LArbitrage Commercial International [PDF]

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LE RÉGIME JURIDIQUE DE L’ARBITRAGE COMMERCIAL INTERNATIONAL

MÉMOIRE DE RECHERCHE Présenté par : OKEILI Othmane Sous l’encadrement de : Mr. Le professeur AMAHMOUL Jawad

UNIVERSITÉ MY ISMAIL FACULTÉ DES SCIENCES JURIDIQUES ECONOMIQUES ET SOCIALES

Année universitaire : 2016/2017

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REMERCIEMENTS

En préambule, je veux adresser tous mes remerciements aux personnes avec lesquelles j’ai pu échanger et qui m’ont aidé pour la rédaction de ce mémoire. En commençant par remercier tout d’abord Monsieur J.AMAHMOUL directeur de recherche de ce mémoire, pour son aide précieuse et pour le temps qu’il m’a consacré.  Merci à Monsieur ZRIOUEL, Chef de département du Droit en langue française.

Enfin, j'adresse mes plus sincères remerciements à ma famille : Mes parents, et tous mes proches et amis pour leur soutien.

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Table des matières Introduction…………………………..…………………………………………...p.6 Partie I : L’Arbitrage commercial international : entre plateforme juridique et institutionnelle………………………… ………...……………………………….. p 11 Chapitre Ier : L’assise juridique……………………..…………………………..p 12 Section I : Les normes à vocation universelle…………………….……………..p 13 Paragraphe 1 : L’ACI à travers les conventions internationales ratifiées par le Maroc……………………………………………………………..…………………p 13 Paragraphe 2 : Les normes de la CNUDCI : La Loi Type sur L’arbitrage commercial international …………………………………………………………..…………….p 14 Section II : Les normes à vocation régionale………………………..……….……. p 17 Paragraphe 1 : L’arbitrage européen……………………………..……….………..p 17 Paragraphe 2 : L’arbitrage Arabe…………………………………..……………...p 20 Chapitre II : L’assise institutionnelle……………………………….…..…………p 21 Section I : Les Institutions internationales d’arbitrage…………………………….p 22 Paragraphe 1 : La Cour Internationale d’Arbitrage de la CCI….............................

p 22

Paragraphe 2 : La Cour d’arbitrage international de Londres ………….…….…p 24 Section II : Les institutions régionales d’arbitrage……………………..…………p 25 Paragraphe 1 : La Cour européenne d’arbitrage……………………..………..p 25 Paragraphe 2 : Le Centre Regional de Caire pour l’Arbitrage Commercial International……………………………………………………………….……….p 27

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Partie II : L’arbitrage commercial international : Outil de règlement de litiges pratiquement limité…………………………………………………………………….. …………p 29 Chapitre Ier : Avantages de l’arbitrage commercial international.…….……….p 30 Section I : Le succès de l’ACI…………………………………………………..p 31 Section II : Les limites d’une justice publique sont des avantages de l’arbitrage………………………………………………………………..…………..p 32 Paragraphe 1 : Célérité ……………………………………….…….…………….p 32 Paragraphe 3 : Spécialisation …………………………….………….…………p 32 Paragraphe 2 : Confidentialité ………………………….…………….………….p 33 Chapitre II : Limites et carences de l’arbitrage commercial international………………………………………………….……….…………..p 34 Section I : Les limites relatives à la nature et la procédure de l’arbitrage commercial international……………………………………………………….….…………..p 35 Paragraphe 1 : La requête en annulation et la requête en homologation …………………………………………………………………..…………………p 35 Paragraphe 2 : L’ACI : une justice privée de Luxe ……………………...…….p 36 Section 2 : L’arbitrage, victime de son propre succès ?…………………………p 37 Conclusion ………………………………………………………………….……p 38 Jurisprudence ………………………………………….…………………………p 39 Bibliographie ……………………………………….……………………………p 42

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Liste des abréviations et des sigles

- AAHJF : L’Association Africaine des Hautes Juridictions Francophones - ACI : Arbitrage Commercial International - ACIMA : Centre pour l'Arbitrage Maritime d'Alexandrie - ADR : Arbitrage Dispute Resolution - CAIL : Cour d’Arbitrage Internationale de Londres - CCI : Chambre de Commerce Internationale - CEA : Centre Européen d’Arbitrage - CEE : Commission Économique pour l’Europe de l’ONU - CIA : Cour Internationale d’Arbitrage - CIRDI : Centre International pour le Règlement de Différends relatifs aux Investissements - CNUDCI : Commission des Nations Unis pour le Droit Commercial International - CRCICA : Cairo Regional Centre for International Commercial Arbitration - LCIA : London Court of International Arbitration - UE : Union Européenne Page 5

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INTRODUCTION Arbitrage, ce mot évoque au premier abord, l’arbitre sportif sifflant pleins poumons et brandissant un carton rouge lors d’une rencontre entre deux équipes. Or, l’arbitrage d’un point de vue juridique est bien loin de cette image : il s’agit d’un mode alternatif de résolution de conflit. « Mondialisation ou pas, le droit applicable aux contrats commerciaux internationaux reste avant tout un droit national. Il n’existe pas, en effet, de consensus autour de règles juridiques internationales. En conséquence, à la signature d’un contrat, l’entreprise doit choisir, à la fois, un droit national applicable et un tribunal qui traitera les litiges éventuels. Ce choix est crucial en cas de contentieux et il s’avère souvent épineux tant il est difficile de trouver un terrain neutre entre des parties de nationalité différente. C’est dans ce contexte que s’est développé l’arbitrage commercial international, qui offre une solution efficace là où la justice publique ne peut répondre aux besoins des entreprises » énoncent Mathias COLLOT et Laurent DEBEAUD1. Il s’agit d’un mode de résolution de litige dans lequel, généralement deux parties de nationalités différentes s’en remettent à une justice dite privé. Cette dernière rend une sentence qui s’impose aux parties, laquelle est dite 1

() Arbitrage international Matthias COLLOT et Laurent DEBEAUD

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exécutoire, parce que chacune d’elle peut faire appel à la puissance publique pour la faire appliquer. La caractéristique fondamentale de l’arbitrage réside dans la soustraction aux tribunaux étatiques des litiges qui relèvent normalement de leur compétence. Le recours à ce mode de résolution résulte nécessairement du consentement exprès des deux parties. Ce consentement peut s’exprimer soit sous forme d’une clause du contrat, appelée clause compromissoire, soit par la signature d’un compromis suite à l’apparition du litige. Notons également qu’on distingue différents types d’arbitrage. Tout d’abord, l’arbitrage international s’oppose à l’arbitrage interne, à caractère strictement national, qui est généralementrégi par des lois différentes. On distingue aussi l’arbitrage ad hoc, entièrement organisé par les parties du litige, de l’arbitrage institutionnel, dans lequel les parties font appel à une institution d’arbitrage. Celle-ci offre la sécurité d’un règlement standard et d’une aide en cas de blocage de la procédure, mais rend l’arbitrage plus coûteux. Avant tout, il est indispensable de décortiquer cette particularité d’être à la fois commercial (I) et international (II). Ces deux caractéristiques nécessitent des clarifications.

