Memoire Sur Le Recouvrement Des Creances Bancaire [PDF]

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Zitiervorschau

Agrément n°05/AG/SAC/MESUCURRS/DES/DFS/ Habilitation N°RepSEN/Ensup-priv/HA/015-2017 SPECIALITE : DROIT DES AFFAIRES

MEMOIRE Présenté par M. Mamadou BAKHOUM Pour l’obtention du diplôme de Master Droit des Affaires option Contentieux

SUJET : LE RECOUVREMENT DU CREDIT BANCAIRE

Soutenu à UCAO/Saint Michel le 02/12/2019 devant le jury composé de :

PRESIDENT JURY : Pr. ALASSANE KANTE

PROFESSEUR AGREGE EN DROIT

UCAD

DIRECTEUR DE MEMOIRE : Pr SAMBA THIAM

PROFESSEUR AGREGE EN HISTOIRE DU DROIT

UCAD

ENCADREUR : M. BERNARD MOUSSA BASSE

ENSEIGNANT CHERCHEUR

UCAO

EXAMINATEUR : M. PATRICK SENE

ENSEIGNANT CHERCHEUR

UCAO

Année 2018 - 2019

LE RECOUVREMENT DU CREDIT BANCAIRE

DEDICACE Je dédie ce travail à :

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Ma défunte mère que son âme repose en paix, celle qui a toujours cru en moi et qui a toujours contribué à mon épanouissement.

-

Mon père Ibrahima BAKHOUM, lui qui est l’Artisan de ma réussite et qui, par son soutien financier et moral, m’a accompagné depuis mon plus jeune âge, avec mes hauts et mes bas ; Merci Papa.

-

Ma maman Ndiémé SECK pour sa sollicitude et ses conseils ainsi que le soutien de taille qu’elle a consentis à mon égard ; Merci Maman.

-

Mes sœurs Aminata, Codou, Awa Marie et Mame Diarra vous qui faites mon bonheur à tout instant malgré tous mes humeurs. Je vous adore.

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LE RECOUVREMENT DU CREDIT BANCAIRE

REMERCIEMENTS Ce travail est le résultat d’un effort auquel ont contribué de nombreuses personnes qui méritent que nous leur exprimions toute notre reconnaissance. Je remercie particulièrement :

 Monsieur le Professeur Samba THIAM, Directeur de ce mémoire, qui a accepté d’encadrer ce travail et dont la disponibilité, le suivi, le soutien et la sagacité m’ont accompagné à toutes les étapes de ce travail scientifique ;  Monsieur Bernard Moussa BASSE qui a accepté d’encadrer ce travail et dont la disponibilité, le suivi, le soutien et la sagacité m’ont accompagné à toutes les étapes de ce travail scientifique ;  Monsieur Madické DIAGNE responsable du recouvrement contentieux des particuliers à la CBAO pour son aide et les informations précises qu’il a mis à notre disposition tout au long de ce travail ;  Tous ceux qui, de près ou de loin, ont contribué à la réalisation de ce travail scientifique.

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LE RECOUVREMENT DU CREDIT BANCAIRE

EPIGRAPHIE

« Il vaut mieux s'endormir sans souper que de se réveiller avec des dettes ».

*Citation de AUGUSTE DE LABOUÏSSE-ROCHEFORT ; « Les pensées et réflexions morales » (1810).

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LE RECOUVREMENT DU CREDIT BANCAIRE

LISTE DES ACRONYMES, ABREVIATIONS ET SIGLES ARTP : AUTORITE DE REGULATION DES TELECOMMUNICATIONS ET DES POSTES. AUPSRVE : ACTE UNIFORME PORTANT ORGANISATION DES PROCEDURES SIMPLIFIEES DE RECOUVREMENT ET DES VOIES D'EXECUTION AUS : ACTE UNIFORME PORTANT ORGANISATION DES SÛRETES BCEAO : BANQUE CENTRALE DES ETATS D’AFRIQUE DE L’OUEST BIC : BUREAUX D’INFORMATION SUR LE CREDIT COCC : CODE DES OBLIGATIONS CIVILES ET COMMERCIALES DGID : DIRECTION GENERALE DES IMPÖTS ET DOMAINES EDR : ETAT DES DROITS REELS LMD : LETTRE DE MISE EN DEMEURE MARL : MODE ALTERNATIF DE REGLEMENT DES LITIGES OHADA : ORGANISATION POUR L’HARMONISATION EN AFRIQUE DU DROIT DES AFFAIRES PCB : PLAN COMPTABLE BANCAIRE PME : PETITES ET MOYENNES ENTREPRISES PMI : PETITES ET MOYENNES INDUSTRIES RCCM : REGISTRE DU COMMERCE ET DU CREDIT MOBILIER SFD : SYSTÈME FINANCIER DECENTRALISE TGI : TRIBUNAL DE GRANDE INSTANCE TPE : TRES PETITES ENTREPRISES UEMOA : UNION ECONOMIQUE ET MONETAIRE OUEST AFRICAINE UMOA : UNION MONETAIRE OUEST AFRICAINE

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LE RECOUVREMENT DU CREDIT BANCAIRE

SOMMAIRE INTRODUCTION GENERALE ............................................................................................ 1 TITRE 1 : L’ENCADREMENT PREVENTIF DE L’INSOLVABILITE DU DEBITEUR .................................................................................................................................................... 7 CHAPITRE 1 : LES PREALABLES AVANT L’OBTENTION D’UN CREDIT BANCAIRE .................................................................................................................................................. 10 SECTION 1 : LES INFORMATIONS PERSONNELLES POUVANT PARTICIPER A UNE BONNE GESTION DU CONTENTIEUX .............................................................................. 10 SECTION 2 : UNE VERIFICATION DE LA SITUATION FINANCIERE DU CLIENT .... 15 CHAPITRE 2 : LES MECANISMES DE PREVENTION DU RISQUE D’INSOLVABILITE .................................................................................................................................................. 19 SECTION 1 : LES GARANTIES DE SOLVABILITES......................................................... 19 SECTION 2 : LES FORMALISMES POUR LA LIBERATION DU CREDIT ..................... 25 .................................................................................................................................................. 30 TITRE 2 : LA GESTION DU RECOUVREMENT EN CAS DE DEFAILLANCE DU DEBITEUR ............................................................................................................................. 30 CHAPITRE 1 : LA PHASE PRECONTENTIEUSE ET CONTENTIEUSE .......................... 33 SECTION 1 : LES MESURES PREVENTIVES EN CAS D’ECHEANCES MANQUEES . 33 SECTION 2 : LE DECLASSEMENT AVEC LA SUIVIE DU PRECONTENTIEUSE ........ 37 CHAPITRE 2 : LE RECOURS A LA VOIE JUDICIAIRE METTANT EN ŒUVRE LA PROCEDURE PUREMENT CONTENTIEUSE..................................................................... 43 SECTION 1 : LA MISE EN ŒUVRE DE LA PROCEDURE DE RECOUVREMENT DE CREANCES ET DES VOIES D’EXECUTION ...................................................................... 43 SECTION 2 : LES MESURES DE RECOUVREMENT EN CAS D’INSOLVABILITE ...... 49 CONCLUSION GENERALE ............................................................................................... 54

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LE RECOUVREMENT DU CREDIT BANCAIRE

INTRODUCTION GENERALE

Face à un paysage économique en perpétuel mutation du à de nouvelles règlementations, profondément marqué par une multitude d'événements majeurs à l’instar des crises financières, les risques autour du recouvrement découlant du crédit n'ont cessé d'augmenter ces dernières années. A ce titre, le Professeur Christian de Bois-sieu de l’Université Panthéon Sorbonne Paris 1 a fait la maxime1 suivante : « En finance rien ne se perd, et rien ne se crée, mais tout se transfère en termes de risques ». L’objectif de toutes banques est de réaliser des profits à travers ses activités, parmi lesquelles l’octroi de crédit, qui implique de grandes influences sur la rentabilité et la stabilité des institutions financières2 . En effets les opérations d’octroi de crédits engendrent un risque majeur lié à l’insolvabilité éventuelle du client, entrainant un gap sur les fonds propres de la banque du fait de la provision3 effectuée sur les créances douteuses et en souffrance qui découlent le plus souvent sur des situations de recouvrement infructueuses. Le risque lié au crédit est un fardeau que traînent les institutions financières depuis plusieurs décennies avec des conséquences à grande échelle.

1

Cette maxime (vérité générale) s’inspire de celle d’Antoine Laurent de Lavoisier 1743-1794, célèbre chimiste

français, sur le 2ème principe de la thermodynamique « rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme ». 2

Hamza MECHCHATE, Fatiha MOKHTAR, Sara MILIANI IDRISSI-La gestion des crédits et la rentabilité

bancaire. Cas de la « B.M.C.I » - Université Hassan 2 Mohammedia-Licence en science économique et gestion, Rapport de Licence en sciences économiques et de gestion, 2008, Page 12. 3

Les provisions bancaires découlent de l'activité même des banques qui entraîne l'apparition de risques et de

sinistres potentiels. Les banques passent donc des provisions bancaires pour couvrir les potentielles pertes liées à l'insolvabilité de leurs clients, sur leurs portefeuilles de titres ou pour des risques bancaires divers ou généraux.

1

LE RECOUVREMENT DU CREDIT BANCAIRE Ces conséquences sont illustrées par des événements majeurs de l’histoire financière à travers le crash de 1930 appelé aussi crise des années 30. En effet, ce phénomène a engendré d’innombrables conséquences sur la vie économique à l’échelle mondiale. Certes, cette crise est due principalement aux crédits immobiliers, mais cela ne déroge pas au principe de la gestion du risque relative à l’octroi de crédit. Cette atmosphère qu’avait instaurée la crise des années 30, a poussé les acteurs économiques à établir des règles sécuritaires et préventives à travers les « normes baloises4 » : Bâle I. Elles sont venues poser une gestion préventive des situations pouvant entrainer l’insuffisance de capitaux propres des banques en vue de pallier à tous risques découlant de l’impossibilité de recouvrer les créances octroyées aux clients devenus douteux. Ainsi, avec l’avancée de l’activité bancaire et l’évolution de la situation socio-économique mondiales Bâle II a vu le jour avec de nouveaux fondements qui posent des principes supplémentaires en vue de renforcer la sécurité et de pallier à la prévention d’une nouvelle crise à travers des ratios de calcul prévisionnelles de gestion du risque. Les accords de Bâle II reposaient sur trois piliers : -

Le premier visait à définir les exigences minimales de fonds propres des banques pour couvrir les trois principaux risques auxquels elles s'exposent.

-

Le deuxième instaurait le principe d'une surveillance prudentielle individualisée. Enfin,

-

le troisième se focalisait sur les notions de transparence et de discipline de marché5.

Malgré toutes ces dispositions réglementaires découlant des réflexions du comité de Bâle à travers Bâle I et Bâle II, l’indiscipline financière a pris le dessus engendrant une crise en 20072008 appelée la crise des « subprimes ». Comme son nom l’indique, les « subprimes » viennent d’un jargon de la langue anglaise qui se définit comme un crédit accordé à un acteur, particulier ou entreprise, à la solvabilité faible, et donc un risque de non-remboursement élevé.

4

Les Accords de Bâle sont des accords de réglementation bancaire signés dans la ville de Bâle (Suisse), et élaborés

par le Comité de Bâle. Ils visent à garantir un niveau minimum de capitaux propres, afin d'assurer la solidité financière des banques. 5

CHATIB Ahmed KACIMI ALAOUI Souad, Le Nouvel Accord de Bâle, mémoire Master spécialisé : Economies

et stratégie des institutions financières, Université Moulay Ismail Faculté des Sciences Juridiques Economiques et Sociales de Meknès.

2

LE RECOUVREMENT DU CREDIT BANCAIRE Ainsi a vu le jour les normes prudentielles de Bâle III, compte tenu de l’ampleur et de la rapidité avec laquelle la crise financière s’est propagée à travers le monde et du caractère par nature imprévisible des crises, il est apparu essentiel que tous les pays renforcent la capacité de résistance de leur secteur bancaire. C’est l’objectif visé par les accords de Bâle III adoptés par le Comité de Bâle le 12 septembre 2010 et avalisés par les chefs d’État et de gouvernements lors de la réunion du G20 à Séoul, les 11 et 12 novembre 2010. Ces accords instaurent plusieurs mesures visant à réformer en profondeur le dispositif prudentiel international6. Ils tirent les conséquences des insuffisances de la réglementation de Bâle II et imposent un renforcement des normes en matière de solvabilité et de liquidité bancaires. En plus de tout cet arsenal légal et règlementaire, sont venues les nouvelles normes du Plan Comptable Bancaire (PCB)7 pour classifier les types de créances en rapport avec la capacité de paiement des échéances. Avec cette nouvelle réglementation visant à encadrer le processus du recouvrement contentieux des créances bancaires, la banque se voit dotée d’une nouvelle arme pour une gestion efficiente du recouvrement de ses créances. C’est dans ce contexte prudentiel et de sécurisation, des investissements bancaires à travers l’octroi de crédits, que s’inscrit notre sujet, à savoir : «Le recouvrement du crédit bancaire ». Dans le monde de la finance, « le recouvrement désigne le fait d'utiliser l'ensemble des moyens existants pour forcer un débiteur à procéder au remboursement d'une dette due à un créancier. Ces moyens utilisés peuvent être amiables et/ou judiciaires »8. Dans le jargon juridique, « le recouvrement est la démarche que réalise un créancier afin d'obtenir de son débiteur qu'il s'acquitte de la dette d'argent qu'il a contractée envers lui. Il peut être obtenu, soit amiablement, soit après mise en demeure, soit encore à la suite d'une

6

Comité de Bâle sur le contrôle bancaire, Bâle III : dispositif réglementaire mondial visant à renforcer la résilience

des établissements et systèmes bancaires, Décembre 2010 (document révisé juin 2011) 7

Instruction UMOA N° 026-11-2016 relative à la comptabilisation et à l’évaluation des engagements en

souffrance ; 8

Josette Peyrard, Max Peyrard, Dictionnaire des finances Ed.2, Vuibert 2001, 305 pages.

3

LE RECOUVREMENT DU CREDIT BANCAIRE instance en paiement et, éventuellement, la mise en œuvre d'une procédure d'exécution. Dans ce cas le recouvrement est dit contentieux »9. Le crédit bancaire quant à lui est « un financement accordé aux différents agents économiques (personnes morales ou personnes physiques) par les établissements de crédit comme la banque. Ils impliquent avant leur octroi, une analyse de risque, et aussi des prises de garanties »10. Le recouvrement des crédits bancaires en général concerne tous les segments de la clientèle de la banque. Ainsi, dans le cadre de notre étude, l’accent sera porté sur les crédits accordés à la clientèle RETAIL qui est essentiellement constituée par les particuliers et les très petites entreprises (TPE) comme les entreprises individuelles, ce qui exclut la clientèle Entreprise qui concerne les grandes entreprises et les PME, PMI. Dans la perspective d’une étude structurelle il serait nécessaire de poser une problématique en rapport avec un souci de restructuration du système de recouvrement des crédits bancaire. Cela peut se faire à travers un suivi et une application de la réglementation qui encadre le risque d’insolvabilité prévisionnelle qui place les créances bancaires dans ceux en souffrances. D’où l’importance d’apporter des solutions à travers la question de savoir, quelles stratégies à mettre en place pour un recouvrement plus efficace des crédits bancaires ? L’étude du recouvrement des créances bancaires présente un intérêt particulier, sur le plan théorique, en raison de la protection que le législateur aspire assurer aux clients, qui sont des consommateurs à travers un certain nombre de mesures protectrices d’origine interne comme le code de la consommation. Et donc il reste nécessaire de mettre des règles juridiques permettant d’assurer un encadrement du remboursement des engagements souscrits par la clientèle à travers la convention de crédit. Sur un aspect purement pratique, le constat que les difficultés financières croissantes que connait le système bancaire permettent de mieux cerner le souci légitime de recouvrement de leurs créances. La faiblesse du pouvoir d’achat des ménages, et la mauvaise gestion des

9

Serge Braudo, Conseiller honoraire à la Cour d'appel de Versailles, Dictionnaire du droit privé, publié par le site

https://www.dictionnaire-juridique.com/definition/recouvrement.php créé depuis 2005 et hébergé par la société OVH, dont le siège social est 2 rue Kellermann. 10

Définition du Guide de la banque, Edition 2017, publié sur le site https://actufinance.fr/guide-banque/sommaire-

credits-bancaires.html

4

LE RECOUVREMENT DU CREDIT BANCAIRE entreprises, tant dans le secteur privé que dans le secteur public, alourdissent considérablement le portefeuille de créances douteuse. A cela s’ajoute la faiblesse des garanties de remboursement, ces facteurs fragilisent davantage le secteur bancaire, ce qui par conséquent, cause un important dommage à la politique économique des banques et impact sur leur bilan annuel. Il va sans dire que dans un système économique aussi pervers, dominé par la corruption, les investissements directs étrangers demeurent largement insuffisants11. Dès lors, le chômage ne peut que s’amplifier, avec les maux sociaux qui l’accompagnent comme la difficulté de respecter ses engagements de remboursement normal d’un crédit consenti par la banque. Compte tenu de la place qu’occupent les banques dans le processus de développement économique, leur protection s’avère nécessaire, à travers l’assurance d’une efficacité réelle du recouvrement de leurs créances. Ceci a été fait en deux temps : d’abord par des dispositions adéquates de droit interne, calquées sur les réglementations de systèmes bancaires sous régionaux ; ensuite par l’adoption de nombreux autres règles coercitives sur le nouveau droit des affaires12, intéressant le recouvrement des créances bancaires en principe. Ces textes offrent aux banquiers, à l’instar des autres opérateurs économiques, des facilités de recouvrement de leurs créances, quelle que soit la situation du débiteur indélicat. Dans le souci d’une réflexion structurée et cohérente, il faudra se focaliser sur l’idée selon laquelle : pour un recouvrement effectif, une réglementation posant des mécanismes préventifs et curatifs doit être mise en œuvre par la banque. Les mécanismes préventifs confortent un meilleur encadrement du risque d’insolvabilité découlant des opérations d’octroi de crédit bancaire. Et dès la défaillance du client, il s’agira de poser un processus efficient de recouvrement amiable pour éviter les voies judiciaires et ainsi amoindrir les charges pécuniaires liées aux différentes procédures à entamer notamment la procédure de recouvrement contentieuse.

