôle interne par ces deux acteurs, l’IFA et l’IFACI (2009), préconisent : -La coordination des travaux des commissaires aux comptes et des auditeurs internes ; - L’établissement en commun du planning d’intervention afin de minimiser les dérangements causés par les audits ; -Des réunions de travail périodiques une ou deux fois par an, où chacun

rend

compte

de

ses

investigations

et

de

ses

conclusions ; -L’utilisation par les commissaires aux comptes des travaux de l’audit

interne

pour

réduire

d’autant

leurs

propres

investigations tout en conservant l’’entière responsabilité de l’opinion exprimée sur les comptes.

1.1.3. Audit interne et la direction générale Dans le processus de création de valeur, les décisions sont prises par les dirigeants mais leur mise en œuvre incombe aux salariés qui peuvent adopter eux-aussi des comportements opportunistes, pouvant détruire la richesse créée. Il faut noter que du point de vue managérial, les organisations sont composées d’individus dont les intérêts divergent. Ainsi, le conflit opposant les salariés, qui représentent le capital travail, aux propriétaires des ressources qui porte essentiellement sur le partage des bénéfices générés par le couple capital/travail que chaque partie estime plus lui revenir. Projet de fin d’étude 2020/2021

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Il revient donc aux managers de mettre en place un système de contrôle efficace des salariés afin de converger les différents intérêts vers l’objectif de l’organisation. Ce contrôle doit porter sur le comportement, le degré de maîtrise de l’activité du salarié et sur ses performances.

1.2. Apport de l’audit interne à la gouvernance de l’entreprise (GE) Il s’agit ici de mettre en exergue, l’apport de l’audit interne au processus global de la GE à chaque niveau de sa relation avec les différents participants : le Conseil d’Administration, la Direction Générale, l’Audit légal (CAC), cette relation nous permettons de distinguer respectivement à la réduction de problème d’asymétrie de l’information et l’attribution à la création de la valeur.

1.2.1. Audit interne outil de réduction de problème d’asymétrie d’information La capacité des actionnaires à savoir si les stratégies menées par les dirigeants ne sont pas contraires à leurs intérêts est relative au niveau d’information dont ils disposent. Or, il est admis que, outre l’information comptable et financière, le dirigeant a accès à l’information complète issue de la comptabilité de gestion et du rapport d’audit interne dont il était seul destinataire. Ce qui lui confère une position de force dans les décisions par rapport aux actionnaires et aux administrateurs. L’audit peut jouer un rôle essentiel dans la réduction de cette asymétrie de l’information notamment dans la détection des fraudes et de leur révélation aux parties prenantes. Ainsi, l’audit contribue à réduire le déséquilibre informationnel en mettant à la disposition des actionnaires une partie des informations dont dispose le dirigeant. On distingue trois niveaux d’asymétrie de l’information à savoir ; -l’asymétrie d’information entre dirigeants et le conseil d’administration ; -l’asymétrie d’information entre actionnaires et le conseil d’administration ; -l’asymétrie d’information entre le marché et les actionnaires lorsque l’entreprise décide d’ouvrir son capital et faire l’appel public à l’épargne. Le rôle de l’audit dans la réduction d’asymétrie d’information pour une meilleure gouvernance d’entreprise varie selon, qu’il s’agit de l’audit externe ou de l’audit interne. Projet de fin d’étude 2020/2021

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L’audit est investi d’une mission d’évaluation du système de contrôle interne, cette mission visant à mettre en évidence les points forts et faibles du ce dispositif qui incombe selon le cas aux commissaires aux comptes dans le cadre d’une mission d’audit légal et à l’auditeur interne ou externe lorsqu’il s’agit d’audit opérationnel. La mission d’audit s’achève par l’émission d’un rapport, dans le cas d’audit légal le rapport est destiné aux actionnaires, il les éclaire sur la régularité et la sincérité des comptes présentés ainsi que sur la situation financière et du patrimoine de la société. Dans le cas d’audit interne le rapport est adressé à la DG et au comité d’audit lorsqu’il existe, il est plus riche en information pertinentes, en effet, l’audit interne à une compétence sur toutes les activités de l’entreprise, il signale les points forts et les points faibles. Le rattachement de l’audit interne au conseil d’administration et/ou au comité d’audit est une condition essentielle de la contribution de l’audit interne à la réduction des asym.

