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ROYAUME DU MAROC Université Cadi Ayyad Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et Sociales de Marrakech
Mémoire de projet de fin d’études Pour l’obtention de la licence fondamentale en Economie et Gestion Option « Economie et Gestion »
Sous le thème :
Les NEETs au Maroc
Encadré par : Prof. Mohammed BOUGROUM Présenté par : ZAAMANI Ilham
2020 / 2021
Remerciement Cette partie de remerciement sera conservée pour toute personne qui m’a aidé à arriver à ce point, ma petite famille au départ, ma mère qui me donne le maximum du temps et de soutien chaque jour, chaque semaine, chaque mois, chaque année… L’amour reçut de sa part, de la part de mon père et de ma sœur ont été toujours un point de force et une source de motivation pour moi. Ce remerciement s’adresse également à mon meilleur professeur qu’a grâce à lui, sa motivation, et son encouragement j’ai pu arriver finalement à ce point, mon professeur TAIQ Youssef qui restera toujours dans ma mémoire autant qu’un professeur de qualité, et un des meilleurs durant mon parcours d’étude. Finalement, j’aimerai remercier mon professeur qui m’encadre Mr. BOUGROUM Mohammed pour toute séance de guide conserver pour nous, et pour son suivie. Je lui remercie d'avoir m’accueillir moi et tous mes collègues malgré l’insuffisance de temps, et vraiment je n’est regretté pas ce choix.
Merci encore une fois à vous tous. Vous resterez toujours dans ma mémoire.
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Sommaire Introduction .................................................................................................................................... 6 Chapitre 1........................................................................................................................................ 8 La situation des jeunes NEET au Maroc ........................................................................................... 8 1.
Analyse quantitative ............................................................................................................. 9 1.1
En rapport avec le marché de travail : .................................................................... 9
1.2
Evolution de la part des NEET : ........................................................................... 11
Au niveau national : ....................................................................................................... 11 Au niveau régional : ....................................................................................................... 12 2.
Analyse qualitative : ........................................................................................................... 13 Typologie des NEET : .................................................................................................... 13 13
3.
Les raisons de la rupture de trajectoire de NEET :............................................................. 15 3.1
Pourquoi le décrochage scolaire ? ........................................................................ 15
3.2
Les causes de l'incapabilité de s’intégrer au marché de travail : .......................... 16
Les jeunes qui ont dû quitter un emploi pour certaines raisons : ................................... 16 Les jeunes qui sont à la recherche permanente d'emploi sans pouvoir accéder au marché du travail en vue de quelques critères : ................................................................................. 17 Les inactifs qui ne cherche plus ou pas un travail pour d'autres raisons : ...................... 18 4.
Les conséquences de l’accroissement de NEET : .............................................................. 18
Chapitre 2...................................................................................................................................... 20 Les interventions de l’état............................................................................................................... 20 1.
Arrêter le «flux» de NEET : ............................................................................................... 21 2
1.1
Protection sociale de l’enfance : ........................................................................... 22
1ère réforme : ................................................................................................................... 22 2ème réforme : .................................................................................................................. 22 3ème réforme : .................................................................................................................. 23 4ème réforme : .................................................................................................................. 23 1.2
Réinsertion scolaire et la lutte contre le décrochage scolaire : ............................. 25
Education formelle : ....................................................................................................... 25 Education non formelle : ................................................................................................ 27 2.
Insertion des NEET au marché de travail :......................................................................... 30 2.1
Les Stratégies Nationaux (SNE ; SNIJ) :.............................................................. 30
2.2
Programmes de formation et d’employabilité : .................................................... 33
Programme de formation :.............................................................................................. 33 Programme d’employabilité : ......................................................................................... 35 Conclusion : .................................................................................................................................. 36
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Acronymes Abréviations NEET: Not in Education, Employment or Training UNICEF : Fonds des Nations unies pour l'enfance ONDH : Observatoire National du Développement Humain HCP : Haut-Commissariat au Plan OIT : Organisation internationale du travail ANAPEC : l’Agence Nationale de Promotion de l’Emploi et des Compétences PPIPEM : processus d'élaboration de la Politique Publique Intégrée de la Protection de l'Enfance au. Maroc CNDH : Conseil national des droits de l'Homme AFD : agence française de développement ASTRE : Appui Stratégique à l'Education AMC : Association Marocaine Chantiers écoles pour le développement INDH : Initiative Nationale pour le Développement Humain IECD : Institut Européen de Coopération et de Développement FAMSI: Foundation for the advancement of Mesoamerican studies ONG : Organisation non gouvernementale OFPPT : l’Office de la Formation Professionnelle et de la Promotion du Travail SNE : Stratégie nationale de l’emploi SNIJ : Stratégie nationale intégrée de la jeunesse EFE-Maroc : Fondation Marocaine de l’Éducation pour l’Emploi SNFP : Stratégie nationale de la formation professionnelle PME : petite ou moyenne entreprise 4
TPE : Très Petites Entreprises CFA : centre de formation par l’apprentissage CNSS : La Caisse Nationale de Sécurité Sociale FCE : Formation Contractualisée pour l’Emploi FQR : Formation Qualifiante ou de Reconversion FSE : Formation d’appui aux Secteurs Emergents
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Introduction Dans chaque pays, les jeunes représentent un atout important et ils peuvent contribuer à l’innovation, à la consommation et à la productivité croissantes, dans la mesure où ils participent activement au processus économique. Cependant, si les jeunes n’ont pas d’opportunités suffisantes pour leurs insertions économiques et sociales, ce grand potentiel risque d’être perdu avec des conséquences négatives en termes de dynamisme économique et inclusion sociale. Actuellement au Maroc, les jeunes ayant entre 15 ans et 29 ans représentent environ 30% de la population totale du pays, égale à un effectif global de plus de 8.4 millions de jeunes marocains. En plus, avec une augmentation de la population en âge de travaille par rapport aux enfants et personnes âgées, la structure démographique actuelle de la jeunesse permet aussi une baisse des taux de dépendance, ce qui peut alléger le fardeau de l’Etat. Selon l'étude organisé par l'ONDH1 en partenariat avec l'UNICEF2, le taux des jeunes NEET3 s’élève en 2019 à 28,5% soit 1,7 millions parmi 6 millions de jeunes de 15 à 24 ans. Ce chiffre atteint même 2,7 millions si on y inclut les personnes âgées de 29 ans. En 2020, le Monde entier et plus précisément le Maroc a souffert de la pandémie de la COVID-19 et de la campagne agricole sèche, qui ont contribué par conséquent une destruction des postes d’emploi, une chute du volume horaire du travail et une hausse du chômage, du sous-emploi et de l’inactivité.
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Observatoire national du développement humain Le Fonds des Nations unies pour l'enfance, généralement désigné par l'acronyme Unicef, est une agence de l'Organisation des Nations Unies consacrée à l'amélioration et à la promotion de la condition des enfants 3 L’acronyme NEET a été utilisé pour la première fois au Royaume-Uni pour désigner les jeunes qui ne sont ni en emploi ni en éducation, ni en formation (Social Exclusion Unit, 1999). Il est depuis devenu une mesure populaire pour décrire les jeunes qui ont du mal à réussir une transition école-travail. 2
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Dans ce contexte, le taux des NEET à dépasser 31% pour la tranche d’âge des 15-24 ans dans la même année selon les dernières statistiques du HCP4. A cet égard, ce projet a pour finalité de dresser en trois parties une étude concernant les NEET au Maroc, en abordant en premier leurs situations à partir des statistiques et des données. Ensuite les interventions de l’état en vue des programmes et des initiatives, visant l’insertion de cette catégorie des jeunes soit à l’école, soit au marché du travail. Et enfin, des études de cas territoriaux au but de l’impliquer à la vie réelle, et afin que ces jeunes-là aient la possibilité de s'exprimer, dans le cadre de ce sujet, pour arriver à distinguer à la fin la validité des données publiées, selon les différentes études et statistiques abordés au cours de ce projet.
