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FACULTE DES SCIENCES JURIDIQUES, ECONOMIQUES ET SOCIALES, RABAT-AGDAL MASTER S3 - DROIT DES AFFAIRES -
Le contrôle bancaire Préparé par :
Mani Kango Dan koulou Rachida
Encadré par :
Professeur Larbi BENOTMANE
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Plan
I-
Les principes du contrôle A- La protection du déposant : un bouclier solide a. La réception des fonds du public b. Le secret professionnel : une clause de déontologie B- La protection en matière du crédit a. Conception de protection du crédit b. L’obligation d’information due au client
II-
L’organisation du contrôle A- Les autorités de contrôle a. La Bank Al Maghrib b. Les établissements de crédit B- Les techniques du contrôle a. Les ratios b. Les emplois obligatoires
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Introduction Ensemble des règles et mécanismes qui consistent à encadrer, maîtriser et surveiller les activités bancaires, le contrôle bancaire a pour but d’amortir les risques. Ainsi, le système bancaire qu’il soit international ou interne est à l’image de la nature du contrôle auquel il est soumis. Au court du siècle passé les banques ont connu un succès remarquable, de manière a laissé des empruntes dans l’économie mondiale tout au long de celui-ci. Le système de contrôle est donc l’instrument le plus important qui permet d’aborder le sujet des banques en tant que composante fondamentale de l’économie mondiale pour être la tumeur qui se propage. Au Maroc, les banques ont connu un long parcours dont les différentes phases répondent aux enjeux socioéconomiques ou financiers du pays. En fin 18e s, la banque fit son entrée au Maroc et son pouvoir va s’accroitre grâce à sa faculté d’attirer de la clientèle mais aussi à une liberté sans précédent qu’elle a connue dans le cadre de ses activités. En 1943, fut promulgué le 1 er Dahir organisant la profession bancaire. Ce Dahir n’a pas su contenir le pouvoir de la banque, à cause de son caractère rudimentaire et peu exhaustif. En 1959 le Dahir n°1-59233 a institué la Bank Al Maghrib (BAM) et lui dote du rôle de Banque centrale. La loi de 1963 a fait preuve d’une modernité car elle a su conférer une partie du pouvoir de contrôle que détenait l’Etat à la banque centrale, le Ministre des Finance étant chargé de codiriger les activités bancaire qui est la période de l’encadrement total des banques. Les établissements de crédits comprenant les banques et les sociétés de financement agréés sont des sociétés qui ont comme activités principales habituelle la réception de fonds du public, les opérations du crédit et la mise à la disposition de la clientèle de tous moyens de payement, ou leur gestion. Le terme contrôle est quant à lui aussi assez confus en ce qui concerne la compréhension de son sens même. En effet, ici il ne s’agit pas de contrôle administratif ou politique d’un établissement de crédit en tant que société par un actionnaire ou une personne quelconque. Il s’agit plutôt d’un contrôle de gestion qui est de caractère disciplinaire et qui vient d’une autorité interne ou externe à l’entreprise. Une autorité dûment désignée et habilitée par le législateur est alors autorisée à exercer un contrôle sur les établissements de crédit. Le système bancaire marocain se retrouve alors obsolète et le contrôle inefficace. Ainsi fut élaborée la loi bancaire de 1993 qui redonnait un 3
libéralisme aux banques. L’Etat se retire du contrôle, les banques ont alors connu un décloisonnement significatif et un épanouissement sans précédent avec un minimum de contrôle de la part de Bank Al Magrhib. Par ailleurs, la loi de 1993 a introduit de nouvelles règles prudentielles et des obligations financière à la charge des banques dont le contrôle est confié à la BAM. L’on a aussi assisté à la création des instances de contrôle et des commissions de discipline pour encadrer le secteur. Ces nouvelles mesures de contrôle seront accentuées par le code de commerce de 1996 qui a consacré tout un titre1 aux contrats bancaires. La loi bancaire de 1993 et le code de commerce ne sont que des prémisses à la redéfinition d’un système bancaire marocain plus moderne et qui répond à de nouvelles exigences internationales. Le projet de loi relatif aux établissements de crédit et aux organismes assimilés reprend les mesures de contrôles de la loi de 2006 mais renforce davantage les pouvoirs de la BAM en dessaisissant l’Etat de tout pouvoir de contrôle. Etudier donc le contrôle bancaire peut permettre de comprendre l’esprit de ce droit et d’éviter les contresens du point de vue de la théorie juridique. En pratique, le juriste avisé est interpelé à éviter les interprétations du droit bancaire. Les banques ont dirigé l’économie mondiale dans une crise sévère. Quel est donc le caractère du contrôle auquel les banques sont assujetties ? Pour des exigences de méthode, il convient d’appréhender cette question en abordant d’abord les règles de contrôle rigoureuse auquel ont été soumises les banques ‘’I’’ Mais comme le contrôle bancaire est né du souci de traiter de la question de la «crise », il faudrait s’arrêter un temps sur le contenu du contrôle ‘’II ‘’.
