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French Pages 104 Year 2000
Christian Langlais Philippe Ryckewaert
Guide de la culture sous abri en zone tropicale humide
Cirad
Les auteurs Christian Langlais, spécialiste des cultures maraîchères sous abri en zone tropicale, est agronome au Cirad depuis 1982. Ayant commencé sa carrière en Afrique, il est en poste en Martinique depuis 1993. Philippe Ryckewaert, spécialiste de la lutte intégrée en cultures maraîchères, est entomologiste au Cirad. Ayant été en poste à la Martinique de 1988 à 1999, il est auteur d'une thèse sur les aleurodes des Petites Antilles.
Copyright Cirad ISBN 2-87614-417-4
AVANT PROPOS Ce guide a été réalisé à l'aide des connaissances acquises par les programmes de recherche du Cirad en Martinique, financés avec le concours du conseil général de la Martinique, de la Région et de l'Europe. Des observations réalisées lors de missions dans divers pays de la zone tropicale humide ont permis de moduler et de compléter ces connaissances. Ce guide est destiné avant tout aux techniciens agricoles qui devront adapter les différentes recommandations aux conditions socio-économiques de leur pays. L'édition de cet ouvrage a été financé par le ministère français des Affaires étrangères (fonds inter-Caraïbes, fonds inter-ministériel français).
SOMMAIRE
Partie I. Particularités de la culture sous abri Les abris en zone tropicale humide
11
Présentation de la culture sous abri
11
Définitions
11
Avantages et inconvénients de la culture sous abri
11
Espèces à cultiver sous abri
13
Structure de l'abri
13
Armature
13
Dimensions
14
Utilisation de " pieds droits "
14
Pente de la plate-forme d'assise
14
Couverture de l'abri
15
Aération de l'abri
16
Systèmes de refroidissement
17
Besoins en eau des plantes cultivées sous abri
19
Qualité de l'eau d'irrigation
19
Qualité chimique
19
Qualité biologique
19
Volumes d'eau requis
Installation de pépinières
20
23
Localisation des pépinières
23
Structure de la pépinière
23
Techniques de semis
24
Semis sur mottes de terreau
24
Semis sur lit de sable
24
Guide des cultures sous abri en zone tropicale humide
La culture en pleine terre sous abri Principaux types de sols et contraintes
26 26
Culture sur vertisols Culture sur sols ferralitiques
26 27
Culture sur sols à allophane (andosols) et sur sols à halloysite
28
Gestion du parasitisme tellurique
28
Limitation du potentiel infectieux
28
Interventions curatives
29
Contrôle des mauvaises herbes
30
Désinfection du sol Utilisation d'herbicides
30 30
Utilisation du paillage plastique
32
Irrigation de la culture sous abri
32
Fertilisation
32
Matériel utilisé pour la fertilisation
32
Schéma de fertilisation
33
La culture hors sol sur substrat Choix entre culture en pleine terre et culture hors sol Culture en pleine terre Culture hors sol
35 35 35 36
Substrat et containers utilisés pour la culture hors sol
36
Irrigation en culture hors sol
39
Fractionnement des apports
39
Programmation de l'irrigation
39
Application au calcul de l'irrigation nécessaire à une culture de tomate
40
Solution nutritive
40
Composition
40
Correction du pH de l'eau d'irrigation
41
Préparation des solutions nutritives
42
Contrôles de la solution nutritive distribuée aux plantes
43
Protection phytosanitaire : la lutte intégrée
46
Règles à respecter lors de l'application de traitements phytosanitaires
47
Cas particulier des cultures sous abri
48
Sommaire
Partie IL Fiches techniques des espèces potagères Cive rouge ou " oignon pays " (Allium fistulosum)
53
Concombre (Cucumis sativus L.)
55
Courgette (Curcubita pepo L.)
58
Fraise (Fragaria spp.)
60
Haricot vert (Phaseolus vulgaris L.)
62
Laitue (Lactuca sativa L.)
64
Melon (Cucumis melo L.)
67
Poivron (Capsicum annuum L.)
71
Tomate (Lycopersicon esculentum Mil!.)
74
Annexel . Liste des insecticides et acaricides utilisés en lutte intégrée
82
Annexe 2. Liste des principaux fongicides utiliés en lutte intégrée
85
Annexe 3. Liste des principaux produits insecticides, acaricides et fongicides utilisés en culture sous abri en zone tropicale humide, présentés avec leur composition et leur fabricant 88
Bibliographie
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PARTICULARITÉS DE LA CULTURE SOUS ABRI
LES ABRIS EN ZONE TROPICALE HUMIDE
Présentation de la culture sous abri Définitions La culture en « plein champ » est la culture classique qui ne bénéficie d'aucune protection contre les effets du climat. La culture « sous abri » est une technique qui permet de protéger les plantes par un abri ; elle nécessite une irrigation permanente. Pour une culture « sous abri, pleine terre », le sol est conservé, alors que, dans le cas d'une culture « sous abri, hors sol », la production se fait soit sur un substrat inerte, soit sans substrat (Nutrient Film Technology ou NFT, aéroponie, aquaponie... ). Dans ce type de culture, il faut pouvoir disposer d'une irrigation fertilisante (solution nutritive) permanente.
Avantages et inconvénients de la culture sous abri Pendant la saison des pluies qui caractérise le climat tropical humide, les sols gorgés d'eau ne peuvent être cultivés et les pluies, par leur impact, détruisent plantes et fruits tout en facilitant le développement de maladies, fongiques en particulier. Sous un tel climat, la production des cultures maraîchères est donc limitée. Pourtant, la densité de population élevée observée en milieu insulaire comme en zone péri-urbaine induit une forte demande en légumes. Pour augmenter la production maraîchère dans ces régions, il faut donc pouvoir contourner les contraintes liées à la forte pluviométrie du climat tropical humide. Dans ce contexte, la culture sous abri est une technique intéressante :
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Guide des cultures sous abri en zone tropicale humide
elle protège les plants de la pluie et permet donc de produire tout au long de l'année. Par ailleurs, ce type de culture permet de développer des productions hors sol ou hydroponiques et donc de supprimer certaines contraintes liées à la nature du sol : déficiences minérales, structure physique inadéquate, présence de pathogènes. Enfin, par un meilleur contrôle des maladies et de la nutrition hydrominérale, la culture sous abri favorise l'obtention de rendements supérieurs aux cultures de plein champ et de fruits de meilleure présentation et d o n c plus faciles à valoriser. Elle autorise donc une production accrue, sur des surfaces moindres. Cependant, si la culture sous abri peut résoudre les problèmes spécifiques occasionnés par des pluies intenses, la technique est à l'origine d'autres contraintes qui peuvent être climatiques, parasitaires ou nutritionnelle.