4
Le Haut-Commissariat au plan (HCP) créé en 2003, est l'organisme chargé de la production, de l'analyse
et de la publication des statistiques officielles au Maroc.
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Chapitre 1 La situation des jeunes NE E T au M ar o c
1. Analyse quantitative 1.1
En rapport avec le marché de travail :
D'après les statistiques présentées par HCP et la banque mondiale en 20175 concernant la situation de marché de travail, le volume d'emploi a augmenté de 1.1% avec une population active de 11.915.000 personnes, en vue de la création de 86.000 postes par rapport à la perte de 37.000 postes de l'année qui précède. Malgré cet accroissement, le taux d'emploi a baissé de 42,3% à 41,9% au niveau national, c’est ce qu’il a entrainé ainsi que d’autres facteurs une augmentation de la part des NEET par rapport à 2015, soit de 29.1% à 31.5% au niveau national d’après les statistiques de l’ONDH et l’UNICEF, ainsi que les NEET sont principalement de sexe féminin d’un taux égale à 79,3% du total. S'agissant des mêmes résultats de l'étude, le taux des jeunes NEET en 2019 à diminuer à 28,5%, soit 1,7 million de jeunes parmi 6 million, mais cela ne signifie pas qu'il y a une évolution satisfaisante de la situation de cette catégorie, au contraire, les résultats restent toujours graves, et demeurent inquiétantes.
En 2020, la situation est encore détériorée à cause des effets de la pandémie de Covid-19, selon les dernières statistiques de HCP6, l'économie nationale a perdu 432.000 postes d'emploi, soit 295.000 postes au milieu rural et 137.000 postes en milieu urbain. Ce qu'il résume donc que le taux d'emploi a baissé d'environ 2.2% par rapport à 2019, qui correspond à une baisse de 3,9%, 137.000 postes en milieu urbain (-2,2%) et 295.000 en milieu rural (-6,3%). Généralement, la population active domine en deux parties la population active occupé et la population active non occupé. Cette dernière contient principalement la première partie des NEET (chômeurs7). Et au contexte des effets de Covid-19, le taux d'emploi a baissé puisque le taux de la population en âge d'activité (plus de 15 ans) a augmenté de 1.5%, c’est ce qu’il a provoqué en vue de cette évolution et de la destruction de postes, l’accroissement de la part de la population active non occupé.
5
Etude de Haut-Commissariat au Plan et la Banque mondiale « LE MARCHÉ DU TRAVAIL AU MAROC, DÉFIS ET
OPPORTUNITÉS » ; 2017 6
Haut-Commissariat au Plan, « LA SITUATION DU MARCHÉ DU TRAVAIL » ; 2020
7
Les chômeurs au contraire aux inactifs, ils désignent les personnes qui sont en recherche permanente de l’emploi.
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Evolution de la population en âge d’activité et de la population active occupé (en milliers) et du taux d’emploi (en%) depuis l’année 2017. 30,000 25,000
43 41.9
42
41.7 41.6
20,000
41
15,000 40
10,000
39.4
5,000 0
39 38
2017 Population en âge d'activité
2018
2019 Population active occupée
2020 Taux d'emploi
Le terme NEET peut-il remplacer le taux de chômage des jeunes ? Selon la définition de l’OIT8, « le taux de chômage mesure le nombre des personnes qui sont sans travail, ont été à la recherche active d’un emploi dans le mois précédent et sont disponibles pour travailler dans les deux semaines qui suivent » Il représente alors ceux qui appartient à la population active non occupé, mais les NEET définis une catégorie d’âge de jeunes (15 ans à 24 ans), et qui sont soit des chômeurs, soit des inactifs. Ces derniers sont ceux qui ne cherchent pas/plus à s’intégrer ni au marché de travail, ni à la formation à cause des différentes difficultés qui dépends de leurs situations. Le taux de chômage s’est accru entre 2019 et 2020, passant de 9,2% à 11,9%, concernant l’ensemble des catégories de la population, cela est en raison d’une hausse de 3,7% à 5,9% en milieu rural et de 12,9% à 15,8% en milieu urbain. Et selon l’âge, le taux des jeunes ayant entre 15 ans et 24 ans (NEET) sont évolués de 24,9% à 31,2%, passant de 39.2% à 45.3% en milieu urbain et de 11.3% à 16.3% en milieu rural selon les indicateurs annuels de chômage présenté par HCP.
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Organisation international de travail fondée le 11 avril 1919, pour « poursuivre une vision basée sur le principe qu'il ne saurait y
avoir une paix universelle et durable sans un traitement décent des travailleurs », et devient la première agence spécialisée des Nations unies en 1946.
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1.2
Evolution de la part des NEET :
Au niveau national :
Avant de passer à distinguer les taux des NEET en vue de différentes statistiques, il faut mentionner que c’est en 2015 que le HCP a commencé à s’intéresser au NEET du Maroc en les regroupant derrière un très générique « sans activité particulière ». Un an plus tard, cette institution affine ses statistiques et rend publics des chiffres inquiétants.
Evolution de la part des NEET depuis 2012 33.20% 35.00%
31.20%
31.50% 28.50%
29.10%
30.00% 25.00% 20.00% 15.00% 10.00% 2012
2015
2017
2019
2020
Ainsi que l’HCP, l’ONDH en partenariat avec l’UNICEF le 29 janvier 2021, ont renoncé que plus de 28% de la jeunesse marocaine sont des NEET à la fin de l’année 2019. Parmi eux, à peine 22% sont en recherche permanente et active d’emploi. Cette situation traduit les limites des politiques publiques pour permettre une réinsertion dans le système éducatif et de formation qui malheureusement exclue de fait 75% des NEET. Il faut noter qu’en raison de l'arrêt de plusieurs programmes à l'exemple de "Intelaka", à cause de la pandémie liée à la covid-19, le taux de NEET à dépasser presque 31% en 2020. Au cours de cette période, on parle plus de survie pour les unités qui agonisent. Les regards sont plus braqués sur ceux qui ont perdu leurs emplois et sur comment aider les entreprises à préserver au moins 80% des emplois, pourtant que plus le nombre augmente plus il devient une menace pour la société Il a également été remarqué que les NEET sont majoritairement de jeunes femmes (76,4%), dont 36,1% vivent dans le milieu rural.
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Au niveau régional :
Par région, le taux des NEET se varie en croissant de 20,6% au niveau de la région Dakhla-Oued Ed-Dahab et 34,4% au niveau de la région de l’Oriental en 2017,
l'évolution du taux de NEET selon la région 2017 et 2019 en % 34.2
31.34 20.6
34.4
34.86
23.93
2017 2019
En comparant entre 2017 et les dernières statistiques de 2019, on constate que la hiérarchie des régions en vue des taux de NEET a changé, passant d’un minimum de 20.6% à 23.93% et d’un maximum de 34.4% à 34.86%. C’est ce qu’il impose des interventions urgentes pour régler cette situation. En détaille, le taux des NEET à varier dans chacune des régions comme suit : En décroissant :
En accroissant :
Régions
2017
2019
Régions
2017
2019
Drâa-Tafilalet
29%
26.85%
Casablanca-Settat
20.6%
25.1%
Tanger-Tétouan-Al hoceima
30.5%
25.1%
Guelmim-Oued Noun
23.6%
23.93%
Fès-Meknès
30.6%
25.96%
Laâyoune-Sakia Hamra
24.1%
25.1%
Beni Mellal-Khénifra
33.4%
25.45%
Dakhla-Oued Ed-Dahab
26.4%
31.34%
Marrakech-Safi
33.4%
31.19%
Souss-Massa
29.8%
30.04%
Rabat-Salé-Kénitra
34.2%
30.92%
Oriental
34.4%
34.86%
El
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Même s’il y a des régions exposées dans le tableau qui représentent une situation favorable (taux de NEET décroissant), en plus de ceux ayant une situation défavorable, les taux restent dans un intervalle qui dépasse 23% au cour de l’année 2019, et qui nécessite des interventions urgentes visant à régler cette situation dans le but de minimiser ces taux.
