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Zitiervorschau

Université Hassan II – MohammediaFaculté des Sciences Juridiques Economiques et Sociales

Projet de fin d’étude pour l’obtention du diplôme de licence d’études fondamentales en économie et gestion

LES OPPORTUNITES ET LES MENACES DES ACCORDS DE LIBRE ECHANGE POUR L’ECONOMIE MAROCAINE

Présenté par

Sous la direction de

M. KHALIL ELYAAKOUBI

M. EL KHATTAB YOUNES

ANNEE UNIVERSITAIRE 2018 - 2019

Les opportunités et les menaces des accords de libre-échange pour l’économie marocaine

Sommaire Chapitre I : L’évolution de libre échange

Section1 : Les théories de libre échange Section2 : Le basculement de protectionnisme vers libre échange  Paragraphe 1 : Avant la Révolution industrielle  Paragraphe 2 : Après la révolution industrielle  Paragraphe 3 : Essor des échanges internationaux

Section3 : Le cadre institutionnel de libre échange

Chapitre II : Le positionnement du Maroc en faveur de libre échange Section1 : Accords du Maroc avec les Etats-Unis Section2 : Accords du Maroc avec l’union européen Section3 : Accords d’Agadir

Les opportunités et les menaces des accords de libre-échange pour l’économie marocaine

Remerciements

Tout d’abord, je tiens à remercier le bon Dieu le tout Puissant de m’avoir donné la force et le courage de mener à bien ce modeste travail, également je remercie infiniment mes parents, qui mon encouragé et aidé à arriver à ce stade de ma formation. Je tiens à remercier tous ceux et celle qui ont contribué à finaliser ce modeste travail. Mes grands remerciements vont à mon encadreur M. KHATTAB YOUNES pour m’avoir guidé pour la réalisation de ce projet. Je remercie mon frère SAAD, pour son encouragement. Je remercie très spécialement Hiba, Hassan, Oumaima, Walid, El madani, Mountassir et Yassine qui ont toujours été là pour moi pour leur amitié, leur soutien inconditionnel et leur encouragement.

À tous ces intervenants, je présente mes remerciements, mon respect et ma gratitude.

1

Les opportunités et les menaces des accords de libre-échange pour l’économie marocaine

Liste des tableaux N°

Titre

Page

1

Avantages absolus, avantages relatifs et dotation factorielle

18

2

Droit de vote au FMI(%)

26

Liste des graphiques Graphiques

Page

Graphique 1 : Illustration de la spécialisation factorielle Graphique 2 : L’image d’IDE américain au Maroc

17 36

Graphique 3 : L’impact de l’ALE sur le déficit commercial

37

Graphe4 : Importations du Maroc dans le cadre des accords de libre-échange

40

Graphique 5 : Commerce extérieur entre le Maroc et les autres pays du Quad

42

Graphique 6 : Evolution des importations et des exportations du Maroc avec et les autres pays du Quad

43

Graphique 7 : Solde commercial avec les pays du Quad

43

Graphique 8 : Taux de couverture des importations par les exportations

44

Graphique 9 : Solde commercial (milliards dirhams)

44

Graphique 10 : Solde commercial excédentaire avec la Jordanie (milliards dirhams)

45

2

Les opportunités et les menaces des accords de libre-échange pour l’économie marocaine

Liste des abréviations Abréviations GATT : General Agreement on Tariffs and Trade OMC : Organisation Mondiale de Commerce Théorème HOS : Eli Heckshert, Bertil Ohlin, et Paul Samuelson PIB

: Produit Intérieur Brut

PDEM : Pays Développés à Economie de Marché ALENA : Accord de Libre-Echange Nord-Américain UEM : Union Economique et Monétaire PMA : Petit Moyen Entreprise FMI : Fonds Monétaire International SMI : Système Monétaire International BIRD : Banque Internationale pour la Reconstruction et le Développement ALE : Accord de Libre- Echange IDE : Investissements Directs Etrangers

3

Les opportunités et les menaces des accords de libre-échange pour l’économie marocaine

Introduction général La mondialisation croissante de l’économie, à la faveur de la division internationale des processus de production et à l’essor sans précédent de l’innovation technologique, a fait du commerce extérieur un pilier central de la croissance et de la libéralisation commerciale à l’échelle internationale, un choix irréversible. Pour s’inscrire dans ce processus de la mondialisation, le Maroc a fait de l’ouverture sur l’extérieur un choix stratégique. Dans ce cadre, les efforts menés dans la voie de la libéralisation de l’économie particulièrement au cours des années 80 et 90 se sont notamment soldés par la signature d’accords et de Conventions avec différents pays que ce soit au niveau bilatéral, régional ou multilatéral. Son adhésion au GATT puis à l’OMC et la conclusion d’une série d'accords de libreéchange avec l’Union européenne, certains pays arabes, et plus récemment les Etats-Unis en sont les parfaites illustrations. Etant donné l’importance des échanges avec ces pays partenaire, nous avons choisi pour thème de mon projet fin d’étude : «Les opportunités et les menaces des accords de libre échange pour l’économie marocaine». La problématique qui guidera alors notre travail consistera à s’interroger, dans un contexte marqué par le creusement de notre déficit commercial, sur les implications de l’accord de libre échange sur l’économie marocaine, ce qui nous amènera à nous interroger sur les capacités de l’économie marocaine à relever les défis de l’ouverture et les moyens d’y parvenir. Le choix de ce sujet est motivé par l’intérêt porté aux questions qui se posent aujourd’hui avec acuité dans cet environnement de crise économique mondiale, celles se rapportant aux enjeux du libre échange liant des pays développés aux pays émergents comme le Maroc. La première partie de ce projet fin d’étude sera par conséquent consacrée à la réflexion sur la politique du libre échange en abordant 4

Les opportunités et les menaces des accords de libre-échange pour l’économie marocaine

dans un chapitre préliminaire ses fondements théoriques et dans un second chapitre le positionnement du Maroc en faveur de libre échange.

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Les opportunités et les menaces des accords de libre-échange pour l’économie marocaine

Chapitre I : L’évolution de libre échange

6

Les opportunités et les menaces des accords de libre-échange pour l’économie marocaine

Introduction La théorie classique de l’échange international trouve ses fondements dans le concept d’avantage comparatifs. Cette notion permet de montrer en quoi le libreéchange est meilleur que le protectionnisme et pourquoi les pays ont intérêt à se spécialiser dans le secteur où ils disposent de tels avantages, qui en résulte permet de parvenir à une situation optimale. Si pour les mercantiliste ( 16éme siècle ) le commerce extérieur est un jeu à somme nul, c'est-à-dire qu’il n’est profitable que pour le pays qui obtient de l’échange un souple de l’exportation et donc une entrée de devises étrangère qui permettent son enrichissement, alors que l’autre partenaire ne profite pas de l’échange qui présente pour lui un aspect négative car le gain est transférer d’un pays à un autre, pour Adam SMITH le commerce extérieur est un jeu à somme positive car les deux pays profitent en pratiquant l’échange c’est la notion des avantages absolus. Section 1 : Les théories de libre échange a- La théorie des avantages absolus « Adam Smith »

Adam SMITH (1723-1790) dans son ouvrage intitulé " La recherche sur la nature et les causes de la richesse des Nations " intègre son analyse des échanges internationaux dans son analyse globale du fonctionnement de l'activité économique. Il se fonde donc sur les mêmes principes (liberté individuelle, recherche du profit, concurrence) pour inciter les Etats à se spécialiser sur les productions sur lesquelles ils bénéficient d'un avantage absolu. Du fait notamment de dotations initiales en ressources naturelles favorables, ou d'une avance technologique, les pays disposent d'un certain nombre de secteurs d'activité pour lesquels ils bénéficient d'un avantage absolu, c'est à dire pour lesquels les entreprises nationales produisent à un coût de production inférieur à celui d'une entreprise étrangère.

