Fascicul Fiscalite - Version Finale Corrige 2016 PDF [PDF]

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Zitiervorschau

FLG

Cabinet de Gestion, Finance, Leadership, Entrepreneurship, Consulting and Services (CAGEFIE-Consulting Sarl) (L’Excellence dans la Gestion et la Finance) Situé au Carrefour Hôtel le « Paradis » NGOUSSO Yaoundé Immeuble NGASSA Félicité. BP. : 5021 Yaoundé-Cameroun Tél. : 94.21.08.60 / 77.30.72.43 Email : [email protected]

- Doctorant en Sciences de Gestion - Directeur Général du CAGEFIE-Consulting Sarl - Délégué du GIC Tous Pour la Gestion (TPG) - Enseignant de Fiscalité et de Comptabilité Bancaire à l’École Supérieure de Commerce de Yaoundé (SUP DE CO) - Enseignant de Fiscalité et de Comptabilité Bancaire à l’Institut Supérieur de Technologie Appliquée et de Gestion(ISTAG) - Enseignant de Fiscalité et de Comptabilité Bancaire à l’Institut Supérieur MATAMFEN (ISMAT)

 Étudiants des Grandes Écoles de Gestion (BTS, Licence Professionnelle, Masters)  Étudiants des Facultés de Gestion  Étudiants des Facultés Juridiques et Politiques  Élèves de Magistrature  Chefs d’Entreprise  Amoureux de la Fiscalité

Précis de Fiscalité des Entreprises : Conforme à la Loi des Finances 2016 du Cameroun

AVANT PROPOS La Fiscalité dans son ensemble et singulièrement la Fiscalité des Entreprises semble être une discipline assez complexe aussi bien pour les Apprenants, Praticiens que pour les Opérateurs Économiques (qui sont soit des Contribuables soit des Redevables).  La Complexité pour les Apprenants résiderait dans la manière d’aborder la discipline. En effet ceux-ci se bornent à lire ce cours comme s’ils lisaient un roman avec beaucoup de légèreté. Or le Cours de Fiscalité doit lire entre les lignes.  Pour les Praticiens ? au-delà de la maîtrise des concepts fiscaux, mais aussi l’esprit et la lettre de certaines dispositions fiscales, certains manquent d’appuyer ceux-ci par des exemples pratiques et concrets (la Fiscalité étant par essence une discipline ésotérique). Il faut même intégrer le caractère dynamique de la discipline.  Les Opérateurs Économiques (Contribuables) ignorant les mécanismes de fonctionnement fiscaux sont obligés de chercher des voies de contournement ; voies qui parfois coûtent plus chères et au finish estiment que le taux de la Pression Fiscale au Cameroun est très élevé. For de ces constats, nous avons voulu apporter un éclairage par cet ouvrage qui se veut à la fois théorique mais surtout pratique. Il s’agit en fait d’un ouvrage où tout le monde peut y trouver des réponses à sa préoccupation fiscale. - Les Étudiants y trouveront un cadre privilégié pour la maîtrise des concepts fiscaux mais également un ensemble d’exercices corrigés pour se préparer aux examens ; étant entendu que le cours de Fiscalité comme nous l’avons déjà relevé se lit entre les lignes. - Les Praticiens trouveront en cet ouvrage un instrument de Renforcement Supplémentaire de leurs Capacités dans l’exercice de leurs fonctions. - Les Opérateurs Économiques trouveront leur compte de par cet ouvrage puisqu’ils auront tout au moins de façon substantielle les éléments qui leur permettraient

de comprendre les

différents types d’impôts qu’ils devraient payer, les mécanismes de leur établissement consacrés par le champ d’application, la détermination de l’assiette ou la base d’Impôt et les processus de liquidation et de recouvrement. Au regard de tout ceci, on devrait aboutir (et ceci si tous les acteurs socio économiques s’approprient ce document) à une alimentation du Budget de l’État de façon assez optimale pour permettre à notre Gouvernement de pouvoir atteindre ses objectifs consacrés par :  Intervention dans le cours de l’Activité Économique (encouragement ou découragement de l’exercice de certaines activités) par une Politique Fiscale fondée sur une base solide constituée par un taux de Recouvrement assez élevé des Impôts.  La réalisation des Infrastructures Sociales, gage du bien- être des citoyens. Par Fernand Léopold GUDO (Doctorant ès Sciences de Gestion, Expert Consultant en Gestion, Directeur du CAGEFIE-Consulting Sarl, Tél : 694.21.08.60 / 677.30.72.43 Page 1

Précis de Fiscalité des Entreprises : Conforme à la Loi des Finances 2016 du Cameroun  La réduction des inégalités sociales (l’État ne pouvant construire les Dispensaires, Hôpitaux, Écoles… que si les Impôts sont régulièrement payés et que les destinations ne sont pas les caisses des Agents d’Impôt mais plutôt le Trésor Public). L’approche méthodologique mieux pédagogique s’articule autour de 04 axes : o

Le premier est consacré à l’explication de façon succincte des concepts fiscaux, leurs

mécanismes d’application ; o

Le deuxième axe s’inscrit dans une logique de maîtrise et de compréhension totales

des Impôts par des Exemples d’application à chaque point ; o

Le troisième est consacré aux exercices d’application corrigés, exercices qui sont

proposés par l’auteur. Ces exercices sont une espèce de contrôle des capacités de celui qui aura lu ces écrits fiscaux ; o

Le dernier est une espèce de préparation des étudiants aux examens. elle est

consacrée par la correction des six (06) derniers sujets proposés aux BTS Comptabilité et Gestion des Entreprises (CGE). Compte tenu des développements précédents, le présent ouvrage comporte 03 parties. - La 1ère est consacrée au cours de Fiscalité des Entreprises ; - La 2ème propose des Sujets de Réflexion et leurs Corrections ; - La 3ème est consacrée aux Corrections des Exercices proposés aux BTS durant les six (06) dernières années.

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Précis de Fiscalité des Entreprises : Conforme à la Loi des Finances 2016 du Cameroun

PREMIÈRE PARTIE : LE COURS DE FISCALITÉ DES ENTREPRISES

OJECTIFS PÉDAGOGIQUE DU COURS Le cours de fiscalité des entreprises a pour objectif d’initier et de renforcer les capacités des apprenants sur les différents concepts fiscaux. On va également aborder ici la pratique fiscale notamment en ce qui concerne l’IS, IRPP, l’Impôt sur les Activités, la TVA. Compte tenu des développements précédents, cette première partie de l’ouvrage consacrée au cours de fiscalité des entreprises s’articule autours de : CHAPITRE I :

Généralités sur l’impôt

CHAPITRE II : L’Impôt sur les Sociétés (IS) CHAPITRE III : Approfondissement de l’IS (Régime Fiscal des Sociétés Mères et Filiales, les Déficits Fiscaux, le Réinvestissement du Bénéfice…..) CHAPITRE IV : L’Impôt sur le Revenu des Personnes Physiques (IRPP) CHAPITRE V : L’Impôt sur les Activités (Impôt Libératoire, Contribution des Patentes, Contribution des Licences). CHAPITRE VI : La Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA) CHAPITRE VI : L’Impôt sur le Capital

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CHAPITRE 1 : GÉNÉRALITÉS SUR L’IMPÔT

CENTRES D’INTÉRÊTS Au terme de ce chapitre, nos capacités devraient être initiées et renforcées sur : - La définition de l’impôt ; - Les caractères de l’impôt ; - Les objectifs de l’impôt ; - La classification des impôts au Cameroun ; - La détermination (ou l’élaboration) des impôts au Cameroun ; - L’Organisation de l’Administration Fiscale Camerounaise. Nous allons achever ce chapitre par la définition de quelques notions techniques indispensables pour la compréhension de la suite du cours de Fiscalité.

SECTION 1 : DÉFINITION-CARACTÈRES-OBJECTIFS DE L’IMPÔT Paragraphe 1 : Définition de l’Impôt L’Impôt est un moyen de répartition des Charges Publiques ou des Dépenses de l’État entre les Agents Économiques d’après leurs facultés contributives. Lorsque l’État du Cameroun dans la Loi des Finances fixe pour le compte d’une année le montant de son Budget, le volet recettes proviendra en priorité des Impôts que paieront les Opérateurs Économiques et autres Contribuables.

Paragraphe 2 : Caractères de l’Impôt Trois caractères sont assignés à l’impôt :

1. L’Impôt est une contribution forcée Chacun est tenu de supporter et de payer l’Impôt

2. L’impôt est une contribution forcée sans contrepartie directe Lorsque l’Impôt est payé, le contribuable n’attend pas directement que l’État vienne réaliser dans sa Région ou son quartier une œuvre immédiate. Lorsque nous payons par exemple l’IRPP (Impôt sur le Revenu des Personnes Physiques), il faut que l’État dans sa Politique de Planification et de Développement des infrastructures estime loisible afin de venir construire une École ou un Hôpital dans notre Contrée (ceci peut prendre parfois 01 ou 05 ans). Il faudrait déjà à ce niveau distinguer l’Impôt de la Taxe qui quant à elle a une Contrepartie

Directe (lorsque la Taxe d’Enlèvement des Ordures Ménagères est payée, la Société

HYSACAM est tenue de venir les enlever immédiatement). Par Fernand Léopold GUDO (Doctorant ès Sciences de Gestion, Expert Consultant en Gestion, Directeur du CAGEFIE-Consulting Sarl, Tél : 694.21.08.60 / 677.30.72.43 Page 4

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3. L’Impôt a un caractère définitif Lorsque l’Impôt est payé, le contribuable ne peut réclamer le remboursement sauf en cas de paiement en trop ou de dégrèvement.

Paragraphe 3 : Objectifs de l’Impôt Trois (03) objectifs sont assignés à l’Impôt :

1. C’est un Moyen d’Interventionnisme de l’État dans le cours de l’Activité Économique Avec l’Impôt ou la Politique Fiscale, l’État peut encourager ou décourager l’exercice de certaines activités : - Pour décourager la consommation des poulets congelés en provenance de l’Europe, l’État a augmenté les taxes sur l’importation de ces produits. Par cet acte, les producteurs domestiques commercialisent régulièrement et à bon marché les poulets élevés localement. - Le 10 Février 2001, le Chef de l’État Camerounais lors de son discours à la jeunesse avait annoncé la défiscalisation des produits informatiques. Par cet acte, les opérateurs économiques camerounais ont procédé à l’importation des produits informatisés car les taxes avaient baissé. Aujourd’hui, un microordinateur peut s’acquérir autour de 100.000 F CFA voire moins.

2. L’impôt permet à l’État d’obtenir l’essentiel de ses ressources avec le maximum de sûreté Les recettes fiscales alimentent la plus grande partie du Budget de l’État ; lorsque la Loi de Finances de la République est promulguée par le Chef de l’État, les recettes seront pourvues en grande partie par les Impôts.

3. L’impôt permet de réduire les inégalités sociales Sans les recettes fiscales, certains enfants n’iraient jamais à l’école. Or avec les Impôts, l’État construit dans les villages et villes les écoles, les hôpitaux où enfants du riche et enfants du pauvre y vont à prix réduits.

SECTION 2 : CLASSIFICATION DES IMPÔTS Deux critères fondamentaux permettent de classer les Impôts : le critère Économique et le critère Administratif.

Paragraphe 1 : Classification des Impôts selon le Critère Économique Selon cette approche, on distingue :

1. L’impôt sur la Dépense ou sur la Consommation La Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA) est une illustration de l’Impôt sur la Consommation ou sur la Dépense. Par Fernand Léopold GUDO (Doctorant ès Sciences de Gestion, Expert Consultant en Gestion, Directeur du CAGEFIE-Consulting Sarl, Tél : 694.21.08.60 / 677.30.72.43 Page 5

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2. L’impôt sur le Capital ou sur le Patrimoine Les Droits d’Enregistrement sont des exemples d’Impôt sur le Capital.

3. L’impôt sur le Bénéfice ou sur le Revenu L’Impôt sur les Sociétés (IS) et l’Impôt sur le Revenu des Personnes Physiques (IRPP) sont des exemples.

Paragraphe 2 : Classification des Impôts suivant le Critère Administratif Ici, les Impôts Directs se distinguent des Impôts Indirects.

1. Les Impôts Directs Ces Impôts sont supportés à titre définitif par le Contribuable. Le Contribuable est à la fois le Redevable. Ces Impôts sont perçus par les Services de Contribution Directe par établissement de Rôle. Le Rôle est défini comme Acte Administratif par lequel l’Autorité Fiscale décide de l’Assiette d’Impôt et de sa Liquidation pour un Contribuable nommément désigné. L’Impôt Libératoire, la Patente sont des exemples d’Impôts Directs.

2. Les Impôts Indirects Ce sont des impôts perçus par les Services de Contribution Indirecte sans établissement de rôle. Ces Impôts peuvent être répercutés sur d’autres contribuables (souvent par l’intermédiaire des prix). La TVA, les Retenues Salariales Fiscales et Sociales, sont des exemples d’Impôts Indirects. C’est le redevable qui est chargé de reverser l’Impôt au Trésor ou dans les Caisses de l’État.

SECTION 3 : DÉTERMINATION OU ÉTABLISSEMENT DES IMPÔTS AU CAMEROUN Trois étapes fondamentales permettent de déterminer les impôts au Cameroun : -

La Détermination de la Base ou de l’Assiette de l’Impôt ;

-

La Liquidation ;

-

Le Recouvrement.

Paragraphe 1 : La Détermination de la Base ou de l’Assiette de l’Impôt Elle consiste à déterminer la matière imposable. On distingue de ce point de vue :

1. La Confession Fiscale Elle consiste pour un contribuable de se présenter devant l’Autorité Fiscale pour déclarer lui-même sa matière imposable. L’Autorité Fiscale compte sur sa bonne foi tout en se réservant d’un minimum de contrôle. De façon anecdotique, la Confession Fiscale est différente de la Confession Religieuse ; sur le plan religieux, lorsqu’un citoyen durant un mois commet l’adultère 10 fois, et se présente devant le prêtre pour se repentir, l’homme de Dieu ne pourra que déclarer « Que Dieu te Pardonne » alors qu’en dehors de Par Fernand Léopold GUDO (Doctorant ès Sciences de Gestion, Expert Consultant en Gestion, Directeur du CAGEFIE-Consulting Sarl, Tél : 694.21.08.60 / 677.30.72.43 Page 6

Précis de Fiscalité des Entreprises : Conforme à la Loi des Finances 2016 du Cameroun l’adultère, il a même extorqué les fonds à un prochain. Le prêtre n’a pas des éléments de contrôle ou de vérification de l’information donnée.

2. La Dénonciation Fiscale ou la Délation Fiscale Elle consiste pour un contribuable à donner l’information (à dénoncer) sur la matière imposable d’un autre contribuable parfois sans même le savoir ou parfois contre sa volonté. Dans les documents de la Déclaration Statistique et Fiscale (DSF), un client dénonce (indique) le montant des ventes (Chiffre d’Affaires) réalisé par son fournisseur ou ses fournisseurs.

3. La détermination de la base d’Imposition par les signes extérieurs de la richesse La matière imposable est fixée en se fondant sur les indices d’enrichissement que possède un contribuable. Il y a ici présomption de la matière imposable. De ce point de vue, il est absurde pour l’Autorité Fiscale d’admettre que le salaire mensuel d’un Contribuable (base de calcul de l’IRPP) soit égale à 200.000 F CFA alors qu’il a une villa de 100.000.000 F CFA et roule dans une voiture de 60.000.000 FCFA. Dans ce cas, l’Autorité Fiscale fixe la base de calcul par présomption quitte au contribuable d’apporter la preuve contraire s’il estime que le montant fixé est élevé.

Paragraphe 2 : La Liquidation Elle est l’opération qui consiste à appliquer à la base d’imposition le taux de l’impôt et de fixer les échéances de paiement. Dans le cas singulier de l’Impôt sur les Sociétés, la liquidation est consacrée par les étapes suivantes (pour un contribuable relevant du Régime Réel ):

1. Calcul de l’Impôt - On calcule dans un premier temps le Minimum de Perception (MP) en appliquant au Chiffre d’Affaires hors taxe arrondi au millier de francs inférieurs le taux de 2,2% (2% en principal et 10% de 2% en centimes additionnels). - On calcule l’Impôt Proportionnel sur le Bénéfice (IPB). On applique 33 % au résultat fiscal arrondi au millier de Francs inférieurs (30% en principal et 10% de 30% en centimes additionnels) - On calcule ou on recense les minorations (m) - On calcule ou on recense les Majorations (M) - On calcule l’IS à verser IS à verser = Maximum (MP, IPB) + M-m

2. l’Échéancier On aura : - Au plus tard le 15 de chaque mois le Minimum de Perception mensuel doit être reversé dans les caisses de l’État (il s’agit de 2,2% du montant des ventes du mois actuel qui doit être versé le mois suivant). - L’IS à verser au Trésor doit être effectué au plus tard le 15 Mars suivant la clôture de l’exercice fiscal. Par Fernand Léopold GUDO (Doctorant ès Sciences de Gestion, Expert Consultant en Gestion, Directeur du CAGEFIE-Consulting Sarl, Tél : 694.21.08.60 / 677.30.72.43 Page 7

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Paragraphe 3 : Le Recouvrement Il est l’opération qui consiste à faire passer l’argent de la poche des Contribuables pour les caisses ou les coffres-forts de l’État. Le Recouvrement peut se faire de 03 façons :

1. Le Recouvrement par rappel du montant et de la date de paiement par l’Administration Fiscale Un avertissement de payer avant la date limite de paiement est adressé au Contribuable.

2. Le Recouvrement spontanée Le Contribuable acquitte le montant de l’Impôt sans avertissement de l’Administration Fiscale.

3- Le Recouvrement par retenue à la source Le Redevable retient l’Impôt pour le reverser au Trésor. L’Impôt sur le Revenu des Capitaux Mobiliers (IRCM) calculé sur les Dividendes est versé à l’Administration Fiscale par l’Entreprise alors que les Contribuables sont les Actionnaires ou Associés.

SECTION

4:

ORGANISATION

DE

L’ADMINISTRATION

FISCALE

CAMEROUNAISE Elle est organisée en 03 principales Directions :

Paragraphe 1 : La Direction des Douanes Elle s’occupe de l’imposition des Recettes Douanières. Elle s’occupe de l’élaboration et du suivi des procédures applicables en matière douanière. Elle édite aussi les Codes de Douane. Elle est basée à Yaoundé.

Paragraphe 2 : La Direction des Impôts Elle s’occupe entre autres de l’Édition des Codes Généraux des Impôts et veille au respect des Procédures Fiscales. Elle est basée à Yaoundé.

Paragraphe 3 : La Direction du Trésor Elle est le gardien des Fonds Publics. Elle est basée à Yaoundé. À côté de ces trois Directions, nous avons des Directions Spécialisées telles : -

La Direction des Grandes Entreprises ;

-

La Direction des PME. Pour se rapprocher davantage des Contribuables et Redevables, nous avons :

-

Dans les Régions (Provinces), les Centres Régionaux des Impôts ;

-

Dans les Départements les Centres Divisionnaires des Impôts.

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SECTION5 : QUELQUES DÉFINITIONS TECHNIQUES Il est question ici de préciser les sens de certaines notions qui prêtent souvent à confusion.

Paragraphe 1 : Redevable-Contribuable Le Redevable est la personne chargée de verser ou de reverser l’Impôt dans les caisses de l’État ou à l’Administration Fiscale. Le Contribuable est la personne qui supporte la charge effective de l’Impôt. Contribuable et Redevable peuvent désigner la même entité ou la même personne : - L’Employeur qui verse les retenues salariales dans les Organisations Spécialisées (Crédit Foncier, CNPS) est un Redevable alors que les Contribuables sont les employés. - L’Employeur qui verse lui-même ses propres impôts notamment les Charges Patronales est à la fois Redevable et Contribuable.

Paragraphe 2 : Taxe et Impôt La Taxe a une contrepartie directe alors que l’Impôt n’a pas de contrepartie directe.

Paragraphe 3 : Défiscalisation-Pause Fiscale-Élargissement d’Assiette. 1. Défiscalisation Elle consiste à supprimer ou à réduire l’impôt sur certains produits ou certaines activités.

2. Pause Fiscale Elle consiste à maintenir les Impôts à leurs niveaux existants. Il n’y a pas création d’Impôts nouveaux. Elle est différente de l’augmentation du taux d’Impôt.

3. Élargissement d’Assiette Il consiste à créer des Impôts nouveaux ou à étaler l’imposition à plusieurs activités ou à plusieurs Contribuables ou à plusieurs Produits.

4 : Acompte d’Impôt-Majoration Minoration d’Impôt 1. Acompte d’Impôt Paragraphe

d’Impôt-Crédit

d’Impôt-

Il s’agit du versement partiel et souvent à l’avance de l’impôt. Le Minimum de Perception (MP) est un acompte d’IS

2. Majoration d’Impôt Il s’agit des Impôts qui doivent être ajoutés aux Impôts qui sont censés être payés au cours d’une année avant versement dans les caisses de l’État. La pénalité de 100% sur les Rémunérations Occultes est une illustration.

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3. Minoration d’Impôt Il s’agit des Impôts qui doivent être soustraits des Impôts qui sont censés être payés au cours d’une année avant versement à l’Administration Fiscale.

4. Crédit d’Impôt Il s’agit d’Impôt payé en trop par un Contribuable qui peut faire l’objet d’un remboursement ou d’une compensation.

Paragraphe 5 : Parafiscalité Branche de la Fiscalité qui s’occupe de la collecte des impôts au profit des Collectivités Territoriales Décentralisées que sont les Communes et autres Communautés.

Paragraphe 6 : Dégrèvement d’Impôt- Prélèvement d’Impôt-Pression Fiscale 1. Dégrèvement d’Impôt Il s’agit de l’annulation ou de la suppression de l’impôt suivie parfois du remboursement.

2. Prélèvement d’Impôt Il s’agit du montant moyen des impôts collectés au cours d’une année ou encore du taux moyen des impôts collectés au cours d’une année. Si ce montant ou ce taux est très élevé, on parle de Pression Fiscale.

Fin de ce Chapitre

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CHAPITRE 2 : L’IMPÔT SUR LES SOCIÉTÉS (IS) CENTRES D’INTÉRÊTS Au terme de ce chapitre, nos capacités devraient être initiées et renforcées sur : - Le champ d’application de l’IS ; - L’analyse fiscale des charges et de produits ; - La détermination du résultat fiscal ; - La liquidation de l’IS ; - Les obligations des contribuables assujettis ou passibles à l’IS. Pour des soucis d’organisation mais aussi de compréhension, nous avons estimé loisible d’exclure de ce chapitre les notions de Régime de Société Mère et Filiale, de Déficits Fiscaux, de Réinvestissement du Bénéfice. Elles seront abordées au chapitre III consacré à l’Approfondissement de l’IS. Cependant, notons déjà que l’Impôt sur les Sociétés (IS) frappe les bénéfices réalisés par les sociétés et autres personnes morales assujetties à cet impôt.

SECTION I : LE CHAMP D’APPLICATION DE L’IMPÔT SUR LES SOCIÉTÉS (IS) Sous réserve des Conventions Fiscales Internationales mais aussi des certains Régimes Fiscaux Particuliers, sont passibles à l’Impôt sur les Sociétés :

Paragraphe 1 : les Sociétés par Action Il s’agit ici des sociétés par action même unipersonnelles, les SA, les Sarl même unipersonnelles, les sociétés de fait, les sociétés coopératives et les Établissements ou autres Organismes Publics : - Quelque soit leur objet, les SA même unipersonnelles, SARL même unipersonnelles, les sociétés de fait, les sociétés coopératives et leurs unions ; - Les Établissements Publics, les Organismes d’État jouissant de l’Autonomie Financière et toute autre personne morale se livrant à une exploitation ou à des opérations à but lucratif.

Paragraphe 2 : les Sociétés Civiles  Même lorsqu’elles ne revêtent pas l’une des formes visées au Paragraphe I ci-dessus, les sociétés civiles qui se livrent à l’exploitation ou à des opérations de nature commerciale, industrielle, artisanale ou agricole notamment : - Lorsqu’elles se livrent à des opérations d’intermédiaire, pour la vente d’immeubles ou de fonds de commerce, d’actions ou de parts des sociétés immobilières ou lorsqu’elles achètent habituellement à leurs noms les mêmes biens en vue de les revendre ; - Lorsqu’elles procèdent au lotissement et à la vente après exécution des travaux d’aménagement des terrains acquis à titre onéreux ; Par Fernand Léopold GUDO (Doctorant ès Sciences de Gestion, Expert Consultant en Gestion, Directeur du CAGEFIE-Consulting Sarl, Tél : 694.21.08.60 / 677.30.72.43 Page 11

Précis de Fiscalité des Entreprises : Conforme à la Loi des Finances 2016 du Cameroun - Lorsqu’elles donnent en location un établissement commercial ou industriel muni du mobilier et du matériel nécessaire à son exploitation ; que la location comprenne ou non tout ou partie du fonds de commerce ou d’industrie.  Les sociétés civiles qui comprennent parmi leurs membres une ou plusieurs sociétés de capitaux et qui ont opté pour ce régime d’imposition.  Les sociétés civiles ayant opté pour l’IS dans les conditions fixées pour les sociétés de personnes.

Paragraphe 3 : les Sociétés de Personnes Il s’agit ici des sociétés de personnes ayant opté pour l’IS en l’occurrence: - Les Sociétés en Nom Collectif (SNC) ; - Les Sociétés en Commandite Simple (SCS) ; - Les Sociétés en Participation ; - Les Syndicats Financiers. Cette option est irrévocable et ne peut pas être exercée par les Sociétés de Fait ou les Sociétés de Personnes résultant de la transformation antérieure des Sociétés de Capitaux. Pour être valable l’option doit être signée par tous les associés et notifiée à l’Inspecteur du lieu d’imposition dans les 3 mois à venir du début de l’exercice fiscal. À défaut d’option, l’IS s’applique à la part des bénéfices correspondant aux droits des commanditaires dans les sociétés en commandite simple et des associés non indéfiniment responsables ou donc leurs noms et adresses n’ont pas été communiqués à l’Administration Fiscale dans les Sociétés en Nom Collectif, les Sociétés en Participation et les Syndicats financiers.

Paragraphe 4 : les Établissements Publics et les Collectivités Territoriales Décentralisées (Communes et Communautés Urbaines) Les Établissements Publics autres que les Établissements Scientifiques d’Enseignement et d’Assistance ainsi que les Associations et les Collectivités Territoriales Décentralisés non soumises à l’IS en vertu d’une autre disposition à raison de la location de leurs immeubles bâtis et non bâtis, des revenus des capitaux mobiliers non soumis à l’impôt sur le revenu , des valeurs mobilières dont ils disposent, ainsi que toute autre activité à but lucratif. Ces dispositions s’appliquent aussi aux sociétés, associations et organismes exerçant une action commerciale. Ces revenus et activités doivent faire l’objet d’une comptabilité séparée tenue selon les règles et procédures du droit commercial.