Contraintes climatiques L'effet de serre engendré par l'utilisation d'un abri a tendance à augmenter au niveau des plantes protégées les températures déjà très élevées enregistrées en milieu tropical. Parallèlement, le rayonnement qui atteint ces cultures est réduit par le matériau de couverture, du film plastique le plus souvent. Or, en zone tropicale, de mai à septembre, le rayonnement solaire est inférieur à celui mesuré dans le sud de la France et c'est aussi pendant cette période que les températures sont les plus élevées. Il y a donc un déséquilibre entre une respiration accrue due à de fortes températures et une photosynthèse limitée du fait d'un rayonnement solaire moyen. Le métabolisme des cultures ne peut donc plus fonctionner normalement. Également lié au climat tropical humide, le risque d'ouragan est élevé dans ces régions ; la structure des abris devra donc être conçue en conséquence.
Contraintes parasitaires Alors que l'absence de pluies sous les abris permet de réduire l'impact de nombreuses maladies fongiques et bactériennes sur les cultures légumières, les insectes et les acariens vont trouver dans cet environnement un milieu plus favorable à leur développement. Pour rentabiliser une culture sous abri, il faudra donc être en mesure de contrôler ces ravageurs.
Contraintes nutritionnelles Pour un particulier, agriculteur en zone de climat tropical, l'investissement que représente la réalisation d'un abri est relativement important. Pour rentabiliser cette installation, l'agriculteur devra effectuer sous cet abri une culture inten-
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Les abris en zone tropicale humide
sive ; cela suppose qu'il saura y maintenir une bonne fertilité du sol, qu'elle soit chimique, physique ou biologique.
Espèces à cultiver sous abri Les principales espèces maraîchères qui présentent un avantage à être cultivées sous abri toute l'année sont la tomate, la laitue, le poivron, la courgette, le haricot et les condiments dont l'oignon pays. D'autres espèces telles que carotte et oignon-bulbe ont aussi un bon comportement sous abri, mais elles entrent en concurrence avec des produits importés à bas prix. Le melon du type « Cantaloup charentais » peut-être cultivé sous abri en période pluvieuse - donc à contre saison par rapport à la technique classique de culture en plein champ - dans les zones à fort ensoleillement comme, par exemple, dans le sud de la Martinique. La christophine peut être cultivée sous abri dans les zones fraîches, cette technique permettant d'éliminer la multiplication du champignon Mycosphaerella sp. qui provoque la maladie de la pourriture noire. Quelques espèces, comme l'aubergine, le chou, la pastèque ou le piment, résistent bien aux agressions de la pluie, leur culture sous abri n'est donc pas justifiée.
Structure de l'abri Armature Dans toute la zone caraïbe, le risque d'ouragan est élevé. En Martinique, il y a un ouragan majeur tous les 9 ans en moyenne, mais des tempêtes accompagnées de vents forts à plus de 100 km / h surviennent presque chaque année. Pour les îles de la Martinique et de la Guadeloupe, les structures utilisées pour réaliser les cultures sous abri ont été choisies en fonction de ce risque : ce sont des tunnels à armature métallique (photo 1), recouverts de film plastique, ce film pouvant être rapidement retiré en cas d'ouragan. Dans d'autres régions, comme en Guyane française, où le risque d'ouragan est faible ou nul et où le bois est une matière première abondante et bon marché, les structures de l'abri peuvent être en bois (photo 2).
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Guide des cultures sous abri en zone tropicale humide
Dimensions Habituellement, les tunnels utilisés pour la culture sous abri ont : - 3,20 m à 3,50 m de hauteur minimale au faîtage ; cependant, des tunnels plus hauts existent : ils offrent un volume d'air plus important et donc une température moins élevée au niveau des plantes, - 9,20 m à 9,30 m de largeur au sol, - une longueur maximale de 4 0 m, car, au-delà, l'aération naturelle des plants est insuffisante ; toutefois, si l'exploitation se trouve en altitude, et donc si les températures ne sont pas trop élevées, les tunnels peuvent être plus longs, - 1,5 m à 2 m d'intervalle entre deux arceaux, ou « maille ». Un ancrage de la structure au sol, par amarres, est nécessaire.
Utilisation de « pieds droits » Certaines structures de type.tunne! ou chapelle o n t des « pieds droits » (photo 3) qui permettent de travailler le sol sur toute la surface avec un tracteur : elles sont donc bien adaptées à la culture en pleine terre et offrent, en général, un volume intérieur plus important que celui des tunnels simples ; cela leur confère l'avantage de tempérer, à l'intérieur de l'abri, les effets de l'augmentation des températures. L'investissement représenté par ces structures est plus important que celuj des autres tunnels et elles doivent, de plus, être amarrées au sol par des plots en béton.
Pente de la plate-forme d' assise Pour un système de culture hors sol, la plate-forme d'assise de l'abri doit avoir une pente de l'ordre de 1 % ; toutefois, cette inclinaison d o i t être modulée en fonction du substrat qui est utilisé (voir page 26). En pleine terre, il n'y a pas de normes strictes qui définissent la pente : fl faut surtout veiller à ne pas avoir de zones d'accumulation d'eau et bien contrôler les apports d'eau en provenance de l'extérieur de l'abri par creusement de fossés d'évacuation. Il vaut mieux avoir une pente un peu forte et régulière que de réaliser un terrassement qui éliminerait la couche fertile du soi.