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Les opportunités et les menaces des accords de libre-échange pour l’économie marocaine

En conséquence, chaque nation doit chercher à se spécialiser dans les secteurs d'activité pour lesquels elle dispose de cet avantage absolu. Ceci signifie que les facteurs de productions ne servent pas à produire l'ensemble des biens et services nécessaires à la satisfaction des agents économiques nationaux mais doivent être concentrés sur un nombre limité de biens et services ou la nation possède un avantage comparatif en termes de coût de production. De ce fait, si cette spécialisation se met en place entre les différentes nations participant aux échanges internationaux, il se crée ainsi une division internationale du travail fondée sur les avantages comparatifs dont dispose chaque nation à un moment donné. Cette division internationale, non seulement favorise une allocation optimale des ressources au niveau mondial, mais en plus est favorable pour l'ensemble des nations participant aux échanges. Exemple :

Pour justifier la théorie d'Adam Smith, nous pouvons prendre l'exemple suivant : Soient deux pays A et B disposant chacun de 12 unités de production permettant de produire deux biens X et Y de la manière suivante : Pays A

Pays B

Bien X

6

3

Bien Y

3

6

(Explication : le pays A doit consommer 6 unités de production pour produire un bien X et trois unités de production pour produire un bien Y) Si chaque pays produit les deux biens X et Y, alors la production de chaque nations sera de :

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Les opportunités et les menaces des accords de libre-échange pour l’économie marocaine

Pays A

Pays B

Monde

Unités de production

12

12

24

Biens X produits

1

2

3

Biens Y produits

2

1

3

Sans spécialisation, la production mondiale est donc de 3 biens X et de trois biens Y pour une utilisation totale de 24 unités de facteurs de production. Si les pays A et B respectent la théorie des avantages absolus, alors chacun va se spécialiser sur le secteur d'activité pour lequel il bénéficie d'un avantage comparatif absolu, soit la production de biens Y pour le pays A et la production de biens X pour le pays B. La production des deux pays sera alors la suivante : Pays A

Pays B

Monde

Unités de production

12

12

24

Biens X produits

0

4

4

Biens Y produits

4

0

4

Constat :

La spécialisation permet d'accroître la production mondiale de biens et services pour une consommation constante de facteurs de production et permet alors de satisfaire un plus grand nombre de besoins. David Ricardo reprend ce concept mais ne se situe plus dans le cadre des avantages absolus mais dans le cadre des avantages relatifs. b- La théorie des avantages comparatifs « David Ricardo »

David RICARDO (1772-1823) applique l'approche d'Adam Smith à une situation ou un pays dispose d'un avantage absolu dans tous les domaines de production. Selon Adam Smith, cette situation conduirait à ce que le pays le plus compétitif produise l'ensemble des biens de production. Or, la réalité est différente. 9

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David Ricardo en cherche donc les raisons et tend par la même à démontrer que les Etats ont toujours intérêt à échanger, même si l'un est plus compétitifs que l'autre dans tous les domaines. Au concept d'avantage absolu, Ricardo propose le le concept d'avantage relatif en disant qu'un pays dispose d'un avantage comparatif relatif par rapport à un autre pays dans la production ou son coût de production est le moins éloigné de celui du pays le plus compétitif, c'est à dire dans la production ou l'écart de coût entre les deux pays est le plus faible. Chaque pays va donc devoir se spécialiser et échanger même si un pays est moins productif que l'autre dans toutes les productions. En effet, cette spécialisation permettra globalement d'économiser des facteurs de production. La division internationale du travail reste donc souhaitable mais diffère de celle qui découlerait de l'analyse fondée sur la théorie des avantages absolus. Exemple :

David Ricardo prend pour exemple le cas de la Grande-Bretagne et du Portugal qui échangent des draps et du vin alors que le Portugal dispose dans ces deux domaines d'un avantage comparatif absolu que l'on peut estimer en termes de coûts de production de la manière suivante : Coûts de production du drap et du vin: Grande Bretagne

Portugal

Drap

100

90

Vin

120

80

Constat :

Le Portugal est plus productif que la Grande-Bretagne dans les deux productions avec un avantage comparatif de 10 pour le drap (100-90) et de 40 pour le vin (12080).

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Les opportunités et les menaces des accords de libre-échange pour l’économie marocaine

Si chaque pays produit une unité de chacun des biens considérés, on obtient donc une consommation de facteurs de production de 390 : Grande Bretagne

Portugal

Monde

Drap

100

90

190

Vin

120

80

200

Total

220

170

390

Les pays, selon Ricardo, auront quand même intérêt à se spécialiser pour continuer à échanger afin de limiter au niveau mondial la consommation de facteurs de production. Cette spécialisation se faisant en fonction du différentiel de coûts de production, la Grande-Bretagne va donc se spécialiser dans la production de draps puisque son désavantage compétitif (-10) y est plus faible que dans la production de vin (-40). La Grande-Bretagne produira donc 2 unités de draps et le Portugal 2 unités de vin, pour un coût total de production de : Grande Bretagne

Portugal

Monde

Drap

200

0

200

Vin

0

160

160

Total

200

160

360

Constat :

Le coût de production mondial après spécialisation (360) est inférieur au coût de production mondial avant spécialisation (390). La spécialisation, selon le principe des avantages comparatifs relatifs, permet donc de produire les mêmes quantités de biens en économisant des facteurs de production. c- La théorie des dotations de facteur « HOS »

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Les opportunités et les menaces des accords de libre-échange pour l’économie marocaine

Le reproche principal que font les libéraux a Ricardo porte sur l’origine de l’avantage comparatif : pourquoi certains pays ont un avantage et pas d’autre ? C’est dans la 1ère moitié du XXème siècle que la réponse va venir avec trois économistes qui vont alors formuler la «loi de la spécialisation factorielle » Eli Heckshert (1879-1952), Bertil Ohlin (1899-1979), des Suèdois et l’Américain Paul Samuelson (1915), d’où le nom de Théorème HOS . L’idée de base est que chaque pays est pourvu de façon inégale en trois facteurs de production principaux : la terre, le capital technique, le travail. Selon cette loi, chaque pays doit se spécialiser dans la production qui incorpore le plus de facteurs de production dont il est doté, et importer des produits incorporant des facteurs de production qui sont rares. Cette spécialisation fondée sur la spécialisation factorielle permet à chaque pays d’obtenir un avantage, et en même temps l’optimisation progressive des facteurs au niveau mondial. Exemple : La Chine a développé ses échanges internationaux en s’appuyant sur le facteur travail et en important massivement le facteur capital. Graphique 1: Illustration de la spécialisation factorielle

C’est en partie en suivant cette théorie que le Japon et par la suite les pays de l’Asie du Sud-est ont construit leur stratégie d’insertion dans le commerce mondial. 12

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Ce principe constitue également le fondement théorique du «compromis de Washington », par lequel les Etats-Unis conditionnent leur « aide au développement » à la participation aux échanges internationaux :

Tableau 1 : Avantages absolus, avantages relatifs et dotation factorielle

Section2 : Le basculement de protectionnisme vers libre échange Paragraphe 1 : Avant la Révolution industrielle : a- Des échanges limités jusqu'au XVIIIe siècle :

Le commerce lointain est peu développé et ne concerne qu’une part tout a fait minime des économies nationales (vin, sel, grains, épices, étoffes). Les voies de communication entre pays sont rares et ne sont pas entretenues. Les commerçants doivent s’acquitter de nombreuses taxes et autres droits de péage. La situation économique est, par ailleurs, peu favorable. Les économies nationales, a vocation essentiellement agricole, ne parviennent pas toujours à satisfaire les besoins de leur