2. Analyse qualitative :
Typologie des NEET : 5,1% Malade
7,5% 7,8%
En transition 1 probable
Volontaires par choix
25% Jeunes citadins découragés
54,3% Femmes au foyer rurales à responsabilité familiales.
Sur la base d’étude exposée par l’ONDH, ils ont pu identifier cinq profils de NEET :
Profi1 1 : Femmes au foyer rurales à responsabilité familiales : Dans sa note d'information paru le 6 mars, le HCP indique d'abord qu'en 2019, 17,9 millions de femmes, soit 50,3% de la population, dont 13,4 millions de femmes sont en âge d'activité (15 ans et plus). Par conséquent, la situation du marché de travail révèle une faible participation de ces dernières à l'activité économique. Cela est lié généralement en milieu rural au refus parental dans 53,8% des cas, à la difficulté de concilier entre travail et foyer pour 22,9%, et aux normes sociales pour 11,1%. En effet, le taux d'emploi des femmes est également plus élevé parmi les divorcées 38,6% et les célibataires 19,3%. Grosso-Modo, la moitié des NEET est composé majoritairement de jeunes femmes 54,3%, ayant un niveau d’instruction bas et issues d’un environnement familial caractérisé par l’analphabétisme et un niveau social modeste. Précocement mariées, avec responsabilités familiales et qui révèle des cas déjà cités.
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Profil 2 : Jeunes citadins découragés : Représentant le quart de l’ensemble des NEETs, il s’agit de jeunes célibataires urbains avec un niveau d’instruction moyen. Malheureusement, en raison du faible niveau d'éducation de certaines familles, ce qui les rends incapables de suivre et d’accompagner leurs enfants durant leurs études. Alors, ces jeunes perdent leurs passions et se démotivent à chercher un emploi, ou à un moment donné il ne termine plus leurs études, et devenant ainsi une bombe à retardement qui menace la société.
Profil 3 : NEETs en transition probable Ces NEET sont généralement célibataire appartient au milieu urbain avec un cadre familial de capital humain faible, dans un statut transitoire, et ils sont caractérisés par un niveau scolaire moyen dont 87% d’entre eux ont le niveau collégial ou qualifiant. Ce qu’il donne de grandes possibilités d'avoir des opportunités d’emploi.
Profil 4 : NEETs volontaires par choix Constitué de 70% des jeunes filles et 30% des hommes ayant un niveau d’instruction élevé (50% du supérieur), issues de familles d’une origine sociale importante à fort capital humain. Ces jeuneslà sont en général célibataires et citadins, il s’agit ainsi des Jeunes volontairement en arrêt d’activité pour chercher de meilleures opportunités. Par résume, ils représentent 7,5% de l’ensemble des NEET.
Profil 5 : NEETs souffrant de problèmes de santé Constitué de jeunes célibataires souffrant de maladies chroniques et de handicaps d’un taux de 5,1% avec un niveau d’instruction faible (74% sans diplôme). Ces jeunes sont issus de familles qui souffrent de la précarité et la pauvreté, l’une des causes qui interrompent le trajet scolaire et l’intégration au marché de travail.
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3. Les raisons de la rupture de trajectoire de NEET : 3.1 Pourquoi le décrochage scolaire ? La problématique de l’abandon scolaire constitue une tare sérieuse du système éducatif national. Durant cette année scolaire 2020-2021, et selon des statistiques publiées par le ministère de l’Education nationale, de la formation professionnelle, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique dans l’ouvrage «Indicateurs d’éducation», pas moins de 161.837 élèves ont quitté les bancs de l’école. Par niveau, ces statistiques montrent que 62.244 élèves ont abandonné leur scolarité à la troisième année de cycle collégial, 60.970 ont déserté l’école à la première année du cycle et 37.623 à la deuxième année, rapporte le quotidien Al Ahdath Al Maghribia sur la base de ces statistiques publiées dans son édition du jeudi 18 février. En effet, on relève 12,7% au secondaire collégial comme taux d’abandon chez les garçons contre 8,5% enregistré chez les filles, et au secondaire qualifiant 12,7% et 10,3% enregistrés respectivement chez les garçons et les filles. La pauvreté, l’éloignement géographique des écoles, les inégalités territoriales et régionales, le travail des enfants, le mariage précoce sont autant de causes justifiant la déperdition scolaire au Maroc. Par ordre d’importance, l’éloignement et l’absence de transport scolaire justifient 21,1% des cas d’abandon des études, le refus délibéré des élèves est à 20,3%, la pauvreté 18%, l’échec scolaire 11,5% et le refus des parents 10%. De surcroit le redoublement et le retard scolaire, en particulier dans le milieu rural, expliquent également le décrochage scolaire. Selon le HCP, un grand nombre d’enfants quittent l’école pour travailler. Ainsi, en 2017, 247 000 enfants étaient sur le marché du travail et 80% d’entre eux étaient scolarisés ! Le décrochage scolaire à l’université est un phénomène que connait le Maroc depuis bien longtemps. Les étudiants, et pour plusieurs raisons, abandonnent les études universitaires et ce parfois dès la première année. On note surtout que les facultés (de type faculté de droit …) sont les établissements les plus touchés. Certains étudiants, même avec de bonnes moyennes au baccalauréat, n’ont pas toujours la chance d’intégrer les écoles qu’ils désirent. Et pour cause, la concurrence devient de plus en plus dure, les seuils de présélections deviennent plus élevés et les chances d’intégration diminuent. Sans plus s’attarder sur les causes du décrochage, qui sont
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nombreuses certes et qui prennent parfois en compte des critères sociologiques, bien au-delà des seules volontés des étudiants, il semble primordial que de donner des conseils aux étudiants pour éviter au maximum ce décrochage.
En effet, les facteurs de stress ne se situent pas toujours en milieu scolaire. En fait, la plupart sont à l’extérieur de l’école, il peut s’agir d’un divorce, de problèmes au travail (la perte d’un emploi), de problèmes de santé (un accident de la route), de problèmes d’ordre juridique et de conflits avec les camarades (le harcèlement), les filles sont les plus exposées au harcèlement sexuel et aux violences physiques et verbales9 et ainsi aux refus parentales.
3.2 Les causes de l'incapabilité de s’intégrer au marché de travail : À cet égard, et pour clarifier les problèmes du marché du travail, on divisera les cas des situations des
jeunes
NEET
ayant
des
difficultés
à
avoir
un
emploi
stable
en :
Les jeunes qui ont dû quitter un emploi pour certaines raisons :
Le harcèlement sexuel, physique et moral sont les plus fréquents causes d’abondement d’un emploi, surtout pour les jeunes femmes, ainsi la pénibilité et l’épuisement avec des bas salaires entraine à un tel moment l’abondement de poste. En effet, lorsqu’ une de ces raisons-là apparait au cours de trajectoire d’emploi, la recherche d'une meilleure opportunité laisse toujours une trace et une raison plus forte comme étant défini par l’ONDH, ‘Profil 4 : NEET volontaire par choix’, c’est ce qu’il constitue donc des facteurs accroissant le risque de devenir NEET. Le nombre des chômeurs ayant déjà travaillé a explosé en passant de 473.000 en 2019 à 804.000 en 2020. La part de ces chômeurs a atteint 56,2% en 2020, en progression de 13,5 points par rapport à celle enregistrée en 2019. C’est ce qui ressort d’une note d’information du HCP sur les principales caractéristiques du chômage et du sous-emploi en 2020. On apprend également que près des deux tiers (64,1%) de ces chômeurs ont un diplôme, 43,7% de niveau moyen et 20,4% de niveau supérieur.
