Esionnage Espagnol Au Maroc [PDF]

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Zitiervorschau

Selon l'hebdomadaire marocain Telquel, les services de renseignements espagnols viennent de renforcer leurs effectifs d'agents au Maroc qui figure en bonne place sur l'agenda des services secrets espagnols. Pourquoi le Maroc Le Maroc ? Pour Madrid, le Maroc est l'objectif numéro un en matière de renseignement et les agents espagnols de contre-espionnage ont été d'ailleurs formées pour travailler spécialement sur le Maroc". Pour remplir le quotidien des agents espagnols affectés au Maroc, les dossiers chauds ne manquent pas. Les dossiers prioritaires sont : 

la montée de l'islamisme en Espagne



l'émigration clandestine,



les colonies de Sebta et de Mlilya,



le trafic de la drogue,



le dossier de la pêche,



Le Sahara

Ainsi l'implantation des salafistes maghrébins dans la péninsule ibérique constitue le premier sujet de préoccupation des services espagnols. Les mosquées sont surveillées de très près surtout depuis les attentats de Madrid. Les agents espagnols mènent sur le territoire marocain surtout à Tétouan des enquêtes pour remonter la filière des Marocains mêlés aux attentats de Madrid et qui fournit une grande partie des "moudjahiddine" pour l'Irak. Selon le journal El Pais que "plus de 500 attaques-suicides ont été enregistrées en Irak depuis le début de la guerre. 90% de leurs auteurs étaient des étrangers, en majorité des Marocains". C'est le cas de Mohamed Afalah, qui fut également impliqué dans les attentats de Madrid. Il avait réussi à fuir, gagnant l'Irak via la Belgique puis la Syrie, avant de se faire exploser à Bagdad en 2005. Aux "jihadistes" viennent s'ajouter les activistes islamistes du mouvement du chik Yassine Al Adl wal Ihsane en Andalousie. le trafic de drogue Les agents espagnols s'intéressent à la relation entre le trafic de haschich et le financement du terrorisme. Le quotidien La Razón avait souligné les soucis des services espagnols qui "craignent un processus de déstabilisation à la colombienne dans le nord du Maroc, en raison de l'alliance des jihadistes avec les barons de la drogue. Lutte contre l'immigration

Il semble que les services de renseignements extérieurs marocains et espagnols ont crée une cellule permanente d'échange d'informations en temps réel. Ce qui a permis de faire échouer de nombreuses opérations d'immigration clandestine. L'île de Fuerteventura, dans l'archipel des Canaries, devrait bientôt accueillir des officiers de liaison marocains et mauritaniens, alors que d'autres agents marocains seront affectés à Almeria. Coopération limitée il semble que les agents des deux pays se détestent cordialement coups bas, opérations clandestines, intox… Pour les marocains, l'activisme des services espagnols au Maroc est acceptable, tant qu'ils restent dans les limites du renseignement classique. Mais ce n'est pas toujours le cas. Selon une source marocaine citée par Telquel, les services espagnols n'hésitent pas à recruter dans les milieux d'affaires, au sein de la société civile ou encore parmi les couples mixtes. Selon l'hebdomadaire marocain Telquel, les services secrets espagnols avaient accusé leurs homologues marocains d'avoir téléguidé les terroristes du GICM pour commettre les attentats de Madrid. De leur coté, les services marocains accusent les services espagnols de "tentatives de déstabilisation du trône alaouite" et sont à la source des informations intimes sur la famille royale dans les magazines people espagnols. Ils leur reprochent aussi leur protection de certains gros barrons de la drogue du Rif et leur activisme flagrant dans le nord du Maroc. Réalité ou science fiction? L'Espagne occupe encore aujourd'hui une bonne partie du nord du Maroc, soit un total de 10 colonies. Des milliers de soldats espagnols stationnent en permanence sur les cotes marocaines, à Sebta, à Mlilya, à Nkor, à Badis, aux îles Jaafaya..., Notre espace aérien et nos eaux territoriales sont fréquemment violées par les chasseurs et la marine espagnols. Dans ces conditions, un espion de plus ou de moins ne changera rien à cette réalité anachronique. La présence massive d'espions espagnols au Maroc ne date pas d'aujourd'hui, sous le gouvernement d'Aznar, l'Espagne avait le plus grand nombre d'agents au Maroc... Certes le trafic de drogue, l'immigration clandestine, l'islamisme, le dossier de la pêche, le problème des frontières maritimes...etc., sont autant de dossiers qui préoccupent non seulement les espagnols mais aussi les marocains qui sont les plus concernés et les plus affectés. La menace islamiste potentielle à Sebta et à Mlilya relève plus de la science fiction des services de renseignements que de la réalité concrète sur le terrain. Il y a eu des marocains impliqués dans les attentats de Madrid, d'autres faisaient partie du réseau 'Al Qaïda, et il est possible qu'il y ait des éléments islamistes à Sebta et à Mlilya comme il y en a à Tétouan, Rabat, Paris ou à Bruxelles, mais cela n'implique pas, jusqu'à preuve du contraire, l'existence d'une organisation terroriste structurée et dangereuse comme on veut nous le faire croire. Il est vraisemblable que ce vacarme autour d'un éventuel réseau terroriste à Sebta cache une autre réalité: la montée des revendications de plus en plus vives réclamant le départ des colons espagnols du Rif.