1.2.2. Audit interne, outil d’aide à la création de la valeur Un contrôle interne efficace signifie une maîtrise des risques. Et l’audit interne parvient à aider l’organisation à maîtriser ses risques, et contribue à créer de la valeur. 1.2.2.1. Définition du contrôle interne « Le contrôle interne est un processus mis en œuvre par le conseil d’administration, les dirigeants et le personnel d’une organisation, destiné à fournir une assurance raisonnable quant à la réalisation et l’optimisation des opérations, la fiabilité des informations financières et la conformité aux lois et aux règlements en vigueur8 ». Le contrôle interne, renferme le sens de vérification et de maîtrise des opérations et s’étend à toutes les activités de l’entreprise. 1.2.2.2. Impact du contrôle interne sur la gouvernance de l’entreprise GE Les points sur lesquels l’auditeur doit porter son appréciation équivalent aux objectifs généraux du contrôle interne. Ce qui revient à dire qu’évaluer les Projet de fin d’étude 2020/2021

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risques relatifs au GE, c’est vérifier la qualité du contrôle interne de l’organisation. On déduit cette relation entre les deux facteurs : un contrôle interne efficace implique une gouvernance d’entreprise de qualité9. Cette relation peut être illustrée comme suit : Relation entre le contrôle interne et la gouvernance d’entreprise ;

Gouvernance d’entreprise Contrôle interne efficace

de qualité

SECTION 02 : QUALITE DE L’AUDIT INTERNE POUR UNE BONNE GOUVERNANCE L’audit interne contribue à atteindre les objectifs de création de la valeur et de contrôle des dirigeants de la gouvernance d’entreprise, alors Plusieurs critères permettent de mesurer la qualité de l’audit interne. Nous retiendrons les plus pertinents pour notre étude à savoir : -

La compétence ;

-

La performance ;

-

L’objectivité et l’indépendance ;

-

Le positionnement de la fonction de l’audit interne.

2.1 Les compétences des auditeurs internes Selon la norme de qualification 1210 de l’institut français de l’audit et contrôle interne l’IFACI « les auditeurs internes doivent posséder les connaissances, le savoir-faire et les autres compétences nécessaires à l’exercice de leurs responsabilités individuelles. L’équipe d’audit interne doit collectivement posséder ou acquérir les connaissances, les savoir-faire et les autres compétences nécessaires à l’exercice de ses responsabilités »12. Suivant cette norme, la compétence de l’audit interne est mesurée au niveau individuel et au niveau global de l’équipe. Projet de fin d’étude 2020/2021

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Au niveau individuel, la modalité pratiques d’application (MPA) 1210-1 indique les compétences minimales requises et précise la double exigence de la capacité à communiquer et de la formation professionnelle. Renard (2010) précise qu’il n’y a pas de véritable compétence pour les auditeurs sans formation continue. C’est pourquoi, les auditeurs sont encouragés par la MPA 1230-1 à obtenir des certifications professionnelles appropriées (le CIA) ou un titre délivré par l’IFACI. Au niveau global, la fonction d’audit interne dispose en son sein de toutes les compétences pour effectuer différents types de mission à défaut de faire recours à une compétence externe. La compétence de l’auditeur interne est un facteur essentiel pour la confiance des tiers et des parties prenantes en l’assurance raisonnable qu’il donne quant à la maîtrise des activités de l’organisation.

