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Zitiervorschau

Guide du Jargon de Laelith

III Aldron Kientol

Professeur de linguistique appliquée à l’UMU

12 moisson dorée 1017 Wilfrid PROST - [email protected] - 202008/107103/224722

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Argot ou jargon ?

« L’objectif de ce petit guide, destiné au MJ, est de fournir quelques éléments de réflexion sur les différentes façons de parler que l’on peut entendre à Laelith. Il ne s’agit pas de détailler les langues, telles qu’on peut les connaître (le commun, le nain, l’elfe…), mais les déformations qu’elles ont pu subir dans les couches de la société laelithienne et sur les terrasses. Bien entendu, nous ne serons concernés ici que par le “commun”, mais n’hésitez pas, pour ceux d’entre vous parlant couramment l’elfe, à adapter ce qui est écrit. Pour commencer, quelques définitions : • Parfois taxé de langue spéciale, entouré d’une aura mystérieuse de langue secrète, code marginal et marginalisé, l’argot s’affirme comme langage de complicité tendant à exclure de la communication la multitude des non-initiés. On parlera donc plutôt d’argots, car il peut en exister une multitude. • À l’opposé, on peut considérer le jargon comme un parler technique qui peut être ésotérique pour le profane, mais dont la finalité n’est pas de masquer l’objet du discours. Au contraire, elle est d’en rendre l’expression plus rigoureuse, plus spécifique, plus rapide. Mais il arrive souvent que les termes d’un jargon viennent compléter un argot, pour en préciser la fonction technique, ou qu’un argot passe dans le langage courant, car identifié, décrypté, par des non-initiés, au hasard d’un événement. Et donc, les deux fonctions, cryptique et technique, se rejoignent et nous utiliserons alors le terme de jargot. »

Aldron Kientol, professeur de linguistique appliquée à l’UMU

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« On jargote beaucoup à Laelith »

« Comme je le dis souvent “pour écouter les gens et leur prédire l’avenir, il faut d’abord les comprendre, et ensuite savoir leur parler”. Depuis que je suis à Laelith, bénis en soient les Dieux, j’en ai entendu des demandes ! Et combien de fois je me suis dit “mais qu’est-ce qu’il me raconte celui-là ?”. À force d’écoute et d’attention, j’ai appris, j’ai compris. C’est volontaire ! Ou bien c’est un test, pour savoir si on est bien du même monde, ou bien c’est tellement habituel pour eux qu’ils ne se rendent même pas compte du vocabulaire qu’ils emploient. Prenez un gars des bas-fonds qui me demande quoi faire pour ne pas aller au pré en doublant un marron callot. Si je ne comprends pas que la question c’est de savoir comment éviter la prison en détroussant un pèlerin du feu teigneux… Ou un pêcheur, qui me promet qu’avec de la camelote et du rouge, il chope son gros pieu et il a ce qu’il faut pour aller aux mels. Je dois forcément comprendre qu’avec des amorces et des vers, il prend sa grande canne pour rapporter des mélonipes. Pour votre service, messire, et puisque vous me le demandez, je vais vous aider, dans la mesure de mes moyens, à comprendre certaines parlures, en espérant que vous saurez vous en souvenir, pour votre bien-être… et pour le mien. Ce qu’il faut avant tout savoir, c’est à qui vous avez affaire, un spécialiste ou un escroc. Dans le jargot, c’est la caractéristique économique qui distinguera le spécialiste et son jargon professionnel, du filou dont l’argot aura pour fonction de réserver le contenu du message aux seuls membres de son groupe. Et croyez-moi, messire, on jargote beaucoup à Laelith. »