Compte tenu de l'intransigeance espagnole au sujet des colonies au nord du Maroc et face au silence de Rabat, dicté par des conjonctures politiques sans fin, il est probable que des mouvements politiques, islamistes ou non, prennent la relève et occuper le vide. C'est pourquoi il est de l'intérêt de l'Espagne d'entamer des négociations sérieuses avec le Maroc pour aboutir à une solution définitive à sa présence coloniale sur le sol marocain au lieu d'accroitre ses effectifs militaires à Sebta et à Mlilya et ses espions à l'intérieur du Maroc.

nouvel incident diplomatique entre le Maroc et l'Espagne. Mercredi 4 mars 2009, le Centre national d'intelligence (CNI, espionnage espagnol) a rappelé en urgence l'un de ses agents en poste à Nador. Les autorités marocaines, après enquête, ont, en effet, constaté l'implication de cet espion dans «le financement d'activités subversives potentiellement nuisibles aux intérêts du Royaume». Elles ont donc exigé son rappel. Les agents secrets en poste dans les représentations diplomatiques sont connus des services du contre-espionnage marocain. Ils ont une certaine marge de manœuvre, qui varie en fonction des relations bilatérales établies entre les deux pays. L'Espagnol expulsé, lui, semble donc avoir dépassé les “limites”. «En apportant son soutien à plusieurs activistes de la région, il a clairement franchi la ligne rouge», affirme une source marocaine. Bien que les relations entre le Maroc et l'Espagne, toujours passionnelles, sont en cours de normalisation, cet incident rappelle que la méfiance règne toujours entre les deux pays voisins. La DGED et la DST marocaines surveillent de près les agents du CNI implantés dans le Royaume. Les coups bas et la guerre d'intox menée par les services espagnols ces dernières années sont encore dans les mémoires. Des opérations destinées à déstabiliser le Maroc ou simplement à alimenter la guéguerre que se livrent la droite et la gauche espagnole sur le dos des Marocains. Fumisterie Ainsi, c'est le CNI qui aurait “alimenté” en fausses informations le directeuradjoint du quotidien espagnol El Mundo, Casimiro Garcia-Abadillo, pour son ouvrage 11 Mars, la vengeance, sorti à l'automne 2004 et qui accuse clairement les services marocains d'être derrière les attentats de Madrid du 11 mars 2004, qui ont fait 191 morts et plus de 1.800 blessés. On peut également retrouver l'empreinte des services espagnols dans l'affaire des “officiers libres”. Annoncée le 16 octobre 2002 dans les colonnes d'El Pais, quotidien espagnol à grand tirage, la création du pseudo “Comité des officiers libres marocains”, censé dénoncer les agissements de plusieurs hauts responsables des Forces armées royales marocaines, s'est avérée être une vaste fumisterie. Ce comité a cependant permis à son seul et unique membre, le lieutenant déserteur Abdelilah Issou, de rejoindre à peu de frais l'Espagne et les rangs du CNI. Quelques mois plus tôt, en février 2002, une autre “bourde” volontaire éclaboussait les services espagnols et l'ambassade d'Espagne à Rabat. Une prétendue rencontre secrète entre Abderrahmane Youssoufi, Premier ministre