I-
Les principes du contrôle bancaire
La banque est au cœur de l’économie: elle draine l’épargne, elle octroie des crédits, elle gère les moyens de paiement. À partir de ces fonctions de base, elle a développé de nouvelles activités et impulsé de nombreuses innovations financières sans cesse en évolution. La banque est ainsi devenue un ensemble composé de différents métiers, exigeant une haute technicité et des moyens puissants. Ils accordent du crédit, et, de ce fait favorisent le développement des entreprises. En outre, les banques ont aussi pour fonction principale de collecter des épargnes publiques. Ces deux missions essentielles sont conférées aux banques par les dispositions de l’article 1er de la loi 34-03 relative aux établissements de crédit et aux organismes ; cette disposition explique la mise en contact des établissements de crédit avec leurs clients. Les deux opérations se déroulent entre eux ; ce qui nous intéresse dans le cadre de notre présent exposé est la protection du client dans ses diverses relations avec la banque. En 1
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outre, l’étude des raisons du contrôle bancaire fait ressortir les enjeux ou l’objectif que poursuit le contrôle bancaire. Il sera alors juste de parler de la protection du client déposant « A », puis du client souscripteur de crédit « B » A-
La protection du déposant : un bouclier solide
Toute personne qui s’adresse à un établissement de crédit pour déposer de l’épargne est un client déposant. La confiance est le vecteur de la relation entre l’investisseur et la banque. En vue, de répondre à cette attente du client, les banques sont tenues de respecter un certain nombre de règles. A l’origine c’est la deuxième guerre mondiale qui a perturbé le système bancaire international. Les banques dans les pays en croissance n’arrivent pas à s’orienter dans un système bancaire international déphasé. Afin d’endiguer cette tumeur, des experts se sont réuni à Bâle et ont émis des résolutions connues sous le nom de Bâle 1 en 1988. Par ailleurs, la convention a permis l’atténuation des inégalités concurrentielles entre les pays par une harmonisation des règles concurrentielles dont toutes les banques se sont inspirées1. L’explosion de la finance internationale dans les années 1990 accentuant les problèmes relevés plus haut a conduit à amender le ratio Cooke en 1996. Des travaux de révision2 ont eu lieu et avaient pour objectif de renforcer la stabilité et la solidité du système bancaire international et à instaurer une égalité dans les conditions de concurrence bancaire. Bâle 2 vise aussi à englober l’ensemble des risques auxquels les établissements de crédit sont exposés, en assurer une gestion plus fine et plus complète. Accroître le rôle des superviseurs et de leur concertation ; elle a aussi introduit les mesures de surveillance et de gestion avancées 3. Son champ d’application s’est élargi par rapport à Bâle 1 et les dispositifs pris sont regroupés en 25 principes fondamentaux4 . Le législateur marocain ne s’est pas précipiter, chaque pays à un rythme qui convient à son évolution socioéconomique. Deux lois bancaires ont été élaboré en 20 ans ce qui prouve l’inquiétude du législateur face à la multiplication des règles internationales en matière de contrôle bancaire. Actuellement en vigueur au Maroc la loi 34-03 du 14 février 2006 relative aux établissements de crédit et aux organismes assimilés, contient des dispositions intégrant les résolutions de Bâle I. En effet, aux termes de l’articles 50 de ladite loi, afin de préserver leur liquidité et leur solvabilité ainsi que l'équilibre de leur situation financière, 1 2 3 4