Hébertius Ouvrentraygues, haruspice poissonnier

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Jargot des voleurs

Les mots et expressions cités ici correspondent au jargot utilisé aujourd’hui par la plupart des voleurs établis sur la Chaussée du lac. Il est néanmoins clair que le jargot est un langage, ou plutôt une façon de s’exprimer, susceptible de varier fortement dans le temps et l’espace. Il y a fort à parier que le jargot des voleurs de la Main qui travaille soit notablement différent, sans parler de celui de la Chaussée du lac il y a 50 ou 80 ans. Même si le langage commun n’a, quant à lui, que très peu changé. Aller au pré : aller en prison Aquiger : prendre Avoir la fièvre : être condamné à mort, ou menacé de mort Avoir une langue pour chaque oreille : mentir en donnant diverses versions des faits suivant l’interlocuteur Avoir une écharde : avoir des ennuis Bachasse : galère Banquet : banquier Bellauder : mendier Bigorneau : rahel du contingent de ville Bouchon (ou pouchon) : bourse Bricule : garde du contingent de ville Cagou : voleur solitaire Caillou : pèlerin du Crâne Callot : teigneux Canne (la) : la garde (v’là la canne : voilà la garde)

Carbeluche galicé : chapeau de soie (parfois utilisé pour désigner un magicien, ou même les Pics des Mages) Casserole : mouchard (donner un coup de casserole : dénoncer ses complices) Claque-doigt : opportuniste, prêt à partir ; désigne un bateau prêt à appareiller en un temps record Cornet d’épices : groupe de prêtres Couleur : mensonge (monter des couleurs : mentir) Curieux : juge Doubler : voler, détrousser Détacher le bouchon : couper la bourse Eau-daffe : eau-de-vie, alcool fort Écailleux : pèlerin du Poisson d’argent, utilisé aussi hors-ville pour désigner un Utruz (terme péjoratif) Être chouette : se faire prendre Être en balaude : mendier

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Fleur de prison : tatouage Fleuriste : client d’une célèbre maison de plaisir, parfois plus facile à voler ou à escroquer quand il en sort Fouiller les côtes : poignarder Fourgat, fourgasse : receleur, receleuse Gaudiffe, gaudille : épée Grand masqué : Roi-Dieu Grinchir : voler Grive : soldat, Protecteur de la Ville sainte Happer le taillis : s’enfuir habilement, se cacher Jardiner : se moquer Jasante, jaser : prière, prier Tarte : qualité d’une chose contrefaite (c’est d’la tarte) Jonc : pièce d’or, 5 joncs = 5 po Lègre : foire (légrier : marchand itinérant, nomade) Maltouse : contrebande (pasquiner la maltouse : faire de la contrebande) Marron : pèlerin de l’Oiseau de feu Ogre, ogresse : tenancier, tenancière de tapis-franc Palot : nouvel arrivant à Laelith Pantume : fille de mauvaise vie Parlementer aux bougies : comploter

Planche au pain : tribunal (par extension, planche au pain des rusés : tribunal ecclésiastique) Plouse : paille (dans la plouse : sur la paille) Plâtre : pièce d’argent, 20 plâtres = 20 pa Pousse (la) : la garde Quart-d’œil : capitaine de la Garde pourpre Ragot : quart de lithal, donc quat’ragots : un lithal Rusé : prêtre (donc, caillou rusé : prêtre du Crâne) Se faire bronzer au Nuage : partir sans laisser d’adresse, se planquer (par extension, va te faire bronzer au Nuage : va voir là-bas si j’y suis) Servir un dernier verre : empoisonner Sime : patrouille Soleil (se faire) : être condamné à l’exposition au carcan Tapis-franc : taberge de bas étage, maison de jeu louche Toccange : coquille de noix, petite barque Tripot : poste de garde Trune : aumône Venette : peur (choper la venette : avoir peur) Zif : camelote

Pigeon : pèlerin du Nuage

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Jargots à clé

Contrairement au jargot des voleurs, fait d’ajouts et d’interprétations particulières de la langue commune, compréhensible uniquement de ceux qui possèdent l’intégralité du vocabulaire, les jargots à clé sont construits sur la base d’un procédé de transformation. Ce procédé, parfois nommé code, basé sur une clé, permet d’assurer la compréhension, quels que soient les mots employés. On verra plus loin comment un meneur de jeu pourra modifier ce codage, l’adapter à ses besoins, voire le complexifier.