11

ABDOULAYE SECK, Afrique et le droit d’investir en Afrique, n°5, numéro spécial Gazette du Palais, 17 et 18

février 1999, p.48 et 490 12

DANIEL TAPIN, Le nouveau droit des affaires en Afrique noire francophone, in Dalloz Affaires n° 107, 5 mars

1999.

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LE RECOUVREMENT DU CREDIT BANCAIRE Dans cette intention commune à toutes les banque de procéder à un recouvrement effectif de leur dû, les solutions diffèrent selon qu’elles peuvent procéder à une application stricte de l’encadrement préventif de l’insolvabilité du débiteur (Titre 1), cependant même avec ces précautions il peut arriver une défaillance du débiteur classant le crédit dans ceux en souffrances et ainsi forcer la banque à procéder à une gestion du recouvrement en cas de défaillance du débiteur (Titre 2).

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LE RECOUVREMENT DU CREDIT BANCAIRE

TITRE 1 : L’ENCADREMENT PREVENTIF DE L’INSOLVABILITE DU DEBITEUR

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LE RECOUVREMENT DU CREDIT BANCAIRE Les banques et établissements financiers assurent une mission essentielle dans la vie économique, en rapport avec leur pouvoir de création monétaire, leur rôle primordial dans la mobilisation

de

l'épargne

ainsi

que

dans

les

relations

financières

extérieures.

L'importance des engagements qu'ils portent et du risque systémique que leur défaillance fait courir à l'ensemble de l'économie justifie leur statut particulier parmi les sociétés commerciales13. Elle est donc une société commerciale classée de par ces activités comme une institution financière qui par le biais d’un agrément de la banque centrale met à la disposition de sa clientèle plusieurs services. Ces services sont ceux qui mettent en évidence la relation contractuelle qui existe entre la banque et le client particulier ou entreprise. Cependant, cette relation contractuelle de base doit passer par différentes formalités qui sont d’abord l’adhésion à l’activité bancaire avec la capacité et les droits qu’il faut. L’accession à un compte bancaire est un droit accordé à toute personne physique ou morale établie dans l’un des Etats membres, possédant un revenu régulier dont la notion est définie par une instruction de la Banque Centrale, a droit à l’ouverture d’un compte auprès d’une banque, telle que définie par l'article 3 de la Loi portant Réglementation Bancaire, L’ouverture d’un compte est le préalable qui permet aux clients de pouvoir bénéficier des services bancaires comme celui qui encadre notre réflexion : le crédit bancaire. Cependant tous les comptes bancaires ne donnent pas droit à un crédit, de là il faut ressortir qu’il existe plusieurs types de comptes bancaires dont peut bénéficier un client et dont chacun a ses spécificités et ses limites par rapport aux services auxquels ils donnent droit. Dans cette optique il existe un classement des comptes bancaires selon le système de la BCEAO, mises à la disposition des clients selon leurs besoins. Nous avons donc le compte épargne et le compte chèque qui sont les plus utilisés par la clientèle. Le compte épargne est par définition un compte à vue rémunéré permettant la constitution d’une épargne en combinant rémunération et liquidité, il fait naître au profit de son détenteur une rémunération de 3.5% par an net d’impôt sur le revenu et participe à la récolte de fonds pour la

13

Définition tirée du guide du banquier édition 2019 de la commission bancaire de l’UMOA dans le but de

répondre à une attente légitime des praticiens eux-mêmes. Ce document se veut donc un véritable " vade-mecum " du banquier, qui permet aux dirigeants des établissements de crédit de percevoir davantage les contours exacts des diligences qui leur incombent, au regard de certains aspects spécifiques de la réglementation.

8

LE RECOUVREMENT DU CREDIT BANCAIRE banque. Cependant ce compte épargne ne peut bénéficier d’une opération de crédit bancaire car étant juste un compte à vue permettant comme son nom l’indique à la personne de garder son argent tout en se faisant payer. De fait pour les opérations d’octroi de crédit bancaire il faut à l’évidence détenir un compte chèque qui est un compte de dépôt à vue réservé aux particuliers pour leurs besoins personnels. Il permet les opérations courantes de banque comme des versements, retraits, virements, paiements, domiciliation de salaires, encaissement… Il fait naître des charges à son détenteur de déposer en toute sécurité son argent et d’en disposer constamment. En plus les versements et retraits sont effectués à volonté selon les soldes disponibles, ainsi qu’une possibilité de régler les dépenses par chéquier ou par carte. Et en plus de tout cela le client pourra bénéficier de crédit bancaire en vue de se faire financer. Cependant, l’ouverture d’un compte bancaire est un préalable avant l’obtention d’un crédit bancaire (Chapitre 1) pour en effet profiter des services de l’institution à laquelle on adhère. Hormis ces préalables, la banque devra, dans l’optique de protéger son investissement, exiger des garanties plausibles en vue de pallier à la sécurisation de ses fonds à travers les mécanismes de prévention du risque d’insolvabilité (Chapitre 2).

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LE RECOUVREMENT DU CREDIT BANCAIRE

CHAPITRE 1 : LES PREALABLES AVANT L’OBTENTION D’UN CREDIT BANCAIRE La banque met à la disposition de toutes personnes désirant profiter de ses services un compte bancaire. L’ouverture de ce compte bancaire est soumise à un formalisme réglementaire permettant de veiller à un respect et à une sécurisation des dispositions bancaires. Cependant, dans les conditions relatives la conclusion de cette convention un certain nombre d’information doit être mis à la disposition de la banque en vue de procéder à une identification juste. De fait, il est important pour le banquier de poser un impératif sur les justificatifs de localisation et des contacts du client qui constitue les informations personnelles pouvant participer à la bonne gestion du contentieux (Section 1). Ceci constitue à la sécurisation et à la prévention d’un éventuel problème qui pourrait survenir dans la tenue des comptes du client. Pour plus de sécurité, lors de la demande de crédit bancaire par le client, la banque procède à la mise en de mécanismes de préventions du risque d’insolvabilité (Section 2) en vue de mieux encadrer l’investissement demandé par le client.

SECTION 1 : LES INFORMATIONS PERSONNELLES POUVANT PARTICIPER A UNE BONNE GESTION DU CONTENTIEUX Relativement aux informations personnelles, la signature de la convention doit mettre le point sur la possibilité de pouvoir localiser le client et à défaut de pouvoir le joindre ou joindre une tierce personne pouvant répondre en son nom. Ceci passe par la fourniture de la part du client d’une adresse de domiciliation (Paragraphe 1) et en plus de cela, à la convention d’ouverture doit être informée un ou des contacts téléphoniques personnels ou d’un tiers joignable ainsi qu’un adresse courriel (Paragraphe 2) afin de pouvoir fournir des informations importantes en cas d’injoignabilité ou de difficultés de localisation.

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LE RECOUVREMENT DU CREDIT BANCAIRE

PARAGRAPHE 1 : L’ADRESSE DE DOMICILIATION L’une des préalables à l’ouverture d’un compte bancaire qui nécessite un très grand contrôle est le justificatif de domiciliation que doit fournir le client. Cette formalité est prévue et encadrée par le règlement 2002-15/CM/UEMOA relatif aux systèmes de paiement dans les états membres de l’union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA) en son article 43 qui dispose que : « Préalablement à l’ouverture d’un compte de dépôt, le banquier doit s’assurer de l’identité et de l’adresse du demandeur, sur présentation d’un document officiel original en cours de validité portant sa photographie, contenant dans la mesure du possible des informations relatives à sa filiation, ainsi que son adresse professionnelle ou domiciliataire.(…) ». Cette disposition met en évidence que l’adresse du demandeur doit se justifier par un document officiel original, ce qui sous-entend qu’il doit être délivré par une autorité municipale à savoir le chef de quartier ou la mairie. Cependant, dans la pratique c’est une autre réalité qui se présente pour ce qui est de la justification de l’adresse de domiciliation du client. En guise d’exemple dans la convention d’ouverture de compte chèques pour les particuliers de la CBAO en sa première partie il est stipulé que : le client doit présenter une pièce d’identité officielle comportant une photocopie. Et qu’il est nécessaire de fournir également un justificatif de domiciliation (quittance électricité, téléphone, etc…) et de filiation. Ce “laxisme“ sur ce point focal lié à la justification du domicile de la relation qui ouvre un compte cause l’une des principaux problèmes au service de recouvrement en cas de contentieux. Car de fait, la plupart des clients deviennent introuvables et très difficile à localiser du fait que l’adresse figurant sur la convention d’ouverture de compte est un lieu de résidence passager ou même fictif. De constat, il faudra penser à revoir non seulement la procédure permettant à une personne de disposer d’un justificatif de domiciliation au niveau du chef de quartier ou de la mairie. Mais aussi, au niveau de la banque, il faudrait être plus diligent sur ce facteur essentiel afin d’assurer

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LE RECOUVREMENT DU CREDIT BANCAIRE un amoindrissement du risque lié à la caducité des informations fournies par le client à l’ouverture du compte. Ainsi, le certificat de domicile délivré par le délégué de quartier du domicile du demandeur est le papier permettant au demandeur de disposer d’un justificatif prouvant sa domiciliation dans un quartier bien défini. Ceci est délivré à toute personne disposant d’une facture à l’adresse demandée. Ce certificat de domiciliation permet à la personne aussi de pouvoir faire la demande d’un certificat de résidence qui est délivré par la mairie, la police ou la gendarmerie dont relève le lieu de résidence du demandeur. Cependant avec la limite existentielle au niveau des moyens dont dispose la collectivité pour vérifier la véracité ou la situation réelle du demandeur, il est souvent délivré des certificats de domicile14 ou de résidence15 à des personnes qui ne résident pas réellement au lieu d’où la demande a été faite. C’est là que la banque peut intervenir en confortant les informations délivrées par sa clientèle à propos de leur localisabilité. Puisque disposant de plus larges moyens et d’un risque plus direct relevant de fausse information sur la domiciliation du client, il faudrait penser à mettre en place des moyens humains afin qu’ils puissent procéder à une vérification du domicile du client par le biais de visite de courtoisie, qui en réalité permettrait de faire une enquête de proximité sur le statut de la personne sur son lieu de domiciliation à savoir locataire, propriétaire ou simple habitant dans une maison familiale.

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Le certificat de domicile permet de justifier de son habitation dans un lieu. Il est délivré à toute personne ayant

besoin d'un justificatif de domicile pour la constitution d'un dossier administratif et qui présente une pièce d'identité et un justificatif de domicile (facture d'électricité, d'eau, de téléphone, etc.), si possible. Le certificat de domicile est délivré par le délégué de quartier du domicile, mais aussi il peut être délivré par le délégué de quartier du lieu de travail. Par exemple, il peut être nécessaire d'attester d'un lieu de travail afin d'obtenir une carte de transport ou de circulation.

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Le certificat de résidence atteste qu'une personne réside effectivement dans une localité donnée. Il est demandé

pour l'établissement de certains documents. Toute personne résidant au Sénégal de manière permanente peut se faire délivrer un certificat de résidence. La présence physique de l'intéressé n'est pas obligatoire et il peut se faire représenter par une autre personne dûment mandatée pour effectuer la demande. Le demandeur doit se présenter avec l'original de sa carte nationale d'identité et un certificat de domicile ou un justificatif de domicile (facture d'électricité, d'eau ou de téléphone fixe).

12

LE RECOUVREMENT DU CREDIT BANCAIRE Ceci pourrait pallier à un grand vide créé par la nature obsolète des informations fournies sur la domiciliation d’un client. Mais, la solution à ce problème ne doit pas seulement concerner la banque mais aussi la municipalité qui doit se soucier de l’utilisation faite des papiers administratifs qu’elle délivre sans avoir une certitude sur les informations fournies. D’où la nécessité de passer à une réforme de la règlementation qui encadre ces procédures de délivrance de ces certificats de domicile et de résidence. Néanmoins, il ne suffira pas seulement de pouvoir localiser la personne car avec le développement technologique du 21ème siècle toute personne devrait pouvoir fournir un moyen de joignabilité pratique et identifiable.

PARAGRAPHE 2 : LES CONTACTS TELEPHONIQUES ET ELECTRONIQUES DU CLIENT Hormis le fait de fournir un justificatif de domiciliation afin d’ouvrir un compte bancaire et de produire une garantie de localisation en cas de problème, la banque demande à la relation de fournir en plus des contacts téléphoniques permettant de rester joignable à tout moment pour que l’information soit facile à passer. De plus, avec le professionnalisme de la plupart des clients de la banque qui sont des gens avec un niveau intellectuel acceptable, il existe aussi l’adresse de courriel qui peut être un moyen de communication efficace car permettant de transmettre des informations relatives à la gestion du compte et toute action y affairant comme les relevés de compte ainsi que les échéances manquées16, de même que les lettres d’avertissements ou de mise en demeure. Et pourtant, n’étant prévu dans aucune des dispositions de l’UMOA et de la BCEAO, l’information d’un numéro de téléphone est devenue une nécessité liée à la pratique bancaire du fait de l’avancée technologique. De plus, elle participe à la volonté d’identification liée au formalisme de l’ouverture d’un compte car les renseignements liés à la personne comme l’adresse de la domiciliation et les contacts téléphoniques et électroniques participent à

16

L’échéance de paiement manquée est le fait pour un client de la banque bénéficiaire d’un crédit quelconque

payable en référence à un tableau d’amortissement de rater une échéance ce qui engendre un impayé dû le plus souvent à une insuffisance de fonds sur le compte permettant de faire l’opération de débit pour couvrir cette échéance mensuelle.

13

LE RECOUVREMENT DU CREDIT BANCAIRE l’identification de la personne, surtout avec la nouvelle loi sur les télécommunications17 et relativement aux obligations fixées par l’ARTP18. Cependant, même avec ce simple acte qui est celui de fournir un numéro de téléphone sur lequel on peut être joignable, le client trouve une façon de tromper la vigilance des institutions financières en fournissant des fausses ou en s’amusant à changer de numéro pour éviter cette joignabilité. C’est pourquoi des mesures de protection et de vigilance doivent être mises en œuvre par la banque afin de s’assurer de pouvoir contacter le client à tout moment, à fortiori trouver un contact de substitution permettant de joindre le client ou toutes autres personnes pouvant répondre en son nom ou pouvant transmettre le message. Et dans cette optique, une collaboration des services bancaires avec les institutions de télécommunication doit être envisagée. Car avec l’obligation d’identification chaque numéro est affilié à une personne bien déterminée et identifiable. Ce qui fait que même avec un changement de numéro, il serait possible pour la banque d’accéder au nouveau numéro identifié par la même personne pour pouvoir le joindre. De plus, avec ce partenariat la banque pourrait procéder à une vérification des numéros qui lui sont fournis pour s’enquérir de leur appartenance à la personne qui en déclare la propriété. Et puis avec les possibilités offertes par ces services de télécommunication et le développement des techniques informatiques, il est maintenant possible de procéder à une géolocalisation d’un numéro de téléphone et ainsi de la personne qui en dispose. Ce qui pourrait pallier à « la

17

Avec la décision n°2006-001/ART/DG/DRJ/DT/D. Rég relative à l’obligation d’identification des abonnés au

service de téléphonie mobile en son article 1 dispose : « Les Opérateurs sont tenus, au moment de la souscription d’abonnement au service de téléphone mobile, de procéder à l’identification de leurs clients. En outre, ils prennent toutes les dispositions pour obliger leurs distributeurs de procéder à cette identification avant toute vente de carte d’abonnement à puce d’un réseau mobile » 18

L’Autorité de Régulation des Télécommunications et des Postes, en abrégé « ARTP », est créée, auprès du

Président de la République, en tant qu’autorité administrative indépendante, chargée de réguler les secteurs des télécommunications et des postes. L’ARTP est dotée de la personnalité juridique et de l’autonomie financière et de gestion. La loi n°2011-01 du 24 février 2011 portant Code des Télécommunications assigne à l’ARTP les missions, attributions et prérogatives.

14

LE RECOUVREMENT DU CREDIT BANCAIRE mauvaise blague du client injoignable » dont est souvent confronter les services de recouvrement bancaire. Cependant, ceci constituerait un investissement de très grande envergure pour la banque et une mise en disposition de plusieurs moyens technologiques et logistiques. Néanmoins l’apport envisagé serait prolifique et constituerait un vrai soulagement permettant de procéder à une meilleure gestion du risque lié aux opérations d’octroi de crédit et surtout des procédures de recouvrement. En plus de toutes ces prédispositions, que prennent les banques lors de l’ouverture d’un compte bancaire, et qui constituent des mesures préventives à un meilleur encadrement du recouvrement contentieux de crédit. Il existe d’autres informations relatives à la vie professionnelle et financière du client pouvant participer à cette gestion préventive.