BERRADA Mohammed Azedine, Les techniques de banque, de crédit et de commerce extérieur au Maroc, 5e éd 2007 CP1 en 1999, CP2 en 2001, CP3 en 2003 ont conduit à un accord financier en juin 2004 BERRADA Mohammed Azedine, Les techniques de banque, de crédit et de commerce extérieur au Maroc, 5e éd 2007 Comité de Bâle sur le contrôle bancaire, les principes fondamentaux pour un contrôle bancaire efficace, octobre 2006
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les établissements de crédit sont tenus de respecter des règles prudentielles dont le mode de calcul n’est rien que celui recommandé par la résolution de Bâle 1. De même, les établissements de crédit doivent se doter d’un système de contrôle interne visant à identifier, mesurer et surveiller l’ensemble des risques qu’ils encourent et de mettre en place des dispositifs qui leur permettent de mesurer la rentabilité de leurs opérations1 comme l’exige le législateur. Notons néanmoins que le système bancaire interne fait de l’accommodation au système international sa priorité. Cependant, il est important de souligner que c’est en juin 2007 que la Banque Al Magrhib et les autres établissements de crédit se sont mis d’accord sur l’application des dispositifs de Bâle 2. C’est là l’une des raisons du projet de loi qui est actuellement en étude. La mise en phase du système bancaire marocain par rapport au système international est en effet importante pour le Maroc parce que non seulement les banques marocaines opèrent sur les marchés internationaux mais aussi ont besoin de s’adapter aux nouveaux instruments bancaires2 pour mieux protéger leurs clients déposants. Cependant, cette adaptation ne suffit pas à elle seule à protéger efficacement le déposant, il faudrait d’abord qu’il ait un compte bancaire.
a. La réception des fonds du public Le droit au compte ou droit au compte bancaire permet d'instaurer un service bancaire minimum pour les personnes en situation d'exclusion sociale. Au Maroc, le législateur en a fait un droit indispensable pour tout citoyen. C’est ainsi que l’article 112 de la loi 34-03 du 14 février 2006 relative aux établissements de crédit et aux organismes assimilés : « Toute personne ne disposant pas d'un compte à vue et qui s'est vu refuser, par une ou plusieurs banques, l'ouverture d'un tel compte après l'avoir demandé par lettre recommandée avec accusé de réception, peut demander à Bank AlMaghrib de désigner un établissement de crédit auprès duquel elle pourra se faire ouvrir un tel compte » cela montre l’innovation opérée par le cette loi. Par elle, le législateur a manifesté son intention de renforcer le droit du déposant en lui offrant le droit à un compte bancaire. Le droit à un compte bancaire devient une obligation à la charge de la banque, dans le sens où si elle refuse de donner suite à la demande d’ouverture d’un compte bancaire, le client évincé peut se plaindre auprès de la BAM. Cette dernière, lorsqu’elle estime que le refus est infondé, désigne l’établissement de crédit auprès duquel le compte sera ouvert. L’ouverture d’un compte bancaire, est le début de la relation client déposant et banquier puisque aux termes de l’article 493 de la loi 15-95 formant code de 1 2
Art 52 de la loi bancaire de 2006
Comme le virement bancaire, l’utilisation de la carte bancaire, la télé compensation, la télématique développé de long en large par Thierry Bonneau dans droit bancaire, etc. ...