I.

La commercialité de l’arbitrage

La commercialité de l'arbitrage est tributaire de la commercialité des différends sur lesquels il porte, celle-ci étant elle-même dépendante de la nature commerciale de la relation ayant engendré les différends 2. Ainsi, un arbitrage est commercial lorsqu'il porte sur des différends commerciaux, les différends commerciaux étant ceux qui naissent d'une relation elle-même commerciale. 2

() Pierre MEYER, OHADA, Droit de l’arbitrage, Bruxelles, 2002, p. 35, n°64

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Lors de la rédaction de la Loi type sur l’arbitrage commercial international de la CNUDCI3, les rédacteurs ont dressé une liste, restant ouverte, des questions de toute relation à caractère ou de nature commerciale.

On aurait pu se reporter, au niveau interne, aux définitions énumérées par le Code de Commerce marocain aux différents types d’actes de commerce (principaux ou accessoires), liés notamment à l’exercice des activités par un commerçant ou d’autres opérateurs économiques, mais les rédacteurs de la Loi type ont avancé qu’une relation qualifiée de commerciale ne dépendait pas seulement de la nature ou la qualité des parties.

Par contre, ne sont en principe pas visés par ce mode alternatif de règlement des litiges, par exemple les différends liés au travail ou à l’emploi, les actions intentées par des simples particuliers ès-qualité de consommateurs, malgré leur lien avec une activité économique. Ainsi le caractère commercial d’une transaction ne signifie pas que tous les litiges qui en découlent peuvent nécessairement être réglés par l’arbitrage4.

3

() Voir sur cette question p. 13 () Sur la non arbitrabilité des différents cf. articles 34 et 36 de la Loi-type de la CNUDCI et sur le domaine de l’arbitrage interne. 4

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II. L’internationalité de l’arbitrage L'internationalité de l'arbitrage fait appel à une définition économique selon laquelle il suffit que le litige soumis à l'arbitre porte sur une opération qui ne se dénoue pas économiquement dans un seul Etat 5, et ce, indépendamment de la qualité ou de la nationalité des parties, de la loi applicable au fond ou à l'arbitrage, ou encore du siège du tribunal arbitral. D'une manière classique, l'expression "INTERNATIONAL" est utilisée de façon courante pour noter la différence entre un arbitrage national qui est purement interne à un Etat et un arbitrage qui dépasse les frontières nationales. Ceci étant, techniquement la définition du terme "INTERNATIONAL" en matière d'arbitrage répond ordinairement à deux grands critères. Le premier est objectif et vise la nature du litige, de sorte qu'un arbitrage est considéré comme international s'il "MET EN JEU LES INTÉRÊTS DU COMMERCE INTERNATIONAL" 6. Le second est subjectif et s'en tient soit aux parties, c'est-à-dire leur nationalité, domicile ou siège social, soit au lieu de l'arbitrage dans ce cas c'est le siège du tribunal arbitral qui est pris en compte, soit aux modalités du contrat c'est-à-dire le lieu de sa conclusion ou de son exécution.

5

() Définition donnée par un arrêt de la Cour de Cass en France, qui est un arrêt de principe ( Civ. 1, 26 janvier 2011,

pourvoi n° 09-10.198) 6

() C'est la conception matérielle du droit français qui répond à ce critère purement économique de l'internationalité

(cf. Art.1492 NCPC).

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Synthèse

L’arbitrage commercial international est devenu aujourd'hui dans le monde entier un des éléments essentiels du dispositif juridique des grands projets d'investissement et de développement, la place qu’occupe ce mécanisme de règlement des différends au niveau mondial n’est pas le fruit du hasard. il est le fruit de l'empirisme et de la nécessité. Cela nécessite l’examen des avantages procurés aux parties et les limites s’opposant à ces derniers (IIème Partie) mais avant, il faudra tout d’abord s’appuyer sur son assise juridique et institutionnelle (Ière Partie).

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PARTIE I L’ARBITRAGE COMMERCIAL INTERNATIONAL : ENTRE PLATE FORME JURIDIQUE ET INSTITUTIONNELLE

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CHAPITRE I L'ASSISE JURIDIQUE

L'existence de conventions internationales favorisent le développement de l'arbitrage et illustrent davantage l'importance de cette voie de règlement des litiges au plan « transnational». Ces conventions ont soit précédé et favorisé la promulgation par les États de lois libérales sur l'arbitrage 7, soit sont venues en réponse pour renforcer la portéedeslégislation internes. Ainsi, elle sont soit d’ordre international (section I) soit régional (section II).

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() Tel que la loi-type de la CNUDCI

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 Section I : Les normes à vocation universelle Les tribunaux marocains ont été confrontés à de nombreuses difficultés8, consistant par exemple à connaître la situation juridique de l’arbitrage commercial international, ses règles, ses bases quand il est international, le critère à utiliser pour décider qu’une sentence est nationale ou internationale, ce qui les a pousser à recourir aux conventions internationales, bilatérales ou multilatérales (Paragraphe 1), quant à la législation marocaine, on aura l’occasion de se pencher sur la loi-type de la CNUDCI qui a pu, malgré son caractère facultatif, faciliter l’élaboration d’une législation marocaine en la matière (Paragraphe 2).

Paragraphe 1 : L’ACI à travers les conventions internationales ratifiées par le Maroc :

Le Maroc a ratifié plusieurs conventions en matière d’arbitrage, il s’agit en l’occurrence de : La convention de New York du 10 juin 1958 sur la reconnaissance et l’exécution des sentences arbitrales étrangère. Cette convention a été ratifiée par le Dahir N° 59-1-266 en date du 19 janvier 1960. Elle est considérée