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propre population. Elles ne créent donc pas le surplus de production nécessaire au développement du commerce lointain. La tendance est au repli sur soi. b- Naissance du commerce international au XVIIIe siècle : Au XVIIIe siècle, l'échange moderne se généraliser et le commerce extérieur se développer. Les ports de la côte Atlantique, Nantes et Bordeaux principalement, connaissent une grande prospérité à cette époque, grâce au commerce colonial et à la traite des esclaves noirs. Cette période se distingue par l’intensification du commerce grâce à l’amélioration et l’extension du réseau routier, qui a donné l’opportunité aux marchés de s’élargir de s’ouvrir de plus en plus, les négociants pressent les industriels d'accroître leur production. De nouveaux moyens d'échange et de paiement sont introduits et de grandes compagnies par actions sont créées. Paragraphe 2 : Après la révolution industrielle : a- Le protectionnisme du début du XIXe siècle : Le protectionnisme est apparu après la révolution industrielle en touchant l’industrie, l’agriculture, la population, le transport, le commerce. Elle a eu lieu à la fin du XVIIIe siècle en grande Bretagne et au début du XIXe siècle en France et en Allemagne, dans un climat protectionniste assez marqué.  En Grande-Bretagne : elle a institué des monopoles commerciaux et de navigation et mis en place une législation pour réguler le commerce des grains, protéger les propriétaires fonciers et encourager les exportations de blé par des primes [Corn Laws : lois protectionnistes concernant la production céréalière britannique].  En France : on trouve surtout des taxes sur les produits industriels et agricoles.  En Allemagne : la protection des industries naissantes dans le cadre d'une union douanière de 39 états. 14

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 En États-Unis : la protection des industries naissantes et de la nécessité d'imposer des droits qui constituent l'essentiel des recettes publiques. b- Le libre-échange de la seconde moitié du XIXe siècle : Le commerce international reste fortement contrôlé jusqu'au milieu du XIXe siècle. Cependant, les limites qu'implique le protectionnisme vis-à-vis du développement anglais sont nettes. Les droits de douanes, trop importants, handicapent le développement d'une économie dominante. Au même temps, les coûts du blé, trop élevés, sont cause de troubles sociaux et politiques. La GrandeBretagne s'écarte des pratiques protectionnistes et les idées libre-échangistes s'étendent. Paragraphe 3 : ESSOR DES ECHANGES INTERNATIONAUX a- Le repli protectionniste 1880-1945 :

Dès les années 70, l'Europe Occidentale est envahie de produits en provenance des États-Unis, d'Europe Orientale et de Russie (céréales, laines, viande grâce aux premiers bateaux frigorifiques). Les prix baissent. Les revenus fonciers et la valeur de la terre diminuent. La croissance mondiale semble moins assurée et chacun se replie sur ses positions. L’Allemagne a pris l’initiative de mettre en place des mesures protectionnistes par la loi douanière de 1879 pour répondre aux pressions des agrariens bavarois, menacés par les céréales russes, et des industriels rhénans qui souhaitent protéger leurs entreprises naissantes. La France ne tarde pas à suivre L’Allemagne, en mettant en place en 1881 une loi douanière. En 1892, Méline (Homme politique français) abolit l'ensemble des traités commerciaux et impose un tarif afin de protéger l'agriculture française. La Russie a pris elle aussi des mesures protectionnistes en augmentant pratiquement ses tarifs douaniers 3 fois au cours du dernier quart de siècle.

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Après la première guerre mondiale, la Grande-Bretagne, contestée dans son rôle de puissance dominante par les États-Unis, abandonne à son tour le libre-échange. La crise des années 20, contribue à l'aggravation des mesures protectionnistes. Pour protéger des entreprises naissantes. La France rétablit les contingentements, bientôt imitée par l'ensemble des pays. La généralisation du "nationalisme économique" provoque l'effondrement des échanges et entraîne une réduction du volume de la production industrielle qui atteint son minimum en 1932. La fin des années 30 se caractérise par une reprise timide des échanges dans le cadre d'accords bilatéraux adoptant le troc. b- Les échanges internationaux depuis 1945 :

À la fin de la seconde guerre mondiale, des accords ont été signés afin de favoriser le multilatéralisme et le libéralisme, Le développement des échanges est la conséquence majeure de ces accords. Ainsi, pendant la deuxième moitié du XXe siècle, la croissance du commerce international est supérieure à celle de la production exprimée par le PIB. Ce mouvement d’ouverture internationale s’est accéléré notablement depuis ces cinquante dernières années, en particulier pour les pays développés à économie de marché (PDEM). Cela signifie qu’une proportion grandissante des productions nationales est exportée, de même qu’une proportion de plus en plus grande de la demande est satisfaite par des importations de biens et services. Les économies nationales sont ainsi de plus en plus insérées dans l’économie mondiale. Le développement des échanges depuis 1945 s’est surtout fait, dans un premier temps, entre les pays industrialisés. On a alors coutume de parler d’un commerce triadique entre 3 sphères d’influence qui regroupent des pays aujourd’hui développés : les États-Unis, le Japon, et l’ensemble européen. Par la suite, après les années 2000, le commerce international est marqué par plusieurs mutations géographiques qui peuvent se résumer à trois « faits stylisés ». 16

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Les échanges commerciaux demeurent, d’abord et avant tout, le fait des pays développés. Naturellement, l’émergence de nouveaux acteurs internationaux conduit à observer une légère baisse de la part des échanges entre PDEM (Pays Développés à Économie de Marché), sans pour autant remettre en cause leur suprématie. En effet, de nouveaux acteurs du commerce international apparaissent désormais : les pays émergents. Il faut cependant rappeler qu’il y a eu dans un premier temps 4 pays d’Asie du Sud Est, parfois appelés les 4 dragons, Hong Kong, Singapour, Taiwan et la Corée du Sud, qui se sont intégrés à la fin des années 1970 dans les échanges internationaux, du fait d’une stratégie de développement axée sur l’exportation de produits manufacturés. Depuis les années 2000, une seconde génération de pays émergents apparait, avec, évidemment, vous le savez, l’irruption de la Chine, notamment à la suite de son entrée à l’OMC en 2001. La Chine, qui occupait en 1999 le 9e rang des exportations mondiale est devenu le 1er exportateur mondial ! L’Inde n’est pas en reste : elle est, en particulier, passée de la 25e place en 1999 à la 9e en 2010 pour l’exportation mondiale de service. Avec les autres pays exportateurs asiatiques, il y a là un véritable « atelier du monde » en construction. Sur le continent américain, il y a eu des évolutions sensibles, avec le Brésil qui s’est lui aussi largement développé en s’internationalisant depuis les années 90. Autre phénomène important : le commerce intra-régional s’est largement développé. Les échanges se font en effet plus facilement entre pays voisins, connaissant des situations de développement similaires, et disposant de liens commerciaux anciens et profonds. Le commerce intra-régional s’est accéléré avec la mise en place de zones commerciales communes comme l’ALENA, ou l’UEM. Dans le cas européen, le commerce intra-régional représente plus de 70 % des exportations totales des pays membres. Les flux commerciaux sont donc largement orientés par l’existence d’accords de libre-échange régionaux. 17

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Section3 : Le cadre institutionnel de libre échange a- L’organisation mondiale du commerce L’OMC, dont le siège est a Genève, a succédé au GATT (General agreement on tarifs and trade ou Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce) le 1er janvier 1995. Sa raison d’être est de faciliter autant que possible la libéralisation des échanges. Le fonctionnement de l’agence repose sur une série de négociation entre pays membres aptes à diminuer ou à supprimer les barrières tarifaires (droits de douane) et non tarifaires (quotas) au commerce mondial. L’OMC regroupe 164 pays membres et des observateurs. Les observateurs peuvent être des États en cours d'adhésion ou des organisations internationales comme le FMI et la Banque mondial. L’OMC, c’est avant tout « un cadre dans lequel les gouvernements négocient des accords commerciaux. C’est un lieu ou ils règlent leurs différends commerciaux. L’OMC administre un système de règles commerciales. C’est essentiellement un lieu ou les gouvernements membres se rendent pour essayer de résoudre les problèmes commerciaux qui existent entre eux. La première étape consiste a discuter. L’OMC est le fruit de négociation et tout ce qu’elle fait est le résultat de négociations. C’est un ensemble de règles. Au cœur du système se trouvent les Accords de l’OMC, négociés et signés par la majeure partie des puissances commerciales du monde. Ces documents constituent les règles juridiques de base du commerce international. Ils sont essentiellement des contrats, aux termes des quels les gouvernements sont tenus de maintenir leur politique commerciale a l’intérieur de limites convenues. Bien qu’ils soient négociés et signés par des gouvernements, leur objectif est d’aider les producteurs de biens et de services, les exportateurs et les importateurs à exercer leurs activités, tout en permettant aux gouvernements de répondre à des objectifs sociaux environnementaux ».