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commerce « Le compte à vue est un contrat par lequel la banque convient avec son client d' inscrire sur un relevé unique leurs créances réciproques sous forme d' articles de crédit et de débit, dont la fusion permet de dégager à tout instant un solde provisoire en faveur de l' une des parties. ». L’ouverture d’un compte bancaire permet au client entre tous autres services, de déposer de l’argent dans son compte et d’en disposer. Pour protéger d’avantage le client, l’article 113 de la loi bancaire dispose que « Toute ouverture d'un compte à vue ou à terme ou d'un compte titres doit faire l'objet d'une convention écrite entre le client et son établissement de crédit. Cette convention, dont copie est remise au client, doit notamment préciser les conditions de fonctionnement et de clôture dudit compte. ». Le caractère contractuel du dépôt met à la charge du banquier une obligation de restituer les fonds déposés1 conformément aux conditions convenues avec le déposant Par ailleurs, dans le souci de protéger plus efficacement le déposant, il est constitué un fonds collectif de garantie2 qui permet à la banque, même en cas de faillite ou de catastrophe, d’indemniser le déposant. Le fonds de garantie est constitué par les établissements de crédit recevant les fonds publics. Son financement est assuré par eux annuellement, et s’élève à 0.25% des dépôts et autres fonds remboursable3. L’objectif est d’indemniser les déposants des établissements de crédit en cas d'indisponibilité de leurs dépôts ou de tous autres fonds remboursables ; consentir, à titre préventif et exceptionnel, des concours remboursables à l'un de ses membres dont la situation laisse craindre à terme une indisponibilité des dépôts ou de tous autres fonds remboursables, à condition qu'il présente des mesures de redressement jugées acceptables par Bank Al-Maghrib4. La nécessité de protection du client déposant qui ressort de ces dispositions légale est l’un des fondements du contrôle bancaire. Par ailleurs, le banquier est tenu de respecter la vie privé ou de ne pas divulguer certaines informations sur ses client d’où l’instauration du secret professionnel. La mission assurée par les établissements de crédit au sein de la société les met en face de deux catégories de clients. Apres avoir traité des clients déposant, nous nous tournerons vers les clients demandeurs de crédit et des raisons qui poussent les autorités de contrôle exiger leur protection.
b. Le secret professionnel : une clause de déontologie 1
Azzedine KETTANI, la responsabilité du banquier dépositaire, RMDED, n°16 spécial au colloque Droit et pratique bancaires, 1988, P.71, cité par Mohammed DRISSI ALAMI MACHICHI, dans Droit commercial instrumental au Maroc, Rabat 2011 2 Chapitre premier du titre 6, art 105 et suivant de la loi bancaire de 14 février 2006 3 4
Art 106 loi bancaire de 2006 Art 105 al 1et 2 de la loi bancaire 2006
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Pierres angulaires, le secret professionnel sur laquelle la protection du client est bâtie. C’est pourquoi, un dispositif pénal1 est mis en place par le législateur pour dissuader et punir les auteurs qui auront à enfreindre l’obligation de garder secrètes toutes les informations sur leurs clients. Par ailleurs la loi 34-03 dans son article 79 a insisté sur la protection du secret bancaire par l’interdiction de toute personne appelée à un titre quelconque à connaitre ou a exploiter des informations se rapportant aux établissements de crédit de respecter strictement le secret professionnel pour toutes les affaires dont elles ont à connaitre, à quelque titre que ce soit. Cette disposition claire de l’article 79 oblige le banquier à ne divulguer sous aucun prétexte, sauf autorisation de la loi, des informations relatives au client déposant de son établissement. La violation de ces dispositions est punie par les peines prévues à l’article 446 du code pénal. B- La protection en matière de crédit Contrairement au prêt bancaire, le contrat de crédit qui met immédiatement le bien à la disposition de l’emprunteur, offre de manière progressive au demandeur du crédit la disponibilité du bien. La jurisprudence française considère même que c’est une promesse de prêt2. La banque remplit une mission de service public à travers ses activités qui lui sont expressément reconnues par le législateur. Parmi lesdites activités figurent les opérations de crédit. On entend par