2.2. La performance de l’auditeur interne La performance de l’audit interne est relative aux missions effectuées, ayant un impact significatif sur l’organisation et au champ couvert par celles-ci. Elle peut être appréciée au travers des documents de travail de l’auditeur et des rapports d’audit émis quant à leur qualité et leur quantité. A cet effet, pour produire un rapport de qualité, l’auditeur interne doit suivre les différentes phases :  La prise de connaissance qui permet à l’auditeur d’avoir une vision globale de l’activité ou de la fonction à auditer, d’élaborer le plan général d’audit et le programme de travail ;  -L’appréciation du contrôle interne qui consiste à porter un jugement sur la qualité de l’organisation de l’entreprise ;  -La phase de conclusion avec l’élaboration d’un rapport ;  -La phase de suivi des recommandations.

2.3. Indépendance et objectif des auditeurs interne L’indépendance est la capacité de l’audit interne à exercer, sans biais, ses responsabilités. Afin d’atteindre le niveau d’indépendance nécessaire à l’exercice efficace de ses responsabilités, le responsable de l’audit interne doit Projet de fin d’étude 2020/2021

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avoir un accès direct et non restreint à la direction générale et au conseil, selon la norme 1110 « L’audit interne doit être indépendant et les auditeurs internes doivent effectuer leurs travaux avec objectivité ». La Modalité Pratique D’application(MPA) 1110-1 insiste sur le rôle du conseil ou du comité d’audit dans le rattachement du service, la nomination et la révocation du responsable . 1110-A1 « L’audit interne ne doit subir aucune ingérence lors de la définition de son périmètre, de la réalisation des missions et de la communication des résultats. Dans l’éventualité de telles ingérences, le responsable de l’audit interne doit les exposer et discuter de leurs conséquences avec le Conseil ». En termes d’organisation, l’indépendance est effectivement atteinte lorsque le responsable de l’audit interne est fonctionnellement rattaché au conseil. L’audit interne ne doit subir aucune ingérence dans les processus ou activité qu’il contrôle. Par ailleurs l’objectivité d’un auditeur interne est présumée altérée lorsqu’il réalise une mission d’assurance pour une activité dont il a eu la responsabilité au cours de sa mission.

2.4. Le positionnement hiérarchique de la fonction d’audit interne Le positionnement de la fonction d’audit interne détermine son pouvoir ou son influence dans l’entreprise. Il favorise une libre exécution de ses responsabilités et par conséquent sa contribution à la gouvernance d’entreprise. Il s’agit ici d’étudier les rattachements hiérarchiques possibles de la fonction d’audit interne et de leur impact sur la contribution de l’audit interne à la gouvernance. Le positionnement de la fonction d’audit interne peut se situer à deux niveaux :  Le rattachement à la direction générale ;  Le rattachement au conseil d’’administration ou au comité d’audit.

SECTION 03 : AUDIT INTERNE, OUTIL DE MAITRISE DES RISQUES : INFLUENCE D’EFFICACITE SUR LA GOUVERNANCE D’ENTREPRISE

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Le processus de management des risques évalué par l’audit interne exerce

une influence positive sur la GE ce qui permet une meilleure efficacité de celleci, qui mène à l’attente des objectifs.

3.1. Définition du management des risques (MR) Le cadre référentiel COSO-II (2005) définit le management des risques comme étant « Le management des risques est un processus mis en œuvre par le conseil d’administration, la direction générale, le management et l'ensemble des collaborateurs de l’organisation. Il est pris en compte dans l’élaboration de la stratégie ainsi que dans toutes les activités de l'organisation. Il est conçu pour identifier les événements potentiels susceptibles d’affecter l’organisation et pour gérer les risques dans les limites de son appétence pour le risque. Il vise à fournir une assurance raisonnable quant à l'atteinte des objectifs de l’organisation ». La gestion du risque, est l’affaire de tout le management. Tous les acteurs de l’entreprise y sont impliqués selon que chaque manager est propriétaire de ses propres risques. 3.1.1. Audit interne et le management des risques Depuis quelques années, la gestion des risques est devenue une fonction incontournable au sein de l’entreprise. Les organisations devraient d’abord, déterminer et identifier tous les risques auxquels elles sont exposées, ensuite, expliquer comment elles les maintiennent à un niveau acceptable. Les risques n’ont pas été un sujet clé pour les auditeurs. Les normes internationales de la pratique professionnelle de l’audit interne même, depuis sa création, n’obligeaient les auditeurs de centrer sur la gestion des risques. Ce n’est qu’en 2002 qu’est apparue une norme obligeant l’audit interne d’évaluer les risques au moins une fois par an. Selon la norme (2120), « L’audit interne doit évaluer l’efficacité des processus de management des risques et contribuer à leur amélioration » cela signifie qu’il doit évaluer les risques afférents à la gouvernance d’entreprise, aux opérations et aux systèmes d’information de l’organisation au regard de : -