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Les concepts essentiels du système GATT/OMC Principe de la nation la plus favorisée (NPF)

Les pays ne peuvent normalement faire de distinction entre leur partenaires commerciaux : si vous accordez une faveur spéciale à un d’eux (telle que droits de douane inférieurs), vous devez l’accorder à tous les autres membres de l’OMC. Traitement national

Les biens importés et produits localement doivent être traités de la même manière, tout au moins après que les biens étrangers sont entrés sur le marché. Ce principe vaut aussi pour les services, marques de commerce, droits d’auteur et brevets. Consolidation de droits de douane

Cela signifie non seulement réduire les taux tarifaires, mais aussi s’engager à ne pas les accroitre au-dessus de la nouvelle valeur convenue. Traitement spécial et différencié (TSD)

Les dispositions des TSD autorisent des pays à accorder un régime plus favorable aux pays en développement et aux pays les moins avancés (PMA) qui peuvent avoir plus de difficultés pour s’ajuster à l’impact de la libéralisation, tirer profit de nouvelles opportunités commerciales ou assumer les couts associés à la réforme. Application des règles

Les procédures d’application des règles réduisent le risque d’une rupture de coopération en proposant des mécanismes convenus dans la détection, l’examen et la quantification de possibles infractions. Toutefois, en l’absence d’une autorité supranationale, la plupart des accords commerciaux ne peuvent compter que sur eux-mêmes pour être appliqués. Les succès de résolution d’un différend restent entre les mains des parties, et il dépend soit de la volonté de la partie contrevenante de coopérer, soit de la capacité des membres à punir le contrevenant.

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Les opportunités et les menaces des accords de libre-échange pour l’économie marocaine

Transparence

La transparence contribue à renforcer le respect des engagements pris par les pays, et aide les entreprises à comprendre l’environnement dans lequel elles travaillent, ce qui leur permet de prendre de meilleures décisions. Surveillance

Elle sert à contrôler si les membres respectent leurs obligations, mais ce contrôle s’effectue davantage par le biais d’un dialogue qu’à travers des litiges. Il se déroule dans un cadre institutionnel, au lieu d’être laissé entre les mains des parties concernées.  L’OMC a-t-elle les moyens de ses objectifs ?

L’objectif majeur du GATT puis de l’OMC qui consiste à libérer les échanges commerciaux a toujours suscité des négociations, des compromis dans un contexte croissant de mondialisation. Il est un fait que le libre-échange est plus respecté aujourd’hui qu’au moment de la création du GATT. Mais si des progrès ont été accomplis, il reste beaucoup à faire. La montée des pays émergents explique en partie les tensions, notamment entre les Etats-Unis et la Chine. L’OMC est confrontée aux réflexes nationaux et ne dispose pas d’une gouvernance apte à imposer des règles multilatérales. Comme le reconnait son directeur, L’OMC craint les effets des accords bilatéraux que recherchent trop de pays, pourtant membres de l’OMC. b- Le Fonds monétaire international

Le FMI a été fondé officiellement le 27 décembre 1945, après la ratification par 29pays des statuts adoptés à la conférence monétaire et financière de Bretton Woods tenue en juillet 1944. Le FMI a pour mission de régler les problèmes liés au système monétaire international (SMI).

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Les opportunités et les menaces des accords de libre-échange pour l’économie marocaine

L’une de ses priorités consiste à gérer les taux de change qui, aux lendemains de la seconde guerre mondiale, reposent sur des parités fixes. Un tel régime de taux de change exige une coopération entre les nations qui n’ont plus la liberté de déterminer seule la valeur de leur monnaie. Les ressources du FMI proviennent des contributions des pays membres qui sont établies en fonction de l’importance relative de chaque économie dans l’économie mondiale et déterminent le droit de vote et la capacité du pays à tirer sur les ressources du Fonds en cas de besoin. La quote-part détermine en grande partie l’influence qu’exerce le pays membre dans les décisions du FMI via un nombre de voix attribuée. Les Etats-Unis disposent ainsi de 371 743 voix (16,75% du total des voix attribuées) devant le Japon. Tableau 2: Droit de vote au FMI(%) États-Unis

16,75

Russie

2,39

Japon

6,23

Pays-Bas

2,08

Allemagne

5,81

Belgique

1,86

France

4,29

Brésil

1,72

Royaume-Uni

4,29

Espagne

1,63

Chine

3,81

Mexique

1,47

Italie

3,16

Corée du Sud

1,37

Canada

2,56

Afrique du Sud

0,77

Inde

2,44

Turquie

0,61

Source : www.imf.org, consulté le 20 janvier 2013

Le FMI est sans doute l’une des institutions qui génère le plus de débats controversés.

Comprendre l’économie mondiale de Jean-claude vérez (bibliothèque FSJSM)

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Les opportunités et les menaces des accords de libre-échange pour l’économie marocaine

Ce dernier a toujours fait l’objet de critiques, notamment dans la décennie 80 ou il imposait aux pays en difficulté des programmes d’ajustement structurel, soit des politiques budgétaires restrictives, l’ouverture des frontières, le respect delà concurrence, la flexibilité du marché du travail, etc. c- La Banque mondiale

C’est au cours des accords de Bretton Woods que la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD) est créée en juillet 1944, parallèlement au FMI. Elle a pour rôle complémentaire au FMI d’aider les nations dévastées par la guerre. Le plan Marshall finira par modifier les missions premières et c’est vers le financement du développement des pays pauvres que la Banque va accorder ses priorités. Quatre autre institutions verront le jour pour former le groupe Banque mondiale : la Société financière internationale (SFI) en 1956, l’Association internationale de développement (AID) en 1960, le centre international de règlement des différends (CIRDI) en 1966, l’Agence multilatérale de garantie des investissements (AMIGI) en 1988. Les Etats membres sont au nombre de 189. 

Les limites de la légitimité de la Banque mondiale

La Banque mondiale appartient à ces institutions internationales qui ont pour objectifs de réguler l’économie mondiale. Les stratégies recommandées ne sont ni neutres, ni toujours couronnées de succès. Les rapports conflictuels entre les pays membres, les jeux de pouvoir, les pressions des lobbys, ont fini par écorner sa légitimité. Elle a aussi critiquée dans la mesure où son indépendance n’est pas garantie, du fait notamment du role des Etats-Unis. Conclusion 1er chapitre Appliquant le principe de la division du travail à l'échelle internationale, les auteurs classiques avaient cherché à déterminer dans quelle production chaque pays a intérêt à se spécialiser, étant tous d’accord que la production de richesses s’accroît grâce à la spécialisation. 22

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Pour Adam Smith, le critère d'une spécialisation internationale optimale est fourni par les différences dans les niveaux absolus de coûts de production: un pays a intérêt à importer un bien dès lors que son prix est inférieur au coût de production de ce bien sur place. Ce principe a été affiné par David Ricardo, selon lequel même les nations qui ne connaissent aucun avantage absolu doivent se spécialiser dans les productions pour lesquelles elles sont le moins désavantagées par rapport aux autres nations. Chaque pays doit donc se spécialiser dans la production pour laquelle il a un avantage comparatif (relatif), principe qui s’explique par la réalisation d’économies d’échelle et de rendements croissants. E. Heckshert, B. Ohlin et P. Samuelson (loi des dotations en facteurs de production ou théorème HOS) concluent que les pays obtiennent un avantage comparatif selon leurs dotations en facteurs de production. Si le libre-échange connaît depuis la fin de la seconde guerre mondiale une croissance vigoureuse, facilitée par des organisations comme l’OMC (Organisation Mondiale du Commerce), un nombre croissant d’économistes exprime des critiques ou des réserves à l’égard du libre échange qui n’est souhaitable que dans le cadre d’ensembles régionaux regroupant des pays de développement économique comparable. D’ailleurs, même les libéraux, qui ont forgé les principales théories à la base du développement des échanges internationaux ayant permis le développement de beaucoup de pays, en ont posé les limites.