opération de crédit, un engagement de la banque à mettre des moyens de paiement à la disposition du client et dans une limite déterminée 3. Cette opération met en relation le client et la banque, et pour ce fait, doit être contrôlée pour limiter les risques de part et d’autre des deux parties du contrat. a. Conception de protection de crédit Le crédit bancaire est un contrat qui permet au client de s’approvisionner des moyens de payement mis à sa disposition par la banque, sur sa demande, de manière illimitée ou limitée. Le client est en situation de vulnérabilité du moment où il possède par l’octroi du crédit, un compte débiteur auprès de la banque, aussi parfois dépend-il du montant que la banque veuille bien lui accorder. Cette vulnérabilité se situe aussi dans le risque d’insolvabilité du 1
Art 446 al 1 code pénal « Les médecins, chirurgiens ou officiers de santé, ainsi que les pharmaciens, les Sages-femmes ou toutes autres personnes dépositaires, par état ou profession ou par fonctions permanentes ou temporaires, des secrets qu'on leur confie, qui, hors le cas où la loi les oblige ou les autorise à se porter dénonciateurs, ont révélé ces secrets, sont punis de l'emprisonnement d'un mois à six mois et d'une amende de mille deux cent à vingt mille dirhams. » 2 Com. 24 Janvier 2004, Bull. civ IV, cité par Marie Eve PANCRAZI et Jacques MESTRE dans droit commercial, droit interne et aspect du droit international 27e édition LGDJ, 2006 Paris 3 Article 524 code de commerce
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client. En somme, le crédit ne met pas la banque et son client sur le même pied d’égalité. Le client devient débiteur, et la banque créancière. Il est important que le client ne tombe dans des éventuelles malversations de la part du banquier, pour ne plus être en mesure par la suite de répondre à ses engagements c’est-àdire, de restituer le prêt à la banque. Aussi, devra-t-on s’assurer de la bonne négociation du taux d’intérêt ou du moins de l’application d’un taux abordable pour lui permettre d’être solvable. Le législateur mais aussi les autorités bancaires se voient donc dans l’obligation de rétablir le déséquilibre entre la banque et son client demandeur de crédit en intervenant par l’instauration de certaines règles comme le taux effectif global par exemple, pour faciliter la relation entre les banques et leur clients. Au Maroc, l’article 878 du Dahir des Obligations et Contrat interdit la fixation de taux supérieure au taux normal qui doit être fixé par Dahir1. Cet intérêt à protéger le client demandeur de crédit est l’une des raisons du contrôle bancaire du fait que le banquier accompli une mission d’intérêt général. En plus la banque est objet de secours pour toute personne, physique ou morale qui se trouve dans une situation financière délicate. Par ailleurs, après avoir invoqué les raisons qui interpellent les autorités de contrôle, il est temps de s’intéresser au contrat de crédit lui-même, notamment à sa partie la plus importante ; l’information du client demandeur de crédit.
b. L’obligation d’information due au client En se fiant aux principes de l’avant contrat en droit civil, il existe des informations précontractuelles qui sont fournies par les parties mutuellement avant la conclusion du contrat proprement dit. Actuellement, le cadre de contrat de crédit, la loi met un panel d’obligation à la charge du banquier, qui est destinée à l’information obligatoire du client. La loi exige du prêteur de présenter une offre préalable à l’emprunteur. Cette offre doit être présentée de manière lisible, tout en précisant le montant exact du crédit, les fractions disponibles, le coût total ventilé du crédit et aussi le taux effectif global. L’emprunteur est également en droit d’être informé sur les dispositions 1
Art 875 DOC «En matière civile et commerciale, le taux légal des intérêts et le maximum des intérêts conventionnels sont fixés par un Dahir spécial »