Paragraphe 5 : les Établissements de Micro Finance(EMF) Il s’agit ici sans distinction des EMF de Première, de deuxième et de troisième catégorie.

SECTION II : LES EXONÉRATIONS Sont exonérés de l’IS :  Les sociétés coopératives de production, de transformation, de conservation et de vente de produits agricoles et d’élevage et leur union fonctionnant conformément aux dispositions légales qui les régissent, sauf pour les opérations ci après : Par Fernand Léopold GUDO (Doctorant ès Sciences de Gestion, Expert Consultant en Gestion, Directeur du CAGEFIE-Consulting Sarl, Tél : 694.21.08.60 / 677.30.72.43 Page 12

Précis de Fiscalité des Entreprises : Conforme à la Loi des Finances 2016 du Cameroun  Les ventes effectuées dans un magasin de détail distinct de leur établissement principal ;  Les opérations de transformation portant sur les produits ou sous produits autres que ceux destinés à l’alimentation de l’homme et des animaux ou pouvant être utilisés à titre de matière première dans l’agriculture, l’élevage et l’industrie ;  Les opérations effectuées par les sociétés coopératives ou union des sociétés coopératives de production, transformation, de conservation et de vente de produits agricoles et d’élevage avec les non sociétaires.  Les syndicats agricoles pastoraux et les coopératives d’approvisionnement et d’achat fonctionnant conformément aux dispositions qui les régissent.  Les caisses de crédits agricoles mutuelles  Les sociétés d’union et les sociétés de secours mutuelles  Les bénéfices réalisés par les associations sans but lucratif avec le concours des communes ou les organismes publics locaux lors des foires, expositions, réunions sportives et autres manifestations publiques correspondant à l’objet défini par leurs statuts et présentant un intérêt économique social certain.  Les Collectivités Territoriales Décentralisées chargées du développement rural.  Les clubs et cercles privés pour leurs activités à but non lucratif.  Les Établissements Privés d’Enseignement lorsqu’ils ne poursuivent pas un but lucratif  La CNPS pour la partie des bénéfices provenant des cotisations sur les salaires.

SECTION III : TERRITORIALITÉ-PÉRIODICITÉ DE CALCUL DE L’IS- RÈGLE D’INDÉPENDANCE DES EXERCICES Paragraphe 1 : Territorialité et périodicité de calcul de l’IS Le calcul de l’IS tient compte des bénéfices réalisés au Cameroun mais aussi de ceux dont l’imposition est attribuée au Cameroun par les Conventions Fiscales Internationales (CFI). Par dérogation à ce principe, les bénéfices réalisés par les compagnies de navigation aérienne et maritime sont passibles à l’Impôt sur les Sociétés au lieu de situation du siège social quelque soit les lieux de réalisation de ce bénéfice. Il est à noter que les entreprises passibles de l’impôt sur les sociétés qui commencent leurs activités au cours de la première moitié de l’année bref au cours du premier semestre (1 er Janvier au 30 Juin) doivent déposer leurs Déclarations Statistiques et Fiscales (DSF) servant de base de calcul de l’impôt sur les sociétés à la fin de cette année. Ceci suppose qu’elles doivent payer leur premier IS à la fin de cette 1ère année. Par contre les entreprises créées au cours du second semestre d’une année sont libres de supporter l’IS à la fin de cette 1ère année ou le faire à la fin de l’année prochaine (dans cette 2èmehypothèse, elles seront imposées pour plus de 12 mois). À titre illustratif, la SA FLG qui a été créée le 12 Avril 2011 doit supporter l’IS le 31 Décembre 2011 ; cet impôt étant calculé sur la période allant de 12 Avril au 31 Décembre 2011. Par contre la SA FOKOU créée le 03 Août 2011 peut payer l’IS à la fin de l’année 2011 (si elle le désire ; impôt calculé sur 5 mois) ou le faire le 31 Décembre 2012 (impôt calculé dans ce cas sur 17 mois). Par Fernand Léopold GUDO (Doctorant ès Sciences de Gestion, Expert Consultant en Gestion, Directeur du CAGEFIE-Consulting Sarl, Tél : 694.21.08.60 / 677.30.72.43 Page 13

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Paragraphe 2: Règle d’Interdépendance des Exercices Sauf dispositions expresses prévues par l’Administration Fiscale, les charges et les produits d’un exercice sont strictement rattachés à cet exercice.

SECTION IV : LA DÉTERMINATION DU RÉSULTAT FISCAL Signalons d’entrée de jeu que le Résultat Fiscal constitue la base d’imposition de l’IS. Le Résultat Fiscal est un Résultat Comptable corrigé. Lorsque nous laissons de côté les considérations liées aux Soldes Significatifs de Gestion, le Résultat Comptable dans une entreprise selon l’approche gestion se détermine en faisant la différence entre les Produits Acquis et les Charges Engagées. RC = Produits Acquis – Charges Engagées Lorsque le comptable de l’entreprise a respecté toutes les prescriptions fiscales (règles) en matière d’imputation (comptabilisation, enregistrement) des charges et produits, le Résultat Comptable est confondu (identique) au Résultat Fiscal ; ce résultat fiscal étant considéré comme nous venons de le dire la base d’imposition de l’IS. Cependant, on ne paye pas souvent les impôts de gaité de cœur. Les Responsables des Entreprises avec leurs Comptables vont chercher à réduire la base d’imposition pour payer un montant d’impôt moindre. Ils vont de ce fait chercher soit à réduire au maximum les produits soit à augmenter de plus en plus les charges. Lorsque l’Administration Fiscale constate qu’une charge a été exagérée ou l’intégralité de la charge a été comptabilisée en violation des prescriptions fiscales, le montant de cette charge exagérée ou la totalité des charges comptabilisées en violation des prescriptions doit être ajoutée au résultat comptable (qui est le résultat déterminé par le comptable de l’entreprise) pour avoir un Résultat Comptable Rectifié ou Corrigé) : Cette opération s’appelle la Réintégration. S’il arrive que le comptable de l’entreprise diminue plutôt le montant des produits ou alors n’a pas comptabilisé un produit qui a été acquis, alors la réintégration ici constituera à ajouter au résultat déterminé par le comptable, le montant de ces produits qui ont été amoindris ou bien la totalité des produits qui ont été ignorés : Cette autre opération s’appelle aussi la Réintégration Cependant, l’Administration Fiscale n’a pas pour préoccupation de collecter les impôts sur le dos du contribuable. De ce fait, il peut arriver que le comptable d’une entreprise par ignorance ou par inadvertance ait oublié de comptabiliser une charge qui a été effectivement engagée par l’entreprise ou alors de comptabiliser d’un montant moindre une charge qui a été effectivement engagée de façon élevée. Cette façon de faire rend la base d’imposition plus élevée mais injustement. Devant une telle situation, l’Administration Fiscale doit « Retrancher ou Soustraire du résultat déterminé par le comptable, l’intégralité de la charge qui a été engagée mais non comptabilisée ou alors, la fraction de la charge qui a été engagée mais comptabilisée de montant réduit » : Cette opération s’appelle la Déduction.

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Précis de Fiscalité des Entreprises : Conforme à la Loi des Finances 2016 du Cameroun La déduction peut également porter sur un produit qui n’a pas été acquis mais comptabilisé par le comptable de l’entreprise ou un produit qui a été effectivement acquis mais comptabilisé de montant élevé par le comptable de l’entreprise. En définitive, le Résultat Fiscal se détermine à l’aide du Tableau de Passage du Bénéfice Comptable au Bénéfice Fiscal dont le tracé est le suivant (Tableau 22 de la DSF du Système Normal) :

Éléments Calculs Résultat comptable (RC) Réintégrations Résultat fiscal intermédiaire (RFI) Déductions Résultat Fiscal Définitif (RFD) Après ce tableau, les notions suivantes doivent être retenues:

Montants X +Y X+Y -Z X+Y-Z

1. La Charge Déductible Une charge déductible est une charge qui a été comptabilisée par le comptable conformément aux prescriptions fiscales. Une charge déductible est une charge dite « normale ». Devant une charge déductible, il n’y a pas de réintégration(s) ou de déduction(s) à faire.

2. Charge à Déduire (déduction) Une charge à déduire est une charge qui a été comptabilisée par le Comptable de l’entreprise d’un montant moindre, relativement au montant engagé. L’intégralité d’une charge engagée par l’entreprise et non comptabilisée par le comptable constitue aussi une déduction ou une charge à déduire.

3. Produit à déduire Il s’agit ici d’un produit qui n’a pas été acquis par l’entreprise mais comptabilisé par le comptable, ou d’un produit qui a été acquis par l’entreprise mais comptabilisé de montant élevé ou supérieur par le comptable.

4. Une Charge non Déductible Il s’agit d’une charge à réintégrer.

5. Produit imposable Il s’agit d’un produit qui a été comptabilisé par le comptable de l’entreprise conformément aux prescriptions fiscales. Devant un produit imposable, il n’y a pas de réintégration ni de déduction à faire. Il s’agit d’un produit normal.

6. Le Résultat Fiscal Intermédiaire Il s’agit de la somme du Résultat Comptable et de l’ensemble des Réintégrations.

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Précis de Fiscalité des Entreprises : Conforme à la Loi des Finances 2016 du Cameroun Pour déterminer Le résultat fiscal base d’imposition de l’IS, il est impératif d’analyser les charges et les produits comptabilisés par l’entreprise au cours d’une année conformément aux prescriptions ou aux dispositions fiscales.

SECTION V : ANALYSE FISCALE DES CHARGES Avant de procéder à l’analyse fiscale de ces charges, il est impératif pour nous de revenir sur les conditions de déductibilité d’une charge.

Paragraphe I : Les conditions de déductibilité d’une charge Pour qu’une charge soit déductible, il faut qu’elle remplisse les conditions suivantes :

1. Être matériellement justifiée Par exemple : Une pièce de caisse pour les dépenses liées à l’achat des fournitures de bureaux, une quittance pour le règlement de la consommation d’électricité ;

2. Être rattachée à l’activité normale de l’entreprise De ce point de vue, les dépenses somptuaires ne sont pas des charges déductibles ;

3. Ne pas être illicite De ce point de vue, les dépenses liées à la corruption ne sont pas déductibles ;

4. Ne pas être exclue par une disposition expresse de la loi 5. Se rapporter à des produits imposables 6. doit faire l’objet d’une déclaration si la loi l’exige (le salaire, le loyer) Paragraphe 2 : Analyse fiscale des Frais de Siège On entend par Frais de Siège, des rémunérations qu’une entreprise passible à l’IS verse à des personnes physiques ou morales fiscalement domiciliées au Cameroun ou hors du Cameroun pour l’assistance technique ou financière mais également pour étude. L’Assistance Financière consiste pour la personne morale ou physique domiciliée au Cameroun à l’Étranger à mettre à la disposition de l’entreprise camerounaise des fonds qui seront rémunérés annuellement par des intérêts. L’Assistance Technique, Comptable ou sous forme d’Études consiste en la mise à la disposition de l’entreprise camerounaise passible à l’IS, d’une expertise par la personne physique ou morale domiciliée à l’étranger ou au Cameroun, contre rémunération. Le traitement fiscal des frais de siège prend trois principales orientations:

1. Le Régime du Droit Commun Ce régime s’applique lorsque l’entreprise camerounaise passible à l’IS et versante des frais de siège ne fait ni dans les travaux publics, ni dans les bureaux d’études :

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Précis de Fiscalité des Entreprises : Conforme à la Loi des Finances 2016 du Cameroun - De ce point de vue, on doit procéder à la réintégration des frais de siège qui ont été versés. Après cette réintégration, la déduction à opérer est égale à 5% du résultat fiscal intermédiaire, si ces 5% sont inférieurs aux frais de siège qui avaient été réintégrés. -

Si ces 5% sont supérieurs aux frais de siège qui avaient été réintégrés, la déduction à opérer est

constituée par les frais de siège initialement réintégrés. -

Lorsque nous sommes dans le régime de droit commun, et que le résultat fiscal intermédiaire est

déficitaire, la limitation de 5% s’applique au résultat fiscal intermédiaire bénéficiaire des exercices précédents prescrits. La période de prescription étant de 4 ans.

2. Le Régime d’Exception Il concerne les entreprises camerounaises passibles à l’IS et versantes des frais de siège, qui font dans l’exécution des Travaux Publics ou dans les Bureaux D’études.  Lorsque l’entreprise camerounaise passible à l’IS et versante des frais de siège fait dans les Travaux Publics, le traitement fiscal des frais de siège versés à l’étranger ou au Cameroun consiste d’abord à procéder à la réintégration de ces frais ; ensuite, le montant de la déduction à opérer est égal à 2,5% du Chiffre d’Affaires annuel hors taxes, si ces 2,5% sont inférieurs aux frais de siège qui avaient été réintégrés. Dans le cas contraire, le montant à déduire ici est consacré par le montant des frais de siège initialement réintégré.  Si l’entreprise camerounaise passible à l’IS versante des frais de siège fait plutôt dans les Bureaux d’études, le traitement fiscal consiste à procéder d’abord à la réintégration de ces frais de siège ; ensuite, le montant de la déduction à opérer ici est égal à 7,5% du chiffre d’affaires annuel hors taxes si ces 7,5% sont inférieurs au montant des frais de siège qui avaient été réintégrés. Dans le cas contraire, la déduction à opérer est constituée par le montant des frais de siège initialement réintégrés.  Si l’entreprise passible à l’IS et versante des frais de siège fait dans les travaux privés, on applique le régime de droit commun.

3. Frais de siège versés par un assujetti Camerounais à l’IS dans le cadre de montage d’usine Ces frais sont considérés comme étant intégralement déductibles. Compte tenu des développements précédents, le cheminement du traitement fiscal des Frais de Siège et Rémunérations Versées (FSRV) est consacré par le tableau de passage du bénéfice fiscal suivant : Éléments Résultat Comptable Réintégrations -Frais de Siège et Rémunérations Versées (FSRV) -Autres Réintégrations Total Réintégrations Résultat Fiscal Intermédiaire (RFI) Déductions

Calculs

Montants X

Y Z Y+Z

+ (Y + Z) X + (Y + Z)

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Précis de Fiscalité des Entreprises : Conforme à la Loi des Finances 2016 du Cameroun -quote-part déductible des FSRV (5% RFI ou 2,5% M CA HT ou 7,5% CA HT) Autres déductions N Total Déductions M+N - (M + N) Résultat fiscal définitif (RFD) X + (Y + Z) – (M + N)  Si QPDFSRV < FSRV alors, déduction = QPDFSRV  Si QPDFSRV > FSRV alors déduction = FSRV Exemple : La SA FLG a réalisé pour le compte l’année 2011 un résultat comptable de 150 000 000. Le Chiffre d’Affaires hors taxes pour le compte de la même année s’élève à 420 000 000. Ce résultat a été enregistré ou déterminé après que le comptable de l’entreprise ait comptabilisé : - Charge fiscalement non déductible : 40 000 000 - Frais d’assistance financière versés à une banque russe : 170 000 000 (cette banque a prêté à la SA FLG un crédit de 4 000 000 000 remboursable sur 15 ans). NB : la SA FLG est une entreprise camerounaise à Yaoundé qui fait dans la distribution (achats et ventes) des produits électroménagers. TAF : 1- Procéder à l’analyse fiscale des opérations ci-dessus ; 2- Déterminer le résultat fiscal (base d’imposition de l’IS pour le compte de l’année 2011) ; 3- En supposant que la SA FLG fait plutôt dans la construction des routes( pour le compte des Communautés Urbaines de Yaoundé et de Douala) , déterminer le résultat fiscal pour l’année 2011 ; 4-

En supposant que la SA FLG est un cabinet fiscal, déterminer son résultat fiscal pour l’année 2011.

SOLUTION : 1- Analyse fiscale a) La charge fiscalement non déductible de 40 000 000 est une charge qui a été comptabilisée par le comptable en violation des règles fiscales. Son montant doit faire l’objet d’une réintégration. b) Les 170 000 000 versés à une banque russe constituent les frais de siège et rémunérations versées. Ce montant doit d’abord faire l’objet d’une réintégration et nous allons déduire éventuellement « si possible » les 5% du RFI (régime de droit commun). 2- Détermination du résultat fiscal : base d’imposition de l’IS Éléments Résultat comptable Réintégrations -Frais de siège et rémunération versé à l’étranger (FSRVE) -autres réintégrations Total réintégrations Résultat fiscal intermédiaire (RFI) Déduction -quotte part des FSRV 5% x 360 000 000 18 000 000 < 170 000 000

calculs

170 000 000 40 000 000 210 000 000

montants 150 000 000

+210 000 000 360 000 000

18 000 000

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Précis de Fiscalité des Entreprises : Conforme à la Loi des Finances 2016 du Cameroun Total déductions Résultat fiscal définitif (RFD)

-

18 000 000 342 000 000

3- Détermination du résultat fiscal (régime d’exemption) pour l’entreprise faisant dans les travaux publics Éléments Résultat comptable Réintégrations -Frais de siège et rémunération versé à l’étranger (FSRVE) -autres réintégrations Total réintégrations Résultat fiscal intermédiaire (RFI) Déduction -quotte part des FSRVE 2,5% x 420 000 000 10 500 000 < 170 000 000 Total déductions Résultat fiscal définitif (RFD)

Calculs 170 000 000

Montants 150 000 000

40 000 000 210 000 000

+ 210 000 000 360 000 000

10 500 000 -

10 500 000 349 500 000

4- La SA FLG est un cabinet comptable : bureau d’étude (régime d’exemption) Éléments Résultat comptable Réintégrations -Frais de siège et rémunération versé à l’étranger (FSRVE) -autres réintégrations Total réintégrations Résultat fiscal intermédiaire (RFI) Déduction -quotte part des FSRVE 7,5% x 420 000 000 31 500 000 < 170 000 000 Total déductions Résultat fiscal définitif (RFD)

Calculs 170 000 000

Montants 150 000 000

40 000 000 210 000 000

+

210 000 000 360 000 000

31 500 000 -

31 500 000 328 500 000

Paragraphe 3: Analyse Fiscale des Loyers et Autres Charges Locatives On appelle Loyers et Charges Locatives, des sommes d’argent qu’une entreprise verse à une autre entreprise ou une autre personne physique comme contrepartie de l’utilisation des biens ; les biens pouvant être meubles ou immeubles. De ce point de vue, l’analyse fiscale des loyers et charges locatives tient compte du critère des biens meubles ou immeubles.

1. Loyers et charges locatives portant sur un bien immeuble Lorsqu’une entreprise ou une personne passible à l’IS verse des loyers et autres charges locatives portant sur un bien immeuble, le montant du loyer annuel est une charge déductible si comparé aux

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Précis de Fiscalité des Entreprises : Conforme à la Loi des Finances 2016 du Cameroun loyers des immeubles de même nature ou de même standing n’est pas exagéré que ce loyer soit versé à un associé ou à un non associé. En cas d’exagération, le supplément annuel doit être réintégré.

2. Loyers et charges locatives portant sur un bien meuble Il faut distinguer ici selon que ce loyer est versé à un associé ou à un non associé

2.1. Loyer portant sur un bien meuble, versé à un non associé Ici, le montant annuel du loyer versé ou comptabilisé est une charge déductible.

2.2. Loyer portant sur un bien meuble, versé à un associé Le montant annuel du loyer versé ou comptabilisé est une charge déductible si l’associé bénéficiaire de ce loyer avec ses ascendants et ses descendants totalisent strictement moins de 10% du capital social de l’entreprise versante des loyers. Dans le cas contraire (l’associé bénéficiaire des loyers avec ses ascendants et ses descendants totalisent au moins 10% du capital social de l’entreprise versante des loyers), le montant annuel des loyers versés doit être réintégré.

Paragraphe

4 : Analyse Fiscale des Commissions ou Courtages sur Marchandises Achetées à l’Étranger (Importations)

Les commissions ou courtages sur les marchandises importées pour le compte des entreprises situées au Cameroun ne peuvent dépassées 5% du prix d’achat de ces marchandises. Pour comprendre cette limite, les commissions doivent faire l’objet d’une facturation jointe à celle du fournisseur. Les remises, réductions et mêmes ces commissions et courtages doivent profiter aux entreprises camerounaises. Exemple 1 : La SA FLG a importé pour le compte de l’année 2011 des marchandises de l’Italie pour un montant hors taxes de 360 000 000. En examinant les livres comptables de l’entreprise pour le compte de l’année, on se rend compte que le comptable a comptabilisé les commissions sur achat à l’étranger pour 47 000 000. TAF : 1- Déterminer le montant de la commission fiscalement déductible. 2- Déterminer le montant de la commission comptable. 3- Détermine le montant de la commission excédentaire à réintégrer. SOLUTION : 1- Commission fiscalement déductible : 360 000 000 x 5% = 18 000 000 2- Commission comptable : 47 000 000 3- Commission excédentaire à réintégrer : 47 000 000 – 18 000 000 = 29 000 000 EXEMPLE 2 : La SA FLG qui fait dans l’Assistance Technique et Comptable a réalisé pour le compte de l’année 2011 un bénéfice comptable de 960 000 000 F CFA. Le Chiffre d’Affaires hors taxes pour le compte de l’année s’élève à 1 800 000 000 F CFA. En examinant les comptes de gestion de l’entreprise, on se rend compte que le comptable a comptabilisé parmi les charges et les produits, les éléments suivants : Par Fernand Léopold GUDO (Doctorant ès Sciences de Gestion, Expert Consultant en Gestion, Directeur du CAGEFIE-Consulting Sarl, Tél : 694.21.08.60 / 677.30.72.43 Page 20

Précis de Fiscalité des Entreprises : Conforme à la Loi des Finances 2016 du Cameroun a) Frais d’assistance financière versé à une banque russe à 15% rémunérant annuellement les 600 000 000 F CFA prêtés à la SA FLG depuis 03 ans et dont la durée de remboursement est de 10 ans. b) L’entreprise a versé à Monsieur NANA 500 000 F CFA par mois représentant le loyer de l’agence FLG basée à Douala (quartier BONANJO). L’information que l’Administration Fiscale a obtenue auprès de la Communauté Urbaine de Douala révèle que les loyers des immeubles similaires et de même standing basés dans le même quartier s’établissent mensuellement à la somme de 300 000 F CFA. c) Le 1er Avril 2011, on procède à l’ouverture d’une nouvelle agence de la SA FLG à Bamenda. On a versé 1 an de loyer dont le montant mensuel est de 250 000 F CFA pour cette nouvelle agence. d) Loyer du matériel de transport versé à Monsieur NANA pour le compte de l’année 2011 est de 1 700 000 F CFA. e) Loyer d’un autre matériel de transport à Madame ONGUENE, associée de la SA FLG à hauteur de 7%:2 500 000

f) Loyer d’un autre matériel de transport versé à Monsieur OKALA 6 000 000 F CFA. Monsieur OKALA détient 9% du capital social de la SA FLG ; sa mère détient 3% et son fils 6%. g) La SA FLG a importé des marchandises de l’Allemagne pour le compte de l’année 2011. La structure des marchandises évaluées au coût d’achat se présente comme suit : - Prix d’achat : 72% - Transport/ assurance / douane : 18% - Commissions sur achat à l’étranger : 10% - stock au 01/01/2011: 9 000 000 F CFA - stock au 31/012/2011: 15 000 000 F CFA - Achats de la période estimés au Cout d’Achat est de 108 000 000 F CFA. TAF : 1- Procéder à l’analyse fiscale de l’ensemble de ces opérations. 2- Déterminer le résultat fiscal, base d’imposition de l’IS. SOLUTION : 1- Analyse fiscale des charges et produits : a) Les intérêts de 600 000 000 x 15% = 90 000 000 F CFA rémunèrent une assistance financière de la banque Russe. Il s’agit là des frais de siège et rémunérations versés. Nous allons d’abord réintégrer les 90 000 000 F CFA et par la suite déduire les 7,5% du chiffre d’affaires, si les 7,5% sont strictement inférieurs aux 90 000 000 F CFA (régime d’exception car la SA FLG fait dans les bureaux d’études). b) Les 500 000 F CFA des loyers mensuels portent sur un bien immeuble. Ce loyer est exagéré. Le supplément annuel de (500 000 – 300 000) x 12 = 2 400 000 F CFA doit être réintégré. c) Le loyer mensuel de 250 000 porte sur un bien immeuble. Ce loyer n’est pas exagéré. Le montant du loyer versé pour le compte de l’année 2011 soit 250 000 x 9 = 2 250 000 F CFA constitue une charge déductible. Il n’y a pas de réintégration ou déduction à faire. d) Le loyer de 1 700 000 F CFA versé à Monsieur NANA porte sur un bien meuble versé à un non associé. Les 1 700 000 F CFA constituent une charge déductible. Pas de réintégration ou de déduction à faire. Par Fernand Léopold GUDO (Doctorant ès Sciences de Gestion, Expert Consultant en Gestion, Directeur du CAGEFIE-Consulting Sarl, Tél : 694.21.08.60 / 677.30.72.43 Page 21

Précis de Fiscalité des Entreprises : Conforme à la Loi des Finances 2016 du Cameroun e) Les 2 500 000 F CFA versés à Madame ONGUENE porte sur un bien meuble versé à un associé qui totalise strictement moins de 10% du capital social de la SA FLG versante des loyers (très exactement 7%). Les 2 500 000 F CFA constituent une charge déductible. Pas de réintégration ou déduction à faire.

f) Les 6 000 000 F CFA versés à Monsieur OKALA constituent un loyer portant sur un bien meuble versé à un associé qui détient avec ses ascendants et ses descendants au moins 10% du capital social de le SA FLG versante desdits loyers (très exactement 18%). Les 6 000 000 F CFA constituent une charge nondéductible à réintégrer.

g) En guise de rappel, il a été établit en Comptabilité Générale que les marchandises dans une entreprise entrent et ressortent du stock au coût d’achat. - Coût du stock vendu : SI + Achat – SF (9 000 000 + 108 000 000) – 15 000 000 = 102 000 000 F CFA - Commissions comptables : 102 000 000 x 10% = 10 200 000 F CFA - Commissions fiscalement déductibles : (102 000 000 x 72%) x 5% = 3 672 000 F CFA. - Commissions excédentaires : 10 200 000 – 3 672 000 = 6 528 000 F CFA.

2- Détermination du résultat fiscal : Éléments Bénéfice comptable Réintégrations -Frais de siège et rémunération versé à l’étranger (FSRV) Loyer annuel Loyer ONANA Commissions excédantes Total réintégrations Résultat fiscal intermédiaire (RFI) Déduction -quotte part des FSRVE 7,5% x 1 800 000 000 135 000 000 > 90 000 000 Total déductions Résultat fiscal définitif (RFD)

Calculs

90 000 000 2 400 000 6 000 000 6 528 000 104 928 000

Montants 960 000 000

+

104 928 000 1 064 928 000

90 000 000

90 000 000

-

90.000 000 974 928 000

Paragraphe 5 : Analyse Fiscale des Matières et Fournitures Consommées Les dépenses d’acquisition du petit outillage ou du petit équipement dont le cout unitaire est inférieur à 400 000 F CFA doivent directement être comptabilisées en charge. Si le comptable de l’entreprise a comptabilisé en charge le petit outillage dont la valeur unitaire est supérieure ou égale à 400 000 F CFA, le montant global doit faire l’objet d’une réintégration.