SECTION 2 : UNE VERIFICATION DE LA SITUATION FINANCIERE DU CLIENT S’enquérir de la situation personnelle de sa clientèle est certes d’une grande importance pour les rapports bancaires, mais la situation professionnelle, voire financière l’est encore plus. Car hormis le capital humain, la relation bancaire se base sur le transfert de biens principalement de l’argent par les différents moyens de transaction de la monnaie. Ainsi, la situation financière du client doit être mesurable et appréciable par la banque afin de déterminer le niveau de solvabilité et de crédibilité à accorder à la relation. Ceci passe évidemment par l’accès aux informations liées à la profession du client qui se traduit par les informations professionnelles (Paragraphe 1). De plus, avec de nouvelle disposition de la BCEAO une facilité d’accès à l’information est mise à la disposition de toutes les institutions financières à travers l’accès à une information bancaire centralisée par la loi portant les BIC (Paragraphe 2) afin de retracer l’historique de toute autre relation bancaire existant ou antérieur.

PARAGRAPHE 1 : LES INFORMATIONS PROFESSIONNELLES Comme en dispose l’article 8 du règlement 2002-15 relatif aux systèmes de paiement faisant référence à l’article 3 de la loi bancaire de 2008, il est défini que toute personne physique ou 15

LE RECOUVREMENT DU CREDIT BANCAIRE morale possédant un revenu régulier dont la notion est définie par une instruction de la Banque Centrale a droit à l’ouverture d’un compte auprès d’une banque. En référence à cette disposition, il est bien défini l’aspect de disposer d’un revenu régulier ce qui équivaut à la pratique d’un emploi stable et régulier. Lors de l’ouverture d’un compte chèque, le client doit justifier d’une profession stable et régulière afin de prouver à la banque qu’il dispose de moyens suffisants pour tenir le compte en gestion saine, donc normal. Les justificatifs de cet état professionnel se fait à travers une attestation de travail délivrée par l’employeur à la banque afin de certifier que la relation est effectivement un travailleur à son service. En plus de cela, le client devra mettre à la disposition de la banque un justificatif de salaire avec les trois derniers bulletins de salaire à sa disposition. Ceci permet de vérifier la constance des salaires ainsi que le montant exact et la date effective des paiements. Les bulletins de salaire devront être certifiés par l’employeur et édicter sous un format adéquat et conforme aux règles juridiques et comptable en vigueur. Tout ceci participe à définir une relation de confiance avec la banque, surtout avec la domiciliation de salaire19 qu’effectue le client permettant ainsi à la banque d’être le gardien et le gestionnaire de ses fonds. Cependant, le problème au moment où le client perd son travail pour un motif quelconque légitime ou pas. Dans ce cas de figure l’employeur, étant le garant de la domiciliation du salaire de son employé, devrait normalement adresser une correspondance à la banque, en guise d’information, que la relation de travail le lien au client est rompu ou à terme pour des raisons bien détaillées. Ceci pour en effet déterminer si le client aura des indemnités de licenciement ou s’il sera licencié sans droit comme en cas de faute lourde20. Mais, il arrive que les employeurs ne

19

La

domiciliation

de

salaire se

définit

par

l’encyclopédie

financière

découlant

du

lien

https://www.rachatducredit.com/tag/domiciliation-de-salaire, comme l'action d'orienter les principaux revenus mensuels vers un unique compte bancaire

20

Selon la jurisprudence sénégalaise référenciée : Trib. Travail Dakar 16 avril 1963 T.P.O.M. n°132 du 16

décembre 1963 page 2930, la faute lourde est celle intentionnellement dolosive ou inexcusable par sa maladresse

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LE RECOUVREMENT DU CREDIT BANCAIRE s’acquittent pas de cette formalité d’information à l’encontre des banques, ce qui pose un réel problème pour la banque qui le plus souvent reçoit l’information tardivement entrainant ainsi un encadre préventif ou une gestion précontentieuse. C’est pourquoi, afin de pallier à ce manque de coordination entre l’employeur et la banque des conventions spécifiques d’information obligatoire doivent être signées entre les deux précités. Ceci afin de s’assurer que l’information relative à la perte due à un changement de travail ou à un licenciement soit transmise de facto à la banque pour une meilleure prise en charge d’un encadrement préventif. Néanmoins, en plus de ces informations professionnelles justifiant de la santé financière du client. L’UMOA par le biais de la BCEAO, pour pallier aux différentes fraudes constatées dans la pratique bancaire, mis en place une loi qui centralise l’information financière du client que ça soit antérieur ou actuelle à travers la mise en place des Bureaux d’Information sur le Crédit.

PARAGRAPHE 2 : L’ACCES A UNE INFORMATION BANCAIRE CENTRALISEE PAR LA LOI PORTANT SUR LES BUREAUX D’INFORMATION SUR LE CREDIT (BIC) La création de Bureaux d'Information sur le Crédit « BIC » ou « Credit Reference Bureau » participe des actions d'amélioration du climat des affaires dans les Etats membres de l'Union Monétaire Ouest Africaine, (UMOA) qui figurent parmi les axes prioritaires de leurs politiques économiques21. Le BIC est une institution qui collecte, auprès des organismes financiers, des sources publiques et des grands facturiers (sociétés de fourniture d'eau, d'électricité, sociétés de téléphonie, etc.), des données sur les antécédents de crédit ou de paiement d'un client. Ces informations sont, ensuite, commercialisées auprès des Etablissements de crédit, des Systèmes Financiers Décentralisés (SFD) et des grands facturiers, sous la forme de rapports de solvabilité détaillés.

et ses conséquences. La faute lourde est une des trois causes légales de rupture anticipée d'un contrat de travail à durée déterminée. Le licenciement pour faute lourde est légitime. 21

Les axes prioritaires de la politique économique de l’UEMOA est un ensemble d’objectif fixé par le comité des

chefs d’Etat membre de l’organisme communautaire en vue de consolider une avancée financière considérable et sécurisé dont une des axes qui nous intéresse relatif à la centralisation des informations financières fiables à mettre à la disposition des institutions financières et tout autre organisme qui en aura besoin.

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LE RECOUVREMENT DU CREDIT BANCAIRE L’importance du système d’échange d’informations sur le crédit a été largement éprouvée dans les pays développés. Et ainsi, les bureaux d’information sur le crédit s’illustrent comme un atout majeur car : -

Pour les clients, il permet une meilleure accessibilité au crédit avec une tarification basée sur les risques individuels pouvant induire une baisse du coût du crédit et des garanties, une prise en compte de la réputation ainsi qu'une amélioration de la qualité du service et de la relation avec les institutions financières et les autres adhérents ;

-

Pour les établissements de crédit, les SFD et les autres institutions financières concernées, il constitue un outil efficace d’analyse, d’évaluation et de gestion des risques, qui permet d'anticiper le surendettement des emprunteurs, de prendre de meilleures décisions dans l'octroi des crédits, de réduire l'asymétrie de l'information et d'augmenter le volume des emplois avec une amélioration de la qualité du portefeuille.

La création des BIC dans les Etats membres de l'UMOA figure parmi les principales recommandations du Rapport du Haut Comité Ad Hoc des Chefs d'Etat sur le financement des économies des dits Etats. Les BIC ont pour objectif d’effectuer la traite des informations sur le crédit et aussi de garantir leur utilisation dans le respect des droits reconnus aux consommateurs notamment de leur vie privée et de veiller à la véracité, l’exactitude et la confidentialité dans l’utilisation autorisée des informations destinées à minimiser les risques liés au crédit et à contribuer au bon fonctionnement du secteur bancaire et des autres composantes du système financier. De fait, cette loi portant création des bureaux d’information sur le crédit participe dans une large mesure à la protection de l’investissement bancaire et à l’accès à l’information financière du client pour une meilleure prise en charge. Cependant, une application de ses dispositions doit être effective afin de mettre en pratique les bienfaits de ce texte de loi. Et ainsi, apporter à la pratique bancaire des moyens d’informations centralisés permettant de cerner la vie financière du client, ce qui permettrait de pouvoir déterminer à quel genre de client on aurait affaire ? Et ainsi mettre en place une bonne gestion préventive de ces opérations futures. En somme, les informations personnelles et financières relatives aux clients, recueillies à l’ouverture du compte participent de par leur fiabilité et leur pertinence à une prévention d’un recouvrement plus paisible en cas de contentieux et en même temps à une procédure de recouvrement purement contentieuse de par la localisation et avec la participation des BIC.

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LE RECOUVREMENT DU CREDIT BANCAIRE

CHAPITRE 2 : LES MECANISMES DE PREVENTION DU RISQUE D’INSOLVABILITE « Sans sûretés, pas de crédit, sans crédit pas d’économie moderne. »22 En vue d’amoindrir le risque lié aux crédits qu’elle accorde à ses clients, la banque est amenée à réclamer des garanties. La constitution de garanties a aussi comme effet de sécuriser le crédit et d’impliquer le client dans le risque pour ainsi parler des garanties de solvabilité (Section 1). Cependant, les garanties ne constituent pas le seul socle de la sécurité et de sécurité du crédit bancaire, car derrière cette opération d’octroi de crédit il y a un lourd formalisme qui se définie par des procédures de sécurisation des différentes conventions pour l’accord du crédit. Ces procédures participent ainsi aux formalismes pour la libération du crédit (Section 2) en somme à la mise en disposition de l’argent au client.

SECTION 1 : LES GARANTIES DE SOLVABILITES La garantie est définie comme étant l’ensemble des moyens juridiques permettant de garantir le créancier contre le risque d'insolvabilité du débiteur, synonyme de sûreté23. Et à ce titre, le prêt bancaire étant une opération à risque doit être réduit par le maximum de garanties possibles afin d’assurer un recouvrement paisible de la créance. Cette diminution des risques peut s’effectuer à travers les garanties nées de la pratique bancaire (Paragraphe 1), qui sont des méthodes mises en place par les rapports entre banquier et clientèle pour une facilitation des opérations de crédit. Cependant, il existe un encadrement juridique des garanties par le droit des affaires à travers les garanties mises en place par le droit OHADA (Paragraphe 2), cet organe chargé d’harmoniser le droit des affaires en Afrique de l’Ouest se veut garant de la sécurité des

22

MALAURIE Philippe, AYNES Laurent, cours de droit civil, les suretés, la publicité foncière, par L. AYNES

Cujas, 2002/2001, n°1, cité par Sofiane BENMESSAOUD, « les garanties des crédits bancaires, une étude comparée », mémoire présenté publiquement à l’Université d’Oran, Alger, 2012-2013. 23

Les suretés telles que définie par le lexique des termes juridiques 25ème édition de 2017-2018 sont des garanties

accordées au créancier pour le recouvrement de sa créance.

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LE RECOUVREMENT DU CREDIT BANCAIRE transactions commerciales à travers les différents actes uniformes dont celui qui nous intéresse : l’Acte Uniforme portant organisation des Sûretés24.

PARAGRAPHE 1 : LES GARANTIES NEES DE LA PRATIQUE BANCAIRE De la pratique bancaire est survenue certaines pratiques permettant d’assurer les créances nées des opérations d’octroi de crédit. Certes, ces mécanismes ne sont pas conventionnels, mais au moins permettent à la banque d’attirer la clientèle et de la fidéliser en proposant des lignes de crédit couvertes par ces pseudos garantis. A ce titre, les manœuvres des banquiers en vue de faire croître le nombre de leur clients et faire face à la concurrence qui s’agrandit avec les nouvelles banques de la place, à travers l’octroi de crédit sont les garanties nées de la pratique à savoir « la domiciliation de salaire » comme préalable à l’octroi et la souscription à un « assuremprunt 25» en vue de couvrir un risque éventuel. La domiciliation de salaire est un procédé par lequel le client salarié décide d’orienter ses principaux revenus mensuels vers un unique compte bancaire. Ce qui permettrait à la banque d’avoir un réel suivi de la santé financière de son client afin de pouvoir procéder à un octroi de crédit. La procédure de domiciliation se fait par une lettre émanant de l’employeur du client qui certifie que sur demande de ce dernier et à partir de cette date tous les revenus seront directement versés sur le compte bancaire de la banque domiciliataire avec une date de dépôt effective. La domiciliation des salaires est souvent exigée par une banque apportant un crédit ou financement à la consommation à un client salarié. Et pour le matérialiser une clause d'obligation de domiciliation de salaire est inscrite dans une offre de prêt ou dans un contrat d'emprunt personnel. De fait, sur la base unique d’une domiciliation de son salaire, le client bénéficie de

24

Le nouvel Acte uniforme portant organisation des sûretés a été adopté le 15 décembre 2010 à Lomé. Il est entré

en vigueur le 16 mai 2011 et a abrogé l’Acte uniforme portant organisation des sûretés du 17 avril 1997 signé à Cotonou. 25

Le mot « assuremprunt » vient des termes « assurance emprunt » et, est un contrat d'assurance vie garantissant

le versement, en cas de décès ou d'invalidité totale et définitive, d'un capital assuré dans le cadre d'un crédit contracté auprès de la banque

20

LE RECOUVREMENT DU CREDIT BANCAIRE crédit à court, moyen ou long terme tout dépend de la durée de la domiciliation, du type de contrat et du montant des sommes versées par l’employeur en guise de salaire. Cependant, avec le temps l’on s’est rendu compte qu’une simple domiciliation de salaire ne pouvait assurer le remboursement ou la minimisation du risque d’impayé d’un crédit bancaire car le travail est incertain et peut à tout moment être perdu. Et donc, qu’il reste nécessaire de le renforcer par d’autres moyens pour pallier à cette limite de garantie étant donné que malgré la perte de l’emploi d’autres événements peuvent interférer et mettre un frein à la domiciliation. Ce qui a conduit à faire peser une obligation pour le client bénéficiaire du prêt de souscrire à une assurance qui devra couvrir la dette en cas de survenance d’un événement quelconque, qui fait cesser le virement des revenus dans le compte de domiciliation. Sous l’appellation d’« assuremprunt », qui est un contrat d'assurance vie garantissant le versement, en cas de décès ou d'invalidité totale et définitive, d'un capital assuré dans le cadre d'un crédit contracté auprès de la banque. Elle permet de couvrir le risque de perte découlant d’un crédit octroyé sur la base d’une domiciliation de salaire. Cette assurance des crédits bancaire fournie par la souscription à une « assuremprunt » est née du souci de mieux couvrir le risque d’insolvabilité découlant d’une domiciliation de salaire qui peut être perdu à tout moment. Donc, elle constitue un plus participant à l’amoindrissement des soucis de recouvrement sachant que l’assurance s’engage à payer en cas d’insolvabilité, mais seulement dans les situations prévues par la convention de souscription. Cependant, la limite des situations prévues par ces dites conventions d’« assuremprunt » constitue un frein ou plutôt un retard dans la procédure de recouvrement. Car, la convention d’« assuremprunt » ne réagit qu’en cas de décès ou d’invalidité partielle ou totale, ce qui sousentend que tant que le client est vivant et valide, et quel que soit sa situation financière la banque ne pourrait saisir l’assurance à son profit. Néanmoins, une évolution peut être prévue en vue de mieux couvrir cette notion d’« assuremprunt » dans le but d’élargir son champ d’application en mettant en œuvre la possibilité de le faire intervenir dès que l’insolvabilité du débiteur est avérée et certaine. Ainsi, la première démarche à mettre en œuvre par le service chargé contentieux serait de mettre en œuvre la procédure lui permettant de recevoir ce montant faisant office d’assurance pour le crédit, tout en sachant que cette assurance doit en principe pouvoir couvrir la totalité du crédit même si des cas particuliers existent.

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LE RECOUVREMENT DU CREDIT BANCAIRE Par contre, ces garanties comme évoquées plus haut sont nées de la pratique bancaire, donc ne répondent à aucune base légale, mais participent à la facilitation des opérations de crédit pour la clientèle et un moyen de fidélisation pour la banque. Et de ce fait, le droit OHADA, par le biais de l’acte uniforme organisant les sûretés, a établi les différentes garanties conventionnelles ainsi que leurs conditions d’applicabilité.

PARAGRAPHE 2 : LES GARANTIES MISES EN PLACE PAR LE DROIT OHADA L’OHADA se voulant référence des organismes communautaires en matière de droit des affaires, a par le biais des différents actes uniformes prôné la sécurité et la facilité des transactions et flux commerciales voir financières. C’est ainsi que l’AUS, est un des textes utilisés dans le milieu bancaire, surtout en ce qui concerne les opérations de crédit afin d’amoindrir le risque d’impayés et d’insolvabilité du client. Dans l’optique de garantir les différents investissements de la banque au profit de sa clientèle à travers les conventions de crédit portant sur des prêts, le client est appelé à garantir sa solvabilité ainsi que le paiement effectif de sa créance par avec une souscription aux différentes sûretés. Qui comme l’organise la segmentation dans l’acte uniforme avec les suretés personnelles26 et les suretés réelles27. Dans le cadre des crédits accordés à la segmentation RETAIL donc des particuliers, il est le plus souvent utilisé des sûretés dites personnelles. Car étant, des crédits à moyen et court terme, accordés sur la base d’une domiciliation de salaire, le client peut fournir plus de garanties et avoir la confiance de la banque créditrice peut fournir en plus de l’assurance un acte de cautionnement.

