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Guide de construction de latrines ERA/ESF
G.S.F.
E.R.A.
Catalogne
Cameroun
Génie Sans Frontière, Barcelone (Espagne)
Environnement: Recherche-Action au Cameroun
Projet d'assainissement autonome du quartier Melen IV Yaoundé
GUIDE DE CONSTRUCTION ET D’UTILISATION DE LATRINE A DOUBLE FOSSE VENTILEE A YAOUNDE :
MODELE MELEN IV 2002 Rédigé par
1. Environnement Recherche Action au Cameroun, B.P. 3356 Yaoundé - Messa (Cameroun). Tel/Fax : (237) 31 00 76: email : [email protected] ou [email protected] 2. Associacio' Catalana d'Enginyera Sense Fronteres (Génie Sans Frontière, Barcelone (Espagne)) Via 39 08003 Barcelona, Tel : 93 319 23 00, fax : 93 310 06 81 Email : [email protected] ou [email protected]
Yaoundé, août 2002.
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Guide de construction de latrines ERA/ESF
Guide de construction des latrines SOMMAIRE Introduction I/- Le choix de la latrine A/- La latrine à simple fosse ventilée 1/- Présentation 2/- Avantages 3/- Inconvénients B/- La latrine à double fosse ventilée 1/- Présentation 2/- Avantages 3/- Inconvénients C/- Les autres choix possibles (non détaillés dans ce guide)
Pages 3 4 4 4 4 4 5 5 5 6
II/- Le dimensionnement et la description détaillée des latrines A/- La fosse 1/- Dimensions et design 2/- Matériaux B/- La dalle 1/- Dimensions et design 2/- Matériaux C/- le système de ventilation 1/- Dimensions et design 2/- Matériaux D/- La superstructure 1/- Dimensions et design 2/- Matériaux E/- Le système d’évacuation des eaux usées 1/- Dimensions et design 2/- Matériaux F/- L’intérieur de la latrine
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III/- Démarche de construction A/- La fosse B/- La dalle C/- La ventilation D/- La superstructure E/- Le système d’évacuation des eaux usées F/- Autres (escaliers, aménagements annexes)
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IV/- L’utilisation (comment garder la latrine sèche) IV.1/- Utilisation quotidienne IV.2/- Maintenance périodique V/- Des Améliorations à apporter
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Bibliographie Annexes
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AVANT PROPOS Ce guide de construction de latrines ne prétend en aucun cas donner une liste exhaustive des techniques d’assainissement disponibles dans les pays en voie de développement. Chaque pays ou région a ses propres coutumes et tabous culturels. A chaque cas peut s’associer une technique particulière. Un projet est en fait à l’origine de ce guide : il s’agit du projet d’assainissement autonome du quartier de Melen IV à Yaoundé au Cameroun. Ce projet répond à un besoin simple : améliorer les structures d’assainissement du quartier pour éviter la pollution des sources d’approvisionnement en eau, et par la même la santé des habitants, la corrélation entre les maladies fréquemment recensées (typhoïde, diarrhées, dysenterie) et la qualité des eaux étant clairement établie. Ce guide prétend donc répondre aux attentes des différents acteurs du projet que sont: -
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Les organismes responsables de la maîtrise d’œuvre et de la maîtrise d’ouvrage(CAD 1 , ERA 2 , GSF-Catalogne 3 ) : cela leur permet d’avoir une vision claire des aspects techniques du projet. Les artisans et techniciens impliqués dans la construction : cela leur permet d’avoir toujours à l’esprit les principes de bases nécessaires à la construction, et de pallier à leurs éventuelles interrogations techniques. Les habitants du quartier : le guide leur permet d’avoir une meilleure connaissance des ouvrages réalisés tant au niveau de l’utilisation (afin de se servir correctement de la latrine) que de la construction (formation en vue de possibles constructions ultérieures).
Toutefois, beaucoup de projets pouvant présenter des similitudes avec celui-ci, on pourra sans problème se reporter au présent guide le cas échéant, les techniques employées étant de conception simple, et les coûts de revient abordables. Ce guide a été réalisé grâce à la contribution des personnes ci-dessous : ¾ Dr NGNIKAM Emmanuel, Docteur ingénieur de Génie Civile, Coordinateur de ERA – Cameroun ; ¾ Pr Amos FOUDJET, Docteur ingénieur de Génie Civile, Directeur scientifique de ERA – Cameroun ; ¾ Gautier Rouet, Collaborateur de GSF, Etudiant à l’INSA de Lyon et stagiaire au Cameroun de août à décembre 2001. ¾ Pr Emile TANAWA, Docteur ingénieur de Génie Civile, Coordinateur Adjoint de ERA – Cameroun. ¾ Dr Henry Bosko DJEUDA TCHANGA, hydrogéologue, Chef de division technique à ERA – Cameroun. ¾ Charles TCHOUNGANG, Sociologue, ERA – Cameroun. 1
CAD : Comité d’Animation au Développement, Association regroupant des membres de la population de Melen IV, 2 ERA : Environnement Recherche Action, ONG Camerounaise, 3 GSF : Génie Sans Frontières, traduction de ESF (Enginyeria Sense Fronteres) Catalunya, ONG catalane basée à l’Université Polytechnique de Barcelone. -3-
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LE CHOIX DU TYPE DE LATRINE A. La latrine à simple fosse ventilée 1. Présentation Le principe des latrines à fosse est aisé à comprendre. Une excavation est faite dans le sol pour y rejeter les excrétas, une dalle est posée sur le trou, et on y appose une superstructure pour protéger des intempéries et assurer l’intimité. Un trou est réalisé dans la dalle pour permettre les défécations. Pour réduire les odeurs et la présence d’insectes, un système de ventilation est ajouté. Cet ensemble est appelé latrine ventilée améliorée. Une évacuation des eaux peut également se greffer au système pour permettre à la latrine de servir de douche. La préservation de l’environnement (sol, nappes) repose également sur des bases simples. Seuls les urines et l’eau de nettoyage de la dalle pénètrent dans la fosse. certain type de pot permet de récupérer les urines pour les besoins de fertilisation des sols d’apport d’azote contenu dans les urines). Ces dispositifs son présenter dans le chapitre réservé aux améliorations. Par la suite, le liquide s’infiltre dans le sol et les substances pathogènes sont détruites par filtration plus ou moins rapidement selon les caractéristiques du sol (type de sol, situation de la nappe phréatique etc.). Les excréments dans la fosse restent donc secs et la prolifération bactérienne est ainsi beaucoup plus limitée que dans une latrine humide où l’eau est un vecteur puissant de transport des bactéries dans le sol. La fosse, quand elle est pleine, est vidée par des moyens mécaniques (pompe) ou manuels. Cependant cette dernière technique est déconseillée tout du moins dans les deux ans suivant la dernière utilisation de la fosse, car les substances pathogènes sont encore actives. 2. Avantages -
Coût peu élevé Facilité de construction (peut être construite par le propriétaire) Pas besoin de source d’eau pour l’utilisation quotidienne Aisance dans la compréhension du processus d’assainissement Contrôle de la présence des insectes Absence d’odeurs Si la fosse est suffisamment large, sa durée de vie peut être importante (plusieurs années) 3. Inconvénients
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Ne garantit pas l’absence de moustiques ; L’ajout de la ventilation provoque une hausse du coût ; Besoin de maintenir l’intérieur dans l’obscurité ; Durée de vie limitée.