9 D’après l’HCP, « Rapport sur les violences faites aux femmes et aux filles » ; enquête nationale sur la violence à l'encontre
des femmes et hommes 2019. La proportion des femmes (15-24 ans) victimes de violence physique et/ou sexuelle et/ou psychologique est de 44.4% hors conjugal, dont 18,1% sexuelle et 10% physique.
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Les jeunes qui sont à la recherche permanente d'emploi sans pouvoir accéder au marché du travail en vue de quelques critères :
En collaboration avec le Haut-commissariat au Plan du Maroc, la Banque mondiale a publié en 2017 un rapport intitulé « Le marché du travail au Maroc : défis et opportunités ». Dans ce contexte, le rapport à exposer trois grands défis dans le marché de travail marocain : L’absence d’inclusion : les jeunes et les femmes sont moins intégrés que le reste de la population active sur le marché du travail. Le taux de participation des femmes est particulièrement faible (23%), tandis que la part des jeunes a reculé, avec plus d’un doublement du nombre de jeunes poursuivant des études. La lente progression de l’emploi : le nombre d’emplois créés ne suffit pas pour absorber l’afflux de la population en âge de travailler. L’emploi formel est concentré dans des entreprises plus grandes et plus anciennes tandis que les petites et moyennes entreprises ont du mal à fonctionner et à se développer. Des emplois peu qualitatifs : le marché du travail est dominé par le travail informel. L’essor de l’emploi non agricole est limité alors que, dans le secteur des services, les emplois se concentrent dans des prestations peu qualifiées. La productivité est faible et les travailleurs n’ont pas accès à des mécanismes adaptés de dialogue sur la protection sociale et les conditions de travail. C’est pourquoi il est difficile pour les jeunes de trouver du travail en raison du manque de disponibilité. Ainsi, le problème des exigences spécifiques à chaque emploi notamment la nécessité de l'expérience qu'il est difficile d'acquérir sans faire des stages. Et dans la plupart des cas, un emploi ou stage nécessitent souvent l'existence de relations, soient familiales ou d'intérêts communs. De surcroit, selon la dernière enquête nationale sur les jeunes réalisée par le HCP, les jeunes demeurent faiblement instruits, en vue que 11% n’ont aucun niveau scolaire, 56% ont à peine continué le primaire et le collège, 24,6% ont le niveau du secondaire qualifiant et seuls 6% ont fait des études supérieures. Ces pourcentages se dégradent davantage pour les filles et les ruraux.
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D’où le niveau des diplômes : 36% n’en ont aucun et 55,5% ont un diplôme de niveau moyen (primaire et secondaire collégial, qualification ou spécialisation professionnelle).
Les inactifs qui ne cherche plus ou pas un travail pour d'autres raisons :
Ce sont les jeunes représentants le 2ème profil des NEETs exposés par l’ONDH (jeunes citadins décourager) d’un taux de 25%. Par ailleurs, ils sont souvent isolés et en manque d’orientation puisqu’ils ne savent même pas s’ils ont des opportunités à saisir et sont finalement découragés, en vue de la faible instruction d’eux et de leurs familles. Par exemple, la majorité d’entre eux ne connaissent pas l’ANAPEC10 qui dispose pourtant d’offres dédiées aux non-diplômés. Moins de 10% des jeunes chômeurs ont bénéficié de ses services, selon une étude récente de la Banque Mondiale. Quant aux plus motivés d’entre eux, nombreux sont ceux dont la précarité financière les empêche même de se déplacer pour chercher un travail ou se former. D’autre part, plus de la moitié des jeunes (54%) vivent au sein du foyer parental. et beaucoup plus les hommes que les femmes (67% contre 41%). En outre, il s’agit pour 81% de célibataires, 16% de mariés et 3% de divorcés.
4. Les conséquences de l’accroissement de NEET : La jeunesse marocaine aujourd’hui représente plus du tiers de la population, et c’est une richesse pour notre pays, mais si cette catégorie d’âge reste négligée et non exploitée pour développer le pays, dans divers domaines, cela conduira à construire de plus en plus des bombes à retardement qui menacent la société et empêchent son développement. Dans ce cadre, l’une des conséquences de l’absentéisme d’emploi est la perte du pouvoir d’achat et l’endettement des ménages. D’autre part, être NEET damage l’individu, la société et l’économie. Le fait d’appartenir à cette catégorie pendant une période plus ou moins longue peut s’accompagner d’une série d’effets négatifs sur le plan social, tels que la désaffection à l’égard de l’emploi, la
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Agence nationale de promotion de l’emploi et des compétences.
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relégation future dans des emplois précaires et mal rémunérés, la délinquance juvénile, la criminalité ou encore des troubles physiques ou mentaux. Ainsi, la baisse d’employabilité entraine un climat d’insécurité au niveau des salariés qui ont peur de perdre leurs emplois, pour éviter de se retrouver au chômage, en fonction de son niveau hiérarchique, cela donc empêche les mouvements sociaux de se mobiliser pour lutter contre la dégradation des conditions de travail: la stagnation des salaires, la flexibilité, la réforme du Code du travail, la casse du système social, etc…
Les NEET sont davantage exposés au risque d’aliénation politique et sociale : leur intérêt pour la vie politique, leur engagement politique et social et leur confiance dans les institutions sont considérablement plus faibles que chez les autres jeunes. Selon l’Institut Gallup11, un jeune marocain sur trois souhaite émigrer ou prévoit de le faire en raison d’absence d’opportunités et de perspectives au Maroc. Plus inquiétant, la volonté de quitter le pays augmente avec le niveau de formation des jeunes.12
En guise de conclusion, face aux dimensions de cette problématiques, et aux conséquences liés à la croissance de taux des NEET, qui affectent négativement après chaque jour à la société et au développement du notre pays. Le Maroc donc s'est fixé un ensemble d'objectifs visant à fournir à ces jeunes, les compétences dont ils ont besoin, de leur offrir des opportunités qui améliorent leurs perspectives d’avenir, et de leur garantir des espaces d’expression, de participation citoyenne et de prise d’initiative, renforçant ainsi leur esprit de civisme, leur attachement aux fondamentaux de la Nation et leur mobilisation active au développement de leur pays. « LE NOUVEAU MODELE DE DEVELOPPEMENT ; 2021 »
Cela est à travers, un ensemble de stratégies et des interventions de l’Etat visant à la fois l’éducation et l’insertion des jeunes dans le marché de travail. ‘Chapitre 2’.
11
Institut Gallop « The Gallup Organization » fondée en 1958, est une entreprise américaine qui offre un bouquet de services de
recherche touchant la gestion du management, la gestion des ressources humaines et les statistiques. 12
https://carnegie-mec.org/2013/07/11/fr-pub-52365
19
Chapitre 2 Les interventions de l’état
« … [La jeunesse] doit … être traitée comme une force de dynamisation du développement. Il est donc impératif de mettre au point une stratégie globale qui mettrait fin à la dispersion des prestations fournies actuellement à notre jeunesse, et d'adopter une politique intégrée qui associe, dans une synergie et une convergence, les différentes actions menées en faveur des jeunes ». Sa Majesté le Roi Mohamed VI, Discours à la Nation à l’occasion du 59ème anniversaire de la Révolution du Roi et du Peuple, 20 août 2012. L’élaboration et la mise en œuvre d’une politique publique solide en faveur des jeunes est une nécessité impérieuse qui interpellent d’un côté l’implication de la société civile et des jeunes en tant que levier de changement et d’agent incontournable à l’élargissement du dialogue et d’un autre, des interventions cohérentes et coordonnées. Cette mobilisation va imprimer les bases d’une nouvelle philosophie valorisant l’accès des jeunes à une citoyenneté pleine et active et entraîner des changements dans les mentalités et dans les comportements. À cet égard, le succès de toute stratégie nécessite de commencer à partir du début, c'est-à-dire dès la naissance d’une personne pour arriver à arrêter le flux de NEET et plutôt traité des solutions permettant l’intégration des jeunes au marché de travail sans aucun souci.