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comme la plus importante des conventions multilatérales sur l’arbitrage international.9 La convention de La Hayes du 01 mars 1954, concernant la procédure civile le Maroc a adhéré à cette convention par le Dahir N°67-645 en date du 05 juillet 197010. La convention de Washington B.I.R.O qui est entrée en vigueur le 14 octobre 1960. Le Maroc l’a ratifiée par le décret du 31 octobre 1966, le Maroc est devenu un pays contractant à partir du 10 juin 1967. La convention pour le règlement des différends relatifs aux investissements entre Etat et ressortissants d’autres Etats, signée le 18 mars 1965 et entrée en vigueur le 14 octobre 1966. Citée convention du CIRDI, elle a été ratifiée par Décret royal n°564-65 du 31 octobre 1966. Le Maroc y est devenu partie contractante le 10 juin 196711. La convention du Koweït relative à la création de l’Institut arabe pour la garantie de l’investissement en date du 27 mai 1971 dont le 1er protocole prévoit la procédure de médiation et d’arbitrage12. La convention d’Amman (Jordanie) relative à l’arbitrage commercial international faite le 26 novembre 1980, elle a été ratifiée plus tard par Dahir n° 1-85-150 du 14 novembre 1986, et entrée en vigueur le 7 septembre 1981 ; tous les pays arabes y sont membres. Les conventions bilatérales avec plusieurs pays arabes dont l’Egypte le 22 mars 1989, le Liban le 03 juillet 1997, le Koweit le 16 février 1999, le Bahreïn le 07 avril 2000. Il reste que la plus importante des conventions est le partenariat entre le Maroc et l’Union Européenne depuis 1996 13.

9

() Cf.BO. n°2473 du 21-1-1960. () Cf.BO. n°3011 du 5-7-1970. 11 () Cf.BO. du 16-11-1966 12 () Le Maroc a y adhéré le 15-11-1975 13 () Voir plus ahjucaf.com Ass. A.A.H.J.F. 10

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Paragraphe 2 : les normes de la CNUDCI : la loi-type sur l’ACI

Il s’agit de normes établies et adoptées par un organe spécialisé des Nations Unies, à savoir la Commission des Nations Unies pour le Droit Commercial International (CNUDCI) et non par les Etats membres de cette organisation internationale.

C'est par une résolution de l'Assemblée Générale des Nations-Unies n° 40-72 du 11 décembre 1985 qu'il a été recommandé à tous les Etats procédant à des réformes de s'inspirer de la Loi type de la CNUDCI de 1985. La Loi-type vise à aider les États à réformer et à moderniser leurs lois sur la procédure arbitrale afin de tenir compte des exigences et besoins particuliers de l'arbitrage commercial international14. Elle porte sur toutes les étapes du processus arbitral, de la convention d’arbitrage jusqu'à la reconnaissance et l’exécution de la sentence. Même si elle est prévue pour s'appliquer en principe à l'arbitrage commercial international, rien n'empêche qu'elle soit adaptée à toute forme d'arbitrage comme l'a fait l'Allemagne. Il faut certes noter qu'elle est incorporée dans la législation d'un grand nombre d'Etats développés ou en développement.

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() Arbitrage commercial international et conciliation, note explicative CNUDCI, uncitral.org

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Au Maroc, ce n’est qu’au 30 novembre 2007 que le Dahir n° 1-07-169 portant promulgation de la loi n° 08-05 est venu abroger et remplacer le chapitre VIII du titre V du Code de procédure civile relatif à l’arbitrage, une réforme qui s’inspire de la loi-type CNUDCI et du droit français - innovante sur de nombreux points - était devenue urgente15.

L’apport de la loi susvisée concerne particulièrement, l’adaptation de la procédure d’arbitrage à l’évolution de l’organisation judiciaire du Maroc, ainsi que le développement des procédures et organes d’arbitrage en adéquation avec les besoins nouveaux des opérateurséconomiquesconfrontés à la lenteur des procédures judiciaires16. De même la loi n°08-05 a réorganisé l’arbitrage interne, mis en en place un dispositif régissant pour la première fois l’arbitrage international tout conférantà la médiation une place particulière comme mode alternatif de résolution des conflits. Ainsi, cette loi a accordé un grand intérêtà la consolidation des droits des parties dans les procédures arbitrales en prévoyant des sanctions en cas de violation des droits de la défense, en permettant aux parties de récuser les arbitres, en obligeant lesdits arbitres à motiver leurs décisions et en les astreignant au secret des délibérations.

15 16

() Larevue, squire pattonboggs, Dr Khalid ZAHER () Dr Abdellah KHIAL, in «  L’arbitrage en droit marocain »

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 Section II : Les normes à vocation régionale Deux catégories de normes régionales en matière de règlement de différends peuvent être particulièrement examinées. D’abord au niveau européen (Paragraphe 1), vu que le Maroc est un pays d’Afrique du Nord, et qui cherchent essentiellement à faire partie intégrante à la fois de l’Union Européenne et de l’espace euro-méditerranéen notamment dans le domaine des affaires commerciales, économiques et financières. Puis, au niveau arabe (Paragraphe 2) avec d’autres pays dits frères, que réunissent la religion, la langue et certains affinités culturelles17.

Paragraphe 1 : L’arbitrage européen

Il existe une pluralité d’instruments régionaux européens relatifs au règlement non judiciaire des litiges, qui sont l’œuvre de la Commission Économique des Nations Unies pour l’Europe (I), et du Conseil d’Europe (II).

I.

La convention européenne sur l’arbitrage commercial international

C’est d’abord sous les appuis de la Commission Économique des Nations Unies pour l’Europe qu’ont été élaborés et adoptés, la convention européenne sur l’arbitrage commercial international et un règlement d’arbitrage. 17

() Abdellah BOUDAHRAIN, in « L’arbitrage commercial interne et international au regard du Maroc ». P.310

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La première étant une convention inter-étatique régionale, signée à Genève - le 21 avril 1961, et entrée en vigueur le 7 janvier 1964 18 - par les 16 pays de l’Est et de l’Ouest de l’Europe19.

Dans l'esprit d'un très grand nombre de ceux qui ont participé aux travaux de Genève en matière d'arbitrage, les difficultés qu'il s'agissait de régler dans la Convention avaient surtout trait aux rapports entre l'Est et l'Ouest de l'Europe. En réalité, si certaines questions dont s'occupe la Convention européenne sur l'arbitrage commercial international, visent en effet en première ligne les problèmes du commerce entre pays à structures économiquesdifférentes, la plupart des dispositions de la Convention s'appliquent indifféremment à toutes les relations en matière d'arbitrage entre les pays de l'Europe, quels que soient le régime politique, la situation géographique ou la structure économique de ces pays.

Toutefois, la prise en compte des intérêts étatiques est assez claire dans plusieurs dispositions de la Convention relatives à la détermination de la capacité des personnes morales de droit public à se soumettre à l’arbitrage (article II) et au rôle attribué aux autorités judiciaires en matière d’organisation et de procédure d’arbitrage (article IV et VI)20.