Règle de base : le largotji Pour transformer un mot, on prend sa consonne initiale (ou ses deux premières consonnes) et on la remplace par la lettre L, comme Laelith. La consonne initiale est alors placée à la fin du mot et prononcée de la même façon qu’elle le serait dans l’alphabet (bé, cé, dé, ef, etc.). Par exemple, prenons le mot jargot : • Remplacement de la consonne initiale par un L : largot, • Déplacement du j à la fin : largotji. • Bien sûr, comme toute règle, on rencontre quelques cas particuliers et exceptions : • Si la première lettre est une voyelle, on prendra la première consonne pour la remplacer par un L : animal devient donc alimalenne, • Si phonétiquement la consonne finale ne convient pas, comme dans force, qui deviendrait lorceéf, difficile à comprendre, on prononce différemment et ça devient lorcefé, beaucoup plus fluide dans la conversation.

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Jargots des terrasses

Chaque terrasse a développé ainsi son propre jargot à clé, basé sur le nom de la terrasse elle-même. Le principe reste le même, mais la clé n’est plus une simple lettre, mais un mot ou une abréviation qui correspond à la terrasse. Chaussée du lac : on utilise le mot Lac en guise de clé. La première lettre du mot est remplacée par un L et le reste de la clé (ac) vient à la fin du mot, après la première consonne. Par exemple, le mot jargot devient largotjac, et le mot temple devient lempletac. Main qui travaille : la clé est le mot Main. Le mot jargot devient margotjain, et le mot temple devient mempletain. Facile non ? Prospérité : dans ce cas, la clé est une abréviation du nom de la terrasse, Pros. Le mot jargot devient prargotjos, et le mot temple devient prempletos. On remarque la richesse des transformations du fait de la double consonne initiale de la clé. Mais c’est naturel pour la terrasse de la Prospérité… Nuage : la clé est le mot Nuage, tout simplement. Le mot jargot devient nargotjage, et le mot temple devient nempletage. On rencontre ici un autre cas particulier, l’usage a rendu la lettre u muette. Haute Terrasse : la clé est le mot Haute. Le mot jargot devient hargotjaute, et le mot temple devient hempletaute. S’il existe un jargot à clé sur la terrasse du Châtiment, ce qui ne fait aucun doute, il n’est pas envisageable dans le cadre de ce livret de le décrire. Et il serait de toute façon impossible à comprendre, car basé sur des substitutions chaotiques multiples et des clés aléatoires de longueurs variables empruntées à des langues indéfinissables ou encore à inventer. Guide du jargon de Laelith Wilfrid PROST - [email protected] - 202008/107103/224722

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La verlangue

Il s’agit d’une autre forme de jargot, simplement codé et sans clé, qui est apparue dans Laelith toute entière il y a maintenant plusieurs siècles, vraisemblablement importée par des pèlerins. Elle est encore pratiquée, surtout sur la Chaussée du lac et la Main qui travaille, par les travailleurs journaliers et autres « petits métiers », dans un esprit de simplicité et de connivence. Entre membres de tandems de portefaix, elle est utilisée pour communiquer rapidement des changements de parcours. La verlangue a été, dans un passé très récent, popularisée et remise au goût du jour par certains ménestrels qui en ont fait un usage immodéré dans plusieurs de leurs compositions devenues célèbres. Très simple en apparence, elle consiste principalement à inverser les syllabes de certains mots. Le procédé est régulièrement complété par une abréviation ou une inversion locale de lettres à l’intérieur du mot. Des expressions complètes peuvent être aussi « verlanguisées », telles que vas-y (ziva) ou à ce soir (soirasse). Cette complexité « à tiroirs » en fait un intermédiaire entre langage cryptique et langage économique, ce qui justifie pleinement sa présence dans les jargots. Ce qu’on constate, c’est que la verlangue, à Laelith, s’apparente à un organisme vivant, qui évolue, respire, à la fois pour s’adapter aux nouveaux venus et aux nouvelles formes de langages et les intégrer, ou, quand cela est nécessaire, les écarter et conserver une intimité, une proximité.