L’atteinte des objectifs stratégiques de l’organisation ;

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-

La fiabilité et l’intégrité des informations financière et opérationnelles ;

-

L’efficacité et l’efficience des opérations et des programmes ;

-

La protection du patrimoine ;

-

Le respect des lois, règlements, règles, procédures et contrats.

Ces normes donc impliquent une responsabilité accrue des auditeurs dans l’évaluation du processus de management des risques, ainsi que dans l’efficacité d’un tel processus. Ces nouvelles normes reflétées que le processus de management des risques doit être évalué comme tout autre processus de l’organisation.

3.1.2. Impact du management des risques sur la GE L’approfondissement des travaux du COSO I en 2004 appelé(COSOII) a montré que parmi les composants d’un système de contrôle interne, c’est le processus d’évaluation des risques, pris dans sa globalité, qui peut le plus efficacement permettre l’implantation d’un bon contrôle interne lequel ne saurait exister sans une gestion globale des risques, Ce processus a été substitué par la notion nouvelle d’entreprise risk management (ERM). On ne parle plus du management des risques mais de la gestion globale du risque. Il permet la prise en compte de tous les risques de l’entreprise et la mise en place d’un système de contrôle interne approprié. L’audit interne évalue l’efficacité du contrôle interne dans l’entreprise, ce qui implique à une gouvernance d’entreprise efficace. Le management des risques a donc indirectement une influence d’efficacité sur la GE. Nous pouvons illustrer cette relation comme suit :

Figure N°3 : Impact du management des risques sur la GE

Contrôle interne approprié aux risques

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Contrôle interne efficace

Gouvernance d’entreprise efficace

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3.2. Audit interne, mission d’évaluation du processus de GE : Les relations que l’audit interne entretient avec les acteurs de la gouvernance, relations par lesquelles elle contribue à son amélioration, l’audit interne évalue aussi le processus même du gouvernement d’entreprise. Selon les normes internationales pour la pratique professionnelle de l’audit interne (norme de fonctionnement 2110 de l’IFACI) il incombe à l’auditeur d’évaluer le processus de gouvernement d’entreprise et de formuler des recommandations appropriées en vue de son amélioration. A cet effet, il détermine si le processus répond aux objectifs suivants : -Promouvoir des règles d’éthique et des valeurs appropriées au sein de l’organisation ; -Garantir une gestion efficace des performances de l’organisation, assortie d’une obligation de rendre compte -Bien communiquer aux services concernés au sein de l’organisation les informations relatives aux risques et aux contrôles ; -Fournir une information adéquate au Conseil, aux auditeurs internes et externes et au management, et assurer une coordination efficace de leurs activités.

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Conclusion L’objectif de ce chapitre est de présenter la relation qui lie l’audit interne avec la gouvernance d’entreprise. L’analyse de cette relation montre que l’audit interne joue un rôle important dans la gouvernance d’entreprise. L’audit interne, rattaché au comité d’audit à un rôle fondamental à jouer au sein de la gouvernance de l’entreprise, dans la réduction de cette asymétrie d’information. Il apparaît comme une fonction ressource. La nature et la valeur de l’audit interne comme fonction ressource sont contingentes de sa qualité. Il semble intéressant d’apprécier le rôle que peut jouer la fonction d’audit interne dans la gouvernance de l’entreprise au niveau de la réduction des asymétries des informations et au niveau du management des risques. En effet, l’audit interne a pour, entre autres missions, d’évaluer le système de contrôle interne. À ce titre, il est le mieux à même d’alimenter le conseil d’administration en informations sur les faiblesses du système de contrôle interne ou sur les zones des risques susceptibles de nuire à l’atteinte des objectifs de l’entreprise.