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Figure 1: schéma d'une latrine à simple fosse ventilée
B. La latrine à double fosse ventilée 1. Présentation Cette latrine présente les mêmes caractéristiques que celle décrite dans le paragraphe précédent à une exception près : elle est composée de deux fosses alternantes. On utilise donc une fosse jusqu’à la remplir, puis on la referme pour une période de 4 à 6 ans pendant cette période l’espace au dessus de la fosse serre de lavabo pour les usagers. On utilise alors la deuxième fosse. Pendant ce temps la matière organique de la première fosse se décompose, et au bout de deux ans (c’est la période généralement admise comme nécessaire à la disparition de tous les agents pathogènes) on peut vidanger la latrine et utiliser le matière organique excavée comme engrais. On dispose alors une nouvelle fois d’une fosse vide et le même cycle peut recommencer. 2. Avantages -
Durabilité de l’ouvrage : si l’utilisation est faite de manière correcte, l’ouvrage est plus ou moins permanent. Utilisation du contenu de la fosse comme engrais. Vidange facile à réaliser par le déplacement des dalettes amovibles conçues à cet effet (pelles ou outils similaires). Possibilité de réaliser la latrine sur quasiment tous les types de sols (nous les avons réalisé sur du rocher, simple élévation de la fosse). 3. Inconvénients
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Le coût de l’ouvrage est plus élevé, que celui des latrines humides ;
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Nécessité d’éduquer les ménages pour une utilisation judicieuse de la latrine, car une mauvaise utilisation peut entraîner la perte des avantages cités cidessus.
Nota : La superstructure peut être soit fixe et comporter directement deux cabines soit déplaçable et ne couvrir donc que la surface d’une fosse.
Figure 2 : schémas d'une latrine à double fosse ventilée
Figure 3: vue d'une latrine à double fosse ventilée dans le quartier de Melen IV à Yaoundé au Cameroun.
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C. Les autres choix possibles (non détaillées dans ce guide) La technique des latrines à fosse ventilée ne représente qu’une des techniques disponibles d’assainissement. Voici trois exemples d’autres possibilités, plus élaborées, qui n’ont pas été retenues dans notre projet principalement par raison de coût. Ils sont exposés à titre indicatif, et ont été choisis du fait de leur diversité tant au niveau de la conception que du budget nécessaire à leur réalisation. -
La latrine à compost : Elle est construite sur le même principe que les latrines à simple fosse ventilée. La différence réside dans le fait que l’on ajoute de la matière végétale ou des cendres aux excrétas. Si l’opération est contrôlée (quantité de matière ajoutée, taux d’humidité, équilibre chimique du mélange), le mélange se décompose sous la forme d’une terre où les agents pathogènes ont été éliminés, et qui peut servir pour fertiliser des sols. La technique du compostage est très en vogue actuellement car elle s’inscrit dans un mouvement plus global de recyclage des déchets. Outre l’intérêt économique du recyclage, on peut y voir un moyen écologique de produire des amendements organiques. On peut également ajouter que la durée de vie de la latrine est illimitée tant que le compostage est réalisé. Cependant les latrines à compost peuvent se révéler plus difficile à mettre en place de part la maintenance qu’elles nécessitent. En effet, le besoin d’ajouter de la matière végétale régulièrement ainsi que la nécessité de contrôler des paramètres physico-chimiques en font un mode d’assainissement exigeant en matière de ressources humaines, car des personnes doivent intervenir constamment, et elles doivent être préalablement formées à l’entretien .