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Les abris en zone tropicale humide
Couverture de l'abri Le matériau de couverture a été choisi pour répondre aux deux principales contraintes liées à l'utilisation d'un abri : effet de serre et réduction du rayonnement solaire. Par suite, les matériaux utilisés devront tempérer les effets de l'élévation de la température en ayant un taux de transmission du rayonnement infrarouge lointain élevé et permettre une transmission maximale de la lumière utile à la plante, égale au rayonnement actif pour la photoynthèse (PAR). . , Le polyéthylène souple (PE) est le matériau qui répond le mieux à ces exigences, puisqu'il transmet 80 % de l'infrarouge lointain et 80 % du rayonnement global. Le verre, dont certaines caractéristiques sont également intéressantes, est cependant très lourd et il nécessite d o n c une structure plus résistante ; il induit par ailleurs un effet de serre important. Les doubles parois en plastique sont à proscrire, car elles réduisent trop la luminosité. De même, les techniques de blanchiment des plastiques, utilisées en zone méditerranéenne pour réduire le rayonnement entrant dans la serre en été et donc diminuer les températures, ne sont pas adaptées aux zones tropicales où le rayonnement n'est pas excédentaire. L'épaisseur du PE doit être au moins de 180 u.m et de préférence 200 \irr\. Toutefois, quelques agriculteurs préfèrent un plastique moins épais (80 |a,m), donc moins résistant et moins cher, mais ce film doit alors être changé chaque année systématiquement. Pour éviter que le plastique ne vieillisse trop vite aux points de contact avec l'armature de la structure, il faut le protégera l'aide d'une peinture blanche vinyle acrylique appliquée sur la face extérieure du revêtement, à l'emplacement des arceaux. Une tension parfaite du film sur toute la structure est indispensable. Pour cela, la couverture doit être mise en place à un moment de pleine chaleur, lorsque le film est alors dilaté au maximum. La tension finale est obtenue en faisant descendre les arrêts de bâche à l'aide d'un marteau. Dans les conditions tropicales, si le revêtement a été bien posé et, donc, si aucun point de battement, de frottement ou de faiblesse n'existe, le polyéthylène peut conserver ses qualités physiques durant 24 à 36 mois. Au-delà de cette période, le film devient progressivement fragile et sa capacité à transmettre la lumière diminue. Avec le PE habituellement utilisé et sous un tunnel à structure métallique, 70 % des radiations externes sont transmises sous l'abri ; ce taux peut-être réduit jusqu'à moins de 50 % par les algues ou la poussière qui se déposent sur les bâches et il est alors nécessaire de procéder à un nettoyage du film.
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Guide des cultures sous abri en zone tropicale humide
Cependant, un traitement préventif de ces revêtements avec des algicides empêche qu'ils ne se salissent trop rapidement. Lorsque les films PE utilisés pour couvrir les tunnels sont de fabrication locale, il c o n v i e n t de s'assurer q u ' i l s o n t été traités p o u r résister a u x rayons ultraviolets. Certains films de polyéthylène, différents de celui qui vient d'être décrit, peuvent être utilisés. Ils présentent l'intérêt de réfléchir une partie du rayonnement infra rouge court, ce qui permet de diminuer la quantité d'énergie entrant dans la serre et, donc, la température, sans diminuer le rayonnement utilisable par la plante. De plus, ces films produisent un rayonnement diffus qui pénètre mieux dans le feuillage que le rayonnement direct. Dans ce contexte, les films Astrolux de Hyplast et Luminance de Visqueens ont été testés par le centre de recherche du Cirad en Martinique : ils permettent de diminuer les températures maximales de 1 à 2 °C (photo 4).
Aération de l'abri Compte tenu du coût de l'énergie, seule une aération naturelle statique est envisageable actuellement. Pour qu'une telle aération s'établisse, il faut qu'un certain nombre de conditions soient remplies : abri implanté dans un endroit ventilé et orienté dans le sens du vent dominant, avec pignons découverts et film de couverture arrêté à au moins 1 m du sol, sur les côtés. Une aération au sommet par ouverture au faîtage, qui permet d'augmenter les mouvements d'air par un effet de cheminée, a pu être proposée. Elle peut être réalisée de différentes façons : - L'ouverture, large de 50 à 70 cm, est située tout au long du faîte de l'abri : ce système nécessite deux arrêts de bâche supplémentaires et une collecte des eaux de pluie. Cette collecte est effectuée : • par une gouttière suspendue à l'intérieur de l'abri, ce qui représente un système coûteux et délicat à poser (les fuites sont fréquentes) ; de plus, les algues s'y développent et la poussière s'y accumule réduisant d'autant la pénétration de la lumière (photo 5), , • par un chapeau placé au-dessus de la cheminée, dispositif a priori plus sensible au vent, • par un ouvrant mobile, placé au sommet de l'abri, qui peut être fermé complètement lors de fortes pluies, mais qui est relativement coûteux (photo 6). - Les bâches sont écartées au sommet de l'abri : ce système permet de fermer les ouvertures en période de fortes pluies et est modérément coûteux.
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Les abris en zone tropicale humide
En zone normalement ventilée, l'un ou l'autre de ces systèmes d'aération permet de diminuer les températures maximales de 1 à 2 °C, cependant, ils présentent certains inconvénients importants : • ils fragilisent l'ensemble de la structure, • ils sont difficiles à gérer en cas de cyclone, car il faut monter sur la serre pour enlever la bâche puis la remettre, • n'étant jamais très étanches, ils ne peuvent empêcher l'eau de pénétrer dans la serre et il devient alors difficile de bien gérer l'irrigation, • quel que soit le système adopté, il génère un surcoût d'investissement. En conséquence, l'utilisation d'une aération de l'abri par le sommet devra être réservée à des zones placées en conditions particulières, faible ventilation et températures élevées, par exemple. Elle pourra également être justifiée dans le cas de cultures palissées (tomate, concombre, poivron).