26

D’après la définition du lexique des termes juridique 25 ème édition de DALLOZ de 2017 – 2018, page 1964, La

garantie résulte de l’engagement d’une autre personne au côté du débiteur. Il s’agit du cautionnement, de la garantie autonome, de la lettre d’intention.

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D’après la définition du lexique des termes juridique 25ème édition de DALLOZ de 2017 – 2018, page 1964, La

sûreté est réelle lorsque certains biens du débiteur garantissent le paiement, de sorte que, en cas de défaillance, le produit de la vente de ces biens est remis au créancier par préférence aux créanciers chirographaires. Les sûretés sur les meubles sont les privilèges mobiliers, le gage de meubles corporels, le nantissement de meubles incorporels, la propriété retenue à titre de garantie. Les sûretés sur les immeubles sont les privilèges, le gage immobilier (anciennement l’antichrèse) et les hypothèques.

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LE RECOUVREMENT DU CREDIT BANCAIRE Cet acte de cautionnement est une convention qui met en rapport la banque et la caution du client bénéficiaire du crédit, il permet à la banque en cas d’insolvabilité du client principal ou du non-respect de l’échéancier fixé lors de la libération du crédit, de saisir la caution qui doit s’exécuter et régler les obligations du client défaillant. En plus de l’acte de cautionnement, le client pour sa part peut signer avec la banque une convention d’exigibilité afin de certifier devoir un certain montant à la banque et qu’en guise de garantir ce crédit il consent à certaines garanties. Cette convention d’exigibilité permet de mettre en évidence les modalités de remboursement entre autres et la juridiction compétente en cas de survenance de litige. Hormis ces suretés personnelles avec la signature d’un acte de cautionnement, le client peut aussi dans le cadre de son crédit apporter des garanties matérielles appelées suretés réelles à travers différents procédés comme le gage voir même jusqu’à l’hypothèque pour garantir une plus grande somme. Dans l’exécution de ses activités professionnelles, le client RETAIL peut avoir à sa disposition des matériels lui permettant à l’exploitation de son business. Ces matériels permettent le plus souvent à ce dernier de bénéficier d’un financement bancaire pour une plus grande expansion de l’activité à travers une convention de gage sur matériel professionnel. Cette garantie porte le plus souvent sur un bien meuble28 utilisé dans l’exploitation et la bonne marche de l’activité professionnelle du client. Ainsi, ces biens permettent au client de pouvoir garantir un remboursement de la créance et à la banque de faire recours à une saisie et de procéder à la vente de ces biens en cas d’insolvabilité entrainant des impayés et le déclassement en contentieux. De plus, avec la mise en disposition de certaine somme en faveur d’un client, la banque exige une garantie plus crédible et la plupart du temps celle visée est l’hypothèque qui est une garantie portant sur un bien immeuble du débiteur. Ainsi dans l’optique d’obtenir un financement plus

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Matériel qui peut être déplacé (meubles meublants, animaux, marchandises). D'une façon générale, il s'agit des

meubles corporels ou par nature (article 528 du Code civil) et qui ne sont pas immobiliers. Il s'agit aussi des biens incorporels réputés meubles par la loi (créances*, titres financiers*, droits d'auteur*, charges*, fonds de commerce*...) tirée du lexique juridique et fiscal de Maitre BEDARIDE, Notaire, publiée el ligne sur le lien http://cours-de-droit.net/definition-et-categories-des-biens-meubles-a126948272/

23

LE RECOUVREMENT DU CREDIT BANCAIRE important de la banque, le client inscrit un immeuble étant dans son patrimoine c’est-à-dire dont il est le propriétaire à la disposition de la banque en guise de garantie. Cependant cette garantie doit être soumise à un lourd formalisme avant que sa validité ne soit. Car mettre un immeuble en garantie d’une créance suppose une évaluation du bien par un expert agréé qui devra déterminer exactement la valeur du bien. En plus de cela, une vérification de l’appartenance du bien au niveau des impôts et domaines. Et enfin il faudra s’assurer que le dit bien ne fait pas déjà l’objet de garantie pour une autre créance. Ainsi il faut une fourniture de l’état des droits réels de l’immeuble plus connu dans le jargon bancaire sous l’appellation d’EDR. Conscient que toutes les garanties prévues par l’AUS ne sont pas relatées dans cette partie, il se trouve que les plus qui sont rencontrées dans la pratique ont été évoquées. Ces sûretés font partie intégrante de la pratique bancaire et financière en générale, car le monde de la finance est réputé jongler dans le risque perpétuel avec les différentes opérations effectuées. La garantie donne au moins une somme de quiétude au créancier, un espoir pur lequel quel que soit la situation future du débiteur le recouvrement pourra être effectué par le biais de ces biens et de ces personnes qui assurent le rôle de sûreté. Cependant, même avec ces garanties devant assurer le paiement, le créancier bancaire est le plus souvent confronté à beaucoup de problème de recouvrement dû le plus à une mauvaise évaluation du bien mise en garantie. Dans le cadre de l’hypothèque, un problème encore plus récurrent est apparu avec l’adoption du nouvel acte uniforme relatif aux procédures collectives et apurement du passif29. Et même, la garantie n’a pas la réputation de couvrir toute la totalité de la créance, ce qui fait que le reliquat après exécution des sûretés, reste un problème notoire et le plus souvent est inscrit dans les pertes et profits de la créance car restant irrécouvrable.

29

L’Acte uniforme organise les procédures de prévention et de traitement des difficultés des entreprises sur

décision et sous contrôle judiciaires (conciliation et règlement préventif, avant cessation des paiements, redressement judiciaire et liquidation des biens, après cessation des paiements), définit la réglementation applicable aux mandataires judiciaires et définit les sanctions patrimoniales, professionnelles et pénales applicables au débiteur et aux dirigeants de l’entreprise défaillante (faillite personnelle et banqueroute). Adopté le 10 septembre 2015 à Grand-Bassam (Côte d’Ivoire), publié au journal officiel de l’OHADA le 25 septembre 2015 et entré en vigueur

24 décembre 2015, https://www.ohada.org/index.php/fr/aupc-acte-uniforme-portant-

organisation-des-procedures-collectives-d-apurement-du-passif/aupc-presentation-et-innovations.

24

LE RECOUVREMENT DU CREDIT BANCAIRE C’est avec ces problèmes récurrents relatifs aux opérations de crédit bancaire, qu’un formalisme encadre le risque afin de l’amoindrir au maximum. Ainsi la mise en disposition du crédit par le procédé de la libération passe par plusieurs procédures et formalités administratives.

SECTION 2 : LES FORMALISMES POUR LA LIBERATION DU CREDIT Les opérations de crédit bancaire répondent à plusieurs critères et formalités avant leur aboutissement à la libération des fonds. Ces critères concernent pour la plupart les actes administratifs permettant de sécuriser juridiquement les différentes conventions. Car, la convention de crédit est certes l’acte principal qui conditionne l’opération de crédit, mais elle est accompagnée par d’autres faisant office de convention subordonnée du fait que leur existence est due à la convention de crédit de base. Cette dernière se doit de respecter une formalité d’authentification (Paragraphe 1) effectuée par un officier assermenté. En plus de cette authentification tout autre acte conventionnel lié à l’opération de crédit doit faire l’objet d’une formalité d’enregistrement aux services des impôts de le DGID30 (Paragraphe 2). Ce lourd formalisme attaché aux opérations de crédit montre toute la délicatesse liée à cette activité qui d’une part engage la banque dans un investissement à risque mais participe à la gestion financière de l’Etat en s’impliquant dans la politique économique de ces citoyens.

PARAGRAPHE 1 : L’AUTHENTIFICATION DE LA CONVENTION DE CREDIT Comme définit dans le jargon des financiers en connivence avec les juristes, une convention de crédit est une convention qui a pour objet de définir les relations du banquier et de son client. Elle indique notamment la nature, les modalités et les conditions du crédit. Une convention de crédit permet à son bénéficiaire, de solliciter à une date ultérieure, en fonction de ses besoins, le financement qui lui a été accordé aux conditions prédéfinies31.

30

Direction Générale Des Impôts et Domaines

31

Définition du glossaire en ligne du site de la Mataf sous le lien

https://www.mataf.net/fr/edu/glossaire/convention-de-credit

25

LE RECOUVREMENT DU CREDIT BANCAIRE Ainsi, comme déterminé dans le COCC du Sénégal, un contrat doit être consensuel et dépourvu de vice pour être valide, mai en plus de ces principes il existe la notion de certification qui rend officiel un contrat. Ceci passe par l’apposition de la signature certifié d’un officier assermenté sur le contrat afin de lui conférer une connotation solennelle. Ce qui se traduit dans les opérations de crédit bancaire par l’intervention du notaire, qui effectue la certification des conventions de crédit bancaire afin de lui donner une valeur juridique. Cette intervention du notaire est relative à la certification des termes du contrat de prêt afin de voir leur valeur juridique et de déterminer s’ils sont respectueux des règles en vigueur. De plus, il s’agira pour le notaire en tant qu’officier assermenté de donner une valeur à la garantie consentie par le bénéficiaire du crédit, en d’autres termes le client. Certifier les garanties et les termes de la convention principale à savoir celle qui octroie le crédit revient pour le notaire d’apposer son cachet officiel ainsi que sa signature afin de constituer un ensemble dénommé « grosse notariale 32». La grosse notariale est l’ensemble des actes relatif à une opération d’octroi de crédit auxquelles le notaire appose une certification le rendant officiel et d’exécution obligatoire pour les deux parties afin d’en faire un outil juridique qui confère des droits et obligations aux parties signataires. Néanmoins pour s’assurer de l’aspect équitable des différentes conventions soumis à son authenticité, le notaire doit non seulement s’assurer de l’aspect valable des termes du contrat de prêt, mais aussi des différentes garanties surtout en matière de garantie immobilière. Cas dans ce dernier cas il faut une identification du propriétaire de l’immeuble en question, ainsi que de sa localisation pour pouvoir déterminer avec exactitude de son état et aussi vérifier sur le registre cadastral s’il ne fait pas l’objet d’une autre sûreté avec la production d’une EDR.

32

D’après la définition du lexique des termes juridique 25 ème édition de DALLOZ de 2017 – 2018, page 1051, la

grosse est un Ancien terme disparu des textes mais encore en usage dans la pratique : expédition revêtue de la formule exécutoire d’un acte authentique ou d’un jugement et qui était écrite en gros caractères (d’où son nom, par opposition à la minute, écrite en petits caractères).

26

LE RECOUVREMENT DU CREDIT BANCAIRE L’importance de la localisation du bien se traduit par le choix du notaire car celui-ci est déterminé en fonction de son domaine territorial d’intervention qui est fixé par décret 33 et relation à une localité bien déterminée. Et de fait, une relation de partenariat se crée entre les banques et les notaires donnant naissance à des relations d’affaires qui permettent un traitement plus efficient des conventions de crédit afin de donner une crédibilité et une force probante aux différents actes qui sont nés des relations clients - banques. Cependant, le seul formalisme de l’authentification de la convention de crédit ne confère pas aux clients la possibilité de se voir octroyé la somme demandée, la banque se devra de s’acquitter d’obligation civile en passant à un enregistrement de tous ces actes au niveau des services des impôts et domaines afin de donner à l’Etat la côte part qui lui revient sur les opérations financières effectuées sur le territoire national.

PARAGRAPHE 2 : L’ENREGISTREMENT DES CONVENTIONS DES CONVENTIONS DE CREDIT A LA DIRECTION GENERALE DES IMPOTS ET DOMAINES (DGID) Dans le but principal de s’acquitter de ses obligations fiscales, la banque se voit dans l’obligation de faire enregistrer les différentes conventions découlant d’une opération de crédit. Ainsi, l’enregistrement de ces conventions ne constitue certes une primauté dans la gestion d’un contentieux à venir, mais au moins permet à l’opération financière d’être en règle par rapport à la loi nationale et de fait, constituer une décharge et une régularité en plus de l’authentification aux deux parties concernées. Cet enregistrement des différentes conventions constitue la principale source de retard des opérations de crédit bancaire. Car avec les lenteurs décernées à l’administration sénégalaise, il peut, surtout avec le nombre pléthorique de conventions signées par la banque, se passer une longue durée avant que celle-ci puisse être retournée enregistrer et en règle à la banque.

33

Le Notariat au Sénégal est organisé par le décret n° 79-1029 du 5 novembre 1979, modifié par les décrets n° 81-

845 du 20 août 1981 et n° 89-035 du 9 Janvier 1989. Après 20 ans de pratique cette profession libérale qui connaît une évolution certaine a besoin d’un nouveau statut d’où l’avènement avec le décret n° 2002-1032 du 15 octobre 2002 modifiant le décret n° 79-1029 du 5 novembre 1979 fixant le statut des notaires.

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LE RECOUVREMENT DU CREDIT BANCAIRE L'enregistrement confère à un acte une date certaine, à l'égard des tiers et permet d'assurer la surveillance du contenu des actes : il constitue une mesure préventive contre les faux en écritures publiques ou privées (post-dates, surcharges, additions, suppressions d'actes...) Il est donc préférable de le faire le plus rapidement possible. Par exemple, faute d'acte constaté par écrit et enregistré, les parties ne pourront pas, qu’elles soient prêteuses ou emprunteuses, justifier de la réalité du prêt auprès de l'administration fiscale en cas de contrôle, ou auprès des tribunaux en cas de litige. En effet, conformément à l’obligation de l’inscription des sûretés mobilières au RCCM34 prévue par l’AUS, l’enregistrement aux impôts est un préalable pour cette inscription au niveau du Greffe. Cette formalité obligatoire pour toute garantie consentie lors d’une opération de crédit crée beaucoup de conséquence au profit du créancier. C’est dans ce cadre même qu’intervient cette formalité d’enregistrement des conventions qui leur confère une date certaine d’exécution apposée lors de cet enregistrement fiscal. De plus, avec cette formalité réalisée aux impôts et au greffe en relation avec le registre du commerce et du crédit mobilier, en cas de contentieux judiciaire, elle permet à la banque de procéder à une saisie des juridictions dans les règles sans problème procédural. Ainsi, le constat est fait d’avance car toutes les formalités liées à la procédure de prêt bancaire débouchent sur une prévention préalable en vue d’amoindrir le risque d’insolvabilité et d’anticiper sur un éventuel contentieux de recouvrement. De constat, la procédure de recouvrement d’un crédit bancaire doit se préparer à l’ouverture même du compte par le client. Car, comme évoqué plus haut, tout acte relatif à la relation banque client peut contribuer à une anticipation d’un contentieux de recouvrement ou bien permettre de prévenir une insolvabilité du client. Certes, il peut arriver que malgré tous ces préalables relatifs à une prévention indirecte du contentieux lié au recouvrement d’un crédit bancaire, que les clients mal intentionnés et déterminés mettent à leur disposition toutes les précautions nécessaires pour échapper à cet encadrement préventif instauré par les législateurs UMOA et OHADA. Ces actes déterminent

34

Prévu par l’acte uniforme organisant le droit des sûretés en son article 51 qui dispose : « L’inscription des sûretés

mobilières est faite à la requête du créancier, de l’agent des sûretés ou du constituant. L’inscription des privilèges généraux du Trésor, de l’Administration des douanes et des institutions de Sécurité Sociale est effectuée à la diligence du comptable public de l’administration créancière. »

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LE RECOUVREMENT DU CREDIT BANCAIRE même l’importance d’une prise en compte de la pratique bancaire comme source supplémentaire à une régence des opérations bancaires à l’occurrence les opérations de crédit qui repose sur un risque assez élevé. Cependant, a l’impossible nul ne peut s’accorder, et comme le malheur arrive toujours là où l’on ne l’attend pas, même si dans une opération de crédit bancaire il est toujours à prévoir deux situations à savoir : -

Le déroulement normal des échéances fixées par le tableau d’amortissement et ainsi un paiement effectué par le client dans des conditions paisibles permettant de poursuivre une gestion saine de son compte ;

-

Par contre il peut arriver que le déroulement ne se fasse pas comme prévu d’où la survenance d’une gestion douteuse ou en souffrance du compte.

Et dans ce dernier cas, les échéances sont manquées et cela crée des impayés dans le tableau d’amortissement pré établi donnant ainsi naissance à un recouvrement plus appuyé avec le pré contentieux et dans la même dynamique une gestion purement contentieuse pouvant découler sur des procédures judiciaires.