1. Arrêter le «flux» de NEET : Pour cela, afin de réduire le pourcentage de NEET, il est nécessaire de les encadrer d'abord pendant leurs parcours d'études .C'est pourquoi le Maroc a développé un ensemble de programmes pour protéger et motiver les jeunes à terminer leurs études en vue de trois dimensions :
Protection sociale de l’enfance
réinsertion scolaire
La lutte contre le décrochage scolaire
21
1.1 Protection sociale de l’enfance : Les thématiques principales de plaidoyer sont : la mise en œuvre de la PPIPEM13, l’amélioration de la loi sur la Kafala, le mariage des mineures, règles sur l’enregistrement à l’état civil. Quatre associations déclarent avoir observé des résultats positifs après leurs actions de plaidoyer. En relation avec la protection de l'enfant, la coopération de Maroc-UNICEF à établit un programme constituant de quatre réformes clés :
1ère réforme :
Lancée en 2016 avec le soutien financier de l'Union Européenne qui vise à mettre en place des enfants à une justice respectueuse de leurs droits. A ce sens, Himaya est un projet spécifique développé et mené sur une période de 36 mois (3 ans).
Et plus précisément, il contribue au renforcement des capacités des acteurs de la justice et au développement des ressources nécessaires pour garantir le respect de l’intérêt supérieur de l’enfant dans les procédures judiciaires aussi bien pénales que civiles en assurant la bonne application de ces derniers. Himaya vise à améliorer la prise en charge des enfants en contact avec la loi une moyenne annuelle de près de 22.000 enfants en conflit avec la loi, plus de 7.000 enfants victimes de violences, plus de 2.000 enfants dans les processus de la Kafala, plus de 1.000 enfants dans les centres de protection de l’enfance et une moyenne de 100.000 enfants concernés par une procédure civile.
2ème réforme :
Pour la seconde réforme concernant la mise en œuvre du dispositif territorial de protection de l’enfance, et s'articule autour de deux phases avec le soutien financier de la Belgique. Premièrement celle de pilotage au sein de provinces cible, inclura le renforcement des capacités, l’élaboration de protocole pour l’identification, le traitement et le suivi des enfants victimes de violence, ainsi que la codification des services et orientation des enfants identifiés.
13
Politique Publique Intégrée de la Protection de l'Enfance au Maroc lancé en mars 2013.
22
Et puis la deuxième de pérennisation en jonction notamment avec la réforme de la justice et le cadre réglementaire de la protection de l’enfance à l’échelle nationale et territoriale. En parallèle et en synergie avec le quatrième axe de la PPIPEM, l’UNICEF appuiera la promotion des normes sociales protectrices consistant principalement en des actions de communication et de renforcement des acteurs visant la promotion des droits de l’enfant, leur participation ainsi que la parentalité positive.
3ème réforme :
La troisième réforme qui mobilisera les efforts de l’UNICEF et de ses partenaires durant ce cycle sera celle du renforcement des capacités nationales en matière de suivi indépendant sur la situation des droits de l’enfant au Maroc conformément aux normes internationales. C’est dans ce cadre que s’inscriront les interventions prévues avec le Conseil National des Droits de l’Homme qui devront contribuer à la mise en place, pour la première fois au Maroc, d’une instance de recours pour les enfants victimes de violation de leurs droits conformément à l’Observation générale n° 2 du Comité des droits de l’enfant et à une meilleure coordination nationale et régionale pour renforcer le suivi des violations de ces droits. L’accent sera particulièrement mis sur le renforcement des capacités des Commissions régionales des droits de l’Homme, ainsi que sur l’appui aux actions des coalitions et réseaux associatifs œuvrant dans le domaine de la protection des droits de l’enfant, tout en renforçant la collecte dynamique d’informations sur les droits de l’enfant avec la participation des enfants. Un programme de formation pour un suivi de qualité sur la réalisation des droits de l’enfant vient d’ailleurs d’être déployé fin 2016 par le CNDH14 avec l’appui de l’UNICEF à travers l’Institut national de formation aux droits de l’Homme.
4ème réforme :
Enfin, l’amorce d’une stratégie nationale pour la promotion des alternatives aux placements des enfants dans les institutions résidentielles qui ciblera les enfants privés de leurs familles ou en risque de l’être.
14
Institution nationale pluraliste et indépendante. Créé en Mars 2011 (en remplacement du Conseil consultatif des
droits de l’Homme créé en 1990). Il est créé auprès du Conseil, dans le cadre de ses missions de protection des droits de l’Homme
23
La stratégie consistera notamment à renforcer la standardisation des services et structures de la protection de l’enfance, en établissant des structures d’accueil pour la prise en charge des enfants, à renforcer le travail social en développant un référentiel de métiers, une réglementation de prise en charge et des programmes de formation et à expérimenter des approches inclusives et novatrices prometteuses en matière de prévention de l’institutionnalisation, de renforcement des familles, des mécanismes de régulation et de suivi des placements, de réintégration des enfants dans leur environnement familial et communautaire, de soutien aux jeunes majeurs à leur sortie de placement et d’alternatives au placement en institution sous forme de familles d’accueil. Un axe transversal, consistant en l’appui aux adolescents et jeunes vulnérables en vue de leur transition vers la vie active et leur inclusion sociale, ciblera aussi bien des jeunes en contact avec la loi (Réforme justice), que des jeunes victimes de violence, d’exploitation ou à risque de l’être (Dispositif territorial de protection) ainsi que des jeunes ayant perdu la protection parentale ou risquant de la perdre (Réforme de la protection de remplacement). Cet axe d’appui aux adolescents et jeunes vulnérables sera mis en œuvre à travers les programmes FORSA et ICHRAQ.
Programme FORSA : Il a pour objectif de faciliter une transition positive à la vie active pour des millions d’adolescent(e)s et jeunes marocain(e) à travers le renforcement de leurs compétences pour un apprentissage de qualité, une meilleure insertion dans la vie active et un réel engagement social. De cette manière, « FORSA » contribue directement à la réalisation des objectifs de l’initiative mondiale « Génération sans limites » lancée par la communauté internationale, pour qu’à l’horizon 2030, tous les jeunes âgés de 10 à 24 ans bénéficient d’une forme de scolarisation, d’apprentissage, de formation ou d’emploi. Programme ICHRAQ : financé par le gouvernement du Japon avec l’appui technique de l’UNICEF au Maroc, a pour objectif la promotion de la tolérance, de la modération et de la résilience parmi les adolescents et les jeunes vulnérables au Maroc. Ce projet vise aussi le renforcement des mécanismes de participation des adolescents et des jeunes en situation difficile, et l’accompagnement de ces derniers et des acteurs de la société civile qui œuvrent dans le domaine social pour développer leurs compétences et habilités.