Systèmes de refroidissement L'utilisation d'un système de refroidissement de l'abri peut être nécessaire pour certaines cultures (tomate, laitue) et certaines situations (chaudes et mal ventilées). Les systèmes disponibles sont basés sur l'absorption d'énergie qui a lieu à la suite d'une vaporisation d'eau : leur efficacité sera donc maximale en atmosphère sèche, car l'évaporation de l'eau se fait alors aisément, mais sera moindre en cas d'augmentation de l'humidité de l'air. Deux systèmes peuvent être utilisés : - La brumisation consiste à vaporiser de l'eau en gouttelettes suffisamment fines pour que cette eau s'évapore avant de mouiller le feuillage ; le temps d'aspersion d o i t être court, de l'ordre de quelques secondes à quelques dizaines de secondes. Le matériel utilisé actuellement fonctionne à pression normale (2-4 bars) et produit des gouttes de diamètre inférieur à 100 u,m : des aspersions de 30 sec effectuées toutes les 15 min aux heures chaudes - entre 11 h et 15 h, c'est-à-dire quand l'humidité relative est minimale - ont permis de diminuer la température de 4 °C à l'intérieur de la serre. En revanche, ce système maintient, sous l'abri, une humidité permanente élevée, apte à faciliter le développement des maladies fongiques. - le cooling System consiste à faire circuler de l'eau en fines couches à l'une des extrémités de la serre et à forcer l'air à passer au travers de ces couches d'eau grâce à un extracteur d'air situé à l'autre extrémité de la serre. L'air se
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Guide des cultures sous abri en zone tropicale humide
refroidit au contact de l'eau qui se vaporise. Des essais menés au centre de recherche du Cirad en Martinique ont montré que ce système permettait de maintenir, à l'intérieur de la serre, aux heures chaudes, une température égale à celle de l'extérieur, soit 4 °C de moins que sous une serre classique. D'autre part, le dispositif, qui nécessite une serre complètement fermée pour que l'air soit forcé de passer sur les couches d'eau, constitue une barrière efficace contre de nombreux ravageurs. En revanche, il maintient, à l'intérieur de l'abri, une humidité permanente élevée qui a provoqué, dans nos conditions expérimentales, l'apparition de maladies inhabituelles. Ainsi, des cultures de tomate et de concombre ont été sévèrement attaquées par du Corynespora sp. et n'ont pas présenté de rendements améliorés par rapport à l'utilisation d'un abri sans dispositif de refroidissement. Seule, la laitue semble bien se comporter dans une telle atmosphère. Par ailleurs, le cooling System est coûteux et fragile : les extracteurs et les pompes nécessaires à la circulation de l'eau doivent fonctionner toute la journée et ne pas tomber en panne. Ce système n'est donc pas, a priori, adapté aux petits agriculteurs.
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BESOINS EN EAU DES PLANTES CULTIVÉES SOUS ABRF
Qualité de l'eau d'irrigation La qualité de l'eau d'irrigation doit être appréciée à partir de deux critères : sa qualité chimique et sa qualité biologique.
Qualité chimique Les eaux chargées en sels minéraux, et, en particulier, en sodium (Na) et en chlore (Cl) peuvent provoquer certains problèmes, car ces éléments sont peu utilisés par les plantes ; ils vont donc s'accumuler dans le substrat ou dans le sol. Par ailleurs, à partir de 8 mEq / L, ils peuvent être phytotoxiques. De plus, avec une eau ayant une concentration en Na ou Cl supérieure à 5 mEq / L, il est difficile de composer des solutions nutritives couvrant les besoins de la plante et qui n'auraient pas une teneur en sels trop importante.
Qualité biologique Pour une culture en hors sol, il est indispensable que l'eau d'irrigation utilisée soit indemne d'organismes pathogènes, sous peine d'être confronté aux mêmes contraintes que celles observées en culture de pleine terre, aggravées par le fait que la propagation des parasites est alors plus rapide.
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Guide des cultures sous abri en zone tropicale humide
Les eaux provenant du réseau d'eau potable sont saines, en général. En revanche, celles provenant de captages peuvent être contaminées par des Ralstonia sp., Erwinia sp., nématodes..., selon la profondeur et la localisation du pompage. Des analyses biologiques régulières sont donc indispensables. Les eaux provenant de rivières ou de mares sont toutes contaminées, au moins par Ralstonia solanacearum, agent du flétrissement bactérien des solanacées. L'eau contaminée doit être désinfectée. Plusieurs techniques sont utilisées : - La chloration de l'eau permet d'utiliser les propriétés du chlore qui entre 1 et 5 mg / I a l'avantage d'être bactéricide, mais qui à partir de 10 mg / I commence à retarder la croissance de la tomate. Son dosage dans les eaux d'irrigation est donc très délicat et risqué. Il est pourtant possible d'utiliser des doses de chlore supérieures à 10 m g / L, à condition de l'éliminer ensuite par oxygénation. Quelques agriculteurs utilisent, en permanence, une chloration de l'eau d'irrigation afin de maintenir une concentration proche de 5 mg / I de chlore, avec 130 ml d'eau de javel du commerce (à 12° chlorométrique) pour 1 m 3 d'eau. Cette technique permet de contrôler le flétrissement bactérien sur tomate dû, à R. solanacearum. - La désinfection thermique de l'eau se fait en élevant la température à 95 °C pendant 30 sec. L'eau doit ensuite être refroidie, ce qui suppose de disposer de bacs de stockage. - L'ozonisation de l'eau consiste à injecter 8 à 10 mg / h d'ozone dans 1 m 3 d'eau. Le gaz doit ensuite être éliminé. Ce système est coûteux. - L'irradiation de l'eau par des rayons ultraviolets (à 240 à 265 nm) détruit les bactéries et les champignons à partir de 100 mj / cm 2 et les virus à 250 mj / cm 2 . L'efficacité de ce système dépend de la propreté de l'eau qui conditionne la transmission optimale du rayonnement : il faut donc prévoir un système de filtrage efficace de type filtre à sable, puis filtre à tamis à mailles de 75 um au maximum. - La technique de filtration lente sur sable est plutôt utilisée pour éliminer les champignons du type Pythium et, éventuellement, Fusarium.
Volumes d'eau requis La quantité d'eau journalière à apporter à une culture sous abri dépend de la demande climatique, évaluée par la mesure de l'évapotranspiration potentielle (ETP), et du stade végétatif des plantes considérées.