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Paragraphe 6 : Analyse des Redevances Versées pour Utilisation des Marques, Dessins, Fabriques et Autres Licences Les redevances encore appelées loyers qu’une entreprise verse à une personne physique ou morale pour utilisation des brevets, marques, licences et autres dessins…suivent un traitement fiscal selon que le bénéficiaire de ces redevances participe ou non à la Gestion au Capital de l’entreprise camerounaise passible à l’IS et versante de la redevance.

1.

Le bénéficiaire de la redevance participe à la Gestion ou au capital de l’entreprise camerounaise versante de la redevance. Que le bénéficiaire soit basé au Cameroun ou à l’étranger, le traitement fiscal est le suivant :

-

Réintégrer intégralement le montant de la redevance qui a été versé ;

-

Déduire les 2,5 % du Résultat Fiscal Intermédiaire si ce résultat est inférieur au montant de la redevance qui a été versé (dans le cas contraire, il faut déduire le montant de la redevance qui été réintégré).

2. Le bénéficiaire de la redevance ne participe pas au Capital ou à la Gestion de l’Enterprise camerounaise passible à l’IS et versante de la redevance. Le montant de la redevance ainsi versé constitue un charge intégralement déductible (normale pas de réintégration ni de déduction à faire).

EXERCICE La SA. FLG qui est une entreprise passible à l’IS a versé les redevances pour l’utilisation de brevets suivantes pour le compte de l’année 2015 : a) versement de la somme de 30.000.000 FCFA

au Groupe Castel basé en France pour

utilisation de sa licence b) versement de la somme 20.000.000 FCFA à l’entreprise Fokou basée à Bafoussam pour utilisation de son brevet d’invention c) versement de 15.000.000 FCFA à l’entreprise BRIDEL basée au Gabon pour l’utilisation de sa marque. Cette entreprise détient 11 % du capital social de la SA.FLG d) versement de 35.000.000 FCFA à la SA. Henri et Frères pour la commercialisation de sa marque. La société Henri et Frères est basée à Yaoundé et est membre du Conseil d’Administration de la SA.FLG TAF Sachant que le bénéfice comptable de la SA.FLG pour le compte de l’année 2015 est de 600.000.000 FCFA et son chiffre d’affaires pour la même année est de 1.300.000 FCFA : 1) Procéder à l’analyse fiscale de ces opérations Par Fernand Léopold GUDO (Doctorant ès Sciences de Gestion, Expert Consultant en Gestion, Directeur du CAGEFIE-Consulting Sarl, Tél : 694.21.08.60 / 677.30.72.43 Page 23

Précis de Fiscalité des Entreprises : Conforme à la Loi des Finances 2016 du Cameroun 2) Déterminer à travers le tableau 22 le Résultat Fiscal, base d’imposition de l’IS SOLUTION 1° Analyse fiscale a) Le montant de 30.000.000 FCFA constitue une charge déductible (normale) car le bénéficiaire ne participe ni à la gestion, ni au capital social de l’entreprise camerounaise versante de la redevance b) Les 20.000.000 FCFA sont des charges normales car le bénéficiaire ne participe ni à la gestion ni au capital social de l’entreprise versante de la redevance c) Les 15.000.000 FCFA doivent faire l’objet d’une réintégration. Là on va déduire éventuellement 2,5% du résultat fiscal intermédiaire d) On va réintégrer les 35.000.000 FCFA et on va déduire éventuellement les 2,5% du Résultat Fiscal Intermédiaire.

2° Tableau 22 Résultat comptable

600 000 000

Réintégrations -redevance 1

15 000 000

-redevance 2

35 000 000

Total réintégrations

50 000 000

Résultat Fiscal Intermédiaire

+ 50 000 000 650 000 000

Déductions 650.000.000 x 2,5% = 16.250.000 valeur a l’entrée, il y a une plus-value.

 Titre X Prix d’achat 2007 2008 Valeur à l’inventaire 2009 2009 Provision à constituer  Titres-Y

Quantités PU 5 000 8 000 8 000 10 000 TOTAL Quantités PU 5 000 9 000 8 000 9 000 TOTAL 117 000 000 – 120 000 000

Montants 40 000 000 80 000 000 120 000 000 Montants 45 000 000 72 000 000 117 000 000 - 3 000 000

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Précis de Fiscalité des Entreprises : Conforme à la Loi de Finances 2016 du Cameroun Prix d’achat 2007 2008 Valeur à l’inventaire 2009 2009 Plus value réalisée Provision à constituer = 0

Quantités PU 4 000 6 000 TOTAL Quantités PU 4 000 6 000 TOTAL 70 000 000 – 68 000 000

5 000 8 000

7 000 7 000

2. Calcul des R/C des titres  Titres-X Éléments Calculs Prix de cession 6 000 x 11 000 5 000 x 8 000 Cout du stock vendu 1000 x 10 000 Résultat sur cession 66 000 000 – 50 000 000

Montants 20 000 000 48 000 000 68 000 000 Montants 28 000 000 42 000 000 70 000 000 +2 000 000

Montants 66 000 000 -40 000 000 -10 000 000 +16 000 000

 Titres-Y Éléments Prix de cession Cout du stock vendu Résultat sur cession

Calculs 3 000 x 4 500 3 000 x 5 000 13 500 000 – 15 000 000

Montants 13 500 000 -15 000 000 -1 500 000

3. Calcul du Résultat sur Cession par la méthode du CMUP  Titre X Éléments Prix de cession

Calculs 6 000 x 11 000

CMUP Cout du stock vendu Résultat sur cession

Montants 66 000 000 -55 380 000

6 000 x 9 230 66 000 000 – 55 380 000

+10 620 000

 Titres-Y Éléments Prix de cession

Calculs 3 000 x 4 500

CMUP Cout du stock vendu Résultat sur cession Traitement fiscal :

Montants 13 500 000 -20 400 000

3 000 x 6 800 13 500 000 – 20 400 000

-6 900 000

En 2009, la provision de 3 000 000 constitue une charge déductible (titre X). Par contre, la plus-value réalisée sur le titre Y ne constitue pas de produit imposable. En 2010, la plus-value réalisée sur la cession du titre X de 16 000 000 constitue un produit imposable. Par contre, la moins-value réalisée sur la cession du titre Y de -1 500 000 constitue une charge déductible. NB : Les plus-values autres que celles réalisées sur marchandises résultant de l’attribution d’actions, de parts bénéficiaires, de parts sociales ou d’obligations à la suite de la fusion des SA mêmes unipersonnelles, des SARL Par Fernand Léopold GUDO (Doctorant ès Sciences de Gestion, Expert Consultant en Gestion, Directeur du CAGEFIE-Consulting Sarl, Tél : 694.21.08.60 / 677.30.72.43) Page 56

Précis de Fiscalité des Entreprises : Conforme à la Loi de Finances 2016 du Cameroun mêmes unipersonnelles sont exonérées de l’impôt frappant les bénéfices réalisés par ces sociétés à condition que la société absorbante ou nouvelle ait son siège social au Cameroun ou dans son autre État de la CEMAC. Si l’entreprise nouvelle ou absorbante est située dans un État hors CEMAC, la plus-value de fusion est un produit imposable. Le même régime est applicable lorsqu’une société anonyme (SA) ou une SARL apporte l’intégralité de son actif à deux ou plusieurs sociétés constituées à cette fin (cas de scissions où une SA ou une SARL cède une partie de ses actifs à une société constituée sous l’une de ces formes ; cas d’apport partiel) à condition que : - La ou les sociétés bénéficiaires de l’apport ait leur siège social au Cameroun ou dans un État de la CEMAC ; - Les apports résultant de ces conventions prennent effet à la même date pour les différentes sociétés qui en sont bénéficiaires et entrainent dès leur réalisation en cas de fusion ou scission à la dissolution immédiate de la société apporteuse. Toutefois, l’application de ces dispositions est subordonnée à l’obligation constatée dans l’acte de fusion ou d’apport, de calculer en ce qui concerne les éléments autres que les marchandises comprises dans l’apport ; les amortissements annuels à prélever sur les bénéfices ainsi que les plus values ultérieures résultant de la réalisation de ces éléments d’après le prix de revient qu’ils comportent pour les sociétés fusionnées ou sociétés apporteuses, déduction faite des amortissements déjà réalisés par elles . Cette obligation incombe à la société absorbante ou nouvelle. Soit respectivement aux sociétés bénéficiaires des apports proportionnellement à la valeur des éléments d’actifs qui leurs sont attribués ; soit à la société bénéficiaire de l’apport. Par dérogation au principe ci-dessus, en cas de cession totale ou partielle, de transfert ou de cessation de l’exercice, les plus-values nettes c’est-à-dire, celles obtenues après imputation, le cas échéant, des moins-values réalisées à l’occasion de la cession des clients de l’actif immobilisé et les indemnités reçues en contre partie de la cessation de l’exercice de la profession pour les transferts de la clientèle sont imposés comme suit : - Pour la moitié de leur montant lorsque la cession, le transfert ou la cessation intervient moins de 5 ans après la création, l’achat du fond de commerce ou de la clientèle ; - Pour le tiers de leur montant, dans le cas contraire (à partir de la 6ème année). NB : En ce qui concerne les sociétés coopératives de consommation, les bonis provenant des opérations faites avec les associés et distribués à ces derniers au prorata de la commande de chacun d’eux sont admis à déduction du bénéfice.

SECTION VII : LE PRÉCOMPTEET L’ACOMPTE PROPORTIONNEL AU CHIFFRE D’AFFAIRES L’IS étant calculé en fin d’exercice, les sociétés doivent payer en cours d’année des précomptes et/ ou des acomptes d’impôt permettant à l’État de fonctionner. Ces précomptes et/ ou acomptes constituent des crédits d’impôt.

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Paragraphe 1 : Acompte Proportionnel au Chiffre d’affaires La Loi des Finances de 1995 et 1996 modifiée par la Loi de Finance 2013 précise que l’impôt sur les sociétés est acquitté spontanément par le contribuable de la façon suivante : - Pour les personnes assujetties au régime réel, un acompte de 2% du Chiffre d’Affaires réalisé au cours de chaque mois est payé au plus tard le 15 du mois suivant. Cet acompte est majoré de 10% consacré aux CAC soit globalement 2,2%. - Pour les personnes assujetties au régime simplifié, un acompte représentant 5% du Chiffre d’Affaires réalisé au cours de chaque mois est payé au plus tard le 15 du mois suivant. Cet acompte est également majoré de 10% de CAC soit 5,5%. L’acompte de 2,2% mais aussi 5,5 % CAC compris ci-dessus sont retenus à la source par les comptables publics et assimilés lors du règlement des factures payées sur le budget de l’État, les Collectivités Territoriales Décentralisées, les Établissements Publics Administratifs, les sociétés partiellement ou totalement à capital public ainsi que par certaines entreprises du secteur privé dont la liste est fixée par voie réglementaire. L’acompte visé ci-dessus pour les entreprises forestières est retenu à la source lors du règlement des factures d’achat du bois en grumes. Il est de 10% pour les entreprises forestières non-détentrices de la carte de contribuable. L’impôt retenu est reversé au receveur des impôts dans les mêmes conditions que les impôts à versements spontanés.

Paragraphe 2: les précomptes proportionnels aux achats Donnent lieu à la perception d’un précompte de 5% du montant des opérations d’importation ou d’achats ci-après en vue de la revente en l’état. - Les importations effectuées par les commerçants à l’exception de ceux relevant des unités de gestion spécialisées de la Direction Générale des Impôts ; - Les achats effectués par des commerçants auprès des industriels, demi-grossistes, exploitants forestiers, à l’exception de ceux effectués par l’État, les communes et les personnes domiciliées à l’Étranger ne donnent pas lieu à l’exécution du précompte. Ne donnent pas lieu à l’exécution du précompte. Les achats effectués par des industriels immatriculés

et soumis au régime du réel,

pour les besoins

d’exploitation.

Paragraphe 3: La liquidation du Précompte

Le taux de précompte est de : -

15 % du montant des opérations pour les contribuables ne relevant pas du fichier d’un centre des impôts et effectuant des opérations d’importation. Ce taux est porté à 20% lorsque ce contribuable procède à des ventes sans douane ;

-

10% du montant des opérations pour les contribuables ne relevant pas du fichier d’un centre des impôts

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-

Précis de Fiscalité des Entreprises : Conforme à la Loi de Finances 2016 du Cameroun 10% du montant des opérations pour les contribuables relevant du régime de l’impôt libératoire et effectuant des importations

-

5% du montant des opérations effectuées pour les commerçants relevant du régime simplifié

-

5% du montant des opérations pour les contribuables relevant de l’impôt libératoire

-

2% du montant des opérations pour les commerçants relevant du régime réel

-

0.5% pour les opérations d’achat des produits pétroliers par les exploitants de stations- services La base du précompte est constituée pour les importations, par la valeur en douane des

marchandises. Ce précompte est perçu comme suit :  En ce qui concerne les importations : par le service de douane dans les mêmes conditions que les droits de douane ;  Dans les autres cas : par le fournisseur qui doit en effectuer le versement dans les 15 premiers jours du mois qui suit le trimestre au cours duquel les opérations on été réalisées ; Le précompte n’est pas récupérable sur le prix. Il est calculé sans majoration de CAC. Pour les personnes assujetties à L’IS ou à L’IRRP, la somme précomptée constitue un acompte mensuel ou trimestriel. Les trop-perçus du précompte font l’objet d’une imputation sur les acomptes futurs. En cas de cessation d’activités, ils sont remboursés. EXEMPLE : La SA FLG est une entreprise qui relève du régime du réel. Pour le mois de janvier 2015, elle a réalisé les opérations suivantes : -

Achat des marchandises à 200.000.000 FCFA le 15/01/2015

-

Vente des marchandises achetées le 15/01/2015 à 250.000.000 FCFA TAF : 1- Calculer le précompte sur achat 2- Calculer l’acompte proportionnel au chiffre d’affaires 3- Calculer le solde net 4- Indiquer la date de versement de ce solde dans les caisses de l’État 5- Reprendre les questions 1, 2,3 et 4 sachant que le prix de vente est de 120.000.000FCFA SOLUTION : 1- Calcul du précompte sur achat : 200.000.000*2% = 4.000.000 FCFA 2- Calcul de l’acompte proportionnel : 250.000.000*2.2% = 5.500.000 FCFA 3- Solde net : 5.500.000 – 4.000.000 = 1.500.000 FCFA 4- Ce solde doit être acquitté au plus tard le 15/02/2015 5- 1) précompte sur achat : 200.000.000*2% = 4.000.000 FCFA

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Précis de Fiscalité des Entreprises : Conforme à la Loi de Finances 2016 du Cameroun 2) acompte proportionnel : 120.000.000*2.2% = 2.640.000 FCFA 3) solde net = 2.640.000 – 4.000.000 = - 1.360.000 FCFA 4) il s’agit la d’un crédit d’impôt qui sera déduit des prochaines déclarations jusqu’à épuisement. Si le client fait faillite, ce crédit d’impôt doit être remboursé au plus tard 03 mois à partir de la date de la faillite

Paragraphe 4 : Obligation des contribuables assujettis au précompte 1. Obligations administratives Pour le reversement

de l’impôt collecté, les industriels importateurs, grossistes et demi- grossistes,

exploitants forestiers doivent : - Tenir un registre des achats et des ventes ou des documents en tenant lieu : - Effectuer des reversements à l’aide d’un carnet à souche délivré par l’Administration Fiscale. - Adresser au Service des Impôts en même temps que leur propre déclaration du revenu, la déclaration des ventes par client à l’exception des ventes en détail c.-à-d. les ventes au consommateur final par opposition aux ventes aux grossistes, semi-grossistes ou aux détaillants. en vue de produire le précompte au moment des achats, les contribuables sont tenus de joindre à leur déclaration la liste nominative des fournisseurs, comportant le montant des achats et celui des impôts retenus à la source. Il s’agit là de l’obligation de justification en matière de précompte.

2. Obligations de reversement et de prélèvement de précompte Les fournisseurs des assujettis (clients) sont redevables des précomptes sur les achats au Trésor Public. Ils doivent les prélever et les reverser au Trésor dans les 15 premiers jours du mois qui suivent le trimestre au cours duquel les opérations imposables ont été réalisées. En ce qui concerne les exportations, cette obligation revient aux Services de Douanes qui doivent s’en acquitter dans les mêmes conditions que les droits de douanes.

SECTION 8 : CALCUL, DÉCLARATION ET PAIEMENT DE L’IS Paragraphe 1 : Calcul de l’IS à verser au Trésor Pour déterminer l’Is à verser au Trésor, nous sommes obligé de calculer d’abord l’Impôt Proportionnel sur le Bénéfice (IPB) encore appelé l’Impôt Proportionnel sur le Résultat fiscal (IPRF). Le taux de l’IS est de 30% en principal majoré de 10% de 30% consacré aux CAC soit un taux global de 33%. L’IPB ou L’IPRF est obtenu en appliquant au RF arrondi au millier de Franc inferieur le taux de 33%.

Paragraphe 2 : Calcul du minimum de perception Le taux du minimum de perception est fixé comme suit : Par Fernand Léopold GUDO (Doctorant ès Sciences de Gestion, Expert Consultant en Gestion, Directeur du CAGEFIE-Consulting Sarl, Tél : 694.21.08.60 / 677.30.72.43) Page 60

Précis de Fiscalité des Entreprises : Conforme à la Loi de Finances 2016 du Cameroun - 1,1% (1% en principal et 10% de 1% en CAC) pour les contribuables relevant du régime réel d’imposition (qui réalisent un CA annuel HT supérieur à 50 000 000F). Ce taux de 1,1% s’applique sur le CA arrondi au millier de franc inférieur. Ce MP doit être acquitté au plus tard le 15 du mois suivant. - Pour les contribuables relevant du régime simplifié, l’acompte d’IS est égal à 3,3% du CA (arrondi au millier de franc inférieur) réalisé au cours de chaque mois pour les commerçants non-importateurs et 5,5% du CA mensuel arrondi au millier de franc inférieur pour les producteurs, les prestataires de services et les commerçants importateurs. Cet acompte est versé à l’Administration Fiscale au plus tard le 15 du mois suivant. Il est également porté à 5% (5,5% CAC compris) pour les entreprises forestières non-détentrices d’une carte de contribuable ;et versé à l’Administration fiscal au plus tard le 15 du mois suivant.

Paragraphe 3 : Calcul de l’IS a verser Is à verser = Max (MP, IPB) + M – m

1. Les Minorations Elles concernent les sommes qui viennent en diminution de l’impôt dû afin de déterminer l’impôt à verser au Trésor. On peut citer : - L’acompte d’IS encore appelé Minimum de Perception (2,2% ou 5,5%) du CA mensuel arrondi au millier de franc inferieur versé pendant la période ; -

L’IRCM sur les produits financiers encaissés et retenu à la source par le distributeur. Toutefois, ce ci

ne concernent pas les produits ouvrant droit au Régime des Sociétés Mères et Filiales ; - Les prélèvements sur achats encore appelés précomptes sur achats

2. Les Majorations Il s’agit de L’IRPP au titre des revenus des capitaux mobiliers non retenu à la source ou aux charges d’investissement non déductibles lors de la distribution. En effet, lorsque l’entreprise n’a pas fait ce prélèvement, elle est obligée en fin d’exercice de payer cet impôt en lieu et place des bénéficiaires pour majoration d’IS (il s’agit en fait des rémunérations occultes). L’Administration Fiscale n’exige pas systématiquement cette

majoration lorsque les noms des

bénéficiaires ont été communiqués et sont fiscalement domiciliés au Cameroun. Elle poursuit elle- même le recouvrement par le biais de déclaration d’ensemble de revenu.

Paragraphe 4: Échéancier du paiement de l’IS - Le MP de ce mois est payé au plus tard le 15 du mois suivant ; - Au plus tard le 15 du mars suivant la clôture de l’exercice, l’IS à verser doit être acquitté spontanement en un versement unique.

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Paragraphe 5 : Obligations des contribuables assujettis à l’IS 1. Déclaration et obligation des contribuables La déclaration de L’IS est faite à travers un jeu d’imprimés appelé DSF établi conformément au Plan Comptable OHADA à laquelle doivent être annexés certains documents tels que : - Un relevé détaillé des frais généraux ; - Un état détaillé des loyers avec désignation complète des bénéficiaires ; - Une copie certifiée conforme de tout acte constatant et modifiant les statuts et les procès verbaux ; - Un état détaillé des sommes versées au titre de retenues sur salaire, de la contribution au Crédit Foncier et du Prélèvement Spécial. Demeurent soumises à ces obligations, les personnes morales n’ayant pas opté pour l’IS mais qui en sont exonérées. La DSF est établie en quatre exemplaires ainsi ventilés : - Un exemplaire au Service des Impôts territorialement compétent ; - Deux exemplaires au Service de la Statistique Nationale ; - Un exemplaire dans les archives de l’entreprise. La DSF doit être déposée au plus tard le 15 mars qui suit l’exercice d’imposition La DSF du Système Normal est constituée de 39 tableaux. La DSF du Système Allégé est constituée de 27 tableaux. La DSF du Système Minimal de Trésorerie est constitué de 03 tableaux. Les contribuables sont tenus : - De présenter à toute réquisition de l’Inspecteur des Impôts, tous les documents de nature à justifier l’exactitude de leurs déclarations ; - De fournir sous réquisition, une Traduction Certifiée par un Traducteur Assermenté si celle-ci (DSF) est tenue en langue étrangère ; - D’indiquer dans leurs déclarations, le nom et la qualification du Comptable chargé de tenir la comptabilité, en précisant si celui-ci fait partie ou non du personnel salarié de l’entreprise ; - De mettre à tout moment à la disposition de l’Administration, des documents comptables ainsi que des pièces justificatives. Les livres, registres ou pièces sur lesquels peuvent s’exercer les éléments de communication, de contrôle, d’enquête de l’Administration Fiscale et ceci quelque soit leur forme doivent être conservés pendant un délai de 10ans à compter de la date de la dernière opération qu’ils constatent ou à la date à laquelle les documents ont été établis. Le contribuable devra joindre en outre à sa déclaration sous peine de rejet de celle-ci, le plan de situation de l’immeuble abritant son activité.

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Paragraphe2 : Les sanctions en matière d’IS 1. Les sanctions fiscales 1.1. Insuffisances de déclarations Les insuffisances, omissions ou inexactitudes des opérations qui affectent la base d’imposition et qui ont conduit l’Administration à effectuer des redressements donnent lieu à l’application d’un intérêt de retard de 1,5% par mois plafonné à 50%, calculé sur la base des droits mis à la charge du contribuable à la suite de la notification du dernier acte de procédure en cas contrôle. L’intérêt de retard est calculé à compter du 1er jour du mois qui suit celui au cours duquel la déclaration relevant une insuffisance, une omission ou inexactitude a été déposée jusqu’au dernier jour du mois de la notification du rendement. Les insuffisances qui affectent les bases d’imposition et qui ont conduit l’Administration à effectuer des redressements donnent droit à l’application des majorations suivantes en plus des intérêts de retard : - 50% en cas de bonne foi ; - 100% en cas de mauvaise foi ; - 150% en cas de manœuvre frauduleuse sans préjudice de poursuites pénales

1.2. Absence de déclaration Le contribuable qui après une mise en demeure de déclarer n’a pas souscrit à sa déclaration fait l’objet d’une taxation d’office et sa cotisation est majorée de 100%. Cette majoration est portée à 150% en cas de récidive. L’intérêt de retard est calculé à compter du 1er jour du mois qui suit celui du dépôt légal de la déclaration jusqu’au dernier jour du mois de la notification ; tout mois commencé ou entamé étant compté pour entier, le montant de l’intérêt de retard est plafonné à 50%. Donne droit à une amende de 100 000F, le non-dépôt après mise en demeure d’une déclaration faisant apparaître un impôt néant ou un Crédit d’Impot.

1.3. Défaut ou retard de paiement Le paiement tardif de l’impôt entraine l’application de l’intérêt de retard de 1,5% par mois de retard. Le point de retard est fixé au 1er jour du mois qui suit celui du dépôt légal d’une déclaration non accompagné de paiement ou sur la fraction excédant un paiement partiel. De la réception d’un avis de mise en recouvrement, de la date légale d’exigibilité, le point d’arrivée du calcul de l’intérêt de retard est fixé au dernier jour du paiement.

1.4. La taxation d’office Sont taxés d’office, les contribuables qui refusent de souscrire leurs déclarations.

2. Les sanctions pénales Sans préjudice des sanctions fiscales applicables, sont passibles d’un emprisonnement de 1 à 5 ans ou d’une amende de 5 000 000 ou de l’une de ces deux peines seulement quiconque : - Se soustrait frauduleusement ou tente de se soustraire à l’établissement, au paiement ou au reversement partiel des impôts droits et taxes consacrés dans le Code Général des Impôts ; Par Fernand Léopold GUDO (Doctorant ès Sciences de Gestion, Expert Consultant en Gestion, Directeur du CAGEFIE-Consulting Sarl, Tél : 694.21.08.60 / 677.30.72.43) Page 63

Précis de Fiscalité des Entreprises : Conforme à la Loi de Finances 2016 du Cameroun - Refuse expressément de faire sa déclaration dans les délais prescrits ; - Dissimule une part des sommes dues pour l’impôt ; - Organise son insolvabilité ou met des obstacles au recouvrement de l’impôt ; - Omet de faire passer ou passe des écritures inexactes ou fictives dans les livres journaux et d’inventaire ou dans les documents qui tiennent lieu ainsi que toute personne qui est convaincue d’avoir établi ou d’avoir orchestré des manœuvres frauduleuses en matière de déclaration d’impôt.

Fin de ce chapitre

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Précis de Fiscalité des Entreprises : Conforme à la Loi de Finances 2016 du Cameroun

CHAPITRE 3 : APPROFONDISSEMENT DE L’IMPÔT SUR LES SOCIÉTÉS CENTRES D’INTÉRÊTS Au terme de ce chapitre, nos capacités devraient être initiées et renforcées sur - Le Régime Fiscal des Sociétés Mères et Filiales - L’Imputation des Déficits Fiscaux - Le Réinvestissements du Bénéfice - Le Régime Fiscal des Entreprises du Secteur Boursier - Le Régime Fiscal des Projets Structurants - Le Régime Fiscal des Grandes Entreprises - Le Régime Fiscal de Petites et Moyennes Entreprises

SECTION I : LE RÉGIME FISCAL DES SOCIÉTÉS MÈRES ET FILIALES Paragraphe 1: Conditions auxquelles est soumise la qualité de société mère - La société mère doit détenir au moins 25% du capital social de la filiale ; - La société mère et la filiale doivent avoir leur siège social dans un État de la CEMAC ; - Les sociétés doivent être constituées sous forme de société de capitaux et avoir un lien de patenté direct ; - Les actions ou parts d’intérêts souscrites à l’émission doivent toujours être inscrites au nom de la société mère (société participante). S’il ne s’agit pas des actions souscrites à l’émission ou la création, la société mère doit prendre l’engagement de les conserver pendant 2 années consécutives au moins sous la forme nominative. La rupture de ces engagements est sanctionnée par l’imposition des revenus indûment exonérés sans préjudice des pénalités applicables pour insuffisances de déclaration.