24
1.2 Réinsertion scolaire et la lutte contre le décrochage scolaire : « Le développement du pays et la réussite des politiques socio-économiques dépendent du dégrée de socialisation des jeunes, c'est pour cela que c'est essentiel une politique publique en faveur des jeunes, résultant des changements au niveau des mentalités. » ; Stratégie national intégrée de la jeunesse 2015-2030. Pour que cette vision se réalise, il faut d'abord commencer par les problèmes auxquels les jeunes sont confrontés au cours de leur parcours d'études, ce qui peut conduire au décrochage scolaire. A cet égard, nous constatons que le Maroc a constitué un ensemble de programmes qui s’articule autour de deux dimensions :
Education formelle :
La Vision stratégique de la réforme du système éducatif (2015-2030) adoptée par le Maroc sert à donner un pacte national consensuel autour d’une école nouvelle, basée sur l’équité et l’égalité des chances, la qualité pour tous et la promotion de l’individu et de la société, tout en favorisant l’employabilité des jeunes lauréats de l’école marocaine. Elle ambitionne de rompre avec la logique de la transmission linéaire du savoir et de la mémorisation pour passer à une pédagogie d’apprentissage et de développement de la pensée critique, de développement personnel, d’acquisition des langues vivantes, de connaissances, de valeurs civiques et de compétences en nouvelles technologies par le biais d’un enseignement de qualité qui répond aux exigences de l’excellence. L’enjeu fondamental de cette réforme est de permettre à l’École d’assumer de manière harmonieuse ses différentes missions, notamment : La socialisation et l’éducation aux valeurs dans leur double dimension nationale et universelle ; L’enseignement, l’apprentissage et le développement culturel ; La formation et l’encadrement ; La recherche et l’innovation ; La qualification et la facilitation de l’intégration économique, sociale et culturelle. Cette vision est fondée sur les principes suivants :
25
Les constantes constitutionnelles de la nation marocaine qui se rapportent à la religion musulmane, à l’unité nationale, à la monarchie constitutionnelle et au choix de la démocratie ; L’identité marocaine unifiée, à dimension plurielle, riche de ses diverses composantes, ouverte sur le monde et fondée sur les principes de la modération, de la tolérance et du dialogue entre les cultures et les civilisations. Une identité fondée aussi sur l’enracinement des valeurs et le renforcement du sentiment d’appartenance ; Les principes et valeurs des droits humains ; La considération du système d’éducation, de formation et la recherche scientifique comme levier du développement humain durable ; L’engagement dans la société du savoir, de la science, de la création, de l’innovation et des nouvelles technologies.
Pour arriver à son objectif, la vision stratégique est développée à travers quatre chapitres : -
Chapitre 1 : pour une École de l’équité et de l’égalité des chances ;
-
Chapitre 2 : pour une École de qualité pour tous ;
-
Chapitre 3 : pour une École de la promotion de l’individu et de la société ;
-
Chapitre 4 : pour un leadership efficient et une nouvelle conduite du changement.
Seule une transformation profonde du fonctionnement du système permettra de renforcer la qualité et l’efficacité des services éducatifs, en concentrant tous les efforts sur le processus d’apprentissage. Face à cet enjeu, le ministère de l’Éducation a lancé un programme de réformes ambitieux pour améliorer les performances générales du secteur, conforme à la Vision 2015-30 pour l’éducation, qui pose les jalons de la « nouvelle école marocaine ». Conçu en appui à l’objectif d’amélioration des résultats éducatifs pour tous, le nouveau Programme d’appui au secteur de l’éducation au Maroc agira sur plusieurs leviers pour transformer le secteur. Il bénéficie d’un financement de la Banque mondiale de 500 millions de dollars sous la forme d’un prêt-programme pour les résultats, en vertu duquel le décaissement des fonds est conditionné à l’atteinte de résultats clés.15
PROGRAMME D’APPUI AU SECTEUR DE L’ÉDUCATION AU MAROC : https://thedocs.worldbank.org/en/doc/816201561132882921-0280022019/original/FactSheetMoroccoEducationSupportProgramFr.pdf 15
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Le programme, qui s’inscrit dans la continuité de la vision stratégique du gouvernement, s’articule autour de trois composantes définies en fonction des principaux freins aux progrès du secteur. Composante 1 : Installer les conditions propices à une éducation préprimaire de qualité Composante 2 : Améliorer la formation des enseignants Composante 3 : Renforcer les capacités de gestion et la responsabilité au sein du secteur
En partenariat avec AFD (agence française de développement) Le programme ASTRE16 vise à soutenir la Vision stratégique 2015-2030 en contribuant à la mise en œuvre de son plan exécutif 2017-2021 pour un montant total de 80 millions d'euros. Plus spécifiquement, le programme se fixe les objectifs suivants via un appui budgétaire (72 millions d'euros) : -
Assurer l’équité de l’accès à une éducation de qualité et l’égalité des chances pour tous les élèves,
-
Promouvoir des parcours diversifiés vers l’excellence et l’insertion professionnelle en réponse aux besoins du développement économique et social du Maroc,
-
Moderniser la gouvernance du système éducatif.
Avec l’objectif de passer d’ici 2019 de 13.000 à 77.000 élèves pour les sections internationales et d’accueillir 16.000 jeunes supplémentaires dans les baccalauréats professionnels, ASTRE renforcera le lien entre l’éducation nationale et la formation professionnelle et améliorera l’apprentissage des élèves dans l’enseignement supérieur dispensé en français.
Education non formelle :
L’éducation non formelle est un concept large, permettant l'adaptation de l'éducation aux différentes catégories de la population cible indépendamment de l’âge ainsi que l'implication de plusieurs institutions gouvernementales et non gouvernementales. C'est pour ces raisons de flexibilité, d'implication de plusieurs institutions et intervenants qu'il est le plus adéquat pour répondre à la problématique du non scolarisation ou la déscolarisation.
16
https://www.afd.fr/fr/carte-des-projets/soutenir-le-systeme-educatif-marocain-le-programme-astre
27
L’Association Marocaine Chantiers écoles pour le développement (AMC)17 a pour mission la formation des jeunes défavorisés aux métiers de réhabilitation du patrimoine culturel. Elle le fait via des programmes chantiers écoles sur le territoire marocain. Ainsi elle contribue à la conservation du patrimoine historique et culturel du Maroc, à l’amélioration des conditions sociales des jeunes, filles et garçons tout en leur ouvrant une porte certaine sur le marché du travail. Elle a comme particularité de réunir, dans son Assemblée générale, comme membres le Ministère de l’Intérieur à travers l’INDH (Initiative Nationale pour le Développement Humain), le Ministère de l’Emploi et de la Formation Professionnelle, le Ministère de la Culture, le Ministère de l’Artisanat, et le Ministère de Tourisme. Dans le cadre de l’AMC et en partenariat avec :
Ainsi que d’autres partenariats. Ces programmes-là visent à encadrer en deux étapes selon le groupe d’âge au niveau du programme de l’école de la 2ème chance :
-
De 9 à 15 ans : ce programme aide les enfants à s’insérer dans le système éducatif ou à se
préparer à la formation professionnelle et à la vie active. 262 associations travaillent dans ce domaine en partenariat avec les délégations du Ministère de l’Éducation Nationale. -
15 ans et plus : l’accompagnement scolaire, mis en œuvre en partenariat avec des ONG18, est
destiné à accompagner les acteurs directs du système éducatif afin d’endiguer le décrochage scolaire. Il propose un dispositif comprenant un livret de suivi personnalisé et un soutien scolaire individuel, associés à des activités parascolaires ludiques ou propres à soutenir l’émancipation des élèves et la médiation entre les familles et l’environnement scolaire. L’objectif est d’être mieux préparé et plus réactif aux questions pédagogiques, sociales et psychosociales.