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Deux cas particuliers L’utruz Loin de la langue réelle des Utruz, qui par ailleurs ne parlent pas beaucoup mais c’est une autre histoire, les habitants de Laelith, surtout les enfants, utilisent parfois un procédé de déformation du langage qu’ils ont baptisé l’utruz. La clé est définie par les lettres U et Z. Le code consiste à intercaler ces deux lettres au milieu de la première syllabe d’un mot, ou de chaque syllabe si le mot s’y prête. La garde devient la guzarde, la guzarduze, ou encore mieux luza guzarduze. Soir se dira suzoir et le mot protecteur pourra devenir pruzotecteur, pruzotuzecteur et aller jusqu’à pruzotuzectuzeur. La transmission d’un message « en utruz » sera de nature à créer une incertitude chez les aventuriers qui pourront aller jusqu’à chercher un traducteur, alors qu’il s’agira d’un propos codé.

La Baronnie de Kaoca Voilà un exemple de jargot exotique codé mélangé à de la verlangue (qui pourrait même être à l’origine du nom de la Baronnie). Le code est basé sur la lettre K et le suffixe ao ou oa, c’est selon. Cela donne, pour la baronnie de Kaokakao, quelques sonorités bizarres (jeu : keujao ; bonbon : konbonboa ; ville : killevao), surtout en pinçant légèrement le nez sur les voyelles finales. À Laelith, les gnomes sont connus pour avoir un débit verbal très élevé. Mais ici, le simple fait de les entendre prononcer des mots chantants avec un accent traînant ajoute à l’exotisme et à l’atmosphère festive de ces lieux où les touristes abondent.

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Spécial MJ

Les quelques règles énoncées ci-dessus permettent ainsi au meneur de jeu de créer sa propre clé, son propre mode de codage et d’inventer ainsi son langage. Qu’il s’agisse des jargots de type largotji ou « terrasse », il suffira de définir une clé (syllabe simple commençant par une consonne). Pour un équivalent « utruz », un meneur de jeu inventif pourra développer son propre langage, en intercalant, au début ou à la fin du mot, sa propre clé, c’est-à-dire sa propre composition de voyelle-consonne. Quant au MJ torturé, il pourra verlanguiser son « utruz »… ou l’assortir de quelques mots tirés du jargot des voleurs passés par le codage du jargot d’une terrasse. « Couper la bourse d’un pèlerin de l’Oiseau de feu sous le nez d’un rahel du contingent de ville sans se faire prendre » pourrait devenir (jargot des voleurs, simple) « détacher le bouchon d’un marron sous le nez d’un bigorneau sans être chouette » ou « métachédain le choubon d’un muzarron sous le zeznu d’un buziguzorneau sans être teuchoué ». Admirez la construction de zeznu, pour nez, en utruz verlanguisé. Ce guide est complété, dans les pages qui suivent, d’exemples de mots tirés du jargot des soldats. Les contacts des aventuriers avec cette catégorie de la population de Laelith seront suffisamment fréquents pour que le MJ dispose d’un vocabulaire, parfois « fleuri », qui lui permette de se glisser facilement dans ce type de rôle. Le reste du guide est consacré à quelques expressions propres à Laelith, leur signification et leur origine.

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Jargot des baraquements

Quelques expressions, telles qu’utilisées par les Protecteurs de la Ville sainte. Abatteur de noix : lancier Aller au bal : être puni, aux arrêts Arpion : garde faisant la ronde dans les rues et les échelles Assommoir : taberge vendant de mauvais alcools Bouchonner la bique : panser un cheval Charger : faire la tournée des taberges (uniquement dans la cavalerie) Chaudron : autre nom du couark (chaudronnier : joueur de couark) Chie-dans-l’eau : marinier (péjoratif) Crottin : cavalier (péjoratif, chez les fantassins) Cruche : gardes et soldats en faction devant une porte (on dit aussi potiche) Étriers trop courts : nain (uniquement dans la cavalerie) Faire le fantassin : simuler l’ivresse (uniquement dans la cavalerie) Kif : identique, pareil Latte : sabre de cavalerie Marcher par le flanc : se coucher, dormir Oiseaux de potence : les hommes du contingent de ville Pieds blancs : fantassins Prendre mesure d’une schabraque : tomber de cheval Régler sa solde à quelqu’un : mettre une raclée, assommer Rempardeur : soldat faisant la ronde sur le rempart (remparder : faire la ronde) Restaurant des 100 couverts : cuisine de troupe Se cabrer : se fâcher, s’emporter (uniquement dans la cavalerie) Sous-pied de dragons : fantassins (péjoratif, uniquement dans la cavalerie) Vaisselle : décorations Guide du jargon de Laelith Wilfrid PROST - [email protected] - 202008/107103/224722