18

() C. Nations Unies, recueil des Traités, vol. 484, p.365, n°7041 (1963-1964) () L'Autriche, la Belgique, la Bulgarie, le Danemark, la France, la Hongrie, l'Italie, la Pologne, l’Allemagne, l’ex République socialiste soviétique de Biélorussie, l’ex République socialiste soviétique d'Ukraine, la Roumanie, la Tchécoslovaquie, la Turquie, l'ex URSS, l’ex Yougoslavie. L'Espagne a signé la Convention le 14 décembre 1961 et la Finlande le 21 décembre 1961, en portant ainsi le nombre de pays signataires à dix-huit. 20 () Ces dispositions rappellent celles analogues de la Convention de New York de 1958. 19

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Ainsi, dans les arbitrages soumis dans le cadre de cet instrument, les étrangers peuvent être désignés comme arbitre (article III).

Enfin, les parties intéressées peuvent soit soumettre leurs litiges à une institution permanente d’arbitrage, en se conformant à son règlement, soit soumettre leurs litiges à une procédure arbitrale ad hoc, auquel cas elles peuvent utiliser le règlement établi par la Commission Économique pour l’Europe de l’ONU21.

II. Règlement de la Commission économique pour l’Europe de l’ONU Ce règlement rappelle, dans une grande dimension, celui adopté postérieurement par la CNUDCI, car il date déjà de 1970 22. On trouve notamment dans son annexe la liste des chambres de commerce et d’autres institutions pouvant être appelées à jouer le rôle d’ « autorité compétente ». De ce fait, il peut servir pour un arbitrage institutionnel dirigé par des centres d’arbitrage. Ces organismes sont non seulement des ressortissants des Etats parties à la Convention Européenne de 1961, mais aussi des ressortissants de pays qui n’ont pas adhéré ou ratifié cet instrument. Toutefois, comme la plupart des institutions permanentes d’arbitrage qui possèdent leur propre règlement, on peut déduire que le règlement de la Commission économique pour l’Europe de l’ONU se destine essentiellement à un arbitrage ad hoc23.

21

() Ce qu’on va notamment traité ci-après. () On peut estimer que le règlement pour la CEE de l’ONU (1970) avait influencé celui de la CNUDCI, puisqu’il a été adopté six ans plus tard (1976). 23 () Il y a trois formes d'arbitrage international : l'arbitrage ad hoc, l'arbitrage institutionnel et l'arbitrage assisté. La clause d'arbitrage ad hoc est rédigée par les parties au contrat. S'il y a un litige, les parties appliquent elles-mêmes la clause, choisissent l'arbitre et gèrent le processus d'arbitrage. Dans le cas d’un arbitrage institutionnel, la clause d'arbitrage charge une institution de choisir l'arbitre et de gérer l'arbitrage de A à Z selon son règlement. Pour ce qui est de l’arbitrage assisté, c’est un compromis entre les deux premiers. 22

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En définitive, le règlement établi par normes supplétives destinées à favoriser commercial international. C’est aussi le l’Europe, qui visent plus particulièrement lois nationales européennes en la matière.

la CEE de l’ONU constituent des le développement de l’arbitrage cas des normes du Conseil de à encourager l’uniformisation des

Paragraphe 2 : L’arbitrage arabe (Convention Arabe d’Amman)

La Convention Arabe d’Amman (Jordanie) sur l’arbitrage commercial est le seul instrument particulier dans ce domaine au niveau arabe. C’est d’ailleurs compte tenu des insuffisances de la Convention de Riyad que quatorze Etats arabes, membres de la Ligue Arabe24, ont adopté le 14 avril 1987, la Convention d’Amman (Jordanie). Comparable à la Convention européenne sur l’arbitrage commercial International de 196125, la Convention d’Amman souligne dans son préambule, l’importance d’unifier le système arabe en la matière, en vue d’assurer une certaine équité dans le règlement des différends commerciaux internationaux, et inter-arabes en particulier. Ces différents sont ceux qui naissent entre des personnes physiques ou morales de droit privé, quelle que soit leur nationalité, ayant des rapports juridiques commerciaux avec l’un des Etats contractants ou l’une de ses composantes ou dans le siège principal qui se trouve dans leur territoire. L'évolution de ce mode de règlement de litiges au niveau arabe était tardive. Les raisons sont dues essentiellement à ce que les systèmes internationaux existant, n'ayant pas pris en considération les réalités économiques et les usages juridiques des pays en voie de développement, en général, et les pays arabes, en Particulier. Ceux-ci ont éprouvé une méfiance, 24

() Jordanie, Tunisie, Algérie, Djibouti, Soudan, Syrie, Irak, Liban, Libye, Maroc, Mauritanie, Yemen du Nord, Yemen du Sud, Palestine. 25 () On rappellera cependant que la commission chargée de l’élaboration de la Convention d’Amman, avait indiqué dans son rapport, qu’elle s’est inspirée des règles de la loi uniforme de la CNUDCI.

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voir une hostilité, à l'arbitrage international, surtout après une expérience négative dans quelques affaires26. Cette expérience a engendré deux attitudes différentes : certains pays ont privilégié leurs institutions nationales d'arbitrage (l’Algérie), d'autres l'ont interdit expressément (l'Arabie Saoudite)27.

26

() Affaires Sheikh Abu Dhabi, 18 Aout 1951, I.C.L.Q, 1952, p. 247; Affaire Texaco Calasiatic, J.D.I, 1977, p. 350 et

R.A, 1980, p. 3. 27

() Adel Bsili « VERS UN SYSTÈME ARABE UNIFIÉ D'ARBITRAGE COMMERCIAL » .MEM

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CHAPITRE II  L’ASSISE INSTITUTIONNELLE

En plus du nombre et des tendances, de plus en plus libérales, des différentes Conventions intergouvernementales qu’on a eu l’occasion de voir depuis le protocole de Genève de 1924, le développement de l’arbitrage commercial International exige l’existence d’un support institutionnel, susceptible d’offrir aux parties intéressées un cadre pour le déroulement des procédures arbitrales de la manière aussi efficace et impartiale que possible. Le rôle que jouent ces institutions et leurs règlements reste fondamental pour le bon déroulement et la régularité des procédures auxquels peuvent recourir les parties en cas de difficultés. Il y a lieu de distinguer les institutions à vocation internationale (Section I) et celles à vocation régionale (Section II).

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 Section I : Les Institutions internationales d’arbitrage Compte tenu de la pluralité des centres d’arbitrage, on optera pour ceux ayant une audience internationale, voire mondiale, et qui sont assez représentatifs quant aux systèmes juridiques. Il est utile de rappeler que les règles de ces institutions sont anationales28. On se penchera dans cette partie sur l’une des plus importantes institutions spécialisées dans ce domaine, d’autant plus qu’elle est représentée au Maroc par un comité national pourvu d’arbitres marocains, il s’agit en l’occurrence de : la Chambre de Commerce Internationale CCI (Paragraphe 1), ensuite une organisation similaire mais représentative de la sphère juridicoculturelle anglo-saxonne qui est la Cour d’Arbitrage International de Londres ou « London Court of International Arbitration » (Paragraphe 2).