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LE RECOUVREMENT DU CREDIT BANCAIRE

TITRE 2 : LA GESTION DU RECOUVREMENT EN CAS DE DEFAILLANCE DU DEBITEUR

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LE RECOUVREMENT DU CREDIT BANCAIRE Le crédit bancaire, une des activités bancaires les plus risquées du fait de l’aspect aléatoire du remboursement du client après mise à disposition de l’argent et consommation. Ainsi, avec cette opération de crédit, un tableau d’amortissement est établi avec le taux d’accord pour déterminer le montant des versements de remboursement en connivence avec la durée du crédit. De ce fait, toutes les dispositions étant prises pour un bon déroulement de l’opération de crédit avec les formalismes d’ouverture de comptes et de garantie complétés par les formalités administratives, constituent une sûreté permettant de gérer le risque lié au crédit avec l’insolvabilité découlant de la volonté ou non du débiteur. C’est dans ce cadre que, comme pour la phase préventive consacrée dans les préliminaires à l’ouverture d’une relation bancaire et à la capacité de bénéficier d’un crédit avec les garanties à mettre à la disposition du créancier, il existe une régulation stricte des opérations d’octroi et de remboursement des crédits bancaires. Ceci par plusieurs règles de droit allant des pratiques alternatives non judiciaire de négociation à l’utilisation des moyens du code des obligations civiles et commerciales35 (COCC) jusqu’à la mise en œuvre d’un recouvrement judiciaire avec l’acte uniforme portant organisation des procédures simplifiées de recouvrement et voies d’exécution. Cependant cette situation de précontentieux et de contentieux de recouvrement de crédit bancaire ne née pas d’un seul coup, il devra se passer plusieurs évènements qui y conduiront. Ces évènements sont de principes dus à la défaillance du débiteur dans son processus de remboursement. Ce processus de remboursement en elle-même est tracé par l’existence d’un tableau d’amortissement préétabli par la banque sur la base des accords de mise en place du crédit. Et comme prédéfini, tout crédit fait appel à un remboursement avec des intérêts permettant ainsi de combler l’investissement du créancier en l’occurrence la banque. Avec les normes organisant la comptabilisation et l’évaluation des créances en souffrance et avec l’avènement des normes prudentielles de Bâle II et Bâle III, une avancée considérable est constatée dans la procédure de déclassement pour assurer à la banque un meilleur encadrement des crédits octroyés afin de mieux prévenir et gérer le contentieux. Car dans les anciennes

35

Loi 1963-62 du 10 juillet 1963 portant Code des obligations civiles et commerciales entré en vigueur le 15

janvier 1967.

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LE RECOUVREMENT DU CREDIT BANCAIRE normes36 organisant le déclassement des dossiers au contentieux, il fallait six (6) échéances manquées soit six (6) mois durant lesquels le client n’a effectué aucun versement permettant de procéder au prélèvement de ses échéances destinées au paiement de la créance. C’est dans ce cadre toujours règlementaire et dans le souci de permettre au client de pouvoir sauver la situation avant un déclassement au contentieux, qui fait naitre des situations désagréables dans la gestion du compte du client et dans l’utilisation des services auxquels il devrait avoir droit, que les banques ont revu leur procédure de recouvrement des créances en souffrance en établissant deux étapes. Cette nouvelle organisation des procédures est une façon pour la banque d’éviter le plus de situations contentieuses et de privilégier les modes alternatives de règlement des litiges37 (MARL) avec une mise en place d’une phase précontentieuse (Chapitre 1). Cette phase est gérée à deux niveau d’abord par le gestionnaire de l’exploitation ensuite par le service spécifique chargé du précontentieux. Cependant, cette phase précontentieuse ne parvient pas toujours à conscientiser le client et l’amener à de meilleurs sentiments afin de prendre conscience de sa situation et de procéder à des versements ou de se présenter pour d’autres alternatives. Ainsi, à l’échéance de cette phase précontentieuse avec un cumul de trois (3) impayés le dossier est déclassé et est soumise à une gestion contentieuse donc plus rigide et plus contraignante avec l’appui du service contentieux à travers le recours à la voie judiciaire dite purement contentieuse (Chapitre 2). Néanmoins la procédure judiciaire étant la mesure extrême, plusieurs démarches seront entamées pour l’éviter au mieux dans la gestion du contentieux du recouvrement.

36

Le déclassement des créances en souffrance obéit aux exigences de l'instruction n°94-05 relative à la

comptabilisation et au provisionnement des engagements en souffrance (élaborée dans le cadre de l'adoption du plan comptable bancaire)

37

Les modes alternatifs de règlement des litiges, les MARL, sont tous les modes de recherche de solution et de

résolutions de conflits à l’amiable, ne passant pas par le système judiciaire. Mis en place par l’Etat, ils restent encouragés et encadrés. Ils ont l’avantage d’être rapide, pas ou peu couteux et discrets. Il s’agit en principe de La conciliation, de la médiation, de la transaction et de l'arbitrage. https://www.captaincontrat.com/articles-gestionentreprise/modes-alternatifs-reglement-litiges

32

LE RECOUVREMENT DU CREDIT BANCAIRE

CHAPITRE 1 : LA PHASE PRECONTENTIEUSE ET CONTENTIEUSE Dès qu’il y’a constat de retard ou diminution des virements reçus mensuellement par le client, une procédure d’urgence est enclenchée avec la surveillance du compte. Ainsi, avec une première échéance manquée le gestionnaire va mettre en exécution les premières mesures préventives en cas d’échéances manquées (Section 1). Cette phase se fait avec l’apport des gestionnaires du service précontentieuse jusqu’à la troisième échéance cumulée manquée, qui débouchera sur un déclassement avec un suivi du précontentieux (Section 2). Car, la banque reste toujours dans l’optique de garder son client et d’éviter la phase purement contentieuse. Ce qui montre un peu une application modérée des règles de gestion du contentieux de recouvrement. Ainsi, la phase précontentieuse débute avec une surveillance du compte douteux par le gestionnaire de compte qui effectuera des appels de relance et de renseignement pour s’enquérir des causes du change des mouvements du compte. Et elle se poursuit jusqu’après le déclassement du dossier car là aussi le gestionnaire en contentieux va procéder à une poursuite du raisonnement entamé par la phase précontentieuse.

SECTION 1 : LES MESURES PREVENTIVES EN CAS D’ECHEANCES MANQUEES Le processus de recouvrement est assez simple car en fonction des virements effectués par l’entreprise employeur de la relation, des prélèvements sont effectués par la banque sur la base du tableau d’amortissement établi lors de la signature de la convention de prêt. Donc, dès qu’il y’a manquement sur les virements mensuels, des mesures préventives, en vue de lancer l’alerte et d’entamer la phase précontentieuse, sont mises en place à travers les relances téléphoniques (Paragraphe 1). Cependant, dans les situations où le prêt porte sur une somme assez colossale le gestionnaire en charge du dossier peut procéder à une mesure supplémentaire en effectuant l’envoi de la lettre de mise en demeure (Paragraphe 2).

33

LE RECOUVREMENT DU CREDIT BANCAIRE

PARAGRAPHE 1 : LES RELANCES TELEPHONIQUES L’importance de la production d’un numéro de téléphone valable et vérifié trouve son importance principale dans la phase de recouvrement. Car dès le premier impayé le client est ajouté à un fichier de pointage38 qui relate l’activité des comptes défaillants et le nombre de leurs impayés. Ainsi le gestionnaire précontentieux qui est un agent avec objectif principal de trouver un terrain d’entente afin d’amener le client à réagir ou à venir vers la banque pour éclairer sa situation et trouver des alternatives de paiement. Donc à la première échéance manquée, le client est contacté par le gestionnaire de l’exploitation qui lui rappelle le montant de l’échéance manqué en plus des agios39, mais aussi établie un questionnaire pour savoir les raisons de ce manquement dû en principale d’une absence de virement de salaire. Car, le particulier donc client RETAIL est celui dont le crédit dépend en général d’une domiciliation de salaire. Ce qui fait que dès que celui-ci ne parvient plus au livre de la banque les échéances commencent à tomber sans être recouvrées. Cependant il peut arriver que le gestionnaire à l’exploitation40 ne parvienne pas à raisonner le client ou à établir la communication, dans ce cas il transmet le dossier au service précontentieux

38

C’est une fiche en générale sur Microsoft Excel qui permet au gestionnaire de suivre les différents dossiers en

précontentieux et de relater dessus les différentes actions intentées et les résultats. Ainsi cette fiche aussi regroupe les clients défaillants dès leur premier impayé pour le signalement et dès lors déclencher la procédure de gestion précontentieuse. 39

Dans le monde de la finance, les agios désignent un ensemble de frais perçus par une banque à l'occasion

d'opérations régulières. Souvent assimilés à des intérêts, les agios se composent d'intérêts et de commissions bancaires. Dans la majorité des cas, des agios sont dus par un client lors d'un découvert bancaire. Ils couvrent ainsi les

frais

engagés

par

la

banque

pour

compenser

le

manque

de

liquidités

d'un

débiteur.

https://www.journaldunet.fr/business/dictionnaire-economique-et-financier/1198643-agios-definition-calcultraduction-et-synonymes/ 40

C’est l’agent bancaire qui a en charge la gestion du patrimoine financier du client par le biais de son compte

bancaire qui est ouvert et suivi par ce dernier et ainsi est l’interlocuteur direct de la banque et du client. Il s’agit principalement d’agent marketing chargé d’optimiser le nombre de client adhérent aux services de la banque par le biais de l’ouverture d’un compte.

34

LE RECOUVREMENT DU CREDIT BANCAIRE qui sur la base d’un résumé des démarches déjà entamées et des réponses de la relation mais en place une stratégie de recouvrement. Cette stratégie repose le plus souvent sur des méthodes de recouvrement amiable basé sur la discussion et des promesses de paiement. Cependant à long terme le gestionnaire devra hausser le ton et passer à une autre stat en faisant comprendre à la relation que son dossier peut être déclassé au contentieux et faire l’objet d’un traitement judiciaire. Il est de coutume que la peur de la justice est une réalité au Sénégal, et donc c’est un argument qui porte souvent ces fruits avec les clients récalcitrants. Néanmoins des difficultés peuvent survenir si les préétablis à l’ouverture du compte ne sont pas respectés car il arrive souvent que le client reste injoignable dès que les impayés commencent ou bien que le numéro ne lui appartienne pas dans ce cas une autre personne est jointe au lieu et place de la relation. C’est dans ce contexte qu’il est important d’avoir un contact alternatif41 en cas d’injoignabilité de la relation ce contact pourra donc répondre aux questions relatives à la localisation ou à la joignabilité du client principal. Le partenariat des banques avec les entreprises employeurs aussi permettrait de pallier à cet aspect du recouvrement. Avec l’établissement de la communication qui est juste un premier pas vers le règlement de la situation afin d’éviter le contentieux judiciaire dans les procédures précontentieuse bancaire, il y’a une mesure qui veut que avec les clients bénéficiant d’un gros montant en crédit, en plus des relances téléphoniques une autre mesure pouvant laisser une traçabilité et donc faire office de preuve doit être réalisée à travers l’envoi d’une lettre de mise en demeure, appelé dans la pratique LMD simple.

41

Le contact alternatif est un tiers qui en cas d’injoignabilité du client où une difficulté de localisation de ce dernier

pourra être joint pour renseigner de l’état et de la localisation de la relation ainsi que d’un éventuel numéro pour le joindre.

35

LE RECOUVREMENT DU CREDIT BANCAIRE

PARAGRAPHE 2 : L’ENVOI DE LETTRE DE MISE EN DEMEURE Par définition la lettre de mise en demeure est un acte par lequel un créancier demande à son débiteur d’exécuter son obligation. Elle a pour effet principal de faire courir les dommages et intérêts moratoires42. En droit commun, la mise en demeure est faite par exploit d’huissier43. Cependant par abus de pratique, la lettre de mise en demeure dans le processus de recouvrement des créances bancaires permet d’informer le créancier des obligations à combler et ainsi fournir un moyen de preuve exact de l’existence de la créance et de son montant. Ainsi dans la phase précontentieuse du recouvrement le gestionnaire d’exploitation de même que l’agent en précontentieux sont habilités à servir une lettre de mise en demeure dénommée LMD simple. Cette notion de « simple » fait référence à cette obligation donnée par le législateur de servir la lettre de mise en demeure par voie d’huissier. Car dans ce processus de recouvrement amiable et précontentieuse les précités envoient les LMD simples par le biais du service courrier interne ou par le biais d’un agent de liaison. Il peut arriver aussi que la lettre de mise en demeure soit envoyée par les moyens de communication donnés par la relation lors de l’ouverture du compte à savoir l’adresse mail autrement appelé courriel. Exceptionnellement aussi la lettre peut être servie à la relation par le gestionnaire d’exploitions lui-même ou l’agent de pré recouvrement dans les options de recouvrement quand le client est convoqué pour discuter de son état financier impactant sur le remboursement de son crédit bancaire. Et ainsi par la même occasion proposer d’autres moyens de paiement comme des versements personnels correspondant au montant de ses échéances mensuelles.

42

Les intérêts moratoires sont des intérêts qui sont payés par un débiteur à son créancier en contrepartie du

préjudice qui découle du retard de paiement d'une dette. Les intérêts moratoires sont régulièrement calculés en fonction du taux d'intérêt légal en vigueur à la date à laquelle les intérêts moratoires ont commencé à courir, augmenté d'un nombre de points dépendant des termes du contrat passé. https://www.net-iris.fr/indices-taux/economie/56-interets-moratoires-taux-calcul 43

L'exploit d'huissier est l'acte par lequel un huissier de justice assure une formalité de procédure (signification,

citation), une voie d'exécution ou dresse un constat qui peut servir de preuve à l'occasion d'un éventuel litige. https://fr.wikipedia.org/wiki/Exploit_d%27huissier

36

LE RECOUVREMENT DU CREDIT BANCAIRE Cette gestion précontentieuse peut durer pendant trois (3) mensualités successives 44 durant lesquelles les agents en charge devront appeler régulièrement le client pour lui rappeler l’état de ses engagements et les conséquences à venir. En même temps essayer de le raisonner ou de savoir la cause de sa situation afin de trouver des solutions à l’amiable pour éviter le déclassement du dossier en contentieux. Ce processus de recouvrement amiable n’est dicté par aucun texte légal, mais est né de la pratique bancaire. Il permet de garder la relation et de préserver les la courtoisie d’affaire avec le client. Il permet aussi de trouver un consensus avec le client avant d’en arriver au déclassement par une gestion relationnelle et marketing mais aussi amiable de recouvrement permettant au client de se sentir accompagné sans le bousculer mais dont l’objectif reste le recouvrement de la créance due. Cependant, cette gestion précontentieuse ne réussit pas à tous les coups, il arrive que le client ne soit pas ouvert à une négociation de par le non-respect de ses promesses de remboursement mais aussi des clients qui restent injoignables et introuvables durant tout le processus de recouvrement précontentieuse. D’où des mesures plus restrictives sont engagées par la banque en vue de préserver ses intérêts et de s’assurer un remboursement de son investissement. Et donc sur proposition de déclassement du service précontentieux et/ou du gestionnaire d’exploitation les dossiers récalcitrant son transmit au service contentieux avec toutes les conséquences qui s’en suivent.

SECTION 2 : LE DECLASSEMENT AVEC LA SUIVIE DU PRECONTENTIEUSE Avec la disposition posée par l’instruction n° 026 - 11 - 2016 relative à la comptabilisation et à l'évaluation des engagements en souffrance de la BCEAO, « les créances saines correspondent à des créances dont le règlement s'effectue normalement à l'échéance et qui sont détenues sur des contreparties dont la capacité à honorer leurs engagements, immédiats et/ou futurs, ne présente pas de motif d'inquiétude. Les échéances impayées depuis quatre-vingt-dix jours au

44

La gestion précontentieuse ne peut dépasser trois mensualités successives car dès la troisième les nouvelles

dispositions de la BCEAO imposent un déclassement de la créance en contentieux pour un recouvrement plus soutenu à travers les actes procéduraux judiciaires.

37

LE RECOUVREMENT DU CREDIT BANCAIRE plus et n'ayant pas fait l'objet de prorogation de terme ou de renouvellement sont considérées comme des créances saines. »45 Cette disposition met bien en évidence les conditions du déclassement d’un compte en contentieux. Cependant la pratique est beaucoup plus subtile avec une procédure complexe et mettant en évidence beaucoup de personne avec les actes administratifs. Ainsi se justifie l’intervention des auxiliaires de justice (Paragraphe 1) qui seront le bras armé de la banque afin de suivre les différentes procédures et démarches à entreprendre durant toute la durée du contentieux. Mais aussi ce déclassement du compte ne fait pas naître que des poursuites sur le client mais également l’édiction de mesures particulières sur la gestion du compte qui connaitra des limites considérables avec la restriction des opérations sur le compte (Paragraphe 2) du client défaillant afin d’avoir un moyen de pression et une main mise sur les finances de ce dernier.

PARAGRAPHE 1 : L’INTERVENTION DES AUXILIAIRES DE JUSTICE Le déclassement en contentieux constitue l’acte par lequel le client, après plusieurs tentatives des gestionnaires précontentieux de recouvrement amiable, tombe dans les lourdeurs procédurales du contentieux judiciaires. Ceci se décide lors d’un comité des acteurs de la direction responsable des créances de la banque, appelé comité des risque liés aux opérations d’octroi de crédit. Lorsqu’un client remplit les conditions de déclassement, après échec du pré-recouvrement du chargé de clientèle, son dossier est transféré au contentieux pour recouvrer les fonds. Après une proposition de déclassement initiée par le gestionnaire d’exploitation ou l’agent du précontentieux, sur la base d’un résumé des actions intentées pour prévenir la situation, le dossier est déclassé par le comité risques et transmis au service de recouvrement contentieux. Dès que le déclassement est effectif et que le dossier est transmis au service concerné les actions relatives au recouvrement commencent avec la participation de plusieurs acteurs. Externe à la

45

Article 4 alinéa 1 de l’instruction n° 026 - 11 - 2016 relative à la comptabilisation et à l'évaluation des

engagements en souffrance de la BCEAO.