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La fosse septique : Là encore, le principe d’assainissement est simple dans la conception : il s’agit d’une fosse dans laquelle les excrétas n’arrivent pas directement mais par l’intermédiaire d’un tuyau. Arrivés dans la fosse, de par les dimensions de celle-ci, le liquide observe un temps de latence d’environ une journée, ce qui permet aux particules solides de se séparer par gravitation du liquide et ainsi se déposer au fond de la fosse. Le liquide est ensuite évacué dans un deuxième compartiment (la fosse étant divisée en deux ou trois compartiment) puis enfin dans un autre tuyau. Ce tuyau permet à l’effluent de percoler à travers le sol dans un puisard, ce qui permettra une élimination des substances pathogènes. Les particules solides, elles, doivent être évacuées périodiquement à l’aide d’une pompe. Le principal atout de la fosse sceptique réside dans le fait que les usagers utilisent une toilette dite “ moderne ” où il n’y a pas de stagnation des excrétas et donc pas de nuisances accompagnant cette stagnation (insectes, odeurs, etc.). De plus, ce mode d’assainissement est également utilisable pour les eaux usées de lessives, cuisines, etc. C’est donc un outil complet. Cependant, de nombreuses contraintes existent. On peut citer : la nécessité de bien connaître le débit des excrétas pour le dimensionnement de la fosse, une erreur pouvant entraîner un remplissage beaucoup trop rapide de la fosse et une saturation du sol ; l’approvisionnement en eau doit être conséquent tant en quantité qu’en qualité pression afin de pouvoir véhiculer les excrétas de la toilette jusqu’à la fosse ; le prix s’en retrouve donc considérablement augmenté ; le système demande d’autre part une surface foncière importante pour sa mise -7-
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en place, et ne peut donc être réalisé que dans des zones à faible densité de population ; enfin, un pompage des résidus solides doit être assuré régulièrement. L’accumulation de ces facteurs empêche la plupart du temps ce mode d’assainissement d’être appliqué dans les pays en voie de développement, notamment dans les quartiers spontanés denses des centres urbains. -
Les WC “ modernes ” : Ce sont les toilettes qui existent dans les pays développés, où les effluents sont transportés grâce à un système d’évacuation (réseau de tuyauterie) soit gravitaire soit sous pression. Les effluents sont alors la plupart du temps rejetés vers des stations d’épuration, voire dans la mer ou les fleuves. Ces WC sont bien sûrs les plus agréables pour l’utilisateur, car il n’a pas à se soucier du devenir des excrétas, mais c’est aussi le plus contraignant en matière de coûts et d’approvisionnement en eau, et par la même inaccessible aux populations défavorisées.
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II. LE DIMENSIONNEMENT DETAILLEE DES LATRINES
ET
LA
DESCRIPTION
A. La fosse 1. Dimensions et conception Tout d’abord, deux types de formes de fosses sont possibles : cylindrique, ou parallélépipédique. La première solution est la plus sécurisante en terme de stabilité car un effet d’arc naturel permet de résister à la poussée du sol. Cependant, la forme rectangulaire est la plus couramment employée, car beaucoup plus simple à réaliser, que ce soit au moment de l’excavation, que pendant la phase de pose des dallettes, de la superstructure, etc.
Figure 4: pression sur les fosses circulaires et rectangulaires
Le dimensionnement de la fosse dépend essentiellement de trois facteurs : - le taux d’accumulation des excrétas dans la fosse (m3/hab./an) : A - le nombre d’usagers de la latrines (nb d’hab.) : U - la durée d’utilisation de la fosse (en nb d’années) : D. On en déduira donc le volume utile de la fosse par la formule :
V u = A ×U × D Pour donner un ordre d’idée des valeurs à employer au lecteur, on peut estimer le taux d’accumulation des excrétas entre 30 et 60 l/hab./an dans les pays en voie de développement. Cette valeur peut être majorée de 50 % dans le cas où du papier hygiénique serait employé pour le nettoyage corporel. Le nombre d’usagers dans les pays africains par exemple est souvent compris entre 10 et 20. Dans le quartier Melen IV à Yaoundé, on a une moyenne de 12 usagers par latrine. Quant à la durée d’utilisation de la fosse, si c’est une fosse simple , une période de 10 ans peut être envisagée. Par contre, pour les doubles fosses, on peut réduire à des périodes allant de 4 à 6 ans. Exemple
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Prenons une famille de 15 personnes utilisant une latrine à double fosse ventilée dont le rythme d’accumulation des excrétas est de 45 l/hab./an. On veut une période d’utilisation de la fosse de 4 ans. Le volume utile de la fosse sera alors de :
V =15×45×4=2700 L =2.7m3 Ensuite, les dimensions (largeur, longueur, profondeur) sont au choix du constructeur, du moment que le volume utile de la fosse est respecté. On tiendra compte cependant des recommandations suivantes : -
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La largeur utile (largeur à laquelle on retranche l’épaisseur des murs) ne doit pas être inférieure à 70 cm afin de permettre une utilisation sans gêne de la latrine. Les fosses de profondeur supérieure à 4 m sont à réaliser avec précaution en raison des dangers liés à la stabilité du terrain. L’aire de la section droite d’une fosse doit être inférieure à 3 m² pour des raisons d’économie de matériaux, car les dimensions de la fosse sont liées à la surface des dallettes et au périmètre de la superstructure. Une profondeur de réserve (0,5m) doit être prévue en plus du volume utile afin de pouvoir recouvrir les excrétas d’une couche de terre au moment de refermer la fosse.