17
AMC est une organisation non gouvernementale institutionnelle créée en 16 Octobre 2008
18
Organisation non gouvernementale
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Un rapport exposé par Ministère de l'Education Nationale, de la Formation professionnelle, de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique en Janvier 2014, réponds de plus concernant le programme de l’école de la 2ème chance, dans l’objectif est de répondre à la problématique Les Centres de l'Ecole de la deuxième chance Nouvelle Génération pour la qualification et l’insertion des jeunes : est-il possible de réussir autrement l'éducationformation ?19
Dans ce cadre, et pour résumer ce programme comprend quatre volets à savoir : La mise à niveau pédagogique visant à développer les compétences de base des bénéficiaires (langues, mathématiques et sciences). Les compétences transversales (compétences de vie, compétences entrepreneuriales, compétences technologiques). L’initiation et pratique professionnelles pour les aider à développer les compétences professionnelles de base dans plusieurs métiers tels que la maintenance informatique, la mécanique, l’hôtellerie, la restauration, la couture, la coiffure, l’électronique, la menuiserie... Enfin, l’orientation et la supervision du projet personnel de réinsertion sociale et professionnelle. A l’exemple de l’école de 2eme chance pour les jeunes de plus de 15 ans la Fondation Saham a inauguré son premier centre pilote MASSARI20 : Une école de la deuxième chance pour la réinsertion sociale et professionnelle des jeunes à Médiouna, dans un quartier périphérique de Casablanca. Ce centre a pu voir le jour grâce au soutien effectif de partenaires du secteur public et privé : l’Initiative Nationale pour le Développement Humain (INDH), la Province de Médiouna, le Ministère de l’Éducation, de la Formation professionnelle, de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, l’Agence Nationale de Promotion de l’Emploi et des Compétences (ANAPEC), l’Office de la Formation Professionnelle et de la Promotion du Travail (OFPPT) et des opérateurs économiques privés, recruteurs engagés à nos côtés.
19 20
https://www.men.gov.ma/Documents/Ecole_deuxieme_chanceNG-docr%C3%A9f%C3%A9rence8oct2014.pdf https://sahamfoundation.com/wp-content/uploads/2021/06/Rapport-moral-2020.pdf ; Rapport annuel des activités de
l'institution 2020 ; SAHAM FOUNDATION
29
L’objectif Contribuer à l'inclusion sociale de jeunes défavorisés et destiné à la réinsertion professionnelle et sociale de jeunes en difficultés, et offre à de jeunes NEET, âgés de 13 à 25 ans, l’opportunité de bénéficier d’activités et de formations gratuites. Ainsi, les principales missions du centre pilote MASSARI de la fondation SAHAM sont de : 1. Optimiser l’employabilité des jeunes NEET de 16-25 ans de la province de Médiouna en créant des partenariats avec des entreprises engagées pour le recrutement de ces jeunes 2. Contribuer au retour sur les bancs de l’école des jeunes de 13 à 15 ans, pouvant poursuivre leur scolarité 3. Donner une nouvelle impulsion dans la vie sociale, culturelle et professionnelle de ces jeunes 4. Contribuer à réinsérer ces jeunes dans la société marocaine 5. Accompagner les jeunes sur le plan psychologique 6. Offrir des activités et formations gratuites 7. Agir pour la santé :
Favoriser l’accès aux soins aux plus démunis
Contribuer au financement de projets spécifiques dans la santé
Il faut souligner que jusqu’en 2014, plus de 650.000 enfants non scolarisés ont pu bénéficier de l’école de la seconde chance. Le taux d'insertion des bénéficiaires dans l’enseignement formel ou la formation professionnelle a atteint 34%.
2. Insertion des NEET au marché de travail : 2.1 Les Stratégies Nationaux (SNE ; SNIJ) : Afin de favoriser l'insertion des jeunes dans la vie économique à partir du renforcement du système d'éducation et de formation pour qu'ils puissent mieux répondre aux besoins du marché du travail. Dans ce contexte le Conseil de gouvernement a adopté la nouvelle politique intégrée des jeunes21 présentée par le ministre de la Jeunesse et des sports, cette politique a pour objectif de placer les jeunes en tant que « composante et acteur essentiels du nouveau modèle de développement du
21
Stratégie nationale intégrée de la jeunesse Préparée par le Ministère de la Jeunesse et Sports en collaboration avec le Comité Interministériel de la Jeunesse
30
Royaume, par une mise à profit optimale de leurs potentiels et leurs capacités, de manière à assurer leur contribution agissante et positive à l’édification de l’avenir ». Ce programme couvrira l’ensemble des besoins identifiés chez les jeunes : culture et arts, sport et loisirs, inclusion socio-économique, participation citoyenne, et assistance sociale. Il pourra se déployer dans des espaces socioculturels et sportifs destinés aux jeunes, disponibles en proximité, en capitalisant sur les infrastructures existantes, et en veillant à leur accessibilité. Elle vise à : – Déterminer le cadre général des différentes interventions publiques destinées aux jeunes. – Réaliser la convergence des programmes, tout en veillant à l’utilisation bonne et optimale. – La rationalisation des ressources et des efforts. Cette politique fixe donc les objectifs suivants : – La sensibilisation et le renforcement du rôle de la famille dans la formation sociétale des jeunes, – Le renforcement des principes de patriotisme et de civisme des jeunes et le suivi de leurs préoccupations à travers l’écoute, la communication, l’orientation et l’intégration socioéconomique. – Le renforcement des valeurs de tolérance et d’ouverture d’esprit. – L’élargissement du réseau d’établissements de formation et d’éducation de manière équitable à travers le territoire national. – L’adaptation du système d’éducation-formation aux offres du marché de l’emploi, – Garantir les conditions de réussite scolaire et de réintégration. – Renforcer l’emploi des jeunes à travers des initiatives innovantes (auto-emploi, autoentreprenariat…). – Augmenter les chances d’intégration professionnelle à travers la rationalisation et la coordination des interventions publiques aux niveaux centraux et territoriaux. – Publier une offre de santé dédiée aux jeunes, – Renforcer et améliorer la mobilité des jeunes et présenter des offres de logement convenables. D’autre part, en vue des défis d’emplois multidimensionnels, plus variés et de nature plus complexes que par le passé, qui recouvrent des questions quantitatives, tels que le niveau élevé de chômage des jeunes et le faible taux d’activité des femmes, et également des déficits persistants
31
tels que le travail précaire, vulnérable et peu productif avec des conséquences néfastes à moyen terme aussi bien pour la population elle-même que pour l’économie et la cohésion sociale. La stratégie nationale de l’emploi vise à promouvoir l’emploi productif et décent. Elle s’articule autour de 4 axes stratégiques : promouvoir la création d’emplois, valoriser le capital humain, améliorer l'efficacité des programmes d'emploi et renforcer l'intermédiation du marché du travail, développer la gouvernance du marché du travail. Concrètement, la stratégie proposée s’attaque à tous les déterminants de l’emploi décent: des politiques macroéconomiques et sectorielles au développement de l’emploi féminin, à l’éducation et la formation, à l’élargissement de la protection sociale, aux emplois et services de proximité, à l’économie sociale et solidaire, au contrôle du respect de la réglementation du travail, au cadre institutionnel de gouvernance et d’observation du marché du travail Son objectif principal est de : Mettre en commun les conditions pour créer des opportunités d'emploi suffisantes, et satisfaisant pour répondre aux attentes des jeunes. Corriger les inégalités entre hommes et femmes, différences territoriales en matière d'emploi. Pour cela, la SNE vise à favoriser l’insertion des personnes à la recherche d’emploi par le biais d’une expérience professionnelle, d’accès à un emploi « aidé », d’une formation d’adaptation ou de reconversion. Des mesures sont proposées pour compléter le ciblage des programmes actifs de l'emploi en couvrant les travailleurs ayant perdu leur emploi et les travailleurs découragés, en particulier les femmes au foyer. Pour améliorer l’efficacité des programmes actifs de l’emploi et renforcer l’intermédiation du marché de travail, la SNE recommande un ensemble d’actions structuré autour de deux objectifs opérationnels : -
Objectif opérationnel 1 : consolider et développer les dispositifs de promotion de l’emploi.