38

LE RECOUVREMENT DU CREDIT BANCAIRE fonction bancaire dans la plupart des cas, les huissiers et les avocats sont les principaux acteurs qui appuient les actions à intenter par le service contentieux dans ses démarches judiciaires. De fait, au déclassement du dossier, un courrier est préparé par l’agent de recouvrement contentieux et adressé au client en question. Ce courrier est une lettre de mise en demeure à signifier au client pour prévention et information. Ainsi, étant un acte juridique la pratique de la loi émet certaines conditions à son régime dont l’intervention d’un huissier de justice. L’huissier est un auxiliaire de justice, officier ministériel et officier public chargé des significations (judiciaires et extrajudiciaires), de l’exécution forcée des actes publics (jugements et actes notariés), du recouvrement amiable ou judiciaire de toutes créances et, dans les lieux sans commissaires-priseurs judiciaires, des prisées et ventes publiques judiciaires ou volontaires de meubles, des constatations, de l’apposition et de la levée des scellés, ainsi que du service d’audience des tribunaux46. Ainsi, la signification de cette lettre de mise en demeure par l’huissier fait débuter la procédure de recouvrement. A la réception de celle-ci, le client dispose de huit (8) jours pour réagir en se présentant à la banque au service concerné ou il peut aussi effectuer une proposition de paiement par le biais des moyens de communication. Tout cela pour éviter au client d’aggraver son cas en poussant le gestionnaire à le qualifier comme un client difficile et de ce fait entamer une procédure judiciaire par le biais d’une procédure d’externalisation du dossier. Et donc faire intervenir l’appui d’un cabinet d’avocat. Auxiliaire de justice, l'avocat peut plaider devant toutes les juridictions et tous les conseils disciplinaires mais doit respecter le principe de territorialité en ce qui concerne la postulation47. Ainsi leur fonction est organisée par une loi nationale48 qui détermine leur champ d’application légal et territorial. Et c’est dans ce cadre réglementaire que dès qu’il est saisi par la banque pour effectuer les démarches judiciaires en rapport avec le recouvrement d’une créance en contentieux, l’avocat

46

Définition du « lexique des termes juridiques » 25ème édition 2017 – 2018, édition DALLOZ à la Pages 1079 ;

47

Définition du « lexique des termes juridique » de Valérie LADEGAILLERIE, Docteur en droit, ANAXAGORA

collection numérique, page 26 ; 48

Loi N°2009-25, LOI portant modification de la loi n° 84-09 du 4 janvier 1984 complétée par la loi n° 87-30 du

28 décembre 1987 relative à l’Ordre des Avocats.

39

LE RECOUVREMENT DU CREDIT BANCAIRE représente non seulement la banque devant les instances mais également se constitue conseil pour les différentes manœuvres à mettre en œuvre. Tout ceci montre que le recouvrement n’est pas seulement l’affaire de la banque mais fait intervenir plusieurs autres acteurs pour un traitement efficace et efficient des dossiers afin de pouvoir en tirer le maximum donc de recouvrer le plus possible. Cependant le déclassement ne concerne pas seulement le traitement judiciaire car plusieurs impacts sont à constater à l’occurrence sur la gestion du compte, plus précisément sur les opérations que peuvent effectuer les clients en gestion contentieuse qui connaissent des restrictions et un contrôle strict.

PARAGRAPHE 2 : LA RESTRICTION DES OPERATIONS SUR LE COMPTE Alors que le client ne prend en considération que l’aspect juridique que prendra le remboursement de sa créance, la banque, elle prendra en compte non seulement la gestion des comptes du client défaillant mais également les répercutions relatives à ces procédures à mettre en œuvre. En ce sens le premier aspect et qui n’est pas des moins importants à savoir les mesures sur la gestion du compte en contentieux qui se fera sous la procédure appelée : clôture juridique49 du compte. Ceci se justifie par le déclassement du compte qui concerne l’indice du compte, entrainant ainsi le déclassement de tous les comptes du client avec le même indice 50. Ainsi il sera effectué un blocage du compte au débit par le gel du compte rendant indisponible l’ensemble des services dont bénéficiait le client. Ce blocage au débit va permettre à la banque d’avoir un regard de près sur toute opération que le client voudra faire sur son compte, car dès le déclassement toute action au débit devra faire l’objet d’une validation du gestionnaire contentieux avant de pouvoir être traitée par la caisse.

49

La clôture juridique du compte déclassé en contentieux n’est pas la même que celui qui correspond à la fermeture

totale des livres du client de la banque, mais c’est un blocage des services accordés au client qui ne sera plus capable d’effectuer des opérations de débit sans l’accord préalable de son gestionnaire en contentieux. 50

L’indice du compte bancaire correspond aux sept (07) chiffres qui se trouvent entre l’indice qui détermine le

type de compte et celui qui indique le nombre de compte ouvert sur les livres de la banque. Exemple : 34 191 45 44* 01 34 (*indice qui sera déclassé en cas de contentieux)

40

LE RECOUVREMENT DU CREDIT BANCAIRE Ce qui va s’en dire qu’avec le blocage des opérations tous les produits rattachés au compte le seront aussi en l’occurrence la carte bancaire, le chéquier et les services d’alerte par mail et message téléphonique. Tout cela en vue de forcer la main au client et de l’amener à collaborer avec le service pour trouver une solution pressante à la situation. Le déclassement impacte aussi sur toutes les créances concernant le client même ce qui était dans une bonne dynamique de remboursement. Car dès que l’indice est déclassé toutes les créances relavant de ce dernier deviennent exigible. Tout cela est une conséquence de l’impayé qui a conduit au déclassement du compte. Ainsi le contentieux du recouvrement du crédit bancaire suit une procédure difficile pour le client car avec le déclassement de tous les comptes de ce dernier, il arrive que le client devienne dépendant de sa situation car même le compte d’épargne qui peut être créditeur sera déclassé et subira la même restriction que le compte en souffrance. De ce fait, toute opération de débit sur les comptes avec le même indice déclassé devront suivre une procédure particulière pour aboutir et peuvent même être refusé. Dès que le client défaillant se présente à la caisse d’une agence de la banque concernée (CBAO, BICIS, ECOBANK), l’agent de la caisse chargé d’effectuer l’opération devra saisir le gestionnaire contentieux en vue d’obtenir une autorisation de retrait ainsi que le montant que ce dernier peut retirer suivant la disponibilité. Ce qui confère un droit de regard et de contrôle à la banque sur le compte par le biais du gestionnaire contentieux, sur tous les montants qui transitent par les comptes avec l’indice déclassé, que ce soit par versement, virement salarial ou dépôt liquide effectuer par un tiers ou par le client lui-même. Cependant, avec ce déclassement qui concerne l’indice les clients y voient un abus de pouvoir des institutions financières en l’occurrence les banques, car selon eux seul le compte concerné par les impayés et la créance devraient être déclassés et soumis à une restriction. Car avec le système actuel de déclassement par l’indice, la vie financière du client défaillant est paralysée et toutes activités au ralenti et ainsi cause un tort irréparable. Ce qui amène aujourd’hui à réfléchir sur la procédure même de déclassement par l’indice du compte, mais ceci participe au moyen de pression que peut disposer la banque sur le client pour l’amener très vite à réagir pour trouver une solution aux impayés enregistrés et au remboursement de la créance exigible. 41

LE RECOUVREMENT DU CREDIT BANCAIRE Néanmoins ce déclassement de l’indice, qui entraîne une indisponibilité des comptes du client et un blocage des opérations au débit de tout autre compte relié au même indice, confère à la banque cette capacité à disposer d’un moyen de pression pour exiger son dû. Car avec les difficultés de recouvrement contentieux il est cas même justifier pour les banques de mettre toutes les chances de se faire payer de leur cotés. Et avec ces restrictions qui touchent tous les comptes du client défaillant, la banque force le client à vouloir disposer de ses comptes pour faire vivre ses finances et par la même occasion négocier des alternatives de paiement en vue de solder au plus vite. Mais, l’efficacité de ce déclassement de l’indice n’est pas toujours concluant car il arrive que le client défaillant dispose d’un autre compte dans d’autres institutions bancaires et donc ne sent pas l’impact qu’aurait dû avoir ce déclassement sur ses finances. Et donc ne pose aucune action en vue de régler la situation contentieuse de son compte. Ce qui pousse la banque dans ces situations à corser la procédure de recouvrement au contentieux délaissant ainsi le recouvrement amiable pour mettre en œuvre les procédures de recouvrement judiciaire par le biais des procédures simplifiées recouvrement de créance et des voies d’exécution.

42

LE RECOUVREMENT DU CREDIT BANCAIRE

CHAPITRE 2 : LE RECOURS A LA VOIE JUDICIAIRE METTANT EN ŒUVRE LA PROCEDURE PUREMENT CONTENTIEUSE Après plusieurs tentatives de recouvrement à l’amiable sans succès, la banque dans la procédure contentieuse de recouvrement de sa créance va passer à une vitesse supérieur en mettant en œuvre la procédure judiciaire afin de porter l’affaire devant les juridictions. Ainsi commence donc la procédure de recouvrement purement contentieuse avec l’intervention du juge et des auxiliaires de justice en l’occurrence l’avocat qui sera délégué pour réaliser presque toutes les actions nécessaire pour un recouvrement effectif. Cela en procédant à d’innombrables actes de procédures mises à disposition par les textes juridiques de la procédure civile et de l’acte uniforme relatif au recouvrement de créances et voies d’exécution. Et ainsi, la banque met des moyens colossaux en œuvre en vue d’avoir une décision favorable du juge qui permettra d’en faire une exécution et de rentrer dans ses fonds. Toutes ces procédures passent par une mise en œuvre de la procédure de recouvrement de créances et des voies d’exécution (section 1) avec l’introduction d’acte procédure pour saisir le juge en vue d’obtenir un titre exécutoire qui serait l’arme à mettre à la disposition de la banque et dont l’huissier se chargera de l’exécution. Cependant même avec cette procédure judiciaire la banque peut se retrouver devant des impasses qui ne favorisent pas l’exécution de la décision du juge et donc dans une impossibilité de procéder au recouvrement de la créance. Ainsi dans cette situation la banque par le biais de son service contentieux devra mettre sur pieds des mesures de recouvrement en cas d’insolvabilité (section 2). Cette insolvabilité qui peut découler de plusieurs situations du fait ou pas du client défaillant.

SECTION 1 : LA MISE EN ŒUVRE DE LA PROCEDURE DE RECOUVREMENT DE CREANCES ET DES VOIES D’EXECUTION Dans le souci de rentrer dans ses fonds, la banque pourra toujours passer par les voies et moyens mises à la disposition de tous créanciers à savoir les procédures simplifiées de recouvrement de créances et tout autre moyen en vue d’intenter des actions devant le juge pour l’obtention d’un titre exécutoire (Paragraphe 1). 43

LE RECOUVREMENT DU CREDIT BANCAIRE Et dans le meilleur des cas avec l’obtention du titre exécutoire par décision du juge grâce aux procédures simplifiées de recouvrement de créances et de voies d’exécution, il ne restera qu’à procéder à l’exécution de la décision judiciaire (Paragraphe 2) pour un recouvrement effectif du crédit octroyé. Cependant ces procédés juridiques ne constituent que les voies et moyens dont disposent tout demandeur en justice pour une créance ou un dommage subi, en vue d’acquérir réparation du préjudice ou remboursement de la créance. Et donc, ne sont pas une impérative de recouvrer le crédit bancaire avec leur mise en œuvre.

PARAGRAPHE 1 : L’OBTENTION D’UN TITRE EXECUTOIRE Ester en justice, revient à faire une demande adressée au juge de la juridiction compétente à saisir. Dans ce cadre, la banque pour recouvrer sa créance litigieuse avec l’aide de son avocat, est appelée à user de tous les voies et moyens établis par le législateur national et OHADA afin d’avoir gain de cause. Dans ce sens, une multitude d’option se présente pour procéder à cette demande initiale. Mais l’importance du temps et de l’efficacité a fait que dans la plupart des cas les plus utilisées sont l’assignation, l’injonction de payer ou la procédure de réalisation des garanties. L’assignation est l’acte en paiement servi au débiteur pour une éventuelle audience contradictoire51. Elle est réglementée par le code de procédure civile52 qui régit toutes les procédures permettant à tout un chacun d’ester devant le juge civil. L’assignation est définie par le lexique des termes juridiques53 comme l’acte de procédure adressé par le demandeur au défendeur par l’intermédiaire d’un huissier de justice, pour l’inviter

51

Principe naturel de l’instance en vertu duquel toute personne doit être informée de l’existence d’un procès engagé

contre elle et doit être en mesure de discuter librement les prétentions, les arguments et les preuves de son adversaire. Le respect du principe du contradictoire est la condition indispensable de la liberté de la défense. Lexiques des termes juridiques, 25ème édition, Dalloz, 2017-2018, pages 1615 52

Procédure suivie, en matière civile, commerciale, prud’homale, rurale et sociale devant les juridictions de l’ordre

judiciaire. Lexiques des termes juridiques, 25ème édition, Dalloz, 2017-2018, pages 1631 53

Lexiques des termes juridiques, 25ème édition, Dalloz, 2017-2018, pages 2158

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LE RECOUVREMENT DU CREDIT BANCAIRE à comparaître devant une juridiction de l’ordre judiciaire et valant, devant le TGI54, conclusions pour le demandeur. Cependant, la pratique a prouvé que cette procédure contradictoire peut prendre beaucoup de temps malgré l’efficacité qui en découle, ce qui n’arrange pas toujours la banque du point de vue résultat et financier car le recouvrement est une question d’efficacité dans la durée et le résultat. Ainsi, avec l’avènement de l’OHADA, cet organisme qui se veut régulateur du droit des affaires, plusieurs mesures ont été prises par le législateur communautaire visant à protéger les intérêts des créanciers. Et dans le sens du recouvrement des créances, des procédures simplifiées ont marqué l’évolution du droit de par leur mise en œuvre et leur efficacité. Donc avec l’Acte uniforme organisant les procédures de recouvrement et voies d’exécution (AUPSRVE), le législateur OHADA a fait fort pour s’imprégner des soucis de tout créancier qui souffrait des lenteurs de la procédure civile. Ceci en posant des procédures tendant à saisir le juge d’une requête55 qui ne donne pas naissance à une audience contradictoire et qui permet de saisir le débiteur avec l’obtention d’une décision exécutable. En ce sens, avec le souci de faire dans la rapidité et l’efficacité une procédure particulière est le plus mise en œuvre par la banque bien entendu par le biais de son avocat : il s’agit de la procédure d’injonction payer. Cette procédure d’injonction de payer pose au préalable des conditions de créance certaine, liquide et exigible56 pour être enclenchée. Aux termes des dispositions combinées des articles 3 et 4 de l’AUPSRVE, le titulaire d’une créance remplissant les conditions ci-dessus évoquées doit adresser au Président de la

54

Tribunal de Grande Instance instauré par le décret n° 2015-1145 du 03 août 2015 fixant la composition et la

compétence des cours d’appel, des tribunaux de grande instance et des tribunaux d’instance et qui a changé l’appellation des juridictions avec le tribunal régional qui devient de grande instance. 55

Demande écrite adressée directement à un magistrat, sans mise en cause d’un adversaire, dans les cas où la «

situation à régler est urgente et où la nécessité commande qu’il soit procédé non contradictoirement ». Il y est répondu par une ordonnance de caractère provisoire, exécutoire sur minute et susceptible de rétractation. Lexiques des termes juridiques, 25ème édition, Dalloz, 2017-2018, pages 1789. 56

Article 1 de l’AUPSRVE

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LE RECOUVREMENT DU CREDIT BANCAIRE juridiction compétente du domicile ou du lieu, où demeure le débiteur, par l’intermédiaire du greffe, une requête accompagnée des documents justificatifs57. Cette requête doit comporter des mentions obligatoires pour être valide et recevable pour valoir ce que de droit. Ainsi il est prévu au terme de l’article 4 de l’AUPSRVE les mentions ci-après :  les noms, prénoms, profession et domicile des parties ou, pour les personnes morales, leur forme, dénomination et siège social ;  l’indication précise du montant de la somme réclamée avec le décompte des différents éléments de la créance ainsi que le fondement de celle-ci. Toute requête qui n’est pas conforme aux prescriptions impératives ci-dessus doit être déclarée irrecevable Ainsi établi, la juridiction saisie par cette requête à deux possibilités qui sont soit de rejeter la demande, soit de rendre une décision d’injonction de payer. Lorsque la juridiction saisie rend une décision d’injonction de payer (ordonnance), il a été prévu que, tant la requête que la décision portant injonction de payer, seront conservées à titre de minute entre les mains du greffier qui en délivrera une expédition au demandeur. Les documents originaux produits à l'appui de la requête seront restitués au demandeur et leurs copies certifiées conformes seront conservées au greffe. Le législateur a également prévu que la décision d’injonction de payer doit être signifiée au débiteur. Cette signification doit se faire par acte extra-judiciaire (exploit d’huissier, lettre recommandée, …)58 . Il faut impérativement que la signification de la décision intervienne dans les trois (3) mois à compter de la date de la décision portant injonction de payer. A défaut d’avoir procédé à la signification de la décision dans ce délai imparti, ladite décision deviendra caduque. En outre, à peine de nullité, la signification doit indiquer, d’une part, le délai dans lequel l'opposition doit être formée, la juridiction devant laquelle elle doit être portée et les formes selon lesquelles elle doit être faite, et d’autre part, avertir le débiteur qu'il peut prendre 57

Maître Jérémie WAMBO, « les récents développements de la jurisprudence communautaire OHADA en matière d’injonction de payer », Revue de l’ERSUMA : Droit des affaires - Pratique Professionnelle, N° 3 Septembre 2013, Jurisprudence. http://revue.ersuma.org/no-3-septembre-2013/jurisprudence-28/LESRECENTS-DEVELOPPEMENTS-DE-LA

58

A. OLIVEIRA., « La procédure d’injonction de payer », Actualités juridiques, n° 50, 2005, p. 263.

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LE RECOUVREMENT DU CREDIT BANCAIRE connaissance, au greffe de la juridiction compétente dont le président a rendu la décision d'injonction de payer, des documents produits par le créancier et, qu'à défaut d'opposition dans le délai indiqué, il ne pourra plus exercer aucun recours et pourra être contraint par toutes voies de droit à payer les sommes réclamées59. Cependant, dans cette procédure de recouvrement édictée par le droit OHADA, la requête pour obtenir une décision d’injonction de payer découlant de la juridiction compétente doit après obtention subir la dure rigueur de l’exécution.