marocain en fonction, et Felipe Gonzalez, ancien chef du gouvernement espagnol, fait la Une du quotidien El Mundo dans son édition du 25 février 2002. Alors que le Maroc et l'Espagne traversent depuis quatre mois une grave crise diplomatique, le Parti populaire de Aznar, au pouvoir, se déchaîne contre Felipe Gonzalez. Le socialiste est considéré comme un véritable «traître à la nation». Il apparaîtra que cette information, démentie des deux côtés de la Méditerranée, était basée sur un “rapport” monté de toutes pièces par Fernando Arias Salgado, alors ambassadeur d'Espagne à Rabat. Durant les années Aznar, diplomatie et espionnage ont fait bon ménage au sein des représentations espagnoles au Maroc. Le prédécesseur d'Arias Salgado, Jorge Dezcallar, en poste à Rabat jusqu'en 2001, a quitté le Maroc à cette date pour devenir le patron du CNI, très vite rejoint par l'attaché culturel de l'ambassade, Frederico Torres, qui, lui, a pris la direction du contre-espionnage espagnol. Jorge Dezcallar restera le patron des services secrets espagnols jusqu'en 2004. Entente La même année, l'arrivée au pouvoir du socialiste José Luis Zapatero a permis un changement de cap salutaire dans les relations maroco-espagnoles. Mais la guerre des services et les campagnes d'intox ne se sont pas terminées pour autant. Islamisme radical, terrorisme, drogue, immigration clandestine, présides occupés de Sebta et Melilia, autant de questions sensibles sur lesquelles Rabat et Madrid se voient obligés de coopérer -en insistant d'ailleurs depuis quelque temps sur “l'excellence” de leurs relations. Officiellement. Car cette belle entente affichée par les responsables politiques de chaque pays ne peut cacher la réalité de deux services, le CNI d'Alberto Saiz et la DGED de Mohamed Yassine Mansouri, qui se détestent cordialement. La présence des services secrets espagnols sur le territoire marocain s'est nettement renforcée depuis 2005. Le ministre espagnol de l'Intérieur, Alfredo Perez Rubalcaba, confiait ainsi en 2006 au quotidien El Correo que le Maroc est désormais un «objectif prioritaire» des services de renseignement de son pays. Ces derniers recrutent dans le Royaume des nationaux issus de toutes les couches sociales. Ces “honorables correspondants” sont rétribués en espèces sonnantes et trébuchantes ou assistés dans leurs démarches administratives, notamment pour obtenir un visa, voire pour prétendre à la nationalité espagnole. Ces sources sont traitées par des officiers de liaison qui opèrent dans des réseaux clandestins à travers le pays. Ce sont ces réseaux-là qui préoccupent les limiers du contre-espionnage marocain aussi bien ceux de la DST que de la DGED, de la Gendarmerie ou encore le 5ème bureau des Forces armées royales. Surveillance L'affaire du secrétaire d'Etat aux affaires étrangères, Ahmed Lekhrif, limogé brutalement du gouvernement le 22 décembre 2008 pour avoir obtenu la nationalité espagnole montre à quel point cette “ingérence” des services espagnols dans la société marocaine irrite les autorités du Royaume. Ahmed Lekhrif n'est certainement pas une “source” et sa marocanité n'est pas remise en cause, mais le fait qu'il soit un Sahraoui de la grande tribu des Ouled Dlim est suffisant pour que les Marocains crient au scandale. C'est tout le cynisme des Espagnols, qui ne ratent jamais une occasion pour porter des coups bas dans l'affaire du Sahara marocain. Dans ce conflit vieux de 33 ans, Madrid et Rabat ne