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Expressions typiquement laelithiennes commentées Aelithothérapie Pratique de groupe, consistant à faire le tour des taberges et/ou des maisons spécialisées quand on n’a pas le moral, que l’on quitte la ville pour longtemps ou que l’on revient à Laelith après une longue absence, ou bien que l’on a quelque chose de particulier et de très important à fêter. À noter que certains pratiquent quasi religieusement l’aelithothérapie (y compris des membres des Temples) et que certains doctes n’hésitent pas à la prescrire en cas de nécessité.

Avoir un doudilain sous le bonnet Expression communément employée pour qualifier les gentils simplets qu’on trouve en nombre près du Lazaret. Protégés par le Roi-Dieu, ils ne sont pas parqués dans des hospices, comme dans tant d’autres grandes villes. Ils déambulent dans la Main qui travaille, sans causer trop de soucis, bien qu’ils se fassent rabrouer de temps en temps par des artisans irascibles.

Deux strates L’expression originale est « ce magicien est un deux strates ! ». Elle signifie de manière très péjorative que l’intéressé est de faible niveau. En effet, les étages supérieurs (également appelés strates) des Pics des Mages sont occupés par les maîtres magiciens. Selon un protocole immuable, plus un mage est puissant, plus son appartement est situé haut dans l’édifice ! Par extension, traiter quelqu’un de « deux strates » revient à dire de lui qu’il travaille mal.

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Échellisme Terme sociologique désignant un individu ou un groupe d’individus pensant « qu’il ne faut quand même pas pousser le Roi-Dieu dans le Cloaque et confondre pèlerinage et immigration ». Attitude populiste, non structurée et très diffuse dans la masse, il n’en demeure pas moins qu’il s’agit bel et bien de nationalisme de cité. Car il est bien connu que dès que quelque chose va mal au quotidien à Laelith, c’est forcément la faute de l’autre et des dirigeants qui ne s’occupent pas assez des Laelithiens de souche. Quant à savoir quand, pourquoi et comment quelqu’un est considéré comme étant un Laelithien de souche, c’est un autre débat.

Faire bedaine Faire le tour des temples de la ville pour bénéficier des repas offerts aux nécessiteux. Par extension, pique-assiette professionnel. À l’origine, cette expression était employée pour désigner, avec élégance et compassion, toute personne respectable n’ayant que la charité des Temples pour nourrir honnêtement sa famille. Désigne désormais péjorativement toute personne cherchant à vivre gratuitement au crochet de la société laelithienne.

Faire sabot Fait référence à l’échelle éponyme. Signifie « flatter quelqu’un outrageusement dans le but d’obtenir quelque chose de lui ».

Flugistik ! Expression de mépris chez les gopneldauns de Laelith. Flugistik de Ponton, pour ne pas rembourser ses dettes à ses congénères, voulut se faire engager dans une puissante guilde d’assassins. Il fut retrouvé au matin, quai des Contrebandiers, dans une marmite, bouilli et accompagné d’une sauce gopneldaun. Un des rares cas où des cuisiniers gopneldauns ne se vantèrent pas de leur création culinaire.

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Il y a plus de profondeur sous Laelith que de hauteur au sommet de la Tour majeur des mages ! Sagesse populaire, expression signifiant que le mal peut être plus fort que le bien chez les Laelithiens.

Le chariot au port (avoir) État d’un homme qui a des soucis avec sa virilité. Autre version : « Son chariot ne monte plus jusqu’à la Haute Terrasse ».