Au cours de la phase de conception, un autre dilemme se pose au concepteur, à savoir si l’on doit monter les murs sur toute la profondeur de la fosse, ou seulement sur la partie supérieure (fondation supportant la dalle et la superstructure). Cela dépend en fait de la stabilité du terrain et donc du type de sol sur lequel repose la latrine. Les sols instables (sables, limon) nécessiteront un support conséquent. Par contre, les sols plus cohésifs (argile, latérite), ne nécessiteront pas de support particulier. Cette dernière remarque est à atténuer dans le cas où les variations de la nappe phréatique seraient fréquentes et non négligeables en amplitude, car cela abaisse leur pouvoir porteur. Dans tous les cas, le constructeur se doit d’éviter les risques et de choisir la solution penchant vers la sécurité. S’il y a doute, on optera donc pour une fosse où les murs seront montés depuis sa partie inférieure. Pour la latrine type ci-dessus, qui demande un volume utile de la fosse de 2,7 m3, on pourrait adopter pour une forme parallélépipédique les dimensions suivantes : Largeur utile (l0) : l0 = 1 m Longueur (L0) : L0 = 1,4 m Hauteur (H0) : H0 = 2,5 m
largeur de la fosse (l) = l0 + 0,2 Longueur de la fosse (L) = L0 Hauteur de la fosse (H) = H0
= 1,2 m = 1,8 m = 2,5 m
Pour le cas d’une double fosse, on aura besoin d’une surface de (2,2 x 1,8 m2) et une profondeur de 2,5 m. 20 cm correspond à l’épaisseur du mur de séparation des deux fosses. Dans le cas d’une construction en terrain instable, et au cas où la nappe d’eau souterraine n’est pas profonde, la fosse doit être hors sol. Dans ce cas, il faut tenir compte des dimensions des murs des fosses avant la réalisation de la fouille. En général, la réalisation d’une latrine à double fosse ventilée pour une famille de 15 personnes demande une surface au sol minimale de 5 m2. Cette surface pourra s’augmenter en fonction des aménagements annexes qu’il faut
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réaliser pour assure un bon usage de la latrine (escalier, plate forme, caniveaux, etc...). 2. Matériaux Les matériaux utilisés pour les murs ou les fondations (partie supérieure de la fosse) peuvent être variés , et sont seulement soumis à la condition de résistance dans le temps. Peuvent donc être utilisés : la brique, les parpaings, la pierre taillée liée avec du mortier. D’autre solutions ont été testées (bois, bambous, tronc d’arbres, vieux fûts perforés, blocs de sols compactés et stabilisés), mais leur résistance est plus hypothétique, et leur utilisation demandera parfois un traitement préalable. B. La dalle 1. Dimensions et conception La dalle (ou les dallettes, cela dépend de la dimension de l’ouvrage) a deux fonctions principales : boucher la fosse, et servir de support à la fois à la superstructure, au système de ventilation, et aux usagers de la latrine. Dans notre cas, on explicitera le cas des dallettes, le plus fréquemment employé dans les latrines à fosse ventilée. Elles doivent épouser la forme de la fosse, et la recouvrir complètement. On pourra donc avoir des dallettes rectangulaires ou circulaires. Ces dallettes doivent remplir deux fonctions : elles doivent résister aux charges, et être amovibles pour pouvoir vidanger la fosse. Pour être amovibles on prévoira donc des crochets permettant de les soulever (figure n°5). Ensuite , le choix des dimensions dépend de la taille de la fosse en sachant que les longueurs en portée doivent rester raisonnables. (moins de 1,5m si possible). On peut également préciser que des épaisseurs allant de 60 à 90 mm sont généralement admises. Un dispositif d’encastrement permet une couverture maximale de la fosse.
Figure 5: encastrement des dallettes
Une partie importante de la conception des dallettes consiste à prévoir des réservations pour le trou de défécation, le tuyau de ventilation, et le tuyau d’évacuation des eaux usées et le tuyau d’aération. On se reportera pour cela au chapitre suivant (démarche de construction), car cela intervient pendant le processus de coulage des dallettes.
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2. Matériaux Là encore de nombreuses options existent. : le PVC, le bois, etc, mais la solution la plus utilisée reste le béton armé. Il présente en effet des qualités de résistance intéressantes, son coût est modéré et sa mise en œuvre relativement simple. Les dosages les plus communément utilisés pour le béton sont : un sac de ciment pour 1,5 brouettes de sables et 2,5 brouettes de gravier. Le poids d’eau ajouté ensuite doit être d’environ 55% du poids du ciment. Cependant, cette quantité peut être augmentée si l’on se trouve dans un milieu chaud et/ou aride. Pour se donner une idée des quantités mises en jeu dans ce type de dosage, on mélangera un sac de ciment de 50 kg avec 0,07 m 3 de sable, 0,140 m 3 de graviers, et 0,027 m 3 d’eau, ce qui donnera 0,17 m 3 de béton. On se réfèrera à l’annexe 2 pour plus de précision. Une particulière attention doit être donnée au béton afin d’assurer la solidité des dallettes. On veillera notamment au curage du béton (qui consiste à couvrir le béton pour qu’il maintienne sa température et son degré d’humidité). Après le coulage, les dallettes doivent être arrosés chaque soir afin de réduire les retraits brutal origine des micro fissures. . Les barres de fer généralement utilisées pour les armatures sont des fers de 6 et de 8. (C’est généralement suffisant). Dans un souci de sécurité, on peut être amener à employer des fers de 10 dans le sens longitudinal, en employant des fers de 6 dans le sens transversal (cf. exemple). Les espacements maximaux recommandés entre chaque fer sont de 150 mm dans le cas de fers de 6, et de 250 mm dans le cas de fers de 8, dans le cas où la longueur de la dallette ne dépasserait pas 1.5 m. Dans les exemples que nous avons réalisés, les espacements entre les fers de 6 étaient maintenus à 150 mm et celui des fers de 10 à 160 mm.
C. Le système de ventilation 1. Dimensions et conception Le système de ventilation (généralement composé d’un unique tuyau reliant la fosse à l’air libre couvert d’un filet ou grille anti-insectes) a deux objectifs principaux : - Créer et entretenir une circulation dans la latrine permettant d’évacuer les mauvaises odeurs. - Agir comme source de lumière afin d’attirer les mouches à l’extérieur de la fosse et les diriger vers le filet du tuyau. (les mouches ne stagnent donc plus au niveau des excrétas, et cela diminue les risques qu’elles véhicules des maladies).
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Figure 6: circulation de l'air dans une latrine ventilée
Plusieurs recommandations sont à suivre tant au niveau de l’emplacement du tuyau qu’au niveau de ses dimensions afin qu’il remplisse ses objectifs : -
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Afin que le circuit de ventilation se fasse correctement, le tuyau doit dépasser d’au moins 50 cm le point le plus haut du toit. . Afin de ne pas gêner la circulation d’air, la latrine doit se trouver éloignée tant que possible d’éléments perturbateurs : arbres, etc. On réalise en général un tuyau par fosse excavée. Le tuyau doit être placé de préférence à l’extérieur de la superstructure, pour éviter les problèmes d’étanchéité. (La pose du tuyau à l’intérieur nécessite la confection d’un joint entre le toit et le tuyau qui peut être délicate si les matériaux appropriés ne sont pas disponibles) Au vu de la circulation d’air présentée dans le schéma, on placera l’entrée de la latrine face au vent, ainsi que les ouvertures. Le tuyau quant à lui sera placé à l’endroit le plus ensoleillé possible, car l’augmentation de température de la surface du tuyau favorise ses capacités d’aspiration. Pour améliorer encore ce phénomène, on peut recouvrir le tuyau d’un fine pellicule de peinture noire favorisant l’absorption de la chaleur. La forme du tuyau sera généralement circulaire, mais ce n’est pas une obligation.