Paragraphe 2: Régime fiscal des revenus des capitaux mobiliers reçus par les sociétés mères de leurs filiales -

Les produits de filiale sont exonérés à concurrence de 90% de leurs montants. Il s’agit des

dividendes encaissés par la société mère et de tout autre produit encaissé qui au niveau de la filiale est considéré comme une charge non déductible. En effet, pour toucher un dividende venant d’une filiale, la société mère engage des charges ; un des grands principes en fiscalité voudrait que lorsqu’un produit est exonéré, que la charge correspondante ne soit pas déductible. Les produits provenant des filiales étant exonérés, il faudrait en conséquence réintégrer les charges correspondantes évaluées par le Fisc à 10% du montant des dividendes perçus. Pratiquement on déduit 90% de ces dividendes. Par cette mesure, le législateur entend encourager la concentration du tissu industriel. Il y a lieu dans ce cas de remarquer que l’exonération de 90% des produits nets des filiales correspond à une réintégration de 10% desdits produits. -

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Paragraphe 3: Sort de l’IRCM retenu à la source sur les produits de filiales Il dépend de l’année de distribution des dividendes encaissés par la société mère. - Si la distribution a lieu au cours de l’année d’encaissement desdits produits, cela suppose que les dividendes encaissés n’ont pas été enregistrés dans un sous compte 77 ; car s’il en était ainsi, ils contribueraient à la formation du bénéfice comptable, et ne peuvent être distribués qu’après l’exercice (année d’encaissement). Ces dividendes doivent dont être comptabilisés dans un compte de tiers, en l’occurrence dans le 46 et l’IRCM retenu à la source par la filiale vaut crédit d’impôt pour les actionnaires de la société mère qui bénéficient de la redistribution au cours de l’année d’encaissement desdits produits par la société mère. - Si la distribution n’a pas lieu au cours de l’année d’encaissement, les produits de filiale sont alors comptabilisés dans un sous compte 77 et ne peuvent être redistribués qu’au même moment que les bénéfices d’exploitation de la société mère : l’IRCM retenu à la source par la filiale tombe en non valeur (c'est-à-dire ne vaut plus crédit d’impôt) au niveau de la société mère et celle-ci ne peut en transférer le bénéfice à ses propres actionnaires pour défaut de redistribution au cours de l’année d’encaissement.

Paragraphe 4: Régime d’imposition de redistribution des produits de filiale Les impôts de redistribution dus sur les montants bruts des produits de filiale encaissés par la société mère sont diminués des impôts de redistribution retenus à la source par la filiale. L’imputation de l’impôt par une filiale étrangère ne se fera qu’à concurrence de l’IRCM dû au Cameroun sur le montant brut desdits produits. Si la redistribution n’a pas lieu au cours du même exercice , l’impôt est dû sur les produits nets mis à la disposition de la société mère et l’IRCM retenu par la filiale tombe en non valeur même pour la société mère.

Paragraphe 5: Exercices sur le Régime des sociétés Mères et Filiales EXERCICE 1 La SA FLG a réalisé pour le compte de l’année 2011 un Bénéfice Comptable de 360 000 000. Le CAHT pour le compte de la même année s’élève à 1 200 000 000. De l’examen des Comptes de Gestion tenus par le Comptable de l’entreprise,

on peut noter les

informations suivantes : a- Charges fiscalement non déductibles : 25 000 000 b- Reprise des provisions pour congés payés : 7 500 000 c-

L’entreprise a perçu de la SA FOKOU des dividendes comptabilisés à la valeur brute à hauteur de

9 000 000 (la participation de la SA FLG dans la SA FOKOU est de 17,5%). d-

L’entreprise a perçu et comptabiliser à la valeur nette des dividendes de la société TANGUI pour un

montant de 8 350 000 (la participation de la SA FLG dans la société TANGUI est de 21%). e-

L’entreprise à également perçu les dividendes de 13 500 000 de la SNC NONO et frères (la

participation de la SA FLG dans cette entreprise est de 37,5%). f-

La SA FLG a perçu de la SA Henry et Frères des dividendes nets pour un montant de 16 700 000 (la

participation de la SA FLG dans la SA Henry et Frères est de 28%). TAF : Par Fernand Léopold GUDO (Doctorant ès Sciences de Gestion, Expert Consultant en Gestion, Directeur du CAGEFIE-Consulting Sarl, Tél : 694.21.08.60 / 677.30.72.43) Page 66

Précis de Fiscalité des Entreprises : Conforme à la Loi de Finances 2016 du Cameroun 1- Déterminer le résultat fiscal de la SA FLG pour le compte de l’année 2011 sachant que les dividendes perçus de la SA Henry et Frères ont été redistribués le 30/09/2011. 2- Déterminer le résultat de la SA FLG pour le compte de l’année 2011 sachant que les dividendes perçus de la SA Henry et Frères ont été redistribués le 23/02/2012. SOLUTION 1-

Redistribution des produits de filiale au cours de l’année d’encaissement.

a-

La charge fiscalement non déductible de 25 000 000 est une charge à réintégrer car elle a été comptabilisée

en violation des prescriptions fiscales. b-

Les 7 500 000 de reprises des provisions pour congés payés constituent un produit à déduire dans la mesure

où les provisions pour congés payés constituent une charge non déductible qui avait été imposée (réintégrée à la base d’imposition) à l’année de la constitution. De façon simple nous pouvons généraliser en précisant que : - Lorsqu’une charge non déductible est reprise, elle doit faire l’objet d’une déduction parce qu’à l’année de la constitution, elle était considérée comme une charge non déductible et avait déjà fait l’objet d’une réintégration synonyme d’une imposition au taux de 33% ; - Lorsqu’une charge déductible est reprise, elle doit faire l’objet d’une réintégration (si le comptable ne l’a pas comptabilisée dans les produits imposables) car à l’année de sa constitution, elle était une charge normale et n’avait pas été imposée (en réalité elle avait amoindri la base d’imposition). c-

Les dividendes de

9 000 000 perçus de la SA FOKOU constituent un produit imposable (pas de

réintégration ni de déduction à faire) les produits ont été comptabilisés à leur valeur brute. Il ne s’agit pas ici des produits de la société mère et filiale puisque la participation est < 25% au- delà du fait que les 02 sociétés sont des sociétés de capitaux. d-

Ici les dividendes ont été comptabilisés a leur valeur nette ; il y a lieu de réintégrer l’IRCM qui vaudra

crédit d’impôt : Soit x le dividende brut x- 0,165x = 8 350 000 x = 10 000 000 IRCM = 1 650 000 e-

Les 13 500 000 constituent un produit imposable (pas de réintégration, ni de déduction) ces dividendes sont

comptabilisés à leur valeur brute. Le régime des sociétés mères et filiales ne s’applique pas ici au - delà du fait que la participation de la SA FLG dans la société NONO et frères est ≥ 25% (très exactement 37 ,5%). En effet, la SA FLG est une société de capitaux et la SNC NONO et frères est une société de personnes f- Les dividendes nets de 16 700 000 perçus de la SA Henry et Frères constituent un produit de filiale ; cependant les dirigeants de la société mère (la SA. FLG) ont redistribué les dividendes nets perçus à leurs propres actionnaires au cours de la même année d’encaissement (30 sept 2011). Dans ce cas le bénéfice comptable de 360 000 000 ne comporte pas ce montant des dividendes il y a lieu de réintégrer ici les 10% de ces 16 700 000 soit 1 670 000.

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Éléments Calculs Montants BC 360 000 000 Réintégrations CFND 25 000 000 IRCM sur dividendes TANGUI 1650 000 produits de filiale (Henry et frères 1 670 000 Total réintégrations 28 320 000 +28 320 000 RFI 388 320 000 7 500 000 -7 500 000 Déductions Reprise provisions congés payés 380 820 000 RFD 2- Redistribution des dividendes après l’année d’encaissement Après la perception des dividendes, ceux-ci ont été portés dans le compte 77 et ont concouru à la détermination du Bénéfice Comptable de 360 000 000. En réalité les 16.700.000 sont déjà contenus dans les 360 000 000 il y a lieu dans ce cas de déduire les 90% pour n’imposer que les 10%. Le tableau de passage du BC au bénéfice fiscal sera le suivant :

Éléments BC Réintégrations CFND IRCM Total réintégrations RFI Déductions Reprise provisoire congés payés Produits Filiale (16 700 000 x 90%) Total déductions RFD

Calculs

25 000 000 1650 000 26 650 000

7 500 000 15 030 000 22 530 000

Montants 360 000 000

+26 650 000 386 650 000

-22 530 000 364 120 000

EXEMPLE 2 Une filiale camerounaise a versé le 20 avril 2011, 7 500 000 de dividendes bruts à sa société mère camerounaise. Le 1/11/2011 la société mère a redistribué à ses propres associés ces produits pour leur moitié. TAF 1- Calcul le montant de L’IRCM que devrait retenir à la source la filiale. 2- Déterminer le montant net des dividendes encaissés par la société mère. 3- Quel est le montant de l’IRCM à retenir sur le montant du revenu distribué par la société mère à ses propres associés et quel est le montant net à percevoir par ces associés. Par Fernand Léopold GUDO (Doctorant ès Sciences de Gestion, Expert Consultant en Gestion, Directeur du CAGEFIE-Consulting Sarl, Tél : 694.21.08.60 / 677.30.72.43) Page 68

Précis de Fiscalité des Entreprises : Conforme à la Loi de Finances 2016 du Cameroun 4- Le 25 janvier 2012, la société mère redistribue le reste de ces produits. Quel est le montant du prélèvement à opérer et le montant net à percevoir par les associés de la société mère. 5- Reprendre les questions1, 2,3 et 4 en supposant que la filiale est de droit Gabonais (basée au Gabon) avec un taux de l’IRCM de 11%. 6- Reprendre la question1, 2,3 et 4 en supposant que la filiale est de droit Tchadien avec un taux de l’IRCM de 21%.

SOLUTION 

la société mère et la filiale sont de droit camerounais. 1- Montant de l’IRCM 7 500 000 x 16, 5% = 1 237 500 2- Montant des dividendes 7 500 000 – 1 237 500 = 6 262 500 3- Étant donné que la 1ère moitié de ces dividendes a été redistribuée au cours de la même année

d’encaissement, les dirigeants de la société mère ne peuvent plus opérer aucune retenue sur les dividendes nets perçus. Montant des dividendes distribués : Montant de l’IRCM à retenir = 0 Montant net à percevoir par les associés de la société mère : 3 131 250 – 0 = 3 131 250 4- Distribution du 25/01/2012 Étant donné que la 2ème moitié de ces dividendes a été redistribuée après l’année d’encaissement par la société mère, le montant de l’IRCM de 3 750 000 x 16,5% ou

tombe en non valeur (ne vaut

plus crédit d’impôt) pour les associés de la société mère pour cause de non redistribution au cours de l’année d’encaissement. Pour le compte de l’année 2012 les dirigeants de la société mère doivent une fois de plus retenir l’IRCM sur le montant des dividendes nets avant reversement à l’Administration Fiscale. Cet IRCM est de

Montant à percevoir par les associés de la société mère 3 131 250 – 516 656,25 = 2 614 593,75 

la société mère est Camerounaise et la filiale est Gabonaise

1- IRCM : 7 500 000 x 11% = 825 000 2- Dividendes nets : 7 500 000 – 825 000 = 6 675 000 3- Moitié des dividendes distribués : Étant donné que le taux de l’IRCM au Gabon est inférieur au taux de l’IRCM au Cameroun (11% < 16%), les dirigeants de la société mère doivent opérer une fois de plus le complément de l’IRCM soit 16,5% - 11% = 5,5% calculé sur le montant des dividendes bruts (moitié) avant redistribution. -

Montant à retenir = 3 750 000 x 5,5% = 206 250

-

Montant net à percevoir par les associés 3 337 500 – 206 250 = 3 131 250

4- Distribution du 25/01/2012 Moitié = 3 337 500 Par Fernand Léopold GUDO (Doctorant ès Sciences de Gestion, Expert Consultant en Gestion, Directeur du CAGEFIE-Consulting Sarl, Tél : 694.21.08.60 / 677.30.72.43) Page 69

Précis de Fiscalité des Entreprises : Conforme à la Loi de Finances 2016 du Cameroun Étant donné que cette seconde moitié a été redistribuée après l’année d’encaissement, les dirigeants de la société mère doivent une fois de plus retenir 16,5% sur la moitié des dividendes nets non distribués au cours de l’année d’encaissement (en réalité les premiers 11% retenus par la filiale tombent en non valeur c’est-a-dire ne vaut plus crédit d’impôt). - Montant à retenir par les dirigeants de la société mère 3 337 500 x 16,5% = 550 687,5 -

Montant net à percevoir par les associés de la société mère 3 337 500 – 550 687,5

= 2 786 812, 5 

La société mère est Camerounaise et la filiale est Tchadienne 1- IRCM : 7 500 000 x 21% = 1 575 000 2- Dividendes nets : 7 500 000 – 1 575 000 = 5 925 000 3-

Moitié des dividendes distribués :

Étant donné que la distribution a lieu en cours d’exercice ; pour cette 1ère moitié l’IRCM retenu à la source à hauteur de 21% soit :

vaudra crédit d’impôt pour les associés de la société mère à hauteur de

16, 5% ; soit 3 750 000 x 16,5% = 618 750. Comme il y a distribution au cours de l’année d’encaissement de cette 1ère moitié le montant à retenir par les dirigeants de la société mère = 0. Et le montant à percevoir par les associés = 2 962 500. 4- Distribution du 25/01/2012 Étant donné que cette seconde moitié des dividendes nets ( 2 962 500) n’a pas été distribuée au cours de l’année d’encaissement, l’IRCM retenue à la source par la filiale à hauteur de 21% soit

tombe

en non valeur et les dirigeants de la société mère doivent opérer une fois de plus 16,5% sur le montant net soit 16,5% x 2 962 500 = 488 812,5. Montant à percevoir par les associés de la société mère : 2 962 500 – 488 812,5 = 2 473 687,5 EXERCICE 3 La SA FLG basée à Yaoundé – Cameroun a perçu de sa filiale la SA « Bois Tout Sauf Eaux » basée à Douala, les dividendes nets d’un montant de 8 350 000 le 1/02/ 2011. Elle a procédé à la redistribution à ses propres associés le 15 Août 2011. TAF 1. Calculer le montant des dividendes bruts. 2. Calculer le montant de l’IRCM. 3. Quel est le montant de l’IRCM que la SA.FLG doit retenir sur la distribution du 15 Août 2011. 4. Quel est le montant net à percevoir par les associés de la SA.FLG. 5. En supposant que la redistribution a lieu le 15/02/ 2012, reprendre les questions 1, 2, 3,4. 6. Reprendre les questions 1, 2, 3, 4,5 sachant que la filiale est de droit Centrafricain avec un impôt de redistribution de 24,5%.

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Précis de Fiscalité des Entreprises : Conforme à la Loi de Finances 2016 du Cameroun 7. Reprendre les questions 1, 2, 3, 4, 5 sachant que la filiale est de droit Congolais avec un impôt de redistribution de 9,5%.

SECTION II : LES DÉFICITS FISCAUX Lorsqu’une entreprise réalise un Déficit Fiscal encore appelé Perte Fiscale, cette perte ou ce déficit peut être considéré comme déductible du résultat bénéficiaire des exercices suivants si ceux-ci sont suffisants. Dans le cadre de cette section, les points suivants vont meubler notre réflexion : -

Les conditions du report déficitaire ;

-

L’origine du déficit reportable ;

-

Le mécanisme d’imputation des déficits ;

-

Les amortissements différés en période déficitaire ;

-

Les mécanismes d’imputation des amortissements régulièrement différés.

Paragraphe 1: Conditions du report déficitaire Il faut qu’il y ait : -

Le Résultat Fiscal doit être déficitaire

-

Unicité de l’entreprise : Il n’est pas possible de transférer les déficits d’une entreprise à une autre même par

voie de fusion ou de transformation ; -

L’entreprise doit tenir une comptabilité régulière et complète c'est-à-dire que la comptabilité doit avoir une force probante ;

-

Le déficit ne doit pas se rapporter aux activités exonérées ;

-

Le déficit doit être à la charge de l’entreprise et non pas, par exemple viré au compte des associés.

Paragraphe 2: Origine du déficit reportable Le déficit fiscal reportable peut provenir de l’exploitation ou des amortissements régulièrement comptabilisés.

1. Le Déficit Privilégié ou Amortissement Régulièrement Comptabilisé Le déficit privilégié est constitué par la somme des amortissements normaux (l’amortissement calculé selon le Système Linéaire mais également conformément aux Prescriptions Fiscales). Il a une durée de déductibilité illimitée (on peut le déduire des prochains exercices bénéficiaires jusqu'à épuisement).

2. Le Déficit Ordinaire ou Déficit d’Exploitation Il est constitué par la fraction du déficit fiscal ne comportant pas les amortissements. Il est encore appelé déficit d’exploitation, il peut être déduit des prochains exercices bénéficiaires dans la limite de 4 ans. Déficit Fiscal de l’exercice

-

Déficit Privilégié (Amortissements Normaux) = Déficit D’exploitation

(Ordinaire) EXEMPLE 1 Une entreprise passible à l’IS a réalisé pour le compte de l’année 2011 un Résultat Comptable de Par Fernand Léopold GUDO (Doctorant ès Sciences de Gestion, Expert Consultant en Gestion, Directeur du CAGEFIE-Consulting Sarl, Tél : 694.21.08.60 / 677.30.72.43) Page 71

Précis de Fiscalité des Entreprises : Conforme à la Loi de Finances 2016 du Cameroun - 66 000 000 FCFA. En examinant le compte de gestion tenu par cette entreprise, on peut relever les informations suivantes : a) Charges fiscalement non déductibles : 55 000 000 b) Provision pour congés payés

: 8 000 000

c) Provision sur la Communauté Urbaine de Yaoundé : 10 000 000 d) L’entreprise a

appliqué sur un matériel de transport acheté le 1 /01 /2010 à 30 000 000, un taux

d’amortissement de 20% alors que le taux fiscal admis est de 10%. L’immobilisation est amortissable de façon constante TAF : 1- Déterminer le résultat fiscal. 2- Si ce résultat fiscal est déficitaire, déterminer le déficit d’exploitation et le déficit privilégié 3-

Quelle observation pouvez-vous faire ?

SOLUTION 1- Détermination du RF Pour déterminer le RF, nous sommes tenus de faire l’analyse fiscale de l’ensemble des opérations. a) La charge fiscalement non déductible de 55 000 000 doit faire l’objet d’une réintégration puisqu’elle a été comptabilisée en violation des Prescriptions Fiscales. b) La provision pour congé (8 000 000) constitue une charge non déductible à réintégrer, puisque le déplacement des employés avec les membres de leurs familles à l’occasion de la prise de leurs congés donne lieu au paiement de frais de déplacements comptabilisés en charge déductible. c) La provision sur la Communauté Urbaine de Yaoundé (CUY) constitue une charge non déductible à réintégrer puis que L’État et les Collectivités Territoriales Décentralisées ne sont jamais douteux. d) Amortissements comptables 30 000 000 x 20% = 6 000 000 Amortissements fiscaux 30 000 000 x 10% = 3 000 000 Amortissements excédentaires à réintégrer = 6 000 000 – 3 000 000 = 3 000 000

Éléments Résultat Comptable Réintégrations CFND Provision/congés payés Provision /CUY Amortissements exagérés Total réintégrations RFI Déductions RFD

Calculs

Montants -66 000 000 55 000 000 8 000 000 10 000 000 3 000 000 76 000 000 0

+76 000 000 10 000 000 0 10 000 000

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Précis de Fiscalité des Entreprises : Conforme à la Loi de Finances 2016 du Cameroun 2-

On ne peut pas appliquer ici la mesure fiscale consacrée par l’imputation des déficits fiscaux sur les

exercices bénéficiaires prochains, puis qu’en réalité, l’entreprise n’a pas réalisé pour le compte de l’année 2011 un déficit fiscal. 3- Observations Pour que la mesure fiscale consacrée par la déduction sur les prochains exercices bénéficiaires de la perte fiscale réalisée au cours de l’année s’applique, il faudrait que le Résultat Fiscal (R.F) soit déficitaire et non le Résultat Comptable (R.C). S’agissant singulièrement de notre exemple, l’entreprise doit payer l’IS puisque le RF est bénéficiaire. EXEMPLE 2 La SA FLG a réalisé pour le compte de l’année 2011, un résultat comptable déficitaire de 100 000 000. En examinant ses comptes de charges et de produits, on peut relever les informations suivantes. a- Provision pour grosses réparations 10 000 000 b- Amortissement comptabilisé au cours de l’exercice = 40 000 000 Dans ces amortissements, figurent la dotation d’amortissement d’une immobilisation (matériel de bureau) acheté le 1/07/2010 pour 15 000 000. Le comptable de l’entreprise a appliqué sur cette immobilisation un taux d’amortissement de 20%, alors que sa durée de vie est de 8 ans c- Reprise de provision pour congés payés : 5 000 000 TAF 1- Procédez à l’analyse fiscale de l’ensemble de ces opérations. 2- Déterminez le RF 3- Déterminez le Déficit Ordinaire et le Déficit Privilégié. SOLUTION 1- Analyse fiscale a) Charge fiscalement non déductible car l’objet de la provision n’est pas nettement précisé. b) Vo = 15 000 000 Amortissement exagéré = 15 000 000 (20 – 12,5) % = 1 125 000 c) La reprise pour congés payés de 5 000 000 doit faire l’objet d’une déduction puisque portant sur une charge non déductible qui avait été réintégrée (ou imposée) à l’année d’engagement. 2- Détermination du RF

Éléments Calculs R/C Réintégrations Prov pour grosses réparations Amortissements exagérés Total réintégrations RFI Déductions Reprise provision pour

Montants -100 000 000 10 000 000 1 125 000 11 125 000

+ 11 125 000 - 88 875 000

5 000 000

- 5 000 000

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Précis de Fiscalité des Entreprises : Conforme à la Loi de Finances 2016 du Cameroun congés payés RFD - 93 875 000 3- Détermination du déficit ordinaire et du déficit d’exploitation. -

Déficit Privilégié = Amortissements Normaux de l’année 2011

Soit 40 000 000 – 1 125 000 = 38 875 000 -

Déficit d’Exploitation ou Déficit Ordinaire = Déficit Fiscal de l’exercice – Déficit Privilégié

On aura alors ; DO = 93 875 000 – 38 875 000 = 55 000 000 EXEMPLE 3 La SA FLG a réalisé pour le compte de l’année 2011, un RF déficitaire de 75 000 000. La somme des amortissements normaux pour le compte de cet exercice s’élève à 50 000 000. TAF Déterminez le Déficit Privilégié et le Déficit Ordinaire. SOLUTION -

Déficit Privilégié = 50 000 000

-

Déficit Ordinaire = 75 000 000 – 50 000 000 = 25 000 000

EXEMPLE 4 La SA FLG a réalisé pour le compte de l’année 2011, un RF déficitaire de 80 000 000. Pour le compte de la même année, la masse des amortissements normaux s’élève à 120 000 000. TAF Déterminez le Déficit Privilégié et le Déficit Ordinaire Déficit Privilégié = 80 000 000 Déficit Ordinaire = 0 NB : Lorsque le déficit de l’exercice n’est pas suffisant pour être affecté en Déficit Privilégié et Déficit Ordinaire on doit l’affecter en priorité au Déficit Privilégié.

Paragraphe 3 : Mécanisme d’imputation du déficit ordinaire Lorsque le bénéfice de l’exercice suivant est insuffisant pour que la déduction puisse être intégralement opérée, l’excédent du déficit est reporté successivement sur les exercices suivants jusqu'au 4e exercice qui suit l’exercice où l’entreprise a réalisé un RF déficitaire. Le délai du report du déficit ordinaire étant de 4 ans, l’imputation doit avoir un caractère extra comptable et doit être opérée en commençant par les plus anciens. Le déficit reportable est considéré comme une charge normale du 1er exercice qui laisse apparaître un bénéfice suffisant. Le bénéfice est dit suffisant si l’impôt correspondant est supérieur au MP. Lorsque le contribuable passible à l’IS est soumis au régime du MP, l’imputation du déficit ne devrait pas ramener le RF en dessous du Seuil de Sensibilité ou Seuil de Suffisance (SS). Le Seuil de Suffisance représente le RF pour lequel l’impôt correspondant est égal au MP.

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Précis de Fiscalité des Entreprises : Conforme à la Loi de Finances 2016 du Cameroun En faisant référence au Code Général des Impôts dans sa version de 2016, le calcul du MP tient compte du Régime d’Imposition. -

Pour les contribuables relevant du Régime Réel, le MP

MP = 2,2% du CAHT arrondi au millier de franc inférieur -

Pour les contribuables relevant du Régime Simplifié, le MP de 5,5% du CAHT arrondi au

millier de franc inférieur. -

N.B Lorsque le contribuable n’est pas soumis au régime de l’Impôt Minimum (M.P),

le SS = 0 et l’imputation du déficit peut annuler le résultat fiscal définitif. EXEMPLE La SA FLG à réalisé au cours de dix exercices les résultats fiscaux suivants :

Années 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010

D D D D D B B B B B

Déficits / Bénéfices 30 000 000 40 000 000 57 600 000 60 000 000 75 000 000 22 000 000 35 000 000 47 000 000 38 000 000 85 000 000

CAHT Annuel 75 230 340 80 000 000 90 000 000 150 000 000 180 000 000 66 300 500 81 000 100 100 000 000 102 500 500 150 200 380

TAF 1)

Caractériser les déficits d’après leur ancienneté.

2) Procéder à l’imputation des déficits sachant que ceux-ci sont des déficits ordinaires 3) Mettre en relief l’Économie d’Impôt réalisée. 4) Reprendre les questions 1, 2,3 sachant que l’entreprise n’est pas passible au régime de l’impôt minimum. SOLUTION 1- La caractérisation des déficits commence l’année au cours de laquelle, l’entreprise a commencé à réaliser les bénéfices ; en l’occurrence l’année 2006 qui nous servira d’année de référence (n = 2006).