PARAGRAPHE 2 : L’EXECUTION DE LA DECISION D’INJONCTION DE PAYER La procédure d’injonction de payer participe à la rapidité du recours en justice enclenché par la banque et qui débouche dans le meilleur des cas à une décision d’injonction de payer en faveur du demandeur. Cependant, l’obtention de ce titre à exécuter ne garantit pas le recouvrement effectif e la créance. Car même avec cette procédure rapide et non contradictoire, le client trouve toujours un moyen d’échapper à ses obligatoires en passant par les voies prévues par la loi ou même en usant de moyens non conventionnels. A ce titre, l’exécution de l’injonction de payer peut être confrontée à un recours par opposition et appel60 ou dans plusieurs des cas à la localisation du débiteur défaillant. Dans les facilités accordées par l’acte uniforme organisant les procédures de recouvrement et voies d’exécution de l’OHADA, le législateur ne s’est pas limité aux moyens pour recouvrer les créances à l’aide des procédures rapides, il a aussi doté les débiteurs de procédures leur permettant de se défendre. Ces moyens de défense mise à la disposition des débiteurs sont un frein procédural à la lancée posée par la procédure d’injonction de payer. Ainsi pour ralentir la procédure rapide, le débiteur passe par la procédure d’opposition à la décision d’injonction de payer accordée par le juge au créancier.

59

Article 8 de l’AUPSRVE.

60

A. OLIVEIRA., « La procédure d’injonction de payer », Actualités juridiques, n° 50, 2005, p. 263.

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LE RECOUVREMENT DU CREDIT BANCAIRE Une fois la décision d’injonction de payer signifiée au débiteur, ce dernier peut soit accepter de s’exécuter, soit former une opposition au niveau de la juridiction qui a rendu la décision et cela dans les délais prévus61 par le législateur. A défaut du respect de la durée impartie l’opposition ne pourra plus être formulée et l’injonction de payer devra être exécutée. Ce qui fait que ces recours accordés au débiteur leur permettent de se libérer et de se donner un temps de répit et de ralentir la procédure enclenchée par le créancier. Néanmoins, les délais de recours étant très courts le législateur a en quelques sorte anticipé sur ces feintes du débiteur afin d’assurer une efficacité de recouvrement. En plus de cette possibilité de faire opposition et appel de la décision d’injonction de payer, le débiteur de mauvaise foi peut également procéder à des manœuvres frauduleuses pour échapper à l’exécution de cette mesure juridictionnelle. Et ceci constitue la principale difficulté du recouvrement des crédits bancaire et cela même avec l’appui des procédures de voies d’exécution. En effet, le client débiteur peut être introuvable, c’est-à-dire ne peut être localisé pour procéder à la notification de l’exécution de l’injonction de payer. Et dans ce cas la banque se trouve face à un dilemme qui freine la procédure et rend impossible l’exécution. Ceci vient renforcer la nécessité préliminaire de procéder à une vérification des informations relatives à la domiciliation et aux contacts du client qui peut intervenir à l’ouverture du compte ou même à la demande du crédit. Ce préalable permet de solutionner ce manquement de la localisabilité du client afin de procéder à l’exécution avec l’obtention de la décision d’injonction de payer. Ainsi l’efficacité de la procédure d’injonction de payer doit dépendre du système de respect de la règlementation relative à l’identification et à la localisation du client à l’ouverture du compte et même encore plus à la demande du crédit. Et donc le législateur OHADA avec sa bonne volonté de donner des solutions pratiques, rapides en vue d’un recouvrement des créances par l’avènement de procédure telle que l’injonction de payer, se heurte à cette négligence des institution bancaire qui pour favoriser l’attraction de la

61

Ce délai est de quinze (15) jours à compter du jour où la décision a été signifiée CCJA, arrêt n°038/2012 du 03

mai 2012, Aff. M. NDONG SIMA Raymond C/ Sté ALIOS FINANCE GABON, inédit.

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LE RECOUVREMENT DU CREDIT BANCAIRE clientèle se livre à un jeu de libéralisme à la limite négligente menant à une gestion du contentieux difficile. Cependant, la procédure d’injonction de payer n’est pas la seule solution à un recouvrement de créance efficient, mais constitue le premier pallier de à mettre en œuvre pour obtenir gain de cause. Et de fait, les dispositions de l’AUPSRCVE ne se limite pas à l’injonction de payer, mais favorisent aussi d’autres procédures conservatoires et exécutoires qui ne visent pas la personne du débiteur mais tous les biens qui sont affectables à son patrimoine. Par conséquent, la banque devra procéder à des mesures de recouvrement qui résulte de l’insolvabilité du débiteur. Cette insolvabilité qui peut découler de toutes les situations évoquées si dessus allant de l’impossibilité d’exécuter l’injonction de payer à la difficulté de localiser le débiteur défaillant.

SECTION 2 : LES MESURES DE RECOUVREMENT EN CAS D’INSOLVABILITE Le législateur OHADA, ne s’arrête pas aux procédures de recouvrement simplifié avec l’injonction de payer, il continue cette assistance aux créanciers avec d’autres procédures dites des voies d’exécution. Ces voies d’exécution constituent pour la plupart des mesures de sauvegarde et d’amoindrissement du risque de perte (paragraphe 1) sur le recouvrement de la créance. Mais aussi ouvre des perspectives de recouvrement autre que celui portant sur la personne du débiteur. Et ainsi, ces perspectives renvoient à d’autres alternatives de recouvrement stratégique (paragraphe 2), mais toujours basé sur les réformes du droit OHADA. Néanmoins, même avec ces mesures jugées drastiques, il peut arriver que le créancier se heurte à des difficultés de recouvrement. Mais la mise en œuvre de ses prédispositions régaliennes donne au moins une chance de recouvrement peut être pas effective mais efficace et rentable.

PARAGRAPHE 1 : LES MOYENS DE SAUVEGARDE ET D’AMOINDRISSEMENT DES RISQUES DE PERTE Dans cette dynamique de procéder au recouvrement effectif de la créance bancaire le législateur OHADA par le biais des voies d’exécution pose le principe dans l’AUPSRCVE en son article 28 alinéa 1er qui dispose : « A défaut d'exécution volontaire, tout créancier peut, quelle que soit 49

LE RECOUVREMENT DU CREDIT BANCAIRE la nature de sa créance, dans les conditions prévues par le présent Acte uniforme, contraindre son débiteur défaillant à exécuter ses obligations à son égard ou pratiquer une mesure conservatoire pour assurer la sauvegarde de ses droits. » Et donc ces mesures conservatoires constituent des garanties supplémentaires pour le créancier qu’elles peuvent opposer au débiteur défaillant. Ces mesures ont par contre des limites dans leur exécution, ce que décrit l’alinéa 2 de l’article précité qui déroge les créances hypothécaires ou privilégiées. Ces saisies conservatoires dans leur domaine d’exécution peuvent porter sur tous les biens meubles du débiteur, sur les créances ainsi que les titres d’associé62. Cette procédure de saisie conservatoire est effectuée avec l’aide de toutes les personnes qui ont la capacité d’agir au nom de la banque plus principalement par l’huissier de justice qui intervient le plus. Ces saisies ont aussi comme conséquence sur les biens appartenant au débiteur défaillant de les rendre indisponible pour tout autre créancier. Mais aussi, il en résulte parfois que le débiteur réagisse dès que les mesures conservatoires sont mises en œuvre. La saisie conservatoire se pratique par une sollicitation d’une autorisation judiciaire par requête adressée au juge de la juridiction du domicile ou lieu où demeure le débiteur. Ainsi par une ordonnance du juge saisi, qui accepte la demande, le créancier peut effectuer la décision avec le concours de l’huissier de justice sans commandement63 préalable. Cependant si le juge accorde l’autorisation de saisie, il doit à peine de nullité, préciser le montant des sommes pour la garantie desquelles la saisie conservatoire est autorisée et préciser la nature des biens sur lesquels elle porte. Et cette saisie doit être pratiquée, à peine de caducité, dans les trois (3) mois à compter de la décision valant ordonnance autorisant une saisie conservatoire. Ainsi cette mesure conservatoire ne constitue qu’une sécurité supplémentaire pour la banque afin de réussir à persuader le débiteur à s’acquitter de ses engagements. Malgré ces dispositions le débiteur dispose toujours de moyens de défense pouvant soit annihiler la procédure ou la ralentir par le biais d’une contestation avec la demande de main levée de la mesure conservatoire auprès de la juridiction qui a autorisé la mesure.

62

Articles 56 et 57 de l’AUPSRCVE

63

Article 54 de l’AUPSRCVE

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LE RECOUVREMENT DU CREDIT BANCAIRE De plus, il peut arriver que même avec l’ordonnance portant autorisation d’effectuer une mesure conservatoire, l’exécution ne soit pas possible, car que le débiteur reste introuvable et ne peut être localisé ou situer il devient impossible de discerner les biens qui font partis de son patrimoine pour leur appliquer la mesure. Ce frein à toutes ces procédures qui pouvaient solutionner le problème du recouvrement des créances bancaire, vient conforter l’importance de porter une attention particulière à l’information relative à la localisation du domicile personnel et familiale du client. Et cette précaution peut se faire à l’ouverture du compte et conforter à la demande du crédit. Ce qui pourrait participer à une exécution paisible de toute procédure d’injonction de payer ou de saisie accorder par le juge. Cependant, cette saisie conservatoire constitue un tremplin pour le créancier, dès lors qu’elle est exécutée et que les biens (meubles, créances, titres) sont sous bonne garde. Le refus d’obtempérer du débiteur permet au créancier de tendre vers d’autres solutions. Ces solutions sont dans la limite de l’extrême certes mais permettent au moins de s’assurer peut être pas un recouvrement complet mais partiel de la créance en cause et ceci par le biais de la mise ne vente des biens du débiteur qui ont été frappés par la mesure conservatoire.

PARAGRAPHE 2 : LE RECOURS A D’AUTRES ALTERNATIVES DE RECOUVREMENT STRATEGIQUE Le créancier qui effectue des mesures conservatoires sur les biens de son débiteur, se protège contre une insolvabilité totale de ce dernier et donc le risque de ne pas se faire payer. Ainsi une fois les biens sous conservation donc indisponible pour tout autre créancier, si le débiteur ne se résigne toujours pas à honorer ses engagements, le créancier pourra toujours procéder à la conversion de cette conservation en saisie exécution afin de procéder à la vente de ces biens. De ce fait, la banque par le biais de son avocat et de l’huissier de justice devra entamer la procédure de conversion avec la demande d’un titre exécutoire pour tous les biens sous mesure conservatoire et donc le débiteur est le propriétaire avéré. Et donc, cette procédure de conversion devra respecter certaines formalités procédurales cela étant, pour obtenir le paiement de sa créance sur les biens objets de la saisie-conservatoire, il revient au créancier de convertir la saisie en saisie-exécutoire, à savoir, une saisie-vente ou une saisie-attribution64.

64

Tribunal régional hors classe de Dakar, Décision du 12/09/2000, www.ohada.com, Ohadata J-04-477.

51

LE RECOUVREMENT DU CREDIT BANCAIRE Le principe est qu’après avoir procédé à la saisie-conservatoire des biens meubles, le créancier, non muni d’un titre exécutoire, a l’obligation, dans un délai d’un mois à compter de la saisie, d’introduire une procédure en vue d’obtenir ledit titre65. Ensuite de quoi, le créancier procède à la conversion de la saisie en saisie-vente66. Pour ce faire, le créancier va signifier au débiteur, par l’intermédiaire d’un huissier de justice, un acte de conversion qui devra contenir un certain nombre de mentions sous peine de nullité. A l'expiration d'un délai de huit (8) jours à compter de la date de l'acte de conversion, l'huissier procède à la vérification des biens saisis. Il est dressé procès-verbal des biens manquants ou dégradés. Dans ce procès-verbal, il est donné connaissance au débiteur qu'il dispose d'un délai d'un mois pour vendre à l'amiable les biens saisis. Ainsi, à défaut de vente amiable dans le délai prévu, il est procédé à la vente forcée des biens saisis selon la procédure prévue pour la saisie-vente. Cependant il découle de cette procédure de conversion le risque de dépassement du délai légal d’un mois, prescrit à peine de caducité de la saisie-conservatoire, entre l’acte de saisie et l’introduction d’une procédure tendant à l’obtention d’un titre exécutoire. D’autre part la banque peut se confronter à une insuffisance des biens et donc à un recouvrement partiel qui peut s’avérer insignifiant par rapport au montant de la créance en cause. Hormis cette insuffisance des biens saisis, le banquier peut aussi être confronté au concours d’autres créanciers et dans ce cas il se verra dans l’obligation de ne pas être le seul bénéficiaire du montant tiré de la vente des biens du débiteur et ainsi réduire le montant espérer. Ainsi la banque, même dans l’exécution de la procédure des voies d’exécution se confronte à plusieurs difficultés malgré la volonté du législateur OHADA de mettre en œuvre des dispositions régaliennes pour palier à la difficulté de recouvrement des créances dans cet espace communautaire. Donc la banque dans l’optique de procéder à son recouvrement devra aller au-delà des procédures misent au point par le législateur national et OHADA dans le cadre de l’encadrement du recouvrement. C’est dans cette optique qu’il faudrait procéder à des techniques plus évoluée

65

Tribunal de première instance d'Edéa, Ordonnance du 24/02/2011, www.ohada.com, Ohadata J-12-254.

66

A. MOUDJAHIDI, « La conversion de la saisie conservatoire en saisie exécutoire : fin de l'assignation en

validité », www.ohada.com, Ohadata D-14-17.

52

LE RECOUVREMENT DU CREDIT BANCAIRE et sans pour autant bafouer les droits du débiteur mais qui permettraient d’amener ce dernier à s’exécuter. Ou bien inciter le client à souscrire à des garanties réelles telles que l’hypothèque pour une réalisation plus paisible, même si un problème persiste dans ce domaine relatif à la valeur réelle de l’immeuble à la souscription et à la réalisation de la vente. Mais, il y a toujours l’option de la contrainte par corps qui donne au créancier la possibilité d’enclencher une procédure visant à mettre son débiteur aux arrêts et de le garder jusqu’à ce qu’il se décide à honorer ses engagements et payer sa créance. Cependant cette mesure va à l’encontre même des principes posés par le droit des affaires qui met l’accent sur la préservation de la relation même avec la survenance d’un contentieux. Et ceci justifie même de l’utilisation des modes alternatives de règlement des litiges67 amiables dans les procédures de recouvrement des créances et des voies d’exécution instaurées par le législateur OHADA.