Paragraphe 1 : La Cour Internationale d’Arbitrage de la CCI Il y a lieu de rappeler d’abord que la Chambre de Commerce Internationale, fondée en 1919, ne s’occupe pas seulement de l’arbitrage, mais de d’autres fonctions non négligeables. Elle se destine plutôt à : - Représenter les milieux d’affaires internationaux ; - Promouvoir le commerce et l’investissement mondial ; - Harmoniser les pratiques commerciales et formuler une terminologie et des directives destinées aux importateurs et exportateurs … 28

(22) C’est-à-dire non élaborées par des Etats ou des organisations inter-étatiques. Abdellah BOUDAHRAIN, L’arbitrage Commercial Interne et International au regard du Maroc.

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Ses membres se composent, dans plus de cents pays, de dizaines de milliers d’organisation professionnels et d’entreprises participants à l’économie internationale. Pour l’accomplissement de ses diverses missions, la CCI s’est dotée de plusieurs institutions, dont la Cour Internationale d’Arbitrage (CIA), le Bureau maritime international, le Bureau d’enquête sur la contrefaçon, le Bureau contre le crime commercial,… et d’autres structures contribuant à l’élaboration d’une politique portant sur les aspects généraux et techniques du commerce international et de l’investissement tel que la Commission de l’arbitrage international. Fondée en 1923, la Cour Internationale d’Arbitrage a une vocation réellement internationale. Ainsi, les différents mécanismes proposés par la CCI ont été spécialement conçus pour résoudre les différends commerciaux internationaux. Cela a permis à sa Cour d'administrer plus de 12 000 arbitrages internationaux impliquant des parties et des arbitres de plus de 170 pays et territoires29. La mission de la Cour est de veiller à l'application de ses divers Règlements, soit : le Règlement d'arbitrage de la CCI, le Règlement ADR de la CCI, le Règlement d'expertise de la CCI, ainsi que le Règlement d'expertise pour la résolution des différends en matière d'instruments documentaires (DOCDEX). Ses membres ne tranchent pas eux-mêmes les différends soumis à l'arbitrage tâche qui incombe aux arbitres nommés conformément au Règlement. La Cour supervise le processus d'arbitrage de la CCI et est responsable, entre autres, de : nommer des arbitres ou de confirmer ceux désignés par les parties, de statuer sur les demandes de récusation, d'examiner et d'approuver toutes les sentences arbitrales et de fixer les honoraires des arbitres.

Paragraphe 2 : La Cour d’arbitrage international de Londres 29

() Ces informations sont indiqués par la CCI elle-même en annexe dans « intracen.org »

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Dénommé en anglais « London Court of International Arbitration » (LCIA), est un organisme qui date de 1892 30, soit bien avant la Cour Internationale d’Arbitrage de la CCI. Toutefois, contrairement à celle-ci, la CAIL agit à but non lucratif, et s’est particulièrement limitée à sa vocation initiale à savoir l’arbitrage. Elle fournit un service complet de résolution de conflits internationaux, à la fois suivant ses propres Règles d'arbitrage et de médiation et celles de la CNUDCI.

Les sujets des contrats litigieux soumis à la CAIL comprennent tous les aspects du commerce international, incluant en particulier : télécommunications, assurance, pétrole et gaz, exploration, construction, transport, aviation, produits pharmaceutiques, commerce international, finance, et services bancaires. La Cour de la CAIL contrôle l'opération et l'application efficace des Règles de la CAIL, le déroulement des procédures, et tout aspect lié à la désignation des arbitres.

Les parties intéressées par ce mode de règlement des différends dirigé par la CAIL, sont appelés à opter pour une clause-type libellé comme suit : « Tout différend de ce contrat, ou en relation avec lui, y compris toute question concernant son existence, sa validité ou son expiration, sera soumis à, et définitivement trancher par, arbitrage suivant le règlement de la Cour d’arbitrage international de Londres qui sera considéré comme partie intégrante de la présente clause » .

Il est également recommandé aux parties de mentionner dans leur contrat le droit applicable au fond du litige, préciser le nombre des arbitres, le lieu et la 30

( ) Ceci n’est pas surprenant dans la mesure où l’arbitrage est né en Angleterre, inventé par les marchands.

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langue d’arbitrage, afin d’éviter les difficultés et leur épargner des frais inconsidérés.

 Section II : Les institutions régionales d’arbitrage Comme c’est le cas des Conventions, ces institutions régionales peuvent être traitées selon deux niveaux de région, au niveau européen (Paragraphe 1) avec la Cour européenne d’arbitrage, puis au niveau arabe (Paragraphe 2) représenté par Le Centre régional de Caire pour l’arbitrage commercial international « CairoRegional Centre for International Commercial Arbitration » (CRCICA)

Paragraphe 1 : La Cour Européenne d’arbitrage

La Cour européenne d’arbitrage, dénommée également « Cour Arbitrale », est une émanation sans personnalité morale propre du Centre Européen d’Arbitrage (CEA), dont le siège est à Strasbourg.

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La Cour d'Arbitrage Européenne est dotée de délégations nationales dans 18 pays d'Europe, de la Méditerranée et du Moyen Orient 31, de Chambres permanentes spécialisées tels que "Droit de la Construction","Mergers& Acquisitions", "Franchise & Partenariat" ainsi que des services de médiation nationale et/ou internationale.

Ces délégations détiennent leurs pouvoirs du Centre Européen d’Arbitrage, et sont appelés à gérer des arbitrages, ou d’autres procédures de règlement non judiciaire de litiges, en particulier la médiation.

L’objectif principal de cet organisme est la résolution de litiges de toutes natures grâce à des procédures simples et rapides, ainsi qu’il procure au parties intéressées plusieurs avantages qui peuvent se manifester dans le choix et la nomination des arbitres, dans les délais, le déroulement de la procédure (interrogatoire, actes d’instructions,…) mais aussi, le plus important, c’est l’existence d’un éventuel deuxième degré d’instance arbitrale.

La Cour peut être saisie sur la base d’une convention d’arbitrage (clause compromissoire ou compromis d’arbitrage). Pour ce qui est de l’arbitrage interne les demandes sont à adresser au secrétariat de la délégation nationale compétente selon la procédure nationale spécifique.

En revanche, en matière d’arbitrage international les demandes sont à adresser à l’un des deux greffes internationaux dont dispose la Cour (l’un à Strasbourg et l’autre en Italie à Milan).Pour chaque litige dont elle est saisie la 31

() Auparavant (1996) ces délégations étaient de trois situées à Karlsruhe (Allemagne), Milan (Italie) et Strasbourg (France).