Années 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008

Déficits / Bénéfices D D D D D B B B

30 000 000 40 000 000 57 600 000 60 000 000 75 000 000 22 000 000 35 000 000 47 000 000

CAHT Annuel 75 230 340 80 000 000 90 000 000 150 000 000 180 000 000 66 300 500 81 000 100 100 000 000

Caractérisation des déficits d’après leurs anciennetés n-5 n-4 n-3 n-2 n-1 n

Par Fernand Léopold GUDO (Doctorant ès Sciences de Gestion, Expert Consultant en Gestion, Directeur du CAGEFIE-Consulting Sarl, Tél : 694.21.08.60 / 677.30.72.43) Page 75

Précis de Fiscalité des Entreprises : Conforme à la Loi de Finances 2016 du Cameroun 2009 38 000 000 102 500 500 B 2010 85 000 000 150 200 380 B 2- Procédons à l’imputation des déficits sachant que ceux-ci sont des Déficits Ordinaires en mettant en relief à chaque fois l’économie d’impôt réalisée. MP = 66 300 000 x 2,2% =1 458 60

Déduction maximale 22 000 000- 4 420.000 = 17 580 000 Économie d’impôt : 20 105 714 x 38,5%

Années Éléments Déficits Reportés

n–4

n–2

n–1

40 000 000 57 600 000 60 000 000 75 000 000

Éléments

Déficits Reportables

-

Années

Réintégrations

RFI 105 714

Déficits imputés

n–3

7 740 700

BC

Déficits Imputés

Éléments Déficits Reportés

=

-

-

-

57 600 000 60 000 000 75 000 000

n–4

n–3

n–2

n–1

32 685 714

-

-

Déficits

Calculs annexes 60 000 000 75 000 000 Reportables MP = 81 000 000 x 1,1% = 891 000

22 000 000 0 22 000 000

Déductions 17 580 000

RFD

Éléments BC

57 600 000 60 000 000 75 000 000

Montants

4 420 000

Montants 35 000 000

-

000000 Réintgratio 0 ns 35 000000 RFI

-

Déductions -32 685 714

-

RFD

2 314 286

Déduction max = 35 000 000 - 2 314 286 = 32 685 714 Économie d’impôt = 32 685 714 x 38,5% = 12 584 000

Années Éléments Déficits reportés

n–4

n–3

n–2

n–1

Éléments BC

60 000 000 75 000 000

-

-

Montants 47 000 000

Réintégratio 0 ns RFI 47 000 000

Par Fernand Déficits Léopold GUDO (Doctorant ès Sciences de Gestion, Expert Consultant en Gestion, Directeur du 857 Déductions -44 142 857 CAGEFIE-Consulting Sarl, Tél : 694.21.08.60 / 677.30.72.43) Page 76 Imputés -44 142

Déficits Reportables

-

75 000 000

-

-

RFD

2 857 143

Précis de Fiscalité des Entreprises : Conforme à la Loi de Finances 2016 du Cameroun

Calculs annexes MP = 100 000 000 x 1,1% = 1 100 000

Déduction maximum : 47 000 000 – 2 857 143 = 44 142 857 Économie d’impôt = 44 142 857 x 38,5% = 16 995 000

Années Éléments Déficits Reportés Déficits Imputés

n–4

n–3

n–2

n–1

Éléments BC

Montants 38 000 000

75 000 000

-

-

-

Réintégratio 0 ns RFI 38 000 000

-35

-

-

-

Déductions -35 071 429

-

-

-

Déficits Reportables

-

RFD

2 928 571

Déduction maximum = 38 000 000 - 2 928 571 = 35 071 429 Économie d’impôt = 35 071 429 x 38,5% = 13 502 500 4- Reprenons les questions ci-dessus sachant que l’entreprise n’est pas passible au régime de l’impôt minimum. L’entreprise n’étant pas passible au régime de l’impôt minimum, nous n’allons plus calculer le minimum de perception et de ce fait le Seuil de Suffisance = 0 et l’imputation du déficit peut annuler le résultat fiscal définitif.

Années Éléments Déficits Reportés

n–4

n–3

n–2

n–1

Éléments BC

40 000 000

57 600 000

60 000 000

Déficits imputés

-22 000 000

-

-

Déficits Reportables

-

57 600 000

60 000000

75 000 000

75 000000

Montants 22 000 000

Réintégratio 0 ns RFI 22 000 000 Déductions -22 000 000

RFD

0

Déduction max = 22 000 000 Économie d’impôt = 22 000 000 x 38,5% = 8 470 000 IS = 0 x 38,5% Par Fernand Léopold GUDO (Doctorant ès Sciences de Gestion, Expert Consultant en Gestion, Directeur du CAGEFIE-Consulting Sarl, Tél : 694.21.08.60 / 677.30.72.43) Page 77

Précis de Fiscalité des Entreprises : Conforme à la Loi de Finances 2016 du Cameroun Économie d’impôt = 22 000 000 x 38,5% = 8 470 000

Années Éléments Déficits Reportés Déficits Imputés Déficits Reportables

n–4

n–3

n–2

n–1

Éléments BC

-

-

-

60 000 000 75 000 000

35 000 000

-

Réintégratio 0 ns RFI 35 000 000

-

Déductions -35 000 000

57 600 000 60 000 000 75 000 000 -35 000 000

Montants

-

RFD

0

Éléments

Montants

Économie d’impôt = 35 000 000 x 38,5% = 13 475 000

Années Éléments Déficits Reportés Déficits Imputés Déficits Reportables

n–4

n–3

n–2

n–1

BC

-

-

Réintégratio 0 ns RFI 47 000 000

-

-

Déductions -47 000 000

-

-

60 000 000 75 000 000 -47 000 000

-

75 000 000

47 000 000

RFD

0

Éléments

Montants

Économie d’impôt = 47 000 000 x 38,5% = 18 095 000

Années

n–4

n–3

n–2

n–1

Éléments Déficits reportés

75 000 000

-

-

-

Réintégratio 0 ns RFI 38 000 000

Déficits Imputés

-38 000 000

-

-

-

Déductions -38 000 000

-

-

-

Déficits Reportables

BC

-

RFD

38 000 000

0

Économie d’impôt = 38 000 000 x 38,5% = 14 630 000

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Précis de Fiscalité des Entreprises : Conforme à la Loi de Finances 2016 du Cameroun

Paragraphe 4: Mécanisme d’imputation du Déficits Privilégié Ici aucun déficit ne perd la faculté de déductibilité et on peut aller au-delà de n-4. L’imputation peut se faire en tenant compte du SS ou non. Cette imputation ne pose pas de problème particulier. Paragraphe 5: Amortissements Différés en période déficitaire 1. Définition Il s’agit ici, des amortissements normaux comptabilisés par l’entreprise l’année où elle a réalisé un Résultat Fiscal Déficitaire et que ces amortissements normaux doivent être déduits des prochains exercices bénéficiaires sans limitation de durée (ou alors jusqu’à épuisement).

2. Conditions à remplir pour différer régulièrement les amortissements : Les amortissements régulièrement différés doivent remplir les conditions suivantes : -

Ils doivent avoir été comptabilisés ;

-

Le résultat fiscal doit être déficitaire ;

- Les amortissements correspondants doivent être normaux (calculés dans le système linéaire et conformément aux différents taux fiscaux admis) - Ils doivent être réintégrés au résultat de l’exercice déficitaire et être inscrits dans un cadre réservé à cet effet dans le tableau des amortissements; - Ces

amortissements doivent en principe être imputés sur les résultats des premiers exercices qui

laissent apparaître un bénéfice suffisant. Ils ont une durée de report (d’imputation, de déduction) illimitée et ils sont dits privilégiés. - Les amortissements différés sont considérés comme des charges déductibles de l’assiette d’impôt et en cas de cession de l’immobilisation, ils augmentent le montant des plus values et diminuent celui des moins values mais demeurent différés sans limitation dans le temps.

3. Détermination de la masse des amortissements différés Les amortissements réputés différés sont calculés en fin d’exercice au niveau de la ligne 20 du tableau n° 10 de la DSF du système normal de la façon suivante : Amortissements antérieurement différés + amortissements différés

de

l’exercice - amortissements

antérieurement différés et imputés sur l’exercice = amortissements réputés différés en fin d’exercice Notons que la masse des amortissements déductibles (amortissements régulièrement différés et imputés sur l’exercice + les annuités normales de l’exercice) ne doivent en aucun cas excéder ceux calculés sur la base des taux fiscaux. On peut également parler des amortissements différés en période bénéficiaire si, au cours d’une année bénéficiaire, les amortissements différés qui ont été réalisés au cours de l’année déficitaire n’ont pas été entièrement imputés et qu’on soit appelé à procéder au second report.

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Précis de Fiscalité des Entreprises : Conforme à la Loi de Finances 2016 du Cameroun Paragraphe 6 : Mécanismes d’imputation des amortissements régulièrement différés En cas de Co- existence des Déficits Ordinaires et des Déficits Privilégiés, l’ordre d’imputation est le suivant, selon que l’on

recherche l’Effet de Vieillissement ou

de Rajeunissement des Amortissements

antérieurement différés.

1. Effet de Vieillissement On impute : - Le Déficit Ordinaire - Les Amortissements Normaux de l’Exercice - Amortissements antérieurement différés pour leur complément par immobilisation en cause à la limite fiscale déductible.

2. Effet de Rajeunissement L’ordre d’imputation est le suivant : -

Déficit Ordinaire

-

Amortissements antérieurement différés et imputés sur l’exercice

-

Amortissements normaux de l’exercice pour leur complément par immobilisation en cause à la limite fiscale déductible.

3. Effet de Rajeunissement ou effet de Vieillissement : quel effet choisir ? Il faut retenir l’effet de rajeunissement qui laisse un RFI(Résultat Fiscal Intermédiaire) important et un Résultat Fiscal Définitif important permettant de payer rapidement les impôts.

SECTION III : EXONERATION PAR SUITE DE RÉINVESTISSEMENT DU BÉNÉFICE (Disposition déjà sorties du Code Général des Impôts) Les personnes physiques ou morales qui réinvestissent au Cameroun peuvent bénéficier sous les conditions ci-dessous d’une réduction de l’IS ou de l’IRPP. Cependant avant de revenir sur ces conditions, notons que l’exonération par suite de réinvestissement du bénéfice consacre ce que nous appelons la Promotion de l’Investissement.

Paragraphe 1: Conditions à remplir pour bénéficier des mesures d’exonération consacrées au réinvestissement du bénéfice. Conditions concernent à la fois le fond et la forme

1. Conditions de fond Les réinvestissements doivent être réalisés sous l’une ou l’autre des formes ci-après : - Construction ou extension d’immeubles bâtis en matériaux définitifs à usage industriel, agricole, forestier, touristique ou minier, bureaux techniques compris ainsi que celles destinées au logement gratuit du personnel salarié ; - Acquisition de matériel industriel, agricole, minier ou touristique scellé au fond à Perpétuelle Par Fernand Léopold GUDO (Doctorant ès Sciences de Gestion, Expert Consultant en Gestion, Directeur du CAGEFIE-Consulting Sarl, Tél : 694.21.08.60 / 677.30.72.43) Page 80

Précis de Fiscalité des Entreprises : Conforme à la Loi de Finances 2016 du Cameroun Demeure ; - Acquisition de matériel spécialisé d’exploitation non susceptible d’un autre emploi pour les entreprises relevant du secteur des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication ; - Acquisition de tracteurs ou matériels mécaniques lourds spécialisés à un usage agricole, forestier ou minier ; - Acquisition, renouvellement ou installation des équipements de production, transformation, conditionnement et conservation dans les activités agro-alimentaires ; - Acquisition d’engins lourds de transport industriel, forestier, maritime ou aérien ; - Dépenses de préparation du sol, d’ensemencement de plantations industrielles, à l’exclusion des dépenses d’entretien ; -Tout réinvestissement à caractère social ; -Le montant du réinvestissement doit être ≥ à 25 000 000 F CFA ; -En ce qui concerne les immeubles destinés au logement gratuit du personnel, le réinvestissement doit pour être pris en considération, conserver un caractère purement utilitaire et social et ne pas dépasser en superficie et prix de revient au mettre carré les normes courantes constatées dans le département ; -Pour ce qui est des matériels, leurs accessoires spécialisés sont pris en considération dans la mesure où, ils en constituent le complément naturel et indispensable non susceptible d’un autre emploi ; -L’acquisition d’un matériel usager ainsi que l’acquisition d’une construction existante ne donne pas lieu à réduction.

2. Conditions de forme Pour bénéficier de la réduction d’impôts (IS, IRPP), les contribuables adressent à la Direction Générale des Impôts au moment du dépôt de la déclaration des résultats de l’exercice au cours duquel les investissements ont été effectués, un dossier en double exemplaire et comprenant les pièces suivantes : -

Une demande originale timbrée au tarif en vigueur ;

-

Un État récapitulatif, descriptif et estimatif du programme réalisé ;

-

Des justificatifs des dépenses déclarées (factures, mémoires, plans, bon de livraison) ;

-

Un exemplaire de la DSF et un exemplaire du tableau des immobilisations de l’exercice ;

-

Est irrecevable toute demande de réduction d’impôt introduite après expiration du délai ci-dessus.

Seules les entreprises qui tiennent une comptabilité régulière, complète et sincère conformément au Plan Comptable OHADA peuvent se prévaloir (bénéficier) des mesures d’exonérations consacrées par le réinvestissement du bénéfice.

Paragraphe 2: Modalités d’Exonération ou calcul de la réduction d’impôt Le contribuable qui sollicite dans les formes définies ci-dessus le bénéfice d’une réduction d’impôt doit spécifier dans la déclaration de ses résultats d’exploitation le montant des réinvestissements dont il demande la prise en considération. La réduction d’impôt est accordée sur la base de 50% des réinvestissements admis et sans pouvoir dépasser la moitié du bénéfice fiscal déclaré au cours de l’année fiscale considéré. En cas d’insuffisance pour un exercice, le report est autorisé sur les exercices suivants dans la limite de 3ans clos. Par Fernand Léopold GUDO (Doctorant ès Sciences de Gestion, Expert Consultant en Gestion, Directeur du CAGEFIE-Consulting Sarl, Tél : 694.21.08.60 / 677.30.72.43) Page 81

Précis de Fiscalité des Entreprises : Conforme à la Loi de Finances 2016 du Cameroun Pour le cas spécifique des entreprises du secteur des NTIC, la réduction est accordée sur la base des 25% des réinvestissements admis sans dépasser le quart du bénéfice fiscal déclaré au cours de l’année fiscale considérée. Le Directeur des Impôts notifie les bases de réduction d’impôts aux requérants. La réduction d’impôt fait l’objet d’une Décision du Ministre chargé des Finances. Les contrôles à priori et à posteriori de l’effectivité du réinvestissement sont assurés par les Services Centraux de la Direction Générale des Impôts. Toutes fraudes constatées dans les pièces justificatives de la demande, entrainent le refus de la réduction et il est procédé au rappel des droits éludés avec application des pénalités découlant des dispositions du Livre des Procédures Fiscales sans préjudice des sanctions pénales. Pour les contribuables soumis au Minimum

de Perception au titre de l’Impôt sur les Sociétés ;

l’exonération calculée ci-dessous est accordée par voie d’imputation impôts sur impôt sans que celle-ci ne peut excéder 50% du MP.

Paragraphe 4: Application sur le réinvestissement du bénéfice Pour le compte de l’année 2012, la SA FLG a réalisé un Bénéfice Comptable de 620 000 000F. Cette entreprise est basée à Yaoundé et fait dans distribution des produits agro-alimentaires. Pour le compte de la même année, son CA annuel HT s’élève à 1 020 000 000. De l’examen des comptes de gestion tenus par le comptable de l’entreprise, on peut relever les informations suivantes : a-

Provisions pour congés payés : 40 000 000

b- Produits exonérés : 80 000 000 c- Autres Charges Fiscalement Non Déductibles : 120 000 000 TAF 1 : 1- Déterminer le résultat fiscal pour le compte de l’année 2012. 2-

Durant l’année 2012, l’entreprise avait pris l’option de préparer un dossier de réinvestissement du bénéfice

en vue d’obtenir en fin d’année une exonération d’IS. De ce fait, elle a réalisé durant l’année 2012 les investissements suivants : - Construction d’une nouvelle agence de la SA FLG à Douala. Coût des constructions 150 000 000F - Acquisition d’un nouvel immeuble devant abriter l’agence de la SA FLG à Limbé. Coût d’acquisition de l’immeuble 220 000 000F - Acquisition d’une nouvelle chaine de production 200 000 000F - Acquisition de l’ancien matériel d’exploitation de la société FOKOU. 60 000 000F (véhicule de distribution). TAF 2 : a. Déterminer le montant des investissements fiscalement admis. b. Déterminer le montant des investissements généralement admis dans ce genre d’opérations. c. Quelle est le montant d’exonération à obtenir par la SA FLG au titre de cette opération. d. calculer l’économie de l’impôt ainsi réalisée. Par Fernand Léopold GUDO (Doctorant ès Sciences de Gestion, Expert Consultant en Gestion, Directeur du CAGEFIE-Consulting Sarl, Tél : 694.21.08.60 / 677.30.72.43) Page 82

Précis de Fiscalité des Entreprises : Conforme à la Loi de Finances 2016 du Cameroun e. calculer le RFD de la SA FLG pour l’année 2012 et le montant de l’IS à payer f.

calculer le montant de l’exonération à imputer sur les 3 prochains exercices bénéficiaires.

3- Reprendre les questions 1 et 2 sachant que la SA FLG fait dans l’achat et la vente des produits informatiques (NTIC). SOLUTION : 1- RF pour l’année 2012

Éléments

Calculs

BC Réintégrations Provisions/congés payés CFND Total Réintégrations RFI Déductions Produits exonérés RF déclaré

Montants 620 000 000

40 000 000 120 000 000 160 000 000

80 000 000

+160 000 000 780 000 000 -80 000 000 700 000 000

2- Réinvestissement du bénéfice a. Montant des investissements fiscalement admis : -

construction d’une nouvelle agence : 150 000 000

-

acquisition d’une nouvelle chaine de production : 200 000 000 Total des investissements admis fiscalement : 350 000 000

b. Généralement l’Administration Fiscale autorise le réinvestissement du bénéfice aux personnes physiques ou morales qui réalisent un investissement annuel minimum de 25 000000. c. Le montant des exonérations à obtenir ici est de 50% du montant des investissements fiscalement admis (l’entreprise ne relève pas du secteur du NTIC). Montant de l’exonération à obtenir : 350 000 000 x 50% = 175 000 000. d. Économie d’impôt 175 000 000 x 33% = 57 750 000 e. calcul du RFD et l’IS à payer MP ═1 020 000 000 ×2,2%═22 400 000 IPB ═ 700 000 000×33 %═231 00 000 > 22 400 000. L’entreprise doit supporter l’IPB Moitié du RF déclaré

═350 000 000

Étant donnée que les 50% du RF déclaré sont supérieur au montant de l’exonération (350 000 000 > 175 000 000), les 175 000 000 peuvent être déduits pour le compte de l’année 2012.  RF définitif = 700 000 000 - 175 000 000 = 525 000 000  IS à payer = 525 000 000 x 33% = 173. 250. 000 f. Étant donné que le montant total de l’exonération de 175 000 000 a été entièrement imputé pour le compte de l’année 2012, le montant de l’exonération à reporter = 0. Par Fernand Léopold GUDO (Doctorant ès Sciences de Gestion, Expert Consultant en Gestion, Directeur du CAGEFIE-Consulting Sarl, Tél : 694.21.08.60 / 677.30.72.43) Page 83

Précis de Fiscalité des Entreprises : Conforme à la Loi de Finances 2016 du Cameroun 3- L’entreprise fait dans les NTIC. 3-1 Détermination du RF : idem 3-2 Réinvestissement du bénéfice a. Montant des investissements admis : idem b. Idem. c. Montant de l’exonération : 350 000 000 x 25 % = 87 500 000 d. Économie d’impôt : 87 500 000 x 33% = 28 875 000 e. Calcul du RFD et l’IS à payer MP═ 22 400 000 IPB ═ 231 00 000 > 22 400 000 L’entreprise doit supporter l’IPB Quart de l’investissement admis

═175 000 000

 RF définitif = 700 000 000 - 87 500 000 = 612 500 000  IS à payer = 612 500 000 × 33 % = 202 125 000 f.

Étant donné que l’exonération de 87 500 000 a déjà été entièrement imputée, il n’y a plus d’exonérations à reporter dans la limite de 3ans clos.

SECTION IV : LE RÉGIME FISCAL DES ENTREPRISES DU SECTEUR BOURSIER Les sociétés qui procèdent à l’admission de leurs actions ordinaires à la côte de la bourse du Cameroun bénéficient de l’application des taux réduits d’Impôt sur les Sociétés suivants : -

20 % pendant trois (03) ans, pour les augmentations de capital représentant au moins 20 % du capital social

-

25 % pendant trois (03) ans, pour les cessions d’actions représentant au moins 20 % du capital social ;

-

28 % pendant trois (03) ans à partir de la date d’admission pour les augmentations ou cessions en deçà du seuil de 20 % du capital social ; Toutefois, dans le cas où le taux d’augmentation ou de cession de 20 % de titres cotés n’est pas atteint lors

de la première introduction en bourse, mais au cours de la période de trois (03) ans, les réductions de 20% et 25% au titre d’IS s’appliquent pour la durée résiduelle de ladite période. Cette réduction est accordée aux sociétés dont l’admission à la côte de la bourse intervient dans un délai de trois (03) ans à compter du 1er janvier 2012. Les sociétés qui émettent des titres sur le marché obligataire de la bourse du Cameroun bénéficient de l’application d’un taux réduit de l’IS de 30% pendant 3 ans à compter de l’année d’émission. Cette réduction est accordée aux sociétés dont l’admission à la cote de la bourse intervient dans un délai de 3 ans à compter du 1er janvier 2008. Les sociétés qui sont réputées faire appel public à l’épargne conformément aux dispositions de l’AU OHADA relatives au droit des sociétés commerciales et GIE ; et qui consentent à émettre ou échanger tout ou partie de leurs titres de capital et leurs titres de créances à la cote de la bourse des valeurs mobilières du Cameroun Par Fernand Léopold GUDO (Doctorant ès Sciences de Gestion, Expert Consultant en Gestion, Directeur du CAGEFIE-Consulting Sarl, Tél : 694.21.08.60 / 677.30.72.43) Page 84

Précis de Fiscalité des Entreprises : Conforme à la Loi de Finances 2016 du Cameroun bénéficient de l’application d’un taux réduit de l’IS de 30% pendant 3 ans à compter de la date d’amission des titres. La radiation des actions de ces sociétés admises en bourse dans un délai de 4 ans à compter de la date d’admission entraine la déchéance de l’application du taux réduit d’IS et le rappel des droits antérieurement exonérés majorés des pénalités prévues par la législation fiscale en vigueur . Par dérogation, le taux d’imposition des dividendes et d’intérêts des obligations à moins de 5 ans de maturité ainsi que les autres rémunérations provenant des valeurs mobilières des personnes physiques ou morales admises à la côte de la bourse du Cameroun est fixé à 10%. Ce taux est fixé à 5% pour les rémunérations des obligations des entreprises privées ou publiques à échéance de 5 ans ou plus. Toutefois, sont exonérés de l’impôt sur les sociétés, de l’impôt sur les revenus de capitaux mobiliers, ou de tout autre prélèvement de même nature les produits ci-dessous : - les intérêts des obligations de l’État ; - les intérêts des obligations des collectivités territoriales décentralisées ; - les plus-values nettes réalisées par des personnes physiques ou morales sur le marché des valeurs mobilières du Cameroun.

NB : Notons ici que la plus value s’entend du prix de cession - prix d’acquisition et des frais de gestion de ces titres cédés. Les conventions et les actes portant cession sur les titres cotés sur le marché des valeurs mobilières sont exonérés des droits d’enregistrement.

SECTION V : RÉGIME FISCAL DES PROJETS STRUCTURANTS. Il est institué un régime fiscal particulier au profit des Projets Structurants effectués par les grandes entreprises et les PME. Les grandes entreprises sont celles dont le chiffre d’affaires HT est supérieur ou égal à 1 000 000 000 FCFA. Les PME sont les entreprises dont le chiffre d’affaires annuel HT est inférieur à 1 000 000 000 FCFA.

Paragraphe I : Le Régime Fiscal des Grandes Entreprises 1. Condition de l’éligibilité Pour bénéficier du régime fiscal des Projets Structurants, les projets des grandes entreprises doivent remplir les conditions suivantes : - être un pôle de développement économique et social ; - être générateur d’emplois ; - donner lieu à un montant d’investissement au moins égal à 5 000 000 000 F CFA ; - intervenir dans le secteur agro-pastoral, industriel, touristique, de l’habitat social éducatif, sanitaire sportif et culturel.

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2. Avantages fiscaux Les grandes entreprises éligibles au régime fiscal des Projets Structurants bénéficient des avantages fiscaux ci après : - exonération de la contribution des patentes au titre des 2 premières années d’exploitation ; - enregistrement gratuit des actes de constitution, de prorogation et d’augmentation du capital ; - enregistrement au droit fiscal de 50 000FCFA des actes de mutations immobilières directement liés à la mise en place du projet ; - exonération de la TVA sur les achats locaux de matériaux de construction et sur les importations destinées à la mise en place du projet ; - Application de l’amortissement accéléré au taux de 1,25% du taux normal pour les immobilisations spécifiques acquises pendant la phase d’installation ; - Rallonge de la durée du report déficitaire de 4 ans à 5 ans.

Paragraphe 2 : Le Régime Fiscal des PME Les conditions applicables aux grandes entreprises sont identiques ici à la seule condition que le montant minimal des investissements est de 500 000 000 F CFA. Les avantages fiscaux restent les mêmes que ceux concédés aux grandes entreprises.

SECTION VI : RÉGIME FISCAL DES CENTRES DE GESTION AGRÉÉS -

les Centres de Gestion Agréés apportent leur assistance en matière de gestion et encadrement des adhérents dans l’accomplissement de leurs obligations fiscales ;

-

peuvent être adhérents au centre de gestion agréés, les personnes physiques ou morales réalisant un CA annuel HT ≤ 100 000 000

-

les adhérents au centre de gestion agréés bénéficient d’un abattement de 50% du Bénéfice fiscal déclaré ;

-

l’adhérent perd le droit aux avantages fiscaux de 50% du BF déclaré lorsque sa déclaration des résultats ou des revenus n’est pas souscrite dans les délais.

Fin de ce chapitre

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CHAPITRE 4 : L’IMPOT SUR LE REVENU DES PERSONNES PHYSIQUES CENTRES D’INTÉRÊTS : Au terme de ce chapitre, nos capacités devraient être initiées et renforcées sur - Les généralités sur l’IRPP ; - L’IRPP sur les traitements de salaires, pensions et rentes viagères ; - L’IRPP sur les revenus des capitaux mobiliers ; - L’IRPP sur les revenus fonciers ; - L’IRPP sur les bénéfices artisanaux, industriels et commerciaux ; - L’IRPP sur les bénéfices des professions non commerciales ; - Les dispositions communes aux bénéfices artisanaux, industriels, commerciaux aux bénéfices agricoles et aux bénéfices des professions non commerciales. Pour un meilleur cadrage de ce cours sur l’IRPP, l’impôt sur chaque type de revenu sera abordé dans la trilogie suivante : - Les personnes ou les revenus imposables ; - Les exonérations ; - La liquidation.

SECTION I : GÉNÉRALITÉS SUR L’IRPP L’IRPP est assis sur le revenu net global réalisé par le contribuable.