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applicables en cas de défaillance de remboursement du prêt 1. En plus de ces informations, l’offre principale doit également fixer les modalités de remboursement qui doivent être échelonnées sauf volonté contraire de l’emprunteur. Au cours du contrat de crédit, le prêteur est tenu d’adresser mensuellement à l’emprunteur et dans un délai de 10 jours avant la date du paiement un état actualisé de l’exécution du contrat de crédit en faisant référence à l’état précédent. Dans ce lot d’information mensuelle, le prêteur indique entre autre le taux de la période et le taux effectif global, le montant des remboursement déjà effectué depuis le dernier renouvellement en faisant ressortir la part respective versée au titre du capital emprunté et la part versé au titre de l’intérêt et des frais divers liés à l’opération de crédit. Toutes ces informations contenues dans l’offre principale puis dans le contrat définitif permettent à l’emprunteur de pouvoir exercer ses droits de rétractation, de bénéficier d’un délai de réflexion et le plus important de pouvoir s’opposer aux modifications proposées, lors de la reconduction du contrat 2. Toutes ces informations sont pertinentes pour éviter que le client demandeur de crédit fasse l’objet de manipulation de la part des banques. Par ailleurs, elles garantissent la participation de l’emprunteur à la rédaction et à l’exécution du contrat de crédit. D’autre part, l’octroi du crédit peut être à durée indéterminée ou déterminée selon les termes de la convention des parties. Comme tout contrat, le contrat de crédit recouvre les principes du droit civil notamment celui évoqué à l’article 230 du DOC selon lequel le contrat est la loi des parties et qu’il ne peut être modifié que par leur consentement mutuel. Cela suppose que le contrat de crédit ne peut être rompu unilatéralement par une partie. Dans cet ordre d’idée, l’on imagine mal comment un bénéficiaire de crédit puisse rompre le contrat qui lui donne accès au bien, ce qu’il attendait pour normaliser une situation financière difficile. Les crédits à durée déterminée prennent en principe fin au terme convenu par les parties. Si l’une d’elles rompt prématurément le contrat, elle sera appelée à payer des dommages et intérêts à la partie lésée. La rupture d’un contrat de crédit à durée indéterminée est celle qui nécessite un préavis et ceci pour diverses raisons. Entre autres, nous invoquerons les dispositions de la loi 31-08 relatives au crédit à la consommation. Aux termes donc de l’article 79 al 2 de cette loi, « Elle [l’offre spéciale de crédit] précise 1 2
Art 78 de la loi 31-08
Art 79 al 3 loi 31-08
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que la durée du contrat est limitée à un an maximum renouvelable et que le prêteur devra indiquer trois mois au moins avant le terme les conditions de reconduction du contrat ». Dans le but de protéger le demandeur de crédit, la loi oblige le banquier à respecter ce délai de préavis sous peine de rupture abusive du contrat. C’est ce qui ressort à contrario d’un arrêt rendu par la Cour de Cassation de Rabat en date du 28 octobre 2010. Il en ressort que la clôture d’un crédit à durée limitée ou illimitée sans préavis n’est possible qu’en cas de cessation de payement du client. Interprétée à contrario, cette décision revient à dire que la banque est tenue d’accorder un délai de préavis à son client avant la clôture d’un contrat de crédit. Cependant, certains cas exceptionnels dérogent à cette obligation de préavis. Il s’agit du cas où le client a adopté un comportement gravement répréhensible1. L’autre hypothèse exonératoire de préavis est le cas où le client bénéficiaire du crédit est en cessation de payement2. A ce propos, nous évoquerons la décision de la Cour de Cassation de Rabat cité plus haut qui autorise la clôture de l’ouverture d’un crédit limitée ou non en raison de l’ouverture des procédures collectives contre le client3. La banque est une institution qui sans la considération de la clientèle n’a pas raison d’être. Cela s’est dégagé dans l’article premier de loi 34-03. Les trois activités principales énumérées à cet article mettent la banque en rapport avec la société et plus précisément ses clients potentiels ou effectifs. Le législateur et les autorités de contrôle l’ont compris, c’est justement ce qui a donné raison à l’élaboration des mesures de contrôle efficaces pour assurer la pérennité du service bancaire. Nous avons eu à étudier les raisons qui ont conduit au contrôle, dans la partie qui va suivre, nous allons nous intéresser à l’organisation de ce contrôle. L’organisation du contrôle bancaire s’étale sur les autorités de contrôle (A) c’est-à-dire les organismes dûment habilité à exercer un contrôle du système bancaire international ; et du mécanisme du contrôle (B) A- Les autorités de contrôle