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Besoins en eau des plantes cultivées sous abri
Tabieau > i Évapotranspiration potentielle sous serre (ETPs) calculée à partir du rayonnement global extérieur mensuel moyen (Rg) mesuré sur certaines stations météorologiques de la Martinique en appliquant la formule \ ETPs = {0,67 x Rgs> / 2,51 avec Rgs (.rayonnement gfobal solaire) = 0,7 Rg. Rayonnement global mensuei (en MF / m7) Site martiniquais Jan Fév Mar Avr Mai Vauclin Lamenlin Fort de France Saînt-joseph Macouba
18,3 17,3 17 16,5 16,2
20 19,1 1S,â 17,9 1$,4
22,3 21,3 20,6 18,2 21,7
23,8 22 20,7 23,1 23,1
23,5 21,3 20,3 20,6 24 ,-6
Jim
Jui
21,7 20,7 19,1 18,7 22,5
21,7 20,7 19,8 19,3 22
Aoô Sep Oct Nov Dec 21,3 20,$ 19,4 19,4 21,4
20,2 19,5 18,4 17,5 18,1
19 15,4 15,1 '18,4 '18,3
M 16,3 15,6 16,3 15
W 16,2 16,1 15,4 14,6
évapotranspiration potentielle sous serre (en mm par mois) Site martiniquais Jan Fév Mar Avr Mai Jun Jul Aoû Sep Oct Nov Dec Vauclin , Lamentin fort de France St Joseph Macouèa
3,4 3,2 3,2 3,1 3,0
3,7 3,6 3,5 3,3 3,4
4,2 4f i 3,8 3,4 4,1
4,4 4,1 3,9 4,3 4,3
4,4 4,0' 3,8 3,9 4,6
4,1 3,9 3,6 3,5 4,2
4,1 3,9 3,7 3,6 4,1
4,0 3,8 3,6 3,6 4,0
3,8 3,6 3,4 3,3 3,4
3,6 5,2 3,4 '3,0 3,4 2,9 3,4 3,0 3,4 2,-8
3,2 3,0 3,0 2,9 2,7
Sous une bâche en plastique, l'ETP peut être calculé selon la formule 1 : ETPs = (0,67 x Rgs)/ 2,51 où ETPs représente l'évapotranspiration potentielle sous serre en mm / j o u r , Rgs est le rayonnement global solaire sous serre en MJ / m 2 / j o u r . Rgs = 0,7 x Rg extérieur où 0,7 représente le coefficient de transmission du rayonnement par le film (si le film est sale, ce coefficient a une valeur inférieure). L'application de cette formule permet de définir les valeurs de l'ETPs à partir des données obtenues en stations météorologiques (tableau I). Les besoins en eau d'une plante évalués par l'évapotranspiration maximale (ETM) est fonction de l'ETP calculée, affectée d'un coefficient Kc spécifique de chaque espèce et du stade de développement de la culture : ETM = ETP ( Kc. À partir de cette formule et de la connaissance du coefficient Kc, il est donc possible de définir les besoins en eau d'une espèce, à un stade de développement et en un lieu donnés (tableau II).
Selon O. de Villele (Inra) et station de cultures irriguées de Sainte-Anne, 1975.
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Guide des cultures sous abri en zone tropicale humide
Tableau ryne$por4 ' production
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Très bon
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Bon
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***< **, \ 0 ; respeUîvwien-t, variété frèi résistante, moyennement résistante, tolérante, -sensible.
Conduite de la culture Durée du cycle de production e t rendement Tableau XVL Durée des différentes étapes de la culture du concombre sous abri et son rendement, en zone tropicale humide. Étape de la culture En pépinière : du semis au repiquage Sous l'abri : de la plantation à la 1re récolte durée de la récolte Nombre de cycles par an Rendement escomptable 1 1
Durée requise 18 J en pot 8 | en mottes 18 j 1 à 2 mois {selon ëlaî sanitaire) 5 60 à 70 kg
en concombres coromercialisables par m'' d'abri et par jn.
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Guide des cultures sous abri en zone tropicale humide
Semis e t plantation En culture hors sol, le semis de concombre se fait en pots ajourés (diamètre 10 à 12 cm) à raison d'une graine par pot dans un mélange constitué de 50 % de sable désinfecté et 50 % de tourbe. En culture de pleine terre, le semis s'effectue en motte de terreau (4 cm x 4 cm x 4 cm), à raison d'une graine par motte. La densité de plantation des plants de concombre est de 1,5 plants par m 2 , soit pour une serre de 9,30 m de largeur, 6 simples lignes à 45 cm entre plants ou 5 doubles lignes à 70 cm entre plants.
Palissage e t taille En culture sous abri et à la densité conseillée de 1,5 plants par m 2 , le concombre doit être palissé soit sur une ficelle verticale, soit sur un filet à grosses mailles. - Les plantes doivent être taillées en éliminant tous les fruits et rameaux se développant sur les premiers 50 à 60 cm ; - de 60 cm jusqu'au support de culture, les fruits de tige doivent être gardés. Si la végétation est dense et les fruits nombreux, il faut éliminer tous les rameaux, sinon ils peuvent être taillés à deux feuilles ; - aux points de contact avec les supports de culture, la taille à pratiquer est appelée « taille parapluie » qui consiste à laisser retomber deux ou trois rameaux après avoir étêté la tige principale ; dès que ces rameaux ont donné eux-mêmes des fruits, ils doivent être étêtés. La récolte est effectuée trois fois par semaine.