Ookhab Les ookhabs, animaux de bât puissants et endurants, sont à l’origine de plusieurs expressions courantes à Laelith : • « Voir des ookhabs roses » : sans surprise, arrive souvent lorsqu’on a bu trop d’alcool. • « Bien sûr, prends-moi pour un ookhab ! » : peut se dire à quelqu’un qui tente de vous faire croire quelque chose de trop gros pour être vrai. • « Ne pas voir un ookhab dans une échelle » : être étourdi, aveugle, inconscient.

Sonneur (se) de Cloaque Se dit d’un barde jouant faux (et par extension pour dénigrer un barde), sous-entendu que sa musique devrait rester au fond du Cloaque.

Traverser le pont à la nage Se dit d’une personne ayant abusé des taberges et de leurs plaisirs et qui a chuté dans l’Inlam. En général ce type de nage est mortel… Dans la forme « Eh, mec, tu traverses le pont à la nage ou quoi ? », il s’agit d’un autre usage de cette expression qui peut correspondre à « marcher à côté de ses pompes ».

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Toponymes de Laelith Le langage populaire est composé d’une quantité impressionnante de noms écornés, modifiés, et le pèlerin non averti pourrait se perdre face à de tels propos. Ce qui suit n’est qu’une petite partie des appellations rencontrées dans la Cité sainte. • Le Nuage : peut désigner la terrasse ou le Temple, en fonction du contexte ; on dit aussi la Vapeur, les Vappes. • La Haute : la Haute Terrasse, on dit aussi les Hauts. • Le Lac : peut désigner la Chaussée du lac, ou l’Altalith, en fonction du contexte ; on dit aussi l’Humide, la Flotte. • L’Oiseau : le Temple de l’Oiseau de feu, on dit aussi la Flambée, le Feu. • La Main : la terrasse de la Main qui travaille ; on dit aussi la Fatigue, la Fourmilière, la Ruche ou le Rucher en raison de l’activité incessante. • La Prosp’ : la terrasse de la Prospérité ; on rencontre aussi un curieux « la fontaine à sieur Péaut », ce vieux nom est une sorte de déformation de po (pièces d’or), qui désigne une monnaie ayant cours à Laelith. Plusieurs scribes ont cherché dans les archives qui pouvait bien être ce fameux sieur Péaut. • Les Planches : le Grand Théâtre, sobriquet très ancien qui rappelle l’antique établissement. • L’Escalle : le Chariot qui monte ; on dit aussi l’Écale, par élision. • Le Chate : le Châtiment (la terrasse ou l’événement). • L’In : l’Inlam, la Faille. • La Crève-pèlerin : l’échelle des Mille Marches, à noter qu’on peut aussi désigner de cette manière le raidillon qui monte le long de la falaise de Vorn. • Les Septères : la place des Sept Royaumes. • La Solitude : la porte de l’Immense Solitude septentrionale, on dit aussi l’Oubliée. • La Bouteille : la porte de l’Ivresse enchanteresse, on dit aussi l’Ivresse, le Flacon, la Chopine. Guide du jargon de Laelith Wilfrid PROST - [email protected] - 202008/107103/224722

Directeur de publication : David Burckle Chef de projet : Jean-Marie Noël Auteurs : André Foussat et Agnès Pernelle Les expressions typiques sont rapportées par : Alexis Flamand, Philippe Rat, Maximilien Verdu, Nurthor Le Noir, Géraud G., Didier Guiserix, Phearys Relecture : Agnès Pernelle Illustrations de couverture : Tan Burci Création graphique & Maquette : Romano Garnier L’équipe de Black Book Editions : Thomas Berjoan, Éric Bernard, Ghislain Bonnotte, Anthony Bruno, Damien Coltice, Jonathan Duvic, Marie Ferreira, Romano Garnier, Laura Hoffmann, Justine Largy, Céline Munoz, Aurélie Pesseas et Gabriela Tagle Édité par Black Book Éditions 50 rue Jean Zay, 69800 St Priest. Dépôt légal : Juillet 2020. ISBN : 978-2-36328-267-5 ISBN (PDF) : 978-2-36328-268-2 Imprimé en UE. © Black Book Éditions, 2020. Casus Belli, Black Book Éditions, Laelith, sont des marques déposées par Black Book Éditions. Tous droits réservés.