se font pas de cadeaux. Et pour cause. Après les attentats de Madrid, élément déclencheur d'une nouvelle stratégie de lutte contre l'extrémisme, l'Espagne a décidé de “mettre le paquet”. Les poseurs de bombe étaient pour la plupart des islamistes radicaux marocains ou Espagnols d'origine marocaine, comme l'a démontré l'enquête post-11 mars. Les agents du CNI ont donc investi les mosquées, associations et autres lieux de rassemblement des quelque 600.000 Marocains d'Espagne, première communauté étrangère du pays. Mais cette surveillance ne se limite pas à la péninsule ibérique. Les services espagnols au Maroc, massivement implantés dans le Nord du Royaume, traquent également les “filières marocaines” de djihadistes envoyés en Irak, notamment celle de la région de Tétouan, et surveillent de près l'activité des islamistes d'Al Adl Wal Ihsane dont l'implantation sur le territoire espagnol constitue aux yeux des autorités ibériques une grave menace. La collaboration policière et judiciaire entre l'Espagne et le Maroc sur ce sujet est entière -car essentielle pour la sécurité nationale des deux voisins. Concernant le trafic de drogue, dont la connexion avec le financement d'activités terroristes en Europe a été mise en lumière par la commission d'enquête sur le 11 mars, les relations entre services espagnols et marocains sont en revanche plus compliquées. Suite au coup de filet de Nador, où plus d'une centaine de personnes -dont des officiels marocains- ont été arrêtées et attendent d'être jugés, le ministre de l'Intérieur, Chakib Benmoussa, s'est rendu le 4 février 2009 à Madrid pour rencontrer son homologue espagnol, Alfredo Pérez Rubalcaba. A l'issue de cette réunion, l'agence de presse espagnole EFE indiquait que «les deux parties se sont félicitées des efforts consentis par le Maroc en matière d'éradication de la culture du cannabis et de démantèlement des réseaux criminels qui introduisent la drogue en Espagne». En coulisses, cependant, les autorités marocaines accusent les services espagnols de financer des «campagnes de désinformation menées par certains activistes dans le nord du Royaume», afin de décrédibiliser les efforts fournis par le Maroc. D'où l'expulsion de l'espion espagnol de Nador. L'immigration clandestine, autre sujet de préoccupation commun au Maroc et à l'Espagne, mobilise aussi les services des deux pays voisins. Des informations sont quotidiennement échangées sur le sujet entre le CNI et la DGED, afin de démanteler les réseaux de trafiquants qui sévissent au Nord et au Sud du Royaume. Un effort commun qui commence à porter ses fruits: en 2008, le nombre d'immigrants illégaux à avoir débarqué le long des côtes espagnoles en provenance du Maroc a chuté de 60%. Ce qui n'empêche pas chaque camp de dénoncer régulièrement le manque d'implication, voire la passivité complice, de l'autre partie. Bien que la coopération avec le voisin du Nord soit inévitablement amenée à se développer dans les années à venir -à la fois par nécessité et par intérêt mutuelles questions sensibles nécessitant la vigilance des services marocains et espagnols resteront, quant à elles, sources de conflit potentiel, comme vient de le rappeler l'expulsion de l'agent secret espagnol. Si le CNI et la DGED sont désormais “condamnés” à collaborer, la méfiance entre les deux services, elle, n'est pas près de disparaître