Fertilisation des p l a n t s cultivés en pleine terre Tableau XVII. fertilisation type du concombre cultivé en pleine terre sous abri, à adapter en fonction d'éventuelles déficiences du sol utilisé. Période d'apport
Quantités
Unités agricoles
kg / h a kg /500 m2
N f . p . K2 0 MgO
Type d'engrais
Préparation du so! 12 - 4 - 24 ~S MgO 500 Super phosphate triple 300 Plantation + 15] Urée 150
25,00 15,00 7,50
60 20 - 133
m
-
-
Plantation + 30 j Plantation + 4$ \
7,50 7,50
20 20
-
69 m
56
Nitrate de potasse Nitrate de potasse
150 150
120 -
40
Concombre
Herbicides spécifiques de prélevée En culture de concombre, le contrôle des adventices s'effectue par un traitement à base de chlorthal-dimethyl avec du Desolin PM (Rhône Poulenc), du Dacthal W-75 (ISK Biosciences) ou du Braban (Agro-Végétal) utilisés à la dose de 10 kg / h a .
Contrôle des maladies et ravageurs (voir annexes 1 et 2) Les principaux ravageurs des cultures de concombre sous abri sont les chenilles, les pucerons (photo 22), les thrips (photos 19 à 21), les aleurodes (photo 23), les mouches mineuses (photos 17 et 18) et les acariens. Les principales maladies sont le corynespora (surtout en période humide), l'oïdium et le mildiou. Les chenilles peuvent être contrôlées par des traitements préventifs effectués tous les 7 à 10 jours. La lutte contre les autres ravageurs ou maladies se fait par traitements curatifs appliqués dès l'apparition des premiers symptômes lorsqu'il s'agit de maladies et dès que les populations deviennent importantes dans le cas des ravageurs ; ainsi, lors d'attaques de mineuses, le seuil d'intervention est de 3 mines par feuille.
57
Courgette (Curcubita pepo L.)
Choix variétal Les variétés de courgette adaptées à une culture sous abri en zone tropicale humide sont : - Greyzini ou Grey Zuchini (obtenteur : Petoseed), de couleur vert clair strié, - Aceste (obtenteur : Royal Sluis), de couleur vert moyen, - Leda (Royal Sluis), de couleur vert clair, - Afrodite (Sluis and Groot), de couleur vert moyen, qui est tolérante aux virus ZYMV, VVMV2, CMV.
Conduite de culture D u r é e d u cycle de production e t rendement Tableau XVHL Durée des différentes étapes de ia culture sous abri de la courgette et son rendement, en zone tropicale humide. étape de la culture Du semis à la plantation Du semis â la )re récolte Du semis à la fin de ia récolte Nombre de cycles par an • Rendement eicoroptebl ef
Durée requise 6 ou 7 j 30 à 35 j 50 à 70 j selon l'état sanitaire de la culture 5 ou 6 b à 10 kg
V J inû\$ CûmmercUîiiâWes par rrt 2 d'âbrt et par an.
Semis e t plantation Le semis se fait en motte de terreau cubique de 4 cm de côté. La plantation est effectuée au stade de 4 à 5 vraies feuilles. La densité de plantation est de 1,2 à 1,8 plantes par m 2 de serre, soit, pour une serre large de 9,30 m, 6 simples lignes à 45 cm entre plants ou 5 simples lignes à 40 cm entre plants.
58
Courgette
La récolte a lieu 3 ou 4 fois par semaine. Les courgettes doivent être récoltées jeunes, quand elles atteignent 18 à 22 cm de longueur et sont encore étroites et bien cylindriques.
F e r t i l i s a t i o n des plants c u l t i v é s e n p l e i n e t e r r e Tableau XIX, fertilisation type de la courgette cultivée en pleine terre sous abri, à adapter en fonction d'éventuelles déficiences du sol utiliséPériode d'apport Type d'engrais
Préparaiiûn du sol
12 - 4 - 24 - 8 MgO
Super phosphate triple Plantation + 15 j Nitrate de potasse
Quantités kg / h a
k g / SOS m
500 100 200
Unités agricoles 1
H ? p$
£,£> MgO
25,00
60
20
120
5,00 10,00
33
46 »
135
40
H e r b i c i d e s spécifiques d e p r é l e v é e En culture de courgette, le contrôle des adventices s'effectue par des traitements à base de chlorthal-dimethyl avec du Desolin PM (Rhône Poulenc), du Dacthal VV-75 (ISK Biosciences) ou du Braban (Agro-Végétal) utilisés à la dose de 10 kg / h a ,
Contrôle des maladies et ravageurs (voir annexes 1 et 2) Les principaux ravageurs de la culture de courgette sous abri sont les chenilles (photos 24 à 26), les pucerons (photo 27), les thrips (photos 19 à 21), les aleurodes (photo 23 et 28), les mouches mineuses (photos 17 et 18) et les acariens. Les principales maladies sont l ' o ï d i u m et les virus transmis par pucerons (ZYMV, PRSV, etc.). Seule la lutte contre les chenilles se fait par traitements préventifs qui sont effectués tous les 7 à 10 jours. Le contrôle des autres ravageurs ou maladies est assuré par des traitements curatifs : dès l'apparition des premiers symptômes pour les maladies et dès que les populations deviennent importantes dans le cas d'attaques de ravageurs. Le seuil d'intervention est de 3 mines par feuille pour les mineuses.
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Fraise (Fragaria spp.J
Choix variétal Les variétés de fraise pouvant être utilisées pour une culture sous abri en zone tropicale humide sont celles dont les besoins en froid pour la mise à fleur sont très réduits. Dans ce contexte, les variétés californiennes Sweet Charlie ou Seascape (Université de Californie), qui sont peu exigeantes en froid, sont conseillées.
Conduite de la culture La fraise n'est pas une production adaptée aux climats chauds et humides. Pour sa culture aux Antilles, il convient donc de choisir les zones les plus fraîches, c'est-à-dire des zones d'altitude, s'élevant au minimum à 300 m. En cas de pluviométrie élevée, la culture sous abri est impérative pour limiter le développement des maladies.
D u r é e d u cycle de production e t rendement Tableau XX, Durée des différentes étapes de la culture sous abri de la fraise et son rendement, en zone tropicale humide. Étape de la culture
Durée requise
De îa plantation à la 1 récolte Durée de la récolte Rendement escomptable rc
100 \ î 00 ) 200 à 300 g par pied
Semis e t plantation Aux Antilles, la plantation de fraisiers se fait en décembre avec des plants ayant été stockés en conditions réfrigérées (« plants frigo ») ou des plants frais.