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Les opportunités et les menaces des accords de libre-échange pour l’économie marocaine

Chapitre II : Le positionnement du Maroc en faveur de libre échange

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Les opportunités et les menaces des accords de libre-échange pour l’économie marocaine

Section 1 : Accord du Maroc et les Etats Unis a- Les spécialités de l’accord entre le Maroc et les Etats Unis

Il faut savoir que c’est accord de libre-échange est le premier de son genre que les Etats-Unis d’Amérique signent avec un pays arabe et africain, grâce à la confiance portée de cette dernière dans l’évolution satisfaisante réalisée au Maroc aussi bien sur le plan politique, économique qu’au niveau social et qui est le résultat d’un processus de réformes entamé par le Maroc depuis plusieurs années. Cet accord est global vu qu’il couvre les secteurs de l’industrie, des services et de l’agriculture, ainsi qu’Il traite également des questions diverses liées notamment aux règles d’origine, à la propriété intellectuelle, aux marchés publics, à la transparence, aux télécommunications, aux normes sociales et environnementales, à l’investissement etc. L’accord comprend 22 chapitres, 4 annexes en plus des échanges de lettres concernant les différends chapitres. Ces lettres apportent généralement des précisions concernant certaines dispositions de l’Accord. Le Maroc a réussi à obtenir un traitement différencié pour un certain nombre de secteurs et ce, pour lui permettre de mener à bien les réformes de libéralisation liées à ces secteurs d’une manière réfléchie et progressive. A cet égard, ledit Accord a prévu des périodes transitoires après son entrée en vigueur pour mettre en application les mesures de libéralisation desdits secteurs. Avec l’ALE, la position géographique stratégique du Maroc serait mise en valeur auprès des investisseurs étrangers et notamment américains qui utiliseront notre pays comme plate-forme pour un accès préférentiel pour les marchés européens, américains, africains et du Moyen Orient. L’accord de libre-échange Maroc-États-Unis, qui a fait des jaloux du côté européen qui réclame les mêmes concessions, s’applique à tous les secteurs. Le deal prévoit l’ouverture progressive avec des plafonds, des périodes transitoires et un échéancier de démantèlement sur 25 ans.

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Les opportunités et les menaces des accords de libre-échange pour l’économie marocaine

En échange, le Maroc peut exporter des produits frais ou en conserve ainsi que les produits agro-industriels. L’accord prévoit également un accès libre pour la quasitotalité des produits industriels et de la pêche en contrepartie d’une exonération des droits de douane pour 58% des positions tarifaires américaines. Le reste devait être démantelé sur neuf ans. La conclusion de l’accord avait coïncidé avec un dollar faible, le rush des donneurs d’ordre vers la Chine et l’absence d’une stratégie dédiée au textile. Au niveau des services, le Maroc a imposé des réserves pour protéger certains secteurs, notamment l’OCP, l’ONEE, l’ONCF, Poste Maroc, ANP… La priorité a été accordée à certaines professions nationales comme les services juridiques, la comptabilité, l’architecture, le tourisme… D’autres secteurs ont également été mis à l’abri de la concurrence américaine telle que l’assurance, la santé, les télécoms… b- La signature de l’ALE et son entrée en vigueur En 15 juin 2004, le Maroc et les Etats-Unis ont signé l’ALE dont l’entrée en vigueur n’est intervenue qu’en janvier 2006 et ce après que le Maroc ait mis en place un certain nombre de réformes préalable à l’entrée en vigueur de l’Accord, notamment dans les domaines de la gestion déléguée des services publics, des assurances, des télécommunications, de l’industrie automobile et des tabacs bruts et manufacturés. c- Les engagements prisent pour les principaux domaines couverts par l’ALE Administration et gestion des quotas tarifaires :

Chaque Partie mettra en œuvre et administrera les quotas tarifaires (QTR) des produits agricoles fixés dans l'Annexe 1 aux notes générales de son programme de démantèlement tarifaire, conformément à l'article XIII du GATT de 1994, y compris ses notes interprétatives et l'Accord de l'OMC sur les procédures de licences d'importation.

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Chaque Partie assurera que : ses procéduresde gestion des QTR soient transparentes, accessibles au public, opportunes, non discriminatoires. Toute personne d'une Partie qui remplit les conditions légales soit éligible pour déposer une demande pour bénéficier d'une allocation dans le cadre du QTR de la Partie. Subventions aux exportations agricoles :

Les Parties partagent le même objectif tendant à l'élimination multilatérale des subventions à l'exportation des produits agricoles et doivent œuvrer ensemble en vue d'un accord au sein de l'OMC pour éliminer de telles subventions et éviter leur réintroduction sous toute autre forme. Entreprises étatiques d'exportation :

Les parties œuvreront ensemble pour éliminer tout financement spécial accordé directement ou indirectement aux entreprises étatiques qui vendent à l'exportation une partie importante des exportations nationales totales d'un produit agricole. Et pour assurer une plus grande transparence du fonctionnement et de la maintenance de ces entreprises. Mesures de sauvegarde agricoles :

Une Partie peut imposer une mesure sous forme d'un droit additionnel sur un produit agricole originaire spécifié dans le programme de la Partie de l'Annexe 3-A (Mesures de sauvegarde agricoles). Cependant, La somme de ces droits additionnels et de tout autre droit de douane appliqués sur le produit en question ne dépassera pas le plus bas des deux taux suivants: a) le taux du droit en vigueur appliqué à la nation la plus favorisée (NPF); ou b) le taux de droit NPF appliqué le jour qui précède la date d'entrée en vigueur du présent accord.

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Les opportunités et les menaces des accords de libre-échange pour l’économie marocaine

Et cela pour éviter toute mesure discriminatoire qui peut empêcher les échanges. Aucune des Parties ne peut appliquer ou maintenir une mesure de sauvegarde agricole sur un produit: a) à ou après la date à laquelle le produit est exonéré de droit de douane au titre du calendrier de démantèlement tarifaire de la Partie à l'Annexe IV. Chaque Partie appliquera une mesure de sauvegarde agricole de façon transparente. Dans les 60 jours qui suivent l'application d'une mesure de sauvegarde, la Partie qui applique cette mesure doit le notifier à la Partie dont le produit est soumis à la mesure. d- Textile et habillement

Le produit textile ou habillement désigne un produit figurant à l'Annexe de l'Accord sur les textiles et les vêtements. Démantèlement tarifaire (Article 4.1) :

Chaque Partie éliminera ses droits de douane pour les produits textiles et habillement originaires conformément à sa liste jointe à l'Annexe IV (démantèlement tarifaire) Les États-Unis élimineront les droits de douane sur tous les produits textiles ou habillement originaires lesquels, après l'entrée en vigueur de cet accord, sont désignés comme produits éligibles en franchise de droits de douane au titre du Système généralisé des préférences et ce à partir de la date de cette désignation. À l'entrée en vigueur de cet accord, chaque Partie éliminera les droits de douane sur les produits habillement originaires prévus dans l'Annexe 4-B dans la limite des quantités annuelles identifiées dans la même annexe.