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Tableau 1: dimensionnement des tuyaux de ventilation
PVC
Brique (section carrée)
Roseaux enduit de ciment
Vitesse moyenne de vent inférieure à 3m/s (11km/h)
150 mm
230 mm
250 mm
Vitesse moyenne de vent supérieure à 3m/s (11km/h)
100 mm
180 mm
200 mm
Installation rurale ou urbaine à faible coût
100 mm
190 mm
200 mm
2. Matériaux On peut employer, au choix : du PVC, des briques (type cheminée), des parpaings, des roseaux enduits de ciment, des bambous évidés, etc. Le choix se fera en fonction de la disponibilité des matériaux, des ressources économiques disponibles, des conditions climatiques (la tôle ne peut être utilisée que dans des endroits très secs du fait des problèmes de corrosion, le plastique a une résistance au soleil limitée…).
D. La superstructure 1. Dimensions et conpception La fonction principale de la superstructure est de préserver le confort et l’intimité de l’utilisateur. Dans le cas des latrines à fosse ventilée, la superstructure a encore deux fonctions complémentaires : • faire de l’ombrage au-dessus du trou de déjection , de façon à ne pas attirer les mouches dans la fosse, et orienter le courant d’air vers la fosse en laissant un ouverture dans la partie supérieure orientée face au vent ; • protéger l’usager des intempéries et la vue du voisinage. La forme de la superstructure dépendra des traditions et coutumes du pays où se réalise le projet. On veillera particulièrement à maintenir la superstructure close pour ne pas favoriser l’intrusion des insectes. Cependant, pour rendre la latrine plus accueillante et plus éclairée, on pourra peindre en blanc l’intérieur. La superstructure a en général à peu près les dimensions de la fosse en surface et des élévations standard d’une pièce de maison (2,10 à 2,50m). 2. Matériaux La superstructure pourra être construite avec diverses gammes de matériaux : le torchis crépis ou non, le parpaing de ciment, les briques de terre, etc.. Le toit peut être couvert de béton, de chaume, de tôle ou de tout autre matériel imperméable. On utilisera de préférence les matériaux locaux, surtout dans les zones rurales éloignées des voies de communication.
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E. Le système d’évacuation des eaux usées Les enquêtes menées sur le terrain démontrent que la plupart du temps, les latrines servent aussi de douches à la population. C’est pourquoi, afin d’éviter les pénétrations d’eau dans la fosse (pour ainsi limiter la transmission des agents polluants dans le sol), la mise en place d’un système d’évacuation des eaux usées paraît nécessaire. 1. conception On emploiera des tuyaux de diamètres inférieurs aux diamètres utilisés pour la ventilation. Dans notre projet ont été utilisés des tuyaux de diamètre 63 mm. Un système de tuyauterie récupère les eaux de toilette dans les deux cabines et les dirige en une suele sortie vers la rigole la plus proche. Pour éviter toutes confusion, nous demandons aux ménages de se laver dans la cabine où la fosse est fermée. Ceci pour éviter des déversements accidentels de l’eau dans les fosses. 2. Matériaux Le PVC est le matériau le plus couramment utilisé.
F. L’intérieur de la latrine L’intérieur de la latrine est seulement meublé par le siège de défécation.. Ce siège doit être adapté à tous les usagers, enfants ou adultes, c’est pourquoi on adoptera la forme présentée dans la photo ci-dessous. Le rétrécissement permet aux enfants d’utiliser le WC dans de meilleures conditions et ainsi de ne pas souiller le site. D’autres conceptions de siège sont proposés et permettent une évacuation des urines hors de la fosse. Ces options sont en étude en vu de leur utilisation dans les prochains ouvrages.
Figure 7: vue d'un siège d'une latrine
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III.
DEMARCHE DE CONSTRUCTION
Cette partie est en fait une synthèse des observations faites sur le terrain dans le quartier de Melen IV à Yaoundé et des recommandations bibliographiques.
A. La fosse La construction se déroule en plusieurs étapes : 9 Excavation de la fosse à l’aide de pelles, lorsque le type de sol le permet. Sinon, la fosse sera montée de toute pièce et on se réfèrera au procédé de construction en terrains instables.
Figure 8 : vue d'une fosse avant construction Ensuite, deux cas s’opposent, celui du terrain stable et celui du terrain instable : 9 Terrain instable : on devra monter les quatre murs et la séparation des deux fosses depuis le bas de la fosse à l’aide de parpaings de 15 à raison de 12,5 parpaings par m². Un chaînage sera réalisé à au tiers de la hauteur du mur pour plus de stabilité. On utilisera des fers de 8 ou de 10 en fonction de la hauteur de la fosse. Un poteau sera aussi prévu à chaque angle de la fosse et dans le cas où le mur a plus de 3m de longueur, il faut aussi prévoir un poteau au milieu. Le ferraillage de ces poteaux sera composé de fers de 8 dans la longueur et de fers de 6 pour les cadres.
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Figure 9 : construction de la fosse en cas de terrain instable (murs montés sur toute la hauteur de la fosse). Nota : le chaînage n’apparaît pas sur la figure. 9 Terrain stable : Dans ce cas là, seuls le mur de séparation est construit à partir de la fosse. Dans ce cas, i faut prévoir les poteaux aux extrémités du mur et au milieu si sa longueur dépasse 3 m. Une poutre est aussi prévu au tiers de la hauteur. Cependant, pour assurer de bonnes fondations aux dallettes, on doit, à 50 cm du haut de la fosse, excaver un peu de terre et réaliser un muret de 3 à 5 rangées de parpaings sur tout le périmètre de la fosse. Le nombre de rangés de parpaing est déterminé de façon à fonder ces murets sur le « bon sol ».