60
Fraise
La densité est de 6 à 8 plants par m 2 , soit 40 cm entre lignes et de 30 à 40 c m entre plants. Toutes les fleurs et les stolons doivent être supprimés durant les 15 jours qui suivent la plantation ; ensuite, il suffit d'enlever les stolons tous les 15 jours.
Fertilisation des plants cultivés en pleine terre Tableau XXh- Fertilisation type de la fraise cultivée en pleine tnrr& sous abri, a adapter en fonction d'éventuelles déficiences du sol utilisé. , ' , ' . ' Période d'apport-
Type d'engrais
Quantités kg / h a
Préparation du soi
Unités agricoles
% / s b o ' r n2
SO0
25,00
Plantation + 15 j
12-4 -24, -8 MgO , Super phosphate triple Urée -
100 150
5,00 7,5Û
Tpu>k*15j
m m e de potasse
150
7,5(3
,
M 'pp> 5 ,' K / > MgO '60 20 i20 ' ' . ' " ' - 46 ' ' 69 20 ' -
, ' ffi
40 ' '
?
Contrôle des maladies et ravageurs (voir annexes 1 et 2) Les principaux ravageurs des culture de fraisiers sont les insectes du sol, les thrips (photos 19 à 21), les chenilles et les acariens. Les principales maladies sont l'oïdium et le Phytophtora. Un traitement préventif contre les insectes du sols doit être fait avant plantation. De même, il faut effectuer un traitement contre le Phytophtora, une semaine après plantation. Pour lutter contre l'oïdium, des traitements doivent être appliqués régulièrement tous les 10 jours à partir de l'apparition des premiers symptômes. Les ravageurs autres que les insectes du sol sont contrôlés par des traitements curatifs.
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Haricot vert (Phaseolus vulgaris L.)
Choix variétal Deux variétés de haricot peuvent être cultivées sous abri en zone tropicale humide : - la variété 2.2. 3.V (obtenteur : Inra) qui est un haricot vert grimpant ; cette variété est résistante aux nématodes, - la variété naine Contender.
Conduite de la culture Durée du cycle de production e t rendement
Tableau XXIL Durée des différentes étapes de la culture sous abri du haricot vert et Son rendement, en zone tropicale humide. Étape de la culture n>
Du semis à ia 1 récolte Durée de la récolte Rendement escomptable1 1
Durée requise 30 j 15 à 3 j selon les variétés, jusqu'à 50 j pour le haricot grimpant 1 à 3,5 fcg
en t a r k o l i commercial ïsables p j r n ^ d'abri et («r cycle.
Semis e t plantation La culture se fait en semis direct à la densité de 30 graines par m 2 , soit 20 graines par mètre linéaire sur des lignes espacées de 70 cm. La récolte se fait tous les jours pour du haricot fin, sinon tous les 2 jours.
62
Haricot vert
F e r t i l i s a t i o n des p l a n t s c u l t i v é s en p l e i n e t e r r e Tableau XXlli. Fertilisation type du haricot vert cultivé en pleine terre sous abri, à adapter en fonction d'éventuelles déficiences du sol utilisé. Période d'apport
Type d'engrais
Quantités
kg/bakg/SO0m Préparation du sol
Unités agricoles 2
H P p% K p MgO
12 - 4 - 24 - 8 MgO
500
25.00
60
20
120
Super phosphate triple
100
5y OO
-
46
-
40
Herbicides spécifiques de prélevée En culture d'haricot vert, le contrôle des adventices s'effectue par des traitements à base de chlorthal-dimethyl avec du Desolin PM (Rhône Poulenc), du Dacthal W-75 (ISK Biosciences) ou du Braban (Agro-Végétal) utilisés à la dose de 10 kg / ha.
Contrôle des maladies et ravageurs (voir annexes 1 et 2) Les principaux ravageurs du haricot vert sont les chenilles, les mouches mineuses (photos 17 et 18), les pucerons, les cicadelles et les acariens. Les principales maladies sont les pourritures du collet et l'oïdium. Des traitements préventifs doivent être fait contre les pourritures du collet 7 jours après levée. Le contrôle des autres ravageurs ou maladies est assuré par des traitements curatifs : dès l'apparition des premiers symptômes pour les maladies et dès que les populations deviennent importantes dans le cas d'attaques de ravageurs.
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Laitue (Lactuca sativa L.)
Choix variétal Tableau XXIV. Variétés de laitues cultivées sous abri, en climat tropical numide. Type
Variété
Obtenteur
CaK*cïérîs%ue
Beurre
Titama Pfvina
Van Den Berg ; Peiner Vilmorin
Petite pomme -
Batavia
Mïneao Trjniîy fâcifîco
Key5torte Teebfflsem R&yai Sluis
Qoris Acacia
Asgrow Royal 5tais
£mpîre ou Tropical Emperor
Petoseed
Sonne porsmatson Fe»î lies larges 0onne résistance â îa nécrose rrtârgtriâîe Feuilles, très iarg.es., tolérance à (a cercosporiose feuilles larges
Conduite de la culture Durée du cycle de production e t rendement
Tableau XXV. Durée des différentes étapes de ta culture sous abri de la laitue et son rendement, en zone tropicale humide. Étape de la culture
Durée requise
En pépinière : du semis a la plantation
15 à 21 j
Sous abri : de ia plantation à la récolte
26 à 3-5 j
Nombre de cyci es par an
9â 10
Rendement escomptable'
15 à 20 kg
' CTÎ idlades coraraercïaltsaSîletpar m' rf'abn et par .in.
64
Laitue
Semis et plantation Le semis se fait en motte de terreau cubique de 4 cm de côté. La plantation est effectuée au stade de 4 à 5 vraies feuilles. La densité de plantation est de 18 à 20 laitues par m 2 de bacs. Des bacs de 1 à 1,2 m de large et 20 à 30 cm de large conviennent bien à cette culture ; il faut compter 5 à 7 I de substrat par laitue. L'irrigation fertilisante se fait à raison d'un goutteur pour deux laitues.