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Les opportunités et les menaces des accords de libre-échange pour l’économie marocaine Mesures de sauvegarde spéciales pour le textile et l'habillement :

Si, par suite de la réduction ou de l'élimination d'un droit visé dans le présent accord, un article textile ou habillement bénéficiant d'un traitement tarifaire préférentiel conformément au présent accord est importé sur le territoire d'une Partie en quantités tellement accrues, à des conditions telles que les importations causent un préjudice grave, ou une menace réelle de préjudice grave, à l'industrie locale qui fabrique un produit similaire ou directement concurrent, la Partie importatrice peut augmenter le taux de droit applicable à ce produit à condition que cela ne constitue pas une mesure protectionniste déguisée au commerce. Droits de douane et coopération administrative :

Les Parties coopéreront aux fins de: - Appliquer ou aider à appliquer leurs mesures relatives au commerce des produits textiles et habillement ; - Appliquer ou aider à appliquer les mesures d'application des accords internationaux qui affectent le commerce des produits textiles et habillement. e- L’investissement L’investissement désigne tout avoir en la possession ou sous le contrôle direct ou indirect d'un investisseur qui présente les caractéristiques d'un investissement, parmi lesquelles l'engagement de capital ou d'autres ressources, l'attente d'un gain ou d'un bénéfice ou la prise de risques. (Section C, Article 10.27 Définitions de l’accord) Traitement national et Traitement de la nation la plus favorisée :

Chacune des Parties accordera aux investisseurs de l'autre Partie un traitement non moins favorable que celui qu'elle accorde sur son territoire, dans des circonstances analogues, à ses propres investisseurs, en ce qui concerne l'établissement, l'acquisition, l'expansion, la gestion, la direction, l'exploitation et la vente ou autre aliénation d'investissements.

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Les opportunités et les menaces des accords de libre-échange pour l’économie marocaine

Chacune des Parties accordera aux investisseurs de l'autre Partie un traitement non moins favorable que celui qu'elle accorde, dans des circonstances analogues, aux investisseurs de tout pays non-parti, en ce qui concerne l'établissement, l'acquisition, l'expansion, la gestion, la direction, l'exploitation et la vente ou autre aliénation d'investissements sur son territoire. Refus d'accorder des avantages :

Une Partie pourra refuser d'accorder les avantages du présent chapitre à un investisseur de l'autre Partie qui est une entreprise de cette autre Partie et aux investissements de cet investisseur, si des personnes d'un pays non partie contrôlent l'entreprise et si la Partie qui refuse d'accorder les avantages n'entretient pas de relations diplomatiques avec le pays non partie, ou adopte à l'égard du pays non partie ou d'une personne du pays non partie, des mesures qui interdisent les transactions avec l'entreprise ou qui seraient violées ou contournées si les avantages du présent chapitre étaient accordés à l'entreprise ou à ses investissements.

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Les opportunités et les menaces des accords de libre-échange pour l’économie marocaine

Selon la Confédération générale des entreprises du Maroc, Les investissements américains au Maroc restent également marginaux. En effet, ils ne représentent que 4% des Investissements Directs Etrangers (IDE) au Maroc, classant les Etats-Unis au

6ème

rang

des

investisseurs

au

Maroc.

Il est à noter, néanmoins que depuis l'entrée en vigueur de l'accord, les IDE américains ont augmenté de 42% par an en moyenne. Ils couvrent de nombreux secteurs, du tourisme à l'agroalimentaire, en passant par l'off-shoring et l'automobile. Principales causes de la faiblesse des échanges avec les Etats-Unis Un constat partagé par l'ensemble des fédérations sectorielles consultées dans le cadre de l'étude, fait ressortir que les faibles performances des exportations marocaines vers les Etats-Unis s'expliquent par 4 types de difficultés. En premier lieu, des difficultés structurelles. Le Maroc pâtit en effet, d'une faible compétitivité prix due à un taux de change Dirham / Dollar défavorable, d'une faible productivité et des coûts élevés des facteurs de productions. Par ailleurs, la structure de l'appareil productif marocain ne permet pas de servir des commandes de taille importante et les faiblesses logistiques constituent un frein supplémentaire aux exportations vers les Etats-Unis. En second lieu, les entreprises marocaines ne connaissent pas suffisamment le marché américain par manque de veille commerciale sur ce marché. Elles ne maîtrisent pas non plus suffisamment les normes techniques, sanitaires et phytosanitaires applicables aux Etas-Unis. Le Maroc fait également face à un déficit d'image et de promotion des produits marocains aux Etats-Unis, tant auprès des décideurs que des consommateurs. Les moyens de promotion alloués se révèlent d'ailleurs insuffisants pour le marché américain. Et en dernier lieu, des écarts culturels, aussi bien la barrière de la langue que la culture commerciale et la conduite des affaires. Toutes ces difficultés se traduisent par un manque d'ambition et de prise de risque pour aller vers un marché encore peu maîtrisé. Selon la Confédération générale des entreprises du Maroc

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Les opportunités et les menaces des accords de libre-échange pour l’économie marocaine

f- L’impact de l’accord de libre échange sur les relations Maroc – USA et sur l’économie Marocaine L’impact institutionnel de l’accord de libre-échange Maroc/États-Unis sur l’évolution de la politique marocaine du travail

L’impact institutionnel qu’a exercé l’accord de libre-échange signé en 2004 avec les États-Unis, sur l’évolution de la politique, de la législation et des institutions du travail au Maroc. En effet, depuis la signature de cet accord, la 1 Ministère de l’Emploi et de la formation professionnelle, politique marocaine du travail a connu une évolution significative, marquée par l’adoption d’un certain nombre de réformes sociales et la création de nouvelles institutions. Le libre-échange a produit un effet positif en termes d’impulsion, de dynamisation et d’accompagnement des réformes sociales pour le respect et la promotion des droits fondamentaux au travail. Cela se vérifie au niveau de l’adoption d’un nouveau Code du travail et l’institutionnalisation des rapports et des modes de négociation entre employeurs et employés. Toutefois, on doit signaler que malgré cette évolution positive, le Maroc doit encore faire face à un certain nombre des dispositions du Code du travail, car le manque de moyens humains et financiers nécessaires risque de neutraliser l’effet réformateur de ce code et entraîner un décalage entre les dispositions juridiques et la réalité pratique. g- Impact sur les Investissements directs étrangers Le stock des investissements directs étrangers des Etats-Unis au Maroc était de 3,5 milliards de DH en 2014 selon les dernières données disponibles, en baisse de 8,5 % par rapport à 2013. Les données disponibles sur la répartition de ce volume d’IDE, ou encore sur les IDE du Maroc aux États-Unis demeurent assez imprécises.

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Les opportunités et les menaces des accords de libre-échange pour l’économie marocaine

Depuis la signature de l’ALE avec le Maroc, le nombre d’entreprises américaines qui cherchent à prospecter au Maroc et à tisser des liens avec des opérateurs marocains a sensiblement progressé. De plus, certaines entreprises américaines font du Maroc une base de production de produits et services destinés aux marchés européen, africain et du Moyen-Orient. C’est le cas notamment dans le secteur de l’aéronautique.