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Cour organise la constitution d’un Tribunal arbitral et veille au bon déroulement de la procédure.

Paragraphe 2 : Le Centre Régional de Caire pour l’Arbitrage Commercial International

Le Centre régional d'arbitrage commercial international du Caire est une organisation internationale opérant en Égypte depuis 1979, en vertu d'un accord international signé par le gouvernement égyptien et l'organisation consultative juridique Asie-Afrique (AALCO).

Depuis sa création, le Centre a administré des cas d'arbitrage interne comme des cas internationaux - sur la base du règlement d'arbitrage de la CNUDCI (adapté institutionnellement et légèrement amendé), concernant des parties du monde entier. Une branche du Centre est exclusivement consacrée aux cas maritimes : le Centre pour l'arbitrage maritime d'Alexandrie (ACIMA).

Le Centre régional d'arbitrage commercial international du Caire administre à la fois des cas d'arbitrage interne et d'arbitrage international. Afin Page 28

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de promouvoir l'arbitrage et les autres procédures d'ADR, le Centre a développé depuis le début des années 1980 des programmes continus de formation.

Outres ces diverses fonctions, le CRCACI est d’abord une institution permanente d’arbitrage, ce qui fait qu’il tient à jour une liste des juristes et arbitres internationaux, dont parmi eux des avocats, des ingénieurs, des diplomates des pays d’Afrique et d’Asie, et ce à côté d’autres spécialistes des Etats-Unis, de l’Europe et d’autres pays32.

Contrairement à la Cour européenne d’arbitrage, le CRCACI n’a pas recommandé aux parties intéressées, par ses procédures, une clause-type, et son règlement renvoi délibérément au règlement de la CNUDCI.

32

() Voir sur cette question, Arbitration law « JurisLegal Information ».

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PARTIE II L’ARBITRAGE COMMERCIAL INTERNATIONAL : OUTIL DE RÈGLEMENTS DE LITIGE PRATIQUEMENT LIMITÉ

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CHAPITRE I LES AVANTAGES DE L’ARBITRAGE COMMERCIAL INTERNATIONAL

L'arbitrage présente des avantages considérables par rapport à une procédure portée devant les juridictions d'un Etat. Ces avantages s’explique par son succès dans le monde des affaires (Section I), ainsi que toute autre limite relative à la justice dite publique constitue, pour ce mode alternatif de règlement de litige, un point fort. (Section II).

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 Section I : Le succès de l’arbitrage commercial international Les raisons du succès de l’arbitrage international sont multiples. Il est tout d’abord d’une efficacité juridique remarquable, car une entreprise obtiendra souvent plus facilement l’exécution d’une sentence arbitrale dans un pays étranger que celle d’un jugement d’un tribunal étatique. Elle bénéficie alors de la convention de New York33, signée par 121 pays qui s’engagent à faire appliquer, après examen de certains principes (respect de l’ordre public, du contradictoire...), les sentences arbitrales rendues, soit dans tous les pays du monde, soit dans les seuls pays signataires de la convention, ce choix étant laissé aux pays lors de la signature. L’arbitrage offre aussi plus de souplesse dans son déroulement que la procédure d’un tribunal étatique. Le litige peut être jugé tout d’abord suivant un droit national mais aussi suivant des principes généraux du commerce international, appeléslexmercatoria, ce que ne permet pas un tribunal étatique. Il élimine les conflits de compétence entre tribunaux, en particulier en matière internationale, ainsi que généralement les problèmes de conflits de lois. Il offre donc une très grande sécurité par rapport au recours aux tribunaux. D’autre part, les parties ont la liberté de choisir le lieu de l’arbitrage et les arbitres nominativement. Elles peuvent alors trouver plus facilement un terrain d’entente en choisissant des arbitres neutres et indépendants et faire traiter des litiges par des arbitres qu’elles auront choisis pour leurs compétences techniques ou juridiques et pour leur disponibilité : les arbitres sont, en effet, payés par les parties et même bien payés pour résoudre un unique litige. Ils

33

() voir sur cette question, les Conventions ratifié par le Maroc en matière d’ACI ; () Cf.BO. n°2473 du 21-1-1960.

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peuvent donc consacrer plus de temps à un dossier qu’un magistrat et les parties sont en droit d’attendre un travail plus soigné.

 Section II : Les limites d’une justice publique sont des avantages de l’arbitrage Célérité (Paragraphe 1), confidentialité (Paragraphe 2), Spécialisation (paragraphe 3) ce sont les avantages procurés par ce mode alternatif de règlement de litige et qui constituent des limites d’une justice publique.

Paragraphe 1 : Célérité L'arbitrage a pour principal avantage notamment de régler rapidement les conflits. Il constitue un moyen de passer outre aux règles de procédure prescrites en matière de litiges. De plus, les parties établissent l'échéancier de l'arbitrage, et fixent la date des audiences eux-mêmes, ce qui leur permet d'éviter les délais inhérents à un procès. L’avantage majeur réside dans la certitude que les parties vont voir leur litige se résout définitivement au terme de la procédure arbitrale. En effet, les sentences arbitrales sont finales et sans appel. Dans bien des cas, il résultera de cette absence de droit d'appel qu'une décision finale pourra être rendue en dernier ressort, même dans le contexte d'un litige complexe et aux enjeux importants, en beaucoup moins de temps que si la voie traditionnelle des tribunaux judiciaires avait été suivie.

Paragraphe 2 : Confidentialité

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L’arbitrage est confidentiel, à la différence des jugements de tribunaux d’Etat, la procédure est confidentielle lors de son déclenchement. En effet, le débat arbitral n’est pas public cela a pour objective garder les secrets des affaires. Aucune personne ne peut accéder aux audiences sans le consentement des parties. La confidentialité de la procédure arbitrale est la règle d’or pour les opérateurs de commerce et les investisseurs. 

Le secret de délibéré et de la sentence renforce le principe, en effet, aucune personne ne peut assister au délibéré arbitral. De même les arbitres ne doivent pas divulguer le contenu des délibérations. Toute cette démarche de confidentialité est couronnée par le secret de la sentence elle-même. Cette dernière ne peut être publiée que par le consentement des parties.

Paragraphe 3 : Spécialisation

La spécialité des magistrats siégeant au sein des tribunaux judiciaires est le droit positif. Il va sans dire que leurs connaissances juridiques leur sont parfois d'un secours mitigé lorsqu'ils sont appelés à trancher des litiges soulevant des questions hautement techniques, scientifiques ou relevant de spécialités autres que celle de la science juridique.