Paragraphe 1 : Les catégories de revenus visées par l’IRPP Il s’agit de la somme des revenus nets catégoriels suivants : - Les revenus des capitaux mobiliers ; - Les revenus fonciers ; - Les bénéfices des activités artisanales, industrielles et commerciales ; - Les revenus des exploitations agricoles ; - Les revenus des professions non commerciales et assimilées.

Paragraphe 2: Personnes imposables à l’IRPP et la notion de domicile fiscal Sous réserve des conventions fiscales internationales, l’IRPP est dû par toute personne physique ayant au Cameroun son domicile fiscal. 1- Sont considérées comme ayant leur domicile fiscal au Cameroun -

Les personnes qui ont au Cameroun leur foyer ou le lieu de leur séjour principal ;

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Celles qui exercent au Cameroun une activité professionnelle salariée ou non à moins qu’elles ne justifient que cette activité est exercées à titre accessoire ;

-

Les personnes qui ont au Cameroun le centre de leurs intérêts économiques. 2- Sont également considérés comme ayant leur domicile fiscal au Cameroun Les fonctionnaires ou agents de l’État exerçant leur fonction dans un pays étranger et qui ne sont pas

soumis à l’IRPP dans ce pays étranger. 3- Notons aussi que les personnes dont le domicile fiscal est situé hors du Cameroun sont passibles de l’IRPP quant à leurs gains de source Camerounaise. 4- Sont également passibles de l’IRPP les personnes de nationalité Camerounaise ou étrangère ayant ou non leur domicile fiscal au Cameroun qui recueillent des bénéfices ou revenus dont l’imposition est attribuée au Cameroun par une convention internationale relative à l’élimination de la double imposition. 5- Les personnels des Organisations Internationales et des Missions Diplomatiques et Consulaires recrutées localement ou non et n’ayant pas la qualité d’agents diplomatiques au sens des conventions internationales demeurent assujetties de plein droit à l’IRPP au Cameroun. 6- Les associés des Sociétés en Nom Collectif et les commandités des SCS n’ayant pas opté pour leur assujettissement à l’IS sont personnellement soumis à l’IRPP pour la part des bénéfices sociaux correspondant à leur droit dans la société. 7- Sont également passibles à l’IRPP les membres des sociétés civiles (personnes physiques), des sociétés en participation et des sociétés de fait dans la mesure où ces membres ne sont pas passibles à l’IS.

Paragraphe 3: Les Exonérations, Exemptions en matière d’IRPP Sont affranchis de l’IRPP : 1- Les personnes physiques exclusivement pour leurs activités soumises à l’impôt libératoire 2- Les Chefs de Missions Diplomatiques, les Consuls, les Agents de Missions Diplomatiques consulaires de nationalité étrangère, titulaires d’une Carte Diplomatique délivrée par le Ministère des Relations Extérieures, mais seulement dans la mesure où les pays que ces Missions Diplomatiques représentent, accordent des avantages similaires aux Agents Diplomatiques et consulaires Camerounais. 3- Les membres du personnel des Organisations Internationales de statuts diplomatiques, mais seulement dans la mesure où la Convention d’Établissement ou l’Accord de Siège de ces Organisations Internationales prévoit explicitement cette franchise. 4- Les Personnels Administratifs et Techniques des Missions Diplomatiques post-consulaires et les Organisations Internationales dès lors qu’il est établit qu’ils sont soumis à l’IRPP dans leur pays d’origine.

Paragraphe 4: Lieu d’imposition de l’IRPP -

Le contribuable qui a une résidence unique au Cameroun paye l’IRPP au lieu de situation de cette résidence ;

-

Le contribuable qui a plusieurs résidences au Cameroun est passible à l’IRPP au lieu où il est réputé posséder sa résidence principale ;

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Les personnes domiciliés à l’étranger, les fonctionnaires et agents de l’l’État exerçant leurs fonctions dans un pays étranger, lorsqu’ils sont redevables à l’IRPP et lorsqu’ils ne possèdent pas de résidence au Cameroun sont imposables les premiers au lieu de leurs principaux intérêts au Cameroun et les seconds au siège du service qui les administre.

Paragraphe 5: Détermination de l’assiette de l’IRPP L’assiette de l’IRPP est constituée par la somme des différents revenus nets catégoriels dont dispose le contribuable au titre d’une année d’imposition, majorée le cas échéant des bénéfices de toutes opérations lucratives auxquelles il se livre. Pour les revenus salariaux, il faut procéder à un abattement d’un montant forfaitaire de 500 000 FCFA. De façon simple, lorsqu’une personne exerce plusieurs activités passibles à l’IRPP, la base d’imposition est constituée par la somme des revenus nets

SECTION II : IRPP SUR LES TRAITEMENTS, SALAIRES, PENSIONS ET RENTES VIAGÈRES Paragraphe 1: Revenus imposables à l’IRPP sur les traitements, salaires, pensions et rentes viagères Sont imposables les revenus provenant des traitements, des salaires, indemnités, émoluments, des pensions et rentes viagères et les gains réalisés par les producteurs d’assurances, les Voyageurs- Représentants Placiers lorsque l’activité rétribuée s’exerce au Cameroun. Les pensions et rentes viagères sont réputées perçues au Cameroun lorsque le débiteur y est établi.

Paragraphe 2: Les Exemptions en matière d’IRPP sur les traitements, salaires, pensions et rentes viagères Sont affranchis à l’IRPP : -

Les bourses d’études ;

-

Les allocations spéciales destinées à couvrir les frais inhérents à la fonction ou à l’emploi dans la mesure où elles sont effectivement utilisées conformément à leur objet et ne sont pas exagérées.

-

Les allocations ou avantages à caractère familial ;

-

Les allocations, indemnités et prestations de services sous quelques formes que soit par l’État ; les Collectivités

Territoriales Décentralisées et les Établissement publics en vertu des lois et décrets

d’assistance et d’assurance ; -

Les indemnités temporaires, prestations et rentes viagères servies aux victimes d’accident de travail ou à leurs ayants droits.

-

Les rentes viagères servies en représentation de dommages et intérêts en vertu d’une condamnation prononcée judiciairement pour la réparation d’un préjudice corporel ayant entrainé pour la victime une incapacité permanente totale l’obligeant à avoir recours à l’assistance d’un tiers pour effectuer les activités ordinaires de sa vie ;

-

Les compléments forfaitaires des soldes servis aux fonctionnaires ;

-

Les pensions pour blessures et invalidité accordées aux hommes qui ont servi aux forces armées ;

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Le capital reçu à titre de pension ou indemnité pour décès ou en compensation consolidée pour décès ou blessure ;

-

Les majorations de salaire résultant de l’application de l’index de correction servies aux fonctionnaires et agents diplomatiques et consulaires en poste à l’étranger ;

-

Les gratifications allouées aux travailleurs à l’allocation de la remise des médailles du travail par le Ministère en chargé du travail.

-

La quotte- part de l’indemnité de licenciement versée à titre de dommages et intérêts en vertu de la législation sociale à l’exception des sommes destinées à couvrir le préjudice relatif à la perte du salaire ;

-

Les personnes physiques percevant moins de 62 000 FCFA de salaire brut par mois.

Paragraphe 3: Liquidation de l’IRPP sur les traitements, salaires, pensions et rentes viagères

1. Schéma général de calcul de la base d’imposition de l’IRPP Base de calcul = Salaire Brut Imposable (Salaire Brut Taxable) annuel – frais professionnels (30% du Salaire Brut Taxable) – cotisation salariale CNPS (PVMD) 2 ,8% du salaire cotisable plafonné à 3 600 000 FCFA – abattement forfaitaire de 500 000 FCFA. Pour comprendre cette base d’imposition, certaines notions sont à expliciter. 1.1 Salaire Brut Imposable (Salaire Brut Taxable)

Il est égal au Salaire Taxable Intermédiaire + les avantages en nature au sens de l’Administration Fiscale. 1.2 Salaire Taxable Intermédiaire Il est égal au salaire brut - les éléments non imposables. 1.3 Les avantages en nature au sens de l’Administration Fiscale Ils sont constitués de : -

Logement 15% Électricité 4% L’eau 2% Par Domestique 5% Par Véhicule 10% Nourriture 10%

NB : Ces différents taux s’appliquent sur le Salaire Brut Taxable Intermédiaire Toute indemnité en argent représentative d’avantage en nature doit être comprise dans la base imposable dans la limite des taux fixés ci-dessus sauf disposition expresse les exonérant. Par exemple, lorsque dans un exercice, on nous donne le montant d’avantage logement en valeur absolue, le montant à prendre en considération serait celui qui ne dépasserait pas 15% du salaire brut taxable. 1.4 Le salaire cotisable Il est égal au salaire brut – éléments non imposables. + avantages en nature au sens de la CNPS.

Les éléments non imposables sont constitués des : allocations familiales ; Par Fernand Léopold GUDO (Doctorant ès Sciences de Gestion, Expert Consultant en Gestion, Directeur du CAGEFIE-Consulting Sarl, Tél : 694.21.08.60 / 677.30.72.43) Page 90

Précis de Fiscalité des Entreprises : Conforme à la Loi de Finances 2016 du Cameroun -

indemnités;

-

Les primes de représentation.

Parmi les indemnités, on peut noter : -

Les indemnités de déplacement

-

Les indemnités de lait

-

Les indemnités de panier

-

Les indemnités de salissure

-

Les indemnités de sécurité ou de risque

-

Les indemnités de bicyclette

Le salaire cotisable est plafonné à 750 000 FCFA par mois soit 9 000 000 par an. 1.5 Avantage en nature au sens de la CNPS L’évaluation des avantages en nature au sens de la CNPS a pour préoccupation de mettre en exergue le salaire cotisable (base de calcul de la PVMD). La CNPS retient à ce niveau tous les avantages en nature lors que ceux-ci sont donnés à leur valeur réelle. Mais elle a une méthode particulière pour évaluer le logement et la nourriture.  Évaluation du logement Il est égal à une fois le taux horaire du salaire de la 1ère catégorie, 1er échelon de la zone et du secteur d’activité de l’entreprise pour chaque jour de travail. En d’autre terme salaire net catégoriel mensuel / 173 ,33 x 1x nombre de jour de travail durant le mois.  Évaluation nourriture Elle est égale à 2,5 fois le taux horaire du salaire de la 1ère catégorie, 1er échelon de la zone d’activité considéré pour chaque jour de travail. En d’autre terme salaire net catégoriel mensuel / 173 ,33 x 2,5 x nombre de jour de travail durant le mois. 1.6 Le salaire brut Il consacre l’ensemble des sommes versées a l’employé par l’employeur en contrepartie du travail fourni dans l’entreprise. Le salaire brut est constitué de : -

Salaire de base

-

Des primes

-

Des indemnités

-

Des allocations familiales

-

Du salaire des heures supplémentaires.

-

Des autres éléments tels les gratifications 1.7 Le calcul du taux horaire normal Taux = Nombre d’heures normales par mois =

= 173 h 1/3

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Précis de Fiscalité des Entreprises : Conforme à la Loi de Finances 2016 du Cameroun Lorsque le salarié a à la fin de chaque mois une prime de rendement, la base calcule des heures supplémentaires est donnée par la formule suivante : Taux =

1.8 Calcul du salaire des heures supplémentaires : Il s’obtient en majorant le taux horaire normal de la façon suivante : - de la 41ème à la 48ème heure, majoration de 20% - de 49ème à la 56ème heure, majoration de 30% - au-delà de la 56ème heure y compris les heures effectuées le dimanche et les jours fériés légaux, majoration de 40% - Heure de nuit effectuées entre 22 h et 06 heures du matin, majoration de 50%

2. Calcul de l’IRPP sur les traitements, salaires, pensions et rentes viagères Le calcul de l’IRPP en principal tient compte du barème suivant :

Tranches 0 – 2 000 000 2 000 001 – 3 000 000 3 000 001 – 5 000 000 Plus de 5 000 000

Taux 10% 15% 25% 35%

Cet IRPP en principal est majoré de 10% des CAC (Centimes Additionnels Communaux)

3. Modalités de perception de l’IRPP sur les traitements, salaires, pensions et rentes viagères. L’acompte de l’IRPP en principal se calcule en utilisant l’algorithme. Ceci voudrait dire que l’acompte mensuel l’impôt dû par les salariés du secteur public et privé est retenu à la source par l’employeur lors des payements des sommes imposables et versés dans les caisses de l’État au plus tard le 15 du mois suivant à l’aide d’un bulletin tiré du DIPE (Document d’Information sur le Personnel Employé). Cette somme est versée à la recette des impôts du siège de l’entreprise. Toutefois les employeurs sont dispensés d’exécution de cette retenue sur le salaire de leurs employés percevant moins de 62 000 bruts imposables par mois. Cette dispense de retenue de l’IRPP emporte également dispense de retenue de la RAVP (Redevance audio visuelle et patronale) et du Crédit Foncier.

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Précis de Fiscalité des Entreprises : Conforme à la Loi de Finances 2016 du Cameroun En définitive, la retenue mensuelle

de l’acompte en principal de l’IRPP est calculée à l’aide de

l’algorithme suivant :

Salaire brut mensuel imposable Jusqu’à 62 000 62 001 – 300 000

Taux 0 10%

300 001 – 310 000

10%

IRPP 0 [ (sbm x70%)–(sbm x 2,8%) - 41 667) ] x 10% [15 993 + (sbm – 300 000) x 70%] x 10%

310 001 – 429 000 429 001 – 667 000 Plus de 667 000

15% 25% 35%

[16 693 + (sbm – 310 000) x 70%] x 15% [29 198 + (sbm – 429 000) x 70%] x 25% [70 850 + (sbm – 667 000) x 70%] x 35%

À l’acompte mensuel en principal, il faut ajouter les CAC de 10% pour obtenir l’acompte total mensuel.

Sbm = salaire brut mensuel imposable ou taxable mensuel. Paragraphe 4: Applications Exercice 1 : M. ONANA est un salarié qui travaille dans une société installée à Douala. Pour le mois de Janvier 2012, les éléments de son salaire se présentent comme suit : - salaire de base 420 000 - Prime d’ancienneté 480 000 - Prime de fonction 75 000 - Allocation familiale 60 000 Il est nourri et véhiculé au frais de la société. Le salaire de base de la 1ère catégorie, 1eréchelon de la zone et du secteur d’activité de la société est de 78 000 par mois. Le nombre de jour de travail est en moyenne de 28. TAF : 1- Calculer son salaire brut imposable mensuel ; 2- Calculer son salaire cotisable du même mois ; 3- En supposant que les éléments du salaire sont restés constants durant l’année, déterminer la base de calcul de l’IRPP pour l’exercice. 4- Calculer le montant de l’IRPP à supporter par ce contribuable. Exercice 2 : M. ONGUENE est un employé installé à MVAN à Yaoundé. Son salaire brut imposable mensuel pour le mois de Janvier 2012 s’élève à 460 000. Déterminer son acompte d’IRPP pour ce mois et préciser la date à laquelle cet IRPP doit être acquitté. Exercice 3 : M GUDO est un jeune fonctionnaire de la ville de Yaoundé. Pour le compte de l’année 2012, les éléments annuels de son salaire sont les suivants : -

Salaire de base :

7 500 000

-

Prime d’ancienneté :

1 200 000

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Précis de Fiscalité des Entreprises : Conforme à la Loi de Finances 2016 du Cameroun -

Prime de fonction :

2 800 000

-

Allocation familiale :

840 000

M. GUDO est logé, véhiculé par la société. Les avantages liés à ces 2 éléments s’élèvent respectivement à 650 000 et 850 000. En outre, il a un domestique dont les frais sont supportés par l’entreprise. Le salaire de base de la 1 ère catégorie, 1er échelon de la zone d’activité de la société est de 250 000 par mois. Durant l’année, M. GUDO a effectué 220 heures supplémentaires rémunérées à 20%. Le nombre de jour de travail est en moyenne de 29 jours par mois TAF 1- Calculer le Salaire brut imposable de l’exercice 2- Calculer le salaire cotisable de l’exercice 3- Déterminer la base de calcul de LIRPP pour l’exercice 4- Calculer le montant de l’IRPP Solution Exercice 1 1- Calcul du salaire brut imposable

Éléments Salaire de base Prime d’ancienneté Prime de fonction Salaire taxe intermédiaire

Montants 420 000 480 000 75 000 975 000

Avantages en nature fiscaux - Nourriture : 975 000 x 10% = 97 500 - Véhicule : 975 000 x 10% = 97 500 Salaire brut imposable = 975 000 + 195 000 (197500 x2 ) = 1 170 000 2- Calcul du Salaire cotisable STI = 975 000 Avantage en nature CNPS Nourriture :

x 2, 5 x 28 = 31 500

Salaire cotisable : 975 000 + 31 500 = 1 006 500 1 006 500 > 300 000, d’où SC = 300 000 3- Base de calcul de L’IRPP pour l’exercice ST 1 170 000 x 12 = 14 040 000 FP 30% x 14 040 000 = -4 212 000 PMVD 2,8% x 3600 000 = -100 800 Abattement forfaitaire

= -500 000 9 227 200

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Précis de Fiscalité des Entreprises : Conforme à la Loi de Finances 2016 du Cameroun Base réelle

= 9 227 000

4- Calcul du montant de L’IRPP à supporter par le contribuable

Tranches 0 - 2 000 000 2 000 001 – 3 000 000 3 000 001 – 5 000 000 5 000 001 – 9 227 000 IRPP principal CAC 10% IRRP total

Taux 10% 15% 25% 35%

Montants 200 000 150 000 500 000 1 479 450 2 392 450 + 232 945 2 625 395

Solution exercice 2 Salaire brut mensuel imposable 460 000 1- L’acompte d’IRPP 429 000 < 460 000 < 667 000 29 198 + (sbm – 429 000) x 70%, x 25% (29 198 + (460 000 - 429 000) x 10%, x 25% =

12 724

CAC (10%) + 1 272,4 Acompte reel = 13 996 ,4 L’acompte d’IRPP sera acquitté au plus tard le 15 février. Solution exercice 3 : 1- Calcul du salaire imposable de l’exercice

Éléments SB Prime d’ancienneté Prime de fonctionnement Heures supplémentaires STI Avantages en nature sur le plan fiscal Logement : 12 451 923 x 15% Véhicule : 12 451 923 x 10% Domestique : 12 451 923 x 5% Salaire imposable

Montants 7 500 000 1 200 000 2 800 000 951 923(1) 12 451 923 650 000 850 000 622 596 14 574 519

(1) Taux horaire 7 500 000 = 3605 173 1/3 x12 HS = 3605 x220 x1,2 = 951923 2- Calcul du Salaire cotisable STI = 12 451 923 Par Fernand Léopold GUDO (Doctorant ès Sciences de Gestion, Expert Consultant en Gestion, Directeur du CAGEFIE-Consulting Sarl, Tél : 694.21.08.60 / 677.30.72.43) Page 95

Précis de Fiscalité des Entreprises : Conforme à la Loi de Finances 2016 du Cameroun Avantage en nature CNPS Logement 250 000 x 1 x 29 x 12 = 501 923 173 1/3 Véhicule : 850 000 SC = 12 451 923 +501 923+850 000 = 13 803 846 13 803 846 > 3 600 000 D’où SC = 3 600 000 3- RNG = 14 574 519 x 70% -2,8% x 3 600 000 – 500 000 = 9 601 363 ; soit RNG = 9 601 000 4- Calcul du montant de l’IRPP

Tranches 0 – 2 000 000 2 000 001 – 3 000

Base 2 000 000 1 000 000

Taux 10% 15%

150 000

3000 001 – 500 000 5000 001 – 9 601 000 IRPP en principal CAC (10%) IRPP total

2 000 000 4 601 000

25% 35%

500 000 1 610 350 2 460 350 246 035 2 706 385

000

2 460 350 10%

Montants 200 000

SECTION III : IRPP SUR LES REVENUS DES CAPITAUX MOBILIERS Paragraphe1: Revenus imposables Sont imposables au titre des RCM - Les produits des actions, parts de capital et revenus assimilés ; - Les revenus des obligations ; - Les revenus des créances, dépôts cautionnements et comptes courants ; - Les gains réalisés à l’ occasion de la cession d’actions, d’obligations et autres parts de capital.

1. Produits des actions, parts de capital et revenus assimilés Sont considérés comme revenus distribués tous les bénéfices qui ne demeurent

pas investis dans

l’entreprise notamment : a- Tous les produits ou bénéfices qui ne sont pas mis en réserves ou incorporés au capital ; les bénéfices et réserves capitalisés étant eux-mêmes étant imposables lorsqu’ils sont remboursés aux associés par voie de réduction du capital ; b- Toutes les sommes ou valeurs mises à la disposition des associés ou actionnaires ou porteurs de parts et non prélevés sur les bénéfices en l’occurrence ; - Sauf preuve contraire, les sommes mises à la disposition des associés directement ou par personnes ou sociétés interposées à titre d’avances, de prêts ou d’acomptes. Lorsque ces sommes sont remboursées à la personne

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Précis de Fiscalité des Entreprises : Conforme à la Loi de Finances 2016 du Cameroun morale, elles viennent en déduction des revenus imposables pour la période d’imposition au cours de laquelle le remboursement est effectivement intervenu. - Les sommes ou valeurs attribuées aux personnes porteuses de parts bénéficiaires ou de fondateurs au titre de rachat de ces parts pour la partie excédant leurs valeurs initiales. - Les avantages et rémunérations occultes - Les rémunérations et avantages divers alloués aux associés des sociétés anonymes ou SARL et réintégrés dans les bénéfices. c- Les rémunérations allouées aux membres des Conseils d’Administration des SA, des Établissements Publics, des entreprises du secteur public et parapublic à quelque titre que ce soit à l’exclusion des salaires et des redevances des propriétés industrielles.

2. Les revenus des obligations Sont considérés comme revenus des obligations : - Les intérêts, arrérages et tous autres produits des obligations, effets publics et tout autre titre d’emprunt négociable émis par les Communes et les Établissements Publics Camerounais , les associations de toute nature et les sociétés, compagnies et entreprises quelconques, financières, industrielles, commerciales ou civiles camerounaises. - Les produits, lots et primes de remboursements payés aux porteurs d’obligations émises au Cameroun. NB : Les revenus des obligations sont taxables tant à l’IRPP que, le cas échéant a l’IS

3. Revenus des créances, dépôts et cautionnements Sont considérés comme RCM appartenant à cette catégorie lorsqu’ils ne figurent pas dans les recettes provenant de l’exercice d’une profession industrielle, commerciale, non commerciale, artisanale ou agricole ou d’une exploitation minière ; les intérêts arrérages et tout autre produit notamment ; -

Les créances hypothécaires, privilégiées, chirographaires à l’ exclusion de celles représentées par des obligations, des effets publics et autres titres d’emprunts négociables.

-

Les dépôts des sommes d’argent à vue ou à échéance fixe quelque soit le dépositaire et quelque soit l’affection du dépôt.

-

Les produits des cautionnements en numéraire.

-

Les produits des comptes courants.

4. Les gains sur cession d’actions et autres parts de capital Sont imposés au titre des RCM, les plus values nettes globales réalisées à l’occasion de la cession d’actions, d’obligations et autres parts de capital effectuées par les particuliers et les personnes morales à titre occasionnel ou habituel soit directement ou soit par l’intermédiaire d’un Établissement Financier.

Paragraphe2: Exonérations Ne sont pas imposables :

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Précis de Fiscalité des Entreprises : Conforme à la Loi de Finances 2016 du Cameroun -

Les intérêts des titres d’emprunts négociables émis par l’État et les Collectivités Territoriales Décentralisées ;

-

Les intérêts des comptes d’épargne pour les placements ne dépassant pas 10 000 000 ;

-

Les intérêts des comptes d’épargne logement ;

-

Les intérêts des bons de caisse.

-

Les plus values nettes globales de montant inférieur ou égal à 500.000 de FCFA.

Paragraphe 3: Liquidation en matière de RCM 1. Détermination de la base d’imposition Le revenu imposable est déterminé : a- Pour les produits des actions parts de capital et revenus assimilés, par le montant brut des dividendes versés ; b- Pour les obligations, effets publics et emprunts, par l’intérêt ou le revenu distribué durant l’exercice ; c- Pour les primes de remboursement des obligations, par la différence entre la somme remboursée et le taux d’émission des emprunts ; d- Pour les revenus des créances, dépôts et cautionnement, par le montant brut des intérêts, arrérages et tous autres produits. e- Pour les cessions d’actions, d’obligations et autres parts de capital, par la + value nette globale résultant de la compensation effectuée entre les + values et les – values réalisées au cours de l’exercice par catégories de titres détenus par le contribuable moins abattement de 500.000 de FCFA; La + ou – value réalisée sur chaque opération de cession effectuée au cours de l’exercice s’obtient par la différence entre

le prix de cession des titres concernés et leurs prix d’achat ou leurs valeurs

d’attribution en cas d’acquisition de ces titres lors de la constitution d’une société ou de l’augmentation de son capital. En cas de – value nette globale constatée au cours d’un exercice, cette dernière est reportable sur les + values nettes globales éventuelles des 4 exercices suivants.

2. Le taux de L’IRPP sur le RCM Le taux de L’IRPP sur les RCM est = 15% en principal majoré de 10% en CAC, ce qui donne un taux global de 16,5%

3. Modalités de perception de L’IRPP sur le RCM a- L’IRPP au titre des RCM est retenu à la source par des personnes qui effectuent les payements des produits. Il est reversé à la Recette des Impôts du lieu du Siege social de la personne qui a effectué la retenue dans les 15 jours qui suivent la date de mise en paiement de ces produits. En tout état de cause est conformément à la disposition de l’article 146 de L’AU (l’Acte Uniforme) OHADA relative au Droit des Sociétés Commerciales et du GIE (Groupe d’Intérêts Économiques), les dividendes mis en distribution par l’Assemblée Générales sont réputés mis à la disposition des bénéficiaires après un délai de 9 mois après la clôture de l’exercice sauf prolongation accordée par le Président du Tribunal territorialement compétent. Par Fernand Léopold GUDO (Doctorant ès Sciences de Gestion, Expert Consultant en Gestion, Directeur du CAGEFIE-Consulting Sarl, Tél : 694.21.08.60 / 677.30.72.43) Page 98

Précis de Fiscalité des Entreprises : Conforme à la Loi de Finances 2016 du Cameroun b- Demeurent soumis à la retenue à la source de I ‘IRPP au titre des RCM, les distributions et autres produits lorsqu’ils profitent aux sociétés exonérées de l’IS à l’exception des dividendes perçus par les sociétés d’investissement. c- L’IRPP au titre des RCM de source étrangère perçus par les personnes physiques ou morales ayant leur domicile, résidence habituelle ou siège au Cameroun est retenu à la source par la personne qui effectue le paiement. Dans l’hypothèse où le paiement de ces produits a lieu à l’étranger, le bénéficiaire doit les faire figurer sur sa déclaration annuelle et les acquitter spontanément.