Figure 10 : construction de la fosse en cas de terrain stable (seule la séparation est montée depuis le bas)
Enfin, un chaînage supérieur commun aux deux cas est réalisé sur tout le périmètre de la fosse ainsi que sur la séparation des deux fosses en reprenant également les efforts des poteaux. Les dimensions de ce chaînage est fixé en fonction de l’épaisseur du mur de la superstructure et aussi de la longueur d’appui des dallettes. Dans notre cas, les murs de la superstructure ont une épaisseur de 10 cm et la longueur d’appui des dallettes de 8 cm. Les dimensions retenus pour une section de chaînage est dont de 10 x 20 cm pour les murs extérieurs et 10 x 30 cm pour le mur de séparation. Le schéma de ferraillage de ces poutres est présenté à la figure n°11.
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20 cm
20 cm
30 cm
10 cm
15 cm 20 cm Largeur de la fosse 1
15 cm largeur de la fosse 2
Mur de séparation
Figure n°11 : Vue en coupe du chaînage.
B. Les dallettes Le coffrage des dallettes est une opération primordiale qu’il est important de réaliser avec soin. En effet, les dallettes vont supporter le poids des utilisateurs, et leur coulage détermine aussi les positions de la ventilation et du système d’évacuation des eaux. La disposition du coffrage et du ferraillage est donc bien particulière. Elle est présentée en annexe 3.
Figure 12 : vue d'un coffrage de dallettes - 18 -
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Il faut également veiller à : 9 L’emplacement des tuyaux de ventilation et d’évacuation des eaux. Autant que faire se peut, on place 9 Utiliser de l’huile de frein (ou de vidange) pour pouvoir décoffrer sans risque d’abîmer la dallette. 9 Bien respecter le temps de séchage du béton avant de décoffrer (3 jours minimum). 9 Ne pas oublier de faire ressortir les languettes des dallettes qui permettront de vidanger la fosse. 9 arroser les dallettes au moins une fois par jour pendant la période de séchage.
Figure 13 : vue des languettes à faire ressortir pour la maintenance de la fosse
9 L’amorce du tuyau de ventilation sera protégée avec du papier ciment en attente de poser le tuyau lui-même.
C. La superstructure Elle doit reposer sur le chaînage et les dallettes. Là aussi, une chronologie doit être respectée : 9 Des parpaings de 10 doivent être montés sur une hauteur de 2.30m environ. 9 Dans la partie supérieur du mur où seront situées les portes, on devra prévoir des trous pour permettre à l’air de passer et donc d’assurer la ventilation de la latrine. Ces réservations auront une surface équivalent à 6 tuyaux de diamètre 100 mm par cabine.
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Figure 14 : vue des réservations destinées à favoriser la ventilation
9 Une fois ces réservations effectuées, on applique la chaux (à l’intérieur et à l’extérieur de la cabine) et de la peinture noire (à l’extérieur seulement) ; 9 Enfin, après avoir ajusté le tuyau de ventilation (cf. partie suivante), on pose les lattes et les tôles de la toiture, en veillant à combler les espaces (avec du mortier par exemple) pour que l’air ne rentre que par les trous prévus à cet effet.
D. Le système de ventilation Là encore, afin d’assurer une bonne ventilation, on procède suivant une démarche établie : 9 Tout d’abord, en partant depuis l’amorce du tuyau de ventilation, on utilise un fil à plomb pour localiser l’endroit de la réservation dans le toit. 9 On réalise alors la réservation et on pose le tuyau, en respectant l’emboîtement des tuyaux au niveau de l’amorce. (l’amorce est le bout « mâle » et le tuyau le bout « femelle »).
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Figure 15 : emboîtement des tuyaux de ventilation
9 On étanchéise le joint du tuyau avec la toiture pour éviter les ruissellements lors des pluies, en particulier lorsqu’on a été obligé de placer le tuyau à l’intérieur de la cabine. Pour poser le flash bande qui sert de joint, il est recommandé de bien le chauffer (avec un bec à gaz par exemple) au préalable pour assurer une meilleure adhérence. 9 On vérifie ensuite la verticalité du tuyau (primordial pour assurer une bonne ventilation et attirer les mouches vers le grillage) à l’aide d’un fil à plomb et d’un niveau d’eau. 9 Enfin, on pose le grillage anti-mouches sur la sortie du tuyau.
E. Evacuation des eaux La pose des tuyaux doit bien sûr être préalable à la pose des dallettes et à la construction de la superstructure, puisque le tuyau passe par en dessous. Trois recommandations sont à faire : 9 Evacuer les eaux vers une rigole ou un caniveau pour éviter que l’eau ne s’écoule près de la fosse et favorise ainsi un processus d’érosion et d’infiltration autour de celle-ci. 9 Donner une pente suffisante pour l’évacuation (2% minimum). 9 Placer un grillage de maille 1 mm² à l’entrée du tuyau pour éviter que des objets ne viennent l’obstruer et ainsi empêcher l’écoulement.
F. L’intérieur de la latrine On doit particulièrement veiller à : 9 Libérer la languette du pot de manière totale pour permettre aux enfants de déféquer. 9 Réaliser une chape au-dessus des dallettes en faisant ressortir les languettes des dallettes
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9 Poser une dalle amovible sur le trou de la fosse non utilisée pour dissuader les utilisateurs de s’en servir.
Figure 16 : vue de la dalle amovible posée dans la fosse non utilisée
G. Autres aménagements Dans le cas de fosse surélevée, l’aménagement d’escaliers s’avèrent nécessaires.
Figure 17 : exemple d'aménagement annexe: escalier
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IV.
L’UTILISATION A. Maintenance quotidienne
Plusieurs consignes sont à suivre afin de ne pas fausser le fonctionnement de la latrine : 9 Ne jeter dans la fosse que les excrétas et le matériel hygiénique.(pas d’eau, de déchets..etc.) 9 N’utiliser qu’une seule fosse à la fois. 9 Poser une dalle ou un cache sur le trou de défécation lors de la douche. 9 Maintenir la porte de la cabine fermée pour éviter l’entrée des insectes ou des mouches et assurer la ventilation. 9 Nettoyer l’intérieur de la latrine régulièrement en fermant là aussi le trou de défécation.