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Exemple, faire un retrait de complaisance alors qu’il est sous crédit, c est ce qui ressort de la décision de la chambre commerciale de la Cour de Cassation de Paris en date du 14 février 2006 2 M.E. PANCRAZI et J. Mestre, droit commercial, droit interne et aspect du droit international 3
Com. Cass. 28 janvier 2010, Rabat, site officiel du Cabinet Bassamat ; http://www.jurisprudence.ma/
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Au Maroc, le pouvoir de contrôle est expressément dessaisi des mains du gouvernement. Même si le ministre chargé des finances est représenté dans les différents organismes de contrôle, ceci est assuré par la Bank Al Maghrib (1), la commission de discipline des établissements de crédit (2) et la commission de coordination des organes de supervisions du secteur financier (3) a. Bank Al Maghrib (BAM)
Bank Al Maghrib est la banque centrale du Royaume du Maroc, crée par le Dahir du 30 juin 1959 et dénommée « Banque du Maroc » jusqu’en 1987, 1 Elle est chargée de plusieurs missions dont la principale est l’émission de la monnaie. Elle est également chargée de gérer la politique monétaire du pays et de contrôler le système bancaire interne. Elle assure le bon fonctionnement du système bancaire du pays et la bonne application des dispositions législatives et règlementaires relative à l’exercice de la profession bancaire. Ce faisant, la BAM se situe au premier plan de l’institution bancaire au Maroc et assure le 1
BERRADA Mohammed Azedine, Les techniques de banque, de crédit et de commerce extérieur au Maroc, 5e éd 2007
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contrôle du système bancaire au Maroc. Jusqu’à la loi 34-03, le rôle de contrôle du système bancaire est conjointement assuré par la BAM et le ministre des finances, autrement dit, la politique monétaire du pays est en partie décidée par le ministre chargé des finances. Cela peut comporter un éventuel risque du moment où le ministre chargé des finances n’est investit que d’un mandat, par conséquent, sa vision de la politique monétaire ne sera forcément pas la même pour son successeur ou son prédécesseur. Les autorités marocaines, ont, pour d’autres raisons plus « libéralistes », retiré ce pouvoir de co-contrôle du gouvernement et l’ont laissé entre les mains du Wali de la BAM. Pour ce fait, dans le nouveau projet de loi bancaire, la BAM est investie d’un rôle de superviseur. La Bank Al Maghrib est la seule institution bancaire qui intervient dans le contrôle des établissements de crédit. Le reste des organes de contrôle sont des organismes composés de plusieurs personnes représentant différents secteurs d’activité, commissions professionnelles. b. Les établissements de Crédit La commission de discipline des établissements de crédit a été instaurée en 1993 en succédant à l’ancienne commission restreinte du comité du crédit et du marché financier. Elle est chargée, aux termes de l’article 21 de la loi 34-03 d’instruire les dossiers disciplinaires et de proposer au Gouverneur de la Bank Al Maghrib les sanctions susceptibles d’être prononcées à l’encontre des établissements de crédit. Ses attributions lui permettent de donner son avis sur les questions relatives à la mise en garde ou à l’avertissement donné contre les établissements de crédit qui ont manqué aux usages de la profession 1. Il en est de même lorsque la gestion ou la situation financière d’un établissement de crédit n’offre pas de garanties suffisantes sur la plan de la solvabilité, de la liquidité ou de la rentabilité ou que le système de contrôle interne présente des lacunes graves, la BAM adresse à l’établissement mis en cause une injonction 2 ou lui adresse directement un avertissement selon les termes de l’article 61. Aux termes de l’article 133, lorsque ces avertissements et injonctions sont restés sans effet, la BAM après avis du CDEC peut suspendre les dirigeants, interdire ou restreindre certaines opérations de l’établissement de crédit, décider la nomination d’un administrateur provisoire ou prononcer un retrait d’agrément. Après analyse, le rôle important que joue la commission dans les sanctions, le législateur a jugé bon de modifier sa composition en y intégrant le vice gouverneur de la BAM qui joue le rôle de président, deux magistrats, deux 1 2
Article 54 loi 34-03
Art 59 loi 34-03
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représentants du ministre des finances tout en prévoyant la possibilité pour le représentant de l’établissement mis en cause d’être assisté par un défenseur de son choix.
