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La nouvelle charte d’investissement Introduction : La nouvelle charte d'investissement présentée le 16 février 2022 devant le Roi Mohammed VI reflète la préoccupation royale pour l'investissement dans un contexte crucial où l'économie nationale a besoin d'un nouvel élan pour se relever des effets de Covid-19. Outre les orientations contenues dans les discours du Souverain concernant l'amélioration du climat des affaires, la charte projetée devra traduire les principes de base « du référentiel commun du nouveau Modèle de développement et du programme gouvernemental, notamment dans son volet relatif à l’emploi, et ce à travers un ensemble de mesures transverses fortes, à même de permettre d’amorcer une croissance économique vigoureuse, pérenne, inclusive et créatrice d’emplois ». Pour ce faire, une problématique s’impose comme suit : Quelles sont les grandes lignes de la nouvelle charte d’investissement, ainsi que les conditions nécessaires pour réussir la mise en œuvre de ladite charte ? Afin de répondre à cette problématique bien définie, il sera judicieux d’établir un plan qui comprendra deux parties, une première afin de présenter les grandes axes de la nouvelle charte d’investissement, et une seconde afin de jeter la lumière sur l’ensemble des modalités nécessaires afin de réussir la mise en œuvre de ladite charte.
Partie I : Les grandes axes de la nouvelle charte d’investissement La nouvelle charte d'investissement, qui s'inscrit dans l'esprit et l'ambition du Nouveau Modèle de Développement, se fixe comme objectif global d'inverser à l'horizon 2035 la part de l'investissement privé dans l'investissement total du pays à deux tiers contre seulement un tiers aujourd'hui. et le deuxième plan de la charte, repose sur son extension à l'ensemble du territoire marocain au-delà de l'axe le plus dynamique de notre économie Casa-RabatKenitra. les conditions du régime fiscal des investissements, les aides (foncier, formation…) et les
diverses exonérations liées (IS à 0% pendant 5 ans…) seront révisées par la charte. De même au plan territorial, la mise en place de zones franches dans chaque région du royaume est anticipée. La création d’un statut d’exportateur indirect pour les sous-traitants est évoquée, sans certitude encore de ce côté. L’autre point fort de cette charte d’investissements porte sur ses orientations en faveur d’un Maroc innovant, vers les énergies renouvelables. La production des énergies propres devrait représenter 52% des utilisations globales en 2030 contre 37% aujourd’hui. Néomoins le projet prévoit également des mesures d’appui exclusives pour les projets à caractère stratégique tels que les industries de la défense ou l’industrie pharmaceutique. Par ailleurs, cette charte d'investissement, dans son esprit, accorde une attention particulière aux petites et moyennes entreprises et vise à encourager l'esprit d'entreprise. Au final, il ne s'agit pas seulement d'une charte d'investissement pour le Maroc, mais d'une véritable politique économique avec autant d'arguments que seuls les investissements peuvent concrétiser.
Partie II : Les modalités nécessaires pour réussir la mise en œuvre de la nouvelle charte L’engagement et l’accompagnement de l’Etat en matière d’investissement, la bonne santé des entreprises et le climat des affaires constituent un élément clé de la réussite et de l’efficacité de la mise en œuvre de cette nouvelle charte d’investissement. Ainsi, le gouvernement souhaite favoriser l'investissement. L'exécutif actuel, qui a tenu jusqu'à présent quatre réunions de la Commission nationale des investissements, a effectivement validé un total de 31 projets d'accords d'investissement d'une valeur totale d'environ 22,5 milliards de dirhams. Des projets qui permettront de créer 11. 300 emplois. afin d'accélérer le rythme des accords approuvés et de répondre au mieux aux attentes des investisseurs marocains et étrangers. Par ailleurs, l’arsenal juridique et réglementaire en matière d’investissement s’est vu renforcé, entre autres, par l’entrée en vigueur de la nouvelle loi 55. 19 relative à la simplification des procédures et formalités administratives. Ce dispositif qui intervient après l’opérationnalisation de la génération 2.0 des
Centres régionaux d’investissement (CRI), a notamment pour objectif de simplifier le parcours administratif destiné à l’investisseur, un des principaux usagers de l’administration marocaine. En outre, la loi 47.18 réformant les Centres Régionaux d'Investissement et créant les Commissions Régionales d'Investissement unifiées a participé, pour sa part, à la réduction des problèmes des affaires et de l'investissement. Le délai de traitement des dossiers d'investissement a remarquablement baissé pour atteindre une moyenne de 29 jours contre plus de 100 jours les années précédentes. Grâce à cette réforme, les CRI sont mieux outillés pour le développement, l'encouragement, et la promotion de l'investissement au niveau régional, en plus de l'accompagnement global des entreprises, y compris les TPME. Tout cela va constituer un effet de levier important pour booster l’investissement privé et encourager les investisseurs et les entrepreneurs à être plus audacieux.
Conclusion : L'ensemble des réformes économiques et politiques mises en place ont par conséquent renforcé la résilience du Royaume face à la crise sans précédent de Covid-19. Néanmoins, le développement du climat des affaires nécessite davantage d'efforts, notamment en ce qui concerne la mise en œuvre et le suivi des réformes entreprises, en particulier dans les domaines de la fiscalité, de la justice, de la lutte contre la corruption, etc. et la mise à niveau des entreprises nationales. Une mission qui ne concerne pas seulement le gouvernement, mais aussi le secteur privé appelé à se restructurer et à se moderniser pour s'adapter aux changements que connaît le monde post-Covid-19.