B. Maintenance périodique. Une fois la première des deux fosses remplies, cette fosse doit être fermée après avoir recouvert d’une couche de terre les excréta, c’est à dire que l’on interdit son utilisation comme WC. On peut cependant l’utiliser comme douche si le trou a bien été recouvert. Pendant ce temps là, on utilise l’autre fosse comme WC. Après une période minimum deux ans, on peut vidanger la fosse si elle est pleine. Pour cela, on casse la chape mise en place, et on soulève deux ou trois dallettes. Puis, à l’aide de pelles, on vide le contenu de la fosse. Ce contenu peut être utilisé comme engrais par la suite. Le même cycle peut être recommencé autant de fois que l’on veut, du moment où la structure de la latrine résiste. 1- Quand faut – il passer à la deuxième fosse ? Lorsque le première est pleine, c’est à dire que les excréments se trouvent à moins de 50 cm du des dallettes. 2 - Comment faire lorsqu’on veut passer à la deuxième fosse. 1. Repérer les languettes et les libérer ; 2. Repérer les joints entre les dalettes. Pour cela, il faut savoir qu’une dalette a une largeur de 35 cm, avec 5 cm de recouvrement. Donc à partir du milieu de la languette, le joint de la dallette se trouve à 15 cm ; 3. enlever le siège ; 4. Enlever la dallette en béton de fermeture du trou de la fosse non utilisée ; 5. Placer le siège sur le trou de la fosse non utilisée et l’ouvrir pour les besoins du ménage ; 6. Libérer les joints des dallettes en enlevant la chappe lisse. Faire enlever par un professionnel (un maçon). 7. lorsque les joints seront libérés, commencer par enlever la dallette la plus proche de la porte, puis la deuxième, et ainsi de suite jusqu’à obtenir une ouverture suffisante pour accéder dans la fosse.
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8. S’assurer que les excréments se sont bien stabiliser ; 9. Utiliser une échelle de 3,5 m de long environ suivant la profondeur de la fosse ; 10. Enlever la matière organique à l’aide d’une pelle, d’un seau et d’une corde. 11. Lorsqu’on a tout enlevé, refermer la fosse ; 12. Refaire la chape sur les endroits touchés ; 13. Remettre un dallette en béton enlevée sur la fosse non utilisée pour refermer le trou. 14. Utiliser la matière organique enlever de la fosse pour vos besoins de jardin.
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VI
DES AMELIORATIONS A APPORTER
Du concept de latrine améliorée on passe de plus en plus actuellement vers les latrines écologiques. Le principe de base de ce type de latrine est basé sur le fait que les excréments humains constituent une source de matière organique pour l’amendement des sols agricoles. L’assainissement écologique est une approche durable pour recycler les nutriments contenus dans les excréta humains, afin de les transformer en matière organique nécessaire pour la fertilisation. Dans ce concept, l’homme retourne dans le sol, les aliments, les végétaux qu’il a prélevé pour se nourrir. Dans ce système, les bactéries pathogènes contenus dans les excrétas sont détruits pendant leur séjour dans la latrine. On récupère à la fin du cycle une matière organique saine pour l’utilisation agricole. Dans ce système, comme dans les latrines ventilées sèches que nous venons de décrire, aucune goûte d’eau ne doit entrer dans la latrine. Dans une étude récente menées par le PNUD, l’UNICEF et d’autres partenaires au Mexique, on a mis au point un modèle de latrine dite écologique dontt son principe de fonctionnement est présenté dans la figure n°18.
Figure n°18 : Principe de fonctionnement d’une latrine écologique. Cette latrine est composé de trois parties : ¾ Une superstructure bâtie sur le même modèle que celui que nous avons réalisé dans le projet de Melen IV ; - 25 -
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¾ Une fosse, comprenant une dalle, un siège et la fosse à proprement parler. La figure ci- dessus ne donne pas les détails de la dalle. Mais le système de dallette amovibles tel que pratiqués dans le projet de Melen IV peut bien s’appliquer dans ce cas ; ¾ L’originalité de ce système par rapport aux latrines de Melen IV se trouve dans la conception du siège. En effet, le siège permet de faire ses besoins en position assise comme dans une toilette moderne. En plus elle est conçu pour faire une séparation entre les urines et les excrétas. Ce qui permet de garderr la latrine réellement sèche (figure n°19 ).
Figure n°19 : exemple de siège permettant la séparation des urines et des excrétas. En milieu rural, les urines sont récupérées dans un récipient et utilisées pour les besoins de fertilisation des sols (apport d’azote contenu dans les urines). La
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fosse est en forme parallélépipédique reçoit les excrétas. Elle doit être protégé contre toute infiltration d’eau. Dont dans le cas où la nappe phréatique est peu profonde, il faut réaliser d’abord une couche étanche sur le sol avant la construction de la fosse. Les urines sont utilisées directement après être diluées (10 à 20%) avec de l’eau. Tant disque pour les excréments, il faut attendre pendant une période longue dans la deuxième fosse avant l’utilisation. Ceci permet de détruire les bactéries pathogènes pendant la période de biodégradation. Ce type de latrine a été utilisé au Mexique. Les sièges sont fabriqués en béton ou en fibre de verre. Ce type de latrine est très conseillé dans les quartiers spontanés des villes où les ménages ont difficilement accès à l’eau potable par le réseau. Les analyses faites dans les pays nordiques et en Asie montrent que les excréments et les urines ont une valeur agronomique indéniable (tableau n°2). Tableau n°2 : Contenu nutritif des excrétas et des urines Eléments fertilisants L’azote Phosphore Potassium Carbone organique
Urine 11% 1% 2,5% 6,6%
Excrétas 1,5% 0,5% 1% 21,4%
Urines + excrétas 12,5% 1,5% 3,5% 30%
En dehors du carbone organique, les urines sont 2 à 8 fois plus riches en éléments fertilisants que les excréments. En les utilisant diluées dans l’eau pour arroser les plantes, on a un apport important en azote, phosphore et potassium, tant dis que les excrétas peuvent être utilisés pour la matière organique. En milieu urbain, ce qui rend ce type d’ouvrage attrayant, c’est surtout la possibilité de l’utiliser dans une période de temps suffisamment long et surtout la réduction de la contamination des nappes d’eau souterraines. L’inconvénient majeur de l’usage de siège séparateur d’urine en milieu urbain c’est l’utilisation de ces urines. En effet, au cas où ces urines sont déversées dans les caniveaux avec les eaux usées, elles peuvent dégager des odeurs nauséabondes difficiles à supporter dans les quartiers à forte densité de population. Signalons aussi que la présence d’un siège permettant à l’usager de s’asseoir comme dans les toilettes modernes peut être une cause transmission de maladies vénériennes et diarrhéiques de toutes sortes. En effet l’hygiène qui doit accompagner ce genre d’installation n’est pas assurée de manière systématique dans cette couche sociale. Par ailleurs, le coût pourra être un facteur limitatif. Il est recommandé de mener des études de faisabilité pour définir les conditions d’utilisation de ce type de siège dans le contexte de Yaoundé.