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Table de matière Introduction générale………………………………………………………………………………………………………1

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1ere partie : l’audit et la gouvernance des entreprises Chapitre1 : L’audit interne au sein des entreprises Section 1 : bref aperçu sur l’audit interne………………………………………………………………………..5 1.1. Définition de l’audit interne .......................................................................................5 1.2. Objectifs de l’audit interne .........................................................................................5 1.2.1. Objectifs de l’audit interne ...................................................................................5 1.2.2. L’efficacité et la qualité de l’audit interne ...........................................................6 Section 2 : technique et outils de l’audit interne……………………………………………………………..8 2.1. Les techniques d’audit interne .................................................................................9 2.2. Les outils de l’audit interne .....................................................................................10 Chapitre 2 : la gouvernance des entreprises Section 1 : qu’est-ce que une gouvernance d’entreprise………………………………………………….12 1.1. Les principales définitions de la gouvernance d’entreprise.....................................12 1.2. Les différentes approches de la gouvernance d’entreprise.....................................12 1.2.1. L’approche actionnariale………………………………………………………………………………..12 1.2.2. L’approche partenariale………………………………………………………………………………...13 Section 2 : les objectifs de la gouvernance d’entreprise 2.1. Les principaux objectifs de gouvernance d’entreprise…………………………………………..15 2.1.1. La transparence des rémunérations……………………………………………………………….15 2.1.2. La mise en place de procédures de contrôle interne dans la gestion………………16 2.1.3. Le renforcement des pouvoirs accordés aux actionnaires………………………………16 2.1.4. La transmission des informations fiables………………………………………………………..17 2.1.5. La participation plus importante des salariés aux pouvoirs de l’entreprise…….17 Chapitre 3 : le rôle de l’audit interne dans la gouvernance Section 1 : audit interne, un mécanisme de la gouvernance d’entreprise……………………….18 1.1. Relation de l’audit interne avec les acteurs de la gouvernance……………………………18 1.1.1. Audit interne et le conseil d’administration……………………………………………………19 1.1.2. Audit interne et l’audit externe………………………………………………………………………20 1.1.3. Audit interne et la direction générale………………………………………………………….....21 1.2. Apport de l’audit interne et la gouvernance d’entreprise…………………………………….21 1.2.1. Audit interne outil de rédaction de problème d’asymétrie d’information……..22 1.2.2. Audit interne outil d’aide à la création de la valeur……………………………………….23 1.2.2.1. Définition de contrôle interne………………………………………………………………….23 1.2.2.2. L’impact du contrôle interne sur la gouvernance d’entreprise…………………………….23

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Section 2 : Qualité de l’audit interne pour une bonne gouvernance……………………………….24 2.1. Les compétences des auditeurs internes……………………………………………………………24 2.2. La performance de l’auditeur interne………………………………………………………………….25 2.3. Indépendance et objectif de l’auditeur interne……………………………………………………25 2.4. Le positionnement hiérarchique de la fonction d’audit interne……………………………26 Section 3 : Audit interne, outil de maîtrise des risques : influence d’efficacité sur la Gouvernance d’entreprise…………………………………………………………………………………………………26 3.1. Définition de management des risques………………………………………………………………..27 3.1.1. L’audit interne et le management des risques………………………………………………..27 3.1.2. L’impact du management des risques sur la gouvernance d’entreprise…………..28 3.2. Audit interne, mission d’évaluation du processus de gouvernance d’entreprise……29 Conclusion………………………………………………………………………………………………………………………….30

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