67

Les MARL ceux sont les modes amiables conventionnels de règlement des litiges utilisables par les parties pour

éviter la confrontation judiciaire en usant de la conciliation, de la médiation ou de l’arbitrage

53

LE RECOUVREMENT DU CREDIT BANCAIRE

CONCLUSION GENERALE

Au terme de cette étude stratégique du recouvrement des créances bancaires, le constat est général et reflète la réalité socio-économique du monde des affaires en général. Le recouvrement est une affaire de prévoyance et de stratégie qui assure une sécurité à la banque sans pour autant affecter le marketing. De ce fait, il est essentiel que ce recouvrement soit étalé sur toutes les phases de la relation clientèle établie entre la banque et toutes ses relations. Ce qui implique que des mesures préventives doivent être mises au point en respect de la réglementation bancaire relative aux conditions d’ouverture de compte. En l’occurrence, il faudra respecter les préalables de l’identification et de la domiciliation du client afin de pouvoir procéder à la localisation du client à tout moment. Cette phase ne constitue que le commencement de cet encadrement il faudra en plus insister sur les informations professionnelles et financières afin de pouvoir mesurer la solvabilité du client et participent à instaurer un climat de confiance et relationnel avec l’employeur. A ce titre les réformes portant sur l’information bancaire ont été d’une très grande utilité même si des limites sont à constater dans leur mise en œuvre. De plus, les garanties de solvabilités malgré leur insuffisance dans le processus de recouvrement des crédits bancaires accordés aux clients particuliers, il faudrait organiser ces garanties et surtout celles nées de la pratique bancaire. Pour ce qui est des garanties réglementaires découlant du droit OHADA, les banques devraient plus se focaliser sur ceux pouvant faire l’objet d’une expertise concrète et d’une exécution facile permettant un recouvrement paisible à savoir les garanties réelles mobilières et immobilières. Certes il existe plusieurs dispositions et actions dans la procédure bancaire qui permet de sécuriser le crédit bancaire, mais leur limite se trouve dans la plupart du temps dans l’impératif qui est mise dans l’application de ces dispositions et actions. En sus cette négligence conduit à une gestion contentieuse mettant ainsi la banque dans le dilemme des procédures judiciaires. Fort heureusement, le législateur OHADA dans son souci de faciliter le recouvrement aux créanciers a beaucoup participé à travers l’AUPSRCVE. 54

LE RECOUVREMENT DU CREDIT BANCAIRE Ces procédures de recouvrement de créances dites simplifiées et voies d »exécution ont permis aujourd’hui au banque de pouvoir bénéficier de décision exploitable et dans un temps records contrairement aux procédures de droit commun qui pesaient beaucoup du point de vue procédural mais aussi financier. Néanmoins, il est nécessaire voir même primordiale de mettre à la disposition des institutions bancaires de nouvelles législations spécifiques et particulières qui auront pour seule préoccupation de régir le domaine bancaire plus exactement le contentieux bancaire du recouvrement des créances. Car il est de constat que la pratique bancaire de par ses spécificités et l’impact que peut avoir les difficultés de recouvrement des crédits accordés aux particuliers, devrait dans une commune mesure disposer d’une législation propre à ses mesures de recouvrement contentieux. Ce qui permettrait de se défaire des procédures de droit commun et des procédures OHADA qui même avec leur apport considérable ne s’identifient pas à l’activité bancaire. Cette nouvelle réglementation devrait résulter de l’effort incessant de l’UEMOA qui est la communauté en charge de l’activité économique et monétaire de ses Etats membres. D’autant plus que la réglementation bancaire résulte de cet organisme communautaire avec une volonté d’organiser l’accession à ce milieu de toutes les convoitises. En somme, la gestion du contentieux du recouvrement bancaire est certes problématique mais les efforts ne manquent pas du point vue réglementaire comme méthodique avec une participation importante de la communauté internationale à travers les normes Bâloise. Cependant la gestion de la durée du recouvrement devrait être bien prise ne compte car en dépit de toutes les procédures à mettre en œuvre dans le cadre du contentieux, une prescription de toutes possibilités de procéder au recouvrement intervient au bout de cinq (5) années consécutives de recouvrement sans résultat apparent. Cette prescription pose le problème de la passation en perte et profit des créances irrécouvrables malgré toutes les procédures mises en œuvre pour en apporter une solution. Ce qui pose des problèmes récurrents à la gestion bancaire et impacte aussi dans le fonctionnement de l’institution à travers les bilans annuels

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LE RECOUVREMENT DU CREDIT BANCAIRE C- Thèses et mémoires -

DE SABA Amevi, La protection du créancier dans le droit uniforme de recouvrement des créances de l’OHADA, Université de Paris 1-Pantheon Sorbonne, Thèse présentée et soutenue publiquement le 14 octobre 2016 ;

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GARBA Moussa, Analyse des approches prudentielles de la gestion des risques bancaires : quelques constats économétriques sur les banques Africaines, Université de Nice Sophia Antipolis, thèse en sciences économiques, soutenue le 14 décembre 2016 ;

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NEMADEU DJUITCHOKO Eric Bertrand, Le traitement du contentieux bancaire, université jean Monnet Saint-Etienne faculté de droit, Thèse en droit privé, Présentée et soutenue publiquement le 24 mars 2011 ;

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SUBLET Romain, La gestion du risque de crédit bancaire sur les portefeuilles professionnels et particuliers, Ecole de Commerce de LYON, Mémoire de fin d’Etude Bachelor of Business, 2015-2016 ;

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BADJI Lamine, La sécurité du prêt bancaire, Université Assane Seck de Ziguinchor, mémoire de Master, Soutenu publiquement le 27 novembre 2014 à l’UASZ, 2013 – 2014 ;

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MECHCHATE Hamza, MOKHTAR Fatiha, MILIANI IDRISSI Sara, La gestion des crédits et la rentabilité bancaire. Cas de la "B. M. C. I ", Université Hassan 2 Mohammedia, Rapport de Licence en sciences économiques et gestion, 2008, pages 25.

D- Législations et jurisprudences -

Acte uniforme révisé portant organisation des sûretés, Adopté le 15/12/2010 à Lomé (TOGO), entrée en vigueur : 16/05/2011 ;

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Acte uniforme portant organisation des procédures simplifiées de recouvrement et des voies d'exécution, Adopté le 10/04/1998 à Libreville (GABON), entrée en vigueur : 10/07/1998 ;

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LE RECOUVREMENT DU CREDIT BANCAIRE -

Instruction n° 026 - 11 - 2016 relative à la comptabilisation et à l'évaluation des engagements en souffrance de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), entrée en vigueur le1er janvier 2018 ;

-

Loi n° 2008-26 du 28 juillet 2008 portant règlement bancaire, publiée au J.O n° 6437 du Samedi 8 novembre 2008 ;

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Loi n° 2014-02 du 6 janvier 2014 portant réglementation des Bureaux d’information sur le crédit dans les Etats membres de l’Union Monétaire Ouest Africaine, publiée au J.O n° 6767 du Mardi 7 janvier 2014 ;

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Loi n°2009-25, loi portant modification de la loi n° 84-09 du 4 janvier 1984 complétée par la loi n° 87-30 du 28 décembre 1987 relative à l’Ordre des Avocats publiée au J.O. N° 6494 du Samedi 17 octobre 2009 ;

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Décret n° 2002-1032 du 15 octobre 2002 modifiant le décret n° 79-1029 du 5 novembre 1979 fixant le statut des notaires, publié au J.O. N° 6070 du samedi 26 octobre 2002 ;

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Décret n°2005-1182 du 6 décembre 2005 fixant les conditions générales d’établissement et d’exploitation des réseaux de télécommunications ouverts au public ;

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N°2006-001/ART/DG/DRJ/DT/D.Rég, décision relative à l’obligation d’identification des abonnés au service de téléphonie mobile ;

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CCJA, arrêt n°038/2012 du 03 mai 2012, Aff. M. NDONG SIMA Raymond C/ Sté ALIOS FINANCE GABON, inédit.

E- Webographie -

http://sendroit.over-blog.com/article-la-securite-du-consommateur-senegalais90993080.html , consulté le 14/04/19 à 22h22.

-

https://www.village-justice.com/articles/protection-consommateursenegalais,10439.html consulté le 14/04/2019 à 22h28.

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LE RECOUVREMENT DU CREDIT BANCAIRE -

https://www.lejecos.com/Senegal-Le-Bureau-d-information-sur-le-credit-suscitebeaucoup-d-espoirs_a13135.html consulté le 14/04/2019 à 22h36.

-

https://www.cairn.info/crises-financieres-et-regulations-bancaires--9782130786429page-19.htm consulté le 07/07/2019 à 17h 42.

-

https://www.journaldunet.fr/business/dictionnaire-economique-et-financier/1199259recouvrement-definition-traduction/ consulté le 14/07/2019 à 14h10.

-

https://actufinance.fr/guide-banque/ consulté le 14/07/2019 à 16h07.

-

http://cours-de-droit.net/definition-et-categories-des-biens-meubles-a126948272/ consulté le 04/10/2019 à 16h43.

-

https://www.ohada.org/index.php/fr/aupc-acte-uniforme-portant-organisation-desprocedures-collectives-d-apurement-du-passif/aupc-presentation-et-innovations, consulté le 04/10/2019 à 16h50.

-

https://www.mataf.net/fr/edu/glossaire/convention-de-credit, consulté le 04/10/2019 à 16h51.

-

http://www.assemblee-nationale.sn/loi-portant-modification-de-la-loi-n%C2%B0-8409-du-4-janvier-1984-completee-par-la-loi-n%C2%B0-87-30-du-28-decembre-1987relative-a-l-ordre-des-avocats.-l125.xml, consulté le 28/10/2019 à 14h20.

-

http://revue.ersuma.org/no-3-septembre-2013/jurisprudence-28/LES-RECENTSDEVELOPPEMENTS-DE-LA, consulté le 12/11/2019 à 13h59.

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LE RECOUVREMENT DU CREDIT BANCAIRE

ANNEXES

LISTES DES ANNEXES Annexe I : QUESTIONNAIRE D’ENQUËTE

Annexe II : ACTE DE CAUTIONNEMENT Annexe III : CONDITIONS D’OUVERTURE DE COMPTE DE LA CBAO

Annexe IV : CONVENTION D’EXIGIBILITE

Annexe V : CONVENTION DE CREDIT DE LA CBAO

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LE RECOUVREMENT DU CREDIT BANCAIRE ANNEXE I

Fiche d’entretien réalisée par Mamadou BAKHOUM auprès de Monsieur Madické DIAGNE Responsable du recouvrement contentieux des particuliers de la CBAO groupe Attijariwafa Bank Siège de Dakar, jeudi le 07novembre 2019

LISTE DES QUESTIONS SUIVIES DE REPONSES

Monsieur Madické DIAGNE du Service de recouvrement contentieux de la CBAO 1- Qu’est-ce que le service contentieux ? C’est un service qui traite les créances compromises c’est-à-dire des créances qui obéissent aux règles de déclassement édictées par la Banque Centrale de Etats de l’Afrique de l’Ouest - BCEAO (au bout d’un certain nombre d’impayés).

2- Comment est-il organisé ? Il est organisé en segments suivant la particularité des dossiers (Entreprise et Particuliers) réparti entre des gestionnaires sous la supervision des responsables desdits segments. 3- Qu’elle est votre rôle au sein de ce service ? En ma qualité de Responsable Recouvrement Retail, mon rôle consiste en la gestion des clients particuliers avec une équipe de quatre personnes pour le recouvrement à l’amiable et par voie judiciaire.

4- Quelles sont les conséquences du déclassement sur la gestion du compte ? En premier lieu, le compte est bloqué au débit par le gel du compte rendant indisponible l’ensemble des services dont bénéficiait le client. En deuxième lieu, la créance devient exigible et est compromise vu les impayés qui ont conduit à son déclassement (risque de perte pour la Banque ou d’un manque à gagner). 62

LE RECOUVREMENT DU CREDIT BANCAIRE

5- Quelles sont les premières mesures prises après le déclassement ? -

Bloquer tous les produits rattachés au compte (carte bancaire, etc.)

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Envoyer une lettre de mise en demeure

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Appeler le client afin de vérifier si les numéros fonctionnent toujours

6- Quelles sont les ressources humaines externes que vous sollicitez dans la procédure de recouvrement et quels sont leur rôle ? - Huissier pour la transmission des lettres de mise en demeure ou commandement de payer - Avocat pour le recouvrement par voie judiciaire - Cabinet de Recouvrement pour le recouvrement par voie contentieuse (sur le terrain)

7- Quelles sont procédures juridiques à entamer pour assurer un recouvrement ? -L’injonction de payer qui est une requête adressée au débiteur et qui n’est pas contradictoire -L’assignation en paiement servie au débiteur pour une éventuelle audience contradictoire en vue de l’obtention d’un titre exécutoire qui va nous permettre de mener des actions tendant à la saisie des facultés mobilières et immobilières -La procédure de réalisation des garanties réelles mobilières (véhicule) ou immobilière détenues. 8- Quelles sont les difficultés rencontrées dans la mise en œuvre de ces procédures ? -

L’absence de réaction du client

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La contestation du client

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La localisation du client

9- Ces procédures sont-elles toujours concluantes et dans le cas contraire quelles sont les alternatives ? Ces procédures ne sont pas toujours concluantes car les décisions obtenues en justice peuvent être confrontés à des obstacles (non localisation du débiteur, refus manifeste du débiteur ouvrant la voie à la contestation). En outre, une décision peut ne pas être à l’avantage de la banque. 63

LE RECOUVREMENT DU CREDIT BANCAIRE

10- Quelles alternatives de recouvrement conseilleriez-vous pour une meilleure efficacité ? Recueillir le maximum d’information au moment de l’ouverture de compte et de l’octroi du prêt (adresse personnelle et familiale, numéros de téléphone des proches, etc), mettre en place une cotation de risque employeur.

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LE RECOUVREMENT DU CREDIT BANCAIRE ANNEXE II

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LE RECOUVREMENT DU CREDIT BANCAIRE ANNEXE III

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LE RECOUVREMENT DU CREDIT BANCAIRE ANNEXE IV

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LE RECOUVREMENT DU CREDIT BANCAIRE ANNEXE V

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LE RECOUVREMENT DU CREDIT BANCAIRE

TABLE DES MATIERES

DEDICACE ................................................................................................................................. i REMERCIEMENTS .................................................................................................................. ii EPIGRAPHIE............................................................................................................................ iii LISTE DES ACRONYMES, ABREVIATIONS ET SIGLES ................................................. iv SOMMAIRE .............................................................................................................................. v INTRODUCTION GENERALE ............................................................................................ 1 TITRE 1 : L’ENCADREMENT PREVENTIF DE L’INSOLVABILITE DU DEBITEUR .................................................................................................................................................... 7 CHAPITRE 1 : LES PREALABLES AVANT L’OBTENTION D’UN CREDIT BANCAIRE .................................................................................................................................................. 10 SECTION 1 : LES INFORMATIONS PERSONNELLES POUVANT PARTICIPER A UNE BONNE GESTION DU CONTENTIEUX .............................................................................. 10 PARAGRAPHE 1 : L’ADRESSE DE DOMICILIATION ..................................................... 11 PARAGRAPHE 2 : LES CONTACTS TELEPHONIQUES ET ELECTRONIQUES DU CLIENT .................................................................................................................................... 13 SECTION 2 : UNE VERIFICATION DE LA SITUATION FINANCIERE DU CLIENT .... 15 PARAGRAPHE 1 : LES INFORMATIONS PROFESSIONNELLES ................................... 15 PARAGRAPHE 2 : L’ACCES A UNE INFORMATION BANCAIRE CENTRALISEE PAR LA LOI PORTANT SUR LES BUREAUX D’INFORMATION SUR LE CREDIT (BIC) ... 17 CHAPITRE 2 : LES MECANISMES DE PREVENTION DU RISQUE D’INSOLVABILITE .................................................................................................................................................. 19 SECTION 1 : LES GARANTIES DE SOLVABILITES......................................................... 19 PARAGRAPHE 1 : LES GARANTIES NEES DE LA PRATIQUE BANCAIRE ................ 20 PARAGRAPHE 2 : LES GARANTIES MISES EN PLACE PAR LE DROIT OHADA ...... 22 SECTION 2 : LES FORMALISMES POUR LA LIBERATION DU CREDIT ..................... 25 PARAGRAPHE 1 : L’AUTHENTIFICATION DE LA CONVENTION DE CREDIT ......... 25 79

LE RECOUVREMENT DU CREDIT BANCAIRE PARAGRAPHE 2 : L’ENREGISTREMENT DES CONVENTIONS DES CONVENTIONS DE CREDIT A LA DIRECTION GENERALE DES IMPOTS ET DOMAINES (DGID) .... 27 TITRE 2 : LA GESTION DU RECOUVREMENT EN CAS DE DEFAILLANCE DU DEBITEUR ............................................................................................................................. 30 CHAPITRE 1 : LA PHASE PRECONTENTIEUSE ET CONTENTIEUSE .......................... 33 SECTION 1 : LES MESURES PREVENTIVES EN CAS D’ECHEANCES MANQUEES . 33 PARAGRAPHE 1 : LES RELANCES TELEPHONIQUES ................................................... 34 PARAGRAPHE 2 : L’ENVOI DE LETTRE DE MISE EN DEMEURE ............................... 36 SECTION 2 : LE DECLASSEMENT AVEC LA SUIVIE DU PRECONTENTIEUSE ........ 37 PARAGRAPHE 1 : L’INTERVENTION DES AUXILIAIRES DE JUSTICE ...................... 38 PARAGRAPHE 2 : LA RESTRICTION DES OPERATIONS SUR LE COMPTE .............. 40 CHAPITRE 2 : LE RECOURS A LA VOIE JUDICIAIRE METTANT EN ŒUVRE LA PROCEDURE PUREMENT CONTENTIEUSE..................................................................... 43 SECTION 1 : LA MISE EN ŒUVRE DE LA PROCEDURE DE RECOUVREMENT DE CREANCES ET DES VOIES D’EXECUTION ...................................................................... 43 PARAGRAPHE 1 : L’OBTENTION D’UN TITRE EXECUTOIRE ..................................... 44 PARAGRAPHE 2 : L’EXECUTION DE LA DECISION D’INJONCTION DE PAYER ..... 47 SECTION 2 : LES MESURES DE RECOUVREMENT EN CAS D’INSOLVABILITE ...... 49 PARAGRAPHE 1 : LES MOYENS DE SAUVEGARDE ET D’AMOINDRISSEMENT DES RISQUES DE PERTE…………………………….. ................................................................ 49 PARAGRAPHE 2 : LE RECOURS A D’AUTRES ALTERNATIVES DE RECOUVREMENT STRATEGIQUE ...................................................................................................................... 51 CONCLUSION GENERALE ............................................................................................... 54 BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................................... 56 ANNEXES ............................................................................................................................... 61 TABLE DES MATIERES ....................................................................................................... 79

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