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Les opportunités et les menaces des accords de libre-échange pour l’économie marocaine Graphique 2 : L’image d’IDE américain au Maroc

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Les opportunités et les menaces des accords de libre libre-échange pour l’économie marocaine

h- Impact sur les relations commerciales Maroc-Etats Maroc Unis

Après avoir rappelé que l’abaissement des barrières douanières commerciales fait partie du “consensus consensus de Washington“ Washington“ mais que l’élection de Donald Trump change la donne, le MACP fournit des chiffres qui montrent que les exportations US vers le Maroc ont progressé de 286% % en 12 ans et celles du Maroc de … 125%. Les accords ords conclus par le Royaume profitent davantage aux pays partenaires, comme en témoigne l’aggravation continue du déficit commercial du pays avec la plupart de ces partenaires, y compris ceux à niveau de développement comparable. En dehors des fragilités liées liées au niveau de la compétitivité du pays, les impacts limités de ces accords s’expliquent par des facteurs liés à leur mode de négociation et à leur gouvernance ainsi qu’au degré de préparation du Maroc à la libéralisation commerciale. Graphique 3 : L’impact de l’ALE sur le déficit éficit commercial

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Les opportunités et les menaces des accords de libre-échange pour l’économie marocaine

i- Révision de l’accord

Ce n’est un secret pour personne, l’accord de libre-échange entre le Maroc et les Etats-Unis signé il y a 13 ans continus à profiter pour les exportateurs américains, les exportations marocaines ont enregistré un volume de 9,8 Mds de DH en 2017 contre 29,9 Mds de DH pour celles américaines. Soit un déficit commercial de 20.1 Mds de DH. C’est ce qu’a rappelé Hassan Sentissi El Idrissi, président de l’ASMEX en marge d’une rencontre avec Nathalie Scharf, Conseillère Economique auprès de l’Ambassade des Etats-Unis au Maroc. Cette rencontre a donc été l’occasion de dresser l’état d’avancement en matière de diplomatie économique entre le Maroc et les USA, dans le cadre de l’accord de libre-échange liant les deux pays. Mais aussi d’imaginer des pistes de collaborations futures dans une optique de profitabilité partagée. De son côté, Nathalie Scharf a mis l’accent sur les opportunités que les USA offrent aujourd’hui aux investisseurs et aux exportateurs marocains. Elle a ensuite invité les opérateurs marocains à saisir l’occasion de la tenue du Sommet de l’Investissement « Select USA », prévu du 10 au 12 juin 2019 qui accueillera des participants de haut niveau pour aider à établir des relations et développer des activités économiques. Parmi les propositions proposées visant à dynamiser les relations bilatérales, celle de l’élaboration d’un programme d’accompagnement et de référencement des exportateurs marocains (dont TPE/ PME/GE) auprès des grands donneurs d’ordres américains selon un programme d’agrégation. Section 2 : Accords du Maroc avec l’union européen a- Champs d’application

L'accord de libre-échange conclu en 1996 avec l’UE est entré en vigueur depuis le 1er mars 2000 avec pour objectif la création d'une zone de libre-échange industrielle (ZLE) à l'horizon 2012.

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https://ledesk.ma/datadesk/maroc-usa-des-investissements-directs-toujours-lamarge/

Les opportunités et les menaces des accords de libre-échange pour l’économie marocaine

Celle-ci concerne exclusivement les produits manufacturés. S’agissant des produits agricoles et de la pêche, la libéralisation de leurs échanges commerciaux, qui a fait l’objet de négociations distinctes, est entrée en vigueur en octobre 2012. b- Modalités d’application Produits industriels

Les exportations marocaines bénéficient d’un accès aux marchés de l’UE en franchise depuis l’entrée en vigueur de l’accord, alors que les produits originaires de l’UE accèdent au marché marocain selon le schéma suivant :  Accès libre (droits de douane : 0%) pour les biens d’équipement et certaines pièces de rechange dès le 1ER mars 2000, date d’entrée en vigueur de l’accord 

Accès libre pour les matières premières et intrants non fabriqués localement depuis mars 2003 (suite à une baisse annuel de 25% des droits de douane)



Élimination progressive des droits de douane pour les produits fabriqués au Maroc, à raison de 10% par an à compter de la 4ème année de l’entrée en vigueur de l’Accord (l’exonération totale est intervenue le 1er mars 2012, date qui correspond à la réduction de 100% des droits appliqués)

 Élimination progressive des droits de douane pour certains véhicules automobiles depuis mars 2003 à raison de 3% par an pendant 4 ans et 15% par an à compter de la 8ème année de l’entrée en vigueur de l’Accord jusqu’à la suppression totale des droits à l’importation. Produits agricoles

L’Accord d’Association a prévu (articles 16 et 18) une libéralisation progressive des échanges agricoles entre les deux parties. A cet effet, un nouvel accord visant la libéralisation des produits agricoles, agro-industriels et les produits de pêche a été signé le 13 décembre 2010. Il est entré en vigueur en octobre 2012.

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Les opportunités et les menaces des accords de libre-échange pour l’économie marocaine

Graphe4 : Importations du Maroc dans le cadre des accords de libre-échange

Source : Office des changes

c- Spécificités des relations Maroc-UE

Le marché européen, dont l’un des avantages indéniable est la proximité géographique et culturelle, constitue le premier partenaire commercial du Maroc. Une relation historique concrétisée par deux accords d’association (1969 et 1976) gérant les échanges commerciaux entre les deux parties et par un accord de libre échange (1996) dit de troisième génération visant la création d’une zone de libre échange euro- méditerranéenne à l’horizon 2010 dans le cadre des accords conclus entre l’UE et certain pays du pourtour méditerranéen. d- Effet de détournement du commerce

L’accord de libre-échange a provoqué un effet de détournement du commerce. En effet, en important davantage de biens européens au détriment de pays plus compétitif en termes de coût de production et donc de prix, le Maroc achète des biens européens plus chers entraînant une détérioration des termes de l’échange.

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Les opportunités et les menaces des accords de libre-échange pour l’économie marocaine

e- Phénomène d’asymétrie

Les échanges entre le Maroc et l’Union européenne restent caractérisés par une forte asymétrie qui a pour origine les différences de dimension, de niveau de développement et de pouvoir de négociation des deux partenaires. En effet, si le poids du marché européen est prépondérant dans le commerce marocain, le poids du Maroc dans le commerce extérieur européen est extrêmement faible voire marginal Cette asymétrie se manifeste par :  la part prépondérante de l’Europe dans le commerce marocain  des échanges marqués par des complémentarités traditionnelles entre le Nord et le Sud  un déficit commercial structurel en défaveur du Maroc f- Phénomène d’érosion

L’érosion des relations privilégiées qui lient le Maroc à l’UE découle de deux tendances de fond :  La première tient à la politique de l’UE, politique intérieure et politique extérieure  la seconde résulte de la globalisation et la libéralisation de l’économie mondiale. Section 3 : Accord d’Agadir En février 2004, le Maroc a signé l’accord d’Agadir en vue de l’instauration d’une zone de libre échange entre la Tunisie, l’Egypte, la Jordanie et le Maroc, rendue effective dès l’entrée en vigueur de l’accord, en mars 2007. Cet accord entre dans le cadre du projet de création de la grande zone arabe de libre-échange.

http://www.mcinet.gov.ma/ce/AccordsCommerciaux/AccordAgadir.asp

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Les opportunités et les menaces des accords de libre-échange pour l’économie marocaine

Il prend la forme d’accords commerciaux bilatéraux entre différents pays arabes ayant pour but d’intensifier les transactions commerciales avec des pays ayant un niveau de développement similaire et permettant aux pays signataires de se préparer aux échéances 2010 relatives à la création de la zone de libre échange euro-méditerranéenne. Ces accords bilatéraux ont été consolidés dans un cadre régional avec la signature en février 2005 d’un accord de libre-échange entre le Maroc, la Tunisie, l’Egypte et la Jordanie. a- Objectifs de l’accord

 Instauration, dès l’entrée en vigueur de l’accord, d’une zone de libre échange entre la Tunisie, l’Egypte, la Jordanie et le Maroc.  Dynamisation des échanges commerciaux, le développement du tissu industriel, la promotion de l’activité économique et de l’emploi, l’amélioration de la productivité et du niveau de vie dans les pays membres.  Coordination des politiques économiques globales et sectorielles des pays membres, en particulier dans les domaines du commerce extérieur, de l’agriculture, de l’industrie, des finances, de la fiscalité, des services et des douanes.  Harmonisation des législations des pays membres en matière économique. Graphique 5 : Commerce extérieur entre le Maroc et les autres pays du Quad

Source : Office des changes

http://www.mcinet.gov.ma/ce/AccordsCommerciaux/AccordAgadir.asp

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Les opportunités et les menaces des accords de libre-échange pour l’économie marocaine