Le recours à l'arbitrage permet aux parties de confier le soin de résoudre leurs différends à des arbitres versés dans le domaine de spécialisation dont relève véritablement leur litige. À titre d'exemple, un litige en matière de construction pourrait être soumis à des ingénieurs ou architectes; un litige en Page 34

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matière de louage commercial pourrait être résolu par une formation composée d'évaluateurs agréés; un litige entre actionnaires pourrait être tranché par des comptables et fiscalistes; etc.

CHAPITRE II LIMITES ET CARENCES DE L’ARBITRAGE COMMERCIAL INTERNATIONAL

Les avantages évoqués ci-haut peuvent toutefois être atténués ou carrément disparaitre par divers événements et circonstances que les parties ne peuvent pas toujours prévoir à l'avance. Ces inconvénients sont soit lié à la nature de ce mode de règlement de litige, soit à la procédure qui peut être touchée par certaines atténuations. (Section I)

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Ainsi pour certains, l’arbitrage commercial international est vu comme la victime de son propre succès (Section II).

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 Section I : Les limites relatives à la nature et la procédure de l’arbitrage commercial international L’arbitrage peut être confronté à des limites selon sa nature et le déroulement de sa procédure.

Paragraphe 1 : La requête en annulation et la requête en homologation

La partie insatisfaite d’une sentence arbitrale peut saisir un tribunal judiciaire par une requête d’annulation (I) ; Or l’exécution forcée d’une sentence n’est susceptible qu’après avoir été homologuée (II) ;

I.

Requête en annulation

Entre autres, il n'est pas exclu que l'une des parties, insatisfaite de la sentence arbitrale, saisisse le tribunal judiciaire compétent d'une demande d'annulation de cette sentence12. Un tel recours peut seulement être exercé si la convention d'arbitrage est invalide, si l'une ou l'autre des parties n'avait pas la capacité pour conclure la convention, si la convention ou la sentence est contraire à l'ordre public, si les règles de justice naturelle n'ont pas été respectées, si la procédure applicable n'a pas été suivie, si le mode de nomination des arbitres n'a pas été observé, ou si les arbitres ont excédé la compétence qui leur a été attribuée par les parties aux termes de la convention d'arbitrage13. Il faut toutefois noter que même si le recours en annulation est éventuellement rejeté, le dépôt de la sentence arbitrale au dossier de la juridiction lui aura fait perdre son caractère confidentiel, à moins qu'une Page 37

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ordonnance de confidentialité ne soit rendue d'entrée de jeu, à la demande d'une partie.

II. Requête en homologation Par ailleurs, contrairement aux décisions des tribunaux judiciaires, les sentences arbitrales ne sont susceptibles d'exécution forcée qu'après avoir été homologuées14. C'est donc dire que si la partie ayant perdu sa cause devant les arbitres refuse de se conformer volontairement à la sentence rendue, la partie victorieuse n'aura d'autre alternative que d'en demander l'homologation par le tribunal compétent. Or, de la même manière que la requête en annulation de la sentence arbitrale, la requête en homologation n'est pas non plus confidentielle.

Paragraphe II : Les coûts de la procédure d’arbitrage L'un des éléments qui distingue la procédure judiciaire de l'arbitrage est le fait que dans ce dernier cas, ce sont les parties elles-mêmes qui assument la rémunération des décideurs appelés à trancher leur litige. Les parties devront aussi payer pour la prise en sténographie des témoignages et représentations, de même que les coûts de nature logistique (location de salles pour les audiences, vidéoconférence, etc.) On a tendance à oublier, en effet, que la contribution pécuniaire des justiciables à un litige mû devant une Cour de justice représente une partie infime des coûts réels de ce litige. Quelques expériences indiquent par ailleurs que les parties ont souvent tendance à sous-estimer les coûts liés à un arbitrage. Parmi ces coûts, il faut évidemment envisager les honoraires du ou des arbitres, mais aussi ceux que chaque partie doit assumer pour son ou ses procureurs. En outre, chaque partie voudra parfois mandater un ou plusieurs experts, pour l'aider à présenter et expliquer les aspects techniques de sa cause sous un jour qui lui est favorable. Il n'est pas exagéré de dire qu'en bout de piste, le taux horaire combiné des arbitres, procureurs et experts se chiffrera souvent en milliers de dollars.

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Paragraphe III : L’ACI : une justice privée de Luxe Force est de constater que le professionnels constatent un manque d’intérêt porté par les Petites et Moyennes Entreprises à ces modes de règlement des conflits/litiges. En général, les PME considèrent l’arbitrage comme une justice privée de luxe qui n’est ouverte qu’aux grandes entreprises. Les PME n’osent pas s’y aventurer. Elles sont en quelque sorte intimidées par le coût et elles ne connaissent pas ce procédé. Or, cette catégorie d’entreprises constitue une niche importante à conquérir pour l’arbitrage. Les pouvoirs publics, les organisations professionnelles ainsi que les professionnels de droit doivent conjuguer leurs efforts pour sensibiliser les opérateurséconomiques sur les bienfaits de l’arbitrage.

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 Section II : L’arbitrage, victime de son propre succès ?

L’arbitrage est sans doute le mode de règlement de litiges qui répond le mieux au besoin de sécurité juridique des entreprises commerçant à l’international : en effet, cette procédureprivée est adaptée aux litiges importants et complexes, tel que la médiation et la conciliation et même, souvent que les tribunaux étatiques. Ceci explique le fort développement de l’arbitrage ainsi que ses perspectives prometteuses, car il devrait bénéficier du développement des échanges internationaux tout autant qu’il les favorise, ainsi que de l’ouverture à de nouveaux pays. Si, parfois, l’arbitrage international attire les critiques de ses usagers - qui rêvaient d’une procédure amiable rapide et qui dénoncent une dérive vers une mode de règlement de litiges coûteux, long et procédurier - c’est sans doute qu’il est, en quelque sorte, victime de son succès. C’est ainsi qu’après avoir prouvé son efficacité et ses qualités, l’arbitrage s’est généralisé pour le traitement des litiges complexes et à fort enjeu et, dans ce contexte, il n’est pas étonnant que les parties utilisent toutes les armes juridiques et procédurières pour gagner le litige. Ceci ne remet toutefois pas en cause le fait que l’arbitrage reste la solution la mieux adaptée dans de nombreux cas.

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CONCLUSION Si l'on réunit toutes les constatations que permet l'examen des tendances de l'arbitrage commercial international, on doit constater que cette activité revêt une importance croissante à la fois dans le domaine du droit et pour le développement des affaires, mais aussi qu'elle pose des problèmes toujours plus compliqués et divers, c'est-à-dire qu'elle exige une gestion soigneuse, permettant de franchir en toute impartialité les obstacles des nationalités, des cultures et des rivalités politiques.