Paragraphe 4: Le cas spécifique de L’IRPP sur les rémunérations occultes Les sociétés et autres personnes morales passibles de L’IS sont assujettis à L’IRPP à raison du montant global des sommes que, directement ou par l’entremise d’un tiers, ces sociétés ont versé au cours de la période retenue pour l’établissement de l’IS à des personnes dont elles ne révèlent pas l’identité des bénéficiaires à l’Administration Fiscale. Ces revenus sont taxés à l’IRPP au taux le plus élevé (33%), ces impositions sont assorties d’une pénalité de 100% non susceptible de transaction. L’application de l’IRPP auxdites sociétés ou personnes morales ne met pas obstacles à l’imposition des sommes aux noms de leurs bénéficiaires lorsque celles-ci ont été identifiées par le Fisc.

Paragraphe 5: Exercices d’applications Exercice 1 M. GUDO détient les actions suivantes dans 3 sociétés : -

10 000 actions X achetées à 25 000 FCFA

-

15 000 actions Y achetées à 30 000 FCFA

-

20 000 actions Z achetées à 40 000 FCFA Toutes ces actions ont été acquises le 01/01/2008. Le 8 mars 2012 M. GUDO vend les actions X, Y et Z dans les proportions suivantes :

-

Actions X 75%

-

Actions Y 80%

-

Actions Z 90%

Les prix de cession ont été les suivants par catégorie d’action -

Actions X augmentation de 50% par rapport au prix d’achat

-

Actions Y augmentation de 40% relativement au prix d’achat

-

Actions Z augmentation de 60% relativement au prix d’achat

-

Les frais de cession des actions ont été les suivants :

-

Actions X 500F/action

-

Actions Y 750F/action

-

Actions Z 1250F/action TAF 1- Déterminer le résultat/cession par catégorie de titre

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Précis de Fiscalité des Entreprises : Conforme à la Loi de Finances 2016 du Cameroun 2- Déterminer le résultat net global 3- Ce résultat peut- il être assujetti à l’IRPP au titre des RCM ? Justifiez votre réponse 4- Calculer si possible le montant de l’IRPP à payer au titre des RCM 5- Quelle est la date de paiement éventuelle de cet IRPP à l’Administration Fiscale 6- Dans ce paiement éventuel qui est le redevable, qui est le contribuable ? Exercice 2 La SA FLG a versé le 15 Aout 2011, 2 000 000 de salaire à certains employés dont leurs noms ne figurent pas sur le DIPE. TAF 1- Qualifier la nature des revenus ainsi versés par la SA FLG 2- Calculer le montant de l’IRPP à supporter 3- Calculer la pénalité subséquente 4- Calculer le montant total à verser a l’administration fiscale 5- Quelle est le délai maximal d’acquittement de ce montant. NB Lors de la cession des titres, le résultat sur cession se détermine ainsi R/C = PC - (Vo + FC) Solution exercice 1 1- Résultat sur cession

Éléments PC Vo FC R/C

Titre X 7 500 x 25 000 x 1,5 = 281 250 000 7 500 x 25 000 =- 187 500 000 7 500 x 500 =- 3 750 000 90 000 000

Titre Y 12 000 x 30 000 x 1,4 = 504 000 000 12 000 x 30 000 =- 360 000 000 12 000 x 750 =- 9 000 000 135 000 000

Titre Z 18 000 x 40 000 x 1,6 = 1 152 000 000 18 000 x 40 000 =- 720 000 000 18000 x 1 250 =- 22 500 000 409 500 000

2- RN global 90 000 000 + 135 000 000 + 409 500 000 = 634 500 000 3- ce résultat peut être assujetti a l’IRPP au titre de l’IRCM parce qu’il est > à 500.000 ( 4- Calcul de l’IRPP (634 500 000 – 500.000) x 16,5% = 104 610 000 5- Date limite de paiement 23 mars 2012 6- Le client à qui M.GUDO a vendu les titres est le redevable alors que M.GUDO est le contribuable. NB Si le résultat net global était une – value, cette –value devrait être soustraite des prochaines +values nettes globales de cession dans la limite de 4 ans clos.

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Précis de Fiscalité des Entreprises : Conforme à la Loi de Finances 2016 du Cameroun Exercice 2 Solution exercice 2 1- Il s’agit d’une rémunération occulte 2- Montant de l’IRPP 2 000 000 x 33% = 660 000 3- Pénalité subséquente 4- 660 000 x 100% = 660 000 5- Montant à verser 6- 660 000 x 2 = 1320 000 7- Délai maximal : Le montant de l’IRPP sur les rémunérations occultes doit être acquitté au plus tard 15 mars suivant la clôture de l’exercice soit au plus tard le 15 mars 2012.

SECTION IV:

IRPP SUR LES REVENUS FONCIERS

Paragraphe 1: Revenus Imposables Sont compris dans la catégorie de revenus fonciers lorsqu’ils ne sont pas inclus dans les bénéfices d’une entreprise industrielle, commerciale ou artisanale, d’une exploitation agricole ou d’une profession non commerciale : - Les revenus provenant de la location des immeubles bâtis ou non bâtis au Cameroun ; - Les + values réalisées par des personnes physiques sur les immeubles bâtis ou non bâtis acquis à titre onéreux ou gratuits : - Les parts d’intérêts des membres des sociétés civiles, immobilières n’ayant pas opté pour l’IS

Paragraphe 2: les Exonérations Ne sont pas soumises à l’IRPP ici :Les revenus des immeubles appartenant à l’État et aux Collectivités Territoriales Décentralisées (CTD).

Paragraphe 3: liquidation de l’IRPP 1. Détermination de la base d’imposition Le revenu net imposable est égal à la différence entre les RF bruts effectivement encaissés et le total des charges de la propriété admises en déduction. Par revenus bruts il faut entendre : -

Les loyers et fermages ;

-

Les remboursements par le locataire des dépenses qui sont normalement à la charge du bailleur ;

-

La valeur des constructions édifiées par le locataire lorsque ces constructions doivent revenir enfin de bail sans indemnités au propriétaire ;

-

Les revenus accessoires tels que les droits d’affiches et les droits d’exploitation de carrières.

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Précis de Fiscalité des Entreprises : Conforme à la Loi de Finances 2016 du Cameroun Sont en revanche déductibles, les dépenses supportées par le propriétaire pour le compte du locataire notamment : -

les frais d’entretien ou de réparation ;

-

les frais de gestion ;

-

la rémunération de concierges ;

-

les amortissements, les frais d’assurances. Le contribuable peut opter pour la déduction des frais fonciers pour un abattement forfaitaire de

30% représentant les charges fiscalement déductibles. De ce point de vue, le revenu net foncier base d’imposition de l’IRPP se détermine de la façon suivante : Revenu Net Foncier (RNF) = Revenu Net Brut Foncier (RBF) - 30% RBF Lorsque le RNF est déficitaire, l’Administration Fiscale autorise son imputation (déduction) sur les prochains Revenus Nets Fonciers bénéficiaires dans la limite de 4ans. N.B la base d’imposition est toujours arrondie au millier de francs inférieur Cas spécifique de la plus value réalisée lors de la cession d’un immeuble bâti ou non bâti La Plus Value imposable est égale à la différence entre le prix de vente déclaré par les parties et la valeur du bien à la dernière mutation. La valeur du bien à la dernière mutation comprend le cas échéant les frais de construction et ou de transformation de l’immeuble dument justifiés. Pour la détermination de la base d’imposition de la plus value, il est tenu compte comme charges déductibles. -

Les frais réels afférents à la dernière mutation lorsque celle-ci avait été faite à titre onéreux ;

-

Les frais réels afférents à la dernière mutation non compris les droits d’enregistrement lorsque cette mutation avait été faite à titre gratuite.

2. calcul de l’IRPP en matière de résultat fiscal Après avoir déterminé la base d’imposition, le calcul de l’IRPP se fait en appliquant le taux de 30% au RNF global arrondi au millier de franc inférieur. L’IRPP ainsi calculé en principal est majoré de 10% des CAC. Ceci donne un taux global de 33% S’agissant de la cession des immeubles bâtis ou non bâtis acquis à titre gratuit ou à titre onéreux, l’Impôt sur le Revenu (IR) qui remplace l’IRPP est obtenu en appliquant uniquement le taux de 10% sans plus utiliser le barème.

3. échéance de paiement de l’IRPP en matière de résultat fiscal Il faut calculer d’abord le précompte. Ce précompte dépend du statut du locataire. 3.1 Le locataire est une personne physique

Ceci voudrait dire que la maison mise en location est une maison d’habitation. Ici le précompte est 5 % du loyer brut. Ce précompte doit être versé par le bailleur lui-même de façon trimestrielle et ceci au plus tard 15 jours après la fin de chaque trimestre. Le locataire ne fait de retenue à la source.

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Précis de Fiscalité des Entreprises : Conforme à la Loi de Finances 2016 du Cameroun 3.2 Le locataire est une Personne Morale (S.A, S.A.R.L), une Entreprise Individuelle (un Établissement par exemple), l’État ou les Collectivités Territoriales Décentralisées (Communes ou Communautés) Le précompte ici est de 15 % du loyer brut mensuel retenu à la source par le locataire et reversé à l’Administration Fiscale au plus tard le 15 du mois suivant. La retenue à la source est exclusivement effectuée par l’administration et les établissements publics, les personnes morales et les entreprises industrielles soumises au régime du réel et du régime simplifié. Les loyers versés aux entreprises du régime du réel et relevant exclusivement des unités de gestion spécialisés ne subissent pas de retenu à la source. La retenue est effectuée par la personne qui paie les loyers ; à la charge par elle d’en reverser le montant au centre des impôts du lieu de situation de l’immeuble à l’aide d’un carnet à souche délivré par l’administration au plus tard le 15 du mois qui suit le paiement effectif du loyer. 1.1 L’Impôt sur le Revenu sur la vente d’immeubles bâtis ou non bâtis Les plus values réalisées sur la cession des immeubles bâtis ou non bâti font l’objet d’un prélèvement libératoire au taux de 10% effectué par le notaire pour le compte du vendeur. L’impôt ainsi prélevé doit être reversé avant la formalité d’enregistrement à l’aide d’un imprimé par l’Administration Fiscale. En dehors du prélèvement libératoire de 10% pour la cession des immeubles bâti ou non bâti qui doit être reversé par le notaire avant la formalité d’enregistrement, l’IRPP sur les RF à verser est : IRPP à verser = IRPP dû – acompte annuel versé. Cet IRPP à verser doit être acquitté en un versement unique au plus tard le 15 Mars suivant la clôture de l’exercice.

Paragraphe 4: Applications Exercice 1: M. GUDO est un vendeur de terrains. Pour le compte de l’année 2011, il a réalisé les opérations suivantes : - 15 / 05 / 2011 vente d’un immeuble R +3 à M. NANA. Prix de vente 650 000 000. Frais de cession 20 000 000. Le prix du terrain à la dernière mutation était de 450 000 000. - le 15 / 09 / 2011, vente d’un terrain non bâti situé à SOA contenance superficielle : 3 ha. Le prix de vente du m est de 10 000. Les frais de cession s’élèvent à 200 FCFA / m2. Le prix du terrain à la dernière mutation était 2

de 6 000 FCFA / m2. TAF : 1- Calculer le montant de l’IRPP à supporter par ce contribuable pour le compte de cette année. 2- A quelle date le montant de l’IRPP doit être versé à d’administrateur fiscal. 3- Dans cette opération, qui est le contribuable ? qui est le redevable ? Solution 1ère vente : Date : 15 / 05 / 2011 ; PV = 650 000 000 ;

FC = 20 000 000 ; PA = 450 000 000 ;

R /C = PC – (V0 + FC) Par Fernand Léopold GUDO (Doctorant ès Sciences de Gestion, Expert Consultant en Gestion, Directeur du CAGEFIE-Consulting Sarl, Tél : 694.21.08.60 / 677.30.72.43) Page 103

Précis de Fiscalité des Entreprises : Conforme à la Loi de Finances 2016 du Cameroun = 650 000 000 – (450 000 000 + 20 000 000) = 180 000 000 IRPP : 180 000 000 x 10% = 18 000 000 Les 18 000 000 doivent être versés à l’Administration Fiscale avant les formalités d’enregistrement. Ici le redevable est le notaire et le contribuable M. GUDO. 2ème vente : Date 15 / 09 / 2011 Superficie : 10 000 x 3 = 30 000 m2 PV = 30 000 x 10 000 = 300 000 000 Frais : 200 x 30 000 = 6 000 000 PA : 6 000 x 30 000 = 180 000 000 R / C : 300 000 000 – (180 000 000 + 6 000 000) = 114 000 000 IRPP : 114 000 000 x 10% = 11 400 000 IRPP qui sera versé à l’Administration Fiscale avant les formalités d’enregistrement. Ici le redevable est le notaire et le contribuable M. GUDO. Exercice 2: M. GUDO a réalisé pour le compte de l’année 2012 les activités suivantes : 1- perception des loyers d’un immeuble basé à BASTOS : montant mensuel 750 000. 2- Perception du loyer de l’immeuble d’ODZA ; loyer mensuel 900 000. 3- Perception des droits d’affiches publicitaires sur l’immeuble d’ODZA de la société MAGGI, 2 000 000 / an. 4- Salaire du concierge de l’immeuble de BASTOS 35 000 FCFA / an. 5- Salaire du concierge sur l’immeuble d’ODZA 45 000 FCFA/ an. 6- Frais d’assurance des immeubles : Maison de BASTOS 300 000 / an ; Maison d’ODZA 450 000 / an ; 7- Pour construire les deux maisons on avait obtenu un complément de financement du crédit foncier à hauteur de 300 000 000. Le crédit est remboursable en 25 ans par annuités constantes au taux de 5%. 8- Les valeurs des constructions sont les suivantes : Immeuble de BASTOS 450 000 000 Immeuble d’ODZA 600 000 000 La durée de vie de chaque immeuble est de 50 ans. Par ailleurs M. GUDO a vendu durant l’année 2011 un immeuble R + 4 situé à Bafoussam au prix de 150 000 000, les frais de cession ce sont élevés à 5 000 000, la valeur de l’immeuble à la dernière évaluation était de 85 000 000. TAF : 1-

Déterminer le montant de revenu foncier brut annuel réalisé par M. GUDO ;

2- Déterminer le montant des charges foncières annuelles fiscalement déductibles ; 3- Déterminer le montant du revenu net foncier annuel ; Par Fernand Léopold GUDO (Doctorant ès Sciences de Gestion, Expert Consultant en Gestion, Directeur du CAGEFIE-Consulting Sarl, Tél : 694.21.08.60 / 677.30.72.43) Page 104

Précis de Fiscalité des Entreprises : Conforme à la Loi de Finances 2016 du Cameroun 4- Déterminer la base d’imposition de l’IRPP sur les revenus fonciers. 5- Calculer le montant de l’IRPP à payer ; 6- Présenter l’échéancier de l’IRPP 7- Supposons Ceteris paribus (toute chose restant égale par ailleurs) que M. GUDO opte pour l’abattement forfaitaire des charges fiscalement déductibles, calculer dans ce cas la base d’imposition de l’IRPP. M. GUDO avait – il intérêt à opter pour l’abattement forfaitaire ? 8- Quel est le traitement fiscal à appliquer si le résultat net foncier est déficitaire. Solution : 1- Calcul des revenus fonciers

Revenus Loyer BASTOS Loyer ODZA Droit d’affiche Revenus sur

Montant mensuel 750 000 900 000 166 666 5 000 000

Montant annuel 9 000 000 10 800 000 2 000 000 60 000 000

6 816 666

81 800 000

cession Revenu brut

R / C = 150 000 000 – 85 000 000 – 5 000 000 = 60 000 000 2- Calcul des charges foncières fiscalement déductibles

charges Concierge BASTOS Concierge ODZA Assurance BASTOS Assurance ODZA Frais financier Amortissement immeuble de BASTOS Amortissement immeuble d’ODZA Total

Montant mensuel 35 000 45 000 25 000 37 500 1.773.811 750. 000 1 000 000 3.666.311

Montant annuel 420 000 540 000 300 000 450 000 21.285.737 9 000 000 12 000 000 43.995.737

Calculs annexes -

(

Frais financiers V0 = a 300 000 000 = a

) (

)

a= 21 285 737 -

Amortissements BASTOS : 450 000 000 x 2% = 9 000 000 ODZA : 600 000 000 x 2% = 12 000 000 3- Revenus nets fonciers annuels

Élément Revenus bruts Charges foncières RFN

Montants 81 800 000 -

43.995.737

37.804.263

4- Le contribuable doit supporte l’IRPP ici puisque le résultat est positif 5- IRPP à payer = 37.804.000 x 33 % = 12.475.320 Par Fernand Léopold GUDO (Doctorant ès Sciences de Gestion, Expert Consultant en Gestion, Directeur du CAGEFIE-Consulting Sarl, Tél : 694.21.08.60 / 677.30.72.43) Page 105

Précis de Fiscalité des Entreprises : Conforme à la Loi de Finances 2016 du Cameroun 6- Échéancier de l’IRPP. Étant donné qu’l s’agit des maisons d’habitation le précompte est 5%. Nous allons dans ce cas : Acompte trimestriel : (9.000.000+10. 800.000) x 5% x ¼ = 247.500 -

15 Avril 2012 paiement de 247.500

-

15 Juillet 2012 paiement de 247.500

-

15 Octobre 2012 paiement de 247.500

-

15 Janvier 2013 paiement de 247.500

-

Solde d’IRPP ou IRPP à verser 12.475.320 – (247.500 x4 ) = 11.485.320 (payable de façon spontanée au plus tard le 15 mars 2013 7- Option pour l’abattement forfaitaire Base d’imposition : 81 800 000 – (81 800 000 x 30%) = 56 760 000 M. GUDO n’a aucun intérêt à opter pour l’abattement forfaitaire puisque dans ce cas il paye un montant d’IRPP très élevé. 8- si le RFN est déficitaire, il doit être déduit des prochains RF bénéficiaires dans la limite de 4 ans.

Exercice 3 : M. GUDO a au Centre Ville de Yaoundé un immeuble R + 5, cet immeuble abrite la Délégation Régionale du Ministère de la Femme et de la Famille. Le loyer mensuel est de 2 800 000. Les charges fiscalement déductibles s’élèvent mensuellement à 300 000. TAF : 1- Calculer pour le compte de l’année 2012 le montant de l’IRPP à supporter par M. GUDO sur ces revenus fonciers. 2- Présenter l’échéancier de l’IRPP. Solution : 1- Base d’imposition (2 800 000 x 12) – (300 000 x 12) = 30 000 000 Calcul de l’IRPP IRPP = 30.000.000 x 33 % = 9.900.000 2- Le locataire ici est l’État et chaque mois il doit jouer le rôle de redevable pour retenir le précompte mensuel de 15% qui sera reversé à l’Administration Fiscale au plus tard le 15 du mois suivant. Précompte mensuel : 2 800 000 x 15% = 420 000 Solde d’IRPP: 9.900.000 – 5.040.000 (420.000 x 12) = 4.860.000 Les 4.860.000 doivent être versés dans les caisses de l’État au plus tars le 15 Mars 2013. NB. Il est loisible de relever que, lorsque le promoteur procède à la vente des immeubles bâtis ou non bâtis acquis à tire onéreux ou gratuits, mais aussi réalise les autres revenus fonciers, on doit utiliser le taux 33% pour le calcul de l’IRPP pour déterminer le montant de l’impôt et non utiliser uniquement le taux de 10%.

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Précis de Fiscalité des Entreprises : Conforme à la Loi de Finances 2016 du Cameroun

SECTION V : IRPP SUR LES BENEFICES ARTISANAUX, INDUSTRIELS ET COMMERCIAUX Paragraphe 1 : Revenus imposables Ces revenus concernent ceux réalisés par des personnes physiques dans les entreprises exploitées au Cameroun et provenant de l’exercice d’une profession commerciale, industrielle, artisanale ou d’une exploitation minière ou forestière. Il s’agit aussi des bénéfices réalisés par : -

Les concessionnaires des mines et carrières ;

-

Les titulaires de permis d’exploitation des mines et des carrières ;

-

Les exploitants de mines et de pétrole et de gaz combustible ;

-

Les mandataires ou agents commerciaux non-salariés. Rentrent également dans les revenus imposables à l’IRPP au titre des BAIC, les bénéfices réalisés par les

personnes physiques ci-après : -

Les personnes se livrant à des opérations d’intermédiaires pour l’achat ou la vente des immeubles, de fonds de commerce ou qui habituellement achètent en leurs noms, les mêmes biens en vue de les revendre ;

-

Les personnes qui procèdent au lotissement et à la vente après exécution des travaux d’aménagement et de viabilité de terrains leur appartenant ;

-

Les personnes qui donnent en location un établissement commercial ou industriel muni du mobilier et du matériel nécessaire à son exploitation ; que la location comprenne ou non tout ou partie des éléments incorporels du fonds de commerce ou d’industrie ;

-

Les personnes qui louent ou sous-louent en meublés tout ou partie des immeubles leur appartenant ;

-

Les personnes qui à titre principal ou accessoire exploitent les jeux de hasard et divertissement.

Paragraphe 2: Liquidation de l’IRPP en matière des BAIC Le bénéfice imposable est tributaire du régime d’imposition auquel appartient le contribuable.

1. Base d’imposition et liquidation de l’IRPP pour les contribuables relevant du Régime Simplifié 1.1 Base d’imposition et liquidation de l’IRPP pour les contribuables relavant du Régime Simplifié et qui réalisent un Chiffre d’Affaires Annuel hors taxes ≥ 10.000.00015 n>10

Paragraphe 4 : Application de l’IRPP sur le régime d’exploitation de jeux de hasard et divertissement. Exercice 1 Monsieur OKALA est un exploitant de baby foot à Ekounou Yaoundé. Il a exploité pour le compte de l’année 2012 08 machines. TAF 1) De quel régime d’imposition relève ce contribuable ? 2) Peut-il supporter l’IRPP ? Si oui quel est le montant annuel à supporter ? Si non quel est la conduite à tenir ? SOLUTION 1) Il relève du régime de l’impôt Libératoire puisque le nombre de machines est inférieur à 10. 2) Non il ne peut pas supporter l’IRPP, il doit supporter plutôt l’impôt libératoire catégorie D dont la montant peut varier entre [51.000 - 100.000] par an. Exercice 2 Monsieur ONANA exploite des flippers et autres jeux vidéos. Il exploite 32 machines. Pour le compte de l’année 2013, il a réalisé un chiffre d’affaires de 75 000 000, dont 25% représentent les charges d’exploitation. TAF 1) De quel régime d’imposition relève ce contribuable ? Justifier votre réponse. 2) Calculer son IRPP et présenter l’échéancier de paiement. SOLUTION Par Fernand Léopold GUDO (Doctorant ès Sciences de Gestion, Expert Consultant en Gestion, Directeur du CAGEFIE-Consulting Sarl, Tél : 694.21.08.60 / 677.30.72.43) Page 119

Précis de Fiscalité des Entreprises : Conforme à la Loi de Finances 2016 du Cameroun 1) Le contribuable relève du Régime du Réel puisque son nombre de machines est supérieur à 15. 2) Calcul de l’IRPP 

Base d’imposition : 75 000 000 – 75 000 000 x 25% = 56 250 000



Calcul de l’IRPP 56.250.000 x 33 % = 18.562.500



Calcul du minimum de perception (MP) MP = 75 000 000 x 2,2% = 1.650. 000 MP mensuel Solde IRPP : 18.562.500– 1.650. 000= 16 912 500

Échéancier

Au plus tard le 15 de chaque mois, le MP mensuel de

doit être versé dans les caisses de

l’État ; -

Au plus tard le 15 mars 2014, le solde de l’IRPP de 16 912 500 doit être acquitté spontanément en un versement unique.

Exercice 3 Monsieur ONANA est un exploitant de machines à sous. Pour le compte de l’année 2013, il a exploité 16 machines. Mais il ne tient pas une comptabilité qui puisse faire foi. Le chiffre d’affaires reconstitué par l’Administration Fiscale est de 90 000 000. TAF : On demande de calculer son IRPP et de préciser son Régime d’Imposition. SOLUTION Le contribuable relève du Régime Réel car le nombre de machines exploitées est supérieur à 10 soit exactement 16 machines. La base brute d’imposition et ceci conformément aux dispositions du Décret 1998 sera déterminée en utilisant le taux de 7,5% (car c’est un commerçant non importateur). De ce point de vue, nous aurons 90 000 000 x 7,5% = 6 750 000 Base d’imposition = 6 750 000 Calcul de l’IRPP 6.750.000 x 33 % = 2.227.500 En termes d’échéancier, il n’y a pas de MP puisque le contribuable ne tient pas une comptabilité régulière et probante. De ce point de vue, l’IRPP total de 2.227.500 doit être acquitté spontanément en un versement unique et immédiatement.

SECTION IX : CALCUL DE L’IRPP POUR UN CONTRIBUABLE QUI RÉALISE PLUSIEURS CATÉGORIES DE REVENUS

Paragraphe 1 : observations générales Pour un contribuable qui réalise annuellement plusieurs catégories de revenus passibles à l’IRPP, les observations suivantes doivent être prises en compte : -

La base d’imposition est consacrée (constituée) par la somme des revenus nets catégoriels

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Précis de Fiscalité des Entreprises : Conforme à la Loi de Finances 2016 du Cameroun -

On calcule l’acompte par catégorie de revenu et on verse à l’Administration Fiscale.

Paragraphe 2 : détermination de la base d’imposition et liquidation 1- Détermination de la base d’imposition Comme nous venons de préciser supra, cette base d’imposition est égale à la somme des revenus nets catégoriels. On pourra éventuellement arrondir cette base d’imposition au millier de franc inférieur.

2- Liquidation 2.1- Calcul de l’IRPP ▫

On calcule les acomptes par catégories de revenus et on reverse à l’Administration Fiscale ;



L’IRPP annuel est déterminé en appliquant à la base d’imposition le taux de l’IRPP (33 %);



Le solde d’IRPP est déterminé en soustrayant de l’IRPP annuel l’ensemble des acomptes qui a été versé.

2.2- Échéancier de l’IRPP ▫

Les différents acomptes seront acquittés aux différentes échéances ;



Le solde d’IRPP doit être acquitté spontanément en un versement unique au plus tard le 15/03 suivant la clôture de l’exercice.

Paragraphe 3 : Application M. GUDO est un Homme d’Affaires. Pour le compte de l’année 2013, il a réalisé les activités suivantes : 1- Activité commerciale Il a une boutique de vente de produits électroménagers au Marché Central de Yaoundé. Le CA annuel HT est de 178 000 000 donc 28 000 000 représentent les charges d’exploitation. 2- Activité agricole Il a une plantation de cacao à AKONOLINGA. Le prix de vente du cacao a été de 200 000 000. Les charges ont été les suivantes -

Charges d’exploitation : 20 000 000

-

La plantation fonctionne avec un tracteur dont la valeur d’acquisition est de 60 000 000 amortissable de façon linéaire pendant 10 ans. Date d’acquisition le 01/01/2012. NB : Par ailleurs, il y a une production stockée de 50 000 000 à la fin de l’année 2013.