-
Objectif opérationnel 2 : développer les services aux chercheurs d’emploi et aux employeurs.
32
2.2 Programmes de formation et d’employabilité :
Programme de formation :
La Fondation Marocaine de l’Éducation pour l’Emploi22, aussi appelée EFE-Maroc, est une association de droit marocain fondée en 2008, reconnue d’utilité publique et régie par le dahir n°158-376 du 15 novembre 1958 réglementant le droit d’association. Notre mission est de pallier au chômage des jeunes en comblant le décalage entre les besoins en savoir-faire et savoir-être du marché du travail et les compétences des jeunes chercheurs d’emploi. EFE-Maroc propose des formations présentielles, en ligne et mixtes en compétences techniques, commerciales, comportementales et linguistiques les plus demandées sur le marché du travail et insère ses lauréats dans les secteurs en croissance et créateurs d’emplois, dont l’offshoring, l’automobile, l’aéronautique, les technologies de l’information et de la communication, l’agrobusiness, le tourisme, la vente, la banque et l’assurance.
Quelques partenaires de cette fondation :
En juin 2016, la Stratégie nationale de la formation professionnelle à l’horizon 2021 (SNFP 2021)23 a été adoptée par le gouvernement pour pallier les déficits qualitatifs et quantitatifs du dispositif actuel. La SNFP 2021 propose « une formation professionnelle de qualité partout, pour tous et tout au long de la vie, au service du développement et de la valorisation du capital humain et une meilleure compétitivité de l’entreprise ». Elle comprend cinq objectifs stratégiques, à savoir : Fondation Marocaine de l’Éducation pour l’Emploi ; https://efemaroc.org/ Projet de rapport réalisé par Mohamed Slassi Sennou pour la Fondation européenne pour la formation en mars 2017. https://unevoc.unesco.org/pub/work-based_learning_morocco_fr.pdf 22 23
33
Garantir le droit à la formation professionnelle (inclusion sociale et territoriale).
Améliorer la compétitivité de l’entreprise en tant qu’acteur et espace privilégié de formation.
Maximiser l’insertion professionnelle par l’amélioration continue de la qualité de la formation.
Intégrer l’enseignement général et la formation professionnelle pour une meilleure attractivité.
Renforcer la gouvernance de la politique publique en matière de formation professionnelle (performance et synergie).
Il existe trois types de formation en milieu professionnel : la formation professionnelle alternée, la formation par l’apprentissage et le stage en entreprise. La formation professionnelle alternée procure une formation professionnelle initiale basée sur un partenariat entre l’État, les entreprises et les syndicats des salariés. La formation par l’apprentissage prévoit 80% de la durée de formation dans une petite ou moyenne entreprise (PME) pour l’acquisition de compétences professionnelles. Elle s’accompagne d’une formation complémentaire générale et technique dans un centre de formation par l’apprentissage (CFA), pendant 10% au moins de la durée de formation. Le stage en entreprise est obligatoire pendant la dernière année de la formation pour les apprenants qui sont candidats à l’obtention d’un certificat professionnel. Les centres de formation par apprentissage (CFA)24 : L’association l’Heure Joyeuse, reconnue d’utilité publique, à but non lucratif, est engagée pour la lutte contre l’exclusion sociale et professionnelle. Grâce à la participation de ses partenaires, salariés et multiples bénévoles, les actions de l’association ont été enrichies au fil des ans et couvrent aujourd’hui trois principaux domaines (Pôle Santé, Pôle Education, Pôle Formation et Insertion Professionnelle).
24
https://www.heurejoyeuse.ma/fr/les-centres-de-formation-par-apprentissage-cfa/
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Programme d’employabilité :
Programme Idmaj :
Programme permettant aux jeunes diplômés d’acquérir une première expérience professionnelle au sein de l’entreprise pour favoriser leur insertion dans la vie professionnelle et aux entreprises de développer leurs ressources humaines par le recrutement de jeunes diplômés. A pour objectif d’accroître l’employabilité des chercheurs d’emploi par l’acquisition de compétences professionnelles nouvelles, notamment à travers une première expérience dans l’entreprise. Il prévoit des exonérations au titre des charges sociales dues à la CNSS et de la taxe de formation professionnelle.
Programme Taehil :
Programme visant à améliorer l’employabilité des chercheurs d’emploi par l’acquisition de compétences professionnelles pour occuper des emplois dûment identifiés ou potentiels, à travers trois dispositifs de formation :
Formation Contractualisée pour l’Emploi (FCE).
Formation Qualifiante ou de Reconversion (FQR).
Formation d’appui aux Secteurs Emergents (FSE).
Programme « Auto-emploi » :
Programme ayant pour objectif l’appui à la création de Très Petites Entreprises (TPE). Il constitue une mesure stratégique pour l’insertion dans la vie active et la création d’emplois. La mise en œuvre de ce programme implique plusieurs intervenants publics et privés : les chambres de commerce, d’industrie et de services, l’OFPPT, des associations de micro¬crédit, des cabinets privés et des établissements de formation.
Programme Tahfiz :
Ce programme a pour objectif de promouvoir l’emploi en mettant en place des mesures incitatives au profit des entreprises créées entre le 1er janvier 2015 et le 31 décembre 2019 et des associations qui embauchent des demandeurs d’emploi dans le cadre des contrats de travail à durée indéterminée.
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Conclusion : La problématique des NEET reste l'un des plus grands défis auxquels le Maroc est confronté, puisque les jeunes constituent la base de développement, et à cet égard, un ensemble de stratégies importantes ont été proposés par l’Etat, mais malheureusement les résultats qui ont étaient attendus sont restées des lignes sur papier. Parmi les obstacles qui empêchent d'atteindre les objectifs fixés dans toutes les stratégies mentionnées précédemment, l'ignorance des jeunes et la non-utilisation des médias pour introduire et expliquer des programmes visant à intégrer ces jeunes-là dans le marché du travail, je peux citer par exemple le terme d’éducation non formelle. Ce dernier, malgré l'importance de son rôle, mais il est inconnu au milieu de la majorité des jeunes. Ainsi que d’autres programmes gratuit ou quasi-gratuit notamment la formation soft skills en ligne ‘Emplea+’ développé par EFE, qui permet aux participants d’effectuer un bilan de compétences pour les soft skills les plus demandées sur le marché du travail, d’une manière simple et dans un temps court. Les résultats de ces stratégies sont plus clarifiés pendant la période du Covid-19, en raison de ses effets, et qui ont exposé donc la faiblesse et la fragilité du secteur de l'éducation, ainsi la difficulté de suivre le rythme de l'enseignement à distance pour plusieurs raisons (la pauvreté, l’ignorance de l’utilisation de la technologie, le programme d’étude chargé…etc). Afin de corriger cette situation, le nouveau modèle de développement a présenté un ensemble de propositions dans le but d’améliorer le système éducatif. De plus, l’échec des stratégies ou leur incapabilité d’atteindre les résultats attendus, est également relative à la non continuité du travail gouvernemental. Ce qui signifie qu'il n'y a pas un suivi des programmes et rapports présentés par les gouvernements précédents, en vue que à chaque fois, le nouveau gouvernement réalise de nouvelles études, et donc de nouveaux rapports, de nouvelles stratégies sans compléter ce qui était auparavant, et par conséquent cela gaspillent les ressources financières, le temps et les efforts et en retournant au point de début.
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Grosso-Modo, et conformément à toutes les solutions apportées par l'Etat, leurs réalisations restent relatives à la participation de tous les acteurs dans tous les secteurs, ainsi la nécessité de la succession sans interruption du travail des gouvernements comme expliqué précédemment, et surtout, l'utilisation correcte des médias et des réseaux sociaux, dans le but de définir et de clarifier tout ce qui a été présenté comme programme ou autre et de permettre aux jeunes d'en bénéficier.
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