Où va l’arbitrage ? L’évolution de l’arbitrage international, depuis une trentaine d’années, incite l’optimisme. Il est devenu, de l’avis général, la méthode normale de règlement de différends du commerce international. Et il devrait le rester, pour une raison simple ; il n’existe pas, dans l’avenir prévisible de véritable alternative à l’arbitrage qui serait universellement praticable. En l’absence de juridiction internationale de droit privé la circulation internationale des jugements rendus dans chaque Etat reste difficile. La justice Etatique ellemême, lorsqu’elle est accessible, ne semble pas suffisamment neutre aux yeux de la partie étrangère, et elle n’est pas toujours bien adaptée aux besoins propres du commerce international34 34

() Philippe FOUCHARD, « Où va l’arbitrage ? » conférence Université McGill Montréal 17nov 1988

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JURISPRUDENCE

 Litige opposant une entreprise Britannique à une entreprise marocaine : Une entreprise marocaine spécialisée dans le commerce de produits de base semi finis avait signé un contrat commercial avec un fournisseur de Grande Bretagne contenant une clause compromissoire qui donne attribution de compétence à un Centre d’Arbitrage Londonien spécialisé dans les litiges relatifs au commerce des produits de base. Les parties avaient convenu que c’est le droit anglais qui était applicable en cas de litige. Pour des raisons économiques et financières, l’entreprise marocaine s’est rétractée au cours de la phase d’exécution du contrat juste avant la date de livraison de la marchandise. Devant l’impossibilité de l’entreprise marocaine d’honorer ses engagements, le fournisseur anglais a eu recours à l’arbitrage institutionnel de la cour londonienne conformément à la clause compromissoire. La cour d’arbitrage a procédé à la convocation régulière de la partie marocaine qui a refusé de se constituer en qualité de défendeur avançant que le contrat dont se prévalait le demandeur anglais n’a jamais été accepté ni signé par elle-même et que de ce fait, le tribunal ne pouvait statuer sur un contrat sans cause ni objet et donc en l’absence de clause compromissoire établie devant consacrer l’incompétence dudit tribunal arbitral. Le tribunal londonien a rendu en défaut de représentation de la partie marocaine trois sentences aux termes desquelles il a décidé ce qui suit : 7 1- La reconnaissance de l’existence de relations commerciales et de la validité du contrat commercial qui stipule une clause compromissoire donnant compétence au tribunal arbitral ; 2- Le calcul et le paiement des indemnisations et du manque à gagner dues à la partie anglaise ; et 3- Le paiement des frais de la procédure d’arbitrage par la partie marocaine. Page 43

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Au vu de cette décision, la partie britannique a demandé l’exéquatur de la sentence arbitrale en produisant l’original desdites sentences dûment traduites en langue arabe et de l’ensemble des documents authentiques requis pour autoriser le tribunal marocain à statuer sur la demande. La partie marocaine a maintenu les moyens sur lesquels elle a construit sa défense pendant la procédure d’arbitrage et au cours de la procédure d’exéquatur arguant l’absence d’un contrat écrit et de ce fait l’absence d’une clause compromissoire ; ce qui écarterait l’application de la convention de New York du 10 juin 1958 qui ne peut s’appliquer que pour des sentences arbitrales étrangères valablement rendues et conformes aux règles de droit public marocain. Le tribunal de Commerce de Casablanca a rendu en début de l’année 2012, un jugement d’exequatur des trois sentences arbitrales étrangères précitées sur les motifs de la validité du contrat commercial qui a connu un début d’exécution comme les correspondances entre les parties l’ont démontré. Le tribunal a motivé sa décision par l’application des dispositions de l’article 327-44 du code de procédures civile et des dispositions de la convention de New York de 1958. 3)  Litige opposant une entreprise française à une entreprise marocaine En juillet 2008, la société YnnaAsment filiale de la holding Ynna Holding a signé avec un prestataire français, la société française Fives FCB (société d'ingénierie basée à Paris) un contrat portant sur la réalisation d’une unité de production de ciment d’une capacité de production d’environ 2 millions de tonnes par an à livrer clés en main dans la région de Settat. Le montant total de l’investissement s’élève à 1,75 milliard de DH (environ 162 millions d’Euros). Une partie de ce financement devait être réglée en devises au profit du prestataire français, soit 132 millions d’Euros. Il a été convenu que l’exécution du contrat se déroulera en deux étapes. Une première phase dite de «préparation» qui s’étale jusqu’à l’entrée en vigueur du contrat, qualifiée de Page 44

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«principale» et une 2e phase de l’engagement qui porte plutôt sur la réalisation du projet. La filiale d’Ynna Holding versera un acompte de 10% sur la part en Euros du contrat Le projet a finalement été abandonné en 2009. La société Fives FCB reproche à la société YnnaAsment d’avoir retiré sans préavis un cautionnement de plus de 13 millions d'euros qu'Ynna Holding a refusé de payer. Usant de la clause compromissoire, la société Fives FCB se sentant lésée, demande réparation au tribunal arbitral à Genève (Suisse) compétent en la matière qui a prononcé une sentence arbitrale en faveur de la société Fives FCB. La sentence rendue à Genève a donné raison à la demanderesse et a condamné la société YnnaAsment à payer solidairement avec la société mère la holding Ynna Holding la somme de 19,5 millions d’Euros avec intérêt de 5% à compter de fin juillet 2009 et «jusqu’au paiement complet». Le tribunal commercial de Casablanca, saisi pour l’exéquatur de la sentence arbitrale, a reconnu par Ordonnance n°3921 du 28 décembre 2012, dossier n°2426/1/2011) le bienfondé de la sentence arbitrale mais en ne déclarant pas la solidarité entre la société YnnaAsment et sa société mère Ynna Holding comme l’avait jugé le tribunal arbitral helvétique. La Cour d’appel commerciale de Casablanca saisie par l’appel de la société YnnaAsment ordonne par arrêt du 15 janvier 2015, dossier n°2013/8224/2669 l’exéquatur et la reconnaissance de la sentence arbitrable telle qu’elle a été prononcée par le tribunal arbitral de Genève qui avait déclaré la solidarité de la société YnnaAsment avec sa maison mère Ynna Holding. 8 Le groupe Fives, a obtenu du Tribunal de commerce de Casablanca le 25 février 2015 la saisie conservatoire de 65% des actions de la Société nationale d'électrolyse et de pétrochimie marocaine (SNEP) et le 6 mars 2015 la saisie-exécution des 3 499 912 actions détenues par Ynna Holding dans le capital de la chaîne de supermarchés AswakAssalam( les deux sociétés sont des filiales de Ynna Holding).

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