B- Les techniques de contrôle a. Les ratios Dans le secteur bancaire, un ratio est le rapport entre les fonds propres de la banque et les risques pondérés autrement dit, rapport entre les actifs de la banque et ses opérations à risques. Encore aujourd’hui il existe plusieurs ratios dont les règles de calcul et leur disponibilité sont recommandées aux banques. Cela permettra de mesurer leur bonne santé et leur résistance aux crises. Il existe de ratio de solvabilité qui est de l’ordre de 8%1. Cela ressort du rapport entre les fonds propres de la banque et les risques pondérés. Il est introduit dans le système bancaire international par la convention de Bale I et les règles de calcul sont améliorées par la commission de Bâle 2. Coussin de capital contra cyclique de 2,5% en plus du ratio. Il s’agit d’une mesure qui consiste au fait que chaque semestre, les Etats signataires de Bale 3 (non encore en vigueur au Maroc) doivent vérifier si les banques ont créé trop de crédit pour qu’elles soient exposées à une bulle. Si c’est le cas alors ce capital de 2,5% du fonds propre devra servir de coussin pour amortir ce risque quand il sera effectif2. Ratio d’effet de levier est une technique qui consiste à multiplier les bénéfices ainsi que les risques de perte d’un investissement. Donc plus l’effet de levier est solide et bien conçu, plus la banque résiste aux crises les plus graves. Le ratio de liquidité Le fonctionnement traditionnel des banques consiste à emprunter de l’argent liquide sur le marché des capitaux à court terme (3mois par ex) et à un taux réduit pour financer des 1
Il est utile de rappeler ici que le ratio de solvabilité de 8% a été revu à la hausse (10.5%) par la commission de Bale 3 2 Les créances en souffrance par exemple
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investissements non liquide à long terme comme le prêt immobilier de ses clients sur 20 ans. Mais les taux d’intérêts augmentent au fil du temps, ce qui devient rentable en fin de compte aux banques. Mais la banque court le risque de ne pas pouvoir payer son prêteur ; difficulté auquel se sont confrontées des banques en 2008 en prêtant à une maturité d’une semaine. Pour alors remédier à ce risque, le régulateur de Bâle 3 a obligé les banques à avoir un ratio de liquidité à court terme pour amortir un défaut de renouvellement d’emprunt sur le marché de capitaux s’il se produisait pendant une période de 30 jours suivant l’emprunt. Un second ratio, appelé ratio de liquidité structurel vise à assurer la disponibilité de liquidité de la banque pour son financement pendant 12 mois. Ces différents ratios garantissent la solvabilité de la banque auprès de ses créanciers. Ils lui permettent aussi de pouvoir résister aux crises. b. Les emplois obligatoires Partisans des politiques monétaires du pays et du système de contrôle que les autorités monétaires veulent mener, l’institution des emplois obligatoires sont constitués à la fois de réserves obligatoires non rémunérées et de portefeuilles présentant un certain nombre de caractéristique. L’obligation de constitution des réserves obligatoires est l’expression d’une politique monétaire à deux objectifs poursuivie par la BAM. D’abord, elle permet de limiter les liquidités bancaires et de là la capacité des banques à transformer leur disponibilité « des liquidités » en crédit1. L’objectif poursuivi est de diminuer auprès des établissements de crédit, malgré eux, la prise de risque. Puis, cette politique permet d’orienter les concours bancaires au profit du Trésor et des secteurs d’activité bien déterminé. Les emplois obligatoires sont un ensemble composé de la réserve monétaire 2 obligatoire que chaque établissement de crédit est tenu de constituer et bloquer dans un compte longtemps non rémunéré3 auprès de l’institut d’émission c’est-à-dire la BAM. Le plancher d’effet public qui est le portefeuille minimum que chaque établissement de crédit devait détenir en Bon de Trésor4. Les bons de caisse font aussi partie des emplois obligataires, mais également les portefeuilles des Bons de Trésor à 1an.De plus, la technique des emplois obligatoires permet de contrôler la liquidité des banques et de diminuer leur avoir en 1 2 3 4
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caisse afin de minimiser les risques qu’elles encourent en accordant des crédits. Cependant, les règles de trésorerie ne suffisent pas à elles seules de maitriser et de contrôle de système bancaire marocain, le législateur a également imaginé des règles comptables adéquates.
BIBLIOGRAPIE Législative et règlementaire Code de commerce d’Aout 1996 Loi 34-03 relative aux établissements de crédit et aux organismes assimilés 16
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