3- Activité foncière Il a à Yaoundé 10 appartements à usage d’habitation en location. Le loyer par appartement est de 300 000/mois ; les charges de fonctionnement et d’entretien représentent 10%. 4- Activité salariale

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Précis de Fiscalité des Entreprises : Conforme à la Loi de Finances 2016 du Cameroun M. GUDO est aussi Cadre dans une grande entreprise de la place. Pour le mois de janvier 2013, les éléments de son salaire ont été les suivants : -

Salaire de base = 630 000 ;

-

Prime d’ancienneté = 720 000 ;

-

Prime de fonction = 112 500 ;

-

Allocation familiale = 90 000. Il est nourri et véhiculé aux frais de la société. Le salaire de base de la 1 ère catégorie 1er échelon de

la zone et du secteur d’activité de la société est de 117 000. Le nombre de jour de travail est en moyen de 28/mois. Tous les éléments sont restés constants durant toute l’année 2013. 5- Activité non commerciale M. GUDO est également Expert Consultant en Gestion dans plusieurs sociétés de la place. Pour le compte de l’année 2013, les honoraires de consultation se sont élevés à 300 000 000 donc 25% représentent les charges. Par ailleurs, la plus-value réalisée sur la cession d’une immobilisation du Cabinet Conseils s’élève à 30 000 000. 6- Activité mobilière Il a également perçu le 15/06/2013 27 000 000 de dividende brut d’une société dans laquelle il a 22% de participation. TAF 1) Calculer les différents acomptes par catégorie de revenu si possible. 2) Calculer le revenu net catégoriel pour chaque activité si possible. 3) Calculer le revenu net global. 4) Calculer l’IRPP et présenter l’échéancier de paiement. SOLUTION 1) Calcul des différents acomptes a) Activité commerciale Le contribuable ici relève du Régime Réel car le CA

50 000 000

MP annuel = 178 000 000 x 2,2% = 3 916 000 MP mensuel = b) Activité agricole Le contribuable aussi ici relève du Régime Réel car CA

50 000 000

MP annuel = 2 00 000 000 x 2,2% = 4 400 000 MP mensuel = c) Activité foncière Il s’agit ici des maisons d’habitation Par Fernand Léopold GUDO (Doctorant ès Sciences de Gestion, Expert Consultant en Gestion, Directeur du CAGEFIE-Consulting Sarl, Tél : 694.21.08.60 / 677.30.72.43) Page 122

Précis de Fiscalité des Entreprises : Conforme à la Loi de Finances 2016 du Cameroun Acompte annuel = 300 000 x 10 x 12 x 5% = 1 800 000 Acompte trimestriel = d) Activité salariale Ici, on doit calculer le salaire brut imposable mensuel -

Calcul du salaire brut imposable * Salaire taxable intermédiaire

Salaire de base

630 000 :

Prime d’ancienneté

720 000 :

Prime de fonction

112 500 : 1 462 500

* Évaluation des avantages en nature Selon l’Administration Fiscale : Nourriture : 1 462 500 x 10%

146 250 =

Véhicule : 1 462 500 x 10%

146 250 = 292 500

* Salaire brut imposable : 1 462 500 + 192 500 = 1 755 000 -

Calcul du salaire cotisable * Évaluation des avantages selon, la CNPS

Nourriture : Salaire cotisable : 1 462 500 + 47 250 = 1 509 750 > 300 000 donc salaire cotisable mensuel = 300 000 Cependant, l’acompte se calcul avec le salaire brut imposable mensuel. En fonction de l’algorithme, nous avons : [70 850 + (1 755 000 – 667 000) x 70%] x 35% x 1,1 = 320 493,25 Acompte annuel : 320 493,25 x 12 = 3 845 919 e) Activité non commerciale Le contribuable ici relève du régime Réel car il exerce une profession libérale MP annuel = 300 000 000 x 2,2% = 6 600 000 MP mensuel = f) Activité mobilière Ici, il n’y a pas d’acompte à calculer 0 2) Calcul des différents revenus nets catégoriels a) Activité commerciale Revenu net = produits – charges Par Fernand Léopold GUDO (Doctorant ès Sciences de Gestion, Expert Consultant en Gestion, Directeur du CAGEFIE-Consulting Sarl, Tél : 694.21.08.60 / 677.30.72.43) Page 123

Précis de Fiscalité des Entreprises : Conforme à la Loi de Finances 2016 du Cameroun = 178 000 000 – 28 000 000 RN = 150 000 000 b) Activité agricole Revenu net = produits – charges = (200 000 000 + 50 000 000) – (20 000 000 + 60 000 000 x 10%) RN = 224 000 000 c) Activité foncière Revenu net = produits – charges = (300 000 x 10 x 12) – (300 000 x 10 x 12 x 10%) RN = 32 400 000 d) Activité salariale -

Calcul du salaire brut taxable mensuel : 1 755 000

-

Salaire brut imposable annuel : 1 755 000 x 12 = 21 060 000

-

Frais professionnel : 21 060 000 x 30% = 6 318 000

-

Pension vieillesse décès invalidité : 300 000 x 12 x 2,8% = 100 800

-

Salaire net catégoriel : 21 060 000 – (6 318 000 + 100 800) = 14 641 200 e) Activité non commerciale

Revenu net = produits – charges = 300 000 000 – 300 000 000 x 25% + 30 000 000 RN = 255 000 000 f) Activité mobilière Revenu net catégoriel = dividende brut soit 27 000 000 3) Calcul du revenu net global Il est égal la somme des revenus net catégoriel : RNG = 150 000 000 + 224 000 000 + 32 400 000 + 14 641 200 + 255 000 000 + 27 000 000 RNG = 703 041 200 4) Calcul de l’IRPP -

Base arrondie au millier de franc inférieur 703.041.000

-

IRPP = 703.041.000 x 33 % = 232.003.530

5) Calcul de l’acompte 3 916 000 + 4 400 000 +1 800 000+ 3 845 919 +6 600 000 = 20.561.919 Acompte total = 20.561.919

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Précis de Fiscalité des Entreprises : Conforme à la Loi de Finances 2016 du Cameroun -

Calcul du solde de l’IRPP

Solde = IRPP total – acompte total = 232.003.530 – 20.561.919 IRPP = 211 441 611 Échéancier de l’IRPP * Les acomptes 

Activité commerciale

Au plus tard le 15 de chaque mois, le MP mensuel de 326.333 doit être acquitté. 

Activité agricole

Au plus tard le 15 de chaque mois, le MP mensuel de 366.667 doit être versé dans les caisses de l’État. 

Activité foncière

Puisqu’il s’agit d’une maison d’habitation, l’acompte trimestriel de 450 000 doit être versé dans les caisses de l’État par le bailleur lui-même aux échéances suivantes : -

Au plus tard le 15 avril 2013 pour le compte du 1er trimestre ;

-

Au plus tard le 15 juillet pour le compte du 2e trimestre ;

-

Au plus tard le 15 octobre 2013 pour le compte du 3e trimestre ;

-

Au plus tard le 15 janvier 2014 pour le compte du 4e trimestre. 

Activité Salariale

Au plus tard le 15 de chaque mois, l’acompte sur salaire de 320 493,25 doit être acquitté. 

Activité non commerciale

-

Au plus tard le 15 de chaque mois, l’acompte de 550 000 doit être versé dans les caisses de l’État ; 

-

Solde d’IRPP

Au plus tard le 15 mars 2014, le solde d’IRPP de 211.441.611

doit être acquitté

spontanément en un versement unique.

SECTION X : DISPOSITIONS GÉNÉRALES ET COMMUNES A L’IS ET A L’IRPP Les personnes physiques ou morales sont imposables selon les régimes ci-après, déterminés en fonction du CA : - Régime de l’impôt libératoire ; - Régime du Simplifié ; - Régime du Réel.

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Précis de Fiscalité des Entreprises : Conforme à la Loi de Finances 2016 du Cameroun

Paragraphe 1. Régime de l’impôt libératoire Relèvent du régime de l’impôt libératoire à l’exception des exploitants forestiers, des officiers publics ministériels et des professions libérales, les entreprises individuelles qui réalisent un CA annuel inférieur à 10.000.000.

2. Régime du simplifié Relèvent du régime du simplifié, les entreprises individuelles et les personnes morales qui réalisent un chiffre d’affaires supérieur ou égale à 10.000.000 et strictement inférieur à 50.000.000 de FCFA ; ceci à l’exception des transporteurs de personnes et les entreprises de jeux de hasard et de divertissement. Toutefois, les contribuables soumis au régime simplifié et justifiant d’un CA annuel au moins égal à 30.000.000 peuvent solliciter auprès du Chef de Centre des Impôts territorialement compétent et ce, avant le 01er Février de l’année d’imposition, une option pour le Régime Réel. L’option est irrévocable pour une période de 03 ans et emporte option pour le même régime en matière de TVA.

3. Régime du réel Relèvent du régime du réel, les entreprises individuelles et les personnes morales qui réalisent un CA annuel ≥ 50.000.000. Les entreprises dont le CA passe en dessous des limites ci-dessus sont maintenues dans leur régime initial pendant une période de 02 ans.

Paragraphe2: La cession, la cessation ou le décès du contribuable La cession, la cessation ou le décès du contribuable entraine exigibilité immédiate des impôts dus. Dans le délai de 30 jours de la cession ou de la cessation, le contribuable doit souscrire la déclaration des revenus imposables jusqu’au jour de la cession ou cessation en indiquant la date effective de celle-ci et les noms, prénoms, raisons sociales et adresses du cessionnaire. En cas de décès, la déclaration doit être souscrite par les ayants droits dans le délai de 06 mois à compter de la date de décès. Hormis les délais spéciaux que nous venons d’énumérer (30 jours, 6 mois), toutes les dispositions relatives aux obligations du contribuable à la procédure d’imposition et aux pénalités sont applicables en cas de cession, cessation ou décès. Dans tous les cas, la déclaration doit être accompagnée du paiement des droits correspondants. En cas de décès, le montant total des impositions émises ne peut excéder les ¾ de l’actif net successoral avant paiement des droits de mutation par décès. Les impositions ainsi établies et toutes les autres impositions dues par les héritiers du défunt constituent une charge de l’actif successoral. Elles ne sont pas admises en déduction du revenu des héritiers pour l’établissement de l’IRPP dont ces derniers sont passibles. La continuation par ces héritiers Par Fernand Léopold GUDO (Doctorant ès Sciences de Gestion, Expert Consultant en Gestion, Directeur du CAGEFIE-Consulting Sarl, Tél : 694.21.08.60 / 677.30.72.43) Page 126

Précis de Fiscalité des Entreprises : Conforme à la Loi de Finances 2016 du Cameroun en ligne directe ou par son conjoint de l’activité précédemment exercer par le contribuable décédé est considéré comme n’entrainant pas réalisation de plus-value, à condition que soit conservées par le ou les nouveaux exploitants toutes les évaluations des éléments d’actifs figurants au dernier bilan dressé par le défunt. La continuation par le conjoint ou l’héritier d’une société de personnes, ne met pas un obstacle à la récupération par le fisc des impôts dus par le défunt. Il en est de même en cas de constitution d’une SARL à condition que les statuts prévoient la non-cessibilité des parts à des tiers étrangers à la succession.

Paragraphe 3: Le départ du Cameroun Nul ne peut quitter le territoire camerounais sans avoir au préalable souscrit la déclaration de revenus acquis jusqu’à la date de départ. Cette déclaration doit être souscrite au plus tard dans les 30 jours qui précèdent la demande de passeport ou visa de sortie. Elle entraine en principe l’imposition immédiate. Le passeport ou le visa de sortie ne peut être délivré que sur présentation d’un certificat établi par le centre des impôts compétent du lieu de résidence du contribuable. Tout passeport délivré en violation de cette disposition entraine la responsabilité solidaire de son auteur avec le contribuable intéressé pour le paiement des impôts

dont le recouvrement est différé ou compromis sans préjudice de sanctions

disciplinaires pour manquement aux obligations professionnelles. Toutefois, le certificat de départ n’est pas exigé des salariés de nationalité camerounaise effectuant des déplacements temporaires à l’étranger.

Paragraphe 3: Lieu de paiement de l’IS et l’IRPP A défaut de déclaration régulièrement souscrite par le redevable, toute imposition peut être assise en un lieu présumé valable, par le service des impôts. En cas de déplacement, soit de la résidence, soit du lieu du principal établissement, les cotisations qui restent dues au titre de l’IS et de l’IRPP tant pour l’année au cours de laquelle le changement s’est produit que pour les années antérieures non-atteintes par la prescription, peuvent valablement être établies au lieu qui correspond à la nouvelle résidence.

Paragraphe 4: Obligations des chefs d’entreprises Avant le 15 mars de chaque année ou un mois avant le départ du Cameroun de son personnel salarié, tout chef d’entreprise est tenu de produire sous forme de bulletin individuel par bénéficiaire dont le modèle est fourni par les services des impôts, la déclaration des sommes ci-après versées au cours de l’année fiscale écoulée : -

Sommes diverses dépassant 250.000, versés à des tiers à titre de commissions, courtage, ristourne, loyer, vacation, droit d’auteur ou d’inventeur et autres rémunérations occasionnelles ou non ;

-

Le listing des achats par fournisseur avec mention de leur numéro d’identification et le montant des achats de l’exercice ;

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-

Précis de Fiscalité des Entreprises : Conforme à la Loi de Finances 2016 du Cameroun Appointements et leurs accessoires de toute somme versée à chacun des membres de son personnel salarié.

-

Sommes diverses dépassant 250 000 F CFA versés à des tiers à titre de commissions, courtages, ristourne, loyer, vacations, droit d’auteur ou d’invention et autres rémunérations occasionnelle ou non.

Fin de ce chapitre

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CHAPITRE 5 : L’IMPÔT SUR LES ACTIVITÉS

CENTRES D’INTERETS Au terme de ce chapitre nos capacités devraient être initiées et renforcées sur : -La maitrise des principes de fonctionnement et de calcul de l’impôt libératoire ; - La maitrise des principes de fonctionnement et de calcul de la patente ; - La maitrise des principes de fonctionnement et de calcul de la licence ;

SECTION I : L’IMPÔT LIBÉRATOIRE Paragraphe 1: Les Assujettis Les contribuables exerçant une activité commerciale, industrielle, artisanale ou agro-pastorale ne relevant ni du Régime Réel ni du Régime Simplifié d’imposition sont soumis à l’impôt libératoire exclusif du payement de la patente et de L’IRPP sauf en cas de retenu a la source.

Paragraphe 2: Liquidation de l’Impôt Libératoire L’Impôt Libératoire est liquidé et émis par les Services des Impôts en application des tarifs arrêtés par les Collectivités Territoriales Décentralisées, bénéficiaires du produit de cet impôt fixés par catégorie d’activité ainsi qu’il suit : -

Catégorie A : de 0 – 20 000

-

Catégorie B : de 21 000 – 40 000

-

Catégorie C : de

41 000 – 50 000

-

Catégorie D : de

51 000 – 100 000

N.B Depuis le 01 juillet 2014, la grille de l’import libératoire pour les transporteurs est désormais la suivante : er

Tranches 0-10.000 11.000-20.000 21 000-25.000 26 000-50.000 Ceci voudrait tout simplement dire

Catégories Catégorie A Catégorie B Catégorie C Catégorie D que cet impôt libératoire à été réduit de 50% pour les

transporteurs. Cette réduction constitue une mesure de soutenabilité de l’augmentation du prix de carburant à la pompe. Les communes peuvent à l’intérieur de chaque catégorie appliquer des taux spécifiques à chaque activité dans la limitation de la fourchette concernée.

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Précis de Fiscalité des Entreprises : Conforme à la Loi de Finances 2016 du Cameroun - Relève de la catégorie A, les producteurs, prestataires de services et les commerçants dont le CA est < à 2 500 000 - Relève de la catégorie B, les producteurs prestataires de services et les commerçants réalisant un chiffre d’affaires compris entre 2 500 000 ≥CA < 5 000 000 - Relève de la catégorie C, les producteurs prestataires de services et les commerçants réalisant un chiffre d’affaires compris entre 5 000 000 ≥ CA < 7 500 000 - Relève de la catégorie D :  les producteurs, prestataires de services et les commerçants réalisant un chiffre d’affaires compris entre 7 500 000 ≥ CA < 10 000 000.  Les exploitants de Baby foot dont le nombre de machines est < 10  Les exploitants de flippers et jeux de vidéos dont le nombre de machines est < 5  Les exploitants de machines à sous dont le nombre de machines < 3 NB : A défaut de détermination du CA, les activités relevant de l’impôt libératoire font l’objet d’une classification telle que présentée ci-dessous : Classification des activités soumises à l’impôt libératoire a) Relèvent de la catégorie A : - Coiffeur ambulant ; - Gargotier ambulant ; - Gargotier sans local aménagé ; - Vendeur ambulant de boissons gazeuses et d’eau potable par triporteur, pousse-pousse ou Cyclomoteur ; - Exploitant d’un moulin à écraser ; - Graveur ambulant ; - Coiffeur ambulant ; - Exploitant de bornes fontaines, par borne fontaine ; - Artisan ou fabricant sans moyen mécanique ; - Vendeur de soya ambulant ; - Transporteur de marchandises par pousse-pousse ; - Horloger ambulant ; - Revendeur de produits vivriers sans moyen de transport ; - Exploitant de photocopieur, de machine à dactylographier ou d’ordinateur pour traitement de textes sans local et par photocopieur, machine à dactylographier ou ordinateur ; - Cordonnier ambulant ; - Vendeur de vin de raphia ou de palme ; - Forgeron ; - Vendeur de fleurs ambulant ; - Chargeurs de batteries, réparateur de roues ne vendant pas de roues; - Marchand de bois à brûler au détail ; - Vendeur ambulant de CD ou de montres; Par Fernand Léopold GUDO (Doctorant ès Sciences de Gestion, Expert Consultant en Gestion, Directeur du CAGEFIE-Consulting Sarl, Tél : 694.21.08.60 / 677.30.72.43) Page 130

Précis de Fiscalité des Entreprises : Conforme à la Loi de Finances 2016 du Cameroun - Marchand de charbon de bois au détail ; - Photographe ou cameraman ambulant ; - Vendeur ambulant de pâtisserie. b) Relèvent de la catégorie B : - Exploitant de photocopieur, de machine à dactylographier ou d’ordinateur pour traitement de textes avec local et par photocopieur, machine à dactylographier ou ordinateur ; - Tailleur ou couturier ayant moins de 5 machines, apprentis ou employés ou travaillant seul ; - Exploitant de cafétéria ; - Tenant un salon de coiffure ayant de 1 à 3 employés ; - Sculpteur sur bois ; - Horloger à demeure ; - Graveur à domicile ; - Revendeurs non salariés de tickets ou billets de loterie et PMUC ; - Vendeur de fleur à demeure ; - Kiosque à journaux ; - Libraire ambulant ; - Gargotier avec local aménagé ; - Marchand de petit bétail, de volaille sans local ; - Transporteur de personnes par cyclomoteur (mototaxis) ; - Revendeur de produits vivriers disposant de motocyclettes; - Photographe en studio ; - Cameraman ambulant. c) Relèvent de la catégorie C : - Collecteur de peaux de bêtes ; - Vannier ; - Exploitant de jeux de hasard à trois cartes ; - Tenant un salon de coiffure ayant de 3 à 5 employés ; - Exploitant d’une laverie avec compteur d’eau et sans gardiennage; - Tenancier d’une cantine scolaire ; - Vendeurs de yaourts de glaces alimentaires ou de sucettes ; - Vendeurs de fleurs à demeure ; - Marchand de produits vivriers ou de marchandises disposant de tricycle ; - Réparateur de téléviseurs et autres appareils audiovisuels ne vendant pas des pièces détachées ; - Marchand de bois de chauffage ou à bruler disposant d’un tricycle ; - Exploitant de ciné-club ; - Marchand de bétail et volaille avec local ; - Artisan fabricant de maroquinerie ; - Exploitant de taxi et par taxi ; Par Fernand Léopold GUDO (Doctorant ès Sciences de Gestion, Expert Consultant en Gestion, Directeur du CAGEFIE-Consulting Sarl, Tél : 694.21.08.60 / 677.30.72.43) Page 131

Précis de Fiscalité des Entreprises : Conforme à la Loi de Finances 2016 du Cameroun - Transporteur de personnes par véhicule à la périphérie des centres urbains ; - Marchands de boissons non alcoolisés. d) Relèvent de la catégorie D : - Marchands de boissons alcoolisées; - Marchand de sable, de graviers ou de moellons ; - Club de danse ou de musique, de sports, de culture physique, moniteur de Gymnastique ; - Marchand de piquets, de bambous et de planches ; - Restaurant non classé ; - Manucure, pédicure donnant des soins de beauté ; - Boucher ne disposant pas de moyens frigorifiques; - Tenant un salon de coiffure avec plus de 5 employés ; - Transport urbain de masse et par véhicule ; - Marchand de bois de chauffage ou à bruler disposant d’un véhicules ; - Transport mixte de personnes et de marchandises à la périphérie des centres urbains ; - Exploitant d’une cabine téléphonique ; - Sage-femme, Infirmier, masseur donnant des soins à domicile ; - Kiosque à tabac ; - Tradi-praticien ; - Marchand de bois de chauffage ou à brûler disposant d’un véhicule ; - Mécanicien, tôlier, électricien automobile sans moyens mécaniques ; - Marchand de boissons alcoolisées ; - Marchand par voiture automobile ; - Réparateur de téléviseurs et autres appareils audiovisuels vendant des pièces détachées ; - Marchand de bétail et volaille disposant d’un local ; - Exploitant d’une laverie avec compteur d’eau et avec gardiennage de véhicule ; - Loueur de bâches, de chaises ou de vaisselle; - Exploitant de baby-foot dont le nombre de machines est < 10; - Exploitant de flippers et jeux vidéo dont le nombre de machines est < 5 ; - Exploitant de machines à sous dont le nombre de machines est < 3. L’impôt libératoire est dû par commune, par établissement et par activité dans le cas de l’exercice de plusieurs activités distinctes dans le même établissement. Toutefois, le marchand ambulant qui justifie du paiement de L’IL dans la commune de son domicile n’est plus imposable dans les autres communes pour cette même activité. L’impôt libératoire est acquitté trimestriellement et dans les 15 jours qui suivent la fin de chaque trimestre à la caisse de la recette municipale à l’aide d’une fiche comprenant : -

Les noms, prénoms ou raison sociale

- La date de naissance ou de constitution Par Fernand Léopold GUDO (Doctorant ès Sciences de Gestion, Expert Consultant en Gestion, Directeur du CAGEFIE-Consulting Sarl, Tél : 694.21.08.60 / 677.30.72.43) Page 132

Précis de Fiscalité des Entreprises : Conforme à la Loi de Finances 2016 du Cameroun -

Le lieu de naissance ou de constitution

-

Le nom, prénom et adresse du père du gérant

-

Nom, prénom et adresse de la mère

-

La nationalité de la personne assujettie à l’impôt libératoire

-

Le numéro d’immatriculation

-

Les références de localisation (du siège social et des établissements respectifs par ville, quartier, rue, numéro de porte)

-

Numéro de la boite postale

-

Numéro du téléphone du contribuable et le cas échéant son adresse électronique

-

Nature de l’activité

-

Montant du Chiffre d’affaires et tous autres renseignements nécessaires à l’établissement de l’impôt libératoire

-

Le numéro du centre des impôts compétent

-

Le chiffre d’affaires requis

-

Le groupe et la catégorie de l’impôt libératoire

-

Le trimestre auquel se rapporte cet impôt.

En tout état de cause, l’échéancier de payement de l’impôt libératoire est le suivant : *Au plus tard le 15 avril pour le 1er trimestre ; *Au plus tard le 15 juillet pour le 2nd trimestre ; * Au plus tard le 15 octobre pour le 3ème trimestre ; * Au plus tard le 15 janvier de l’année prochaine pour le compte du 4e trimestre.

Paragraphe 2: Quelques dispositions relatives à l’impôt libératoire et les sanctions 1- Ceux qui entreprennent une activité soumise à l’impôt libératoire sont tenus de faire la déclaration au Service des Impôts ou au Bureau de la Mairie si le Service des Impôts n’est pas installé ; dans les 15 jours qui suivent le début de l’activité. 2- Ceux qui entreprennent au cours de l’année une activité assujettie à l’impôt libératoire ne doivent cet impôt qu’à compter du 1er jour du trimestre au cours duquel ils ont commencé d’exercer l’activité. Le contribuable doit recevoir une fiche de paiement signée par les services des impôts ou par le chef de l’exécutif municipal ne disposant pas de services fiscaux. 3- Tout assujetti à l’impôt libératoire est tenu d’afficher sa fiche de paiement dans son établissement. Pour être valable, la fiche de paiement ainsi affichée doit être appuyée de la quittance constatant le règlement de l’impôt libératoire. Le défaut d’affichage de la fiche de paiement de l’impôt libératoire entraine la fermeture de l’établissement. Il est en outre sanctionné par une amende fiscale de 5 000F 4- Tout assujetti est tenu de présenter sa fiche de paiement de l’impôt libératoire à toute réquisition des autorités compétentes en matière d’assiette et de recouvrement des impôts et taxes. Toutefois, pour les marchands ambulants et les transporteurs, le défaut de présentation de la fiche de paiement entraine la saisie des biens meubles non périssables ou du véhicule et leur conservation à la fourrière municipale dans les conditions fixées par la loi. Par Fernand Léopold GUDO (Doctorant ès Sciences de Gestion, Expert Consultant en Gestion, Directeur du CAGEFIE-Consulting Sarl, Tél : 694.21.08.60 / 677.30.72.43) Page 133

Précis de Fiscalité des Entreprises : Conforme à la Loi de Finances 2016 du Cameroun 5- Le non règlement de sommes dues au titre de l’impôt libératoire dans les délais prévus ci-dessus entraine à la fois la fermeture d’office et immédiate de l’établissement ou des établissements et une pénalité de 30% du montant de l’impôt exigible sans préjudice des sanctions. 6- Lorsque pour un contribuable soumis à l’impôt libératoire des éléments positifs permettent de déterminer un CA ≥ 10 000 000 FCFA, ledit contribuable est soumis à la contribution des patente et selon le cas au Régime Simplifié ou au Régime Réel. S’il avait déjà versé un montant au titre de l’impôt libératoire, le montant ainsi versé constitue une avance du principal de la patente.

SECTION II : LA CONTRIBUTION DES PATENTES Paragraphe 1: Le champ d’application des patentes Toute personne physique ou morale de nationalité camerounaise ou étrangère qui exerce dans une commune une activité économique, commerciale ou industrielle ou toute autre profession non comprise dans les exonérations est assujettie à la contribution des patentes. Seul l’exercice effectif et habituel de la profession et le but lucratif de celle-ci sont les seuls éléments générateurs de la contribution de la patente. La contribution des patentes est fixée en fonction du chiffre d’affaires annuel déclaré par le redevable à l’intérieur des classes telles que présentées comme suit : Tableau des classes des patentes et fourchettes correspondantes

Tranches du CA

Classe de la patente

CA annuel ≥ 2 000 000 000 1 000 000 000≤CA