Fertilisation de la laitue cultivée en pleine terre Tableau XXVL Fertilisation type de la laitue cultivée en pleine terre sous abri,, à adapter en fonction d'éventuelles déficiences du sol utilisé. Période d'apport
Type d'engrais
Quantités
kg / h a Préparation du sol Plantation + 15}
kg /500 m2
Unités agricoles
N Pp$
K p MgO
12-4 -24 -S MgO
500
25,00
W~
20
120
Super phosphate iri pie Urée
100 150
5,00 7,50
m
46 ~
-
40
H e r b i c i d e s spécifiques d e p r é l e v é e En culture de laitue, le contrôle des adventices s'effectue par des traitements à base de propyzamide avec du Kerb Flo (Rohm & H a a s / AgrEvo France) utilisé à la dose de 3,75 I par ha. Cet herbicide ne contrôle pas les amarantes (ou « épinards ») ; en cas de monoculture de laitue, il sera donc indispensable de contrôler ces adventices par un autre moyen, un sarclage manuel ou l'application d'un herbicide total en fin de culture, par exemple. Si la culture suivante est une tomate, il convient de réduire la dose de Kerb Flo à 2 I par ha.
Contrôle des maladies et ravageurs (voir annexes 1 et 2) Les principaux ravageurs sont les mouches mineuses (photos 17, 18 et 25) et les chenilles. Les principales maladies sont la cercosporiose (surtout en période humide) et des pourritures du collet. À noter que le système de culture
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Guide des cultures sous abri en zone tropicale humide
sous abri équipé d'une irrigation au goutte-à-goutte limite fortement l'importance de la cercosporiose. Des traitements préventifs doivent être faits contre les mouches mineuses (2 jours avant plantation et 5 à 7 jours après la plantation), les chenilles (juste avant que la pomme ne se ferme) et les pourritures du collet (2 jours avant plantation). Le contrôle des autres ravageurs ou maladies est assuré par des traitements curatifs : dès l'apparition des premiers symptômes pour les maladies et dès que les populations deviennent importantes dans le cas d'attaques de ravageurs. Attention : les délais d'utilisation des pesticides avant récolte sont généralement beaucoup plus longs sur laitue que sur les autres cultures.
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Melon (Cucumis melo L.)
Choix variétal Aux Antilles, la période de production du melon en plein champ destiné à un marché d'exportation s'étend de janvier à juin. Le marché local est alors largement approvisionné par les surplus. En revanche, en dehors de cette période, la production de plein champ est quasiment nulle : la culture de melon sous abri doit donc être orientée vers des récoltes de juillet à décembre qui permettraient d'approvisionner ce marché local. Le melon est une plante exigeante en lumière et la période de j u i l l e t à décembre est la moins ensoleillée ; il faut donc réserver cette culture aux zones qui bénéficient du meilleur ensoleillement, le sud de la Martinique, par exemple. Les variétés du type « Cantaloup charentais » ne sont ni adaptées à la culture hors sol sous abri, car ils produisent alors des fruits non sucrés, ni à la culture sur sols sableux. Cependant ces melons peuvent être envisagés pour une culture de pleine terre sous abri dans les régions les plus ensoleillées (sud de la Martinique). Les variétés exploitées alors sont Alpha (obtenteur : Tézier) ou Savor (obtenteur : Vilmorin). En hors sol, les seules variétés qui se sont avérées intéressantes pour l'instant sont de type asiatique ou israélien ; elles sont à chair verte ou vert orangé et leur saveur diffère de celles des melons Cantaloup. Ces fruits sont très sucrés et le rendement de la culture est correct ; la production de ces types de melon peut être modulée en fonction des débouchés commerciaux. Les variétés utilisables sont alors Andes (obtenteur : Sakata) ou Aogen (obtenteur : Hazera).
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Guide des cultures sous abri en zone tropicale humide
Conduite de la culture D u r é e d u c y c l e d e production e t r e n d e m e n t
Tabfeau XXVI Ê. Durée des diftérentes étapes de la culture du melon sous abri et son rendement, en zone tropicale humide, étape iJe la cuifare
0 urée requ îse
' En pépinière
NPR
Pucerons
Pyrimicarbe
ïmfdatïoptfdê
Pirimor G (S)
"
Confidbriik \
Eodosuifan Ci cadettes, cochenilles
Punaises, % x
Acariens; araignées rouges,
feobutatip oxyde
Tordue $
acarîose
gromofiropytaïô
H&rçn
bronzée, tarsonême
Picota!
ïÇeltbane, ....
AbamectJne Cyhêxatk
Verîlmec (P) Teeko'atM,,,-
,
9 ml
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:
Melon, concombre, courgette, tomate &ais«,meta*î
%
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15 J * HaïieGï,tneior!, poivron, tomate S&$ fraise
v
O c ol > a a. > a n c_ c n> tn O
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Mêmes conditions, d'emplo* que pour les mineuses S ml ?| MeloMômste
CT (D
genzoximâte
Arfaban, Rezar
20 ml
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ACffnâtirto
Ofytîs
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3}
EndostjlÊao
Techn'ufan
17 ml
Ciafentez ine
Appoîo
2g
N O
Melon Àstegine, concombre
$£tr sratgsées rouges-
fraise', melon, poïv*Oft, tomate
NPR
3j 15 ]
Concombre, melon Chou, fraise
Sur tarsonèmes NPR
3$ 41
fraise Concombre, melon
Dose d e produit cowneroaî, USURÉE pour un pulvérisateur avec un mouillage de 1Q00 ! /fea ; ia dose doit être doublée avec u s aîonaisKOf, car le moHîlîage est
dans ce cas 4e 500 i / te 2
A titre -infctmaiif, le Conftdûr feussï appelé Attentre oâ Provadt>j est tonologué dans certain pays pour i»e sppîtcatior* au soî, -en arrosage ou en gôutt&-à-goutte,
à la dase d e 8,7 l / h a et « a délai avant técolte de 3 semaines.
O
n' w_ (D
féj : proefetit s-ystëmtque r (P) ; produrt pénétrant ; NPR t ne pas tépëter Ses traitements, car le ptoduii est légèrement toxique *is4-vfe