Ainsi, le Maroc dont la valeur des exportations vers les autres pays signataires de l’accord d’Agadir (Quad) était plus importante par rapport aux importations entre 1998 et 2001, a assisté un renversement de tendance au profit de ces dernières à partir de l’année 2002. Cette situation a été amplifiée dès l’entrée en vigueur de l’accord en mars 2007. Graphique 6 : Evolution des importations et des exportations du Maroc avec et les autres pays du Quad

Source : Office des changes

Cette évolution a engendré un déficit commercial qui a pris de l’ampleur après l’entrée de l’ALE en 2007. Ce déficit a plus que triplé entre les deux périodes 2002-2006 et 2007-2011, passant respectivement de 1,1 à 3,6 milliards dirhams. En 2011, il a atteint 6,4 milliards dirhams. Graphique 7 : Solde commercial avec les pays du Quad

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Les opportunités et les menaces des accords de libre-échange pour l’économie marocaine

Les exportations, qui couvraient près de la totalité des importations au début des années 2000, n’ont pu suivre le rythme de croissance des importations durant le reste de la période. Le taux de couverture a baissé, en effet, progressivement pour s’établir à 43% en 2006 et baisser encore plus par la suite pour atteindre 30% en 2011. Graphique 8 : Taux de couverture des importations par les exportations

Source : Office des changes

Il y a lieu de remarquer que la Tunisie et l’Egypte sont à l’origine de l’aggravation du déficit commercial du Maroc. Ce dernier a plus que triplé entre les périodes 2002-2006 et 2007-2011, passant de 0,3 milliards dirhams à 1,1 milliards. Il en est de même avec l’Egypte avec laquelle le déficit a triplé environ pour passer de près de 1 milliard à 2,7 milliards dirhams respectivement.

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Les opportunités et les menaces des accords de libre-échange pour l’économie marocaine Graphique 9 : Solde commercial (milliards dirhams)

Source : Office des changes

Le Maroc a réalisé, par contre, un excédent commercial avec la Jordanie qui est passé de 0,1 à 0,2 milliards dirhams. Graphique 10 : Solde commercial excédentaire avec la Jordanie (milliards dirhams)

Source : Office des échanges

Conclusion 2eme chapitre Sur la base de l’expérience marocaine en matière de conclusion d’ALE, il est clair que les considérations politiques comptent plus que celles économiques, 43

Les opportunités et les menaces des accords de libre-échange pour l’économie marocaine

comme peut en témoigner l’absence quasi-systématique d’une étude préalable d’impact. Ainsi, l’important Accord d’association Maroc Union européenne, malgré l’existence des flux commerciaux considérables entre les deux rives, n’a pas été précédé d’une véritable étude d’impact. Sur la base de ces éléments, il apparaît que l’ALE Maroc-Union européenne n’a pas tenu ses promesses en termes d’amélioration des exportations marocaines au niveau de cette région. Le déficit commercial n’a fait que s’aggraver, le taux de couverture que reculer et la part de marché que s’affaiblir. L’analyse des incidences des ALE conclus par le Maroc sur la compétitivité globale du pays démontre que le bilan de ces accords est loin d’être satisfaisant en raison de plusieurs facteurs allant de la faible compétitivité de l’offre exportable marocaine à la problématique de la gouvernance de la politique commerciale et de la cohérence entre la politique commerciale et la politique industrielle notamment.

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Les opportunités et les menaces des accords de libre-échange pour l’économie marocaine

Conclusion générale Plusieurs indicateurs confirment ce constat : un déficit commercial chronique, des faibles parts de marché mondial, un faible taux d’exportation, etc. Comme il a été signalé dans la première partie de l’étude, la balance commerciale est déficitaire avec pratiquement tous les partenaires commerciaux du Maroc. Ceci soulève la question de la pertinence des choix de politique industrielle, comme déterminants de la compétitivité, par rapport aux objectifs escomptés en ce qui concerne la mise en place d’un tissu industriel compétitif capable de faire face à la concurrence. La pratique marocaine en matière de conclusion des ALE révèle aussi le manque d’articulation entre la politique d’ouverture commerciale et la stratégie industrielle du pays et une sous-estimation des potentialités d’intégration régionale ou sous-régionale. Cette même pratique laisse apparaître des capacités limitées en matière d’analyse des politiques commerciales des pays partenaires et de maîtrise des approches de négociation dans les différents contextes. Seule une vision stratégique englobant tous ces dimensions est susceptible d’améliorer la position du Maroc dans la négociation des ALE et la coordination entre toutes les institutions et acteurs concernés. En matière d’IDE, l’amélioration de l’attractivité du Maroc n’est pas liée étroitement à l’entrée en vigueur des ALE. La hausse des IDE a souvent coïncidé avec des opérations de privatisation ou des cessions de parts de l’Etat dans des entreprises publiques. Sur le plan de la gouvernance des ALE, le processus de leur conclusion n’a pas été conduit d’une manière optimale en raison de la prévalence des considérations politiques sur la rationalité économique. En outre, le processus de négociation de ces accords a révélé l’absence d’une stratégie globale et d’une institutionnalisation de la coordination entre les acteurs concernés par le commerce extérieur du Maroc, tant publics que privés.

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Les opportunités et les menaces des accords de libre-échange pour l’économie marocaine L’analyse résume SWOT des ALE

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Les opportunités et les menaces des accords de libre-échange pour l’économie marocaine

Bibliographie / Webographie  http://www.foad-mooc.auf.org/IMG/pdf/Sequence_1-2.pdf  Comprendre l’économie mondiale de Jean-claude vérez (bibliothèque FSJSM)  ACCORD DE LIBRE-ECHANGE ENTRE LES ÉTATS-UNIS ET LE MAROC  https://asmex.org/wp content/uploads/2019/01/ALE-maroc-usa-1.pdf  https://ledesk.ma/datadesk/maroc-usa-des-investissements-directstoujours-la-marge/

 http://www.mcinet.gov.ma/ce/AccordsCommerciaux/AccordAgadir.asp

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Table de matière Remerciements Liste des tableaux Liste des figures Liste des abréviations

Introduction Chapitre I : L’évolution de libre échange Section1 : Les théories de libre échange a- La théorie des avantages absolus « Adam Smith » b- La théorie des avantages comparatifs « David Ricardo » c- La théorie des dotations de facteur « HOS »

Section2 : Le basculement de protectionnisme vers libre échange Paragraphe 1 : Avant la Révolution industrielle a- Des échanges limités jusqu'au XVIIIe siècle b- Naissance du commerce international au XVIIIe siècle

Paragraphe 2 : Après la révolution industrielle a- Le protectionnisme du début du XIXe siècle b- Le libre-échange de la seconde moitié du XIXe siècle

Paragraphe 3 : Essor des échanges internationaux a- Le repli protectionniste 1880-1945

b- Les échanges internationaux depuis 1945

Section3 : Le cadre institutionnel de libre échange a. Sous la direction de M. KHATTAB YOUNES b. Le fonds monétaire international c. La banque mondiale Conclusion du 1er chapitre

Chapitre II : Le positionnement du Maroc en faveur de libre échange

Section1 : Accords du Maroc avec les Etats-Unis a- Les spécialités de l’accord entre le Maroc et les Etats Unis b- La signature de l’ALE et son entrée en vigueur c- Les engagements prisent pour les principaux domaines couverts par l’ALE d- Textile et habillement e- L’investissement f- L’impact de l’accord de libre échange sur les relations Maroc – USA et sur l’économie Marocaine g- Impact sur les Investissements directs étrangers h- Impact sur les relations commerciales Maroc-Etats Unis i- Révision de l’accord

Section2 : Accords du Maroc avec l’union européen a- Champs d’application b- Modalités d’application c- Spécificités des relations Maroc-UE d- Effet de détournement du commerce e- Phénomène d’asymétrie f- Phénomène d’érosion

Section3 : Accords d’Agadir a- Objectifs de l’accord

Conclusion du 2eme chapitre

Conclusion générale - L’analyse résume SWOT des ALE

Bibliographie / Webographie