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Bibliographie CREPA (Centre Régional por l’Eau Potable et l’Assainissement à faible coût).(1994) : Manuel sur la construction, l’exploitation et l’entretien de la latrine améliorée à double fosse ventilée (VIP) type Dagnoin. Ouagadougou, novembre 1994. 22 pages. Franceus, R., Pickford, J., et Reed, R. (1992) : A guide to the development of on-site sanitation. Loughborough, Organisation Mondiale de la Santé. 1992. 237 pages. Steven A., Ingvar Andersoson, Astrid Hillers, Ron Sawyer. Closing the loop : ecological sanitation for food security. UNDP, SIDA, UNicef, .., Publication on Water Resources n°18. Mexico, 2001. 96 pages.
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Annexe 1 : proportions de matériaux utilisés dans le projet
Quantités nécessaires à la fabrication de 1 m3 de béton 9 9 9 9
800 l de graviers (14 brouettes) 400 l de sable (7 brouettes) 7 sacs de ciment de 50 kg chacun 130 l d’eau
Quantités nécessaires à la fabrication d’1 m3 de mortier 9 1000 l de sable (17 brouettes) 9 7 sacs de ciment 9 130 l d’eau
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Annexe 2 : coûts des matériaux au Cameroun en octobre 2001
Matériau
Type d'unité
Prix unitaire (FCFA)
Sable fin Sable Sanaga Graviers 5/15 Sikalites Ciment Fers de 6 Fers de 8 Fers de 10 Parpaings de 15 Parpaings de 10 Siège Lattes en bois Tôle 3 m PVC diamètre 100 PVC diamètre 63 Coude PVC Té PVC Portes Béton (coût calculé à partir des quantités utilisées dans le projet)
m3 m3 tonne sachet sac de 50 kg barre de 12 m barre de 12 m barre de 12 m unité unité unité unité unité unité unité unité unité unité
23000 25000 15000 1200 4300 1300 1900 3700 225 200 14000 1500 5000 3800 2500 1100 110 25000
m3
Mortier (coût calculé à partir des quantités utilisées dans le projet)
65300
m3 53100
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Annexe 3 : Disposition du ferraillage et des réservations lors du coffrage des dallettes 30cm < largeur dallette< 35 cm
Ferraillage d’une dallette type
Fer Φ 10
Φ100
(PVC)
Mini 15 cm (mur)
Fer Φ 8 ~20cm 22 cm
Φ 63(PVC)
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~1m (dépend de la dimension des fosses
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Annexe 4 : Devis d’une latrine type double fosse ventilée à Melen IV construit sur un sol stable. Le tableau ci-dessous récapitule les coûts d’un latrine type double fosse. Quelques précisions quant aux hypothèses prises pour le calcul sont à faire : 9 Les dimensions de la fosse de cette latrine type sont : 2.5 m (longueur)* 1.5 m (largeur)* 3 m (profondeur). 9 Le terrain est considéré comme stable, et les murs ne sont donc pas montés depuis le bas de la fosse. Seule une fondation de 50 cm de hauteur sur tout le périmètre de la fosse est réalisé pour soutenir les dallettes et la superstructure. 9 A chaque désignation, j’ai associé les parties de la latrine à laquelle étaient destinés ces matériaux. 9 La superstructure se présente comme une maisonnette de 2.10 m de haut. 9 Pour le nombre de parpaings, un ratio de 12.5 parpaings/m² est considéré. 9 Pour le prix unitaire en béton et mortier, j’ai réalisé un calcul à partir des prix unitaires du sable, ciment et graviers, en prenant les quantités suivantes : 1.
1 m 3 de béton : 800 l de graviers, 400 l de sable, 350 kg de ciment, eau
2.
1 m 3 de mortier : 1 m 3 de sable, 350 kg de ciment, eau.
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Désignation Parpaings de 15 : mur de séparation de la fosse, fondation de la fosse Fers de 6 (barres de 12m): attaches des poteaux de la fondation, chaînage, poutre à mi-hauteur Fers de 8: poteaux, poutre à mi hauteur, dallettes, chaînage, poutre Fers de 10 : dallettes Parpaings de 10:murs de la superstructure Béton: poutre, chaînage, poutre mi hauteur, poteaux, semelle, bourrage parpaings de 15 Mortier de joints Chevrons Lattes Tôles 3 m PVC ventilation (diamètre 100) Coudes :évacuation des eaux Tés: évacuation des eaux Flashbande: joint du tuyau de ventilation Siège PVC évacuation des eaux (diamètre 63) Porte Coffrage
Quantité
Total (FCFA)
Prix unitaire (FCFA)
Unité
110
u
225
24750
6
u
1300
7800
7,5
u
1900
14250
3
u
3700
11100
250
u
200
50000
1,69574
m3
75000
127500
0,5 3 3 3
m3 u u u
65000 2500 1500 5000
32500 7500 4500 15000
2
u
3800
7600
3
u
1100
3300
1
u
1100
1100
1
m
500
500
1
u
14000
14000
2
u
2500
5000
2 10
u u
25000 2000
50000 20000
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396400
Total Matériaux Main d'œuvre: 30% coûts matériaux Transport des matériaux: forfait
118920
TOTAL
530320
15000